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Droit de l'Union européenne L2 S3

Droit de l'union européenne (Université de Brest)

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DROIT DE L’UNION EUROPENNE


L2 S3

Introduction : les spécificités de l’Union


européenne
I) Origines de l’UE
L’Union Européenne est une organisation internationale particulière du fait de ses origines, qui est
née et a progressé par une suite de traités :

- 18 avril 1951 : signature du traité de Paris


 Communauté européenne du charbon et de l’acier (CECA) : France, Allemagne et Italie
- 25 mars 1957 : signature des traités de Rome
 Communauté économique européenne (CEE) + Communauté européenne de l’énergie
atomique (CEEA) modifiés à plusieurs reprises et complétés avec
- 7 février 1992 : signature du traité de Maastricht
 Union Européenne
- 13 décembre 2007 : signature du traité de Lisbonne (modifie l’architecture de l’UE : l’UE
repose sur 2 traités, celui de l’UE et celui sur le fonctionnement de l’UE (TUE et TFUE)

TUE : le Traité se substitue et succède à celui de la communauté européenne, la communauté


européenne n’existe plus. Il pose les grands principes démocratiques sur lesquels est fondés l’UE.

Point important : il va renforcer la position de l’UE sur la scène internationale et renforce la politique
étrangère et de sécurité commune (PESC)

TFUE : définit les compétences de l’UE, dispositions institutionnelles, composition et fonction du


Parlement européen et des institutions européennes, partie qui définit les politiques qui peuvent être
nées par l’UE (concurrence, agriculture, environnement…). Une partie sur les institutions :
« dispositions institutionnelles » et une partie sur les politiques menées par l’UE : « politiques
internes de l’Union ».

CEE : Communauté Economique Européenne

TCEE : Traité de la Communauté Economique Européenne

CE : Communauté Européenne

TCE : Traité de la Communauté Européenne

TUE : Traité de l’Union Européenne

TFUE : Traité sur le Fonctionnement de l’Union Européenne

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II) Les objectifs de l’UE

A) Objectifs économiques : article 3 et 26 TUE


Historiquement, les premiers objectifs étaient économiques.

La CECA avait pour objectif de créer un marché européen du charbon et de l’acier (matières
premières pour produire des armes). En mettant en commun leurs ressources, les EM vont accepter
un contrôle réciproque de leur production d’armes. La CECA avait aussi un but politique pour
instaurer la paix entre la France et l’Allemagne.

Ensuite, les signataires du traité de Paris ont signé 2 nouveaux traités en 1957 à Rome pour créer la
CEE : son objectif état de renforcer l’unité des économies de ses EM et d’en assurer le
développement harmonieux.

Ces objectifs sont toujours présents à l’article 3 du TUE et à l’article 26 du TFUE.

Article 3 TUE

3. L'Union établit un marché intérieur. Elle œuvre pour le développement durable de l'Europe fondé
sur une croissance économique équilibrée et sur la stabilité́ des prix, une économie sociale de marché
hautement compétitive…

4. L'Union établit une union économique et monétaire dont la monnaie est l'euro.

Cet article est mis en œuvre par l’article 26 du TFUE :

Article 26 TFUE

1. L'Union adopte les mesures destinées à établir ou assurer le fonctionnement du marché intérieur,
conformément aux dispositions permanentes des traités.

2. Le marché intérieur comporte un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation
des marchandises, des personnes, des services et des capitaux est assurée selon les disposi0ons des
traités.

B) Objectifs politiques
Dès 1951, la CECA avait un objectif politique, il visait la paix en Europe pour éviter d’autres conflits
entre la France et l’Allemagne.

Au fil des années ces objectifs ont pris de plus en plus d’importance, et sont précisés à l’article 3 du
TUE

Article 3 TUE

5. L’UE contribue à la paix, à la sécurité́, au développement durable de la planète, à la solidarité́ et au


respect mutuel entre les peuples, au commerce libre et équitable, à l'élimination de la pauvreté́ et à la
protection des droits de l'homme, en particulier ceux de l'enfant, ainsi qu'au strict respect et au
développement du droit international, notamment au respect des principes de la charte des Nations
unies.

Afin de satisfaire ces objectifs, les Etats membres de l’UE vont octroyer des compétences de plus en
plus larges à l’Union au fil des années. Cela permet d’agir au niveau international.

Les compétences de l’Union ont été développées dans le cadre de :

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- La Politique Etrangère de Sécurité Commune (PESC) : vise l’établissement d’une défense


commune européenne, l’UE est active dans le cadre de cette politique.
- La politique relative aux contrôles aux frontières, à l’asile, à l’immigration. L’UE lutte contre
l’immigration illégale notamment par la voie maritime, l’UE lutte contre les passeurs, ceci au
mépris de toute sécurité (plus de 1000 personnes sont mortes cette année en essayant de
traverser la Méditerranée).
- L’espace de liberté, de sécurité et de justice fait l’objet de tout un titre du TFUE.

L’Union est présente dans tous les traités internationaux : par exemple, à la réunion du G7 en
Afghanistan, l’UE participait.

Les Traités européens ont renforcé les valeurs sur lesquelles l’UE doit se défendre.

III) Les valeurs de l’Union européenne


Article 2 TUE

L'Union est fondée sur les valeurs de respect de la dignité́ humaine, de liberté́, de démocratie,
d'égalité́, de l'État de droit, ainsi que de respect des droits de l'homme, y compris des droits des
personnes appartenant à des minorités. Ces valeurs sont communes aux États membres dans une
société caractérisée par le pluralisme, la non-discrimination, la tolérance, la justice, la solidarité́ et
l’égalité́ entre les femmes et les hommes.

Quand un Etat veut adhérer à l’UE doit en premier lieu respecter ces valeurs et si un Etat membre ne
respecte plus ces valeurs alors il pourra être exclu des instances de décision de l’Union.

Cette disposition est importante pour gérer les relations internationales.

Si l’UE veut prendre un accord avec un pays tiers, elle peut demander une clause de respect de ces
valeurs et elle peut donc abandonner un accord international si le pays ne respecte pas ces valeurs
(notamment les droits de l’homme).

Les valeurs de l’Union se concrétisent plus précisément par 3 aspects :

A) Le respect des droits fondamentaux : article 6 TUE


Les droits fondamentaux n’étaient pas inscrits dans les Traités à l’origine. C’est avec le développement
des compétences économiques que l’UE s’est intéressée aux droits fondamentaux et à leur respect.

Il y a eu l’adoption de la Charte des droits fondamentaux : elle a été adoptée par testament en l’an
2000, c’était une simple déclaration politique entre les pays membres de l’UE. La position de ce texte
a changé car il est inscrit dans le TUE depuis la signature du traité de Lisbonne.

Article 6 TUE

L'Union reconnaît les droits, les libertés et les principes énoncés dans la Charte des droits
fondamentaux de l'Union européenne

Déclaration sur la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne : La Charte des droits
fondamentaux de l'Union européenne est juridiquement contraignante.

Les droits fondamentaux se composent en 4 parties dans cette charte :

- La dignité : la Charte affirme le droit à la vie, l’interdiction de la peine de mort, de la torture,


de l’esclavage, du clonage des êtres humains…

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- La liberté : le droit à la liberté, au respect de sa vie privée et familiale, liberté de penser, de


conscience, de religion, protection des droits à caractère personnel
- L’égalité : interdiction de toute discrimination, notamment sur le sexe, la race, la religion et
l’origine sociale.
- La solidarité : ensemble de droits sociaux, droit du travail

C) La démocratie : article 10 TUE


La démocratie est progressivement reconnue dans les traités. Elle est énoncée à l’article 2 du TUE, et
précisée à l’article 10.

Article 10 TUE

1. Le fonctionnement de l'Union est fondé sur la démocratie représentative.


2. Les citoyens sont directement représentés, au niveau de l'Union, au Parlement européen…
3. Tout citoyen a le droit de participer à la vie démocratique de l'Union. Les décisions sont
prises aussi ouvertement et aussi près que possible des citoyens.
4. Les partis politiques au niveau européen contribuent à la formation de la conscience
politique européenne et à l'expression de la volonté́ des citoyens de l'Union.

Les traités européens reconnaissent les partis politiques au niveau européen : cela contribue à la
reconnaissance de la politique européenne.

Les parlementaires européens sont élus tous les 5 ans au suffrage universel direct.

Toute personne qui a la nationalité d’un Etat membre, est citoyen européen. Être citoyen européen
signifie qu’on a :

- Le droit de circuler et de séjourner librement sur le territoire des EM


- Le droit de vote et d’éligibilité aux élections européennes ainsi qu’aux élections municipales,
- Le droit de bénéficier sur le territoire d’un pays tiers de la protection des autorités
diplomatiques de tout Etat membre, dans les mêmes conditions que les ressortissants de cet
Etat.
- Le droit d’adresser des pétitions au Parlement européen.

D) La solidarité : article 24 § 3 TUE


La solidarité s’exprime entre l’Union et ses Etats membres. Les Etats doivent respecter les traités et
prendre toute mesure nécessaire pour la bonne application des traités. Ce principe s’exprime
notamment dans les relations extérieures.

Article 24 § 3 TUE

Les États membres appuient activement et sans réserve la politique extérieure et de sécurité de
l'Union. Les États membres œuvrent de concert au renforcement et au développement de leur
solidarité politique mutuelle.

Première partie : Le système institutionnel


de l’Union européenne

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Titre 1 : Les compétences de l’Union européenne


Les premiers traités européens ne définissaient pas dans quelle matière les communautés étaient
compétentes, mais le traité de Lisbonne pose une liste de compétences.

Chapitre 1 : Le principe d’attribution des compétences


Section 1 : signification
On distingue l’UE de ses Etats membres. L’Etat est le seul qui détermine ses compétences. Ce principe
est à l’article 1er du TUE.

Article 1er TUE

Par le présent traité, les Hautes Parties contractantes instituent entre elles une Union européenne, ci-
après dénommée « Union », à laquelle les États membres attribuent des compétences pour atteindre
leurs objectifs communs.

Le principe d’attribution des compétences est spécifique à l’UE et résulte du fait que ce soit une OI.

Article 5 TUE

1. Le principe d'attribution régit la délimitation des compétences de l'Union…

2. En vertu du principe d'attribution, l'Union n'agit que dans les limites des compétences que les États
membres lui ont attribuées dans les traités pour atteindre les objectifs que ces traités établissent.
Toute compétence non attribuée à l'Union dans les traités appartient aux États membres.

L’UE doit trouver dans les Traités une base juridique qui va lui permettre d’agir, de donner une base
légale à son action. Le transfert de compétences vers l’UE est définitif et rien qu’une modification des
Traités peut changer l’attribution des compétences. L’Union n’a que les compétences que l’Etat a bien
voulu lui donner, les Etats se gardent tout-de-même un certain nombre de compétences.

Section 2 : Les ajustements des compétences de l’UE


A l’époque il n’existait pas de liste de compétence. Afin de permettre à l’Union de respecter ses
objectifs, le juge et les traités ont précisé, ajusté le principe d’ajustement des compétences.

I) Les compétences subsidiaires


Les rédacteurs des traités savaient dès l’origine, que ces traités ne pouvaient pas envisager toute
hypothèse d’action de l’UE.

C’est pourquoi les traités prévoyaient une clause générale qui permettait à l’UE d’agir en dehors de
toute disposition spécifique légale, dès lors qu’il s’agissait d’une action pour satisfaire un objectif des
traités.

Aujourd’hui cela a évolué car les traités établissent une liste de compétences des traités. Cette clause
est retrouvée dans les traités actuels.

Article 352 TFUE

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Si une action de l'Union paraît nécessaire, dans le cadre des politiques définies par les traités, pour
atteindre l'un des objectifs visés par les traités, sans que ceux-ci n'aient prévu les pouvoirs d'action
requis à cet effet, le Conseil … adopte les dispositions appropriées.

Il y a 3 conditions pour que le texte se base sur cet article :

- L’action doit être nécessaire.


- Elle doit poursuivre un objectif.
- Le silence des traités.

Il revient à l’UE de voir si leur action est réellement nécessaire.

Déclaration n° 42 ad article 352 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne

L'article 352 du TFUE ne saurait constituer un fondement pour élargir le domaine des compétences de
l'Union au-delà̀ du cadre général résultant de l'ensemble des dispositions des traités…

Cet article ne doit pas être abusé pour élargir les compétences de l’UE.

Principe de subsidiarité : Article 5 § 3 TUE et protocole (n° 2) sur l’application des principes de
subsidiarité et de proportionnalité. Les principes de subsidiarité et de proportionnalité régissent
l’exercice des compétences de l’Union européenne dans les domaines qui ne relèvent pas de la
compétence exclusive de l’Union. Le principe de subsidiarité entend protéger la capacité de décision
et d’action des États membres, et il légitime l’intervention de l’Union si les objectifs d’une action ne
peuvent pas être réalisés de manière suffisante par les États membres, mais peuvent l’être mieux au
niveau de l’Union, « en raison des dimensions ou des effets de l’action envisagée ». Son introduction
dans les traités européens vise ainsi à rapprocher l’exercice des compétences au niveau le plus proche
possible des citoyens, conformément au principe de proximité énoncé par ailleurs à l’article 10
paragraphe trois du traité de l’UE.

Article 5 § 3 TUE

3. En vertu du principe de subsidiarité, dans les domaines qui ne relèvent pas de sa compétence
exclusive, l'Union intervient seulement si, et dans la mesure où, les objectifs de l'action envisagée ne
peuvent pas être atteints de manière suffisante par les États membres, tant au niveau central qu'au
niveau régional et local, mais peuvent l'être mieux, en raison des dimensions ou des effets de l'action
envisagée, au niveau de l'Union.

Les institutions de l'Union appliquent le principe de subsidiarité conformément au protocole sur


l'application des principes de subsidiarité et de proportionnalité. Les parlements nationaux veillent au
respect du principe de subsidiarité conformément à la procédure prévue dans ce protocole

IV) Les compétences implicites


On se demande si les compétences doivent être citées explicitement dans les traités. Il existe un
autre ajustement du principe d’attribution des compétences, instauré par la CJUE : les compétences
implicites.

La question s’était posée si le principe d’attribution des compétences signifie que l’Union ne peut agir
que dans le cadre de compétences explicites cad citées dans les traités.

CJCE (Cour justice communauté européenne) 31 mars 1971, aff. 22/70, Commission C./ Conseil
(AETR)

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La compétence de la Communauté pour agir au niveau international « résulte non seulement d’une
attribution explicite par le traité…elle peut aussi découler également d’autres dispositions du traité et
d’actes pris, dans le cadre de ses dispositions, par les institutions de la Communauté ».

Il ne s’agit pas de développer les compétences de l’UE mais de permettre à l’UE d’utiliser ces
compétences au niveau externe. Cette théorie des compétences implicites a été reprise par le TFUE à
l’article 216.

Article 216 TFUE

1. L'Union peut conclure un accord avec un ou plusieurs pays tiers ou organisations


internationales… lorsque les traités le prévoient ou lorsque la conclusion d'un accord ... est
susceptible d'affecter des règles communes ou d'en altérer la portée.

Section 3 : La répartition des compétences entre l’Union européenne et ses


Etats membres
En cas de différend entre l’UE et les Etats-membres, on saisit la Cour de justice européenne. Le traité
de Lisbonne a permis d’éclaircir la situation, ordonnant une liste explicite des domaines de
compétence de l’Union. Il a défini 3 grandes catégories de compétences : exclusives, partagées et
complémentaires.

I) Compétences exclusives :
A) Les compétences exclusives de l’UE
1- Signification
Article 2 § 1 TFUE

1. Lorsque les traités attribuent à l'Union une compétence exclusive dans un domaine déterminé,
seule l'Union peut légiférer et adopter des actes juridiquement contraignants, les États membres ne
pouvant le faire par eux-mêmes que s'ils sont habilités par l'Union, ou pour mettre en œuvre les actes
de l'Union.

L’action des Etats-membres est totalement encadrée par l’Union. Mais cela ne veut pas dire que les
EM ne peuvent plus intervenir. Quand l’Union dispose de cette compétence exclusive, c’est à elle qui
revient d’agir afin d’adopter les actes juridiquement contraignants, toutefois les Etats peuvent être
amenés à agir s’ils sont habilités par l’Union.

2- Domaines concernés
Domaines concernés : la CJE a défini les compétences exclusives, coup par coup. Ils sont inscrits à
l’article 3 TFUE

2 domaines :

- La politique commerciale commune (avec les pays tiers)


- La conservation des sources biologiques marines (la pêche)

Le Traité de Lisbonne élargit les compétences exclusives de l’Union.

Article 3 TFUE

1. L'Union dispose d'une compétence exclusive dans les domaines suivants :


a) l'union douanière ;

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b) l'établissement des règles de concurrence nécessaires au fonctionnement du marché


Intérieur ;
c) la politique monétaire pour les États membres dont la monnaie est l'euro ;
d) la conservation des ressources biologiques de la mer dans le cadre de la politique
Commune de la pêche ;
e) la politique commerciale commune.

2. L'Union dispose également d'une compétence exclusive pour la conclusion d'un accord
international lorsque cette conclusion est prévue dans un acte législatif de l'Union, ou est nécessaire
pour lui permettre d'exercer sa compétence interne, ou dans la mesure où elle est susceptible
d'affecter des règles communes ou d'en altérer la portée.

Si les Traités donnent une liste exclusive de l’Union, ils ne spécifient pas les compétences des Etats
membres. Tous les domaines qui ne sont pas cités comme compétences de l’Union, ce sont des
domaines attribués aux Etats-membres. Le traité spécifie parfois les domaines dans lesquels l’Union
n’est pas concernée. Certains domaines précisent les matières propres aux Etats membres.

Il peut y avoir une incertitude sur les compétences de l’UE et des Etats-membres. Dans ce cas, la CJE
règle ces conflits.

Un conflit dans le domaine pénal : en principe réservé aux Etats membres. La CJE en ce point a
reconnu, réaffirmé la compétence des Etats pour agir en matière pénale mais le juge de l’Union a
quand même affirmé que l’Union peut imposer aux Etats membres d’agir si cela est nécessaire pour
assurer la bonne application du droit de l’Union. La CJE peut exiger aux Etats-membres d’agir pour
préserver l’environnement.

II) Les compétences partagées entre l’Union européenne et


les Etats membres
1- Signification
Article 2 § 2 TFUE

2. Lorsque les traités attribuent à l'Union une compétence partagée avec les États membres
dans un domaine déterminé, l'Union et les États membres peuvent légiférer et adopter des
actes juridiquement contraignants dans ce domaine. Les États membres exercent leur
compétence dans la mesure où l'Union n'a pas exercé la sienne. Les États membres exercent à
nouveau leur compétence dans la mesure où l'Union a décidé́ de cesser d'exercer la sienne.

Les Etats ne peuvent plus exercer leur compétence dès que l’Union a décidé d’agir. On dit alors qu’il y
a présomption de la compétence par l’Union. On parle aussi parfois de compétences exclusives par
exercice. La compétence n’est pas définitive puisqu’en effet si l’Union cesse d’agir dans le domaine
concerné, les Etats peuvent à nouveau agir.

Le protocole de l’exercice des compétences partagées précise : « lorsque l’Union mène une action
dans un domaine, le champ d’application de cet exercice de compétences ne couvre que les éléments
régis par un acte de l’Union en question et ne couvre pas donc tout le domaine ».

Exemple : l’Union a une compétence dans le droit social, le domaine du travail. Elle a déjà agi pour
fixer la durée du travail. Cela ne signifie pas qu’elle peut agir dans tous les domaines du travail.

3- Domaines concernés
Article 4 TFUE :

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1. L’Union dispose d’une compétence partagée avec les Etats-membres lorsque les traités lui
attribuent une compétence qui ne relève pas des domaines visés aux articles 3 (compétences
exclusives) et 6 (compétences d’appui).
2. Les compétences partagées entre l'Union et les États membres s'appliquent aux principaux
domaines suivants :
a) le marché intérieur
b) la politique sociale, pour les aspects définis dans le présent traité
c) la cohésion économique, sociale et territoriale
d) l'agriculture et la pêche, à l'exclusion de la conservation des ressources biologiques de la
mer
e) l'environnement
f) la protection des consommateurs
g) les transports
h) les réseaux transeuropéens
i) l’énergie ; 26.10.2012 Journal FR officiel de l’Union européenne C 326/51
j) l'espace de liberté, de sécurité et de justice
k) les enjeux communs de sécurité en matière de santé publique, pour les aspects définis dans
le présent traité ».

3. Dans les domaines de la recherche, du développement technologique et de l'espace,


l'Union dispose d'une compétence pour mener des actions, notamment pour définir et mettre
en œuvre des programmes, sans que l'exercice de cette compétence ne puisse avoir pour effet
d'empêcher les États membres d'exercer la leur.

4. Dans les domaines de la coopération au développement et de l'aide humanitaire, l'Union


dispose d'une compétence pour mener des actions et une politique commune, sans que
l'exercice de cette compétence ne puisse avoir pour effet d'empêcher les États membres
d'exercer la leur.

V) Les compétences complémentaires ou d’appui de


l’Union européenne
Article 2 § 5 TFUE

5.Dans certains domaines et dans les conditions prévues par les traités, l'Union dispose d'une
compétence pour mener des actions pour appuyer, coordonner ou compléter l'action des États
membres, sans pour autant remplacer leur compétence dans ces domaines.

Article 6 TFUE

L'Union dispose d'une compétence pour mener des actions pour appuyer, coordonner ou compléter
l'action des États membres. Les domaines de ces actions sont, dans leur finalité européenne :

a) la protection et l'amélioration de la santé humaine ;


b) l'industrie ;
c) la culture ;
d) le tourisme ;
e) l'éducation, la formation professionnelle, la jeunesse et le sport ;
f) la protection civile ;
g) la coopération administrative.

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La santé : les enjeux communs de sécurité publique entrent dans la catégorie des domaines partagés
entre l’Union et ses Etats membres, alors que la protection et l’amélioration de la santé humaine font
partie des compétences d’appui.

Bien que les Traités aient institué une liste de compétences pour l’UE. La distinction entre
compétences de l’Union et compétences nationales demeure parfois difficile, des accords et des
conflits peuvent surgir. En cas de conflit, ce sera toujours à la CJE de trancher sur ce différend.

Chapitre 2 : La mise en œuvre des compétences


Au fil des années, la liste des compétences s’est élargie. On est passés d’une liste de compétence à
vocation économique, à une liste plutôt à vocation politique. Elle a amené les Etats à se demander la
place de l’Union par rapport aux Etats.

Les principes de mise en œuvre de l’Union ont vu le jour afin de limiter l’action de l’Union.

Section 1 : Le principe de subsidiarité


Rapprocher la prise de décision des citoyens est un concept très ancien que l’on trouve déjà sous
l’antiquité. Les décisions peuvent être prises au plus près de celui qui devra les appliquer. Ce concept
on l’applique à l’action européenne : pourquoi agir au niveau européen alors que la décision peut être
prise au niveau du citoyen ?

Dans cette logique, il est nécessaire d’agir au niveau supérieur seulement si l’action menée à ce
niveau est plus efficace. Elle est mentionnée pour la première fois avec l’acte unique européen
(1986), mais à l’époque elle concerne un seul domaine, l’environnement.

A la demande très forte des Etats-membres, le principe de subsidiarité est inscrit dans le traité de
Maastricht en 1992, pour qu’il soit explicitement cité dans les traités.

Il a paru nécessaire d’encadrer le développement des compétences de l’Union avec le principe de


subsidiarité. Certains Etats craignaient un empiètement de la part de l’UE.

Article 5 TUE

3. En vertu du principe de subsidiarité, dans les domaines qui ne relèvent pas de sa compétence
exclusive, l'Union intervient seulement si, et dans la mesure où, les objectifs de l'action
envisagée ne peuvent pas être atteints de manière suffisante par les États membres, tant au
niveau central qu'au niveau régional et local, mais peuvent l'être mieux, en raison des
dimensions ou des effets de l'action envisagée, au niveau de l'Union.

Le principe de subsidiarité n’est applicable que dans les domaines de compétences partagés. Il
concerne tous les domaines où il faut savoir qui entre l’Union et les Etats membres doit agir. Le
principe de subsidiarité est un principe régulateur des compétences : il ne procède pas au partage de
compétences (rôle des traités), il régule la mise en œuvre des compétences par l’UE. Il a pour
fonction de donner des indications sur l’autorité nationale ou européenne qui doivent intervenir, qui
sera la plus apte à intervenir ?

L’Union peut agir seulement si l’action nationale n’est pas suffisante.

L’Union ne peut agir que si son action est plus satisfaisante que l’action nationale : le principe de
« mieux réalisant européen ».

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L’action de l’Union est une action subsidiaire : d’où le nom du principe, puisqu’à efficacité égale,
l’action nationale sera privilégiée.

L’article 5 évoque l’action des Etats membres tant au niveau central, régional et local. L’action doit
être prise le plus proche du citoyen. Si l’action locale est suffisante, elle sera privilégiée par rapport au
niveau supérieur (régionale, nationale, européenne). C’est un principe de proximité.

Il existe le test de subsidiarité car le législateur européen doit vérifier que son action est plus
intéressante que l’action nationale. Il y a une obligation de motivation au regard du principe de
subsidiarité.

Le contrôle du principe de subsidiarité

2 types de contrôle :

- Le contrôle politique exercé par les Parlements nationaux : l’organisation est précisée par le
protocole n°2 sur le principe de subsidiarité. Tous les projets des actes législatifs sont
transmis aux Parlements nationaux. Ainsi ils auront connaissance de tout ce qu’il se passe au
sein de l’Union. Les Parlements auront un délai de 8 semaines pour se prononcer (article 6 du
protocole). Pendant cette période les Parlements nationaux peuvent adresser au président
du Parlement européen, du Conseil et de la Commission, un avis motivé exposant les raisons
pour lesquelles il estime que le projet concerné ne respecte pas le principe de subsidiarité.
L’auteur du texte peut être obtenu sous certaines conditions de réexaminer le texte. Le
Parlement national a la possibilité de faire réviser le texte pour qu’il y ait le principe de
subsidiarité.
- Le contrôle juridictionnel exercé par la Cour de justice de l’UE (CJUE) : les Etats-membres
peuvent saisir la CJE et demander d’annuler un acte européen s’ils estiment que ce texte ne
respecte pas le principe de subsidiarité. C’est un recours en annulation. Le juge de l’UE va
examiner si l’auteur de l’acte était bien compétant pour agir, la motivation de l’acte au regard
du principe.

Section 2 : Le principe de proportionnalité


Le principe de proportionnalité a été inscrit dans les Traités par le traité de Maastricht.

Article 5 TUE

4. En vertu du principe de proportionnalité, le contenu et la forme de l'action de l'Union n'excèdent


pas ce qui est nécessaire pour atteindre les objectifs des traités.

Ce principe s’applique à toutes les compétences.

L’objectif de ce principe est de définir l’étendue de la durée de la compétence. En vertu de ce


principe, l’action de l’Union doit toujours se faire à minima afin de préserver la liberté d’action des
Etats membres, dans toute la mesure du possible. Il doit éviter l’excès de l’action européenne.

CJUE 5 mai 1998, The Queen : Le principe de proportionnalité exige que les actes des institutions ne
dépassent pas les limites de ce qui est approprié et nécessaire à la réalisation des objectifs légitimes
poursuivis par la législation en cause.

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DROIT DE L’UNION EUROPENNE


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Lorsque l’UE a le choix, elle doit recourir à la mesure la moins contraignante. Une mesure qui
respecte le principe de proportionnalité revêt plusieurs caractères : approprié, nécessaire et non
disproportionné.

Section 3 : Le principe de coopération loyale


La notion de coopération loyale est liée à la notion de solidarité entre l’Union et ses Etats-membres.
C’est un principe essentiel, consacré à l’article 4 du TUE

Article 4 TUE

3. En vertu du principe de coopération loyale, l'Union et les États membres se respectent et


s'assistent mutuellement dans l'accomplissement des missions découlant des traités.

Les États membres prennent toute mesure générale ou particulière propre à assurer l'exécution des
obligations découlant des traités ou résultant des actes des institutions de l'Union.

Les États membres facilitent l'accomplissement par l'Union de sa mission et s'abstiennent de toute
mesure susceptible de mettre en péril la réalisation des objectifs de l'Union.

Les institutions de l’Union doivent coopérer avec les institutions des Etats-membres.

Chapitre 3 : Les particularités des compétences externes de l’UE


Section 1 : Les compétences exclusives
Article 3 TFUE

1. L'Union dispose d'une compétence exclusive dans les domaines suivants :

a) l’union douanière ;
b) l'établissement des règles de concurrence nécessaires au fonctionnement du marché intérieur ;
c) la politique monétaire pour les États membres dont la monnaie est l’euro ;
d) la conservation des ressources biologiques de la mer dans le cadre de la politique commune de la
pêche ;
e) la politique commerciale commune

L’UE régit les accords avec les pays tiers : accords pour rentrer dans l’UE.

La politique monétaire : l’UE peut conclure des accords (article 219) relatif au taux de change pour
l’euro vis-à-vis des monnaies des pays tiers.

L’UE a conclu tout un accord international : accords de partenariat de pêche durable. Les Etats à
travers le monde disposent de droits souverains pour exploiter leurs ressources de pêche. Si les Etats
côtiers n’exploitent pas leur ressource, ils peuvent conclure avec l’UE pour permettre aux pêcheurs
européens de venir pêcher dans leur zone (par exemple au large de l’Afrique).

Autre domaine de compétence exclusive : la politique commerciale commune « EU trade agreements


2020 ». Ils sont importants pour le commerce de l’Union compte tenu de la puissance économique de
l’UE.

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DROIT DE L’UNION EUROPENNE


L2 S3

Outre ces domaines d’action, le dernier domaine concerne la compétence externe :

Article 3 TFUE :

3. L'Union dispose également d'une compétence exclusive pour la conclusion d'un accord
international lorsque cette conclusion est prévue dans un acte législatif de l'Union, ou est
nécessaire pour lui permettre d'exercer sa compétence interne, ou dans la mesure où elle est
susceptible d'affecter des règles communes ou d'en altérer la portée.

Si on regarde de plus près ce paragraphe, on voit qu’il fait la synthèse de la jurisprudence de la CJE
relative aux compétences subsidiaires et aux compétences implicites.

Rappel : article 2 TFUE

2. Lorsque les traités attribuent à l'Union une compétence partagée avec les États membres dans un
domaine déterminé, l'Union et les États membres peuvent légiférer et adopter des actes
juridiquement contraignants dans ce domaine. Les États membres exercent leur compétence dans la
mesure où l'Union n'a pas exercé la sienne. Les États membres exercent à nouveau leur compétence
dans la mesure où l'Union a décidé de cesser d'exercer la sienne.

 Conclusion d’accords mixtes

Lorsqu’un accord international est envisagé et conclu dans un domaine de compétence partagé entre
l’union et les Etats-membres, l’accord est signé à la fois par l’Union et par les Etats-membres.

Pas d’appréhension de compétences par l’Union. C’est le cas de beaucoup d’accords internationaux
conclus à la fois par l’UE et par ses Etats-membres : Convention cadre signée le 9 mai 1992. Les
conférences sont régulièrement organisées pour lutter contre le changement climatique : « COP ».
Signée par 196 Etats dont l’UE  lie l’UE aux Etats-membres.

Titre 2 : La structure institutionnelle de l’Union


européenne
Introduction
L’Union Européenne repose sur différents organes, les plus importants sont les institutions. Les
institutions de l’Union sont évoquées à l’article 13 TUE.

Article 13 TUE

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1. L'Union dispose d'un cadre institutionnel visant à promouvoir ses valeurs, poursuivre ses objectifs,
servir ses intérêts, ceux de ses citoyens, et ceux des États membres, ainsi qu'à assurer la cohérence,
l'efficacité et la continuité de ses politiques et de ses actions.

Les institutions de l'Union sont :

— Le Parlement européen,

— Le Conseil européen,

— Le Conseil,

— La Commission européenne (ci-après dénommée « Commission »),

— La Cour de justice de l'Union européenne,

— La Banque centrale européenne,

— La Cour des comptes.

Les principes fondateurs de la structure de l’UE :

- Le principe de coopération loyale : les compétences d’attribution ne doivent pas empiéter les
compétences des autres. Les institutions ont conclu entre elles des accords
interinstitutionnels en premier lieu dans le domaine budgétaire, entre la Commission et le
Conseil et les négociations internationales
- Le principe de l’équilibre institutionnel : les traités vont permettre à l’Union de mieux exercer
ses compétences. Chaque institution dispose de pouvoirs spécifiques, et en élaborant cette
architecture institutionnelle, les traités ont pris soin d’établir un équilibre entre les
institutions. La CJE a insisté sur ce principe : le respect de cet équilibre institutionnel implique
que chacune de ces institutions exerce ces compétences dans le respect de celles des autres.
Ce principe exige aussi que tout manquement à ces règles soit sanctionné et l’acte qu’elle
aura adopté pourra être annulé.
- Le principe de l’autonomie institutionnelle : caractéristique des institutions. En effet, elles
disposent chacune d’une certaine autonomie pour agir, une liberté d’action. Elles sont libres
d’établir par elles-mêmes leur règlement intérieur. Elles disposent d’une autonomie
budgétaire pour fonctionner. Cette autonomie est encadrée et connait des limites pour ne
pas empiéter sur les compétences des autres institutions ou sur les compétences des Etats-
membres.

Les Etats-membres ne sont jamais parvenus à se mettre d’accord sur la location du siège du
Parlement européen. Il dispose de 3 sièges : Bruxelles, Strasbourg, Luxembourg (siège du secrétariat
du Parlement européen). Pour profiter de son autonomie institutionnelle, dans les années 70, le
Parlement européen avait peu à peu transféré son secrétariat à Bruxelles. Le Luxembourg saisit alors
la CJE : arrêt 10 février 1983. Elle affirme que le Parlement européen ne pouvait pas transférer ses
services à Bruxelles car cela empiéterait sur la compétence des Etats-membres à décider les sièges du
Parlement européen.

Chapitre 1 : Les institutions politiques

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Section 1 : Le Conseil européen


I) Les origines
A) Les difficultés de fonctionnement du Conseil des ministres
Le rôle croissant des sommets européens (chefs d’Etat ou de gouvernement)

C’est un organe majeur qui a connu des origines très particulières. Le Conseil européen est une
institution qui n’existait pas à l’origine des traités. Il a pour origine une rencontre informelle entre les
chefs d’Etat et de gouvernement des Etats-membres dès le début des années 1960. Ces rencontres
avaient pour objectifs de pallier les difficultés rencontrées par le Conseil des ministres. Les Etats
membres se tiennent en 1961, à l’initiative de De Gaulle. Il est favorable à une construction
européenne qui respect l’indépendance et la souveraineté des Etats. Chaque chef de gouvernement
peut donner ses idées sans jamais recevoir un contrat d’agir. Cette conception très gaullienne va se
heurter aux partenaires européens de la France, à leur méfiance car ils craignent que ces réunions au
sommet ne marginalisent l’action des communautés européennes. Ils craignent la position de la
France.

Mais ce Conseil connait des difficultés de fonctionnement, les ministres ne parviennent pas à
s’entendre pour prendre des décisions, ainsi la Commission européenne se voit bloquée. Or, les
réunions sommet permettent dans une certaine mesure de régler les problèmes non résolus au sein
du Conseil des ministres. Les réunions de Chef d’Etat deviennent de plus en plus fréquentes : sommet
de la Haye en 1969. En 1974, à Paris, les chefs d’Etat prévoient qu’ils vont se réunir désormais 3 fois
par an : on formalise les réunions au sommet. Juridiquement, ces réunions au sommet ne sont pas
prévues dans les traités. Le Conseil européen n’est pas une institution européenne au départ. La
création de cet organe résulte simplement de déclarations politiques.

E) La consécration dans les traités


L’acte unique reconnait la tenue régulière de la réunion des chefs d’Etat, mais ne la reconnait pas
comme institution. C’est le traité de Maastricht en 1992 qui va préciser les fonctions du Conseil
européen. Le traité de Lisbonne va reconnaitre l’importance du Conseil européen et l’érige à une
véritable institution.

VI) Organisation et fonctionnement


A) Composition
2. Le Conseil européen est composé des chefs d'État ou de gouvernement des États membres, ainsi
que de son président et du président de la Commission. Le haut représentant de l'Union pour les
affaires étrangères et la politique de sécurité participe à ses travaux.

L’article évoque la présence de chef d’Etat et du chef de gouvernement. En pratique, ils siègent
ensemble lors de la cohabitation. Le président du Conseil européen a un siège dans cette instance. Le
haut représentant est l’un des vices présidents de la Commission.

Lorsque l’ordre du jour l’exige, les membres du Conseil européen peuvent être assistés par un
ministre, et quant au président de la Commission, par un membre de la Commission.

F) La présidence du Conseil européen


Le président du Conseil européen est élu par le Conseil européen à la majorité qualifiée et ceci pour
une durée de 2 ans et demi. Le mandat du président est renouvelable une fois, et en cas
d’empêchement ou de faute grave, le Conseil européen peut mettre fin à son mandat par un vote.

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L2 S3

Article 15 TUE

6. Le président du Conseil européen :

a) Préside et anime les travaux du Conseil européen ;

Assure la préparation et la continuité des travaux du Conseil européen en coopération avec le


b)
président de la Commission, et sur la base des travaux du Conseil des affaires générales ;

c) Œuvre pour faciliter la cohésion et le consensus au sein du Conseil européen ;

Présente au Parlement européen un rapport à la suite de chacune des réunions du Conseil


d)
européen.

Le président du Conseil européen assure, à son niveau et en sa qualité, la représentation extérieure de


l'Union pour les matières relevant de la politique étrangère et de sécurité commune, sans préjudice
des attributions du haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de
sécurité.

Il assure la continuité des travaux, il rédige les conclusions du Conseil européen après chaque
réunion. Le président a pour fonction de faciliter le dialogue, trouver des compromis, il fait le lien
avec le Parlement européen en lui présentant un rapport à la suite de chaque réunion.

Il a aussi une fonction extérieure importante : la représentation extérieure de l’Union pour la


politique étrangère.

Fonction encore plus reconnue dans le Traité de Lisbonne : 2 ans et demi de mandat à partir de ce
traité, avant, le mandait ne durait que 6. Aujourd’hui, le président est Charles Michel, un ministre
belge qui a été élu en juillet 2019.

G) Le fonctionnement du Conseil européen


Article 15 TUE

3. Le Conseil européen se réunit deux fois par semestre sur convocation de son président. Lorsque
l'ordre du jour l'exige, les membres du Conseil européen peuvent décider d'être assistés chacun par un
ministre et, en ce qui concerne le président de la Commission, par un membre de la Commission.
Lorsque la situation l'exige, le président convoque une réunion extraordinaire du Conseil européen.

4. Le Conseil européen se prononce par consensus, sauf dans les cas où les traités en disposent
autrement.

Les traités exigent parfois un vote.

A l’origine les réunions se faisaient dans des villes différentes, ils faisaient le tour des capitales
européennes mais cela ne contribuait pas à la visibilité de l’UE. Maintenant, toutes les réunions se
tiennent à Bruxelles (capitale de l’UE).

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L2 S3

VII) Attributions du Conseil européen


Article 15 TUE

1. Le Conseil européen donne à l'Union les impulsions nécessaires à son développement et en


définit les orientations et les priorités politiques générales. Il n'exerce pas de fonction
législative.

Cela traduit le rôle très politique du Conseil européen : organe politique suprême de l’UE. La
première fonction est une fonction d’impulsion. Le conseil intervient dans les modalités de
fonctionnement de l’UE.

A) Fonction d’impulsion
La fonction d’impulsion est une fonction constitutionnelle. Le Conseil peut modifier le nombre de
membres de la Commission. Le Conseil européen peut décider de réviser des traités, il décide
l’adhésion d’un pays tiers à l’UE. Il intervient en premier lieu lorsqu’un Etat veut se retirer de l’Union,
l’Etat le notifie en premier au Conseil européen.

Il a aussi une fonction d’arbitrage car il agit pour traiter les problèmes non résolus au sein du Conseil
des ministres. Si un Etat membre s’oppose à la prise de décisions du Conseil, le Conseil va être saisi de
la question et il devra trouver une solution à l’unanimité. Le Conseil européen joue un rôle
d’impulsion dans le domaine de la sécurité sociale, dans le domaine pénal : si un texte d’un Etat
membre nuit aux textes européens, l’Etat membre peut demander à ce que le Conseil soit saisi.

H) La définition des orientations politiques générales de l’UE


Cette fonction d’orientation politique est indiquée dans les traités à diverses reprises :

- Dans le domaine de l’action extérieure : article 26 TUE  le Conseil Européen discute en vue
d’une défense européenne
- Espace de liberté de sécurité et de justice : article 68 TFUE  lutte contre le terrorisme, la
cybercriminalité
- Politique économique : article 121 TFUE  le Conseil Européen définit les grandes
orientations des politiques économiques nationales

Section 2 : Le Conseil de L’Union Européenne


I) Composition
Il existe depuis le début dans les traités (1951). C’est une institution essentielle, à l’origine il s’appelait
le Conseil des ministres. Depuis une décision du 8 novembre 1993, c’est le Conseil de l’Union
Européenne. Son siège est à Bruxelles. Le Conseil est composé d’un représentant de chaque Etat
membre au niveau ministériel, habilité à engager le gouvernement.

Article 16 TUE

Il a été décidé de limiter le nombre de formation, le TUE prévoit que la liste de formations du Conseil
est arrêtée par le Conseil européen. C’est comme cela que le Conseil a adopté la décision
(209/878/UE) du Conseil européen 1er décembre 2009  liste des formations du Conseil : affaires
générales, affaires étrangères, affaires économiques et financières, justice et affaires intérieures…

Affaires générales : assure la cohérence des travaux entre toutes ces formations du Conseil.

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Le Conseil de l’Union dispose d’une réelle autonomie pour décider de ses modalités de
fonctionnement. Il est compétent pour décider de son organisation, son règlement intérieur.

VIII) Particularités de fonctionnement


A) La présidence
La présidence tournante (système ancien) : par ordre alphabétique, tous les 6 mois un nouvel Etat
prenait la présidence et donnait une nouvelle impulsion à l’UE. Il pouvait orienter les travaux du
Conseil et le président tirait parti pour faire avancer la politique. En contrepartie, ce système a été
critiqué car le changement de présidence ne donnait pas beaucoup de visibilité au Conseil,
notamment par les Etats tiers.

La présidence du Conseil est toujours assurée par l’Etat membre selon un système de rotation, il a été
précisé par une décision du 1er décembre 2009 : la présidence du Conseil est assurée par un groupe
de 3 Etats pour 18 mois (système dit « troïka »). Ce groupe va définir le travail pour les 18 mois, et
chaque Etat assure la présidence pour 6 mois. Ce système permet de préserver la dynamique d’un
changement assez fréquent mais sans en présenter les inconvénients. La continuité de l’action du
Conseil est garantie.

Depuis le 1er janvier 2021 la Slovénie assure la présidence du Conseil (Slovénie, Allemagne, Portugal).
Le 1er janvier 2022 ce sera à la France.

La particularité du Conseil des Affaires étrangères est qu’il est présidé par le haut représentant de
l’Union pour les affaires étrangères et la sécurité. (J. Borrell nommé, en 2019). Le haut représentant
partage avec le président du Conseil européen, le rôle de représentant de l’UE sur la scène
internationale.

B) Le comité des représentants permanents (CO.RE.PER)


Composition : ce sont des représentants permanents des gouvernements des Etats. Il y a un
responsable de la préparation des travaux du Conseil et de l’exécution des mandats qui lui sont
confiés par celui-ci (art. 240-1 TFUE). Tous les points à l’ordre du jour font l’objet d’un examen par le
CO.RE.PER.

Le CO.RE.PER va pouvoir repérer les blocages et trouver un accord pour les résoudre, il est le chef de
négociations entre les ministres lors des réunions du Conseil. Lorsqu’un accord est trouvé au sein du
CO.RE.PER. L’accord sera ensuite approuvé sans discussion et sans débat.

Il a aussi pour mission d’exécuter les mandats à la fin des réunions du Conseil. Le Conseil peut
demander au CO.RE.PER de rédiger des mandats, des études sur des points que le Conseil souhaite
approfondir.

C) Les règles de vote au sein du Conseil de l’Union européenne


La présence de la majorité des membres du Conseil est nécessaire pour qu’il puisse procéder au vote.
Chaque membre du Conseil peut recevoir une délégation, mais une seule. Il existe 3 grandes règles
de vote.

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L2 S3
1- La majorité simple
Article 238 TFUE

Pour les délibérations qui requièrent la majorité simple, le Conseil statue à la majorité des membres
qui la composent.

Ce vote ne concerne pas les décisions les plus importantes.

4- La majorité qualifiée
C’est la règle de vote la plus utilisée.

Article 16-3 TUE

Le Conseil statue à la majorité qualifiée sauf dans les cas où les traités en disposent autrement.

Ce vote tient compte de l’importance démographique de chaque Etat membre. Un certain nombre de
voix était accordé à chaque Etat membre pour tenir compte de leur démographie.

Il est apparu nécessaire de revoir ce système, car les « grands » Etats craignaient que les « petits »
Etats soient avantagés du fait de leur nombre.

Le traité de Lisbonne va mettre en place un nouveau système. Le système actuel est complexe, il a
fallu un compromis.

Article 16-4 TUE

La majorité qualifiée se définit comme étant égale à au moins 55% des membres du Conseil,
comprenant au moins quinze d’entre eux et représentant des Etats membres réunissant au moins 65%
de la population de l’UE.

Article 238-2 TFUE

2. Lorsque le Conseil ne statue pas sur proposition de la Commission ou du haut représentant de


l’Union pour les affaires Etrangères et la politique de sécurité, la majorité qualifiée se définit
comme étant égale à au moins 72% des membres du Conseil, représentant des Etats
membres réunissant au moins 65% de la population de l’Union.

Article 16-4 TUE, al.2

Une minorité de blocage doit inclure au moins quatre membres du Conseil, faute de quoi la majorité
qualifiée est réputée acquise.

C’est un système compliqué qui ne favorise pas la transparence dans la prise de décision. Il favorise
les regroupements entre les Etats. Souvent, les Etats au sein du Conseil vont souvent discuter pour
arriver à un accord au lieu de voter.

5- L’unanimité
C’était la méthode de vote privilégiée au départ. Elle évite de porter atteinte à la souveraineté de
l’Etat. Le vote à l’unanimité est plus difficile lorsqu’il y a un grand nombre d’Etats. Les Etats-membres
se gardent un droit de véto en gardant cette règle de vote, qui empêche qu’une décision soit adoptée
sans leur accord. Le vote à l’unanimité concerne les décisions les plus importantes : domaine
financier, domaine fiscal, le domaine des ressource propres.

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Le TFUE favorise dans une certaine mesure ce vote avec le système de l’abstention constructive
précisé à l’article 238-4.

Article 238-4

Les abstentions des membres présents ou représentés ne font pas obstacle à l’adoption des
délibérations du Conseil qui requièrent l’unanimité.

6- Une particularité : le compromis de Luxembourg


Les faits remontent aux années 1965. La Commission avait fait des propositions au Conseil pour
renforcer l’UE, lui proposait de se doter de sources propres. Elle propose aussi d’élargir les pouvoirs
du Parlement européen. Ces propositions sont d’autant plus importantes qu’il avait été proposé le
vote à la majorité qualifiée le 1er janvier 1966. Les Etats membres vont être retissent, notamment la
France qui réagit très mal. Elle craint que le recours à des sources propres et le vote à la majorité
qualifiée ne donne trop de pouvoir à la Communauté. La France craint la généralisation du vote à la
majorité qualifiée.

30 juin 1965 : la France annonce qu’elle ne siègera plus au Conseil si le Conseil persiste à vouloir
remplacer le vote à la majorité qualifiée au vote à l’unanimité. Cela engendre une crise politique
profonde. Il y a un bras de fer entre la France et les autres Etats membres.

Un compromis va être adopté à Luxembourg le 28 et 29 janvier 1966.

Le compromis de Luxembourg

1. Lorsque, dans le cas de décisions susceptibles d'être prises à la majorité sur proposition de la
Commission, des intérêts très importants d'un ou de plusieurs partenaires sont en jeu, les membres du
Conseil s'efforceront, dans un délai raisonnable, d'arriver à des solutions qui pourront être adoptées
par tous les membres du Conseil dans le respect de leurs intérêts mutuels et de ceux de la
Communauté, conformément à l'article 2 du traité.

2. En ce qui concerne le paragraphe précédent, la délégation française estime que, lorsqu'il s'agit
d'intérêts très importants, la discussion devra se poursuivre jusqu'à ce que l'on soit parvenu à un
accord unanime.

3. Les six délégations constatent qu'une divergence subsiste sur ce qui devrait être fait au cas où la
conciliation n'aboutirait pas complètement.

Il permet aux Etats membres d’avoir un droit de véto dès lors qu’il s’agit d’intérêts importants pour
l’Etat membre. Ce compromis a été critiqué car il remet en cause le vote à la majorité.

Cela provoque un bouleversement institutionnel des communautés puisqu’il renforce le poids des
Etats membres.

Conséquences :

- Une recherche quasi systématique du consensus au sein du Conseil.


- Un ralentissement voire blocage dans la prise de décisions.

A partir des années 70 les Etats membres ont décidé de réagir afin d’éviter la totale paralysie de l’UE.

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Dispositions article 11 du règlement intérieur de 1987 : « le Conseil procède au vote à l’initiative de


son président et le président est tenu d’ouvrir une procédure de vote à l’initiative d’un membre du
Conseil ou de la Commission, si la majorité du membre du Conseil se prononce en ce sens ».

Le compromis de Luxembourg a perdu petit à petit de sa portée. Mais, il est toujours utilisé comme
arme institutionnelle à faveur de l’Etat pour que le vote à la majorité qualifiée ne se fasse pas.

Il existe aujourd’hui 3 grandes règles de vote, au fil des années le vote à la majorité qualifiée a
remplacé le vote à l’unanimité. Le poids du Conseil est devenu de plus en plus important vis-à-vis des
Etats membres.

IX) Attributions
A) Pouvoir de décision
Le pouvoir de décision existe depuis l’origine des communautés, le Conseil est l’organe décisionnel.
C’est la seule institution à pouvoir adopter les textes. Aujourd’hui, il partage ce pouvoir avec le
Parlement européen : codécision entre le Conseil et le Parlement européen.

Article 16 TUE

1. Le Conseil exerce, conjointement avec le Parlement européen, les fonctions législative et


budgétaire.

Le pouvoir de décision non partagé se trouve dans des dispositions spécifiques. Par exemple : en
matière de citoyenneté européenne ou dans certains aspects de la politique de l’environnement.

I) Compétence d’exécution
Lorsqu’un acte est décidé il doit être mis en œuvre ; en principe les Etats membres sont chargés de
mettre en œuvre le droit de l’UE mais le Conseil a certaines compétences d’exécution qui ont évolué
au fur et à mesure des années. A l’origine le Conseil partageait ces compétences avec la Commission.
Désormais, depuis le traité de Lisbonne, la Commission détient cette compétence.

Le Conseil a toujours quelques petites compétences : article 291-2 TFUE (politique agricole, politique
étrangère et de sécurité commune…)

J) Mission générale de coordination des politiques nationales


Du fait du développement des compétences de l’Union, le Conseil a dû renforcer son rôle de
coordination.

Article 16-1

1. Le Conseil exerce, conjointement avec le Parlement européen, les fonctions législative et


budgétaire. Il exerce des fonctions de définition des politiques et de coordination
conformément aux conditions prévues par les traités.

Le Conseil fixe les conditions pour lesquelles la police nationale peut intervenir dans un autre Etat, en
accord avec les autorités de celui-ci. Dans le domaine monétaire et économique, les Etats membres

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coordonnent leur politique au sein du Conseil. Ces dispositions soulignent l’importance du rôle de
coordination des Etats membres.

Section 3 : La Commission européenne


I) Composition
Elle est censée représenter l’intérêt général de l’UE, au-delà des intérêts propres particuliers à
chaque Etat membre.

A) Nomination des commissaires européens


32 000 personnes

1- La délicate question du nombre de commissaires européens


A l’origine, la composition était d’un commissaire par Etat membre. Avec les élargissements on s’est
posé la question de comment allait fonctionner la mission avec tous ces commissaires. Il a été
question de réduire ce nombre. Les traités ont procédé à une réflexion très progressive du nombre de
commissaire : le traité de Nice pour la première fois prévoit de plafonner le nombre de commissaires.
Le traité de Lisbonne a repris cette logique. La Commission entre le traité de Lisbonne et 2014 est
composée d’un ressortissant de chaque Etat membre. L’article 17 précise qu’à partir du 1 er novembre
2014 :

Art 17 TUE

4. La Commission nommée entre la date d'entrée en vigueur du traité de Lisbonne et le 31 octobre


2014, est composée d'un ressortissant de chaque État membre, y compris son président et le haut
représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, qui en est l'un des vice-
présidents.

5. À partir du 1er novembre 2014, la Commission est composée d'un nombre de membres, y compris
son président et le haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de
sécurité, correspondant aux deux tiers du nombre d'États membres, à moins que le Conseil européen,
statuant à l'unanimité, ne décide de modifier ce nombre.

Un problème s’était présenté pour certains Etats, notamment pour l’Irlande : le premier référendum
pour le traité de Lisbonne était négatif. Pour envisager le traité, il a fallu le renégocier et l’Irlande a
négocié sur le nombre de commissaires. En définitif : un national de chaque Etat membre.

22 mai 2013 : décision du Conseil européen concernant le nombre de membres de la Commission


européenne (2013/272/UE)

Article 1er

La Commission est composée d’un nombre de membres, y compris son président et le haut
représentant de l’Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, égal au nombre d’Etats
membres

Article 2

La Commission actuelle reprend toujours un ressortissant par nation

7- La complexe procédure de nomination

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DROIT DE L’UNION EUROPENNE


L2 S3

A l’origine, la procédure de nomination résultait d’un commun accord des Etats membres. La
Commission était très dépendante des Etats qui l’avaient nommée. Mais les commissaires ne doivent
pas défendre les intérêts de l’Etat.

Le traité de Maastricht va faire intervenir le Parlement européen à la nomination des commissaires.


En effet, la nomination doit être approuvée par le Parlement européen.

Le Conseil européen va proposer au Parlement un candidat pour être président de la Commission.

Article 17-7 TUE

En tenant compte des élections au Parlement européen, et après avoir procédé aux consultations
appropriées, le Conseil européen, statuant à la majorité qualifiée, propose au Parlement européen un
candidat à la fonction de président de la Commission. Ce candidat est élu par le Parlement européen
à la majorité des membres qui le composent. Si ce candidat ne recueille pas la majorité, le Conseil
européen, statuant à la majorité qualifiée, propose, dans un délai d'un mois, un nouveau candidat,
qui est élu par le Parlement européen selon la même procédure.
Le Conseil européen, d'un commun accord avec le président élu, adopte la liste des autres
personnalités qu'il propose de nommer membres de la Commission. Le choix de celles-ci s'effectue,
sur la base des suggestions faites par les États membres, conformément aux critères prévus au
paragraphe 3, deuxième alinéa, et au paragraphe 5, second alinéa.
Le président, le haut représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité et
les autres membres de la Commission sont soumis, en tant que collège, à un vote d'approbation du
Parlement européen.

Sur la base de cette approbation, la Commission est nommée par le Conseil européen, statuant à la
majorité qualifiée.

Cela permet la légitimité de la Commission européenne.

2 juillet 2019 : le Conseil européen a proposé Madame Ursula Von Der Leyen à la présidence de la
Commission. C’est la première femme à la tête de cette institution.

B) Statut des commissaires européens


Article 17-3 TUE
Les membres de la Commission sont choisis en raison de leur compétence générale et de leur
engagement européen et parmi des personnalités
Cela insiste sur l’indépendance des commissaires. Ils ne peuvent pas exercer une autre activité
professionnelle, rémunérée ou non. Les membres de la Commission doivent prendre l’engagement
solennel de respecter pendant la durée de leur fonction et lors de la cessation de celle-ci les
obligations découlant de leur charge.
La Cour de justice européenne peut être saisie et proclamer l’exclusion d’un commissaire.
Il existe différents codes de conduite qui permettent aux commissaires de déclarer leurs intérêts
financiers afin d’éviter tout conflit d’intérêt.

Affaire Barroso : de cette affaire découle un nouveau code de conduite qui précise que le délai entre
la fin de la fonction de commissaire et un autre emploi doit être de 2 ans minimum.

X) Fonctionnement
A) La présidence
Article 17 TUE

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5. Le président de la Commission
a) définit les orientations dans le cadre desquelles la Commission exerce sa mission ;

b) décide de l'organisation interne de la Commission afin d'assurer la cohérence,


l'efficacité et la collégialité de son action ;

c) nomme des vice-présidents, autres que le haut représentant de l'Union pour les affaires
étrangères et la politique de sécurité, parmi les membres de la Commission.

Le président de la Commission organise des débats au sein de la Commission, fait des lettres de
missions et les donnes aux commissaires.

K) Le haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité


Le haut représentant est nommé par le Conseil européen, il est vice-président de la Commission et
préside le Conseil des Affaires étrangères. Actuellement, le haut représentant est Josep Borrell :
2019-2024.

L) Le principe de collégialité
Chaque commissaire dispose d’une fonction, mais les décisions de la Commission sont adoptées
d’une manière collégiale, c’est la Commission qui décide dans son ensemble. Les commissaires sont
solidaires les uns avec les autres. Le principe de collégialité est affirmé à plusieurs reprises. Les
membres de la Commission sont soumis en tant que collège. La collégialité signifie que la
Commission, en tant que collège, est responsable devant le Parlement européen.

CJCE, 15 juin 1994 : le principe de collégialité

Ce principe implique que :

- Les décisions de la Commission son délibérées en commun.


- Tous les membres du collège sont collectivement responsables sur le plan politique de
l’ensemble des décisions arrêtées.

Article 17 TUE

1. La Commission promeut l'intérêt général de l'Union et prend les initiatives appropriées à cette fin

XI) Attributions
A) La fonction d’initiative
La Commission a quasiment tout le monopole de l’initiative pour proposer des textes et des actions
pour agir au niveau de l’UE.

Article 293 TFUE

1. Lorsque, en vertu des traités, le Conseil statue sur proposition de la Commission, le Conseil ne peut
amender la proposition que statuant à l'unanimité, sauf dans les cas visés à l'article 294, paragraphes
10 et 13, aux articles 310, 312, 314 et à l'article 315, deuxième alinéa.

2. Tant que le Conseil n'a pas statué, la Commission peut modifier sa proposition tout au long des
procédures conduisant à l'adoption d'un acte de l'Union.

Du fait de ce pouvoir d’initiative, la Commission voit sa position renforcée. Depuis toujours, le


Parlement européen voudrait partager ce pouvoir d’initiative, mais pour l’instant, le Parlement n’a
pas obtenu satisfaction. Il dispose seulement de l’initiative de l’initiative : le Parlement peut

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demander à la Commission de soumettre au Conseil toute proposition sur les questions qui lui
paraissent nécessiter l’adoption d’un acte de l’union.

Il faut aussi savoir que le Conseil peut demander à la Commission de lui soumettre toute proposition
mais la Commission n’est pas tenue d’accepter la demande. Elle devra communiquer les raisons de sa
position au Conseil.

Dans le domaine économique et monétaire, la banque centrale européenne (BCE) dispose d’un
pouvoir d’initiative. Les Etats peuvent prendre l’initiative dans le domaine de l’espace de liberté, de
sécurité, de justice.

L’initiative citoyenne européenne est disposée à l’article 11 TUE

Article 11 TUE

3. Des citoyens de l'Union, au nombre d'un million au moins, ressortissants d'un nombre
significatif d'États membres, peuvent prendre l'initiative d'inviter la Commission, dans le
cadre de ses attributions, à soumettre une proposition appropriée sur des questions pour
lesquelles ces citoyens considèrent qu'un acte juridique de l'Union est nécessaire aux fins de
l'application des traités.

L’initiative citoyenne a connu un certain succès, il y en a eu 83, mais peu ont abouti.

Par exemple :

- Initiative sur la qualité de l’eau en 2013 a abouti à des directives par la Commission au
Parlement européen en 2018. Les directives pour améliorer la qualité de l’eau ont été
adoptées par le Parlement en 2020.
- Initiative « une nouvelle ère sans cage » pour mettre fin à la mise en cage des animaux,
notamment en ferme : la Commission affirme dans cette communication qu’elle fera une
proposition pour supprimer les cages. L’initiative est en cours.

M) La fonction d’exécution
Article 291 TFUE

1. Les Etats membres prennent toutes les mesures de droit interne nécessaires pour la mise en
œuvre des actes juridiquement contraignants de l’Union.
2. Lorsque des conditions uniformes d’exécution des actes juridiquement contraignants de
l’Union sont nécessaires, ces actes confèrent des compétences d’exécution à la Commission

En principe, ce sont les Etats membres qui sont chargés d’exécuter et de mettre en œuvre le droit de
l’Union. Conformément au principe de coopération loyale, ils doivent prendre toutes mesures
propres (droit interne) à assurer les obligations découlant des actes des institutions de l’UE. Ainsi, les
actes de l’UE ne seront pas toujours appliqués de la même manière mais plutôt en fonction des
cultures juridiques de chaque État. Par exemple : un acte pourra être appliqué par une loi dans un
pays tandis que par un autre ce sera par un décret. Cela peut tout de même poser pb, quand
l’uniformité d’action apparaît nécessaire, Ex : définir les règles relatives à la circulation des personnes,
droit d’asile, il serait préférable d’avoir des actions uniformes compte tenu de la portée fondamentale
de telles règles.

Ainsi, afin de garantir la bonne exécution des actes de l’Union, la Commission a toujours souhaité
pouvoir elle aussi exécuter le droit de l’Union, ceci lorsqu’il est nécessaire d’uniformiser les règles de

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l’UE : « Lorsque des conditions uniformes d'exécution des actes juridiquement contraignants de
l'Union sont nécessaires, ces actes confèrent des compétences d'exécution à la Commission ».

La Commission dispose de pouvoirs importants en matière budgétaire, notamment avec la


responsabilité d’exécuter le budget en coopération avec les Etats membres, elle gère les fonds
européens : 1000 milliards d’euro de budget européen.

N) Fonction de surveillance
Selon l’article 17-1 TUE : Elle surveille l'application du droit de l'Union sous le contrôle de la Cour de
justice de l'Union européenne. ... Elle assure la représentation extérieure de l'Union

Le contrôle de la Commission est dev dans le domaine de la concurrence : les traités donnent à la
Commission des pvrs très larges pour vérifier que la concurrence n’est pas faussée entre les Etats
membres. La Commission surveille toutes les aides et les subventions nationales accordées par les
Etats, les entreprises. Car les entreprises sont avantagées, une concurrence saine dans l’UE est un
objectif. La Commission peut exiger que l’entreprise qui a bénéficié de l’aide, rembourse cette
subvention à l’Etat.
 En 2016 : la Commission exige que Apple rembourse une aide de 13 milliards d’euros à
l’Irlande. Apple avait contesté cette décision devant le juge de l’UE, la CJUE.

La Commission dispose d’un pvr plus général de contrôle de l’action nationale, la Commission peut
demander à la CJUE de condamner un Etat de l’union qui ne respecte pas le droit de l’UE.

La Commission assure la représentation extérieure de l’union en coopération avec les autres


institutions.

Section 4 : le Parlement européen


C’est celui qui a connu le plus de modifications. C’est l’Assemblée Parlementaire européenne. Cette
assemblée change de nom pour devenir le Parlement européen dès 1962.
Il veut affirmer sa volonté et renforcer ses compétences.

I) La composition
A) Le principe de l’élection du Parlement européen au suffrage universel direct
1- Un principe mis en œuvre progressivement
Les traités affirment le principe que les représentants du Parlement européen sont élus au SUD. Le
Parlement européen est représenté par des membres des Parlements nationaux. Dès l’origine
l’assemblée élabore des projets en vue de permettre l’élection au SUD et ceci selon une procédure
uniforme commune aux Etats membres.

8- L’accord du 20 sept 1976


1976 : les Etats membres parviennent à un accord sur les modalités de l’élection des membres du
Parlement européen au SUD. Une décision du Conseil qui fixait déjà la date de l’élection (en principe
en 1978). Elle marque la volonté politique du Conseil d’aboutir et de respecter le principe de
l’élection au SUD.

C’est un accord portant sur l’élection des représentants du Parlement européen au SUD, signé entre
les Etats membres et ratifié dans tous les Etats membres.

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Il rappelle le principe de l’élection au SUD, il définit les modalités de répartition des sièges entre les
Etats membres. Ils ont négocié et en définitive un compromis a été réalisé entre les Etats les plus
peuplés et les Etats les moins peuplés de l’UE.

O) La procédure électorale
1- Le nombre de Parlementaires
Ce nombre augmente, il est nécessaire de songer à limiter ce nombre.

Dès 1992 il affirme que le nb de Parlementaires ne devrait pas dépasser 700, ce chiffre ne sera pas
respecté. Chaque Etat membre dispose d’un certain nb de siège en fonction de sa démographie.

ART 14-2 TUE : le nombre de Parlementaires est limité à 750.

6 membres par Etats membres, aucun Etat membre doit dépasser 96 sièges.

Le Conseil européen est chargé d’adopter à l’unanimité et sur initiative du Parlement européen avec
son approbation, une décision fixant la composition du Parlement européen

28 juin 2018 : le Conseil a adopté une décision fixant la composition du Parlement européen pour la
législature à venir (2019-2024). Même année ou le RU n’avait pas encore quitté l’UE. Des députés
britanniques ont été élus en 2019. Les députés britanniques ont quitté le Parlement le 1 er février
2020. Aujourd’hui il comprend 705 députés.

Il était d’abord prévu de répartir une partie des sièges du RU aux autres Etats, on garde une partie des
sièges en réserve.

9- Le mode de scrutin
Cet accord comprenait déjà un certain nombre de dispositions sur le scrutin.

Décision du Conseil du 25 juin 2002 et du 23 septembre 2002 : principe applicable par tous les Etats
membres

Il faut se référer encore à l‘accord du 20 septembre 1976.

Il demandait à l’Assemblée Parlementaire d’élaborer un projet de procédure électorale uniforme, afin


d’éviter toute discrimination envers les ressortissants européens.
Mais compte tenu des divergences entre EM, cette procédure électorale a eu du mal à voir le jour.

En 2002 le Conseil de l’UE adopte 2 décisions qui vont enfin définir les principes communs applicables
dans tous les EM :
1° la représentation proportionnelle
2° pourcentage minimale exprimé pour l’attribution des sièges

Par la suite les traités européens ont aussi harmonisé les conditions pour être électeur et pour être
éligible aux élections au PE.

En effet, aujourd’hui en vertu de l’article 20 du TFUE les citoyens de l’union ont le droit de vote et
d’éligibilité des élections du PE dans l’EM où ils résident et dans les mêmes conditions que les
ressortissants de cet État.

P) Le statut des Parlementaires européens

Initialement il y avait peu de règles communes, cela a donc posé pb car le statut des Parlementaires
pouvait changer suivant les EM.

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Afin de résoudre cela les traités européens ont précisé le statut des Parlementaires. Le PE a adopté
une décision en 2005 et un statut des Parlementaires européens a été adopté en 2009.

Il ressort de tous ces textes adoptés : le mandat, les incompatibilités, les privilèges et les immunités,
les indemnités du Parlementaire européen.

1- Le mandat
L’article 14 du TUE stipule que les membres du PE sont élus au SUD libre et secret.
Le mandat des Parlementaires est représentatif ainsi les députés européens sont indépendants vis-à-
vis de leurs électeurs, cad qu’ils gardent leur liberté d’action.

10-Les incompatibilités
Le mandat des Parlementaires européens est incompatible à la participation d’une autre instance de
l’union, ainsi que d’un gouvernement national.

L’union autorise le cumul du mandat de PE et national mais de + en + d’États interdisent cela.

Il peut aussi exercer une activité privée mais cette possibilité se trouve encadrer car le PE à instituer
une déclaration financière des Parlementaires européens. Si un Parlementaire a un intérêt financier
dans un dossier sujet débattu au sein du PE il doit déclarer cet intérêt financier.

11-Les privilèges et immunités


Ils sont définis dans le protocole n°7 annexé au traité.
En vertu de ce protocole les membres du PE doivent bénéficier de la libre circulation. Les membres
du PE ne peuvent être recherché, détenus, poursuivis en raison des votes, opinions qu’ils émettent
dans l’exercice de leur fonction, cela serait contraire à la vie démocratique de l’union.

Les Parlementaires bénéficient sur leur Traité national des immunités.


L’immunité dont les Parlementaires européens bénéficient ne peut toutefois :
- Être invoquée dans le cadre de flagrants délits
- Faire obstacle au PE de lever l’immunité d’un de ses membres

12- Les indemnités du Parlementaire européen


Jusqu’en 2019 les indemnités perçues étaient fixées par chaque EM.
Il a été décidé d’uniformiser cela, ils perçoivent désormais tous la même indemnité.

De plus, ils bénéficient d’un certains nbrs d’avantages, ex : remboursement des frais de voyage,
indemnités d’assistance Parlementaires.

XII) Organisation- fonctionnement


Le Parlement dispose d’une autonomie importante pour fixer son organisation : il adopte lui-même
son règlement intérieur. Elle ne permet pas de porter atteinte au principe de l’équilibre institutionnel.

A) Les organes du Parlement européen


1- La présidence : David Sassoli
Le président est élu pour 2 ans et demi. Les candidats sont présentés par les groupes politiques ou
par 1/20e des députés.

Le président doit être élu lors des 3 premiers tours de scrutin avec la majorité des suffrages exprimés.
Il peut y avoir un 4ème tour ; si égalité c’est le plus âgé qui l’emporte.

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Le président est rééligible.

Rôle :
- Dirige les séances du PE
- Statut sur la recevabilité des amendements, des Q° Parlementaires
- Chargé du maintien de l’ordre au sein du PE
- Fonction de représentation vis-à-vis des autres institutions de l’Union
Les questeurs permettent le PE de fonctionner, ils sont chargés des missions admin et financières, ils
travaillent sous l’autorité du bureau du PE.

Il est aidé par les vice-présidents, par un bureau du PE (président + vice-présidents). Ce bureau est
chargé de définir les grandes règles de l’organisation administrative et de l’organisation des séances.

Il y a aussi la conférence des présidents : elle est composée du président du PE et des présidents des
groupes politiques.
Elle a un rôle majeur dans le fonctionnement du PE : elle établit l’ordre du jour, la programmation
législative. Elle définit les perspectives de travail, et donc ainsi, la stratégie du PE.

13-Les Commissions Parlementaires


Le PE peut créer des Commissions Parlementaires permanentes : actuellement il y en a une vingtaine
spécialisée dans des domaines bien spécifiques.
Composé entre 25 et 81 députés.
Elles doivent refléter la composition du PE.

Il peut aussi créer des Commissions spéciales ou encore des Commissions temporaires pour traiter un
sujet déterminé (ex : fraude, terrorisme). Elle doit être créer pour une durée de 12 mois max.

Chaque Parlementaire doit être membre d’une Commission et suppléant dans une autre.
Les membre de la Commission sont élus sur proposition de la conférence des présidents.

Elles siègent à Bruxelles, elles vont préparer les travaux des séances plénières.
Elles ont pour fonction d’élaborer des rapports, de faire des études…
Ce sont elles qui préparent les avis du PE.

Il y a aussi des Commissions délégation inter Parlementaires : chargées des relations avec les Plmts
nationaux.

XIII) Les groupes politiques


Les Parlementaires siègent au Parlement sans tenir compte de leur appartenance nationale.
En effet, les groupes politiques se constituent en fonction des affinités politiques des députés
européens.
Un groupe politique doit réunir au moins 25 députés, élus dans au moins ¼ des EM.

Cette situation a été reconnue par le juge de l’UE, affaire « Martinez », Tribunal UE, 2 octobre 2001,
dans son arrêt le tribunal souligne que « la double exigence d’affinité politique et d’appartenance à
plus d’un EM sur laquelle repose l’organisation des députés permet de transcender les particularismes
locaux et de promouvoir l’intégration européenne ».
Ces exigences contribuent à l’émergence de véritables partis politique européens.

TUE : « les partis politiques au niveau européen contribuent à la formation de la conscience politique
européenne et à l’expression de la volonté des citoyens de l’union ».

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Ces groupes politiques disposent de droits bien spécifiques : la répartition du temps de parole, la
demande de renvoi en Commission de tel ou tel dossiers, demander des débats sur des Q°
d’actualité.
Il contrôle les travaux du PE.

Q) L’organisation des travaux

L’organisation est prévue dans le TFUE, article 229 : le Parlement tient une session annuelle cad que
le Parlement est en session une année.

En pratique il se réunit en session plénière 1 fois/mois. Lors de cette session ils vont débattre des
travaux menés au sein des Commissions Parlementaires.

L’ordre du jour de ces sessions est élaboré par la conférence des présidents.

Afin de gagner du temps dans les débats ttes propositions adoptées dans les Commissions avec le
vote contraire de moins d’1/10e des membres est inscrite automatiquement à l’ordre du jour du
Parlement en vue d’une adoption en bloc et sans débat -> permet d’aller plus vite.

Le Parlement peut se réunir en session extraordinaire à la demande de la majorité des membres qui
le compose.

XIV) Attributions
Le PE est sans doute l’institution européenne dont les attributions ont le + évoluées depuis l’origine
des communautés.
En effet, à l’origine le PE n’avait aucun pvr de décision, il pouvait seulement être consulté par le
Conseil mais il n’était jamais tenu de suivre ses avis.
Le Parlement dispose du pvr de censurer la Commission, de l’obliger à démissionner.

Les pouvoirs ont donc beaucoup évolué :

A) Le pouvoir législatif
Article 14 TUE : Le PE exerce conjointement avec le Conseil les fonctions législatives. Il s’exerce dans
le cadre de la procédure législative ordinaire « procédure de codécision »

R) Le pouvoir budgétaire : article 314 TFUE


A l’origine des traités le PE ne disposait pas de ce pvr, jusqu’en 1970 c’était le Conseil le seul
détendeur du pouvoir budgétaire.

Le pvr budgétaire a été attribué tout d’abord par 2 traités :


 22 avril 1970
 22 juillet 1975
En vertu de ces traités, le PE avait le dernier mot, il pouvait décider sur une part des dépenses de
l’union.
Il s’est vu aussi octroyer le droit de rejeter le budget en bloc.

Le traité de Lisbonne est allé bcp plus loin en modifiant la procédure budgétaire :
 Le PE constitue un acteur majeur de cette procédure budgétaire

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 Le PE et le Conseil établissent le budget annuel de l’UE en précisant les priorités de l’année à


venir

S) Pouvoir de contrôle politique


Un contrôle qui concerne essentiellement la Commission, à propos de la nomination de ses
membres.
Comment ce contrôle s’exerce lorsque la Commission est nommée ?

Il existe 2 types de contrôle politique :

1- Contrôle sanction
Article 17-8 TUE : affirme que la Commission en tant que collège est responsable devant le PE.

Mise en œuvre : article 234 TFUE : le PE saisi d’une motion de censure sur la gestion de la
Commission ne peut se prononcer sur cette motion que 3 jours au moins après son dépôt, par un
scrutin public.
La motion doit être déposée par au moins 1/10 e des députés européennes, cela vise à éviter les abus.

Si la motion est adoptée à la majorité des 2/3 des suffrages exprimés et à la majorité des membres
qui composent le PE, la Commission doit démissionner.

Pour l’instant aucune motion de censure n’a encore abouti pour 2 raisons : tout d’abord elle concerne
la Commission qui n’est pas le véritable organe décisionnel, cela explique pourquoi le PE hésite à la
sanctionner. De plus, les conditions sont très strictes.

Pour autant la menace de la motion de censure fait peur, alors même si aucune motion de s’est passé
elle sert quand même (Ex : maladie de la vache folle : la Commission euro a été critiquée dans son
action durant cette crise, le PE avait voté en 1997 une censure à retardement : dans ce cadre le
Parlement allait censurer la Commission si elle n’adoptait pas un certain nb de mesure pour
combattre la maladie).

En 1999, la Commission présidée par M. Santer est en conflit avec le PE, certains commissaires
étaient mis en cause pour fraude ou favoritisme. Le PE avait menacé de censurer la Commission, elle
a préféré démissionner

14-Contrôle d’information
Le PE dispose du contrôle des institutions de l’union pour obtenir des informations sur le
fonctionnement de l’UE.

1er type d’information : Q° écrites/orales : le PE peut adresser des questions orales/écrites à la


Commission ou au Conseil.

Questions écrites : les membres du PE peuvent poser des Q° avec demande de réponses écrites.
Questions orales : ne peut être posé que par un nbr minimal de Parlementaires (un gpe politique ou
1/20e). L’auteur de la question va disposer de 5 min pour la poser, réponse orale.

Depuis 1973 il existe « l’heure des questions » : elles sont posées lors de chaque période de session,
avant chaque séance, elles sont consacrées à des thèmes définis à l’avance par la conférence des
Psdts.

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2ème type d’information : rapports : la Commission et le Conseil doivent fournir régulièrement des
rapports qui permet au PE d’évaluer leurs activités.

3ème type d’information : pétition, article 227 TFUE : il est ouvert à toute p. physique ou morales,
résidants ou ayant son siège dans un EM de l’UE, de présenter une pétition sur un sujet relevant des
domaines d’activités de l’union.
Elles sont ensuite examinées par une Commission spéciale. Si le PE la rejette, le rejet doit être
motivé.
S’il estime en revanche que la pétition est valable, il va élaborer un rapport, qu’il va transférer
l’institution concernée en vue de résoudre le problème.

4ème type d’information : Commission temporaire d’enquête, article 226 TFUE : le PE peut constituer
une CTE pour examiner les allégations d’infractions de mauvaise administration dans l’application du
droit de l’UE.
La Commission doit être demandé par au moins ¼ des membres du PE.
Le PE ne peut enquêter sur des faits déjà en cause devant une juridiction, il exerce un contrôle
politique et non juridique. Ex : Diesel Gate : Commission d’enquête en 2015

T) Le pouvoir de nomination
-Commission
-Cour des comptes, article 286 TFUE : les membres de la Cour des comptes sont nommés par le
Conseil voté à l’unanimité mais après la consultation du PE.
-BCE : membres du directoire sont nommés par le Conseil européen après avis du PE (protocole n°4
annexé au traité)

U) La participation à la conclusion des accords externes : article 286 § 6 TFUE


A l’origine ces pvrs était limité, le PE était juste consulté pour les accords d’association qui avaient
pour objectif de préparer l’adhésion de nvx membres au sein de l’union.
Ainsi, des accords d’association ont été conclu avec la Grèce, Espagne, Portugal.

La participation du PE à la conclusion d’accords internationaux s’est progressivement développé au-


delà des accords d’association.
Ex : la procédure de l’avis conforme : elle octroie au PE un véritable droit de veto. Si le PE refuse de
donner son avis conforme à un projet d’accord international, cet accord ne pourra être conclu.

Article 21§6 TFUE : Le Conseil procède à la conclusion des accords internationaux après avis conforme
du PE dans 6 hypothèses : accords d’association, accords ayant des applications budgétaires… Pour les
autres accords le PE est seulement consulté.

Le PE doit être informé des négociations à ttes les étapes de la procédure.

Le PE peut saisir la CJUE pour lui demander de se prononcer sur la compatibilité d’un accord envisagé
avec un traité. Si la CJUE estime que l’accord envisagé ne respecte pas les traités il ne pourra entrer
en vigueur qu’après avoir été modifié ou que l’on modifie le traité.

Chapitre 2 : Les institutions de contrôle

Section 1 : la Cour de justice de l’UE (Luxembourg)

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Précisions terminologiques : à l’origine l’organe juridictionnel s’appelait Cour de Justice des


Communautés Européenne (CJCE), en 2007 la Communauté Européenne a disparu, elle s’est
transformée en UE.

Historique : il n’existait qu’une seule juridiction, au fil des élargissements elle a été débordée ainsi
création de nouvelles juridictions pour seconder la Cour de Justice.

Il a fallu attendre 1986 pour que les traités prévoient la création d’un nvel organe juridictionnel :
tribunal de 1ère instance maintenant appelé tribunal de l’UE.

I) La cour de justice
A) Composition
1- Membres
-Les juges : 1 juge par EM (27), il ne précise pas la nationalité des juges

-Les avocats généraux : initialement au nbr de 8 mais si la CJUE le demande le Conseil statuant à
l’unanimité peut augmenter le nbr  Article 258 TUE
Le 25 juin 2013 le Conseil a adopté une décision pour augmenter ce nbr, 8 -> 11.

Rôle : doit présenter publiquement en toute impartialité et indépendance des conclusions motivées
sur des affaires qui requièrent son intervention.
Toutes les affaires ne requièrent pas les conclusions de l’avocat général notamment si l’affaire ne
présente pas de point de droit nouveau. C’est la CJUE qui le décide, il sera alors seulement entendu.

15-Nomination
Article 19 TUE et 253 TFUE : pour pouvoir être nommés les juges comme les avocats généraux
doivent réunir les conditions requises pour l’exercice dans leur pays respectif des plus hautes
fonctions juridictionnelles ou avoir la qualité de jurisconsulte possédant des compétences notoires.
Le plus souvent ils ont été juges dans les Cour suprême de leur pays.

Mandat : Ils sont nommés d’un commun accord pour 6 ans par les gouvernements des EM et après
consultation d’un comité chargé de donner son avis sur l’adéquation des candidats au fonction qu’ils
sont appelés à exercer.

Pourquoi la mise en place de ce comité ? Il répond à la volonté de dépolitiser dans une certaine
mesure la procédure de renouvellement des juges et avocats généraux auprès de la CJ.
En effet, la nomination uniquement par les EM présente une connotation politique, grâce à ce comité
le caractère politique est tempéré, limité puisque ce comité statut en fonction de critères techniques
et non politiques (Ex : expérience professionnelle, connaissance linguistique).

16-Statut
Article 19 TUE et 253 TFUE

- Les traités précisent que les juges et les avocats généraux sont choisis parmi les personnalités
offrant toute garantie d’indépendance pour statuer de manière sereine et sans pression
politique.
- Les juges et les avocats généraux ne peuvent exercer aucune fonction juridique ou politique.
- En outre, ils ne peuvent, sauf dérogation accordée à titre exceptionnel par le Conseil, exercer
des activités professionnelles rémunérées ou non. A l’exception d‘activité d’enseignement.

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- Ils ne peuvent être révoqués par les EM, il est évident qu’ils doivent se trouver indépendants
des intérêts des pays dont ils sont ressortissants. Ils ne peuvent être destitués que par un
vote unanime des autres juges et avocats généraux.
- Le protocole n°3 prévoit une immunité de juridiction pouvant être levée uniquement par la
CJ statuant en AP.

A) Organisation
1- La présidence
La Cour bénéficie d’un Psdt, les juges en désigne un parmi eux, pour 3 ans (renouvelable).

Rôle :
- préside les audiences de la Cour
- il peut rendre des ordonnances car il est important que la Cour agisse rapidement

17-Les chambres
La Cour ne statue pas systématiquement en AP, ainsi, elle crée en son sein des chambres.

-Formations ordinaires : chambres composées de 3 ou 5 juges, jugent des affaires qui ne présentent
pas de réelles difficultés de droit, c’est ces chambres qui traitent le plus d’affaires.
-Grande Chambre : 15 juges lorsqu’un État ou une institution de l’Union le demande, affaires
importantes, qui traitent de question de droit nouvel.

La Cour de justice peut statuer en AP en 4 hypothèses :


-statuer sur la démission d’un membre de la Commission
-sur une affaire qui selon elle revête une importance exceptionnelle

18-Les modalités de délibération


En général la Cour statue par consensus sans véritablement procéder au vote.
Elle ne procède au vote majoritaire qu’en cas de désaccord entre les juges.
Elle rend dans tous les cas une décision « collective ».

La Cour comprend un autre organe juridictionnel :

I) Le tribunal (TRIBUE)
Il n’existait pas à l’origine des CE, sa création été prévu dans l’Acte Unique signé en 1986.
Il n’a pourtant pas été créé immédiatement, juridiquement il a été créé par une décision du Conseil
du 24 Octobre 1988.

A) Composition
1- Membres
Historique : Le tribunal comprend au moins 1 juge par EM.
Il y a un règlement qui prévoit de doubler le nbr de juge entre 2015 et 2019.

C’est le cas aujourd’hui, le tribunal comprend 2 juges par EM.

19-Nomination
Les membres du tribunal sont nommés pour 6 ans par les gouvernements des EM d’un commun
accord et après consultation d’un comité chargé de donner son avis sur l’adéquation d’un candidat
sur l’exercice des fonctions du juge auprès du tribunal.

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20-Statut
Ils doivent offrir toutes les garanties d’indépendance et posséder toutes les qualités requises pour
l’exercice de hautes fonctions juridictionnelles (contraire à la CJUE où c’était « plus hautes fonctions »

V) L’organisation
1- Le président
Les juges désignent entre eux, le président pour 3 ans. Le mandat est renouvelable.
Fonction identique au Psdt de la Cour (président, rend des ordonnances).

21-Les chambres
Il siège en chambre, composée de 3 ou 5 juges.
Formation ordinaire  3 juges.

Dans certains cas il statue en juge unique si l’affaire en présente aucunes difficultés.

Lorsque l’importance de l’affaire le justifie le tribunal peut lui aussi statuer en Grande chambre de 15
juges ou en AP.

XV) Les compétences de la CJUE : contentieuse, préjudicielle


et consultative
A) La compétence contentieuse
Signifie que ces juridictions peuvent être directement saisies d’un litige, éventuellement par les
particuliers. Elles vont résoudre le pb sur le fond.

-Légalité : contrôler que les institutions de l’UE respectent bien le droit et les traités de l’Union. De
plus, ils contrôlent la légalité des actes de l’union.
Les actes peuvent être annulés par le juge s’ils ne respectent pas le droit de l’Union. Cela s’effectue
dans le cadre du recours en annulation.

Elle contrôle que les organes agissent réellement pour satisfaire leurs obligations.
Ces institutions, organes peuvent être condamnée par la CJUE s’ils se sont abstenus d’agir alors que
les traités leur imposaient. Il peut être condamné par les recours en carence.

-Responsabilité : engager la responsabilité de l’Union si l’action ou l’inaction d’une de ses institutions


a causé un dommage qui doit être réparé : il est possible de demander réparation.
Les particuliers peuvent se tourner vers la CJUE pour engager la responsabilité de la CJUE.

-Manquement d’un EM : seul ressort de la Cour, elle statut en 1 er et dernier ressort pour contrôler
que les EM respectent bien leurs obligations vis-à-vis des traités. Elle effectue un tel contrôle dans le
cadre des recours en manquement.

La CJUE peut être amenée à statuer comme une juridiction internationale, à régler un conflit entre 2
EM comme un juge international.

W) La compétence préjudicielle
Lorsque la CJUE statut dans le cadre de sa compétence préjudicielle elle n’est pas saisie directement
par les parties.

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Ici il revient à la juridiction nationale qui est chargée de résoudre le litige sur le fond de saisir la CJUE
dès lors que le litige pose un pb d’application du droit de l’UE.

La CJUE ne statue pas sur le fond du litige, elle est chargée uniquement de donner son interprétation
du droit de l’UE ou d’apprécier la validité du droit de l’UE des actes adoptés par les institutions de
l’Union.

Cette compétence est tout à fait particulière, spécifique au système juridictionnel de l’UE. Elle met
bien en lumière la coopération entre la CJ et les juridictions nationales, afin de garantir la bonne
application du droit de l’Union dans les EM.

CJUE : 10 dec 2018  arrêt Wightman (Brexit) : cour saisie par une cour écossaise qui posait la Q°
suivante : quand un EM notifie au Conseil euro son intention de quitter l’UE (ART 50), le drt de l’union
permet-il à cet Etat de revenir unilatéralement sur cette notification ?
 La cour de justice répond qu’un EM peut toujours revenir sur sa décision de retrait tant que
l’accord n’est pas définitif
Les renvois préjudiciels représentent plus de la moitié des affaires traitées chaque année par la cour
de justice.

Devant quelles juridictions doit être déposé le renvoi préjudiciel ?


Article 256 : Le tribunal de l’Union est compétent pour connaître des questions préjudicielles dans
des matières spécifiques définies par le statut de la CJUE.
La seule juridiction européenne qui peut statuer sur les renvois préjudiciels déposés par une
juridiction nationale pour obtenir des précisions sur la manière d’appliquer le drt de l’UE.

X) La compétence consultative : article 218-11 TFUE


Il y a plusieurs compétences consultatives, la plus utilisée est celle qui concerne les relations
extérieures. L’UE est un acteur international majeur, dans ce cadre elle conclut de nbx accords
internationaux.

Art 218-11 TFUE : Un EM, le PE, le Conseil ou la Commission peuvent saisir la CJ, pour recueillir l’avis
de la cour de justice sur la compatibilité d’un accord externe envisagé avec les traités.
En cas d’avis négatif de la Cour, l’accord ne peut entrer en vigueur, sauf modification de celui-ci ou
révision des traités.
 Avis 2/13 rendu le 18 décembre 2014 : il fait suite à un avis du 28 mars 1996 : contrôler
l’accord d’adhésion de l’UE à la convention euro des sauvegardes des droits de l’homme. Elle
rend un avis négatif : ce projet d’accord est incompatible avec les traités.

Le 28 mars 1996 la CJ avait rendu un avis rendu défavorable à l’adhésion de la Communauté


Européenne à la CESDH :
Cette convention a été signée dans le cadre du Conseil de l’Europe (organisation internationale à
vocation européenne). La Communauté Européenne a au fil des années développé son action dans le
domaine de la protection de DH. C’est pourquoi la communauté à envisager d’adhérer à cette
Convention. La CJ avait été saisi sur la compatibilité de cet accord externe avec les traités européens,
elle rend un avis négatif.

Depuis cet avis la situation a évolué, le traité de Lisbonne prévoit l’adhésion de l’UE à cette
Convention.

Section 2 : la Cour des comptes


I) La composition

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Article 285 TFUE : Composée d’un ressortissant de chaque EM.


Ils exercent leurs fonctions en pleine indépendance.
Ils doivent avoir appartenus dans leur pays aux institutions de contrôle externe, sinon ils doivent avoir
une qualification particulière.

Ils sont nommés pour 6 ans par le Conseil de l’UE, après consultation du PE. Ces membres ne doivent
solliciter ni accepter d’ordre d’instruction d’aucun gouvernement ou d’organisme  condition
essentielle pour leur indépendance.

XVI) Organisation - Fonctionnement


Article 285 TFUE : elle assure le contrôle des comptes de l’UE, elle doit la légalité, régularité de toutes
les dépenses et des recettes de l’Union.

Elle doit fournir chaque année au Conseil, au PE une déclaration d’assurance concernant la fiabilité
des comptes.

Ces contrôles lui permettent d’élaborer un rapport général, dans lequel elle donne son appréciation
de la gestion des comptes de l’union par ses institutions. Elle peut contrôler tous les docs nécessaires.
Elle peut fournir des rapports spécifiques sur les compétences de l’UE : rapport spécial 20/2021, 28
sept 2021 : la politique agricole commune (PAC) et l’utilisation durable de l’eau dans l’agriculture.
 La cour des comptes constate que les fonds européens devraient être mieux utilisés pour
réduire la consommation d’eau dans l’agriculture.

Chapitre 3 : Les structures complémentaires

Section 1 : Les organes consultatifs


Ils sont prévus à l’article 300 du TFUE : « Le PE, le Conseil et la Commission sont assistés d'un Comité
économique et social et d'un Comité des régions, qui exercent des fonctions consultatives ».
Ils secondent les institutions dans leur mission.

Les membres de ces organes ne sont liés par aucun mandat impératif  complète indépendance

I) Le Comité économique et social européen


Article 300-2 TFUE : Il représente la société civile européenne : il est composé de représentants
d’organisations d’employeurs, de salariés et d’autres acteurs représentatifs de la société civile, en
particulier dans les domaines socio-économique, civique, professionnel et culturel.

Il est composé de 350 membres max, nommés pour 5 ans par le Conseil statuant à l’unanimité sur
proposition de la Commission.
 La France dispose de 24 représentants (syndicaux, d’asso, d’assurance)

Attributions : uniquement consultatives.


Article 304 TFUE : Le comité est consulté par le PE, par le Conseil ou par la Commission dans 2 cas :
-cas prévus par les traités
-cas où ces institutions le jugent opportun

Il peut lui-même prendre l’initiative de rendre des avis.

Il permet de prendre le « pouls » de la société civile, de bien cerner ses attentes.

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Il contribue à l’évolution de la législation européenne.


Il fait le lien entre la société civile et les institutions.

XVII) Le Comité des régions


Article 300-3 TFUE : Composition : 350 membres max, ce sont des représentants des collectivités
régionales et locales, ils sont soit titulaires d’un mandat électoral au sein d’une collectivité régionale
ou locale, soit politiquement responsable devant une assemblée élue.
 La France dispose de 24 représentants

Ils sont nommés pour 5 ans par le Conseil statuant à l’unanimité sur proposition de la Commission.

Il peut lui-même prendre l’initiative de rendre des avis : il peut s’autosaisir

Lien entre le comité économique et social européen et le comité des régions :


Il est consulté notamment lorsque les propositions législatives concernent les collectivités locales et
régionales.

Lorsque le Comité économique et social européen est consulté le Comité des régions doit être
informé et ce comité peut alors, s’il estime que des intérêts régionaux sont en jeu, émettre un avis
sur le sujet.

Section 2 : Les organes financiers

I) La Banque Européenne d’Investissement (BEI)


Elle a le statut d’Etablissement public international, elle se trouve dotée de la PJ.
Elle dispose d’une grande autonomie face aux autres institutions de l’UE. Les actionnaires de cette
banque ce sont les EM.

Structures :
-Conseil des gouverneurs : Comprend 1 ministre par EM

-Conseil d’administration : composé de 28 membres : 1 représentant par EM et 1 représentant de la


Commission.

Mission : article 309 TFUE : contribuer au développement équilibré et sans heurt du marché intérieur
dans l’intérêt de l’Union.
Sa mission essentielle est en réalité d’octroyer des prêts, dans des circonstances particulières, avec
ces prêts, la BEI doit faciliter le financement de projet permettant la mise en valeur des régions les
moins dev de l’UE, ou de projets d’intérêts communs pour plusieurs EM qui par leur ampleur, par leur
nature ne peuvent être couverts par les moyens de financement nationaux, régionaux.
C’est le premier prêteur multilatéral au monde : elle a annoncé investir 30 milliards d’euros par an
dans la transition écologique.

Elle finance aussi des projets hors de l’UE : projets en Afrique pour faciliter l’accès à l’eau potable.

XVIII) La Banque Centrale Européenne (BCE)


Elle fait partie des institutions de l’UE, elle bénéficie d’une grande autonomie vis-à-vis des autres
institutions de l’UE et des EM.

Elle se trouve aussi dotée de la Perso Juridique, ainsi elle a un pvr de décision autonome.

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Elle a été instituée en 1988 suite l’affirmation du Conseil européen de créer une Union économique
et monétaire au sein de l’Europe.
Organes de décision :
-Directoire : composé d’1 Pst, d’1 vice-Psdt et de 4 membres nommés par le Conseil européen
(mandat 8 ans).
-Conseil des gouverneurs : comprend le directoire et les gouverneurs des banques centrales
nationales dont la monnaie est l’€.

Article 282 TFUE : La BCE et les banques centrales nationales constituent le « Système Européen des
Banques Centrales » SEBC dont l’objectif est de maintenir la stabilité des prix.

La banque centrale européenne est le seul organe qui peut émettre des billets de banque en euro.

La BCE et les banques centrales nationales constituent « l’Eurosystème », il conduit la politique


monétaire de l’euro cad surveiller la masse monétaire afin d’encadrer l’inflation.
Il détient et gère les réserves officielles de changes des pays membres de cet Eurosystème.

Tous les EM de l’UE ne participe pas à la zone Euro.

De plus, elle est la seule à pvr émettre les billets de banque dans la zone euro.

Section 3 : Les structures administratives


Elles permettent de garantir le bon fonctionnement de tous les organes et institutions de l’UE.

I) Les comités consultatifs


Création prévue par le traité :
Article 242 TFUE : Le Conseil de l’UE, statuant à la majorité simple, arrête, après consultation de la
Commission, le statut des comités prévus par les traités.

Ex : Le comité consultatifs des transports (art 99 TFUE) consulté par la Commission quand elle le
juge utile, comité technique composé d’expert ; comité de l’emploi (250 tfue) : mission de
coordination et de préparation des travaux du Conseil, l’objectif de ce comité est de coordonner
l’action des EM dans le domaine de l’emploi.

Organes qui travaillent de manière souple.

XIX) Les comités issus de la comitologie


La Commission dispose de compétence d’exécutions (291 TFUE) du droit de l’UE, elle est chargée de
mettre en œuvre, d’appliquer les principaux actes adoptés au sein de l’UE.
Les EM ont donc souhaité encadrer la mise en œuvre de ces compétences par le biais du système de
comitologie.

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Comitologie : toutes les procédures misent en place en vue de permettre aux EM d’avoir un droit de
regard sur l’action de la Commission lorsqu’elle exécute le droit de l’UE.

Tout particulièrement des comités peuvent être créer par le Conseil (ou Conseil + PE) pour surveiller
le travail de la Commission.
 Composés de représentants des EM et présidés par un représentant de la Commission

Fonctionnement : prévu par le règlement N° 182/2011 du PE et du Conseil du 16 fev 2011 établissant


les règles et pcp généraux relatifs aux modalités de contrôle par les Etats membres de l’exercice des
compétences d’exécution de la Commission. Les comités doivent fonctionner selon 2 procédures :

- Procédure d’examen : la Commission présente au Comité des projets d’actes d’exécution


qu’elle envisage.
Si une majorité qualifiée au sein du comité vote en faveur de l’exécution de l’acte, la Commission
adopte ce texte. A l’inverse la Commission ne peut pas l’adopter.
S’il n’y a pas de majorité qualifiée pour ou contre, la Commission est libre de l’adopter ou non.
Le comité peut bloquer l’action de la Commission.

Il existe un comité d’appel si la Commission est bloquée et ne peut adopter l’acte d’exécution, elle
peut se tourner vers ce comité d’appel composé de représentants des EM. Il y a des nouveaux débats
entre la Commission et les représentants des EM. Si le comité d’appel se prononce contre l’acte
d’exécution, elle ne pourra pas l’adopter.

- Procédure consultative : le comité va donner simplement un avis sur le projet d’acte, la


Commission doit tenir « le plus grand » compte de l’avis du comité. Mais elle est libre
d’adopter ou pas l’acte d’exécution.

-> Ces comités issus de la comitologie ont un rôle majeur à jouer dans le contrôle de l’exercice des
compétences d’exécution par la Commission.

XX) Les agences


C’est un organisme de Droit public européen, bien distincts des institutions européennes car chaque
agence dispose de sa propre PJ.

Elles possèdent leur propre perso juridique.

C’est un organe créer par un acte dérivé du droit l’UE, elle a pour mission de remplir des taches de
nature techniques, scientifiques.

Elles disposent de réels pvrs de décisions, la CJUE n’hésite pas à contrôler leurs actes.
Elles interviennent dans de nbx domaines.

La mission majeure des structures c’est de contribuer à l’élaboration du droit de l’UE, de participer
au processus décisionnel au sein de l’UE.

EX : European Environment agency, European maritime safety agency, European aviation safety
agency…

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Titre 3 : Le processus décisionnel de l’Union


Européenne
Chapitre 1 : Le processus décisionnel hors Politique Étrangère et de Sécurité
Commune (PESC)
Elle se situe davantage dans la coopération intergouvernementale entre EM.
Il varie selon les fonctions exercées par les institutions. La prise de décision diffère selon qu’on se
situe dans le cadre de la fonction législative ou budgétaire…

Section 1 : La fonction législative


Elle s’exerce dans le cadre de 2 procédures : la procédure législative ordinaire et les procédures
législatives spéciales.

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I) La procédure législative ordinaire (PLO)


La procédure de codécision a été introduite pour la 1ère en 1992 par le traité de Maastricht et son
utilisation a été étendue par le traité d’Amsterdam en 1997 (entré en vigueur en 1999) car il prévoit
l’application de cette procédure à un grand nbr de domaine d’action  depuis ce traité le PE dispose
d’un réel pvr de décision et non plus slmt consultatif.
 Elle fait intervenir à la fois le PE et le Conseil dans le processus décisionnel.

Avec l'adoption du traité de Lisbonne, la procédure de codécision a été rebaptisée « procédure


législative ordinaire ».
Elle consiste en l'adoption d'un règlement, d'une directive ou d'une décision conjointement par le PE
et le Conseil, sur proposition de la Commission.

Base juridique : Articles 289 et 294 TFUE

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Article 14 TUE : Le PE exerce conjointement avec le Conseil les fonctions législatives.

A) L’initiative législative
La Commission est chargée de présenter des propositions au PE et au Conseil.

Elle dispose du quasi-monopole de l’initiative législative, quasi-monopole pour déposer des


propositions de texte sur les bureaux du Conseil du PE.
Si le Conseil veut s’écarter d’une proposition de la Commission il devra statuer à l’unanimité.

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Tant que le Conseil n’a pas statué la Commission peut modifier sa proposition tout au long des
procédures jusqu’à son adoption.

Le PE peut demander à la Commission de soumettre une proposition mais la Commission est libre de
la suite donnée à cette demande. Il dispose seulement de l’initiative de l’initiative.

Les citoyens européens peuvent aussi demander à la Commission d‘agir, de soumettre des
propositions d’actions au Conseil et au PE, mais là encore elle est libre de la suite.

Limite :
- Ce pvr d’initiative se trouve tout de même encadré. Car avant de faire sa proposition la
Commission procède à tout un ensemble de consultations :

- Elle doit tenir compte le cas échéant de la dimension locale, régionale de l’action envisagée.
- Elle doit tjrs se trouver motivée au regard notamment du principe de subsidiarité.
- Elle droit préciser les conséquences financières.

Y) Modalités d’adoption
Une fois qu’elle a déposé la proposition sur le bureau du PE et du Conseil elle va devoir être
examinée.

-> 1ère lecture : le PE arrête sa position en 1ère lecture, et la transmet au Conseil.


-Si le Conseil approuve sa position, l’acte est réputé adopté.
-En revanche si le Conseil n’approuve pas la position du PE, il va alors adopter sa propre position en
1ère lecture et la transmettre à nouveau au PE.
Dans ce cas le Conseil doit informer pleinement le PE des raisons qu’il l’on conduit a adopté sa
position. La Commission informe le PE de sa position. À ce stade la i va y avoir une deuxième lecture :

-> 2ème lecture : Dans ce cas le texte fera l’objet d’une 2ème lecture par le PE.
En pratique les instituions cherchent en général à trouver un accord dès la 1 ère lecture (majorité).
Une déclaration commune du Conseil, de la Commission et du PE adopté le 13 juin 2007 sur les
modalités pratique de la procédure de la codécision : elle précise que les instituions coopèrent
loyalement afin de rapprocher au maximum leur position pour que dans la mesure du possible l’acte
puisse être arrêter en 1ère lecture.

Parfois elles n’arrivent pas à s’entendre donc 2ème lecture. Le PE dispose de 3 mois pour statuer sur le
texte modifié par le Conseil.

3 hypothèses se présentent :
 Si le PE approuve la position du Conseil ou ne se prononce pas : l’acte est déclaré adopté
conformément à la position du Conseil.

 Si le PE rejette à la majorité des membres qui le compose la position du Conseil alors l’acte
est réputé non-adopté.

 Si le PE propose à la majorité des membres qui le compose des amendements à la position


du Conseil, le texte ainsi amendé est transmis au Conseil et à la Commission.
-La Commission va émettre un avis sur les amendements proposés par le PE.
-Le Conseil doit alors statuer à la majorité qualifiée sur les amendements proposés par le PE dans un
délai de 3 mois.

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A ce stade 2 hypothèses peuvent se présenter :


Si le Conseil approuve tous ces amendements  l’acte concerné est réputé adopté : le Conseil doit
statuer à l’unanimité sur les amendements qui ont fait l’objet d’un avis négatif de la Commission.

Si n’approuve pas tous les amendements du PE, le Psdt du Conseil en accord avec le Psdt du PE va
convoquer le « comité de conciliation » dans un délai de 6 semaines.

 Conciliation : composé des membres du Conseil (ou de leurs représentants) et autant de


représentants du PE. La Commission participe également.
Mission : parvenir à un accord sur un projet commun ceci à la majorité qualifiée des membres du
Conseil ou de leur représentant et à la majorité des membres du PE.
Il va travailler sur la base du PE et du Conseil en 2 ème lecture.
Ce comité dispose d’un délai de 6 semaine à partir de sa convocation pour parvenir à un accord.

S’il ne parvient pas à établir un projet commun dans ce délai, c’est un constat de désaccord, l’acte ne
sera pas adopté.

 3ème lecture : Si dans ce délai le comité de conciliation parvient à un accord et approuve un


projet alors le PE et le Conseil vont disposer chacun d’un délai de 6 semaines pour adopter
l’acte concerné.

Le PE va statuer à la majorité des suffrages exprimés, et le Conseil à la majorité qualifiée.


Si ces majorités ne sont pas atteintes, l’acte est réputé non-adopté.

Les délais de 3 mois et de 6 semaines peuvent être rallongés d’1 mois et 2 semaines.

Bilan : elle a été critiquée du fait de sa complexité, cela peut tout de même se justifier par la volonté
de mettre le PE et le Conseil sur un pied d’égalité.

Outre cette procédure il existe des procédures législatives spéciales.

XXI) Les procédures législatives spéciales


Leur caractéristique commune c’est que le Conseil ne partage plus le pvr de décision avec le
Parlement européen. Le PE intervient tjrs dans la procédure mais il n’est plus considéré comme le
législateur.

Elles s’articulent autour de 2 catégories : la consultation et l’approbation.

A) La consultation
Le Conseil n’est pas tenu de suivre l’avis du Parlement européen.

La consultation du Parlement demeure dans certains domaines bien précis et elle est prévue
essentiellement dans les domaines ou le Conseil statue à l’unanimité  TFUE : article 21-3, 192-2,
286-2. Matière fiscale, en matière d’aménagement du territoire et la nomination des membres de la
Cour des comptes par le Conseil après consultation du Parlement. La consultation doit être effective,
sinon ce texte pourra être annulé pour vice de forme, violation de forme substantielle. Le Conseil ne
devra pas trop s’éloigner de l’avis du Parlement. S’il veut s’écarter de son avis, de manière
substantielle, il devra à nouveau consulter le Parlement européen.

Z) L’approbation
C’est l’avis conforme donné par le Parlement européen ou le Conseil.

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- Du Parlement européen  TFUE : article 218-6, article 19-1, article 223-1…

Une seule lecture du projet par le Parlement ou le Conseil. En cas de refus, le texte ne pourra être
adopté. Ils ont un droit de veto.

- Du Conseil  TFUE : article 223-2, article 226 al.3…

Arti 223-2 : Le statut des Parlementaires européens et fixés par les Parlementaires après approbation
du Conseil.

Section 2 : La fonction budgétaire


I) Les principes budgétaires
Règlements financiers : il existe 8 grands principes.

- L’unité et la vérité budgétaire : cela signifie que toutes les recettes et dépenses de l’Union
doivent être écrites dans un budget unique. La vérité budgétaire signifie que toutes les
recettes et dépenses doivent être inscrites sur une ligne du budget.
- L’universalité : il n’est pas possible d’affecter des recettes et dépenses précises (règle de non
affectation). De plus les montants doivent apparaître dans le détail.
- L’annualité : le budget est voté pour un an (année civile). Il doit prendre en compte les
programmes qui peuvent s’étaler sur plusieurs années. Les crédits qui n’ont pas été utilisés
pendant l’année sont annulés, peuvent être reportés sur l’année suivante.
- L’équilibre : les prévisions de recettes doivent être égales aux prévisions des dépenses.
- La spécialité des dépenses : les dépenses doivent être affectées à un objet bien déterminé.
- La bonne gestion financière : règle des 3 E : Efficacité, Economie, Efficience. Les institutions
sont responsables de la bonne gestion.
- La transparence : à respecter par l’établissement et l’exécution, il doit être publié au Journal
Officiel de l’UE, dans un délai de 2 mois après l’arrêt définitif du budget par le Parlement
européen.
- L’unité de compte : c’est l’euro, pour l’ensemble des opérations concernant le budget.

XXII) Le système de recettes et dépenses


A) Les recettes
On les appelle les ressources propres. Le budget en comprend 3 :

- Les ressources propres traditionnelles :


 Droit de douane perçus sur les importations dans l’UE de produits originaires de pays
tiers.
 TVA : taux uniforme pour tous les Etats-membres. Une part de cette TVA qu’on paye
sert à financer l’UE.
 Ressource RNB (revenu national brut) : 72% des recettes de l’Union, contribution
versée par chaque Etat-membre en fonction de son revenu national brut.
Il existe d’autres recettes mais qui sont minimes : taxes versées par le personnel de
l’Union, sur ses rémunérations, amendes versées par les Etats-membres à la CJE.

AA)Les dépenses
Il faut distinguer les crédits pour engagement : somme que l’Union s’engage à dépenser pendant
l’année. Et les crédits pour payement : dépenses découlant de l’exécution des engagements pris
pendant l’année en cours ou lors des exercices précédents.

2 types de dépenses :

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Dépenses de fonctionnement : les dépenses des institutions qui sont réparties entre elles.

Dépenses opérationnelles : elles sont liées à la politique européenne. Par exemple : marché unique,
innovation et numérique, cohésion et valeurs, ressources naturelles et environnement…

XXIII) La procédure budgétaire


Article 314 TFUE : Le PE et le Conseil de l’UE statuent conformément à une procédure législative
spéciale pour établir le budget annuel de l’UE. Elle décompose en 2 phases : phase d’élaboration du
budget et phase d’adoption.

A) L’élaboration du budget
Chaque institution dresse un état prévisionnel de ses dépenses pour l’année suivante. La Commission
rassemble toutes les informations et élabore un projet de budget avec les prévisions de recettes et
dépenses. Le projet doit être déposé au plus tard le 1 er septembre avant l’année d’exécution du
budget.

B) L’adoption du budget
Le Conseil va examiner le projet de budget et adopte sa position. Il la transmet ensuite au Parlement
européen au plus tard le 1er octobre de l’année qui précède l’exécution du budget.

Le Parlement européen peut approuver le budget mais peut aussi l’amender ou ne pas se prononcer.

En cas d’accord, le budget est réputé adopté.

En cas de désaccord, un comité de conciliation est convoqué : il est composé des membres du Conseil
ou leurs représentants et autant de membres du Parlement européen. Le comité a pour mission
d’aboutir à un accord sur un projet commun. Si le comité échoue, il faut reprendre la procédure à 0,
la Commission doit proposer un nouveau projet. Si le comité parvient à un accord, le Conseil et le
Parlement doivent encore approuver le budget, qui sera alors adopté.

Si c’est le Conseil qui rejette le projet commun, le Parlement peut quand même adopter le budget en
votant à la majorité de ses membres représentant les 3/5 ème des suffrages exprimés. Le Parlement
peut passer outre l’accord du Conseil.

Si le Conseil ou le Parlement ne statue pas alors que l’autre approuve, le projet sera adopté.

Si les 2 rejettent le projet, ou si l’un rejette et l’autre ne statue pas, ou encore si le Conseil approuve
mais le Parlement européen rejette, la Commission doit proposer un nouveau projet de budget.

En dernier lieu, si le Parlement veut s’opposer à un projet, il peut le faire et la Commission sera
obligée de proposer un nouveau projet de budget.

A la fin de la procédure, lorsque le projet est adopté, c’est toujours le président du Parlement
européen qui va constater que le budget est définitivement adopté.

Section 3 : La fonction internationale


Elle occupe une place internationale importante dans le processus décisionnel. Ces accords
internationaux sont décidés, signés d’après une procédure bien détaillée.

I) La négociation des accords internationaux

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Ouverture des négociations : elle doit être autorisée par le Conseil. Le Conseil agit sur la base des
recommandations émis par le Commission ou bien du Haut-représentant des affaires de politique
étrangère et de sécurité commune.

Déroulement des négociations : elles sont menées par la Commission ou par le Haut représentant. Le
Parlement européen est en partie pris en compte par le traité avec l’article 218 qui stipule qu’il est
pleinement informé à toutes les étapes de la procédure.

Lorsque l’accord concerne un domaine de compétences partagées entre l’UE et les EM : on parle
d’accord mixte, dans ce cas, la Commission et les EM coordonnent leur position tout au long de leur
position.

A la fin des négociations : le Conseil peut adopter une décision qui autorise la signature de l’accord (+
EM si accord mixte). La signature n’engage pas définitivement l’UE. C’est la conclusion qui l’engage.

II) La conclusion des accords internationaux


Elle est adoptée par le Conseil sous proposition du négociateur de la Commission. La décision est
prise à la majorité qualifiée ou dans certains cas à l’unanimité. Juridiquement, c’est la notification de
l’acte en conclusion de l’accord et l’entrée en vigueur de l’accord qui engagent l’Union vis-à-vis de son
partenaire international. Concernant la conclusion de l’accord, le Parlement européen peut être
associé en étant consulté, et en certain cas il faut aussi son approbation.

La CJE peut être consultée sur les projets d’accord, elle peut bloquer une décision du projet si elle
estime qu’elle n’est pas compatible avec les traités : soit les Traités sont modifiés, soit ils ne sont pas
adoptés.

Section 4 : La fonction exécutive : l’exécution du droit de l’UE


I) Le niveau d’action approprié
En principe, les EM sont chargés de l’exécution matérielle de l’UE  principe d’administration
indirecte puisque le droit de l’UE est appliqué par les EM.

L’UE et ses institutions disposent néanmoins le pouvoir de disposer certains textes et les normes
relatives aux actes législatifs lorsque cela est nécessaire pour garantir l’uniformité d’application du
droit de l’Union dans tous les EM. Ce sont des mesures d’exécution. Lorsque l’UE agit ainsi, c’est en
droit de collaboration avec les EM. L’institution européenne qui a la compétence de principe est la
Commission.

II) L’institution compétence


Article 291 TFUE

2.lorsque des conditions uniformes d’exécution des actes juridiquement contraignants

XXIV) La portée du pouvoir d’exécution


Lorsque les institutions mettent en œuvre leur pouvoir d’exécution, elles doivent viser l’application
uniforme du droit de l’Union. Cela entraine une conséquence, l’exécution de la norme doit se limiter
à préciser le contenu de la norme. Elle ne doit pas modifier ce contenu, il s’agit d’un pouvoir
d’exécution.

CJUE (grande chambre) 5 septembre 2012, aff. C-355/10, Parlement européen C./Conseil

« Les mesures d’exécution ne sauraient ni modifier des éléments essentiels d’une règlementation de
base ni compléter celle-ci par des nouveaux éléments essentiels ».

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Règlement de base sur la surveillance des frontières. La CJE a estimé que dans le cadre de la mise en
œuvre de son pouvoir d’exécution le Conseil est allé au-delà de son pouvoir car il avait prévu des
mesures coercitives avec un contrôle des migrants, limitant les droits fondamentaux des migrants. La
CJE estime que le Conseil est allé au-delà de ses compétences, la décision du Conseil a été annulée.

Chapitre 2 : Le processus décisionnel dans le cadre de la Politique étrangère et


de sécurité commune (PESC)
Section 1 : La prééminence de la coopération intergouvernementale
Article 21 TFUE : il montre l’importance du rôle des EM : objectifs très nombreux et ambitieux. C’est
pour cela qu’ils veulent faire partie du processus décisionnel.

Article 24 TUE :

1. La compétence de l'Union en matière de politique étrangère et de sécurité commune couvre tous


les domaines de la politique étrangère ainsi que l'ensemble des questions relatives à la sécurité de
l'Union, y compris la définition progressive d'une politique de défense commune qui peut conduire à
une défense commune.

I) Le rôle du Conseil européen


Article 26 TUE

1.Le Conseil européen identifie les intérêts stratégiques de l'Union, fixe les objectifs et définit les
orientations générales de la politique étrangère et de sécurité commune, y compris pour les questions
ayant des implications en matière de défense. Il adopte les décisions nécessaires.

Si un développement international l'exige, le président du Conseil européen convoque une réunion


extraordinaire du Conseil européen afin de définir les lignes stratégiques de la politique de l'Union
face à ce développement

Le Conseil de l’UE élabore la PESC sur la base des orientations générales définies par le Conseil
européen.

XXV) Le rôle des autres institutions


Commission : pas de pouvoir d’initiative. Ce sont les EM qui peuvent décider de saisir le Conseil en
vue d’agir sur la scène internationale.

Le Parlement a aussi un rôle restreint, il est consulté uniquement sur les questions les plus
fondamentales. Il peut poser des questions, voter des recommandations qui n’ont pas de portée
obligatoire.

Il y a des débats institutionnalisés prévus par le TUE sur la PESC au Parlement européen.

Section 2 : Les modalités de vote


Le Conseil européen a un pouvoir de décision : votent à l’unanimité. Le Conseil de l’UE vote aussi à
l’unanimité quand il statue, mais peut aussi statuer à la majorité qualifiée quand le Conseil européen
le décide.

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Il faut l’accord de tous les EM pour qu’une décision soit adoptée. Néanmoins, il faut savoir qu’en cas
d’abstention, le vote à l’unanimité n’est pas empêché. Un EM qui s’abstient peut compléter son vote
par une déclaration par laquelle il précise qu’il n’appliquera pas la décision adoptée par le Conseil.

Toutefois, par solidarité, cet Etat ne devra pas adopter de mesures prises à l’encore du Conseil 
règle de l’abstention constructive.

En dernier lieu, il faut souligner l’importance du compromis de Luxembourg : si un Etat estime que
ses intérêts vitaux sont menacés, il peut bloquer l’adoption de la décision.

Article 29 TUE : Le Conseil peut adopter des décisions sur une question particulière géographique,
climatique, et les EM devront vérifier leurs dispositions internationales par rapport aux positions de
l’Union.

Les navires turcs font des forages dans le territoire chypriote : activité illégale par l’UE. Le Conseil a
adopté : la décision PESC 2019/1894 du Conseil du 11 novembre 2019 concernant des mesures
restrictives en raison des activités de forage non autorisées menées par la Turquie en Méditerranée
orientale

Dans le cadre de la PESC, l’UE prend une politique de défense politique en utilisant les moyens
militaires des EM, en vertu de l’article 42 TUE.

Article 42 TUE

1. La politique de sécurité et de défense commune fait partie intégrante de la politique étrangère et


de sécurité commune. Elle assure à l'Union une capacité opérationnelle s'appuyant sur des moyens
civils et militaires. L'Union peut y avoir recours dans des missions en dehors de l'Union afin d'assurer
le maintien de la paix, la prévention des conflits et le renforcement de la sécurité internationale
conformément aux principes de la charte des Nations unies. L'exécution de ces tâches repose sur les
capacités fournies par les États membres

Dans le cadre de cette politique, les EM mettent à dispositions des moyens militaires, des forces
navales.

Illustration : Décision (PESC) 2020/472 du Conseil du 31 mars 2020 relative à une opération militaire
de l’Union européenne en Méditerranée (EUNAVFOR MED IRINI)

- Prévenir le trafic d’armes


- Empêcher l’exportation illicite de pétrole en provenance de la Lybie
- Contribuer à la formation des gars-côtes libyens et de la marine libyenne en matière
d’opérations répressives en mer
- Démantèlement du modèle économique des réseaux de trafic de migrants et de traie des
êtres humains

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Deuxième partie : L’ordre juridique de


l’Union Européenne
1) Notion de système/ordre juridique

Ensemble organisé, structuré, d’actes et de normes possédant ses sources propres. Les normes
s’articulent les unes avec les autres pour former un système juridique particulier. Cet ordre juridique
présente une certaine unité et cohérence. L’ordre juridique de l’UE présente certaines particularités.
Il faut garder à l’esprit que le droit de l’UE doit s’intégrer dans l’ordre juridique de 27 EM qui ont des
traditions et cultures juridiques bien spécifiques qui peuvent différer d’un Etat à l’autre. Cette
nécessité d’intégration explique bien les particularités de l’ordre juridique de l’UE face aux ordres
juridiques nationaux.

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Le 5 février 1963 : la CJCE rend l’arrêt de principe Van Gend en Loos C/ administration fiscale : « La
communauté constitue un nouvel ordre juridique de droit international… »

CJCE 15 juillet 1964, COSTA C./ E.N.E.L. : « A la différence des traités internationaux ordinaires, le
traité CEE a institué un ordre juridique propre intégré au système juridique des Etats membres lors de
l’entrée en vigueur des traités et qui s’impose à leurs juridictions ».

Un ordre juridique propre : les communautés disposent de leur propre organisation, de leurs propres
règles, qui répondent à un certain nombre de principes. Dès lors, ces communautés, bien que créées
par un traité, elles se distinguent fondamentalement d’une organisation nationale traditionnelle.
C’est ce qu’affirme la CJCE dans l’arrêt Costa. Cette affirmation traduit aussi l’autonomie des
communautés (institutions) face à ses EM.

« Cet ordre juridique propre s’impose à leurs juridictions » : l’ordre juridique de l’UE est supérieur 
difficulté même aujourd’hui par certains EM.

La CJCE insiste sur l’ordre juridique européenne et ses relations avec les EM.

Cet arrêt va être complété dans les années, notamment avec l’arrêt 1/91 du 1 er décembre, la CJCE
affirme que : le traité CE bien que conclu sous la forme d’un accord international, n’en constitue pas
moins la charte constitutionnelle d’une communauté de droit.

Pour la première fois, on invoque le traité CE par rapport à la constitution nationale. Le Traité CE
serait l’équivalent d’une constitution pour un Etat. L’ordre juridique de l’Union est tout aussi complet
et hiérarchisé que celui d’un Etat.

Titre 1 : Les sources de l’ordre juridique de


l’Union Européenne
Toutes les normes, les dates adoptées par les institutions doivent respecter la norme suprême que
constitue le droit primaire (les traités).

Chapitre 1 : Le droit primaire : les traités


Section 1 : les traités originaires

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Traité de Paris : signé 18 avril 1951 instituant la CECA entré en vigueur le 23 juillet 1952 après avoir
ratifié par tous les EM. Ce traité a été conclu pour une durée limitée (50 ans). Finalement il a intégré
le traité CE le 24 juillet 2002

Traités de Rome : signés le 25 mars 1957, ils créent la CEE et la CEEA. Ils rentrent en vigueur le 14
janvier 1958 après avoir été ratifiés par les 6 EM.

Section 2 : Les traités modificatifs


I) Les traités d’adhésion
- 1973 : Danemark, Irlande, RU.
- 1981 : Grèce 1985 : Espagne, Portugal.
- 1994 : Autriche, Finlande, Suède.
- 2003 : Chypre, Estonie, Hongrie, Lettonie, Lituanie, malte, Pologne, République Tchèque,
Slovaquie, Slovénie  10 nouveaux Etats, élargissement vers l’Est. Traité signé le 16 avril
2003
- 2005 : Bulgarie, Roumanie.
- 2011 : Croatie.

XXVI) Les traités de révision


- Acte unique européen signé en 1986 qui est important car va renforcer la politique entre les EM, il
est à l’origine du Conseil européen et renforce les compétences de l’Union, notamment en matière
environnementale.

-Traité de Maastricht signé le 7 février 1992 : il créé l’Union Européenne

-Traité d’Amsterdam signé le 2 octobre 1997 : il va renforcer la majorité qualifiée et la rendre règle de
droit commun.

-Traité de Nice signé le 26 février 2001 : modifie le Traité et renforce le poids de l’UE, la Charte des
droits fondamentaux est signée.

-Traité de Lisbonne (rappel) signé 13 décembre 2007 : modifie la structure de l’UE, fondée désormais
sur le TUE et TFUE. L’Union se substitue et succède à la Communauté Européenne (elle n’existe plus).

Ils comprennent des protocoles et des annexes qui font parties des traités. Le traité de Lisbonne
comprend 37 protocoles.

Accord sur le retrait du Royaume Uni de Grande Bretagne de d’Irlande du Nord de l’Union
européenne et de la Communauté européenne de l’énergie atomique – signé le 17 octobre 2019,
entré en vigueur le 1er février 2020.

XXVII) Les actes institutionnels


A) Les actes portant sur la structure institutionnelle
- Convention relative à certaines institutions communes (signé en même temps que les traités
de Rome) : elle institue une seule assemblée Parlementaire et une seule Cour de justice pour
les 3 communautés
- Traité de Bruxelles signé en 1965 : institue un Conseil et une Commission unique des
communautés. Il est dit traité de fusion.
- Acte du 20 septembre 1976 portant élections des représentants à l’Assemblée au suffrage
universel direct, il est rentré en vigueur en 1978. Les élections auront lieu en 1979

BB) Les actes financiers

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- Décision du 21 avril 1970 : relative aux emplacements des contributions financières des EM
par des ressources propres aux Communautés  renforcement l’autonomie, l’indépendance
des Communautés vis-à-vis de ses EM. Signature d’un traité le lendemain, par lequel les EM
vont s’accorder pour la mise en place de ces ressources propres (droit de douane et TVA)
- Traité de Bruxelles signé le 22 juillet 1975 : va renforcer le poids du Parlement européen dans
la procédure budgétaire

Section 3 : Le contenu des traités


I) Le préambule et les dispositions liminaires
Article 2 TUE : valeurs de l’UE, démocratie, Etat de droit.

Ces valeurs constituent la véritable identité politique de l’UE. Ces dispositions liminaires évoquent
aussi les grands principes sur lesquels sont fondés l’UE : principe de subsidiarité (art. 5 TUE), principe
de proportionnalité.

La CJE affirme que ces dispositions ont une réelle valeur juridique. Pour fonder ses arrêts elle n’hésite
pas à invoquer les dispositions des préambules. Les principes fixés par le préambule sont essentiels et
doivent être respectées. Au fil des années, elles ont pris de plus en plus d’importance et le Conseil
s’est fondé sur ces dispositions à plusieurs reprises, pour développer les textes, fonder son action. Par
exemple, en 1975 le Conseil a pris une directive sur la qualité de l’eau de baignade : aucune
disposition des traités ne donnait explicitement compétence afin d’agir dans la protection
environnement. Le Conseil, pour justifier sa décision, dit s’être fondé sur une disposition du traité : «
Le Conseil a pour but l’amélioration constante des conditions de vie et d’emploi des Etats membres ».

II) Les dispositions institutionnelles


La liste des institutions et des compétences sont précisées dans le TFUE. Le TUE traite la compétence
de l’UE. L’autorité des traités dépends aussi de leur modalité de révision.

A) Révision des traités


Elles vont préciser les compétences, domaines d’actions de l’UE.

TUE  Action extérieure de sécu commune/PESC

TFUE  Action extérieure/précise la citoyenneté/précise les politiques et actions internes UE

XXVIII) Les dispositions finales


Ce sont celles qui rapprochent le plus les traités européens des traités internationaux.

TUE : précise : statut de l’UE (personne morale de droit public, c’est un sujet de DI) Article 47 précise
que l’UE possède la personnalité juridique = sujet de droit et droit international mais cela lui permet
de conclure des accords avec les pays tiers la révision des traités, l’adhésion, et récemment le retrait.

TFUE : champ d’application territorial, le champ linguistique précise aussi les modalités de
fonctionnement de l’UE

Section 4 : Régime juridique

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I) Champ d'application
A) Dans l'espace
Le TFUE affirme que le traité : s’applique au territoire des EM et une application adaptée est possible
pour certains territoires.

Certains territoires ayant une situation délicate ou difficile du fait de leur éloignement, l’insularité,
faible superficie ou le climat diff+ régime spécial pour les TOM. Il peut être utile d’adapter à leur
situation des règlementations européennes. *RUP*

Les pays et territoires d’Outre-Mer font l’objet d’un régime spécial d’association précisé par le TFUE.

CC) Dans le temps


Le traité de la CECA avait été conclu pour 50 ans, il est arrivé à échéance en 2002, puis les
dispositions ont été intégrer au TCE.

Aujourd’hui les traités sont et ont été conclus pour une durée illimitée comme le précise le TUE.

Toutefois un EM à la possibilité de retrait comme a fait le RU avec cet article 50 du TUE.

XXIX) Autorité
Elle dépend de leur situation par rapport aux autres sources de droit de l’UE, ainsi que des modalités
de révisions.

A) Prééminence des traités


Comme les C° nationales, les traités de l’UE sont au sommet de l’ordre juridique de l’UE.

1- Vis à vis des actes adoptés par les institutions


Les traités constituent le cadre d’action des institutions de l’UE, chaque institution agit dans les
limites des attributions qui lui sont conférées dans les traités.

Cette subordination a été confirmée par la CJUE, 24 avril 1986, Parti écologiste « Les Verts » : « ni les
EM, ni les institutions de l’UE échappent au contrôle de conformité de leurs actes au traité ».

22- Vis à vis des accords conclus par les États membres
 Accords conclus par les EM avant l’entrée en vigueur des traités : les dispositions de ces
accords ne sont pas affectées par les dispositions des traités.

Toutefois, dans la mesure où ces accords ne sont pas compatibles avec les traités les EM concernés
recourent à tous les moyens nécessaires pour éliminer les incompatibilités.

Elles vont préciser les compétences, domaines d’actions de l’UE.

TUE Action extérieure de sécu commune/PESC

TFUE  Action extérieure/précise la citoyenneté/précise les politiques et actions internes UE

XXX) Les dispositions finales


Ce sont celles qui rapprochent le plus les traités européens des traités internationaux.

Le TUE précise le statut de l’UE (personne morale de droit public, c’est un sujet de DI)

Article 47 : précise que l’UE possède la personnalité juridique = sujet de droit et droit international
mais cela lui permet de conclure des accords avec les pays tiers, la révision des traités, l’adhésion, et
récemment le retrait.

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Le TFUE précise le champ d’application territoriale, le champ linguistique, précise aussi les modalités
de fonctionnement de l’UE.

1- La procédure ordinaire de révision : article 48-2 à 48-5 TUE


Projet : les gouvernements de tout EM, le parlement ou la Commission peut soumettre au Conseil
européen des projets tendant à la révision.

Si le Conseil européen après consultation du parlement et de la Commission, adopte à la majorité


simple, une décision favorable à l’examen des modifications, le président du conseil européen va
convoquer une convention composée des représentants des parlements nationaux, des chefs d’Etat
ou de gouvernement des EM, du parlement et de la Commission.

Convention : elle se réunit pour examiner les projets de révision et va adopter une recommandation
en vue d’une conférence des représentants des gouvernements des Etats membres. Le Conseil
européen peut décider de ne pas convoquer la convention lorsque l’ampleur de la révision ne le
justifie pas. Si la conférence est réunie, elle va réfléchir à un accord sur les modifications apportées au
traité.

Ratification : par tous les EM, conformément à leurs règles constitutionnelles respectives.

Si à l’issu d’un délai de 2 ans à compter de la signature de révisions de traité, les 4/5èmes des EM ont
ratifié l’accord et qu’un ou plusieurs EM rencontrent des difficultés pour procéder à la ratification, le
Conseil européen va se saisir de la question.

23-Les procédures de révision simplifiées


- Article 48-6 TUE : révision partie III TFUE. Le gouvernement de tout EM, le parlement
européen ou la Commission peut soumettre au Conseil européen tendant à la révision de la
3ème partie du TFUE. Le Conseil européen peut voter une décision votant tout ou partie de la
3ème partie du TFUE. Il statue à l’unanimité après consultation du PE, Commission et la BCE si
la modification concerne le domaine monétaire. Cette décision rentrera en vigueur après son
approbation par les EM.
- Clause passerelle : Article 48-7 alinéa 1 : « Lorsque les traités prévoient que le Conseil statue
à l’unanimité, le Conseil européen peut adopter une décision autorisant le Conseil à statuer à
la majorité qualifiée ceci sur décision du Conseil européen ».
Article 48-7 alinéa 1 et 2 :
6. Lorsque le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne ou le titre V du présent
traité prévoit que le Conseil statue à l'unanimité dans un domaine ou dans un cas
déterminé, le Conseil européen peut adopter une décision autorisant le Conseil à statuer
à la majorité qualifiée dans ce domaine ou dans ce cas. Le présent alinéa ne s'applique
pas aux décisions ayant des implications militaires ou dans le domaine de la défense.
Lorsque le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne prévoit que des actes
législatifs sont adoptés par le Conseil conformément à une procédure législative spéciale,
le Conseil européen peut adopter une décision autorisant l'adoption desdits actes
conformément à la procédure législative ordinaire.

Le premier alinéa ne s’applique pas dans le militaire et dans le domaine de la défense.

Toute initiative prise par le Conseil européen sur la base de cet article, doit être transmise aux
parlements nationaux. En cas d’opposition d’un parlement national dans les 6 mois après la
transmission, la décision du Conseil européen ne sera pas adoptée.

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Chapitre 2 : Les sources secondaires : le droit dérivé de l’Union Européenne


Le traité de Lisbonne a inséré de nouvelles catégories d’actes comme l’acte législatif. Il faut faire la
différence entre un acte législatif et un non législatif.

Section 1 : La distinction entre actes législatifs et actes non législatifs


I) La notion d’acte législatif
Elle rapproche le fonctionnement de l’UE à un système parlementaire national.

Article 14 TUE / Article 16-1 / Article 289-1 TFUE  acte élaboré conjointement par le PE et le
Conseil.

La différence entre acte législatif et non législatif vient uniquement de la procédure d’adoption de
l’acte. Acte législatif  codécision, relectures.

II) Les actes délégués


Article 290-1 TFUE

1.Un acte législatif peut déléguer à la Commission le pouvoir d'adopter des actes non législatifs de
portée générale qui complètent ou modifient certains éléments non essentiels de l'acte législatif.

Ils vont venir modifier des éléments non essentiels des actes législatifs : objectifs, contenus, portée,
durée.

La question s’est posée de savoir ce qu’est un acte qui modifie un acte législatif. La CJE a été saisie
pour donner des précisions sur la formulation de l’article 290-1 du TFUE. Elle a rendu un arrêt. Le PE
et le Conseil ont adopté un acte législatif qui concernait l’interconnexion en Europe. Cet acte législatif
prévoyait le pouvoir de délégation de la Commission pour modifier cet acte. Le PE a estimé que la
Commission dépassait son pouvoir. La CJE précise que : la délégation d’un pouvoir de compléter un
acte législatif ne vise qu’à autoriser la Commission à concrétiser cet acte. Lorsque celle-ci exerce un
tel pouvoir, son mandat est limité au développement (…) des éléments non essentiels de la
règlementation concernée que le législateur n’a pas définis.

En revanche, la délégation d’un pouvoir de « modifier » un acte législatif vise à autoriser la


Commission à amender ou à abroger des éléments non essentiels édictés dans cet acte par le
législateur.

 Annulation de l’acte délégué par la Commission car a abusé de son pouvoir en modifiant
l’acte législatif

III) Les actes d’exécution : article 291-2 TFUE


Article 291-2 TFUE

3. Lorsque des conditions uniformes d'exécution des actes juridiquement contraignants de


l'Union sont nécessaires, ces actes confèrent des compétences d'exécution à la Commission
ou, dans des cas spécifiques dûment justifiés et dans les cas prévus aux articles 24 et 26 du
traité sur l'Union européenne, au Conseil.

La distinction n’est pas toujours facile à faire, la CJE a été saisi pour donner des précisions sur la
différence entre acte d’exécution et acte délégué. CJUE 18 mars 2014, Commission C./ Parlement
européen. Elle précise que :

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 Acte d’exécution : vise à « préciser le contenu d’un acte législatif afin d’assurer sa mise en
œuvre dans des conditions uniformes dans tous les EM ».
 Acte délégué : vise « l’adoption de règles qui s’insèrent dans le cadre réglementaire tel que
défini par l’acte législatif de base ».

Acte délégué donne un pouvoir plus étendu à la Commission que l’acte d’exécution.

Les traités avaient défini une nomenclature des actes, issue de l’article 288 TFUE.

Section 2 : La nomenclature issue de l’article 288 TFUE


Article 288 TFUE

Pour exercer les compétences de l'Union, les institutions adoptent des règlements, des directives, des
décisions, des recommandations et des avis.

Le règlement a une portée générale. Il est obligatoire dans tous ses éléments et il est directement
applicable dans tout État membre.

La directive lie tout État membre destinataire quant au résultat à atteindre, tout en laissant aux
instances nationales la compétence quant à la forme et aux moyens.

La décision est obligatoire dans tous ses éléments. Lorsqu'elle désigne des destinataires, elle n'est
obligatoire que pour ceux-ci.

Les recommandations et les avis ne lient pas.

En pratique, reconnaitre un acte dérivé n’est pas toujours facile car la CJE n’est pas liée par la
dénomination de l’acte. Souvent, elle requalifie l’acte si elle estime que son contenu, ses objectifs ne
correspondent pas à la qualification qui leur a été donnée.

I) Les actes contraignants


A) Le règlement
Article 288 al.2 TFUE

Le règlement a une portée générale. Il est obligatoire dans tous ses éléments et il est directement
applicable dans tout État membre.

C’est l’acte dérivé qui a produit le maximum d’effets juridiques.

Portée générale : Le règlement a tout d’abord une portée générale, il concerne l’ensemble des EM. Il
est applicable non pas à des destinataires limités mais à des catégories de personnes envisagées
abstraitement dans leur ensemble. La CJCE le 11 juillet 1968, Zuckerfabrick Watenstedta a rendu un
arrêt apportant des précisions sur la portée générale du règlement :

- Le règlement portant des effets juridiques à l’égard de personnes envisagées de manière


abstraite (comme les entreprises) signifie que le règlement est une mesure qui s’applique à
des situations qui sont déterminées objectivement, sans prendre en considération les
personnes concernées.
- La Cour dans cet arrêt précise que la nature règlementaire d’un acte n’est pas mise en cause
par la possibilité de déterminer avec plus ou moins de précision, le nombre, l’identité des
sujets de droit auquel il s’applique à un moment donné. Même si on peut identifier des
personnes concernées, le texte demeurera un règlement.

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Il existe 2 catégories de règlements :

- Les règlements de base adoptés par le Conseil ou par le Conseil et le PE


- Les règlements d’exécution, le plus souvent adoptés par la Commission

Les 2 ont une portée générale.

Obligatoire : Le règlement est obligatoire dans tous ses éléments, dans sa totalité. Un Etat ne peut
choisir les dispositions qu’il appliquera. Le règlement peut laisser un pouvoir d’appréciation aux EM
dans la mise en œuvre de ce règlement.

Directement applicable dans tout EM : il s’applique sans nécessité de mesure de transposition dans
l’ordre juridique interne. CJCE 7 février 1973, Commission C./ Italie: « Sont contraires aux traités
toutes modalités d’exécutions dont la conséquence serait de faire obstacle à l’effet direct des
règlements et de compromettre leur application simultanée et uniforme dans l’ensemble de la
communauté » : permet de garantir que le texte s’applique de manière simultanée, uniforme dans
tous les EM.

Les dispositions du règlement concernent non seulement les États, les G nationaux des États mais
également l’ensemble des administrés, des p. physiques ou morales. En raison de sa fonction du
système des institutions le règlement est comme tel apte à confier aux particuliers des droits que les
juridictions nationales ont l’obligation de protéger.

CJCE, 14 décembre 1972, Politi : en raison de sa nature même, le règlement en tant que tel confie et
confère aux particuliers des droits que les juridictions nationales doivent protéger.

Les particuliers bénéficient directement de droits sans être transposés par le droit national.

 Ces 3 particularités montrent que le règlement est la norme européenne qui a la plus grande
portée, qui représente les effets juridiques les plus importants.

B) La directive
Art. 288 alinéa 3

La directive lie tout État membre destinataire quant au résultat à atteindre, tout en laissant aux
instances nationales la compétence quant à la forme et aux moyens.

C’est un instrument plus souple que le règlement car elle laisse aux EM une marge de manœuvre
quant aux moyens utilisés pour l’appliquer. C’est un instrument d’harmonisation des législations
nationales plus qu’un instrument de règlementation européenne.

1- La directive lie tout Etat membre destinataire


Elle lie les EM à qui elle est destinée, en principe, la directive n’a pas de portée générale. Cependant,
elle est souvent adressée à tous les EM, alors elle a une portée générale dans ce cas mais ce n’est pas
une particularité du gouvernement.

24-La directive laisse aux instances nationales la compétence quant à la


forme des moyens
Mesure de transposition : les Etats ont un objectif à atteindre obligatoirement. Les EM doivent
adopter toutes les mesures nécessaires. On les appelle les mesures de transposition de la directive
par l’ordre juridique interne. La liberté d’action des EM se trouve au niveau de ces mesures. La liberté
s’exprime sous 2 formes :

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L2 S3

- Choix de la mesure de transposition


- Liberté de charger une administration, un service pour veiller à la bonne application de la
directive

Cependant, les EM disposent tout de même d’une liberté encadrée car ils sont tenus d’agir afin de
donner à la directive toute son efficacité : la pleine application.

On se pose la question de l’intensité normative de la directive car on s’est rendu compte que les
institutions ont eu tendance à adopter des directives très précises et détaillées. Elles ne se
contentaient pas de fixer un objectif mais prescrivaient les moyens à mettre en œuvre par les EM
pour atteindre les objectifs fixés. Dans ce cas, la force normative est très grande.

CJCE, 23 novembre 1977 ENKA : le Conseil, la Commission, le PE La CJE valide l’évolution de l’UE, les
institutions communautaires peuvent tout à fait restreindre la marge de manœuvre des EM si cela est
nécessaire pour atteindre les objectifs fixés. Elle l’accepte notamment dans le cadre des directives sur
la TVA.

La directive gagne en force normative et perd en souplesse.

A partir de l’entrée en vigueur de la directive, les EM ont un délai de transposition. C’est un délai fixé
dans le texte de la directive qui doit être obligatoirement respecté. Un délai qui ne le respecterait pas
peut se retrouver condamné et poursuivit par la CJE. Pendant ce délai, les EM doivent agir dans le
principe de coopération loyale en vertu duquel ils doivent s’abstenir de toutes mesures qui
priveraient la directive de ses effets.

Les juridictions nationales doivent interpréter le droit national à la lumière de la directive.

C) La décision
Article 288 alinéa 4

La décision est obligatoire dans tous ses éléments. Lorsqu'elle désigne des destinataires, elle n'est
obligatoire que pour ceux-ci.

Obligatoire : Elle définit des obligations pour ses destinataires à la fois quant aux moyens pour
atteindre un objectif. Elle n’a donc pas toujours une portée générale et produit des effets juridiques
uniquement à l’égard de ses destinataires. Si elle est destinée à tous les EM, elle a une portée
générale.

Les décisions peuvent être adressés à des entreprises qui ne respecteraient pas par exemple le droit
européen de la concurrence ou à un ou plusieurs EM.

Depuis le traité de Lisbonne, une décision peut ne pas avoir de destinataire, dans ce cas, on considère
qu’elle a une portée générale.

D) Recommandation et avis
Art 288 alinéa 5 TFUE

Les recommandations et avis ne se lient pas. Ils sont non-contraignants.

Néanmoins, malgré́ leur absence de force obligatoire ils peuvent produire des effets juridiques.

Les traités contiennent plusieurs dispositions qui confèrent aux recommandations/avis un certain
effet juridique.

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L2 S3

Article 258 TFUE

Si la Commission estime qu'un État membre a manqué à une des obligations qui lui incombent en
vertu des traités, elle émet un avis motivé à ce sujet, après avoir mis cet État en mesure de présenter
ses observations.

Si l'État en cause ne se conforme pas à cet avis dans le délai déterminé par la Commission, celle-ci
peut saisir la Cour de justice de l'Union européenne

 La Commission peut émettre un avis motivé lorsqu’elle estime qu’un EM a manqué aux
obligations qui lui incombent.

L’acte législatif peut prendre forme d’un règlement ou d’une directive s’il a été élaboré par le PE et
par le Conseil.

Si l’acte a été élaboré par le Conseil, ce n’est pas un acte législatif.

Section 3 : Les actes de droit dérivé « hors nomenclature »


I) Les actes atypiques
A) Les règlements intérieurs : article 232 TFUE, article 235 TFUE, article 240 TFUE, article
249 TFUE
Peuvent être adoptés par les institutions de l’Union, conformément aux traités les institutions se sont
dotées chacune de leur propre règlement intérieur. Ces règlements intérieurs n’ont pas de portée
générale.

DD) Les directives, recommandations à effet interne : article 218-2 TFUE, article
218-3 TFUE
Il est vrai que certains actes prennent le nom de directive de manière abusive car ils ne possèdent pas
les qualités des directives. De même certaines recommandations doivent être clairement distinguées
des recommandations de l’art 288 du TFUE

EE) Les décisions sans destinataire (pour mémoire)


Elles ne doivent pas été confondues avec les décisions de l’art 288. Ils peuvent avoir une portée plus
générale. Ex : les décisions adoptées par le Conseil européen dans la procédure de révision des
traités.

II) Les actes non-prévus dans les traités


On distingue les actes entre ceux qui sont adoptés par le Conseil et ceux qui sont adoptés par le

A) Les actes adoptés par le Conseil : résolutions, déclarations, délibérations…


Ils n’ont pas d’effet juridique en principe, mais visent à donner des prises de positions politiques. La
CJE n’est pas liée par l’intitulé de l’acte et n’hésite pas à requalifier les actes. La Cour va examiner si
l’acte entraine des effets de droit, si les justiciables pourraient s’en prévaloir (comme les résolutions,
les déclarations…)

Exemple : résolution de la Haye le 3 novembre 1976 : cette résolution du Conseil a été à l’origine de la
création d’une zone de pêche européenne. La CJUE affirme que malgré son intitulé « résolution » ce
texte produit des effets de droit vis-à-vis des particuliers. Ainsi, des EM ont été condamnés pour non-
respect de cette résolution

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FF) Les actes adoptés par la Commission : communications, lignes directrices


Ces textes ont une portée juridique limitée. La Commission adopte parfois des textes qui imposent les
communications dans le domaine de la concurrence. D’autres communications fixent de manière
obligatoire le comportement des entreprises dans le domaine de la concurrence.

La CJE affirme que les lignes directrices produisent des effets juridiques contraignants. Seule la CJE
peut trancher de l’effet obligatoire de ces actes.

GG) Les accords interinstitutionnels


Ils sont signés entre les institutions pour éviter les conflits de compétence. Ils sont signés en dehors
des traités. Désormais, l’article 295 du TFUE prévoit que :

Article 295 TFUE

Le Parlement européen, le Conseil et la Commission procèdent à des consultations réciproques et


organisent d'un commun accord les modalités de leur coopération. À cet effet, ils peuvent, dans le
respect des traités, conclure des accords interinstitutionnels qui peuvent revêtir un caractère
contraignant.

Section 4 : Le régime juridique des actes dérivés


I) Le principe de la compétence d’attribution
Les institutions de l’Union ne disposent que de compétences d’attributions, leurs compétences sont
définies dans les traités. Dans chaque domaine

Chaque institution agit dans la limite des attributions indiquées dans les traités.

II) Le principe de la motivation des actes : article 296 TFUE


Article 296 TFUE

Les actes juridiques de l’Union sont motivés et visent les propositions, initiatives, recommandations,
demandes ou avis prévus par les traités

Tout acte européen doit rappeler cette procédure dans l’acte, c’et la motivation de l’acte. C’est une
formalité substantielle, donc le non-respect de cette formalité entraine l’annulation de l’acte par la
CJE. L’acte serait illégal.

La C° a affirmé que la motivation a pour objet de préciser de façon claire et non-équivoque les raisons
sur lesquelles l’acte est fondé.

III) Le principe de la hiérarchisation des actes


Le droit dérivé de base prend sa source dans les traités, le droit primaire. Son fondement juridique
est une disposition, un article du traité.

2 catégories :

-le droit dérivé de base, de 1er niveau

-le droit dérivé de 2ème niveau

Le droit dérivé prend sa source du droit dérivé de base. Les autres actes de droit dérivé de 2ème
niveau ont pour objet de mettre en œuvre le droit dérivé de base.

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IV) L’entrée en vigueur : article 297 TFUE


En vertu de l’art 297 du TFUE les actes législatifs, les actes non-législatifs adoptés sous la forme de
règlements, les directives, ainsi, que les décisions lorsqu’elles n’indiquent pas de destinataires, sont
publiés dans le JO du l’UE.

Ces actes de portée générale entrent en vigueur à la date qu’ils fixent eux même ou à défaut le
20ème jour suivant le jour de leur publication.

Les autres actes, directives, décisions lorsqu’elles désignent un destinataire sont notifiées à leur
destinataire, elles entrent en vigueur par cette notification.

V) L’application dans le temps du droit dérivé


A) L’application immédiate du droit dérivé
Les actes de droit dérivé de l’UE s’appliquent immédiatement même à des situations juridiques
préexistantes à leur entrée en vigueur. Le texte nouveau s’applique toujours, même aux effets futurs
des situations nées sous empire de la règle ancienne.

En principe il n’existe pas de droit acquis en matière d’une règle. Toutefois si une institution supprime
une règlementation sans mesure transitoire, sans en avoir informé les intéressés, il est clair que cette
suppression peut porter un préjudice. La responsabilité de l’Union peut être alors engagée. La CJE l’a
affirmé en faisant application de la théorie de la confiance légitime dans la règlementation existante.

HH) La rétroactivité du droit dérivé


L’application de la rétroactivité d’un texte : En principe les actes de droit de l’Union ne sont pas
applicables de manière rétroactive. Toutefois la CJUE a estimé que dans certaines circonstances,
l’application rétroactive d’un texte est possible dans l’arrêt CJCE, 25 janvier 1979, Racke :

« Si en règle générale le principe de la sécurité des situations juridiques s’oppose à ce que la portée
dans le temps d’un acte communautaire voie son point de départ fixé à une date antérieure à sa
publication, il peut en être autrement, à titre exceptionnel, lorsque le but à atteindre l'exige et
lorsque la confiance légitime des intéressés est dûment respectée (LIMITE) ».

Le retrait rétroactif d’un texte : Il faut distinguer selon que l’acte est légal ou illégal.

- Acte légal, non créateur de droit : le retrait est possible dans un délai raisonnable
- Acte légal, créateur de droit : le retrait de l’acte est impossible
- Acte illégal, non créateur de droit : le retrait est possible dans un délai raisonnable
- Acte illégal, créateur de droit : le retrait est possible mais l’institution pourra uniquement
retirer l’acte sous réserve du respect de certaines conditions. En effet si l’acte a créé des
droits, le retrait ne doit pas violer le principe de confiance légitime du bénéficiaire du droit, ni
le principe de sécurité juridique. De plus, dans ce cas le retrait devra être justifié par le
respect d’un intérêt public.

Section 5 : La recherche d’une meilleure qualité rédactionnelle


C’est un souci de l’UE, les textes sont souvent critiqués pour ça. Ils résultent souvent de compromis
qui aboutissent à des résultats complexes, difficiles à comprendre. Les modifications, en continu
nuisent aussi à la compréhension.

L’UE est consciente de ce souci et elle a essayé de donner une meilleure lisibilité des textes.

I) Une meilleure lisibilité

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L2 S3

Les EM ont annexé au traité d’Amsterdam qui demande au PE, au Conseil et à la Commission de
définir ensemble des lignes directrices. Ils ont donc adopté le 22 décembre 1998 le 1er accord
interinstitutionnel.

Par la suite différentes communications ont voulu améliorer la situation de la compréhension des
textes par les citoyens :

- Programme REFIT, 12 décembre 2012, ce programme est un portail en ligne où chacun peut
proposer des améliorations sur la législation européenne.
- Accord interinstitutionnel, 13 avril 2016 : « Mieux légiférer » : désormais chaque année la
législation européenne existante doit être analysée en vue d’être simplifiée pour éviter trop
de règles qui se superposent nuisant alors à la lisibilité du droit de l’UE.

En 2016 les institutions se sont mises d’accord pour s’engager à définir chaque année ensemble les
priorités législatives.

Afin d’éviter que les modifications successives n’aboutissent à les rendre incompréhensibles, l’UE
entreprend de codifier les textes.

Codification informative : vise à regrouper dans 1 seul texte les différentes modifications d’un texte.
Codification à droit constant : a pour objet d’abroger l’acte de base et de le remplacer par un nouveau
texte qui ne modifiera donc pas l’acte initial.

II) Une plus grande transparence : article 11 TUE, article 15


TFUE
La transparence constitue aujourd’hui un véritable principe, prenant la forme d’un droit d’accès à
l’information pour tous les citoyens de l’Union.

Ce principe est aujourd’hui consacré dans le traité à l’art 11 TUE.

Article 11 TUE

Les institutions donnent la possibilité à la société civile (citoyens, entreprises, ensemble des acteurs
de la société) de faire connaitre et d’échanger leurs opinions dans tous les domaines de compétences
de l’Union. Les institutions doivent aussi entretenir un dialogue ouvert, transparent, régulier avec
l’ensemble des associations.

En vue d’assurer la transparence, la Commission européenne doit procéder à de larges consultations


de toutes les parties intéressées par l’élaboration de tel ou tel acte.

Article 15 TFUE

Afin de promouvoir une bonne gouvernance et d’assurer la participation de la société civile, les
institutions, organes et organismes de l’Union œuvrent dans le plus grand respect possible du
principe d’ouverture.

C’est-à-dire que tout citoyen a en principe un droit d’accès aux informations, aux documents. Les
limitations doivent être justifiées par un intérêt public.

Chapitre 3 : Les principes généraux du droit – PGD

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Ce sont des règles que le juge en théorie ne crée pas, mais qu’il dégage, et qu’il applique. Dans ce
cadre la CJUE fait régulièrement référence à des systèmes juridiques autre que le système juridique
européen pour dégager ces PGD.

Section 1 : Des principes consacrés par la CJUE


Article 19-1 TUE

La CJUE (...) assure le respect du droit dans l'interprétation et l'application des traités. Afin de
satisfaire la bonne application du droit de l’Union elle est amenée à utiliser plusieurs méthodes
d’interprétations

Pour satisfaire cette mission, il faut savoir que la CJUE a plusieurs méthodes d’interprétation du droit.

I) Les méthodes d’interprétation de la CJUE


A) La méthode systématique
La CJUE va chercher à situer les dispositions interprétées en les examinant par rapport au système du
traité.

CJCE 6 octobre 1982, C.I.L.F.I.T: « Chaque disposition de droit communautaire doit être replacée dans
son contexte et interprétée à la lumière de l'ensemble des dispositions de ce droit..." Cette méthode
est indissociable de l’autre méthode, téléologique.

II) La méthode téléologique


En grec, teleos signifie « but ».

Cette méthode exige que la disposition que l’on veut interpréter le soit à la lumière des buts du traité.
Le recours à cette méthode apparait justifié car la plupart des missions assignées à l’Union sont
définies en fonction de leur objectif.

Interprétation téléo-systématique  le recours à ces 2 méthodes octroie à la CJUE une grande liberté
d’action.

XXXI) Les principes généraux issus du droit de l’UE


Ils découlent de la nature même de l’UE. On distingue :

-les principes de nature constitutionnelle : ils découlent des traités en tant que Charte
constitutionnelle. Certains de ces principes sont inscrits noir sur blanc dans les traités. Le juge n’a
même pas besoin de recourir au PGD pour reconnaitre leur valeur. Quant à d’autres principes ils ont
une valeur constitutionnelle car n’étant pas inscrits formellement dans les traités ils découlent de la
nature même des traités. Ex : principe de solidarité.

-les principes structurels : ils sont + techniques, ex : principe de libre circulation, concurrence.
Inhérents à la structure même de l’UE.

Ces PGD sont susceptibles de changer. Jusqu’en 1994 la CJ reconnaissait le principe de préférence
communautaire. En matières agricoles ces mesures devaient favoriser les agriculteurs. En 1994 il y a
eu un revirement de jurisprudence.

XXXII) Les principes généraux communs aux droits des EM


Le TFUE fait lui-même référence à ces principes. En matière de responsabilité non contractuelle
l’Union doit réparer conformément aux principes généraux communs aux droits des EM les
dommages causés par ces institutions ou par ces agents dans l’exercice de leur fonction.

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Dès 1957 la CJ a estimé qu’elle devait s’inspirer des législations des EM mais elle ne précise jamais de
quel système juridique elle va s’inspirer, elle essaye tjrs de dégager des principes communs à tous les
EM mais sans exiger que ces principes soient identiques d’un EM à un autre.

Ces principes doivent être considérés comme inhérents à tout État de droit. Inhérents à tout État de
droit ça peut être le principe de sécurité juridique, interdiction du déni de justice, droits de la défense
...

XXXIII) Les principes généraux issus du Droit International


Public - DIP
Compatibles avec l’ordre juridique de l’UE Ils sont admis par la CJUE, l’UE a son origine dans les
accords internationaux est une OI. Il faut toutefois nuancer cela, car la CJ adapte ces principes du
droit international public aux particularités de l’ordre juridique de l’Union.

L’UE a aussi dégagé d’autres PGD issu du droit international public : les EM doivent respecter le
principe de droit international en vertu duquel un État ne peut refuser l’entrée et le séjour sur son T
de ses propres ressortissants.

Section 2 : Principes généraux du droit et droits fondamentaux


I) L’apport de la jurisprudence de la CJUE
La CJ à qualifier un certain nombre de principes généraux en droits fondamentaux. En effet elle a tjrs
souligné l’intérêt de l’UE pour la protection des DH même si ce domaine n’entrait pas explicitement
dans les compétences des communautés à l’origine.

En 1969 la Cour affirme que les droits fondamentaux de la personne sont intégrés dans les principes
généraux du droit communautaire dont elle assure le respect.

Puis en la CJUE le 17 décembre 1970, Internationale Handelgesellschaf affirme que « la sauvegarde


des droits fondamentaux doit être assuré dans le cadre de la structure et des objectifs de la
communauté ».

A partir de 1975 la Cour va se référer régulièrement aux droits fondamentaux protégés par la CSDH.
Elle va y faire de plus en plus référence même si cette convention n’était pas source de droit de l’UE.

XXXIV) Les précisions apportées par le traité de Lisbonne


Art 6-3 TUE : « les droits fondamentaux (…) font partie du droit de l’Union en tant que principes
généraux ».

Outre la CSDH, il est important de rappeler la Charte des droits fondamentaux du 7 décembre 2000.
Cette charte comprend 54 articles regroupés en 7 chapitres consacrés à la dignité, aux libertés, à
l’égalité, à la solidarité, à la citoyenneté, à la justice et à des dispositions générales.

Cette charte fait aujourd’hui partie du droit de l’UE (art 6-1 TUE).

De manière générale, dès lors que la CJUE consacre un PGD ce principe se situe au sommet de la
hiérarchie des normes de l’ordre juridique de l’UE, ainsi les PGD se situent au même niveau que les
traités ils doivent être respectés par les institutions et EM.

La CJ s’est prononcée sur d’autres principes plus techniques qui ont vocation à combler les vides
juridiques de l’UE, ils ont une force obligatoire moindre que les PGD (peuvent être écartés par le droit
dérivé de l’union).

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Chapitre 4 : Les engagements internationaux de l’Union Européenne


Section 1 : Les accords externes conclus par l’UE
L’UE étant dotée de la PJ elle peut conclure un certain nbr d’accords avec des Pays tiers ou avec
d’autres OI.

Cette compétence de l’Union a été précisé par le CJ : CJCE 31 mars 1971, Commission des CE C./
Conseil des CE (AETR) : « dans les relations extérieures, la Communauté jouit de la capacité d’établir
des liens contractuels avec les États tiers dans toute l’étendue du champ des objectifs définis par le
traité ».

I) La procédure de conclusion des accords externes


(rappel dans le cadre du processus décisionnel)
XXXV) La portée juridique des accords externes (cad les csqs
des accords conclus par l’UE)
Au plan international ces accords engagent la responsabilité de l’UE, au plan interne cad européen
l’art 216-2 TFUE stipule que dès leur entrée en vigueur ces accords s’intègrent dans l’ordre juridique
de l’UE et doivent être respectés par les institutions et par les EM.

Section 2 : Les accords conclus par les EM


I) Les accords conclus avant l’entrée en vigueur des
traités
L’art 351 TFUE précise que les dispositions de ces accords conclus par les EM avant l’entrée en vigueur
des traités ne sont pas affectées par les dispositions des traités européens. Toutefois si ces
conventions ne sont pas compatibles avec les traités, le ou les EM concernés recourent à tous les
moyens appropriés pour éliminer les incompatibilités constatées.

CJCE, 12 décembre 1972, International fruit Company.

XXXVI) Les conventions internationales conclues entre les EM


A l’origine des communautés les traités donnaient compétence aux EM pour conclure des accords,
des conventions visant à la mise en œuvre des traités.

Puis, compte tenu du développement des compétences de l’Union, la conclusion de ces conventions
n’est plus apparue nécessaire. Il est vrai qu’aujourd’hui ce type de conventions ne concernent plus
que le domaine monétaire comme le précise l’art 136-3 TFUE.

XXXVII)Les décisions conclues d’un commun accord par les


EM réunis au sein du Conseil de l’UE
Ces décisions peuvent :

-Être prévues par les traités : les juges à la CJ sont nommés d’un commun accord par les EM (art 253
TFUE), le siège des institutions sont décidés d’un commun accord par les EM (art 341 TFUE)

-Être adoptées en dehors des traités : uniquement car les EM estiment qu’il est pratique de se
réunirent dans le cadre du Conseil. De telles réunions abordent les domaines régis par les traités mais
peuvent également débordés du cadre des traités. A l’issu de ces réunions les accords sont conclus à
l’unanimité, accords en forme simplifiée car pas de ratification.

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La conclusion de tel accords est parfois critiquée sur le plan de la théorie juridique. En effet ces
accords traduisent le dédoublement fonctionnel du Conseil qui agit alors en tant qu’organe de
coopération intergouvernementale et non plus en tant qu’organe d’intégration d’institution de l’UE
alors que c’est pourtant là sa vocation originelle (positons du Conseil peut paraître parfois ambigu).

Titre 2 : Les rapports entre droit de l’UE et droit


national
De manière générale les traités ne précisent pas ces relations.

Chapitre 1 : L’effet immédiat du droit de l’UE


Section 1 : Le principe
Les normes européennes intègrent-elles immédiatement l’ordre juridique national dès leur entrée en
vigueur ? Il faut la situer dans le cadre du DI, le droit de l’UE est une forme de DI ainsi les théories de
DI s’appliquent au droit de l’UE.

Dès l’origine des Communautés Européennes, s‘est posée la question de savoir si les règles
européennes en tant que « règles internationales spécifiques » intègrent automatiquement les ordres
juridiques nationaux.

Ou bien est-il nécessaire de nationaliser les règles européennes en les intégrant dans l’ordre juridique
national par le biais de mesures nationales de réception (ex : décret, arrêté voire une loi). De manière
générale les États intègrent les normes internationales dans leur ordre juridique selon 2 systèmes de
théorie : théorie dualiste /théorie moniste.

Théorie dualiste : elle affirme que le droit interne et le droit de l’UE sont 2 ordres juridiques
absolument indépendants, qui évoluent chacun de manière différente, donc sans réel point de
contact.

Il ne peut y avoir de liens entre ces ordres juridiques que par le biais de passerelles, de procédures
propres à chaque ordre juridique.

Ainsi, pour qu’un traité puisse s’appliquer en droit interne il faut le transformer formellement en une
norme nationale par une mesure de réception. C’est cette mesure de réception qui permettra au
traité, d’intégrer l’ordre juridique national.

Théorie moniste : elle affirme au contraire qu’il y a interpénétration entre les 2 ordres juridiques. Il
existe en réalité une véritable unité d’ordre juridique, de système juridique. Le droit de l’Union et le
droit interne sont de même nature juridique. De ce postulat : le droit de l’Union s’applique
immédiatement en droit interne sans nécessité de mesure de procédures propres.

On voit bien que les normes européennes vont intégrer l’ordre juridique national de manière
différentes selon que l’on fait prévaloir la théorie dualiste ou la théorie moniste. A l’origine des
communautés les EM vont privilégier l’une ou l’autre en fonction de leur tradition juridique.

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Les traités même s’ils ne le formulent pas explicitement, laissent supposer leur volonté de faire
application de la théorie moniste. Ceci notamment car il existe dans les traités une procédure qui
permet aux juridictions nationales de saisir la CJUE afin de lui demander des précisions concernant
l’interprétation, la validité de certains actes de l’UE = procédure du renvoi préjudiciel. Le juge national
doit faire application du droit de l’UE en tant que tel sans que ce droit ait été nationalisé.

La CJ va confirmer cet indice de préférence donné à la théorie moniste : seule la mise en œuvre de
cette théorie va permettre au système communautaire de s’appliquer pleinement.

CJCE, Juillet 1964, Costa C./ ENEL : l’ordre juridique communautaire intègre le système juridique
national dès l’entrée en vigueur du traité.

CJCE, Avril 1968, Firma Molkerei : les dispositions communautaires pénètrent dans l’ordre juridique
interne sans le recours d’une mesure nationale.

CJCE, Mars 1978, Simmenthal : l’applicabilité immédiate du droit de l’UE entraine tout
particulièrement 2 effets :

-l’intégration du droit communautaire dans l’ordre juridique national n’est subordonné à aucune
mesure de réception.

-le droit communautaire intègre dans l’ordre juridique national en tant que tel, pas besoin d’être
nationalisé.

Section 2 : L’effet immédiat des différentes sources du droit de l’UE


I) Le droit primaire
Il est vrai que la Q° de la réception du droit primaire dans les ordres juridiques nationaux s’est posée
dès la signature des 1ers traités en 1951, puis en 1957.

En théorie les traités communautaires s’appliquent immédiatement dans les ordres juridiques
nationaux dès lors qu’ils ont été régulièrement signés et ratifiés. Cette intégration n’a pas posé pb
pour les EM de tradition moniste comme la France, ou les Pays-Bas. Toutefois, les pays dualistes
comme l’Allemagne, la Belgique, l’Italie, ont mis en œuvre en 1951 puis en 1957 les procédures
nationales de réception prévues par leur C° pour intégrer les traités originaires dans leur ordre
juridique.

La CJ a toujours refusé de prendre en considération ces procédures de réception, « ces procédures ne


devaient pas avoir pour effet de nationaliser les traités, les traités qui doivent s’appliquer en tant que
droit communautaire, et non pas en tant que droit nationalisé ».

Lors des différents élargissement (à partir de 1972) les nouveaux EM ont toujours respecté la
jurisprudence de la CJ en faveur de la théorie moniste, ils ont accepté la règle de l’effet immédiat des
traités. Ils ont donc renoncé à toutes procédures de réception en droit interne.

XXXVIII) Le droit dérivé


A) Les règlements
Conformément à l’art 288 TFUE le règlement est applicable dans tout EM, ainsi il ne nécessite aucune
mesure de réception nationale, il intègre immédiatement l’ordre juridique national.

La CJ a affirmé qu’il est « interdit aux EM d’élaborer de telles mesures de réceptions nationales ».

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Cette position s’explique par la volonté de garantir le caractère immédiat de l’applicabilité car il est
clair que les mesures nationales de réception risqueraient de ralentir la mise en œuvre de
l’applicabilité des règlements et nuirait à l’application uniforme dans tous les EM.

JJ) Les directives


Les directives nécessitent des mesures d’application, de transpositions pour être mis en œuvre en
droit interne. Ces mesures nationales de transpositions, il faut bien les distinguer des mesures de
réception.

Les directives dès lors qu’elles sont notifiées, sont immédiatement intégrés dans les ordres juridiques
nationaux, elles ne nécessitent pas de mesures de réception.

Si une directive ne fait pas l’objet de mesure nationale de transposition, elle ne pourra pas
s’appliquer. Elle figurera dans l’ordre juridique interne mais elle sera virtuelle, en attendant d’être
activée, appliquée par la mesure nationale de transposition.

KK) Les décisions


Elles sont aussi dotées d’un effet immédiat, elles sont obligatoires en tous ses éléments.

XXXIX) Les accords externes


Article 216-2 TFUE : « Les accords conclus par l’UE, avec des Pays tiers, d’autres OI, lient
immédiatement les institutions de l’Union et les EM ».

En France cet effet immédiat est reconnu par les juges nationaux, plus particulièrement par le Conseil
d’État, les accords externes sont intégrés dans l’ordre juridique national sans nécessité de ratification
ou de publication nationale.

Chapitre 2 : La primauté du droit de l’UE


Les traités européens sont totalement muets concernant les relations, rapports devant être
entretenus entre le droit de l’UE et le droit interne.

Ces traités s’en tiennent à des formules plus souples comme le principe de coopération loyale, qui
stipule que les EM prennent toutes mesures générales ou particulières propres à assurer l’exécution
des obligations découlant des traités ou résultant des actes des institutions de l’Union.

Ce principe aboutit à affirmer la primauté du droit de l’UE, ceci dit le traité ne dit rien sur la portée de
ce principe.

Compte tenu de l’imprécision des traités, la CJ a rapidement dû préciser la position du droit de


l’Union face au droit national.

Section 1 : Les fondements du principe de primauté


Afin de garantir l’intégration effective du droit communautaire dans tous les ordres juridiques
nationaux, la CJ a affirmé la prééminence du droit de l’UE sur les droits nationaux.

I) La reconnaissance du principe de primauté par la CJUE :


l’arrêt Costa contre Enel
CJCE, Costa contre Enel, 15 juillet 1964 : Cet arrêt constitue le point de départ de tout une
jurisprudence en faveur de la primauté du droit de l’Union.

Problème de droit : Les dispositions du traité CEE (1957) doivent-elles prévaloir sur la loi italienne du
6 septembre 1962 relative à la nationalisation de l’électricité ?

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Réponse : La CJ stipule que les États ont souhaité créer une Communauté de durée illimitée, ainsi, ils
ont limité leurs droits souverains. Cela entraîne donc l’impossibilité de faire prévaloir une mesure
nationale ultérieure.

De plus, elle affirme que l’absence de primauté du droit communautaire entrainerait des différences
d’application entre les EM, cela mettrait ainsi en péril la réalisation des objectifs des traités et donc
serait contraire au principe de non-discrimination entre ressortissants communautaire.

Ainsi, la Cour conclut que le droit de l’UE ne peut se voir opposer un texte interne quel qu’il soit.

CJCE, Internationale Handelsgesellshaf, 17 décembre 1970 : « Les principes d’une structure


constitutionnelle nationale ne sauraient affecter la validité d’un acte de la communauté et son effet
sur le Traité d’un EM ».

 Primauté du droit de l’UE sur tous les actes de droit interne.

CJUE, Association France Nature Environnement, 28 juillet 2016 : à titre exceptionnel la CJ admet
une dérogation temporaire et limitée au principe de primauté. Elle dit que cette dérogation au
principe doit être dument justifiée par des considérations impérieuses liées à la protection de
l’environnement et compte tenu des circonstances spécifiques de l’affaire.

La primauté est donc un principe reconnu, réaffirmé par la CJ, pour autant il n’est toujours pas
aujourd’hui inscrit explicitement dans les traités de l’UE. Toutefois, le Traité de Lisbonne va faire un
pas vers la reconnaissance.

XL) L’apport du traité de Lisbonne : la Déclaration n° 17


relative à la primauté
Face aux réticences des EM, il faut constater que le principe de primauté n’a pas été inscrit dans les
traités européens.

Cette déclaration est aujourd’hui annexée au TUE, elle rappelle la jurisprudence de la CJUE en vertu
de laquelle les traités et le droit adoptés par l’Union priment sur le droit des EM.

De plus, elle fait référence à un avis du service juridique du Conseil rendu le 22 juin 2007 qui fait la
synthèse de la jurisprudence de la CJ quant à la primauté.

En effet, il rappelle :

-Primauté du droit de l’Union = principe fondamental

-Principe inhérent à la nature particulière de l’Union

-La non-inscription du principe dans le traité de modifie en rien son existence

Section 2 : La portée du principe de primauté


I) Une portée générale…
Toutes les normes, tous les actes bénéficient de ce principe de primauté. La portée générale découle
de la nature même de l’UE.

Ce principe implique que tous les actes de l’Union, dès leur entrée en vigueur, empêchent
immédiatement l’application de dispositions nationales contraires.

XLI) Source d’obligation pour les EM


 Cette portée générale est source d’obligation pour les EM.

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Dès l’entrée en vigueur des normes européennes, les autorités nationales ne peuvent plus élaborer
d’actes nationaux incompatibles avec la disposition européenne concernée.

Les juridictions nationales doivent garantir le plein effet du droit de l’UE ainsi tout juge national a
l’obligation de sa propre autorité d’appliquer intégralement le droit de l’UE et doit laisser inappliqué
toute disposition contraire au droit de l’UE, qu’elle soit antérieure ou postérieure à la règle
européenne.

Le juge national pour satisfaire cette obligation n’a pas à demander ou à attendre l’élimination de
cette disposition nationale.

 Si un EM ne respecte pas ses obligations européennes, la Commission européenne ou tout


EM peut déposer un recours en manquement auprès de la CJUE.

Limite : Toutefois, cette obligation n’est pas toujours facile à respecter, en particulier lorsqu’elle
s’adresse aux juridictions nationales qui doivent statuer parfois à l’encontre d’actes nationaux, de
dispositions nationales et de jurisprudence de juridictions supérieures. Cela explique que le principe
de primauté n’a intégré que progressivement les ordres juridiques nationaux.

Section 3 : La réception du principe de primauté dans l’ordre juridique


La portée du principe de primauté varie selon les normes nationales.

I) Les rapports entre le droit de l’UE et la Constitution


A) Droit primaire et Constitution
L’article 54 de la C° subordonne la ratification des traités à la révision de la C°, s’ils sont déclarés
contraires à la C°.

Ce mécanisme de contrôle n’est pas rétroactif, il ne vaut donc que pour les engagements
internationaux conclus après l’adoption, l’entrée en vigueur de la C.

Avant 1958 : Le CC en 1970 a estimé que les traités originaires régulièrement ratifiés et publiés sont
dès lors entrés dans le champ d’application de la C°. Cela signifie que ces traités originaires conclus en
1951, 1957 (avant la C de 58) sont entrés dans le champ d’application de la C° : pas d’incompatibilité.

Après 1958 : Pour les actes de droit primaire ratifiés et publiés depuis l’entrée en vigueur de 58 :

- Soit ces textes n’ont pas été soumis au CC pour évoquer leur éventuelle incompatibilité avec
la C°
- Soit, ils ont fait l’objet d’un contrôle positif par le CC (pas d’incompatibilité)
- Soit la C° a été modifiée pour permettre l’entrée en vigueur et la ratification de ces traités
Ex : traité de Maastricht, d’Amsterdam, de Lisbonne

LL) Droit dérivé et Constitution


Les réticences : Il faut bien souligner que la France a été longtemps assez réticente à reconnaitre la
primauté du droit de l’UE sur la Constitution.

Le CE a été réticent en la matière, octobre 1998, Sarran : il refuse de faire prévaloir le DI. Il s’est borné
à affirmer qu’il n’est pas habilité à un tel contrôle.

Plus claire : CE, décembre 2001, SNIP : le CE a refusé la primauté du droit de l’UE sur la Constitution.

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La reconnaissance nuancée : Le CC a enfin clarifié la situation en 2006, il a reconnu la primauté du


droit de l’UE sur l’ordre juridique français.

Mais cette reconnaissance est assez nuancée par 2 décisions de juillet et novembre 2006. Le CC
reconnait le principe de primauté mais cette primauté ne peut aller à l’encontre d’un principe
inhérent à l’identité constitutionnelle de la France.

 Sous réserve du respect par l’ordre juridique de l’UE de cette identité constitutionnelle de la
France, le Conseil Constitutionnel reconnait et accepte la primauté du droit communautaire
sur l’ensemble des normes et notamment sur la C°. Cet avis a été repris par d’autres
juridictions tel que le Conseil d’État : février 2007, Arcelor.

XLII) Les rapports entre le droit de l’UE et la loi


Cons. Const, 15 janvier 1975, IVG : refus de se fonder sur l’art 61 de la C° pour faire respecter la
primauté du droit de l’UE sur la loi.

Il ne s’estime pas compétent pour confronter la loi au droit de l’UE.

Dès lors, il revient aux juridictions nationales d’assurer le contrôle du respect du droit de l’UE :

- C. Cass, 24 mai 1975, Vabre : la Cour a rappelé que le traité CEE constitue un ordre juridique
propre, intégré à celui des EM.
Elle a donc accepté de faire prévaloir le traité CEE sur la loi française pourtant postérieure.
- CE, 20 octobre 1989, Nicolo : primauté du traité sur la loi. Selon lui la primauté se trouve
dans la C° (art 55).
- CE, 24 septembre 1990, Boisdet : primauté du règlement de l’UE sur la loi.
- CE, 28 février 1992, SA Rothmans International France et SA Philip Morris France : primauté
de la directive sur la loi.

Concernant la mise en œuvre de la règle de primauté par les juridictions nationales : Depuis l’origine
des communautés les juridictions françaises font prévaloir le droit de l’UE sur les actes administratifs.

Section 4 : La réception du principe de primauté dans les autres EM


I) Les EM originaires
A) L’Allemagne : Cour constitutionnelle fédérale
La loi fondamentale allemande reconnait le principe de primauté de manière limitée.

Dans la décision Solange I de 1974, la Cour constitutionnelle fédérale a assuré que la loi
fondamentale allemande est en réalité susceptible d’offrir une meilleure garantie de la protection des
droits fondamentaux que le droit communautaire.

La Cour constitutionnelle fédérale décide de confronter les actes de l’Union aux actes fondamentaux
allemands. Elle se réserve la possibilité d’écarter les actes communautaires qui ne respecterait pas
ses actes fondamentaux.

Par la suite le droit de l’Union s’est largement développé en faveur des droit fondamentaux, ainsi, la
Cour constitutionnelle fédérale a rendu un nvel arrêt : Solange II (1986) elle renonce à contrôler le
respect par le droit de l’Union des droits fondamentaux protégés en Allemagne, tant que la
protection garantie au niveau l’Union est équivalente à celle allemande.

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 Ainsi, elle reconnait bien la primauté du droit de l’Union mais sous réserve que ce droit
respecte l’identité constitutionnelle allemande.

MM) L’Italie : Cour constitutionnelle italienne


Tout comme l’Allemagne elle accepte la primauté du droit de l’UE sous réserve du respect de ses
actes fondamentaux.

Cour constitutionnelle italienne, 27 décembre 1973, Frontini.

NN) Les autres EM originaires


Les C° du Luxembourg, Pays bas reconnaissent la primauté du droit de l’UE. La CC de Belgique a
reconnu aussi la primauté.

XLIII)Les États adhérents depuis 1973


Le RU : un acte a été adopté à l’occasion de son adhésion aux Communautés Européennes. « Il est
présumé que le L britannique ne dérogera pas au droit de l’UE ».

Il a été abrogé en janvier 2020. Le RU devrait tout de même s’engager à garantir le maintien de
l’acquis de l’Union.

Les autres reconnaissant le principe, reconnu dans les C° nationales ou par les juridictions nationales
suprêmes.

La plupart des EM limite tout de même la portée de ce principe : ils affirment que le « le droit de l’UE
ne peut porter atteinte aux droits fondamentaux garanties par l’ordre juridique national ».

Chapitre 3 : L’effet direct du droit de l’UE


Introduction : la notion d’effet direct

La théorie de l’effet direct a été développé par la CJ qui joue un rôle essentiel dans ce domaine.

Il découle de la volonté des personnalités, des « pères de l’Europe », volonté de créer une Europe
destinée à intéresser les dirigeants européens mais également les p. physiques, p. morales et les
particuliers.

C’est l’effet direct qui distingue fondamentalement l’Union des OI classiques de coopération
intergouvernementale.

Section 1 : Les fondements de l’effet direct du droit de l’UE


Les traités n’étant guère explicites sur cette notion, l’apport de la jurisprudence de la CJ est
fondamental.

I) CJUE 5 février 1963, Van Gend et Loos


C’est un arrêt de principe du droit de l’UE.

Faits : une entreprise néerlandaise avait importé des produits chimiques d’Allemagne. Lors du
passage de la frontière, il a été demandé de payer un droit de douane supérieur à celui applicable lors
de l’entrée en vigueur des traités. Ainsi, l’entreprise va considérer que cette augmentation est
contraire aux traités et l’art 12 du traité CEE.

Pb de droit : Le tribunal néerlandais est saisi, il va poser une question préjudicielle à la CJ, l’art 12 du
traité CEE a-t-il un effet interne ? Cet art a-t-il un effet direct ? Peut-il être invoqué par les justiciable
directement devant le tribunal ?

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Solution : La CJ va situer l’art 12 dans le système général du traité, elle va souligner que l’objectif du
traité CEE est d’instituer un marché commun dont le fonctionnement concerne directement les
justiciables de la communauté, implique que le traité constitue plus qu’un accord qui en créerait que
des obligations mutuelles entre États contactant. Ainsi, la communauté constitue un nvel ordre
juridique de DI dont les sujets sont non seulement les EM mais aussi leurs ressortissants.

Le droit communautaire doit être appliqué par les juridictions nationales, les justiciables peuvent
donc invoquer ce droit devant les juridictions nationales. A partir de là le droit communautaire
indépendant de la législation des EM est aussi destiné à engendrer des droits qui entrent dans leur
patrimoine juridique.

Ainsi la Cour conclu que l'art 12 TCEE « engendre des droits individuels que les juridictions internes
doivent sauvegarder ».

Les particuliers peuvent invoquer directement cet art devant le juge national.

La CJ se prononce uniquement ici sur l’art 12. Il est clair que le droit de l’UE n’est pas doté dans son
ensemble d’effet direct. Seules certaines normes, certains actes sont d’applicabilité directe.

Mais lesquels ? au fil des années la CJ a précisé les conditions auxquelles doit satisfaire les actes
communautaires pour doter d’un effet direct.

XLIV) Les conditions de l’effet direct


A de nombreuses reprises la CJUE a affirmé que peuvent se doter d’un effet directe les dispositions
européennes inconditionnelles (A) et suffisamment précises (B).

A) Dispositions inconditionnelles
Dès 1963, dans l’arrêt Van Gend et Loos la CJ va préciser que l’obligation résultant de l’art 12 est une
obligation inconditionnelle, car en effet sa mise en œuvre par définition n’est pas conditionnée, ne
nécessite pas l’adoption d’un acte de droit interne.

Parmi ces dispositions se trouvent :

-les obligations d’abstention

-les interdictions d’agir

Dans certains cas les dispositions de droit de l’UE peuvent être d’effet direct même si leur mise en
œuvre est subordonnée à l’intervention des autorités nationales ou européennes. Mais dans ce cas
les EM ou les institutions européennes on dut agir sans disposer de pvr d’appréciation.

OO) Dispositions suffisamment précises


La disposition concernée doit être suffisamment précise pour être dotée d’un effet direct. Car sinon
son imprécision laisse automatiquement une certaine marge de manœuvre à l’EM ou à l’institution
chargée de l’appliquer, ceci afin de la compléter en vue de l’appliquer et de combler son imprécision.

Par conséquent en l’absence d’imprécision suffisante l’institution ou l’EM fera bien usage d’un certain
pvr discrétionnaire pour élaborer une mesure d’exécution nécessaire à la mise en œuvre de la
disposition concernée.

Ainsi, la CJ déniera tout effet direct à la disposition européenne insuffisamment précise.

La distinction inconditionnelle/suffisamment précis est compliquée car la mise en œuvre de la


disposition imprécise se trouve bien conditionnée par une mesure d’exécution. En réalité, l’existence

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de l’effet direct se trouve bien conditionnée par l’existence du pvr discrétionnaire dont dispose
l’autorité chargé d’appliquer la disposition concernée.

 Un acte de l’Union est doté de l’effet direct s’il est inconditionnel et suffisamment précis. Cet
acte va pvr être directement invoqué par le justiciable auprès des juges nationales.

Cela signifie-t-il que seuls actes d’effet direct peuvent être invoqué par le justiciable devant le juge
national ? la réponse est négative. La CJ du fait du principe de primauté a admis que certains actes
non dotés d’effet direct puissent néanmoins être invoqués devant le juge national.

XLV) La distinction entre effet direct et invocabilité


A) Des processus de portée différente
Il est important de rappeler l’évolution de la jurisprudence de la CJ pour bien cerner la distinction
entre effet direct et invocabilité.

Si l’on part de l’arrêt Van Gend et Loos on a vu que la CJ a affirmé que les actes d’effet direct sont
invocables devant le juge national. Initialement dans cet arrêt la CJ semble bien lier l’invocabilité et
l’effet direct. De plus, elle semble bien affirmée que « seul les actes d’effet direct sont invocables
devant le juge national ».

Mais la CJ par la suite a affiné sa jurisprudence : elle a dissocié l’effet direct de l’invocabilité en
application du principe de primauté.

 La Cour a ensuite développé sa jurisprudence qui a encore évolué suite à l’arrêt Costa : dès
lors qu’un acte du droit de l’Union bénéficie du principe de primauté il doit pouvoir être
invoqué devant le juge national.
 Un acte de l’UE d’effet direct bénéficie d’une invocabilité « complète ».

PP) Les différents types d’invocabilité


1- L’invocabilité d’interprétation conforme = invocabilité minimale
CJCE, Pfeiffer : La juridiction nationale est tenue d'interpréter le droit national dans toute la mesure
du possible à la lumière du texte (européen). L'invocabilité d'interprétation signifie que dans toute la
mesure du possible les textes nationaux doivent être interprétés conformément au droit de l'Union.
De manière exceptionnelle, la Cour admet une limite à cette obligation mais la responsabilité de l'État
pourrait alors être engagée Cette obligation d’interprétation conforme s’applique dans les litiges
entre État et particuliers, ainsi, que ceux qu’entre particuliers.

CJCE, Adelener : L’ensemble du droit de l’UE bénéficie de cette invocabilité. L’obligation


d’interprétation conforme, a été imposée notamment en cas d’absence d’effet direct d’une
disposition...

Limite : le juge ne peut recourir à l’interprétation conforme si cette interprétation aboutie à un


résultat opposé à l’acte national.

CJUE, 24 janvier 2012, Maribel Dominguez : La Cour affirme que le principe d’interprétation
conforme du droit national connait certaines limites. Ainsi l’obligation pour le juge national, de se
référer au contenu d’une directive lorsqu’il interprète et applique les règles de droit interne, est
limitée par les PGD, et elle ne peut servir de fondement à une interprétation contra legem du droit
national. Mais dans ce cas le justiciable qui aurait subi un dommage du fait de cet acte national
contraire au droit de l’UE pourra obtenir réparation auprès du juge national du préjudice.

2- L’invocabilité de réparation

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Cette invocabilité est l’une des conséquences fondamentales de la primauté et de la coopération


loyale (les 2 étant liés). Elle résulte de l’arrêt de la CJCE 19 novembre 1991, Francovich et Bonifaci : «
Les EM sont obligés de réparer les dommages causés aux particuliers par les violations du droit
communautaire qui leur sont imputables ».

3- L’invocabilité d’exclusion
Elle a une dimension négative puisqu’elle consiste à écarter le droit national contraire au droit de
l’Union. Elle résulte du principe de primauté. CJCE 9 mars 1978, Simmenthal : « Le juge national ... a
l’obligation d’assurer le plein effet de ces normes (communautaires) en laissant au besoin
inappliquée, de sa propre autorité, toute disposition contraire de la législation nationale, même
postérieure... ». Le juge doit laisser de côté, inappliqué de sa propre autorité toutes dispositions
nationales contraires au droit de l’UE. CJCE, 26 septembre 2000, Unilever Italia : lorsque le juge
national est confronté à un acte national contraire à un acte européen, dénué de tout effet direct, il
doit exclure l’application de l’acte national. Le requérant doit établir que la norme du droit de l’Union
dont il se prévaut est inconditionnelle et suffisamment précise, et que le droit national est
radicalement contraire au droit de l’Union. Si la norme nationale n’est pas radicalement contraire au
droit de l’Union, le juge national devra utiliser son pouvoir d’interprétation conforme et interpréter la
norme nationale à la lumière du droit de l’Union.

4- L’invocabilité de substitution
 Actes d’effet direct

Elle permet aux justiciables de demander au juge national d’appliquer directement à la place de l’acte
interne contraire, l’acte de droit de l’UE. Conclu : le droit de l’UE bénéficie de ces différents types
d’invocabilité mais seul les actes d’effet direct bénéficient de l’invocabilité « maximale » :
l’invocabilité de substitution.

Section 2 : Les actes d’effet direct


On a vu que seules les dispositions inconditionnelles et suffisamment précises peuvent être dotées
d’un effet direct, ainsi quel sont les actes qui peuvent être dotés d’un effet direct ?

Introduction : Il existe différents types d’effet direct : vertical ou horizontal. Effet direct vertical : l’acte
est directement opposable à l’État. Le justiciable peut alors invoquer directement l’acte d’effet direct
dans ses relations avec l’État concerné, l’EM.

Effet direct horizontal : l’acte est donc directement opposable aux p. privées. Le justiciable peut
invoquer directement l’acte d’effet direct dans ses relations avec les autres justiciables, particuliers.
Effet direct total (complet) : l’acte cumul l’effet direct vertical et horizontal.

I) Le droit primaire
On sait que toutes les dispositions des traités n’ont pas le même effet direct, certaines n’en ont
d’ailleurs pas. La CJ s’est prononcé sur l’effet direct du droit primaire au cas par cas, en examinant à
chaque fois le caractère inconditionnel et suffisamment précis de la disposition en cause. Ce qui
ressort de la jurisprudence c’est qu’il existe 3 sortes de dispositions de droit primaire, l’intensité de
l’effet direct varie selon la catégorie concernée.

A) Dispositions d’effet direct total -> Effet direct vertical + horizontal


Dans cette catégorie on trouve les articles des traités qui s’adressent directement aux p. physiques,
morales, aux particuliers ou qui concernent directement leur statut.

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Ex : -Certaines dispositions mettant en œuvre le principe de non-discrimination des ressortissants


européennes pour raison de nationalité, liberté de circulation des services, prestations entre les
différentes EM… -La Cour a estimé que se trouvent dotées d’un effet direct total les règles de
concurrence concernant les accords entre entreprises. -Également, l’art 157 TFUE relatif à l’égalité des
rémunérations entre travailleurs féminins/masculins pour un même travail. (Art 45, 49, 56, 101, 102
TFUE).

QQ) Dispositions d’effet partiel


Un seul effet direct vertical, ces dispositions créent des droits/obligations pour les EM, particuliers
mais à la différence des articles d’effet direct complet, ils ne peuvent être invoqués par les justiciables
qu’à l’encontre des EM. Ex : les droits de douane à l’importation/exportations sont interdits entre les
EM pour favoriser la libre-circulation (art 30 TFUE), interdiction aux EM d’octroyer des aides
publiques s’en avoir obtenu l’accord de la Commission (art 108 TFUE)… (Art 18 TFUE) C/ Dispositions
dépourvues d’effet direct La CJUE a explicitement affirmé que certains articles des traités ne sont pas
directement applicables, ils ne peuvent donc été directement invoqués par les particuliers à
l’encontre des EM, et d’autres particuliers. Ces dispositions ne créent pas de droit directement dans le
patrimoine juridique des particuliers. Ex : articles d’ordre très général, interdiction de manière
générale les aides publiques nationales (art 107 TFUE). (Art 4 TUE, Art 151 TFUE) -> Seule la CJ précise
si un article donné se trouve doté d’un effet direct.

XLVI)Les règlements
On sait que c’est un acte directement applicable dans tout EM, c’est la seule norme européenne dont
le traité affirme qu’elle est d’effet direct. Le règlement est donc comme tel apte à conférer des droits
que les juridictions nationales ont l’obligation de protéger. Le fait que les mesures nationales,
européennes aient été adoptées pour compléter ce règlement cela ne lui enlève pas son effet direct,
dès lors que les mesures adoptées excluent tout pvr discrétionnaire de la part de leur auteur. Lorsque
le règlement nécessite des mesures d’application les juridictions nationales ont compétence pour
contrôler la conformité des mesures nationales avec le contenu du règlement européen. Il concerne
les relations entre les justiciables et les EM : effet direct vertical, il intéresse les relations entre
particuliers : effet direct horizontal ainsi il a un effet direct complet. Il bénéficie d’un effet direct
complet. Vertical : entre les personnes morales et physiques et les Etats. Horizontal : le règlement
intéresse aussi les particuliers entre personnes physiques et morales.

XLVII) Les directives


C’est une Q° plus délicate car à la différence des règlements, les traités ne disent rien sur leur effet
direct. C’est donc à nouveau la CJUE qui a dû préciser la situation.

A) Les apports de la CJUE CJCE, 6 octobre 1970, Franz Grad


Elle a affirmé que le silence des traités ne signifie pas que les auteurs des traités aient voulu donner
tout effet direct aux directives.

CJCE, 4 décembre 1974, Van Duyn : principe de libre circulation des personnes : inscrit dans les
traités. Les traités indiquent que les EM peuvent restreindre cette liberté de circulation pour des
motifs d’ordre public. Directive 64/21/CEE précise dans quelles conditions il est possible de
restreindre cette liberté. En l’espèce, le Royaume Uni avait restreint l’accès au territoire à Madame
Van Duyn, ressortissante néerlandaise pour motif d’ordre public. Cette dame voulait entrer au RU
pour exercer le métier de secrétaire dans une église considérée comme une secte. Elle estimait que la
décision du RU ne respectait pas le droit de l’UE, notamment la directive. Elle saisit le juge
britannique en invoquant la directive en question. Le juge britannique se pose la question de son
effet direct  renvoi préjudiciel à la CJCE :

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Question posée : « La directive 64/221/CEE est-elle directement applicable, en ce sens qu’elle confère
aux particuliers des droits qu'ils peuvent faire valoir en justice dans un EM ? »

Réponse de la CJCE : « Les particuliers peuvent se prévaloir d’une directive devant le juge national et
ceci car il serait incompatible avec l'effet contraignant que le traité reconnait à la directive d'exclure
en principe que l'obligation qu'elle impose, puisse être invoquée par des personnes concernées ». La
CJ souligne que l’effet utile des directives serait réduit si les juridictions nationales ne pouvaient les
prendre en considération en tant qu’élément du droit de l’UE.

 A la différence des règlements toutes les directives ne sont pas dotées d’un effet direct.

La CJ a par la suite précisé les conditions de l’effet direct et sa portée des directives.

RR) Les conditions de l’effet direct de la directive CJCE, 4 décembre 1974, Van Duyn
La Cour affirme qu’il faut examiner dans chaque cas si la nature, l’économie, les termes de la directive
sont susceptibles de X des effets direct dans les relations entre les EM et les justiciables (particuliers).

CJCE, 5 avril 1979, Ministère public C ./ Rat : elle va préciser son raisonnement, elle va encadrer les
possibilités l’effet direct des directives. Il faut distinguer 2 périodes dans la mise en œuvre de la
directive, avant l’adoption  pas d’effet direct, suite à son adoption :

1° Période de transpositions : période laissée aux EM pour mettre en œuvre les moyens nécessaires
pour se conformer à la directive. Cette directive ne peut être d’effet direct aux justiciables, qu’aux EM.
Pour autant elle n’ait pas désuet de tout effet : la Cour a rappelé la liberté des EM pour agir, prendre
les mesures nécessaires pour satisfaire les mesures de la directive.

Parfois la directive ne précise pas de délai de transposition : elle dit seulement que les EM doivent
prendre toutes les mesures nécessaires dans un délai raisonnable.

CJCE, 18 décembre 1997, Inter-environnement Wallonie : Toutefois pdt cette période de


transposition il incombe aux EM de prendre les mesures nécessaires pour assurer que le résultat
prescrit par la directive sera bien atteint à l’expiration du délai de transposition. De plus, les États
doivent s’abstenir de prendre des dispositions de nature à compromettre sérieusement le résultat
prescris par la directive.

2° Pleine application : si l’EM a correctement transposé la directive, qu’il a adopté les mesures
suffisantes pour satisfaire la directive dans ce cas les effets de la directive atteignent les particuliers
par l’intermédiaire des mesures nationales de transposition  pas besoin d’effet direct. Pas d’ED si la
directive n’est pas d’applicabilité directe pour les usagers, les particuliers sont touchés indirectement
par la directive par le biais des mesures nationales de transpositions. ED si, à l’issu de la période
transposition, l’EM n’a pas pris les mesures suffisantes pour permettre à la directive de X tous ses
effets. Si la directive soit inconditionnelle et suffisamment précise, elle peut se voir radotée d’un
certain effet direct.

Car l’EM qui n’a pas pris dans les délais de transposition les mesures d’exécution imposées par la
directive, ne pourra pas opposer aux particuliers par la suite le non-accomplissement par lui-même
des obligations que comporte la directive.

Résumé : Pour qu’une directive soit dotée d’un certain effet direct il faut 2 conditions cumulatives :

-ses dispositions doivent être inconditionnelles, suffisamment précises

-la directive ne doit pas avoir été correctement transposée par l’EM concerné

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SS) Portée de l’effet direct de la directive


Les personnes physiques ou morales peuvent demander devant les tribunaux le respect par l’EM
concerné les droits qui découlent de la directive.  La directive est donc opposable à l’EM qui n’a pas
fait ce qu’il fallait. Cet effet direct permet de garantir l’effet utile qui doit s’appliquer même si l’État
n’a pas pris les mesures de transposition nécessaires à sa bonne mise en œuvre. Afin de renforcer la
portée de sa jurisprudence en faveur de la directive, la CJUE interprète largement la notion d’État : ce
peut être une commune, une collectivité décentralisée…

CJCE, 26 février 1986, Marshall : une directive peut être dotée d’un effet direct vertical démembré
(oblique). Circonstances : un recours d’une personne privée contre un hôpital, elle estime qu’il ne
respecte pas une directive. Toutefois, cet hôpital estime qu’il entretient des relations purement
privées avec cette personne, néanmoins la Cour estime que la directive est dotée d’effet direct. Ceci
dit l’effet direct de la directive lorsqu’il est reconnu n’est jamais aussi intense qu’un règlement. La
directive ne peut jamais être invoquée à l’encontre d’un particulier  pas d’effet direct horizontal.
Cet absence limite fortement sa portée. Cette prudence peut s’expliquer car la possibilité d’invoquer
la directive à l’encontre d’un État résulte, avant tout, de la volonté de la Cour de sanctionner l’État qui
n’a pas transposé correctement la directive. Dès lors, dans cette logique de sanction de l’État, il
apparait justifié que la CJ ait restreint l’effet direct de la directive aux relations États/p. physique ou
morale.

TT) La difficile reconnaissance de l’effet direct et de la directive en France


Elle a été acceptée de manière progressive par les juges nationaux. Le juge administratif a été réticent
à admettre l’effet direct de la directive

1- La position initiale du Conseil d’Etat : l’arrêt Cohn-Bendit du 22 décembre


1978
Dans cet arrêt le CE affirme que les directives ne sauraient être invoquées par les ressortissants des
EM de la Communauté à l’appui d’un recours contre un acte individuel : refus de toute invocabilité de
la directive, de tout effet direct.

Puis la position du CE a évolué et il a accepté que la directive puisse être invoquée.

2- L’évolution de la jurisprudence du Conseil d‘État


CE, 7 décembre 1984, Fédération française des sociétés de protection de la nature : Le CE a reconnu
que les dispositions règlementaires prises en méconnaissances des objectifs définis par la directive
encourent dès lors l’annulation. Ainsi, les dispositions règlementaires qui ne respecteraient pas les
objectifs définit par la directive encourent l’annulation.

CE, 3 février 1989, Alitalia : les particuliers, les justiciables peuvent demander à tout moment à
l’administration l’abrogation d‘un acte règlementaire devenu incompatible avec une directive
postérieure.

CE, 28 février, 1992, Sté Arizona Tobacco et SA Philip Morris France : le CE reconnait que les
particuliers peuvent demander à l’administration qui n’a pas respecté une directive européenne, la
réparation des dommages causées par le non-respect de cette directive. De plus, quand la directive a
fait l’objet d’une mesure d’exécution, le requérant peut à l’occasion d’un recours contre d’une
décision individuelle, invoqué la non-conformité de cette mesure d’exécution à la directive. Ainsi,
demander l’annulation de la décision individuelle. Le CE a aussi décidé de confronter une directive
européenne à une décision individuelle prise en application d’une loi contraire à la directive. Ainsi,
petit à petit la jurisprudence limite la décision de l’arrêt Cohn-Bendit.

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CE, 30 octobre 2000, Perreux : « Tout justiciable peut se prévaloir, à l’appui d’un recours dirigé contre
un acte administratif non règlementaire, des dispositions précises et inconditionnelles d’une
directive, lorsque l’État n’a pas pris, dans les délais impartis par celle-ci, les mesures de transposition
nécessaires ». Par cet arrêt le CE a adopté la JP de la CJCE.

XLVIII) Les décisions


Il existe 2 types de décisions :

- Décisions adressées à des destinataires : elles ont un effet direct et peuvent être invoquées
directement par le destinataire devant le juge national.
- Décisions sans destinataire : pour l’instant la CJ n’a pas encore précisé si de telles décisions
pouvaient avoir un effet direct

XLIX) Les accords internationaux conclus par l’UE


-En principe pas d’effet direct : Ils ne bénéficient pas en tant que tel d’un effet direct, en principe les
accords internationaux concernent uniquement les EM. Ces EM disposent d’une certaine liberté de
mise en œuvre de ces accords. Dès lors les justiciables sont seulement concernés par l’accord
international par le biais des mesures nationales d’exécution de l’accord.

Nuance : si certaines conditions sont réunies, les accords internationaux peuvent avoir un certain
effet direct :

CJCE, 30 septembre 1987, Demirel : Ainsi, une disposition d’un accord international (CE-Pays tiers)
doit être considérée comme étant d’application directe lorsqu’elle comporte une obligation claire et
précise, qui n'est subordonnée, dans son exécution ou dans ses effets, à l'intervention d'aucun acte
ultérieur.

Titre 3 : La mise en œuvre du droit de l’UE par les


Etats Membres
L’application du droit de l’UE doit respecter certains principes de mise en œuvre.

Chapitre 1 : Les principes de mise en œuvre du droit de l’UE


2 grands principes : coopération loyale et autonomie institutionnelle et procédurale.

Section 1 : Le devoir de coopération loyale


Ce principe est inscrit à l’article 4-3 TUE :

- L'Union et les EM se respectent et s'assistent mutuellement dans l'accomplissement des


missions découlant des traités.
- Les EM prennent toute mesure générale ou particulière propre à assurer l'exécution des
obligations découlant des traités ou résultant des actes des institutions de l'Union.
- Les EM facilitent l'accomplissement par l'Union de sa mission et s'abstiennent de toute
mesure susceptible de mettre en péril la réalisation des objectifs de l'Union.

Les EM ont l’obligation de tout mettre en œuvre pour garantir l’effet utile du droit de l’Union. Pour
cela, on dit que le principe de coopération loyale est un principe de fidélité à l’UE.

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Section 2 : L’autonomie institutionnelle et procédurale


De quelle autonomie dispose les EM pour adopter les mesures d’application du droit de l’UE ?

I) Un principe issu de la jurisprudence


Les États doivent disposer d’une réelle autonomie pour désigner les autorités compétentes et les
procédures adéquates en vue d’adopter les mesures d’application.

Autonomie institutionnelle : ils disposent d’une réelle autonomie pour choisir les institutions
compétentes pour mettre en œuvre le droit de l’Union.

Autonomie procédurale : choisir les procédures permettant d’appliquer de manière satisfaisante le


droit de l’Union permettant de garantir l’effet utile du droit.

CJUE, 5 décembre 1971, International fruit Company : « la mise en œuvre de leurs obligations par les
EM relève uniquement du système constitutionnel de chaque État ».  Cela signifie que l’Union doit
respecter l’organisation interne des EM.

CJUE, 16 décembre 1976, Rewe Zentral : « il appartient à l’ordre juridique interne de chaque EM de
designer les juridictions compétentes et de régler les modalités procédurales des recours en justice ».
La Cour refuse d’engager la responsabilité de l’Union lorsque c’est un EM qui est responsable d’un
dommage, cela montre bien que lorsque l’État met en œuvre le droit de l’Union il agit en tant
qu’organe propre, national, responsable et non tant pas en tant qu’organe subordonné à l’Union.
Toutefois, si les autorités nationales agissent bien en tant qu’organe propre, la CJ encadre cette
autonomie.

L) Les limites à l’autonomie des EM


Ces limites au principe de l’autonomie institutionnelle et procédurale s’expliquent par la nécessité de
garantir l’application uniforme du droit de l’UE dans tous les EM. Les EM doivent sanctionner le non-
respect du droit de l’Union par toute personne physique/morale sur leur territoire. Or, à l’origine des
Communautés les EM ont parfois eu des difficultés à sanctionner le non-respect. Ils estimaient qu’il
était moins grave de ne pas respecter le droit de l’UE que le droit national. Pour éviter cette dérive la
CJ a encadré cette autonomie, en définissant 2 grands principes qui restreignent cette autonomie.

A) Le principe d’équivalence
Cela signifie que les voies de recours nationales visant à condamner le non-respect du droit doivent
être mises en œuvre sans discrimination. Cad mises en œuvre de la même manière qu’il s’agisse de
sanctionner le droit de l’UE ou le droit national.

UU) Le principe d’effectivité (principe du seuil minimal d’efficacité)


La CJ a affirmé que les procédures nationales ne doivent jamais empêcher le juge national de saisir la
CJ, notamment d’un renvoi préjudiciel. Les EM ne peuvent mettre en place des procédures, qui
empêchent la bonne application du droit de l’UE. En réalité ce principe est lié de la protection
juridictionnelle effective qui stipule que les EM établissent les voies de recours nécessaires pour
assurer une protection juridictionnelle effective dans les domaines couverts par le droit de l’UE. Pour
garantir cette protection juridictionnelle effective la CJ a eu tendance à aller au-delà du seuil
d’encadrement de l’autonomie institutionnelle et procédurale. Elle est allée jusqu’à préciser les
pouvoirs du juge interne.

CJUE, 17 février 2018, Associaçao Sindical dos Juizes portugueses : les EM établissent les voies de
recours nécessaires pour assurer aux justiciables le respect de leur droit à une protection
juridictionnelle effective dans les domaines couverts par le droit de l’UE.

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Ainsi, il appartient aux EM de prévoir un système de voies de recours et de procédures assurant un


contrôle juridictionnel effectif (la Cour l’impose). De plus, dans cet arrêt, la Cour affirme que tout EM
doit s’assurer que les instances relevant de son système de voies de recours dans les domaines
couverts par le droit de l’Union satisfont aux exigences d’une protection juridictionnelle effective.

CJUE, 15 juillet 2021, Commission C./ République de Pologne : La CJCE a condamné la Pologne car :
« En ne garantissant pas l’indépendance et l’impartialité de la chambre disciplinaire de la Cour
suprême de Pologne, la République de Pologne a manqué aux obligations qui lui incombent en vertu
de l’article 19-1 TUE ».

Chapitre 2 : L’exécution du droit de l’Union Européenne


Le droit de l’UE n’est pas toujours suffisamment précis pour s’appliquer directement. Ainsi, les EM
peuvent adopter des actes, des normes qui garantissent l’application satisfaisante et utile du droit de
l’UE.

Section 1 : L’exécution normative


Ces normes visant à exécuter, mettre en œuvre le droit de l’UE selon l’acte européen concerné.

I) Exécution normative des traités


 Concerne les dispositions dénuées d’effet direct

Les dispositions des traités, les articles n’ont pas tous la même portée, certain effet direct, d’autre
effet partiel, d’autres pas du tout.

Il est clair que seules les dispositions des traités qui ne sont pas d’effet direct doivent faire l’objet de
mesures d’exécution laissées à l’appréciation discrétionnaires des autorités nationales.

LI) Exécution normative des directives et des décisions


adressées aux EM
 Mesures de transposition + mesures complémentaires.

Les autorités nationales sont souvent amenées à interpréter les textes par des mesures d’application.
Dans le domaine des directives que l’on trouve le plus grand nombre de mesures nationales
d’application.

-Mesure de transposition : vise à introduire la directive en tant que tel dans l’ordre juridique national
-Mesures complémentaires : les autorités nationales sont amenées à préciser la directive par des
mesures complémentaires.

LII) Exécution normative des règlements


Le règlement est directement applicable, il ne peut faire l’objet de mesure d’application, laissés à
l’interprétation de l’autorité nationale. Il peut arriver que le règlement soit incomplet, qu’il ne puisse
être appliqué en tant que tel et le règlement pourra ainsi prévoir lui-même que sa mise en œuvre
nécessite des mesures d’exécution.

CJCE, 27 septembre 1979, Eridania : l’applicabilité directe d’un règlement ne fait pas obstacle à ce
que le texte même du règlement habilite une institution communautaire ou un Etat membre à
prendre des mesures d’application

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Ces mesures d’application ne doivent pas aller à l’encontre du règlement ni à son application
uniforme.

Nuance : CJCE, 14 octobre 2004, Commission C./ Pays Bas : Les EM peuvent adopter des mesures
d’application d’un règlement s’ils n’entravent pas son applicabilité directe.

LIII) Les autorités nationales compétentes


A) Le législateur
A l’origine des communautés, la voie législative pour mettre en œuvre le droit de l’UE semblait trop
lourde et trop lente pour permettre une application satisfaisante.

Malgré cela, la voie législative est encore utilisée pour permettre la mise en œuvre du droit de l’UE,
du fait de l’importance des matières qui entrent dans le domaine de la loi, en vertu des C° nationales.
Ex : France, art 34.

Limite : même si la matière concernée relève de la loi, il est vrai que le rôle du législateur peut être
assez limité. En effet le législateur ne peut avoir qu’un pouvoir d’approbation du droit de l’Union.
Ainsi, le L national ne sait pas réellement satisfait de cette situation et a estimé que cette fonction de
simple approbation des textes européens ne correspondait pas à sa mission. C’est pourquoi suite aux
traités de Maastricht et d’Amsterdam, le législateur a estimé qu’il ne pouvait se contenter de
seulement approuver les textes européens.

En témoigne l’article 88-4 de la Constitution du 4 octobre 1958 : les projets d’actes législatifs
européens et autres projets ou propositions sont transmis au G qui lui les soumet au Parlement.

B) L’habilitation législative au gouvernement


Compte tenu de la lourdeur de la voie législative pour assurer l’exécution, les EM n’hésitent pas
demander à leur parlement national une habilitation leur permettant d’agir dans des domaines en
principe réservés au législateur.

En France c’est l’article 38 de la Constitution qui le prévoit : « Le gouvernement peut, pour l'exécution
de son programme, demander au parlement l'autorisation de prendre par ordonnances, (…), des
mesures qui sont normalement du domaine de la loi ».

Après l’expiration du délai  les ordonnances ne peuvent être modifiées que par la loi.

Une illustration de l’habilitation législative : dans ce cadre de l’habilitation, le G a fait adopter un


certain nbr de lois d’habitation :

Exemples :

- 3 janvier 2001, loi qui permet au G de mettre en œuvre par ordonnance plus de 60 textes
européens.

-Loi n° 2019-30 du 19 janvier 2019 habilitant le Gouvernement à prendre par ordonnances les
mesures de préparation au retrait du Royaume-Uni de l'UE.

VV)La voie règlementaire


A priori la voie règlementaire apparait plus simple et plus rapide. De plus, il est vrai que ce sont les
autorités de l’exécutif qui par définition ont participé à l’élaboration des actes de l’Union, en
particulier les actes du Conseil (composé des ministres des différents EM).

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Dès lors, ces autorités de l’exécutif mieux renseigner que le Parlement, apparaissent aussi mieux
placés pour adopter les mesures d’exécution.

Cette voie réglementaire n’est pas vraiment privilégiée dans la plupart des EM compte tenu des
compétences limitées reconnu au pvr règlementaire. Dans les autres EM le pvr règlementaire peut
agir mais essentiellement par le bais d’une habilitation législative.

La France occupe une place particulière du fait de l’importance que l’on reconnait au pvr
règlementaire  pvr règlementaire autonome (art 37).

Section 2 : L’exécution administrative


2 sortes d’exécution administrative : directe et indirecte

I) L’administration directe
Cela signifie que les institutions de l’Union sont en contact directe avec les particuliers (les personnes
physiques et morales et les entreprises). C’est un système qui n’est pas beaucoup utilisé dans le cadre
des traités européens. Il concerne uniquement le domaine de la concurrence  article 101 et
suivants du TFUE.

L’article 101 TFUE précise que : « sont incompatibles avec le marché intérieur tous accords entre
entreprises qui sont susceptibles d’affuter le commerce entre EM et qui ont pour objet ou pour effet
d’empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence à l’intérieur du marché intérieur »

Afin d’assurer le respect de cet article, les entreprises doivent notifier à la Commission les accords
conclus entre elles. Seule la Commission est compétente pour vérifier la validité des accords entre ces
entreprises au regard des Traités. Il existe ainsi un système de relation directe entre les entreprises et
la Commission  c’est pour cela qu’on parle d’administration directe.

Dans tous les autres domaines, les EM doivent administrer le droit de l’UE : administration indirecte

II) L’administration indirecte


Les administrations nationales qui sont chargées d’appliquer le droit de l’Union par les particuliers.

CJCE, 21 septembre 1983, Michkontor : la Cour reconnait ce principe, « il appartient aux EM


d’assurer sur leurs territoires l’exécution des règlementations communautaires ». Cet arrêt concernait
le secteur agricole, pour lequel les administrations nationales doivent veiller l’application du droit de
l’UE la plupart du temps.

Dans le cadre de ce système, les EM coopèrent avec la Commission, la Commission doit leur fournir
toutes les indications nécessaires pour permettre aux institutions nationales pour exécuter au mieux
le droit de l’Union. La Commission peut se rendre sur place pour vérifier la bonne application du droit
de l’Union.

Chapitre 3 : Les sanctions en cas de non-respect du droit de l’UE


Il existe différentes sortes de sanctions.

Section 1 : Les différents types de sanction


Dès lors que ce sont les EM qui sont chargés en 1er lieu de mettre en œuvre le droit de l’Union, ce
sont eux aussi qui sont chargés en de sanctionner le non-respect du droit de l’Union  sanctions
issues du droit national.

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I) Les sanctions issues du droit national


Ces sanctions décidées par les EM résultent de leur autonomie institutionnelle et procédurale.

Dans le cadre de la PAC, les EM peuvent être tenus d’appliquer des sanctions au niveau national, et
de sanctions rendues obligatoires par l’UE. L’octroi des aides publiques est subordonné au respect de
certaines conditions, par ex : aides aux agriculteurs pour passer de l’agriculture traditionnelle à
l’agriculture biologique. Si les agriculteurs qui ont bénéficié de ces aides ne respectent plus les
conditions d’octroi de ces aides, l’UE prévoit que ces agriculteurs doivent faire objet de sanction
administratives de la part de leur EM  sanctions nationales imposées par le droit de l’Union.

Le conseil a adopté un règlement important : règlement du 18 décembre 1995, relatif à la protection


des intérêts financiers des Communautés européennes : il précise le cadre dans lequel les EM doivent
agir lorsqu’ils instituent des mesures visant à sanctionner la mauvaise utilisation des finances et des
aides accordées par l’UE. Le règlement définit :

- Notion d’irrégularité : « est constitutif d’une irrégularité, toute violation d’une disposition du
droit de l’Union résultant d’un acte ou d’une omission d’un opérateur économique qui aurait
pour effet de porter préjudice au budget général des communautés ».
- Rôle majeur des EM : « les procédures relatives à l’application des contrôles, les sanctions
communautaires sont régies par le droit des EM ».

II) Les sanctions issues du droit de l’UE


A) La compétence de principe de la CJUE
Il existe le recours en manquement des EM : permet à la CJUE de rendre un arrêt de manquement
(article 260 TFUE), dans le cadre duquel la Cour constate le manquement d’un Etat à ses obligations
européennes et au-delà de la seule déclaration de manquement, la Cour peut prononcer des
sanctions financières de l’EM défaillant.

Illustration récente :

CJUE, 13 janvier 2021, Commission C./ Slovénie : la Cour condamne la Commission à une somme
forfaitaire de 750 000 euros pour ne pas avoir transposer correctement une directive concernant les
instruments financiers en 2014.

CJUE, 25 février 2021, Commission C./ Espagne : la Commission condamne au payement d’une
somme forfaitaire de 15 millions d’euros ainsi qu’une astreinte journalière de 89 000 euros pour ne
pas avoir transposé une directive de 2016.

WW) La compétence spécifique de la Commission dans le domaine de la


concurrence
Selon l’article 101 et suivants du TFUE/ article 103 TUE :

Le Conseil peut agir, il adopte un règlement relatif à la mise en œuvre des règles de la concurrence,
du 16 décembre 2002 : habilite la Commission a sanctionner les entreprises qui ne respectent pas les
règles de la concurrence au sein de l’UE. La Commission sanctionne par le biais d’amendes ou
d’astreintes.

XX) La compétence spécifique de la Banque centrale européenne dans le domaine


monétaire
Cette compétence est prévue à l’article 132 du TFUE qui stipule que la BCE est habilitée à infliger aux
entreprises des amendes ou des astreintes en cas de non-respect de ses règlements ou de ses
décisions.

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L2 S3

Afin de mettre en application cet article, le Conseil adopte le règlement n° 2532/98 du 23 novembre
1998 concernant les pouvoirs de la Banque centrale européenne en matière de sanctions : elle peut
infliger aux entreprises des amendes et astreintes selon certaines limites  500 000 euros max pour
une amende et par jour pour une astreinte

Les EM en définitif doivent garantir la bonne exécution de ces sanctions au niveau national : article
299 TFUE. Ces actes forment titre exécutoire, l’exécution forcée de ces actes est régie par des règles
de la procédure civile en vigueur dans l’Etat sur le territoire duquel elle a lieu.

III) Les particularités des sanctions pénales


Le droit pénal est un droit qui régit les comportements dangereux pour la société, pour éviter tout
comportement qui porterait atteinte à l’ordre public. Le droit pénal définit les infractions qui portent
atteinte à l’ordre public.

La compétence pénale est en principe réservé aux EM car il était considéré que le maintien de l’ordre
public était une compétence ressortissante de l’EM par nature.

Evolution JP : CJCE 23 octobre 2007 Commission C./ Conseil : l’UE peut agir au niveau pénal lorsque
c’est indispensable pour garantir la bonne application du droit de l’UE.

La Communauté a-t-elle la compétence d’adopter des sanctions pénales à l’encontre de la pollution


marine : la Cour rappelle qu’en principe, la compétence des EM est retenue en matière pénale.
Ensuite, elle précise que lorsque l’application de sanction pénale par les autorités nationales
compétences constitue une mesure indispensable, nécessaire pour lutter contre les atteintes graves à
l’environnement, le législateur communautaire peut imposer aux EM l’obligation d’instaurer de telles
sanctions pour garantir la pleine effectivité des normes européennes.

Evolution des traités : le traité de Lisbonne avec l’article 83 du TFUE, stipule que : le parlement
européen et le conseil peuvent établir des règles minimales relatives à la définition des infractions
pénales et des sanctions dans des domaines de criminalité particulièrement graves revêtant une
dimension transfrontière. L’article définit la liste de domaines de criminalités graves : terrorisme,
exploitation sexuelle des femmes et enfants, trafic de drogues, d’armes, blanchiment d’argent,
corruption de moyen de paiement, criminalité organisée…)

De plus, l’article stipule que lorsque le rapprochement des dispositions législatives et règlementaires
des EM s’avèrent indispensables pour assurer la mise en œuvre efficace d’une politique de l’Union en
matière pénale des directives peuvent établir des règles minimales relatives à la définition des
infractions pénales et des sanctions.

 Rôle majeur des EM pour mettre en œuvre de ces sanctions, ils vont donc être responsables
en cas de mauvaise application et de non-respect du droit de l’UE.

Section 2 : L’engagement de la responsabilité des Etats en cas de violation du


droit de l’UE
Les traités européens sont silencieux sur la Q° de la responsabilité des États en cas de non-respect de
leur obligations européennes.

Quant à la responsabilité de l’UE elle est affirmée à l’art 340 al 2 TFUE : « L'Union doit réparer,
conformément aux principes généraux communs aux droits des EM, les dommages causés par ses
institutions ou par ses agents dans l'exercice de leurs fonctions ».

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I) L’affirmation par la CJUE du principe de la responsabilité


des EM
CJCE, 5 mars 1996, Brasserie du pêcheur et Factortame : Le juge affirme que la responsabilité de
l’Etat doit être engagée quel que soit l’Etat concerné, même si c’est une autorité autonome
constitutionnellement indépendante qui est à l’origine : l’obligation qui est de réparer les dommages
causés aux particuliers par les violations des droits de l’UE ne dépend pas des règles internes de
répartition des compétences.

L’autorité à l’origine de la violation peut être une autorité judiciaire, le législateur.

En 2003 on reconnait la responsabilité de l’Etat du fait de son activité juridictionnelle : cela est
reconnu par le CE dans l’arrêt Gardelieu, du 8 février 2007 : la responsabilité de l’Etat peut être
engagée pour réparer l’ensemble des préjudices qui résultent de l’intervention de la loi adoptée en
méconnaissant les engagements internationaux de la France.

-(précision) CJCE 5 mars 1996, Brasserie du pêcheur et Factortame. Il existe un « principe général
connu dans les ordres juridiques des EM selon lequel une action ou une omission illégale entraine
l’obligation de réparer le préjudice causé».

II) La mise en application de la responsabilité des EM


A) Les conditions d’engagement de la responsabilité
Ce principe est mis en application, la Cour a définit les engagements des Etats :

-> 3 conditions : Un droit à réparation est reconnu par le droit communautaire dès lors que 3
conditions sont réunies, à savoir :

1° que la règle de droit violée ait pour objet de conférer des droits aux particuliers

2° que la violation soit suffisamment caractérisée

3° qu’il existe un lien de causalité́ direct entre la violation de l’obligation qui incombe à l’État et le
dommage subi par les personnes lésées.

1- La règle de droit votée a pour objet de conférer des droits aux particuliers
Depuis cet arrêt la responsabilité de l’État peut être engagée s’il n’a pas respecté une règle
européenne qui a créé des droits au profit des particuliers, il faut vraiment que la disposition
concernée ait pour but de garantir un droit à un ensemble de personne. Ce droit doit être alors
protégée par le juge national.

25-La violation suffisamment caractérisée de la règle de droit


La violation du droit de l’UE doit être suffisamment grave, pour engager la responsabilité de l’État.
Pour engager sa responsabilité le juge doit faire le lien entre la gravité de la violation et le pvr
d’appréciation de l’autorité publique de l’État.

 CJCE, 5 mars 1996, Brasserie du pêcheur et Factortame


Violation suffisamment caractérisée = Méconnaissance manifeste et grave des limites qui
s’imposent au pouvoir d’appréciation de l’EM, c’est-à-dire que plus la marge d’appréciation
de l’autorité publique sera importante, plus devra être grave, manifeste le non-respect par
cette autorité de ses obligations.

Elle a précisé le degré de gravité du comportement de l’État susceptible d’engager sa responsabilité.


-> CJUE, 13 juin 2006, Traghet del Mediterraneo : loi du 13 avril 1988 sur la réparation des

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DROIT DE L’UNION EUROPENNE


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dommages causés dans l’exercice juridictionnel. Cette loi limitait la responsabilité de l’Etat italien au
seul cas où ces juridictions auraient commis un dol. La Cour dit que le droit de l’UE s’oppose à une
telle législation, elle s’oppose à une législation nationale qui limite la responsabilité au cas de dol ou
de faute extrêmement grave de la part du juge. Violation suffisamment caractérisée ≠ dol ou faute
grave. La CJ estime que seule une violation suffisamment caractérisée, seule une méconnaissance
manifeste et grave qui s’impose au pvr d’appréciation de l’État peut engager sa responsabilité. Le
droit national ne peut pas limiter l’engagement de la responsabilité à l’existence d’un dol ou d’une
faute grave.

26-Le lien de causalité entre la violation et le dommage subi


Le juge national doit vérifier qu‘il y a un lien de causalité direct entre la violation de l’obligation qui
incombe à l’autorité publique et le dommage subi par les personnes lésées.

La preuve de ce lien apparait au requérant : le préjudice invoqué découle de façon suffisamment


directe du comportement reproché à l’autorité concernée  lien de causalité reconnu.

B) L’appréciation nationale des conditions d’engagement de responsabilité


« Il appartient aux seuls EM, dans le cadre de l’autonomie procédurale dont ils disposent, de
déterminer...la juridiction compétente, la nature du contentieux... ».

Ils ont une autonomie pour agir mais ils doivent garantir la protection juridictionnelle des particuliers.

Les conditions d’engagement de la responsabilité elles peuvent être mises en œuvre de manière
uniforme dans tous les EM. C’est pour cela que l’UE va encadrer l’autonomie des EM quant à la
détermination des conditions d’engagement de la responsabilité des autorités publiques.

1- L’autonomie limitée des Etats membres


Elle se trouve encadrée par :

- Le principe d’équivalence : les conditions fixées par les législations nationales, en matière de
réparation des dommages, ne doivent pas être moins favorables que celles qui concernent
des réclamations issues du droit interne
- Le principe d’effectivité : les conditions fixées par les législations nationales en matière de
réparation de dommages ne doivent pas être aménagées de manière à rendre en pratique
impossible ou excessivement difficile l’obtention de la réparation du dommage.

Les EM ne doivent pas se retrancher derrière les difficultés à engager en droit interne la
responsabilité de l’autorité publique du fait de la loi contraire au droit de l’UE.

Dans le souci de garantir le plein effet du droit de l’UE, la CJUE n’hésite pas à encadrer l’action des
autorités nationales, même pour ce qui concerne les modalités de réparation du dommage.

27-Une illustration : l’engagement de la responsabilité de l’Etat français


devant le juge national
- Qualité de l’eau marine : le littoral français a évolué par des marées vertes (algues) formées à
cause de la prolifération de nitrate d’origine agricole, qui polluent les eaux. Directive
91/676/CE  la France a été condamnée à plusieurs reprises pour le non-respect de cette
directive. Les associations ont décidé de saisir le tribunal national. Elles demandent u tribunal
administratif que le préfet des Cotes d’Armor verse des dommages et intérêts à ces
associations pour le non-respect de la directive.

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DROIT DE L’UNION EUROPENNE


L2 S3

 TA Rennes 25 octobre 2007 : « La carence de l’État dans la mise en œuvre des


règlementations européennes...constitue une faute de nature à engager sa responsabilité́.
Cette faute est en relation directe avec la pollution nitratée des eaux, à l’origine du
phénomène des marées vertes dans les baies de Saint-Brieuc et de Douarnenez ». L’Etat
français est donc responsable, le tribunal condamne l’Etat français à payer des dommages et
intérêts à ces associations.
L’Etat français refuse de reconnaitre sa responsabilité
 CAA Nantes 1er décembre 2009 : Le développement des algues vertes sont nuisibles à
l’activité touristique. La Cour d’appel admet la transposition tardive de la directive
91/676/CEE = Carence fautive de l’État français. En appel, les associations vont aussi obtenir
réparation des dommages subis.

Plusieurs arrêts sur ce même sujet, la France a du mal à respecter certaines directives européennes.

 TA Rennes 4 juin 2021 : obligation révision plan nitrates dans 4 mois

- Qualité de l’air  directive 2008/50/CE


 CE, 10 juillet 2020 : eu égard.... à l’importance qui s’attache au respect effectif des exigences
découlant du droit de l’Union européenne, il y a lieu de prononcer contre l’État, une astreinte
de 10 millions d’euros par semestre...à défaut pour lui de justifier de l’exécution complète de
ses obligations, dans un délai de six mois à compter de la notification de la présente décision.
 CE, 4 août 2021 : il y a lieu de procéder à la liquidation provisoire de l’astreinte ainsi
prononcée pour la période du 11 janvier au 11 juillet inclus.

L’Etat est condamné à verser la somme de 10 millions d’euros, au titre de la liquidation provisoire de
l’astreinte prononcée par la décision du 10 juillet 2020, à repartir de la façon suivante (…).

Conclusion du cours :

Il y a une critique de plus en plus profonde de l'UE. On a construit l'Union par le droit. C'est le
politique qui arbitrera.

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