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PARTIE 1 – COMMENT LE DROIT EST-IL ORGANISÉ ?

L’organisation du droit sera appréhendée en trois temps, à savoir les sources du droit, l’organisation judiciaire
et le cadre international.

CHAPITRE 3 – LES RELATIONS INTERNATIONALES ET LE DROIT


I – L’Union européenne
« Rien n’est possible sans les hommes mais rien n’est durable sans les institutions. » Jean Monnet,
Mémoires, Fayard 1976

L’Union européenne est née de la volonté de paix de six Etats européens après la deuxième guerre
mondiale et du rapprochement de leurs économies. Elle s’est ensuite élargie pour atteindre 28 membres
en 2013, ce qui nécessite de faire évoluer ses règles de droit pour gérer au mieux les relations entre les
Etats-membres. Il faut insister sur l’originalité de ce droit européen, unique en son genre, notamment
parce qu’il est intégré aux systèmes juridiques des Etats membres.
Après avoir vu le fonctionnement général des institutions, nous verrons que le droit européen comporte
une grande diversité de sources de droit : les sources primaires (traités), le droit communautaire dérivé
(les actes juridiques) et les sources de droit subsidiaire.

A – Le fonctionnement des institutions européennes


1 – La procédure législative
Elle concerne aujourd’hui les trois principaux organes que sont la Commission européenne, le
Conseil de l’Union européenne et le Parlement européen. On parle de « triangle institutionnel ».
 La Commission est à l’initiative de la procédure législative. Elle représente les experts et les
fonctionnaires européens, ceux qui élaborent la proposition de directive ou de règlement. Elle
incarne donc la légitimité de l’Europe fédérale. Les nouveaux Commissaires se mettent en place
après les élections du Parlement. C’est une femme, Ursula van Der Leyen qui préside depuis
décembre 2019 la Commission européenne.
 Le Conseil de l’Union européenne représente l’intérêt des Etats, donc la légitimité nationale.
 Le Parlement représente la base démocratique de l’Union européenne puisque c’est le seul
organe élu. Il prend une place croissante dans le processus législatif depuis le traité de Lisbonne.
C’est donc la légitimité démocratique. Les dernières élections des députés européens a eu lieu
en 2019 pour 5 ans.
Le processus législatif associe désormais pleinement le Parlement européen dans le processus législatif
de l’Union aux côtés du Conseil, renforçant aussi l’élément démocratique de l’UE. Cette procédure
commune est ce qu’on appelle le processus de codécision, décrit dans l’article 294 du TFUE (traité sur
le fonctionnement de l’UE, autre nom pour le traité de Lisbonne).

2 – Quelle procédure de vote ?


Aujourd’hui, depuis le traité de Lisbonne de 2007, la plupart des votes du Conseil sur les propositions
de la Commission se fait à la majorité qualifiée. Ce vote original veut dire que 55 % des Etats
membres représentant 65 % de la population doit voter en faveur de ce texte. C’est pour éviter que des
blocages se fassent trop régulièrement à 28 Etats. Cependant, le Conseil vote à l’unanimité dans des
domaines spécifiques : politique étrangère, fiscalité, sécurité sociale. La méthode est alors qualifiée
d’« inter gouvernementale ».

B – Une grande diversité de sources de droit


Les sources communautaires du droit correspondent au droit créé par l’Union européenne.
Les traités de l'Union européenne sont conclus entre des États européens. Ils définissent les principes
de l'Union et précisent les règles de fonctionnement des institutions.
Ils constituent le droit communautaire primaire.
Les institutions européennes peuvent édicter des règles de droit directement applicables dans le droit
des états membres, appelé le droit dérivé.

1 – Les principaux traités, ou source primaire


Plusieurs traités ont participé à la construction progressive de l’Europe :
 1957 : traité de Rome créant le CEE
 1986 : Acte unique européen
 1992 : traité de Maastricht, qui fonde l’UE
 2001 : traité de Nice
 2007 : traité de Lisbonne (entré en vigueur en 2009).

 Les sources primaires sont principalement issues des traités « fondateurs », à savoir
aujourd’hui le traité sur l’UE et le traité sur le fonctionnement de l’UE. Ces traités énoncent la
répartition des compétences entre l’Union et les Etats membres et fondent le pouvoir des
institutions européennes. Ils déterminent ainsi le cadre juridique au sein duquel les institutions
de l’UE mettent en œuvre les politiques européennes.
 Le traité de Lisbonne
Il a été signé le 13 décembre 2007 après le rejet de Constitution européenne et est entré en
vigueur en 2009. Il se fonde sur deux traités :
o Le traité sur l’Union européenne (TUE) appelé aussi traité de Maastricht : c’est le cadre
général de l’Union européenne et les principes essentiels qui la structurent ;
o Le traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) qui remplace le traité
instituant la Communauté européenne. Ce traité définit les modalités pratiques de mise en
œuvre des principes posés par le TUE ; le fonctionnement quotidien de l’Union.
 Le préambule rappelle les origines et les objectifs de l’Union. Il aborde notamment des
éléments tels que l’approfondissement de l’intégration et de la solidarité entre les Etats membres
et ses ressortissants (citoyenneté européenne). Il évoque aussi l’importance de la diversité
culturelle, ainsi que le respect des droits fondamentaux et le caractère démocratique des
institutions de l’Union. Le préambule explique aussi les débuts économiques de l’Union en
rappelant que l’Union a aussi pour objectif de renforcer l’économie de ses membres et d’en
assurer la convergence, et de promouvoir le progrès économique.

 Une des principales nouveautés concernant les citoyens est la mise en place d’un référendum
d’initiative européenne (ICE). Il faut 7 citoyens de l’UE en âge de voter et résidant dans au
moins 7 Etats membres différents. Ils doivent ensuite réunir plus d’un million de signatures,
venant au moins d’un quart des pays membres. Une fois ces conditions requises, la Commission
est incitée à rédiger une nouvelle directive allant dans le sens de cette initiative.
 Autres dispositions nouvelles du traité de Lisbonne : le titre VI attribue à l’Union la
personnalité juridique (article 47), prévoit également l’adhésion de nouveaux membres à
l’Union (article 49), mais également le retrait (article 50).
 La Charte des droits fondamentaux : cette charte reconnaît un ensemble de droits personnels,
civils, politiques, économiques et sociaux aux citoyens de l’UE et les inscrit dans la législation
de l’UE.
En décembre 2009, avec l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne, la Charte s’est vue confier la
même force juridique obligatoire que les traités. La Charte réunit en un seul document les droits
fondamentaux qui, jusqu’à présent, étaient dispersés dans divers instruments législatifs. Elle
comprend un préambule introductif et 7 chapitres sur la dignité, la liberté, l’égalité, la solidarité,
la citoyenneté et la justice : la charte est applicable aux institutions européennes et aux pays de
l’UE lorsqu’ils mettent en œuvre la législation de l’UE.
2 – Le droit communautaire dérivé
La compétence législative de la Communauté est tenue en respect par le principe de subsidiarité, en
vertu duquel la communauté n’agit que si et dans la mesure où les objectifs de l’action envisagée ne
peuvent être réalisés de manière suffisante par les Etats membres. C’est pour cela que le droit européen
a créé des actes juridiques plus ou moins contraignants pour les Etats.
L’article 288 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne (TFUE) distingue cinq types
d’actes juridiques. On appelle droit communautaire dérivé l’ensemble des actes juridiques
européens.

 Les règlements : dispositions de portée générale, obligatoires et directement applicables dans le


droit interne des états membres c'est-à-dire immédiatement applicable et obligatoire pour tous
les citoyens des États membres. Ce sont les plus contraignants.

 Les directives : dispositions qui lient tout état membre de l’Union européenne quant au résultat
c'est-à-dire qu'elle fixe un objectif à atteindre avant une date fixée, mais laisse chaque État libre
du choix des moyens pour la transcrire dans sa législation nationale. Les Etats doivent les
« transposer » dans leur ordre interne de la façon qu’ils souhaitent. Il n’est pas rare que des
Etats tardent à appliquer les directives et se voient condamnés à des amendes par la Cour de
Justice de l’Union européenne.

Quoiqu’il en soit, une loi nationale ne peut aller ni contre un règlement, ni contre les objectifs d’une
directive.

 Des décisions : elles ont un caractère obligatoire pour les destinataires qu’elles indiquent et qui
peuvent être soit un, plusieurs, voire tous les Etats membres, soit une ou plusieurs personnes
physiques ou morales.
 Des recommandations ou avis qui ne lient pas les Etats membres.

Ces différents actes, clarifiés par le traité de Lisbonne, constituent ce que l’on appelle le droit dérivé.
Ils sont publiés dans le Journal Officiel de l’Union européenne.

3 – Les sources de droit subsidiaires


En plus du droit primaire et du droit dérivé, le droit européen comprend aussi les sources de droit
subsidiaires : les principes fondamentaux du droit européen et la jurisprudence de la Cour de
justice (CJUE).
Par exemple, un principe fondamental du droit européen est la primauté du droit européen sur
le droit national. La CJUE a consacré ce principe de primauté dans l’arrêt Costa contre Enel du 15
juillet 1964.
Il est important de ne pas confondre la Cour de justice de l’Union européenne et la Cour européenne
des droits de l’homme évoquée dans le chapitre précédent, qui n’ont pas la même compétence ni la
même étendue.
La procédure législative européenne et de façon générale le droit européen font donc partie d’un
processus mal connu car complexe, dans la mesure où elle fait intervenir plusieurs acteurs. Il est
évolutif car encore susceptible de changements (voir schéma récapitulatif ci-après).
Il faut néanmoins souligner l’importance de mieux comprendre ce processus car le droit européen est à
la base de la plupart des lois françaises.
II – Internationalisation du droit
Les Etats sont historiquement les premiers acteurs du droit international. Après la Seconde Guerre
mondiale, ils ont été confrontés à de multiples défis qui les ont conduits à mettre en place des
instruments de régulation (organisation internationales, règles de droit, traités) pour prévenir leurs
différends et leur permettre de coexister.

A – Le principe de souveraineté des Etats


1 – Les éléments constitutifs de l’Etat
Trois éléments définissent un Etat : le territoire, la nation et un pouvoir politique organisé.

Le territoire est tout ce qui existe à l’intérieur des frontières d’un Etat, et qui relève donc de de son
autorité, c'est-à-dire de sa souveraineté. Ce territoire peut être fractionné, et n’est pas seulement
terrestre : cela inclut aussi l’espace maritime qui prolonge le territoire et l’espace aérien qui surplombe
le territoire.

La population est l’ensemble des personnes qui vivent sur le territoire. Cette population forme ce que
l’on appelle habituellement une nation, c’est-à-dire un peuple ayant à la fois un héritage commun et un
destin commun, d’après Ernest Renan. Le pouvoir politique est l’organisation de cet Etat, le
gouvernement et l’administration qui exécute ses volontés. On parle d’Etat de droit quand l’Etat est
soumis au droit c’est-à-dire qu’il respecte les libertés publiques et les droits des citoyens. C’est aussi
un Etat qui reconnaît la séparation des pouvoirs législatifs, exécutif et judiciaire.

De plus, l’apparition d’un Etat comme sa disparition est soumise à la reconnaissance de la


communauté des autres Etats. Il n’y a pas en droit international d’obligation de reconnaître un autre
Etat, ce qui explique que cette reconnaissance soit quelquefois longtemps différée : ce fut le cas de la
Chine populaire de Mao Zedong en 1949.

2 – La souveraineté de l’Etat : un principe fondamental du droit international


La souveraineté signifie 2 choses :
 A l’intérieur de ses propres frontières, cela veut dire que l’Etat est l’autorité suprême. Aucune
autorité ne lui est supérieure.
 Dans les relations internationales, c’est-à-dire à l’extérieur de ses frontières, cela signifie qu’il
n’a d’ordre à recevoir d’aucun autre Etat ou organisation internationale.

Elle s’exprime dans la Charte de l’ONU comme principe de base des relations entre les Nations unies
(cf. Charte de l’ONU, article 2, § 1er : « l’organisation est fondée sur le principe de l’égalité souveraine
de tous ses membres »). Cette égalité juridique constitue une sorte de garantie pour les Etats petits et
faibles, même s’il ne s’agit pas d’une égalité réelle.

B – Comment le droit international et l’appartenance à des organisations internationales limitent


cette souveraineté ?
La souveraineté des Etats ne signifie plus aujourd’hui que les Etats peuvent agir à leur guise, de façon
totalement discrétionnaire. Non seulement la volonté d’un Etat peut se heurter à celle des autres États
souverains, et c’est alors le rôle de la Cour internationale de justice (CIJ) et du Conseil de sécurité
d’arbitrer. Mais l’Etat doit aussi se soumettre aux engagements internationaux qu’il a contractés.

De plus, dans un contexte de mondialisation et de réchauffement climatique, les Etats sont débordés
par de nouveaux défis. Par conséquent, ils sont amenés à renoncer à la plénitude de leurs compétences
en se liant à des traités ou en créant des organisations internationales.
1 – Les traités internationaux, appelés aussi conventions
 La convention de Vienne adoptée en 1969 codifie et régit le droit des traités :
o Art. 2 « L’expression traité s’entend d’un accord international conclu par écrit entre Etats
et régi par le droit international ». Le traité est l’expression de volontés concordantes.
o Art. 26 « Tout traité en vigueur lie les parties et doit être exécuté par elles de bonne foi ».
C’est ce qu’on appelle aussi le principe « Pacta sunt servanda ».
Seuls les Etats et les organisations internationales peuvent passer des traités.

 Les traités passent par 3 étapes :


o La négociation : définir le contenu de l’accord et formulation ;
o La signature, qui permet d’authentifier l’expression fidèle de leur volonté ;
o La ratification, procédure qui peut varier suivant les Etats (par le Parlement ou par
référendum).

Le texte entre en vigueur quand un seuil de ratification plus ou moins élevé est atteint.

La plupart des traités comportent des clauses d’extinction ou de suspension. Par exemple, est
mis fin au traité (extinction) quand toutes les parties sont unanimement d’accord, par l’invocation de
changement fondamental de circonstances qui rendent le traité sans fondement, quand la ratification
s’est faite sous la contrainte ou que l’Etat a été trompé (vice de consentement).

2 – Les organisations internationales


Elles ont surtout émergé après la Seconde guerre mondiale pour reconstruire le système politique,
économique et financier mondial, c’est le cas notamment de l’ONU, du FMI et de la Banque mondiale.
Aujourd’hui on en compte plus de 300, certaines sont mondiales, d’autres régionales.
 On appelle une organisation internationale une association d’Etats, établie par accord entre ses
membres, et dotée d’un appareil permanent d’organes, chargés de poursuivre la réalisation
d’objectifs d’intérêts communs.

Une organisation internationale est une association d’Etats créée par traité, dotée d’organes
communs et possédant une personnalité juridique distincte : elle peut par exemple conclure des
accords avec d’autres Etats ou organisations internationales, aller en justice. Cependant, elle ne
possède pas de territoire propre et doit établir son siège sur le territoire d’un Etat membre. Il faut
les différencier des ONG (organisations non gouvernementales) qui ne sont pas instituées par
traités, ce sont des associations librement créées par initiative privée.

 Une organisation mondiale, l’ONU : l’Organisation des Nations unies fonctionne selon le
principe d’un pays, une voix, les 193 pays pèsent donc à égalité dans l’assemblée générale de
l’ONU. Cela lui confère une légitimité, mais elle est souvent critiquée pour son inefficacité :
lenteur de déploiement des casques bleus, incapacité à intervenir dans le cas de la Syrie et de
l’Ukraine notamment. Antonio Gutierrez qui a remplacé Ban KI Moon comme secrétaire
général des Nations unies le 1er janvier 2017, a évoqué la nécessité de réformer l’institution :
l’ONU doit devenir plus « agile et efficace ». Le principal problème repose sur la composition
du Conseil de sécurité qui ne reflète plus la réalité mondiale, 70 après sa création.

 Une organisation régionale : la Cour européenne des droits de l’homme (voir aussi chapitre
sur la discrimination). Instituée en 1959 par le Conseil de l’Europe, la Cour européenne des
droits de l’homme est une juridiction internationale compétente pour statuer sur des requêtes
individuelles ou des Etats à propos de violations des droits de l’homme. Ces derniers sont
énoncés dans la Convention européenne des droits de l’homme, entrée en vigueur en 1953, qui
sert de base aux travaux de la Cour. Depuis 1998, la Cour siège en permanence et peut être
saisie directement par les particuliers, sous certaines conditions.
La Cour a son siège à Strasbourg. Sa compétence s’étend sur les 47 Etats membres du Conseil
de l’Europe (soit bien plus que les 27 membres de l’Union européenne) qui ont ratifié la
convention, soit environ 800 millions d’Européens. La France a ratifiée la CEDH seulement en
1974.

Un arrêt de la Cour est obligatoire pour un Etat condamné, qui est tenu de l’exécuter : par
exemple, il doit verser une somme d’argent pour réparer le préjudice et s’assurer que de telles
violations ne se reproduiront pas.

La Cour garantit notamment :


o Le droit à la vie,
o Le droit à un procès équitable,
o Le droit au respect de la vie privée et familiale,
o La liberté d’expression,
o La liberté de pensée, de conscience et de religion,
o Le droit au respect de ses biens.

Elle interdit notamment :


o La torture et les peines ou traitements inhumains ou dégradants,
o L’esclavage et le travail forcé,
o La peine de mort,
o La décision arbitraire et illégale,
o Les discriminations.

C – Un droit international spécifique et doté de nouveaux organes de juridiction


1 – Le droit international appliqué dans le droit national
Préambule de la Constitution de 1958 : « La République française se conforme aux règles du droit
pulbic international ».
Art. 55 « Les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont des leur application, une
autorité supérieure à celle des lois ».

Il y a donc un paradoxe entre droit interne et droit international : les Etats sont les principaux créateurs
du droit international, mais ils sont aussi ses principaux sujets puisque le droit international s’impose
aux Etats. Ayant à s’exprimer sur la nature et les conditions d’existence du droit international à propos
d’un conflit entre la France et la Turquie, la Cour permanente de justice internationale, prédécesseur de
l’actuelle Cour internationale de justice, avait dit en 1923 : le droit international régit les rapports
entre des Etats indépendants. Les règles de droit liant les Etats procèdent donc de la volonté de ceux-
ci… en vue de la poursuite de buts communs » (affaire dite du Lotus, arrêt 9).

Le droit international se divise en deux branches :


 Le droit international public, qui régit les relations entre les Etats et les organisations
internationales. Les sources de ce droit sont principalement les traités et les conventions
internationales.
 Le droit international privé, qui régit les relations internationales entre personnes physiques et
personnes morales, notamment entre personnes privées et acteurs économiques de nationalités
différentes.
En effet, lorsque des relations se nouent entre des personnes qui, par elles-mêmes, leurs biens ou
leurs actes, relèvent de systèmes juridiques différents, le droit international privé sert à faire
vivre ensemble des systèmes juridiques différents en déterminant, grâce à des règles de conflit
de lois et des règles de conflit de juridictions, quelle est la loi applicable et , en cas de litige,
quel est le juge compétent. Ces règles sont désormais unifiées par des règlements européens
(règlements de Rome et de Bruxelles) et, dans une certaine mesure, au niveau international.

2 – Les Cours internationales


Dans le contexte de l’après-guerre froide, avec le renouveau des conflits régionaux et ethniques, les
Etats ressentent la nécessité de se doter d’organes juridiques spécifiques.

 Le tribunal pénal international pour l’ex-Yougoslavie (TPIY) a été créé par l’Organisation
des Nations unies pour juger les personnes présumées responsables des crimes de guerre
commis dans les Balkans au cours des conflits des années 1990. Depuis sa création en 1993, le
Tribunal a radicalement transformé le paysage du droit international humanitaire et permis aux
victimes d’être entendues, de témoigner des atrocités et de décrire leurs souffrances.

 Le tribunal pénal international pour le Rwanda a été créé pour juger les personnes
présumées responsables d’actes de génocide et d’autres violations graves du droit international
humanitaires commises sur le territoire du Rwanda et sur le territoire d’Etats voisins entre le 1 er
janvier et le 31 décembre 1994.

Le 17 juillet 1998, la communauté internationale a franchi une étape historique lorsque 120 Etats ont
adopté le Statut de Rome, fondement juridique de la création de la Cour pénale internationale
permanente. Et quel est le rôle de la Cour pénale internationale ?

 La Cour pénale internationale (CPI) est la première cour pénale internationale permanente
créée par traité pour contribuer à mettre fin à l’impunité des auteurs des crimes les plus graves,
en particulier les crimes contre l’humanité, qui touchent la communauté internationale. Cela
permet d’instruire des actions contre les dictatures à l’intérieur même des pays (droit
d’ingérence).

La CPI n’appartient pas au système des Nations unies. Elle siège à La Haye, aux Pays-Bas. Bien
que ses dépenses soient principalement financées par les contributions des Etats parties, la Cour
reçoit également des contributions volontaires de gouvernements, d’organisations
internationales, de particuliers, d’entreprises et d’autres entités.

Le Statut de Rome est entré en vigueur le 1er juillet 2002, après sa ratification par 60 pays.

La CPI est l’objet de plusieurs critiques aujourd’hui et plusieurs pays africains ont fait part de
leur volonté de se retirer du Statut de Rome, la Gambie, le Burundi et l’Afrique du Sud,
dénonçant une « justice de blancs ». De plus, la Russie aussi souhaite s’éloigner de la CPI,
critiquant le coût de cette justice internationale et son manque d’indépendance et d’efficacité.

Certains Etats comme la Chine ou les Etats-Unis n’ont jamais ratifié le traité.

Le droit international est donc un droit évolutif, qui aujourd’hui semble de plus en plus inadapté aux
réalités mondiales et aux nouveaux enjeux liés au réchauffement climatique, au terrorisme, aux crises
financières. C’est pourquoi on a tendance à évoquer le multilatéralisme, ou la gouvernance mondiale,
pour éviter le repli sur soi et renforcer la coopération des acteurs internationaux : Etats, organisations
internationales et ONG. De plus, il est critiqué pour son manque d’efficacité, car c’est un droit qualifié
de « mou » car souvent non contraignant, et reposant sur le bon vouloir des Etats. C’est le cas par
exemple de l’application du traité de Paris de 2015 appelé aussi COP 21.

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