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Les organisations
régionales africaines
ANALYSES
et documents
Les
organisations régionales
africaines
Recueil de textes et documents
Regroupements économiques, Banques,
Organisations de mise en valeur,
Associations de Producteurs
PRÉFACE
du Doyen Claude-Albert COLLIARD, Professeur Emérite
à l'Université de Paris-I Panthéon-Sorbonne
Collection
Analyses et documents
A NOS PARENTS
AVEC TOUTE NOTRE AFFECT/ON
Le recueil préparé par M. et Mme Gherari est un recueil de textes et non pas une
publication officielle.
L'intérêt de cette entreprise doit être souligné tout particulièrement. Les textes
rassemblés et présentés sont des textes relatifs à l'Afrique et à une période de temps
de l'ordre du quart de siècle.
Ce double cadre, géographique et chronologique, est une caractéristique essentielle
du recueil.
4
Les textes les plus nombreux sont évidemment ceux correspondant à l'Afrique de
l'Ouest et à l'Afrique centrale.
On doit ajouter le chapitre VI relatif aux organisations de bassins fluviaux ou
lacustres: Niger, Kagera, Gambie, Sénégal, Lac Tchad ainsi que le chapitre VII
concernant les organisations africaines de producteurs d'arachide, de bois, de café et
l'organisation africaine et malgache du café.
Je considère qu'il y a toujours une part de subjectivité dans le choix et dans le
classement de textes et qu'il convient d'accepter la présentation des auteurs.
On doit, me semble-t-il, en terminant féliciter les auteurs de l'œuvre qu'ils ont
entreprise.
Ils ont voulu marquer que les jeunes États africains apparus sur la scène internatio-
nale depuis 1960 pour la plupart, c'est-à-dire à 90 %, ont noué entre eux un grand
nombre de traités constitutifs d'organisations internationales de caractère intergou-
vernemental.
5
C'est là une activité intra-africaine intense mais qui ne doit pas faire oublier la part
importante dans l'ensemble de la communauté internationale mondiale que consti-
tuent les États africains qui représentent, en nombre d'États, près du tiers de
l'ensemble des États de la planète.
Du point de vue scientifique je me plais à relever que les auteurs ne se sont pas
bornés à présenter un choix de textes significatifs. Chaque chapitre du recueil
contient, outre les textes eux-mêmes, une présentation préalable et des orientations
bibliographiques forts précieuses.
Il faut donc féliciter les jeunes chercheurs algériens, qui ont entrepris cette œuvre,
des qualités qu'ils ont mises en œuvre pour un travail utile d'information scienti-
fique.
(1) Carreau (D.), Juillard (P.) et Flory (T.), Droit internatioTUlI économique, Paris, LGDJ, 1980, p. 35. V.
également Colüard (C.A.) et Manin (A.), Droit international et histoire diplomatique: documents choisis,
tome l, vol. l, Paris, Montchrestien, 1971, p. VII et VIII.
(2) Colliard (C.A.), Institutions des relations internationales, Paris, Dalloz, 1985, p. 620.
(3) V. typologie de l'Encyclopédie juridique de l'Afrique (vol. II, chapitre VIII, " les Organisations interafri-
caines >', p. 180) et du professeur Gonidec (P.F.), Les Organisations internationales africaines, Paris,
l'Harmattan, 1987, p. 34 et suiv.
8
Que notre modeste contribution serve de quelque manière que ce soit l'universitaire,
le diplomate, le praticien ou tout autre observateur du continent.
(4) Virally (M.), Définition et classification des organisations internationales: approche juridique, in Abi-Saab
(G.), directeur de publication, Le concept d'organisation internationale, Paris, Unesco, 1980, p.52. V.
également définition dans l'Annuaire de la commission du droit international, 1956-11, p. 106.
(5) Sur les difficultés soulevées par ce qualificatif dans les accords interafricains, v. Gonidec (P.F.), op. cit.,
p. 18 et suiv.
(6) Sur ces notions, v. Carreau (D.), Juillard (P.) et Flory (T.), op. cit., pp. 38-39 et 276 et Feuer (G.) et
Cassan (H.), Droit international du développement, Paris, Dalloz, 1985, p. 143 et suiv.
(7) Pour les textes cités et qui sont antérieurs à ceux présentés dans le présent ouvrage, se reporter à
Colliard (C.A.) et Manin (A.). op. cit., tome I, vol. II, p. 431 et suiv.
Abréviations
L'QUA
et le régionalisme africain
I. Avant le plan d'action de Lagos
NOTES
(1) Le texte de la résolution n° 4 est reproduit en annexe p. 169 de l'ouvrage de Boutros-Ghali (B.),l'Orga.
nisation de l'unité africaine, Paris, éd. A. Colin, 1969.
(2) Selon Gonidec (P.F.),Relations internationales, Paris, éd. Montchrestien, 1981, pp. 366 et suiv.
(3) Boutros-Ghali (B.), op. cit., p. 60.
(4) Ibid, pp. 60-61.
(5) Ibid, pp. 62·63.
(6) Ibid, pp. 63-64.
(7) Résolutions CM 1133 IIX et CM 112511X.
(8) La CEA, fondée en avril 1958, dépend du conseil économique et social des Nations unies au même titre
que les autres commissions économiques régionales couvrant les autres régions du monde (Europe, Asie,
Moyen-Orient, Amérique latine, Pacifique) et comprend les mêmes États que l'OUA. L'une des divisions
principales constituant le cabinet du secrétariat exécutif de la CEA est celle de la coopération économique,
qui est à l'origine de la création de nombreux regroupements africains (CEDEAO, BAD, ADRAO, autorité
du Liptako Gourma, zone d'échanges préférentiels d'Afrique de l'Est, etc.). A des fins de décentralisation,
la CEA a créé dans les années 70, des organes d'exécution appelés UNDAT (United Nations Development
Advising Teams, soit « équipes de conseillers des Nations unies en matière de développement économique »)
qui ont été remplacés en 1977 par des MULPOC (Multinational Programming Operating Centers, soit
« centres multinationaux de programmation et d'exécution»). Les MULPOC ont été conçus sur une base
géographique pour couvrir chacun une sous-région du continent: Lusaka (pour l'Afrique de l'Est et
l'Afrique australe), Gisenyi (pour la région des grands lacs: Zaïre, Burundi et Rwanda), Tanger (pour
l'Afrique du Nord), Yaoundé (pour l'Afrique centrale) et Niamey (pour l'Afrique de l'Ouest). L'objectif de
la CEA est de créer dans un premier temps des communautés économiques dans chaque sous-région pour
parvenir dans un second temps à la mise en place d'un Marché commun africain en l'an 2000.
(9) La CEA fut amenée à reconnaître le rôle principal de l'OUA dans le domaine économique à la suite de
la contestation par cette dernière en 1969, lors de sa l)C session, du droit de la CEA, de décider à titre
principal pour l'Afrique en matière économique.
(10) Le rapport de la commission Brandt est contenu dans l'ouvrage suivant: Nordi Sud: un programme de
survie, Paris, éd. Gallimard, 1980. Le rapport Berg sur le développement accéléré de l'Afrique au sud du
Sahara a été préparé pour la Banque mondiale.
(11) Benachenhou (A.), Développement et coopération internationale, Alger, éd. OPU, 1982, p. 141.
OUA 17
SECfION 1: DOCUMENTS
SAO TOMÉ
Art. 18 Budget
Les fonctions et conditions d'emploi du
secrétaire général, des secrétaires généraux ad· Art. 23
joints et des autres membres du Secrétariat, Le budget de l'Organisation, préparé par le
sont régies par les dispositions de la présente secrétaire général est approuvé par le Conseil
Charte et par le règlement intérieur approuvé des ministres. Il est alimenté par les contribu-
par la Conférence des chefs d'État et de Gou· tions des États membres, conformément aux
vernement. références qui ont permis l'établissement du
1. Dans l'accomplissement de leurs de- barème des contributions aux Nations unies.
voirs, le secrétaire général et le personnel ne Toutefois, la contribution d'un État membre ne
solliciteront ni n'accepteront d'instructions pourra pas excéder vingt pour cent du budget
d'aucun gouvernement ni d'aucune autorité ex- ordinaire annuel de l'Organisation. Les États
térieure à l'Organisation. Ils s'abstiendront de membres s'engagent à payer régulièrement
tout acte incompatible avec leur situation de leurs contributions respectives.
fonctionnaires internationaux et ne sont respon-
sables qu'envers l'Organisation.
2. Chaque membre de l'Organisation Signature
s'engage à respecter le caractère exclusivement et ratification de la Charte
international des fonctions du secrétaire général
et du personnel, et à ne pas chercher à les Art. 24
influencer dans l'exécution de leur tâche. 1. La présente Charte est ouverte à la
signature de tous les États africains, indépen-
dants et souverains. Elle est ratifiée par les
États signataires conformément à leur procé-
dure constitutionnelle.
Commission de médiation, 2. L'instrument original, rédigé, si possi-
ble, dans des langues africaines, ainsi qu'en
de conciliation et d'arbitrage français et en anglais, tous les textes faisant
Art. 19 également foi, est déposé auprès du Gouverne-
Les États membres s'engagent à régler ment de l'Éthiopie qui transmet des copies
leurs différends par des voies pacifiques. A cette certifiées de ce document à tous les États
fin, ils créent une Commission de médiation, de africains indépendants et souverains.
conciliation et d'arbitrage, dont la composition 3. Les instruments de ratification sont dé-
et les conditions de fonctionnement sont défi- posés auprès du Gouvernement de l'Éthiopie,
nies par un protocole distinct, approuvé par la qui notifie le dépôt à tous les États signataires.
Conférence des chefs d'État et de Gouverne-
ment. Ce protocole est considéré comme faisant
partie intégrante de la présente Charte. Entrée en vigueur
Art. 25
La présente Charte entre en vigueur dès
réception par le Gou.v~rn~ment de l'Éthiopie,
Commissions spécialisées des mstruments de ratIficatIOn des deux tiers des
Art. 20 États signataires.
Sont créées, outre les commissions spéciali-
sées que la Conférence peut juger nécessaires,
les commissions suivantes; Enregistrement de la Charte
1. La Commission économique et sociale; Art. 26
2. La Commission de l'éducation, de la La présente Charte, dûment ratifiée, sera
science, de la culture et de la santé; enregistrée au Secrétariat des Nations unies, par
3. La Commission de la défense. les soins du Gouvernement de l'Éthiopie, con-
Art. 21 formément à l'article 102 de la Charte des
Chacune de ces commissions spécialisées Nations unies.
est composée des ministres compétents, ou de
tous autres ministres ou plénipotentiaires, dé-
signés à cet effet par leur Gouvernement. Interprétation de la Charte
Art. 22 Art. 27
Chaque commission spécialisée exerce ses Toute décision relative à l'interprétation de
fonctions conformément aux dispositions de la la présente Charte devra être acquise à la
présente Charte et d'un règlement intérieur majorité des deux tiers des chefs d'Etat et de
approuvé par le Conseil des ministres. Gouvernement des membres de l'Organisation.
OUA 21
l'étude des problèmes économiques sociaux, mouvoir l'infrastructure rurale et améliorer les
culturels, scientifiques et technologiques qui conditions de vie de la paysannerie afin d'ac-
revêtent une importance particulière pour le croître le niveau de vie des populations rurales;
développement de l'Afrique; encourager a. 19. Engager la transformation radicale des
l'échange d'étudiants et d'enseignants entre les structures économiques et sociales du monde
universités africaines ; rural afin de faire participer les paysans au
Ressources naturelles progrès et de dégager un surplus destiné au
financement du développement général ;
a. 8. Procéder à la prospection systémati-
que de toutes les richesses africaines en vue de a. 20. Prendre toutes les mesures nécessaires
pour assurer aux produits africains le maximum
leur exploitation rationnelle et, au besoin, de
de stades de transformation en Afrique même
leur exploitation commune afin d'accélérer le
avant l'exportation;
développement du continent ;
a. 9. Défendre énergiquement, continuelle-
ment et solidairement le droit imprescriptible de 3. Infrastructure et transports
souveraineté et de contrôle des pays africains a. 21. Accélérer la création d'une infras-
sur leurs ressources naturelles; tructure moderne; routes, voies ferrées et aé-
a. 10. Renforcer la coopération par l'exploita- riennes, réseaux navigables etc. qui constitue la
tion multinationale des cours d'eau, des lacs et base fondamentale de développement et de la
de leurs bassins ; coopération intra-régionale ;
a. 11. Favoriser les échanges d'informations a. 22. Réaliser, au titre des priorités, la con-
dans l'exploitation et l'utilisation de l'eau en vue nexion entre les réseaux routiers nationaux et la
de l'alimentation des villes et des industries; jonction entre ces régions et les ports maritimes
a. 12. Mettre rapidement au service du déve- de façon à favoriser le transport rapide des
loppement l'important potentiel hydro-énergé- personnes et des marchandises et le désenclave·
tique de l'Afrique sur une base multinationale, ment des régions isolées dans chaque pays et
sous-régionale et régionale, toutes les fois que celui des pays sans littoral ;
cela sera possible ; a. 23. Éliminer les obstacles de toutes sortes
a. 13. Accélérer l'utilisation des autres sources qui s'opposent aux mouvements réguliers des
d'énergie comme l'énergie solaire et l'énergie véhicules, notamment par la simplification des
thermique dont l'utilisation peut se substituer formalités aux frontières et l'harmonisation des
progressivement à celle du bois et contribuer à codes de conduite et de législation sur le
freiner l'avance de la désertification et les transit;
progrès de la sécheresse en Afrique ; a. 24. Prendre les mesures nécessaires pour
a. 14. Protéger énergiquement et solidaire- constituer des consortium de compagnies mari-
ment les ressources des mers et des océans times africaines qui permettront une exploita-
africains dans la zone de la juridiction nationale tion plus efficace, l'utilisation en commun de
contre le pillage international perpétré par les l'équipement terminal et des installations
pays développés; d'entretien, la recherche en commun des possi-
a. 15. Organiser au niveau de la sous-région, en bilités d'innovation technique intéressant les
assurant effectivement la pleine participation transports des produits africains d'exportation;
des pays africains sans littoral, l'exploitation des a. 25. Adopter des positions communes pour
ressources des fonds de mer et des océans au- engager rapidement des négociations afin
delà de la juridiction nationale au profit du d'obtenir des taux de frêts favorables et exercer
développement de l'Afrique et dans l'intérêt de une action sur le niveau des tarifs de fret, sur les
ses populations; lignes inter-continentales et les services de navi-
gation côtière ;
2. Agriculture a. 26. Prendre toutes les mesures nécessaires
a. 16. Promouvoir la modernisation de pour la création de conseils de chargeurs en
l'agriculture africaine par l'introduction de mé- Afrique et y associer autant que possible les
thodes technologiques avancées, en ce qui con- pays sans littoral;
cerne la production, la distribution et le a. 27. Mettre en place des systèmes de fret
stockage ; réaliser progressivement la relève de adéquats pour stimuler les échanges intra-afri·
la paysannerie traditionnelle par des agricul- cains et les exportations africaines ;
teurs formés aux méthodes modernes ; renfor- a. 28. Renforcer efficacement la coopération
cer la coopération africaine dans ce domaine en entre les compagnies d'aviation africaines de
vue de l'échange d'expérience; façon à permettre la rationalisation des services
a. 17. Promouvoir des cultures de nature à aériens du continent africain, en particulier
assurer l'indépendance alimentaire de l'Afrique l'harmonisation des horaires, l'octroi mutuel
et réduire l'importation des produits alimen- des droits de trafic aérien, la normalisation des
taires ; types d'avion mis en service, l'utilisation en
a. 18. Intensifier les actions de nature à pro- commun des installations pour l'entretien et les
L'OUA
24 et le régionalisme africain
réparations, la réduction des tarifs, ainsi que tion des produits industrialisés et semi-indus-
l'organisation en commun de la formation du trialisés, la coopération entre régions en voie de
personnel et de la recherche ; développement de façon à modifier la structure
verticale des relations de domination des pays
4. Télécommunications et communications développés sur les pays en voie de développe-
a. 29. IntensifIer les efforts en vue de la ment ;
mise en place du réseau africain de télécommu- a. 37. Encourager l'insertion des nationaux
nications qui pourrait comprendre un satellite dans le secteur industriel par une politique de
africain pour les télécommunications et prendre formation, d'orientation et d'encadrement·
les dispositions nécessaires pour assurer la nor- a; 3.8. Adopter les mesures appropriées pour
malisation du matériel d'équipement l'amélio- reahser rapidement le transfert des techniques
ration, la coordination des activités ~pération adéquates vers l'Afrique, autant en provenance
nelles et l'aménagement des moyens appropriés des pays dév~loppés à écono~ie de marché que
pour la formation du personnel ; des pays socIahstes et leur lOcorporation aux
a. 30. Définir ces politiques générales com- processus de production et créer au niveau du
contin~nt les institutions susceptibles de pro-
~~nes sur toutes les questions relatives aux
halsons postales africaines, en particulier la ~ouvo~r I~ recherche scientifique appliquée et
normalisation et la coordination des règles et 1explOitation par les États africains des techni-
des usages postaux en vigueur et installer les que.s issue~ ~~ la recherche locale ; supprimer
réseaux essentiels. I~s lOte~medlaITes .dans le domaine des importa-
~lOns a~lO de rédUITe le coût élevé des produits
Importes.
S. Industrialisation
a. 31. Promouvoir l'industrialisation de 6. Domaines monétaire et financier
l'Afrique, notamment en élargissant les
marchés nationaux et le développement accé- a. 39. A. Prendre toutes les mesures né-
léré de la technologie en prenant dûment en cessaires pour promouvoir effectivement la coo-
considér.ation 'le rôle croissant des compagnies pération africaine dans le domaine monétaire
transnationales dans ce domaine . notamment: '
a. 3~. Identifier les régions éc~nomiques de 1. en organisant entre pays africains des consul-
l'Af!lque de fa,çon à pouvoir développer systé- tations mutuelles dans le domaine monétaire .
matiquement 1ensemble du continent par une 2. en faisant jouer aux monnaies africaines dn
planification régionale en harmonie avec les rôle de plus en plus important dans les paie-
planifications nationales, sur base multinatio- ments intra-africains ;
?ale et les d?maines d'intérêt commun de façon 3. en établissant des accords de paiements sur
a p~omouvolT leur développement par la planifi- une base multilatérale de façon à stimuler les
catIOn et la programmation ; échanges intra-africains ;
4. en instituant dès que possible, à l'échelle
~. 33..A,!êt~r des mesures adéquates d'une
lOdustnahsation rationnelle des ensembles éco- régionale ou à l'échelle sous-régionale une ou
nomiques sous-régionaux et à l'échelle du conti- plusieurs unions des paiements dont l'institution
nent, fondée sur le partage des coûts et avan- centrale sera un fonds africain de règlements
tages réciproques grâce à la coordination des extérieurs ; à cet effet étudier de façon concrète
politiques d'industrialisation et l'harmonisation toutes les possibilités d'alimentation du Fonds
des plans de développement, une attention et, si besoin est, en collaboration avec les
particulière devant être accordée au problème institutions internationales compétentes.
des pays les moins avancés et des pays sans B. Renforcer rapidement et effectivement la
littoral; coopération financière en Afrique en procédant
a. 34. Organiser les échanges d'informations à la mise en place rapide de marchés de capitaux
en. matière. d'industrialisation entre pays afri- à l'échelle sous-régionales et en invitant la BAD
à accorder une priorité au financement des
calOS, favonser la coopération et l'assistance des
institutions internationales compétentes et projets multinationaux et à ceux qui favorisent
prendre des mesures adéquates pour mettre fin l'intégration africaine.
aux pratiques des sociétés transnationales étran-
gères cont!aires aux intérêts de l'Afrique ; 7. Environnement
a. 3~. EXiger des I?ays développés dans la pers- a. 40. Prendre toutes mesures nécessaires
pective de promotion des industries africaines à la défense de la nature et de l'environnement
l'application loyale et non discriminatoire d~ en Afriq~e qui constitue une richesse irremjJla-
systè,:"e génér~lisé des préférences et la sup- çable et a la lutte contre les effets des calamités
pressIOn effective de tous les obstacles tarifaires naturelles qui sévissent dans certains pays;
ai~s~ que celle des pratiques commerciales res- a. 41. Coopérer pour assurer une défense com-
tnctlves ; mune contre les progrès de la sécheresse qui
a. 36. Stimuler dans le domaine de l'exporta- représente un danger pour le continent entier;
OUA 25
a. 42. Prendre toutes les mesures pour éviter internationales, qu'elles concernent les relations
que la politique touristique ne soit un prétexte à entre l'Afrique et les groupements des pays
la destruction de l'environnement et de la développés ou simplement les relations avec ces
nature en Afrique, cette destruction étant irré- pays pris individuellement, ne soient en aucun
médiable; cas un prétexte à l'inféodation de l'Afrique à
a. 43. Assurer la protection de l'environne- telle ou telle puissance économique étrangère ;
ment en fonction du développement économi- 2. Se concerter et s'organiser avant toute négo-
que et social des pays africains qui devraient, à ciation avec les pays développés, pour supporter
celte fin, dans leur politique de développement, toutes les implications que les accords envisagés
faire une part plus large aux questions touchant seraient susceptibles d'avoir sur l'avenir de leur
la protection et l'aménagement des ressources indépendance économique considérée comme
naturelles, l"amélioration des conditions imma- un principe intangible ;
térielles et sociales dans les zones urbaines et 3. Se concerter dans les négociations commer-
rurales et l'éradication des endémies qui, sur ciales multilatérales pour défendre les objectifs
une grande partie des autres régions du monde, suivants:
ont été éliminées; a. L'adoption de mesures communes efficaces
a. 44. S'inspirer constamment des principes mettant effectivement fin à la détérioration
adoptés par la Conférence de Stockholm sur continue des termes de l'échange des pays
l'environnement. africains;
b. L'adoption de mesures efficaces de stabilisa-
8, Tourisme tion des prix relatifs des produits africains et de
a. 45. Constituer des organismes com- stabilisation dynamique des recettes d'exporta-
muns chargés de promouvoir le tourisme en tion, compte tenu de l'accroissement des be-
Afrique par des mesures telles que notamment soins du financement du développement des
la publicité régionale, l'élaboration de tarifs pays africains;
convenus pour les excursions et les billets de c. L'adoption de mesures efficaces de diversifi-
vacances et la simplification des formalités, afin cation verticale des productions pour assurer
de faciliter les voyages intra-africains. aux pays africains, le maximum de stades de
transformation interne avant l'exportation, tant
il est vrai que la diversification qui permet à un
pays de passer de la production d'un produit
B, Commerce primaire à un autre produit primaire ne fait que
et financement reculer les difficultés sans les supprimer;
du développement d. La suppression par les pays développés de
tous les obstacles tarifaires et non tarifaires, et
l. Commerce intra-africain des pratiques commerciales restrictives que ces
pays ont jusqu'ici opposés à la pénétration de
1. a. Intensifier les efforts visant à établir leurs marchés par les produits des pays afri-
des procédures et des mécanismes de coordina- cains ;
tion des politiques commerciales ; e. La non-réciprocité dans le commerce avec
b. Intensifier les efforts de coopération dans le les pays développés et les tarifs qu'ils accordent
domaine de l'intégration générale de l'infras- aux pays africains;
tructure et de l'économie en particulier du point f. L'adoption par tous les pays développés et la
de vue du remaniement, à l'échelon sous-régio- mise en œuvre effective du système généralisé
nal, des structures de production et des sys- de préférences, la suppression de toute clause
tèmes de distribution ainsi que l'intégration des échappatoire et l'extension du système généra-
marchés; lisé des préférences à tous les produits d'expor-
c. Créer des institutions communes du com- tation des pays africains et son adoption par les
merce et du développement pour étudier, coor- pays qui ne l'ont encore pas fait ;
donner et contrôler au besoin, l'exécution des g. Négociations par groupe de produits et, dans
accords et arrangements entre pays africains, certains cas particulièrement, produit par pro-
concernant la coopération en matière de com- duit ;
merce et de développement. h. L'achèvement des négociations dans un délai
2. Adapter les techniques et procédés de com- raisonnable.
mercialisation modernes aux produits africains,
afin de développer les échanges intra-régio-
naux. 3. Financement du développement
1. Mobiliser effectivement et rapidement
2, Commerce international toutes les ressources intérieures africaines pour
1. Prendre toutes les mesures nécessaires faire de cette mobilisation la base principale du
pour que les négociations internationales, développement de l'Afrique;
qu'elles se déroulent au sein des institutions 2. Stimuler par tous les moyens les efforts de
L'OUA
26 et le régionalisme africain
intensifier les échanges entre pays africains et session ordinaire à Monrovia, Libéria, du 6 au
pays socialistes et à facili ter les paiemen ts ; 20 juillet 1979,
3. Prendre des mesures pour faciliter la mobili- AYANT EXAMINÉ le Rapport Intérimaire du
sation des crédits accordés aux pays africains secrétaire général sur le Développement et
par les pays socialistes, notamment la participa- l'Intégration Économique de l'Afrique (Doc.
tion aux dépenses locales afférentes aux projets, CM/988 (XXXIII».
et l'utilisation de ces crédits pour des achats
dans les autres pays socialistes; AYANT À L'ESPRIT la Résolution CM/ST. 12
4. Faciliter la vente des produits africains dans entérinée par la Conférence des chefs d'État et
les pays socialistes, dans le cadre des accords à de Gouvernement lors de sa 10" session ordi-
long terme conclus à des prix contractuellement naire tenue à Addis-Abéba, Éthiopie, en mai
négociés et réajustés périodiquement pour tenir 1973 qui contient la Déclaration Africaine sur la
compte de la conjoncture internationale; Coopération, le Développement et l'Indépen-
5. Intensifier la coopération industrielle scienti- dance Économique ;
fique et technique entre les pays africains et les RApPELANT également les résultats obtenus
pays socialistes et favoriser le transfert des par le Conseil des ministres lors de sa Ile session
techniques de ces pays vers les pays africains. extraordinaire tenue à Kinshasa en décembre
En conséquence, invitons les gouvernements 1977 ;
africains, les organisations africaines de coopé- RApPELANT les Résolutions CM/Res. 682
ration économique, les institutions africaines et (XXXII) CM/Res. 707 (XXXII) de la 32e ses-
les représentants africains dans toutes les orga- sion ordinaire du Conseil des ministres tenue à
nisations, institutions et instances internatio- Nairobi du 23 février au 3 mars 1979 ;
nales à s'inspirer dans leur action quotidienne
des dispositions de la présente Déclaration sur AYANT EXAMINÉ la stratégie de développe-
la coopération, le développement et l'indépen- ment pour l'Afrique proposée pour la Troisième
dance économique. Décennie de développement des Nations unies,
Et avons signé : recommandée par la 3e réunion de la Confé-
Algérie Malawi rence des Nations unies de la Commission
Bostwana Mali Économique des Nations unies pour l'Afrique à
Burundi Maroc Rabat en mars 1979 ;
Cameroun Mauritanie AYANT À L'ESPRIT les prévisions pessimistes
Congo Niger avancées par des savants et des experts africains
Côte d'Ivoire Nigéria sur l'avenir économique du continent au cours
Dahomey Ouganda du Colloque sur les Perspectives de la Crois-
Égypte République sance et du Développement Économique en
Éthiopie centrafricaine Afrique pour l'horizon de l'an 2000, tenue à
Gabon Rwanda Monrovia du 12 au 15 février 1979 sous les
Ghana Sénégal auspices de l'OUA et de la CEA ;
Gambie Sierra-Léone
Somalie AYANT À LESPRIT la participation insuffi-
Guinée
Soudan sante de la Région Africaine dans la formula-
Guinée
Swaziland tion et la mise en œuvre des première et
équatoriale
Tanzanie deuxième stratégies de développement des Na-
Haute-Volta
Tchad tions unies ainsi que la nécessité d'éviter une
Ile Maurice
Togo dépendance excessive de l'Afrique d'autres ré-
Kenya
Tunisie gions, même pour ses besoins alimentaires;
Lesotho
Libéria Zaïre DÉTERMINÉ à parvenir à un développement
Libye Zambie et à une croissance économique, dans le cadre
Madagascar Fair à Addis·Abéba, le 25 mai 1973
des ressources propres et des capacités innées
de la région, qui soient conformes à ses propres
valeurs culturelles, ses systèmes sociaux et sa
dignité.
Résolution sur la stratégie
de Monrovia PARTIE 1
pour le développement
Stratégie de développement
économique de l'Afrique 1. ApPROUVE la stratégie de développe-
(CM / Res. 722 (XXXIII) ment pour l'Afrique dans le cadre de la Troi-
Le Conseil des ministres de l'Organisation sième Décennie de Développement telle qu'éla-
de l'Unité africaine, réuni en sa trente-troisième borée par la 5e Réunion de la Conférence des
L'OUA
28 et le régionalisme africain
2. Au cours de la décennie des années 1990 : des buts et objectifs de la Communauté écono-
a. à poursuivre les mesures visant à une plus mique africaine.
grande intégration sectorielle:
- harmonisation de nos stratégies, politiques En vue de la mise en œuvre du Plan
et plans de développement économique ; d'action pendant ces étapes, nous chargeons le
- promotion de projets communs, en particu- secrétaire général de l'OUA, en collaboration
lier dans les domaines économiques mentionnés avec le secrétaire exécutif de la Commission
ci-dessus; économique des Nations unies pour J'Afrique,
- harmonisation de nos politiques financières de prendre toutes les mesures appropriées,
et monétaires ; conformément à la Stratégie de Monrovia, dans
b. à poursuivre les mesures préparant la voie à sa partie II, paragraphe 7, et de présenter un
l'établissement d'un marché commun africain et rapport d'activités à la session de notre Confé-
celles susceptibles de permettre la réalisation rence de 1982.
Fait à Lagos (Nigéria) av,il /980
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Bibliographie 35
Les organisations
à vocation continentale
SEcrlON 1 : DOCUMENTS
:'-.
Dans sa forme actuelle, l'OCAM est le résultat des efforts successifs des pays
africains francophones qui, en maN 1961, ont créé l'Organisation africaine et
malgache de coopération économique (OAMCE), et en septembre 1961, L'Union
africaine et malgache (UAM). En 1963, l'UAM ayant cessé d'exister, l'OAMCE a
été transformée en une Union africaine et malgache de coopération économique
(UAMCE), mais faute de recueillir l'adhésion de certains membres, cette organisa-
tion disparaîtra. Le 27 juin 1966, une Organisation commune africaine et malgache
(OCAM) est créée par le traité de Tananarive et comprend les États suivants:
Bénin, Congo, Côte d'Ivoire, Gabon, Burkina Faso, Madagascar, Niger, Centrafri-
que, Cameroun, Rwanda, Sénégal, Tchad, Togo et Zaïre (la Mauritanie se retira du
système en juin 1965, mais continua cependant de participer à des organisations
spécialisées de l'OCAM comme Air Afrique par exemple). Quand l'île Maurice
rejoint l'OCAM en 1970, celle-ci prend alors le nom d'Organisation commune
africaine, malgache et mauricienne. Plusieurs États s'étant retirés de celle-ci (Zaïre,
Congo, Cameroun, Tchad, Gabon ainsi que Madagascar) l'organisation change une
nouvelle fois de nom et s'appelle désormais Organisation commune africaine et
mauricienne. Son siège qui se trouvait à Yaoundé sera transféré à Bangui.
Il ne restera plus que les États suivants pour faire fonctionner l'OCAM : Bénin,
Burkina, Centrafrique, Côte d'Ivoire, Maurice, Niger, Rwanda, Sénégal et Togo.
Cependant, le 25 mars 1985, à l'issue du 12e sommet des chefs d'État de l'OCAM, il
est décidé de mettre fin à l'organisation qui, à la suite de nombreuses années de
sommeil, n'a jamais atteint ses objectifs; cependant certaines de ses institutions
demeurent en place. Les principales réalisations de l'OCAM ont été la création
d'une série d'institutions communes dotées d'une personnalité juridique propre (ce
qui explique qu'elles survivent à la disparition de l'organisation qui les a créées) et
ouvertes à tout État membre ou non de l'OCAM, la participation à l'accord sur le
sucre et à un projet d'accord sur la viande en 1966 (le premier expira en 1973, et le
second demeura à l'état de projet), l'élaboration de projets agricoles, relatifs aux
transports, à la sécurité sociale, à l'emploi, à la recherche scientifique, à la santé, à
la formation des cadres, seule ou avec la collaboration d'organisations onusiennes.
Les principales institutions créées par l'OCAM sont, outre Air Afrique, l'Union
africaine des Postes et Télécommunications (UAPT) , l'Organisation africaine de la
propriété industrielle (OAPI), l'Union africaine et mauricienne de banques pour le
développement (UAMBD), l'École inter-états des sciences et médecines vétérinaires
(EISMV), l'École inter-états des ingénieurs de l'équipement rural (EIER), l'Institut
africain d'informatique (lAI), l'Institut culturel africain et mauricien (ICAM), le
Bureau africain et mauricien de recherches et d'études législatives (BAMREL), le
Consortium interafricain de distribution cinématographique (CIDC), le Centre inter-
africain de production de films de l'OCAM (CIPROFILM), le Centre africain et
mauricien de perfectionnement des cadres (CAMPC), l'Institut africain et mauricien
de statistique et d'économie appliquée (IAMSEA), l'École africaine et mauricienne
d'architecture et d'urbanisme (EAMAU), l'Institut africain et mauricien de bilin-
guisme (IAMB), le Fonds de garantie et de coopération de l'OCAM.
OCAM 49
unies par les soins du Gouvernement de la sation en informe par écrit le secrétaire général
République fédérale du Cameroun, conformé- administratif.
ment à l'article 102 de la Charte des Nations Notification en est faite par celui-ci aux
unies. États membres.
Une année après ladite notification, la
présente charte cesse de s'appliquer à cet État
Interprétation qui, de ce fait, n'appartient plus à l'Organisa-
Art. 24 tion.
Toute décision relative à l'interprétation de
la présente charte devra être acquise à la
majorité des deux tiers des États membres de Amendement et révision
l'Organisation.
Art. 28
La présente charte peut être amendée ou
Dispositions diverses révisée si un État membre envoie à cet effet une
Art. 25 demande écrite au Secrétariat général adminis-
Le secrétaire général administratif peut tratif.
accepter, au nom de l'Organisation, tous dons, La Conférence n'est saisie du projet
donations ou legs à l'Organisation, sous réserve d'amendement ou de révision que lorsque tous
de l'approbation du Conseil des ministres. Ils les États membres en ont été dûment avisés et
seront pris en charge par le budget de l'Organi- après un délai d'un an à compter de la date du
sation. dépôt de l'amendement.
L'amendement ou la révision ne prend
Art. 26 effet qu'après ratification ou approbation par
Une convention entre les États membres les deux tiers des États membres de l'Organisa-
fixera les privilèges et immunités à accorder au tion.
personnel du Secrétariat général administratif. En foi de quoi, nous, chefs d'État et de
Gouvernement africains et malgache, avons
Renonciation à la qualité de membre signé la présente charte.
Art. 27 Fait à Tananarille,
Tout État qui désire se retirer de l'Organi- le 27 juin 1966
Les organisations
52 à vocation continentale
2. Air Afrique
1. Création: Traité signé à Yaoundé (Cameroun) le 18-3-1961.
2. États membres: Bénin, Burkina Faso (ex Haute Volta), Congo , Côte d'Ivoire,
Mauritanie, Niger, République Centrafricaine , Sénégal , Tchad , Togo .
3. Capital: Aux États parties, il convient d'adjoindre la SODETRAG (société créée
par accord entre Air France et UTA).
4. Organe : Comité des ministres des Transports.
S. Siège et coordonnées: BP 1595, 01, Abidjan , Côte d'Ivoire . - Téléphone 320900
- Télex : 22814
6. Président directeur général : Auxence Ickonga .
7. Dépositaire: Gouvernement du Cameroun.
~.> .
SEYCHELLES ' ", .
Les États contractants uniformiseront leur La liquidation de ses droits et obligations dans
position en ce qui concerne les conventions la Société sera effectuée d'un commun accord
internationales relatives à l'aviation civile qui entre l'État se retirant et les autres États, ou à
seront soumises pour examen au Comité des défaut par voie d'expertise.
ministres des Transports, qui prendra des re- L'Etat se retirant sera tenu d'accorder à la
commandations en la matière. Société commune toutes autorisations et faci-
lités pour la sortie, le transfert ou la vente des
Dispositions diverses et fmales biens et avoirs que cette dernière possède ou
Art. 12 détient sur son territoire.
Les États contractants prendront les dispo- Art. 17
sitions d'ordre juridique, financier, fiscal et Les différends entre les États contractants
douanier, de manière à permettre l'exercice relatifs à l'interprétation ou à l'application du
normal de l'activité de la Société commune, Traité qui ne pourraient être réglés par voie de
compte tenu de son statut particulier et de sa consultation seront soumis à l'arbitrage confor-
qualité d'instrument choisi par chacun d'eux mément aux règles habituelles du droit interna-
pour l'exploitation de ses relations internatio- tional.
nales. Art. 18
Art. 13 Conformément à l'article 83 de la Conven-
Le traité reste ouvert à l'adhésion de tout tion relative à l'aviation civile internationale
État intéressé. Cependant, l'admission d'un signée à Chicago le 7 décembre 1944, le présent
nouvel État aux dispositions du présent traité Traité et ses annexes seront enregistrés au
devra faire l'objet d'un accord unanime des Conseil de l'Organisation internationale de
États contractants. l'aviation civile par les soins du Gouvernement
L'instrument d'adhésion est déposé auprès de la République du Cameroun.
du Gouvernement de la République du Came- Fait à Yaoundé, le 28 mars 1961, en un seul
roun, qui avisera les gouvernements des autres exemplaire qui restera déposé aux Archives du
États signataires et adhérents. Gouvernement de la République du Cameroun
Art. 14 qui en communiquera copie certifiée conforme
Le présent Traité sera ratifié suivant les à tous les États signataires.
formes prévues par la Constitution de chaque
État.
Les instruments de ratification seront dé-
posés auprès du Gouvernement de la Républi-
que du Cameroun. Annexe au traité
Le Traité entrera en vigueur le premier concernant des di.'Jpositions fIScales
jour du mois suivant le dépôt de l'instrument de et financières accordées à la Société commune
ratification de l'État signataire qui procédera le
dernier à cette formalité. 1. La Société sera exonérée de tous droits
Le Gouvernement de la République du et taxes dans les territoires des parties contrac-
Cameroun avisera les autres États signataires de tantes à l'occasion de sa constitution, de la
tout dépôt d'instrument de ratification et de la souscription et des augmentations de son capital
date d'entrée en vigueur du Traité. social, de sa prorogation, ainsi que des forma-
lités diverses que ces opérations pourront com-
Art. 15 porter. Elle sera également exonérée de tous
Nonobstant les dispositions de l'article pré- droits et taxes à l'occasion de sa dissolution et
cédent, les États signataires conviennent de de sa liquidation.
mettre en application le présent Traité à titre La Société sera exonérée dans les terri-
provisoire à l'expiration d'un délai de trois mois toires des parties contractantes des droits et
à compter de la date de sa signature, à la taxes de transmission perçus à l'occasion de
condition qu'il ait été ratifié par un État au l'acquisition des biens immobiliers et des droits
moins et que la totalité du capital social de la de transcription et d'enregistrement, à l'excep-
Société commune ait été souscrit. tion des droits et taxes correspondant au paie-
Art. 16 ment d'un service rendu.
Tout État peut dénoncer le présent Traité La Société sera également exempte, dans
sous réserve d'en aviser l'État dépositaire avec leurs territoires, de tout impôt de caractère
un préavis de six mois. L'État dépositaire du exceptionnel ou discriminatoire et de tous droits
Traité avisera les autres États. et taxes à l'occasion de l'émission d'emprunts.
A l'expiration de ce délai, l'État en cause Les parties contractantes détermineront les
cessera de faire partie de la Société commune et conditions d'un régime fiscal de longue durée
les actions lui appartenant seront réparties par approprié au statut particulier et à l'activité de
parts égales entre les autres États actionnaires. la Société: elles prendront, notamment, en tant
Les organisations
56 à vocation continentale
que de besoin, les mesures nécessaires pour que Art. 3 - Siège social
cette dernière ne puisse faire l'objet entre elles La Société a un établissement ayant les
de doubles impositions. attributs d'un siège social dans la capitale de
2. Les parties contractantes s'engagent à chacun des États parties au traité, à savoir dans
harmoniser leurs législations respectives afin les villes suivantes:
que les aéronefs, ainsi que le matériel spécifique Abidjan Lomé
aéronautique ou non aéronautique, destiné a Bangui Niamey
être incorporé aux aéronefs ou à compléter leur Brazzaville Nouakchott
armement et nécessaire à la Société pour assu- Dakar Ouagadougou
rer son exploitation, soient importés sur leurs Fort-Lamy Porto-Novo
territoires en franchise de droit de douane et de Libreville Yaoundé
taxes sur le chiffre d'affaires ou de toute taxe ou Art. 4 - Durée
droit d'effet équivalent. La Société est constituée pour une durée de
Les parties contractantes s'engagent égale-
99 ans, sauf les cas de dissolution anticipée ou
ment à harmoniser leurs législations respectives de prorogation prévus par les présents statuts.
afin que le matériel ci-dessus visé, ainsi que le
matériel publicitaire et de propagande, soient
admis à circuler entre leurs territoires respectifs TITRE II
avec les mêmes franchises.
3. Les parties contractantes s'engagent à Capital-actions
accorder à la Société, suivant les modalités Art. 5 - Répartition du capital
prévues dans les règlements nationaux et ac- a) Le capital social de la Société est fixé à
cords internationaux applicables, toutes autori- un milliard cinq cents millions de francs CFA. Il
sations et facilités pour lui permettre d'effectuer est divisé en 150 000 actions de 10 000 francs
les mouvements de fonds et de disposer des CFA chacune, qui ont été souscrites à raison
devises nécessaires à l'exercice de ses activités de:
(y compris l'émission et le service des em- 108 000 actions par les États signataires du
prunts). Traité de Yaoundé, lesdites actions étant répar-
Fait à Yaoundé, le 28 mars 1961, en un seul exemplaire ties par parts égales entre les États ;
qui restera déposé aux Archives du Gouvernement de la 42 000 actions par la Société signataire du
République du Cameroun qui en communiquera copie certifiée
conforme tow les t.lats signataires. Protocole annexé au Traité.
b) Les modifications qui interviendraient
dans la répartition du capital, notamment à la
suite de cessions d'actions, d'augmentation ou
de réduction du capital, ne pourront en aucun
cas porter atteinte au principe de l'égalité des
participations des États, ni rendre la participa-
Statuts de la société tion des actionnaires autres que les Etats infé-
rieure à celle d'un État.
TITRE PREMIER Art. 6 - Libération des actions
Les actions sont libérées pour un quart lors
Généralités de la constitution de la Société, et pour le reste
Art. premier - Forme et dénomination lors des appels de fonds qui seront décidés par le
Il est constitué, sous la raison sociale « Air Conseil d'administration, dans les conditions
Afrique », une société par actions, régie par: qui seront fixées par lui.
1) Le Traité international signé le 28 mars Art. 7 - Augmentation et réduction du capital
1961 et par les présents statuts qui lui sont a) Le Capital peut être augmenté en une
annexés. ou plusieurs fois, soit par voie d'apports en
2) A titre subsidiaire et seulement dans la nature ou en numéraire, soit par incorporation
mesure où ils sont compatibles avec les disposi- de toutes réserves disponibles.
tions du traité et des statuts, les principes b) Les augmentations de capital sont déci-
communs à la législation des États signataires dées ou autorisées par l'Assemblée générale des
du traité. actionnaires, statuant dans les conditions pré-
Art. 2 - Objet vues à l'article 36 des présents statuts. L'Assem-
La Société a pour objet l'exploitation de blée générale fixe les conditions des nouvelles
transports aériens réguliers, supplémentaires ou émissions et la procédure de vérification des
spéciaux de passagers, de marchandises ou de apports sous la seule réserve des dispositions du
poste. traité et des présents statuts.
Elle pourra conclure tous accords et effec- c) Sauf dans le cas prévu à l'article 8 ci-
tuer toutes opérations commerciales et finan- dessous, chaque actionnaire dispose d'un droit
cières utiles à la réalisation de cet objet. de préférence pour les souscriptions d'actions
AIR AFRIQUE 57
nouvelles. Les conditions de cession des droits bénéfice ainsi qu'il est stipulé aux présents
de souscription sont fixées à l'article 10 ci- statuts.
dessous. Les actions donnent droit au vote ou à la
Art. 8 - Admission d'un nouvel État représentation aux assemblées générales dans
L'admission d'un nouvel État se réalise: les conditions fixées par les présents statuts.
- soit par voie de cessions d'actions con- Chaque actionnaire peut prendre connais-
senties par les actionnaires autres que les États, sance des documents sociaux à chacun des
ou, lorsqu'il y aura lieu à application des sièges sociaux visés à l'article 3 ci-dessus.
dispositions prévues à l'article Sb, par les États Les droits et obligations attachés à l'action
et par les autres actionnaires ; suivent le titre dans quelque main qu'il passe.
- soit par voie d'augmentation de capital. Le cessionnaire a seul droit au dividende en
Les actions possédées par un État qui se cours et à la part éventuelle des réserves. La
retire de la Société sont rachetées par parts possession d'une action emporte de plein droit
égales par les autres États actionnaires, et, s'il y adhésion aux statuts de la société et aux déci-
a lieu à l'application des dispositions de l'article sions des assemblées générales.
Sb, aussi par les actionnaires autres que les Les ayants cause ou créanciers d'un action-
États. naire ne peuvent, sous aucun prétexte, requérir
l'apposition des scellés sur les biens et papiers
Art. 9 - Forme des actions de la Société et demander le partage ou la
Les actions sont nominatives. licitation, ni s'immiscer en aucune manière dans
La Société tient un registre unique des les actes de son administration. Ils doivent, pour
actions dans lequel sont inscrits le nom et le l'exercice de leurs droits, s'en rapporter aux
domicile des actionnaires. La Société ne recon- inventaires sociaux et aux décisions de l'assem-
naît comme actionnaires que ceux qui sont blée générale.
inscrits sur ce registre.
Une photocopie dudit registre est déposée
à chacun des sièges visés à l'article 3. TITRE III
Art. 10 - Restrictions aux transferts Administration de la Société
a) Les actions détenues par un État sont Art. 13 - Conseil d'administration
incessibles, sauf dans les conditions prévues à La Société est administrée par un Conseil
l'article 8. d'administration.
b) Les actions qui n'appartiennent pas à un Les représentants au Conseil des personnes
État ne sont cessibles qu'avec l'accord du Con- morales, de droit public ou privé, ne sont pas
seil d'administration statuant à l'unanimité. tenus d'être eux-mêmes actionnaires de la So-
Notification doit être faite à la Société, par ciété.
lettre recommandée adressée à l'un de ses sièges
sociaux, de la personnalité du ou des titulaires Art. 14 - Composition du Conseil
proposés, du prix et des conditions de la cession Le nombre des membres du Conseil
ou transmission. d'administration est fixé de telle sorte que
Le Conseil doit faire connaître, dans un chaque actionnaire dispose d'un nombre de
délai de 30 jours à compter de la proposition sièges proprotionnel à la part du capital social
dont il est saisi, s'il l'accepte ou s'il la refuse. qu'il détient, étant précisé qu'en tout état de
Passé ce délai, le Conseil est considéré comme cause chaque État dispose de deux sièges.
ayant accepté. Le Conseil n'est pas tenu de faire Art. 15 - Nomination des administrateurs
connaître les motifs de son agrément ou de son Les administrateurs sont désignés pour une
refus. période de quatre ans, par l'Assemblée générale
c) Les transferts de droits de souscription statuant en session ordinaire, sur proposition
sont soumis aux mêmes restrictions que les des actionnaires. Ils sont rééligibles.
transferts d'actions. Tout administrateur perd cette qualité si
l'actionnaire, qui avait proposé sa nomination à
Art. 11 - Forme de transfert
l'Assemblée, fait savoir à celle-ci ou au Conseil
La cession des actions s'opère exclusive-
qu'il révoque son choix.
ment par une déclaration de transfert signée du
Si un administrateur vient à cesser d'exer-
cédant ou de son mandataire et inscrite sur le
cer ses fonctions en cours de mandat, pour
registre de la société visé à l'article 9 ci-dessus.
quelque cause que ce soit, le Conseil le rem-
Art. 12 - Droits et obligations des actions place provisoirement en désignant à cet effet,
Les droits et obligations attachés aux ac- pour la durée du mandat restant à courir, un
tions sont identiques. Notamment chaque ac- nouvel administrateur proposé par l'actionnaire
tion donne droit à une part égale dans la sur la proposition duquel avait été nommé
propriété de l'actif social. Ce droit ne peut être l'administrateur remplacé.
exercé qu'en cas de liquidation et de partage. Les remplacements provisoires effectués
Chaque action confère en outre une part dans le conformément à l'alinéa précédent sont ratifiés
Les organisations
58 à vocation continentale
15. Il contracte tous emprunts par voie d'ouver- directeur général soit un de ses membres, soit
ture de crédit ou autrement; un mandataire choisi hors de son sein.
16. Il consent toutes hypothèques, antichrèses, Art. 22 - Rémunération du Conseil
tous nantissements, délégations, cautionne- Les administrateurs ne reçoivent pas de
ments, avals et autres garanties mobilières et rémunération; il peut toutefois leur être alloué
immobilières, sur les biens de la Société ; des jetons de présence dont le montant global
17. Il détermine les conditions d'ouverture et est fixé par l'Assemblée générale et dont la
de fonctionnement des comptes de dépôt et répartition est effectuée entre ses membres par
d'avances dans toutes banques et tous établisse- le Conseil, comme celui-ci le juge utile.
ments de crédit de quelque nationalité que ce
soit, y compris les comptes de chèques postaux ; Art. 23 - Signature sociale
18. Il fonde toutes sociétés, sans condition de Tous les actes et engagements de la So-
nationalité, ou concourt à leur fondation; il fait ciété, les retraits de fonds et valeurs, les man-
à des sociétés constituées ou à constituer tous dats sur les banquiers débiteurs ou dépositaires,
apports aux conditions qu'il juge convenables; les souscriptions, endos, acceptations, cautions,
il souscrit, achète et cède toutes actions, obliga- avals ou acquits d'effets de commerce sont
tions, parts de fondateurs, parts d'intérêts et valab[ement signés, soit par le président du
tout droit quelconque ; il intéresse la Société Conseil d'administration, soit par tout fondé de
dans toute participation et tout syndicat; pouvoir spécial désigné par le Conseil d'admi-
19. Il exerce toutes actions judiciaires tant en nistration ou son président, agissant chacun
demandant qu'en défendant; dans la limite de leurs pouvoirs respectifs.
20. Il autorise tous traités, transactions, com- Art. 24 - Responsabilité des administrateurs
promis, tous acquiescements et désistements, Les administrateurs ne contractent, à rai-
ainsi que toutes antériorités et subrogations son de leur gestion, aucune obligation person-
avec ou sans garantie, toutes mainlevées nelle ni solidaire relativement aux engagements
d'inscriptions, saisies, oppositions et autres de la Société. Ils ne répondent que de l'exécu-
droits, actions, privilèges et hypothèques; tion de leur mandat.
21. Il arrête les états de situation, les inven-
taires et les comptes qui doivent être soumis à
l'Assemblée générale des actionnaires, il statue
sur toutes les propositions à lui faire et arrête TITRE IV
l'ordre du jour;
22. Il peut décider de la constitution d'un
Comité de direction dont il détermine la compo- Commissaires aux comptes
sition et les attributions; Art. 25 - Nomination des commissaires aux
23. Il convoque les assemblées générales; comptes
24. Il propose à l'Assemblée extraordinaire Trois commissaires aux comptes sont élus
toutes modifications aux présents statuts. sans condition de nationalité pour trois ans par
l'Assemblée générale ordinaire. En cas de
Art. 20 - Proâs-verbaux décès, refus, démission ou empêchement d'un
Les délibérations et décisions du Conseil commissaire aux comptes ou de plusieurs
d'administration sont consignées dans un d'entre eux, il sera procédé aux remplacements
procès-verbal signé par le président de séance et nécessaires selon la même procédure.
le secrétaire. Les expéditions et les extraits sont Ne peuvent être choisis comme commis-
signés par le président (ou, à défaut, un admi- saire:
nistrateur mandaté par le président à cet effet) 1. Les parents ou alliés jusqu'au quatrième
et le secrétaire. dégré inclusivement ou le conjoint des adminis-
Les procès-verbaux sont consignés sur un trateurs ;
registre unique, conservé au lieu fixé par le 2. Les personnes recevant, sous une forme
Conseil. Une photocopie du registre est dépo- quelconque, à raison de fonctions autres que
sée à chacun des sièges visés à l'article 3 ci- celles de commissaire, un salaire ou une rému-
dessus. nération des administrateurs ou de [a Société ou
Art. 21 - Délégation de pouvoirs de toute entreprise dont [a Société possède au
Le président du Consei[ d'administration moins le dixième du capital;
assure sous sa responsabilité [a direction géné- 3. Les personnes à qui ['exercice de la fonction
rale de [a Société. de gérant ou d'administrateur est interdite dans
Le Conseil d'administration lui délègue les les Etats actionnaires, ou qui y sont déchues du
pouvoirs nécessaires à cet effet avec la faculté droit d'exercer cette fonction;
de substituer partiellement dans ses pouvoirs 4. Le conjoint des personnes ci-dessus visées.
autant de mandataires spéciaux qu'il avisera. Les commissaires aux comptes ont droit à
Sur la proposition du président, [e Consei[ une rémunération fixée chaque année par l'As-
peut, pour l'assister, lui adjoindre à titre de semblée générale.
Les organisations
60 à vocation continentale
Art. 26 - Mission des commissaires aux comptes tion, la réglementation spéciale qu'il aura adop-
Les commissaires aux comptes ont pour tée, aucune forme ni législation de signatures ne
mission de vérifier si le compte de pertes et pourront être exigées.
profits et le bilan sont conformes aux livres
Art. 30 - Quorum
comptables, si ces derniers sont tenus avec
L'Assemblée générale délibère valable-
exactitude et si les règles générales de tenue des
ment sur première convocation lorsque les deux
comptes sociaux ont bien été respectées.
tiers des actions sont présentes ou représentées.
Pour l'accomplissement de leur mission, les Faute de réunir ce quorum, il est convoqué une
commissaires aux comptes ont le droit de con-
seconde assemblée qui délibère valablement
sulter les livres comptables et tous documents quel que soit le nombre des actions représentées
justificatifs. Le bilan et le compte de pertes et sauf dans les cas prévus à l'article 36 des
profits doivent leur être soumis trente jours au
présents statuts.
moins avant la date de l'Assemblée générale.
Ils font à l'Assemblée générale appelée à Art. 31 - Ordre du jour
statuer sur les comptes un rapport écrit avec L'ordre du jour est arrêté par le Conseil
leurs propositions. En cas de désaccord entre d'administration. Il ne peut être mis en délibé-
eux, chacun d'eux peut présenter un rapport ration d'autres objets que ceux portés à l'ordre
spécial. du jour, sauf les résolutions qui seraient une
conséquence directe de la discussion provoquée
par un de ceux-ci. Le Conseil est tenu de porter
TITRE V à l'ordre du jour les questions dont l'insertion
Assemblées générales aura été demandée par des actionnaires repré-
Art. 27 - Composition sentant au moins 25 % du capital social.
L'Assemblée générale est composée de Art. 32 - Tenue des séances
l'ensemble des actionnaires; chacun d'eux dis- L'Assemblée générale est présidée par le
pose d'un droit de vote proportionnel au nom- président du Conseil d'administration, ou en cas
bre des actions dont il est titulaire. d'absence du président, par un administrateur
Art. 28 - Convocations désigné par le Conseil; à défaut, l'Assemblée
L'Assemblée générale se réunit en session élit son président.
ordinaire chaque année, dans les six mois qui Le président de l'Assemblée est assisté
suivent la clôture de l'exercice, aux jour, heure d'un secrétaire, lequel peut être pris en dehors
et lieu indiqués dans l'avis de convocation. des membres de l'Assemblée.
En outre, elle peut être convoquée en Il est tenu une feuille de présence conte-
session extraordinaire si la demande en est faite, nant les noms et domiciles des actionnaires
soit par le Conseil d'administration, soit par les présents et représentés et le nombre d'actions
commissaires aux comptes. Le Conseil d'admi- possédées par chacun d'eux. Cette feuille, dû-
nistration est tenu de convoquer l'Assemblée ment émargée et contrôlée par les actionnaires
s'il en est requis par un ou plusieurs actionnaires présents ou leurs mandataires, est déposée au
représentant au moins 25 % du capital social. lieu de réunion et doit être communiquée à tout
Les actionnaires sont convoqués à l'Assem- actionnaire requérant.
blée générale par le président du Conseil Art. 33 - Délibérations
d'administration, par lettre recommandée en- Sauf dans les cas prévus à l'article 36 des
voyée 16 jours francs au moins avant la date de présents statuts, l'Assemblée générale prend ses
la séance. La lettre de convocation doit contenir décisions à la majorité des voix exprimées, la
l'ordre du jour, préciser s'il s'agit d'une assem- voix du président étant prépondérante en cas de
blée ordinaire (réunie le cas échéant extraordi- partage.
nairement) ou d'une assemblée extraordinaire Chaque membre de l'Assemblée a autant
prévue à l'article 36 des présents statuts, et, de voix qu'il possède et représente d'actions,
dans ce dernier cas, comporter en annexe le sans limitation.
texte des résolutions soumises à l'Assemblée. Art. 34 - Procès-verbaux
Art. 29 - Représentation Les délibérations de l'Assemblée sont cons-
Les actionnaires peuvent assister à l'As- tatées par des procès-verbaux signés par le
semblée générale sans formalités préalables. président de séance et le secrétaire. Elles sont
Le mandat de représentation valable pour transcrites sur un registre spécial dont l'original
une assemblée déterminée l'est également, sauf est conservé au lieu fixé par le Conseil d'admi-
révocation, pour toutes celles qui pourraient en nistration, et dont une copie est conservée à
être la conséquence directe. chacun des sièges de la Société définis à
La forme des pouvoirs et de leur révocation l'article 3.
est arrêtée par le Conseil d'administration. Les copies ou extraits des procès-verbaux
Faute, par le Conseil, de porter à la connais- sont valablement certifiés par le président du
sance des actionnaires, dans l'avis de convoca- Conseil et un administrateur.
AIR AFRIQUE 61
L'Assemblée générale ordinaire peut tou- teurs feront une déclaration des opérations de
jours, sur la proposition du Conseil d'adminis- souscription, aura. pour objet de vérifier cette
tration, décider de prélever sur l'excédent dis- souscription ainsi que le versement du quart du
ponible, après dotation de la réserve légale et capital, de nommer les premiers administrateurs
avant toute autre distribution, les sommes et de nommer pour le premier exercice les
qu'elle juge convenables. Ces sommes, qui commissaires aux comptes. Elle fixera en tant
restent la propriété des actionnaires, sont soit que de besoin les règles générales d'établisse-
reportées à nouveau sur l'exercice suivant, soit ment et de tenue des comptes sociaux, et les
versées à un ou plusieurs fonds de réserves méthodes d'évaluation et de fixation de l'inven-
extraordinaires, généraux ou spéciaux, dont taire, du bilan et du compte de pertes et profits.
l'Assemblée générale détermine l'emploi et l'af- L'Assemblée constitutive devra réunir la
fectation. Le solde des bénéfices et, le cas totalité des souscripteurs du capital social ou
échéant, les pertes sont répartis entre les action- leurs représentants. Elle statuera à la majorité
naires proportionnellement à la part du capital des voix exprimées. Elle constatera la constitu-
social dont ils sont titulaires. tion définitive de la Société, sous réserve de la
Les États actionnaires pourront convenir ratification du Traité par tous les États signa-
d'une répartition différente entre ceux de taires.
l'ensemble des bénéfices qui leur reviennent et,
le cas échéant, des pertes qu'il leur appartient Art. 42 - Fin des fonctions de fondateurs
de supporter. Ils pourront constituer à cet effet Après la tenue de l'Assemblée constitutive,
une assemblée spéciale, dont les pouvoirs seront la Société sera réputée constituée légalement et
limités à la répartition des bénéfices ou des il sera mis fin aux fonctions et au titre de
pertes entre ses membres et qui n'aura aucun fondateurs.
pouvoir dans j'administration de la Société.
Art. 4() - Paiement des dividendes Art. 43 - Publication
Le paiement des dividendes est effectué Les formalités de dépôt et de publication
annuellement, à la date fixée et aux caisses des présents statuts et tous actes et procès-
désignées par l'Assemblée générale ou, le cas verbaux relatifs à la constitution de la Société
échéant, par le Conseil d'administration. Il est dans tous les lieux où la Société possédera un
valablement fait au porteur du certificat nomi- siège seront effectués par toutes personnes
natif d'actions. désignées à cet effet par le Conseil. Vis-à-vis des
tiers, tous porteurs d'une expédition ou d'un
extrait certifié conforme desdits documents se-
ront valablement considérés comme manda-
taires en vue des publications et formalités de
TITRE VII publicité.
Constitution Art. 44 - Frais de constitution
Art. 41 - Formalités de constitution Les frais et honoraires des présents statuts,
La constitution de la Société interviendra à des actes et des Assemblées ayant trait à la
l'époque fixée aux articles 14 et 15 du Traité et constitution, comme ceux de leur dépôt et
donnera lieu à l'exécution des opérations sui- publication et, très généralement, toutes les
vantes: autres dépenses que le fondateur aurait pu être
Les souscriptions suivant les proportions et amené à engager en vue de la constitution et de
les montants fixés à l'article 5 ci-dessus seront l'organisation de la présente Société, seront
constatées par des bulletins de souscription supportés par celle-ci et portés comme frais de
individuels signés par chacun des actionnaires ; premier établissement pour être amortis comme
Un souscripteur, ou plusieurs d'entre eux, il en sera décidé ultérieurement par le Conseil
prendront la qualité de fondateurs de la Société d'administration.
et seront chargés à ce titre de recueillir l'ensem-
ble des bulletins et le versement initial d'un
quart du capital correspondant;
Lorsque l'intégralité du capital sera ainsi TITRE VIII
souscrite et sous réserve qu'un État ait ratifié le
Traité auquel les présents statuts sont annexés, Dissolution - Liquidation -
le ou les actionnaires fondateurs convoqueront
par lettres recommandées l'ensemble des sous-
Contestations
cripteurs en assemblée constitutive, en un lieu Art. 45 - Dissolution - Liquidation
convenu d'un commun accord entre eux ou dans a) Lors de la liquidation de la Société, soit
la capitale de l'État ayant le premier ratifié le par anticipation, soit à l'expiration de sa durée,
Traité; l'Assemblée générale, statuant à la majorité des
Cette assemblée, à laquelle le ou les fonda- deux tiers, désigne un ou plusieurs liquidateurs
AIR AFRIQUE 63
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Siègeant à Abidjan, elle comprend tous les États membres de l'OUA, mais en
mai 1982 a été prise la décision de faire participer au capital de la Banque des
partenaires non africains. Le capital initial de 250 millions de dollars est passé à
1 600 millions de dollars en 1982 et doit passer à 6 300 millions de dollars avec
l'ouverture à des pays non africains (25 États ne sont pas africains: on citera les
pays suivants par exemple: Argentine, Chine, RFA, Pays-Bas, Arabie Saoudite,
Belgique, Autriche, Canada, Corée, Danemark, USA, Finlande, France, Grande-
Bretagne, Italie, Inde, Japon, Koweït, Norvège, Portugal, Suède, Suisse, Yougosla-
vie). Notons que la question de « l'élargissement» de la Banque remonte à 1972, et
ce n'est qu'en 1978 que le principe fut accepté. Le projet buta sur l'hostilité de trois
membres particulièrement influents: le Nigeria, l'Algérie et la Libye. La défiance
des opposants minoritaires tenait à la crainte de voir la Banque perdre en même
temps que sa spécificité africaine, une part de son autonomie de décision. Pour
apaiser toutes les craintes, les dirigeants de la BAFD ont érigé certains garde-fous
juridiques qui sauvegardent le caractère africain de la Banque: les États non
régionaux ne peuvent statutairement détenir plus d'un tiers du capital et partant,
plus d'un tiers des droits de vote. Qu'il s'agisse de l'attribution des prêts, du choix
des projets à financer ou du recrutement du personnel, la majorité africaine de la
Banque conservera donc toujours le dernier mot.
La BAFD finance dans les États membres des projets publics et parapublics,
mais aussi des projets privés garantis par les États. Mais elle se veut surtout un
instrument de promotion de l'intégration économique sur le continent, par le
financement de projets multinationaux. C'est sa nature de banque de développe-
ment, qui doit contribuer au développement économique et au progrès social, qui
l'empêche de se comporter comme une banque commerciale; c'est ainsi qu'elle
pratique des taux d'intérêt relativement bas pour compenser le fait qu'elle ne
distribue pas de dividendes aux États souscripteurs; les taux d'intérêt suivent
cependant l'évolution des taux sur le marché international où la Banque emprunte
près de la moitié de ses ressources. Comme ses deux sœurs, la Banque asiatique et
la Banque interaméricaine de développement, elles aussi créées à l'initiative de la
CEA, la BAFD n'avait pas d'autre solution que de s'ouvrir à des membres non
régionaux; à défaut de s'élargir, elle aurait été contrainte de réduire d'un tiers le
volume de ses opérations de financement. Seule banque africaine opérant sur
l'ensemble du continent, elle ne pouvait plus remplir sa mission de façon satisfai-
sante par manque de ressources; ainsi il lui fallait, sans modifier ses objectifs,
trouver un second souffle. En ouvrant son capital, la Banque renforce son assise
financière et surtout améliore sa crédibilité aux yeux d'un marché international
auquel elle avait de moins en moins accès. Devenus ses partenaires, les pays riches
lui serviront de garants lors de ses négociations avec les banques commerciales
occidentales.
Les organisations
72 à vocation continentale
Banque tout pays africain ayant le statut d'État membres est déterminé par le Conseil des
indépendant. Il devient membre conformément gouverneurs.
soit au paragraphe 1, soit au paragraphe 2 de 2. En cas d'augmentation du capital-ac-
l'article 64 du présent Accord. tions qui ne soit pas uniquement consécutive à
2. La région dont les pays peuvent devenir la souscription intiale d'un État membre, cha-
membres de la Banque et à laquelle celle-ci peut que État membre a le droit de souscrire, selon
étendre son activité en matière de développe- les conditions et modalités uniformes fixées par
ment (région désignée, dans le présent Accord, le Conseil des gouverneurs, une fraction de
par « Afrique » ou « africain », suivant le cas) l'augmentation équivalente au rapport qui exis-
comprend le continent africain et les îles te entre le nombre des actions déjà souscrites
d'Afrique. par lui et le capital-actions total de la Banque.
Art. 4 - Structure Toutefois, aucun membre n'est tenu de sous-
La Banque est pourvue d'un Conseil des crire une fraction quelconque de l'augmenta-
gouverneurs, d'un Conseil d'administration, tion.
d'un président et d'au moins un vice-président, 3. Un État membre peut demander à la
ainsi que des fonctionnaires et du personnel Banque d'augmenter sa souscription selon les
nécessaires pour l'exécution des tâches qu'elle conditions et modalités que le Conseil des
détermine. gouverneurs détermine.
4. Les actions initialement souscrites par
les États qui deviennent membres conformé-
CHAPITRE II ment au paragraphe 1 de l'article 64 du présent
Accord sont émises au pair. Les autres actions
sont émises au pair à moins que, dans des
Capital circonstances particulières, le Conseil des gou-
Art. 5 - Capital autorisé verneurs, à la majorité absolue des voix attri-
1. a) Le capital-actions autorisé de la Ban- buées aux États membres, n'en décide autre-
que est de 250 000 000 d'unités de compte. Il se ment.
divise en 25 000 actions, d'une valeur nominale 5. La responsabilité encourue pour les ac-
de 10 000 unités de compte chacune, qui sont tions de la Banque est limitée à la partie non
offertes à la souscription des États membres. versée de leur prix d'émission.
b) La valeur de l'unité de compte est de 6. Les actions ne doivent être ni données
0,88867088 gramme d'or fin. en nantissement ni grevées de charges de quel-
2. Le capital autorisé se compose d'actions que manière que ce soit. Elles ne peuvent être
:'l libérer entièrement et d'actions sujettes à cédées qu'à la Banque.
appel. L'équivalent de 125 000 000 d'unités de
compte est libéré et l'équivalent de 125 000 000 Art. 7 - Paiement des souscriptions
1. a) Le montant initialement souscrit au
d'unités de compte est sujet à appel aux fins
capital-actions de la Banque à libérer entière-
':noncées au paragraphe 4 a) de l'article 7 du ment par un État qui devient membre confor-
présent Accord. mément au paragraphe 1 de l'article 64 est payé
3. Le capital-actions autorisé peut être en six versements, dont le premier représente
augmenté suivant les modalités et au moment cinq pour cent, le deuxième trente-cinq pour
que le Conseil des gouverneurs juge opportuns. cent et les quatre derniers quinze pour cent
Sauf en cas d'augmentation de capital unique- chacun dudit montant.
ment consécutive à la souscription initiale d'un b) Le premier versement est fait par le Gouver-
État membre, la décision du Conseil est prise à nement intéressé dès ou avant la date du dépôt,
la majorité des deux tiers du nombre total des en son nom, de l'instrument de ratification ou
gouverneurs, représentant au moins les trois d'acceptation du présent Accord conformément
quarts du nombre total des voix attribuées aux au paragraphe 1 de l'article 64. Le deuxième
Etats membres. versement vient à échéance le dernier jour de la
Art. 6 - Souscription des actions période de six mois qui suit la date d'entrée en
1. Chaque Etat membre souscrit initiale- vigueur de l'Accord ou la date du dépôt, selon
ment sa part d'actions au capital de la Banque. celle des deux qui est postérieure à l'autre. Le
La souscription initiale de chaque membre est troisième versement vient à échéance le dernier
constituée, en parties égales, d'actions à libérer jour de la période de dix-huit mois qui suit
entièrement et d'actions sujettes à appel. Le l'entrée en vigueur du présent Accord. Les trois
nombre initial d'actions à souscrire par un État derniers versements viennent à échéance suc-
qui devient membre conformément au para- cessivement le dernier jour de la période d'un
graphe 1 de l'Article 64 du présent Accord est le an qui suit immédiatement l'échéance précé-
nombre prévu à l'annexe A au présent Accord dente.
qui est partie intégrante dudit Accord. Le 2. Les montants initialement souscrits par
nombre initial d'actions à souscrire par d'autres les États membres de la Banque au capital-
Les organisations
74 à vocation continentale
actions à libérer entièrement sont versés en or naires en capital ou les opérations ordinaires de
ou en monnaie convertible. Le Conseil des la Banque;
gouverneurs détermine le mode de paiement b) ces règles et règlements spéciaux soient
des autres montants souscrits par les États conformes aux dispositions du présent Accord
membres au capital-actions à libérer entière- qui concernent expressément les ressources ou
ment. opérations spéciales de la Banque ; et que,
3. Le Conseil des gouverneurs fixe les c) dans les cas où ces règles et règlements
dates auxquelles sont versés les montants sous- spéciaux ne s'appliquent pas, les fonds spéciaux
crits par les États membres de la Banque au soient régis par les dispositions du présent
capital-actions à libérer entièrement dans les cas Accord.
où les dispositions du paragraphe 1 du présent Art. 9 - Ressources ordinaires en capital
article ne sont pas applicables. Aux fins du présent Accord, l'expression
4. a) Les montants souscrits au capital- « ressources ordinaires en capital » englobe :
actions de la Banque sujet à appel ne font a) le capital-actions autorisé de la Banque sous-
l'objet d'un appel que suivant les modalités et crit conformément aux dispositions de l'Arti-
aux dates fIXées par la Banque lorsqu'elle en a cle 6 du présent Accord ;
besoin pour faire face aux engagements qui b) les fonds qui proviennent d'emprunts con-
découlent des alinéas b) et d) du paragraphe 1 tractés par la Banque, en vertu des pouvoirs
de l'article 14, pourvu que lesdits engagements conférés par l'alinéa a) de l'article 23 du présent
correspondent soit à des emprunts dont les Accord, et auxquels s'appliquent les disposi-
fonds ont été intégrés dans les ressources ordi- tions du paragraphe 4 de l'article 7 du présent
naires en capital de la Banque, soit à des Accord concernant l'obligation d'appel;
garanties qui engagent ces ressources. c) les fonds reçus en remboursement de prêts
b) En cas d'appel, le paiement peut s'effectuer, consentis sur les ressources visées aux alinéas a)
au choix de l'Etat membre intéressé, en or, en et b) du présent article ;
monnaie convertible ou dans la monnaie requise d) les revenus provenant des prêts consentis sur
pour que la Banque remplisse les engagements les fonds susmentionnés, et ceux des garanties
qui ont motivé l'appel. auxquelles s'appliquent les dispositions du para-
c) Les appels sur les souscriptions non libérées graphe 4 de l'article 7 du présent Accord
portent sur un pourcentage uniforme de toutes concernant l'obligation d'appel; enfin,
les actions sujettes à appel. e) tous autres fonds ou revenus reçus par la
5. La Banque détermine le lieu où s'effec- Banque qui ne font pas partie de ses ressources
tue tout paiement prévu dans le présent article, spéciales.
sous réserve que, jusqu'à la première assemblée
du Conseil des gouverneurs prévue à l'article 66 Art. 10 - Ressources spéciales
du présent Accord, le premier versement visé 1. Aux fins du présent Accord, l'expression
au paragraphe 1 du présent article soit fait à « ressources spéciales » désigne les ressources
l'Institution mandataire (Trustee) mentionnée des fonds spéciaux et comprend :
audit Article 66. a) les ressources versées pour l'établissement
de fonds spéciaux;
Art. 8 - Fonds spéciaux b) les fonds empruntés pour tout fonds spécial,
1. La Banque peut instituer des fonds y compris le fonds spécial prévu au paragraphe 6
spéciaux ou recevoir la gestion de fonds spé- de l'article 24 du présent Accord;
ciaux, destinés à servir ses fins dans le cadre de c) les fonds remboursés sur des prêts ou garan-
ses fonctions. Elle est habilitée à recevoir, ties financés au moyen des ressources d'un
conserver, employer, engager ou de toute autre fonds spécial, et qui font retour audit fonds
façon utiliser les ressources affectées à ces fonds conformément aux règles et règlements applica-
spéciaux. bles à ce fonds ;
2. Les ressources desdits fonds sont et d) les revenus provenant d'opérations par les-
demeurent séparées et indépendantes des res- quelles la Banque emploie ou engage certaines
sources ordinaires en capital de la Banque, des ressources ou certains des fonds susmen-
conformément aux dispositions de l'article 11 du tionnés si, conformément aux règles et règle-
présent Accord. ments applicables au fonds spécial intéressé,
3. La Banque adopte les règles et règle- c'est à ce fonds que lesdits revenus reviennent;
ments spéciaux qui peuvent être nécessaires e) toutes autres ressources qui sont à la disposi-
pour gérer et utiliser chaque fonds spécial, à tion d'un fonds spécial.
condition que : 2. Aux fins du présent Accord, l'expres-
a) ces règles et règlements spéciaux soient sion « ressources spéciales affectées à un fonds
adoptés sous réserve des dispositions du para- spécial » englobe les ressources, fonds et reve-
graphe 4 de l'article 7 et des articles 9 à 11, ainsi nus visés au paragraphe précédent qui, suivant
que des dispositions du présent Accord qui le cas, sont versés audit fonds, empruntés ou
concernent expressément les ressources ordi- reçus en retour par lui, lui reviennent ou sont
BAD 75
i) La Banque s'efforce de maintenir une diver- au pair, majoré des intérêts échus à une date
sification raisonnable dans ses investissements spécifiée dans son offre.
en capital social ; 3. Dans le cas de prêts directement consen-
j) La Banque applique les principes d'une saine tis ou garantis par elle, la Banque:
gestion financière à ses opérations et, en parti- a) en fixant les conditions et modalités de
culier, à ses investissements en capital social. l'opération, tient dûment compte des conditions
Elle n'assume aucune responsabilité dans la et modalités auxquelles elle a obtenu les fonds
direction d'une institution ou entreprise où elle correspondants;
a placé des fonds ; b) dans le cas où l'emprunteur n'est pas un État
k) Lorsqu'elle garantit un prêt accordé par membre, peut, si elle juge opportun, exiger que
d'autres bailleurs de fonds, la Banque reçoit une l'État membre sur le territoire duquel le projet
indemnité convenable pour les risques qu'elle doit être exécuté ou un organisme public ou une
assume; institution publique dudit État, qui soit agréé
2. La Banque adopte les règles et règle- par la Banque, garantisse le remboursement du
ments requis pour examiner les projets qui lui principal et le paiement des intérêts et autres
sont soumis. frais afféren ts au prêt ;
c) indique expressément la monnaie dans la-
Art. 18 - Conditions et modalités des prêts quelle doivent être effectués tous les paiements
directs et des garanties qui lui sont dus aux termes du contrat. Toute-
1. Dans les cas de prêts directs consentis fois, ces paiements peuvent toujours, au gré de
par la Banque, Je contrat: l'emprunteur, être effectués en or ou en devises
a) détermine, en conformité des principes de convertibles ou, avec l'assentiment de la Ban-
gestion énoncés au paragraphe 1 de l'article 17 que, dans tout autre monnaie ; et
du présent Accord et sous réserve des autres d) peut imposer toutes autres conditions qu'elle
dispositions de ce chapitre, toutes les conditions juge convenables, en tenant compte à la fois des
et modalités relatives au prêt en question, intérêts de l'État membre directement en cause
notamment en ce qui concerne l'amortissement, dans le projet et des intérêts de l'ensemble des
l'intérêt et autres charges, ainsi que les États membres.
échéances et dates de paiements; et, en particu- Art. 19 - Commissions et redevances
lier, 1. La Banque perçoit une commission sur
b) prévoit que, sous réserve des dispositions du les prêts directs qu'elle accorde et sur les
paragraphe 3 c) du présent article, les verse- garanties qu'elle donne dans le cadre de ses
ments faits au titre de l'amortissement, des opérations ordinaires. Cette commission, paya-
intérêts, des commissions et autres charges, sont ble à intervalles réguliers, est calculée d'après
effectués dans la monnaie prêtée, à moins que l'encours de chaque prêt ou garantie au taux
- dans le cas d'un prêt direct accordé dans le d'au moins un pour cent par an, à moins que la
cadre des opérations spéciales - les règles et Banque, après ses dix premières années d'opé-
règlements pertinents n'en disposent autre- rations, ne décide de modifier ce taux minimum
ment. à la majorité des deux tiers des États membres
2. Dans le cas de prêts garantis par la représentant au moins les trois quarts du nom-
Banque, le contrat de garantie: bre total des voix attribuées aux Etats membres.
a) détermine, en conformité des principes de 2. Lorsqu'elle garantit un prêt dans le
gestion énoncés au paragraphe 1 de l'article 17 cadre de ses opérations ordinaires, la Banque
du présent Accord et sous réserve des autres perçoit, sur le montant non remboursé du prêt,
dispositions de ce chapitre, toutes les conditions une redevance de garantie, payable à intervalles
et modalités de la garantie en question notam- réguliers, dont le Conseil d'administration fixe
ment celles qui se rapportent aux redevances, le taux.
commissions et autres frais payables à la Ban- 3. Les autres redevances à payer à la
que; et, en particulier, Banque au titre de ses opérations ordinaires,
b) prévoit que, sous réserve des dispositions du ainsi que les commissions, redevances de garan-
paragraphe 3 c) du présent article, tous les tie et charges diverses afférentes à ses opéra-
versements faits à la Banque au titre du contrat tions spéciales, sont fixées par le Conseil
de garantie sont effectués dans la monnaie d'administration.
prêtée, à moins que - dans le cas d'un prêt Art. 20 - Réserve spéciale
direct accordé dans le cadre des opérations Le montant des commissions perçues par la
spéciales - les règles et règlements pertinents Banque en vertu de l'article 19 du présent
n'en disposent autrement; Accord est constitué en réserve spéciale que la
c) prévoit également que la Banque peut met- Banque garde pour faire face à ses engagements
tre fin à sa responsabilité concernant le service conformément à l'article 21 dudit Accord. La
des intérêts si, en cas de défaut de l'emprunteur réserve spéciale est maintenue en état de liqui-
et, le cas échéant, du garant, elle s'offre à dité sous telle forme, autorisée par le présent
acheter les obligations ou autres titres garantis Accord, que le Conseil d'administration décide.
Les organisations
78 à vocation continentale
Art. 21 - Méthodes permettant à la Banque marché des capitaux d'un État membre, elle ait
de faire face à ses engagements en cas de défaut obtenu l'assentiment dudit État;
(opérations ordinaires) ii) lorsque ses obligations doivent être li-
1. La Banque est autorisée, conformément bellées dans la monnaie d'un État membre, elle
au paragraphe 4 de l'article 7 du présent Ac- ait obtenu l'assentiment dudit État;
cord, à appeler un montant approprié sur le iii) quand les fonds à emprunter doivent
capital souscrit non versé et sujet à appel, être intégrés dans ses ressources ordinaires en
chaque fois qu'il le faut pour faire face à des capital, elle obtienne, s'il y a lieu, l'assentiment
paiements contractuels d'intérêts, d'autres des États membres visés aux alinéas précédents
charges ou d'amortissements afférents à ses du présent paragraphe pour que les fonds em-
emprunts, ou pour s'acquitter de ses engage- pruntés puissent être changés en d'autres mon-
ments relatifs à des paiements analogues impu- naies, sans restriction aucune ;
tables sur ses ressources ordinaires en capital b) acheter et vendre les titres qu'elle a émis ou
concernant des prêts qu'elle a garantis. garantis ou dans lesquels elle a placé des fonds
2. En cas de défaut concernant un prêt sous réserve d'obtenir l'assentiment de l'État
consenti ou garanti par la Banque dans le cadre membre sur le territoire duquel lesdits titres
de ses opérations ordinaires, la Banque peut, si doivent être achetés ou vendus;
elle estime que le défaut peut être de longue c) garantir ou souscrire ferme les titres dans
durée, appeler une fraction additionnelle de ce lesquels elle a fait des placements, pour en
capital sujet à appel, qui ne doit pas, pour une faciliter la vente ;
année donnée, dépasser un pour cent des sous- d) placer les fonds dont elle n'a pas besoin pour
criptions totales des États membres: ses opérations dans les obligations qu'elle déter-
a) pour se libérer, par voie de rachat avant mine et investir en titres négociables les fonds
échéance ou de toute autre manière, de ses de retraite ou fonds analogues qu'elle détient;
engagements relatifs à la totalité ou à une partie e) entreprendre les opérations qui se rattachent
du principal non remboursé d'un prêt qu'elle a à son activité, notamment encourager la créa-
garanti et dont le débiteur est en défaut; tion de consortiums pour un financement qui
b) pour se libérer, par voie de rachat ou de serve son but et entre dans le cadre de ses
toute autre manière, de ses engagements relatifs fonctions ; et
à la totalité ou à une partie de ses propres f) i) donner tous les conseils et toute l'assis-
emprunts non remboursés. tance technique, qui servent son but et entrent
Art. 22 - Méthodes permettant de faire face dans le cadre de ses fonctions; et
aux engagements découlant des emprunts ii) lorsque les dépenses afférentes à ces
contractés pour les fonds spéciaux services ne sont pas remboursées, les imputer au
Les paiements par lesquels la Banque revenu net de la Banque et, au cours de ses cinq
s'acquitte de tout engagement qu'elle a assumé premières années d'opérations, leur consacrer
en empruntant des fonds à intégrer aux res- jusqu'à un pour cent de son capital-action
sources spéciales affectées à un fonds spécial libéré, à condition que les dépenses totales
sont imputables: afférentes à de tels services ne dépassent pas,
i) d'abord, sur toute réserve établie à cette fin pour chaque année de la période envisagée, un
pour ledit fonds spécial ou dans le cadre de ce cinquième de ce pourcentage ; et
fonds ; et ensuite, g) exercer tous au tres pouvoirs nécessaires ou
ii) sur tous autres avoirs disponibles dans les souhaitables pour servir son but et s'acquitter de
ressources spéciales affectées audit fonds spé- ses fonctions conformément aux dispositions du
cial. présent Accord.
Art. 24 - Pouvoirs d'emprunt spéciaux
1. La Banque peut demander à tout État
CHAPITRE IV
membre de lui prêter des montants en sa
monnaie pour payer les dépenses afférentes à
Pouvoirs d'emprunt des biens ou à des services provenant du terri-
et autres pouvoirs supplémentaires toire dudit État aux fins d'un projet à exécuter
sur le territoire d'un autre État membre.
Art. 23 - Pouvoirs généraux 2. A moins que l'État intéressé ne fasse
Outre les pouvoirs qui lui sont assignés par état de difficultés économiques et financières
d'autres dispositions du présent Accord, la qui, à son avis, sont susceptibles d'être provo-
Banque est habilitée à : quées ou aggravées par l'octroi de ce prêt à la
a) emprunter des fonds dans les États membres Banque, il accède à la demande de la Banque.
ou ailleurs et, à cet égard, à fournir toutes Le prêt est accordé pour une période à convenir
garanties ou autres sûretés qu'elle juge oppor- avec la Banque, en fonction de la durée d'exé-
tunes, sous réserve que: cution du projet que le montant du prêt est
i) avant de céder ses obligations sur le destiné à financer.
BAD 79
3. A moins que l'État membre n'accepte d) l'or ou les monnaies que la Banque reçoit en
qu'il en soit autrement, l'encours global des amortissement du principal et en paiement des
prêts qu'il consent à la Banque aux termes du intérêts, des dividendes ou d'autres charges
présent article ne doit, à aucun moment, dépas- pour les prêts qu'elle a accordés ou les investis-
ser l'équivalent du montant de sa souscription sements qu'elle a effectués au moyen des fonds
au capital-actions de la Banque. visés aux alinéas a) à c) ci-dessus ou en paie-
4. Les prêts accordés à la Banque en vertu ment de commissions ou de redevances affé-
du présent article portent des intérêts que la rentes à des garanties qu'elle a données;
Banque règle à l'Etat prêteur, à un taux qui e) les monnaies autres que la sienne qu'un État
correspond au taux d'intérêt moyen payé par la membre reçoit de la Banque en cas de réparti-
Banque sur les emprunts qu'elle contracte pour tion du revenu net de la Banque conformément
ses fonds spéciaux pendant la période d'un an à l'article 42 du présent Accord.
précédant la conclusion de l'accord de prêt. Ce 2. Les États membres ne peuvent mainte-
taux ne saurait, en aucun cas, dépasser un taux nir ni imposer de restrictions à la faculté de la
maximum que le Conseil des gouverneurs fixe Banque, ou de quiconque reçoit d'elle des
périodiquement. fonds, de détenir ou d'employer, pour effectuer
5. La Banque rembourse le prêt et règle les des paiements où que ce soit, la monnaie d'un
intérêts échus dans la monnaie de l'État mem- État membre reçue par la Banque qui ne rentre
bre prêteur ou dans une autre monnaie agréée pas dans le cadre des dispositions du paragraphe
par lui. précédent, à moins
6. Toutes les ressources que la Banque se a) que cet État membre n'exprime le vœu que
procure conformément aux dispositions du pré- l'emploi de cette monnaie soit limité au paie-
sent article constituent un fonds spécial. ment des biens produits ou des services fournis
Art. 25 - Avis devant figurer sur les titres sur son territoire; ou
Il est clairement indiqué, au recto de tout b) que cette monnaie ne fasse partie des res-
titre garanti ou émis par la Banque, que ce titre sources spéciales de la Banque et que son
ne constitue pas un engagement pour un gou- emploi ne soit soumis à des règles et règlements
vernement quel qu'il soit, à moins que la spéciaux.
responsabilité d'un gouvernement déterminé ne 3. Les États membres ne peuvent mainte-
soit effectivement engagée, auquel cas mention nir ni imposer de restrictions à la faculté de la
expresse en est portée sur le titre. Banque de détenir ou d'employer, soit pour
l'amortissement, soit pour des paiements anti-
Art. 26 - Évaluation des monnaies cipés, soit pour le rachat total ou partiel de ses
et détermination de la convertibilité obligations, des monnaies reçues par la Banque
Lorsqu'il est nécessaire, aux termes du en remboursement de prêts directs accordés sur
présent Accord : ses ressources ordinaires en capital.
i) d'évaluer une monnaie par rapport à une 4. La Banque n'utilise pas l'or ou les
autre monnaie, à l'or ou à l'unité de compte monnaies qu'elle détient pour acheter d'autres
définie à l'article 5 1 b) du présent Accord, ou monnaies de ses États membres, si ce n'est:
ii) de déterminer si une monnaie est con- a) pour faire face à ses obligations existantes;
vertible, ou
il appartient à la Banque d'effectuer équitable- b) à la suite d'une décision prise par le Conseil
ment cette évaluation ou cette détermination, d'administration à la majorité des deux tiers du
après consultation avec le Fonds monétaire nombre total des voix attribuées aux États
international. membres.
Art. 27 - Emploi des monnaies
1. Les États membres ne peuvent mainte- Art. 28 - Maintien de la valeur des avoirs de la
nir ni imposer de restrictions à la faculté de la Banque en devises
Banque, ou de quiconque reçoit d'elle des 1. Lorsque la valeur nominale de la mon-
fonds, de détenir ou d'employer, pour effectuer naie d'un État membre, par rapport à l'unité de
des paiements où que ce soit, les ressources compte définie au paragraphe 1 b) de l'article 5
suivantes: du présent Accord, est réduite ou que son taux
a) l'or ou les devises convertibles que la Ban- de change, de l'avis de la Banque, a subi une
que reçoit des États membres en paiement des dépréciation significative, cet État membre
souscriptions à son capital-actions; verse à la Banque, dans des délais raisonnables,
b) les monnaies des États membres achetées un montant de sa monnaie nécessaire pour
avec les disponibilités en or ou en monnaies maintenir la valeur de tous les avoirs que la
convertibles mentionnées à l'alinéa précédent; Banque détient dans cette monnaie, à l'exclu-
c) les monnaies que la Banque se procure par sion de ceux qu'elle s'est procurés par voie
voie d'emprunt, conformément à l'alinéa a) de d'emprunt.
l'article 23 du présent Accord, pour les intégrer 2. Lorsque la valeur nominale de la mon-
à ses ressources ordinaires en capital ; naie d'un État membre, par rapport à ladite
Les organisations
80 à vocation continentale
unité de compte, est augmentée ou que son taux de toutes questions qu'il a déléguées au Conseil
de change, de l'avis de la Banque, a subi une d'administration conformément au para-
revalorisation significative, la Banque reverse graphe 2 du présent article.
audit État, dans des délais raisonnables, un
montant de sa monnaie nécessaire pour mainte- Art. 30 - Conseil des gouverneurs:
nir la valeur de tous les avoirs que la Banque composition
détient dans cette monnaie, à l'exclusion de 1. Chaque État membre est représenté au
ceux qu'elle s'est procurés par voie d'emprunt. Conseil des gouverneurs et nomme un gouver-
3. La Banque peut renoncer à appliquer neur et un gouverneur suppléant. Les gouver-
les dispositions du présent article lorsque la neurs et leurs suppléants sont des personnes de
valeur nominale des monnaies de tous les États la plus haute compétence ayant une expérience
membres est modifiée dans une proportion étendue des questions économiques et finan-
uniforme. cières et sont ressortissants d'États membres.
Chaque gouverneur et chaque suppléant restent
en fonctions pendant cinq ans, étant entendu
que leur mandat est révocable à tout moment ou
renouvelable au gré de l'État membre qui les a
CHAPITRE V nommés. Aucun suppléant n'est admis à voter si
ce n'est en l'absence du titulaire. Lors de son
Organisation et gestion assemblée annuelle, le Conseil choisit pour
président l'un des gouverneurs, qui exercera ses
An. 29 - Conseil des gouverneurs : pouvoirs fonctions jusqu'à l'élection du président à l'as-
1. Tous les pouvoirs de la Banque sont semblée annuelle suivante du Conseil.
dévolus au Conseil des gouverneurs. En particu- 2. Dans l'exercice de leurs fonctions, les
lier, le Conseil des gouverneurs formule des gouverneurs et leurs suppléants ne reçoivent pas
directives générales concernant la politique de de rétribution de la Banque, mais la Banque
la Banque en matière de crédit. peut les défrayer des dépenses raisonnables
2. Le Conseil des gouverneurs peut délé- qu'ils encourent pour assister aux assemblées.
guer tous ses pouvoirs au Conseil d'administra- Art. 31 - Conseil des gouverneurs: procédure
tion, à l'exception des pouvoirs: 1. Le Conseil des gouverneurs tient une
a) de réduire le capital-actions autorisé de la assemblée annuelle et toutes autres assemblées
Banque; qu'il peut décider de tenir ou que le Conseil
b) d'instituer des fonds spéciaux ou d'en accep- d'administration peut convoquer. Le Conseil
ter la gestion ; d'administration convoque des assemblées du
c) d'autoriser l'adoption d'arrangements de co- Conseil des gouverneurs lorsque cinq États
opération de caractère général avec les autorités membres ou des États membres réunissant le
des pays africains qui n'ont pas encore le statut quart du total des voix attribuées aux États
d'État indépendant ou d'accords de coopération membres le demandent.
de caractère général avec des gouvernements 2. Le quorum, pour toute assemblée du
africains qui ne sont pas encore devenus mem- Conseil des gouverneurs, est constitué par une
bres de la Banque, ainsi que la conclusion de majorité du nombre total des gouverneurs ou de
semblables accords avec d'autres gouverne- leurs suppléants, représentant au moins les deux
ments et avec d'autres organisations internatio- tiers des voix attribuées aux États membres.
nales ; 3. Le Conseil des gouverneurs peut, par
d) de fixer la rétribution des administrateurs et voie de règlement, instituer une procédure
de leurs suppléants; permettant au Conseil d'administration, lors-
e) de choisir des experts-comptables étrangers qu'il le juge opportun, d'obtenir un vote des
à l'institution pour certifier le bilan général et le gouverneurs sur une question déterminée sans
compte de profits et pertes de la Banque et de convoquer d'assemblée du Conseil.
choisir les autres experts dont il peut être 4. Le Conseil des gouverneurs et le Conseil
nécessaire de s'assurer les services pour passer d'administration, dans la mesure où ce dernier y
en revue la gestion générale de la Banque et est autorisé, peuvent créer les organes subsi-
faire rapport à ce sujet ; diaires et adopter les règles et règlements néces-
f) d'approuver, après avoir pris connaissance saires ou appropriés à la conduite des affaires de
du rapport des experts-comptables, le bilan la Banque.
général et le compte de profits et pertes de la
Banque; Art. 32 - Conseil d'administration: pouvoirs
g) d'exercer tous les autres pouvoirs que le Sans préjudice des pouvoirs que l'article 29
présent Accord confère expressément au Con- du présent Accord confère au Conseil des
seil des gouverneurs. gouverneurs, le Conseil d'administration est
3. Le Conseil des gouverneurs conserve chargé de la conduite des opérations générales
tout pouvoir pour exercer son autorité au sujet de la Banque. A cette fin, il exerce, outre les
BAD 81
pouvoirs que le présent Accord lui confère 2. Le quorum, pour toute réunion du
expressément, tous les pouvoirs à lui délégués Conseil d'administration, est constitué par la
par le Conseil des gouverneurs et, en particu- majorité du nombre total des administrateurs
lier: représentant au moins deux tiers du total des
a) élit le président et, sur sa recommandation, voix attribuées aux États membres.
un ou plusieurs vice-présidents de la Banque, et 3. Le Conseil des gouverneurs adopte un
fixe leurs conditions d'emploi; règlement aux termes duquel un État membre,
b) prépare le travail du Conseil des gouver- s'il n'est pas représenté au Conseil d'administra-
neurs ; tion par un administrateur de sa nationalité,
c) suivant les directives générales que le peut se faire représenter à une réunion dudit
Conseil des gouverneurs lui donne, prend des Conseil au cours de laquelle est examinée une
décisions concernant les prèts directs indivi- requête qu'il a formulée ou une question qui le
duels, les garanties, les placements en actions et concerne particulièrement.
les emprunts de fonds par la Banque ;
d) détermine le taux d'intérêt des prêts directs Art. 35 - Vote
et celui des commissions de garantie; 1. Chaque État membre a 625 voix, plus
e) soumet les comptes de chaque exercice fi- une voix par action qu'il possède du capital-
nancier et un rapport annuel à l'approbation du actions de la Banque.
Conseil des gouverneurs lors de chaque assem- 2. Lorsque le Conseil des gouverneurs
blée annuelle ; vote, chaque gouverneur dispose des voix de
f) détermine la structure générale des services l'État membre qu'il représente. Sauf dans les
de la Banque. cas expressément prévus par le présent Accord,
toutes les questions dont le Conseil des gouver-
Art. 33 - Conseil d'administration: neurs est appelé à connaître sont tranchées à la
composition majorité des voix que réunissent les États mem-
1. Le Conseil d'administration se compose bres représentés à l'assemblée.
de neuf membres qui ne sont ni gouverneurs ni 3. Lorsque le Conseil d'administration
gouverneurs suppléants. Ils sont élus par les vote, chaque administrateur dispose du nombre
gouverneurs conformément à l'annexe B qui est des voix qui ont contribué à son élection et il
jointe au présent Accord et en est partie inté- doit les émettre en bloc. Sauf dans les cas
grante. En élisant les membres du Conseil expressément prévus par le présent Accord,
d'administration, le Conseil des gouverneurs toutes les questions dont le Conseil d'adminis-
tient dûment compte de la haute compétence tration est appelé à connaître sont tranchées à la
que les titulaires doivent posséder en matière majorité des voix que réunissent les États mem-
économique et financière. bres représentés à la réunion.
2. Chaque administrateur nomme un sup-
pléant qui, en son absence, agit en son nom. Les Art. 36 - Désignation du président
administrateurs et leurs suppléants sont ressor- Le Conseil d'administration élit le presI-
tissants d'États membres, mais un suppléant ne dent de la Banque à la majorité du total des voix
peut être de la même nationalité que l'adminis- attribuées aux Etats membres. Le président est
trateur qu'il a qualité pour remplacer. Un une personne de la plus haute compétence dans
suppléant peut participer aux réunions du les domaines qui concernent les activités, la
Conseil d'administration, mais n'est admis à gestion et l'administration de la Banque, et doit
voter que lorsqu'il agit pour l'administrateur être ressortissant d'un État membre. Pendant la
qu'il remplace. durée de leur mandat, ni le président, ni aucun
3. Les administrateurs sont élus pour trois vice-président ne sont gouverneur, administra-
ans et sont rééligibles. Ils demeurent en fonc- teur ou suppléant de l'un ou de l'autre. La durée
tions jusqu'à l'élection de leur successeur. Si un du mandat du président, qui est renouvelable,
poste d'administrateur devient vacant plus de est de cinq ans. Toutefois, le président cesse
180 jours avant l'expiration de son mandat, le d'exercer ses fonctions si le Conseil d'adminis-
Conseil des gouverneurs, à l'assemblée sui- tration en décide ainsi à la majorité des deux
vante, élit un successeur, conformément à l'an- tiers du nombre total des voix attribuées aux
nexe B au présent Accord, pour la durée dudit États membres.
mandat restant à courir. Pendant la vacance du Art. 37 - Fonctions du président
poste, le suppléant de l'ancien administrateur 1. Le président préside le Conseil d'admi-
exerce les pouvoirs de ce dernier, sauf celui de nistration, mais ne prend pas part au vote sauf
nommer un suppléant. en cas de partage égal des voix, auquel cas sa
Art. 34 - Conseil d'administration: procédure voix est prépondérante. Il peut participer aux
1. Le Conseil d'administration est en ses- réunions du Conseil des gouverneurs, mais sans
sion permanente au siège de la Banque et se prendre part au vote.
réunit aussi souvent que les affaires de la 2. Le président est le chef du personnel de
Banque l'exigent. la Banque et, sous la direction du Conseil
Les organisations
82 à vocation continentale
nouvelles garanties sur décision du Conseil des disponibles aux fins de distribution, un montant
gouverneurs à la majorité des voix attribuées équivalent en valeur à la fraction proportion-
aux États membres. nelle du total à distribuer qui revient audit État.
2. Dès l'arrêt définitif, la Banque cesse b) Tout solde restant dû à un État membre,
toutes ses activités, à l'exception de celles qui après le versement effectué conformément à
ont trait à la réalisation ordonnée, à la conserva- l'alinéa précédent est payé dans la monnaie
tion et à la sauvegarde de son actif, ainsi qu'au dudit État, dans la mesure où la Banque en
règlement de ses obligations. détient, jusqu'à concurrence d'un montant
d'une valeur équivalente à celle de ce solde.
Art. 48 - Responsabilité des États membres et c) Tout solde restant dû à un État membre
liquidation des créances après les versements effectués conformément
1. En cas d'arrêt définitif des opérations de aux alinéas a) et b) du présent paragraphe, est
la Banque, la responsabilité de tous les États réglé en or ou dans une monnaie agréée par
membres résultant de leurs souscriptions non ledit État, dans la mesure où la Banque détient
libérées au capital-actions de la Banque et de la l'un ou l'autre, jusqu'à concurrence d'un mon-
dépréciation de leurs monnaies subsiste jusqu'à tant d'une valeur équivalente à celle de ce solde.
ce que toutes les créances, y compris toutes les d) Tous les avoirs détenus par la Banque après
créances conditionnelles, soient liquidées. les paiements faits aux États membres confor-
2. Tous les détenteurs de créances directes mément aux alinéas a) et c) du présent para-
sont payés sur les avoirs de la Banque, puis sur graphe sont distribués au prorata entre lesdits
les fonds versés à la Banque en réponse à l'appel Etats.
de souscriptions non libérées. Avant tout verse- 5. Tout État membre qui reçoit des avoirs
ment aux détenteurs de créances directes, le distribués par la Banque aux termes du para-
Conseil d'administration prend les mesures qu'il graphe précédent est subrogé dans tous les
juge nécessaires pour assurer une répartition droits que la Banque possédait sur ces avoirs
proportionnelle entre eux et les détenteurs de avant leur répartition.
créances conditionnelles.
Art. 49 - Distribution des avoirs
1. Au cas où la Banque met fin à ses
opérations, aucune distribution n'est faite aux CHAPITRE VII
États membres au titre de leurs souscriptions au
capital-actions de la Banque jusqu'à ce que: Statut, immunités,
i) tous les engagements pris envers les
créanciers aient été liquidés ou aient fait l'objet exemptions et privilèges
de mesures appropriées ; et que Art. 50 - Statut
ii) le Conseil des gouverneurs ait pris la Pour pouvoir atteindre son but et exercer
décision de procéder à une distribution. Cette les fonctions qui lui sont confiées, la Banque
décision est prise par le Conseil à la majorité des jouit de la personnalité internationale pleine et
voix attribuées aux États membres. entière. A ces fins, elle peut conclure des
2. Lorsqu'une décision a été prise confor- accords avec les États membres et les États non
mément au paragraphe précédent, le Conseil membres, ainsi qu'avec d'autres organisations
d'administration peut, à la majorité des deux internationales. Aux mêmes fins, le statut, les
tiers, procéder à des distributions successives immunités, les exemptions et les privilèges
des avoirs de la Banque aux États membres énoncés dans le présent chapitre sont accordés à
jusqu'à ce que tous les avoirs aient été distri- la Banque sur le territoire de chaque État
bués. Cette distribution ne peut avoir lieu membre.
qu'après le règlement de toutes les créances en
cours de la Banque sur les États membres. Art. 51 - Statut dans les États membres
3. Avant toute distribution d'avoirs, le Sur le territoire de chaque État membre, la
Conseil d'administration détermine la part qui Banque possède la personnalité juridique pleine
revient à chaque État membre d'après le rap- et entière et, en particulier, jouit de la pleine et
port qui existe entre le nombre d'actions que entière capacité:
chacun possède et le total des actions impayées a) de conclure des contrats;
de la Banque. b) d'acquérir et d'aliéner des biens immobiliers
4. Le Conseil d'administration procède à ou mobiliers ;
une évaluation des avoirs à distribuer à la date c) d'ester en justice.
de la distribution, puis répartit ces avoirs de la Art. 52 - Actions en justice
manière suivante: 1. La Banque jouit de l'immunité de juri-
a) Il est versé à chaque État membre, dans ses diction concernant toute forme d'action en
propres titres ou dans ceux de ses organismes justice, à moins qu'il ne s'agisse d'actions dé-
officiels ou de personnes morales situées sur ces coulant de l'exercice de ses pouvoirs d'emprunt,
territoires, dans la mesure où ces titres sont auquel cas elle ne peut être poursuivie que
BAD 85
devant un tribunal compétent sur le territoire iii) bénéficient, du point de vue des faci-
d'un État membre où se trouve son siège lités de déplacement, du traitement accordé par
principal ou ~ur le territoire d'un État, membre les États membres aux représentants, fonction-
ou non membre, dans lequel elle a nommé un naires et agents de rang comparable des autres
agent chargé de recevoir des assignations ou des États membres.
sommations, ou dans lequel elle a émis ou 2. Les experts et consultants qui accom-
garanti des valeurs. Toutefois, aucune action ne plissent des missions pour la Banque jouissent,
peut être intentée par des États membres ou par pendant la durée de leur mission, y compris le
des personnes agissant pour le compte de ces temps du voyage, des privilèges et immunités
États ou détenant d'eux des créances. que la Banque juge nécessaires pour qu'ils
2. Les biens et avoirs de la Banque, où exercent leurs fonctions en toute indépendance.
qu'ils se trouvent et quels qu'en soient les Art. 57 - Immunité fiscale
détenteurs, sont exemptés de toute forme de 1. La Banque, ses biens, autres avoirs et
saisie-exécution, saisie-arrêt ou mesure d'exécu- revenus, ainsi que ses opérations et transac-
tion aussi longtemps qu'un arrêt définitif n'a pas tions, sont exonérés de tous impôts directs et de
été rendu contre la Banque. tous droits de douane. La Banque est également
Art. 53 - Insaisissabilité des avoirs exemptée de toute obligation afférente au paie-
et des archives ment, à la retenue ou au recouvrement de tout
1. Les biens et avoirs de la Banque, où impôt ou droit.
qu'ils se trouvent et quels qu'en soient les 2. Aucun impôt n'est perçu sur ou en ce
détenteurs, sont exemptés de perquisition, ré- qui concerne les traitements et émoluments que
quisition, confiscation, expropriation ou de la Banque verse à ses administrateurs, sup-
toute autre forme de saisie ou de mainmi5e, de pléants, fonctionnaires et autre personnel de la
la part du pouvoir exécutif ou législatif. catégorie professionnelle.
2. Les archives de la Banque et, d'une 3. Il n'est perçu sur aucune obligation ou
manière générale, tous les documents qui lui valeur émise par la Banque, quel qu'en soit le
appartiennent ou qu'elle détient, sont inviola- détenteur, ni sur les dividendes ou intérêts qui
bles, où qu'ils se trouvent. en proviennent, aucun impôt, de quelque na-
ture que ce soit,
Art. 54 - Exemptions relatives aux avoirs i) qui constitue une mesure discriminatoire
Dans la mesure nécessaire pour que la dirigée contre une telle obligation ou valeur
Banque atteigne son but et s'acquitte de ses pour la seule raison qu'elle est émise par la
fonctions et sous réserve des dispositions du Banque; ou
présent Accord, tous les biens et autres avoirs ii) dont le seul fondement juridique soit le
de la Banque sont exemptés de restrictions, lieu ou la monnaie d'émission ou de paiement
réglementations, contrôles et moratoires de prévu ou effectif ou l'emplacement d'un bureau
toute nature. ou centre d'opérations de la Banque.
4. Il n'est perçu sur aucune obligation ou
Art. 55 - Privilèges en matière de valeur garantie par la Banque, quel qu'en soit le
communications détenteur, ni sur les dividendes ou intérêts qui
Chaque État membre de la Banque appli- en proviennent, aucun impôt, de quelque na-
que aux communications officielles de la Ban- ture que ce soit,
que le régime qu'il applique aux communica- i) qui constitue une mesure discriminatoire
tions officielles des autres Ëtats membres. dirigée contre une telle obligation ou valeur
pour la seule raison qu'elle est garantie par la
Art. 56 - Immunités et privilèges du personnel
Banque; ou
1. Tous les gouverneurs, administrateurs,
ii) dont le seul fondement juridique soit
suppléants, fonctionnaires et agents de la
l'emplacement d'un bureau ou centre d'opéra-
Banque: t;ons de la Banque.
i) jouissent de l'immunité de juridiction
pour les actes accomplis par eux en leur qualité Art. 58 - Notification des mesures prises
officielle; en application du Chapitre VII
ii) jouissent, lorsqu'ils ne sont pas ressor- Chaque État membre informe sans délai la
tissants de l'État membre où ils exercent leurs Banque des mesures précises qu'il a prises pour
fonctions, des immunités relatives aux disposi- appliquer sur son territoire les dispositions du
tions limitant l'immigration, aux formalités présent Chapitre.
d'enregistrement des étrangers et aux obliga- Art. 59 - Application des immunités,
tions du service civique ou militaire, et des exemptions et privilèges
facilités en matière de réglementation des Les immunités, exemptions et privilèges
changes reconnues par les États membres aux prévus dans le présent Chapitre sont accordés
représentants, fonctionnaires et agents de rang dans l'intérêt de la Banque. Le Conseil d'admi-
comparable des autres États membres ; et nistration peut, dans la mesure et aux conditions
Les organisatiolb
86 à vocation continentale
qu'il détermine, lever les immunités et exemp- 2. Toute question relative à l'interpréta-
tions prévues aux articles 52, 54 et 57 du présent tion des dispositions du présent Accord soule-
Accord dans les cas où, à son avis, cette décision vée entre un État membre et la Banque ou entre
favoriserait les intérêts de la Banque. Le prési- deux ou plusieurs États membres de la Banque
dent a le droit et le devoir de lever l'immunité est soumise au Conseil d'administration pour
accordée à un fonctionnaire dans les cas où, à décision. L'État membre particulièrement inté-
son avis, l'immunité entraverait le cours normal ressé dans le différend a le droit, s'il n'est pas
de la justice et où elle peut être levée sans léser représenté au Conseil d'administration par un
les intérêts de la Banque. administrateur de sa nationalité, de se faire
représenter directement en pareil cas. Ce droit
de représentation fera l'objet d'un règlement
CHAPITRE VIII pris par le Conseil des gouverneurs.
3. Lorsque le Conseil d'administration a
statué conformément au paragraphe 2 du pré-
Amendements, interprétation, sent article, tout État membre peut demander
arbitrage que la question soit portée devant le Conseil des
Art. 60 - Amendements gouverneurs qui, suivant une procédure à éta-
1. Toute proposition tendant à apporter blir conformément au paragraphe 3 de l'arti-
des modifications au présent Accord, qu'elle cle 31 du présent Accord, est appelé à se
émane d'un État membre, d'un gouverneur ou prononcer dans les trois mois. La décision du
du Conseil d'administration, est communiquée Conseil des gouverneurs est sans appel.
au président du Conseil des gouverneurs qui en Art. 62 - Arbitrage
saisit ledit Conseil. Si le Conseil des gouver- En cas de litige entre la Banque et le
neurs approuve l'amendement proposé, la Ban- gouvernement d'un État qui a cessé d'être
que demande aux États membres, par lettre ou membre, ou entre la Banque, lors de l'arrêt
télégramme circulaire, s'ils acceptent ledit définitif de ses opérations, et un État membre,
amendement. Si deux tiers des États membres, ce litige est soumis à l'arbitrage d'un tribunal de
disposant des trois quarts des voix attribuées trois arbitres. Un arbitre est nommé par la
aux États membres, acceptent l'amendement Banque, un autre arbitre, par le gouvernement
proposé, la Banque entérine le fait par une de l'État intéressé et le troisième arbitre, à
communication formelle qu'elle adresse aux moins que les parties n'en conviennent autre-
États membres. ment, par toute autre instance désignée dans un
2. Nonobstant les dispositions du para- règlement adopté par le Conseil des gouver-
graphe 1 du présent article, l'accord unanime neurs. Le troisième arbitre a pleins pouvoirs
des États membres est requis pour tout amende- pour régler toutes les questions de procédure
ment qui modifie ; sur lesquelles les parties seraient en désaccord.
i) le droit garanti par le paragraphe 2 de l'arti-
cle 6 du présent Accord ;
ii) la limitation de la responsabilité prévue au CHAPITRE IX
paragraphe 5 dudit article ;
iii) le droit de retrait prévu à l'article 43 du
présent Accord. Dispositions finales
3. Les amendements entrent en vigueur Art. 63 - Signature et dépôt
pour tous les États membres trois mois après la 1. Le présent Accord, déposé auprès du
date de la communication formelle prévue au secrétaire général des Nations unies (dénommé
paragraphe 1 du présent article, à moins que le ci-après le « dépositaire »), restera ouvert, jus-
Conseil des gouverneurs n'en dispose autre- qu'au 31 décembre 1963, à la signature des
ment. gouvernements des États dont les noms figurent
4. Nonobstant les dispositions du para- à l'annexe A du présent Accord.
graphe 1 du présent article, trois ans plus tard 2. Le dépositaire remettra à tous les signa-
après l'entrée en vigueur du présent Accord et taires des copies certifiées conformes du présent
compte tenu de l'expérience de la Banque, la Accord.
règle selon laquelle chaque État membre dis- Art. 64 - Ratification, acceptation, adhésion
pose d'une voix sera examinée soit par le et acquisition de la qualité de membre
Conseil des gouverneurs, soit par une réunion 1. a) Le présent Accord sera soumis à la
des chefs des États membres dans les conditions ratification ou à l'acceptation des signataires.
qui ont été celles de l'adoption du présent Les gouvernements signataires déposeront leur
Accord. instrument de ratification ou d'acceptation au-
Art. 61 - Interprétation près du dépositaire avant le 1" juillet 1965. Le
1. Le texte anglais et le texte français du dépositaire donnera avis de chaque dépôt et de
présent Accord font également foi. la date de ce dépôt aux autres signataires.
BAD 87
payables en monnaie librement convertible. Le gements doivent être compatibles avec les ob-
montant et les modalités de versement de ces jectifs, les opérations et la politique du Fonds et
souscriptions sont déterminés par le Fonds con- ne doivent pas constituer une charge adminis-
formément aux dispositions du paragraphe 3 de trative ou financière excessive pour le Fonds ou
l'article 3. la Banque.
4. Sous réserve de toutes autres disposi- 3. Ces arrangements, à l'exception de ceux
tions que le Fonds peut être appelé à prendre, qui ont en vue des dons pour l'assistance
chaque État participant maintient la libre con- technique, doivent être établis de façon que le
vertibilité des sommes versées par lui dans sa Fonds puisse se conformer aux prescriptions des
monnaie, conformément au présent article. paragraphes 4 et 5 de l'article 15.
5. Nonobstant les dispositions des para- 4. Lesdits arrangements sont approuvés
graphes ci-dessus du présent article, tout État par le Conseil d'administration ; dans le cas
participant peut proroger d'un délai maximum d'arrangements, avec un État non membre ou
de trois mois l'échéance d'un versement prévu non participant ou avec une institution d'un tel
au présent article, si l'ajournement est néces- État, cette approbation est acquise à la majorité
saire pour des raisons budgétaires ou autres. de quatre-vingt-cinq pour cent du total des voix
Art. 7 - Souscriptions additionnelles des participants.
des États participants 5. Le Fonds ne peut accepter de prêt (sous
1. A tout moment où il juge opportun de le réserve des ava>lces temporaires nécessaires à
faire, compte tenu du calendrier de paiement son fonctionnement) qui ne soit pas consenti à
des souscriptions initiales des participants fon- des conditions privilégiées. Il ne contracte
dateurs et de ses propres opérations et à des d'emprunt sur aucun marché, ni ne participe
intervalles appropriés par la suite, le Fonds fait comme emprunteur, garant ou autrement, à
le point de ses ressources et, s'il le juge souhai- l'émission de titres sur aucun marché. Il n'émet
table, peut autoriser une majoration générale pas d'obligations négociables ou transmissibles
des souscriptions des États participants selon les en reconnaissance des dettes contractées con-
modalités et conditions qu'il détermine. No- formément aux dispositions du paragraphe 1.
nobstant ce qui précède, des majorations géné- Art. 9 - Paiement des souscriptions
rales ou individuelles du montant des souscrip- Le Fonds accepte toute partie de la sous-
tions peuvent être autorisées à n'importe quel cription que le participant doit verser conformé-
moment à condition qu'une majoration indivi- ment aux articles 5, 6 et 7 ou à l'article 13, et
duelle ne soit envisagée qu'à la demande de dont le Fonds n'a pas besoin pour ses opéra-
l'État participant intéressé. tions, sous forme de bons, lettres de crédit ou
2. Lorsqu'une souscription additionnelle obligations de même nature émis par le partici-
individuelle est autorisée conformément au pa- pant ou par le dépositaire que ce dernier aura
ragraphe 1, chaque État participant a toute éventuellement désigné, conformément à l'arti-
latitude de souscrire, à des conditions raisonna- cle 33. Ces bons ou autres formes d'obligations
blement fixées par le Fonds et non moins ne sont pas négociables, ne portent pas intérêt
favorables que celles prescrites au paragraphe 1, et sont payables à vue pour leur valeur nominale
un montant grâce auquel il puisse conserver à au crédit du compte ouvert au Fonds auprès du
son droit de vote la même valeur proportion- dépositaire désigné, ou, en l'absence de déposi-
nelle à l'égard des autres États participants. taire, selon les directives données par le Fonds.
3. Aucun État participant n'est tenu de Nonobstant l'émission ou l'acceptation de tout
souscrire des montants additionnels en cas de bon, lettre de crédit ou autre forme d'obligation
majoration générale ou individuelle des sous- de cette nature, l'engagement du participant
criptions. aux termes des articles 5, 6 et 7 et de l'article 13,
4. Les autorisations portant sur les majora- demeure. En ce qui concerne les sommes qu'il
tions générales visées au paragraphe 1 sont détient au titre des souscriptions des partici-
accordées et les décisions relatives auxdites pants qui ne se prévalent pas des dispositions du
majorations sont adoptées à la majorité de présent article, le Fonds peut en effectuer le
quatre-vingt-cinq pour cent du total des droits dépôt ou le placement de façon à leur faire
de vote des participants. produire des revenus qui contribueront à cou-
vrir ses dépenses d'administration et autres
Art. 8 - Autres ressources
1. Sous réserve des dispositions ci-dessous frais. Le Fonds procédera à des prélèvements
sur toutes les souscriptions au prorata de celles-
du présent article, le Fonds peut conclure des
ci, autant que possible à intervalles raisonna-
arrangements en vue de se procurer d'autres
bles, en vue de financer les dépenses, sous
ressources, y compris des dons et des prêts,
auprès des membres, des participants, des États quelque forme que ces souscriptions soient
faites.
qui ne sont pas participants et de toutes entités
publiques ou privées. Art. 10 - Limitation de responsabilité
2. Les modalités et conditions de ces arran- Aucun participant n'est tenu, du fait de sa
Les organisations
92 à vocation continentale
participation, pour responsable des actes ou international, est abaissée par rapport à l'unité
engagements du Fonds. de compte ou si son taux de change, de l'avis du
Fonds, s'est notablement déprécié sur le terri-
toire du participant, celui-ci verse au Fonds,
CHAPITRE IV dans un délai raisonnable, en sa propre mon-
naie, le complément nécessaire pour maintenir,
à la valeur qu'ils avaient à l'époque de la
Monnaies souscription initiale, les avoirs en cette monnaie
Art. 11 - Utilisation des monnaies versés au Fonds par ledit participant en vertu de
1. Les monnaies reçues en paiement des l'article 6 et conformément aux dispositions du
souscriptions faites conformément à l'article 5 présent paragraphe, que cette monnaie soit ou
et au paragraphe 2 de l'article 6, ou au titre non détenue sous forme de bons, lettres de
desdites souscriptions en vertu de l'article 13, crédit ou autres obligations, acceptés conformé-
peuvent être utilisées et converties par le Fonds ment à l'article 9, sous réserve, toutefois, que
pour toutes ses opérations et, avec l'autorisation les précédentes dispositions ne s'appliquent que
du Conseil d'administration, aux fins de place- dans les cas et dans la mesure où ladite monnaie
ment temporaire des capitaux dont le Fonds n'a n'a pas été initialement dépensée ou convertie
pas besoin pour ses opérations. en une autre monnaie.
2. L'utilisation des monnaies reçues en 2. Si la parité de la monnaie d'un État
paiement des souscriptions faites conformément participant a augmenté par rapport à l'unité de
au paragraphe 3 de l'article 6 et aux para- compte ou si le taux de change de cette monnaie
graphes 1 et 2 de l'article 7, ou au titre desdites a, de l'avis du Fonds, subi une importante
souscriptions en vertu de l'article 13, ou au titre hausse sur le territoire du participant, le Fonds
des ressources visées à l'article 8, est régie par restitue à ce participant, dans un délai raisonna-
les modalités et conditions selon lesquelles ces ble, un montant de cette monnaie égal à l'ac-
monnaies sont reçues, ou, dans le cas de mon- croissement de valeur des avoirs en cette mon-
naies reçues en vertu de l'article 13, par les naie auxquels s'appliquent les dispositions du
modalités et conditions selon lesquelles ont été paragraphe 1.
reçues les monnaies dont la valeur est ainsi 3. Le Fonds peut renoncer à l'application
maintenue. des dispositions du présent article ou les décla-
3. Toutes les autres monnaies reçues par le rer inopérantes lorsque le Fonds monétaire
Fonds peuvent être librement utilisées et con- international procède à une modification unifor-
verties par lui pour toutes ses opérations et, mément proportionnelle de la parité des mon-
avec l'autorisation du Conseil d'administration, naies de tous les États participants.
aux fins de placement temporaire des capitaux
dont il n'a pas besoin pour ses opérations.
4. Il n'est imposé aucune restriction qui
soit contraire aux dispositions du présent ar- CHAPITRE V
ticle.
Art. 12 - Évaluation des monnaies Opérations
1. Chaque fois qu'il est nécessaire, aux Art. 14 - Utilisation des ressources
termes du présent Accord, de déterminer la 1. Le Fonds fournit des moyens de finance-
valeur d'une monnaie par rapport à une autre ment pour les projets et programmes visant à
ou à plusieurs autres ou à l'unité de compte, il promouvoir le développement économique et
appartient au Fonds d'en fixer raisonnablement social sur le territoire des membres. Il procure
la valeur après consultation avec le Fonds ces moyens de financement aux membres dont
monétaire international. la situation et les perspectives économiques
2. S'il s'agit d'une monnaie dont la parité exigent des moyens de financement à des condi-
n'est pas établie au Fonds monétaire internatio- tions privilégiées.
nal, la valeur de cette monnaie par rapport à 2. Les moyens de financement fournis par
l'unité de compte est déterminée par le Fonds le Fonds sont destinés à des fins qui, de l'avis du
de temps à autre, conformément au para- Fonds, sont hautement prioritaires du point de
graphe 1 du présent article et la valeur ainsi vue du développement, compte tenu des be-
déterminée est considérée comme le pair de soins de la région ou des régions considérées et,
cette monnaie aux fins du présent Accord, y à moins de circonstances spéciales, ils sont
compris, et sans aucune limitation, les disposi- affectés à des projets ou groupes de projets
tions des paragraphes 1 et 2 de l'article 13. spécifiques, notamment ceux inscrits dans le
Art. 13 - Maintien de la valeur cadre des programmes nationaux, régionaux ou
des avoirs en monnaie sous-régionaux, y compris l'octroi de moyens de
1. Si la parité de la monnaie d'un État financement aux banques nationales de déve-
participant, établie par le Fonds monétaire loppement ou autres établissements appropriés
FAD 93
pour leur permettre d'accorder des prêts aux cordés, en tenant dûment compte des considéra-
fins de financement de projets spécifiques ap- tions d'économie, de rendement et de concur-
prouvés par le Fonds. rence commerciale internationale et sans se
préoccuper des influences ou considérations
Art. 15 - Conditions de financement d'ordre politique ou extra-économique.
1. Le Fonds ne fournit pas les moyens de 6. Les fonds à fournir au titre de toute
financement nécessaires à un projet si le mem- opération de financement ne sont mis à la
bre, sur le territoire duquel ledit projet doit être disposition du bénéficiaire que pour lui permet-
exécuté, s'y oppose; toutefois, le Fonds n'est tre de faire face aux dépenses liées au projet, à
pas tenu de s'assurer qu'il n'y a pas d'opposition mesure qu'el1es sont réel1ement engagées.
de la part des membres pris individuellement 7. Le Fonds applique à ses opérations les
dans le cas où les moyens de financement sont principes d'une saine gestion financière en ma-
fournis à un organisme public international, tière de développement.
régional ou sous-régional. 8. Le Fonds ne fait pas d'opérations de
2. a) Le Fonds ne fournit pas de moyens refinancement.
de financement si, à son avis, ce financement 9. En accordant un prêt, le Fonds attache
peut être assuré par d'autres moyens à des l'importance voulue aux prévisions quant à la
conditions qu'il juge raisonnables pour le béné- capacité de l'emprunteur et, le cas échéant, du
ficiaire. garant de faire face à leurs obligations.
b) En accordant des moyens de finance- 10. Dans l'examen d'une demande de fi-
ment à des entités autres que des membres, le nancement, le Fonds tient dûment compte des
Fonds prend toutes les dispositions nécessaires mesures que le bénéficiaire a prises pour s'aider
pour que les avantages découlant des conditions lui-même ou, s'il ne s'agit pas d'un membre, du
privilégiées qu'il octroie profitent uniquement concours apporté par le bénéficiaire et le mem-
aux membres ou autres entités qui, compte tenu bre ou les membres aux territoires desquels le
de tous les faits pertinents, devraient bénéficier projet ou programme doit profiter.
de l'ensemble ou d'une partie de ces avantages. 11. Le Fonds prend toutes les mesures
3. Avant tout financement, le demandeur nécessaires pour que les dispositions du présent
dépose une proposition en règle par le truche- article soient effectivement appliquées.
ment du président de la Banque et le président
soumet au Conseil d'administration du Fonds Art. 16 - Formes
un rapport écrit dans lequel ce financement est et modalités de financement
recommandé, sur la base d'un examen appro- 1. Les financements effectués au moyen
fondi de l'objet de la demande, effectué par le des ressources fournies en vertu des articles 5,6
personnel. et 7 ainsi que des remboursements et revenus y
4. a) Le Fonds n'impose pas pour condi- afférents, sont accordés par le Fonds sous forme
tion que les sommes provenant de ses prêts de prêts. Le Fonds peut fournir d'autres moyens
soient dépensées sur les territoires de tel ou tel de financement, notamment des dons prélevés
État participant ou membre ; ces sommes, tou- sur les ressources reçues en vertu d'arrange-
tefois, ne sont utilisées que pour l'acquisition, ments conclus conformément à l'article 8 et
dans les territoires des États participants ou des autorisant expressément ces formes de finance-
membres, de biens produits dans ces territoires ment.
et de services en provenant, sous réserve que, 2. a) Sous réserve des dispositions du pa-
dans le cas de fonds reçus conformément à ragraphe précédent, le Fonds procure des
l'article 8 d'un État qui n'est ni participant ni moyens de financement à des conditions privilé-
membre, les territoires dudit État fournissant giées, selon les circonstances.
ces fonds puissent également être choisis com- b) Lorsque l'emprunteur est un membre ou une
me source des achats effectués au moyen de ces organisation intergouvernementale dont font
fonds et puissent en outre être choisis comme partie un ou plusieurs membres, le Fonds tient
source d'achat au moyen d'autres fonds reçus au compte principalement, pour établir \cs moda-
titre de cet article, selon ce que le Conseil lités de financement, de la position et des
d'administration déterminera. perspectives économiques du membre ou des
b) L'acquisition de ces biens et services se fait membres en faveur desquels le financement est
par un appel à la concurrence internationale accordé, et en outre, de la nature et des
entre les fournisseurs répondant aux conditions exigences du projet ou du programme en cause.
fixées, sauf dans le cas où le Conseil d'adminis- 3. Le Fonds peut fournir des moyens de
tration estime que l'appel à la concurrence financement à : a) tout membre, toute subdivi-
internationale n'est pas justifié. sion géographique ou administrative ou tout
5. Le Fonds prend toutes dispositions organisme de ce membre; b) toute institution
utiles en vue d'obtenir que les sommes prove- ou entreprise située sur le territoire d'un mem-
nant de ses prêts soient consacrées exclusive- bre; c) toute institution ou tout organisme
ment aux fins pour lesquelles ils ont été ac- régional ou sous-régional s'occupant de déve-
Les OrganisaUODS
94 à vocation continentale
loppement sur les territoires des membres. Tous arrangements ne soit conclu avec un État non
ces moyens de financement doivent, de l'avis du membre ou non participant ou bien avec une
Fonds, être consacrés à la réalisation des objec- institution d'un tel État, à moins d'approbation
tifs du présent Accord. Si l'emprunteur n'est pas par une majorité de quatre-vingt cinq pour cent
lui-même un membre, le Fonds exige une ou du total des voix des participants.
plusieurs garanties appropriées, gouvernemen- Art. 19 - Assistance technique
tales ou autres. Pour la réalisation de ses objectifs, le Fonds
4. Le Fonds peut fournir des devises pour peut fournir une assistance technique qui sera
le règlement des dépenses locales afférentes à normalement remboursable si elle n'est pas
un projet, au cas et dans la mesure où, de l'avis financée par des subventions spéciales accor-
du Fonds, l'octroi de ces devises est nécessaire dées au titre de l'assistance technique ou d'au-
ou opportun pour la réalisation des objectifs du tres moyens mis à la disposition du Fonds à cet
prêt, étant prises en considération la situation et effet.
les perspectives économiques du membre ou des
membres appelés à bénéficier du financement Art. 20 - Opérations diverses
procuré par le Fonds, ainsi que la nature et les Outre les pouvoirs spécifiés dans d'autres
exigences du projet. articles du présent Accord, le Fonds peut entre-
5. Les sommes prêtées sont remboursables prendre toutes autres activités qui, dans le cadre
dans la monnaie ou les monnaies dans lesquelles de ses opérations, seront nécessaires ou souhai-
les prêts ont été consentis, ou en d'autres tables pour lui permettre d'atteindre ses objec-
devises librement convertibles que le Fonds tifs et seront conformes aux dispositions du
détermine. présent Accord.
6. Le Fonds n'accorde de moyens de finan- Art. 21 - Interdiction
cement à un membre ou au profit d'un membre de toute activité politique
ou pour un projet devant être exécuté sur le Ni le Fonds, ni aucun de ses fonctionnaires
territoire d'un membre que s'il a la certitude ou autres personnes agissant en son nom,
que ce membre a pris à l'égard de son territoire n'interviendra dans les affaires politiques d'au-
toutes les mesures législatives et administratives cun membre. Leurs décisions ne seront pas
nécessaires pour donner effet aux dispositions influencées par l'orientation politique du mem-
du paragraphe 4 de l'article 11 et du chapitre bre ou des membres en cause et seront motivées
VIII, comme si ce membre était un État partici- exclusivement par des considérations ayant trait
pant, et ce financement doit être subordonné à au développement économique et social des
la condition que lesdites mesures législatives et membres, et ces considérations seront impartia-
administratives soient maintenues et que, s'il lement pesées en vue d'atteindre les objectifs
survient un différend entre le Fonds et un énoncés dans le présent Accord.
membre et en l'absence de toute autre disposi-
tion à cet effet, les dispositions de l'article 53
soient applicables, comme si le membre était un CHAPITRE VI
État participant dans les circonstances aux-
quelles s'applique ledit article. Organisation et gestion
Art. 17 - Analyse et évaluation Art. 22 - Organisation du Fonds
Il est procédé à une analyse approfondie et Le Fonds a pour organes un Conseil des
continue de l'exécution des projets, pro- gouverneurs, un Conseil d'administration et un
grammes et activités financés par le Fonds, de président. Le Fonds utilise, pour s'acquitter de
façon à aider le Conseil d'administration et le ses fonctions, les fonctionnaires et les employés
président à apprécier l'efficacité du Fonds dans de la Banque ainsi que son organisation, ses
la réalisation de ses objectifs. Le président, avec services et ses installations et, si le Conseil
l'accord du Conseil d'administration, prend des d'administration reconnaît le besoin de person-
dispositions pour procéder à cette étude dont les nel supplémentaire, le Fonds disposera de ce
résultats sont portés, par l'intermédiaire du personnel, qui sera engagé par le président
président, à la connaissance du Conseil d'admi- conformément à l'alinéa v) du paragraphe 4 de
nistration. l'article 30.
Art. 18 - Coopération Art. 23 - Conseil des gouverneurs : pouvoirs
avec d'autres organisations internationales, 1. Tous les pouvoirs du Fonds sont dévolus
d'autres institutions et des États au Conseil des gouverneurs.
Pour la réalisation de ses objectifs, le Fonds 2. Le Conseil des gouverneurs peut délé-
s'efforce de coopérer et peut conclure des guer tous ses pouvoirs au Conseil d'administra-
arrangements de coopération avec d'autres or- tion, à l'exception du pouvoir:
ganisations internationales, des organisations i) d'admettre de nouveaux participants et
régionales et sous-régionales, d'autres institu- de fixer les conditions de leur admission ;
tions et des États, sous réserve qu'aucun de ces ii) d'autoriser des souscriptions addition-
FAD 95
que disposent ensemble de 1 000 voix et les naires et les employés de la Banque ainsi que
administrateurs choisis par les États participants son organisation, ses services et ses installa-
disposent ensemble de 1 000 voix. Chaque ad- tions, pour mener à bien les affaires du Fonds,
ministrateur désigné par la Banque dispose des étant responsable devant le Conseil d'adminis-
voix qui lui sont attribuées par la Banque et tration de la mise en place et du contrôle de
dont le nombre est indiqué dans la notification l'organisation, du personnel et des services
relative à sa désignation, qui est prévue dans la nécessaires, prévus à l'article 22 ;
première partie de l'annexe B. Chaque adminis- v) fait appel aux services du personnel, y
trateur choisi par un ou plusieurs Etats partici- compris les consultants et experts dont le Fonds
pants dispose du nombre de voix détenues par le peut avoir besoin, et peut mettre fin à leurs
participant ou les participants qui l'ont choisi. services.
5. Chaque administrateur représentant la Art. 31 - Rapports avec la Banque
Banque doit donner en bloc toutes les voix qui 1. Le Fonds rembourse à la Banque le
lui sont attribuées. L'administrateur qui repré- juste coût de l'utilisation des fonctionnaires et
sente plus d'un État participant peut donner des employés, ainsi que de l'organisation, des
séparément les voix dont disposent les divers services et des installations de la Banque, con-
États qu'il représente. formément aux arrangements intervenus entre
6. Nonobstant toutes autres dispositions le Fonds et la Banque.
du présent Accord: 2. Le Fonds est une entité juridiquement
i) si un membre régional est ou devient État indépendante et distincte de la Banque et les
participant, il ne dispose pas ou n'acquiert pas avoirs du Fonds sont maintenus séparés de ceux
de voix de ce fait, et si un État participant de la Banque.
régional devient membre, il ne dispose plus à 3. Aucune disposition du présent Accord
compter du jour où il acquiert cette qualité n'engage la responsabilité du Fonds à raison des
d'aucune voix en tant qu'État participant; et actes ou obligations de la Banque ni celle de la
ii) si un État non régional est, ou devient, à la Banque à raison des actes ou obligations du
fois État participant et membre, cet État est Fonds.
traité, aux seules fins de l'Accord, à tous égards
comme s'il n'était pas membre. Art. 32 - Siège du Fonds
7. Sauf dispositions contraires du présent Le siège du Fonds est le siège de la Banque.
Accord, toutes les questions dont le Conseil des Art. 33 - Dépositaires
gouverneurs ou le Conseil d'administration sont Chaque Etat participant désigne sa banque
appelés à connaître sont tranchées à la majorité centrale ou toute autre institution pouvant être
des trois quarts du total des voix des partici- agréée par le Fonds comme dépositaire auprès
pants. duquel le Fonds peut conserver ses avoirs dans
la monnaie dudit participant ainsi que tous
Art. 30 - Le président autres avoirs. En l'absence d'une désignation
1. Le président de la Banque est d'office différente, le dépositaire pour chaque membre
président du Fonds. Il préside le Conseil est le dépositaire désigné par lui aux fins de
d'administration, mais ne prend pas part aux l'Accord portant création de la Banque.
votes. Il peut participer aux réunions du Conseil
des gouverneurs mais sans prendre part aux Art. 34 - Procédure de communication
votes. Chaque État participant désigne une auto-
2. Le président est le représentant légal du rité compétente avec laquelle le Fonds peut se
Fonds. mettre en rapport au sujet de toute question
3. En cas d'absence du président de la relevant du présent Accord. En l'absence d'une
Banque ou si son poste devient vacant, la désignation différente, la procédure de commu-
personne provisoirement appelée à remplir les nication indiquée par un membre pour la Ban-
fonctions de président de la Banque remplit que est aussi celle qui vaut pour le Fonds.
également celles de président du Fonds. Art. 35 - Publication de rapports
4. Sous réserve de l'article 26, le président et information
gère les affaires courantes du Fonds, et en 1. Le Fonds publie un rapport annuel con-
particulier : tenant un état certifié de ses comptes et commu-
i) propose le budget des opérations et le nique, à intervalles appropriés, aux participants
budget administratif; et membres un résumé de sa position financière
ii) propose le programme général de finan- ainsi qu'un état de ses revenus et dépenses qui
cement; indiquent quels sont les résultats de ses opéra-
iii) organise les études et évaluations de tions.
projets et programmes appelés à être financés 2. Le Fonds peut publier tous autres rap-
par le Fonds, conformément au paragraphe 3 de ports qu'il juge utiles à la réalisation de ses
l'article 15 ; objectifs.
iv) utilise, selon les besoins,. les fonction- 3. Des exemplaires de tous les rapports,
Les organisations
98 à vocation continentale
états et documents publiés aux termes du pré- souscription initiale que toute souscription addi-
sent article sont communiqués aux participants tionnelle dudit participant.
et aux membres. 3. En attendant la conclusion d'un tel ac-
Art. 36 - Affectation du revenu net cord, et de toute manière s'il n'est pas conclu
Le Conseil des gouverneurs détermine de d'accord de ce genre dans les six mois qui
temps à autre la répartition du revenu net du suivent la date à laquelle l'État a cessé d'être
Fonds, en tenant dûment compte des fonds à participant ou à l'expiration de toute période
affecter aux réserves et des provisions pour dont peuvent convenir le Fonds et l'Etat en
cause, il y a lieu d'appliquer les dispositions
imprévus.
suivantes:
i) l'État est relevé de toute obligation ulté-
CHAPITRE VII rieure envers le Fonds au titre de sa souscrip-
tion, mais il doit s'acquitter aux dates
Retrait et suspension d'échéance des montants dont il restait redeva-
des participants ble au titre de sa souscription à la date à laquelle
il a cessé d'être participant et qui, de l'avis du
Arrêt des opérations Fonds, sont nécessaires à ce dernier pour hono-
Art. 37 - Retrait rer les engagements qu'il avait, à cette date,
Tout participant peut se retirer du Fonds à dans le cadre de ses opérations de financement ;
tout moment en lui adressant une notification ii) le Fonds reverse à l'État les sommes
écrite à cet effet au siège du Fonds. Le retrait payées par celui-ci au titre de sa souscription ou
devient effectif à la date de la réception de la provenant de remboursements en capital de
notification ou à telle date qui sera spécifiée sommes y afférentes et que le Fonds détenait à
dans la notification à condition qu'elle ne soit la date à laquelle l'État en cause a cessé d'être
pas postérieure de plus de six mois à la date de participant, sauf dans la mesure où le Fonds
réception de la notification. juge que ces sommes lui sont nécessaires pour
honorer les engagements qu'il avait à cette gate
Art. 38 - Suspension dans le cadre de ses opérations de financement ;
1. Si un participant manque à l'une de ses iii) le Fonds verse à l'État une part propor-
obligations envers le Fonds, celui-ci peut le tionnelle du montant total des remboursements
suspendre de sa qualité de participant, par une en capital reçus par le Fonds après la date à
décision du Conseil des gouverneurs. Le partici- laquelle l'État a cessé d'être participant et
pant ainsi suspendu cesse automatiquement afférents aux prêts consentis antérieurement à
d'être participant un an après la date de sa cette date, exception faite des prêts accordés
suspension à moins qu'une décision du Conseil par prélèvement sur des ressources fournies au
des gouverneurs ne le rétablisse dans sa qualité Fonds en vertu d'arrangements prévoyant des
de participant. dispositions particulières en matière de liquida-
2. Pendant la durée de la suspension, le tion. Le rapport de cette part au montant global
participant en cause n'est habilité à exercer du capital de ces prêts remboursés est le même
aucun des droits conférés par le présent Accord que le rapport existant entre le montant total
exception faite du droit de retrait, tout en payé par l'Etat au titre de sa souscription et qui
restant soumis à toutes ses obligations. ne lui aura pas été reversé conformément à
Art. 39 - Droits et obligations l'alinéa ii) ci-dessus et la somme totale payée
des États qui cessent d'être participants par tous les participants au titre de leurs sous-
1. L'Etat qui cesse d'être participant n'a criptions qui aura été utilisée ou qui, de l'avis du
d'autres droits au titre du présent Accord que Fonds, lui est nécessaire pour honorer les enga-
ceux que lui confèrent le présent article et gements qu'il avait dans le cadre de ses opéra-
l'article 53, mais sauf dispositions contraires du tions de financement au jour où l'État en cause
présent article, il est tenu de toutes les obliga- a cessé d'être participant. Le Fonds effectue ce
tions financières qu'il a souscrites envers le paiement par versements échelonnés au fur et à
Fonds, que ce soit en qualité de participant, mesure qu'il reçoit des sommes au titre des
d'emprunteur, de garant ou à un autre titre. remboursements de prêts en principal, mais à
2. Lorsqu'un Etat cesse d'être participant, des intervalles d'un an au moins. Ces verse-
le Fonds et ledit État procèdent à un apurement ments sont fails dans les monnaies reçues par le
des comptes. Dans le cas d'un tel apurement des Fonds qui peut cependant, à sa discrétion,
comptes, le Fonds et l'État en cause peuvent effectuer le paiement dans la monnaie de l'État
convenir des sommes qui devront être versées à en cause;
l'État au titre de sa souscription ainsi que de la iv) le paiement de toute somme due à
date et de la monnaie du paiement. Lorsqu'il est l'État au titre de sa souscription peut être
employé à propos d'un participant, le mot différé aussi longtemps que cet État ou toute
« souscription» est censé, aux fins du présent subdivision politique ou tout service de l'un
article et de l'article 40, englober aussi bien la d'eux a encore des engagements envers le
FAD 99
Fonds, en tant qu'emprunteur ou garant; cette tous arrangements spéciaux quant à la réparti-
somme peut, au gré du Fonds, être imputée à tion des ressources convenus lors de la fourni-
l'un quelconque des montants dus à leur ture de ces ressources au Fonds, le Fonds
échéance; répartit ses avoirs entre les participants au
v) en aucun cas l'État en cause ne reçoit en prorata des sommes qu'ils ont versées au titre de
vertu de ce paragraphe une somme dépassant au leurs souscriptions. Toute répartition, aux
total le moins élevé des deux montants sui- termes de la disposition ci-dessus du présent
vants : paragraphe, est subordonnée, dans le cas de
1) le montant versé par l'État au titre de sa tout participant, au règlement préalable de
souscription ou, toutes les créances en cours du Fonds à l'encon-
2) le pourcentage de l'actif net du Fonds fjgu- tre dudit participant. Cette répartition est effec-
rant sur ses registres à la date à laquelle l'Etat tuée aux dates, dans les monnaies et sous forme
en cause a cessé d'être participant qui corres- de numéraire ou autres avoirs, selon que le
pond au pourcentage du montant de la souscrip- Fonds estime juste et équitable. La répartition
tion de l'État en cause par rapport au total des entre les divers participants n'est pas nécessaire-
souscriptions de tous les participants ; ment uniforme quant à la nature des avoirs ainsi
vi) tous les calculs visés par ces dispositions répartis ou des monnaies dans lesquelles ils sont
sont effectués sur une base raisonnablement libellés.
déterminée par le Fonds. 4. Tout participant recevant des avoirs ré-
4. En aucun cas, les sommes dues à un État partis par le Fonds en application du présent
en vertu du présent article ne lui sont payées article ou de l'article 39 est subrogé dans tous
avant l'expiration d'un délai de six mois après la les droits que le Fonds possédait sur ces avoirs
date à laquelle l'État a cessé d'être participant. avant leur répartition.
Si, au cours de cette période de six mois, à
compter de la date à laquelle un État cesse
d'être participant, le Fonds arrête ses opéra- CHAPITRE VIII
tions conformément à l'article 40, tous les droits
de l'État en cause sont déterminés par les Statut, immunités,
dispositions de l'article 40 et ledit État est
considéré comme participant au Fonds aux fins exemptions et privilèges
de l'article 40, sauf qu'il n'a pas de droit de Art. 41 - Objet du présent chapitre
vote. Pour que le Fonds puisse réaliser effective-
ment ses objectifs et remplir les fonctions qui lui
Art. 40 - Arrêt des opérations sont dévolues, il bénéficie sur le territoire de
et règlement des obligations du Fonds chaque État participant du statut juridique, des
1. Le Fonds peut mettre fin à ses opéra- immunités, des exemptions et des privilèges qui
tions par un vote du Conseil des gouverneurs. sont énoncés dans le présent chapitre ; chaque
Le retrait de la Banque ou de tous les États État participant informe le Fonds des mesures
participants conformément à l'article 37 en- précises prises à cet effet.
traîne l'arrêt définitif des opérations du Fonds.
Après cet arrêt de ses opérations, le Fonds cesse Art. 42 - Statut juridique
immédiatement toutes activités à l'exception de Le Fonds jouit de l'entière personnalité
celles qui ont trait à la réalisation ordonnée, à la juridique et a notamment la capacité:
conservation et à la sauvegarde de son actif, i) de contracter;
ainsi qu'au règlement de ses obligations. Jus- ii) d'acquérir et aliéner des biens meubles
qu'au règlement définitif de ces obligations et et immeubles;
jusqu'à la répartition de ces avoirs, le Fonds iii) d'ester en justice.
continue à exister et tous les droits et engage- Art. 43 - Actions en justice
ments mutuels du Fonds et des participants dans 1. Le Fonds jouit de l'immunité de juridic-
le cadre du présent Accord demeurent intacts tion à l'égard de toute forme d'action judiciaire
sous réserve toutefois qu'aucun participant ne sauf pour les litiges nés ou résultant de l'exer-
puisse être suspendu ni se retirer et qu'aucune cice par le Fonds de son pouvoir d'accepter des
répartition ne soit faite aux participants si ce prêts conformément aux dispositions de l'arti-
n'est conformément aux dispositions du présent cle 8. Le Fonds, dans ce cas, peut être l'objet de
article. poursuites devant un tribunal compétent sur le
2. Aucune répartition n'est faite aux parti- territoire d'un État où il a son siège ou un agent
cipants au titre de leurs souscriptions avant que chargé de recevoir des assignations ou notifica-
toutes les obligations envers les créanciers aient tions, ou bien dans lequel il accepte d'être
été réglées ou aient fait l'objet de provisions et poursuivi.
avant que le Conseil des gouverneurs ait décidé 2. Nonobstant les dispositions du para-
de procéder à une telle répartition. graphe 1, aucune action ne peut être intentée
3. Sous réserve de ce qui précède et de contre le Fonds par les États participants, leurs
Les organisations
100 à vocation continentale
organismes ou services, ni par une entité ou pour les actes accomplis par eux dans l'exercice
personne qui agirait directement ou indirecte- de leurs fonctions officielles ;
ment pour le compte d'un participant ou qui ii) s'ils ne sont pas ressortissants de l'État
serait son ayant-cause ou celui d'un organisme où ils exercent leurs fonctions, jouissent d'im-
ou service du participant. Les participants ont munités relatives aux dispositions limitant l'im-
recours aux procédures spéciales relatives au migration, aux formalités d'immatriculation des
règlement des litiges entre le Fonds et ses étrangers et aux obligations du service national
participants, établies par le présent Accord, par et de facilités en matière de réglementation des
les règlements du Fonds ou par les contrats changes non moins favorables que celles recon-
passés avec le Fonds. nues par l'État participant intéressé aux repré-
3. Le Fonds prend toutes dispositions né- sentants, fonctionnaires et employés de rang
cessaires relatives aux modalités applicables au comparable de toute autre institution financière
règlement de litiges qui ne sont pas prévus par internationale dont il fait partie ;
les dispositions du paragraphe 2 du présent iii) bénéficient, du point de vue des faci-
article ainsi que des articles 52 et 53, et qui font lités de déplacement, d'un traitement non moins
l'objet de l'immunité du Fonds résultant du favorable que celui accordé par l'État partici-
paragraphe 1 du présent article. pant intéressé aux représentants, fonctionnaires
4. Dans le cas où, en application des dispo- et employés de rang comparable de toute autre
sitions du présent Accord, il ne jouit pas de institution financière internationale dont il fait
l'immunité de juridiction, le Fonds, ses biens et partie.
avoirs, où qu'ils se trouvent et quel qu'en soit le Art. 49 - Immunité fiscale
détenteur, sont exemptés de toute forme de 1. Le Fonds, ses avoirs, biens, revenus,
saisie-exécution, saisie-arrêt ou mesure d'exécu- opérations et transactions sont exemptés de tous
tion aussi longtemps qu'une décision judiciaire impôts directs, ainsi que de tous droits de
définitive n'a pas été rendue contre le Fonds. douane sur les marchandises qu'il importe ou
Art. 44 - Insaisissabilité des avoirs exporte pour son usage à des fins officielles, et
Les biens et avoirs du Fonds, où qu'ils se de toutes impositions ayant un effet équivalent.
trouvent et quel qu'en soit le détenteur, sont à Le Fonds est également exempt de toute obliga-
l'abri de toute perquisition, réquisition, confis- tion concernant le paiement, la retenue ou le
cation, expropriation ou autres formes de saisie recouvrement de tout impôt ou droit.
ou mainmise de la part du pouvoir exécutif ou 2. Nonobstant les dispositions du para-
législatif. graphe 1, le Fonds ne demandera pas d'exoné-
Art. 45 - Insaisissabilité des archives ration pour les taxes qui ne sont que la contre-
Les archives du Fonds et, de mamere partie de prestations de services.
générale, tous les documents qui lui appartien- 3. Les articles importés en franchise con-
nent ou qu'il détient, sont inviolables où qu'ils formément au paragraphe 1 ne seront pas
se trouvent. vendus sur le territoire de l'État participant qui
a accordé l'exemption, si ce n'est aux conditions
Art. 46 - Exemption convenues avec ledit participant.
des avoirs de toutes restrictions 4. Il n'est perçu aucun impôt sur les traite-
Dans la mesure nécessaire pour que le ments et émoluments ou au titre des traitements
Fonds réalise ses objectifs et s'acquitte de ses et émoluments que le Fonds verse au président
fonctions et sous réserve des dispositions du et au personnel, y compris les experts accom-
présent Accord, tous les biens et autres avoirs plissant des missions pour le Fonds.
du Fonds sont exempts de restrictions par voie
de contrôles financiers, de réglementations ou Art. 50 - Clause de renonciation
de moratoires de toute nature. 1. Les immunités, exemptions et privilèges
prévus dans le présent chapitre sont accordés
Art. 47 - Privilèges en matière de dans l'intérêt du Fonds. Le Conseil d'adminis-
communication tration peut, dans la mesure et aux conditions
Tout État participant applique aux commu- qu'il détermine, renoncer aux immunités,
nications officielles du Fonds le même régime exemptions et privilèges prévus dans le présent
qu'aux communications officielles des autres chapitre dans le cas où, à son avis, cette décision
institutions financières internationales dont il favoriserait les intérêts du Fonds.
fait partie. 2. Nonobstant les dispositions du para·
Art. 48 - Immunités et privilèges graphe l, le président a le droit et le devoir de
des membres des Conseils et du personnel lever l'immunité accordée à un des membres du
Tous les gouverneurs et administrateurs et personnel, y compris les experts qui accomplis-
leurs suppléants, le président et le personnel, y sent des missions pour le Fonds, au cas où il
compris les experts qui accomplissent des mis- juge que l'immunité entraverait le cours de la
sions pour le Fonds : justice et qu'elle peut être levée sans préjudice
i) jouissent de l'immunité de juridiction pour les intérêts du Fonds.
FAD 101
commune à laquelle sont versées les contribu- présents à la réunion peuvent faire connaître
tions annuelles des membres de l'Association. leur décision par lettre ou par procuration.
2. Le Conseil des gouverneurs détermine Art. 9 - Signature et dépôt
par consensus le montant annuel de la contribu- 1. Les présents statuts, déposés auprès du
tion. Ce montant est sujet à révision. secrétariat exécutif de la Commission économi-
3. La contribution annuelle est versée au que des Nations unies pour l'Afrique (ci-après
plus tard, le dernier trimestre de l'année précé- dénommé « le dépositaire ») restent ouverts à la
dant l'année à laquelle elle correspond. signature des institutions énumérées à l'an-
4. a) La Caisse commune acquitte les dé- nexe 1 du présent texte jusqu'au 31 décembre
penses afférentes: 1968.
i) à l'organisation des réunions de l'Asso- 2. Le dépositaire doit communiquer le
ciation, du Comité exécutif et de tous les autres texte des statuts, certifié conforme, à tous les
organes de l'Association autres que les comités signataires.
sous-régionaux ;
ii) à l'organisation de stages et de sémi- Art. 10 - Acceptation, adhésion et retrait
naires de formation ; et 1. Les présents statuts sont soumis à l'ac-
iii) aux activités que le Conseil des gouver- ceptation des membres qui doivent signer le
neurs déciderait d'entreprendre, sous réserve texte original des statuts détenus par le déposi-
que les frais de voyage et les indemnités de taire ou déposer leur instrument d'acceptation
subsistance des membres de l'Association ne auprès du dépositaire avant le 31 décembre
soient en aucun cas imputés à la Caisse com- 1968. Le dépositaire doit notifier chaque signa-
mune. ture ou dépôt d'instrument reçus, et les dates
b) Si au cours d'un exercice les ressources correspondantes, aux autres signataires.
financières de la Caisse commune ne permettent 2. Les institutions qui ne sont pas devenues
pas d'acquitter les dépenses afférentes aux acti- membres conformément aux dispositions du
vités énoncées à l'alinéa a) du présent para- paragraphe 1 du présent article peuvent devenir
graphe, les membres de l'Association versent membres, après l'entrée en vigueur des statuts,
sous forme de quotes-parts égales le montant en y adhérant aux conditions déterminées par le
complémentaire nécessaire pour acquitter les- Conseil des gouverneurs.
dites dépenses. 3. Tout membre peut décider de se retirer
5. Les comptes de la Caisse commune sont de l'Association, à condition d'en informer le
tenus par la Banque centrale dont le président président de l'Association et le dépositaire.
en exercice de l'Association est le gouverneur. Art. 11 - Entrée en vigueur
Il a les attributions de trésorier et d'administra- Les présents statuts entrent en vigueur dès
teur de la Caisse commune. Lors de la réunion leur acceptation par quatorze des institutions
de l'Association, il présente un état des comptes énumérées à l'annexe 1 du présent texte. Le
et des opérations de la Caisse commune. dépositaire notifie à tous les signataires des
6. Les vérificateurs extérieurs des comptes présents statuts la date de leur entrée en vi-
de la Banque centrale, dont le président en gueur.
exercice de l'Association assume la direction, Art. 12 - Première réunion de l'Association
sont chargés de la vérification des comptes de la 1. L'Association doit tenir sa première
Caisse commune et présentent le rapport y réunion avant le 31 décembre 1969. Cette pre-
afférent à la réunion de l'Association. mière réunion doit être convoquée par le dépo-
Art. 8 - Amendements sitaire.
Les présents statuts peuvent être amendés 2. Des dispositions seront prises lors de
ou complétés, lors d'une réunion de l'Associa- cette première réunion en vue de l'organisation
tion, par une décision prise à la majorité des et de la création des différents organes de
deux tiers des membres de l'Association, sous l'Association.
réserve que, la proposition d'amendement soit
communiquée aux membres au moins trois mois
avant la date de la réunion qui doit être saisie de Fait à Accra, ce treizième jour d'août 1968 en un lexte unique
l'amendement. Les gouverneurs qui ne sont pas en français et en anglais, les deux textes faisant également foi.
Autres institutions
à vocation continentale 107
CIER s'occupe d'études portant sur les problèmes d'eau et coexiste avec des services
nationaux avec lesquels il fait double emploi. Le CIER a réalisé quelque 200 études
et créé un centre de documentation riche de plus de 11 000 ouvrages.
La Société africaine pour le développement des industries alimentaires à base de
mil et de sorgho :
Créée en 1972, elle comprend 5 États membres: Burkina, Mali, Niger, Soudan et
Mauritanie.
AFSAT (organisation africaine de télécommunications spatiales) :
Réunis à Dakar le 29 août 1985, douze pays africains (Bénin, Burkina-Faso, Congo,
Côte d'Ivoire, Guinée, Mali, Niger, République centrafricaine, Soudan, Tchad, Togo
et Sénégal) ont envisagé de créer une organisation régionale de télécommunications
spatiales, AFSAT, et de mettre à l'étude le lancement de satellites au-dessus du
continent. Les douze pays ont déjà signé un protocole d'intention de création
d'AFSAT. Par ailleurs, l'étude de faisabilité du projet de satellite est terminée.
Ouverte à l'ensemble des pays africains, l'AFSAT rejoint en quelque sorte les
organisations du même type qui, en Europe (EUTELSAT) ou dans les pays arabes
(ARABSAT), ont été créées dans le but de s'assurer une certaine autonomie,
dérogeant à la règle du monopole de principe de l'organisation mondiale INTEL-
SAT sur toutes les communications internationales.
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développement, la Banque de développement des États de l'Afrique centrale:
trois banques intra-africaines au service du développement économique et de
l'intégration régionale, thèse de 3e cycle, Paris l, 1975, 326 p.
Chapitre II
Les organisations
d'Afrique du Nord
SECTION 1 : DOCUMENTS
SAOTOMÈ
•.';..
SEYCHEllES " ', '
EX MEMBRE
Cl LES ÉTATS MEMBRES DU COMITÉ PERMANENT CONSULTATIF DU MAGHREB (CPCM)
Les organisations
116 d'Afrique du Nord
Malgré les évolutions différentes suivies par les États du Maghreb (1), l'unifica-
tion de cette région a représenté et continue de représenter l'un des thèmes
privilégiés des discours politiques, ainsi qu'un facteur de mobilisation de l'opinion,
fondée sur l'unité de la foi, la parenté des cultures et la recherche de l'efficacité
économique. L'aspiration à l'unité prit dans le passé la forme d'une solidarité
agissante dans la lutte nationaliste et reçut l'impulsion décisive des courants pana-
rabes et panislamiques.
Dès le début du XXe siècle, le sentiment d'une coopération maghrébine com-
mence à naître entre les chefs d'élite du mouvement nationaliste à la première
conférence des Nord-Africains en 1917 qui s'est tenue en France et à l'issue de
laquelle ils poseront les principes de l'intégration et les moyens de la réaliser. En
1926, les Nord-Africains se regrouperont dans un parti unique « l'étoile-nord-afri-
caine» suivie en 1927 de la création à Paris de l'association des Étudiants musul-
mans d'Afrique du Nord. Par la suite, ce sera la Commission des Nations unies pour
l'Afrique (CEA) qui accélérera le processus de coopération intra-maghrébine. La
tenue de cinq conférences générales à Tunis, Tanger, Tripoli, Alger et Casablanca
aboutira à la conclusion de cinq protocoles d'accords préparant la naissance du
CPCM. C'est la conférence de Tanger d'avril 1958 qui définira les formes pratiques
de l'intégration et prendra un certain nombre de décisions concrètes, restées lettre
morte car l'Algérie n'avait pas encore accédé à l'indépendance.
Après la décolonisation, la coopération entrera dans une phase active, malgré
les revendications frontalières tunisiennes et marocaines à l'égard de l'Algérie; ces
trois pays du Maghreb comprennent en effet que seule la coopération réelle peut
ouvrir une perspective favorable et permettre d'atteindre le développement économi-
que dans tous les secteurs. Les innombrables richesses naturelles de la région
(hydrocarbures, charbon, minerais de fer, manganèse, plomb, zinc, phosphates etc.)
permettent d'espérer un développement authentique; certaines matières premières,
se trouvant sur des frontières communes de tel ou tel pays, imposeront elles-mêmes
une véritable coopération entre les pays.
Deux thèses vont s'affronter: une thèse dite fédéraliste qui opte pour une
intégration politique préalable à toute coopération, et une thèse plus réaliste qui
plaide pour une coopération économique préalable à tout rapprochement politique.
Malgré les divergences idéologiques et les problèmes frontaliers, la conférence de
Tanger précitée mettra sur pied un secrétariat, tandis qu'une réunion des trois
ministres des Affaires étrangères (Maroc, Algérie, Tunisie) à Rabat en 1963,
constituera l'origine politique de la création du CPCM.
LE CPCM
Son acte de naissance officiel est le protocole d'accord signé à Tunis en octobre
1964 par la première Conférence des ministres de l'Économie de quatre pays du
Maghreb: Algérie, Maroc, Tunisie et Libye. La Libye se retirera le 22 septembre
1970 du CPCM tandis que la Mauritanie prendra la décision de principe d'y adhérer
en décembre 1972.
(1) C'est une notion politico-géographique. Le Maghreb est composé d'un noyau central (Algérie, Maroc,
Tunisie) autour duquel gravitent la Libye et la Mauritanie. On parle alors de Grand Maghreb.
CPCM 117
Siégeant à Tunis, le CPCM est doté d'un secrétariat permanent; son organe
suprême qui coordonne et harmonise les activités des institutions mises en place est
la Conférence des ministres de l'Économie, bien que ses attributions n'aient été
définies par aucun texte.
De 1964 à 1975, cette Conférence se réunira sept fois. La deuxième session a
lieu à Tanger du 26 au 27 octobre 1964, la troisième session se déroulera à Tripoli
du 25 au 27 mai 1965 ; elle fixera le budget du CPCM et décidera la création et
l'organisation d'un centre d'études industrielles (CEl) dont la tâche consiste à mener
des recherches et des études dans le domaine de l'industrie, offrir une assistance
technique aux projets en cours et former des experts; la quatrième session se
déroule à Alger le 2 février 1966 et elle renforcera le CPCM en tant qu'institution ;
la cinquième session qui aura lieu à Tunis les 22 et 23 novembre 1967 examinera les
différents stades d'études auxquels sont arrivés les différents projets recommandés,
annonce l'élaboration d'un statut définitif du CPCM pour 1968 et nomme un
secrétariat. Cette session est l'une des plus importantes qu'ait connu la coopération
inter-maghrébine car elle décide de faire entrer celle-ci dans une phase active ; elle
demande au CPCM d'élaborer un projet d'accord intergouvernemental portant sur
5 ans et devant définir la liste d'industries à agréer et dont les produits feraient
l'objet d'une franchise d'accès, devant libérer les échanges, créer une banque
maghrébine d'intégration et établir un mécanisme multilatéral d'intégration, autant
de projets qui resteront dans les tiroirs. La sixième session programmée pour avril
1968 à Rabat n'aura lieu qu'en juillet 1970. En effet, en 1969, le nouveau régime
libyen instauré le 1er septembre de cette année entraînera le départ de la Libye pour
le motif que le Maroc, royaume, fait partie du CPCM et que la coopération inter-
maghrébine divise le monde arabe entre Maghreb et Machrek, la Libye préférant
s'orienter vers le Machrek, alors que les autres pays du Maghreb considèrent au
contraire que la coopération inter-maghrébine est un pas vers l'unification du monde
arabe. De plus, en 1969, le Tunisien Ahmed Ben Salah, l'un des promoteurs de la
coopération sera emprisonné.
La réunion de 1970 constate un profond désaccord entre les partenaires et
repousse les projets de la cinquième session. La septième session qui aura lieu à
Rabat en juillet 1975 ne parviendra pas à relancer la coopération et sera la dernière
car l'affaire du Sahara occidental ne permet plus aucun projet commun. Le CPCM
se trouvera alors en état d'hibernation même si, juridiquement, il demeure en vie.
A l'affaire du Sahara occidental, il faut ajouter d'autres facteurs obstacles à la
coopération; ainsi la priorité accordée à la construction nationale, les accords
préférentiels signés par chaque État du Maghreb avec la CEE et surtout le problème
des frontières qui envenime les relations bilatérales (entre le Maroc et l'Algérie,
l'Algérie et la Tunisie, l'Algérie et la Libye, la Libye et la Tunisie) hypothèquent
l'avenir de la coopération. Des relations très peu cordiales s'ensuivent même: ainsi
la Libye expulsera massivement des ressortissants tunisiens en août 1985 pour le
motif qu'ils n'ont pas voulu prendre la nationalité libyenne.
Cet enchevêtrement de relations compliquées, oscillant entre le bellicisme et les
déclarations quasiment lyriques de fraternité, nuit beaucoup à la coopération. De
plus, une donnée géopolitique explique la carence de celle-ci: le Maghreb se
trouvant à l'intersection de deux mondes, l'un arabo-islamique, l'autre franco-
africain, il doit endosser une triple identité méditerranéenne, arabe et africaine; par
Les organisations
118 d'Afrique du Nord
ailleurs le blocage maghrébin est identique à celui que connaît l'Afrique puisqu'il
plonge ses racines dans le problème des frontières véritable pomme de discorde.
Le CPCM dont la brève existence n'est théoriquement pas achevée, trouve à sa
tête un président qui varie à chaque session, et exerce un pouvoir de tutelle sur
l'ensemble des commissions et organismes spécialisés dont il doit coordonner et
orienter les activités.
Doté de la personnalité juridique, le CPCM demeure une instance consultative
(ses membres sont des fonctionnaires détachés par leur pays) et une machine rigide
imposant la règle de l'unanimité, bien que celle-ci ne figure dans aucun texte.
Les institutions mises sur pied sont permanentes (c'est le cas du Comptoir
maghrébin de l'alfa, du CEl, du Bureau central maghrébin de compensation) et non
permanentes (organismes sans personnalité juridique, sans sièges, composés d'experts
se réunissant à la demande comme par exemple: la Commission maghrébine des
transports et communications, CMTC, le Comité maghrébin de coordination des
postes et télécommunications, CMCPT, le Comité maghrébin du tourisme, CMT, la
Commission maghrébine de l'industrie, CMI, la Commission maghrébine de statisti-
ques et de comptabilité nationale, CMSCN et le Comité maghrébin d'assurance et
de réassurance, CMAR.
Cependant l'ensemble du commerce inter-maghrébin (il ne représente que 3 %
de l'ensemble des échanges extérieurs du maghreb) s'effectue surtout sur la base
d'accords commerciaux bilatéraux; le moins que l'on puisse dire, c'est que le CPCM
ne fut pas à la hauteur des espérances. Malgré des conseils avisés, tel ce rapport
daté de 1967, émanant d'un comité d'experts, qui proposera de procéder à une
intégration par paliers, en douceur, mais sera rejeté en 1970, le CPCM n'a pas su
trouver un second souffle, et les causes de cet échec sont multiples: sans caractère
contraignant pour les États, coupé de l'action, sans pouvoir aucun, le CPCM est
fatalement tombé en état de léthargie. Il est vrai que l'orientation politique dès le
départ, a délaissé l'agriculture, activité principale du Maghreb au profit de l'industrie
qui inspirera des discours et des projets grandioses que les États n'auront pas les
moyens de réaliser. Tout conflit même mineur a suffi pour gripper une machine peu
rôdée et peu armée pour fonctionner réellement; la politique est la clé du problème
comme partout ailleurs en Afrique; pourtant la volonté politique existait à l'origine.
Les échanges inter-maghrébins demeurent très modestes et cette situation risque
de durer aussi longtemps que dureront les querelles de frontières et surtout aussi
longtemps que s'éternisera le problème sahraoui.
Conformément aux décisions prises par les Le siège du secrétariat permanent est à titre
ministres chargés de l'économie au cours de la transitoire situé au siège de la présidence.
réunion tenue à Tanger du 26 au 28 novembre
Art. 6 - Le Comité permanent consultatif a des
1964. correspondants dans chaque État membre dé-
Les Statuts du Comité permanent consulta- signés par le gouvernement intéressé. Ces cor-
tif sont fixés ainsi qu'il suit: respondants doivent relever d'une administra-
Art. premier - Le Comité permanent consulta- tion centrale, et de préférence des organismes et
tif est un organisme qui groupe les représentants services chargés de la planification.
des quatre pays du Maghreb. Il est composé Art. 7 - Le Comité permanent consultatif se
d'un président et de huit membres dont quatre réunit au moins une fois tous les trois mois sur
titulaires et quatre suppléants. convocation du président.
Art. 2 - Le président du Comité permanent Le président adresse aux membres du co-
consultatif doit avoir rang de ministre. La mité, en même temps que la convocation aux
présidence est confiée à tour de rôle à chacun réunions, un projet d'ordre du jour tenant
des États membres pour une période d'une compte des propositions qu'il aura reçues des
année. pays membres.
Art. 3 - Le président peut se faire assister par Art. 8 - Toute session du Comité permanent
un vice-président qui sera le représentant titu- consultatif doit faire l'objet d'un procès-verbal
laire du pays dont relève la présidence. établi par les soins du président en exercice. Ce
procès-verbal doit recevoir l'approbation una-
Art. 4 - Le gouvernement de chacun des pays
nime des membres du Comité.
du Maghreb désigne un membre titulaire et un
membre suppléant ayant le rang de directeur Art. 9 - Le président communique, à chacun
d'administration centrale. des membres du Comité, un exemplaire de tous
Les représentants de chaque pays pourront les documents dont il est saisi ainsi que toute
se faire assister en cas de besoin, par des documentation susceptible d'intéresser le Co-
experts. mité.
Art. 5 - Le Comité permanent consultatif est Art. 10 - Le président soumet à l'approbation
doté d'un secrétariat permanent à la tête duquel du Conseil des ministres de l'Économie du
est placé un secrétaire administratif désigné par Maghreb Je projet de budget destiné à couvrir
le président. les dépenses du Comité permanent consultatif.
Les organisations
122 d'Afrique du Nord
l'Algérie et le Maroc semblent décidés à ne pas remettre sur le tapis leur différend
frontalier, la Libye n'a toujours pas acquiescé au tracé de sa frontière avec l'Algérie
comme elle n'arrive pas encore à appliquer avec la Tunisie les termes de l'Arrêt de
la Cour internationale de Justice relatif à la limite du Plateau continental du golfe
de Gabès. D'autre part, ces pays divergent à propos des méthodes d'approche et de
construction du regroupement maghrébin. Il y a ceux qui mettent en avant l'écono-
mie, conçue comme un véritable soubassement et comme condition indispensable à
toute construction politique ultérieure, et ceux qui prônent le point de vue inverse,
tout rapprochement devant à leurs yeux être avant tout politique et consacré au
moyen d'une union. Enfin et surtout, les faits sont têtus et les réalités économiques
réfractaires aux discours: en 1986, le commerce intra-maghrébin a représenté
seulement 1,38 % de la valeur totale des exportations des cinq pays (1).
Il faut simplement espérer que la volonté, l'espoir et l'enthousiasme nés des
récents événements viendront à bout des nombreux écueils qui parsèment la voie
conduisant à l'intégration maghrébine.
coopération fraternelle et fructueuse et de avec des États tiers, tout accord qui ne serait pas
maintenir entre elles une paix permanente ba- contraire aux dispositions du présent traité.
sée sur le respect mutuel de l'intégrité territo- Art. 6
riale, de l'intangibilité de leurs frontières natio- Le présent traité demeurera ouvert. à
nales, de la souveraineté et de l'indépendance l'adhésion, avec l'accord des hautes parties
politique de chacune d'elles. contractantes, aux autres États du Grand Ma-
Elles s'engagent également à résoudre les ghreb Arabe qui en accepteraient les disposi-
différends qui pourraient surgir entre elles par tions.
la voie de la concertation, de la négociation ou
par toute autre voie pacifique. Art. 7
Le présent traité sera valable pour une
Art. 3 durée de vingt ans. Il sera ratifié conformément
Chacune des hautes parties contractantes aux procédures constitutionnelles en vigueur
s'engage à n'adhérer à aucune alliance ou coali- dans chacune des hautes parties contractantes.
tion de caractère militaire ou politique avec un Il entrera en vigueur à la date de l'échange des
ou plusieurs États tiers dirigée contre l'indépen- instruments de ratification.
dance politique, l'intégrité territoriale ou la A l'expiration de la période de vingt ans, le
sécurité de l'autre partie contractante. présent traité sera renouvelé, par tacite recon-
Chacune des hautes parties contractantes duction et pour une même durée, à moins que
s'engage à ne tolérer, sur son territoire, aucune l'une des hautes parties contractantes ne le
initiative ou acte découlant d'une attitude hos- dénonce, par écrit, un an au moins, avant la
tile adoptée par un ou plusieurs autres États date d'expiration de la période en cours.
tiers contre l'une d'entre elles.
Le présent traité est établi en deux exem-
Art. 4 plaires originaux, en lan~ue arabe, les deux
Les hautes parties contractantes s'engagent textes faisant également fOi.
à ne pas tolérer, sur leur territoire, l'.organisa-
tion et l'activité de groupements qUi attente-
FaÎl à Tunis. le 4 joumada 11/403
raient à la sécurité et à l'intégrité territoriale de correspondant au 19 mars 1983
l'autre partie ou tenteraient par la violence de
changer son régime. Pour la République tunisienne,
Habib Bourguiba
Art. 5
Pour la République algérienne
Chacune des hautes parties contractantes démocratique el populaire,
conserve sa pleine liberté d'action pour conclure Chadli Bendjcdid
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Chapitre III
Les organisations
d'Afrique de l'Ouest
SEcrION l : DOCUMENTS
fus (JJ(').PVUH
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sur une école régionale de formation de cadres de maîtrise pour les chemins de fer
etc.).
Dans le domaine de la recherche scientifique et technique un protocole relatif à
la mise en œuvre d'une politique communautaire dans ce domaine a été adopté en
octobre 1979 lors du se sommet de la CEAO. Dans le domaine énergétique, la
Conférence des chefs d'État a décidé la création d'un Centre régional de l'énergie
solaire (CRES). Le Secrétariat général a organisé en mars 1980, une réunion de
coordination des programmes de développement de l'énergie solaire et a présenté
des demandes d'aide auprès des institutions financières de développement pour le
financement du centre qui coûtera 8,4 milliards de francs CFA et sera implanté à
Bamako (Mali) ; ses activités concerneront la formation, l'information, la recherche
et la production à l'échelle industrielle d'appareils solaires.
En octobre 1978, la CEAO a adopté un accord sur la libre circulation et le
droit d'établissement des personnes.
Si le Fonds communautaire de développement (FCD), créé afin d'effectuer les
versements destinés à compenser les pertes budgétaires résultant des préférences et
d'entreprendre des études et autres actions communautaires en matière de coopéra-
tion régionale, est géré par le Secrétariat général de la CEAO, le Fonds de
solidarité et d'intervention pour le développement de la CEAO (FOSIDEC), créé en
1978 pour doter la CEAO d'une institution spécialisée pour le financement du
développement régional, jouit de sa propre autonomie financière et de la personna-
lité morale et dispose de ses propres organes; le rôle du FOSIDEC est à la fois
celui d'un fonds de garantie et celui d'une institution financière de développement.
Le protocole définissant les statuts du FOSIDEC définit aussi cinq types d'interven-
tion du Fonds: la garantie et la contre-garantie des emprunts, le financement
d'études communautaires et d'entreprises de la CEAO, les subventions, l'octroi de
prêts et la prise de participation. Le FOSIDEC peut notamment garantir des
emprunts pour un montant total égal à dix fois le montant de son fonds de garantie.
Dans ses interventions, il doit accorder priorité aux projets plurinationaux de la
CEAO, ainsi qu'aux projets intéressant les États les moins industrialisés; il peut
aussi effectuer des opérations au profit de tout autre État membre de la CEAO
ainsi que de personnes morales, publiques ou privées de ces États lorsque la
majorité du capital appartient à des ressortissants des États membres de la CEAO et
que le siège d'activité est situé au sein de la communauté. Le FOSIDEC est
intervenu pour financer de grands projets communautaires, tous les projets précités,
les centres et écoles diverses.
La CEAO, qui se signale par sa grande activité et son dynamisme, est aussi une
organisation limpide qui publie le résultat de ses activités dans les moindres détails
dans son journal officiel. Elle publie aussi une revue intitulée Intégration économique
dont le numéro spécial de septembre 1981 dresse d'ailleurs un bilan des réalisations.
Un court bilan permet cependant de s'apercevoir de quelques insuffisances: les
industries agréées à la TCR sont essentiellement des industries alimentaires, textiles,
chimiques utilisant peu de capitaux, une main-d'œuvre très réduite et sans qualifica-
tion. Si bien que les effets d'entraînement sur le reste de l'économie sont pratique-
ment inexistants; les produits fabriqués et exportés par les pays étant les mêmes, il
n'y a aucune possibilité d'élargissement des marchés; faute de spécialisation et donc
de complémentarité, la concurrence est vraiment marginale et les échanges stagnent.
CEAO 137
Par contre, dans le domaine agricole la CEAO est une zone de complémentarité: le
Burkina et le Niger exportent du bétail vers la Côte d'Ivoire, tandis que le Mali et
la Mauritanie approvisionnent en bétail le Sénégal. Cependant, certains pays de la
CEAO (Mali et Mauritanie) ont signé des accords préférentiels de fourniture de
viande avec l'Algérie et la Libye comme si la CEAO n'existait pas!
S'agissant de la politique d'harmonisation des droits de douane, elle est compro-
mise par la décision du Sénégal de porter son droit de douane de 5 % (taux
uniforme de la CEAO) à 15 % pour les besoins de sa politique de redressement
économique et financier en 1979.
D'autre part, le système de la TCR qui faisait le succès de la CEAO est battu
en brèche puisque les États maintiennent des taxes intérieures parfois élevées. Le
fonctionnement du FCD laisse à désirer: ainsi la règle est que plus un État importe
de produits industriels de la CEAO, plus il reçoit du FCD, et plus un État exporte
dans la CEAO des produits industriels, plus il verse au FCD. Ainsi la Côte d'Ivoire
et le Sénégal ont été les principaux bailleurs de fonds du FCD, c'est pourquoi il est
question de remplacer le système de la TCR par une TCS (taxe communautaire de
solidarité). De plus, les actions communautaires financées par le FOSIDEC com-
prennent une part non négligeable de séminaires, études, etc. En fait, l'avenir de la
CEAO dépend de sa capacité à mettre sur pied des projets communautaires dans le
domaine de la production de biens et services.
Les organisations
138 d'Afrique de l'Ouest
circulation des marchandises onglOaires n'est c) les produits du règne végétal qui y sont
soumise à aucune restriction quantitative. récoltés;
A l'intérieur du territoire de la Commu- d) les produits de la pêche et de la chasse
nauté, les restrictions aux prestations de ser- pratiquées sur leur territoire ;
vices par les ressortissants et les entreprises des e) les produits extraits de la mer par des
États membres seront éliminées progressive- bateaux immatriculés dans un État membre et
ment et au plus tard dans un délai de douze (12) battant pavillon de cet État, ou à défaut,
ans à compter de la date d'entrée en vigueur du reconnus originaires;
Traité. f) les produits provenant d'animaux vivants qui
Art. 6 y font l'objet d'un élevage et les sous-produits
Les États membres se proposent de réaliser animaux.
entre eux un territoire douanier unifié caracté- Les produits ci-dessus énumérés et les sous-
risé notamment par: produits qui, sans avoir donné lieu à une
- la mise en place d'un tarif douanier et fiscal transformation industrielle, ont reçu un apprêt
d'entrée commun dans leurs relations avec les destiné à en assurer la conservation en l'état ou
pays tiers, dans un délai maximum de douze à en faciliter la circulation (congélation, mise en
(12) ans à compter de la date d'entrée en saumure, séchage, salage, fumage, chaulage,
vigueur du Traité; picklage, dégrossissage, équarrissage, etc.) con-
- la libre circulation en franchise de tous droits servent la qualité de produits du cru.
et taxes d'entrée des produits du cru originaires Art. 9
des États membres ; La liste des produits du cru bénéficiant du
- l'institution d'un régime préférentiel spécial régime de la franchise prévu à l'article 7 ci-avant
applicable, sous certaines conditions, à l'impor- ainsi que les procédures applicables à leur
tation dans les États membres des produits circulation sont précisées au protocole «H »
industriels originaires des autres États mem- concernant les procédures douanières applica-
bres. bles à la circulation des produits à l'intérieur de
Un projet d'harmonisation des tarifs des la Communauté annexé au Traité et qui en fait
droits et taxes à l'importation des États mem- partie intégrante. Cette liste peut être complé-
bres sera préparé par le Secrétariat général de la tée ou modifiée par une décision du Conseil des
Communauté prévu à l'article 30 ci-après et ministres.
proposé par lui au Conseil des ministres prévu La liste des produits du cru faisant l'objet
au même article 30 dans un délai de trois (3) ans d'accords spéciaux tels que prévus à l'article 7
à compter de la date d'entrée en vigueur du ci-avant est tenue à jour par le Secrétariat
Traité. général de la Communauté qui informe, en
temps utile, les États de toute modification.
CHAPITRE II
Règles concernant la circulation CHAPITRE III
des produits du cru Règles concernant la circulation
Art. 7 des produits industriels obtenus
Les produits du cru originaires de l'un des
États membres circulent entre les États mem-
dans les États membres et soumis
bres en franchise de tous droits et taxes perçus à à un régime préférentiel spécial
l'entrée de ces États, à l'exclusion, le cas Art. 10
échéant, des taxes intérieures, spécifiques ou ad Les produits industriels originaires des
valorem, frappant également et au même taux États membres peuvent bénéficier, pour leur
les produits de l'espèce, que ceux-ci soient exportation dans les autres États membres, d'un
produits localement ou importés. régime préférentiel spécial reposant sur la subs-
En raison de leur importance particulière titution d'une taxe dite taxe de coopération
certains d'entre eux pourront faire l'objet d'ac- régionale (TCR) à l'ensemble des droits et taxes
cords spéciaux. perçus à l'importation dans chaque État mem-
Art. 8 bre, à l'exclusion, le cas échéant, des taxes
Par produits du cru originaires de l'un des intérieures, spécifiques ou ad valorem, frappant
États membres, on entend les produits du règne également et au même taux, les produits de
animal, minéral ou végétal n'ayant subi aucune l'espèce, que ceux-ci soient produits localement
transformation à caractère industriel, à savoir: ou importés.
a) les produits minéraux extraits de leur sol ou La taxe de coopération régionale est liqui-
déposés sur le rivage des côtes maritimes ; dée et perçue dans l'État membre importateur
b) les animaux vivants qui y sont nés et y sont au lieu et place des droits et taxes d'entrée
élevés; auxquels elle se substitue.
Les organisations
140 d'Afrique de l'Ouest
CHAPITRE VIII
CHAPITRE V
CHAPITRE VI CHAPITRE IX
La coopération en matière
L'harmonisation
de promotion de la production
en matière de conditions
et de la commercialisation
faites aux investissements
des produits de la pêche
et aux productions
continentale et maritime
Art. 29
Art. 26 Les États membres s'engagent à rechercher
Les principes et les modalités principales l'harmonisation des conditions faites, notam-
d'une politique commune de développement de ment en matière fiscale, aux investissements et
la production et de la commercialisation des aux productions. A cet effet, le Secrétariat gé-
produits de la pêche continentale et maritime néral de la Communauté soumet des proposi-
font l'objet du protocole « E » annexé au pré- tions à la Conférence des chefs d'État, après
sent Traité et qui en fait partie intégrante. avis du Conseil des ministres, au plus tard deux
En vue de mettre en œuvre cette politique ans à compter de la date d'entrée en vigueur du
il est créé, au sein du Secrétariat général de la Traité.
Communauté, un organisme spécialisé qui
prend la dénomination de Bureau communau-
taire des produits de la pêche (BCPP).
Les modalités de fonctionnement du BCPP
sont précisées dans le même protocole.
TITRE IV
CHAPITRE VII
Les institutions
La coopération en matière Art. 30
de transports et communications Les institutions de la Communauté sont:
- la Conférence des chefs d'État
Art. 27 - le Conseil des ministres
Les principes et les modalités principales - le Secrétariat général de la Communauté
d'une politique commune de coordination et de - la Cour arbitrale de la Communauté.
CEAO 143
Le montant du Fonds est arrêté annuelle- créer toute commission ad hoc composée de
ment par la Conférence des chefs d'État en membres appartenant aux États membres.
fonction des prévisions concernant le montant Chaque année, il établit un rapport sur le
global des moins-values appelées à résulter pour fonctionnement de la Communauté et les pro-
chaque État membre de l'application du régime grès accomplis dans la réalisation des objectifs
de la taxe de coopération régionale (TCR) fondamentaux du Traité, rapport qu'il présente
institué à l'article 10 ci-avant. au Conseil des ministres. Ce rapp<:lrt est trans-
En raison du régime préférentiel spécial mis à la Conférence des chefs d'État avec les
prévu à l'article 10 et qui sera, en règle géné- observations du Conseil des ministres.
rale, appliqué à tous les produits industriels des Il prépare les éléments prévisionnels néces-
États membres susceptibles d'être exportés à saires à la détermination par la Conférence des
destination des autres États membres, le Fonds chefs d'État, après examen et sur proposition du
est alimenté par une contribution de chaque Conseil des ministres, du montant du Fonds
État membre calculée en fonction de sa partici- communautaire de développement.
pation aux échanges de produits industriels de Il prépare le budget annuel du Secrétariat
l'ensemble des États membres à destination des général de la Communauté qui est soumis, après
autres États membres. examen et sur proposition du Conseil des minis-
L'alimentation du Fonds est assurée par un tres, à l'approbation de la Conférence des chefs
prélèvement sur l'ensemble des recettes liqui- d'État; il assure son exécution.
dées à l'importation par les administrations Dans le cadre des dispositions du protocole
douanières dans chaque État membre jusqu'à « 1» annexé au Traité et qui en fait partie
concurrence de sa contribution telle que définie intégrante, concernant les règles financières et
à l'alinéa ci-dessus. comptables applicables au fonctionnement de la
Dans le cas où, à la fin d'une année Communauté, il ordonnance tous paiements
déterminée, le montant global des prélèvements tant en ce qui concerne les dépenses de la
versés par un État membre au Fonds se révéle- Communauté que les règlements effectués sur le
rait inférieur au montant de sa contribution, Fonds communautaire de développement.
l'État membre concerné verse la différence dans Art. 36
les meilleurs délais. Le personnel du Secrétariat général de la
Le Fonds communautaire de développe- Communauté est recruté par le secrétaire géné-
ment reçoit toutes autres ressources qui lui sont rai de la Communauté dans la limite des postes
affectées ainsi que le produit d'emprunts éven- budgétaires prévus.
tuels, émis ou contractés par la Commu1nauté. Les directeurs des divisions du Secrétariat
Les procédures financières et comptables général de la Communauté, les directeurs des
concernant l'alimentation et la gestion du Fonds bureaux et offices communautaires créés par le
sont précisées au protocole « 1» annexé au présent Traité et les directeurs de tous autres
présent Traité et qui en fait partie intégrante. organismes spécialisés qui viendraient à être
créés au sein de la Communauté sont nommés
CHAPITRE V par le Conseil des ministres au vu d'une liste de
candidatures proposées par les États membres
et après avis du secrétaire général de la Commu-
Le Secrétariat général nauté.
de la Communauté Art. 37
Art. 35 Dans l'exercice de leurs fonctions, le secré-
Le Secrétariat général de la Communauté taire général, le personnel du Secrétariat géné-
est l'organe chargé de la préparation et de ral, les directeurs et le personnel des organismes
l'exécution des Décisions de la Conférence des spécialisés créés au sein du Secrétariat général
chefs d'État et du Conseil des ministres. ne peuvent ni recevoir, ni solliciter d'instruc-
Il est dirigé par un secrétaire général tions d'aucun gouvernement ni d'aucune ins-
nommé pour une période de quatre ans par la tance nationale ou internationale et doivent
Conférence des chefs d'État sur proposition du s'abstenir de toute attitude incompatible avec
Conseil des ministres. Le mandat du secrétaire leur qualité de fonctionnaires internationaux.
général est renouvelable.
Le secrétaire général de la Communauté
prépare et assure le secrétariat de la Conférence CHAPITRE VI
des chefs d'État et celui du Conseil des minis-
tres.
Dans le cadre des directives qui lui sont La Cour arbitrale de la Communauté
données par ces instances, il fait procéder à Art. 38
l'étude des problèmes d'intérêt commun et leur La composition, la compétence de la Cour
en soumet les résultats. Dans ce but, il peut arbitrale et la procédure devant cette Cour sont
CEAO 145
Art. 39
La circulation des personnes et des capi-
taux entre les pays membres est libre. Toute- TITRE VII
fois, si des nécessités de politique monétaire l'y
obligent, tout État membre peut apporter des Dispositions générales et finales
restrictions temporaires aux mouvements de
capitaux sans que ces restrictions puissent entra-
ver le transfert des épargnes de ressortissants CHAPITRE 1
des pays membres ou des bénéfices des entre-
prises appartenant aux ressortissants des pays Personnalité juridique - Immunités
membres; ces restrictions seront levées pro-
gressivement au fur et à mesure du rétablisse- Art. 42
ment de l'équilibre monétaire de l'État membre La Communauté a la personnalité juri-
intéressé. dique.
Les législations et réglementations natio- En particulier elle a la capacité d'emprun-
nales en matière d'établissement, de fiscalité et ter, d'acquérir et de céder les biens immobiliers
d'emploi s'appliquent sans discrimination aux nécessaires à la réalisation de ses objectifs,
ressortissants de tous les États membres sous d'ester en justice, d'accepter les dons, legs et
réserve des dispositions applicables à la fonction libéralités de toute sorte.
publique et assimilée et aux professions régle- Dans tous ces actes, elle est représentée par
mentées dont la liste sera soumise au Conseil le président en exercice de la Conférence des
des ministres pour appréciation. chefs d'État qui peut déléguer ses pouvoirs, en
tant que de besoin et de façon expresse pour
chaque acte considéré, au secrétaire général de
TITRE VI la Communauté.
Toute décision d'acquérir ou d'aliéner des
biens immobiliers et de contracter des emprunts
Mise en place est du ressort de la Conférence des chefs d'État.
des institutions de la Communauté Art. 43
Art. 40 La Conférence des chefs d'État fixe les
La Conférence des chefs d'État fixe le siège immunités dont bénéficient la Communauté, les
de la Communauté et procède en temps oppor- représentants des États membres et le personnel
tun à la nomination du secrétaire général de la de rang international du Secrétariat général de
Communauté, du président et des membres de la Communauté sur le territoire des Etats mem-
la Cour arbitrale, de l'agent comptable de la bres.
Communauté, du contrôleur financier de la
Communauté, du président et des membres de
la Commission de contrôle financier. CHAPITRE II
Art. 41
Dans un délai de deux mois à compter de la Entrée en vigueur du Traité,
date d'entrée en vigueur du Traité, le Conseil modifications, dénonciations
des ministres tient une première réunion.
Au cours de cette première réunion, le Art. 44
Conseil: Le présent Traité entrera en vigueur le
- procède aux nominations du personnel du premier jour de l'année civile suivant celle au
Secrétariat général de la Communauté et des cours de laquelle il aura été ratifié par cinq (5)
organismes spécialisés qui sont de sa compé- au moins des États signataires.
tence ; Art. 45
- arrête toutes dispositions utiles pour que les Le présent Traité peut être modifié par la
administrations douanières et les Trésors des Conférence des chefs d'État réunis à cet effet et
États membres mettent en place en temps voulu statuant sur les propositions de modifications
les procédures nécessaires à l'application du présentées par un ou plusieurs États membres.
Les organisations
146 d'Afrique de l'Ouest
Les modifications au présent Traité doivent éventueJJes entre ces dispositions et celles du
être ratifiées dans les mêmes formes que celles Traité.
ayant présidé à son adoption, à l'exception de
celles concernant les protocoles annexes. CHAPITRE IV
Art. 4(j
Avant l'entrée en vigueur du Traité, les
instruments de ratification sont déposés auprès Relations avec les autres groupements
du gouvernement de l'État de siège de l'Union régionaux et les États tiers
douanière des États de l'Afrique de l'Ouest. Art. 49
Après l'entrée en vigueur du Traité tant les Des États membres de la Communauté
instruments d'adhésion au Traité que les instru- peuvent appartenir à d'autres groupements ré-
ments de ratification des amendements au gionaux ou sous-régionaux comprenant soit une
Traité seront déposés auprès du gouvernement partie seulement des États membres, soit des
de l'État de siège de la Communauté. Etats membres et des États non membres, sous
Dès réception des instruments de ratifica- réserve de respecter les dispositions du présent
tion ou d'adhésion le gouvernement dépositaire Traité.
en donne communication à toutes les parties Le secrétaire général de la Communauté
contractantes ainsi qu'au secrétaire général soit veille à assurer une étroite et constante coordi-
de l'UDEAO avant l'entrée en vigueur du nation des actions de la Communauté avec celle
Traité, soit de la CEAO après l'entrée en des groupements sous-régionaux de la zone
vigueur du Traité. géographique concernée par le Traité auxquels
Art. 47 appartiennent ou viendraient à appartenir les
Le présent Traité peut être dénoncé par Etats membres.
l'un quelconque des États membres sans que Mandat est donné au secrétaire général
cela puisse entraîner la dissolution de la Com- d'étudier et de soumettre à la Conférence des
munauté. Cette dénonciation avec toutes ses chefs d'État, après avis du Conseil des minis-
conséquences prend effet le 1C< janvier suivant tres, les possibilités et les modalités de l'intégra-
une période minimale de six (6) mois après tion à la Communauté des organismes sous-
notification au président en exercice de la régionaux spécialisés existants.
Conférence des chefs d'État. Art. 50
Les accords préférentiels déjà existants
CHAPITRE III entre un État membre et un État tiers ne sont
pas mis en cause par le présent Traité. Dans la
mesure où ces accords ne sont pas compatibles
Entrée en vigueur des dispositions avec les dispositions du présent Traité, le ou les
des articles 10, 16 et 17 États membres concernés recourent à tous les
moyens appropriés pour éliminer les incompati-
Art. 48 bilités constatées.
Les dispositions de l'article 10 ci-avant con- Un État membre pèut conclure des accords
cernant la taxe de coopération régionale ainsi préférentiels avec un Etat africain non membre
que celles des articles 16 et 17 ci-avant concer- sous réserve d'en informer le Conseil des minis-
nant respectivement l'application de la nomen- tres. Toutefois, les avantages de toute nature
clature statistique et douanière et celle des résultant de ces accords préférentiels ne devront
procédures douanières entreront à leur tour en en aucun cas être supérieurs à ceux consentis
vigueur le premier jour de l'année civile suivant aux États membres de la Communauté.
celle de la date d'entrée en vigueur du Traité. Un État membre peut faire partie d'un
Les dispositions de la Convention du 3 juin groupement d'États non membres de la Com-
1966 ayant institué l'Union douanière des Etats munauté sous réserve de non-incompatibilité
de l'Afrique de l'Ouest ainsi que, le cas échéant, avec la Communauté.
celles résultant d'accords bilatéraux entre États
membres continuent à s'appliquer jusqu'à la
date d'entrée en vigueur des dispositions des CHAPITRE V
articles 10 16 et 17 précités.
Les ~tats membres ont la faculté de de-
mander le maintien en vigueur au-delà de cette Clause de sauvegarde
date de tout ou partie des dispositions des Art. 51
accords bilatéraux visés à l'alinéa précédent. Si des perturbations sérieuses se produisent
Ces demandes seront étudiées par le Secré- dans un secteur de l'activité économique d'un
tariat général de la Communauté qui présentera ou plusieurs États membres ou si des difficultés
au Conseil des ministres des propositions en vue surgissent se traduisant par l'altération de la
de la réduction progressive des incompatibilités situation économique d'un État membre, ou,
CEAO 147
signés pour quatre ans dans les conditions ci- la Cour, des privilèges, immunités et facilités
après. normalement reconnus aux membres des juri-
dictions internationales et des tribunaux arbi-
Art. 14 traux internationaux.
Le président, les deux juges titulaires et A ce titre, ils ne peuvent notamment être
leurs suppléants sont nommés par la Conférence poursuivis ni recherchés pour les actes accom-
des chefs d'État sur proposition du Conseil des plis par eux en leur qualité officielle ; ils conti-
ministres quatre mois au plus tard à compter de nuent à bénéficier de cette immunité après la
la date d'entrée en vigueur du Traité. cessation de leurs fonctions.
Ils appartiennent obligatoirement à l'ordre A l'exception de celle protégeant les actes
judiciaire d'un État membre. visés au deuxième paragraphe ci-dessus, les
Art. 15 immunités prévues au présent article peuvent
Les membres de la Cour prêtent serment être levées par la Cour.
d'exercer leurs fonctions impartialement et en
toute conscience et de ne rien divulguer du
secret des délibérations. Ce serment est prêté CHAPITRE III
dans les formes prévues par la législation natio-
nale de l'État de siège de la Communauté.
De l'organisation et des services
Art. 16 de la Cour
En cas de décès ou de démission d'un juge
suppléant, le président de la Cour en informe la Art. 21
Conférence des chefs d'État qui procède à la La Cour siège au lieu du siège du Secréta-
désignation du nouveau juge titulaire ou sup- riat général de la Communauté.
pléant. Art. 22
En cas de démission les juges titulaires et Le fonctionnement des services de la Cour
les juges suppléants restent en fonctions jusqu'à et, notamment, de son greffe, est assuré par les
la nomination de leur successeur. services de la Cour suprême de l'État membre
Art. 17 dans lequel est situé le siège du Secrétariat
En cas de décès ou de démission du prési- général de la Communauté.
dent de la Cour, la Cour en informe la Confé-
rence des chefs d'État qui procède à la nomina-
tion d'un nouveau président. CHAPITRE IV
En cas de démission, le président reste en
fonction jusqu'à la nomination de son succes-
seur. Des frais de fonctionnement
Art. 18 de la Cour
Si l'un des membres de la Cour estime Art. 23
devoir ne pas participer au jugement d'une Les fonctions des membres de la Cour
affaire déterminée, il en fait part à la Cour qui arbitrale sont gratuites.
statue. Les frais de séjour et de voyages à l'occa-
Si le président estime qu'un des juges ne sion des réunions de la Cour sont pris en charge
doit pas participer au jugement d'une affaire par le Budget du Secrétariat général de la
déterminée il en saisit la Cour qui statue. Communauté.
Art. 19 Les dépenses afférentes au Greffe de la
En cas d'empêchement d'un juge titulaire Cour arbitrale, à l'instruction des différends et à
son suppléant le remplace à titre temporaire ; l'organisation matérielle des audiences sont éga-
si, à son tour, celui-ci est empêché, un autre Iement supportées par le Budget du Secrétariat
suppléant le remplace. général de la Communauté.
Le juge suppléant appelé à participer au Lorsque la Cour décide, soit à la demande
règlement d'une affaire siège dans cette affaire d'une des parties, soit d'office, d'avoir recours à
jusqu'à sa solution. des mesures extraordinaires d'instruction, elle
En cas d'empêchement du président, la ordonne aux parties ou à l'une d'entre elles de
Conférence des chefs d'État désigne un nou- consigner à un compte spécial, le montant des
veau président par la procédure d'urgence pré- avances qu'elle estime nécessaires pour faire
vue à l'article 31 du Traité. face à ces mesures d'instruction.
Ces avances font l'objet, le cas échéant,
Art. 20 d'un remboursement par la Communauté.
Les membres de la Cour jouissent, dans
l'intérêt de l'accomplissement de la mission de Abidjan. le 17-04-1973.
CEDEAü 149
Il ESClJ eJJ> YE RT
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6 années ; pour les autres produits industriels le calendrier prévoit 6 ans pour le
premier groupe et 8 ans pour le second. La date de mise en œuvre du programme
de libéralisation des échanges industriels initialement fixée au 28 mai 1981 a été
ajournée d'un an, de plus, les chefs d'État et de Gouvernement de la CEDEAO ont
identifié lors de leur sommet à Conakry les 28 et 29 mai 1983 un groupe intermé-
diaire de pays (Guinée, Sierra Leone, Liberia, Togo et Bénin).
On le voit donc, la CEDEAO cherche à placer les pays les moins développés
des États membres dans une situation tarifaire plus favorable, pour une durée
temporaire. Le tarif douanier commun applicable aux marchandises importées
d'États tiers doit être mis en œuvre dans les 15 années suivant l'entrée en vigueur
du traité.
retards dans les contributions des États, du faible nombre d'études sur le terrain,
souvent onéreuses par ailleurs.
traver ou contrarier d'autres efforts du même obstacles à la libre circulation des personnes,
genre pour promouvoir une plus large coopéra- des services et des capitaux;
tion en Afrique ; e) l'harmonisation des politiques agricoles et la
AFFIRMANT que l'objectif final de leurs p'romotion des projets communautaires des
efforts est le développement économique accé- Etats membres notamment dans les domaines
léré et soutenu de leurs États, ainsi que la de la commercialisation, de la recherche et dans
création d'une société homogène, aboutissant à celui des entreprises agro-industrielles ;
l'unité des pays de l'Afrique de l'Ouest, notam- f) la réalisation de programmes concernant le
ment par l'élimination des obstacles de tous développement commun en matière de trans-
genres à la libre circulation des biens, des ports, de communications, d'énergie et d'autres
capitaux et des personnes; équipements d'infrastructure ainsi que l'élabo-
ration d'une politique commune dans ces do-
DÉCIDENT d'instituer une Communauté maines;
économique des États de L'Afrique de l'Ouest et g) l'harmonisation des politiques économiques
CONVIENNENT des dispositions qui suivent: et industrielles des États membres et la suppres-
sion des disparités du niveau de développement
des États membres;
CHAPITRE 1 h) l'harmonisation nécessaire au bon fonction-
nement de la Communauté des politiques mo-
Les principes nétaires des États membres;
i) la création d'un Fonds de coopération, de
Art. premier - Création et composition compensation et de développement ;
de la Communauté j) toutes autres activités visant à atteindre les
1. Par le présent Traité les Hautes Parties
objectifs communautaires que les États mem-
contractantes instituent entre elles une Commu-
bres peuvent entreprendre en commun à tout
nauté économique des États de l'Afrique de
moment.
l'Ouest (CEDEAO) ci-après dénommée « La
Communauté ». Art. 3 - Engagement général
2. Sont membres de la Communauté et Les États membres ne ménagent aucun
dénommés ci-après « États membres» les États effort pour planifier et orienter leurs politiques
qui ratifient ce Traité et tout autre État de en vue de réunir les conditions favorables à la
l'Afrique de l'Ouest qui y adhère. réalisation des objectifs de la Communauté; en
particulier, chaque État membre prend toutes
Art. 2 - Objectifs de la Communauté mesures requises afin d'assurer l'adoption des
1. Le but de la Communauté est de pro-
textes législatifs nécessaires à l'application du
mouvoir la coopération et le développement
présent Traité.
dans tous les domaines de I·'activité économi-
que, particulièrement dans les domaines de
l'industrie, des transports, des télécommunica- CHAPITRE II
tions, de l'énergie, de l'agriculture, des res-
sources naturelles, du commerce, des questions
monétaires et financières et dans le domaine des
Institutions de la Communauté
affaires sociales et culturelles avec pour objectif Art. 4 - Institutions
d'élever le niveau de vie de ses peuples, d'ac- 1. Les institutions de la Communauté sont
croître et de maintenir la stabilité économique, les suivantes :
de renforcer les relations entre ses membres et a) la Conférence des chefs d'État et de gouver-
de contribuer au progrès et au développement nement;
du continent africain. b) le Conseil des ministres ;
2. Aux fins énoncées au paragraphe précé- c) le Secrétariat exécutif ;
dent et conformément aux dispositions particu- d) le tribunal de la Communauté ;
lières du présent Traité, l'action de la Commu- e) les Commissions techniques et spécialisées
nauté portera par étapes, sur: suivantes:
a) l'élimination entre les États membres des - la commission du commerce, des douanes,
droits de douanes et toutes autres taxes d'effet de l'immigration, des questions monétaires et
équivalent à l'importation et à l'exportation des des paiements;
marchandises ; - la commission de l'industrie, de l'agriculture
b) l'abolition des restrictions quantitatives et et des ressources naturelles ;
administratives au commerce entre les États - la commission des transports, des télécom-
membres; munications et de l'énergie;
c) l'établissement d'un tarif douanier commun - la commission des affaires sociales et cultu-
et d'une politique commerciale commune à relies;
l'égard des pays tiers; et toutes autres commissions ou organes qui
d) la suppression, entre les États membres, des peuvent être créés par la Conférence des chefs
Les organisations
154 d'Afrique de l'Ouest
d'État et de Gouvernement ou qui sont établis donner la Conférence, le Conseil des ministres
ou prévus par le présent Traité. établit son règlement intérieur notamment en ce
2. Les institutions de la Communauté exer- qui concerne la convocation de ses réunions, la
cent leurs fonctions et agissent dans les limites conduite de débats, l'exécution des autres
des pouvoirs qui leur sont conférés par le tâches qui lui sont confiées, l'ordre dans lequel,
présent Traité et par les protocoles y afférents. chaque année, la présidence du Conseil des
Art. 5 - Conférence des chefs d'État et de ministres est attribuée à tour de rôle à un autre
Gouvernement; création, composition et fonc- membre du Conseil.
tions 6. Lorsqu'un État membre formule une
1. Il est créé par les présentes une Confé- objection à une proposition soumise pour déci-
rence des chefs d'Etat et de Gouvernement des sion au Conseil des ministres, cette proposition
États membres ci-après dénommée « La Confé- sera soumise pour décision à la Conférence à
rence» qui est la principale institution de la moins que l'objection ne soit retirée.
Communauté. Art. 7 - Décisions de la Conférence et du
2. La Conférence est chargée d'assurer la Conseil des ministres
direction générale et le contrôle des fonctions La Conférence établit les règles à suivre
exécutives de la Communauté en vue du déve- pour la notification de ses décisions et directives
loppement progressif de celle-ci et de la réalisa- et de celles du Conseil des ministres ainsi que les
tion de ses objectifs. règles concernant leur application.
3. Les décisions et les directives de la
Conférence engagent toutes les institutions de la
Art. 8 - Le secrétariat exécutif
Communauté. 1. Il est créé un secrétariat exécutif de la
Communauté.
4. La Conférence se réunit au moins une
fois par an. Elle établit son règlement intérieur 2. Le secrétariat exécutif est dirigé par un
secrétaire exécutif qui est nommé par la Confé-
notamment en ce qui concerne la convocation
de ses réunions, la conduite des débats et l'ordre rence pour une période de quatre (4) ans
renouvelable une seule fois pour une autre
dans lequel chaque année la présidence de la
période de quatre (4) ans.
Conférence est attribuée à tour de rôle à un
autre membre de la Conférence. 3. Le secrétaire exécutif ne peut être re-
levé de ses fonctions que par la Conférence sur
Art. 6 - Conseil des ministres; création, recommandation du Conseil des ministres.
composition et fonctions 4. Le secrétaire exécutif est le principal
1. Il est créé par les présentes un Conseil fonctionnaire exécutif de la Communauté. Il est
des ministres qui comprend deux représentants assisté par deux secrétaires exécutifs adjoints,
par État membre. nommés par le Conseil des ministres.
2. Le Conseil des ministres a pour 5. Outre le secrétaire exécutif et les secré-
mandat; taires exécutifs adjoints, le secrétariat exécutif
a) de veiller au fonctionnement et au dévelop- comprend un contrôleur financier et tous autres
pement de la Communauté conformément au fonctionnaires dont le poste peut être créé par le
présent Traité; Conseil des ministres.
b) de faire des recommandations à la Confé- 6. Les modalités et les conditions d'emploi
rence sur les problèmes de politique générale en du secrétaire exécutif et des autres fonction-
vue d'assurer le fonctionnement et le dévelop- naires du secrétariat sont régies par des règle-
pement efficaces et harmonieux de la Commu- ments établis par le Conseil des ministres.
nauté ; 7. Sous réserve de l'importance primor-
c) de donner des directives à toutes les autres diale qu'il y a à assurer à la Communauté les
institutions de la Communauté relevant de son services de personnes possédant les plus hautes
autorité; qualités de travail et de compétence technique,
d) d'exercer tous pouvoirs qui lui sont conférés il est tenu compte, dans la nomination des
et d'assumer toutes autres fonctions qui lui sont fonctionnaires aux postes du secrétariat exécu-
assignées par le présent Traité. tif, de la nécessité de maÏl.ltenir une répartition
3. Les décisions et directives du Conseil équitable de ces postes entre les ressortissants
des ministres engagent les institutions de la des États membres.
Communauté relevant de son autorité sauf si la 8. Dans l'exercice de leurs fonctions, le
Conférence en décide autrement. secrétaire exécutif et les fonctionnaires du se-
4. Le Conseil des ministres se réunit deux crétariat exécutif ne sont responsables que de-
fois par an et l'une de ces sessions se tient vant la Communauté.
immédiatement avant la session annuelle de la 9. Le secrétaire exécutif est chargé de
Conférence. En cas de besoin le Conseil des l'administration courante de la Communauté et
ministres peut être convoqué en session extraor- de toutes ses institutions.
dinaire. 10. Le secrétariat exécutif a pour mandat;
5. Sous réserve des directives que peut lui a) de fournir, comme il convient, ses services
CEDEAO 155
l'article 13 du présent Traité, chaque État mem- dises (toute considération étant faite des diffé-
bre notifie au Conseil des ministres les droits rences de conditions de vente et de taxation ou
qu'il entend appliquer en vertu des dispositions de tout autre facteur affirmant la comparaison
du paragraphe 3 de l'article précité. des prix) ;
Art. 18 - Restrictions quantitatives sur b) dans des conditions susceptibles de porter
les biens originaires de la Communauté atteinte à la production de marchandises sem-
1. A l'exception des dispositions qui peu- blables dans cet État membre.
vent être prévues ou autorisées par le présent Art. 20 - Traitement de la nation
Traité, chaque État membre s'engage à assou- la plus favorisée
plir progressivement et à éliminer finalement 1. Les États membres s'accordent, en ce
conformément à un programme à proposer par qui concerne le commerce entre eux, le traite-
la commission du commerce, des douanes, de ment de la nation la plus favorisée et en aucun
l'immigration, des questions monétaires et des cas les concessions tarifaires consenties à un
paiements, et au plus tard dix (10) ans après pays tiers en application d'un accord conclu
l'entrée en vigueur définitive du présent Traité, avec un État membre ne peuvent être plus
toutes restrictions ou interdictions de nature favorables que celles qui sont appliquées en
contingentaire, quantitative et assimilée qui vertu du présent Traité.
s'appliquent à l'importation dans cet État de 2. Le texte des accords visés au para-
marchandises originaires d'autres États mem- graphe 1 est communiqué par les États mem-
bres et à ne pas imposer plus tard d'autres bres qui y sont parties au secrétariat exécutif de
restrictions ou interdictions. la Communauté.
2. La Conférence peut à tout moment, sur 3. Aucun accord conclu entre un État
recommandation du Conseil des ministres, déci- membre et un pays tiers prévoyant l'octroi de
der que toutes restrictions ou interdictions de concessions tarifaires ne doit porter atteinte aux
nature contingentaire, quantitative et assimilée obligations qui incombent à cet État membre en
seront assouplies plus rapidement ou suppri- vertu du présent Traité.
mées plus tôt que ne le recommande la commis-
sion du commerce, des douanes, de l'immigra- Art. 21 - Législation interne
tion, des questions monétaires et des paiements. Les États membres s'engagent à ne pas
3. Un État membre peut, après notifica- adopter des textes législatifs qui impliquent une
tion aux autres États membres de son intention discrimination directe ou indirecte à l'égard de
d'agir ainsi, introduire, maintenir ou appliquer produits identiques ou similaires des autres
des restrictions ou interdictions concernant : Etats membres.
a) l'application des lois et règlements sur la
Art. 22 - Réexportation de marchandises
sécurité;
et facilités de transit
b) le contrôle des armes, des munitions et de
1. Lorsque des droits de douane ont été
tous autres équipements militaires et matériels
de guerre; imposés et perçus sur des marchandises impor-
tées d'un pays tiers par un État membre, ces
c) la protection de la santé ou de la vie des
hommes, des animaux ou des plantes ou la marchandises ne doivent pas être réexportées
dans un autre État membre, sauf dispositions
protection de la moralité publique;
contraires d'un protocole au présent Traité.
d) le transfert de l'or, de l'argent et des pierres
2. En cas de réexportation de marchan-
précieuses et semi-précieuses;
e) la protection des trésors nationaux ; dises en vertu d'un protocole de ce genre, l'État
membre réexportateur de ces marchandises
à la condition qu'un État membre n'exerce pas
ce droit d'introduire ou de continuer de mainte- rembourse à l'État membre importateur les
nir des restrictions et interdictions reconnues droits de douane imposés et perçus sur lesdites
marchandises. Les droits ainsi remboursés ne
par ce paragraphe, de façon à faire obstacle à la
libre circulation des marchandises envisagée doivent pas excéder ceux qui sont applicables à
dans le présent article. ces marchandises dans l'État membre importa-
teur.
Art. 19 - Dumping 3. Chaque État membre, conformément
1. Les États membres s'engagent à empê- aux règles internationales, accorde la liberté
cher la pratique du dumping de marchandises au totale de transit sur son territoire aux marchan-
sein de la Communauté. dises en provenance ou à destination d'un pays
2. Conformément au présent article tiers et ce transit n'est soumis à aucune discrimi-
« dumping» signifie le transfert de marchan- nation, restriction quantitative. droit ou autre
dises originaires d'un État membre dans un taxe frappant le transit.
autre État membre pour la vente: 4. Nonobstant les dispositions du para-
a) à un prix inférieur au prix comparable prati- graphe 3 du présent article :
qué pour des marchandises semblables dans a) les marchandises en transit sont soumises
l'État membre d'où proviennent ces marchan- aux règlements douaniers,
Les organisations
158 d'Afrique de l'Ouest
b) il est appliqué aux marchandises en transit ou des commissions compétentes, décide des
les charges habituellement perçues au titre du compensations à accorder à un État membre qui
transport et des services rendus à condition que a subi une perte de droits à l'importation par
ces charges ne soient pas discriminatoires. suite de l'application du présent chapitre.
5. Lorsque des marchandises sont impor- 2. Un protocole qui sera annexé au présent
tées dans un État membre en provenance d'un Traité précisera le mode d'évaluation des pertes
pays tiers, tout autre État membre est libre de de recettes enregistrées par les États membres
limiter le transfert sur son territoire de ces par suite de l'application du présent chapitre.
marchandises soit par un régime de licence soit Art. 26 - Clause de sauvegarde
par le contrôle des importateurs ou par tout 1. Dans le cas où des perturbations sé-
autre moyen. rieuses se produisent dans l'économie d'État
6. Les dispositions du paragraphe 5 du membre par suite de l'application des disposi-
présent article s'appliquent aux marchandises tions du présent chapitre, l'État membre
qui, conformément aux dispositions de l'arti- concerné peut après en avoir informé le secré-
cle 15 du présent Traité, ne sont pas considérées taire exécutif et les États membres, prendre des
comme originaires d'un État membre. mesures de sauvegarde appropriées en atten-
Art. 23 - Réglementation douanière dant que le Conseil des ministres statue.
Les États membres, sur avis de la commis- 2. Ces mesures ne peuvent demeurer en
sion du commerce, des douanes, de l'immigra- vigueur que pendant un délai d'un (1) an. Elles
tion, des questions monétaires et des paiements ne peuvent être prorogées au-delà de ce délai
prennent toutes mesures utiles en vue d'harmo- que sur décision du Conseil des ministres.
niser leurs règlements et formalités de douane 3. Tant que ces mesures sont en vigueur, le
pour assurer l'application effective des disposi- Conseil des ministres examine la façon dont
tions du présent chapitre et pour faciliter la elles sont appliquées.
circulation des biens et des services franchissant
leurs frontières.
CHAPITRE IV
Art. 24 - Drawback
1. Les États membres peuvent à la fin, ou
avant la fin de la période de huit (8) ans Liberté de mouvement et de résidence
mentionnée au paragraphe 3 de l'article 13 du Art. 27 - Visa et résidence
présent Traité, refuser d'admettre au bénéfice 1. Les citoyens des États membres sont
du régime tarifaire de la Communauté, des considérés comme citoyens de la Communauté
marchandises faisant l'objet d'une demande de et en conséquence les États membres s'engagent
ristourne des droits de douane ou qui ont à abolir tous les obstacles qui s'opposent à leur
bénéficié d'une telle ristourne relative à leur liberté de mouvement et de résidence à l'inté-
exportation de l'État membre sur le territoire rieur de la Communauté.
duquel ces marchandises ont subi la dernière 2. Les États membres, par accords mutuels
étape de production. dispenseront les citoyens de la Communauté du
2. Conformément au présent article: port de visas touristiques et de permis de
a) on entend par « drawback ", toute disposi- résidence t;t leur permettront de travailler et
tion y compris l'admission temporaire en fran- d'exercer des activités commerciales et indus-
chise, en vue du remboursement total ou partiel trielles sur leurs territoires.
des droits de douane applicables aux matières
premières importées, à la condition que cette
disposition permette effectivement un tel rem-
boursement ou une telle ristourne, lorsque les CHAPITRE V
marchandises sont exportées mais non si elles
sont destinées à la consommation interne ; Développement et harmonisation
b) « Ristourne» comprend l'exemption des
droits accordés aux marchandises importées industriels
dans des ports francs, zones franches ou autres Art. 28 - Principes généraux
lieux qui jouissent de privilèges douaniers simi- Conformément aux dispositions du présent
laires ; chapitre, les États membres réalisent leurs dé-
c) «Droits» signifie droits de douane et toutes veloppement et harmonisation industriels selon
autres taxes d'effet équivalent grevant les mar- les trois étapes définies aux articles 29, 30 et 31
chandises importées, à l'exception de l'élément ci-après:
non protecteur contenu dans ces droits ou taxes. Art. 29 - Étape 1 : Échanges d'informations
Art. 25 - Compensation pour perte de recettes sur les grands projets industriels
1. Le Conseil des ministres, sur rapport du Les États membres s'engagent à :
secrétaire exécutif et sur recommandation de la a) se communiquer mutuellement les études de
CEDEAO 159
faisabilité et les rapports sur les projets im- der les mesures appropriées pour remédier à
plantés sur leur territoire ; cette situation.
b) se communiquer mutuellement sur de- 2. Dans la mise en œuvre des objectifs de
mande, les rapports sur les résultats obtenus par la Communauté, le Conseil des ministres re-
les partenaires techniques éventuels qui ont commande des mesures visant à promouvoir le
élaboré des projets analogues sur leur terri- développement industriel des États membres et
toire ; prend des dispositions tendant à l'atténuation
c) se communiquer mutuellement sur de- progressive de leur dépendance économique
mande, des rapports concernant les sociétés vis-à-vis de l'extérieur et au renforcement des
étrangères opérant sur leur territoire ; relations économiques entre eux.
d) se communiquer mutuellement sur de- 3. Le Conseil des ministres, en outre, re-
mande, des rapports sur les expériences ac- commande des mesures visant à accélérer l'inté-
quises en matière de projets industriels, et gration industrielle des États membres.
échanger des experts et des informations con-
cernant la recherche industrielle ;
e) faire effectuer, au besoin, des études com-
munes pour la définition des projets industriels
viables à réaliser dans la Communauté; CHAPITRE VI
f) financer conjointement, le cas échéant, des
recherches relatives au transfert des techniques, Coopération dans le domaine agricole
à la mise au point de produits nouveaux par
l'emploi de matières premières communes à et des ressources naturelles
tous les États membres ou à certains d'entre eux Art. 33 - Coopération entre les États membres
et à des problèmes industriels spécifiques. Les États membres s'engagent à coopérer,
conformément au présent chapitre, en vue de la
Art. 30 - Étape II : Harmonisation des mesures
mise en valeur de leurs ressources naturelles
de stimulation du développement industriel
notamment dans les domaines de l'agriculture,
et des plans de développement
de la sylviculture, de l'élevage et de la pêche.
Les États membres s'engagent à :
a) harmoniser leurs politiques industrielles de Art. 34 - Étape 1 : Concertation en matière de
façon à instaurer un climat homogène et à éviter politique agricole
toute perturbation de leurs activités indus- 1. Les États membres s'engagent d'une
trielles qui résulterait de l'application de po- manière générale à se concerter en vue d'har-
litiques dissemblables d'encouragement au moniser leurs politiques agricoles tant du point
développement industriel, d'imposition des en- de vue de la politique intérieure que de celui des
treprises et d'africanisation ; relations entre les Ëtats membres de la Commu-
b) collaborer en se communiquant mutuelle- nauté.
ment leurs plans industriels afin d'éviter toute 2. Les États membres procèdent à un
concurrence nuisible et tout gaspillage des res- échange régulier d'informations sur les expé-
sources. riences et les résultats des recherches en cours
Art. 31 - Étape III : Échange de personnel, sur leurs territoires respectifs ainsi que sur les
formation et projets communs programmes de développement rural existants.
1. Les États membres s'engagent à : 3. Les États membres élaborent, selon les
a) échanger entre eux, au besoin, des agents ou besoins, des programmes communs de forma-
des spécialistes et des cadres pour l'exécution tion et de recyclage des cadres dans les institu-
des travaux à l'intérieur de la Communauté; tions existantes.
b) offrir aux ressortissants de la Communauté
des stages pour la formation dans leurs établis- Art. 35 - Étape II : Élaboration d'une politique
sements d'enseignement et instituts techniques ; agricole commune
c) entreprendre, le cas échéant, l'élaboration Les États membres s'engagent à prendre
en commun de projets, et notamment ceux toutes dispositions nécessaires pour élaborer
impliquant la réalisation de parties complémen- une politique commune notamment dans les
taires de ces projets dans différents États mem- domaines de la recherche, de la formation, de la
bres. production, de la transformation et de la com-
mercialisation des produits agricoles, forestiers,
Art. 32 - Mesures correctives de l'élevage et de la pêche. A cet effet, la
1. Le Conseil des ministres, dans la mise commission de l'industrie, de l'agriculture et des
en œuvre des dispositions du présent chapitre, ressources naturelles se réunit dès que possible
examine constamment la disparité dans les ni- après sa création pour présenter des recomman-
veaux de développement industriel des États dations au Conseil des ministres en vue de
membres et peut demander à la commission l'harmonisation et de l'exploitation des res-
compétente de la Communauté de recomman- sources naturelles des États membres.
Les organisations
160 d'Afrique de l'Ouest
CHAPITRE XII
CHAPITRE XI
Dispositions financières
Fonds de coopération, Art. 53 - Budget de la Communauté
de compensation et de développement 1. Il est établi un budget de la Commu-
nauté.
Art. 50 - Création 2. Toutes les dépenses de la Communauté,
Il est créé par les présentes un Fonds de autres que celles relatives au Fonds de coopéra-
coopération, de compensation et de développe- tion, de compensation et de développement
ment ci-après dénommé « Le Fonds ». établi conformément au chapitre XI du présent
Art. 51 - Ressources du Fonds Traité, sont approuvées pour chaque exercice
1. Les ressources du Fonds proviennent: budgétaire par le Conseil des ministres et sont
a) des contributions des États membres; imputables sur le budget.
b) des revenus des entreprises de la Commu- 3. Les ressources budgétaires proviennent
nauté ; des contributions annuelles des États membres
c) des recettes provenant de sources bilatérales et de toutes autres sources que le Conseil des
et multilatérales, ainsi que d'autres sources ministres peut déterminer.
étrangères ; 4. Le budget doit être équilibré en recettes
d) des subventions et contributions de toutes et en dépenses.
sortes et de toutes origines. 5. Un projet de budget pour chaque exer-
2. Les contributions des États membres cice budgétaire est établi par le secrétaire exécu-
mentionnées à l'alinéa (a) du paragraphe précé- tif et approuvé par le Conseil des ministres.
dent sont déterminées par le Conseil des minis- 6. Il sera établi des budgets extraordinaires
tres qui fixe également leur montant minimum pour faire face aux dépenses de caractère excep-
et maximum. tionnel de la Communauté.
3. Le mode de détermination de la contri- Art. 54 - Contributions des États membres
bution de chaque État, les règlements régissant 1. Un protocole qui sera annexé au présent
le paiement et les devises dans lesquelles les Traité précisera le mode de détermination des
contributions des États membres sont effec- contributions des États membres et les mon-
tuées, le fonctionnement, l'organisation, la ges- naies dans lesquelles les paiements seront effec-
tion, le statut du Fonds et les problèmes tués.
connexes feront l'objet d'un protocole qui sera 2. Les États membres s'engagent à verser
annexé au présent Traité. régulièrement leurs contributions annuelles au
Art. 52 - Utilisation des ressources du Fonds budget de la Communauté.
Les ressources du Fonds sont utilisées 3. A la fin de l'année fiscale, en cas de
pour: retard dans le paiement de sa contribution pour
a) financer des projets dans les États mem- des raisons autres que celles qui sont dues à une
bres ; calamité publique ou naturelle ou à des circons-
b) indemniser les États membres qui ont subi tances exceptionnelles affectant gravement
des pertes par suite de l'implantation d'entre- l'économie du pays défaillant, l'État membre
prises communes ; peut être suspendu dans sa participation aux
c) fournir des compensations et d'autres formes activités des institutions de la Communauté par
d'assistance aux États membres qui ont subi des une résolution de la Conférence.
CEDEAO 163
Art. 4 Art. 7
Nonobstant les dispositions de l'article 3 ci- Tout différend pouvant surgir entre les
dessus, les États membres se réservant le droit États membres au sujet de l'interprétation ou de
de refuser l'entrée sur leurs territoires à tout l'application du présent protocole est réglé à
citoyen de la Communauté entrant dans la l'amiable par un accord direct. A déîaut, le
catégorie des immigrants inadmissibles aux différend est porté par l'une des parties, devant
termes de leurs lois et règlements en vigueur. le tribunal de la Communauté dont la décision
est sans appel.
QUATRIÈME PARTIE
Art. 8
1. Tout État membre peut soumettre des
propositions en vue de l'amendement ou de la
Circulation des véhicules révision du présent protocole.
de transport de personnes 2. Toutes les propositions sont soumises au
secrétaire exécutif qui les communique aux
Art. 5 États membres, trente (30) jours au plus tard
Les mesures suivantes seront applicables après leur réception. Le Conseil des ministres
afin de faciliter la circulation des personnes étudiera les amendements ou les révisions après
transportées dans des véhicules particuliers ou à un préavis d'un (1) mois aux États membres.
usage commercial : 3. Tout amendement au présent protocole
1. Véhicules particuliers ou toute révision du présent protocole exige
Les véhicules particuliers immatriculés sur l'accord de tous les États membres et entrera en
le territoire d'un État membre pourront entrer vigueur au moment de son acceptation.
sur le territoire d'un autre État membre et y
demeurer pendant une période de quatre-vingt- Art. 9
dix (90) jours, sur présentation des documents Les États membres s'engagent à échanger
suivants, régulièrement établis par les autorités des renseignements sur des questions suscepti-
compétentes de l'État membre d'origine et en bles d'entraver l'exécution du présent proto-
cours de validité : cole. Ces renseignements devront être égale-
i) permis de conduire ; ment communiqués au secrétaire exécutif afin
ii) certificat d'immatriculation; de lui permettre de suggérer les mesures à
iii) police d'assurances reconnue par les États prendre conformément aux dispositions du
membres; Traité.
iv) carnet international de passage en douanes, Art. 10
reconnu à l'intérieur de la Communauté. Les dispositions du présent protocole ne
2. Véhicules à usage commercial porteront pas préjudice aux citoyens de la
Les véhicules à usage commercial immatri- Communauté déjà établis dans un État membre
culés sur le territoire d'un État membre et et qui se conforment aux lois de cet État
transportant des passagers, pourront entrer sur membre, notamment aux réglementations sur
le territoire d'un autre État membre, y demeu- l'immigration.
rer pendant une période de quinze (15) jours,
sur présentation aux autorités compétentes de
Art. 11
1. Si un État membre décide d'expulser un
l'État membre d'accueil, des documents sui-
vants en cours de validité : citoyen de la Communauté il devra le notifier à
i) permis de conduire; l'intéressé et en informer le Gouvernement de
ii) certificat d'immatriculation ; l'État membre dont il est ressortissant, ainsi que
le secrétaire exécutif.
iii) police d'assurances reconnue par les États
membres; 2. Les dépenses encourues pour l'expul-
sion dudit citoyen seront supportées par l'Etat
iv) carnet international de passage en douanes
membre qui expulse.
reconnu à l'intérieur de la Communauté.
Toutefois, au cours de la période de quinze 3. En cas d'expulsion, la sécurité du ci-
(15) jours, ces véhicules à usage commercial ne toyen considéré ainsi que celle de sa famille doit
être garantie et ses biens sauvegardés pour lui
pourront être utilisés à une fin commerciale sur
être restitués, sans préjudice de ses engage-
le territoire de l'État membre de séjour.
ments vis-à-vis des tiers.
4. En cas de rapatriement d'un citoyen de
DISPOSITIONS DIVERSES la Communauté du territoire d'un État mem-
Art. 6 bre, cet État membre le notifie au Gouverne-
Chaque État membre déposera auprès du ment de l'État membre dont ledit citoyen est
secrétaire exécutif les spécimens des documents ressortissant et au secrétaire exécutif.
de voyage définis à l'article premier du présent 5. Les dépenses encourues pour le rapa-
protocole, en vue de leur communication aux triement d'un citoyen de la Communauté du
autres États membres. territoire d'un État membre seront supportées
CEDEAO 167
par le citoyen dont il s'agit et dans le cas Fail à Dakar. le 29 mai 1979
d'impossibilité matérielle par les pays dont il est en un seul original en français et en anglais
les deux lexIes faisant également foi
ressortissant.
S.E. le Colonel Mathieu Kerekou,
Art. 12
Président de la République Populaire du Bénin
Les dispositions du présent protocole ne
S.E. M. Aristides Pereira,
portent pas atteinte à celles plus favorables Président de la République du Cap-Vert
contenues dans des accords déjà conclus entre
S.E. M. Félix Houphouel·Boigny,
deux ou plusieurs États membres. Président de la République de C6te d'Ivoire
S.E. El Hadj Dauda K. Jawara.
Président de la République de Gambie
S.E. le Général Frédérick William Kwassi Akuffo,
SIXIÈME PARTIE le chef de l'État. Président du Conseil mi/iJaire suprême
de la République du Ghana
S.E. le Dr Lansana Beavogui,
Dépôt des instruments pour le chef d'État. Premier ministre.
et entrée en vigueur Commandanr en chef des Forces armées populaires
el révolutionnaires,
Art. 13 Président de la République populaire révolutionnaire de Guinée
1. Le présent protocole entrera en vigueur, S. E. M. Luiz Carbral,
à titre provisoire dès sa signature par les chefs Président du Conseil d'État de la République de Guinée-Bissau
d'État et de Gouvernement, et définitivement S.E. le Général El Hadj Aboubacar Sangoulé Lamizana.
dès sa ratification par au moins sept (7) États Président de la République de la Haute-Volta
signataires conformément aux règles constitu- S.E. le Dr William R. Tolbert. lm
tionnelles de chaque État signataire. Président de la République du Libéria
2. Le présent protocole ainsi que tous les S.E. le Général Moussa-Traore.
instruments de ratification seront déposés au- Président du Comité militaire de la libération nationale
de la République du Mali
près du Gouvernement de l'État membre dépo-
sitaire du Traité qui transmettra des copies S.E. M. Moulaye Mohamed.
Ministre des Finances et du Commerce,
certifiées conformes du présent protocole à tous pour le Président du Comité militaire de salut national
les États membres, leur notifiera les dates de de la République islamique de Mauritanie
dépôt des instruments de ratification et fera S.E. le Lieutenant-Colonel SeynÎ Kountche.
enregistrer le présent protocole auprès de Le chef de l'État, Président du Conseil militaire suprême
l'Organisation de l'Unité africaine, de l'Organi- de la République du Niger
sation des Nations unies et auprès de toutes S.E. le Général Olusegun Obasanjo.
autres organisations désignées par le Conseil Le chef du Gouvernement militaire fédéral,
Commandant en chef des forces armées de /0 République
des ministres. fédérale du Nigéria
3. Le présent protocole est annexé au
S.E. Léopold Sédar Senghor.
Traité dont il fait partie intégrante. Prisident de la République du Sénégal
En foi de quoi. nous, chefs d'État et de S.E. le Dr Siaka Stevens.
Gouvernement de la Communauté économique Président de /0 République de Sierra Léone
des États de l'Afrique de l'ouest, avons signé le S.E. le Général Gnassingbé Eyadema,
présent protocole. Président de la République togolaise
Les organisation s
168 d' Afrique de l'Ouest
Conseil de l'entente
1. Création: Accord signé à Abidj an (Côte d'I voire) le 29-5-1959.
2. États membres: Bénin, Burkin a Faso (ex Haute-Volta), Côte d'Ivoire, Niger et
To go.
3. Organes: Président du Gouv ern ement de chacun des États, président et vice-
présidents de l'A ssembl ée législative de chaque membre, les ministres concern és
par les questi ons débattues, sec réta riat.
4. Siège et coordonnées : BP 3734, A bidjan , Cô te d'I voire . Téléphone: 331001.
Télex: 23558 Abidjan .
5. Secrétaire administratif : Paul Kaya.
« CONSEIL DE L'ENTENTE »
Convention portant statuts
1. Composition du Fonds d'entraide
- Le Président du Gouvernement de cha-
cun des États;
et de garantie des emprunts
- Les présidents et les vice-présidents de Le Gouvernement de la République de
l'Assemblée législative de chaque État; Côte d'Ivoire,
- Les ministres intéressés aux questions Le Gouvernement de la République du
débattues à chaque réunion, Dahomey,
Le Gouvernement de la République de la
II. Sessions Haute-Volta,
Deux sessions ordinaires sont prévues cha- Le Gouvernement de la République du
que année, Niger,
Des sessions extraordinaires peuvent tou- Le Gouvernement de la République togo-
jours avoir lieu à la demande de deux États laise,
membres au moins. SOUCIEUX de promouvoir le développement
Les sessions ont lieu à tour de rôle, chaque économique de leurs pays,
année, au chef-lieu d'un État membre et sous la CONSCIENTS de la nécessité de recourir dans
présidence du chef de Gouvernement dudit une large mesure à la coopération internatio-
Etat. nale pour le financement de leurs projets de
développement économique,
III. Décisions DÉSIREUX de donner un maximum de ga-
Les décisions prises en commun ont un rantie et de sécurité aux capitaux investis dans
caractère exécutoire. leurs pays,
En cas de non-exécution d'une de ces DÉSIREUX de coordonner et d'harmoniser
décisions, par un ou plusieurs États membres, le leurs efforts en vue d'assurer à leurs pays une
litige est porté devant la Cour arbitrale qui croissance économique accélérée et homogène,
fonctionne à l'échelon de la Communauté. CONSCIENTS de la nécessité d'étendre au
domaine économique et financier leur solidarité
IV. politique par la création d'un organisme multi-
national de garantie et de coopération régio-
Le Conseil de l'entente est ouvert à tout nale,
État membre de la Communauté.
Tout État membre du Conseil de l'entente SONT CONVENUS des dispositions ci-après:
peut contracter des accords avec un État mem-
bre de la Communauté à la condition que ces Art. premier
accords ne nuisent pas aux intérêts du Conseil Il est institué entre les États signataires en
de l'entente. remplacement du Fonds de solidarité créé le 29
mai 1959, un « Fonds d'entraide et de garantie
des emprunts ». établissement public internatio-
V. Fonds de solidarité nal à caractère économique et financier, doté de
Les États membres du Conseil de l'entente la personnalité civile et de l'autonomie finan-
créent entre eux, un «Fonds de solidarité» cière. Son siège est fixé à Abidjan.
Conseil de l'entente 171
Art. 2 Art. 7
Le Fonds a pour objet: Ces prêts ou dons seront alimentés par les
a) de garantir les emprunts productifs, émi~ ou ressources du Fonds définies à l'article 12 à
contractés par les États, les organismes p.:::lics l'exclusion des dotations réservées à la garantie
ou parapublics, les entreprises privées, ayant des avals donnés par le Fonds.
leur siège social et leur champ d'activité princi- Art. 8
pal dans l'un ou plusieurs des États membres, et Chaque État est responsable vis-à-vis du
destinés au financement de projets industriels, prêteur du remboursement des prêts reçus par
agricoles et commerciaux rentables et de projets lui par l'entremise du Fonds au titre des articles
d'infrastructure; 5 et 6.
b) de contribuer au développement économi-
que des États de l'Entente. Art. 9
Le Fonds est habilité à accorder des bonifi-
cations d'intérêt et des allongements de la durée
des crédits pour des prêts consentis dans les
TITRE 1 États de l'entente en faveur d'opérations à
caractère économique dont la rentabilité ne
De la garantie pourrait être dégagée dans les conditions des
prêts.
Art. 3 Art. 10
Le Fonds donne sa signature gagée sur des Les bonifications d'intérêt ne pourront dé-
ressources liquides en devises convertibles dé- passer le tiers du taux d'intérêt consenti pour
posées chez un organisme financier de réputa-
l'opération envisagée. Cette bonification non
tion internationale.
remboursable par les bénéficiaires sera alimen-
Le plafond des avals du Fonds est fixé à dix tée par une dotation budgétaire du Fonds.
(10) fois le montant nominal de ses ressources. Aucun projet ne pourra absorber plus de
Aucun projet ne doit absorber plus de 15 % (quinze pour cent) de cette location.
15 % (quinze pour cent) du potentiel d'aval du
Fonds. Art. Il
L'allongement de durée du crédit sera
Art. 4
financé par des subventions obtenues à cet effet.
L'État du lieu d'investissement pour lequel Il ne pourra être accordé que dans les limites
l'emprunt est garanti souscrit un aval vis-à-vis
des disponibilités. Aucune opération ne pourra
du Fonds. Il s'engage à inscrire chaque année bénéficier d'un allongement d'une durée supé-
dans son budget l'annuité d'un tel emprunt.
rieure à cinq années et d'un montant dépassant
En cas de défaillance du débiteur principal, 25 % du montant du prêt.
l'État du lieu de l'investissement en réfère au Les sommes avancées par le Fonds lui
Conseil d'administration du Fonds qui fera seront remboursées sans intérêt par les bénéfi-
l'avance de l'annuité à titre remboursable et ciaires après l'amortissement normal du prêt
sans intérêts. initial selon un échéancier dont la durée ne
Tant que l'État susvisé n'aura pas satisfait pourra être supérieure à la période d'allonge-
aux demandes de remboursements du Fonds, ment accordée.
l'examen de toute nouvelle demande de garan- En cas de non remboursement par l'État
tie au titre dudit État est suspendu. bénéficiaire aux dates prévues par l'échéancier,
l'examen de toute nouvelle demande d'allonge-
ment de crédit au titre dudit État est suspendu.
TITRE II
De la promotion économique
TITRE III
Art. 5
Le Fonds peut recevoir des subventions et
des dons. Il est en outre habilité, sur autorisa- Dispositions générales
tion du Conseil d'administration après avis du Art. 12
Comité de gestion, à contracter pour le compte Les ressources du Fonds proviennent :
des États des emprunts spécifiques pour des - d'une dotation constituée par des verse-
opérations de développement régional. ments annuels des États fixés tous les cinq ans
Art. 6 par le Conseil d'administration;
Le Fonds est ha~ilité à consentir des prêts - des subventions et des dons ;
ou des dons aux Etats membres pour des - du produit de ses placements;
opérations spécifiques à caractère économique il - du produit de la rémunération de son aval. la
l'intérieur du Conseil de l'entente. commission d'aval étant ilppréciée en fonction
Les organisations
172 d'Afrique de l'Ouest
du risque garanti, conformément aux disposi- Le Fonds pourra soumettre, pour complé-
tions du règlement intérieur; ment d'information, à un organisme consultatif
- et toutes autres ressources. figurant sur une liste dûment approuvée par les
Le non-versement de sa participation par États membres, les dossiers des projets faisant
un État interdit l'examen des demandes d'aval l'objet de demandes d'aval.
présentées par cet État. Un règlement intérieur déterminera l'en-
semble des procédures appliquées par le Fonds.
Art. 13
La dotation constituée par les versements Art. 17
annuels des États fixés tous les cinq ans par le Tous les actes de gestion engageant le
Conseil d'administration est exclusivement ré- Fonds doivent recueillir conjointement les si-
servée à la garantie des avals accordés par le gnatures du président du Comité de gestion ou
Fonds. de son délégué, et du secrétaire administratif.
Art. 14 Art. 18
Le produit des placements du Fonds et des Chaque année un cabinet comptable dé-
commissions d'aval est affecté au fonctionne- signé d'un commun accord examinera la gestion
ment du secrétariat, au fonds de réserve et aux du Fonds et fera un rapport au Conseil d'admi-
opérations prévues à l'article 9. nistration, Ce rapport ainsi que les situations
semestrielles devront être largement publiés.
Art. 15 Art. 19
Le Fonds est administré par un Conseil Tous les ans, les États membres soumet-
d'administration qui délègue ses pouvoirs à un tront au Conseil de l'entente un rapport sur les
Comité de gestion. progrès économiques qu'ils ont accomplis et les
Le Conseil d'administration comprend les difficultés qu'ils ont rencontrées.
chefs des États du Conseil de l'entente ; il est
présidé à tour de rôle pour une période d'un an Art. 20
par l'un d'entre eux, qui prend le titre de En cas de retrait d'un État, celui-ci ne
président en exercice du Conseil de l'entente. pourra prétendre au paiement de sa quote-part
Le Comité ,de gestion comprend trois re- des disponibilités du Fonds qu'après extinction
présentants par Etat. Il est présidé par le chef de des engagements souscrits par le Fonds durant
délégation de l'État dont le Président préside le la période où il était membre.
Conseil de l'entente. Conformément à l'article 4 ci-dessus, il
Le secrétaire administratif instruit les de- reste également tenu des engagements souscrits
mandes d'aval, de bonification d'intérêts, d'al- par lui à l'égard du Fonds. Aucune compensa-
longement de la durée des crédits. Il est chargé tion ne sera admise en faveur de l'État qui se
en liaison avec les services compétents des États retire.
membres, de la négociation des projets d'em- Art. 21
prunts et de subventions. Il suit également la En cas de dissolution, les ressources du
réalisation des projets et le service de la dette. Fonds restent affectées à la garantie des engage-
Le Conseil d'administration et le Comité de ments souscrits et à l'amortissement des em-
gestion statuent chacun à l'unanimité de ses prunts contractés. Elles ne feront l'objet d'une
membres. répartition qu'après l'extinction totale des enga-
Art. 16 gements.
Les projets soumis à l'examen du Fonds Art. 22
doivent être appuyés par un dossier d'études La présente convention se substitue à celle
techniques, économiques et financières. signée en 1966.
Lomé. /e oS déanrbre 1973
UFM 173
iLESOOCAPVERT
SAOTOl.4E
SEYCHEllES'/·-,:
COlolORES
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4 P
E. Confédération de Sénégambie
I. Création : Pacte signé à Dakar (Sén égal) le 17-12-1981. Prot ocoles signés à
Banjul (Gambie) le 2-7-1982.
2. États membres: Gambie, Sénégal.
3. Organes: Président, vice-président, Cons eil des ministr es, Assembl ée confédérale ,
Secrétariat général.
4. Dépositaire: Président et vice-président de la Confédération .
SAorOlù . ..
SO'Ci'ELW' / ··. ··
(1) Gautron (J.c.): "La Confédération de la Sénégamhie: entre l'union el le proleetorat". in L'Année
africaine, 1982, pp. 239-250.
Les organisations
178 d'Afrique de l'Ouest
TITRE IV TITRE VI
L'assemblée confédérale Des traités
Art. 11 et accords internationaux
L'Assemblée représentative de la Confédé- Art. 16
ration porte le nom d'" Assemblée confédé- Lorsque la Confédération, conformément
rale ». au présent Pacte, conclut un Accord internatio-
Ses membres portent le titre de « Député à nal, ledit Accord est négocié par le président de
l'Assemblée confédérale ». la Confédération en accord avec le vice-prési-
Les députés à l'Assemblée confédérale sont dent.
choisis pour un tiers par la Chambre des Repré- Le président de la Confédération ratifie
sentants de Gambie et pour deux tiers par l'Accord sur autorisation de l'Assemblée confé-
l'Assemblée nationale du Sénégal, parmi leurs dérale et après promulgation, par les États
membres. confédérés, de toutes lois nécessaires à son
L'Assemblée confédérale élit son prési- application.
dent.
L'Assemblée confédérale établit son règle- Art. 17
Chaque État confédéré peut conclure des
ment intérieur.
Accords internationaux conformément à ses
Art. 12 normes constitutionnelles.
L'Assemblée confédérale délibère sur les Sans préjudice de l'article 103 de la Charte
questions d'intérêt commun. de l'Organisation des Nations unies, en cas de
En outre, le président de la Confédération conflit entre le présent Pacte et tout autre
ou le vice-président de la Confédération peut engagement international, les dispositions du
soumettre au vote de l'Assemblée confédérale Pacte prévalent.
tout autre projet présentant pour la Confédéra-
tion une importance sociale, économique ou TITRE VII
financière.
Art. 13
Clauses finales
L'initiative des projets ou propositions ap- Art. 18 - Ratification
partient au président de la Confédération, au Le présent Pacte sera ratifié par les parties
vice-président de la Confédération et aux mem- concernées, conformément à leurs normes cons-
bres de ('Assemblée confédérale. titutionnelles.
Les organisations
11\0 d'Afrique de l'Ouest
(1) De Lattre (A.) et Feil (A.M.), Le Club du Sahel: étude sur une autre coopération internationale, Paris,
OCDE, 1984, 124 p.
CILSS 189
G. Le groupe de l'UMOA
contrôle des Gouvernements, dans les condi- réunis en Conférence constituent l'autorité su-
tions définies ci-après. prême de l'Union.
Art. 2 La Conférence des chefs d'État décide de
Tout État ouest-africain peut, sur demande l'adhésion de nouveaux membres, prend acte du
adressée à la Conférence des chefs d'État de retrait et de l'exclusion des membres de l'Union
l'Union, être admis à l'Union monétaire ouest- et fixe le siège de son institut d'émission.
africaine. La Conférence des chefs d'État tranche
Les modalités de son adhésion seront toute question n'ayant pu trouver une solution
convenues par accord entre son gouvernement par accord unanime du Conseil des ministres de
et les gouvernements des États membres de l'Union et que celui-ci soumet à sa décision.
l'Union sur proposition du Conseil des ministres Les décisions de la Conférence, dénom-
de l'Union institué par le titre III ci-après. mées « actes de la Conférence ", sont prises à
l'unanimité.
Art. 3 La Conférence siège pendant une année
Tout État membre de l'Union peut s'en civile dans chacun des États de l'Union à tour de
retirer. rôle dans l'ordre alphabétique de leur désigna-
Sa décision doit être notifiée à la Confé- tion.
rence des chefs d'État de l'Union. Elle entre en Elle se réunit au moins une fois l'an et aussi
vigueur de plein droit 180 jours après sa notifi- souvent que nécessaire, à l'initiative du prési-
cation. Ce délai peut, cependant, être abrégé dent en exercice ou à la demande d'un ou
d'accord parties. plusieurs des chefs d'État membre de l'Union.
Les modalités de transfert du service de La présidence de la Conférence est assurée
l'émission sont fixées par convention entre le par le chef de l'État membre dans lequel siège la
Gouvernement de l'État se retirant et l'institut Conférence.
d'émission de l'Union agissant pour le compte Le président en exercice fixe les dates et les
et dans les condi tions fixées par le Conseil des lieux des réunions et arrête l'ordre du jour des
ministres de l'Union. travaux.
Cette convention fixe également la part des En cas d'urgence, le président en exercice
positions négatives que pourrait présenter le peut consulter à domicile les autres chefs d'État
poste « disponibilités extérieures" de la situa- de l'Union par une procédure écrite.
tion de certains autres États de J'Union devant
être prise en charge par l'État se retirant du fait
de sa participation solidaire à la gestion anté- TITRE III
rieure de la monnaie commune.
Art. 4 Du Conseil des ministres de l'Union
Les États signataires s'engagent, sous peine Art. 6
d'exclusion automatique de l'Union à respecter La direction de l'Union monétaire est assu-
les dispositions du présent Traité et des textes rée par le Conseil des ministres de l'Union
pris pour son application notamment en ce qui monétaire.
concerne: Chacun des États est représenté au Conseil
1) les règles génératrices de l'émission, par deux ministres et n'y dispose que d'une voix
2) la centralisation des réserves moné- exprimée par son ministre des Finances.
taires, Chacun des ministres membres du Conseil
3) la libre circulation des signes monétaires désigne un suppléant qui l'assiste aux réunions
et la liberté des transferts entre États de du Conseil et le remplace en cas d'absence.
l'Union,
4) les dispositions des articles ci-après. Art. 7
La Conférence des chefs d'État de l'Union Le Conseil choisit l'un des ministres des
constatera, à l'unanimité des chefs d'État des Finances de l'Union pour présider ses travaux.
autres membres de l'Union, le retrait de celle-ci Cette élection faite ès qualités doit appeler
d'un État n'ayant pas respecté les engagements les ministres des Finances de l'Union à présider
ci-dessus. Le Conseil des ministres en tirera les à tour de rôle le Conseil.
conséquences qui s'imposeraient pour la sauve- La durée du mandat du président est de
garde des intérêts de l'Union. deux ans.
Le président du Conseil des ministres
convoque et préside les réunions du Conseil. Il
TITRE 11 veille à la préparation des rapports et des
propositions de décisions qui lui sont soumis et à
la suite qui leur est donnée.
De la Conférence des chefs d'État Pour l'exécution de son mandat, le prési-
Art. 5 dent du Conseil des ministres peut recueillir
Les chefs des États membres de l'Union information et assistance de l'institut d'émission
Les organisations
194 d'Afrique de l'Ouest
Art. 9
De l'unité monétaire commune
Le Conseil des ministres de l'Union peut Art. 14
convier à participer, avec voix consultative, à L'unité monétaire légale des États mem-
des travaux ou délibérations, les représentants bres de l'Union est le franc de la Communauté
dûment accrédités des institutions internatio- financière africaine (F CFA).
nales ou des États avec lesquels un accord de La définition du franc de la Communauté
coopération aurait été conclu par les Gouverne- financière africaine est celle en vigueur à la
ments des États de l'Union, et selon les moda- signature du présent Traité.
lités fixées par cet accord. La dénomination et la définition de l'unité
Art. 10 monétaire de l'Union pourront être modifiées
par décision du Conseil des ministres, sous
Le Conseil des ministres se réunit au moins
deux fois l'an sur convocation de son président, réserve de respecter les engagements internatio-
naux contractés par les Etats membres de
soit à l'initiative de celui-ci, soit à la demande
des ministres représentant un État membre, soit l'Union.
à celle du gouverneur de l'institut d'émission de TITRE V
l'Union.
De l'institut d'émission commun
Art. 11
Le Conseil des ministres arrête à l'unani- Art. 15
mité les décisions dans les matières dévolues à Sur le territoire des États signataires, le
sa compétence par les dispositions du présent pouvoir exclusif d'émission monétaire est confié
Traité et des statuts de l'institut d'émission à un institut d'émission commun, la Banque
commun qui lui sont annexés, ainsi que de centrale des États de l'Afrique de l'Ouest, ci-
toutes celles que les Gouvernements des États après dénommée la « Banque centrale ».
membres de l'Union conviendraient de soumet- Art. 16
tre à son examen ou de remettre à sa décision. La Banque centrale est régie par les statuts
Ces décisions doivent respecter les engagements annexés au présent Traité. Les dispositions de
internationaux contractés par les États membres ces statuts pourront être modifiées par le
de l'Union. Conseil des ministres de l'Union, selon l'avis
Art. 12 unanimement exprimé par le Conseil d'adminis-
Le Conseil des ministres de l'Union définit tration de la Banque centrale.
la politique monétaire et de crédit de l'Union Art. 17
afin d'assurer la sauvegarde de la monnaie En vue de permettre à la Banque centrale
commune et de pourvoir au financement de de remplir les fonctions qui lui sont confiées, les
l'activité et du développement économique des immunités et privilèges habituellement recon-
États de l'Union. nus aux institutions financières internationales
Afin de permettre au Conseil des ministres lui seront concédés sur le territoire de chacun
d'exercer ses attributions, les Gouvernements des États membres de l'Union dans les condi-
des États membres de l'Union le tiendront tions précisées par ses statuts.
informé de leur situation économique et finan- Il ne peut être imposé à la Banque centrale
cière, des perspectives d'évolution de celle-ci, des obligations ou des contrôles autres que ceux
ainsi que de leurs décisions et projets dont la définis par le présent Traité ou par ses statuts.
connaissance paraîtrait nécessaire au Conseil. Art. 18
Art. 13 Les signes monétaires émis dans chacun des
Le Conseil des ministres approuve tout États de l'Union par la Banque centrale ont
accord ou convention, comportant obligation ou pouvoir libératoire sur tout le territoire des
engagement de l'institut d'émission commun, à Etats de l'Union.
conclure avec les Gouvernements et instituts Les billets émis par la Banque centrale
d'émission étrangers ou les institutions interna- seront identifiés par une lettre spéciale à chaque
tionales. État, incorporée dans leur numérotation.
UMOA 195
Dans chaque État, les caisses de la Banque les Gouvernements des États membres convien-
centrale, les caisses publiques et banques domi- nent d'adopter une réglementation uniforme
ciliées au siège d'une agence ou d'une sous- dont les dispositions seront arrêtées par le
agence de la Banque centrale ne pourront Conseil des ministres de l'Union concernant
mettre en circulation que les billets portant la notamment:
marque d'identification de l'État. - l'exécution et le contrôle de leurs relations
Art. 19 financières avec les pays n'appartenant pas à
La Banque centrale établira pour chaque l'Union,
État de l'Union une situation distincte de l'émis- - l'organisation générale de la distribution et
sion monétaire et de ses contreparties. du contrôle du crédit,
- les règles générales d'exercice de la profes-
Art. 20 sion bancaire et des activités s'y rattachant,
La Banque centrale tiendra une situation : - les effets de commerce,
- des disponibilités extérieures des Trésors - la répression de la falsification des signes
publics, établissements, entreprises, collecti- monétaires et de l'usage des signes falsifiés.
vités publics des États de l'Union, Le Conseil des ministres de l'Union pourra
- de la part des disponibilités extérieures, autoriser des dérogations aux dispositions
correspondant à leur activité dans l'Union, des convenues, n'en affectant pas les principes, qui
banques et établissements de crédit qui y sont lui paraîtraient justifiées par les conditions et
établis. besoins propres d'un État membre de l'Union.
En cas d'épuisement de ses disponibilités
extérieures, la Banque centrale demandera ces-
sion à son profit, contre monnaie de son émis-
sion, des disponibilités extérieures en francs TITRE YII
français ou autres devises détenues par tous
organismes publics ou privés ressortissant des Des institutions communes
États de l'Union.
En proportion des besoins prévisibles, elle de financement du développement
pourra limiter cet appel aux seuls organismes Art. 23
publics et banques et y procéder en priorité dans Le Conseil des ministres de l'Union pourra
les États dont la situation de l'émission moné- décider de la création par la Banque centrale ou
taire, dressée en application de l'article 19 ci- de la participation de celle-ci à la constitution de
dessus ferait apparaître une position négative du tout fonds spécial, organisation ou institution
poste des disponibilités extérieures. ayant pour objet, dans l'intérêt du développe-
Art. 21 ment harmonisé et de l'intégration des Etats
La Banque centrale tiendra informés le membres de l'Union, notamment.
Conseil des ministres et les ministres des Fi- a) l'assistance des États membres dans la coor-
nances des États membres du flux des mouve- dination de leurs plans de développement en
ments financiers et de l'évolution des créances vue d'un meilleur emploi de leurs ressources,
et dettes entre ces États et l'extérieur. d'une plus grande complémentarité de leurs
A cette fin, elle pourra requérir, soit direc- productions et d'un développement de leurs
tement, soit par l'intermédiaire des banques, échanges extérieurs, particulièrement de leurs
des établissements financiers, de l'Administra- échanges entre eux ;
tion des postes et des notaires, toutes informa- b) la collecte des disponibilités intérieures;
tions sur les transactions extérieures des admi- c) la recherche de capitaux extérieurs;
nistrations publiques, des personnes physiques d) l'organisation d'un marché monétaire et
ou morales, publiques ou privées ayant leur celle d'un marché financier;
résidence ou leur siège dans l'Union, ainsi que e) l'octroi de concours financiers directs par
des personnes ayant leur résidence ou leur siège participation, prêts, avals ou bonification d'inté-
à l'étranger pour leurs transactions relatives à rêt, à des investissements ou activités d'intérêt
leur séjour ou activité dans l'Union. commun;
f) l'octroi de concours financiers complémen-
taires par participation, prêts, avals ou bonifica-
tion d'intérêt à des États de l'Union ou à des
TITRE YI organismes nationaux de développement ;
g) l'enseignement des techniques bancaires et
De l'harmonisation des législations la formation de personnel des banques et éta-
blissements de crédit.
monétaire et bancaire Le Conseil des ministres détermine les
Art. 22 statuts et les modalités de constitution du capital
Afin de permettre la pleine application des ou de la dotation des institutions communes de
principes d'union monétaire définis ci-dessus, l'Union dont il décide la création.
Les organisations
196 d'Afrique de l'Ouest