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Le I9 janvier 1988.
LISTE DES ABREVIATIONS
S. Sirey
1) Définition de la saisie.
(') A. TISSIER. Le rôle social et économique des règles de la procédure civile. in Les
méthodes juridiques, Paris, V. GIARD et E. BRIERE. 1911, p. 107 et 108.
(') P. CA TALA et F. TERRE. Procédure civile et voies d'exécution, Coll. Thémis, p. 443.
4 TRAITÉ DES SAISIES
(') Voy. en cc qui concerne l'enregistrement, Civ. Mons. 22 février 1980, J.T., 1980, 389 et
Civ. Charleroi, 16 octobre 1985, R.D.C., 1986. 373.
8
( ) 1. MOREAU-MARGREVE. L'astreintc, Ann. Fac. Dr. Liège, 1982, p. 66-67; voy. aussi,
p. 69 au sujet de la possibilité de demander en même temps l'astreinte et l'exécution en nature
indirecte prévue par les articles 1142 et 1143. C. civ.; adde 1. MOREAU-MARGREVE, obs. sous
Corr. Dinant, 27 février 1985. Aménagement 1986. 114; voy. aussi D. TAI.LON. Dommages et
intérêts et exécution en nature, J.T., 1985. 603-604 et L. RAPP et Ph. TERNEYRE, obs. sous Trib.
Adm. Montpellier, Réf., 3 et 22 octobre 1986. J.C.P .. 1987. Il. 20.781.
9
( ) W. JEANDIDIER, L'exécution forcée des obligations contractuelles de faire, R.T.D.C.,
1976, p. 700 et s.; Cass. Fr., 9 décembre 1986. Bull .. 1986, 1, p. 277, n" 291; au sujet des intérêts.
infra, n" 224.
6 TRAITÉ DES SAISIES
10
( ) P. CUCHE et J. VINCENT, Voies d'exécution et procédures de distribution, 8ème éd.,
Dalloz, 1961, p. 7, n" 8.
11
( ) J. CARBONNIER, Droit civil, T. IV, 6ème éd., Thémis, P.U.F., 1969, p. 524-525, n"
143; voy. aussi J.P. REMERY, Le rôle du technicien commis par le juge dans la réalisation de
travaux ordonnés ou autorisés en justice, Dall. 1986, chron. XLVII, p. 286.
12
( ) Cass., 10 septembre 1971, Pas., 1972, 1, 28 et note W.G.; Cass., 8 janvier 1981, Pas.,
1981, 1, 495; P. VAN OMMESLAGHE, Examen de jurisprudence 1974 à 1982, Les obligations,
R.C.J.B., 1986, p. 197, n° 92; voy. encore au sujet du règlement des troubles de voisinage, J.
HANSENNE, Examen de jurisprudence, Les biens, R.C.J.B., 1984, n" 45, p. 106 à 109 et réf. cit.
13
( ) G. de LEVAL, Observations sur !'astreinte, Jur. Liège, 1980, p. 242 à 244; Civ. Namur,
ch.s., 20 janvier 1984, Rev. Rég. Dr., 1984, 220.
14
( ) Civ. Liège, ch.s., 28 mai 1980, inédit cité et commenté par G. de LEVAL, in Aspects
actuels du droit des saisies, J.T., 1980, p. 632, n" 33; voy. plus particulièrement l'article 65 § 2 al. 2
de la loi organique de l'aménagement du territoire et de l'urbanisme: «le condamné est contraint au
remboursement de tous les frais d'exécution, déduction faite du prix de la vente des matériaux et
objets, sur présentation d'un état taxé et rendu exécutoire par le juge des saisies» (voy. 1. MOREAU-
MARGREVE, op. cit., Aménagement, 1986, p. 114-115).
(1 5) P. HEBRAUD, L'exécution des jugements civils, Rev. Int. Dr. Comp., 1957, 191.
16
( ) Infra, n" 15.
INTRODUCTION GÉNÉRALE 7
7
(' ) R. PERROT, Jurisprudence française en matière de droit judiciaire privé, R.T.D.C.,
1979, p. 203, n" 13.
(1 8 ) M. BELJEAN, XYième Congrès national des huissiers de justice, Gaz. Pal., 28-30
octobre 1984, 3.
9
(' ) Voy. L'effectivité des décisions de justice, Travaux de l'Association Henri Capitan!,
Tome XXXVI 1985 et L'exécution des titres, in La revue des huissiers de justice, numéro spécial,
Avril 1986 (Xllème Congrès international des huissiers de justice), p. 82 à 88; voy. sp. la déclaration
de patrimoine en droits suisse et allemand (p. 85-87 et G. de LEVAL, L'efficacité des saisics-
cxécutions, J.T., 1985, p. 139); infra, n° 39 k.; adde. la question parlementaire de M. BAERT
demandant: «Pourquoi n'ordonnc-t-on pas aux services compétents (O.N.S.S., O.N.Em., police) de
communiquer à un créancier qui est en possession d'un jugement coulé en force de chose jugée le lieu
où travaille le débiteur'/ J'estime que cela n'a rien à voir avec la protection de la vie privée, mais il
s'agit de lutter contre ceux qui feignent l'insolvabilité ou qui refusent de se soumettre à un
jugement». (Ouest. et Rép. Ch. Repr., 7 octobre 1986, p. 3983; comp. en matière immobilière,
Ouest. et Rép. Sénat, 23 octobre 1984, 90). Voy. toutefois au sujet de «listes de débiteurs
défaillants», Civ. Liège, 11 mars 1987, J.T., 1987, 426; J.L.M.B., 1987, 549 et J.P. Namur, 13
janvier 1987, Rev. Rég. Dr., 1987, 209 et note Y. POULLET.
(w) Le paiement d'un créancier peut, le cas échéant, tomber sous le coup de l'action
paulienne (Mons, 2 octobre 1985, J.T., 1986, 346; Rev. Not., 1986, 189 et note J. SAGE; G. de
LEVAL, L'efficacité des saisies-exécutions, J.T., 1985, 137; addc. art. 448, C. corn. et Cass., 15
mars 1985, J .T., 1986, 291; R.W., 1985-1986, 2609); infra, n" 50 C 2.
(2') G. de LEVAL, L'efficacité des saisies-exécutions, J.T., 1985, p. 135-137, n" 9; voy. aussi
Ph. BERTIN, L'insolvabilité organisée et sa répression pénale, Gaz. Pal., 14-15 juin 1985, 2 à 5.
8 TRAITÉ DES SAISIES
22
( ) J. VINCENT et J. PREVAULT, Voies d'exécution et procédures de distribution,
Dalloz, !5ème éd., 1984, p. 319, n" 377; infra, n" 18et note 127.
23
( ) C'est pourquoi les solutions alternatives fondées sur un règlement amiable (voy. n" 4) ne
constituent pas une panacée ( voy. toutefois Association belge des banques, Quelle attitude les
banques adoptent-elles à l'égard des mauvais payeurs'), Notarius, 1985/6. p. 262 à 264).
24
( ) Voy. outre le Fonds de garantie, le Fonds spécial pour l'aide aux victimes d'actes
intentionnels de violence (art. 28 à 41 de la loi du Ier août 1985 portant des mesures fiscales et
autres). Adde. infra. n" 91 D.
(25) Ce système pourrait être amélioré en organisant le sursis à exécution (proposition de loi
visant à atténuer les effets néfastes de l'endettement excessif des consommateurs. Doc. Pari.. Sénat,
Sess., 1981-1982, n" 124; infra. n° 19).
(26 ) J.M. BERGER, Le droit à l'aide sociale garanti par les centres publics d'aide sociale et la
jurisprudence des chambres de recours, Ann. Dr. Louvain. 1982, p. 183 à 186.
(27 ) A. TISSIER, Le rôle social et économique des règles de la procédure civile. in Les
méthodes juridiques, leçons faites au Collège libre des sciences sociales en 1910, Paris. V. GIARD et
E. BRIERE. 1911, 112-113; voy. aussi P. HEBRAUD, op. cit., Rev. !nt. Dr. Comp .. 1957. p. 200 à
202 qui constate notamment que : «L'exécution apparaît ainsi comme une lutte incessante et sans
relâche. comme une conquête progressive. pied à pied, qui parvient généralement au succès mais
pour laquelle il n'existe pas de moyen donnant une certitude absolue».
INTRODUCTION GÉNÉRALE 9
(28) E. KRINGS, Conclusions précédant Cass., 3 mai 1985, T. Not., 1985, 124-125. Cet arrêt
(Pas., 1985, 1, 1084) fait ressortir, en consacrant la légalité de la dérogation conventionnelle à l'article
1563, que ce que prohibe l'art. 1626 c'est le non-respect des formes de l'expropriation forcée.
L'article 1626, C. jud. procède de l'article 742 C.P.C.Fr. (voy. au sujet de ce texte, M. DONNIER,
Voies d'exécution et procédures de distribution, Litec, 1987, n"s 164 à 168, p. 76 à 78 et note 10, p.
78). Adde. art. 2078, al. 2, C. civ. (lb., n°s 170 à 172, p. 79 et Civ. Bruxelles, ch.s., 4 septembre
1986, Jurisprudence du Code judiciaire, art. 1445, n" 13).
(29) G. de LEVAL, Saisie-arrêt et opposition, J.T., 1979, 669 à 671; Saisies et droit
commercial, in Les créaPciers et le droit de la faillite, Bruxelles, Bruylant, 1983, 270-272; voy. aussi
Cass. Fr., 26 novembre 1985, Rev. Huissiers 1987, 1131 et obs. A. LESCAILLON.
30
( ) «En cas de saisie-arrêt pratiquée entre ses propres mains par un créancier, celui-ci doit
respecter la procédure de distribution par contribution. Toute initiative individuelle qui énerve la loi
du concours et la répartition y consécutive doivent être déclarées inopposables aux tiers comme aux
autres créanciers déclarants et/ou saisissants. Les sommes dont s'est irrégulièrement dessaisi le
saisissant (ayant fait saisie-arrêt sur lui-même) doivent être rapportées par leurs détenteurs actuels à
défaut de quoi le saisissant peut être condamné au remboursement à la masse des sommes dont il s'est
indûment dessaisi» (Civ. Bruxelles, ch.s., 20 novembre 1986, n°s 145.031et146.075, Inédit).
(3 1) 1. MOREAU-MARGREVE, A propos de quelques garanties en vogue, Rev. Not., 1984,
342-343.
(32 ) G. COUCHEZ, Voies d'exécution, Ed. Sirey, 1985, p. 7, n" 8.
(3 3 ) S'il y a résistance abusive d'une partie, elle peut être éventuellement neutralisée par le
juge des saisies (voy. p. ex. Civ. Bruxelles, ch. s., 21 avril 1986, Rec. Enr., 1986, n° 23.393, p. 413).
4
(' ) J. VINCENT et J. PREVAULT, op. cit., Dalloz, 1984, p. 41, n" 55.
10 TRAITÉ DES SAISIES
35
( ) Le principe d'égalité entre les créanciers est d'ordre public (Liège, 10 janvier 1985, J.L..
1985, 210). Sur la portée exacte du principe, voy. D. DEVOS, Propos sur la répression de la fraude
en droit privé, R.D.C., 1985. p. 289, n" 10. De manière générale. «le maintien d'un certain équilibre
entre les intérêts en présence est devenu l'une des idées-force» du droit des saisies (M. DONNIER,
op. cit., p. IO, n"s 26-27; p. 70, n" 147; p. 75, n"s 161-162).
6
(' ) D. TOMASIN, Remarques sur la nullité des actes de procédure, Mélanges P. HE-
BRAUD. Toulouse, 1981, p. 862.
(") G. de LEVAL. Saisie-arrêt et opposition, J.T., 1979. p. 670.
INTRODUCTION GÉNÉRALE 11
6) Choix de la mesure.
Sous réserve des règles de l'insaisissabilité ou de l'abus de
droit sanctionné par le juge des saisies ordonnant la mainlevée de la
saisie abusivement ~ratiquée, il n'y a pas de hiérarchie entre les
différentes saisies (4 ).
(38 ) La confiscation qui peut être une peine, une mesure de sûreté ou une mesure de
réparation (A. DE GEEST. La confiscation, J.T., 1970, p. 8), est une expropriation en nature (J.
CONSTANT. Traité élémentaire de droit pénal, Liège, Imprimeries Nationales, 1965-1966, T. II, n"
714; Liège, JO août 1977, Jur. Liège, 1977-1978, 121) qui ne peut être assimilée à une saisie (Cass .. 15
octobre 1934, Pas., 1935, 1, 16; Cass., 22 juin 1959, 1. 1085). Sur les rapports entre la saisie en
matière répressive et la confiscation, voy. Bruxelles. 30 octobre 1986, J.T., 1987, 20. Adde. art. 37 et
40 L. 27 juin 1937 portant révision de la loi du 16 novembre 1919 relative à la règlementation de la
navigation aérienne; art. 65. § 3 du Code de la route; art. IO de la loi du Ier août 1960 relative au
transport rémunéré de choses par véhicules automobiles; art. 7413. § 3 et 4 de la loi du 15 décembre
1980 sur l'accès au territoire, le séjour, l'établissement et l'éloignement des étrangers (art. 17, L. 15
juillet 1987).
{39 ) Cass., 8 avril 1983, Pas .. 1983, I. 841.
(4°) De même, une saisie-brandon (variété de saisies-exécutions ayant pour objet les fruits
naturels ou industriels du sol encore pendants par branches ou racines, art. 1529 à 1538, C. jud.) sera
rarement mise en oeuvre car la réalisation peut s'effectuer au stade conservatoire (art. 1421, C. jud.)
ou dans le cours d'une saisie-exécution immobilière (art. 1572. al. 2 et 4). Voy. encore l'article 1576
en cas de saisie des loyers dans le cours d'une saisie immobilière; infra, n"s 40 et 47.
41
( ) A côté de la saisie mobilière de droit commun, il existe des saisies mobilières spéciales:
saisie-gagerie et saisie-brandon (voy. Rép. Not., «La saisie mobilière», n"s 137 à 149-1 et 301 à
315); adde. infra, n° 107.
42
( ) Voy., L'exécution des titres, Travaux du Xllèmc Congrès international des huissiers de
justice, 1986, (numéro spécial), p. 89 à 93.
12 TRAITÉ DES SAISIES
43
( Liège, 15 avril 1985, Jur. Liège, 1985, 553.
)
44
( Une saisie-arrêt ne libère pas les autres tiers saisis de leurs propres obligations, sauf le
)
recours du débiteur contre le créancier qui aurait trop perçu.
45
( ) Civ. Liège, ch.s., 8 février 1984, Jur. Liège, 1984, 487.
46
( ) G. de LEVAL, L'exécution et la sanction des décisions judiciaires en matière familiale, in
L'évolution du droit judiciaire au travers des contentieux économique, social et familial, Xlès
Journées Jean DABIN, Bruxelles, Bruylant, 1984, p. 880, n" 7.
47
( ) G. de LEVAL, L'ordre, Rev. Not., 1982, p. 107; voy. toutefois infra, n° 54, note 398.
48
( ) J. PREVAULT, L'évolution du droit de l'exécution forcée depuis la codification
7) Abus de droit.
Le libre choix du créancier, respectueux des conditions de
forme et de fond, est limité par l'abus de droit de saisir ou le
maintien abusif d'une saisie.
L'abus de droit peut résulter non seulement de l'exercice
d'un droit avec la seule intention de nuire, mais aussi de l'exercice
de ce droit d'une manière qui dépasse les limites de l'exercice de
celui-ci par une personne prudente et diligente. Ainsi, il y a abus de
choisir, sans utilité pour soi-même, entre différentes façons d'exer-
cer son droit, celle qui est dommageable ou la plus dommageable
pour autrui. De même, il peut y avoir abus de droit en cas de
disproportion entre l'intérêt servi et l'intérêt lésé (49 ). La sanction
de l'abus de droit ne réside pas nécessairement dans la déchéance
totale de ce droit mais éventuellement dans la réduction de celui-ci
à son usage normal et/ou dans la réparation du dommage causé
(50).
(4 9 ) Cass., 10 septembre 1971, Pas., 1972, 1, 28; Cass., 16 décembre 1982, Pas., 1983, 1, 472;
voy. aussi Cass., 10 mars 1983, Pas., 1983, 1, 756; Cass., 19 septembre 1983, Pas., 1984, 1. 55;
R.C.J.B., 1986, 282 et note J.L. FAGNART (L'exécution de bonne foi des conventions: un principe
en expansion); J.T., 1985, 56 et obs. S. DUFRENE, p. 58, n° 10; Cass., 6 avril 1984, Pas., 1984, 1,
990; Liège, 22 septembre 1983, Pas., 1984, II, 7; note W.G. sous Cass., 10 septembre 1971. Pas ..
1972, 1, 35; P. VAN OMMESLAGHE, note sous Cass., 10 septembre 1971. Abus de droit, fraude
aux droits des tiers et fraude à la loi, R.C.J.B., 1976, p. 331, n" 13. L'abus de droit peut exister en
l'absence d'une faute volontaire du saisissant (M. DONNIER, op. cit., Litec, 1987, p. 55, n° 110;
l'auteur estime «qu'on ne doit sanctionner qu'une négligence ou qu'une imprudence grave et
caractérisée»; adde. R.O. DALCQ, Examen de jurisprudence, La responsabilité délictuelle et quasi
délictuelle, R.C.J.B., 1973, n° 12, p. 635).
50
( ) Cass., 26décembre 1982, Pas., 1983, 1, 472.
51
( ) Civ. Mons, 12 avril 1984, Rcv. Rég. Dr., 1984, 197; Civ. Anvers, Il octobre 1984, R.W.,
1985-1986, 1502.
52
( ) Adde. au sujet d'un résultat dérisoire, les pénétrantes observations de M. CARBON-
NIER, De peu, de tout et de rien, Etudes offertes à René Rodière, Dalloz, 1981, p. 47 et s. et spéc.
p. 55: «La modicité doit s'apprécier au regard de tous les tracas, soucis, amertumes que le droit
porte en sa besace. Est juridiquement peu, à ce compte - donc juridiquement réputé n'être rien -
ce qui ne suffit pas au coût matériel et mental de son propre accomplissement juridique. Pessimisme
pénétrant: il met à nu l'autodestruction du droit en même temps que la sagesse des individus qui,
dans leurs bilans intimes, savent procéder à l'amortissement de l'injustice».
14 TRAITÉ DES SAISIES
inutile (53 ); elle doit, en principe, être évitée sans qu'il soit
toujours nécessaire d'établir un procès-verbal de carence, acte de
procédure dont l'intitulé ne se retrouve pas dans le Code
judiciaire ;
(5') Elle est de même inutile lorsque le recouvrement de cc qui est dû au créancier est assuré
sans qu'il soit nécessaire de recourir à une mesure d'exécution.
(5 4 ) P. VAN OMMESLAGHE, op. cit., R.C.J.B., 1976, p. 336. n" 16; voy. aussi Civ. Mons,
3 juin 1964, J.L 1965, 23.
55
( ) L'abus peut aussi résulter, au sein de la même saisie (par exemple mobilière) du choix de
certains meubles à l'exclusion d'autres meubles (E. VIEUJEAN. Examen de jurisprudence (1976 à
1983), Personnes. R.C.J.B., 1986. n" 97, p. 588; infra, n" 69 B).
56
( ) D. CHABOT-LEONARD, Saisies conservatoires et saisies-exécutions, Bruxelles, Bruy-
lant, 1979, p. 81; J.L. FAGNART et M. DENEVE, La responsabilité civile (1976-1984). J.T., 1986.
p. 306, n° 64/4; Civ. Namur, ch.s .. 18 février 1983, Rev. Rég. Dr.. 1983, 329; voy. aussi J.
CARBONNIER, op. cit .. p. 32. note W, citant un arrêt de la Cour d'appel de Colmar du 8 mars
1822; Ouest. et Rép. Pari., Rcv. Huissiers de justice. 1987, 1380; infra, n" 19 in fine.
(5 7 ) J. MESTRE. Réflexions sur l'abus du droit de recouvrer sa créance, Mélanges P.
RAYNAUD. Dalloz, 1985, p. 456, n" 37.
INTRODUCTION GÉNÉRALE 15
(5 8 ) Civ. Liège. ch.s., 4 février 1981. Rec. Enr.. 1982, n" 22.761: Jur. Liège. 1981, 309, obs
G. de LEVAL; Rev. Not.. 1981. 598 et obs. D.G .. Voy. aussi Civ. Bruxelles. ch.s., 21avril1986.
Rec. Enr., 1986, n" 23393. p. 413. Il faut cependant ne pas perdre de vue que le créancier saisissant
peut avoir intérêt à poursuivre la saisie pour obtenir le remboursement des frais privilégiés et
accroître ses chances ultérieures de paiement en faisant désintéresser un créancier qui lui est
préférable (Liège, 27 juin 1986, Jur. Liège, 1986, 497).
9
(' ) Pour apprécier l'intérêt suffisant du créancier pour saisir et partant rejeter l'exception
fondée sur le caractère abusif de la procédure, le juge devra parfois dégager anticipativement les
règles susceptibles de régir la répartition ultérieure afin de faire apparaître le paiement total ou
partiel que pourrait recevoir le saisissant (Civ. Liège, 4 mars 1983. R.G., n" 49.609/81).
("'') Cass. Fr., 24 février 1982. Gaz. Pal., 1982, Pan., 204 et note M.V.
61
( ) Question Pari., Sénat, Sess .. 1983-1984, p. 844: Bull. Contr., 1984, 2189: voy. encore
Question pari., Ch. Sess., 1984-1985, p. 3249 et Bull. Contr., 1985, 2741: Question Pari.. Ch .. Sess.,
1984-1985, p. 4573 et Bull. Contr., 1986, 528: Civ. Liège. 4ème ch., 31 mars 1987. R.G., n"
75.856/86 («La carence obstinée du débiteur à reconnaître le bien-fondé du solde de sa dette
(virement de 2.478 francs qui aurait été restitué par le C.C.P. au débiteur à la suite d'une indication
erronée du compte destinataire), justifie le créancier à déclencher en dernier ressort les voies
d'exécution dont il dispose. en sorte que, sauf à apprécier la régularité formelle et la proportionnalité
de l'exécution, cc dont le juge des saisies connaît. le débiteur ne démontre pas que le comportement
litigieux du saisissant serait fautif. abusif»): comp. et contra. Prop. Loi complétant l'article 1386. C.
jud., et modifiant l'article 1408, C. jud., Doc. Pari. Ch., 1985-1986. n" 316/1 visant à prohiber toute
saisie mobilière pour une créance d'un montant inférieur il 25.000 francs. Sïl est vrai que la privation
d'une chose possédant une valeur matérielle minime peut avoir une valeur émotionnelle considérable
pour le débiteur, mieux vaudrait, dans cette optique. renforcer les règles de lïnsaisissabilité sous
peine au surplus de créer des situations injustes voire inextricables en cas de concours: voy. aussi J.
MESTRE, op. cil., Mélanges RAYNAUD. Dalloz. 1985. p. 458, n" 39 qui relève qu'il n'y a pas abus
de droit lorsque le créancier est conduit à agir ainsi en raison de la carence obstinée de son débiteur
qui avait été vainement l'objet de plusieurs demandes de sa part. et J. SALVAIRE, Le permis
d'exécution, J.C.P., 1969. Doel. n" 2282 bis qui écrit: «Tout jugement compte; tout jugement doit
être exécuté. et il y aurait quelque scandale à ne mettre la force publique en action qu'au- dessus
d'un certain chiffre».
("') Trib. Gde Inst. Paris. 28 mars 1984. Gaz. Pal., 28-29 septembre 1984. 13.
16 TRAITÉ DES SAISIES
63
( ) Comp. en matière de cession de rémunération, Liège, 4 mai 1984, Jur. Liège, 1984, 377 et
obs. G. de LEVAL.
64
( ) J. MESTRE, op. cil., p. 472, n° 65.
65
( ) J. VINCENT, La protection du créancier saisissant dans les saisies de meubles se
trouvant entre les mains du débiteur, in Mélanges P. RAYNAUD, Dalloz, 1985, 849.
66
( ) P. L'ECLUSE, note sous Gand, 14 octobre 1985. Jura Falconis, 1986, 287.
67
( ) Le dessaisissement fait seulement obstacle dans le cadre d'un même litige à la formulation
de demandes ou de défenses sur lesquelles il a déjà été statué. Le moyen, distinct de l'autorité de
chose jugée, doit être soulevé d'office par le juge (Chev. RUTSAERT, Chose jugée, R.P.D.B.,
Compl. VI, n" 4 mais voy. n° 129; comp. Cass. Fr., 28 avril 1986, Rev. Huissiers, 1986, 1650; Cass.
Fr., 18 mars 1987, Dall., 1987, inf. rap., 74; adde. infra n°190 A).
INTRODUCTION GÉNÉRALE 17
68
( ) P. DRA!, L'exécution des décisions judiciaires et les moyens de pression à la disposition
du tribunal, R.l.D.C., 1986, 512.
69
( ) «Dans tous les cas, le juge s'efforcera d'anticiper les résultats pratiques de sa décision;
parfois il organisera des procédures d'auto-contrôle des mesures qu'il préconise en prévoyant tantôt
des mesures d'adaptation de celles-ci, tantôt même la possibilité de leur révision» (F. OST, Quelle
jurisprudence pour quelle société?, Archives de philosophie du droit, Tome 30, Sirey, 1985, 31).
Voy. p. ex. Liège, 12 novembre et 19 novembre 1986 (Aff. Cuivre et Zinc) Jur. Liège, 1986, 705.
0
(' ) G. de LEVAL et J. van COMPERNOLLE, Aperçu des règles communes aux saisies
conservatoires et aux voies d'exécution, in Les voies conservatoires et d'exécution, Ed. Jeune
Barreau Bruxelles, 1982, p. 71, n" 91. Voy. aussi J.P. REMERY, Le rôle du technicien commis par
le juge dans la réalisation de travaux ordonnés ou autorisés en justice, Dall. 1986, Chron. XLVII, p.
285 à 292. Adde. infra, n° 15 B et note 115.
(7 1) P. DRA!, L'exécution des décisions judiciaires et les moyens de pression à la disposition
du tribunal, R.l.D.C., 1986. 516; voy. aussi J. NORMAND, Jurisprudence française en matière de
droit judiciaire privé, R.T.D.C., 1985. 439 à 444.
72
( ) Discours de Madame le Premier Président ROSES, Rev. Huissiers, 1987, 428.
PREMIERE PARTIE
REGLES COMMUNES
AUX SAISIES CONSERVATOIRES
ET AUX VOIES D'EXECUTION
TITRE 1
9) Généralités.
«Le juge des saisies constitue une innovation importante
du nouveau Code judiciaire» (7 3 ). La généralisation des mesures
conservatoires et des voies d'exécution imposait, dans un but de
simplification, de célérité et d'unité, la centralisation entre les
mains d'un magistrat spécialisé du tribunal de première instance du
contentieux concernant les mesures conservatoires et exécutoires
(74). Le juge des saisies est désigné par le Roi pour un terme de
trois ans (art. 79, al. 2). L'article 80 permet de faire appel à un juge
effectif pour remplir les fonctions du juge des saisies pendant la
durée de l'empêchement de celui-ci ou, si les besoins du service le
justifient, pour un terme de trois mois renouvelable.
«La spécialisation du juge des saisies ne doit pas être
réalisée de la même manière dans tous les arrondissements. Si dans
les tribunaux importants, l'activité d'un magistrat peut être sans
doute entièrement consacrée à l'application des saisies conservatoi-
res et aux voies d'exécution, dans d'autres, en revanche, le juge des
saisies peut cumuler l'exercice de ses fonctions propres avec celles
qu'il remplit aux audiences ordinaires du tribunal» (75 ). En
conséquence, l'article 79, alinéa 3 du Code judiciaire prévoit que le
juge des saisies (tout comme le juge d'instruction) peut continuer à
siéger à son rang pour le jugement des affaires soumises au tribunal
de première instance.
('") F. TOP, Beslag en tenuitvoerlegging, art. 1395/15 et s., in Gerechtclijk recht, Artikclsge-
wijze commentaar met overzicht van rechtspraak en rechtsleer, Kluwer Rechtswetenschappen.
7
(' ) Infra, n" 15; comp. et contra, Civ. Mons, ch.s., 16 juillet 1973, J.T., 1973, 660.
choses confisquées, fait application des procédures visées audit article 1395, les contestations relatives
à ces procédures doivent être tranchées par le juge des saisies conformément aux règles déterminées
dans la cinquième partie du Code judiciaire,, (Cass., 9 janvier 1981, Pas., 1981, 1, 500; W.
DESMET, De bcvoeghcid van de beslagrechter, in Actuele problcmen van gcrechtclijk privaatrecht,
Acco, Leuven, 1976, p. 120. n" 16).
(79 ) Bruxelles, IO septembre 1979. Pas., 1979, Il, 137.
("') G. de LEV AL, Aspects actuels du droit des saisies, J .T.. 1980, p. 650, n" 78 et réf. cit.
infra, n"s 235 et 239.
81
( ) Comm. Bruxelles. 14 septembre 1961, Jur. Com. Br., 1962. 342; Trav. Namur. JO
décembre 1975. Pas., 1976. III, 16 et 1977, III, 27; J.P. Neufchâteau, 15 juin 1973. J.J.P., 1976, 170.
RÈGLES COMMUNES 23
(art. 584, al. 1er, C. jud.) (86), par exemple lorsqu'une saisie-arrêt
est pratiquée en vertu d'un titre ne répondant pas aux exigences
légales. En pratique, la juridiction des référés est peu sollicitée (87 )
car de telles demandes peuvent être instruites et jugées avec la
même efficacité par le juge des saisies qui statue dans les formes du
référé (art. 1395, al. 2, C. jud.). Dans tous les cas, un incident de
répartition surgissant entre le juge des saisies et le juge des référés
doit être réglé conformément à l'article 88, § 2 du Code judiciaire
(88).
86
( ) J.M. POUPART, Les voies de fait et la juridiction des référés, Ann. Dr., 1974, p. 339, n"
20; Gand, 13 juillet 1984, T.G.R., 1985, p. 17; voy. aussi A. BRAUN et B. VAN REEPINGHEN,
Droits intellectuels (1980-1986), Chronique de jurisprudence, J.T., 1987, p. 247, n° 109. Par contre,
les présidents des tribunaux du travail et du commerce sont sans compétence dans cette matière (art.
584, al. 2; Comm. Tongres, Réf., 25 septembre 1973, Jur. Liège, 1973-1974, 111; Comm. Charleroi,
Réf., 4 septembre 1986, Inédit).
87
( ) Voy. p. ex. Civ. Anvers (Réf.), 20 février 1981, Pas., 1982, Ill, 43; R.W., 1982-1983,
520; voy. au sujet de la garantie à p1emière demande, infra Annexe 1, n° 14.
( 88 ) A. FETTWEIS, Une disposition légale souvent méconnue : l'article 88, § 2 du Code
judiciaire, Mélanges Jean BAiUGNIET, p. 275 à 279 ; G. de LEVAL, L'examen du fond des affaires
par le juge des référés, J.T., 1982, p. 424, n° 17; A. FETTWEIS, A. KOHL et G. de LEVAL,
Eléments de la compétence civile, P.U.Liège, 1983, p. 140, n" 267; contra C. CAMBIER, Droit
judiciaire civil, T. 1 (1974), note 36, p. 496 et T. Il (1981), p. 205. L'obligation d'appliquer l'article
88, § 2 au référé civil est admise en jurisprudence: Cass. 11mai1984 (impl.), J.T., 1984, 614; R.W.,
1984-1985, 125 et obs. J. LAENENS; Liège, 30 janvier 1979, R.T.D.F., 1979, 298 et note J.L.
RENCHON; J.T., 1979, 424.
89
( ) Voy. infra, n" 14.
(9°) Ainsi ne justifie pas légalement sa décision, suivant laquelle le litige qui divise les
plaideurs concerne des difficultés d'exécution et relève de la compétence d'attribution du juge des
saisies en vertu des articles 1395 et 1498 du Code judiciaire, le juge qui ne constate pas que la
demande concerne des saisies conservatoires ou des voies d'exécution visées par l'article 1395 du
Code judiciaire et qui ne constate pas davantage l'existence d'une difficulté d'exécution au sens de
l'article 1498 du même code, c'est-à-dire d'une difficulté relative à une exécution forcée (Cass., 6 mai
1982, Pas., 1982, 1, 1021).
91
( ) Il est prévu dans les travaux préparatoires qu'il doit disposer au palais d'un cabinet
personnel pour y recevoir les requêtes (Pasin., 1967, p. 355).
RÈGLES COMMUNES 25
§ 1. - La forme et le fond.
97
( ) F. de VISSCHER, obs. sous Cass., 16 novembre 1984, Ing. Cons., 1985, 168; Civ.
Bruxelles, 27 avril 1972, Pas., 1972., III, 56; adde. Cass. Fr., 11février1987, Gaz. Pal., 1987, Pan.,
108. L'article 1039, al. 1, C. jud. est donc inapplicable (comp. et contra sous l'empire de l'art. 806
C.P.C. encore en vigueur au Luxembourg, Cour d'appel (Réf.), Luxembourg, 6 novembre 1985,
Jurisprudence Luxembourgeoise, 1986, 366). On comparera avec intérêt l'art. 1498, C. jud. qui
donne pouvoir, sans limitation au juge des saisies pour trancher une difficulté d'exécution avec l'art.
1489 al. 2 qui, au stade conservatoire, précise nécessairement que l'ordonnance du juge des saisies ne
porte pas préjudice au principal (X. DIEUX, La formation, l'exécution et la dissolution des contrats
devant le juge des référés, R.C.J.B., 1987, p. 255, note 32).
98
( ) Un arrêt de la Cour de cassation du 29 septembre 1986 (J.T.T., 1987, 245) énonce de
manière, selon nous, trop générale (car la licéité et le fondement peuvent être indissociables) : «Le
juge des saisies n'a pas le pouvoir de statuer sur les contestations qui, même liées à l'exécution, ne
portent pas sur la licéité ou la régularité de celle-ci. Il est incompétent pour statuer à l'égard d'une
demande quant au fond, sauf les exceptions énoncées expressément par la loi ».
99
( ) Liège, 28 juin 1985, Jurisprudence du Code judiciaire, La Charte, T. II, Saisies, Annexe,
Liquidation, n° 6.
RÈGLES COMMUNES 27
(1 00) Liège, 30 juin 1981 et Liège, 17 mars 1982, Jurisprudence du Code judiciaire, Art. 1395,
p. 6, n°s 2/5 et 217 ; Arr. Verviers, 6 novembre 1981, J .T., 1982, 376; Civ. Gand, ch.s., 24 septembre
1984, T.G.R., 1985, n° 59, p. 87; Civ. Liège (Prés.), 28 novembre 1985, Pas., 1986, III, 10. En
matière de délégation, voy. J. LAENENS, Bevoegheidsregels inzake loondelegatie, Ann. Dr. Liège,
1987, n° 5.
101
( ) Ainsi en matière d'impôts sur les revenus (Civ. Tongres, ch.s., 17 mars 1983, Bull.
Contr., 1985, 284; G. de LEVAL, Saisies conservatoires et voies d'exécution, Jur. Liège, 1978-1979,
p. 348, n° 6; adde. Gand, 3 octobre 1986, Bull. Contr., 1987, 1478 et Civ. Bruges, 3 décembre 1985,
Bull. Contr., 1987, 1157).
(1°2 ) Infra, n°s 32 et 34.
103
( ) A. FETTWEIS, La compétence, p. 228, n° 413; W. DE SMET, De bevoegheid van de
beslagrechter, in Actuele problemen van gerechtelijk privaatrecht, Acco, Leuven, 1976, p. 124, n°
30; F. TOP, op. cil., Art. 1395/19; contra J. LAENENS, Overzicht van de rechtspraak (1970-1978),
De bevoegheid, T.P.R., 1979, p. 290, n° 84; J.L. LEDOUX, Les saisies, Chronique de
jurisprudence (Du Code judiciaire à 1982), Larcier, 1984, p. 23, n° 24; cette dernière opinion doit
prévaloir si la solution réside dans le droit des saisies.
(1 04 ) Ainsi, le juge des saisies ne peut connaître en vertu de l'article 1395 d'une contestation
relative à l'exécution en nature d'une décision condamnant à restituer un mobilier de cuisine, Civ.
Tournai (Prés.), 16 mars 1984, J.T., 1985, 152; supra, n° 10.
105
( ) F. TOP, op. cit., Art. 1395/39-40.
("l6) G. de LEVAL, Aspects actuels du droit des saisies, J.T., 1980, 625, n"s 2 à 4; W. DE
SMET, op. cit., p. 123-124, n°s 26 à 29.
28 TRAITÉ DES SAISIES
107
( ) Note 3 sous Cass .. 13 janvier 1972, Pas., 1972, 1, 470; Liège, 28 juin 1984, Jur. Liège,
1984, 541 ; voy. aussi Civ. Tournai, ch.s., 21 septembre 1984, R.G., n° 19.621 : «Attendu que la
contestation trouve son origine dans l'exécution d'un acte authentique, que nous sommes compétents
pour connaître de la demande d'allocation de termes et délais, par application de l'article 34 de la loi
du 12 avril 1965 sur la protection de la rémunération et des articles 1334 du Code judiciaire et 1244 du
Code civil combinés».
108
( ) Infra, n" 21.
109
( ) Voy. P. COPPENS et A. BAILLEUX, Droit fiscal, Les impôts sur les revenus,
Bruxelles, Larcicr, 1985, 659-660.
(1 10) G. de LEVAL, Saisies conservatoires et voies d'exécution, Jur. Liège, 1978-1979, n" 7
bis, p. 349; Civ. Bruxelles, ch.s., 16 octobre 1986, R.G. 16.376, Jurisprudence du Code judiciaire,
Annexe 1 ; voy. aussi infra, n° 21.
RÈGLES COMMUNES 29
("') Il y a lieu de réserver l'application des article 88 § 2 et 568, C. jud. ; voy. aussi F. TOP,
op. cit., art. 1395/58.
2
(" ) A. FETTWEIS, La compétence, Larcicr 1971, n" 410, p. 237; la même solution vaut
pour l'exécution des mesures d'instruction (difficultés d'exécution en cours d'instance; A. FET-
TWEIS, lb., p. 236 n° 409 et G. de LEVAL, L'instruction sans obstructions, in La preuve, Louvain,
1987, n" 7).
3
(" ) Un problème d'interprétation peut surgir au stade de l'exécution (Liège, 4 février 1986,
R.G. n" 17.170/85, inédit).
114
( Sous réserve de l'effet dévolutif de l'appel.
)
115
( J. NORMAND, Jurisprudence française en matière de droit judiciaire privé, R.T.D.C.,
)
1985, p. 610, n° 2. L'auteur relève «la distinction entre l'exécution forcée proprement dite, dont les
incidents échappent en principe aux juridictions d'exception, et ce que l'on pourrait appeler
l'exécution dérivée qui ne requiert pas cette exclusive. Dans,Ie premier cas, l'exécution implique, par
définition, coercition sur la personne (expulsion, par ex.) ou sur les biens du débiteur (saisies). La
technicité juridique et la gravité des questions posées peuvent justifier que l'on garantisse à cc dernier
l'intervention du juge de droit commun. Dans le second, en revanche, il s'est bien produit un incident
d'exécution : l'exécution volontaire n'a pas eu lieu. Le débiteur n'a voulu ou n'a pu exécuter
l'obligation de faire qui lui était imposée. Mais la contrainte n'intervient pas à ce stade. L'obstacle
n'est pas franchi de vive force ; les dispositions sont prises pour le contourner ; pour vaincre
ultérieurement la résistance, l'on revient en arrière, devant te juge, afin que soient repris les termes
de sa décision et arrêté un mode mieux approprié d'exécution» (p. 612).
(1 16 ) J.P. Marchienne-au-Pont, 7 juin 1985, J.T., 1986, 114. Invcrsément, te magistrat reste
compétent pour la supprimer (J.P. Etterbeek, 24 décembre 1979, J.J.P., 1980, 280); voy. en matière
d'astreinte, infra n° 35.
30 TRAITÉ DES SAISIES
(1 17 ) Civ. Bruxelles, ch.s., 20 mai 1987, J.L.M.B., 1987, 1233; A. FElTWEIS, op. cit.,
Larcier, 1971, p. 238, n° 412; voy. Civ. Bruxelles, ch.s., 7 mars 1985, R.G. n°1940; Civ. Bruxelles,
ch.s., 14 novembre 1985, R.G., n° 12.428; Civ. Bruxelles, 31 janvier 1985, R.G. n° 117, ces
décisions relèvent que le juge des saisies n'a pas de pouvoir de renvoyer les parties en interprétation.
Ainsi un jugement du juge des saisies de Bruxelles du 5 janvier 1987 (R.G. n° 23.766) énonce :
«Attendu que le demandeur conteste la réclamation pour frais de logopédie, aux motifs que ceux-ci
ont été exposés par la défenderesse sans qu'elle en ait au préalable référé au demandeur ; que celui-ci
soutient par ailleurs que ces frais ne sont nullement inclus dans ceux «médicaux, pharmaceutiques et
chirurgicaux» mis à sa charge par l'arrêt de la Cour d'appel de Liège du 12 novembre 1985, la
logopédie étant une science paramédicale et ne pouvant donc entraîner des frais médicaux; Attendu
que l'interprétation donnée par le demandeur à l'arrêt de la Cour d'appel du 12 novembre 1985 est, à
cet égard, manifestement contraire tant à l'esprit qu'à la lettre du dispositif dudit arrêt, lequel en
prononçant que «l'intimé supportera seul tous les frais médicaux, pharmaceutiques et chirurgicaux
en faveur des enfants, non remboursés par la mutuelle», a, de manière claire et ne prêtant pas lieu à
interprétation, entendu mettre à charge de l'actuel demandeur tous les frais nécessaires à la santé
physique et mentale de ses enfants, en ce compris des frais de logopédie»; voy. aussi Civ. Tournai,
ch.s., 20 mars 1987, R.G., n° 24.056 (le juge des saisies est compétent pour connaître d'une demande
de rectification, formée incidemment devant lui, du jugement qui fonde la poursuite) et Bruxelles,
7ème ch., 30 avril 1987 (R.G., n°s 2688185 et 435/86): lorsque les parties tirent du dispositif et de
certains motifs d'un arrêt de condamnation des conclusions contradictoires sur la question si des
intérêts judiciaires à caractère moratoire doivent se calculer sur le principal et les intérêts judiciaires à
caractère compensatoire, il s'agit d'une difficulté d'exécution procédant d'une divergence dans
l'interprétation de l'arrêt. Le juge des saisies peut dire qu'il n'y a pas lieu à interprétation au vu de la
décision mais il n'est pas autorisé à proposer une lecture de celle-ci qui serait en-decà ou irait au-delà
de la chose jugée. La compétence d'interprétation appartient au juge qui a rendu la décision ; il
s'impose en ce cas de surseoir au jugement de la cause jusqu'à ce que la Cour qui a rendu l'arrêt
litigieux ait été saisie de la difficulté d'interprétation qui oppose les parties ; adde. infra, n° 16.
118
( ) G. de LEV AL, Saisies conservatoires et voies d'exécution, Jur. Liège, 1978-1979, p. 349, n°
7 ; F. TOP, op. cil., art. 1395, 55 ; Liège, 28 juin 1984, Jur. Liège, 1984, 473. Inversément, le saisissant
débouté au fond ne peut faire état de ses chances de réformation pour justifier la mise en oeuvre ou le
maintien d'une saisie conservatoire (Civ. Bruxelles, ch.s., 25 juin 1987, J.L.M.B., 1987, 1004).
RÈGLES COMMUNES 31
119
( Civ. Bruxelles, ch.s., 16 juin 1986, R.G. n° 22.967.
)
120
( J. van COMPERNOLLE, Considérations sur la nature et l'étendue de l'autorité de la
)
chose jugée en matière civile, note sous Cass., IO septembre 1981, R.C.J.B., 1984, p. 255-257, n° 20
à 22. Voy. aussi supra, n° 8, note 67.
(1 21 ) Voy. toutefois infra, n° 23.
(1 22 ) E. KRINGS, concl. préc. Cass., 19 novembre 1981, Pas., 1982, 1, 379.
(1 23 ) Voy. infra n°s 39 B et 221 (formule exécutoire) et G. de LEVAL, L'exécution et la
sanction des décisions judiciaires en matière familiale in L'évolution du droit judiciaire, XIe Journées
J. DABIN, Bruxelles, Bruylant, 1984, p. 904, n° 37. Adde. A. FETIWEIS, L'effet obligatoire du
jugement, Ann. Dr. Liège. 1987, p. 223, n° 12.
32 TRAITÉ DES SAISIES
24
(' P. HEBRAUD. L'exécution des jugements civils, Rev. Int. Dr. Comp., 1957, 186.
)
125
( G. SOUS!, La spécificité juridique de l'obligation de somme d'argent, R.T.D.C., 1982,
)
p. 536-537, n° 51 qui invoque l'adage« genera non pereunt »; voy. aussi Civ. Liège, 23 mars 1985,
R.G. n° 65.413/84 en matière de demande de réduction d'une contribution alimentaire fixée dans une
convention préalable au divorce par consentement mutuel. Infra, n" 20.
(1 26 ) Sur cette question, voy. G. de LEVAL, Le caractère collectif de la saisie mobilière. note
sous Civ. Verviers. 19 décembre 1986, Ann. Dr. Liège. 1988 (à paraître).
RÈGLES COMMUNES 33
127
( ) Un premier pas en cc sens est réalisé par l'arrêté-royal du 15 avril 1985 relatif à
l'enregistrement de contrats à tempérament (M.B., 20 avril 1985, 5499 ; adde. A.M. du 19 novembre
1985 relatif aux modalités des communications concernant les contrats à tempérament, à effectuer à
et par la Banque Nationale de Belgique, M.B., 19 décembre 1985, 18.560). Il ne s'agit toutefois que
d'un enregistrement négatif (en cas de défaillance) ce qui limite la valeur préventive d'une telle
publicité (J. LAENENS, Gerechtsdeurwaarders en debiteurs in crisistijd, R.W., 1985-1986, 1612, n°
22; voy. aussi supra, n° 3).
28
(' ) Civ. Liège (Prés.), 19 décembre 1986, R.G. n° 73.242/85 et réf. à la note 3, Pas., 1972, I,
470; F. TOP, op. cit., art. 1395/24.
29
(' ) Infra, n° 236/2.
130
( ) L'article 1334 est applicable au procès-verbal de conciliation (Civ. Tournai, ch.s., 18
janvier 1985, R.G. ,0 20.251) et à la contrainte délivrée en matière de droit d'enregistrement ou
d'impôts sur les revenus (Infra, n° 238 B).
31
(' ) L'article 1244, C. civ., peut se rapporter à la condamnation de faire quelque chose, telle
l'évacuation d'un immeuble loué (J. LAENENS, op. cit., R.W., 1985-1986, 1619, n° 37) sauf si celle-
ci résulte automatiquement du non-respect, dans les délais judiciairement fixés, des échéances
prévues (Civ. Bruxelles, eh.s., 16 juin 1985, R.G. n° 22.967).
32
(' ) Au sujet de la reprise du délai de quinze jours à l'issue d'une période de suspension, voy.
Civ. Dinant, 13 décembre 1985, Jur. Liège, 1986, 154; Rev. Not., 1986, 437.
33
(' ) L'action introduite par le saisi dans les quinze jours de la dénonciation, même si elle ne
contient pas expressément une demande de délai de grâce ultérieurement formulée par voie de
conclusions, peut être considérée comme introduisant dans le délai la demande de termes de grâce
(Civ. Bruxelles, ch.s., 30 juin 1986, R.G. n" 22.321).
34
(' ) Une telle décision ne ferait pas nécessairement obstacle à une saisie conservatoire (art.
1416, C. jud. ; infra, n° 163 B).
34 TRAITÉ DES SAISIES
pour accueillir une demande ayant cet objet ( 135 ). Cette règle se
conçoit dans la mesure où elle procède du caractère définitif du
dessaisissement du juge et où elle prévient toute manoeuvre
dilatoire du débiteur, mais elle ne se justifie plus lorsqu'elle ne
permet pas de tenir compte d'un changement de circonstances
survenu après le dessaisissement des juridictions du fond (136).
C'est pour remédier à cette lacune que, de lege ferenda, a été
proposé d'étendre les pouvoirs du juge des saisies afin que, de
manière générale, il puisse ordonner le sursis à l'exécution, fixer les
modalités permettant au débiteur de s'aciuitter et prévoir l'arrêt
total ou partiel du cours des intérêts ( 137) ( 8).
Au-delà de la rigidité des textes actuels, il importe de tenir
compte d'une pratique assez répandue : la mesure d'exécution,
surtout s'il s'agit d'une saisie mobilière ( 139) est suspendue par
l'huissier de justice aussi longtemps que le débiteur règle sa dette
par acomptes successifs (140).
Enfin, si le juge des saisies ne peut accorder des délais de
paiement en dehors des conditions strictes énoncées par l'article
1334 du Code judiciaire, il conserve le pouvoir de constater qu'un
accord est intervenu entre les parties sur un plan d'apurement ou de
décider que l'exécution doit être suspendue ou annulée en raison de
la perte d'efficacité ou d'actualité exécutoire du titre (141 ) ou en
135
( ) Liège, 15 novembre 1984, Jur. Liège, 1985, 410; Liège, 15 avril 1985, Jur. Liège, 1985,
553; Civ. Liège, 15 novembre 1972, Jur. Liège, 1972-1973, 236; Civ. Liège, 10 mai 1978, Jur. Liège,
1978-1979, 34; Civ. Huy, 8 octobre 1979, Jur. Liège, 1980, 11. En ce qui concerne le paiement de
lamende, voy. lart. 197 C. 1. Crim.
(1 36) Supra, n° 8, note 67.
(1 37 ) Proposition de loi visant à atténuer les effets néfastes de l'endettement excessif des
consommateurs, Doc. Pari., Sénat, Sess., 1981-1982, n° 124; voy. aussi, La protection juridique
contre le sur-endettement, Propositions résultant d'une recherche sur le crédit à la consommation,
Fondation Roi Baudouin, 1984, p. 27-28 et 65 à 68.
138
( ) Cet effet, (arrêt du cours des intérêts) n'est pas produit par l'octroi des délais de grâce
(supra, n° 18 ; infra, n° 20).
139
( ) La même souplesse ne se retrouve pas toujours en matière de saisie immobilière parce
que l'adjudication doit intervenir dans les six mois de l'ordonnance de désignation du notaire (art.
1587 in fine et 1622 C. jud.).
140
( ) Voy. toutefois J. LAENENS, op. cil., R.W., 1985-1986, col. 1606, n° 10 et 1607, n° 13
pour lequel l'octroi de telles facilités de remboursement est une coutume contraire à la loi (art. 1333,
al. 2, C. jud. ; art. 74 de la loi sur la lettre de change). Selon nous, l'huissier de justice ne peut refuser
des facilités de paiement que si son mandant s'y oppose. Telle est la règle en matière de recouvrement
d'impôts : « ni l'huissier des contributions, ni l'huissier de justice ne sont habilités à accorder des
facilités de paiement. Ce droit relève exclusivement de la compétence du receveur responsable »
(Comm. Adm. C.l.R., T. X. (Recouvrement), Titre V, n° 611).
141
( ) Infra, n°s 228 et s.
RÈGLES COMMUNES 35
142
( Infra, n° 236.
)
143
( Supra, n° 7.
)
(1 44 ) Comp. Cass., 13 juin 1985, Pas., 1985, I, 1312; J.T., 1985, 592; Rev. Not., 1986, 116 et
note J.L. LEDOUX (demande de délais formulée dans le cadre d'une contestation relative au cahier
des charges); cet arrêt casse Civ. Mons; ch.s., 12 avril 1984, Rev. Rég. Dr., 1984, 197; Rec. Gén.,
1985, n° 23.137; J.T., 1985, 148 (infra, n° 236/2). Au sujet d'un temps d'arrêt imposé au saisissant en
raison du caractère abusif de l'exécution, voy. Trib. Gde Inst. Paris (Réf)., 28 mars 1984,
Jurisprudence du Code judiciaire, Art. 1494, p. 21, n° 4/8; adde Civ. Anvers, 11 octobre 1984,
R.W., 1985-1986, 1502, interdisant la vente sur saisie des meubles sans valeur marchande
appartenant à un débiteur très âgé. Comp. infra, n° 22 in fine.
145
( ) Sur le débiteur malheureux et de bonne foi, voy. J. LAENENS, op. cil., R.W., 1985-
1986, col. 1613, n° 24 et réf. cil.
146
( ) Cass., 19 juin 1986, Jur. Liège, 1986, 489; J.T., 1987, 163.
147
( ) Infra, n° 236; Civ. Liège, 23 mars 1983, Jurisprudence du Code judiciaire, T. II, Art.
1395, n° 317.
36 TRAITÉ DES SAISIES
(1 48 ) De même. les intérêts dus en vertu d'un jugement de condamnation courent à dater du
jugement (infra, n° 259 D).
49
(' ) Liège, 28 juin 1984, Jur. Liège, 1984, 541.
150
( ) C.T. Anvers, Ier mars 1979, J.T.T., 1981, 37; G. de LEVAL, Observations sur la
procédure relative à la cession de rémunération, Jur. Liège, 1982, p. 285. Toutefois, le terme de grâce
n'est point un obstacle à la compensation (art. 1292, C. civ.) sur la partie saisissable de la dette (art.
1293, 3°, C. civ.).
151
( ) 1. MOREAU-MARGREVE, Contribution à la théorie de l'effet du délai de grâce sur
l'obligation du débiteur, R.C.J.B., 1966, p. 426 et 458.
52
(' ) Ainsi, des termes et délais pour le paiement d'une rémunération n'ont été admis que
dans les limites fixées par les articles 1409 et 1410 (C.T. Gand, 28 février 1983, J.T.T., 1983, 322 et
R.W., 1982-1983, 2633; voy. toutefois M. JAMOULLE, Le contrat de travail, T. II, Liège 1986, p.
95, n° 86 et réf. cit).
153
( ) Voy. en matière d'arriérés de pensions alimentaires, Civ. Bruxelles, ch.s., 30 juin 1986,
R.G. n° 22.231, contra, Civ. Tournai, ch.s., 28 juin 1984, J.T., 1985, 152 et obs. critiques G. de
LEV AL ; infra, n° 98.
(1 54 ) Civ. Liège, 16 octobre 1984, R.G. n° 65.746/84 (inédit) qui après avoir refusé de faire
surseoir à l'exécution du jugement du juge de paix (art. 1402) énonce : «Attendu que l'appelant a
disposé par son fait d'un an et demi de répit qu'il n'a manifestement pas mis à profit pour se libérer
d'une dette incontestable; que sa bonne foi n'est pas démontrée: qu'il n'y a en conséquence pas lieu
de faire droit à sa demande de termes et délais supplémentaires».
RÈGLES COMMUNES 37
55
(' Liège, 21mars1985, Jur. Liège, 1985, 483.
)
156
( En cc cas, Je délai de 15 jours demeure, à nos yeux, applicable à dater de la première
)
échéance impayée.
157
( ) A. FETTWEJS, Manuel de procédure civile, Liège, 1985, p. 572, n° 896.
158
( ) Cass., 20 avril 1966, Pas., 1966, 1, 1055; J. van COMPERNOLLE, Considérations sur
la nature et l'étendue de l'autorité de la chose jugée en matière civile, R.C.J.B., 1984, p. 247, n" 12.
159
( ) A. LE PAIGE, Les voies de recours, Précis de droit judiciaire, T. IV, Larcicr, 1973, p.
175, n" 188; R. PERROT, Jurisprudence française en matière de droit judiciaire privé, R.T.D.C.,
1985, p. 220, n° 13.
38 TRAITÉ DES SAISIES
(1 60 ) Supra, n° 15; contra mais à tort, Civ. Bruxelles, ch. s., 3 août 1984 (inédit, R.G., n°s
174.580, 174.581 et 174.680) qui se déclare incompétent pour connaître d'une demande fondée sur
l'art. 1127, C. jud. alors que la décision du président du tribunal de commerce ordonnant la
réalisation forcée du fonds de commerce est frappée de tierce-opposition par un tiers se prétendant
propriétaire.
(1 61 ) Rapport VAN REEPINGHEN, p. 472; comp. Cass. Fr., 16 mai 1984, Gaz. Pal., 1984,
Pan., 301; J.C.P., 1984, IV, p. 239; R.T.D.C., 1985, n° 13, p. 219, obs. R. PERROT et Aix-en·
Provence (Réf.), 22 octobre 1984, Gaz. Pal., 2-3 août 1985, 13. L'article 1127 ouvre au juge la
possibilité de suspendre le titre exécutoire sans lui en faire un devoir (Civ. Bruxelles, ch. s., 22
janvier 1987, R.G. n° 19.021).
(1 62 ) G. de LEVAL et J. van COMPERNOLLE, L'évolution du référé: mutation ou
renouveau?, J.T., 1985, p. 522, n° 18 et note 53 ; Civ. Bruxelles, ch. s., 18 avril 1985, inédit, R.G. n°
427 ; infra, n° 220 B et note 1800.
(1 63 ) Voy. aussi infra, n° 28.
164
( ) Paris, 25 avril 1984, Dall., 1984, l.R., 421 et obs. critiques P. JULIEN.
RÈGLES COMMUNES 39
165
( ) Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin., 1967, p. 497.
166
( ) J. BEIRENS, Bewarend beslag en middelen tot tenuitvoerlegging, La Charte, Bruges,
1983, Art. 1396; F. TOP, Gerechtelijk recht. Artikelsgewijze commentaar met overzicht van
rechtspraak en rechtsleer, Kluwer, Beslag en tenuitvoerlegging, Art. 1396/4.
167
( ) «On a voulu de la sorte assurer aux textes légaux leur pleine efficacité» écrit M. VAN
REEPINGHEN (p. 497).
40 TRAITÉ DES SAISIES
68
(' ) Civ. Bruxelles, ch. s., 4 septembre 1986, R.G., n° 23.681 (en l'espèce, un moratoire est
ordonné afin que la vente d'un immeuble n'intervienne pas avant la fin des vacances d'été alors que
des négociations pour la vente de gré à gré sont en cours. Cette décision est cependant critiquable car
la demande devait résulter d'un contredit régulièrement formé contre le cahier des charges, art. 1580,
C. jud. ; voy. Liège, 27 juin 1986, Jur. Liège, 1986, 497; comp. supra, n° 19).
69
(' ) Voy. aussi F. TOP, Gerechtclijk recht, op. cit., art. 1396/14.
RÈGLES COMMUNES 41
170
( ) Gand, 8 septembre 1983, R.W., 1983-1984, 1222 et note C. ENGELS. Contra Mons, 27
juin 1984, J.T., 1985, 150; la Cour d'appel de Mons décide que l'incident d'exécution ne peut être
soumis au juge des saisies que par une «partie intéressée» (art. 1498); à notre avis, la portée générale
de l'article 1396 permet de ne pas s'en tenir à une application très textuelle de l'article 1498. Sauf
instruction en sens contraire du poursuivant, la mission confiée au notaire ou à l'huissier comporte le
pouvoir de prendre les initiatives formelles ou informelles indispensables à son aboutissement. Adde.
Proposition de loi complétant l'article 1580 du Code judiciaire (Doc. Pari., Sénat, Sess. 1986-1987, n°
448/1).
71
(' ) Au sujet du règlement de l'incident de compétence en degré d'appel, voy. n° 36 C.
172
( ) Arr. Liège, 26 septembre 1985, Jur. Liège, 1985, 631.
173
( Civ. Liège, 8 avril 1981, Bull. Contr., 1985, 2478 et Jurisprudence du Code judiciaire,
)
Art. 1514, n° 3; Civ. Liège, 9 décembre 1981, R.G. n° 46.416/81, Jurisprudence du Code judiciaire,
Art. 1514, n° 3; voy. aussi Arr. Liège, 24 avril 1986, J.L.M.B., 1987, 265 et Arr. Liège, 18 décembre
1986 inédit, R.T.A., n° 894/86 : «La demanderesse ne fait pas opposition à contrainte autrement dit,
n'élève pas directement une contestation relative à l'impôt (art. 632, C. jud.), mais se limite à
protester de la nullité de la saisie-exécution mobilière pratiquée. L'objet de pareille demande en
justice est une demande en matière de voie d'exécution obéissant à l'article 633, C. jud. et non une
contestation relative à l'exécution d'une loi d'impôt au sens de l'article 632, C. jud. La saisie ayant eu
lieu à Liège, le Tribunal de l'arrondissement judiciaire de Liège est seul compétent pour connaître de
la contestation telle qu'elle est formulée»; voy. dans le même sens, Civ. Furnes, ch.s., 19 juin 1985,
Bull. Contr., 1986, 2568; comp. et contra, Civ. Bruxelles, ch.s., 2 août 1984, Bull. Contr., 1985, 626
et P. COPPENS et A. BAILLEUX, op. cit., Larcier, 1985, p. 653, note 203.
42 TRAITÉ DES SAISIES
(' 74 ) Cette solution est expressément prévue par les travaux préparatoires du Code judiciaire
(Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin., 1%7, p. 404 et 507); voy. aussi Civ. Bruxelles, 11juin1970,
Rev. Not., 1975, 44; Civ. Charleroi, 11septembre1974, Rec. Enr., 1975, n° 21.008; Civ. Liège, 25
avril 1980, J.T., 1980, p. 626, n° 6 in fine; Civ. Huy, ch.s., 4 décembre 1984, Inédit; Civ. Bruxelles,
ch.s., 25 novembre 1986, A.R. n° 29207 et 30949, inédits; J.L. LEDOUX, Les saisies, Chronique de
jurisprudence (Du code judiciaire à 1982), Larcier, 1984, p. 25, n° 31.
175
( ) Ainsi un arrêt de la Cour de cassation du 4 décembre 1980 (Journ. Dr. Fisc., 1981, 144;
Bull. Contr., 1984, p. 2912) décide, au sujet de l'art. 632 C. jud. que le caractère exclusif de la
compétence ne s'oppose pas à ce que, sous le contrôle du juge et conformément aux dispositions
légales qui s'y rapportent, les règles de la connexité et de la litispendance soient applicables (voy.
dans le même sens, Mons, 26 janvier 1983, Bull. Contr., 1984, p. 2917 et, en matière de saisie
immobilière, Arr. Charleroi, 19 février 1985, Rev. Rég. Dr., 1985, 289 et Arr. Charleroi, 11 février
1986, J.T., 1987, 161 impl.).
( 176 ) Civ. Bruges, 17 février 1981, J.T., 1981, 646. On signale une décision du juge des saisies
de Bruxelles du 13 avril 1987 (R.G. n° 34.723) qui informé par les parties (saisi et saisissant) que
plusieurs saisies conservatoires les opposent dans plusieurs arrondissements, les invite (à défaut de
pouvoir ordonner la jonction d'office, art. 856 al. 2 a contrario) à s'expliquer sur l'opportunité de
joindre les causes du chef de connexité.
177
( ) «Il faut éviter dans toute la mesure du possible qu'un requérant qui s'est vu refuser par
un juge l'autorisation qu'il sollicitait, ne puisse, aux mêmes fins, s'adresser à un autre juge» (Rapport
VAN REEPINGHEN, p. 404) ; il est toutefois difficile de réaliser ce souhait dans les faits car ni le
saisi ni le juge des saisies ne sont informés par le saisissant des procédures qu'il peut diligenter
successivement dans des arrondissements différents (K. BAERT, Algemene beginselen van
bewarend beslag, T.P.R., 1980, p. 293, n° 33).
178
( ) L'article 1565, al. 2 prévoit toutefois une exception en matière de saisie immobilière (G.
de LEVAL, La saisie immobilière, Rép. Not., n° 124).
(1 79 ) Au sujet du règlement des incidents de compétence, voy. infra, n° 175/4.
RÈGLES COMMUNES 43
83
(' ) Ainsi, un arrêt du Tribunal Fédéral Suisse du 14 décembre 1981 (Rec. Off. 1982, III, n"
33, p. 147) décide que «les créances non incorporées dans des papiers-valeurs sont en principe
séquestrées au domicile de leur titulaire, le débiteur poursuivi». Toutefois si celui-ci n'a pas de
domicile en Suisse, «la créance est séquestrée au domicile ou au siège du tiers-débiteur» (infra, n"
26).
184
( ) La compétence territoriale est alors déterminée en fonction d'un critère inconnu au
moment du dépôt de la requête !
185
( ) G. de LEVAL, Saisies conservatoires et voies d'exécution, Jur. Liège, 1978-1979. p.
369, n" 82 et réf. cil. ; La saisie-arrêt, Liège, 1976. p. 231, n° 154.
RÈGLES COMMUNES 45
A. - Définition.
La souveraineté nationale s'oppose à ce qu'une autorité
étrangère exerce en Belgique des prérogatives de la puissance
publique. En matière de saisies, les règles internes de compétence
territoriale ne sont donc pas nécessairement transposables à l'ordre
international (1 90). Si à ce niveau, le lieu de la saisie mobilière ou
immobilière se définit comme dans l'ordre interne, il n'en va pas de
même pour le lieu de la saisie-arrêt lorsque le saisi n'est pas
domicilié dans le pays où se trouve l'objet de la créance. Dans cette
hypothèse, le lieu de la saisie-arrêt est celui où se concrétise la
(1 80 ) Proposition de loi modifiant l'article 633 du Code judiciaire. Doc. Pari.. Sénat, 1981-
1982, n" 5411.
87
(' ) Doc. Pari.. Sénat. 1981-1982, (session 1984-1985), n° 54/2.
88
(' ) lb.; Doc. Pari., Sénat, 1981-1982 (session 1984-1985). n° 54/3.
89
(' ) Projet de loi modifiant l'article 633 du Code judiciaire. Doc. Pari. Ch .. 1984-1985. n"
1035/1.
(1 90 ) A. PONSARD, rapport avant Cass. Fr.. 6 novembre 1979, Clunet, 1980, 98 et réf. cil.
46 TRAITÉ DES SAISIES
(1 91 ) Cass. Fr., 4 mai 1976, Bull., 1976, 1, 123; il est traditionnellement affirmé en doctrine
que la juridiction compétente en matière de saisies est celle du pays de la situation des biens à saisir
(Loussouarn et Bourel, Droit international privé, 2ème éd., n° 488; Niboyet, note S. 1932, 1, 137;
Fouchard, D. Rép. dr. int., V0 Biens, n° 106 s. ; Battifol, Francescakis et le Galcher-Baron, ibid.,
V° Compétence civile et commerciale, n" 115; Patarin, ibid., V0 Saisies, n° 2; Mercier, ibid., V0
Saisie-arrêt, n° 5; Huet, J.Cl. dr. int., Fasc., 581-C, n° 90; J. PREVAULT, note sous Cass. Fr., 19
novembre 1985, Dall., 1986, Jur. 362; R. VANDER ELST et M. WESER, Droit international privé
belge et droit conventionnel international, T. II, Conflits de juridictions par M. WESER et P.
JENARD, Bruxelles, Bruylant, 1985, p. 435). Comp. en matière de délégation de sommes: «le seul
critère adéquat est que le tiers auquel le juge de paix enjoint de se libérer entre les mains d'un
conjoint à l'exclusion de l'autre, réside en Belgique, ou soit une entreprise ayant une succursale ou un
siège d'opération, et sans doute aussi que le conjoint délégataire réside en Belgique ou y ait fait
élection de domicile, de manière à ce que le paiement à propos duquel s'opère la substitution de
créancier soit localisé en Belgique« (F. RIGAUX, Quelques réflexions sur la loi du 14 juillet 1976,
Droit interne et droit international, R.T.D.F., 1978, 25).
(1 92 ) Bruxelles, 24 juin 1977, Pas., 1978, II, 27; J.T., 1977, 747 et obs. A. KOHL.
L'ordonnance d'autorisation de saisir à titre conservatoire ne doit pas être confondue avec le
jugement étranger de condamnation qui peut éventuellement être pris en considération comme
constitutif du titre permettant de pratiquer une saisie conservatoire (infra, n° 170).
(1 93 ) «Le tribunal saisi doit constater son défaut de juridiction quand la mesure sollicitée
implique un acte de coercition localisé hors du territoire de l'Etat du for ou comporte une injonction
adressée à des autorités étrangères» (F. RIGAUX, Droit international privé, Larcier, 1979, T. II, p.
181, n° 792). Au sujet de la déclaration de tiers saisi, voy. cependant Cass. fr., 30 mai 1985, Rev.
Crit. D.l.P., 1986, 329 et obs H. BATIFFOL.
(1 94 ) Indépendamment de la loi applicable au fond (infra n" 158 B).
(1 95 ) Cass. Fr., 29 février 1984, Rcc. Crit. D.l.P., 1985, 545 et obs. A. SINAY-CYTER-
MANN; J.C.P., 1984, IV, 144: les procédures conservatoires et d'exécution relèvent des lois de
compétence de l'Etat où ces procédures sont diligentées, même si d'autres juridictions sont
internationalement compétentes pour statuer sur le fond: infra, n° 44 B: adde J. SAGE, Chronique
de jurisprudence, Rev. Dr. lnt. Dr. Comp., 1985, 405 et note 10 et J.P. REMERY, obs. sous Cass.
Fr., 25 février 1986, J.C.P., 1987, II, n" 20776 II (en matière de faillite). Une clause d'élection de for
est sans incidence en la matière (Civ. Bruxelles, ch. s., 11 mai 1987, R.G., n°s 140.710, 140.711 et
146.860, réf. à F. RIGAUX, Droit international privé, T. II, Bruxelles, Larcicr, 1979, n" 1162, p.
390; voy. aussi Versailles, 13 mai 1986, Dall., 1987, Sommaires commentés, 348 et ohs. B. AUDIT).
RÈGLES COMMUNES 47
196
( ) C.J.C.E., 21 mai 1980, Aff. DENILAULER cl S.N.S. COUCHET Frères, n° 125179,
Rec., 1980, 1553 et conclusions de M. I' Avocat général MA YRAS ; Clunet, 1980, 939 ; P. GOTHOT
et D. HOLLEAUX, La convention de Bruxelles du 27 septembre 1968, Ed. Jupiter (Exporter),
1985, p. 136 à 138, n" 241; A. VANDENCASTEELE, La reconnaissance et l'exécution des mesures
provisoires et conservatoires dans la Convention sur la compétence judiciaire et l'exécution des
décisions en matière civile et commerciale du 27 septembre 1968, J.T., 1980, 737 à 739. L'arrêt du 21
mai 1980 énonce notamment: «C'est certainement le juge du lieu ou en tout cas l'Etat contractant où
sont situés les avoirs qui feront l'objet des mesures sollicitées qui est le mieux à même d'apprécier les
circonstances qui peuvent amener à octroyer ou à refuser les mesures sollicitées ou à prescrire des
modalités et des conditions que le requérant devra respecter afin de garantir le caractère provisoire et
conservatoire des mesures autorisées. La Convention a tenu compte de ces nécessités en prévoyant
dans son article 24 que les mesures provisoires ou conservatoires prévues par la loi d'un Etat
contractant peuvent être demandées aux autorités judiciaires de cet Etat, même si, en vertu de la
Convention, une juridiction d'un autre Etat contractant est compétente pour connaître du fond».
Adde P. GOTHOT et D. HOLLEAUX, op. cil., n° 203, p. 115-116. Voy. au sujet d'une mesure de
séquestre ordonnée sur requête unilatérale, Civ. Luxembourg (Réf.). 17 juin 1981, Cah. Dr. Eur.,
1985, 477, n° 108. Sur la loi applicable au fond, infra, n° 158.
(1 97 ) Gand, 31mars1983, J.P.A., 1983-1984, 77.
48 TRAITÉ DES SAISIES
(2° 1) C.J.C.E., 4 juillet 1985, Rec. Crit. D.l.P., 1986, obs. E. MEZGER; comp. toutefois.
obs. A. HUET sous cet arrêt in Clunet 1986. 450 à 453.
(2°2 ) Bull., 1979, 1, n° 269 p. 217. Adde Cass. Fr., 18 novembre 1986, Gaz. Pal., 1987, Pan.,
23 (C'est justement que la Cour d'appel a estimé que les Tribunaux français. seuls compétents pour
statuer sur l'instance en validité d'une saisie conservatoire pratiquée en France, peuvent éventuelle-
ment statuer sur l'existence de la créance invoquée par le saisissant, de nationalité étrangère, à
l'encontre d'un autre étranger, cette question préalable ne relevant pas de la compétence exclusive
d'une autre juridiction). Cet arrêt laisse au juge une large liberté d'appréciation (procès déjà engagé
à l'étranger ; disproportion entre la valeur des biens saisis et l'importance du litige, etc.) (G.A.L.
DROZ, note sous Montpellier. 2 mai 1985, Rev. Crit. D.l.P., 1987, p. 120-121. n"s 11à13; adde. P.
JULIEN, obs. sous Paris, 22 septembre 1982, Dall .. 1983, l.R .. p. 148-149 qui conclut: «Compte
tenu de ces effets importants, on doit attirer l'attention sur la formule employée par la Cour de
cassation, dans l'arrêt Nassibian, pour l'hypothèse où c'est une saisie-arrêt qui a été pratiquée en
France : «les tribunaux français peuvent statuer éventuellement à cette occasion sur l'existence de la
créance invoquée par le saisissant». 11 est sans doute souhaitable que, suivant certains exemples
étrangers, les tribunaux n'exercent cette compétence que lorsque celle-ci est confortée par d'autres
éléments de rattachement que la présence en France d'un débiteur du débiteur allégué»).
1
('" ) Martine REMOND-GOUILLOUD, obs. sous Poitiers, 13 février 1980, Rcv. Crit.
D.1.P .. 1982, p. 365.
50 TRAITÉ DES SAISIES
(204 ) Cass., 17 novembre 1898, Pas., 1899, !, 21; Cass., 22 avril 1965, Pas., 1965, !, 871;
comp. art. 7 de la Convention belgo-néerlandaise du 28 mars 1925 sur la compétence judiciaire
territoriale, sur la faillite, sur l'autorité et l'exécution des décisions judiciaires, des sentences
arbitrales et des actes authentiques.
205
( ) L'art. 635, 5° permet au minimum l'assignation au fond en Belgique de l'étranger qui y
demande la mainlevée d'une mesure conservatoire. Voy. aussi R. VAN DER ELST et M. WESER,
op. cit., T. II, Bruylant, 1985, p. 352 et 435.
(206) On observera que l'arrêt de la Cour de cassation de France du 6 novembre 1979 ne lie
pas la compétence pour statuer sur l'instance au fond à une instance en validité en ce qui concerne
l'inscription provisoire d'hypothèques ; nous précisons que nous avions soutenu la thèse opposée
dans notre ouvrage sur la saisie-arrêt, p. 245, n° 160. Voy. aussi en matière de saisie de bateaux et
navires, Rép. Not., La saisie mobilière, n° 518.
(2°7 ) Au sujet de la Convention de Bruxelles du 27 septembre 1968 concernant la compétence
judiciaire et l'exécution des décisions en matière civile et commerciale dont l'article 3 excluait
l'application des articles 52, 52 bis et 53 de la loi du 25 mars 1876 sur la compétence devenus les
articles 636 à 638 du Code judiciaire, il faut signaler que dans le texte tel qu'il est modifié par la
Convention du 9 octobre 1978 relative à l'adhésion du Royaume de Danemark, de l'Irlande et du
Royaume-Uni de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord et par la Convention du 25 octobre 1982
relative à l'adhésion de la République hellénique, l'article 3 est modifié en ce sens que ne peuvent
être invoqués en Belgique contre les personnes domiciliées sur le territoire d'un Etat contractant
l'article 15 du Code civil et l'article 638 du Code judiciaire (Loi du 31juillet1986 portant approbation
des actes internationaux précités, M.B., 17 octobre 1986, 14282). Partant, la Convention ne fait donc
plus entrave à la compétence du juge du lieu de la saisie pour connaître du fond de la demande même
si l'article 24 opère la distinction entre ces deux aspects.
(2°8 ) G. COUCHEZ, obs. sous Cass. Fr., 6 novembre 1979, Rev. Crit. D.I.P., 1980, p. 596;
comp. au sujet de l'art. 16, 1°, Conv. C.E.E., A. HUET, obs. sous C.J.C.E., 15 janvier 1985, Clunet
1986, 444.
RÈGLES COMMUNES 51
2119
( ) G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., n° 495; C. SMEESTERS et
G. WlNKELMOLEN, Droit maritime et fluvial, T. Jll, 2è éd., Bruxelles, Larcier, 1938, p. 436, n"
1237 et notes; adde J. THEUNJS, Beslag en tenuitvoerlegging, Art. 1467/1 in Gerechtelijk recht,
Artikels gewijze commentaar met overzicht van rechtspraak en rechtsleer, Kluwer rechtswetenschap-
pen et R. DUJARDIN, Bewarend en uitvoerend scheepsbeslag, Kluwer rechtswetenschappen, 1986,
p. 35, n° 131.
(2 1") P. JULIEN, Procédure civile et voies d'exécution Dall., 1984, I.R., 243, obs. sous Paris,
14è ch., 20 janvier 1983 («Est territorialement compétent le juge du lieu d'atterrissage de
l'appareil»). De manière plus générale, on ne peut perdre de vue la rapidité avec laquelle un bien
(avion, bateau ... ) peut traverser la Belgique. A nos yeux, il est même parfaitement admissible (voy.
art. 18, al. 2) d'obtenir une autorisation de saisir même si l'objet à saisir ne se trouve pas sur le
territoire belge au moment du dépôt de la requête.
(2 11 ) Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin., 1967, p. 501; D. CHABOT-LEONARD, Saisies
conservatoires et saisies-exécutions, Bruylant, 1979, 162 ; voy. aussi G. de LEVAL, Aspects actuels du
droit des saisies, J.T., 1980, p. 626, n" 6 cet Arr. Charleroi, 24 janvier 1984, R.P. 771, inédit.
212
( ) Comp. infra, n" 39 J.
29) Principe.
Les demandes sont introduites et instruites selon les
formes du référé, sauf dans les cas où la loi prévoit qu'elles sont
formées par requête (art. 1395, al. 2). Ce sont les formes procédu-
rales qui sont empruntées au référé, mais non les conditions de la
compétence ou les effets de la décision.
215
( ) Au sujet de la permanence du domicile, voy. infra. n° 263.
(2 16) Hormis les exceptions prévues par l'article 115. § 1er de la loi du 8 juillet 1976, les
Centres publics d'aide sociale ne peuvent intenter une action en justice (notamment, sous peine
d'irrecevabilité solliciter une autorisation de saisir sur requête unilatérale pour garantir le recouvre-
ment de sommes autres que celles visées à l'art. 115, § Ier, al. 1 in fine précité) que moyennant
l'autorisation du collège des bourgmestre et échevins (Civ. Bruxelles, ch.s., 30 juin 1986. R.R. , n°
20.550) (l'article 115, § Ier précité dispose: «Aucune autorisation n'est nécessaire aux centres publics
d'aide sociale pour se défendre en justice, agir en référé ou intenter les actions possessoires, celles en
recouvrement de loyers, fermages ou autres revenus ou en récupération de frais d'assitance. Les
centres publics d'aide sociale ne peuvent intenter les autres actions que moyennant !"autorisation du
collège des bourgmestre et échevins de la commune, siège du centre»). Par contre. le collège des
bourgmestre et échevins peut faire «tous actes conservatoires» pour la Commune sans autorisation
préalable du conseil communal (art. 148, L. communale).
217
( ) Dans certaines hypothèses, la détermination du mode de saisine du juge des saisies est
controversée : tel est le cas de la demande de visa en matière de saisie-arrêt qui scion nous peut être
formulée sans citation ni requête (art. 1544; G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not.. n° 464 et
réf. cil.) et de la demande de radiation de toutes inscriptions et transcriptions grevant !"immeuble
adjugé, soumise, en principe. au droit commun (art. 1647, al. 2 ; G. de LEVAL, L'ordre, Rép. Not.,
n" 135 et réf. cil.).
218
( ) Supra, n° 23 in fine, infra n° 39 k; comp. et contra; J. van COMPERNOLLE, Examen
de jurisprudence (1972 à 1985), Droit judiciaire privé, Saisies conservatoires et voies d'exécution.
R.C.J.B., 1987, p. 401 et 408, n"s 4 et 8. Sur la notion d'absolue nécessité, voy. Cass .. 13 juin 1975.
Pas .. 1975, 1, 984 et note 1; Bruxelles, 13 juin 1986, Ing. Cons., 1986, 311 et R.D.C., 1987, 212.
RÈGLES COMMUNES 53
(2 19 ) Civ. Anvers, ch.s., 4 juin 1985, R.W., 1985-1986. 1171 et note; voy. aussi Cass., 3
décembre 1979, Pas., 1980, 1, 408 et Trav. Liège, 20 avril 1976, Pas., III, 27 et J. van
COMPERNOLLE, op. cit., R.C.J.B., 1987, p. 409, n° 9.
(W>) Bruxelles, 7 février 1975, Pas., 1975, li, 106 et réf. au rapport VAN REEPINGHEN,
Pasin., p. 460 et 497; Anvers, 3 janvier 1979, R.W., 1980-1981, 108; J. van COMPERNOLLE,
Examen de jurisprudence. Droit judiciaire privé, Les voies de recours 1972-1985, R.C.J.B., 1986, p.
200. n° 62 et Saisies conservatoires et voies d'exécution, R.C.J.B., 1987, p. 409, n° 9.
(221 ) Réponse du Ministre de la Justice à l'avis du Conseil d'Etat en date du 29 juin 1964,
Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin., 1967, p. 892, col. 2. On constate que ce point de vue s'écarte
de l'opinion formulée de manière succincte par le Commissaire Royal lorsqu'il précise que «le
débiteur contre qui une saisie conservatoire a été autorisée peut donc faire opposition à cette décision
dans les formes et délais prévus aux articles 1033 et 1034» (Rapport p. 497).
54 TRAITÉ DES SAISIES
(222). Cette règle s'impose d'autant plus que le débiteur peut être
légitimement pressé d'obtenir la mainlevée d'une saisie qui peut
être ruineuse pour lui. Il serait, par exemple, inadmissible de lui
refuser en matière de saisie conservatoire d'un bateau ou d'un
navire le bénéfice de l'article 1037 du Code judiciaire qui prévoit
qu'en matière maritime et fluviale, la citation en référé peut être
donnée de jour à jour, ou d'heure à heure, sans ordonnance! De
même, il serait inadmissible de refuser au débiteur le bénéfice de
l'urgence alors gue le contenu de ses comptes serait en tout ou en
partie saisi ! (223 ).
La sécurité juridique exige enfin que le tiers-opposant
puisse introduire son recours en bénéficiant du même régime que
celui qui s'applique à toute demande bilatérale introduite par
citation devant le juge des saisies.
tionnelle car le litige est le plus souvent soumis au juge des saisies
avant ou après que le juge du fond se soit prononcé de telle sorte
qu'une mesure d'instruction peut être soit inadaptée (2 28 ) ou
prématurée soit non pertinente.
228
( ) Voy. infra n" 165.
(229 ) G. de LEV AL, Aspects actuels du droit des saisies, J. T., 1980, p. 630, n° 26 ; G. de
LEV AL et J. van COMPERNOLLE, op. cit., p. 28, n" 25 ; J .L. LEDOUX, Les saisies, Chronique
de jurisprudence (Du code judiciaire à 1982), Larcier, 1984, p. 27, n° 36.
(23-0) Civ. Anvers, ch.s., 30 décembre 1982, R.W., 1983-1984, 307; Civ. Bruxelles, ch.s., 19
juin 1986, R.G., n° 1778, inédit; contra Civ. Turnhout, ch.s., 25 mars 1982, R.W., 1983-1984, 304.
(2 3 ') J. LAENENS, Is de beschikking van de beslagrechter inzake revindicatie van rech-
tswege uitvoerbaar bij vooraad ?, R.W., 1983-1984, 306.
232
( ) Jurisprudence du Code judiciaire, La Charte, T. II, Art. 1395, n° 5/5 ; supra, n° 14.
233
( ) Liège, 24 décembre 1981, Jur. Liège, 1982, 133; Rép. Not., La saisie mobilière, n° -166.
RÈGLES COMMUNES 57
35) Astreinte.
L'astreinte n'est pas directement une modalité de l'exécu-
tion forcée mais une condamnation accessoire et éventuelle s'il n'est
pas satisfait à la condamnation principale. Il s'agit donc d'un moyen
de pression destiné à contraindre le plaideur récalcitrant (238).
Le juge des saisies (239 ) peut recourir à !'astreinte, dont il
fixe souverainement le montant et les modalités (240 ), pour autant
que l'une des parties en ait fait la demande.
234
( ) Rép. Not., L'ordre, n" 115 ; Rép. Not., Distribution par contribution, n" 64.
(235 ) Voy. aussi dans le même sens l'art. 1405, al. 5 en matière de cantonnement effectué, à
l'intervention de l'huissier, à la Caisse des Dépôts et Consignations (infra, n° 202 A).
(236) Lorsqu'une décision est exécutoire de plein droit, le juge n'a pas à en ordonner
expressément l'exécution provisoire (Cass. Fr., 15 décembre 1976, J.C.P., 1978, II, n° 18.874,
impl.).
237
( ) E. GENIN, Traité des hypothèques et de la transcription, Mis à jour par R. PONCELET
et A. GENIN, Rép. Not., T. X, Bruxelles, Larcier, 1980, n" 714 se référant àJ.C. LORPHEVRE, Le
Code judiciaire et la loi hypothécaire, Bruylant, 1970, p. 53 ; «Le juge des saisies ferait oeuvre utile en
notre matière en dérogeant à la force exécutoire immédiate des ordonnances, comme la loi lui en donne
d'ailleurs le pouvoir». Cette affirmation est inexacte car l'article 1039, al. 2 C. jud. ne permet de
déroger qu'à la dispense de caution ! Une dérogation judiciaire à l'exécution provisoire de plein droit ne
peut résulter que d'un texte spécial (voy. art. 1029, C. jud. ; infra, n° 268 A.).
(2 38 ) G. de LEVAL, obs. sous Civ. Liège, Réf., 2 juillet 1980, Jur. Liège, 1980, 243; Cass.
Fr., 14 novembre 1979, Bull. Civ., li, n" 250; Dall., 1980, 1.R., 463, obs. P. JULIEN.
239
( ) «Le juge des référés et le juge des saisies sont expressément cités dans les travaux
préparatoires»(!. MOREAV-MARGREVE, L'astreinte, Ann. Fac. Dr. Liège, 1982, 62 et réf. cil. ;
F. TOP, op. cil., Commentaar, Art. 1395/72).
(240 ) C.J. Benelux, 2 avril 1984, J.T., 1984, 614; R.W., 1983-1984, 2681 et concl. de M.
KRJNGS; 1. MOREAV-MARGREVE, op. cil., Ann. Fac. Dr. Liège, 1982, p. 22; F. TOP, ib.
58 TRAITÉ DES SAISIES
(2 41 ) Bruxelles, 10 février 1984, J.T., 1984, (condamnation du tiers saisi comme débiteur pur
et simple des causes de la saisie) adde 1. MOREAU-MARGREVE, op. cit., Ann. Dr. Liège, 1982,
p. 71 à 74. Au niveau des principes, il reste que la saisie ne rend pas sans objet J'astreinte qui
recherche le concours actif du débiteur en permettant d'éviter la procédure plus longue et plus
coûteuse de la saisie (I. MOREAU-MARGREVE, op. cit., p. 40).
242
( ) Anvers, 18 mai 1983, R.W., 1983-1984, 2693 (mainlevée d'une saisie-arrêt conservatoire
sur un compte en banque sous astreinte de 50.000 francs par jour de retard encourue 24 heures après
la signification du jugement - art. 1385 bis, al. 4 - sans que le montant ne puisse excéder 500.000
francs). Adde. Comm. Hasselt, 18 décembre 1986, Limb. Rechtsl., 1987, 99; comp. Civ. Bruxelles,
ch.s., 13 mars 1987, A.R., n° 19.625 (la condamnation accessoire n'est pas prononcée car la décision
garantit l'efficacité de la mainlevée en énonçant qu'elle en tiendra lieu à défaut d'exécution volontaire
dans les 48 heures de la signification).
(243 ) C. PANIER, Observations sous Civ. Huy, 23 février 1982, J.T., 1982, 467 qui cite
comme exemples : consignation, dépôt en compte bloqué, constitution de garantie, remise à un tiers
même au titre de paiement; Voy. aussi 1. MOREAU-MARGREVE, op. cit., p. 72-74; G. de
LEVAL, Saisies et droit commercial in Les créanciers et le droit de la faillite, Bruxelles, Bruylant,
1983, 283-284; J.L. RENCHON, Le recours à !'astreinte dans les relations familiales, R.T.D.F.,
1986, p. 302, n° 10; C.J., Benelux, 9 juillet 1981, J.T., 1981, 536; R.W., 1981-1982, 303 et obs. M.
STORME ; C.T., Bruxelles, 4 janvier 1985, Jur. des Jur. du Tr. de Bruxelles, 1986, 8; Civ.
Bruxelles, Réf., 10 janvier 1986, Entr. et Dr., 1986, 166; V. POULEAU, Astreinte et droit familial,
J.T., 1987, p. 202, n° 8.
(244 ) Adde le cas où le juge condamne le saisi à une astreinte de 50.000 francs par refus
opposé aux candidats-acquéreurs ou au notaire de visiter l'immeuble saisi (Civ. Bruxelles, ch.s., 19
janvier 1987, R.G. n° 33857 inédit).
245
( ) 1. MOREAU-MARGREVE, op. cit., p. 65 et note 176; Civ. Bruxelles, ch.s., 20 mai
1987, J.L.M.B., 1987, 1223; adde. art. 1385 bis al. 2 C. jud. et V. POULEAU, op. cit., J.T., 1987,
p. 201, n° 6 et réf. cit.
(246 ) C.J. Benelux, 25 septembre 1986, R.W.,1986-1987, 1333, et conclusions de M. !'Avocat
général E. KRINGS; G.L. BALLON, Dwangsom, A.P.R., n° 202, p. 72; 1. MOREAU-
MARGREVE, op. cit., Ann. Dr. Liège, 1982, 83-84; comp. Bruxelles, 9 novembre 1983, J.T., 1984,
177; adde. Civ. Bruxelles, ch.s., 29 avril 1987, R.G. n° 20937 (lorsque pour justifier le non-respect
d'une condamnation principale et, partant, la non-débition de !'astreinte qui l'accompagnait, la partie
condamnée invoque des circonstances exceptionnelles ou des éléments de force majeure, il appartient
exclusivement au juge qui a ordonné )'astreinte d'en prononcer la suppression, en suspendre le cours
durant le délai qu'il indique ou la réduire, à la demande du condamné. Il n'appartient pas au juge des
saisies de se prononcer à cet égard).
RÈGLES COMMUNES 59
247
( ) Dans la mesure où l'astreinte garantit le respect d'une décision, sa mise en oeuvre est
subordonnée à l'efficacité exécutoire de celle-ci (C.J. Benelux, 5 juillet 1985, R.W., 1985-1986, 929 et
concl. E. KRINGS ; contra 1. MOREAU-MARGREVE, op. cit., p. 54 à 59).
(2 48 ) G. de LEVAL, note sous Civ. Liège, 2 juillet 1980, Jur. Liège, 1980, p. 244.
249
( ) Supra, n° 2 in fine et infra, n° 223 A e; Cass., 26 juin 1987, n" 5372; Civ. Liège, ch.s.,
28 octobre 1985, Jur. Liège, 1986, 79; V. POULEAU, op. cil., J.T., p. 203 n" Il et note 20.
(250 ) Le délai de citation est, en ce cas, de huitaine (Civ. Liège, Réf., 19 octobre 1984,
R.T.D.F., 1985, 65'et obs. G. de LEVAL; J. van COMPERNOLLE, op. cil., R.C.J.B., 1987, n" 9,
p.124; voy. toutefois, A. FETTWEIS, Manuel de procédure civile, Liège, 1985, p. 377, n° 450;
Comp. supra, n° 31).
(251 ) A. FETTWEIS, Manuel de procédure civile, Liège, 1985, p. 519, n" 794 et s. Ce régime
est maintenu par le Projet de loi modifiant le Code judiciaire en matière d'instruction des demandes
et d'introduction des causes en degré d'appel, Doc. Pari., Sénat, Scss., 1982-1983, n" 365, art. 1066.
60 TRAITÉ DES SAISIES
252
( ) A. KEBERS, La loi du 19 juillet 1985, relative à la création de chambres à conseiller
unique au sein des Cours d'appel, J.T., 1985, p. 678, n°s 7 et 11.
(253 ) Mons, 5 mai 1978, J.T., 1978, 526; Mons, 18 juin 1985, !ère ch., R.G. n°s 7767, 7806 et
8003; comp. Gand, 12 janvier 1985, Rec. Gén., 1986, n° 23.267, p. 24; T. Not., 1985, 135;
T.V.B.R., 1985, 56; Rev. Not., 1986, 512; infra, n° 172 in fine; comp. en matière de référé G. de
LEVAL et A. KOHL, La demande reconventionnelle en degré d'appel, J.T., 1978, p. 506, n° 9.
(254 ) Sur tous ces points, voy. J. van COMPERNOLLE, op. cit., R.C.J.B., 1987, n° 44, p.
171 et réf. cit. (l'auteur présente tous les éléments d'une controverse dont le développement ne
trouve pas sa place dans les limites du présent traité) et Cass., 24 décembre 1987, R.G., n° 7739
(infirmation d'une décision par laquelle le premier juge s'est déclaré territorialement compétent -
renvoi de la cause devant le juge compétent siégeant en degré d'appel).
RÈGLES COMMUNES 61
(262 ) Y compris dans les affaires fiscales sous réserve de la mesure transitoire prévue par
l'article 218, al. 1 de l'A.R. d'exécution C.l.R. aux termes duquel «les poursuites en matière de
contributions directes sont exercées par les huissiers de justice ou par les huissiers des contributions
directes en fonction le 1er mai 1967». Les huissiers des contributions sont des fonctionnaires du
Ministère des finances or, «il ne convient pas que les mesures d'exécution en matière d'impôts sur les
revenus soient confiées à des membres de l'Administration; ceux-ci sont partie en cause». C'est
pourquoi «toutes les significations d'exploit doivent être de la compétence exclusive des huissiers de
justice. Cette règle garantit /'impartialité de l'exécution, les huissiers de justice étant placés sous la
discipline de la chambre d'arrondissement et non de la partie pour le compte de laquelle ils
instrumentent, ce qui n'est pas le cas pour les huissiers des contributions» (Rapport Hermans, Pasin.,
1967, p. 946).
(263 ) Parfois, le législateur veille de manière spéciale à l'efficacité de la signification (voy. le
visa prévu en matière de saisie-arrêt par l'art. 1544, C. jud. ).
(264 ) Au sujet du rôle de l'huissier et des vérifications qui lui incombent en cas de distribution
par contribution, voy. G. de LEVAL, Distribution par contribution, Rép. Not., n°s 12, 17 et 63.
(265 ) En cc qui concerne la vente des bateaux et navires, celle-ci peut être réalisée à
l'intervention d'un officier public ou ministériel désigné par le juge des saisies (art. 1553, C. jud.); il
peut s'agir d'un huissier ou d'un notaire (Rép. Not., La saisie mobilière, n° 548). L'intervention du
notaire se réalise surtout en matière de saisie-exécution immobilière : élaboration du cahier des
charges, adjudication des biens saisis et opérations d'ordre (art. 1580 et s., C. jud.).
(266) Infra, note 1807. L'article 38 de la loi du 2 décembre 1957 dispose que la gendarmerie
prête main-forte lorsqu'elle en est légalement requise.
(2 67 ) Deux conceptions de l'ordre public peuvent, le cas échéant, s'affronter : celle de
l'administration qui redoute que l'ordre public soit troublé par des scènes de violence et «celle du
juriste pour lequel, l'ordre public, est troublé, plus en amont, dès le moment où une décision de justice
ne peut être exécutée» (L'exécution des titres, op. cil., Rev. des Huissiers, n" spécial, 1986, 98).
(268 ) Un tel refus peut exceptionnellement se justifier en cas d'exécution d'une mesure
d'expulsion (M. LONS, P. WEIL et G. BRAIBANT, Les grands arrêts de la jurisprudence
administrative, 7ème éd., Sirey, 1978, obs. sous C.E., 30 novembre 1923, Aff. COUTEAS, p. 203,
n" 9) ou de reprise d'enfant (G. de LEVAL, L'exécution et la sanction des décisions judiciaires en
matière familiale in L'évolution du droit judiciaire, Xlès Journées d'études juridiques Jean DABIN,
Bruxelles, Bruylant, 1984, p. 904, n° 37). Par contre, les nécessités du maintien de l'ordre public
entendu au sens strict sont généralement sans incidence sur le déroulement d'une saisie. Parfois des
règles spéciales doivent être suivies (voy. en matière de saisie-exécution mobilière, art. 1504, C. jud.
et Rép. Not., La saisie mobilière, n° 211 ; infra, n° 39 H).
64 TRAITÉ DES SAISIES
(2 75 ) L'huissier commet une faute s'il poursuit une procédure d'exécution malgré le paiement
du débiteur (Civ. Bruxelles, 23 février 1968, Bull. Ass., 1968, 781 ; voy. aussi G. de LEV AL, Saisies
conservatoires et voies d'exécution, Jur. Liège, 1978-1979, p. 355, n°s 42-43 et infra n° 225).
(2 76 ) Voy. Jurisprudence du Code judiciaire, Art. 1494, n° 1/14.
277
( ) G. de LEVAL, Distribution par contribution, Rép. Not., n° 57.
(281 ) Civ. Tournai, ch.s., 1er mars 1985 (R.G., n° 20.207) qui précise que les saisissants,
mandants de l'huissier, sont tenus des dommages-intérêts dus au saisi lorsque la faute du mandataire
consiste en une exécution fautive du mandat (comp. Civ. Bruxelles, ch.s., 9 juin 1986, L'huissier de
justice, 1987, 114: la faute commise par le conseil des saisissants (perte de vue du versement
clôturant le compte débiteur) en sa qualité de mandataire de ces derniers lie ceux-ci qui doivent
réparation du préjudice qu'elle a pu causer aux saisis. En cas de fautes concurrentes du saisissant et
de l'huissier, ceux-ci sont tenus in solidum envers le saisi). Voy. l'art. 1998, al. 1er, C. civ.
(282 ) Cass., 14 mai 1981, Pas., 1981, 1, 1069.
(283 ) Civ. Bruxelles, ch.s., 15 juin 1973, J.T., 1973, 732; Civ. Liège, ch.s., 16 octobre 1974,
Pas., 1974, III, 76; Jur. Liège, 1975-1976, 83; Civ. Verviers, ch.s., 27février1981, Jur. Liège, 1981,
202.
(284 ) Civ. Hasselt, 25 juillet 1923, Pas., 1923, III, 175; Civ. Arlon, 9 octobre 1973, J.L., 1973-
1974, 229; J.P. Gand (2ème canton), 3 janvier 1889, Pand. pér., 1889, 536.
(28 ') Trib. Gde Inst. Paris, 4 juillet 1984, Rev. Huissiers, 1987, 712; adde. Civ. Bruxelles,
ch.s., 9 juin 1986, L'huissier de justice, 1987, 114.
RÈGLES COMMUNES 67
(2 86 ) Civ. Charleroi, 21 décembre 1983, J.T., 1984, 199; voy. aussi Trib. Gde Inst. Seine, 19
décembre 1963, J.C.P., 1964, Il, n°13.634; comp. au sujet de l'art. 1520, C. jud., G. de LEVAL, La
saisie mobilière, n° 244. Adde., n°391.
(2 87 ) Infra, n° 285/2.
288
( ) Le mandataire ne pouvant, en principe, se constituer contrepartie de son mandant pour
l'exécution de l'acte qu'il est chargé d'accomplir (art. 1596 C. civ.), l'huissier chez lequel une élection
de domicile a été faite, ne peut se signifier et se remettre à lui-même, comme mandataire de la partie
adverse, parlant à sa propre personne, copie des pièces qu'il est chargé de signifier (Civ. Dinant, lère
ch. bis, 3 décembre 1986, J.L.M.B., 1987, 996 et obs. E. CHEVALIER; à nos yeux, la sanction est
civile ou disciplinaire mais l'éventuelle faute de l'huissier ne peut entraîner la nullité de l'acte comme
le démontre l'annotateur).
(289 ) Cass., 14 novembre 1986, R.W., 1986-1987, 1712; voy. aussi obs. E.K. sous Cass., 10
décembre 1971, Pas., 1972, 1, 356.
(2''0 ) Supra, n° 23.
68 TRAITÉ DES SAISIES
1. - Pouvoir de substitution.
La compétence territoriale de l'huissier de justice est
limitée à l'arrondissement judiciaire dans lequel il peut instrumen-
ter en vertu de son arrêté royal de nomination (art. 513). Partant,
lorsqu'il est territorialement incompétent pour signifier un acte, il
doit se substituer un confrère territorialement compétent. Le
contrat de mandat avenu entre le client et l'huissier de justice
emporte dès lors nécessairement la faculté et même l'obligation
pour l'huissier de se substituer un mandataire en choisissant un
autre huissier territorialement compétent ; en ce cas, le mandataire
ne répond de celui qu'il s'est substitué dans la gestion que si la
personne dont il a fait choix «était notoirement incapable ou
insolvable» (art. 1994, al. 1er, C. civ.) (2 92 ).
De manière générale, l'huissier chargé d'accomplir un acte
juridique dans un délai déterminé est tenu d'une obligation de
résultat. Chaque fois qu'il se substitue un mandataire, il engage sa
responsabilité s'il ne lui fournit pas les éléments et ne lui transmet
pas les instructions lui permettant d'agir efficacement dans le délai
requis (2 93 ).
(291 ) A. MARECHAL et J.P. JASPAR, Droit criminel, T. I, 3ème éd., Bruxelles, Larcier,
1975, p. 82, n° 228.
(292 ) J.F. JEUNEHOMME, Obs. sous Civ. Liège, 23 décembre 1975, Jur. Liège, 1981, 63.
(293 ) Gand, 17 mars 1983, R.G.A.R., 1984, n° 10.774 qui rappelle que la négligence d'un
huissier de justice ne peut être considérée comme un cas de force majeure pour son mandant (Cass.,
24 janvier 1974, J.T., 1974, 463).
RÈGLES COMMUNES 69
K. - Mission d'information.
294
( ) Questions et Réponses, Ch. Repr., Sess., 1984, 294; adde Questions et Réponses, Ch.
Repr. Sess. 1985-1986, 3519; comp. supra, n° 28; adde Bruxelles, 26 février 1975, Pas., 1975, II,
118; Rec. Gén., 1976, p. 126 et L'emploi des langues en matière judiciaire pour les exploits de
l'exécution, L'huissier de justice, 1987, 110.
(295 ) Rapport DE BAECK, Pasin., 1967, 842; Civ. Hasselt (ch.s.), 16 décembre 1970, Jur.
Liège, 1970-1971, 149; Comm. Courtrai, Prés., juin 1983, R.D.C., 1983, 672; Trav. Bruxelles (Réf),
16 octobre 1986, Jur. des Jur. du Travail de Bruxelles, 1986, 400; voy. aussi Trib. civ. de la Seine, 22
octobre 1958, Dall. 1959, 147, note de M. GIVERDON et G. de LEVAL, L'instruction sans
obstructions in La Preuve, Louvain 1987, n° 6 C.
(2 96 ) Cass. Fr., 30 novembre 1955, Bull., 1955, Il, p. 334, n° 549 et G. de LEVAL lb.
70 TRAITÉ DES SAISIES
L. - Le moment de l'exécution.
En vertu de l'article 1387, «aucun acte d'exécution ne peut
avoir lieu entre neuf heures du soir et six heures du matin, ou un
samedi, un dimanche ou un jour férié légal, qu'en vertu de
l'autorisation du juge des saisies accordée sur requête pour raison
d'impérieuse nécessité». Ce texte «n'est que la traduction d'un
principe plus général qui tend à sauvegarder la liberté individuelle
et l'intimité de la vie privée contre l'immixtion intempestive d'un
agent dépositaire de la force publique» (3 00 ).
L'autorisation du juge des saisies permet de déroger tant à
la condition de jour qu'à la condition d'heure (3° 1). Cette autorisa-
tion n'est pas nécessaire lorsque la décision de justice qui sert de
base à l'exécution autorise expressément ou implicitement l'accom-
302
( ) Civ. Liège, Réf., 12 juin 1982, Jur. Liège, 1982, 370; Questions et Réponses, Sénat,
1983, p. 2225, Question n° 26 de M. VAN IN.
303
( ) Comm. Adm., C.l.R., T. X, Titre VI, n° 625.
TITRE II
L'OBJET DE LA SAISIE
(3°4 ) Paris, 12 octobre 1984, J.C.P., 1985, II, n° 20.367 et obs . .1. PREVAULT.
("") Infra, n° 50.
74 TRAITÉ DES SAISIES
06
(' ) J. VINCENT et J. PREVAULT, Voies d'exécution et procédures de distribution,
Dalloz, !5ème éd., 1984, p. 144, n" 194; G. COUCHEZ, Voies d'exécution, Ed. Sirey, 1985, p. 38,
n° 50. Pour M. VAN REEPINGHEN, «l'article 1503 permet la saisie au domicile d'un tiers dans la
mesure où il s'agit de biens individualisés et non de biens fongibles : en ce dernier cas, le tiers est
débiteur du saisi et les règles de la saisie-arrêt sont applicables» (Pasin., 1967, 518). Ce critère est
insuffisant car le tiers peut être débiteur de biens individualisés et le débiteur peut conserver la
maîtrise de choses fongibles en les entreposant en un lieu loué chez un tiers. Il reste que la saisie-arrêt
est indispensable lorsqu'il s'agit de meubles mêlés à ceux dont le possesseur est propriétaire (Lyon,
14 février 1985, Gaz. Pal., 19-21janvier1986, 12).
07
(' ) «Le débiteur se jouerait trop facilement de ses créanciers, s'il pouvait, en déposant son
mobilier chez un tiers complaisant, les forcer à prendre la voie compliquée et relativement coûteuse
de la saisie-arrêt» (Codes annotés, nouveau Code de procédure civile, Dalloz, 1913, T. III, n° 39; on
soulignera que la saisie-arrêt tout en étant plus compliquée que la saisie mobilière a été simplifiée par
le Code judiciaire). Ainsi, dès lors qu'il est établi que l'adresse à laquelle la saisie-exécution a été
faite n'était pas le domicile exclusif d'un tiers mais que le saisi exerçait aussi une activité et y
employait du personnel, que d'autre part, il est constant que la société «tiers» et la société saisie
appartiennent au même groupe de presse et sont étroitement liées, puisque la société saisie est
actionnaire à 99 % de l'autre, les deux sociétés possédant les mêmes commissaires aux comptes et les
mêmes références téléphoniques ou de télex, c'est à tort qu'il serait prétendu que la saisie-exécution a
été pratiquée au domicile du tiers et que le saisissant aurait dû procéder par voie de saisie-arrêt, les
premiers juges ayant à bon droit débouté l'appelant de sa demande de nullité de la saisie-exécution
pratiquée (Lyon, 14 février 1985, précité). Voy. infra, n° 140.
RÈGLES COMMUNES 75
(308 ) G. de LEVAL, La saisie-arrêt, Liège, 1976, n° 73; Saisies et droit commercial, in Les
créanciers et le droit de la faillite, Bruxelles, Bruylant, 1983, p. 304 à 306.
09
(' ) Ch. VAN REEPINGHEN, Rapport sur la réforme judiciaire, Pasin., 1967, 518; comp.
en France où, en l'absence de texte semblable, la question demeure assez controversée (J.
PREVAULT, obs. sous Paris, 19 avril 1984, J.C.P., 1985, II, n" 20.367 et R. PERROT,
Jurisprudence française en matière de droit judiciaire privé, R.T.D.C., 1985, p. 455, n" 16; adde.
obs. M. de la MARNIERE, Journ. Not., 1985, art. 58.109, p. 523, n° 12; F. DEKEUWER-
DEFOSSEZ, Droit bancaire, Memento, Dalloz, 1986, p. 127; M. VASSEUR, Droit bancaire, Dall.,
1985, I.R., 345; M. CABRILLAC et B. TEYSSIE, Crédit et titres de crédit, Rev. Trim. Dr. Corn.
et Dr. Econ., 1985, p. 545-546, n° li; Ch. GAVALDA et J. STOUFFLET, Chronique de droit
bancaire, J.C.P., 1986, Doctr., n° 3265/157).
(3 10) A.M. STRANART, Saisies-arrêts en banque, Chambre de commerce de Bruxelles,
1980, 27; adde. J. van COMPERNOLLE, Examen de jurisprudence. Saisies conservatoires et voies
d'exécution, R.C.J.B., 1987 (sous presse), n"s 58 et 72.
76 TRAITÉ DES SAISIES
15
(' ) 1. MOREAU-MARGREVE, op. cit., R.C.J.B., 1980, p. 158, n° 27; G. de LEVAL,
Saisies et droit commercial, in Travaux CD.V.A., 1982, Bruxelles. Bruylant, 1983, p. 319-320 et réf.
cit. Tout au plus serait-il possible d'introduire une certaine souplesse en cas de réalisation du fonds de
commerce pour autant que la mission donnée au liquidateur (art. 4, al. Ier, L. 5 mai 1872) soit
suffisamment précise notamment pour pouvoir exiger le paiement des débiteurs du commerçant (G.
de LEVAL, Chronique de droit à l'usage du palais, T. 1., Liège, 1986, p. 234/3; eomp. infra. n° 131,
note 1036).
(3 10 ) J.P. NEMERY de BELLEVAUX, Le fonds de commerce constitue-t-il en droit belge,
une entité juridique propre spécialement au regard du droit de succession?. J .T .. 1976, p. 322, n° 6.
(3 17 ) G. de LEVAL, op. cil., p. 234/6; Comm. Adm., C.I.R., Tome X, Titre VI, n° 595;
Liège, 15 novembre 1984, J.T., 1985, 145.
(-1 18 ) li s'agit de l'Office de propriété industrielle auprès du Ministère des Affaires économi-
ques; adde. l'arrêté-royal du 18 décembre 1986 relatif à la délivrance et à la publication. par l'Office
de la propriété industrielle, de documents concernant les brevets d'invention et certaines marques,
dessins et modèles (M.B., 23 décembre 1986, p. 17.504).
78 TRAITÉ DES SAISIES
(3 19 ) Alors que la saisie dont il est ici question émane du créancier du titulaire du droit
intellectuel, la saisie-description émane du titulaire du droit intellectuel.
(320 ) L'alinéa 3 de l'article 47 a été adopté pour tenir compte des observations du Conseil
d'Etat : «Aux termes du dernier alinéa, la saisie a pour conséquence que toute modification
ultérieure apportée aux droits attachés à la demande de brevet ou au brevet est inopposable au
créancier saisissant. Les droits visés pouvant être modifiés non seulement par le titulaire du brevet,
mais également par un jugement, la formulation du texte du projet est trop large. La disposition ne
peut porter que sur les modifications apportées par le titulaire du brevet. On lira donc le dernier
alinéa comme suit : «La saisie rend inopposables au créancier saisissant les modifications ultérieures
apportées par le titulaire du brevet aux droits attachés à la demande de brevet ou au brevet» (Projet
de loi sur les brevets d'invention, Doc. Pari. Ch. Repr., Sess., 1980-1981, n" 919/1, p. 77). li ressort
de l'article 47 que l'inopposabilité prend effet à la date de la saisie et non à celle de la notification (A.
DELCORDE, La protection des inventions, Le droit de la concurrence, T. Il, Story-Scientia, p. 140,
n° 237 qui ajoute: «il n'en reste pas moins vrai qu'il eût mieux valu lui donner effet, à l'égard des
tiers, seulement à compter de la notification à !"Office. C'est en ce sens que le législateur a réglé
d'autres problèmes d'opposabilité, notamment dans les cas de cession, licence, usufruit, mise en
gage»). A note avis, cette solution peut se justifier si la publicité de la saisie a été réalisée par
l'établissement de l'avis de saisie (art. 1390, C. jud.; infra, n°116 E.; camp. art. 44, § 6, in fine de la
loi du 28 mars 1984).
RÈGLES COMMUNES 79
(3'") La loi du 28 mars 1984 est entièrement entrée en vigueur le Ier janvier 1987 (A.R. du 18
décembre 1986 relatif à l'entrée en vigueur de la loi du 28 mars 1984 sur les brevets d'invention,
M.B., 23 décembre 1986, p. 17.503).
80 TRAITÉ DES SAISIES
327
( ) O. NOEL, obs. sous Comm. Paris (Réf.), 20 mars 1986, lng. Cons., 1986, 225 à 229 et
réf. cit.; l'auteur démontre que la cession de la marque seule étant maintenant expressément prévue
par la loi, la saisie de celle-ci devient parfaitement concevable; sur la compétence, voy. supra, n" 26
A; infra, n° 48.
(3 28 ) Au demeurant. cette solution n'est pas contestée lorsqu'il s'agit de saisir des immeubles
par destination qui font partie d'un fonds de commerce (Comm. Adm. C.l.R., T. X, Titre VI, n°
568.1).
(3 29 ) Cass .. JI septembre 1980, Pas., 1981, !, 36 et notes 1et2; R.C.J.B., 1981, 173 et note J.
HANSENNE; J.T., 1981, 221; Rev. Banque, 1981, 57.
RÈGLES COMMUNES 81
Dans tous les cas, le juge des saisies doit pouvoir décider
s'il y a lieu de saisir isolément (3 30 ) ou globalement notamment
lorsque la réalisation des biens ne peut se dérouler avantageuse-
ment qu'en vendant l'ensemble. Cette situation et son correctif ne
sont pas reçus par la jurisprudence qui reste attachée à la règle
suivant laquelle les immeubles par destination économique sont
seulement susceptibles de saisie immobilière (3 31 ).
(3 30 ) G. de LEVAL, Aspects actuels du droit des saisies. J.T., 1980, p. 648, n° 71: La saisie
des immeubles par destination économique, Ann. Fac. Dr. Liège, 1982, 193 à 199; La saisie
immobilière. Rép. Not., T. XIII, Livre Il, n" 67: J. LINSMEAU. Le concours, les saisies multiples
et leurs solutions in Les voies conservatoires et d'exécution, Ed. Jeune Barreau, Bruxelles, 1982,
301 ; contra Cl. RENARD et J. HANSENNE, Les biens, Rép. Not., T. Il, p. 76, n° 64; K.
VANVEYLEN, Beslag op onroerende goederen door bcstemming. Kanttekeningen bij recente
rechtspraak, Tijds. Not., 1987, 122 à 127; J.L. LEDOUX, Les saisies. Chronique de jurisprudence
(Du Code judiciaire à 1982), Bruxelles. Larcier, 1984. p. 54. n° 137; cet auteur semble redouter dans
notre thèse les difficultés de répartition ; à notre avis. il n'y a pas de problème : si la saisie mobilière
est seule diligentée, il y aura lieu à distribution par contribution et, dans le cas contraire, à ordre en
tenant compte chaque fois de tous les droits en concours (G. de LEVAL, op. cit., Ann. Dr., 1982, p.
196 à 198).
(3 31 ) Civ. Bruges. 5 février 1985, T.V.B.R., 1985, 98: T. Not., 1987, 131; Civ. Bruges, 28
mai 1985, T. Not., 1986, 150: T.V.B.R., 1986, 30: Rec. Enr., 1987, n° 23.496, p. 325; Civ. Bruges,
23 janvier 1986, T. Not., 1986, 154; T.V.B.R., 1986, 32; Rec. Enr., 1987. n" 23.945, p. 323; un
jugement du juge des saisies de Huy du 20 mai 1985 (R.G., n" 12.446) ordonne la mainlevée de la
saisie mobilière portant sur des biens immobilisés soit par incorporation soit par destination, les
saisissants admettant le bien-fondé de l'argumentation des saisis. Adde. J. van COMPERNOLLE,
Examen de jurisprudence. Saisies conservatoires et voies d'exécution, R.C.J.B., 1987, p. 494, n°
88,: contra, à juste titre, scion nous. Civ. Courtrai, ch.s., 8 décembre 1986, Tijds. Not., 1987, 136.
("') Civ. Liège, ch.s., 24 octobre 1984, Jurisprudence du Code judiciaire, Ed. La Charte, art.
1560, 4 bis: voy. aussi Civ. Liège, ch.s., 27 mai 1981, Bull. Contr., 1984, 695; Mons, 13 juin 1986,
J.L.M.B .. 1987, 1175: G. de LEVAL, La saisie immobilière, Rép. Not., T. XIII. Livre Il, n" 67-1.
82 TRAITÉ DES SAISIES
SECTION II - La saisie-arrêt.
(3 36 ) G. de LEVAL, La saisie immobilière, Rép. Not., T. XIII, Livre Il, n" 69; comp. et
contra, Cass. Fr., 10 juin 1981, Bull. 1981, Ill. n" 119. p. 87; J.C.P., 1981, IV, 310.
RÈGLES COMMUNES 83
337
( Rapport DE BAECK, Pasin., 1967, 885.
)
338
( En ce sens mais de manière juridiquement inexacte on prétend parfois que la saisie-arrêt
)
porte indifféremment sur des meubles corporels ou incorporels (J. NEMER Y, Traité pratique de la
saisie-arrêt, extrait du R.P.D.B., T. XI, Bruxelles, Bruylant. 1940, n" 276; J. RADOUANT, Saisic-
arrêt dans D. Rép. Pr. Civ., T. Il, Paris, Dalloz, 1956. n" 107).
(3 39 ) Supra, n" 41.
(34<') Lorsqu'elle frappe une créance de somme d'argent (hypothèse la plus fréquente), la
saisie-arrêt présente l'avantage de permettre au saisissant de connaître d'avance le résultat
économique de la procédure ; au contraire, en cas de saisie mobilière, les meubles corporels ne
peuvent donner satisfaction au créancier qu'une fois convertis en numéraire alors qu'aucune certitude
n'existe au sujet du prix de la réalisation du mobilier. En outre, psychologiquement, la saisie-arrêt est
moins «Sanglante» pour le débiteur et lui assure généralement la conservation d'un minimum vital
(art. 1409 à 1412, C. jud.).
(341 ) En cc qui concerne les créances comprises dans un fonds de commerce, supra, n" 43.
42
(' ) En cas de saisie d'une créance dont l'obligation corrélative est une obligation de «dare»
portant sur un immeuble. la procédure doit se prolonger (immeuble incoporel). après phase
judiciaire éventuelle assortie des garanties prévues par l'article 3 de la loi hypothécaire, par voie de
saisie immobilière.
(3"') Supra. n" 44. (Le régime spécial de la saisie du brevet y est analysée).
('"') Infra, n" 50.
84 TRAITÉ DES SAISIES
345
( Cass. Fr., 21novembre1984, Gaz. Pal., 1985, Pan., 94 et note M. VERON.
)
346
( Voy. cependant infra, n"s 99 A. 3 (art. 1412, C. jud.) et n° 103 B. (Loi du 3 janvier 1958
)
relative aux cessions et mises en gage des créances sur l'Etat du chef de travaux et de fournitures).
(347 ) Avis de M. le Procureur général CORNIL, préc. Cass., 23 mai 1946, Pas., 1946, 1, 211.
Voy. aussi infra, Annexe Ill/4.
(348 ) Sur les règles applicables, voy. G. de LEVAL, L'efficacité des saisies-exécutions, J.T.,
1985, p. 137, n" 9/2.
149
( ) Voy. infra, n" 54; DE PAGE, T. VI, n" 725/1".
RÈGLES COMMUNES 85
(3"1) Ch. VAN REEPINGHEN, Rapport sur la Réforme judiciaire. Pasin., 1967, 511; Ch.
LEURQUIN, Code de la saisie-arrêt, n° 31; R.P.D.B., V0 Saisie-arrêt, n" 313; J. HEENEN, La
cession des créances futures, R.C.J.B., 1961, p. 42-43 et réf. cil.; E. GUTI et A.M. STRANART-
THILLY, Examen de jurisprudence, Droit judiciaire privé, R.C.J.B., 1974, p. 682, n° 144.
351
( ) L'acte de saisie ne porte donc pas sur les créances nées ou à naître ou sur les sommes que
le tiers a ou aura, doit ou devra mais seulement sur tout cc dont le tiers saisi est ou sera redevable (E.
KRINGS, Les saisies conservatoires et les voies d'exécution, Etude du projet de Code judiciaire,
Fac. Dr. Liège, 1966, 145; M. VASSEUR, Jurisprudence en matière de droit bancaire, Dall., 1979,
1.R., 355 et 1980, I.R., 201).
(3 52 ) Sur cette question, voy. G. de LEVAL, La saisie-arrêt, Liège, 1976, p. 126 à 133 et La
saisie mobilière, Rép. Not., n°s 349 à 355.
(353 ) Infra, n°s 150 à 166.
(3 54 ) Infra, n° 222.
86 TRAITÉ DES SAISIES
Peu importe selon nous que le cadre ne soit pas définitif. Toutefois,
il y a lieu de déjouer toute collusion frauduleuse ; l'effet de la saisie-
arrêt peut s'étendre aux opérations conclues postérieurement à
l'acte de saisie-arrêt, lorsque le tiers et le saisi, en relations
contractuelles suivies, modifient la nature de celles-ci pour frustrer
les droits du créancier saisissant (361 ).
On ne se dissimule pas qu'il peut être difficile de décider
s'il existe ou non un lien de droit suffisant entre le tiers et le saisi et
si des pourparlers sont assez avancés pour être assimilés à un accord
de principe. A notre avis, le juge des saisies doit retenir toute
créance qui présente des indices suffisants de concrétisation ac-
tuelle ou future. Cette solution indispensable à l'efficacité de la
mesure (362 ) s'impose d'autant plus que l'effet de la saisie sur une
créance en germe est nécessairement limité.
En saisissant une créance qui n'est qu'à ses balbutiements,
le saisissant prévient certes tout paiement effectué par le tiers à son
créancier personnel mais il doit subir la situation sans qu'en aucun
cas il ne puisse aggraver les obligations du tiers qui respecte la
procédure. Ce n'est que si la dette du tiers est liquide et exigible
(art. 1543, al. 2, C. jud.), qu'il pourra être tenu de payer le
saisissant de telle sorte que si la dette n'acquiert pas ces qualités, le
tiers ne peut être contraint de s'acquitter entre les mains du
saisissant et la saisie-arrêt devient sans objet (363 ).
361
( ) Tel serait le cas d'un nouveau contrat conclu entre un entrepreneur et un sous-traitant
(débiteur saisi) pour échapper aux effets d'une saisie-arrêt antérieurement pratiquée.
(362 ) Comp. en ce qui concerne la créance-cause au stade conservatoire, infra, n°s 150 à 166.
(363 ) «Aucune disposition légale n'interdit au créancier de saisir conservatoirement les biens
meubles dont son débiteur est devenu propriétaire par achat, bien que le débiteur n'en ait pas encore
payé le prix et qu'en application de l'article 1612 du Code civil, le vendeur refuse de les délivrer tant
que le prix n'en a pas été payé ; la saisie conservatoire n'a cependant pas pour effet que le vendeur
peut être contraint de délivrer les choses vendues tant que le prix n'en a pas été payé» (Cass., 24 avril
1987, R.G., n° 5210). Autres exemples: démission de fonction après qu'une saisie-arrêt ait été
pratiquée sur la rémunération ; non réalisation du risque couvert après qu'une saisie-arrêt ait été
pratiquée sur l'indemnité d'assurance ; non paiement d'une traite endossée, en vue de son
encaissement pour le compte du porteur, à l'ordre du banquier après saisie-arrêt sur le montant de
l'effet de commerce ; une saisie-arrêt pratiquée sur des loyers à échoir devient sans objet en cas de
résiliation du bail, de cessation de celui-ci ou d'aliénation de l'immeuble loué sous réserve d'actes
frauduleux que le saisissant serait en droit de faire annuler par application de l'article 1167 du Code
civil (LEURQUIN, Code, n° 321); une saisie-arrêt d'une créance litigieuse ne profite au saisissant
que si le litige est résolu en faveur de son débiteur ; en cas de saisie-arrêt d'une créance
conditionnelle, le tiers conserve le bénéfice de la condition (Ch. VAN REEPINGHEN, Rapport,
Pasin., 1967, 511). L'efficacité de la saisie d'un bien à charge de celui qui a des droits indivis dans une
succession n'est pas nécessairement subordonnée à l'attribution par le partage de ce bien au débiteur
du poursuivant (art. 883, C. civ.); si le bien est adjugé à un autre indivisaire ou à un tiers, les droits
du saisissant sont reportés sur la part revenant au débiteur dans le prix ; la règle est la même en cas de
partage avec soulte (infra, n"s 52 et 53; art. 1561, C. jud. et G. de LEVAL, La saisie immobilière,
Rép. Not., 1984, n°s 99 à 108).
88 TRAITÉ DES SAISIES
64
(' Sur ce texte, voy. G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., n°s 408-410.
)
65
(' Cass. Fr., 19 novembre 1884, Sirey, 1886, Jur. de la Cour de cassation, p. 265 qui décide
)
que la saisie-arrêt, formée par un créancier d'un officier ministériel sur le prix de cession de l'office de
son débiteur, ne frappe pas, en même temps, le prix moyennant lequel celui-ci a, par une convention
postérieure au traité de cession de l'office et à la saisie-arrêt dont s'agit, vendu à son successeur la
maison dans laquelle il exerçait son office et divers objets mobiliers qui s'y trouvaient.
66
(' ) Infra, Annexe, n" 1.
{367 ) C'est pourquoi la cession d'une action au porteur s'opère par la seule tradition du titre
(Mons, 30 mai 1983, Pas., 1983, II, 103).
(3 68 ) En cas de location de coffre-fort, supra, n° 42.
(360 ) Aix, 3ème ch., 16 juin 1966, J.C.P., 1966, IV, Ed. Avoués, p. 125, n° 4923.
RÈGLES COMMUNES 89
(3 70 ) Bruxelles, 24 juin 1981, R.D.C., 1984, 113; Cass., 21avril1983, Rev. Prat. Soc., 1983,
233; Pas., 1983, 1, 938.
(3 71 ) J. VINCENTetJ. PREVAULT, op. cit., p. 329, n°384.
(3 72 ) Civ. Vervins, 9 février 1955, J.C.P., 1955, Il, n° 8858 et note BASTIAN.
90 TRAITÉ DES SAISIES
373
( ) D. CHABOT-LEONARD, Saisies conservatoires et saisies exécutions, p. 224;
R.P.D.B., V0 Saisie-arrêt, n" 92; G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., T. XIII, Livre III,
n° 233; J. VAN RYN et J. HEENEN, T. 1, n° 362 et T. li, nu 1333; R.P.D.B., yu Sociétés
Anonymes, nus 502 et 2054; L. FREDERJCQ. Traité de droit commercial belge, T. IV, nu 344; C.
RESTEAU, Traité des sociétés anonymes, T. 1, n° 632; J.VINCENT et J. PREVAULT, op. cit.,
nu 383, p. 327 à 329 ; M. DONNIER, Bilan du droit de la saisie-arrêt face au nouveau Code de
procédure civile, in Etudes dédiées à A. WEILL, p. 205 ; J. RADOUANT, op. cit., nu 102,; L.
CREMIEU, yu Saisie exécution, Rép. Dalloz. Proc. civ., T. li, nu 35; Paris, Ier octobre 1954,
J.C.P., 1954, li, n° 8418 et note J.R.; Civ. Vervins, 9 février 1955, J.C.P., 1955, Il, 8858;
Bordeaux, 9 avril 1956. J.C.P., Il, 9645; Paris, 25 mai 1966, Dall., 1966, J., 685; Cass. Fr., 27
octobre 1971, J.C.P., 1972, II, 16999 et R.T.D.C., 1972, 447, obs. P. RAYNAUD; Cass. Fr., 2 mai
1985, J.C.P., 1985, IV, 244; Gaz. Pal., 1985, Pan. 351; Banque 1986, 88, obs. J.L. RlVES-
LANGE; Aix-en-Provence, 18 octobre 1973, Dall., 1974, J., 154 et obs. GUYON; Civ. Huy, 30
janvier 1984, Pas., 1984, III, 53. En matière d'impôts sur les revenus, l'article 215 A.R. d'exécution
C.I.R. est toutefois inapplicable aux titres nominatifs comme tels (P. COPPENS et A. BAILLEUX,
Droit fiscal, Les impôts sur les revenus, Bruxelles. Larcier, 1985, p. 657); seule la saisie-arrêt de
droit commun leur est dès lors applicable.
(3 74 ) R.P.D.B., yu Sociétés anonymes, nu 1.301; Ch. LEURQUJN, Code de la saisie-arrêt,
Bruxelles, Larcier 1906, nu 96, note 2; R.P.D.B., V0 Saisie-exécution, n° 7; comp. en matière de
séquestre, Cass. Fr., 26 novembre 1985, J.C.P., 1986, IV, 50 et de régimes matrimoniaux, D.
MOUGENOT, note sous Cass., 25 avril 1985, R.P.S., 1986, 126 et s. et Ph. DE PAGE, Les parts et
actions dans les sociétés et les régimes matrimoniaux de droit commun, Rev. Not., 1986, p. 566 à 581
et sp. p. 571 à 573.
(3 75 ) En cas d'actions déposées par un administrateur en garantie de ses actes de gestion, la
réalisation des titres ne peut cependant intervenir au mépris des droits de la société anonyme. Ainsi,
il a été jugé que la vente aux enchères ne saurait intervenir qu'après l'expiration du mandat de
l'administrateur et l'approbation des comptes du dernier exercice de sa gestion (Paris, 15 juin 1979,
Gaz. Pal., 18-20 janvier 1981, 10). Cette règle n'est plus susceptible d'application en droit belge
depuis l'abrogation de l'article 57 de la loi sur les sociétés par l'article 20 de la loi du 5 décembre 1984
modifiant les lois sur les sociétés commerciales (M. VAN DER HAEGEN et Cl. VERBRAEKEN,
Les sociétés commerciales. Commentaires des lois des 5 décembre 1984, 15 juillet 1985 et 25 juillet
1985, J.T., 1985, p. 562, n" 63).
RÈGLES COMMUNES 91
("'°) Pour un premier commentaire de la S.P.R.L. comparée aux autres formes de société,
voy. J.P. BOURS, De l'entreprise individuelle à la société, Les raisons d'un choix, Ed. Jeune
Barreau, Liège, 1987 et Il. MICHEL. Aspects juridiques de la S.P.R.L. unipersonnclle, Rcv. Not.,
1987, 446 à 462.
('"') La fraude n'exige pas l'intention de nuire ; clic résulte de la connaissance qu'a le
débiteur du préjudice causé par l'acte litigieux au créancier (Cass. Fr., 17 juin 1986, J.C.P., 1987, Il,
20.816 et obs. Ph. SIMLER; voy. aussi Cass., 15 mars 1985, J.T., 1986, 291). Addc. et comp. art. 17
de la loi sur les A.S.B.L. (J. T'KINT, Associations sans but lucratif. Rép. Not., Bruxelles, Larcier,
1987, p. !03, n" 237).
92 TRAITÉ DES SAISIES
(382 ) Ch. RESTEAU, Traité des sociétés coopératives, 3ème éd., Bruxelles, Larcier, 1936, p.
277-278, n°s 322 et 323; comp. et contra H. DU FAUX, Société coopérative, Rép. Not., T. XII,
Livre V/4, n° 104 (Ed. 1985).
(383 ) En ce cas, il n'intervient pas en vertu d'un droit propre mais il exerce conformément à
l'article 1166, C. civ. les droits de son débiteur (Rapport VAN REEPINGHEN, p. 476; Rapport DE
BAECK, p. 874).
RÈGLES COMMUNES 93
(384 ) J.P., 1er canton Liège, 26 mai 1986, R.G., n° 44.732/86 confirmé par Civ. Liège, 7
octobre 1987, R.G., n" 77.708/86; voy. toutefois, J.L. RENS, Précis de droit judiciaire, T. V,
Procédures particulières, Bruxelles, Larcier, 1979, p. 6: Rép. Not., Les scellés, n° 46 et art. 1184, C.
jud. en matière d'inventaire. Le tout sans préjudice d'une mise sous séquestre, infra, n° 144.
(3 85 ) Rapport DE BAECK, Pasin., 1967, p. 876: voy. aussi sur cette disposition, J.L. RENS,
Précis de droit judiciaire, T. V, Procédures particulières, Bruxelles, Larcier, 1979, n" 28, p. 20 : Rép.
Not., De l'apposition et de la levée des scellés, n" 64.
(386 ) J.P. Anderlecht Il, 27 octobre 1984, J.J.P., 1986, 251: Cons. P. BODSON, compte-
rcndu du traité de G. MAHIEU sur l'apposition de scellés, J.T., 1985, 708.
94 TRAITÉ DES SAISIES
(387 ) Ils peuvent aussi demander, par requête au juge de paix, l'autorisation de faire établir un
inventaire sans apposition préalable des scellés (art. 1177, C. jud.) (J.L. RENS, op. cit., n° 63, p.
52; Rép. Not., De l'inventaire, n° 48).
(3 88 ) G. de LEVAL, La saisie immobilière, Rép. Not., n°s 74 et s. et Jurisprudence du Code
judiciaire, La Charte, Art. 1561 ; N. JEANMART, Les effets civils de la vie commune en dehors du
mariage, 2° éd., Bruxelles, Larcier, 1986, p. 255, n"s 17 à 20.
RÈGLES COMMUNES 95
89
(' LOCRE. Esprit du Code de procédure civile, Paris, 1816, p. 28 à 30.
)
90
(' Cass. Fr., 29 mars 1887, Dai!., 1887, 1, 454 et notes l et 2; Liège, 6 janvier 1949,
)
R.G.A.R., 1950, n° 4575: Bruxelles, 8 janvier 1974, Pas., 1974, Il, 86: Civ. Liège, ch.s., 20
décembre 1978, Jur. Liège, 1978-1979, p. 363, n° 66: Civ. Liège, 16 juin 1982. in Jurisprudence du
Code judiciaire, Art. 1514, n° 7/4; Civ. Huy, ch.s., Ier octobre 1984, Jur. Liège, 1985, 7; Civ. Huy,
11 février 1985, Jur. Liège, 1985. 488; Civ. Liège, ch.s .. 17 juin 1985, R.G., n° 68.118/84; Civ.
Bruxelles, ch.s .. 11 septembre 1986, R.G., n" 18.420: Civ. Bruxelles, ch.s., 24 novembre 1986,
R.G., n° 13.538: Civ. Bruxelles, ch.s., 13 janvier 1987, AR, n° 27.096 (cette décision prévoit que la
moitié du produit de la vente sera attribuée à l'épouse coindivisaire revendiquante : adde. Civ.
Marche-en-Famenne, 30 septembre 1986, Bull. contr., 1987, 1171). Il ne s'agit donc pas pour le
créancier d'exercer une action oblique (G. de LEVAL, La saisie immobilière, Rép. Not., n° 86 :
contra, Liège, 31janvier1972 cité par le Comm. Adm. C.l.R., T. X, Livre VI, n" 586).
(391 ) Pour l'application de ces principes aux époux séparés de biens et aux concubins, voy.
Rép. Not., La saisie mobilière, n°s 298 et 299 et N. JEANMART, op. cil., Larcier 1986, p. 256-257,
n°s 21 à 25.
(392 ) Ces principes sont applicables aux brevets d'invention. L'article 43, § 2, al. 3 de la loi du
28 mars 1984 sur les brevets d'invention dispose que «les quotes-parts indivises sont présumées
égales» (voy. toutefois, Cl. DELCORDE, op. cit., Story-Scientia, 1985, p. 201. n" 202).
96 TRAITÉ DES SAISIES
(393 ) R. RODIERE et J.L., RIVES-LANGE, Droit bancaire, 2ème éd., Dalloz, 1980, p.
105, n° 97; G. de LEVAL, Saisies et droit commercial, in Les créanciers et le droit de la faillite,
Bruxelles, Bruylant, 1983, p. 299.
(3 94 ) Liège, 8 décembre 1983, Jur. Liège, 1984, 32; voy. infra, n°s 208 Cet 210.
(3 95 ) Sur le régime de la preuve. voy. Annexe 1 (saisie-arrêt bancaire, n° 6).
RÈGLES COMMUNES 97
(3 96 ) Cass., 27 janvier 1983, Pas., 1983, I, 622. ; R.W., 1983-1984, 1637; au sujet des
exceptions qu'il formule, voy. infra, n° 78.
(397 ) Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin., 1967, 501.
(398 ) Voy. toutefois Proposition de loi relative à la réduction des droits d'enregistrement en
cas de rachat par le prêteur hypothécaire de son propre gage, Doc. Pari., Ch. Sess., 1984-1985, n°
25/3; au sujet de l'article 215, §Ier, al.!, C. civ., voy. G. de LEVAL, La saisie immobilière, Rép.
Not., n° 60 et J. DE GAVRE, Le mariage et le divorce: leurs conséquences sur la relation banque-
client, in La banque dans la vie quotidienne, Ed. Jeune Barreau, Bruxelles, 1986, 133 ; comp. infra,
n" 69 B.
98 TRAITÉ DES SAISIES
les cas où la loi les déclare insaisissables» (399 ). C'est en vain qu'il
serait fait état de l'affectation d'un bien à une fin déterminée pour
prétendre le soustraire, en dehors des dispositions légales en
matière d'insaisissabilité, aux poursuites des créanciers. En règle,
l'assiette de la saisie n'est donc pas susceptible d'être réduite par la
destination donnée par la loi (400 ), la convention ou la volonté
d'une partie (401 ) à un bien.
Hormis l'article 1981 du Code civil qui énonce que «la
rente viagère ne peut être sti~ulée insaisissable que lorsqu'elle a été
constituée à titre gratuit» (4 2 ) ( 403 ) il n'est pas permis de déroger
(404 ) G. de LEVAL, La saisie immobilière, Rép. Not., n° 73; Anvers, 26 mars 1984, R.W.,
1985-1986, 1769 et note M. PUELINCKX-COENE, Maakt een clausule van onvervreemdbaarheid
de geschonken goedere ook onbeslagbaar ? Maakt elke vervreemding de herroeping van de schenking
mogelijk?; Civ. Furnes, 18 juin 1980, Rec. Enr., 1981, n° 22.615 et note; T. Not., 1981, 18; A.
WEILL et F. TERRE, (Droit civil des obligations, Dalloz 1980, p. 934, n° 844), écrivent à juste
titre : «Le droit de gage général est d'ailleurs d'ordre public ; il ne serait pas possible, par une
convention préalable, de décider que tel ou tel bien y échappera, ou que l'action des créanciers sera
réservée à telle ou telle partie des biens, à l'exclusion des autres». Comp. A. DELIEGE,
Inaliénabilité, Rép. Not., T. Il, 7, n" 7, l'auteur n'admettant l'inopposabilité de la clause que si «le
transfert de bien a lieu à titre onéreux puisque la contrepartie des valeurs aliénées échappe à l'action
des créanciers».
(4! 15 ) Infra, n" 136, D.
41
( "') Liège. 4 décembre 1986, Rev. Rég. Dr., 1987, 59; G. de LEVAL, obs. sous Liège, 20
mars 1987, J.L.M.B., 1987, 844; une solution semblable s'applique en principe au créancier subrogé
qui récupère une avance imputable sur une créance d'aliments (infra, n°s 92, 97 et note 761). Mais les
deux situations sont différentes : d'un côté, il s'agit de l'insaisissabilité protégeant le créancier
originaire, de l'autre, il s'agit de la saisissabilité dont bénéficie le créancier originaire.
407
( ) Infra, n" 57 in fine. En cas de saisie mobilière, voy. infra, n" 75. Adde. au sujet de
l'intérêt du tiers pour agir, infra n" 186.
41 8
( ' ) R. PERROT, Jurisprudence française en matière de droit judiciaire privé, R.T.D.C.,
1977, 635, n" 21; c'est à juste titre qu'il a été décidé que «le tiers saisi n'a pas intérêt à faire
opposition à une procédure d'exécution poursuivie par le créancier à charge du saisi en invoquant
l'insaisissabilité de la créance saisie-arrêtée car il devrait, en principe, lui être indifférent de payer les
sommes dues soit directement à son créancier, soit au créancier de celui-ci» (Bruxelles, 2 mai 1984,
R.G. n° 2110/81 ; cet arrêt a été cassé par un arrêt de la Cour de cassation du 26 janvier 1987, J.T.,
141 mais sur le fondement d'un moyen étranger à ce principe, voy. infra n° 91 E); comp. Civ.
Bruxelles, ch.s., 10 juillet 1986, infra, n" 91 E; contra Civ. Dinant, 15 mars 1961, Jur. Liège, 1961-
1962, 133; Civ. Liège, ch.s., 23 mai 1984, Jur. Liège, 1986, 70.
100 TRAITÉ DES SAISIES
59) Division.
Les biens situés en Belgique peuvent être insaisissables en
raison de la seule personnalité du débiteur. Tel est spécialement le
cas de l'insaisissabilité des biens appartenant aux personnes mora-
les de droit public belge (§ 1er) et des biens appartenant à des Etats
étrangers (§ 2).
Encore que la justification de l'immunité d'exécution varie
suivant qu'elle est invoquée par les pouvoirs publics belges ou par
les Etats étrangers, elle se caractérise dans l'un et l'autre cas par la
faculté de faire échec à la réalisation effective des droits reconnus à
l'encontre du bénéficiaire de cette immunité ; à l'égard d'un Etat
étranger, cette question ne se pose que si l'immunité de juridiction
a été préalablement écartée.
«The government started as a trader and must end as a
trader» ( 413 ). Au temps où l'activité de l'Etat se limitait à des actes
de puissance publique, l'immunité d'exécution était absolue. Ac-
tuellement, l'intrusion grandissante de l'Etat ou de ses émanations
dans le domaine économique modifie les données du problème ; la
sécurité des relations économiques tant nationales qu'internationa-
les exige une limitation de l'immunité à ce qui fait sa raison d'être.
Une évolution est ainsi perceptible tant au niveau national qu'au
niveau international. Il est remarquable de relever qu'à ces deux
411
( ) J. PATARIN, Saisies, D. Rép. Dr. lnt., n" 13; G. MERCIER, Saisie-arrêt, D. Rép.
Dr. Int., n° 36; BATTIFOL et LAGARDE, Droit international privé, n° 450; M.N. JOBARD-
BACHELLIER, obs. sous Paris, 26 mars 1986, Rev. crit. D.l.P., 1987, 363; Liège, 30 décembre
1911, Jur. Liège, 1912, 57; sur le lieu de la saisie en droit international, supra, n° 26; P. GOTHOT
et D. HOLLEAUX, op. cil., Ed. Jupiter, 1984, n° 364.
412
( ) J. PATARIN, op. cil., n° 15.
413
( ) Lord Denning, Court of Appeal, 1.10.1979 cité par J. PREVAULT et W. HELLMAN,
Immunités de juridiction et immunités d'exécution en droit français et en droit allemand, Ann. Dr.
Clermont, 1985-1986, 134.
102 TRAITÉ DES SAISIES
414
( ) Cass., 26 juin 1980, Pas., 1980, 1, 1341 et conclusions de M. !'Avocat général VELU sp.
p. 1359 et réf. cil. ; J.T., 1980, 707; R.C.J.B., 1983, 173 et note F. DELPEREE, «La prévention et
la réparation des dommages causés par 1' administration». En l'espèce, la Cour de cassation décide
que méconnaît le principe général de la continuité du service public, en vertu duquel les biens d'une
personne publique ne peuvent faire l'objet de mesures d'exécution forcée, la décision·qui autorise la
victime d'un dommage résultant d'un acte illicite de l'autorité administrative, à défaut par celle-ci
d'exécuter dans un de ses immeubles et avant une date déterminée les travaux qu'elle est condamnée
à effectuer pour mettre fin à l'illégalité dommageable, à y procéder aux frais de cette autorité,
récupérables sur factures d'ouvrier». Il n'en reste pas moins que cet arrêt consacre le pouvoir des
tribunaux de l'ordre judiciaire de donner à !'Administration des injonctions nécessaires pour assurer
le respect des droits des particuliers (J.L. FAGNART et M. DENEVE. Chronique de jurisprudence,
La responsabilité civile, 1976-1984, J.T., 1986, p. 321, n" 82 et réf. cit.; addc. en matière d'astreinte,
!. MOREAU-MARGREVE, op. cit., Ann. Fac. Dr. Liège, 1982, p. 75).
415
( ) «La saisie-arrêt donne lieu à certaines confusions. Si cette saisie est faite entre les mains
de tiers sur des fonds revenant à des autorités ou services publics. il n'y a aucune raison de la
soumettre à un autre régime que celui des autres saisies. Si, au contraire, il s'agit d'une saisie-arrêt
entre les mains de ces autorités ou services, de fonds ou autres biens revenant à un tiers (qui n'est pas
lui-même une telle autorité ou service), il n'y a aucune raison d'interdire cette saisie» (F. DUMON.
Le régime de l'immunité d'exécution en droit comparé in L'immunité de juridiction et d'exécution
des Etats, Ed. Institut de sociologie, U.L.B., 1971. p. 1853; voy. aussi les art. 88, 3° et 89 de la loi du
Ier août 1985 portant sur des mesures fiscales et autres, infra, n" 62 B).
(4 16 ) Cass., 21 avril 1966, Pas., 1966, 1, 1060; J. LEBRUN et D. DEOM, L'exécution des
créances contre les pouvoirs publics, J.T., 1983, p. 261-262, n" 4.
(4 17 ) En ce qui concerne la compensation et l'exception d'inexécution, voy. J. LEBRUN et D.
DEOM, op. cil., p. 262, n" 8 et p. 264, n° 14; Bruxelles, 25 avril 1985, J.T., 1986, 8; comp. art. 87 à
90 de la loi du Ier août 1985 portant des mesures fiscales et autres et infra, n" 62 B.
418
( ) J. LEBRUN et D. DEOM. op. cit., p. 262, n° 5 et réf. cit. (voy. aussi Gand, 14 octobre
1985, Jura Falconis, 1985-1986, 283 et Proposition de loi insérant un article 1412 bis dans le Code
judiciaire, Doc. Pari. Sénat. Sess., 1986-1987, n" 450/1 visant à permettre, sous certaines conditions,
la saisie des biens du domaine privé). Ces auteurs précisent: «Il n'existe qu'une exception à cette
règle. Elle porte sur les navires d'Etat affectés à des fins commerciales: une loi du 28 novembre 1928
a spécialement prévu, conformément à la Convention internationale du 10 avril 1926, que ces navires
sont soumis au droit commun pour les créances maritimes» (voy. infra, n" 66 et Rép. Not., La saisie
mobilière, n" 493) et ajoutent (n" 6, p. 262) : «même si les biens du domaine privé sont susceptibles
d'hypothèque, celle-ci ne peut déboucher sur une procédure de vente forcée» (voy. aussi E. GENIN,
Traité des hypothèques et de la transcription. Rép. Not., n" 1342).
RÈGLES COMMUNES 103
419
( Civ. Bruxelles, ch.s., 30 juin 1980, J.T., 1980, 676; Bull. Contr., 1982, 481.
)
42
( M. DONNY, L'interdiction totale des voies d'exécution à l'égard des personnes
")
publiques est-clic justifiée? Adm. Publique, 1985, 91.
421
( ) Sur les résultats de cette «procédure nouvelle qui permet de récupérer de manière plus
efficace un impôt dû», voy. Ouest. et Rép., Ch. Sess., 1984-1985, p. 3907 et Bull. Contr., 1986, 192
(il s'agit notamment de prélèvements effectués sur le produit des taxes cl centimes additionnels que
!'Administration des contributions directes perçoit au profit des communes et des provinces).
422
( ) Réponse du Minstre de l'intérieur à une question de M. le Sénateur GRAMME du 18
octobre 1983, Bull. Ouest. et Rép., Sénat, 3 janvier 1984, 462; Rec. Enr., 1984, n" 23.083.
104 TRAITÉ DES SAISIES
(4 23 ) Jugé qu'à l'égard d'une commune, les voies d'exécution administratives sont insuffisan-
tes ; en effet, l'inscription d'office de la créance au budget ne pourrait représenter un moyen de
contrainte efficace au bénéfice du créancier que si elle s'analysait en une mesure obligatoire,
imposant à l'autorité de tutelle de prendre la mesure qui s'impose, ce qui ne paraît pas le cas. Seules
les voies judiciaires sont de nature à assurer une protection efficace du créancier en ce compris les
voies de conservation et d'exécution prévues par la cinquième partie du Code judiciaire (Civ.
Bruxelles, ch.s., 5 juin 1986, Rev. Rég. Dr., 1986, 335; R.G.A.R., 1987, n° 11.262; comp. note
425).
424
( ) Adde. l'art. 121 bis qui permet au Crédit Communal de prélever d'office, sur l'avoir des
comptes qu'il a ouverts aux communes, le montant des dettes contractées par elles envers lui (J.
LEBRUN et D. DEOM, op. cit., J.T., 1983, p. 264, n° 12).
425
( ) «La procédure de l'inscription d'office est ici la contrepartie indispensable du privilège
qui exempte l'établissement public des voies d'exécution du droit commun. Il faut absolument régler
la situation vis-à-vis des créanciers ; si ceux-ci n'ont pas les voies d'exécution ordinaires, il faut qu'ils
aient la garantie de l'inscription d'office et de la dépense obligatoire ... » (HAURIOU, note sous
Cass. Fr., 20 novembre 1908, S., 1910, 3, 17; comp. note 10).
426
( ) J. LEBRUN et D. DEOM, op. cit., p. 263-264, n° 11 et réf. cit. et p. 270-271, n" 38;
J.J. STRYCKMANS, L'application des voies d'exécution forcée aux associations de communes,
J.T., 1964, 325.
427
( ) Tel semble être pour les organismes personnalisés d'intérêt public, le double critère qui
se dégage de l'arrêt de la Cour de cassation du 21avril1966 (Pas., 1966, 1, 1060; E. GUTT, Synthèse
de la discussion relative aux problèmes d'immunité et de responsabilité in Les créanciers et le droit de
la faillite, Bruxelles, Bruylant, 1983, p. 553-554; Ch. HUBERLANT et F. DELPEREE, Les
personnes de droit public bénéficiaires de l'immunité d'exécution in L'immunité de juridiction et
d'exécution des Etats, Ed. de l'Institut de sociologie, Bruxelles, 1971, p. 242; Civ. Gand, ch.s., 29
novembre 1976, Rec. Enr., 1977, p. 420, n° 22.191; R.W., 1976-1977, 2417; comp. et contra J.
LEBRUN et D. DEOM, op. cit., J.T., 1983, p. 265, n° 21 qui ne retiennent que le critère
organique).
RÈGLES COMMUNES 105
(4 28 ) J. LEBRUN et D. DEOM, op. cil., J.T., 1983, p. 266, n° 22; voy. aussi Sénat France,
Quest. Réponse 21.210 du 27 décembre 1984 (LEXIS) : «pour ce qui est des entreprises publiques à
statut de société, le recours aux voies d'exécution du droit privé est admis tant par la jurisprudence
que par la doctrine, le d·'bitcur étant alors considéré, de ce point de vue, comme une personne
privée»; comp. au sujet du Crédit communal constitué sous la forme d'une société anonyme tout en
ayant le caractère d'autorité administrative, C.E., 29 juin 1984, J.T., 1985, 92; comp. infra, n°s 64 à
66.
429
( ) J. LEBRUN et D. DEOM, op. cit., J.T., 1983, p. 266, n° 24 et réf. cit. ; comp.
Versailles, 2 juin 1986, Dall., 1987, J. 86 et note J. PREY AULT.
430
( ) J. LEBRUN et D. DEOM. op. cit., J.T., 1983, p. 267, n°s 26 à 28. Adde. Gand, 14
octobre 1985, Jura Falconis, 1986, 283.
431
( ) lb., p. 268, n° 29; voy. aussi M. DONY, op. cit., Adm. Publique, 1985, p. 88-89.
432
( ) J. LEBRUN et D. DEOM, op. cit., p. 268, n° 31; F. DUMON («Le régime de
l'immunité d'exécution en droit comparé» in L'immunité de juridiction et d'exécution des Etats,
Institut de sociologie, U.L.B., 1971) précise au contraire «qu'une exécution forcée opérée sur les
biens de l'Etat en vertu d'une décision du pouvoir judiciaire ne viole pas plus ce principe que ne peut
le faire une condamnation de l'Etat par le Pouvoir judiciaire» (p. 197); adde. M. DONY, op. cil.,
Adm. Publique, 1985, 89.
106 TRAITÉ DES SAISIES
433
( ) Cass .• 21 avril 1966, Pas., 1966, 1, 1060 (cet arrêt invoquait aussi l'article 537, al. 2, C.
civ.); Cass., 26 juin 1980, Pas., 1980, 1, 1341 et concl. de M. l'Avocat Général VELU qui précise:
«Tant qu'ils considèrent un service public comme nécessaire à la satisfaction d'un besoin collectif, les
gouvernants ont le droit et l'obligation d'assurer le fonctionnement régulier et continu de ce service
conformément à sa nature et aux règles qui l'organisent. La nécessité d'assurer la poursuite et la
permanence, sans interruption, des services publics doit prévaloir qu'il y ait ou non urgence» (p.
1359); voy. aussi F. DUMON, op. cit., p. 197-198 et M. DONY, op. cit., p. 89 à 91; comp. infra, n°s
101 à 103.
(434 ) On a aussi invoqué que l'Etat qui a le monopole de la contrainte pour prêter main-forte
à l'exécution d'une décision de justice n'utilise pas ce pouvoir de contrainte contre lui-même ou ses
démembrements (R. DENOIX DE SAINT MARC, note sous Paris, 11juillet1984, Dall., 1985, J.,
p. 177; voy. J. LE BRUN et D. DEOM, op. cit., J.T., 1983, p. 267, n° 25 et M. DONY, op. eit.,
Adm. Publique, 1985, 86-87 qui souligne que la saisie-arrêt notamment n'implique pas le recours à la
contrainte contre l'administration).
435
( ) J. LEBRUN et D. DEOM, op. cit., J.T., 1983, p. 269, n"s 32 et 33; P.L'ECLUSE, De
absolute uitvoeringsimmuniteit van publiekrechterlijke rechtspersonen, Tijd voor correcties, Jura
Falconis, 1986, 285 à 287.
43
( ") J. LEBRUN et D. DEOM, op. cit., p. 270, n" 35.
437
( ) «Les biens et avoirs de la Communauté ne peuvent être l'objet d'aucune mesure de
contrainte administrative ou judiciaire sans une autorisation de la Cour» ; voy. Les Novelles, Droit
des Communautés européennes (sous la Direction de W.J. GANSHOF van der MEERSCH),
Bruxelles, Larcier, 1969, n°s 407 et 408 et réf. cit. ; adde. Civ. Bruxelles, ch.s., 5 juin 1986, Rev.
Rég. Dr., 1986, 335.
('-'") Paris, 18 mars 1986, Dall., 1987, Jur., 310 et note B. NICOD.
RÈGLES COMMUNES 107
439
( Supra, n° 60.
)
440
( J. LEBRUN et D. DEOM, op. cil., J.T., 1983, p. 270, n"s 35 à 37 et réf. cil.; Ch.
)
HUBERLANT et Fr. DELPEREE (op. cil., p. 239, note 82) précisent que «la reconnaissance du
caractère d'ordre public de l'immunité d'exécution (supra, n" 57) n'empêche pas que l'on puisse
admettre une limitation de son champ d'application. Tous les biens d'une personne de droit public ne
sont pas toujours nécessaires pour assurer le bon fonctionnement du service public qui lui est
confié»; voy. F. DUMON, op. cit., p. 197 et 210 et L'effectivité des décisions de justice, Rapport
général de droit public interne, in Travaux de !'Association Henri Capitan!, Tome XXXVI, 1985,
Economica, 1987. 529-530; M. PAQUES, L'immunité d'exécution des personnes de droit public,
J.T., 1983, p. 435, n° VIII; P. L'ECLUSE, op. cil. Jura Fakonis, 1986, 285 à 287. Comp. supra note
418 (Prop. de loi insérant un article 1412 bis dans le Code judiciaire).
441
( ) On a aussi souligné qu'un refus de paiement peut mettre en péril la continuité des
services publics (M. DONY, op. cil., Adm. Publique. 1985, 95 et note 123; infra, n°101).
(442 ) La loi de continuité du service public n'exclut pas non plus le sursis à exécution (M.
DONY, op. cit., Adm. Publique, 1985, 95; adde. G. de LEVAL et J. van COMPERNOLLE,
L'évolution du référé: mutation ou renouveau?, J.T., 1985, p. 522, n" 18).
443
( ) Une décision du juge des saisies de Bruxelles du 5 juin 1986 (Rev. Rég. Dr., 1986, 335;
R.G.A.R., 1987, n" 11.262; Jurisprudence du Code judiciaire, Art. 1494/5/6bis; J. LINSMEAU,
L'huissier de justice confronté aux immunités, Chambre Nationale des Huissiers de Justice, 1986, p.
90; adde. Paris, 18 mars 1986, Dall., 1987, Jur., 310 et note B. NICOD) fait une application très
nuancée de ces principes en limitant prudemment le rôle du juge des saisies qui doit : « - vérifier
concrètement si la mesure sollicitée est compatible avec les impératifs de la continuité du service
public ou, en d'autres termes, si le bien visé par la mesure est indispensable au fonctionnement du
service concerné ; - ensuite, comparer les intérêts en présence, en appréciant par exemple si, d'une
part, le créancier justifie de l'urgence ou du caractère vital à obtenir l'exécution ou la conservation
immédiate de sa créance et si, d'autre part, le pouvoir public débiteur justifie concrètement des
nécessités qui, tenant à la sauvegarde de la continuité de son action, font, selon lui, obstacle à l'octroi
ou au maintien de la mesure sollicitée ; - enfin. sauvegarder le résidu d'appréciation en opportunité
qui revient à l'administration quant au moment précis où elle exécutera en lui laissant pour ce faire un
délai raisonnable». Le contrôle du juge doit être prudent. Dans les cas douteux, il doit faire prévaloir
le respect de la loi de continuité afin d'éviter tout reproche d'immixtion dans les attributions du
pouvoir exécutif. Au stade de l'exécution, la célérité n'est pas requise, il suffit que la première
condition soit satisfaite pour que l'immunité d'exécution soit écartée (Civ. Bruxelles, ch. s., 8 janvier
1987, R.G. n" 31.700 inédit). En l'espèce, il est apparu, lors de la réouverture des débats, que tel
n'était pas le cas (l'assiette de la saisie devant recevoir une destination publique) de telle sorte que la
mainlevée de la saisie-arrêt conservatoire a été ordonnée (Civ. Bruxelles, ch. s., 27 octobre 1986,
R.G., n" 19.926; la décision relève surabondamment que la condition de célérité exigée par l'art.
1413 C. jud. n'est pas satisfaite vu le plan d'assainissement des finances de la Ville de Bruxelles dont
la mise en oeuvre trouve un appui substantiel dans la convention avec le Fonds d' Aide au
redressement financier des Communes); Adde. Civ. Bruxelles, ch.s., 25 novembre 1987, J.T., 1987,
719. Pour une appréciation nuancée mais critique de cette décision, voy. J. van COMPERNOLLE,
Examen de jurisprudence (1972 à 1985). Droit judiciaire privé. Saisies conservatoires et voies
d'exécution, R.C.J.B., 1987, p 416, n" 15).
108 TRAITÉ DES SAISIES
444
( ) Voy. Annales Parlementaires, Ch. Repr., Sess. 1986-1987, p. 19 à 21 ; 1. MOREAU-
MARGREVE, !.'astreinte, Ann. Fac. Dr. Liège, 1982, 21.
445
( ) Au sujet de la violation éventuelle de la Convention européenne des droits de l'homme
(art. 13 et art. 1er du Protocole additionnel), voy. Jurisprudence du Code judiciaire, Art. 1494/5/1 ;
M. PAQUES, op. cit., J.T., 1983, 435 et Civ. Bruxelles, ch.s., 5 juin 1986, Rev. Rég. Dr., 1986, 335
et P. LAMBERT, En bref de Strasbourg, J.T., 1987, 295.
446
( ) En s'abstenant d'exécuter une décision judiciaire, l'administration méconnaît l'autorité
de la chose jugée et commet une faute de nature à engager la responsabilité de l'Etat (C.E.Fr., 5
octobre 1984, Dai!., 1985, J., 9 et concl. de M. DELON). Voy. aussi sur le respect de la loi par
!'Administration fiscale, J.P. BOURS, Le mythe de Sisyphe en droit fiscal ou quelques réflexions sur
l'article 260 C.I.R., note sous Anvers, 26 septembre 1983, Ann. Dr. Liège, p. 473 à 478 et sp. p. 478.
RÈGLES COMMUNES 109
447
( ) P. DE VISSCHER et J. VERHOEVEN, L'immunité de juridiction de l'Etat étranger
dans la jurisprudence belge et le projet de convention du Conseil de l'Europe in L'immunité de
juridiction et d'exécution des Etats, Ed. Institut de sociologie, Bruxelles, 1971, p. 46, n" 10; J.
LEBRUN et D. DEOM, op. cil., J.T., 1983. p. 265. n" 17. Cette distinction est également utilisée
pour définir le champ d'application de la Convention de Bruxelles du 27 septembre 1968 (voy. P.
GOTHOT et D. HOLLEAUX, op. cil., Ed. Jupiter, 1985. p. 8, n"s 8 et 9: addc. Cass. Fr.. 4 février
1986, J.C.P., 1986. IV, Hll).
110 TRAITÉ DES SAISIES
448
( ) P. DE VISSCHER et J. VERHOEVEN, op. cit., p. 47, n" 11; Cass., 11 juin 1903,
Pas., 1903, I, 294; E. SUY, L'immunité des Etats dans la jurisprudence belge, in L'immunité de
juridiction et d'exécution des Etats, Ed. Institut de sociologie, Bruxelles, 1971, p. 297 à 303, l'auteur
présentant un relevé et une classification des actes; H. SYNVET, note sous Cass. Fr., 1er octobre
1985, J.C.P., 1986, Il, n° 20.566, II B; J. PREVAULT et W. HELLMAN, Immunités de juridiction
et immunités d'exécution en droit français et en droit allemand, Ann. Dr. Clermont, 1985-1986, 129-
130; voy. aussi Trav. Bruxelles, Ier février 1980, J.T.T., 1980, 274; comp. en matière d'arbitrage,
Sent. Arbitrale, 18 novembre 1983, J. T., 1984, 230.
449
( ) E. SUY, op. cit., p. 304-305; voy. aussi P. DE VISSCHER et J. VERHOEVEN, op.
cit., p. 47, n° 12 et p. 58, n° 21; Cass. Fr., 4février1986, J.C.P., 1986, IV, 101.
(4"') Le protocole additionnel institue le Tribunal européen en matière d'immunité des Etats.
Celui-ci a pour fonction de régler, au moyen d'un arrêt définitif et obligatoire : 1) à la requête de l'un
des Etats concernés ou par accord spécial, les différends entre Etats sur l'interprétation et
l'application de la Convention ; 2) à la requête d'un particulier, les différends relatifs au point de
savoir si un Etat est tenu, en vertu de la Convention, de donner effet à un jugement rendu contre lui,
en faveur du requérant. Les Etats parties au Protocole peuvent déclarer qu'ils n'acceptent pas la
juridiction du Tribunal pour les différends de la seconde catégorie, Le Protocole, ratifié par
l'Autriche, la Belgique, Chypre, les Pays-Bas et la Suisse (aucun de ces Etats n'a déclaré qu'il
n'acceptait pas la juridiction du Tribunal européen pour les requêtes de particuliers), est entré en
vigueur le 22 mai 1985. Le Tribunal européen sera composé initialement des membres de la Cour
européenne des Droits de l'Homme, mais il y a lieu de noter que ses fonctions s'exerceront dans un
domaine entièrement différent. Si un Etat non membre du Conseil de l'Europe devait adhérer au
Protocole, la composition du Tribunal serait élargie afin qu'il comprenne une personnalité qualifiée,
désignée par l'Etat en question (Conseil de l'Europe, communiqué de Presse, C (85) 39 du 15 mai
1985).
451
( ) Il importe de préciser que la Belgique n'entend pas enserrer l'immunité de juridiction
dans les limites prévues par la Convention car elle a approuvé celle-ci en déclarant notamment: «Se
référant à l'article 24, le Gouvernement belge déclare qu'en dehors des cas relevant des articles 1à13
ses tribunaux pourront connaître de procédures engagées contre un autre Etat contractant dans la
mesure où ils peuvent en connaître contre les Etats qui ne sont pas parties à cette Convention. Cette
déclaration ne porte pas atteinte à l'immunité de juridiction dont jouissent les Etats étrangers pour
les actes accomplis dans l'exercice de la puissance publique (acta jure imperii)» (Pasin., 1975, 1280).
RÈGLES COMMUNES 111
452
( ) Paris, 26 juin 1981. Clunet, 1981, 843 et note B. OPPETIT; Rev. Crit. 0.1.P., 1982,
379; Rev. Arb., 1982, 204; voy. aussi M. SYNVET, obs. sous Cass. Fr., 14 mars 1984, J.C.P., 1984,
Il, 20.205.
453
( ) Cass. Fr., 18 novembre 1986, Rev. Arb., 1987, 149 et note J.L. DELVOLVE; Clunet
1987, 120 et note B. OPPETIT; Rouen, 13 novembre 1984, Clunet 1985, 473 et note B. OPPETIT;
infra, n° 244/2 ; voy. cependant P. BOUREL, Arbitrage international et immunités des Etats
étrangers, Rev. Arb., 1982, 141-142 et Aspects récents de l'immunité d'exécution des Etats et
services publics étrangers, Droit international privé, Années 1983-1984, Ed. du C.N.R.S., Paris,
1986, p. 136 à 142. Addc. au sujet des rapports entre immunité de juridiction et immunité d'exécution
au stade conservatoire, P. MAYER, obs. sous Cass. Fr.. 4 février 1986, Rev. crit. 0.1.P. 1986, 718.
454
( ) M. GULPHE, Concl. préc. Cass. Fr., 14 mars 1984, J.C.P., 1984, II, n° 20.205; adde.
P. MAYER, obs. sous Rouen, 13 novembre 1984, Rev. Crit. 0.1.P., 1985. 671.
455
( ) R. VENNEMAN, L'immunité d'exécution de l'Etat étranger in L'immunité de
juridiction et d'exécution des Etats, Ed. Institut de sociologie. Bruxelles, 1971, p. 136; E. SUY, op.
cit., p. 305-306; Cass. Fr.. 2 novembre 1971. Clunet, 1972. 266 et note PINTO.
112 TRAITÉ DES SAISIES
456
( ) H. SYNVET, obs. sous Cass. Fr., 14 mars 1984, J.C.P., 1984, JI, n° 20.205, !, A; M.
GULPHE, Concl. préc. Cass. Fr., 14 mars 1984, J.C.P., 1984, JI, n° 20.205.
457
( ) Supra, n° 63.
458
( ) Supra note 450 ; M. SYNVET, Quelques réflexions sur l'immunité d'exécution de l'Etat
étranger, Clunet, 1985, p. 869. note 17: comp. infra, n° 252.
459
( ) Aux termes de l'article 26 de la Convention du 16 mai 1972: «Nonobstant les dipositions
de l'article 23, un jugement rendu contre un Etat Contractant dans une procédure relative à une
activité industrielle ou commerciale exercée par l'Etat de la même manière qu'une personne privée
peut être exécuté dans l'Etat du for sur des biens, utilisés exclusivement pour une telle activité (comp.
Cass. Fr., 14 mars 1984: infra, note 467), de l'Etat contre lequel le jugement a été rendu si: a) l'Etat
du for et l'Etat contre lequel le jugement a été rendu ont fait la déclaration prévue à l'article 24 (cette
déclaration a été faite par la Belgique, voy., n" 63): b) la procédure qui a donné lieu au jugement
relève des articles 1 à 13 ou a été engagée en conformité des dispositions de l'article 24, § 1et2 : etc)
le jugement remplit les conditions prévues à l'article 20, § 1, lettre (b)» (décision en principe
irrévocable).
460
( ) G. DELAUME, L'arbitrage CIRDI et le banquier, Banque 1983, p. 893-894 et Le
CIRDI et l'immunité des Etats, Rev. Arb., 1983, p. 157 à 160 (voy. au sujet du CIRDI, infra, n°
253); H. SYNVET, obs. sous Cass. Fr., 14 mars 1984, J.C.P., 1984, Il, n° 20.205, II, B. et Quelques
réflexions sur l'immunité d'exécution de l'Etat étranger, Clunet, 1985, p. 879, n" 24; M. FALLON,
Compétence internationale, D.A.0.R., 1986, 45.
461
( ) M. GULPHE, Concl. préc. Cass. Fr., 14 mars 1984, J.C.P., 1984, II, n° 20.205.
RÈGLES COMMUNES 113
462
( ) Pour un exposé de synthèse, voy. H. SYNVET, op. cit., Clunet, 1985, 865 à 887. Cet
exposé est riche en droit comparé (U.S.A. : R.F.A. : Royaume-Uni) dont l'étude est essentielle en
cette matière car le créancier potentiel d'un Etat contractera plus facilement avec celui qui ne peut se
soustraire au respect de ses obligations en brandissant l'immunité absolue d'exécution. On signale,
dans le même sens restrictif, la loi canadienne du 3 juin 1982 portant sur l'immunité des Etats
étrangers devant les tribunaux . voy. D. TURP, Commentaire relatif à cette loi in Revue Juridique
Thémis, 1982-1983, n° 17, p. 175 et s.; adde J. PREVAULT et W. HELLMAN, Immunités de
juridiction et immunités d'exécution en droit français et en droit allemand, Annales Clermont !,
Paris, Dalloz, 1985-1986, p. 107 à 135; D. GUYOT. Immunité des navires d'Etat: les thèses en
présence, Dr. Mar. Fr., 1987. 405 à 416 (l'auteur aborde notamment la théorie de «l'émanation») et
P. BOUREL. op. cit., Droit international privé, Années 1983-1984, Ed. du C.N.R.S., Paris, 1986,
142 à 150. L'immunité peut être un handicap pour l'Etat cherchant à développer des relations
commerciales (voy. d'ailleurs, infra, n" 66).
463
( ) Cass. 11 juin 1903, Pas., 1903, 1, 294: voy. aussi P. DE VISSCHER et J. VERHOE-
VEN, op. cit., p. 44, n° 8.
(4"") E. SUY, op. cit., p. 311; voy. aussi M. SYNVET, op. cit., Clunet, 1985, p. 877, n° 21,
p. 881, n" 28 et p. 885, n° 33 et P. BOUREL, lb., p. 148-151.
465
( ) Civ. Bruxelles, 30 avril 1951, J.T .. 1951, 298; obs. COLLIARD, Rev. Crit. D.I.P.,
1952, 123-130.
114 TRAITÉ DES SAISIES
(466 ) Civ. Bruxelles, ch.s., 27 juillet 1971, Pas., 1971. III, 80; voy. de même en Suisse, Trib.
Féd., 23 décembre 1982, J.d.T., 1985, Il, 59.
(467 ) Cass. Fr., 14 mars 1984, Dai!., 1984, J., 629 et note J. ROBERT; Rev. Crit. D.l.P., 1984,
644etobs. J.M. BISCHOFF; J.C.P., 1984, II, n°20.205 et obs. 1-1. SYNVET; Clunet 1984, 598et note
B. OPPETIT qui écrit:« Tout en maintenant le critère de l'affectation pour apprécier si les fonds en cause
revêtent un caractère public ou privé et sont donc à cc titre saisissables ou non, la Cour de cassation en
déplace la perspective; jusqu'ici, en effet, on ne pouvait guère comprendre cette exigence, comme
l'impose d'ailleurs une analyse sémantique, que comme une invitation par le juge, à rechercher quelle
utilisation l'Etat entendait faire de ces fonds (d'où d'ailleurs le risque d'abandonner le cantonnement de
l'immunité à une volonté purement potestative de l'Etat en cause et de restaurer par-là même le caractère
absolu de l'immunité) ; c'est à une analyse globale, et notamment rétrospective, qu'est convié le juge pour
déterminer l'objet de cette affectation: il devra désormais prendre en considération l'origine commune
tant de la créance saisie que de la créance qui sert de cause à cette saisie; autrement dit, il ne suffira pas au
juge de constater que les fonds saisis ont pourorigine une activité de nature privée, comme il aurait pus' en
contenter si la Cour de cassation s'était bornée à substituer la notion d'origine des fonds à celle de leur
destination comme critère du cantonnement de l'immunité: encore lui faudra-t-il également relever que
la cause de la demande en justice, tendant à une saisie, procède également de cette même activité. Avec ce
nouveau critère, la Cour de cassation a désormais aligné le droit français sur le droit des Etats-Unis qui,
depuis le Foreign Sovereign Immunities Act of 1976(voy. le texte de cette loi au Clunet, 1978, p. 429ets.
et le commentaire de G. DEI.AUME, ibid., p. 187 et s.), par une formule quasi identique, exclut du
bénéfice de l'immunité «les biens qui sont ou étaient affectés à l'activité commerciale qui donne lieu à la
demande» (Clunet, 1984, 602-603); voy. aussi J. PREY AULT et W. HELLMAN, op. cit., Annales
Clermont 1985-1986, p. 124: «Plus que l'immunité de juridiction, l'immunité d'exécution s'apparente à
l'ordre politique. Lorsqu 'clic est invoquée, les intérêts de l'Etat du for sont parfois en conflit avec ceux de
l'Etat étranger: or ces intérêts peuvent être considérables (l'affaire Eurodif, qui a nécessité l'intervention
de la Cour de cassation, le 14 mars 1984, en apporte un exemple). Il est évident que la solution de tels
conflits dépasse sinon la compétence, du moins les moyens dont disposent les tribunaux français. Seule la
voie diplomatique peut laisser espérer une véritable solution».
RÈGLES COMMUNES 115
468
( ) Cass. Fr., Ier octobre 1985, J.C.P., 1986, Il, n" 20.556. concl. de M. !'Avocat général
GULPHE et note H. SYNVET et réf. cit.; Rev. Crit. D.l.P., 1986, 527 et note B. AUDIT; Clunet.
1986, 170 et note B. OPPETIT; adde. P. BOUREL, op. cil., Droit international privé, Années 1983-
1984, Ed. du C.N.R.S., Paris, 1986, p. 148 à 151. En l'espèce, la société algérienne ayant pour objet
principal le transport et la commercialisation des hydrocarbures, activité relevant du droit privé, sa
créance sur Gaz de France, qui avait pour origine la fourniture de gaz, était saisissable par le
créancier demandeur, sauf si la société algérienne avait démontré qu'il n'en était pas ainsi, cc qu'elle
n'avait pas fait. selon l'appréciation souveraine des juge du fond ; voy. aussi infra. n"s 65 et 66.
469
( ) B. AUDIT, op. cit., Rev. Crit. D.l.P., 1986. 534 à 536. Adde. au sujet de la qualité de
débiteur auquel ne peut être appliquée la théorie de l'émanation, Cass. Fr., 21juillet1987. Gaz. Pal.,
1987, Pan .. 239.
(4"') Les organismes autonomes d'un Etat étranger qui se livrent à des activités commerciales
tout à fait étrangères au principe de la souveraineté des Etats ne sauraient, sauf traité ou accord
international contraire, bénéficier de l'immunité d'exécution (Cass. Fr., 19 février 1929, D.P .. 1929,
I. 73, note SAVATIER, à propos de la représentation commerciale de !'U.R.S.S.; voy. aussi J.
VINCENT et J. PREVAULT, op. cit.. p. 64, n" 81 et Cass. Fr., Ier octobre 1985. J.C.P., 1985, IV,
355, supra, n" 64). Au sujet de l'immunité de l'Etat étranger dans la doctrine soviétique, voy. D.
GUYOT. Immunité des navires d'Etat : les thèses en présence, Dr. Mar. Fr., 1987. p. 408 à 410.
116 TRAITÉ DES SAISIES
( 471 ) M.B. des 29-30 septembre 1935, Pasin., 1935, 715; R. VENNEMAN, L'immunité
d'exécution de l'Etat étranger in L"immunité de juridiction et d'exécution des Etats, Ed. Institut de
sociologie, Bruxelles, 1971, p. 158 à 161 : comp. en France J. PREVAULT et W. HELLMAN, op.
cit., Annales Clermont 1, 1985-1986, 125.
472
( ) M.B., 11mai1973, p. 5987. Ces actes sont entrés en vigueur le Ier juin 1972.
RÈGLES COMMUNES 117
L'article 7 dispose :
473
( ) Il n'est question ici que des saisies mises en oeuvre pour garantir le paiement des dettes
d'un Etat à l'exclusion de toute mesure d'immobilisation pratiquée dans un autre but (tel est le cas de
l'angarie ou «réquisition de navires étrangers, par un Etat, dans un port ou dans des eaux relevant de
son autorité» (G. CORNU, Vocabulaire juridique CAPITANT); voy., Aix-en-Provence, 10 juillet
1946, Dall., 1948, Jur., 155 et note Cl. A. COLLIARD; E. DAVID, obs. sous Cass., 3 décembre
1981, Clunet, 1984, 348).
474
( ) L'immunité d'exécution qui s'applique aux biens d'un Etat étranger n'est pas absolue et
peut être exceptionnellement écartée chaque fois que le bien saisi se trouve affecté par la volonté de
cet Etat à la réalisation d'une opération purement commerciale poursuivie par lui-même ou par un
organisme qu'il a créé à cet effet. Dès lors que les aéronefs objets des saisies litigieuses sont la
propriété d'une compagnie, qui aux termes de ses statuts, constitue une «entreprise publique à
caractère commercial» et que ces appareils sont affectés à des transports aériens par lignes régulières
exploitées dans les conditions de droit commun et notamment de la convention de Varsovie,
exclusives de tout exercice de la puissance publique, il n'y a pas lieu de reconnaître le bénéfice de
l'insaisissabilité. Les rapports de la compagnie et des membres de son personnel qui, comme les
pilotes de ligne, concourent exclusivement à cette exploitation commerciale ne sont pas couverts par
l'immunité de juridiction et il entre dans les pouvoirs du juge d'instance français de rechercher par
application de l'article 48 anc. C. pr. civ., si les créances invoquées paraissent fondées en leur
principe (Paris, 31janvier1984, Dall., 1984, l.R., 160). Cet arrêt est antérieur à la loin" 87.434 du 19
juin 1987 (note 481).
475
( ) Sur l'ensemble de ces questions, voy. R. VENNEMAN, op. cit., p. 161à171 et réf. cit. ;
voy. aussi Civ. Anvers, ch.s., 16 octobre 1979, cité in Dr. Mar. Fr., 1984, p. 250, n° 7 et J. LEBRUN
et D. DEOM, op. cit., J.T., 1983, 261.
476
( ) Un protocole additionnel, signé le 24 mai 1934, précise que les navires affretés par les
Etats (et les cargaisons transportées par ces navires) bénéficient de l'immunité à la même condition
(voy. aussi art. 1469, C. jud. et G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., n"s 487 à 493).
RÈGLES COMMUNES 119
477
( ) Exposé des motifs de la loi du 28 novembre 1928, Pas., 1928, 478.
478
( ) Rapport de la Commission de la Chambre, Pasin., 1928, 485.
(4 79 ) Sur le rapprochement entre immunités d'Etat et immunités de navires d'Etat, qui
jusqu'à un passé récent ne coïncidaient pas, voy. M. REMOND-GUILLOUD, note sous Aix-en-
Provcnce, 20 septembre 1984, Rev. Crit. D.l.P., 1985, p. 366 à 369. Cons. aussi M. REMOND-
GUILLOUD, «L'émanation maritime» ou comment faire céder l'écran de la personnalité morale
d"un armement d'Etat, Dr. Mar. Fr., 1986, 333 à 342 ; D. GUYOT, Immunité des navires d'Etat : les
thèses en présence, Dr. Mar. Fr., 1987, 411 à 415 et Aix-en-Provence, 25 novembre 1986, Dr. Mar.
Fr., 1987, 453.
480
( ) M.B., 14 février 1937; Pasin., 1937, 35; voy. E. VAN BOGAERT, Eléments de droit
aérien, Story-Scicntia, 1987, p. 243 à 245 et 398 à 401.
481
( ) lia été jugé à juste titre que la Convention de Rome du 29mai 1933approuvéeparlaloidu11
septembre 1936 ne vise aucunement les pièces de rechange des avions, la saisie de celles-ci ne constituant
pas« un acte par lequel un aéronef est arrêté» au sens de l'article 2 de la Convention ( Civ. Bruxelles, ch .s.,
27 août 1985, Inédit). Sur la saisie des aéronefs et la nécessité d'éviter des saisies abusives, voy. M.
REMOND-GUILLOUD, notesousCass. Fr., 13mars 1985, Rev. Crit. D.l.P., 1986, p. 512à520. Enfin
on ne perdra pas de vue la possibilité de saisir un aéronef en cas d'infraction du transporteur (art. 37 et 40
L. 27 juin 1937 portant révision de la loi du 16novembre1919 relative à la règlementation de la navigation
aérienne; Art. 17 de la loi du 15 juillet 1987 apportant des modifications, en ce qui concerne notamment
les réfugiés, à la loi du 15 décembre 1980 sur l'accès au territoire, le séjour, l'établissement et
l'éloignement des étrangers, (M.B., 18 juillet 1987). Comp. en France, la loi n° 87.424 du 19 juin 1987
relative à la saisie conservatoire des aéronefs (J.O., 20 juin, p. 6650): «Article unique-!- L'article L.
123-2 du Code de l'aviation civile est ainsi rédigé: «Art. L. 123-2 - Sans préjudice des procédures
spéciales prévues par le présent code, les aéronefs français et étrangers affectés à un service d'Etat ou à
des transports publics, ne peuvent faire l'objet d'une ordonnance de saisie conservatoire que si la créance
porte sur les sommes dues par le propriétaire à raison de l'acquisition de ces aéronefs ou de contrats de
formation ou de maintenance liés à leur exploitation». li-Après l'article L. 123-2 du Code de l'aviation
civile, il est inséré un article L. 123-3 ainsi rédigé:« Art. L. 123-3-En outre, l'autorité publique a le droit
de retenir tout aéronef français ou étranger qui ne remplit pas les conditions prévues par le présent livre
pour se livrer à la circulation aérienne ou dont le pilote a commis une infraction au sens du présent code».
120 TRAITÉ DES SAISIES
482
( ) Au sujet des immunités des organisations internationales (O.N.U., Communautés
européennes Benelux. OTAN, Conseil de douane international, Eurocontrol), voy. J. LINSMEAU,
L'huissier de Justice confronté aux immunités, Chambre Nationale des Huissiers de Justice, 1986, p.
56 à 77.
483
( ) La demande tendant à obtenir le paiement de loyers et de frais relatifs à un appartement
privé loué par un diplomate ne présente pas le caractère d'une demande relative à une action réelle au
sens de l'article 31, alinéa Ier, du Traité de Vienne du 18 avril 1961, de sorte que cc fonctionnaire
jouit de l'immunité de juridiction pour une demande de cette nature (Cass., 4 octobre 1984, Pas.,
1985, !, 176; J.T., 1985, 251; R.W., 1984-1985, 2776; comp. Civ. Bruxelles, 11mars1982, J.T.,
1982, 802). En pratique, un important contentieux existe en matière locative et de soins de santé. Le
service du Protocole du Ministère des Affaires Etrangères s'efforce d'inciter à l'exécution volontaire
hors de laquelle il n'y a pas de solution sauf à déclarer l'intéressé personna non grata.
RÈGLES COMMUNES 121
484
( ) «L'expression« locaux de la mission» s'entend des bâtiments ou des parties de bâtiments
et du terrain attenant qui. quel qu'en soit le propriétaire, sont utilisés aux fins de la mission, y
compris la résidence du chef de la mission» (art. lcr/c).
485
( ) Sur tous ces points, voy. R. VENNEMAN, op. cit., p. 154 à 156 et J. LINSMEAU,
L'huissier de justice confronté aux immunités, Congrès de la Chambre Nationale des Huissiers de
Justice, 22 novembre 1986, p. 44 à 51 qui relève notamment que sous réserve de l'application de la
Convention européenne sur l'immunité des Etats du 16 mai 1972, «dans le silence de la jurisprudence
belge à cet égard, la doctrine considère généralement que la saisie-arrêt du compte en banque d'une
ambassade par exemple, est possible pour autant que les sommes à saisir ne soient pas destinées aux
services diplomatiques, en dehors de toute activité commerciale» (p. 45).
486
( ) L'article 43/2 précise : «Toutefois, les dispositions du § Ier du présent article ne
s'appliquent pas en cas d'action civile : a) résultant de la conclusion d'un contrat passé par un
fonctionnaire consulaire ou un employé consulaire qu'il n'a pas conclu expressément ou implicite-
ment en tant que mandataire de l'Etat d'envoi; ou b) intentée par un tiers pour un dommage
résultant d'un accident causé dans l'Etat de résidence par un véhicule, un navire ou un aéronef».
Adde. J. LINSMEAU. op. cit., p. 53 à 56.
122 TRAITÉ DES SAISIES
487
( ) R. VENNEMAN, op. cit., p. 157-158 qui précise qu'« on admet généralement l'inviolabilité
absolue des archives consulaires et pour autant qu'il y ait un lien entre les locaux consulaires et cette
inviolabilité - mais c'est une question de pur fait - des mesures d'exécution ne pourraient pas
s'appliquer»; J. LINSMEAU, op. cit., p. 51 bis et 52; (adde. art. 61 de la Convention de Vienne du 24
avril 1963 et Tribunal Fédéral Suisse (chambre des poursuites et des faillites), 23 décembre 1982, J .T.,
1985, Il, 59: «Il n'est que de citer à cet égard l'art. 61 de cette convention qui garantit l'inviolabilité des
archives et documents consulaires, à condition qu'ils soient séparés des autres papiers et documents, en
particulier de la correspondance privée du chef de poste consulaire, ainsi que des biens, livres ou
documents se rapportant à sa profession ou à son commerce. Comme le relève justement l'autorité
cantonale, ce qui vaut pour les archives et documents vaut également pour la comptabilité et les fonds
nécessaires au fonctionnement du consulat. En l'espèce, ces fonds étant mélangés aux deniers personnels
du débiteur séquestré, il ne saurait être question d'accorder à celui-ci, sur la base de l'art. 61 précité, une
immunité d'exécution forcée indistinctement sur l'ensemble de ses biens»).
(488 ) Ch. VAN REEPINGHEN, Rapport sur la réforme judiciaire, Pasin., 1967, 501.
(489 ) Infra, n° 80, note 558.
490
( ) Au sujet des propositions de loi destinées à adapter notamment l'article 1408 aux
exigences actuelles de la société, voy. les références citées dans le Projet de loi modifiant les articles
1408 et 1409 du Code judiciaire ainsi que l'article 476 de la loi du 18 avril 1851 sur les faillites,
banqueroutes et sursis, Doc. Pari. Ch. Sess., 1982-1983, n" 625/1.
RÈGLES COMMUNES 123
491
( ) Civ. Liège, ch.s., 13 juin 1984, R.G., n° 60.368/83, Inédit; Civ. Bruxelles, ch.s., 17 juin
1987, J.L.M.B., 1987, 1013; adde. Civ. Bruxelles, 27 avril 1972, Pas., 1972, Ill, 56.
492
( ) Civ. Mons, 12 avril 1984, Rev. Rég. Dr., 1984, 197; Civ. Anvers, 11 octobre 1984,
R.W., 1985-1986, 1502; adde. Civ. Verviers, 10 janvier 1986, Jur. Liège, 1986, 157; voy. supra, n° 7
et infra note 498.
493
( ) Ainsi si le coucher nécessaire s'entend des sommiers et de la literie, il ne s'applique pas
aux bois de lit qui demeurent saisissables (Civ. Liège, ch.s., 13 juin 1984, Jur. Liège, 1984, 486; voy.
aussi Civ. Huy, ch.s., 20 mai 1985, R.G. n" 12.446: légalité de la saisie d'une chambre à coucher en
acajou, l'huissier ayant pris la précaution de ne saisir que le cadre de lit à l'exclusion du sommier et
des autres éléments de literie; comp. et contra, Civ. Bruxelles, eh.s., 11 septembre 1986, R.G. n°
18.420: ne peuvent être saisis «deux bois de lit une personne stratifiés blanc et chrome, une armature
de lit métallique une personne, une table de nuit bois clair à une porte, ainsi qu'un bois de lit une
personne et une table de nuit bois clair à une porte» qui n'apparaissent pas luxueux et constituent
indiscutablement des éléments du coucher du saisi et des siens au sens de l'article 1408, 1° du Code
judiciaire.
494
( ) Si le foyer et la cuisinière sont des objets insaisissables au sens de l'article 1408 du Code
judiciaire, il n'en va pas de même pour le frigo (Civ. Liège, ch.s., 26 mars 1986, R.G. n° 73.778/85;
contra, Civ. Bruxelles, ch.s .. 17 juin 1987, J.L.M.B., 1987, 1013).
124 TRAITÉ DES SAISIES
{495 ) Projet de loi modifiant les articles 1408 et 1409 du Code judiciaire ainsi que l'article 476
de la loi du 18 avril 1851 sur les faillites, banqueroutes et sursis (Doc. Pari., Ch., Sess., 1982-1983, n"
625/8). Au sujet de la faillite, infra, n° 74. Au sujet des prothèses, infra, n° 78 B.
496
( ) Le projet dans sa dernière version supprime à la fin de l'article 1408, 1° les mots <de tout
à l'exclusion des meubles et objets de luxe» en raison du caractère vague du critère qui place
l'huissier de justice devant un choix quasi impossible et qui ne garantit la sécurité juridique ni du
saisi, ni de l'huissier (Doc. Pari. Ch., Sess., 1984-1985, n° 625/6). A elle seule, cette justification
n'emporte pas la conviction ; à de multiples reprises, l'huissier instrumentant doit exercer un choix
sous le contrôle du juge des saisies (infra, n"s 69 C, 70, 72, etc.). La réserve contenue à l'article 1408,
1° nous paraît au contraire imposée par la philosophie de la loi. Elle ne présente aucune insécurité
dans la mesure où le juge des saisies peut trancher même à titre préventif (art. 1396) les incidents
qu'elle peut susciter. Par ailleurs, le même pouvoir d'appréciation s'exerce pour déterminer ce qui est
«indispensable» ou «nécessaire» à la famille. Une autre justification a été avancée lors des travaux
de la Commission de la Justice de la Chambre : la prise en considération d'objets et de meubles de
luxe ne se justifie pas car le critère ne doit pas être la valeur de l'objet ou du meuble mais son
caractère nécessaire ou indispensable (le fait qu'il s'agit de la seule vaisselle, du seul lit ... ), l'objectif
de l'article 1408 étant d'éviter le dénuement du saisi. Prudemment le vice-Premier Ministre a
cependant admis «que des cas limite existent» (Doc. Pari., Ch., Sess., 1982-1983/8, p. 3).
497
( ) Par «petits animaux de maison», «il y a lieu d'entendre les chiens, chats, oiseaux,
poissons ... qui vivent habituellement en compagnie de l'homme dans son habitation à l'exclusion des
animaux sauvages pouvant y être retenus» (Doc. Pari. Ch., Sess., 1982-1983, p. 4, n° 8) ; camp.
infra, n° 73.
498
( ) JI s'agit d'un aspect particulièrement délicat de la mission de l'huissier de justice qui, en
principe, doit s'abstenir de mettre sous la main de la justice le mobilier insusceptible de permettre le
règlement de la dette du saisi. Si grâce à l'effet de contrainte produit par la saisie, un paiement même
partiel est obtenu, il sera difficile de prétendre que la mesure était injustifiée. En définitive, un large
pouvoir d'appréciation est laissé à l'huissier de justice sous le contrôle final du juge des saisies (supra,
n°s 7 et 68).
499
( ) J. PREVAULT, (L'évolution du droit de l'exécution forcée depuis la codification
napoléonienne, Mélanges dédiés à M. Jean VINCENT, Dalloz, 1981, p. 315) relève à juste titre que
la saisie-exécution mobilière est "utilisée davantage comme procédé comminatoire que comme
moyen d'exécution»; voy. aussi J. VINCENT et J. PREVAULT, Voies d'exécution et procédures
de distribution, Dalloz, 1984, !5ème éd., p. 157, n" 211.
RÈGLES COMMUNES 125
51
( ") Comp. article 592-1, 1° C.P.C.Fr. (art. 2 du décret n" 77-273 du 24 mars 1977) qui
dispose que les objets énumérés à l'article 592 restent saisissables s'ils se trouvent dans un lieu autre
que celui où le saisi demeure ou travaille habituellement. Voy. aussi J. LAENENS, Gerechtsdeur-
waarders en debiteurs in crisistijd, R.W., 1985-1986, 1616, n° 31 in fine.
51
( l6) Civ. Verviers, ch.s., 10 janvier 1986, Jur. Liège, 1986, 157. Si l'huissier n'a pas saisi une
partie de l'équipement professionnel, il doit être tenu compte de la valeur de celui-ci pour
déterminer, sur base de l'art. 1408, 2° C. jud., le caractère saisissable d'autres biens professionnels
compris dans la saisie (comp. et contra au sujet des chaises de la salle d'attente d'un médecin, Civ.
Bruxelles, ch. s., 2février1987, R.G. n° 5968).
507
( ) «Le Vice-Premier Ministre dépose un amendement tendant à ajouter à la fin du 2° les
mots : «jusqu'à la valeur de quinze mille francs au moment de la saisie et au choix du saisi». Il
réintroduit ainsi les termes supprimés au Sénat. En effet, si aucune limite n'est imposée, des
instruments ou machines d'une grande valeur peuvent être conservés. Plusieurs membres soulignent
le caractère dérisoire du montant prévu. Les livres et objets nécessaires à la poursuite des études ou à
la formation professionnelle, et les livres, machines et instruments indispensables à la profession du
saisi atteignent très vite cette somme. Si une limite est prévue, il faudrait au moins prévoir son
adaptation à l'évolution de l'indice des prix à la consommation. De plus, le critère à prendre en
considération doit être le caractère nécessaire ou indispensable des livres, objets, machines,
instruments qui doivent permettre la poursuite des études ou de la formation professionnelle, ou de
la profession du saisi. Il faut, en effet, permettre au saisi de construire un nouvel avenir. Dès lors, la
limite n'est pas opportune. Le Gouvernement retire par conséquent son amendement» (Doc. Pari.,
Ch., (1982-1983), n° 8, p. 4) (comp. infra, n" 118).
RÈGLES COMMUNES 127
(508 ) Voy. par exemple, Questions et Réponses, Ch. 1982-1983, p. 1577-1578; Revue
T.V.A., 1983, 292-293.
(509 ) Une règle semblable figure dans l'article 592 C.P.C.Fr. modifié par le décret du 24 mars
1977 et dans l'article 92, 3" de la Loi fédérale suisse sur la poursuite pour dettes et la faillite.
510
( ) Cette suggestion adoptée à la Commission de la justice du Sénat par 4 voix contre 2 et 6
abstentions, figure déjà dans la proposition de loi modifiant l'article 1408 du Code judiciaire, Doc.
Pari., Sénat, 1981-1982, n" 63/1 ; elle s'inspire manifestement de l'article 593 de l'ancien C.P.C.. Elle
a été ensuite rejetée lors des travaux de la Commission de la Justice de la Chambre (Doc. Pari.,
Chambre 625 (1982-1983), n" 8, p. 5).
511
( ) G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., n" 40 ; Aix-en-Provence, 19 février 1982,
J.C.P., 1984, II, n° 20.174 et obs. J. PREVAULT; l'article 592 C.P.C.Fr. est explicite à cet égard:
«ne pourront être saisis les instruments nécessaires à l'exercice personnel de l'activité profession-
nelle».
128 TRAITÉ DES SAISIES
512
( ) Dans ce contexte étroit, l'article 1509, C. jud. conserve évidemment toute sa raison
d'être (contra, J. LAENENS, Gerechtsdeurwaarders en debiteurs in crisistijd, R.W., 1985-1986,
1616, n° 31).
513
( ) Comp. Trib. Fédéral Suisse, 28 octobre 1982, Arrêts du Trib. Féd. Suisse, 1982, III, 60
(«un véhicule automobile peut être indispensable à un invalide pour établir des contacts avec le
monde extérieur, faire ses emplettes et exercer une activité professionnelle restreinte. Si un invalide
peut satisfaire à ces besoins avec le véhicule d'un tiers. son automobile ne doit pas être distraite de la
masse en faillite comme bien insaisissable»).
(5 14 ) Riom, 26 mars 1979, Dall., 1979, J., 426.
(5 15 ) Il s'agirait au surplus d'un cas d'organisation frauduleuse d'insolvabilité (art. 490 bis, C.
pén.).
516
( ) Voy. p. ex. Civ. Liège, 25 avril 1980, J.T., 1980, p. 633, n° 55 in fine.
517
( ) En cas de litige, le juge des saisies pourra obtenir (même d'office, art. 1396, C. jud.) de
l'huissier de justice des informations déterminantes sur le respect de l'art. 1408, 2°, C. jud.
RÈGLES COMMUNES 129
(5 24 ) R.P.D.B., V0 cil., n°s 164 et 309; Comm. Adm. C.I.R., T. X, Titre V, n° 390; au
sujet de l'application de l'article 1408, 2°, C. jud., au secours fourni par le C.P.A.S., voy. Civ.
Bruxelles, ch.s., 20 décembre 1985, J.J.P., 1987, 82; Mouv. Corn., 1986, 91 et M. BODART et M.
van RUYMBEKE, note sous Civ. Bruxelles, ch.s., 16 janvier 1986, Rev. Rég. Dr., 1986, p. 73;
contrairement à ces auteurs, nous pensons que l'art. 1408, 2° ne vise pas l'aide financière versée par
un tiers; s'il s'agit d'une dette elle ne peut qu'être appréhendée au moyen d'une saisie-arrêt (voy.
d'ailleurs, Civ. Bruxelles, 20 décembre 1985 préc. ; infra, n° 91 D). Au sujet de la saisissabilité de la
somme protégée lorsqu'elle se trouve dans le patrimoine du créancier, voy. infra, n° 79 1.
525
( ) G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., n° 228.
(526 ) R.J. POTHIER, Traités de droit français, T. VI, Bruxelles, 1832, p. 95.
527
( ) Texte repris dans le Proposition de loi visant à atténuer les effets néfastes de
l'endettement excessif des consommateurs (Doc. Pari. Sénat, Sess., 1981-1982, n° 124/1, Art. 4).
(5 28 ) Pari. Hand. Kamer, 1983-1984, 2549: «Wij hebben de basse-cour willen beschermen.
Wij hebben echter gemeend dat bepaalde katten en honden soms grole waarde vertegenwoordigen.
Zij kunnen bij verkoop belangrijk zijn voor de curator». Voy. cependant supra, n° 69 A.
RÈGLES COMMUNES 131
529
( ) Infra, n° 79/11/c.
(5·"') Doc. Pari., Ch. Sess., 1982-1983, n" 625/1, p. 3.
531
( ) Doc. Pari., Ch. Sess. 1984-1985, n° 625/9; voy. aussi Doc. Pari., Sénat, Sess., 1983-
1984, n" 67111 (texte approuvé par la Chambre) et Doc. Pari. Ch. Sess., 1982-1983, n° 625/5 (texte
approuvé par le Sénat) ; Doc. Pari. Ch. Sess., 1982-1983, n" 625/8; infra, n° 78.
532
( ) Supra n° 56.
(5 34 ) Cass. Fr. 18 février 1981. Gaz. Pal., 1981, 2ème sem., 248; J.C.P., 1981, IV, 159,
rejetant le pourvoi contre Riom, 26 mars 1979, Dall., 1979, J., 426 et note G.A.; voy. aussi Cass.
Fr., 23 mars 1965, Bull. Cass., !, n° 207, p. 152; Cass. Fr., 16 juillet 1969, Bull. Cass., II, n° 258, p.
185.
535
( ) J. NORMAND, Jurisprudence française en matière de droit judiciaire privé, R.T.D.C.,
1981, p. 199-200; J. VIATIE, note sous Cass. Fr., 18février1981, Gaz. Pal., 24-25 juin 1981, 5.
RÈGLES COMMUNES 133
(5 36 ) Cette hypothèse est relative à la saisie-arrêt échelonnée, voy. les travaux préparatoires
de la loi du 16 juin 1978 modifiant l'article 1409 du Code judiciaire, Doc. Pari., Sénat, 1977-1978, n°
261/3, p. 4 et ch., 1977-1978, n" 349/2, p. 2. Infra, n° 80.
537
( ) G. CLOSSET-MARCHAL, L'application dans le temps des lois de droit judiciaire civil,
Bruxelles, Bruylant, 1983, p. 239, n° 279.
(5 38 ) J. NORMAND, op. cit., R.T.D.C., 1981, p. 200.
134 TRAITÉ DES SAISIES
(539 ) P. POIRIER. Le droit d'auteur in Les Novcllcs, Droits intellectuels, T. II, n" 606, p.
965; voy. aussi R.P.D.B., V" Droit d'auteur, n" 43.
540
( ) R. POIRIER, op. cit., n° 608.
541
( ) G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not. n"s 238, 247 et 248.
543
( ) Cass., 27janvier1983, Pas., 1983, I, 622; R.W., 1983-1984, 1637; supra, n° 55.
(5 44 ) R.P.D.B., V" Saisie-exécution, n° 175 et 176; J. VINCENT et J. PREVAULT, op.
cit., p. 83, n° 107; R.P.D.B., V 0 Saisie-arrêt, n° 281à284.
548
( ) X. LABBEE, note sous Trib. Gde Inst. Lille (Réf.), 21 avril 1981, Gaz. Pal., 1983
(2ème sem.), Jurisprudence, 419.
549
( ) X. LABBEE, lb. 418 et obs. sous Douai, 14 octobre 1983, J.C.P., 1985, II, n" 20.365.
(cet arrêt a été cassé, voy. note 550).
55
( ") Cass. Fr., Il décembre 1985, Bull., 1985, 1, 313, n" 348; Dall., 1986, I.R., 180;
R.T.D.C., 1986, 427, n" 11, obs. R. PERROT; Gaz. Pal., 19-20 mars 1986, 7 et note Ph. BERTIN,
«Touche pas à mon dentier». Il a été aussi jugé que le dentiste ne dispose d'aucun droit de rétention
sur la prothèse qu'il s'est engagé à livrer (Cass. Fr., 9 octobre 1985, Gaz. Pal., 19-20 mars 1986, 7;
Dall., 1986, 1, 417 et note J. PENNEAU; R.T.D.C., 1986, 427, n° 11).
RÈGLES COMMUNES 137
(5 55 ) Des prélèvements peuvent être autorisés par le Ministre au profit des membres de sa
famille qui se trouvent dans le besoin (J. CONSTANT, Traité élémentaire de droit pénal, Liège,
1966, T. Il, n° 636, p. 701).
556
( ) G. de LEVAL, Saisies conservatoires et voies d'exécution, Jur. Liège, 1978-1979, p.
364, n" 70: voy. aussi Mons, 26 juin 1985, Rev. Rég. Dr., 1985, 353 et note M.F. ANTOINE.
Toutefois, si le failli perçoit des revenus professionnels, ceux-ci, peuvent être affectés à son entretien
et à celui de sa famille sans mise en oeuvre préalable de l'article 476 C. corn. (Civ. Liège, Réf., 27 mai
1986. J.L.M.B., 1987, 930: comp. Cass .. 25 juin 1985, Pas., 1985, 1, 1363 qui précise que cette
rémunération qui n'est pas duc de plein droit à la masse des créanciers, n'est susceptible d'être saisie
même à la demande du curateur que dans les limites prévues par l'article 1409 du Code judiciaire :
voy. infra n° 124).
RÈGLES COMMUNES 139
557
( ) Doc. Pari. Ch. Rcpr., 1982-1983, n° 625; supra, n" 74; voy. aussi infra, n°s 81 et 88 et
Prop. de loi modifiant l'article 444 de la loi sur les faillites (Doc. Pari., Sénat, Sess., 1986-1987, n"
510/1).
(5 58 ) A l'origine, l'art. 1409, al. 4disposait: «Après avoir pris l'avis du Conseil national du travail,
le Roi peut adapter les montants prévus ci-dessus en liaison avec l'indice des prix de détail du royaume et
par tranche de 100 francs ou de multiples de HlO francs». Le Conseil national du travail fit observer dans
son avis n" 476 du 26 mars 1975 que s'il fallait modifier les niveaux relatifs des tranches de rémunération et
les adapter en tenant compte d'autres éléments que l'indice des prix à la consommation une modification
de la loi était indispensable. C'est effectivement ce qui se produisit ( voy. Projet de loi modifiant l'art. 1409
du Code judiciaire, Doc. Pari., Sénat, 1977-1978, n° 261). L'avis du n° 716 du 6 avril 1982 du Conseil
national du travail confirme les principes énoncés dans l'avis n° 476 du 26 mars 1975: «Dans cet avis, le
Conseilcstimait qu'il fallait rechcrcherune formule ne tenant pas uniquement compte de l'évolution des
prix à la consommation, mais également d'autres éléments tels que l'évolution des salaires réels, les
minima garantis en matière de salaires et de sécurité sociale et l'évolution des conceptions sociales» en
tenant compte du minimum socio-vital, ce concept mettant« l'accent sur le caractère évolutif des besoins
en fonction du développement culturel et économique général, ainsi que des exigences nouvelles, propres
à chaque société» (Avis n" 476, p. 3).
140 TRAITÉ DES SAISIES
(5 59 ) Alors que le projet voté par la Chambre des Représentants (Doc. Pari. Sénat, Scss.,
1983-1984, n° 671) organise une indexation annuelle automatique en améliorant le système
originairement prévu par l'art. 1409 (supra note précédente et en supprimant l'avis du Conseil
national du travail), le projet voté par le Sénat (Doc. Pari. Ch., Sess., 1984-1985, n° 625 (1982-1983),
5) écarte ce type d'adaptation et maintient le texte actuel qui n'organise qu'une possibilité
d'augmentation; les arguments avancés par les organismes de crédit craignant «que l'adaptation
annuelle automatique ne progresse plus rapidement que les salaires nets, ce qui réduira la consistance
de la garantie» et les placera «dans l'obligation de majorer leurs primes de risques et/ou d'exiger des
garanties plus importantes» ont prévalu sur la préférence manifestée par les C.P.A.S. pour «cette
nouvelle forme d'adaptation annuelle» leur permettant d'«escompter une réduction de leurs
interventions» (Doc. Pari. Sénat, Sess., 1984-1985, n° 671 (1983-1984), 2); le maintien du texte
actuel avait également été suggéré à la Commission de la justice de la Chambre afin de tenir compte
de tous les éléments qui sont déterminants pour l'évolution économique et sociale du moment et
maintenir l'avis du Conseil national du travail (Doc. Pari., Ch., Sess., 1983-1984, n° 625 ( 1982-1983),
4). En réalité, il semble que si en 1975 la seule adaptation à l'évolution de l'indice des prix ait semblé
insuffisante (Doc. Pari. Ch., Sess., 1977-1978, n° 349/2), elle a été tenue pour excessive en 1984!
560
( ) M.B. du 22 décembre 1984, p. 16.024.
(561 ) Avis n° 763 du 25 octobre 1983; voy. aussi les avis n° 476 et 716 cités à la note 558. Au
départ, le projet proposait des montants plus avantageux pour les rémunérations élevées : 18.000
francs, 24.000 francs et 34.000 francs (Doc. Pari.. Ch., Scss., 1983-1984, n° 625 (1982-1983), 3 et 4).
RÈGLES COMMUNES 141
(5 62 ) Supra, n" 76 ; «Le fait que la nouvelle loi est applicable aux conséquences futures d'actes
juridiques antérieurs est conforme aux principes généraux du droit transitoire» (Doc. Pari., Ch.,
Sess., 1977-1978, n° 349/2; comp. et contra en ce qui concerne la cession, F. TOP, Loondclegatie na
loonoverdracht: aan wic de voorrang ?, R.W., 1985-1986, 261. n" 7).
6
(' ') Une circulaire administrative du 30 janvier 1985 (Bull. Cont.. 1985. p. 433) précise:
«Au cas où certains tiers détenteurs effectueraient encore des retenues. après le 01/01/1985. suivant
les modalités antérieures. la somme versée en trop pourra éventuellement faire l'objet d'une
régularisation lors des retenues ultérieures. S'il n'est pas possible au tiers détenteur de régulariser la
situation. le Receveur peut accorder la restitution au redevable si celui-ci le demande expressément»
(Comp. supra, n" 791).
564
( ) On notera que la loi du Hl juillet 1984 relative à l'application de l'article 1409 du Code
judiciaire aux traitements et allocations payés à certains agents des services prévoit expressément
qu'elle produit ses effets le 30 juin 1984, infra, n" 83 C.
65
(' ) Contra F. HUISMAN et M. TROCLET, op. cit.. p. 45. n" 28 et 29. Cc n'est que si la
rémunération est versée par l'employeur avant la saisie à la succession que l'actif successoral est
totalement saisissable (comp. infra. n" 84).
142 TRAITÉ DES SAISIES
(5 66) L'article 1er, alinéa 1er de la loi du 3 juillet 1978 relative aux contrats de travail dispose
que la présente loi règle les contrats de travail d'ouvrier, d'employé, de représentant de commerce et
de domestique. L'article Ier. alinéa 2 précise qu'«clle s'applique aussi aux travailleurs visés à l'alinéa
Ier occupés par l'Etat, les provinces, les agglomérations, les fédérations de communes, les
établissements publics qui en dépendent, les organismes d'intérèt public et les établissements
d'enseignement libre subventionnés par l'Etat, qui ne sont pas régis par un statut».
{5 67 ) L'article 75 de la loi du 5 juin 1928 stipule que les dispositions en vigueur relatives à
l'incessibilité et à l'insaisissabilité des salaires des ouvriers et des appointements des employés sont
applicables aux marins. Les officiers et les capitaines sont assimilés aux employés pour l'application
de ces dispositions. En vertu de l'article 77 la saisie s'opère entre les mains du commissaire maritime
du port d'enrôlement en Belgique et du port d'Anvers en cas d'enrôlement à l'étranger.
68
(' ) C'est-à-dire les magistrats de l'ordre judiciaire, les membres du Conseil d'Etat et de la
Cour des Comptes. les militaires et les ministres du culte (Questions et Réponses. Chambre des
Représentants, Session 1972-1973, n" 20, Question n° 86 de M. DAMSEAUX du 29 mars 1973. p.
1147), les agents de l'Etat, au sens de l'arrêté-royal du 2 octobre 1937. les agents des provinces. des
communes, des institutions parastatales (Rapport. p. 503).
69
(' ) Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin .. 1967, 503; Rapport DE BAECK. Pasin .. 1967,
882 ; M. VAN REEPINGHEN cite le cas de «médecins attachés par contrat à une association
mutualiste ou à une société d'assurance». Actuellement. le système de la perception centrale des
honoraires du médecin hospitalier permet de généraliser l'application de l'article 1409 (v. art. 34 et s.
AR n° 407 modifiant et complétant la loi du 23 décembre 1963 sur les hôpitaux. M.B. 6 mai 1986, p.
6464 et s. ). On peut encore citer le courtier d'assurances pour ses commissions, l'auteur pour les
droits qui lui sont dus par l'éditeur. De même. il y a lieu d'appliquer la mème règle aux émoluments
perçus par des gérants ou administrateurs qui ne sont pas sous contrat d'emploi (contra L.
HENRION, Le curateur et la rémunération des dirigeants de société, J.T., 1986, 277) et aux
honoraires perçus par un professeur de tennis en exécution d'un contrat de gestion pédagogique et
sportive (Bruxelles. 25 novembre 1986. J.L.M.B .. 1987. 50).
RÈGLES COMMUNES 143
dispose» (570) mais une telle situation peut être ressentie comme
une intolérable injustice par le débiteur dont il n'est p(!S tenu
1
compte des nécessités vitales.
Pour supprimer tout traitement inégalitaire entre les débi-
teurs dans le besoin et également dignes de considération, on
devrait rendre insaisissable ou incessible dans les limites prévues
par l'article 1409 toute créance non protégée dont le caractère
indispensable à la subsistance du débiteur est reconnu par le juge
des saisies tenant compte de tous les autres revenus de celui-ci
(571).
570
( ) Doc. Pari. Ch. Repr.. Sess .. 1983-1984. n"625/2, p. 4-5.
571
( G. de LEVAL. L'inégalité entre les saisis. R.G.A.R .• 1984. n" 10822 et réf. à l'exemple
)
offert par l'article 2092-2. 2" C.c. Fr. tel qu'il est interprété en jurisprudence et en doctrine.
('72) M. MAGREZ et G. MAGREZ-SONG. L'évolution de la notion de rémunération en
droit de la sécurité sociale, R.C.J.B., 1979. p. 506 et s.
(m) Voy. n" 82, n" 1 et 82, n" VI.
574
( ) La protection de la rémunération. Publication de la F.E.B., 1979. 45: F. HUISMAN et
M. TROCLET. La rémunération: saisie ou cession, J.T.T.. 1983, p. 43, n" li : M. HENRARD, La
protection de la rémunération. J.T.T.. 1978, p. 314, n" 10: M. JAMOULLE. Le contrat de travail.
T. II. Fac. Dr. Liège. 1986. p. 108. n" 401.
144 TRAITÉ DES SAISIES
575
( ) Cass., 9 octobre 1978, Pas., 1979, I, 174; Cass., 12 avril 1979, J.T.T., 1979, 251; M.
MAGREZ et G. MAGREZ-SONG, op. cit., R.C.J.B., 1979, p. 522-523, n"s 9 et 10. Adde. au sujet
de l'indemnité de fermeture (art. 6 L, 28 juin 1966). Cass., 13 octobre 1986, R.G. n° 5256.
(5 76) Cass., 3 mai 1982, Pas., 1982, !, 1000; J.T.T., 1983, 53; Rev. Dr. Soc., 1982, 601 ;
R.W., 1983-1984, 183; Bull. Contr., 1984, 685; Civ. Arlon, ch.s., 18 mai 1976, Jur. Liège, 1976-
1977, 15; Civ. Liège, ch.s., 14 février 1979, Jur. Liège, 1978-1979, 365; Civ. Liège, eh.s., 23
septembre 1981, Jurisprudence du Code judiciaire, article 1409, n° 1-3: contra Bruxelles. 10 juin
1976, Pas., 1977, Il, 96 qui applique la définition étroite de la rémunération en estimant que «du
commentaire de l'article 1409 du Code judiciaire fait par Ch. V AN REEPINGHEN dans son rapport
(p. 310), il n'apparaît pas que cet article soit applicable aux indemnités de préavis : le commissaire
royal souligne du reste que cette disposition concerne uniquement »les sommes payées en
contrepartie des prestations de travail« et aucune prestation de travail n'est évidemment fournie par
celui qui bénéficie d'une indemnité de rupture».
577
( ) Le paiement échelonné de l'indemnité de préavis (art. 60 de la loi de redressement
contenant des dispositions sociales du 22 janvier 1985, insérant un art. 39 bis dans la loi du 3 juillet
1978 relative au contrat de travail) est donc sans incidence au niveau de la saisissabilité ou de la
cessibilité (sur cette disposition voy. J. CLESSE, Le paiement échelonné de l'indemnité de préavis.
Orientations, 3 mars 1985, 71 à 73: M. HENRARD et S. de CALLATAY, Contrat de travail. droit
du travail, élections sociales. J.T., 1985, 248).
RÈGLES COMMUNES 145
V. - Les pourboires.
Les pourboires ne sont pas susceptibles de saisie-arrêt
entre les mains de l'employeur car ils sont directement versés par le
évaluée à 5.000 francs. Si celle-ci n'est pas incorporée dans l'assiette de la saisie, une somme de 3.600
francs peut être retenue (1/5 de 19.000 à 23.000 francs et 2/5 de 23.tKXl à 30.tKXl francs). Dans le cas
contraire une somme de 8.600 francs peut être atteinte par la saisie.
('·") A. et M. COLENS. Le contrat d'emploi, 6ème éd., Larcicr, 1980. p. 278.
RÈGLES COMMUNES 147
589
( ) Trib. lnst. Montmorency, 5 mars 1970, J.C.P .. 1970. II. n" 16373 et obs. M.A.
90
(' F. HUlSMAN et M. TROCLET, op. cil.. J.T.T., 1983, p. 46. n" 44 proposent en
)
l'absence de preuve exacte de la rémunération de retenir la base forfaitaire existant pour les retenues
de la sécurité sociale.
91
( ' ) H. FUNCKEN-SCHYNTS. op. cil.. Ann. Fac. Dr. Liège, 1966. p. 378.
92
(5 ) M. JAMOULLE, Le contrat de travail. T. 11, Liège. 1986. p. 82, n° 75 ; comp. en
matière fiscale. Gand, 15 juin 1984, F.J.F .. 1985. 163 (une indemnité forfaitaire payée au travailleur
pour frais propres à l'employeur, est une rémunération imposable dans le chef du travailleur, dans la
mesure où ni l'employeur, ni l'employé ne peut présenter le moindre document établissant des
dépenses d'une certaine importance). Adde. Cass., 14 octobre 1985, Pas., 1986. 1, 158; J.T.T., 1986,
161; C.T. Mons, 19 décembre 1985. J.T.T .. 1986, 451 : C. 13EVERNAGE et C. WILLEMS, Statut
social des indemnités allouées par l'employeur aux dirigeants et cadres étrangers, J.T.T., 1986, 458.
n° 2.
93
(' ) F. HUISMAN et M. TROCLET. op. cit.. J.T.T .. 1983. p. 45. n" 24 à 26 et réf; C.T.
Liège. 10 février 1986. Jur. Liège. 1986. 357: contra M. JAMOULLE, Le contrat de travail. T. li.
Fac. Dr. Liège, 1986, p. !09, n" Hll.
148 TRAITÉ DES SAISIES
c) Les sommes cumulées sont celles qui sont dues pour un même
mois à une seule et même personne ; «il n'y a donc pas lieu de
cumuler, en vertu de cette disposition, les sommes, pensions,
pécules, allocations, indemnités et rentes payées à des conjoints
pour déterminer la base de calcul de la quotité cessible ou
saisissable prévue par l'article 1409 » (5 98 ).
97
(' ) Voy. Circ. Adm. Min. des Finances, Adm. des Cont. Directes, C.l.R. 14/368.803 du 19
mars 1986 suivant laquelle l'art. 1411 a une portée extensive de ce qui est déjà prévu pour les revenus
visés par l'art. 1409 ou par l'art. 1410 (Bull. Contr., 1986, 913 à 919). Au sujet du cumul des
rémunérations versées par plusieurs employeurs, voy. F. HUISMAN et M. TROCLET, La
rémunération: saisie et cession, J.T.T., 1983, p. 47, n°s 58 à 60. Adde. B. GRAULICH et P.
PALSTERMAN, Les droits et obligations du chômeur, Labor-Bruxelles, 192-193.
598
( ) Questions et Réponses, Sénat, 21mai1985, p. 158, Question n° 86.
(5 99 ) Infra, n° 89.
150 TRAITÉ DES SAISIES
6
( "') G. de LEVAL et J. van COMPERNOLLE, Aperçu des règles communes aux saisies
conservatoires et aux voies d'exécution, in Les voies conservatoires et d'exécution. Bilan et
perspective, Ed. J.B., Bruxelles, 1982, p. 43, n" 44.
601
( ) Rapport DE BAECK, Pasin., 1967, 883.
(""') L"article 23 in fine précise que «cette limitation n'est pas applicable lorsque le travailleur
a agi par dol ou a mis volontairement fin à son engagement avant la liquidation des indemnités et
dommages et intérêts visés à l'article 1er. 3"».
RÈGLES COMMUNES 151
606
( ) Soit un travailleur bénéficiant d'une rémunération nette de 30.(XJO francs sur laquelle
l'employeur peut pratiquer des retenues d'un montant de 5.()()() francs. Avant le Code judiciaire,
celles-ci étaient déduites de la rémunération et la quotité saisissable ou cessible se calculait sur la base
de 25.000 francs; après prélèvement d'un cinquième de 19.000 à 23.000 francs et de deux cinquièmes
de 23.000 à 25.000 francs soit 1.600 francs. le travailleur obtenait 23.4()() francs. Aujourd'hui la
quotité saisissable se calcule sur la base de 30.000 francs : le travailleur obtient 26.400 francs et
l'employeur vient en concours avec les autres créanciers sur la quotité saisissable de 3.600 francs.
Dans un autre système on propose de déduire de la rémunération, diminuée de la quotité saisissable,
la retenue patronale de 5.000 francs de telle sorte que le travailleur reçoit, en l'espèce, 21.400 francs
(La protection de la rémunération, Editions de la F.E.B., 1979, p. 53). Cette solution est critiquable
car non seulement clic maintient un privilège sur le fondement d'un texte abrogé mais aussi parce
qu'elle maintient cette situation privilégiée pour l'employeur en méconnaissant les limites prescrites
par l'article 1409 en ajoutant au prélèvement de la quotité saisissable le montant de la retenue
patronale et en ne limitant pas - en l'absence de concours - le montant de cette retenue à celui de la
quotité saisissable (voy. G. de LEVAL, La saisie-arrêt, Liège, 1976, p. 106, n" 69; M.
JAMOULLE, op. cit., Liège, 1986, p. 191, n" 105; M. HENRARD, La protection de la
rémunération, J.T.T., 1978. 314 relatant la réponse du Ministre de !'Emploi et du Travail à une
question parlementaire et F. HUJSMAN et M. TROCLET, op. cit., J.T.T., 1983, p. 47, n"s 55 à 57).
17
("' ) Il existe en effet entre les deux créances un lien de connexité permettant de déroger à
l'article 1298 C. civ. (G. de LEVAL. La saisie-arrêt, Liège, 1976, n" 123, p. 190; adde. J.
CAEYMAEX, Manuel des sûretés mobilières, Ed. Jeune Barreau Liège, 1985 (mise à jour août
1986) p. 99/3 n" B.4).
608
( ) Par contre l'employeur ne peut invoquer la compensation (ou même pratiquer une
saisie-arrêt entre ses propres mains, contra A. et M. CO LENS, op. cit., p. 282-283) pour garantir le
paiement de créances autres que celles qui sont énumérées par l'art. 23 de la loi de 1965 (par ex. :
répétition d'indu, Cass., 10 mars 1980, préc. ; M. JAMOULLE, op. cil., T. II, p. 105). Commet donc
une voie de fait, pénalement sanctionnée (art. 42, l" loi du 12 avril 1965), l'employeur qui retient
d'office la partie saisissable de la rémunération d'un employé (puis la totalité de celle-ci) en vue
d'obtenir le paiement de sommes qui seraient ducs par celui-ci en qualité d'associé non majoritaire
(Trav. Huy, 21 juin 1985, R.G. n" 23.779/85 inédit). Le législateur en énonçant limitativement les
catégories de retenues a entendu freiner la tentation que pourrait avoir un employeur de s'instituer
créancier du travailleur (Doc. Pari. Sénat, Scss., 1964-1965, Projet de loi concernant la protection de
la rémunération des travailleurs, n" 115, p. 76). Tout accord dérogeant à cette règle est inopposable
aux tiers créanciers.
19
("' ) M. JAMOULLE, op. cit., p. 102 n" 96 et p. 107 n" Hll.l.
152 TRAITÉ DES SAISIES
610
( ) L'article 7 de la loi du 12 avril 1965 stipule que l'employeur et ses préposés ne peuvent,
sauf exceptions, intenter une action en paiement contre le travailleur pour fournitures faites ou
services prestés. Ce texte ne s'applique ni au prêt d'argent ni au bail (M. JAMOULLE, op. cit., p.
107, n" 99) auxquels le droit commun (procédure au fond et voies d'exécution sous réserve de l'art.
23 en ce qui concerne la rémunération) est applicable.
611
( ) M.B. 6 avril 1984, p. 4279.
612
( ) Un article 2 est devenu sans objet ; il s'agissait d'une disposition transitoire qui ne
s'appliquait qu'au mois de juillet 1984 : «Pour l'application de l'article 1409 du Code judiciaire, les
sommes payées au titre de traitement d'une part, les compléments et primes de décalage payés
conformément à l'article 5 de l'arrêté-royal n° 279 du 30 mars 1984 relatif au paiement à terme échu
des traitements de certains agents du secteur public ainsi que les allocations de fin d'année pour 1983
et 1984 visées par l'article 5, § 3, du même arrêté d'autre part, sont considérés comme se rapportant à
des mois civils différents».
RÈGLES COMMUNES 153
613
( ) Proposition de loi modifiant l'article 1409 du Code judiciaire concernant la saisie et la
cession de rémunération, Doc. Pari., Ch. Sess .• 1983-1984, n° 840/1.
614
( ) Projet de loi relatif à l'application de l'article 1409 du Code judiciaire aux traitements et
allocations payés à certains agents des services publics. Rapport fait au nom de la Commission de la
Justice par M. BELMANS, Doc. Pari., Ch. Sess., 1983-1984, n" 95412. p. 3-4.
(615) lb., p. 2-3.
616
( ) Liège, 19 octobre 1983. Pas .• 1984, II, 22 («Les arriérés de rémunération doivent être
répartis sur les mois auxquels ils se rapportent et le montant net mensuel ajouté à la rémunération
déjà perçue, pour déterminer le montant de hase auquel est appliqué le pourcentage défini par
l'article 1409 du Code judiciaire et connaître la quotité saisissable»; Infra, n° 83 C 4).
154 TRAITÉ DES SAISIES
617
( ) Cass., 3 mai 1982, Pas., 1983, !, 1000; J.T.T .. 1983, 53; Rev. Dr. Soc., 1982, 601 ;
R.W., 1983-1984, 183; Bull. Contr.. 1984. 685; Voy. dans le même sens Civ. Arlon, ch.s., 21
septembre 1976, Jur. Liège, 1976-1977, 43; Civ. Liège, ch.s .. 14 février 1979, Jur. Liège, 1978-1979,
365; La protection de la rémunération. F.E.B., p. 57-58; A. et M. COLENS, Le contrat d'emploi,
Vlème éd., Larcier, 1980, p. 278.
618
( ) Civ. Liège, ch.s., 6 mai 1981, Jur. Liège, 1981, 381.
619
( ) Bull. Q.R. Sénat, 16 mai 1978, p. 1546; M. HENRARD, La protection de la
rémunération. J.T.T., 1978. 314.
(""') Civ. Arlon. Juge des saisies, 21septembre1976. Jur. Liège, 1976-1977, p. 43 («c'est par
mois civil qu'il faut cumuler les rémunérations et les pécules de vacances afférents aux mêmes
rétributions»); Civ. Liège, Juge des saisies, 14 février 1979, Jur. Liège, 1978-1979, 365; Civ.
Bruxelles, ch.s., 6 février 1987, R.G., n" 31.155; infra. n" 89.
621
( ) H. FUNCKEN-SCHYNTS, op. cil., Ann. Fac. Dr. Liège, 1966, 383; comp. F.
HUISMAN et M. TROCLET, op. cit., J.T.T., 1983, p. 46, note 64; cc n'est que si une prime de fin
d'année n'est pas due prorata temporis (or, en règle, une prime de fin d'année est la contrepartie du
travail effectué en exécution du contrat de travail en sorte que le droit à cette rémunérations 'acquiert
en principe. au fur et à mesure de la fourniture du travail ; elle est donc divisible. Cass., 9 septembre
1985, J.T.T., 1986. 162 et obs. Cl. WANTIEZ; C.T. Liège, 24 octobre 1985, J.T.T., 1987, 83)
qu'une possibilité de cumul avec la rémunération du mois de liquidation peut subsister.
RÈGLES COMMUNES 155
622
( ) La protection de la rémunération, F.E.B .. 1979. 57; F. HUJSMAN et M. TROCLET,
op. cit .. J.T.T., 1983, p. 46, n" 45, ces auteurs ajoutant (n° 46) qu'il en est de même pour le pécule
de vacances. C'est à ces deux auteurs que se réfèrent les travaux parlementaires pour étayer la
«première solution» (Doc. Pari., Ch., Sess .. 1983-1984, n" 954/1, p. 2).
623
( ) H. FUNCKEN-SCHYNTS, op. cit., Ann. Fac. Dr. Liège, 1966. p. 382.
624
( ) La protection de la rémunération. F.E.B .. 1979, p. 57-58; F. HUISMAN et M.
TROCLET, op. cit., J.T.T .. 1983, p. 44. n°s 17 et 18.
625
( ) Rapport DE BAECK, Pasin., 1967, 882; Avis C.N.T., n° 205, 21 janvier 1965; La
protection de la rémunération, F.E.B .. 1979, p. 54; F. HUISMAN et M. TROCLET, op. cit.,
J.T.T., 1983, p. 46, n° 39-40.
156 TRAITÉ DES SAISIES
626
( ) Bull. Q.R., Sénat. 16 mai 1978, p. 1546; Question et réponse reproduites dans «La
protection de la rémunération», J.T.T., 1978, 314.
627
( ) Capital remplaçant une pension alimentaire après divorce, art. 301, § 5 C. civ.; tiers en
capital dû en vertu de la loi sur les accidents du travail ; salaire différé dans l'agriculture et
l'horticulture qui constitue la contrepartie de prestations régulières accomplies dans l'exploitation (P.
DELNOY, Le salaire différé dans !"agriculture et l'horticulture, Ann. Fac. Dr. Liège, 1976, p. 61, n°
9). Voy. aussi infra , n°s 85 A, 86 B et 88 B.
628
( ) G. de LEVAL, L'inégalité entre les saisis, R.G.A.R., 1984, n° 10822, n° II et V.
RÈGLES COMMUNES 157
629
( ) La protection de la rémunération, F.E.B., 1979, p. 55; M. JAMOULLE, op. cit.,
Liège, 1986, p. 92, n° 83 et p. 109 n° 102; voy. aussi Liège, 19 octobre 1983, Pas., 1984. II. 22;
supra, note 616.
6
( ·'") M.B. du 8 juillet 1981.
158 TRAITÉ DES SAISIES
631
( Doc. Pari. ch., sess. 1980-1981, n" 838/l p. 6.
)
6 2
( -' ) Voy. dans ce sens, G. de LEVAL, La saisie-arrêt, Liège 1976, n" 64, p. 96: M.
HENRARD, La protection de la rémunération, J.T.T., 1978, p. 313, n" 2 (Réponse du Ministre de
!'Emploi et du Travail à une question parlementaire) : G. de LEV AL, Saisie-arrêt des arriérés de
pensions alimentaires versées au C.C.P. d'un avocat, Jur. Liège, 1981, 388-389; A.M. STRANART,
La saisie-arrêt, in Les voies conservatoires et d'exécution, Bilan et perspectives, Ed. J.B. Bruxelles,
1982, p. 133-135: A. WILLEMS, Saisissabilité d'un compte bancaire ou postal alimenté par des
salaires ou des pensions, Chron. Dr. Soc., 1983, p. 277-282: 1. BATAILLE et D. COECKEL-
BERGH, Beslag op niet of slechtsgedecltclijk voor beslag vatbare bedragen die voorwerp uitmaken
van een creditering op een bank of postrekening, R.W., 1984-1985, 616 à 612: M. JAMOULLE, Le
contrat de travail, T. Il, Liège 1985. p. 107, n" 100: Bruxelles, 9 mai 1984, Bull. Contr., 1985, 1944:
Civ. Bruxelles, ch.s., 24 mai 1982. Chron. Dr. Soc., 1983, 310. Comp. et contra: F. TOP.
Loonbeslag, loondelcgatie en loonoverdracht : problemen bij de evenredige verdeling, T.P.R., 1983,
370 n" 15; Civ. Bruxelles, ch.s., 13 janvier 1978, J.T.T., 1978, 206; Civ. Anvers, ch.s., 8 mars 1984,
R.W., 1984-1985, 615 et obs. critiques 1. BATAILLE et D. COECKELBERG; J.P. Fléron, 9
février 1982, Jur. Liège, 1982, 269.
6
( -'-') P. VAN OMMESLAGHE, Le droit et la comptabilité : réflexions sur les effets
juridiques des comptes, Jour. Prat. dr. fisc., 1977, 328 n° 8 : adde. C. GA VALDA et J.
STOUFFLET, Chronique de droit bancaire, J.C.P., 1986, Il, n" 3221/25.
(rn) M.B., 1983, p. 5302.
635
( ) Doc. Pari., Ch. Sess., 1983-1984, n" 98311, p. 2 et 3 et Sénat, Scss. 1984-1985, n° 769/2,
p. 6; M. JAMOULLE, op. cit., p. 108. n" 100: C.G. WINANDY, Les comptes en banque et les
intérêts in La banque dans la vie quotidienne, Ed. J.B., Bruxelles, 1986, p. 25 note 23.
RÈGLES COMMUNES 159
636
( ) La règle ne s'applique impérativement. nonobstant tout accord ou décision en sens
contraire, qu'à la partie de la rémunération qui n'est pas cessible ou saisissable (Avis du Conseil
d'Etat, Doc. Pari., Ch. Sess., 1983-1984. n" 983/l p. 3) sans préjudice du droit pour le travailleur de
mettre fin au paiement par versement au compte (et partant aux effets de la saisie de celui-ci!)
lorsque les règles applicables aux "modalités et délais de changement du mode de paiement» le
permettent (art. 5, § 4, Loi du 12 avril 1965). On signale un projet de loi modifiant l'article 5, § 6 de la
loi du 12 avril 1965 concernant la protection de la rémunération des travailleurs (Doc. Pari.. Ch.,
Sess., 1987-1988, n" 1010/1 - 87/88). Destiné à exclure des hypothèses visées par cc texte, celle où
seule la rémunération fait l'objet d'une saisie ou d"unc cession. le projet soustrait toute la
rémunération au versement à un compte : "lorsque l'avoir du compte bancaire ou de chèques postaux
auquel est versée la rémunération du travailleur fait l'objet d'une saisie ou d'une cession, le paiement
de la rémunération s"effectue d'office de la main à la main, par assignation postale ou par un autre
mode de paiement déterminé par le Roi». Adde note 641.
6 17
( · ) M.B., 21mars1986. p. 3771.
160 TRAITÉ DES SAISIES
638
( ) Le cas échéant dans cc calcul il importera de tenir compte des règles dérogatoires (voy.
art. 1412 C. jud. en ce qui concerne le créancier d'aliments).
639
( ) Lorsque la saisie se réalise sans dénonciation au débiteur saisi (saisie fiscale prévue par
l'art. 215 A.R. d'exécution C.I.R., voy. Rép. Not. La saisie mobilière n" 446) le saisi devra obtenir
du tiers voire du saisissant un document attestant que l'avoir du compte bancaire ou de chèques
postaux est saisi. La même difficulté peut surgir en cas de délégation (Rép. Not. La saisie mobilière
n° 444).
640
( ) Doc. Pari. Sénat, Sess., 1984-1985, n" 769 n° 2 p. 6.
641
( ) Infra, Annexe 1, n° 11 B lie. La saisie chez l'employeur serait seule efficace pour
l'avenir si le projet, dont il est question à la note 636, devait être voté tel quel.
RÈGLES COMMUNES 161
642
( ) Comp. Le décret français du 9 avril 1981 portant application des dispositions de l'article
14-VI de la loi de finances du 20 décembre 1972: pour le passé, est protégée la portion insaisissable
des créances garanties versées au compte par virement ou par chèque dans les deux mois précédent
l'acte de saisie (sous déduction des sommes débitées sur le compte pendant la même période) ; pour
l'avenir, le tiers saisi laisse mensuellement à la disposition du débiteur saisi la portion insaisissable de
ses revenus (J.O. 17 avril 1981, p. 1087; ces principes applicables aux rémunérations du travail ont
été étendus aux prestations familiales par le décret n° 85-830 du 2 août 1985 portant diverses
dispositions d'application de la loi n" 85-17 du 4 janvier relative aux mesures en faveur des jeunes
familles et des familles nombreuses (J.O. 4 août 1985, art. 6 à 9). Adde. Décret n° 87-637 du 5 août
1987 pris pour l'application de l'article 1414 du Code civil (J.O., 7 août 1987, p. 8920) et J.O. -A.N.
(Q.E.), 16 mars 1987, 1565 (question parlementaire et réponse du Ministre, également reproduite
dans la Rcv. Huissiers, 1987, 635).
643
( ) Pour F. TOP, (op. cit., T.P.R., 1983. p. 370, n° 15) la rémunération demeure protégée
si le compte est exclusivement alimenté par celle-ci, ce qui peut être établi par des extraits de compte
(si des prélèvements ont déjà eu lieu, ils sont imputables sur la portion insaisissable); par contre, il
estime que si le compte est alimenté par d'autres revenus non protégés, il n'est plus possible de
déterminer quelle est la fraction insaisissable, une ventilation sur l'origine des fonds étant
impraticable. Voy. en cc sens Civ. Bruxelles, ch.s., 13 janvier 1978, J.T.T., 1978, 206 et Civ. Anvers,
ch.s., 8 mars 1984, R.W., 1984-1985, 615 et obs. critiques 1. BATAILLE et D. COECKELBERG
(cette dernière décision concerne des allocations familiales). Adde. en matière de pensions militaires,
Cass. Fr., 25 mai 1987, Gaz. Pal., 1987, Pan., 223.
644
( ) Voy. a contrario l'art. 5 § 6 de la loi du 12 avril 1965 concernant la protection de la
rémunération des travailleurs (Supra A).
162 TRAITÉ DES SAISIES
("") Les sommes inscrites à un compte de chèque postaux constituent dès leur versement.
quelle que soit l'origine des fonds versés, une créance du titulaire du compte contre le centre de
chèques postaux, cette créance fait partie du patrimoine du titulaire du compte et peut, dès lors, être
saisie par ses créanciers (Cass. Fr .. 20 avril 1983. Bull., 1983. 1, n° 127. Voy. en matière d'indemnités
de mutuelle versées au compte du bénéficiaire, Civ. Bruxelles. ch. s.. 29 avril 1987, R.G. n° 20937).
646
( ) M. FUNCKEN-SCHYNTS. op. cil .. Ann. Fac. Dr. Liège. 1966, 377-378: M. JA-
MOULLE, op. cil .. T. Il. p. 107, n" 100.
7
("' ) 1. BATAILLE et D. COECKELBERG, op. cit .. R.W .. 1984-1985, 619.
RÈGLES COMMUNES 163
648
( ) Ch. VAN REEPHINGEN, Rapport sur la réforme judiciaire, Pasin., 1967, 504; voy.
toutefois au sujet des mesures provisoires en cas divorce, G. de LEVAL, L'examen du fond des
affaires par le juge des référés, J.T., 1982, p. 424, n" 13 et réf. cit.
649
( ) F. RIGAUX et M.Th. MEULDERS. Les Personnes. T. Ier, mise à jour, Bruxelles,
Larcier, 1978, p. 94, n" 157; voy. aussi Cass., 24 février 1984, J.T., 1985, 77 et R.W., 1984-1985,
1575; Comp. Cass. Fr.. 27 juin 1985. Bull. Civ .. 1985, 2e ch., p. 86, n" 130; Gaz. Pal., 1985, Pan ..
287 et note M. VERNON; Dall .. 1986, Jur.. 230 et note C. PHILIPPE.
6 1
( " ) Supra. n" 83 C 3.
051
( ) G. DEMEZ. L"cxécution des obligations alimentaires, Ann. Dr. Louvain. 1979, p. 277;
contra F. RlGAUX, note sous Cass .. 12 mars 1974. R.C.J.B .. 1976, p. 132. n" 23; comp. infra. n"
277 A.
052
( ) G. DEMEZ, op. cit., Ann. Dr. Louvain. 1979, p. 276-277; M.Th. MEULDERS-
KLEIN. note sous Cass .• 4 novembre 1976, R.C.J.B., 1979. 476 et note 39.
05
( -') J. GERLO. Ondcrhoudsgeldcn. Kluwer rechtswetenschappen (Rceks «Recht en
praktijk», n" li) p. 79. n" 101; X. RIJCKMANS et R. MEERT-VAN DE PUT, Les droits et les
obligations des médecins, T. Ier. Larcier, 2ème éd., p. 240, n" 310; Liège, 1er juin 1965, Pas., 1966,
II, 149; Civ. Furnes, ch.s .. 19 juin 1985. Bull. Contr., 1986. 2568.
654
( ) Infra. n" 97.
164 TRAITÉ DES SAISIES
655
( Pasin., 1967, 503.
)
656
( Liège, Ier juin 1965, Pas., 1966, Il, 149; E. VIEUJEAN. Examen de jurisprudence,
)
Les personnes, R.C.J.B., 1970, p. 559 à 564, n°s 44 et 45; adde. Liège, 21novembre1983, Pas.,
1984, II, 42.
657
( ) Infra, n" 91 B ; Civ. Tournai, ch.s .. 14 novembre 1986, J.L.M.B., 1987, 98.
RÈGLES COMMUNES 165
658
( Supra, n° 83 C.
)
659
( Civ. Liège, ch.s., 14 décembre 1983, R.T.D.F., 1985, 337 et réf. cit.; E. VIEUJEAN,
)
Examen de jurisprudence (1976 à 1983), Personnes, R.C.J.B., 1986, 588 n" 97.
660
( ) H. RAMEAU, note sous Paris, 13 juillet 1978, Dall., 1980, J., 48.
661
( E. VIEUJEAN, op. cit., R.C.J.B., 1986, p. 588 note 12.
)
662
( G. de LEVAL, L'exécution et la sanction des décisions judiciaires en matière familiale
)
in L'évolution du droit judiciaire au travers des contentieux économique. social et familial, Actes des
Xlès Journées d'études juridiques Jean DABIN, Bruxelles, Bruylant, 1984, p. 878 et réf. cit.;
Jurisprudence du Code judiciaire, T. II, La Charte, Art. 1410, n°1 ; Civ. Liège, ch.s., 8 février 1984,
Jur. Liège, 1984, 487; comp. et contra Civ. Huy, ch.s., 22 octobre 1984, J.T., 1985, 152.
663
( ) Ainsi, la compensation ne peut donc être mise en oeuvre sur la quotité saisissable de la
pension alimentaire due à un enfant si celui-ci n'est pas débiteur du débiteur d'aliments (Civ.
Tournai, ch.s., 28 mars 1986, R.G. n° 22.226). De même, l'ex-mari ne peut invoquer la
compensation entre les astreintes postulées contre une ancienne épouse et la pension alimentaire due
à ses enfants (Liège, 1er mars 1984, R.T.D.F., 1986, 111). Mais, le moyen pris de la violation de l'art.
1289 C. civ. est étranger à toute disposition légale d'ordre public ou impérative (Cass., 19 février
1979, Pas., 1979, 1, 722; Cass., 26 mars 1987, n° 7590).
664
( ) Lorsque le juge des référés en condamnant le saisi à intervenir pour moitié dans le
remboursement de l'emprunt hypothécaire souscrit par les parties pour l'acquisition du domicile
conjugal où la saisissante est demeurée avec les deux enfants, a, de manière implicite mais certaine
conféré un caractère alimentaire à cette obligation toute compensation entre cette dette et une
quelconque autre créance non alimentaire dont le saisi justifierait, ne saurait être retenue. (Civ.
Bruxelles, ch.s., 15 décembre 1986, R.G. n" 28.701).
166 TRAITÉ DES SAISIES
665
( ) Paris. 22 mai 1987, Dall., 1987. l.R .. 150; voy. aussi Cass. Fr., 30 novembre 1965. Dall.,
1966, 82 et note; Civ. Huy, ch.s., 26 mars 1984, J.T., 1985, 153; Civ. Bruxelles, ch.s., 13 octobre
1986, R.G. n° 25.517; Civ. Bruxelles, ch.s., 16 septembre 1987, R.G., n" 35.028; voy. toutefois Civ.
Bruxelles, ch.s., 8 décembre 1986, R.G. n" 16.210 (même si un accord est intervenu entre parties
pour déroger à la règle, il y a lieu de considérer que la volonté des parties n'est pas apte 3 tenir en
échec le principe et les modalités d'application, d'exigibilité et d'exécution d'une dette alimentaire.
qui, due au titre de contribution aux frais d'entretien et d'éducation des enfants, relève de l'ordre
public et n'est point de celles au sujet desquelles les parties pourraient être tenues comme ayant la
libre disposition de leurs droits; adde. les hypothèses énoncées à la note 663); comp. supra, n°s 57,
75 et 79.
( 666 ) Bruxelles. !6ème ch., 24 février 1987, A.R .. n° 1947/86; supra B; comp. infra, n° 91
D; comp. et contra, Civ. Liège, ch.s., 8 décembre 1982, Jurisprudence du Code judiciaire, La
Charte, T. II, Art. 14!0 n° 1/4.
667
( ) Bruxelles, 3ème Ch., 17 septembre 1985. Jurisprudence du Code judiciaire, Art. 1410 n"
114 in fine.
668
( ) Civ. Liège, ch.s .. 14 décembre 1983, R.T.D.F., 1985, 337; J.P. Seraing, 3 décembre
1986, J.L.M.B .. 1987, 506 (dernier alinéa). Adde. Bruxelles, !6ème ch., 24 février 1987, A.R .. n"
1947/86.
RÈGLES COMMUNES 167
1409 et 1410 (669 ). Il n'est donc pas impossible que le créancier des
deux conjoints puisse obtenir à charge de l'ur. (créancier d'ali-
ments), ce qu'il ne peut obtenir à charge de l'autre (débiteur
d'aliments), en saisissant, entre les mains de celui-ci ou plus
efficacement encore entre les mains du tiers agissant en son nom et
pour son compte, la partie saisissable des sommes privilégiées qu'il
n'a pu appréhender à charge du débiteur d'aliments (670 ).
669
( Infra. n° 99.
)
670
( Voy. par exemple en matière d'impôts sur les revenus dus par les conjoints, Civ. Furnes,
)
ch.s., 19 juin 1985, Bull. Contr., 1986, 2568; contra mais selon nous à tort, Civ. Bruxelles, ch.s., 16
mars 1987, R.G. n° 31.628 «La rémunération du débiteur d'aliments est intégralement saisissable et
se trouve, à concurrence du montant de la délégation de sommes. mise à l'abri de toute poursuite
d'un quelconque créancier tant du débiteur alimentaire délégant que du créancier alimentaire
délégataire car la délégation a été ordonnée sur pied de l'article 221 du Code civil sans que naisse,
ensuite de ladite délégation, une créance propre du délégataire envers le débiteur de son conjoint»
(cette dernière considération vaut pour la saisie-arrêt de droit commun sous réserve du recours contre
le tiers saisi qui a manqué à ses obligations, art. 1540 et 1542, C. jud.).
71
(" ) Article 35, 1° à 14" des dispositions abrogatoires contenues dans l'article Il de la loi du
10 octobre 1967. Cet aspect est parfois méconnu (voy. par ex. A. WILMART. Esquisse de législation
sur les pensions des services publics, Bruxelles. Bruylant, 1976, p. 76, n" 80; Gand, 24 mars 1972,
R.W., 1972-1973, 908 repris sans commentaire par J.L. LEDOUX, Les saisies, Chronique de
Jurisprudence, J.T., 1983, p. 487, n" 69). Voy. cependant. l'article 55 des lois coordonnées du 5
octobre 1948 sur les pensions de réparation.
672
( ) La protection de la rémunération, Edition de la Fédération des Entreprises de Belgique,
1979, p. 48. Voy. aussi art. 2, al. 3, 3" de la loi du 12 avril 1965 concernant la protection de la
rémunération des travailleurs et infra n" 88 a, note 690.
168 TRAITÉ DES SAISIES
B. - Capital.
L'article 1410, § 1er, 2° organise l'insaisissabilité de
revenus mensuels et non des capitaux. Tel est le cas d'un capital
payable en vertu d'un contrat d'assurance-groupe. Selon nous, le
capital doit être décomposé en mensualités sur lesquelles il y a lieu
d'appliquer l'article 1409 ( 674 ). Peut-on appliquer la même règle à
un capital d'assurance-vie ? A notre avis oui s'il s'agit d'un
«avantage tenant de lieu de pension payé en vertu d'un contrat»
(art. 1410, § 1er, 2°). En cette matière, l'assureur n'a d'obligation
qu'envers le bénéficiaire et non le souscripteur (stipulation pour
autrui) sous réserve du droit des créanciers de celui-ci de se faire
déclarer inop~osable le contrat d'assurance conclu en fraude de
leurs droits ( 6 5).
673
( Supra, n° 85 A.
)
674
( Supra, n° 83 C 3.
)
675
( ) A ce sujet, voy. CARTON de TOURNAI et van der MEERSCH, Assurances
terrestres, T. Il, n° 163 à 168 (Extrait du R.P.D.B.) et DORHOUT-MEES, Les créanciers du
preneur peuvent-ils saisir-arrêter l'assurance-vie qu'il a contractée? , Liber Amicorum Louis
FREDERICQ, T. Ier, Gand, 1965, p.357 à 363.
676
( ) «La matière est réglée par les deux arrêtés d'exécution de la loi du 15 mai 1984, tous
deux datés du 20 septembre 1984 (Mon., 6 oct.). Séparation de fait et de corps : - régime des
travailleurs salariés: article 40 remplaçant l'article 74 de l'arrêté-royal du 21 décembre 1967. -
régime des travailleurs indépendants : articles 48 et 49 remplaçant les articles 100 à 106 de l'arrêté-
royal du 22 décembre 1967. Divorce : - régime des travailleurs salariés : articles 41 à 44 adaptant les
articles 75, 76 et 78 de l'arrêté-royal du 21décembre1967. - régime des travailleurs indépendants:
article 46 qui modifie l'intitulé: «section 6 - prestations de nature spéciale - a) La pension de
conjoint divorcé» et l'article 47 remplaçant les articles 92 à 98» (J. VAN DROOGENBROECK,
Réformes et retouches dans les secteurs des prestations familiales et des pensions de retraite et de
survie, J.T.T., 1986, p. 55 n° 41). Sur l'égalité de traitement entre l'homme et la femme, voy. les n°s
7et8,p. 51.
RÈGLES COMMUNES 169
677
( ) D. DOCQUIR-VAN LINT, Divorce et séparation de corps ou de fait. Conséquences de
ces situations sur les droits de la femme en sécurité sociale, in Le contentieux conjugal. Ed. Jeune
Barreau Liège, 1984, p. 191 à 193; J. VAN DROOGHENBROECK, Réformes et retouches dans
les secteurs des prestations familiales et des pensions de retraite et de survie, J.T.T., 1986, p. 55, n° 42.
678
( ) Bruxelles, IO février 1984, J.T., 1984, 365 ; R.B.S.S., 1984. 275 et obs. N. DELPE-
REE; (un arrêt de la Cour de cassation du 12 septembre 1985, Pas., 1986, 1, 29 rejette le pourvoi
formé contre cet arrêt); Civ. Bruxelles, ch.s., 22 décembre 1979, R.B.S.S .. 1981, 272 et obs. N.
DELPEREE; D. DOCQUIR-VAN LINT, op. cit., p. 194-195; G. de LEVAL, La saisie mobilière,
Rép. Not., n° 398.
679
( ) Cass., 24 juin 1982, Pas., 1982, !, 1256 (divorce admis sur base de l'art. 232, C. civ.).
680
( ) La formule pour les salariés est 62,5/100 x 601100 x 1140 x salaire de l'ex-conjoint ; pour
les indépendants on applique : 62,5/100 x 1140 x montant de base (taux isolé). Voy. Doc. Pari. Sénat,
355 (1982-1983), n° 2, Projet de loi modifiant l'article 232 du Code civil et l'article 1270 bis du Code
judiciaire, Annexe, p. 9 et 10 ; D. DOCQUIR-VAN LINT, op. cit., p. 196-199.
681
( ) P. DENIS, Les conséquences du divorce dans le droit de la sécurité sociale belge, in
Famille, Droit et changement social dans les sociétés contemporaines, VIII ès Journées Jean DABIN,
Bruylant, 1978, p. 375.
170 TRAITÉ DES SAISIES
D. - Epargne-pension.
L'arrêté-royal du 22 décembre 1986 instaure un régime
d'épargne du troisième âge ou d'épargne-pension (683 ).
Le projet gouvernemental prévoyait l'insaisissabilité du
compte épargne ou de l'assurance-épargne. Le Conseil d'Etat a
relevé que «le pouvoir accordé au Roi par l'article 52 de la loi du 4
août 1986, portant des dispositions fiscales ne Lui permet pas
d'apporter une dérogation aux articles 1408 et suivants du Code
judiciaire, qui déterminent les biens qui ne peuvent être saisis». Il a
été tenu compte de cette observation du Conseil d'Etat de telle
sorte que, dans l'état actuel des textes, l'épargne-pension est
intégralement saisissable même si la mesure a pour effet de faire
perdre au bénéficiaire les avantages fiscaux du système sauf à
différer le moment du dessaisissement jusqu'à la liquidation de
l'épargne si les conditions prévues par l'art. 93 § 1er, 2° i et § 4
C.I.R. sont ou peuvent être satisfaites (684 ), tout en faisant
produire en tout état de cause à la saisie son effet d'indisponibilité.
0
( " ) «La pension de retraite du fonctionnaire est un droit individuel. C'est la raison pour
laquelle la solution ne peut être trouvée pour la femme séparée (ou divorcée), que dans le cadre
d'une rente alimentaire» (Doc. Pari.. Ch., 855 (1983-1984), n" 18, p. 23). Comp., n° 90.
(""') M.B., 1er janvier 1987, p. 41 à 59 (rapport au Roi, Avis du Conseil d'Etat et Arrêté-
royal).
("") Comp. M. VASSEUR, obs. sous Trib. lnst. de Noisy-Le-Sec, 2 juin 1981, Dall., 1982,
IR. 127 et M. DONNIER, op. cit., Litcc, 1987. p. 264, n" 638.
RÈGLES COMMUNES 171
685
( ) Voy. en matière de pensions de retraite ou de survie pour travailleurs indépendants.
Cass., 3 décembre 1979, Pas .. 1980. 1, 411 et Cass., 17 mars 1980, Pas., 1980, 1, 871.
686
( ) Pratique expressément admise dans une réponse parlementaire même si les retenues et
les versements qui en résultent sont effectués par l'organisme de paiement (Ouest. et Rép., Ch.
Repr. Sess., 1983-1984, 929).
687
( ) Bull. Ouest. et Rép .. Ch. Sess., 1976-1977, 753; adde. Civ. Verviers, ch.s., 12 décem.bre
1986, J.T., 1987, 180.
688
( ) G. de LEVAL, Saisies conservatoires et voies d'exécution, Jur. Liège, 1978-1979, p.
367, n" 77. Adde. B. GRAULICll et P. PALSTERMAN, Les droits et obligations du chômeur, Ed.
LABOR, Bruxelles. 1987, 195.
172 TRAITÉ DES SAISIES
("'!9) Liège. 1er avril 1976. Pas .• 1977. Il, 66 et avis du Ministère public, qui suivi par la Cour,
précise que la situation ne serait pas différente s'il s'agissait des arrérages d'une rente qui après la
clôture de la faillite demeurent saisissables par les créanciers rentrés dans l'exercice de leurs droits
individuels de poursuite. Le pourvoi dirigé contre cet arrêt a été rejeté pour une raison de non
recevabilité (Cass., 26 mai 1977, Pas., 1977, 1, 985; J.T .. 1978. 610; adde R. ANDRE. La réparation
du préjudice corporel, Story-Scientia. 1986, p. 424 à 428; Mons. 26 juin 1985, R.D.C.. 1987, 101,
Rev. Reg. Dr., 1985, 353 et note M.F. ANTOINE. Pol. Charleroi. 11septembre1986, J.J.P., 1987,
29; voy. toutefois Corr. Tongres. 20 décembre 1984, R.W .. 1985-1986. 467 et J. RUTSAERT. De
l'effet de la faillite sur le sort de l'indemnité de réparation du dommage résultant de la lésion d'un
droit exclusivement attaché à la personne. Bull. Ass., 1982, p. 24, n" 8).
690
( ) En ce qui concerne les compléments patronaux visés à l'article 2, alinéa 3, 2" (en cas
d'accident de travail ou de maladie professionnelle) et 3° (complément des avantages accordés pour
les diverses branches de la sécurité sociale) de la loi du 12 avril 1965. <d'article 35. alinéa 2 de la loi du
12 avril 1965 les soumettait à l'application de l'article 8 de l'arrêté-loi du 28 décembre 1944 concernant
la sécurité sociale de sorte que ces indemnités étaient incessibles et insaisissables. Or. l'arrêté-loi du
28 décembre 1944 a été abrogé et remplacé par la loi du 27 juin 1969 révisant l'arrêté-loi du 28
décembre 1944 laquelle en son article 44. § 2 renvoie le sort de ces indemnités au Code judiciaire.
Etant donné que le Code judiciaire prévoit que certaines prestations de sécurité sociale sont cessibles
et saisissables (art. 1410, § Ier). on peut à mon sens en conclure que les indemnités complémentaires
visées à l'article 2, alinéa 3. 2° et 3° de la loi du 12 avril 1965 sont également soumises aux
dispositions des articles 1409 à 1412 du Code judiciaire dès lors qu'elles sont payées en exécution du
contrat de travail» (Ouest. et Rép. Sénat. 1978, 1236).
RÈGLES COMMUNES 173
691
( ) Pour remédier à celte situation, il a été proposé d'exclure de l'actif de la faillite les
indemnités accordées au failli pour la réparation d'un préjudice futur causé par un acte illicite (Doc.
Pari. Ch. Sess., 1982-1983. n° 625/8, p. 6; voy. toutefois G. DE LEVAL, L'inégalité entre les saisis.
R.G.A.R., 1984, n" 10.822) mais cette suggestion a été ultérieurement écartée (Doc. Pari.. Ch.
Sess., 1984-1985. n" 625/9; voy. toutefois. Proposition de loi modifiant l'article 444 de la loi sur les
faillites, Doc. Pari.. Sénat, Sess .. 1986-1987. n" 510/1).
692
( ) Supra, n" 83 C/3.
693
( ) Cass., 2 février 1979, Pas., 1979, 1. 632; R. W. 1979-1980. 793; Rev. Not. belge. 1980.
210. Voy. aussi Bruxelles, 22 février 1980, J.T.T., 1980. 293; Civ. Bruxelles. 26 novembre 1975,
R.W., 1975-1976, 1828; Civ. Mons, 14 février 1979, Rcv. Dr. Soc .. 1979, 189; J.T.T .. 1979, 350 et
obs. Voy. aussi R. HENRION. Les lois oubliées. J.T .. 1987, p. 263, n" 6.
69
( ") Une disposition spéciale se justifiait spécialement dans la loi du 12 avril 1965 sur la
protection de la rémunération des travailleurs (art. 35) dans la mesure où l'article 2, dernier alinéa,
1° excluait le pécule de la notion de rémunération au sens de cette loi (voy. aussi en matière de
cession, C.T .. Liège, 12 juin 1984, Jur. Liège. 1984. 475) ; comp. supra. note 690.
174 TRAITÉ DES SAISIES
095
( ) M. JAMOULLE. Contrat de travail et contrat d'emploi, R.P.D.B., Compl. Ill, n" 350:
voy. aussi R. BLANPAIN. Principes du droit du travail, La Charte, Bruges, p. 131, n" 211 et M.
JAMOULLE, Le contrat de travail, T. Il, Fac. Dr. Liège. 1986, p. 84-85.
("'"') Supra, n" 83 C.
697
( ) Supra. n" 83 A. d. Voy. aussi la Circulaire du 17 avril 1987 contenant les instructions
particulières pour la saisie fiscale en mains de la Caisse Nationale Patronale pour les congés payés
dans l'industrie du hütiment et des travaux puhlics, Bull. Contr.. 1987. 1139 à 1142.
("'") L'article 39 prévoit que le militaire peut s'opposer au paiement de l'indemnité de milice il
l'épouse en cas d'inconduite notoire de celle-ci. Toutefois, cette opposition n'est pas recevable si
l'épouse est hénéficiaire d'aliments. Le juge de paix statue sur l'opposition et, le cas échéant.
prononce la déchéance du droit à l'indemnité de milice. La procédure est réglée par l'A.R. du 17
janvier 1964 d'exécution de la loi portant indemnité en faveur des familles des militaires soldés (art.
37 :1 -13).
RÈGLES COMMUNES 175
A. - Champ d'application.
En vertu de l'article 1410, § 2, «ne peuvent être cédées ni
saisies» mais sans préjudice de l'article 1410, § 4 (7°') et de l'article
1412:
19
('" ) Voy. l'A.R. du 15 juin 1987 modifiant l'arrêté-royal du 19 août 1985 portant le statut
pécuniaire du personnel des Forces armées qui hénélïcie d'une solde (M.B .. 19 juin 1987. 9344) et
l'A.R. du Ier avril 1981 modifiant l'arrêté-royal du 17 janvier 19(14 d'exécution de la loi portant
indemnité en faveur des familles des militaires soldés.
(7()0) En cc qui concerne la récupération de~ prestations sociales indûment vcr~écs, voy. infra
*4. n"s 93 et s.
0
(' ') L'article 31. 1" de la loi du 29 juin 1981 étahlissant les principes généraux de la sécurité
sociale des travailleurs salariés remplace cette phrase préliminaire par la phrase: «sans préjudice des
dispositions du* 4. ne peuvrnt être cédées ni saisies»: même si cette disposition n'a pas été rendue
applicable par le Roi. conformément ii la technique de mise en vigueur. article par article. prévue par
*
l'article 41 de ladite loi (L. PETIT. L'article 1-:110. 4 du Code judiciaire et la récupération dïndu en
*
sécurité sociale. Ann. Dr. Liège. 1984. p. 84. note 4). l'article 1410. 4. Jans sa version actuellement
*
en vigueur (infra. n" 93). précise qu'il déroge notamment ii l'article 1410. 2.
176 TRAITÉ DES SAISIES
02
(' ) Bruxelles, 10 septembre 1979, Pas .. 1979. li, 137; adde. infra note 736.
('°') Adde. supra, n° 88.
04
(' ) Adde. art. 76 de la loi du 5 juin 1928 portant réglementation du contrat d'engagement
maritime qui déclare insaisissables pour quelque cause que ce soit «les sommes dues au marin pour
frais médicaux et pharmaceutiques et pour rapatriement».
RÈGLES COMMUNES 177
C. - Compensation.
Ces prestations ne peuvent entrer en compensation (7°8)
mais sont, de lege lata, saisissables lorsqu'elles se transforment en
créance du titulaire du compte, alimenté par celles-ci, à l'égard du
banquier (7°9).
D. - Obligations alimentaires
Les limitations prévues aux articles 1409 et 1410 ne sont
pas applicables lorsque la saisie ou la cession sont opérées en raison
des obligations alimentaires prévues à l'article 1412. Ainsi, des
sommes payées à titre de minimum de moyens d'existence (art.
1410, § 2, 7°) peuvent être intégralement saisies entre les mains du
C.P.A.S. par un créancier d'aliments, car l'article 1412 ne déroge
05 0
(' ) R.P.D.B., V Saisie-arrêt. n° 329-330 et réf. cit.: Ch. LEURQUIN, Code de la saisie-
arrêt, n° 26 ; DE PAGE, Droit civil, T. VI, n" 330 et note 1. L'article 103 de la loi du 8 juillet 1976
organique des centres publics d'aide sociale applique le principe suivant lequel les revenus des
mineurs sont avant tout affectés à leur subsistance et à leur éducation en disposant que : «Les revenus
des biens et capitaux appartenant aux enfants confiés à un centre public d'aide sociale ou placés sous
sa tutelle, peuvent être perçus jusqu'au départ de ces enfants, au profit de ce centre à concurrence des
frais exposés». Adde. J. RUTSAERT, De l'effet de la faillite sur le sort de l'indemnité de réparation
du dommage résultant de la lésion d'un droit exclusivement attaché à la personne, Bull. Ass., 1982, 21.
06
(' ) Ainsi la contribution du père à l'éducation et à l'entretien des enfants constitue une
créance de ceux-ci et non de la mère débitrice d'impôts à charge de laquelle le fisc ne peut donc saisir-
arrêter la créance des enfants (Civ. Tournai, ch.s., 14 novembre 1986, J.L.M.B., 1987, 98: voy. aussi
R.P.D.B. Compl. III, V" Aliments, n" 20: adde. Doc. Pari. Sénat, 1986-1987, n" 372/1, Proposition
de loi modifiant l'art. 5, § 2 de la loi du 7 août 1974 instituant le droit à un minimum de moyens
d'existence). Toutefois, on ne doit pas perdre de vue que lorsque le jugement prévoit que la
contribution alimentaire doit être versée au parent qui a la garde de l'enfant, le paiement fait
directement à celui-ci n'est pas libératoire (Bruxelles, !6ème ch., 28 octobre 1986, J.L.M.B., 1987,
985).
07
(' ) Au sujet de la saisie entre les mains du débiteur d'aliments, voy. supra, n" 85.
7118
( ) Voy. en matière d'allocations familiales, Trav. Anvers, 15 juin 1981, Rcv. Dr. Soc.,
1981, 524.
09
(' ) Des décisions maintiennent cependant le bénéfice de l'insaisissabilité sur le compte
exclusivement alimenté par de telles prestations singulièrement des allocations familiales (supra, n"
84 B et réf. cit.).
178 TRAITÉ DES SAISIES
(7 10 ) Civ. Gand ch. s., 26 septembre 1983, De Gemeente 1984, 188; Civ. Bruxelles ch.s .. 16
janvier 1986. Rev. Rég. Dr. 1986. 66 et note M. BODART et M. van RUYMBEKE; Ouest. et
Rép., ch., 1979. p. 1049-1050; Ouest. et Rép .. ch .. 1981-1982, 2213 et 2432; Ouest. et Rép., Sénat,
1982-1983, 1084 ; voy. aussi en matière d'allocations d'handicapé. Bruxelles. 10 septembre 1979. Pas ..
1979, li. 137 (a contrario). Contra Civ. Anvers. ch.s .. 28 novembre 1983. De Gemeentc, 1984. 345
(cette décision relève que l'art. 1412 envisage les «limitations prévues aux articles 1409 et 141()» et
non les articles 1409 et 1410 de telle sorte qu'il ne pourrait déroger qu'aux limitations organisées par
les art. 1409 et 1410. ~ 1 mais non ù l'art. 1410. ~ 2 qui établit des exclusions; comp. infra n" n).
Cette controverse est détaillée dans la« Proposition de loi modifiant les articles 1410 et 1412 du Code
judiciaire». Doc. Pari.. Sénat. 1985-1986. n" 270/1.
11
(' ) Sur les conditions d'octroi du minimex au débiteur d'aliments. voy. infra. n" 98 (note
763).
('") Ouest. et Rép .. Ch .. 1979. p. 1049-1050.
11
(' ) Comp. supra. n" 82 III. Non sans relever que l'art. 1408. 4" vise aussi la famille. M.
BODART et M. van RUYMBEKE estiment que «dans la mesure où ces «secours ordinaires»
représentent» les aliments et combustibles néce;saires au saisi et à sa famille pendant un mois« (art.
1408. 4". C. jud.). ils entrent dans la catégorie des biens qui. sans exception aucune - pas même
celle de l'actuel article 1412 -. ne peuvent faire l'objet d'une saisie» (R.R.D .. 1986. 73). Cc point de
vue est malaisément admissible (supra. n" 72).
RÈGLES COMMUNES 179
14
(' ) Or une telle modification est parfois susceptible d"être obtenue même avec un effet
rétroactif (Liège. 18 février 1986. Jur. Liège. 1986. 294).
('") Au sujet de la mi'e en oeuvre de cette disposition. voy. C.T. Mons. 5ème ch .. 12 avril
1985. Chron. Dr. Soc .. 1985. 147.
10
(' ) De lcge ferenda. voy. Doc. Pari.. Sénat. 1985-1986. n" 270/1. Adde M. BODART et M.
van RUYMBEKE. note sous Civ. Bruxelles. ch.s .. 16 janvier 1986. R.R.D .. 1986. p. 70 à 72 qui
préconisent qu'a !"insaisissabilité d'un revenu minimal au bénéfice du débiteur de pension alimentaire
corresponde l'octroi d'une allocation de remplacement au créancier impayé d'une pension alimen-
taire.
17
(' ) En accueillant la demande du créancier d'aliments. le C.P.A.S. doit en principe
poursuivre le remboursement de l'aide sociale cl du minimum de moyens d'existence à charge de ceux
qui doivent des aliments au bénéficiaire (art. 8 et 15 de l'A.R. n" 244 du 31décembre1983 modifiant
respectivement l'art. 28 de la loi du 8 juillet 1976 et 13 de la loi du 7 aoüt 1974). Mais cc principe est
atténué par l'A.R. du 9 mai 1984 (M.B. 27 février 1985) qui relève le montant minimal des revenus en
dessous duquel on ne peut recouvrer (voy. J. FIERENS. Familles et aide sociale. Ann. Dr. Louvain.
1985. p. 315 à 323: Bruxelles. 5 février 1986. R.G.D.C .. 1987. 45 et note J. GERLO). Adde. infra.
n° 92.
18
(' ) Voy. l'art. Ier de I' A.R. du 10 octobre 1986 portant exécution de l'article 34 quater.
alinéa 4 de la loi du 9 aoùt 1963 instituant et organisant un régime d'assurance obligatoire contre la
maladie et l'invalidité (M.B .. 28 octobre 1986. p. 14726). Cel arrêté-royal exclut en principe le tiers-
payant pour les soins ambulants.
1
(' '') Cass .. 26 janvier 1987 . .l.T.. 1987. 142: Liège. 20 mars 1987. J.L.M.B .. 1987. 841 et obs.
G. de LEVAL.
180 TRAITÉ DES SAISIES
Selon nous, cet aspect n'est pas déterminant car les articles 1409 et
1410 organisent non pas la protection abstraite d'une créance mais
la protection de la personne du bénéficiaire, de telle sorte que si le
remboursement des soins de santé est effectué au profit d'une
personne non protégée, celle-ci ne peut se prévaloir du caractère
incessible ou insaisissable de la créance (7 20). La controverse
entraîne d'importantes conséquences pratiques car si l'on déclare
incessibles et insaisissables les sommes payées à l'établissement
hospitalier à titre de remboursement de soins de santé, celui-ci ne
peut céder (7 21 ) ou mettre en gage de telles créances notamment
pour garantir les ouvertures de crédit et les prêts consentis par les
organismes financiers et une saisie-arrêt ne peut être pratiquée
entre les mains des organismes assureurs par le bailleur de fonds à
charge de l'établissement hospitalier.
Une telle interprétation de l'article 1410, § 2, 5° du Code
judiciaire va à l'encontre de l'esprit de la loi qui est d'assurer un
minimum vital au bénéficiaire de la sécurité sociale et à sa famille
(722). Si la Chambre des Représentants a adopté un texte interpré-
tant comme suit l'article 1410, § 2, 5°: «Les prestations de santé,
les frais médicaux, chirurgicaux, pharmaceutiques et hospitaliers
sont exclusivement ceux que reçoivent les personnes physiques,
bénéficiaires des législations visées au texte» (7 23 ), ce projet a
finalement été rejeté par le Sénat pour des raisons sociales (mise en
péril du système du tiers payant) et afin de préserver le secret
médical d'autant que «le risque de déficit pour ces hôpitaux n'est
plus aussi grand» (7 24 ). Le rejet du projet ne condamne donc pas
l'interprétation précitée de l'article 1410, § 2, 5° même si la
Commission de la justice du Sénat a souhaité éviter une cession par
les hôpitaux aux banques de leurs créances contre les organismes
assureurs. Dans le cas contraire, on en arriverait à organiser des cas
0
('' ) Doc. Pari.. Ch., Sess., 1980-1981, n" 594/2. Proposition de loi modifiant le 5° du§ 2 de
l'article 1410 du Code judiciaire, p. 4 et 5; Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin .. 1967, 502; voy.
aussi Comm. Bruxelles, 2 mars 1982, Rev. de la Banque, 1982, 675; comp. supra, n" 79 et infra, n"
97 in fine.
('") Comp. l'art. 3 de la loi du 3 janvier 1958 relative aux cessions et mises en gage de
créances sur l'Etat du chef de travaux et de fourniture. Infra, n" 103.
(' 22 ) Doc. Pari., Ch., Sess., 1979-1980, n" 59411, p. 2.
23
(' ) Doc. Pari., Sénat, Sess., 1980-1981, 712/1 (Projet de loi interprétative du 5° du§ 2 de
l'article 1410 du Code judiciaire) : on a souligné l'intérêt d'une telle loi interprétative qui
contrairement à une loi modificative qui ne serait valable que pour l'avenir (art. 3, C. jud.),
«permettrait de valider les cessions antérieures à la mise en vigueur de la loi, celles-ci étant
conformes au texte législatif» (Doc. Pari., Ch., Sess., 1980-1981. n" 594/2, p. 4).
(724 ) Doc. Pari., Sénat. ~css .. 1984-1985, n" 834/2.
RÈGLES COMMUNES 181
(725 ) Civ. Liège, ch.s., 23 mai 1984, Jur. Liège, 1986, 70 confirmé par Liège, 4 décembre
1986, Rev. Rég. Dr., 1987, 59; contra Cass., 26 janvier 1987, J.T., 1987, 142; Liège, 20 mars 1987,
J.L.M.B., 1987, 841 et obs. G. de LEVAL.
26
(' ) Supra, n"s 57 et 79; Civ. Bruxelles, ch.s., 10 juillet 1986, R.G. n°s 16.707 et 16.979,
Inédit (Les sommes dues par l'alliance nationale des mutualités chrétiennes à une S.P.R.L.
(laboratoires) sont insaisissables en vertu de l'article 1410, § 2, 5° du Code judiciaire (qui est une
disposition d'ordre public). Pareille disposition n'est toutefois établie que dans un but de protection
du débiteur saisi lequel est le seul propriétaire des indemnités qui lui reviennent. La règle
d'insaisissabilité étant d'ordre public, elle peut être opposée par tout tiers légitimement intéressé ; tel
n'est pas le cas du tiers saisi (mutualités chrétiennes) qui n'est rien autre chose que débitrice des
sommes au profit de la S.P.R.L. qui peut parfaitement renoncer à la protection instaurée par la loi
dans son seul intérêt. Ainsi, elle peut faire verser les sommes ducs sur un compte conjoint ouvert au
nom de deux avocats).
27
(' ) Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin., 1967, 504.
182 TRAITÉ DES SAISIES
28
{' ) «Lorsqu'une personne vient à disposer de ressources en vertu de droits qu'elle possédait
pendant la période pour laquelle un minimum de moyens d'existence lui a été payé, la Commission
d'assistance publique récupère les sommes payées par elle jusqu'à concurrence du montant des
ressources qui auraient dû être prises en considération pour le calcul du minimum de moyens
d'existence à payer si l'intéressé en avait déjà disposé à ce moment. Par dérogation à l'article 1410 du
Code judiciaire, la commission d'assistance publique est subrogée de plein droit, jusqu'à concurrence
des sommes visées à l'alinéa !cr, dans les droits que le bénéficiaire peut faire valoir aux ressources
susvisées». Sur ce type de subrogation, voy. J.P. NIJS et A.Ch. VAN GYSEL. Existe-t-il des
subrogations spécifiquement sociales?, J.T.T .. 1987, 361à365.
{7 29 ) Voy. sur le phénomène de la «carence normative», R. HENRION. Les lois oubliées,
J.T., 1987. p. 263-264, n"s 7 à IO.
('3°) L'article 1410 a été modifié par la loi du 12 mai 1971 qui a introduit l'expression
«d'office»; les travaux préparatoires ne contiennent aucune explication à ce sujet (Ch. Sess., 1970-
1971, Doc., 782. p. 1). S'il s'agissait d'appliquer le droit commun de la compensation légale, une telle
mention était superflue (voy. n" 94).
RÈGLES COMMUNES 183
733
( ) L. PETIT, L'article 1410, § 4 du Code judiciaire et la récupération d'indu en sécurité
sociale, Ann. Dr. Liège, 1984, 84 et réf. cit.. Ainsi il a été jugé que l'art. 1410, § 4 signifie seulement
que, sur base d'un titre exécutoire obtenu en justice, les sommes à récupérer viennent automatique-
ment en déduction de celles qui seront dues dans l'avenir nonobstant le caractère insaisissable de
celles-ci (C.T. Mons, 25 juin 1976, Rev. Dr. Soc., 1976, 412).
(734 ) J. LECLERCQ, La répétition de l'indu dans le droit de la sécurité sociale, Rev. Dr.
Soc., 1975, p. 420 à 424: voy. aussi Cass., 23 juin 1980, Pas., 1980, 1, 1307.
(7 35 ) Le texte (art. 1410, § 4, al. 5 et s.) distingue la décision de rectification contre laquelle le
recours est suspensif de la décision de retenue contre laquelle le recours n "est pas suspensif : «Les
retenues visées par le présent paragraphe sont opérées d'office et sans qu'une procédure judiciaire soit
nécessaire. Une décision de retenue n'a toutefois d'effet qu'après notification à l'attributaire. à
l'allocataire ou à leurs ayants droit et à la condition que l'intéressé n'ait pas interjeté appel. Cette
notification est à peine de nullité envoyée au débiteur par lettre recommandée à la poste. La décision
séparée de répétition est à peine de nullité notifiée par la même lettre recommandée à la poste. A
peine de nullité, cette lettre mentionne : la constatation de l'indu ; le montant total de l'indu, ainsi
que le mode de calcul ; les dispositions en infraction desquelles les paiements ont été effectués ; le
délai de prescription pris en considération et sa justification ; la possibilité d'introduire un recours
auprès du tribunal du travail compétent dans les trente jours de la présentation du pli recommandé et
ce à peine de forclusion,,.
(736 ) L. PETIT, op. cit., Ann. Dr. Liège, 1984, p. 85. Voy. cependant l'art. 16 de la loi du 27
février 1987 relative aux allocations aux handicapés dont le § 2 procède de l'art. 1410 § 4 tel que le
modifie l'art. 31, 2° de la loi du 29 juin 1981. JI semble utile de reproduire les§ 4 et 5 de l'art. 16:
«§ 4. La décision de récupération peut seulement être exécutée après l'expiration d'un délai d'un
mois. Lorsque le bénéficiaire a introduit une demande en renonciation avant l'expiration de ce délai,
la récupération est suspendue jusqu'à ce que le Ministre ait statué sur la demande. § 5. Nonobstant la
disposition du § 4, la récupération est opérée sur les montants échus non encore versés,
conformément à la disposition de l'article 1410, § 4, du Code judiciaire».
(7 37 ) Le tribunal invité à vérifier l'exactitude de l'indu en matière d'allocations de chômage
statue ultra petita en condamnant le chômeur, par ailleurs exclu du bénéfice des allocations de
chômage, au remboursement de l'indu (C.T. Liège, Sème Ch., 2 septembre 1986, R.G. n" 12.574/85:
cette décision méconnaît, selon nous, la portée réelle d'un titre exécutoire infra n° 223 ; en outre, on
ne voit pas pourquoi une demande expresse de condamnation n'aurait pu être reçue en degré
d'appel). Adde. B. GRAULICH et P. PALSTERMAN, Les droits et obligations du chômeur, Ed.
Labor, Bruxelles, 1987, p. 307.
RÈGLES COMMUNES 185
(738) C.T. Mons, 20janvier1982, J.T.T., 1982, 368; Civ. Huy, ch.s., 22 novembre 1982, J.T.,
1983, 720; Contra, Trav. Charleroi, 3 février 1977, Rev. Dr. Soc., 1977, 434; Voy. aussi
Jurisprudence du Code judiciaire, La Charte, T. Il, Art. 1410, n° 9/3.3. A défaut de texte semblable
à l'art. 217 bis A.R. d'exécution C.I.R. (G. de LEVAL, La saisie-arrêt, p. 190 note 6), il n'est pas
concevable de reconnaitre à l'oganisme un droit de rétention fondé sur la connexité.
{7 39 ) J. LECLERCQ, op. cit .. Rev. Dr. Soc., 1975, p. 420, n" 56; Bull. Ouest. et Rép., Ch.
Repr., 1975, p. 2641, n° 173 bis précisant que «ceci résulte entre autres de l'avis du Conseil d'Etat
constatant que «la seconde phase pourrait faire croire erronément que pour l'application de cette
disposition, toutes les allocations de sécurité sociale belges et étrangères, quelle qu'en soit la nature,
sont prises en considération, alors qu'en réalité, il s'agit uniquement des avantages étrangers de
même nature que la «prestation ultérieure» visée dans la première phrase, qui est récupérée» (Doc.
Pari., Ch. Repr., 782-1, Sess., 1970-1971, 29 octobre 1970). Auparavant, ce problème n'avait pas été
aperçu par le législateur singulièrement lors des travaux préparatoires du Code judiciaire.
(74! 1) Cass., 19 février 1979, Pas., 1979, 1, 722; R.W., 1980-1981, 601; Rev. Dr. Soc., 1980,
19. De même, la C.N.P.R.S. chargée de récupérer l'indu ne peut calculer la retenue que sur le
montant cumulé des prestations ducs par la C.N.P.R.S. et par !'Office de Sécurité Sociale d'outre-
mer (C.T. Bruxelles. 8ème Ch., 29 mai 1975, Inédit, R.G. n° 5239). De même un organisme payeur
ne peut procéder à des retenues sur une pension de survie en vue de récupérer des allocations
familiales indues (C. ANNOYE, La pension de retraite, la pension de survie et l'indemnité
d'adaptation dans le régime des travailleurs salariés, J.T.T., 1976, n" 87, p. 65). De même l'article
1410, 4° ne permet pas de prendre en considération les prestations dues au conjoint de l'intéressé
(Trav. Anvers, 21février1975, R.D.S .. 1975. 330); comp. et contra, L. PETIT, op. cit., Ann. Dr.
Liège, 1984, 87-88.
186 TRAITÉ DES SAISIES
(741 ) Expressément formulée par l'article 1410, § 4, alinéa Ier, in fine, tel qu'il est modifié par
la loi du 29 juin 1981.
42
(' ) Bull. Ouest. et Rép., Ch. Repr., 1975, p. 2641, n° 173 bis ; voy. aussi les exceptions,
infra n° 96.
(743 ) Solution implicitement admise par l'article 1410, § 4, al. 2, in fine, infra, n° 96 B.
44
(' ) C.T. Liège, 6ème ch., 4 octobre 1974, Inédit, R.G. n° 3001173. Au sujet de l'article
1411, alinéa!, voy. supra, n° 83 A.
(745 ) Voy. au sujet des avantages étrangers, n° 95.
(746 ) L'article 1410, § 4 tel qu'il est modifié par l'article 31 de la loi du 29 juin 1981 organise au
contraire une déduction «compte tenu des limitations prescrites par l'article 1409» à moins que
l'allocation indue ait été obtenue frauduleusement.
RÈGLES COMMUNES 187
747
( ) C.T. Bruxelles, lüème ch., 23 janvier 1975, Inédit, R.G. n° 4842, cité, in J.T.T., 1976,
n° 89, p. 65; C.T. Bruxelles, 13 juin 1975, J.T.T., 1976, 56; C.T. Anvers, Ier mars 1979, J.T.T.,
1981, 37; Trav. Liège, 7 novembre 1972, J.T.T., 1974, 216; L. PETIT, op. cil., Ann. Dr. Liège,
1984, 86-87.
(748 ) L'article 1410, § 4, alinéa 3 modifié par l'article 31 de la loi du 29 juin 1981 dispose: «De
la même manière, l'organisme ou le service octroyant avec effet rétroactif des prestations sociales ne
pouvant être cumulées avec des prestations sociales déjà payées par un autre organisme ou service
peut, pour le compte de ce dernier, déduire des arriérés les prestations payées indûment».
(749 ) Tel est le cas d'une pension due par les pouvoirs publics ou d'une indemnité de milice,
Avis du Conseil d'Etat, Doc. Pari., Ch., Sess., 1970-1971, Doc. 782, p. 7.
(750 ) Comp. J. LECLERCQ, op. cil., Rev. Dr. Soc., 1975, p. 418-419, n" 49 à 51; (l'auteur y
voit «Un véritable droit de subrogation légale entre les organismes de sécurité sociale»; adde. Ouest.
et Rép., Ch., Sess., 1974-1975, n° 173 bis, p. 2642; comp. H. DE PAGE, T. III, n° 514). Comp.
Annexe II, n° 9.
(7 51 ) Cass., 12 octobre 1981, Pas., 1982, 1, 216; J.T.T., 1982, 92.
188 TRAITÉ DES SAISIES
(752 ) En matière de pensions, l'action en répétition d'indu se prescrit aussi par cinq ans
lorsque l'indu résulte de «l'abstention du débiteur de produire une déclaration prescrite par une
disposition légale ou réglementaire ou résultant d'un engagement souscrit antérieurement» (A.R. n°
205 du 29 août 1983, art. 3 et 4 modifiant l'art. 21 § 3 de la loi du 13 juin 1966).
(7 53 ) C.T. Bruxelles, 10 janvier 1973, C.T. Liège, 23 octobre 1972 et Trav. Bruxelles, 28 juin
1973, J.T.T., 1974, 213-214; Trav. Bruxelles, 17 avril 1986, Jur. des Jur. Trav. Bruxelles, 1986, 194;
J. LECLERCQ, op. cit., Rev. Dr. Soc., 1975, p. 423, n" 62; N. DELPEREE, La prescription des
prestations payées indûment en cas de dol ou de fraude, R.B.S.S., 1979, p. 197 ; au sujet du droit
pourle juge de suppléer d'office le moyen résultant de la prescription, voy. N. DELPEREE, op. cit.,
R.B.S.S., 1979, p. 198-199 et C.T. Mons, 20 janvier 1982, J.T.T., 1982, 368. Voy. aussi Cass., 4
février 1985, Pas., 1985, !, 660, J.T.T., 1985, 308 (l'action en répétition d'une pension payée
indûment se prescrit par cinq ans en cas de dol ou de fraude (art. 21 § 3 loi du 13 juin 1966 mod. Loi
du 5 juin 1970). En vue de l'application de cette disposition, sont considérés comme fraude ou dol
tout acte ou toute négligence visant à obtenir ou à garder, par tromperie, des allocations indues).
(7 54 ) C.T. Liège, 17janvier1977, Jur. Liège, 1976-1977, 202.
RÈGLES COMMUNES 189
Les règles édictées par les articles 1409 et 1410 ont pour
but de garantir un revenu minimum à la personne endettée et à sa
famille ; si le débiteur n'assure pas la subsistance de celle-ci, «il est
logique qu'il ne bénéficie pas d'une protection légale qui s'oppose-
rait précisément à ce que la rémunération remplisse sa fonction
normale» (756). Dans sa version originale, l'article 1412 disposait
que: «Les limitations prévues aux articles 1409 et 1410 ne sont pas
applicables :
1° - lorsque la cession ou la saisie sont opérées en raison des
obligations alimentaires prévues par les articles 203, 205, 206,
207, 212, 268, alinéa 1er, 301, 303, 337, 340b, 340c, 342a, 351,
762, 1448, 1537 et 1575 du Code civil ;
(755 ) Projet de loi de redressement, Doc. Pari.. Ch. Sess., 1983-1984, n° 927/1, p. 6; voy.
aussi l'avis du Conseil d'Etat n° 927/1 (annexe), p. 3 qui relève: «On remarquera qu'il y aura
désormais, en ce qui concerne les prestations familiales, trois possibilités de récupération par
imputation sur les prestations ultérieures : - la récupération jusqu'à concurrence de 10 % ; - en cas
de fraude : la récupération sur l'intégralité ; - en cas de négligence ou d'omission dans le chef de
l'attributaire ou de l'allocataire : également la récupération sur l'intégralité. On constatera également
que la modification prévue par le projet aura pour effet de toucher l'allocataire dans ses revenus,
même si l'omission ou la négligence est exclusivement imputable à l'attributaire» ... «Pour être
complet, il convient d'attirer l'attention sur le fait que l'article 31 de la loi du 29 juin 1981 établissant
les principes généraux de la sécurité sociale des travailleurs salariés prévoit un texte entièrement
nouveau pour l'article 1410, § 4 du Code judiciaire. Cet article 31 n'est pas encore entré en vigueur. Si
le présent projet entend conférer un caractère permanent à la modification qu'il prévoit, l'article 31
précité devra être adapté avant qu'il ne soit mis en vigueur». (Adde. à ce sujet, R. HENRION, Les
lois oubliées, J.T., 1987, p. 263-264, n°' 7 à 10).
('56 ) R.P.D.B., Cpt III, V° Contrat d'emploi et contrat de travail, n° 405; J. NORMAND,
Le contentieux social en droit judiciaire français in L'évolution du droit judiciaire, Xlès Journées
DABIN, Bruylant, 1984, p. 83, n° 81.
190 TRAITÉ DES SAISIES
(757 ) Doc. Pari. Sénat, Sess., 1985-1986, n° 338/1; comp. Proposition de loi modifiant les
articles 1410 et 1412 du Code judiciaire, Doc. Pari., Sénat, Sess., 1985-1986, n° 270/1.
(7 58 ) Au contraire, dans sa version originaire, l'article 1412 était inapplicable à la pension
alimentaire due entre époux ou ex-époux en matière de divorce par consentement mutuel (M. Th.
MEULDERS-KLEIN, op. cit., R.C.J.B., 1979, p. 476, n" 12; G. de LEVAL, La saisie-arrêt,
Liège, 1976, p. 107, note 191 ; Civ. Verviers, ch.s., 16 janvier 1987, R.G., n" 397/34). Par contre, une
telle créance a toujours été protégée par l'article 1410, § Ier, 2° (supra, n" 85 A).
RÈGLES COMMUNES 191
(7 59 ) Ainsi la protection organisée par l'article 1412 ne s'étend pas au recouvrement de la part
contributive prévue par l'article 71 de la loi sur la protection de la jeunesse.
(760 ) Comp. Civ. Bruxelles, ch.s., 27 janvier 1986, R.G. n" 14.096 (inédit) qui cite la règle
«l'accessoire suit le sort du principal» en matière de frais de saisie-arrêt-exécution exposés tant au
bénéfice de la saisissante que des autres créanciers. En cc qui concerne les frais de saisie, il y a lieu
d'appliquer le privilège des art. 19, 1° et 21 de la loi hypoth.
61
(' ) JI importe de réserver l'existence de textes spéciaux (supra. n° 92 et note 728). Adde.
supra, n° 56 et note 406.
{762 ) Supra, n° 85 C.
192 TRAITÉ DES SAISIES
arriérés n'ont Qas été payés (763 ) (764). Toutefois, lorsque des
termes échus (765 ) sont dus en raison de l'effet déclaratif du
jugement auquel il peut cependant être dérogé à la demande d'une
partie (766 ), des termes et délais peuvent être accordés pour leur
règlement (767 ).
Pour l'avenir, si du fait de la diminution de ses ressources
ou de toute autre circonstance, le débiteur estime ne plus être en
mesure de faire face à l'obligation alimentaire mise à sa charge, il
lui appartient d'exercer une action en réduction ou en suppression
de pension alimentaire (768).
Mais en toute hypothèse, le tiers doit respecter la saisie,
sans intervenir dans les contestations opposant le saisi au saisissant
(769).
(763 ) Cette situation n'ouvrira pas nécessairement un droit au « minimex » pour le saisi dans la
mesure où les ressources de celui-ci doivent être prises en compte indépendamment de toute saisie,
C.T. Liège (section de Namur), 4 mars 1985, J.T.T., 1986, 297; Chron. Dr. Soc., 1986, 49, Jur.
Liège, 1985, 569; Rev. Rég. Dr., 1985, 234; cet arrêt précise: «par ailleurs, il semble évident que les
sommes imputées sur les dettes font partie des ressources dont Mr. W.M. disposait, puisqu'elles lui
ont servi à payer ses dettes ; raisonner autrement aboutirait enfin à mettre à charge des finances
publiques les contributions alimentaires impayées et à réserver, en fait, à ceux qui ne respectent pas
leurs obligations alimentaires, une situation plus favorable qu'aux autres puisque ces derniers ne
pourraient en l'absence de dettes, opérer de déduction dans le calcul de leurs ressources». Voy. aussi
dans le même sens, Trav. Bruges, 10 décembre 1984, R.W., 1984-1985, 2153 et Chron. Dr. Soc.,
1985, 162; Comp. Bruxelles, 12 juin 1985, Bull. Contr., 1986, 332 («Attendu que la créance sur la
commune de Ternat ( ... F) fait cependant bien partie de la base imposable ; que la saisie conservatoire
entre les mains de la commune de Ternat reste étrangère à la validité de la facture»).
(7 64 ) Comp. et contra, la perspective purement prétorienne ouverte par un arrêt de la Cour de
cassation de France fondée sur l'idée qu'un minimum irréductible de survie doit être assuré au
débiteur d'aliments (Cass. Fr., 10 octobre 1984, R.T.D.C., 1985, p. 218, n° 12 et obs. R. PERROT).
(7 65 ) En matière de délégation, voy. toutefois Cass., 14 septembre 1973, Pas., 1974, 1, 33 et
obs. E.K. et les obs. critiques de E. VIEUJEAN, Examen de jurisprudence, Les personnes,
R.C.J.B., 1978, p. 313, n" 75; adde. F. RIGAUX, Les droits propres conférés par l'article 1412,
alinéa 2 du Code judiciaire à l'époux ayant obtenu une délégation de somme à l'encontre des
créanciers du conjoint en défaut de contribuer aux charges du mariage, R.C.J.B., 1976, p. 133, note
36.
(766 ) P. MATHIEU, note sous Civ. Namur (Réf.), 11octobre1976 et Civ. Namur (juge des
saisies), 17 septembre 1976, Rev. Rég. Dr., 1977, 231 ; E. POITEVIN et G. HIERNAUX,
Chronique de jurisprudence, Divorce et séparation de corps (1974-1976), J.T., 1977, p. 520-521, n°s
71 et 72; voy. aussi J.P. Etterbeek, Ier avril 1982, R.T.D.F., 1985, 41.
(767 ) G. de LEVAL, L'exécution et la sanction des décisions judiciaires en matière familiale,
in L'évolution du droit judiciaire, Xles Journées d'études juridiques Jean DABIN, Bruxelles,
Bruylant, 1984, p. 886, n" 13; obs. sous Civ. Tournai, 28 juin 1984, J.T., 1985, 152; supra, n° 20.
(768 ) Au sujet de l'effet rétroactif de la décision modificative, voy. Liège, 18 février 1986, Jur.
Liège, 1986, 294 et J.P. Saint-Hubert, 17 octobre 1985, Jur. Liège, 1986, 173 et obs. J.M.D. ; adde.
J.P. Berchem, 27 décembre 1983, R.T.D.F., 1985, 343 et M. KRINGS, La répétition d'arrérages
payés à un créancier d'aliments, note sous Civ. Bruxelles, 6 mai 1980, R.T.D.F., 1980, p. 328-330.
(7 69 ) Voy. supra, n° 86 C.
RÈGLES COMMUNES 193
(7 70 ) Infra, n° 99 b in fine.
(7 71 ) L'expression «super-privilège» est techniquement inadéquate dans la mesure où le droit
du créancier d'aliments s'exerce sur la quotité insaisissable ou incessible (J. CAEYMAEX, Manuel
des sûretés mobilières, Ed. Jeune Barreau, Liège 75/6). Toutefois, eu égard à la règle énoncée par
l'article 1412, alinéa 2 (infra B), l'expression globale de «super-privilège» peut être maintenue
(comp. A. Ch. VAN GYSEL, Sur quelques idées reçues à propos des obligations alimentaires, J.T.,
1987, 341 ; l'auteur parle d'«un effet de privilège» en se référant à Mme CHABOT-LEONARD, op.
cit., p. 188-189 et à M. RIGAUX, Les personnes, T. 1, mise à jour 1978, n° 74, p. 50-51). En bref, on
se trouve en présence d'une voie d'exécution privilégiée.
(7 72 ) Voy. Cass., 15 novembre 1985, Pas., 1986, I, 314. La délégation qui assortit les
condamnations au paiement d'une pension alimentaire prévue par l'article 301 du C. civ. et l'article
1280 du C. jud. n'est pas un mandat de justice mais une mesure d'exécution simplifiée. Il en va de
même de la délégation prévue par l'article 203 ter du Code civil (art. 34 de la loi du 31 mars 1987
modifiant diverses dispositions légales relatives à la filiation) de telle sorte que la délégation de
somme assure désormais l'exécution de la plupart des dettes d'aliments (M.T. MEULDERS-
KLEIN, L'établissement et les effets personnels de la filiation selon la loi belge du 31mars1987,
Ann. Dr., 1987, p. 305 à 307, n°s 196 à 200; infra, note 1895). Au sujet de la délégation allouée dans
le cadre de l'art. 223, C. civ., voy. Cass., 28 novembre 1986, J.L.M.B., 1987, 211 et obs. C.
PANIER.
194 TRAITÉ DES SAISIES
sur des biens autres que ceux énumérés aux articles 1409 et 1410
(773).
2. - Toutes les créances d'aliments visées à l'article 1412,
alinéa 1er bénéficient du privilège prévu par l'article 1412, alinéa 2
même si cet alinéa ne fait état, dans sa version originaire, que «des
montants cédés, saisis ou payés au conjoint» ; il s'agit en effet de
protéger le créancier qui peut se prévaloir d'«une des causes
prévues à l'alinéa 1er», ainsi que l'énonce également l'article 1412,
alinéa 2. Au demeurant, on ne s'explique pas la raison pour
laquelle seul le conjoint bénéficierait du privilège organisé par
l'article 1412, alinéa 2 (774 ). Heureusement, toute équivoque est à
présent dissipée ; dans sa formulation nouvelle, l'article 1412,
alinéa 2 ajoute «OU au créancier d'aliments».
On a aussi soutenu que l'article 1412 ne s'applique pas à la
seule délégation assortissant la pension après divorce pour cause
déterminée (art. 301 et 301 bis du C. civ.) car il ressort des termes
«payés au conjoint» que seule la délégation dont profite l'époux,
bénéficie de la préférence prévue par l'article 1412, alinéa 2 ; par
contre, si la créance alimentaire prévue par l'article 301 du Code
civil est recouvrée par voie de saisie-arrêt-exécution, elle bénéficie
du régime organisé par l'article 1412 (775 ). Selon nous, le terme
conjoint (dissocié en l'espèce des mots «cédés, saisis») vise le quod
plerumque fit. Il est invraisemblable qu'une même créance soit
soumise à des régimes diamétralement opposés suivant le mode
(773 ) Sur cette question, voy. F. RIGAUX, Les droits propres conférés par l'article 1412,
alinéa 2 du Code judiciaire à l'époux ayant obtenu une délégation de somme à l'encontre des
créanciers du conjoint en défaut de contribuer aux charges du mariage, R.C.J.B., 1976, p. 133, n°
24; G. DEMEZ, L'exécution des obligations alimentaires, Ann. Dr., 1979, p. 271 ; G. de LEVAL,
Aspects actuels du droit des saisies, J.T., 1980, p. 646, n° 61; comp. E. VIEUJEAN, Examen de
jurisprudence - Les personnes, R.C.J.B., 1978, p. 310, n° 74 pour lequel «en dépit de son
importance pratique, l'article 1412, alinéa 2 du Code judiciaire n'est qu'une exception et l'autorisa-
tion accordée par le juge de paix est, aujourd'hui comme hier, un mandat de justice» et F. TOP,
Loonbeslag, loondelegatie en loonoverdracht: problemen bij de evenredige verdeling, T.P.R., 1983,
p. 390, n°s 54 et 55 et p. 394, n° 59.
(7 74 ) Voy. cependant, avant la loi du 31mars1987, R. RIGAUX, op. cit., R.C.J.B., 1976, p.
131, n° 22 et J. CAEYMAEX, Manuel des sûretés mobilières, Ed. Jeune Barreau Liège, 75/5 qui
estime que «dans le silence des travaux préparatoires, le texte commande de limiter le droit de
préférence au seul conjoint créancier d'aliments ou délégataire. Sont exclus du privilège les autres
créanciers alimentaires et l'ex-conjoint délégataire». Dans ce système, le créancier d'aliments non
protégé par l'article 1412, alinéa 2 devait exercer son droit exclusif sur la partie insaisissable et venir
en concours sur la partie saisissable, ce qui aggravait la situation du saisi (infra B).
(775 ) F. TOP, op. cit., T.P.R., 1983, p. 391-392, n° 56.
RÈGLES COMMUNES 195
76
{' Supra, n° 97.
)
77
(' Comp. et contra en cas de délégation, F. TOP, op. cit., T.P.R., 1983, p. 394, n° 59 pour
)
lequel le créancier délégataire viendrait en concours sur la quotité saisissable et absorberait
éventuellement la quotité insaisissable.
78
(' ) G. de LEVAL, La saisie-arrêt, Liège, 1976, n° 77, p. 120.
79
(' ) Voy. aussi infra, n° 103 B, l'article 3, alinéa 2 de la loi du 3 janvier 1958 relative aux
cessions et mises en gage de créances sur l'Etat du chef de travaux et fournitures.
196 TRAITÉ DES SAISIES
(7 80) Avis des Commissions réunies de l'Emploi et du Travail et de la Justice, Doc. Pari., Ch.,
1962-1963, n° 471/11, p. 21 (il s'agit des travaux préparatoires de la loi du 12 avril 1965 concernant la
protection de la rémunération des travailleurs et dont l'article 26 énonce les principes ultérieurement
repris par l'article 1412, C. jud.); Liège, 3 mars 1982, Jur. Liège, 1982, 258 confirmant Civ. Huy, 30
juin 1981, Jur. Liège, 1982, 259; C.T. Liège, 18 décembre 1987, R.G., n°13.632/86; Civ. Bruxelles,
ch.s., 25 mai 1987, J.L.M.B., 1987, 1001; G. de LEVAL, L'exécution et la sanction des décisions
judiciaires en matière familiale, in L'évolution du droit judiciaire, Xlès Journées d'études Jean
DABIN, Bruxelles, Bruylant, 1984, p. 889, n° 17; G. de LEVAL, Observations sur la procédure
relative à la cession de rémunération, J.L., 1982, p. 288; M. JAMOULLE, Le contrat de travail, T.
Il, Liège, 1986, p. 113, n° 105; E. VIEUJEAN, Examen de jurisprudence, Les Personnes (1976-
1983), R.C.J.B., 1986, p. 592, n° 98; J. van COMPERNOLLE, Examen de jurisprudence (1972 à
1985), Droit judiciaire privé. Saisies conservatoires et voies d'exécution, R.C.J.B., 1987, p. 424, n°
20; Versailles, 27 avril 1984, Rev. Trim. du Barreau de Versailles, 1986, 71 ; contra Civ. Courtrai,
ch.s., 25 février 1985, R.W., 1985-1986, 257 et obs. F. TOP (Loondelegatie na loonoverdracht: aan
wie de voorrang ?) ; F. TOP, op. cil., T.P.R., 1983, p. 369, n° 65 et p. 411, n° 99, l'auteur faisant
observer que l'opposabilité de la cession antérieure à une mesure alimentaire illimitée n'empêche pas
que celle-ci appréhende la partie incessible des sommes énoncées par les articles 1409 et 1410; comp.
Cass. Fr., 24 juin 1987, J.C.P., 1987, IV, 301.
(7 81 ) La matière de la cession de rémunération par acte sous seing privé étant fréquemment
sollicitée à l'occasion de l'application de l'article 1412, un bref commentaire lui est consacré dans une
annexe III.
(782 ) Voy. aussi G. DEMEZ, op. cit., Ann. Dr., 1979, p. 272-273 et M. Th. MEULDERS-
KLEIN, La réforme du droit de la filiation et de l'adoption, R.T.D.F . ., 1979, p. 55, n° 92.
RÈGLES COMMUNES 197
(787 ), force est de constater qu'elle n'est pas retenue par l'article
1412, alinéa 2 qui, de manière tout à fait claire, déduit le montant
payé au créancier d'aliments «de la quotité déterminée conformé-
ment aux dispositions du présent chapitre» (788 ).
Il importe de préciser que les revenus et capitaux autres
que ceux qui sont visés par les articles 1409 et 1410 sont totalement
saisissables par les tiers et que le créancier d'aliments doit dans une
telle hypothèse (789 ) subir la loi du concours comme créancier
chirographaire. Enfin, on rappelle que les créances d'aliments
demeurent saisissables à charge du bénéficiaire dans les limites
prévues par l'article 1409 (790 ).
(787 ) On lit dans le rapport DE BAECK (Pasin., 1967, 883): «en cas de saisie du chef d'une
obligation alimentaire, le solde de la rémunération, après paiement de la dette alimentaire, est seul
pris en considération pour déterminer la quotité saisissable ou cessible». Cette solution est admise
parF. TOP, op. cil., T.P.R., 1983, p. 389, n" 53.
(788 ) Voy. en ce sens, Bruxelles, 25 novembre 1986, J.L.M.B., 1987, 50. En matière de
revenus promérités par le failli, débiteur d'aliments, voy. supra n° 79, Il, Cet note 556.
(7 89 ) Exemples : produit de vente d'un immeuble (Civ. Liège, 4 mars 1983, Jurisprudence du
Code judiciaire, Article 1412, 2 ter) ; loyers ; indemnité réparatrice d'un préjudice corporel résultant
d'un accident de droit commun, etc.
(790 ) Supra, n° 85 B à D; F. RIGAUX, op. cit., R.C.J.B., 1976, p. 132, n° 23.
(7 91 ) Rapport HERMANS, Pasin., 1967, p. 989.
(792 ) R.P.D.B., Compl. VI, Régimes matrimoniaux (droit interne), n° 596; F. TOP, op. cit.,
T.P.R., 1983, p. 390-391, n° 55.
RÈGLES COMMUNES 199
(7 93 ) Cass., 12 mars 1974, Pas., 1974, 1, 713. Il faudrait qu'il soit constaté que les époux, ou
l'un d'eux, ont obtenu, par la production d'éléments inexacts ou d'une manière illicite, une décision
autorisant la perception pour un montant sans rapport avec les besoins réels du ménage ; comp. et
contra F. RIGAUX, op. cit., R.C.J.B., 1976, p. 134-135, n°s 25 à 27 pour lequel il y a bien fraude au
sens de l'article 490 bis du Code pénal lorsque des époux vivant en bonne intelligence feignent une
transgression de l'obligation de contribuer aux charges du ménage pour se placer sous la protection
de l'article 1412, alinéa 2; voy. aussi J.P. MASSON, Le délit d'organisation frauduleuse de
l'insolvabilité, Liber Amicorum Beckaert, Gent, 1977, p. 249.
(794 ) Cass., 12 mars 1974, précité: «sauf modification de la décision à la demande de ce
tiers».
(7 95 ) G. de LEVAL, L'exécution et la sanction des décisions judiciaires en matière familiale,
in L'évolution du droit judiciaire, Xlès Journées d'études juridiques Jean DABIN, Bruxelles,
Bruylant, 1984, p. 890-891, n°s 19 et 20; F. TOP, op. cit., T.P.R., 1983, p. 390, n° 55; adde. J.
MASSIP, obs. sous Cass. Fr., 15 juillet 1986, Dall., 1987, Jur., 193.
(796 ) J. DERUPPE, La nature juridique du droit du preneur à bail et la distinction des droits
réels et des droits de créance, Paris, Dalloz, 1952, n° 339, p. 385; contra J.P. Fléron, 19 décembre
1978, Jur. Liège, 1978-1979, p. 127.
(797 ) Au sujet de la date à laquelle la cession de rémunération devient opposable aux tiers,
voy. G. de LEVAL, «Observations sur la procédure relative à la cession de rémunération», Jur.
Liège, 1982, p. 287; J.P. Bruxelles, 8ème canton, 10 novembre 1983, Jur. Liège, 1984, 37 et obs. G.
de LEVAL ; Annexe III, n° 4 B.
200 TRAITÉ DES SAISIES
(798 ) Cass., 3 avril 1884, Pas., 1884, 1, 90; Cass., 11mai1905, Pas., 1907, 1, 216; R. DE
RIJKE, Observations sur la loi du 3 janvier 1958 relative aux cessions et mises en gage de créances
sur l'Etat du chef de travaux et fournitures, R.C.J.B., 1966, p. 38, n" 3; R. RASIR, Un arrêt de
cassation aux motifs douteux et aux conséquences incalculables, J.T., 1982, 72, n" 2; Bruxelles, 28
février 1985, R.D.C., 1986, 216.
(799 ) La loi du 3 janvier 1958 remplace le décret des 26 pluviôse - 28 ventôse an II, qui
interdit aux créanciers particuliers de faire des saisies-arrêts ou oppositions sur les fonds destinés aux
entrepreneurs pour le compte de l'Etat, ainsi que les décrets impériaux des 13 juin 1806 et 12
décembre 1806 (décret de Posen) sur la remise des pièces à l'appui des réclamations concernant le
service de guerre. «L'origine des mesures consignées dans le décret de Pluviôse remonte au temps de
Louis XIV. On rapporte qu'en 1680, Louvois, chargé du département de la Guerre, faisait exécuter à
Saint-Omer des travaux de fortification conçus par Vauban, lorsque des créanciers particuliers de
lentrepreneur firent opérer une saisie-arrêt dans les caisses du trésorier des fortifications et
assignèrent leur débiteur en validation de la saisie. Cet incident amena la suspension des travaux et
Louvois ordonna à M. de Breteuil, Intendant de Picardie, «de déssaisir le juge de Saint-Omer de
cette contestation, parce qu'il n'appartenait pas au Tribunal d'apporter des obstacles à l'exécution des
ouvrages publics ... ce qu'il (le tribunal) ferait, en permettant de saisir et arrêter des fonds du Trésor
essentiellement destinés à ces ouvrages et qui ne pouvaient pas être l'objet de procès entre
particuliers (Cotelle, Cours de droit administratif appliqué aux travaux publics, Ill, n" 341)» (Doc.
Pari., Ch. des Repr., Projet de loi relatif aux cessions et mises en gage des créances sur l'Etat du chef
de travaux et de fournitures, Sess., 1954-1955, n" 187/1, p. 1).
800
( ) R. DE RIJKE, op. cit., R.C.J.B., 1966, p. 49, n° 8.
RÈGLES COMMUNES 201
801
( Infra, n" 103.
)
802
( Corn. Adm. Manuel du recouvrement, T. III, Titre III. n" 226.5-1 ; voy. à ce sujet infra
)
Annexe, n° II/10.
803
( ) Les fournitures ne sont prises en considération qu'en tant qu'elles sont faites ou à faire
pour le compte du Ministère de la défense nationale pour le service des forces armées (art. 1er et 2,
L. 3 janvier 1958).
804
( ) Cass., 23 avril 1981, Pas., 1981, I, 951; Rev. Banque, 1981, 511 et obs. A.M.
STRANART-THILLY; Bruxelles, 30 novembre 1979, R.W., 1979-1980, 2448; Rev. Banque, 1981,
197 et obs. A.M. STRANART-THILLY et réf. cit. à la note 5, p. 201 ; Liège, 9 avril 1986, J.L.M.B.,
1987, 403 et obs. J. CAEYMAEX; Comm. Bruxelles, 29 septembre 1982, R.D.C.B., 1983, 245;
Comm. Bruxelles, 16 novembre 1982, R.D.C.B., 1983, 248 ; J.L. LEDOUX, Les sûretés réelles
(1975-1980), Chronique de jurisprudence, J.T., 1981, p. 325, n" 71 ; M.A. FLAMME, Traité
théorique et pratique des marchés publics, T. II, Bruxelles, Bruylant, 1969, n°s 1107 et 1108; R. DE
RIJKE, op. cit., R.C.J.B., 1966, p. 45, n° 7.
202 TRAITÉ DES SAISIES
805
( ) Bruxelles, 9 novembre 1979, Pas., 1980, II, 7; le pourvoi dirigé contre cet arrêt a été
rejeté par Cass., 22 janvier 1981, J.T., 1981, 517 et obs. critiques R. RASIR, J.T., 1982, 72-73 et 451.
Cet auteur estime que la loi s'applique au Fonds des routes qui agit «pour compte de l'Etat» (tantôt
comme mandataire, tantôt comme agent d'exécution), art. 1er de la loi du 3 janvier 1958 et art. 2 de
la loi du 9 août 1955 relative au Fonds des routes, mais ce moyen n'a pas été soumis à la Cour de
cassation qui précise cependant dans cet arrêt (non publié à la Pasicrisie): «L'article 2 n'est
applicable que lorsqu'il s'agit de travaux faits pour le compte de l'Etat et ne s'étend pas aux travaux
entrepris par d'autres pouvoirs publics ou par des organismes, fussent-ils d'intérêt public, ayant une
personnalité juridique distincte de celle de l'Etat». Ce moyen a été plaidé devant le Tribunal de
commerce de Verviers qui l'a jugé fondé : si le Fonds des routes doit être tenu pour une personne
juridique distincte de l'Etat, il agit néanmoins au nom et pour compte de l'Etat de telle sorte que les
créances relatives à des travaux effectués en sous-traitance par des firmes privées pour le Fonds des
routes mais pour le compte de l'Etat bénéficient du privilège établi par la loi du 3 janvier 1958 relative
aux cessions et mises en gage de créances sur l'Etat, du chef de travaux et de fournitures (Comm.
Verviers, 7janvier1985, J.T., 1985, 200). Ce jugement a été réformé en degré d'appel (Liège, 30 juin
1986, Jur. Liège, 1986, 642 : Le Fonds des routes est une administration distincte de l'Etat, agissant
en son nom et pour son compte. Les travaux réalisés à l'intervention du Fonds ne sont pas soumis au
régime particulier de la loi du 3 janvier 1958; adde dans le même sens, Bruxelles, 28 février 1986
(Intercommunale pour les Autoroutes), J.T., 1986, 348; R.D.C., 1986, 216; Liège, 23 mai 1986, Jur.
Liège, 1986, 640; J.T., 1987, 44 (fonds des routes) et Liège, 17 octobre 1986, 7ème ch., R.G. n°
16.236/85 (Régie des Postes) ; cette jurisprudence restrictive pour laquelle l'Etat doit être nommé-
ment désigné comme le maître de l'ouvrage est critiquée par R. RASIR, Jur. Liège, 1986, 644 à 646).
(8(16) R. DE RIJKE, op. cit., R.C.J.B., 1966, p. 41, n° 4; M.A. FLAMME, op. cit., n° 1106,
3° ; J .L. JASPAR, Questions pratiques posées par la liquidation pour cause de faillite des entreprises
de travaux publics, Jur. Comm. Belg., 1982, Il, 376; voy. aussi art. 3, al. 2; infra, n" 103 B, note
826.
807
( ) Il s'agit de la réception provisoire de l'ensemble des travaux à l'exclusion des éventuelles
réceptions partielles (Doc. Pari., Ch. Sess., 1954-1955, n" 18717, p. 3).
808
( ) En effet, un privilège s'exerce au moment où se produit le concours entre les créanciers
privilégiés et les créanciers chirographaires pour la répartition de la valeur des biens du débiteur
(Cass., 10 janvier 1935, Pas., 1935, 1, 101). Adde infra, n°s 119 et 135.
809
( ) Voy. par exemple, en matière de gage sur fonds de commerce, Liège, 15 novembre 1984,
J.T., 1985, 145 et G. de LEVAL, Aspects actuels du droit des saisies, J.T., 1980, p. 633, n° 40.
RÈGLES COMMUNES 203
( 8 to) Au sujet de l'exception introduite par l'art. 88, 3° de la L. du 1er août 1985, voy.
Annexe 11/10.
811
( ) Il n'y a pas lieu de limiter le champ d'application de la loi au personnel du chantier à
l'exclusion du personnel travaillant au siège social mais il faut que les prestations de celui-ci aient été
indispensables à la poursuite des chantiers exécutés pour le compte de l'Etat (J.L. JASPAR, op. cil.,
Jur. Comm. Belg., 1982, Il, 379).
812
( ) Comme il s'agit seulement d'assurer la bonne exécution des travaux, seuls les arriérés de
rémunération à l'exclusion des indemnités de rupture sont protégés (J.L. JASPAR, op. cil., Jur.
Comm. Belg., 1982, II, 379).
813
( ) Ce privilège auquel ne s'appliquent pas les limitations de l'article 19, 3° bis de la loi
hypothécaire ne doit pas être confondu avec <d'action directe» accordée par l'article 1798 du Code
civil aux ouvriers de l'entrepreneur. Cette dernière, plus limitée quant à ses bénéficiaires, n'accorde
pas de privilège aux intéressés et ne fait pas obstacle à des paiements, saisies-arrêts ou cessions de
créances antérieurs à son intentement (L. SIMONT, Contribution à l'étude de l'article 1798 du Code
civil, R.C.J.B., 1964, n° 6, p. 39 et p. 40; M.A. FLAMME, op. cil., n° 1110).
814
( ) Bruxelles, 6 mai 1966, Pas., 1967, Il, 86 (cet arrêt inclut dans les frais de fourniture, les
frais de livraison et de transport).
815
( ) Bien que non mentionnés expressément par l'article 2, les sous-traitants de l'entrepre-
neur (mais non les fournisseurs ou les sous-traitants des sous-traitants, R.P.D.B., V" Saisie-arrêt, n°
377; Comm. Bruxelles, 16 novembre 1982, R.D.C.B., 1983, 248) bénéficient de ce privilège (Cass.,
23 avril 1981, Pas., 1981, !, 951; Rev. Banque, 1981, 511 et obs. A.M. STRANART-THILLY;
Bruxelles, 2 mars 1966, J.T., 1967, 79; A.M. STRANART-THILLY, Chronique de jurisprudence
- Les sûretés réelles, Rev. de la Banque, 1975, p. 311, n° 39; Doc. Pari., Ch. Sess., 1954-1955, n°
187/1, p. 3: «L'article 2 a pour objet de maintenir les droits et privilèges des ouvriers, fournisseurs et
sous-traitants. La doctrine et la jurisprudence décident que les ouvriers et fournisseurs des
entreprises, de même que les sous-traitants, disposent d'un véritable privilège, encore que ce terme
ne figure pas dans le décret du 26 pluviôse, An II (FREDERICQ, Traité de droit commercial belge,
VII, n° 394; DE PAGE, Traité élémentaire de droit civil belge, VI, n° 790; PLANIOL, 3ème éd.,
11, 3415; BAUDRY-LACANTINERIE, Priv. et Hyp., 1, n" 723; Cass., 3 novembre 1881, Pas.,
1881, !, 392; Liège, 13 novembre 1917, Pas., 1918, Il, 60; Gand, 19 mars 1925, Pas., 1925, II, 57;
Liège, 12février1936, Pas., 1936, Il, 159)».
816
( ) Comp. art. 315 C.l.R. et art. 37 in fine du Livre Il du Code de commerce en matière de
privilèges maritimes.
204 TRAITÉ DES SAISIES
817
( ) Certes, le privilège établi par les décrets ne comportait pas de droit de suite et si la loi de
1958 n'apporte pas de modification à cet égard (Doc. Pari., Ch. Sess., 1954-1955, n° 187/1, p. 4), c'est
sous réserve de la priorité des travailleurs, fournisseurs et sous-traitants à légard des cessionnaires.
818
( ) Au sujet du droit commun, voy. Annexe 11114.
819
( ) R. DE RIJKE, op. cit., p. 38, n° 3; M.A. FLAMME, op. cit., n° 1112; Doc. Pari., Ch.
Repr., Sess., 1954-1955, n° 187/1à8. L'intitulé de la loi est révélateur!
(82°) A.M. FLAMME, op. cit., n°1112.
821
( ) Au sujet de ce type de cession fiduciaire, voy. I. MOREAU-MARGREVE, Evolution
du droit et de la pratique en matière de sûretés, in Les créanciers et le droit de la faillite, Bruxelles,
Bruylant, 1983, 189.
822
( ) A.M. FLAMME, ibidem ; DE RIJKE, op. cit., n° 3, p. 38.
823
( ) Une saisie-arrêt peut être pratiquée dans les mains du créancier gagiste par les créanciers
du constituant, c'est-à-dire de celui à qui appartient la chose donnée en gage. Mais en vertu de
l'article 2073 du Code civil, le créancier gagiste est payé par privilège et par préférence aux autres
créanciers. Si la valeur saisie ne dépasse pas le montant de la créance à la garantie de laquelle le gage
a été affecté, la saisie-arrêt est sans utilité pour le poursuivant ; dans le cas contraire, après paiement
intégral du créancier gagiste, le solde de la créance saisie peut être attribué au saisissant
(LEURQUIN, Code, n° 39; D. MARTIN, Des techniques d'affectation en garantie des soldes de
comptes bancaires, Dall., 1987, Chron. XLI, p. 232, n° 16).
RÈGLES COMMUNES 205
824
( ) Doc. Pari., Ch. Repr., Sess., 1954-1955, n° 2, p. 2: «le but poursuivi par le législateur
ne peut toutefois en aucune façon léser les droits et privilèges des ouvriers, fournisseurs et sous-
traitants. La cession de créance ou sa mise en gage resteront par conséquent inopposables aux
créanciers qui bénéficient des privilèges établis par les décrets» ; DE RIJCKE, op. cit., n° 3, p. 38.
825
( ) M.A. FLAMME, op. cit., n° 1121 ; voy. aussi correspondance, J.T., 1982, 451.
826
( ) Le texte voté au Sénat énonçait : «Ces cessions et mises en gage ne sortiront leurs effets
qu'après que les travailleurs et sous-traitants ayant fait opposition auront été payés et pour autant
que les sommes versées par les bailleurs de fonds aient effectivement servi à exécuter les travaux ou
fournitures» (Doc. pari., Ch. Sess., 1954-1955, n° 187/4, p. 2). Il a été remplacé par la disposition
actuelle compte tenu de l'impossibilité pratique d'appliquer une telle règle : «L'actuel article 3 du
projet transmis par le Sénat reflète certes d'une manière théoriquement parfaite l'esprit des décrets
de Pluviose et de Posen. Il ne déroge, en faveur des bailleurs de fonds, à l'interdiction générale de
l'article premier, que dans la mesure où lesdits bailleurs de fonds ont effectivement favorisé
l'exécution des travaux ou fournitures à l'Etat. Or, les avances de fonds consenties n'ont pu favoriser
l'exécution des travaux et fournitures que dans la mesure précisément où elles ont servi à cette
exécution. Il est cependant apparu au Gouvernement que le texte actuel comportait un inconvénient
majeur, savoir l'impossibilité pratique pour les bailleurs de fonds de rapporter la preuve, en cas de
contestation, que les sommes versées avaient «effectivement servi à exécuter les travaux ou
fournitures». Le Gouvernement estime que ce qu'il faut en fait empêcher, c'est que les deniers versés
par l'Etat au fur et à mesure de l'avancement des travaux ne puissent être imputés à la couverture
d'avances de fonds faites en vue de travaux pour des particuliers ou pour couvrir des avances ou
crédits antérieurs laissant ainsi l'entrepreneur sans moyens financiers suffisants pour poursuivre les
travaux ou fournitures pour compte de l'Etat. Une fois les travaux ou les fournitures réceptionnés,
l'intérêt de l'Etat est sauvegardé, le cessionnaire peut alors imputer librement les sommes qu'il reçoit
du débiteur cédé et les règles de la compensation légale ou conventionnelle retrouvent leur pleine
application» (Doc. Pari., Ch. Repr., Sess. 1954-1955, n° 187/6). Il a encore été précisé que: «jusqu'à
la réception provisoire les avances de fonds garanties par les cessions de créances sur l'Etat du chef de
travaux ou fournitures devront faire l'objet de comptes individualises pour chacune des entreprises
auxquelles se rapportent les créances cédées. A l'intérieur de ces comptes cependant, le bailleur de
fonds pourra faire jouer la compensation entre les sommes reçues en paiements partiels et les avances
de fonds faites par lui pour l'entreprise en cause ... Une fois la réception provisoire intervenue, les
sommes versées sont acquises sans réserve au cessionnaire qui peut librement faire jouer la
compensation pour toutes sommes lui dues par le cédant quelle que soit l'origine de la dette de ce
dernier» (Doc. Pari., Ch. Sess. 1954-1955, n° 18717, p. 3: voy. aussi J.L. JASPAR, op. cit., Jur.
Comm. Belg., 1982, Il, 379-380).
206 TRAITÉ DES SAISIES
§ 7. - Cas spéciaux.
A. - L'action en justice.
«L'action est le pouvoir reconnu aux particuliers de
s'adresser à la justice pour obtenir le respect de leurs droits et de
leurs intérêts légitimes» (829) ; concrétisée par la demande, elle
crée le lien d'instance qui constitue le support procédural de la mise
827
( ) C'est pourquoi l'article 3, alinéa 3 de la loi du 3 janvier 1958 énonce que: «L'Etat fait
connaître aux cessionnaires de créances ou aux bénéficiaires du nantissement de celles-ci, par lettre
recommandée à la poste, les saisies-arrêts ou oppositions qui lui sont notifiées à la requête des
créanciers privilégiés ou toute présentation de bordereaux tenant lieu d'opposition» (voy. Doc. Pari.,
Ch. Repr., Sess., 1954-1955, n° 18711, p. 5 et n" 187/8, p. 1).
828
( ) Civ. Liège, ch.s., 10 mars 1982, Jurisprudence du Code judiciaire, La Charte, T. II,
Annexes, p. 9-2; voy. aussi J.L. JASPAR, op. cit., Jur. Comm. Bclg., 1982, Il, 377 où l'auteur
précise que le curateur doit respecter le privilège même si le créancier n'a pas pris de mesure de
conservation de celui-ci (dans le même sens, voy. P. COPPENS et F. T'KINT, Examen de
jurisprudence, Faillites et concordats, 1979-1983, R.C.J.B., 1984, p. 593, n" 145).
829
( ) J. VINCENT et S. GUICHARD, Procédure civile, 20ème éd., Dalloz, 1981, p. 39. n"
18.
RÈGLES COMMUNES 207
B. - Régimes matrimoniaux.
Les règles relatives au recouvrement des dettes propres ou
communes ne constituent pas des cas d'insaisissabilité mais elles
déterminent la mesure dans laquelle les patrimoines propres et
communs sont engagés compte tenu de la nature de la dette (834 ).
Par contre, il est admis que prises isolément les récompen-
ses sont incessibles, insaisissables et inexigibles et que seul le solde
éventuel peut être saisi ou cédé (835 ).
830
( A. FETIWEIS. Manuel de procédure civile, Liège, 1985, n" 20, p. 34.
)
831
( Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin .. 1967, 501.
)
8 6
( .1 ) Voy. aussi supra, n° 77 B.
TITRE III
CHAPITRE 1- GENERALITES.
837
( ) Cass., 2 mai 1985, Pas., 1985, 1, 1078; J.T., 1986, 289; Rev. Banque, 1986, 27 et obs. J.
HEENEN; R.D.C.B., 1985, 531 et concl. M. !'Avocat Général JANSSEN de BISTHOVEN; sur le
concours, infra, n° 119.
838
( ) Ainsi un arrêt de la Cour de cassation de France du 10 juillet 1984, (Bull., 1984, IV, p.
188, n° 225; Dall. 1985, I.R., 102) précise que «l'indisponibilité des biens saisis résultant de l'article
2093-3, al. Ier, C. civ. n'emporte pas privilège pour le premier saisissant»; voy. aussi J.
CAEYMAEX, obs. sous Liège, 5 novembre 1985, 7 mars 1986et14 mars 1986, Jur. Liège, 1986, 373,
in fine).
839
( ) A. SOULARD, L'exécution des titres, Rev. des Huissiers de Justice, Avril 1986, n°
spécial, p. 88.
840
( ) H. DE PAGE, Traité de droit civil, T. VI, n° 750 B.
210 TRAITÉ DES SAISIES
841
( Liège, 29 mars 1984, J.L.. 1984, 281 et note; DE PAGE, T. III, n° 245.
)
842
( Ainsi, en cas de conflit entre inscription hypothécaire et transcription de saisie, voy. les
)
art. 1444 et 1577, C. jud.; G. de LEVAL, L'ordre, Rép. Not., n" 76. «Pour le titulaire d'un droit
réel, la sécurité provient de ce que son droit est opposable à tous. Pour le créancier chirographaire
saisissant, elle vient au contraire de ce que le droit des autres ne peuvent lui être opposés dans la
mesure où ils lui préjudicient» (P. THERY, note sous Cass. Fr., 2novembre1983, Rép. Defr., 1985,
art. 33450, p. 62). Adde. n° 112, in fine.
843
( ) La règle «Saisie sur saisie ne vaut» ne s'applique qu'à la saisie-exécution immobilière;
elle ne concerne pas la saisie immobilière conservatoire (art. 1435 C. jud.) (G. de LEVAL, La saisie
immobilière, Rép. Not.. n° 308).
844
( ) DE PAGE, T. VI, n° 750 c; G. de LEVAL, L"efficacité des saisies-exécutions. J.T.,
1975, p. 140, n° 12/9.
RÈGLES COMMUNES 211
845
( ) A. TISSJER, Le rôle social et économique des règles de la procédure civile, in Les
Méthodes juridiques, Leçons faites au Collège libre des Sciences sociales en 1910, Paris, V. GIARD
et E. BRIERE, 191 l, p. 124: comp. R. BORDEAUX. Philosophie de la procédure civile, Mémoire
sur la réformation de la justice. Evreux, Imprimerie MERISSEN, 1857 p. 564: «le plus grand vice
qu'on puisse reprocher à cette partie de notre législation, n'est point dans les formes ni dans ses
lenteurs, il est dans les énormes frais qui viennent accabler le débiteur et consommer sa ruine, et qui
enlèvent en même temps au créancier la portion la plus nette du produit de la saisie».
846
( ) Réforme de la procédure. II. p. 117 à 130. «La multiplication des procès-verbaux de
carence établis par les huissiers, un nombre croissant de saisies infructueuses, l'aveu même par le
débiteur de ses embarras. l'accumulation des frais d'exécution, ou plus simplement la répétition de
lettres de mise en demeure, sont autant de signes qui caractérisent cc que notre droit appelle la
déconfiture» (E. BALATE, note sous J.P. Marchienne-au-Pont, 9 novembre 1984, Rev. Rég. Dr.,
1985, 216).
212 TRAITÉ DES SAISIES
847
( Pasin., 1967, 565.
)
848
( G. de LEVAL, Rép. Not., T. XIII, L. IV, Titre IV (Distribution par contribution) et L.
)
IV, Titre V (L'ordre). Supra, n° 5.
849
( ) G. de LEVAL, Saisies et droit commercial, in Les créanciers et le droit de la faillite,
Bruxelles, Bruylant, 1983, p. 315-316; voy. aussi la saisie-exécution mobilière, T.P.R., 1980, p. 338-
339 et Rép. Not. La saisie mobilière, n°s 225 et s. ; comp. infra, n° 114. Adde. infra, n° 212.
850
( ) Au sujet des frais de justice, ci-dessous n° 108 .
851
( ) Infra, n° 112. Adde. n° 118; voy. G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., n°s
268 à 282 et n° 472.
852
( ) La déconfiture peut entraîner déchéance du terme (infra n° 162).
853
( ) Au sujet de la désignation d'un liquidateur judiciaire, voy. infra, n° 131.
854
( ) Cet aspect n'est pas toujours aperçu en doctrine. Voy. M. WOLFCARIUS, Faillite et
déconfiture en droit comparé in Unité et diversité du droit privé, Ed. de l'Université de Bruxelles,
1983, p. 209 et s. L'auteur ignore, semble-t-il, la publicité en matière de saisies mobilières (p. 210, n"
7 ; p. 214 et p. 216, n° 5) ; si l'on en tient compte, il est inexact d'écrire : «L'instauration d'une
procédure collective d'exécution (avec dessaisissement, le cas échéant) serait nécessaire pour
appliquer l'article 8 de la loi hypothécaire de 1851, qui n'a jamais reçu qu'une exécution partielle
(»Les biens du débiteur sont le gage commun de ses créanciers et le prix s'en distribue entre eux par
contribution«). La loi ne fait aucune distinction selon que le débiteur est commerçant ou non.
Pourquoi, dès lors, permettre au créancier d'un insolvable civil de poursuivre individuellement
l'exécution de ses droits, alors qu'il ne possède aucune cause légitime de préférence ?». Adde. E.
BALATE, L'action en obtention de termes et délais ou l'amorce d'un concordat pour le
consommateur, Rev. Rég. Dr., 1985, sp. p. 214 à 218 et P. COPPENS et A. BAILLEUX, Droit
Fiscal, Les impôts sur les revenus, Larcier, 1985, p. 662.
855
( ) Au sujet de certaines pratiques contraires à la loi, voy. G. de LEVAL, Aspects actuels
du droit des saisies, J.T., 1980, p. 651, n° 80 et L'efficacité des saisies-exécutions, J.T., 1985, p. 134,
n° 4 c.; Civ. Verviers, ch.s., 19 décembre 1986, R.G. n" 2811/34.
RÈGLES COMMUNES 213
856
( ) Liège, 10 mars 1986, Jur. Liège, 1986, 373 et obs. J. CAEYMAEX; A.M. STRA-
NART-THILLY, Chronique de jurisprudence, Les sûretés réelles, Rev. Banque, 1975, p. 286, n°
18 ; G. de LEVAL, Distribution par contribution, Rép. Not., n" 63 b et La saisie-exécution
mobilière, T.P.R., 1980, 336; J.L. LEDOUX, chronique de jurisprudence, Les sûretés réelles,
(1975-1980), J.T., 1981, 320. Adde. infra, n° 116 B.
857
( ) Bruxelles, 6 janvier 1972, Pas., 1972, Il, 66; Anvers, !3ème ch., 24 novembre 1986,
R.G. n° 3126/85 bis ; 1. MOREAU-MARGREVE, Les sûretés, Chronique de droit à l'usage du
Palais, T. II, 1987, p. 86 à 89; Adde. G. de LEVAL, L'enregistrement en débet des jugements et
arrêts, Ann. Dr. Liège, 1986, 384; J. CAEYMAEX, obs. sous Liège, 4 juin 1986, J.L.M.B., 1987,
148; comp. et contra Civ. Tournai, ch.s., 27 mars 1987, R.G. n° 23444 et réf. CLOQUET, Les
Novelles, Droit commercial, T. IV, n°s 1848 et 1849.
858
( ) Civ. Liège, ch.s., 18 mars 1987, R.G. n" 77090/86.
214 TRAITÉ DES SAISIES
859
( Cass. Fr., 17 avril 1961, Dall., 1961, J, 644 et obs. P. RAYNAUD.
)
860
( Il s'agit de l'inscription de l'exploit de saisie à la conservation des hypothèques maritimes
)
(G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., n°s 502 et 541).
861
( ) Un avis de saisie d'un type spécial existe en cas de saisie d'un moyen de transport suite à
une infraction du transporteur (art. 65, § 3, Loi relative à la police de la circulation routière
coordonnée le 16 mars 1%8; adde. art. 74/3, Loi du 15 décembre 1980, sur l'accès au territoire, le
séjour, l'établissement et l'éloignement des étrangers, L. 17 juillet 1987).
862
( ) G. de LEVAL et J. van COMPERNOLLE, op. cit., Ed. Jeune Barreau Bruxelles,
1982, 31 ; comp. en matière de cession de rémunération , Annexe III /5.
RÈGLES COMMUNES 215
863
( ) Art. 84 de la loi du 31 mars 1987 modifiant diverses dispositions légales en matière de
filiation. Au sujet de l'article 203 ter, C. civ., voy. supra, note 772.
864
( ) Supra, n° 99 A., 4 et note 784.
865
( ) Voy. G. de LEVAL, Distribution par contribution, Rép. Not., n" 77.
8
( 61>) Infra, n°s 112 A et 113 in fine.
216 TRAITÉ DES SAISIES
867
( ) Cette règle a été suggérée antérieurement par le Centre d'Etudes pour la Réforme de
l'Etat, Réforme de la Procédure, T. Il., p. 30, art. 604 in fine.
868
( ) Ou en matière de saisie-arrêt lorsque le lieu de la saisie est celui où l'exploit de saisie-
arrêt est signifié au tiers saisi ou celui où la notification de la décision autorisant la saisie est reçue par
le tiers saisi (Cass., 26 novembre 1982, Pas., 1983, 1, 397 ; supra, n° 25). Par contre, en ce qui
concerne l'avis de délégation, la publicité ne se réalise qu'au greffe du domicile du délégant (art. 1390
bis, al. 1, C. jud.).
869
( ) Arr. Bruges, 26 juin 1981, J.T., 1981, 728.
870
( ) K. BAERT, Algemene beginselen van bewarcnd beslag, T.P.R., 1980, p. 300, n° 49.
Adde. G. de LEVAL, L'efficacité des saisies-exécutions, J.T., 1985, p. 138, 12/3.
871
( ) Art. 5, L. 8 août 1983, organisant un registre national des personnes physiques et A.R.
du 16 mai 1986, M.B. 19 juin 1986, p. 9070. (Les changements successifs de domicile font partie des
informations transmises par la registre national à l'huissier consultant ; adde. au sujet des
déclarations de changement de résidence, Circ. Min. du 8 août 1987, M.B., 15 septembre 1987, p.
13.484). li est vrai qu'une centralisation des avis de saisie et de délégation (voire, de lege ferenda, des
avis de rémunération) au registre national constituerait la solution idéale (J. ROSSILLION, Des avis
de délégation, Ann. Dr. Liège, 1987, p. 453-454; adde. Annexe IV, projet d'art. 1390 ter).
RÈGLES COMMUNES 217
872
( ) Voy. les articles 1424, 3° et 1512, al. 2, C. jud. ; voy. à ce sujet G. de LEVAL, La saisie
mobilière, Rép. Not., n°s 93, 215, 216 et 241.
873
( ) lb. n°s 279-280.
874
( ) M.B., 27 octobre 1982 et erratum du 10 novembre 1982.
875
( ) Comp. les propositions formulées en la matière par le Centre d'Etudes pour la Réforme
de l'Etat (Réforme de la Procédure, T. II, p. 29-31) qui prévoyait la remise au greffe d'une copie du
procès-verbal de saisie, de récolement ou de carence et le dépôt au dossier de saisie des actes
introductifs des incidents et des décisions rendues sur ceux-ci. Pour M. VAN REEPHINGEN
(Pasin., 1967, 496), il fallait éviter d'augmenter de manière considérable le volume des archives dans
les greffes alors que de nombreuses saisies restent sans suite.
876
( ) A cette occasion, il faudrait en outre prévoir que toute saisie immobilière (conservatoire
ou exécutoire) donne lieu à l'établissement d'un avis de saisie (G. de LEVAL, L'efficacité des saisies-
exécutions, J .T., 1985, p. 138, n° 12/3 ; adde. n° 202 A).
218 TRAITÉ DES SAISIES
877
( Une telle suggestion figurait dans les propositions du C.E.R.E. (T. II, p. 19).
)
878
( Infra, n° 117.
)
879
( ) Si dès à présent ce résultat peut être obtenu en matière de saisie-exécution mobilière
(art. 1527) (G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., n° 255; adde. infra n° 198), la question
est controversée en matière de saisie-arrêt-exécution (art. 1543), voy. Les créanciers et le droit de la
faillite, Bruxelles, Bruylant, 1983, p. 338-339; G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., n° 472
et J. van COMPERNOLLE, Examen de jurisprudence, Saisies conservatoires et voies d'exécution,
R.C.J.B., 1987, p. 490, n° 84.
880
( ) L'article 1390 devrait être complété entre l'alinéa 2 et l'alinéa 3 par la disposition
suivante : «Tout autre créancier dont la créance peut entrer en compte de répartition en vertu de
l'article 1628 peut manifester sa volonté de concourir à la répartition du prix en faisant porter, par le
greffier, sur l'avis de saisie ses nom, prénom, domicile, la nature et le montant de sa créance, la cause
de préférence éventuelle et la date de sa démarche au greffe. Cette intervention est dénoncée par
simple avis du greffe au débiteur saisi et, le cas échéant, au tiers saisi. Elle produit tous les effets
d'une saisie». Il y a lieu d'éviter toute intervention manifestement non justifiée d'un tiers se
prétendant créancier ; c'est pourquoi la créance invoquée doit satisfaire aux conditions très souples de
l'article 1628 ; une dénonciation par simple avis du greffe est toutefois suggérée afin de permettre au
saisi et éventuellement au tiers saisi de réagir en s'adressant au juge des saisies ; on ne doit cependant
pas perdre de vue que sauf manoeuvre abusive une contestation de ce genre doit être introduite
ultérieurement sous forme de contredit au projet de distribution par contribution (voy. Annexe IV).
RÈGLES COMMUNES 219
881
( ) Infra, n° 117.
882
( Dans la mesure où la saisie peut devenir commune aux saisissants et aux opposants, elle
)
a selon nous virtuellement pour effet d'interrompre, à dater de l'opposition, la prescription courant
contre les opposants (voy. aussi infra, n° 214).
883
( ) En cas de mainlevée amiable le consentement de l'opposant est requis par les art. 1524,
al. 4 et 1584, al. 2 (n° 192 B).
884
( ) Au sujet de la durée de la saisie, voy. infra n° 196 A.
885
( Infra, n° 216, B.
)
886
( Supra, n° 111 ; infra, n° 196 A; au sujet du cantonnement sur saisie conservatoire, voy.
)
infra, n°s 206 A et 209 et du cantonnement sur saisie-exécution, voy. infra, n° 276 A.
220 TRAITÉ DES SAISIES
887
( Infra, n°2l5, B.
)
888
( Certes, une telle saisie-exécution conserve son efficacité procédurale nonobstant la
)
péremption de l'avis (Comm. Adm. C.I.R .. T. X, Titre, VI, n° 719) mais le créancier poursuivant de
manière occulte s'expose à des dommages-intérêts voire même à une action paulienne des autres
créanciers (G. de LEVAL, L'efficacité des saisies-exécutions, p. 137, n° 9/2).
( 889 ) Ou du receveur des contributions lorsque la notification faite conformément à l'article
215, A.R. du C.l.R. cesse de produire ses effets (Comm. Adm. C.l.R., T. X, n°s 369-370, p. 89).
890
( ) La date de la levée de la saisie est expressément prévue par I' A.R. du 5 octobre 1982
établissant le modèle des avis de saisie.
91
(8 ) Infra, n°s 192 et 215 D.
892
( ) Supra, n° 35.
RÈGLES COMMUNES 221
893
( ) G. de LEVAL et J. van COMPERNOLLE, op. cit., Ed. Jeune Barreau, Bruxelles,
1982, p. 32, n° 31.
894
( ) Rien n'est dit sur l'envoi de l'avis de délégation (art. 1390 bis, C. jud.) au greffe du
tribunal de commerce. Il est vrai que la mesure de délégation est rarement susceptible d'être mise en
oeuvre à charge d'un commerçant (voy. toutefois le texte général des art. 203 ter et 221, al. 2, C.
civ.).
895
( ) J.L. DUPLAT et G. HORSMANS, Les services des enquêtes commerciales des
tribunaux de commerce. in L'entreprise en difficulté, Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1981, p. 45 à 58.
222 TRAITÉ DES SAISIES
896
( ) G. de LEV AL, Saisies et droit commercial in Les créanciers et le droit de la faillite,
Bruxelles, Bruylant, 1983, p. 315-316. Ainsi, il a été, à juste titre, décidé qu'un créancier ne peut agir
en faillite contre son débiteur qui ne s'exécute pas dès lors qu'une procédure d'exécution forcée lui
aurait permis d'obtenir paiement de son dû (Mons, 30 octobre 1984, R.D.C.B., 1985, 482); de même
il a été jugé que si l'existence de biens saisissables permet de payer le solde litigieux, les conditions de
la faillite ne sont pas réunies (Liège, 9 mai 1985, Jur. Liège, 1985, 422; infra, n°s 119, 120 et 123).
Signalons aussi un arrêt de la Cour de cassation de France du 15 avril 1986 (Gaz. Pal., 1986, Pan.,
170): «A légalement justifié sa décision ayant débouté une U.R.S.S.A.F. de sa demande tendant à la
mise en liquidation des biens de son débiteur, la Cour d'appel qui, après avoir retenu que ce débiteur
payait ses créanciers, à la seule exception de l'U.R.S.S.A.F. dont il se croyait fondé à contester la
créance, a fait ressortir à bon droit que l'ouverture d'une procédure collective ne pouvait être
substituée à une voie d'exécution au profit d'un créancier impayé».
897
( ) «Chacun sait aujourd'hui que, lorsqu'il est question de l'égalité entre créanciers, qui
constitue le fondement même de la procédure en matière de faillite, ce n'est en fait qu'un leurre. Les
créanciers privilégiés occupent une place tellement importante qu'il absorbent la presque totalité de
l'actif» (E. KRINGS, Le pouvoir judiciaire et la procédure de faillite, J.T., 1986, p. 471, n° 19;
adde. p. 465, n° 3 et p. 467 n° 7).
898
( ) G. de LEVAL et J. van COMPERNOLLE, op. cit., Ed. Jeune Barreau, 1982, p. 35, n°
34.
RÈGLES COMMUNES 223
899
( ) Civ. Tournai, ch.s., 28 septembre 1983, R.G., n" 14.952, in Jurisprudence du Code
judiciaire, II, Art. 1390/2; infra, n° 177, A.
00
('' ) Comp. et contra Centre d'Etudes pour la Réforme de l'Etat, Réforme de la Procédure,
T. II, p. 20-21 et p. 30 (projet de texte) qui tout en prévoyant que le dossier et le répertoire de saisie
n'étaient pas publics organisait la délivrance par le greffier d'extraits du répertoire aux créanciers
nantis d'un titre exécutoire à charge de la partie saisie et à tous les intéressés autorisés à cette fin par
ordonnance du président du tribunal de première instance. De lege ferenda, cette possibilité devrait
s'ajouter à celle qui est prévue par l'article 1391. Comp. en ce qui concerne les renseignements
relatifs au patrimoine immobilier, Rec. Enr., 1985, n° 23.143, p. 57.
101
(' ) Avis unanime de la Commission du Sénat lors de la discussion du projet de loi
complétant l'article 1391 du Code judiciaire afin de permettre également aux notaires de consulter les
avis de saisie (Doc. Pari. Sénat, Sess., 1976-1977, Doc. 950/1); Bruxelles, 19 mars 1985, Pas., 1985,
II, 89.
902
( ) Comp. et contra en ce qui concerne l'article 20, 5°, L. hypoth., la réponse du Ministre à
une question parlementaire; «si le greffier est tenu de transmettre une copie de l'acte déposé, il n'a
pas à délivrer d'attestation relative à la nature du dépôt de l'acte, délivrance qui serait de nature à
accroître les risques d'erreur» (Rev. Not., 1984, p. 611-612). En matière d'avis de saisie, cc risque
d'erreur est inexistant dans la mesure où il s'agit de documents établis par des professionnels
(huissiers, greffiers, receveurs des contributions) sur base d'un modèle établi par arrêté-royal.
903
( ) Ainsi le créancier qui entend éviter la sanction comminée par l'article 446 C. corn.
pourrait utilement demander une telle attestation (infra, n° 116).
224 TRAITÉ DES SAISIES
904
( ) G. de LEVAL, Distribution par contribution, Rép. Not., n°s 49 et s. ; R. RASIR, Un
inconnu dans la maison, Bull. du Barreau de Liège, 1981-1982, p. 17, n° 3; voy. en matière
immobilière, G. de LEVAL, L'ordre, Rép. Not., n"s 47 et s. et n° 114.
905
( ) Un droit fixe de 204 francs est alloué à l'huissier de justice pour l'envoi ou le dépôt d'un
avis de saisie (art. 13, 2° d de l'A.R. du 30 novembre 1976 fixant le tarif des actes accomplis par les
huissiers de justice en matière civile et commerciale, ainsi que celui de certaines allocations, modifié
par l'article 8 de 1' A.R. du 17 décembre 1977) et de 273 francs pour toute consultation du fichier des
saisies avant la répartition du produit d'une vente ou de la saisie du numéraire (art. 13, 3° e de I' A.R.
précité).
906
( ) Rapport VAN REEPHINGEN, Pasin., 1967, 496; Civ. Verviers, ch.s., 19 décembre
1986, R.G. n° 2811/34, Jurisprudence du Code judiciaire, art. 1390; J. BAUGNIET, Trav. Corn.
Et., 1974, Dossier, n° 1672, p. 201 ; Comm. Adm. C.I.R., T. X, Titre V, n° 373. Aucune limitation
ne pourrait être apportée à ces démarches, prolongées, le cas échéant, au niveau des échanges
d'informations entre huissiers, au nom des exigences du secret professionnel alors qu'il y a obligation
légale d'assurer l'égalité entre les créanciers (P. LAMBERT, Le secret professionnel, Bruxelles-
Nemesis, 1985, p. 242).
907
( ) G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., n° 279-280.
908
( ) Supra, n°s 83 A, d et 89.
909
( ) Supra, n° 112 B et infra, n° 117.
RÈGLES COMMUNES 225
9
( w) Civ. Huy, ch.s., 25 juin 1984, J.T., 1985, 146; Jur. Liège, 1984; voy. aussi Civ. Liège,
ch.s., 7 mars 1984, Jur. Liège, 1984, 200. De même le créancier saisissant peut obtenir par la
consultation du fichier des saisies des renseignements dont il serait, le cas échéant, malvenu de
reprocher au tiers saisi le défaut de communication (Civ. Tournai, ch.s., 9 mai 1980, R.G. n° 7669,
Jurisprudence du Code judiciaire, La Charte, T. Il, Art. 1542/2). Adde., infra, n° 121.
(9") Supra, n° 108 A.
(9 12 ) Si l'on ne peut poser à titre de principe le caractère frustratoire de saisies subséquentes à
une première saisie eu égard à la nécessité de prendre en considération les circonstances de fait
propres à chaque cas, le caractère frustratoire d'une saisie subséquente est démontré lorsque l'utilité
des nouvelles saisies pratiquées après trois saisies antérieures n'apparaît pas du dossier et que les
nouveaux créanciers saisissants n'offrent pas de l'établir. Les créanciers saississants ne peuvent
exercer leur droit de poursuite de la façon la plus onéreuse pour le débiteur (Civ. Verviers, ch.s., 19
décembre 1986, R.G., n" 2811/34, à paraître dans les Ann. Dr. Liège, 1988, annoté par G. de
LEVAL).
226 TRAITÉ DES SAISIES
913
( ) E. GENIN, Mis à jour par R. PONCELET et A. GENIN, Traité des hypothèques et de
la transcription, Extrait du Répertoire Notarial, Larcier, 1980, T. 1, n° 64.
(9 14) Supra, n° 44.
915
( ) Supra, n°s 99 A et 109 B.
(
917
) G. de LEVAL, Le caractère collectif de la saisie mobilière, Ann. Dr. Liège, 1988 (à
paraître).
) Infra, n"s 203 C et 211 à 213. Pour le surplus, l'opposition ne peut être, de lege lata,
918
(
assimilée à une saisie (voy. supra, n" 112 B).
) Ni en matière de saisie sur bateaux et navires (art. 1478, 1479 et 1552 ; G. de LEVAL,
919
(
La saisie mobilière, Rép. Not., n"s 512 et 513).
) G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., n° 275.
920
(
922
( ) Ainsi une décision du juge des saisies de Bruxelles du 12 septembre 1986 (R.G., n°
23.381) relève, parmi d'autres indices permettant de considérer que les craintes du saisissant ne sont
pas dénuées de fondement, le fait que «plusieurs avis de saisies ont été établis à charge de la
demanderesse dans un passé récent».
923
( ) Infra, n°195; comp. Civ. Liège, li mars 1987, J.L.M.B., 1987, 549.
924
( ) Comp. A. ZENNER, Perspectives actuelles de réforme des procédures collectives,
Ann. Dr. Liège, 1986, p. 220, n° 18 ; infra n° 124, note 984 ; adde. art. 169 de la loi française du 25
janvier 1985 sur le redressement judiciaire. A ce sujet M. PEDAMON (Présentation générale de la
réforme des procédures collectives, Gaz. Pal., 20-21août1986, p. 2 à 6) écrit: «L'art. 169 de la loi de
1985 pose le principe que le jugement de clôture de la liquidation pour insuffisance d'actif ne fait pas
recouvrer aux créanciers l'exercice individuel de leurs actions contre le débiteur. «Le passif est donc
«apuré» sans avoir été payé». Cette solution est choquante sur le plan de la moralité commerciale.
Elle a été justifiée par la nécessité de mettre fin à l'inégalité de traitement qui existait jadis entre les
exploitants individuels et les dirigeants sociaux : les premiers risquant d'être recherchés à nouveau
pour le paiement du solde de leurs dettes s'ils revenaient à meilleure fortune, les seconds étant
immédiatement et définitivement libérés après la clôture de la procédure collective. La solution
s'explique aussi vraisemblablement par le souci de favoriser la création de nouvelles entreprises ;
même par ceux qui ont enregistré un premier échec». Comp. supra, n° 70; adde. la solution partielle
offerte par l'art. 307, C.I.R.
TITRE IV
925
( ) L. VINCENT, «Les privilèges et hypothèques», Chronique de jurisprudence (1949-
1966), J.T., 1968, p. 757, n° 77; P. VAN OMMESLAGHE, La situation des créanciers d'une société
en liquidation : une construction jurisprudentielle de la Cour de cassation de Belgique, Zeitschrift für
Unternehmens - und Geselleschaftsrecht, 1978, 382; J. LINSMEAU, Le concours, les saisies
multiples et leurs solutions in Les voies conservatoires et d'exécution, Ed. Jeune Barreau, Bruxelles,
1982, 287 ; Ph. GERARD, La règle de l'égalité entre les créanciers d'une société commerciale en
liquidation, R.C.J.B., 1977, p. 639, n" 5. Une définition plus précise est proposée par B. MAES et
R. BUTZLER (Le droit d'exécution individuelle des créanciers de la masse, note sous Cass., 26
novembre 1981, R.C.J.B., 1985, p. 457, n° 9): «le concours peut être défini comme l'opposition, soit
à l'initiative des créanciers eux-mêmes, soit de plein droit, de divers recours des créanciers -
dérivant soit de droits réels soit de droits de créance «mis en oeuvre» par la poursuite sur un ou
plusieurs biens du débiteur - sur une masse de biens, rendue en même temps indisponible pour le
débiteur».
(926 ) H. JANSSENS DE BISTHOVEN, concl. préc. Cass., 2 mai 1985, R.D.C., 1985, 537.
(9 27 ) Une situation de concours n'empêche évidemment pas Je créancier de faire établir
judiciairement sa créance (J. LINSMEAU, op. cit., Ed. Jeune Barreau, Bruxelles, 1982, 291 ; Cass.,
24 mars 1977, Pas., 1977, 1, 792 et concl. de Monsieur le Procureur Général DELANGE; infra, n°
124 B).
230 TRAITÉ DES SAISIES
120) Notion.
La faillite est une procédure de liquidation collective qui
emporte le dessaisissement du failli au profit de tous les créanciers
qui existent au jour de la faillite et qui se seront manifestés dans les
délais (art. 508 C. corn.). Le dessaisissement est une saisie générale
934
( ) ; il se produit à la première heure du jour où la faillite est
prononcée (935 ) ; il ne s'applique pas seulement aux biens qui
appartiennent au failli le jour où la faillite est prononcée mais il
s'étend à tous les biens qu'acquerra le failli jusqu'à la clôture de la
faillite (936 ) ; il prive le failli, représenté par le curateur, du
pouvoir d'utiliser ou de gérer son patrimoine (937). Par comparai-
son, on peut dire de la saisie qu'elle est susceptible de profiter à
tous les créanciers qui se sont manifestés avant l'envoi du projet de
répartition (art. 1629, C. jud.) (938 ) ; qu'elle ne porte que sur les
939
( Supra, n° 114 et note 896.
)
940
( Au sujet de l'application des règles de l'insaisissabilité on rappelle que de lege ferenda, il
)
est envisagé de rendre les articles 1408 à 1412 C. jud. applicables au failli (supra, n°s 74 et 79 II C ;
voy. aussi G. de LEVAL, L'inégalité entre les saisis, R.G.A.R., 1984, n°10822 V).
941
( ) Il est devenu caricatural de prétendre que la faillite, «procédure momentanée de saisie
collective», ... « a pour but d'éviter les désordres qui résulteraient de saisies individuelles en
organisant une voie de réalisation et de règlement collective et pour fonction essentielle d'assurer le
paiement des créances en concours au marc le franc, sous réserve des privilèges» (A. ZENNER et L.
JANSSENS, Faillites et droit social, J.T.T., 1986, 229, n° 3).
942
( ) Infra, n° 275 A.
943
( ) Voy. toutefois Mons, 12 juillet 1985, J.T., 1986, 345.
RÈGLES COMMUNES 233
) Cass., 25 mai 1978, Pas., 1978, I, 1090 et les conclusions de M. !'Avocat Général
944
(
VELU; J.T., 1978, 523; Cass., 3septembre 1982, Pas., 1983, 1, 6; R.W. 1983-1984, 383; R.D.C.,
1984, 575; Mons, 21février1983, Pas., 1983, II, 31; Liège, 14 juin 1984, Jur. Liège, 1984, 507;
Liège, 31janvier1986, J.L. 1986, 269; Comm. Verviers, 25 juin 1984, Jur. Liège, 1985, 278; Comm.
Namur, 24 janvier 1985, Rev. Rég. Dr., 1985, 193; P. COPPENS et F. T' KINT, Examen de
jurisprudence, Faillites et concordats (1979-1983), R.C.J.B., 1984, p. 549 à 552, n°101 et réf. cit.; A
CLOQUET, Les concordats et les faillites, Novelles, Ed. 1985, n°s 331 et 355 à 357. Comp. Liège,
7ème ch., 19 juin 1987, R.G., n" 17.496/85 (dation en paiement faite en période suspecte pour arrêter
une saisie; tombe sous le coup de l'art. 445, C. corn.).
) Il peut s'agir d'un paiement reçu par un créancier bénéficiant d'un privilège général car
945
(
celui-ci enracine ses droits dans les mêmes biens que ceux du gage commun (P. COPPENS et F. T'
KINT, op. cit., R.C.J.B., 1984, 550; Comm. Gand, 24 février 1984, T.G.R., 1985, p. 27, n° 21).
(946 ) Supra, n°s 115 et 116. Cet aspect semble perdu de vue par P. COPPENS et F. T' KINT,
op. cit., R.C.J.B., 1984, p. 549.
(947 ) J. VELU, Conclusions précitées, Pas., 1978, I, 1098, n°14.
) G. de LEVAL, L'ordre, Rép. Not., n° 3-1 et Distribution par contribution, Rép. Not.,
948
(
n° 14 ; Voy. toutefois en matière de procédure de répartition du produit de vente d'un navire ou d'un
bateau, l'article 1671 C. jud. (Rapport VAN REEPHINGEN, Pasin., 1967, 530).
234 TRAITÉ DES SAISIES
sur les meubles et immeubles du failli» (art. 453, al. 1er, C. corn.)
949
( ). Aux créanciers chirographaires sont assimilés les créanciers
jouissant d'un privilège ~énéral, celui-ci étant évidemment respecté
lors de la répartition (95 ) .
Toutefois, «si antérieurement à ce jugement, le jour de la
vente forcée des meubles ou immeubles saisis a déjà été fixé et
publié par les affiches, cette vente aura lieu pour le compte de la
masse» (art. 453, al. 2, C. corn.). L'achèvement en vente publique
de la procédure de saisie arrivée à son stade final permet dans le
respect de la loi du concours de ne pas perdre le bénéfice d'actes
antérieurs d'exécution. «Néanmoins, si l'intérêt de la masse l'exige,
le tribunal pourra sur la demande des curateurs, autoriser la remise
de la vente à une autre époque» (art. 453, al. 3, C. corn.) (951 )
952
( ). «A la suite du dessaisissement qui produit les effets d'une
saisie globale et collective, le patrimoine du failli est pris en charge
par le curateur qui exerce d'emblée, c'est-à-dire sans avoir à
procéder à des saisies particulières sur ses biens, les droits patrimo-
niaux du failli pour le compte de la masse des créanciers» (953 ) ; à
cette occasion il peut juger préférable de ne pas dissocier les
éléments du patrimoine et de ne pas réaliser uniquement la partie
des biens antérieurement saisis.
Après la déclaration de faillite, aucune saisie, même
conservatoire, ne peut évidemment être pratiquée par les créan-
ciers regroupés dans la masse (954 ).
(949 ) Comp. et contra Proposition de loi relative aux faillites et concordats, Doc. Pari. Sénat,
Sess., 1984-1985, n° 859/1 p. 18 et art. 10, p. 31).
950
( ) Voy. avant la loi du 25 mars 1985 modifiant l'art. 453, al. 1, C. corn. : Cass., 17 avril
1980, J.T., 1980, p. 489; Cass., 19 septembre 1980, J.T., 1981, 156; Cass., 16 novembre 1981, J.C.
Belg., 1982, II, 22 et concl. de Mme LIEKENDAEL; Bruxelles, 28février1985, R.D.C., 1986, 216;
J. LINSMEAU, La réalisation du gage sur fonds de commerce en cas de faillite, J.T., 1979, 229, col 1
et réf. cil. ; comp. et contra infra, n° 127.
951
( ) A. CLOQUET, Novelles, T. IV, 1975, n°s 1426 à 1428; G. de LEVAL, Aspects actuels
du droit des saisies, J.T., 1980, p. 634, n° 43.
952
( ) La réalisation des meubles en cas de faillite peut s'effectuer de gré à gré (voy. E.
KRINGS, op. cit., J.T., 1986, p. 473, n° 25 et G. de LEVAL, Saisies et droit commercial, in Les
créanciers et le droit de la faillite, Bruylant, 1983, p. 316, note 1).
953
( ) J. V AN R YN et J. HEENEN, T. IV, n° 2685. Ainsi le curateur a le droit d'exiger que la
partie saisissable du salaire du failli lui soit directement versée sans saisie-arrêt préalable entre les
mains de l'employeur (Corn. Liège, 19 juin 1979, J.L., 1978-1979, p. 364, n° 70).
(954 ) Bruxelles, 28 février 1985, J.T., 1986, 348; Civ. Huy, ch.s., 7 mai 1984, Jur. Liège, 1984,
365 et J.T., 1985, 146 qui constate que seule l'inertie du curateur (condamné à supporter les frais
d'exécution) explique la méprise du poursuivant. Au sujet du point de départ, des effets de
l'exequatur d'un jugement déclaratif de faillite, voy. Cass. Fr., 25 février 1986, J.C.P., 1987, II, n°
20.776 et obs. J.P. REMERY.
RÈGLES COMMUNES 235
(955 ) Cass., 8 avril 1976, Pas., 1976, 1, 881 : «le curateur ne peut, lorsqu'il agit en justice au
nom de la masse des créanciers, exercer que les droits qui sont communs à l'ensemble de ceux-ci et
non les droits de ceux-ci individuellement ou les droits qui compètent aux seuls créanciers jouissant
d'un privilège spécial» ; voy. aussi Cass., 7 mai 1980, Pas., 1980, 1, 1104 et Cass., 12 février 1981, J.C.
Belg., 1981, II, 154 et Cl. PARMENTIER, La responsabilité des dirigeants d'entreprises en cas de
faillite, R.D.C., 1986, p. 755, n° 21.
956
( ) J. VAN RYN et J. HEENEN, T. IV., n" 2763; A. CLOQUET, Les faillites et les
concordats, Novelles, T. IV., 1975, n° 1440.
(9 57 ) Comm. Bruxelles, 6 juin 1985, R.D.C., 1986, 307 et note J. LAENENS.
236 TRAITÉ DES SAISIES
958
( ) Cass .• 8 avril 1976, Pas., 1976, I, 881 ; R.C.J.B., 1980, 121 et note 1. MOREAU-
MARGREVE (Heurs et malheurs du gage sur fonds de commerce), spéc. n° 28, p. 159 à 162 où
l'auteur relève qu'en toute logique le créancier se voit reconnaître par la Cour de cassation le droit
d'obtenir la remise du produit de la vente du gage à concurrence du montant de la créance garantie.
Pour un examen de la jurisprudence, voy. Jurisprudence du Code judiciaire, Les saisies, Annexe I
(Gage sur fonds de commerce).
959
( ) J. LINSMEAU, op. cit., J.T., 1979, p. 229, col. 2 et réf. cil.
9
( 6()) Pour plus de détails, voy. G. de LEVAL, La saisie immobilière, Rép. Not .. T. XIII. L.
II, n°s 526 à 533-1 et réf. cil. et J. van COMPERNOLLE, Considérations sur la réalisation des
immeubles du failli, Ann. Dr. Liège, 1987, p. 168 à 181.
961
( ) Cass., 21 septembre 1984, Pas., 1985, I, 105; J.T., 1985, 185; Rec. Gén., 1986, n°
23264, p. 12; R.D.C., 1985, 367; Rev. Not., 1985, 233; R.W., 1985-1986, 318; G. de LEVAL, op.
cit., Rép. Not., T. XIII, L. II, n° 533.
962
( ) G. de LEVAL, op. cit., Rép. Not., Y. XIII, L. II, n° 530; comp. et contra J.L.
LEDOUX, Curateur et créancier saisissant : la guerre des procédures n'aura plus lieu ? , Rev. Not.,
1984, p. 578.
963
( ) De lege ferenda, comp. et contra Proposition de loi relative aux faillites et concordats,
Doc. Pari. Sénat, 1984-1985, n° 859/1, art. 58 p. 42.
964
( ) Civ. Charleroi, 23 mars 1982, Jur. Liège, 1982, 309; contra, J.L. LEDOUX, Curateur
et créancier saisissant: la guerre des procédures n'aura plus lieu?, Rev. Not., 1984, 578.
RÈGLES COMMUNES 237
965
( ) Il est généralement admis que l'article 477 du Code de commerce ne s'applique qu'aux
biens meubles (P. COPPENS et F. T' KINT, Examen de jurisprudence, Faillites et concordats,
R.C.J.B., 1979, p. 317-318, n° 15 et réf. cit. ; J. van COMPERNOLLE, op. cit., Ann. Dr. Liège,
1987, p. 169, n° 2).
(966 ) Bruxelles, 5 juin 1985, R.D.C., 1985, 781 et note; Comm. Bruxelles, 2 mai 1984,
R.D.C., 1984, 648 et note 1. VEROUGDTRAETE.
967
( ) J. van COMPERNOLLE, op. cit., Ann. Dr. Liège, 1987, 171 à 173; voy. au sujet des
droits du créancier hypothécaire, Rép. Not., Saisie immobilière, n° 533-1 et comp. infra, n° 125
(note 986). Sur le rôle respectif du juge et du curateur, voy. Liège, 13 juin 1986, R.G., n° 18.087/86.
965
( ) Au sujet des honoraires du curateur, voy. infra, n° 134.
969
( ) Au sujet des critères de détermination des dettes de la masse, voy. B. MAES et R.
BUTZLER, op. cit., R.C.J.B., 1985, p. 460 et s., n°s 14 et 15; voy. aussi Ph. GERARD,
Observations sur la nature juridique des dettes et des créances de la masse des créanciers en cas de
faillite, R.C.J.B., 1986, 714 à 738.
970
( ) Cass., 26 novembre 1981, Pas., 1982, 1, 426; J.C. Belg., 1982, Il, 22 et les conclusions
du Ministère public; Rev. Prat. Soc., 1982, 74 et les conclusions du Ministère public; R.C.J.B.,
1985, 447 et note B. MAES et R. BUTZLER, «Le droit d'exécution individuelle des créanciers de la
masse». Cet arrêt a été rendu en matière de concordat par abandon d'actif; la solution dégagée vaut
en matière de liquidation et de faillite (F. T' KINT, Le droit d'exécution des créanciers d'une société
en liquidation, in Les voies conservatoires et d'exécution, Ed. Jeune Barreau, 1982, n° 19, p. 349).
971
( ) Comp. Rennes, 9 mai 1986, Gaz. Pal., 13-14 juin 1986, 9 et note E.M. BEY: Engage sa
responsabilité personnelle, le syndic qui, en présence de la condamnation définitive de la masse des
créanciers dont il est le représentant légal, n'invoque aucune impossibilité d'ordre matériel ou d'ordre
juridique qui l'aurait empêché et l'empêcherait encore d'exécuter les causes de l'arrêt intervenu, et
alors que, d'une part, scion ses propres aveux, il disposait de sommes suffisantes pour faire face à la
dette, d'autre part, il n'allègue pas l'existence d'autres créanciers de la masse susceptibles d'entrer en
conflit avec la société créditrice pour la distribution des deniers disponibles. Son refus de
désintéresser le créancier procédant d'une mauvaise volonté délibérée, il convient de faire application
de l'art. 1382, C. civ. pour le condamner à réparer le préjudice subi par le créancier.
972
( ) Tant que dure l'état de faillite, ayant le curateur qualitate qua comme débiteur, les
créanciers de la masse ne peuvent exécuter le failli sur les biens qui échappent au déssaisissement (Ph.
GERARD, op. cil., R.C.J.B., 1986, p. 738, note 75). La créance de la masse devient une obligation
du failli lorsque la faillite prend fin (lb., n" 14, p. 727 et n°s 20 et s., p. 733).
238 TRAITÉ DES SAISIES
973
( ) Comm. Namur, 7 septembre 1978, Rev. Rég. Dr., 1978, 730 et note F. DAVREUX.
(974 ) Supra, n° 122 B et infra n° 124.
(9 75 ) F. T' KINT, op. cil., n°s 20 à 22, p. 350 à 352; voy. aussi P. COPPENS et F. T' KINT,
op. cil., R.C.J.B., 1984, p. 600, n° 152.
(976 ) E. LIEKENDAEL. Concl. précédant Cass., 26 novembre 1981 précité.
977
( ) Voy. aussi les hypothèses envisagées au n° 122 B.
978
( ) B. MAES et R. BUTZLER, op. cil., R.C.J.B., 1985, p. 465 à 469, n°s 19 à 21.
979
( ) Peut-on prétendre que les créanciers de la masse ne subiraient pas de préjudice en
attendant l'issue de la procédure collective car leurs droits seraient de toute manière respectés? La
réponse est nuancée car cc raisonnement ne tient pas compte du coût, des aléas et de la lenteur de la
procédure collective.
RÈGLES COMMUNES 239
984
( ) I. VEROUGSTRAETE, Manuel du curateur de faillite, Bruxelles, Swinnen, 1979, p.
319, n° 731 (adde. A. CLOQUET, Les Novelles, Droit commercial, Tome IV, Les concordats et la
faillite, Larcier, 1985, n° 2754 et Gand, 13 mars 1987. R. W., 1986-1987, 2587 ; J.T., 1987, 561, som.).
L'admission d'une créance au passif d'une faillite, sans réserve ni contredit dans le délai imparti,
après vérification par le juge commissaire, constitue, en principe, un acte juridique irrévocable faisant
obstacle à ce que la créance admise puisse encore être contestée ; toutefois, la créance admise peut
ultérieurement être contestée soit lorsque son admission résulte du dol ou de la fraude du produisant
ou a été faite sur la base d'actes viciés par le dol ou la fraude, soit lorsque de~ règles d'ordre public
ont été méconnues, soit encore lorsque la force majeure a empêché la manifestation de la vérité
(Cass., 13 juin 1985, Pas., 1985, 1, 1300 et concl. de M. l'avocat général J. VELU). Il est proposé
d'organiser, tout en évitant les abus, la décharge du failli déclaré excusable (Proposition de loi
relative aux faillites et concordats, Doc. Pari. Sénat, 1984-1985, n" 859/1, p. 26, 40 et 41); supra, n°
118 et note 924.
(9 85 ) P. VAN OMMESLAGHE, Les liquidations volontaires et les concordats, in L'entre-
prise en difficulté, Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1981, p. 444, n° 15.
986
( ) La vente de gré à gré est possible en cas de concordat judiciaire (art. 32 des lois sur le
concordat judiciaire coordonnées le 25 septembre 1946) alors que, sous réserve de l'article 1193 ter du
Code judiciaire, la vente publique est obligatoire en matière de faillite.
RÈGLES COMMUNES 241
(987 ) Cass., 26 novembre 1981, Pas., 1982, 1, 426 et concl. du M.P.; J.C. Belg., 1982, II, 22;
Rev. Prat. Soc., 1982, 74; supra. n° 123 et infra, n° 128.
(988 ) P. VAN OMMESLAGHE, op. cit., Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1981, p. 462-463, n°
21 ; B. MAES et R. BUTZLER, op. cit., R.C.J.B., 1985, p. 462. n° 14; J. CASTILLE, Dépôt
d'une requête et concours des créanciers, in Les créanciers et le droit de la faillite, Bruxelles,
Bruylant, 1983, p. 664; Anvers, 7 mai 1984, R.D.C., 1986, 116; Comm. Namur, 8 décembre 1983,
Rev. Rég. Dr., 1984, 56.
(989 ) Cass., 27 mars 1952, Pas., 1952, !, 475 et concl. de M. HAYOIT de TERMICOURT;
Cass., 14 septembre 1961, Pas., 1962, 1, 68 ; Cass., 18 novembre 1971, Pas., 1972, 1, p. 262 ; Cass., 19
septembre 1980, Pas., 1981, 1, 72; Cass., 17 octobre 1980, Pas., 1981, l, 208; Cass., 2 mai 1985,
R.D.C.B., 1985, 531 et les concl. de M. !'Avocat Général JANSSENS de BISTHOVEN et J.T.,
1986, 289; P. COPPENS et F. T' KINT, Examen de jurisprudence, Faillites et concordats, 1979-
1983, R.C.J.B., 1984, n°s 142 et 143, p. 590 à 592; P. VAN OMMESLAGHE, op. cit., p. 463, n°
22.
242 TRAITÉ DES SAISIES
997
( P. COPPENS et F. T' KlNT, op. cit., R.C.J.B., 1984, p. 595, n° 147.
)
( 998 ) P. VAN OMMESLAGHE, op. cit., Jeune Barreau Bruxelles, 1981, p. 470, n° 25.
Comp. et contra n" 128 en matière de concordat avec abandon d'actif.
( 999 ) «Suivant l'article 34, le débiteur concordataire a l'obligation de payer la totalité des
créances en cas de retour à meilleure fortune contrairement à la règle applicable en cas de concordat
après faillite. L'obligation porte sur le principal et sur les intérêts dus en vertu de la convention ou de
la loi (VAN RYN et HENNEN, T. IV, n° 2953)» (P. VAN OMMESLAGHE, op. cit., p. 472, n°
27; voy. aussi Comm. Mons, 5 avril 1979, Rev. Rég. Dr., 1984, 39). Adde. Proposition de loi relative
aux faillites et concordats (Doc. Pari., Sénat, Sess. 1984-1985, 859/1) qui préconise l'abrogation de
l'art. 34 et supra, n" 124 B.
(1'"') Cass., 19 septembre 1980, Pas., 1981, 1, 72; J.T., 1981, 156; Journ. Dr. Fiscal, 1981,
264. Le concordat judiciaire est sans effet quant aux cotisations sociales ainsi qu'aux majorations de
cotisations et intérêts de retard dus sur celles-ci (Cass., 17 mai 1978, Pas .. 1978, 1, 1054).
(""') En ce qui concerne les titulaires de ces créances publiques (dont certaines sont
chirographaires, tels les majorations et intérêts de retard en matière de sécurité sociale, Comm.
Liège, 27 octobre 1982, R.D.C., 1984, 146), il faut, semble-t-il, admettre qu'ils ne retrouvent le droit
de diligenter une procédure de saisie pour le recouvrement de leurs créances chirographaires qu'à
l'issue du concordat (P. V AN OMMESLAGHE, op. cit., p. 471. n° 26 ; comp. P. COPPENS et F.
T'KINT, op. cit., R.C.J.B., 1984, p. 596, n" 148).
244 TRAITÉ DES SAISIES
1002
( ) P. VAN OMMESLAGHE, op. cit., Jeune Barreau Bruxelles, 1981, p. 473, n° 28.
Toutefois le concordat avec abandon d'actif (convention entre le commerçant et ses créanciers,
homologuée par le tribunal de commerce) n'entraîne pas un dessaisissement semblable à celui que
produit la faillite (FREDERICQ, Précis de droit commercial, Ed. 1970,, p. 541); le concordataire
aliène au profit de ses créanciers le produit de la réalisation de son patrimoine en acceptant que soit
confié à un liquidateur, le droit irrévocable de procéder à cette réalisation (FREDERICQ, T. VIII,
n" 778; VAN RYN et HEENEN, T. IV., n° 2963; CLOQUET, Novelles, n° 858). «Attendu que le
concordataire n'étant pas dessaisi de l'administration de ses biens, il reste théoriquement à la tête de
ses affaires, sans subir d'incapacité particulière ; Attendu qu'il en résulte que si le liquidateur a
incontestablement le droit d'encaisser les versements effectués par le débiteur du concordataire, il
n'en reste pas moins vrai que ce débiteur du concordataire se libère valablement, et ne commet pas de
faute, s'il effectue le versement directement au concordataire lui-même ; que celui qui paie n'est pas
responsable de l'attitude éventuellement fautive que pourrait adopter ensuite le concordataire par
rapport aux obligations découlant de l'abandon d'actif; qu'un concordataire qui ne respecte pas ses
engagements s'expose alors notamment à la résolution du concordat» (Mons, lère ch., 10 décembre
1985, R.G. n" 7386, Inédit publié en sommaire dans J.L.M.B., 1987, 825).
003
(' ) Mons, 15 février 1982, Pas., 1982, Il, 57 et Avis du Ministère Public; Civ. Huy, ch.s.,
17 octobre 1983, Jur. Liège, 1984, 137; P. COPPENS et F. T' KINT, op. cit., R.C.J.B., 1984, p. 594,
n" 146.
004
(' ) Cass., 19 septembre 1980, Pas., 1981, !, 72; J.T., 1981, 156; P. COPPENS et F. T'
KINT, op. cit., R.C.J.B., 1984, p. 597, n" 149.
RÈGLES COMMUNES 245
1005
( ) Bruxelles, 23 mars 1983, Rec. Gén., 1984, n° 23.023, p. 166; R.D.C.B., 1983, 578; P.
COPPENS et F. T' KINT, op. cit., R.C.J.B., 1984, p. 598, n° 150; supra, n° 127.
16
("" } Comme tel l'art. 1621, C. jud. ne règle pas le conflit entre la vente publique et la vente
de gré à gré (G. de LEVAL, La saisie immobilière, Rép. Not., n" 525-1 ; comp. n° 533-1). Selon
nous, il y a lieu en ce cas de décider que le créancier hypothécaire ou privilégié conserve à tout
moment son droit d'action sauf renonciation expresse ou tacite de sa part tandis que le créancier
chirographaire ou privilégié général sur meuble perd tout droit d'initiative, la règle valant tant en cas
de vente publique que de vente de gré à gré .
1007
( ) Au sujet du conflit réglé par l'art. 1621, C. jud., voy. supra, n° 122 B.
008
(' ) Suivant P. VAN OMMESLAGHE (op. cit., Ed. Jeune Barreau, Bruxelles, 1981, p.
473, n° 28) la masse se constitue à la date du dépôt de la requête pour autant que le concordat soit
finalement voté et homologué (adde. p. 463, n" 22).
009
(' ) Cass., 26 novembre 1981, J.C. Belg., 1982, II, 22 et les conclusions du ministère
public; Rev. Prat. Soc., 1982, 74 et les conclusions du ministère public; Pas., 1982, 1, 426 et concl.
M.P. ; voy. supra n° 123.
246 TRAITÉ DES SAISIES
(1° 10 ) Dès son arrêt du 23 novembre 1939 (Pas., 1939, 1, 486), la Cour de cassation décide que
s'il appartient «à l'un des créanciers d'exercer une action individuelle contre la société, notamment
afin de faire établir judiciairement sa créance, cette action ne saurait aboutir à des actes d'exécution
qui auraient pour effet de porter atteinte aux droits des autres créanciers et que la loi, par le fait de la
mesure de mise en liquidation. a implicitement rendus sans objet».
1011
( ) Pas., 1964, 1, 573; R.C.J.B., 1965, 99 et note J. RENAULD et P. COPPENS.
1012
( ) P. VAN OMMESLAGHE, op. cit., Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1981, p. 430 à 433,
n° 10; Ph. GERARD, La règle de l'égalité des créanciers d'une société commerciale en liquidation,
R.C.J.B., 1977, p. 650, n° 21.
1013
( ) Cass., 24 mars 1977, Pas., 1977, 1, 792, et concl. de Monsieur le Procureur Général
DELANGE; J.T., 1977, 654; Rev. Prat. Soc., 1977, 108; R.C.J.B., 1977, 628 et note Ph.
GERARD.
RÈGLES COMMUNES 247
(1° 14 ) Cass., 19 janvier 1984, Pas., 1984, 1, 546; J.T., 1984, 548; R.D.C., 1984, 614; Jur.
Liège, 1984, 133; Rev. Prat. Soc., 1985, 239, n° 6348 et obs. F. T' KINT; Rec. Enr., 1984, p. 281 n"
23204; Cass., 7 avril 1986, J.T., 1987, 5; voy aussi Civ. Liège, 15 juillet 1980, J.T., 1980, p. 634, n°
41 ; Civ. Liège, 28 mars 1984, J.T., 1984, 366; Rev. Prat. Soc., 1985, p. 297, n° 6357 et Civ. Mons, 4
décembre 1984, R.P.S., 1985, 214.
1015
( ) Au sujet du créancier saisissant un immeuble, voy. n" 128, in fine.
1016
( ) L'arrêt de la Cour de cassation du Z4 mars 1977 précise que : «en cas de mise en liquidation
d'une société commerciale, l'égalité doit, sans préjudice des droits des créanciers privilégiés, régner dans
les répartitions de l'avoir social entre les créanciers de la société dont la créance est née avant la mise en
liquidation (lois coordonnées sur les sociétés commerciales, art. 184). La mise en liquidation d'une
société commerciale fait naître un concours entre les créanciers chirographaires de la société dont la
créance est antérieure et détermine d'une manière irrévocable leurs droits réciproques».
(1 017 ) En ce qui concerne les créanciers de la masse qui conservent le droit d'accomplir des
actes individuels d'exécution, voy. supra, n°s 123 et 128.
1018
( ) Civ. Liège, ch.s., 24 septembre 1980, Jurisprudence du Code judiciaire, La Charte, T.
II, Annexe, p. Il, n° 7; Civ. Liège, ch.s., 13 avril 1983, Jur. Liège, 1983, 399; Rev. Prat. Soc., 1984,
110; Civ. Bruxelles, ch.s., 4 décembre 1986, R.G. 21.747 inédit. Un jugement du juge des saisies de
Bruxelles précise que la saisie conservatoire est neutralisée par la liquidation dans la mesure où elle
entraîne concrètement des conséquences soit équipollentes à des actes d'exécution sensu stricto, soit
susceptibles d'entraver la bonne marche de la liquidation, et par là même, d'énerver le respect de
l'égalité des créanciers (Civ. Bruxelles, ch.s., 8 janvier 1987, R.G. n° 139/19.259).
1019
( ) Ph. GERARD, op. cit., R.C.J.B., 1977, p. 653; adde. Civ. Anvers, ch.s., 10
septembre 1984, D.E.T., 1985, 248.
248 TRAITÉ DES SAISIES
1020
( ) Avis du Ministère public préc. Comm. Namur, 14juin1984, Jur. Liège, 1984, 516. C'est la
raison pour laquelle une société mise en liquidation volontaire pourrait être déclarée en faillite si au jour
de la déclaration de celle-ci, elle est en état de cessation de paiement et si son crédit est ébranlé (P.
COPPENS et F. T' KINT, op. cit., R.C.J.B., 1984, p. 438 à 442, n° 14; L. MATRA Y, Le principe
d'égalité des créanciers dans la jurisprudence récente de la Cour de cassation, in Les créanciers et le droit
de la faillite, Bruxelles, Bruylant, 1983, p. 30 à 34, n°s 14à19; P. MARTENS, Ordre public et temps de
crise, in Les créanciers et le droit de la faillite, Bruxelles, Bruylant, 1983, p. 417 à 420, n° 33; L.
DERMINE, De la mise en faillite d'une société en liquidation, note sous Comm. Namur, 14 juin 1984,
R.P.S., 1985, p. 206 à 214; Mons, 26 juin 1984, R.P.S., 1984, n° 6304, p. 292; R.D.C.B., 1984, 462;
Comm. Charleroi,25octobre 1983,R.P.S., 1984,467 ;Comm. Termonde,27mai 1983,R.D.C.B., 1984,
466; Comm. Liège, 7 février 1984, R.P.S., 1984, 124; J.L., 1984, 178; R.D.C.B., 1984, 469; Comm.
Namur, 6 novembre 1984, Rev. Rég. Dr., 1985, 190; Comm. Marche-en-Famenne, 2 décembre 1985,
Jur. Liège, 1986, 188,J.T., 1986, 351; Comm. Marche-en-Famenne, 3novembre 1986, J.T., 1987, 74ct2
mars 1987, J.T., 1987, 504. Suivant M. MERSCH (note sur la liquidation des sociétés commerciales,
R.D.C., 1985, 339 à 354), si la liquidation a été prononcée par l'assemblée générale à un moment où la
société n'était pas en état de faillite, les effets légaux de la liquidation, tels qu'ils se dégagent spécialement
de la jurisprudence de la Cour de cassation, n'imposent pas au liquidateur de déposer le bilan même s'il
apparaît que l'actif sera inférieur au passif. Selon l'auteur, cette solution conforme aux règles dégagées en
la matière lorsque la réalisation de l'actif ne permet pas le règlement de la totalité du passif ( n° 11, p. 350-
352) n'exclut pas nécessairement la faillite ou une mesure individuelle d'exécution; tout simplement la
procédure de liquidation sera poursuivie si les intérêts en présence ne peuvent être mieux sauvegardés
autrement ( adde. P. MIHAIL, Quand une société en liquidation doit-elle être déclarée en faillite?, J. T.,
1987, 65 à 69). La distinction proposée entre la liquidation survenant à un moment où les conditions de la
faillite sont réunies et celle se produisant à un moment où elles ne sont pas réunies est rejetée par L.
DERMINE, (op. cit., R.P.S., 1985, 211-213). Cet auteur estime qu'on ne pourrait que plaider l'absence
d'ébranlement du crédit à partir du moment où la généralité des créanciers, à l'exception d'un seul, se
montrerait satisfaite du régime de la liquidation volontaire (obs. sous Comm. Mons, 28 octobre 1985,
R.R.D., 1986, 175-176). Adde. I. VEROUGSTRAETE (Manuel du curateur de faillite, 5ème éd.,
Swinnen-Bruxelles, 1987, p. 25, n° 5): si la liquidation est déficitaire, le liquidateur doits 'assurer que tous
les créanciers acceptent le principe de la liquidation, faute de quoi il sera amené à faire l'aveu de la faillite.
021
(' ) En ce qui concerne l'absence de surveillance de la liquidation et la non-application à
celle-ci des règles de la période suspecte ou de l'action en comblement de passif, voy. aussi M.
MERSCH (op. cit., R.D.C.B., 1985, p. 351à353), qui relativise l'objection (adde. P. MIHAIL, op.
cit., J.T., 1987, p. 66, n° 16 et p. 67, n° 23).
1022
( ) Partant, il a été décidé que lorsque la saisie mobilière conservatoire justifiée dans son
principe n'est levée qu'en raison de la mise en liquidation de la débitrice, les dépens de la procédure
en mainlevée, incombent à celle-ci (Civ. Liège, ch.s., 24 septembre 1980, Jurisprudence du Code
judiciaire, T. II, Annexe, p. 11, n° 7).
1023
( ) Ainsi, il appartient au juge des saisies d'apprécier souverainement si une saisie-arrêt
pratiquée en vertu de l'article 325 C.I.R., aurait pour effet de léser les droits des autres créanciers
(Civ. Bruxelles, ch.s., 11 septembre 1986, R.P.S., 1987, p. 138, n° 6436 et obs. ; J.L.M.B., 1987,
277 ; adde. note 1018).
RÈGLES COMMUNES 249
1024
( ) P. VAN OMMESLAGHE, op. cit., Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1981, p. 435; voy.
aussi Ph. GERARD, op. cit., R.C.J.B., 1977, p. 653, n° 22: «L'intervention nécessaire du juge des
saisies paraît de nature à empêcher les abus. S'il apparaissait que les créanciers sociaux ne peuvent
recevoir aucun dividende ni obtenir le paiement du dividende fixé, que les liquidateurs n'accomplis-
sent pas leur mission avec la diligence normalement requise ou, a fortiori, se rendent coupables de
fraudes aux dépens des créanciers, le devoir du juge serait de laisser se dérouler les procédures
d·exécution. Les liquidateurs seraient alors acculés à déposer le bilan. Dans les mêmes éventualités,
la faillite pourrait naturellement être déclarée, soit d'office, soit sur assignation».
( 1025 ) P. VAN OMMESLAGHE, op. cit., Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1981, p. 436, n° 11
et La situation des créanciers d'une société en liquidation : une construction jurisprudentielle de la
Cour de cassation de Belgique, Zeitschrift für Unternehmens - und Gesellschaftsrecht, 1978, p.
390; voy. aussi infra, n° 134.
( 1026 ) Les travaux préparatoires de la loi de 1921 se limitent à préciser que «l'affectation de
l'actif ne se conçoit qu·après l'acquittement du passif», Pasin., 1921, 370.
1027
( ) Si l'on conçoit qu'il y ait lieu à surséance tant que la liquidation n'est pas en cours
(supra, n° 126), la liquidation peut rendre sans objet la mesure individuelle d'exécution qui doit alors
être levée purement et simplement (supra, n°s 128 et 129).
250 TRAITÉ DES SAISIES
(1°28 ) Civ. Bruxelles, ch.s., 28 juin 1978, J.T., 1980, 263; Civ. Liège, ch.s., 3 juin 1981,
Jurisprudence du Code judiciaire, La Charte, T. II, Annexe, p. 12, n° 2; D. MATRA Y, Les
A.S.B.L., Responsabilité des membres et des administrateurs, in Les A.S.B.L., Evaluation critique
d'un succès, Ed. Story-Scientia, 1985, p. 400, n° 27; J. T'KINT, Associations sans but lucratif,
Répertoire Notarial, Bruxelles, Larcier, 1987, p. 106, n° 243; adde. C.T. Bruxelles, 23 octobre 1986,
J.L.M.B., 1987, 164 et obs. P. FRANCOIS; Cass., 7 avril 1986, R.P.S., 1986, p. 126, n° 6432; J.T.,
1987, 5 (dans les rapports entre les créanciers autres que ceux dont la créance est garantie par un
privilège spécial ou une sûreté réelle, et pour la détermination de leurs droits réciproques, le cours
des intérêts de leurs créances est suspendu à la date de la mise en liquidation ; adde. supra, note 930).
Au sujet de la distinction entre dette dans la masse et dette de la masse appliquée à une A.S.B.L.,
voy. Civ. Bruxelles, 9 avril 1985, J.T., 1986, 352.
1029
( ) L. MATRA Y, op. cil., Les créanciers et le droit de la faillite, Bruxelles, Bruylant,
1983, p. 32, n° 16.
1030
( ) P. MARTENS, op. cit., Les créanciers et le droit de la faillite, Bruxelles, Bruylant,
1983, p. 419, n° 33.
1031
( ) J. LINSMEAU, op. cit., Ed. Jeune Barreau, Bruxelles, 1982, p. 290.
RÈGLES COMMUNES 251
1032
( A. LEBRUN, Cession de biens, Rép. Dall. Proc. Civ., 1955, n° 8.
)
1033
( Civ. Liège, ch.s., 24 octobre 1984, R.G., n° 66.525/84, Jurisprudence du Code
)
judiciaire, Annexe n° 2/F/2.
( 1034) A notre avis, l'abolition de la contrainte par corps n'a pas nécessairement pour
conséquence de rendre caduque la cession de biens qui avait pour effet de dispenser de la contrainte
par corps le débiteur qui l'obtenait (A. LEBRUN, Cession de biens, Rép. Dall. Proc. Civ., 1955, n°
13; contra A. WEILL et F. TERRE, Droit civil, Les obligations, 3ème éd. Dalloz, p. 931, n° 840,
note 1) encore que la procédure de saisie respectée dans sa vocation collective permet, de manière
plus générale, d'atteindre le même résultat.
1035
( ) Civ. Termonde (Réf.), 13 avril 1960, R.C.J.B., 1963, 130 et note W. VAN GERVEN,
«La gestion du patrimoine d'autrui en droit belge et en droit comparé»; J. DEMBLON, De la
nomination d'un administrateur judiciaire ou d'un gérant judiciaire, Rev. Not. belge, 1982, 510 et s.
spéc. n° 35, p. 517; n° 40, p. 518; n° 47, p. 520 et n° 50, p. 523; Civ. Marche, 21décembre1983,
Jur. Liège, 1984, 141 ; Civ. Dinant, 19 janvier 1984, Jur. Liège, 1984, 142 et obs; Civ. Gand (Prés.),
20 novembre 1984, Rec. Gén., 1985, n° 23216, p. 313; Civ. Dinant, 28 novembre 1984, Rev. Not.,
1985, 101 et note J. DEMBLON; Civ. Audenarde, Prés., 30 septembre 1985, Rev. Not., 1986, 218;
Civ. Marche-en-Famenne, 6 décembre 1985, Jur. Liège, 1986, 171. Adde. sur le parallèle entre le
curateur dans ses rapports avec le failli et le gérant d'un patrimoine, Ph. GERARD, observations sur
la nature juridique des dettes et des créances de la masse des créanciers en cas de faillite, R.C.J.B.,
1986, p. 734, n° 22.
(' 036 ) Evidemment une telle décision peut s'imposer en l'absence de recours ordinaires ou
extraordinaires (singulièrement la tierce-opposition lorsque la désignation du liquidateur intervient
dans une procédure introduite par requête unilatérale). Voy. aussi art. 140 ter, al. 3 des lois
coordonnées sur les sociétés commerciales, art. 13 de la loi du 14 juillet 1987 relative à la société
d'une personne à responsabilité limitée (M. MICHEL, op. cil., Rev. Not., 1987, p. 459).
252 TRAITÉ DES SAISIES
1037
( ) Voy. «Le concordat pour le consommateur» présenté par E. BALATE, («L'action en
obtention de termes et délais ou l'amorce d'un concordat pour le consommateur»), Rev. Rég. Dr.,
1985, p. 216 à 218.
1038
( ) Supra, n° 117.
1039
( ) Ce texte ne s'appliquerait pas aux exécutions commencées au moment du décès ; on
continue alors les poursuites contre les héritiers, suivant les anciens errements. L'article 1618 établit
cette règle en termes exprès en ce qui concerne la saisie immobilière (C.F. WAELBROECK, Saisie
immobilière, T. III, Bruxelles, Bruylant, 1876, p. 509). En tout cas le délai de huitaine ne doit pas
être respecté (G. de LEVAL, Saisie immobilière, Rép. Not., n° 388). Adde. infra, n° 220 A et note
1795.
RÈGLES COMMUNES 253
040
(' ) On ajoute aux créanciers personnels de l'héritier les légataires et l'héritier lui-même
(DE PAGE, T. IX, n° 979; adde. art. 39, al. 1, L. hyp.). La demande peut être formée à titre
principal ou accessoire (y compris lors d'une procédure de répartition) ; la séparation de patrimoine
étant un droit n'impliquant en soi aucune contradiction, qui peut être mis en oeuvre même lorsque les
créanciers de l'héritier sont inconnus ou lorsque l'héritier n'a pas encore accepté, il est admis qu'elle
soit demandée par requête unilatérale (DE PAGE, T. IX, n° 976; voy. aussi E. GENIN, Traité des
hypothèques et de la transcription, Rép. Not., T. X, L. 1, n° 1124).
041
(' ) Par contre «les créanciers de l'héritier ne sont point admis à demander la séparation des
patrimoines contre les créanciers de la succession» (art. 881, C. civ.); «ces créanciers n'ont d'autre
recours que l'action paulienne, au cas où leur débiteur aurait accepté une succession onéreuse en
fraude de leurs droits» (DE PAGE, T. IX, n° 971 B/689; comp. au sujet de la renonciation à une
succession, Cass. Fr., 7 novembre 1984, Bull. Civ., 1984, I, n° 298, p. 254).
042
(' ) E. GENIN, op. cit., Rép. Not., T. X, L. l, n°s 1120 à 1122; cette disposition ne
confère au «séparatiste» aucun privilège envers les autres créanciers et légataires du défunt non
séparatistes (A.M. STRANART-THILLY, Les privilèges immobiliers et les hypothèques, 1967-
1979, chronique de jurisprudence, Les sûretés réelles, Rev. Banque, 1981, cab. 11, p. 16 à 18, n° 6;
DE PAGE, III, n° 380 et IX, n° 1000).
043
(' ) Lorsqu'un héritier est débiteur envers la succession de sommes supérieures à sa part
héréditaire, il ne peut lui être fait dans le partage aucune attribution et ses créanciers personnels,
agissant par l'action oblique, ne sauraient avoir plus de droits que lui (Cass. Fr., 14 décembre 1983,
Dall., 1984, J. 310 et note A. BRETON).
044
(' ) Supra, n°s 52 et 53 ; voy. en matière immobilière, l'article 1561 du Code judiciaire et
G. de LEVAL, La saisie immobilière, Rép. Not., T. XIII, L. II, n°s 74 et s. et en matière mobilière,
l'article 1514 du Code judiciaire et G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., T. XIII, L. III,
n°s 297 et s.
254 TRAITÉ DES SAISIES
(' 045 ) «L'on entend par opposition au partage, tout acte par lequel un créancier d'un
copartageant fait connaître, à tous les copartageants, son intention d'exercer ses droits sur les biens
qui seront attribués à son débiteur» (DE PAGE et DEKKERS, Traité de droit civil, T. IX, n° 1117).
(' 046) Un arrêt de la Cour de cassation du 25 mai 1962 (J.T., 1962, 567; Pas., 1962, 1, 1089)
précise que l'article 882 ne donne pas à l'opposition les effets d'une saisie.
047
(' ) Ph. DE PAGE, Droits des créanciers, in Partage judiciaire, Fédération Royale des
Notaires de Belgique, Syll. 1986, 169-170.
048
(' ) DE PAGE et DEKKERS, op. cit., T. IX, n° 1122, p. 790; Cass., 25 mai 1962, préc.
1049
( Supra, n° 129.
)
1050
( ) J. RENAULD et P. COPPENS, op. cit., R.C.J.B., 1965, p. 114 à 119.
( 1051 ) Réforme de la Procédure, T. li, p. 248 à 264. Ce document est intégralement repris
dans les travaux préparatoires du Code judiciaire (Rapport VAN REEPHINGEN, M.B., 1964, p.
408 et 437 à 444).
RÈGLES COMMUNES 255
1052
( ) Civ. Neufchâteau, 16 février 1981, Jur. Liège, 1981, 197, obs. G. de LEVAL. Un
créancier d'une succession bénéficiaire n'étant pas un créancier personnel de l'héritier personnel, il
ne peut pratiquer une saisie à charge de celui-ci (infra, n"s 135 et 220 A).
105
( ') «Dans 95 % des cas, en effet, l'acceptation bénéficiaire est obligatoire (par exemple: le
cas des successions échues à un mineur) et le bénéfice d'inventaire apparaît alors principalement
comme une niesure de protection en faveur de l'héritier et non des créanciers. Décréter pour cette
hypothèse la liquidation collective obligatoire serait instaurer un formalisme compliqué et le plus
souvent inutile. En conséquence, pour le cas d'acceptation bénéficiaire obligatoire, il échet de
maintenir les règles anciennes, sauf à concéder aux créanciers le droit de postuler la liquidation
collective et égalitaire» (Réforme de la Procédure, T. Il, p. 255; voy. l'art. 808, al. Ier, C. civ. mais
voy. cependant l'art. 793, al. 3, C. civ.).
1054
( ) Réforme de la Procédure, T. II, p. 253 et Rapport sur la Réforme judiciaire, M.B.,
1964, 440.
1055
( ) L'article 803 bis, C. civ. organise le remplacement de l'héritier bénéficiaire à sa
demande par un administrateur désigné sur requête par le président du tribunal de première instance.
256 TRAITÉ DES SAISIES
(1°56 ) Comp. art. 508, C. corn. et art. 828, C. civ. (art. 73, L. 31 mars 1987 modifiant le droit
de la filiation; J. DALCQ, La réforme du droit de la filiation, J.T., 1987, p. 404, n° 61).
1057
( ) Contra DE PAGE, T. IX, n° 859, 6°, p. 638 qui écrit comme sous l'empire des textes
antérieurs que «chacun des créanciers et légataires peut essayer d'obtenir un paiement intégral, sans
se soucier des autres» !
1058
( ) Supra, n° 129.
RÈGLES COMMUNES 257
d'un privilège général (argt art. 808, al. 1er et 2 C. civ.) (1059). En
cas de concurrence entre une vente publique d'immeubles et une
saisie immobilière, il importe de tenir compte de la règle spéciale
prévue par l'article 1621 du Code judiciaire lorsque la saisie
immobilière d'un créancier hypothécaire (non soumis à la procé-
dure collective) serait transcrite après l'autorisation de vendre
accordée à l'héritier bénéficiaire par le tribunal de première
instance ; en ce cas, en effet, la suspension de la saisie peut être
sollicitée du juge des saisies afin de ~rmettre l'exécution de la
décision autorisant la vente publique (1 ) (1061 ).
1059
( ) Le Centre d'Etudes pour la Réforme de l'Etat, dont les conclusions et les textes ont été
repris dans leur intégralité (Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin., 1967, 562), précisait: «Pendant
tout ce délai, aucun paiement ne pourra valablement être fait par l'héritier, et réciproquement,
jusqu'à la fin de la liquidation, le droit de poursuite individuelle des créanciers non pourvus de sûretés
réelles sera suspendu» (Réforme de la Procédure, T. II, p. 254 et Rapport sur la Réforme judiciaire,
M.B., 1964, p. 440; voy. aussi art. 810 bis, al. 1er, C. civ.). C'est donc à tort que DE PAGE écrit
après la révision des dispositions relatives au bénéfice d'inventaire : «La loi n'organise aucune
procédure de liquidation collective de la succession bénéficiaire ; elle n'érige pas l'héritier en
liquidateur pour le compte de la masse. Contrairement à ce qui se passe en matière de faillite (loi du
18 avril 1851, art. 452 et 454), le droit individuel de poursuite, qui appartient à tout créancier sur les
biens formant son gage, n'est nullement suspendu: c'est le droit commun de la déconfiture» (T. IX,
n° 858, p. 636). Un peu plus loin, il est cependant plus nuancé en exposant : «Chacun des créanciers
et légataires peut former saisie-arrêt entre les mains des débiteurs de la succession. L'on estime
toutefois que le droit individuel des créanciers et légataires cède au droit et même au devoir de
gestion de l'héritier bénéficiaire ; et l'on admet que les créanciers et légataires ne peuvent former
saisie-arrêt entre les mains des débiteurs de la succession que si l'héritier néglige de les poursuivre»
(T. IX, n° 859, 4°, p. 637; voy. aussi Civ. Bruxelles, 24 février 1972, Pas., 1972, III, 26 qui en
l'absence de négligence de l'héritier ordonne la mainlevée de la saisie-arrêt conservatoire). Compte
tenu des règles spéciales qui peuvent être mises en oeuvre lorsque les intérêts des créanciers sont
compromis (caution, remplacement de l'héritier bénéficiaire), ce n'est que si ces procédés s'avèrent
insuffisants ou inefficaces qu'une saisie peut encore être mise en oeuvre. Les règles applicables aux
créanciers de la succession sont a fortiori applicables aux créanciers personnels de l'héritier qui sont
primés par les créanciers de la succession et les légataires (art. 802, al. 2, C. civ. ; contra DE PAGE,
T. IX, n° 863, p. 640). Mais dès qu'une saisie individuelle n'est plus susceptible de compromettre la
liquidation, le créancier peut y recourir. Ainsi, le créancier personnel d'un héritier bénéficiaire peut
saisir-arrêter entre les mains du préposé de la caisse des dépôts et consignations, détenteur des fonds
de la succession, les sommes qui peuvent revenir à son débiteur après paiement des dettes et des legs
de la succession (BELTJENS, II, n° 20, p. 82).
(1 060) G. de LEVAL, La saisie immobilière, Rép. Not., n° 524. Si le créancier diligente une
procédure de saisie de manière abusive parce que ses droits sont entièrement sauvegardés par la
procédure collective en cours, il s'expose à des dommages-intérêts (Civ. Bruxelles, ch.s., 20 mars
1987, A.R., n° 36.378). Enfin on ne perdra pas de vue la possibilité d'une vente de gré à gré aux
conditions prévues par l'art. 1193 bis, C. jud. (voy. G. de LEVAL, op. cit., n° 525-1 et l'Ordre, Rép.
Not., n° 26-2).
1061
( ) DE PAGE se demande «pourquoi le sursis ne serait-il pas prononcé, même si le
jugement autorisant la vente intervient, non pas avant la transcription de l'exploit de saisie, mais
après?» (T. IX, n° 889, p. 652). Cette interrogation ne se conçoit pas eu égard au texte clair de
l'article 1621, C. jud. En tout état de cause l'héritier bénéficiaire est associé à la poursuite en recevant
communication du cahier des charges (art. 1582, C. jud.).
258 TRAITÉ DES SAISIES
(1 062) Centre d'Etudes pour la Réforme de l'Etat, Réforme de la Procédure, T. II, p. 260 et
Rapport sur la Réforme judiciaire, M.B., 1964, p. 443: «Logiquement, si l'un des héritiers accepte
purement et simplement, sa part héréditaire se confond avec ses biens personnels ; il y a confusion
pour cette part et dès lors, on ne conçoit pas qu'il y ait séparation des patrimoines. A l'égard de celui
qui accepte sous bénéfice d'inventaire, il y a séparation de patrimoines et de plein droit, mais
seulement pour sa part héréditaire, part non individualisée avant le partage. Il y a donc là une
contradiction inconciliable».
(1 063 ) Supra, n° 133.
(1 064 ) Est dès lors trop peu nuancée la décision suivante : «en ce qui concerne la saisie· arrêt
conservatoire, s'il est vrai que chacun des créanciers du défunt conserve en principe le droit de veiller
lui-même à la défense de ses intérêts et peut à ce titre former une saisie-arrêt conservatoire entre les
mains des débiteurs de la succession, le droit individuel des créanciers cède au devoir de gestion du
curateur à la succession vacante et ceux-ci ne peuvent former saisie-arrêt conservatoire entre les
mains des débiteurs de la succession que si le curateur néglige de les poursuivre» ( Civ. Bruxelles,
ch.s., 24 septembre 1979, Jurisprudence du Code judiciaire, T. II, Annexe, p. 4-2, n° 2 A 2. Voy.
supra note 1059).
(1 065 ) Supra, n° 133.
RÈGLES COMMUNES 259
( 1066 ) Cass., JO octobre 1985, R.W., 1985-1986, 2000; en l'espèce, l'initiative de la vente
ayant été prise par le créancier hypothécaire, on ne pouvait admettre que celui-ci avait profité de
l'intervention du curateur.
('°"7 ) Supra, n" 122 B/2.
( 11l68 ) Rép. Not., L'ordre, n° 72-2 et réf. cit.; Civ. Namur, ch.s., 22 février 1985, Jur. Liège,
1986, 276; contra Comm. Charleroi, 23 février 1983, Pas., 1983, 111, 28; Bruxelles, 13 mars 1985,
Rev. Not., 1985, 318 (impl.); Arr. Charleroi, 11décembre1984 et 16 avril 1985, J.T., 1986, 349;
comp. J.L. LEDOUX, Curateur et créancier saisissant; la guerre des procédures n'aura plus lieu?,
Rev. Not., 1984, 583.
(°"
1 9
) Bruxelles, 13 mars 1985, Rev. not., 1985, 318.
1070
( ) Liège, 6 janvier 1986, Jur. Liège, 1986, 96.
1071
( ) Comm. Audenarde, 17 mai 1984, R.D.C., 1985, 66; Comm. Verviers, 27 janvier 1986,
Jur. Liège, 1986, 127; comp. et contra Comm. Charleroi, 21février1984, Rev. Rég. Dr., 1984, 293.
DEUXIEME PARTIE
REGLES COMMUNES
AUX SAISIES CONSERVATOIRES
L'efficacité de la protection juridique exige la mise à la
disposition du créancier de mesures provisoires permettant d'assurer
ensuite la réalisation du droit encore litigieux. La mesure provisoire
est une application à la créance de sommes d'argent de la mesure
équitable d'attente du référé. Elle n'a pas pour objet (sauf exception)
la réalisation actuelle du droit mais la préservation d'une réalisation
future de celui-ci.
TITRE I
072
(' ) Tel n'est pas le cas, relativement à sa part dans l'indivision, d'un héritier qui dispose de
mesures conservatoires spécifiques destinées à sauvegarder des droits propres : apposition de scellés,
inventaire, mise sous séquestre (Bruxelles, 2 novembre 1977, Rcv. Not., 1978, 178; Rec. Enr., 1978,
397 ; supra, n° 51 ; infra, n° 144 ; comp. entre époux, infra, n° 139 et Annexe 1, 4 B).
(1°73 ) La caution d'une société en règlement judiciaire ayant acquitté une somme que celle-ci
avait été condamnée à payer à son bailleur à titre de provision et ayant sollicité l'autorisation de
pratiquer une saisie-arrêt entre les mains du notaire détenteur du prix de vente de biens appartenant
à la débitrice, c'est à tort qu'un arrêt a rejeté sa demande au motif que sa prétendue créance ne
constituait pas un titre ouvrant droit à saisie-arrêt puisqu'il s'agissait d'un simple paiement
provisionnel et partiel laissant subsister les droits du créancier principal par préférence à la caution,
alors que les causes de préférence entre créanciers n'intéressant que la distribution des deniers et ne
faisant pas obstacle au droit du créancier de pratiquer une saisie-arrêt. il appartient à la Cour de
rechercher si la caution était, du fait de sa subrogation, créancière de la masse et disposait du droit
d'exercer une action individuelle (Cass. Fr., 8 mars 1977, Dall., 1977, l.R., 359 et 486; comp. infra,
n° 155). Exceptionnellement, la saisie a pour effet de conserver un privilège préexistant (supra n°
103).
1074
( ) Signalons cependant l'article 1561 du Code judiciaire qui favorise le créancier
hypothécaire dont l'inscription est antérieure à la transcription d'une convention d'indivision mais il
s'agit de règles propres à la saisie-exécution immobilière (G. de LEVAL, La saisie immobilière, Rép.
Not., n°s 82 et 86 et 110 à 117) et l'article 1563 du Code judiciaire qui prévoit que le créancier ne peut
commencer les poursuites en expropriation des immeubles qui ne lui sont pas hypothéqués, que dans
le cas d'insuffisance des biens qui lui sont hypothéqués (sur la possibilité pour les parties de déroger à
cc texte, voy. Cass., 3 mai 1985, Rec. Enr., 1985, n° 23.222, p. 329; T. Not., 1985, 133 et concl. de
M. le Procureur Général E. KRINGS; R.W., 1985-1986, 175 et concl. de M. le Procureur Général
E. KRJNGS).
266 TRAITÉ DES SAISIES
1075
( ) Il importe de réserver !"hypothèse de la poursuite du créancier hypothécaire ou
privilégié contre le tiers détenteur (G. de LEVAL et J. van COMPERNOLLE, op. cil., Ed. Jeune
Barreau Bruxelles, 1982, p. 37, n" 36) mais les créanciers hypothécaires qui ne sont pas créanciers
personnels du tiers détenteur ne peuvent saisir-arrêter sur lui que les revenus produits par l'immeuble
hypothéqué, à partir du jour où il en devient comptable, c'est-à-dire après la sommation de payer ou
de délaisser (art. 104, L. hypoth. ; G. de LEVAL, Saisie immobilière, Rép. Not., 266 à 269).
107
( ") E. GARSONNET et Ch. CEZAR-BRU, Traité théorique et pratique de procédure
civile et commerciale, 3ème éd., Paris, 1925, T. IV, p. 119, n° 41.
077
(' ) Ch. RADOUANT. Saisie-arrêt, in Rép. Dall. Proc. Civ., n" 15; R.P.D.B., V" Saisie-
arrêt, n" 23 ; Ch. LEURQUIN, Code de la saisie-arrêt, n" 70.
078
(' ) Supra, n"s 6 et 7; infra, n" 193.
cession (art. 1690, C. civ.) peut être valablement faite par l'exploit
de saisie conservatoire.
B. -Le mandat.
Le créancier peut pratiquer une saisie par l'intermédiaire
d'un mandataire, sous réserve du respect des règles propres au
mandat ( 1080) ou d'un représentant légal ou judiciaire. Dans tous
les cas, les actes de procédure doivent mentionner l'identité de la
personne au nom de laquelle la saisie est diligentée ( 1081 ).
1080
( ) Ainsi, il importe de tenir compte de la règle suivant laquelle le mandat finit par la mort
soit du mandant, soit du mandataire (art. 2003, C. civ.; mais voy. aussi l'art. 1991, al. 2, C. civ.
suivant lequel le mandataire est tenu d'achever la chose commencée au décès du mandant s'il y a péril
en la demeure ; en outre, les parties peuvent déroger à la règle suivant laquelle le mandat prend fin
par la mort du mandant).
1081
( ) Application de la règle «nul ne plaide par procureur», A. FETIWEIS, Manuel de
procédure civile, Liège, 1985, p. 49, n" 39.
(w82 ) Voy. spéc. les art. 17 à 19 de la Convention internationale relative à la procédure civile,
conclue à La Haye le Ier mars 1954 ; art. 8 à 10 de l'accord du 25 avril 1959 entre le Gouvernement
belge et le Gouvernement de la République Fédérale d'Allemagne en vue de faciliter l'application de
la Convention de La Haye du Ier mars 1954 et art. 8 à IO de la Convention du 15 octobre 1984 entre
le Royaume de Belgique et la République Socialiste Tchecoslovaque relative à l'entraide judiciaire en
matière civile, familiale et commerciale ; adde. Convention belgo-britannique du 4 novembre 1932 ;
Traité d'amitié, établissement et navigation conclu entre les U.S.A. et la Belgique le 21février1961.
Le demandeur étranger qui allègue être dispensé de fournir la caution judicatum solvi, doit prouver
qu'il satisfait aux conditions requises (Anvers, 12 décembre 1984, J.P.A., 1985, 212).
(w83 ) E. GUTI et A.M. STRANART-THILLY, Examen de jurisprudence (1965 à 1970),
Droit judiciaire privé, R.C.J.B., 1974, 151 ; Bruxelles, 26 juin 1985, Pas., 1985, II, 166; Civ.
Bruxelles, ch.s., 26 octobre 1987, R.G., n°s 43.396 et 43.458. En ce sens, le saisi est défendeur au
fond à la procédure de mainlevée même s'il a pris l'initiative du recours. S'il est étranger, il ne doit
pas fournir la caution «judicatum solvi» (CARRE et CHAUVEAU, Les lois de procédure civile,
Bruxelles, 1840, T. Il, p. 109, n° 700; Liège, 26 avril 1893, Jur. Liège, 1893, 166; J. MAURY et P.
LAGARDE, Caution «judicatum solvi», Dall. Rép. Dr. !nt., T. !, n°s 22-27-28; Civ. Bruxelles,
ch.s., 13 mai 1976, Jurisprudence du Code judiciaire, La Charte, T. Il, art. 1419/3, n° 5; infra, n°
188 A, note 1503).
268 TRAITÉ DES SAISIES
(to84 ) E. GUTI et A.M. STRANART-THILLY, op. cit., R.C.J.B., 1974, 152; Comm.
Anvers, 16 mai 1986, R.W., 1986-1987, 957; voy. toutefois, Bruxelles, 26 juin 1985, Pas., 1985, Il,
166 qui, à tort, vu l'art. 851, relève qu'en cas de demande de dommages-intérêts pour saisie téméraire
et vexatoire, le saisissant a la qualité de défendeur; adde. infra, n°s 193 à 195.
085
(' ) L'article 852 poursuit : «Le demandeur est dispensé de fournir la sûreté demandée s'il
consigne la somme fixée, s'il justifie que ses immeubles situés en Belgique sont suffisants pour en
répondre ou s'il fournit un gage conformément à l'article 2041 du Code civil. Au cours de l'instance, à
la demande d'une partie, le tribunal peut modifier l'importance de la somme ou la nature de la sûreté
fournie».
086
(' ) E. GUTI et A.M. STRANART-THILLY, op. cit., R.C.J.B., 1974, p. 151; adde.
Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin .. 1967, 438: «La caution a pour but de garantir le paiement
des frais de justice que le défendeur devra exposer pour assurer sa défense. Elle ne peut pas être
ordonnée lorsque la procédure ne comporte pas de frais».
087
(' ) Civ. Huy, 22 mars 1967, Jur. Liège, 1967-1968, 213 qui ajoute: «que forcé par la
carence de son débiteur de recourir à la justice pour obtenir son dû, à suivre le défendeur, le
demandeur se verrait refuser l'accès au prétoire, ce qui paraît évidemment un moyen fort simple pour
s'éviter de jamais rien devoir payer».
1088
( ) De même, la caution n'est pas duc de l'étranger agissant en vertu d'un titre exécutoire
non contesté, car il s'agit alors d'un moyen d'exécution et non d'une véritable demande (J. MAURY
et P. LAGARDE, op. cit., n° 24). S'il s'agit d'un titre exécutoire judiciaire, celui-ci ne peut être en
aucun cas entravé par une demande nécessairement tardive de caution.
1089
( ) J. VINCENT et S. GUINCHARD, Procédure civile, 20ème éd., Dalloz, 1981, p. 42,
n° 19; voy. en matière de compensation, supra, n° 85 C. Adde. Cass. Fr., 18 novembre 1986,
Clunct, 1987, 125 (infra, n° 253); Ph. OUAKRAT, La pratique du C.I.R.D.I., D.P.C.I., 1987,
Tome 13, n° 2, p. 298 à 303; G. FLECHEUX, note sous Rennes, 26 octobre 1984, Rev. Arb., 1985,
452 et E. GAILLARD, note sous Rennes, 26 octobre 1984, Clunet, 1985, p. 925 et s. et spéc. p. 944.
Une telle renonciation est inopposable aux tiers (supra, n" 55). Comp. en matière d'astreinte, 1.
MOREAU-MARGREVE, L'astreintc, Ann. Dr. Liège, 1982, p. 88-89.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 269
(10'!0) Ainsi une garantie bancaire ne constitue pas un obstacle à la saisie dans la mesure où le
créancier n'a pas renoncé à celle-ci moyennant celle-là (Anvers, 9 septembre 1981, R.G., n" 1451,
Jurisprudence du Code judiciaire, Art. 1415, p. 2, n" 9).
091
(' ) Voy. infra Annexe 1, n°s 13 et 14 et réf. cit.
(1 092 ) P. DELNOY, Pour une vision nouvelle de l'action oblique. Ann. Fac. Dr. Liège, 1969,
p. 479 à 495. L'auteur démontre que si la créance du demandeur doit être certaine (cc critère devant
être à notre avis apprécié avec la même souplesse que pour une saisie conservatoire), elle ne doit être
ni liquide, ni exigible (contra B. STARCK, Action oblique, Rép. Dall. Dr. Civ., n" 42).
1093
( ) Sur cc que l'action oblique peut consister dans l'exercice par le tiers créancier d'un droit
qui n'est pas directement pécuniaire, voy. J.L. AUBERT note sous Cass. Fr., 14 novembre 1985,
Dall .. 1986, Jur. 368.
094
(' ) G. COUCHEZ. Voies d'exécution, Sirey, 1985, p. 14. n° 15: M. DONNIER. op. cit..
Litec, 1987, p. 48, n" 92: J. CARBONNIER, note sous Cass. Fr .. 25 septembre 1940 et 21 janvier
1942, Dall., 1943, 134-135. Ainsi. le créancier peut signifier au nom de son débiteur un
commandement à charge du garant de celui-ci (Cass. Fr., 14 juin 1984, J.C.P., 1984, IV, 267). De
même. le droit de pratiquer une saisie mobilière appartient aux créanciers du créancier agissant à ses
lieu et place par la voie de l'action oblique de l'article 1166 du Code civil (L. CREMIEU, Saisie
exécution, Rép. Dall. Proc. Civ., n" 12): en matière de saisie immobilière. voy. G. de LEVAL, La
saisie immobilière. Rép. Not.. n" 392: Liège, 14 janvier 1961, Pas., 1961, Il, 238 et Civ. Bruxelles.
14 janvier 1971, Pas., 1971. II, 28 (cette dernière décision est critiquahlc en cc qu'elle exige une
subrogation judiciaire).
109
( ') De même le créancier personnel d'un prétendant droit peut requérir par voie oblique
l'apposition des scellés. art. 1148. 1°. C. jud. : supra, n" 51.
("m) D'autre part, la souplesse des critères de mise en oeuvre de l'action oblique peuvent
rendre celle-ci possible là où une saisie conservatoire ne peut être pratiquée (note 1092). Après
réalisation de la saisie ohlique en faveur du patrimoine du débiteur. le créancier doit éventuellement
mettre en oeuvre sa propre saisie pour le recouvrement de sa créance ( voy. B.).
270 TRAITÉ DES SAISIES
097
(' ) Il s'agissait de mettre fin à une controverse car certains auteurs n'admettaient pas la
saisie-arrêt oblique (Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin., 1967, 511 et réf. cit. à la note 83; Avis
du Conseil d'Etat, Pasin., 1967, 773; adde. G. CARRE et A. CHAUVEAU, op. cit., T. Il,
Question 1929 bis; J. VAN DER GUCHT, La saisie-arrêt en matière de crédit documentaire
irrévocable, Rev. Banque, 1952, 183).
1098
( ) Avis précité du Conseil d'Etat, Pasin., Bruylant, 1967, p. 773; Rapport DE BAECK,
Bruylant, 1967, p. 885 ; Réponse du Ministre à !'Avis du Conseil d'Etat en date du 29 juin 1964,
Rapport, Bruylant, 1967, p. 893; J.J. SEVESTRE, obs. sous Cass. Fr., 23 novembre 1983, Rev.
Huissiers, 1987, 1018.
11
( 1'19) DE PAGE, T. III, n" 182; H. SOLUS, L'action directe et l'interprétation des articles
1753, 1798 et 1994 du Code civil. Thèse, Paris, 1914, n" 86, p. 112 ; P. DELNOY. op. cit.. Ann. Fac.
Dr. Liège, 1969, p. 448 à 452 et 496 à 501.
('"") Cass. Fr., 2ème ch. civ., 9 octobre 1974. Bull. 1974. Il. n" 263. p. 218.
1101
( ) Rapport VAN REEPINGHEN (Réponse du Ministre), Pasin .. 1967, p. 893; comp. en
cas d'action paulienne, Liège. 29 mars 1984, Jur. Liège. 1984, 281.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 271
1102
( ) B. STARCK, Action oblique, Rép. Dall. Dr. Civ., n" 56: comp. 1122, 4°, C. jud. et
A. LE PAIGE, Les voies de recours, p. 157 et en matière de faillite, Ph. GERARD. op. cit.,
R.C.J.B., 1986, p. 733 à 736, n"s 21et22.
1113
(' ) Cass., 26 juin 1984, Pas .. 1984, 1, 1296: J.T., 1985, 375 (en matière d'action en
justice): adde. R. VALENTIN, Le créancier d'un contribuable a-t-il, en matière d'impôt sur les
revenus, le droit de réclamer contre une imposition enrôlée à charge de son débiteur. et a-t-il un droit
de recours contre une décision directoriale rendue sur la réclamation de celui-ci?. J.P.D.F., 1986, 5 à
12.
1104
( ) «La formule de l'art. 1321 est intéressante: le texte ne dit pas que la contre-lettre n'a
pas d'effet à l'égard des tiers. mais bien contre les tiers. D'où l'interprétation a contrario très
classique : la simulation peut avoir effet en faveur des tiers. ceux-ci pouvant s'en prévaloir s'ils y
trouvent avantage (voy. par ex. CARBONNIER, Les obligations. n° 39: FLOUR et AUBERT. Les
obligations, vol. 1. n° 387)» (A. PIEDELIEVRE, Office du juge - Simulation - Tiers. note sous
Cass. Fr., 19 juin 1984. Gaz. Pal., 1985. Pan .. 87).
1105
( ) La simulation étant un fait à l'égard du tiers. celui-ci peut l'établir par tout moyen de
preuve et notamment par voie de présomptions graves. précises et concordantes.
("'"') Civ. Bruxelles, 18 mai 1978 et Bruxelles. 6 février 1980. Bull. Contr., 1983, 374: M.
AUBERT. J.P. KERNEN et M. SCHONLE. Le secret bancaire suisse. Ed. Staempfli et Cie S.A.
Berne. 1982, 2ème éd .. p. 145. note 480: B. KLEINER. Verarrestierung und Pfandung von
Gutthaben des schuldners. die auf den Namen von Drittpersonen lanten. Revue Suisse de
Jurisprudence, 1965. 38: Trib. Féd. Chambre des poursuites et des faillites. 17 décembre 1982.
J.d.T .. 1985. Il, 2 et note 1. p. 5 à 7.
('"") Civ. Bruxelles. ch.s., 14 février 1983. R.G .. n" 149.981. Jurisprudence du Code
judiciaire, T. Il, Art. 1445. p. 15. n" 8/2: adde. P. VAN OMMESLAGHE. Examen de
jurisprudence (1974 à 1982). Les obligations. R.C.J.B., 1986. p. 127 à 129. n" 50.
('"") Voy. notamment Liège. 29 mars 1984, Jur. Liège. 1984. 281 : Mons, 2 octobre 1985,
Rev. Not., 1986, 189 et note J. SACE.
272 TRAITÉ DES SAISIES
138) Capacité.
109
(' ) D. CHABOT-LEONARD, Saisies conservatoires et saisies-exécutions. Bruxelles,
Bruylant. 1979. 84-85 : K. BAERT. Algcmcnc bcginsclcn van bewarcnd beslag. T.P.R .. 1980. p.
281, n" 4 et p. 283. n" 11 : addc. l'art. 487, C. civ.: «le mineur émancipé qui fait un commerce est
réputé majeur pour les faits relatifs à ce commerce».
10
(" ) A. MOREAU, De la juridiction des référés, Bruylant. 1890, n" 390, p. 258: G.P.
SElGNOLE. La juridiction du président du tribunal. T. 1., Des Référés. Paris. 1957. n° 65, p. 135:
Civ. Liège, Réf., 8 juillet 1986, Jur. Liège, 1986. 461 : J.P. Saint Gilles, 23 avril 1985, J.J.P., 1987. 21
et note J. GERLO.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 273
(1 113 ) Ainsi, le juge des saisies appelé à autoriser, aux conditions énoncées par les articles
1413 et 1415, une saisie conservatoire doit être saisi par une requête unilatérale signée par un avocat.
l'art. 1026, 5" visant à garantir, grâce aux règles déontologiques auxquelles sont soumis les membres
du barreau, les intérêts des tiers dans le cas d'une procédure sur requête unilatérale (Cass., 29
octobre 1976, J.T., 1977, 267).
(1 114 ) Une demande de mainlevée assortie éventuellement de dommages-intérêts pour saisie
téméraire et vexatoire peut être introduite et instruite dans les formes du référé (art. 1395. al. 2 et
1420).
(1 115 ) «Pourvu qu "il ait le discernement nécessaire, le mineur non émancipé répond de son
délit ou quasi-délit, que la faute soit présumée ou prouvée» (E. VIEUJEAN, Examen de
jurisprudence, 1976 à 1982, Personnes, R.C.J.B., 1985, p. 534, n" 38).
1116
( ) M. JAMOULLE, Le contrat de travail, T. 1, Liège, 1982, p. 309. n" 240.
1118
( ) A. FETIWEIS, Manuel de procédure civile, Liège. 1985, p. 54, n" 47.
1119
( R.P.D.B .. Compl. VI, V" Régimes matrimoniaux (Droit interne), n° 1153: Cl.
)
RENARD, Le régime légal: la gestion in Sept leçons sur la réforme des régimes matrimoniaux,
Faculté de Droit, Liège, 1977, p. 67.
('"") R.P.D.B .. Compl. YI. V" cil .. n" !074.
1121
( Voy. aussi Annexe 1. n" 4 B.
)
122
(' A fortiori. des ex-époux notamment lorsqu'il s'agit de garantir leurs droits dans la
)
liquidation de la communauté (Civ. Bruxelles, ch.s .. 23 octobre 1986, R.G. n" 9576: comp. infra, n"
154).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 275
140) Le saisi.
A. - Sauf lorsqu'il s'agit de saisir l'immeuble d'un tiers
détenteur ( 1124 ), la saisie ne peut être exercée que contre celui qui
est à la fois débiteur et propriétaire des biens saisis. Le saisi est
donc le débiteur même si dans certains cas, un tiers peut être
impliqué dans la procédure (le tiers-saisi en cas de saisie-arrêt ; le
tiers chez lequel la saisie mobilière est pratiquée en vertu de
l'article 1503, C. jud.). La saisie ne peut donc, en principe, être
pratiquée qu'à charge du débiteur et non d'un tiers même si celui-ci
a des liens économiques avec celui-là (1 125 ) ; la réalité juridique
1123
( ) G. DEMEZ, A propos de quelques problèmes de compétence et de procédure relatifs à
l'article 223 du Code civil, note sous J.P., 2ème canton Ixelles, 29 juin 1977, R.T.D.F., 1980, p. 106 à
108. Au sujet de l'utilité d'une mesure de blocage d'avoirs fondée sur l'art. 223, C. civ. nonobstant
une saisie-arrêt conservatoire aux effets plus précaires (durée de validité ; incidence d'une mainlevée
ou d'un cantonnement) d'autant qu'il importe peu pour l'application de l'article 223, C. civ. «que le
requérant ait ou non une créance sur son conjoint». voy. E. VIEUJEAN, Examen de jurisprudence
(1976 à 1983), Personnes, R.C.J.B., 1986, p. 645, note 19.
('m) Supra, n" 135, note 1075 et réf. cit.
1125
( ) Cass. Fr., 7 janvier 1981, Bull. civ., 1981, IV, p. 12, n" 16; J.C.P., 1981, IV, 100;
Cass. Fr., 21 novembre 1984, Gaz. Pal., 1985. Pan., 94 et obs. M. VERON («A violé l'art. 557 C.
proc. civ. la Cour d'appel qui. alors que la saisie-arrêt ne peut porter que sur les sommes et effets
appartenant au débiteur saisi. a validé la saisie-arrêt du prix de vente d'un immeuble appartenant à
une société civile immobilière, pratiquée par un créancier du gérant de cette société, tout en
constatant que celui-ci faisait observer qu'il n'était pas établi que les fonds provenant de la vente
fussent sa propriété»). Adde. Trib. Féd. (Suisse), 17 décembre 1982, J.d.T., 1985, Il. 2 (Le séquestre
d'avoirs que le créancier lui-même désigne comme étant la propriété d'un tiers est tout simplement
nul d'après la jurisprudence. Il est dérogé à cc principe lorsque ces avoirs appartiennent en réalité au
débiteur dont le tiers n'est que le prête-nom) et Civ. Bruxelles, ch.s., 27 janvier 1987, A.R. n"s
31.100 et 31.913 (Lorsque le juge des saisies doit, au stade de l'autorisation de saisir à titre
conservatoire. apprécier si les biens saisis sont la propriété des débiteurs, il ne statue pas par une
décision définitive au fond mais il vérifie si les éléments invoqués par les saisissants permettent de
justifier que les biens saisis demeurent frappés d'indisponibilité provisoire. Tel est le cas lorsque le
dossier répressif établit qu'il existe des présomptions précises et sérieuses pour considérer que le
débiteur depuis très longtemps se considérait comme le propriétaire de tous les biens saisis étant en
titre la propriété d'une société de droit luxembourgeois; voy. dans le même sens: Liège. 26 mai 1987,
l lème ch .. R.Rq. n" 1006/87 admettant que la saisie conservatoire peut être pratiquée à charge de
l'un et de l'autre).
276 TRAITÉ DES SAISIES
(1 126 ) En cc cas, il ne doit pas être tenu compte de la solvabilité du tiers pour établir l'absence
de célérité dans le chef du saisi.
(1 127) Supra, n° 137, C: voy. en matière d'extension de faillite, P. COPPENS et F. TKINT,
Examen de jurisprudence, Faillites et concordats, 1979-1983, R.C.J.B., 1984, p. 428, n" 7 et réf. cit. :
comp. au sujet de fonds affectés à une fondation restés à la seule disposition du propriétaire sa vie
durant, Cass. Fr., 4 février 1986, Bull., 1986, l, n" 8, p. 7.
(1 128 ) Ainsi, une mesure de séquestre a été ordonnée en référé en faveur d'une personne à la
fois créancière et débitrice de deux sociétés d'un même groupe entre lesquelles existait une évidente
transparence (Comm. Bruxelles, Réf., 27 mai 1986, Rev. Prat. Soc., 1986, 225: comp. Cass. Fr., 17
juin 1986, Gaz. Pal., 1986. Pan., 218) : cette décision est toutefois critiquable en cc qu'elle applique à
tort une mesure de séquestre (Cass., 16 avril 1984, Pas., 1984, l, 1036) là où une saisie conservatoire
s'imposait (infra, n° 144). Addc. M. REMOND-GOUILLOUD, «L'émanation maritime» ou
comment faire céder l'écran de la personnalité morale d'un armement d'Etat, Dr. Mar. Fr., 1986, 333
à 342; F. RIGAUX, Les créanciers et la faillite à l'intérieur d'un groupe transnational de sociétés, in
Les créanciers et le droit de la faillite, Bruxellcs-Bruylant, 1983, 560 et s. : J. PARDON, La
responsabilité des groupes bancaires internationaux in Travaux de !'Association Henri Capitant, La
responsabilité du banquier: Aspects nouveaux, T. XXXV, 1984, 397 et s.
1129
( ) Est suffisamment certaine au stade conservatoire, la créance des héritiers réservataires
agissant en annulation de donations effectuées par le défunt qui avait écrit à la donataire qu'il «lui a
procuré un toit» et de quoi subsister jusqu'à la fin de ses jours. La saisie peut être valablement
pratiquée sur l'immeuble acquis par la donataire au nom de sa fille avec les sommes que le défunt lui a
remises (Bruxelles, !5ème ch., 20 juin 1986, Req. n" 49/86).
(1'"') Supra. n" 132: adde. infra. notes 1795, 2091et2222 (fusion de sociétés).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 277
(1 131 ) Voy. en matière de contrefaçon, Cass., 29 novembre 1963, Pas., 1964, 1, 340.
(1 132) Voy. infra, n° 150 B.
1133
( G. COUCHEZ, op. cit., p. 15, n" 18.
)
1134
( Civ. Bruxelles, 30 avril 1951, J.T., 1951, 298.
)
1139
( ) En ce qui concerne le prodigue, il importe de tenir compte de l'article 513 qui de
manière générale lui interdit de plaider sans l'assistance de son conseil judiciaire (supra, n° 138 A).
En principe, dès lors la saisie doit être faite contre l'incapable assisté de son conseil judiciaire ; elle
sera donc signifiée à l'un et à l'autre.
(1 140 ) Il y a lieu d'assimiler à celui-ci la personne placée sous statut de minorité prolongée
(art. 487 bis et s., C. civ. ).
1141
( ) Comp. supra, n" 138.
146
(' ) Sur l'application dans le temps de la loi du 14 juillet 1976, voy. R.P.D.B., Compl. VI,
n°s 149 à 224, p. 698 à 705 («thèse de la continuité»).
147
(' ) «Le créancier d'une dette commune contractée par l'un des époux peut saisir les revenus du
conjoint de son débiteur-ce sont des biens communs: art. 1405, 1°, C. civ. -en dépit de l'article217 et
quand bien même il lui serait interdit de saisir les propres du conjoint» (E. VIEUJEAN, «Principes
généraux des rapports partrimoniaux entre époux», in Sept leçons sur la réforme des régimes
matrimoniaux, Liège, 1977, p. 34); comp. et contra, l'art. 1414, C. civ. Fr.; infra, Annexe I, note 12. Au
sujet de la saisie du compte ouvert par un conjoint (art. 218, C. civ.). voy. infra, Annexe 1, n" 4 B.
148
(' ) G. de LEVAL, Saisies conservatoires et voies d'exécution, Jur. Liège, 1978-1979, p. 364.
n"68; Civ. Bruges, 8 janvier 1985, Tijdschrift voor Brugse Rechtspraak, 1984, 156; Civ. Verviers, ch.s.,
25octobre1985, Jur. Liège, 1986, 77 et obs. G. de LEVAL; Civ. Charleroi, ch.s., 30 juin 1987, R.G., n"
60. 970: «en l'absence de texte légal prescrivant que la procédure soit engagée contre les deux époux, la
saisie n'est pas nulle pour n'avoir été signifiée qu'à l'un d'entre eux, la dénonciation de la procédure à
l'autre conjoint étant cependant exigée pour la poursuite de l'exécution»; comp. supra, n" 139. Le mari
ayant en sa qualité d'administrateur de la communauté, par application de l'art. 1421, C. civ., le pouvoir
de défendre seul aux actions concernant les biens communs, les décisions rendues à son encontre sont
opposables à la femme, dont la tierce opposition n'est pas dès lors recevable ( Cass. Fr., 24 juin 1986, Gaz.
Pal., 1986, Pan., 223; voy. l'art. 1122, 4°, C. jud.). Sur cc que l'article 815 du Code civil est inapplicable
aux biens communs, voy. Civ. Nivelles, 4 mars 1986, J.L.M.B., 1987, 1256.
149
(' ) Toutefois, «les revenus des époux sont communs dès leur attribution et ne peuvent plus
être saisis par les créanciers personnels dès qu'ils ont été confondus avec les biens communs» (Ph.
DE PAGE, Le régime matrimonial, son opposabilité et la fraude aux droits des tiers, in Mélanges
offerts à Raymond Vander Elst, Ed. Némésis, 1986, T. 1, p. 138, n° 9; pour un exemple de non-
confusion. voy. Anvers, 9 juin 1986, Rec. Enr., 1987, p. 393, n° 23.525).
150
(' ) R.P.D.B., Compl. VI, V" Régimes matrimoniaux (Droit interne), n"s 1126 et 1127;
adde. M. RAUCENT. obs. sous Comm. Bruxelles, 5 mars 1985, R.P.S., 1986, p. 65 et s.
151 0
(' ) R.P.D.B .. Compl. VI, V cit., n°s 1308 à 1326; adde. E. BEGUIN, L'indivision post-
communautaire, note sous Mons, IO janvier 1983, Rev. Not., 1986, 374à383et Ph. DE PAGE, Le régime
matrimonial, son opposabilité et la fraude aux droits des tiers in Mélanges offerts à Raymond Vander
Elst, Ed. Némésis, 1986, T. I, p. 133à146. Les dettes du chef de récompense sont primées par toutes les
autres dettes communes (Civ. Namur, ch.s .. 9 novembre 1984. Rev. Rég. Dr., 1984, 360).
280 TRAITÉ DES SAISIES
1152
( ) Sur cette question, voy. Circ. Adm. Bull. Contr., 1982, p. 846 à 899, sp. p. 868 à 888 et
Cl. BOLUS, La femme mariée : une contribuable à part entière, Bull. Contr., 1983, p. 189 à 255, sp.
p. 236 à 242, n°s 55 à 62; adde. Civ. Louvain, ch.s., 18 octobre 1983, Bull. Contr., 1985, 1941; Civ.
Bruxelles. ch.s., 8 octobre 1985, F.J.F., 1987, p. 28; Civ. Louvain. ch.s .. 19 novembre 1985, Bull.
Contr., 1986, 955 et 2580; Civ. Courtrai, ch.s., 17 mars 1986, Bull. Contr., 1986, 2421.
TITRE II
LES CONDITIONS
DE LA SAISIE CONSERVATOIRE
1153
( ) Comp. en matière pénale, Bruxelles (ch. mis. ace.), 30 octobre 1986, J.T., 1987, 20 et
art. 65, Code de la Route (adde. Doc. Pari., Ch., Sess. 1986-1987, n° 689/1, p. 15 et 39-40).
L'objectif d'une saisie-revendication ou d'une saisie description peut être plus spécifique (supra, n°
1, notes 4 et 5 et infra, n° 150 B).
282 TRAITÉ DES SAISIES
SECTION 1- La célérité.
145) Notion.
Aux termes de l'article 1413, «tout créancier peut, dans les
cas qui requièrent célérité, demander au juge l'autorisation de saisir
conservatoirement les biens saisissables qui appartiennent à son
débiteur». Il y a célérité lorsque le créancier peut sérieusement
redouter la mise en péril du recouvrement de sa créance en raison
de l'organisation ou la survenance (actuelle ou future) de l'insolva-
(!1 54 ) Il ne s'agit pas d'un commandement au sens strict du terme mais d'une simple
sommation de payer (G. de LEVAL. La saisie mobilière, Rép. Not., n" 146).
{1 155 ) Cass., 16 avril 1984, Pas., 1984, 1, 1036; Trav. Verviers, 22 décembre 1981, J.T.T.,
1982, 73 confirmé par C.T. Liège, 29 juin 1982, Jurisprudence du Code judiciaire, Annexe, p. 21, n"
613, note 1 ; comp. supra, n" 140 B. On relève que le juge des référés plutôt que de mettre sous
séquestre une publication peut ordonner une mesure d'attente à portée plus limitée en ordonnant la
mise sous séquestre du produit de la publication (Paris, 11 juin 1986, Dall., 1987, Jur., 107; Gaz.
Pal., 18-19 juillet 1986, 16).
1156
( ) Liège, 16 janvier 1987 . .l.L.M.B., 1987, 574; adde. art. 1403, 1407, 1443 et 1572, C.
jud. et W. VAN CAUWELAERT, Bewaargeving en sekwcster, Kluwcr Rechtswctcnschappcn,
1982, n"s 284 et s.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 283
(1 157 ) S'il y a célérité caractérisée, la condition d'exigibilité est satisfaite (infra, n° 162).
1158
( ) E. GUTT et A.M. STRANART-THILL Y, op. cil., R.C.J.B., 1974, p. 661-662 et réf.
cil.; Bruxelles, 26 octobre 1971, Pas., 1972, Il, Il; T. Not .. 1971, 238; Rec. Enr., 1973, 114; Liège,
24 mars 1982, Jur. Liège, 1982. 365; Civ. Hasselt, 8 octobre 1973, Jur. Liège, 1973-1974, 30; Civ.
Bruxelles, 20 novembre 1975, J.T., 1976, 283.
1159
( ) Gand, 22 novembre 1985, T.G.R., 1986, p. 9, n" 86/6; voy. aussi infra, n" 163 B, note
1315.
('"'') R. PERROT, Chronique de droit judiciaire privé, R.T.D.C., 1974, p. 468, n° 17 et
1977, p. 834, n" 16 et Les mesures provisoires en droit français, in Les mesures provisoires en
procédure civile, Milan Giuffrc, 1985, 175, n" 33 qui précise: «si de toute manière, le débiteur ne
risque pas d'être insolvable, il n'y a pas lieu de procéder à une mesure conservatoire»; K. BAERT,
Algemene bcginselen van bcwarcnd beslag, T.P.R., 1980, p. 282, n" 8.
1161
( ) Civ. Courtrai, 25 juin 1973, Journ. Dr. Fiscal, 1976, 313; Rec. Enr., 1977, n° 21.200:
«il faut en d'autres termes qu'il existe des motifs graves justifiant la saisie conservatoire. Quand le
débiteur ne commet aucun acte permettant de croire qu'il pourrait soustraire son actif à son
créancier, la saisie conservatoire apparaît comme n'étant pas justifiée». De même, l'urgence n'est pas
satisfaite si le requérant a à sa disposition un mécanisme contractuel (droit de rétention, exception
d'inexécution, etc.) permettant de conjurer le péril redouté (Civ. Bruxelles, ch.s., 17 juin 1987,
R.G., n° 29.901).
1162
( ) Liège, 17 novembre 1986, 11ème ch., Req., n° 967/86: il s'impose de débouter le
poursuivant d'une demande de saisie conservatoire lorsque l'utilisation du moyen juridique choisi
paraît procéder davantage de la volonté d'obtenir un moyen de pression à l'encontre du prétendu
débiteur que de celle de sauvegarder l'efficacité d'un titre exécutoire ; Civ. Bruxelles. juge des saisies,
27 avril 1978, R.G., n" 86.862, Inédit: «Une mesure de saisie conservatoire ne peut être utilisée ni
comme moyen de pression dans le cadre d'un procès qui risque de se prolonger dans le temps, ni
comme moyen d'orienter d'éventuelles négociations»; Civ. Marche, juge des saisies, 26 octobre
1976, R.G., n° 611976, inédit: «vraiment il s'agissait d'une pression exercée pour obtenir l'exécution
volontaire immédiate de l'obligation du saisi, une telle saisie provoque un discrédit et est téméraire et
vexatoire»; Civ. Liège, ch.s., 7 janvier 1987, R.G. n° 80.881/86: une saisie-arrêt conservatoire
pratiquée sur base d'un titre privé (factures) en vue de garantir le paiement d'intérêts litigieux d'un
montant minime par rapport au principal qui a été réglé ne se justifie pas d'autant que l'urgence de
saisir n'est pas démontrée. Il est en un tel cas regrettable que le saisissant. motivé semble-t-il par le
souci de faire pression sur le saisi pour l'amener à s'incliner sans devoir plaider dans la procédure
pendante au fond, n'ait pas jugé opportun de se faire couvrir par une ordonnance préalable du juge
des saisies (infra, n° 172). Sa démarche dénature la saisie conservatoire et entraîne sa condamnation
au paiement de 15.000 francs de dommages et intérêts pour saisie abusive d'un compte bancaire.
Adde. Bruxelles, 26 juin 1985, Pas., 1985, Il, 166
284 TRAITÉ DES SAISIES
( 1166 ) Comp. et contra en France, Cass., 18 octobre 1978, Dall., 1980, J. 51 et note H.
FENAUX (sp. p. 53, n°s 5à 7) ; R.T.D.C., 1979, 440, obs. R. PERROT mais voy. Cass. Fr., 13 mai
1986, Dall., 1986, Jur. 389 et note J. PREVAULT et obs. R. PERROT, R.T.D.C., 1987, 157 à 159,
n° 14.
) R. TENDIER note sous Cass Fr., 26 avril, 27 avril et 16 mai 1977, Dall., 1978, J., 669.
1167
(
) Voy. en ce sens, Anvers, Ier juin 1982, R.W., 1983-1984, 2691 ; Rec. Enr., 1984, n"
1168
(
23.102, p. 351; Anvers, 18 mai 1983, R.W., 1983-1984, 2693; Rec. Enr., 1984, n° 23.104, 355; Civ.
Liège, 14 décembre 1979, Jur. Liège, 1980, 179; Civ. Bruxelles, 4avril 1980, J.C.Belg., 1981, II, 48;
Civ. Bruxelles, 8 janvier 1981, J.T., 1981, 259 et obs. F. GLANSDORFF; Civ. Bruxelles, ch.s., 19
décembre 1983, J.T., 1985, 144; Civ. Bruxelles, ch.s., 12 mai 1986, R.G. n° 18.160.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 285
69
(" ) «Lorsqu'une saisie conservatoire a été pratiquée en vertu de l'article 1414 du Code
judiciaire, le débiteur saisi peut-il demander au juge des saisies de donner mainlevée au motif que le cas
ne requerrait pas célérité aux termes de l'article 1413? A mon avis, la réponse est négative, pour deux
motifs. Le premier motif est textuel et de peu de poids : il n ·y a pas d'autorisation demandée au juge,
matière que règle l'article 1413. Le second motif me paraît plus important: sous l'empire du Code de
procédure civile, le créancier qui avait obtenu un jugement de condamnation de sommes d'argent non
assorti de l'exécution provisoire pouvait entamer l'exécution (le plus souvent, soit un commandement
de payer suivi d'un exploit de saisie-exécution. soit un exploit de saisie-arrêt). Si le débiteur formait
alors opposition ou interjetait appel, l'effet suspensif jouait mais les biens restaient saisis. L'article 1495
du Code judiciaire a supprimé cette possibilité mais fait expressément référence à l'article 1414 qui
permet aux créanciers d'obtenir exactement le même résultat. L'équilibre nécessaire auquel il a été fait
allusion au début de cette conclusion commande, à mon avis, que pareille saisie conservatoire ne puisse
être énervée par une demande en mainlevée basée sur l'article 1413. étant bien entendu que le débiteur
peut à tout moment demander le cantonnement» (E. GUTT. Conclusions. n" 1, in Les voies
conservatoires et d'exécution- Bilan et perspectives. Ed. Jeune Barreau. Bruxelles, 1982; Adde. M.
STORME, Beschouwingen over de tussenkomst van de rechter in scheepszaken, R.D.C.B .. 1985, p.
421, n° 3; Anvers, 13avril 1983, R.W .. 1983-1984, 2692; Rec. Enr .. 1984,354, n"23.103;cetarrêta
été cassé par Cass., 14 septembre 1984, J.T .. 1985, 142).
1170
( ) Civ. Anvers, ch.s., 24 septembre 1981. Jurisprudence du Code judiciaire, Art. 1413, n"
1/lbis; Civ. Courtrai, 24 octobre 1983. R.W., 1983-1984, 1564; Rec. Enr .. 1984, p. 225, n" 23.053.
1171
( ) Cass., 14 septembre 1984, Pas., 1985, 1, 70; J.T., 1985, 142; Rec. Enr., 1985. p. 223,
n" 23.191; R.W., 1985-1986, 894; voy. aussi obs. sous Civ. Bruxelles. 8 janvier 1981, Rec. Enr.,
1981, n° 22.662, p. 392 ; le rapport VAN REEPINGHEN précise que le péril en la demeure est le
fondement de toutes les mesures conservatoires (Pasin., 1967. 507).
286 TRAITÉ DES SAISIES
1985, 749; F. GLANSDORFF, obs. sous Civ. Bruxelles, 8 janvier 1981, J.T., 1981, 260; Liège,
7ème ch., 27 juin 1985, R.G. n° 16.598/85 (impl.).
1174
( ) J. van COMPERNOLLE, Considérations sur la nature et l'étendue de l'autorité de la
chose jugée en matière civile, R.C.J.B., 1984, p. 268, n"s 39 à 42.
1175
( ) Rapport DE BAECK, Pasin., 1967, 883 {<<Même dans les cas où le jugement interdit la
saisie, la requête au juge des saisies sera néanmoins recevable si les modifications de circonstances
survenues après le jugement au fond rendent l'article 1413 applicable, c'est-à-dire si le cas requiert
célérité»); infra, n" 168; voy. aussi, La saisie mobilière, Rép. Not., n" 63; comp. infra, n" 163 B.
1176
( ) Un débat à ce sujet est assez rare devant le juge du fond singulièrement lorsque le
débiteur conteste sa dette. On peut toutefois citer une décision du juge des saisies de Bruxelles (Civ.
Bruxelles, 3 janvier 1983, R.G., n°s 73.668 et 125.101) relevant qu'«aucun péril n'est actuellement
établi dans le chef de la banque de sorte que toute saisie à sa charge lui causerait un dommage
certain» et que «Seules des circonstances pertinentes, exposées dans une requête en vue d'obtenir
l'autorisation du juge des saisies pourrait, le cas échéant, justifier une telle mesure».
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 287
1177
( ) Bruxelles, 6 avril 1978, J.T., 1979, 675: L. VAN BUNNEN, Examen de jurisprudence
(1978 à 1981), Droit d'auteur. Dessins et modèles, R.C.J.B .. 1984. p. 352, n" 15: A. BEREN-
BOOM, Les droits d'auteur, Larcier, 1984. p. 209, n" 15 bis. Infra, n" 150, B.
(1 178) P. JENARD, Rapport sur la Convention, J.O.C.E., n" C 59. 5 mars 1979, 52: G.
DROZ, Compétence judiciaire et effets des jugements dans le marché commun, Bibliothèque de
droit international privé, vol. XIII, Dalloz 1972, p. 364, n" 569: A. HUET, Chronique de
jurisprudence de la Cour de justice des Communautés européennes, Clunet 1985. p. 176-177 et 182:
P. GOTHOT et D. HOLLEAUX, La Convention de Bruxelles du 27 septembre 1968, Ed. Jupiter
1985, n" 366, p. 196-197: C.J.C.E., 3 octobre 1985. Rcv. Not., 1986, 160: Rev. Dr. lnt. Dr. Comp.,
1987, 321: Rev. Crit. D.1.P., 1987. 123: (« 1) Aux termes de l'article 39 de la Convention, la partie
qui a demandé et obtenu l'autorisation d'exécution peut. pendant le délai indiqué dans cet article,
faire procéder directement à des mesures conservatoires sur les biens de la partie contre laquelle
l'exécution est demandée, sans être tenue d'obtenir une autorisation spécifique. 2) La partie ayant
obtenu l'exécution peut procéder aux mesures conservatoires visées par l'article 39 jusqu'à l'échéance
du délai de recours prévu à l'article 36 et, si un tel recours est formé, jusqu'à cc qu'il ait été statué sur
celui-ci. 3) La partie ayant procédé aux mesures conservatoires visées par l'article 39 de la
Convention ne doit pas obtenir, pour les mesures en question, un jugement de validation. tel que
prévu par le droit national du juge saisi») : infra, n" 250 B 5 et note 2245.
1179
( ) P. JENARD, lb.
288 TRAITÉ DES SAISIES
1180
( ) A juste titre, M. HUET précise: «à notre avis, le requérant ne saurait se fonder sur le
jugement étranger pour se voir reconnaître le droit de procéder en France à une mesure
conservatoire puisque, par hypothèse, ce jugement a fait l'objet d'une décision de refus d'exequatur
et cesse donc d'être reconnu» (Clunet, 1985, p. 183 ; adde. infra, note 2277).
1181
( ) Cette disposition est rendue applicable au billet à ordre par l'article 77 ; une règle
semblable est prévue par l'article 25 de la loi du 2 mai 1956 sur le chèque postal. Ces textes ne se
justifient plus aujourd'hui compte tenu de la généralisation des saisies conservatoires (infra, n° 151).
1182
( ) Civ. Bruxelles, ch.s., 13 novembre 1986, R.G., n° 29.262, Inédit; contra Civ. Anvers,
456; voy. aussi R.P.D.B., V0 Traite, n° 718; A. RONSE, A.P.R., Tw. Wissel, n° 1295.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 289
1184
( ) G. de LEVAL, Aspects actuels du droit des saisies, J.T., 1980, p. 626, n° 8 et réf. cit.
Ainsi il a été jugé que les seules atermoiements de la procédure ne sauraient justifier la célérité
requise, pas davantage que ne saurait être retenue la seule déclaration éventuelle du débiteur qu'il
userait de tous les moyens de procédure - estimée longue - pour combattre la prétention du
créancier (Civ. Bruxelles, ch.s., 28 avril 1986, R.G. n° 17.354; voy. dans le même sens, 16 juillet
1987, R.Rcq. 56187). Toutefois, la célérité pourrait exister si le débiteur profitait des délais de
procédure imposés au créancier pour se rendre insolvable.
185
(' ) G. de LEVAL, op. cit., p. 627, n° 9 et réf. cit.
186
(' ) A.M. STRANART, op. cit., R.D.C., 1985, p. 743 à 748; adde. G. de LEVAL, Saisies
conservatoires et voies d'exécution, Jur. Liège, 1978-1979, p. 350, n° 14.
187
(' ) Ainsi, il a été jugé (Cass. Fr., 13 février 1980, Bull., 1980, II, p. 24, n° 34) qu'<<il suffit
pour justifier une saisie-arrêt qu'eu égard à l'importance de sa créance, le créancier éprouve des
craintes pour son recouvrement ultérieur, compte tenu des résultats défavorables de l'activité de son
débiteur». Par contre, il ne suffira pas de se limiter à faire état de l'importance de la somme due ou de
l'existence d'un revenu saisissable (Civ. Tournai, ch.s., 12 mars 1985, R.R n"s 17.742 et 17.761).
Enfin, le saisissant ne pourra se limiter à faire état d'une situation financière défavorable de son
débiteur lorsque celle-ci ne présente aucune détérioration et qu'elle a été expressément acceptée au
moment de la conclusion du contrat.
1188
( ) Voy. cependant supra, n° 146 in fine.
189
(' ) Si le juge, pour décider si le recouvrement de la créance semble en péril, apprécie
souverainement tous les éléments de fait qui lui sont soumis, il ne peut cependant refuser d'examiner
certains d'entre-eux (Cass. Fr., 15 décemhre 1975, Bull., 1975, Il, p. 280, n° 348).
1190
( ) Ex. : l'urgence peut se déduire notamment du fait que le passif exigible à court terme
est trop important par rapport à l'actif disponible ou encore de ce que les tiers saisis ont fait des
déclarations négatives. Est également indicative, la situation du débiteur vis-à-vis d'autres créanciers,
tels le fisc ou l'O.N.S.S. ou encore l'évolution peu favorable du bénéfice du dernier exercice par
rapport au chiffre d'affaires et aux sommes ducs (Civ. Bruxelles, ch.s., 5 juin 1986, R.G. n° 22.112).
1191
( ) Le cantonnement étant une faculté laissée au débiteur, le défaut de cantonnement par
celui-ci ne peut en soi être constitutif de célérité (Liège, 27 juin 1985, R.G. n° 16.598/85) ; par contre,
un indice d'insolvabilité peut résulter du refus de cantonnement de la part du débiteur saisi qui s'était,
au préalable, spontanément et formellement engagé à consigner une somme suffisante pour répondre
des causes de la saisie (Civ. Liège, 28 mars 1979, R.G. n" 36.246/79 cité par G. de LEVAL, Saisies
conservatoires et voies d'exécution, Jur. Liège, 1978-1979, p. 349, n" 10).
290 TRAITÉ DES SAISIES
1192 1193
( ) suffisent, isolément ou globalement envisagés, pour
) (
établir que le cas requiert célérité, c'est-à-dire que le recouvrement
de la créance est mis en péril.
La célérité s'apprécie au jour où le juÎ.e statue, le cas
échéant, à la suite d'une instance en mainlevée (1 94). Le caractère
unilatéral de la procédure d'autorisation et la rapidité de celle-ci
peuvent rendre impossible une preuve complète des faits invoqués
mais, le saisi peut, lors de l'instance en rétractation, établir le
défaut de pertinence suffisante des indices retenus et démontrer
ainsi (le cas échéant en invoquant des circonstances nouvelles)
l'absence de célérité (art. 1419) (ll 95 ) (1 196).
Lorsque la saisie est pratiquée sans autorisation préalable
du juge des saisies (art. 1414, 1445 et 1461, C. jud.), il appartient
au saisissant de vérifier, sous sa responsabilité, si la condition de
célérité est satisfaite et, le cas échéant, d'en rapporter ultérieure-
ment la preuve devant le juge saisi d'une demande de mainlevée
(art. 1420).
De manière générale, il importe d'être extrêmement pru-
dent au niveau de l'appréciation des indices d'insolvabilité qui ne
doivent pas être confondus avec des difficultés de toute évidence
limitées ou passagères afin d'éviter qu'un état d'insolvabilité
irréversible, loin d'être la cause, soit la conséquence d'une saisie
92
(" ) Si le retard de paiement ne suffit pas à lui seul à établir la célérité (Liège, 24 mars 1982,
Jur. Liège, 1982, 365 et obs. G. de LEVAL; voy. aussi Bruxelles, 26 octobre 1971, Pas., 1972, II,
11 ; Rec. enr., 1973, 119; J.L. LEDOUX, Chronique de jurisprudence, Les saisies, J.T., 1983. 488),
le paiement d'un acompte de 250.000 francs sur un montant de 919.000 francs un mois et demi après
une sommation de payer dans les trois jours permet d'inférer de l'inaction du débiteur qu'il se trouve
en état d'insolvabilité (Bruxelles, 16è ch., 30 mai 1986, R. Rcq., n° 43/86).
93
(" ) L'existence d'une «saisie pénale» (arrêté royal du 24 mars 1936 sur la détention au
greffe et la procédure en restitution des choses saisies en matière répressive, voy. Liège, 13 janvier
1984, J.L., 1984, 107 et obs. G. de LEVAL) n"est pas élisive de célérité (Civ. Bruxelles, ch.s., 9
février 1987, R.G. n°s 12.725 et 12.726).
(1 194 ) G. de LEVAL. Aspects actuels du droit des saisies, J.T., 1980, p. 627, n" 8; Bruxelles,
!6ème ch., 10 octobre 1986, R.G. n° 1687/86, Inédit; infra, n° 191 et réf. cit.
95
(" ) Pour un exposé complet de la jurisprudence, voy. Jurisprudence du Code judiciaire,
Ed. La Charte, Art. 1413, n°s 2 et 3, p. 2 à 8.
(""") Voy. E. GUTT et A.M. STRANART qui précisent que si le saisissant lors de
l'autorisation de saisir doit justifier du péril auquel il convient de parer, il appartient au débiteur saisi,
qui aurait attaqué l'ordonnance, de démontrer l'absence de péril (R.C.J.B., 1974, p. 662, n° 132).
Un certain renversement de contentieux se produit en effet au stade de la tierce-opposition (infra, n°
1880).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 291
1197
( ) J.L. LEDOUX, Les saisies, Chronique de jurisprudence, J.T., 1983, p. 488, n° 75;
voy. aussi infra, n" 150, note 1210; voy. aussi R. PERROT, Jurisprudence française en matière de
droit judiciaire privé, R.T.D.C., 1987, p. 158 «il ne faut pas non plus perdre de vue la gravité de
certaines mesures conservatoires qui, lorsqu'elles portent notamment sur des crédits bancaires,
peuvent conduire à l'étouffement d'un prétendu débiteur et constituer l'amorce d'un moyen de
pression. De là, cette condition fondamentale qui oblige le créancier potentiel à faire la preuve du
risque encouru sur lequel, en cas de contestation, le juge a le devoir de s'expliquer. Le péril dans le
recouvrement de la créance apparaît en quelque sorte comme la justification de cette faveur
exceptionnelle dont bénéficie un créancier qui, malgré l'absence de titre exécutoire, peut néanmoins
s'assurer des garanties sur le patrimoine d'autrui avant même d'avoir fait la preuve que sa prétention
est fondée».
1198
( ) Anvers, !cr juin 1982, Rec. enr., 1984, n° 23.102; Civ. Bruxelles, ch.s., 25 novembre
1980, R.G. n"s 119.123, 119.124, 119.416, Jurisprudence du Code judiciaire, Art. 1413, n" 2/6.7.
199
(' ) Voir d'ailleurs l'article 2019, al. 2 du Code civil qui dispose que pour apprécier la
solvabilité d'une caution «on n'a point égard aux immeubles litigieux, ou dont la discussion
deviendrait trop difficile par l'éloignement de leur situation». Adde. art. 852, C. jud.
200
(' ) Un arrêt de la Cour d'appel de Bruxelles du 14 juillet 1955 (J.P.A., 1955, 408) énonce:
«Attendu, concernant l'opportunité de la saisie conservatoire sur le navire amarré à Anvers, qu'il est
de peu d'intérêt d'apprendre de l'appelant que Zegluga Polska disposerait encore d'avoirs importants
en Pologne, parce que, si cette circonstance se révélait justifiée, ces avoirs se trouveraient tout à fait
hors de portée des intimés».
292 TRAITÉ DES SAISIES
201
(' ) Ainsi, une saisie-arrêt a été maintenue car au cas où le saisissant obtiendrait un
jugement, il éprouverait de sérieuses difficultés d'exécution au Zaïre où la législation sur le change
interdit le transfert des fonds à l'étranger (Civ. Bruxelles, Juge des saisies, R.G. n" 62.166, inédit,
Jurisprudence du Code judiciaire, art. 1413, n° 2/6.3). De manière générale, il importe d'insister sur
ce que l'article VIII, 2 b des statuts du Fonds monétaire international impose à tout Etat membre le
respect de la réglementation des changes d'un autre Etat membre (J .L. RIVES-LANGE, Chronique
de jurisprudence bancaire, Banque, 1985, 523-524).
1202
( ) Une décision du juge des saisies de Bruxelles du Il septembre 1986 (R.G. n° 22.332,
Inédit) fait état d'un arrêt de la Cour d'appel de Bruxelles du 28 décembre 1984 qui: «justifiait la
célérité requise par la seule considération que nonobstant la puissance industrielle de la société
actuellement demanderesse (société de droit allemand), les créances saisies conservatoirement
constituent les seuls avoirs sur lesquels l'actuelle défenderesse peut raisonnablement espérer pouvoir
exécuter» (adde. Bruxelles, !6ème ch., 16 juillet 1986, R.Req. n" 56/86: <dl y a urgence lorsque la
plupart des biens meubles garnissant les bureaux loués par la firme débitrice font l'objet de contrats
de leasing et ne sont dès lors pas propriété de celle-ci et lorsqu'il paraît vraisemblable que la société
débitrice mette fin à ses activités en Belgique et se rende insolvable)».
1203
( ) Ainsi, le cas requiert célérité lorsque la cessation des activités en Belgique d'une société
allemande peut constituer un péril pour la créance du requérant (ancien employé) (Liège, 7ème ch., 5
mars 1985, R. Req., n° 839/85 ; voy. aussi Civ. Liège, ch.s., 25 avril 1979, cité par G. de LEVAL, op.
cit., Jur. Liège, 1978-1979, p. 349, n" 9).
(1 204 ) Voire un simple projet de rapatriement ou d'installation à l'étranger.
1205
( ) A.M. STRANART, op. cit., R.D.C., 1985, 744-745; voy. aussi Civ. Bruxelles, ch.s.,
27 avril 1972, R.G. n" 86.862, Jurisprudence du Code judiciaire, Art. 1413, n° 2/6.2; Civ. Bruxelles,
ch.s., 22 juin 1987, J.L.M.B., 1987, 1014.
206
(' ) Les arrêts précités de la Cour d'appel d'Anvers, de Bruxelles et de Liège concernaient
cependant un créancier belge et une société allemande. Force est de reconnaître que si la procédure
d'exécution est simplifiée (procédure sur requête, art. 31 et 32), la décision d'exequatur n'est pas
susceptible d'exécution immédiate (art. 38 et 39; voy. toutefois, supra, n° 147 b) et que des
contestations importantes peuvent surgir notamment à l'occasion d'une tierce-opposition du débiteur
(art. 34, 36 et 37, combinés ; infra, n° 250 c). On précise qu'en droit allemand, !'Arrest est en principe
autorisé lorsque le jugement à intervenir doit être exécuté à l'étranger,§ 917, al. 2, ZPO; de même
l'art. 271 de la loi suisse sur la poursuite pour dettes permet le séquestre lorsque le débiteurn'habite pas
la Suisse (W .J. HABSCHEID, Les mesures provisoires en procédure civile : droits allemand et suisse,
in Les mesures provisoires en procédure civile, Milan Ed. Giuffré, 1985, p. 36 et 41).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 293
1207
( Voy. aussi infra, n" 172.
)
208
(' Il suffit que la créance garantie soit déterminée ou déterminable au moment de la
)
constitution de la sûreté. Voy. J. van COMPERNOLLE, Les sûretés réelles en droit belge, in Les
sûretés, Colloque de Bruxelles, 20-21 octobre 1983, FEDUCI, p. 81-82, n°s 34-35 et réf. cit. et p.
116-117, n° 85 et réf. cit. ; en ce qui concerne l'hypothèque, voy. cependant les objections élevées par
Mme MOREAU-MARGREVE, Heurs et malheurs du gage sur fonds de commerce. R.C.J.B.,
1980, p. 153-155, n° 21. Adde. en matière de cautionnement, Civ. Bruxelles, 28 mai 1984, R.D.C.,
1986, 599.
209
(' ) G. de LEVAL et J. van COMPERNOLLE, Aperçu des règles communes aux saisies
conservatoires et aux voies d'exécution, in Les voies conservatoires et d'exécution, Ed. Jeune
Barreau Bruxelles, 1982, p. 48, n° 54.
294 TRAITÉ DES SAISIES
210
(' ) P. RAYNAUD, note sous Cass. Fr.. 17 avril 1961, Dall., 1961, J., 646: «une mesure
conservatoire risque d'être extrêmement lourde pour celui qu'elle frappe et il en est ainsi en
particulier de la saisie des créances qui peut, dans certains cas, détruire le crédit d'un saisi
parfaitement solvable et paralyser complètement son activité commerciale au nom d'une créance très
hypothétique».
211
(' ) Liège, 2 mai 1985, Jur. Liège, 1985, 484.
212
(' ) Infra, n°s 152 et 160: voy. aussi au sujet de l'urgence, supra, n° 148; A.M.
STRANART, op. cil., R.D.C., 1985, 762. En cas de saisie-gagerie, K. BAERT estime que cette
appréciation doit être faite lors du commandement (Algemene beginselen van bewarcnd beslag,
T.P.R., 1980, p. 285, n° 15).
213
(' ) Ainsi le bail qui impose au locataire l'obligation de constituer une garantie locative
n'est pas un titre privé (art. 1445) constatant une créance certaine, exigible et liquide dans le chef du
bailleur (Civ. Bruxelles, ch.s., 2 juin 1986, R.G. n° 22.845, Inédit). Une telle obligation constitue un
«faccrc» et non un «<lare» (Civ. Bruxelles, ch.s., 27 novembre 1986, R.G. n°28.057, Inédit).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 295
§ 1. - Certitude.
1214
( ) La cause de la saisie-revendication étant le droit réel dont le créancier saisissant entend
protéger l'existence à son bénéfice, l'énonciation du titre, des causes, du montant ou de l'évaluation
de la créance, ne s'impose pas en cas de saisie-revendication (Civ. Bruxelles, ch.s., 2 février 1987,
R.G. n" 21.138 et A.M. STRANART, op. cit., R.D.C., 1985, 766).
(1 215 ) G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., n°s 115 et 161 ; M. DONNIER, op.
cit., Litec, 1987, p. 157, n° 410; voy. aussi supra n°1.
(1 216) Voy. aussi supra n°s 1, 140 Cet 147 A. Dans l'hypothèse prévue par l'art. 1481, al. 2, la
saisie ne peut porter que sur les deniers provenant soit de l'activité, soit de l'objet prétendument
contrefait (Civ. Bruxelles, ch.s., 17 novembre 1986, R.G. n" 17.859).
296 TRAITÉ DES SAISIES
1217
( ) E. GUTI et A.M. STRANART-THILLY, op. cit. R.C.J.B., 1974, n° 133, p. 663-664
et réf. cit. ; Ch. VAN REEPINGHEN, obs. sous Cass., 5 juillet 1957, J.T., 1957, 755.
1218
( ) E. GUTI et A.M. STRANART-THILLY, lb.; contra D. CHABOT-LEONARD,
Saisies conservatoires et saisies-exécutions, Bruylant, 1979, p. 92; K. BAERT, op. cit., T.P.R.,
1980, p. 284, n° 13 (ces auteurs estiment que l'interprétation antérieurement admise ne subsisterait
pas dans Je Code judiciaire).
219
(' ) Infra, n°s 222 et 239 B.
220
(' ) Liège, 17 janvier 1920, Jur. Liège, 1922, 52; voy. toutefois, infra n°s 174 et 191.
1221
( ) Civ. Anvers, 8 juin 1978, Rec. enr., 1980, p. 238, n° 22.507; Civ. Liège, 14 décembre
1979, Jur. Liège, 1980, 179; G. de LEVAL, Aspects actuels du droit des saisies, J.T., 1980, p. 627,
n°13.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 297
(1 222 ) Civ. Liège. 23 décembre 1963, Pas., 1964, Ill. 136; Jur. Liège, 1963-1964, 140; comp.
l'art. 7 de la loi du 24 juillet 1921 relative à la dépossession involontaire des titres au porteur aux
termes duquel l'opposant doit démontrer la vraisemblance de la dépossession alléguée pour que son
opposition soit homologuée (Liège, 7 mai 1985, Req. n" 846/85).
223
(' ) Ou encore que les éléments de fait et de droit invoqués traduisent par l'apparence de
leur réalité le bien-fondé en son principe de la créance cause de la saisie.
1224
( ) Y compris en cas de saisie conservatoire d'un navire ou d'un bateau (Cass., 26 mars
1982, Pas., 1982, I, 886; voy. G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., n° 482 et réf. cil.)
(' 225 ) Ch. LEURQUIN, Code de la saisie-arrêt, n° 58; Bruxelles, 2 avril 1962, Pas., 1963, II,
74 ; Cass. Fr., 20 mai 1890, Dall., 1891, I, 204.
1226
( ) Ainsi un arrêt de la Cour de cassation de France du 18 octobre 1978 (Bull., 1978, III, p.
245, n° 318) énonce: «qu'une saisie-arrêt ou une saisie-gagerie se trouve justifiée par la constatation
d'un principe certain de créance et qu'une simple contestation ne suffit pas pour conférer à une
créance, justifiée dans son principe, un caractère incertain». En France, la certitude de la créance
existe au stade conservatoire dès que le créancier a «Un principe certain de créance» ou «une créance
certaine dans son principe» (M. DONNIER, Bilan du droit de la saisie-arrêt face au nouveau Code
de procédure civile, in Etudes dédiées à A. WEILL, Dalloz, 1983, 206; voy. aussi Cass. Fr., 13
février 1980, Bull., 1980, II, p. 24, n° 34) voire même une «créance paraissant fondée en son
principe» (Cass. Fr.. 12 décembre 1984, J.C.P., 1985, IV, 72).
227
(' ) Ainsi lorsque du matériel a été réceptionné, les contestations formulées par l'acheteur
faisant état de réclamations par téléphone et d'un rapport unilatéral d'expertise demeurent
problématiques face à une créance apparemment certaine de la venderesse du matériel litigieux
(Gand, 30 mars 1979, R.W., 1979-1980, 2113).
(1 228 ) K. BAERT et B. DECONINCK, Les saisies immobilières conservatoires et l'exécu-
tion, in Les voies conservatoires et d'exécution, Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1982, 217 ; infra, n°
153.
298 TRAITÉ DES SAISIES
(1 229 ) Civ. Namur, ch.s., 18 septembre 1981, Rev. Rég. Dr., 1982, 53 (la contestation élevée
contre la créance doit revêtir un sérieux suffisant) ; voy. aussi Gand, 9 juin 1983, Pas., 1983, II, 115 et
Civ. Bruxelles, ch.s., 25 septembre 1986, R.G. n" 25.121 (inédit). Comp. en matière de référé,
Cass., 21mars1985, Pas., 1985, 1, 908 et concl. de M. !'Avocat général VELU, p. 915, n" 13.
123
( ") Comp. E. GUTI et A.M. STRANART, op. cit., R.C.J.B., 1974, p. 669, n" 133; J.L.
LEDOUX, op. cit., J.T., 1983, p. 489, n" 77; Civ. Bruxelles, ch.s., 20 novembre 1975, J.T., 1976, p.
283.
(12.1 1) Ainsi, dès lors que la clause contractuelle servant de base à une saisie-arrêt peut être
comprise de deux façons totalement opposées en raison de son ambiguïté et qu'un examen. même
superficiel, révèle que la validité du contrat devra être appréciée par la juridiction du fond et qu'il
existe des éléments sérieux de contestation, le titre dont se prévaut le saisissant n·apparaît pas certain
(Bordeaux, Ier mars 1979, Gaz. Pal., 1979, 2ème sem., 446). Voy. au stade de l'ordonnance sur
requête, infra, n° 177.
(1n 2) Bruxelles, 3 janvier 1985, J.T.. 1985, 73; Rcv. Prat. Soc., 1985, 109.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 299
233
(' ) Le juge des saisies «devra tenir compte du droit des preuves auquel le juge du fond
devra également se soumettre. On en peut concevoir qu'une saisie se pratique en vertu d'une créance
qu'on ne pourra réaliser en droit» (K. BAERT et B. DECONINCK, Les saisies immobilières
conservatoires et l'exécution in Les voies conservatoires et d'exécution, Ed. Jeune Barreau,
Bruxelles, 1982, p. 218; comp. Civ. Bruges, ch.s., 25 janvier 1982, J.T., 1983, 397, suivant cette
décision le droit des saisies connaîtrait un mécanisme propre des preuves mais il n'est pas exclu que cc
principe soit énoncé non au niveau du mode de preuve mais à celui de son contenu).
(1 234 ) A.M. STRANART, Conditions générales des saisies conservatoires, R.D.C., 1985,
752; adde. infra, n" 177 A.
('m) lb., p. 751. Jugé «que s'agissant d'une créance entre parents et fille s'inscrivant dans un
climat - rural - détérioré, elle ne peut être niée pour le seul motif que les requérants ne jouissent
pas d'un écrit» (Liège. llème ch., 12 décembre 1986, R.Rcq. n° 968/86).
1236
( ) G. de LEVAL, L'examen du fond des affaires par le juge des référés, J.T., 1982. p.
424, n° 19; contra B. FERON et M. SCHOLASSE, Actualités du référé commercial à travers les
conditions d'intervention du Président du Tribunal de commerce, Ann. Dr. Louvain, 1985, p. 285-
286.
1237
( ) Voy. p. ex., Cass., 26 mars 1982, Pas., 1982, 1, 886; R.W., 1981-1982, 2887; Dr. Eur.
Tr., 1982. 529; J.P.A., 1983-1984, 121 (Appréciation de la limitation de responsabilité du
propriétaire d'un navire saisi).
1238
( ) Cass., 26 mars 1982, préc.
300 TRAITÉ DES SAISIES
(1 239 ) R.P.D.B., V" Saisie-arrêt, n"s 108 et 111 ; Civ. Anvers, 8 juin 1978, Rec. enr., 1980,
n° 22.507, p. 238; R.W., 1979-1980, 256.
(1 240) Civ. Liège, 27 juin 1979, R.G. n° 36.758179 et Civ. Liège, 28 mars 1979, R.G. n°
36.246179 cités par G. de LEVAL, Saisies conservatoires et voies d'exécution, Jur. Liège, 1978-1979,
p. 351. n°s 23 et 24.
1241
( ) R. PERROT, Jurisprudence française en matière de droit judiciaire privé, R.T.D.C.,
1977, p. 834, n° 16.
242
(' ) Cass. Fr., 3 janvier 1979, J.C.P., 1979, IV, 81: «ayant constaté qu'une société s'était
reconnue débitrice d'une autre, n'a pas légalement justifié sa décision la Cour d'appel qui a donné
mainlevée d'une saisie-arrêt pratiquée par la créancière en se bornant à énoncer qu'une instance
opposait les parties sur le fond et que la créancière ne pouvait dès lors soutenir qu'elle possédait dans
l'instant contre sa débitrice une créance certaine et exigible»; voy. aussi Bruxelles, 5 juin 1974,
J.C.Belg., 1975, 1, 307.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 301
1243
( ) Civ. Bruxelles. ch.s .• 31 juillet 1974. inédit, R.G., n" 45.589. Voy. dans le même sens,
Bruxelles, 27 juin 1985, J.T., 1985. 685; Civ. Bruges. ch.s., 25 janvier 1982, J.T., 1983, 398 et Civ.
Huy. ch.s., 9 octobre 1972, R.G. n° 1657, Inédit: «Attendu qu'il est vrai que la créance est litigieuse
puisque le défendeur a assigné devant le juge du fond en vue d'obtenir un titre consacrant ses droits ;
Attendu cependant que les caractères certain, liquide et exigible de la créance ne font pas
nécessairement défaut par le seul fait que la créance est contestée ; Attendu que nous n'avons pas à
nous substituer au juge du fond pour trancher le point de savoir si la créance est ou non pas due et
qu'il nous suffit d'examiner si ladite créance se présente de manière apparente avec des éléments
suffisants de certitude pour quïl soit fait droit à la requête du défendeur». Au sujet des principes
voy. supra, n" 152 A.
1244
( ) Contra, mais à tort, Civ. Dinant, ch.s., 11 octobre 1977, Jur. Liège, 1977-1978, 147:
«Attendu qu'une créance dont le caractère certain peut dépendre d'une expertise, n'est pas certaine
dans son principe, car une créance dépendant d'une condamnation non encore prononcée est
simplement éventuelle». Au sujet de la créance éventuelle, voy. n° 155, note 1253.
1245
( ) Ce n'est pas parce qu'un rapport d'expertise serait annulé pour vice de forme qu'il ne
pourrait être utilisé, par le juge des saisies, à titre de simple renseignement avec les autres éléments
en sa possession (Comp. Bruxelles, 3ème ch., 3 février 1960, R.W., 1960-1961, 783; Civ. Namur. 15
octobre 1979, Rev. Rég. Dr., 1980, 150; Cass. Fr., 30 juin 1971. D., 1971. l.R .. 134 et note). Une
saisie peut être maintenue sur le fondement d'un rapport d'expertise établi en vertu d'une
ordonnance de référé (Civ. Huy, ch.s., 11 avril 1983, Jur. Liège, 1983, 309; J. van COMPER-
NOLLE, Examen de jurisprudence (1972-1985) Saisies conservatoires et voies d'exécution,
R.C.J.B., 1987, p. 438, n" 31). Voy. aussi note 1375.
1246
( ) Ch. VAN REEPINGHEN, L'action préventive en droit belge, Rev. Dr. Int. et Dr.
Comp., 1958, 180. Le mot «Sûreté» ne doit pas être pris ici dans son sens technique.
1247
( ) L. GRAULICH, Théorie générale des obligations, P.U.Liège, Syll. Fasc. Ill. n" 468.
302 TRAITÉ DES SAISIES
248
(' ) A.M. STRANART, op. cit., R.D.C., 1985, 751; J. van COMPERNOLLE, Examen
de jurisprudence (1972-1985) Saisies conservatoires et voies d'exécution, R.C.J.B., 1987. p. 438, n°
31; contra Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin., 1967, p. 510, col. 2 («il est interdit de recourir à
la saisie-arrêt lorsque la créance du saisissant est affectée ... d'une condition suspensive» mais voy. p.
511: «l'article 1180 du Code civil admet, en effet, que le créancier conditionnel peut, avant que la
condition soit accomplie, exercer tous les actes conservatoires de son droit» ; il est vrai que cette
considération est formulée (de manière inadéquate) à propos de la créance objet de la saisie-arrêt,
supra, n" 49, note 363); D. CHABOT-LEONARD, op. cit., p. 94. Avant le Code judiciaire, cette
solution était rejetée pour la saisie-arrêt compte tenu de son caractère mixte où prévalait l'aspect
exécutoire (Ch. LEURQUIN, Code de la saisie-arrêt, n° 67; Y. HANNEQUART, La condition,
Les Novelles, Droit civil, T. IV, 2, n° 215, p. 417). La saisie conservatoire étant à présent
indépendante de la saisie-exécution, la solution antérieure ne peut plus être admise.
1249
( ) R.P.D.B., Compl. 1, Divorce et séparation de corps, n"s 241, 242 et 245; Civ. Liège,
ch.s., 24 juin 1981, Jurisprudence du Code judiciaire, La Charte. II. Art. 1415, n° 2/6 et Art. 1494,
n" 2/19 ; comp. infra, n° 267 B.
1250
( ) Au sujet de l'exigibilité, infra, n" 162. Dès la transcription du divorce, il y a exigibilité
indépendamment de toute insolvabilité actuellement établie.
1251
( ) Comp. G.L. BALLON, Dwangsom, A.P.R .. 1980, p. 42, n"s 113-114. Voy. aussi
Cass. Fr., 13 mai 1987, Gaz. Pal., 4-5 novembre 1987, Sommaires annotés de la Cour de cassation, p.
14 et note M. VERON.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 303
1252
( ) H. DE PAGE, Traité de droit civil. T. I. n" 171.
(1 253 )
A.M. STRANART, op. cit.. R.D.C., 1985, 751. L'auteur cite comme exemple
l'obtention de la condamnation du débiteur par le juge du fond. A notre avis, cet exemple n'est pas
judicieux car une créance rendue contentieuse en vue d'obtenir un titre exécutoire peut être
incontestable ou peu sérieusement contestable dès avant le jugement de condamnation qui revêt un
caractère déclaratif alors qu'un droit éventuel opère sans rétroactivité (DE PAGE. T. Ln" 171 :
supra. n" 153 et note 1244 : infra, note 1283).
(1 254 ) Au sujet de l'exigibilité, infra, n"s 159 à 163 (à cc niveau. on précise que l'insolvabilité
actuelle établit à la fois la célérité et l'exigibilité).
1255
( ) Ph. SIMLER, Le cautionnement, Librairies techniques. Paris. 1982. p. 409, n" 412 et
p. 419, n° 420: Civ. Liège, ch.s .. 22 mai 1987, J.L.M.B., 1987. 1000 (cette décision admet une
dérogation à la condition d'exigibilité en vertu de l'art. 2032. C. civ. - réf. DE PAGE, T. VI. n" 934
- et relève que la saisie conservatoire du mobilier du débiteur ne met pas en danger les facultés
contributives de celui-ci): contra Civ. Bruxelles, ch.s., 31 octobre 1977, Jurisprudence du Code
judiciaire, Art. 1415, n" 3/9 et Civ. Neufchâteau. ch.s., 17 novembre 1981. Jurisprudence du Code
judiciaire, Art. 1415, n" 3/11.
('"") C'est à tort qu'il a été décidé que la créance d'une personne à l'égard de la caution non
solidaire, n'est ni exigible, ni certaine, ni liquide avant discussion du débiteur principal (Anvers. 17
mai 1977. Rec. enr., 1978, 317: R.W .. 1977-1978. 1571) car dès l'instant où le débiteur principal ne
s'exécute pas à l'échéance, l'obligation de la caution correspond à une créance certaine exigible et
liquide du créancier. le bénéfice de discussion soumis à certaines conditions (art. 2022 et s .. C. civ.)
· impliquant la licéité des poursuites (DE PAGE, T. VI, n" 878: Ph. SIMLER. op. cit.. p. 279, n° 274
et p. 287, n" 282; Bordeaux, 29 mai 1840. 2, 358).
1257
( ) Contra L. SIMONT. Les garanties indépendantes, Rev. Banque, 1983. 604 qui estime
que la créance du donneur d'ordre ne naît que par le paiement de la garantie au bénéficiaire : même si
l'injonction de ne pas payer ordonnée par le juge des référés semble mieux adaptée à une telle
situation (G. de LEVAL, Saisies et droit commercial. in Les créanciers et le droit de la faillite.
Bruxelles. Bruylant. 1983, 313) le donneur d'ordre informé de l'imminence d'une demande de
réalisation de la garantie est dès cc moment titulaire d'un principe certain de créance (voy. Annexe 1,
n" 14).
304 TRAITÉ DES SAISIES
(1 258) DE PAGE (T. I, n" 172) «appelle ainsi les conséquences favorables qu'un individu
peut escompter d'une situation de droit, dont il ne s'est pas réservé le bénéfice par un acte formel et
précis, ou que la loi interdit de se réserver dès ores : ainsi, la vocation héréditaire d'un parent encore
en vie».
(1 259 ) De même, le saisi peut invoquer l'existence d'une créance en vue d'entraver la voie
d'exécution dirigée contre lui (G. de LEVAL, Saisies conservatoires et voies d'exécution, Jur. Liège,
1978-1979, p. 356-357, n"s 49 et 50; voy. aussi infra, n"s 229 A et 232 B et 278).
121 0
( ' ) Il ne s'agit donc pas nécessairement à ce stade de constater l'extinction d'un droit par
voie de compensation mais d'interdire la mesure conservatoire en faveur de cc droit qui pourrait être
éteint par compensation et dès lors ne plus présenter le caractère suffisamment certain exigé par
l'article 1415 ; ainsi, il ressort d'un arrêt de la Cour d'appel de Bruxelles du 15 octobre 1985 (R.G. n"
220/83) que la créance n'est pas certaine lorsque le caractère douteux de celle-ci ne résulte pas d'une
simple dénégation ou contestation du débiteur mais prend appui sur une compensation éventuelle
étayée par de la correspondance produite par l'intimé (au sujet de la créance certaine en matière de
compensation, voy. 1. MOREAU-MARGREVE, La clause de suspension de garantie en matière
d'assurance, Nouvel épisode, R.G.A.R., 1986, n" 11088 B).
1261
( ) Bruxelles, JO juin 1976, Pas., 1977, Il, 96; Liège, IO octobre 1984, Jur. Liège, 1985, 4
et note 1 ; Civ. Liège, 26 avril 1978 et 27 juin 1979 cités par G. de LEVAL, Saisies conservatoires et
voies d'exécution, Jur. Liège, 1978-1979, p. 351, n°s 22 et 23; Toulouse, 29 juin 1960, J.C.P.,
Avoués, IV, 1961, 11 ; voy. aussi Civ. Tournai, ch.s., 12 septembre 1986, R.G. n° 22.800 (le saisi
produit une facture dont il ne s'est pas prévalu lors de l'instance au fond tandis que le saisissant
conteste énergiquement une prétendue dette ; à défaut de certitude suffisante la créance invoquée ne
peut être compensée avec celle du poursuivant).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 305
(1 262 ) Cass. Fr., 11janvier1978. Bull., 1978, V, p. 21. n° 31: «Lorsque après règlement par
le redevable du montant d'une contrainte afférente à des cotisations de sécurité sociale, une saisie-
arrêt a été pratiquée pour ce montant, augmenté des frais restant dus, lesquels non indiqués au
cotisant, avaient été abusivement majorés par l'huissier, le comportement de la Caisse, dont la liaison
avec son huissier a été inexistante, est constitutif d'une faute grossière justifiant sa condamnation à
des dommages-intérêts envers le redevable. Et le montant de ces dommages-intérêts, dont
l'évaluation échappe au contrôle de la Cour de cassation, étant égal à celui de la somme restant duc
pour les frais, les deux dettes se compensent, de telle sorte que les juges du fond peuvent donner
mainlevée de la saisie-arrêt» (sommaire).
263
(' ) C'est-à-dire que le magistrat instructeur ou la juridiction répressive soit effectivement
saisi ; une plainte suivie d'une simple information du parquet, en dehors d'une mise à l'instruction. ne
peut donc imposer la suspension d'une instance civile (A. FETIWEIS, Manuel de procédure civile,
Liège, 1985, p. 438. n° 635).
1264
( ) Par contre. l'adage reçoit application lorsque le juge des saisies statue au fond ; tel est le
cas en matière d'action en revendication (art. 1514, C. jud., Civ. Anvers, ch.s., 28 mars 1986, R.W.,
1986-1987, 613).
(1 265 ) Anvers, 6 novembre 1984, R.W., 1985-1986, 689; Bruxelles, 2 septembre 1986, 16ème
ch., R.Req., n° 77/86, Inédit (cet arrêt fait référence aux préventions retenues par la chambre du
Conseil); Mons, 7ème ch., 29 juin 1987, R.G., n° 10.785 (en l'espèce, le moyen était soulevé par le
saisissant assigné en mainlevée par le saisi); Civ. Tongres, ch.s., 19 janvier 1978, R.G., n" 128/78 et
Civ. Liège, ch.s., 13 février 1980. R.G. n° 39.039/79 cités par G. de LEVAL, Aspects actuels du
droit des saisies, J.T., 1980, p. 627, n° 14; Civ. Namur, ch.s., 18 septembre 1981, Rev. Rég. Dr.,
1982, 53; Civ. Liège, 18 avril 1984, Jur. Liège, 1986, 68; Civ. Bruxelles, ch.s., 10 juillet 1986, R.G.
n" 19.521; voy. aussi Cass. Fr., 12 décembre 1984, Gaz. Pal., 16-18 juin 1985, Pan., 126 et R.
PERROT, Jurisprudence française en matière de droit judiciaire privé, R.T.D.C., 1985, p. 453, n°
1411; Cass. Fr., 15 décembre 1986, Bull., 1986, II, p. 130, n" 191.
306 TRAITÉ DES SAISIES
1266
( ) Civ. Bruxelles, ch.s., 5 mai 1986, R.G. n" 21.246, Jurisprudence du Code judiciaire,
Art. 1415. n° 1/4 ter; voy. aussi Civ. Bruges. 4 mars 1986, T.Not., 1986, 152. Cc risque est plus réel
en cas de référé-provision où le juge doit constater l'existence d'une obligation à cc point certaine
qu'elle n'est pas susceptible d'être différemment appréciée par le juge du fond (supra, n" 152, in
fine).
1267
( ) A fortiori, le simple fait de l'existence d'une inculpation répressive ne peut, à peine de
méconnaître la présomption d'innocence, entraîner ipso facto. la réunion des conditions exigées par
les articles 1413 et 1415 du Code judiciaire (Civ. Bruxelles, ch.s., 15 juin 1987. R.G .. n" 33.995) mais
les éléments du dossier répressif peuvent établir, in concreto, la réunion de ces conditions (Civ.
Bruxelles, ch.s., 27 janvier 1987, A.R., n"s 31.100 et 31.913).
1268
( ) Infra, n" 170.
269
(' Il doit s'agir d'une condamnation au fond et non d'une simple autorisation de saisir
)
(Bruxelles, 24 juin 1977, Pas., 1978. IL 27).
12711
( ) P. GOTHOT, L'exécution des décisions judiciaires et actes étrangers selon le Traité de
Bruxelles du 27 septembre 1968, in Les voies conservatoires et d'exécution. Bilan et perspective. Ed.
Jeune Barreau Bruxelles. 1982, 276-277.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 307
1271
( ) de telle sorte que le juge des saisies pourra y trouver une
preuve suffisante de la créance du saisissant (1 272 ). Ainsi, il a été
décidé que la production d'une décision étrangère qui ne constitue
ni un titre exécutoire en Belgique ni même un titre, permet de faire
la preuve d'une créance certaine, exigible et liquide au sens de
l'article 1415 du Code judiciaire, sans qu'il faille avoir égard à
l'issue de la procédure en~a~ée en vue de la reconnaissance et de
l'exécution de la décision ( 2 ) (1 274 ).
B. - De manière générale, lorsqu'il apprécie au stade
conservatoire les caractères de la créance du saisissant, le juge a
égard aux règles de droit positif applicables au fond du litige pour
autant qu'elles ne soient pas contraires à l'ordre public du for
(1275).
Au stade de l'autorisation de saisir, une telle approche sera
nécessairement sommaire ; c'est spécialement au niveau du recours
éventuel du saisi que le prise en considération du droit étranger
peut avoir lieu. En toute hypothèse, le contenu de celui-ci ne peut
que sous-tendre les conditions de fond (célérité, caractères de la
créance) et de forme de la saisie qui sont celles du droit belge.
Enfin, rien ne s'opposerait à ce qu'il soit fait application au
stade conservatoire de la théorie de la «suppléance de la lex fori » :
«lorsque le juge doit appliquer la loi étrangère, cette application ne
s'impose toutefois que sous la réserve, non seulement de l'ordre
public international, mais aussi de la suppléance de la lex fori,
271
(' ) P. GOTHOT et D. HOLLEAUX, La Convention de Bruxelles du 27 septembre 1968,
Ed. Jupiter, 1985, p. 143, n° 252 (le jugement est envisagé non comme acte juridictionnel mais
comme« instrument qui peut comme tel faire foi des circonstances ou des opérations personnellement
constatées ou accomplies par l'autorité étrangère (aveu, serment, résultats d'enquêtes, d'expertises,
de descentes sur les lieux, etc.) en vue de rendre la décision»).
1272
( ) «La force probante d'une décision étrangère est laissée à l'appréciation souveraine du
juge belge» (R. VANDER ELST, Les aspects internationaux du droit de l'exécution scion le Code
judiciaire et les traités bilatéraux conclus par la Belgique in Les voies conservatoires et d'exécution,
Ed. Jeune Barreau Bruxelles. 1982. p. 250 ; voy. aussi M. FALLON, La preuve en droit international
privé belge, Revue juridique et politique, 1985, p. 513-514 qui écrit notamment: «La force probante
intrinsèque touche aux faits matériels et à la teneur des pièces personnellement constatées par
l'auteur de la décision ou de l'acte public étranger. l'autorité de l'Etat requis en apprécie la portée en
fait et peut refuser de tenir compte des faits matériels rapportés sur la base d'autres éléments qui lui
sont soumis et ont fait l'objet d'un débat contradictoire. Un tel refus sera assez rare» (n" 7, p. 513).
Voy. aussi Cass. Fr., 19 juin 1963, Rcv. Crit. D.l.P., 1965, 366 et J. VELU, concl. préc. Cass., 14
avril 1983, Pas., 1983, 1, 892, note 130.
1273
( ) Liège, 6 mai 1976, Jur. Liège, 1976-1977, 41 ; adde. Bruxelles, 14 juillet 1955, J.P.A.,
1955, 408.
1274
( ) lnversément, une mainlevée pourrait reposer sur des éléments de fait énoncés dans une
décision étrangère (M. REMOND-GOUILLOUD, note sous Cass. Fr., 13 mars 1985, Rev. crit.
D.1.P., 1986, 517-519).
1275
( ) Trib. Gde Inst. Paris, Réf. 29 novembre 1972, Clunet 1973, 227 et note KAHN, sp. p.
236-238; Versailles, 13 mai 1986, Dall., 1987. Sommaires commentés, 348, obs. B. AUDIT.
308 TRAITÉ DES SAISIES
§ 2. - Exigibilité.
(1 276 ) Cass., 12 décembre 1985, Rev. Not .. 1986, 353 et note R. VANDER ELST,
Observations sur la suppléance de la lex fori.
{1 277 ) M. VANWIJCK-ALEXANDRE, Aspects nouveaux de la protection du créancier à
terme, Coll. Scientifique de la Faculté de Droit de Liège, 1982, p. 231, n° 111.
1278
( ) lb., p. 233.
(1 279 ) Une saisie-exécution peut être pratiquée sans saisie conservatoire préalable et la
transformation de celle-ci en mesure d'exécution ne présente aucun automatisme.
1280
( ) Cet aspect est le seul retenu par le Rapport VAN REEPINGHEN pour justifier la
condition d'exigibilité en cas de saisie-arrêt conservatoire (Pasin., 1967, 510). La même intensité ne
se retrouve pas en cas de saisie mobilière ou immobilière conservatoire (lb., p. 1002).
1281
( ) Il est juridiquement inexact d'affirmer qu'en empêchant le saisi de disposer de ce qui lui
revient (ce qui ne vaut généralement que pour la saisie-arrêt de sommes). le poursuivant le contraint
indirectement à payer tout de suite ce qu'il ne doit qu'à terme (E. GLASSON, R. MOREL, A.
TISSIER. T. IV, n° 1091, p. 195). Non seulement le saisi peut neutraliser cet effet en cantonnant
mais aussi le paiement ne se produit qu'au moment de la répartition après l'exécution.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 309
282
(' ) Or une créance conditionnelle (supra, n° 154) peut être suffisamment certaine pour
saisir conservatoirement.
283
(' ) Une dette échue n'est pas nécessairement susceptible d'exécution forcée immédiate car
entre la date de léchéance et celle de lexécution peut prendre place une procédure diligentée en vue
d'obtenir un titre exécutoire. Bref, une créance peut être exigible sans être exécutoire et dès avant
une mise en demeure ou l'introduction d'une procédure au fond (Civ. Huy, ch.s., 11avril1983. Jur.
Liège, 1983, 309; au sujet de l'échéance de la dette en cours d'instance, voy. M. VANWIJCK-
ALEXANDRE, op. cit., p. 217, n" 108).
1284
( ) Ainsi, le remboursement du solde débiteur résultant d'un dépassement en compte né
d'une simple tolérance du banquier doit être tenu pour exigible à tout moment (Civ. Bruxelles, ch.s.,
25 septembre 1986, R.G., n" 25.121 ; adde. Bruxelles, 16 avril 1987, J.T., 1987, 575).
1285
( ) Infra, n° 163 B et note 1313.
1286
( ) Voy. au sujet de l'art. 1900, C. civ., Civ. Liège, ch.s., 19 avril 1978, J.L., 1978-1979, p.
352, n° 26.
1287
( ) K. BAERT, Algemene beginselen van bewarend beslag, T.P.R., 1980, p. 285, n° 15;
comp. et contra D. CHABOT-LEONARD, op. cil., p. 98.
1288
( ) E. VIEUJEAN, Terme de droit suspensif, Les Novelles, Droit civil, T. IV, n"s 259,
272 et 273.
310 TRAITÉ DES SAISIES
289
(' ) M. VANWIJCK-ALEXANDRE, op. cil., p. 217, n" 108 et réf. cit.
290
(' ) Comp. lorsqu'il s'agit d'une autorisation suppléant aux indigences du titre, infra, n°s
174 et 191.
291
(' Infra, n°s 163 et 166.
)
1292
( Civ. Liège, Réf., 2 janvier 1970, Jur. Liège, 1969-1970, 235; Civ. Liège, ch.s., 8
)
décembre 1982, Jurisprudence du Code judiciaire. La Charte, T. Il, Art. 1415, n" 512. Encore que
cette jurisprudence soit contestée par Mme STRANART (op. cit.. R.D.C., 1985, 757) qui voit dans
cette clause un terme exprès, ne peut-on, même dans cette thèse, avancer. eu égard au contexte
particulier dans lequel s'insère une telle clause (comp. art. 1415, al. 2. infra. n" 163) que le terme
ayant comme justification la confiance que le créancier a accordé à son débiteur, la bonne foi dans les
relations contractuelles met à charge de celui-ci une obligation, exigible à tout moment, de ne pas
porter atteinte à la confiance du créancier de telle sorte qu'en cas de manquement prévisible du
débiteur, le créancier peut agir immédiatement à tout le moins au stade conservatoire (voy. M.
VANWIJCK-ALEXANDRE, op. cit., p. 529-530, n" 255; voy. aussi infra, n" 162).
1293
( ) Ch. LEURQUIN, Code, n" 62; E. VIEUJEAN, op. cit., n" 271.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 311
294
(' E. VIEUJEAN, op. cit., n" 154.
)
295
(' «Le dépôt doit être remis au déposant aussitôt qu'il le réclame, lors même que le
)
contrat aurait fixé un délai déterminé pour la restitution» (art. 1944, initio. C. civ.).
1296
( ) H. DE PAGE, T. V, n° 1.
1297
( ) Il doit s'agir de sûretés données par le contrat; il n'y a pas déchéance du terme lorsque
le débiteur d'une créance à terme compromet par son fait le droit de gage général qui appartient à son
créancier sur tous ses biens ou lorsqu'il diminue par son fait une sûreté purement légale (ex.
privilèges généraux). Par contre. l'article 1188 du Code civil s'applique aux privilèges qui s'expliquent
par une convention tacite intervenue entre le créancier et le débiteur. Tel est le cas du privilège du
vendeur (art. 20, 5° de la loi hypothécaire) qui a accepté de mettre une valeur dans le patrimoine du
débiteur à condition d'obtenir un paiement préférentiel sur la valeur de la chose vendue. C'est
pourquoi le vendeur de meubles non payés peut, en cas de revente, saisir-arrêter le prix dû à son
acheteur même si le délai de paiement consenti à celui-ci n'est pas arrivé à échéance (E. VIEUJEAN,
op. cil., n"s 286 à 288; Ch. LEURQUIN, Code de la saisie-arrêt, n° 64, note 5, p. 100; E.
GLASSON, R. MOREL et A. TJSSIER, op. cit., T. IV, p. 196, n° 1091).
298
(' ) M. VANWIJCK-ALEXANDRE, op. cit., n" 147, p. 317-318 et réf. cil.; l'auteur
précisant que l'assimilation de la déconfiture à la faillite trouve une base décisive dans les travaux
préparatoires et dans d'autres dispositions du Code civil (art. 1613, 1913, 2032, 2°, C. civ.; voy. aussi
l'art. 1337, C. jud.). Au demeurant, on assimile aussi à ce stade le concordat judiciaire et le sursis de
paiement à la faillite (P. VAN OMMESLAGHE, Examen de jurisprudence, Les obligations,
R.C.J.B., 1975, p. 650, n" 86; Mons, 20 mai 1975, Pas., 1976, Il, 53).
312 TRAITÉ DES SAISIES
A. - Règle générale.
L'article 1415, alinéa 2 permet de pratiquer une saisie
conservatoire «pour sûreté d'une créance de revenus périodiques à
échoir lorsque le règlement de ceux-ci est en péril», c'est-à-dire sur
le fondement d'une créance non exigible. Cette exception à l'article
1415, alinéa 1er, introduite dans le Code judiciaire pour protéger
davantage les créanciers d'aliments ( 1304), s'applique à toutes les
1299
( ) M. VANWIJCK-ALEXANDRE. op. cit.. p. 318.
(1 31") G. de LEVAL et J. van COMPERNOLLE, Aperçu des règles communes aux saisies
conservatoires et aux voies d'exécution, in Les voies conservatoires et d'exécution, Ed. Jeune
Barreau Bruxelles, 1982, n° 57, p. 50-51 ; M. VANWIJCK-ALEXANDRE, op. cit., p. 324, note 4.
1301
( ) Comp. art. 304, C.l.R. (infra n" 222 A. note 1819) rendant immédiatement exigibles,
au stade de l'exécution, les impôts lorsque les droits du Trésor sont en péril.
(1 3112 ) Mme STRANART aboutit à une conclusion semblable mais en estimant que l'atténua-
tion parfaitement légale de cette condition résulte de l'interprétation extensive qu'il est permis de
donner à l'exigence de certitude (Les conditions générales des saisies conservatoires, R.D.C., 1985,
758-759).
(1 303 ) Supra, n° 107.
(1 3114 ) Civ. Tournai, ch.s.. 13 septembre 1985, R.G. n° 21.221 : «L'article 1415, al. 2 du Code
judiciaire applique expressément aux saisies conservatoires le principe de l'action préventive défini à
l'article 18, al. 2 du même Code en permettant de saisir conservatoirement pour sûreté d'une créance
de revenus périodiques à échoir lorsque le règlement de ceux-ci est en péril».
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 313
1305
( ) Rapport VAN REEPINGHEN. 1967, 507; M. VANWIJCK-ALEXANDRE, op. cit.,
p. 324, n° 149 et p. 423, n° 188 ; sur la rédaction de l'acte de saisie, voy. infra, n° 180, 3°.
(1 306) A notre avis, cette règle générale vaut aussi en cas de saisie-gagerie même si celle-ci a
lieu pour garantir le paiement des loyers et fermages échus (art. 1461, C. jud. ; voy. G. de LEVAL,
La saisie mobilière, Rép. Not., n° 143).
1307
( ) En ce cas, il sera possible de combiner la saisie conservatoire destinée à garantir les
termes à échoir avec la saisie-exécution permettant d'obtenir le paiement des termes échus (infra, n°s
226 et 227).
(1 308 ) Supra. n° 162.
1309
( ) Nonobstant l'expression «terme de grâce» utilisée dans l'article 1416 (mais non dans les
articles 1063, 3° et 1333 à 1337, C. jud.), il n'est pas possible d'assimiler le délai de grâce au terme de
droit (!. MOREAU-MARGREVE, Contribution à la théorie de l'effet du délai de grâce sur
l'obligation du débiteur, R.C.J.B., 1966, sp. p. 421à427, 429, 432 et 458; comp. art. 1342, al. 2. C.
jud. modifié par la loi du 29 juillet 1987).
1310
( ) En ce qui concerne les délais de grâce accordés par le juge des saisies, voy. supra, n"s
19 et 20.
(1 311 ) !. MOREAU-MARGREVE, op. cit., R.C.J.B., 1966, 442.
314 TRAITÉ DES SAISIES
(rn 2) M. VANWIJCK-ALEXANDRE, op. cil., p. 288, n" 136. C'est pourquoi la demande
de termes et délais est une demande reconventionnelle (G. de LEVAL, observations sur la procédure
relative à la cession de la rémunération, Jur. Liège, 1982, 286; Cass., 10 novembre 1983, J.T., 1985.
143; Pas., 1983, 1, 267 et conclusions de M. le Procureur général E. KRINGS).
1313
( ) En cc sens, l'article 1416 déroge à la situation prévue à l'article 1414 (supra, n" 146).
Toutefois, si antérieurement au jugement, une saisie conservatoire a été autorisée et demeure
efficace, elle ne disparaît pas avec le jugement au fond qui se limite à accorder des délais de grâce
mais, le saisi peut introduire un recours fondé sur l'article 1419, alinéa 2.
114
(L ) G. de LEVAL, obs. sous Civ. Bruxelles, ch.s., 21septembre1981, J.T., 1981, 692.
1315
( ) A.M. STRANART, op. cit., R.D.C., 1985, 758 précise à juste titre que ces
circonstances nouvelles ne doivent pas nécessairement consister en des agissements du débiteur ; la
survenance d'une situation objectivement difficile et nouvelle par rapport à celle prévalant lors de
l'octroi du terme suffit (adde. supra, n° 145).
(1 316 ) C.T. Liège. 17 janvier 1977, Jur. Liège, 1976-1977, 202.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 315
§ 3. - Liquidité.
1317
( Art. 1461.
)
1318
( Art. 1445.
)
110
(' ) Rapport Van Reepinghcn, Pasin., 1967, 507; comp. supra, n° 146; voy. en matière de
saisie immobilière conservatoire, Civ. Tournai, ch.s., 8 novembre 1983, J.T., 1985, 144.
13211
( ) Une créance (et inversémcnt une dette) est liquide quand son existence est certaine et
son objet déterminé ; toute dette dont, soit l'existence est incertaine ou dont le montant n'est pas
définitivement fixé, ne présente pas le caractère de liquidité : il faut qu'il soit constant, qu'il est dû et
combien il est dû ; une créance peut être certaine sans être liquide, quand sa quotité n'est pas
déterminée, tandis qu'une créance liquide est nécessairement certaine (R.P.D.B., V" Obligations,
n° 1723, V" Exécution des jugements et des actes en matière civile, n" 92; DE PAGE, T. III, n"
634).
1321
( ) Infra, n° 180. 3".
( 1322 ) G. de LEVAL et J. van COMPERNOLLE, op. cit., Ed. Jeune Barreau Bruxelles,
1982, p. 49, n" 56; J.L. LEDOUX. op. cit., J.T., 1983, p. 489. n" 79; G. de LEVAL, Distribution
par contribution, Rép. Not.. n"s 43, 69, 70 et 76 et Ordre, Rép. Not., n°s 47, 78 et 155.
316 TRAITÉ DES SAISIES
1323
( Infra, n°s 169, 172 et 177 A.
)
1324
( La liquidité d'une créance peut toujours être appréciée par le juge des saisies. Ainsi, il a
)
été jugé que dans la liquidation d'une créance justifiée par des factures impayées, le juge peut tenir
compte de l'attitude du saisissant qui, par son fait, a laissé de façon inconsidérée s'accroître sa
créance (Liège, 10 octobre 1984, J.L., 1985, 4). Au sujet d'une créance de revenus périodiques à
échoir, voy. n" 180/3° in fine.
325
(' ) Civ. Neufchâteau, ch.s., 27 février 1981, Jur. Liège, 1981, 205.
( 1326 ) Il y a lieu d'éviter que le mauvais débiteur, dont la dette est certaine sans que le chiffre
soit arrêté ne puisse disposer du temps suffisant pour organiser son insolvabilité (E. GARSONNET
et Ch. CEZAR-BRU, op. cil., T. IV, p. 390, n" 179). L'évaluation provisoire ne peut donc dépendre
d'une mesure d'instruction complémentaire (contra, Civ. Bruxelles, ch.s., 20 novembre 1975, J.T.,
1976, 283).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 317
1327
( ) Ph. BERTIN, Les pouvoirs actuels du juge des référés en matière de saisie-arrêt, Gaz.
Pal., 26-28 juillet 1981, p. 4, n° 12; Civ. Tournai, ch.s., 28 février 1986, R.G., n" 21.886.
1328
( ) Voy. p. ex. Comm. Liège, 10 novembre 1975, Jur. Liège, 1976-1977, 150; adde. infra,
{1 334 ) Liège, 10 octobre 1984, Jur. Liège, 1985, 4. Cet arrêt décide que «les dépens de la
présente saisie suivront le sort des dépens à attribuer par le juge du fond» ; à notre avis, cette
décision sur les dépens est illégale dans la mesure où elle anticipe sur ce qui sera décidé au fond (art.
1489, al. 2) ; au surplus, elle viole l'article 1423 (il s'agissait d'une saisie mobilière conservatoire) si
elle entend exclure les dépens ainsi limités des causes de la saisie. Comp. infra, note 1582.
1335
( ) Voy. G. de LEVAL, La saisie-arrêt, Liège 1986, n°s 90 à 93 et la saisie mobilière, Rép.
Not. n°s 364 à 367.
{1 336) Supra, n°s 143 à 166.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 319
1337
( ) A.M. STRANART. Les conditions générales des saisies conservatoires, R.D.C., 1985,
764.
1338
( Infra, n° 243.
)
1339
( Anvers. !3ème ch., 16 janvier 1987. A.R., 432/87; A. FETTWEIS. Manuel de
)
procédure civile, Liège 1985, n" 402, p 300.
340
('- ) L'interdiction doit à notre avis être justifiée par l'absence de mise en péril du
recouvrement. On lit cependant dans le rapport DE BAECK (Pasin., 1967. 883): «Un membre a
demandé quels sont les motifs qui peuvent amener le juge à interdire la saisie. Le commissaire royal a
répondu que ces motifs pouvaient être très divers : le tribunal peut n'avoir statué qu'à la majorité et
être d'avis que, jusqu'à l'arrêt de la Cour d'appel, les choses doivent rester en état. Les conséquences
d'une saisie conservatoire peuvent. en effet, être extrêmement désagréables pour le débiteur».
341
(' ) Rapport DE BAECK. Pasin., 1967, 883; K. BAERT, op. cit .. T.P.R., 1980. p. 288.
n° 22.
1342
( ) Supra, n" 146.
1343
( ) Civ. Bruxelles. ch. s., 3 janvier 1983, Jurisprudence du Code judiciaire, T. li, Art.
1414, n° 3/2: aucun péril n'est actuellement établi dans le chef du débiteur et seules les circonstances
exposées dans une requête en vue d'obtenir l'autorisation du juge des saisies pourraient, le cas
échéant, justifier une saisie conservatoire.
320 TRAITÉ DES SAISIES
344
(' Supra, n° 163 B.
)
1345
( Voy. toutefois l'article 1127 ; supra, n° 21.
)
1346
( ) En ce cas, sous réserve de l'art. 1445, l'acte authentique doit, à notre avis, être revêtu
de la formule exécutoire mais il n'y a pas lieu à signification préalable de celui-ci (infra, n°s 235 et
259). Le régime est le même pour le procès-verbal de conciliation (infra, n° 242). Toutefois, compte
tenu de leur statut particulier (supra, n° 150 b), la saisie-revendication (D. CHABOT-LEONARD,
op. cit., p. 43) et la saisie description ne peuvent être pratiquées qu'en vertu d'une autorisation du
juge des saisies.
347
(' ) D. CHABOT-LEONARD, op. cit., p. 108-109; G. de LEVAL et J. van COMPER-
NOLLE, op. cil., Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1982, p. 47, n° 49; J. VINCENT et J.
PREVAULT, Voies d'exécution et procédures de distribution, 15ème éd., Dalloz 1984, p. 94, n°
121 ; M. DONNIER, Voies d'exécution et procédures de distribution, Litec, 1987, n°s 209-210, p.
92; voy. aussi K. BAERT, op. cit., T.P.R., 1980, p. 288, n° 23 (en matière de saisie-revendication)
et p. 294, n° 37 (en ce qui concerne l'acte notarié). Comp. en droit français la possibilité pour le
créancier nanti d'un titre exécutoire de prendre une inscription d'hypothèque judiciaire conservatoire
(P. JULIEN, Le point sur l'hypothèque conservatoire, Mélanges Raynaud, p 319 et réf. et note 6).
Infra, n° 216 A.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 321
348
(' ) Bruxelles, 21 mai 1975, R.W., 1975-1976, 1772; Civ. Liège, ch.s., 23 décembre 1985,
R.G., n° 71.772/85; infra, n° 172.
1349
( ) Mons, 20 avril 1978, Pas., 1978, II, 79.
350
(' ) Supra, n° 164.
1351
( ) Civ. Bruxelles, ch.s., 25 juin 1987, J.L.M.B., 1987, 1004; voy. aussi infra, n° 172.
1352
( ) Infra, n° 193.
322 TRAITÉ DES SAISIES
1353
( ) D. CHABOT-LEONARD, op. cit., p. 108-109; K. BAERT, op. cil., T.P.R., 1980, p.
287, n° 20; A.M. STRANART, op. cit., R.D.C.B., 1985, 764 et note 187 qui confond, semble-t-il,
la décision étrangère valant comme titre privé avec la décision étrangère valant comme jugement en
renvoyant notamment à son étude , La saisie-arrêt, in Les voies conservatoires et d'exécution, Ed.
Jeune Barreau Bruxelles, 1982, p. 95.
(1 354 ) P. GOTHOT, Des conditions auxquelles une décision étrangère peut fonder, en
Belgique, une exception de chose jugée, note sous Cass., 29 mars 1973, R.C.J.B., 1975, p. 557-558;
A. FETIWEIS, A. KOHL, G. de LEVAL, Eléments de la compétence civile, P.U. Liège, 1983, p.
126, n° 234. Adde infra, n° 244.
( 1355 ) P. GOTHOT et D. HOLLEAUX, La convention de Bruxelles du 27 septembre 1968,
Jupiter 1985, n° 252; voy. aussi J. VELU, Concl. préc. Cass., 14 avril 1983, Pas., 1983, I, 892, note
130; A. FETIWEIS, L'effet obligatoire du jugement, Ann. Dr. Liège, 1987, p. 222-223, n° 9; H.
BORN et M. FALLON, Chronique de jurisprudence, Droit judiciaire international (1983-1985),
J.T., 1987, p. 498, n° 133.
1356
( ) A.M. STRANART, op. cil., Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1982, p. 95. Par contre, ne
constitue pas un tel instrument de preuve une décision étrangère autorisant une saisie conservatoire
(Bruxelles, 24 juin 1977, Pas., 1978, II, 27; J.T., 1977, 747 et obs. A. KOHL).
1357
( ) P. GOTHOT et D. HOLLEAUX, La convention de Bruxelles du 27 septembre 1968,
Coll. Exporter Jupiter 1985, p. 140-141, n" 247.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 323
{1 358 ) Cass., 23 janvier 1981, Pas., 1981, 1, 547 et note 1; F. RIGAUX, Droit international
privé. T. Il, Bruxelles, Larcier, 1979, p. 194, n" 815; Comp. P. GOTHOT, op. cit., R.C.J.B., 1975,
p. 574-575 pour lequel toute décision étrangère régulière quelle que soit la matière en cause aurait
autorité de chose jugée sans déclaration d'exequatur laquelle serait ainsi réduite à sa portée étroite
d'autorisation de procéder à l'exécution forcée. Voy. aussi H. GAUDEMET-TALLON, La
reconnaissance des jugements étrangers portant sur une somme d'argent en matière civile et
commerciale. R.l.D.C., 1986, 495, 498 et s. Adde infra, n" 248.
(1 359) Il importe au premier chef de citer la Convention entre les Etats membres de la
Communauté économique européenne concernant la compétence judiciaire et l'exécution des
décisions en matière civile et commerciale (art. 26 à 30 ; P. GOTHOT, L'exécution des décisions
judiciaires et actes étrangers selon le traité de Bruxelles du 27 septembre 1968, in Les voies
conservatoires et d'exécution, Ed. Jeune Barreau Bruxelles. 1982, 276). Les conventions bilatérales
qui continuent à produire leurs effets dans les matières où la Convention C.E.E. n'est pas applicable
(art. 56) sont les suivantes : - la Convention entre la Belgique et la France sur la compétence
judiciaire, sur l'autorité et l'exécution des décisions judiciaires, des sentences arbitrales et des actes
authentiques, signée à Paris le 8 juillet 1899 (art. 11) ; - la Convention entre la Belgique et les Pays-
Bas sur la compétence judiciaire territoriale, sur la faillite ainsi que sur l'autorité et l'exécution des
décisions judiciaires, des sentences arbitrales et des actes authentiques, signée à Bruxelles, le 28 mars
1925 (art. 11); - la Convention entre la République Fédérale d'Allemagne et le Royaume de
Belgique concernant la reconnaissance et l'exécution réciproques en matière civile et commerciale,
des décisions judiciaires, sentences arbitrales et actes authentiques, signée à Bonn, le 30 juin 1958
(art. 1 à 5) ; - la Convention entre le Royaume de Belgique et la République Italienne concernant la
reconnaissance et l'exécution des décisions judiciaires et d'autres titres exécutoires en matière civile
et commerciale, signée à Rome, le 6 avril 1962 (art. 1er); - la Convention conclue à Bruxelles, le 2
mai 1934. entre la Belgique et la Grande-Bretagne sur l'exécution réciproque des jugements (art. 2 à
4). Continuent à sortir tous leurs effets : - la Convention entre la Belgique et la Suisse sur la
reconnaissance et l'exécution de décisions judiciaires et de sentences arbitrales, signée à Berne, le 29
avril 1959 (art. 1er) ; -la Convention entre le Royaume de Belgique et la République d'Autriche sur
la reconnaissance et l'exécution réciproques des décisions judiciaires, sentences arbitrales et actes
authentiques en matière civile et commerciale, signée à Vienne, le 16 juin 1959 (art. 2).
(1"'") Voy. cependant l'art. 4 de la Convention internationale pour l'unification de certaines
règles sur la saisie conservatoire des navires de mer, approuvée par la loi du 24 mars 1961: «Un
navire ne peut être saisi qu'avec l'autorisation d'un Tribunal ou de toute autre Autorité judiciaire
compétente de l'Etat Contractant dans lequel la saisie est pratiquée». Adde. supra, n° 147 et note
1180.
1361
( ) Voy. toutefois, supra, n" 147 b (art. 39 de la Convention de Bruxelles du 27 septembre
1968 et C.J.C.E .. 3 octobre 1985. Rev. Not., 1986, 160; adde., infra, n° 250, B, 5).
324 TRAITÉ DES SAISIES
(1 362) En cette hypothèse seulement le jugement étranger non exequaturé mais reconnu peut,
en tant que tel, avoir effet même en matière d'obligation de sommes (H. GAUDENET-TALLON,
op. cit., R.I.D.C. 1986, 499; adde., Civ. Bruxelles, ch.s., 26 juin 1986, R.T.D.F., 1986, 403; infra,
n° 232, C).
(u 63 ) Supra, n° 158; adde. J. van COMPERNOLLE, Examen de jurisprudence, Saisies
conservatoires et voies d'exécution, R.C.J.B., 1987, p. 445, n° 35.
1364
( ) J. LINSMEAU et J. VAN GELDER, La nouvelle loi sur l'arbitrage volontaire, J.T.,
1973, p. 213-214; C. CAMBIER, Droit judiciaire civil, T. !, Larcier, 1974, 226; E. KRINGS,
L'exécution des sentences arbitrales, Rev. Dr. !nt. et Dr. Comp., 1976, p. 190, n° 6; Comp. M.
HUYS et G. KEUTGEN, L'arbitrage en droit belge et international, Bruxelles, Bruylant, 1981, n°
31, p. 32 et s. et L. DERMINE, L'arbitrage commercial en Belgique, Bruxelles, Larcier, 1975, p. 9,
n° 13.
1365
( ) G. de LEVAL, La saisie-arrêt, Liège, 1976, p. 148, n° 97.
(!366 ) Certes, la sentence ne peut être assimilée complètement à un jugement puisque celui-ci
a autorité de chose jugée dès son prononcé (art. 24) alors que la sentence n'en bénéficie qu'aux
conditions énoncées par l'article 1703 (L. DERMINE, L'interprétation des sentences arbitrales, Rev.
Dr. !nt. et Dr. Comp., 1976, p. 207, n° 3) mais dès que ces conditions sont réalisées et pour autant
que la sentence ne soit pas annulée (art. 1704 et s.) elle constitue un titre équivalent au jugement dont
il est question à l'article 1414. La demande d'annulation n'a pas en soi pour effet d'enlever à la
sentence son efficacité conservatoire (voy. aussi infra, n" 246, B et C).
(!367) Infra, n° 246, B; voy. aussi Trib. Gde Inst. Paris (Réf), 30 janvier 1985, Rev. Arb.,
1985, 292 et note P. BELLET.
1368
( ) M. HUYS et G. KEUTGEN, op. cit., p. 395, n° 577.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 325
373
(' ) Supra, n°s 24 à 28.
(1 374 ) Supra, n°s 16 et 169.
1375
( ) Il n'appartient pas au juge des saisies, chargé d'examiner. dans le cadre des procédures
sur opposition à saisie conservatoire, l'apparence des droits des parties, de substituer son
appréciation à celle d'un juge du fond qui, en ordonnant une mesure d'instruction, a constaté le
caractère profondément litigieux de la créance entre parties (Civ. Bruxelles, ch.s., 14 octobre 1987,
R.G., n°s 27.799, 29.418 et 30.331). Par contre, la décision d'incompétence du juge de répression
pour connaître d'une contestation civile ne fait pas obstacle à la mise en oeuvre d'une saisie
conservatoire (Bruxelles, 27 juin 1985, R.G. n° 1790/83, Inédit; voy. aussi infra, n° 190 A).
376
(' ) Supra. n° 146.
(1 378 ) Trib. Gde Instance Nanterre, Réf., 2 décembre 1977, J.C.P., 1978, Il, n" 18.867 et
R.T.D.C., 1978, 201, obs. R. PERROT; supra, n° 36.
1379
( ) Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin., 1967, 507; E. KRINGS, Les saisies conserva-
toires et les voies d'exécution, in Etudes du projet de Code judiciaire, Faculté de Droit de Liège et
Martinus Nijhoff, La Haye, 1966, 138; Bruxelles, 7 février 1975, Pas., 1975, Il, 106; Civ. Bruxelles,
Réf., 12 mars 1967, J.T., 1967, 297 ; comp. art. 584, al. 3, C. jud. et Cass., 13 juin 1975, Pas., 1975, I,
984 et note 1. Comp. art. 1016 bis, C. jud. (art. 3, L. 20 mai 1987 abrogeant les art. 387 et 390 du
Code pénal en matière d'adultère) et art. 34 de la Convention de Bruxelles du 27 septembre 1968 et
P. GOTHOT et D. HOLLEAUX, op. cit., Ed. Jupiter, 1985, n"s 355-356. Par contre, une action en
déclaration de faillite ne peut être introduite par requête unilatérale en l'absence de disposition
expresse en cc sens (E. KRINGS, Concl. avant Cass., 31janvier1986, R.D.C., 1986, 289; Cass., 6
février 1987, R.D.C., 1987, 274 et note l.V.; sur le respect des droits de la défense en cas de faillite
déclarée d'office, voy. E. KRINGS, Le pouvoir judiciaire et la procédure de faillite, J.T., 1987, p.
468 à 471, n"s 12 à 18 et p. 475, n" 33 et 1. VEROUGSTRAETE, Manuel du curateur de faillite, Ed.
Swinnen-Bruxelles, 1987, p. 31à33, n" 15).
(1 380 ) Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin., 1967, 459; comp. art. 1342, C. jud.
328 TRAITÉ DES SAISIES
(1 381 ) E. KRINGS, Conclusions précédant Cass., 19 novembre 1981, Pas., 1982, I, 379-380.
Voy. aussi Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin., 1967, 458: le Code judiciaire ne consacre pas une
théorie de la juridiction gracieuse mais il détermine «les règles propres à l'accomplissement des actes
dont le juge est saisi et aux recours que comportent ses décisions».
1382
( ) E. KRINGS, lb., Voy. dans le même sens, Ph. BERTIN, Le grand Noël du
procédurier, Gaz. Pal., 1976, 1, Doctr., 116, n" 70; J. VIATIE, Matière gracieuse et ordonnance sur
requête, Gaz. Pal., 1976, 2, Doctr., 622; R. MARTIN, Précisions sur l'appel des ordonnances
contentieuses, J.C.P., 1976, 1, 2809, n° 6.
1383
( ) Au sujet de l'ordonnance, voy. infra, n° 177.
( 1384 ) R. PERROT, Chronique de droit judiciaire privé, R.T.D.C., 1974, p. 674-675, n° 13;
comp. en matière d'injonction de payer, R. PERROT, Jurisprudence française en matière de droit
judiciaire privé, R.T.D.C., 1977, p. 196-197, n° 16 et art. 1343, § 3, C. jud. (Doc. Pari., Ch., 598
(1982-1983), n° 2, p. 6.
1385
( ) Infra, n° 188 D.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 329
1386
( ) M. STORME, La procédure sur requête dans le Code judiciaire, in Etudes du projet
de Code judiciaire, Faculté de Droit de Liège et Martinus Nijhoff, La Haye, 1966, p. 117-118; P.
ROUARD, Traité élémentaire de droit judiciaire privé, Bruxelles, Bruylant, T. Ill, 1977, n° 350;
voy. aussi Bruxelles, 27 novembre 1985, Pas., 1986, II, 19.
1387
( ) J. van COMPERNOLLE, Examen de jurisprudence (1972 à 1985), Saisies conservatoi-
res et voies d'exécution, R.C.J.B., 1987, p. 449, n° 40. Adde. infra, n° 184. La même solution est
admise lorsqu'il s'agit de désigner le notaire sur base de l'article 1580 (Civ. Liège, 20septembre1972,
Rec. Enr., 1973, p. 437; Civ. Liège, ch.s., 12 septembre 1984, Jur. Liège, 1985, 16; Civ. Bruxelles,
ch.s., 10 avril 1986, Rev. Not., 1986, 383).
1388
( ) Infra, n° 191.
1389
( ) Aucune disposition ne s'oppose à ce que des demandes qui, d'ordinaire, sont à
introduire sur requête unilatérale, le soient dans le cadre d'un débat contradictoire par voie de
conclusion à titre reconventionnel. Ainsi, une saisie immobilière conservatoire peut être autorisée sur
la demande reconventionnelle du créancier (Civ. Bruxelles, ch.s., 7 octobre 1987, R.G., n° 37.906;
comp. et contra, Civ. Bruxelles, ch.s., 22décembre1986, R.G., n° 32.307 et Civ. Bruxelles, ch.s., 23
décembre 1986, A.R., n° 29.184).
1390
( ) De cette manière peut être sanctionnée une manoeuvre incorrecte du créancier misant
sur l'effet d'une saisie irrégulière pour constituer son dossier (K. BAERT et B. DECONINCK, Les
saisies immobilières conservatoires et l'exécution, in Les voies conservatoires et d'exécution, Ed.
Jeune Barreau Bruxelles, 1982, p. 220; comp. supra, n° 160).
330 TRAITÉ DES SAISIES
1391
( ) L'objet de la saisie doit être précisé en cas de saisie immobilière conservatoire (art.
1430), de saisie mobilière chez un tiers (art. 1503) et de saisie revendication (art. 1464).
1392
( ) Sur le détail de la requête en matière de saisie immobilière. voy. l'art. 1430 (adde. G.
de LEVAL, La saisie immobilière, Rép. Not., n"s 164 à 167), en matière de saisie-arrêt, voy. l'art.
1447 (adde. G. de LEVAL. La saisie-arrêt. Liège. 1976, p. 153-154) et en matière de saisie mobilière,
voy. l'art. 1422 (adde. G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not.. n"s 66 et s.).
1393
( ) Cass., 20 décembre 1974, Pas., 1975, 1, 435 et note 1 ; J.T., 1975, 312.
(1 394 ) E. KRINGS, Conclusions précédant Cass., 19 novembre 1981, Pas., 1982, 1, 380.
1395
( ) A1,1 sujet de la compétence territoriale. supra n"s 24 et s.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 331
1396
( ) A. FETTWEIS, Précis de droit judiciaire, T. II. La compétence, Bruxelles, Larcier,
1971, p. 16, n°16; Civ. Liège, 19 décembre 1973, Jur. Liège, 1973-1974, 245.
1397
( ) On rappelle que la règle de compétence territoriale prévue par l'article 633 est d'ordre
public (supra, n° 24; voy. aussi J. LAENENS, Overzicht van Rechtspraak (1970-1978), Bevoegheid,
T.P.R., 1979, 253, n°s 3 et 262, n° 21).
(1 398) Il s'agit d'un parallèle avec la situation du défendeur défaillant (A. FETTWEIS, A.
KOHL et G. de LEVAL, Eléments de la compétence civile, P.U. Liège, 1983, p. 8, n° 22 et p. 65, n"
315 ; comp. et contra G. CLOSSET-MARCHAL, Le tribunal d'arrondissement : saisine, pouvoirs et
décision. Commentaire doctrinal et jurisprudentiel, J.T., 1985, p. 5 et réf. cit.).
1399
( ) Pour éviter toute perte de temps, le juge pourrait-il inviter le requérant à solliciter
directement le renvoi devant le juge territorialement compétent ? A notre avis, une réponse
affirmative ne pourrait se justifier qu'en cas de méconnaissance d'une règle de compétence d'ordre
public, ce qui est généralement le cas en l'espèce (voy. K. BAERT, op. cit., T.P.R., 1980, p. 290, n°
26 et A. FETTWEIS, A. KOHL et G. de LEVAL, op. cit., p. 8, n° 21).
(14l'") Voy. aussi, infra, n° 194, note 1574.
(1 4" 1) Cass., 29 octobre 1976, Pas., 1977, 1, 252; voy. aussi Cass., 19 novembre 1981, Pas.,
1982, !, 378. De même, lorsqu'il introduit une procédure sur requête, le ministère public signe lui-
même ce document (Civ. Audenarde, 25 juin 1968, J.T., 1969, 178; adde. art. 3 de la loi du Ier août
1985 portant approbation de la Convention européenne sur la reconnaissance et l'exécution des
décisions en matière de garde des enfants et le rétablissement de la garde des enfants, faite à
Luxembourg, le 20 mai 1980).
1402
( ) G. de LEVAL, La requête devant les tribunaux du travail, J.T., 1973, 420.
332 TRAITÉ DES SAISIES
(1 403 ) Mons, 28 mai 1975, Pas., 1976, II, 61. Cet arrêt précise à juste titre «qu'il convient de
considérer que la mention de la date que le requérant aurait faite sur la requête serait sans valeur
probante, puisque la saisine de la juridiction compétente ne se réalise que par le dépôt de la requête
et qu' ainsi seule la date de ce dépôt, rendue authentique et certaine par le greffier, notamment par
inscription dans un registre ad hoc, fait foi de la date à laquelle elle est introduite»; voy. aussi A.
FETIWEIS, Manuel de procédure civile, Liège, 1985, n° 771, p. 507.
1404
( ) Voy. en cas de défaut, A. FETIWEIS, op. cit., Liège, 1985, n° 155, p. 137; adde. G.
de LEVAL, La saisie immobilière, Rép. Not., n° 315.
1405
( ) A. FETIWEIS, op. cit., Liège, 1985, n° 762, p. 504.
406
(' ) Ce texte n'est pas prescrit à peine de nullité (comp. Bruxelles, 17 février 1975, Pas.,
1410
( ) Bruxelles, 14 juillet 1955, J.P.A., 1955, 408; G. de LEVAL, Aspects actuels du droit
des saisies, J.T., 1980, p. 628, n° 15. Toutefois, lorsqu'une saisie mobilière conservatoire est
autorisée au profit de plusieurs créanciers (sans lien de solidarité entre eux) et que la saisie est
pratiquée au nom d'un seul, les sommes payées par le saisi doivent être imputées de préférence sur la
créance du saisissant (art. 1256, C. civ.). Si le paiement excède celle-ci, il y a lieu à mainlevée. (Civ.
Bruxelles, ch.s., 15 décembre 1986, R.G., n° 26.427, Inédit). Adde. infra, n° 286/2 et réf. cit.
(1 411 ) Civ. Liège, 23 janvier 1895, Jur. Liège, 1895, 36 ; contra Grenoble, 16 octobre 1961,
J.C.P., 1962, IV, Avoués, p. 14, n° 3986.
1412
( ) Voy. supra, n°s 41 et 42; J. van COMPERNOLLE, Examen de jurisprudence, 1972 à
1985. Droit judiciaire privé. Saisies conservatoires et voies d'exécution, R.C.J .B., 1987, p. 443, n° 34.
1413
( Supra, n° 24.
)
1414
( Civ. Huy, ch.s., 30 septembre 1985, Jur. Liège, 1986, 73.
)
177) L'ordonnance.
A. - Le juge des saisies apprécie souverainement, mais sans
préjudice au fond, la situation présentée par le requérant ( 1416) ; le
cas échéant, la consultation au fichier des saisies lui permet de
compléter son information ( 1417) ; toutefois, dans la recherche et la
détermination des conditions de fond de la saisie le juge des saisies
ne doit pas se livrer à un examen exhaustif ou de longue durée
(1418).
416
(' ) Cass., 16 novembre 1984, lng. Cons. 1985, 164 et obs. F. de VISSCHER, J.T., 1986,
439; R.W., 1985-1986, 1030.
417
(' ) Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin., 1967, 404 («ce fichier constitue un instrument
de documentation parfaitement utile pour le juge des saisies»); Civ. Tournai, 28 septembre 1983,
Jurisprudence du Code judiciaire, T. Il, Art. 1390/2 ; supra, n" 115.
1418
( ) M. STORME, Beschouwingen over de tussenkomst van de rechter in scheepszaken,
R.D.C.B., 1985, 422; supra, n"s 152 B et 165.
419
(' ) Il convient de noter que le non-respect de cc délai n'entraîne pas de nullité ; cette
sanction ne se justifie que lorsqu'elle s'applique à l'acte de procédure irrégulièrement accompli par
une partie (G. de LEVAL, L'accueil du justiciable et le Code judiciaire, Ann. Dr. Liège, 1981, p.
230-231, n° 9; comp. art. 1253 quater b et 1342, C. jud.).
(1 420 ) Supra, n" 173.
421
(' ) Supra, n" 175/3.
422
(' ) Cette mention (sur le contenu de celle-ci, voy. supra, n"s 164 à 166) est prescrite à
peine de nullité par les articles 1423, 1431 et 1448. Il s'agit d'une nullité qui n'est susceptible d'être
mise en oeuvre que par l'exercice d'une voie de recours (art. 20, C. jud.) à l'occasion de laquelle une
régularisation peut être obtenue. Il s'agira généralement d'un préalable obligé à la rédaction de l'acte
de saisie (infra, n" 180, 3").
1413
( ) G. de LEVAL, La saisie-arrêt, Liège. 1976, p. 155, note !03.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 335
424
(' ) Paris, 2 février 1967, J.C.P., 1967, Il, n" 15.181 et obs. H. MOTULSKY; voy. supra,
n° 152.
425
(' Supra, n°s 159 à 163.
)
1426
( ) Au su jet de l'abus de droit, voy. supra, n" 7.
427
(' ) J. VJNCENTetJ. PREVAULT, op. cil., p. 210, n" 264; supra, n" 165.
1428
( ) K. BAERT, op. cil., T.P.R .. 1980, p. 291, n" 29; Civ. Tournai, ch.s., 13 mai 1977,
R.G., n" 7822 confirmé par Mons, 7 décembre 1978, R.G .. n° 2825, Jurisprudence du Code
judiciaire, La Charte. II, Art. 1493/2. Adde. infra, n" 196 A/2.
1429
( ) Art. 1467, al. 2 en matière de saisie conservatoire sur navires et bateaux (G. de
LEVAL, Saisie mobilière, Rép. Not., n" 486); comp. en droit allemand. le § 921, al. 2 ZPO qui
donne au juge, lorsque le demandeur ne peut rendre vraisemblable la cause dans le bref délai qui est
à sa disposition, le droit d'ordonner !'Arrest si le demandeur fournit des sûretés (W.J. HAB-
SCHEID, Les mesures provisoires en procédure civile ; droits allemand et suisse. in Les mesures
provisoires en procédure civile, Universita dcgli studi di Milano. Pubblicazioni dell' istituto di diritto
processuale civile, 1985, n" 10, p. 37).
(1 430 ) Une mise en demeure ne se conçoit pas si la condition d'exigibilité ne s'impose pas
(supra, n"s 160 à 163).
1431
( ) Voy. toutefois l'art. 11. 1 de la loi du 25 octobre 1919 sur la mise en gage du fonds de
commerce qui exige une mise en demeure au moins concomittante à racle de saisie mais ici il s'agit du
début d'une mesure d'exécution, G. de LEVAL, Saisies et droit commercial, in Les créanciers et le
droit de la faillite, Bruxelles, Bruylant, 1983, p. 319-320. et réf. cit.
432
(' ) La production par le requérant d'une mise en demeure (ou de la copie d'une citation au
fond) peut toutefois permettre au juge d'évaluer le bien-fondé de la demande en saisie conservatoire
(Bruxelles, !5ème ch., 28 mars 1986. R.Req .. n" 22/86).
336 TRAITÉ DES SAISIES
(1 433 ) Voy. spécialement en matière de saisie-arrêt où la règle n'est pas toujours respectée, G.
de LEVAL, op. cil., Bruxelles, Bruylant, 1983, p. 294; comp. et contra K. BAERT, op. cit.,
T.P.R., 1980, p. 291, n° 28 ; infra, n° 180, 4°.
(1 434) Civ. Anvers, ch.s., 16 février 1987, R.G., n° 4285.
(1 435 ) Il importe en ce cas de spécifier les objets à mettre sous séquestre et les modalités de la
mesure. Un arrêt de la 1lème ch. de la Cour d'appel de Liège du 16 janvier 1987 (J.L.M.B., 1987,
574) ordonne à la demande du saisissant la mise à la chaîne d'une caravane (crainte d'une réalisation
éventuelle du seul élément d'actif du saisi). Sur le séquestre, voy. W. VAN CAUWELAERT,
Bewaargeving en sekwester, Kluwer Rechtswetenschappen, 1982, n°s 303 et s., p. 113 et s. ; K.
BAERT, op. cit., T.P.R., 1980, 296, n° 42; J.L. LEDOUX, op. cit., J.T., 1983, p. 489, n° 80. Cette
mesure qui déroge au principe du libre usage des biens saisis par le débiteur, ne peut être autorisée
que s'il existe de très sérieuses raisons de craindre que le saisi ne tente, entre le moment de la saisie et
celui de la vente, de soustraire le bien à l'action de son créancier. L'application la plus fréquente de
cette règle est faite en matière de véhicules saisis lorsque le juge des saisies autorise leur mise à la
chaîne (c'est à tort qu'il est parfois décidé que l'huissier pourrait, sans autorisation spéciale,
immobiliser sur place le véhicule au moment de la saisie, Civ. Neufchâteau, 18 février 1982,
Jurisprudence du Code judiciaire, art. 1423/2 et Civ. Bruxelles, 13 août 1985, R.Req., n° 11.759,
Inédit; comp. art. 1470, al. 2, C. jud.). Enfin, la mise sous séquestre est le complément indispensable
de la saisie d'un aéronef pour autant que celui-ci soit saisissable (supra, n° 66).
(1 436) Une telle décision dispense le saisissant de solliciter ultérieurement l'autorisation
prévue par l'article 1503 (G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., n° 207).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 337
1437
( ) Bruxelles, 9 février 1972, Pas., 1972, li, 83; Trib. Gde Inst. Nanterre, Réf., 17 juin
1976, J.C.P., 1976, IV, n° 6642, p. 322 et obs. J.A.
1438
( ) Ch. LEURQUIN, Code de la saisie-arrêt, n° 137; voy. aussi Civ. Anvers, ch.s., 10
septembre 1984, Dr. Eur. Tr., 1985, 248.
439
(' ) Civ. Anvers, ch.s., 25 juin 1981, Rec. Enr., 1983, n° 22878, p. 161.
TITRE III
178) Plan.
44
(' Cass., 8 avril 1983, Pas .. 1983, Il, 841.
")
1441
( Supra. n° 143 : infra, n"s 282 et s.
)
1442
( ) li existe des règles spéciales en matière de saisie-arrêt. art. 1449 et 1450 (G. de
LEVAL. La saisie-arrêt, Liège, 1976, n°s 108 à Ill. p. 166 à 170 et La saisie mobilière, Rép. Not.,
n" 406).
340 TRAITÉ DES SAISIES
(1 443 ) G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., n°s 93, 207 et 425 et s. ; voy. aussi
supra, n° 140 A et C.
(1 444 ) G. de LEVAL, La saisie immobilière, Rép. Not., n°179.
( 1445 ) Voy. aussi l'art. 1500, al. Ier (G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., n° 198
C) ; contra, art. 1482 qui maintient, en matière de saisie-description l'élection de domicile dans la
commune où doit avoir lieu la description. Adde. infra n° 285/2.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 341
446
(' Cass., 9janvier1981, J.T., 1982, 277. Adde. infra n° 285/2.
)
447
(' Infra, n° 189.
)
448
(' ) Civ. Liège, ch.s., 8 avril 1981, Jurisprudence du Code judiciaire, La Charte, II, Art.
1389, 1; Cass. Fr., 10 novembre 1982, Gaz. Pal., 1983, Pan., 152.
(1 449 ) Argt. art. 39, C. jud. Par contre, il est admis qu'est suffisante l'élection de domicile
faite à l'administration communale sans désignation de personne car les significations pourront être
faites aux risques et périls du saisissant à tout fonctionnaire ou employé rencontré en ce lieu (Ch.
LEURQUIN, Code de la saisie-arrêt, n° 175, p. 211; J.H. ZWENDELAAR, Formulaire annoté de
procédure civile, Larcier, 1937, T. III, p. 71, n° 9). De manière générale, la question se pose si une
telle mission peut être imposée à un tiers. Voy. au sujet de l'élection de domicile au Procureur du
Roi, «Election de domicile», L'huissier de Justice, 1987. 105 à 107.
450
(' ) Cass., 10 décembre 1971, Pas., 1972, 1, 356; Cass., 28 juin 1979, J.T., 1979, 625; E.
KRINGS, L'exécution des sentences arbitrales, Rcv. Dr. !nt. et Dr. Comp., 1976, p. 199, n° 16.
342 TRAITÉ DES SAISIES
1451
( ) Civ. Anvers, ch.s., 18 avril 1983, Bull. Contr., 1985, 286 (signification en l'étude de
l'huissier de justice instrumentant, cc qui est le cas le plus fréquent, alors que le receveur chargé du
recouvrement faisait uniquement élection de domicile en son propre bureau). Adde. infra, n" 181.
1452
( ) Civ. Bruxelles, ch.s., 18 décembre 1986, R.G. n" 23.249 qui précise qu'une telle
irrégularité n'est pas visée par l'art. 862, § Ier, 9°, C. jud.
453
(' ) Liège, 15 novembre 1984, Jur. Liège, 1985, 410.
454
(' ) Cass., Ier février 1982, Pas., 1982, 1, 688; Rev. Not., 1982, 72; J.T., 1983, 309
(«lorsqu'une société défenderesse a, au cours de la procédure, transféré son siège social sans en
avertir le demandeur, la signification du jugement faite au siège social qui était le sien au moment de
la citation et qu'elle a indiqué dans ses conclusions est régulière»); A. FETIWEIS, Manuel de
procédure civile, Liège, 1985, n° 222, p. 185-186 et obs. sous Civ. Bruxelles, 16 mars 1977, J.T.,
1977, 626, n°1; comp. J.P. DECHAMPS, Eloge de la simplicité, Ann. Dr. Liège, 1983. p. 269-270.
455
(' ) Voy. aussi infra, n" 263.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 343
456
(' ) On relève toutefois qu'une telle sanction n'est pas prévue pour la saisie-arrêt (art. 1445,
1449, 1450) et pour la saisie sur navires et bateaux (art. 1470). La véritable sanction se situe au niveau
de l'exercice du recours (infra. n° 182).
457
(' ) Comp. en cas de saisie-exécution échelonnée, infra 11° 226. Le tiers-saisi peut invoquer
l'art. 1389, 3° lorsque le saisissant formule des exigences qui excèdent le montant indiqué dans l'acte
(voy. G. de LEVAL, La saisie-arrêt, Liège, 1976, p. 165, n" 107).
344 TRAITÉ DES SAISIES
1458
( ) En l'absence de dispositions légales plus exigeantes, l'exploit de saisie-arrêt ne doit pas
contenir davantage qu'une description sommaire des biens saisis, l'article 1506 du Code judiciaire
étant propre à la saisie mobilière (Civ. Bruxelles, ch.s., 27 août 1985, Inédit). Au sujet de l'art. 1506,
al. 1er, C. jud., voy. G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., n° 214/1.
(1 459) Civ. Tournai, ch.s., 9 novembre 1984, J.T., 1985, 146 et obs. G. de LEVAL.
(1 460) Ne sont pas entachées d'abus de droit, les saisies-arrêts pratiquées par un vendeur, avec
la permission du juge, sur l'ensemble des comptes bancaires de l'acheteur, en vue d'obtenir le
paiement du prix de la marchandise qui n'avait pas été effectué à la date convenue (Cass. Fr., 17 mai
1983, J.C.P., 1983, IV, 236).
(1 461 ) Ch. GAVALDA et J. STOUFFLET, Chronique de droit bancaire, J.C.P., 1976, D.,
2801, n°s 15 et 22, in fine.
(1 462 ) Voy. supra, n° 177 B.
(1 463 ) Voy. en matière de saisie-arrêt, l'art. 1544 (G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép.
Not., n° 464).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 345
(1 464) C.T. Liège, 5 octobre 1983, Jur. Liège, 1984, 36. De même, une signification effectuée
à résidence sans respecter le caractère de subsidiarité de l'article 35 du Code judiciaire ne peut
entraîner, en l'absence de texte la comminant, la nullité (A. KOHL, note sous Trav. Dinant, 13 mars
1986, Ann. Dr. Liège, 1987, p. 258; Adde. C.T. Bruxelles, 24 juin 1986, Jur. des Jur. du Trav. de
Bruxelles, 1986, 248).
(1 465 ) Cette disposition ne sanctionne que l'indication du mode de signification utilisé et non
son contenu (voy. A. FETTWEIS, Manuel de procédure civile, Liège, 1985, p. 172, n° 203 et Liège,
28 octobre 1983, Jur. Liège, 1983, 565).
(1 466) Loi du 24 mai 1985 modifiant les articles 37, 38, 40 et 46 du Code judiciaire (G. de
LEVAL, Du nouveau dans les significations et les notifications, J.T., 1985, 725 à 728). Adde. infra,
n" 262.
1467
( ) Comp. la saisie à un siège central d'une banque (infra, Annexe I, 5 A).
(1 468) «Plus que jamais les huissiers de justice doivent comprendre que la signification à
personne est devenue une nécessité, non seulement dans les textes, mais aussi dans les faits et par
conséquent, l'efficacité est désormais la règle. Les Pouvoirs Publics de même que les tribunaux,
n'attachent maintenant une importance à la signification que si elle est remise à l'intéressé en
personne et toute autre modalité ne devrait plus être que l'exception. C'est en tout cas, à cette
condition que nous pourrons espérer le maintien des notifications en forme de signification» (R.
SOULARD, «La signification à personne devient une nécessité», Revue des Huissiers de justice,
1975, p. 64).
346 TRAITÉ DES SAISIES
1469
( ) En ce qui concerne l'effet de la signification sur l'interruption de la prescription et
l'introduction de l'instance au fond (infra, n"s 214 et 215).
470
(' ) Supra, n" 180, 3°.
471
(' ) Liège, 19 mars 1985, Jur. Liège. 1985, 387.
1472
( ) Voy. toutefois, l'article 1419, al. 2; infra, n° 187.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 347
473
(' ) «Le rejet de la requête peut causer un grief au requérant et comme en l'absence d'un
fait nouveau, il serait illusoire d'espérer du juge qui a statué qu'il accorde demain, ce qu'il a refusé
hier, le seul recours efficace est un appel devant la Cour» (R. PERROT, Jurisprudence française en
matière de droit judiciaire privé, R.T.D.C., 1977, p. 829, n° 11). Adde. en matière de saisie-
exécution immobilière (désignation du notaire en vertu de l'article 1580, C. jud.), Cass., 29 juin 1987,
R.G., n" 7714.
474
(' ) A. LE PAIGE, Précis de droit judiciaire, Les voies de recours, T. IV, Bruxelles,
Larcier, 1973, p. 81, n" 92.
(1 475 ) A. FETTWElS, Manuel de procédure civile, Liège, 1985, p. 312; Bruxelles, li février
1977, J. T., 1977, 529 ; le législateur prévoit cependant dans certaines hypothèses que la procédure
unilatérale est, en instance d'appel, bilatérale (art. 1711, C. jud. en matière d'arbitrage et art. 40,
Conv. Bruxelles du 27 septembre 1968).
1476
( ) Vu le caractère unilatéral de la procédure, l'art. 109 bis, § 2, al. 3 est évidemment
inapplicable.
(1 477 ) Liège, 25 novembre 1980, Jur. Liège, 1981, 77 et obs. G. de LEVAL.
348 TRAITÉ DES SAISIES
185) Généralités.
478
(' ) Il n'y a pas de changement de circonstances si le requérant fait état de circonstances
qu'il connaissait lors de la première procédure (Civ. Neufchâteau, ch.s., 7 mars 1980, Jurisprudence
du Code judiciaire, La Charte, T. Il, Art. 1419, n° 9/1). Voy. aussi supra, n° 168 et infra, n° 187.
1479
( ) Liège, 30 juin 1982, Jurisprudence du Code judiciaire, La Charte, T. II, Art. 1419,
n° 9/4.
( 1480 ) Supra, n° 174 et infra, n° 191.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 349
§ 1. - Tierce-opposition.
481
(' ) On ne peut transposer à la matière des saisies la considération propre à la faillite
suivant laquelle cette voie de recours ne permet que très rarement de réparer le préjudice subi par
celui qui a été déclaré à tort failli (1. VEROUGSTRAETE, note sous Cass. 7 novembre 1986,
R.D.C., 1986, 516; adde. E. KRINGS, Le pouvoir judiciaire et la procédure de faillite, J.T., 1986,
p. 429, n°s 14 et 15 ; voy. supra, n" 120).
1482
( ) Jugé à juste titre que «le seul constat soit de l'absence de célérité requise pour autoriser
et maintenir la saisie conservatoire (art. 1413, C. jud.), soit du défaut de fondement (certitude,
liquidité, exigibilité) prima facie, de la créance qui constitue la cause de la saisie, suffit à justifier la
mainlevée de celle-ci sans qu'il soit besoin d'examiner, en présence du constat de l'une de ces
carences, si l'autre est également avérée en l'espèce, et sans qu'il soit davantage besoin d'examiner un
autre moyen qui ne saurait entraîner un dispositif différent» (Civ. Bruxelles, ch.s., 26 mai 1986, R.G.
n" 19 280, Inédit ; infra, note 1534).
483
(' ) H. MOTULSKY, obs. sous Paris, 2 février 1967 et Trib. Gde lnst. Seine, 13 avril 1967,
J.C.P., 1967, Il, n° 15.181.
350 TRAITÉ DES SAISIES
1484
( ) Bien que le législateur n'utilise pas les termes «tierce-opposition», il est incontestable
et aujourd'hui incontesté que l'article 1033 ne concerne pas l'opposition régie par les articles 1047 à
1049 mais la tierce-opposition réglée par les articles 1122 et suivants, l'article 1034 se référant
expressément à l'article 1125 (Bruxelles, 5 janvier 1971, Pas., 1971, IL 90; Rev. Not. Belge, 1973,
400; Bruxelles, 17 octobre 1973, Rec. enr., 1974. n" 21.805, p. 245; R.W., 1973-1974, 726; Liège, 19
février 1974, Jur. Liège, 1973-1974, 217; Bruxelles. 26 février 1974, Pas., 1974, Il, 121 ; Bruxelles, 7
février 1975, Pas., 1975, II, 106; Mons, 20 avril 1978, Pas., 1978. IL 79; F. de VISSCHER, obs. sous
Cass., 16 novembre 1984, lng. Cons., 1985, 167 et note 1.
485
(' ) Le tiers peut être soucieux de ne pas laisser subsister l'apparence d'un engagement
envers le saisi (Civ. Bruges, 4 mars 1986, Tijds. voor Brugse Rechts., 1986, 34) ou au contraire de ne
pas être entravé dans l'exécution de son engagement mais il est irrecevable à faire valoir des moyens
qui ne concernent que le saisi ou le saisissant (Civ. Bruxelles, ch.s., 22 décembre 1986. R.G. n°
32.307 ; supra, n° 56). Voy. en matière de crédit documentaire, Cass. Fr., 14 mars 1984, Bull. Civ.,
1984, IV, p. 86, n°102; Dall., 1985, l.R., 245; Aix-en-Provence, 14 mai 1982, Dall., 1983, l.R., 412
et note M. VASSEUR et en matière de garantie à première demande. Trib. Gde Inst. Paris, 13 mai
1980, Dall., 1980, J., 488; Rev. Banque, 1980, 663.
486
(' ) Mons, 20 avril 1978, Pas., 1978, Il, 79; adde. Anvers, 27 avril 1983, Jur. Anvers, 1983-
1984, 72 et J. van COMPERNOLLE, op. cit., R.C.J.B., 1987. n° 61, p. 469; comp. et contra, Civ.
Liège, 20 janvier 1960, Jur. Liège, 1960-1961. 124; Civ. Anvers, ch.s., 9 mars 1987, A.R. n° 20.517,
in Jurisprudence du Code judiciaire, Art. 1503. Il reste que le tiers propriétaire a intérêt à situer le
débat sur le plan du droit de propriété en diligentant l'action en distraction (G. de LEVAL, Aspects
actuels du droit des saisies, J.T., 1980, p. 635, n° 46).
487
{' ) Infra, n" 191.
488
(' ) A. LE PAIGE, Les voies de recours, Précis de droit judiciaire, T. IV, Larcier, 1973, p.
17, n° 22; voy. toutefois supra, n° 174.
1489
( ) K. BAERT, op. cil., T.P.R., 1980, p. 291, n° 31. Toute voie de recours ordinaire
(appel ou opposition) est donc irrecevable (Bruxelles, 5 janvier 1971, Pas., 1971, Il, 90; Bruxelles, 2
février 1971, Pas., 1971, Il, 157; Civ. Bruxelles, 23 mai 1978, Rec. enr., 1978, n° 22.372).
1490
( ) Cass., 2 mars 1972, Pas., 1972, !, 599; J.T., 1972, 518; Civ. Bruxelles, ch.s., 29 juillet
1970, Rec. enr., 1972, 72 ; voy. aussi R. PERROT. Jurisprudence française en matière de droit
judiciaire privé, R.T.D.C., 1987, p. 410, n° 13.
1491
( ) Supra. n° 183.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 351
492
(' ) A. FETIWEIS, La compétence, Bruxelles, Larcier, 1971, n° 83 ter, p. 64; comp. et
contra A. LE PAIGE, Les voies de recours, Bruxelles, Larcier, 1973, n° 186, p. 172, note 1.
493
(' ) Infra, n" 188.
494
(' ) G. de LEVAL, Saisies conservatoires et voies d'exécution, Jur. Liège, 1978-1979, p.
371, n° 87.
495
(' ) Supra. n" 182.
496
(' ) Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin., 1967, 459.
497
(' ) Il y a lieu de réserver la force majeure justifiant une prorogation de délai pendant la
durée de l'impossibilité absolue d'agir de la partie qui doit accomplir l'acte (Cass., 24 janvier 1974,
Pas., 1974, 1, 533 et note W.G.).
1498
( ) Civ. Bruxelles, 25 juin 1973, Pas., 1975, 1, 1. L'article 40 du Code judiciaire prévoit
qu'à l'égard des étrangers, la signification est réputée accomplie par la remise de l'acte aux services de
la poste contre le récépissé de l'envoi recommandé et le délai pour former un recours s'écoule non à
dater de la réception mais bien de l'expédition. En contrepartie, l'article 55 proroge le délai lorsque la
loi le prévoit. En l'espèce, le législateur n'a pas jugé opportune une telle prolongation et a voulu
contraindre le tiers à prendre parti dans un très bref délai même si en définitive moins d'un mois peut
subsister à dater de la réception pour former utilement une tierce-opposition.
('""') G. de LEVAL, L'accélération de la procédure. Ann. Fac. Dr. Liège, 1978, p. 43, note
122.
352 TRAITÉ DES SAISIES
503
(' ) En cc qui concerne la caution judicatum solvi, supra, n° 136 C, note 1083. Le saisi est
fondamentalement défendeur au fond (voy. toutefois d). Il ne peut se voir opposer la fin de non
recevoir déduite du défaut d'immatriculation au registre du commerce (Comm. Bruxelles, Réf., 18
novembre 1965, Jur. Comm. Bruxelles, 1966, 43 en matière de cantonnement; comp. et contra, Civ.
Bruxelles, ch.s., 4 mars 1985, R.G. n° 181.581 qui relève que le saisi n'étant pas commerçant ne
devait pas être immatriculé) ; addc. R. PERROT, Jurisprudence française en matière de droit
judiciaire privé, R.T.D.C., 1987, p. 411, n" 14.
(1 504 ) Supra, n° 186, in fine.
(1 505 ) A. FETTWEIS, Manuel de procédure civile, n° 426. La question est cependant
controversée (voy. supra, n° 31) ; voy. aussi infra, n° 189.
(1 506 ) Infra, n° 198. in fine.
1507
( ) Cette notion n'opère qu'au niveau des effets de l'annulation (art. 1130, al. 2; voy. aussi
A. LE PAIGE, op. cil. n° 176 et A. FETTWEIS, op. cit., n° 888).
1508
( ) Civ. Tournai, ch.s., 14 septembre 1984, J.T., 1985, 151 ; Rapport VAN REEPIN-
GHEN. Pasin., 1967, 472.
354 TRAITÉ DES SAISIES
§ 2. - La demande de mainlevée.
L'article 1420 stipule que dans les cas où la saisie peut être
faite sans ordonnance préalable du juge, la partie saisie peut citer le
saisissant devant le juge des saisies aux fins de faire ordonner la
levée de la saisie. Les parties peuvent aussi convenir de comparaître
volontairement (art. 706). Le texte de l'article 1420 envisage le cas
le plus fréquent en mentionnant seulement le saisi. Mais, de même
que tout tiers intéressé peut agir par voie de tierce-opposition, de
même toute personne lésée par la saisie pratiquée sans autorisation
préalable peut agir en mainlevée par voie de citation.
La demande est introduite et instruite dans les formes du
référé (art. 1395, al. 2) (1 519). La citation étant obligatoirement
faite à domicile élu lorsque le défendeur est domicilié à l'étranger,
le délai de citation de deux jours ne doit pas être augmenté
516
(' Supra. n" 34; G. de LEVAL, La saisie immobilière, Rép. Not., n" 175-1.
)
517
(' Un tel recours peut présenter une utilité réduite en raison du caractère exécutoire par
)
provision de la décision de mainlevée (infra, n° 192).
(1 518 ) La question est cependant controversée (supra, n° 31 ; voy. aussi Anvers, 9 septembre
1981, Jurisprudence du Code judiciaire, La Charte, T. II, Art. 1420/3).
(1 519 ) La demande de mainlevée d'une saisie-arrêt conservatoire qualifiée «Opposition» n'est
pas irrecevable car la qualification juridique donnée par le demandeur à une action fondée sur
l'article 1420 du Code judiciaire ne lie pas le juge qui est tenu d'appliquer aux demandes dont il est
saisi la qualification juridique adéquate (Civ. Bruxelles, ch.s., 22 décembre 1986, R.G., n° 22.908).
356 TRAITÉ DES SAISIES
520
(' ) Supra, n° 180/1. Par contre, en l'absence d'élection de domicile et sous réserve de la
nullité qui peut en résulter (art. 1389). l'article 1035, alinéa 2 doit être respecté (Civ. Mons, ch.s., 21
octobre 1974, Pas., 1976, III, 4).
(1 521 ) Exceptionnellement, la demande peut être introduite par requête unilatérale (art. 1395,
al. 2 et 584, al. 3; voy. p. ex. Civ. Liège, ch.s., 4 avril 1984, cité par Liège, 27 juin 1985, R.G., n°
16.598/85 ; supra n° 30).
(1 522 ) Civ. Bruxelles, ch.s., 20 novembre 1975, J.T., 1976, 283; comp. et contra en matière de
tierce-opposition, supra, n° 187.
(1 523 ) Supra, n° 182 et infra, n° 261.
(1 524 ) Supra, n° 34.
525
(' ) Liège, 7ème ch., 27 juin 1985, R.G., n° 16.598/85 qui relève que le saisissant n'a pas
soulevé l'exception de chose jugée attachée à une première décision du juge des saisies déboutant le
saisi de sa demande de mainlevée mais ajoute que l'existence de circonstances nouvelles rend
recevable une nouvelle demande de mainlevée. Comp. art. 1419, al. 2 ; supra, n° 187.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 357
1533
( Supra, n° 188 d.
)
1534
( L'examen du juge des saisies s'arrête dès qu'il constate qu'une condition de forme
)
(singulièrement en cas d'irrégularité du titre invoqué; Civ. Bruxelles, ch.s., 24 octobre 1985, R.G.,
n° 11.532, Inédit) ou de fond fait défaut (supra, n° 185).
1535
( ) Supra, n° 190 A.
1536
( ) Au sujet de la prise en considération d'un jugement étranger, voy. supra, n° 158 A et
réf. cil.
1537
( ) Supra, n° 165. Une telle décision qui ne contient pas une condamnation de sommes
n'est pas assujettie au droit d'enregistrement, Déc. Enr., 26 mars 1971, R.G.E.N., 1971, n° 21.480;
voy. aussi supra, n° 177 E.
1538
( ) Supra, n° 35. Le tout sans préjudice d'une demande de cantonnement (infra n° 200).
539
(' ) Infra, n° 215 D.
1540
( ) Supra, n° 184.
1541
( ) Supra, n" 187.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 359
54 543
(1 ). «On n'imaginerait pas le maintien d'une saisie pour
2) (1
sûreté d'une créance éteinte, payée ou prescrite en cours d'in-
stance, ou - chose plus rare sans doute - si la situation du
débiteur s'est manifestement redressée depuis la mesure» (1 544 ).
Inversément, lors de l'inst;mce en mainlevée, le saisissant peut
invoquer des faits nouveaux (indices supplémentaires d'insolvabi-
lité, nouvelles causes de créance, oppositions d'autres créanciers,
etc.) «pour riposter à un adversaire dont la liberté est entière»
(1545').
(1 548 ) R. PERROT, op. cit., R.T.D.C., 1984, p. 367. n° 6; adde. Civ. Bruxelles, ch.s., 25
septembre 1986, R.G., n° 25.121 qui majore les causes de la saisie d'une somme représentant les
accessoires de la créance en principal.
360 TRAITÉ DES SAISIES
192) La mainlevée.
A. - Mainlevée judiciaire.
A défaut d'exécution volontaire par le saisissant, le saisi ne
peut contraindre celui-ci à libérer les avoirs saisis qu'après significa-
tion de la décision de mainlevée au poursuivant originaire (art.
1495, al. 1er) (1 550). Vu le caractère exécutoire par ~rovision de la
décision, le titre est immédiatement opérationnel ( 551 ). Les frais
d'exécution incombent à la partie contre laquelle l'exécution est
poursuivie (art. 1024) (1 552).
L'exécution rapide de la décision peut être mieux assurée si
elle est assortie d'une astreinte (1 553 ).
Il importe que la décision de mainlevée ordonne la radia-
tion de l'avis de saisie (1 554) (1 555 ).
La mainlevée de la saisie emporte mainlevée des opposi-
tions greffées sur la mesure conservatoire (1 556).
1549
( ) Supra, n° 160.
(1 550) Le tout sous réserve d'une résistance abusive et sans possibilité d'application du
principe de la signification préalable au tiers (infra, n° 259). Ainsi : «C'est exactement qu'une Cour
d'appel a énoncé que du jour où la rétractation de l'autorisation de saisir-arrêter avait été prononcée
par un arrêt non susceptible d'un recours suspensif d'exécution, toutes les conséquences de la saisie
pratiquée en vertu de cette autorisation avaient disparu nécessairement et qu'ainsi le notaire pouvait,
conformément aux dispositions de l'art. 506 nouv. C. pr. civ., disposer des fonds précédemment saisis
au vu de la production par tout intéressé d'une expédition, d'une copie certifiée conforme ou d'un
extrait de jugement et de la justification de son caractère exécutoire qui peut résulter d'un certificat
établi par l'avocat ou l'avoué» (Cass. Fr., 2ème civ., 26 février 1986, Gaz. Pal., 1986, Pan., 110;
Bull. Civ., 1986, Il, p. 18, n° 27; Dall., 1986, Jur. 435 et note J. PREVAULT).
(1 551 ) Par contre, tel n'est pas nécessairement le cas lorsque la mainlevée est ordonnée par le
juge du fond (supra, n°113 et infra, n° 215 D.).
(1 552 ) G. de LEVAL, Aspects actuels du droit des saisies, J.T., 1980, p. 629, n° 19; voy.
aussi Cass. Fr., 20 mai 1980, J.C.P., 1980, IV, 289: «Ne donne pas une base légale à sa décision une
Cour d'appel qui condamne un créancier à des dommages-intérêts au motif qu'il avait tardé de
nombreux mois à rendre effective la mainlevée des mesures conservatoires qu'il avait lui-même
reconnu superflues alors qu'une ordonnance de référé avait donné mainlevée de ces mesures et qu'il
appartient au débiteur de faire exécuter cette ordonnance».
(1 553 ) Supra, n° 35.
1554
( ) Supra, n° 113.
1555
( ) Voy. en matière de saisie immobilière, Civ. Tournai, ch.s., 7 juin 1985, R.G., n°
18.162 qui prononce la mainlevée de la saisie et ordonne en conséquence la radiation de la
transcription.
(1 556 ) Supra, n° 112 et infra, n" 198, in fine.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 361
1565
( En ce qui concerne la réduction des causes de la saisie, voy. n° 195, in fine.
)
1566
( Contrairement à ce que prévoit l'article 1398, alinéa 2 en cas d'exécution provisoire, le
)
Code judiciaire ne contient pas de règle énonçant que la saisie conservatoire a lieu aux risques et périls
du saisissant. C'est à tort que cette expression est utilisée dans les travaux préparatoires après qu'il ait
été précisé que «Sa responsabilité répond aux critères de la responsabilité quasi délictuelle» (Pasin.,
1967, 507 ; comp. Liège, 15 décembre 1976, Jur. Liège, 1976-1977, 151 : «Le saisissant agit à ses risques
et périls et la moindre faute suffit à entraîner sa responsabilité même s'il est de bonne foi»).
1567
( ) Anvers, 25 juin 1980, Jurisprudence du Code judiciaire, Art. 141917/2; Civ. Bruxelles,
25 novembre 1980, Jurisprudence du Code judiciaire, Art. 1419-1420/8; Cass. Fr., 19 juillet 1977,
Bull. 1977, 1, 274; Cass. Fr., 26 janvier 1981, Dr. Eur. Tr., 1984. 351; contra, Bruxelles, 10
novembre 1955, Pas., 1956, li, 133.
1568
( ) Le fait de se livrer à une activité de nature à causer, voire même le fait de causer un
dommage à autrui, ne constitue pas nécessairement une faute au sens des articles 1382 et 1383 du
Code civil (Cass., 4 octobre 1974, Pas., 1975, 1, 124 et réf. cit., note 3; adde.supra, n" 191).
1569
( ) A. FETTWEIS, Précis de droit judiciaire, T. 11, La compétence, Larcier, 1971, p. 98,
n° 144; R.O. DALCQ, Responsabilité civile, Novelles, Droit civil, T. V,!, n° 635; G. de LEVAL,
La saisie-arrêt, Liège, 1976, p. 55-56; Civ. Liège, ch.s., 7 octobre 1981, Jurisprudence du Code
judiciaire, La Charte, T. Il, Art. 1419-1420/2; infra, n" 194.
1570
( ) Voy. au sujet d'un navire, Aix-en-Provence, 24 mai 1985, Dr. Mar. Fr., 1986, 681.
1571
( ) R. LIENARD, Saisies conservatoires et voies d'exécution, Ann. Dr. Louvain, 1968,
465-466.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 363
1572
( ) Infra, n°s 200 et s.
573
(' Voy. p. ex. Gand, 22 novembre 1985, T.G.R., 1986/9, n° 86/6 et Bruxelles, 26 juin
)
1985, Pas., 1985, Il, 166.
(1 574 ) L'intervention de l'avocat qui doit obligatoirement signer la requête introductive tend à
éviter de telles situations (Rapport HERMANS, Bruxelles, Bruylant, 1967, p. 989). «Le client du
civil, «c'est presque toujours un(e) passionné(e) qui, bien entendu, a toujours raison contre l'autre et
qui, menteur par excès plutôt que par dissimulation, présente sa vérité plutôt que la vérité. JI faut en
imposer, au contact par sa compétence, ... s'entendre ... sur une présentation objective et plaidable
de l'affaire» (Roland DUMAS, Les avocats, Grasset, 1977, p. 126; supra, n° 175, 5).
(1 575 ) Ainsi, peut être condamné à des dommages-intérêts le créancier qui, pour obtenir
l'autorisation de pratiquer une saisie-arrêt d'un montant disproportionné par rapport à l'objet du
litige, a omis de soumettre au juge un élément d'information essentiel et qui a aussitôt bloqué les
comptes bancaires du saisi, en dépit de la demande de mainlevée de celui-ci dont le saisissant ne
pouvait ignorer la solvabilité, de telles circonstances révélant l'intention de nuire ( Cass. Fr., 20
janvier 1976, Bull. 1976, IV, p. 22, n° 26; Gaz. Pal., 1976, 1er sem., p. 314).
1576
( ) En ce qui concerne des erreurs d'appréciation du créancier quant au montant de sa
créance, voy. Comm. Liège, 10 novembre 1975, J.L., 1976-1977, 150 et Civ. Dinant, ch.s., 11 octobre
1977, J.L., 1977-1978, 147.
1577
( ) Supra, n° 7.
364 TRAITÉ DES SAISIES
578
(' ) Ainsi, c'est à bon droit que les juges du fond condamnent à des dommages-intérêts le
créancier qui, au lieu de pratiquer une seule saisie-arrêt sur un des comptes en banque de son
débiteur pour garantir la créance dont le montant était d'ailleurs contesté, avait fait pratiquer saisie-
arrêt dans quatre banques alors que le compte de ce débiteur dans chacun des établissements
bancaires était plusieurs fois supérieur à la créance, dès lors qu'ils constatent que, ces saisies-arrêts
pratiquées à la veille d'une grosse échéance étant de nature à mettre le saisi dans un réel embarras et
étant susceptibles de porter lourdement atteinte à son crédit, le créancier avait agi avec légèreté et
commis une imprudence génératrice d'un dommage (Cass. Fr., 2 février 1956, Bull., 1956, II, p. 65,
n° 107; voy. aussi Cass. Fr., 13 mai 1958, Bull., 1958, III, p. 153, n° 187; Cass. Fr., 3 février 1982,
Gaz. Pal., 1982, Pan., 204; Cass. Fr., 27 avril 1983, Bull., 1983, Il, p. 71, n° 105; Dall., 1983, l.R.,
295; J.C.P., 1983, IV, 208; voy. aussi Comm. Liège, 4 décembre 1972 et 10 novembre 1975, Jur.
Corn. Belg., 1977, 259).
1579
( ) Jugé que la faute du saisissant peut consister à maintenir sans droit, coûte que coûte,
même limitée, une saisie-arrêt conservatoire (Liège, 7ème ch., 27 juin 1985, R.G., n° 16.598/85).
1580
( ) Supra, n" 191.
581
(' ) Infra, n° 215 D. Ainsi, le créancier qui sollicite et pratique une saisie conservatoire
pour une créance insignifiante commet une faute et ne peut se justifier en opposant des décisions du
juge des saisies qui deviennent sans intérêt lorsque la base juridique de leur motivation est ébranlée
par une décision au fond (Comm. Liège, 10 novembre 1975, Jur. Liège, 1976-1977, 150; adde. Cass.
Fr., 18 mai 1981, Bull., 1981, IV, n° 235, p. 184).
(1 582 ) Comp. Civ. Liège, 21mars1979, Jur. Liège, 1978-1979, p. 353, n° 33 et Civ. Bruxelles,
ch.s., 19 octobre 1987, R.G., n" 27.799, 29.418 et 30.331 où le juge des saisies sursoit à statuer sur la
demande de dommages-intérêts dans l'attente d'une décision éventuelle du juge du fond et Civ.
Bruxelles, ch.s., 22 juin 1987, J.L.M.B., 1987, 1014 où le juge des saisies dit n'y avoir lieu d'accorder
des dommages-intérêts car seul un examen approfondi des rapports litigieux (lequel ne relève pas de
la compétence du juge des saisies) permettrait d'établir une faute dans le chef du saisissant.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 365
587
(' ) Ainsi, il a été jugé que la saisie-arrêt conservatoire d'un compte faisant l'objet
quotidiennement de nombreuses opérations entraîne un dommage moral pour son titulaire commer-
çant (Liège. 7ème ch., 27 juin 1985, R.G., n" 16.598/85: voy. aussi Gand. 22 novembre 1985,
T.G.R., 1986, p. 9, n" 86/6).
1588
( ) Voy. toutefois Civ. Bruxelles. ch.s .. 7 mars 1985, R.G., n" 1940. Inédit : «L'atteinte à
la réputation peut être contrebalancée par la production du jugement aux fonctionnaires compétents.
Le juge des saisies ne peut prendre en compte un préjudice simplement potentiel (ex. possibilité
d'investigation du service des enquêtes commerciales)». A nos yeux, une contre-information est en
elle-même insuffisante dans la mesure où un préjudice s'est effectivement produit ; clic sauvegarde
l'avenir mais non le passé et ses prolongements éventuels dans le temps.
589
(' ) Supra. n° 165.
('''"') Voy. aussi Aix-en-Provence, 28 novembre 1985, Dr. Mar. Fr .. 1986. 694; infra, n" 200.
TITRE IV
(1 591 ) C'est donc à juste titre qu'il a été jugé qu'«unc saisie conservatoire entre les mains du
débiteur est sans incidence sur la validité de la facture : le montant de celle-ci est donc imposable»
(Bruxelles, 12 juin 1985, Bull. Contr., 1986. 332). Par contre, il est inexact de prétendre que «la saisie
conservatoire est, en clic-même. en dépit de son qualificatif. une mesure d'exécution forcée, dès lors
qu'elle se traduit par une indisponibilité de la chose saisie. De cc fait, clic porte atteinte au droit de la
propriété, voire au droit de libre usage ou de libre exploitation de cette dernière par le saisi,, (N.
GULPHE, Concl. préc. Cass. Fr., 13 mars 1985. J.C.P., 1986. II, n" 20.525).
(1 592 ) Voy. G. de LEVAL. La saisie mobilière. Rép. Not., n"s 99. 221, 225 à 228-1, 396. 498 à
501 et 540 et La saisie immobilière. Rép. Not.. n" 192: voy. aussi supra, n" 107.
368 TRAITÉ DES SAISIES
(' 593 ) G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., n° 96; voy. aussi supra, n° 177 B. ; adde.
la règle spéciale prévue par l'article 1488 en matière de saisie-description (G. de LEVAL, La saisie
mobilière, Rép. Not., n° 161-3 et infra, n° 215, note 1747).
594
(' ) Au sujet de l'incidence de la transformation de la saisie conservatoire en saisie-
exécution, voy. note 1763.
595
(' ) Et non de lege tata par l'opposant (supra, n" 112 B).
( 1596) Voy. sur tous ces points, G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., n°s 106 à 115 ;
433 à 438 et 507 à 509; La saisie immobilière, Rép. Not., n"s 197 à 205. La saisie renouvelée est la
saisie originaire développant ses effets au-delà du terme normal, l'appel de la décision autorisant
celle-ci est recevable même si la décision de renouvellement n'est pas entreprise (Liège, 7ème ch., 3
avril 1987, R.G., n° 15.741/87; voy. aussi Cass., 30 octobre 1981, Pas., 1982, 1, 308).
597
(' ) Au sujet de la publicité sur l'avis de saisie, voy. supra, n° 113. Au sujet de la saisie
immobilière, voy. l'art. 1439 et au sujet de la saisie sur navires et bateaux, voy. l'art. 1477.
598
(' ) Si le renouvellement a été refusé (il n'y a pas d'appel possible, art. 1426, al. 4; art.
1437, al. 4 ; art. 1459, al. 5 ; art. 1475, al. 4), s'il a été renoncé à une première saisie ou si la durée de
validité de la saisie originaire est expirée, aucune disposition légale ne s'oppose à ce que le créancier
entame, conformément au droit commun, c'est-à-dire sans avoir à satisfaire à d'autres conditions,
une nouvelle procédure de saisie conservatoire mais, si elle aboutit elle n'aura effet qu'au jour de la
saisie, tout acte de disposition accompli entre le jour de l'expiration du délai de validité de la saisie
antérieure et celui de la nouvelle saisie étant opposable au poursuivant (Cass., 30 octobre 1981, Pas.,
1982, 1, 308; J.T., 1983, 311 ; Tijds. Not., 1983, 219).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 369
B. -Effets procéduraux.
Un second chapitre traite de manière générale des effets
plus spécifiquement procéduraux de toute saisie conservatoire :
interruption de la prescription et procédure de transformation.
§ 1. - Indisponibilité totale.
5
(' "") G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., n"s 97, 432-505 et La saisie immobilière,
Rép. Not., n" 189 ; infra, n° 215 B.
600
(' ) Infra, n° 215 B et note 1751.
370 TRAITÉ DES SAISIES
198) Justification.
(1 607 ) G. de LEVAL etJ. van COMPERNOLLE, op. cit., Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1982, p.
58-59, n° 70; G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., n° 255 et n°s 270 à 277.
(1 608 ) Infra, n° 200.
(1 609 ) Supra, n° 192.
1610
( ) Cet aspect est aperçu in Civ. Bruxelles, ch.s., 18 avril 1985, Rev. Not., 1985, 451 ;
Pas., 1985, III, 53.
(1 611 ) Sans préjudice du droit pour les tiers de former une intervention ou une tierce-
opposition même incidente (supra, n°188 b).
(1 612) La situation est comparable lorsque le' saisissant décide de saisir-arrêter chez un seul
tiers ou de ne mettre en oeuvre qu'un seul type de saisie.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 373
(1 618) G. de LEVAL et J. van COMPERNOLLE, op. cit., Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1982, p.
54, n° 63.
(1 619 ) La difficulté peut résulter d'une évaluation excessive de la créance qui limitée à son
montant exact aurait permis au saisi de cantonner sans difficulté (voy. aussi supra, n° 165). Une telle
situation peut engager la responsabilité du saisissant (supra, n" 195).
(1 620) Au sujet du rapport à établir entre la célérité et le cantonnement, voy. supra, n" 148,
note 1191.
(1 621 ) Infra, n°s 203 et 206.
(1 622 ) Infra, n°s 207 à 210.
623
(' ) Infra, n°s 206 et 210.
624
(' ) Art. 1404 initio et 1406, C. jud. ; art. 1752 bis, al. 4, C. civ. ; infra, n" 277.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 375
625
(' ) Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin., 1967, 499; Mons, 28 juin 1983, Pas., 1983, II,
132; Civ. Anvers, 12 décembre 1956, J.T., 1957, 26; Civ. Bruges (Réf.), 10 mai 1962, R.W., 1961-
1962, 2019 et note; O. CHABOT-LEONARD, op. cit., 159.
626
(' ) En matière de saisie immobilière, une initiative semblable peut être prise par un tiers
acquéreur ou un créancier hypothécaire conformément à l'article 1444, alinéa 3 (G. de LEVAL, La
saisie immobilière, Rép. Not.. n" 193).
627
(' ) K. BAERT, Algemene beginselen van bewarend beslag, T.P.R., 1980, p. 306-307, n° 46.
628
(' ) Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin., 1967, 500; voy. aussi avant le Code judiciaire,
Bruxelles, 20 février 1963. Pas., 1963, II, 271 ; infra, n° 202.
629
(' ) Adde. infra, n° 206 A.
630
(' ) Camp. Civ. Bruxelles, ch.s., 2 octobre 1986, R.G. n"s 18.655 et 18.656 qui maintient le
cantonnement volontairement effectué par le saisi alors que, si la créance présente des caractères
suffisants de certitude, d'exigibilité et de liquidité, le juge relève que la condition de célérité n'apparaît
plus suffisamment établie au moment où il statue !
631
(' ) Camp. Trav. Bruxelles (Réf.), 5 juin 1984, Jurisprudence des juridictions du travail de
Bruxelles, 1985, 82.
376 TRAITÉ DES SAISIES
1632
( ) Cette possibilité est ignorée par F. MOEYKENS, Kantonnement, L'avocat, Omnia
Fraterne, 1985, n° 6, p. 14; l'auteur estime dès lors mais à tort qu'un cantonnement conventionnel
demeure passible (voy. infra. n° 275 B).
633
(' ) A notre avis, il peut s'agir d'une décision expressément déclarée exécutoire par
provision par le juge (adde. art. 1388).
(1 634 ) Art. 11, al. 2 de l'A.R. du 18 mars 1935 coordonnant les lois relatives à l'organisation et
au fonctionnement de la Caisse des dépôts et consignations et y apportant des modifications en vertu
de la loi du 31 juillet 1934.
1635
( ) La remise directe de fonds à la Caisse sans intervention d'un huissier ne réalise pas un
cantonnement au sens des art. 1403 à 1405 (Civ. Bruxelles, ch.s., 8janvier1987, R.G., n° 24.992). Il
a cependant été jugé qu'en mentionnant <d'huissier instrumentant», l'art. 1405 vise le «quod
plerumque fit» (Civ. Bruxelles, ch.s., 27 février 1987, A.R., n° 32.143).
636
(' ) G. de LEVAL, Aspects actuels du droit des saisies, J.T., 1980, p. 625, note 4; comp.
en matière de surenchère, G. de LEVAL, La saisie immobilière, Rép. Not., n° 431. Il en résulte que
l'huissier engage sa responsabilité envers son mandant si la somme acceptée n'atteint pas les
causes de la saisie (comp. supra, n° 39 C et note 272), c'est donc à tort qu'il a été décidé que le
cantonnement réalisé dans les mains de l'huissier (mandataire du poursuivant) conformément à l'art.
1405 n'implique aucune acceptation qui lierait son mandant (Civ. Courtrai, ch.s., 30 janvier 1984,
R.G., n°25.871, Inédit).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 377
les fonds doivent être versés par l'huissier sur un compte ouvert
au nom du débiteur à la Caisse des dépôts et consignations.
(1 637 ) Le taux des intérêts à bonifier aux consignations, aux dépôts volontaires et aux
cautionnements de toutes catégories confiés à la Caisse des dépôts et consignations est fixé par
arrêté ministériel. Il suit les fluctuations du taux d'escompte de la Banque Nationale.
(1 638) Ainsi, le juge des saisies peut autoriser l'ouverture au nom des deux parties d'un
compte à terme renouvelable tacitement de mois en mois (Civ. Bruxelles, ch.s., 17janvier1977, J.T.,
1977, 210).
639
(' ) Au sujet du formalisme de la Caisse des dépôts et consignations, voy. Proposition de
loi relative aux faillites et concordats, Doc. Pari., Sénat, Sess. 1984-1985, n° 859/1, p. 25.
640
(' ) E. KRINGS, Avis du ministère public précédant Bruxelles, 30 mars 1962, J.T., 1962,
424; K. BAERT, op. cit., T.P.R., 1980, p. 307, n° 65; voy. aussi Civ. Gand, 28 mars 1974, R.W.,
1974-1975, 1512. Le défaut d'immatriculation du défendeur au registre du commerce ne peut faire
échec à son droit d'action devant le juge des saisies appelé à régler une difficulté de cantonnement
(Comm. Bruxelles, réf., 18 novembre 1965, Jur. Corn. Bruxelles, 1966, 43; comp. supra, n° 188,
note 1503).
11 11
( '" ) Il est donc inexact d'ériger en condition générale du cantonnement le règlement
préalable par le juge des saisies des modalités et conditions du dépôt (comp. et contra, Mons, 28 juin
1983, Pas., 1983, II, 132).
(1 642 ) Civ. Bruxelles, ch.s., 24 novembre 1980, Jurisprudence du Code judiciaire, La Charte,
T. II, Art. 1403/3.
(1 643 ) Supra, n° 28; G. de LEVAL, Aspects actuels du droit des saisies, J.T., 1980, p. 626,
n° 6 et réf. cit.; comp. D. CHABOT-LEONARD, op. cil., p. 162 et Rapport VAN REEPIN-
GHEN, Pasin., 1967, 501 qui précise: «Lorsqu'il n'y a eu ni saisie, ni permission de saisie, cette
compétence est déterminée par le ressort du juge dont la décision doit être mise à exécution».
378 TRAITÉ DES SAISIES
651
(' ') Liège, 2 mai 1985, Jur. Liège, 1985, 484 confirmant Civ. Liège, ch.s., 14 septembre
1983, Jurisprudence du Code judiciaire, La Charte, T. Il, Art. 1403/12.
651
(' ) Par contre, il pourrait y avoir refus abusif lorsque le cantonnement peut être effectué à
l'initiative du tiers acquéreur ou du créancier hypothécaire (c'est-à-dire un non débiteur) lorsqu'il est
démontré que l'opération, qui ne libère aucun bien en faveur du débiteur ne cause pas de préjudice
au saisissant (voy. art. 1444, al. 3).
(' 652 ) Une opposition peut aussi émaner du saisissant originaire qui invoque une autre
créance.
(' 653 ) Supra, n° 117 (cette règle ne vaut que pour la saisie mobilière et la saisie-arrêt); G. de
LEVAL et J. van COMPERNOLLE, op. cit., Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1982, p. 55, n° 64; comp.
Civ. Bruxelles, ch.s., 18 avril 1985, Rev. Not., 1985, 450; infra, n°s 211à213.
654
(' ) li peut y avoir aussi cantonnement par prélèvement lorsque les fonds sont saisis dans
le cadre d'une saisie mobilière (art. 1506; G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., n° 228).
380 TRAITÉ DES SAISIES
déposé par le saisi est prélevé sur la dette du tiers saisi envers lui.
Cette modalité de cantonnement, expressément prévue par l'article
1403, alinéa 2 («dépôt... fait au moyen des fonds saisis»), offre
l'avantage de ne pas imposer au saisi l'obligation de rassembler les
fonds nécessaires mais sa mise en oeuvre est subordonnée à
l'existence d'une dette certaine, exigible et liquide du tiers envers le
saisi d'un montant au moins égal à celui de la dette du saisi envers le
saisissant et à l'accord des parties (1 655 ), c'est-à-dire du tiers qui ne
peut être contraint de procurer les disponibilités exigées en l'ab-
sence d'un titre exécutoire à son égard et du saisissant qui, par la
saisie-arrêt, a fait défense au tiers de se dessaisir des sommes ou
effets qui font l'objet de la saisie (1 656). Le juge des saisies est
compétent pour régler les contestations suscitées par ce type de
cantonnement ; au besoin, si la dette du tiers n'est pas contestée
1657
( ), il peut fixer les modalités du cantonnement en imposant au
tiers le dépôt à la Caisse des dépôts et consignations ou aux mains
d'un séquestre agréé ou commis d'une somme suffisante pour
répondre des causes de la saisie et en autorisant le saisi à toucher le
solde éventuel (1 658 ). Il s'agit en définitive d'utiliser le cantonne-
ment de l'objet de la saisie (art. 1407) pour en cantonner les causes.
Il peut arriver que les sommes sur lesquelles la saisie est
reportée demeurent consignées chez le tiers en qualité de « séques-
tre agréé ou commis» (art. 1403, al. 1er) (1 659 ).
Si le cantonnement est utilisé pour faire obstacle à la saisie,
si la créance du saisi n'est pas certaine, exigible ou liquide, si la
dette du tiers est moins élevée que celle du saisi (sauf à combiner
cantonnement par prélèvement et cantonnement sur fonds pro-
pres), ou si l'objet de la dette du tiers saisi ne consiste pas en une
somme d'argent alors que le cantonnement doit se réaliser en
espèces, celui-ci ne peut avoir lieu par prélèvement sur la dette du
tiers saisi. Dans ces hypothèses, sans que la mise à la cause du tiers
saisi ne s'impose, le débiteur saisi doit cantonner à l'aide de ses
propres fonds.
655
(' ) Un tel accord permet d'éviter toute contestation sur la débition du droit d'enregistre-
ment (voy. infra, n° 209, in fine).
1656
( ) De manière générale, le tiers peut se refuser de libérer les avoirs sur lesquels la saisie
a été pratiquée s'il n'est pas assuré qu'en remettant ceux-ci au saisi, il sera valablement déchargé
(voy. p. ex. supra, n° 196, A 2, in fine).
657
(' ) Cass. Fr., 17 avril 1975, Rev. Huissiers, 1977, III, 82 (le cantonnement par prélèvement
ne saurait avoir pour effet de contraindre le tiers saisi avant qu'il ait été statué sur sa déclaration
affirmative à consigner une somme supérieure à celle dont il se reconnaît débiteur).
1658
( ) Comp. infra, n° 266.
659
(' ) G. de LEVAL, Aspects actuels du droit des saisies, J.T., 1980, p. 626, note 5.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 381
(1 660) Comp. art. 1421, C. jud. ; il s'agit d'un type particulier de cantonnement automatique
limité au seul objet de la saisie, c'est-à-dire le produit de la vente des marchandises périssables (voy.
Cass., 8 avril 1983, Pas., 1983, 1, 841).
{1 661 ) C'est manifestement la seule modalité envisagée par les travaux préparatoires (voy.
infra, n° 206 B).
(1 662 ) Au stade de l'exécution, le cantonnement valant paiement (art. 1404, al. 2), l'article
1243, C. civ. empêche que la consignation s'effectue autrement qu'en espèces (infra, n°s 274 et
275).
382 TRAITÉ DES SAISIES
1663
( D. CHABOT-LEONARD. op. cit.. p. 163. note 4.
)
664
(' Comp. en France où la consignation en marchandises (malgré le texte de l'art. 567, al. 3
)
C.P.C. qui confère un privilège sur le dépôt au saisissant, infra, n° 206 B) est souvent admise (Paris,
14 mars 1964, Dall., 1965, J., 55 et note; Trib. Gde Inst. de Grenoble, 30 juin 1983, Dall., 1984,
1.R., 300; adde. J. VINCENT et J. PREVAULT, op. cil., p. 241, n" 303; contra Cass., 16 juillet
1976, Dall., 1976, J., 576; Bull., 1976, li, 197; R.T.D.C.. 1977. p. 195-196, n° 15 qui casse un arrêt
de la Cour d'appel de Paris qui, alors que la saisie-arrêt portait sur des crédits bancaires avait imposé
au créancier saisissant une consignation portant sur un stock d'ouvrages de librairie en cours de
diffusion, Paris, 13 décembre 1974, Dall., 1976, J., 182 et concl. de M. le Substitut général POIROT;
R.T.D.C., 1976, p. 640-642, n° 19 et obs. R. PERROT).
1665
( ) Supra, n" 203 C.
1666
( ) Comp. en France où le juge ne peut imposer au créancier saisissant l'adoption d'une
sûreté moins efficace et d'un maniement plus difficile (Trib. Gde lnst. Toulouse, Réf., 19 octobre
1976, J.C.P., 1977, li, n° 18.643 et obs. J.A. ; Rev. Huissiers. 1977, lll. 160; J. VINCENT et J.
PREVAULT, op. cil.. p. 239, n" 300; Ph. BERTIN, Le boeing du Pharaon ou variations sur le
problème du cantonnement de la saisie conservatoire, Gaz. Pal., 12-13 janvier 1983, 9; comp. M.
DONNIER, Voies d'exécution et procédures de distribution, Litec, 1987. n" 766, p. 312). On signale
que l'art. 59, al. 2 de l'avant-projet de loi (français) tendant à améliorer les procédures d'exécution en
matière civile énonce : «à la demande du débiteur, il (le juge) peut substituer à la mesure initialement
ordonnée toute autre mesure propre à sauvegarder les intérêts des parties».
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 383
A. - Envers Le saisi.
Le cantonnement sur saisie conservatoire libère les avoirs
sur lesquels la saisie porte ou fait obstacle à celle-ci (art. 1403, al.
1er). Il s'agit d'une subrogation réelle (1 668 ) par laquelle l'objet du
cantonnement prend la place de l'objet de la saisie dont le débiteur
retrouve l'entière disposition. Il y a donc cessation de l'indisponibi-
lité totale. Les biens consignés demeurent la propriété du saisi
(ainsi le compte ouvert à la Caisse des dépôts et consignations porte
le nom de la partie saisie, art. 1405, al. 3). Les intérêts produits par
les sommes consignées sont nécessairement dus au saisi. En
principe, celui-ci peut en exiger le paiement lors~ue le capital
couvre les causes de la créance (intérêts compris) (1 6 9 ). Tout acte
de disposition du saisi sur ce qui fait l'objet du cantonnement est
inopposable aux créanciers dont les droits ont été pris en compte
pour en déterminer le montant (1 670 ).
1667
( ) G. de LEVAL et J. van COMPERNOLLE, op. cit., Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1982, p.
56, n° 66.
1668
( ) Liège, 8 décembre 1983, Jur. Liège, 1984, 32.
1669
( Le débiteur ne pourrait prétendre compenser les intérêts qui lui sont dus avec les
)
intérêts qu'il doit à son créancier (Jurisprudence du Code judiciaire, T. Il, Art. 1403, n" 7).
1670
( ) C'est pourquoi «lorsque le jugement condamne le débiteur à consigner un montant
déterminé et à défaut de cc faire au paiement de la somme entre les mains du créancier, le débiteur
ne satisfait pas à la faculté de consignation en réalisant celle-ci au moyen de sommes déjà
cantonnées pour une autre cause alors qu'il ne peut en disposer unilatéralement.» (Civ. Bruxelles,
ch.s., 28 avril 1986, R.G. n" 19.757, Inédit).
384 TRAITÉ DES SAISIES
671
(' ) Supra n° 113; comp. Mons, 28 juin 1983 (Pas., 1983, Il, 132) : «le cantonnement
permet d'éviter la publicité d'une saisie avec l'atteinte au crédit que celle-ci implique»; cette
observation ne vaut que si le cantonnement fait obstacle à la saisie (cantonnement préventif) (supra
n° 201).
672
(' ) Cette solution ne semble cependant pas applicable à la matière de la saisie immobilière
où la libération de l'immeuble saisi entraîne la radiation de la transcription. Par contre, si la saisie
immobilière donnait lieu à l'établissement d'un avis de saisie (supra, n° 112 et note 876), celui-ci
serait adapté en conséquence.
673
(' ) Cette disposition inspirée de l'article 567, C.P.C.Fr. en renforçait l'efficacité dans la
mesure où le législateur belge avait préféré la notion de paiement conditionnel (que l'on retrouve à
l'article 1404) à celle de privilège exclusif, pour éviter, en cas de faillite du saisi, la nullité qui
résulterait de l'application de l'article 445, alinéa 4 de la loi du 18 avril 1851 sur la faillite (Rapport
VAN REEPINGHEN, Pasin., 1967, 500; Rapport au Roi précédant l'A.R. n° 300 du 30 mars 1936,
Pasin., 1936, 6ème série, T. III, p. 223). Par contre cette règle est applicable au cantonnement sur
exécution provisoire (infra, n° 276 B).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 385
1674
( Pasin., 1967, 500.
)
1675
( Pasin., 1967, 500, note 32.
)
676
(' ) Supra, n° 198.
1677
( ) Une précision s'impose. En soi, le cantonnement sur saisie conservatoire (pas plus
que la saisie elle-même) ne confère aucun traitement préférentiel au saisissant. Toutefois, si celui-ci
bénéficie d'une sûreté réelle sur l'objet libéré par le cantonnement, il y a lieu, à notre avis, d'admettre
qu'il y a subrogation réelle pour la sûreté.
678
(' ) Même en cas de procédure collective, le moment auquel un créancier s'est manifesté
peut être déterminant pour la prise en considération de ses droits (art. 508, C. corn. ; art. 809, al. Ier,
C. jud. (supra, n° 133) ; art. 1671, C. jud., Rép. Not. La saisie mobilière, n° 604).
386 TRAITÉ DES SAISIES
679
(' ) Supra, n° 203 C.
1680
( P. LEFLON, Le cantonnement de la saisie-arrêt, Thèse, Paris, 1933, p. 19 à 23; voy.
)
aussi Ch. LEURQUIN, Code de la saisie-arrêt, n°s 306 et 307.
1681
( ) Il n'y a pas de formalisme spécial pour rendre opposable la délégation aux tiers (Liège,
23 mai 1982, R.D.C., 1983, 373).
682
(' ) Voire même un paiement conditionnel.
1683
( Le gage demeure saisissable par les autres créanciers du constituant mais le créancier
)
gagiste pourra faire valoir son droit de préférence lors de la distribution par contribution (supra, note
823; au sujet du droit de rétention du créancier gagiste, voy. G. de LEVAL, op. cit., J.T., 1981, 633,
n° 40).
1684
( ) La créance de celui qui exerce l'action paulienne doit. en principe être antérieure à
l'acte attaqué (Liège, 29 mars 1984, J.L., 1984, 281).
1685
( ) D. DEVOS, Propos sur la répression de la fraude en droit privé, R.D.C., 1985, 283-301
et sp. p. 287 n" 8; p. 289 n" IO; p. 295 n" 15. Voy. aussi Bruxelles, 8 septembre 1984, R.D.C.,
1985, 277. Comp. en matière de faillite, F. T'KlNT, La résolution conventionnelle du contrat de vente
en période suspecte au regard de l'article 445, alinéa 3 de la loi sur les faillites, R.C.J.B., 1985, p. 199
à 204, n°s 27 à 34; comp. et contra, F. MOEYKENS, Kantonnement, L'Avocat (Omnia fraterne),
1985, n" 6, p. 13-15; comp. en cas d'exécution provisoire, Civ. Courtrai, ch.s., 16 octobre 1984,
R.W .. 1985-1986, 544.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 387
D. - Durée de validité.
La durée de validité du cantonnement n'est pas nécessaire-
ment illimitée. Si l'objet du cantonnement remplace celui de la
saisie, les règles relatives à la durée de validité de celle-ci (en
686
(' ) Sans préjudice d'une poursuite pénale fondée sur l'organisation frauduleuse de
l'insolvabilité (art. 490 bis,§ 1er, 5° et§ 2, C. pén.).
(''"'7) Le paiement(et a fortiori une mesure qui le prépare) peut tomber sous le coup de
l'action paulienne (Mons, 2 octobre 1985, Rev. Not., 1986, 189 et note J. SACE). Adde. Cass., 15
mars 1985, J.T.T., 1986, 291 ; Pas., 1985, 1, 875: «l'article 448 de la loi sur les faillites dispose que
tous actes ou paiements faits en fraude des droits des créanciers sont nuls, quelle que soit la date à
laquelle ils ont eu lieu. Cette disposition est une application de la règle contenue dans /'article 1167
du Code civil. Pour établir dans le chef du débiteur un acte ou un paiement fait en fraude des droits
des créanciers, il suffit au curateur qui invoque l'article 448 de la loi sur les faillites, de prouver que
lacte ou le paiement avait un caractère anormal et que le débiteur a agi sachant que les créanciers
seraient préjudiciés ».
1688
( ) Tel serait certainement le cas si les autres créanciers avaient pratiqué une saisie ou
formalisé une opposition avant la conclusion de l'acte attaqué ; comp. en ce qui concerne l'application
de l'art. 448, C. Corn., Comm. Liège, 29 janvier 1986, Jur. Liège, 1986, 193 qui retient la complicité
du créancier qui de son propre aveu avait inscrit son débiteur dont il connaissait la situation sur une
liste noire !
689
(' ) Les articles 1452 et 1455 ne sont pas applicables . De même le tiers dépositaire ne
peut, en l'absence de texte en ce sens, être poursuivi comme débiteur pur et simple des causes de la
saisie. Il n'est cependant pas interdit à un créancier de pratiquer une saisie-arrêt entre les mains du
tiers dépositaire.
16911
( ) Supra, n° 202 A.
388 TRAITÉ DES SAISIES
§ 3. - Le cantonnement de l'objet.
1695
( ) Il importe cependant qu·un cantonnement partiel n'intervienne pas au mépris des
règles de la distribution par contribution ( obs. G. de LEVAL sous Civ. Liège, ch.s., 20 février 1985.
Jur. Liège, 1985, 429). Au sujet du respect des droits du tiers, voy. n° 209.
(1 696) Bruxelles, 21 mars 1984, Rev. Not., 1984, 360; en l'espèce, la Cour se fonde sur le
caractère alimentaire de la créance du saisissant qui ne pourrait faire l'objet d'un cantonnement à
l'initiative du saisi (art. 1404, al. Ier). Cette solution peut se justifier s'il s'agit d'éviter, sans préjudice
pour le tiers, un préjudice pour le créancier d'aliments (voy. G. de LEV AL, L'exécution et la sanction
des décisions judiciaires en matière familiale, in L'évolution du droit judiciaire, Xlèmes Journées Jean
DABIN, Bruxelles, Bruylant, 1984, p. 894, n° 25) mais une interdiction de cantonner la cause de la
saisie n'implique pas nécessairement celle de cantonner l'objet de la saisie (G. de LEVAL, Résumés
de décisions récentes de M. le Juge des saisies de Liège, Jur. Liège, 1984, 487, note 2). Adde. infra,
n° 208 A, in fine et note 1703.
(1 697 ) Voy. p. ex. Ch. LEURQUIN, Code de la saisie-arrêt, p. 326, n° 325 (marchandises
saisies-arrêtées dans les mains du transporteur (voy. aussi Cass., 8 avril 1983, Pas., 1983, l, 841) qui
peut exiger la consignation ou même la vente conformément aux articles 8, 21 et 33 de la loi du 25
août 1891 sur le contrat de transport); Civ. Bruxelles, ch.s., 13 janvier 1977, R.G., n° 67.841, in
Jurisprudence du Code judiciaire, T. II, Art. 1407/5 (dépôt de tapis aux mains d'un séquestre, les frais
étant mis provisoirement à charge du saisi). La même règle est énoncée par l'art. 5, al. 2 de l'Arrêté-
royal n° 260 du 24 mars 1936 sur la détention au greffe et la procédure en restitution des choses
saisies en matière répressives (Jurisprudence du Code judiciaire, T. II, Art. 1407/8). En réalité, ce
type de consignation a toujours été admis même avant d'être expressément réglementé (A. BRAAS,
Procédures d'ouverture des successions. Voies d'exécution - Procédures de distribution, 2ème éd.,
Bruxelles, Bruylant et Liège, Vaillant-Carmanne, 1953, p. 263, n° 406).
390 TRAITÉ DES SAISIES
698
(' ) Il ne peut se prétendre libéré des intérêts moratoires par le seul fait que les fonds sont
bloqués au profit du saisissant (G. de LEVAL, Saisies et droit commercial in Les créanciers et le droit
de la faillite, Bruxelles, Bruylant, 1983, 280; Bruxelles, 7ème ch., 10 septembre 1987, Rev. Not.,
1987, 612). Si la dette quoiqu'exigible ne porte pas d'intérêts, le saisi a le droit de faire courir ceux-ci.
1699
( ) Ainsi le tiers, obligé de payer à son créancier une somme déterminée à peine
d'exécution forcée, peut être placé devant une saisie-arrêt qui l'empêche de payer ce qu'il doit à son
créancier (Cass., 23 janvier 1896, Pas., 1896, I, 75) ; de même un débiteur peut jouer le rôle de saisi
dans la saisie mobilière pratiquée par son créancier et celui de tiers saisi dans la saisie-arrêt pratiquée
par le créancier de celui-ci (HEBRAUD et RAYNAUD, Jurisprudence française en matière de
procédure civile, Rev. Trim. Dr. Civ., 1960, n° 12, p. 728; adde. G. de LEVAL, Distribution par
contribution, Rép. Not., n° 78).
1700
( ) Cass. Fr., 17 novembre 1983, Gaz. Pal., 1984, Pan., 125; J.C.P., 1984, IV, 29; Trib.
Gde Inst. Nice, Réf., 7 janvier 1986, Rev. Huissiers 1986, 1647; comp. avant l'article 554 bis, C.P.C.,
Pandectes belges, V" Saisie-exécution, T. 95, Larcier 1909, n"s 927 à 929.
1701
( ) Lorsque le paiement peut être exigé par le créancier (débiteur saisi), le tiers saisi, entre
les mains duquel une saisie-arrêt a été pratiquée, peut encore recourir à la procédure d'offres réelles
assorties de la condition pour le créancier de rapporter la mainlevée de la saisie soit en payant le
saisissant, soit en cantonnant, soit en faisant déclarer la saisie nulle. Si le créancier ne veut pas ou ne
peut pas souscrire à cette condition, la consignation peut être faite sous la charge des saisies-arrêts qui
auraient été faites entre les mains du débiteur (art. 1354 et 1357) (Rapport VAN REEPINGHEN, p.
492; Liège, 12 mars 1904, Jur. Liège, 1904, 163; Ch. LEURQUIN, Code, n° 293). Cette procédure
qui suppose que le tiers ne conteste pas sa dette est plus lourde et plus onéreuse que celle de l'article
1407 et offre dès lors peu d'intérêt (comp. infra, n° 288).
1702
( ) F. TOP,, Loonbeslag, loondelegatie en loonoverdracht: problemen bij de evenredige
verdeling, T.P.R., 1983, p. 407, n° 92 et p. 408, n° 95; F. HUISMAN et M. TROCLET, La
rémunération: saisie et cession, J.T.T., 1983, p. 50, n° 102; G. de LEVAL, La saisie immobilière,
Rép. Not., 1985, p. 102, n° 136; Civ. Liège, 20 février 1985, Jur. Liège, 1985, 429 et obs G. de
LEVAL. Plus simplement, le tiers, sans avoir à prendre l'initiative d'une procédure, peut se limiter à
requérir de l'huissier l'ouverture de la procédure de distribution par contribution (Cass. Fr., 25 mars
1987, J.C.P., 1987, IV, 192).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 391
B. - Le saisi et le saisissant.
«Les sommes ou objets saisis entre les mains d'un tiers y
sont parfois aussi peu en sûreté qu'entre les mains du débiteur
saisi » (1 704).
1703
( ) Mutatis mutantis, le procédé est applicable en matière de délégation moyennant
autorisation préalable du juge qui autorise la délégation voire même du juge des saisies (voy. G. de
LEVAL, La saisie-arrêt, Liège, 1976, p. 311, note 13; voy. toutefois en cas de mesure de blocage sur
le fondement de l'art. 223, E. VIEUJEAN, Examen de jurisprudence (1976-1983) Personnes,
R.C.J.B., 1986, p. 645, note 19).
1704
( ) Rapport V AN REEPINGHEN, Pasin., 1967, 501.
(1 705 ) Ch. VAN REEPINGHEN, Le nouveau Code de procédure civile, Bruxelles, Larcier,
1936, 159, n" 17; J.H. ZWENDELAAR, Ch. VAN REEPINGHEN et P. REYNTENS,
Formulaire annoté de procédure civile, Bruxelles, Larcier, 1939, T. V, n° 1573, p. 297.
706
(' ) Relevons que le saisi peut aussi choisir le cantonnement prévu par l'article 1403 pour
libérer les avoirs sur lesquels la saisie porte et retrouver son entière liberté d'action. Ainsi, dans une
instance où la partie, à l'encontre de laquelle est poursuivie une saisie-exécution, a pratiqué une
«Saisie-arrêt sur soi-même», le litige, indépendamment de tout examen du fond de l'affaire, se
ramène à un strict problème d'exécution. L'effet normal de la saisie-arrêt qui est d'entraîner le «gel»
de la créance saisie-arrêtée, ainsi suspendue dans sa vie juridique, doit être transposé en matière de
«saisie-arrêt sur soi-même», et empêche que la créance saisie-arrêtée puisse faire l'objet d'un
paiement volontaire ou forcé par le tiers-saisi, dont le rôle se confond en l'espèce avec celui du
créancier saisissant. Cependant, les conséquences d'une telle saisie-arrêt n'excluent pas que son
effet soit cantonné à une somme suffisante pour garantir la créance ayant motivé la saisie-arrêt, de
sorte que, pour le surplus de la créance justifiant la saisie-exécution, celle-ci peut être poursuivie
(Trib. Gde. lnst. Nice, 28 mai 1985, Gaz. Pal., 28-29 août 1985, 10).
392 TRAITÉ DES SAISIES
1707
( ) Ainsi, lorsqu'une saisie-arrêt fiscale ne peut développer son effet exécutoire (art. 216,
A.R. d'exécution C.I.R.), le juge des saisies peut imposer au tiers (locataire) à la demande du saisi, la
consignation des sommes réclamées par le fisc (Civ. Louvain, ch.s., 11septembre1984, Bull. Contr.,
1985, 2706).
(1 708) Par exemple, en cas de saisie de titres au porteur au siège d'une société contrôlée par
le saisi (Civ. Liège, 19 avril 1978, Jur. Liège, 1978-1979, 367, n° 76).
1709
( ) Cependant, lorsqu'il s'agit de titres, la consignation de ceux-ci peut s'avérer insuffi-
samment protectrice des intérêts en présence ; en ce cas, une mesure plus énergique peut être
envisagée telle la désignation d'un expert-gardien chargé de faire rapport sur des transferts d'actifs
d'une société filiale à sa société mère située à l'étranger (Bruxelles, 8 décembre 1978, Rev. Prat.
Soc., 1979, 246; adde. infra n° 209, note 1713).
1710
( ) Supra, n° 53.
faculté mais dès que la décision d'y recourir est prise, l'intervention
préalable du juge des saisies est, sauf accord unanime des parties
1712
( ), indispensable afin de prévenir toute contestation ultérieure
sur la régularité ou la validité de la consignation ( 1713 ). La
demande est introduite et instruite dans les formes du référé (art.
1395, al. 2) (1 714 ).
(1 712 ) Tel est le cas d'un cantonnement effectué par le tiers saisi entre les mains d'un
séquestre (son avocat) dont on peut admettre qu'il a été agréé par la saisissante, le tiers saisi et le
débiteur (Civ. Liège, ch.s., 15 décembre 1986, R.G. n" 77.676/86).
(1 713 ) Supra, n" 207; voy. toutefois Civ. Liège, ch.s., 19 avril 1978, Jur. Liège, 1978-1979,
367, n° 76 (l'huissier instrumentant emporte les titres au porteur saisis-arrêtés chez le tiers et les
dépose dans un établissement bancaire. Cette mesure a été jugée fondée car il fallait empêcher le
saisi - qui contrôlait la société tierce saisie - de disposer des biens saisis au détriment de son
créancier. A notre avis, la meilleure solution aurait consisté pour le saisissant à solliciter du juge des
saisies l'autorisation d'une mise sous séquestre le cas échéant en même temps qu'il demandait
l'autorisation de saisir; supra, n° 175, in fine et n" 177 C).
1714
( ) Rien n'interdit au saisi de solliciter un tel cantonnement lors de l'instance en mainlevée
(ex. Civ. Anvers, 25 juin 1981, Ree. enr., 1983, n" 22.878). Mais sous réserve de l'hypothèse où le
juge des saisies peut être saisi en cas d'absolue nécessité par requête unilatérale (art. 584, al. 3, C.
jud.) la demande ne peut être admise contre le tiers qui n'est pas présent à l'instance (Civ. Bruxelles,
ch.s., 31décembre1986, R.G., n" 28.488; comp. et contra, Civ. Louvain, 11septembre1984, Bull.
Contr., 1985, 2706). De manière générale, le caractère indivisible de la procédure exige en principe la
mise à a cause de toutes les parties.
171
( ') Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin., 1967, 501.
1716
( ) Voy. aussi supra, n" 204 A; comp. Civ. Louvain, ch.s., 11septembre1984, Bull. Contr.
1985, 2706 (cantonnement des l'lyers saisis-arrêtés à la demande du bailleur saisi sans que le tiers
saisi ne soit à la cause ; supra, note 1714).
394 TRAITÉ DES SAISIES
717
(' ) La nécessité d'une telle adaptation est évidemment plus pressante lorsqu'il s'agit de
cantonner les causes de la saisie (supra, n" 206 A ; adde. supra. n" 113). En cas de cantonnement
de l'objet, il n'y a pas de modification de la base saisissable.
1718
( ) Civ. Anvers, ch.s., 25 juin 1981, Rcc. enr., 1983, n" 22.878, p. 161; Pas., 1982, lll,
71 ; R.W., 1982-1983, 1585; adde. Rép. Not.. T. XI, L.X, Droits d'enregistrement, d'hypothèque et
de greffe, n" 493-1.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 395
1719
( ) Comp. la décision administrative du 29 novembre 1978 (Rec enr., 1979, n° 221.416):
«lorsque dans une procédure de saisie-arrêt conservatoire, le juge des saisies, sur requête du
débiteur ou du créancier, ordonne au tiers saisi, conformément à l'article 1407, de déposer une
somme d'argent en consignation après avoir rejeté les arguments de celui-ci contre cette
consignation, cette ordonnance renferme une condamnation au sens de l'article 142, C. Enr. ».
1720
( ) Dans ce cas, l'article 142, C. Enr. n'est certainement pas applicable (M. DONNAY,
Droits d'enregistrement, d'hypothèque et de greffe, Rép. Not., T. XV, L.X, n° 483).
1721
( ) L'acuité du débat est moins vive depuis que les jugements et arrêts sont enregistrés en
debet (G. de LEVAL, L'enregistrement en débat des jugements et arrêts, Ann. Dr. Liège, 1986, 384-
386) mais en aucun cas le droit ne saurait être dû lorsque le tiers offre de payer à qui justice dira. En
ce cas en effet, il n'y a pas de condamnation.
1722
( ) Civ. Anvers, ch.s., 25 juin 1981, Rec. Gén. Enr. Not., 1983, n" 22.878; Pas., 1982, III,
71; R.W., 1982-1983, 1585.
(1 723 ) Il n'opère donc pas paiement sous condition suspensive au sens de l'article 1404,
alinéa 2 (Liège, 8 décembre 1983, Jur. Liège, 1984, 32 ; Civ. Liège, ch.s., 15 décembre 1986, R.G.,
n° 77.676/86; contra D. CHABOT-LEONARD, op. cit., p. 164-165).
(1 724 ) Si la dette du tiers donne lieu à cantonnement par prélèvement, il y a lieu d'appliquer
les règles du cantonnement sur saisie conservatoire (supra. n"s 204 et 206).
396 TRAITÉ DES SAISIES
1725
( ) G. de LEVAL et J. van COMPERNOLLE, op. cil., Ed. Jeune Barreau Bruxelles,
1982. p. 59, n° 71 ; voy. aussi F. TOP, op. cil., T.P.R., 1983, p. 371, n" 16; M. DONNIER. Bilan du
droit de la saisie-arrêt face au nouveau Code de procédure civile, in Etudes dédiées à Alex Weill, p.
207. Adde. supra, n°s 117 et 203 C.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 397
1726
( ) Supra, n" 120.
1727
( On pourrait concevoir que le même créancier pratique une saisie-arrêt avant le
)
paiement définitif de sa créance et une autre saisie-arrêt après cc paiement. Il n'y aurait pas de raison
de ne pas appliquer la même solution (comp. et contra Civ. Bruxelles, ch.s., 18 avril 1985, Rcv. Not.,
1985, 450 réformé par Bruxelles, 10 septembre 1987, R.G., n" 1306/85).
398 TRAITÉ DES SAISIES
(1 728) E. VAN HOVE. Beslag op onroerend goed en rangregeling, T.P.R., 1980, p. 348, n"
20; Gand, 15 juin 1974, Rcc. enr .. 1975. n" 21.940; Civ. Neufchâteau, 16 février 1981, Jur. Liège,
1981, 196 et obs. G. de LEVAL; Civ. Liège, ch.s., 24 juin 1981, Jur. Liège. 1983. 99; G. de LEVAL,
La saisie immobilière, Rép. Not., n" 195-1 et L'ordre, Rép. Not., n"s 76 et 77.
1729
( ) Le même principe inspire le règlement du problème suscité par une cession de
créance intercalée entre deux saisies-arrêts (infra, Annexe III. 4 A).
(17" 1) Voy. supra, n" 117.
1711
( ) GLASSON, TISSIER, MOREL. T. IV, n" 1124.
17 2
( J ) Supra, n" 203 C.
1733
( ) F. TOP, op. cit., T.P.R., 1983. p. 371, n" 18; supra. n"s 116 et 117. li est vrai que
runicité de saisie se justifie spécialement en matière de saisie-exécution mais elle ne saurait être
perdue systématiquement de vue au stade conservatoire (supra, n" 112 B).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 399
des avoirs saisis même s'ils doivent en principe concourir avec des
créanciers qui n'avaient ni saisi ni formé opposition avant la
consignation. Il s'agit d'une conséquence, voulue par le législateur,
du cantonnement sur saisie conservatoire puisque cette institution
permet au saisi de mettre fin à l'indisponibilité totale sans conférer
une situation privilégiée aux créanciers dont les droits sont pris en
compte au nom de l'indisponibilité relative qui continue toutefois à
les protéger contre tout acte de disposition du saisi sur l'objet du
cantonnement ( 1734 ).
734
(' Sur tous ces points, supra, n° 206.
)
735
(' En aucun cas l'effet interruptif n'est attaché au dépôt de la requête en saisie
)
conservatoire (Liège. 26 juin 1986, Jur. Liège. 1986, 494) car elle ne peut être assimilée à une
citation au fond. Au sujet de l'opposition, supra. note 882.
1736
( ) En énonçant qu'«une citation en justice, un commandement ou une saisie, signifiés à
celui qu'on veut empêcher de prescrire forment l'interruption civile"• l'art. 2244, C. civ. exige non
que l'acte interruptif soit porté à la connaissance du débiteur dans le délai de la prescription mais
entend seulement préciser qu"un tel acte doit s'adresser à celui qu'on veut empêcher de prescrire et
non pas à un tiers (DE PAGE. VII, n" 1175; Cass. Fr., Il décembre 1985, Gaz. Pal.. 1986, Pan., 76;
J.C.P., 1986, II, n° 20677 et ohs. J.J. TAlSNE; obs. R. PERROT. R.T.D.C., 1987. 142; voy. aussi
M. BORN et M. FALLON. Droit judiciaire international (1983-1985), J.T., 1987, p. 462, n" 19;
addc. infra, n" 231 B).
737
(' ) Voy. par ex., Bruxelles, 7ème ch .. 12 mai 1987, J.L.M.B., 1987, 920. Cette situation est
certes la plus fréquente mais elle se présente parfois en matière de saisie mobilière (art. 1503). de
saisie-revendication et de saisie-description.
400 TRAITÉ DES SAISIES
A. - Assignation au fond.
La saisie conservatoire n'apporte pas en soi une solution
définitive ; si le saisissant entend se faire payer sur l'élément d'actif
immobilisé, il doit obtenir un titre exécutoire qui lui permettra de
passer de la saisie conservatoire à la saisie-exécution. En règle
générale, ce titre est une décision judiciaire revêtue de la formule
(1 738) Une dénonciation effectuée sous une autre forme (voy. par ex. la lettre recommandée
en matière de saisie-arrêt. art. 1457) ne produit pas d'effet interruptif (G. de LEVAL, La saisie-arrêt,
Liège, 1976, n" 114, p. 172).
1739
( ) Il importe de réserver l'application de certaines règles propres au droit fiscal (art. 217,
1°, C. Dr. Enr. ; art. 140, J'', C. Dr. Suce. ; art 83, C. TVA; art. 194, A.R. du 4 mars 1965, C.I.R. ;
adde. au sujet du privilège du Trésor, art. 314 et 315, C.I.R.).
(1 740 ) H. DE PAGE, T. VIL n" 1210, R.P.D.B., V0 Prescription en matière civile, n" 300; infra.
n" 231 B et note 1943.
(1 741 ) G. de LEVAL, Aspects actuels du droit des saisies, J.T., 1980, p. 631, n" 29.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 401
1742
( ) Voy. cependant infra. n"s 233 et 239.
1743
( ) Voy. en cc qui concerne la compétence d'attribution en droit international privé, supra,
n" 26 C.
744
(' ) Une inaction prolongée du saisissant contrairement à l'intention initialement exprimée
peut toutefois constituer un changement de circonstances au sens de l'article 1419, alinéa 2
permettant au saisi d'agir en mainlevée (Civ. Liège, ch.s., 10 mars 1982, Jurisprudence du Code
judiciaire, La Charte, T. Il, Art. 1419, n" 9/2: supra. n" 187).
745
(' ) Certes, le créancier pourrait éventuellement exercer un recours ordinaire contre le
jugement dont il se prévaut pour saisir conservatoiremcnt. Toutefois, l'appel est le plus souvent
formalisé par requête (voy. cependant. Liège, 14 mars 1985, Jur. Liège, 1985, 412 et obs. G. de
LEVAL).
1
( ""') La saisie conservatoire peut être pratiquée même en vertu d'un titre exécutoire (supra,
n" 168 et infra. n" 216 A).
402 TRAITÉ DES SAISIES
( 1747 ) Voy. toutefois en matière de saisie-description, la règle spéciale prévue par l'article
1488, aux termes duquel «si dans le mois de la date de l'envoi du rapport d'expertise constaté par le
timbre de la poste, ou de la saisie conservatoire des recettes, la description n'est pas suivie d'une
citation au fond devant le tribunal dans le ressort duquel elle a été faite, l'ordonnance rendue
conformément à l'article 1481 cesse de plein droit ses effets, et le requérant ne peut faire usage de
son contenu ou le rendre public, le tout sans préjudice de dommages-intérêts». La loi sur les brevets
d'invention du 28 mars 1984 prévoit, compte tenu de la complexité de la matière des brevets et dès
lors de la nécessaire spécialisation des avocats et des juges qu'«est seul compétent pour connaître
de la demande en matière de contrefaçon de brevets ou de fixation de l'indemnité visée à l'article 29
le tribunal établi au siège de la cour d'appel dans le ressort de laquelle la contrefaçon ou l'exploitation
a eu lieu ou, au choix du demandeur, le tribunal établi au siège de la cour d'appel dans le ressort de
laquelle le défendeur ou un des défendeurs a son domicile ou sa résidence» (art. 73, § 2). C'est
pourquoi l'article 1488 est complété par la disposition suivante: «en matière de brevets d'invention,
la citation au fond est donnée devant le tribunal qui tient séance au siège de la cour d'appel dans le
ressort de laquelle la contrefaçon ou l'exploitation a eu lieu ou, au choix du demandeur devant le
tribunal qui tient séance au siège de la cour d'appel dans le ressort de laquelle le défendeur ou un des
défendeurs a son domicile ou sa résidence» (Adde. G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not.,
161-3). On précise que la citation au fond est signifiée au contrefacteur et non nécessairement au
saisi (voy. n° 137 C) et que l'article 1488 ne fait pas obstacle à la demande de mainlevée suivant le
droit commun. On insiste sur cc que l'article 1488 vise le quod plcrumque fit mais n'interdit pas la
procédure de saisie description au cours de l'instance au fond singulièrement si les éléments, sur
base desquels la mesure est sollicitée, étaient antérieurement inconnus (comp. et contra Civ. Liège,
ch.s., li février 1986, Jur. Liège, 1986, 288 et obs. G. de LEVAL). Enfin, il y a lieu d'adapter l'article
1488 à la dimension internationale du litige lorsque la mesure conservatoire ayant été pratiquée en
Belgique, la procédure au fond doit être introduite devant une juridiction d'un autre Etat. Cette
situation est expressément prévue par l'article 24 de la Convention de Bruxelles du 27 septembre
1968 sur la compétence judiciaire et les effets des jugements dans le Marché Commun. Il suffira dans
ce cas que le juge des saisies autorisant la mesure. prescrive au saisissant de citer au fond devant le
juge étranger compétent dans le délai d'un mois à compter de la date de l'envoi prévu à l'article 1487
ou de la saisie conservatoire des recettes (Bruxelles, 11février1977, Pas., 1977. Il, 176: J.T., 1977,
529: obs. J. DASSESSE, R.C.J.B., 1978, p. 511 à 516: Civ. Turnhout. 12 novembre 1981, lng.
Cons., 1982. 30).
74
(' ") Supra, n° 196 A.
749
(' ) Bruxelles. 9 novembre 1981. Pas .. 1982, Il, 37.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 403
1750
( Supra, n°113.
)
1751
( L'article 1458 réserve le «cas de suspension prévu à !"article 1493» mais le législateur
)
n'organise pas à charge du saisissant et au profit du tiers un système de publicité relatif à cet incident
suspensif. Partant, le tiers qui libère les fonds dans !"ignorance de celui-ci ne peut en principe voir sa
responsabilité engagée (Civ. Anvers, 28 septembre 1980, J.T., 1981. 478) mais il a le droit d'exiger,
spécialement lorsque les circonstances de la cause incitent à la prudence, la preuve qu'il n'y a pas de
suspension au sens de l'article 1493 avant de remettre les avoirs saisis à la disposition du saisi
(supra, n" 196 A). Par ailleurs, lorsque le tiers saisi a conservé entre ses mains les fonds saisis au-
dclà de la première période de validité de trois ans, il y a lieu. en l'absence de toute obligation légale
faite au saisissant d'aviser le tiers saisi de l'existence d'une instance au fond, de considérer que les
fonds saisis sont encore valablement frappés par l'effet de la saisie litigieuse dont l'écoulement de la
durée de validité a été valablement suspendu par l'intcntcment de l'instance au fond (Civ. Bruxelles,
ch.s., 24 septembre 1987, R.G., n" 34.591).
(1 752 ) E. GENJN. Traité des hypothèques et de la transcription (mis à jour par R. PONCELET
et A. GENJN), Rép. Not.. T. X, L Ier. n"s 703 à 705.
404 TRAITÉ DES SAISIES
1753
( ) Supra. n°s 185 et s.
(1 754 ) Supra, n° 194 B et note 1581 ; voy. ci-dessous D.
(1 755 ) R. PERROT. Jurisprudence française en matière de droit judiciaire privé, R.T.D.C.,
1975, 163.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 405
756
(' ) Il en va de même en cas d'annulation d'une sentence arbitrale ayant servi de base à
une saisie conservatoire (supra, n" 171).
(1 757 ) Tel n'est pas le cas d'une décision par laquelle le tribunal se déclare sans juridiction
même si formellement le dispositif utilise le verbe «débouter» (Civ. Bruxelles, ch.s., 11 septembre
1986, R.G., n° 22.332, Inédit).
758
(' ) «Il a été précisé que le juge qui rejette la demande doit également prononcer, de
manière expresse, la mainlevée de la saisie. S'il ne le fait pas, la partie devra demander mainlevée au
juge des saisies. Il n'y a donc pas mainlevée d'office, comme pouvait le faire croire le texte initial»
(Rapport HERMANS, Pasin., 1967, 993) qui énonçait: <de jugement refusant la validation emporte
mainlevée de la saisie». Voy. aussi Civ. Bruges, 4 mars 1986, Tijds voor Brugse Rechts, 1986, 37 et
Civ. Bruxelles, ch.s., 25 juin 1987, J.L.M.B., 1987, 1004 qui précise que le jugement de débouté au
fond constitue une circonstance nouvelle au sens de l'article 1419, alinéa 2, C. jud. (à cc sujet, voy.
n° 187).
(1 759 ) Supra, n° 113.
('m') Civ. Courtrai, 25 juin 1973, Journ. Dr. Fiscal, 1976, 313; supra, n" 193.
(1 761 ) Cass. Fr., 18 mai 1981, Bull., 1981, IV, n° 235, p. 184; E. KRINGS, Les saisies
conservatoires et les voies d'exécution, Etude du projet de Code judiciaire, Faculté de Droit de Liège,
1966, 148; A.M. STRANART, op. cit., R.D.C.. 1985, 763; supra, n° 194 B et note 1581.
406 TRAITÉ DES SAISIES
1762
( Supra, n" 215 A.
)
1763
( Infra, n°s 280 et 281. Dès la transformation, la saisie-arrêt-exécution ou la saisie
)
exécution mobilière a une durée de validité indéterminée (supra, n" 113). En matière de saisie-
exécution immobilière, la transcription du commandement, tenant lieu de transcription de l'exploit de
saisie, a une durée de validité de trois années sauf renouvellement (G. de LEVAL, La saisie
immobilière, Rép. Not., n° 246-2; infra, n° 281 D 2).
1764
( ) G. de LEVAL, Saisie mobilière, Rép. Not., n" 133 et G. de LEVAL et J. van
COMPERNOLLE, op. cit., Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1982, p. 81 n° 105/2; infra, n"s 281 D et
284.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES 407
REGLES COMMUNES
AUX SAISIES-EXECUTIONS
TITRE INTRODUCTIF
L'EXECUTION FORCEE
ET LES PARTIES A LA PROCEDURE
765
(' Rapport VAN REEPINGHEN. Pasin .. 1967, 516.
)
766
(' P. HEBRAUD, L'exécution des jugements civils, Rev. !nt. Dr. Comp., 1957, 173; D.
)
HOLLEAUX définit l'exécution forcée comme étant la réalisation du contenu de la décision grâce à
une contrainte sur les biens ou la personne d'un particulier auquel la décision fait grief (J. Cl. Dr.
lnt., Fasc. 584-B, 1er cahier, n" 56).
767
(' ) Supra, n" 4. Au sujet de la non-application de !'astreinte aux condamnations de
sommes (art. 1385 bis, C. jud.), voy. 1. MOREAU-MARGREVE, L'astreinte, Ann. Dr. Liège,
1982, p. 40 et supra, note 241.
1768
( ) Voy. infra, n" 228 B.
1769
( ) Sur ce que le refus pour le travailleur (membre du comité de sécurité et d'hygiène)
d'exécuter volontairement une décision de justice (ordonnant la cessation de l'occupation de
l'entreprise), ne constitue pas un motif grave justifiant la rupture du contrat, voy. Trav. Liège, 13
janvier 1984, Jur. Liège, 1986, 600. Si l'exécution forcée permet de neutraliser à charge de la partie
condamnée l'attitude négative de celle-ci, le gagnant ne peut invoquer un préjudice qu'il aurait pu
éviter.
412 TRAITÉ DES SAISIES
1770
( Infra, n°s 218 A et 231 B.
)
1771
( En pratique, il sera sursis à l'exécution dans l'attente d'une décision du juge des saisies
)
lorsque l'huissier instrumentant redoutera d'engager sa responsabilité en poursuivant de manière
implacable une procédure d'exécution alors que le moyen invoqué par le saisi pourrait être reconnu
fondé.
1772
( ) Supra, n° 13.
773
(' ) On relève qu'en droit suisse, le titre exécutoire ne constitue pas un préalable obligé à la
mise en oeuvre de la procédure d'exécution forcée ayant pour objet une somme d'argent mais les
droits du débiteur sont protégés au cours de la procédure qui s'ensuit (art. 38, 67, 69, 78, 79 à 83 de la
Loi fédérale sur la poursuite pour dettes et la faillite).
1774
( ) Infra, n°s 238 B et 244.
775
(' ) P. HEBRAUD, op. cit., Rev. !nt. Dr. Comp., 1957, 172.
1770
( ) Supra, n°s 153, 168, 169 et 215.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 413
A. - Capacité.
La saisie-exécution est un acte d'administration ayant pour
objet le recouvrement d'une créance (' 780). Le mineur non
émancipé et l'interdit agissent par l'intermédiaire de leur représen-
tant légal qui peut poursuivre l'exécution sans avoir à obtenir une
quelconque autorisation ( 1781 ). Il en va de même pour le curateur
d'une faillite, le liquidateur d'une société commerciale, l'envoyé en
possession provisoire chargé de l'administration des biens d'un
absent, l'exécuteur testamentaire à qui la saisine du mobilier a été
donnée, l'héritier bénéficiaire chargé d'administrer les biens de la
succession, le curateur à une succession vacante.
777
(' ) Voy. G. de LEVAL, Distribution par contribution, Rép. Not., sp. n"s 15 et 28 et s. ;
adde. en matière de saisie de bateaux et navires, La saisie mobilière, Rép. Not., n"s 586 et s.
1778
( ) G. de LEVAL, L'ordre, Rép. Not., n"s 19-2; 47 à 55-1.
779
(' ) Infra, n"s 221 et s.
780
(' ) Ch. LEURQUIN, Code de la saisie-arrêt, n" 91 ; R.P.D.B., V" Distribution par
contribution, n" 56; J. VINCENT et J. PREVAULT, Voies d'exécution et procédures de
distribution, Dalloz, 1983, !5ème éd., n" 71.
1781
( ) Les atténuations admises en matière de capacité au stade conservatoire (supra, n" 138),
ne se justifient pas à celui de l'exécution.
414 TRAITÉ DES SAISIES
B. - Qualité.
(
17 5
8 ) (
1786
) (1 787 ). De même, l'acquéreur d'un immeuble pour
lequel le précédent propriétaire avait obtenu un jugement d'expul-
sion contre un occupant sans droit peut se prévaloir du titre pour en
réclamer l'exécution (1 788 ).
1785 0
( ) R.P.D.B., V Exécution des jugements et des actes en matière civile, n" 119; Civ.
Liège, ch.s., 11 mai 1979, Jur. Liège, 1979. p. 358-359, n" 54; G. de LEVAL et J. van
COMPERNOLLE. op. cil., Ed. Jeune Barreau Bruxelles. 1982, p. 75. n" 97; J. van COMPER-
NOLLE, Saisies conservatoires et voies d'exécution. Examen de jurisprudence, R.C.J.B., 1987. p.
458, n" 49 : adde. infra, n" 250, note 2222 et n" 286/4.
7
(' "") «La première condition fondamentale qui est requise pour saisir est d'être créancier du
saisi. Le créancier qui a été désintéressé par son assureur cesse d'avoir qualité et intérêt pour
diligenter une mesure d'exécution à charge de son débiteur, la créance du créancier primitif étant
éteinte et transmise à l'assureur subrogé» (Civ. Tournai. ch.s., 29 novembre 1985. R.G., n"
150.099).
1787
( ) Au sujet de l'actio judiciati, infra, n" 231 B. Adde. infra, n" 231 C 4.
('""') Ch. DEBOUY et G. PAISANT, obs. sous Trib. Adm. Caen, 8 avril 1980 et Cons.
D'Etat, 30 septembre 1983. J.C.P .. 1984. 11. n" 20.258/l qui précisent : «Il est constant en effet que
l'identité de parties exigée de l'article 1351 du Code civil (art. 23. C. jud.) n'est pas une identité
physique mais une identité juridique de parties agissant en la même qualité et que l'ayant cause à titre
particulier est représenté par son auteur pour les actes accomplis sur le bien avant la naissance de son
droit. Il en résulte que la chose jugée à l'égard de l'auteur profite - ou nuit - à l'ayant cause à titre
particulier dès lors qu'elle est antérieure à son acquisition et relative au bien transmis» ; adde. Cass.,
7 avril 1983. Pas., 1983, 1, 822 et con!. de Mme !'Avocat général LIEKENDAEL et Cass .. 30 mai
1983, Pas., 1983, 1, 1087.
789
(' ) Liège, 22 juin 1983, Jur. Liège. 1983. 564 et obs. G. de LEVAL; Civ. Gand, ch.s .. 19
février 1973, J.T.T .• 1973. 286; R.W .. 1972-1973. 1482: adde. Liège. 27 mars 1985. Jur. Liège, 1985,
442 ; voy. en ce qui concerne les dommages-intérêts requis par le ministère public au nom de
l'administration forestière, Cass .. 22 février 1984. Pas .. 1984. 1. 724 et les dommages-intérêts dus par
la partie civile à l'inculpé sur le fondement de l'art. 136, C. Jnst. Crim .. Cass .. 7 avril 1981. Pas ..
1981, 1, 863 et R.P.D.B .. V" Procédure pénale, n" 447.
416 TRAITÉ DES SAISIES
7
(' "°) Supra, n° 136 C.
1791
( ) Supra, n°s 136 à 139.
(1 792) Voy. ci-dessous, n° 219.
(1 793 ) Supra, n°s 140 à 142.
(1 794 ) Voy. toutefois en ce qui concerne le tiers non débiteur (art. 99, L. hyp.), supra, n" 140 A.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 417
(1 795 ) Supra, n° 132; Cass., 30 avril 1970, Pas., 1970, l, 749: «Attendu que l'exécution parée sur
les biens d'un débiteur suppose un titre, rendu exécutoire, qui soit établi à charge de ce débiteur; que
l'article 877 du Code civil ne déroge à cette règle qu'en ce qui concerne le successeurunivcrsel du défunt,
qui est réputé continuer la personnalité de ce dernier» (voy. cependant infra, note 2091 au sujet des
fusions de sociétés); Ph. BERTIN, Les pouvoirs actuels du juge des référés en matière de saisie-arrêt,
Gaz. Pal., 1981, 2ème sem., Doel., p. 359. Signalons un intéressant arrêt de la Cour de cassation de
France du 18 mars 1987 (J.C.P., 1987, IV, 184): «Lorsque deux époux ayant contracté un emprunt, le
créancier de l'épouse a fait saisir un immeuble à la fois sur le mari survivant et sur les deux enfants
communs en tant qu'héritiers de leur mère et que le conjoint survivant est à son tour décédé, l'article 877
susvisé n'est pas respecté si le créancier omet de faire procéder à une nouvelle notification de ses titres
auxdits enfants pris en leur qualité d'héritiers de leur père, malgré la notification précédemment faite à
ces enfants en leur précédente qualité».
1796 0
( ) R.P.D.B., V Saisie-exécution. n° 55. Mais voy. aussi supra, n° 133/2, in fine. Au sujet du
tiers détenteur, voy. infra, n° 286 et note 2721.
1797
( ) Supra, n°s 133 et 134.
1798
( ) L'héritier qui, à l'expiration des délais pour faire inventaire et délibérer, n'a pas exercé son
droit d'option concernant la succession, peut, en cas de poursuite dirigée contre lui, demander au tribunal
un nouveau délai; à défaut d'avoir demandé ou obtenu celui-ci, il est considéré comme héritier pur et
simple (Cass., 31janvier1984, Pas., 1984, 1, 614).
418 TRAITÉ DES SAISIES
799
(' ) Voy. supra, n° 21; comp. en France, J. NORMAND, Le contentieux social en droit
judiciaire français, in L'évolution du droit judiciaire, Xlès Journées d'études juridiques Jean DABIN,
Bruxelles, Bruylant, 1984, p. 54et réf. cit.; Trib. Gde Inst. Nice, Réf., 24 juillet 1981, J.C.P., 1981, II, n"
19.638 et obs. Cl. GIVERDON. Cette situation peut, le cas échéant et à première vue, se heurter à la
règle, envisagée sous son aspect passif, suivant laquelle« Nul ne plaide par procureur»; cette objection
est contournable car il s'agit d'une règle de forme sanctionnée seulement de nullité relative (A.
FETTWEIS, Manuel de procédure civile, Liège, 1985, n°s 39-40, p. 49; Cass., 28 septembre 1984, Pas.,
1985, I, 141; adde. F. CABALLERO, Plaidons par procureur' De l'archaïsme procédural à l'action de
groupe, R.T.D.C., 1985, p. 247 à 276et sp. p. 251à261). De manière générale parla force des choses, la
disposition de l'art. 4 du décret du 6 fructidor an II ne peut interdire que le Ministre public ou un
demandeur privé obtienne un jugement contre un défendeur dont l'identité n'est pas vérifiée, pour autant
que cette carence soit constatée dans la procédure. Sinon le cel de l'identité constituerait un moyen de se
soustraire à l'exécution des lois civiles et pénales» (Civ. Liège, Réf., 4 juin 1986, R.Réf., n"s 24.616/85,
24.667/86, 24.727/86, 24.767/86, 24.768/86, 24.978/86, 24.982/86, 24.999/86, 25.086/86).
00
('" ) En matière de baux à loyer, il n'est pas rare que le jugement prononçant la résiliation
du bail autorise l'expulsion du locataire «des siens et de tous ceux qui se trouveront dans les lieux
loués de son chef». Ainsi, le juge des saisies ne pourrait autoriser le sursis à exécution à la demande
d'une de ces personnes ayant fait tierce-opposition que si celle-ci présente des chances raisonnables
de succès et s'il y a urgence, c'est-à-dire risque d'un dommage difficilement réparable en cas de mise à
néant du titre (Civ. Bruxelles, ch.s., 18 avril 1985, R.G., n° 427). Il s'agit en fait des critères
traditionnels du sursis à exécution (supra, n" 21).
1801
( ) Il faut qu'il ressorte de la décision qu'elle s'applique effectivement à telle catégorie de
personnes (voy. J. RUTSAERT, Chose jugée, R.P.D.B., Cpt. VI, n° 63 et réf. cil.). Ainsi, en cas
d'expulsion d'une habitation, il faudra préciser que le titre s'applique à l'occupant ou au locataire et à
toute personne se trouvant dans les lieux de son chef (Civ. Liège, ch.s., 23 décembre 1981, R.G. n"
50.487/81) et en cas d'occupation de terrain ou d'usine, il y aura lieu d'ordonner l'expulsion des
personnes assignées ainsi que de celles qui pourraient être rencontrées en état d'occupation illégale
(Trib. Gde Inst. Saint-Etienne, Réf., 18février1983, Gaz. Pal., 5-7 juin 1983, 12; adde. Liège, 7ème
ch., 12 novembre 1986, Jur. Liège, 1986, 705; Trav. Liège (Réf.), li juin 1982, Jur. Liège, 1986, 595
et Civ. Liège (Réf.), 3 janvier 1984, Jur. Liège, 1986, 598).
1
( 8ll2) Supra, n°142; G. de LEVAL, Saisie immobilière, Rép. Not., n" 58.
8
(' °') Voy. supra, n" 142 C et infra, n" 239 B et Cl. BOLLUS, La femme mariée: un
contribuable à part entière, Bull. Contr., 1983, p. 189 à 255, sp. n"s 28 à 30, p. 214-215 et n"s 42 à 62,
p. 228 à 243.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 419
REGLES COMMUNES
A TOUS LES TITRES EXECUTOIRES:
CONDITIONS DE FOND
ET ACTUALITE EXECUTOIRE
807
(' ) «Mandons et ordonnons à tous huissiers de justice à ce requis de mettre le présent
arrêt, jugement, ordonnance, mandat ou acte à exécution ; à Nos procureurs généraux et à Nos
procureurs du Roi près les tribunaux de première instance, d'y tenir la main et à tous commandants et
officiers de la force publique d'y prêter main forte lorsqu'ils en seront légalement requis». Il n'y a pas
lieu pour le juge d'autoriser un éventuel recours à la force publique puisque cette possibilité est de
droit en ce qu'elle dérive de la formule exécutoire dont le titre est revêtu (Liège, 7ème ch., 12
novembre 1986, Jur. Liège, 1986, 705). Au sujet des arrêts de la Cour d'arbitrage, voy. note 2458.
808
(' ) Pour l'examen détaillé de ces titres, voy. infra, Titres Il et III.
422 TRAITÉ DES SAISIES
1814
( ) Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin., 1967, 517. «Lorsque les chiffres composant le
montant d'une condamnation ont fait l'objet d'une modification à la main, en surcharge, sans que ces
modifications aient été approuvées, les mentions ainsi modifiées et non approuvées sont réputées non
avenues» (Cass., 19 décembre 1986, Rev. Not., 1987, 356, som.).
815
(' ) «C'est évidemment à la date de la saisie qu'il convient de se placer pour apprécier si le
débiteur est ou non en règle en principal, intérêts et frais et dès lors si cette saisie était justifiée ou
non» (Civ. Liège, ch.s., 23 décembre 1981, Jurisprudence du Code judiciaire, La Charte, II, Art.
1494/1/21). Adde. infra, n° 285/3.
816
(' ) Supra, n°s 151 à 158.
817
(' ) Supra, n°s 162 à 166.
818
(' ) Infra, n° 285/3.
819
(' ) Voy. toutefois, l'art. 304, al. 2, 2°, C.l.R., qui rend immédiatement exigibles les
impôts directs qui ne sont pas dus à la source lorsque les droits du Trésor sont en péril (en règle, ils
sont payables dans les deux mois de l'envoi de l'avertissement-extrait de rôle). L'art. 304, al. 2 précise
que «Si le redevable conteste que les droits du Trésor sont en péril, il est statué sur la contestation,
suivant les formes du référé, par le juge des saisies du lieu du bureau où la perception doit être faite».
La charge de la preuve incombe en cc cas au Trésor (Civ. Liège, ch.s., 8 septembre 1986, R.G., n°
71.040/85).
424 TRAITÉ DES SAISIES
820
(' Civ. Huy, ch.s., 23 décembre 1985, Pas. 1986, III, 18, Jur. Liège, 1986, 155.
)
821
(' G. de LEVAL, Distribution par contribution, Rép. Not., n° 25.
)
822
(' ) Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin., 1967, 517; supra, n" 146, note 1169.
1823
( ) La rédaction de l'article 300, C.I.R. demeure influencée par cette pratique, infra, n"
239 B et note 2102.
1824
( ) Jurisprudence du Code judiciaire, T. II, La Charte, Art. 1494, n° 1110; Civ. Charleroi,
ch.s., 17 juin 1986, J.T., 1987, 181; Rev. Rég. Dr., 1986, 456; voy. aussi Bruxelles, 29 avril 1983,
Pas., 1983, II, 92 prohibant à juste titre une saisie «à titre provisionnel».
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 425
825
(' ) Il n'est pas requis que le mot «Condamner» figure expressément dans le titre exécutoire
(Civ. Bruxelles, ch.s., 30 octobre 1986, R.G., n" 17.570). Il y a beaucoup d'incertitudes dans la
jurisprudence. Alors que certains jugements attribuent une portée excessive à certains titres (voy.
p.ex., Civ. Liège, ch.s., 9 janvier 1985, J.L., 1985, 255 et Il juin 1985, Rev. Not., 1985, 421 au sujet
de la portée de la décision d'investiture du notaire (art. 1580. C. jud.) sur le règlement des difficultés
d'accès à l'immeuble saisi), d'autres décisions n'admettent pas qu'un titre exécutoire est complet
lorsqu'il formule les principes dont se déduisent de manière certaine les conséquences au niveau de
l'exécution (voy. p. ex. en cas de renouvellement de bail commercial, Liège, 6 mai 1982, Jur. Liège,
1983, 253 et obs. G. de LEVAL et de répétition d'indu en matière d'allocations de chômage, C.T.
Liège, 2 septembre 1986, supra. n" 94. note 737).
82
(' ") A. LESCAILLON, De l'ambiguité de certaines décisions de justice, Droit et pratique
judiciaire, 1978, 564.
827
(' ) Sur la compétence du juge des saisies singulièrement lorsque la difficulté d'exécution
est liée à une difficulté d'interprétation, voy. supra, n° 15 B.
426 TRAITÉ DES SAISIES
828
(' ) Le demandeur qui obtient la cassation ne peut conserver le bénéfice à son profit de
l'arrêt cassé, alors qu'il a obtenu par la cassation tout l'effet que ce recours pouvait produire (A.
MEEUS, L'étendue de la cassation en matière civile, R.C.J.B., 1986, 266, n" 9 et réf.). Adde. Cass.,
7 janvier 1987, R.G .• n" 5157: «La cassation, prononcée sur un chef de la décision rendue sur
l'action civile exercée devant la juridiction pénale, a pour effet de replacer les parties dans la même
situation que celle dans laquelle elles se trouvaient lors de la comparution devant le juge qui a rendu
cette décision, sans que le demandeur qui a obtenu la cassation puisse conserver le bénéfice de
certaines dispositions qui ont conduit le juge à la décision rendue sur cc chef de la demande, alors
qu'il a obtenu, par la cassation, tout l'effet que ce recours pouvait produire».
829
(' ) Cass., 10 août 1849, Pas., 1849. 1, 384; Cass., 15 février 1973, Pas., 1973, !, 570; Civ.
Liège, 4ème ch., 19 novembre 1986, R.G., n" 71.063/85; J.P. Neufchâteau, 15 juin 1973, J.J.P.,
1976, 170; Pandectes belges, V" Cassation civile. n" 232; Versailles, 5 décembre 1984, Dall., 1985,
l.R., 117; A. MAYER-JACK, Les conséquences de l'exécution d'un arrêt ultérieurement cassé,
J.C.P., 1968, Doctr., n" 2.20217 et 16; A. FETIWEIS, Manuel de procédure civile, Liège, 1985, p.
560, n" 874; J. van COMPERNOLLE, Examen de jurisprudence. Droit judiciaire privé. Les voies
de recours, 1972-1985, R.C.J.B., 1987, p. 193, n" 57. Le principe s'applique aussi en cas de cassation
d'une décision confirmative d'un jugement exécuté par provision car celui-ci a nécessairement été
absorbé par la décision d'appel.
8 11
(' • ') Cass., 16 novembre 1973, Pas., 1974, 1, 295; J.T., 1974, 209; Bruxelles, 21mars1985,
Pas., 1985, II, 92; Bruxelles, 17septembre1985, 7ème ch. bis-partiellement reproduit, J.T., 1986,
Ill, Inédit, p. 77; Civ. Huy, ch.s., 20 mai 1985, Jur. Liège, 1985, 491; Trib. Gde Inst.
Fontainebleau, 5 novembre 1986, Gaz. Pal., 17-18 avril 1987, 14; P. HEBRAUD, op. cit., Rev. lnt.
Dr. Comp., 1957, 175; A. VAN OEVELEN et D. LINDEMANS, Het kort geding: herstel van
schade bij andersluidende beslissing van de bodemrechtcr, T.P.R., 1985, p. 1060, n° 14 et réf. cit.
Ces auteurs excluent cette règle lorsque le juge du fond statue en sens contraire du juge des référés
(infra, n° 228 et note 1908). Voy. aussi infra, n° 231C4 et n" 267 A, note 2398.
1831
( ) II n'y a donc pas lieu dans ces diverses hypothèses d'agir préalablement en restitution
de sommes indûment payées ; au sujet du cantonnement, infra, n" 277 B.
1832
( ) Au sujet de l'incidence de la réformation sur !'astreinte. voy. infra, n° 228.
833
(' ) Cass., 15 septembre 1983, Pas., 1984, 1, 42; J. van COMPERNOLLE, Examen de
jurisprudence (1971à1985), Droit judiciaire privé. Voies de recours, R.C.J.B., 1987, p. 193, n" 57 :.
infra, n° 267 ; les intérêts moratoires ne se calculent donc ni à dater du paiement effectué sur base du
titre cassé (A. FETTWEIS, op. cit., p. 560, n" 874) ni à dater de la sommation de payer (Cass. Fr., 9
novembre 1983, Dall., 1985, J., 318 et note G. BOLARD; R. PERROT, Jurisprudence française en
matière de droit judiciaire privé, R.T.D.C., 1983, 797, n" 13) ; voy. infra Cet n° 224.
834
(' ) Infra, n" 279.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 427
(1 835 ) Cass., Fr.. 28 octobre 1981, J.C.P., 1982, IV, 25; C.T. Anvers, 21mars1983, J.T.T.,
1983, 296.
836
(' ) Dans le cas contraire, on ne voit pas comment le débiteur pourrait faire courir des
intérêts moratoires sur sa créance de restitution à partir d'une date où celle-ci n'est pas exigible (voy.
Cass., 15 septembre 1983, J.T., 1985, 185, Pas., 1984, 1, 42 et concl. Mme LIEKENDAEL; infra,
n"s 267 Cet 279 C; G. BOLARD, note sous Cass. Fr., 9 novembre 1983, Dall., 1985. J., 320).
Ainsi. un arrêt de la Cour de cassation du 26 octobre 1849, Pas., 1851, 1, 124 énonce: «Quand une
partie a poursuivi à ses risques et périls l'exécution d'un jugement qui plus tard est réformé, les
intérêts alloués à la partie qui obtient restitution de la somme payée comme contrainte et forcée sont
des intérêts compensatoires. En pareil cas, l'article 1153 du C. civ. est sans application». Adde.
Cass., 24 mai 1878, Pas., 1878, 1, 274: «En cas de réformation d'un jugement qui a reçu son
exécution provisoire, restitution est duc à l'appelant de toutes les sommes qu'il a été contraint de
payer. Les intérêts que le juge d'appel y ajoute, à titre de réparation du dommage, trouvent leur
principe non dans l'article 1153 mais dans l'article 1382 du Code civil»; on signale enfin un arrêt de la
Cour d'appel de Liège (7ème ch., IO juin 1987, R.G., n" 12.73li82) en matière d'expropriation pour
cause d'utilité publique: «Attendu qu'à tort le premier juge a alloué à l'expropriant des intérêts
compensatoires sur la somme à lui restituable, dont les appelants se sont emparés en vertu de titres
judiciaires, ce qui ne permet pas de les traiter comme l'accipiens de mauvaise foi au sens des articles
1376 et 1378 du Code civil, dispositions de droit commun applicables dès lors que les lois spéciales en
matière d'expropriation n'y ont point dérogé (cfr C.A. Liège, 7ème ch., Henry-Collard ci Fonds des
Routes, 29 x 1982 et Etat ci Dubois, Ier juin 1984. Inédits). Attendu que les seuls intérêts exigibles
sont judiciaires et ne commencent à courir, au taux légal, qu'à partir de la date de la présente décision
qui fixe définitivement le montant de l'indemnisation». Adde. infra, n" 279 C.
1837
( ) Ainsi, le saisissant perd qualité pour poursuivre un tiers comme débiteur pur et simple
des causes de la saisie-arrêt (infra, n" 231C2, in fine).
1838
( ) Voy. infra, n" 264 in fine (intérêts moratoires) et n° 267, note 2395 (opposition
déclarée recevable ou irrecevable).
1839
( ) E. KRINGS. Le défaut et l'opposition, Rev. Dr. Int. et Dr. Comp., 1986, p. 234;
Cass., 8 novembre 1979, Pas., 1980, 1, 310 et concl. de M. !'Avocat général KRINGS; J.C.Belg.,
1980, L 63; voy. aussi Liège, 16 mars 1983, Jur. Liège, 1983, 237 et obs. G. de LEVAL.
1840
( ) Civ. Tournai, ch.s., 12 avril 1985, R.G .. n° 20.285, Inédit.
428 TRAITÉ DES SAISIES
846
(' ) Contra. Civ. Tournai. ch.s .• 21 décembre 1984, R.G .. n° 19.888. Inédit (la décision
repose sur l'exigence d"une condamnation aux dépens que ne comporte pas une décision de référé. A
notre avis. le lien n'est pas automatique entre les articles 1018 et 1024; en outre. si une décision de
référé légitime une mesure d"exécution. il importe que l'accessoire puisse être récupéré au même titre
que le principal).
847
(' ) Sur ce que les frais de cautionnement (art. 1400) ne constituent pas des frais
d'exécution, voy. Cass .. 14 juin 1984. Pas., 1984. I. 1260. infra. n" 271.
848
(' ) J. VAN MULLEN. Vers une légalisation de !'astreinte en droit belge. J.T .. 1977. p. 41.
n° 26; G. de LEVAL. obs. sous Civ. Liège (Réf.), 2 juillet 1980. Jur. Liège. 1980, 244; supra n" 35.
849
(' ) J.L. LEDOUX, Les saisies. Chronique de Jurisprudence, Bruxelles. Larcier. 1984. p.
42, n° 97.
850
(' ) R. PERROT, Jurisprudence française en matière de droit judiciaire privé. R.T.D.C..
1981. 911.
851
(' ) G. de LEVAL. Aspects actuels du droit des saisies. J.T.. 1980, p. 632. n" 33 et réf.
cit. ; adde. en matière de frais de publication. Civ. Liège. 11 mars 1987. J.L.M.B .. 1987, 549: voy.
supra, n° 2.
852
(' ) Voy. cependant, l'art. 65. § 2 de la loi organique de l'aménagement du territoire et de
l'urbanisme (supra. note 14).
430 TRAITÉ DES SAISIES
lors que, pour ces obligations, le titre soit clair non seulement au
niveau des conditions de fond mais aussi à celui des modalités
principales et subsidiaires d'exécution (1 853 ).
h) Un jugement condamnant le débiteur au paiement d'une somme
convertie en francs belges au cours de change qu'il détermine
est immédiatement opérationnel (1 854 ).
i) Un jugement qui supplante une décision antérieure permet dès
le moment où il est exécutoire de récugérer ce qui a été versé
indûment en vertu du titre précédent (1 5).
j) Un procès-verbal de conciliation ou un jugement d'accord
constatant l'existence de certaines obligations ne doit pas
nécessairement contenir une condamnation à défaut du respect
par le débiteur de ses engagements (' 856 ). Il en va de même en
ce qui concerne une sentence arbitrale exequaturée (1 857 ).
k) La condamnation énoncée dans un motif décisoire permet de
fonder une mesure d'exécution forcée (voy. toutefois, n° 256).
l) La décision qui condamne le débiteur d'aliments au paiement
d'une somme de 4.000 francs plus les allocations familiales,
implique clairement la condamnation de celui-ci au paiement,
outre de la contribution fixée, des allocations perçues par lui. La
circonstance que le montant de ces allocations ne soit pas
indiquée dans le titre est irrelevante dès lors que celui-ci est
853
(' ) G. de LEVAL et J. van COMPERNOLLE, op. cit.. Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1982,
p. 71-72, n" 91. Ainsi, le dispositif d'un jugement du tribunal correctionnel de Nivelles du 23 décembre
1983 énonce: «Dit pour droit que la partie civile pourra dans les années à venir obtenir par trois fois le
remboursement d'une prothèse dentaire à son coût réel par le prévenu sur simple présentation de
documents médicaux probants, le présent jugement valant titre exécutoire quant à CC».
1854
( ) Civ. Tournai. ch.s .. 18 janvier 1980, R.G.A.R .. 1981, n" 10.283: infra, note 1877.
855
(' ) Infra, n" 231 Cil.
1856
( ) Liège. llème ch., 16 janvier 1987, J.L.M.B., 1987. 574: G. de LEVAL, Saisies
conservatoires et voies d'exécution, Jur. Liège, 1978-1979, p. 353, n" 34: G. de LEVAL et J. van
COMPERNOLLE. op. cit., Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1982. p. 62. n" 77: Civ. Liège, ch.s., 28
janvier 1987, R.G. n" 81.125/87 (le procès-verbal de conciliation est un titre exécutoire (art. 733. C.
jud. ). li est à cet égard indifférent que le procès-verbal ne prononce pas formellement de
condamnation. li suffit pour s'en convaincre de rappeler qu'il n'est pas contestable qu'un acte notarié
soit un titre exécutoire alors qu'il ne prononce aucune condamnation. Dès l'instant où il résulte avec
certitude de la lecture du procès-verbal de conciliation que l'intention des parties et du juge était de
voir la demanderesse condamnée à payer les sommes reprises au procès-verbal, celui-ci est exécutoire
même si la mention expresse de la condamnation n'y figure pas). Civ. Bruxelles. 2 avril 1987.
J.L.M.B., 1987, 701; Civ. Bruxelles. ch.s., 6 avril 1987. R.G. n" 35.183 (le jugement d'accord qui
constate un engagement d'une partie au sujet de son intervention mensuelle dans le remboursement
des mensualités d'un prêt hypothécaire est susceptible d'exécution forcée). Une telle formulation
permet d'éviter le droit d'enregistrement (infra. n" 241 et note 2120).
857
(' ) Contra mais à tort. Civ. Namur. ch.s .. 21février1986, Rcv. Rég. Dr., 1986, 189: Rec.
enr .. 1987, p. 327. n° 23.497.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 431
1858
( ) Civ. Bruxelles. ch.s .. li décembre 1986, R.G .. n" 19.187: adde. Jurisprudence du
Code judiciaire, La Charte, T. II, Art. 1494/2/11.
859
(' ) Sous réserve en ce cas de la mise en oeuvre de l'article 1334. C. jud. (supra. n" 19: Civ.
Liège, 27 mai 1981, Jurisprudence du Code judiciaire, La Charte. T. II. Art. 1395, n° 3/5: adde.
Cass. Fr., 7 novembre 1979, Dall .. 1980. I.R .. 190).
1861
( ') Voy. Cass. Fr., 10 février 1977, Bull .. 1977, II. p. 24, n" 32; comp. infra, n" 234.
861
(' Civ. Liège. ch.s .. 24 juin 1985, J.L .. 1985. 562 et Rev. Not.. 1986. 42: infra, n" 235.
)
1862
( Civ. Liège. ch.s., 24 juin 1985, J.L., 1985, 562 et Rev. Not., 1986. 42: Civ. Bruxelles.
)
ch.s., 29 juin 1987, R.G., n" 32.863 (charges exceptionnelles touchant les dépenses importantes
nécessitées par les activités éducatives et culturelles des enfants dont le partage est prévu par les
conventions préalables au divorce par consentement mutuel) : infra. n"s 234 et 236.
863
(' ) Pour un exposé d'ensemble. voy. R. VIGNERON. Le nouveau taux d'intérêt légal et
le régime des intérêts octroyés en justice, Ann. Fac. Dr. Liège. 1971, p. 49 à 103. On rappelle que les
intérêts judiciaires peuvent être soit des intérêts compensatoires. soit des intérêts moratoires (Cass ..
4 novembre 1985, Pas .. 1986. 1. 254: Bruxelles. 4 juin 1987, J.L.M.B., 1987, 1029). Adde. Y.
CHARTIER. La réparation du préjudice dans la responsabilité civile, Dalloz, 1983. p. 518 et s .. n"s
412cts ..
432 TRAITÉ DES SAISIES
1864
( ) Cass., 22 juin 1983, Pas., 1983, !, 1191; R. VIGNERON, op. cit., Ann. Fac. Dr.
Liège, 1971, p. 53 à 68; adde. en matière d'expropriation, Cass., 12janvier1984, Pas., 1984, !, 497.
Voy. toutefois la note 1870 au sujet des intérêts compensatoires qui peuvent être dus pour la période
antérieure.
865
(' ) L'art. 1153, C. civ. est aussi applicable en matière de prestations sociales, Cass., 26 juin
1978, Pas., 1978, !, 1221; Cass., 3 décembre 1979, Pas., 1980, 1, 411; Trav. Tournai, 27 janvier 1987,
J.L.M.B., 1987, 428 et obs.
806
(' ) Cass., 29 novembre 1984, Pas., 1985, !, 399; adde. Cass., 25 novembre 1976, Pas.,
1977, !, 333; H. DE PAGE, T.111, 3ème éd., p. 100, n°75.
1867
( ) Au sujet de l'anatocisme mis en oeuvre par conclusions et appliqué aux intérêts
judiciaires, voy. Cass., 18 juin 1981, J.T., 1981, 672; Trav. Bruxelles, 15 octobre 1986, Jurisp. Jur.
Bruxelles, 1986, 396; Cl. VERBRAECKEN, obs. sous C.T. Bruxelles, 12 février 1986, J.T., 1987,
11. La capitalisation des intérêts n'est pas subordonnée à la condition que la dette principale soit
liquide (Cass., 30 janvier 1896, Pas., 1896, 1, 79 et concl. de M. MELOT). L'article 1154 du Code
civil n'est pas applicable aux obligations nées de délits ou de quasi-délits (Cass., 7 novembre 1986,
J.T., 1987, 422; Rev. Not., 1987, 360). Adde. note 1868.
808
(' ) Pour permettre la réclamation de dommages-intérêts et d'intérêts sur ceux-ci, la mise en
demeure ne doit pas contenir plus que l'expression claire et non équivoque de la volonté du créancier
de voir exécuter l'obligation principale; n'est dès lors pas légalement justifié l'arrêt qui décide que les
intérêts judiciaires dus sur les dommages-intérêts résultant de manquements à des obligations
contractuelles ne sont dus qu'à dater des conclusions chiffrant ces dommages-intérêts et non depuis la
citation constituant mise en demeure (Cass., 18 décembre 1986, R.G. n" 7529).
1869
( ) Voy. p. ex. en matière de rémunération, l'art. 10 de la loi du 12 avril 1965 concernant la
dater de son prononcé ; il peut prévoir que ceux-ci seront dus non
seulement sur le montant de la condamnation principale mais aussi
sur le montant des condamnations accessoires tels les intérêts
compensatoires (' 870) et les dépens (' 871 ).
Une question délicate surgit lorsque le jugement tout en
prononçant à titre principal une condamnation de somme ne
comporte aucune décision au sujet des intérêts moratoires. En ce
cas, le créancier ne semble Ras disposer d'un titre pour recouvrer
des intérêts moratoires (1 87 ) ; ceux-ci sont dus conformément au
droit commun et sauf texte spécial, moyennant mise en demeure
préalable le cas échéant par voie de signification du jugement
(1 873 ). Si le débiteur ne s'exécute pas volontairement, le créancier
devra diligenter une nouvelle procédure pour obtenir un titre en
vertu duquel il pourra pratiquer une mesure d'exécution forcée
(1874).
870
(' ) R. VIGNERON, op. cit., Ann. Fac. Dr. Liège, 1971. p. 66, n" 21 et C.E.Fr., 16
janvier 1987, Dall., 1987, l.R., 24. Rappelons que les intérêts compensatoires ne peuvent être alloués
pour des périodes précédant la naissance du dommage (Cass., 13 juin 1983, Pas., 1983, !, 1150;
Cass., 29 octobre 1986, J.T., 1987. 214). Sous cette réserve, le juge fixe souverainement le taux des
intérêts compensatoires et le point de départ de leur calcul (Liège, 27 novembre 1985, J.L.M.B.,
1987, 435 et obs. J.H.; adde. Cass., 4 novembre 1985, Pas .. 1986, 1, 254).
(1 871 ) Cass., 24 septembre 1953, Pas., 1954, 1, 36 (les dépens ne sont dus qu'à partir de la
condamnation et ne sont pas, comme tels, productifs d'intérêts avant cette date) ; C.T. Bruxelles, 14
avril 1981, J.T.T., 1981, 230; contra C.T. Bruxelles, 12 février 1986, J.T., 1987, Il.
1872
( ) Voy. p. ex., Pandectes belges, V" Jugement, n" 965.
873
(' ) Voy. p. ex. Liège, 26 novembre 1986. Rev. Rég. Dr., 1987, 25. Infra, n" 259.
874
(' ) C.T. Liège, 5ème ch., 16 juin 1987, R.G., n" 12.973/86 et J.L.M.B., 1987, 1013 (cet
arrêt précise que le moyen tiré de l'autorité de chose jugée ne peut être invoqué dans la mesure où la
décision antérieure n'a pas statué sur une demande d'intérêts légaux) ; Trav. Tournai, 27 janvier
1987, J.L.M.B., 1987, 428 et obs.
1875
( ) Supra, n" 223 A a et C.
434 TRAITÉ DES SAISIES
876
(' ) Lorsqu'il ressort des pièces produites que le créancier hypothécaire a mandaté un tiers
pour encaisser les sommes ducs par le débiteur, les paiements effectués par celui-ci au tiers déclaré en
faillite, sont libératoires à l'égard du créancier hypothécaire qui ne peut donc entamer une procédure
de saisie-exécution immobilière (le cahier des charges prévoyait que le paiement devrait être effectué
au siège de la compagnie prêteuse ou en tout autre endroit à indiquer par clic) (Civ. Huy, ch.s., 23
juin 1986, R.G. n" 9669).
1877
( ) En principe, une condamnation émanant d'une juridiction belge est toujours libellée en
francs belges (art. 3, L. 30 décembre 1885). Lorsque le dommage est exprimé en monnaie étrangère,
le débiteur est condamné à la contre-valeur en francs belges de la dette en devises, la conversion
s'effectuant au taux de change le plus élevé au jour du paiement, c'est-à-dire au jour où le créancier
peut disposer des fonds destinés au paiement (Bruxelles, 31janvier1987, Ann. Dr. Liège, 1988, n" 1
et note M. FALLON, «La monnaie du jugement en matière de contrats»; Liège, 25 janvier 1984,
Jur. Liège, 1984, 113; A. MEERSSEMAN, note sur le taux de conversion des monnaies étrangères à
appliquer par le juge, J.C.Belg., 1980, 1, 525 à 528; obs. J.H. sous Liège, 27 mars 1985, J.L.M.B.,
1987, 439 et réf. cit.), le tout sans préjudice de l'éventuelle responsabilité du débiteur en retard de
paiement en cas de dépréciation de la monnaie de la dette par rapport au franc belge (B.
HANOTIAU et M. FALLON, Chronique de jurisprudence. Les conflits de lois en matière
d'obligations contractuelles et non contractuelles, J.T., 1987, p. 110, n" 61 et réf. cit.; Cass., 4
septembre 1975, Pas., 1976, 1, 16; Cass., 26 novembre 1976, Pas., 1977, 1, 339; adde. Civ. Bruxelles.
ch.s., 15 juin 1987, R.G., n" 26.882 : «le débiteur en défaut de régler une dette de dommages-intérêts
fixée en monnaie étrangère doit subir les suites de la chute de la valeur de la monnaie de la dette, si
cette monnaie s'est dépréciée par rapport au franc belge»).
1878
( ) G. de LEVAL, Aspects actuels du droit des saisies, J.T., 1980, p. 631, n" 30 et réf. cit.
1879
( ) Cass., 21 novembre 1975, Pas., 1976, 1, 366; Cass., 23 septembre 1982, Pas., 1983, l,
118; Cass., 2 mai 1986, T. Not., 1986, 279; J.T., 1987, lHl; Liège, 22 décembre 1982, Jur. Liège,
1983, 65; J.T., 1983, 347; Mons, 3 septembre 1986, J.T., 1987, 9; Mons. 12 novembre 1986, J.T.,
1987, 112; Trav. Verviers, 27 janvier 1975, Pas., 1976, Ill, 6; Civ. Marche-en-Famenne, 22 avril
1976, Jur. Liège, 1975-1976, 285; Comm. Liège, 13 mai 1981, Jur. Liège, 1982, 56; Comm.
Bruxelles, 25 mai 1981, J.T., 1983, 346; Trav. Bruxelles. 24 mai 1985, J.T. 1985, 670; P. DELNOY,
La qualification de la donation par virement, note sous Mons, 20 novembre 1979, R.C.J.B., 1984, p.
212, n" 6 et note 75; Au sujet du virement, voy. A. BRUYNEEL, Le virement, in La banque dans la
vie quotidienne, Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1986, 377 à 403 et M. DASSESSE, note sous Civ.
Anvers, 19 mai 1982, Rev. Not .. 1987, 427 à 438; adde. Comm. Liège, 19 mars 1986, Jur. Liège,
1986, 379 et infra Annexe 1, n" 11.
18811
( ) Voy. toutefois ci-dessous d.
881
(' ) G. de LEVAL, op. cit., J.T., 1980, p. 632, n" 31; G. de LEVAL et J. van
COMPERNOLLE, op. cit. Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1982, p. 73 n" 93; Anvers, 3ème ch., 6
janvier 1987, R.G. n° 1346/85 (saisie régulière au jour où elle est pratiquée mais dont les causes sont
ensuite réglées par l'effet d'autres saisies antérieurement mises en oeuvre).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 435
882
{' ) Supra, n" 39 A.
883
(' ) Bruxelles, 29 avril 1983. Pas., 1983, li. 92; infra, n" 229 A.
884
(' Supra, n" 136 D.
)
1885
( G. de LEVAL et J. van COMPERNOLLE, op. cit., Ed. Jeune Barreau Bruxelles,
)
1982, p. 73, n" 93; voy. par ex. Liège. 9 mars 1983. Jur. Liège, 1983, 255 (précipitation fautive pour
récupérer le solde d'une dette); adde. Cass. Fr. 5 novembre 1986, J.C.P., 1987. IV, p. 20; Gaz. Pal.,
1986, Pan., 286 (solde suffisant demeuré disponible en faveur d'un créancier devenu insuffisant pour
couvrir le montant de la créance augmenté des intérêts conventionnels à la suite d'un retard
exclusivement imputable audit créancier); Civ. Bruxelles, ch.s .. 30 avril 1987, R.G. n" 38.108 (une
saisie-arrêt exécution est abusive lorsque par son acceptation répétée de paiements légèrement
tardifs, le créancier a renoncé. de manière implicite mais certaine. à la faculté d'exécuter la décision
qui sert de titre à la saisie litigieuse. en cas de non-respect ponctuel de cc titre. et pour autant que le
débiteur continue de s'acquitter dans le cours du mois de l'échéance, du remboursement auquel il
s"était engagé. Il ne faut point, quand un débiteur fait les derniers efforts pour échapper à une ruine
complète. autoriser le gaspillage des dernières parcelles de son patrimoine. par la validation de
mesures d'exécution qui s'avèrent. dans les circonstances de l'espèce. injustifiées).
436 TRAITÉ DES SAISIES
886
(' ) Supra. n" 7; Civ. Malines, 20 octobre 1978. Jurisprudence du Code judiciaire, La
Charte, T. II. Art. 1494/1/12: Civ. Liège. 2 décembre 1981, Jurisprudence du Code judiciaire, La
Charte, T. II, Art. 1494/1/13.
887
(' ) Infra n" 229 A: comp. et contra, Civ. Liège, ch.s .. 24 mars 1986, R.G. n" 74.275/85
(de manière absolue, cc jugement refuse de tenir compte d'un versement antérieur au jugement de
condamnation).
888
(' ) A ce sujet, voy. M. VANWIJCK-ALEXANDRE, Aspects nouveaux de la protection
du créancier à terme, Collection Scientifique de la Faculté de Droit de Liège. 1982, p. 422, n" 188.
1889
( ) Ch. LEURQUIN, Code de la saisie-arrêt, p. 104. n" 68: A. PASQUIER, Le divorce
et la séparation de corps. Novelles, Droit civil, T. II, n" 1128, p. 262, Civ. Arlon, 5 décembre 1963,
Jur. Liège, 1963-1964, 222.
18
( '"') Centre d'Etudes pour la Réforme de l'Etat. Réforme de la procédure, T. Il, p. 13-14.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 437
891
(' ) J.L. RENCHON. L'adage «Aliments ne s'arrèragent pas», R.T.D.F .. 1979, 82; Civ.
Liège, 12 septembre 1984, J.L., 1985, 16; infra, n" 232 A.
89
(' 2) On précise que l'exequatur (infra n" 244) des décisions judiciaires en matière
d'obligations alimentaires peut être accordé tant pour les paiements échus que pour les paiements à
échoir (art. 7 de la Convention de La Haye concernant la reconnaissance et l'exécution des décisions
en matière d'obligations alimentaires envers les enfants ; art. 8/1 de la Convention belgo-yougoslave
sur la reconnaissance et l'exécution des décisions judiciaires en matière d'obligations alimentaires ;
art. 8 de la Convention bclgo-roumaine sur la reconnaissance et l'exécution des décisions judiciaires
en matière d'obligations alimentaires; voy. Codes La Charte, Code judiciaire, Législation internatio-
nale, Illème partie).
893
(' ) Elle a été admise dès avant le Code judiciaire en matière de saisie-gagerie (J.
VANKERCKHOVE, Louage de choses, Novelles, Droit civil, T. VI, A, n" 778, p. 319; M.
DONNIER, op. cit., Litec, 1987, n" 334, p. 131). Elle est spécialement organisée par l'article 1978
du Code civil en matière de rente constituée ; ce texte reconnaît au créditrentier le droit de saisir et de
faire vendre les biens de son débiteur er de faire ordonner ou consentir, sur le produit de la vente,
l'emploi d'une somme suffisante pour le service des arrérages. (Il s'agit d'une façon simplifiée de
cumuler saisie conservatoire et exécution échelonnée, infra n" 227). Voy. aussi Bruxelles, 7ème ch.,
12 mai 1987, J.L.M.B., 1987, 920.
894
{' ) Infra, n" 232.
438 TRAITÉ DES SAISIES
895
(' ) Il est spécialement fait état de l'article 221, alinéa 3 C. civ. (ou de l'art. 203 ter. al. 2. C.
civ. ; adde. art. 1280, al. 5. C. jud.) qui énonce que« le jugement est opposable à tous tiers débiteurs
actuels ou futurs sur la notification que leur a faite le greffier à la requête du demandeur». Cette
disposition se justifie surtout pour permettre à son bénéficiaire d'utiliser une procédure simplifiée
mais elle ne formule une règle qu'en ce qui concerne l'objet de la délégation chez le délégué et non la
cause de la délégation (y compris les termes à échoir) dans le chef de son bénéficiaire. Cette
remarque est à nos yeux essentielle car le texte précité ne peut être invoqué pour prétendre qu'il
s'agit d'une règle exceptionnelle permettant le renouvellement automatique de la procédure à chaque
nouvelle échéance de la créance garantie. La délégation est devenue avec l'art. 203 ter la procédure de
droit commun en matière d'aliments dus aux enfants et aux ascendants. voy. supra, note 772 et J.
DALCQ, La réforme du droit de la filiation, J.T .. 1987, p. 402, n" 48; seules les pensions prévues
par les articles 1288, 4°, C. jud., 205 bis, 206, 308, 364, C. civ. restent exclues de cc système ; suivant
J. DALCQ, il en irait de même pour la pension due à l'époux qui a obtenu le divorce sur base de
l'article 232, C. civ. ; à nos yeux, l'art. 301 bis, C. civ. est applicable à une telle hypothèse (voy. J.
JONGMANS, La pension après divorce. in Le contentieux conjugal, Jeune Barreau Liège, 1984,
186). Adde. infra, note 1998.
8
(' %) Bruxelles, 21mars1984, Rev. Not., 1984, 360; Liège, 15 janvier 1987, llème ch., J.T.,
1987, p. 287; Bruxelles, 7 mai 1987, J.L.M.B .. 1987, 1421; Civ. Liège, ch.s., 29 décembre 1979, Jur.
Liège, 1980, 117, obs. G. de LEVAL; Civ. Liège, 8 décembre 1982, Jurisprudence du Code
judiciaire, La Charte, T. II, Art. 1494/2/8; Civ. Bruxelles. ch.s .. 27 mai 1982, Inédit, R.G., n"
135.067 qui énonce «que le créancier de revenus périodiques à échoir peut exercer le droit de son
débiteur de toucher la part saisie de son salaire à chaque échéance sans qu'il soit nécessaire de
renouveler la procédure de saisie-arrêt-exécution et de dénonciation à chaque échéance, la créance
étant à chacune de celles-ci et au fur et à mesure qu'elles surviennent parfaitement certaine, liquide et
exigible et ne souffrant aucun retard dans son règlement»; Civ. Liège, ch.s., 5 janvier 1983,
Jurisprudence du Code judiciaire, La Charte, T. Il, Art. 1494/2/9; Civ. Liège, ch.s., 12 septembre
1984, Jur. Liège, 1985, 16; Civ. Tournai, ch.s., 18 janvier 1985, Inédit, R.G. n" 20.151 ; Civ. Huy,
ch.s., 23 décembre 1985, Pas., 1986, III, 18, Jur. Liège. 1986, 155; Civ. Tournai, ch.s., 28 février
1986, R.G. n° 21.886; Civ. Bruxelles, ch.s., 24 avril 1986, R.G. n" 21245; Civ. Bruxelles, ch.s., 1er
octobre 1987, R.G., n" 36.892; G. de LEVAL, Aspects actuels du droit des saisies, J.T., 1980. p.
646, n° 60 ; G. de LEVAL et J. van COMPERNOLLE, op. cit. Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1982,
p. 63, n" 79; F. TOP, Loonbeslag, loondelegatie en loonoverdracht; problcmen bij de evenredige
verdeling, T.P.R., 1983, p. 372; n° 19; G. de LEVAL, L'exécution et la sanction des décisions
judiciaires en matière familiale, in L'évolution du droit judiciaire, XIès Journées Jean DABIN,
Bruxelles, Bruylant, 1984, p. 882 à 884, n" 10; J.L. LEDOUX, Les saisies, Chronique de
jurisprudence (Du Code judiciaire à 1982), Bruxelles, Larcier, 1984, p. 48, n° 111; R.P.D.B.,
Compl. VI, Régimes matrimoniaux (Droit interne), n" 615; J. GERLO, Onderhoudsgelden, Kluwer
rechtswctenschappcn, «Rechts en praktijk», p. 79 n" 101; E. VIEUJEAN, Examen de jurispru-
dence (1978-1983), Personnes, R.C.J .B., 1986, n" 97 p. 588 ; contra mais à tort, Civ. Bruxelles, eh.s.,
10 novembre 1983, Pas., 1984, III, 32 qui se fonde sur le fait que le législateur n'a pas prévu en
matière d'exécution une disposition analogue à l'article 1415, alinéa 2 du Code judiciaire or ici il ne
s'agit pas de saisir en garantie de termes à échoir mais il s'agit d'appréhender les termes échus au fur
et à mesure de leur échéance; voy. aussi dans ce sens Civ. Charleroi, ch.s., 17 juin 1986, J.T., 1987,
181, Rcv. Reg. Dr., 1986, 456.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 439
901
(' Voy. aussi l'art. 1978, C. civ. ; supra, n" 226, note 1893.
)
1902
( Supra, n° 98.
)
1 3
( 9<' ) Ph. BERTIN, Les pouvoirs actuels du juge des référés en matière de saisie-arrêt, Gaz.
Pal., 26-28 juillet 1981, 2; adde. Paris, 14 mai 1986, Dall .. 1987, Jur., 29 et note J. PREVAULT (il
convient de rechercher si des éléments extérieurs au titre exécutoire ne sont pas de nature à mettre en
évidence l'inexistence des créances dont se prévalent les saisissants ... ).
1
( 9(l4) A. CLOQUET, Les concordats et la faillite, Novelles, Ed., 1985. n" 355; voy.
toutefois, infra, n° 231 C 1.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 441
905
(' ) Supra, n° 14; voy. aussi E. LIEKENDAEL, concl. préc. Cass., 7 avril 1983, Pas.,
1983, 1, 822.
1906
( ) Toutefois, il n'appartient pas au juge des saisies en présence d'un titre exécutoire
régulier, actuel et efficace, de s'ériger en juge d'appel ou, s'agissant d'une sentence arbitrale, en juge
d'annulation (Civ. Bruxelles, ch.s., 14 août 1985, Rev. Rég. Dr., 1985, 372; supra, n° 16).
1907
( ) M. DONNAY, Droits d'enregistrement, d'hypothèque et de greffe, Rép. Not., T. V,
Livre X, n" 491.
442 TRAITÉ DES SAISIES
A. - Généralités.
Lorsque le créancier a prouvé l'existence de sa créance, il
incombe au débiteur de faire la preuve du fait (paiement, dation en
paiement, compensation, novation, transaction, remise de dette,
prescription, etc.) qui a entraîné l'extinction de son obligation (art.
908
(' ) La décision du juge des référés peut être privée d'efficacité à dater de la décision au
fond statuant en sens contraire. Mais, rien n'interdit que celui-ci fixe la date de la cessation des effets
de l'ordonnance de référé à une époque antérieure au jugement au fond. Il s'agit non seulement
d'une règle de bon sens mais d'une exigence procédant de l'art. 1039, al. 2, C. jud. car dans le cas
contraire, le juge du fond serait lié par l'autorité de chose jugée de la décision du juge des référés ; or,
la défense de porter préjudice au principal ne s'adresse pas au président siégeant en référé mais au
juge du fond qui ne peut attribuer une quelconque valeur obligatoire pour lui à l'ordonnance (Gand,
26 septembre 1985, J.T.T., 1986, 307; comp. et contra R.H. note sous Cass., 7 juillet 1941, Pas.,
1942, 1, 280; Bruxelles, 18 avril 1985, J.T., 1985, 651 ; Bruxelles, 24 septembre 1985, Pas., 1985, II,
180; G. CLOSSET-MARCHAL. Le référé aujourd'hui, Ann. Dr. Liège, 1986, 316-317; A. VAN
OEVELEN et D. LINDEMANS, op. cit., T.P.R., 1985, p. 1078, n° 37 et p. 1079, n° 39 mais voy.
l'application du principe en cc qui concerne le principal lorsqu'il s'agit de paiement d'une somme
d'argent ou de la délivrance d'une chose, p. 1088, n"s 47 et 48 et la réserve générale de la
responsabilité à base de faute du bénéficiaire du titre, p. 1088, n° 49 et p. 1093, n° 54). Lorsqu'il
s'agit d'un référé anticipation (R. PERROT, Les mesures provisoires en droit français, in Les
mesures provisoires en procédure civile, Milano Giuffré, 1985, p. 153 et 161 à 170) (tel le référé-
provision), il n'y a plus de différence avec les règles applicables à la réformation d'une décision de
fond car sinon on reconnaîtrait au juge des référés plus de pouvoirs qu'au juge du fond.
1909
( ) A. VAN OEVELEN et D. LINDEMANS, op. cit., T.P.R., 1985, p. 1085-1090, n° 50
mais comp. p. 1069, n" 24; adde. E. KRINGS, Concl. préc. C.J. Benelux, 5 juin 1985, R.W., 1985-
1986, 932, note 6 ; la même règle s'applique, selon nous, aux prestations dues en vertu d'un titre
ultérieurement réformé ou rétracté car elles sanctionnent le défaut d'obéissance au titre, (M.
STORME, Les pratiques du commerce et les problèmes de procédure, Ann. Droit Louvain, 1986, p.
108/3; voy. cependant au sujet de la mise à exécution après réformation, C.J. Benelux, 14 avril 1983,
R.W., 1983-1984, 223 et conclusions de M. !'Avocat général KRINGS).
910
(' ) En cas d'exécution fondée sur un jugement exécutoire par provision, celui qui s'en
prévaut le fait à ses risques et périls c'est-à-dire en prenant le risque de devoir indemniser le débiteur
des conséquences préjudiciables résultant de l'exécution forcée d'un tel titre (infra, n° 279).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 443
(1 911 ) Cass., 26 novembre 1982, Pas., 1983, 1, 396; Cass., 14 février 1986, J.T., 1987, 164;
Liège, 12 novembre 1982, Jur. Liège, 1983, 90; Bruxelles, 8è ch., 4 décembre 1985, A.R. n"
1934/84; Mons. 19 mars 1986, Rev. Not.. 1986, 598; Civ. Tournai, ch.s., 18 octobre 1985. R.G., n"
20.335; Civ. Verviers, ch.s., 12 décembre 1986, J.L.M.B., 1987, 581; Civ. Bruxelles, ch.s., 13
janvier 1987, R.G., n° 33.084; Civ. Dinant, 14 janvier 1987, Rev. Not., 1987, 367. Bref, «la
naissance du droit étant, par hypothèse, démontrée, c'est à l'adversaire qu'il incombe d'établir le fait
nouveau qui aurait entraîné le changement de cette situation juridique» (J. GHESTIN et G.
GOUBEAUX, Traité de droit civil, Introduction générale, L.G.D.J., 1977, p. 459, n° 583; adde. N.
VERHEYDEN-JEANMART, La charge de la preuve, in La preuve, Fac. Droit, U.C.L., 1987, n"
25, p. 18; n°s 60 et s. p. 52 et s. et n° 73, p. 58). Au sujet d'une quittance pour solde de compte
délivrée par l'huissier en qualité de mandataire du saisissant, voy. supra, n" 39 Cet note 272.
1912
( ) R.P.D.B., Compl. VI. V" Chose jugée, n" 43 et réf. cit.
913
(' ) Au sujet des termes et délais, supra, n"s 19 et s.
1914
( ) Sur le moment du paiement, voy. supra, n" 225 a.
1915
( ) Civ. Liège, ch.s., 3 novembre 1982, Jur. Liège, 1983, 17; Rev. Not., 1983, 151. Adde.
Cass. Fr., 22 mai 1984, Rev. Huissiers, 1987, 1067 et obs. C. DELAGE («L'acceptation de paiement
sans la majoration résultant d'une clause d'indexation convenue entre les parties ne suffit pas à
caractériser la novation»).
1916
( ) Au sujet de la prescription, supra, n" 214 et infra, n"s 231 B et 232 A.
1917
( ) Sur les modes de preuve, voy. G. de LEV AL, L'instruction sans obstructions, in La
preuve, Fac. Droit, U.C.L., 12-13 mars 1987, n° 6 A et note 39.
1918
( ) Supra, n" 225 c.
444 TRAITÉ DES SAISIES
).
) attachée par la
919
(' ) Par contre, l'article 1282 édicte en matière de remise volontaire du titre original sous
signature privée, une présomption juris et de jure de libération (voy. cependant en matière
commerciale, X. DIEUX, La preuve en droit commercial, in La preuve, Fac. Droit, U.C.L., 1987, p.
10, n" 3). «Tandis que la privation de l'original sous seing privé désarme le créancier, celle de la
grosse ne lui enlève que son titre exécutoire et la faculté de saisir les biens du débiteur. La grosse
donnée, la minute subsiste et le créancier pourra encore se faire délivrer une nouvelle expédition et
même exceptionnellement, une nouvelle grosse» (L. GRAULICH, Théorie générale des obligations,
Syll., P.U.L., Fasc. III, n" 432, p. 57). Sur ce que l'article 1282 du Code civil ne s'applique pas en cas
de destruction du titre par le créancier, voy. Cass., 14 février 1986, Pas., 1986, 1, 737.
920
(' ) On souligne que la remise de la grosse d'un jugement peut être exigée lorsque le
paiement éteint les droits qu'il reconnaît.
921
(' ) Si la remise de dette est généralement faite à titre gratuit, il arrive que l'intention
libérale soit absente notamment lorsqu'un rabattement de la dette est uniquement consenti pour être
mieux assuré d'obtenir paiement (Mons, 21juin1983, Pas., 1983, Il, 125 et réf. cit.).
922
(' ) Ex. Civ. Liège, 6 novembre 1981, Rev. Not., 1984, 197 (la première grosse d'un acte
d'emprunt hypothécaire se trouvait en la possession des débiteurs sans qu'il y ait eu remise volontaire
par le créancier).
923
(' ) Toutefois, ce n'est pas parce qu'un nouveau titre exécutoire aura été établi pour la
totalité de la créance, alors qu'un remboursement partiel est intervenu, que le créancier pourra exiger
de son débiteur plus qu'il ne reste dû (M. VION, La procédure de délivrance d'une seconde copie
exécutoire dans le nouveau Code de procédure civile, Répertoire du Notariat Defrenois, 1981, n°
32.719, p. 1046).
924
(' ) R. DE VALKENEER, note sous Civ. Liège, 6 novembre 1981, Rev. Not., 1984, 204 et
Rapport présenté au Comité d'Etudes et de Législation, Dossier, n° 1852, C. Et. Lég., 1983, p. 436.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 445
925
(' R.P.D.B., V" Exécution des jugements et des actes en matière civile, n" 76.
)
1926
( La question s'est spécialement posée en matière de baux (Civ. Liège, ch.s., 7 mars
)
1979, Jur. Liège, 1978-1979, p. 358, n° 53; J. VANKERCKHOVE, Loyers et revenus immobiliers
en 1979, J.T., 1979, 158 et 159). Adde. et comp. Paris, 14 mai 1986, Dall., 1987, Jur., 29 et obs. J.
PREY AULT. Pour un exemple de rétroactivité, voy. Projet de loi modifiant la loi du 3 novembre
1967 sur le pilotage des bâtiments de mer (Doc. Pari., Sénat, Sess., 1985-1986, n" 369, 1 et E.
KRJNGS, Concl. préc. Cass., 19 février 1987, Rev. Not., 1987, 472).
1927
( ) Civ. Anvers, 20 février 1981, Pas., 1982, III, 43.
928
(' ) Voy. p. ex. au sujet des arrérages échus d'une pension alimentaire, Liège, 19 janvier
1987, J .T., 1987, 251. Comp. Bruxelles, 6 octobre 1982, Rec. enr., 1985, p. 221, n" 23.190 qui décide
«que si les appelants estimaient qu'ils pouvaient faire valoir une contestation en matière d'obligations
contractuelles et de rapports contractuels modifiés entre parties, il leur incombait de soumettre cette
contestation au juge compétent, cc qu'ils n'ont manifestement pas fait ; qu'au vu des éléments
produits, il n'y avait pas lieu, pour le juge des saisies, de suspendre la saisie-exécution». Adde. infra,
note 1975.
446 TRAITÉ DES SAISIES
929
(' ) Voy. p. ex., en matière de jugement exécutoire par provision ordonnant la passation
d'un acte authentique, Mons, 21 juin 1984, R.G., n" 7539, Jurisprudence du Code judiciaire, La
Charte, T. II, Art. 1398, n° 5, p. 1398/6. Adde. Cass. Fr., 5 novembre 1986, J.C.P., 1987, IV, 20,
supra, note 1885.
(1 930 ) Comp. en matière d'astreinte, C.J. Benelux, 25 septembre 1986, R.W., 1986-1987,
1333 et concl. de M. l'Avocat général E. KRINGS. En matière d'astreinte, lc juge des saisies qui n'a
pas prononcé l'astreinte est cependant sans compétence pour apprécier l'impossibilité prévue par
l'art. 1385 quinquies du Code judiciaire (supra, n" 35 et note 246).
(1 931 ) G. de LEVAL, J.N. CLOTUCHE et A. KOHL, L'article 751 du Code judiciaire.
Analyse critique et projet de réforme, J.T., 1977, p. 2; J.P. DECHAMPS, Eloge de la simplicité ou
De l'application régulière des articles 751, 752 et 753 du Code judiciaire, aux divers degrés de
juridictions de fond, Annales de Droit de Liège, 1983, p. 253-254 ; Civ. Liège, ch.s., 24 décembre
1980, Jurisprudence du Code judiciaire, La Charte, T. II, Art. 1494, 1, 4; contra Civ. Bruxelles,
ch.s., 23 janvier 1987, lb., 4 bis (cette décision lie la péremption à la limitation dans le temps du droit
de faire opposition tout en s'appuyant sur l'emplacement des textes).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 447
1932
( ) Il s'agit d'éviter que la partie défaillante soit «prise au dépourvu» (Rapport VAN
REEPINGHEN, Pasin., 1967, 429) par un demandeur peu scrupuleux qui retarderait la signification
et l'exécution du jugement qu'il a obtenu jusqu'au moment où le défendeur n'aurait peut-être plus les
moyens de prouver son bon droit (documents perdus ou détruits: témoins décédés, etc.). En
pratique, l'omission de signifier, dans l'année, un jugement par défaut peut heureusement s'expliquer
non pas par la mauvaise foi procédurière d'un créancier mais par une attitude qui échappe à la
critique : prise en considération de la situation du débiteur, de ses promesses de paiement ou des
efforts accomplis : méconnaissance de l'article 806 ou oubli d'en prévenir les conséquences, etc.
(' 933 ) Par exemple, en cas de paiement total ou partiel, de promesse de paiement,
d'opposition à une saisie sans que la régularité du titre ne soit contestée (Civ. ch.s., 28 février 1979,
Jur. Liège, 1978-1979, 355, n° 45 : cc jugement a été réformé par un arrêt de la Cour d'appel de Liège
du 16 juin 1982, Jur. Liège, 1982, 457 et obs. G. de LEVAL: voy. aussi Civ. Tournai, ch.s., 14 avril
1984, Jurisprudence du Code judiciaire, La Charte, T. II, Art. 1494, !, 5 et J.P. Anderlecht, 2ème
canton, 15 novembre 1984, J.J.P., 1985, 135). Voy. cependant, note 1937.
934
(' ) A. FETTWEIS, Manuel de procédure civile, Liège, 1985, p. 300, n" 402: G. de
LEV AL et J. van COMPERNOLLE, Aperçu des règles communes aux saisies conservatoires et aux
voies d'exécution, in Les voies conservatoires et d'exécution, Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1982, p.
74, n° 94; Civ. Liège, 8 janvier 1982, Jur. Liège, 1982, 299 et obs. : Civ. Verviers, Réf., 7 octobre
1982, Jur. Liège, 1983, 122: J.P. 1er canton Bruxelles, 20 janvier 1983, J.J.P., 1983, 257: contra
Trav. Gand, 8ème ch., 29 janvier 1985, T.G.R., 1986, 36: J.L.M.B., 1987, 833: Trib. Trav. Liège, 2
février 1976, Jur. Liège, 1978-1979, 30 et obs. et Trib. Trav. Namur, 11février1987, J.L.M.B., 1987,
p. 693.
1935
( ) Liège, 19 janvier 1987, J.T., 1987, 251 et réf. R.P.D.B., V" Demande reconvention-
nelle n° 26. Comp. et contra, Anvers, 8 mai 1984, R.W., 1985-1986, 1491.
1936
( ) Civ. Bruxelles, 11 février 1983, J.T., 1983, 415 et Avis du Ministère public.
937
(' ) «Le délai d'un an, prévu par l'article 806 du Code judiciaire pour la signification d'un
jugement par défaut, étant prévu à peine de déchéance, cette déchéance n'est pas couverte lorsqu'elle
n'est pas soulevée avant tout autre moyen» (Cass., 10 janvier 1986, Pas., 1986, !, 579 et R.W., 1986-
1987, 105.
1938
( ) Voire même devant le tribunal correctionnel par exemple en cas de poursuites du chef
d'abandon de famille alors que le titre était périmé au moment de sa signification (Bruxelles, 27 juin
1984, J.T., 1984, 639).
448 TRAITÉ DES SAISIES
939
(' G. de LEVAL, note sous Trav. Dinant, 3 octobre 1983, Rev. Rég. Dr., 1983, 357.
)
940
(' Cass., 21 février 1985, Jur. Liège, 1985, 369: J.T., 1985, 488, Pas., 1985, !, 765:
)
R.P.D.B., V0 Exécution des jugements et arrêts en matière civile, n°s 6 et 7. Le créancier ayant le
droit d'agir dès le prononcé du jugement, il est normal que le point de départ de la prescription soit
fixé à la date du jugement. Sur la possibilité de renoncer au temps déjà écoulé d'une prescription en
cours, voy. Cass., 23 octobre 1986, Rev. Not., 1987, 39et obs. J.E.
941
(' ) DE PAGE, T. VII, n° 1320: Liège, 23 février 1973, J.L., 1973-1974, 105; Civ.
Bruxelles, 13janvier1972, Pas., 1972, III, 23: Civ. Liège, ch.s., 16 décembre 1981, Jurisprudence du
Code judiciaire, La Charte, T. II, Art. 1494/II/2: Civ. Arlon, 10 octobre 1983, Jur. Liège, 1984, 101 :
Civ. Namur, ch.s., 8 novembre 1985, Rev. Rég. Dr., 1986, 45. Toutefois, il a été jugé que l'exécution
de la décision est ouverte pendant trente ans pour les arrérages qui existaient au jour de la
condamnation (Liège, 7ème ch., 24 avril 1986, R.G., n° 15.267/84, Inédit). Infra, note 1973.
942
(' ) J. CARBONNIER, Droit civil, P.U.F., 6ème éd., 1969, p. 507, n° 138.
943
(' ) A cet égard, il importe d'insister sur cc qu'en matière civile, sauf disposition légale
dérogatoire, l'interruption, par une citation en justice enrôlée (sur ce que l'assignation caduque
pour défaut d'enrôlement ne laisse subsister aucun effet interruptif de prescription, voy. Cass. Fr., 3
avril 1987, J.C.P., 1987, II, 20.792 et R.T.D.C., 1987, 401 et obs. R. PERROT) de la prescription
d'une action se prolonge jusqu'à la clôture de l'instance, l'instance n'étant pas clôturée aussi
longtemps que, par l'effet d'un pourvoi en cassation dirigé contre la décision rendue sur l'action mue
par la citation, se prolonge la contestation judiciaire du droit sur lequel se fonde cette action (Cass.,
16 juin 1969, Pas., 1969, I, 695 au sujet de la notion «d'instance en justice» figurant dans l'art. 78.
A.R. du 22 septembre 1937 devenu l'art. 194, A.R. d'exécution C.I.R.; voy. aussi Cass., 11 janvier
1957, Pas., 1957, I, 523 et Cass., 24 janvier 1964, Pas., 1964, L 552: addc. Liège, 17 juin 1986, Jur.
Liège, 1986, 492 et J.L.M.B., 1987, 105 qui relève que la prescription se prolonge jusqu'à cc
qu'intervienne une décision judiciaire définitive). On rappelle enfin qu'il n'est pas nécessaire que
l'acte interruptif soit porté à la connaissance du débiteur dans le délai de prescription (supra n° 214).
944
(' ) Tel est le cas de l'art. 2253, C. civ. aux termes duquel la prescription ne court pas aussi
longtemps que le mariage n'est pas dissout (Liège, 3 juin 1985, J.L.M.B., 1987, p. 561: Civ.
Bruxelles, ch.s., 30 juin 1986, R.G., n° 10.(l93, Inédit et 23 octobre 1986, R.G., n° 24.757, Inédit).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 449
945
(' ) L'action civile exercée par une personne subrogée à la victime d'un dommage,
notamment par l'organisme assureur qui a octroyé à cette victime des prestations de l'assurance
maladie-invalidité, n'est pas une action civile distincte de celle de ladite victime ; elle est l'action
même de celle-ci (Cass., 24 septembre 1986, n" 5074).
946
(' ) R.O. DALCQ, Fondement du droit de celui qui a réparé seul le dommage causé par une
faute aquilienne d'obtenir de tout autre auteur du même dommage sa contribution à la réparation, note
sous Cass., 21octobre1965, R.C.J.B., 1966, p. 134, n" 7. Sur la prescription de l'action civile (quelle
que soit sa base juridique) résultant d'une infraction, voy. Cass., 6 décembre 1979, Pas., 1980, I, 430;
Cass., 31janvier1980, Pas., 1, 623 et concl. de M. le Procureur général DUMON ; Cass., 24 décembre
1981, Pas., 1982, 1, 557: Cass., 22 février 1983, Pas., 1983, 1, 709: Cass., 25 avril 1983, Pas., 1983, 1,
958; Cass., 1er juin 1984, J.T., 1985, 256; voy. au sujet de l'assureur-loi subrogé à la victime d'un
accident du travail, Liège, 5 novembre 1985, Jur. Liège, 1985, 649.
(1 947 ) Supra, n" 218 B. En cc cas, l'actio judicati ne se justifie que si le créancier peut obtenir
un titre aux effets plus étendus (p. ex. en matière d'intérêts) que ceux attachés au titre du subrogeant
(Cass., 4 mars 1985, R.G.A.R., 1987, n° 11.174): adde. infra, n° 231/C/4.
948
(' ) Voy. aussi supra, n" 223. Au sujet de l'incidence d'un arrêt de la Cour européenne des
droits de l'homme sur un acte juridictionnel passé en force de chose jugée et déclaré incompatible
avec la Convention, voy. J. VELU, Concl. préc. Cass., 27 janvier 1987, J.T., 1987. 441: voy. aussi
infra, n" 252.
450 TRAITÉ DES SAISIES
1949
( ) Pourtant, on pourrait soutenir que l'autorité de chose jugée subsistant tant que le titre
nouveau n'est pas infirmé ou rétracté (art. 24 et 26, C. jud.), celui-ci, même s'il n'est pas exécutoire,
prive d'effet le titre ancien dans les limites du changement opéré (G. de LEVAL, Saisies
conservatoires et voies d'exécution, Jur. Liège, 1978-1979, p. 356, n° 48). A nos yeux, il suffit donc
qu'un titre nouveau ait autorité de chose jugée pour entraver l'exécution d'un titre antérieur mais il
doit être exécutoire pour justifier une mesure d'exécution, notamment la restitution de sommes
indûment versées (adde. infra n° 232/C/3).
1950
( ) Bruxelles, 9 juin 1982, R.T.D.F., 1983, 297; G. de LEVAL, Aspects actuels du droit
des saisies, J.T., 1980, p. 632, n° 32 B; voy. en matière d'abandon de famille, Cass., 27 avril 1970,
Pas., 1970, I, 739.
1951
( ) Supra, n° 223, i ; A. KOHL, Compétence du juge des référés pour statuer sur une
demande de remboursement d'un trop perçu de provision alimentaire, note sous Anvers, 11 février
1986, R.T.D.F., 1986, 196-197.
952
(' ) Les décisions rendues par le juge de paix en vertu des art. 221 et 223, C. civ. et par le
Président du Tribunal de première instance en vertu de l'art. 1280, C. jud., sont de plein droit
exécutoires par provision. li importe d'ajouter aujourd'hui l'article 203 ter du Code civil (art. 203 ter,
al. 2, C. civ., 1253 bis et 1029, al. 2, C. jud., cbnés). Par contre le jugement condamnant au paiement
d'une pension alimentaire après divorce (art. 301, C. civ.) n'est pas de plein droit exécutoire par
provision. Dans tous les cas, l'exécution provisoire ne peut être suspendue par un cantonnement (art.
1404, al. Ier, initio ; infra, n° 277 A).
953
(' ) Supra, n° 146.
954
(' ) Voy. notamment en matière de pensions alimentaires, supra, n° 85. Infra, n° 278.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 451
955
(' ) E. KRINGS, Concl. précédant Cass., 17février1983, Pas., 1983, !, 687.
(1 956 ) Cass., 17 février 1983. Pas., 1983, !, 680 et les concl. de M. le Procureur général E.
KRINGS; R.G.A.R., 1985, n°10.954 et obs. P.H. DELVAUX (L'appel interjeté par l'assureur de
la responsabilité civile automobile contre un jugement répressif condamnant son assuré); Cass., 9
février 1985, J .T., 1985, 374 ; contra, Cass., 9 décembre 1977, J.T., 1978, 1, 747 ; Pas., 1978, !, 411 et
note E.K. ; Cass., 22 juin 1978 (deux espèces), J.T., 1978, p. 744 et 746; R.C.J.B., 1980, 329 et note
P.H. DELVAUX, ces arrêts décidaient que l'infirmation du jugement sur l'appel de l'assureur lui
faisait perdre, dans la mesure de cette infirmation, l'autorité de chose jugée qui lui était attachée
entre l'assureur et les parties civiles, mais non celle qu'il revêtait entre les parties civiles et l'assuré et
entre l'assuré et l'assureur.
1957
( ) Ce n'est que si l'assuré n'a pas interjeté appel à la suite d'une faute contractuelle de
l'assureur que celui-ci ne pourra pas opposer à son assuré la décision rendue sur son appel de telle
sorte qu'il devra le dédommager de ce que l'assuré a dû payer en vertu du jugement de première
instance à la partie civile (E. KRINGS, Concl. préc., Cass., 17 février 1983, Pas., 1983, 1, 687).
058
(' ) Sur l'irrecevabilité d'une requête civile formalisée par l'assuré sur base de l'art. 1133,
5°, C. jud., voy. G. de LEVAL, Quelques questions de procédure en matière d'assurance R.C.
automobile, in Garanties et réparation des risques de circuiation, Ed. Jeune Barreau Liège, 1985, p.
66-67 et réf. cit.
452 TRAITÉ DES SAISIES
959
(' ) Cass., 5 mars 1928, Pas., 1928, 1, 98; Cass., 22 avril 1929, Pas., 1929, 1, 165; Cass., 4
novembre 1929, Pas., 1930, 1, 18; Cass., 5 mai 1930, Pas., 1930, 1, 200; Cass., 27janvier1936, Pas.,
1936, 1, 131 cités par P .H. DEL VAUX, Intervention devant les juridictions répressives de l'assureur
de la responsabilité civile automobile et contradictions de jugements, R.C.J.B., 1980, 351, note 59;
adde. en ce qui concerne le prévenu, Cass., 14 novembre 1984, Pas., 1985, 1, 325.
960
(' ) La même solution vaut pour l'assureur de la responsabilité civile non appelant (Cass.,
28 octobre 1975, Pas., 1976, 1, 260).
961
(' ) Note 5 sous Cass., 4 mai 1983, Pas., 1983, 1, 995 et réf. cil.; Cass., 10 janvier 1977,
Pas., 1977, 1, 515 ; Cass., 21 février 1984, Pas., 1984, 1, 713 (au sujet de l'assureur de la responsabilité
civile en matière de véhicule automobiles) ; Cass., 23 janvier 1985, Pas., 1985, 1, 590; adde. Cass., 31
janvier 1984, Pas., 1984, 1, 605; Cass., 2 octobre 1984, Pas., 1985, 1, 159; Cass., 20 novembre 1984,
Pas., 1985, 1, 349 et Cass., 24 septembre 1986, R.G., n" 5074 (extension de la cassation de la décision
rendue sur l'action civile exercée par la victime à la décision rendue sur l'action civile exercée contre
le même prévenu par une autre partie civile subrogée à la première); A. MEEUS, L'étendue de la
cassation en matière civile, note sous Cass., 18 mars 1983, R.C.J.B., 1986, 272 et 277, n°s 16 à 24 sp.
n°s 19 et 24 et J. van COMPERNOLLE, Examen de jurisprudence, Droit judiciaire privé, Les voies
de recours (1972-1985), R.C.J.B., 1987, p. 193, n" 57.
962
(' ) Cass. Fr., 27 juin 1984, Dall .. 1985, Chron., 199 et concl. de M. !'Avocat général
CHARBONNIER.
(1 963 ) Supra, n" 228 B et note 1908.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 453
964
(' ) Cass., 7 avril 1983, Pas., 1983, 1, 822 et les concl. de Mme !'Avocat général
LIEKENDAEL; au sujet de l'indivisibilité, voy. J. van COMPERNOLLE, op. cit., R.C.J.B., 1987,
n° 51, p. 184; adde. Cass., 24 septembre 1986, R.G., n° 5074 et Cass., 12 décembre 1986, R.G., n°
4962.
965
(' ) Cass. Fr., 31janvier1979, Bull., 1979, Il, n° 34, p. 24; Liège, 12 novembre 1982, Jur.
Liège, 1983, 90; Civ. Liège, 22 mars 1978, Jur. Liège, 1978-1979, p. 354, n" 36; Civ. Liège, ch.s., 11
mars 1987, R.G., n° 81.771/87; R. PERROT, Jurisprudence française en matière de droit judiciaire
privé, R.T.D.C., 1985, p. 452, n° 14 («Le droit est dit; le titre exécutoire se suffit à lui-même;
l'information pénale ne peut avoir aucune incidence sur Je titre qui sert de fondement à l'exécution»).
(1 966 ) Civ. Liège, ch.s., 26 juillet 1979, Jur. Liège, 1978-1979, p. 357, n° 49 ; G. de LEVAL et
J. van COMPERNOLLE, op. cit., Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1982, p. 75, n° 95 ; infra n° 278.
(1 967 ) Supra, n° 157.
454 TRAITÉ DES SAISIES
968
(' ) Civ. Liège, 8 février 1984, Jur. Liège, 1984, 487 ; supra, n° 6.
969
(' ) Supra, n°s 225 et 229.
970
(' Supra, n°231 B.
)
971
(' Ch. PANIER, Le devoir de contribution aux charges du mariage, in Cinq années
)
d'application de la réforme des régime matrimoniaux, Bruxelles et Louvain-La-Neuve, Bruylant et
Cabay, 2ème éd., 1982, n" 83; Civ. Liège, 21mars1979, Jur. Liège, 1978-1979, p. 356, n° 47. Il en
irait de même en cas de changement de résidence (art. 1281) aussi longtemps que la pension
alimentaire n'a pas été supprimée ou revisée en vertu de ce texte (G. de LEVAL, Jurisprudence du
Code judiciaire, La Charte, Saisies conservatoires et voies d'exécution, Art. 1494, n" 2/7 ; Civ.
Bruxelles, ch.s., 4 septembre 1986, R.G., n° 21.830 et 15 septembre 1986, R.G., n° 19.185; Civ.
Bruxelles, 2 octobre 1986, ch.s., R.G., n° 20.409; Civ. Bruxelles, 31 décembre 1986, R.G., n"
30.764); voy. aussi au sujet de l'exception de réconciliation, Civ. Huy, ch.s., 25 avril 1983,
Jurisprudence du Code judiciaire, T. II, Art. 1494, n° 20. Si l'exception de réconciliation n'est pas
contestable, le juge des saisies peut à nos yeux décider que ce moyen prive le titre de son efficacité
exécutoire (comp. et contra, Civ. Huy, ch.s., Ier décembre 1986, R.G., n° 14.291; comp. V.
POULEAU, Obs. sous J.P. Seraing, 26 septembre 1986, J.T., 1987, p. 667, n" 4).
1972
( ) Sur la compétence du juge des référés, malgré l'effet dévolutif de l'appel, pour
supprimer la pension alimentaire allouée dans le cadre des mesures provisoires d'un divorce pour
cause déterminée, voy. Civ. Liège, Réf., 19 septembre 1986, J.L.M.B., 1987, 500.
973
(' ) Civ. Bruxelles, ch.s., 30 juin 1986, R.G., n° 19.093; Civ. Bruxelles, ch.s., 2 octobre
1986, R.G., n" 9117: «Attendu que la seule passivité de l'actuelle défenderesse ne saurait être
considérée, en l'absence de tout acte précis, de tout document explicite ou de tout fait non susceptible
d'une autre interprétation, comme ayant constitué dans son chef une renonciation certaine au
bénéfice de la pension alimentaire qui lui était due en vertu des conventions préalables au divorce par
consentement mutuel ; Attendu que la seule sanction de la passivité du titulaire du droit à en exiger
l'exécution réside dans la règle de la prescription quinquennale en matière alimentaire (art. 2277, C.
civ.)» (supra, n° 231 B).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 455
B. - Compensation.
Fréquemment, les débiteurs d'aliments prétendent déduire
des sommes dues au titre de pension alimentaire, des versements
effectués en faveur du créancier d'aliments. Or, sauf accord des
parties, une dette alimentaire ne peut être compensée avec des
sommes dues par le créancier d'aliments au débiteur dans la mesure
où la pension alimentaire est soit insaisissable \art. 1293, 3°, C. civ.
et 1410, §1er, 1°, C. jud.) soit due à un tiers ( 977 ).
974
(' ) M. KRINGS, note sous Civ. Bruxelles, 6 mai 1980, R.T.D.F., 1980, 323; Ch.
PANIER, Les délégations de sommes, in Les voies conservatoires et d'exécution, Bilan et
perspectives, Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1982, 190-192; Civ. Bruxelles, ch.s., 23 octobre 1986,
R.G., n° 24.757; Civ. Bruxelles, ch.s., 1er octobre 1987, R.G., n° 43.087; au sujet de la force
exécutoire des titres successifs, voy. supra, n" 231/C/l.
975
(' ) Civ. Bruxelles, ch.s., 23 juin 1986, R.G., n° 20.765, Inédit; Civ. Bruxelles, ch.s., 28
avril 1986, R.G., n" 8431 ; adde. Civ. Bruxelles, ch.s., 23 juin 1986, R.G., n° 20.744 (la matière
étant d'ordre public, un accord entre parties sur la modification de leurs obligations envers les enfants
est inefficace à produire quelqu'effet juridique tant qu'il n'a pas été approuvé et consacré par
justice) ; adde. art. 1258, al. 3, C. jud. et Civ. Bruxelles, ch.s., 25 juin 1987, R.G., n° 36.832. On ne
peut perdre de vue que même si le paiement n'est pas libératoire lorsqu'il est fait directement à
l'enfant alors que le titre prévoit le paiement en mains du parent gardien (Bruxelles, 28 octobre 1986,
J.L.M.B., 1987, 985 et Civ. Bruxelles, ch.s., 29 juin 1987, R.G., n° 29.156), le créancier n'est point
le parent investi de la garde de l'enfant mais l'enfant lui-même (Civ. Bruxelles, ch.s., 25 juin 1987,
R.G., n° 36.832; supra, n° 91 B). A nos yeux, une transaction sur les termes échus et non payés ne
peut être refusée lorsque la question concerne en réalité la contribution à la dette entre parents.
1976
( ) Le juge peut donner acte aux parties de leur accord pour que l'impact de la saisie soit
limité à un montant mensuel raisonnable destiné à assurer tant le paiement des termes à échoir que
l'apurement des arriérés impayés (Civ. Bruxelles, ch.s., 26 juin 1986, R.G. n° 23.075).
1977
( ) Voy. pour un exposé complet, supra, n° 85.
456 TRAITÉ DES SAISIES
978
(' ) Cass., 11 juin 1976, Pas., 1976, !, 1104; Bruxelles, 2 mars 1971, Pas., 1971, II, 175;
Bruxelles, 5 octobre 1982, Pas., 1982, JI, 109; adde. Proposition de loi insérant un article 1280 bis
dans le Code judiciaire, Doc. Pari., Ch. Repr., Sess., 1986-1987 n° 849/1 - 86/87.
979
(' ) E. POITEVIN et G. HIERNAUX, Divorce et séparation de corps (1980 à 1983), J.T.,
1984, p. 99, n°122; Civ. Bruxelles, ch.s., 19 décembre 1986, A.R., n° 26.421, Inédit.
980
(' ) Par contre, la décision conserve son efficacité malgré l'abandon de la procédure de
séparation de corps immédiatement remplacée par une procédure de divorce pour cause déterminée
(Civ. Liège, ch.s., 28 janvier 1985, Jur. Liège, 1985, 426).
981
(' ) Par contre, le titre conserve son actualité exécutoire lorsque son bénéficiaire a interjeté
appel du jugement autorisant le divorce à ses torts (Civ. Tournai, ch.s., 23 mai 1986, R.G., n°
22.300) sous réserve de l'octroi de dommages-intérêts par la Cour d'appel constatant que l'appel a été
introduit en vue uniquement de prolonger le paiement de la pension (Bruxelles, 25 juin 1974, Pas.,
1975, Il, 49).
(1 982) Par contre, l'ordonnance de référé qui, au cours de la procédure de divorce, a fixé la
part contributive aux frais d'éducation et d'entretien des enfants, demeure efficace après la
transcription (Cass., 28 juin 1971, Pas., 1971, !, 1063; Bruxelles, 2 avril 1974, Pas., 1975, II, 3; Civ.
Liège, Réf., 17 mai 1974, J.L., 1974-1975, 261; Civ. Bruxelles, ch.s., 29 janvier 1987, R.G., n°
29.927). Il a même été jugé que la règle vaut nonobstant les termes de l'ordonnance de référé qui
limiterait à la durée de la procédure l'obligation alimentaire (Civ. Bruxelles, ch.s., 8avril1987, R.G.
n° 36.017). A nos yeux, il y a lieu de distinguer la portée exécutoire du titre des obligations qui en
constituent l'objet. Si le titre exécutoire est limité dans le temps nonobstant la durée illimitée des
obligations, il y a lieu de solliciter soit la réformation du titre, soit, le cas échéant, d'entreprendre une
nouvelle procédure.
(1 983) Cass., 30 avril 1964, Pas., 1964, !, 922 et concl. de M. le Procureur général HAYOIT
de TERMJCOURT; Cass., 10 juin 1977, Pas., 1977, !, 1036; Mons, 29 mars 1976, Pas., 1977, II, 59;
Bruxelles, 24 octobre 1984, Pas., 1985, II, 6.
(1 984) Civ. Liège, ch.s., 18 octobre 1978, Jur. Liège, 1978-1979, 145. A nos yeux, dès la
transcription du divorce, la décision qui fonde celui-ci constitue un titre suffisant pour récupérer
l'indu (comp. Liège, 16 octobre 1985, Jur. Liège, 1986, 85; adde. supra, n° 223).
985
(' ) Cass., 4 novembre 1983, Pas., 1984, 1, 242; J.T., 1985, 76; Gand, 14 juin 1984, R.W.,
1984-1985, 2397 et note M. BAX; Civ. Liège, ch.s., 5 février 1986, Jur. Liège, 1986, 322; voy.
toutefois, Cass., 7 novembre 1946, Pas., 1946, 1, 407 et E. VIEU JEAN, Procès en divorce et mesures
provisoires, R.C.J.B., 1982, p. 453, note 87.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 457
(1 986 ) Civ. Bruxelles. ch.s .. 26 juin 1986, R.T.D.F.. 1986, 403 et obs. M. FALLON
(Actualité du divorce international dans la jurisprudence belge, p. 437-438); Ann. Dr. Liège, 1988,
n" 1 et note Cl. LOVENS; voy. Cass., 29 mars 1973, Pas .. 1973, 1, 725 et concl. de M. le Procureur
général GANSHOF van der MEERSCH. R.C.J.B., 1975, 544. note P. GOTHOT; supra n" 170.
458 TRAITÉ DES SAISIES
987
(' ) Civ. Bruxelles, ch.s., 16 juin 1986, R.G., n° 15.883, Inédit; infra, n° 233. Au sujet des
intérêts moratoires, comp. supra n° 224.
988
(' ) Civ. Huy, ch.s., 22 juin 1981, Jur. Liège, 1982, 246 et obs. G. de LEVAL.
989
(' ) Civ. Liège, ch.s., 13 avril 1983, Jur. Liège, 1983, 279 confirmé par Liège, 2 février 1984,
R.T.D.F., 1986, 350 et Avis du ministère public; E. VIEUJEAN, Examen de jurisprudence,
R.C.J.B., 1966, p. 197 n" 37; C. MALMENDIER, Personnes et régimes matrimoniaux, Chronique
de droit à l'usage du notariat, Volume VII (26 mars 1987) p. 136-137, n° 55; comp. et contra Civ.
Bruxelles, 5 juin 1985, J.J.P., 1986, 236.
1991
( ') Civ. Bruxelles, ch.s., 3 juillet 1986, R.G., n" 23.377; supra, n"s 226-227.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 459
lui, et que celui-ci n'a pas honoré son obligation liée au droit
de visite 7_ la pension alimentaire afférente à ce mois est due à la
mère (1 9" 1).
991
(' ) Civ. Bruxelles, ch.s., 16 juin 1986, R.G., n" 15.883, Inédit. La délégation ne peut, le
cas échéant, assortir que les obligations relatives à la contribution aux frais d'éducation et d'entretien
des enfants (art. 203, ter al., 1, C. civ. et 1288, 3°, C. jud; supra, note 1895 et infra, note 1998. Sur
l'application des articles 1410, §Ier, 2" et 1412, voy. supra, n"s 85 A et 97).
TITRE II
992
(' ) Seule la grosse à l'exclusion de la minute peut être revêtue de la formule exécutoire,
infra, n" 258, note 2303.
1993
( ) P. WATELET. La rédaction des actes notariés, 3ème éd., Bruxelles, Larcier, 1980,
33: C. REMON, La force exécutoire de racle notarié et son exécution directe. Rev. Not., 1978, 304:
voy. aussi P. GOTHOT et D. HOLLEAUX, La Convention de Bruxelles du 27 septembre 1968,
Jupiter. 1985, Coll. Exporter, n° 404.
1994
( ) P. GALOPIN, Cours de droit notarial cité par G. BAX. De uitvoerbare krach! van de
notariële akte, Limb. Rechts, 1985, 9: voy. aussi P. WATELET. lb., D. CHABOT-LEONARD,
op. cit., p. 41 et C. REMON, op. cit., Rev. Not.. 1978. 312.
1995
( ) Cette solution est justifiée par l'idée que "le notaire étant un officier public, son
ministère offre des garanties particulières de sécurité et d'exactitude : dès lors, s'il a constaté
personnellement l"existencc et le montant d'une créance, il est inutile d'obliger le créancier à faire
vérifier celle-ci en justice» (G. COUCHEZ. Voies d'exécution, Ed. Sirey, 1985, p. 30, n" 45).
462 TRAITÉ DES SAISIES
1996
( ) Voy. pour un examen d'ensemble du devoir de conseil du notaire, P. HARMEL,
Organisation et déontologie du notariat, Rép. Not., T. XI, Livre V, n°s 34 à 38 ; addc. Bruxelles, 17
février 1987, J.T., 1987, 648; J.L.M.B., 1987, 537; Cass. Fr., 30 juin 1987, Gaz. Pal., 1987, Pan., 237
et 1. MOREAU-MARGREVE, Obligations, in Chronique de droit à l'usage du notariat, Vol. VII
(26 mars 1987) p. 27 à 34 n°s 11 à 12 et p. 40 à 42 n° 15.
997
(' ) J.L. RENS, Précis de droit judiciaire, T. V, Procédures particulières, Bruxelles,
Larcier, 1979, n° 181, p. 184.
1998
( ) En principe, clic serait irrecevable (supra, n" 221). Voy. toutefois au sujet des
obligations alimentaires envers les enfants, l'article 203 ter, C. civ. et 1390 ter, C. jud. (Doc Pari.,
Sénat, Sess., 1984-1985, 904 (1984-1985) n" 2, p. 35). On ne perdra cependant pas de vue l'efficacité
équivalente d'une saisie-arrêt-exécution échelonnée (supra, n° 226) et son régime plus contraignant
envers le tiers (G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., n° 444).
999
(' ) Au sujet de l'efficacité exécutoire des conventions préalables, voy. supra, n" 232 D.
2016
( ) Gand, 14 juillet 1951, Tijds. Not., 1952, p. 7; Corr. Anvers, 21juin1968, R.W .. 1968-
1969, 898. Adde. la loi du 31mars1987 modifiant l'article 369 bis du Code pénal (M.B., 24 avril 1987,
6156).
(2° 17) P. WATELET. op. cit.. Ed .. 1980, p. 35. L'argument invoqué par cet auteur suivant
lequel le recours à l'exécution directe sur base de l'acte notarié pourrait empêcher le débiteur de
solliciter des termes et délais - l'article 1244 étant applicable à toute espèce de dette. C. REMON.
op. cil., p. 316, note 43 et réf. cil. ; supra n" 19 note 131 ; - nous paraît toutefois non pertinent car le
débiteur ne peut renoncer, à l'avance, à demander des termes et délais (voy., n" 236/2"). On relève
cependant que l'article 1334 envisage «l'exécution ou la saisie».
2018
( ) Cette considération peut être nuancée en matière de divorce par consentement mutuel
compte tenu du rôle essentiel tenu par le notaire dans cette procédure minitieusement réglementée
(supra, note 2016).
21 9
( " ) Sur les modalités d'exécution forcée autrement que par voie de saisie, voy. G. de
LEVAL, obs. sous Civ. Huy, 27 avril 1981. Jur. Liège, 1982, 461.
21120
( ) C. REMON, op. cit., Rev. Not., 1978, 315; infra, n" 236.
(2° 22 ) Ainsi, le créancier peut entamer une procédure d'exécution sur la rémunération du
débiteur sans diligenter au préalable une procédure de saisie-exécution immobilière sur le bien
affecté à la garantie hypothécaire (Civ. Bruxelles, ch.s., 6 février 1987, R.G., n" 31.155).
(2°23 ) Supra, n" 168 et note 1346.
(2°24) Réponse du Ministre à !'Avis du Conseil d'Etat en date du 29 juin 1964, Pasin., 1967,
895 (adde. dans le même sens, Civ. Liège, ch.s., 22 juin 1987, R.G .. n" 83.816/87 et réf. D.
CHABOT-LEONARD, op. cit., p. 120 et note 165: G. de LEVAL, La saisie-arrêt, 1976, p. 263, n"
171): l'article 1564, alinéa 2 applique cc principe (Rapport DE BAECK, Pasin., 1967, 889). Pour la
même raison, l'acte notarié qui fonde une saisie conservatoire (supra, n" 168), ne doit pas être
signifié à l'instar de cc qui est prévu pour le jugement dans les cas prévus par les articles 1424 et 1432
(D. CHABOT-LEONARD, op. cit., p. 329: contra, K. BAERT, op. cit., T.P.R., 1980, p. 294, n"
37). Il importe de réserver l'application de l'article 877, C. civ .. Voy. aussi infra, n°s 259 D et 285/l.
2025
( ) Supra. n" 7.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 467
6
(,." ) Jugé que «le demandeur en faux civil ne doit pas démontrer l'intention frauduleuse,
mais il doit prouver l'altération de la vérité. Si l'une des parties, après qu'elles eurent signé les
exemplaires d'une convention, a modifié ceux-ci en y portant un ajout, le demandeur en faux civil
doit rapporter la preuve que la mention ainsi ajoutée n'est pas conforme à cc dont les parties étaient
convenues» (Bruxelles, 20 avril 1980, J.T., 1980, 176).
027
(' ) «Les deux vertus nécessaires de l'authenticité résident dans sa force probante et sa
force exécutoire. Les deux vont de pair et sont indissociables. Toutes deux trouvent leur fondement
profond dans l'authenticité de l'acte et les garanties qu'elle confère» (C. REMON, op. cit., Rev.
Not., 1978, p. 303; adde. R. PERROT, Jurisprudence française en matière de droit judiciaire privé,
R.T.D.C., 1985, p. 453, n° 14, Il; comp. supra, n°s 157 et 231 D).
(2°28) A ce sujet, voy. supra, n°s 18 à 20 et les réf. cit.
029
(' ) Le demandeur ne pourrait échapper à la forclusion qu'en établissant l'existence d'un
cas de force majeure, c'est-à-dire un événement insurmontable et imprévisible (Civ. Huy, 29 octobre
1979, J.T., 1980, p. 630, n° 25). Il importe toutefois de préciser que la forclusion ne concerne que les
sommes réclamées dans le commandement (Civ. Liège, ch.s., 9 mars 1987, R.G., n° 81.520/87).
(""") G. de LEVAL, La saisie immobilière, Rép. Not., n° 141C.L'art.1335, C. jud. reproduit
l'ancien article 1244, al. 5, C. civ. (art. !cr, L. 30 juillet 1938). Au sujet de cette disposition, on lit dans les
travaux préparatoires (Pasin., 1938, 221): «Le projet ne déroge en aucun cas aux principes généraux qui
sont à la base de la procédure civile et qui s'opposent à cc qu'une demande dont le fondement n'est pas
encore établi, entraîne de plein droit sursis aux poursuites, de même qu'ils s'opposent à cc que l'octroi de
délais relève rétroactivement des déchéances encourues avant la demande. Les cas où le créancier
continue les poursuites nonobstant une demande de délai sont extrêmement rares, à cause du risque
auquel s'expose le créancier de voir annuler, en cas d'octroi de délais, les actes de poursuite faits depuis la
demande. Le débiteur trouve d'ailleurs dans le droit commun le moyen d'arrêter les poursuites en
demandant un sursis provisoire qui peut être accordé jusqu'à cc que le rejet soit définitif».
468 TRAITÉ DES SAISIES
2031
( ) Mons, 13 octobre 1987, R.G., n° 8458; Civ. Liège, ch.s., 3 mars 1982, Jur. Liège,
1982, 261 ; Civ. Liège, ch.s., 9 mars 1987, R.G., n° 81520/87; G. de LEVAL, Obs. sous Liège. 4 mai
1984, Jur. Liège, 1984, 380, n" 2, in fine; adde. Liège, 7ème ch., 12 juin 1986 (R.G., n" 16.930/85)
qui, en matière de prêt à tempérament (art. 19, Ier, L. 9 juillet 1957), décide à juste titre «que la
déchéance du terme, même pour les cas où elle est autorisée, ne peut avoir d'effet automatique, à
peine d'aller à l'encontre des dispositions de l'article 1244 du Code civil qui est d'ordre public».
2032
( ) Voy. p. ex. au sujet d'une procuration hypothécaire irrévocable non signée par
l'épouse, Gand, 12 janvier 1985, T. Not., 1985, 135 et Rec. Enr., 1986, n° 23.267, p. 24. Sur la
conséquence du défaut de constatation ou d'approbation des ratures (art. 16 de la loi du 25 ventôse an
XI), voy. Cass., 12 novembre 1982, Pas., 1983, 1, 324: J.T., 1984, 412: adde. Cass .. 19 décembre
1986, Rev. Not., 1987, 356 (les ratures ou les corrections non approuvées portées sur une décision de
justice sont réputées non avenues).
2 33
( " ) M. RENARD-DECLAIRFAYT, Force probante et force exécutoire des actes nota-
riés, Rép. Not., T XI, Livre VI, première partie. n"s 21, 76 à 78: J. GHESTIN et G. GOUBEAUX,
Traité de droit civil, Introduction générale. L.G.D.J., 1977. p. 496, n" 617; M. HANOTIAU, Vers
une autre authentification, in Société Notariat Université, Cabay, Bruylant, 1986, 152-153:
Bruxelles, 10 septembre 1986, Turn. Rechtsl., 1987, p. 9 (recevabilité de l'aveu judiciaire contre le
contenu de l'acte authentique). Sur les obligations du notaire, voy. P. HARMEL et R. BOUR-
SEAU, Les sources et la nature de la responsabilité civile des notaires, Faculté de Droit de Liège, 184
à 210. Une décision du juge des saisies de Tournai du 16 mai 1986 (R.G .. n" 19.460) rappelle que le
notaire ne vérifie pas la sincérité des déclarations auxquelles ne s'attache dès lors qu'une force
probante réduite. Voy. aussi infra. n° 237 (actes notariés reçus à l'étranger).
034
(' ) Civ. Liège, ch.s., 24 juin 1985, Jur. Liège, 1986, 562 et Rcv. Not., 1986, 42: Civ. Liège.
22 décembre 1986. R.G .. n° 72795/85.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 469
(2°35 ) Supra, n° 228 A; adde. G. de LEVAL, obs. sous Liège, 4 mai 1984, J.L., 1984, 379,
n° !. Toutefois, l'opposition au commandement préalable à la saisie-exécution immobilière suspend
la durée de validité de celui-ci (art. 1567, al. 2 et Civ. Bruxelles, ch.s., 15 juin 1987, R.G., n°s
146.830 et 22.156) et l'opposition à saisie-arrêt-exécution (art. 1541) empêche le déssaisissemcnt du
tiers saisi sans pour autant mettre fin à l'effet d'indisponibilité.
(2°36) C. REMON, op. cit., Rev. Not., 1978, 308-309; P. WATELET, op. cit., p. 35; G.
BAX, op. cit., Limb. Rechtsl., 1985, 7; voy. au sujet d'une convention organisant par acte
authentique une séparation de fait, J.P. Namur (premier canton), 14 mars 1985, Rev. Rég. Dr., 1986,
164 et note J.D.
(2°37 ) G. de LEVAL, obs. sous Liège, 4 mai 1984, J.L., 1984, 377.
(2°38 ) Pandectes belges, V0 Acte authentique, n°s 521 et 522 auxquels se réfèrent Civ. Liège,
ch.s., 9 février 1983, R.G., n" 52.733/82 et Civ. Liège, ch.s., 6 mars 1985, R.G., n° 63.080/84; Civ.
Liège, 9 décembre 1965, Jur. Liège, 1965-1966, 139.
2039
( ) Il a été jugé (Civ. Liège, ch.s., 24 juin 1985, Rev. Not., 1986, 42; J.L., 1985, 562)
qu'une clause de déchéance du terme pour défaut de paiement de l'emprunteur ne peut, en cas de
contestation du débiteur, être mise en oeuvre que sur base d'une décision du juge du fond prononçant
la déchéance du terme ou la résolution de la convention de prêt. Cette exigence ne se justifie que si
les moyens invoqués paraissent suffisamment fondés. De manière plus nuancée, il a été jugé (Civ.
Liège, ch.s., 20 octobre 1986, R.G., n° 65.468/84) que «dans l'hypothèse d'une contestation sérieuse
résultant d'une procédure pendante devant le juge du fond, le juge des saisies peut considérer que la
créance n'apparaît plus certaine au sens de l'article 1494 du Code judiciaire et ordonner la suspension
de la procédure d'exécution jusqu'au jugement au fond». Adde. Civ. Liège, ch.s., 22 décembre 1986,
R.G., n° 72.795/85 (en présence d'une contestation sérieuse sur !'imputabilité d'une accumulation
d'arriérés, la créance en capital n'est pas exigible; il appartient au créancier de se pourvoir au
préalable devant le juge du fond) et Civ. Bruxelles, ch.s., 29 juin 1987, Ann. Dr. Liège, 1988, n° 2 et
note J. DEMBLON (l'acte notarié ne saurait donner lieu à exécution forcée en cas de contestation du
contenu de la clause (des conventions préalables au divorce par consentement mutuel) relative aux
fins de contribution et d'entretien des enfants ou de l'étendue de son applicabilité à une hypothèse
précise).
470 TRAITÉ DES SAISIES
(2!155 ) Adde. la loi du 5 juin 1975 portant approbation de la Convention supprimant l'exigence
de la légalisation des actes publics étrangers et de l'Annexe, faites à La Haye le 5 octobre 1961 (Codes
La Charte, Code judiciaire, Législation internationale, li, p. 67). Cette convention maintient
cependant l'exigence de /'apostille alors que l'art. 49 de la Convention de Bruxelles n'exige ni
légalisation, ni formalité analogue (art. 49).
6
("" ) Accord entre le Royaume de Belgique et la République fédérale d'Allemagne sur la
suppression de la légalisation des actes publics, signé à Bruxelles, le 13 mai 1975 (Codes La Charte,
op. cit., l, 9/1-31) et Convention sur la suppression de la légalisation des actes publics entre le
Gouvernement du Royaume de Belgique et le Gouvernement de la République française, signée à
Paris, le 9 novembre 1981 (Codes La Charte, op. cit., 1, p. 9/1-36). Ces deux conventions devraient
être ratifiées par le Parlement pour avoir force obligatoire (voy. Ouest. Pari. Sénat 1982-1983, p.
705). Voy. aussi art. 49 de la Convention de Bruxelles du 27 septembre 1968; infra, n° 250.
2057
( ) Cass., 17 janvier 1901, Pas., 1901, 1, 106 et concl. M.P.; C.E., 10 juillet 1984, Rev.
Not., 1985, 367 et s. et rapport de M. !'Auditeur J. DE BRABANDERE; A GIRON, Droit
administratif, 2ème éd., Bruxelles-Bruylant, 1885, p. 237, n" 213.
(2°58 ) M. VAN SCHOOR Concl. Prée. Cass., 17janvier1901, Pas., 1901, 1, 108.
2059
( ) A. BUTTGENBACH, Manuel de droit administratif, 3ème éd., T. 1., n° 376.
e'J61') E. DE FAYS, Le notariat d'Etat. Authenticité et force exécutoire des actes administra-
tifs de gestion économique, Rec. enr., 1942, n" 18324, p. 358; J. DE BRABANDERE, op. cit.,
Rev. Not., 1985, 381n"11.10; infra n" 239.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 475
(2"'") C. CAMBIER, Droit administratif, Bruxelles, Larcicr, 1968, p. 250 qui précise qu'«il
ne faut pas trop généraliser l'incapacité du particulier d'agir par décision exécutoire. Cc pouvoir lui
revient à travers certains vestiges de ce que l'on appelle la justice privée. Ainsi, par le recours à
l'exceptio non adimpleti contractus, par le droit de rétention ... , le particulier se donne-t-il à lui-
même un titre contraignant à l'égard d'autrui». L'auteur ajoute: «Si l'on peut, s'agissant d'une
action mue par la puissance publique, parler du recours au juge pour en obtenir un titre exécutoire,
comme d'un détour, c'est que les jugements des cours et tribunaux tiennent leur force exécutoire non
du juge lui-même, mais du Roi. C'est par la voie de la formule exécutoire apposée sur les décisions de
justice par le greffier - agent de la puissance publique». Il va de soi que «les actes qui émanent
directement du pouvoir exécutif sont exécutoires par eux-mêmes, indépendamment de toute formule,
du moment qu'ils sont légalement portés à la connaissance du public ou des intéressés» (A. GIRON,
op. cit., p. 244, n° 213).
(2062) La délivrance d'une contrainte par laquelle l'Etat et les organismes d'Etat se procurent
à eux-mêmes un titre exécutoire conformément aux dispositions de l'article 3 de la loi domaniale du
22 décembre 1949, est facultative; au lieu de décerner une contrainte, ils peuvent saisir la justice de
leur demande (Cass., 14 septembre 1976, Pas., 1977, 1, 40; infra, n° 239 A).
(2063 ) C. CAMBIER, lb., p. 250, note 2; D. CHABOT-LEONARD, op. cit., p. 47, note
79; contra A. BUTTGENBACH, op. cit., p. 345, n" 377; J. DEMBOUR, Droit administratif,
3ème éd., Liège, 1978, p. 307, n° 221 ; A. MAST, Précis de droit administratif belge, Story-Scientia,
1976, p. 7, n° 8.
(2°64 ) B. JADOT, Le sursis à exécution face aux prérogatives de l'administration, Adm.
Publique, 1982, p. 250 à 253, n"s 26 à 44; J. SAROT, Le caractère suspensif ou non suspensif des
recours juridictionnels dirigés contre les autorités administratives in Rapports belges au Xlème
Congrès de l'Académie internationale de droit comparé, Bruylant 1982, p. 695 à 702; D.
VANDERMEERSCH, L'accès au territoire, le séjour, l'établissement et l'éloignement des étran-
gers, Chronique de jurisprudence, J.T., 1987, p. 593-594, n°s 77 à 82. Voy. aussi supra, n° 94 et
infra, n" 239.
476 TRAITÉ DES SAISIES
A. - Droit commun.
En matière de droits d'enregistrement, la contrainte consti-
tue à la fois le titre exécutoire que l'Etat peut se décerner à lui-
(2070 ) J. DEMBOUR. op. cit.. p. 309 qui précise les conditions d'exercice de cette exécution
d'office.
2071
( ) Cass., 13janvier1972, Pas., 1972. 1, 469.
(2°72 ) Civ. Liège, ch.s., 5 mai 1982, R.G., n" 48.112/81, Jurisprudence du Code judiciaire, La
Charte, T. Il, Art. 1395, n° 3/6, p. 10; Civ. Tongres. 17 mars 1983, Bull. Contr., 1985, 284; G. de
LEVAL, Saisies conservatoires et voies d"exécution, Jur. Liège. 1978-1979. p. 354, n" 38; contra
avant le Code judiciaire. Bruxelles, 24 juin 1964. Pas., 1965. Il. 191. Une décision du juge des saisies
de Bruxelles du Ier décembre 1986 (R.G. n° 102.557) s'y réfère en ces termes: «Attendu que les
tribunaux - et en !"occurrence le juge des saisies - ne peuvent substituer un terme de grâce à un
terme de droit établi par une disposition d'ordre public, comme c'est le cas en matière de poursuite
intentée en vue du recouvrement d'une dette d"impôts (Bruxelles, 24 juin 1964, Pas .. 1965, II, 191);
qu'en tout état de cause, le juge des saisies n'a pas compétence pour accorder des termes et délais en
dehors des cas limitativement prévus par la loi (art. 1334 et 1621 du Code judiciaire). lesdits délais ne
pouvant éventuellement être accordés en !"espèce qu'au niveau administratif et sous réserve de la
responsabilité personnelle du comptable chargé du recouvrement des capitaux, revenus, payagcs,
droits et impôts, conformément à !"article 10 de la loi du 15 mai 1846 sur la comptabilité de !"Etat
(Civ. Liège, ch.s., li octobre 1978, Bull. Contr.. 1987, 805)». Adde. Civ. Verviers, 6 novembre
1981, Bull. Contr., 1987, 1876; Civ. Bruxelles, ch.s .. 12 janvier 1987. J.L.M.B .. 1987, 288; comp.
Civ. Courtrai, ch.s., 18 novembre 1985. Bull. Contr., 1987. 76.
21
( m) C. CAMBIER. op. cit.. p. 251, note 2.
2 74
( " ) Art. 1410, § 4 (supra. n" 94); art. 195 à 227 de l'A.R. d'exécution du C.I.R. qui pour le
surplus se réfèrent au Code judiciaire.
21175
( ) Infra, n° 239.
478 TRAITÉ DES SAISIES
2076
( ) Cass., 14 septembre 1976, Pas .. 1977, 1, 40.
(2°77 ) Rapport au Roi précédant le Code des droits d'enregistrement, d'hypothèque et de
greffe, Pasin., 1939, 701 ; Cass., 14 septembre 1976, Pas., 1977, 1, 40; Cass., 18 février 1986, Pas.,
1986, 1, 749; Bruxelles, 22 décembre 1986, J.L.M.B .. 1987, 833; supra. n" 238 A.
( 2078 ) Art. 314, § 5 de la loi générale des douanes et accises; voy. aussi D. CHABOT-
LEONARD, op. cil., p. 46 et réf. cil. Sur l'absence de force exécutoire d'une contrainte non signée,
voy. Civ. Malines, 21mai1985, F.J.F., 1986, p. 368, n" 225.
2079
( ) Voy. Rép. Not., T. XV. L.X, Droits d'enregistrement, d'hypothèque et de greffe, n"s
951, et 958 à 963. «Il convient de remarquer qu'aucun délai n'est prévu pour former opposition. Le
redevable pourra s'opposer à la contrainte aussi longtemps que l'exécution n'est pas consommée» ( D.
CHABOT-LEONARD. op. cit.. p. 47).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 479
(2'l80) Civ. Liège (Réf.), 10 décembre 1984, R.Req., n"s 21.751/84 et 21.804/84, Inédits; Civ.
Liège (Réf.), 13 février 1984, J.T., 1984, 178; Jur. Liège. 1984. 144; Civ. Liège. Réf., 21 octobre
1985, J.T., 1986, 145; G. de LEVAL cl J. van COMPERNOLLE, op. cit.. J.T., 1985, n" 21. p. 523.
(w81 ) Liège, 6février1985. Rcc. enr .. 1985, n" 23.197. p. 247.
(2°82 ) Note sous Civ. Bruxelles, ch.s., 22 avril 1971. Pas .. 1971. lll, 46 et réf. cil.; addc. Arr.
Bruxelles. 16 mai 1983, Bull. Contr.. 1986. 2084.
(21183) Supra. n° 238 B et note 2072.
(2!184 ) Il s'agit pour eux d'une faculté; au lieu de décerner une contrainte, ils peuvent saisir la
justice de leur demande (Cass .• 14 septembre 1976, Pas., 1977, I. 40; voy. aussi Cass .. 27 novembre
1984. Pas., 1985, 1, 379). Ainsi, l'art. 40. al. 1 de la loi du 27 juin 1969 révisant l'arrêté-loi du 28
décembre 1944 concernant la sécurité sociale des travailleurs modifiée par l'art. 67 de la loi du 4 août
1978 énonce que «Sans préjudice de son droit de citer devant le juge. !'Office national de sécurité
sociale peut aussi procéder au recouvrement des sommes qui lui sont ducs. par voie de contrainte». Il
a été jugé que l' Administration des domaines ne peut cependant recouvrer les sommes ducs à un titre
quelconque tant à l'Etat qu'à des organismes d'Etat autonomes que si clic y est habilitée par un texte
spécial (art. 211 de l'A.R. du 20 décembre 1963 relatif à l'emploi et au chômage; B. GRAULICH et
P. PALSTERMAN, Les droits et obligations du chômeur, p. 305-306; art. 71 de la loi du 8 avril 1965
relative à la protection de la jeunesse ; art. 37 de la loi du 9 juillet 1975 relative au contrôle des
entreprises d'assurance, etc.). De telles dispositions seraient dans le cas contraire superflues (Civ.
Huy, ch.s., 3 décembre 1984, Pas., 1985, lll, 30; contra Civ. Bruxelles. 29 mai 1975, R.G., n"
21.974). A notre avis, les dispositions spéciales peuvent se justifier pour compléter l'art. 3 de la loi
domaniale de telle sorte que la règle formulée par cc texte peut conserver une portée tout à fait
générale.
(2°85 ) L'art. 92 du Code T.V.A. énonce cependant des règles spéciales visant à garantir le
recouvrement des sommes ducs; voy. aussi Liège, 17 mars 1982. R.G., n" 11.046/80, Jurisprudence
du Code judiciaire. La Charte, T. 1, Art. 1395. n" 217, p. 7 et Liège. 7ème ch .. 20 février 1987, R.G.
n" 11.878/81. Inédit.
480 TRAITÉ DES SAISIES
2086
( ) A l'instar de l'art. 92, al. 2 du Code T.V.A., l'art. 314, § 4 de la loi générale des
douanes et accises dispose qu' «aucun recours contre le jugement statuant sur l'opposition ne sera
reçu que moyennant consignation préalable du montant des condamnations».
(2°87 ) Sur la distinction entre contribuable et redevable, voy. Cl. BOLUS, La femme mariée :
un contribuable à part entière, Bull. Contr. 1983, p. 197. n" 10.
21188
( ) Cass., 17 juin 1929, Pas., 1929, !, 246.
21189
( ) Le rôle se présente matériellement sous la forme d'une liste de cotisations reprises au
nom d'un ou de plusieurs redevables. Chaque cotisation fait l'objet d'un numéro, l'article de rôle.
C'est cet ensemble qui est rendu exécutoire par le fonctionnaire compétent soit le directeur régional,
soit le fonctionnaire délégué à cet effet.
2090
( ) Au sujet de l'exigibilité, voy. l'art. 304, C.I.R. et la règle de compétence spéciale en
(w92 ) Voy. l'art. 294, C.I.R. et Circ. Adm. Bull. Contr., 1982, p. 868 à 875.
(2°93 ) Voy. Cl. BOLUS. op. cit., Bull. Contr., 1983, p. 229, n° 46 et p. 239-240, n°s 60-61 ;
adde. supra n°s 142 et 220 B. A l'égard des ayants-droit d'un redevable décédé, voy. art. 182, A.R.
d'exécution C.I.R. (Circ. Adm. Bull. Contr., 1982, p. 871, n" III, 61) et supra n° 220 A.
2094
( ) Manuel du Recouvrement, Contributions directes, T. X, Titre III. n" 95.
482 TRAITÉ DES SAISIES
(2''") Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin., 1967, 946: adde. Arr. Bruxelles, 16 mai 1983,
Bull. Contr., 1986,2084et Mons, 11octobre1984,J.T., 1984, 679.
(2'196 ) La procédure prévue par l'art. 215 ne peut évidemment être mise en oeuvre sans titre
exécutoire de !'Administration contre k débiteur (Ouest. et Rép., Sénat, Sess. 1985-1986, 890).
("ml Manuel du Recouvrement, Contributions directes, T. X, Titre VI, n° 480.
(2°98) Le fait que la «sommation contrainte» ait été supprimée par J'A.R. du 4 novembre
1957 et que le contribuable soit informé de sa dette par l'envoi d'un avertissement extrait de rôle qui
en cas de non-paiement de l'impôt est suivi d'un dernier rappel, purement administratif, appelé
«sommation» ne rend pas sans objet, selon nous, la notification préalable de la contrainte imposée
par l'art. 196, A.R. d'exécution C.I.R.
(2099 ) Liège, 13 janvier 1984, Jur. Liège, 1984, 107 et obs. G. de LEVAL: Mons, 7 février
1985, R.G .. n° 6681, Inédit; Civ. Liège, ch.s., 21octobre1985, Jur. Liège 1986, 74: voy. Bruxelles,
9 mai 1984, Bull. Contr. 1985, 1944 qui relève l'existence de contraintes préalablement signifiées au
redevable.
(2 100) Il existe des règles spéciales de prescription (supra, n° 214, note 1739).
2101
( ) Certes, le Directeur des contributions peut faire surseoir, dans des cas spéciaux, au
recouvrement dans la mesure et aux conditions qu'il détermine (art. 301, al. 3) mais cette faculté,
pour l'exercice de laquelle aucun délai n'est fixé par la loi, n'entraîne pas pour le juge celle de pouvoir
lui-même ordonner la surséance au recouvrement durant la période d'examen d'une telle demande
par Je Directeur des contributions (Liège, 7ème ch .. 19 novembre 1986, J.L.M.B., 1987, 252). Adde.
J. SAROT, op. cit .. Rapports belges au XIème Congrès de l'Académie internationale de droit
comparé, Bruylant, 1982, 707.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 483
2102
( ) Supra n° 222 C ; D. LINDEMANS. Concordance et discordance en matière de
recouvrement d'impôts directs entre les dispositions des articles 300 et 301 du C.J.R., R.G.F., 1983,
p. 16, n° 8; G. de LEVAL, Remarques sur certaines saisies en droit fiscal, Jur. Liège, 1984, 110; P.
VAN ORSHOVEN, Behoorlijke rechtsbedeling bij geschillen over directe rijksbclastingen, Anvers,
Kluwer, rechtswetenschappen, 1987, 455-458; Civ. Nivelles, ch.s., 10 avril 1973, Bull. Contr., 1973,
p. 2565 ; Civ. Liège, ch.s., 21octobre1985, préc. ; Civ. Bruxelles. ch.s., 3 décembre 1986, J.L.M.B.,
1987, 280 et obs. G. de LEVAL. La question est cependant très controversée; on relève de
nombreuses décisions qui admettent encore la saisie-exécution à des fins conservatoires (Civ. Liège,
ch.s., 3 janvier 1980, Bull. Contr., 1983, p. 2389; Civ. Anvers, ch.s., 28 novembre 1983, R.G.F.,
1984, 120 et note G. MAERTENS ; Civ. Courtrai, ch.s., 29 octobre 1984, Bull. Contr. 1985, 2229;
Civ. Liège, ch.s., 15 novembre 1986, J.L.M.B., 1987, 220; Civ. Anvers, ch.s., 8 septembre 1987, Le
courrier fiscal, 1987, 379 et obs. D. LINDEMANS; J. SAROT, op. cit., Bruylant, 1982, 695 à 697;
addc. Bull. Quest. et Rép., Sénat, Sess. 1980-1981, p. 1735); voy. aussi Bruxelles, 9 mai 1984, Bull.
Contr. 1985, 1944 qui admet en se référant notamment à l'art. 300 C.J.R. qu'une saisie-arrêt puisse
être pratiquée sur le fondement des art. 215 et 216, A.R. d'exécution C.J.R. malgré une réclamation
contre les cotisations. Comp. supra, n" 146, note 1169.
(""') Voy. toutefois de lege fcrenda, D. LINDEMANS, op. cit., R.G.F., p. 17, n° 9.
21
( '") Ce n'est que si le titre exécutoire autre qu'un jugement est apte à fonder une saisie-
cxécution qu'il peut a fortiori justifier une saisie conservatoire (supra, n" 168 ; comp. et contra D.
LINDEMANS, obs. sous Civ. Anvers, 8 septembre 1987, Le courrier fiscal, 1987, 382).
("'") Tel est le cas de l'article 217 bis, A.R. d'exécution C.l.R. et de l'article 302, C.J.R .. En
vertu de cc texte, lorsqu'une mesure d'exécution est mise en oeuvre pour obtenir le recouvrement de
«I'incontcstablement dû», elle conserve automatiquement des effets conservatoires pour garantir le
recouvrement futur de la dette suspendu par la réclamation (Manuel du Recouvrement, Contribu-
tions Directes, T. X, Titre V, n° 457; Civ. Anvers, ch.s., 29 mars 1982, Bull. Contr. 1982, 2072). Ce
texte est de stricte interprétation. S'il n'y a pas d'incontestablement dû la mesure d'exécution ne
produit pas, scion nous, un effet conservatoire (comp. et contra Civ. Courtrai, ch.s., 29 octobre 1984,
Bull. Contr. 1985, 2229 et s., sp. p. 2232 n" 6). Voy. aussi l'art. 315, C.l.R. mais ce texte ne peut
justifier la mise en oeuvre des art. 215 et 216, A.R. en l'absence d'un titre exécutoire.
484 TRAITÉ DES SAISIES
(2 113 ) Le caractère non contestable de la créance doit permettre à son titulaire d'obtenir
rapidement et à moindres frais un titre exécutoire. Dans ce but, le Code judiciaire organise la
procédure sommaire d'injonction de payer (art. 1388 à 1344) pour toute demande, de la compétence
du juge de paix, tendant au paiement d'une dette liquide qui, justifiée par un écrit émanant du
débiteur, a pour objet une somme d'argent et dont le montant n'excède pas cinquante mille francs (la
loi du 29 juillet 1987 modifiant les articles 1338, 1340, 1342, 1343 et 1399 du Code judiciaire tend à
améliorer l'efficacité de la procédure). De même le référé-provision repose sur une idée semblable,
lorsqu'il y a urgence, en permettant au créancier d'obtenir rapidement un titre exécutoire. Comp.
aussi en matière de caution, art. 1348, C. jud.
488 TRAITÉ DES SAISIES
2114
( ) C. CAMBIER, Droit judiciaire civil, T. 1., Fonction et organisation judiciaires,
Bruxelles, Larder, 1974, p. 179.
(2 115 ) Adde. art. 972, al. 5, C. jud. lorsqu'un accord intervient dans le cours de l'expertise
(note 2118) et art. 1258, C. jud. lorsqu'un accord intervient lors de la tentative de conciliation en
matière de divorce pour cause déterminée mais en ce cas, il y a lieu à entérinement par le juge (infra,
note 2130).
2 6
( " ) C. CAMBIER, op. cit., p. 162; comp. art. 1715 et 1716, C. jud. ; infra, n° 246 D
2117
( ) C. CAMBIER, op. cit., p. 163; Civ. Bruxelles, ch.s., 3 avril 1986, R.G. n° 14334 (art.
1258, C. jud.); infra, n° 243.
(2" 8) «En reconnaissant aux parties le choix entre le procès-verbal de conciliation et le
jugement d'accord, le législateur a, à l'article 972 du Code judiciaire, indiqué de manière explicite
que ces deux actes ne peuvent être assimilés» (G. DEMEZ, La recevabilité de l'appel principal et de
l'appel incident, Rapport présenté lors de la journée d'étude au Centre Intcruniversitaire de Droit
judiciaire, Louvain, 1986, n" 14).
(2" 9 ) C. CAMBIER, op. cit., p. 163, note 44 et p. 177, note 80; A. FETTWEIS, Manuel de
procédure civile, Liège, 1985, p. 470, n" 693. Cette exclusion ne vise pas les matières d'ordre public;
voy. par exemple au sujet du «pacte» conclu entre époux séparés de fait, E. VIEUJEAN, Examen
de jurisprudence (1976-1983) Personnes, R.C.J.B., 1986, n" 107, p. 635 à 637 et note 56; adde. J.P.
Namur, 14 mars 1985, Rev. Rég. Dr. 1986, 164 et note J.O. Plus généralement, les accords qui ne
sont susceptibles de produire tous leurs effets que moyennant contrôle judiciaire ne sont pas touchés
par cette prohibition (voy. en matière de cantonnement, supra, n" 209, in fine).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 489
acte aux parties d'un accord intervenu entre elles, il ne s'agit pas
d'un jugement assujetti au droit d'enregistrement car la perception
du droit de 2,5 % est limitée aux décisions du pouvoir judiciaire par
lesquelles le tribunal ou la cour tranche une contestation entre
parties (art. 142, C. Enr.) (2 120).
120
(' ) M. DONNA Y, Droits d'enregistrement, d'hypothèque et de greffe, Rép. Not., T. XV,
Livre X, n°s 470 et 483 ; l'auteur précise cependant que le droit est dû si le juge prononce une
condamnation en termes exprès ou équivalents même si cette condamnation n'a pas été demandée
par l'autre partie. A notre avis, une telle mention est superfétatoire (supra, n" 223, j).
(2 1") R. PERROT, Jurisprudence française en matière de droit judiciaire privé, R.T.D.C.,
1979, p. 199, n° 9.
2122
( ) A. FETTWEIS, op. cit., n" 696, p. 472; C. CAMBIER, op. cit. p. 164, note 45; addc.
Civ. Bruxelles, ch.s., 6 avril 1987, L'huissier de justice, 1987, 115.
('m) Supra, n" 236.
24
(" ) Civ. Tournai, ch.s., 18janvier1985, R.G., n" 20.151.
moins que l'accord n'ait point été légalement formé et sauf les voies
d'interprétation et de rectification prévues aux articles 793 à 801 s'il
y a lieu» (art. 1043, al. 2). Le tribunal ne fait qu'entériner la
volonté concordante des parties (2 126), à moins que l'une de celles-
ci n'ait pas la capacité requise ou que la convention ne soit en tout
ou en partie contraire à l'ordre public (2 127 ).
En cas de vice du contrat (capacité, consentement, objet),
la nullité de l'accord ne peut être demandée qu'en exerçant une
voie de recours ordinaire, c'est-à-dire en suivant la forme de l'appel
(2 128). Celui-ci pouvant en règle être exercé dans le mois de la
signification du jugement (art. 1051), la signification préalable de
celui-ci s'impose pour consolider le titre. Enfin, le jugement
d'accord est un jugement au sens des articles 1333 et 1334 en
matière de délais de grâce.
La décision puise sa force moins dans l'impérium du juge
que dans la volonté des parties (2 129 ). Aussi l'exécution de
l'accord, fût-il imparfaitement entériné par le juge, ne saurait de ce
seul fait constituer un abus dans le chef du créancier. C'est aux
termes de l'accord lui-même que s'attache par le truchement du
jugement «en la forme» le caractère exécutoire qui autorise le
recours à la saisie (2130).
2131
( ) P. GRAULICH, op. cit., p. 142, n" 93/4 précise que «même l'exequatur ne naturalise
pas le jugement étranger; il l'introduit simplement en tant que tel et restant tel dans l'ordre du for».
(2 132 ) A. FEITWEIS, A. KOHL et G. de LEVAL, Eléments de la compétence civile, P.U.
Liège, 1983, p. 126, n" 233 ; Civ. Huy, 3 décembre 1979, J.L. 1980, 116 et Rcv. Not., 1980, 552.
2133
( ) Voy. p. ex. l'art. 148, C. Enr. en matière de droits d'enregistrement et l'art. 1714/2°,
C. jud. On précise que l'article 31 de la Convention de Bruxelles du 27 septembre 1968 ne prend pas
position entre les théories suivant lesquelles cc serait soit le jugement rendu dans l'Etat d'origine, soit
la décision autorisant l'apposition de la formule exécutoire qui serait exécutoire dans l'Etat requis. A
nos yeux, il faut décider que les deux décisions constituent de manière indissociable le titre exécutoire
ou encore que celui-ci est constitué par la décision revêtue de l'exequatur (Paris, 4 mars 1987, Gaz.
Pal., 7-8 août 1987, 8). «Le jugement ne devrait pas produire dans le pays requis plus d'effets qu'il
n'en a dans son Etat d'origine sans pouvoir non plus en comporter davantage que n'en auraient les
jugements locaux du même type» (Conclusions de M. !'Avocat général DARMON dans l'affaire
145/86, C.J.C.E., audience du 9 juillet 1987, n" 20). Adde. infra, n" 250 C 4, in fine.
(2 134 ) G. de LEV AL, L'exécution et la sanction des décisions judiciaires en matière familiale,
in L'évolution du droit judiciaire, Xlèmes Journées Jean Dabin, Bruxelles, Bruylant, 1984, p. 907 n"
39; voy. aussi Rennes, 26 septembre 1984, Rev. Arb., 1986, 441. En droit belge, les arbitres n'ont
pas le pouvoir de prononcer des astreintes et le juge judiciaire ne peut assortir la sentence arbitrale
d'une astreinte (1. MOREAU-MARGREVE. L'astreinte, Ann. Dr. Liège, 1982, 60; Civ. Liège, 6
mars 1984, Jur. Liège, 1984, 197 et obs. G. de LEVAL). Il reste qu'un excès de pouvoir du tribunal
arbitral peut être couvert à défaut d'annulation de la sentence (art. 1704, 2" d, 1704, 4" et 1707, 1",
C. jud.).
492 TRAITÉ DES SAISIES
35
(" ) Paris. 26 juin 1981, Clunet 1981, 842 et note B. OPPETIT; Rev. Crit. D.l.P .. 1982.
379; Rev. Arb., 1982, 204. Ainsi, un arrêt de la C.J.C.E. du 2 juillet 1985 (Rev. Crit. D.l.P. 1986,
341 et obs. Il. GAUDEMET-TALLON; Clunet 1986. 469-470, obs. A. HUET) précise que <da
Convention du 27 septembre 1968 se bornant à régler la procédure d'exequatur des titres exécutoires
étrangers et ne touchant pas à l'exécution proprement dite qui reste soumise au droit national du juge
saisi, les tiers intéressés pourront intenter contre les mesures d'exécution forcée les recours qui leur
sont ouverts par le droit de l'Etat où l'exécution forcée à lieu» (recours devant le juge des saisies,
telle l'action en distraction ; action en inopposabilité de la décision étrangère, association à une
procédure de répartition, contestation de la validité ou des effets du negotium constaté par acte
authentique). M. DARMON, Concl. préc., n"s 18 à 33 (il conclut que si un motif de non-
reconnaissance tiré de l'article 27 de la Convention C.E.E. ne peut être invoqué hors du cadre défini
par les articles 36 et suivants, cette irrecevabilité, qui doit être soulevée d'office, ne fait pas obstacle à
ce que le fait ou la situation qui aurait pu être qualifié au regard dudit moyen soit invoqué à l'appui de
toute autre voie de recours ouverte contre l'exécution par le droit national). Adde. infra, n" 250 C !.
136
( ) Liège, 17 mai 1984, Jur. Liège, 1984, 381 ; M. DARMON, op. cit., n" 21 ; camp. Cass.
Fr., 2 juin 1987, Gaz. Pal., 1987, Pan., 202 (a contrario); voy. aussi supra, n"s 228 et s.
2137
( ) Ainsi le saisi peut se prévaloir d'un jugement étranger non exequaturé en matière d'état
des personnes pour s'opposer à une mesure d'exécution fondée sur un titre ayant perdu par voie de
conséquence son efficacité (Civ. Bruxelles, ch.s., 26 juin 1986. R.T.D.F., 1986, 403; supra, n" 232
C 3). Au sujet de la transcription dans les registres de l'état civil en Belgique d'une décision étrangère
constitutive ou modificative de l'état du belge, voy. M. BORN et M. FALLON, Droit judiciaire
international, Chronique de jurisprudence, J.T., 1987, p. 498, n" 132; F. RIGAUX, Droit
international privé, Tome 1. Théorie générale. Bruxelles, Larcier, 1987, p. 153-154, n"s 227 et 228 et
CI. LOVENS, Efficacité des jugements de divorce prononcés à l'étranger, Ann. Dr. Liège, 1988,
n° 1.
2138
( ) «Les chances de présence future dans ce pays de biens de la partie condamnée et
récalcitrante» constituent un intérêt suffisant (P. GOTHOT et D. HOLLEAUX, La convention de
Bruxelles du 27 septembre 1968. Jupiter, 1985. n" 343. Adde. Bruxelles, 8 novembre 1984, Pas.,
1985, Il, 29 (la demande d'exequatur d'un jugement étranger est recevable dès lors que le demandeur
poursuit des avantages matériels et moraux légitimes et qu'il invoque un intérêt né et actuel; H.
BORN et M. FALLON, op. cit., J.T .. 1987, p. 496, n" 126). Adde. n" 250, note 2222.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 493
2139
( ) Supra, n" 170; voy. G. DROZ, Compétence judiciaire et effets des jugements dans le
marché commun, Dalloz, 1972, p. 352, n" 549 ; P. GOTHOT et D. HOLLEAUX, op. cit., n" 393 :
H. GAUDEMET-TALLON, La reconnaissance des jugements étrangers portant sur une somme
d'argent, en matière civile et commerciale, R.l.D.C., 1986, 501 : adde. en matière de faillite, Cass.
Fr., 25 février 1986, J.C.P., 1987, IL 20776 et obs. J.P. REMERY et Rev. Crit. D.l.P., 1987, 589 et
obs. H. SYNVET.
(2 140) A. FETTWEIS, Manuel de procédure civile, Liège, 1985. n" 235; Cass. Fr., 14
décembre 1983, Rev. Arb., 1986. 483. Pour un exemple d'exequatur à objet partiel, voy. Cass. Fr.,
18 mars 1986 et Cass. Fr., 28 octobre 1986, Dall., 1987. Sommaires commentés, 1987, 352. obs. B.
AUDIT; addc. infra, n" 250 B/2 et note 2238.
(1 141 ) En ce cas le préjudice résulte de l'existence du contentieux lui-même et non du litige
déjà jugé (voy. M.C. RONDEAU-RIVIER, obs. sous Cass. Fr., 14 décembre 1983, Rev. Arb.,
1986, 491).
(1 142 ) Liège, 25 janvier 1984, Jur. Liège, 1984, 113 et obs. G. de LEVAL: voy. supra, n" 225,
note 1877.
(2 141 ) Voy. en matière de saisie immobilière, Trib. Gdc Inst. d'Avesnes-sur-Helpe, 7 mai
1981, Rev. Crit. D.l.P., 1982. 368 et obs. M. DEFOSSEZ: au sujet de la date de cessation de
paiements en matière de faillite, Cass. Fr., 25 février 1986, Rev. Crit. D.l.P., 1987, 589 et obs. H.
SYNVET et au sujet des parties à la procédure, D. HOLLEAUX, Effets en France des décisions
étrangères. Juriscl. dr. int., fasc. 584 B, 2ème cahier, n"s 31 à 35: adde. infra, note 2222.
2144
( ) Voy. infra, n" 250 C 5; adde. supra, n" 35.
494 TRAITÉ DES SAISIES
2145
( ) Voy. aussi P. GOTHOT et D. HOLLEAUX. op. cit.. p. 207. n" 402 et A. HUET,
obs. sous C.J.C.E., 2 juillet 1985. Clunet, 1986, 470.
(2 146) D. HOLLEAUX, Effet en France des décisions étrangères. Juriscl. dr. int., fasc. 584
B, 2ème cahier, n° 105.
(2 147 ) Trib. Gde Inst. Paris, Réf., 7 février 1986, Gaz. Pal.. 13-14 juin 1986, 16; Rev. Crit.
D.I.P. 1986, 537 et note H. GAUDEMET-TALLON.
(2 148 ) L. DERMINE. L'arbitrage commercial en Belgique. Bruxelles, Larcier 1975, p. 80, n"
165; E. KRINGS, L'exécution des sentences arbitrales, Rev. Dr. !nt. Dr. Comp., 1976, p. 198, n"
14; M. HUYS et G. KEUTGEN, L'arbitrage en droit belge et international, Bruxelles, Bruylant
198L p. 599, n" 815; F. RIGAUX, Droit international privé. Tome 1. Théorie générale, 2ème éd.,
Bruxelles, Larcier, 1987. p. 161, n" 246.
149
(' ) Cela ne présente rien d'exceptionnel ; si le juge national applique les règles de
procédure de son Etat, il peut aussi appliquer une loi étrangère.
150
(' ) J. EL-HAKIM. L'exécution des sentences arbitrales, Etudes dédiées à Alex Weill.
Dalloz, 1983, p. 228-229.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 495
(2 15 ') M. HUYS et G. KEUTGEN, op. cit., n"s 623 et s. et n" 816: Ph. KAHN, note sous
Cass. Fr., 9 octobre 1984, Clunet 1985, 683. Un intéressant arrêt de la Cour d'appel de Paris du 26
avril 1985 décide qu'«est international l'arbitrage qui met en cause les intérêts du commerce
international et il suffit que l'opération économique à l'occasion de laquelle l'arbitrage est intervenu
implique un mouvement de biens, de services, ou un paiement à travers les frontières, les
circonstances telles que le lieu de l'arbitrage, la procédure suivie et la nationalité des parties étant en
revanche inopérantes» (Clunct, 1986, 175 et note J.M. JACQUET sp. p. 190 à 194: au sujet de la
nationalité, voy. toutefois l'art. 1717/4, C. jud.).
2152
( ) Cette disposition n'est - en vertu de l'article second de la loi du 27 mars 1985 -
applicable qu'aux sentences arbitrales rendues après son entrée en vigueur. c'est-à-dire après le 23
avril 1985 (la loi du 27 mars 1985 a été publiée au Moniteur du 13 avril 1985).
(2"-') «Arbitrage - Une modification du droit belge concernant l'annulation des sentences
arbitrales», Rev. Dr. lnt. Dr. Comp., 1985, 228-229: voy. aussi Doc. Pari.. Ch. Repr., Scss. 1984-
1985, n" 1037/2 (Projet de loi relatif à l'annulation des sentences arbitrales) : H. VAN HOUTTE, La
loi belge du 27 mars 1985 sur l'arbitrage international, Rcv. Arb., 1986, 29 à 42 : F. DE L Y, De
libcralisering van de internationale arbitrage, T.P.R .. 1985. 1025 à 1048: L. MATRA Y, La loi belge
du 27 mars 1985 et ses répercussions sur l'arbitrage commercial international, Rev. Dr. lnt. Dr.
Comp., 1987, 243 à 262. On signale qu'aux Pays-Bas. la loi du 2 juillet 1986 contenant un livre 4
nouveau du Code de procédure civile portant réglementation de l'arbitrage ne reconnaît pas comme
tel l'arbitrage international mais se borne à distinguer les arbitrages qui ont lieu aux Pays-Bas de ceux
qui ont lieu hors des Pays-Bas (art. 1074 et 1076).
496 TRAITÉ DES SAISIES
A. - La demande d'exequatur.
La procédure est introduite par requête unilatérale devant
le président du tribunal de première instance (art. 1710/1) (2 160) ;
le tribunal territorialement compétent est celui qui est désigné dans
la convention d'arbitrage ou dans une convention ultérieure con-
2154
( ) F. EISEMAN, Le phénomène de l'arbitrage, son utilité, ses avantages et son rôle, Rev.
Dr. !nt. Dr. Comp., 1976, p. 114, n° 17. L'article III de la convention de New York exige que
l'exequatur des sentences étrangères ne soit pas soumis à des conditions ou à des frais sensiblement
plus rigoureux que ceux qui sont imposés pour la reconnaissance ou l'exécution des sentences
arbitrales nationales.
(2 155 ) M. HUYS et G. KEUTGEN, op. cit., p. 601, n" 816.
156
(' ) M. STORME, La tierce décision obligatoire ou l'avis obligatoire comme moyen de
prévention des litiges. Une étude comparative des limites entre le droit des contrats et le droit de la
procédure, Rev. Dr. !nt. Dr. Comp., 1985, 285 à 319.
(2 157 ) lb. p. 311, 314 et 315.
(2 158) B. OPPETIT, note sous Cass. Fr., 18 novembre 1986, Clunet, 1987, 122.
(2 159) Au sujet de la saisie conservatoire pratiquée en vertu d'une sentence arbitrale, voy.
supra, n° 171.
(2 160 ) L'article 1710/1 parle de «requête présentée par la partie intéressée, sans que la partie
contre laquelle l'exécution est demandée puisse, en cet état de la procédure, prétendre présenter des
observations». Les articles 1025 à 1034 sont donc applicables (ainsi la requête doit être signée par un
avocat) sous cette réserve qu'à notre avis la partie adverse ne peut - eu égard à l'art. 1710/l in fine
précité-intervenir à la cause (contra E. KRINGS, op. cil., Rev. Dr. lnt. Dr. Comp., p. 192, n" 7c:
voy. aussi infra, n" 250 A).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 497
(2 161 ) Toutefois, est nulle de plein droit, toute convention attributive de juridiction contraire
aux dispositions des articles 627, 628 et 629 et antérieure à la naissance du litige (art. 630 et 1717/3,
cbnés).
(2 162) La dernière phrase du second alinéa de l'article 1717 n'est pas d'application dans la
mesure où la règle subsidiaire qu'il énonce ne se conçoit que si l'arbitrage n'a pas encore eu lieu (E.
KRINGS, op. cit., note 7, p. 185).
(2' 63 ) E. KRINGS, op. cit., Rev. Dr. Int. Dr. Comp., 1976, n" 2, p. 180-181; n" 3, p. 183;
n" 7 b, p. 192.
2164
( ) Ainsi l'arbitre peut décider qu'il n'y a pas lieu à cantonnement (Civ. Bruxelles, ch.s., 14
août 1985, Rev. Rég. Dr., 1985. 372) mais en ce cas la sentence doit être spécialement motivée (infra
n" 277 B 3; addc. art. 1704/2 i, C. jud.).
498 TRAITÉ DES SAISIES
2165
( ) E. KRINGS. op. cit.. Rev. Dr. lnt. Dr. Comp .. 1976. p. 186.
(2 166 ) Contra l'art. 39 de la Convention de Bruxelles du 27 septembre 1968 (infra. n" 250 B 5).
(2 167 ) Contra E. KRINGS, op. cit.. Rev. Dr. Int. Dr. Comp .. 1976. p. 196. n" 9; M. HUYS
et G. KEUTGEN, op. cil., n" 559; infra. n" 271 B.
16
(' ") Supra, n" 21.
(2 169 ) L'art. 38. al. 2 de la Convention de Bruxelles du 27 septcmhre 1968 énonce une règle
semblable (infra n" 250 C 4).
(2 170 ) De même on doit admettre que la décision d'exequatur contre laquelle un recours est
exercé constitue, avec la sentence. un titre permettant. de pratiquer une saisie conservatoire (supra,
n" 171 ; comp. art. 39. al. 2 Conv. de Bruxelles; infra. n" 250 B 5).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 499
C. - Les recours.
Il importe de relever :
(2 171 ) Voy. aussi l'art. 40 de la Convention de Bruxelles du 27 septembre 1968; infra, n" 250
D 2.
500 TRAITÉ DES SAISIES
(2 172 ) Si la demande d'annulation est fondée sur une des causes prévues à l'article 1704, alinéa
2, lettres d à j (et non a à c), elle doit au surplus être intentée dans les trois mois de la notification de
la sentence aux parties (art. 1707, 1et1713, 1, cbnés). Par contre, le respect du délai d'un mois prévu
par l'art. 1711/2 ne s'impose pas dans l'hypothèse prévue à l'art. 1713/2 lorsqu'il s'agit d'une cause
d'annulation prévue à l'article 1704/3.
(2 173 ) E. KRINGS, op. cit., Rev. Dr. Int. Dr. Comp., 1976, p. 193-194.
(2 174 ) E. KRINGS, op. cit., Rev. Dr. lnt. Dr. Comp., 1976, p. 196, n" 8.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 501
D. -Règles spéciales.
1. - Les articles 1715 et 1716 régissent l'exequatur de la
transaction intervenue devant le tribunal arbitral. Les règles à suivre
correspondent à celles qui sont prévues pour l'exequatur de la
sentence arbitrale. Le concours entre la procédure d'exequatur et la
procédure d'annulation de la transaction, dans les cas prévus par les
articles 2052 à 2058 du Code civil, n'étant pas réglé, il y a lieu,
semble-t-il, de soumettre la procédure d'annulation de la transac-
tion aux dispositions qui ont trait à l'annulation de la sentence
arbitrale même si la procédure d'annulation repose sur des causes
différentes à invoquer dans des délais qui varient suivant la nature
du moyen (art. 1707 et 1713, cbnés) (2 177). Cette solution est
conforme au but du législateur qui donne à l'acte transactionnel la
forme d'une véritable sentence arbitrale revêtue, par l'exequatur,
de la force exécutoire.
2. - L'article 1718 concerne l'exequatur de la sentence
arbitrale lorsqu'il a été compromis sur l'appel d'un jugement du
tribunal de première instance ou du tribunal de commerce. En ce
cas, la sentence ne peut faire l'objet d'une exécution forcée
qu'après avoir été revêtue de la formule exécutoire par la Cour
d'appel, la partie contre laquelle l'exécution est demandée étant
2175
( ) La tierce-opposition ne peut pas être formalisée par n'importe quel tiers comme le
prévoit l'art. 1033; voy. dans le même sens l'art. 36 de la Convention de Bruxelles du 27 septembre
1968 et CJ.CE., 2 juillet 1985, Rev. Crit. D.I.P., 1986, 341. Mais il va de soi que tout tiers intéressé
peut agir devant le juge des saisies pour contester les mesures d'exécution ultérieures (supra n" 244/2
et note 2135).
2176
( ) E. KRINGS, op. cit., p. 193, n" 7 g (comp. art. 4 et 5 de la loi du 5 mai 1872 sur le gage
commercial).
2177
( ) E. KRINGS, op. cit.. Rev. Dr. lnt. Dr. Comp., 1976, p. 196, n° 10: «la loi n'ayant pas
déterminé la procédure à suivre pour l'annulation de la trans.1etion, il faut appliquer les dispositions
qui ont trait à l'annulation de la sentence arbitrale». Comp. supra. n" 228.
502 TRAITÉ DES SAISIES
2178
( ) Loi du 19 juillet 1985 relative à la création de chambres à conseiller unique au sein des
cours d'appel (M.B., 15 août 1985).
2179
( ) Le requérant fait élection de domicile dans l'arrondissement du tribunal à moins qu'il
n'y ait son domicile au sens de l'article 36. Il joint à la requête l'original de la sentence et de la
convention d'arbitrage ou une copie réunissant les conditions nécessaires à leur authenticité (art.
1719, 3 et 4) (L. DERMINE, op. cit., p. 85, n" 173).
(2 180 ) Le président peut toutefois décider de convoquer la partie contre laquelle l'exécution a
été demandée (art. 1719/5).
(2 181 ) L. DERMINE, op. cit., p. 84, n" 173; voy. aussi infra, n" 250 A et note 2223.
(2 182 ) E. KRINGS. op. cit., Rev. Dr. !nt. Dr. Comp., 1976, p. 198, n" 16; L. DERMINE,
op. cit., p. 81, n" 167.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 503
183
(' ) Il s'agit de l'ordre puhlic international entendu de manière plus étroite que l'ordre
public interne (E. KRINGS. op. cit., Rcv. Dr. lnt. Dr. Comp., 1976, p. 199, n° 18; L. DERMINE,
op. cit., p. 81, n° 168; J. EL-HAKIM, op. cit., Etudes dédiées à A. WEILL, Dalloz 1983, 237).
(2 184 ) Un tel examen ne peut se faire qu'à la demande de l'une des parties (E. KRINGS. op.
cit., Rev. Dr. Int. Dr. Comp., 1976, p. 199, n" 19; L. DERMINE, op. cit., p. 84, n" 171 et réf. aux
trav. pari.).
(2 185 ) Si l'exequatur est refusé en raison de l'existence d'une cause d'annulation, il n'y a pas à
nos yeux d'ohstacle à ce que le bénéficiaire de la sentence inefficace en Belgique, entame une
procédure au fond devant les tribunaux étatiques (contra, L. DERMINE, op. cil., p. 84, n" 172).
186
(' ) Comp. art. 1711/1, supra, n" 246 C/l.
(2 187 ) E. KRINGS, op. cit., Rev. Dr. lnt. Dr. Comp., 1976, p. 199, n" 20; contra J.
THIEFFRY, L'exécution des sentences arhitrales, Eléments de droit comparé, Rcv. Arb., 1983, 426.
188
(' ) P. GOTHOT et D. HOLLEAUX, La convention de Bruxelles du 27 septembre 1968,
Jupiter 1985, p. 14, n" 26 et p. 133, n" 233. Adde. infra, n" 250.
504 TRAITÉ DES SAISIES
(2 189) M. HUYS et G. KEUTGEN, op. cit., p. 403, n" 588; adde. note 2195.
(2 190 ) Il n'y a pas d'exigence d'un double exequatur en cc sens que celui-ci devrait d'abord
être obtenu dans le pays où la sentence a été rendue (M. HUYS et G. KEUTGEN, op. cil., p. 400,
n° 583; contra L. DERMINE. p. 90, n° 183). L'exequatur est accordé sur requête (M. HUYS et G.
KEUTGEN, op. cit., p. 404, n" 589) par le président du tribunal civil de l'arrondissement dans lequel
l'exécution est poursuivie (art. 15. al. 2, Conv. ; comp. et contra. art. 1719. al. 2, C. jud.). Enfin, la
seule voie de recours possible est l'appel (art. 18, Conv.).
2191
( ) Les règles applicables sont identiques à celles qui sont mentionnées à la note 2190.
(2 192 )En exigeant que la sentence soit exécutoire dans l'Etat où elle a été rendue, l'article 13
de cette convention rend obligatoire la formalité du double exequatur (M. HUYS et G. KEUTGEN,
op. cit., p. 401, n" 585; L. DERMINE, op. cit., p. 91, n° 186). La convention ne contient pas de
dispositions procédurales particulières mais précise que <da procédure d'exequatur sera régie par la
loi de l'Etat où l'exequatur est demandé» (art. 15, al. 4), c'est-à-dire les articles 1719 à 1722 du Code
judiciaire (supra, n" 247 A).
(2 193 ) Il n'y a pas lieu à double exequatur. La procédure est celle des articles 1719 à 1722.
2194
( ) M. HUYS et G. KEUTGEN, op. cit., p. 402, n" 587.
(2 19') E. KRINGS, op. cit., Rcv. Dr. lnt. Dr. Comp., 1976, p. 200 à 202, n"s 22 à 27. La
procédure est celle qui est prévue par les articles 1719 à 1722. Le juge refusera l'exequatur si le différend
n'est pas susceptible d'arbitrage ou si la sentence est contraire à l'ordre public (art. V-2). Pour le surplus,
il incombe au défendeur, s'il veut s'opposer à l'exequatur, conformément à l'art. 1722, d'établir
l'existence d'une des causes de refus prévues par l'article V-1 de la Convention. Sur la conciliation entre
l'art. V-1 e et l'art. VII-1, voy. Cass. Fr., 9octobre 1984, Clunet 1985,679ct note Ph. KAHN et Rev. Crit.
D.1.P .. 1985, 555 etobs. B. DUTOIT: «Les dispositions de la Convention de New York du 10 juin 1958
pour la reconnaissance et l'exécution des sentences étrangères ne privant aucune partie intéressée du
droit qu'elle pourrait avoir de se prévaloir d'une sentence arbitrale de la manière et dans la mesure admise
par la législation ou les traités du pays où la sentence est invoquée, le juge ne peut refuser l'exequatur
lorsque son droit national l'autorise et le juge français par application de l'article 12du Nouveau Code de
Procédure doit, même d'office, se livrer à cette recherche». Addc Trib. Féd. Suisse, 14 mars 1984. Rec.
Crit. D.l.P., 1985, 551: «En cas de concurrence entre les dispositions du Traité franco-suisse de 1869 et
de la Convention multilatérale de New York. la partie qui demande l'exécution d'une sentence arbitrale
peut se fonder, en vertu de la règle de! 'efficacité maximale, sur la disposition qui lui est la plus favorable».
(2 196) La liste des Etats liés est reproduite dans le Code judiciaire, La Charte, Législation
internationale, T. II, p. 62/1.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 505
(2 197 ) E. KRINGS, op. cit., Rev. Dr. Int. Dr. Comp., 1976, p. 202 à 204, n°s 28 à 30.
L'article IX détermine les cas d'annulation qui sont susceptibles de constituer des causes de refus de
reconnaissance et d'exécution.
(2 198 ) La liste des Etats liés est reproduite dans le Code judiciaire, La Charte, Législation
internationale, T. Il, p. 115. La confidentialité et l'existence de ces conventions internationales
limitant les chefs de contrôle des sentences arbitrales au stade de l'exequatur, expliquent qu'il est
beaucoup plus facile d'exécuter une sentence arbitrale dans le monde qu'il ne l'est d'exécuter à
l'étranger une décision émanant d'une juridiction étatique (E. GAILLARD, Le principe de
confidentialité de l'arbitrage commercial international, Dalloz, 1987, Chronique, p. 153 et note 2).
2199
( ) Voy. aussi infra, n° 253.
(2 200 ) Au sujet de la saisie conservatoire pratiquée sur base d'un jugement étranger non
exequaturé, voy. supra n" 170.
2201
( ) Comp. supra n° 247 A (art. 1719, C. jud.) et infra n° 250 A 1 et note 2223 (art. 32,
Convention de Bruxelles).
2202
( ) Il s'agit de l'ordre public international (Cass., 4 mai 1950, Pas., 1950, 1, 624; Cass., 27
février 1986, Rev. Not. 1986, 474 et obs. R. VANDER ELST et J.T., 1987, 52 et obs. N. WATTE;
R.W., 1986-1987, 1388). Adde. note 2236.
203
(' ) H. BORN et M. FALLON, Droit judiciaire international (1978-1982), J.T., 1983, p.
234, n° 221 et J.T., 1987, p. 498, n° 131.
506 TRAITÉ DES SAISIES
2204
( ) Le cas échéant. partiellement pour autant que les éléments du dispositif ne constituent
pas un ensemble indissociable (infra, n° 250 B). Au sujet de l'autorité de chose jugée, voy. H.
BORN et M. FALLON, op. cit., J.T., 1987, p. 496, n" 123. Adde. supra, note 2133. Au sujet de la
révision au fond en matière d'état et de capacité lorsque la demande tend non seulement à la
reconnaissance mais à la force exécutoire de la décision, voy. les mêmes auteurs, J.T., 1987, p. 497,
n" 127 (ceux-ci font ressortir le contenu de l'état et de la capacité qui n'englobe pas, par exemple, les
pensions alimentaires).
2205
( ) R. VANDER ELST, Les aspects internationaux du droit de l'exécution selon le Code
judiciaire et les traités bilatéraux conclus par la Belgique, in Les voies conservatoires et d'exécution,
Bilan et Perspectives, Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1982, p. 252-253; l'auteur précise que puisqu'il
s'agit non de juger le procès dans son entier mais le jugement étranger, les demandes nouvelles sont
irrecevables et la charge de la preuve du «mal jugé» incombe au défendeur à l'exequatur.
2206
( ) P. GOTHOT et D. HOLLEAUX, op. cit., p. 3, n" 3. Sur la distinction entre traités
simples et traités doubles et la plus grande efficacité de ceux-ci au niveau de l'exécution, voy. aussi R.
YANDER ELST et M. WESER, Droit international privé belge et droit conventionnel internatio-
nal. T. Il, Conflits de juridiction, par M. WESER et P. JENARD, Bruylant, Bruxelles, 1985, p. 10 à
20, n"s 87 à 89.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 507
(2 207 ) R. V ANDER ELST. op. cil., Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1982, p. 256.
(2 208 ) Ainsi, la Convention franco-belge (art. 12) et la Convention belgo-néerlandaise (art.
12). retiennent le tribunal civil de l'arrondissement où l'exécution doit être poursuivie (comp. supra,
note 2190).
( 2209 ) Il importe spécialement de tenir compte des règles spéciales limitant l'exercice des
recours (voy. spécialement l'art. 14 de la Convention franco-belge ; l'art. 14/3 de la Convention
belgo-néerlandaise; l'art. 8/1 de la Convention bclgo-suisse).
2210
( ) Sur cette convention. voy. n° 250.
(2211 ) Code judiciaire, La Charte, Législation internationale, T. III, 1, p. 7 et s. (voy. p.! lia liste
des pays liés). La Convention de New York du 20 juin 1956 sur le recouvrement des aliments à l'étranger
(Code judiciaire, La Charte, Législation internationale, T. Ill, 1, p. 12; voy. p. l 7laliste des pays liés), ne
traite pas de la reconnaissance et del' exécution mais facilite celle-ci en fournissant une aide aux créanciers
d'aliments représentés par des mandataires tant dans le pays d'origine que dans le pays où se trouve le
débiteur pour prendre toutes les mesures propres à assurer le recouvrement des aliments (G. de LEV AL,
L'exécution et la sanction des décisions judiciaires en matière familiale. in L'évolution du droit judiciaire
au travers des contentieux économique, social et familial, Xlès Journées Jean DABIN, Bruxelles,
Bruylant, 1984, p. 899, n" 30 et réf. cit.). Adde. la Convention européenne sur la reconnaissance et
l'exécution des décisions en matière de garde des enfants et le rétablissement de la garde des enfants, faite
à Luxembourg, lc20mai 1980etapprouvéeparlaloidu Ier août 1985 (M.B., li décembre 1985, p.18173;
S. OSCHINSKY, L'enlèvement international d'enfants, J. T., 1986, 433-435 et L. CHA TIN, Les conflits
relatifs à la garde des enfants et au droit de visite en droit international privé. Droit international privé,
1981-1982, C.N.R.S., Paris, 1985, 107 à 138).
508 TRAITÉ DES SAISIES
2223
( ) La compétence du juge du lieu de l'exécution est pour cette raison subsidiaire. Il
importe d'éviter au maximum que le demandeur débouté devant une juridiction, au lieu d'exercer les
voies de recours prévues par la convention, saisisse une autre juridiction, qui ne statuera pas
nécessairement dans le même sens que la première et ce, à l'insu de la première, la procédure étant
unilatérale (Rapport JENARD, J.O.C.E., 5.3.79, n" 59/49).
2224
( ) P. GOTHOT et D. HOLLEAUX, op. cit., n" 354.
(2225) La solution est la même en France (Trib. Gde. lnst. Paris, 17 janvier 1983, Gaz. Pal.,
15-16 juin 1983, 15).
(2226) «L'obligation d'élire domicile doit être accomplie selon les modalités définies par la loi
de l'Etat requis, et dans le silence de cette loi quant au moment où cette formalité doit être
accomplie, au plus tard lors de la signification du jugement accordant l'exequatur. Les conséquences
qui résultent de la violation des modalités relatives à l'élection de domicile sont, en vertu de l'article
33 de la Convention, définies par la loi de l'Etat requis, sous réserve du respect des objectifs visés par
la Convention». (C.J.C.E., 10 juillet 1986, J.T., 1986, 665 et obs. M. EKELMANS; Rev. Crit.
D.J.P., 1987, 144 et obs. H. GAUDEMET-TALLON qui fait observer, en l'approuvant car il
appartient au requérant de s'enquérir de la suite réservée à sa demande, qu'ainsi la Cour ne retient
pas le premier objectif généralement assigné à l'art. 33 al. 2, à savoir faciliter la communication de la
décision d'exequatur au plaideur qui l'a sollicitée (infra, B/4). Voy. cependant les obs. critiques
signées A.H., in Clunet, 1987, p. 475 à 477. Adde. Cass., 14 juin 1985, Pas., 1985, I, 1323).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 511
s'il s'agit d'une décision par défaut (2230 ), l'original ou une copie
certifiée conforme du document établissant que l'acte introductif
d'instance ou un acte équivalent a été signifié ou notifié à la
partie défaillante (art. 46, 2) et s'il y a lieu (art. 44) un document
justifiant que le requérant bénéficie de l'assistance judiciaire
dans l'Etat d'origine (art. 47, 2) (2 231 ).
(2 227 ) L'authenticité du jugement est établie conformément à la règle «locus regit actum,, ;
c'est la loi du lieu où le jugement a été rendu qui prescrit les conditions d'après lesquelles l'expédition
sera valable (Rapport JENARD, J.O.C.E., 5 mars 1979, n° C 59/55).
2228
( ) Le caractère exécutoire d'une décision étrangère relève de la loi de procédure du pays
d'origine. La production d'un document séparé n'est pas requise lorsque le caractère exécutoire
résulte des mentions contenues dans la décision ; tel est le cas si l'exécution provisoire est
judiciairement ordonnée ou légalement prévue (Rapport JENARD, J.O.C.E., 5.3.79, n" C 59155;
Versailles, 15 juin 1983, Gaz. Pal., 29 avril-Ier mai 1984, 17; Liège, 25janvier1984, Jur. Liège, 1984,
113 et obs. G. de LEVAL). «Mais le caractère exécutoire des autres décisions ne pourra résulter que
d'une confrontation entre leur date, celle de leur signification et les délais accordés aux parties pour
faire appel ou opposition» (Rapport JENARD, lb.).
2229
( ) La signification doit en toute hypothèse précéder une demande d'exequatur (C.J.C.E.,
21 mai 1980, Rec., 1980, 1553) afin que la partie condamnée ait eu connaissance du jugement rendu
contre elle et ait ainsi l'occasion de l'exécuter volontairement (Rapport JENARD, lb.). En
définitive, une double signification précède l'exécution : la signification de la décision de l'Etat
d'origine avant l'exequatur et la signification de la décision d'exequatur (art. 1495; Civ. Huy, 3
décembre 1979, Jur. Liège, 1980, 116).
(2 230) Tel est le cas d'un jugement réputé contradictoire (supra, n° 231 A ; Civ. Charleroi, lü
octobre 1979, Rev. Rég. Dr., 1980, 177 et note H. BORN).
2231
( ) A défaut de production de ces documents, l'autorité judiciaire peut impartir un délai
pour les produire ou accepter des documents équivalents ou si clic s'estime suffisamment éclairée en
dispenser (art. 48, al. Ier).
512 TRAITÉ DES SAISIES
B. -L'ordonnance.
1. - La juridiction saisie de la requête statue à bref délai. La
requête ne peut être rejetée que pour l'un des motifs prévus aux
La requête peut aussi être rejetée s'il n'est pas satisfait aux
exigences énoncées par les articles 32 et 33 (règles de compétence
- sauf à appliquer dans l'ordre interne l'article 640 du Code
judiciaire - et de procédure) ou si la décision n'est pas exécutoire
conformément à l'article 31. «Peu importe que la décision ne soit
exécutoire que par provision, mais l'exequatur sera refusé si la
2236
( ) «Article 27 : Les décisions ne sont pas reconnues : 1° si la reconnaissance est contraire
à l'ordre public de l'Etat requis ; 2° si l'acte introductif d'instance ou un acte équivalent n"a pas été
signifié ou notifié au défendeur défaillant, régulièrement et en temps utile, pour qu'il puisse se
défendre ; 3° si la décision est inconciliable avec une décision rendue entre les mêmes parties dans
l'Etat requis ; 4° si le tribunal de l'Etat d'origine, pour rendre sa décision, a, en tranchant une
question relative à l'état ou à la capacité des personnes physiques, aux régimes matrimoniaux, aux
testaments et aux successions, méconnu une règle de droit international privé de l'Etat requis, à
moins que sa décision n'aboutisse au même résultat que s'il avait fait application des règles du droit
international privé de l'Etat requis ; 5° si la décision est inconciliable avec une décision rendue
antérieurement dans un Etat non contractant entre les mêmes parties dans un litige ayant le même
objet et la même cause, lorsque cette dernière décision réunit les conditions nécessaires à sa
reconnaissance dans l'Etat requis».«Article 28: De même, les décisions ne sont pas reconnues si les
dispositions des sections 3, 4 et 5 du titre II ont été méconnues, ainsi que dans le cas prévu à l'article
59. Lors de l'appréciation des compétences mentionnées à l'alinéa précédent, l'autorité requise est
liée par les constatations de fait sur lesquelles la juridiction de l'Etat d'origine a fondé sa compétence.
Sans préjudice des dispositions du premier alinéa, il ne peut être procédé au contrôle de la
compétence des juridictions de l'Etat d'origine ; les règles relatives à la compétence ne concernent
pas l'ordre public visé à l'article 27, l"». Sur ces dispositions, voy. P. GOTHOT et D. HOLLEAUX,
op. cil., n"s 254 à 322 (adde. supra, note 2135). On se limite ici à préciser que l'ordre public visé par
l'article 27, l" est l'ordre public international de l'Etat requis (Cass., 14 juin 1985, Pas., 1985, 1,
1323; Rev. Dr. Int. Dr. Comp., 1987, 310; adde. supra, notes 2183 et 2202) et à insister sur
l'application fréquente de l'article 27. 2° aux termes duquel «la décision n'est pas reconnue si l'acte
introductif d'instance ou un acte équivalent n·a pas été signifié ou notifié au défendeur défaillant.
régulièrement et en temps utile, pour qu'il puisse se défendre» (comp. art. 9 § 1 de la Convention
européenne sur la reconnaissance et l'exécution des décisions en matière de garde des enfants faite à
Luxembourg. le 20 mai 1980 et approuvée par la loi du 1er août 1985). Le contrôle de la régularité se
fait conformément aux règles du pays d'origine. Le contrôle du délai se détermine, en règle générale,
à compter de la date à laquelle la signification ou la notification a été faite régulièrement (comp. et
contra, Milan, 27 mars 1981, Cah. Dr. Eur., 1985, 477. n° 106); toutefois, il appartient au juge
requis (qui n'est pas lié par les appréciations du juge d'origine) d'apprécier si, dans un cas d'espèce, il
existe des circonstances exceptionnelles telles que la signification ou la notification, bien que
régulière, n'a toutefois pas suffi pour ouvrirun tel délai (C.J.C.E., 16 juin 1981. Rcc., 1981, 1593; P.
GOTHOT et D. IIOLLEAUX. op. cil., n°s 261 à 270). A l'occasion de cet examen, le juge requis
peut également tenir compte de faits ou de circonstances exceptionnels intervenus après la
notification régulière (C.J.C.E., 11 juin 1985, J.T., 1986, 158 et obs. M. EKELMANS, "L'article 27,
2" de la Convention de Bruxelles et la loyauté de la procédure par défaut» ; H. BORN et M.
FALLON, op. cil., J.T., 1987, p. 494, n° 111 ; Trib. Gdc Inst. Paris, 2 novembre 1984, Gaz. Pal., 20-
22 janvier 1985, 10). Afin de prévenir un irritant contentieux mettant en péril l'efficacité de la
Convention, il est donc fondamental de veiller (y compris à l'égard du défendeur domicilié hors
communauté. P. GOTHOT et D. HOLLEAUX, op. cil., n" 261, supra, note 2220) à tout mettre en
oeuvre pour que l'acte introductif de l'instance au fond devant le juge d'origine soit effectivement
porté à la connaissance du défendeur (G.A.L. DROZ, obs. sous Paris, 4 janvier 1983, Rcv. Crit. .
D.I.P., 1984, 134; sur le droit applicable aux significations à l'étranger, voy. infra, C note 2250).
Adde infra, n" 250 D, in fine.
514 TRAITÉ DES SAISIES
(22'°) Liège, 17 mai 1984, Jur. Liège, 1984, 381 ; P. GOTHOT et D. HOLLEAUX, op. cit.,
n° 362 ; supra, n° 244/2.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 515
2241
( ) !. MOREAU-MARGREVE, L'astreinte, Ann. Fac. Dr. Liège, 1982, p. 82; supra, n°
35; voy. aussi Rapport SCHLOSSER, J.O.C.E., 513179, n° C 59/132.
242
(' ) C.J.C.E., 27 novembre 1984, (ait., n° Il), Rcc. 1984, 3971; Clunet 1985, 173; Civ.
Huy, 3 décembre 1979, Jur. Liège, 1980, 116 et obs. G. de LEVAL.
2243
( ) La suspension des mesures d"exécution prévue par l'article 39 de la Convention de
Bruxelles ne vise que les mesures pratiquées dans le pays devant les juridictions duquel l'exequatur a
été obtenue et fait l'objet du recours prévu à l'article 36. Cette compréhension de l'article 39 de la
Convention se déduit de ses termes mêmes, qui sont clairs à cet égard et ne sauraient dès lors donner
lieu à renvoi préjudiciel en interprétation devant la Cour de Justice des Communautés européennes.
Partant, l'existence d'un recours fondé sur l'article 36 de la Convention de Bruxelles devant une
juridiction française n'empêche pas qu'une mesure d'exécution forcée soit diligentée en Belgique
(Civ. Bruxelles, ch.s., 23 novembre 1987, R.G., n° 42.097). Au sujet des mesures conservatoires
autorisées par l'article 39, voy. supra, n° 147 b.
244
(' ) C.J.C.E., 3 octobre 1985, Rev. Crit. D.l.P .. 1987, 123 et note H. GAUDENET-
TALLON qui relève que «La Cour dégage ici une directive de portée générale qui devrait servir de
guide pour résoudre toute question de répartition des questions de procédure entre le droit national
et la Convention» (p. 131) (comp. supra. note 2226).
516 TRAITÉ DES SAISIES
importe dès lors d'examiner cas par cas si les dispositions nationales
sont compatibles avec la portée de l'article 39. Ainsi aucune
autorisation préalable n'est requise et un jugement de validation
prévu par le droit national du juge saisi ne doit pas être obtenu
(2245).
(2245 ) Un tel contrôle a posteriori se justifie compte tenu du caractère normalement sommaire
de la procédure qui précède l'adoption d'une décision autorisant une mesure conservatoire ; or, en
l'espèce, les mesures conservatoires ne sont pas accordées sur la base d'une procédure d'autorisation
sommaire, mais sur la base de l'effet juridique que la Convention confère à une décision intervenue
dans un autre Etat contractant (Att. 33 et 34) (voy. les obs. critiques sur la motivation mais non sur la
solution retenue de H. GAUDENET-TALLON, Rcv. Crit. D.l.P., 1987, 134-135). L'article 39 ne
s'oppose cependant pas à ce que la partie qui a subi l'exécution des mesures conservatoires puisse agir
en justice pour obtenir, à travers les procédures appropriées prévues par le droit national du juge
saisi, une protection adéquate de ses droits qu'elle prétend avoir été lésés par les mesures en question
(att. n° 36). Ainsi le saisi peut contester la régularité de la saisie et demander la mainlevée de celle-ci
(H. GAUDENET-TALLON, op. cit., Rev. Crit. D.l.P., 1987, 135). A notre avis dès que le
créancier est nanti d'un titre exécutoire, il peut se prévaloir des règles relatives à la transformation de
la saisie conservatoire en saisie-exécution.
(2 246 ) Même en l'absence de convention, le juge de l'exequatur peut assortir sa décision de
!"exécution provisoire (supra, n° 248; voy. aussi P. GOTHOT et D. HOLLEAUX, op. cit., n° 366).
Si la décision est rendue sur requête unilatérale -- comme en l'espèce - l'exécution provisoire peut
être suspendue conformément à l'article 1127 (infra, C 4). Voy. aussi en matière d'arbitrage, supra,
n° 246 B.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 517
(2 247 ) L'appel est en ce cas irrecevable (Liège, 2octobre 1986, 7ème ch., R.G. n°18386/86).
(2 248 ) C.J.C.E., 2 juillet 1985, Rev. Crit. D.l.P., 1986, 341 et obs. H. GAUDENET-
TALLON; Clunet 1986, 469 et obs. A. HUET. L'arrêt précise: «En vue de la réalisation de cet
objectif (simplifier les procédures dans l'Etat où l'exécution est demandée), la Convention acréé une
procédure d'exequatur qui constitue un système autonome et complet, ycompris dans le domaine des
voies de recours. Il en résulte que l'article 36 de la Convention exclut les recours que le droit interne
ouvre aux tiers intéressés à l'encontre d'une décision d'exequatur. La Convention se bornant à régler
la procédure d'exequatur des titres exécutoires étrangers et ne touchant pas à l'exécution proprement
dite qui reste soumise au droit national du juge saisi, les tiers intéressés pourront intenter contre les
mesures d'exécution forcée les recours qui leur sont ouverts par le droit de l'Etat où l'exécution
forcée a lieu» (voy. obs. A. HUET, Clunet, 1986, 469-470; supra n° 244 et note 2135).
(2 249 ) Cass., IO décembre 1971, Pas., 1972, 1, 356 et note E.K.; Cass., 28 juin 1979, Pas.,
1979, 1, 1260; Cass., 24 juin 1983, Pas., 1983, 1, 1212. Sur l'article 33, al. 2, voy. supra, note 2226;
infra, n° 285/2.
518 TRAITÉ DES SAISIES
(2250 ) Dans l'ordre interne, lorsque la signification n'est pas faite à personne, elle est réputée
accomplie au moment de la signification à domicile (art. 35), du dépôt au domicile ou, à défaut de
domicile, à la résidence du destinataire, d'une copie de l'exploit (art. 38 remplacé par l'art. 2 de la loi
du 24 mai 1985 modifiant les articles 37, 38, 43 et 46 du Code judiciaire) ou de la remise de la copie de
l'acte au procureur du roi (art. 40, al. 2). Dans l'ordre international et en l'absence de convention
applicable (Liège, 16 décembre 1981, Jur. Liège, 1982, 129; Civ. Neufchâteau, 7 janvier 1981, Jur.
Liège, 1982, 136), la signification est réputée accomplie par la remise de l'acte aux services de la poste
contre le récépissé de l'envoi (art. 40, al. Ier). En cc qui concerne les conventions sur les
significations internationales, il importe de mentionner spécialement : - la convention de La Haye
du 15 novembre 1965 relative à la signification et à la notification à l'étranger des actes judiciaires et
extra-judiciaires en matière civile et commerciale (voy. le Manuel pratique sur le fonctionnement de
cette convention, Maarten Kluwer's) ; - l'article IV du Protocole annexé à la Convention de
Bruxelles du 27 septembre 1968 (l'alinéa Ier se réfère aux conventions ou accords conclus entre les
Etats contractants : l'alinéa 2 organise une transmission entre officiers ministériels avec remise au
destinataire par l'officier ministériel de l'Etat requis) ; - les accords bilatéraux avec la Grande-
Bretagne (Convention du 21 juin 1922 approuvée par la loi du 30 janvier 1924), les Pays-Bas
(arrangement des 30 décembre 1937-7 février 1938), la France (art. 1er de la Convention du Ier mars
1956), la République Fédérale d'Allemagne (accord du 25 avril 1959) et le Luxembourg (Bruxelles,
11 et 19 mars 1974). Dans ces diverses hypothèses, le moment de la signification est généralement
celui de la remise de l'acte à l'autorité désignée par l'Etat requis (tel est le cas en principe dans le
système de la Convention de La Haye de 1965 lorsque la signification se réalise à l'intervention de
l'autorité centrale de l'Etat requis, voy. A. FETIWEIS, op. cit., Liège, 1985, n° 235 et réf. cit. et
dans celui de l'accord belgo-allemand du 25 avril 1959, voy. A. FETIWEIS. op. cit., n° 237 et réf.
cit. ; Cass., 3 octobre 1979, Pas., 1980, 1, 150; H. BORN et M. FALLON, Droit judiciaire
international, Chronique de jurisprudence, J.T., 1983, p. 187, n° 30 et J.T., 1987, p. 463, n° 21 et
infra, n° 259, note 2329) : comp. M. FALLON, ohs. sous Comm. Liège, 31 mars 1983, J.T., 1984,
26-27) voire même celui de la remise au destinataire conformément au droit de l'Etat requis (tel est le
cas dans le système de l'article IV du Protocole annexé à la Convention de Bruxelles, infra, notes
2256 et 2257).
(2 251 ) Rien n'empêche l'utilisation simultanée de plusieurs modes de signification (Cass., 30
septembre 1985, Pas., 1986, l, 89, Jur. Liège, 1986, 62, impl.).
(2 252 ) Art. 1034 ; art. 55 et 50, al. 2 a contrario.
(22 53 ) Rapport JENARD, J.O.C.E., 513179, n" C 59151, note 1.
(2 254 ) lb. Allusion à la Convention de La Haye du Ier mars 1954 relative à la procédure civile.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 519
2255
( ) La République Fédérale d'Allemagne a fait une déclaration en cc sens (Code judiciaire,
La Charte, Législation internationale, T. II, p. 37). Il y a lieu d'appliquer en ce cas l'accord belgo-
allemand du 25 avril 1959 et, dans la mesure compatible avec celui-ci, la Convention de La Haye du
15 novembre 1965 entrée en vigueur en Allemagne le 26 juin 1979 (voy. sp. l'art. 6 relatif à
l'attestation renvoyée par l'autorité requise; H. BORN et M. FALLON, op. cit., J.T., 1983, p. 186,
n" 23; M. FALLON, obs. sous Comm. Liège, 31 mars 1983, J.T., 1984, 26 et Manuel pratique,
Maarten Kluwer's, p. 46 à 48).
2256
( ) Le délai de signification court en c_c cas à dater de la remise de l'acte au destinataire ou
à dater du moment auquel la remise est considérée par la loi du for comme accomplie (Liège, 16
décembre 1981, Jur. Liège, 1982, 129 et obs. G. de LEVAL; Civ. Neufchâteau, 7 janvier 1981, Jur.
Liège, 1982, 136; J.P. Verviers, 23 février 1979, Jur. Liège, 1981. 314 et obs. G. de LEVAL; M.
FALLON et M. BORN, op. cit., J.T., 1983, p. 187, n"s 28 et 29; A. FETTWEIS, op. cit., n° 236 et
réf. cit.).
(2257 ) Ce mode de transmission est également prévu par la Convention de La Haye du 15
novembre 1965, art. 10 b (Manuel des Conventions de La Haye, Kluwer, p. 40).
(2258 ) Sans préjudice du droit pour la partie condamnée de contester ultérieurement
l'actualité ou l'efficacité exécutoire du titre exequaturé (supra, n"s 244 et 250 b 2).
2259
( ) Rapport SCHLOSSER, J.O.C.E., 5/3/79, n" C 591134, n° 220; voy. aussi P.
GOTHOT et D. HOLLEAUX, op. cit., n"s 373 et 374.
520 TRAITÉ DES SAISIES
2260
( ) L'article 18 de la Convention d'adhésion de 1978 (loi du 31 juillet 1986) ajoute un
deuxième aliéna à l'article 38 : «Lorsque la décision a été rendue en Irlande ou au Royaume-Uni,
toute voie de recours prévue dans l'Etat d'origine est considérée comme un recours ordinaire pour
l'application du premier alinéa» (voy. P. GOTHOT et D. HOLLEAUX, op. cit., n° 338).
2261
( ) P. GOTHOT et D. HOLLEAUX, op. cit., n° 335.
(22f"') Mais non, selon nous, la tierce-opposition ou la requête civile car l'arrêt précité précise
que ne sont pas ordinaires «les recours dépendant soit d'événements imprévisibles au moment de la
décision originaire, soit de l'action de personnes étrangères à l'instance, dans le cas où les délais de
recours déclenchés par la décision originaire ne lui sont pas opposables» (motif 39 cité par P.
GOTHOT et D. HOLLEAUX, op. cit.. n" 331). De même, le pourvoi dans l'intérêt de la loi n'est
pas un recours ordinaire (lb., n" 333). De même, le pourvoi en cassation prévu à l'article 37 est un
recours interne qui en Belgique n'a pas d'effet suspensif (Civ. Liège, ch.s., 19 octobre 1987, R.G., n"
86.312/87; infra, n° 250/C/5).
(2 265 ) Sans préjudice du droit pour le bénéficiaire de la décision d'exequatur de mettre en
oeuvre des mesures conservatoires (supra, n° 250 B 5).
(2 21"') Voy. p. ex. Civ. Bruxelles, 28 février 1978, J.T., 1978, 283 qui assortit la mesure de
surséance d'une mesure de consignation à charge du tiers-opposant qui, semblc-t-il, l'a lui même
suggérée. Il s'agit à nos yeux d'un cantonnement préventif à la saisie conservatoire autorisée par
l'article 39 qui est applicable en cas de surséance.
2267
( ) Douai, 19 avril 1984, Gaz. Pal., 12-13 octobre 1984, 18; Liège, 17 mai 1984, Jur. Liège,
1984, 381.
2268
( ) C.J.C.E., 27 novembre 1984. Aff. n" 258/83, Clunet, 1985, 173 et obs. A. HUET;
Rec. 1984. 3971 et conclusions de M. !'Avocat Général Sir Gordon Slynn. ; H. BORN et M.
FALLON. op. cit.. J.T., 1987. p. 495. n" 119.
522 TRAITÉ DES SAISIES
2269
( ) Supra, n° 21 et n° 246 B.
(2270) Supra, n° 244/1.
(2 271 ) Un cantonnement est toutefois possible (art. 1404, C. jud.) sauf si la loi l'interdit (art.
1404 initio, C. jud. et 1752 bis, C. civ.) ou si le juge du fond a interdit le cantonnement (Civ.
Bruxelles, ch.s., 14 août 1985, Rcv. Rég. Dr., 1985, 372; supra, n° 244/4).
(2 272) Rapport JENARD. J.O.C.E., 5 mars 1979, n° C 59152.
(2273 ) Dans l'ordre interne, la décision de fond et la décision exécutoire se confondent de telle
sorte que le régime exécutoire ne s'applique qu'à un titre ; au contraire, dans l'ordre communautaire
ou international, la dissociation entre les deux titres émanant d'ordres juridiques différents justifie
cette précaution supplémentaire.
(2274 ) Ce protocole est en retrait par rapport à l'article 177 C.E.E. dans la mesure où «il ne
fait obligation de saisir la Cour de justice qu·aux juridictions suprêmes des Etats (voy. Cass., 8 avril
1983, Pas., 1983, I. 829; si la question a déjà fait l'objet d'une décision d'interprétation, voy. Cass.,
13 novembre 1981, Pas., 1982, !, 363) et n'en donne la faculté qu'aux juridictions statuant en appel ou
sur le recours de l'article 36» (P. GOTHOT et D. HOLLEAUX, op. cit., n" 5; adde. R. JOLIET,
Le droit institutionnel des Communautés européennes, Le contentieux, Liège, Faculté de Droit,
1981, p. 193). L'art. 4 du même Protocole organise un type de question préjudicielle «dans l'intérêt
de la loi», procédure non utilisée à cc jour.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 523
(2 275 ) P. GOTHOT et D. HOLLEAUX, op. cit., n" 381; si le requérant a fait à temps son
élection de domicile (supra note 2226 et B 4), il y a lieu de prévenir toute contestation (spécialement
si le requérant a son domicile ou sa résidence à l'étranger, comp. art. 40 in fine, C. jud. et supra, n"
250 C 1) en effectuant la notification à ce domicile élu.
2276
( ) Voy. aussi supra, n" 246 Cet l'art. 1711, C. jud.
(2277 ) J.O.C.E., 513179, n" C 59153; voy. aussi G. DROZ, Compétence judiciaire et effets
des jugements dans le Marché commun, Etude de la Convention de Bruxelles du 27 septembre 1968,
Dalloz, 1972, p. 371, n° 582 qui insiste sur ce que la présomption de régularité du jugement étranger
étant détruite par le rejet de la requête, il est normal que toute précaution soit prise pour que le
défendeur puisse soutenir ce rejet devant la juridiction d'appel (adde. supra, note 1180). Même
rendu par défaut, l'arrêt n'est donc susceptible que d'un pourvoi en cassation (art. 41).
524 TRAITÉ DES SAISIES
2278
( ) C.J.C.E .. 12 juillet 1984, J.T .. 1984, 583; Clunet, 1985. 178 et obs. A. HUET; Rcv.
Crit. Dr. lnt. Pr., 1985, 566 et obs. P.L.; Rcv. Dr. [nt. Dr. Comp .. 1985, 183, Chronique J. SACE;
addc., Liège 25 janvier 1984, Jur. Liège. 1984, 113.
('279 ) Voy. cependant supra. n" 145. note 1162; comp. art. 147 b et note 1180.
28
(' ") Comp. et contra, art. 1711. alinéa Ier ; supra. n" 246 Cil.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 525
2281
( ) Voy. au sujet de l'art. 15 de la Convention de La Haye. Manuel pratique de la
Convention de La Haye. Maarten Kluwer"s, p. 41-42; addc. H. BORN et M. FALLON, Droit
judiciaire international (1983-1985). J.T .• 1987. p. 463. n° 23.
(2 282 ) Hormis l'Irlande tous les Etats membres de la C.E.E. ont adhéré à cette Convention de
La Haye (P. GOTHOT et O. HOLLEAUX. op. cit., n° 213).
(2 283 ) Voy. supra note 2236.
(2284 ) En ce qui concerne l'assistance en matière de recouvrement, voy. supra. n" 239 C.
526 TRAITÉ DES SAISIES
2285
( ) Des règles semblables sont prévues par les art. 44 et 92 du Traité instituant la
Communauté européenne du charbon et de l'acier et par les art. 159 et 164 du Traité instituant la
Communauté européenne de l'Energie Atomique.
(2 286) En cc qui concerne les Etats, l'article 171 du Traité de Rome dispose que «si la Cour de
justice reconnaît qu'un Etat membre a manqué à une des obligations qui lui incombent en vertu du
présent Traité, cet Etat est tenu de prendre les mesures que comporte l'exécution de l'arrêt de la
Cour de justice»; voy. à cc sujet, R. JOLIET, Le droit institutionnel des Communautés
européennes, Le contentieux, Liège, 1981, p. 42 à 47; comp. supra, n" 64.
2287
( ) Voy. p. ex. les Résolutions D.H. (85), 13 et 14 adoptées le 18 juin 1985 (Aff. LE
COMPTE) et D.H. (85), adoptée le 25 octobre 1985 (Aff. SPORRONG et LÔNNROTH); comp.
supra, n" 64.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 527
(2288 ) J. VELU, Conclusions, préc. Cass., 14 avril 1983, Pas., 1983. 1. 891 et J.T., 1983, 616;
voy. aussi J. VELU, Conclusions préc. Cass., 27 janvier 1987. J.T .. 1987, 440.
(2 289 ) L'article 50 est ainsi libellé: «Si la décision de la Cour déclare qu'une décision prise ou
une mesure ordonnée par une autorité judiciaire ou toute autre autorité d'une Partie contractante se
trouve entièrement ou partiellement en opposition avec des obligations découlant de la présente
Convention. et si le droit interne de ladite partie ne permet qu'imparfaitement d'effacer les
conséquences de cette décision ou de cette mesure. la décision de la Cour accorde, s'il y a lieu. à la
partie lésée une satisfaction équitable».
528 TRAITÉ DES SAISIES
(2 2"°) E. KRINGS, L'exécution des sentences arbitrales, Rev. Dr. lot. Dr. Camp., 1976, p.
204-205, n°s 31à33; voy. aussi Ph. OUAKRAT, La pratique du C.I.R.D.I., D.P.C.I., 1987, Tome
13, n° 2, p. 296-297 et 303 à 310 (l'auteur examine également les décisions rendues sur le fondement
de l'article 52 de la Convention qui organise une voie de recours interne devant un «Comité ad hoc»).
2291
( ) Rev. Arb., 1987, 315 et note G. FLECHEUX; Clunet, 1987, 125, note E. GAIL-
LARD et réf. cit. notamment à une décision en sens contraire du juge des saisies d'Anvers du 27
septembre 1985 (III. p. 131; voy. R.W., 1987-1988, 290 et note F. DE LY); Ph. OUAKRAT, op.
cit., D.P.C.I., 1987, Tome 13, n° 2. p. 298 à 303; voy. aussi supra, n° 136 D.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 529
2292
( ) Supra, n"s 22 l et s.
(2 293 ) Il y a lieu de préciser que l'exécution des condamnations civiles (restitutions,
dommages-intérêts, frais, dépens) au profit de la partie civile se fait, à la diligence de celle-ci, selon
les modes de saisies indiqués par le Code judiciaire, comme pour le recouvrement d'une dette
quelconque (art. 165 et 197, al. l, C.I.Cr.; Chev. BRAAS, Précis d'instruction criminelle, Liège,
Bruxelles, 1932, p. 311 ; supra, n° 10 et infra, n" 262).
2294
( ) Le Conseil d'Etat est incompétent pour statuer sur des droits civils ou pour ordonner la
réparation d'un préjudice causé par un acte administratif illégal. L'étude de la force exécutoire d'un
arrêt d'annulation est donc étrangère à la matière des saisies conservatoires et des voies d'exécution
(voy. à ce sujet, J. SALMON, Conseil d'Etat, contentieux de l'indemnité et contentieux de
l'annulation, Bruxelles, Bruylant, 1987. p. 300 à 335 ; plus spécialement au sujet de !'astreinte, voy.
p. 328-329, réf. cit. et C.E .. 12 janvier 1987, J.L.M.B., 1987, 327; voy. aussi en France, G.
BRAIBANT, L'exécution des décisions du juge administratif. Adm. Pub!., 1987. 136 à 141).
530 TRAITÉ DES SAISIES
(2 3"') Au sujet de la formule exécutoire. voy. supra, n" 221 et note 1807.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 531
23
( °') Voy. p. ex. une ordonnance rendue sur requête unilatérale ordonnant à la banque de
suspendre temporairement la dénonciation du crédit et le blocage du compte de son débiteur (Comm.
Namur (Réf.), Il décembre 1985, R.R.D., 1986, 60; adde. Liège, 7è ch., 12 novembre 1986, Jur.
Liège, 1986, 705, accès à un magasin d'expédition).
(2·1112 ) A. FETIWEIS, Manuel de procédure civile, Liège, 1985, p. 339, n" 451 ; voy. aussi en
matière d'assistance judiciaire, l'art. 683, C. jud. et en matière d'expertise, l'art. 984, al. 1. C. jud.
2303
( ) A. BRAAS, Précis de procédure civile, 3ème éd .. T. II, p. 765, n" 1535; G.
BELTJENS, Encyclopédie de droit civil belge, Deuxième partie, Code de procédure civile, 2ème
éd., T. II, Bruxelles-Paris, 1908, p. 300, n" 13 bis; D. CHABOT-LEONARD, op. cit., p. 50 qui
précise que malgré les termes de l'article 1386, l'acte notarié ne peut être mis à exécution sur minute ;
contra, D. LINDEMANS, Kort geding. Kluwcr, Antwerpen, 1985, p. 162, note 300.
2304
( ) P. RAYNAUD. Jurisprudence française en matière de procédure civile, R.T.D.C.,
1958, p. 687, n° 12 et réf. cit. ; P. HEBRAUD. Jurisprudence française en matière de procédure
civile, R.T.D.C., 1959, p. 159, n° 10.
2
( 3(") D. LINDEMANS, op. cit.. p. 217, note 2.
(2 306 ) Cc texte a été proposé par le Conseil d'Etat dans son deuxième avis complémentaire,
Pasin., 1967 (Rapport sur la Réforme judiciaire), p. 768-769 (voy. p. ex., Liège, 12 novembre 1986,
Jur. Liège, 1986, 705). Le Conseil d'Etat ne s'explique cependant pas sur la nécessité de revêtir la
minute de la formule exécutoire. Au demeurant. il ressort des articles 173, 790 et 791 combinés du C.
jud., qu'en dehors de l'article 1386. la formule exécutoire n'est apposée par le greffier que sur
l'expédition de la décision.
532 TRAITÉ DES SAISIES
23117
( ) Depuis la loi du 19 juin 1986 modifiant le Code des droits d"enregistrement.
d'hypothèque et de greffe (M.B., 24 juillet 1986: G. de LEVAL, L'enregistrement en debet des
arrêts et jugements, Ann. Dr. Liège, 1986, 384 à 386; M. BALTUS, Le nouveau régime du droit
d'enregistrement des jugements et arrêts, J.T., 1986, 661 à 665), l'art. 173, 4°. C. Enr. (permettant
l'exécution sur minute avant enregistrement), présente moins d'intérêt pour le bénéficiaire du
jugement de condamnation (voy. cependant R.O.D. A propos des droits d'enregistrement, J.T.,
1985, 597).
(2308 ) D. LINDEMANS, op. cit., p. 217, n" 408.
(2309 ) Au sujet de la délivrance d'une seconde expédition, voy. supra, n° 229 B.
(23 !0) A. BRAAS, op. cit., p. 764, note 2 : la solution est la même en cc qui concerne l'acte
notarié, voy. art. 26 de la loi contenant organisation du notariat (adde. C. Et. Lég., 1983, Dossier, n°
1852, p. 430 à 438).
(2 311 ) E. KRINGS, op. cit., Etude du projet de Code judiciaire, Liège, La Haye, 1966, 150:
Y. LOBIN, La notification des jugements et ses sanctions. Mélanges Pierre RAYNAUD, Dalloz,
1985, 381.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 533
(2312 ) Mons, 24 octobre 1985. Inédit (mentionné dans la J.L.M.B., 1987, 500).
2313
( ) Liège, 10 mars 1983, Jur. Liège. 1983. 256; Mons, 28 janvier 1987, infra note 2328.
(2314 ) Civ. Bruxelles, ch.s., 15 janvier 1987, R.G., n° 15.141.
2315
( ) Cass. Fr., 25 mars 1985, J.C.P., 1987, Il, n" 20.823 et obs. A. BLAISSE; Cass. Fr., 20
novembre 1985, J.C.P., 1986, IV, 49 et Bull., 1985, II, p. 118, n" 177; adde. au sujet du
déssaisissement, Cass. Fr., 21juillet1986, J.C.P., 1986, IV, 300.
2316
( ) Voy. supra, n"s 223 Ac et 224 ; infra, n" 267 B. De même, une clause de déchéance du
terme en cas de non respect des délais de grâce ne doit pas être subordonnée à une signification
préalable.
2317
( ) 1. MOREAU-MARGREVE, note sous Corr. Dinant. 27 février 1985, Aménagement,
1986, p. 155 ; infra, n" 261.
(2·118 ) En ce cas. le débiteur. partie à l'acte relatant son engagement, est présumé en connaître
le contenu ; il n'y a donc pas lieu de l'informer (supra, n" 236 ; voy. aussi infra, n" 285).
534 TRAITÉ DES SAISIES
2319
( ) Le jugement qui ordonne une mesure d'instruction, n'étant pas un jugement de
condamnation, il ne doit pas, en principe, être préalablement signifié (voy. art. 880, 919, 996 et
1008) ; de même, l'ordonnance rendue sur requête unilatérale est seulement notifiée au requérant
(art. 1030). En matière d'expertise, il existe seulement une règle spéciale à l'égard de l'expert (art.
965). Adde. en matière d'ordre, G. de LEVAL, L'ordre, Rép. Not., n"s 138 et 139 et en matière de
cession de rémunération, l'art. 31, al. 2 de la loi du 12 avril 1965 sur la protection de la rémunération.
2321
( ') Voy. p. ex. : art. 203 ter et 221, C. civ. (délégation) et 1253 quater C. jud. (texte plus
général en matière de contentieux familial) (G. de LEVAL, L'exécution et la sanction des décisions
judiciaires en matière familiale, in l'Evolution du droit judiciaire au travers des contentieux
économique, social et familial, Xlès Journées Jean DABIN, Bruxelles, Bruylant, 1984, p. 881, note
20). Adde. en matière disciplinaire, Cass., 14 février 1985, Pas., 1985, I, 730.
(2 321 ) Les frais d'une signification inutile doivent demeurer à charge de celui qui les a
exposés.
(2322 ) Voy. en matière de garantie locative, l'art. 1752 bis,§ Ier, al. 4, C. civ., l'attestation de
conformité étant faite par l'administration communale (Doc. Pari., Sénat, Sess., 1982-1983, 556, n"
1/9) ; infra, n° 277 A 2.
(2323 ) Supra, n° 168.
(2 324 ) R.P.D.B., V" Exécution des jugements et des actes en matière civile, n" 160; comp.
art. 798, al. 1, C. jud. («sauf de l'accord ... ») et Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin., 1967, 428.
2325
( ) Cass. Fr., 26 février 1986, Bull., 1986, Il, p. 18, n° 27; Dall., 1986, Jur., 435 et note J.
PREVAULT; voy. aussi l'art. 93, L. hyp., il suffit de produire au conservateur l'expédition du
jugement ordonnant la radiation ou la réduction de l'inscription. Par contre, si l'instance en radiation
a dû être dirigée contre le conservateur en raison d'un grief susceptible d'être articulé contre lui, il
devient partie ; les articles 93, L. hyp. et 1388, C. jud. cessent de s'appliquer et le jugement doit lui
être préalablement signifié, art. 1495, al. 1, C. jud. (E. GENIN, Traité des hypothèques et de la
transcription, Rép. Not., n°s 2181, 2190, 2191 et 2685). Comp. infra, note 2391. Au sujet du tiers
détenteur, infra, n" 286, note 2721.
(2326 ) Supra, n° 192. Infra, n° 266.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 535
(2327 ) G. de LEVAL et J. van COMPERNOLLE, Aperçu des règles communes aux saisies
conservatoires et aux voies d'exécution, in Les voies conservatoires et d'exécution, Ed. Jeune
Barreau, Bruxelles, 1982, p. 64, n" 80; contra, Civ. Bruges, ch.s., 5 août 1977. R.W., 1977-1978,
1207; voy. sous l'empire de l'article 551, C.P.C., Civ. Bruges, 5 juin 1933, Pas., 1934, III, 69. Il n'en
reste pas moins que la situation est anormale car une signification entâchée d'omissions ou
d'irrégularités prévues à l'art. 862 entraîne la nullité absolue (voy. p. ex., en cc qui concerne la
mention illisible du jour de la signific.Hion d'une décision judiciaire, Cass., 15 juin 1984, Pas., 1984, 1,
1266). Comp. au sujet de l'art. 1481, C. jud., Civ. Bruxelles, Il octobre 1980, J.T., 1980, 710.
2328
( ) «Si en vertu de l'article 45 du Code judiciaire, la copie de l'exploit doit, à peine de
nullité, contenir toutes les mentions de l'original, la nullité du chef de l'irrégularité résultant du
défaut de concordance entre la copie et l'original de l'exploit de signification ne peut cependant être
déclarée que si cette irrégularité a nui aux intérêts de la partie qui l'invoque, conformément à l'article
861 du Code judiciaire ; l'art. 862 du Code judiciaire ne s'applique pas à cette irrégularité. Ne
démontre pas ce caractère préjudiciable de l'irrégularité, la partie se prévalant de la nullité de la
signification du jugement au motif que la copie de la décision remise par l'huissier comprend un
feuillet en moins que l'original qu'elle a visé conformément à l'article 43, dernier alinéa du Code
judiciaire alors qu'elle a pu prendre connaissance de l'intégralité du jugement en sa langue puisque la
signification était accompagnée d'une traduction en néerlandais du jugement» (Mons, 28 janvier
1987, R.G., n" 89.25; Cass., 23 janvier 1978, Pas., 1978, 1, 596 et Cass., 4 septembre 1979, Pas.,
1980, 1, 1).
(2329) R. PERROT, Droit judiciaire privé, Fasc. Il, Les cours de droit, Paris, 1981, p. 652 et
674 ; G. de LEVAL, Aspects actuels du droit des saisies, J .T., 1980, p. 629, n" 19 et p. 632, n" 32
B.; Civ. Bruxelles, ch.s., 24 avril 1986, R.G., n" 15.666; Civ. Bruxelles, ch.s., 11septembre1986,
R.G., n° 23.928 ;Civ. Bruxelles, ch.s., 16 octobre 1986, R.G., n" 25.168; Civ. Bruxelles, ch.s., 16
juillet 1987, R.G., n" 36.462 (cette décision précise dans le cadre de l'application de la Convention de
La Haye du 15 novembre 1965, que l'absence de production de l'attestation prévue par l'article 6 de
cette convention qui produit un effet de surséance lorsqu'il s'agit de l'acte introductif d'instance,
aurait un effet beaucoup plus énergique au stade de l'exécution car à défaut pour la partie
poursuivant l'exécution de rapporter la preuve de l'accomplissement de l'ensemble des formalités
prévues par la convention, l'exécution poursuivie serait irrégulièrement entamée. A nos yeux, dans la
mesure où la signification est réputée accomplie comme le reconnaît le même jugement au moment
de la remise à l'autorité centrale, cette solution est anormalement sévère). Voy. aussi supra, n" 250,
note 2250 ; adde. art. 1115, C. jud. et en matière de non représentation d'enfant, Corr. Nivelles, 8
octobre 1986, J.T., 1987, 448.
23
( "') Ainsi, lorsque le créancier bénéficie de plusieurs titres exécutoires, le juge des saisies
ne peut prendre en considération, pour déterminer le montant dû par le saisi, que les décisions
signifiées (Civ. Huy. ch.s., 23 décembre 1985, Pas., 1986, III, 18, Jur. Liège, 1986, 155; il importe
cependant de tenir compte de l'extension de la saisie par voie d'opposition).
2331
( ) Comp. au sujet du cautionnement prévu par l'art. 1400, Cass., 14 juin 1984, Pas., 1984,
1. 1260 ; infra, n° 271.
536 TRAITÉ DES SAISIES
2332
( ) Cass. Fr., 11avril1986, Dall., 1986, I.R., 248; Gaz. Pal., 1986, Pan., 159; contra Civ.
Bruxelles, ch.s., 6 février 1987, A.R., n" 26.183 (le jugement situe le problème au seul niveau de la
nullité relative).
2333
( ) Y. LOBIN, op. cit., Mélanges P. RAYNAUD, p. 389. Voy. cependant, en cas de
cession, de subrogation, etc., supra, n° 218 B.
(2 334 ) Bruxelles, 9 janvier 1985, J.T., 1985, 490.
2335
( ) Mons, 29 avril 1985, Inédit, R.G., n" 8478; adde. Bruxelles, 21mars1985, Pas., 1985,
Il, 92 ; infra, n" 286/2.
(2 336 ) Voy. l'art. 1051, al. 2, C. jud.; toutefois, la règle «nul ne se forclôt soi-même»
demeure applicable devant la Cour de cassation (Cass., 17 mai 1976, Pas., 1976, 1, 990).
2337
( ) II n'y a pas nécessairement un délai uniforme d'appel pour l'auteur de la signification; cc
délai varie en fonction de la date de la signification à chaque adversaire (voy. aussi ci-dessous B, b).
(2338 ) Cass. Fr.. 27 février 1980. Bull., 1980, Il, n" 42.
2339
( ) A. FETTWEIS. Manuel de procédure civile, p. 477, n" 704 ; contra Civ. Malines, 30
novembre 1982, R.W., 1983-1984, 1691.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 537
2340
( ) Le gagnant peut parfaitement faire signifier le jugement et faire exécuter le dispositif
qui lui est favorable tout en interjetant appel pour obtenir une condamnation d'un montant plus élevé
à charge du perdant qui pourra interjeter un appel incident (au sujet de la conciliation des art. 1054,
1397 et 1495, al. 2, voy. infra, n° 265). Adde. A. KOHL, Appel en matière civile et commerciale,
R.P.D.B., VI, n" 173; comp. en matière de divorce, Cass., 1er mars 1985, R.W., 1985-1986, 1842;
infra, n° 267 D et n° 274/2/C.
341
(' ) Tel est le cas de l'appel incident du créancier (ou du débiteur) sur l'appel principal du
débiteur (ou du créancier) auquel il a fait signifier le jugement (sur l'appel incident, voy. G. de
LEVAL, La reconstitution du litige par voie d'appel incident, Ann. Dr. Liège, 1986, p. 353 à 359).
342
(' ) Supra, n° 231 B.
2343
( ) Supra, n" 231 A.
344
(' ) Le but de la signification étant d'être certain que le jugement est parvenu, de manière
officielle, à la connaissance de la partie condamnée, cc but est nécessairement atteint lorsqu'elle
prend l'initiative de faire signifier le jugement ; voy. cependant, l'art. 1564, al. 2, C. jud.
2345
( ) Voy. aussi l'art. 1115 et l'art. 1625, al. 1, C. jud.
2346
( ) ZWENDELAAR, Formulaire annoté de procédure civile, Larcier, 1939, T. V, p. 262,
n" 1492 ; la signification à avoué était imposée afin d'éviter que le plaideur ignorant des règles de la
procédure ne tarde à réagir et se trouve forclos (comp. supra, n° 259 B).
347
) R.P.D.B., V cit., n° 205 ; infra, n° 262. Au sujet de la signification du jugement au
0
('
mandataire judiciaire (supra, n° 220 D), voy. Ph. BOSSARD, L'action en justice d'un tiers contre
une copropriété, J.T. 1988, p. 23, n°' 23 et 24.
538 TRAITÉ DES SAISIES
(2 348 ) Cass., 23 juin 1983, Pas., 1983, I, 1199; voy. aussi Cass., 30 septembre 1985, Jur.
Liège, 1986, 62.
2349
( ) Cass., 10 décembre 1981, Pas., 1981, 1, 492.
2350
( ) G. DEMEZ, La recevabilité de l'appel principal et de l'appel incident, Colloque
L.L.N., 24/10/1986, p. 19, n° 50b; adde. Cass., 2 février 1987, R.W., 1987-1988, 81 et en cas de
dénonciation de saisie-arrêt, Liège, 26 janvier 1938, J.L., 1938, 133; comp. Cass. Fr., 14 janvier
1987, Dall., 1987, I.R., 19 cassant Rouen, 22 janvier 1985, Dall., 1985, J., 291 et Dall., 1987,
Sommaires commentés, 361, obs. P. JULLIEN.
2351
( ) Au sujet de la prescription, voy. supra, n° 231 B.
(2 352 ) Sur cette question, voy. W.G., notes sous Cass., 24 janvier 1974, Pas., 1974, 1, 553 et
réf. cit. ; adde. Cass., 9 octobre 1986, n° 7516/4: «la force majeure ne peut résulter que d'un
événement indépendant de la volonté humaine et que cette volonté n'a pu ni prévoir ni conjurer».
(2 353 ) Comp. en matière d'abandon de famille, Paris, 4 janvier 1985, Gaz. Pal., 7-8 janvier
1987 et note J.P.D.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 539
2354
( ) Liège, 19 mars 1985, Jur. Liège, 1985, 387.
(2355 ) Anvers, 13è ch., 16 février 1987, A.R., n" 432/87.
2356
( ) C.T. Liège, 22 juillet 1986, Ch. vac., R.G., n" 12.225/85, Inédit. Adde. infra, note 2384.
540 TRAITÉ DES SAISIES
364
(' ) On ne perdra pas de vue que cette tâche lui est facilitée par l'accès au registre national
des personnes physiques (A.R., 16 mai 1986, M.B., 19 juin 1986. 9070; voy. G. de LEVAL, obs.
sous Trav. Bruxelles, 2 février 1987, J.L.M.B .. 1987, 589).
2365
( ) S. GUINCHARD et T. MOUSSA, Responsabilité de l'huissier dans la significiation
des actes de procédure, Gaz. Pal., 1985, Pan., 359, note sous Cass. Fr., 2ème ch .. 31mai1985.
366
(' ) Ainsi, la signification d'une décision de référé, fixant les mesures provisoires dans le
cadre d'une procédure de divorce pour cause déterminée, n'est pas nulle à défaut d'avoir été
effectuée au nouveau domicile du saisi dont n'avait point connaissance le saisissant et que ne
mentionnait pas le débiteur dans sa requête d'appel (Civ. Bruxelles. ch.s .. 24 avril 1986, R.G., n°
21.245, Inédit).
2367
( ) Civ. Bruxelles, ch.s .. 15 janvier 1987. R.G .. n" 29.432, Inédit; adde. et comp. Cass., 9
octobre 1985, Pas., 1986, I. 138 et Bruxelles, 18 mars 1987. J.T., 1987, 425. Adde. supra, note 1799.
368
(' ) P. MAHAUX, La chose jugée et le Code judiciaire, J.T., 1981, 583.
2369
( ) Il n'appartient pas au juge des saisies d'apprécier la recevabilité ou le fondement du
recours ordinaire (voy. p. ex., Civ. Liège. ch.s., 30 mars 1983, Jurisprudence du Code judiciaire, La
Charte, T. Il, Art. 1397/3).
542 TRAITÉ DES SAISIES
(2370) Rapport HERMANS, Pasin., 1967, 994-995 (infra, note 2375) ; Civ. Liège, ch.s., 2
juillet 1984, Jur. Liège, 1984, 486. Ainsi, il a été justement décidé qu'«un jugement déclaré
exécutoire par provision nonobstant tout recours et sans caution ni cantonnement «en ce qui
concerne les paiements des arriérés de loyers et de précomptes immobiliers», ne produit pas cet effet
en ce qui concerne l'expulsion des lieux laquelle est suspendue par l'appel interjeté contre le
jugement qui l'ordonne» (Civ. Bruxelles, ch.s., 23 juin 1986, R.G., n° 20.052, Inédit).
2371
( ) E. KRINGS, Conclusions précédant C.J. Benelux, 5 juillet 1985, R.W., 1985-1986, 936
(seul un appel immédiat de la partie condamnée évitera !'astreinte mais voy. note 2497).
(2372 ) Comp. infra, n° 274/2 c.
(2373 ) Voy. supra, n° 223 Ab.
(2374) Supra, n° 16; adde. Civ. Bruxelles, ch.s., 23 février 1987, Rev. Rég. Dr., 1987, 300.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 543
d'une somme d'argent «ne peut être admise lorsque les délais
accordés pour exercer une voie de recours ne sont pas encore
écoulés et que le débiteur n'a même pas eu le temps de prendre les
mesures requises en vue de l'introduction d'un recours» (2 375 ).
C'est pourquoi, l'article 1495, al. 2 dispose que «sans préjudice de
la saisie conservatoire prévue à l'article 1414, la condamnation au
paiement d'une somme d'argent, qui fait l'objet d'une décision
encore susceptible de recours ordinaires, ne peut être exécutée
avant l'échéance d'un mois (2376) suivant la signification de la
décision, à moins que l'exécution provisoire de celle-ci n'ait été
ordonnée».
(2375 ) Rapport HERMANS, Pasin., 1967, 995 qui précise que c'est spécialement pour les
affaires qui portent sur des condamnations pécuniaires que ces considérations se justifient et relève
que lorsqu'en matière locative, le jugement a ordonné l'expulsion, «il est souhaitable que l'exécution
puisse avoir lieu au plus tôt, afin d'éviter que n'augmente encore la dette de loyers échus du locataire.
En ce cas, l'exécution devrait pouvoir se faire dans le plus bref délai».
(2376) Ce délai devra, Je cas échéant, être allongé en cas de signification pendant les vacances
judiciaires (art. 50, al. 2) et en cas de signification à l'étranger (art. 55, 1048, al. 2 et 1051, al. 3).
2377
( ) Voy. toutefois l'art. 477, al. 4 (sentence du conseil de discipline d'appel, infra, note
2470), l'art. 1127 (tierce-opposition; supra, n° 21), l'art. 1274, al. 2 (pourvoi contre un arrêt
autorisant le divorce) et l'art. 23, § 7 du Code de la Nationalité belge (effet suspensif du pourvoi).
(2 378 ) «Le pourvoi en cassation n'ayant point d'effet suspensif de la force exécutoire de la
décision attaquée (C. jud., art. 1118), celle-ci constitue un titre actuel et efficace autorisant une
mesure d'exécution, dès lors qu'il n'y est pas satisfait par le débiteur d'aliments ; il n'appartient pas
au juge des saisies d'autoriser pour Je seul motif de l'existence d'un pourvoi en cassation, la surséance
à l'exécution d'un titre efficace ni d'accorder, de manière indirecte, des termes et délais de paiement
dès lors qu'il existe un titre judiciaire n'en prévoyant aucun (C. jud., art. 1333, al. 2)» (Civ.
Bruxelles, ch.s., 16 octobre 1986, R.G., n° 15.988; Civ. Bruxelles, ch.s., 23 février 1987, Rev. Rég.
Dr., 1987, 300).
544 TRAITÉ DES SAISIES
2379
( ) L. SIMONT. Des pourvois en cassation en matière civile, Bruylant, 1933, p. 108, n° 104.
(2 380 ) Le débiteur a cependant la possibilité de pratiquer une saisie-arrêt conservatoire entre
ses propres mains en faisant état d'une créance étrangère au titre exécutoire (Liège, 15 décembre
1986, llème ch., J.T., 1987, 282; Civ. Liège, 26 juillet 1979, J.L., 1978-1979, 357, n° 49; comp.
infra, n° 267 B) sans préjudice de l'application de l'art. 1407 (supra, n° 208 B). Pour un examen
d'ensemble de cette question, voy. infra, n" 278.
(2381 ) Supra, n° 228 A ; infra, n" 274/3.
2382
( ) li y a lieu d'assimiler à cette hypothèse, celle où le jugement est de plein droit
exécutoire par provision ou insusceptiblc de recours ordinaire (voy. p. ex. l'art. 31, al. 2, L. 12 avril
1965 concernant la protection de la rémunération des travailleurs ; Cass., 10 novembre 1983, Pas.,
1983, I, 207 et concl. E. KRlNGS ; adde. au sujet des arrêts de la Cour d'abitrage, infra, n" 269 F,
note 2458.
(2 383 ) Supra, n" 259 E.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 545
2384
( ) Si l'article 50, alinéa 1, interdit que les délais établis à peine de déchéance soient
abrégés ou prorogés même de l'accord des parties, c'est afin de garantir la sécurité juridique et plus
spécialement de sauvegarder les droits des tiers lorsqu'il s'agit de délais impartis pour l'exercice d"une
voie de recours (Rapport HERMANS, Pasin., 1967, 911; voy. aussi l'art. 865, C. jud. et supra n°
261 in fine).
2385
( ) Infra, n" 269 E.
(2 390) Civ. Bruxelles, ch.s., 29 mai 1986, R.G., n° 18.034; infra, note 2592; voy. A.
FETIWEIS, L'effet obligatoire du jugement, Ann. Dr. Liège, 1987, 217 à 224.
(2391 ) Le tiers saisi se trouve en situation hybride. S'il s'agit de réaliser la mainlevée d'une
saisie ou de se déssaisir conformément à l'art. 1543, il est assurément un tiers au sens de l'art. 1388
(voy. Cass., 12 septembre 1985, Pas., 1986, I, 29). Par contre, s'il s'agit de le contraindre (de vaincre
sa résistance), de le sanctionner (débiteur des causes de la saisie, art. 1451, 1456, 1540 et 1542, C.
jud.) ou de mettre sa responsabilité à couvert, il est clair qu'il doit être mis à la cause (voy. p. ex.
supra, n°s 204 A et 209 en matière de cantonnement). Comp. supra, note 2325.
(2392 ) E. VIEUJEAN, op. cit., R.C.J.B., 1986, p. 645, note 19 et réf. à BELTJENS, Code
de procédure civile, T. II, articles 548-550, n" 18; adde. E. GENIN, Traité des hypothèques et de la
transcription, Rép. Not., n° 2189.
2393
( ) Supra, n° 259 D.
(2394 ) Voy. p. ex. au sujet du conservateur des hypothèques (E. GENIN, Traité des
hypothèques et de la transcription, n°s 2184, 2185 et 2190 et supra, note 2325) et au sujet du tiers
saisi, note 2391.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 547
§ 2. - L'exécution provisoire.
A. -Raison d'être.
L'exécution provisoire permet au gagnant d'exécuter le
jugement malgré l'effet suspensif des voies de recours ordinaires
(appel ou opposition) (2395 ). Elle a lieu à titre provisoire, «c'est-à-
dire sans préjuger du sort qui sera réservé au recours s'il doit être
exercé par la partie qui a succombé» (2396). Elle se fait aux risques
et périls de la partie qui la poursuit (art. 1398, al. 2, C. jud.) qui
sera tenue à restitution si elle perd son procès à la suite de l'exercice
de la voie de recours. Il va de soi que même risquée, l'exécution
provisoire n'opère 9zue dans les limites et conditions éventuellement
fixées par le titre ( 397 ) et ce jusqu'à réformation ou rétractation
de celui-ci {2398).
L'exécution provisoire est destinée à faire échec aux
manoeuvres dilatoires des débiteurs qui seraient tentés de faire
systématiquement appel ou opposition à seule fin d'échapper à
l'exécution du jugement ; mais, compte tenu des lenteurs de la
justice, elle est aussi un moyen pour le créancier d'obtenir rapide-
ment ce qui lui est dû {2399 ).
(2 395 ) Une opposition déclarée recevable, contre un jugement par défaut, exécutoire par
provision, n'entrave pas l'immédiateté exécutoire du titre (G. de LEVAL, obs. sous Arr. Liège, 10
février 1983, Jur. Liège, 1983, 397, note 4; J. van COMPERNOLLE, Examen de jurisprudence,
Droit judiciaire privé. Les voies de recours, 1972-1985, R.C.J.B., 1987, n" 11, p. 126). A fortiori, la
disposition du jugement sur opposition déclarant irrecevable l'opposition n'affecte pas les effets du
jugement par défaut (Bruxelles. 29 avril 1986, J.T., 1986, 583).
(2 396) R. PERROT, Droit judiciaire privé, Fasc. Il, 1981, p. 679.
(2 397 ) Voy. p. ex. en ce qui concerne la réserve de référé sur l'exécution provisoire, R.
PERROT, Le constat d'huissier de justice, p. 66-67, n" 49. Infra, n° 268 B.
(2 398 ) Un titre nouveau doit anéantir l'ancien lequel subsiste malgré une décision avant dire
droit de la juridiction saisie du recours dans la mesure où le fond n'est pas abordé par celle-ci. Infra,
n° 279 B.
2399
( ) A. BALISE, Arrêt et aménagement de l'exécution provisoire par le Premier Président,
J.C.P., 1985, Doctr., n° 3183/1 ; P. BAUGAS, L'exécution provisoire, Etude pratique de
Jurisprudence, Editions CUJAS, 1958, 7; P. MARTENS, L'exécution provisoire en matière
patrimoniale, Ann. Dr. Liège, 1983, 180.
548 TRAITÉ DES SAISIES
2405
( ) Liège, 17 novembre 1986, 11ème ch., J.T., 1987, 282; infra, n° 278; comp. supra. n"
265 et note 2380.
(2406) Supra, n° 154.
2407
( ) R. ROUBIER, Droit transitoire, n° 105, p. 564, note 2 ; G. CLOSSET-MARCHAL,
L'application dans le temps des lois de droit judiciaire civil, Bruxelles, Bruylant, 1983, n° 276; J.
NORMAND, Jurisprudence française en matière de droit judiciaire privé, R.T.D.C., 1985, p. 434-
435, n° 1.
2408
( ) E. KRINGS, Concl. préc. C.J.Benclux, 5 juillet 1985, R.W., 1985-1986, 934; Cass.,
Ier décembre 1983, Pas., 1984, 1, 359; Cass., 26 mars 1984, Pas., 1984, l, 870; Cass., 13février1985,
Pas., 1985, 1, 721 ; J.T., 1985, 303; Bruxelles, 24 mars 1980, J.T., 1981, 244; Mons, 10 juin 1981,
Pas., 1981, Il, 117; Bruxelles, 9 février 1982, R.W., 1982-1983, 2625; R. PERROT, Jurisprudence
française en matière de droit judiciaire privé, R.T.D.C., 1984, p. 368, n° 7; Cass. Fr., 28 avril 1986,
J.C.P., 1986, IV, 187, a contrario («Ayant retenu que bien qu'un jugement ne soit pas exécutoire en
ce qui concerne les intérêts de la dette et la condamnation à des dommages-intérêts, comme au
remboursement d'une somme non comprise dans les dépens, le débiteur avait, après avoir relevé
appel, payé sans réserve l'ensemble des condamnations, une Cour d'appel a pu estimer que le
comportement de ce débiteur emportait acquiescement au jugement») ; G. de LEV AL, L'instruction
sans obstructions, in La Preuve, Louvain, 12-13 mars 1987, p. 18; note 47 (au sujet des mesures
d'instruction). La situation est semblable lorsqu'il s'agit d'une décision prononcée en dernier ressort
encore susceptible de pourvoi en cassation (Cass., 27 juin 1980, Pas., 1980, 1, 1365 ; Cass., 23
novembre 1981, Pas., 1982, 1, 399; Cass. Fr., 4 janvier 1984, J.C.P., 1984, IV, 75; E. JANSSEN,
L'acquiescement, Rép. Not., T. XV, L. Il, n° 26).
550 TRAITÉ DES SAISIES
(2 409 ) Supra, n° 260, A b. ; comp. Cass. Fr., 10 décembre 1986, Gaz. Pal., 1987, Pan. 65:
«Le gardien dont la responsabilité partielle a été retenue sur le fondement de l'art. 1384, al. Ier, C.
civ. à la suite d'un accident de la circulation par un jugement allouant à la victime une provision et
ordonnant une expertise, est mal fondé à reprocher à la Cour d'appel saisie de l'appel par la victime
du jugement sur la responsabilité, d'avoir rejeté la fin de non-recevoir qu'il tirait de l'encaissement
sans réserve de la provision par la victime et d'avoir statué au fond, dès lors que l'encaissement de la
provision par son bénéficiaire ne peut en aucun cas emporter acquiescement».
(2410) Bruxelles, 18 avril 1985, J.T., 1985, 651 ; sur les dépens, voy. infra, n° 269 D.
(2411 ) Ou encore, «la situation juridique du défendeur est confortée., améliorée dans la
mesure où la demande dirigée contre lui a été dite irrecevable ou non fondée» (A. FETTWEJS,
Manuel de procédure civile, Liège, 1985, n" 385, p. 287). Voy. aussi Rép. Dall. Proc. Civ., 1955, V"
Exécution provisoire, n° 36 : «Un jugement de débouté peut être soumis à exécution provisoire
lorsqu'il y a urgence et qu'il est destiné à produire un effet positif en écartant un obstacle qui arrêtait
une autre procédure ; sa natu1<! ne s'y oppose pas» . Adde art. 319, § 4 in fine, C. civ.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 551
(2415 ) Il n'en reste pas moins qu'en pratique le juge des saisies ordonne fréquemment à la
demande de la partie que pour autant que de besoin, sa décision sera exécutoire par provision. Cette
précaution se justifie lorsqu'une règle spéciale déroge au caractère exécutoire de plein droit de
l'ordonnance du juge des saisies (art. 1543, al. 2; adde. en matière de procédures de répartition, G.
de LEVAL, L'ordre, Rép. Not., n° 115 et Distribution par contribution, Rép. Not., n" 64) ou
lorsqu'il s'agit de prévenir toute discussion dans une hypothèse controversée notamment en matière
d'action en distraction (art. 1514, C. jud. ; supra, n° 34). Par ailleurs, des modalités spéciales en ce
qui touche la garantie (infra, n° 271) ou le cautionnement (infra, n°s 274 et 277 B) peuvent être
sollicitées en vue d'en assortir le titre exécutoire de plein droit.
2416
( ) Tel est le cas de l'article 1029, alinéa 2, C. jud. qui déclare l'ordonnance sur requête
unilatérale «exécutoire par provision, nonobstant tout recours et sans caution, à moins que le juge
n'en ait décidé autrement» (Cass., 22 septembre 1981, Pas., 1982, 1, 106; A. TIHON, obs. sous J.P.
Seraing, 11septembre1985, J.L., 1986, p. 568, n° 3). Tel est aussi le cas de l'art. 1237 bis,§ 7 du C.
jud. (art. 2, L. 20 mai 1987, relative à l'abandon d'enfants mineurs) : «sauf si le tribunal ou la cour en
décide autrement, le jugement ou l'arrêt est exécutoire en cc qui concerne le transfert de l'autorité
parentale, y compris le droit de jouissance légale des biens de l'enfant, mais à l'exception de celui de
consentir à l'adoption». Par contre, le juge des référés ou le juge des saisies ne peut décider que sa
décision ne sera pas exécutoire par provision ; il peut seulement ordonner que le gagnant fournisse
une caution (art. 1039, al. 2, C. jud. ; G. de LEVAL, La saisie immobilière, Rép. Not., n" 175-1; J.
van COMPERNOLLE, Examen de jurisprudence. Saisies conservatoires et voies d'exécution,
R.C.J.B., 1987, p. 427, n" 23; comp. et contra, Civ. Charleroi, !ère ch., 2 octobre 1980, Inédit,
jugement ordonnant notamment une enquête et écartant au mépris de l'article 1496, C. jud. toute
exécution provisoire.
(2417) Y compris les décisions rendues en matière de droit familial dans les hypothèses
prévues par l'article 1253 bis (voy. Cass., 22 septembre 1981, Pas., 1982, 1, 106); voy. cependant en
matière de filiation, l'art. 319, § 4, al. 6 et 332 quater, al. 2, C. civ.
(2418 ) Supra, n° 34.
(2419 ) Civ. Arlon, 12 décembre 1986, Rev. Rég. Dr., 1987, 179. Sur ce que l'article 1072, C.
jud. ne déroge en rien à l'article 1496, voy. C. CAMBIER, op. cil., T. II, p. 704 à 706.
(2420 ) S'il s'agit d'un jugement mixte, l'exécution provisoire de plein droit vaut «pour ce qui
concerne» la mesure d'instruction (art. 1496); voy. G. de LEVAL, L'instruction sans obstructions
in La preuve, Colloque U.C.L., 12-13 mars 1987, p. 18, n° 7; adde. Rennes, Ord. Prem. Prés., 22
avril 1986, J.C.P., 1987, II, n° 20.820.
(2421 ) Il s'agit d'une hypothèse où le jugement est exécutoire nonobstant appel ; en effet, il est
inconcevable qu'une décision soit, en l'espèce, rendue par défaut (art. 1348 et 1349).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 553
(2427 ) Bien que ce texte parle du caractère exécutoire par provision des «jugements qui
interviendront dans l'instruction de la procédure», «il est admis que la règle s'applique aux
jugements définitifs aussi bien qu'aux jugements incidcntiels» (L. BELVA, A. COENRAETS et G.
BELVA, L'expropriation pour cause d'utilité publique, Les Novelles, Droit administratif, T. VII,
Bruxelles, Larcier, 1980, n" 292, 63; comp. note 2424).
(2428) Même si ce texte ne prévoit pas expressément que le jugement est exécutoire par
provision, il ne peut être interprété autrement (J.P. COPPEE, Les règles spéèiales de la procédure
d'extrême urgence en matière d'expropriation pour cause d'utilité publique, Rev. Rég. Dr., 1985, p.
147, n° 34).
(2429) «Le juge ne saurait l'accorder d'office sans statuer ultra petita » (E. KRINGS, op. cit.,
in Etude du Projet de Code judiciaire, Fac. Dr. Liège, 1966, p. 134) mais ce n'est pas parce que le
bénéfice de l'exécution provisoire demandé dans la citation n'est pas, à nouveau, sollicité dans les
conclusions que la partie demanderesse y aurait renoncé (G. de LEVAL, obs. sous Liège, 28 juin
1984, Jur. Liège, 1984, 546).
(2430) Art. 1399 ; infra, n° 269.
(2431 ) Cass., 26 octobre 1849, Pas., 1851, !, 124. On ne perdra pas de vue que le dispositif de
la décision doit être interprété à la lumière de ses motifs (Cass., 15 décembre 1986, R.G., n" 7.626).
Infra, n° 270.
(2432 ) Comp. P. MARTENS, op. cit., Ann. Dr. Liège, 1983, p. 185, n° 3 mais voy. p. 202, n" 8.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 555
parce qu'elle est de plein droit exécutoire par provision (2 433 ), soit
parce que s'agissant d'une décision rendue contradictoirement en
degré d'appel {2 434), celle-ci n'est plus susceEtible de faire l'objet
d'un recours suspensif (art. 1118, C. jud.) (24 5) (2436 ).
Généralement, l'exécution provisoire est accordée «no-
nobstant tout recours» ; il s'agit des voies de recours ordinaires
(appel et opposition). Il n'est même pas requis que la décision
précise en ce cas qu'elle est exécutoire par provision «nonobstant
tout recours», une telle précision constituant une tautologie (2437 ).
Il est cependant concevable, spécialement dans les matières où seul
l'exercice du recours est suspensif (2 438), de décider que l'exécu-
tion provisoire est autorisée nonobstant appel mais non en cas
d'opposition {2 439 ) {2 440 ) ; en une telle hypothèse, il est indispen-
sable que le titre mentionne la restriction apportée à l'exécution
provisoire.
La saisie-exécution pratiquée en vertu d'une décision qui
n'est pas de plein droit exécutoire par provision et qui ne comporte
aucune mention relative à une exécution provisoire judiciaire
repose sur un titre dépourvu de toute efficacité exécutoire. Elle
doit être levée sans préjudice des dommages-intérêts dus par le
saisissant au saisi.
2433
( ) Supra A. ; Cass. Fr., 15 décembre 1976, J.C.P., 1978, II, n" 18.874 (impl.). Toutefois,
des modalités spéciales en ce qui touche le cantonnement ou la caution peuvent être sollicitées (supra,
note 2415).
(2434) Il en va de même si l'arrêt est réputé contradictoire (Liège. 7ème ch., 2 mars 1983,
Jurisprudence du Code judiciaire, T. II, Art. 1398, n° 1/lbis).
435
(' ) Ainsi, un arrêt de la Cour d'appel de Liège du 14 novembre 1985 (R.G.,n° 16.272/85,
inédit) énonce: «Attendu que l'intimé postule, en degré d'appel comme dans l'exploit introductif
d'instance, l'exécution provisoire de la décision nonobstant tout recours et sans caution ; Que de
surcroît, il demande, en degré d'appel, que ce soit «sans cantonnement» ; Attendu qu'il échet de
rejeter cette demande, l'arrêt en cause étant exécutoire de droit (art. 1118, C. jud.) et le
cantonnement ne pouvant plus être demandé par le débiteur (a contrario de l'art. 1404, C. jud.) (voir
Civ. Liège, Juge des saisies, 13 avril 1983, J.L., 1983, 310)».
2436
( ) Rentrent aussi dans cette catégorie les décisions rendues en premier et dernier ressort.
2437
( ) Bruxelles, 24 juin 1986, J.T., 1986, 653.
2438
( ) Supra, n° 264.
439
(' ) Civ. Liège, ch.s., 2 juillet 1984, Jur. Liège, 1984, 486; voy. aussi E. GENIN, Traité des
hypothèques et de la transcription, Rép. Not., n" 2727.
(2 440 ) On rappelle qu'en matière civile, le jugement rendu par défaut garde sa force
exécutoire lorsque le juge saisi de l'opposition le confirme (Cass., 8 novembre 1979, Pas., 1980, 1, 310
et concl. de M. !'Avocat Général KRINGS; Civ. Tournai, ch.s., 12 avril 1985, Jurisprudence du
Code judiciaire, La Charte, T. Il, Art. 1398/16; supra, n° 223 Ab).
556 TRAITÉ DES SAISIES
B. -Injonction de payer.
Aux termes de l'article 1399, alinéa 2 du Code judiciaire,
«l'exécution provisoire ne peut, de même, être autorisée lorsque
l'ordonnance prévue à l'article 1342 accueille, en tout ou en gartie,
une requête déposée conformément à l'article 1340» (2 43 ). Il
s'agit de mettre le débiteur à l'abri de toute mesure d'exécution
forcée tant qu'il n'aura pas été statué sur la pertinence des moyens
9iu'il pourrait invoquer par la voie de l'opposition ou de l'appel
444
( ). Si on peut comprendre que contrairement au droit commun
(art. 1029, al. 2, C. jud.), l'ordonnance ne soit pas de plein droit
exécutoire par provision, il est à nos yeux difficilement admissible
que le juge ne puisse ordonner, à la demande du créancier,
(2+1 1) A. KEBERS, La loi du 19 juillet 1985 relative à la création des chambres à conseiller
unique au sein des cours d'appel, J.T .. 1985, p. 680-681, n°s 25 et 30.
(2442 ) Cette exigence est telle qu'elle justifie. en matière de divorce pour cause déterminée,
une dérogation à !"effet non suspensif du pourvoi en cassation (art. 1274, al. 2, C. jud. ; G. de
LEVAL, Droit judiciaire privé et divorce pour cause déterminée, Ann. Dr. Liège, 1977, p. 354, n°
47 B.
2443
( ) Loi du 29 juillet 1987 modifiant les articles 1338, 1340, 1342, 1343 et 1399 du Code
judiciaire, M.B .. 15 août 1987, p. 12.253 (voy. D. STERCKX, Vers un régain de la procédure
sommaire d'injonction de payer?, J.T.. 1987. 608-609 et G. de LEVAL, Procédure sommaire
d'injonction de payer, Rép. Not., T. XIII, L. IV/2. Larcier, 1988).
444
(' ) Projet de loi modifiant les articles 1338. 1340, 1341 et 1342 du Code judiciaire, Doc.
Pari., Ch. Repr., Sess. 1982-1983, n° 598/2, p. 7.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 557
(2445 ) Comm. Verviers (Prés.), IO avril 1979, Jur. Liège. 1981, 141 (dispositif). Comm.
Courtrai (Prés.), 2 octobre 1986. J.T., 1987, 650.
(2446 ) Doc. Pari., Sénat, 464 (1986-1987), n" 2 (Projet de loi sur les pratiques du commerce et
sur l'information et la protection du consommateur : Rapport fait au nom de la Commission de
!'Economie), p. 261.
(2 447 ) M. STORME, Les pratiques du commerce et les problèmes de la procédure, Ann. Dr.,
1986, 105, n° 2.
2448
( ) D. CHABOT-LEONARD, op. cit., Bruxelles, Bruylant. 1979, p. 143: J.L. LE-
DOUX, Les saisies, Chronique de jurisprudence (Du Code judiciaire à 1982), Bruxelles, Larcier,
1984, p. 27, n° 38: Civ. Mons, ch.s .. 4 octobre 1979. J.T .. 1980, 228.
558 TRAITÉ DES SAISIES
(2449) Liège, 12 juin 1981, Jur. Liège, 1981, 298; voy. aussi Cass., 20 mai 1981, Jur. Liège,
1981, 293.
450
(' ) Comp. et contra en France, art. 515, al. 2 nouv. C. Pr. Civ., et S. GUINCHARD, note
sous Cass. Fr., 23janvier1983, Gaz. Pal., 1985, Pan., 124 qui écrit: «L'argument de précarité valant
aussi pour les autres condamnations du jugement de première instance pour lesquelles l'exécution
provisoire est autorisée, on ajoutera à cet argument que le refus (légal) de l'exécution provisoire pour
les dépens et celui (jurisprudentiel) pour les sommes allouées au titre de l'art. 700, procédent aussi de
cette idée que l'exécution provisoire étant d'un maniement délicat, il est logique d'en réduire son
domaine à ce qui constitue l'objet essentiel du procès et de ne pas l'étendre à tout cc qui vient
s'ajouter à la condamnation principale».
451
(' ) Supra, n° 266.
(2 452 ) R.P.D.B., V" Exécution des jugements et des actes en matière civile, n°s 234, 405, 406
et 420.
(2453 ) Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin., 1967, 495.
454
(' ) Civ. Liège, ch.s., 28 décembre 1977. Rec. enr., 1978, p. 280 et obs.
(2455 ) C. Et. Lég., dossier, n" 6058 reproduit dans Jurisprudence du Code judiciaire, La
Charte, T. li, Art. 1398, n° 3.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 559
2456
( Deuxième Avis complémentaire du Conseil d'Etat, Pasin., 1967, 769.
)
2457
( Supra, n° 2112.
)
(2458 ) E. KRINGS, Propos sur les effets des arrêts rendus par la Cour d'arbitrage, J.T., 1985,
p. 589, n° 67. L'arrêt de la Cour d'arbitrage est définitif et sans recours (art. 99 de la loi du 28 juin
1983 portant l'organisation, la compétence et le fonctionnement de la Cour d'arbitrage; adde. art.
100 et 101). En vertu de l'article 98: «Les arrêts sont exécutoires de plein droit. Le Roi en assure
l'exécution. Le greffier appose sur les expéditions, à la suite du dispositif, la formule exécutoire
(«Les Ministres, les membres des Exécutifs régionaux et de Communauté et les autorités
administratives pour cc qui les concerne, sont tenus de pourvoir à l'exécution du présent arrêt. Les
huissiers de justice à ce requis ont à y concourir en cc qui concerne les voies de droit commun»). Les
expéditions sont délivrées par le greffier qui les signe et les revêt du sceau de la Cour, dont le Roi
détermine la forme (voy. à cc sujet l'arrêté royal du 28 septembre 1983, M.B., 23 février 1984) (Ph.
QUERTAIMONT et M. UYTTENDAELE, Chronique de jurisprudence, Une année de fonction-
nement de la Cour d'Arbitragc, Administration Publique, 1986, p. 60, n° 32; voy. aussi E. GILLET,
Recours et questions préjudicielles à la Cour d'arbitrage, Ed. Nemesis, 1985, p. 128-129).
(2 459 ) Supra, n° 250/B/5.
24 1
( "' ) La mesure nécessitant un examen de l'ensemble des circonstances de la cause, le juge
des saisies n'est pas compétent pour connaître d'une demande d'exécution provisoire (Civ. Hasselt,
Saisies, 20 novembre 1974, J.L., 1974-1975, p. 141) relative à un jugement de condamnation qu'il n'a
pas prononcé.
24 1
( • ) Rapport VAN REEPINGllEN, Pasin., 1967, p. 498.
560 TRAITÉ DES SAISIES
(2462 ) Exemples: l'exécution provisoire est accordée en raison de l'ancienneté des sommes
dues mais compte tenu des contestations élevées par le débiteur sur certaines postes. elle peut être
limitée à un montant déterminé (Riom (Réf.), 18 septembre 1974, Gaz. Pal., 22 au 24 décembre
1974, p. li); l'exécution provisoire est accordée pour la réparation du préjudice physique, en raison
du besoin qu'a le créancier d'obtenir rapidement le règlement de cc qui lui est dû, mais non pour la
réparation du préjudice moral. Adde. F. FERRAND, L'exécution provisoire des décisions rendues
par les juridictions civiles en France et en République Fédérale d'Allemagne, Gaz. Pal. (Droit
communautaire), 15-16 mai 1987, 8, n° 10.
(2463 ) Voy. aussi Comm. Liège, 25 octobre 1983, Jur. Liège, 1984. 612 (sommes versées à un
compte bloqué).
(2 464 ) Anvers, li février 1987, R. W., 1986-1987, 2640.
(2465 ) Civ. Arlon, 17 novembre 1977, Jur. Liège, 1977-1978, 189.
(2466) Sur les critères jurisprudentiels français et belges, voy. P. MARTENS, L'exécution
provisoire en matière patrimoniale, Ann. Dr. Liège, 1983, p. 195 à 202.
(2467 ) Au contraire de l'interdiction de cantonner (art. 1406) qui doit être spécialement motivée
en vue de son contrôle par la Cour d'appel (Liège, 28 juin 1985, Jur. Liège, 1985, 486 et obs. G. de
LEVAL ; Bruxelles, 14 novembre 1986, J.T., 1987, 111 ), l'autorisation d'exécution provisoire relève
de la seule conscience du juge du premier degré dont, à cc niveau, la décision n'est pas susceptible d'être
interdite ou suspendue en degré d'appel (art. 1402). voy. cependant R. PERROT (Jurisprudence
française en matière de droit judiciaire privé, R.T.D.C., 1984. n° 15, p. 567): «L'argument ne
convainc pas : la motivation n'a pas pour seule fonction d'éclairer la juridiction supérieure ; elle a aussi
et surtout pour rôle - et pour rôle essentiel - d'éviter les décisions arbitraires, systématiques ou
irraisonnées. La motivation, si brève soit-elle, provoque la réflexion et tamise le raisonnement : quel
est le juriste qui, au moment de se justifier la plume à la main, n'est jamais revenu sur son opinion
première? C'est par cet aspect que la motivation est une garantie de bonne justice»; adde. obs. J .A.
sous Paris, 21janvier1966, J.C.P., 1966, Ed. Av., IV. p. 109, n° 4906.
(2468) P. MARTENS, op. cit., Ann. Dr. Liège, 1983. p. 187; R.P.D.B., Cpt 1, Appel en
matière répressive, n°s 245 à 247.
(2469 ) Voy. aussi l'art. 5, al. 3 de la loi du 23 juin 1961 relative au droit de réponse aux termes
duquel le tribunal peut, par une disposition spécialement motivée, déclarer que la partie du jugement
ordonnant l'insertion sera exécutoire provisoirement nonobstant opposition ou appel (Ex. Civ.
Liège, 20 mars 1980, J .T., 1980, 437).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 561
271) Garantie.
(2 470) Comp. au sujet de la condamnation aux dépens: Cass., 22 octobre 1971, Pas, 1972, 1,
182 (La condamnation aux dépens étant une conséquence juridique de la décision sur le fond du
litige, ne doit pas, en principe, être spécialement motivée ; il en est toutefois autrement en cas de
conclusions des parties ou de l'une d'elles sur cc point). Voy. aussi au sujet de l'art. 477, al. 4, C.
jud., Cass., 31 janvier 1980, Pas., 1980. 1, 619 ; J.T .. 1980, 280: à défaut de conclusions sur ce point.
le conseil de discipline d'appel de !'Ordre des avocats n'est pas tenu de préciser les motifs pour
lesquels il décide, par application de l'article 477, alinéa 4 du Code judiciaire, que sa sentence est
exécutoire nonobstant pourvoi en cassation.
(2471 ) R. PERROT. Jurisprudence française en matière de droit judiciaire privé, R.T.D.C.,
1984, p. 775, n" 8.
472
(' ) P. MARTENS, op. cit., Ann. Dr. Liège, 1983. 182.
(2 473 ) Jugé cependant mais à tort selon nous que la Cour d'appel est sans pouvoir pour
subordonner l'exécution provisoire à la constitution d'une garantie (Liège, 7ème ch., 27 juin 1986,
R.G., n° 17.979/86, Inédit: comp. infra, n" 277 B/2).
474
(' ) On lit dans le Rapport VAN REEPINGHEN : «Le juge peut l'ordonner même
d'office. sauf lorsqu'il y a titre ou reconnaissance authentique ou privée» (Pasin., 1967, 498). Cette
restriction qui figurait à l'art. 1400, § 2, 1" du projet n'a pas été maintenue dans le texte définitif.
2475
( ) Le même pouvoir appartient aux arbitres qui peuvent subordonner l'exécution
provisoire à la constitution d'une garantie conformément aux règles du Code judiciaire (art. 1709, in
fine ; supra. n" 246 A).
(2 476 ) G. de LEVAL, L'examen du fond des affaires par le juge des référés, J.T .. 1982. p.
425. n" 20; A. VAN OEVELEN et D. LINDEMANS. op. cit .. T.P.R., 1985, p. 1095. n" 56.
562 TRAITÉ DES SAISIES
A. - Garantie ou cantonnement.
La garantie est destinée à assurer au débiteur la certitude
d'obtenir réparation du préjudice au cas où le jugement serait
infirmé ou rétracté par la suite. Elle doit être suffisante pour
couvrir, outre la restitution des prestations fournies en vertu de
l'exécution provisoire, la réparation du préjudice causé par celle-ci.
Le critère essentiel de l'octroi de la garantie réside dans le
risque de mise à néant du titre exécutoire pour des raisons de forme
(irrecevabilité) ou de fond (caractère contestable de la dette). Elle
«n'est pas l'accessoire nécessaire de l'exécution grovisoire» mais
seulement une condition préalable de l'exécution ( 477 ).
Le parallèle doit être établi entre la garantie et le canton-
nement sur exécution provisoire qui, par des procédés différents,
tendent au même but : protéger le débiteur, ultérieurement déclaré
exempt, contre l'insolvabilité du créancier dont le titre a été
réformé ou rétracté. Mais alors que la garantie impose un effort au
créancier qui dispose ensuite de la faculté de diligenter une
procédure d'exécution forcée, le cantonnement suppose un paie-
ment conditionnel du débiteur ~art. 1404, al. 2, C. jud.) qui fait
obstacle à la saisie-exécution (2 4 8 ). C'est pourquoi, l'article 1400,
§ 2 prévoit que la garantie est libérée de plein droit lorsque la partie
condamnée a fait la consignation, conformément à l'article 1404
(2479).
(2477 ) Rapport VAN REEPINGHEN, lb.: Cass., 14 juin 1984, Pas., 1984, 1, 1260 et R.W.,
1985-1986, 892 : infra C.
2478
( ) Alors que dans certains cas, le cantonnement est légalement ou judiciairement interdit
(art. 1404 initio et 1406, C. jud. ; art. 1752 bis, C. civ.), la garantie peut toujours être imposée sauf
dans le seul cas prévu par l'article 1752 bis, C ; civ. : infra, n° 277 A 2.
(2479 ) J. VINCENT et S. GUINCHARD, Procédure civile, Précis Dalloz, 20ème éd., 1981,
p. 752, n° 823 et note 2, p. 753.
2480
( ) Cette solution se justifie dans la mesure où la cantonnement qui empêche la poursuite
de l'exécution protège davantage les intérêts du débiteur (comp. M. STORME, L'accélération de la
procédure, J.T., 1979, 332 qui propose que le gagnant puisse offrir une garantie en lieu et place du
cantonnement fait par le perdant). Voy. aussi, note 2523.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 563
2481
( ) G. de LEVAL, L'examen du fond des affaires par le juge des référés, J.T., 1982, p.
425, n° 20 ; G. de LEV AL et J. van COMPERNOLLE, Aperçu des règles communes aux saisies
conservatoires et aux voies d'exécution, in Les voies conservatoires et d'exécution. Bilan et
perspectives, Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1982, p. 67, n° 84; P. MARTENS, op. cit., Ann. Dr.
Liège, 1983, 204, n° 10; adde. infra, n° 277 B 4.
(2482 ) L'article 1400, § 2, 2° du projet prévoyait que «la garantie ne peut être exigée lorsque
l'exécution provisoire a été accordée à la condition que le demandeur consigne les sommes à provenir
de ladite exécution». Une telle disposition ne pouvait satisfaire les intérêts du créancier qui devait
pouvoir obtenir immédiatement les sommes qui lui revenaient. Elle n'est pas maintenue dans le Code
judiciaire.
2483
( ) Par exemple en matière de radiation d'inscription hypothécaire (E. GENIN, Traité des
hypothèques et de la transcription, Rép. Not., n° 2728).
(2 484 ) Rapport DE BAECK, Pasin., 1967, 881.
2485
( ) I. MOREAU-MARGREVE, Evolution du droit et de la pratique en matière de
sûretés, in Les créanciers et le droit de la faillite, Bruxelles, Bruylant, 1983, 180 à 182.
2486
( ) Supra, n° 267 B. On ne concevrait donc pas que la garantie soit une garantie à première
demande.
(2 487 ) li n'est pas requis qu'un recours soit exercé par le débiteur pour que la garantie soit due
(comp. en matière de cantonnement, art. 1404, al. 1 ; infra, n° 274). li reste que si le recours n'est pas
exercé, le titre passe en force de chose jugée, la garantie devient sans objet et peut être supprimée.
564 TRAITÉ DES SAISIES
C. -Les frais.
En ce qui concerne les frais occasionnés par la constitution
de la garantie, le Conseil d'Etat avait estimé «que la partie, qui
dans les cas prévus à l'article 1400, exige la constitution d'une
garantie et qui est ultérieurement déboutée de son opposition ou de
son appel, devrait être condamnée aux frais nécessités par la
constitution de cette garantie». «On n'a pas cru devoir donner suite
à cette suggestion. Si le créancier souhaite exécuter un jugement
qui fait l'objet d'une voie de recours et bénéficie ainsi des avantages
que lui procure cette exécution, il est normal qu'il en supporte les
(2488 ) P. MARTENS, op. cit., Ann. Dr. Liège, 1983, p. 205, n" 11.
(2489 ) Avis du Conseil d'Etat et Réponse du Ministre. Pasin., 1967. p. 769 et 892.
2490
( ) Supra, n" 15 B: P. MARTENS, op. cit., p. 186: comp. E. KRINGS, L'exécution des
sentences arbitrales, Rcv. Dr. Int. dr. Comp., 1976, 184, n" 42 qui écrit : "Les contestations
éventuelles au sujet de l'exécution de la constitution de la garantie seront portées devant le juge des
saisies».
2491
( ) P. MARTENS, op. cit., Ann. Dr. Liège, 1983, p. 206 à 208, n" 12.
249
( 2) Evidemment, le problème ne se poserait plus en cas de création d'un Fonds de garantie
ayant pour mission de restituer les sommes payées si le jugement exécutoire par provision est réformé
ou rétracté (Doc. Pari.. Ch. Sess., 1984-1985, Projet de loi relatif à la création de chambres à
conseiller unique au sein des cours d'appel, n° 1008/8, p. 9: P. MARTENS. op. cit., Ann. Dr. Liège,
1983, p. 208 à 212).
(2493 ) Civ. Anvers. ch.s., Ier février 1974, J.P.A., 1973, 345: Dr. Eur. Tr., 1974, 277: Civ.
Bruxelles, ch.s., 23 avril 1982. Pas., 1982, Ill, 76: R.W., 1983-1984. 453: voy. aussi Comm. Gand.
30 juin 1982, Inédit cité par P. MARTENS. op. cit., Ann. Dr. Liège. 1983, p. 206-207.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 565
(2 404 ) Avis du Conseil d'Etat et Réponse du Ministre à cet avis. Pasin., 1967, p. 769 et 892.
(2495 ) Cass .. 14 juin 1984. R.W .. 1985-1986, 892; Pas .. 1984, 1. 1260: («Attendu que cette
garantie n'est pas l'accessoire nécessaire de l'exécution provisoire, mais seulement lorsque le juge
ordonne de la constituer, une condition préalable à ladite exécution; que les frais qu'entraîne
éventuellement la constitution de garantie ne peuvent être considérés comme des frais d'exécution au
sens de l'article 1024 du Code judiciaire»).
(2496 ) Notes 1 et 2 sous Paris. 21 juin 1893, Dall .. 1894, II. 500; comp. et contra. P.
MARTENS, op. cil., Ann. Dr. Liège, 1983, p. 208, n" 12.
(2497 ) Il ne s'applique pas seulement aux condamnations de sommes ; il peut être extrême-
ment utile pour permettre à l'intimé qui bénéficie d'une condamnation sous astreinte de faire courir
celle-ci grâce à l'exécution provisoire (voy. E. KRlNGS, concl. préc. C.J. Benelux. 5 juillet 1985,
R.W .. 1985-1986. 936).
(2 4'!8) Rapport VAN REEPINGHEN. Pasin .. 1967, 498; Gand, 15 janvier 1985, T.G.R ..
1985. 118, n° 85179; Bruxelles. 2ème ch., 27 septembre 1985, Inédit, R.G .. n" 546/85 (sinon, est-il à
juste titre précisé, l'art. 1401 perdrait l'essentiel de son utilité).
2499
( ) Mons, 7 octobre 1985. Inédit; Civ. Bruxelles. llème ch. A. 26 juin 1986, R.G. n"
23186; contra, Bruxelles, 19 mars 1980, J.T .. 1981, 384 qui décide qu'«avant de pouvoir statuer au
sujet d'une requête, basée sur l'article 1401 du Code judiciaire. qui tend à faire ordonner l'exécution
provisoire du jugement entrepris par le juge d'appel. celui-ci doit préalablement décider si le recours
dont il est saisi est recevable» ; une telle solution ne peut être retenue car le but de la loi est de
neutraliser sans délai le désir du débiteur de retarder le moment du paiement or, cc but ne serait pas
atteint si la Cour devait au préalable statuer sur une fin de non-recevoir après instruction
contradictoire du moyen.
566 TRAITÉ DES SAISIES
2511
( ) E. KRINGS, concl. avant Cass., 8 novembre 1979, Pas., 1980, 1, 316: supra n" 267 A
note note 2395.
2512
( ) Voy. aussi note 2520.
513
(' ) Comp. en cas de tierce-opposition, art. 1127: supra. n" 21: art. 1714, al. 1, supra, n"
241 B et art. 38 Conv., C.E.E., supra, n° 245/C/4.
514
(' ) Bruxelles, 20janvier1982, Pas., 1982, Il, 53.
(2515) Liège, 28 juin 1984, Jur. Liège, 1984, 546 et obs. G. de LEVAL.
(2516 ) A. FETIWEIS, Manuel de procédure civile, Liège, 1985, p. 606: Bruxelles, 24 juin
1986, J.T., 1986, 653 (dernier attendu): Aix-en Provence, ord. réf., 28 février 1983, Dall., 1984,
I.R., 241 et note P. JULIEN; voy. aussi R. PERROT, Jurisprudence française en matière de droit
judiciaire privé, R.T.D.C., 1985, p. 568, n° 9 et R. PERROT, P. HARDOUIN et A. FISSELIER,
Les interdictions au droit d'appel, Gaz. Pal., 17-18 septembre 1986, IO qui, au sujet de l'appel-nullité,
écrivent: «en présence d'un jugement entaché d'un vice grave. il est possible de saisir la cour pour le
faire censurer, sans se laisser impressionner par une disposition légale qui prohiberait tout recours»
(adde. R. PERROT, Jurisprudence française en matière de droit judiciaire privé, R.T.D.C., 1986. p.
643, n° 9 et R.T.D.C., 1987, p. 152, n" 9 b). Idéalement, on ne se dissimule pas que la réponse la
plus conforme aux textes se trouve dans l'art. 1138, 2°, C. jud. (E. KRINGS, L'office du juge dans la
direction du procès, J.T., 1983, p. 515, n" 12) mais en pratique. la procédure de cassation est peu
adaptée pour fournir une réponse immédiate, la seule qui puisse être, en l'espèce, utile.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 569
2517
( ) Supra. n° 268 B.
(2518 ) Mons, 7 octobre 1985, Inédit.
(2519) Liège, 28 juin 1984, Jur. Liège, 1984, 473.
(2520 ) Aucune disposition ne règle le cas de l'opposition dirigée contre un jugement par défaut
exécutoire par provision. Certes, celui-ci conserve son efficacité tant qu'il n'est pas rétracté, mais il
semble difficile d'appliquer analogiquement un texte de stricte interprétation (Comp. Civ. Liège,
ch.s., 10 mars 1982 (impl.), Jurisprudence du Code judiciaire, La Charte, T. II, Art. 1397, 1). Voy.
supra, n° 272 A, in fine. Mais en aucun cas, la suspension de l'exécution provisoire du jugement par
défaut ne peut être demandée au juge des saisies (Civ. Charleroi, ch.s., 25 novembre 1986, R.G., n°
61.009; argt. art. 1333, al. 2, C. jud.).
(2521 ) P. MARTENS, op. cit., Ann. Dr., 1983, p. 202, n" 9 et réf. à une mercuriale du
Procureur général RAIKEM, in Pand., V" Exécution provisoire, p. 367, note 2.
(2 522) Texte proposé par le groupe de travail «procédure civile et arriéré judiciaire». A cette
occasion, il sera possible de reproduire par référence les extraits encore pertinents des conclusions
d'instance (Cass., 4 octobre 1985, R.W., 1986-1987, 194, a contrario; Cass., 26 novembre 1986,
R.G., n° 5152).
570 TRAITÉ DES SAISIES
§ 3. - Le cantonnement.
2523
( ) Liège, 28 juin 1985, Jur. Liège, 1985, 486 et obs. G. de LEVAL et réf. à Mons, 14 mai
1985, R.G., n" 8975, Inédit; Bruxelles, 14 novembre 1986, J.T., 1987, 111 (cet arrêt relève à juste
titre qu'en sollicitant d'être rétabli dans son droit au cantonnement, l'appelant ne critique pas
l'exécution provisoire mais vise à conserver intacte l'utilité de son recours qui n'aurait plus aucune
utilité en cas d'insolvabilité de l'intimé. Par le cantonnement, le débiteur prouve sa capacité à
exécuter la décision rendue. L'exécution provisoire et l'exclusion du cantonnement (qui doit être
motivée compte tenu de l'exigence énoncée par l'article 1406) sont des notions distinctes dont les
domaines respectifs ne se recouvrent pas. La mise en oeuvre du cantonnement ne sursoit pas à
l'exécution mais rend celle-ci sans objet en raison du paiement conditionnel que réalise le
cantonnement sur exécution provisoire); Liège, 17 mars 1987, llème ch., R.G., n° 18.885/86,
Inédit; Bruxelles, Ier octobre 1987, J.T., 1987, 647; Bruxelles, 21juin1957, Pas., 1957, II, 181;
contra C.T. Anvers, 28 mars 1983, J.T.T., 1983, 268. Infra n° 277 B.
(2 524 ) Civ. Tournai, ch.s., 21 mai 1985, Jurisprudence du code judiciaire, La Charte, T. II,
Art. 1402/8.
2525
( ) Supra, n° 267 B. Par contre, le débiteur peut, le cas échéant, pratiquer entre ses
propres mains une saisie-arrêt conservatoire en faisant état d'une créance étrangère au titre
exécutoire (G. de LEVAL, Saisies conservatoires et voies d'exécution, Jur. Liège, 1979, p. 356-357,
n° 49 ; infra, n° 278).
(2526) Voy. A.D. TJOUEN, L'exécution provisoire des décisions judiciaires en matière non
répressive en droit africain: l'exemple du Cameroun (Etude de droit comparé), R.l.D.C., 1987, p.
ll1à134.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 571
somme d'argent (condamnation principale ou condamnation par équivalent) ; voy. note 2542.
2529
( ) La neutralisation de l'effet d'indisponibilité peut être aussi rcycherchée en cas de
surséance de la mesure d'exécution (voy. B). •
(2530 ) R. BACCARA, Le cantonnement sur exécution provisoire, J.T., 1949, 177; Civ.
Anvers, 12 décembre 1956, J.T., 1957, 26.
(2531 ) Supra, n° 206; infra, n" 276 B et note 2587.
2532
( ) P. BAUGAS, L'exécution provisoire. Etude pratique de jurisprudence, Cujas, 1958,
75; Civ. Bruxelles (Réf.), 16 octobre 1957, J.T., 1957, 645.
(2'·") Infra, n° 277.
572 TRAITÉ DES SAISIES
(2534) La garantie constituée par le gagnant répond au même but (supra, n° 271 A) mais celle-
ci n'empêche pas la saisie et la publicité qui en résulte. Voy. aussi Civ. Anvers, ch.s., 26 décembre
1983, Dr. Eur. Tr., 1983, 793.
(2535 ) Mons, 28 juin 1983, Pas., 1983, II, 132.
(2536) Ch. LOYER-LARHER, L'exécution provisoire, Analyse de la jurisprudence des
Cours d'appel d'Angers et de Rennes, Gaz. Pal., 21-23 mars 1982, p. 5.
(2537 ) Infra, n° 276 B.
2538
( ) Infra, n°s 274 et 275.
2541
( ) C. CAENEPEEL. Over het kantonnement, R.W .. 1964-1965, 1855: R. ANDRE. La
réparation du préjudice corporel. Story Scientia, 1986, p. 437 à 440; voy. aussi Civ. Bruxelles, Réf..
16 octobre 1957, J.T .• 1957. 645.
(2542 ) Le cantonnement ne se conçoit pas en dehors d'une telle hypothèse : le caractère
inéluctable de l'exécution provisoire est dès lors beaucoup plus accusé lorsque l'obligation n'a pas
pour objet le paiement d'une somme d'argent (adde supra, n" 200, note 1617). Comp. et contra en
cas de garantie, supra, n" 271, in fine.
(2543 ) Mons, 28 juin 1983. Pas., 1983, Il, 132: Liège, 8 décembre 1983, Jur. Liège, 1984, 32.
2544
( ) Civ. Bruxelles, ch.s., 8 janvier 1987, R.G., n" 24.992: art. 1403 et 1404, cbnés (supra,
n" 201).
(2545 ) Liège, 20 mars 1985, Jur. Liège, 1985, 481 : Civ. Bruxelles, 17 janvier 1977, Pas., 1977,
III, 8; J.T., 1977, 210: Civ. Termonde, ch.s., 27 juillet 1977. R.W .. 1977-1978, 1390.
(2546 ) Adde. Civ. Bruxelles, ch.s., 28 avril 1987 (Groep JOSI c/ BOUYE et DESMUL): seul
le juge du fond peut exclure le cantonnement. L'opportunité du cantonnement ne peut être appréciée
par le juge des saisies puisqu'il s'agit d'un droit pour le débiteur. Le juge des saisies peut cependant
contrôler s'il n'y a pas abus du droit de cantonner en prenant notamment en considération l'attitude
du débiteur lors de la procédure au fond.
574 TRAITÉ DES SAISIES
(2547 ) Tel est le cas du jugement d'accord (supra, n° 243) (Liège, llème ch., 16 janvier 1987,
J.L.M.B., 1987, 574).
(2548 ) Civ. Hasselt, ch.s., 12 février 1975, R.W., 1975-1976, 183; Civ. Liège, ch.s., 13 avril
1983, Jur. Liège, 1983, 310; Rev. Not. belge, 1983, 545; C. CAENEPEEL, Over het kantonnement,
R.W., 1964-1965, 1855, n° 24; G. de LEVAL, et J. van COMPERNOLLE, op. cit., Ed. Jeune
Barreau Bruxelles, 1982, p. 67, n° 85; contra R. ANDRE, La réparation du préjudice corporel,
Story Scientia, 1986, p. 434-435.
(2549 ) «Tandis que le plaideur qui fait procéder à l'exécution provisoire d'un jugement frappé
d'appel le fait à ses risques et périls, celui qui exécute un arrêt frappé de pourvoi est indemne de toute
responsabilité. La différence tient à ce que l'exécution provisoire est une dérogation grave et
importante à l'effet suspensif des voies de recours ordinaires, tandis que l'exécution immédiate d'un
arrêt d'appel est la conséquence normale de la décision intervenue ; et cela, malgré l'existence d'un
pourvoi en cassation qui, en tant que voie de recours extraordinaire, est dépourvu de tout effet
suspensif» (R. PERROT, Jurisprudence française en matière de droit judiciaire privé, R.T.D.C.,
1977, p. 834, n° 15). Infra, n° 279 A.
(255 °) Au sujet d'une saisie-arrêt sur soi-même, voy. infra, n° 278.
(2551 ) Supra, n°s 21, 246 B et 250 C 4.
(2552 ) Liège, 20 mars 1985, Jur. Liège, 1985, 481 ; Civ. Liège, ch.s., 27 mars 1985, Jur. Liège,
1985, 490; R. ANDRE, La réparation du préjudice corporel, Story Scientia, 1986, 430.
(2553 ) Civ. Courtrai, ch.s., 25 mai 1981, R.W., 1981-1982, 2181 ; Liège, 20 mars 1985, Jur.
Liège, 1985, 481 ; adde. Civ. Bruxelles, ch.s., 28 avril 1987 (Groep JOSI ci BOUYE et DESMUL):
le juge des saisies peut exclure du cantonnement le montant des sommes, qu'en ordre subsidiaire
devant la cour d'appel, le débiteur reconnaîtrait devoir de même que des montants qui seraient
estimés nécessaires pour l'entretien et les besoins immédiats des créanciers.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 575
(2554 ) Civ. Tournai, ch.s., 23 novembre 1984, Ann. Dr. Liège, 1986, 145 et obs. E.
PARIDAENS; J.T., 1986, 50.
(2 555 ) Liège, 20 mars 1985. Jur. Liège, 1985, 481.
(2 556 ) Bruxelles, 9 décembre 1968, Pas., 1969, Il, 39; Mons, 28 juin 1983, Pas., 1983, Il, 132;
Liège, 2 mai 1985, Jur. Liège. 1985, 484.
2557
( ) Supra, n° 265.
2558
( ) Infra, n° 277 C 3.
576 TRAITÉ DES SAISIES
(2·" 9 ) Un chèque ne peut être accepté que s'il offre une garantie absolue de paiement (supra,
n" 202, A). Si la décision a été rendue à l'étranger le cantonnement doit se réaliser en francs belges
(supra, n" 225, note 1877).
(2 56()) Mons, 28 juin 1983, Pas., 1983, JI, 132: Civ. Bruxelles, ch.s., 20 novembre 1986, R.G.,
n" 31028.
2561
( ) Au sujet du cantonnement par prélèvement, voy. supra, n° 204 A.
(2562 ) Liège, 2 mai 1985, Jur. Liège, 1985, 484: supra, n" 203.
(2563 ) Civ. Liège, ch.s., 27 décembre 1983, Inédit (dix jours): Civ. Liège, ch.s., 20 juin 1984,
Jur. Liège, 1984, 487 (un mois): Civ. Bruxelles, ch.s., 27 février 1987, A.R., n°s 21.268, 28.575,
30.007 et 31.068 (quatorze jours) ; adde. note 2569.
2564
( ) Ainsi une décision énonce: «Ordonnons au demandeur d'opérer le dit versement à la
Caisse des Dépôts et Consignations avant les jour et heure fixés pour la vente en suite de la saisie-
exécution ;» (Civ. Bruxelles, Réf., 16 octobre 1957, J.T., 1957, 645): voy. supra, n" 225, a.
2565
( ) Infra, n" 276 B. Il n'y a donc pas lieu de cantonner en cas d'exécution provisoire, une
provision pour intérêts futurs compte tenu de la durée probable de la procédure d'appel (Civ.
Bruges, ch.s., 23 février 1982, Rec. Gén., 1984, n" 23.011 et R.W., 1983-1984, 516; contra Civ.
Anvers, ch.s., 26 décembre 1983, Dr. Eur. Tr., 1983, 793; comp. et contra au stade conservatoire,
supra, n° 203 A et B).
2566
( ) Supra, n" 203 C.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 577
C. - Les frais.
Les frais du cantonnement sont limités aux frais de la
procédure diligentée devant le juge des saisies.
(2573 ) Bruxelles, 7ème ch., 10 février 1987, J.L.M.B., 1987, 534; cet arrêt admet cependant
que le cantonnement amiable pourrait avoir un effet de paiement si les créanciers étaient d'accord de
considérer le tiers détenteur comme leur mandataire, en manière telle que le versement entre les
mains de celui-ci vaudrait paiement aux créanciers eux-mêmes. Il importe encore que tous les droits
des créanciers en concours soient sauvegardés (comp. supra, n" 206 B).
(2 574) Civ. Bruxelles, Réf., 16 octobre 1957, J.T., 1957, 645.
2575
( ) Comp. Civ. Liège, ch.s., 24 juin 1981, Jurisprudence du Code judiciaire, La Charte, II,
Art. 1404, 3: «les frais de la procédure de cantonnement de l'exécution provisoire incombent à la
partie contre laquelle l'exécution est poursuivie car il s'agit d'un incident de la procédure d'exécution
(art. 1024, C. jud.)». En réalité, il s'agit non d'une modalité d'exécution mais d'un procédé rendant
celle-ci sans objet. Il ne s'agit pas d'une condition préalable à l'exécution ( comp. et contra en cas de
garantie, supra, n° 271 et Cass., 14 juin 1984, Pas., 1984, 1, 1260) mais d'un évènement qui empêche
celle-ci (supra, n° 272, note 2523).
(2576) Par exemple en cas de refus de comparaître volontairement devant le juge des saisies.
(2577 ) Civ. Termonde, ch.s., 27 juillet 1977, R.W., 1977-1978, 1390 (qui relève que le perdant
n'a jamais reconnu sa dette).
(2578 ) Infra, n° 276 A et n" 279 C.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 579
A. - Envers le perdant.
(2579 ) L'article 554 de l'ancien Code de procédure civile prévoyait qu'il libérait «ce qui excède
les causes de la saisie» ; appliqués à la lettre, ces termes signifiaient que la saisie subsistait sur les
choses d'une valeur égale à ses causes malgré la consignation d'un montant équivalent ! (BAC-
CARA, op. cit., p. 178). Solution absurde écartée par la jurisprudence (Bruxelles, 3 juin 1966, Pas.,
1966, Il, 103) mais fondée sur une erreur formelle que la rédaction nouvelle de l'article 1403 corrige
(Rapport VAN REEPINGHEN, p. 500).
25
( 8<') Comp. supra, n° 206 A.
B. - Envers le gagnant.
1. - «Le versement est fait avec affectation spéciale de la somme
à l'extinction de la créance du saisissant et vaut paiement dans la
mesure où le saisi se reconnaît ou est reconnu débiteur» (art. 1404, al.
2). Ce texte ne crée pas un privilège pour le saisissant. Il réalise un
paiement conditionnel afin d'éviter l'écueil de l'article 445 de la loi du
18 avril 1851 sur les faillites. En effet, on a prévu le cas où le débiteur
saisi serait déclaré en faillite et où la consignation ne serait pas
antérieure de plus de dix jours à la date fixée pour la cessation des
paiements. Dans cette hypothèse, en donnant à la consignation le
caractère d'un gage, ce gage eût été de ceux que la lettre de l'article 445
de la loi sur les faillites déclare nuls de plein droit. Aussi en décidant
que la consignation vaut paiement, on évite l'application de l'article
445 et, de même que les autres paiements en espèces effectués par le
failli pendant la période suspecte, la consignation ne devra être
annulée au regard de la masse que si elle a été faite en fraude des droits
des créanciers (art. 448) ou si celui qui en a bénéficié avait
connaissance de la cessation des paiements (art. 446) (2584) (2585 ).
2. - Le cantonnement réalise ainsi un transfert de propriété au
profit du saisissant avec effet rétroactif au jour du versement (2586).
Cet effet permet au saisissant d'éviter Je concours des créanciers
ultérieurs (2 587 ), mais il entraîne aussi pour consécwence ~e les
intérêts cessent de courir à dater de la consignation ( 588 ) (25 ) .
2584
( ) Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin., 1967, 500; la règle avait été introduite dans
l'ancien C.P.C. par l'arrêté-royal n" 300 du 30 mars 1936, (Doc. Pari. Ch. Sess., 1933-1934, n° 95, p.
17-18). Au sujet de l'art. 448, C. corn., voy. supra, n" 206 B, note 1687; au sujet de l'art. 446, C.
corn., voy. supra, n" 121.
(2 585 ) Comp. M. VAN DER HAEGEN et Cl. VERBRAECKEN, Les sociétés commerciales
- Commentaire des lois des 5 décembre 1984, 15 juillet et 25 juillet 1985, J.T., 1985. p. 556, n" 48.
(2586) E. KRINGS, op. cit., Etude du projet de Code judiciaire, Fac. Dr. Liège, 1966, p.
236; Civ. Anvers, 18 mars 1966, R.W., 1967-1968, 90; Comp. et contra en droit français, Paris, 27
mai 1981, Gaz. Pal., 1981, 2ème Sém., Jur. 752 et concl. de M. !'Avocat général LECANTE.
2587
( ) Contra en cas de cantonnement sur saisie conservatoire, supra, n" 206 B. C'est
pourquoi le créancier muni d'un titre exécutoire par provision peut avoir intérêt, même à titre de
garantie de paiement, à entamer une procédure d'exécution que le cantonnement stoppera
éventuellement mais sans lui faire subir la loi du concours.
2588
( ) Rapport DE BAECK, Pasin .. 1967. 881 et Doc. Pari., Sénat, Sess., 1964-1965, n° 170,
p. 185; Civ. Anvers, 18 mars 1966, R.W., 1967-1968, 90; Civ. Bruges, ch.s., 23 février 1982, Rec.
enr., 1984, n" 23.011 et R.W., 1983-1984, 516; G. de LEVAL et J. van COMPERNOLLE, op. cit.,
Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1982, p. 69, n" 86/2; J. LAENENS, Kroniek van het gerechtelijk recht
(1984-1985), R.W., 1985-1986, p. 2538, n" 46; comp. R. ANDRE, La réparation du préjudice
corporel, Story Seicntia 1986, p. 436 n" 5; contra, Civ. Anvers, ch.s., 26 décembre 1983, Dr. Eur.
Tr., 1983, 793. Adde. en matière de cantonnement conventionnel (selon nous illégal n° 275 B), F.
MOEYKENS. Het kantonnement, L'avocat, 1985, n" 6, p. 13-15.
80
(" ) Si par son comportement, le débiteur rend les conditions du cantonnement désavanta-
geuses pour le créancier, celui-ci peut soumettre l'incident au juge des saisies (voy. aussi supra. n"
275 B et note 2569).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 581
2590
( ) Bruxelles, 9 décembre 1968, Pas., 1969, II, 39; J.T., 1969, 320 (cet arrêt précise, à
juste titre, qu'un pourvoi en cassation ne peut avoir pour conséquence de prolonger les effets du
cantonnement ; supra n° 274 2 a). Si l'opposition est déclarée irrecevable et que le jugement par
défaut n'est plus susceptible d'appel, celui-ci acquiert immédiatement une force exécutoire définitive
(comp. Bruxelles, 29 avril 1986, J.T., 1986, 583).
(2591 ) Voy. par exemple, C.T. Liège, 6 mai 1982, Jurisprudence du Code judiciaire, La
Charte, Il, Art. 1404/13.
(2592 ) Voy., p. ex., Civ. Bruxelles, ch.s., 29 mai 1986, R.G., n° 18034: les tiers ne sont tenus
d'une prestation positive que dans la mesure où la décision invoquée à laquelle ils ne sont point
parties leur ordonne ou leur impose une telle prestation de manière précise et formelle à moins que la
prestation ne découle elle-même de la loi (voy. par ex. art. 1405, C. jud.). Voy. supra, n ° 266 B et
infra C.
(2593 ) Doc. Pari., Ch. Sess., 1933-1934, n° 95, p. 18.
(2594 ) VAN REEPINGHEN, Le nouveau code de procédure civile, Texte coordonné et
annoté, Larder, 1936, p. 159, n° 13.
(2595 ) II importe cependant de réserver l'application des articles 446 et 448, C. corn. en cas de
faillite du débiteur (supra B 1).
(2596) Le cantonnement n'implique évidemment pas pour le créancier renonciation à se
prévaloir de tous éléments propres à accroître le montant de sa créance. Il peut par exemple
introduire une demande nouvelle en degré d'appel.
582 TRAITÉ DES SAISIES
(2597 ) Au sujet du cantonnement organisé par l'article 1407, voy. supra, n°s 207 à 209.
(2598 ) Supra A et B ; l'article 1388 est applicable (supra, n° 266).
(2 599) Supra, n° 275 A.
(2600) Liège, 2 mai 1985, Jur. Liège, 1985, 484.
21
( "") Ainsi le recouvrement de !'astreinte peut être entravé par un cantonnement sur
exécution provisoire (Civ. Bruxelles, ch.s., 20 novembre 1986, R.G. n° 31028).
21 02
( ' ) Bruxelles, 21 man, 1984, Rev. Not., 1984, 360.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 583
(2 611 ) Bruxelles, 30 mars 1962, J.T., 1962. 424; Civ. Bruxelles, 13 avril 1950, Pas .. 1950, III,
46; Comm. Mons, 3 novembre 1958, Pas., 1959, III, 64.
(2612 ) Supra A.
(2613 ) Art. 1039, al. 2, C. jud.; Comm. Bruxelles (Réf.), 18 novembre 1965, Jur. Comm.
Bruxelles, 1966, 43; Civ. Charleroi, ch.s., 27 juin 1986. R.G. n" 53.674.
(2614 ) Civ. Bruxelles, ch.s., 14 août 1985, Rev. Rég. Dr., 1985, 372; Civ. Bruxelles, ch.s., 23
février 1987, Rev. Rég. Dr., 1987, 300; contra, mais à tort, Civ. Arlon, ch.s., 27 janvier 1976, Jur.
Liège, 1975-1976, 284.
(2615) Infra C.
616
(' ) G. de LEVAL, L'examen du fond des affaires par le juge des référés, J.T., 1982. p.
424, n" 20; A. VAN OEVELEN et D. L!NDEMANS, op. cit., T.P.R., 1985, p. 1094, n° 54.
2617
( ) Liège, 28 juin 1985, Jur. Liège, 1985, 486; voy. ci-dessous 3.
618
(' ) J. van COMPERNOLLE, Examen de jurisprudence, Saisies conservatoires et voies
d'exécution, R.C.J.B. 1987, n" 26, p. 433; Bruxelles, 27 septembre 1985, R.G., n" 546/85, Inédit;
Bruxelles, 7ème ch., 1er octobre 1987, J.T., 1987, 647, impl.: Civ. Bruxelles, llème ch. A., 26 juin
1986, R.G., n" 23.186, Inédit (Le juge d'appel qui accorde l'exécution provisoire en degré d'appel,
conformément à l'article 1401 (avant l'examen du fond) peut exclure à la demande du créancier, la
possibilité pour le débiteur de procéder au cantonnement lorsque le retard apporté au règlement
exposerait le requérant à un préjudice grave; art. 1406, C. jud.). Comp. et contra, Liège, 28
novembre 1985, Jur. Liège, 1986, 313.
586 TRAITÉ DES SAISIES
(2 619 ) E. KRINGS, L·exécution des sentences arbitrales, Rev. Dr. Int. Dr., Comp., 1976, p.
184, n° 4.
(2620 ) Civ. Bruxelles, ch.s., 14 août 1985, Rev. Rég. Dr., 1985, 372; supra n° 244.
(2621 ) Sur les difficultés pratiques d'un débat contradictoire au stade de l'exécution provisoire,
voy. supra, n° 270.
(2622) C'est pourquoi, est irrelevant, au niveau de la démonstration du préjudice grave auquel
serait exposé le créancier, le moyen invoqué par celui-ci selon lequel la privation du cantonnement
n'entraînerait aucun risque pour le débiteur (en cas de restitution) en raison de la solvabilité
manifeste du créancier, laquelle démontre au contraire que celui-ci n'a pas à redouter un préjudice
grave en raison d'un cantonnement sur exécution provisoire. (Liège, llème ch., 17 mars 1987,
J.L.M.B., 1987, 838; voy. aussi Anvers, li février 1987, R.W., 1986-1987, 2640). JI a été jugé qu'il
ne suffit pas de faire état d'un emprunt contracté pour provisionner l'expert (Bruxelles, 7ème ch., Ier
octobre 1987, J.T., 1987, 647).
(2623 ) Liège, 28 juin 1985, Jur. Liège, 1985, 486 et obs. G. de LEVAL; Liège, 27 juin 1986,
7ème ch .. R.G., n° 17989/86, Inédit; Bruxelles, 14 novembre 1986, J.T., 1987, Ill; Le juge des
saisies est sans pouvoir pour réformer la décision du juge du fond en ce qu'il a interdit le
cantonnement sans motiver sa décision (Civ. Liège, ch.s., 12 janvier 1987, R.G., n° 80.816/86).
(2 624 ) Bruxelles, 21juin1957, Pas., 1957, Il, 181.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 587
(2632 ) Comp. et contra. Civ. Bruges. ch.s .• 12 juillet 1985, Tijds. voor Brugse Rechts., 1985,
135 (en l'espèce, la mesure d'exécution étant toutefois suspendue par une action en distraction, art.
1514, il n'y avait aucune raison d'ordonner une mesure limitée de surséance suite au versement d'un
important acompte).
(2633 ) Civ. Courtrai, 25 octobre 1980, R.W., 1984-1985, 2222.
{2634 ) Supra, n° 276 B.
(2635 ) C'est ainsi qu'une décision du juge des saisies de Liège du 8 décembre 1982
(Jurisprudence du Code judiciaire, La Charte, Il, Art. 1406/2) énonce: «Le débiteur contre lequel
une décision exécutoire par provision nonobstant tout recours, sans caution ni cantonnement a été
rendue, ne peut faire surseoir par le juge des saisies à l'exécution du titre frappé d'appel sauf si cette
demande est fondée sur l'irrégularité de la procédure d'appel».
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 589
637
(' ) Liège, 11ème ch., 17 novembre 1986 et 15 décembre 1982, J.T., 1987, 282 et obs. G. de
LEVAL; Civ. Liège, ch.s .. 26 juillet 1979, Jur. Liège, 1978-1979, p. 357, n" 49; Trib. Gde Instance
Nice, 7 janvier 1986, Rev. Huissiers, 1986, 1547 et obs. M. BOURGEOIS. Sur la saisie-arrêt sur soi-
même, voy. G. de LEVAL, La saisie-arrêt, Liège, 1976, n"s 81à85; adde. J.F. JEUNEHOMME,
obs. Civ. Tournai, Il mars 1987, J.L.M.B., 1987, 893; comp. supra. n" 156.
('638) Certes, le débiteur condamné en vertu d'un titre exécutoire par provision est créancier
de restitution sous la condition suspensive de la réformation du jugement entrepris (Cass., 15
septembre 1983, Pas., 1984, 1, 42 et concl. E. LIEKENDAEL) ; mais une telle créance n'est pas
suffisamment certaine pour saisir à titre conservatoire et même le serait-elle qu'elle se heurterait à
l'autorité de chose jugée au fond (supra, n° 287 B).
639
(' ) Civ. Bruxelles, ch.s., 12 janvier 1987, J.T .. 1987, 290; supra, n" 19.
640
(2 ) Civ. Liège, ch.s., 12 janvier 1987, J.T., 1987, 291 (en l'espèce il n'y avait même pas eu
de demande reconventionnelle introduite devant le juge du fond).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 591
être utilisée avec précaution car elle a toujours lieu aux risques et périls
de la partie qui la poursuit (art. 1398, al. 2), c'est-à-dire qu'indépen-
damment de toute faute de celle-ci et bien qu'il ne soit démontré à sa
charge aucune malignité et aucune mauvaise foi (responsabilité
objective), elle est exposée non seulement à devoir restituer ce qu'elle
a perçu mais aussi à devoir payer des dommages-intérêts à l'autre
partie si le jugement qui lui sert de titre vient à être rétracté ou infirmé
(2641 ). Le créancier doit donc être informé des conséquences
éventuelles attachées à l'anéantissement du titre exécutoire par
provision. Il n'en résulte pas que le débiteur (sous réserve des moyens
légaux qu'il peut mettre en oeuvre en raison del' exécution provisoire)
pourrait plus impunément méconnaître la force exécutoire du titre
exécutoire par provision que celle d'une décision passée en force de
chose jugée. La seule différence se manifeste au niveau du bénéficiaire
du titre exécutoire qui a posteriori peut voir sa responsabilité
lourdement engagée envers le débiteur déchargé d'une condamnation
qu'il a été contraint d'exécuter (2642 ).
('"'") A. VAN OEVELEN et D. LINDEMANS, Het kort geding: kerstel van schade bij
andersluidende beslissing van de bodemrechter, T.P.R., 1985, p. 1059 à 1071, n° 12 à 27: E.
KRINGS, concl. préc. C.J. Benelux, 5 juillet 1985, R.W., 1985-1986, 934: G. de LEVAL et J. van
COMPERNOLLE. op. cit., Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1982, p. 66, n" 83: Cass. Fr., 28 octobre
1981, J.C.P., 1982, IV, 25: Cass. Fr., 14 novembre 1985, Gaz. Pal., 9-10 juillet 1986, Sommaires
annotés de la Cour de cassation, note de S. GUINCHARD et T. MOUSSA : Trib. Gde Inst. de la
Seine, 11juin1964, R.T.D.C., 1965, 188 et obs. P. RAYNAUD: PLANIOL et RIPERT, T. VI par
ESMEIN, Traité de droit civil, p. 813, n" 583: A. TOULEMON, La responsabilité du plaideur
triomphant et téméraire, J.C.P., 1968, Doctr., n" 2182.
642
(' ) Supra, n°s 228 B et 267 A et note 2401.
643
(' ) A. MAYER-JACK, Les conséquences de l'exécution d'un arrêt ultérieurement cassé,
J.C.P., 1968, Doctr., n" 2202: supra, note 2549: en cc qui concerne les intérêts de retard, voy.
supra, n"s 223 a et 224.
592 TRAITÉ DES SAISIES
653
(' ) Supra, n°s 224 et 276 A.
(2654 ) Supra, n°s 223 A a et 267 B; Cass., 26 octobre 1819; Pas., 1851, !, 124; D.
LINDEMANS et R. VAN OEVELEN, op. cil., T.P.R., 1985, p. 1069, n" 24 et réf. cil.
(2655 ) Cass., 24 mai 1878, Pas., 1878, 1, 274. Supra, n" 223, note 1836 et n" 267 B. note 2403.
(2656 ) Supra, n° 279 A ; sur les principes applicables dans un cas de responsabilité pour fait
non fautif, voy. H. BOCKEN, La responsabilité sans faute en droit belge, in Mémoriam Jean
LIMPENS, Kluwer, 1987, p. 91, n" 15.
2657
( ) A. VAN OEVELEN et D. LINDEMANS, op. cit., T.P.R., 1985, p. 1068, n" 24.
660
(' ) Déc. Enr., 3 décembre 1958, Rec. Enr., 1960, n" 20.332, p. 217; Liège, 24 mars 1975,
Rec. Enr., 1975, p. 225, n° 21.931 ; J.P., Ier canton Charleroi, JO mai 1984, Rec. Enr., 1985, p. 296,
n° 23.209. L'article 210, al. 1 C. Enr. dispose qu'«en cas d'infirmation totale ou partielle d'un
jugement ou arrêt par une décision judiciaire passée en force de chose jugée, les droits proportion-
nels perçus sur la décision infirmée sont su jets à restitution en tout ou en partie».
661
(' ) Bruxelles, 9 décembre 1968, Pas., 1969, II, 39; adde. supra, n° 272 A et note 2508 et
n° 277 B 3 et note 2628.
662
(' ) Bruxelles, 11décembre1984. Ann. Dr., 1986, p. 128.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 595
A. -Règles générales.
Aux termes de l'article 1491, alinéa 1er, «le jugement sur
le fond de la demande constitue, le cas échéant, à concurrence des
condamnations prononcées, le titre exécutoire qui, par sa seule
signification, opère la transformation de la saisie conservatoire en
saisie-exécution». Aux termes de l'article 1497, alinéa 1 : «En cas
de saisie conservatoire, il n'y a pas lieu à saisie nouvelle préalable-
ment à l'exécution. Il est, le cas échéant, procédé à celle-ci au
moyen du titre exécutoire, dont le saisissant est ou sera nanti et
après commandement en vertu de ce titre».
Ces deux textes doivent être appliqués simultanément ; la
seule signification du jugement est insuffisante pour entamer la
phase exécutoire ; dès que ce titre est exécutoire, le saisissant doit
aussi faire signifier un commandement en vue d'obtenir le paiement
de choses certaines, exigibles {2664 ) et liquides. Il importe de
distinguer :
- si le jugement est exécutoire par provision, la transformation se
réalise par la signification en un seul acte du jugement et du
commandement ;
- si le jugement n' est pas exécutoire par provision, sa force
exécutoire est suspendue pendant l'écoulement des délais pour
former une voie de recours ordinaire et par l'exercice de celle-ci
(art. 1491, al. 2 et 1495, al. 2) {2665 ). En ce cas, il importe
d'abord de signifier le jugement ; ce n'est que lorsque celui-ci est
663
(' ) G. de LEVAL et J. van COMPERNOLLE, op. cit., Ed. Jeune Barreau Bruxelles
1982, p. 78 à 82.
(2"64 ) Si une saisie conservatoire a été pratiquée malgré l'octroi d'un terme de grâce (art.
1416, supra, n° 163 b), le titre exécutoire qui maintient le bénéfice des termes et délais ne rend pas
sans objet la saisie conservatoire dont la transformation en saisie-exécution est cependant subordon-
née à l'existence d'une dette devenue exigible.
('""') Supra. n° 265.
596 TRAITÉ DES SAISIES
D. -Règles spéciales.
1. - En matière de saisie mobilière.
Le créancier nanti d'un titre immédiatement exécutoire
peut avoir intérêt à pratiquer une saisie conservatoire lorsqu'il
redoute la disparition du gage de son débiteur. Ce risque surgit en
matière de saisie mobilière (2677 ) en raison du délai d'un jour qui
doit s'écouler entre le commandement (auquel n'est attaché aucun
effet d'indisponibilité) et l'exploit de saisie. En cette hypothèse
(2676 ) Toutefois. lorsqu'il apparaît que l'urgence au sens de l'article 1413 du Code judiciaire
n'existait pas et n'existe pas, le juge des saisies doit prononcer la mainlevée de la saisie conservatoire
ce qui entraîne la mainlevée de la saisie-exécution mobilière résultant de la transformation de la saisie
conservatoire. La mainlevée d'une saisie conservatoire et de la saisie conservatoire transformée en
saisie-exécution, n'empêche nullement compte tenu du jugement de condamnation qu'il soit fait droit
à une offre de cantonnement puisque toutes les conditions sont présentes pour permettre la
procédure d'exécution sur base d'un jugement au fond (Civ. Bruxelles, ch.s., 27 février 1987, A.R.,
n°s 21.268, 28.575, 30.007 et 31.068).
(2677 ) Voy. en droit français, M. DONNJER, op. cil., Litec, 1987, n° 326, p. 129, n° 351, p.
138 et n° 432, p. 179. La question ne se pose pas en matière de saisie-arrêt-exécution qui ne nécessite
pas un commandement préalable sauf en cas de transformation (supra B) ni en matière de saisie
immobilière où la transcription facultative du commandement produit l'effet d'indisponibilité attaché
à la transcription de l'exploit de saisie (art. 1575 et 1577, C. jud.).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 599
CHAPITRE V - LE COMMANDEMENT.
(2678) G. de LEVAL et J. van COMPERNOLLE, op. cit.. Ed. Jeune Barreau Bruxelles,
1982, 79-80 ; G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., n" 133 ; si une mesure de séquestre doit
être mise en oeuvre, l'autorisation préalable du juge des saisies doit être obtenue, Liège, 16 janvier
1987, J.L.M.B., 1987, 574 et note l.
2679
( ) Civ. Huy, ch.s., 6 février 1984, J.T., 1985, 144.
2680
( ) G. de LEVAL, La saisie immobilière, Rép. Not., n" 246-2. Par contre, la saisie-arrêt
conservatoire et la saisie mobilière conservatoire acquièrent une durée indéterminée en cas de
transformation en saisie-exécution (supra, n" 216 et note 1763).
(2681 ) Par contre, en matière de saisie de navires et bateaux, on peut douter de l'utilité de
l'inscription du commandement prévue par l'article 1497, al. 2 (G. de LEVAL, La saisie mobilière,
Rép. Not., n°s 532, 533, 541 et 545).
2682
( ) P. HEBRAUD, L'exécution des jugements civils, Rev. Int. Dr. Comp., p. 173.
600 TRAITÉ DES SAISIES
2683
( ) Celle-ci consiste en une interpellation du débiteur l'invitant, en termes impératifs. à
exécuter ses obligations mais clic ne doit pas annoncer les sanctions ou les remèdes auxquels le
créancier entend avoir recours s'il n'est pas donné suite à son invitation (Cass., 16 septembre 1983
cité par P. VAN OMMESLAGHE, La sanction de l'inexécution du contrat in Les obligations
contractuelles, J.B. Bruxelles, 1984, p. 226, n" 31).
684
(' ) «Le seul usage du terme impropre de «sommation», c'est-à-dire de mise en demeure
ne comportant pas en principe la menace d'une voie d'exécution indépendante du recours au juge, au
lieu du terme «commandement», variété de sommation impliquant une telle menace, telle que saisie,
clause résolutoire ... ne saurait priver d'effet un tel acte, par lequel le propriétaire a clairement
manifesté la volonté de se prévaloir de la clause résolutoire» (Trib. Inst. Le Mans, 30 septembre
1983, Gaz. Pal., 1-3, IV, 1984, 15). Inversément, le commandement prévu en matière de saisie-
gagerie par l'art. 1461 n'est qu'une sommation signifiée en dehors de tout titre exécutoire (J.
VINCENT et J. PREVAULT, Voies d'exécution et procédures de distribution, 15ème éd., Dalloz,
1984, p. 114, n" 156; G. COUCHEZ, Voies d'exécution, Ed. Sirey, 1985. p. 64, n° 29) susceptible
de ruiner l'effet de la mesure projetée en donnant l'éveil au locataire qui pourrait mettre à profit le
délai précédant la saisie pour déménager à la cloche de bois (G. de LEVAL, La saisie mobilière,
Rép. Not.. n° 146).
685
(' ) Pour que le commandement ait un caractère polyvalent, il doit contenir les mentions
imposées pour chaque type de saisie (cfr l'art. 1564 en matière de saisie-exécution immobilière).
(2 6"") La formule traditionnelle en cas de saisie-exécution mobilière est la suivante :
«lui déclarant que, faute de satisfaire dans les vingt-quatre heures au présent commandement, il y
sera contraint par toutes voies de droit, notamment par la saisie-exécution de ses meubles et effets»
(ZWENDELAAR, T. III, formule n" 732, p. 130-131).
(2 687) G. de LEVAL, La saisie-arrêt, Liège, 1976, n" 177, p. 279: voy. cependant en cas de
transformation, supra n° 281 B.
{2688) A. BRAAS, Procédures d'ouverture des successions et des voies d'exécution. Procédu-
res de distribution, 2ème éd., Bruxelles-Liège, 1953. n" 347, p. 231 et n° 349, p. 232; Pandectes
belges, V" Saisie-exécution n" 366 et V" Commandement, n"s 54 et 56; R.P.D.B., V0 Saisie-
exécution n°s 210 à 212 et n" 294.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 601
(2689 ) Avis du Conseil d'Etat (Pasin., 1967, 766, col. 1) et réponse du Ministre de la Justice
(Pasin., p. 895, col.!); voy. aussi G. de LEVAL, La saisie-exécution mobilière, T.P.R., 1980, p. 310.
(2690 ) Voy. toutefois, en cas de transformation de la saisie conservatoire en saisie-exécution,
supra, n° 281.
(2 691 ) Liège, 2 avril 1981, Bull. Contr., 1985, 302; Civ. Bruxelles, 22 avril 1971, Pas., 1971,
III, 46; Civ. Liège, ch.s., 5 mars 1980 et 26 mars 1980 cités dans «Aspects actuels du droit des
saisies», J.T., 1980, n° 20, p. 629; Civ. Liège, 24 décembre 1980, R.G., n° 42.713/80; Civ. Liège,
ch.s.,8avril 1981, Bull. Contr., 1985, 303; G. de LEVAL, La saisie immobilière, Rép. Not.,n°243
et La saisie mobilière, Rép. Not., n° 195; J. van COMPERNOLLE, Examen de jurisprudence,
Saisies conservatoires et voies d'exécution, R.C.J.B., 1987, n° 55, p. 462, qui souligne que dans cette
thèse, une double signification s'impose lorsque le titre n'est pas exécutoire par provision ; contra
Mons, 20 juin 1979, J.T., 1980, 261 (en matière de saisie-exécution immobilière); Civ. Tournai,
ch.s., 29 mars 1978, Bull. Contr., 1981, 243; Civ. Nivelles, 16 janvier 1979, Bull. Contr., 1985, 301
(qui déclare cependant recevable une opposition sur base de l'art. 18 du C. jud.); D. CHABOT-
LEONARD, Saisies conservatoires et saisies-exécutions, Bruxelles, Bruylant, 1979, p. 122-123 mais
comp. toutefois, p. 59.
(2 692 ) Cass., 24 mars 1977, Pas., 1977, 1, 792; adde. art. 1564, al. 3, C. jud.
(2693 ) Supra, n°s 19 et 236/2. Voy. aussi au sujet de l'art. 1567, al. 2, supra, note 2035.
602 TRAITÉ DES SAISIES
694
(' ) Supra. n" 281.
(2695 ) Supra, n° 214.
696
(' Supra, n" 281 D.
)
697
(' On souligne toutefois que le commandement peut efficacement inciter au paiement en
)
raison de la menace qu'il comporte et qu'un débiteur de bonne foi peut oublier une dette qui lui sera
rappelée par voie de commandement (J. VINCENT et J. PREVAULT, op. cit., p. 145, n° 197; J.
PREVAULT, Le temps en matière de voies d'exécution, Ann. Fac. Dr. de Clermont, 1983, p. 69).
(2 698) J. VINCENT et J. PREVAULT, op. cit., p. 145 n" 197; ; G. COUCHEZ, op. cit.,
Ed. Sirey, 1985, p. 39, n° 51.
699
(' ) G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., n° 530; voy. dans le même sens l'article
203 de l'arrêté-royal d'exécution du C.I.R. (Comm. Adm. C.I.R., Tome X, Titre VI, n° 484). Adde.
G. de LEVAL, L'efficacité des saisies-exécutions. J.T., 1985, p. 140, n" 7.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 603
outre les mentions ordinaires des exploits (art. 43), toutes les
indications qui permettent au débiteur de s'exécuter volontaire-
ment:
1) Le titre exécutoire.
Dans tous les cas, le titre qui justifie la poursuite doit être
connu du débiteur. S'il s'agit d'une décision de justice, celle-ci doit
être exécutoire lors du commandement ; en d'autre termes, si elle
est exécutoire (jugement exécutoire par provision, arrêt contradic-
toire), elle peut se signifier en même temps que le commandement;
dans le cas contraire, elle doit être préalablement signifiée et elle ne
peut être suivie d'un commandement que lorsqu'elle est devenue
exécutoire par l'écoulement du délai pour l'exercice d'une voie de
recours ordinaire.
Sous réserve de la règle spéciale énoncée par l'article 1564
en matière de saisie immobilière (2 700 ) une décision de justice
préalablement signifiée (voy. art. 1499, C. jud.) et un acte notarié,
connu du débiteur qui l'a signé (2701 ) ne doivent pas être
reproduits avec le commandement ; il suffit d'énoncer le titre par sa
date et son contenu en rappelant la nature et le quantum de la
créance et, pour la décision de justice, en faisant mention de la
signification qui en a été précédemment faite.
Bref, le commandement ne reproduit intégralement (en
copie ou en photocopie) l'expédition de la décision exécutoire par
provision ou de la décision contradictoirement rendue en degré
d'appel que lorsque celle-ci se signifie dans le même temps.
2) Election de domicile.
a) Aux termes de l'article 1500, alinéa 1er du Code judiciaire,
«le commandement contient l'élection de domicile dans le lieu où
siège le juge qui devra, le cas échéant, connaître de la saisie». Dans
le projet de Code judiciaire, l'article 1389, 1° prévoyait. que
l'exploit de saisie contient « l'élection de domicile du saisissant dans
le lieu où siège le juge qui doit, le cas échéant, connaître de la
2700
( ) Aux termes de l'article 1564, alinéa 2 : "En tête de cc commandement, il est donné
copie entière du titre, sauf si la signification en a été faite au débiteur dans les trois années qui
précèdent le commandement ou s'il s'agit d'un acte authentique contenant une constitution
d'hypothèque» (voy. P. WATELET, La rédaction des actes notariés, Ed. 1980, p. 36).
27 1
( " ) Rappelons que, sauf dans l'hypothèse prévue par l'article 877 du Code civil, l'acte
notarié ne doit pas être préalablement signifié (supra, n"s 236 (note 2024) et 259 D). Voy. Pasin.,
1967, p. 889 et 895.
604 TRAITÉ DES SAISIES
2707
( Supra, n° 28.
)
2708
( Cass., 10 décembre 1971, Pas., 1972, 1, 356 et note E.K. ; Cass., 28 juin 1979, Pas.,
)
1979, 1, 1260 et concl. de M. !'Avocat général KRINGS; Cass., 16 octobre 1980, J.T., 1981, 192;
Cass., 18 septembre 1980, J.T., 1981, 192 et obs. M. REGOUT-MASSON; Cass., 24 juin 1983,
Pas., 1983, !, 1212; Cass., 21juin1984, Pas., 1984, 1, 1286. Voy. aussi Poitiers, 25 mars 1907, Dall ..
1908, II, 378 et notes.
(2709 ) R.P.D.B., V" Domicile élu, n° 23 (qui réserve l'élection de domicile faite dans l'intérêt
d'un tiers et valant comme stipulation pour autrui).
2710
( ) CARRE par CHAUVEAU, Les lois de procédure civile, Société typographique belge,
A. Wahlen, 1844, T. V, Question 2009, p. 14-15; J.H. ZWENDELAAR, Ch. VAN REEPIN-
GHEN, P. REYNTENS, III, n" Il, p. 132; comp. E. GLASSON. R. MOREL et A. TISSIER,
Traité théorique et pratique d'organisation judiciaire, de compétence et de procédure civile, Paris,
Sirey, 1932, T. IV, n° 1062, p. 142 qui exposent les deux thèses en soulignant les avantages de la
seconde que justifie l'esprit du texte; contra R.P.D.B .. V" Saisie-exécution, n° 236 qui reconnaît
cependant au tiers revendiquant la possibilité d'assigner au domicile élu or, il s'agit du cas le plus
fréquent (Ex. Civ. Liège, ch.s., 20 avril 1983, R.G., n° 57.056/83).
(2 711 ) Voy. aussi Cass .. 28 juin 1979, Pas .• 1979, 1, 1260.
2712
( ) Cass., 14 novembre 1986, R.W .. 1986-1987, 1712; J.T., 1987, 430.
606 TRAITÉ DES SAISIES
2713
( ) Cette solution était déjà admise sous l'empire du Code de procédure civile, R.P.D.B.,
V" Saisie-exécution, n° 233.
) Voy. La saisie immobilière, Rép. Not., n° 235.
2714
(
) Supra, n° 222; voy. Paris, 22 juin 1983, Da11. 1983, I.R., 492: Civ. Nice, 26 octobre
2715
(
1905, Da11., 1908, II, 374. La responsabilité du poursuivant peut être engagée s'il est démontré que
celui-ci a maintenu et poursuivi la procédure malgré le paiement des sommes exigibles.
) Cass., 3février 1971, Pas., 1971, 1, 513; comp. supra, n° 260 Ab.
2716
(
(2717 ) «Le législateur a voulu mettre le débiteur à portée de se soustraire à des poursuites
imminentes en faisant ses offres au lieu même où va s'accomplir l'exécution. La faculté ainsi accordée
au débiteur d'échapper à une saisie menaçante serait presque toujours illusoire s'il lui fa11ait offrir le
paiement en un lieu éloigné ; elle doit donc être maintenue même si la convention fixe expressément
un autre lieu de paiement» (H. VIZIOZ, Etudes de procédure, Bière-Bordeaux, 1956, p. 621).
(2718 ) Comp. sous l'empire de l'article 584, C.P.C., R.P.D.B., V" cil., n°s 238 et 239. Voy.
aussi supra, n° 39 Cet n" 202, note 1636.
2719
( ) Serait aussi valable, en cas de faute du mandant dans la création de l'apparence, le
paiement fait à un mandataire apparent (obs. J.L. JEUNEHOMME sous Civ. Liège, 18 janvier 1983,
J.L., 1983, 342).
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 607
2720
( Infra, n" 288.
)
2721
( G. de LEVAL. La saisie immobilière, Rép. Not., n" 268. Le créancier a le droit de
)
faire vendre l'immeuble du tiers détenteur (s'il s'agit d'une caution réelle, la purge lui est refusée)
sans devoir obtenir préalablement un titre exécutoire contre celui-ci (G. de LEVAL et J. van
COMPERNOLLE, op. cit. Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1982, p. 37. n° 36; Civ. Tournai, ch.s., 29
mai 1987, R.G .. n" 23.159).
(2 722 ) Malgré la formulation de l'article 1564, le droit commun s'applique aussi à la
signification du commandement en cas de saisie-exécution immobilière (Rép. Not.. La saisie
immobilière, n° 234-1 ). Par contre, des règles spéciales sont édictées par les articles 1547 et 1548 en
cas de saisie de navires et bateaux (Rép. Not. La saisie mobilière, n"s 526 à 528).
2723
( ) Supra, n" 261 et réf. cil.
2724
( ) Rapport VAN REEPJNGHEN, Bruylant. 1967, p. 518; Rép. Dall. Proc. Civ., V"
Saisie-exécution, n° 91.
(2 725 ) R.P.D.B .. V" cit., n" 207.
2726
( ) Bruxelles, 21mars1985, Pas .. 1985, II, 92; adde. et comp. Civ. Liège, 23 janvier 1895,
Jur. Liège, 1895, 36.
608 TRAITÉ DES SAISIES
2727
( ) Supra, n"s 52 et 53.
(2 728) Rép. Dall., Proc. civ., V cit., n° 77; voy. aussi supra, n" 218 B.
0
(2729) Civ. Fontainebleau, 6 février 1908, Dall., 1908, II, 369 et réf. cil. à la note 8; Civ.
Liège, ch.s., 14 septembre 1983, Jurisprudence du Code judiciaire, T. li, Art. 1494/I, n° 17 bis et réf.
cil.; Cass. Fr., 7 décembre 1983, Dall., 1984, l.R., 247. Voy. aussi supra, n" 218 B.
2730
( ) E. GLASSON, R. MOREL, A. TISSIER, op. cit., n" 1060, p. 138; R.P.D.B., V"
cil., n° 205; J. VINCENT, Les voies d'exécution et procédures de distribution, Dalloz, 1981, 14ème
éd., n° 54, p. 85 ; Rép. Dall. Proc. civ. V0 cil., n"s 74 et 96.
(2731 ) Voy. toutefois, infra, n" 288/3; par contre. l'itératif commandement était prévu par
l'art. 686 de l'ancien C.P.C.
RÈGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXÉCUTIONS 609
2732
( ) Comp. Civ. Charleroi, 2ème ch., 21décembre1983, J.T.T., 1984, 199; Civ. Nivelles, 2
octobre 1985, R.G.A.R., 1987, n° 11209; Cass. Fr .. 9 juillet 1985, Dall. 1986, Jur. p. 118 et note J.
PREVAULT; G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., n° 244.
(2733 ) Voy. La saisie immobilière, Rép. Not.. n"s 238, 239, 246 et 246-2. On précise ici que la
durée de validité du commandement peut être suspendue dans les hypothèses prévues à l'art. 1567,
al. 2, auxquels cas la transcription peut être renouvelée (supra, note 2035). En cas de transformation,
voy. supra n° 281 D 2.
(2 734) Au sujet de l'acte notarié, supra, n° 236.
2735
( ) Cass. Fr., 7 mars 1985, Dall., 1985, Jur. 345; Versailles, 21 juin 1985, I.R., 502. Par
contre en matière de saisie immobilière la nullité des actes accomplis avant l'adjudication
(notamment du commandement) doit être proposée, à peine de déchéance, au plus tard dans les huit
jours de la sommation de prendre communication du cahier des charges (art. 1622 al. 1 et 2, C. jud. ).
Au sujet de la saisie-exécution sur navires et bateaux, voy. les art. 1546, 1556, al. 2 et 1557 al. 3 (G.
de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not., n° 573).
610 TRAITÉ DES SAISIES
2736
( ) Voy. supra, n"s 19 et 20.
(2737 ) Pour que les offres réelles soient valables, il faut notamment qu'elles soient de la
totalité de la somme exigible, des arrérages ou intérêts dus, des frais liquidés et d'une somme pour les
frais non liquidés, sauf à la parfaire (art. 1258, 3°, C. civ. ; Civ. Arlon, 19 décembre 1889, J.L., 1890,
45). Certes, les prétentions du créancier pourraient être déclarées abusives lors de l'instance en
validité (art. 1355) mais alors une telle contestation peut être plus simplement soumise au juge des
saisies dans le cadre d'une opposition au commandement ou à la saisie. Voy. aussi, Cass. Fr., 26 mai
1983, Gaz. Pal., 18-19 novembre 1983, Pan., 291 et obs. J.O. et J.C.P. 1983, IV, 242: «les offres
réelles de paiement ne sont valables que lorsqu'elles comprennent la totalité de la somme exigible,
des intérêts et des frais ; néanmoins. il est permis au débiteur qui se trouve dans l'impossibilité
autrement que par son fait, de connaître à combien s'élève exactement sa dette de ne consigner que le
montant déterminé par lui, en se soumettant dans ses propositions à réparer toute erreur qu'il aurait
pu commettre dans son évaluation». La Cour énonce aussi que les offres sont valablement faites, bien
que contenant des conditions et réserves (qui peuvent aussi accompagner un paiement), si ces
conditions et réserves, sans détruire les droits du créancier, impliquent seulement l'intention du
débiteur de maintenir ses droits intacts. Camp. supra, n° 208 A note 1701.
(2 738 ) En matière de saisie immobilière, des exigences de délais rendent moins fréquentes les
périodes de suspension (art. 1587, C. jud. ; G. de LEVAL, La saisie immobilière, n"s 383 et 384/2).
Ces exigences ne se retrouvent pas en matière de saisie de bateaux et navires (art. 1554) ; La saisie
mobilière, Rép. Not., n" 563).
CONCLUSION
1
( ) Pour une présentation d'ensemble des adaptations qui pourraient être apportées aux règles
générales et spéciales du droit des saisies, voy. l" Annexe n° IV.
ANNEXE N°1
1) Définition du compte.
Le compte est à la fois un document comptable et une
convention. «L'ouverture d'un compte traduit l'existence d'une
convention sur le règlement des créances et des dettes qui pourront
naître entre correspondants. Dans le compte de dépôt de fonds, cette
convention est souvent inaperçue, les opérations qu'enregistrent de
tels comptes se traduisent par des augmentations ou des diminutions
du dépôt initial ; il n'y a pas moins règlement des créances et tout se
passe comme si les fonds étaient joints ou retranchés du dépôt initial.
Dans le compte courant qui enregistre des opérations très variées, la
convention de règlement a depuis longtemps été reconnue. A cette
convention sur le règlement des créances réciproques, s'ajoute
parfois un accord sur les intérêts, sur la constitution d'une sûreté
pour garantir le solde débiteur du compte. Ensuite, l'ouverture d'un
compte (compte de dépôt ou compte courant) implique l'engage-
ment du banquier de fournir à son client certaines prestations
relevant du service de caisse ... Remarquons qu'en lui-même, le
compte n'est qu'un cadre vide ; il ne prend vie et ne produit ses effets
que par les opérations qu'il enregistre et dont il assure le règlement
convenu : les comptes bancaires sont des contrats-cadres» (2) .
Le Code judiciaire ne contient aucune réglementation sur la
saisie des comptes ; il y a donc lieu à application du droit commun.
(') Cette matière a été traitée par Madame STRANART dans une étude intitulée «Saisies-
arrêts en banques», brochure de 87 pages publiée par la Chambre de commerce de Bruxelles («Au
service des intermédiaires financiers») en 1980 (sp. p. 42 à 70); voy. aussi A.M. STRANART, La
saisie-arrêt, in Les voies conservatoires et d'exécution, Editions du Jeune Barreau, Bruxelles, 1982,
p. 125 à 133 où l'auteur présente une synthèse de l'étude précitée. Le même thème a fait l'objet d'une
étude de Monsieur J.M. NELISSEN-GRADE, Derdenbeslag op bankrekeningen, in Mélanges
DUMON, Kluwer, Rechtswetenschappen, Antwerpen, p. 677 à 698. Enfin, nous avons également
examiné la question dans notre étude «saisies et droit commercial», in «Les créanciers et le droit de
la faillite», Bruxelles, Bruylant, 1983, p. 286 à 300.
(2) R. RODIERE et J.L. RIVES-LANGE, Droit bancaire, Dalloz, 1980, 3ème éd., p. 92-93,
n° 88; adde. J.L. RIVES-LANGE, Chronique de jurisprudence bancaire, Rev. Banque, 1986, 713.
614 TRAITÉ DES SAISIES
(3) La saisie-arrêt, in Les voies conservatoires et d'exécution, Ed. Jeune Barreau Bruxelles,
1982, 127.
4
( ) G. de LEV AL, Saisies et droit commercial, in Les créanciers et le droit de la faillite,
Bruxelles, Bruylant, 1983, p. 286-287 et réf. cit.
(5) A.M. STRANART, op.ci!., p. 125-126.
6
( ) Supra, n" 49.
(7) Comp. et contra, Rouen, 14 novembre 1979, D., 1980, J., 128 et note Ch. GAVALDA;
D., 1980, I.R., 201, obs. M. VASSEUR; Banque, 1980, 375, obs. L. MARTIN.
SAISIE-ARRET BANCAIRE 615
8
( ) Supra n° 84.
(9) Rapport sur la Réforme judiciaire, Pasin., 1967, 886.
10
( ) Questions et Réponses, Ch., 24 décembre 1979, p. 824-825 (Question n° 53 de M.
BERTOUILLE du 29 novembre 1979); Bruxelles, 28 avril 1983, Pas., 1983, Il, 87 («Attendu que ce
solde provisoire doit être liquidé en tenant compte du montant des créances cédées mais non encore
payées à la Banque au moment de la notification de saisie ou des créances payées mais non encore
portées en compte à ce moment ; que l'assiette de la saisie ne peut être déterminée qu'en tenant
compte des opérations en cours») ; voy. aussi en cc qui concerne un contrat à exécution successive
entre deux sociétés, G. de LEVAL, Aspects actuels du droit des saisies, J.T., 1980, p. 647, n° 68;
voy. aussi Annexe I, n° 11 A, 2°.
(1 1) Infra, n° 5 C; adde. au sujet de l'ouverture de crédit, infra, n° 12.
12
( ) Ainsi, voy. le nouvel article 1414 du C. civ. Fr.: «Les gains et salaires d'un époux ne
peuvent être saisis par les créanciers de son conjoint que si l'obligation a été contractée pour
l'entretien du ménage ou l'éducation des enfants, conformément à l'article 220. Lorsque les gains et
salaires sont versés à un compte courant ou de dépôt, ceux-ci ne peuvent être saisis que dans les
conditions définies par décret» (Décret, n° 87-637 du 5 août 1987 pris pour l'application de l'article
1414 du Code civil, J.O., 7 août 1987, p. 8920; Dall., 1987, Législation, p. 355; adde. R. PERROT,
Jurisprudence française en matière de droit judiciaire privé, R.T.D.C., 1986, 645, n° 10).
616 TRAITÉ DES SAISIES
13
( Infra, Annexe 1, n° 11 B 1 c.
)
14
( P. GOETZ, La saisie-arrêt des créances futures est-elle possible en droit local, Revue
)
juridique d'Alsace et de Lorraine, 1972, 56; voy. aussi R. MARTIN, La saisie-arrêt sur un compte
en banque, Rev. Huissiers, 1986, p. 1133 qui compare les loyers à échoir au dépôt postérieur qui n'est
pas plus éventuel que le loyer ; contra J .M. NELISSEN-GRADE, Derdenbeslag op bankrekeningen,
Liber amicorum F. DUMON, T. II, Kluwer, p. 682, n° 8 et note 20, p. 683; voy. aussi Cass. Fr., 13
mai 1987 (J.C.P., 1987, IV, 244): «Une saisie-arrêt ne peut porter que sur une créance du débiteur
saisi, même conditionnelle ou éventuelle, existant au jour de la saisie. Lorsqu'un créancier a fait une
saisie-arrêt dans une banque sur le compte d'un débiteur et que ce compte n'a été crédité
qu'ultérieurement, a violé le texte susvisé la Cour d'appel qui a condamné la banque à payer au
créancier la somme pour laquelle il avait fait la saisie-arrêt. en retenant que les versements dont le
compte avait été crédité par la suite (A.S.S.E.D.1.C.) constituaient des créances en germe au jour de
la saisie en raison de leur périodicité mensuelle alors que si le débiteur saisi avait bien une créance
éventuelle contre son propre débiteur, l'obligation de restitution de la banque, simple dépositaire, ne
pouvait préexister au virement effectif de fonds« (adde. les obs. de M. VERON sous cet arrêt, in
Gaz Pal., 4-5 nov. 1987, Sommaires annotés de la Cour de cassation, p. 14).
5
(' ) A.M. STRANART, Saisies-arrêts en banques, Chambre de commerce de Bruxelles,
1980, p. 57.
(1 6 ) Pour l'assimilation, voy. A.M. STRANART, Saisies-arrêts en banques, Chambre de
commerce de Bruxelles, 1980, p. 45 et réf. cit. ; J.M. NELISSEN-GRADE, Derdenbeslag op
bankrekeningen, Liber amicorum F. DUMON, T. Il, Kluwer, p. 688, n° 15 (pour ces auteurs, les
règles de fonctionnement seraient globalement les mêmes sous réserve de «l'unité processuelle » du
compte courant excluant le traitement isolé d'opérations affectées au compte); voy. aussi C.G.
WINANDY, Les comptes en banque et les intérêts, in La banque dans la vie quotidienne, Ed. Jeune
Barreau Bruxelles, 1986, p. 19 à 31 (assimilation du compte à vue au compte courant suivant la
conception classique et R. MARTIN, La saisie-arrêt sur un compte en banque, Rev. Huissiers, 1986,
p. 1131). Pour la distinction, voy. J. HEENEN, Les comptes de dépôt à vue et les comptes courants.
Une comparaison juridique, in Le droit économique et financier en 1985. Hommage à Robert
HENRION, Bruxelles, Bruylant, 1985, p. 407 à 416 qui conclut que le but économique des deux
contrats est différent (le compte courant sert à réaliser une ou plusieurs opérations de crédit ; le
compte à vue procure à bon compte des ressources à la banque, chargée d'assurer la garde des fonds
du client et de lui faciliter l'usage de la monnaie scripturale, le crédit automatique ne jouant qu'un
rôle accessoire et éphémère) et qu'ils ne sont pas soumis aux mêmes règles, l'auteur défendant la
théorie dite classique du compte courant.
SAISIE-ARRET BANCAIRE 617
17
( ) J. VAN RYN et J. HEENEN, Principes de droit commercial, T. III, Bruxelles, Bruylant,
1960, n° 2054, p. 294; A.M. STRANART, op. cit., p. 46; J. VINCENT et J. PREVAULT, op. cit.,
n° 267, p. 214. Ainsi, un jugement du juge des saisies de Bruxelles du 2 mars 1987 (R.G. n° 27.890)
décide : «le droit pour un créancier de pratiquer une saisie-arrêt sur un carnet de dépôt est
unanimement reconnu et admis. Les seules formalités prévues par le Code judiciaire pour qu'une
saisie-arrêt-exécution sorte ses pleins et entiers effets sont outre la nécessité d'un exploit de saisie et
d'un exploit de dénonciation, celle d'un exploit de sommation au tiers-saisi. Celui-ci ne peut refuser
de vider ses mains tant que ne lui est pas produit le livret de dépôt du débiteur. La situation n'est pas
comparable à celle d'un débiteur cambiaire qui n'accepterait de se libérer que moyennant remise
effective de la lettre de change car en ce cas la créance s'incorpore totalement au titre qui devient un
meuble corporel ce qui n'est point le cas d'un livret de dépôt».
8
(' ) J. HEENEN, op. cit., p. 413, n° 9; voy. toutefois A.M. STRANART, op. cit., p. 64 qui
écrit que «dans certaines situations très fréquentes en pratique, une créance incertaine du banquier
peut être affectée au compte de dépôt «notamment lorsque le client a remis un chèque à
l'encaissement ou à l'escompte».
9
(' ) Dall., 1903, !, 472.
(2°) Voy. par ex., supra n° 84 A et Comm. Liège, 8 mai 1985, Jur. Liège, 1985, 514; adde.
C.G. WINANDY, op. cit., Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1986, p. 25, note 23.
618 TRAITÉ DES SAISIES
27
( ) J.L. RIVES-LANGE, La saisissabilité du compte courant, D., 1974, Chr., 101 ;
RODIERE et RIVES-LANGE, op. cit., n°s 129 à 133; J.M. NELISSEN-GRADE, De rekening
courant, n°s 85 et 99 et «Derdenbeslag op bankrekeningen», n° 16 dans Liber amicorum F.
DUMON, p. 688; A.M. STRANART, Saisies-arrêts en Banque, p. 63, 64 et 68; J. HEENEN, op.
cil., p. 414 signale que la Cour de cassation de France condamne cette théorie en décidant que le
produit d'effets encaissés par la banque mandataire après la faillite du remettant ne peut être compris
dans le compte courant.
(28) Bruxelles, 28 avril 1983, Pas., 1983, Il, 87 (infra, Annexe, Il B 1 c; voy. aussi P. VAN
OMMESLAGHE, Chronique de Jurisprudence, Les obligations, R.C.J.B., 1975, p. 700, n° 114 bis;
F. T'KINT, obs. sous Cass., 28 février 1985, J.T., 1986, 580 à 582 et 1. MOREAU-MARGREVE,
Les sûretés in Chroniques de droit à l'usage du Palais, T. III, 1987, p. 151à157).
(2 9 ) Cass. Fr., 13 novembre 1973, Dall., 1974, Chr. XXI, p. 101 et la note J.L. RIVES-
LANGE (La saisissabilité du compte courant) ; Gaz. Pal., 1er et 2 mars 1974, 23 et la note
BLANCHER; Rev. Banque, 1974, 311 et obs. L.M. MARTIN; obs. M. CABRILLAC et J.L.
RIVES-LANGE, in Chronique de jurisprudence, Rev. Trim. Dr. Corn., 1974, p. 137, n° 4; obs. R.
PERROT, in Jurisprudence française en matière de droit judiciaire privé, R.T.D.C., 1974, n° 14, p.
675-677 ; M. DONNIER, Bilan du droit de la saisie-arrêt face au nouveau C.P.C., in Etudes dédiées
à A. WEILL, p. 202 (pour lequel il s'agit d'une règle essentielle qui, en dépit du silence de la loi, ne
sera jamais remise en cause); J. VINCENT et J. PREVAULT, op. cil., p. 215, n" 267; R.
RODIERE et J.L. RIVES-LANGE, op. cit., p. 155, n° 139. Adde Cass. Fr., 27 juin 1984, Dall.,
1985, I.R. 334 qui décide que l'exercice de l'action en paiement du solde d'un compte courant contre
le titulaire de ce compte n'implique pas nécessairement la clôture de celui-ci et qu'une action en
paiement du solde provisoire est possible quand elle a été stipulée par les parties (comp. et contra, J.
HEENEN, op. cil., p. 412, n" 8).
620 TRAITÉ DES SAISIES
4) Information du créancier.
A. - En général
Le créancier saisissant éprouve parfois des difficultés pour
connaître les comptes bancaires de son débiteur. Certes, il ne doit
pas oublier de consulter les avis de saisie (art. 1390 et 1391, C. jud.)
qui lui révéleront peut-être l'existence de saisies-arrêts déjà prati-
quées par d'autres créanciers auxquels il lui suffira de s'associer mais
les renseignements obtenus peuvent être négatifs (absence de saisie)
ou dépourvus, en tout ou en partie, d'intérêt lorsque les biens saisis
ne permettent pas de désintéresser tous les créanciers (3 5).
(3 6 ) R.P.D.B., Compl. VI, V Régimes matrimoniaux (Droit interne), n"s 497 à 500.
0
(3 7 ) Rapport BAERT, Ch. des Repr., Sess., 1975-1976, Doc. 869/3, p. 8 et Rapport
HAMBYE, Sénat, Sess., 1975-1976. Doc. 683/2, p. 14-15; R.P.D.B., Compl. VI, V0 cit., n° 495.
(38 ) Au sujet du compte professionnel rubriqué, infra, Annexe I, n° 8, note 71.
(39 ) «Les dommages et intérêts ne pourraient être dus qu'en cas de faute de la part de
l'institution et de preuve du dommage. En cas de force majeure par exemple lorsque l'autre conjoint
est parti sans laisser d'adresse, cette obligation ne pourra et par conséquent ne devra pas être
observée» (Rapport DE BAECK, précité; Ouest. et Rép., Sénat, 1977-1978, 6 juin 1978, p. 1325;
L. SIMONT et E. BRUYNEEL, Chronique de droit bancaire privé. Les opérations de banque
(1978-1979), Rev. Banque, 1979, 676 et réf. cit. à la note 4 bis; voy. aussiJ. DE GAVRE, op. cit., in
La banque dans la vie quotidienne, Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1986, p. 145-146 et Gand, 11
octobre 1985, Rec. enr., 1987, p. 404, n° 23.529.
40
( ) Doc. Pari., Sénat, Sess., 1975-1976, n° 683/2, p. 14. Ce texte demeure applicable durant
la procédure de divorce (J. DE GAVRE, op. cit., Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1986, p. 181, n" 40).
622 TRAITÉ DES SAISIES
C. - Registre du commerce.
Eventuellement, des informations peuvent être recueillies
au registre du commerce auquel le commerçant doit déclarer la
domiciliation et le numéro d'au moins un compte dont il doit être
titulaire (art. 1er de l'A.R. du 10 novembre 1967 et art. 8, 12° et 9,
11° des lois coordonnées relatives au registre du commerce).
41
( ) G. de LEVAL. Saisies et droit commercial, in Les créanciers et le droit de la faillite,
CD.V.A., Bruxelles, Bruylant, 1983, p. 297, note 5; comp. en cas de décès d'un conjoint, H.
CASMAN, Le décès, in La banque dans la vie quotidienne, Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1986, p.
101, n° 10 et de faillite d'un conjoint, H. CASMAN, Le conjoint du failli, R.T.D.F., 1986, p. 18 qui
écrit : «La présomption de l'article 218 n'empêchera pas le curateur de prendre d'autres mesures
conservatoires en invoquant la présomption de communauté qui s'attache à cet avoir ; la règle de
l'article 218 est en effet étrangère à la question du caractère propre ou commun des fonds».
42
( ) J. DE GAVRE, op. cit., La banque dans la vie quotidienne, p. 140.
43
( ) Pour le surplus, on ne peut qu'être d'accord avec J. DE GAVRE pour lequel sauf
décision judiciaire contraire et sans avoir à tenir compte d'une simple opposition non-judiciaire le
banquier doit continuer à considérer son client comme ayant le pouvoir de gestion exclusive sur les
valeurs déposées (p. 140 et 141 ; sous réserve du décès ou du divorce, ib., p. 184-185).
(4 4 ) G. de LEVAL. L'efficacité des saisies-exécutions, J.T., 1985, p. 135, n" 8/4 et réf. cil. à
la note 28 et p. 139, n° 12/4 ; Th. LEGER, la portée de l'obligation de renseignement prévue par
l'article 559 de l'ancien Code de procédure civile, Rev. Huissiers, 1987, 1418-1419 et supra, n" 39 K.
SAISIE-ARRET BANCAIRE 623
45
( ) Voy. toutefois S. DEGROODT, L'arrêté du 31 janvier 1945 ou la protection de
l'insolvabilité volontaire, J.T., 1945, 315. «Les banques ont peur de se voir réclamer des dommages-
intérêts par leurs déposants, crainte bien illusoire parce que l'on voit fort mal les débiteurs qui se sont
fait passer pour insolvables demander à un tribunal de condamner une banquer parce que celle-ci a
permis aux créanciers de démasquer la fraude. Il ne s'agit évidemment pas de donner à n'importe qui
des renseignements sur les comptes ouverts, pourquoi la banque ne subordonnerait-elle pas sa
réponse à la justification du titre du créancier?» (comp. en matière d'informations sur le patrimoine
immobilier, Ouest. et Rép., Sénat, 23 octobre 1984, Rcc. cnr., 1985, p. 57. n° 23.143).
46
( ) Seul un texte spécial pourrait imposer la saisie au lieu où le compte a été ouvert (voy. par ex.
A.L. du 31janvier1945 complétant celui du 6 octobre 1944 relatif aux billets de la Banque Nationale de
Belgique et aux dépôts d'argent en monnaie nationale, M.B .. 8 février 1945, p. 609; S. DEGROODT,
L'arrêté du 31janvier1945 ou la protection de l'insolvabilité volontaire, J.T., 1945, 315).
47
( ) Rapport VAN REEPINGHEN, Pasin., 1967, p. 511, note 87; voy. d'ailleurs, les art. 13
et 14 de la loi du 24 juillet 1921 relative à la dépossession involontaire des titres au porteur; comp.
supra, n° 181. Cette solution est cependant susceptible d'être remise en question par les progrès
informatiques ; «il suffit d'interroger le terminal de la banque pour savoir instantanément quels sont
les comptes ouverts dans toutes les agences de la banque au nom de telle personne» (R. MARTIN,
La saisie-arrêt sur un compte en banque, Rev. Huissiers. 1986, 1132).
624 TRAITÉ DES SAISIES
48
( ) R. RODIERE et J.L. RIVES-LANGE, op. cit., p. 116, note 1 et réf. cit.; Cass. Fr.. 24
janvier1973, D., 1973,421, noteJ. PREVAULT; Paris, 15c ch.,26juillet1985, Rev. Banque, 1985,857.
49
( ) Supra, n° 195. Des dommages et intérêts peuvent être obtenus devant le juge du fond qui
en rejetant la demande prononce mainlevée de la saisie (art. 1492, C. jud.), une ordonnance
antérieure du juge des saisies n'ayant pas autorité de chose jugée (art. 1489, al. 2, C. jud.) (supra, n°
215, D). Ainsi, lorsqu'il apparaît devant le juge du fond que la procédure de saisie de quatre comptes
bancaires n'était pas exempte de légèreté, celui-ci peut condamner le saisissant au paiement de
dommages et intérêts en réparation du préjudice causé par la saisie-arrêt des comptes bancaires
(Cass. Fr., 18 mai 1981, Bull., 1981, IV, n° 235, p. 184).
(5°) Supra, n° 191.
51
( ) Supra, n° 180/4.
SAISIE-ARRET BANCAIRE 625
(5 2) Bull., 1981, IV, n° 212, p. 168 ; Dall., 1982, J., 33 et note C. GA VALDA ; J.C.P., 1982,
II, 19.708 et obs. M. VASSEUR; R.T.D.Com., 1981, p. 806, obs. M. CABRILLAC et B.
TEYSSIE; R.T.D.C., 1982, 217, obs. R. PERROT; adde. M. DONNIER, Voies d'exécution et
procédures de distribution, Litec, 1987, p. 272, n° 655.
(5 3) Infra, n°s 9, 1112 et 12 en cas d'ouverture de crédit. Il est donc inexact de prétendre que le
saisissant n'aurait aucun intérêt juridique à une telle communication et que la saisie serait sans objet
(J.M. NELISSEN, Derdenbeslag op bankrekeningen, Liber amicorum, F. DUMON, Kluwer,
Rechtswetenschappen, Antwerpen, T. II, p. 686, n" 13).
(54 ) Comp. J.M. NELISSEN, lb. qui après avoir affirmé qu'en déclarant le solde débiteur, le
banquier manquerait à son devoir de discrétion et engagerait sa responsabilité n'écarte pas des
réserves faites par la banque au sujet d'un renversement de position et l'hypothèse d'une contestation
entre la banque et le saisissant qui serait soumise par la partie la plus diligente au juge des saisies.
55
( ) Pas., 1983, II, 87 et sp. p. 90 (voy. cependant, Civ. Bruxelles, ch.s., 10 avril 1986,
J.L.M.B., 1987, 194). On ne voit pas la raison de ne pas retenir la date de l'acte de saisie.
626 TRAITÉ DES SAISIES
6
(' ) Civ. Liège. 26 mars 1892. Jur. Liège, 1892, 134; Cass. Fr., 30 mai 1985, Rcv. Crit. D.l.P ..
1986, 329 et obs. H. BATIFFOL qui précise que sur base de cette seule saisie et compte tenu de la
territorialité du droit des saisies, le tiers ne peut être obligé de respecter à l'étranger l'obligation
d'indisponibilité ni de payer au saisissant les fonds déposés dans la succursale étrangère (supra, n° 26).
57
( ) G. de LEVAL. La saisie-arrêt, Liège, 1976, p. 191à194, n" 124; p. 232 à 236, n" 155 et
p. 291 à 293, n°s 186 et 187; Rép. Not., La saisie mobilière. Larcier, 1986, n" 421 et réf. cit. ;
Jurisprudence du Code judiciaire, La Charte, Les saisies, art. 1451, 1456, 1540 et 1542. On signale ici
une illustration jurisprudentielle particulièrement intéressante : «Dans le cadre de la sanction prévue
par l'article 1456 du Code judiciaire, il peut être tenu compte de la qualité du tiers saisi (p. ex.
important opérateur financier accoutumé aux mécanismes des saisies et particulièrement équipé et
conseillé à cette fin), pour déduire de la seule tardiveté ou du seul caractère incomplet de sa
déclaration qui sont des indices de sa négligence, l'applicabilité de la sanction prévue en cas de
déclaration tardive ou incomplète. ou revêtant ces deux caractères à la fois ; c'est du reste à titre
exceptionnel que le juge peut tempérer la rigueur de la sanction. Il y a lieu en présence d'un
organisme public de crédit fort important et, partant. en mesure de répondre aux exigences légales en
la matière, de retenir sa seule négligence, déduite de la tardiveté de sa déclaration, pour le déclarer
débiteur pur et simple des causes de la saisie» (Civ. Bruxelles. ch.s., 10 avril 1986, R.G., n" 161.791 ;
adde. Civ. Bruxelles, ch.s., 10 avril 1986, J.L.M.B., 1987, 194).
58
( ) Bruxelles.!() juin 1986. J.T., 1986, 595.
61
( ') Comp. en matière de coffre, trib. Gde lnst. Grenoble, 21 octobre 1985, Gaz. Pal., 7-8
février 1985, 12 ; voy. supra, n° 42.
61
( ) Supra, n° 53 et réf. cit. ; J.P. DESCHANEL, La convention de compte-joint, Banque,
1982, p. 1348, qui précise à juste titre : «La banque ne pourrait, fut-ce à la demande d'un cotitulaire,
reporter les effets de la saisie à la liquidation du compte. Un tel report aurait pour effet de créer une
indivisibilité que rien ne justifie».
62
( ) Cass. Fr., 24 avril 1985, Bull. Civ., 1985, II, n" 87, p. 59; R.T.D.C., 1986, 645 et obs. R.
PERROT qui écrit : «Tant pis pour celui qui associe son compte en banque à un cotitulaire qui
s'endette : il doit savoir qu'il le fait à ses risques et périls, pour le meilleur et pour le pire, et qu'il ne
pourra rien dégager du compte-joint s'il n'administre pas la preuve - extrêmement difficile, pour ne
pas dire impossible en raison de la fongibilité des deniers - que les sommes saisies ou une fraction
d'entre-elles lui appartiennent».
( 63 ) Adde. art. 1938, C. civ.; Bruxelles, 29 juin 1982, J.T., 1982, 685: la seule qualité de
déposant suffit à conférer à celui-ci le droit d'exiger la restitution de ses avoirs.
628 TRAITÉ DES SAISIES
64
( ) M. VASSEUR et M. MARIN, Les comptes en banque, Paris, Sirey, 1966, p. 338, n" 200.
Le cas échéant, ces règles peuvent être neutralisées, en tout ou en partie, par les articles 601 à 604,
618 et 745 ter du Code civil. Sur les obligations du dépositaire, voy. Bruxelles, 23 juin 1980, J.T.,
1980, 640.
65
( ) Loi du 30 avril 1958 modifiée par la loi du 4 juillet 1985 (voy. à ce sujet, H. CASMAN, La
minorité, in La banque dans la vie quotidienne, Jeune Barreau Bruxelles, 1986, 71à85).
66
( ) Mons, 16 juin 1982, Rev. Not., 1982, 478.
67
( ) Au sujet des autres revenus du mineur dont les parents peuvent avoir la jouissance (art.
384 à 387, C. civ.), voy. supra, n° 91 B.
68
( ) Cass. Fr., 20 avril 1983, Dall., 1984, I.R., 78 et obs. M. VASSEUR; Rép. Défrenois,
1983, 1141 et note Ch. LARROUMET; il en est de même en matière de compte-courant (Bruxelles,
16 avril 1987, J.T., 1987, 575) ; adde. Civ. Bruxelles, ch.s., 8 octobre 1985, F.J.F., 1987, p. 28, n" 21 :
«Lorsqu'un compte est propriété d'une personne physique, il y a lieu de considérer que tout
accroissement de ce compte lui appartient, même si le titulaire du compte prétend intervenir en tant
que mandataire d'un syndicat, association de fait lorsqu'il ne fournit aucune précision quant à
l'existence de cette association».
SAISIE-ARRET BANCAIRE 629
69
( ) G. de LEVAL, Aspects actuels du droit des saisies, J.T., 1980, p. 646, n° 63 et réf. cit.;
Bruxelles, 16 avril 1987, préc.; la solution est la même en cas de fiducie, voy. P.A. FORIERS, La
fiducie en droit belge, in Les opérations fiduciaires, FEDUCI-L.G.D.J., 1985, p. 293-294 et Cl.
REYMOND et J. REVACLIER, Les opérations fiduciaires en droit suisse, même ouvrage, p. 424;
par contre, en droit luxembourgeois, l'article 3, §1er du règlement grand-ducal du 19juillet1983 relatif
aux contrats fiduciaires des établissements de crédit soustrait l'actif fiduciaire à lemprise des créanciers
personnels du fiduciaire: «L'actif fiduciaire ne fait pas partie de la masse en cas de liquidation collective
du fiduciaire. Il ne peut être saisi que par les créanciers dont les droits seraient nés à l'occasion du
patrimoine fiduciaire, à l'exclusion des créanciers personnels du fiduciaire. Le fiduciaire doit
comptabiliser lactif et le passif fiduciaire séparément des autres éléments de son patrimoine» (voy. La
fiducie des établissements de crédit en droit luxembourgeois, même ouvrage, p. 359).
(7°) Cass. Fr., 19 février 1985, Bull. Civ., 1985, 1, p. 64, n° 68; Gaz. Pal., 1985, Pan., 218 et
note M. VERON; Dall., 1985, l.R., 319; Dall., 1986, l.R., 316 et obs. M. VASSEUR; Rev. Trim.
Dr. Corn. et Dr. Econ., 1985, p. 797, n° 11; Paris, 21juin1983, Dall., 1984, l.R., 47; Bruxelles, 16
avril 1987, préc. (a contrario). Toutefois, il ne suffit pas qu'une somme soit placée à «Un compte
bloqué» pour déduire de ce seul fait qu'il y a individualisation même si le blocage a lieu en vue
d'affecter la somme à un but déterminé (Cass., 9 mai 1947, Pas., 1947, 1, 192; voy. aussi Mons, 26
juin 1984, Pas., 1984, Il, 140 et C.T. Liège, 5è ch., 18 avril 1986, R.G. n° 11.840/85).
{7 1) C'est pourquoi l'information prévue par l'article 218, al. 3, C. civ. (supra annexe n° 4 B)
ne doit pas être donnée au conjoint de celui qui ouvre un compte professionnel rubriqué (J. DE
GAVRE, Le mariage et le divorce : leurs conséquences sur la relation banque-client, in La banque
dans la vie quotidienne, Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1986, p. 146, n° 19).
(72 ) Liège, 6 novembre 1967, Jur. Lièg, 1967-1968, 81 ; Mons, 12juillet1985, Banque, 1985/8,
p. 73 et Rev. Not., 1986, 45; P. JAMAR, Comptabilité notariale, Rép. Not., T. XI, L. III, n°13; P.
WATELET, La comptabilité notariale, Larder 1982, p. 71 à 73 et 81 à 91; J. DEMBLON, Des
incidences des ouvertures de crédit sur les dépôts-client et leur individualisation, Rev. NOt., 1984, p.
166 à 187.
630 TRAITÉ DES SAISIES
(73) Les comptes rubriqués échappant à toute possibilité d'unicité du compte entre le notaire
et son banquier, il ne peut y avoir matière à compensation entre une dette du notaire envers la
banque et les sommes inscrites sur les comptes rubriqués (Mons, 12 juillet 1985, préc.).
(74 ) Cass. Fr., 19 février 1985, préc. ; Paris, 21juin1983, préc. ; J. DEMBLON, op. cit., Rev.
Not., 1984, p. 177, n° 43 et p. 186, n° 80.
(75 ) Voy. notamment le règlement du Conseil de l'Ordre de Bruxelles du 5 décembre 1978 sur
le maniement par les avocats de fonds appartenant à des tiers (Notarius, 1982/8, p. 302-303).
(76 ) Bruxelles, 16 avril 1987, J.T., 1987, 575.
{77) Voy. par exemple, l'article 1405, alinéa 3 en cas de cantonnement réalisé sur un compte
ouvert à la Caisse des dépôts et consignations (supra, n° 202 A).
{7 8) J. DEMBLON, op. cit., Rev. Not., 1984, p. 171, n° 17.
{79) Voy. en ce sens, L. SIMONT, La loi du 6 mars 1973 modifiant la législation relative aux
sociétés commerciales, Rev. Prat. Soc., 1974, p. 8-9, n° Il.
SAISIE-ARRET BANCAIRE 631
80
( ) «Un membre aimerait savoir si un tiers qui est le créancier de celui qui a déposé les fonds
peut saisir-arrêter ceux-ci. Il a fait observer que, dans l'affirmative, les fonds ne pourraient plus être
disponibles au moment de la constitution de la société. Le Ministre a estimé que les fonds peuvent
bien faire l'objet d'une saisie-arrêt ; en effet, ils ne sont pas soustraits au patrimoine de celui qui les a
versés ou virés. Le notaire instrumentant aura cependant le devoir de vérifier si les fonds sont encore
disponibles au moment de la passation de l'acte et sera, le cas échéant, responsable de toute
négligence. La situation est similaire à celle qui se présente lors de la vente d'un bien immobilier pour
franc et quitte ; dans cc cas, le notaire doit également vérifier si aucune inscription hypothécaire n'a
été prise sur le bien. Dans la pratique, l'organisme dépositaire des fonds devrait prévenir le notaire
lorsqu'une saisie-arrêt a été pratiquée. Le Ministre a fait observer que les notaires doivent prendre
leurs responsabilités en ce domaine» (Rapport de la Commission de la Justice de la Chambre, Doc.
Pari, Sess., 1970-1971, n" 700-1, p. 18).
81
( ) R. PERROT, Jurisprudence française en matière de droit judiciaire privé, R.T.D.C.,
1981, p. 704, n° 16.
82
( ) Les règles particulières applicables aux baux des habitations appartenant à la Société
nationale du logement et aux sociétés agréées par elle relèvent de la compténce des exécutifs
régionaux. A défaut d'un décret émanant de l'un des exécutifs régionaux et dérogeant à l'article 1752
bis du Code civil pour les baux qui les concerne, cet article s'applique également aux habitations
appartenant à la Société nationale du logement et aux sociétés agréées par elle (Ouest. et Rép.,
Chambre, 1984-1985, p. 2263).
632 TRAITÉ DES SAISIES
83
( ) O. GUTT, Garantie locative: l'article 1752 bis du Code civil, J.T., 1984. 132-133; contra
J. VANKERCKHOVE, Petite réforme du louage de loyer en 1984, J.T., 1984, 158, n° 161. Au sujet
de l'art. 1752 bis,§ 1er, al. 4, in fine, voy. supra, n° 277 A 2.
(84) no 64.
85
( ) Pour un remarquable exposé d'ensemble, voy. M. SYNVET, Quelques réflexions sur
l'immunité d'exécution de l'Etat étranger, Clunet, 1985, 865 à 887. Au sujet des diverses conceptions
en matière de comptes, il écrit : «la concurrence incite à ne pas lever trop facilement la barrière de
l'immunité d'exécution, parce que les Etats disposent évidemment d'une marge de liberté dans la
localisation de leurs placements financiers à l'étranger - et l'on sait que c'est la saisie des comptes
bancaires qui provoque le contentieux le plus fréquent. Un droit national concéderait-il une place
trop réduite à l'immunité d'exécution? Les banques locales pourraient craindre que les capitaux
publics étrangers ne s'investissent de préférence ailleurs. Mais, inversément, la concurrence est
susceptible de jouer dans le sens d'un assouplissement de l'immunité. C'est également en matière
financière qu'on l'a constaté : le souci des milieux d'affaires londoniens d'éviter une fuite vers New
York des crédits consentis aux gouvernements étrangers, après l'entrée en vigueur des dispositions du
Foreign Sovereign Immunities Act favorables aux prêteurs, a contribué à l'adoption par le Parlement
britannique de la loi de 1978» (p. 868, n" 4).
SAISIE-ARRET BANCAIRE 633
86
( R. RODIERE et J.L. RIVES-LANGE, op. cit., n° 142, p. 158-160.
)
87
( R. RODIERE et J.L. RIVES-LANGE, op. cit., n°102-2, p. 116.
)
88
( ) En une telle éventualité, le porteur aura uniquement la qualité de créancier chirogra-
phaire habilité à concourir à la distribution par contribution. Suivant M. O. GUTI (Saisie-arrêt d'un
compte en banque, J.T., 1983, 112), Je porteur du chèque ne dispose d'aucun privilège car la créance
du tireur sur le tiré n'est plus exigible, et ne peut dès lors être grevée d'un privilège.
634 TRAITÉ DES SAISIES
9
(" ) A.M. STRANART, Saisies-arrêts en banque, p. 54, note 135 et La saisie-arrêt, in Les
voies conservatoires et d'exécution, Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1982, p. 128, note 229 ; Mons, 29
juin 1984, Pas., 1984, II, 144; Comm. Charleroi, 3 avril 1985, R.D.C., 1986, 237; O. GUTT, Saisie-
arrêt d'un compte en banque, J.T., 1983, 123 qui précise à juste titre que «le montant des chèques
émis après le jour de la saisie et payés par la banque en raison de son engagement, ne pourra être
déduit du solde saisi, puisque la cause du paiement n'est pas le privilège du porteur du chèque»;
adde. G.A. DAL, L'eurochèque, in La banque dans la vie quotidienne, Ed. Jeune Barreau
Bruxelles, 1986, p. 316, n° 11.
90
( ) Comp. en cas d'ordre de virement électronique suivi d'une saisie-arrêt avant que le
compte du donneur d'ordre ne soit débité, J.P. BUYLE, La carte de paiement électronique, in La
banque dans la vie quotidienne, Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1986, p. 465. Au demeurant, la
solution en ce cas se justifie aussi par le mécanisme de la délégation imparfaite (lb., p. 463-464).
91
( ) Cass. Fr.. 24 juin 1959, Gaz. Pal., 1959, 2è sem., 238: si une saisie-arrêt peut frapper une
créance conditionnelle ou même éventuelle, encore faut-il que celle-ci existe, au moins en germe, au
moment de la saisie. Le juge ne peut, par suite, décider que la saisie-arrêt pratiquée par le créancier
sur le compte en banque de son débiteur doit porter non seulement sur les sommes détenues par la
banque à la date de l'opposition, mais encore sur toutes celles susceptibles de lui être versées par la
suite, sans préciser en vertu de quelles créances le compte pourrait être éventuellement crédité.
92
( ) Supra, Annexe I, 2 et réf. cit. ; voy. aussi B 1 c.
(93 ) Ce n'est que pour ces créances que l'on peut admettre que «les huissiers ont bien tort de
semer le trouble dans les esprits en prétendant par leurs actes saisir les créances nées ou à naître ou
encore toutes les sommes que la banque doit ou devra » (obs. M. VASSEUR, Dall., 1980, I.R.,
201). En effet, le futur utilisé dans les exploits de saisie ne peut désigner les créances nées
postérieurement à la signification de l'exploit mais uniquement celles dont le principe est acquis au
jour de la saisie.
SAISIE-ARRET BANCAIRE 635
1) Eléments négatifs.
a) Le chèque.
«Le banquier doit payer sur le solde provisoire créditeur
les chèques émis avant la saisie» (94 ) et présentés à l'encaissement
après celle-ci. En droit belge, la remise du chèque n'opère pas, à
l'instar du droit français, transfert de la propriété de la provision au
profit du porteur mais, en vertu de l'article 39 bis, alinéa 1er de la
loi du 1er mars 1961 sur le chèque, «le porteur d'un chèque a, vis-à-
vis des créanciers du tireur, une créance privilégiée sur les fonds
dont le tiré était débiteur lors de la présentation du chèque, sans
préjudice de l'application de l'article 445 du Code de commerce»
95
( ). «Une saisie-arrêt pratiquée après l'émission du chèque ne
saurait, à elle seule, faire obstacle au privilège» (96 ) puisqu'elle ne
confère ni ne retire aucun privilège et frappe le patrimoine du saisi
dans l'état où il se trouve le jour où elle est pratiquée ; c'est
pourquoi, il arrive qu'en pratique, postérieurement à la saisie-arrêt,
de tels chèques soient payés au porteur, leur montant venant en
déduction du solde saisi, alors qu'en règle, le privilège ne produit ses
effets qu'au moment de la distribution du prix (97 ) ( 98). Des
difficultés de preuve peuvent surgir : le chèque est antidaté ; la date
94
( R. RODIERE et J.L. RIVES-LANGE, op. cit., n° 102-2, p. 117.
)
95
( «li faut comprendre, malgré la mauvaise rédaction de l'article 39 bis de la loi uniforme sur
)
le chèque, que le privilège porte sur «les fonds dont le tiré était débiteur lors de la création
(entendez: l'émission) du chèque» (O. GUIT, Saisie-arrêt d'un compte en banque, J.T., 1983, 122).
96
( ) J. VAN RYN et J. HEENEN, Principes de droit commercial, T. III, 2è éd., 1981, note 1,
p. 430.
97
( ) Comm. Verviers, 19 mars 1984, Jur. Liège, 1984, 362 ; comp. Comm. Mons, 18 décembre
1978, J.C.Belg., 1981, II, 237: «L'ouverture de la faillite entraîne instantanément une fixation des
actifs et notamment une immobilisation des comptes en banque (avec de rares exceptions telles que la
contre-passation en matière de compte courant). Le paiement de chèques par le banquier après cette
date, alors que les chèques n'ont aucune date certaine opposable au curateur n'est pas conforme aux
règles applicables en matière de faillite (Novelles, Faillites et concordats, Ed. 1975, n°s 275 et 278) » ;
voy. aussi G.A. DAL, L'eurochèque, in La banque dans la vie quotidienne, Ed. Jeune Barreau
Bruxelles, 1986, p. 325 à 327.
98
( ) On insiste sur le caractère illégal de cette pratique ; le banquier peut seulement espérer
que celui qui la dénonce ne puisse invoquer un préjudice (voy. notes 57 et 100).
636 TRAITÉ DES SAISIES
99
( ) Voy. à ce sujet, A.M. STRANART, op. cit., p. 61 qui rappelle qu'en droit belge on
estime généralement que la date de création du chèque (signature par le tireur) fait foi de sa date
d'émission (remise au bénéficiaire), sauf preuve contraire de cet élément de fait (adde. P. MIHAIL,
Le paiement d'un chèque par le banquier après la faillite du tireur, Rev. Banque, 1987, p. 40, n° 6).
De manière plus nuancée, R. MARTIN (op. cit., Rev. Huissiers, 1986, 1133) écrit: «La difficulté
réside dans la preuve de l'antériorité du chèque. La date portée sur le chèque ne saurait faire foi sans
permettre toutes les fraudes. La charge de cette preuve incombe au porteur du chèque. Elle résultera
pratiquement dans la majorité des cas d'un endos de banque ou d'un cachet de compensation. D'où
l'intérêt pour le porteur de ne pas laisser traîner des chèques en portefeuille».
(1 00) Cette attitude est entièrement justifiée puisqu'il est de principe que «le tiers auquel il a
été fait défense de s'acquitter de sa dette ne saurait, sans engager sa responsabilité envers le
saisissant, passer outre à cette défense tant qu'il ne lui aura pas été justifié que mainlevée régulière de
la saisie a été accordée» (Paris, 15è ch., 26 juillet 1985, Rev. Banque, 1985, 857 et obs. J.L. RIVES-
LANGE; Rev. Trim. Dr. Corn. et Dr. Econ., 1985, p. 802, n° 17; G.A. DAL, lb. ; adde note 145).
101
( ) Voy. M. DASSESSE, Le moment d'exécution du virement entre deux banques. Vers
une remise en cause de la conception traditionnelle?, Rev. Not., 1987, p. 427 à 438 et sp. p. 434-435.
Comp., la solution (inconciliable avec la solution admise en cas de saisie-arrêt à charge du
bénéficiaire, infra, n° 1112 et note 115) reposant aussi sur J'analyse du virement qui comporte
notamment un mandat substitué entre les deux banques intervenant dans la réalisation de l'opération
et suivant laquelle le virement peut être révoqué tant que le compte du bénéficiaire n'est pas crédité
(A. BRUYNEEL, Le virement, in La banque dans la vie quotidienne, Ed. Jeune Barreau Bruxelles,
1986, p. 377 à 403; adde. Comm. Liège, 19 mars 1986, J.L., 1986, 379 et M. CABRILLAC et B.
TEYSSIE, Crédit et titres de crédit, R.T.D.C. et Dr. Econ., 1986, p. 418, n° 8). La même idée de
mandat substitué se retrouve en matière de crédit documentaire dans les rapports entre le banquier
émetteur et le banquier notificateur (M. EKELMANS, obs. sous Bruxelles, 6 novembre 1985, Rev.
Banque, 1986, 48 et s. et réf. cit.).
SAISIE-ARRET BANCAIRE 637
102
( ) R. RODIERE et J.L. RIVES-LANGE, op. cit., n° 169, p. 202; A.M. STRANART,
op. cit., p. 63.
03
(' ) J.L. RIVES-LANGE, note sous Trib. Gde Inst. Rouen, 21mai1974, D., 1975, J., 19;
A.M. STRANART, op. cit., p. 63.
04
(' ) R. RODIERE et J.L. RIVES-LANGE, op. cit., n° 102-2, p. 117; Mons. 25 septembre
1984, Rev. Banque, 1985/6, p. 35; comp. l'analyse fouillée de P. DELNOY, La qualification de la
donation par virement, note sous Mons, 20 novembre 1979, R.C.J.B., 1984, p. 199 à 202, n° 2 qui
présente le virement comme une opération complexe. En aucun cas, il ne peut s'agir d'une délégation.
(w 5 ) Cette opération se réalise par l'inscription du montant de l'effet au crédit du compte
courant du client remettant (Cass. Fr., 9 juillet 1985, Rev. Banque, 1986, 86).
106
( ) A.M. STRANART, La saisie-arrêt, in Les voies conservatoires et d'exécution, Ed.
Jeune Barreau Bruxelles, 1982, 132. Sur l'extinction de la créance cambiaire, à la suite de la contre
passation, voy. J.L. RIVES-LANGE, Chronique de jurisprudence bancaire, Rev. Banque, 1985,
1071 et réf. cit. et 1987, 519; R. RODIERE et J.L. RIVES-LANGE, op. cit.,n° 284.
07
(' ) Bruxelles, 28 avril 1983, Pas., 1983, II, 87; voy. 1. MOREAU-MARGREVE, Les
sûretés, Chronique de droit à l'usage du Palais, T. III, 1987, p. 151à155 (qui relève la jurisprudence
faisant application du critère de la connexité non seulement au contrat synallagmatique mais aussi à
l'opération économique unique; voy. sur les limites du principes, Cass. Fr., 22 avril 1986, Clunet,
1987, 104 et note M.A. HERMITTE; Paris, li juillet 1984, Clunet, 1985, 646 et note M.A.
HERMITTE); Comm. Mons, 25 avril 1985, R.D.C., 1986, 387 et R.R.D., 1986, 47; Comm.
Namur, 6 novembre 1986, Rev. Rég. Dr., 1987, 287 (connexité entre des créances résultant de
contrats distincts) ; adde. M. DONNIER, Voies d'exécution et procédures de distribution, Litec,
1987, p. 277, n° 664; Cass. Fr., 18 février 1986, Gaz. Pal., 1986, Pan., 106; Cass. Fr., 18 décembre
1986, Gaz. Pal., 1987, Pan., 58 (obligations réciproques nées d'un même contrat).
08
(' ) Au sujet de l'application de la règle aux comptes de succession, de tutelle, de reprises et
récompenses, d'associations sans personnalité juridique, voy. F. T'KINT, obs. sous Cass., 28 février
1985, J.T., 1986, p. 582, n° 17 et réf. cit.
638 TRAITÉ DES SAISIES
09
(' ) La Cour de cassation n'admet pas l'opposabilité aux tiers de l'extension conventionnelle
du lien de connexité (Cass., 7 octobre 1976, Pas., 1977, 1, 156 et les concl. de M. !'Avocat général
KRINGS; voy. aussi Cass., 28février1985, R.D.C., 1985, 377; Pas., 1985, 1, 795, J.T., 1986, 578 et
obs. F. T'KINT; 1. MOREAU-MARGREVE, Heurs et malheurs du gage sur fonds de commerce,
R.C.J.B., 1980, p. 133, n° 5 et note 15 et Les sûretés, Chronique de droit à l'usage du Palais, T. III,
1987, p. 154; J.L. JASPAR, Questions pratiques posées par la liquidation pour cause de faillite des
entreprises de travaux publics, J.C.B., 1982, II, p. 379-380; D. MARTIN, Des techniques
d'affectation en garantie des soldes de comptes bancaires, Dall., 1987, Chron., XLI, p. 231; comp. et
contra, P. VAN OMMESLAGHE, op. cit., R.C.J.B., 1975, n° 117, p. 704; J.L. FAGNART, note
sous Cass., 7 octobre 1976, R.C.J.B., 1979, n° 23, p. 34-35; J. VAN RYN, Les grands courants du
droit commercial contemporain, J.T., 1982, p. 161; A.M. STRANART, Opposabilité aux tiers des
conventions d'indivisibilité, de compensation et d'unicité de comptes, Carrefour juridique CIEAU,
24 février 1983, 28 ; P. VAN OMMESLAGHE, Sûretés issues de la pratique et autonomie de la
volonté, in Les sûretés, 1983, FEDUCI, sp. p. 379 à 385; C.G. WINANDY, Les comptes en banque
et les intérêts, in La banque dans la vie quotidienne, Ed. Jeune Barreau Bruxelles, 1986, p. 54 à 57,
n°s 50 à 53.
110
( ) Civ. Marche, ch.s., JO mai 1983, Rcv. T.V.A., 1984, 299; Tijds. Not., 1985, 49. Les
deux attendus essentiels doivent être reproduits car ils dégagent clairement la solution de droit
commun applicable : «Attendu qu'à défaut d'unicité bien établie des comptes, il faut admettre que
chaque compte conserve son individualité et fonctionne indépendamment des autres comptes du
même client de la banque, sans possibilité de compensation entre les soldes de ces divers comptes
(Novelles, Droit commercial, t. IV, n°1780); Attendu que la convention d'unicité de compte du 15
octobre 1975 n'est pas opposable au tiers ; qu'il n'est pas permis de se créer l'équivalent d'un
privilège, par une convention, même si cette convention date d'avant la période suspecte (Novelles,
op. id., n° 1782)». Cette solution est vivement combattue par A.M. STRANART, op. cit., CIEAU,
24 février 1983, p. 20 à 30 (l'auteur reconnaît cependant que les perspectives d'accueil par les
juridictions belges de ce système sont problématiques, p. 33) ; Les sûretés commerciales, Syllabus,
1982, p. 64 à 73 et par P. VAN OMMESLAGHE, op. cit., FEDUCI, qui estime: «Nous croyons
pouvoir déduire de ces considérations que les règles sur le concours (et leurs corollaires concernant
l'égalité entre les créanciers et le principe »pas de privilège sans texte«) ont pour seule restriction
d'interdire les conventions ou les actes juridiques unilatéraux dont l'objet serait d'assurer au
créancier bénéficiaire un paiement sur les avoirs du débiteur, éventuellement après réalisation de
manière préférentielle, en rompant l'égalité des créanciers hors le cas de privilèges ou d'hypothèques.
En revanche, toutes les institutions qui aboutissent, par un mécanisme dicté par l'autonomie de la
volonté, a d'autres conséquences que celle-là doivent sortir leurs effets, même en cas de concours et
même si elles aboutissent à avantager un créancier» (p. 379); voy. plus spécialement sur les comptes,
p. 384. Voy. encore A.M. STRANART, Rapport de synthèse, FEDUCI, p. 560 et M. SIMONT
(auquel se réfère M. VAN OMMESLAGHE. p. 375) «Essai de classification des sûretés issues de la
pratique et problèmes juridiques qu'elles posent», FEDUCI,p. 317 qui estime que la convention
établissant une connexité juridique ne présenterait pas le caractère de sûreté réelle, que l'on pourrait
reconnaître au droit de rétention ! Pour un exposé d'ensemble de cette position doctrinale que ne
consacre pas l'arrêt de la Cour de cassation du 28 février 1985, voy. F. T'KINT, obs. sous cet arrêt,
J.T., 1986, 580 à 582.
SAISIE-ARRET BANCAIRE 639
2) Eléments positifs.
D'abord, il importe de tenir compte des créances qui,
entrées en compte avant la saisie, n'y sont pas encore inscrites au
jour de la saisie ; en effet, «une créance entre en compte lorsqu'elle
subit les effets de la convention de compte ou l'un d'entre eux.
L'inscription n'est que la régularisation comptable d'une entrée en
compte antérieure» ( 114 ). Ainsi, en va-t-il des chèques ou effets
remis à l'encaissement et dont le montant n'est porté au crédit du
compte qu'après la saisie (115).
Ensuite, il y a lieu à notre avis de tenir compte des remises
ultérieures qui se rattachent aux liens contractuels sur base des-
quels le compte a été ouvert ou alimenté (contrats à exécution
successive ou contrat à exécution instantanée dont seul le principe
111
( ) Il importe de réserver l'hypothèse de l'unicité de compte qui se présente lorsque client et
banquier déclarent mettre en place deux ou plusieurs comptes, matériellement séparés, pour des
facilités comptables, mais ne formant juridiquement qu'un compte unique (R. RODIERE et J.L.
RIVES-LANGE, op. cit., n° 96, p. 104). Voy. à ce sujet, D. MARTIN, Des techniques d'affectation
en garantie des soldes de comptes bancaires, Dall., 1987, Chron., XLI, p. 229 à 233 et sp. p. 230 (le
critère déduit du calcul des intérêts débiteurs sur le solde global est à juste titre mis en évidence par
l'auteur) ; L. SIMONT et A. BRUYNEEL, Chronique de droit bancaire privé. Les opérations de
banque (1978-1979), Rev. Banque, 1979, p. 681-682, n° 9 et réf. cil. ; A. BRUYNEEL, Le droit
bancaire, J.T., 1982, p. 353, n° 13; J.M. NELISSEN, De rekening courant, Kluwer, n° 168, p. 377
et s. ; F. T'KINT, Obs. sous Cass., 28 février 1985, J.T., 1986, p. 582, n" 16; Comm. Namur, 6
novembre 1986, Rev. Rég. Dr., 1987, 287 et note M.F. ANTOINE.
112
( ) M. VASSEUR et X. MARIN, op. cit., n° 286, p. 492; F. T'KINT, op. cit., J.T., 1986,
p. 582, n° 15 ; de même, il résulte du principe de l'indépendance des comptes que la provision d'un
chèque n'est appréciée que par rapport à la position du compte sur lequel il est assigné (R.
RODIERE et J.L.RIVES-LANGE, op. cit., n° 95; M. CABRILLAC, Chron. de lég. et de jur.
françaises. Crédits et titres de crédit, R.T.D., Comm., 1980, n° 10, p. 125).
13
(' ) Liège, 28 septembre 1984, Jur. Liège, 1985, 17; Bruxelles, 26 novembre 1985, J.T.,
1986, 345.
14
(' ) R. RODIERE et J.L. RIVES-LANGE, op. cit., n" 100, p. 107; L. MARTIN,
Chronique de jurisprudence bancaire, Rev. Banque, 1984, p. 855.
1
(' ') Ch. GAVALDA et J. STOUFFLET, Chronique de droit bancaire, J.C.P., 1976, D., n°
2801/22; Ch. GAVALDA, note sous Rouen, 14 novembre 1979, D., 1980, J., 130; A.M.
STRANART, Saisies-arrêts en banque, p. 65 (l'auteur cite aussi le cas du virement reçu par la
banque au profit du client avant la saisie et non encore porté au crédit du compte au moment de cclle-
ci; voy. aussi M. DASSESSE, op. cit., Rev. Not., 1987, p. 436).
640 TRAITÉ DES SAISIES
remettre au crédité les fonds qu'elle s'est engagée à lui fournir sur
sa demande. Certes, tant que le prêt n'est pas réalisé, la banque n'a
qu'une obligation de faire envers son client ; comme telle, elle est
insusceptible de donner lieu à un paiement du créditeur mais elle
représente, au moins dans le p,atrimoine du crédité, une créance en
germe de somme d'argent ( 11 ).
8
(" ) M. VASSEUR, Droit bancaire, obs. sous Paris, 16 novembre 1983, Dall., 1985, l.R. 339
qui précise : «Cette promesse de crédit est constitutive d'un droit pour le client, un droit si réel
qu'elle entraîne pour lui l'obligation de payer la commission de confirmation, même s'il ne se prévaut
pas de la promesse qui lui a été consentie». Au surplus, si l'ouverture de crédit ne constituait pas une
créance du crédité contre le banquier, on ne pourrait admettre que la provision du chèque est
valablement constituée par la créance née de l'ouverture de crédit (Cass., 24janvier1977, R.C.J.B.,
1978, 55 et note G.A. DAL («Ouvertures de crédit, facilités de caisse et chèques sans provision»);
Cass., 28 novembre 1977, Pas., 1978, 1, 118; J. VAN RYN et J. HEENEN, Principes de droit
commercial. T. III, 2ème éd., p. 401, n° 527). Par contre, les facilités de caisse ne peuvent être
confondues avec l'ouverture de crédit. La tolérance de facilités de caisse non contractuelles au
bénéfice du client d'une banque doit être tenue pour constituant une pratique bancaire présentant un
caractère essentiellement précaire et révocable, permettant au banquier d'y mettre fin sans préavis ;
une telle pratique n'instaure pas entre parties des relations juridiques susceptibles de rentrer dans le
cadre d'un contrat d'ouverture de crédit, en sorte que le remboursement du solde débiteur résultant
d'un dépassement en compte né de pareilles tolérance, doit être tenu pour exigible à tout moment
(Civ. Bruxelles, ch.s., 25 septembre 1986, R.G., n° 25.121; adde. Bruxelles, 16 avril 1987, J.T.,
1987' 575).
9
(" ) Pasin., 1967, 511. Il s'agit d'une «Obligation actuelle et irrévocable du banquier qui fait
naître, à l'instant même, l'obligation réciproque du crédité d'indemniser le créditeur de toutes les
suites de l'engagement contracté par ce dernier»; c'est pourquoi dans l'esprit du législateur de 1851,
dès la conclusion de l'ouverture de crédit, le remboursement des sommes utilisées par le crédité
pouvait être garanti par une hypothèque (art. 80, al. 3, L. hyp. et Rapport de la Commission de la
Chambre in Nouvelle loi sur le Régime hypothécaire accompagnée de tous les documents officiels,
Session législative de 1850-1851, Recueil PARENT, 1851, p. 145 à 147; adde. Cass., 12 décembre
1844, Pas., 1845, !, 78; Cass., 27 décembre 1849, Pas., 1850, I, 53 et 1. MOREAU-MARGREVE,
Heurs et malheurs du gage sur fonds de commerce, R.C.J.B., 1980, p. 153, note 84).
642 TRAITÉ DES SAISIES
127
( ) Voy. aussi Civ. Bruxelles, ch.s., 10 avril 1986 préc. : la seule affirmation du tiers saisi de
cc que lié au débiteur saisi par un compte courant unique le saisi n'aurait aucun solde provisoire
créditeur à faire valoir ne suffit pas à satisfaire à l'obligation d'exactitude que lui impose la loi dès lors
que le tiers pouvait et devait savoir que la convention d'ouverture de crédit demeurerait en vigueur
après la saisie rendant ainsi possible la formation à brève échéance d'un rapport obligationnel entre le
tiers saisi et le saisi. Pareille précision devait permettre au saisissant de solliciter des déclarations
complémentaires ou de pratiquer de nouvelles saisies. Partant, la seule mention de l'existence d'un
solde provisoire débiteur en compte courant - de surcroît sans indication du montant de ce solde -
accompagnée de l'affirmation que la saisie est «sans objet» ne répond pas à l'exigence d'exactitude
prescrite par le législateur.
(1 28 ) Supra, n° 49.
129
( ) Douai, 4 juin 1963, J.C.P., 1963, IV, 153; comp. Bruxelles, 14 mars 1985, R.D.C.,
1986, 624.
(IJ0 ) Voy. en matière de délégation, Cass. Fr., 9 décembre 1981, Dall., 1982, J., 446 et note J.
MESTRE; Paris, 31mai1979, Dall., 1980, J., 426 et note G. PARLEANI; Bruxelles, 28 avril 1983,
Pas., 1983, Il, 87, sp. p. 89; voy. aussi en matière de carte de crédit, Civ. Liège, 23 avril 1985, Jur.
Liège, 1985, 359; R.D.C., 1986, 540 et P. KILESTE, Le titulaire d'une carte de crédit est-il engagé
par déclaration unilatérale de volonté?, R.D.C., 1986, 495 à 502; J.P. BUYLE, op. cit., Ed. Jeune
Barreau Bruxelles, 1986, p. 463-464.
644 TRAITÉ DES SAISIES
31
(' } Cass. Fr., 5 juillet 1983, Bull., 1983, IV, p. 177, n° 202; Banque, 1984, 245; sur l'art.
1446, C. jud., voy. supra, n° 49.
132
( ) Une saisie-arrêt peut aussi être pratiquée par le créancier du bénéficiaire entre les mains
du donneur d'ordre dans la mesure où il s'agit d'appréhender une créance née du contrat de base (L.
FREDERICQ, T. IX, n° 203, p. 335) mais suivant une décision du juge des saisies de Bruxelles du
15 janvier 1981 (R.G. n°s 120.590 et 121.405), le donneur d'ordre (tiers saisi) n'a pas à révéler aux
créanciers du vendeur l'identité de la banque émettrice. Cette solution n'est pas, selon nous,
satisfaisante car la déclaration doit être complète or, en l'absence de cet élément, l'exportateur (saisi)
peut impunément continuer à recevoir le prix de ses marchandises.
133
( ) L. FREDERICQ, T. IX, n° 203, p. 335; J. STOUFFLET, obs. sous Cass. Fr., 6 février
1967, J.C.P., 1968, Jur., n°15.364, II, c.
{1 34 ) L. MARTIN, Chronique de jurisprudence bancaire, Banque, 1984, 245; J. PUECH, La
saisie-arrêt dans les crédits documentaires et les garanties bancaires, Dr. Eur. Tr., 1983, 125 ; Y.
POULLET, La saisie-arrêt par le donneur d'ordre de la créance née d'un crédit documentaire ou
d'une garantie à première demande, Faculté des Sciences économiques et sociales de Namur, Syll., p.
19, n° 17.
135
( ) Si la banque n'intervient qu'en qualité de notificatrice, c'est-à-dire de mandataire du
banquier émetteur, le saisissant peut avoir intérêt à saisir chez l'émetteur et le notificateur compte
tenu des difficultés de transmission qui peuvent exister entre eux (comp. supra Annexe I 5 A).
136
( ) J. VAN DER GUCHT, La saisie-arrêt en matière de crédit documentaire irrévocable,
Rev. Banque, 1952, p. 170 à 173; L. FREDERICQ, Traité de droit commercial belge, T. IX, n° 203,
p. 332; J. VAN RYN et J. HEENEN, T. Ill (!ère éd.), n° 2197; J. STOUFFLET, obs. sous Cass.
Fr., 6 février 1967, J.C.P., 1968, J., n° 15.364; Ch. GA VALDA et J. STOUFFLET, Droit de la
banque, Thémis, 1974, n° 539 ; F. EISEMANN et Ch. BONTOUX, Le crédit documentaire dans le
commerce extérieur, Coll. Exporter, Ed. Jupiter et de Navarre, 1981, n° 173.
137
( ) M. VASSEUR, obs. sous Paris, 23 janvier 1981, Dai!., 1981, J., 633.
SAISIE-ARRET BANCAIRE 645
différé (138) car alors un certain délai s'écoule entre la levée des
documents et la date à laquelle le paiement intervient (139).
(1 38) A ce sujet, voy. J. STOUFFLET, note sous Paris, 30 avril et 28 mai 1985, J.C.P., 1986,
1., 198 et J.L. RIVES-LANGE, Chronique de jurisprudence bancaire, Banque, 1987, 625-626 (note
sous Cass. Fr., 7 avril 1987 rejetant le pourvoi formé contre l'arrêt précité du 30 avril 1985); adde. J.
MAHAUX, L'acception dite de «fraude» dans le crédit documentaire irrévocable et l'incidence de
l'identité de l'auteur de la fraude, R.D.C., 1986, 347-348.
139
( ) Fréquemment, la banque confirmatrice met par anticipation les fonds à la disposition du
bénéficiaire mais seul le paiement à l'échéance consomme l'exécution de la convention de crédit (J.
MAHAUX, lb. ; Comm. Mons, 25 avril 1985, R .. R.Dr., 1986, 47 et R.D.C., 1986, 387 et Cass. Fr.,
7 avril 1987, Banque, 1987, 625; Rev. Banque, 1987, n° 7, p. 65).
(1 40 ) Paris, 16 juin 1950, J.C.P., 1950, II, 5910 et concl. de M. l'Avocat général CUNEO; Ch.
del MARMOL, Saisie-arrêt sur la créance du bénéficiaire d'un crédit irrévocable, Rev. Banque,
1951, p. 489-492; L. FREDERICQ, T. IX, n° 203, p. 333-334; J. VAN DER GUCHT, op. cit., p.
185 à 189; L. SIMONT, Les garanties indépendantes, Rev. Banque, 1983, 607; J. VAN RYN et J.
HEENEN, T. III, n° 2197; G. de LEVAL, La saisie-arrêt, Liège, 1976, n° 28; Y. POULLET, Les
garanties contractuelles dans le commerce international, D.P.C.I., 1979, p. 428-429, n° 31.
(1 41 ) Cass., Fr., 14 octobre 1981, Dall., 1982, J., 301 et note M. VASSEUR; J.C.P., 1982, J.,
n° 19.815 et obs. Ch. GAVALDA et J. STOUFFLET; Banque, 1982, 595 et obs. L. MARTIN;
Rev. Banque, 1982, 681 ; voy. aussi Civ. Bruxelles, ch.s., 31octobre1985, J.T., 1986, 481; Comm.
Bruxelles (réf.), 4 décembre 1979, J.T., 1980, 513; Comm. Bruxelles (réf.), 12 juin 1980, Rev.
Banque, 1980, 661; Cass. Fr., 24 juin 1986, Dall., 1987, l.R., 218, obs. M. VASSEUR; Cass. Fr., 7
octobre 1987, Dall., 1987, 1.R., 203 et Aix-en-Provence, 14 mai 1982, Dall., 1983, l.R., 412.
646 TRAITÉ DES SAISIES
42
(' ) L. MARTIN, Chronique de jurisprudence bancaire, Rev. Banque, 1982, 525; voy. aussi
Y. POULLET, op. cit., Syll., sp. n°s 12 à 17, p. 13 à 19 et P.A. JANSSENS, Het bewarend beslag op
verzoek van de opdrachtgever op een onherroepelijk dokumentair krediet, in de handen van de
openende bank, Rev. Banque, 1986, 48 à 50.
43
(' ) Supra, n° 136, D; J. PUECH, op. cit., Dr. Eur. Tr., 1983, 133; comp. L. SIMONT,
Les garanties indépendantes, Rev. Banque, 1983, 608.
44
(' ) Cass. Fr., 18 mars 1986, J.C.P., 1986, IV, 154; Rev. Banque. 1986, 610, obs. J.L.
RIVES-LANGE; J.C.P., 1986, II, n° 20.624 et obs. critiques J. STOUFFLET; Dall., 1986, J., 374
et obs. approbatives M. VASSEUR; Rev. Trim. Dr. Corn. et Dr. Econ., 1986, p. 421, n° 12, obs.
M. CABRILLAC et B. TEYSSIE ; 1. MOREAU-MARGREVE (avec la collaboration de Jean
CATTARUZZA), Les sûretés, Chronique de droit à l'usage du Palais, T. III, 1987, p. 38; contra,
Paris, 26 mars 1986, Dall., 1986, J., 374.
(1 45 ) Voy. Cass. Fr., 7 octobre 1987, Dall., 1987. l.R., 203, Gaz. Pal., 1987, Pan., 259 (en
raison de !'autonomie du contrat de crédit documentaire par rapport au contrat de base, la saisie-
arrêt pratiquée par le donneur d'ordre ne pouvait empêcher la banque de remplir l'engagement direct
et irrévocable qu'elle avait contracté à l'égard du bénéficiaire); J. STOUFFLET, J.C.P., 1986, Il, n°
20.264; comp. J.L. RIVES-LANGE, Jurisprudence bancaire, Rev. Banque, 1986, 611.
SAISIE-ARRET BANCAIRE 647
146
( ) J. MAHAUX, op. cil., R.D.C., 1986, 334 à 344; Cass. Fr., 7 avril 1987, Banque, 1987,
625 et obs. J.L. RIVES-LANGE et Rev. Banque, 1987, n° 7, p. 65.
(1 47 ) P.A. JANSSENS, op. cit., Rev. Banque, 1986, p. 50.
(1 48 ) J. STOUFFLET, note sous Paris, 30 avril et 28 mai 1985, J.C.P., 1986, J., 199, n° 8;
voy. cependant M. VASSEUR, Réflexions sur le crédit documentaire à paiement différé, à la suite
des arrêts de la Cour de Paris des 30 avril et 28 mai 1985, comparés à la jurisprudence suisse,
allemande et italienne, Dall., 1987, Chron., XII, 59 à 65 (sauf convention expresse, le crédit avec
paiement différé n'aurait qu'une double fonction de crédit, crédit à l'acheteur et crédit possible au
vendeur, mais ne donnerait pas à l'acheteur la possibilité de faire entrave au paiement après contrôle
de la marchandise).
(1 49 ) L. SIMONT, Essai de classification des sûretés issues de la pratique et problèmes
juridiques qu'elles posent, in Les sûretés, Colloque Bruxelles 20 et 21octobre1983, FEDUCI, p. 296
et Association belge des Banques, La garantie à première demande, p. 23 ; adde. au sujet de
l'exception de fraude, J. STOUFFLET, obs. sous Cass. Fr., 11 décembre 1985, J.C.P., 1986, n°
20.593/5 et La garantie à première demande, Clunet, 1987, p. 282, n" 34.
648 TRAITÉ DES SAISIES
50
(' ) A. JACQUEMONT, note sous Cass. Fr., 20 décembre 1982, Rev. Crit. D.1.P., 1983,
826 et réf. cit. ; adde. Comm. Bruxelles, 8 octobre 1985, Dall., 1986, l.R., 162 et G. de LEVAL,
Saisies et droit commercial, in Les créanciers et le droit de la faillite, Bruxelles, Bruylant, 1983, p.
311à313.
151
( ) J.L. RIVES-LANGE, obs. sous Cass. Fr., 16 mars 1986, Banque, 1986, 611.
(1 52) A. JACQUEMONT, lb., p. 823 qui cite : décision juridictionnelle annulant le contrat de
base ; absence certaine de droit du bénéficiaire, démontrant une fraude, en cas d'exécution complète
et correcte du contrat de base ; contrat de base portant gravement atteinte à l'ordre public et aux
bonnes moeurs; voy. aussi J. STOUFFLET, La garantie bancaire à première demande, Clunet,
1987, n°s 23 à 40, p. 277 et s.
53
(' ) Bruxelles, 18 décembre 1981, J.T., 1982, 358; Rev. Banque, 1982, 99; voy. aussi
Bruxelles, 11mars1981, J.C.Belg., 1981, 1, 361; Bruxelles, 25 février 1982, J.C.Belg., 1982, 1, 349;
Comm. Bruxelles (réf.), 15 janvier 1980, J.C.Belg., 1980, 1, 147; Comm. Bruxelles (réf.), 6 avril
1982, Rev. Banque, 1982, 683; Comm. Bruxelles (réf.), 8 octobre 1985, R.D.C., 1986, 648; Comm.
Gand (réf.), 27 décembre 1983, R.D.C., 1986, 298 et note E. WYMEERSCH; Comm. Bruxelles
(réf.), 21octobre1986, R.D.C., 1987, 706.
(1 54 ) Un arrêt de la Cour de cassation de France du 10 juin 1986 (Gaz. Pal., 13-14 février
1987, 8 et note S. PIEDELIEVRE ; Dall., 1987, Jur. 17 et note M. VASSEUR ; Banque 1986, 711)
énonce que «Si la garantie à première demande est autonome par rapport au contrat de base, en
revanche, l'interdiction d'opposer les exceptions tenant à l'inexécution du contrat cède en cas de
fraude manifeste» ou encore d'appel manifestement abusif de la garantie (Cass. Fr., 20 janvier 1987,
J.C.P., 1987, Il, 20.764 et obs. J. STOUFFLET; J. STOUFFLET, La garantie bancaire à première
demande, Clunet, 1987, p. 279, n° 27; p. 280: «en se plaçant sur le terrain de la fraude, le donneur
d'ordre établit quelles sont les véritables raisons qui inspirent le bénéficiaire, à savoir lui nuire.
L'appel à l'abus manifeste implique la preuve directe de l'absence de droit dont la garantie bancaire
doit assurer l'exécution»). En de telles hypothèses, l'appel à la garantie en méconnaissance flagrante
des termes du contrat de base peut-être assimilé à une tentative de spoliation qu'une injonction
judiciaire adressée au garant permet d'empêcher (adde. A. PRUM, Application de l'adage «fraus
omnia corrompit», à propos des garanties à première demande, D.P.C.I., 1987, p. 127 qui précise
que «l'impératif de l'évidence ne tolère aucun doute»; le donneur d'ordre ne peut solliciter une
mesure d'instruction ; il doit être établi de manière irréfutable que la prétention du bénéficiaire ne
trouve aucun fondement dans le contrat de base ; partant, le garant ne peut être tenu d'effectuer un
examen approfondi des droits des parties, Bruxelles, 3 avril 1987, J.L.M.B., 1987, 810).
SAISIE-ARRET BANCAIRE 649
155
( ) C'est le seul procédé que semble retenir L. SIMONT (Les garanties indépendantes, Rev.
Banque, 1983, p. 604, 609 à 611 en affirmant qu' «en matière de garantie indépendante, comme en
matière de crédit documentaire, la saisie-arrêt n'est pas pratiquée pour sûreté de la créance du donneur
d'ordre sur le bénéficiaire mais uniquement pour obtenir, par une voie détournée, qu'une interdiction
judiciaire de payer soit faite à la banque»); voy. aussi Association belge des banquiers, op. cit., p. 54;
F. CHARTIER, Evolution de la jurisprudence en matière de garanties à première demande, Banque,
1987, 16 (le bénéficiaire doit être débiteur d'un prix); comp. et contra Ch. GA VALDA et J.
STOUFFLET, La lettre de garantie internationale, R.T.D.Com., 1980, p. 16, n° 18.
(1 56 ) Au sujet de la créance éventuelle, voy. supra, n° 155 ; le caractère purement
conservatoire de la mesure justifie aussi cette solution ( comp. et contra en matière de rétention, R.
PERROT, Jurisprudence française en matière de droit judiciaire privé, R.T.D.C., 1986, 427, n° 11
et Ph. BERTIN, «Touche pas à mon dentier», note sous Cass. Fr., 9 octobre 1985, Gaz. Pal., 19-20
mars 1986, 7).
57
(' ) L. SIMONT, op. cit., Rev. Banque, 1983, 605. L'hypothèse peut être originale car la
saisie ne profitera réellement au saisissant que si le tiers ne doit pas payer le saisi, la créance cause de
la saisie disparaissant avec la créance objet. Doit-on voir dans ce mécanisme un détournement de
procédure (L. SIMONT, op. cit., Rev. Banque, 1983, 609-610)? Non, car le sort de la saisie est
toujours tributaire des obligations du tiers envers le saisi et sa mise en oeuvre n'est jamais
subordonnée à la démonstration préalable de son efficacité finale laquelle n'exclut pas que le
saisissant profite des effets exclusivement conservatoires de la mesure. Au demeurant, nul ne
conteste la légalité d'une saisie-arrêt conservatoire sur soi-même destinée à faire obstacle à
l'exécution d'un jugement en raison d'un élément non couvert par l'autorité de chose jugée qui
justifierait à l'avenir la restitution (supra, n° 278).
158
( ) J. STOUFFLET, obs. sous Paris, 25 mars 1982, J.C.P., 1982, Il, n" 19.876; F.
CHARTIER, Evolution de la jurisprudence en matière de garantie à première demande, Banque,
1987' 16.
159
( ) L. SIMONT, Les garanties indépendantes, Rev. Banque, 1983, 606. Envisageant la
situation du donneur d'ordre, l'auteur écrit: «une telle créance qui ne pourrait en principe avoir
qu'un fondement aquilien, n'aura normalement pas le caractère de certitude requis par l'article 1415
du Code judiciaire». Cette dernière considération n'est pas exacte. Il suffit au stade conservatoire
d'un principe certain de créance (supra, n° 152).
650 TRAITÉ DES SAISIES
(1 60) Cass. Fr., 11 décembre 1985, Dall., 1986, J ., 213 et obs. M. VASSEUR et J.C.P., 1986,
II, 20.593 et obs. J. STOUFFLET; adde. J.L. RIVES-LANGE (Banque, 1986, 711) qui démontre
que la collusion frauduleuse entre la banque garante de premier rang et le bénéficiaire (voire même la
connaissance de la fraude commise par le bénéficiaire; voy. aussi J. STOUFFLET, La garantie
bancaire à première demande, Clunct, 1987, p. 282, n° 33) ne doit être établie pour paralyser
l'engagement de la banque contregarante que si le paiement a déjà été effectué par la banque garante
de premier rang (voy. aussi A. PRUM, op. cit., D.I.P., 1987, 126-127 qui insiste sur le devoir de la
banque garante de premier rang d'informer le contre-garant qui lui-même doit immédiatement
transmettre l'information au donneur d'ordre et ajoute que «le paiement automatique par la banque
d'une demande manifestement frauduleuse constitue une négligence lourde, qui devrait la priver de
toute couverture par le donneur d'ordre»).
ANNEXE N°11
1) La volonté du législateur.
1
( ) Supra, n° 62 B.
(2) La compensation a cependant été admise lorsque le particulier est créancier et débiteur
d'un seul département y compris en matière fiscale (P. VAN OMMESLAGHE, Examen de
jurisprudence, Les obligations, R.C.J.B., 1975, p. 696 et 697; voy. toutefois l'art. 217 bis, § 1er,
A.R. d'exécution C.I.R.); adde. Civ. Liège, ch.s., 27 octobre 1986, R.G., n° 76.290/86: «Attendu
qu'indépendamment du principe de la continuité des services publics qui s'opposerait à une
compensation vis-à-vis de l'Etat, une telle compensation est certainement impossible dès lors qu'il
s'agit de ministères différents ; que les règles budgétaires s'opposent à ce que le ministère des
Finances s'appauvrisse par la non-récupération de la T.V.A., alors que le ministère des Travaux
Publics s'enrichirait par le non-paiement d'honoraires ; Attendu que c'est d'ailleurs en raison de ce
principe que le législateur (loi du 1er août 1985 et arrêté royal du 11octobre1985) n'a pas autorisé la
compensation, mais institué un système de suspension de l'exigibilité de certaines créances
publiques».
(') Voy. toutefois supra, n° 62 A.
652 TRAITÉ DES SAISIES
3) Le débiteur du demandeur.
Le débiteur est le contractant de la personne physique ou
de la personne morale de droit privé à laquelle il doit le coût des
travaux, des fournitures ou des services.
4
( ) Rapport au Roi précédant l'arrêté-royal du 11 octobre 1985, M.B., 1985, 16.014. Il est clair
que «l'octroi de subsides ne donne naissance dans le chef du bénéficiaire à aucune créance sur l'Etat
en raison de travaux, de fournitures ou de services au sens de l'article 87, § Ier de ladite loi et de
l'article 2, alinéa 1er, 1° de l'arrêté royal du li octobre 1985, portant exécution du chapitre VI de la
loi du 1er août 1985» (Ouest. et Rép., Ch. Sess., 1985-1986, 649; adde. obs. J.T.K. sous Civ. Liège,
11décembre1985, Rev. Prat. Soc., 1986, n" 6.373, p. 72).
5
( ) Corn. Adm. Manuel du recouvrement, n° 223-1 ; adde. Avis du Conseil d'Etat, M.B., 31
octobre 1985, 16.017.
6
( ) Doc. Pari., Sénat, Sess., 1984-1985, 873, n° 2/5, p. 37.
CRÉANCIERS DE POUVOIRS PUBLICS 653
4) Le créancier du demandeur.
1. - Le créancier est celui dont l'exigibilité de la créance peut
être suspendue, c'est-à-dire «l'Etat, !'Office national de sécurité
(7) M.B., 31octobre1985, p. 16.015. Ces considérations rejoignent le Rapport fait au nom de
la Commission des Finances du Sénat: «Ce sera donc progressivement, par arrêté royal, que
l'application du principe sera étendue aux organismes d'intérêt public, en commençant par ceux dont
les dépenses sont ordonnancées par le ministre responsable» (Doc. Pari., Sénat, Sess., 1984-1985,
873, n° 215°, p. 35).
8
( ) Civ. Bruxelles, ch.s., 5 mai 1986, R.G. n° 8468 (inédit).
(9) Ph. MATHEI, Les retards de paiement, La construction n° 2 du JO janvier 1986, p. 8/8.
654 TRAITÉ DES SAISIES
10
( ) Y compris dès lors les retenues sociales, le travailleur ne subissant en aucun cas les
conséquences de la suspension de l'exigibilité d'une telle dette (H. FUNCK, Brut, net et intérêt. A
propos de l'arrêt rendu, le 10 mars 1986, par la Cour de cassation, Chron. Dr. Soc., 1986, 94-96).
(") Cass., 20novembre1985, Pas., 1986, 1, 521 et réf. cit.; P. COPPENS et A. BAILLEUX,
Droit fiscal, Les impôts sur les revenus, Bruxelles, Larcier, 1985, 528.
2
(' ) «La possibilité de suspension de l'exigibilité, instaurée par l'art. 87, §1er, Loi du 1er août
1985, porte sur les créances de l'Etat constituées par: - l'impôt des personnes physiques ; - l'impôt
des sociétés ; - l'impôt des non-résidents ; - la taxe sur la valeur ajoutée. Etant donné que cette
disposition légale, bien qu'elle ne soit pas reprise dans le C.I.R. a cependant un impact fiscal, elle
doit être interprétée restrictivement. C'est ainsi qu'il faut constater que la possibilité de suspension
de l'exigibilité ne vaut pas pour les précomptes enrôlés ou non» (Corn. Adm. Manuel du
recouvrement, C.l.R., 14/332.344, n°s 221.1et222.2). «Eu égard aux termes mêmes dudit article 87,
ces créances fiscales doivent toutefois être constituées par l'impôt des personnes physiques, l'impôt
des sociétés, l'impôt des non-résidents ou la taxe sur la valeur ajoutée de sorte que la possibilité de
suspension de l'exigibilité ne vaut notamment pas pour le précompte professionnel enrôlé ou non. Eu
égard à la circonstance que ce précompte, qui fait partie intégrante des revenus auxquels il s'applique,
revient de droit au Trésor, quelles que soient les circonstances, dès qu'il a été prélevé sur ces revenus,
il n'est pas possible d'envisager une modification des dispositions légales ou réglementaires
concernées, ni dans le sens souhaité par l'honorable Membre, ni de manière à ce que l'article 87
susvisé soit également applicable audit précompte» (Ouest. et Rép., Ch. Sess., 1986-1987, 1444;
Bull. Contr., 1987, 2061). Le contraire a cependant été soutenu lors des travaux parlementaires (Doc.
Pari., Sénat, Sess., 1984-1985, 873, n° 2/5°, p. 36). Adde. Fiscologue, 1986, n° 139, p. 5-6.
CRÉANCIERS DE POUVOIRS PUBLICS 655
5) La créance du demandeur.
13
( ) Avis du Conseil d'Etat, Doc. Pari., Sénat, Scss., 1984-1985, 873/1, p. 84.
(1 4 ) Doc. Pari., Sénat, Sess., 1984-1985, 873/1, p. 36.
5
(' ) En matière de marchés publics, l'exigibilité est déterminée par l'article 15 du cahier
général des charges (voy. pour une critique de cette exigence, Ph. MATHEl, op. cit., Revue «La
construction», n° 2 du 10 janvier 1986, p. 8 D/2°).
656 TRAITÉ DES SAISIES
9
(' ) On lit dans le Rapport au Roi: «Toutefois, afin d'éviter qu'une saisie portant sur une
partie de la créance n'empêche la mise en oeuvre de la suspension, il va de soi que la partie de la
créance du demandeur qui excède le montant sur lequel porte la saisie, pourra être réputée, libre de
tout engagement lorsque le montant sur lequel porte cette saisie sera connu avec certitude, c'est-à-
dire notamment en cas d'accord du saisissant ou suite à un jugement» (M.B., 31 octobre 1985, p.
16.015).
20
( ) Adde. infra, n° 7 B in fine et art. 4, §Ier in fine de l'A.R. du Il octobre 1985.
21
( ) Voy. aussi les obs. de Ph. MATHEI, op. cit., La construction, n" 2 du 10 janvier 1986, p.
8/D/3°.
658 TRAITÉ DES SAISIES
22
( ) Même si les formes prévues par l'article 3 de l'arrêté-royal du 11 octobre 1985 ne sont pas
prescrites à peine de nullité, le demandeur doit les respecter car toute omission ou irrégularité de sa
part peut entraîner un retard dans l'instruction de la demande. Toutefois, dans la mesure où, en cas
de signification de la demande par exploit d'huissier, le demandeur doit joindre au document qu'il
adresse au créancier la copie de l'exploit signifié au débiteur, il peut être impossible d'adresser
«simultanément» sa demande au créancier et au débiteur !
(") Cc texte est mal adapté à l'article 15 du cahier général des charges de l'Etat (Ph.
MATHEI, op. cit., La construction, n" 2, 10 janvier 1986, p. 9/E).
CRÉANCIERS DE POUVOIRS PUBLICS 659
24
( ) Avis du Conseil d'Etat précédant l'A.R. du Il octobre 1985, M.B., du 31octobre1985,
16.018 ; comp. Proposition de loi suspendant l'exigibilité de l'impôt jusqu'au paiement effectif des
créances dont le contribuable est lui-même titulaire contre l'Etat, Doc. Pari., Ch. Sess., 1984-1985,
737 (1983-1984), n° 3.
(2 5 ) Ph. MATHEI, op. cit., La construction, n° 2 du 10janvier1986, p. 9/F.
(26 ) Volet III du Modèle annexé à l'arrêté-royal du 11 octobre 1985, M.B., 31 octobre 1985,
16.023 ; infra, n° 7 c.
(2 7) Par contre, rien n'empêche le créancier de prendre les mesures nécessaires à la
conservation de ses droits. Adde. n° 8 in fine.
(2") Comp. Ministère des Finances, Adm. des Contributions directes, Direction IV/5, C.I.R.
14/332.334, Manuel du recouvrement, T. III, Titre III. n°s 221 à 229 bis et sp. n" 228-8: «Il se peut
que la demande de suspension de l'exigibilité soit introduite après que le Receveur ait déjà pris des
mesures de recouvrement, lesquelles peuvent même faire déjà l'objet de procédures judiciaires en
cours. S'il y a incompatibilité, il va de soi que ces mesures et procédures doivent être suspendues pour
la partie de l'impôt pour laquelle la suspension de l'exigibilité a été obtenue».
660 TRAITÉ DES SAISIES
S'il estime que tel n'est pas le cas, sa réponse doit être
motivée. S'il conteste le montant indiqué par le demandeur, il
renseigne le montant non contesté de la créance.
Il indique, le cas échéant, le montant des retenues qui
s'effectueront en application de l'article 299 bis du Code des impôts
sur les revenus et de l'article 30 bis de la loi du 27 juin 1969 révisant
l'arrêté-loi du 28 décembre 1944 concernant la sécurité sociale des
travailleurs ainsi que l'extinction de la dette si son règlement est
intervenu avant l'expiration du délai visé à l'alinéa 1er» (art. 4, §
1er A.R. du 11 octobre 1985).
A. - Le délai de 45 jours prend cours à la date du dépôt à la
poste de la lettre recommandée ou à la date de la signification de
l'exploit d'huissier de justice (art. 4, § 3; supra, n° 6). Ce délai
n'est pas prescrit à peine de nullité ou de déchéance, ce qui est
compréhensible car outre qu'une telle sanction peut être trop
rigoureuse compte tenu des recherches et vérifications à accomplir,
elle serait totalement inadaptée dans la mesure où elle ferait
supporter par le demandeur les conséquences de la négligence de
l'organisme débiteur. Il en résulte qu'il y aura lieu de «tenir compte
de la réponse du débiteur qui parviendrait au créancier après
l'expiration des 45 jours susvisés» (29). Ce non-respect du délai de
45 jours par le débiteur ne peut entraîner des conséquences
préjudiciables pour le demandeur (3°). Partant, la suspension de la
force exécutoire du titre détenu par le créancier se prolonge jusqu'à
ce que la réponse du débiteur ait été notifiée (3 1) conformément à
(29 ) Avis du Conseil d'Etat préc. A.R. du 11octobre1985, M.B., 31octobre1985, p. 16.0I8.
L'Union des Classes Moyennes «avait réclamé que l'absence de réponse soit considérée comme
réponse favorable» (La voix de l'Union du I4 décembre 1985, I5).
30
( ) Après avoir relevé que «malheureusement, l'obligation de répondre dans les 45 jours
n'est pas sanctionnée», un parlementaire formule cette question: «j'aimerais que l'honorable
ministre me dise si la suspension intervient de toute manière dès l'instant où le délai de 45 jours est
expiré. Il serait en effet tout à fait anormal que l'organisme public débiteur puisse empêcher la
suspension de jouer en commettant une faute, c'est-à-dire en ne répondant pas dans le délai voulu.
Sïl en était autrement d'ailleurs, l'ensemble de la mesure législative et de ses dispositions d'exécution
pourraient être tenues en échec. Il suffirait pour cela qu'il n'y ait pas de réponse dans les 45 jours». Il
y est répondu : «Je suis conscient du fait que la question soulevée par l'honorable membre pose un
problème réel et que le défaut de sanction, en cas d'omission de réponse dans le délai réglementaire,
stipulé à l'article 4, § Ier, de l'arrêté royal du 11 octobre I985, risque de compromettre
considérablement pour les créanciers visés, la portée effective de l'article 87 de la loi du 1er août
1985. Je vais dès lors, sans tarder, examiner ce problème en concertation avec mes collègues des
Finances et des Affaires sociales, chargés avec le ministre des Classes moyennes et le secrétaire d'Etat
aux Classes moyennes, de l'exécution de l'article 87 de la loi du Ier août 1985. Les premiers mois
d'application de la loi devraient nous donner des éléments d'appréciation intéressants pour la solution
du problème soulevé» (Quest. et Rép., Sénat, 7 janvier I986, n° I); adde. n° 8.
(3') En ce qui concerne les intérêts et les pénalités de retard, voy. infra, n° 8.
CRÉANCIERS DE POUVOIRS PUBLICS 661
32
( ) «Réponse du débiteur :
1. Montant de la créance ;
2. Montant non contesté de la créance ;
3. Montant contesté de la créance - justifications ;
4. Montant des retenues à effectuer en application des articles 299 bis du Code des impôts sur les
revenus et 30 bis de la loi du 27 juin 1969 révisant l'arrêté-loi du 28 décembre 1944 concernant la
sécurité sociale des travailleurs ;
5. La créance répond-elle aux conditions de l'article 2 de l'arrêté-royal du 11 octobre 1985?
oui non (justifications)
A concurrence de quel montant ?
6. Montant disponible :
7. Extinction éventuelle de la créance du demandeur :
paiement en date du ........................... .
8. Article et année budgétaire :
Signature du débiteur».
33
( ) Mais, le débiteur doit aussi vérifier, le cas échéant, à la demande du créancier (infra c) si
le demandeur ne se trouve pas dans un cas d'exclusion prévu à l'article 5 de l'A.R. du 11 octobre
1985.
(34 ) On verra qu'elle ne lie pas non plus la Cour des Comptes (art. 6, 3°, A.R., 11 octobre
1985 et infra, n° 10/A/3).
35
( ) L'urgence sera difficilement contestable dans la mesure où la réponse négative permet au
créancier de reprendre ou d'entamer les poursuites à charge du demandeur.
662 TRAITÉ DES SAISIES
36
( ) J. VELU, Conclusions précédant Cass., 21 mars 1985, J.T., 1985, 699, n" 13. Si le droit
du demandeur est incontestable, le juge des référés peut directement rectifier la décision administra-
tive «sans porter préjudice au principal» (art. 1039, al. Ier, C. jud.).
(3 7) P. COPPENS et F. T'KINT, Examen de jurisprudence, Faillites et concordats (1979-
1983), Rev. Crit. Jur. Belge, 1984, p. 450 à 454, n° 22. Voy. aussi Cass., 11juin1987, J.L.M.B.,
1987, 1204 et J.T., 1987, 644 et obs. J.L. LEDOUX et E. MATHELART.
38
( ) «Le créancier déclare faire opposition à la demande de suspension de sa créance, le
demandeur étant dans une des situations visées à l'article 5 de l'arrêté-royal du 11octobre1985». On
lit dans !'Avis du Conseil d'Etat: «En exécution de l'article 88, 2° de la loi du 1er août 1985, cet
article détermine les cas dans lesquels le demandeur est censé ne pas satisfaire aux conditions «en
matière d'honorabilité quant à ses obligations financières». Ainsi qu'il se déduit de l'annexe de
l'arrêté en projet (volet III), le créancier doit, si le demandeur se trouve dans l'un de ces cas «faire
opposition (auprès du débiteur, avec notification au demandeur?) à la demande de suspension de sa
créance». Cette matière devrait être réglée de manière expresse dans le dispositif de l'arrêté en
projet» (M.B., 31 octobre 1985, 16.019). Cette suggestion n'a pas été suivie (Corn. Adm. Manuel du
recouvrement, n° 222.6).
CRÉANCIERS DE POUVOIRS PUBLICS 663
(39 ) L'avis du Conseil d'Etat sur la proposition de loi tendant à protéger les créanciers des
pouvoirs publics (Doc. Pari., Ch. Repr., Sess., 1984-1985, 267 (1981-1982), n° 3) précise le contenu
de la règle en ce qui concerne les amendes et pénalités : «Il conviendrait de préciser que les
majorations et pénalités dont la proposition prévoit que le cours est suspendu sont celles qui sont
dues à la suite d'un retard de paiement. Certaines majorations et pénalités peuvent, en effet, avoir
d'autres causes, telles l'absence de certaines déclarations ou des déclarations inexactes ou tardives
(voy. p. ex. les art. 221 et s. de la loi générale sur les douanes et les art. 334 et 335 du Code des impôts
sur les revenus)». Il n'y a pas d'amendes ou de pénalités sanctionnant un retard de paiement en
matière de contributions directes. Comp. la possibilité donnée à l'O.N.S.S. de dispenser de
majoration les cotisations de sécurité sociale et des intérêts de retard notamment lorsque l'employeur
possède une créance certaine et exigible à l'égard de l'Etat, d'une province ou d'un établissement
public communal ou intercommunal, d'un organisme visé par la loi du 16 mars 1954 ou d'une société
agréée de logement ou lorsqu'il y a une raison impérieuse d'équité ou d'intérêt économique national
ou régional (loi du 27 juin 1%9, art. 28, § 2 et A.R., 28 novembre 1969, art. 55).
40
( ) En l'absence d'une telle règle, suggérée par le Conseil d'Etat (Doc. Pari., Sénat,,Sess.,
1984-1985, 873, n° 1, p. 83), la prescription aurait continué à courir malgré la suspension de
l'exigibilité de la créance; voy. cependant Manuel du recouvrement, C. Adm., n° 228.2-3 qui
précise: «L'attention est spécialement attirée sur le fait que la suspension du délai de prescription qui
était en train de s'accomplir ne vaut que pour le principal pour lequel la suspension de l'exigibilité a
été accordée et non pas pour les intérêts de retard y relatifs (art. 87, § 3, Loi du Ier août 1985 ne fait
état que des créances visées au § Ier du même article et non pas des intérêts de retard dont il est
question au§ 2)». Cet argument, excessivement textuel n'est pas convaincant; ne peut-on dire que
l'accessoire suit nécessairement le sort du principal ?
41
( ) 1. MOREAU-MARGREVE, Garanties du crédit, in Chronique de droit à l'usage du
notariat, Vol. V, Faculté de Droit de Liège, 1985, 42.
664 TRAITÉ DES SAISIES
42
( ) Ph. MATHEI (op. cit., La construction, n° 2, 10 janvier 1986, p. 8/D/2°) se demande à
juste titre si une demande de suspension introduite avant l'échéance de la créance ne pourrait être
déclarée irrecevable.
43
( ) Au demeurant, l'art. 88, 3° in fine de la loi du 1er août 1985 vise expressément le
paiement ... des pénalités de la dette due en raison de travàux, de fournitures ou de services.
44
( ) Corn. Adm. Manuel du recouvrement, n°s 228.5-2 et 228.5-3.
CRÉANCIERS DE POUVOIRS PUBLICS 665
45
( ) Avis du Conseil d'Etat, M.B., 31octobre1985, 16.018. Voy. infra, la note 49.
46
( Il s'agit du volet IV intitulé «demande de paiement adressée par le créancier au débiteur»
)
qui, après s'être référé de manière particulièrement confuse aux dispositions applicables, énonce :
«j'ai l'honneur de vous informer que je procède à la saisie-arrêt sur la somme que vous devez à ...
(demandeur), du chef de ... (objet de la créance du demandeur). Sous peine d'être déclaré débiteur
pur et simple des causes de la saisie, vous ne pouvez plus vous dessaisir de cette somme. Cette saisie-
arrêt est pratiquée pour obtenir paiement des sommes pour lesquelles il est fait application de l'article
87 de la loi susvisée et mentionnées par le demandeur dans sa requête ... (référence de la dette,
principale et accessoires). Le paiement sera valablement effectué par virement au C.C.P. n° ... sous
la réf .... ».
47
( ) Voy. supra, n° 49; comp. et contra Ph. MATHEI, op. cil., La construction, n° 2, 10
janvier 1986, p. 9/J.
666 TRAITÉ DES SAISIES
On observera :
1. - Nulle part, il n'est exigé que le créancier soit nanti d'un
titre exécutoire (art. 1494, C. jud.) alors qu'à ses débuts, à tout le
moins, la mesure est une saisie-arrêt-exécution simplifiée (infra, n°
10 in fine). Même si« l'esprit de la compensation» peut justifier une
telle dérogation, il est regrettable qu'elle n'ait pas été explicitée et
réglementée. De toute manière, en cas de contestation sur les
causes de la saisie (48) (notamment si le créancier fait état d'un
montant dû plus élevé que celui qui est admis par le demandeur
dans la demande de suspension), et plus généralement en cas
d'opposition au paiement adressée par le demandeur à son débi-
teur, nous pensons que la saisie ne pourra aboutir tant que le litige
n'aura pas été réglé par le juge des saisies (comp. art. 1541, C.
jud.).
2. - Le délai de trente jours n'est pas prescrit à peine de
nullité ou de déchéance ; une saisie-arrêt pratiquée après /'expira-
tion de ce délai peut encore être efficace pour autant que le
débiteur ne se soit pas acquitté de sa dette en payant directement le
demandeur (49 ).
3. - Afin de permettre la prise en considération immédiate de
la réclamation, le créancier a intérêt à adresser celle-ci au débiteur
en mentionnant qu'elle est destinée au service de trésorerie de
celui-ci ( 50).
4. - S'il est évident que le paiement interviendra «à due
concurrence de la créance dont le demandeur est titulaire» lorsque
la dette de celui-ci est au moins égale à celle-là, il est tout aussi
évident que lorsque la créance du demandeur excède sa dette, le
paiement interviendra à due concurrence de la créance du saisis-
sant, le solde revenant au demandeur (51 ).
48
( ) En ce qui concerne la créance-objet de la saisie : supra, n° 7 B.
(49 ) L' Avis du Conseil d'Etat est en ce sens: «il convient d'observer, d'une part, qu'il ne s'agit
pas d'un délai de forclusion et, d'autre part, que le fait de fixer ce délai implique que durant cette
période, le débiteur ne peut acquitter sa dette directement au demandeur. Ces précisions devraient
être inscrites expressément dans le texte du projet» ce qui n'a pas été réalisé !
(5°) Le Rapport au Roi précise que «la demande est adressée aux services de Trésorerie
compétents» (M.B., 31octobre1985, 16.015) alors que l'article 4, § 5 de l'arrêté-royal énonce certes
que le paiement est directement réclamé aux services de trésorerie du débiteur mais il ajoute que la
réclamation doit être notifiée au débiteur. En pratique, il suffira d'adresser la lettre recommandée à
l'adresse du débiteur en précisant que cet envoi est destiné aux services de trésorerie du destinataire.
(5 1) Comp. et contra, Corn. Adm., Manuel du Recouvrement, n° 227-1 qui retient-à tort-
l'hypothèse d'un versement excédant le solde restant dû des cotisations ; l'art. 217 bis de l' A.R.
d'exécution du C.I.R. (qui vise «les sommes provenant de dégrèvements d'impôts directs à restituer
à des redevables») est inapplicable à une telle hypothèse (voy. Fiscologue, 1986, n° 139, p. 6).
CRÉANCIERS DE POUVOIRS PUBLICS 667
52
( ) Aucune disposition ne prévoit que la date de ce paiement est communiquée au
demandeur qui peut être intéressé de la connaître pour déterminer le montant des intérêts produits
par sa créance.
53
( ) Cet avis de saisie sauvegarde aussi les intérêts du créancier lorsque sa saisie produit les
effets d'une saisie conservatoire (infra, n° 10 C).
668 TRAITÉ DES SAISIES
61
( ) Corn. Adm., Manuel du Recouvrement, n° 227/2-3 et n° 228-4.
62
( ) Fiscologue, 1986, n° 139, p. 7.
63
( ) Comp. et contra, Ph. MATHEI, op. cit., La construction, n" 2 du 10janvier1986, p. 9/J.
CRÉANCIERS DE POUVOIRS PUBLICS 671
11) Conclusion.
64
( ) «Relativement au dernier alinéa du paragraphe 5, il y a lieu de signaler qu'en ce qui
concerne les effets de la saisie conservatoire, l'arrêté en projet ne peut déroger aux règles du Code
judiciaire applicables en la matière et que l'article 1459 de ce Code prévoit la possibilité de renouveler
la saisie à l'expiration du délai de trois mois (lire trois ans). Il convient dès lors de rédiger ce dernier
alinéa comme suit : «Dans ce cas, la réclamation garde ses effets de saisie conservatoire conformé-
ment aux dispositions du Code judiciaire» (Avis du Conseil d'Etat, M.B., 31octobre1985, 16.018).
65
( ) Par contre, l'article 216, § 2, A.R. d'exécution C.l.R. prévoit un délai d'un mois à dater
de la déclaration du tiers.
66
( ) Doc. Pari., Sénat, 873 (1984-1985), n" 2/5°, p. 35.
67
( ) Ouest. Pari., Sénat, 7 janvier 1986, n" 1 ; Le fiscologue, 139/01-02-1986, p. 7; Ph.
MATHEI, Les retards de paiement, La construction, n° 2 du 10 janvier 1986, p. 9 Gin fine et K.
ANNEXE N°III
1) Généralités.
2) L'opposition.
(1) Au sujet de la cession constatée par acte authentique, voy. art. 34, L. 12 avril 1965 et
supra, n" 236.
(2) Supra, n°s 79 à 104.
(3) Toutefois, si un bien futur ne peut être saisi, une créance future peut être cédée (Cass., 5
décembre 1907, Pas., 1908, 1, 59).
(4) Cass., 29 novembre 1979, Pas., 1980, 1, 406; Cass., 22 novembre 1984, Pas., 1985, 1, 372;
Trav. Liège, 8 janvier 1982, Jur. Liège, 1982, 260; Comm. Liège, 24 février 1983, Jur. Liège, 1983,
264 ; Civ. Mons, Ier avril 1987, J.L.M.B., 1987, 1555 ; G. de LEVAL, observations sur la procédure
relative à la cession de rémunération, Jur. Liège, 1982, p. 288-289; F. TOP, op. cil., T.P.R., 1983, p.
366, note 5 et p. 384, n° 44 b ; comp. en matière de saisie-arrêt G. de LEVAL, La saisie mobilière,
Rép. Not., n" 456.
674 TRAITÉ DES SAISIES
3) Procédure de validation.
Celle-ci est introduite par le cessionnaire (lettre recom-
mandée adressée par l'huissier de justice) devant le juge de paix
statuant en dernier ressort (9).
Dans les limites de l'article 31 de la loi du 12 avril 1965, le
juge de paix tranche toutes contestations soulevées devant lui
concernant la forme et le fond de la cession et de la créance
principale ; le cédant peut mettre à profit l'action en validation de la
cession de rémunération pour introduire une demande reconven-
tionnelle tendant à l'octroi de délais de grâce pour le rembourse-
ment du prêt dont la cession de rémunération est l'accessoire (1°).
(5) Arr. Charleroi, Ier mars 1983, Rev. Rég. Dr., 1983, 242; J.T.T., 1985, 56.
6
( ) Civ. Liège, réf., 19 mars 1984, Jur. Liège, 1984, 206 ; C.T. Liège, 12 juin 1984, Jur. Liège,
1984, 475; voy. aussi F. TOP, op. cit., T.P.R., 1983, p. 384, n° 44 qui retient la compétence du juge
des saisies.
(7) F. TOP, op. cit., T.P.R., 1983, p. 385, n° 44 C.
8
( ) Trav. Charleroi, 30 avril 1984, Rev. Dr. Soc., 1984, 337; J.T.T., 1985, 55; Chron. Dr.
Soc., 1984, 618.
9
( ) Au sujet de la compétence du tribunal civil pour connaître à la fois d'une demande de
condamnation au fond et d'une demande de validation, voy. Civ. Liège, 23 mai 1984, Jur. Liège,
1984, 370 et obs. G. de LEVAL.
0
(' ) Cass., 10 novembre 1983, Pas., 1984, 1, 287 et concl. de M. le Procureur général E.
KRINGS ; Jur. Liège, 1984, 29 et obs. G. de LEV AL.
CESSION DE RÉMUNÉRATION 675
(1 1) Déc. Enr. du 24 juin 1983, Rec. enr., 1984, 225. Adde. en ce qui concerne l'enregistre-
ment en débet des jugements, art. 35, C. Enr. modifié par l'art. 2, L., 19 juin 1986.
12
( ) Voy. cependant E. KRINGS, op. cil., Pas., 1984, I, 270 qui écrit: «L'engagement
principal et la cession forment un tout indissociable ... lorsque le juge de paix valide la cession, sa
décision a inéluctablement pour effet de conférer un titre au créancier cessionnaire pour la créance
principale. La situation de ce dernier est, à partir de cette validation, comparable à celle du créancier
muni d'un titre authentique. Celui-ci exécute aussi non seulement la cession, mais aussi le titre
principal, dont la cession n'est qu'une modalité d'exécution».
13
( ) Arr. Liège, 26 septembre 1985, Jur. Liège, 1985, 631.
4
(' ) Pour un exposé plus détaillé, voy. G. de LEVAL, La saisie-arrêt, Liège, 1976, p. 120 à
126 et Conflit entre créancier d'aliments et créanciers et cessionnaires du débiteur d'aliments, J.T.,
1987, 288 à 290.
5
(' ) Comp. en matière de compensation, Civ. Arlon, 3 juin 1914, J.L., 1914, 347; au sujet des
exceptions, voy. supra, n° 99 (art. 1412, C. jud.) et n° 103 (L. 3 janvier 1958 relative aux cessions et
mises en gage des créances sur l'Etat du chef de travaux et de fournitures).
676 TRAITÉ DES SAISIES
(1 6 ) Paris, 26 mars 1986, Dall., 1986, J., 374 et note M. VASSEUR (application, en droit
international privé, de la loi du domicile du débiteur cédé) ; Comm. Bruxelles, 4 juin 1985, J.T.,
1986, 271; R.D.C., 1986, 393; comp. en cas de subrogation, Paris, 3mai1985, Dall., 1986, I.R., 317.
(1 7 ) Comp. F. TOP, qui retient la date d'envoi de la copie de l'acte de cession; cet envoi
pourrait avoir lieu, selon lui, après une opposition du cédant afin de préserver les droits du
cessionnaire, T.P.R., 1983, p. 386, n° 46 b; voy. dans le même sens, Civ. Bruxelles, ch.s., 22 janvier
1987, J.T., 1987, 291.
(1 8) G. de LEVAL, op. cit., Jur. Liège, 1982, p. 287-288.
(1 9 ) J.P. Saint-Gilles, 3 février 1983, J.T.T., 1983, 324; J.P. Bruxelles (8ème canton), 10
novembre 1983, Jur. Liège, 1984, 37; Civ. Bruxelles, ch.s., 22janvier1987, J.T., 1987, 291 ; comp. et
contra F. TOP qui estime qu'entre l'opposition et la validation, l'employeur peut payer un
cessionnaire ultérieur dont la cession est opérationnelle mais aux risques de celui-ci qui peut
s'exposer à un recours du bénéficiaire de la cession validée (T.P.R., 1983, p. 385-386, n° 46 A) ou
payer un saisissant mais à ses risques et périls envers le cessionnaire originaire (p. 396, n° 63). Cette
opinion méconnaît, selon nous, l'effet suspensif de l'opposition.
(2°) Civ. Bruxelles, ch.s., 28 novembre 1985, Ann. Dr. Liège, 1986, p. 155. Cette décision a
été réformée pour défaut de renouvellement de la procédure à la suite du changement d'employeur
du cédant alors que la cession n'avait pas fait l'objet d'une validation par le juge de paix (art. 32)
(Bruxelles, 29 septembre 1987, R.G., n" 515/86).
CESSION DE RÉMUNÉRATION 677
1. - Projets en cours.
1
( ) Voy. toutefois la proposition de généraliser l'exécution provisoire avec mise en place par
les pouvoirs publics d'un système d'assurance visant à indemniser la victime de l'exécution provisoire
en cas de réformation (P. MARTENS, L'exécution provisoire en matière patrimoniale, Ann. Dr.
Liège, 1983, 208 à 212).
(2) Dans les «Considérations critiques pour un anniversaire» (J.T., 1987, 545 à 557), M. le
Procureur général KRINGS écrit au sujet des mesures conservatoires et des voies d'exécution :
«quoique certains points de détails puissent être améliorés, je pense que cette cinquième partie du
Code judiciaire n'a pas suscité de difficultés importantes et est restée très actuelle» (p. 557, n° 44).
(3) Supra n°s 68 et s.
680 TRAITÉ DES SAISIES
4
( )Supra, n° 25.
5
( )Pour un exposé complet de la matière, voy. supra, n°s 105 à 118.
6
( ) Au sujet de la mention de l'immeuble, voy. G. de LEVAL, L'efficacité des saisies-
exécutions, J.T., 1985, p. 138, n° 12/3. Au sujet de la suppression de la distinction en cas de saisie-
exécution mobilière entre signification faite au domicile du saisi ou hors du domicile de celui-ci, voy.
le nouvel article 1512, al. 1er du Code judiciaire et G. de LEVAL, La saisie mobilière, Rép. Not.,
n°s 215-216 et 241.
PROPOSITIONS D'ADAPTATION DE CERTAINS TEXTES 681
(7) Ce texte devrait également organiser la durée de validité de l'avis de cession. Par la même
occasion, l'article 1390 bis devrait également être complété en ce sens (supra, n° 113, in fine).
PROPOSITIONS D'ADAPTATION DE CERTAINS TEXTES 683
tiers saisi n'est tenu de vider ses mains que pour autant que le
créancier saisissant ait préalablement obtenu le visa du juge.
Celui-ci peut, le cas échéant, commettre un huissier de justice
pour procéder à une nouvelle dénonciation».
Ajouter un alinéa 2:
«Le visa est obtenu sans forme spéciale à la demande écrite ou
verbale du saisissant, de son avocat ou de l'huissier de justice
instrumentant» (8).
4. - Saisie mobilière.
En matière de saisie mobilière conservatoire, l'article 1424,
3°, devrait être libellé comme suit : «Le procès-verbal de saisie est,
à peine de nullité, signifié dans la huitaine, au débiteur, si la saisie a
eu lieu hors du domicile ou du siège social et que la copie n'a pu lui
être remise lors de la saisie» (9 ).
5. - Procédures de répartition.
La distribution par contribution et l'ordre traduisent dans
les faits le respect de la loi du concours.
A. - En matière d'ordre, afin de mettre fin à des
controverses surtout doctrinales, il serait utile :
- de compléter l'article 1639 par un alinéa énonçant:
«Moyennant le respect des dispositions du J'résent chapitre, la
purge est opposable à tous les créanciers» (1 ) ;
- d'adapter l'article 1642 en y incluant les créanciers visés par
l'article 1628 du Code judiciaire (11 ) ;
- de préciser que l'adjudicataire peut à tout moment et sur requête
unilatérale solliciter la radiation judiciaire des inscriptions et
transcriptions (art. 1647, al. 2) (1 2) ;
8
( ) Sur la justification de ces textes, voy. G. de LEVAL, L'efficacité des saisies-exécutions,
J.T., 1985, p. 139-140, n"s 7 et 8. Au sujet de l'art. 1497, voy. aussi supra, n° 281 B et note 2672.
9
( ) Texte suggéré par Monsieur l'Huissier PILMEYER. Adde. G. de LEVAL, La saisie
mobilière, Rép. Not., n° 93. Adde. au sujet du commandement, supra, n° 284.
10
( ) G. de LEVAL, L'ordre, Rép. Not., n°s 162 à 164-1.
11
( ) lb., n°s 47 à 55-1 ; comp. et contra F. WERDEFROY, Toelaat baarheid toi de
rangregeling van de chirografaire schuldeisers niet in het bezit van een uitvoerbare titel, Tijds. Not.,
1986, 266 à 273.
12
( ) lb., n°s 131 à 135.
684 TRAITÉ DES SAISIES
***
On le voit, il ne faut pas faire une grande réforme ; elle a
eu lieu ; elle demande à être appliquée ; elle ne le sera pleinement
qu'avec le temps ; on ne résout pas les problèmes en légiférant sans
arrêt ; il faut permettre l'assimilation des lois ; le Code judiciaire est
à peine majeur. On se méfiera des remaniements successifs qui ne
permettent aucune construction durable et exigent de l'interprète
des efforts d'assimilation et de synchronisation toujours recommen-
cés dans un climat d'insécurité.
13
( ) lb., n°s 162 à 164-1.
(1 4 ) G. de LEVAL, L'efficacité des saisies-exécutions, J.T., 1985, p. 140, n° 9 c. Au sujet de
l'article 1412, voy. supra, n°s 97 à 100.
INDEX ALPHABETIQUE
Les chiffres renvoient aux numéros. Le chiffre suivi de la
lettre (n) indique que la matière est traitée en note.
A
Abonnement: 81
Abus de droit: 2, 6, 7, 19, 68, 203 B, 225 D
Accessoires de la créance saisie : 49 C
Accident du travail: 88, 268 A
Acomptes : 6, 18, 19
Acquiescement: 260 A, 266, 267 D
Acte authentique: 168, 223 B, 233 à 237, 258, 259, 285
Acte de notoriété: 218 B
Acte de saisie : 179 à 182
Actio judicati: 218 B (n), 231 B
Action (titre) : 50
Action en cessation : 269 C
Action civile: 231 Cet D, 255 (n), 262, 270, 274
Action directe : 103 A ( n)
Action en distraction : voy. distraction
Action en inopposabilité : 244
Action en justice : 104 A
Action oblique: 51 (n), 52 (n), 104 A, 132 (n), 137, Annexe I/3 (n)
Action paulienne: 1, 3, 49 A, 105, 107, 132, 137 C, 206 B, Annexe
I/4 et 7
Actualité exécutoire : 228 à 232
Administrateur : 81 ( n)
Adoption : 269
Aéronef: 27, 66, 203 A (n)
Affectation d'un bien: 55, 64, 69 B, 206 B.
Agent de change : 51
Agent diplomatique : 67
686 TRAITÉ DES SAISIES
Agent d'exécution: 37 à 39
Agent du secteur public: 81 (n), 83 C
Aliments: 97 à 100, 155, 163, 223 E, 226, 231 Cil, 232, 249 ;
voy. aussi délégation, pension alimentaire
Allocations de chômage : 87, 223 (n)
Allocations familiales : voy. prestations familiales
Amende: 19 (n)
Anatocisme : 224 (n)
Angarie : 66 (n)
Animaux: 73
Annulation (sentence): 246
Apparence : 140
Appel:36, 168, 172, 183,223, 160
Arbitrage: 11, 63, 171, 183 (n), 244 à 247, 277 B
Armateur : 220
Arrérages: 226, 231 B, 232
Assignation au fond: 215
Assistance judiciaire : 250 A/2, 258 (n), 268 A (n)
Association de communes : 60
Association sans but lucratif : 55 (n), 119 et 130
Assurance : 49 B (n)
- de groupe: 83 B, 86 A
- roulage : 221 (n), 231 B et C/2
-vie: 86 B
Astreinte: 2, 8, 15 B, 35, 62 A, 113, 154, 191, 223 D, 228 B, 230
(n), 244, 250 B 13, 261, 264, 277 (n)
Autorisation de saisir : 30
Autorité de chose jugée: voy. chose jugée
Avantages en nature : 82 IV
Avis de délégation: 99 A, 109 B, 110, 112, 113, 114, 116
Avis du ministère public : voy. Ministère public
Avis de saisie: 1, 39 D, 44, 99 A, 105 à 118, 120, 121, 148, 192, 195,
196, 206 A, 209, 273 B, 276 A
Avocat : Annexe 1/8
Avoué: 260 B
Ayant cause: 136, 140
INDEX ALPHABETIQUE 687
B
Bail: 42, 49 B (n), 81, 122 B, 163, 220, 223 (n), 230, 258 D (n), 264,
265 (n), 268 A, 277 A/2, Annexe 1/9
Banque : Annexe 1
Banquier: 51, Annexe 1
Bateaux et navires: 27, 31, 37, 60 (n), 109, 152 (n), 281, 284, 286
(n), 287, 288; voy. aussi navires
Bénéfice d'inventaire : 133
Biens
- fongible : 41
- individualisés : 41
- saisissables : voy. saisissabilité
- situés à l'étranger: 149
Bilan: 148
Billet à ordre : 146
Bordereau de collocation : 233 C
Brevet: 44, 52 (n), 116 E
c
Caisse des Dépôts et consignations: 202, 206, 207, 209, 273, 275
Cantonnement: 25, 34, 121, 148 (n), 165, 180/3, 193, 244, 246 A
- aliments : 277 A
- avis de saisie : 206, 276
- compétence territoriale : 202 B
- conventionnel : 206 B, 275 B, 276 B
- de l'objet saisi : 42, 53, 207 à 210
- garantie locative : 277 A
- interdiction de ... : 277
- juge des saisies : 277 B et C
- par équivalent : 204 B
- par prélèvement : 204 A, 275 A (n)
- partiel : 275 A
- sur exécution provisoire : 268 B, 271 A, 272 B, 273 à 279
- sur saisie conservatoire : 200 à 206, 276 A
Capacité : 138
Capitaine : 220 C
Capitalisation: 83 C, 85, 86 B, 88 B
Caravane : 46
Carte de crédit : Annexe 1112
688 TRAITÉ DES SAISIES
Coucher: 69
Cour d'arbitrage: 223 Ale, C, 266 (n), 269 F
Cour européenne des droits de l'homme : 252
Cour de justice des communautés européennes : 250, 251
Courtier d'assurances: 81 (n)
Créance
- exécution forcée : 222 à 226
- objet de la saisie-arrêt : 49, 116 D
- saisie conservatoire : 150 à 166
- certaine : 151 à 158
- exigible : 159 à 163
- liquide : 164 à 166
Crédit documentaire: 49 b (n), D, 136 D, 186 (n), Annexe 1122
«Criminel tient le civil en Etat» : 157, 231 D
Cuisine équipée : 46
Culte (objets servant à l'exercice du) : 71
Curateur
- faillite : 120 à 124, 175, 218 A
- succession vacante : 134
D
Dation en paiement : 229
Décision: voy. jugement
Déclaration de patrimoine : 39 K
Déclaration de tiers saisi : 42, Annexe 1/5
Déconfiture civile: 107, 131, 162
Décorations : 78 A
Définition (saisie) : 1
Délai
- de citation: 30, 31, 250 B (n)
- de grâce: 3, 15, 18 à 20, 98, 221, Annexe 111/3
- de recours : 36, 250 C
Délégation imparfaite : 206 B
Délégation de sommes: 15 B, 26 A, 84 A (n), 85, 97 à 100, 109 B,
110, 112, 113, 114, 116, 208 A (n), 226
Délivrance de seconde grosse : 229 B
Demande de brevet : 44
Demande nouvelle : 183
692 TRAITÉ DES SAISIES
E
Effet de commerce : Annexe 1111
Effet dévolutif de l'appel : 36, 172, 267 G
Effet suspensif de l'incident devant le juge des saisies : 13, 39 H, 228
Effet suspensif du recours: 21, 168, 188 C, 238 A, 239, 265, 274 2
Efficacité des saisies : 3, 8, 39 K
Egalité entre les créanciers : 4, 18, 105
INDEX ALPHABETIQUE 693
Exequatur: 26 B, 63, 158, 170, 171, 218 B, 226 (n), 237, 244 à 253,
268A
Exigibilité : 62 B, 159 à 163, 222, 223, 226, 227, 285 3
Expectative : 155
Expédition: 229 B, 250 A/2, 258
Expert : Annexe 1/8
Expertise: 153, 241, 258 (n), 268 A (n)
Expropriation : 238 A, 268 A
Expulsion: 218 B, 220, 235, 264, 265 (n)
F
Faillite: 57 (n), 74, 79 Il, 88 A, 114, 119 à 124, 140 A (n), 173 (n),
185 (n)
Faux civil : 236/1
Fichier des saisies : voy. avis de saisie
Fiducie: Annexe 1/8 A (n).
Fonds de commerce: 15 A, 21, 43, 45, 177 (n), 268 A (n)
Fonds des routes: 102
Force majeure: 187 (n), 261 (n)
Force publique : 39 B
Formule exécutoire: 221 (n), 233, 244, 251, 253, 269 F (n)
Forum arresti : 26 C
Fournisseur (travaux publics): 101à193
Frais d'exécution : 223 C, 271 C
Frais de justice: 108, 116, 134, 205, 209, 268 A, 275 C, 285/3 ; voy.
aussi dépens
Frais professionnels (remboursement de): 82 VI
Fruits: 47
G
Gage: 103 B (n), 206 B
Gage commercial: 15 A, 122 B, 268 A
Gage sur fonds de commerce: 15 A, 21, 122 B, 268 A (n)
Gage général (droit de): 54, 55
Garantie : voy. exécution provisoire
Garantie à première demande: 49 D, 136 D, 155, 186 (n), 271 B
(n), Annexe 1/14
696 TRAITÉ DES SAISIES
H
Handicapé: 78 B, 91, 122 B, 128, 133
Hangar: 46
Héritier: 218 B, 220
Héritier bénéficiaire : 218 A
Honoraires (curateur) : 134
Huissier des contributions : 39 A et C
Huissier de justice: 19, 23, 34, 37 à 39, 109 à 118, 179 à 182, 202,
208 A, 217, 221, 225 B, 263, 287, Annexe 1/4, 8 et 12
Hypothèque: 60, 116, 122 B, 212, 234, 237, 262, 266, 271 B
1
Immeuble : 40
- incorporel : 48 (n)
- par attache à perpétuelle demeure : 46
- par destination économique : 45
Immunité
- de juridiction : 59, 63, 64, 65, 67
- d'exécution: 55 (n), 57, 59 à 62, 64, 65, 67, 251, 252,
Annexe I/10
- diplomatique et consulaire : 67
Impôts sur les revenus: 15 A, 19, 24, 50 C (n), 62 B, 103, 109, 142,
220 B, 239
Inaliénabilité : voy. clause d'inaliénabilité
Incapacité de travail : 88
Incessibilité : voy. cessibilité
Incessibilité conventionnelle : 50 C
Indemnité de congé : 82 I et 82 VI
Indemnité de milice : 90
Indice des prix à la consommation: 80, 223 A/f, 225
INDEX ALPHABETIQUE 697
Indisponibilité : 126 A
- opposition : 117
- relative : 211 à 213
- temporaire : 196 A
- totale: 164, 165, 177 B, 197 à 210, Annexe I/5 B
Indivisibilité : 231 C/3
- du compte courant : Annexe 111/3
Indivision: 49 B (n), 51, 52, 53, 286
Indu : 83 b (n), 93 à 96, 223, 267 B
Injonction de payer: 240 (n), 261, 269 B
Insaisissabilité : voy. saisissabilité
Inscription de faux : 236/1
Insolvabilité frauduleuse: voy. organisation frauduleuse d'insolva-
bilité
Instruments : voy. équipement professionnel
Interdit: 138, 141, 218 A
Intérêts
- acte authentique : 234
- caisse des dépôts et consignations : 202 B
- calcul des intérêts : 224
- cantonnement sur exécution provisoire : 275 A, 276 B
- cantonnement sur saisie conservatoire : 203
- commandement : 285/3
- compensatoires (exécution provisoire) : 223 A, 279 C
- concours : 119 (n)
- exécution provisoire : 269 D
- judiciaires : 259 D
- moratoires: 223 A, 264, 279 C
- prescription : 231 B
- saisie conservatoire : 163, 166
- tiers saisi : 208 A ( n)
Interprétation du jugement: 15 B, 16, 265, 274/3
Interruption de la prescription : voy. prescription
Intervention: 104 A, 174, 183
Invalidité : 88
Inventaire : 135 (n)
698 TRAITÉ DES SAISIES
J
Jugement
- d'accord : 168, 223 A/j, 241à243
- débouté : 257, 267 E
- défaut : 231
- étranger: 158, 170, 244 à 250
- exequatur : 248 à 250
- force probante : 158
- intérêts : 224
-péremption: 231 A
- prescription: 231 B
- procès-verbal de conciliation: 168, 241à243
- réformation : 223
- rétractation : 223
- réputé contradictoire : 231 A, 250 A/2
- sentence arbitrale : 171
- succession de jugements : 231 C
- sur intérêts civils : 231 C/12, 255 (n), 262, 270, 274
- tenant lieu d'autorisation de saisir conservatoirement : 168,
169
Juges des saisies: 8, 9 à 36, 39 H, 115, 116, 152, 169, 172 à 177, 185,
186, 190 à 195, 202, 207, 209, 228, 270 (n), 272 B, 275 B, 277 B
et C
Juridiction
- contentieuse : 17, 173
- gracieuse : 17, 173
L
Langues en matière judiciaire : 39 J
Leasing : 234
Légalisation : 237, 250 A/3
Lettre de change : 146, 148
Lettre missive: 78 A
Lex fori : 158
Libéralités : 82 III
Lieu de la saisie : voy. compétence territoriale
Liquidateur
- concordat : 128
- déconfiture : 131
- succession : 133
INDEX ALPHABETIQUE 699
M
Machines : voy. équipement professionnel
Magistrats: 81 (n)
Mainlevée: 53, 112, 113, 188 à 192, 215 D, 228, 266, 279 B
Maintien abusif d'une saisie: 7
Maladie professionnelle : 88, 268 A
Mandat (pour l'exécution): 38, 39 C, 39 1
Mandat (saisissant): 136 B, 141
Mandat modalisé : 4
Marchandises périssables: 30, 204 B (n)
Marchés publics : 101 à 103
Marin: 70, 81, 91 (n)
Marque: 44
Masse
- concordat : 125, 127 à 131
- faillite : 122, 123
Matériaux de démolition: 47
Matériel roulant de chemin de fer : 77 B
Médecin hospitalier : 81 (n)
Menace de saisie : 193
Mesure d'instruction : 33
Meuble
- corporel: 40, 41, 50 A, 68 à 78
- incorporel : 40, 41, 43, 44, 50 C, D, 79 à 104
- meublant : 69 B
- par anticipation : 47
Militaire : 81 (n), 90
700 TRAITÉ DES SAISIES
N
Nationalité : 265 ( n)
Navire: 66, 152 (n) ; voy. aussi bateaux et navires
Notaire: 23, 37 à 39, 51, 115, 217, 223 (n), 233 à 237, 241, 242, 269
E, Annexe I/8
Notification : 259 D
Novation: 229, 230, Annexe I/13
Nullité: 4, 175, 259 E, 262, 288/1 (n)
0
Objet de la saisie : 40 à 104
Obligation
- de <lare: 2, 48 (n), 150 B, 235, 267 E
- de facere ou non facere : 2, 8, 15 B, 35, 150 B, 223 A/g, 224,
235
- de résultat : 42
-de somme: 224, 265
Obligation (titre) : 50
Occupant sans droit : 218
Oeuvres
-d'art: 77 A
- littéraires : 77 A
- musicales : 77 A
Officier de l'Etat civil : 266
INDEX ALPHABETIQUE 701
p
Paiement: 39 C, 225, 229, 276, 285/3
Partage : 49 B (n), 132
Partie civile : 231 C/2, 255 (n), 262, 274
Pécule de vacances: 83 C, 89, 218 B
Pension alimentaire : 85, 97 à 1OO, 223 A/f, 226 Cil, 277 A
Pension de retraite et de survie : 86
Péremption : 231 A
Photographie : 78 A
Portraits de famille : 78 A
Pourboires : 82 V
Pourvoi en cassation : 265, 274
Pratiques du commerce : 268 A, 269 C
Préavis : 82 I
Précompte professionnel : 60
Prescription: 96, 112, 196 B, 214, 225, 229, 231 B
Prestations familiales: 91, 93, 96, 223 L
Prestations de santé: 91 A, 91 E
Prêt, prêt personnel à tempérament : 79 II, 141 B
Prête-nom : 137 C, 140 (n)
Preuve (des causes de la saisie conservatoire) : 152 B
Prime : 82 III, 83 C
702 TRAITÉ DES SAISIES
Privilège: 103 (n), 105, 122 à 131, 162 (n), 198, 206, 276 B
Privilège de l'exécution d'office : 238 B
Privilège du préalable : 238 A
Procédures de répartition : voy. répartition
Procédure devant le juge des saisies : 28 à 36
Procès: 153
Procès-verbal
- de carence: 7, 107 (n), 112
- de conciliation : 168, 223 A/j, 241à243
Prodigue: 138 (n), 141 (n), 218 A
Production de documents : 39 K, 268 A
Projet de réforme : Annexe IV
Prolongation de délai : 36
Propriété industrielle : 44
Prorogation de compétence: 14, 15
Province : 61, 62
Publicité des saisies : 105 à 118
Q
Question préjudicielle: 250 C/5, 269 F
Quotité saisissable : 83
R
Radiation des inscriptions et transcriptions : 30
Rébellion : 39 H
Réception de caution: 268 A (n) ; voy. aussi caution
Réception provisoire : 102
Receveur : 109, 116 C
Recolement: 111, 116
Récompenses : 104 B
Recours : voy. voies de recours
Recouvrement : 239
Rectification
- des actes de l'état civil : 269 A
- du jugement : 15 B
INDEX ALPHABETIQUE 703
s
Saisi
- conjoint : 142, 218 C, 220
- débiteur: 140, 219, 220
- décès : 219
704 TRAITÉ DES SAISIES
- accident de travail : 88 et 91
- aliments: 85, 97 à 100
- allocation de chômage : 87
- assurance groupe : 83 b
- avantage en nature : 82 IV
- auteur : 81 (n)
- bien attaché à la personne : 78 B
- capital: 83 C/3, 85, 86 B, 88 B
- centre public d'aide sociale: 91, 92
- cessabilité : 79 à 104
- chemin de fer : 77 B, 104 C
- clause d'inaliénabilité : 55
- clause extensive des biens saisissable : 57
- commission : 83 C
- compensation : 83 D et 85 C
- compte: 84, Annexe 1/2
- contrat de travail : 81
- courtier : 81 (n)
- créance : 79 à 104
- dommages-intérêts : 88 A
- droit de gage général : 54
- droit litigieux : 104 A
- droit transitoire : 76, 80
- entrepreneur de l'Etat : 101 à 103
- époux (cumul des revenus): 83 A
- fournisseur de l'Etat : 101 à 103
- frais professionnels : 82 VI
- gérant : 81 (n)
- handicapé : 78 B, 91
- immunités : 59 à 67
- incapacité de travail : 88
- indemnité de milice : 90
- indemnité de préavis : 82 I
- indemnité d'éviction : 82 II
- indemnité pour licenciement abusif : 82 VI
- insaisissabilité en nature : 78 A
- invalidité : 88
- libéralités : 82 III
- loi applicable : 58
- magistrat : 81 (n)
- maladie : 82 1
- maladie professionnelle : 88 et 91
- marchés de l'Etat : 101 à 103
- marin : 70, 81, 91 (n)
706 TRAITÉ DES SAISIES
Salaire garanti : 82 1
Scellés: 42, 51, 135 (n), 137 (n), 138, 268 A (n)
Secret professionnel : 116 (n)
Sécurité sociale: 60, 62 B, 93 à 96
Sentence arbitrale: 171, 244, 245 à 247, 253, 268 A, 277 B
Séparation (de fait, de corps, de biens) : 86 C, 154
Séparation
- de patrimoines : 132
- des pouvoirs : 62 A
Séquestre: 135 (n), 140 (n), 144, 175, 177 C, 204 A, 208, 209, 275
B, 277 B/4, Annexe 1/4 B
Service public : 60, 61
Simulation: 137 C, 140
Signification : 39, 181, 182
- acte notarié : 168 (n)
- à l'étranger: 36, 180/1, 187, 250
- à parquet: 180/1
- avocat : 259
- commandement : 286
- contrainte : 239 A
- domicile élu : 180 A
- jour et heure : 39 K
- jugement: 39 F, 192, 250 A/2, 258 à 263
Société: voy. aussi groupe de sociétés
- action en justice : 175
- anonyme : 50 C
- compte spécial (constitution): Annexe 1/8
- coopérative : 50 C
- entreprise d'une personne à responsabilité limitée : 50 D,
55 (n)
- fusion : 220 (n), 239 B (n) et 250 A (n)
- liquidation : 49 B (n), 50 C, 119, 129 à 131, 220 D
- privée à responsabilité limitée : 50 C
Solidarité : 219 (n)
Sous-traitant: 49 B (n), 101à103
Souvenirs de famille: 78 a (n)
Statut: 81
Subvention : voy. enseignement
Succession
- acceptée purement et simplement : 132
- sous bénéfice d'inventaire : 119, 132, 133, 135, 218 A, 220
- vacante : 119, 134, 218 A, 220
708 TRAITÉ DES SAISIES
T
Taxe provinciale et locale : 239 B 5
Taxe sur la valeur ajoutée : 109
Terme échu : 98, 160
Termes et délais : voy. délai de grâce
Tierce-décision : 245
Tierce-opposition: 15, 21, 31, 100, 186 à 188, 220, 231 C/1, 250 C,
265
Tiers détenteur: 135 (n), 286
Tiers payant: 91 E
Tiers saisi: 25, 266, 269 E
- allocations de chomage : 97
- banque : Annexe 1
- centre public d'aide sociale : 91 D
- commissaire maritime : 81 (n)
- donateur : 82
- indemnité de milice : 90
- insaisissabilité : 56
- pécule de vacances : 89
- pension alimentaire : 91 B
- pension de retraite : 86
- prescription : 214
- prestation imposée au ... : 266
- tierce-opposition : 186
Titre exécutoire : 10, 39 E, 217 à 288
- acte administratif: 238-239
- acte notarié : 233 à 237
- actualité et efficacité : 228 à 232
- commandement : 285/1
INDEX ALPHABETIQUE 709
u
Urbanisme: 2 (n)
Urgence : voy. célérité
Usufruit : Annexe 117
V
Vacances judiciaires: 36, 187
Vente
- à tempérament: 79 Il, 141 B
- de gré à gré : 122, 125 (n)
- publique : 122, 125 (n)
Vêtement de travail : 82 VI
Violation de domicile : 39 H
710 TRAITÉ DES SAISIES
w
Wagon: 77 B
Warrant : 122 B, 268 A (n)
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TABLE DES MATIERES
pages
AVANT-PROPOS
LISTE DES ABREVIATIONS
INTRODUCTION GENERALE 3
1 - Définition de la saisie . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 3
2 - Mesu~e~ d'exécution forcées étrangères au droit
des sa1s1es . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 4
3 - Efficacité et inefficacité des saisies . . . . . . . . . . . . . . 6
4 - Règles d'ordre public . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
5 - Distinction entre saisie conservatoire et saisie-
exécution . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10
6 - Choix de la mesure . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
7 - Abus de droit . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
8 - Lerôledujugedansl'exécution . . . . . . . . . . . . . . . . 16
***
PREMIERE PARTIE
REGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES
ET AUX VOIES D'EXECUTION
CHAPITRE! - LEJUGEDESSAISIES.................. 21
9 - Généralités ................................ 21
10 - Compétence exclusive . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 22
11 - Incidence d'une convention d'arbitrage . . . . . . . . . . 23
12 - Compétence du juge des référés . . . . . . . . . . . . . . . . 23
13 - Synthèse des attributions du juge des saisies . . . . . . 24
758 TRAITÉ DES SAISIES
29 - Principe . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
30 - Introduction de l'instance . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
31 - Délai de citation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
32 - Communication pour avis au ministère public . . . . 54
33 - Instruction du litige . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 55
34 - Exécution provisoire . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 56
35 - Astreinte . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 57
36 - Voies de recours . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 59
TABLE DES MATIERES 759
SECTION Il - La saisie-arrêt . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 82
***
766 TRAITÉ DES SAISIES
DEUXIEME PARTIE
REGLES COMMUNES AUX SAISIES CONSERVATOIRES
***
TROISIEME PARTIE
REGLES COMMUNES AUX SAISIES-EXECUTIONS
223 -
Conditions de fond non formellement exprimées 424
224 -
Le jugement et les intérêts moratoires . . . . . . . . . . 431
225 -
Paiement volontaire et exécution forcée . . . . . . . . 434
226 Créance de revenus périodiques à échoir : la saisie-
-
exécution échelonnée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 436
227 - Le cumul de la saisie conservatoire et de la saisie-
exécution échelonnée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 439
CONCLUSION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 611