Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
D' AIX-MARSEiLLE
***********************~
LE CONTROLE DE L'ETAT
SUR LES ACTIVITES PRIVEES
AU CAMEROUN
THESE
POUR LE DOCTORAT EN DROIT
préparée et soutenue par :
Membres du Jury :
-- 30 septembre 1992 --
(Revue et corrigée))
La faculté n'entend donner aucune approbation ni
improbation aux opinions émises dans cette thèse.
lesquelles doivent être considérées comme propres
à leur auteur.
Le rôle de la recherche sociale est de mettre à
nu le jeu des causes et des effets et non pas d'accuser
ou d'excuser. Pour être efficiente, elle doit être réaliste
sans aucun compromis et ne pas essayer de ménager
les susceptibilités de qui que ce soit
CHAPITRE INTRODUCTIF
SECTION. 1. PROBLEMES TERMINOLOGIQUES
SECTION. Il. QUESTIONS FONDAMENTALES
CONCLUSION GENERALE
CHAPITRE INTRODUCTIF
(1) En France, la seule étude d'ordre général sur la question est, à notre
connaissance, la Thèse de M. André DEMICHEL- Le contrôle de l'Etat sur les
organismes privées. Essai d'une théorie générale. Paris, LGDJ, 1960.
Contrairement à nous, cet auteur disait lui-même laisser volontairement de côté l'étude
du contrôle des activités privées individuelfes pour ne traiter que de celui des
institutions privées. Cf. pp. 13-20. On trouve toutefois de nombreux ouvrages de
caractère général traitant de manière systématique tel ou tel aspect de la question.
Citons à titre d'exemple la Thèse de M. Pierre LIVET - L'autorisation administrative
préalable et les libertés publiques, Paris, LGDJ, 1974.
(2) G. BURDEAU- Les libertés publiques, Paris, LGDJ, 1966, p. 399.
(3) Pour d'amples informations bibliographiques sur ce sujet, on consultera avec profit
- G. CONAC (sous la direction du Professeur) - Les institutions administratives
des Etats d'Afrique francophone et de la République Malgache. Paris,
Economies, 1979.
- R .G.NLEP - L'Administration publique camerounaise, "Contribution à l'étude
des systèmes africains d'administration publique", Paris, LGDJ, 1986.
2
É3 ) DEFINITION PROPOSEE
Quand nous utiliserons le mot contrôle, ce sera pour désigner sa
signification étymologique et, selon les cas, l'une ou l'autre de ses diverses
acceptions dans le langage courant.
En effet, l'étymologie même du terme contrôle évoque l'idée de
comparaison et suppose l'existence d'un terme de comparaison. Contrôler c'est
donc s'assurer si les choses sont bien telles qu'elles devraient l'être.
Comme l'a noté le Professeur Denis LEVY " pour qu'il y'ait contrôle de
quelque chose, il faut que ce quelque chose puisse se rattacher à un élément
donné et apprécié par rapport à cet élément. Le contrôle est donc toujours
nécessairement confrontation et recherche de conformité. Il comporte
obligatoirement deux termes et un rapport entre .les deux. Ce rapport ... n'est pas
forcément constatation d'identité ... " (27).
L'usage a fait, avons nous dit, que le mot contrôle ait aujourd'hui
diverses acceptions. Nous l'entendrons aussi dans ces sens, à savoir :
surveillance, vérification, enregistrement, direction, domination, limitation;
suivant en cela l'observation du Professeur LIET-VEAUX selon laquelle " la
définition technique d'un phénomène doit coïncider avec les termes dont use le
(24) Cf. J. GODARD - " Brèves remarques sur le contrôle des finances publiques
"R.D.P. 1970. p. 532.
(25) J. GODARD - art. précité. p. 526.
(26) D. LEVY - art. précité. p.696.
(27) D. LEVY - art. précité. p.694
7
sens commun; car vouloir prendre les mots --en dehors de leur acceptation
habituelle, c'est risquer de n'être entendu par personne " (28).
Ainsi compris, le contrôle aura une signification suffisamment extensible
pour comprendre virtuellement la gamme des acceptions fortes du "control" et
des acceptions généralement faibles qui prévalent en français.
Le contrôle dont nous parlerons est essentiellement de nature
administrative.
En fait, la notion de contrôle de l'Etat implique l'existence de
représentants de l'Etat chargés d'assumer ce contrôle.
Mais ici le terme " représentants de l'Etat " doit être pris dans un sens
large et signifie que l'organe de contrôle doit en principe se rattacher à une
Administration publique centrale ou même locale, c'est-à-dire à un des
démembrements de l'Etat que sont les collectivités secondaires, dépositaires
de certaines parcelles de puissance publique. Toutefois, il n'est pas nécessaire
qu'il en fasse partie intégrante.
Seront dès lors exclus les contrôles parlementaire et juridictionnel. Ce
dernier contrôle sera évoqué lorsqu'il apparaîtra comme nécessaire pour
vérifier si l'action administrative s'exerce conformément à la règle de droit.
On proposera donc, en dernière analyse, de retenir comme contrôle de
l'Etat sur les activités privées les différents moyens humains, matériels et
juridiques ( autorisation et déclaration préalables, surveillance,
inspection, sanction...) par lesquels est assurée à /'Administration ou à un
organe extérieur à /'Administration la possibilité d'agir préventivement ou
à posteriori pour garantir que la constitution et l'exercice de ces activités
privées ne s'écartent pas des objectifs fixés ou poursuivis par les
pouvoirs publics.
Le même souci de clarté commande que de telles précisions soient
faites en ce qui concerne la notion d'activité privée.
1
§. Il. LA NOTION 0 ACTIVITE PRIVEE
L'activité privée dont il s'agit ici est l'activité dite professionnelle exercée
par une personne physique ou morale de droit privé.
Nous n'allons pas nous astreindre à rappeler les différentes définitions
de l'activité. professionnelle longuement mises en évidence par les auteurs (29).
A ne s'en tenir qu'au langage courant, on peut définir la profession
comme étant l'activité habituellement exercée par une personne. Qu'elle soit
exercée dans le dessein d'en tirer un profit pécuniaire n'est pas un élément de
détermjnation de la notion. Ce qui importe, ~·est que l'activité professionnelle et
ses formes juridiques d'exercice soient essentiellement rattachées aux libertés
publiques.
En raison de cette définition, seront inclues dans notre étude des
activités professionnelles dites désintéressées. Il en est ainsi notamment des
activités religieuses.
En revanche, les activités privées qui correspondent à l'exécution d'un
service public par un particulier ainsi que les activités subventionnées par l'Etat
(30) doivent être exclues. Les intégrer dans le champ d'application de notre
étude présenterait un double inconvénient :
- Sur le plan pratique, cela obligerait à examiner tous les types de
rapports unissant les particuliers à !'Administration. Même dans l'hypothèse où
une telle recherche serait réalisable, elle ne conduirait pas, à notre avis, à des
conclusions satisfaisantes en raison de la diversité des régimes juridiques de
ces situations.
1943, p. 43.
(29) En ce sens voir notamment:
- J.SAVATIER - " Contribution à une étude juridique de la profession "in (dix
ans de conférences d'agrégation) Paris, éd. Dalloz. 1961.
- G. RIPERT par R.ROBLOT - Traité élémentaire de droit commercial, Paris,
LGDJ. 1986. tome 1, n° 135 et suiv.
- LAVAGNE - "Les critères respectifs de l'état et de la profession" Dr. soc.
1950.133.
(30) Une telle exclusion ne saurait d'ailleurs être absolue, puisqu'on s'intéressera
notamment au contrôle des partis politiques. Aux termes de l'article 14 de la loi
n°901056 du 1911211990, l'Etat participe, en tant que de besoin, à certaines de leurs
dépenses à /'occasion des consultations électoralës locales ou nationales. Nous
écarterons toutefois cet aspect du contrôle de notre travail.
9
L'étude du contrôle de l'Etat sur les activités exercées par les personnes
physiques ou morales de droit privé au Cameroun soulève deux ordres de
questions:
1) Pourquoi avoir retenu le Cameroun comme cadre spatial de l'étude ?
2) Pourquoi cette recherche et comment allons-nous l'entreprendre ?
(32) Pour plus amples informations sur ces points, cf. les différentes monographies
traitant du Cameroun mentionnées dans notre bibliographie de base, infra, fin de
Thèse.
(33) Par le ministère du Plan et de /'Aménagement du territoire. Voir, l'essentÎel sur le
V/ème plan quinquennal de développement économique, social et culturel 1986-1991,
Imprimerie Nationale, 1986, p.34.
(34) Hormis la Guinée.
(35) des territoires conquis par l'Allemagne et partagés entre la France et la Grande-
Bretagne après fa première Guerre mondiale sous l'égide de la S.D.N. puis de l'O.N.U.
{36) Cf. R. CORNEVIN - "Un triple héritage: allemand, anglais et français" in le
Monde Diplomatique, avril 1985, supplément Cameroun.
11
(37) A cette date fut supprimé aussi le poste de Premier ministre. Ce poste a été
reinstauré en avril 1991; ajoutons que ce dernier est désormais chef du
Gouvernement et que le régime politique camerounais peut être qualifié aujourd'hui
d'orléaniste, alors qu'il était, de 1961 à 1991, essentiellement présidentialiste.
(38) En ce sens, voir J. OWONA - " L'institutionnalisation de la légalité
d'exception en droit public camerounais ", in·Revue Camerounaise de Droit n°6,
1974, p. 104.
12
2) LE CONTEXTE ECONOMIQUE ET
CULTUREL DU CONTRÔLE
Le développement économique du Cameroun obéit aux principes du
"libéral~sme planifié", conçu comme étant un_ système qui " encourage l'initiative
privée dont l'expérience a prouvé l'efficacité, tout en accordant à l'Etat un rôle
général d'organisation, d'orientation, d'impulsion et de contrôle et un rôle
déterminant dans l'application de la justice sociale ... " (41).
Le Cameroun, on le sait, apparaissait hier encore comme " l'un des
meilleurs risques des pays d'Afrique " (42), comme une oasis de prospérité
dans un continent de misère.
Ce qui, en 1985, a pu amener M. J.GERY à dire que " presque seul de
tous les pays au sud du Sahara, le Cameroun jouit actuellement (c'est-à-dire en
1985) d'une santé économique quasi insolente" (43).
(39) Voir loi n°90/056 du 1911211990. Signalons que le multipartisme prévalait avant
1966, date à laquelle fut imposé le Parti unique de fait à savoir l'Union Nationale
Camerounaise (U.N.C.), transformé en 1984 en Rassemblement Démocratique du
Peuple Camerounais (R.O.P.C.).
{40) Les citoyens camerounais ont certes été appelés aux urnes à de nombreuses
reprises pour élire tantôt leur Président, tantôt leurs députés, tantôt leurs conseillers
municipaux ou bien pour se prononcer par voie de référendum (1960, 1961, 1972). On
ne pouvait toutefois apprécier la sincérité de ces consultations qu'avec beaucoup de
circonspection. Même avant l'établissement du Parti unique (1966), ces consultations
n'avaient aucun sens car elles ne purent se dérouler dans les circonstances requises
de calme et de sérénité en raison des troubles que connut le pays. Quant aux
élections législatives du 1er mars 1992, celles-ci ne peuvent fournir d'informations
objectives sur la popularité du Parti au pouvoir (R.O.P.C.) qui en est sorti avec une
majorité relative, en raison des consignes d'abstention et de boycottages lancées par
la plupart des Partis de l'opposition qui ont eu des effets sensibles dans certaines
régions, notamment à l'Ouest, au Littoral, au Nord-ouest et au Sud-ouest. Sur ces
élections et ses résultats, cf., P. GAILLARD - " Cameroun : la vrai mort du Parti
unique", in Jeune Afrique n°1627 du 18 mars 1992 pp. 16-18.
(41) Cf. Charte du R.0.P.C. Thèse n°20. Le libéralisme communautaire prôné par M.
Paul BIYA intègre cette définition en insistant sur la solidarité, la rigueur et la
moralisation. ·
(42) Selon /'expression de la Banque Mondiale en 1983.
13
Aujourd'hui, ce pays est à son tour frappé par la récession (44) dont les
signes sont perceptibles depuis 1987 aveè des faillites d'entreprises, des
compressions dans plusieurs usines, une production agricole stagnante, un
budget en constante baisse (45), des fins de mois difficiles dans la fonction
publique ...
C'est pourquoi, malgré leur résistance préliminaire, les plus hautes
autorités politiques ont fini par signer, en 1988, un accord avec le Fonds
Monétaire International (F.M.I.) pour un programme de redressement structurel
(46).
publiques qui reste cependant valable ici : " c'est, a-t-il dit, de la connaissance
des systèmes de contrôle pratiqués en Afrique que les réformateurs africains
ont besoin, non pas de techniques élaborées mises en place avec plus ou
moins de succès dans les grands pays industrialisés" (48).
Ensuite, le sujet proposé n'ayant, sauf erreur, jamais été traité dans une
perspective d'ensemble, nous avons la conviction, à l'instar d'ailleurs de
certains auteurs (49) que le Droit public (50) africain s'enrichira davantage à
travers des monographies de ce genre, seules susceptibles de fournir des
données de base nécessaires à des études comparatives postérieures; celles-
ci présenteraient alors l'avantage d'éviter des généralisations et des
approximations abusives.
En fait, " il est peu de savoir " sur lé Cameroun; comme l'ont noté les
Professeurs Joseph BARTHELEMY et Paul DUEZ, " l'essentiel est de
comprendre. Pour comprendre, il faut comparer et opposer" (51 ).
Aussi ne manquerons-nous pas, sur certains points précis de nos
développements, de faire des comparaisons avec certains Etats africains
francophones, notamment avec ceux de l'Union Douanière et Economique des
Etats de l'Afrique Central (.U.D.E.A.C.).
L'on se souviendra enfin de l'importance de " l'emprunt " fait à la France
qui sera d'ailleurs rappelée à diverses reprises dans cette étude; car c'est à
partir des modèles européens et surtout français que les institutions
camerounaises ont dessiné leur propre visage.
Le champ géographique de l'étude ains1 circonscrit nous permet non
seulement de mieux cerner l'objet de la recherche, mais aussi de dire selon
quelles méthodes d'étude nous avons conçu ce travail et selon quel plan seront
conduits nos développements.
seulement de dégager les règles, mais aussi d'en extraire des notions ou
concepts qui aideront à élaborer des systèmes d'intelligibilité,. .. en s'en tenant
au seul droit positif " (52).
Ce type d'analyse " rend les plus grands services, tout spécialement par
l'élucidation qu'il permet du sens manifeste des institutions dans leurs aspects
analytique et global ".
" Mais il ne donne, pour ainsi dire, aucune indication sur la signification
latente de ces dernières qui, cependant, est souvent la plus importante " (53).
C'est pour cette raison que nous tiendrons compte de l'apport de
sciences annexes ou auxiliaires, telles la science politique, la sociologie des
institutions et la science administrative.
Cet élargissement et cet approfondissement du champ d'investigation
est plus impérieux encore pour le droit camerounais dont les textes ne sont
souvent que de pâles reflets d'une réalité profonde autrement plus riche.
Comme l'a souligné, d'une manière générale, M. A. MAHIOU, "à vouloir
étudier les problème juridiques africains à travers les textes ... on s'éloigne d'une
réalité que l'on se condamne à ne jamais connaître" (54).
En pratique, le contrôle de l'Etat se présente sous l'aspect d'une
rég\ementation dense et éparse en constante évolution.
• propre expérience du milieu ont été d'une grande utilité dans la construction
(55) Voir Cameroun, droits et libertés, recueil des nouveaux textes, Yaoundé,
Sopecam, décembre 1990, 396 p.
17
(56) Pour la simplicité de l'exposé, nous utiliserons les termes: personnes contrôlées,
destinataires du contrôle, sujets du contrôle pour désigner les personnes physiques et
morales de droit privé dont les activités sont soumises au contrôle de l'Etat.
'
PREMIERE PARTIE
***********************
Dans la mesure où le contrôle exercé par l'Etat sur les activités des
personnes physiques ou morales de droit privé représente un moyen d'action
particulièrement restrictif vis-à-vis des libertés publiques, il semble d'abord
1 .
nécessaire d'examiner attentivement le fondement juridique du contrôle et les
garanties qu'à travers lui les textes et les juges entendent consacrer en faveur
de ces libertés (Titre 1).
Il sera ensuite utile de déterminer les buts poursuivis par le contrôle; car
la notion de contrôle, on l'a dit, évoque l'idée de comparaison et suppose
l'existence d'un terme de comparaison (Titre Il).
raison, l'incompétence est toujours considérée comme étant d'ordre public; elle
doit être soulevée d'office par le juge... ".
(7) in Préface à DEMICHEL (A), op. cit., p. Ill.
(8) A. DE LAUBADERE, Traité de droit administratif, n° 486, p. 286.
(9) En ce sens, voir arrêt n°224/CCA du 27 Mars-1953, Dame GIVRA cl Administration
du territoire.
25
(10) Voir en ce sens, arrêt n°4/ C.F.J./ A.P. du 4 Novembre 1965, Dame KIEFFER
Marguerite cl Etat du Cameroun.
(11) NGUYEN QUOC DINH, P.DAILLIER, A.PELLET- Droit international public,
3ème éd., Paris, LGDJ, 1987, p.418.
26
C'est précisément pour ces raisons que P-0n trouve souvent à l'origine de
la détention du pouvoir de contrôle une norme communautaire (12) portant sur
des activités particulières.
L'Union Douanière et Economique des Etats de l'Afrique Centrale
(U.D.E.A.C) a, en fait, posé les bases d'un système de contrôle intégré dans un
cadre pluriétatique; cadre susceptible de favoriser la solution de manière
décisive des problèmes posés par la mise en oeuvre du contrôle.
Mais au-delà de cette tendance, le résultat qui peut être attendu de la
mise en place d'organes de contrôle intégrés à l'échelon supérieur de l'Etat
sera en réalité à la mesure des moyens mis à leur disposition et de la volonté
manifestée d'y donner des suites concrètes {&.11).
police dans les salles de cinéma. Ce texte institue et fixe le régime du contrôle
des salles de spectacles cinématographiques ·(27).
En somme, les règlements qui confèrent des compétences de contrôle
sont nombreux. Ils sont édictés essentiellement par le Président de la
République et, sur son habilitation, par toute autre autorité administrative (28).
L'intervention de !'Administration dans la détermination des autorités
compétentes pour contrôler les activités privées est intéressante. Ses décisions
sont susce.ptibles de faire l'objet d'un recours pour excès de pouvoir et d'un
recours en indemnité et cela constitue une garantie plus sérieuse pour les
particuliers que l'action du législateur agissant par la voie parlementaire; car la
suprématie de la Constitution n'est pas assurée au Cameroun comme en
France' (29) par un contrôle effectif et efficace de la constitutionnalité des lois
(30).
En fait, la Constitution de 1972, comme sa devancière (31), a organisé,
dans ses articles 10, 32 et 33, une procédure spéciale de contrôle de la
constitutionnalité des lois devant la Cour Suprême statuant comme juge
constitutionnel. Sa saisine facultative est exclusivement réservée au Président
de la République. Or la nature du régime politique fait que la loi est en réalité
un acte de l'exécutif et plus précisément de son chef, plutôt qu'un acte du
Parlement.
Ainsi, plus qu'un contrôle des éventuels débordements du Parlement, le
contrôle de la constitutionnalité des lois apparaît comme une action en
Dans le même sens, les pouvoirs des agents des douanes (droit de
visite, droit de communication, constatation des infractions douanières ... ) sont
fixés par les titres 2 et 12 de l'acte n°8/65 du Conseil des Chefs d'Etat portant
Code des douanes de l'U.D.E.A.C. (42).
De la même manière, ce Conseil a fixé le statut des conseillers fiscaux
(43) et celui des experts comptables et comptables agrées (44), soumettant
(39) Une remarque s'impose quant à l'application dans l'ordre interne des normes
communautaires étudiées. Régulièrement adoptés, les actes et décisions du Conseil
des chefs d'Etat et du Comité de direction de l'Union sont non seulement obligatoires
mais aussi exécutoire de plein droit. Autrement dit, et selon l'expression consacrée,
ces actes et décisions sont directement applicables dans les Etats membres de
l'U.O.E.A.C., sans réception préalable par le droit national. Du seul effet de leur
publication, ils s'imposent un jour franc après l'arrivée du Journal Officiel de l'Union,
.dans la capitale de chaque Etat membre, aux Gouvernements, aux personnes
physiques ainsi qu'aux tribunaux. Ainsi, en tant que normes inférieures sur le plan
hiérarchique, les textes législatifs, et à plus fortes raisons, les règlements doivent être
sinon conformes du moins compatibles avec les normes communautaires.
(40) fixant les mesures d'application de l'acte 98106/C0/108 portant création d'un
fichier central de comptabilité concernant les entreprises soumises à l'impôt suivant le
régime du bénéfice réel et d'une brigade de vérification de comptabilité inter-Etats, in
J.O.R.U.C. 15 Juillet 1972.
(41) complétant l'acte n°4-72-CD-308 fixant les mesures d'application de l'acte 98-66-
CD-108 portant création d'un fichier central de comptabilité concernant les entreprises
soumises à l'impôt suivant le régime du bénéfice réel et d'une brigade de vérification
de comptabilité inter-Etats, in J.O.R.U.C. 1er Août 1973.
(42) Voir acte n°8/65/UDEAC du 14 décembre 1965 portant Code des douanes de
l'U.D.E.A.C. in JORFC 1er janvier 1966, p.119 et suiv.
(43) Cf. acte n°30/UDEAC/398 du 19 décembre 1984 portant statut de la profession de
conseil fiscal en UDEAC.
(44) Cf. acte n°4/70/UDEAC/133/2 du 27 novembre 1970 (in JORFC 1er avril 1971,
p.524), modifié par l'acte n°2/UDEAC/133/2 du 18 decembre 1971 (in JORUC 15 juillet
1972 p. 124) portant statut des experts comptables et comptables agrées ..
34
(45) Il en est ainsi notamment du Conseil des Chefs d'Etat qui, selon l'article 7 du
Traité de Brazzaville, arbitre les différends qui peuvent surgir entre les Etats membres
en ce qui concerne /'application du présent traité.
(46) En ce sens, voir notamment J. M. BIPOUN· WOUM, Le droit international
africain, Paris, L.G.D.J., 1970, pp. 244 et 256.
CHAPITRE 11
(1) Cf.- F.SABIANI - " L'habilitation des personnes privées à gérer un service
public ", AJDA, 1977, p. 7.
(2) J.C.. GR05HEN5 - " la délégation administrative de compétence ", D.1958,
Chr. pp. 197-204.
(3) M. HECQUARD - THERON - Essai sur la notion de réglementation, Paris,
LGDJ, 1977, p.166.
(4) J.C.. GR05HEN5 - "la délégation administrative de compétence ", D.1958,
Chr. 197.
(5) accordant délégation de compétence au miAisti-e de la Santé publique in JORC,
ter juin 1988 p. 957.
37
(21) Cf. F. SABIAN/ - " L'habilitation des personnes privées à gérer un service
public ", article précité, p. 13. "En droit public, écrit-il, le mandat électif n'est pas un
acte contractuel; il est indéniable que l'utilisation du terme "mandat" s'explique par la
puissance du mythe du contrat dans la société libérale, mais l'élu se trouve dans une
situation statutaire ". Dans le même sens, voir - A. COUDEVYLLE - " La notion de
mandat en droit administratif", in AJDA 1979, pp. 9 et 10 notamment.
(22) On le retrouve notamment dans la procédure contentieuse pour la représentation
de L 'Administration devant la Cour Suprême statuant en matière administrative. En ce
sens voir article. 3 de la loi du 8 Décembre 1975 fixant la procédure devant cette Cour,
ainsi rédigé : "La partie qui ne comparan pas en personne peut se faire représenter
par un mandataire ou un avocat ".
(23) F. SABIANI - article précité, p.13. " L'accord... ne s'est pas fait sur une
définition unique .... ".
(24) J. P. NEGRIN - op. . p. 74.
(25) J. A. MAZERES-" Que reste-t-il de la jurisprudence " Société Entreprise
Peyrot"?... Mélanges Paul COUZ/NET, 1975, p. 502.
41
(26) Il ne peut être mis fin à la concession que dans des conditions strictement
déterminées. Cf. MAZERES, art. cité p.502 et A.COUDEVYLLE, art. précité, p.20.
(27) Cf. Notamment : J.P. NEGRIN - op. cit. pp.193, 288, 311 et suiv. De même, B.
LEROUSSEAU - " La responsabilité des personnes privées gérant un service
public", in AJDA, 1977, p.403.
(28) Ce type d'habilitation était jusqu'en 1988 ignoré du droit administratif camerounais
en raison notamment de l'interventionnisme accentué de l'Etat. Les auteurs
n'évoquaient que la concession de service public; toutefois, comme l'a noté M. Joseph
BINYOUM, " la concession de service public est rarement utilisée à l'heure actuelle ",
in Cours polycopié de droit administratif, op.Git. p.82. Un tel silence s'explique, à
notre avis, par la rareté de ce procédé. Sur le contrat d'affermage, voir R.G. NLEP -
Note sous arrêt n°14/CAICS du 27 octobre 1988, Penant, 1991 p.276.
(29) renouvelée le 1er décembre 1990.
(30) La Société Générale de Surveillance (S.G.S.) dispose d'un réseau international de
159 sociétés réparties sur l'ensemble des cinq continents. A l'heure actuelle, elle
emploie plus de 21000 personnes, spécialistes en produits agricoles, en produits
pétroliers et en minerais, ingénieurs et techniciens, chimistes, spécialistes de biens de
consommation et des inspecteurs spécialisés en douanes et en économie.
Afin d'assurer /es analyses et les tests de qualité des produits inspectés, 152
Laboratoires - S. G. S. sont disponibles et localisés stratégiquement autour du globe.
Le groupe S.G.S. est structuré autour de six divisions principales : produits
agricoles, minerais, produits pétroliers, affaires économiques, biens non destructifs.
Son siège est à Genève (Suisse) .. ./...
La S.G.S. a crée un bureau de liaison à Douala et une antenne à Yaoundé afin
d'assurer la liaison nécessaire avec les administrations ainsi que l'information
adéquate des opérateurs économiques. Sur tous ces points, le lecteur intéressé
pourra approfondir avec le Dossier d'information de S.G.S. Cameroun. Dans le
même sens, voir ANNEXE N° 1 : Le Réseau S.G.S. P. 2 5 4.. .
(31) Pour les raisons générales, voir J. P. NEGRIN - L'intervention des personnes
morales de droit privé dans l'action administrative; op.cit, pp. 21-30.
(32) Cette durée est de 2 ans renouvelable.
42
(33) in " Surveillance des importations : un levier décisif du plan anti-crise ",
Cameroon Tribune n°4186 du 27 juillet 1988 p. 2.
(34) Voir ANNEXE N°2, les clients de la S.G.S (Services aux Gouvernements) P.!t52.
(35) Ce texte de loi est fournit en ANNEXE N°3. P 25 3,
43
(36) V. article 3 " /'inspection et le contrôle des importations sont effectués par les
services de l'Etat ou par un organisme spécialisé habilité à cet effet", ANNEXE N°4. P.254,
(37) Mars 1989. Le terme mandat y est employé à plusieurs reprises. Dans Je même
sens voir arrêté n°302/CAB!PR du 17 avril 1989. art.1 al.3. "Le directeur de la filiale
camerounaise mandaté par le Gouvernement ... peut assister avec voix
consultative aux réunions du comité... ".
(38) Voir en ANNEXE N° 5, un exemplaire de cette attestation. e.z55.
(39) Sigle de l'anglais Free on Board, en français à bord.
(40) Avec un minimum de perception de 55000 Fr. CFA par livraison. Voir art. 4 al.2 du
décret n°88/1285 du 23 septembre 1988 portant application de la loi n°88/007 du
151711988 précitée.
(41) Sources: Entretiens, bureau de liaison de la SGS de Yaoundé, août 1990.
(42) Voir, par exemple, C.E. 5 mai 1972, Société d'E:quipement de l'Inde contre Sieur
ALLAIN, AJDA, 1973, p.52.
-1-1
peuvent se substituer à ce dernier. L'article 34--~précise à cet égard que " dans
les domaines relevant de leurs compéten.ces respectives, le ministre de
!'Administration territoriale, le gouverneur et le préfet peuvent, selon le cas, se
substituer d'office au délégué du Gouvernement ou au Maire, lorsque celui-ci
refuse, après mise en demeure écrite, soit d'effectuer un acte prescrit par les
lois et règlements, soit d'exécuter ou de faire exécuter une délibération
devenue exécutoire ou une décision de justice passée en force de chose jugée
Il
La doctrine dans son ensemble admet que le procédé contractuel qui fait
naître incontestablement une situation de représentation est le mandat.
" Lorsque l'habilitation à gérer le service public résulte d'une convention
de mandat conclue entre une collectivité publique et une personne de droit
privé, cette dernière intervient nécessairement en qualité de représentant : le
mandat ne peut conférer le pouvoir d'intervenir à un autre titre. Les actes du
mandataire produisent leurs effets dans le patrimoine du mandant, qui est seul
en principe à retirer les bénéfices de la gestion ou à en supporter les pertes "
(46).
Il existe également une habilitation contractuelle que l'on ne range pas
d'ordinaire dans la catégorie du mandat et qui néanmoins fait d'une personne
physique le représentant d'une personne publique : C'est le cas du contrat de
travail liant un agent contractuel à !'Administration (47). L'agent en question
n'agit pas pour son compte mais pour celui de !'Administration.
Les habilitations à contrôler les activités privées ne sont pas seulement
des sources de représentation. Elles constituent en outre les fondements des
contrôles de la puissance publique sur les actes des personnes habilitées.
(46) F.SABIANI -, principal inspirateur de cette sous partie, art précité. p.11.
(47) Sur cette question, voir J. OWONA, DroU administratif spécial de la
République du Cameroun, Paris, Edicef, 1985, pp. 34-51.
47
A ) LE CONTRÔLE DE TUTELLE
Les décisions des représentants des personnes morales de droit public
ou de droit privé investis du pouvoir de contrôle sont soumises au contrôle de
régularité des autorités de tutelle.
Ce contrôle consiste essentiellement en un pouvoir d'approbation
préalable, qui traduit l'idée que ces personnes ne peuvent en principe prendre
seules leurs actes administratifs unilatéraux.
Il en est ainsi notamment des ordres professionnels.
En effet, " toute décision du Conseil de l'ordre sur une demande
d'inscription, de réinscription ou d'exercice de la profession en clientèle privée
est soumise à l'approbation préalable de l'autorité de tutelle dès le premier jour
ouvrable suivant cette décision. L'autorité de tutelle dispose d'un délai de trente
jours pour se prononcer. Passé ce délai, la décision du Conseil de l'ordre
devient exécutoire et doit être notifiée au postulant (49).
(48) La plupart des effets de ce contrôle ont été déjà mentionnés incidemment dans
les parties précédentes. Celle section sera donc limitée à quelques principes de base·
du contrôle administratif (tutelle et hiérarchie) et du contrôle contentieux relatif à notre
propos.
(49) Cette disposition est contenue dans toutes les lois régissant les professions
libérales. Voir, par exemple, art. et 36 de la loi n°90/034 du 10 août 1990 sur les
chirurgiens-dentistes; art. 4 et 35 de la loi n°90/037 du 10août 1990 sur les experts-
techniques .... etc....
48
B ) LE CONTRÔLE HIERARCHIQUE
La doctrine a très justement noté que le mandat met la puissance
publique " en mesure et en demeure d'exercer une pleine et entière autorité sur
l'organisme exécutant ". Ainsi, " la personnalité du mandataire s'efface derrière
celle du mandant " (52).
Cette analyse est confirmée par le droit positif.
En effet, il ne fait d'abord pas de doute que l'appartenance de la Société
Générale de Surveillance à l'ordre intérieur existe du fait même de l'habilitation
à contrôler des biens à destination de ce pays (53).
De plus, la seule lecture du décret n°88/1285 du 23 septembre 1988 (54)
permet de constater que la Société Générale de Surveillance est subordonnée
au pouvoir exécutif.
(50) Précisons que toute autorisation accordée en violation de la carte sanitaire est
nulle et de nul effet. En ce sens voir, art. 4 de la loi n°90/35 du 10 août 1990 sur les
pharmaciens.; art. al.3 de la loi n°90/36 du 10 août 1990 sur les médecins.
(51) Cf. art. 14 du décret n°91du25 mars 1977 déterminant les pouvoirs de tutelle sur
les communes, les syndicats de commune et les établissements communaux.
(52) Cf. F.J. FABRE et R. MORIN - "A propos d'une décision du Tribunal des
Conflits1 quelques aspects actuels du contrôle des sociétés d'économie mixte ",
RDP 1964, pp.785 et 794. .
(53) Cf. J.P.NEGRIN - op.cit. p.236 : toutes les pétsonnes privées du fait même de
11
11
l'intervention sont soumises à l'ordre intérieur ...
•
49
CONCLUSION DU TITRE 1
************************
TITRE Il
LES OBJECTIFS DU CONTRÔLE
anglophone 2.
La diversité culturelle qui caractérise la société camerounaise est liée,
d'une part à la structure ethnique du pays, d'autre part et surtout au fait que le
pays a été colonisé par la France et la Grande-Bretagne.
1 cité par M. Christopher SHALAI, in " Unité nationale, une dynamique vision
d'espoir pour le Cameroun", Cameroon Tribune n" 4908 du 17 Juin 1991, p.16.
2 ces chiffres sont tirés de: D. GARD/NIER.- Cameroun : United nations Challenge
to french policy, london, institute of race relations, 1963. Voir, en outre, en
ANNEXE n°6 la carte des principaux groupes ethniques du Cameroun. P !b56 ·
54
n'est pas d'activité qui échappe aux sentiments d'appartenance ethnique " 7.
Cette analyse est largement confirmée par les faits :
En effet, comme le souligne M. GAILLARD, " l'omniprésence des
bamiléké ~t l'emprise croissante qu'ils exercent sur l'économie entretiennent
leur image de loups-garous" 8.
Le 31 décembre 1966, 266 bamiléké furent tués à tombe!. Les
populations autochtones, les bakosi, reprochaient aux bamiléké d'avoir acheté
beaucqup de terres et de contrôler le commerce de cette localité
Déjà en 1956, la ville de sangmélima fut le théâtre d'un affrontement
violent entre les autochtones et les bamiléké: les boutiques de ces derniers
furent saccagées et pillées, leurs propriétaires battus 9.
Par ailleurs, récemment, l'on a assisté, après le coup d'Etat manqué de
1984, à " une poussée de fièvre " anti-nordiste dans le Sud.
Le fait majeur à noter, c'est que les dirigeants en sont conscients :
" il ne faut pas se faire d'illusion, déclarait le Président AHIDJO en 1969;
certes, nous avons réalisé l'unité, mais dans nos pays, les unités sont assez
fragiles et le sentiment tribal ou régional est encore très fort " 1O.
L'actuel chef de l'Etat, M. Paul BIYA, partage cette opinion lorsqu'il écrit :
" Notre pays, plus qu'aucun autre en Afrique, se révèle être le lieu de
rendez-vous d'une variété insoupçonnable de forces centrifuges et
antagonistes, d'une infinité de communautés sectaires, voire hostiles, campant
A) LA CONSISTANCE DE L'IDEOLOGIE
DE L'UNITE NATIONALE
Comme pour bien marquer l'importance que le peuple camerounais
attache à la réalisation de son unité, le préambule de la Constitution du 2 Juin
1972 dispose dès la première ligne :
" Fier de sa diversité culturelle et linguistique, élément de sa personnalité
nationale ... profondément conscient de la nécessité impérieuse de parfaire son
unité ... affirme sa volonté inébranlable de construire la patrie ".
Erigée ainsi en nécessité vitale, l'unité nationale est l'idée force qui a
conduit l'ex-Cameroun occidental anglophone et l'ex-Cameroun oriental
11 Paul BIYA.- Pour le libéralisme communautaire, Paris, éd. P.M. Favre, 1986,
p.33.
12 Dans ce sens, voir notamment:
- A. KONTCHOU KOUOMEGNI.- " Le droit public camerounais, instrument de
construction de l'unité nationale" in RJPIC, 1979, pp. 415-441.
- Jean - Marie BRETON - " De la tutelle à la République Unie : Réflexions sur la
dynamique unitaire dans l'évolution institutionnet/e du Cameroun indépendant ",
in RJPIC, 1979, pp.183 et suiv.
57
libertés " 19, on comprend l'intérêt que revêf~cette législation inhibitrice des
forces centrifuges et, conséquemment, stimulatrice des facteurs centripètes de
la communauté nationale.
De son côté, la loi n°66/LF/18 du 21 Décembre 1966 dispose, en son
article 32, que " la publication au Cameroun de tout journal ou périodique en
langues officielles ne peut avoir lieu sans autorisation du ministre chargé de
!'Administration territoriale ".
Ainsi, même le développement des langues locales est en quelque sorte
sacrifié pour faire prévaloir l'unité nationale.
En cherchant à réaliser l'unité nationale par le biais des mesures de
contrôle, l'Etat camerounais répond à la. nécessité d'empêcher le risque
r ~
permanent d'explosion inter--ethnique qui reste, sans doute, le vecteur le plus
puissant de déstabilisation de l'ordre public.
fois, selon une distinction faite par le Doyen DABIN 21, protéger l'ordre dans la
société (&.I.) et protéger l'ordre dans l'Etat au point de vue politique {&.11.).
L' ordre public dans la société doit être entendu ici au sens strict, c'est-à-
dire comme excluant le maintien des principes politiques d'organisation de
l'Etat. Il recouvre à la fois l'ordre public général et spécial.
Pour mieux cerner les contours de cet aspect de l'ordre public global, il
importe d'envisager ses principaux éléments tels que les désigne
succinctement l'article 71 de loi n°74/23 du 5 décembre 1974, à savoir " la
morale et la décence publique, l'embellissement des agglomérations de la
commune, la tranquillité, la sécurité et la salubrité publique".
1
. .
consommer sur place 26, en vue d'y effectuer tous les contrôles jugés
nécessaires; les dits établissements ne pouvant, à partir de 22 heures, offrir à
leur cli~ntèle les distractions accessoires comme les danses, les musiques que
dans la mesure où toutes les dispositions sont prises pour ne pas troubler" la
tranquillité des voisins.
En se fondant sur ces textes, il semble possible d'affirmer qu'au
Cameroun comme en France la tranquillité publique n'est intéressée que "
On sait en effet que ces moustiques sont les principales causes des
maladies tropicales comme la malaria et le paludisme.
Bien plus, cette interdiction était d'autant plus fondée que, généralement,
" ces larves détériorent les abords des routes, par un apport d'eau qui dégrade
29op.cit. p.21.
30 Voir décret n°761214 du 4 Juin 1976 réglementant les substances vénéneuses.
31 Voir art 258 du code pénal camerounais.
32Voir art 260 du code pénal camerounais.
33voir arrêté municipal n°2/66/CPE Yaoundé du 8 Juillet, 1966.
64
leurs contours.
1 ) LA PROTECTION DE LA MORALE ET
DE LA DECENCE PUBLIQUES
Le souci de la puissance publique d'assurer cet aspect de l'ordre public
apparaît dans de nombreux textes.
Selon, par exemple, l'article 11 de la loi n° 88/16 du 16 décembre 1988,
la publicité, quelque soit le support utilisé 36, doit notamment obéir" aux règles
de décence, de morale et de vérité, respecter les traditions de la culture
nationale ". L'article 12 de ce texte proscrit toute déclaration ou présentation
visuelle qui offense " les bonnes moeurs, l'ordre public et la morale en général
34Voir loi n°75/13 (déjà citée) sur l'inspection sanitaire vétérinaire, art 15.
35 Voir article 15, arrêté n°39/MTPS/IMT du 26 novembre 1984 fixant les mesures
générales d'hygiènes et de sécurité sur les lieux du travail..
36 Les principaux supports publicitaires utilisés au Cameroun sont: la radiodiffusion, la
télévision, le cinéma, la presse écrite, l'affiche, les enseignes lumineuses.
65
Ici, en effet, pour reprendre les termes du Doyen RIPERT 41, " le droit
ne doit pas faire régner l'ordre seulement mais aussi la vertu ".
Une observation doit être faire sur ce point : la définition de l'immoralité
2) LA PROTECTION DE L ESTHETIQUE 1
l'espace urbain. Selon M.MANI 45, " les anCiens panneaux étaient plantés
partout dans l'anarchie la plus totale " 46.
En incorporant la protection de l'esthétique dans l'ordre public général, le
législateur a introduit " le droit dans le domaine des goûts et des couleurs " 47,
ouvrant par là même la porte à tous les abus; car déterminer le caractère
impératif de l'esthétique est plus délicat qu'apprécier, par exemple, un double
obstacle à la circulation.
Les différentes manifestations de " l'ordre dans la société " ont permis de
constater qu'il s'assimile à l'établissement des conditions qui assurent le plein
épanouissement de l'individu.
r;Jon seulement la notion d'ordre pu!Jlic s'est enrichie mais encore sa
signification a évolué. L'ordre public n'est plus neutre : " il varie, en étendue et
intensité, en fonction des sociétés et, au sein de chaque société, en fonction
des époques, des gouvernements, des circonstances. Il s'est chargé d'une
valeur politique qui le rend particulièrement redoutable pour les droits de
l'homme" 48.
L'ordre public est également une arme ayant une fonction de défense
d'un certain ordre quel qu'il soit.
Ainsi que l'a noté le Professeur ROBERT, " maintenir l'ordre, c'est, qu'on
le veille ou non, maintenir un certain ordre, en tout cas, à coup sûr, l'ordre établi
11 49
Or cet ordre repose nécessairement sur un certain nombre de principes
politiques qui caractérisent le Cameroun. Il est dès lors indispensable de les
protéger, car toute atteinte grave à ces principes est un facteur d'anarchie
préjudiciable à la paix publique.
11
Bien plus, l'Etat en tant que tel ne peut se laisser détruire sans se
l'annulation de l'acte.
Dès lors, il ne pouvait conclure que par la négative.
Le même processus se développait sur le plan syndical. Et, a-t-on
11
notamment relevé, la création en 1972 de l'Union Nationale des Travailleurs
Camerounais (U.N.T.C) était la consécration de l'optique monolithique en
matière politique et syndicale. Après la négation de la démocratie politique, l'on
assistait à la négation de la démocratie économique dont le syndicalisme est
une des composantes. L'U.N.T.C était le prototype idéal de la machine à
étouffer la liberté syndicale; l'option était désormais entre l'appartenance à la
nouvelle centrale et l'illégalité " 55.
En réalité, la tendance était d'être plus sévère pour les associations
L'autorité publique veille à ce que les normes posées par les textes
législatifs et réglementaires soient effectivement respectées et à ce que les
infractions qui seraient commises à leur encontre fasse l'objet d'une sanction
adéquate.
Contester la nécessité d'un tel objectif du contrôle aboutirait à
reconnaître aux personnes exerçant des activités privées un véritable droit à la
fraude.
Cette nécessité a d'ailleurs été mise en évidence par la doctrine.
59 M.PROUZET.- Le Cameroun,op.cit.p.233.
73
L'impôt peut être défini comme " un prélèvement opéré par voie de
contrainte par la puissance publique et ayant pour objectif essentiel de couvrir
les charges publiques et de les répartir en fonction des facultés contributives
des citoyens " 62.
Manifestation essentielle de la souveraineté, l'impôt s'oppose aux
revenus du domaine et à l'emprunt qui sont _des ressources que l'Etat se
procure en se comportant comme un simple particulier.
En veillant à ce que le contribuable ne cherche pas à éviter le
prélèvement que le fisc prétend opérer sur son patrimoine ou, au moins, à en
réduire l'ampleur, le contrôle fiscal apparaît comme le meilleur moyen pour
prévenir la fuite devant l'impôt.
Ce phénomène de fuite devant l'impôt a des conséquences graves
puisque " au point de vue de la justice, il risque de fausser l'équilibre du
65 Cf. par exemple Paul BIYA.- Pour le libéralisme Communautaire, op.cit .p.89: "
Certaines régions sont moins nanties que d'autres, suite aux aléas de la nature ou aux
accidents de l'histoire ".
66 Voir ANNEXE N°7; P 2~:!/'
77
d'assurer une "répartition équilibrée" des unités économiques dans toutes les
provinces du pays.
Ensuite, l'essor d'une région sous-développée étant aussi tributaire des
facteurs comme le nombre de professionnels commerciaux, industriels ou
libéraux de telle ou telle ethnie de la région concernée, les mesures de contrôle
se devaient d'en favoriser la naissance ou l'accroissement.
Avant d'examiner, sur le plan pratique, les manifestations de l'objectif
d'équilibre économique régional et ethnique (&.IJ), force est de dresser le
constat du recours à ce concept (&.I ).
( ... )et d'assurer une intégration rationnelle des économies des Etats fédérés en
70 ibidem
71 M.PROUZET.- Le Cameroun, op cit p.297. Dans le même sens, voir R.G. NLEP.-
L' Administration publique camerounaise, op ,cit p 168: "un pays (.. .) qui fait de
/'équilibre régional l'un des aspects fondamentaux de sa politique d'aménagement du
territoire et de régulation de la justice sociale ".
72 sur l'activité commerciale au Cameroun. Rappelons que ce texte a été modifié par
la loi n° 901031 du 10 août 1990 qui ne contient plus une telle disposition.
73ce décret était édicté en application de la loi n°80I06 du 14 juillet 1980 portant
réglementation de l'exercice de la profession de médecin. Cette loi a été remplacée
par celle n°90/036 du 1Oaoût 1990. Son d~creJ d'application n'étant, à notre
80
connaissance, pas encore été élaboré nous considérons donc, dans cette étude, la
disposition précitée comme étant encore valable.
74En ce sens cf. art 4 de la loi n°90/035 du 1010811990 "les autorisations accordées
par la Conseil de l'ordre des pharmaciens doivent être conformes à la carte sanitaire
établie par voie réglementaire".
75 M. PROUZET.- Le Cameroun, op cit p.299.
76 G. TIXER.- " Etude comparée des politiques économiques du Cameroun et de
la Côte-d'Ivoire", in RJP/C, 1973, pp.21-182,. p.40:~
77 voir article.1 de l'ordonnance n°90/007 du 8 novembre 1990.
81
groupes ethniques du pays n'est pas seulement faite sur la plan politique 78;
elle l'est également sur le plan économique.
L'Administration dispose de moyens pouvant lui permettre de connaître
avec précision la province d'origine d'un postulant. Celle-ci est selon l'article 56
du décret n°82/407 du 7 septembre, Il la province donc ses parents sont
originaires ".
Elle peut, dans ce sens, procéder à des enquêtes auprès des services
publics, du lieu de naissance du postulant, riotamment, auprès du Tribunal ou
des services communaux.
Elle peut également demander au postulant de la lui notifier à travers
l'exigence d'une copie certifiée conforme de l'acte de naissance. Cette voie est
la plus utilisée, car dans la plupart des actes de naissances est spécifiée " la
race " des parents ou, plus précisément, leur origine ethnique.
Il est en outre important de préciser que les camerounais sont en fait
capables de trouver, dans 95°/0 des cas sans erreur, le groupe ethnique d'origine
)(.
Pour illustrer notre propos, il nous est paru d'un grand intérêt d'observer
comment l'objectif d'équilibre régional et ethnique se manifestait dans la
pratique, à travers l'étude des professions de pharmaciens et de médecins
installés en clientèle privée au Cameroun 79.
Les différents tableaux ci-dessous, conçus à partir des données
statistiques fournies en Juillet 1990 par les services du ministère de la Santé
publique du Cameroun, mettent en lumière la prise en compte de la dimension
régionale et du fait ethnique dans l'attribution des autorisations administratives
préalables.
79 Le choix de ces professions mérite d'être justifié. Initialement, nous nous sommes
proposé d'étudier, à titre d'illustration et à travers des données quantitatives précises,
le poids réel de chaque groupe ethnique dans les professions libérales, commerciales
et industrielles. Malheureusement, nous n'avons pas pu disposer, lors de nos
investigations au Cameroun, de matériaux suffisants et fiables pour inclure une telle
étude dans ce travail. Aussi, nous sommes-nous contenté des outils mis à notre
disposition par les services du ministère de la Santé; auxquels nous adressons ici nos
remerciements.
83
DE A DE
SITES POUR- POSTU-
PROVINCES NOMBRE DE SITES NOMBRE
POUR-
VOIR LANTS
A POURVOIR EN D'HABITANTS
r vus ~
EN 1986
r
1986 1989
Littoral 64 76 60 16 60 1.677.600
Centre 62 72 53 19 69 1.752.300
Ouest 30 35 22 13 14 1.330.300
Sud-ouest 19 23 13 10 10 824.700
Nord-ouest 21 22 8 14 7 1.221.500
Extrême-Nord 14 15 6 9 5 1.727.500
Nord 10 12 5 7 0 607500
Adamaoua 8 8 4 4 2 422.500
Sud 7 7 7 0 0 406.600
NB : NBRE = Nombre
84
80, a voulu non seulement que chaque patient puisse facilement et rapidement
se procurer les produits pharmaceutiques dont il a besoin, mais aussi que
' .
chaque pharmacie fonctionne dans des conditions économiques satisfaisantes
afin de pouvoir assumer au mieux ses obligations en matière de protection de
la santé publique.
3 ) En outre, si l'on se réfère seulement au nombre d'habitants ainsi
qu'au nombre de sites à pouvoir dans les provinces de !'Adamaoua (8 sites à
pouvoir pour 422.500 habitants) et du Sud (7 sites à pouvoir pour 406600
habitants), on peut être tenté de croire que les quotas en matière de répartition
spatiale des officines privées de pharmacie sont établis au Cameroun, comme
en France 81, selon le quorum de population.
Mais, une analyse approfondie de ce tableau nous incline à penser le
contraire.
Ainsi, la région du Nord est plus peuplé·e (607.500 habitants) que celle
de l'Est (475.900 habitants) qui, néanmoins, comporte plus de sites (17) qu'elle
(12).
De même, la région d'Extrême Nord n'a que 15 sites alors qu'elle a un
quotas de population ( 1.727.500) d'une part, supérieur à celle du Littoral
(1.677.600) où il y a 76 sites à pouvoir, d'autre part presque équivalente à celle
du Centre (1.752.300) qui a pourtant 72 sites.
Le même raisonnement peut être appliqué aux provinces du Sud-Ouest
et du Nord-Ouest.
Il est important de noter que le Centre et le Littoral sont les deux régions
les plus développées du Cameroun tant· sur le plan culturel, politique,
qu'économique 82.
Cette conjonction de facteurs explique sans doute le nombre
relativement élevé de sites à pouvoir dans ces deux provinces ( 72 et 76 ) par
rapport à celui des autres régions.
En outre, le nombre élevé de postulants dans ces deux provinces, ainsi
qu'il ressort du projet de loi n°455/PJUAN relatif à l'exercice et à l'organisation
de la profession de pharmaciens, est " dû à l'attitude des jeunes pharmaciens
qui ne veulent s'installer que dans les grands centres urbains au détriment des
zones rurales qui, pourtant, ont tout .aussi besoin d'une couverture
pharmaceutique ".
En effet, on constate qu'il y a 69 postulants pour 19 sites à pouvoir au
Centre et 60 postulants pour 16 sites à pouvoir au Littoral; alors que dans des
provinces comme l'Est il n'y a qu'un postulant pour 12 sites à pouvoir, dans le
Nord il n'y a aucun postulant pour 7 sites à pouvoir, dans !'Extrême-Nord il n'y a
que 5 postulants pour 9 sites à pouvoir, et dans le Nord-Ouest il n'y a que 7
postulants pour 14 sites à pouvoir... etc.
Il revient ainsi à l'autorité compétente de répondre à l'objectif fixé par la
" carte sanitaire du pays ", à savoir éviter une trop grande concentration de
pharmaciens dans les mêmes localités, en assurant leur répartition de manière
équilibrée dans toutes les régions du pays.
4) Enfin, ce tableau atteste de manière ·fort éloquente que l'octroi des
autorisations administratives préalables est lié à la prise en compte de la
dimension régionale. Il en est de même du fait ethnique, ainsi que permet de la
constater l'analyse des répartitions des formations sanitaires privées.
11
8) LES REPARTITIONS TRIBQ -'REGIONALES" DES
FORMATIONS SANITAIRES PRIVEES AU CAMEROUN
Pour démontrer que l'octroi des autorisations préalables se fait en
considération de l'appartenance ethnique, nous prendrons une série de
données statistiques qui sont relatives à leur répartition sur le plan national (1 ),
puis au niveau des provinces les plus développées du pays : le Centre et le
Littoral (2). ·
Par formation sanitaire privée, il faut entendre ici " tout établissement
crée par une personne physique ou morale, à l'exclusion de l'Etat, des
collectivités locales et des établissements publics et parapublics 11
83. Dans
cette ca'tégorie, seule les formations sanitaires à but lucratif intéresseront notre
étude, à l'exclusion, bien entendu, des formations sanitaires à but non lucratif
84
NOMBRE DE NOMBRE
MEDECINS D'ETRANGERS
ORIGINE CAMEROUNAIS INSTALLES EN
REGIONALE INSTALLES EN CLIENTELE PRIVEE
(
CLIENTELE PRIVEE EN 1986
EN 1986
LITTORAL 53 32
OUEST 53 9
CENTRE 22 21
SUD-OUEST 13 0
NORD-OUEST 10 1
EST 2 0
EXTREME-NORD 1 1
NORD 1 2
ADAMAOUA 0 0
SUD 6 1
TOTAL 161 67
SOURCE : Ces chiffres sont tirés du registre des médecins autorisés à exercer
publique. Le fait que " la province d'origine " des médecins camerounais y soit
CENTRE 18 LITTORAL 51
OUEST 9 OUEST 38
LITTORAL 2 CENTRE 4
SUD 3 . SUD-OUEST 2
NORD-OUEST 2 NORD-OUEST 1
TOTAL 34 TOTAL 96
C'est pourquoi les pouvoirs publics camerounais ont pris des dispositions
et mis en place des mesures destinées à favoriser l'apparition d'entreprises
90 · 11
afin de permettre le développement ou le maintien sur le territoire
national des activités de production, particulièrement exposées à la
concurrence déloyale internationale, des mesures de sauvegardes peuvent être
portant application de la loi n°88/007 du 15 Juillet 1988 instituant une taxe d'inspection
et de contrôle des marchandises.
92 sauf dérogations exceptionnelles accordées par le ministre chargé duCcommerce
en liaison avec le ministre des Finances.
93 voir loi n°90/031 sur l'activité commerciale.
94 voir ordonnance n°85/003 sur les assurances, précitée.
92
* *
93
CONCLUSION DU TITRE Il
****************************************
* * *
*
DEUXIEME PARTIE
L'EXERCICE DU CONTRÔLE
peu de les définir. Très souvent, on va le voir, ils dénomment "déclaration" des
1
actes qui ont juridiquement les caractères d une autorisation.
L'on voudrait ici contribuer à les éclaircir, sans d'ailleurs avoir l'ambition
SECTION 1
L'AUTORISATION PREALABLE
différents : visa, permis, agrément, liœnœ... etc. (§ Il). Ces procédés ont des
contrôle (§ 1).
préalable; les auteurs insistent avant tout sur le degré de contrôle qu'elle
implique.
est donc amenée à examiner chaque demande d'une manière spéciale afin de
avec l'ensemble des impératifs issus tant de l'ordre public le plus strict que de
Sous une forme très voisine, M. MARTRES écrit que" (... ) de tous les
préalable dans l'éventail des modes d'aménagement des libertés publiques. Elle
l'a permis.
1
fondamental selon lequel tout ce qui n'est pas défendu par la loi est permis. Ici,
n'est permis que ce qui a été autorisé de façon expresse ou tacite. C'est la mise
en tutelle de la liberté, c'est-à-dire sa négation " (3); car, en réalité, " ce procédé
traditionnelle hostilité des libéraux à l'égard du régime préventif, " dont la seule
protéger l'intérêt de tous contre la liberté d'un seul : " elle répond à une
propriété, mais aussi dans le domaine des droits fondamentaux et des libertés
dans tous les secteurs des libertés et de faire apparaître les domaines d'emploi
les plus fréquents à partir desquels semble possible une meilleure connaissance
de l'institution.
A) L'AGREMENT
Ainsi, M. GEORGEL, qui étudie le plus à fond cette question, estime par
exemple que " l'agrément est une réponse favorable de l'administration aux
pouvoir de police, mais implique une certaine collaboration entre celui qui en fait
Cette situation entraîne pour lui à la fois des sujétions et des avantages pouvant
aussi bien être d'ordre financier que d'ordre juridique (10): Comme exemple tout
l'agrément ~st un procédé de contrôle qui, délivré par l'administration ou par tout
LIVET (13).
encore comme l'acte à partir duquel la création d'une activité privée est
juridiquement réalisée.
physique ou morale de droit privé que pour telle ou telle catégorie d'activités. A
la profession d'expert technique prévoit que " l'agrément précise les spécialités
l'ordonnance n°85/003 (14) décide que" l'agrément spécifie les branches et les
agrééé".
(11) Sur ce point, voir l'ordonnance n°90/007 (précitée) relative au nouveau Code des
investissements.
(12) A.DEMICHEL.- op.cit. p. 201.
Pour cet auteur, "l'agrément se caractérise juridiquement par le tait qu'il est une
mesure de contrôle ". "En général, poursuivait-il, il est une condition nécessaire de
/'existence de l'organisme qui y est soumis ", p. 203.
( 1311 P.LIVET.- op.c1t.
•
p. 66.
- --
B) LE Vl~A
travailleur est libre de tout engagement. Le visa des contrats d'expatriés (21)
tenne visa est également utilisé en matière de censure. Dans ce cas, il se définit
n-
comme " le moyen de police préventif consistant en une autorisatiopréalable
~
donnée par l'autorité administrative à une publication de la pensée par voie de
C) LA LICENCE
profession : telles les licences exigées pour l'exploitation des débits de boissons
ou pour l'exercice du transport routier. Ainsi, " -·1a licence de transport routier
fixe les zones ou les itinéraires sur lesquels le transport est autorisé_ Elle
Comme exemple sur ce point, voir décret n °9011462 du 09 novembre 1990, dont
/'article 18 est consacré au " visa d'exploitation ".
(23) L'importation de certains produits spéciaux est soumise au visa technique des
ministères de tutelle. Pour la liste de ces produits, cf. ANNEXE N°lO P~ .:!,(;,' 1 .
(24) Ph.L/GNEAU.- "Un instrument de contrôle des professions: les licences délivrées
par /'administration ", D. S. 1966, pp. 65 et suiv.
(25) Ph.LIGNEAU.- art.cit. p. 66.
(26) Voir art36 alinéa 2 , loin °901052 sur la presse (déjà citée).
(27) Cf; décret n"90/1468 du 9 novembre 1990.
(28) Voir décret n°90/1483 du 09 novembre 1990.-
(29) Voir décret n°83/169 du 12 avril 1983.
--1D6
validité " est fixé à neuf mois. Ce délai peut être prorogé de trois mois à
déjà titulaires d'une autorisation initiale d'exercer. Sur ce point, l'article 2.2.1. du
d'exercer une activité privée est très fréquente en pratique; ce qui explique son
sens générique.
sable (33), exploitation d'une eau de source ou d'une eau minérale (34),
(30) Voir art. 6, loi n°90/030 du 10 août 1990 fixant les conditions et les modalités de
/'exercice de la profession de transporteur routier.
(31) Voir art. 2.3. du Programme Généra! des Echanges, (PGE), 1989-1991.
(32) décret n° 67/DF/327 du 27 juillet 1967.
33) Voir décret n°90/1477 du 09 novembre 1990.
(34) Voir loi n·9o/016 du 10 aoat 1990 modmant et cO-mpl~tant certaines dispositions
de la loi n°73/16 du 7 décembre 1973.
-10t
E) LE PERMIS
administratif camerounais pour qui, " le permis de construire est une pièce
édifier une construction que l'on soit ou non propriétaire du terrain " (41 ).
F) LA CARTE PROFESSIONNELLE
préalable en ce sens que celui qui s'en trouve démuni ne peut en aucun cas
1
A titre d'exemple, citons, parmi tant d'autres, les cartes dont doivent âtre
titulaires les courtiers en publicité (44), les journalistes (45), ou encore les
*
A vrai dire, ces formes d'autorisation ne correspondent pas à des
nuances juridiques précises. C'est pour cette raison que la puissance publique
elle-même a tendance à les employer l'une pour l'autre car elles comportent
construire une salle de cinéma est valable pour une durée de deux ans à
l'exploitation d'une carrière de sable pour une période de quatre ans (48). Dans
(49).
explicitement que la durée de validité des dites autorisations est illimitée (50).
sont, à notre avis, pas limités dans le temps, sous réserve d'un éventuel retrait
de cette autorisation.
SECTION 11
LA DECLARATION PREALABLE
comme une technique " hybride " dans la mesure où l'on peut en distinguer deux
que l'administration veut surveiller d'assez loin " (51). Elle est, selon M. DE
que l'activité privée concernée va s'exercer, afin de lui permettre de réprimer les
une surveillance à cet effet " (53). Des textes sont, sur ce point, extrêmement
une mesure de contrôle ... " (55), nous pensons que la déclaration, fÔt-elle simple
l'activité déclarée.
(52) A.DE LAUBADERE.- Traité de Droit administratif, tome 3, val 1, 2ème éd. 1971,
n'?1.
(53) A.DE.LAUBARERE.- op.cit. n'?2. Dans le même sens, voir Ph. LIGNEAU.- "Le
procédé de la déclaration préalable H, in R.D.P. 1976, not. p. 799.: "La logique de la
déclaration est celle d'une infonnation utile. Entendons par là une infonnation
exploitable, susceptible de faciliter /'exercice du contrôle par l'autorité publique
".Toujours dans le méme sens, voir P. Marie MARTIN.- "la déclaration préalable à
l'exercice des libertés publiques", in AJDA, 1975, p. 436: "La déclaration préalable
est un moyen d'infonnation et une source de l'action de la puissance publique ".
(54) Voir art. 2.2.2. du Programme Généra/ des Echanges pour/a période 1989-1991.
(55) ... "dans la mesure où l'autorité publique ne dispose que d'un pouvoir lié et ne
peut en aucun cas s'opposer au dépôt de /a déclaration, dès lors que toutes les
mention3 prévue3 y figurent et qu'elle e3t dépo3ée à.l'administration compétente ", in
J.M.GARRIGOU-LAGRANGE.-Recherches suries rapports des associations avec les
pouvoirs publics, Paris, LGDJ 1970, p. 301.
saurait, sous aucun prétexte, refuser la délivrance du récépissé. Sur ce· Point,
est remis par le préfet " signifie évidemment que le préfet a l'obligation de
exemple similaire est fourni par la loi n°90/055 du 19/12/1990 sur les réunions
publiques. L'article 8 de ce texte est d'ailleurs plus explicite : " le chef de district
récépissé leur est délivré dès que le dossier est complet, si l'association n'est
pas frappée de nullité ". Cette disposition laisse une marge d'appréciation à
associations frappées de nullité ", c'est-à-dire aux associations " fondées sur
une cause ou en vue d'un objet contraire à la constitution, aux lois et aux
bonnes moeurs, ainsi qu'à celles qui auraient pour but de porter atteinte,
régime plus proche des techniques préventives car elle se combine avec un
déclaration n'est plus au service d'un régime de liberté : elle est utilisée
administrative de faire prévaloir la politique générale à suivre toutes les fois que
Aussi n'est-il pas exagéré de dire que cette forme de déclaration, qui a la
dans la pratique.
est aussi employée soit à titre exclusif, soit à titre complémentaire (b).
La déclaration est obligatoire dans la plupart des cas où elle est prévue.
par l'article 122 du Code du travail : " toute personne qui se propose d'ouvrir ou
ainsi que sur la nature et les classifications des emplois. L'inspecteur du Travail
la distribution sur la voie publique ou tout autre lieu public ou privé de livres,
écrits, journaux, dessins, gravures, lithographies (58) et pour l'exercice du
11
Dans toutes ces hypothèses, la déclaration alors conditionne la légalité
librement:
annulation (62)
COMPLEMENTAIRE
d'autorisation préalable.
* *
En définitive, et pour conclure sur les procédés juridiques de contïôie,
et de construction nationale.
posteriori.
Montesquieu.
l'Etat peut faire porter son contrôle sur les conditions d'accès aux
contrôle de " l'accès " (section 1) et le contrôle de " l'exercice." (section Il) sont
les deux modalités d'exercice du contrôle de l'Etat qu'il convient d'examiner plus
en détail.
SECTION 1 '·
PRIVEES
La question à résoudre ici est double et elle se pose dans les termes
suivants:
publique?
- Ensuite, lorsque la personne physique ou morale de droit privé qui sollicite
d'opportunite ?
textes, dans de nombreux cas, prévoient ces conditions. Celles-ci sont relatives,
soit aux postulants (sous-section 1), soit aui moyens d'accès aux professions
privées (sous-section Il). L'administration sera ainsi chargée de vérifier, à cette
(sous-section Ill).
SOUS-SECTION I
PROFESSIONS PRIVEES
d'âge requises par les textes (A). Elle s'assure également que le postulant n'a
POSTULANT
Il s'agira ici de rechercher si le postulant n'a pas été l'auteur de faits ayant
à la probité et aux bonnes moeurs et s'il n'a pas été frappé de faillite personnelle
(2).
d'un extrait de casier judiciaire délivré par le Tribunal civil et datant de moins de
trois mois.
(2) Sauf réhabilitation intervenue en sa faveur. Dans ce sens, voir, par exemple, art. 5,
loin °90/037 sur l'expert technique, srt. 35, loi n °901040 sur l'urbaniste ...
(3) Rappelons que c'est /'Ordre qui apprécie la moralité du postulant à la profession
libérale lors de son inscription au tableau.
A.1.9
0
Les deux Parties contractantes se donnent réciproquement avis des
nationalité.
et aux ressortissants d'autres Etats, s'il existe entre le Cameroun et ces Etats
privées.
rechercher s'il n'a pas perdu la qualité de camerounais, " soit à la suite de
nationalité
f
étrangère, soit à la suite de la répudiation pour les personnes qui ont
la faculté d'exercer cette option, soit par suite d'un refus d'obtempérer aux
naissance que la puissance publique s'assure que le postulant a l'âge requis par
les textes pour accéder à la profession sollicitée. Cet âge est variable : 23 ans
21 ans pour les autres professions. Celles-ci sont, au demeurant, soumises aux
Pour pouvoir exercer une activité privée, il ne faut pas cumuler cette
(8) Voir art. 8, loi n"90/037 du 10/811990. Rappelons que les étrangers doivent en plus
être munis d'un titre de séjour régulier; sur ce dernier point, cf. loi n°90/043 du
1911211990.
(9) Cf. A.NGONGANG-OUANDJI.- "Acquisition et perte de la national/te camerounaise
",in Rec. Penant, 1972, p. 147.
Ainsi, la puissance publique vérifie si le postulant n'est pas un agent
public (10) . Cette vérification est d'autant plus facile qu'une lettre de libération
profession libérale est en effet soumis à la possession d'un diplôme ou d'un titre
(14). Sa détention est justifiée par la présentation d'une copie certifiée confonne
(13) Ainsi en est-il des médecins, des avocats, des pharmaciens, des architectes, des
vétérinaires... ··
(14) qui établit les équivalences des diplômes en français et en anglais.
A.23
SOUS-SECTION Il
L'Etat peut porter son contrôle sur les biens immobiliers (A) ou sur les
Les précisions faites, par ailleurs, sur la qualité des équipements des
conformes (19).
T
La " fluidité " des expressions telles que" garanties suffisantes ", ou
POSTULANT
obligations financières.
Les principales raisons de cette mutation ont été mises en relief par le
Doyen SAVATIER:
des techniques; il est tel que l'homme tout seul, avec le seul secours de ses
instruments personnels est le plus souvent dépassé. Pour que soient utilisées
ces forces démesurées mises par ces techniques à son service, il est porté à
envisager un groupement avec d'autres hommes "(24).
(23) Ph. de WOOT, cité par Huguette MAYER, in "Evolution du droit des professions
libérales ", D.S., 1973, p. 342.
(24) Cf. R.SAVATIER.-Métamorphoses économiques et soda/es du droit privé, 2ème
série, Paris, Dalloz. 1959, n °205.
--1.26
qu'il est mis en oeuvre par le biais des statuts-types. C'est la raison pour
Ceci est vrai pour la profession d'avocat. Ainsi, " les avocats résidant
dans une même ville peuvent exercer leur activité dans un même cabinet sous
Encore plus intéressante est la précision faite par l'article 43, alinéa 2, du
Santé publique ·:
Enfin, on l'a noté déjà, les contrats relatifs à l'embauche des travailleurs
librement, car dans ce cas l'approbation deviendrait une formalité sans aucune
portée" (28).
(28) A.DEMICHEL.- Le contrôle de l'Etat sur les organismes privés, op.dt., p. 227.
-128
constitué entre eux des sociétés en nom collectif, des sociétés par actions ou
de leurs associé (29). Cette remarque est aussi valable pour les activités
En fait, comme l'a soulignée, à juste titre, Mme RONGERE, " le procédé
des statuts-types apparaît comme un moyen lafgement utilisé pour exercer sur
diverses activités privées un contrôle a priori " (31 ); contrôle qualifié " d'indirect "
contrôler, complique cette tâche; car " la tutelle "au jour le jour' risque de
disperser les efforts et, en multipliant les cas particuliers, aboutit à une
fait que certaines parmi elles ont servi de cadre et de moyen à l'agitation
Ngondo chez les Douala, l'Efoula chez les Bulu en constituant l'illustration la
sont, non seulement contrôlées par le biais des statuts-types, mais aussi
Il ne semble donc pas excessif d'affirmer , avec Mme RONGERE, que les
statuts-types" n'existent évidemment que dans les secteurs où, pour une raison
(33) Nous pouvons affirmer sans risque de nous tromper qu'il y en a presqu'autanf que
de tribus au Cameroun, sinon même plus.
(34) P.RONGERE.- op.cit., p. 139.
(35) Voir R.G.NLEP.- L'administration publique camerounaise, op.cit. p. 240.
(36) Voir article 3 du décret n•791390, précité. ·
(37) P.RONGERE.- op.cit., p. 4.
*
En définitive, les postulants doivent, dans toutes les circonstances,
apporter la preuve qu'ils remplissent les conditions imposées par les textes
SOUS-SECTION Ill
C'est à répondre à ces deux questions que nous allons nous attacher
maintenant.
l'octroi de l'autorisation sera automatique. Ces hypothèses sont, à vrai dire, peu
fréquentes (A); car, très souvent, des textes laissent à l'autorité publique un
décision autorisant l'exercice légale d'un parti politique ne peut être refusée que
le postulant remplit les conditions légales, puisqu'il se présente devant elle dans
soit ainsi.
si le postulant réunit les conditions légales, que lui donner satisfaction même si,
administratif accompli en vertu d'une compétence liée apparaît ainsi, d'une part,
l'administration n'est pas maître, pour lequel elle perd jusqu'à sa faculté d'agir ou
de s'abstenir" (39).
(38) Voir supra, note n·42. titre 1, chapitre 1,2. eme Partie. P. Aos
(39) B.KORNPROBST-HLs compétence liée•, R.D.P. 1961, p. 935, not. p. 936.
consiste en une vérification de la réelle existence des conditions objectives
En l'occurrence, elle doit vérifier s'il existe une adéquation entre l'activité
projetée et les fins d'intérêt général ou bien s'il n'y a pas entre elles une certaine
antinomie.
est généralement matérialisée dans les textes par l'utilisation du verbe " pouvoir
"; ainsi que permet, par exemple, de le constater l'article 4 du décret n°87/1816
du 3 décembre 1987 (42) : " le ministre de la Santé publique peut, soit autoriser
constatait
, :
" Dans la pratique, un investisseur désireux de promouvoir au Cameroun
initiatives privées ont été ainsi stérilisées par une administration souvent
tatillonne" (44).
années.
à la lumière des textes plus récents, édictés notamment à partir de 1990. Ces
textes, ainsi qu'on va pouvoir le constater, ont introduit dans le droit positif de
1990.
L'exposé des motifs de la loi n°90/040 sur les urbanistes rapporte que:
11
le problème majeur du Cameroun d'aujourd'hui est de sortir de la crise
investissements dans les secteurs les plus variés (... ); elles encouragent les
initiatives privées en simplifiant les démarches administratives" (46).
(45) Dans te même sens, voir projet de loi n"453/PJUAN, 4ème législature, juin 1990
sur les médecins, projet de loi n'*4551PJUAN sur les pharmaciens, projet de loi
n°454/PJUAN sur les chirurgiens-dentistes etc.
(46) in Cameroun, Droits et Ubettés, recueil des nouveaux textes, Yaoundé, Sopecam,
1990, p. 389.
A) LA CONSISTANCE DES GARANTIES NOUVELLES
procédure consultative (2) et, enfin, l'obligation faite a toute autorité de contrôle
de motiver sa décision (3).
certain délai, était admise dans sa généralité au Cameroun. L'adage " qui ne dit
" (... ) qu'il y a lieu de considérer que l'acte administratif peut même être
implicite; que c'est ainsi que le silence gardé par l'administration pendant un
certain délai, à dater de la réception d'une demande, est considéré comme une
décision de rejet susceptible de faire l'objet d'un recours en annulation ... " (47) .
.-
La décision implicite d'acceptation, qui n'était qu'une exception de portée
vingt dix jours à compter du dépôt du dossier, le silence gardé par le conseil
s'installer" (51 ).
L'avis consultatif, même s'il se trouve être obligatoire, ne lie pas l'autorité de
{59).
impératif, est moins fréquente. Elle est prévue, par exemple, par l'article 16 de la
latitude; car la procédure de l'avis conforme, ainsi que l'a noté le Professeur
Le juge administratif, après avoir relevé " qu'aucun motif n'est indiqué
dans l'acte attaqué sur lequel s'est basée l'autorité chargée du pouvoir
BENOIT (71).
publique concrétise cette autorisation par une lettre du 28 septembre 1968 et lui
libéré en 1978 après une remise de sa peine par décret n°78/356 du 21 août
1978.
sortes.
qu'en pratique, ces garanties les mettent totalement à l'abri des risques
d'ailleurs le juge civil, ne peut statuer qu'à l'instigation d'un tiers. En termes
(}i, la plupart d'entre eux ignorent leurs droits ainsi que les règles de
procédure. Le fait que l'instance soit ainsi rarement mise en mouvement ne
de l'autorité de contrôle.
* *
Pour conclure sur cette section, il convient de souligner que, dans la
majeure partie des cas, l'autorisation n'est qu'une faveur, une tolérance; elle ne
représente pas un droit. Le postulant qui répond aux conditions n'a très souvent
contrôle de l'Etat.
SECTION Il
- D'autre part, le maintien d'une activité privée simplement déclarée peut être
illégal. •
intéresse pas ici en raison du contenu de la décision rendue (74), mais à cause
témoigne:
secte dissoute; qu'ainsi, il rétorque que les Témoins de Jéhovah ont été
C'est pour ces raisons que la puissance publique vérifie dans quelle
mesure les personnes, physiques et morales de droit privé, dont les activités ont
été autorisées ou déclarées respectent les obligations que les textes leur ont
imposées. A cet fin, elle dispose des moyens juridiques importants, à savoir le
droit de contrôle est assorti d'un certain nombre de garanties protectrices des
(74) Voir observations Eric BOEHLER sous cet arrêt. in R.C.D., n°3, 1973, p. 54
droits des professionnels aux différents stades des procédures mises en oeuvre
(§ 2).
commur.lication (A) et son droit de visite pol!r vérifier si les sujets du contrôle
respectent effectivement la réglementation professionnelle (B).
A) LE DROIT DE COMMUNICATION
de leurs activités (1). Ces textes élargissent parfois les pouvoirs des
contrôleurs, dans la mesure où ils ont le droit de réclamer aux tiers des
CONTRÔLE
autorités ou des agents d'exécution du contrôle, sont souvent énumérés par les
textes.
prescrite par la législation relative aux conditions de travail, en vue d'en vérifier
la conformité avec les dispositions légales et de les copier ou d'en établir des
extraits' (76).
Les pouvoirs des agents du contrôle des prix nous semblent être plus
des justificatifs des prix pratiqués, ainsi que_ la décomposition de ces prix
en leurs éléments. Ils peuvent, en outre, exiger la copie des documents qu'ils
estiment nécessaires à l'accomplissement de leur mission".
Impôts de toute indication qu'elle peut recueillir de nature à faire présumer une
'
fraude commise en matière fiscale ou une manoeuvre quelconque ayant eu pour
Ensuite, les chefs de bureaux et receveurs des Douanes, les agents des
Douanes ayant au moins le grade de contrôleurs et les officiers des Douanes
marchandises (79).
infractions sont souvent facilitées par l'assistance que se prêtent. dans un cadre
conventionnel, les administrations fiscales et douanières.
" Les autorité fiscales de chacun des Etats contractants transmettent aux
' fiscales de l'autre Etat contractanr les renseignements d'ordre fiscal
autorités
qu'elles ont à leur disposition et qui sont utiles à ces dernières autorités pour
assurer l'établissement et le recouvrement réguliers des impôts visés par la
présente convention, ainsi que l'application, en ce qui concerne ces impôts, des
dispositions relatives à la répression de la fraude fiscale. L'échange des
renseignements a lieu soit d'office, soit sur demande visant des cas concrets ".
B) LE DROIT DE VISITE
Générale de Surveillance.
Les agents des Douanes, par exemple, disposent d'un pouvoir d'action
général qui leur permet d'intervenir en tous lieux où se trouvent des
pénétrer dans tous les établissements soumis à leur contrôle, afin de procéder à
tous les examens et enquêtes jugés nécessaires pour s'assurer que les
établissement.
(81) Arocles 60,62,63, 129, 130 et 131 du Code des douanes de l'U.D.EA.C. ·
(82) Article 115.
(83) Dans Je domaine fiscal, comme l'a indiqué M. A. ROUX, le droit de
vis 1 ~ . . est "Je stade le plus élaboré du contrôle (...), celui, en tout cas, qui
nécessite des investigations très poussées et qui ne sont pas sans analogie avec
celles qui accompagnent une enquéte de police ", in La protection de la vie privée
dans les rapports entre l'Etat et les particuliers, Thèsé. Droit., Aix - Marseille, 1980, p.
178.
2) LE DROIT DE VISITE PARTICULIER DE LA SOCIETE GENERALE DE
SURVEILLANCE
a 0
) PROCEDURE PREALABLE A L'INSPECTION DES MARCHANDISES PAR
LA SOCIETE GENERALE DE SURVEILLANCE, (SGS).
détails de la transaction.
son vendeur, d'une part, de faire inspecter les m-archandises par la SGS, d'autre
part, qu'il lui reviendra (au vendeur) de payer les frais de manutention ainsi que
de l'inspection :
(85) Pour rédiger ce passage sur la SGS, nous nous sommes inspirés des documents
suivants:
- Dossier d'lntonnatton. SGS-Cameroun, mars 1989.
- SGS-Cameroun, guide pour les importateurs (sans date).
conformes au contrat, la SGS n'émettra !'Attestation de Vérification qu'après
Quoiqu'il en soit, les pouvoirs des agents de contrôle peuvent donner lieu
à de nombreux abus; c'est pourquoi les textes ont soumis son exercice à des
conditions rigoureuses.
(87) Pour d'ample précisions sur tous ces points, voir ANNEXE N•t-t..J ~ :t6~
(B'é) du 23 septembre 1988, précité.
§ 11.- LES GARANTIES DES SUJETS DU CONTRÔLE
que le pouvoir de contrôle doit être régulièrement exercé par des agents
compétents et selon les procédures prévues (8). Bien plus, il ne doit porter
(89). Ils ne doivent pas révéler, même après avoir quitté leur service, les secrets
opposé aux personnes qualifiées pour connaître les faits relevés par un agent
de contrôle. L'article 267 du Code des impôts prend d'ailleurs le soin de préciser
que " les agents du service des Impôts sont déliés du secret professionnel à
dispose que les agents du contrôle des prix sont tenus au secret professionnel
de procédure.
271 du Code des impôts décide, par exemple, que les agents de l'administration
contribuables intéressés.
Enfin, les textes soumettent les visites de nuit et les locaux d'habitation à
une procédure rigoureuse. Pour ces visites est exigée souvent (91) la présence
soit d'un officier de police judiciaire, soit d'un officier municipal du lieu, soit d'un
* *
*
(91) Pour /es exceptions à ce principe, cf. art. 60 al. 3 _du Code des douanes de
/'U.D.E.A.C.
(92) En ce sens, voir. art. 15 la. 4 de l'ordonnance n°l2/1 B du 17 octobre sur les prix.
~56
CONCLUSION DU TITRE 1
administratif.
Enfin, le législateur a donné aux agents de contrôle, par les pouvoirs qu'il
leur a conféré, des moyens juridiques importants pour veiller à ce que les
infractions qui seraient commises à leur encontre fassent l'objet d'une sanction
adéquate.
TITRE Il
LA PORTEE DU CONTRÔLE
commune, qui est la constatation des infractions et leur poursuite par les
services de contrôle.
C'est pour cette raison que nous étudierons d'abord, dans une rubrique
(1) in Les autorités publiques et l'entreprise privée, Colloque de Deauville, op.cit. p. 77.
-159
SECTION 1
un délai à l'expiration duquel elles devront avoir disparu. Elle doit être écrite,
datée; signée puis. notifiée au sujet du contrôle, ou à son représentant, par lettre
..
recommandée, avec demande d'avis de réception.
demeure d'y remédier dans un délai qui ne peut excéder deux mois.
(2) Cette Commission est instituée par amMé préfectoral dans chaque commune où le
besoin se fait sentir. Cf. art. 16 du décret n°84/1083 précité.
A6o
demeure de payer. A cet effet, le comptable du Trésor lui délivre une sommation
gratis, c'est-à-dire une invitation sans frais à se libérer de sa dette d'impôt, dans
importe de reconnaître qu'en fait, les lois sont parfois difficiles à connaître et à
D'une part, les législations particulières dont le respect est imposé aux
législation des prix, législation comptable, douanière et fiscale etc. Bien plus, la
prendre que cet exemple, les règles du droit fiscal sont édictées par les pouvoirs
GONIDEC:
important, l'aspect sociologique l'est encore davantage dans les pays africains.
D'abord, il ne faut pas oublier que les moyens retenus pour porter la législation à
éventuellement leur négligence. S'il n'y remédient pas dans les délais fixés, leur
B) LE PROCES-VERBAL
" les actes écrits par lesquers la personne qualifiée pour les dresser constate
une situation de fait dont peuvent être tirées des conséquences juridiques" (7).
Dans les autres cas, ils ne font foi que jusqu'à preuve contraire de
-
ministère public, le pouvoir d'exercer eux-mêmes l'action publique. Ainsi en est-
il, notamment, des inspecteurs du Travail : l'article 116, alinéa 1er, du Code du
peuvent être poursuivies par la voie de la contrainte. Dans ces cas, elles sont
prouvées par des certificats, des renseignements, des procès-verbaux fournis
ou établis par des agents de contrôle de l'Etat camerounais, par ceux des pays
étrangers dans le cadre conventionnel ou par les agents de la Brigade inter-
Etats de vérification.
Ces poursuites ne sont prévues que dans des cas bien déterminés :
huissiers (11).
Les poursuites par la voie des contraintes peuvent aboutir à la saisie des
biens ayant fait l'objet de l'infraction ou qui ont servi à commettre l'infraction.
A notre avis, on ne doit pas les considérer comme telles pour deux
raisons:
(10) Cf. art. 303 du Code des impôts: "Le trésorier délivre /es contraintes ". Dans le
même sens, voir. art. 325 du Code des douanes de l'U.D.E.A.C.: "Le directeur et les
chefs de bureau des Douanes peuvent décerner contrainte pour le recouvrement ... ".
(11) Cf.; arl. 325 du Code des douanes de l'U.D.E.A.C. et arl. 301 du Code des
impôts.
(12) Arl. 17 de l'ordonnance n•72J18 du 17 octobre 1972 suries prix.
(13) G.LEVASSEUR.- "La répression des infractions 8 la réglementation des prix ", in
JCP. 1941. 1, 183 et 184, n•26.
,.-165
D'une part, les saisies ne sont pas en elles-mêmes répressives, car, ainsi
que l'a noté M. MOURGEON, " ou bien elles sont suivies d'une sanction
marquant le terme de l'action répressive, ou bien il y a restitution des biens
comme des mesures provisoires liées à une action répressive, mais par elles-
que par les autorités administratives ou par des agents auxquels la loi a donné
compétence pour le faire (ce qui est rarement le cas des agents d'exécution du
contrôle), alors que les sanctions pénales sont exclusivement du ressort des
Tribunaux judiciaires.
d'ailleurs notre opinion : " à titre conservatoire, les agents du contrôle des prix
faisant valoir qu'elles permettent, non seulement de réunir des preuves, mais
illicites (15).
Il est à souligner que les contraintes douanières doivent être visées sans
professionnelles.
envisagée que lorsque les moyens de droit sont épuisés (1). Nous verrons que,
dans le domaine des poursuites par la voie des contraintes, une garantie
le préfet.
quel est, du juge administratif ou du juge judiciaire, celui qui a compétence pour
expliquer cette solution, elle estima qu'aucun texte n'habilitait le sieur MVE
Selon elle, les faits reprochés à M. MVE NDONGO constituaient" une vole de
-
En dernière analyse, l'intérêt de cette décision provient notamment de ce
2) LA POSSIBILITE DE TRANSIGER
la législation des prix (20) et des douanes (21 ). L'article 9 de la loi des finances
ADMINISTRATIVE (23)
b 0
) EFFETS DE LA TRANSACTION
exécuter la transaction dans un certain délai; celui-ci ne peut, par exemple, être
pour qu'il engage les sanctions pénales, soit infliger directement des sanctions
administratives.
(23) Pour d'utiles précisions sur ce point, voir- J.M.AUBY.- "La transaction en matière
administrative ", AJDA. 1966. pp. 5 et suiv.
(24) En ce sens, voir- Fernand BOULAN.- La transaction en droit privé posmt. Thèse
Droit, Aix-Marseille.1971.p. 185.
(25) En l'absence, sauf erreur, de jurisprudence camerounaise sur ce point, nous nous
pennettons de citer, par exemple, celle du Conseil d'Etat du 16 mai 1947, Hubert, Rec.
p. 200. -
(26) Précisons que la transaction est, dans ce domaine, accordée par le ministre du
Développement industriel et commercial.
SECTION Il
LES SANCTIONS
'
§ 1.- LES SANCTIONS ADMINISTRATIVES
diffusées et vulgarisées. Seule nous importe l'étude succincte des limites entre
cette notion et les notions voisines (A}; on essaiera ensuite de classer les
sanctions administratives (B) avant d'examiner, enfin, les garanties accordées
(27) Les sanctions civiles sont, nous semble t-il, ins_uffisantes pour donner au contrôle
sa pleine efficacité. C'est pourquoi nous n'avons pas jugé utile de les étudier ici.
(28) E.PICARD.- La notion de police administrative, op.cit. pp. 327-365.
A) LA NOTION DE SANCTION ADMINISTRATIVE
sens inverse, une mesure administrative peut intervenir, quelle que soit sa
gravité ou l'atteinte qu'elle comporte pour les libertés publiques, sans que celui
qui en est l'objet ait eu communication des griefs qui lui sont reprochés et sans
est motivée par la nécessité de préserver l'ordre public. Dans le même ordre
professionnelle.
Comme l'a fort bien souligné M. BRAIBANT : " Les sanctions sont d'une
professionnelle. Elles sont fondées sur des griefs, sur des fautes reprochées.
poursuites pénales qui peuvent être engagées à raison des mêmes faits et
administratives. etc.
(29) BRAIBANT.- " Conclusions sur C.E. 8 janvier 1960, ministre de /'Education
nationale contre ROHMER ... in RDP. 1960 p. 335.
(30) Cf. not : J.MOURGEON.- op.cit. pp. 56 et 110; M.WALINE.- Précis de droit
administratif, Paris, Montchrétien. 1969. p. 382; C.A. COLLIARD.- " La sanction
administrative "in Annales Fac. Droit d'Aix, 1943. etc.
(31) En ce sens, voir.arret n"265/T.E du 2711111963, MVE Jean c/Etatdu Cameroun.
B) CLASSIFICATION DES SANCTIONS ADMINISTRATIVES
diverses:
est peu scientifique, car elle attribue à toutes les sanctions la même importance.
(
PROFESSIONNEL
prononcées lorsque l'autorité ordinale (33} estime devoir être bienveillante. Elles
a 0
) LE~ AMENDES
Les textes prévoyant les amendes fixes sont rares; citons, à titre
Elle prévoit (35) une amende forfaitaire de 5.000 francs C.F.A. lorsque le
Les autres textes prévoient en général des amendes comprises entre les
limites d'un maximum et d'un minimum. Ils contiennent une fonnule calquée sur
(34) En ce sens, voir, par exemple, art. 110 al. 2 de la loi n°90/035 sur les
pharmaciens.
(35) art. 31.
(36) ... de 10000 francs lorsque ce montant est compris entre 10000 et 30000 francs;
de 20000 francs lorsque ce montant est compris entre 30000 et· 50000 francs et de
20000 francs lorsque ce montant est compris entre 50000 et 100000 francs, cf. art. 30
cité.
(37) En ce sens, voir. art. 29 de la loi n·BB/016 du 1ô/12188 sur ta publicite.
0
b ) LA CONF/SCA TION
Il est, à cet égard, essentiel de noter une évolution dans l'attitude des
par la société Baby Holding, avaient été saisis par la délégation départementale
(38) Cette vente aux enchères est opéree par les services du Tresor. Une parüe du
montant de cette vente sert à encourager les personnes ayant contribué à la saisie.
(39) Il s'agissait essentiellement du savon en poudre.
(40) Les trois infractions commises par cet importateur étaient les suivantes :
- le défaut de la licence d'importation;
- la non soumission aux procédures de dédouanement;
- le non respect des principes de la décision n°44/MINDICICAB du 21 février 1990
instituant le marquage "vente au Cameroun" sur certains produits importés.
(41) Outre la saisie et la confiscation suivies de la dis~ribution des marchandises, ladite
société a été suspendue de toute importation pour une durée de trois ans.
(42) Sur tous ces points, voir Cameroon Tribune n·4696 du 9 août 1990, p. 4.
c1 LES MAJORATIONS DE RETARD
En matière fiscale, le retard enregistré, soit dans le dépôt des
déclarations, soit dans le paiement des droits dûs, entraîne une majoration de
10% des sommes impayées deux mois après la date de leur mise en
recouvrement {43).
Cette fermeture peut être prononcée à titre définitif ou pour une durée qui
ne peut excéder trois mois, renouvelable une fois. Dans ce dernier cas, elle
prix est, à cet égard, très explicite " pendant la fermeture, le délinquant doit
souligné M. VICHE, "elle frappe des individus déterminés et a pour but de les
c 0
) LE RETRAIT DE L'AUTORISATION
l'agrément, en laissant planer sur son bénéficiaire une menace permanente ".
Les
, sanctions privatives des droits professionnels sont les peines les plus
. -
graves, puisqu'elles aboutissent à priver l'intéressé de ses ressources et de sa
PROTECTEUR
garanties pour ceux qui sont susceptibles d'en faire l'objet. Le contrôle du juge
administratif en constitue la meilleure, ainsi que permettra de le constater l'étude
(49) Cf. Cameroon Tribune n°4454 du 18 aoat 1989, p. 7 et, ci-après, Annexes n° g et8.,
. ~ ~59 d-$60
1°) LES GARANTIES ENTOURANT L'APPLICATION DE LA SANCTION
même de faire entendre utilement ses observations sur les faits qui lui sont
d'une commission
, consultative.
pouvoir. Selon elle, cette sanction, initialement non motivée, avait été prise en
(50) Citons à titre d'exemple l'article 47 al.3 du décret n°90/1467: "Les chantiers de
construction et les exploitations d'établissements de tourisme clandestins son fermés
d'office sans préavis par le ministre ".
(51} Jugement n°62/CSJCA du 251911980.
(52) Qui a son siège d Doue/a.
(53) Confirmé par l'arrêté n°100 du 221111980.
A l'argumentation de la requérante, le représentant de l'Etat réplique en
concluant au rejet du recours. Il estime, en substance, que la décision attaquée
épouse. Selon lui, il est apparu que l'honorabilité du Président de cette société a
été mise en cause en raison notamment des actes accomplis par l'intéressé,
d'autres' organismes d'assurances ". C'est poùrquoi il pense que faire droit à la
les motifs avancés par le représentant de l'Etat n'étaient pas fondés. Elle a
annulé la décision portant retrait d'agrément, motif pris de ce que, d'une part elle
contenait une illégalité quant au but poursuivi, d'autre part elle ne reposait sur
professionnelle des intéressés. Celles qui sont les plus graves aboutissent à les
de sanctions pénales.
§ 2.- LES SANCTIONS PENALES
Cette étude est du ressort du droit pénal. C'est pourquoi nous donnerons
l'autorité judiciaire, elles sont, selon les cas, des peines principales,
complémentaires ou accessoires (57).
* *
Il n'est guère contestable. que la sanction administrative et la sanction
pénale répondent, dans la pensée du législateur, à une considération de
paie pas.
crainte d'un châtiment exemplaire est salutaire et de nature à faire hésiter les
Elles ont toutes deux pour objet d'agir sur l'intéressé mais en vue de
protéger la société. Ce rôle de prévention est renforcé par la publicité de la
peine, donc de la faute. Ces sanctions constituent ainsi une arme indispensable
r
-
à l'efficacité du contrôle de l'Etat. Encore faut~il qu'elles soient effectivement
appliquées. Nous ne pensons pas qu'elles le soient. En effet, comme il sera
* *
*
sinon la totalité des objectifs poursuivis, du moins la majorité d'entre eux; tel
camerounais sur les activités des personnes physiques et morales de droit privé
Mais, force est de reconnaître que, d'une manière générale, pas plus que
les politiques ou que la presse, les auteurs n'ont précisé davantage les raisons
(section Ill).
véritablement prouver cette inefficacité. On- ne peut que l'illustrer par des
exemples et des anecdotes ,. (2).
sont pas respectées. Il est, évidemment, très difficile d'en évaluer le nombre;
phénomène est considérable; car le contrôle de l'Etat est très loin de produire
contrôle sont concernés : contrôle des prix, contrôle des importations, contrôle
la population.
nutritionnelles, tenu à Yaoundé en juillet 1988 (3), " on constate qu'une quantité
vétérinaire des animaux de boucherie et pour celui des viandes et des produits
de la pêche; Santé pour la salubrité des denrées alimentaires; Enseignement
terrain.
(4) "tout au plus, on se réfère aux normes du Code?< Alimentaire qui est un canevas
général pour le commerce intemational ",cf. D.SIBETCHEU.- art. préc. p. 13
(5) Voir infra pp. .2.f~ àJJq.ainsi que la note n·s2.
A9o
Il faut ajouter ici que les produits laitiers locaux sont peu contrôlés.
sanitaire ". Ainsi, " alors que la liste des produits contrôlés ne concerne que
deux entreprises, à savoir Camlait et Silac, celle des "produits fantômes" est
longue. Il s'agit de Blanc neige, Lapon, Ourson bleu, Yoglait, Jopy yaourt, Le
Sportif, African yaourt, Sitralait, Yaourt biboto, Yoghurt first, Yoghurt sweet,
En fait, " ces entreprises, une fois (l'aspect) commercial réglé, ignorent ou
refusent de soumettre leurs produits au contrôle sanitaire, qui est une étape
ne sont pas contrôlés mais restent parfois commercialisés après la date limite
de consommation, qui n'est pas toujours visible sur la boîte. En plus, la chaleur
Comme l'a, à juste titre, noté M. J.M.NZEKOUE, " le contrôle des prix a
été très souvent chez nous une notion théorique, sans grande portée sur la
(6) cité par cameroon Tribune n·4624 du jeudi 19 avril 1990, p. 13.
réalité. En matière de fixation et d'application des prix, l'anarchie qui règne sur
nos marchés s'avère préoccupante, tant l'écart est grand entre la règle et la
Ainsi, les différences des prix constatées, par exemple, dans le domaine
infernal de la hausse illicite des prix des denrées alimentaires : " les populations
ne cessent de se plaindre de cette hausse illicite des prix, qui risque d'entraîner
l'exode rural, écrivait alors M. SAMBOU, qui ajoutait que les fonctionnaires ne
sont pas en reste et certains sont prêts à solliciter leur affectation ailleurs,
notamment là où le coût de la vie leur permettra de s'épanouir avec leur famille "
(9).
Dans le même ordre d'idées, il est rare que les résultats des contrôles
que:
(7) J.M.NZEKOUE.- .. Contrôle des prix, une réglementation plus rerme ", in
Cameroon Tribune n°4250 du 24 octobre 1988, p. 16.
(8) En ce sens, voir notamment :
- Luc ANGOULA NANGA.- " Débits de boisson, une application complaisante des
textes•, in Cameroon Tribune n°4692 du vendredi 3 août 1990, p. 7: •En ville comme
au village, écrit-il, le non respect de la réglementation des débits de boisson fait
recette••• ".
-J.M.NZEKOUE.-,. Le boom du commerce des boissons: la réglementation trahie", in
Cameroon Tribune N°4166 du 27 juin 1988, p. 5.
(9) SAMBOU DAOUDOU.- " Hausse illicite des prix des denrées alimentaires à
q
l'Etat.
(10) Source: ministère de la Santé publique, août 19_90. Voir en ANNEXE N° 12- une
liste faisant état de la situation. ...~ "2,6'.3 - !l:r-1-
(11) p. 16. -d
A93
moitié depuis que le pays a rouvert ses frontières au mois d'avril 1986,
permettant ainsi l'arrivée massive de ciment vendu à très bas prix pour se
procurer du franc C.F.A., qui servira à acheter,-sur les marchés étrangers, les
des ventes mensuelles de l'usine de Figuil, a-t-il conclu, est telle que des pertes
concernant l'emploi".
congelés.
(12) en 1985186. Pour d'amples informations sur ce point, voir. Jean NGANDIEU.- Le
Cameroun et la crise, renaissance ou blocage?, Paris, L'Harmattan.1988, p. 41.
(13) François JOLIVAT.- " Cimencam et le marché camerounais du ciment ", in
Marchés Tropicaux du 16janvier1987, p. 146.
Pourtant, " le pays compte 4 millions de têtes de gros bétail, soit environ
un boeuf pour trois camerounais par an ", remarquait déjà, dès 1985, M.
J.M.NZEKOUE qui, dans la même étude, relevait qu'en 1983, "les importations
Ajoutons, avec Mme ABENA NLOMO, que " des protestations de petits
r -
éleveurs se sont élevées ça et là sans succès. Les responsables de la Société
jeune société subit de plein fouet les effets de cette situation. Les abattages, qui
étrangères sur nos marchés est ici un signe de l'incapacité de l'Etat à maîtriser
Il est un fait que malgré les discours officiels qui partent beaucoup d'unité
nationale, la réalisation de celle-ci n'a pas l'importance qu'on prétend lui donner;
clandestines dans les années 1970 et dont on avait un peu honte, ont envahi le
'
pays. Pour promouvoir " le développement autocentré ", le Gouvernement a
encouragé la création des associations dites " des élites ou d'originaires " de tel
de (... ) vivant à ( ... ) par là. Ce sont là des dénominations qui se bousculent
désormais dans notre pays. Chose grave, ces divers regroupements sont de
véritables cercles fermés : "les autres" en sont exclus; en fait. il s'agit très
(16) CF. not. Jacques LOMBARD.- " Tribalisme et intégration nationale en Afrique
noire ", in Revue de l'Homme et de la Société n" 12, 3.Vril, mai, juin 1969.
Cet auteur soutient que dans les nouveaux Etats africains, " les multiples
associations "d'originaires" qui, en ville, sont la seule expression du tribalisme,
n'existent que du fait des carences de l'Etat ", p. BO. Ce qui est vrai.
Mais nous émettons des réserves quand il affifT'fJe ensuite qu' " il a été montré
d'ailleurs que les associations ethniques dans les villes étaient Au-Jceptibles d'aider à
/'intégration nationale des individus " (ibidem).
~96
apparaît dans la vie de tous les jours. La situation tend d'ailleurs à empirer.
11
Lentement mais sûrement, le tissu social camerounais se déchire. A
richesses nationales, l'idée même de nation s'estompe auprès d'une frange non
(17) Le tribalisme, pour reprendre les termes de M. BAYART, consacre "la primauté
accordée à la solidarité tribale. Le groupe de référence est la tribu plus que la
catégorie socioprofessionnelle, la religion ou la communauté nationale ", in Les
fonctions du parti unique, l'exemple du Cameroun, op.dt. p. 13.
(18) p. 202.
.,,f9f
Ainsi, comme l'a écrit M. Marc YARED dans Jeune Afrique n° 1636 du 14
au 20 mai 1992, " (... ) au moment même où les échéances électorales aidant, la
violence quitte le champ politique, la criminalité investit la vie de tous les jours.
11
Le Messager n° 257, du 9 avril 1992, rapporte, en outre, que depuis
plusieurs semaines, la ville de Douala vit dans la peur. De jours comme de nuit,
des bandes organisées, ou des individus solitaires posent des actes d'une rare
pays : les guerres tribales, qui sont plus meurtrières que la méningite. Après
c19) Dans un article intitulé : " Cameroun : Peur dans les villes", pp. 28 et suiv. Not. p.
28.
(20} Cf, Michel EPEE.- " une société en déliquescence", p. 7. Dans le même sens,
voir Dominique Fopoussi.- " Douala dans la tourm~nte ", ibidem. Toujours dans le
même sens, cf. DIKALO N"022 du 18 mai 1992 p. 4," Criminalité et grand banditisme,
Douala dans la poudrière " ....
A98
Certes, l'on peut dire , non sans quelque raison d'ailleurs, que les
organes de l'Etat ont réussi à établir un certain ordre au point de vue politique.
Mais, il nous semble que cet ordre reste tout de même fragile. car, pour
reprendre les termes du Professeur MEDARD, " (... ) si stabilité il y a, il s'agit
d'une stabilité plus personnelle qu'institutionnelle" (21).
*
On constate finalement que le contrôle des activités privées au
Cameroun s'amenuise et se sclérose. Le respect de la réglementation
professionnelle devient dès lors difficile à rétablir. Cette inefficacité du contrôle
de l'Etat tient à des raisons spécifiques sur lesquelles il convient de
s'appesantir.
SECTION Il
L'inefficacité du contrôle de l'Etat sur les activités privées peut tenir, soit à
part, les éléments structurels (§ Il), il convient de garder présent à l'esprit que la
frontière entre les deux est non seulement perméable, mais sujette à des
déplacements.
puisse être, sinon le même pour tous les partenaires administratifs intéressés à
une même action, du moins bien compris et bien parlé par ces derniers.
(22) Cf. G. TIMSIT.- "Le concept de coordination administrative ",in Bulletin de 1'1.1.A.P.
n·36.1975, p. 1095.
200
pays bilingue étant, comme l'a justement écrit M. PROUZET, " en bonne
logique, un pays au sein duquel deux langues sont parlées et comprises au
moins par l'élite de cet Etat, sur toute l'étendue du territoire, et où la population
(ou à la rigueur l'élite) est capable d'assimiler et de vivre dans le même temps
deux cultures différentes" (23).
culturelle.
tarde à s'installer chez nous (au Cameroun) et rien (ne garantit) des lendemains
meilleurs: les efforts déployés dans ce sens étant plutôt insignifiants" (25).
Le bilinguisme, tel qu'il est pratiqué, aussi bien dans la vie courante que
dans la fonction publique, apparaît comme un phénomène partiel et
contrôle.
B) L'AMPLEUR
, DES TOLERANCES CONSENTIES PAR
L'ADMINISTRATION
Pour être plus précis, ajoutons, avec M. TALLINEAU, que les tolérances
(26) in ,. L'innation législatiVe et réglementaire en France ", A.E.A.P., vol. VIII. 1985, p.
ga -
(27) Lucile TALL/NEAU.- "Les tolérances administratives", A.J.D.A. 1978, p. 5.
(28) in L'Etat au Cameroun, op.cft. p. 228.
QOJ.;
Le Gouvernement s'est par la suite (... ) attaché à aider les milieux d'affaires
nous pouvons seulement déplorer que les services chargés d'effectuer ces
Autrement dit, son importance au Cameroun est telle qu'on ne sait plus
très bien actuellement, pour reprendre une formule de M. GALLON (30), "ce qui
corruption fusionnent.
(29) Propos rapportés par ESSOLA NUCK BIDJECK, in " Douala, le contrôle des jeux
de hasard se renforce", Cameroon Tribune n°4068 du 312188, p. 6.
(30) G.A.GALLON.- Le service de la répression des fraudes et du contrôle de la
qualité, Thése.Droit, Paris fi, 1973, p. 330.
203
C) LA CORRUPTION
reconnues, afin de poursuivre des fins privées " (31). Le mot est, écrit M.
SARASSORO, 11 synonyme de manque d'intégrité" (32).
développés (35).
toutefois la dimension qu'on lui reconnaît dans· aes pays comme le Nigeria{. .. ).
mais tout titulaire d'une parcelle d'autorité publique, qu'il soit haut, moyen ou
petit fonctionnaire, a la tentation de monnayer son influence. ses faveurs ou ses
services 11 •
administratifs, sinon les dossiers, les factures, les demandes d'autorisation sur
lesquels il ne manque parfois qu'une signature resteront dans les tiroirs jusqu'à
Dans un pays comme le Cameroun atteint par ce fléau, " à peu près
n'importe quel investisseur peut être agréé sans aucune référence aux objectifs
Toutefois, ce serait une· erreur de croire que " c'est l'administration qui
doit et peut changer la société", car, ainsi qu'a pu l'écrire le Professeur CONAC
(41). " les sociétés peuvent très bien rejeter, pénétrer, voire reconquérir les
sous quelque forme que ce soit, à l'exercice efficace du contrôle. Ces éléments
DE LA REGLE DE DROIT
(41) Cf. Gérard CONAC.-" Pour une administration comparée des Etats d'Afrique", in
Les grands services publics dans les Etats francophones d'Afrique noire, Paris,
Economica, 1984, p. Vfll.
206
Comme le notait, déjà en 1963, M. BONI : " chez la plupart des africains
général ne sont pas encore fermement ancrées dans les consciences" (44).
r
Toutefois, il ne peut s'agir là que d'une vue partielle du problème.
Elle n'explique pas les cas observés, dans lesquels le sujet du contrôle a violé la
est due, outre les raisons évoquées ci-dessus, à deux autres facteurs qui se
recoupent, ou se renvoient l'un à l'autre, mais qu'il faut distinguer sur le plan
analytique :
l'autorité de contrôle, on l'a dit, semble incapable de prendre une sanction pour
Afrique, notamment au Cameroun, "le pouvoir lié à un poste public permet une
utilisation privative des ressources publiques " (45); ou encore, pour parler
comme M. Gérald HEEGER {46) " le pouvoir public est utilisé en vue de
Dès lors, ils savent, par expérience, qu'il leur est plus facile et moins
11
onéreux, de "s'arranger , selon une expression usuelle, avec les contrôleurs,
Dans le cas échéant, si, au surplus, rien ne garantit que la règle qui leur
est imposée est susceptible d'améliorer leur situation, ils essayeront alors, d'une
sociale.
Ils seront ainsi, par exemple, davantage portés à créér des activités non
CONTRÔLE
Les caractères les plus souvent retenus pour définir les activités
- aucune barrière à l'entrée. Il est généralement très facile de créér une unité
même nul dans certaines activités. Dans les secteurs productifs les plus
mais le rôle de l'éducation scolaire dans la formation est des plus réduit;
- faible intensité du capital. Les stocks et les réserves financières sont faibles et
connues.
plaçant à l'entrée des marchés ou des environs, est à la quête du client. Il n'a ni
prêt pour échapper à tout moment à la police qui le pourchasse pour non-
"porte à porte" pour écouler ses produits dans des familles ou dans des bureaux
administratifs.
(48) Cf. J. C.NCHIMI MEBA- "La recherche de l'intention dans le recel des choses ", in
Rec. Penant, oct-juin 1991, p. 244.
209
Ensuite, il attend sur place ceux qui seraient intéressés par son offre.
caractère
r
marginal, elles représentent une perte de matière imposable, donc
D'autre part, ces marchands n'ont pas de charges telles que les loyers,
l'éclairage, des quittances d'eau à payer; ce qui rend leurs prix très compétitifs
Enfin. et surtout, les activités informelles sont, par définition, celles dont
" La plupart des Chantiers (50) sont difficiles à découvrir, soit par leur
contrôle pas très gratuit, n'hésite pas à vous déclarer, en s'appuyant sur
l'absence d'exposition ou de pancarte, qu'il est tout simplement "chez lui" ou que
les éventuels mets et boissons dont il dispose sont utlllsés à l'occasion des
(49) J.M.A TEBA NGOA.- " Les Chantiers, un problème social complexe ", in
Cameroon Tribune n"3790 du 3février1987, p. 6.
(50) Les Chantiers sont un des multiples moyens de restauration au Cameroun. On les
appelle également : Circuits, Gargotes, Pharmacies ou encore Chicken parlour.
2.1..0
*
Comme il est loisible de le constater, les comportements, tant des
ce que le contrôle de l'Etat produise les effets que l'on pourrait nonnalement en
attendre.
l'administration " (51) qu'il faut rechercher les autres éléments explicatifs de
cette inefficacité.
société.
Ouest, " la guerre contre la contrebande est souvent entravée par l'insuffisance
souvent que leurs véhicules tombent en panne, manquent de carburant " (52).
routière.
2) INFRASTRUCTURES ROUTIERES
Ainsi, et pour ne prendre qu'un exemple, ce n'est que le 13 août 1990 qu'ont été
créés les services départementaux du Tourisme dans les dix provinces de l'Etat
(54).
façon intermittente, des " tournées de travail " dans les dites unités
A cet égard, seules les routes bitumées (56), les routes nationales et
départementales et les pistes rurales sont inutilisables durant ·fa saison des
Qui plus est, la voie ferrée ne couvre que quatre provinces seulement sur
les dix que comptent le Cameroun (57) et le réseau ne compte que 1168
kilomètres.
3) MOYENS HUMAINS
s'explique notamment par le fait que la formation de quelques uns parmi eux
était, jusqu'à ces dernières années, une formation au rabais (58). C'est d'ailleurs
pour pallier à cette insuffisance tant quantitative que qualitative que les autorités
des importations (par la S.G.S.) ne dégagent pas les services des Douanes des
Il s'ensuit. d'une part que les résultats des vérifications de la S.G.S ont
valeur de référence pour les services des Douanes, qui ne sont cependant pas
liés par ceux-ci; d'autre part, et surtout, que les deux contrôles peuvent. le cas
échéant, s'enchevêtrer.
*
Comme on pouvait logiquement le penser a priori, les principaux
(60) Cf. Bulletin d'information pour les Importateurs, n°0002, 1990, pp. 6 et 7, rubrique
" /es importateurs ont la parole ".
(61) Source: Entretiens. Douala, septembre 1990.
(62) Du bilan sommaire de /'application du Programme de Vérification des Importations
par la S.G.S., de mai à septembre 1989, il ressort qu'un total de 8661 licences
d'importations ont été reçues à la S.G.S. Parmi elles, 7814 ont été soumises à
l'inspection, contre 814. A la lumière des données chiffrées, on constate qu'elle n'a pas
inspecté toutes les marchandises.
Pour d'amples détails sur ce point, voir Cameroon Tribune n°4572 du 25 avril 1990, p.
7.
215
pas insurmontables.
SECTION Ill
s'impose avec d'autant plus de vigueur que l'Etat. à tous les niveaux, fonctionne
mal et que le système ·politico-économique camerounais est partiellement
bloqué et relativement fragile; et, ce n'est pas le moindre mérite des autorités
publiques de l'avoir compris en temps utiles (63), même s'il reste vrai qu'elles
n'en ont pas tiré toutes les conséquences qui s'imposaient sur le plan normatif
contrôle.
(63) En ce sens, voir, par exemple, la mise en garde formulée, dès 1982, par le
Président BIYA à ses ministres. in Cameroon Tribune n°2526 du 12111182: "J'attends
aussi de vous, disait-il alors, une gestion saine et efficace des services et du
patrimoine publics. A travers une telle gestion, vous devez, non seulement donner
l'exemple dans votre comportement et vos activités, mais également combattre ces
maux dont la nation est, à juste titre, préoccupée et que le Gouvernement s'est, avec
fermeté et persévérance, engagé à enrayer. le tribalisme, le laxisme, les fraudes, la
corruption, /'affairisme ... ".
Ces principales conditions nous paraissent être les suivantes :
professionnelle doit être modifié. Ce qui nécessite une véritable éducation; non
l'école (64) qui, bien sûr, est à la base de l'éducation des populations.
Ainsi, dès le jeune âge, le futur citoyen sera sensible aux préoccupations
que nous prenons ici dans son sens large et non pas seulement au sens strict
"d'acte du pouvoir législatif ", représente ainsi que de sa force obligatoire dont
L'école ne s'adresse, en fait ,qu'aux jeunes et, encore, tous n'y vont pas
(65). Réhabiliter le civisme dans cette institution ne suffit donc pas. Il le faut
vulgariser.
syndicaux .. ont un rôle immense à jouer car, comme l'a écrit Frantz FANON
(66), " être responsable dans un pays sous-développé, c'est savoir que tout
repose en définitive sur l'éducation des masses, sur l'élévation de la pensée, sur
ce qu'on appelle trop rapidement la politisation ". Et, a-t-il ajouté, " politiser les
masses, ce n'est pas leur tenir épisodiquement, sur un ton doctoral, un grand
discours politique. Politiser, c'est ouvrir l'esprit; c'est, comme le disait Aimé
CESAIRE, "inventer les âmes". Politiser, ce ne peut pas être faire un discours
politique; c'est s'acharner avec rage à faire comprendre aux masses que si nous
stagnons. c'est de leur faute et que si nous avançons, c'est aussi de leur faute;
qu'il n'y a pas d'homme illustre et responsable de tout, mais que le démïurge,
c'est le peuple et que les mains magiciennes ne sont en définitives que les
en question et les formateurs donnent de bons exemples, tant dans leur vie
le français et l'anglais.
On rencontrait alors :
- tantôt une doublure complétive (68). On sait que dans les différentes écoles de
formation des cadres administratifs, les originaires des zones retardées étaient
l'école nantis du même diplôme (69). Ainsi, pour éviter le blocage qui résulterait
technique.
déterminant, quels que soient les diplômes sur la base desquels puissent être
1991 et qui avaient pour objectif de " donner aux responsables des
suit par province: Nord-Cameroun: 30";6; Centre-Sud 19%; Ouest 13%; Nord-Ouest
12%; Littoral 12%; Sud-Ouest 8%; Est 4%.
(70) L'expression est de M. NLEP- op.cit. p. 226.
(71) Pour les comptes rendus de ces stages, voir:
- Cameroon Tribune n·4861du51411991;- Cameroon Tribune n"4863 du 91411991.
Rappelons que ces stages ont été organisés par l'Institut Internationale des
Assurances de Yaoundé, avec le concours de la Fondation Hanns Seidel de la
République d'Allemagne et celui du ministère français de fa Coopération.
220
familiariser davantage avec l'une ou l'autre langue officielle, ainsi qu'avec les
Encore faudrait-il le doter des moyens matériels d'y parvenir, notamment des
aux délégués provinciaux des ministères et aux préfets constitue une amorce en
ce sens; mais elle est loin d'avoir résolu le problème du rapprochement entre
camerounais, mais aussi, et surtout, une circulation plus accrue des contrôleurs
à l'intérieur du pays.
quartiers des villes perdent leur coloration ethnique. De cette manière devra être
contrôle.
2.21
transgressent les lois et règlements qui font l'objet du contrôle (A) ainsi que les
autorités et agents d'exécution du contrôle soient sanctionnés ès qualité (B).
sanction de toute violation de la loi est inadéquate dans les pays en voie de
développement " (72).
C'est là un point de vue que nous ne partageons pas pour notre part.
contrôle.
moyens, elle ne peut procurer partout et en tout temps l'application de toutes les
règles de droit. Au surplus, le pourrait-elle, que ce pouvoir n'empêcherait point
(72) " Les problèmes posés par la création d'un droit du développement: de
/'indépendance à la révolution ", in Dynamiques et finalités des Droits africains, Paris,
Economica, 1980, p. 71.
(73) in L'inflation législative et réglementaire en France, art. préc. p. 96.
La véracité de l'observation ne fait aucun doute. Mais le problème qui se
Notre point de vue est que les résultats du contrôle effectué doivent. en
comprendre et, par conséquent, la faire accepter. Dans le cas contraire et après
On peut aller plus loin et rejoindre en partie ici les suggestions émises en
finances publiques.
totalement liée en ce sens. Si ceci reste illusoire au niveau le plus élevé, compte
tenu de la nature du régime, une liaison légale des compétences des autorités
car, comme l'a noté le Doyen P.DE.VISSCHER, "un régime disciplinaire existe
d'abord dans l'intérêt général. C'est la communauté étatique toute entière qui,
par priorité, a intérêt au respect par les agents de tous les devoirs de leur état"
(75).
1
avons d'ailleurs soulignée dans une étude récente (76). Il ne peut y être
Intérieur Brut (P.1.B). Leur rôle est donc considérable dans la société.
Aussi faudrait-il essayer d'organiser celles d'entre elles qui sont les plus
vente à domicile.
simple, par exemple, lequel donnerait ainsi à l'Etat le moyen d'en percevoir des
pour être efficace, un débat ouvert aux concernées, aux hommes d'affaires, aux
chercheurs etc. S'il était laissé aux seuls soins de quelques technocrates, ce
d'application.
* *
(?aJ Cette suggestion mérite d'être en partie nuancée, à la lecture de la loi des
finances 1990/1991. Celle-ci a institué une imposition des contribuables du secteur
informel à partir des pôles de distributions des marchandises sur le marché. Cf. art.
23 (nouveau) du Code général des impôts.
(7.9) M. Andzé TSOUNGUI, alors secrétaire d'Etat à la Sécurité intérieure en 1990,
préconisait de réglementer la profession de vendeur à la sauvette. Le texte serait,
semble-t-il, toujours à l'étude.
225
Pour contrôler, il faut savoir. Pour savoir, il faut être informé. Pour être
informé, l'autorité investie du pouvoir de décision en matière de contrôle a, à sa
disposition, des instruments juridiques adéquats que sont l'autorisation et la
déclaration préalables.
Mais quelle que soit l'étendue théorique de ses pouvoirs, cette autorité
ne pourra, en pratique, exercer sur une activité privée qu'une surveillance
,
assez lointaine. Le déroulement effectif de l'activité lui échappera.
L'agent d'exécution du contrôle est alors beaucoup plus à même
d'effectuer, de manière efficace, un contrôle permanent puisqu'il dispose du
pouvoir d'en savoir plus que ce qui est spontanément répondu.
Les textes lui donnent en effet les moyens juridiques de déceler les
infractions, de les punir ou, le cas échéant, d'informer l'autorité supérieure de la
façon dont fonctionne l'activité soumise au contrôle.
A l'inverse, de nombreuses garanties sont prévues au profit des
personnes contrôlées afin d'éviter que ce contrôle devienne abusif.
Toutefois, la mise en oeuvre actuelle du contrôle de l'Etat sur les
activités privées au Cameroun souffre de beaucoup d'imperfections tenant
moins à une définition erronée de l'organisation et des modalités du contrôle,
envisagées sous un angle technique, qu'à des considérations socio-politiques
qui exercent une influence directe sur cette mise en oeuvre et sur les suites qui
y sont données.
Ces imperfections peuvent certainement trouver des solutions dans les
années à venir, tant il est vrai que le droit évolue en même temps que les
moeurs et la société.
****************************************
CONCLUSION GENERALE
L'étude du contrôle qu'exerce l'Etat camerounais sur les activités des
Elle illustre les contradictions de toute nature dont la société est en proie:
responsables de l'économie;
politique.
d'efficacité, et qu'une longue tradition avait confirmé leur fiabilité dans d'autres
problèmes du contrôle.
pouvoir qui exigent d'être remises en cause. Il convient de susciter, tant chez
les auteurs que chez les destinataires du contrôle, une mentalité et un
comportement légalistes.
pas dans ses fondements les plus profonds en quelques années ou même en
Cette évolution sera d'autant plus importante que le contrôle des activités
AHIDJO Ahmadou,
- Contribution à la construction nationale, Paris, éd. Présence africaine,
1964.
- La pensée politique d'Ahmadou AHIDJO, Montecarlo, éd. Paul BORY,
1968.
- Nouvelles perspectives pour la nation, Yaoundé, imprimerie
Nationale, 1975. -
BALDOUS André,
Le principe de spécialité en droit administratif français, Thèse. Droit. Aix-
Marseille, 1974.
BAYARD Jean-François,
L'Etat au Cameroun.Paris, Presse de la FNSP, 1979.
BERGERON G,
Fonctionnemment de l'Etat, Paris, Armand colin, 1965.
BERNARD PAU~ .
La notion d'ordre public en droit administratif, Paris, L.G.D.J., 1962.
BINYOUM Joseph,
- Le contentieux de la légalité en droit administratif camerounais, Thèse.
Droit., Toulouse, 1982.
- Cours de droit administratif, 2ème année de Licence (polycopié),
Université de Yaoundé, 1984.
BIYA Paul,
Pour le libéralisme communautaire, Paris, éd. P.M.FAVRE, 1986.
BORDONNEAU J,
Efficacité et théorie des organisations, Thèse. Droit. Aix-Marseille, 1984.
BRAIBANT. G, LETOWSKI. J, WIENER. C,
Le contrôle de l'administration en Europe de l'Est et de l'Ouest, Paris,
C.N.R.S., 1985.
BRAUD Philippe,
La notion de liberté publique et ses implications en droit français, Paris,
L.G.D.J .. 1968.
BRETON Jean Marie,
Le contrôle d'Etat sur le continent africain, ( contribution à l'étude des
contrôles administratifs et financiers dans les pays en voie de
développement), Paris, L.G.D.J., 1~78.
CONAC Gérard (sous la direction de),
- Dynamiques et finalités des droits africains, Paris, Economica, 1980.
- Les institutions administratives des Etats francophones d'Afrique noire,
Paris, Economica, 1979.
- Les institutions constitutionnelles des Etats d'Afrique francophone et de
la République Malgache, Paris, Economica, 1979.
- Les grands services publics dans les Etats francophones d'Afrique
noire. Paris, Economica, 1984.
COSTA Jean-Louis.,
Liberté, ordre public et justice en France, Les Cours de droit, 1965.
DEMICHEL André,
Le contrôle de l'Etat sur les organismes privés. Essai d'une théorie
générale, Paris, L.G.D.J., 1960.
DUBOIS J.P,
Le contrôle administratif sur les établissements publics, Paris, L.G.D.J.,
1982.
DUMONT René,
L'Afrique noire est mal partie, Paris, Seuil, 1962.
FANON Frantz,
Les damnés de la terre, Paris, Maspéro, 1961.
FOGUI Jean-Pierre,
L'intégration politique au Cameroun, une analyse centre-périphérie, Paris,
L.G.D.J., 1990.
GALLON G.A.,
Le service de la répression des fraudes et du contrôle de la qualité,
Thèse. Droit., Paris Il, 1973.
GARRIGOU-LAGRANGE Jean.Marie,
Recherches sur les rapports des associations avec les pouvoirs publics,
Paris, L.G.D.J., 1970.
GAILLARD Philippe,
Le Cameroun, 2 tomes, Paris, L'Harmattan, coll. Points de vue, 1990.
HIOSTOU. R,
Procédure et formes de l'acte administratif unilatéral, Paris, L.G.D.J.,
1974.
ISAAC G,
La procédure administrative contentieuse, Paris, L.G.D.J., 1968.
KAMDEM Jean Claude,
Cours de contentieux administratif, (polycopié), tome 1, 3ème année de
licence, Université de Yaoundé, 1986.
KAMTO Maurice,
Pouvoir et Droit en Afrique noire. Essai sur les fondements du
constitutionnalisme dans les Etats d'Afrique francophone, Paris, L.G.D.J., 1987.
KENGNE POKAM E,
La problèmatique de l'unité nationale au Cameroun, Paris, L'Harmattan,
coll. Points de vue, 1986.
KEUTCHA TCHAPNGA Celestin,
- Contribution à l'étude de la compétence de la Cour Suprême du
Cameroun statuant en matière administrative, Mémoire de Maîtrise en Droit,
Université de Yaoundé, 1986.
- La sanction disciplinaire du fonctionnaire en Droit ad::iinistratif
camerounais, Mémoire de D.E.A. de Droit public, Aix-Marseille. 1988.
LACHAUD J.P et PENOUIL M,
Le développement spontané, Paris, Pedone, 1985.
2.33
LEDUCQ. L,
La saisie et la confiscation dans la législation des prix, Thèse. Droit.
Nancy, 1944. -
LEMESLE R,
Le droit du travail en Afrique francophone, Paris, Edicef, 1989.
LESCUYER Georges,
Le contrôle de l'Etat sur les entreprises nationalisées, théorie et
applications, Paris, L.G.D.J., 1959.
LIET-VEAUX G,
Essai d'une théorie juridique de la révolution, Thèse. Rennes, 1943.
LINOTTE Didier et MESTRE Achille,
Services publics et droit public économique, tome 1, Paris, Litec, 1982.
LIVET Pierre,
L'autorisation administrative préalable et les libertés publiques, Paris,
L:..G.D.J., 1974.
MAHIOU. A,
L'avènement du parti unique en Afrique noire. L'expérience des Etats
d'expression française, Paris, L.G.D.J., 1969, p. 432.
MARTRES J.L.,
Caractères généraux de la police économique, Thèse. Droit. Bordeaux,
1964.
MBARGA Daniel,
Les difficultés du contrôle juridictionnel de l'administration au
Cameroun, Thèse. Droit.. Aix-Marseille. 1990.
MISSE Hermann,
Le droit international du travail en afrique; cas du Cameroun, Paris,
L'Harmattan, 1987.
MOURGEON Jacques,
La répression administrative, Paris, L.G.D.J., 1967.
NDOGMO Jean-louis,
Le dynamisme Bamiléké, Thèse. Géographie. Université de Paris X,
publiée en 2 volumes à Yaoundé, C.E.P.E.R., 1982.
NEGRIN Jean-Paul, -
L'intervention des personnes morales de droit privé dans l'action
administrative, Paris, L.G.D.J., 1971.
NGANDJEU Jean,
Le Cameroun et la crise, renaissance ou blocage?, Paris, L'Harmattan,
1988.
NGAYAP Pierre-Flambeau,
Cameroun, qui gouverne? D'Ahmadou AHIDJO à Paul BIYA,
l'héritage et l'enjeu, Paris, L'Harm~ttan. 1 ÇJA3_
NKEMEGNI Norbert,
Contribution à l'étude de l'équilibre· reg1ona1 dU Cameroun,-- Thèse: 3ème·
cycle. Science Politique.,Université de Yaoundé, 1982.
NLEP Roger Gabriel,
L'administration publique camerounaise, " contribution à l'étude des
systèmes africains d'administration publique", Bibliothèque africaine et
malgache, Paris, L.G.D.J., 1986.
OWONA Joseph,
Droit administratif spécial du Cameroun, Paris, Edicef, 1985.
234-
PICARD Etienne,
La notion de police administrative, 2 tomes, Paris, L.G.D.J., 1984.
PROUZET Michel, -
Le Cameroun, coll. comment ils sont gouvernés, tome 27, Paris,
L.G.D.J., 1974.
RONGERE Pierrette,
Les procédés de l'acte-type, Paris, L.G.D.J., 1968.
ROUX André,
La protection de la vie privée dans les rapports entre l'Etat et les
particuliers, Thèse. Droit, Aix-Marseille, 1980.
ROY Maurice,
Contribution à la théorie contitutionnelle du développement, Thèse.
Droit., Aix-Marseille, 1973.
SARASSORO Hyacinthe,
L.a corruption des fonctionnaires en Afrique noire, Paris, Economica,
1983.
SAVATIER René,
Métannophoses économiques et sociales du droit privé d'aujourd'hui,
2ème série, Paris, Dalloz, 1959.
VENEZIA Jean-Claude,
Le pouvoir discrétionnaire, Paris, L.G.D.J., 1959.
VICHE Gérard,
La sanction professionnelle, Thèse. Droit, Montepellier, 1948.
VINCENT François,
Le pouvoir de décision unilatérale des autorités administratives, L.G.D.J.,
1966.
WEBER Yves,
L'administration consultative, Paris, L.G.D.J. 1968.
WIENER Céline,
Recherches sur le pouvoir réglementaire des ministres, Paris, L.G.0.j.,
1970.
WODIE Francis,
Les institutions internationales régionales africaines, Paris, L.G.D.J.,
1970.
l/1.-ARTICLES
ALLIOT M.
Les résistances traditionnelles au droit moderne dans les Etats
d'Afrique francophone et à Madagascar, Etudes de Droit Africain, 1965,
p.235.
AUBY Jean-Marie,
- La transaction en matière administrative, AJDA, 1968, p. 5.
- Le pouvoir réglementaire des ordres professionnels, J.C.P. 1973, Doct.
2545.
BATAILLER F.,
Les Beati possidentes du droit administratif : les actes unilatéraux
créateurs de privilèges", R.D.P., 1965, p. 1965.
235
BOCKEL Alain,
Contribution à l'étude du pouvoir discrétionnaire de l'administration,
AJDA, 1978, pp. 335-370.
BOEHLER Eric,
- Réflexions sur la nature juridique des ordonnances de l'article 21 de la
constitution du 2 juin 1972, R.C.D., n° 5, 1974, pp. 8-9 .
. - Observations sous les arrêts Eitel MOUELLE KOULA et TCHANA
Pierre, R.C.D., n°3, janvier-juin 1973, p. 54.
BONI Alain,
La mise en pratique des lois dans les nations en voie de
développement, Recueil Penant, 1963, pp. 449-461.
BOURDON Jacques et NEGRIN Jean-Paul,
l'inflation législative et réglementaire en France, A.E.A.P.,
1985, pp. 75-102.
BRETON Jean-Marie,
De la tutelle à la République unie : Réflexions sur la dynamique unitaire
dans l'évolution institutionnelle du Cameroun indépendant, R.J.P.l.C.,
1979, p. 1983.
BUGNICOURT Jacques,
Le mimétisme administratif en Afrique, obstacle majeur au
développement, R.F.S.P., 1973, p. 1239.
CHEVALIER Jacques,
L'Etat-Nation, RDP, 1980, n°2, pp.1271-1302.
CORNEVIN. R,
Un triple héritage: Allemand, Anglais, Français, le Monde
Diplomatique, avril 1985, supplément " Cameroun ".
COUDEVYLLE André,
La notion de mandat en droit administratif, AJDA, 1979, pp. 7-22.
COLLIARD Claude,
La sanction administrative, Annales de la Faculté de Droit d'Aix-en-
Provence, 1943, n°6, pp. 3-74.
CUBERTAFOND Bernard,
Importance de la loi en droit public économique, AJDA, 1977, pp. 468-
482.
DECRAENE Philippe,
La corruption en Afrique noire, in La corruption, Pouvoirs n°31, 1984,
pp. 95-104.
2-36
DUPUIS Georges,
Les motifs des actes administratifs, E.D.C.E, 1974-1975, p. 35.
FAVRE F.J. et MORIN R,
A propos d'une décision du Tribunal des conflits," quelques aspects
actuels du contrôle des sociétés d'économie mixte ", RDP 1964, p.
785.
FAVOREU Louis,
- Le conseil Constitutionnel et la cohabitation, Regards sur l'actualité
n°135, novembre 1987, p. 2
GAILLARD Philippe,
he Cameroun: La vrai mort du parti unique, Jeune Afrique n°1627 du 12
au 18 mars 1992, pp. 16-18.
GAUDUSSON J. du Bois de,
Crise de l'Etat interventionniste et libération de l'économie en Afrique,
R.J.P.l.C., 1984, pp. 1-104.
GEORGEL Jacques,
L'agrément administratif, AJDA, 1962, pp. 467-492.
GICQUEL Jean,
Le présidentialisme négro-africain; l'exemple camerounais, Mélanges G.
BURDEAU, Paris, L.G.D.J., 1977, pp. 708-726.
GODARD J,
Brèves remarques sur le contrôle des finances publiques, R.D.P., 1970,
p. 526.
GONIDEC Pierre-François,
- Problèmes d'application de la législation en Afrique, Bulletin de 1'1.1.A.P.,
n°2, 1967, no. 7-27.
. 1
GROSHENS J.C.
La délégation administrative de compétence, D.1958, Chron. 197.
NGONGANG-OUANDJI André,
Acquisition et perte de la nationalité camerounaise, Penant, 1972, p. 147.
NGUINI Marcel,
La Cour fédérale de justice, juge de la constitutionnalité des lois ou
propositions des lois, R.C.D., n°3, 1972, pp. 40-42.
HAURIOU André,
Recherches sur une problématique et une méthodologie applicables à
l'analyse des institutions politiques, RDP, 1971, pp. 305-352.
JACQUOT Henri,
Le contentieux administratif au Cameroun, R.C.D., 1975.n°7 et n°8.
KONTCHOU KOUOMEGNI Augustin,
Le droit public camerounais, instrument d'unité nationale, R.J.P.1.C.,
n°4, 1979, pp. 415-441.
.. .
LEROUSSEAU. B,
" La responsabilité des personnes privées gérant un service public
administratif", AJDA, 1977, p. 403.
LEVASSEUR G,
La répression des infractions à la réglementation des prix, J.C.P. 1941,
1.183 et 184, n° 26.
LIGNEAU Philippe,
- Le procédé de la déclaration préalable, R.D.P. 1976, pp. 679-743.
- Un instrument de contrôle des professions: Les licences délivrées par
l'administration, Droit Social, 1966, pp. 65-83 et pp. 193-201.
LOMBARD Jacques,
Tribalisme et intégration nationale en Afrique noire, Revue L'Homme et
la Société, n°12, avril-mai-juin 1969.
LUCHAJRE François,
Les sources des compétences législatives et réglementaires, AJDA,
1979, p. 4 et suiva.ntes.
MANGA Philippe,
Le recouvrement forcé de l'impôt et la prescription de garanties au profit
du contribuable dans la législation fiscale camerounaise, R.J.P.l.C.,
1991, p. 422.
MARTIN Pierre-Marie,
La déclaration préalable à l'exercice des libertés publiques, AJDA, 1975,
pp. 436-44 7.
MAZERES Jean-ARNAUD,
Que reste-t-il de la jurisprudence " Société Entreprise Peyrot "?(
La qualification des marchés de travaux des sociétés d'économie
mixte d'équipement publics), Mélanges COUZINET, 1975 pp. 475-549.
MBOME François,
Le contrôle de la constitutionnalité des lois au Cameroun, R.J.P.l.C.
n°3, avril-juin 1981, pp. 647-663.
MEDARD Jean-François,
- L'Etat sous-développé en Afrique noire; clientélisme politique ou néo-
patrimonialisme ? , tiré à part. Bordeaux, C. E.A. N-1. E. P, 1982, 35 pages.
- L'Etat sous-développé au Cameroun, Année africaine, 1977, pp.35-84 .
. - -
MODERNE Franck,
Le retrait de l'agrément administratif nécessaire à l'exercice d'une
profession: Quelques observations sur les pouvoirs de l'administration
et les droits des professionnels; C.E.25/7/1975, O.S., 11novembre 1976,
p. 458.
238
MOURGEON Jacques,
De l'iimmoralité dans ses rapports avec les libertés publiques, D. 1974,
Chr. XLIV.
OWONA Joseph,
- L'institutionnalisation de la légalité d'exception dans le droit public
camerounais, Rev.Cam.Dr. 1974, pp. 104-123.
- La nouvelle constitution camerounaise du 20 mai 1972 : De l'Etat
fédéral à l'Etat unitaire, R.J.P.1.C. n°1, 1973, pp. 3-40.
PENOUIL Marc,
Les activités informelles, réalités méconnues, espérances illusoires?,
Problèmes économiques n°2196 du 24/10/1990, p. 1.
PAUTI Monique,
Les décisions implicites d'acceptation et la jurisprudence
administrative, RDP. 1975, pp. 1525-1577.
PONTIER Jean-Marie,
Contrôle juridictionnel et nouvelles protections en France, A.E.A.P.,
1983, pp. 43-60.
PROUZET Michel,
Contribution à la notion de liberté publique en Afrique noire, cas
particulier de l'Afrique occidental, Mélanges G.BURDEAU, Paris,L.G.D.J.,
1977, pp. 927-944.
PUISOYE Jacques,
Les délégations de signature, AJDA, mai 1960, pp. 269-272.
RICCI Jean-Claude,
La motivation des actes administratifs, A.E.A.P., 1983, pp. 430-446.
SABIANI François,
L'habilitation des personnes privées à gérer un service public, AJ DA.
1977, pp. 4-25.
TALBOT Patrick,
L'Etat et la profession de pharmacien d'officine, Rev. Adm. octobre
1990, p. 413 et suiantes.
TALLINEAU Lucile,
Les tolérances administratives, AJDA, 1978, p. 3.
TIXIERG,
- L'assistance entre Etats en matière fiscale, R.J.P.l.C,1983, pp. 482-492;
- Etude comparée des politiques économiques du Cameroun et de la
Côte d'ivoire, R.J.P.1.C., 1973, pp. 21-182.
TIMSIT Gérard,
Le concept de coordination administrative, Bulletin de 1'1.1.A.P., n°36,
octobre-décembre 1976, pp. 125-148.
TRICOT Bernard,
L'agrément administratif des institutions privées, O. Chron. p. 25.
239
IV ) TEXTES ET DOCUMENTS
- BINAM (Dame), née NGO NJOM Fidèle, jugement n°12 du 28 janvier 1982
(141)
- BOONE Jean, arrêt n°208 du 30 janvier 1953 (173)
- GIVRA (Dame), arrêt n°224 du 27 mars 1953 (24)
- EBODE ONANA Rigobert, arrêt n°7 du 18 mars 1970 (108)
- ESSOUGOU Benoît, jugement n°34 du 24 avril 1980 (141)
- KIEFFER Marguerite, arrêt n°4 du 4 novembre 1965 (25)
- NDJOCK Paul, arrêt du 27 décembre 1957 (23,49)
- NGUE André (Dame), jugement du 30 avril 1968 (29)
- MINYEM Martial, arrêt n°367 du 3 septembre 1955 (23)
- MVE NDONGO, arrêt n°10 du 17 octobre 1968 (166)
- MOUELLE KOULA Eiteil, arrêt n°178 du 28 mars 1972 ( 144)
- POUKA MBAGUE Louis, arrêt n°117 du 8 décembre 1970 (141)
- SENDE Joseph, jugement du 1er février 1985 (69)
- SOCIETE " ASSUREURS CONSEILS FRANCO-AFRICAINS ",jugement n°
62 du 25 septembre 1980 (29 et 182)
240
PAGES
CHAP1TRE INTRODUCTIF 1
PREMIERE PARTIE
LES CARACTERES FONDAMENTAUX DU CONTRÔLE 18
***************************
CONCLUSION DU TITRE I 50
CONCLUSION DU TITRE Il 93
DEUXIEME PARTIE
LA MISE EN OEUVRE DU CONTROLE 95
*******************************
BIBLIOGRAPHIE 230
ANNEXES 251
ANNEXE N °:I.
":·"'
·.:.:··
.··
(/).:-'.'. ...
·:: :: ~~:
Ul
{!] ·.
Ul
~\
-
11}\SGS
Services aux Gouvernements
. .. 1 . . .
(/)
0
c
,, ;o
'I ,.·., ..
'l·".:. 0
m
..
... ' ·. ··. :·' 0
0
Cl>
Cl>
: ëi)
-,
a..
5·
O'
3ru
-::0
CD- )>
.-.
=--- z
' r
6" ""!=' z
·.......
:J
a..
Cl>
"t"
:J
m
><
m
'fÎ 19Bfi ~ 0...... z
Cl>
~
G)
1f(tiHpp,iqes u.>
-
(/)
Lll~'
-f::"
Mexique .•.·19as:··,. :~ 0
ru
Venezuela
. . .
19~u2--
·.:
. ·.' :·:
3
CD
-,
Suriname
. : ·:···. ·..
19u2
. ·::·
0
c
:J
Pérou 1no7. ,,
3
ru
ül
......
<D
())
:: <D
~
()'y
~
' .. --------------~---
253
ANNEXE-N~~
..-_- ....
.-:?>-:~~~.,-~,:~~;~!~5~~~~i~~~~-·
8 i ?ü'.~ô~:./: ._.-·-:· ..~-:::_·. 7-fff:.:~·_:!. -
;· ·;:.~:f/::: c:~~ ~ . ~::{ 5 JUlG-:iSs-3
A."7!CL: le-:-. il est c:~é, à la C:..~..1r:;:e c!.e l'L""?Or.tateur, i=:e taxe c!ite
·.. t:Ue. sur, l'i;:.s;:-e-=tion. et le c:cnt~le c!.e; .r..:i:·d:.anc!ises à l'L-:;ior:ation".\
.,
A1'ï!CL: 2. Cette t:i..~e est perç-~e sur toutes les l!'ôl~?'.::..,c!ises 5'l1...-:ii.ses à )
1 1 i."".src:ion e: au cont:-ôle d 't.....-i orbi.-i..is.o-e ;>t"ivé ou ~lie c!'-.:.:-;é ya:- l~ .
ec ...·vc:-:1c:::e:it Cc h SU':"\'eill:ir.c:e c!es Ï:::;:>or.at!Cl'"...S •
~
, · fournÏS$tur élrangcr, il ê:sl obligatoire de ..
la concord~ncc cnlre les qu•nlilés comman- 'joindre au dossier, le document d'inspcClion pouvoirs ttcndus d'invcslig•lion •upr~s de ' ·
dées cl celles eflcclivcmcnl livrtcs ;
- la collecte des donntcs tconomiques sur
! cl de conlr61c délivrt par l'organisme hal>ili· · Ioule personne physi<JUC ou moule, de d1oi1
·public ou privt, susccp1iblc de délcnir l'in·
Art. 7 - Le miui~lrc chargt du rornmcrcc . lt à ccl cllel, sauf prtscn1;i1ion du documcnl
~
tout cc qui concerne ks importations ; · L•ssurc liTu!CllcaJn1ini11ra1ivc de l'inspce: ·dérogatoire. . lonua1ion ntccssairc à l'accomplissemcnl de
- la comparaison des prix pcrmcllanl de les so mission. ,.
rapprocher à ceux pratiquts sur le marcht ~o;j~~-~~!!61e ~~_L'!11)(>~!•_1il)!JS. ~ cc(.. A·rt. JO - Lt1 infraclions à l'arliclc 9
__ g ... · Art. Il : ( 1) La composilion cl les rtglcs de
d'c1por1a1ion des biens conccrnts. • - il Jtlivrc les ordres d'inspection cl J.., ·ci-dessus sont considtrtcs comme délit · fonclionnemcnl du· comilt d'tvaluotion de
co11Trôlc;·txccp1ionncllcmcnl, des dtrog•~ " douanier concspondanl à l'importation s,ans l'inspection et le contrôle des importalions
An. l - (1) L'inspection cl le con116lc des ïiooi irlliaison avec' le minislrc chargt des,. dtclaralion de marchandises prohibtes ou sont lixtcs par un lexie parliculicr.
~
Fana.nets";'·-----~-.:;~~·: ., ! · ·· •. • ~ _ .. . comme ·alh;intc.· à la. rtglementalion ,des
import•lions sont cflectuts sur les lieux de '(2)·1..!c1"crtdi1s ntccsuires au
production, d'cx(ltdi1ion et/ou d'cmmagasi· :-:::.::· ilanèlc l• lislc des biens non soumis l .rommcu;c
changes. cl iti! .cxltiieur. 'onctionncmcnl du comilt d'tvaluation de
~
• . · J(o • .• '" •
nage des marchamfücs. l'inspcclloiï aprh-ivis' du comi1t d'tvalua:·.
· iiOn ~iscfTariiëlê 12 ci-dessus ; • :-
1
Un
, Art .. 11 - antlt conjoint du ministre 1'inspcdion cl k conlrOlc des importations
(2) Ils sont rülists par les services de · chargt du commerce cl du ministre chargt' sont inscrits sur une ligne spécifl<jUC du \.):)
l'Etil ou par un organisme s~ciali<t habi~i: ;t'-=11 ci11ic1ienl des Îclalions d'ordre ailmi:', • des Finances prtciscr• les modalilés d'appli- 1 budget cl du minisltre chari;t du conuncrcc
ois!ïaii( âvcc l'oiganismc habili1t à effectuer·· ; Cl de l'irlduslric.
lt à cet cllcl. Ils donnent lieu à I• dtlivr•nl"· c<ilion des disposi1ious ci-dessus.
~
d'un document d'insj>l!Clion cl de conlrôlr.· • l'iô1pcë1lon.. c1 le con1r6le d<s imporlalioni "
®SGS
LE· DE SU~V::ILLA.NCE S.A., GZ.~EVE, SUISSE"
ATTESTATION DE l/'ERIFICAT!ON
Clean Report of Findings
E..'HSE CONFORHE..'-ŒNT A U. REG'".LZ.'-ŒNTATION DE.S IMPORTATIONS E..~ RE?UBLIQUE DU ~CUN SEI.ON HCT?.z
MANDAT, NOUS AVONS INS?Ec:'E ET TROUVE !..\ MA_qQ1.ANIJISE CONFCR.'-Œ E..~ QUAflTIT::, QUALI':'.E ET ?R!X.3.
Issued according to t..'ïe Import Requi=ements of t."le RepUblic of Ca:neroon, t."le gccds .,,.éi~
ins?ected in accordance wit..'1 our mandate and fcund acceptable as to quantity, quality an::
price. · -~
~VE"DEUR Seller
J
~I.~?ORTATEUR Importerr--- - - - - - - - - .
1 -·-""'
~
L .• I_ON_ _ _ _ _ _ _
......_:_ES-CU-?"' ! Co.
. L/C
[LIVRAISON Del:..•;ery
-·-1 -
·-
1 '
c •· _i:-_r_n_v_o-ic--eN-no:_-_-_-------.-'I
..__·_O_F_A_CTURE
__ [JA~
(EN LETTRES) Value (in worc!s)~---------------------~
u;;.~TIT:: Quantity----~
ANNEXE N °6
. , .
'\
1
TCHAD
I:es principales
ethnies du Cameroun
Foulbe
Mbos
Hanguissa
R.C.A.
:Eton
Evondo
Bassa Ma ka
la
Xaka
Bu lu (Mkako)
' .
\ - OCÉAN B~t-an~~;:_:~;~ _Fang· Pygmées
.~.. .. ;;:.
ATLANTIQUE ~?~w~--~~~--:-..;_;_~~--:..~
I GUÎNÉÉ\_ ..·-. 2iABON
ÉQUATORIALE ·CONGO.
251'
ANNEXE_N_~ ~-
Tableau.:!, : Agro-industries
253
-· . . ·r.~--·...- - ) , -.._,
_..-experim~t oF natiôn buildin~ . ihe- bt!ingual cameroon - Repubtic smce
·, \, '.
reunification~Cotorado·(U.SA~).~Westtvïew:·PreSS';-t-980 p.-24:-----
E r-
. . . °' .,..,
'°-~~ c
r °'
N
.....
N
0
'°
..... ~
a:i
V'1-'-:1'""'1'\0
CO 8
'° 8
r °'
- - V'1
~
0
V')
~
Tableau .fj: Ré<:apitulatif global
............
~
..,. N
V'l
'"':!' N
°' °' 0
CO ::"'
47 C:C
-
°'
r.f
0
N
c::J
.~
< 0 ~
N
Partie Nombre lnvest. % du Chif. d'af. 'l'o CA Emplois %
-~~
N
(pmer-f..Pt\4<t\ .,..,
co.-.Na-.-. .,..,
• Occidental ,.
ÎOTAL
16 3 893 4,6 2 824 2.75 5 785 15.4
~-
E-
-...
u
0 c:
ci. a:i
.....
ANNEXE N ° 8
. - .J-/ ~ A go -1- "Cl
·?'liJ fi.... --r:i
( Ref. p.,;jft) If Note 2.,c;) eA.· I tJ
Assurances
ANNEXE N °!)_
(Ref. p.Ao~Note.20) -d/ pa;rA&'o rn~,t/4-9
SOURCE : Cameroon Tribune n° 4454 du 18 août 1989 , p. 7.
02 01 JO OO à 02 10 90 OU Vian.les comc~tiLlcs
8 . ~ 36 0-1 90 OO ·:~ ::. [.,.Sées Je si• 1 0"n:.i!is:i l iou et :i. 11 .ln:, ',11·1 id,!s Je Pyrotccl111ic
_,,_
•:. 1 ;.: . • • '• •• : •. . '. .... .· • . . ; . :: ~. . . .. ..... . • . • .. •
•1
. JO as 2s 20 oo -((- -«-
16 93 06 10 oo·.:-- · cârio·uëtiëS-rëürï":;iôJët.S:- ,· :
. . ·;~·.) .. ·1 :• 1 q.1 1: • ,
--u-
93 06 90 OO -«-
19
IMPORTATEUR VENDEUR
-OEUVRE LI.
- REMET COPIE LI. ET CHEQUE CERTlFlE AU BANQUE OU VENDEUR
SUREAU DE LIAISON SGS/DOUALA
·ENVOIE OOCWAENTS USUELS ET A.V.
A LA. BANQUE DE L'IMPORTATEUR AU
BUREAU DE LIAISON DOUALA CAMEROUN
- --- --· --·· --- - --·- .-
• EN.REGISTRE LI. (ORDRE D'INSPECTION)
- ENVOIE ORDRE D'INSPECTION PAR SER-
VICE COURRIER OU TELEMA TlQUE A SGS BANQUE DE L'IMPORTATEUR
DANS PAYS OU VENDEUR/FOURNISSEUR
- DEPOSE CHEQUE CERTlFlE AU SIEGE - EFFECTUE LE PAIEMENT/TRANSFE;:\T
CENTRAL BEAC. A LA BANQUE DU VENDEUR
SGS/PAYS DU VENDEUR
IMPORTATEUR
·ENVOIE "DEMANDE D'lNFORMATION" (RFl)
AU VENDEUR
- RETIRE COPIE AUIBENTIFIEE DE L'A.V.
AU SUREAU DE LIAISON/DOUALA
VENDEUR - EffECTUE D!=CLARATlON EN DOUANE
DOUANES
SGS /BUREAU D'INPECTlON
- PROCEDENT AUX OPERATlONS DE DE-
DOUANEMENT APRES REMISE PAR
.. _ L'IMPORTATEUR DE L'A.V. AUIBENTIF!EE
263
VILLE DE DOUALA
1 Docteur . ·.·
Ch..i.rur~ien-Dentiote
Doi.:.ala.
2 - Docteur·
Stomatologue
B.P. Douala.
·.,
OBSERVATION.: Ezerce se.::is autorisation dan.s un. local loué à
2.520.000 F Cl'A.
Coat des investissecents c 40~000.000 F CFA
ï
?!asse ae1ariele annuelle 1 J60.000 F CF.A
Dossier transmis à la P::.-éside.uca per let·~:re n° 548/L/MSP/SG/DS/BT
du 1J/1/84.: Des précisions au 'sujet-da. cette reqQête voua' ·ont ~té
données par lett:::-e n° 891/L/?.:5P/DS/.BT du J/10/84. ·.1·
..
J - Docteur· . --
Uédecin Généraliote
:B.P. - , : Douala
4 - DOCTEUR
Chinu-3ien-Dentiste
B .P • Da:ioJ.a
5 - DœTEUR
Spécialiste de l>~decine Trapicale
B.:?. Douala..
'6 DOCT:SUR ..
Gynécologue Obstétricien
. B.P. .. . Douala.
/
/.
(
1
\ /
OBSER'/ ATIJN a Exerce sans a.utori!lation a.u cabinet :nédical
J:iérité d'un :pa.rent.
· ±.1 eubla évalué.à 100.000.0üO de F CFA ,
~oat·das inveatiasec.e.nts s 2C.50G.OOO .P CFA
\
_i funsse aalllrlala annuelle a 5.000.000 F CFA
,-
fH'a pa.s de doaoier a.u t:.ir..istère de? la !J~té Publique.
\
/.A été contacté à pluoieurs reprises, sa.na suite, en vue de !.a
/ régu.le=isation da sa situation.
'~ !;.; _, · -
'
)
-Ï
\ ;- ... / ...
,j
265
7 - DOCT::Uil.
Pédiatre B.P. Doue.le..
8 - DOCTEUR
CARDIOLOGUE B.P. DOUALA
9 - DOCTi!.1JR
C.h.L.--u=gien B.?. Douala •
.'
\ .
266
11 - DOCTEUR
OLlSER'IATIOU.;: Cet ancien bou:::-sic!" de l 'Ete.t ez:e:-ce cens
autorisation à ln Polyclinique
Aucun dossier déposé eu ?:!.i::listère de la Sù.llté rublique.
· 12 - DOCT.t::UR
OTISSRVATION i E::œrce sans autorisation d.3..~..s so~ csb.!..r:.et
sis à dont le montant des investiscerœnts est i(;:l.oré à no-
tre niveau.
La. Présidence da la République, par lattre n° B120/SG/PR
du 14/1/85 a donné son accord de P=.!..r:.Cipa L co~èi.tion que l':Ln-
téresaé exerce dans le cadre d'un .•.cabinet ou d'une fcr-....atic:a
sanitaire e:d.s tllllt.h
Au...-ait répondu directame;..t à la Lrésid~nce de le. Rép~bli~
1J - DOCTEUR
Chirurgien-Dentiste.
·.:<\
.
1
.: ~
... / ...
• ••. A·,
. ~ -
' ! ' . •·
15 - MONSIEU?. .
~pécia..:.~~ta d'Ac~~:.:.::.t:..:.=c
B.P. DoU.?..la.
16 - DOCTELB
Gynécologue
17 DOCT:.::UR -.
'1
1
OBSERVATION s R::!::erce se.us autorisation à le cli.niqua ~·
Dossier e.n cours d' in.st::-uction au 111.=.izt~re de le. s:i:nté Publique. ·
• 1
• 1 ~ •••
1
18 - DOCTEUR
OBSERVATION t· E:::erce sa!lS autori.3'ation è. la clin.1.!tue -
Doosie r Oll cours d. 1 1.::s truc tian au &in.is t.è:::-e d. e la. De.:i. té Pu-
blique.
19 - Docteur • ,..
QpSEli.V A 'i.'IOii c Exerce oa.ns autori~ation à la. cli..aique ~ère et
Enta.nt.
Doa~ier t::-an.::i::ûs à le. ITéoidence de la République sous pli n°
D60/L/U.SP/SG/DS/~ du J1/10/1'.?S5.
.. .. /. -.
268
20 - DOC':'SUR (z..AIROIS)
21 - .!}:JC'I'=:I.J7.
~édecin Gyr.écolo~~e Oü~:é~:-icien.
22 - DOCT.::UR
Gynécologue Oèstétricien •
.:a .'2. Dcualr...
J/82.
Ez:crcerai t sporadiq uerœn t dans plusieû.r s f cr::!ations de la. place
en at·~endant l 'e.bot:.tisse:::ent .:!e sa rGqugte en cours d 1 i...:12 t::u.c-
ti:.;n e.:.i iU.nisH:-e dd le. Sa.ilté Fublique C.:.ep~ii.!: 19éiJ.
Attendons de co~pléter
le dossier per l'a=::::-êt de l'au-
d.ic..::.ca correetio!l.Ilelle è.e la Cou: d '.!pp el à.e Doœl11 pour sa. :::-c-
1.a.llce l cat à....-rêt pouv e."1t in!luer l 1 avis è.!l t1j_ nis;;ère de la sa.z:....
té ?ublique.
•
O.S:iC.rt'7ATION l E:!:e::-ce snn!l :1.uta::-isaf;.!.on o.u cabi.:let céè.ical du
Docteur
... / ...
269
7 -
\
\
\ 25 - DOCTWR
Gynécologue.
L'avis du Mi.nist~re
de le Se.nté sur lg de::::..~èe intro~::.ite
pe.r 1 1 in tére::i"sé e .Ztl t
l'objet de ;i lus ie urs co!":"e spo.r:dc.:lce s
dont le ri.:_aJ7/LÎ~'SE/SG/DS/B~ du 15/01/86.
::JE YAOU!IDE
1 - DOCTEUR
Gynécologue Obstétricien
B.P. Yaouclé.
2 - DOCTEUR
Chil:urc;ien-Dentiste
B.?. Ynounié.
... / ....
s
J -. It0C'l'3~
5 • MAD.Al.Œ ·
• 1
(KDl"EJIT.:SRkPEUTE) •·.
Dosaier trensmia à. la Pr6sidence par le't:t:::e ~ 0 J787/L/Y.;JP/
(
n° 84/009 du 5/12/1984.
7 - DOC:.rEUR - ..
··..;. ; (Polycl.:!..:l.i~ue YAOU~"IJS)
A déposé un dossie~ incomplet en 198J.
li
8 - 'l:!A ::.v.::s
(I'olycl.:!..:l.iqua .... ) .
Pe.s de dossier e.u ~ü.;:iistère de la Se.nt é Publique.
9 - DOCTEUR .· - · ( G.ïl:IEEll')
A déposé w1 dossier .u:.~omplet en 1384.
Intéressé a été i~vitâ à ca~pleter sou do~sier
Exerce illégalement à. la. clinique - -
..... / ...
2f-.1_
1 0 - DOC.Ti\Uil. ( D~..:.IATOLJGUE)
11
E::e.:-ce se.r~ e.ut.oriss.";;ion à la ::'ol~·cl~ic;, ue
Re~uête ::-ejetée par lett.:-e r. 0 B120/~G/?R du 24/08/85./-
\
ANNEXE N ° '13
( Ref. Note 68) P-.218
Source : NLEP Roger Gabriel, L'administration publique
Camerounaise, Paris, L.G.D.J. 1986, pp. 227-229.
""'2:c:
~-
San!C l I) Souailx>u (N/
Abdou!Ayc
2) At.an µna (f)
1A~(f)
HœcaMundiW
1Zour.g Ku,yi (f)
Obounou (F)
1 Zoung K.inyi
Obounou !Fl
(f)
MCda:inc
prcvenavc
l l)
2)
~!bakop (F)
K.=cng (f)
1~laîiamba (A)
~ng\F)
1 :-Olafi.an:t::a (..>J
, Kc:=ng 1Fl
1 ~ 1afo.mb3 (A)
Kc::sscna IFl
A: And<>!>boœ. - !'I: Cri~ des provux:i:s C:U Nord 6c rE:aran<·l'o.U a 6c !' Ad>J'r..aoca. - F: fn.n::xl?bon: ~'"" Oc:s au= provu=s.
- 1: Oim::=. - l: ~ l<llOUlL
>
Coopénlion
et mutua.Liti.:
ll) Slwii Sbe:nk.1 (A)
· 2) Oyono At.eba (FJ
1Oyono Ateba (FJ
Be:: Fru Wani (Al
1 Oyono Ateba (FJ
Ben Fru Wa.-.iW
1Oyoc.o At..ba (FJ
1itaW
~
g~~~·~·~· ...
;;-
!:. Développement 1NdcnyiW 1 Ndonyi (.-\) 1 Scbi.ni Sbe::ika W
ë a>mmuna.uta.ire 1 MCQiolo (FJ Mengolo(F) Mengolo(f)
;;
1 Yu~(FJ
E.al.IX et Foréu
1 ll :~. ~.<~ ...
8
1:~~.<~··· Ecssong 3.awacl:: (.>J
1 Z. :.feu (f)
?.<::ssong ilawacl:: (A)
E=:igocrncnt 11) Mcu(Fl IMwm 1 Mch(f) 1Mer~m
3ifi<;olc 2) Mci'i"o (F) Mcia;a(F) Mbcng (f) :>fbeog (FJ
En:scig:nctnOlt
supc:ricur
Il ~mgar.g (F)
2) Mendo Zc (F)
Domp.'lg (F)
Mi.ayono (f)
l Domµng(F}
Minyonom
1Minyooom
Llm> Adolf Scuu. W
l
"'-
0
:s
::s EnscigncmcT.t Il Hentcboyz m Hentcb0)'1l (F) Fomcthe An. (F) Fomc'..l1cam
!!. l<cbnique
g et prof=ionnd 2l Nîiwaji PC\CI' (A) Nji....,.ji P01.<r (A) E.=mti.~!. (FJ Bsomba ,\l (F)
f. 11) Ndrino CF) NQ:ino(F)
Enscigncmenl 1 Belin& Kcumba (FJ , 1Belin& Koumt:.a (F)
prima.ire
clmatcmd 2) Ek.unbi (F) E:umbi(F) Mon.bil'on (F) MonkaiJ'on (F)
Enmcns
Cla>_ncOUn
l)Ebanp (F)
Sona Elonguc W
1Sona
Ebonga !Fl
Elon(Uc W ~
1 Eb>np!Fl
Wel•}'IW
1~p(F}
Web.}'IW