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Objectifs

 Caractériser les étapes de la construction européenne.

 Caractériser l’intégration européenne.

Points clés
 L’Union Européenne compte 27 pays depuis la sortie de la Grande-Bretagne et la zone euro
19 États membres.

 La construction économique s’est faite à travers le traité de Rome en 1957, L’Acte Unique
Européen en 1986 et le Traité de Maastricht en 1992.

 La construction politique s’est faite à travers le traité de Rome en 1957, le Traité


d'Amsterdam en 1997, le Traité de Nice en 2001 et le traité de Lisbonne en 2007.

 Le pouvoir exécutif est détenu par le Conseil Européen, qui prend les grandes décisions, et la
Commission Européenne, qui les fait appliquer.

 Le pouvoir législatif se partage entre le Parlement Européen, qui représente les citoyens
européens, et le Conseil de l’Union, qui représente les intérêts des États.

Pour bien comprendre


 Un régime politique désigne le mode d’organisation des pouvoirs publics : mode de
désignation, compétences, définition des rapports entre les différents pouvoirs.

 L’intégration européenne désigne le transfert volontaire par un État d'une partie de sa


souveraineté nationale aux institutions des Communautés européennes puis de l'Union
européenne ou à d'autres grandes institutions supranationales européennes telles que le
Conseil de l'Europe.

1. Un ensemble économique intégré


a. La constitution d'un vaste marché
La construction européenne débute dans les années 1950 pour se concrétiser par la signature
du traité de Rome en 1957 entre six pays (France, Allemagne, Italie, Luxembourg, Pays-Bas et
Belgique). Le traité de Rome instaure la Communauté Économique Européenne (CEE). Ce traité
prévoit la mise en place d’une union douanière en faisant baisser les droits de douane pour faciliter
les échanges entre ces six pays. Toute la construction économique européenne va se focaliser sur la
constitution d’un vaste marché en supprimant les contraintes des frontières.

En 1962, les pays de la CEE créent la Politique Agricole Commune (PAC) qui prévoit le soutien des prix
agricoles (notamment, par des subventions versées aux producteurs) et la préférence
communautaire pour les échanges de produits de l’agriculture.

Dans les années 1980, les pays adhérents se mettent d’accord pour achever la libre circulation des
capitaux (déréglementation des marchés financiers européens), des biens (en 1985, l’Acte unique
européen prévoit l’achèvement du grand marché pour 1993) et des hommes (les accords de
Schengen négociés en 1990). L’année 1993 marquera donc l’achèvement d’un grand marché
européen, la communauté européenne devient l’Union européenne (UE).
La construction de ce vaste marché s’impose à tous les États adhérents à l’UE ; la philosophie
européenne est donc de faciliter les échanges et la concurrence pour dynamiser la croissance
économique. L’essentiel des échanges européens sont aujourd’hui intrazone, c'est-à-dire qu’environ
trois-quarts des échanges se font entre les pays de l’UE et plus particulièrement entre ceux qui ont
adopté l’euro.

b. Une monnaie commune : l'euro


Les pays européens adoptent dès les années 1970 un système de change fixe suite à l’abandon du
système monétaire international. En 1972 est créé le « serpent monétaire européen », qui deviendra
le système monétaire européen (SME) en 1979. Ce système prévoit une fluctuation encadrée des
monnaies européennes (plus ou moins 2,25 %) autour d’un cours pivot (l’ECU qui deviendra à terme
l’EURO). L’idée d’une monnaie commune est déjà dans l’esprit de certains dirigeants européens.

L’adoption d’une monnaie commune est décidée en 1992 dans le fameux traité de Maastricht. Il
prévoit une convergence des économies européennes (grâce à des critères précis sur la dette ou les
taux d’intérêt, par exemple) qui devra être réalisée à la fin de l'année 1998 pour passer à la monnaie
unique en 1999. La Banque centrale européenne (BCE) est créée en 1998 et elle est chargée de
mener la politique monétaire commune de façon indépendante de ce que souhaitent les États
européens.

En 1999, les marchés accueillent l’euro, alors adopté par onze pays européens (la Grèce ne sera
acceptée qu’en 2001 tandis que la Suède, le Danemark et le Royaume-Uni refusent la nouvelle
monnaie). La circulation physique de l’euro sous forme fiduciaire et divisionnaire ne se fera que le
1er janvier 2002. La zone euro compte désormais dix-sept pays ; aux douze pays membres à l’origine
de la création d'une monnaie unique se sont respectivement ajoutés la Slovénie, Malte, Chypre, la
Slovaquie et l’Estonie.

L’adoption d’une monnaie unique facilite les échanges, crée une stabilité monétaire visant à attirer
les investisseurs étrangers et assurer un financement de la croissance européenne. La BCE doit alors
s’assurer que l’inflation de la zone euro soit contenue afin de faciliter l’épargne des agents nationaux
et étrangers.

2. Une lente construction politique


a. Un processus de longue haleine
Les bases des institutions politiques européennes sont posées dès le traité de Rome en 1957 (Conseil
européen, Commission, etc.). Dans les années 1960, il est décidé que le droit européen prévaut sur le
droit national. Ces fondations vont se consolider pour pouvoir accueillir quinze pays supplémentaires
dans les années 1990. Le traité d’Amsterdam, en 1997, opte pour l’élargissement des pouvoirs de
l’UE et prévoit que certaines décisions puissent être prises à la majorité « qualifiée » (chaque État
possède un nombre de voix qui diffère selon son poids démographique) au lieu de l’unanimité.

Une profonde réforme des institutions est envisagée à partir des années 2000 (traité de Nice en
2001) pour permettre l’intégration de dix nouveaux pays en 2004 (l’UE s’ouvre à l’Est avec
l’intégration, notamment, de la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie, la République tchèque). Ces
négociations aboutissent à la signature du traité constitutionnel en 2005 qui sera finalement rejeté
par référendum en France et aux Pays-Bas. Un traité modificatif sera proposé en 2007 (traité de
Lisbonne) et adopté en 2008 sans référendum (sauf en Irlande, où il doit être soumis deux fois avant
d’être accepté), avant d'être mis en œuvre à partir de 2009. Ce traité prévoit de nouvelles règles
institutionnelles, dont notamment la désignation d’un président de l’UE (H. Van Rompuy) et d’un
haut Représentant de l'Union pour les affaires étrangères et la politique de sécurité. La composition
du Parlement et de la Commission européenne a été modifiée, tout comme la répartition des votes
pour les décisions prises à la majorité qualifiée.

b. Les principales institutions européennes

Schéma
des principales institutions européennes

Le Conseil Européen :

 réunit les chefs d’États européens et éventuellement les chefs de gouvernement ainsi que le
Président de la Commission européenne ;

 détermine la politique de l’Union européenne, les grandes tendances, donne les impulsions ;

 son président est désormais élu pour deux ans et demi (mandat renouvelable une fois).

La Commission Européenne :

 composée de 27 commissaires proposés par les États membres pour 5 ans. Chacun a un
domaine de compétence ;

 propose des lois et règlements européens sous l’impulsion du Conseil européen. Organe
exécutif de l’UE ;

 son président (J.M. Barroso) est proposé par le Conseil européen et doit être investi par le
Parlement.

Le Conseil de l'Union (ou Conseil des Ministres de l'Union) :

 composé des 27 ministres nationaux compétents, la présidence est tournante tous les 6
mois ;

 organe législatif : il vote les lois proposées par la Commission (vote effectué à la majorité
qualifiée ou à l’unanimité).
Le Parlement Européen :

 réunit les députés européens élus dans chacun des états membres. On compte 754 députés
élus au suffrage universel direct ;

 il a un rôle législatif, il adopte les lois proposées par la Commission européenne ;

 le Parlement contrôle l’action de la Commission et peut la censurer ;

 il a moins de pouvoir que le Conseil de l’Union mais ses prérogatives augmentent, il vote le
budget européen et a le dernier mot sur le Conseil de l’Union.

Le pouvoir des députés européens a été augmenté après le traité de Lisbonne, leur permettant ainsi
de voter l’essentiel des règlements européens ainsi que le budget. Le Parlement peut aussi censurer
la Commission et donc obliger les commissaires à démissionner.

En conclusion, l’intégration européenne est un long processus de construction d’une vaste région
économique et politique. Son but est de développer avant tout l’économie de l’Europe afin qu’elle
devienne compétitive dans la mondialisation.

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