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LA BANQUE

CENTRALE
EUROPEENNE
CHAP.1:L’EVOLUTION DE LA
BCE
par la signatur
BRÈVE HISTOIRE DE L’UNION
ÉCONOMIQUE ET MONÉTAIRE
La naissance de la Communauté économique européenne se
concrétise, le 25 mars 1957, par la signature du traité de Rome.
L’idée d’une monnaie commune qui faciliterait les échanges entre
les pays n’est proposée que quelques années plus tard en 1962 (24
re les pays n’est proposée que quelques années plus tard en 1962 (24 octobre 1962) dans le rapport Marjolin. C’est le début d’une petite coopération monétaire entre les banq
octobre 1962) dans le rapport Marjolin,Les tensions importantes
membres à renforcer leur coopération monétaire. Ce sont les premiers pas d’une Union économique et monétaire (juillet 1990) qui se développera en trois phases. La deuxièm
que connaissent les pays de la Communauté à la fin des années
soixante-dix
emplissent les conditions et comme
pour adopter l’euro la finmonnaie
du système
unique. de Bretton Woods conduisent les
te 19 membres puisque 8 autres États ont, depuis, adopté l’euro, à savoir : la Grèce (2001), la Slovénie (2007), Chypre et Malte (2008), la Slovaquie (2009), l’Estonie (2011), la Le
États membres à renforcer leur coopération monétaire
TRAITE DE MAASTRICHT ET I.M.E.

Ce sont les premiers pas d’une Union économique et monétaire


(juillet 1990) qui se développera en trois phases. La deuxième
commence avec le traité de Maastricht (1992) et la création de
l’Institut Monétaire Européen, étape supplémentaire dans la
coordination des politiques monétaires dans la perspective de la
création de l’euro et d’une banque centrale européenne.
BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE

La dernière, phase III, commence à la naissance de la Banque Centrale


européenne et à la fixation des taux de change de l’euro.
En Janvier 1999, seuls onze États membres (l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique,
l’Espagne, la Finlande, la France, L’Irlande, le Luxembourg, les Pays-Bas et le
Portugal) remplissent les conditions pour adopter l’euro comme monnaie unique.
Ces pays acceptent aussi que chacune de leur Banque centrale nationale renonce
à son monopole en matière de politique monétaire. Aujourd’hui, la zone euro
compte 19 membres puisque 8 autres États ont, depuis, adopté l’euro, à savoir :
la Grèce (2001), la Slovénie (2007), Chypre et Malte (2008), la Slovaquie (2009),
l’Estonie (2011), la Lettonie (2014) et la Lituanie (2015).
ure la synthèse du diagnostic économique et monétaire sur la zone euro, décide du niveau des taux d’intérêt, coordonne l’ac
merciales, assurent seules le refinancement, gèrent les réserves de change, veillent au bon fonctionnement des systèmes de

LA BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE :


AU CENTRE DE L’EUROSYSTÈME ET DU
SEBC
« La meilleure métaphore pour l’Eurosystème est celle de l’équipe sportive, en l’occurrence
« l’équipe monétaire d’Europe ».
Le coach, c’est la Banque centrale européenne dont le conseil des gouverneurs définit la
politique monétaire, assure la synthèse du diagnostic économique et monétaire sur la zone
euro, décide du niveau des taux d’intérêt, coordonne l’action des Banques centrales. Les
joueurs sur le terrain, ce sont les Banques centrales nationales qui contribuent à préparer
les décisions, mettent en œuvre la politique monétaire unique, détiennent les comptes de
banques commerciales, assurent seules le refinancement, gèrent les réserves de change,
veillent au bon fonctionnement des systèmes de paiement et assurent par ailleurs les
tâches qui leur sont confiées par le traité de Maastricht ».

Jean Claude Trichet, « Cinq réponses claires sur l’euro »


EUROSYSTÈME ET SEBC
Le traité de Maastricht supposait que tous les États membres de l’Union
européenne adopteraient l’euro. Il prévoyait que le Système européen des
banques centrales (SEBC) – c’est-à-dire l’ensemble formé par les Banques
centrale nationales des pays membres et la Banque centrale européenne –
se chargerait de toutes les tâches liées à la monnaie unique. Mais des États
membres comme le Royaume-Uni ou le Danemark ont eu le droit de ne pas
adopter l’euro, et d’autres ne sont pas encore en situation de l’introduire.
Dans ces conditions, selon les termes du traité de Lisbonne, c’est
l’Eurosystème – constitué par la BCE et les banques centrales nationales
(BCN) des pays de la zone euro – qui joue le rôle d’acteur clé
PRINCIPALES MISSIONS
DE L’EUROSYSTÈME :
La définition et la mise en œuvre de la politique monétaire unique.

La conduite des opérations de change et détention et gestion des réserves officielles de change
des États membres.

La promotion du bon fonctionnement des systèmes de paiement et de règlement.

L’émission des billets et des pièces.

La collecte d’informations statistiques nécessaires à l’accomplissement des autres missions.


OBJECTIFS DE
L’EUROSYSTÈME
Comme l’explique la Banque de France dans un document de
présentation de juin 2009,« l’objectif principal de l’Eurosystème est
de maintenir la stabilité des prix. Celle-ci est la condition nécessaire
à la croissance durable de l’économie. Sans préjudice du maintien
de la stabilité des prix, l’Eurosystème apporte son soutien aux
politiques économiques générales, en vue de contribuer à la
réalisation des objectifs de l’Union ».
RÉPARTITION DES TÂCHES
ENTRE BCN ET BCE
La BCE définit les politiques de l’Eurosystème. Elle décide,
coordonne et assure le suivi des opérations de politique monétaire.
Elle adopte des actes juridiques (règlements ; instructions)
notamment afin de s’assurer que les BCN effectuent les opérations
décentralisées de manière cohérente. Elle autorise l’émission des
billets et coordonne le travail concernant la qualité de la production
des billets en euros et la lutte contre la contrefaçon. Elle assure le
fonctionnement des systèmes de paiement et la surveillance des
infrastructures de paiement et des autres marchés financiers.
RÔLE DES BANQUES CENTRALES
NATIONALES (BCN)

Les banques centrales nationales (BCN) sont responsables de l’exécution des opérations
de politique monétaire. Elles effectuent les transactions effectives, pour fournir les
banques commerciales en monnaie de banque centrale. Elles assurent la gestion
opérationnelle des réserves de change de la BCE et de leurs propres réserves de change,
en veillant à la cohérence avec la politique monétaire et de change de la BCE. Elles
prennent part au fonctionnement et surveillance des marchés financiers et des
instruments de paiement. Elles assurent l’émission des billets et veillent à la surveillance
de leur qualité en collaboration avec la BCE. Elles émettent les pièces. Elles collectent
des statistiques et assistent la BCE dans ce domaine. Les banques centrales nationales
peuvent également exercer d’autres fonctions attribuées au plan national
indépendamment de leur rôle au sein du SEBC (par exemple, les missions de la Banque
de France en matière de surendettement).
LES ORGANES DE DÉCISION DE LA BCE : L
CONSEIL DES GOUVERNEURS

Trois organes de la BCE prennent les décisions : le Conseil des gouverneurs, le Directoire, et
le Conseil général.
Le Conseil des gouverneurs de la BCE comprend l’ensemble des membres du Directoire de
la BCE, et les gouverneurs et présidents des BCN des pays ayant adopté l’euro. C’est le
principal organe de décision de la BCE. Il définit la politique monétaire de la zone euro en
prenant les décisions nécessaires notamment en matière de taux d’intérêt. Le Conseil des
gouverneurs se réunit actuellement deux fois par mois, habituellement les premier et
troisième jeudis. Les décisions relatives aux taux d’intérêt ne sont prises, en principe, que
lors de la première réunion mensuelle. Le président du Conseil de l’Union européenne, celui
de l’Eurogroupe et un membre de la Commission européenne peuvent participer aux
réunions, mais ne disposent pas du droit de vote. Le Conseil des gouverneurs est en outre
l’organe de décision suprême pour la gestion et le fonctionnement de la BCE elle-même.
LE DIRECTOIRE (BOARD) ET LE CONSEIL
GENERAL

Le Directoire se compose du président de la BCE (Christine Lagarde depuis


novembre 2019), du vice-président et de quatre autres membres. C’est
l’organe de décision opérationnel de la BCE et de l’Eurosystème. Il prépare les
réunions du Conseil des gouverneurs, est chargé de la mise en œuvre de la
politique monétaire et de la gestion courante de la BCE.
Le Conseil général se compose du président et du vice-président de la BCE
ainsi que des gouverneurs et présidents des banques centrales nationales de
l’ensemble des États membres de l’Union européenne. C’est un organe
représentatif du SEBC. Il se réunit tous les trois mois. Il a surtout une fonction
de conseil et d’analyse.
INDÉPENDANCE DE LA BCE ET DES BCN
VIS-À-VIS DES AUTORITÉS POLITIQUES

L’objectif principal de maintenir la stabilité de prix donné à l’Eurosystème


conduit à organiser, sur le modèle allemand, l’indépendance de la BCE et
des BCN vis-à-vis des autorités politiques et des Trésors publics.
Ni la BCE, ni les BCN, ni un membre quelconque de leurs organes de
décision ne peuvent solliciter ni accepter des instructions des institutions
ou organes de l’Union européenne (UE), des gouvernements des États
membres de l’Union européenne ou de tout autre organisme. Il est
interdit à l’Eurosystème d’accorder des prêts aux organes de l’UE ou à
toute entité nationale publique.
L’INDÉPENDANCE DE LA BCE

Plusieurs dispositions pratiques visent à garantir cette


indépendance. Les statuts de la BCE prévoient notamment un
mandat d’une durée minimale de cinq ans pour les gouverneurs des
BCN, un mandat non renouvelable d’une durée de huit ans pour les
membres du directoire de la BCE, la révocation des fonctions
uniquement en cas d’incapacité ou de faute grave.
LA POLITIQUE
MONÉTAIRE DE LA BCE
L’objectif principal de l’Eurosystème (institution qui regroupe la Banque
Centrale Européenne et les banques centrales des pays membres) est de
maintenir la stabilité des prix. Pour cela, la BCE s’appuie sur deux piliers,
l’analyse économique et l’analyse monétaire.
En octobre 1998, le Conseil des gouverneurs de la BCE a défini la stabilité des
prix comme le maintien du taux d’inflation moyen dans l’ensemble de la zone
euro à des niveaux inférieurs à, mais proches de 2 % à moyen terme. Pour
parvenir à cet objectif, la BCE procède à une analyse régulière des différents
indicateurs économiques et surveille l’évolution de la masse monétaire.
APPROCHE À DEUX
PILIERS
L’analyse par la BCE des risques pesant sur la stabilité des prix repose sur deux
perspectives complémentaires, désignées sous le terme de « piliers » : l’analyse
économique et l’analyse monétaire.
L’analyse économique
Elle vise à évaluer les facteurs déterminant l’évolution des prix à court et moyen terme, en
mettant l’accent sur l’activité réelle et les conditions financières dans l’économie. Pour ce
faire, la BCE analyse régulièrement l’évolution de la production globale, celle de la
demande et de la situation sur le marché du travail, les politiques budgétaires, la balance
des paiements de la zone euro ou encore les prix des actifs et les rendements financiers.
Ceux-ci peuvent en effet servir à obtenir des informations sur les anticipations d’inflation
par les marchés financiers. Par exemple, lorsque les investisseurs se mettent à vendre des
obligations, cela peut signifier qu’ils anticipent implicitement que des tensions
inflationnistes vont conduire à une hausse des taux d’intérêt (et donc à une baisse de la
L’ANALYSE MONÉTAIRE

Elle est axée sur un horizon à plus long terme, s’appuyant sur le lien à
long terme supposé relier la quantité de monnaie en circulation et les prix
(Théorie quantitative de la monnaie).
C’est une stratégie proche de celle que pratiquait la Bundesbank avant
son intégration à l’Eurosystème. Elle consiste à définir un taux de
croissance de la masse monétaire au sens le plus large, que l’on appelle «
M3 », (globalement de + 4,5 %, dans la zone euro) jugée compatible avec
le maintien à moyen terme de 2 % de hausse des prix. Cependant, depuis
la crise de 2008, l’inflation a en moyenne été nettement inférieure.
LES OPÉRATIONS DE POLITIQUE
MONÉTAIRE DE L’EUROSYSTÈME

La banque centrale agit par la fixation des taux d’intérêt qu’elle prélève lorsqu’elle fournit de la
liquidité au système bancaire. C’est ce qu’on appelle les taux d’intérêt directeurs. Elle pilote ainsi
les taux d’intérêt du marché monétaire appelé aussi marché interbancaire.Les modifications des
taux d’intérêt directeurs influencent directement les banques et indirectement les taux appliqués
par les banques aux prêts et aux dépôts de leurs clients. Une hausse des taux directeurs peut ainsi
entrainer un resserrement du crédit ou une hausse de son coût, influençant les comportements de
consommation, d’épargne et d’investissement des ménages et ceux des entreprises.
Les modifications des taux d’intérêt directeurs influencent aussi les prix des actifs et les taux de
change. La transmission aux conditions financières et économiques d’ensemble se fait également
non seulement par les décisions de modification proprement dites mais aussi par les anticipations
des acteurs économiques concernant de futures modifications des taux directeurs. L’anticipation
d’un mouvement durable de hausse de ces taux pourra peser sur les taux d’intérêt à moyen et
long terme.
BCE ET BCN: MAISON MÈRE ET FILIALES

Les Banques centrales nationales (BCN) servent de relais à la BCE


pour la mise en œuvre de la politique monétaire, dans ce que l’on
appelle l’Eurosystème.

La BCE et les BCN ont recours à trois instruments principaux pour


piloter les taux d’intérêt : les opérations d’open market qui sont
l’instrument le plus important, les facilités permanentes et les
réserves obligatoires.
LES OPÉRATIONS D’OPEN
MARKET
Elles sont constituées par des achats ou des ventes de titres ou par des prêts
à court terme de l’Eurosystème aux banques en échange de titres détenus
par celles-ci et donnés temporairement en garantie des prêts accordés
(mécanisme appelé prise en pension). Le taux d’intérêt fixé par le BCE pour
les opérations d’open market est le principal taux directeur. Les titres
acceptés en pension par l’Eurosystème peuvent être des titres de dette
publique ou des obligations privées de bonne qualité. Des opérations d’open
market sont effectuées très régulièrement, chaque semaine pour les
opérations principales de refinancement. Le temps de prise en pension des
titres est de trois mois pour les opérations de refinancement à plus long
terme.
FACILITES PERMANENTES ET RESERVES
OBLIGATOIRES

Les facilités permanentes


Elles permettent aux banques de retirer ou de déposer de la liquidité bancaire au
jour le jour.
Les réserves obligatoires
Elles constituent un autre levier d’action pour l’Eurosystème : les établissements de
crédit doivent constituer des réserves obligatoires auprès des Banques centrales
nationales. Le volume de ces réserves est essentiellement calculé en fonction des
dépôts effectués par les clientèles de ces banques. L’objectif des réserves
obligatoires est de stabiliser les taux d’intérêt sur le marché monétaire et de créer
(ou d’accentuer) un besoin structurel de liquidités.
L’ÉVOLUTION DU RÔLE DE LA
BANQUE CENTRALE EUROPÉENNE

La crise financière qui a sévi à partir d’août 2007 a


nécessité une intervention sans précédent de la part des
banques centrales partout dans le monde et notamment
de la Banque centrale européenne (BCE). Celle-ci reste
cependant marquée par ses statuts qui lui interdisent de
financer directement les dettes publiques des États
membres de la zone euro.
LA POLITIQUE MONETAIRE
NON CONVENTIONNELLE (Q.E.)
Dès l’été 2007, la crise des subprimes aux USA s’est rapidement propagée compte
tenu de la globalisation financière et de l’interdépendance des acteurs financiers.
Elle a entrainé une crise de confiance entre les banques, des difficultés de
refinancement de celles-ci, un assèchement de leur liquidité et une chute en chaine
de la valeur de certaines classes d’actifs entrainant des faillites ou des risques de
faillites financières en chaine.
La BCE, comme les autres banques centrales, est intervenue pour s’efforcer de
restaurer la confiance sur les marchés financiers, soutenir le système bancaire et
éviter le rationnement du crédit aux ménages et aux entreprises. Ce faisant, elle a
été amenée à décider de la mise en œuvre de mesures dites « non conventionnelles ».
LA BCE ET LES MESURES
NON CONVENTIONNELLES
Par ailleurs, dans le cadre de la mise en place de l’Union Bancaire
européenne, la BCE a vu son rôle s’élargir au domaine de la supervision
bancaire. La responsabilité de la gestion du Mécanisme de Supervision
Unique (MSU) lui a en effet été confiée par les instances dirigeantes de
l’Union européenne. Au cours des dernières années, la BCE a eu recours à
des mesures non conventionnelles : extension de la liste des actifs admis en
garantie dans le cadre des opérations d’open market, apport de liquidités à
long terme, achats fermes de titres, lancement d’un programme
d’assouplissement quantitatif (souvent appelé QE pour « quantitative easing
»).
ÉVITER LE BLOCAGE DU
MARCHÉ MONÉTAIRE
En temps normal, lorsqu’elles conduisent leurs opérations d’open market, la BCE et les
Banques centrales nationales évaluent le besoin total de liquidité du secteur bancaire et
allouent ce montant à travers des appels d’offres.
Mais avec le déclenchement de la crise financière, les banques n’osaient plus se prêter entre
elles, de peur d’avoir affaire à une contrepartie proche de la faillite. Aussi, pour empêcher le
blocage du marché monétaire, la BCE a décidé d’allouer la totalité de la liquidité demandée
par les banques, à un taux d’intérêt fixe et peu élevé (en liaison avec les baisses répétées de
son taux de refinancement principal) dans le cadre du programme VLTRO « Very Long Term
Refinancing Operations » conduit par l’Eurosystème de décembre 2011 à février 2012.
Les banques ayant progressivement retrouvé confiance les unes envers les autres, cette
intervention spécifique de la BCE sur le marché monétaire a pris fin. (Plus d’informations
concernant les différents programmes de la BCE sur le site de la Banque de France)
FAVORISER LE REDÉMARRAGE
DU CRÉDIT EN ZONE EURO
Depuis 2011, la BCE poursuit un objectif de stimulation de la distribution du crédit
bancaire en zone euro pour aider au redémarrage de l’activité économique et à une
remontée du taux d’inflation à des niveaux plus en rapport avec son objectif (proche
de, mais inférieur à, 2% par an).
Pour cela, elle a décidé d’augmenter la fréquence et la durée de ses opérations de
refinancement (opérations de refinancement à plus long terme, dites LTROs). Elle a
également abaissé les exigences minimales de qualité concernant les garanties sur
les actifs que les banques doivent fournir lors de tout refinancement. La BCE a
également mené des opérations pour fournir des liquidités en devises aux banques.
Pour ce faire, elle agit en collaboration avec d’autres banques centrales des
principales autres zones monétaires (et notamment la Fed et la Banque d’Angleterre).
RACHETER DES TITRES
FINANCIERS
Par ailleurs, plutôt que d’accepter simplement certains actifs en
garantie, la BCE a décidé d’acheter ce type d’actifs directement. C’est
ce qu’on appelle des opérations d’achat d’obligations « sécurisées ». La
BCE a agi d’abord sur le marché de la dette privée pour faciliter le
refinancement à long terme des banques. Mais après le déclenchement
de la crise des dettes publiques européennes en 2010, elle a aussi
décidé d’acheter des obligations publiques sur le marché secondaire.
L’objectif était de combattre la spéculation et la montée des taux
d’intérêt sur la dette de certains États et de les aider à se refinancer.
LES PROGRAMMES DE RACHAT
D’OBLIGATIONS

Au total, la BCE a racheté près de 2 000 milliards d’euros de dette


publique au cours de ses programmes successifs de rachat
d’obligations. La BCE ne peut pas acheter des obligations d’État sur
le marché primaire (c’est à dire le marché des nouvelles émissions
obligataires), c’est interdit par ses statuts. Cependant, lorsqu’elle
achète des obligations d’entreprises, elle peut le faire sur le marché
primaire ou secondaire.
OUTRIGHT MONETARY
TRANSACTION

En septembre 2012, afin de rétablir la confiance sur la pérennité de la zone euro, la


Banque centrale européenne a annoncé un programme de rachat illimité des obligations
publiques (Outright monetary transaction ou OMT) des États en difficulté. L’Outright
monetary Transaction est un dispositif qui prévoit que la BCE peut intervenir autant de
fois que nécessaire pour racheter sur le marché secondaire les obligations d’une
maturité de 1 à 3 ans de certains États en difficulté qui bénéficient du dispositif du fonds
de stabilité financière. Il ne s’applique pas aux pays faisant l’objet d’un programme
d’ajustement complet tant que ce pays n’aura pas un accès intégral au marché (ce qui
est le cas par exemple de la Grèce et du Portugal). Les Etats qui voudront bénéficier du
programme devront en faire la demande. L’accès sera conditionné à l’acceptation des
programmes d’ajustement structurel et d’assainissement de leurs dépenses publiques.
Aucun programme OMT n’a été effectivement mis en place. Mais l’annonce du dispositif,
a permis de relâcher la tension sur les taux d’intérêt des pays en difficulté.
LANCER UN PROGRAMME
D’ASSOUPLISSEMENT QUANTITATIF

Enfin, lors de sa réunion du 22 janvier 2015, la BCE a décidé de lancer un vaste


programme d’assouplissement quantitatif. Celui-ci consiste à injecter des montants
importants de liquidités dans le système financier de l’ordre, dans un premier
temps, de 1100 milliards d’euros via des rachats de titres obligataires souverains et
privés à raison de 60 milliards d’euros chaque mois. En rachetant massivement des
obligations, la BCE cherche à faire augmenter leur prix, donc baisser les taux
d’intérêt.Ce mécanisme peut se comprendre de façon plus intuitive. En effet, dans la
mesure où les émetteurs d’obligations (États ou entreprises) bénéficient d’une plus
forte demande pour les titres émis, ils pourront se permettre de les proposer à des
taux plus faibles.En diminuant les taux auxquels s’endettent les États et les
entreprises, la BCE leur apporte un soutien financier et peut les inciter à augmenter
leurs investissements pour dynamiser l’activité économique.
DES LIMITES DANS LE RACHAT DES
TITRES

La BCE a par ailleurs édicté des règles spécifiques pour son programme de rachats
d’obligations. Ainsi, 80 % de ceux-ci seront réalisés par l’intermédiaire des Banques centrales
nationales (BCN) des pays de la zone euro (la Banque de France pour la France) qui
supporteront le risque de défaillance de l’émetteur national. Seuls 20 % des rachats
d’obligations seront effectués par la BCE elle-même.
Ceci implique qu’il n’y aura qu’une faible mutualisation des risques pris par la BCE sur les
1100 milliards d’euros qu’elle prévoit d’injecter dans l’économie européenne.
Par ailleurs, le conseil des gouverneurs a établi des limites aux rachats d’obligations qui
seront effectués. Afin de limiter le montant de ses créances sur un même débiteur, et donc
réduire son risque de contrepartie, la BCE n’acquerra pas plus du tiers du total de la dette de
chaque émetteur. En outre, la BCE n’achètera pas plus du quart de chaque émission. La
fixation de ces deux seuils lui permet de limiter encore davantage son exposition au risque de
défaillance d’un émetteur.
PRORATISATION DES ACHATS
D’OBLIGATIONS D’ETAT

Enfin, les achats d’obligations seront réalisés au prorata de la détention du capital de


la BCE par les BCN. La Bundesbank et la Banque de France en détenant les
pourcentages les plus élevés (respectivement 25,6 % et 20,1 %), les obligations des
États allemands et français seront donc celles qui seront le plus rachetées par la
BCE. Le programme d’assouplissement quantitatif annoncé a pour objectif de
relancer l’inflation et les anticipations d’inflation en zone euro. Le fait même qu’une
quantité très importante de liquidités soit créée par la Banque Centrale Européenne
et injectée sur les marchés financiers est de nature à faire baisser la valeur de l’euro.
La baisse de la devise européenne sur les marchés des changes, entamée au second
semestre 2014, provenait au moins en partie de l’anticipation par les opérateurs sur
ces marchés de l’annonce d’un programme d’assouplissement quantitatif par la BCE.
LA POLITIQUE DE CHANGE

La baisse de l’euro vis-à-vis de l’ensemble des autres grandes monnaies, et


notamment du dollar, a été favorable à la compétitivité des produits
européens et aux exportations. La baisse de l’euro permet aussi de renchérir
les prix des produits importés et joue à ce titre un rôle important dans la
stratégie de la BCE pour relancer l’inflation dans la zone euro. Ces effets ont
cependant été atténués par l’appréciation de l’euro face au dollar depuis
2017.
Un autre objectif recherché par la BCE est de fournir des liquidités aux
banques européennes dans l’espoir qu’elles l’utiliseront pour accorder des
crédits aux entreprises et aux ménages.
FAVORISER LA CROISSANCE SANS FAIRE
REDÉMARRER L’INFLATION

Avec l’amélioration de la conjoncture économique en Europe et


l’éloignement du risque de déflation, la BCE a annoncé en 2017 un
ralentissement des volumes d’actifs achetés dans le cadre du QE.
Cependant, la politique monétaire accommodante se poursuit en 2018.
Ces mesures successives ont aidé au lent redémarrage de l’activité
économique et à la hausse de l’inflation qui a atteint le seuil de 2 % en juin
2018 en zone euro.
Cependant, cette accélération de l’inflation est plus due à la hausse du prix
du pétrole qu’à la vigueur de l’économie européenne.
UN RÔLE DE CONTRÔLE ET DE
SUPERVISION DES BANQUES
EUROPÉENNES : LE MSU
Les politiques mises en œuvre au sein de l’Union européenne n’ont pas réussi à rétablir
durablement la stabilité financière au sein de la zone euro et à empêcher les effets de
contagion d’une crise bancaire survenant dans un pays de la zone. Face à cette
difficulté, les dirigeants européens ont décidé lors du Conseil européen d’octobre 2012,
de réaliser une Union bancaire européenne dont le premier pilier sera constitué par la
mise en place d’un mécanisme de surveillance unique (MSU) des banques de la zone
euro.
La responsabilité de la mise en œuvre du MSU est confiée à la BCE, qui voit ainsi son
champ de compétence s’élargir au-delà de sa mission de définition de la politique
monétaire de la zone euro.En pratique, les délibérations du Conseil des Gouverneurs
(ordres du jour et réunions) sur les questions de supervision seront strictement
séparées de celles sur la politique monétaire.
LA SUPERVISION DES BANQUES
COMMERCIALES

Depuis novembre 2014, la supervision de la BCE s’exerce de deux manières :


En direct, avec l’aide des autorités nationales de supervision, pour les établissements
jugés « significatifs ». Ces derniers se définissent comme ceux dont le total d’actifs
dépasse 30 milliards d’euros ou dont le poids dans le PIB du pays est supérieur à 20
% ou qui appartiennent à un groupe ayant reçu une aide financière du FESF ou du
MES. En outre, pour chaque Etat membre, au moins 3 établissements de crédit
relèvent de la supervision directe de la BCE, même s’ils ne répondent pas aux critères
retenus. De même, toute entité revêtant une importance notable pour l’économie
nationPar l’intermédiaire des autorités nationales de supervision, mais sous le
contrôle de la BCE et dans le respect du cadre qu’elle aura défini, pour les
établissements jugés « moins significatifs ».
SUPERVISION DIRECTE DES GRANDS
GROUPES BANCAIRES DE LA ZONE EURO

La BCE supervise directement 128 grandes banques européennes


jugées significatives, dont 13 groupes bancaires français représentant
95% du système bancaire national (en termes de total de bilan).Il s’agit
des cinq grands groupes bancaires (BNP Paribas, Crédit Agricole,
Société Générale, BPCE, Crédit Mutuel) ainsi que de la Banque Centrale
de Compensation LCH. Clearnet, la Banque PSA Finance, HSBC France,
La Banque Postale, la RCI Banque, la BPI, la Caisse de Refinancement
de l’Habitat et la Société de Financement Local
CHAPITRE 2:LES RÉFORMES EUROPÉENNES DU
SECTEUR BANCAIRE ET FINANCIER

La règlementation bancaire et financière est largement décidée au niveau


européen. Nous rappelons au début de ce dossier la terminologie relative à
la règlementation européenne.
Une directive européenne fixe les objectifs à atteindre par les États
membres, auxquels elle délègue le choix des moyens. Chaque directive est
transposée par une ou plusieurs lois au niveau national.
Un règlement européen a un caractère obligatoire. Il est d’application
directe dans chacun des Etats. Il peut donner lieu à des lois de
transposition nationales mais sans modification.
LE « PROCESSUS LAMFALUSSY »

L’Union européenne utilise une démarche particulière pour concevoir les réglementations
applicables au secteur bancaire et financier. Cette démarche, est appelée le « processus
Lamfalussy », du nom du président du comité consultatif qui le mit en place en 2001 et se
décompose en 4 niveaux :
Le niveau 1 établit la législation-cadre. Sur proposition de la Commission, elle est adoptée
conjointement par le Parlement et le Conseil selon la procédure législative ordinaire.
Le niveau 2 établit les mesures d’exécution. Un comité spécialisé (il en existe un pour les
banques, un pour les assurances et un pour les marchés) est chargé de concevoir, en
collaboration avec les autorités de régulation des Etats membres, les détails techniques liés à
la mise en place de la réglementation. Ces détails techniques sont ensuite soumis au vote des
Etats membres concernés par cette réglementation par l’intermédiaire d’organismes de
contrôle du secteur financier.
LIVRE VERT ET LIVRE BLANC

Au niveau 3, les Comités européens de régulation établissent des lignes directrices visant
à garantir l’application cohérente et uniforme des dispositions de niveau 1 et de niveau 2
dans le droit de chaque État membre.
Le niveau 4 correspond à la vérification par la Commission de l’application de la législation
européenne. Qu’est-ce que le livre vert et le livre blanc ?
Un livre vert est un rapport publié par la Commission dont le but est de stimuler une
réflexion. Il ouvre une consultation et un débat au niveau européen sur un sujet donné. Il
peut déboucher sur un livre blanc.
Un livre blanc contient un ensemble argumenté de propositions d’action communautaire ou
des propositions directes d’actes législatifs par la Commission.Un livre blanc ne résulte pas
automatiquement d’un livre vert.
UNION BANCAIRE
EUROPÉENNE
Les pays européens ont créé une monnaie unique, mais la régulation bancaire restait
largement nationale, alors même que le système bancaire est au cœur de la création
monétaire. Pour résoudre ce paradoxe et renforcer la solidité du système bancaire,
l’Union Européenne a lancé l’Union bancaire.
En décembre 2011 et en février 2012, en pleine crise de la zone euro, la Banque
Centrale européenne a conduit deux opérations massives de refinancement des
banques européennes en leur accordant des prêts à 3 ans à des taux d’intérêt très bas
pour un montant total estimé à 1 000 milliards d’euros.
Cela n’a pas suffi à éteindre durablement l’incendie. D’où le projet d’une Union
bancaire européenne dont la création a été décidée en urgence par le Conseil européen
les 28 et 29 juin 2012. Ce projet est devenu réalité en avril 2014.
OBJECTIFS DE L’UNION
BANCAIRE
L’idée d’une Union bancaire européenne est de réduire la
dépendance des banques vis-à-vis des Etats. Pour cela,les banques
doivent être soumises à une supervision bancaire,des fonds
européens doivent être réservés pour venir en aide aux
établissements en difficulté,les déposants doivent tous bénéficier
des mêmes garanties.Ainsi, la pression des marchés sur ces Etats
se relâcherait, les taux d’intérêt baisseraient, aidant les Etats à
réduire leurs déficits et à relancer la croissance. Ainsi, les fuites de
capitaux au sein de la zone euro pourraient être enrayées
LES PILIERS DE L’UNION
BANCAIRE

L’Union bancaire repose sur quatre prinicipaux piliers :


Le règlement uniforme.
Un mécanisme de supervision unique (MSU).
Un mécanisme de résolution unique (MRU).
Le Système européen de garanties des dépôts
LE RÈGLEMENT
UNIFORME
Le règlement uniforme (ou single rulebook) constitue le fondement de
l’Union bancaire européenne. Ce règlement rassemble les différents actes
juridiques auxquels tous les établissements financiers de l’Union
Européenne doivent se conformer. Il fournit les normes juridiques et
administratives permettant de réglementer, superviser et gouverner plus
efficacement le secteur financier dans l’ensemble des pays de l’Union
européenne.Le règlement uniforme établit les exigences de fonds propres
pour les banques; assure une meilleure protection des déposants et
encadre la prévention et la gestion des défaillances bancaires.
LE MÉCANISME DE
SURVEILLANCE UNIQUE (MSU)
Le MSU est le système de supervision bancaire européen mis en place en novembre
2014. Il est composé de la Banque centrale européenne (BCE) et des autorités
compétentes nationales (ACN). Le MSU regroupe les pays de la zone euro ainsi que
des pays européens qui souhaiteraient se rapprocher de cette supervision. Son
objectif est de renforcer et harmoniser les exigences prudentielles applicables aux
banques afin de prévenir problèmes avant qu’ils ne deviennent une menace pour la
stabilité financière.
La BCE assure la supervision directe des établissements financiers de taille
importante (c’est-à-dire ceux dont le total des actifs dépasse 30 milliards d’euros ou
dont les actifs représentent plus de 20 % du PIB de leur pays d’origine) tandis que
les régulateurs nationaux (ACN) supervisent les établissements moins importants.
COMMENT SE FAIT LA SUPERVISION
BANCAIRE?

Dans la pratique, les groupes bancaires de taille importante (fin mai 2016 ils
étaient 129 dont 13 en France), représentant 85% du total des actifs
bancaires de la zone euro, sont supervisés, par des équipes de surveillance
prudentielle conjointes. Ces équipes sont dirigées par la BCE, qui collabore
étroitement avec les ACN.Concernant ces établissements financiers de taille
importante, la BCE a le pouvoir d’effectuer des examens prudentiels, des
inspections sur place et des enquêtes, de garantir le respect des règles
prudentielles européennes, de fixer des exigences prudentielles plus strictes
pour contrecarrer tout risque financier, de vérifier la compétence et
l’honorabilité des dirigeants et de prendre des mesures de sanction.
LE MÉCANISME DE
RÉSOLUTION UNIQUE (MRU)
L’objectif affiché d’un mécanisme de résolution bancaire européen est de mettre
fin à la prise en charge publique des conséquences financières des défaillances de
banques qui, entre fin 2008 et fin 2011, auront coûté aux contribuables européens
quelque 1 600 milliards d’euros (soit 13% du PIB des pays de l’Union européenne).
Le MRU est entré en vigueur en 2014, mais il n’est devenu pleinement
opérationnel qu’en 2016. Il s’applique à toutes les banques relevant du mécanisme
de supervision unique, c’est à dire aujourd’hui à toutes les banques des pays de la
zone euro. Les banques des pays de l’Union européenne qui ne font pas partie de
la zone euro pourraient néanmoins être intégrées au mécanisme du MRU si leur
pays demandait à participer au MSU.
OBJECTIF ET ACTION
DU MRU
Son objectif est de permettre une gestion des banques défaillantes
via un Conseil de résolution unique et un Fonds de résolution
unique financé par le secteur bancaire. En facilitant la gestion des
faillites bancaires, le MRU vise à éviter les paniques et la contagion
des difficultés d’une banque à l’ensemble du système bancaire.
L’action du MRU est supervisée par le Conseil de résolution unique
(CRU), qui a pour principale mission de superviser l’exécution des
mesures de résolution par les Autorités de résolutions nationales.
Le CRU pilote également le Fonds de résolution unique (FRU). Mis en place le 1er janvier 2016, le FRU est le
dispositif de financement de la résolution au sein de l’Union bancaire. Il a vocation à garantir la disponibilité
d’un soutien financier aux banques nécessitant une restructuration. En effet, lorsqu’elles sont en difficultés les
banques se trouvent généralement coupées du marché interbancaire (les autres banques ne veulent plus leur
prêter par crainte d’une faillite) et ont donc besoin d’une aide financière momentanée.

Les montants à disposition du FRU sont alimentés par les contributions des banques couvertes par ce fonds. Il
devrait atteindre au moins 1% du montant des dépôts couverts de l’ensemble des banques couvertes en
2023, soit environ 55 milliards d’euros. Par ailleurs, les dirigeants européens ont adopté le principe du « » qui
prévoit, à compter du 1er janvier 2016, qu’en cas de faillite probable ou avérée, les actionnaires, les
créanciers et les déposants dont les avoirs dépassent 100 000 euros devront assumer en première ligne les
coûts de la résolution à concurrence de 8 % du total de bilan. Ce n’est qu’au delà de ce plafond que le fonds
de résolution unique interviendrait.

La règle du renflouement interne (bail in) ne signifie pas que les actionnaires, les créanciers et les déposants
ayant des avoirs de plus de 100 000 euros devront injecter de l’argent dans la banque en faillite. Elle signifie
simplement que les pertes viendront s’imputer en priorité sur ces passifs, qui seront ainsi « amputés » à
concurrence du montant des pertes. Les actionnaires seraient les premiers à voir la valeur de leurs titres
s’effondrer ou devenir nulle. Puis, si cela ne suffit pas à éponger entièrement les pertes, ce serait au tour des
détenteurs d’obligations de la banque de subir le même sort. Enfin, les déposants dont les avoirs dépassent
100 000 euros verraient ceux-ci rabotés jusqu’à ce dernier seuil.
Le Système européen de garanties des
dépôts
Les dépôts des épargnants dans les banques bénéficient de garanties, de façon à éviter une panique des
épargnants en cas de crise.

En France, les dépôts sont garantis à hauteur de 100 000 € par déposant et par établissement.

Le Système européen de garanties des dépôts vise à harmoniser la protection des déposants dans l’UE.
Selon le projet présenté par la Commission européenne en novembre 2015, le mécanisme européen de
garantie des dépôts serait géré par le Conseil de résolution unique. D’ici à 2024, la garantie des dépôts
devrait être mutualisée au niveau européen avec un fonds unique qui se substituerait aux systèmes
nationaux.
L’UNION BANCAIRE :
ENJEUX ET LIMITES
Le MSU ne fait qu’organiser la supervision des banques des pays
concernés. Mais le pouvoir d’édicter des normes prudentielles en matière
bancaire reste l’apanage de l’Autorité Bancaire Européenne (ABE) qui est
compétente pour l’ensemble du système bancaire européen, zone euro et
hors zone euro.
Les limites du projet de mécanisme de résolution unique
En l’état actuel du projet, les règles de fonctionnement et de mise en œuvre
du mécanisme de résolution unique comporte un certain nombre de limites
qui, à défaut d’être corrigées, pourrait en réduire l’efficacité.
UN PROCESSUS TROP
COMPLEXE
Le processus de prise de décision au sein du futur comité de résolution unique est
jugé trop complexe par les députés européens et de nombreux observateurs.
En effet, une résolution bancaire est une situation de crise qui exige que des décisions
importantes soient prises rapidement pour éviter un phénomène de panique se
traduisant par des retraits massifs de dépôts accentuant les difficultés de
l’établissement.Or le MRU donne aux ministres des finances un droit de veto sur les
plans de résolution proposés par le comité de résolution unique, ce qui apparaît
incompatible avec le besoin de réactivité qu’exige une telle situation. Il semble en
effet peu réaliste qu’un responsable politique puisse traiter en un temps très court des
questions techniques parfois ardues tout en résistant aux pressions liées à la défense
des intérêts nationaux.
UNE MISE EN PLACE
PARFOIS JUGÉE TROP LENTE
La mise en place effective du fonds de résolution unique fait
également l’objet de débat.
Les eurodéputés ainsi que la BCE estiment qu’attendre jusqu’en
2023 pour aboutir à une mutualisation complète de ce fonds est un
délai trop long car entretemps ce seront les Etats qui devront
assumer le coût d’une faillite d’une banque nationale en cas
d’insuffisance du compartiment national du fonds de résolution.
DES MONTANTS INSUFFISANTS
PAR RAPPORT AUX ENJEUX
Le montant des sommes qui seront disponibles dans le fonds de résolution unique, 55 à
60 milliards en 2023, apparaît faible au regard de ce qu’est susceptible de coûter une
faillite bancaire de grande ampleur comme la crise de 2008 a pu le montrer.
1 600 milliards d’euros pour toute l’Europe
Pour rappel, le montant des aides publiques utilisées entre fin 2008 et fin 2011 dans le
cadre de la prise en charge par les Etats européens des conséquences financières des
défaillances bancaires s’est monté à quelque 1 600 milliards d’euros (soit 13% du PIB des
pays de l’Union européenne). Si on prend en compte le coût net pour les finances
publiques, c’est à dire en retranchant des sommes versées les dividendes, intérêts et
commissions de garantie reçues en rémunération de ces aides, il aurait atteint selon
Eurostat 5,5 points de PIB des pays de la zone euro sur la période 2009-2012.
C’est la raison pour laquelle toute la crédibilité du système de résolution proposé repose sur
l’existence d’un filet de sécurité disposant d’une capacité financière suffisante pour garantir la
bonne fin des opérations de sauvetage bancaire sans mettre à contribution les finances
publiques des Etats participant au MRU. Or, à ce stade, aucun compromis n’a été acté quant à la
définition même de ce filet de sécurité commun qui pour l’instant reste donc fictif.

En cas de résolution, il est prévu d’éviter que les contribuables soient sollicités au premier niveau.
Pour cela, une procédure de renflouement interne (bail in) est instaurée.

Elle consiste à faire appel aux actionnaires, puis aux créanciers, notamment obligataires, et enfin
aux dépôts supérieurs à 100 000 euros à concurrence de 8% du total des actifs de la banque en
faillite.

Ce faisant, cette règle risque d’avoir des répercussions à la hausse sur le coût des emprunts
obligataires des banques européennes. Ainsi, l’agence de notation Moody’s avait dégradé fin
2013 la note attribuée à plusieurs grandes banques américaines en raison d’un projet de
régulation fédérale prévoyant des procédures de bail in pour ces institutions.
LE DÉBAT SUR LA SÉPARATION DES
ACTIVITÉS DE DÉTAIL ET DES
ACTIVITÉS DE MARCHÉ

Les propositions de la Commission Européenne


L’ex Commissaire européen en charge des services financiers, Michel
Barnier, avait proposé d’empêcher les banques systémiques de
pratiquer la négociation pour compte propre sur instruments
financiers et sur les matières premières, considérées comme
spéculatives et donc uniquement réalisées pour compte propre, sans
bénéfice pour l’économie réelle. En effet, si ces activités peuvent être
très profitables pour les banques, elles peuvent aussi générer des
risques très élevés pouvant conduire à la faillite.
Par ailleurs, la Commission européenne souhaitait également permettre aux autorités
nationales de surveillance des activités bancaires d’imposer une séparation entre les
activités de dépôts et de prêts et certaines autres activités de négociation à haut risque
comme la tenue de marché ou les opérations sur produits dérivés complexes. Le but est de
remédier à la porosité de la frontière entre négociation pour compte propre et pour compte de
tiers, les banquiers pouvant prendre des risques pour eux-mêmes en ne couvrant pas les
positions demandées par leurs clients.
De fait, le projet de Michel Barnier obligerait les grandes banques françaises à se réorganiser et
à créer des filiales spécialisées dans les activités de marché.
Les critiques adressées au projet Barnier
Si l’activité de tenue de marché devait être cantonnée dans une filiale, celle-ci devrait disposer
de fonds propres spécifiques ainsi que d’une gouvernance et de personnel propres, ce
qui potentiellement renchérirait le coût de cette activité pour les entreprises clientes des
banques européennes qui seraient soumises à la réglementation « Barnier ». Par ailleurs, les
établissements filiales de grandes banques qui seraient spécialisés dans les opérations de
négociation ne pourraient se refinancer sur les marchés qu’à des conditions de taux moins
avantageuses que celles obtenues par leur maison-mère qui, elle, bénéficie d’une garantie «
implicite » de l’Etat (laquelle est liée au fait que les marchés considèrent que l’Etat français
viendrait au secours d’une grande banque en cas de risque de faillite). Il en résulterait un
renchérissement des opérations de négociation pour le compte de la clientèle et donc des
conditions de financement des entreprises.
Ce faisant, le projet de réglementation européenne risque de se traduire par une réduction de la
compétitivité et de la capacité bénéficiaire des grandes banques françaises et donc de leur capacité à lever
des fonds sur les marchés financiers. In fine, les grandes banques françaises pourraient se voir ainsi
pénalisées par rapport aux grandes banques d’affaires (ou d’investissement) anglaises -qui ne seraient pas
soumises au règlement européen – et aux grandes banques américaines.

De fait, si les grandes banques françaises ne trouvent pas suffisamment de fonds propres sur les marchés
financiers, elles seront contraintes de réduire leurs concours au financement de l’économie (en effet, la
nouvelle réglementation dite de Bâle III impose le respect de normes strictes en matière d’adéquation du
niveau de fonds propres durs en regard des risques. Si les banques ont plus de difficultés à lever ce type de
fonds propres sur les marchés financiers, leur capacité de financement de l’économie s’en trouvera
contrainte) et seront moins en mesure que leurs concurrentes anglo-saxonnes de réaliser des opérations de
croissance externe génératrices de valeur pour de potentiels investisseurs. En l’absence de réglementation
véritablement uniforme -dans son principe et dans son application- dans toute l’Union européenne et aux
Etats-Unis, il est à craindre que cette question de la séparation des activités de banque de détail et de
banque d’investissement reste pendante. En effet, les projets de séparation de banque de détail et de
banque d’investissement n’ont pas aboutis.
LES CRITIQUES DE
CERTAINS ÉCONOMISTES
Un certain nombre d’économistes et d’organisations indépendantes (ATTAC, Finance
Watch) soutiennent le projet de la Commission européenne de séparation des
activités bancaires en deux entités juridiquement distinctes.
Leurs arguments reposent sur l’idée que l’activité de banque de détail, qui est vitale
pour le bon fonctionnement de l’économie, ne peut être interrompue et que par
conséquent les pouvoirs publics se doivent de venir en aide aux banques pratiquant
cette activité en cas de besoin.Par contre, les autres activités bancaires, les activités
de marché, bien qu’utiles à l’économie, ne sont pas menées de façon continue. Aussi,
toute défaillance d’une banque intervenant dans ce domaine n’affecterait pas le
système économique, d’autant que d’autres banques seraient susceptibles d’assurer
le même service.
La séparation des activités bancaires consiste donc, pour eux, à distinguer les activités qui doivent
nécessairement être maintenues -et donc secourues- de celles qui peuvent être interrompues.

En outre, ce sont les activités de marché et la spéculation qui sont à l’origine des défaillances
bancaires et de la crise financière.

Par ailleurs, les banques les plus grosses sont aussi celles qui sont les plus engagées dans des
activités de marché.

La séparation des activités bancaires ne concernerait que ces banques, celles qui sont considérées
comme « too big to fail ». Ce faisant, en réduisant la taille de ces grandes banques, la gestion des
crises par les autorités de résolution pourra se faire sans que cela ait des répercussions graves sur
l’économie réelle.

En outre, la séparation des activités bancaires permettrait de réduire le risque d’interconnexion et de


contagion des activités de marché vers les activités de détail.
UN RENFORCEMENT DE LA
RÉGLEMENTATION DES MARCHÉS
FINANCIERS

Les marchés de capitaux ont fait l’objet d’une réglementation


accrue de façon à améliorer leur fonctionnement et à diminuer les
risques de crise. Cette réglementation avait commencé avant la
crise de 2008 avec la directive MIF et a été renforcée depuis.
Directive MIF ET Révision de la Directive MIF
DIRECTIVE MIF
Les objectifs de la directive MIF sont multiples :
Elle modifie l’organisation du marché des actions en supprimant l’obligation de centralisation
des ordres sur les bourses traditionnelles qui existait encore dans certains pays de l’Union
européenne comme la France. Elle promeut une concurrence entre les bourses et d’autres
plateformes de négociation. L’objectif est de favoriser l’innovation et la baisse des coûts
d’exécution des transactions.
Elle harmonise les conditions d’exercice des prestataires de services d’investissement à travers
l’Union européenne et étend le champ d’application du « passeport européen » pour les
entreprises de services financiers. Une entreprise ayant obtenu un agrément de l’autorité de son
pays d’origine peut distribuer ses produits dans toute l’Union européenne.
L’objectif est là encore de promouvoir la concurrence et de favoriser l’innovation et la baisse
des coûts.Elle renforce la protection des investisseurs particuliers par des obligations
d’information des clients et de meilleure exécution des ordres donnés par ces derniers.
Une nouvelle relation entre les institutions financières et leurs clients
L’intermédiaire financier qui exécute les ordres doit tout mettre en œuvre pour assurer le
meilleur résultat possible à son client.
Il doit pour cela prendre en compte tous les facteurs qui lui permettront d’obtenir le meilleur
résultat possible en termes de coût total, c’est-à-dire non seulement le prix du produit négocié
et le coût d’exécution (frais de courtage, frais de règlement-livraison), mais aussi la rapidité
d’exécution, la probabilité de l’exécution et du règlement, la taille et la nature de l’ordre « ou
toute autre considération relative à l’exécution de l’ordre ».
Pour un particulier, la meilleure exécution correspond au résultat le plus favorable après prise
en considération du prix de l’instrument financier et des coûts associés à
l’exécution. L’obligation de meilleure exécution est une obligation de moyens et non de
résultat.
Si le lieu d’exécution A offre un instrument à 100 € avec des frais d’exécution de 5, et si le lieu
d’exécution B offre le même instrument à 102 € avec des frais d’exécution de 2, l’entreprise
d’investissement devra confier au lieu d’exécution B le soin d’exécuter l’ordre d’achat de cet
instrument passé par le client, puisque le montant total facturé en B permet d’obtenir un
meilleur résultat pour le client de détail.
En tant que clients non professionnels, les particuliers bénéficient de la part de leur
intermédiaire financier ou de leur assureur d’un niveau de conseil et d’information accru.
Les obligations sont particulièrement importantes lorsque votre intermédiaire vous fournit des
conseils personnalisés ou que vous lui avez confié la gestion de votre portefeuille. Il doit alors
s’assurer que le produit ou service proposé est bien adapté à votre situation.
QUE PEUT-ON ATTENDRE DE SON
INTERMÉDIAIRE FINANCIER ?

La directive distingue trois catégories de clients :


Les clients professionnels
Ce sont des clients qui possèdent l’expérience, les connaissances et la compétence nécessaires pour
prendre leurs propres décisions d’investissement et évaluer correctement les risques encourus. Les
clients professionnels ne bénéficient que de règles de protection allégées ;
Les « contreparties éligibles »
Ce sont en quelque sorte des clients « super professionnels », tels que des prestataires de services
d’investissement eux-mêmes ou des fonds de retraite, compagnies d’assurance ou des
gouvernements. Ils ne bénéficient d’aucune de ces règles d’information et de conseil, étant donné
qu’ils sont supposés agir en toute connaissance de cause ;
Les clients non professionnels
Ce sont tous ceux qui n’entrent pas dans les deux autres catégories. Ils bénéficient de toutes les
Le prestataire de services d’investissement devra classer ses clients dans l’une des trois catégories. Il doit
obligatoirement informer ses clients de sa classification et le client a le droit de demander un changement de
catégorie.

S’il vous fournit un service de gestion de portefeuille ou de conseil personnalisé, votre intermédiaire doit évaluer
votre situation financière, vos objectifs, vos connaissances et votre expérience financière pour vérifier
l’adéquation du service à votre situation. S’il n’effectue que la transmission ou l’exécution de vos ordres, il doit
mesurer vos connaissances et votre expérience sur les produits concernés pour s’assurer qu’ils sont appropriés.

Vous devez bénéficier d’une information « exacte, claire et non trompeuse » qui vous permette d’agir en
connaissance de cause : des informations générales avant la conclusion d’un contrat et des informations sur les
produits et services. Cela s’applique aussi aux documents promotionnels. Selon qu’il exécute lui-même vos
ordres ou en délègue le traitement, votre intermédiaire est tenu de vous informer, soit sur les moyens qu’il
utilise pour en assurer la meilleure exécution possible (sa « politique d’exécution »), soit sur la procédure suivie
pour sélectionner les intervenants à qu’il les confie.

S’il considère que les investissements en instruments financiers que vous souhaitez réaliser ne sont pas
adaptés à votre situation ou à vos connaissances, votre prestataire doit vous en alerter.
QUELLES SONT VOS OBLIGATIONS
EN TANT QUE PARTICULIER ?

Pour permettre à votre intermédiaire financier de remplir ses obligations en


matière d’évaluation du caractère adéquat ou approprié des investissements
boursiers qu’il vous proposera, vous devrez lui fournir un certain nombre de
renseignements vous concernant.

Selon le service qui vous est offert ou que vous demandez à votre intermédiaire
financier, ces informations peuvent concerner, d’une façon plus ou moins
approfondie : votre situation financière, vos objectifs d’investissement, votre
expérience et vos connaissances des produits et des risques.
LES RÉSULTATS DE LA
DIRECTIVE MIF
Le bilan de la mise en œuvre de la directive MIF est mitigé. Les
marchés sont devenus plus fragmentés, moins transparents et cela
s’est fait au détriment des investisseurs notamment des
particuliers.
La confiance dans le fonctionnement des marchés financiers a
reculé. En plus de ces problèmes généraux, le développement du
trading à haute fréquence et la spéculation sur les marchés de
matières premières retiennent particulièrement l’attention.
RÉVISION DE LA
DIRECTIVE MIF
Suite à la crise de 2008 et aux défaillances manifestes du secteur financier, la Commission
européenne a révisé la directive sur les marchés financiers (MIF), qui a été baptisée MIF 2.
Le 20 octobre 2011, la Commission européenne a publié sa proposition législative de
révision de la Directive qui est entrée en vigueur en 2018. La proposition comporte 2
voletsUne Directive révisée (MIFID II) qui modifiera et mettra à jour la Directive MIFID.
Un nouveau Règlement (MIFIR)qui établit les exigences de transparence en matière de
négociation, qui rend la négociation obligatoire des instruments dérivés sur des
plateformes organisées et renforce les pouvoirs des régulateurs européens.
Ce nouveau cadre réglementaire vise à corriger les défauts de la directive MIF de façon à
rendre les marchés financiers plus efficients, plus résilients et plus transparents, et à
renforcer la protection des investisseurs.
UN RENFORCEMENT DE LA PROTECTION DES ÉPARGNANTS ET
DES CONSOMMATEURS DE PRODUITS FINANCIERS

Suite à la crise de 2008, l’Union Européenne a renforcé la réglementation visant


à protéger les consommateurs de produits financiers. Nous présentons ces
nouvelles réglementations.
La Commission européenne a rendu public le 7 juillet 2012 trois textes législatifs
complémentaires consacrées uniquement à la protection des épargnants.
Ce paquet législatif propose plus spécifiquement de nouvelles normes favorables
au consommateur en matière d’information au sujet des investissements, fixe
des normes plus élevées en matière de conseils et durcit certaines règles
régissant les fonds d’investissement de manière à garantir leur sécurité.
RÉFORME STRUCTURELLE DU SECTEUR BANCAIRE : LE
RAPPORT LIIKANEN

En 2012, Erkki Liikanen, Gouverneur de la Banque de Finlande, a présidé un groupe


de travail qui a émis un ensemble de recommandations baptisé « Rapport de la
commission d’experts européen sur la réforme bancaire », et plus communément «
rapport Liikanen ».

Le groupe a remis son rapport le 2 octobre 2012. Il considère que le renforcement


des exigences de fonds propres et de liquidité des banques, ainsi que la mise en
place d’un mécanisme européen résolution des défaillances bancaires, constitueront
des avancées majeures pour la stabilité du système financier permettant de limiter
l’appel aux contribuables en cas d’éventuelles défaillances bancaires.
Le groupe considère néanmoins que des reformes structurelles
supplémentaires sont nécessaires. Il juge« nécessaire d’imposer, au sein
des groupes bancaires, une séparation légale entre certaines activités
financières particulièrement risquées, d’une part, et les banques de dépôt,
d’autre part ».
Principaux points du rapport Liikanen
1. Aucun modèle bancaire (banque universelle ou banque spécialisée ; ou
banque de statut coopératif) ne s’est distingué par des résultats
particulièrement bons ou particulièrement mauvais lors de la crise
financière.
2. Les réformes entreprises depuis la crise sont positives. Le
renforcement des exigences de fonds propres permettra, de manière
générale, de renforcer la capacité de résistance des banques, de corriger,
dans une certaine mesure, les systèmes d’incitation des propriétaires et des
dirigeants, et enfin, de réduire l’exposition du contribuable au cas où la
solvabilité de la banque se détériorerait.
3. Il reste toutefois nécessaire d’imposer une séparation légale, au sein
des groupes bancaires, entre certaines activités financières
4. Le modèle des banques universelles consistant à fournir efficacement un large
éventail de services à leurs clients ne sera pas mise en cause mais la réforme
proposée réduira les incitations à s’engager dans des activités excessivement
risquées et protégera la banque universelle des excès du trading.

5. Les activités « particulièrement risquées » qui devraient être séparées sont les
activités les plus risquées de la banque d’investissement et de celles où les
positions varient le plus rapidement. Il s’agit en particulier du trading pour compte
propre, des prises de positions liées aux activités de teneur de marché, des prêts
ou exposition dans les hedge funds, des Véhicules d’Investissement Spécialisés
(SIV) ou autres entités assimilées, des investissements en capital investissement.

6. La séparation devra s’appliquer à tous les modèles bancaires y compris les


banques mutualistes.

7. La séparation ne doit pas gêner le financement de l’économie par les banques


de dépôts..

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