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CENTRALE
EUROPEENNE
CHAP.1:L’EVOLUTION DE LA
BCE
par la signatur
BRÈVE HISTOIRE DE L’UNION
ÉCONOMIQUE ET MONÉTAIRE
La naissance de la Communauté économique européenne se
concrétise, le 25 mars 1957, par la signature du traité de Rome.
L’idée d’une monnaie commune qui faciliterait les échanges entre
les pays n’est proposée que quelques années plus tard en 1962 (24
re les pays n’est proposée que quelques années plus tard en 1962 (24 octobre 1962) dans le rapport Marjolin. C’est le début d’une petite coopération monétaire entre les banq
octobre 1962) dans le rapport Marjolin,Les tensions importantes
membres à renforcer leur coopération monétaire. Ce sont les premiers pas d’une Union économique et monétaire (juillet 1990) qui se développera en trois phases. La deuxièm
que connaissent les pays de la Communauté à la fin des années
soixante-dix
emplissent les conditions et comme
pour adopter l’euro la finmonnaie
du système
unique. de Bretton Woods conduisent les
te 19 membres puisque 8 autres États ont, depuis, adopté l’euro, à savoir : la Grèce (2001), la Slovénie (2007), Chypre et Malte (2008), la Slovaquie (2009), l’Estonie (2011), la Le
États membres à renforcer leur coopération monétaire
TRAITE DE MAASTRICHT ET I.M.E.
La conduite des opérations de change et détention et gestion des réserves officielles de change
des États membres.
Les banques centrales nationales (BCN) sont responsables de l’exécution des opérations
de politique monétaire. Elles effectuent les transactions effectives, pour fournir les
banques commerciales en monnaie de banque centrale. Elles assurent la gestion
opérationnelle des réserves de change de la BCE et de leurs propres réserves de change,
en veillant à la cohérence avec la politique monétaire et de change de la BCE. Elles
prennent part au fonctionnement et surveillance des marchés financiers et des
instruments de paiement. Elles assurent l’émission des billets et veillent à la surveillance
de leur qualité en collaboration avec la BCE. Elles émettent les pièces. Elles collectent
des statistiques et assistent la BCE dans ce domaine. Les banques centrales nationales
peuvent également exercer d’autres fonctions attribuées au plan national
indépendamment de leur rôle au sein du SEBC (par exemple, les missions de la Banque
de France en matière de surendettement).
LES ORGANES DE DÉCISION DE LA BCE : L
CONSEIL DES GOUVERNEURS
Trois organes de la BCE prennent les décisions : le Conseil des gouverneurs, le Directoire, et
le Conseil général.
Le Conseil des gouverneurs de la BCE comprend l’ensemble des membres du Directoire de
la BCE, et les gouverneurs et présidents des BCN des pays ayant adopté l’euro. C’est le
principal organe de décision de la BCE. Il définit la politique monétaire de la zone euro en
prenant les décisions nécessaires notamment en matière de taux d’intérêt. Le Conseil des
gouverneurs se réunit actuellement deux fois par mois, habituellement les premier et
troisième jeudis. Les décisions relatives aux taux d’intérêt ne sont prises, en principe, que
lors de la première réunion mensuelle. Le président du Conseil de l’Union européenne, celui
de l’Eurogroupe et un membre de la Commission européenne peuvent participer aux
réunions, mais ne disposent pas du droit de vote. Le Conseil des gouverneurs est en outre
l’organe de décision suprême pour la gestion et le fonctionnement de la BCE elle-même.
LE DIRECTOIRE (BOARD) ET LE CONSEIL
GENERAL
Elle est axée sur un horizon à plus long terme, s’appuyant sur le lien à
long terme supposé relier la quantité de monnaie en circulation et les prix
(Théorie quantitative de la monnaie).
C’est une stratégie proche de celle que pratiquait la Bundesbank avant
son intégration à l’Eurosystème. Elle consiste à définir un taux de
croissance de la masse monétaire au sens le plus large, que l’on appelle «
M3 », (globalement de + 4,5 %, dans la zone euro) jugée compatible avec
le maintien à moyen terme de 2 % de hausse des prix. Cependant, depuis
la crise de 2008, l’inflation a en moyenne été nettement inférieure.
LES OPÉRATIONS DE POLITIQUE
MONÉTAIRE DE L’EUROSYSTÈME
La banque centrale agit par la fixation des taux d’intérêt qu’elle prélève lorsqu’elle fournit de la
liquidité au système bancaire. C’est ce qu’on appelle les taux d’intérêt directeurs. Elle pilote ainsi
les taux d’intérêt du marché monétaire appelé aussi marché interbancaire.Les modifications des
taux d’intérêt directeurs influencent directement les banques et indirectement les taux appliqués
par les banques aux prêts et aux dépôts de leurs clients. Une hausse des taux directeurs peut ainsi
entrainer un resserrement du crédit ou une hausse de son coût, influençant les comportements de
consommation, d’épargne et d’investissement des ménages et ceux des entreprises.
Les modifications des taux d’intérêt directeurs influencent aussi les prix des actifs et les taux de
change. La transmission aux conditions financières et économiques d’ensemble se fait également
non seulement par les décisions de modification proprement dites mais aussi par les anticipations
des acteurs économiques concernant de futures modifications des taux directeurs. L’anticipation
d’un mouvement durable de hausse de ces taux pourra peser sur les taux d’intérêt à moyen et
long terme.
BCE ET BCN: MAISON MÈRE ET FILIALES
La BCE a par ailleurs édicté des règles spécifiques pour son programme de rachats
d’obligations. Ainsi, 80 % de ceux-ci seront réalisés par l’intermédiaire des Banques centrales
nationales (BCN) des pays de la zone euro (la Banque de France pour la France) qui
supporteront le risque de défaillance de l’émetteur national. Seuls 20 % des rachats
d’obligations seront effectués par la BCE elle-même.
Ceci implique qu’il n’y aura qu’une faible mutualisation des risques pris par la BCE sur les
1100 milliards d’euros qu’elle prévoit d’injecter dans l’économie européenne.
Par ailleurs, le conseil des gouverneurs a établi des limites aux rachats d’obligations qui
seront effectués. Afin de limiter le montant de ses créances sur un même débiteur, et donc
réduire son risque de contrepartie, la BCE n’acquerra pas plus du tiers du total de la dette de
chaque émetteur. En outre, la BCE n’achètera pas plus du quart de chaque émission. La
fixation de ces deux seuils lui permet de limiter encore davantage son exposition au risque de
défaillance d’un émetteur.
PRORATISATION DES ACHATS
D’OBLIGATIONS D’ETAT
L’Union européenne utilise une démarche particulière pour concevoir les réglementations
applicables au secteur bancaire et financier. Cette démarche, est appelée le « processus
Lamfalussy », du nom du président du comité consultatif qui le mit en place en 2001 et se
décompose en 4 niveaux :
Le niveau 1 établit la législation-cadre. Sur proposition de la Commission, elle est adoptée
conjointement par le Parlement et le Conseil selon la procédure législative ordinaire.
Le niveau 2 établit les mesures d’exécution. Un comité spécialisé (il en existe un pour les
banques, un pour les assurances et un pour les marchés) est chargé de concevoir, en
collaboration avec les autorités de régulation des Etats membres, les détails techniques liés à
la mise en place de la réglementation. Ces détails techniques sont ensuite soumis au vote des
Etats membres concernés par cette réglementation par l’intermédiaire d’organismes de
contrôle du secteur financier.
LIVRE VERT ET LIVRE BLANC
Au niveau 3, les Comités européens de régulation établissent des lignes directrices visant
à garantir l’application cohérente et uniforme des dispositions de niveau 1 et de niveau 2
dans le droit de chaque État membre.
Le niveau 4 correspond à la vérification par la Commission de l’application de la législation
européenne. Qu’est-ce que le livre vert et le livre blanc ?
Un livre vert est un rapport publié par la Commission dont le but est de stimuler une
réflexion. Il ouvre une consultation et un débat au niveau européen sur un sujet donné. Il
peut déboucher sur un livre blanc.
Un livre blanc contient un ensemble argumenté de propositions d’action communautaire ou
des propositions directes d’actes législatifs par la Commission.Un livre blanc ne résulte pas
automatiquement d’un livre vert.
UNION BANCAIRE
EUROPÉENNE
Les pays européens ont créé une monnaie unique, mais la régulation bancaire restait
largement nationale, alors même que le système bancaire est au cœur de la création
monétaire. Pour résoudre ce paradoxe et renforcer la solidité du système bancaire,
l’Union Européenne a lancé l’Union bancaire.
En décembre 2011 et en février 2012, en pleine crise de la zone euro, la Banque
Centrale européenne a conduit deux opérations massives de refinancement des
banques européennes en leur accordant des prêts à 3 ans à des taux d’intérêt très bas
pour un montant total estimé à 1 000 milliards d’euros.
Cela n’a pas suffi à éteindre durablement l’incendie. D’où le projet d’une Union
bancaire européenne dont la création a été décidée en urgence par le Conseil européen
les 28 et 29 juin 2012. Ce projet est devenu réalité en avril 2014.
OBJECTIFS DE L’UNION
BANCAIRE
L’idée d’une Union bancaire européenne est de réduire la
dépendance des banques vis-à-vis des Etats. Pour cela,les banques
doivent être soumises à une supervision bancaire,des fonds
européens doivent être réservés pour venir en aide aux
établissements en difficulté,les déposants doivent tous bénéficier
des mêmes garanties.Ainsi, la pression des marchés sur ces Etats
se relâcherait, les taux d’intérêt baisseraient, aidant les Etats à
réduire leurs déficits et à relancer la croissance. Ainsi, les fuites de
capitaux au sein de la zone euro pourraient être enrayées
LES PILIERS DE L’UNION
BANCAIRE
Dans la pratique, les groupes bancaires de taille importante (fin mai 2016 ils
étaient 129 dont 13 en France), représentant 85% du total des actifs
bancaires de la zone euro, sont supervisés, par des équipes de surveillance
prudentielle conjointes. Ces équipes sont dirigées par la BCE, qui collabore
étroitement avec les ACN.Concernant ces établissements financiers de taille
importante, la BCE a le pouvoir d’effectuer des examens prudentiels, des
inspections sur place et des enquêtes, de garantir le respect des règles
prudentielles européennes, de fixer des exigences prudentielles plus strictes
pour contrecarrer tout risque financier, de vérifier la compétence et
l’honorabilité des dirigeants et de prendre des mesures de sanction.
LE MÉCANISME DE
RÉSOLUTION UNIQUE (MRU)
L’objectif affiché d’un mécanisme de résolution bancaire européen est de mettre
fin à la prise en charge publique des conséquences financières des défaillances de
banques qui, entre fin 2008 et fin 2011, auront coûté aux contribuables européens
quelque 1 600 milliards d’euros (soit 13% du PIB des pays de l’Union européenne).
Le MRU est entré en vigueur en 2014, mais il n’est devenu pleinement
opérationnel qu’en 2016. Il s’applique à toutes les banques relevant du mécanisme
de supervision unique, c’est à dire aujourd’hui à toutes les banques des pays de la
zone euro. Les banques des pays de l’Union européenne qui ne font pas partie de
la zone euro pourraient néanmoins être intégrées au mécanisme du MRU si leur
pays demandait à participer au MSU.
OBJECTIF ET ACTION
DU MRU
Son objectif est de permettre une gestion des banques défaillantes
via un Conseil de résolution unique et un Fonds de résolution
unique financé par le secteur bancaire. En facilitant la gestion des
faillites bancaires, le MRU vise à éviter les paniques et la contagion
des difficultés d’une banque à l’ensemble du système bancaire.
L’action du MRU est supervisée par le Conseil de résolution unique
(CRU), qui a pour principale mission de superviser l’exécution des
mesures de résolution par les Autorités de résolutions nationales.
Le CRU pilote également le Fonds de résolution unique (FRU). Mis en place le 1er janvier 2016, le FRU est le
dispositif de financement de la résolution au sein de l’Union bancaire. Il a vocation à garantir la disponibilité
d’un soutien financier aux banques nécessitant une restructuration. En effet, lorsqu’elles sont en difficultés les
banques se trouvent généralement coupées du marché interbancaire (les autres banques ne veulent plus leur
prêter par crainte d’une faillite) et ont donc besoin d’une aide financière momentanée.
Les montants à disposition du FRU sont alimentés par les contributions des banques couvertes par ce fonds. Il
devrait atteindre au moins 1% du montant des dépôts couverts de l’ensemble des banques couvertes en
2023, soit environ 55 milliards d’euros. Par ailleurs, les dirigeants européens ont adopté le principe du « » qui
prévoit, à compter du 1er janvier 2016, qu’en cas de faillite probable ou avérée, les actionnaires, les
créanciers et les déposants dont les avoirs dépassent 100 000 euros devront assumer en première ligne les
coûts de la résolution à concurrence de 8 % du total de bilan. Ce n’est qu’au delà de ce plafond que le fonds
de résolution unique interviendrait.
La règle du renflouement interne (bail in) ne signifie pas que les actionnaires, les créanciers et les déposants
ayant des avoirs de plus de 100 000 euros devront injecter de l’argent dans la banque en faillite. Elle signifie
simplement que les pertes viendront s’imputer en priorité sur ces passifs, qui seront ainsi « amputés » à
concurrence du montant des pertes. Les actionnaires seraient les premiers à voir la valeur de leurs titres
s’effondrer ou devenir nulle. Puis, si cela ne suffit pas à éponger entièrement les pertes, ce serait au tour des
détenteurs d’obligations de la banque de subir le même sort. Enfin, les déposants dont les avoirs dépassent
100 000 euros verraient ceux-ci rabotés jusqu’à ce dernier seuil.
Le Système européen de garanties des
dépôts
Les dépôts des épargnants dans les banques bénéficient de garanties, de façon à éviter une panique des
épargnants en cas de crise.
En France, les dépôts sont garantis à hauteur de 100 000 € par déposant et par établissement.
Le Système européen de garanties des dépôts vise à harmoniser la protection des déposants dans l’UE.
Selon le projet présenté par la Commission européenne en novembre 2015, le mécanisme européen de
garantie des dépôts serait géré par le Conseil de résolution unique. D’ici à 2024, la garantie des dépôts
devrait être mutualisée au niveau européen avec un fonds unique qui se substituerait aux systèmes
nationaux.
L’UNION BANCAIRE :
ENJEUX ET LIMITES
Le MSU ne fait qu’organiser la supervision des banques des pays
concernés. Mais le pouvoir d’édicter des normes prudentielles en matière
bancaire reste l’apanage de l’Autorité Bancaire Européenne (ABE) qui est
compétente pour l’ensemble du système bancaire européen, zone euro et
hors zone euro.
Les limites du projet de mécanisme de résolution unique
En l’état actuel du projet, les règles de fonctionnement et de mise en œuvre
du mécanisme de résolution unique comporte un certain nombre de limites
qui, à défaut d’être corrigées, pourrait en réduire l’efficacité.
UN PROCESSUS TROP
COMPLEXE
Le processus de prise de décision au sein du futur comité de résolution unique est
jugé trop complexe par les députés européens et de nombreux observateurs.
En effet, une résolution bancaire est une situation de crise qui exige que des décisions
importantes soient prises rapidement pour éviter un phénomène de panique se
traduisant par des retraits massifs de dépôts accentuant les difficultés de
l’établissement.Or le MRU donne aux ministres des finances un droit de veto sur les
plans de résolution proposés par le comité de résolution unique, ce qui apparaît
incompatible avec le besoin de réactivité qu’exige une telle situation. Il semble en
effet peu réaliste qu’un responsable politique puisse traiter en un temps très court des
questions techniques parfois ardues tout en résistant aux pressions liées à la défense
des intérêts nationaux.
UNE MISE EN PLACE
PARFOIS JUGÉE TROP LENTE
La mise en place effective du fonds de résolution unique fait
également l’objet de débat.
Les eurodéputés ainsi que la BCE estiment qu’attendre jusqu’en
2023 pour aboutir à une mutualisation complète de ce fonds est un
délai trop long car entretemps ce seront les Etats qui devront
assumer le coût d’une faillite d’une banque nationale en cas
d’insuffisance du compartiment national du fonds de résolution.
DES MONTANTS INSUFFISANTS
PAR RAPPORT AUX ENJEUX
Le montant des sommes qui seront disponibles dans le fonds de résolution unique, 55 à
60 milliards en 2023, apparaît faible au regard de ce qu’est susceptible de coûter une
faillite bancaire de grande ampleur comme la crise de 2008 a pu le montrer.
1 600 milliards d’euros pour toute l’Europe
Pour rappel, le montant des aides publiques utilisées entre fin 2008 et fin 2011 dans le
cadre de la prise en charge par les Etats européens des conséquences financières des
défaillances bancaires s’est monté à quelque 1 600 milliards d’euros (soit 13% du PIB des
pays de l’Union européenne). Si on prend en compte le coût net pour les finances
publiques, c’est à dire en retranchant des sommes versées les dividendes, intérêts et
commissions de garantie reçues en rémunération de ces aides, il aurait atteint selon
Eurostat 5,5 points de PIB des pays de la zone euro sur la période 2009-2012.
C’est la raison pour laquelle toute la crédibilité du système de résolution proposé repose sur
l’existence d’un filet de sécurité disposant d’une capacité financière suffisante pour garantir la
bonne fin des opérations de sauvetage bancaire sans mettre à contribution les finances
publiques des Etats participant au MRU. Or, à ce stade, aucun compromis n’a été acté quant à la
définition même de ce filet de sécurité commun qui pour l’instant reste donc fictif.
En cas de résolution, il est prévu d’éviter que les contribuables soient sollicités au premier niveau.
Pour cela, une procédure de renflouement interne (bail in) est instaurée.
Elle consiste à faire appel aux actionnaires, puis aux créanciers, notamment obligataires, et enfin
aux dépôts supérieurs à 100 000 euros à concurrence de 8% du total des actifs de la banque en
faillite.
Ce faisant, cette règle risque d’avoir des répercussions à la hausse sur le coût des emprunts
obligataires des banques européennes. Ainsi, l’agence de notation Moody’s avait dégradé fin
2013 la note attribuée à plusieurs grandes banques américaines en raison d’un projet de
régulation fédérale prévoyant des procédures de bail in pour ces institutions.
LE DÉBAT SUR LA SÉPARATION DES
ACTIVITÉS DE DÉTAIL ET DES
ACTIVITÉS DE MARCHÉ
De fait, si les grandes banques françaises ne trouvent pas suffisamment de fonds propres sur les marchés
financiers, elles seront contraintes de réduire leurs concours au financement de l’économie (en effet, la
nouvelle réglementation dite de Bâle III impose le respect de normes strictes en matière d’adéquation du
niveau de fonds propres durs en regard des risques. Si les banques ont plus de difficultés à lever ce type de
fonds propres sur les marchés financiers, leur capacité de financement de l’économie s’en trouvera
contrainte) et seront moins en mesure que leurs concurrentes anglo-saxonnes de réaliser des opérations de
croissance externe génératrices de valeur pour de potentiels investisseurs. En l’absence de réglementation
véritablement uniforme -dans son principe et dans son application- dans toute l’Union européenne et aux
Etats-Unis, il est à craindre que cette question de la séparation des activités de banque de détail et de
banque d’investissement reste pendante. En effet, les projets de séparation de banque de détail et de
banque d’investissement n’ont pas aboutis.
LES CRITIQUES DE
CERTAINS ÉCONOMISTES
Un certain nombre d’économistes et d’organisations indépendantes (ATTAC, Finance
Watch) soutiennent le projet de la Commission européenne de séparation des
activités bancaires en deux entités juridiquement distinctes.
Leurs arguments reposent sur l’idée que l’activité de banque de détail, qui est vitale
pour le bon fonctionnement de l’économie, ne peut être interrompue et que par
conséquent les pouvoirs publics se doivent de venir en aide aux banques pratiquant
cette activité en cas de besoin.Par contre, les autres activités bancaires, les activités
de marché, bien qu’utiles à l’économie, ne sont pas menées de façon continue. Aussi,
toute défaillance d’une banque intervenant dans ce domaine n’affecterait pas le
système économique, d’autant que d’autres banques seraient susceptibles d’assurer
le même service.
La séparation des activités bancaires consiste donc, pour eux, à distinguer les activités qui doivent
nécessairement être maintenues -et donc secourues- de celles qui peuvent être interrompues.
En outre, ce sont les activités de marché et la spéculation qui sont à l’origine des défaillances
bancaires et de la crise financière.
Par ailleurs, les banques les plus grosses sont aussi celles qui sont les plus engagées dans des
activités de marché.
La séparation des activités bancaires ne concernerait que ces banques, celles qui sont considérées
comme « too big to fail ». Ce faisant, en réduisant la taille de ces grandes banques, la gestion des
crises par les autorités de résolution pourra se faire sans que cela ait des répercussions graves sur
l’économie réelle.
S’il vous fournit un service de gestion de portefeuille ou de conseil personnalisé, votre intermédiaire doit évaluer
votre situation financière, vos objectifs, vos connaissances et votre expérience financière pour vérifier
l’adéquation du service à votre situation. S’il n’effectue que la transmission ou l’exécution de vos ordres, il doit
mesurer vos connaissances et votre expérience sur les produits concernés pour s’assurer qu’ils sont appropriés.
Vous devez bénéficier d’une information « exacte, claire et non trompeuse » qui vous permette d’agir en
connaissance de cause : des informations générales avant la conclusion d’un contrat et des informations sur les
produits et services. Cela s’applique aussi aux documents promotionnels. Selon qu’il exécute lui-même vos
ordres ou en délègue le traitement, votre intermédiaire est tenu de vous informer, soit sur les moyens qu’il
utilise pour en assurer la meilleure exécution possible (sa « politique d’exécution »), soit sur la procédure suivie
pour sélectionner les intervenants à qu’il les confie.
S’il considère que les investissements en instruments financiers que vous souhaitez réaliser ne sont pas
adaptés à votre situation ou à vos connaissances, votre prestataire doit vous en alerter.
QUELLES SONT VOS OBLIGATIONS
EN TANT QUE PARTICULIER ?
Selon le service qui vous est offert ou que vous demandez à votre intermédiaire
financier, ces informations peuvent concerner, d’une façon plus ou moins
approfondie : votre situation financière, vos objectifs d’investissement, votre
expérience et vos connaissances des produits et des risques.
LES RÉSULTATS DE LA
DIRECTIVE MIF
Le bilan de la mise en œuvre de la directive MIF est mitigé. Les
marchés sont devenus plus fragmentés, moins transparents et cela
s’est fait au détriment des investisseurs notamment des
particuliers.
La confiance dans le fonctionnement des marchés financiers a
reculé. En plus de ces problèmes généraux, le développement du
trading à haute fréquence et la spéculation sur les marchés de
matières premières retiennent particulièrement l’attention.
RÉVISION DE LA
DIRECTIVE MIF
Suite à la crise de 2008 et aux défaillances manifestes du secteur financier, la Commission
européenne a révisé la directive sur les marchés financiers (MIF), qui a été baptisée MIF 2.
Le 20 octobre 2011, la Commission européenne a publié sa proposition législative de
révision de la Directive qui est entrée en vigueur en 2018. La proposition comporte 2
voletsUne Directive révisée (MIFID II) qui modifiera et mettra à jour la Directive MIFID.
Un nouveau Règlement (MIFIR)qui établit les exigences de transparence en matière de
négociation, qui rend la négociation obligatoire des instruments dérivés sur des
plateformes organisées et renforce les pouvoirs des régulateurs européens.
Ce nouveau cadre réglementaire vise à corriger les défauts de la directive MIF de façon à
rendre les marchés financiers plus efficients, plus résilients et plus transparents, et à
renforcer la protection des investisseurs.
UN RENFORCEMENT DE LA PROTECTION DES ÉPARGNANTS ET
DES CONSOMMATEURS DE PRODUITS FINANCIERS
5. Les activités « particulièrement risquées » qui devraient être séparées sont les
activités les plus risquées de la banque d’investissement et de celles où les
positions varient le plus rapidement. Il s’agit en particulier du trading pour compte
propre, des prises de positions liées aux activités de teneur de marché, des prêts
ou exposition dans les hedge funds, des Véhicules d’Investissement Spécialisés
(SIV) ou autres entités assimilées, des investissements en capital investissement.