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MONDIALISATION, FINANCE

INTERNATIONALE ET INTEGRATION
EUROPEENNE

QUELLE EST LA PLACE DE L’UNION


EUROPEENNE DANS L’ECONOMIE
GLOBALE ?

I. LA CONSTRUCTION EUROPEENNE

1. UN PROCESSUS D’INTEGRATION REGIONALE

La construction européenne est issue d’un processus qui a débuté à la fin de la seconde guerre
mondiale. Cette période correspond au début des trente glorieuses, période marquée par un
développement économique et social sans précédent. Le développement de la mondialisation
des économies et l’accélération des échanges internationaux ont favorisé la construction de
l’Europe. Les finalités de la construction européenne sont d’abord politiques, en effet le
continent a été secoué par des guerres terribles, l’urgence étant de stabiliser une paix durable
sur celui-ci. Ensuite les états européens ont développé des objectifs économiques et
monétaires.

Différentes étapes ont permis la construction de cette union européenne, résultants de


différents traités :

- 1951 : Le traité de Paris instituant la communauté économique du charbon et de l’acier


(CECA).
- 1957 : Le traité de Rome, qui a permis l’émergence de la communauté économique
européenne (CEE). Ce traité a été conclu entre la France, l’Allemagne, L’Italie, la Belgique,
le Luxembourg, les Pays-Bas.
- 1986 : L’acte unique européen qui a institué la mise en œuvre du marché unique.
- 1992 : Le traité de Maastricht qui a permis la mise en place du passage à la monnaie
unique, l’euro.
- 1997 : Le traité d’Amsterdam, instituant la mise en place du pacte de stabilité et de
croissance, permettant la coordination des politiques budgétaires des pays membres.
- 1998 : Mise en place de la Banque Centrale Européenne (BCE)

Toutes ces étapes ont permis de favoriser une intégration régionale européenne. L’union
économique et monétaire (UEM) permet de mettre à disposition des états membres des biens
publics internationaux qui dynamisent leur croissance économique, favorisent le rattrapage des
pays économiquement moins avancés, limitent les initiatives qui ne rentrent pas dans le cadre
de la coopération.

La mise en œuvre du marché unique européen a permis la suppression des droits de douane, et
la mise en place d’un principe de concurrence loyale. Ce principe interdit les monopoles
d’entreprises sur le marché européen.
L’euro, appelé également monnaie unique, empêche les politiques monétaires de dévaluation
compétitive. Cette monnaie entraîne une plus grande transparence au niveau des prix et
favorise des taux d’intérêts bas. Cette baisse des taux d’intérêts doit permettre d’accroître le
recours aux crédits pour les ménages et les entreprises.

2. LES POLITIQUES CONJONCTURELLES DANS


L’UNION EUROPEENNE

Les politiques conjoncturelles de l’union européenne se déclinent sous deux angles : la politique
monétaire et la politique budgétaire.

- La politique budgétaire est menée par chaque état membre et doit respecter les objectifs
fixés par la commission européenne à savoir des déficits publics qui n’excédent pas 3% du
PIB et des dettes publiques qui n’excédent pas 60% du PIB. Ces objectifs entrent dans le
cadre du pacte de stabilité et de croissance.

- La politique monétaire est conduite par la banque centrale européenne (BCE) qui est
indépendante des pouvoirs politiques des états membres, son objectif est la maîtrise des
prix.

Les politiques conjoncturelles sont différentes dans leur application, ce qui procure à l’union
européenne une spécificité dans sa gouvernance. L’intégration de la politique monétaire est
soumise à une autorité monétaire européenne, tandis que les politiques budgétaires demeurent
sous la compétence des états.
3. LES POLITIQUES STRUCTURELLES DE L’UNION
EUROPEENNE

Le budget de l’union européenne permet de financer ses politiques structurelles. Parmi les
politiques structurelles on observe, la politique agricole commune (PAC) qui est la mieux
réussie.

Une intégration économique et monétaire s’est mise en place dans l’union, mais on aperçoit un
déficit en matière de politique sociale. Il existe un modèle social européen, mais il est
essentiellement un issu des états membres de la CEE. L’Europe sociale est en retard car elle
n’est devenue un objectif qu’à partir du traité de Maastricht en 1992. Les différents dirigeants
européens n’ont jamais montrés de réelle volonté d’engagement de l’Europe dans un processus
d’intégration sociale.

II. L’UNION EUROPEENNE ET L’ECONOMIE GLOBALE

1. PUISSANCE ECONOMIQUE ET POIDS


DEMOGRAPHIQUE

L’Union Européenne a permis aux pays membres de se développer économiquement, une


puissance économique européenne a pu émerger grâce à l’intégration économique et
monétaire. Cette puissance est malgré tout relative car elle n’est pas égale, en effet les pays ont
majoritairement rattrapé leurs retards économiques, mais il subsiste de grandes différences de
développement entre ces différents pays. L’union européenne montre cependant de grandes
faiblesses face aux autres grandes puissances mondiales, notamment en termes de
vieillissement de la population et, d’autre part, en matière de recherche et développement.
2. PUISSANCE COMMERCIALE

Grace à son intégration économique et monétaire, l’Union Européenne, joue aujourd’hui un rôle
majeur dans le commerce mondial. Elle est l’une des premières zones au monde en matière
d’échanges de biens et services, et également la première destination en termes
d’investissements directs étrangers (IDE). Cependant on note que la majeure partie des
échanges, s’effectue entre les pays de la zone membre, l’UE reste dépendante du commerce
intra-européen.

III. LES LIMITES DE L’UNION EUROPEENNE

1. LES FAIBLESSES DE LA CROISSANCE

L’UE affiche un faible taux de croissance économique qui peut s’expliquer par différents aspects.

- Les démocraties européennes sont vieillissantes et dépassées par la mondialisation.


- L’Union est frappée de plein fouet par les crises financières internationales.
- L’UE perd peu à peu son monopole technologique au profit des pays émergents. Le progrès
technique évolue trop lentement et ne permet pas de créer de la croissance économique.
- Les pays membres sont gangrenés par les dettes publiques et ne respectent pas les
objectifs fixés par la commission européenne.

Par ailleurs la banque centrale européenne, s’attache uniquement à garantir la stabilité des prix
et un euro fort, ce qui n’incite pas à une politique de relance de l’activité économique.
L’absence de politiques structurelles et le manque d’harmonisation du marché du travail
européen sont autant d’éléments qui montrent les limites de l’Union Européenne en matière de
croissance économique.

Le chômage de masse persiste et on observe des pratiques de dumping fiscal et social qui
entravent l’intégration sociale et politique de l’Union Européenne.

2. MAUVAISE COORDINATION ECONOMIQUE ET


CRISE DE LA DETTE

Les crises financières et l’importance de la dette souveraine imposent à l’UE des mesures à
définir rapidement. Ces mesures doivent permettre de mettre en place une gouvernance
économique efficace pour pallier aux difficultés rencontrées et œuvrer pour une meilleure
coordination des politiques économiques des pays membres. L’objectif étant de faire converger
dans le bon sens les économies des pays membres. Un fonds européen de stabilité financière a
été ainsi mis en place et le pacte de stabilité et de croissance a été renforcée pour garantir une
discipline budgétaire de tous les pays européens.

L’endettement profond de certains pays de la zone euro, plonge l’euro dans une situation
difficile. Les dettes souveraines des pays membres, empêchent ceux-ci de régler le montant
qu’ils doivent à leurs créditeurs. La banque centrale européenne, les pays de la zone euro sont
obligés d’intervenir financièrement pour prêter des fonds aux pays en difficulté. Cette posture
remet en cause l’indépendance de cette autorité financière vis à vis des états membres.
IV. NOTIONS A RETENIR

Intégration régionale : Rapports économiques, sociaux et politiques qui permettent la mise en


place d’une interdépendance croissante entre les états membres d’un espace géopolitique. Pour
fonctionner cet espace doit consentir des transferts de souveraineté des états vers des
institutions supranationales.

Union économique et monétaire : Cette union permet la libre circulation des marchandises,
capitaux, services et personnes, complétée par une harmonisation des politiques économiques,
financières et sociales. Certains pays peuvent utiliser une monnaie unique.

Europe Sociale : Ensemble de principes communs aux pays membres tels que : législation
sociale, reconnaissance de la liberté syndicale, non-discrimination en matière d’emploi et de
travail, protection sociale, systèmes sociaux.

Marché unique : Libre circulation des marchandises, services, capitaux et personnes au sein de
l’UE.

Politique Agricole Commune (PAC) : Mise en place en 1962 et amélioré en 1992 et 2003, cette
politique communautaire vise a soutenir l’agriculture européenne via des aides, subventions,
prix agricoles. Elle est un enjeu majeur de l’UE.

Dumping fiscal et social : Le dumping permet de tirer des avantages de différences de


réglementation sociale et de coûts du travail inférieurs entre différents pays, de différences de
fiscalité entre les pays de l’UE.

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