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MONDIALISATION, FINANCE

INTERNATIONALE ET INTEGRATION
EUROPEENNE

QUELS SONT LES FONDEMENTS DU


COMMERCE INTERNATIONAL ET DE
L’INTERNATIONALISATION DE LA
PRODUCTION ?

I. LA MONDIALISATION DU COMMERCE

1. L’EXPLOSION DES ECHANGES

Les échanges de biens et de services à l’échelle mondiale se sont développés fortement depuis la
fin de la seconde guerre mondiale. Le commerce international a augmenté plus rapidement que
la production. Cette tendance s’est encore accrue davantage depuis les années 1990-2000.
De nos jours, tous les biens et services s’échangent, cependant la majorité de ceux-ci restent
concentrés dans les régions les plus développées : Europe, Amérique du Nord, Asie Orientale.
En effet, ces dernières années nous avons pu constater la montée en puissance de la Chine, qui
est devenue le premier exportateur mondial.

2. LES ORIGINES DE LA MONDIALISATION

La mondialisation telle qu’on la connaît aujourd’hui, est due en grande partie à l’innovation et au
progrès technique dans les domaines des communications et du transport. En effet, le prix des
télécommunications a considérablement baissé ces dernières années, grâce au développement
d’internet. En ce qui concerne les transports, le mode maritime s’est considérablement amélioré
tant en termes de coûts que de temps de transports.

Les droits de douane sont un élément essentiel pour expliquer la mondialisation des échanges,
en effet, ils ont diminués sensiblement, grâce à des accords de libres échanges négociés entre les
pays, notamment dans le cadre de l’organisation mondiale du commerce.

II. LIBRE ECHANGE VS PROTECTIONNISME

1. LA THEORIE ECONOMIQUE DES GAINS A


L’ECHANGE

Les différents économistes issus des écoles classiques et néo-classiques ont démontré que les
échanges de biens et de services à l’échelle internationale permettent une spécialisation de
chaque pays dans des productions où ces pays disposent d’avantages comparatifs. Ces
spécialisations procurent des gains à l’échange. Ces gains correspondent à une augmentation de
la production résultant de la spécialisation des agents, qui échangent leurs productions.

Adam Smith est un économiste classique qui a mis en avant la théorie de l’avantage absolu dans
son ouvrage « La Richesse des Nations » (1776). Il expose dans cet ouvrage que chaque nation a
intérêt à se spécialiser dans la production de biens où elle possède un « avantage absolu », ce qui
revient à dire qu’elle produit à des coûts moins élevés que l’étranger. Dans le cas ou des biens
seraient produits à des coûts plus élevés que l’étranger, ils seraient alors importés.

David Ricardo s’est basé sur le travail d’Adam Smith pour bâtir sa théorie des avantages
comparatifs. Il compare les coûts d’un même produit entre deux pays et démontre que
l’échange, est profitable si le pays se spécialise dans la production pour laquelle il a le meilleur
avantage comparatif.

Parmi les économistes néoclassiques, on distingue le modèle HOS qui explique les échanges
internationaux par l’abondance ou la rareté relative des facteurs de production dont sont dotés
les différents pays. Il expose ainsi la théorie des dotations en facteurs de production.

Ex : Un pays qui dispose de beaucoup de terres, mais peu de capitaux exportera des produits
agricoles. Un autre pays, disposant d’une faible surface agricole, mais beaucoup de capital
technique, se spécialisera dans l’exportation de produits manufacturés.

Ces différents modèles, ne peuvent expliquer qu’en partie l’explosion des échanges
internationaux. En effet, on observe de nos jours que les coûts baissent quand la production
d’un bien augmente. Le nombre de biens différents répondant à un même besoin augmente et
par conséquent, la taille du marché augmente également. Les échanges permettent d’accroître
la variété de biens disponibles.

2. LIBRE ECHANGE

L’ouverture des économies et la croissance ne sont pas des variables que l’on peut superposer.
En effet, il est difficile de dire aujourd’hui que l’ouverture d’une économie est favorable à la
croissance économique.

Cependant l’ouverture apporte des facteurs de croissance, elle permet d’effectuer des
transferts de technologies d’un pays vers un autre, ce qui dynamise leurs progrès techniques
respectifs. Certains pays imitent ou achètent des technologies afin de développer des produits.

Ex : La Chine utilise des techniques françaises pour construire ses trains à grande vitesse.

L’ouverture de l’économie permet aux entreprises d’accéder à des marchés plus grands et plus
dynamiques. Un petit pays pourra tirer bénéfice de ses exportations pour dynamiser sa
croissance. Dans ce cadre d’internationalisation des échanges, les entreprises et les institutions
de chaque pays sont soumis à une concurrence beaucoup plus forte, cette concurrence les
oblige à une plus grande réactivité face aux évolutions.

Cela suppose également que les entreprises puissent résister à cette concurrence
internationale.
3. LE PROTECTIONNISME

L’ouverture des économies apporte des avantages, mais ceux-ci peuvent être perçus comme des
menaces, le libre-échange n’est pas une théorie désirée par tout le monde. Les pays ne peuvent
le pratiquer que partiellement, car ils sont soucieux de protéger leur économie nationale.

Les différents économistes démontrent que le protectionnisme peut être une alternative à
l’accélération de la mondialisation, il peut permettre une certaine régulation de l’économie et
ainsi pallier les éventuelles défaillances du marché.

Le protectionnisme peut se traduire par différentes mesures que les pays peuvent adopter.
Parmi ces différentes mesures on retrouve :

Les mesures agissant sur les quantités :


- Normes sanitaires et techniques
- Droits de douane réduits si les biens sont produits en partie sur place
- Quota d’importation

Les mesures agissant sur les prix :


- Subvention des producteurs locaux
- Droits de douane sur les produits importés
- Réduction du taux de change

Les mesures protectionnistes peuvent se révéler inefficaces, car elles peuvent engendrer une
guerre commerciale entre pays d’une part et également restreindre la concurrence d’autre part.
Une réduction de la concurrence peut déboucher sur une stagnation du progrès technique et
limiter l’innovation, ce qui n’est pas favorable à la croissance économique.

Le protectionnisme provient souvent de la volonté de groupes de pression, qui veulent faire


valoir leurs propres intérêts, ce qui ne favorise pas l’intérêt général.

III. UNE PRODUCTION MONDIALISEE

1. LES FIRMES MULTINATIONALES

Une part croissante de la production mondiale est issue du développement des firmes
multinationales. Elles sont présentes dans plusieurs pays et produisent des biens dans ces
différents pays. Elles développent des échanges entre firmes, ce que l’on nomme commerce
intra firme.

Ces entreprises s’implantent à l’étranger pour plusieurs raisons :

- La recherche de facteurs rares, certaines compétences ou certaines ressources ne sont pas


disponibles dans le pays d’origine, les entreprises vont alors s’implanter pour des raisons
climatiques, ou dans des régions spécialisées dans certains domaines comme
l’informatique par exemple.

- Les entreprises veulent se rapprocher de leurs clients afin de comprendre plus facilement
leurs demandes, mieux écouter leurs clients et réagir plus vite en cas d’évolutions rapides.
- Réduire les coûts pour améliorer leur compétitivité, les entreprises cherchent ainsi les
salaires les plus bas, pour obtenir des avantages de coûts.

2. LA MONDIALISATION DES FIRMES

Par le biais de la mondialisation, les firmes cherchent de nouveaux marchés et des combinaisons
productives avantageuses. Elles procèdent de plus en plus à l’externalisation de plusieurs
fonctions, ce qui leur permet d’obtenir des économies d’échelles et favorise la croissance
globale. Cette mondialisation des firmes engendre des délocalisations de productions vers des
pays émergents, ce qui à terme menace les emplois dans les pays développés. En étant acteurs
de la mondialisation, les entreprises ne sont plus soumises aux états, la régulation des marchés
est alors beaucoup plus difficile. Les gouvernements cherchent alors à redynamiser l’attractivité
nationale.

IV. NOTIONS A RETENIR

Avantage comparatif : Avantage dont dispose un pays dans une production au regard des pays
étrangers.

Dotation factorielle : Abondance de facteurs de production dans un pays.

Libre-échange : Absence de restriction dans les échanges internationaux.


Protectionnisme : Situation dans laquelle un état ou un groupe d’états prend des mesures de
régulation des échanges avec le reste du monde.

Firme multinationale : Organisation productive ayant des unités de fabrication dans plusieurs
pays.

Externalisation : Transfert d’une fonction d’une fonction d’une entreprise vers une autre
entreprise (sous-traitance). Service après-vente, maintenance, informatique.

Délocalisation : Une entreprise transfère ses activités de son pays d’origine vers un autre pays.

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