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SUPPORT DE COURS

Chapitre 2 – Résumé

Année universitaire : 2017 / 2018


Semestre : 3

Filière : Sciences Economiques Matière : Problèmes Professeur : F. BOUTALEB


Economiques et Sociaux

La Mondialisation selon Reich

Actuellement nous assistons à une transformation économique et politique au


niveau mondial qui entraîne l'ouverture inéluctable des frontières. Ce
phénomène donne lieu au déplacement croissant, rapide et de plus en plus
facile des capitaux, des technologies, de l'information, des produits, du savoir-
faire, de la force de travail, etc., tout au long de la planète. Pour mieux
comprendre cette évolution de l'économie, Robert Reich présente dans son
livre "L'Economie Mondialisée" tout le processus historique de transformation
que le monde a connu ces derniers siècles.

En effet, à la fin du XIXème siècle il y a eu des grandes inventions qui ont


débouché à la production à grande échelle et au développement des
transports. En même temps les droits de douane s'implantent comme une
tactique protectionniste face à la concurrence étrangère. Au début du XXème
siècle la concurrence, la surproduction et la baisse des prix trouvent comme
solution principale la création des Grandes Firmes nationales, qui regroupent
les concurrents de la même nation, basées dans la production de masse
standardisée. Au milieu du XXème siècle, ces firmes sont devenues synonymes
du développement économique des pays les plus riches. Grâce aux
"Champions Nationaux" et au "Compromis National" (entre gouvernement,
entreprises, syndicats, employés et la société en générale) il existe une grande
prospérité économique, qui se traduit dans le bien être des nations capitalistes.

Cependant, une concurrence féroce internationale avec des produits de très


bonne qualité et aux prix très compétitifs, entraîne une réduction des profits
des grandes firmes et la nécessité de changer de stratégie. Il y a eu le
licenciement des ouvriers, la fermeture des firmes inefficaces, le déplacement
des usines dans les pays où la production est de bonne qualité et moins chère,
etc. Enfin, on est passé d’une production de masse à une production
personnalisée (spécialisation). Dans ce type d'entreprise, le profit ne provient
pas des économies d'échelle mais il est dû au développement des compétences
et à la capacité d'identifier des problèmes (besoins des clients), les résoudre
(solutions) et relier les résolveurs et les identificateurs de problèmes (courtage
stratégique).

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Chapitre 2 – Résumé

Les firmes traditionnelles se sont transformées, elles sont devenues des


réseaux d'entreprises composées par des groupes ou des sous-groupes
décentralisés situés dans le monde entier. Dans ce type de structure la vitesse
et l'agilité sont primordiales pour chercher rapidement la solution appropriée à
des besoins spécifiques de consommateurs se trouvant dans des endroits
différents au moment opportun. Les produits sont devenus des assemblages
internationaux, tel est le cas de la voiture "américaine" Pontiac Le Mans qui est
financée par General Motors, montée en Corée du Sud, les composants de
pointe sont fabriqués au Japon, les petits composants sont fabriqués en
Taiwan, Singapour et Japon, la carrosserie a été dessinée en Allemagne ainsi
que l'achèvement des études de conception, le marketing et la publicité ont été
conçus en Grande-Bretagne, et en Irlande et finalement le traitement des
données s’est effectué aux Barbades .

Les liens entre les différents réseaux qui ignorent les frontières représentent
actuellement la majeure partie du commerce international entre les économies
avancées. De nos jours il est de plus en plus difficile d’identifier la nationalité
d'un produit fini, tout cela dû au processus de la mondialisation des économies
qui continue à se développer.

La Mondialisation selon Michalet

Au départ, l’utilisation du qualificatif global était limitée aux opérations


financières internationales, au champ de la global finance. Il a servi ensuite à
désigner la dynamique de la mondialisation qui recouvre aussi le renforcement
de l’intégration entre les économies nationales résultant de l’intensification des
échanges, du gonflement des flux d’investissement direct et des mouvements
de délocalisation industrielle.

Le phénomène de la mondialisation concerne simultanément, la mobilité des


biens et services, la mobilité des activités productives, la mobilité des capitaux,
la mobilité des technologies et la mobilité des Hommes. Cette mobilité
multiforme tend à se développer à l’échelle mondiale.

Les trois dimensions les plus importantes de la mondialisation - les échanges


internationaux des biens et des services, les flux d’investissements directs à
l’étranger, la circulation des capitaux - ont toujours coexisté, mais dans des
proportions variables. La prédominance d’une modalité de la mondialisation sur
les autres, selon les périodes, constitue la base d’une typologie des modalités
de la mondialisation. Selon ces critères, trois phases peuvent être distinguées :

1.l’économie inter-nationale ;
2.l’économie multinationale ;
3.l’économie globale.

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Chapitre 2 – Résumé

1) Caractéristiques de l’économie inter-nationale

La logique de l’économie inter-nationale a pour objet d’expliquer les échanges


de biens et services entre les Etats-Nations. Sa position dominante dans
l’analyse de la mondialisation s’est étendue sur une période allant des débuts
du capitalisme, au XVIe siècle, jusqu’au début des années soixante. Les
territoires nationaux définis par les économistes comme « les espaces clos de
facteurs de production » occupent le cœur du système des échanges. Les
différents courants théoriques qui se succèdent se concentrent sur l’explication
des flux d’exportations et d’importations de biens entre des économies
nationales et sur les avantages de la spécialisation inter-nationale.

Il existe une réticence des gouvernements des pays à réduire les barrières
protectionnistes. L’augmentation du taux d’ouverture de l’économie est perçue
comme une menace pour l’autonomie économique des Etats et pour leur
souveraineté nationale, menace pour l’équilibre des paiements donc pour la
stabilité de la monnaie. Durant cette période l’interventionnisme économique
de l’Etat est généralement jugé comme étant positif et nécessaire.

2) Caractéristiques de l’économie multi-nationale

La nouvelle logique de l’économie multi-nationale émerge à partir des années


soixante. Elle privilégie la dimension des flux d’investissement direct à
l’étranger et la mobilité des activités productives d’un territoire à l’autre.

Ce changement dans la logique de la mondialisation ne signifie pas la


disparition des échanges commerciaux et des mouvements des capitaux. Le
taux de croissance du commerce international continue à être élevé, le double
en moyenne du PIB mondial. Seulement la circulation des biens et services
connaît une profonde modification. Une partie croissante de celle-ci correspond
à des échanges intra-firmes ou sont contrôlés par des multinationales.
Simultanément, l’expansion des investissements directs à l’étranger est
beaucoup plus rapide. La conséquence majeure de cette logique est
l’apparition, à côté des Etats-Nations, d’un nouvel acteur, les firmes
multinationales, qui effectuent les investissements directs à l’étranger. Leur
rôle est de plus en plus déterminant dans les transformations de la
mondialisation, elles tentent de supplanter définitivement celui des Etats-
Nations.

La dynamique de la mondialisation ne conteste pas de façon radicale la


référence aux territoires nationaux pour le fonctionnement de l’économie
multi-nationale. En effet cette logique peut s’analyser dans la très grande
majorité des cas comme un processus de substitution aux exportations. La

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Chapitre 2 – Résumé

production à l’étranger des filiales des entreprises est destinée en priorité aux
marchés locaux. En d’autres termes, la production à l’étranger tend à se
substituer en partie aux exportations parce que l’économie inter-nationale n’a
pas fonctionné dans la réalité selon les règles du jeu posées dès le départ par
les théoriciens de l’échange international, notamment le libre-échange
généralisé, l’immobilité des facteurs de production, la diffusion instantanée du
progrès technique.

Alors que dans l’économie inter-nationale, le commerce constituait une activité


risquée mais dont la profitabilité était supérieure aux activités purement
domestiques, dans l’économie multi-nationale, la rentabilité des firmes qui
investissent à l’étranger est systématiquement supérieure à celles qui bornent
leurs activités au marché domestique.

3) L’économie globale

Cette configuration de la mondialisation s’impose à partir du début des années


quatre-vingts. Elle est caractérisée par la prédominance de la dimension
financière. Ce qui constitue un changement majeur par rapport à l’économie
multi-nationale, c’est que la stratégie et l’organisation des firmes est soumise à
la recherche du taux de rentabilité qui peut être obtenu par des
investissements alternatifs sur le marché financier.
Comme durant les décennies antérieures, les échanges de biens et services ont
continué à se développer rapidement, à un taux supérieur à celui du PIB
mondial. Après une période de tassement relatif durant la première moitié des
années quatre-vingts, les flux d’investissements directs redémarrent à un
rythme très élevé qui n’avait jamais été atteint durant l’après-guerre.
Toutefois, le déterminant de l’investissement n’est plus le marché local, dans
l’économie globale l’investissement direct est destiné à la production et à
l’exportation de biens et services destinés directement ou indirectement au
marché mondial. La part des flux intra firmes dans le total des flux du
commerce international se renforce également.

Cependant, la dimension de la mondialisation qui se développe le plus vite et


qui dégage la plus forte rentabilité est celle des opérations financières.

La dynamique de l’économie globale est indissociable de la grande vague de


libéralisation économique qui a pris son essor à partir du début des années
quatre-vingts. Le retrait de l’intervention de l’Etat dans l’économie devient le
nouveau dogme, avec les programmes de privatisation, politiques monétaire et
fiscale orthodoxes et promotion des investissements étrangers.

On observe la diffusion avec la globalisation des concepts et des pratiques de


la sphère financière à la stratégie et à l’organisation des firmes industrielles.

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Chapitre 2 – Résumé

Les principales conséquences de la domination de l’économie globale par une


logique financière sont : l’assimilation des différents secteurs d’activités des
groupes à des actifs dans un portefeuille d’activités, la multiplication des
opérations d’acquisition-fusion et la recherche prioritaire par les acteurs de la
création de valeur.

Autres définitions de mondialisation

- La mondialisation synonyme de multilatéralisme ?

La mondialisation est équivalente, pour certains, à un abaissement multilatéral


des entraves politiques à la libre circulation des biens et services entre les pays
et les régions, un processus également désigné sous le terme de
multilatéralisme.

Toutefois, définir la mondialisation par le terme multilatéralisme présente


quelques lacunes et ce pour trois raisons ;

Tout d’abord, cette définition masque la spécificité de la mondialisation


actuelle, celle des deux dernières décennies par rapport aux précédentes
périodes de forte mondialisation, elle privilégie le rôle des échanges, au
détriment de celui que joue l’investissement direct étranger (IDE). En fait, ce
dernier a progressé, ces dernières années, à un rythme bien supérieur à celui
des échanges.

En second lieu, assimiler la mondialisation au multilatéralisme, empêche


souvent de comprendre les mécanismes de la régionalisation. Ainsi, cette
définition masque ou laisse souvent dans l’ombre les moteurs de la
régionalisation autres que le protectionnisme. La CEE, par exemple, a été
créée avant tout pour des raisons de sécurité dans la perspective d’éviter tout
nouveau conflit armé entre la France et l’Allemagne.

En troisième lieu, définir la mondialisation par le multilatéralisme empêche


souvent de comprendre la nature de l’interaction entre mondialisation et
régionalisation. En effet, cette définition en mettant l’accent sur les problèmes
liés aux échanges et aux politiques commerciales et en négligeant les autres
dimensions de cette interaction peut provoquer une confusion entre la
dynamique actuelle de cette interaction et celle très différente, de la période
de l’entre deux-guerres qui a vu l’effondrement de la mondialisation,
l’émergence d’un protectionnisme rampant et d’un régionalisme dégénéré.
C’est à dire un morcellement du système commercial mondial en une
constellation de blocs régionaux hostiles et relativement fermés sur eux-
mêmes ayant pour conséquence la diminution du bien-être mondial et
l’éclatement de la seconde guerre.

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Chapitre 2 – Résumé

- La mondialisation un processus permanent et global

L’organisation de coopération et de développement économique (OCDE),


définit la mondialisation comme étant un processus permanent, global et
délibéré, tendant à une intégration plus poussée des économies de tous les
pays.

* Il s’agit d’un processus permanent qui a, en réalité, débuté en 1944 avec la


naissance des principaux organismes mondiaux, tels que le FMI (fonds
monétaire international) en 1944, la banque mondiale en 1946 et le GATT
(Général agreement on tarifs and trade) en 1947. Cependant, entre 1944 et
1989 les spécialistes utilisaient le terme internationalisation des économies, ce
qui signifiait la constitution d’une économie internationale (entre deux ou
plusieurs Etats). Il est à noter que les pays socialistes restaient à la marge de
ce phénomène vu qu’ils formaient un monde à part depuis 1990, avec
l’effondrement du bloc socialiste, un véritable marché mondial est né dans
lequel les offreurs et les demandeurs émanent de tous les pays du monde.

* La mondialisation est aussi un processus global, incluant tous les pays du


monde. La globalisation est donc le corollaire de la mondialisation. Même si
‘‘globalization’’ est la traduction Américaine du terme Français mondialisation,
les deux termes globalisation et mondialisation ne sont pas synonymes et
répondent à un jeu séquentiel.

Loin de représenter un stade nouveau, la globalisation se présente


comme la continuation d’un processus marqué par des accélérations (finance,
technologie) et des décélérations (commerce, investissement direct). Ainsi,
l’économie mondiale devient de plus en plus globale en intégrant des domaines
nouveaux tels que le commerce des services ou celui de l’audiovisuel et en
intensifiant les échanges des produits qui jusque là étaient mondialement peu
échangés tels que les produits agricoles.

* Enfin, la mondialisation est un processus délibéré ; voulu non seulement par


les Etats nationaux mais aussi par les organismes internationaux tels que la
banque mondiale, le FMI et l’OMC qui favorisent par tous les moyens le
mouvement de mondialisation qu’ils considèrent comme un puissant stimulus à
la croissance et au développement de tous les pays.

- La mondialisation : une simultanéité de quatre phénomènes mondiaux :

Selon Alain NONJON (1995), la mondialisation est la simultanéité de


quatre phénomènes : structuration des grandes entreprises en réseaux,

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globalisation en temps réel de la sphère financière, transmission universelle et


instantanée des nouvelles et tentative de dépassement des Etats nations pour
la gestion collective des problèmes.

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