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Relations Economiques Internationales

► L’économie internationale est une discipline qui étudie les


économies des Etats et groupes d’Etats, des régions et des blocs
régionaux, leurs atouts commerciaux, leur développement, leurs
échanges commerciaux et leur compétitivité.
► L’économie internationale peut se ramener improprement à
l’étude des relations économiques, financières, commerciales et
monétaires à l’échelle supranationale.
► Le commerce international est le résultat d’une division du
travail qui s’opère à l’échelle mondiale.
► L’échange international est une nécessité pour tous les Etats du
monde ; aucune nation à l’heure de la mondialisation ne peut
vivre en autarcie.
► L’EI porte aussi sur les thèmes suivants : les gains de
l’échange, la structure de l’échange (qui vend et à qui?), le
protectionnisme, la balance des paiements, la détermination du
taux de change, la coordination internationale des politiques et
le marché international du capital.
- L’EI est inspirée de la théorie de l’échange internationale de David
RICARDO et de l’analyse monétaire internationale de David HUME.

David RICARDO :

• Adam SIMTH : l’avantage absolue est un avantage lié à la détention par


un Etat d’un avantage dans tous les produits par rapport à d’autres Etats
• David RICARDO : l’avantage comparatif est un avantage lié à la
détention par un Etat d’un avantage en terme de coût de production le plus
faible par rapport aux autres pays participant à l’échange international
• H.O.S (Eli HECKSCHER, Bertil OHLIN, Paul Alain SAMULSON) : la
théorie HOS est liée à la production faisant appel au facteur relativement
le plus abondant dans un pays
Evolution du
commerce mondial
-Au début du 21ème siècle, Au niveau mondial, la
croissance du commerce est plus rapide que la
croissance du PIB sur longue période, ce qui conduit
à une augmentation tendancielle du ratio du
commerce au PIB.
-De 1950 à 2011, le ratio des exportations à la
production mondiale augmente de plus de 250%,
pour atteindre 25% en 2011.
-Cette seconde vague de globalisation est elle aussi
tirée par une chute des coûts de transport (apparition
des containers et, plus récemment, transport aérien
de marchandises) et de télécommunications
(internet). La baisse des coûts à l’échange est
amplifiée par les négociations internationales de
libéralisation au sein du GATT.
-La croissance du
commerce ne se fait pas
de manière homogène
entre les pays.

-Dans cet échantillon, le


taux d’ouverture,
mesuré par le ratio du
commerce au PIB, tend
à augmenter sur la
période d’observation.
A partir des années 80, on
observe une émergence d’un
certain nombre de pays du
“Sud”, notamment asiatiques.
L’industrialisation rapide de ces
pays induit une modification de
la structure du commerce Nord-
Sud, les exportations des pays
émergents étant de plus en plus
tournées vers les biens
manufacturés.
Ce cours présentera :

• Chapitre I: Théorie du commerce international


et la spécialisation internationale
• Chapitre II: Les politiques commerciales et les
institutions du commerce international
• Chapitre III: Les firmes transnationales
• Chapitre IV: Le système monétaire et financier international
• Chapitre V: La place du Maroc dans les relations économiques
internationales
Références conseillées

Quelques manuels:
- Paul Krugman, Maurice Obstfeld, Marc Meltz, Economie Internationale, 10 ème édition 2015.
- Stiglitz , Joseph E, 2004, « Principes d’économie moderne »GAUTHIER, 2004, p. 487.
- Gregory Corcos et Isabelle Mejean, Economie Internationale, 2018.
- Guillochon B, Economie Internationale, cours et exercices, Dunod, 2016.
- Mucchielli J-L, Economie Internationale, Dalloz, 2010.

Les principales revues :


Revues gratuites et téléchargeables des organisations internationales en français
- Bulletin du FMI : www.imf.org/external/pubs/ft/survey/fre/sur-veryf.htm
- Finances &Développement (FMI) : www.imf.org/external/fre/index.htm
• Revues en français
- Critique internationale, (éditée par la CERI : www.ceri-sciencespo.com) :
relations internationales (économiques, politiques).
• Revues en anglais
- European Journal of International Relations (Sage Publications ; www.sagepub.co.uk)
Quelques sources d’information sur le Web:
-
► CEPII: Centre d’études prospectives et d'informations internationales
► OCDE: L'Organisation de coopération et de développement
économiques : www.oecd.org
► OMC: L’Organisation Mondiale du Commerce : www.wto.org
► FMI: Fonds Monétaire International : www.imf.org
► BM: Banque Mondiale : www.worldbank.org
► BAD: Banque africaine de développement : www.afdb.org
► BCE: Banque centrale européenne
► BERD: Banque européenne pour la reconstruction et le
développement : www.ebrd.com
► BRI: Banque des Règlements Internationaux
► CBSB: Comité de Bâle sur la supervision bancaire :
www.bis.org/bcbs
► PNUD: Programme des nations unis pour le développement
www.undp.org
► UE: Union Européenne : www.europe.eu.int
► CCI: Centre du Commerce International
► OMD: l’Organisation Mondiale de la Douane
► Trade Map: Base de Données sur le commerce
► WITS: Base de données, World Integrated Trade System
► ComTrade: Base de données du commerce bilatéral entre les
différents pays par zône
► TRAINS: Base de données sur les politiques commerciales
► AEC: Atlas for Economic Complecsity
► Eurostat: Eurostat est une direction générale de la Commission
européenne chargée de l'information statistique à l'échelle
communautaire
Chapitre 1: THEORIE DU COMMERCE
INTERNATIONAL ET LA SPECIALISATION
ECONOMIQUE INTERNATIONALE
- L’ÉCONOMIEMODERNE APPARUE AU 18ÈME SIÈCLE A RELATIVISÉ LE RÔLE DE
L’ETAT, CONTRAIREMENT AUX AUTRES APPROCHES QUI LE PLACENT AN
CENTRE DE L’ANALYSE;

-LES DIFFÉRENTES THÉORIES DU COMMERCE INTERNATIONAL TENTENT


D’EXPLIQUER POURQUOI LES PAYS ÉCHANGENT ENTRE EUX;

-L’UNE DES RAISONS PRINCIPALES SOULIGNÉE CONCERNE LEURS


DIFFÉRENCES QUI S’EXPRIMENT PAR LES PRIX RELATIFS DES DIFFÉRENTS
PRODUITS;

-LES THÉORIES TRADITIONNELLES ONT BASÉ LEUR ANALYSE SUR LES


DIFFÉRENCES DES PAYS EN TERMES DE COÛT DE FABRICATION DES
PRODUITS; CE QUI A DONNÉ LIEU À DES POSSIBILITÉS DE SE PROCURER DES
PRODUITS MOINS CHERS À L’ÉTRANGER QUE SUR LE TERRITOIRE NATIONAL.
Section 1 : Les théories traditionnelles du
commerce international

Pour comprendre l’origine théorique du commerce


international, On essaie de répondre à la question
suivante:

« Pourquoi les pays pratiquent le commerce


international ?, c’est-à-dire qu’on essaie de comprendre
pourquoi ils s’échangent des biens et des services entre
eux »

- Smith apporte une réponse


à cette question avec la théorie des avantages absolus.
A/ La théorie de l’avantage absolu d’Adam Smith

- Dans « La richesse des Nations », Smith se positionne contre la vision


mercantiliste.
- Smith pense que l’enrichissement de tous est possible, à condition de se spécialiser
dans la production du bien que l’on produit mieux que les autres. Cette réflexion
découle de sa théorie de la division du travail

- chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production du bien qu’il produit le


mieux, et à échanger le surplus contre d’autres produits. C’est la division
internationale du travail (DIT).

- Smith, explique qu’un pays possède un avantage absolu dans la production d’un
certain bien quand la productivité (la production par heure de travail) de ce bien est
plus élevée que dans les autres pays.

- La théorie des avantages absolus de Smith dit qu’un pays a intérêt à se spécialiser
dans la production des biens pour lesquels il est plus efficace que les autres, et
échanger les surplus de ces biens contre d’autres biens dont il aurait besoin. Ce
faisant, Smith montre que le libre-échange est plus efficace que le protectionnisme.
Prenons un exemple avec deux pays et deux biens, en situation d’autarcie (ils
ne pratiquent pas l’échange) :

Tableau 1 : Heures de travail nécessaires pour produire une unité de bien


(avant spécialisation) :

Portugal Angleterre
1 L de vin 10 heures 20 heures
1 m de drap 20 heures 10 heures
Heures et production totale 30 heures pour un m de 30 H pour un m de drap et
drap et un L de vin un L de vin
- L’Angleterre possède donc un avantage absolu dans la production de drap, tandis
que le Portugal possède un avantage absolu dans la production de vin.

- Selon Smith, le Portugal a donc intérêt à se spécialiser dans la production de vin


et l’Angleterre dans celle de drap

- Chacun pourra ensuite échanger le surplus de sa production avec l’autre pays.


Cette théorie est donc un encouragement au libre-échange.

Tableau 2 : Situation après spécialisation

Portugal Angleterre

Heures et 30 H pour 3 L de 30 H pour 3 m de


production totales vin et 0 m de drap drap et 0 L de vin
En conclusion, chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production
du bien pour lequel il a un avantage absolu et laisser la production des
autres biens à d’autres pays
- Cette spécialisation permettrait aux pays, avec la même quantité de
travail, de gagner chacun de son côté.
UN PROBLÈME APPARAIT TOUTEFOIS DANS CETTE THÉORIE:
LES PAYS QUI N’AVAIENT PAS D’AVANTAGE ABSOLU
N’AVAIENT – ILS ALORS AUCUNE POSSIBILITÉ DE
PARTICIPER AU COMMERCE INTERNATIONAL ?

- LA RÉPONSE FUT APPORTÉE PAR DAVID RICARDO QUI


DÉVELOPPA LA THÉORIE DES AVANTAGES COMPARATIFS (
AVANTAGE RELATIF).
B/ David Ricardo et la théorie des avantages
comparatifs:

► Selon la théorie des avantages


comparatifs, peu importe si
un pays a des avantages
absolus ou pas : il gagne à se
spécialiser dans la production
des biens pour lesquels son
avantage comparatif est le
plus élevé, c’est-à-dire dont
les coûts relatifs sont les plus
bas, et à échanger les biens
qu’il ne produit pas. C’est
donc un argument pour le
libre-échange : tous les pays
peuvent gagner du libre-
échange s’ils se spécialisent.
- Partant d’une situation problématique de la théorie des avantages absolus de Smith, si
un pays n’a d’avantage absolu pour aucun produit, il n’aurait pas intérêt à se lancer
dans la spécialisation d’un produit en particulier, et aurait intérêt à garder ses frontières
fermées au commerce international (pas de libre-échange);

► Prenons un exemple, dans la situation simplifiée comportant deux pays et


deux biens résumée dans le Tableau 3, l’Angleterre n’a aucun avantage
absolu par rapport au Portugal sur le drap et le vin (le Portugal produit à
meilleur coût ces deux biens)

► Tableau 3 : Heures de travail nécessaires à la production d’une unité de


chaque bien

Portugal Angleterre

1 m de drap 90 h 100 h

1 L de vin 80 h 120 h

Total d’heures 170 h 220 h


- Selon la théorie de l’avantage absolu, l’Angleterre n’a donc aucun
intérêt à ouvrir ses frontières pour échanger ces biens, ce serait
risquer que les Anglais achètent tout au Portugal et donc que
l’économie nationale s’effondre.

► David Ricardo démontre dans sa théorie des avantages


comparatifs, que même en l’absence d’avantages absolus,
l’Angleterre a quand même intérêt à se spécialiser et à
échanger avec le Portugal. Les deux pays ont en fait intérêt à
se spécialiser dans les biens pour lesquels ils ont un
avantage comparatif (ou relatif) et les échanger contre ce
qu’ils ne produisent pas.
Déterminer l’avantage comparatif:
► Pour déterminer pour quel produit on a un avantage
comparatif, il faut regarder les productivités comparées avec
celles des autres pays. Pour rappel, la productivité est le
rapport entre quantité produite et quantité de travail
nécessaire à la production (en heures de travail, par
exemple). Observons donc les productivités :
Pour savoir dans quoi l’Angleterre doit se spécialiser, comparons
sa productivité pour chacun des produits avec celle du Portugal:

Tableau 4 : Productivités

Portugal Angleterre

1 m de drap 1/90 1/100

1 L de vin 1/80 1/120

► Rapport entre productivité du vin des Anglais et productivité du vin des


Portugais: (1/120) / (1/80) = 0.66
► Rapport entre productivité du drap des Anglais et productivité du drap des
Portugais: (1/100)/(1/90)= 0.9
► Le désavantage de l’Angleterre est moins grand pour le drap que pour le
vin, car sa productivité relative est meilleure (0.9 contre 0.66 pour le vin).
Regardons maintenant dans quel bien le Portugal doit se spécialiser:

– Rapport entre productivité du vin des Portugais et productivité du vin des Anglais:
(1/80)/(1/120)=1.5
– Rapport entre productivité du drap des Portugais et productivité du drap des Anglais:
(1/90)/(1/100) = 1.11
Le Portugal a donc un avantage comparatif pour le vin
(productivité de 1.5 contre 1.11 pour le drap).

► Comparaison des situations avant et après le libre-échange

Avant le libre-échange, pour produire 2m de drap il fallait 190h de travail


(100+90), et 200h de travail pour 2L de vin (120+80). Etant donnés les avantages
comparatifs de chacun, le Portugal se spécialise dans le vin et l’Angleterre dans le
drap. Pour produire les 2m de drap l’Angleterre va mettre 200h, économisant 20h
par rapport à la situation précédente (cf. Tableau 3). Elle peut maintenant consacrer
ces 20h supplémentaires à produire plus de drap par exemple. Le Portugal
abandonnant la production de drap, va mettre 160h pour produire les 2L de vin, il
économise ainsi 10h de travail. Ainsi au total 30h de travail sont économisées (ou
sont utilisées pour produire davantage de marchandises). Les deux pays bénéficient
donc de la spécialisation et du libre-échange.
C/ La théorie des dotations de facteurs : le modèle de
Heckscher-Ohlin (HOS)

► Ce modèle porte le nom de ses trois


artisans principaux : les économistes
suédois Eli Felip HECKSCHER (1919) et
Bertil OHLIN (1933) et l'économiste
américain Paul SAMUELSON (1948,
1949).
► De ce fait, il est fréquemment désigné par
l’expression « modèle HOS »
► Celui-ci est le modèle néoclassique de
base pour l’échange international.
Eli Felip HECKSCHER
(1879 – 1952)
Economiste suédois
- Dans un célèbre article de 1919, « The effect
of foreign trade on the distribution of income »,
il soutient que les pays ont intérêt à se
spécialiser dans les productions qui nécessitent
des facteurs de production dont ce pays dispose
en abondance.
- Les fondements de la spécialisation des pays
résident donc dans leur dotation factorielle. En
montrant que grâce au libre-échange, le
commerce international entraînera l'égalisation
de la rémunération des facteurs de production au
niveau mondial, cet article a contribué à la mise
en œuvre du Modèle Heckscher-Ohlin-
Samuelson du commerce international.
OHLIN BERTIL (1899-1979)
Economiste et homme politique suédois
Prix Nobel d’économie en 1977
Le théorème dit de Heckscher-Ohlin montre
comment le commerce international résulte de la
disponibilité en facteurs de production des pays en
relation et de la spécialisation de chacun d'eux en
conséquence, liant la théorie des coûts comparatifs
de Ricardo et le concept de demande réciproque de
Mill ; il fournit ainsi un outil pour étudier les effets
d'un changement du commerce international sur les
structures domestiques, en particulier sur la
structure interne des revenus. Approfondi
ultérieurement par l'Américain Paul Samuelson, qui
démontre que l'échange entre nations conduit à
l'égalisation progressive des revenus des facteurs de
production, ce modèle néo-classique est connu sous
le nom de théorème H.O.S., selon les initiales de ses
trois auteurs.
Paul Samuelson

(1915- 2009) Economiste américain


Prix Nobel 1970
- Dans le modèle d’H-O, ce sont les différences de dotations de facteurs de
production (capital et travail) qui vont caractériser les structures économiques de
chaque pays par l’intermédiaire des prix relatifs;
- Selon ces auteurs, les avantages comparatifs ne proviennent pas uniquement de la
productivité du travail mais de l’ensemble des facteurs de production (capital, terres,
ressources minérales) dont dispose un pays.
- Les économistes suédois Eli Heckscher (en 1919) et Bertil Ohlin (en 1933)
répondent aux questions relatives à l’échange international en élaborant un modèle
(HO), complété dans les années 1940 par Paul A. Samuelson et Wolfgang Stolper.
I/ LES FACTEURS DE PRODUCTION
- LE MODÈLE D’HECKSCHER-OHLIN VISE À EXPLIQUER LA PRÉSENCE D’ÉCHANGES
INTERNATIONAUX PAR LES DIFFÉRENCES DE DOTATIONS EN FACTEURS DE
PRODUCTION DE CHAQUE PAYS;
- ILS MONTRENT QUE CE SONT LES DIFFÉRENCES DE DOTATIONS INITIALES EN
FACTEURS DE PRODUCTION QUI SONT À L’ORIGINE DES AVANTAGES SPÉCIFIQUES DE
CHAQUE PAYS.
- LE MODÈLE HO CONSIDÈRE UNE SITUATION OÙ IL N’Y A QUE DEUX PAYS,
DEUX BIENS À PRODUIRE ET DEUX FACTEURS DE PRODUCTION (2X2X2).
-LE MODÈLE DES DOTATIONS FACTORIELLES SUGGÈRE QU’UN PAYS
ABONDANT EN UN FACTEUR (CAS DE A DANS NOTRE EXEMPLE, ABONDANT
EN TRAVAIL), DOIT OPTER POUR LA TECHNIQUE DE PRODUCTION ET LE BIEN
INTENSIF EN CE FACTEUR, PUISQUE CE DERNIER SERA RELATIVEMENT
MOINS CHER QUE L’AUTRE FACTEUR.
-La différence entre les facteurs de production de chaque pays est une
hypothèse importante: il faut que la proportion capital-travail soit différente
dans chacun des pays. C’est à cette condition qu’il peut y avoir spécialisation.
Plus la différence de la proportion capital-travail est grande entre les pays, plus
la spécialisation est intéressante pour tous.
II/ Le théorème de Heckscher-Ohlin
"Un pays aura un avantage comparatif dans le produit intensif dans le
facteur pour lequel il est relativement abondant ; ce produit sera un bien
exportable. Inversement, ce pays aura un désavantage comparatif dans le
produit intensif dans le facteur pour lequel il est relativement moins
abondant, ce produit sera un bien importable".
- Exemple
Considérons une situation 2x2x2: deux pays (Allemagne et Bangladesh),
deux biens (des voitures et des t-shirts) et deux facteurs de production (le
capital et le travail). Il s’agit d’une situation simplifiée qui aide à la
compréhension, mais il est possible d’avoir un nombre quelconque de biens
et de facteurs.
III/ Répartition des revenus

- Selon Stolper et Samuelson, il y a des différences dans la rémunération des


facteurs au sein d’un pays. Si un pays se spécialise dans les produits « à forte
intensité de main-d’œuvre », les salaires des travailleurs sont augmentés et les
profits des détenteurs de capital diminuent et inversement si le pays se
spécialise dans les produits « à forte intensité de capital ».
- Le modèle HOS propose donc une vision bien spécifique des relations Nord-
Sud: les pays en développement disposant souvent de main-d’œuvre plus que
de capital, leur spécialisation dans les produits à faible valeur ajoutée se trouve
ainsi justifiée.
Conclusion:
La théorie d'Heckscher-Ohlin-Samuelson permet d'apporter
un éclairage intéressant aux théories sur le commerce
international, en se basant sur l'abondance relative des
facteurs de production et en étudiant les variations de
rémunérations des facteurs.
Chapitre II: Les politiques
commerciales internationales
Plan
I. Introduction
II. Le protectionnisme
III. Le libre-échange
IV. Le libre-échange et ses institutions depuis
1945
Introduction
• De nombreuses controverses subsistent sur les
avantages et les inconvénients respectifs des
politiques libre-échangiste et protectionniste.
• le libre-échange a toujours été considéré
comme la politique commerciale de base des
échanges internationaux.
• certains pays préfèrent recourir au
protectionnisme.
• 1. Libre-échange et protectionnisme au 19ème siècle

- Phase du libre-échange du 19ème


( Grande Bretagne, Allemagne, France)

- Phase de protectionnisme de la fin du 19ème et début


20ème siècle
* La défense du protectionnisme de la part des
auteurs: ( F.List et H. Carey)
* La succession de crises économiques:
1873 et 1879

• 2. Le protectionnisme dans l’entre deux-guerres


En réalité, ce sont les inconvénients du libre-
échange qui justifient le protectionnisme.
Quels sont donc les déterminants du
protectionnisme et du libre-échange ? Quels
sont leurs effets ?
Section 1: Le protectionnisme
Définition:

• Protectionnisme : politique de protection de la production nationale


contre la concurrence étrangère, notamment par des mesures
douanières ;

• Protectionnisme : politique économique qui vise à protéger l’économie


nationale contre la concurrence étrangère par des mesures diverses
(droits de douane, contingents, formalités administratives, normes, etc.) ;

• Le protectionnisme est l’ensemble des mesures d’origine étatique qui


consistent à limiter, à interdire, à contrôler ou à influencer les échanges
internationaux. Le protectionnisme est donc le résultat d’un pouvoir de
contrainte publique qui vient interférer avec les processus d’échange
fondés sur la libre volonté de ceux qui sont directement concernés par ces
échanges.
I/ Les instruments protectionnistes
Deux grandes catégories d’instruments protectionnistes:

§ Les barrières tarifaires (les droits de douane)


v Tarifs ad valorem
v Tarifs spécifiques
v Tarifs compensateurs
v Tarifs dégressifs

§ Les barrières non tarifaires (ou les nouveaux instruments


protectionnistes)
v Quotas
v Subventions à la production et aux exportations
v Restrictions volontaires aux exportations
v Les normes et les autres barrières légales
I.1. Les barrières tarifaires
- C'est l'outil protectionniste traditionnel et le mieux contrôlé par les instances
internationales. Les modalités d'application d'un droit de douane sont nombreuses et
dépendent de l'objectif recherché par le législateur.

- L’instauration du droit de douane conduit a un écart du prix national par rapport au


prix mondial pour le bien considéré.

Le droit de douane ad valorem


Le droit de douane ad valorem est le prélèvement, lors du passage à la frontière
d'une marchandise, d'un taux fixe en % sur la valeur C.A.F. (coût-assurance-fret) du
montant importé.

Soit t le taux ad valorem du droit et P* le prix mondial unitaire C.A.F.,


le prix intérieur du bien importé est alors

P* (1+t)
Le droit de douane spécifique
• Le droit de douane spécifique est le
prélèvement sur la valeur C.A.F. d'une taxe
fixe t' par unité importée.

Le prix intérieur du bien importé est alors


P* + t'
• Par exemple, certains jus d'orange sont taxés
aux Etats-Unis depuis 1940 d'un droit de 35
cents par gallon. Contrairement aux droits ad
valorem, le niveau de protection offert par
cette forme de droit de douane varie avec le
prix mondial : à la baisse lorsque le prix
mondial augmente, à la hausse lorsque le prix
mondial baisse.
* Gallon: Mesure de capacité utilisée dans les pays
anglo-saxons (4,54 litres en Grande-Bretagne et au
Canada ; 3,78 litres aux États-Unis).
Le droit de douane compensateur
Le droit de douane compensateur ou antidumping
est un prélèvement sur la valeur C.A.F. d'un
montant variable destiné à égaliser le prix des
importations avec un prix objectif (prix seuil).
. L'Europe impose systématiquement de tels
prélèvements compensateurs sur ses importations
agricoles. La particularité du droit de douane
compensateur est de garantir les secteurs qu'il
protège des baisses fortes et rapides des prix
mondiaux (situation de l'agriculture).
Le droit de douane dégressif
Le droit de douane dégressif est un droit de
douane ad valorem dont le taux d'imposition
varie en fonction du prix mondial du produit.
Par exemple,
-le tarif de base est fixé à 10% pour un prix
mondial de 100 et le prix intérieur est de 110.
-Pour chaque baisse de 10 du prix mondial, le
taux augmente de 4%, en sorte que si le prix
tombe à 95, le tarif passe à 14% et le prix
intérieur à 108.3, et s'il descend à 85, le tarif passe
à 18% et le prix intérieur à 100.3.
-Comme le droit de douane compensateur, le droit
dégressif cherche à limiter la baisse de la
protection en cas de baisse des prix mondiaux. Un
tel système fut appliqué par le Royaume-Uni
avec les lois céréalières ou Corn Laws.
I.2. Les barrières non tarifaires
En matière de politique commerciale, la plupart
des interventions gouvernementales utilisent
d'autres instruments dont l'action est plus indirecte
et plus floue :

• quotas d'importation ( les contingents),


• Subventions à la production et à l’exportation,
• restrictions volontaires d'exportation,
• Les normes et les autres barrières légales,
Les contingents (ou quotas d’importations)

• Le quota d'importation est une restriction


directe sur la quantité d'un bien qui peut être
importée.
• La restriction est généralement mise en oeuvre
par l'octroi de licences à des entreprises locales
importatrices ou encore directement aux
gouvernements des pays exportateurs.
§ Restrictions sur les quantités qu’il est possible
d’importer visant, tout comme les tarifs, à
protéger les producteurs locaux.

§ Ils font diminuer les importations, augmenter le


prix et donc…
vdiminuer le SC
vaugmenter le SP
vapparaître une rente aux importateurs
vdiminuer le bien-être total du pays (ST)
Subventions à la production et à l’exportation

• La subvention est une aide financière étatique à une


industrie destinée à accroître sa production locale ou à
favoriser ses exportations en vendant à l'étranger à un prix
inférieur au prix national.
• la subvention peut être:
- ad valorem (% sur la valeur unitaire produite ou
exportée au prix F.O.B., à l'intérieur de la frontière),
- spécifique (montant en valeur par unité produite ou
exportée)
- ou compensatrice (montant variable égal à la différence
entre le prix objectif et le prix mondial).
Exemple de la PAC (Politique Agricole Commune)
Les restrictions volontaires aux exportations

• Les (RVE) ou accords d'autolimitation est un quota sur les


importations administré par le pays exportateur au lieu de
l'être par le pays importateur.

• Ces restrictions sont généralement imposées sous la


pression du pays importateur et le pays exportateur y
consent pour éviter d'autres formes de restrictions et
pouvant conduire à une guerre commerciale

• Les restrictions volontaires se révèlent dès lors plus


coûteuses pour le pays importateur qu'un droit de douane
qui limiterait les importations du même montant.
Citons, à titre d'exemple, l'accord conclu en 1981
entre les gouvernements américain et japonais
destiné à limiter la pénétration des voitures
japonaises sur le marché américain à 1,68
millions de véhicules/an.
Cet accord, révisé en 1984-85 (1,85 millions) fut
reconduit unilatéralement par le gouvernement
japonais pour éviter des frictions inutiles avec les
groupes de pression américains.
Les restrictions réglementaires et les autres
instruments
La protection par les normes
Les normes sont aussi un moyen puissant de créer
de la protection en raison de leur extrême
diversité:
-Normes techniques sur un produit :sont mises en
place par l’obligation de respecter certaines
« normes » de qualité.
-Les barrières administratives ont pour objet
d’accroître le coût du produit ou de rallonger les
délais d’entrée sur le territoire national par des
formalités administratives lourdes et pénalisantes.
Les autres instruments
• Dumping monétaire (Le protectionnisme monétaire):
-Le protectionnisme par le change désigne les manipulations
de la valeur de la monnaie nationale.
- La dépréciation d'une monnaie permet d'améliorer la
compétitivité-prix des producteurs nationaux relativement
aux producteurs étrangers
• Le dumping social :
-désigne les pratiques des pays en voie de développement
destinées à réduire artificiellement les coûts de production
de leurs exportations et améliorer ainsi leur compétitivité-
prix.
- On trouve dans cette catégorie le travail des enfants, les bas
salaires, l'absence de législation du travail.
• Les normes de contenu local : pour éviter les
implantations d'usines étrangère d'assemblage du type
"usine-tournevis" (tous les éléments intermédiaires sont
alors importés du pays d'origine), de nombreux pays
ont conçu des normes qui exigent l'achat ou la
production sur place de certains composants

• Les normes d'origine : elles sont destinées à éviter les


manœuvres de contournement des barrières
protectionnistes grâce au transit par un pays tiers.
II. Les justifications du protectionnisme
Principaux arguments économiques justifiant le protectionnisme
Arguments Conditions de mise en œuvre
Percevoir des recettes fiscales (via les Difficulté à lever l’impôt (cas des pays en
droits de douane) développement) - Non pertinent pour un pays
développé
Sortir de manière organisée et Caractère temporaire du protectionnisme, avec un
progressive d’un secteur en déclin calendrier précis de réduction des capacités de
(« industrie sénescente ») production
Entrer dans un nouveau secteur - Caractère temporaire du protectionnisme, avec une
d’activité, sur lequel les concurrents date butoir crédible de lever de la protection - Mise en
étrangers sont déjà présents grâce aux concurrence des entreprises sur le marché domestique
économies d’expérience (« industrie pour stimuler l’efficacité économique
naissante »)
Riposter à une concurrence déloyale - Définir clairement les contours du «dumping », en le
fondée sur des pratiques de dumping limitant au cas du « dumping prédateur », visant à
éliminer les producteurs domestiques du marché -
Cibler le protectionnisme sur des produits et des pays
précis
Défendre l’emploi et la production dans - S’assurer que le « coût par emploi sauvé » n’est pas
un secteur d’activité disproportionné - Prendre en compte les emplois
détruits en aval dans les entreprises utilisatrices du
produit taxé
II.1 Le protectionnisme éducateur ( La protection des industries dans
l’enfance )

-Une démarche protectionniste, est due à l’économiste libéral


allemand Friedrich LIST (1789-1846), auteur de « Système
national d’économie politique », en 1841.

- Il défend alors la thèse du protectionnisme éducateur, qui


consiste, pour un État, à protéger, pour un temps, les industries
jeunes et fragiles, les industries « dans l’enfance » qui ne
peuvent supporter, à leur début, la concurrence d’industries
étrangères déjà mûres.

- Ces mesures, censées protéger l'appareil industriel national,


doivent être temporaires et permettre aux industries naissantes
de rattraper leur retard en matière de compétitivité.

-Friedrich List certifie que le libre-échange n'est acceptable


que dans un monde composé de pays à la maturité
comparable.
II.2. La politique commerciale stratégique
-La politique commerciale stratégique désigne
les mesures prises par un Etat pour accroître les
performances de ses entreprises nationales sur le
marché international. Il s'agit donc d'une
politique commerciale protectionniste visant à
obtenir un avantage comparatif grâce à la mise
en place de subventions, de mesures de
protection du marché intérieure ou de réduction
de taxes dans des secteurs stratégiques.

-L'analyse en terme de Politique Commerciale


Stratégique est bien rendue par une modélisation
du type "théorie des jeux".
Pour faire comprendre l'enjeu des politiques
commerciales stratégiques:

On va prendre deux exemples de pays:


- La Norvège, qui adopterait une politique
pour réduire les coûts de productions de ses
exportateurs de bateaux de croisière.

- Et le Japon pour sa production des semi-


conducteurs dans les années 70.
- Le secteur des semi-conducteurs connaissant un
fort effet d'apprentissage, et donc des
rendements marginaux fortement croissants,
elles ont pu ensuite s'adapter à la concurrence
internationale;

-Il s'agit donc d'un argument en faveur de la


protection de l'industrie lorsqu'elle est
encore naissante défendue par Friedrich List
« Le cas de l'industrie dans l'enfance », 1857.
• A l'origine de la politique commerciale stratégique, il
y a le constat formalisé par James Brander et
Barbara Spencer en 1985 dans "Export Subsidies and
International Market Share Rivalry" qui a abouti au
modèle Brander et Spencer.

• Le modèle théorique de Brander et Spencer a été


popularisé et critiqué par Baldwin et
Krugman encore en 1988, mais dans un autre article
("Industrial Policy and International Competition in
Wide-Bodied Jet Aircraft") à partir d'une analyse de la
concurrence entre le constructeur aéronautique
américain Boeing et le constructeur européen Airbus.
.
Chapitre II: Les politiques
commerciales internationales
Suite
Rappel de cours
• Les progrès du libre-échange ont pratiquement éliminé
les mesures protectionnistes traditionnelles (droits de
douane et quotas), tout en encourageant les
gouvernements à recourir à des mesures néo-
protectionnistes.

• Les droits de douane sont des taxes qu’impose un


gouvernement sur certaines catégories de biens
importés.

• Des tarifs douaniers peuvent être également appliqués


aux exportations afin d’accroître les revenus du
gouvernement. (Exemple du pétrole albertain)
• Il y a deux types de tarifs : le tarif ad valorem et
le tarif spécifique.
• Le tarif ad valorem représente un pourcentage de
la valeur d’un bien (ex. : un tarif de 10 % de la
valeur d’une voiture de 30 000 $ équivaudra à
3 000 $).
• Le tarif spécifique est un montant fixe par unité
de bien (ex. : 500 $ par voiture importée, peu
importe sa valeur).
• Le tarif ad valorem est généralement préféré au
tarif spécifique parce qu’il est plus équitable et
protège davantage contre l’inflation.
• Le quota ou contingentement limite la quantité
d’un bien importé en fixant une valeur ou un
montant d’unités au-delà desquels ce bien est
interdit d’entrée sur le marché national.
• Des quotas peuvent être également appliqués
aux exportations. Plus rares que les quotas
d’importations, ils répondent parfois à des
considérations stratégiques plutôt que
commerciales.(Exemple d’Apple).
• L’interdiction progressive des droits de douane et des
quotas par le GATT et l’OMC ont favorisé le recours à
des mesures néo-protectionnistes.
• Plusieurs États ont négocié des accords de restriction
volontaire des exportations (ARVE) afin de limiter
l’entrée de certains produits sur leur marché.
• Les accords de libre-échange n’interdisent pas les
ARVE, car il s’agit de quotas négociés librement entre
États.
• Plusieurs autres sortes de barrières non tarifaires licites
sont utilisées: notamment des normes techniques,
hygiéniques, sanitaires et environnementales.
• L’UE a interdit les importations d’organismes
génétiquement modifiés (OGM) pendant plusieurs
années, après les avoir bannis de son territoire au nom
du principe de précaution.

• Elle a imposé un moratoire sur les importations de


saumon d’élevage du Canada, parce que ce dernier est
nourri avec des farines animales, interdites en Europe
depuis la maladie de la vache folle durant les années
1990.

• Elle refuse d’importer des bovins de l’Amérique du


Nord, parce que les éleveurs leur administrent des
hormones de croissance, substances proscrites en
Europe.
• Les législations visant à privilégier l’achat de
produits nationaux, comme le Buy American
Act, subsistent sous une forme plus ou moins
officielle malgré leur caractère discriminatoire.
• Au Japon, de telles législations
protectionnistes sont inutiles car les
consommateurs privilégient spontanément les
produits japonais, quitte à débourser
davantage pour ces derniers.
L’éventail des barrières non tarifaires licites
est très large
• Citons un dernier exemple. Les gouvernements sont
tenus de procéder à des appels d’offres internationaux
pour tous leurs projets d’infrastructures majeurs.

• Mais ils sont libres d’imposer aux soumissionnaires


diverses conditions (fabrication de tel pourcentage des
équipements sur le territoire national, utilisation de tels
matériaux, respect de telles ou telles spécifications
techniques, etc.) qui ont souvent pour effet de
décourager ou de disqualifier les concurrents étrangers.
• Plusieurs études ont constaté que les mesures
néo-protectionnistes sont de plus en plus utilisées
par les États dans le contexte de la libéralisation
des échanges.

• les gouvernements cherchent avant tout,


aujourd’hui comme hier, à défendre leurs
intérêts nationaux, dans des secteurs plus
menacés par la concurrence (agriculture, produits
énergétiques, textile, acier, chaussures, machines
électriques, automobile, métaux, produits
chimiques).
• Une nouvelle version du néo-mercantilisme : la
théorie du commerce stratégique, est apparue
dans le contexte de la montée du
néoprotectionnisme.

• Élaborée par James BRANDER et


Barbara SPENCER, cette théorie soutient que
l’industrie manufacturière, en particulier les
branches qui produisent des biens à haute valeur
ajoutée (ordinateurs, semi-conducteurs,
logiciels, biotechnologies, etc.), est plus
importante que les autres secteurs d’activité parce
qu’elle a des effets d’entraînement positifs sur
l’ensemble de l’économie.
• Plus globalement, la théorie du commerce
stratégique affirme que dans un marché de
concurrence imparfaite, dominé par les
oligopoles, les États doivent favoriser la
concentration des industries porteuses et les
aider à conquérir de nouveaux marchés
Questions de réflexion
• 1. Quels sont les facteurs explicatifs de
l’évolution des mesures protectionnistes ?

• 2. Pourquoi certaines mesures protectionnistes


sont-elles privilégiées ?
Réponses
1- Les mesures protectionnistes constituent des barrières aux
échanges qui peuvent prendre la forme de barrières
tarifaires ou non tarifaires et sont développées dans le cadre
de politique commerciale des États.
- Assez logiquement, la crise économique mondiale s’est
traduite par une résurgence des mesures protectionnistes
dont le nombre a été multiplié par plus de 10 en 8 ans. Les
subventions publiques dont l’objectif est de sauvegarder les
secteurs clés figurent en tête de liste des mesures prises.
- Si l’on prend du recul, on observe que le retour du
protectionnisme coïncide le plus souvent avec des situations
de crise ou de fort ralentissement de l’économie.
- Ainsi, le retour du protectionnisme au début des années
1980 correspond à la conjonction d’une situation de crise
économique et d’exacerbation de la concurrence mondiale.
• Lors de la crise de 1929, la mise en place du
protectionnisme a été un facteur amplificateur
de la crise économique internationale.

• En conséquence, la crise de 2008 et le contexte


actuel ne font pas exception à la règle. Les
politiques commerciales dont découlent les
mesures protectionnistes visent à maintenir la
croissance des pays dans une logique de jeux à
somme nulle, ce que gagne l’un l’autre le perd.
2- Le protectionnisme est un ensemble de mesures
visant à restreindre et/ou à pénaliser l’entrée de
biens et de services étrangers, afin de préserver
l’économie nationale de la concurrence
internationale.
- Il existe deux grands types d’instruments
protectionnistes : • les barrières tarifaires (droits
de douane) ; • les barrières non tarifaires : - les
restrictions quantitatives aux échanges, - les
mesures administratives, - les règles de contenu
local, - les subventions.
- Les droits de douane sont la modalité la plus ancienne
du protectionnisme, en raison de leur caractère de
recette fiscale. C’est un type de mesure qui s’est
fortement réduit sous l’effet des cycles de négociation
du GATT. À l’issue du dernier cycle de négociation du
GATT « l’Uruguay Round » en 1993, les droits de
douane moyens sur les marchandises ne sont plus que
de 3,7 % contre quelque 45 % à la naissance du GATT
en 1947.

- En revanche, selon les pays et les produits, les


barrières non tarifaires sont d’un usage fréquent, même
si elles sont contraires aux principes de l’OMC.
Exercice: Les instruments de la politique
commerciale
1. Supposons que la courbe de demande domestique pour le blé soit la suivante:
D = 100 - 20 P
La courbe d'offre est :
S = 20 + 20 P
Calculez et représentez graphiquement la courbe de demande d'importation
domestique. Quel serait le prix du blé en autarcie ?

2. On ajoute un pays étranger, dont la courbe de demande est la suivante.


D* = 80 - 20 P et
La courbe d'offre.
S* = 40 + 20 P

a/ Calculez, puis représentez sur un graphique la courbe d'offre d'exportation


étrangère. Trouvez le prix du blé sur le marché étranger, si celui-ci était en
autarcie.
b/ Supposons maintenant que les pays domestique et étranger s'ouvrent au
commerce international (et que les coûts de transport soient nuls). Déterminez puis
représentez graphiquement l'équilibre de libre-échange. Quel est le prix
mondial ? Quel est le volume des échanges ?
Corrigé
1-
On trouve l'équation de demande d'importation,
DM, en soustrayant l'équation d'offre
domestique de celle de la demande domestique.
On obtient :
DM = 80 — 40p
Sans commerce, les prix domestiques et les
quantités s'ajustent de façon à ce que la
demande d'importation soit égale à zéro.

Le prix en autarcie est donc de 2


2.
a/ La courbe d'offre d'exportation étrangère, OX, est :
OX= - 40 + 40 p
En l'absence de commerce, le prix est égal à 1
b/ Avec l'ouverture au commerce, l'offre
d'exportation et la demande d'importation
s'égalisent, OX= DM
En utilisant les équations des questions 1 et 2a,
on obtient p = 1,5 et un volume de commerce de 20.
Les différentes surfaces du graphique sont égales à :

a : 55(1,75-1,5) -0,5(55- 50) (1,75 - 1 5) = 12,125


b : 0,5(55- 50) (1,75 - 1 ,5) = 0,625
c : (65 - 55) (1,75 - 1 ,5) = 2,50
d : 0,5(70- 65) (1,75 - 1,5) = 0,625
e : (65 - 55) (1,5 - 1 25) = 2,50
- Le surplus des consommateurs baisse de:
- (a +b +c+d) = -16,875
- Le surplus des producteurs augmente de
a = 13,125
- et les revenus du gouvernement augmentent de
c+e=5
- Les pertes d'efficience b + d sont inférieures aux gains
tirés de l'amélioration des termes de l'échange e.
- (Remarque : dans le calcul des aires a, b et d, il y a un
terme 0,5. Cela correspond à la formule de l'aire du
triangle, qui équivaut à la moitié de l'aire d'un rectangle,
calculée comme le produit du côté vertical et du côté
horizontal)
Quelles sont les conséquences négatives pour un pays
à opter pour le protectionnisme?

• Augmentation du coût des importations


• Augmentation des prix à la consommation
• Réduction de l’efficacité économique
• Effets sur la devise
• Représailles et guerres commerciales
Section II : Le libre-échange
Définition:

• Le libre-échange est d’abord une théorie (loi de l’avantage absolu,


loi des avantages comparatifs...) selon laquelle deux pays sont dans
des situations plus avantageuses dès lors qu’ils ouvrent leurs
frontières. Le libre-échange est aussi une politique des échanges
extérieurs caractérisée par la libre circulation des marchandises entre
les pays, sans droit de douane, sans contingentement, sans
réglementation. ( Brémond J., Geledan A., Dictionnaire économique
et social, 1981)

• Le libre échangisme est une doctrine économique qui postule la


libre production des marchandises (laissez faire) et la libre
circulation des marchandises (laissez passer) aussi bien à l’intérieur
d’un pays qu’entre les nations. (lexique économique du GEM)
L'émergence du libre-échange en Europe : 1846-1876

• Le libre-échange en Europe débuta en 1846 avec la décision


unilatérale prise par le Royaume-Uni de supprimer ses lois
céréalières ou Corn Laws;

• Le passage de cette nation au libre-échange ne s'effectua


que dans la seconde moitié du XXe siècle.

• A partir de 1860, la multiplication des traités commerciaux


bilatéraux de libre-échange entre pays européens fit tomber
le taux moyen des tarifs douaniers sur les produits
manufacturés à 6-8% en 1875.

• Le mouvement fut impulsé par le traité franco-britannique


de 1860.
Les avantages du libre-échange

• Intérêt du consommateur
-Baisse des prix des produits suite à l’ouverture
des frontières entraine un gain pour le
consommateur;
• Facteur d’efficacité économique et de
croissance
-la division internationale du travail qui s’instaure
sur un marché mondial libre permet une meilleure
utilisation des ressources productives.
-Le gain d’efficacité est donc aussi un gain de
croissance économique.
Les dangers du libre-échange
• Facteur de chômage
- La concurrence internationale a entrainé la destruction de plusieurs
centaines de milliers d’emplois
- Le libre-échange engendre donc un coût social important pour
certaines régions ou certains secteurs. (Exemple du Maroc et de la
France pour le textile)

• l’inégalité dans la répartition de la richesse mondiale


- l’enrichissement réciproque entre pays développés et pays en voie de
développement, lié aux gains de l’échange, apparait déséquilibré.
- La mondialisation semble s’accompagner d’un creusement des
inégalités entre pays riches et pauvres contrecarrant la vision
positive du dogme libre-échangiste.
- Le libre-échange entraine une domination politique des pays en
développement par les pays développés.
Chapitre II: Les relations
commerciales internationales
(Suite 2)
Le libre-échange et ses
institutions depuis 1945
Le contexte d’après-guerre (les fins)
 Deux objectifs politiques sous-tendent les avancées en
matière commerciale :
– Objectif interne : Ne pas répéter les erreurs du passé
• Traité de Versailles
• Protectionnisme et chaos monétaire des années 30
– Objectif externe : Mettre en place un parapluie contre le
nouveau bloc de l’Est

 Plus concrètement, on désire que Les territoires :


• Ériger une Europe unie à l’Ouest (plan Marshall)
• S’assurer la loyauté du Japon à l’Est (plan Mc Arthur)
• Attirer les pays du tiers-monde dans le giron de l’Ouest
Traité de Versailles
• Le traité de Versailles est un traité de paix fut signé, le 28
juin 1919, entre l'Allemagne et les Alliés à l'issue de la
Première Guerre mondiale. Le traité avait été préparé par la
Conférence de paix (tenue à Paris, du 18 janvier 1919 au 10
août 1920).

• Le traité de Versailles faisait suite à l'effondrement de


quatre empires : l'Empire russe, l'Empire allemand,
l'Empire austro-hongrois et l'Empire ottoman, en
remodelant considérablement les frontières existantes et en
remplaçant ces quatre monarchies multinationales par des
États-nations, conformément aux «14 points» fixés comme
base de négociation par le président américain Woodrow
Wilson.
le plan Marshall
• Le plan Marshall est un plan américain mis en place
après la Seconde Guerre mondiale pour aider à la
reconstruction de l'Europe.
• Concrètement, cette aide américaine consistait, d'une
part, à aider financièrement la population
européenne qui devait faire face à la misère de l'après-
guerre et, d'autre part, à accorder des prêts aux pays
européens.
• En contrepartie de ces aides, les pays bénéficiaires
acceptaient de se conformer à la politique capitaliste
libérale qui était le modèle économique des Etats-Unis.
• Au total, dans le cadre du plan Marshall, les Etats-Unis
ont versé plus de 15 milliards de dollars aux pays
européens.
Le contexte d’après-guerre (les moyens)
 Pour réaliser ces fins politiques, on
instrumentalise le commerce

 Le projet de l’intégration européenne de Monnet


et Schuman incarne plus que tout autre cet esprit
• - Déclaration du 9 mai 1950
• - Incrémentalité et effet de cliquet

 Ces principes sont à la base des négociations


menées dans le cadre du GATT
La déclaration du 9 mai 1950
La déclaration du 9 mai 1950 est considérée
comme le texte fondateur de la construction
européenne.
Prononcée par Robert Schuman, ministre des
Affaires étrangères français, à Paris, cette
déclaration, inspirée par Jean Monnet, premier
commissaire au Plan, propose la création d'une
organisation européenne chargée de mettre en
commun les productions françaises et
allemandes de charbon et d'acier.
Le contexte d’après-guerre (les moyens)
 Les initiatives commerciales :
• La signature du GATT
• Les négociations européennes

 Les accords de Bretton Woods fournissent une


assise financière pour soutenir l’essor du
commerce
• Le SMI de l’étalon change-or
• La création du FMI
• La création de la BM
• L’Échec de l’OIC
I. Les négociations multilatérales :
du GATT à l’OMC
Le GATT (1947)
 Premier accord multilatéral régissant le
commerce international, né sur les cendres de
l’OIC

 Principes fondateurs
– La profitabilité du commerce international
– L’égalité entre tous les adhérents (petits et grands!)
– L’élimination des barrières tarifaires et non
tarifaires
Les principales clauses du GATT
 Les principales clauses du GATT :
– La clause NPF
– La clause de réciprocité
– La clause du traitement national
– La clause de transparence
– Les clauses de sauvegarde

 Les négociations bilatérales doivent mener au


respect des clauses négociées multilatéralement.
1/ La clause NPF
• La clause de la "nation la plus favorisée" ("NPF",
article I du GATT) constitue l'expression de
l'idée selon laquelle tous les partenaires
commerciaux doivent bénéficier des mêmes
privilèges.

• De façon générale, si un pays décide de collecter


10% de droits de douane sur l'importation de
certains souliers, tous les souliers similaires en
provenance de tous les pays Membres de
l'OMC (dont le GATT est l'un des accords)
doivent bénéficier du même niveau de droit de
douane.
La clause NPF

 Clause de non-discrimination
: un privilège consentie à l’un,
doit l’être à tous.

 S’applique sur le commerce


d’un bien avec tous les
participants

 À la signature, tous les tarifs


sur les M d’un bien donné
doivent être abaissés au
niveau actuellement le plus
bas.
2/ La clause de réciprocité
Un pays réduit ses barrières si ses partenaires
réduisent les leurs ; il est interdit d'opérer une
discrimination entre producteurs étrangers et
producteurs nationaux.
 Si un pays consent un avantage commercial à un
autre, ce dernier doit lui rendre la pareille.

 S’applique à l’intérieur d’une relation bilatérale


et touche généralement le commerce de plus d’un
bien.
3/ La clause du traitement national
• L'article III du GATT sur le traitement national dispose
qu'une fois sur le territoire d'un Membre, les produits en
provenance d'autres Membres doivent être traités, en ce qui
concerne les impositions et la réglementation intérieures, de
la même manière que les produits d'origine nationale.

• Toute réglementation qui protège la production


nationale est en contravention avec la règle du
traitement national.

• Si un pays décide d'imposer une taxe de vente de 10% sur


les chaussures produites localement, aucune paire de
chaussures similaire en provenance d'un Membre de
l'OMC ne peut faire l'objet d'une taxation supérieure à
10%.
4/ Les clauses de sauvegarde

• Les mesures de sauvegarde (l'article XIX du


GATT et maintenant l'Accord de l'OMC sur
les sauvegardes) visent à permettre aux pays
importateurs d'imposer des contingents ou des
droits de douane supérieurs à ceux contenus dans
les liste de concessions pour contenir une
augmentation soudaine des importations, pendant
une période limitée lorsque cette brusque
augmentation des importations menace de causer
un dommage grave à une branche de
production nationale.
Les clauses de sauvegarde
 Certaines situations peuvent légitimer l’usage de barrières
commerciales
– Les droits compensatoires
– La clause anti-dumping
– Déficit commercial
– Sauvegarde d’urgence des industries nationales
– Les PVD bénéficient de quelques privilèges

 S’ajoutent…
– les accords régionaux préférentiels
– les accords dérogatoires sectoriels ou spécifiques
 Les accords multifibres
 L’agriculture
a/ Les droits compensatoires
 Peuvent être invoqués lorsqu’un pays exportateur
subventionne son industrie.

 Le droit imposé doit seul. compenser pour la sbv.

 Ex. : un des deux arguments américains dans la


crise du bois d’oeuvre, les redevances sur les
droits de coupe seraient octroyées en bas du prix
du marché par les provinces canadiennes
b/ La clause anti-dumping
 Peut être invoquée lorsque les exportateurs
étrangers écoulent leurs X en deçà du prix
auquel ils vendent sur leur propre marché

 Le droit imposé doit seul. compenser pour


l’écart de prix

 Ex. : un des deux arguments américains dans


la crise du bois d’oeuvre
c/ Les déficits commerciaux
 Peut être invoquée lorsque la récurrence et
l’ampleur du déficit menace de dégénérer en
problème d’endettement international

 Des quotas sur les M sont parfois la seule


solution pour rétablir CC=0 à court terme
* La clause de sauvegarde d’urgence
 Peut être invoquée lorsque la pérennité d’une industrie
est menacée par un choc temporaire, p.e. une hausse
soudaine des M et/ou une baisse de leur prix.

 Les barrières levées devraient être temporaires et levées


une fois les effets du chocs dissipés…

 Elles devraient être accompagnées de mesures


compensatoires pour les pays lésés.

 Ex. : invoquée en 2002 par Bush sur les M d’acier.


* Privilèges aux PVD
 Certains privilèges sont données au PVD

 P.e. sur la base de l’argument de l’industrie


naissante : permet de soutenir le
développement d’une industrie soumise à des
économies d’échelle.

 En pratique, indissociable du contexte de la


guerre froide
* Les accords dérogatoires sectoriels
 Entérinent l’exemption de secteurs particuliers dans
certaines relations bilatérales ou au niveau
multilatérales

 Les accords multifibres (1957-2005)


– Gén. concédées par des PVD à PD pour les industries du
textile et du vêtement
– La fin de ces derniers, planifiée dans le traité final du cycle
d’Uruguay, survient finalement en 2005

 L’agriculture
– Exclu en pratique du GATT
Histoire des négociations à
l’intérieur du GATT

 Les cycles de négociation


– Les années 50
– Le cycle Kennedy (1962-1967)
– Le cycle de Tokyo (1973-1979)
– Le cycle d’Uruguay (1986-1993)
– L’OMC et le cycle de Doha (2000-2014)
* Les années 50
 4 courts cycles de négociation :
– Genève (47)
– Annecy (49)
– Torquay (51)
– Dillon (61)

 Consolidation des gains sur la diminution des


tarifs
Le cycle Kennedy (1964-1967)
 Aboutit à une deuxième baisse d’environ 30% des tarifs

 Début des négociations sur les barrières non-tarifaires


et importance des compromis faits aux PVD

 Nommé en l’honneur de Kennedy qui l’avait initié


avant sa mort

 Le nb de pays adhérents passe à 63


Le cycle de Tokyo (1973-1979)
 Aboutit à une 3e baisse d’environ 30% des tarifs
résiduels, ces derniers devenant négligeables à la
clôture du cycle (environ 5% sur les produits
manufacturés)

 Avancées dans l’inclusion des barr.-non tarifaires

 Début des discussions concernant les échanges de


certains services, dont les services financiers

 Plus de 100 pays signataires


Le cycle d’Uruguay (1986-1993)
 Tentative de réformer le GATT en y incluant les
échanges de services, plus particulièrement dans
le secteur financier et des télécom, et l’agriculture

 L’ouverture des marchés agricoles est sacrifiée


pour faire passer l’OMC et son tribunal
supranational

 Signé après la chute du mur de Berlin, plus de 120


pays signataires, c’est la fin de la guerre froide
Les principaux cycles de négociation en
résumé…
L’Organisation Mondiale du
Commerce (OMC) (1995)
C’est le dernier cycle, l’Uruguay round, qui s’est
terminé en 1994 sur un accord final, l’Accord de
l’OMC, qui institue l’Organisation Mondiale du
Commerce. Elle remplace dès lors le GATT en
tant qu’organisation.

Cette organisation est chargée de


l’approfondissement de la libéralisation du
commerce international et l’extension du libre
échange.
 Ses différents rôles…

– Mise en place et gestion des accords sur le


commerce
– Encadrement des discussions sur le commerce
– Arbitrage des conflits commerciaux
– Surveillance des politiques commerciales
I. La structure de l’OMC
L’Organe de Règlement des Différends (ORD)
Le Conseil Général
La Conférence Ministérielle
L’organe de règlement des différents
 Premier tribunal international chargé de trancher
lorsqu’un pays membres se dit lésé par le non-
respect des engagements de ses partenaires

 Un pays reconnu avoir été lésé peut se voir


octroyer des droits compensatoires

 Dans les faits, ces droits sont rarement levés, mais


peuvent fournir un «arsenal diplomatique»
II. Les fonctions de l’OMC
• Gérer et veiller au respect des accords passés entre ses membres et faciliter
la mise en œuvre des résultats de l’Uruguay round.

• Servir de cadre pour la poursuite des négociations multilatérales


permanentes dans le but d’accroître la libéralisation des échanges.

• Organiser le règlement des litiges commerciaux entre ses membres par le


biais de l’ORD (Organe de Règlement des Différends).

• Etablir le bilan des politiques commerciales des pays membres.

• Coopérer avec les autres organisations internationales (le FMI, la BM, la


CNUCED..).

• Fournir assistance technique et formation pour les PVD.


III. Les domaines d’intervention de l’OMC

Le GATT ne s'occupait que des marchandises. Il


n'avait pas de compétences sur les produits
agricoles et son action s'arrêtait aux frontières.
L'OMC elle, prévoit l'approfondissement de la
libéralisation du commerce international et y
inclut les produits agricoles, et d'autres produits
spécifiques comme le textile et l'habillement.
Son champ d'intervention s'élargit et concerne en
outre les produits agricoles, le commerce des
services, la protection de la propriété
intellectuelle ou encre la prise en compte de la
spécificité des PVD.
• L’Accord Général sur le Commerce des Services
(AGCS) ou (GATS) qui prévoit la libéralisation des
échanges de services privés ou publics à l'exception des
services dits régaliens à savoir, police, justice, armée et
diplomatie);
• L'accord sur le droit de la propriété intellectuelle
touchant au commerce ADPIC) ou Trade Related
property Rights (TRIPS) qui a pour but d'assurer une
meilleure protection des droits de la propriété
intellectuelle. Cet accord fixe notamment les règles
relatives à la protection des droits d'auteur, des marques
et des brevets industriels dans les échanges
internationaux.
• Le règlement des différends commerciaux.
L'OMC a mis sur pied une instance juridique
chargée de statuer sur les conflits
commerciaux pouvant apparaitre entre les pays
membres: l'Organe de Règlement des
Différents (ORD). Cet organe quasi judiciaire
a pour fonction de réguler les conflits
commerciaux entre les pays soit par la
négociation soit par des mesures de rétorsion
approuvées par l'ORD.
• La prise en compte de la spécificité des PVD:
l'OMC prévoit un traitement spécial et différencié
en faveur des PVD ou encore plus pour les pays
les moins avancés (PMA). Ces pays bénéficient
dans les accords de dispositions spéciales en leur
faveur (délai d'adaptation plus long, obligations
réduites, exemptions, assistance technique...). Ce
traitement n'est cependant que transitoire puisque
les PVD et les PMA devront se conformer à terme
aux mêmes disciplines que les pays développés.
IV. Les limites de l’OMC
L’OMC donne la priorité aux valeurs
commerciales au détriment de toute autre
valeur. En effet, les règles de l’OMC nécessitent
que les lois et règlements nationaux, conçus
pour faire avancer les intérêts du travailleur, du
consommateur, de l’environnement, de la santé,
de la sécurité, des droits de l’homme, ou d’autres
intérêts non commerciaux, soient appliquées de
la façon « la moins restrictive possible pour le
commerce ». Le commerce n’est presque
jamais subordonné aux questions non
commerciales.
L’OMC ne fait pas que réguler le commerce
mondial, elle favorise son développement de
façon active. Ses règles sont orientées de
façon à faciliter le commerce mondial aux
dépens d'efforts pour promouvoir le
développement économique local, et des
politiques qui font avancer les communautés,
les pays et les régions vers une plus grande
autonomie.
De plus, l'OMC nuit au Tiers Monde.
Les règles de l'OMC forcent les pays du Tiers
Monde à ouvrir leurs marchés aux multinationales
des pays riches et à abandonner leurs efforts pour
protéger leurs industries domestiques naissantes.
Dans l'agriculture, l'ouverture aux importations
de l'étranger, qui s'imposeront bientôt aux pays en
voie de développement, va provoquer le
bouleversement social des populations rurales.
L'OMC transgresse le principe de précaution. En
général, les règles de l'OMC empêchent les pays
d'agir pour répondre à un risque potentiel. or, ces
pays doivent répondre à tout risque probable en
prenant des mesures préalables de santé publique
ou d'environnement.

Le cas du bœuf aux hormones illustre le refus de


l'OMC d'appliquer le principe de précaution.
L'OMC limite la capacité des nations et des
gouvernements à utiliser leur liberté d'achat pour
favoriser les droits de l'homme, l'environnement,
les droits du travailleur, ou d'autres buts non
commerciaux.
En général, les règles de l'OMC stipulent que les
gouvernements peuvent décider de leurs achats selon des
critères de qualité et de prix uniquement.
L'OMC rejette les interdictions d'importer des biens
fabriqués en utilisant le travail des enfants, des
prisonniers politiques ou des ouvriers qui n'ont pas le
droit d'être syndiqués dans leur pays ou travaillant dans
des conditions difficiles.
Autre limite importante de l'OMC, le tribunal commercial
international règle inégalement les différends (abrogation
des accords préférentiels sur la banane entre l'UE et les
pays ACP (Afrique-Caraïbes-Pacifique en 1999) et
l'interdiction européenne de la viande aux hormones.
Ces différentes limites et bien d'autres expliquent en partie
les échecs des conférences ministérielles de Seattle, de
Cancun et le blocage de celle de Doha.
Le cycle de Doha (2001-2014)
 Unique cycle de négociation depuis la création de l’OMC, portant
principalement sur l’agriculture et la propriété intellectuelle, n’ayant
jamais vraiment abouti

 L’objet des négociations est politiquement sensible

 Le nombre de participants rend difficile l’obtention d’un consensus

 Les États participants semble plus intéressés par les ententes


régionales (voir ci-bas)

 Paradoxalement, l’OMC est peut-être finalement victime de son


succès
Quelques entrées/exclusions
remarquées
 Les entrées :
– Le Brésil et l’Inde en 1948
– Le Japon en 1955
– La Chine en 2001
– L’Arabie Saoudite 2005
– La Russie 2012

 Les pays non membres


– Corée du Nord
– Iran
II. Les degrés d’intégration et les
principaux accords régionaux
II.1 Les différents degrés d’intégration
régionale
- Zone de Libre-Échange
- L'Union Douanière
- Le Marché Commun
- L'Union Économique
- L’Intégration Économique Totale
(Union Monétaire)
Les traités régionaux et le commerce
international
 En théorie, ils sont proscrits par la clause NPF. En pratique,
on a admis qu’ils constituent des exceptions acceptables.

 Ils mènent à la création d’un nouveau commerce , mais


peuvent aussi détourner un commerce existant .

 Leurs effets sur le bien-être sont moins importants que ceux


des accords multilatéraux, et peuvent être négatifs
(détournement de commerce  création de commerce).

 Les grands ensembles qu’ils font naître ont moins intérêt à


voir avancer les négociations multilatérales.
Le détournement de commerce

La création d’une ZLE entre les pays 1 et 2 détourne le commerce


initialement réalisé avec le pays 3 vers le pays 2 même si ce
dernier est moins efficace.
Les voies de contournement

L’écart entre les tarifs


des pays 1 et 2 sur les
M du pays 3 crée la
possibilité de les faire
transiter par le pays 1,
de là les règles
d’origine sur les
valeurs ajoutées.
1/Les accords de libre-échange
 Abolition de toutes les barrières tarifaires et non tarifaires entre les
adhérents.

 Avantage
– Permet aux adhérents de conserver les tarifs qu’ils imposent aux non
adhérents

 Inconvénient
– Peut créer des «voies de contournement»

 Aujourd’hui, la majorité des ALE incluent des dispositions


relatives à la mobilité du capital, aux échanges de services et à
l’harmonisation des normes.
2/ Les unions douanières
 Libre-échange + uniformisation des tarifs avec les
non adhérents

 Inconvénient
– Perte de souveraineté (politique commerciale)

 Avantage
– La libre circulation des marchandises et un plus grand
pouvoir de négociation avec les non adhérents
3/ Les marchés communs
 Union douanière + libre circulation du travail
et des capitaux

 Inconvénient
– Peut entraîner la concentration du capital

 Avantage
– La liberté de travailler partout dans la zone et une
plus grande efficacité économique
4/ Les unions économiques
 Marché commun + monnaie commune

 Inconvénient
– Uniformisation complète de la politique monétaire (de
facto) et centralisation de la politique budgétaire.

 Avantage
– Permet de bénéficier d’une monnaie plus forte et de
diminuer les risques de change
L’État et l’intégration régionale
 À chaque étape de l’intégration régionale, l’État voit sa
souveraineté s’effriter.
• 3 piliers de la souveraineté économique de l’État
• Le pouvoir de lever des impôts
(Contrôle de la politique budgétaire)
• L’émission de la monnaie
(Contrôle de la politique monétaire)
• Le contrôle des frontières
(Contrôle de la politique commerciale)

 Ultimement, une union économique doit mener à la


création d’une fédération disposant d’une pol. budg.
autonome
Antinomie (contradiction) des traités
internationaux et régionaux
 Les négociations multilatérales sont longues et
coûteuses, comme le montre le cycle de Doha

 Les accords régionaux sont plus aisés en mettre


en place, mais leurs effets sur le bien-être sont
moins probants

 La création de grands blocs régionaux peut freiner


les négociations à l’OMC. La protection peut être
optimale pour un «grand pays»…
Le Brexit
• R.-U. joint la CEE en 1973.

• Signataire de Maastricht en 1994 (M.C.), mais exclu de l’U.É.M.

• Référendum en 2016 sur le Brexit.

• Négociations menées par T. May qui défend un Brexit modéré


(U.D.)

• B. Johnson et les «durs» finissent par l’emporter (ZLÉ)

• Forte probabilité d’un Brexit sans accord (OMC), avec une frontière
entre R.-U. et l’Irlande du Nord.
II.2 Les principaux accords régionaux
dans le monde

• ALENA (Accord de libre Échange Nord Américain)


• MERCOSUR (Marché commun Sud-américain)
• ASEAN (Association des Pays du Sud-est Asiatique)
• EEE (Espace Économique Européen)
• UEM (Union Économique et Monétaire)
Carte des principaux accords régionaux
Chapitre III : Les acteurs de
l’économie mondiale

Les firmes transnationales

Les firmes
transnationales
- les FTN représentent souvent la partie la
plus visible de la mondialisation mais qu’il
existe d’autres acteurs* tout aussi
importants, qui construisent le monde dans
lequel nous vivons.
III.1 : Les catégories des firmes
• Les firmes internationales. Ce sont des firmes qui
produisent dans un seul pays mais qui
s’internationalisent en exportant des biens et services
vers d’autres pays.
• Les firmes multinationales. Ce sont des firmes qui
disposent de filiales de production dans plusieurs pays.
Pour être multinationale, une entreprise doit engager
des investissements directs à l’étranger.
• Les firmes transnationales ou globales. Ce sont des
firmes qui disposent d’un réseau global de filiales à
travers lequel elles déploient une stratégie planétaire
2- Les FTN: qui sont-elles?

Points communs et différences


- Quels sont les critères pour reconnaître une
FTN?
- Donnez une définition à partir de ces
critères.
Définition

• Une firme transnationale est une firme


présente dans plusieurs pays.

• On en trouve dans de nombreux pays, dans


tous les secteurs.

• Les plus importantes ont un chiffre d’affaire


énorme, supérieur au budget de nombreux
Etats.
• elles passent à travers les frontières pour optimiser les
bénéfices de leurs activités,

• Elles emploient des centaines de milliers de


personnes à travers le monde, car elles ont multiplié
les filiales à l’étranger (exemple IKEA présent dans 41
pays)

• Les FTN sont les principaux acteurs de


la mondialisation (l'augmentation des échanges de
tous ordres) et de la globalisation (la généralisation
mondiale du capitalisme).
• Aujourd’hui les FTN:

- représentent 50 % du PIB mondial,


- assurent les 2/3 du commerce mondial et
- contribuent à une certaine convergence des
modes de vie.
III.3 : Les modes et les raisons du
développement à l’étranger.
• Les modes:
-Les stratégies internes
-Les stratégies externes
-Les stratégies d’alliances, La licence. La
joint venture.
• Les raisons:
-Les motivations commerciales.
-La rationalisation de la production.
Comment fonctionne une FTN?

L’exemple de Toyota
Questions:

1- Quel est le pays qui fabrique le plus de


Toyota?
2- La France est-elle un pays très important
pour la FMN Toyota?
3- Où Toyota vend-il le plus de véhicules?
4- Quelles sont les parties du monde où la
FMN Toyota est peu présente?
• Toyota est une entreprise japonaise, qui conserve
une base territoriale importante, aussi bien pour
les activités de commandement que pour celles
de production.

• Mais Toyota a délocalisé son activité :


 ses clients se trouvent principalement en
Amérique du Nord, en Asie continentale,
en Europe et au Moyen-Orient.
 Ses usines d’assemblage se concentrent en
Amérique du Nord et en Asie continentale
 En revanche, certaines parties du monde,
notamment l’Afrique, sont faiblement
représentées.
4- Comment comprendre la stratégie
des FMN?
• Le principe est extrêmement simple: les
FMN s’installent là où c’est le plus avantageux
pour elles;

• C’est ainsi que se met en place la DIT (division


internationale du travail)

• Parmi les critères les plus évidents, on trouve:


le faible coût de la main d’œuvre ou la faible
fiscalité s’il s’agit d’un site de production mais ce
peut aussi être la volonté de se développer dans
un pays ou la présence d’université (si activité de
recherche nécessaire)
III.5 : Les stratégies
I/
• A) Les stratégies internationales.
• B) Les stratégies globales.
• C) Les stratégies des STN et l’équilibre entre
concurrence et coopération
II// Les FTN ont des stratégies de développement
et de croissance à l’échelle mondiale
• A) Les FTN organisent une Nouvelle Division
Internationale du Travail (NDIT)
• B) Les FTN mettent en concurrence les
territoires et les populations
• C) Les FTN à l’assaut d’un marché mondial :
entre uniformisation et adaptation locale
• Les Etats doivent donc mettre en place eux-
aussi des stratégies s’ils souhaitent attirer les
FMN ( et les emplois qu’ellecréera)
• En revanche, si elle décide de partir, ils
ne peuvent rien!
Les avantages de la mondialisation
pour les firmes transnationales
6- Pourquoi les FMN se sont-elles
multipliées?
• Une libéralisation des échanges décidée par
les Etats les plus puissants, qui se traduit par
un abaissement des droits de douane et une
déréglementation financière
• Une révolution des communications (les
NTIC)
• Une révolution des transports (des navires de
plus en plus grands, de plus en plus spécialisés
et le conteneur)
Les FTN ont pris le contrôle de tous
les secteurs d’activités

• Les 20 premières FTN opèrent dans :

- la production & la distribution d'énergies : Exxon,


Royal Dutch Shell, BP, Sinopec, Total
- la grande distribution : Wal-Mart, Carrefour
- l'industrie automobile : Toyota, General Motors, Ford
- l’industrie agro-alimentaire : Nestlé, Coca-Cola
- les nouvelles technologies : Apple, Samsung,
Microsoft.
GAFA, GAFAM ou NATU :
les nouveaux maîtres du monde
• Acronyme de Google, Apple, Facebook et
Amazon, auquel est parfois adjoint Microsoft,
les GAFA(M), entreprises stars de la Silicon
Valley californienne, ont envahi notre
quotidien.
• Elles ont même fait des petits avec les NATU
pour Netflix, Airbnb, Tesla et Uber. Ces
entreprises ont su renouveler au XXIe siècle le
mythe américain des chercheurs d’or ou de
pétrole devenus milliardaires en quelques
coups de pioche.
Les GAFAM ont vu leur valorisation
boursière être multipliée par 2 entre janvier
2019 et juillet 2020. Ils pèsent désormais
environ un quart de l’ensemble des valeurs
composant l’indice boursier américain S&P
500.
L’adage devenu célèbre dans
l’industrie numérique est de dire
que « si c’est gratuit, c’est que le
produit c’est vous »
On se souvient ainsi que Microsoft vendait
avec le système d’exploitation Windows,
celui qui équipe 88 % des ordinateurs dans le
monde, son propre logiciel de navigation
internet Explorer, sans laisser un quelconque
choix à l’utilisateur.

C’est maintenant au tour d’Apple ou de


Google (avec son système d’exploitation
Android) de réaliser ce tour de passe-passe
avec les portables.
La montée en puissance des FTN des pays émergents
bat en brèche le monopole des pays du Nord
• les FTN se développent également dans les pays
émergents.
• Ceux-ci abritent les sièges sociaux de 177 des 500
premières FTN au monde.
• Elles sont de plus en en plus nombreuses et influentes :
- Dans le secteur des énergies : Sinopec en Chine,
Petrobras au Brésil ou Lukoil en Russie
- Dans le secteur des technologies numériques : les
BATX (Badu, Tencent, Alibaba, Xiaomi), chinois se
positionnent comme des concurrents des leaders
mondiaux américains, les GAFA, (Google, Amazon,
Facebook, Apple)
Des FTN des pays émergents peuvent racheter
désormais des FTN des pays du Nord tel
Mittal, entreprise indienne qui a racheté
l’entreprise française, Arcelor, une FTN dans
la sidérurgie.
Les FTN et les IDE
• Depuis une quinzaine d'années, les IDE ont
littéralement explosé, surtout en faveur des pays
développés qui en sont les premiers bénéficiaires.
• Le nombre de FTN s’est donc très largement
développé: on considère aujourd’hui qu’il y a au
moins 80 000 FMN disposant de près de 900 000
filiales.
• Ces FTN sont à l’origine de
l’internationalisation des échanges et font
notamment des investissements directs à
l’étranger (IDE).
On parle d’IDE lorsque :

• l’entreprise crée une filiale de toutes pièces ;


• l’entreprise rachète une entreprise existante à
l’étranger. Il faut qu’elle achète au moins 10 % du
capital pour distinguer l’IDE d’un investissement de
portefeuille (dans un but spéculatif ou de placement
international) ;
• le siège social et les filiales échangent des capitaux
(rapatriement de bénéfices, octroi d’un prêt, etc.).
• Piliers de la globalisation des FTN, les flux
d’ IDE (investissements directs étrangers) ont
été multipliés par plus de 130 en un demi-
siècle (pour passer de 13 milliards de dollars
en 1970 à 1 750 milliards de dollars en 2016).
Évolution des investissements directs étrangers (IDE), 1974-2016
Réseau de filiales de la firme
pétrolière BP, 2013
La mondialisation contestée

A- Qui reproche quoi?


• Les altermondialistes partent du paradoxe suivant:
jamais la production de richesse n’a été aussi
importante, jamais le monde n’a compté autant de
pauvres (pratiquement la moitié de la population
mondiale vit avec 2 dollars par jour). Donc pas de
partage mais un renforcement des inégalités entre
une minorité qui profite pleinement et une majorité qui
subit.

• Certains partis politiques dénoncent la


mondialisation, qui fabrique le chômage en
délocalisant et affaiblit les Etats.

• Enfin, l’instabilité financière est également pointée


du doigt, notamment depuis 2008.
B- Quels sont les faits?
Ces arguments sont vrais mais passent sous silence le fait que:

• Certains pays du Sud se sont considérablement enrichis, que


plusieurs centaines de millions de personnes sont sortis de la
pauvreté grâce à la mondialisation. Il se produit donc une certaine
diffusion.

• En ce qui concerne les sociétés des pays riches ou l’instabilité


financière, on ne peut que rappeler cette évidence: la mondialisation
a été impulsée par les grands Etats…

• Enfin, cette mondialisation n’est pas subie passivement partout:


des grèves éclatent dans les pays du Sud, des initiatives reposant
sur d’autres logiques se développent (le commerce équitable- le
microcrédit)
Chapitre IV

Le système monétaire et
financier international
Plan
• SECTION Ι: Généralités
 A/ . Principes de l’organisation monétaire internationale

 B/. Les différents régimes de taux de change

• SECTION ΙΙ: L'évolution historique du système monétaire


international
 A/. De l'étalon-or à Bretton Woods

 B/. Le système de Bretton Woods

• SECTION III: L’ instabilité du SMI au cours du 20éme siècle


 A/ . la crise du dollar (accord de Washington)
 B/ . Les accords de la Jamaïque

• CONCLUSION
Définition du système monétaire
international
« Ensemble de pratiques, de règles et
d'institutions qui visent à organiser et à
contrôler les échanges monétaires et
financiers internationaux en définissant les
modes de fixation du cours des monnaies et
la nature des réserves internationales »
• Un système monétaire international peut
être codifié, lorsqu’il résulte d’une
négociation internationale, comme celle de
Bretton-woods, ou résulter de décisions
unilatérales des Etats.
• Un système monétaire international peut
être unifié si tous les pays concernés ont le
même régime de change, ou hybride si les
pays ont adopté des régimes de change
différents
Les caractéristiques du système
monétaire international
• Le SMI est un système de change fixe ou flexible qui
permet de déterminer le taux de change des monnaies les
unes par rapport aux autres.
• Le SMI est un étalon de référence par rapport auquel
chaque monnaie nationale est définie selon un taux de
change.
• Des liquidités internationales qui circulent entre
les pays en fonction des besoins de financement des
balances des paiements. Ce mécanisme de crédit entre
nation peut être éventuellement supervisé par un
organisme international (le FMI par exemple)
Les raisons du SMI :(Les fonctions qui découle
de ses trois caractéristiques)

Le système monétaire international est un système à


trois fonctions principales :
 L’organisation des échanges entre les monnaies

 Le règlement des échanges internationaux

 L’ajustement des balances de paiement


1- Assurer l’échange et la circulation des monnaies:
Il s’agit de régler deux types de problèmes:

1-a) La question de la convertibilité des monnaies


nationales:
- cela veut dire la possibilité d’échanger une monnaie
contre d’autres devises, et on distingue la convertibilité
externe, réservée aux non-résidents, et la convertibilité interne
qui permet à tout résident d’acquérir librement de l’or ou des
devises étrangères.
- La convertibilité peut être totale, ou seulement partielle
dés que le contrôle limite les possibilités de conversion.
- La convertibilité constitue un facteur favorable aux
échanges internationaux ; le mode de convertibilité dépend du
régime de change (principes qui régissent les relations entre les
monnaies).
1-b) Le système monétaire international peut se
caractériser par l’existence ou l’absence de règles
quant à la stabilité des taux de change.

Il existe deux solutions extrêmes.


1 les changes flottants : la banque centrale n’a
pas d’objectif de change, elle laisse fluctuer le
cours de sa monnaie au gré de l’offre et de la
demande sur le marché des changes.
2 les changes fixes : la banque centrale s’engage
à maintenir la parité de sa monnaie à un niveau
stable, selon des règles préalablement définies.
2-permettre l’ajustement des balances des
paiements :
• Les déséquilibres entre les recettes et les
dépenses enregistrées en balance des paiements
posent problèmes d’ajustement.
• Ces problèmes sont résolus de manières
différentes selon les règles de fonctionnement du
SMI :
a- L’ajustement automatique : correspond à la
situation où on laisse jouer les mécanismes
économiques supposés rétablir spontanément
l’équilibre des comptes extérieurs;
b- L’ajustement dirigé : le retour à l’équilibre
est obtenu à l’aide de mesures de politiques
économiques (modification du taux de
change, contrôle des importations ou des
capitaux….). Les pays peuvent être contraints
par le FMI par exemple, de pratiquer des
politiques d’ajustement pour réduire leur
déficit et leur endettement extérieurs.
3-Assurer l’alimentation en liquidités
internationales :

Il s’agit des mécanismes et des règles qui


permettent de fournir à l’économie mondiale
la monnaie nécessaire aux échanges
internationaux de biens, de services et de
capitaux ...etc.
Objectifs du système monétaire international

Assurer le
financement des
transactions
internationalles

Ajuster le déséquilibre
des balances des
paiements des
économies

Assurer la stabilité
des parités
monétaires pour
éviter la spéculation

Garantir une
coopération entre les
pays
Repères conceptuels
Dans chaque pays une Banque centrale est chargée
d’émettre la monnaie fiduciaire dans l’économie.
▪ 1. Définition (s) de la monnaie

• La monnaie est par nature l’instrument


d’échange universel dont l’existence préalable
est la condition de l’échange.
• Elle peut être définie comme tout moyen de
paiement qui permet de régler sans délai et
définitivement une dette ou un achat.
▪ 2. Les fonctions de la monnaie

La monnaie remplit notamment fonctions


essentielles :

 Un instrument de mesure de valeurs : C’est une


unité de compte donnant les prix monétaires des
biens;
 Un instrument d’échange : C’est un instrument
d’échange permettant de régler les dettes;
 Un instrument d’épargne : C’est une réserve de
valeur (fonction d’épargne en vue de paiements
pour des transactions futures)
▪ 3. Les formes de la monnaie
• La monnaie peut revêtir quatre formes :

 la monnaie marchandise ;

 la monnaie métallique aujourd’hui disparue ;

 la monnaie fiduciaire ;

 la monnaie scripturale ;

 la monnaie électronique
Principes de l’organisation monétaire internationale
1. Repères conceptuels
 Dans chaque pays, une Banque ▪ Mais il n’existe pas encore de
centrale est chargée d’émettre Banque centrale ni de monnaie
la monnaie fiduciaire dans unique au niveau mondial.
l’économie.
 La monnaie remplit notamment
trois fonctions essentielles : ▪ Il y a donc toujours deux
monnaies en jeu dans chaque
 Un instrument de mesure de transaction internationale.
valeurs : C’est une unité de
compte donnant les prix  A quel prix monétaire les biens
monétaires des biens; vont-ils s’échanger?  c’est le
 Un instrument d’échange : C’est problème du taux de change.
un instrument d’échange  Comment peut-on alors régler
permettant de régler les dettes; les échanges internationaux?
 Un instrument d’épargne : C’est  c’est le problème des
une réserve de valeur (fonction mécanismes de change.
d’épargne en vue de paiements
pour des transactions futures)
Taux de change et fluctuation des taux sur le
marché des changes
• Le taux de change d’une monnaie est le prix (le cours) auquel
cette monnaie s’échange contre une monnaie étrangère.
Exemple: 1 euro = 10,.. Dirhams
 Sur le marché des changes, le cours de change des devises (=
monnaies étrangères) varie en fonction de l’offre et de la
demande.
 Soit une devise quelconque = DM.
Deux cas possibles:
 Si Offre DM < Demande DM Prix DM monte
= appréciation;
 Si Offre DM > Demande DM Prix DM baisse
= dépréciation.
Les principes
des mécanismes de change (1)
 Dans le cas des échanges de biens et
services, le solde commercial exerce une
influence sur le cours de change de la
monnaie nationale :
Offre devises > Demande Appréciation
Si X > M
devises monnaie nationale

Offre devises < Demande Dépréciation


Si X < M
devises monnaie nationale
Les principes
des mécanismes de change (2)
 Dans le cas des échanges de capitaux, le
solde financier exerce une influence sur le
cours de change de la monnaie nationale :

Offre devises > Demande Appréciation


Si Xk > Mk devises monnaie nationale

Si Xk < Mk Offre devises < Demande Dépréciation


devises monnaie nationale
la notion de système de changes
 On distingue deux  On ne parle de Système Monétaire
grands systèmes de changes:
International (SMI) que dans le
 Libre  cas
des changes flottants second cas.
• = le marché des changes détermine
la formation des taux de change +  Un SMI est une institution
absence d’étalon de change. (ensemble de règles) internationale
 Administré  cas des dont le but est de limiter la
changes fixes
fluctuation des taux de change afin
• = l’intervention des autorités
monétaires garantit le maintien de favoriser la sécurité monétaire
d’un cours de change officiel des échanges.
• + existence d’un étalon de
change.
SECTION ΙΙ: L'évolution historique du
système monétaire international
Plusieurs SMI se sont succédés depuis la
Révolution Industrielle, le plus célèbre étant le
système de l’étalon-or et le plus récent le
système de l’étalon de change-or.
 Le système de l’étalon-or qui a fonctionné au
XIXème siècle et au début du XXème siècle;
 le système de Betton-Woods qui a fonctionné de
1944 à 1973 avec un système de taux de changes
fixes;
 depuis mars 1973, un système de taux de changes
flottants.
L'étalon-or jusqu'en 1914
XIXè
Changes fixes
(étalon-or)
XXè 1914 Première guerre mondiale

• Sur le plan national : la monnaie en circulation


est constituée de billets et de pièces
convertibles en or et dont l’émission est
fonction du stock national d’or.

=
=
XIXè Changes fixes
(étalon-or)
XXè 1914 Première guerre mondiale

• Sur le plan international : les monnaies sont définies


légalement par rapport à l’or (l’unité monétaire
correspond à un certain poids d’or). Ces monnaies
sont interchangeables entre elles sur la base de leur
définition légale respective (pair de change).

=
=
=
 Les avantages de l'étalon-or
 L'ajustement automatique de la balance des paiements:
Exemple:
Excédent de la BP

Entrée d’or

Masse monétaire

Hausse des prix

M X

Perte de compétitivité

Rééquilibrage de la balance des paiements


Avantages de l’étalon-or :
équilibre automatique de la Balance des Paiements

 l’étalon-or assure un mécanisme d’équilibrage


automatique des balances des paiements (théorie
de David HUME) selon le mécanisme suivant :
 La quantité d’or en circulation dans le pays détermine le
niveau des prix (théorie quantitative de la monnaie)
 Le niveau des prix détermine le solde commercial
 Le solde commercial détermine les entrées et sorties
d’or.
Exemple de rééquilibrages
 Afflux net d’or  hausse du pouvoir d’achat
(demande)  hausse des prix domestiques  déficit
commercial  sorties d’or  baisse de la demande  baisse
des prix.
• Pour le taux d’intérêt :
 Si le taux d’intérêt domestique est trop élevé afflux d’or

(= offre de monnaie)  baisse du taux d’intérêt.


 La balance des paiements = balance commerciale + balance

des capitaux. Équilibrage automatique.


 Mais l’étalon-or garantit l’équilibre au prix de
fluctuations (dépression, expansion)
XIXè Changes fixes (étalon-or)

XXè 1914 Première guerre


mondiale
1918

Entre 1914 et 1918, la convertibilité intérieure de la


monnaie en or fut suspendue. Après 1918, le
rétablissement de l’étalon-or ne fut plus possible car les
monnaies en circulation à l’intérieur des pays n’étaient plus
convertibles et, du fait de la hausse des prix des biens,
le volume d’or disponible n’était plus suffisant pour faire
face aux besoins du commerce international.
XIXè

XXè 1914 Première guerre mondiale


1918
1922 Conférence de Changes fixes
Gênes
(étalon de change-or)
Il fut conseillé aux pays membres de conserver une partie de
leurs avoirs extérieurs sous forme de devises étrangères
convertibles en or et d’utiliser ces devises comme moyens de
règlement des transactions internationales et comme
instrument de réserve de change, à côté de l’or.
C’est la première instauration du régime de l’étalon de
change-or

= ou
=
Après 1918
 Point de départ déséquilibré par l’héritage de la guerre :

 Inflation forte

 Dettes publiques élevées


 Période d’inflation, dévaluations compétitives, appauvrissantes et
inflationnistes.

 La monnaie papier se diffuse largement

 Les autorités essaient de conserver l’étalon-or


 Pas d’accord sur la fixation des taux de change
 Grande-Bretagne: refus de dévaluer sa monnaie surévaluée
 déclin économique

 France: dévaluations, sous-évaluation de la monnaie,


"beggar-thy-neighbour policies"

 jusqu’à ce que les autres prennent des mesures de rétorsion


et que le franc devienne sur-évalué à son tour.

 Allemagne: hyper-inflation, dévaluations puis contrôle des


changes.
XIXè

XXè 1914 Première guerre mondiale


1918 Changes fixes
1922 Conférence de Gênes
1931 Dévaluation de la livre (étalon de change-or)
1933 Dévaluation du dollar
1939 Deuxième guerre mondiale
XIXème

XXème
1914 Première guerre mondiale
1918
1922 Conférence de Gênes
1931 Dévaluation de la livre
1933 Dévaluation du dollar
1939 Deuxième guerre mondiale
1944 BRETTON WOODS

Changes fixes
(étalon de change-or)
XIXème

XXème
1914 Première guerre mondiale
1918
1922 Conférence de Gênes
1931 Dévaluation de la livre
1933 Dévaluation du dollar
1939 Deuxième guerre mondiale
1944 BRETTON WOODS
C’est un nouveau régime d’étalon de change-or qui est imaginé.
Les réserves des pays sont constituées par de l’or et des
devises fortes (dollar, livre sterling, franc suisse...).
La clé de voûte du système était la définition de la valeur-or
du dollar (888,671 milligrammes d’or fin correspondant à un
prix de 35 $/once) .
XIXème

XXème
1914 Première guerre mondiale
1918
1922 Conférence de Gênes
1931 Dévaluation de la livre
1933 Dévaluation du dollar
1939 Deuxième guerre mondiale
1944 BRETTON WOODS
Chaque pays fixe la parité de sa monnaie vis-à-vis de l’or
(ou du dollar) en s’engageant à maintenir le cours, seule une
variation de 1 % de la parité est autorisée.
Cet ordre monétaire international est fondé sur trois
principes fondamentaux :
• la convertibilité des monnaies
• la stabilité des changes
• la collaboration entre tous les partenaires.
XIXème

XXème
1914 Première guerre mondiale
1918
1922 Conférence de Gênes
1931 Dévaluation de la livre
1933 Dévaluation du dollar
1939 Deuxième guerre mondiale
1944 BRETTON WOODS

Le Fonds Monétaire International (F.M.I.), issu de Bretton


Woods, est l’organisme qui favorise la stabilité des changes
et qui apporte un concours financier temporaire aux pays
membres afin qu’ils puissent équilibrer leur balance des
paiements.
XIXème

XXème
1914 Première guerre mondiale
1918
1922 Conférence de Gênes
1931 Dévaluation de la livre
1933 Dévaluation du dollar
1939 Deuxième guerre mondiale
1944 BRETTON WOODS
La Banque Internationale pour la Reconstruction et le
Développement (BIRD) est chargée de promouvoir et de
financer des projets. Au départ, il s’agissait de reconstruire
l’Europe mais aujourd’hui, la « Banque Mondiale » a pour but
d’accorder des prêts à des taux privilégiés aux pays en voie
de développement pour réaliser leurs objectifs économiques ou
structurels.
Négociations de BW
• Les accords de Bretton Woods du 22 juillet 1944 résultent de la
confrontation de deux propositions / US et RU qu’on a désigné par
l’expression Sterling-dollar diplomacy.
• Etats-Unis représentés par H.D. White préconisent :
- Fonds de stabilisation des changes
- Éliminer les dévaluations compétitives
- Responsabilité financière des États
- Deux institutions
• Royaume-Uni représenté par J. M. Keynes propose :
- Union internationale de compensation
- Unité de compte : le bancor
- Responsabilité partagée
- Crédit international
- Parités fixes, mais ajustables en cas de déséquilibre durable de la
balance des paiements
Le SMI issu des accords de Bretton
Woods
• Les nouvelles règles monétaires

-Création du FMI, la nouvelle autorité monétaire

-Système de taux de change fixes, mais ajustables

-Déclaration d'une parité de chaque monnaie en or ou $

-Convertibilité totale des monnaies entre elles

-Engagement des USA à fournir de l'or contre des dollars

-Le dollar joue alors le rôle d'une monnaie internationale

- Prêts du FMI pour aider au maintien des taux de change

-Possibilité de dévaluation officielle, si les difficultés persistent.


Difficultés du système
• Détérioration du système dès les années 60:
- Déficit de la balance des paiements US
- Plan Marshall (aider la reconstruction de l’Europe
après la Seconde guerre mondiale)
- Présence militaire US dans le monde
- Rôle des FMN américaines
- Retour à la compétitivité commerciale de l'Europe
- Conséquences du déficit
- Accumulation de $ dans les réserves des BC
- Dégradation de la parité dollar/or
- Les euro dollars aggravent le problème
La fin du système de Bretton-Woods
• Les américains ne convertissent plus les $ en or
• De ce fait, depuis 1968 prévaut un système d'étalon-
devise
• C'est l'époque du dollar standard
• En 1971, Nixon déclare l'inconvertibilité du $ en or
• En 73, avec le choc pétrolier et le développement des
pétro dollars nouvelle spéculation contre le dollar
• Dévaluation du dollar
• 1976, arrêt officiel du système de taux de change fixe
• Flottement pur des monnaies .

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