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Introduction

I. Définition de l’économie internationale


L’économie internationale est la branche des sciences économiques qui s'intéresse
aux relations commerciales et économiques entre pays, aux évolutions des taux de
change et de la compétitivité économique.
II. Le champ l’économie internationale
L'économie internationale comporte plusieurs branches : celle qui étudie les échanges
commerciaux (Théorie du commerce international), celle qui étudie les politiques
monétaires et les taux de change, celle qui étudie les mouvements de capitaux entre
pays (Finance internationale) celle qui étudie les mouvements des capitaux entre des
régions, etc.
III. L’objet de l’économie internationale
L’économie internationale articule la science politique et la science économique pour
étudier les interactions entre le politique et l’économique. L’économie politique
internationale s’intéresse à des domaines divers comme le protectionnisme, le
système monétaire international, la déréglementation des marchés financiers, mais
aussi le pouvoir des firmes multinationales et des nouveaux acteurs internationaux,
l’hyperpuissance américaine, ou encore la gouvernance mondiale.
Chapitre I : Les théories du commerce international
Les théories du commerce international tentent d’expliquer les fondements des
échanges entre nations.
I. Les théories classiques du commerce international
Les théories classiques du commerce international sont fondées sur l’idée que la
spécialisation et le développement des échanges entre nations sont mutuellement
profitables. Ainsi, les économistes classiques ont été les premiers à étudier les
échanges internationaux, entre la fin du 18e siècle et le début du 19e siècle. Le but
des théories classiques est donc de montrer que le développement des échanges
internationaux est un facteur de croissance pour les pays qui y participent.
1. Le modèle classique de l’avantage absolu d’Adam Smith
L’origine de la croissance
Smith s’est attaché dans son œuvre économique, à déterminer les origines des
richesses des nations (la croissance). Il arrive à la conclusion selon laquelle la
croissance trouve son origine dans la division du travail. L’échange entre les individus
mène à la spécialisation. Cela signifie que les individus ont intérêt à se spécialiser
dans des activités complémentaires pour augmenter leur productivité. La division du
travail va de pair avec la mécanisation.
Smith donne l’exemple d’une manufacture d’épingles dans laquelle la fabrication d’une
épingle est décomposée en différentes tâches élémentaires effectués par des
individus différents. Un premier ouvrier tire le fil de la bobine, un deuxième le coupe,
un troisième le courbe, et ainsi de suite. Ainsi, chaque salarié dévient plus performant
dans la tâche qui lui est confiée et peut donc augmenter sa capacité de travail. Il en
résulte alors une hausse de la production de l’entreprise.
Les effets de la division du travail sur la croissance
Les bienfaits de la division du travail peuvent se résumer dans le schéma suivant :
Division du travail Hausse de la productivité Hausse de la production Croissance
Augmentation des échanges Spécialisation Division du travail.
Cette division du travail correspond à une division horizontale. On distingue aussi la
division verticale du travail selon les niveaux de hiérarchie, entre les cadres et les
exécutants.
Application, Henry Ford a mis en application la division horizontale du travail. Dans
son usine de production de voitures à partir de 1907, les ouvriers exécutaient des
tâches simples et répétitives pour augmenter la productivité.
Les avantages absolus
Au niveau international, chaque pays a intérêt à se spécialiser dans la production du
bien pour lequel ses coûts de production sont inférieurs à ceux des autres pays, c'est-
à-dire dans le bien pour lequel le pays dispose d’un avantage absolu. Il s’agit d’une
division internationale du travail dans laquelle chaque pays trouve son avantage. Pour
les biens pour lesquels le pays ne dispose d’aucun avantage absolu, il est préférable
de les importer des autres pays. Cela lui revient moins cher que de les produire lui-
même.
Le tableau suivant est un exemple des coûts de production du vin et du drap entre
l’Angleterre et le Portugal
Coût de production Angleterre Portugal
Vin 100 90
Drap 120 80
dans cet exemple, selon Smith le Portugal a un avantage absolu dans les deux biens,
donc l’Angleterre ferait mieux de se concentrer sur d’autres biens et importer les draps
et le vin du Portugal.
2. Le modèle classique des avantages comparatifs : la théorie de Ricardo
Ricardo reprend l’analyse de Smith sur les échanges internationaux et va plus loin. Il
considère que même si un pays ne dispose pas d’avantage absolu, chaque pays a
intérêt à se spécialiser dans le produit pour lequel il a un avantage comparativement
aux autres pays. En reprenant l’exemple précédent, on calcule les coûts relatifs c’est-
à-dire le coût d’un bien en termes de l’autre.
Coût de production Angleterre Portugal
Vin/Drap 100/120= 0.83 90/80=1.125
Drap/Vin 120/100=1.2 80/90=0.89
Ce tableau nous renseigne qu’en Angleterre, un litre de vin coûte 0.83 drap alors qu’au
Portugal le rapport est de un litre de vin pour 1.125 draps. Le rapport nombre litre de
vin pour un drap est respectivement de 1.2 et 0.89 en Angleterre et au Portugal. En
conclusion, l’Angleterre a intérêt à se spécialiser dans la production de vin et le
Portugal dans celle de drap, ainsi les deux pays pourront commercer. 3. La 3.
Spécialisation internationale dans le modèle H.O.S
Deux auteurs suédois, Eli Heckscher (1879-1952) et Bertil Ohlin (1899-1979),
complété par l’américain Paul Samuelson (1915-2009) poursuivant la théorie de
Ricardo, ont cherché à expliquer la configuration des échanges à partir d’un modèle
connu sous le nom de modèle HOS1.
Le modèle HOS est étudié à travers un ensemble d’hypothèses connu sous le nom de
modèle « 2 x 2 x 2 » :
- Deux biens : 1 et 2.
- Deux facteurs de production : le capital (K) et le travail (L).
- Deux pays : national (N) et étranger (E).
Dans le modèle ricardien, les avantages comparatifs (AC) dépendent des différences
de productivité du seul facteur travail entre les branches d’un même pays. Dans le
modèle HOS, les AC dépendent des différences de dotations factorielles. Ce sont donc
les différences de ressources K L (ce rapport est appelé intensité capitalistique) qui

sont les seuls déterminants du commerce international. Ainsi, selon le théorème


HOS, en libre-échange, un pays relativement abondant en un facteur de
production exporte le bien relativement intensif en ce facteur.
Le modèle HOS abouti aux résultats suivants :
- Le commerce international conduit chaque pays à se spécialiser dans la
production intensive en facteur abondant sur le territoire.
K K* w w*
  
L L* r r*
- Un pays tend à se spécialiser dans la production pour laquelle la combinaison
des facteurs dont il dispose lui donne le maximum d’avantages ou le minimum
de désavantages.
Les choix de production optimaux dépendent donc des prix relatifs des facteurs (w
et r) :
* Si le taux de salaire est plus faible que le prix du capital, la production est de type
capital-saving.
* Si le taux de salaire est élevé alors que le prix du capital est faible, la technique de
production utilisée est donc fortement capitalistique ou labour-saving.

1
Ce modèle est développé par Eli Heckscher et Bertil Ohlin en 1933 et amélioré par Paul Samuelson en 1941
- Egalité internationale des prix relatifs des produits et convergence des prix
relatifs des facteurs

N   P1 E    N  E 
P1 w w
P2 P2 r r
- Egalité internationale des techniques de production dans les deux secteurs :
L’échange international conduit à l’identité des fonctions sectorielles de production.
K1
 N  K 1 E  et
K2
 N  K 2 E 
L1 L1 L2 L2
4. Critique et dépassement des théories classiques du CI
En 1953, Wassily Leontief a testé la validité empirique des propositions de la théorie
HOS pour le commerce international des Etats-Unis.
L'opinion admise était la suivante : aux USA, le capital est le facteur abondant et le
travail le facteur rare. En toute logique, les USA devraient donc exporter des biens
fortement capitalistiques et importer des biens intégrant beaucoup de travail. C'est
pourtant l'inverse que montre son étude. Ce résultat était paradoxal et semblait
anéantir la théorie HOS. Leontief montre ainsi que ce ne sont pas les seules valeurs
quantitatives qui sont à retenir, mais aussi les considérations qualitatives (forte
productivité des travailleurs).
II. Les nouvelles théories du commerce international
Les échanges de produits semblables entre pays semblent contredire les théories
précédentes. Ce phénomène s’explique le plus souvent par : l’existence d’économie
d’échelle, la recherche de différenciation de firmes, la stratégie de délocalisation
des firmes. Le concept de l’approche néo-technologique (les écarts technologiques
et le cycle de vie du produit) est un exemple d’illustration.
1. La théorie des écarts technologiques de Posner
En 1961, Michael Posner développe une idée radicalement nouvelle, centrée sur le
changement technique. L’idée initiale est que c’est l’écart technologique entre les
pays qui explique essentiellement les principaux flux du commerce international : les
pays en avance du point de vue technologique disposent d’un avantage comparatif
temporaire qui se traduit par une spécialisation croissante dans les produits issus de
l’innovation et la R&D. Ce progrès technique à l’origine de l’avantage comparatif se
présente sous deux formes : des innovations de produits, et des innovations de
procédé. La mise en œuvre de ces innovations débouche sur une situation de
concurrence monopolistique, qui explique l’existence d’un commerce intra branche
entre pays à dotations factorielles assez similaires, mais qui présente un caractère
temporaire, dû aux phénomènes d’imitation de la production.
L’analyse de Posner présente donc une version « dynamique », évolutive de la théorie
des avantages comparatifs. Par conséquent, le pays innovateur doit conserver son
avantage technologique en maintenant continûment son effort de R&D.
2. La théorie du cycle de vie du produit de Vernon
Raymond Vernon (1913 – 1999) est un économiste américain. En 1966 ; il élabore une
théorie du cycle de vie du produit appliquée au commerce international.
Pour Vernon, tout produit innovant connaît un cycle de vie qui se décline en quatre
phases qui peuvent être couplées avec les modalités de diffusion du bien sur le
territoire national et à l’étranger.
Durant la phase de lancement ; le produit est limité au marché national. C’est dans
sa phase de développement qu’il est lancé sur les marchés internationaux. Arrivé à
maturité, le produit est copié et imité par d’autres pays. Lors de la phase de déclin,
un nouveau produit remplace le premier sur le marché national et le premier produit
n’est plus alors fabriqué que dans les pays en développement.
Exemple : Quand Volkswagen en Allemagne a commencé à voir ses ventes baisser,
la production a été délocalisée en Amérique Latine. A la fin de sa vie, elle n’était plus
produite qu’en Amérique Latine puis importée en Allemagne ou de nouveaux modèles
avaient déjà pris le relais.
3. Le modèle de gravité
Le modèle de gravité repose sur l’idée que le volume des transactions entre deux pays
dépend d’une part de leurs capacités de production et d’autre part sur la distance qui
les sépare. Suivant la formule ci-après :
𝐴𝑥𝑌𝑖 𝑥𝑌𝐽
𝑇𝐼𝐽 =
𝐷𝐼𝐽
𝑇𝐼𝐽 est la valeur du commerce entre les pays 𝑖 et 𝑗 A est une constante 𝑌𝑖 et 𝑌𝑗 sont
respectivement le PIB du pays 𝑖 et du pays 𝑗 ; 𝐷𝐼𝐽 est la distance qui sépare les deux
pays.
Ainsi, la valeur du commerce entre deux pays est positivement corrélée avec le PIB
de chacun des pays mais négativement avec la distance. Plus les PIB des deux pays
sont important plus le volume des transactions le serait aussi mais plus la distance
entre deux pays est importante moins le volume des transactions serait moins
important.

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