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Chapitre 4 : Les marchés

d’oligopole

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Plan du cours
Objectifs
• 1. Définition et caractéristiques de l’oligopole
• 2. Les solutions dites « non coopératives »
• 3. Les solutions dites « coopératives » ou
oligopoles coordonnés
• 4. Bien-être social et oligopole

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Objectifs
• Définir la structure de marché oligopolistique ;
• Préciser les caractéristiques de l’oligopole ;
• Déterminer les équilibres des différents
modèles d’oligopole non-coopératif et
d’oligopole coopératif ;
• Interpréter les comportements des firmes en
situation d’interaction par les outils de la
théorie des jeux.

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1. Définition et caractéristiques de l’oligopole

A. Définition
L’oligopole est la situation d’un marché où le nombre
de producteurs est suffisamment limité pour que les
décisions de l’un d’entre eux aient une influence sur
les décisions des autres.

Exemples : Automobile, acier, aluminium, équipement


informatique, pétrochimie …

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1. Définition et caractéristiques de l’oligopole
A. Les caractéristiques de l’oligopole
1)- Une concurrence personnalisée
Dans un oligopole, chaque producteur identifie ses
concurrents et doit adopter une stratégie tenant compte de
leurs éventuelles décisions. Il existe une double
interdépendance :
- Une interdépendance « conjecturale » : ne connaissant
pas les réactions qu’elle peut susciter chez ses
concurrentes, l’entreprise doit les anticiper avant d’agir;
- Une interdépendance conjoncturelle : cette entreprise doit
aussi réagir aux actions engagées par un ou plusieurs de
ses rivaux.
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1. Définition et caractéristiques de l’oligopole
• Chaque entreprise est alors confrontée aux décisions de
ses rivales qui sont peu nombreuses et connues. A ce
titre, la concurrence est personnalisée.
2)- Les barrières à l’entrée sur le marché
Les obstacles que rencontrent les entrants potentiels
expliquent l’existence d’une situation oligopolistique.
Ces barrières sont de différentes natures :
- La réglementation,
- Les économies d’échelle,
- L’existence d’un savoir-faire des entreprises déjà
présentes sur le marché,
- etc.
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1. Définition et caractéristiques de l’oligopole
•Ces barrières à l’entrée empêchent l’atomicité de
l’offre.
• 3)- L’incertitude du niveau de profit
• Avec l’oligopole, chaque producteur peut fixer la
quantité qu’il offrira mais le prix de vente, et par
conséquent son profit, dépendra de ce que feront les
entreprises rivales.
• De cette interdépendance des acteurs, résultent des
politiques stratégiques diverses reposant soit sur
l’antagonisme entre oligopoleurs, soit sur une
tendance à l’entente.
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1. Définition et caractéristiques de l’oligopole
• Selon les attitudes adoptées, nous aboutissons à un
ensemble de situations possibles.
• Pour simplifier, nous limiterons l’étude des
comportements oligopolistiques au cas de duopole,
situation dans laquelle deux vendeurs seulement
offrent un produit à un grand nombre d’acheteurs.
• Les différentes stratégies possibles peuvent être
classées selon le degré de coopération entre les deux
entreprises.

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2. Les solutions dites « non coopératives »
• Dans cette situation, les décisions peuvent être prises
séparément (hypothèse de Cournot) ou selon des
« arrangements tacites » partant du principe que l’une
des entreprises est dominante sur le marché
(hypothèse de Stackelberg).
• Ces équilibres de marché sont réalisés en prenant
comme variables de décision les quantités produites.
• On peut également envisager la recherche de
l’équilibre par des décisions portant sur les prix
(hypothèse de Bertrand).

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2. Les solutions dites « non coopératives »
A. Les décisions séparées : équilibre de Cournot
• Le modèle de Cournot analyse une situation de
duopole dans laquelle chacune des entreprises refuse
de dominer l’autre et adopte donc une attitude de
satellite considérant la position de l’autre comme une
donnée.
• Chaque producteur considère que la production de
l’entreprise rivale est une donnée et que les décisions
du concurrent ne seront pas affectées par sa décision.

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2. Les solutions dites « non coopératives »
- Soient deux firmes 1 et 2 qui interagissent, produisant
et respectivement.
- Elles pratiquent le même prix (P)
- Les quantités demandées :
- La fonction demande inverse :
- Les fonctions de profits s’écrivent :

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2. Les solutions dites « non coopératives »
Chaque producteur maximise son profit en supposant
que l’offre de son concurrent ne varie pas, autrement
dit:
et
appelées variations conjecturales de chaque firme.
Les équations et définissent les « fonctions de
réaction » de chaque entreprise et la production
souhaitée apparaît comme une fonction de la
production de l’entreprise rivale:

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2. Les solutions dites « non coopératives »
Soit : pour la firme 1
et pour la firme 2.
Les fonctions de réactions correspondent au lieu
géométrique des niveaux de production optimaux
(maximisant le profit) pour chaque entreprise.
En rapprochant les deux fonctions de réactions sur un
même graphique, nous pouvons déterminer l’équilibre
du marché : il correspond à l’intersection des deux
courbes.

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2. Les solutions dites « non coopératives »
• Représentation des courbes de réaction et équilibre de
marché
𝑞2

Courbe de
réaction de la
firme 1

∗ E Courbe de
𝑞
2
réaction de la
firme 2

∗ 𝑞1
𝑞 1

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2. Les solutions dites « non coopératives »
Application n°1:
Soit un marché sur lequel évoluent 2 firmes qui font
face à la demande suivante:

Les coûts marginaux des 2 firmes égaux à


En supposant que les 2 firmes se font la concurrence à
la Cournot déterminer:
1- Les courbes de réaction des deux firmes;
2- Les conditions d’équilibre de Cournot-Nash.

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2. Les solutions dites « non coopératives »
B. Les solutions non coopératives avec arrangements
tacites : l’équilibre de Stackelberg
De nouveau, chaque entreprise décide de la quantité à
produire. Mais l’hypothèse nouvelle est que l’un des
duopoleurs connaît la fonction de réaction de son rival. Il
l’intégrera alors dans son calcul de maximisation où la
seule variable reste sa propre production.
Si l’une des deux entreprises est « dominante », l’autre
continue à s ’adapter et se réfère à sa fonction de réaction.
En résumé, l’un des deux producteurs suit une stratégie de
domination tandis que l’autre s’adapte.
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2. Les solutions dites « non coopératives »
L’entreprise dominante va chercher à maximiser son
profit en intégrant les anticipations qu’elle peut faire sur
la fonction de réaction du concurrent.
Ainsi, dans l’exemple précédent, si la firme 1 est
dominante, on peut écrire :
+g())
g() étant la fonction de réaction pour la firme 2.
La fonction de profit de la firme 1 devient fonction de la
seule variable , donc de son propre niveau de
production. Elle maximisera cette fonction de profit par
rapport à cette seule variable, soit : .
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2. Les solutions dites « non coopératives »
Quant à la firme 2, elle s’adapte. Son niveau de production
optimal sera fourni par sa fonction de réaction, estimant que
sa propre production n’affectera pas la décision de la firme 1.
Maximisant sa fonction de profit en considérant comme une
constante, nous retrouvons l’hypothèse de Cournot pour
cette entreprise satellite, on a :

Le profit est maximum pour


L’équilibre de Stackelberg ne sera stable que si la firme 2
s’en contente. Dans le cas contraire, cette firme voudra, elle-
même se comporter en firme dominante, c’es l’hypothèse de
Bowley.
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2. Les solutions dites « non coopératives »
C. L’équilibre par les prix : l’hypothèse de Bertrand
Dans le modèle de Bertrand, chaque entreprise considère la
décision du rival comme une donnée, mais la décision porte sur le
prix et non sur les quantités.
Lorsqu’une entreprise choisit son prix, elle doit anticiper le prix
fixé par l’entreprise rivale.
L’analyse de Bertrand démontre que le seul d’équilibre est celui
correspondant à l’équilibre concurrentiel.
En effet, si l’une des entreprises propose un prix supérieur au coût
marginal, l’autre peut toujours réaliser un profit en proposant un
prix plus bas, attirant ainsi la clientèle du concurrent. Le seul prix
qui ne puisse faire l’objet d’une offre alternative par une deux
entreprises est celui correspondant au coût marginal.
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2. Les solutions dites « non coopératives »
Application n°2 :
En utilisant les données de l’application n°1, déterminer
les conditions d’équilibre de Stackelberg en considérant
que la firme 2 est Leader sur ledit marché.

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3. L’oligopole coordonné

• De la décision de coopérer peuvent naître des


ententes « explicites » et « implicites ».
A. Les ententes explicites
• Le cartel est la forme la plus poussée de la
collusion dans laquelle les quelques entreprises en
présence reconnaissent explicitement leur
interdépendance et surtout leur intérêt à coopérer
pour augmenter leurs profits.
• Ces regroupements d’entreprises sur un marché
peuvent prendre diverses formes.
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3. L’oligopole coordonné

• 1)- Les cartels de prix


• Ce système a pour objectif partagé par tous les
membres du cartel, celui de maximiser le profit joint,
le profit de la branche, quitte à trouver, ensuite, un
moyen de le répartir entre partenaires.
• En fait, ce cartel se comporte comme un monopole à
établissements multiples.
• Le cartel choisit P et Q qui maximisent ses
profits comme s’il était un monopole :
RmC = CmC ► QC, puis P*
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3. L’oligopole coordonné
• La répartition optimale de la production entre les
entreprises se fera suivante la règle :
Cm(A) = Cm(B) = CmCartel
2)- Les cartels de répartition des ventes
Cette répartition des ventes peut avoir plusieurs origines.
Elle résulte par exemple:
- d’une concurrence « loyale » portant sur d’autres
éléments que le prix. Dans ce cas, un prix uniforme est
fixé et chaque entreprise a la possibilité de vendre, à
ce prix, ce qu’elle souhaite. La concurrence existe sur
les ventes mais sans discrimination de prix.
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3. L’oligopole coordonné

- d’un système de quotas de production. L’accord peut


s’établir sur la base d’un partage du marché en
fonction de la part des ventes de l’entreprise au cours
d’une période passée ou en fonction de sa capacité de
production. Il peut également s’établir sous forme
d’une répartition géographique de la clientèle.
Ces systèmes de quotas provoquent une augmentation
du prix du bien et une baisse de la quantité offerte.

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3. L’oligopole coordonné

B. Les ententes tacites


1)- L’offre avec une entreprise dominante (leadership)
Ces formes d’entente reflètent l’exercice d’un leadership
d’une ou de plusieurs entreprises en matière de prix,
situation liée à des coûts de production plus faibles.
Par exemple, si une entreprise B a des coûts de
production moins élevés, elle est en mesure de contrôler
le marché. Elle n’a cependant pas intérêt à éliminer
l’entreprise A. Elle imposera tout de même son prix.

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3. L’oligopole coordonné

2)- L’entreprise « barométrique »


Cette entreprise n’a pas autant de pouvoir que la
précédente, la structure de ses coûts de production
ne le lui permettent pas. Reconnue par les autres
comme ayant de l’expérience et certaine habileté
dans la prévision, cette entreprise va jouer un rôle de
leader, de baromètre pour les concurrents qui vont la
suivre dans sa décision sans y percevoir un acte de
guerre.

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3. L’oligopole coordonné

C. La fragilité des cartels


L’instabilité des cartels peut venir de l’intérieur comme
de l’extérieur.
- De l’intérieur: Par exemple, une entreprise au sein
d’un cartel peut être incitée à tricher en fixant son
prix en dessous du prix collusif appliqué par les
autres, de manière à récupérer l’essentiel des ventes.
- De l’extérieur: Par l’action des autorités de la
concurrence qui peuvent par des enquêtes mettre à
jour et démanteler des cartels.
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4. Bien-être social et oligopole

Quel que soit le modèle, on peut dégager deux


tendances contradictoires:
- Dans un contexte statique, un profit économique pur
se dégageant généralement pour les producteurs, le
prix imposé aux acheteurs est supérieur au coût
marginal du produit.
- Mais dans un contexte dynamique, il est à constater
que les entreprises oligopolistiques permettent
financièrement la recherche et le développement
industriels, propice à la croissance de l’économie.
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FIN

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