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Microéconomie 2/2020

La concurrence imparfaite et oligopole est considérée comme la dernière


partie du cours Micro 2.
Des exercices de travaux dirigés seront chargés bientôt dans le site. Mais il faut
suivre/écouter aussi les enregistrements radios qui sont très intéressants et qui complètent
ce cours !

La concurrence imparfaite et oligopole


La concurrence imparfaite est une situation intermédiaire entre les deux modèles, souvent
théoriques,, que sont le monopole et la concurrence pure et parfaite. La situation la plus
fréquente est la présence de quelques entreprises sur un marché.
La concurrence imparfaite ou monopolistique intègre à la fois des hypothèses du monopole et
la concurrence parfaite.
Trois caractéristiques de la concurrence imparfaite font de celle
celle-ci une situation
intermédiaire entre le monopole et la concurrence parfaite:
- Chaque firme essaie de différencier son produit de façon à se constituer un segment
de marché spécifique.
- L’existence d’une substituabilité plus ou ou moins large entre les produit
produits des
différentes firmes implique la nécessité pour elles d’engager des coûts supplémentaires pour
espérer un accroissement de leur chiffre d’affaires (selling coast).
- À un produit correspond une demande (une clientèle). La demande peut être
considérée alors comme inclinée, tout accroissement de prix entrainera une diminution des
quantités.

Les comportements stratégiques deses entreprises auront donc comme objectif d’attein
d’atteindre ou de
se rapprocher le plus possible d’une situation de monopole.

1. L’équilibre en situation de duopole


Dans une situation de duopole, deux producteurs indépendants approvisionnent le marché et
cherchent à maximiser leurs profits.

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1.1. Le duopole de Cournot
Chaque firme considère la production de son concurrent comme une donnée.
Chercher les quantités optimales revient à résoudre un système de deux équations (appelée ′′
fonctions de réaction’’) à deux inconnues.
La représentation graphique des foncions de réaction de chaque producteur permet de
comprendre comment chaque producteur ajuste les quantités à l’offre de son concurrent
jusqu’à la réalisation de l’équilibre.

Deux producteurs A et B sont en situation de duopole. La demande du marché est telle que
= ( ). Avec volume total de production des deux entreprises. et sont les quantités
produites respectivement par les producteurs A et B.
Chaque producteur cherche à maximiser son profit en fonction de niveau de production de
l’autre :
∏ = − = ( + ) −
∏ = − = ( + ) −
Le profit de A comme de B s’obtient quand:

⎧ =0
⎪ = ( )

⎨ ∏ = ( )
⎪ =0

Il faut à partir des équations = et = , déterminer les fonctions de
réactions des firmes A et B.
On détermine ainsi les quantités optimales ∗ et ∗ situées à l’intersection des fonctions de
réactions.

Graphique 1: Fonctions de réaction et équilibre de Cournot

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1.2. Le duopole de Stackelberg
L’analyse du duopole par H. Stackelberg en 1964 part de l’hypothèse que les relations
entre les deux protagonistes ne sont pas symétriques. L’un est dominant (appelé firme leader
ou meneur) et l’autre dominé (appelé follower ou suiveur).Le dominé va s’adapter grâce à sa
fonction de réaction à la décision du dominant.

Deux producteurs A et B sont en situation de duopole. A est dominant et B est dominé.


La demande du marché est telle que :
= ( ). Avec volume total de production des deux entreprises. et sont les quantités
respectives produites par les deux des producteurs A et B.
A maximise son profit en tenant compte de la fonction de réaction de B. Il faut donc
commencer par déterminer la fonction de réaction de B.
∏ = − = ( + ) −
avec = ( )
On détermine la recette marginale et le coût marginal.
Le profit de A comme de B s’obtient quand:

⎧ =0

⎨ ∏
⎪ =0

L’égalité = permet de déterminer ∗ . on en déduit ∗ .
Mais les firmes peuvent aussi vouloir dominer toutes les deux. Cette stratégie
analysée par Bowly conduit à l’instabilité du marché car chaque intervenant détermine son
niveau de production maximisant son profit en pensant que le second producteur s’adaptera à
sa production alors qu’il n’en est rien. Il en résulte une situation de surproduction qui
débouche soit sur une entente, soit sur une guerre des prix.

2: L’équilibre du marché en situation d’oligopole


L’oligopole désigne une situation de marché dans laquelle quelques entreprises font face à
une multitude d’acheteurs. Cependant il est possible d’étendre à l’oligopole les analyses
faites à propos du duopole.
Les entreprises peuvent adopter un comportement selon les analyses de Cournot ou de
Stackelberg. Elles peuvent se livrer à une guerre des prix pour conquérir le marché ou
s’entendre entre elles pour former un cartel.

2.1. Le cartel
Les firmes vont essayer de formuler un pacte (Cartel) qui est un accord explicite pour adopter
la même attitude face aux consommateurs. Le but est d’élaborer une politique monopolistique
globale.

Le profit du cartel est égal à la recette totale moins le coût total.


La recette totale du cartel est = × , avec = ( ) et = ∑ (somme des
quantités des n entreprises).
Le coût total du cartel est (somme des coûts totaux de chaque entreprise).
Le profit est :
∏ = ( ) −

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Le profit est maximum si:

= − =0
avec est le coût marginal de chaque entreprise de l’oligopole.

2.2. Comportement de l’oligopole et théorie des jeux (Facultatif)


Comme il a été dit, dans l’oligopole un nombre limité d’entreprises est présent sur le marché.
Chaque décision de chaque entreprise a une influence sur les autres entreprises, elles doivent
donc adopter un comportement de type stratégique.
La théorie des jeux étudie la prise de décision et les effets de ces comportements stratégiques.

Deux entreprises A et B se partagent le marché. Les prix et les profits dépendent du niveau de
la production sur le marché. Pour écouler une production plus importante, les entreprises
doivent baisser les prix, ce qui baisse les profits.
Considérons que chaque entreprise doive choisir entre un niveau élevé et un niveau faible de
production et que chacune d’entre elles prenne sa décision sans coopération avec l’autre.

Entreprise B
Production faible Production forte

Entreprise A Production faible (10 ; 10) (2 ; 12)

Production forte (12 ; 2)* (5 ; 5)

*(12; 2), Le tableau se lit comme suit:12 est le profit de A, 2 est le profit de B.

La stratégie ′′production forte’’ est une stratégie dominante, car quel que soit le choix
de l’entreprise B (production forte ou production faible), l’entreprise A a intérêt à opter pour
une production forte, il en va de même pour B. les deux duopoles choisissent une production
forte, leur profit respectif est 5, ce qui est une solution sous-optimale. Une entente leur aurait
permis d’opter toutes les deux pour un faible niveau de production et de réaliser chacune un
profit de 10.
L’équilibre de Nash consiste dans la meilleure solution que chaque joueur aurait
donnée s’il avait connu la réponse de l’autre joueur : aucun joueur ne regrette son choix après
avoir constaté celui des autres joueurs. Il ne faut pas confondre équilibre de Nash et optimum.
L’équilibre de Nash n’est pas nécessairement la solution qui maximise le profit global.
Ainsi, la stratégie dominante dans le dilemme de l’oligopole que nous venons de voir
est un équilibre de Nash puisque quel que soit le choix de l’entreprise B, l’entreprise A
choisit ′′ production faible’’ et quel que soit le choix de l’entreprise A, l’entreprise B choisit
aussi ′′production faible ′′ il n’y a donc aucun regret possible suite à la connaissance du choix
de l’autre producteur.

3: La concurrence monopolistique
La concurrence monopolistique est une situation de marché dans laquelle un grand nombre
d’entreprises offrent des produits différencié, dont les caractéristiques sont légèrement
différentes. Ces produits ne sont donc pas substituables les uns des autres. La seule différence
avec la concurrence pure et parfaite est donc l’absence d’homogénéité des produits.

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3.1. L’équilibre en concurrence monopolistique
Si les entreprises en concurrences monopolistique sont suffisamment nombreuses, chacune
d’entre elles peut ignorer les conséquences de ses actions sur les autres. Chaque entreprise
fait face à une demande décroissante comme si elle était en situation de monopole. Si elle
augmente son prix alors que le prix des concurrents ne change pas, elle perd une partie de sa
clientèle. Si elle baisse son prix alors que le prix des concurrents ne change pas, elle attire
une partie de la clientèle des autres firmes. Cette situation est différente de la concurrence
pure et parfaite où le prix s’impose à la firme.

À court terme, l’entreprise en concurrence monopolistique va maximiser son profit en


égalisant sa recette marginale avec son coût marginal. Comme la recette marginale et
inferieure à la recette moyenne, elle réalise un profit comme si elle était en situation de
monopole.

Cependant, à long terme, à la différence du monopole, de nouvelles firmes, attirées par les
produits, vont arriver sur le marché

En concurrence monopolistique, l’équilibre de long terme est différent de l’équilibre en


concurrence pure et parfaite même si, dans les deux cas, le profit est nul. En concurrence
monopolistique, l’entreprise vend moins et plus cher qu’en concurrence pure et parfaite. Le
prix de vente est supérieur au coût marginal et les quantités produites ne sont pas telles que le
coût moyen soit minimum.

3.2. L’équilibre de l’oligopole avec différenciation des produits


Formalisation
Pour déterminer l’équilibre de l’oligopole avec différenciation des produits, il faut procéder
par étapes.
1. La fonction de demande d’une entreprise i s’écrit : = ( , ∗ ) avec est le volume de
production et ∗ prix supposé constant des autres entreprises.
Si les autres entreprises adoptent le prix ,on détermine la fonction de demande adressée à
une entreprise i lorsque ∗ = .
2. L’égalité Entre la recette marginale et le coût marginal de l’entreprise permet de donner
en fonction de ∗ .
3. On détermine ensuite ∗ de telle sorte que ∗ soit égal à , ce qui permet de calculer le
volume de production qui maximise le profit.

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