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Les oligopoles non coopératifs

Les oligopoles coopératifs

Chapitre 5 – La concurrence imparfaite

Ch. 5 – Oligopole
Les oligopoles non coopératifs
Les oligopoles coopératifs

Introduction au chapitre
Si un marché qui fonctionne sur la mode de la concurrence “pure et
parfaite”
propriétés bénéfiques pour la répartition et l’utilisation des
ressources dans une société
mais conditions restrictives de la concurrence pure et parfaite
produit homogène
atomicité
transparence
libre entrée et sortie
mobilité parfaite des facteurs de production ...

L’autre cas extrême


tarification au dessus du coût marginal → pouvoir du
monopole
perte de bien-être pour la société
Ch. 5 – Oligopole
Les oligopoles non coopératifs
Les oligopoles coopératifs

Introduction au chapitre

En général, les marchés ne fonctionnent pas sur le mode de la


concurrence pure et parfaite ni comme un monopole pur
les entreprises peuvent proposer des produits différenciés →
pour les consommateurs, les produits deviennent
imparfaitement substitubles entre eux
→ concurrence monopolistique
sur certains marchés, faible nombre des producteurs/entreprises
(économis d’échelle, avantages technologiques ...)
→ concurrence oligopolistique
→ possibilité pour les entreprises de jouir d’un pouvoir de marché
Dans ce cours, on considère uniquement la concurrence
oligopolistique

Ch. 5 – Oligopole
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Les oligopoles coopératifs

Introduction au chapitre

L’objectif de ce cours : considerer quelques configurations possibles


de la mode de “concurrence” sur un marché où il existe un faible
nombre d’entreprises
Par rapport à une situation de CPP
les entreprises savent qu’elles peuvent exercer une influence sur
le prix du marché et elles en sont conscientes
une entreprise sur ce type de marché doit prendre en compte
du comportement de ses rivales
→ interdépendence entre les entreprises en question
→ mobilisation des outils de la théorie des jeux

Ch. 5 – Oligopole
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Introduction au chapitre

Postulats de simplication
Les consommateurs n’ont pas d’influence individuelle sur le
prix du marché
Bien homogène
Aucune entrée possible
Collectivement parlant, les entreprises ont un pouvoir de
marché
Chaque entreprise fixe soit le prix ou la quantité (pas de
marketing, publicitaire etc.)
Horizon temporel : statique

Ch. 5 – Oligopole
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Les oligopoles coopératifs

Introduction au chapitre

On va considérer les configurations suivantes :


Concurrence en quantité (concurrence à la Cournot)
Concurrence en prix (concurrence à la Bertrand)
Concurrence quand il y a une entreprise leader (modèle de
Stackelberg)
Collusion ou cartel ou entente
→ modèle approprié dépend du marché étudié
Question : Quels sont les facteurs qui déterminent l’équilibre d’un
oligopole ?

Ch. 5 – Oligopole
Les oligopoles non coopératifs
Les oligopoles coopératifs

Plan du chapitre

1 Les oligopoles non cooperatifs


La concurrence par la quantité
La concurrence par le prix
La concurrence sur un marché avec un meneur (leader)
2 Les oligopoles cooperatives

Ch. 5 – Oligopole
Les oligopoles non coopératifs
Les oligopoles coopératifs

La concurrence par la quantité (Cournot)

Idée :
Les entreprises déterminent la quantité à produire et à vendre
sur le marchés
Le prix auquel les biens sont vendus est déterminé sur le
marché, en fonction de la quantité totale des biens produits
par chaque entreprise
Chaque entreprise est au courant de la quantité qu’il choisit
(et la quantité choisie par ses concurrents) aura une influence
sur le prix du marché
→ quel est l’équilibre de ce marché ?
Cette configuration est étudiée pour la première fois par Augustin
Cournot en 1938

Ch. 5 – Oligopole
Les oligopoles non coopératifs
Les oligopoles coopératifs

La concurrence par la quantité (Cournot)


L’analyse traditionnelle de Cournot
Les entreprises se livrent une concurrence en quantité
Une entreprise prend le niveau d’output de ses concurrents
comme une variable exogène/fixe
Pour y voir clair, on prend le cas d’un duopole
2 firmes = 1, 2 sur un marché
technologie de production : coût marginal constant ci , sans
coût fixe
demande de marché caractérisée par une fonction de demande
inverse p(q) = α − βq = p(q1 + q2 )
Le problème d’une firme : maximiser son profit en choisissant
un niveau de production qi :

πi (qi ) = p(q)qi − ci qi

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La concurrence à la Cournot

La firme sait qu’elle a un pouvoir de marché → elle prend en


compte de l’impact de sa décision sur le prix du marché....
Sa recette totale :

RTi (qi ) = p(qi + q−i )qi

... mais la décision de son concurrent à également un impact sur le


prix du marché.
La concurrence à la Cournot suppose que firme i prend le niveau de
production de son concurrent comme une donnée exogène
Le problème de la firme devient :

max πi (qi ) = p(qi + q−i )qi − ci qi


qi

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La concurrence à la Cournot

On obtient donc la condition du premier ordre

∂πi (qi )
= pq0 i (qi + q−i )qi + p(qi + q−i ) − ci = 0
∂qi
⇔ p(qi + q−i ) = ci − pq0 i (qi + q−i )qi

→ p(qi + q−i ) − ci : la rentabilité d’une unité supplémentaire de


production
→ pq0 i (qi + q−i )qi : effet de l’unité supplémentaire sur la rentabilité
d’unités inframarginales

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La concurrence à la Cournot

On peut donc écrire le niveau de production de la firme i qui lui


permet de maximiser son profit étant donné la quantité produite
par son concurrent :
α − ci − βq−i
qi∗ = ri (q−i ) =

→ Fonction de la réaction/fonction de meilleure réponse de firme i


Si elle anticipe que son concurrent produit moins, la firme i a
intérêt à augmenter la quantité qu’elle va produire

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La concurrence à la Cournot
L’équilibre du marché se trouve donc à l’intersection des deux
fonctions de réactions. Dans notre cas, la quantité d’équilibre est
α − 2ci + c−i
qi∗ =

Le prix d’équilibre est alors de


α + c1 + c2
p∗ =
3

→ à l’équilibre : quantité produite décroît avec son propre coût


marginal
→ à l’équilibre : quantité produite croît avec la coût marginal de
son concurrent
On parle de l’équilibre de Cournot, ou l’équilibre de Cournot-Nash.
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La concurrence à la Cournot
Graphiquement
q2

q2

q20

q1
q1 q10 Ch. 5 – Oligopole
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La concurrence à la Cournot

De l’expression p(qi + q−i ) = ci − pq0 i (qi + q−i )qi , on voit donc


que
à l’équilibre, la quantité produite ne satisfera pas la condition :
« prix égal au coût marginal »
à l’équilire, les firmes exercent leur pouvoir de marché
quantité produite inférieure à celle en CPP → socialement
sous-optimal
Le surplus des consommateurs sera plus bas qu’en situation de
CPP.

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La concurrence à la Cournot

De l’expression p(qi + q−i ) = ci − pq0 i (qi + q−i )qi , on voit donc


que
les firmes prennent en compte de l’effet négatif de la variation
du prix sur leur propre production (plutôt que sur la
production totale)
effet d’externalité négative entre les firmes
niveau de production dans l’industrie est supérieur au niveau
de production optimale de l’industrie (i.e. le niveau qui
maximise le profit de l’industrie)
le prix du marché sera donc plus bas que le prix du monopole
Le surplus des producteurs est inférieur par rapport à une situation
du monopole.
En general, cette configuration n’est pas socialement efficace.

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La concurrence à la Cournot

Dans le cas où il y a N firmes symmétriques (même fonction de


coût), on peut montrer que

p − Cmi 1
L’indice de Lerner = =−
p N

A élasticité prix de la demande constante, plus le marché est


concentré, plus les firmes ont un pouvoir de monopole
important
Quand N → +∞, alors p → Cmi , i.e. on tends vers une
situation de CPP
Note : si les coûts des firmes sont différents, ce formule de la marge
donne la margé moyenne

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La concurrence à la Bertrand

Que se passe-t-il si les firmes sur un marché tente de fixer le prix au


lieu de choisir une quantité à vendre ?
→ concurrence par le prix
Les entreprises se livrent à une concurrence sur le prix
Les entreprises sont capables de satisfaire toute la demande
qui résulte du prix qu’elles ont fixé
Les consommateurs achètent du producteur qui pratique le
prix le plus bas
Cette analyse est dû à Joseph Bertrand en 1883

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La concurrence à la Bertrand
Pour analyser ce cas de figure,
Les firmes choisissent ici le prix qu’elles veulent pratiquer
Les consommateurs vont réagir aux prix pratiqués par les
firmes
le prix choisi par firme i > au prix choisie par firme j, alors
toute la demande du marché s’adresse à la firme i
le prix choisi par firme i < au prix choisie par firme j, alors
toute la demande du marché s’adresse à la firme j
le prix choisi par firme i = au prix choisie par firme j, on
suppose que chacune des entreprises a pour demande la moitié
de la demande exprimé sur le marché au prix commune
Formellement, si la demande adressée à la firme i est
Di (pi , p−i ), et la demande sur le marché est D(p) :

 D(pi ) si pi < p−i
1
Di (pi , p−i ) = D(p i ) si pi = p−i
 2
0 si pi > p−i
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La concurrence à la Bertrand

On suppose que ces entreprises sont symétriques ci = c−i = c.


Elles cherchent toujours à maximiser leur profit en choisissant
un prix à pratiquer
Le problème de l’entreprise est donc

max πi (pi , pj ) = pi Di (pi , p−i ) − c(Di (pi , p−i ))


pi

La décision sur le prix est prise simultanément par les firmes

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La concurrence à la Bertrand
Résultat de ce modèle
L’unique équilibre : les firmes fixent le prix d’équilibre de
concurrence parfaite !

p1∗ = p2∗ = c

Pourquoi ?
Supposons que la firme 1 fixe un prix supérieur à celui de la
firme 2 → toute la demande s’adresse à la firme 2 → profit du
firme 1 = 0 → pas d’intérêt pour la firme 1 à fixer un prix
supérieur à celui de la firme 2. Idem pour firme 2 : p1∗ = p2∗
Maintenant, supposons que p1∗ = p2∗ > c. Si la firme 1 diminue
un peu son prix, elle aura tout le marché → son profit (positif)
↑ → Elle a intérêt à le faire. Idem pour firme 2 → p1∗ = p2∗ = c
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La concurrence à la Bertrand

Dans un modèle à la Bertrand,


les firmes tarifient au coût marginal
les firmes ne font pas de profit

La paradoxe de Bertrand
Il suffit d’avoir 2 entreprises qui se livrent à une concurrence par le
prix pour rétablir la concurrence parfaite !

Que se passe-t-il si les firmes sont asymétriques ?


Si c1 < c2
firme 1 a intérêt de fixer un prix légèrement inférieur au coût
marginal de firme 2 → capturer toute la demande de marché
firme 1 fait un profit positif, firme 2 aucun

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La concurrence à la Bertrand

Comment résoudre la paradoxe de Bertrand ?


les biens ne sont pas homogènes → produits différenciés
l’horizon temporel de la concurrence → s’il existe plusieurs
périodes, alors les firmes concurrentes peuvent réagir
les entreprises ne sont pas capables de satisfaire n’importe quel
niveau de la demande à court terme → capacité de production

En comparant Cournot et Bertrand → l’équilibre sur un marché


dépend des variables stratégiques des firmes sur le marché

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Cournot vs Bertrand ?
Avantage du modèle à la Bertrand → on connaît le mécanisme
par lequel le prix est fixé
Avantage du modèle à la Cournot → résultats plus intuitifs
pour les économistes
La concurrence à la Cournot peut être considérée comme une forme
réduite d’une concurrence à la Bertrand avec contrainte de capacité
de production, sous certaines hypothèses
1 Dans un premier temps, les firmes choisissent une capacité de

production
2 Dans un second temps, les firmes font concurrence à la

Bertrand
→ Idée que le prix sont plus ajustable à court terme, alors que les
capacités sont plus longues à être adaptées
Pour ceux qui s’y intéresse : Jean Tirole (1988). Théorie de l’organisation
industrielle. Chapitre 5 du Tome 2. Editeur : Economica.
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Cournot vs Bertrand ?

Quand utilise-t-on Cournot ou Bertrand ?


Selon la structure du coût de l’industrie
Bertrand quand les coûts marginaux sont faibles
Cournot quand
les coûts marginaux sont très vite croissants
cas extrême, quand il y a contraintes de capacité
peut être vu comme une concurrence en choix d’échelle

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Le modèle du leader-suivreur de Stackelberg


Une autre configuration possible due la structure de marché → une
entreprise leader existe sur le marché
idée principale : il y a une asymétrie entre les firmes sur le
marché → l’une de ces firmes a un avantage sur les autres
firmes sur le marché
la firme leader connaît les coûts des autres firmes sur le
marché, mais pas réciproquement
→ la firme leader est sur le marché depuis plus longtemps
(crédibilité, expérience)
→ la firme leader a une part de marché plus important
→ la firme leader a une stratégie concurrentielle plus agressive
⇒ la firme leader va être “active” et impose sa stratégie, les autres
firmes réagissent passivement à la stratégie de cette firme → jeu en
2 étapes
Cette analyse a été menée en premier par Heinrich von Stackelberg
(en 1934)
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Le modèle du leader-suivreur de Stackelberg

Pour considerer ce cas, on suppose


2 firmes sur le marché, une firme leader (L), une firme
suivreuse (S)
Les firmes se font concurrence en quantité
L peut prendre sa décision avant S
coût marginal constant cL ,cS
Fonction de demande inverse
p(D) = p(qL + qS ) = α − β(qL + qS )

La déroulement de ce jeu
1 L choisit d’abord la quantité à produire
2 S prend connaissance de la décision de L
3 S fixe la quantité qu’elle produira

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Le modèle du leader-suivreur de Stackelberg


On peut représenter ce jeu par l’arbre suivant :

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Le modèle du leader-suivreur de Stackelberg

Pour résoudre ce modèle → l’induction à rebours


On commence par la décision de S
Objectif de S : maximiser son profit qui dépend de la décision
de L
πs (qL , qS ) = p(qL + qS )qS − cS qS
Il va prendre la décision de L comme exogène (S est passive)
S choisit une quantité qS qui maximise son profit → la
fonction de reaction/meilleure réponse de S

α − βqL − cS
qS∗ = rS (qL ) =

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Le modèle du leader-suivreur de Stackelberg

L sait comment S réagir → il prend en compte cette réaction de S


par rapport à sa propre décision
L sait combien S produira en fonction de chacun des niveaux
de production que L est susceptible de choisir
L peut donc déterminer la production totale associée à tout
niveau de production qu’il choisit
L peut donc déterminer son propre niveau de production qui
maximisera son profit

Note : Ceci est possible uniquement parce que L peut crédiblement


s’engager sur sa decision devant S

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Le modèle du leader-suivreur de Stackelberg


Puisque L connaît comment S va réagir à sa décision, il va choisir
sa stratégie en prenant en compte la meilleure réponse de S pour
maximiser son profit
πL (qL , rS (qL )) = p(qL + rS (qL ))qL − cL qL
La quantité qL∗ choisie par la firme L vérifie
p(qL∗ + rS (qS )) = cL − qL∗ p0 (qL∗ + rS (qL∗ ))[1 + rS0 (qL∗ )]

→ p(qL∗ + rS (qS )) = cL : rentabilité d’une unité supplémentaire


de production
→ qL∗ p0 (qL∗ + rS (qL∗ ))[1 + rS0 (qL∗ )] : effet de l’unité supplémentaire
sur la rentabilité des unités inframarginales
... mais cet effet tient compte de l’impact de L sur la décision
de S
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Le modèle du leader-suivreur de Stackelberg

En clair, si L augmente d’une unité de sa production


l’impact sur le prix de marché est de p0 (qL + rS (qL )) si S ne
s’adapte pas à la décision de L...
... mais L sait que S va s’adapter son niveau de production par
rapport à ce que L aurait choisi comme niveau de production
Dans le cas où L augmente d’une unité de sa production, S va
répondre par ajuster sa production de rS0 (qL )
Conséquence : le prix du marché en est affecté de
p 0 (qL + rS (qL ))rS0 (qL )
A l’équilibre, pour L, le taux rentabilité de l’unité marginale =
l’impact sur la rentabilité des unité inframarginales de cette
unité supplémentaire
A l’équilibre, la quantité produite par S est donnée par sa fonction
de meilleure réponse face à la décision de L : qS∗ = rS (qL∗ )

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Le modèle du leader-suivreur de Stackelberg


Dans notre cadre où la demande est linéaire p = α − β(qL + qS )
La fonction de reaction/meilleure réponse de S
α − βqL − cS
qS∗ = rS (qL ) =

Le profit de L, en tenant compte de la réaction de S, est
πL = [α − β(qL + rS (qL ))]qL − cL qL
  
α − βqL − cS
= α − β qL + qL − cL qL

On trouve que la quantité que L va choisir sera telle que


α − 2cL + cS
qL∗ =

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Le modèle du leader-suivreur de Stackelberg


Dans notre cadre où la demande est linéaire p = α − β(qL + qS )
Face à cette décision de L, S produira
1
qS∗ = rS (qL∗ ) = [α − βqL∗ − cS ]

   
1 α − 2cL + cS
= α−β − cS
2β 2β
α − 3cS + 2cL
=

3α−2cL −cS
La quantité totale sur le marché est donc qL∗ + qS∗ = 4β
Le prix d’équilibre sur le marché est
p(qL∗ + qS∗ ) = α − β(qL∗ + qS∗ )
α + 2cL + cS
=
4

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Le modèle du leader-suivreur de Stackelberg


Si on compare l’équilibre de Cournot à celui de Stackelberg
Pour la firme leader L,
Si Cournot,
α − 2cL + cS
qLC =

Si Stackelberg,
α − 2cL + cS
qLS =

→ la quantité produite par L est plus importante en Stackelberg
Pour la firme suivreuse S,
On sait que sa meilleure réponse est l’inverse de la décision de
son concurrent
Donc si L produit plus en situation de Stackelberg → alors S
produira moins à l’équilibre
→ la quantité produite par S est moins importante en Stackelberg

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Le modèle du leader-suivreur de Stackelberg

Si on compare l’équilibre de Cournot à celui de Stackelberg


Le profit du L est-il plus élevé sous Stackelberg ?

→ oui, car L aurait pu choisir de produire sa quantité de Cournot.


Or à l’équilibre, il ne le fait pas ⇒ le niveau de profit pour L en
choisissant la quantité de production de Cournot est inférieur.

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Les trois configurations du marché

Si on compare les trois configurations du marché


La quantité totale produite est plus importante en Bertrand →
Stackelberg → Cournot

Le prix sur le marché est plus faible en Bertrand →


Stackelberg → Cournot

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L’intérêt d’une coordination

Si les firmes se livrent concurrence entre elles,


les prix du marché diminue
profit plus bas pour les firmes

→ suggère que les firmes ont intérêt à se coordiner sur les prix
et/ou la quantité
fixer un prix élevé d’accord commun pour limiter la
concurrence
fixer des quantités basses pour soutenir un prix élevé
→ comportement coopératif entre les firmes
→ dans ce cas là, on dit que les firmes forment un cartel ou une
entente, ou encore qu’il y a une collusion entre elles
Ici, on s’intéresse à ce type de comportement dans le cas d’oligopole

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Origine des cartels

En concurrence, quand une firme choisit un niveau de


production → elle tient uniquement compte de ce choix par
rapport à ses propres bénéfices
Chaque firme dans le marché fait de même, sans se soucier de
l’impact collective de leur choix → niveau moins élevé du
profit
Dans le cas d’un duopole à la Cournot, si les deux firmes
baissent un peu leur niveau de production → prix de marché
plus élevé → plus de bénéfices pour les deux firmes
problème : si l’une des firmes réduisent d’un peu sa production,
alors que l’autre ne le fait pas, une partie de gain de cette
mesure va à la firme qui ne réduit pas sa production →
individuellement les firmes n’ont pas intérêt à le faire

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Origine des cartels

Exemple dans le cas du Cournot :


Soient 2 firmes i = 1, 2 parfaitement symmétrique avec coût
marginal constant nul
Fonction de demande inverse p = 1 − Q = 1 − (q1 + q2 )

Si concurrence à la Cournot, alors


1
q1∗ = q2∗ =
3
1
p∗ =
3
1
π1∗ =
9

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Origine des cartels

Exemple dans le cas du Cournot :


Si les deux firmes se coordonnent pour maximiser leur profit
joint → se comporter comme un monopole
produire ensemble la quantité de monopole ensemble
1
q1cartel + q2cartel =
2
On peut supposer chacune produit 14
le prix est alors le prix du monopole p cartel = p monopole = 1
2
Le profit est alors 18 = 0.125, plus élevé que le profit en
Cournot

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Origine des cartels

Exemple dans le cas du Cournot :


Si firme 1 décide par elle seule de produire une quantité 41 , et
firme 2 maintient sa quantité de Cournot,
1 1 5
Le prix du marché devient p § = 1 − 4 − 3 = 12
Le profits est alors de
Pour la firme 1 : π1§ = 48
5
≈ 0, 1041 → inférieur à son profit si
elle avait produire la quantité de Cournot (π1∗ = 19 ≈ 0, 1111)
Pour la firme 2 : π2§ = 36
5
≈ 0, 1388 → supérieur à son profit
si firme 1 avait produit sa quantité de Cournot
(π2∗ = 91 ≈ 0, 1111)

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Origine des cartels


Exemple dans le cas du Cournot :
Un cas intéressant à noter : Si la firme 1 produire sa quantité
de Cartel, est-ce que la firme 2 a intérêt à produire sa quantité
de Cartel ?
Si la firme 2 ne souhaite pas respecter la quantité de Cartel, et
elle sait que la firme 1 va respecter la quantité de Cartel,
quelle quantité produira-t-elle ?
→ maximiser son profit en utilisant cette information → sa
fonction de réaction/meilleure réponse. Elle produira une
quantité q2D = 38
→ le prix de marché est alors de 38 , et les profits sont
3
pour la firme 1 : 32 ≈ 0, 0937
9
pour la firme 2 : 64 ≈ 0, 1406
Le profit de la firme 1 baisse
Le profit de la firme 2 est plus important que si elle respectait
son engagement à produire la quantité de monopole !

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Origine des cartels

On voit donc que


Les firmes ont intérêt collectivement à se coordonner sur leur
prix et/ou les quantités à produire → plus de bénéfices pour
tout le monde
Individuellement, si une firme décide de pratiquer un prix plus
élevé ou produire une quantité plus faible → cela bénéficiera
plus à ses concurrents
Plus important encore, chaque firme individuellement n’a pas
intérêt à respecter l’accord commun du cartel → dilemme du
prisonnier

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Facteurs favorables au cartel

Les ententes peuvent être difficile à former et à maintenir.


Deux catégorie des facteurs
Les facteurs qui permettent à un cartel d’augmenter le prix de
marché
Les facteurs qui empêchent un cartel de se disloquer (qui
renforcent l’incitation des membres d’un cartel à respecter
l’accord commun)

Nous verrons d’abord les facteurs qui favorisent la formation d’un


cartel d’abord, et ensuite les facteurs qui maintient le cartel dans le
temps

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Facteurs favorables à la formation d’un cartel

Trois facteurs conditionnent la formation d’un cartel


Possibilité d’augmenter le prix du marché
Incitation à l’entente
Plus la demande est inélastique → plus le prix fixé par le cartel
et les profits qui en découle sont élevés
La possibilité d’entrée sur le marché d’entreprises qui
n’appartient pas au cartel → limite la capacité deu cartel à
augmenter son prix
S’il existe beaucoup de susbtituts proches du produit → limite
la capacité du cartel à fixer un prix élevé

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Facteurs favorables à la formation d’un cartel

Trois facteurs conditionnent la formation d’un cartel


Sanctions sévères
Les cartels vont être plus difficile à former si les membres
pensent qu’ils peuvent être facilement détectés et sévèrement
sanctionnés
Quand la réglementation est larxiste → faciliter la formation
des cartels

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Facteurs favorables à la formation d’un cartel


Trois facteurs conditionnent la formation d’un cartel
Faibles coûts d’organiser le cartel
Pour former un cartel → coordination entre les firmes →
négociations pour former l’accord
Si les négociations sont complexes → coût élevé de
l’organisation → moins d’intérêt pour les firmes de former un
cartel
Facteurs qui maintient ce coût à un niveau bas
petit nombre d’entreprises :
plus facile d’organiser les réunions (et sans alerter le
gouvernement), plus facile de mettre les membres d’accord
entre eux
bien homogène :
faciliter la surveillance des prix (si les membres respectent
l’accord)
Existence d’une association commerciale :
faciliter les réunions et de coordinations des activités entres
membres d’un cartel
Ch. 5 – Oligopole
Les oligopoles non coopératifs
Les oligopoles coopératifs

Facteurs favorables au maintient d’un cartel

Les facteurs qui empêchent les membres d’un cartel de tricher (ne
pas respecter l’accord du cartel)
Facteurs qui facilite la détection des membres qui violent
l’accord du cartel
le faible nombre d’entreprises sur le marché
l’absence de fluctuations autonomes des prix
la bonne connaissance des prix (e.g. annonce publique des
appels d’offres)

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Les oligopoles non coopératifs
Les oligopoles coopératifs

Facteurs favorables au maintient d’un cartel

Les facteurs qui empêchent les membres d’un cartel de tricher (ne
pas respecter l’accord du cartel)
Méthodes pour faire respecter l’accord
Répartition du marché
selon zone géographique, ou ar segment de produit par
exemple → violations de l’accord plus facile à déceler
Gel des parts de marché
Si les parts de marchés sont faciles à calculer. Une entreprise
qui baisse son prix → augmentation de sa part de marché →
détection
Clauses de remboursement de la différence de prix
une telle clause incite les clients à informer les membres du
cartel des baisses de prix

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Règlementations des cartels

Les cartels sont néfastes pour les consommateurs


De ce fait, les cartels sont illégaux dans la majorité des pays
Pas le cas sur la scène internationale : e.g. OPEP
En France → rôle du Conseil de la Concurrence
Programme de clémence depuis 2001

Ch. 5 – Oligopole
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Les oligopoles coopératifs

Notions vues

concurrence oligopolistique
concurrence à la Cournot, Bertrand, Stackelberg
Cartel et ententes
Facteurs favorisant les ententes

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Les oligopoles coopératifs

Questions du cours

1. Dans un modèle de Stackelberg, la firme qui peut choisir son


niveau d’output avant les autres a un avantage. Expliquez pourquoi.
Car il peut prendre en compte la réaction des ses concurrents, et
crédiblement s’engager à produire une quantité qui maximise son
profit tout en tenant compte de la réaction de ses concurrents.

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Les oligopoles coopératifs

Questions du cours

2. Quelles sont les conditions nécessaires pour la réussite d’un


cartel ?

intérêt à former une entente pour les membres (fixer un prix


plus élevé)
faciilité de trouver un accord d’entente et de veiller à ce que
tous les membres de l’entente respectent cet accord
(Voir cours pour les facteurs précis.)

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Les oligopoles non coopératifs TD
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Exercice 1

On considère un monopole sur un marché caractérisé par des


données suivantes :

Quantité 10 11 12 13 14
Coût moyen 75 72 76 80 90
Prix 120 110 100 80 75

Le monopole peut-il empêcher une entreprise concurrente dotée de


la même fonction de coût d’entrer sur le marché ?
Même si le monopole renonce à son profit et fournit ainsi au
marché 13 unités du bien à un prix de 80, une entreprise
concurrente peut entrer en proposant par exemple 11 unités à un
prix compris entre 80 et 72.

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Exercice 2

Chaque entreprise a la fonction de coût suivante :

C (qi ) = 30qi + 1, 5qi2 , où i ∈ {P, G }

l’équation de demande inverse suivante :

p = 300 − 3q

où q = qC + qP est la production totale.


1. Cournot
La recette totale de Pradi s’écrit

RTP (qP , qG ) = [300 − 3(qP + qG )]qP

et son profit s’écrit :

πP (qP , qG ) = [300 − 3(qP + qG )]qP − 30qP − 1, 5qP2

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Exercice 2
1. Cournot
La recette totale de Pradi s’écrit
RTP (qP , qG ) = [300 − 3(qP + qG )]qP
et son profit s’écrit :
πP (qP , qG ) = [300 − 3(qP + qG )]qP − 30qP − 1, 5qP2
Pradi cherche à maximiser son profit, en prenant la quantité produite par
Gucca comme exogène. La condition du premier ordre vérifie
Rm(qP ) = Cm(qP )
300 − 6qP − 3qG = 30 + 3qP

La fonction de meilleure réponse de Pradi décrit donc le quantité qu’elle devrait


produit face à un niveau de production de Gucca afin de maximiser son profit.
Pour Pradi cette fonction est
270 − 3qG = 9qP
1
MRP (qG ) = qP (qG ) = 30 − qG
3
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Exercice 2
1. Cournot
La fonction de meilleure réponse pour Gucca est
1
MRG (qP ) = qG (qP ) = 30 − qP
3

L’équilibre du Cournot est donc à l’intersection des deux fonctions de réactions.


Il suffit donc de résoudre les deux équations ci-dessus :
1 1
qG = 30 − (30 − qG )
3 3
qGCournot = qPCournot = 22, 5

La production totale est donc de 22,5+22,5=45


Le prix d’équilibre est de
p Cournot = 300 − 3(22, 5 + 22, 5) = 165

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Exercice 2

1. Cournot
Les profits sont

πPCournot = 2278, 125


πGCournot = 2278, 125

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Exercice 2
2. Les entreprises entrent en collusion
Si les deux entreprises entrent en collusion, elles vont maximiser leur profits
joints → se comporter comme un monopole. La demande adressée à ce cartel
est toute la demande sur le marché. La recette totale du cartel est alors

RT cartel (qP + qG ) = p(qP + qG )(qP + qG )


= [300 − 3(qP + qG )](qP + qG )

Le profit du cartel est donc de

π cartel = [300 − 3(qP + qG )](qP + qG ) − 30qP − 1, 5qP2 − 30qG − 1, 5qG2

Le cartel va repartir la production entre Pradi et Gucca telle que


La recette marginale de dernière unité produite par Pradi est égale au
coût marginal de Pradi
La recette marginale de dernière unité produite par Gucca est égale au
coût marginal de Gucca

Ch. 5 – Oligopole
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Exercice 2
2. Les entreprises entrent en collusion
On a donc
∂RT cartel
Recette marginale de Pradi = = 300 − 6(qP + qG ) = 30 + 3qP
∂qP
∂RT cartel
Recette marginale de Gucca = = 300 − 6(qP + qG ) = 30 + 3qG
∂qG

En resolvant ce système d’équation, on trouve


qPcartel = 18
qGcartel = 18
La production totale du marché est donc de 36
Le prix du marché est donc de p cartel = 300 − 3 × 36 = 192 Les profits
πPcartel = 192 × 18 − 30(18) − 1, 5(18)2 = 2430
πGcartel = 192 × 18 − 30(18) − 1, 5(18)2 = 2430

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Exercice 2

3. Les dirigeants des entreprises prennent conscience que la collusion explcite


est illégale. Chaque dirigeant doit décider si son entreprise devrait se font
concurrence en Cournot, ou livrer une quantité de cartel sans se coordonner
On sait que si le deux entreprises se font concurrence à la Cournot, alors leur
profit est de
πPCournot = πGCournot = 2278, 125
et si chacune produit la quantité du cartel, leur profit est de

πPcartel = πGcartel = 2430

Il reste donc à determiner leur profit de chacune si l’une produit une quantité
de cartel et l’autre décide de ne pas produire la quantité de cartel

Ch. 5 – Oligopole
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Exercice 2

Si l’une des entreprises produit la quantité de Cartel, et l’autre entreprise


produit la quantité de Cournot, alors la quantité totale de bien sur le marché
sera de 18 + 22, 5 = 40, 5
Il en résulte qu’à cette quantité totale, le prix de marché est de
p˚ = 300 − 3 × 40, 5 = 178, 5
L’entreprise qui a choisi de produire une quantité de cartel fait un profit de
178, 5 × 18 − 30(18) − 1, 5(18)2 = 2187
L’entreprise qui a choisi de produire une quantité de cournot fait un profit de
178, 5 × 22, 5 − 30(22, 5) − 1, 5(22, 5)2 = 2581, 875

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Exercice 2

On peut donc remplir les cases du tableau. On adopate la convention suivante :


(profit de Pradi, profit de Gucca)]

Gucca
quantité de Cournot quantité de Cartel
quantité de Cournot (2278.125 ,2275.125) (2581.875 , 2187)
Pradi
quantité de Cartel (2187 , 2581.875) (2430 , 2430)

Etant donné la matrice des gains, chaque entreprise va probablement produire


la quantité de Cournot. En effet, chaque entreprise fait plus de profit avec cette
stratégie, quelque soit la stratégie suivie par l’autre entreprise.

Ch. 5 – Oligopole
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Exercice 2
4. Pradi peut choisir avant Gucca
Dans ce cas de figure, on est dans un modèle de Stackelberg : Pradi va prendre
en compte la réaction de Gucca face à sa propre décision en déterminant la
quantité à produire
Dans cette configuration, Pradi sait que pour maximiser son profit face à une
décision qu’elle aura choisi, Gucca se conforme à la stratégie décrite par sa
fonction de réaction/meilleure réponse :
1
MRG (qP ) = qG (qP ) = 30 − qP
3

Elle intègre donc cette réaction de Gucca pour son calcul pour maximiser son
profit. La recette totale de Pradi s’écrit dans ce cas

RTPstackelberg = p(qP + qG (qP ))qP


1
= [300 − 3(qP + 30 − qP )]qP
3
= [210 − 2qP ]qP

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Exercice 2
4. Pradi peut choisir avant Gucca
Pour maximiser son profit, Pradi devrait choisit une quantité qPStackelberg telle
que la recette marginale est égal au coût marginal. La recette marginale de
Pradi sous cette configuration est
RmPstackelberg = 210 − 4qP

La quantité que Pradi produira pour maximiser son profit vérifie alors
RmPstackelberg = 30 + 3qP
210 − 4qP = 30 + 3qP
180
qPstackelberg = ≈ 25, 7143
7

Gucca produira alors sa meilleure réponse face à ce niveau de production de


Pradi
qGstackelberg = MRG (qPstackelberg
150
= ≈ 21, 4286
7

Ch. 5 – Oligopole
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Exercice 2

4. Pradi peut choisir avant Gucca


Le prix de marché dans ce cas là est de

p stackelberg = 300 − 3(25, 7143 + 21, 4286) ≈ 158, 5714

Le profit de Pradi est alors


158, 5714 × 25, 7143 − 30(25, 7143) − 1, 5(25, 7143)2 ≈ 2314, 2587
Le profit de Pradi est alors
158, 5714 × 21, 4286 − 30(21, 4286) − 1, 5(21, 4286)2 ≈ 2066, 3265
Pradi a intérêt à choisir sa production en premier car elle fait plus de profit
dans ce cas là.

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Exercice 3
Dans une certaine industrie, un duopole produit un bien homogène et fait face
à la demande de marché caractérisée par l’équation suivante :
P = 300 − 3Q
où Q = Q1 + Q2 . Le coût marginal de chaque entreprise dans le duopole est
identique, et est égal à Cm = 100.
1.Quelle est la quantité qui permet à l’entreprise 1 de maximiser son profit,
sachant que l’entreprise 2 produit une quantité de 50 unités chaque année ?
Avec deux firmes, la demande s’écrit
P = 300 − 3(Q1 + Q2 )
Si Q2 = 50, alors P = 300 − 3Q1 − 150 = 150 − 3Q1 . Pour maximiser son
profit, le firme 1 va produire une quantité telle que la recette marginale est
égale à son coût marginale, c’est-à-dire
Rm(Q1 ) = Cm(Q1 )
150 − 6Q1 = 100
d’où Q1 = 8, 33.
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Exercice 3

1. La même question si l’entreprise 2 prduit 20 unités de bien chaque année ?


Avec deux firmes, la demande s’écrit

P = 300 − 3(Q1 + Q2 )

Si Q2 = 20, alors P = 300 − 3Q1 − 60 = 240 − 3Q1 . Pour maximiser son profit,
le firme 1 va produire une quantité telle que la recette marginale est égale à
son coût marginale, c’est-à-dire

Rm(Q1 ) = Cm(Q1 )

240 − 6Q1 = 100


Si Q2 = 20, alors Q1 = 23, 33.

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Exercice 3

2. Déterminer les fonctions de meilleures réponses (ou fonction de réaction) de


chaque firme. Réprésentez-les graphiquement.
Pour la firme 1,la demande qui lui est adressée est P = (300 − 3Q2 ) − 3Q1 . En
maximisant son profit, l’entreprise 1 va choisirde produire une quantité qui
respecte Rm(Q1 ) = Cm(Q1 ) :

(300 − 3Q2 ) − 6Q1 = 100


Q1 (Q2 ) = 33, 33 − 0, 5Q2

De même, on trouve que Q2 (Q1 ) = 33, 33 − 0, 5Q1 pour la firme 2.

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Exercice 3

2. Déterminer les fonctions de meilleures réponses (ou fonction de réaction) de


chaque firme. Réprésentez-les graphiquement.

Q2

Fonction de reaction de firme 1

22.22 Fonction
de reaction
de firme 2
Q1
22.22

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Exercice 3

3. Quel est l’équilibre de Cournot en quantité pour chaque entreprise ? Quel est
le prix d’équilibre sur ce marché ?
A l’équilibre, puisque les firmes sont symétriques, elles vont choisir le même
niveau d’output. On peut donc poser Q1 = Q2 et résoudre

Q2 = 33.33 − 0.5Q2

soit Q2 = 22.22 = Q1 . Cet équilibre est correspond à l’intersection entre les


deux courbes de la fonction de réaction.
Le prix à l’équilibre est donné par P = 300 − 3(22.22 + 22.22) = 166.67.

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Exercice 3

4. Quel serait le prix d’équilibre si ce marché est caractérisé par une


concurrence pure et parfaite ?
Si ce marché est parfaitement concurrentiel, alors l’équilibre du marché est
donné caractérisé par l’égalité entre prix et les coûts marginaux des firmes.
Puisque les firmes sont symétriques, on a de nouveau Q1CPP = Q2CPP à
l’équilibre. Donc

300 − 3Q1CPP − 3Q2CPP = 100


300 − 6QiCPP = 100, i = 1ou2

d’où Q1CPP = Q2CPP = 33.33. A ce niveau d’output, le prix de marché est de


100.

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Exercice 3

5. Quel serait le prix d’équilibre sur ce marché si les deux entreprises forment
un cartel ?
Si les firmes forment un catel, alors elles se comportent comme en monopole et
fixe le prix du monopole. La quantité produite sera telle que la recette marginal
est égale au coût marginal, où la recette marginal s’écrit 300 − 6Q cartel , où
Q cartel est la quantité de biens produite par les deux entreprises (c’est-à-dire
dans l’industrie) :

300 − 6Q cartel = 100


Q cartel = 33.33

Le prix du marché est alors P = 300 − 3(33.33) = 200.

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Exercice 3

6. Quel serait le prix d’équilibre sur ce marché si les deux entreprises se livrent à
une concurrence à la Bertrand ?
Si les firmes se comportent comme des oligopolistes à la Bertrand, l’équilibre se
coïncide avec l’équilibre en concurrence pure et parfaite de P = 100 et
Q1 + Q2 = 66.66. Si l’une des firmes essaie d’augmenter son prix, alors elle va
perdre toute la demande du marché.

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Exercice 3

7. Quel sera le prix et la quantité d’équilibre de Cournot quand le coût marginal


d’une firme est de 100 alors que le coût marginal de l’autre firme est de 90 ?
La fonction de reaction de firme 1 est toujours

Q1 (Q2 ) = 33, 33 − 0, 5Q2

En revanche, la fonction de réaction de firme 2 devient :

(300 − 3Q1 ) − 6Q2 = 90


Q2 (Q1 ) = 35 − 0, 5Q2

En resolvant ce système d’équation, on trouve Q1 = 21, 11 et Q2 = 24, 44. Le


prix de marché est de 163.36.

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Exercice 4

ENLEVE DU PROGRAMME

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Questions de texte
1. Pourquoi les firmes ont-elles intérêt à former un cartel ?
Afin de fixer un prix plus élevé → plus de profit
Quelles peuvent être les difficultés pour réussir leur entente ?
difficulté de se coordiner
détecter les membres qui ne respectent pas l’accord du cartel

Comment les firmes ont surmonté ces difficultés ?


marché très concentré (3 grands opérateurs à l’époque)
réunion souvent, échange d’information
SMS produit homogène
→ facilite la coordination
passer par la part de marché
produit homogène
→ plus facile à détecter d’éventuels non respect de l’accord
collusif Ch. 5 – Oligopole
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Les oligopoles coopératifs

Questions de texte

2. Quelles conséquences pour la société ? les consommateurs aurait


pu économiser 400 millions d’euros en 2002
chiffre à prendre avec recul
mais montre l’importance du perte de surplus pour les
consommateurs
possibilité de rationnement en plus non prise en compte (a
priori)

Ch. 5 – Oligopole

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