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MR.

FRITAS RAFIK

Economie Industrielle GI-


MINI PROJET 108.
MONOPOLE ET DUOPOLE

REALISEE PAR :
ZIREG KHADIDJA
INTRODUCTION
La maximisation du profit n'est pas la seule stratégie adoptée par le monopole. Celui-ci
peut par exemple décider de maximiser sa recette totale, et par conséquent fixer son volume
de production de telle sorte que la recette marginale soit nulle, avec le risque que la
maximisation du chiffre d’affaires conduise à des pertes.
Le monopoleur peut choisir encore de gérer à l’équilibre de telle façon que le profit
global soit nul et donc de vendre au coût moyen. Mais cette gestion est génératrice de
gaspillage, en ce sens qu’elle entraîne une mauvaise utilisation des ressources. Le prix, fixé au
coût moyen est inférieur au coût marginal. Par conséquent on cède l’unité supplémentaire
produite à un prix inférieur à son coût (pour l’entreprise mais aussi pour la collectivité). Ce
qui pousse à produire et consommer un bien au delà de ce qu’il faudrait.
Il peut décider encore de vendre au coût marginal, c’est une modalité fréquemment
retenue lorsque le monopole est géré par la puissance publique
Ces stratégies sont souvent employées lorsque le monopole craint l'arrivée de
nouvelles firmes qui pourraient le concurrencer. Le monopole peut aussi décider de vendre à
des prix différents selon les caractéristiques de ses clients et ainsi pratiquer une discrimination
par les prix. Enfin, le monopole public qui poursuit des objectifs d'intérêt général a le choix
entre une tarification au coût marginal ou une tarification au coût moyen mais rien ne
l'empêche aussi d'effectuer une discrimination par les prix.

1.La stratégie de discrimination des prix


Cette stratégie de fixation des prix répond sans aucun doute à la volonté d'augmenter le profit.
EXEPLES 
Tarifs étudiants Prix des billets d’avion ("yield management"),Tarifs dégressifs ("le 2e
gratuit")
Rabais, coupons, ...
La discrimination des prix consiste à faire payer à deux consommateurs (ou plus) des prix
différents pour des biens ou des services identiques.
Seul un monopoleur peut discriminer car, en concurrence, les autres offreurs contraindraient
le prix du marché à s'égaliser avec le coût marginal.
La discrimination, stratégie très courante aujourd'hui, doit être pratiquée pour des raisons
autres que celles associées à des différences de coût.
Pour que la discrimination soit possible, il faut deux conditions.
• Le produit ne doit pas pouvoir être acheté sur le marché où le prix est le plus bas et être
revendu sur celui où le prix est le plus élevé ; dans le cas contraire, le monopoleur ne pourrait
plus vendre sur le marché où le prix est le plus élevé. Les marchés doivent donc être
cloisonnés.
• Les clientèles (marchés) doivent avoir des élasticités-prix différentes.
Ces deux conditions expliquent pourquoi la discrimination est plus fréquente dans les services
individualisables (médecine, cinémas, etc.) et dans les secteurs où le produit est très
difficilement revendable (gaz, électricité, etc.).
La discrimination parfaite est réalisée lorsque, pour un même bien, le monopoleur fixe
un prix différent pour chaque unité. Cette pratique concerne aussi bien la fixation de prix
distincts pour différents consommateurs que la détermination de prix différents pour diverses
unités vendues à un même consommateur
La courbe de demande D étant celle du marché d'un produit quelconque, le monopoleur fixe
pour chaque client le prix maximum que celui-ci est prêt à payer, ce prix est appelé prix de
réservation. De ce fait, la fonction de demande (RM) à la firme devient la recette marginale
Rm puisque, dans ce cas, la recette tirée d'une unité supplémentaire est égale au prix. La
production ou vente optimale est donnée au point E: elle est identique à celle de concurrence
parfaite. La recette totale de la firme est OAEQ, le coût total est OGFQ et le profit total est la
surface AEFG. Le monopoleur qui pratique une discrimination parfaite ne laisse subsister
aucun surplus du consommateur. Celui-ci, qui est APE au prix d'équilibre concurrentiel, est
entièrement approprié par le monopoleur. Lequel réalise un profit supplémentaire de PEFG.
2.L’inefficacité du monopole :
Deux raisons principales à l’inefficacité du monopole : La perte de poids mort La recherche
de rentes Mais il existe des arguments pour soutenir qu’une situation de monopole peutêtre
efficace : En situation de monopole naturel, il est moins coûteux de faire produire à une seule
firme plutôt qu’à plusieurs firmes. Argument Schumpeterien : les "grandes firmes" sont plus
innovantes que les "petites firmes".

Rappel : la mesure du “bien-être”


Surplus des consommateurs : Différence entre la disposition à payer des consommateurs et le
prix effectivement payé.
Surplus des producteurs : Différence entre les revenus des producteurs et leurs coûts de
production.
Surplus total : Somme du surplus des consommateurs et du surplus des producteurs.
Surplus total = mesure du bien-être (welfare).
La perte de poids mort  :

Le vrai coût social du monopole :


Posner (1975) estime que la perte de poids mort, telle que nous l’avons définie, sous-estime le
vrai coût social du monopole. → La perspective de profits de monopole peut encourager des
firmes (ou des acteurs) à dépenser des ressources réelles pour obtenir ou conserver une
situation de monopole. On parle de recherche de rentes ("rent seeking"). A l’extrême, une
firme serait prête à dépenser tout son futur profit de monopole pour devenir un monopole.

La régulation optimale du monopole :


Principe : On atteint l’efficacité allocative lorsque toutes les unités de production qui génèrent
un "surplus total" non nul sont produites. C’est-à-dire : la disposition à payer pour cette unité
supplémentaire est au moins aussi élevée que le coût de production de cette unité.
Une allocation efficace des ressources = tarification au coût marginal.
Un exemple simple : Supposons que C(q) = F + cq. Quel est le prix efficace ? Quel est alors
le profit de l’entreprise ?
Le prix efficace : p = c entraîne une perte pour le monopole : π = −F

3.Régulation optimale et équilibre budgétaire :


Dans l’exemple précédent, on obtient π = −F < 0! Il y a un problème d’équilibre budgétaire ;
cette régulation optimale n’est pas soutenable. Une solution : octroyer une subvention d’un
montant de F à la firme. Problèmes ? Les subventions peuvent être interdites par la législation.
Pour obtenir F, le régulateur ou le gouvernement va devoir instituer une taxe, qui elle-même
va créer une perte d’efficacité... plus forte ou moins forte que la perte d’efficacité que la
régulation est censée éliminer. Un transfert du budget de l’Etat vers l’entreprise régulée
introduit un risque de "rent seeking" : on parle ici de "capture du régulateur"

4. Régulation avec contrainte d’équilibre budgétaire :


Principe : Maximiser le bien-être social, sous contrainte que l’entreprise régulée soit à
l’équilibre budgétaire (π ≥ 0).
Cas du monopole monoproduit ? Simple : tarification au coût moyen
Cas du monopole multiproduit ? Plus complexe : il y a de nombreuses combinaisons des
prix (et des quantités) telles que le monopole réalise un profit nul. La combinaison de prix
optimale : tarifs de "Ramsey-Boiteux" Une idée ? Les tarifs de Ramsey-Boiteux sont
proportionnels (mais inférieurs) à l’inverse de l’élasticité : l’idée est de récupérer les coûts
fixes sur les services les moins élastiques.

5.Autres cas de concurrence imparfaite


Les autres cas de concurrence imparfaite que nous allons évoquer sont des situations
intermédiaires entre le monopole et la concurrence pure et parfaite. La situation la plus
fréquente est la présence de quelques entreprises sur un marché. Chacune d'entre elles doit
alors tenir compte des actions et réactions réelles ou supposées de ses concurrents. La
situation la plus intéressante pour une entreprise est celle du monopole car c' est dans ce cas
que le profit sera le plus élevé. Les comportements stratégiques des entreprises auront donc
comme objectif d'atteindre ou de se rapprocher le plus possible d'une situation de monopole.
Pour cela, elles peuvent chercher à créer un cartel, c'est-à-dire à s'entendre sur le niveau des
prix et de la production, à absorber leurs concurrents ou à différencier leurs produits.
Dans la réalité, l'hypothèse d'homogénéité du produit est aussi rarement respectée et
les entreprises cherchent à différencier leurs produits. Le marché se trouve alors dans une
situation de concurrence monopolistique.
A. Le duopole
Dans une situation de duopole, deux producteurs indépendants approvisionnent le
marché et cherchent à maximiser leurs profits. Par rapport à la situation de concurrence pure
et parfaite, les producteurs peuvent influencer par les quantités offertes le prix du marché.
Mais ils ne se sont pas pour autant dans une situation de monopole puisqu'ils se concurrencent
mutuellement et qu'il leur est difficile de ne pas tenir compte du comportement de l’autre
Ainsi, les « idées » que se fait chacun des agents sur le comportement des autres (leurs
conjectures) jouent un rôle très important. Par exemple, les deux producteurs peuvent se faire
une concurrence par les quantités, en considérant l'offre de l'autre comme une donnée (c'est-
àdire indépendante de ses propres décisions) : c'est le duopole de Cournot.

En général les situations de concurrence imparfaite font apparaître des équilibres qui
ne sont pas des optima de Pareto. Mais les caractéristiques de ces équilibres sont aussi
nombreuses que les hypothèses faites en particulier sur la stratégie des agents. Nous allons
examiner différentes hypothèses stratégiques.
En concurrence parfaite, la rationalité des agents s’exerçait contre la nature, c’est à
dire que les agents optimisaient sous des contraintes qui étaient des données naturelles. En
concurrence imparfaite, la rationalité va être stratégique, c’est à dire que les agents vont
optimiser sous de nouvelles contraintes concernant la réaction des autres agents.
Dans une situation de duopole, il y a 2 producteurs qui vendent le même bien. Quelle
hypothèse de rationalité stratégique faire ? Une hypothèse est de supposer que chaque agent
fait ce qu’il y a de mieux pour lui en prenant ce que fait l’autre pour donné. C’est l’hypothèse
retenue par Cournot. Une autre est de supposer qu’un agent est leader et l’autre follower, c’est
l’hypothèse de Stackelberg. Enfin les agents peuvent coopérer.
L’équilibre de Cournot-Nash
a) Le modèle du duopole de Cournot
Supposons deux entreprises dont les coûts soient identiques :

Supposons une courbe de demande pour le bien :

Supposons que les producteurs se partagent le marché :

Hypothèse de Cournot : "chaque agent (Alice) choisit la quantité qa


qui maximise son profit en prenant la quantité offerte par l'autre agent (qb) comme une donnée"

Alice sait que q se partage en 2 parties et elle prend q b

On s'aperçoit que la quantité offerte par Alice est une fonction décroissante de la quantité offerte par
Blaise, c’est la fonction de réaction d’Alice.

Par symétrie on trouve la fonction de réaction de Blaise :

L’équilibre de Cournot est le couple qa *et qb *solution du système :


b) l’inefficience du duopole de Cournot
Pour mesurer l’inefficience mesurons le surplus du consommateur selon les différents
équilibres. Calculons les quantités globales produites sur un marché de monopole, de
Duopole, de concurrence parfaite.
Le surplus des consommateurs est maximum en CPP, il est minimum en
monopole, il estintermédiaire en duopole. Donc l'équilibre de Duopole n'est pas
OP. La concurrence que ce mènent les deux duopoles conduit à diminuer le prix
et à augmenter la quantité produite au bénéfice du bien-être. En remarquant que
le monopole produit ½ de la quantité de concurrence parfaite et que le duopole
produit 2/3 de celle ci on généralise facilement au cas ou il y aurait trois
producteurs qui se partagent le marché. Ce « triopole » produirait ¾ de la
quantité de concurrence parfaite. Si il y a un oligopole de ℓ producteurs ils
produiront ℓ / ℓ+1 de la quantité de concurrence parfaite ; Et quand ℓ tend vers
l'infini alors ℓ / ℓ+1 →1 et Qoligipole → QCPP
On retrouve l’idée selon laquelle la concurrence pure est parfaite nécessite un
grand nombre de producteurs.
L’équilibre de Stackelberg
a) Le modèle du duopole de Stackelberg
Une autre hypothèse de comportement est de supposer qu’un agent (le leader) connaît et
exploite la fonction de réaction de l’autre agent (le suiveur) qui lui agit en prenant la quantité
offerte par le leader comme donnée.
Hypothèse de Stackelberg : "Le leader (Alice) choisit la quantité qa qui maximise son
profit en exploitant la fonction de réaction du suiveur (Blaise)"
b) l’inefficience du duopole de Stackelberg
Pour les consommateurs l'équilibre de Stackelberg est une meilleure situation que l'équilibre
de Cournot, le surplus du consommateur est plus élevé.

Qu’en est il pour les producteurs ? Calculons leur profit en paramétrant le modèle.
Courbe de demande ; pd=a-pq répartition du marché ; q=qa+qb fonction de coût
d’Alice ;CTa=c.qa, de Blaise CTb=c.qb. Valeur des paramètres :a=140, B=2, C=20.
Les solutions sont données par le graphique suivant :

Les profits sont pour chaque situation :

Alice gagne plus à l’équilibre de Stackelberg et Blaise moins. Mais les deux gagnent moins
qu’à l’équilibre de Cournot et beaucoup moins qu’un Monopole. Une idée qui peut germer
dans l’esprit d’Alice et Blaise est coopérer pour exploiter la demande comme un monopole et
de se partager le profit.

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