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Chapitre 1 :

Marchés et régula.ons
Plan du cours
I – Les marchés concurren0els
A) Représenta-on d’un marché concurren-el
B) Equilibre de marché
C) Modifica-on de l’équilibre de marché
II – Les marchés imparfaitement concurren0els
A) Les marchés oligopolis-ques
B) Le monopole
III – Les défaillances de marché et la nécessité d’une régula0on publique
A) Les asymétries d’informa-on
B) Les externalités
C) Le cas des biens communs/biens publics
I – Les marchés concurren0els
A) Représenta,on d’un marché concurren,el
1/ Les hypothèses de la concurrence pure et parfaite
2/ Rôle central des prix
L'hypothèse d'atomocité implique que la liaison entre les producteurs et
le consommateur ne s'effectue que par les prix. Les acteurs de
l'économie n'ont pas de comportement stratégique.

Les choix des ménages (demande) ou des entreprises (offre), dépendent


du prix des biens, sans aucune considération sur l'influence qu'ils
pourraient avoir sur l'économie.
3/ La demande est fonc/on décroissante du prix
Défini&on : On appelle Demande du marché, la quantité de biens que les consommateurs
sont désireux d'acheter en fonction du prix.
4/ L’offre une fonc/on croissante du prix
Défini'on : quan'té de biens que les offreurs sont prêts à échanger pour un certain prix.
B) Equilibre de marché
1/ L’équilibre est permis par l’ajustement des prix

Défini'on : On dit que le marché est en équilibre quand l'offre égale la demande.

On appelle prix d'équilibre le prix (unique) tel que l'offre égale la demande. On le note parfois P*

On appelle quantité d'équilibre la quan- tité unique offerte et demandée au prix d'équili- bre. On
la note parfois q*
2/ Représenta-on d’un marché en équilibre
• Dans un marché concurrentiel il n'y a aucun stock. Tout ce qui est produit est vendu. Ou
encore, on ne produit pas plus que ce que les gens sont disposés à payer pour.
• Cette coordination de la production et de la demande n'est pas établie par un planificateur
centralisé, mais elle est rendue possible par le mécanisme de prix.
• Exemple : le marché du kiwi
3/ A l’équilibre, le surplus total est maximal

• Surplus total = surplus du consommateur + surplus du producteur


• Surplus du consommateur = différence entre le prix d’équilibre et le
prix qu’il était disposer à payer pour s’acqui@er du bien.
• Surplus du producteur = différence entre le prix d’équilibre et le prix
auquel il était disposé à échanger son bien.
C) Modifica0on de l’équilibre de marché

1/ L’impact d’une varia>on des prix sur les quan>tés

Quand p augmente/diminue la demande diminue/augmente

Quand p augmente/diminue, l’offre augmente/diminue


2/ Chocs de demande et d’offre
• Un choc de demande est une modification de l'environnement économique qui a pour effet de
modifier la demande.
• Un choc d’offre est une modification de l'environnement économique qui a pour effet de
modifier l’offre
II – Les marchés imparfaitement concurren0els
A) Les marchés oligopolis,ques

Sur les marchés en oligopole, seules quelques entreprises se font concurrence. Chaque entreprise
sait que son comportement a un impact sur le marché, et des interac'ons stratégiques apparaissent
entre les firmes.

Duopole de cournot : une structure de marché dans laquelle les deux entreprises qui dominent le
marché vendent des biens ou services similaires.
à les entreprises décident de leur quan'té produite en fonc'on de ce qu’elles pensent être la
quan'té produite par l’entreprise rivale et de manière à maximiser leurs profits.
Duopole de Bertrand : les entreprises sont en compé33on quant aux prix unitaires
des biens ou services qu’elles produisent, et non quant aux quan3tés produites.
àLes deux entreprises oligopolis3ques suivent le même raisonnement que dans le
duopole de Cournot, mais ce?e fois basé sur les prix : ainsi, l’entreprise 1 fixe son
prix à l’unité selon le prix à l’unité qu’elle pense que l’entreprise 2 fixera.

Duopole de Stackelberg : Dans ce cas, les deux firmes sont conscientes qu'elles sont
dépendantes l'une de l'autre. Toutefois, dans ce modèle de duopole, une asymétrie
est constatée. De ce fait, les deux entreprises n'ont pas la même puissance. Dans ce
cas, la firme occupant une posi3on de puissance par rapport à l'autre est appelée
" pilote ". L'autre entreprise est appelée " satellite ».
• Cartel/entente : Cartel des lessives
àUne amende de 361,3 millions d'euros. C'est la somme globale que devront
acqui?er Unilever, Procter & Gamble, Henkel et Colgate-Palmolive.
à2011 entente sur les prix, qui a duré six ans entre 4 grands groupes
B) Le monopole
• Défini3on : Une structure de marché dans lequel une seule entreprise se retrouve
seule à produire un B/S et doit sa3sfaire la totalité de la demande.

A?en3on : cela ne signifie pas que le monopoleur peut fixer n’importe quel prix. Il
doit tenir compte de la demande. Donc s’il veut vendre plus de quan3tés, il doit
baisser son prix.
L’équilibre du monopole
Les différentes types de monopole

Qu’est-ce qui jus,fie un monopole ou une structure oligopolis,que ?


àLes barrières à l’entrée
= Tout obstacle qui empêche sur l’entrée sur le marché de nouvelles
entreprises

- Présence de coûts fixes très importants


- Réglementa,on
- Technologie
Monopole légal : ce monopole subsiste parce qu’il existe des obstacles
réglementaires et législa0fs qui empêchent l’entrée sur le marché de
nouveaux concurrents.

Monopole d’innova0on : l’innova0on permet à une entreprise d’être en


situa0on de monopole car le système de brevet lui confère celui-ci le temps
de la validité du brevet. De plus, étant la seule à distribuer le bien innovant
sur le marché, l’entreprise bénéficie d’un monopole temporaire.

Monopole naturel : le monopole existe du fait de la présence de coût fixes


très importants qu’il est impossible pour des entreprises d’être rentables en
situa0on concurren0elle. Mieux vaut une seule entreprise en monopole que
zéro.
III – Les défaillances de marché et la nécessité
d’une régula0on publique
A) Les asymétries d’informa,on

Défini'on : Il y a asymétrie d’informa'on lorsqu’un par'cipant à un marché bénéficie d’une


informa'on importante que les autres n’ont pas.

Akerlof G. (1970) « The Market for “Lemons” : Quality Uncertainty and the Market Mechanism »,

Marché des voitures d’occasion à Asymétries d’informa'ons à Sélec'on adverse/an'-sélec'on =


situa'on où une offre faite sur un marché abou't à des résultats inverses de ceux souhaités, à cause
d’asymétries d'informa'on.
= D’où la mise en place d’un contrôle technique régulier pour favoriser l’entre'en de la voiture et
fournir une preuve de l’état du véhicule.
En économie, les défaillances de marché sont des situa,ons dans
lesquelles le marché concurren,el ne peut réguler efficacement les
ac,vités économiques. Dans ces situa,ons, la recherche de l’intérêt
personnel sur le marché est inefficace et donc la produc,on est
insuffisante.
Asymétries d’informa,on à Aléa moral

Supposez qu’une compagnie d’assurance santé ou une mutuelle propose une offre de
couverture santé standard pour tout le monde avec les mêmes montants de prise en charge
(le prix serait calculé sur la moyenne du risque pour un individu d’avoir à supporter des
dépenses médicales). Ceae couverture santé paraîtrait très chère aux yeux des personnes
en bonne santé qui savent qu’elles sont beaucoup moins suscep'bles que la moyenne des
individus d’avoir des dépenses médiales. Les personnes en bonne santé seraient donc moins
suscep'bles d’acheter ceae couverture santé que les personnes en moins bonne santé,
laissant à la mutuelle ou la compagnie d’assurance les clients qu’elle veut précisément
éviter, ceux qui présentent un risque supérieur à la moyenne.[…] Afin de couvrir les pertes
aaendues de ses clients en moins bonne santé, la compagnie sera obligée d’augmenter les
tarifs faisant par'r les clients en rela'vement bonne santé restants, etc.
Modifié d’après Paul Krugman et Robin Wells, Microéconomie, De
Boeck.
Si les automobilistes sont parfaitement remboursés par leur
assureur des dégâts matériels subis par leurs véhicules, ils
n'auront guère intérêt à conduire prudemment pour éviter les
accidents, et l'assureur devra couvrir des pertes nombreuses et
importantes.
à D’où l’idée de franchises, prime de risque ou système de
bonus-malus pour inciter les individus à se comporter dans le
sens voulu.
B) Les externalités
• Défini,on : l’ac,vité d’un agent économique a un impact
néga,f/posi,f sur le bien-être des autres agents sans qu’il y ait de
compensa,on financière.
àExternalité néga,ve (pollu,on)
àExternalité posi,ve (éduca,on, apiculteur).

Exemple : producteur de vin (prix bouteille 15€) mais prix qui ne prend
pas en compte les dommages causés à autrui (dépenses de soins pour
maladie)
Solutions

Externalités néga,ves à Taxa,on / Réglementa,on / Marché des


quotas

Ex : depuis 1993 en Europe, les constructeurs ont l’obliga3on d’équiper les voitures
à moteur essence d’un pot d’échappement cataly3que qui per- met d’éliminer ou
de retraiter les émissions nocives (la même obliga3on a été faite pour les moteurs
diesel en 1997)

Externalités posi,ves à Dépenses supplémentaires (R et D,


infrastructures publiques, éduca,on, santé)
C) Le cas des biens communs/biens publics
1/ Les biens publics

La science économique définit un bien collec'f comme un bien non rival et non excluable.

Non rival : la consomma.on du bien par un consommateur n’empêche pas la consomma.on de ce bien par un
autre consommateur

Non excluable : il est impossible d’exclure/empêcher par les prix un consommateur de l’usage du bien
(exemple de la lumière fournie par un réverbère dans une rue).
Exemple

Feu d’ar,fice
àNon excluable
àNon rival
Csq : le marché est défaillant dans la produc,on de ce type de bien car
du fait de comportements de passager clandes,n, il n’est pas rentable
pour une entreprise de la réaliser.
àPassager clandes,n : un agent économique profite d’un bien ou
service sans avoir eu à le payer.
àD’où sa prise en charge par les pouvoirs publics à travers un
financement indirect (impôts, taxes).
2/ Les biens communs

Au sens strict, en science économique, les biens communs sont les biens qui sont
caractérisés à la fois par la rivalité et par la non exclusion.

Rivalité : la consomma3on du bien par un consommateur empêche la


consomma3on de ce bien par un autre consommateur.
àOn applique aujourd’hui ce concept aux ressources halieu3ques (le thon rouge
de Méditerranée, les baleines) à l’eau ou à la biodiversité.

Problème : La consomma-on d’un poisson le rend indisponible pour un autre agent ;


pomper l’eau d’un lac en réduit la quan-té pour les autres. G. Hardin décrit ainsi sa vision
tragique des « Biens communs », car chacun aurait intérêt à se comporter en passager
clandes-n : profiter du bien sans contribuer à sa produc-on et le voir ainsi à terme perdu
pour tous.
Gestion
• Csq : dispari3on de la ressource.
• Solu3on : les pouvoirs publics peuvent avoir recours à la règlementa3on pour
limiter les prélèvements, délivrer ou redéfinir des droits de propriété́ sur des
biens communs ou favoriser l’auto-ges3on entre différents acteurs à l’échelle
locale.

• Exemple : Il existe une poli3que commune de la pêche en Europe (PCP) depuis


1983 dont l’objec3f est de préserver les ressources et assurer une exploita3on
durable. En 2014, une nouvelle poli3que commune de la pêche prévoit des plans
pluriannuels qui doivent présenter des objec3fs de rendement maximal durable
(volume op3mal de capture qui peut être prélevé sur un stock donné tout en
maintenant la taille du stock).
Chapitre 2 : Financement de l’économie et rôle de la
monnaie
I – Les formes et fonc>ons de la monnaie

A) Les formes de la monnaie à travers l’histoire


La problématique du troc
Pb de la double coïncidence des désirs : les deux par,es ne peuvent
échanger que si chacune désire ce que l'autre peut offrir.

Mais c’est une fable ! La monnaie a même précédé le troc.


B) Les fonctions de la monnaie
II – La créa>on monétaire

A) Les processus de créa/on monétaire


A"en%on : les banques commerciales ne peuvent créer que de la
monnaie scripturale. La monnaie fiduciaire (billets) reste du ressort de
la Banque Centrale.

B) Un pouvoir de créa/on limité


1/ Le risque de fuite hors du circuit limite le pouvoir de création monétaire par
les banques commerciales

Lorsqu’une banque accorde un crédit, elle doit être en mesure de parer deux
évolutions défavorables (pour elle) de ce crédit.

- D’une part il peut faire l’objet d’une transformation en monnaie fiduciaire, et la


banque doit s’assurer qu’elle possède bien les billets nécessaires pour satisfaire
cette demande de conversion éventuelle (retrait par exemple).

- D’autre part le crédit peut donner lieu à une opération mettant en cause une
autre banque. Là encore il faut procéder à une conversion. Celle-ci se fait dans le
cadre de la compensation entre banques (exemple : virement vers un compte
d’une autre banque).
2/ La demande de retrait des clients et les réserves obligatoires auprès de la
Banque Centrale limitent aussi le pouvoir de créa;on monétaire des banques
commerciales
àLa Banque centrale impose à toutes les banques commerciales de
« déposer » sur leur compte (auprès de la BCE) un pourcentage des
crédits qu'elles accordent. Si le taux des réserves obligatoires est de
1 %, une banque commerciale qui accorde un crédit de 1000 € doit
déposer 10 € à la BCE. […]

à Si le taux augmente, la Banque Centrale contraint les banques


commerciales à moins accorder car il faut plus de liquidités pour un
même montant de crédit.
III – Le financement de l’ac>vité économique

A) Le financement des ménages et des entreprises


B) Le financement des Etats

1) Impôts
àMais contexte de baisse des impôts pour les entreprises
à Déficit public chronique (rece"es publiques < dépenses publiques)

2) De"e = émissions d’obliga%ons


Exemple
Obliga%ons sur 10 ans : 1 milliards € à taux d’interet de 1 %

Année 1 : 10 millions €
Année 2 : 10 millions €
………….. : 10 millions €
Année 10 : 10 millions € + 1 milliards €
Total : 100 millions € d’interets
Pb de la de"e publique :
- Hausse du taux d’interet = + de dépenses pour la de"e (prime de
risque) et effet boule de neige
- Hausse du taux d’interet pour les entreprises et ménages (effet
d’évic%on)
- Equivalence Ricardo-Barro

à Dans la réalité, ce n’est pas tout à fait le cas !


- Les taux d’interets ont été pour longtemps rela%vement bas
- Les inves%sseurs veulent toujours placer leurs inves%ssements dans
des %tres financiers solides (obliga%ons d’Etats)
- Les Banques Centrales peuvent racheter des obliga%ons d’Etats de
manière indirecte (sur le marché secondaire) garan%ssant les marchés
financiers.
Ex : 26 % de la de"e française est détenue par la BCE à l’heure actuelle.
Chapitre 3 : Les poli0ques économiques
conjoncturelles
Défini/on
La poli3que conjoncturelle est l'ensemble des mesures de poli3que
économique visant à agir sur l'économie à court terme.
La poli3que conjoncturelle a toujours un objec3f (agir sur l'ac3vité économique
dans un sens jugé souhaitable par les pouvoirs publics)

Les pouvoirs publics cherchent donc, par un ensemble de mesures, à agir à court
terme sur l'ac3vité économique de manière à rétablir les "grands équilibres" (prix,
croissance, emploi, solde extérieur). Les mesures prises sont très variées.
Les poli3ques conjoncturelles sont le plus souvent contracycliques (allant dans le
sens inverse d'une phase d'un cycle économique) : expansionnistes durant les
phases de récession (poli3que de relance) ou restric3ves durant les phases
d’expansion , pour la stabilité des prix et l'équilibre extérieur (poli3que de rigueur).
Les poli%ques conjoncturelles s'opposent aux poli%ques structurelles
qui ont, quant à elles, des objec%fs à long terme en cherchant à agir sur
les indicateurs stables à court terme mais favorables à la croissance sur
un temps long :
par exemple agir sur le taux d’inves%ssement, la popula%on ac%ve,
l’éduca%on ou la recherche.
I – La poli>que monétaire
Défini3on : La poli3que monétaire peut se définir comme l’ensemble des moyens
dont disposent les autorités monétaires pour agir sur l’ac3vité économique par
l’intermédiaire de la masse monétaire.

Elle demeure, avec la poli3que budgétaire un volet fondamental de la poli3que


économique globale. En général, la ges3on de la poli3que monétaire est confiée à
la Banque Centrale.
A) Les objec>fs de la PM
• Les objec3fs de la PM ont connu des évolu3ons au cours du temps.

Un des tous premiers objec3fs (qui demeurent encore) est de faire en sorte que
l’économie dispose des liquidités nécessaires à son fonc3onnement et à sa
croissance.

Après la 2nd Guerre Mondiale, la poli3que monétaire a été longtemps considérée


comme une composante à part en3ère de la poli3que générale menée par les
gouvernements. Elle a été mise à contribu3on pour a?eindre plusieurs objec3fs à
la fois, à savoir la croissance, le plein-emploi, la maîtrise de l’infla3on et l’équilibre
extérieur (carré magique).
Kaldor donnera pour objec3f aux poli3ques conjoncturelles d'élargir au maximum
la surface de ce quadrilatère pour a?eindre le carré magique, lequel correspond à
une situa3on de plein-emploi, de stabilité des prix, de croissance forte et d'un solde
commercial excédentaire

Très u3lisé jusqu’aux années 1970.


Mais La hausse concomitante de l’infla3on et du chômage (stagfla3on) dans les
années 1970 et 1980 a montré les limites du rôle équivoque assigné à la poli3que
monétaire, contrainte d’arbitrer entre infla3on et chômage.
En outre, les banques centrales ont progressivement réalisé que leurs instruments
tradi3onnels d’interven3on n’étaient plus efficaces, du fait des transforma3ons du
système financier. Leur marge de manœuvre s’est considérablement réduite, une
part croissante des financements passant par les marchés financiers.

Inspirées par les évolu3ons au plan théorique (monétarisme par exemple) et des
constats empiriques, la plupart des banques centrales ont procédé à une
clarifica3on et à une simplifica3on de leurs objec3fs, en se focalisant
prioritairement sur un objec3f : la stabilité des prix. Aujourd’hui, l’objec3f d’un
grand nombre de banques centrales est centré sur la stabilité des prix.
- Pour la Zone Euro, la BCE est en charge de la PM.
[…] L’ar3cle 127 du traité de fonc3onnement de l’Union européenne (TFUE),
consacre un objec3f prioritaire/hiérarchique : le main3en de la stabilité des prix.
à La BCE a annoncé, dès 1998, fonder sa stratégie sur […] une défini3on
opéra3onnelle de la stabilité des prix. Elle a alors décidé de cibler une infla3on
légèrement inférieure à 2 %.

- Pour les Etats-Unis (FED), pas d’objec3fs hiérarchique, ils me?ent sur le même
plan objec3f de stabilité des prix et sou3en à l’ac3vité économique.
B) Les instruments de la PM

On dis%ngue généralement deux types d’approches :


- (1) Une PM conven%onnelle
- (2) Une PM non conven%onnelle
1) La PM Conven-onnelle
C’est l’instrument le plus classique de la PM u3lisée par toutes les Banques
Centrales.

Deux principaux ou3ls sont u3lisés par les banques centrales :


- le taux d’intérêt ;
- les réserves obligatoires.

àLe taux d’intérêt correspond à taux auquel les Banques Centrales prêtent des
liquidités aux banques commerciales. 2 types d’interven3ons :
- Les opéra3ons d’open market
- Les facilités permanentes
Les opéra8ons d’open market
Les opéra3ons d’open market perme?ent aux banques centrales de mener des
ac3ons régulières de ges3on de la liquidité bancaire, tout en donnant des signaux
précis sur l’orienta3on de la poli3que monétaire et le pilotage des taux d’intérêt.
àElle est le cœur de la poli3que monétaire. Quand une banque ne trouve pas le
montant nécessaire auprès des autres banques sur le marché interbancaire, elle
peut s'adresser à sa Banque Centrale qui va lui prêter ces liquidités à un taux
appelé « taux des opéra3ons principales de refinancement ». = Taux refi
La banque qui emprunte pour une durée d'une semaine doit apporter à la BCE des
garan3es sous la formes de 3tres de créances (obliga3ons par exemple).
Les facilités permanentes
Les facilités permanentes sont gérées de façon décentralisée par les banques
centrales na8onales (Banque de France, Banque d'Allemagne, etc.) membres de la
zone euro. Elles sont réalisées sans appel d’offre, à la demande des banques sans
limita3on de montant. Elles perme?ent de fournir ou de re3rer des liquidités par le
biais de prêts ou de dépôts d’une durée de « 24 heures ».

La facilité de dépôt permet aussi aux banques de rémunérer leurs excédents de


liquidités périodiques en les déposant auprès de la Banque Centrale.
àLes réserves obligatoires
La Banque centrale impose à toutes les banques commerciales de « déposer » sur
leur compte (auprès de la BCE) un pourcentage des crédits qu'elles accordent. Si le
taux des réserves obligatoires est de 1 %, une banque commerciale qui accorde un
crédit de 1000 € doit déposer 10 € à la BCE. […]
2/ Les PM non conventionnelles
Limites des poli3ques conven3onnelles : taux quasi à 0 % + risques de défla3on =
PMNC
3 types :
- afin de faciliter l’accès à la monnaie centrale, les banques centrales peuvent
allonger l’échéance moyenne des prêts et accroître le montant du refinancement
des banques de second rang
- Guidage des an3cipa3ons (forward guidance) : mode de communica3on que les
banques centrales mobilisent pour fournir des informa3ons sur la trajectoire
future des taux directeurs. En s’engageant sur une baisse durable des taux
directeurs, tant que la conjoncture ne se sera pas améliorée par exemple, elles
donnent de la confiance aux inves3sseurs qui vont plus facilement prendre des
risques.
Le Quan3ta3ve Easing, qui consiste pour la banque centrale à acheter elle-même
des 3tres de de?e (obliga3ons publiques ou privées) sur les marchés financiers
auprès des banques de second rang, des compagnies d’assurance ou autres fonds
d’inves3ssement et crée ainsi de la monnaie centrale en contrepar3e. = injec3on
de liquidités dans l’économie.

à Dans le cadre de ce programme, la BCE intervient massivement tous les mois :


depuis 2015, elle a racheté plus de 8000 milliards d’euros de de?es, soit
l’équivalent de 80% du PIB de la zone euro en 2021.
II – La poli>que budgétaire
Défini3on : elle consiste à u3liser le budget de l’État par une ac3on sur les
dépenses publiques et / ou les prélèvements obligatoires afin d’a?eindre les
objec3fs choisis par le gouvernement pour réguler l’ac3vité.

La poli3que budgétaire est un autre instrument qui peut être choisie à la place ou
en complément de la poli3que monétaire (on parle alors de policy mix) pour agir
sur la conjoncture.
2 types d’ou3ls :

- Les stabilisateurs automa3ques

- Les poli3ques/choix discré3onnaires


A) Les stabilisateurs automatiques
Ils reposent sur une modifica3on spontanée du solde budgétaire de l’Etat. Par
exemple, quand la croissance est néga3ve, les dépenses augmentent en raison
notamment d’un volume plus important d’indemnités chômage versées, et les
rece?es de l’Etat diminuent (moins d’impôts/taxes et co3sa3ons).
àeffet posi3f : sur la consomma3on/inves3ssement/croissance
Ce?e ac3on spontanée revient à a?énuer les aléas de la conjoncture économique
par le jeu des dépenses publiques et de la fiscalité publique qui sont
mécaniquement liées à la conjoncture et s’adaptent à elle automa3quement.

Par exemple, le cas des dépenses d’indemnisa3on du chômage et des presta3ons


sociales versées sous condi3on de ressources qui évoluent avec l’ac3vité
économique.
Les dépenses de l’État vont avoir tendance à s’accélérer alors que l’ac3vité
économique ralen3t et les rece?es fiscales diminuent mécaniquement. Le solde
budgétaire se dégrade de façon quasi automa3que lorsque l’ac3vité se détériore.
Objec3f : Tout cela vient a?énuer l’effet des ralen3ssements économiques pour
l’ensemble de l’économie.
B) Les poli0ques discré0onnaires
Ce sont des poli3ques qui assurent alors une stabilisa3on consciente de l’ac3vité
économique.
Celui-ci est généralement u3lisé lorsque les stabilisateurs automa3ques
apparaissent insuffisants pour soutenir l’ac3vité en cas de récession importante,
comme ce fut le cas en 2009 ou 2020 par exemple.

Plusieurs ac3ons sont possibles :


- Me?re en place une poli3que d’inves3ssements publics (externalités posi3ves +
Capital public)
- Baisse des impôts pour les entreprises (obj : s3muler les inves3ssements).
= soutenir l’inves3ssement global
à Pour soutenir la consomma3on :
- Poli3que de baisse d’impôts pour les ménages (suppression de la taxe
d’habita3on + redevance TV par exemple)
- Hausse des revenus des fonc3onnaires (externalités posi3ves)

Ce n’est pas tout à fait une poli3que budgétaire mais elle passe par le système de
protec3on sociale, il s’agit d’augmenter le niveau des minimas sociaux (RSA,
alloca3on adulte handicapée, etc.)

Idée : mul3plicateur keynesien (une hausse des dépenses publiques entraine une
varia3on plus que propor3onnelle du revenu na3onale)
Les poli3ques de rigueur
D’inspira3on libérale, ce?e poli3que préconise de restreindre la demande globale
afin de diminuer les tensions infla3onnistes. Elle vise à maîtriser les déficits et
assainir les finances publiques = poli3que budgétaire restric3ve

Moyens : la réduc3on des dépenses publiques, la hausse des prélèvements


obligatoires et la limita3on de l’ende?ement public.

Exemple : la Zone Euro en 2010

• Objec3f : rétablir la confiance des agents économiques et des inves3sseurs /


Montrer le sérieux du gouvernement en place + Jus3fica3on : déficit + de?e =
taux i élevés = encore plus de déficit à Effet Ricardo-Barro
Cri8ques :
- Dans le cas où le mul3plicateur keynésien est posi3f, la réduc3on des dépenses
publiques a pour effet d'accroître la récession qu'il s'agissait de comba?re.

- Des économistes ont montré qu'une poli3que budgétaire expansionniste peut,


dans certains cas, perme?re de réduire la de?e publique sur le long terme, car la
relance peut avoir un impact sur la produc3vité des agents économiques si elle est
bien calibrée.

- D’autres montrent qu'une réduc3on de l'ende?ement public par une poli3que


d'austérité basée sur la réduc3on des dépenses publiques a un effet néga3f limité
sur le PIB, tandis qu'une poli3que d'austérité basée sur l'augmenta3on des impôts
a un effet néga3f fort.
Chapitre 4 : Les poli0ques commerciales
Introduc3on
L’économie mondiale se caractérise par d’intenses flux commerciaux.
Selon l’OMC (2018), la valeur des exportaAons mondiales de
marchandises a aCeint 17 730 milliards de dollars en 2017 (en croissance
de 11 % par rapport à 2016) et celle des services 5 280 milliards (en
croissance de 8 %) = 23 000 milliards de $.
À nouveau, le volume du commerce mondial de marchandises (mesuré
par la moyenne des exportaAons et des importaAons) a connu une
croissance plus forte (4,7 %) que celle du PIB mondial (3 %).

CeCe expansion du commerce internaAonal est génératrice d’importants


« gains à l’échange » qui ne se réparAssent cependant pas de manière
uniforme. Si la mondialisaAon a permis de réduire les inégalités entre les
naAons depuis les années 1990, elle a aussi contribué à augmenter les
inégalités à l’échelle infra-naAonale (entre régions, entre territoires). Le
commerce internaAonal, à travers ses effets distribuAfs, fait donc des
gagnants mais aussi des perdants.
I – Les principales théories du CI

A) Les théories classiques du commerce interna%onal


1/ Les avantages absolus de Smith 1776 «Recherches sur la nature et
les causes de la richesse des na%ons»

La théorie des avantages absolus s%pule qu’un avantage absolu est


obtenu dans l’échange interna%onal par la na%on qui produit et vend
un bien à un prix inférieur à celui des na%ons concurrentes. Chaque
pays a donc intérêt à se spécialiser dans les produc%ons pour lesquelles
il dé%ent l’avantage absolu par rapport aux autres na%ons, et à se
procurer au moindre coût les produc%ons pour lesquelles il ne possède
aucun avantage par rapport à l’extérieur.
2/ Les avantages compara1fs de Ricardo

« Principes de l’économie poli;que et de l’impôt »,1817

La théorie des avantages compara;fs montre que chaque na3on, lorsqu’elle se


spécialise dans la produc3on pour laquelle elle dispose de la produc3vité la plus
forte ou la moins faible, compara3vement à ses partenaires, accroît sa richesse
na3onale. Ce?e produc3on est celle pour laquelle elle dé3ent un « avantage
compara3f ». Au final, les richesses mondiales produites sont accrues.

Ce?e théorie reste encore un des arguments majeurs en faveur de l’ouverture aux
échanges interna3onaux, car elle montre qu’il est possible d’avoir des échanges
commerciaux bénéfiques même pour une économie qui n’a pas d’avantage absolu.
3/ Théorème HOS (Hecksher Ohlin Samuelson)

Les économistes suédois Heckscher et Ohlin, puis l’américain Sa- muelson


définissent la théorie qui porte leurs ini3ales (théorie HOS) et qui précise que « Les
na3ons se spécialisent dans les fabrica3ons qui incorporent le facteur de
produc3on qu’elles possèdent en abondance ».

à Les pays développés exportent des biens nécessitant un capital important pour
la fabrica3on, alors que les pays en développement exportent des produits qui
incorporent une grande quan3té de main-d’oeuvre.
B) Les nouvelles théories du CI
A par3r des années 1970-1980, le modèle HOS est vivement cri3qué, car il ne
correspond pas à ce que l’on constate dans le commerce interna3onal. Les
échanges ne semblent pas s’effectuer uniquement sur la base de dota3on en
facteurs de produc3on.
La Corée du Sud qui avait été un pays produisant et exportant intensément en
travail jusqu’au poli3que volontariste d’inves3ssement et de qualifica3on à
modifica3on de sa spécialisa3on interna3onale à approche dynamique

Des économistes comme Paul Krugman observent que le commerce se fait


principalement entre pays similaires et sur des produits similaires. On parle de
« commerce intra-branche ». Par exemple, l’Europe vend des Airbus aux États-Unis
mais achète des Boeing, ce qui est en contradic3on avec les prédic3ons du modèle
HOS. De la cri3que du modèle HOS est née la nouvelle théorie du commerce
interna3onal, qui introduit des explica3ons fondées sur la concurrence imparfaite.
En inves3ssant massivement en R&D, la Corée du Sud dispose d’une capacité
d’innova3on et d’une dota3on technologique supérieure à celle des autres pays. La
part des dépenses de R&D dans le PIB en Corée du Sud est deux fois plus élevée
que celle des dépenses de R&D dans le PIB en moyenne dans les pays de l’OCDE en
2017.
Ainsi, la part des exporta3ons de haute technologie dans les exporta3ons de biens
en Corée du Sud est 1,8 fois plus élevée que celle des exporta3ons de haute
technologie dans les exporta3ons de biens en moyenne dans les pays de l’OCDE en
2017.

Donc l’avantage compara8f est expliqué par une avance technologique (Michael
Posner). La durée de l’avantage va dépendre de 2 facteurs (du délai de la
demande et du délai d’imita8on = temps d’appren8ssage des autres pays).
Paul Krugman montre l’importance de deux facteurs : les économies d’échelle et la
demande de diversité de la part des consommateurs.
1) L’entreprise, qui, la première voit ses coûts unitaires diminuer, ce qui la rend
très difficile à ra?raper par les autres et abou3t à l’appari3on de monopoles et
à la dispari3on de ses concurrents na3onaux.
2) Le commerce interna3onal est alors le moyen de sa3sfaire la demande de
diversité des consommateurs.

L’augmenta8on de la taille du marché (vendre à d’autres pays que son pays)


permet de produire à une échelle plus grande ce qui peut engendrer une baisse
du coût moyen. + on produit – c’est cher. Et en même temps, la préférence des
consommateurs pour la diversité des produits fait que chaque entreprise dispose
d’un monopole sur son produit spécifique et peut réaliser des économies
d’échelles grâce à l’ouverture commerciale.
Chaque pays produit donc une variété d’un bien (il se spécialise) et le CI
va lui perme"re de générer des rendements d’échelle car il amor%r ses
coûts fixes.
Le CI va assurer aux consommateurs une diversité de produits.

Exemple : véhicules. France = voiture familiale, Italie = voiture de sport,


Allemagne = voiture de luxe.
Le commerce intra-branche représentait seulement 10 % du commerce
mondial en 1960 contre plus de 35 % en 2016 (CEPII, 2018).

Selon l’OMC (2018), les exporta%ons de biens intermédiaires


représentent, en 2016, 40 % des exporta%ons mondiales de
marchandises et 45 % de ces exporta%ons de produits semi-finis
cons%tuent des échanges intra-branches (CEPII, 2018).
C) La fragmenta>on de la chaine de valeur
Principes
Il s’agit de l’ensemble des étapes du processus produc3f. Une chaîne d’ac3vité se
mondialise lorsque ces ac3vités sont répar3es entre filiales ou sous-traitants établis
dans plusieurs pays.
Selon l’OMC, une chaîne de valeur mondiale est une succession des ac3vités
exécutées par les entreprises pour créer de la valeur lors des diverses étapes de la
produc3on et de la commercialisa3on. La chaîne de valeur frac3onne le processus
de produc3on entre plusieurs pays pour 3rer avantages de chaque étape du
processus de produc3on.

= Courbe du sourire/ Smiling Curve


Conséquences
Le développement de l’interna3onalisa3on des chaînes de valeur a nécessairement
pour conséquence :
- de mul3plier les échanges mondiaux car, pour produire un même bien, plusieurs
fron3ères seront franchies, et ce parfois plusieurs fois (exemple des smartphones,
des véhicules, avions).
- de transformer le commerce mondial. Elles contribuent à l’accroissement de la
produc3vité des firmes mul3na3onales qui répar3ssent la concep3on des
produits, la fabrica3on des pièces, l’assemblage des composants et la
commercialisa3on des produits finis dans le monde en3er.
Explica/ons
- Les progrès technologiques, notamment dans les transports, l’informa3on et les
communica3ons
- La réduc3on des obstacles tarifaires et non tarifaires au commerce ont simplifié
les possibilités pour les firmes de produire à l’étranger et de décomposer
(frac3onner) leurs processus de produc3on
- Les autres facteurs qui expliquent ce?e CVM sont :
-> les dota3ons/coûts en facteurs de produc3on (travail peu qualifié, travail
qualifié, capital, ressources naturelles) ;
-> la taille et l’accès au marché ;
-> la situa3on géographique des pays et leurs infrastructures commerciales ;
-> la nature et stabilité des ins3tu3ons.
Exemple : Apple
Les tâches à faible valeur ajoutée, mais intense en travail peut qualifier comme
l’assemblage des smartphones sont effectués dans des pays low cost comme la
Chine ou l’Inde.
Les composants à fort contenu technologique (écran tac3le, DRAM, processeur,
electromécabique) viennent de différents pays développés comme le Japon ou la
Corée-du-Sud. Pour ce qui est de la R&D du design et des tâches immatériel à forte
valeur ajoutée, elles sont localisées aux États-Unis.

Donc, le principe est le suivant :


les étapes les plus créatrice de valeur sont situés en amont et en aval du processus
de produc3on. Ces étapes sont donc réalisé aux États-Unis, à l’inverse des fonc3ons
d’assemblage, assez peu créatrices de valeur sont confiées à des pays à faible coût
de produc3on.
II – Quelques faits stylisés

A) Une évolu%on rapide des échanges depuis la fin de Seconde Guerre


Mondiale
taux de croissance annuel moyen du commerce international et de la production mondiale en %
B) Les causes techniques, institutionnelles et
politiques du CI
Autres causes
- La conversion de la Chine à l’économie de marché en 1979
- La fin de l’URSS et la volonté des nouveaux pays indépendants de
s’insérer dans le CI
- Les accords bilatéraux de commerce entre na%ons et l’UE
- Essor des TIC qui créent des possibilités d’interac%on sans difficultés
liées à la distance
III - Le débat libre-échange/protec>onnisme

A) Les avantages du libre-échange


• Les avantages du libre-échange pour les producteurs :
(i) L’extension des marchés à l’échelle internationale offre de nouveaux
débouchés et permet de dégager des économies d’échelle (la production
augmente plus vite que les quantités de facteurs d’où une baisse des coûts
unitaires) qui peut se traduire par une hausse des profits et/ou une baisse
des prix, d’où des gains de compétitivité-prix. Ces gains peuvent être
obtenus aussi en internationalisant la chaîne de valeur mondiale. (ii)
(ii)Le libre-échange permet aux producteurs de se spécialiser en fonction de
leurs avantages comparatifs et d’abandonner les productions dans lesquelles
ils subissent un désavantage comparatif.
(iii)L’accroissement de la concurrence incite à faire des efforts de baisse des
coûts pour gagner en compétitivité-prix et à innover pour gagner en
compétitivité hors-prix grâce à transferts de technologies (quand une firme
étrangère ouvre une usine dans un pays tiers, elle apporte son savoir-faire,
sa technique, ses compétences et sa technologie ce qui peut amener le pays
accueillant à accéder à cette technologie).
Pour les consommateurs : les prix baissent, d’où des gains en termes de pouvoir
d’achat (le pouvoir d’achat augmente) ; les consommateurs ont accès à une variété
plus grande de biens et services.
Une réduc8on de la pauvreté
à Le commerce interna3onal est un facteur de développement car il favorise la
croissance : il en résulte une hausse de l’emploi, une hausse des revenus
distribués et une baisse de la pauvreté.

àLe commerce interna3onal incite les pays en développement à se spécialiser en


fonc3on leurs dota3ons factorielles selon le théorème HOS : il y a donc des
créa3ons d’emplois peu qualifiés dans ces pays qui facilitent l’inser3on
professionnelle des femmes notamment.
àPar ailleurs, la baisse de la pauvreté et les perspec3ves de mobilité induites par
le développement incitent les familles à scolariser les filles. Grâce aux rece?es
3rées de la croissance et du développement, les États sont aussi en mesure de
financer le développement du système scolaire et de faciliter l’accès de tous les
enfants à celui-ci.
• Le CI il peut perme?re à des pays d’ini3er un processus de développement dans
lequel ils vont construire progressivement de nouveaux avantages compara3fs, ils
ont commencé par réaliser des produits industriels à faible intensité
technologique (tex3le ... ) puis des produits de l'industrie lourde (sidérurgie... ) et
enfin des biens incorporant davantage de technologies (informa3que ... ). = 3
étapes durant chacune une dizaine d’année.
• Exemple : Corée du Sud, Taiwan, Malaisie.
• Ce?e façon repose sur un développement extraver3 : Il ne s'agit plus de répondre
en priorité aux besoins de la popula3on, mais d'exporter essen3ellement vers les
pays développés, et de recevoir en retour les devises nécessaires au
remboursement des emprunts et au financement des nouvelles ac3vités qui
incorporent + de Valeur Ajoutée.
Aujourd’hui la Chine ou la Corée du Sud ne produisent plus des biens à faible valeur
ajoutée mais des ports, des tgv etc donc des produc3ons à haute valeur ajoutée et
à haute intensité technologique.

Enfin, le CI a par3cipé à réduire les inégalités entre pays mesurées par les écarts de
PIB et PIB/hab. A?en3on, on parle ici d’inégalité externe/inégalité interna3onale
entre na3ons pas des inégalités à l’intérieur d’un pays qui fera l’objet de la sous-
par3e suivante.
B) La remise en cause du libre-échange
• Entre 1988 et 2008, le revenu réel moyen a augmenté de 25 %. Pour les 5 % les
plus pauvres c’est une hausse de 15% donc inférieure à la moyenne et de 65 %
pour les 1 % les plus riches.
• Constat : ce sont les popula3ons des économies émergentes ainsi que les 1 % les
plus riches qui sont les gagnants de la mondialisa3on. Les perdants sont les très
pauvres et la classe moyenne des pays développés qui voient leur revenu réel peu
progresser.
C) Le protec>onnisme : une bonne idée ?
• Un auteur à mobiliser ici c’est l’allemand Friedrich List et son « protec8onnisme
éducateur ».

• Sa thèse est que pour se développer, il faut produire des produits manufacturiers
modernes et non des produits primaires (agricoles ou ma3ères premières). Mais
en même temps, il faut protéger ces secteurs modernes par un protec3onnisme à
court terme. En effet, en cas d’absences de protec3ons, les produits étrangers
modernes arriveraient en masse dans le pays à un prix plus bas du fait
d’expérience et des économies d’échelles réalisées par les entreprises étrangères.
à Résultat : les entreprises na3onales ne pourraient pas rivaliser car au début les
coûts sont élevés. Pour F.List, le libre-échange est une arme de guerre des aux
mains des pays les plus avancés.
Avec l’interna3onalisa3on des chaines de valeur, le protec3onnisme est de
moins en moins per3nent parce que les produc3ons na3onales reposent sur une
mul3tude de biens intermédiaires importés. La mise en œuvre de mesures
tarifaires se traduit alors par une augmenta3on des coûts de produc3on et une
moindre compé33vité́ des firmes domes3ques.

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