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RAPPEL
:
La
théorie
du
producteur
suppose
que
les
rendements
d’échelle
sont
croissants
puis
décroissant.
Cela
se
traduit
par
un
coût
moyen
et
marginal
décroissant
puis
croissant.
à
Cela
signifie
que
le
coût
d’une
unité
supplémentaire
est
d’abord
de
moins
en
moins
élevé
(il
faut
moins
de
facteurs
supplémentaires)
alors
qu’il
est
ensuite
de
plus
en
plus
élevé
(ils
faut
plus
de
facteurs
supplémentaires).
à
Pourquoi
les
rendements
d’échelles
sont-‐ils
d’abord
croissants
?
Dans
un
premier
temps,
le
producteur
amortis
ses
coûts
fixes
:
des
coûts
en
recherche,
outillage,
capacité
de
stockage,
notoriété,
etc.,
qu'il
faut
réaliser
indépendamment
de
la
quantité
produite.
Le
coût
de
la
toute
première
unité
produite
est
très
élevé,
mais
celui
de
la
deuxième,
puis
de
la
troisième,
etc.
est
moins
cher
(pas
grand
chose
à
rajouter
pour
la
produire).
à
Pourquoi
sont-‐ils
ensuite
décroissants
?
Dans
un
deuxième
temps,
de
nouveaux
problèmes
se
posent
(problèmes
de
circulations
internes,
de
transports,
de
déchets
encombrants
qu'il
faut
maintenant
extraire
et
traiter,
etc.)
Quel
rapport
avec
le
monopole
naturel
?
à
Si
une
entreprise
a
des
coûts
fixes
vraiment
très
élevés
(exemple
:
distribution
eau
et
électricité,
téléphone,
gaz,
réseaux
ferrés,
etc.),
les
CM
et
Cm
sont
toujours
décroissants.
Elle
réalise
des
rendements
d’échelles
toujours
croissants.
Autrement
dit,
au
plus
elle
produit
à
grande
échelle,
au
plus
elle
voit
ses
CM
et
Cm
diminuer
puisqu’elle
peut
répartir
ses
coûts
fixes
énormes
sur
une
quantité
produite
toujours
plus
importante.
Par
exemple,
il
est
très
coûteux
de
construire
la
première
ligne
de
chemin
de
fer,
mais,
ensuite,
ce
coût
fixe
de
construction
initiale
sera
amorti
par
le
passage
des
trains
successifs.
à
Cette
situation
mène
à
la
constitution
d'un
monopole,
c'est-‐à-‐dire
à
la
fin
de
la
concurrence
!
En
effet,
si
les
coûts
de
production
décroissent
avec
la
quantité
produite,
alors
dès
qu'entreprise
produit
un
peu
plus
que
sa
concurrente,
elle
produit
également
pour
moins
cher,
et
peut
donc
baisser
ses
prix.
Cet
avantage
de
prix
lui
amène
de
nouveaux
clients,
tandis
que
sa
concurrente
en
perd
du
fait
d'un
prix
de
vente
plus
élevé.
Mais
l'entreprise
qui
a
gagné
des
clients,
et
donc
accru
sa
production,
voit
ses
coûts
de
production
baisser
encore,
tandis
que
celle
qui
a
perdu
des
clients
voit
au
contraire
le
coût
unitaire
de
ses
produits
s'accroître.
L'écart
compétitif
entre
les
deux
entreprises
ne
fait
donc
que
se
creuser,
jusqu'à
la
disparition
de
l'entreprise
qui
avait
un
désavantage
initial.
Il
ne
reste
alors
plus
qu'une
seule
entreprise
sur
le
marché,
on
est
en
situation
de
monopole.
Le
risque
est
que
l’entreprise
décide
de
profiter
de
son
pouvoir
de
marché
pour
monter
les
prix.
Rien
de
l’en
empêche
puisqu’elle
n’a
plus
de
concurrents
!
Autrement
dit,
elle
est
«
price
maker
»
et
plus
«
price
taker
».
à
Le
marché
est
bien
défaillant...
2)
La
nationalisation
des
monopoles
naturels
La
solution
la
plus
radicale
est
la
nationalisation.
Le
grand
économiste
néoclassique
Léon
Walras
(1875,
«
L’Etat
et
les
chemins
de
fer
»)
a,
parmi
les
premiers,
promu
cette
solution.
Pour
lui,
deux
problèmes
justifient
la
nationalisation
:
-‐
L’inexistence
de
la
concurrence
au
profit
d’une
entreprise
privée
implique
une
perte
de
bénéfice
social,
au
profit
du
seul
intérêt
privé
de
la
firme.
Si
l’entreprise
qui
gère
le
réseau
est
laissée
à
ses
objectifs
égoïstes,
elle
cherchera
à
augmenter
les
prix.
La
seule
solution
est
de
supprimer
l’intérêt
égoïste
du
monopoleur,
càd
de
remettre
le
monopole
à
l’institution
représentative
de
l’intérêt,
l’Etat.
-‐
Walras
y
ajoute
que
très
souvent,
la
présence
de
coûts
fixes
très
élevée
est
associée
à
un
bien
ou
à
un
service
d’intérêt
général.
Le
chemin
de
fer
par
exemple,
se
révèle
utile
en
tps
de
guerre,
sert
à
unir
le
territoire,
à
transmettre
les
journaux,
etc.
Or,
le
monopole
privé
n’utilisera
pas
ses
profits
pour
ouvrir
des
lignes
dont
la
rentabilité
est
faible
pour
lui,
pour
desservir
des
territoires
isolés.
Notons
qu’historiquement,
on
a
observé
une
accélération
des
nationalisations
après
la
deuxième
guerre
mondiale.
Le
préambule
de
la
Constitution
de
1946
affirme
«
Tout
bien,
toute
entreprise
dont
l’activité
a
ou
acquiert
le
caractère
d’un
service
national
ou
d’un
monopole
de
fait
doit
devenir
la
propriété
de
la
collectivité
».
Exemples
:
-‐
Dans
l’automobile,
Renault
nationalisée
à
ce
moment-‐là
-‐
Dans
l’aviation,
nationalisation
de
Air
France
-‐
Dans
l'énergie,
constitution
de
EDF
et
GDF
après
nationalisation
3)
La
nationalisation
n’est
pas
toujours
optimale
Seulement,
la
nationalisation
a
été
critiquée.
La
contestation
traditionnelle
des
services
publics
repose
sur
la
dénonciation
de
ses
coûts.
Ceux-‐ci
seraient,
pour
les
tenants
de
la
libéralisation,
largement
supérieurs
aux
effets
bénéfiques
de
la
nationalisation.
Depuis
les
années
1980,
dans
le
contexte
de
la
remise
en
cause
de
l’Etat,
on
met
en
avant
trois
alternatives
à
la
nationalisation
:
-‐
La
privatisation
totale,
c’est
à
dire
faire
d’une
entreprise
publique
une
entreprise
privée.
Exemple
:
privatisation
de
Renault
en
1990
et
d’Air
France
en
1999
(l’Etat
n’a
plus
que
15%
du
capital
d’Air
France)
-‐
La
création
d’autorités
de
régulation,
c’est
à
dire
la
privatisation
combinée
à
un
cahier
des
charges
à
respecter
(ex
:
ne
pas
dépasser
certain
prix/profits).
Exemple
:
privatisation
des
sociétés
d’autoroute
en
2005
mais
l’Etat
conserve
le
contrôle
(il
valide
notamment
les
tarifs
des
péages,
imposer
des
travaux,
etc.)
-‐
Découper
l'entreprise
publique
monopolistique
en
plusieurs
entités
Exemple
:
dans
le
transport
ferroviaire,
la
SNCF
a
été
coupée
en
deux
car
en
son
sein,
seule
une
petite
partie
de
la
production
correspondait
à
un
monopole
naturel.
La
pose
et
entretient
des
voies
de
chemin
de
fer
relève
d’un
monopole
naturel
(c’est
un
monopole
public
qui
en
a
la
charge
:
le
Réseau
Ferré
de
France).
Mais
le
transport
des
voyageurs
(appelé
«
activité
de
fret
»)
est
ouvert
à
la
concurrence
depuis
2003.
Exercice
1:
Dans
chaque
cas
(texte
et
vidéos),
précisez
le
type
d’asymétrie
d’information
dont
il
est
question
et
la
méthode
permettant
d’y
remédier
:
1-‐
2-‐
http://ses.webclass.fr/jt/controle-‐technique-‐voitures-‐loupe
3-‐
http://ses.webclass.fr/jt/agences-‐immobilieres-‐un-‐affichage-‐encore-‐flou
Exercice
2
: le
monopole
naturel
ou
quand
produire
coûte
de
moins
en
moins
cher
« Au début du XIXème siècle, quand l’exploitation du gaz en était à ses débuts, les entreprises se
faisaient concurrence pour trouver des clients. Mais cette concurrence ne dura pas longtemps ; l’offre
locale de gaz devint rapidement un monopole presque partout en raison des coûts fixes important
qu’impliquaient les infrastructures urbaines pour distribuer le gaz. (...) Les firmes ayant un volume de
vente plus important avaient un avantage en termes de coût : elles étaient en mesure de répartir les
coûts fixes sur un volume plus important, et avaient un coût total moyen plus faible que les firmes de
plus petite taille (...).
Dans un secteur comme celui du gaz, plus une firme est grande et plus ses coûts sont bas. On dit
qu'elle réalise des économies d'échelle. La firme la plus grande va donc éliminer ses petits
concurrents et finir par être seule sur son marché.
(...). Un monopole créé et maintenu par des économies d’échelles de long terme est un monopole
naturel. »
P. Krugman, Robin Wells, Microéconomie, De Boeck, 2016
1
-‐
Une
entreprise
supporte
deux
types
de
coûts
:
rappelez-‐les.
2
-‐
Pourquoi
un
tel
monopole
est-‐il
qualifié
de
«
naturel
»
?
3
-‐
Complétez
le
schéma
avec
ces
groupes
de
mots:
élimination
des
petits
concurrents,
meilleure
répartition
des
coûts
de
production,
augmentation
de
la
rentabilité
de
l’entreprise,
augmentation
de
la
production
Augmentation
de
la
taille
de
l’entreprise