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Microéconomie 1

Licence 1, Semestre 1
TD 4 - CORRECTION
Exercice 1: Maximisation du profit.

Le tableau suivant représente la demande sur un marché pour différents niveaux de prix. La
firme produisant sur ce marché a un coût unitaire de 60£. Dire si les propositions suivantes
sont justes ou fausses. Justifiez.

1 – A Q = 100, le profit de la firme est de 20 000£.

FAUX. Quand Q = 100, π=( 270−60 ) ×100=21 000 £

2 – La quantité qui va maximiser le profit est Q = 400.

VRAI. Calculer les différents profits pour leur montrer.

3 – A Q = 300, et Q = 500 la firme réalise un profit identique.

VRAI. Quand Q = 300, π=( 210−60 ) ×300=45 000 £ .

Quand Q = 500, π=( 150−60 ) ×500=45 000 £ .

Ces deux points appartiennent donc à la même courbe d’isoprofit.

4 – La firme fera des pertes si elle produit plus de 800.

VRAI. Si elle produit 800, son profit sera nul. Au-delà, les profits sont négatifs.

Exercice 2: Fonction de coût

Supposez comme dans le cours que le coût unitaire d’un kilo de farine est égal à 2€ quelle que
soit la quantité produite. Cela revient à dire que le coût moyen est constant.

1 – Dessiner la fonction de coût total dans ce cas.


La fonction de coût total : C(Q)=2Q. Dessinez une droite croissante passant par l’origine.

2 – Dessiner les fonctions de coût marginal et de coût moyen.

On aura alors Cm = CM = 2. Dessinez deux droites horizontales confondues avec comme


ordonnée à l’origine 2.

3 – Supposez maintenant que le coût marginal de production d’un kilo de farine est 2€, quelle
que soit la quantité, mais qu’il y a aussi des couts fixes de production. Dessinez les courbes de
coût (total, marginal et moyen).

On sait que Cm=2 et qu’il y a des coûts fixes. Donc CT(Q)=2Q+CF et CM(Q)=2+CF/Q.

On aura donc le graphique suivant.

Remarque ; Sur tout cet exercice, insister bien sur la manière dont on trouve les équations.
Insistez également beaucoup sur l’étude des fonctions (ordonnée à l’origine, sens de
variations, asymptotes, valeurs limites ....)

Exercice 3: Les Délicieuses Gaufres de Liège

Pour financer le bureau des étudiants, la junior entreprise a été consultée pour faire une étude
de marché sur l’installation d’un stand de vente de Délicieuses Gaufres de Liège (DGL) lors
du Gala de l’école. L’étude a déterminé que le coût moyen de production des DGL est de
0.33€ par gaufre.

La junior entreprise a aussi sondé les étudiants pour estimer la fonction de demande. Elle en a
conclu que la demande de DGL serait de 200 DGL si un prix de 1€ par DGL était proposé lors
du Gala. Elle a aussi estimé que l’élasticité-prix de la demande de DGL était de -1.5.
1 – Estimez la hausse de la demande lorsque le prix est abaissé de 1€ à 0.99€.

Comme l’élasticité-prix est de -1.5, cette baisse de 1% du prix s’accompagne d’une hausse de
la demande de 1.5%. C’est-à-dire que la demande passe de 200 DGL à 203 DGL.

2 – A partir de votre réponse à 1, estimez la recette marginale quand Q=200 DGL, c’est-à-
dire la hausse de la recette totale lorsque l’on augmente quantité de DGL à écouler de 200 à
201. Décomposez la Rm en un effet-prix et un effet-quantité.

Quand Q=200, le prix nécessaire pour écouler la production est de 1€, et la recette totale est
donc de RT=200*1=200€.

Quand Q=203, le prix nécessaire pour écouler la production est de 0.99€, et la recette totale
est donc de RT=203*0.99=200.97€.

On en déduit que la RT augmente de 0.97€ lorsque qu’on augmente la production de 3. Donc,


la RT augmente de 0.97/3=0.32€ quand on augmente la production de 1 DGL. On conclut
que Rm=0.32€/DGL. Disons 0.33€/DGL compte tenu des erreurs d’approximation.

Effet-quantité : j’écoule une DGL de plus au prix de 1€.

Effet-prix : Je dois baisser mon prix de 1/3 de 1 centime, qui se répercute sur 200 DGL. Donc
baisse de recette de 200*0.00333=0.67€. Effet net = +1-0.67=0.33€/DGL.

3 – A partir de votre réponse à 2, et en comparant votre réponse au coût marginal de la DGL,


déduisez-en la stratégie optimale de tarification et de production des Délicieuses Gaufres de
Liège par le bureau des étudiants au Gala de l’école.

Le coût marginal est égal 0.33€/DGL. En 2, on a démontré que la Rm est égale à 0.33€/DGL
quand on produit 200 DGL avec un prix de 1€/DGL pour écouler toute cette production.
Comme Rm=Cm est la condition de maximisation du profit, on en déduit que la stratégie
optimale est bien de produire 200 DGL et de les vendre chacune à 1€.

Rappeler pourquoi Rm=Cm est la condition de maximisation du profit.

4 – La veille du Gala, la junior entreprise informe le bureau des étudiants que des
informations nouvelles ont été obtenues qui conduit à une révision à la baisse de l’élasticité-
prix de la demande de DGL, en valeur absolue, qui passe de -1.5 à -1. Dans quel sens cette
information modifie-t-elle la stratégie de production et de prix du bureau des étudiants ?
Commentez.

Comme l’élasticité-prix est de -1.1, une baisse de 1% du prix s’accompagne d’une hausse de
la demande de 1%. C’est-à-dire que la demande passe de 200 DGL à 202 DGL. La RT passe
donc de 200€ à 202*0.99=200€. Donc la Rm est égale à 0€/DGL. Comme le Cm est de
0.33€/DGL. La 200ieme DGL produite réduit le profit, puisque n’augmente pas la RT alors
qu’elle augmente le CT. Donc, le Bureau des étudiants doit réduire sa production en-dessous
de 200 DGL, pour faire monter le prix au-dessus de 1€/DGL.
Une demande moins élastique, c’est une courbe de demande plus pentue. C’est donc un
contexte dans lequel la stratégie de raréfaction de l’offre a un impact plus fort en termes de
hausse du prix. Le producteur est donc plus incité à agir de cette façon pour augmenter ses
profits.

Exercice 4: L’optimum de Pareto

Cet exercice fait référence à l’exemple de Beautiful Cars qui maximise son profit en
produisant 32 voitures et en les vendant à un prix de 5 440$. Le graphique suivant vous rappel
les données de cet exemple.

1 – Que se passerait-il sur le marché de Beautiful Cars si le pouvoir de négociation de


l’entreprise était tel qu’elle puisse vendre les voitures séparément à chaque client au prix que
celui-ci est prêt à payer ?

Si elle pouvait faire une telle chose, elle ne s’en priverait pas. Elle ferait payer à chaque
consommateur le prix maximum qu’il est prêt à payer.

2 – Combien de voitures seraient vendues et quels seraient les surplus du producteur et du


consommateur ?

L’entreprise vendrait alors des voitures tant que la propension à payer des clients (et donc ici
le prix de vente) est supérieure ou égale au Cm de production. On aurait donc une quantité
Qo qui serait vendue. Le surplus d’un consommateur est la différence entre sa propension à
payer et le prix réellement payé. Ici ce surplus serait nul pour tous les consommateurs. Le
producteur aurait alors la totalité du surplus (la somme des 3 zones colorées du graph).

3 – Donnez des exemples de produits qui sont vendus de cette manière ?


On trouve très peu de produits vendus de cette manière. La méthode qui s’en rapproche le
plus est l’enchère montante ou ascendante (avec une seule prise de parole). Essayer de leur
expliquer que dans ce mode d’échange, les acheteurs ont tout intérêt à annoncer leur
propension à payer. Le poisson dans les ports de pêche se vend sous vend avec une méthode
très proche. (la criée au poisson).

4 – Pourquoi ne s’agit-il pas d’une pratique courante ?

Tout d’abord il y a un problème d’information. En effet l’entreprise doit connaitre


exactement la propension à payer de chacun de ses clients potentiels. Ceci est quasiment
impossible.

De plus, une telle pratique serait sans aucun doute interdite par la loi. En effet, ce genre de
pratique serait extrêmement discriminatoire puisqu’elle consiste à appliquer des prix
différents « à la tête du client ».

5 - Certaines entreprises font payer des prix différents à différents groupes de clients. Par
exemple, les compagnies aériennes peuvent faire payer plus cher les voyageurs de dernière
minute. Pourquoi font-elles cela et quel effet cela a-t-il sur la répartition des surplus ?

Ces entreprises essaient justement de se rapprocher de la pratique évoquée précédemment.


Elles partent du principe que les voyageurs de dernières minutes ont une propension à payer
plus grande que les autres consommateurs. Elles essaient donc de faire payer plus cher à
ceux qui sont prêts à payer plus cher. Au niveau de la répartition du surplus, les entreprises
vont s’accaparer une partie du surplus de ces consommateurs de dernières minutes en les
faisant payer plus cher.

6 – Décrivez des règles du jeu alternatives qui donneraient plus de pouvoir de négociation aux
clients.

Imaginez une situation où les clients ont un tel pouvoir de négociation qu’ils parviennent à
faire voter une loi interdisant aux entreprises de pratiquer des prix supérieurs à leur Cm. Ici,
les consommateurs parviendraient à s’accaparer tout le surplus des producteurs. Et ces
derniers auraient un profit nul. Notez qu’ici aussi existe un très gros problème d’information
car il faudrait que le gouvernement découvre et connaisse le Cm des entreprises (rarement
connu même des entreprises elles-mêmes.

7 – Selon ces règles, combien de voitures seraient vendues ?

Comme les consommateurs auront l’intégralité du surplus total, ils vont faire en sorte que
celui-ci soit le plus grand possible. Il y aura donc Qo voitures vendues. Une quantité
inférieure ne maximiserait pas le surplus total et une quantité supérieure entrainerait une
obligation de dédommager les firmes.

Remarquez que dans les deux cas extrêmes, Qo voitures sont vendues. C’est en effet pour
cette quantité que le surplus total est maximum. C’est un Optimum de Pareto. Mais dans le
premier cas l’intégralité de ce surplus va au producteur alors que dans le second cas il va
aux consommateurs.

Exercice 5: Elasticité de la demande

Le graphique ci-dessous décrit deux courbes de demande. Les affirmations suivantes sont-
elles justes ou fausses ? Justifiez.

1 – La demande D2 est moins élastique que la demande D1.

FAUX. Au point d’intersection des deux courbes, une hausse du prix a un effet négatif sur la
demande beaucoup plus fort sur D2 que sur D1. D1 est donc relativement plus inélastique. Il
y a une relation inverse entre pente de la courbe de demande et son élasticité-prix.

2 – L’élasticité de la demande D1est la même en A qu’en C.

FAUX. Une baisse de un euro de la demande a le même effet en quantité sur la demande. En
effet, la courbe de demande étant une droite, sa pente est constante. Mais l’élasticité mesure
les variations relatives. En A, le prix est élevé est la demande est faible. Donc, l’effet relatif
d’une baisse de prix sera relativement faible en A. L’inverse est vrai en B.

Exercice 6: Discussion

Supposez qu’un hyper-marché prévoit de s’implanter dans une petite ville. Discuter de la
véracité des arguments suivants :

1 – Les petits commerçants prétendent que la substituabilité très proche des produits vendus
par eux et l’hyper-marché entrainera une demande inélastique pour ces produits. Cette
demande inélastique permettra à l’hyper-marché de gagner du pouvoir de marché.
FAUX. La présence de biens substituts implique une demande très élastique pour ces
produits.

2 – Le dirigeant de l’hyper-marché prétend que cette substituabilité entre produits entrainera


une forte élasticité de la demande, qui entrainera une saine compétition et une réduction des
prix pour les consommateurs.

VRAI. On sait que la présence de biens substituts implique une demande très élastique pour
ces produits. Ainsi les consommateurs auront la possibilité de choisir les prix les plus bas. Le
pouvoir de négociation des commerçants et de l’hyper-marché sera fortement réduit (par
rapport à celui des consommateurs.)

3 – Les petits commerçants prétendent qu’une fois qu’ils auront mis la clé sous la porte, il n’y
aura plus de compétition. L’hyper-marché sera alors en position de quasi-monopole ce qui
fera augmenter les prix pour les consommateurs.

VRAI. Si il n’y a plus de petits commerçants, on verra en effet l’hyper-marché être le seul
revendeur dans la petite ville. Il aura un très grand pouvoir de négociation vis-à-vis des
consommateurs. Afin de maximiser ses profits il choisira volontairement de vendre peu à des
prix très élevés.

4 – Le dirigeant de l’hyper-marché prétend que les produits vendus dans son magasin et chez
les petits commerçants sont très différenciés. Cela signifie que la demande sera suffisamment
élastique pour protéger les petits commerçants.

FAUX. La présence de produits très différenciés (ici par la distance sans aucun doute)
implique une demande inélastique. C’est-à-dire peu sensible au prix.

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