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CHAPITRE 2:

Economie Industrielle
MONOPOLE : EXERCICE DU
POUVOIR ET REGULATION

2LSE
RESPONSABLE MODULE:
MME NAJAH AISSAOUI FEHRI
I. Rappel sur les monopoles
• Une entreprise est un monopole quand elle est
le seul vendeur d’un produit.
• Celui–ci n’a pas de substitut proche Cela
lui permet d’avoir une influence sur le prix du
produit.
• La cause la plus fréquente des situations de
monopole est l’existence d’une barrière à
l’entrée de nouveaux concurrents
La propriété de certaines ressources clés

Les barrières légales

Des économies d’échelle importantes

La possession exclusive d’une ressource unique

Les lois sur les brevets et les droits d’auteur

Le gouvernement donne à
une seule firme le droit de vendre un produit
Les monopoles Naturels:

La structure de marché de monopole naturel est liée à l’existence d’une seule firme qui peut vendre à
un coût moindre que ne le feraient plusieurs concurrents.

• S’il y a des économies d’échelle importantes, de telle façon que le monopole a un courbe de coût
moyen à LT dont le minimum est plus bas que si plusieurs firmes se partageaient le même
marché
• Dans ce cas, le monopole est plus efficace que des concurrents nombreux
• Quand les économies d’échelle sont très importantes, la firme la plus grosse, ayant
des coûts moyens plus bas, finit par forcer les concurrents plus petits à vendre sous leur CM, et on
aboutit « naturellement » au monopole par élimination des concurrents moins efficaces.
1) Le comportement du monopole simple
Le comportement de maximisation de profit d’un monopole
simple :
La recette totale du monopole étant : P x Q = RT
La recette moyenne = au prix: RT/Q = RM = P

La recette marginale: 𝝏𝑹𝑻/𝝏𝑸 = Rm

La quantité demandée augmente quand le prix


baisse.
=> Quand le monopole baisse le prix juste assez pour
vendre une unité de plus (unité marginale),
La Rm= Px de l’unité supplémentaire vendue - la recette sur les
unités précédentes vendues moins cher
 Donc la Rm est < au Px de l’ unité marginale (supplémentaire)
vendue

❑ Qd un monopole accroît la Qté vendue, cela entraîne 2 effets


sur la RT: (P x Q)
¤ L’effet Qté: Q augmente
¤ L’effet prix: P baisse
¤ => l’effet total sur RT est d’abord +, puis -, alors que le
CT
lui, augmente toujours avec Q
¨ => Le monopole, au contraire de la firme en concurrence, n’a pas
intérêt à vendre « toujours plus »
¨ Pour maximiser son profit, le monopole doit produire la Qté qui
égalise la recette marginale et le coût marginal
¨ Pour vendre cette Qté, il doit trouver sur la courbe de demande
le prix qui incite les consommateurs à acheter cette Qté
2) Comparaison d’un Monopole et d’une firme en
concurrence

¨ Pour une firme en concurrence le prix est égal au coût marginal


P = Rm = Cm

¨ Pour un monopole, le prix est supérieur au coût marginal


P > Rm = Cm

¨ Le profit économique du monopole est positif (= profit comptable > à la


« normale »)

¨ Celui de la firme en concurrence parfaite qui a la même courbe


de coût est nul
¨ Parce que le monopole vend à un prix supérieur au coût marginal, il
impose une différence entre le prix payé par le consommateur et le coût
des ressources utilisées par la société pour produire la dernière unité
vendue

¨ De ce fait, des unités dont la valeur pour les consommateurs excède


leur coût de production marginal pour les producteurs ne seront ni
produites, ni vendues

¨ Ceci entraîne une perte sèche


II. Le monopole mono-produit
➢ On suppose qu’il existe un marché bien défini, sur lequel une
seule firme est présente.
➢ Cette firme produit un seul bien ou service (elle est mono-
produit).
➢ La demande est donnée par la fonction q = D(p), où q est la
quantité demandée au prix p,
➢ La demande est décroissante dans le prix: dD(p)/dp <0
➢ La demande inverse est notée P(q).
➢ Le coût total de production pour q unités du bien est noté C(q)
et on suppose que: C’(q) ≥ 0.
Le monopole choisit le prix qui maximise son profit:
Max   Max p*D(p) − C(D (p))
✓ La condition du 1er ordre (CPO):
Rm − Cm = 0
D( p)+ p*D’(P)– C’(D(P)*D’(P) = 0,

 p − C’(D(p)) =

• On introduit l’élasticité-prix de la demande: ε =


1-La règle de l’élasticité inverse
On utilise l’élasticité-prix pour reformuler la mesure du pouvoir de
monopole.
On obtient alors la règle de l’élasticité inverse :

➢ La partie gauche de la règle=indice de Lerner = mesure du


pouvoir de marché.
➢ Le monopole opère sur la partie élastique de la demande (où ε >
1) Pourquoi ? Que se passe-t-il si ε < 1 ?
➢ Attention! sauf cas particulier (demande iso-élastique),
l’élasticité dépend du niveau de prix p.
Définition du "pouvoir de marché" :
La capacité d’une firme à élever son prix au dessus de son coût
marginal.

Un monopole a-t-il un fort pouvoir de marché ?


(Corollaire de la règle de l’élasticité inverse)
✓ Le pouvoir de monopole est inversement proportionnel à l’élasticité-
prix de la demande auquel fait face a la firme. ( )
✓ PM > Cm (l'optimum social, CPP)
✓ La distorsion est d'autant plus grande que les consommateurs sont
peu "reactifs" au changement de prix (p∗ → Cʹ = pC quand ε → +∞).
2-Monopole et pouvoir de marché :
✓Une position dominante  une part de marché élevée:
✓Ce qui constitue une violation du droit de la concurrence est un abus
de la position dominante  ce qui est une référence au pouvoir de
monopole
✓Définir le monopole par le "pouvoir de monopole" est plus robuste
que de le définir par la "part de marché" :
1.Il existe par conséquent des problèmes de définition de marché
(Exemple: Apple et le marché des Mac)
2.Une entreprise avec 80% d’un marché peut avoir plus de pouvoir de
marché qu’une entreprise avec 100% de part de marché (Exemple: la
défense de Microsoft)
3- L’inefficacité du monopole
a) La perte sèche ou coût en bien être et coût social du monopole
Comparaison de la concurrence et du monopole
❖ 2 raisons principales sont liées a l’inefficacite du monopole :
La perte de poids mort (la perte sèche) & la recherche de rentes
❖ Il existe des arguments pour soutenir qu’une situation de monopole
peut- etre efficace :
1. En situation de monopole naturel, il est moins couteux de faire
produire a une seule firme plutôt qu’a plusieurs firmes.
2. Argument Schumpetérien : les "grandes firmes" sont plus innovantes
que les "petites firmes"
❑ La perte sèche sous-estime le vrai coût social du monopole (Posner,
1975):
✓ La perspective de profits de monopole peut encourager des firmes à
dépenser des ressources réelles pour obtenir ou conserver une
situation de monopole
On parle de recherche de rentes ("rent seeking").
✓ A l’extrême, une firme serait prête à dépenser tout son futur profit
de monopole pour devenir un monopole.

Nous comparons dans ce cadre le surplus collectif en situation d’un


marche en monopole par rapport a la situation de référence analysée
en détails dans le chapitre I, celle de la concurrence pure et parfaite.
b) La perte sèche ou deadweight loss dans une structure de marché de
MONOPOLE
Le monopole produit une quantité telle que le prix est supérieur au coût
marginal.
QM < Qccp (quantité optimale pour la société, qui maximise le surplus total,
telle que P = Cm)
 le monopole entraine une allocation non efficiente des ressources de la
société: trop peu de ressources sont consacrées aux produits qui sont offerts
par un monopole.
❑ Les inconvénients du monopole peuvent être attenués par les lois anti-
trust, la règlementation des prix, ou la nationalisation
❑ Si les inconvénients paraissent minimes comparés a ceux de l’intervention
publique, les pouvoirs publics peuvent choisir de ne rien faire.
III. La régulation des monopoles
Imposer la concurrence ou démanteler les situations de monopole

*Les lois anti trust :


1. Aux EU: loi Sherman 1890, loi Clayton 1914
Exemples: * Démantèlement de la Standard Oil de Rockefeller
* Procès anti-trust contre Microsoft
* Boeing / Mac Donnel Douglas
Concurrence imposée dans les transports aériens, le téléphone (au cours du
mandat de Reagan)
2. En France (lois sur les ententes et positions dominantes) Rachat
d’Orangina par Coca-Cola.
3. En Europe: téléphone et transports aériens;
4. Au RU: chemins de fer privés
1. Ouverture à la concurrence ou la politique de la concurrence

❑Une des premières ouvertures a la concurrence: A la fin des annees 70 aux


Etats-Unis avec le secteur du transport aérien
❑Cette tendance s’est poursuivie aux cours des années 80 et 90
❑Elle constitue aujourd’hui un enjeu économique majeur et concerne aussi
bien le transport aérien que les télécommunications, l’électricité, les
réseaux postaux, le transport ferroviaires et le transport urbain
(réorganiser les tarifications, d’améliorer la productivité, de réduire
l’abandon de rentes,…)
❑ La concurrence est plus facile à introduire dans les industries ou les couts
fixes sont faibles.
❑ Si une industrie est un monopole naturel, l’ouverture a la concurrence
n’est pas pertinente.
❑Un point clé de l’ouverture d’un marche a la concurrence est la définition
d’une:
1. ≪ vraie ≫ politique d’interconnectabilite entre les differents services
proposés et;
2. Tarification d’accès au réseau adéquate.

❑ Le reseau principal est generalement un monopole naturel


❑ Le service final propose par un nouvel entrant combine ainsi l’usage de
l’infrastructure en place et celui d’autres biens et services situes en aval.
❑ L’autorite regulatrice doit alors definir un prix d’entree qui autorise une
allocation des ressources efficace et permette d’eviter les problemes de
contournement
Il existe un débat plutôt actif quant à la nature du prix d’entrée:
1. Une première école préconise la Efficient Component Pricing Rule (ECPR),
c'est a dire une charge d’accès optimale incluant le cout incrémental
moyen lie a l’accès d’un nouvel operateur au réseau et le cout
d’opportunité subi par l’opérateur en place.
Deux critiques principales peuvent être adressées a cette approche :
i. elle ne considère pas les couts fixes a recouvrer par le propriétaire de
l’infrastructure,
ii. le prix d’accès optimal est totalement déconnecté de la demande.
2. La seconde approche s’appuie sur le principe de la tarification a la Ramsey
Ce prix dépend du cout marginal local c0 et de la super-élasticité de la
demande 𝜀.
Rendre l’operateur local seul responsable du remboursement des couts fixes
conduirait a une importante distorsion de la demande en faveur de l’entrant.

 Cette approche nécessite une bonne connaissance de la demande de biens et


services. Les principaux détracteurs de cette méthode ont avance qu’une
autorite organisatrice ne possédait certainement pas cette information.

 Laffont et Tirole ont alors répondu qu’une tarification a la Ramsey était


potentiellement décentralisable en soumettant les operateurs a une
tarification de type prix-plafond.
2. Une politique de Taxation du monopole
✓ Pour restaurer l'optimum social on doit donc avoir:
t = D(p+t)/D’(p+t) < 0 c'est-à-dire qu'il faut subventionner la production du
monopole.
✓ On est donc ici devant un paradoxe, puisqu'il faut subventionner une entreprise
qui possède un pouvoir de monopole.
✓ Cela vient en fait du fait que le problème du monopole est qu'il conduit à une
sous-consommation.
✓ En plus, il est nécessaire pour appliquer cette taxation optimale que le
régulateur connaisse parfaitement la fonction de demande D(.).
✓ Une solution alternative est la mise en place d'une politique de la concurrence
et plus particulièrement, de démantèlement des monopoles.
✓ Cette politique possède,toutefois, elle aussi certains problèmes, notamment la
multiplication des coûts fixes (càd les coûts indépendants de la quantité
produite).
3. La régulation optimale du monopole : La tarification au coût marginal
Dans ce cas, le monopole sera emmener a tarifier au cout marginal pour
atteindre une allocation efficace des ressources.
Un exemple :Supposons que C(q) = F + cq. Quel est le prix efficace ? Quel est
alors le profit de l’entreprise ?
Le prix efficace : p = Cm, ce prix entraine une perte pour le monopole : π = −F.
On obtient π = −F < 0 !
❖ Tarification au coût marginal imposée
❑ obliger le monopole à pratiquer P = Cm pour obtenir la Qté optimale, comme en
concurrence parfaite (pas de perte sèche)
❑ Mais parfois le Cm est constant et très inférieur au CM (chemins de fer, transport
aérien, maritime, électricité hydraulique) => perte si on l’oblige à vendre à P= Cm
(ex: SNCFT)
❑ Solution: tarif en 2 parties: abonnement fixe + tarif variant avec la
consommation : la partie variable est vendue au coût marginal, la partie fixe
sert à amortir les coûts fixes moyens (STEG): =>la Qté optimale est produite car
le prix de l’unité marginale vendue = Cm de production de cette unité (Kwh par
ex), comme en Conc. parfaite.

❑ Autre solution: Marge « raisonnable » sur coût moyen: tarif accordant une
marge « raisonnable » au monopole / coût moyen
▪ Mais alors le monopole a intérêt à « gonfler les coûts »
La Qté optimale n’est pas vendue (surplus non maximisé)
4. Nationalisation:

➢ Le monopole nationalisé ne cherche plus à maximiser le profit


➢ On peut lui imposer la tarification au coût marginal même si cela entraîne
une perte (on lui accorde une subvention d’équilibre)
➢ Les monopoles publics ont tendance à être mal gérés (gestion
bureaucratique) et peu sensibles aux désirs de la clientèle (qui ne peut aller
ailleurs de toute façon)
➢ Ils n’ont pas d’incitation à réduire les coûts puisque les pertes sont comblées
par le contribuable
➢ Ex: la SNCF, la RATP, Air France (avant)
Monopole multiproduit
Considérons un "monopole multiproduit", qui produit 2 biens.
La demande pour le bien i, avec i = 1, 2, est q = Di(p)
i i

On suppose que le coût de production, C (q1,q2), est séparable :


C (q1,q2)= C1(q1)+C2(q2)
Le monopole propose un vecteur de prix p =(p1,p2)
et un vecteur de quantités q =(q1,q2)
Le problème de maximisation du profit pour le monopole s’écrit :
Max(p1*D1(p)-c1(q1))+(p2*D2(p)-c2(q2))
Modèle « Le learning by doing »

• On considère que les deux produits (différents) vendus par le monopole sont
en fait deux fois le même produit mais vendu à deux dates différentes:
t=1 et t=2
• La demande s'écrit qt = Dt(pt).
• On suppose que les demandes aux deux dates sont indépendantes: bien non
durable
𝜕𝐶2
• À t=1, le coût total s'écrit C1(q1); à t=2, C2(q2,q1)/ <0
𝜕𝑞1
• On a donc un effet d'apprentissage ("learning by doing") : plus
l'entreprise aura produit en date 1, moins il sera cher pour elle de
produire en date 2.
• Le monopole maximise alors son profi t en fonction de p1 et p2:
p1D1(p1) − C1(D1(p1)) + δ [p2D2(p2) − C2 [D2(p2), D1(p1)]
où 0 ≤ δ ≤ 1 est le facteur d'escompte (qui représente le prix du
Temps/le poids relatif de chaque période)

• À la date t = 2, le monopole égalise donc revenu marginal et coût


marginal (comme un monopole mono-produit) :

• À la date t = 1:
 le monopole demande en première période un prix < prix de
monopole statique (myope) pour profiter de l'effet d'apprentissage.
 Cela a pour effet de  le prix (et  les quantités vendues) en t=2.
 Autrement dit, cette firme aurait sous-produit si elle avait été conduite par 2
managers consecutifs ne s'interessant qu'au profit de court terme.
IV. L'auto-concurrence (le cas des
biens durables)
• On relâche dans cette section l’hypothèse que les ventes en 1ère période
n’ont pas d'impact sur la demande en 2ème période
• Les biens durables représentent environ 60% de la production mondiale
introduit une nouvelle problématique puisqu'elle conduit à une concurrence
inter-temporelle entre les nouveaux et anciens biens: le monopole est ainsi en
concurrence avec lui-même
• La principale différence avec les biens non durables est qu'en achetant le
bien (durable) à une date donnée, le consommateur peut le consommer
(c'est-à-dire créer de l'utilité) à cette date mais aussi dans le futur. Cela
crée une nouvelle problématique pour le monopole.

Imaginons un modèle à deux périodes: t=1et t=2.


• Soit pt le prix du bien a la période t, t=1,2.
• Le bien étant durable, les consommateurs ayant déja achète le bien en t = 1
n’achètent pas en t = 2.
pour attirer de nouveaux consommateurs en t = 2, le monopole doit baisser
son prix : p2 < p1.
• Pour simplifier l’étude d'un tel modèle, on suppose une demande unitaire :
chaque consommateur achète une unité de bien, ou rien.
• L'utilité inter-temporelle nette s'ecrit donc :

ou les v, appelées "évaluations", représentent la valeur que les consommateurs


associent au bien.
• Les consommateurs ont des évaluations hétérogènes et celles-ci sont
réparties uniformément sur [0,1].
• Pour la simplification, on suppose que le monopole produit à un coût
marginal constant, normalisé à 0.

Profit = prix quantité – cout marginal (0)

• On a vu précédemment que le problème du monopole résidait dans


l'anticipation des consommateurs sur sa séquence de prix.
• On étudie donc la situation, dans laquelle la firme peut s'engager (de
manière crédible) à ne pas réduire son prix en t = 2
L'engagement à ne pas réduire le prix :
❑ On suppose dans cette section que p1 = p2 = p.
❑ Si le prix ne diminue pas en t = 2, aucun consommateur n'a intérêt a acheter
en t = 2.
❑ Par ailleurs, si un consommateur avec une évaluation v achète le bien (en
t=1), tous les consommateurs avec des "consentements a payer" v ’> v ont
aussi intérêt a l'acheter ((1 + δ)v – p1 ) est en effet croissant en v).
❑ Le consommateur indifferent entre acheter en t = 1 et ne pas acheter le bien
est le consommateur avec une évaluation:

Comme la distribution des évaluations est uniforme, la demande s’écrit donc :


A l’équilibre: Max le profit (=recettes totales):

• Nous pouvons comparer cet optimum à ce qu'il se passe lorsque le


monopole ne peut pas s'engager sur une séquence de prix.
• S'il ne s'engage pas sur une séquence de prix, le monopole optimise en
deuxième période en fonction de ce qu'il a vendu en première période.
• Pour chaque prix p1 donne, on cherche donc l'optimum p*2(p1).
Cas général : la conjecture de Coase
❑ Lorsqu'on considère un bien durable, le monopole est donc en compétition
avec lui même.
❑ 2 variables sont fondamentales :
n (le nombre de périodes) et δ (le taux d'escompte)
❑ Si le n→ et δ → 1 alors Π (profit inter-temporel) → 0:
Explication: si δ → 1 et si n→ , les consommateurs ne perdent pas d'utilité a
attendre la (les) periode(s) suivante(s) pour acheter le bien.
Le monopole doit fixer un prix qui → 0 (son coût marginal) pour que les
consommateurs acceptent d'acheter le bien.
Il est donc frappant de constater que même en monopole, la production d'un
bien durable peut conduire à un profit nul.
• Le monopole peut toutefois mettre en place diverses strategies pour faire
face a ce « probleme » :
• il peut s'engager sur une séquence de prix, en fonction de sa crédibilité et
de sa réputation, recourir a la location, au credit-bail…
• Par ailleurs, la situation modélisée peut être contournée grâce a l'apparition
de nouveaux consommateurs ou via l'obsolescence planifiée (Durée de vie),
càd la création de nouvelles versions ou la mise en place de mises à
jour(Logiciels. Applications…)

❑ Étudions une de ses solutions qui consiste a louer le bien plutot que le
vendre. On retrouve alors un modele dans lequel on a un prix par periode
mais ou le consommateur ne possede pas le produit: le bien n'est durable
que pour le monopole
• Soit pt le prix a la periode t.
• Le consommateur loue le bien s'il en retire une utilite positive sur la periode,
càd si pt < v.
• La demande s’écrit donc Dt(pt) = 1 − pt (a cause de la distribution
uniforme) et le profit a la période t est : Πt(pt) = pt(1 − pt).
• En considérant deux périodes les prix optimaux sont donc:
𝑃1= 𝑃2 = 1/2 et le profit optimal devient ΠL =
On retrouve donc le profit qu'obtenait le monopole lorsqu'il pouvait s'engager
sur une sequence de prix ΠL = Π︎.
V. Le monopole discriminant
Définition d’un monopole discriminant:
➢ s’il applique une tarification différente suivant les individus, ou les groupes
d'individus (par exemple : tarif étudiant), ou si
➢ il applique une tarification dégressive, c'est-a-dire un escompte quantitatif
(par exemple via des offres promotionnelles ou des abonnements). Le prix
unitaire change alors selon les quantités achetées.
Exemples :
o Tarifs étudiants
o Prix des billets d’avion ("yield management")
o Tarifs dégressifs ("le 2 gratuit")…
e

➢ Toutefois, la discrimination par les prix n'est toutefois pas toujours possible:
elle dépend en fait du niveau d'information que la firme possède et de la "
transférabilité " des biens et/ou de la demande.
Pigou (1920) identifie trois types de discrimination par les prix :

1. La discrimination du 1er degré (ou tarification parfaite)


2. La discrimination du 3ème degré le monopole n‘a pas d‘information sur
chaque consommateur en particulier mais sait repérer l‘appartenance d‘un
consommateur à un groupe (ou à un ensemble particulier de consom-
mateurs) et connaît les caractéristiques globales de la demande de chacun
de ces groupes (tarifs pour les étudiants; personnes âgées; de tarifs
différents selon les pays où le bien est acheté…)
3. La discrimination du 2ème degré la firme sait qu'il existe différents groupes
dans la population mais ne peut pas identifier l'appartenance d'un individu
à un groupe (classe économique, classe affaire)
Ces trois formes de discrimination exigent un certain niveau d’information sur
les consommateurs, décroissant (1er degré > 3ème degré > 2ème degré).
Marc
➢ La question de la transférabilité est également extrêmement importante
lorsqu'on aborde la question de la discrimination:

▪ Si on considère des biens homogènes, il est nécessaire pour que la firme


puisse discriminer que les biens soient non transférables (d'un acheteur à un
autre) ou que les coûts de transfert soient élevés

• Si les biens ne sont pas homogènes (s'ils sont de qualité différente) la firme a
toujours possibilité de discriminer mais elle doit tenir compte de la
transférabilité de la demande

Par exemple, dans le cas du transport aérien, la demande est transférable


puisqu'un voyageur en classe affaire peut également porter son choix sur la
classe économique, s'il n'est pas satisfait du prix ou du service en classe affaire.
arc
1. La discrimination du 1er degré (ou tarification parfaite)
➢ Le monopole connaît parfaitement les différents acheteurs  aucun
arbitrage n’est possible.
➢ La quantité produite correspond à la quantité de concurrence. Mais la
distribution n’est pas la même pas plus que le prix.

(a) Cas d’une demande unitaire


➢ Le consommateur achète une unité du bien si le prix est inférieur à son
évaluation du bien et n'achète pas sinon)
➢ La firme connaissant parfaitement chaque consommateur, elle fait payer à
chaque individu exactement son prix de réservation (c'est-à-dire son
évaluation)  On a donc un prix par consommateur.
arc
➢ A l'optimum, le prix individuel pi est égal à l'évaluation 𝑣i tant que
𝑣i ≥ c, le coût marginal du monopole.
➢ Une telle formalisation nous permet d'étudier l'impact de la
discrimination sur le bien- être, c'est-à-dire sur le surplus social total.
➢ Par construction, le surplus de chaque consommateur est égal à zéro.
 le surplus des consommateurs est nul.
➢ Cependant, chaque consommateur qui a une évaluation 𝑣i ≥ c achète le bien.
➢ Le profit du monopole s'écrit donc :

➢ On retrouve ainsi le surplus social de concurrence Le surplus social


est maximal, même s’il vient uniquement du surplus du producteur.
arc
(b) Cas d’une demande élastique
2. La discrimination du 3e degré
❑ Le monopole n‘a pas d‘information sur chaque consommateur en
particulier mais sait repérer l‘appartenance d‘un consommateur à un
groupe (ou à un ensemble particulier de consommateurs) et connaît
les caractéristiques globales de la demande de chacun de ces
groupes.
❑ Exemples: tarifs particuliers pour les étudiants ou les personnes
âgées ; tarifs différents selon les pays où le bien est acheté.
❑ Dans ce type de discrimination le monopole est capable de diviser la
demande totale en m groupes du marché par exemple on peut faire
la différence entre les hommes/femmes pour certains biens, entre
enfants/adultes pour les tickets de cinéma par exemple.
❑ Il y a la discrimination suivant l‘âge ou suivant la localisation ou
arc
suivant le sexe. Le monopole fait payer un tarif pour chaque groupe.
❑ Pour que la firme puisse charger les consommateurs différents prix,
elle devrait posséder les moyens d‘éliminer la possibilité d‘arbitrage
(acheter à un prix faible pour pouvoir vendre à un prix plus élevé).
❑ En d‘autres termes, la discrimination par les prix serait impossible
quand les consommateurs qui pourraient acheter à un prix faible
pourraient réaliser des profits en revendant le produit aux
consommateurs à des prix plus élevés.
 Ainsi, les firmes auraient recours à différentes techniques de
marketing pour empêcher que l‘arbitrage ait lieu.arc
❑ Exemples:
1. Les firmes pourraient charger différents prix dans différents emplacements
géographiques  pour que la discrimination par les prix soit soutenue, les marchés
devraient être séparés par la géographie, par des taxes assez élevées, ou par des coûts
de transport exorbitants tels que ceux causés par le périssement des produits
transportés d‘une place à une autre.
2. Les firmes fournissant des services (tels que les compagnies de transport,
restaurants, et les lieus de distraction) chargent aux citoyens seniors des prix plus faibles
que les prix chargés aux jeunes consommateurs. Dans ce cas, pour que la discrimination
des prix soit soutenue, la firme devrait demander aux citoyens seniors leurs CIN.
3. Les firmes pourraient vendre des tickets avec rabais pour les étudiants. Dans ce cas,
le vendeur demande aux étudiants de leurs pièces d‘identité pour les distinguer des
autres qui voudraient profiter de ce rabais.
4. Les éditeurs d‘ouvrages pourraient charger les institutions des prix plus élevés qu‘aux
individus en vendant (hardcovers) aux institutions et (softcovers) aux individus.
2. La discrimination du 2e degré
❖ La firme sait qu'il existe différents groupes dans la population mais
ne peut pas identifier l'appartenance d'un individu a un groupe.
❖ Le monopole proposera alors des options (classe économique,
classe affaire) et les consommateurs choisiront eux-mêmes a quel
groupe ils appartiennent.
❖ Les options proposées par la firme seront généralement différents
couples (prix, qualité) ou différents couples (prix, quantité).

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