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Þ Monopole
Þ Modèle de Bertrand
Þ Modèle de Cournot
Þ Concentration du marché
Þ Fusions
Þ Pouvoir de marché
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La concurrence pure et parfaite
Le modèle de la concurrence pure et parfaite (CPP) se définit
par un certain nombre d'hypothèses essentielles et constitue l'un
des fondements de la théorie néoclassique.
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Pour maximiser son profit, chaque firme produit jusqu’à égaliser son
coût marginal au prix :
Max [ p.q - CT(q) ] => p = Cm(q*)
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Comme les profits sont positifs, il est rentable pour des firmes
identiques d’entrer à leur tour sur le marché.
6
Pour résumer …
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La concurrence imparfaite
Il y a concurrence imparfaite CI dans un secteur lorsque le producteur peut individuellement
influer sur le prix de son output (ce qui est produit).
En concurrence imparfaite les prix sont généralement plus élevés et le nombre de producteurs
moins important qu’en CPP.
Mais, l’existence de CI n’exclut pas l’existence d’une certaine rivalité sur le marché pour
accroître les parts de marché.
Le producteur est un « Price maker », il est faiseur de prix, contrairement qu’en CPP, et
décide de la variation des prix selon les stratégies qu’il entreprends et les performances qu’il
souhaite.
En CI, le prix baisse à mesure que les ventes augmentent.
Nombre d’acheteurs
1 Nombre fini ∞
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La notion de Demande
• La demande représente les quantités de biens et services que les consommateurs
veulent et peuvent acheter aux différents prix.
La loi de la demande
Il existe une relation Inverse entre le prix et la quantité de la demande
• La notion de l’offre - le montant (quantité) d’un bien ou d’un service que le vendeur
est disposé et capable de vendre à différents prix à un moment donné.
• Il existe une relation directe (positive) entre le prix et la quantité offerte
• Coût de production standard (pour une firme):
• Coût total: CT(Q)=CF+CV(Q)
• Coût marginal (croissant): Cm(Q)=CT’=CV’
• Coût moyen : CM(Q)= CT(Q)/Q
• CV étant le coût variable
• CF le coût fixe
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La loi de l’offre
Il existe une relation directe (positive) entre le prix et la quantité offerte
L’équilibre
Le prix d’équilibre
• Le prix auquel les courbes d’offre et de demande se croisent.
A l’équilibre, la quantité offerte et la quantité demandée sont égales.
Quantité d’équilibre
• Quantité pour laquelle la courbe d’offre et la courbe de demande se croisent.
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Le monopole
Le monopole définit une situation de marché où l’entreprise domine tout le marché (ou
presque tout le marché).
Le monopole est une situation de marché où une entreprise est seule à produire un bien ou un
service.
En passant de la CPP au Monopole, on abandonne en 1er lieu l’hypothèse « d’atomicité » et
celle de « libre accès au marché ». Les 3 autres hypothèses restent compatibles avec la
structure du monopole.
Le monopole naturel : du fait de coûts d’entrée très élevés dans l’industrie, d’économies
d’échelle ou de gamme, la production par une seule firme est moins coûteuse que la production
par plusieurs firmes.
Les barrières à l’entrée : du fait de certaines caractéristiques du marché (des coûts élevés ou
l’existence d’une facilité essentielle) ou de menaces faites par les entreprises en place (barrières
stratégiques).
Les restrictions légales à l’entrée : licence exclusive, brevet, concession de service public...
• La demande qui s’adresse à lui se confond avec la demande totale sur le marché.
• Le monopole en choisissant son volume de production détermine via la fonction de
demande, le prix
• S’il produit plus, il vend plus, mais le prix baisse
Pour maximiser son profit, le monopole arbitre donc entre produire plus à un prix moins élevé
ou produire moins pour bénéficier d’un prix plus élevé.
• Au final il va « rationner » la demande…
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Maximisation du profit
En situation de monopole
• L’élasticité-prix de la demande :
"# #
ε=
"$ $
• On en déduit :
%&%
Cm(q) = p ( )
'
Conclusion : moins la demande est élastique (c’est-à-dire moins les consommateurs sont
sensibles au prix), plus le prix de monopole s’éloigne du prix de concurrence parfaite.
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L'équilibre de Nash
L'équilibre de Nash est un type de solution – proposé par John Forbes Nash en 1950 –
couramment utilisé en théorie des jeux, dont la définition même souligne le caractère auto-
réalisateur.
En fait, la grande – et seule – question que se pose un joueur au moment de faire son choix est,
en théorie des jeux : que va faire l'autre ? Ses croyances concernant le comportement des autres
ont donc un rôle essentiel au moment de la décision. À la diversité des croyances peut ainsi
correspondre une multiplicité d'équilibres.
B1 B2 B3
Le joueur A doit choisir entre les deux stratégies A1 et A2, le joueur B entre les trois
stratégies B1, B2, B3.
L'équilibre {A1, B1 } est cependant sous-optimal puisqu'il existe une autre combinaison
{A2, B2} qui donne aux deux joueurs un gain supérieur à celui qui est procuré par cet équilibre.
Que prédit la théorie concernant les choix des joueurs ? Rien de bien précis, puisque tout
dépend de ce que chacun croit que l'autre va faire. En fait, de nombreuses issues d'un jeu
peuvent résulter du choix d'individus « raisonnables » : il n'y a donc pas de raison particulière
pour privilégier les équilibres. On peut même s'interroger sur l'utilisation du mot « équilibre »
pour désigner les solutions de Nash, les règles des jeux excluant tout processus (elles supposent
un choix unique et simultané de la part des joueurs).
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L’oligopole
Définition de l’oligopole
Le modèle de Bertrand
Le duopole, forme d’oligopole sur un marché où seulement deux entreprises vendent un bien
ou service en particulier tout en maximisant leurs profits. À elles deux, ces entreprises
possèdent la totalité ou la quasi-totalité des parts de marché.
Joseph Louis François Bertrand, né le 11 mars 1822 à Paris et mort le 3 avril 1900 à Paris, est
un mathématicien, économiste et historien des sciences français.
Deux firmes qui produisent des biens identiques « substituts parfaits » et se font
concurrence en prix
La demande est donnée par q = D(p)
Le cout marginal de production est constant et identique pour les deux firmes : C
Cm(Etse1) = Cm(Etse2)
On suppose que la demande est partagée de façon égale entre les deux firmes si leurs prix sont
égaux.
On a donc :
Dans le modèle le plus simple de firmes identiques produisant un bien homogène sans
contrainte de capacité, on se retrouve dans un cas paradoxal.
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Bien que n'étant que deux, les firmes se retrouvent avec un profit de concurrence parfaite, c'est-
à-dire un profit nul.
Considérons le cas le plus simple d'un duopole symétrique avec un coût de production unitaire
constant égal à c.
On suppose par ailleurs que les deux firmes produisent des biens homogènes et choisissent
uniquement leurs prix (duopole de Bertrand).
On retrouve alors un des résultats centraux de l'économie industrielle : (p1, p2) = (c, c) est
l'unique équilibre de Nash.
On a π1(c, c) = 0.
Par ailleurs (c, c) est l'unique équilibre de Nash puisque dès que (p1, p2) ≠ (c, c) on a une
escalade de prix à la baisse jusqu'à (c, c).
p1 > p2 > c
p1 > p2 = c
p1 = p2 > c ⇒ escalade des prix à la baisse jusqu'à(p1, p2) = (c, c)
p1 = p2 = c
Ce résultat est très fort puisque les profits sont alors nuls, c'est-à-dire qu'on retrouve une des
caractéristiques de la concurrence parfaite alors que les firmes ne sont que deux (et que le profit
est maximal quand il n'y a qu'une firme).
Par ailleurs, ce résultat ne semble pas très réaliste. Les industries organisées en oligopole
(comme la téléphonie mobile par exemple) étant en réalité sujets à des profits importants.
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Il existe en fait au moins trois moyens de contourner théoriquement le paradoxe de Bertrand :
Équilibre de Bertrand
Paradoxe de Bertrand
Il existe un équilibre de Nash unique tel que les firmes fixent 𝑝%∗ = 𝑝.∗ > = c.
A l’équilibre, on a Π∗1 = Π∗ 2 = 0
Résultat :
• Quand on passe d’une firme (monopole) a deux firmes (duopole), le prix d’équilibre
passe du prix de monopole au prix concurrentiel.
Applications :
Alors la firme 1 augmente son profit en fixant 𝑝%∗ = 𝑝.∗ − 𝜖, car pour 𝜖 petit,
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• Coûts assez proches : 𝑐% < 𝑐. < 𝑝2 (𝑐% )
• La firme 1 est beaucoup plus efficace que la firme 2 : 𝑐% < 𝑝2 (𝑐% ) < 𝑐.
La concurrence en dynamique
• Le modèle de Bertrand suppose que les firmes ne se font concurrence que pendant une
période.
• Si « punition » (guerre des prix...), comparer gains de court terme et gains de long
terme.
• Le modèle de Bertrand suppose que les firmes n’ont pas de contraintes de capacité
• Mais la firme 1 peut être incapable de servir toute la demande : contraintes de capacité
• Si c’est le cas, même si elle élève légèrement son prix, la firme 2 garde une partie du
marché
àParadoxe de Diamond
Les consommateurs ne sont pas informés des prix
Coût 𝜖 à passer d’un magasin à l’autre (coût de recherche)
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Le Duopole à la Cournot
Les firmes présentes sur le marché produisent toutes le même bien homogène et connaissent
parfaitement la demande et les capacités de production de leurs concurrentes.
Leur nombre est suffisamment faible pour que chacune puisse influencer le prix du marché.
Sur un marché à la Cournot, toutes les firmes ont le même comportement adaptatif, qui consiste
à fixer sa production en fonction des productions concurrentes.
Ce processus de tâtonnement leur permet d'obtenir une production optimale, c'est-à-dire celle
qui maximise leur profit.
Hypothèses :
• Équilibre non-coopératif : situation où chacun des concurrents n’a pas intérêt à modifier
unilatéralement ses décisions, compte tenu de la réaction anticipée de l’autre
concurrent.
Fonctions de réaction
L’équilibre de Cournot est défini au point C à l’intersection des deux droites représentatives
des fonctions de réaction
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Concentration du Marché
Ententes et pratiques concertées
Une entente est un accord entre entreprises destiné à limiter ou à éliminer la concurrence
s'exerçant entre elles, dans le but d'augmenter les prix et les bénéfices des entreprises
participantes, sans produire d'avantages compensatoires objectifs.
Il s'agit d'une coordination entre entreprises qui n'a pas été poussée jusqu'à la réalisation d'un
accord proprement dit.
Une pratique concertée peut consister dans une prise de contact directe ou indirecte entre
entreprises dont l'intention ou l'effet est soit d'influer sur le comportement du marché, soit de
faire connaître aux concurrents le comportement qu'elles entendent adopter à l'avenir.
Þ Cartel ou entente organisé avec instructions explicites sur les prix à pratiquer, la
politique commerciale, les quantités à produire, etc.
Þ Rencontres à l’occasion de conférences, déjeuners etc. permettant un échange
d’informations ou l’adoption d’un ligne d’action commune
Collusion tacite : résulte d’un équilibre non coopératif, les firmes se comportant
indépendamment les unes des autres, sans s’entendre sur un comportement à adopter
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Définition économique de la collusion : situation dans laquelle les firmes fixent un prix plus
élevé que celui qui prévaudrait en l’absence de collusion
Þ Par exemple dans le cadre d’une concurrence à la Bertrand (en prix) pour un bien
homogène, une situation de collusion se caractérise par un prix supérieur au coût
marginal
Þ On ne peut donc évaluer une situation de collusion que par rapport à une situation
de référence traduisant le fonctionnement concurrentiel du marché considéré
(concurrence parfaite, oligopolistique à la Bertrand ou à la Cournot, avec bien
homogène ou différenciation, concurrence monopolistique, etc.)
Þ Symétrie des firmes : par exemple gamme de produits similaire, parts de marchés
identiques, utilisation de la même technologie, etc.
Þ Effet anticoncurrentiel : une information précise sur les prix et les quantités produites
par chaque firme facilite l’identification des déviations et donc accroit l’efficacité
d’une entente
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Fusion d'entreprises
Lorsque la croissance externe passe par la prise de contrôle de l’entreprise, on parle de fusion
et acquisition.
La fusion
Lors d’une fusion, deux ou plusieurs sociétés se dissolvent pour former une nouvelle société
qui reprend la totalité de leur patrimoine.
Exemple : Aventis (agence de communication) est issue de la fusion des sociétés Hoescht et
Rhône Poulenc (groupe pharmaceutique et chimique) qui se sont dissoutes lors de
l’opération. ·
La fusion absorption
Une société absorbante B reçoit les actifs et les dettes d’une société absorbée A qui disparaît.
La scission
Elle entraîne la disparition d’une société par la transmission de son patrimoine à des sociétés
nouvelles ou préexistantes. Les scissions précèdent ou accompagnent souvent les opérations
de fusions et acquisitions car les restructurations et regroupements des firmes entraînent une
modification de leurs activités.
Cette procédure est souvent utilisée lorsqu’à la suite d’une fusion la nouvelle entité est
contrainte par les autorités de la concurrence, de se délester de certaines activités pour les
quelles elle dispose d’une position dominante.
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Exemple : Ainsi, Total Fina Elf a dû céder à Carrefour et aux centres Leclerc une partie de
ses stations d’autoroute.
Par acquisition d’actions sur les marchés (par prise de participation financière)
Très souvent, l’acquisition d’une firme B par une firme A prend la forme d’une prise de
participation financière de la firme A dans la firme B.
Cette méthode permet aux firmes contrôlées de ne pas perdre leur autonomie juridique. Le
rachat peut être total ou partiel.
Une prise de participation proche de 30% du capital permet à la firme qui la réalise de
disposer d’une minorité de blocage. Un contrôle de plus de 50% est cependant souvent
nécessaire (contrôle de filiales).
Exemple : la prise de participation de 37% de Renault dans le capital de Nissan lui a donné le
contrôle de cette entreprise.
Fusion verticale : elle réunit des activité situées le long de la filière de production. C’est une
procédure typique de la filière pétrolière où les raffineurs contrôlent leur propre réseau de
distribution d’essence.
Fusion conglomérale : elle regroupe des activités appartenant à des secteurs d’activité
différents
Exemple : Avant son rachat par Vivendi, le groupe Seagram était à la fois présent sur le
marché des vins et spiritueux et sur le marché des industries culturelles. ·
Fusion oblique ou concentrique : les activités réunies par la fusion n’appartiennent pas au
même marché mais mobilisent des compétences voisines.
Exemple : la gestion de la distribution d’eaux nécessite des compétences qui peuvent être
utilisées pour la gestion d’un réseau câblé, ce qui explique la diversification de la Lyonnaise
des eaux vers cette activité à travers le réseau Noos. ·
Fusion géographique : fusion d’entreprises n’étant pas concurrentes sur le même marché
géographique.
Très momentanément interrompues à la fin des années quatre-vingt, les F&A reprennent à un
rythme de plus en plus soutenu pendant toute la décennie 1990-2000. Désormais, elles
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touchent la majorité des pays développés et présentent des caractéristiques analogues d’un
pays à l’autre.
Les F&A réunissent très souvent des firmes de nationalités différents pour former de grandes
firmes multinationales.
Les F&A se font par vagues et privilégient certains secteurs d’activité. Plusieurs facteurs
expliquent ces deux caractéristiques. Les innovations, qu’elles soient technologiques,
organisationnelles ou financières, impliquent des restructurations qui touchent simultanément
plusieurs secteurs. Ensuite, les fusions s’opèrent généralement dans une conjoncture de
croissance des économies.
L’ampleur des F&A est fonction du modèle de gouvernance dominant. Enfin, l’évolution de
la réglementation et de la législation encourage ou au contraire freine le rythme de diffusion.
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Structure de marché et pouvoir de marché
è Le marché des produits comprend tous les produits et/ou services que le
consommateur considère comme interchangeables ou substituables en raison de leurs
caractéristiques, de leur prix et de l'usage auquel ils sont destinés. Pour ce faire sont
analysés les conditions de concurrence, les prix, l'élasticité croisée de la demande, les
préférences des consommateurs, les barrières et coûts associés à un transfert de la
demande vers des produits similaires.
• coût occasionné par le passage d'un produit à un autre s'il s'agit de deux
produits potentiellement concurrents.
La concurrence soumet les entreprises à deux sources de contraintes principales qui servent à
délimiter le marché :
La substituabilité au niveau de l'offre consiste, quant à elle, à définir les capacités des
fournisseurs à réorienter leur production vers certains types de produits et les commercialiser
à court terme.
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Exemple : L'industrie papetière est révélatrice en la matière. Elle fabrique des qualités très
différentes de papier.
Concernant la demande, la substituabilité est très faible dans la mesure où, pour les éditions
artistiques, seuls les papiers de qualité supérieure peuvent être utilisés, alors que, pour être
rentable, le grand tirage demande une qualité de papier inférieure.
Or, les coûts d'adaptation pour passer d'une fabrication de telle qualité de papier à telle autre
sont très faibles. Les entreprises papetières peuvent donc se faire concurrence pour les
diverses qualités de papier qui font partie du même marché alors même qu'elles sont
destinées à des usages différents.
Doit ainsi être déterminée la possibilité qu'auraient les clients, en cas de variation de
prix, de transférer leurs commandes vers des entreprises implantées ailleurs à court
terme et à un coût raisonnable.
Les coûts de transport sont également importants : que l'on pense à des produits tels le
carton ou le ciment. Ils peuvent toutefois être compensés par un coût de main-d'oeuvre ou
de matières premières moindre ou un accès facilité aux réseaux de distribution. La
répartition des lieux de production peut également être telle qu'il existe d'importants
chevauchements entre les périmètres autour de ces usines. Un effet de substitutions en
chaîne peut alors influer sur les prix pratiqués pour les produits concernés, étendant
d'autant plus le marché géographique pertinent.
Focus et explications :
Le marché pertinent
Deux questions :
Un marché peut être défini comme un ensemble de produits présentant entre eux une forte
substituabilité du point de vue de la demande et de l’offre.
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Définition du marché pertinent
Le marché pertinent en termes de produit comprend tous les produits et/ou services
considérés comme relativement interchangeables ou substituables par le consommateur, en
raison des caractéristiques des produits, de leur prix, et de leur usage habituel.
- Au niveau de l’offre : des offreurs qui produisent d’autres types de biens pourraient
se mettre à produire le produit en cas de hausse de prix.
La délimitation des marchés pertinents reste la première étape systématique de l’étude des
concentrations ou de potentiels abus de position dominante.
Elle consiste à déterminer le périmètre des produits et les territoires concernés par l’affaire de
concurrence examinée.
La définition juridique d’un marché pertinent met l’accent sur la substituabilité entre les biens
du point de vue du consommateur : "un marché de produits en cause comprend tous les
produits et/ou services que le consommateur considère comme interchangeables ou
substituables en raison de leurs caractéristiques, de leur prix et de l’usage auquel ils sont
destinés"
Ce qui revient à regrouper dans un marché tous les produits substituables du point de vue de
la demande.
Comment délimiter les marchés pertinents ?
En droit de la concurrence , afin de déterminer si les entreprises ont de trop importantes parts
de marché , ce qui justifierait l'intervention du gouvernement, le test du monopoleur
hypothétique, ou SSNIP « small but significant and non-transitory increase in price » (c'est-à-
dire "augmentation faible mais significative et non transitoire des prix"), est utilisé pour
définir le marché pertinent d'une manière cohérente. Il est une alternative à la
détermination ad hoc du marché pertinent par la recherche d'argument démontrant la
similarité des produits.
Le test du monopoleur hypothétique est capital dans les cas d'abus de position
dominante en droit de la concurrence et dans l'autorisation ou le refus d'une fusion par les
autorités compétentes. Il est en particulier utilisé par les pays anglosaxons et par les autorités
communautaires. Les autorités de la concurrence peuvent ainsi empêcher des défaillances du
marché causée par une entente, un oligopole, un monopole ou encore d'autres formes de
domination du marché par un leader.
Le test du SSNIP cherche à définir le plus petit marché pertinent à l'intérieur duquel un
monopoleur hypothétique ou un cartel pourrait imposer une augmentation significative et
profitable dans les prix. Le marché pertinent est représenté par un panier de biens ou services
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qui sont considérés comme substituables pour le consommateur. Un tel panier est considéré
comme monopolisable, si un seul offreur peut le fournir et pourra en même temps maximiser
son profit, sans pour autant que les clients choisissent d'autres biens et services d'autres
offreurs.
Le test :
Faisceau indices
La corrélation des prix au cours du temps (ex : corrélation de 0,85 à 1 pour les eaux
minérales, faible voire négative entre eaux minérales et boissons gazeuses)
Différences de prix (ex : les différences de prix importantes entre boissons gazeuses et eaux
minérales prises comme indice de marchés séparés).
La nature du besoin satisfait (ex cosmétiques vendus en pharmacie par ´ rapport aux
cosmétiques vendus en grande surface)
Le marché géographique
Des mesures des ratios de concentrations
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Définition du marché géographique
Éléments :
On cherche aussi s’il existe des caractéristiques de marché propices au pouvoir de marché. La
concentration ?
Oligopole de Cournot avec N firmes
La fonction de cout (identique pour toutes les firmes) est C(qi) = c𝑞J
Dans ce modèle, combien de firmes faut-il pour que le marché puisse être considéré comme
”concurrentiel” ?
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Le tableau suivant calcule l’inefficacité allocative (perte sèche) en Cournot en % de
l’inefficacité du monopole.
N %
1 100%
2 44%
3 25%
4 16%
7 6%
15 1,5%
→Dans cet exemple, il suffit de peu de firmes pour que le marché soit « efficace »
Problèmes :
une firme peut avoir un indice de Lerner bas, alors qu’elle a un fort pouvoir de marché
(pourquoi ?)
Difficile d’estimer directement l’indice de Lerner (problème d’informations sur les coûts)
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→ Estimation de l’indice de Lerner par l’élasticité de la demande pour la firme.
- la concurrence potentielle
- le contre-pouvoir des acheteurs
𝐶2 = ∑2
JS% 𝑠J
𝑆% 𝑆. 𝑆U 𝑆V
𝐶V =80 60 10 5 5
𝐶V =80 20 20 20 20
𝑆% 𝑆. 𝑆U 𝑆V
𝐶V =100 100/3 100/3 100/3 -
𝐶V =98,5 49 49 0,25 0,25
H = ∑2
JS%(𝑠J )
.
1/N
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Li = si ε
On a
(𝒔𝒊 )𝟐 𝑯
L =∑𝑵 𝑵
𝒊S𝟏 𝒔𝒊 𝑳𝒊 =∑𝒊S𝟏 𝜺
= 𝜺
→ Cette relation suggère une relation entre structure de marché (H) et pouvoir de marché
(L).
Le paradigme SCP Le paradigme SCP (école de Harvard) pose qu’il existe un lien entre
Structure, Comportement et Performance.
Hypothèse : S → C, S → P et C → P
C → P : plus la concurrence entre les firmes est forte, plus le marché est efficace
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Pour tester l’hypothèse du paradigme SCP, il s’agit de vérifier s’il y a une relation entre la
structure et la performance, c’est-à-dire entre la concentration et le pouvoir de marché.
Problèmes de « données » :
Problème de simultanéité
▪ Problème de simultanéité : on a des relations directes et indirectes entre ´
concentration et pouvoir de marché
▪ Problème d’interprétation
Par exemple, on sait qu’il y a une relation directe entre concentration et pouvoir de marché
Mais on peut envisager aussi une relation indirecte entre concentration et pouvoir de marché
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Relation indirecte entre concentration et pouvoir de marché
Ø Soit Π(p) le profit de l’industrie, ou le prix p est le résultat d’une forme de collusion.
On suppose que Π(p) augmente avec p.
Dans cet exemple, on a une relation négative entre concentration et pouvoir de marché
(quand les prix augmentent).
En résumé ….
è Le pouvoir de marche représente la capacité d’une firme à élever son prix au-dessus
de son coût marginal.
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è Les autorités de la concurrence utilisent un faisceau d’indices pour définir le marché
pertinent : le SNIP test, les coûts de transport, la corrélation des prix, la nature du
besoin satisfait.
è L’approche structuraliste des performances des firmes considère que celles-ci sont
déterminées par les caractéristiques de leur environnement. Le modèle structure-
comportement-performance constituera pendant une vingtaine d’année le cadre de
raisonnement des praticiens (paradigme SCP).
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