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Théorie de Marché Math/Informatique I Année académique 2019/2020

Plan Du Cours

Introduction Générale

CHAPITRE I : ANALYSE MICROECONIQUE DU CONSOMMATEUR

I) APPROCHE THEORIQUE

A) SOLUTION BASEE SUR L’EGALISATION DES UTILITES MARGINALES


B) SOLUTION BASEE SUR LES COURBES D’INDIFFERENCE
1) Les courbes d’indifférence.
2) Propriétés des courbes d’indifférence
3) Le taux marginal de substitution
4) La droite du budget
5) L’équilibre du consommateur.
II) NOTIONS D’ELASTICITE

1) L’élasticité prix de la demande

2) L’élasticité croisée

CHAPITRE II : LE CALCUL ECONOMIQUE DU PRODUCTEUR

I) APPROCHE THEORIQUE
A) COURBE D’INDIFFERENCE DU PRODUCTEUR
B) LIGNE DES COUTS OU ISOCOUTS
C) L’EQUILIBRE DU PRODUCTEUR
II) EXERCICE D’APPLICATION

CHAPITRE III : LE MARCHE DES BIENS ET SERVICES

I) LA FONCTION DE DEMANDE

1) Définition

2) Les déterminants de la demande

II) FONCTION D’OFFRE


1) les différents types d’entreprises

a) La classification des entreprises selon le critère économique.

b) La classification des entreprises selon le critère juridique.


2) Les rendements dans une entreprise.

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3) L’offre et les prix.


4) Les recettes de la firme.
5) Les coûts de production.
a) Les variations des coûts en courte période.
b) Les variations de coûts en longue période.

CHAPITRE IV LES DIFFERENTS TYPES DE MARCHE.

I) Le marché de concurrence pure et parfaite


1) Hypothèses de base.
2) Détermination de la quantité optimale
II) Le marché de duopole
1) Les types de duopole
2) Déterminations des stratégiques des duopoleurs et émergence d’un équilibre stable

III) Le monopole

1) Les différents types de monopole


2) Conditions préalables de son existence
IV) La concurrence monopolistique
V) L’oligopole

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INTRODUCTION GENERALE

Dans cette introduction générale, il s’agira de familiariser les étudiants aux notions de
base de la Science Economique de façon à leur permettre de mieux maîtriser les composantes
de la Science Economique et bien plus, armer les étudiants afin de faciliter l’appropriation des
paradigmes autour desquels se construisent les marchés.
I) DEFINITION DE LA SCIENCE ECONOMIQUE
Etymologiquement, le mot économie signifie les lois ou les règles (nomie) du domaine,
de la maison ou du milieu (eco). Le mot comporte en pratique plusieurs sens.
Dans un premier temps, c’est la science de l’administration du patrimoine de la maison
ou de l’entreprise ou plus généralement science de l’administration du patrimoine de la
collectivité qui peut être la cité ou la nation. Dans ce dernier cas, on parle depuis Antoine de
Montchrestien d’économie politique. L’économie pris sur ce prisme se décline selon les
courants de pensées. Ainsi, pour les marxistes, l’économie politique est l’étude des rapports
sociaux de production. Pour les néoclassiques, c’est la science de l’allocation des ressources
rares entre les fins alternatives. Toutefois, la définition la plus consensuelle est celle Jean
Baptiste Say pour qui c’est la science qui étudie la production, la répartition, la distribution et
la consommation des richesses dans la société.
Dans un deuxième temps, l’économie est un système ou un régime dans lequel vit une
nation (économie camerounaise, française…). Ce système peut être encore plus caractérisé en
parlant par exemple d’économie de marché, économie dirigée, économie libérale etc.
L’économie pris sous cet angle est donc synonyme à la fois de système et de régime.
Dans un troisième temps, le mot économie est synonyme d’épargne, réduction des
dépenses, réduction des coûts volontaires ou involontaires. L’économie peut être le résultat
d’une organisation interne plus efficience : on parlera alors d’économie interne, d’économie
d’échelle ou économie de dimension (la baisse du coût moyen due à l’augmentation de la
dimension de l’entreprise).
De tout ce qui précède nous pouvons définir la Science Economique comme une
discipline qui permet d’étudier et de comprendre l’activité économique afin de parvenir à la
satisfaction rationnelle des besoins.
La science économique en tant que discipline peut nous obliger à nous interroger sur
son rôle. Les ébauches de réponse nous donneront à cet effet de noter deux remarques.
 Les besoins sont innombrables et croissants alors que les biens sont limités ou rares.

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En tout temps et en tout lieu, l’Homme a toujours ressenti des désirs considérés comme
des besoins et qu’il cherche à satisfaire par des biens. Mais malheureusement il ne peut pas
toujours satisfaire ces besoins de manière spontanée, ceci pour une simple raison, c’est que ces
besoins ressentis par l’Homme sont nombreux et illimités alors qu’au contraire il existe une
quantité limitée des biens pour les satisfaire. C’est ici qu’apparaît l’intérêt de la Science
Economique car si les biens existaient de façon illimitée, indéfinie, il n’y aurait pas de problème
économique : celui de la rareté.
 Réduire cet écart signifie lutter contre la rareté.
La Science Economique doit aider l’homme à combler le plus possible l’écart qui existe entre
les besoins et les biens, en rendant ces derniers moins rares et par conséquent plus abondants.
La Science Economique apparaît ainsi comme une discipline de lutte contre la rareté.
Les deux remarques suscitées montrent la place de l’Homme dans la science
économique : faisant donc de cette dernière une science sociale qui est appelée à cohabiter avec
d’autres sciences.
II) RAPPORT SCIENCE ECONOMIQUE ET AUTRES DISCIPLINES
1) Science Economique, Mathématiques et Informatique
Les Economistes étudient les phénomènes économiques qui dans leur complexité et
dans leur étendu, exigent une modélisation pour simplifier leur explication et faciliter leur
compréhension. Lesdites modélisations ne sont rendues possibles que garce aux équations dont
leur résolution puisent dans les Mathématique. Plus loin, l’explication et la vérification pour
validation ou non des théories économiques passent par l’analyse et la fouille des données dont
la mise en œuvre de saurait se faire sans convoquer un contenu dense en informatique.
2) Science Economique et Morale
Etudiant les besoins ou les comportements des individus dans la satisfaction de leurs
besoins, la Science Economique cherche à constater ce qui est, sans s’inquiéter de savoir si ces
constatations sont compatibles avec la morale qui au contraire ne retient que les comportements
de l’homme qui sont jugés « bons » conformément à une certaine échelle de valeur. Du point
de vue de la science économique, l’Homme qui achète de la drogue accomplit un acte
économique au même titre que celui qui achète du pain. Tous les deux cherchent à satisfaire un
besoin. Ainsi ce qui peut être considéré d’utile au sens économique peut être jugé comme
nuisible par la Morale.
3) Science Economique et Histoire.
La différence entre les deux disciplines peut résider dans le fait que la Science
Economique cherche à découvrir les lois dans les faits historiques alors que l’histoire cherche
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à relater et à expliquer ces faits sur le plan local ou relatif. Néanmoins, l’histoire est un outil
précieux pour l’économiste non seulement parce qu’elle lui permet de comprendre certains faits
économiques d’une époque donnée, mais aussi et surtout parce qu’elle lui permet de vérifier
certaines lois qu’il élabore.
4) Science Economique et Sociologie
G. GURVITCH défini la Sociologie comme une science qui étudie les phénomènes
sociaux pris dans leur ensemble ou à travers les différents groupes, en s’occupant
particulièrement de l’attitude de l’homme face aux biens. La Sociologie peut être un outil
efficace pour la Science Economique dans la mesure où elle donne des informations relatives à
l’environnement dans lequel s’effectue l’activité économique et de mieux adapter les lois
économiques en précisant dans quelles conditions elles sont valables. Ainsi un agent
économique (producteur) aura tout intérêt à s’informer via une étude sociologique du
comportement des autres agents (consommateur) face aux biens qu’il veut les ouvrir.
Les lois économiques ne peuvent être mises à jour que grâce à l’emploi des procédés ou
instruments.
III) INSTRUMENTS UTILISES PAR LA SCIENCE ECONOMIQUE.
La démarche logique pour découvrir les lois économiques consiste à partir de
l’observation des faits économiques. Ensuite d’expliquer les constatations faites au cours de la
première étape de façon à établir ainsi des liaisons explicatives entre les phénomènes
économiques en vue de dégager des lois. Enfin, une troisième étape présente un intérêt pratique
dans la mesure où les lois ainsi découvertes permettent de prévoir et de mieux contrôler
l’évolution des phénomènes économiques d’un pays.
1) Les méthodes de l’analyse économique
Les méthodes peuvent différer selon :
 Les procédés de raisonnement. Il existe deux procédés de raisonnement : la méthode
déductive qui accorde une grande importance à la théorie et consiste à déduire par raisonnement
logique des lois à partir d’axiome ou d’un postulat. La méthode inductive part beaucoup plus
du concret, elle s’appuie sur l’observation des faits qui lui permettent d’élaborer certaines lois.
Cependant les deux méthodes se complètent. Les postulats utilisés par la méthode
déductive ne sont pas employés sans être vérifiés par les faits ou les observations, en revanche
l’observation des faits utilisés par la méthode inductive exige un minimum de connaissance
théorique.
 Le niveau de l’échelle d’analyse. La Science Economique distingue deux niveaux

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d’échelle d’analyse : l’analyse microéconomique et l’analyse macroéconomique. L’analyse


microéconomique s’intéresse à l’analyse de l’activité individuelle telle que l’activité d’une
entreprise, d’un ménage. L’analyse macroéconomique saisit un phénomène sur le plan global
par exemple l’étude de la production totale d’un pays.
 L’importance accordée au temps dans l’analyse : deux possibilités peuvent être
Envisagées.
Par rapport au temps stricto sensus on distingue :
 L’analyse statistique qui fait abstraction du temps et se base sur l’hypothèse que les
variables s’ajustent instantanément les unes aux autres.
 L’analyse statique étudie un phénomène économique à des moments différents du temps
par exemple t1,t2 mais sans étudier les faits qui se déroulent entre t1 et t2.
 L’analyse dynamique intègre le temps. Elle cherche à mettre en relief comment les
éléments économiques se rattachent les uns aux autres à travers le temps.
Par rapport à la période on distingue l’analyse ex-ante et l’analyse ex-post
 L’analyse ex-ante saisit le phénomène étudié avant que les réactions suscitées par un
événement (une politique économique par exemple) ne se manifestent : c’est une analyse
prospective.
 L’analyse ex-post saisit le phénomène étudié après le déroulement des réactions que
l’événement a entraînées.
Quels que soient la méthode utilisée, certains outils sont nécessaires pour l’analyse
économique.
2) Les outils de l’analyse économique.
Pour mieux connaître les faits et formuler les lois, l’économiste à besoin de :
 L’histoire qui rassemble les faits.
 La Comptabilité Nationale qui est une représentation schématique et quantifiée de
l'activité économique d'un pays.
 Les mathématiques qui permettent de formuler ou de mesurer les relations entre divers
phénomènes et de mieux connaître les mécanismes économiques. L’informatique qui permet
d’analyser les données
 La statistique qui est une technique de rassemblement des faits, de collecte des données
que l’économiste peut utiliser pour vérifier le bien-fondé de certaines lois.
 L’économétrie qui permet d’exprimer en termes mathématiques les théories de façon à
pouvoir les vérifier statistiquement grâce aux données recueillies sur le terrain.

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 L’informatique qui se définit comme la science du traitement rationnel de l’information


par la machine dans les domaines techniques, économiques et sociaux.
IV) QUELQUES CONCEPTS DE BASE EN SCIENCE ECONOMIQUE
Il est question de définir les termes qui sont à la base de l’analyse économique.
1) Besoins
C’est le désir d’un moyen connu susceptible d’apporter au sujet une satisfaction de
quelques natures que ce soit. Il existe des besoins individuels (nourritures, chaussures...) et des
besoins collectifs (hôpitaux, écoles, routes...). C’est aussi le sentiment de privation qui porte à
désirer un bien ou un service. La satisfaction des besoins constitue le but même de l’activité
économique
2) Biens et services
Ce sont des choses matérielles (biens – ordinateur) et immatérielles (service – une
application) estimées aptes à satisfaire un besoin économique. Ce bien ou service doit être
disponible et exister en quantité limitée. Un bien qui existerait en abondance infinie ne serait
pas un bien économique car son coût serait nul puisque tout le monde peut l’acquérir librement.
3) L’utilité
L’utilité d’un bien est le degré présumé de ce bien à satisfaire un besoin. C’est aussi le reflet
de l’importance qu’un sujet attache à un bien, compte tenu de son aptitude à satisfaire un besoin
économique. On distingue deux mesures d’utilité : l’utilité totale et l’utilité marginale.
L’utilité totale est la somme des utilités de chaque dose d’un bien considéré. L’utilité
marginale est l’utilité de la dernière dose du stock d’un bien donné.
4) Facteurs de production
Les facteurs de production sont des ressources constituées d’éléments originels (la
nature, le travail) ou dérivés (le capital) dont la combinaison permet de produire des biens et
services. La contribution de chaque facteur à la production donne lieu à une contrepartie qui
peut être selon le facteur la rente, le salaire, l’intérêt. Les facteurs de production peuvent se
dériver principalement en capital (ensemble des biens reproductibles issus d’une combinaison
primaire des facteurs de production qui permet soit d’obtenir un revenu, soit par un détour de
production, d’accroitre la productivité du travail humain) et travail (Le travail est tout effort
individuel ou collectif capable de produire un bien ou service)
La productivité accrue du travail qui est à l’origine dans certains pays du transfert
sectoriel des populations actives traduit ainsi l’amélioration du travail humain. Cette
rationalisation du travail (ensemble des moyens qui rendent le travail moins pénible et plus

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productif) se fait par la spécialisation des travailleurs dans des tâches différentes (division du
travail), la mécanisation et l’organisation scientifique du travail.
5) Agrégat
C’est une grandeur statistique mesurant une activité économique exercée sur le territoire
par l’ensemble des agents économiques. L’agrégat territorial fondamental est le produit
intérieur brut. D’autres agrégat sont le revenu (Y), la consommation (C), l’investissement (I)
l’épargne (S) les exportations (X) les importations (M) les dépenses gouvernementales (G), les
taxes (T)

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PREMIERE PARTIE : LES PREALABRES A L’EXISTENCE


D’UN MARCHE

L’analyse aux outils préalable au marché a un fondement microéconomique qui


s’intéresse au comportement des agents économiques pris isolément. Dans cette première
partie, il sera d’abord question de comprendre le comportement rationnel du consommateur qui
de fait est au centre de la formulation d’une demande. Ensuite, nous allons analyser le calcul
optimal du producteur qui pour, l’essentiel des actions tend à répondre à la demande précédente
par une offre. Entre ces deux agents économiques, des relations d’échanges s’instaurent entre.
Chacun d’eux veut tirer le maximum de satisfaction possible au cours de ces échanges en
adoptant un comportement dit rationnel (qui est conforme à la raison et au bon sens).

CHAPITRE I : ANALYSE MICROECONIQUE DU CONSOMMATEUR

Un consommateur dispose d’un certain revenu et veut par exemple acheter deux types
de biens : comment va-t-il répartir son revenu entre ces deux biens. Son calcul consistera à faire
en sorte que le partage qu’il effectue entre la consommation de chaque bien lui rapporte le
maximum de satisfaction. Ce problème du choix du consommateur peut être résolu de deux
façons. Soit l’algébriquement et ce par l’égalisation des utilités marginales, soit graphiquement
par les courbes d’indifférence et la droite matérialisant sa contrainte budgétaire. De toute façon,
le problème du consommateur sera soit de maximiser son utilité pour un niveau de revenu
donné, soit de minimiser ses dépenses pour un niveau d’utilité donné.

I) SOLUTION BASEE SUR L’EGALISATION DES UTILITES MARGINALES


1) Les approches de la notion d’utilité
Il existe deux approches théoriques de l’utilité.
L’approche cardinale qui suppose que l’utilité est mesurable. Les partisans de cette
approche stipulent que la satisfaction procurée par la consommation d’un bien peut être exprimé
par un nombre représentant le degré de satisfaction attaché à ce bien.
L’approche ordinale quant à elle suppose que l’utilité n’est pas mesurable, elle dépend
de l’ordre de préférence.
L’utilité marginale représente l’utilité de la dernière dose du stock du bien considéré
c’est-à-dire la satisfaction qu’on tire de la consommation d’une unité supplémentaire d’un bien.
Cette utilité marginale est inversement proportionnelle à la quantité. Plus le stock d’un bien est
grand plus son utilité marginale est faible et inversement.

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Partant de l’hypothèse que le revenu d’un individu est limité et qu’il cherche à acquérir
deux biens A et B, plus il achète des unités du bien A, moins il peut acheter les unités du bien
B. Son calcul consistera à comparer la satisfaction que lui procurent des unités supplémentaires
de ces biens. Sa position d’équilibre sera atteinte quand les utilités marginales pondérées de ces
biens seront égales. Cette utilité marginale pondérée dans le cas d’un bien divisible étant le
quotient de son utilité marginale par son prix.
2) Formulation du problème du consommateur
Si la fonction d’utilité d’un consommateur est alors U(x,y) où x et y sont les quantités
de biens x et y (coûtant Px et Py respectivement) à consommer pour maximiser son utilité avec
un revenu R, alors le problème dudit consommateur se résumera comme suit

Max U(x,y)

s/c R = X.Px + Y.Py

Ce qui nous permet d’écrire le lagrangien défini par

L (x, y, χ) = U(x,y) + χ(R – X.Px – Y.Py où χ est le coefficient de Lagrange

D’après les conditions d’optimisation de premier ordre, les dérivés partielles de L(x, y,
χ) sont nulles et on a

dL/dx = 0, dL/dy = 0, dL/dχ = 0

Après transformation, on obtiendra Umx/Px = Umy/Py où Umx et Umy sont les utilités
marginales des biens x et y : Umx/Px et Umy/Py étant les utilités marginales pondérées des
biens x et y par leurs inverses de prix respectifs.
Le consommateur sera donc en équilibre lorsqu’on aura l’égalité suivante

Umx/Px = Umy/Py

Si nous avons Umx/Px ˂ Umy/Py cela veut dire que le dernier franc dépensé pour
acquérir le bien x procure au consommateur une utilité inférieure par rapport au dernier franc
dépensé pour acquérir le bien y. Le consommateur a donc l’avantage à acheter des quantités
supplémentaires du bien y qui lui procurent plus de satisfaction.

II) SOLUTION BASEE SUR LES COURBES D’INDIFFERENCE

Certaines hypothèses utilisées par la solution de l’équilibre du consommateur


basée sur la comparaison des utilités marginales sont critiquables.

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Partant de l’évaluation cardinale de l’utilité, le consommateur peut classer les biens par
ordre de préférence sans qu’il ait à dire quel niveau d’utilité s’attache à chaque bien. D’autre
part l’hypothèse de la divisibilité des biens n’est pas vérifiée pour tous les biens.

C’est pour ces raisons que les courbes d’indifférence ont été imaginées par Francis
Ysidro EDGEWORTH en 1881 dans un ouvrage intitulé Mathematical Psychics, An Essay on
the Application of Mathematics to the Moral Sciences, et appliquées à l’équilibre du
consommateur par PARETO.

1) Les courbes d’indifférence.

Soit un individu qui consomme deux biens X et Y. On peut estimer qu’il est capable de
dire les différentes combinaisons des deux biens X et Y qui procurent la même satisfaction :
par exemple 2 unités du bien X et 4 unités du bien Y, 5 unités du bien X et 2 unités du bien Y.
Ces différentes combinaisons procurant la même satisfaction au consommateur lui sont
indifférentes. Chaque combinaison des quantités des deux biens X et Y est représentée par un
point. Les points correspondant aux combinaisons qui sont différentes peuvent être réunis par
une courbe appelée courbe d’indifférence. Par définition donc, une courbe d’indifférence est le
lieu géométrique de l’ensemble des combinaisons des biens qui procurent au consommateur le
même niveau de satisfaction.
GRAPHE 1
Y

4
Courbe d’indifférence

0 2 5 X
Cette représentation graphique peut nous amener à nous interroger tout d’abord sur ses
propriétés et ensuite sur la façon dont le consommateur peut passer d’une combinaison de deux
biens à une autre tout en gardant le même niveau de satisfaction.

2) Propriétés des courbes d’indifférence


 Elles ont une pente négative
 Elles sont convexes vers l’origine et toute courbe d’indifférence située au-dessus de
l’autre, apporte au consommateur plus de satisfaction.
 Deux courbes d’indifférence ne peuvent se couper.
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3) Le taux marginal de substitution


Considérons un consommateur qui consomme une combinaison deux biens X et Y. On
appelle taux marginal de substitution du bien X au bien Y, la quantité du bien Y dont la perte
doit être compensée par l’addition d’une quantité du bien X pour maintenir au même niveau la
satisfaction du consommateur. En d’autres termes, c’est la quantité de biens Y à laquelle le
consommateur doit renoncer au profit d’une unité supplémentaire du bien X en gardant le même
niveau de satisfaction. Il est donné par TMS = -Δy/Δx. Il est positif puisque les quantités des
deux biens X et Y varient dans le sens contraire.

Soient Umx et Umy les utilités marginales des biens X et Y, on montre également que
TMS = Umx/Umy. Dans ce cas, les variations sont infinitésimales alors que dans le premier,
elles étaient perceptibles
4) La droite du budget
Supposons que le consommateur dispose d’un revenu R qu’il consacre à l’achat des
biens X et Y aux prix respectifs de Px et Py. Les diverses combinaisons possibles des biens X
et Y que le consommateur peux acquérir avec son budget R peuvent être représentées
graphiquement à l’aide d’une droite ou ligne du budget. Soient XPX et YPY les dépenses totales
pour l’achat des biens X et Y. Le revenu précédent peut s’exprimer de la façon suivante : R =
XPX + YPY. L’équation de la ligne du budget est donc Y = - X.Px/Py + R/Py
GRAPHE 2
Y
Espace budgétaire ou
𝑅
ensemble de vecteurs de La droite de budget ou contrainte
𝑃𝑦
consommation possible budgétaire du consommateur

𝑅
0 X
𝑃𝑥
Le consommateur, à l’aide de son budget va chercher à atteindre le maximum de
satisfaction lorsqu’il acquiert les deux biens X et Y.

5) L’équilibre du consommateur.

On suppose que le consommateur dispose d’un revenu donné et cherche à obtenir le


maximum de satisfaction en acquérant deux biens se vendant à des prix donnés. Il va confronter
sa ligne du budget avec les diverses courbes d’indifférence, finalement il va se situer sur la
courbe d’indifférence qui lui procure le maximum de satisfaction compatible avec son budget.
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GRAPHE 3
Y
Point d’équilibre du
𝑅 consommateur. La courbe
𝑃𝑦 d’indifférence est tangente
E
Y à la droite de budget
e

𝑅
0 Xe X
𝑃𝑥

Graphiquement, l’équilibre du consommateur a lieu quand la courbe d’indifférence est


tangente avec la ligne du budget : c’est donc au point E qu’il est en équilibre.

Nous avons raisonné jusqu’ici en supposant que les prix et les revenus étaient constants.
Qu’advient-il alors lorsqu’ils varient ?

Cas de la variation du revenu

Si le revenu augmente alors que les prix restent constants les différentes droites de
budget seront parallèles entre elles, car leurs pentes sont égales. Le consommateur atteint ainsi
divers points d’équilibre successifs. La droite reliant ces divers points est appelée courbe
d’Engel et représente ainsi l’ensemble des consommations maximisant la satisfaction du
consommateur au fur et à mesure que son revenu augmente.

GRAPHE 4
Y

B1
Courbe d’Engel
B2

B3

0 A3 A2 A1 X

Cas où les prix varient

Si on suppose cette fois que le revenu reste constant, le prix du bien y reste fixe alors
que le prix du bien X varie. Les différents points d’équilibre atteint par le consommateur
peuvent être représentés par la droite E1, E2, E3 Ci-dessous.

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Remarque :
Y GRAPHE 5
Si les prix des biens X et Y puis le revenu
B1
varient tous dans la même proportion, alors
l’équilibre du consommateur reste inchangé
car l’effet de la variation du revenu est annulé
par la variation des prix qui s’est faite dans la
même proportion (son équilibre reste au point
E du graphe 3). On dira donc que le pouvoir
d’achat du consommateur n’a pas changé
0 A1 A2 A3 X

III) NOTIONS D’ELASTICITE

L’élasticité est une notion qui a été mis en évidence par Antoine Augustin Cournot en
1838 et plus tardivement élaboré par Alfred Marshall mesurant la faculté de réponse d’une
variable déterminée (expliquée) suite à la variation d’une variable déterminante (explicative).
Cette élasticité peut être absolue (rapport entre deux variables absolues) ou relative (rapport
entre deux variables relatives c’est-à-dire exprimées en pourcentage).

Toutefois, on distingue :

3) L’élasticité prix de la demande.

Elle mesure la sensibilité de la demande d’un bien X suite à modification ou la variation


du prix de ce bien. Elle est en un point donné de la courbe de demande du bien X, donnée par
le taux de variation de la quantité du bien X sur le taux de variation du prix de ce bien.

ex/p = ΔX/ΔPx si la variation est perceptible ex/px = dX/dPx.Px/X si elle est

infinitésimale La valeur calculée de cette élasticité est toujours précédée d’un signe moins
car prix et quantités évoluent dans le sens contraire. C’est pourquoi pour des raisons de
commodité, on utilise très souvent la valeur absolue. Ainsi donc :

 Si valeur absolue de e est sup à 1, on dit que la demande du bien X est élastique par
rapport à son prix. C’est-à-dire qu’elle varie substantiellement.
 Si elle est inférieure à 1, on dira que la demande du bien X est inélastique ou rigide.
 Si elle est égale à 1, la demande est située dans la zone d’élasticité prix unitaire.
4) L’élasticité croisée

Elle mesure la sensibilité de la demande d’un bien X suite à la variation du prix du bien
Y. Le prix du bien X et le revenu restant constants. Elle est donnée par :
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ex/py = dX/dPy.Py/X
Lorsque cette valeur calculée est sup à 0, les biens 1 et 2 sont dits substituables. Si elle
est inférieure à 0 les deux biens sont dits complémentaires. Sinon, ils sont dits indépendants.

5) L’élasticité revenu de la demande.

Elle mesure la sensibilité de la demande d’un bien suite à la variation du revenu du


consommateur. Elle est donnée par :

ex/R = dX/dR.R/X
Le bien est normal si cette élasticité est sup à 0. Si elle est égale à 0 le bien en question
est un bien sur lequel ne joue pas l’effet revenu.

IV) EXERCICES D’APPLICATION

Exercice 1
Les quantités consommées de processeur (X) et mémoire flash (Y) par un informaticien
et leurs utilités totales sont données par le tableau ci-après :
Quantités 0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10

Utilité totale de X 0 14 26 37 47 56 64 70 74 77 78

Utilité totale de Y 0 13 24 34 42 49 55 58 60 60 55

Sachant que R = 10 PX = 2 et PY = 1

1) Déterminer pour cet informaticien la combinaison optimale en processeur et mémoire


flash qui maximise l’utilité totale de ses achats.

2) Déterminer son utilité totale au cas où il consacrait tout son revenu à l’achat soit des
des processeurs, soit des Mémoires flash. Quelle remarque pouvez-vous faire ?

Exercice 3
Le responsable des achats chez IBM se rend au marché avec la somme de 56 UM.
Il a intention de consacrer cette somme à l’achat de deux biens : le circuit intégré (X)
qui coûte 8 UM l’unité et le cordon (Y) qui coûte 8 UM le mètre. Les utilités totales
issues de la consommation des deux produits sont consignées dans le tableau suivant

Unités de biens 1 2 3 4 5 6
Utilité totale X 36 68 92 108 120 118
Utilité totale Y 72 132 180 204 224 232
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Théorie de Marché Math/Informatique I Année académique 2019/2020

1) Ecrivez la contrainte budgétaire de l’entreprise IBM


2) Représentez graphiquement les courbes des utilités marginales des biens X et Y
du consommateur
3) Quelles de circuit intégré et de cordon doit il acheter pour être en équilibre ?
Déduisez la satisfaction totale qui en découle chez IBM.

Exercice 4
La fonction d’utilité de MI Consolting Group est donnée par U(X1,X2) = 2X11/2 X21/4
X1 et X2 étant les quantités d’unité centrale et d’onduleur qu’il possède
1) Déterminez l’utilité lorsque X1 = 4 et X2 = 1. Calculer l’augmentation d’utilité
provoquée par une unité supplémentaire d’unité centrale. Calculer le TMSX1X2
2) Déterminez les quantités optimales d’unité centrale et d’onduleur en fonction du
revenu R et de leurs prix P1 et P2
3) Si les prix des biens X1 et X2 sont P1 = 1 et P2 = 2, le revenu R =12. Déduisez-la
consommation qui maximise la satisfaction de ce consommateur.

Exercice 6
Les fonctions de demande des biens X et Y s’écrivent
X = - 10Px + 8Py -30P +0,2R

Y = + 40Px + 3Py -10P -0,1R

X quantités du bien X consommés, Y celles du bien Y, Px le prix du bien X est égal à 10


Fcfa , Py celui du bien Y et égal à 8 Fcfa, P est le prix moyen des autres biens et égal à
2 Fcfa, R est le revenu du consommateur et est égal à 1000 Fcfa.

Travail à faire : déterminez les élasticités prix de la demande, revenu de la


demande et croisées des biens X et Y.

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CHAPITRE II : LE CALCUL ECONOMIQUE DU PRODUCTEUR


Le producteur qui produits les différents biens et services est soumis à certaines
conditions, notamment le fait que ces output soient obtenus à l’aide des facteurs de production
qui impliquent un coût. La stratégie du producteur consistera donc à adopter une méthode de
production qui lui procure le maximum de satisfaction c’est-à-dire le plus grand profit possible
qui peut être atteint au moindre coût si lesdits coûts est connu ou de minimiser ces derniers pour
un niveau de production donné. Nous examinerons ici les courbes d’indifférence du producteur,
la ligne de coût et l’équilibre de celui-ci.

I) LES ELEMENTS DE L’ANALYSE DE L’OPTIMUM DU PRODUCTEUR


1) La courbe d’indifférence du producteur

Considérons un producteur disposant deux facteurs de production : le capital (K) et le


travail (L). La courbe d’indifférence du producteur ou l’isoproduit ou isoquant est la courbe
représentant toutes les combinaisons du travail et du capital donnant le même volume de
production.
GRAPHE 6
K Courbe d’indifférence du
producteur encore appelée
courbe d’isoquant

L
Les courbes d’isoproduit ont les mêmes propriétés que les courbes d’indifférence du
consommateur à la seule différence qu’on peut chiffrer le volume de production exprimé par
l’isoquant, alors que dans le cas de la courbe d’indifférence du consommateur on ne peut pas
quantifier sa satisfaction.

Chaque isoquant montre comment un facteur peut être substitué à un autre sans changer
le volume de production. Supposons que le producteur dispose de deux facteurs de production :
le capital et le travail. Le taux marginal de substitution technique du travail au capital est la
quantité du facteur travail nécessaire pour compenser l’abandon d’une certaine quantité du
facteur capital tout en gardant le même niveau de production.

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TmsL,K = - ΔL/ΔK = PmL/PmK =- PL/PK , où ΔL et ΔK sont les petites variations


des facteurs K et L, PL et PK les productivités marginales des facteurs L et K, PL et PK les prix
des facteurs L et K.

2) La ligne de coûts

Le producteur utilise des facteurs de production qui pour lui dégagent un niveau de coût.
Son objectif est d’utiliser la combinaison des facteurs de production qui représente pour lui le
moindre coût en lui procurant un niveau maximum de satisfaction.

Soit PK le prix du capital et PL le prix du travail, si le producteur dispose d’un budget C,


la quantité totale des facteurs K et L qu’il peut acquérir lui coûte : C = PKK + PLL. Ainsi
l’isocoût représente l’ensemble des combinaisons de facteurs de production que peut acquérir
le producteur compte tenu de son budget. Cette droite a une pente négative qui est - PL/PK

GRAPHE7
K

B Courbe de budget du
producteur ou courbe
d’isocoût

0 A L

3) Equilibre du consommateur

Le producteur désirant atteindre une certaine quantité de production, va déterminer la


combinaison des facteurs qui lui permet de produire à moindre coût. L’équilibre s’obtient par
la recherche d’un point de tangente entre une courbe d’indifférence la plus élevée et la ligne
des coûts. GRAPHE 8

B Equilibre du producteur établi


au point E où la courbe
E d’isoproduit ou isoquant est
tangente à la courbe d’isocoût

Q2

0 A L
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La position optimale du producteur est atteinte au point E où l’isocoût (AB) est tangent à
l’isoquant Q2.

Soit PmL la productivité marginale du travail et PmK la productivité marginale du capital.


On montre également que le producteur est en équilibre lorsque le rapport des productivités
marginales est égal au rapport de leur prix. (La productivité marginale de chaque facteur est la
dérivée partielle de l’isoquant par rapport au facteur considéré).

A l’équilibre on a donc PmL/PL = PmK/PK ou PmL / PmK = PL / PK

Nous avons raisonné jusqu’à présent en supposant que le budget du producteur est fixe,
mais si ce budget varie, par exemple s’il augmente, les lignes isocoût seront parallèles entre
elles. Toutes les positions d’équilibres peuvent être représentées par les points E1, E2, E3. La
ligne joignant tous ces points s’appelle le sentier d’expansion ou isocline ou ligne d’échelle.

GRAPHE 9

K
Lieu géométrique de tous
les points d’équilibre du
producteur ou Sentier
d’expansion

L
Une fois que les biens et services sont produits, ils doivent être vendus sur un marché où se
rencontre une demande émanant des consommateurs et une offre émanant des producteurs. Ces
biens ont un prix qui se forme différemment selon les types de marchés.

II) EXERCICE D’APPLICATION

La production Q des ordinateurs à International Computer nécessite l’utilisation de deux


facteurs de production : le capital (K) et le travail (L). La relation Q, K, et L est telle que : Q =
2K1/2L1/2. Le coût total de l’entrepreneur est donné par l’équation CT = 9L + 4K où 9 et 4 sont
respectivement les coûts unitaires du travail et du capital.

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Première question : Déterminer les quantités de chaque facteur à mettre en œuvre pour obtenir
une production Q = 100 ordinateurs

Deuxième question : l’entrepreneur constate qu’il est dans l’impossibilité de dégager la somme
nécessaire pour couvrir le coût total de la production Q = 100 ordinateurs. Il ne dispose que
d’une somme CT = 504. Compte tenu de cette contrainte,

a) Quelles seront les quantités optimales des facteurs K et L utilisées.


b) Quelle sera le nombre d’ordinateur correspondant ?

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CHAPITRE III : LE MARCHE DES BIENS ET SERVICES


Dans ce chapitre il sera question d’examiner l’offre et la demande des biens et services,
les différents types de marchés.

I) LA FONCTION DE DEMANDE

3) Définition

La demande d’un bien en microéconomie est l’intention d’achat d’une certaine quantité
de ce bien à un prix donné. Elle peut aussi être considérée comme la quantité d’un bien ou d’un
service que les consommateurs sont disposés à acheter à un certain prix. La demande d’un bien
X dépend surtout de son prix, mais aussi du prix des produits substituables, du revenu, du
consommateur et des anticipations relatives à l’évolution des prix et de son revenu. La demande
totale d’un bien A sur le marché est la sommation des demandes individuelles des
consommateurs de ce bien. De façon générale, la demande d’un bien est une fonction
décroissante de son prix. C’est-à-dire la demande d’un bien augmente à mesure que son prix
baisse. Graphiquement, on a à cet effet :

GRAPHE 10a
P
Courbe de demande du bien X. On
constate qu’elle est une fonction
décroissante du prix du bien X

4) Les déterminants de la demande

La demande d’un bien est influencée par plusieurs facteurs qu’on qualifiés de facteurs
objectifs et de facteurs subjectifs.

On appelle facteurs objectifs l’ensemble des éléments qui dans une large mesure
influence la demande chez tous les individus. Parmi ceux-ci, on peut citer le revenu du
consommateur, le prix du bien concerné, le prix des biens qui lui sont substituables, les prix des
biens qui lui sont complémentaires.

On appelle facteurs subjectifs l’ensemble des éléments qui, variant d’un individu à
l’autre influencent le comportement du consommateur face à un bien donné. On peut citer entre

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autre la religion, les goûts et préférences, le climat, le sexe, les anticipations relatives à la
variation des prix, du revenu, de l’évolution de l’activité économique.

II) FONCTION D’OFFRE

C’est le volume de biens ou services mis à la disposition du marché par les entreprises
afin d’être vendues. S’agissant des biens matériels, l’offre ne correspond pas nécessairement à
la quantité produite au même moment. Elle peut être inférieure par stockage ou supérieure par
déstockage. La production des biens des biens nécessite l’achat des matières premières, des
équipements, du travail, qui représente un coût. Les facteurs de productions sont combinés
dans les unités de production qu’on appelle entreprise ou plus généralement les structures
économiques de production. La quantité des biens offerte sur le marché dépendra non seulement
des prix auxquels ces produits seront vendus, mais aussi de leur coût de production. Avant
d’examiner la fonction d’offre, nous allons identifier les différents types d’entreprises et les
rendements dans une entreprise.

6) les différents types d’entreprises

Une entreprise est une unité économique autonome combinant divers facteurs de
production de afin de produire pour la vente des biens et services et redistribuant les revenus
en contre partie de l’utilisation des facteurs. Les entreprises concernent divers domaines et on
peut les classer en tenant compte aussi bien des critères économiques que juridiques.
c) La classification des entreprises selon le critère économique.

Cette classification consiste à repartir les entreprises selon leur secteur d’activité
(ensemble d’entreprise exerçant la même activité principale), on distingue :
 Les exploitations agricoles sont les formes entreprises occupant souvent la majeure
partie de la population active dans les pays sous développés. A celles-ci, on peut ajouter les
entreprises artisanales qui sont de faibles dimensions. Les artisans embauchent souvent un petit
nombre d’ouvrier ou apprentis, les méthodes de production sont souvent précapitaliste :
l’artisan accorde beaucoup plus d’importance à la main d’œuvre qu’à la machine.
 Les entreprises industrielles ou capitalistes qui couvrent un domaine vaste et sont
caractérisées par l’importance des capitaux fixes se manifestant par un montant élevé des
investissements réalisés.
 Les entreprise de services (transport, banque, énergie)

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 Les coopératives se distinguent des autres entreprises par le fait que ces coopératives
sont des associations de personnes dont le but n’est pas surtout la recherche d’un profit, mais
de fournir à ses membres des biens ou services à des conditions plus économiques et ainsi à
bon marché.

d) La classification des entreprises selon le critère juridique.

Cette classification peut se faire en fonction du type de propriété, on distingue :

 Les entreprises privées dont le capital et la gestion échappent à l’influence de l’Etat. Ces
entreprises peuvent appartenir à plusieurs individus, dans ce cas chaque individu devient
membre de cette société en achetant un droit, un titre de co-propriété appelé « action » et qui
lui confère la perception d’un revenu sous forme de bénéfice appelé dividende qui est fonction
de son apport (elle peut être positive, nulle ou même négative).
 Les entreprises publiques et para publique
Ces entreprises appartiennent totalement ou partiellement à l’Etat. Dans le premier cas
elle est dite publique (La SONARA, la SCDP, le PAD, SNI, SNH, CNSPH et bien plus) et dans
le second, parapublique (La SONARA, la SCDP, le PAD, SNI, SNH, CNSPH et bien plus).
Cette appartenance à l’Etat pouvant parfois résulter d’une nationalisation (les intérêts privés
sont cédés à l’Etat). On distingue :

7) Les rendements dans une entreprise.


Le rendement c’est le rapport entre la quantité de produits obtenu et la quantité de
facteurs de production. Mathématiquement, le calcul du rendement et celui de la productivité
sont identiques. La différence entre les deux notions se manifeste par la prise en compte ou non
de la nature des facteurs d’accroissement de la productivité d’une part et l’effet pour l’homme
de l’autre. Ainsi, une augmentation des rendements n’est une augmentation de la productivité
si la pénibilité est plus grande. Toute fois, l’augmentation de la productivité est toujours
synonyme d’accroissement des rendements.

L’augmentation de la dimension d’une entreprise est de nature à avoir des effets sur ses
coûts de production. La variation des facteurs de production a aussi des répercussions sur la
quantité du produit obtenu. L’amélioration des rendements dans une entreprise peut résulter de
deux types d’échelle :

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 Les économies internes d’échelle. Elles résultent de la croissance de l’entreprise ou de


l’organisation interne de l’entreprise telles que la division du travail, les progrès techniques...
 Les économies externes d’échelle.
Les rendements à l’intérieur d’une entreprise peuvent aussi être améliorés à partir des
aménagements effectués à l’extérieur de cette entreprise soit par d’autres entreprises, soit par
l’Etat. C’est le cas quand l’Etat prend à sa charge les travaux d’infrastructures en construisant
de bonnes routes qui facilitent le trafic et améliorent ainsi les rendements des entreprises
privées.

Mais comment varie la production lors que les facteurs de production varient?

Considérons une entreprise qui utilise deux facteurs de production. Lorsque nous
augmentons dans les mêmes proportions les deux facteurs de production, il y a une variation de
l’échelle de production et l’évolution de cette production dépend des trois types de rendement
d’échelle suivants :

 Si les rendements sont constants : le volume de la production augmente dans la même


proportion que la quantité des facteurs de production.
 Si les rendements sont croissants : le volume de la production augmente dans une
proportion plus grande que la quantité des facteurs de production.
 Si les rendements sont décroissants : le volume de la production augmente dans une
proportion moindre que la quantité des facteurs de production.

Par exemple prenons la fonction de production de COBB DOUGGLAS suivante P


= AKαLβ où K et L sont respectivement le capital et le travail ; α et β les élasticités de la
production par rapport respectivement au capital et au travail :

 Si α + β < 1 les rendements sont décroissants.


 Si α + β = 1 les rendements sont constants.
 Si α + β > 1 les rendements sont croissants.

De façon générale, si une fonction de production est donné par f(K,L), la nature des
rendements à l’échelle se détermine en calculant f(χK, χL).
Si on a f(χK, χL) = χ f(χK, χL), trois cas sont possibles
Si a est sup à 1, les rendements à l’échelle sont croissant
Si a est inf à 1, les rendements à l’échelle sont décroissants

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Si a est 1, les rendements à l’échelle sont constants


8) L’offre et les prix.

L’offre est normalement fonction croissante du prix, et graphiquement la courbe de


l’offre sera orientée vers le haut, de la gauche vers la droite.

GRAPHE 10b
P

Fonction d’offre de bien X.


elle est une fonction
croissante du prix du bien X

Q
La réaction de l’offre aux variations du prix se mesure par l’élasticité de l’offre qui
s’exprime grâce à un coefficient égal au rapport entre la variation de l’offre (ΔO) sur l’offre
𝛥𝑄

initiale (O) et la variation du prix (Δp)sur le prix initial (p) : eo = 𝑂


𝛥𝑃 . L’élasticité de l’offre est
𝑃

normalement positive.
En dehors du prix, d’autres éléments comme les recettes et les coûts influent sur l’offre.
9) Les recettes de la firme.

La vente d’un produit procure à l’entreprise une recette. Soit q la quantité du bien vendu
et p le prix unitaire, nous pouvons distinguer les différents types de recettes relatives à cette
vente. Elles sont les suivantes :

 La recette totale

C’est le produit du prix P par rapport à la quantité q vendue à ce prix et on a RT= pq

 La recette moyenne (RM) est le quotient de la recette totale par le nombre d’unités
vendues.

𝑅𝑇
RM = 𝑞

 La recette marginale Rm se définit comme l’accroissement de la recette du à la vente


d’une unité supplémentaire de bien. Et représente la dérivée de la fonction de recette totale.
𝑑𝑅𝑇 Δ𝑅𝑇
Rm = 𝑑𝑞
= Δ𝑞

10) Les coûts de production.


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Divers facteurs ont une influence sur les coûts de production d’une entreprise ; d’abord
le volume de la production, les variations des prix des facteurs de production et la modification
de la technique. L’analyse des coûts de production peut être faite en retenant d’abord la courte
période où on suppose que seul le volume de l’équipement reste fixe, par contre en longue
période l’analyse des coûts de la firme se fait en supposant que l’échelle et le volume de
l’équipement se modifient.

c) Les variations des coûts en courte période.

On peut distinguer trois types de coûts : les coûts globaux, les coûts moyens et les coûts
marginaux. Les coûts globaux comportent les coûts fixes et les coûts variables.

 Les coûts fixes (CF) sont indépendants du volume de la production et doivent


être supportés par l’entreprise même si elle ne fonctionne pas.
 Les coûts variables (CV) sont ceux dont le montant varie avec la quantité produite.

Ainsi le coût total représente la somme des coûts fixes et des coûts variables :

CT = CF + CV

Les coûts moyens. Ils sont obtenus en divisant les coûts globaux par le nombre d’unités
produites, on a ainsi :
𝐶𝐹
 Les coûts fixes moyens : CFM = 𝑞
𝐶𝑉
 Les coûts variables moyens : CVM =
𝑞
𝐶𝑇
 Le coût total moyen : CTM = 𝑞

Le coût marginal (Cm) représente le supplément de coût nécessaire à la production


d’une unité supplémentaire du bien. Il est égal au rapport de la variation du coût total et de la
variation de la quantité produite, c’est aussi la dérivée du coût total par rapport à la quantité.
𝛥𝐶𝑇 𝑑𝐶𝑇
Cm = =
𝛥𝑞 𝑑𝑞

d) Les variations de coûts en longue période.

Au cours de la longue période, l’entreprise modifie non seulement le nombre de ses


travailleurs, mais aussi la taille de son capital et les équipements. Ce comportement lui permet
de lutter contre les rendements décroissants constatés au cours de la courte période quand t’il y
avait la fixité de l’équipement ou quand le nombre de machines utilisées ne variait pas.

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Une fois que la demande et l’offre sont exprimées, ils doivent être confrontés sur un
marché en vue de déterminer les prix et les quantités vendues.

III) LES DIFFERENTS TYPES DE MARCHE.

Deux types de marché sont traditionnellement avancés, celui de la concurrence pure et


parfaite, et concurrence imparfaite ou monopole, entre lesquels il existe des nuances
intermédiaires. Mais l’intervention de l’Etat est aussi de nature à affecter cette fixation des prix.

1) Le marché de concurrence pure et parfaite

Le marché de concurrence pure existe lorsqu’il y’a une multitude d’offreurs et de


demandeurs pour le même produit. Les conditions suivantes sont préalables à l’existence d’un
tel marché :

 L’atomicité du marché. Les offreurs et les demandeurs doivent être tels qu’aucun ne
puisse avoir une puissance de façon à agir sur les prix et la production.
 La fluidité ou encore la parfaite transparence implique que tous les participants soient
suffisamment informés sur tous les facteurs significatifs du marché.
 L’homogénéité des produits vendus. Tous les produits d’une même espèce doivent être
parfaitement identiques.
 Une libre entrée et une libre sortie dans l’industrie. Les entreprises existantes ne doivent
empêcher l’entée de nouvelle entreprise.
 Une parfaite mobilité des facteurs. Les facteurs de production peuvent se déplacer
librement d’une industrie à l’autre.

Comment se forme alors le prix dans le cas de la concurrence pure ? Nous allons nous
intéresser à l’équilibre de courte période.

Sur le marché, l’ensemble des demandes des consommateurs du produit A représente la


demande collective, de même toutes les offres des entrepreneurs représentent l’offre collective.
L’équilibre à lieu lorsque la quantité demandée est égale à la quantité offerte ( DA = OA ).

Le prix d’équilibre est celui qui correspond à l’égalité des quantités offertes et
demandés.

Détermination de la quantité optimale.

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L’objectif de l’entrepreneur est de rendre maximum son bénéfice. Pour que son profit
soit maximum, il faut que sa dérivée soit nulle, (le profit est la différence entre la recette totale
et le coût totale)

𝑑𝑅𝑇 𝑝𝐶𝑇 𝑑𝑅𝑇 𝑝𝐶𝑇


- = 0 soit = , ainsi la firme maximise son profit lorsque la recette
𝑑𝑞 𝑑𝑞 𝑑𝑞 𝑑𝑞

marginale est égale au coût marginale.

2) Le monopole

Il y a monopole sur un marché lorsqu’un seul vendeur se trouve face une multitude
d’acheteurs.

On distingue deux types de monopoles : le monopole pur et monopole discriminant

- Le monopole pur.
La demande qui s’adresse au monopoleur est imparfaitement élastique ; s’il élève son prix,
les quantités demandées vont diminuer, s’il baisse son prix, les quantités demandées vont
augmenter. L’objectif du monopoleur est de réaliser le grand profit possible. Ce profit est
maximum lorsque la recette marginale est égale au coût marginal.
- Le monopole discriminant.

On parle de monopole discriminant lorsque le monopoleur pratique sur plusieurs


marchés distincts (sur ces marchés, les demandes sont d’élasticité différente) des prix différents.

Conditions préalables de son existence :

 Une connaissance correcte des divers marchés ou diverses catégories de consommateurs


intéressés par le produit.
 Des courbes de demande différenciées par leurs élasticités respectives
 Les doivent être séparés

Considérons que le monopoleur livre son produit sur deux marchés A et B présentant
chacun une élasticité particulière de la demande : sur le marché A la demande est rigide, sur le
marché B elle est plus élastique. Le problème pour le monopoleur consiste à repartir sa
production sur les deux marchés de façon à réaliser le plus grand profit possible : la demande
sur le marché B étant élastique, la plus grande partie de la production sera écoulée sur le marché
B. Soient : RmA le revenu marginal de la firme sur le marché A ; RmB le revenu marginal de la

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firme sur le marché B ; Rm le revenu marginal de la firme sur les deux marchés et Cm le coût
marginal de la firme. L’équilibre est atteint lorsque RmA = RmB = Rm = Cm.

3- La concurrence monopolistique

Il y a concurrence monopolistique sur un marché lorsque plusieurs vendeurs offrent des


biens qui ne sont plus parfaitement homogènes. En effet qui intègre les éléments du monopole
et ceux de concurrence pure.

a) Les éléments du monopole : ils tiennent à la différenciation du produit. Chaque vendeur


opère une différenciation portant sur la qualité physique du produit et aussi sur sa
présentation externe telle que l’emballage, l’apposition d’une marque.
b) Quant’ aux éléments de la concurrence pure ils concernent principalement la libre entrée
dans la branche, l’existence d’un superprofit qui attire les concurrents.

1- L’oligopole

C’est marché sur lequel il y a un petit nombre de vendeurs et un grand nombre de


consommateurs, dans ce marché chaque firme prend en considération les réactions de ses rivales
pour formuler sa politique de prix.

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