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ECONOMIE PUBLIQUE
Dr COULIBALY F. Noé
Maître Assistant des Facultés de Sciences Economiques
Université Alassane Ouattara, Bouaké/BP V18 - Côte d'Ivoire
cfnoe@hotmail.fr
L’économie publique est la branche de l’analyse économique qui traite de l’activité de l’Etat.
Cette activité est d’abord non marchande (biens et services fournis gratuitement ou à un prix sans
rapport avec le coût marginal, financement autoritaire par prélèvement fiscal, réglementations et
interventions discrétionnaires). Mais elle est aussi très largement marchande (entreprises vendant
sur le marché, achats de biens et services – « marchés publics » - et opérations de financement
sur les marché de capitaux). Si l’on s’en tient à cette définition générale, toute intervention de
l’Etat, réelle ou potentielle, est du ressort de l’économie publique. Elle couvre donc des
domaines d’analyse variées et complémentaires, allant des fondements microéconomiques
normatifs du bien-être à l’analyse positive des comportements stratégiques des acteurs politico-
administratifs tout en passant par les règles de fonctionnement et de financement du secteur
public. Cette diversité d’actions tient à la pluralité des fonctions étatiques qui couvrent, selon la
trilogie musgravienne, le champ de l’affectation des ressources, la redistribution des richesses et
de la stabilisation de l’activité économique. Cette décomposition permet d’aborder l’analyse
économique des activités publiques selon deux angles d’attaque, à savoir, l’approche
microéconomique marginale traitant des notions d’optimalité, d’équilibre général, d’équité et de
comportements stratégiques, et l’approche macroéconomique pour étudier les problèmes de
régulation de l’activité et de l’incidence fiscale et nécessitant de fait une investigation en matière
de politique économique. Ce cours ne vise pas à traiter de tous les aspects relatifs à cette
intervention de l’Etat qui est vaste. L’économie publique à laquelle nous nous intéresserons ici
est celle qui recourt de façon privilégiée à l’analyse microéconomique et non des analyses de
politique propres à la théorie macroéconomique. La microéconomique étudie le comportement
des unités économiques individuelles (consommateurs et producteurs en particulier) et leurs
interactions. Son premier objectif a été de préciser les conditions permettant l’allocation la plus
efficace possible des biens et services, disponibles initialement et/ou produits. Le marché de
concurrence pure et parfaite est le meilleur mécanisme d’allocation possible, mais dans certaines
situations il ne peut plus remplir les conditions requises par une allocation optimale. On peut
donc en ce moment admettre l’intervention de l’Etat. Ainsi les principales raisons qui justifient
l’intervention de l’Etat peuvent être schématiquement regroupées en quatre catégories : favoriser
l’émergence des marchés, pallier les défaillances du marché, corriger la rationalité limitée des
agents économiques et réduire les inégalités.
1
Favoriser l’émergence des marchés
Les marchés nécessitent la définition d’un cadre législatif, judiciaire et institutionnel pour
pouvoir fonctionner de manière durable. Ce cadre est lui-même mis en place par l’Etat. Un cadre
légal qui définit des droits est donc nécessaire pour faire émerger le marché. L’incapacité de
l’Etat à faire respecter les règles nécessaires au bon fonctionnement des marchés constituent un
obstacle majeur au développement économique.
La raison pour laquelle l’Etat peut souhaiter encourager le développement des marchés est que,
sous certaines conditions, le marché représente un mécanisme efficace d’allocation des
ressources. En effet, lorsque les marchés fonctionnent de manière parfaitement concurrentielle,
ils permettent d’aboutir à une allocation optimale au sens de Pareto.
Les apports de l’économie comportementale ont permis d’élargir significativement l’éventail des
justifications de l’intervention publique. Cette branche de la discipline économique a en effet
révélé que le modèle de l’individu rationnel, capable de choix optimaux en toutes circonstances,
est souvent pris en défaut et que l’Etat peut aider les agents à améliorer leurs choix. Cette
justification de l’intervention publique ne doit pas être assimilée à une sorte de paternalisme qui
voudrait que l’Etat puisse faire le bonheur des individus « malgré eux ». Il s’agit au contraire de
2
répondre à une demande sociale pour des politiques publiques permettant aux agents de réaliser
leurs choix économiques de manière plus efficace et plus cohérente.
Au regard de ce qui précède, il est clair que l’Etat permet de parvenir à une allocation plus
efficace et plus juste des ressources au sein de la société. Cette approche normative aboutit en
général à la prescription de solutions qui visent à répondre de manière optimale aux problèmes
posés par les défaillances du marché. Cependant, il existe une approche positive qui prend en
compte les défaillances de l’Etat. L’Etat n’est, d’une part, pas une entité omnisciente et
omnipotente mais est soumis à de puissantes contraintes institutionnelles qui limitent l’efficacité
de son action ; d’autre part, il n’agit pas toujours comme un planificateur bienveillant car les
individus qui animent les structures de l’Etat sont parfois mus par leurs intérêts personnels, et
peuvent faire passer ceux-ci avant ceux de la société.
3
Chapitre I : BIENS PUBLIQUES ET EXTERNALITES
La nature collective de certains biens et services est présentée par l’économie publique comme
une des raisons essentielles justifiant l’intervention de l’Etat pour les produire ou les faire
produire. Elle implique que ces biens dits collectifs devraient être financés par les pouvoirs
publics et non par le marché, et qu’ils devraient être mis à la disposition de tous. En effet,
Les biens dont vous avez entendu parler jusqu’à présent jouissent de deux principes
fondamentaux : le principe de rivalité et le principe d’exclusion. Ces biens sont dits biens
privés surtout parce qu’ils font l’objet d’exclusion. La plupart de ce type de biens font l’objet
d’exclusion mais pas tous. En effet, des biens peuvent être distribués gratuitement à des
personnes sans ressources, ils sont considérés comme biens privés qui ne satisfont pas au
principe d’exclusion par les prix.
Le marché ne fonctionne de façon optimale que si les biens qu’il fournit sont privatifs, c’est-à-
dire ne procurent des bénéfices qu’à une seule personne. Il existe pourtant de nombreux biens
pour lesquels le principe de rivalité ne s’applique pas ; ces biens sont appelés des biens publics.
La défense, la justice, l’éducation nationale ou le réseau routier sont des exemples
caractéristiques de biens publics. Un bien collectif public concerne donc plusieurs
consommateurs à la fois. On distingue les biens collectifs « purs » et les biens collectifs
« impurs ». Dans le premier cas, il s’agit de biens obéissant au principe de non-rivalité : la
consommation d’une unité de bien par une personne ne diminue pas la quantité disponible pour
les autres. Il suffit d’appartenir à la communauté concernée pour bénéficier du bien collectif pur
et l’adjonction d’un consommateur supplémentaire se fait à un coût nul ; dans ces conditions le
prix optimal est nul et d’ailleurs pourquoi le marché ne pourra jamais fournir la quantité optimale
d’un bien collectif pur. Une seconde particularité des biens collectifs purs est la non –
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excludabilité, c’est-à-dire l’exclusion est impossible ou présente un coût infini. En résumé, ces
biens satisfont trois conditions supplémentaires dits conditions de Lindahl : l’impossibilité
d’exclusion, l’obligation d’usage et l’absence d’effet d’encombrement. Ainsi, il y a :
- impossibilité d’exclusion par les prix lorsqu’on ne peut pas réserver l’usage du bien à
certains agents. Le bien est mis à la disposition de tous dès qu’il est mis à la disposition
d’un seul.
- obligation d’usage, lorsqu’aucun agent n’est maître de la décision de disposer du bien et
chacun a vocation à consommer ce bien dès lors qu’il est disponible.
- Effet d’encombrement (ou de congestion) lorsque la satisfaction qu’un consommateur
retire d’un bien public dépend du nombre d’usagers qui en bénéficient également.
La notion de bien collectif pur correspond à un cas extrême intéressant sur le plan théorique.
Mais dans la réalité, les véritables biens collectifs purs sont très rares. La plupart des biens
collectifs sont donc des biens collectifs impurs, souffrant donc des problèmes de congestion au-
delà d’un certain seuil d’utilisation ; c’est par exemple le cas des routes, des ponts, les jardins
L’on voit bien que les biens excludables non rivaux (une chaîne de télévision à abonnement
comme Canal Sat, un réseau de communication d’information, un parking de marché etc.) sont
qualifiés de biens club. Cette notion de bien club a été formulée par Buchanan en 1965. Cet
économiste de l’école du choix public introduit le nombre de membres des communautés
d’intérêt comme variable clé des biens consommés. Il établit une fonction d’utilité qui lie à
chaque bien le nombre d’individus qui en partagent la consommation. Il apparaît ainsi une
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catégorie de biens située entre les biens privés et les biens collectifs utilisés en commun par la
totalité de la population. Le problème soulevé par le bien club est la détermination de la taille
optimale de l’association (l’ensemble des individus qui en bénéficient). Il s’agit de déterminer à
la fois le nombre d’adhérents et la taille de l’équipement qu’ils veulent utiliser. D’un côté, il est
souhaitable que le nombre d’individus augmente et soit le plus élevé possible car cela fait baisser
le coût de production conduisant ainsi à l’acceptation d’autres membres. D’un autre côté, au-delà
de la taille optimale il peut se poser des problèmes d’encombrement, phénomène qui va conduire
à la rivalité et contrarier l’expansion du club.
I.2.1 : Un exemple
Pour caractériser le niveau optimal de production de biens publics, commençons par un exemple.
Soit une collectivité dans laquelle n consommateurs bénéficient d’un unique bien, un bien public
en quantité x . Supposons que le bien public en question soit de l’électricité fournie par la
municipalité où la variable x représente le nombre d’heures d’éclairage journalier. Le coût total
de production noté CT (z) comprend les salaires, les frais d’entretien du matériel etc...
Soit Dmi la disponibilité marginale à payer de l’individu i, c’est-à-dire le montant qu’il serait prêt
à payer pour bénéficier d’une unité supplémentaire de bien public, dans le cas d’espèce, le
montant en unités monétaires qu’il serait prêt à payer pour bénéficier d’une heure supplémentaire
d’éclairage par jour. Cette disponibilité marginale à payer est une fonction décroissante du
volume produit d’électricité et on a :
Dmi z
Dmi Dmi x et 0
z
En effet, lorsqu’un faible volume d’électricité est produit, le consommateur i ressent fortement
l’insuffisance et ressent un fort besoin d’être éclairé ; dans ce cas, il serait prêt à payer une
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somme plus importante pour que la centrale locale puisse fonctionner une heure supplémentaire
par jour. Cependant, lorsqu’il y a un volume élevé d’électricité qui est produit, sa disponibilité
marginale à payer est relativement plus faible.
Il est important de noter que les individus n’ont pas les mêmes préférences vis-à-vis du bien
public.
La somme des disponibilités marginales à payer, qui représente ce que la collectivité serait prête
à payer pour que la centrale puisse émettre une heure de plus lorsque la durée de l’éclairage,
chaque soir, est égale à x heures données s’écrit :
D z
i 1
i
m
Pour déterminer la durée optimale d’éclairage, la somme des disponibilités marginale devrait être
comparée au supplément de coût engendré par une heure de plus d’éclairage, c’est-à-dire au coût
dCT
marginal Cm .
dz
Si la somme des disponibilités marginales à payer est supérieure au coût marginal, la durée
devrait être augmentée puisque les avantages qu’apporte cet allongement d’éclairage dépassent
les coûts additionnels correspondant. Inversement, si la somme des disponibilités marginales à
payer est inférieure au coût marginal, il faudrait réduire la durée d’éclairage car la perte de
satisfaction des usagers serait plus que compensée par les économies de coûts.
Une règle de décision publique est alors tirée : il convient de fixer la quantité optimale de bien
public fourni à un niveau x * tel que :
D z C z
n
i * *
m m
i 1
7
L’analyse précédente présente quelques faiblesses qu’il convient de relever :
Cette analyse pêche surtout par le fait que les préférences des agents ne sont pas vraiment
explicitées et n’explique pas également comment le bien public peut être financé.
8
respectivement la quantité de bien public où l’exclusion est impossible et la valeur des ressources
que le consommateur i peut consacrer à la consommation de biens privés.
Supposons que la quantité de bien public soit fixée par un planificateur dont l’objectif est de
maximiser le bien-être de ses administrés. On suppose également que le planificateur maximise
une somme pondérée des utilités donnée par :
m
W iU i z, M i
i 1
Cette fonction W représente la fonction d’utilité collective et le coefficient i le poids accordé par
M i Ri ti
m
Max iU i z, Ri ti
i 1
m
s/c t CT z 0
i 1
i
m
m
L iUi z, Ri ti ti CT z
i 1 i 1
L m U i
i Cm z 0 (1)
z i 1 z
L U i
i 0 i 1,..., m (2)
ti M i
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L’équation (2) entraîne que i . En remplaçant i par son expression dans l’équation
U i
M i
(1), on a les égalités suivantes :
m
U i
U z Cm z 0
i 1
i
M i
m 1 U i
Cm z 0
U
i 1 i M z
i
U i
m
z Cm z
D’où U
i 1
i M
i
Cette dernière relation est connue sous le nom de conditions Bowen – Lindahl – Samuelson ou
conditions BLS.
Il ressort de ces conditions BLS que le coût marginal du bien collectif reflète un renoncement à
des achats de biens privés. Ce résultat étant établi, on tire que : la somme des taux marginaux de
substitution de bien public / biens privés doit être compensée par le taux marginal de
transformation des biens privés en bien public pour qu’on ait un optimum de Pareto.
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Ui Ui z, Ri ti Ui z, Mi
En dérivant cette utilité par rapport à z et ti le différentiel total donne de façon équivalente :
U i U i U i U i
dU i dz dM i dz dti
z M i z M i
car M i R ti dM i dti
U i U i
dU i dz dti 0
z M i
C’est – à – dire :
U i
dti
z
dz U i
M i
Le terme de droite de cette inégalité représente le taux marginal de substitution du bien public /
biens privés et il s’interprète donc comme la contribution supplémentaire maximale que le
consommateur accepterait pour pouvoir bénéficier d’une unité supplémentaire de bien public.
Ainsi, l’Etat est astreint à respecter l’équilibre budgétaire pour que les consommateurs
collaborent au financement du bien collectif dans des conditions optimales. Sans l’équilibre,
l’Etat produit à des coûts fiscaux croissants et s’expose à une menace crédible, la révolte fiscale.
Pour mettre en relief les faiblesses de la condition BLS, il faut rappeler ses principales
hypothèses qui sont les suivantes :
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- La fonction d’utilité collective repose sur l’idée d’agrégation des préférences
individuelles.
- L’ensemble des individus de la collectivité participe au financement du bien collectif si
l’Etat respecte leur capacité contributive et l’équilibre budgétaire.
Dans la réalité, les agents peuvent dissimuler leurs préférences dans l’espoir de contribuer
faiblement au financement requis du bien collectif tout en profitant largement individuellement
de sa disponibilité (« comportement de passager clandestin » ou de « resquilleur »).
Existe – t – il une manière d’aboutir à une allocation d’équilibre sans restriction sur les fonctions
d’utilité et les conditions de financement du bien collectif ? Peut – on envisager un mécanisme
décentralisé avec souscription volontaire permettant d’atteindre l’optimum parétien ?
On suppose que chaque consommateur verse une contribution volontaire pour financer le bien
public, la somme des contributions détermine la quantité qui peut être produite. Quelle peut être
la conséquence de cette manière individuelle d’agir ?
Chaque agent considère uniquement les bénéfices directs qu’il retire du bien collectif, sans tenir
compte des autres consommateurs, sans se préoccuper des autres. Le comportement des agents
est dit non coopératif. Ce comportement non coopératif est en tout cas le plus probable dès que le
nombre d’agents est suffisamment important pour que ceux – ci ne puissent se connecter et
déterminer conjointement leur contribution.
Soit g T la quantité de bien public qui peut être produite avec une souscription totale égale à T .
La fonction g est la fonction inverse de la fonction de coût puisque le coût augmente avec une
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Comme on a :
m
z g T g t j
j 1
Alors l’utilité du consommateur i apparaît comme une fonction des souscriptions individuelles :
m
U i U i g t j , Ri ti
j 1
dU i U i U i
g T i 1,..., m
dti z M i
1 1
Puisque g CT
1
alors g , d’où on a :
CT Cm
U i
z Cm z
U i
M i
On déduit de cette formule qu’à l’équilibre avec souscription le coût marginal est égal à la
disponibilité marginale à payer pour chaque consommateur, ce qui diffère de la condition BLS :
la procédure avec souscription conduit à une contribution insuffisante des agents et donc à une
sous production du bien public.
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Le problème de l’équilibre avec souscription sans optimum parétien a conforté l’analyse
néoclassique avec l’équilibre de Lindahl : une version beaucoup plus élaborée de la condition
BLS.
Lindahl pense qu’il est possible de trouver un mécanisme de détermination des finances
publiques, en liaison avec une distribution donnée de la charge fiscale comparable aux effets des
prix sur l’allocation des ressources privées susceptible de répondre à l’objectif général de
maximisation de l’utilité collective en économie de marché.
Dans cette partie, nous allons situer le cadre général de la théorie et ensuite montrer que les
conditions BLS sont vérifiées à l’équilibre de Lindahl à travers un exemple.
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négociation directe entre les individus portant sur une quantité de bien collectif et sur la
répartition de son financement. On montre que cet équilibre négocié, comme dans le schéma de
Walras d’échange pur, est un optimum parétien. La seule différence avec l’équilibre général de
Walras à prix unique et quantité d’équilibre est qu’il existe ici pour une même quantité de bien
collectif des prix individualisés différents.
- Une société en deux groupes A et B consommant chacun une quantité de bien privé
respectivement en quantité X a et X b et un bien public G . Chaque groupe dispose d’une
fonction d’utilité U A X a , G et U B X b , G ;
- Que le budget de l’Etat est équilibré et que les groupes n’épargnent pas et consacrent la
totalité de leurs revenus à l’acquisition des biens privé et au payement des impôts
finançant le bien collectif ;
- Avant l’imposition des revenus, le revenu de la nation Y est tel que Y Ya Yb ;
- Soit h la part de dépense publique payée pour le groupe A pour Ya donné et 1 h celle
payée pour le groupe B.
- Soit C G le coût total de production du bien public ;
Chaque groupe maximise son utilité sous la contrainte de son revenu. Ainsi on a :
Groupe A
Max U a X a , G
s / c Ya X a hC G
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L X a , G, U a X a , G Ya X a hC G
L U a U a
X a
X a
0 1
X a
1'
L U a
G G
hCm G 0 2 U a G hCm G 2 '
L Ya X a hC G 0 3
U
2 ' a G hCm G 4
1' U a
X a
Groupe B
Max U b X b , G
s / c Yb X b 1 h C G
L X b , G, Ub X b , G Yb X b 1 h C G
L U U b
X b
b
X b
0 5
X b
5'
L U
G b G 1 h Cm G 0 6 U b G 1 h Cm G 6 '
L Yb X b 1 h C G 0 7
U
6 ' b G 1 h C G
m 8
5' U b
X b
U a U b
G G hC G 1 h C G hC G C G hC G
U a U b m m m m m
X a X b
16
U a U b
D’où G G C G
U a U b m
X a X b
On voit bien que les conditions BLS sont vérifiées à l’équilibre de Lindahl.
Soit la fonction d’utilité Ui x, M ui x Mi qui est celle que nous avions dans la formulation
générale des conditions BLS mais avec quelques hypothèses telles que :
Supposons qu’un prix personnalisé soit affecté à chaque consommateur. Désignons par pi ce
prix, qui est définit ici par le montant que le consommateur i doit payer pour chaque unité de
bien public dont il veut disposer.
Supposons que le bien public soit produit par une entreprise qui maximise son profit en évaluant
m
chaque unité de bien public au prix p pi et faisant face à un coût total de production du bien
i 1
public, CT x .
Le consommateur i détermine alors une demande de bien public qui lui est propre, notée xi , et
Max ui x M i
s / c Ri pi xi M i
L xi , Mi , ui x Mi Ri pi xi Mi
Les demandes de bien public et de bien privé vérifient les conditions suivantes :
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L u
i pi 0
xi xi
L M 1 0
i
L Ri pi xi M i 0
Et on tire :
ui
ui xi pi
xi
m
Le profit de l’entreprise est donné par : pi x CT x .
i 1
m
Elle maximise son profit et on a : p
i 1
i Cm x
ces prix, tous les consommateurs demandent la même quantité de bien public (i-e xi x pour
ui
ui xi pi i 1, ,m
xi
p
i 1
i Cm x
u x u x p
m m m
Ce qui implique : i
i i i Cm x
i 1 i i 1 i 1
NB : Il ne faut pas perdre de vue que l’utilité marginale des biens privés a été posée égale à 1.
Dans le cas envisagé ici, on pourrait imaginer que le planificateur hausse le prix personnalisé des
agents qui demandent beaucoup de bien public relativement au prix personnalisé de ceux qui en
demandent peu, de façon à converger vers une situation où tous demandent la même quantité. Il
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veillerait simultanément à ce que la somme des prix conduise à une égalisation de la quantité
demandée et de la quantité offerte par l’entreprise.
Il est vrai que la condition BLS est vérifiée à l’équilibre de Lindahl mais le comportement de
certains consommateurs peut rendre invraisemblable le scénario. En effet, lorsque le nombre
d’individus concernés par une décision collective exigeant un paiement, est élevé, plusieurs
seraient tentés de contribuer à la production de services collectifs tout en minimisant leurs
apports et au pire d’en profiter sans payer. Les « individus fraudeurs » sont appelés passagers
clandestins ; ils peuvent espérer bénéficier d’un prélèvement plus faible sans modifier de façon
fondamentale la quantité produite de bien public en masquant leurs propres goûts.
Un consommateur i a donc intérêt à annoncer une demande de bien public plus faible qu’elle
n’est réellement, de façon à bénéficier d’un prix personnalisé plus faible. Il existe donc une forte
probabilité que les consommateurs masquent leurs vraies préférences pour contribuer le moins
possible au financement du bien public.
Les économistes recommandent face à cette situation de non révélation volontaire des
préférences, une évaluation par voie d’enquête dite évaluation contingente. C’est une méthode
qui consiste à demander aux contribuables ce qu’ils consentent à payer pour recevoir un avantage
ou ce qu’ils consentent à accepter en guise de compensation pour tolérer un coût.
Une autre possibilité pour déterminer la production de bien public et les contributions
individuelles consiste à organiser un vote.
Buchanan et Tullock propose la règle de la majorité optimale. Cette règle suppose qu’on retienne
le budget équilibré qui a la préférence de la majorité des agents.
Soit une société à n agents dans laquelle il est décidé, par une procédure de vote majoritaire,
d’une contribution individuelle t permettant de financer la production de g T unités de bien
public, avec T mt . Supposons que T unités monétaires permettent de produire T unités de bien
public et donc g T T .
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Soit la fonction d’utilité d’un agent i : Ui x, Mi ai log x M i où a i traduit le caractère plus
Si chaque consommateur est tenu de verser t unités monétaires sous forme d’impôt, alors la
production du bien public est égale à nt c’est-à-dire x nt . Après paiement de l’impôt, si on
désigne par Ri son revenu, il lui restera Ri t qu’il alloue à l’acquisition de biens privés ; donc
M i Ri t .
Ui t ai log nt Ri t
d 2U a
( 2 2i 0 ). Il est donc clair que ce niveau de taxe est tributaire du caractère plus ou moins
dt t
marqué du goût que manifeste le consommateur. Le souhait de ce dernier est que le montant de
la contribution individuelle soit fixé à a i ; ceci permettrait de produire une quantité de bien
Les consommateurs sont partagés entre deux groupes : ceux qui souhaitent que soit produite une
n
quantité de bien public supérieure à la quantité optimale x* ai (conditions BLS) c’est-à-dire
i 1
1 n
ceux pour qui le paramètre ai ai et ceux qui préfèrent une quantité moindre. En plus, la
n i 1
fonction Ui t ne présente qu’un seul maximum local. En effet, elle est croissante pour t ai
puis décroissante pour t ai : on dit que les préférences de l’agent i sont unimodales.
20
Supposons que le montant de la taxe que doit payer chaque individu soit fixé à l’issu d’un vote
majoritaire et également que les préférences soient classées par ordre de préférence croissante
pour le bien public c’est-à-dire a1 a2 a3 an . Le caractère unimodal des préférences va
permettre de montrer que le vote à la majorité devrait conduire à retenir le niveau de prélèvement
qui est préféré par l’agent médian si le nombre de consommateurs n est impair. Cet agent médian
est défini par le fait que la moitié des consommateurs souhaitent un prélèvement inférieur au
niveau souhaité par lui tandis que l’autre moitié souhaite au contraire un prélèvement plus
important que le sien.
plus ou moins marqué du goût que l’électeur médian manifeste pour le bien public et que t0 aN .
Dans ce cas, il existe nécessairement un niveau de prélèvement qui sera préféré à t0 par une
majorité d’individus. La seule proposition qui ne puisse être mise en minorité est celle qui
correspond au meilleur choix de l’agent médian ou l’électeur médian c’est-à-dire t aN .
Il est donc clair que la procédure de vote majoritaire conduit à retenir un prélèvement uniforme
égal à a N et donc à produire na N unités de bien public ; or cette quantité ( na N ) diffère de x * ; en
conséquence, cette décision de vote majoritaire ne sera en général pas optimale. Cette optimalité
ne sera réalisée que si la médiane et la moyenne des paramètres a i sont égales, c’est-à-dire
1 n
aN ai .
n i 1
En règle générale, une politique à majorité simple n’existe pas. On obtient des cycles dans
lesquels une proposition peut toujours être dominée. Ce résultat a été mis en évidence par
21
Condorcet en 1785. Supposons 3 électeurs A, B et C dont les préférences pour 3 projets
politiques p1, p2 et p3 sont:
A chaque fois un projet est préféré aux 2 autres. Donc pas d’équilibre politique.
Pour résoudre cette indétermination alors on a l’habitude d’imposer des restrictions sur les
préférences des individus ce qui conduit à élire le budget de l’électeur médian (Black, 1948). La
procédure consiste à retenir systématiquement le budget pour la collectivité celui de l’électeur
médian. C’est l’individu qui comptabilise autant de budgets inférieurs que supérieurs et donc
partage l’ensemble de la population en deux sous-ensembles égaux.
II / Les externalités
22
économiques sur ce système de prix et s’ils se comportent de manière concurrentielle, l’équilibre
du marché conduit à la maximisation de ce surplus social. En somme, en concurrence parfaite, le
système des prix guident les agents vers une utilisation efficace des ressources dont dispose la
collectivité. Cependant, il existe des cas où les prix ne jouent pas bien ce rôle assigné par la
théorie de la concurrence parfaite. Il s’agit des cas où les décisions de consommation ou de
production d’un agent affectent directement la satisfaction ou le profit d’autres agents, sans que
le marché évalue et fasse payer ou rétribue l’agent pour cette interaction : on parle alors
d’externalités ou d’effets externes.
En tant qu’effets externes associés aux activités industrielles et agricoles, les nuisances comme
le bruit, la pollution atmosphérique ou la détérioration de la qualité des eaux de lagune, font
l’objet d’un nombre croissant de mesures de réglementation.
II.1.1 : Définitions
Les actions d'un individu ou d'une entreprise peuvent avoir des conséquences pour les autres
agents sociaux. On dira que ces interdépendances sociales génèrent des effets externes, ou
externalités, si les deux conditions suivantes sont remplies :
- elles modifient directement la situation d’une ou plusieurs autres personnes ou entreprises, sans
transiter ni par des changements de prix sur les marchés ni par des changements dans le budget
de l’Etat;
- elles ne donnent lieu pas lieu à compensation entre les personnes ou entreprises concernées. Les
auteurs des effets externes n’ont aucune obligation de verser des compensations financières ou
23
autres, pour les « coûts externes » qu’ils imposent aux autres individus (aux victimes). En sens
inverse, ils ne peuvent réclamer aucune compensation pour les « avantages externes » qu’ils
procurent aux autres.
Dans la mesure où aucune compensation ne peut être ni versée ni exigée, les responsables des
effets externes n’en tiendront pas compte dans leurs choix d’allocation et d’échange de leurs
ressources. Par conséquent, les prix établis à l’équilibre de marché ne contiendront aucune
information sur les effets externes et, pour cette raison, ne permettront pas d’atteindre un
optimum parétien.
24
profiter à tous sans qu’ils en aient à subir directement les frais. Le logiciel libre est aussi une
externalité technologique (WEBER 2006).
- les externalités d’adoption (ou effet de réseau), ont pour effet d’augmenter d’autant plus
l’utilité que les autres adoptent le même comportement que le vôtre. C’est par exemple le cas du
téléphone ou d’un standard informatique (MS DOS, Linux, Mac OS). On parle parfois de biens
clubs.
II.2 : Inefficacité d’une économie de marché en présence d’effets externes : le cas de la pollution
Industrielle
Supposons que n usines soient installées en bordure d’un lac autour duquel résident m individus.
Dans leurs activités de production, ces usines déversent dans le lac, des déchets toxiques qui
gênent ces riverains.
Le coût de production d’une usine est lié à la fois à la quantité produite de biens mais également
de la quantité de déchets engendrés lors de sa production. En effet, si l’usine est astreinte à
adopter des technologies moins polluantes mais plus coûteuses, elle va réduire son profit par
rapport au cas où l’usine rejetterait beaucoup de déchets.
Soit une usine j dont le coût de production est donné par :
CT j CT j y j , q j
2CT j 2CT j
0 (Le coût marginal augmente avec le volume de la production) et 0 (Le coût
y 2j y j q j
25
On suppose également qu’il y a un niveau maximal de pollution au-delà duquel le coût de
production de l’usine ne diminue pas.
Les hypothèses montrent que l’usine à un intérêt financier à polluer l’eau du lac tant que cela
n’augmente pas son coût de production. Si on désigne par qˆ j ce niveau de pollution maximale
Supposons que :
n
- Q soit le volume total de déchets rejetés par toutes les usines, Q q j ;
j 1
- U i l’utilité d’un individu i vivant à proximité du lac telle que Ui vi Q Mi avec
vi
0 et i 1, 2,..., m , où vi Q mesure l’impact de la quantité de déchets sur le bien-
Q
cependant s’il dispose des actions dans chacune des usines alors on a
j
ij j où j est le
vendu par l’usine j ; en tenant compte de cette nouvelle réalité (détention d’actions) le
l’individu i .
La satisfaction du consommateur i devient :
26
Ui vi Q ij j Ri
j
Les entreprises quant à elles sont dans une logique de maximisation de profit. Le profit de
l’entreprise j est donnée par :
j p j y j CTj y j , qˆ j
Si l’on retient comme critère de bien-être collectif la somme des utilités individuelles, et
que W désigne ce bien-être collectif alors on a :
W U i vi Q ij j Ri vi Q ij j Ri 1
i i j i i j i
Or
i j
ij j
i
i1 1 i 2 2 i 3 3 in n i11 i 2 2 i 3 3
i i i
in n
i
2
i
Or 3 i 3 3 13 23 33 m3 3 3
i
in n 1n 2 n 3n mn n n
i
Des égalités (2) et (3) on tire que:
i j
ij j 1 2 3 n j
j
W vi Q j Ri vi Q p j y j CT j y j , q j Ri
i j i i j i
Finalement on a :
27
W vi q j p j y j CT j y j , q j Ri C’est-à-dire :
i j j i
W vi q j p j y j CT j y j , q j Ri
i j j j i
W CT j * *
pj y j , q j 0 j 1, 2, , n
y j y j
W v Q* CT j y* , q* 0
i q j j
q j
j 1, 2, ,n
i j
La première condition traduit l’égalité entre le prix et le coût marginal alors que la
deuxième, quant à elle, exprime l’égalité entre la somme des disponibilités marginales à
payer des riverains ( vi Q* ) pour une réduction de déchets déversés dans le lac et le
i
le plus bas possible et elle choisira le volume de production yˆ j ; alors que la maximisation du
bien-être collectif revient implicitement à inclure l’ensemble des coûts sociaux dans le coût de
production c’est-à-dire le coût des facteurs acquis sur le marché (coût privé) mais également le
28
coût que les entreprises font subir à la collectivité à travers les déchets déversés dans le lac.
Ainsi, prendre en compte ces coûts sociaux dans leur intégralité conduit à réduire le niveau de
production des usines polluantes et la quantité de déchets déversés dans le lac.
Le comportement des entreprises en l’absence de contrainte et les résultats de la maximisation du
bien-être collectif éclairent sur la nécessité de définir des instruments de politique économique
qui seraient susceptibles de corriger ce comportement sous-optimal des entreprises polluantes.
Autrement dit, comment obtenir une situation de Pareto optimale en présence d’externalité ?
Spontanément, il n’y a aucune incitation, pour les entreprises, à entreprendre une réduction de
leur émission de déchets. Quels instruments sont susceptibles de les responsabiliser?
La première idée serait d’appliquer le principe pollueur -payeur en taxant les entreprises en
fonction de la quantité de déchets déversés. C’est là, en quelque sorte, un instrument
d’intéressement négatif : la pollution est sanctionnée.
La seconde solution consisterait à subventionner la dépollution. C’est plutôt là un instrument
d’intéressement positif : la dépollution est récompensée.
Soit t ce taux de taxe. Si l’usine j déverse q j unités de déchets dans le lac et qu’elle doit par
j p j y j CTj y j , q j tq j
29
Les conditions du 1er ordre permettent d’obtenir :
CT j
pj
yj,qj 0
y j y j
t CT j y , q 0
q j q j
j j
Si la taxe optimale est fixée de sorte à être égale à la somme des disponibilités marginales à
payer, pour une quantité de déchets, évaluées pour la quantité optimale Q * alors
t * vi Q* 0.
i
Dans ces conditions, le niveau de production et celui de la pollution vérifient le système suivant :
CT j
pj
y j
yj,qj 0
v Q* CT j y , q 0
i q j j
i j
Tenant compte de la taxe, les entreprises raisonnent en intégrant dans leurs coûts de production,
non seulement les coûts privés habituels, mais également les coûts sociaux dont elles sont
responsables à travers les déchets. On dit dans ce cas que la taxe a « internalisé » le coût social
engendré par la pollution.
Le système n’est pas fondamentalement modifié si on remplace la taxe par une subvention
proportionnelle à la réduction de pollution par rapport à un certain niveau de référence. Si cette
référence est notée q 0j par l’usine j et si s désigne le taux de la subvention, le profit de
l’entreprise j s’écrit :
j p j y j CTj y j , q j s q 0j q j
30
s* vi Q* 0. où s est le taux optimal de la subvention.
*
L’entreprise reçoit une subvention toutes les fois qu’elle accepte de réduire sa quantité de
déchets à un niveau inférieur à q 0j ; dans le cas contraire elle paie une taxe.
Quel que soit le type de défaillances de marché considéré, voir dans la possibilité de les corriger
la nécessité d'une intervention publique est une interprétation qui est loin de faire l’unanimité. La
contestation s’appuie notamment sur le « théorème de Coase » (1960) COASE en 1960 affirme
que si les droits de propriété sont parfaitement définis alors sous les hypothèses d’absence de
coûts de transaction et d’absence d’effet de revenu, le marché peut internaliser toutes les
externalités. Dans ces conditions, la libre négociation entre les individus suffit à réaliser
l’optimalité parétienne, chacun ayant intérêt à ce qu’elle débouche sur une solution
économiquement efficace.
TIETENBERG en 1992 précise le concept de droit de propriété sous-entendu par COASE. Ces
droits de propriété doivent posséder quatre caractéristiques :
Universalité : toutes les ressources existantes sont appropriées privativement.
Exclusivité : tous les coûts et tous les bénéfices engendrés par la possession et l’usage
d’un droit de propriété sont à la charge des propriétaires ou leur reviennent soit
directement soit indirectement par un échange marchand.
Transférabilité : tous les droits de propriété sont transférables par des échanges entre
agents détenteurs des titres de propriété correspondants.
Protection des droits : les droits sont protégés contre toute usurpation volontaire ou
involontaire de la part d’autrui.
Soit un marché de permis d’émission. On suppose qu’au départ les entreprises ne possèdent pas
de permis et elles doivent les acheter au prix unitaire . Pour déverser une quantité de déchets
égale q j , l’entreprise j doit acquérir q j permis à un coût q j . Son profit s’écrit :
31
j p j y j CTj y j , q j q j
CT j
pj
y j
yj,qj 0
CT j y , q 0
q j
j j
Les permis apparaissent ici comme un facteur de production traditionnel acheté à un prix . La
demande de permis de l’entreprise j peut donc être considérée comme une fonction décroissante
de . On peut donc écrire que :
q j
q j q j avec 0
Et on a la demande totale de permis suivante, si on considère les j entreprises :
Qd q j
j
L’offre de permis Qs est détenue par l’autorité publique qui contrôle la pollution des eaux du
lac ; cette offre est une fonction croissante de . On suppose que l’autorité offre une quantité
totale de permis qui permette d’égaliser la somme des disponibilités marginales à payer pour une
réduction de la pollution au prix des permis. Elle offre donc Qs * tel que :
vi Qs .
i
32
A l’équilibre du marché, la quantité totale de déchets et les quantités de biens vérifient les
conditions suivantes :
CT j
pj
y
yj,qj 0
j
CT j
vi Q
q j
yj,qj
i
Q q
j j
Ces conditions coïncident avec celles qui définissent les pollutions optimales q *j et les
33
Chapitre II : LE MONOPOLE NATUREL
A l’opposé de la concurrence parfaite nous avons le monopole pur fondé sur l’existence d’un
seul vendeur. La concurrence parfaite correspond à des propriétés très intéressantes en ce qui
concerne l’efficacité de l’allocation des ressources dans l’économie. Cependant elle est bien rare
dans les économies réelles. Les firmes possèdent souvent un pouvoir considérable sur leurs
marchés. C‘est le cas du monopole où la firme dispose d’un pouvoir extrême sur le marché
- Le monopole naturel : la technologie ici est telle que les coûts de productions de
l’industrie sont plus faibles quand il y a un seul producteur. EX : les industries de
réseau comme les transports, les télécoms, les industries lourdes comme l’énergie.
34
Soit Q=D(P) la fonction de demande du marché. On peut alors en déduire la fonction de
demande inverse qui donne le prix auquel les différentes quantités peuvent être vendues sur le
marché.
Si le monopole vend la quantité Q au prix P(Q) alors sa recette est donnée par 𝑅𝑇 (𝑄) = 𝑃(𝑄). 𝑄
𝑑𝑃(𝑄)
Si la demande est décroissante (biens normaux) alors 𝑃′ (𝑄) = <0
𝑑𝑄
𝑅𝑇 𝑃(𝑄).𝑄
⟹ 𝑅𝑚 (𝑄) ≤ 𝑃(𝑄)𝑜𝑟 𝑃(𝑄) = = = 𝑅𝑀(𝑄)
𝑄 𝑄
𝑅𝑚 : Recette marginale
RM : recette moyenne
RT : Recette totale
L’équilibre du monopole
Le monopole maximise son profit en jouant sur les prix et les quantités. Son profit est donc :
𝑑𝜋 𝑑𝑅𝑇 𝑑𝐶𝑇
= − =0
𝑑𝑄 𝑑𝑄 𝑑𝑄
𝑑𝜋
= 0 ⟹ 𝑅𝑚 (𝑄) = 𝐶𝑚 (𝑄)
𝑑𝑄
35
Le monopole maximise son profit lorsque 𝑅𝑚 (𝑄) = 𝐶𝑚 (𝑄) ceci lui permet de déterminer 𝑄 𝑀
𝑑𝑄 𝑃(𝑄)
Or ℰ𝑑 = 𝑑𝑃 . 𝑄
𝑃(𝑄)−𝐶𝑚 (𝑄) 1
⟹ = |ℰ
𝑃(𝑄) 𝑑|
Si |ℰ𝑑 | > 1 (demande élastique) alors le prix du monopole P(Q) se rapproche de 𝐶𝑚 (𝑄)
Si |ℰ𝑑 | < 1 (demande inélastique) alors le prix du monopole s’éloigne 𝐶𝑚 (𝑄)
Cette inefficience sera révélée en étudiant la variation du surplus social lorsqu’on passe d’une
situation de concurrence à une situation de monopole.
36
Le monopoleur peut différencier son produit (marque, présentation) pour le vendre plus cher à
certains consommateurs et récupérer ainsi une partie du surplus du consommateur. Il peut vendre
le même produit à des prix différents sur des marchés ou segments de marché séparés et
caractérisés par des élasticités différentes. Lorsque la discrimination des prix est possible, le prix
du bien vendu par le monopoleur sera plus élevé sur le segment du marché caractérisé par une
demande faiblement élastique et moins élevé sur le segment du marché où l’élasticité est grande.
Il est possible pour le monopoleur, puisqu’étant le seul offreur sur le marché, de vendre son bien
à l’acheteur qui est disposé à payer le prix plus élevé qui soit pour l’acquérir. Cette façon de fixer
le prix de vente correspond à une forme de discrimination en ce que c’est le mieux offrant en
termes de prix qui acquiert le bien. C’est ce que l’on observe en cas de vente aux enchères. Il y a
lieu de noter qu’avec ce type de discrimination, le surplus du consommateur est annulé.
Le monopoleur peut également fixer le prix de vente de son bien en tenant compte de la quantité
de bien demandée par acheteur. Pour l’acheteur qui cherche à se procurer une plus grande
quantité, il peut décider de revoir à la baisse le prix par unité. S’il le fait, il procède à une sorte de
discrimination. On parle dans de telles circonstances d’une tarification non-linéaire. Cette
discrimination tient au fait que la firme n’a pas d’informations exactes sur le comportement des
acheteurs (quantité cherchée).
37
Selon qu’il peut segmenter son marché en compartiment, le monopoleur peut vendre le même
bien à des prix différents. Bien sûr, la segmentation n’est possible que si la sensibilité de la
demande par rapport au prix n’est pas la même dans les différents segments du marché.
Contrairement à la discrimination de deuxième degré, ici la firme perçoit directement des
signaux sur le comportement de la demande ou les préférences des consommateurs.
pi (q i )
Soit la courbe de demande inverse sur un marché i et supposons l’existence de n marchés (
i 1, , n ) ; soit C q1 q2 qi qn
le coût total de production. Le programme
d’optimisation du monopoleur est donnée par :
n
Max pi qi qi C q1 q2 qn
q1 , q2 , , qn
i 1
0 Rm1 q1 Cm q1 q2 qn 0 Rm1 q1 Cm q1 q2 qn
q1
0 Rm2 q2 Cm q1 q2 qn 0 Rm2 q2 Cm q1 q2 qn
q2
0 Rmn qn Cm q1 q2 qn 0 Rmn qn Cm q1 q2 qn
qn
Finalement on a :
Dans des conditions de coûts sous-additifs, non seulement un équilibre concurrentiel est
impossible, mais aussi, il est plus efficace socialement que la production soit confiée à une
unique entreprise. On parle dans ce cas de monopole naturel.
38
Des exemples de tels industries sont : le transport ferroviaire ; la télécommunication ; la
distribution de l’eau et de l’électricité ; etc. Tous ces secteurs ont en commun d’opérer avec des
coûts fixes importants.
Il risque d’être nécessaire que le régulateur intervienne dans les secteurs où les coûts moyens
sont décroissants. En effet, s’il ne fait rien, le bien, s’il est offert, le sera par un secteur non
concurrentiel, donc en quantité trop faible, comparée à l’état optimal. L’intervention de l’Etat
consisterait alors à fixer directement le prix du bien.
Pour guider son action, le régulateur pourrait suivre un principe universel, bien résumé par
Hotelling (1938) à travers son théorème selon lequel le maximum du bien-être général nécessite
que tous les biens soient vendus à leur coût marginal de production.
Si l’on suit cette règle, le régulateur devrait donc imposer une tarification dite au coût marginal.
Autrement dit, connaissant le coût marginal du monopole naturel, il l’obligerait à vendre toute
quantité offerte à un prix égal au coût de la dernière unité (infiniment petite) produite : p = Cm.
Mais les choses ne sont pas si simples. L’adoption de cette règle fait supporter des pertes au
monopole naturel, puisque son coût moyen est toujours plus grand que son coût marginal.
Cette intervention doit donc s’accompagner du versement d’une subvention, visant à compenser
la perte du monopole. Or, quelle que soit la méthode choisie, le financement de cette aide est
coûteuse socialement :
- si le régulateur choisit de lever un nouvel impôt pour financer le déficit de l’entreprise, le coût
provient des distorsions introduites par toute forme de prélèvement (du fait de l’impossibilité des
prélèvements forfaitaires). On aboutit alors au résultat paradoxal où le régulateur, en créant de
nouvelles taxes sur certains marchés, y introduit un écart entre le prix et le coût marginal de
production, dans le but d’éliminer ce type d’écart sur le marché du bien produit par le monopole
naturel ;
39
- si le régulateur opère à budget constant, le financement du déficit du monopole naturel se fait
au détriment des autres affectations du budget de l’Etat. Le coût de son intervention correspond
alors au coût d’opportunité des activités abandonnées.
On dit que le régulateur impose une tarification au coût moyen lorsque, connaissant le coût
moyen du monopole naturel, il l’oblige à vendre toute quantité offerte à un prix égal au coût
moyen de toutes les unités produites : p = CM.
Cette règle a les défauts symétriques de la tarification au coût marginal.
Le prix étant toujours égal au coût moyen, le monopole naturel fait un profit nul. Ceci implique
qu’il n’est pas nécessaire de le subventionner et que l’intervention du régulateur est non coûteuse
socialement.
Par contre, cette règle n’est pas efficace du point de vue de l’allocation des biens dans
l’économie.
Si le consommateur paye le coût moyen, on sait que le fait qu’il achète une unité du bien est un
test suffisant de la rentabilité sociale de l’achat ; mais la réciproque est fausse et ce n’est pas
parce qu’il n’achète pas une unité quand il paye un prix égal au coût moyen que cette unité n’est
pas socialement rentable. En fait, une fois que le coût fixe de production a été dépensé, il n’y a
aucune raison de rationner un consommateur qui est disposé à payer le bien à un prix compris
entre le coût moyen et le coût marginal de production.
Un autre inconvénient de la tarification au coût moyen est qu’elle donne un mauvais signal aux
autres branches de l’économie. Pour comprendre ce point, supposons qu’il existe un bien
parfaitement substituable à celui produit par le monopole naturel et qu’il soit produit par un
grand nombre d’entreprises dans des conditions de coûts moyens non décroissants. La
tarification au coût moyen sur le marché du monopole naturel fixe en même temps le prix sur le
marché de l’autre bien. Par conséquent, les entreprises produisant le substitut vont offrir toutes
les unités dont le coût marginal est inférieur au coût moyen de la branche régulée. A l’équilibre,
le coût de la dernière unité (infiniment petite) produite du bien substitut est égal au coût moyen
du monopole, donc supérieur au coût marginal du monopole. Ceci n’est pas efficace puisque, par
hypothèse, ces biens sont des substituts parfaits. (Si le monopole produit une unité
40
supplémentaire et si, en contrepartie, les autres entreprises produisent une unité de moins, le coût
de production des deux branches diminue, alors que les consommateurs sont indifférents entre
ces deux unités).
Les activités à rendements d’échelle croissants sont des particuliers de monopole naturel et les
monopoles publics apparaissent souvent à cette catégorie. Dans le cas d’un monopole qui produit
un seul type de bien, les rendements d’échelle croissant impliquent que le coût moyen à long
terme est décroissant ; il y a donc économie d’échelle et le coût marginal est inférieur au coût
moyen à long terme. Ainsi la tarification au coût marginal conduit le monopole à un déficit
d’exploitation.
Le monopole doit donc être subventionné par l’Etat le plus souvent par impôt, pour combler ce
déficit. Ces subventions sont souvent perçues comme une façon d’encourager une gestion peu
rigoureuse et de ce fait mal acceptées par les contribuables. Le prélèvement fiscal qui permet de
financer ces subventions peut conduire à modifier le comportement des ménages surtout lorsqu’il
(le prélèvement fiscal) est basé sur la modification des taux de taxes indirectes. C’est pourquoi, il
est souvent plus raisonnable de supposer que le monopole est astreint à respecter une contrainte
d’équilibre budgétaire. On est alors conduit à définir une tarification qui maximise le surplus
collectif sous la contrainte de l’équilibre budgétaire du monopole : on obtient donc un optimum
de second rang par opposition à la tarification au coût marginal qui apparaît comme un optimum
de premier rang.
La figure suivante illustre les trois types de solutions sur le marché du monopole naturel, en
fonction de l’intervention du régulateur (pas d’intervention = point désigné par "Monopole" ;
tarification au coût moyen = point désigné par "p = CM" ; tarification au coût moyen = point
désigné par "p = Cm").
41
Le régulateur n’a aucune raison de se limiter à ces choix. En particulier, il peut être tenté
d’adopter une position intermédiaire entre des deux règles de tarification vues, afin d’arbitrer
entre les avantages et les inconvénients afférents.
Pour présenter cette situation d’optimum de second rang, supposons un monopole produisant un
bien unique en quantité Y et dont la fonction de coût est donnée par :
CT Y CF cY
Y * telle que p Y * c . Ce mode de tarification conduit à un déficit d’un montant égal aux coûts
42
Lorsque l’entreprise tarifie au coût moyen, les recettes sont égales au coût de production. Elle
coût fixe de ce montant. Le surplus collectif est égal à la surface hachurée dont on déduit le coût
fixe. Ce surplus est maximum pour Y0 Y * (c’est-à-dire lorsque la tarification est au coût
marginal) mais la contrainte d’équilibre budgétaire interdit de dépasser le niveau de production
Y . Cette production Y apparaît comme une solution de moindre mal puisque le surplus collectif
y atteint son maximum dans le sous-ensemble 0,Y des productions compatibles avec
p j Y j Y j CT Y1 , Y2 ,
n
Son profit est : , Yn 1
i 1
p j q dq p j Y j Y j
p j q dq p j Y j Y j
n n n
Sˆ 2
Yj Yj
0 0
j 1 j 1 j 1
Le surplus collectif est donné par l’addition de la somme des surplus des consommateurs et du
profit du monopole. Ainsi, des égalités (1) et (2) on a :
p j q dq p j Y j Y j p j Y j Y j CT Y1 , Y2 ,
n n n
W Sˆ , Yn
Yj
0
j 1 j 1 j 1
43
n
W p j q dq CT Y1 , Y2 , , Yn
Yj
C’est-à-dire
0
j 1
n
0 p j q dq CT Y1, Y2 , , Yn
Yj
Max W
j 1
p j Y j Y j CT Y1 , Y2 , , Yn 0
n
s.t
j 1
L Y1 , Y2 , , Yn , W
L
Y j
Y1 , Y2 , , Yn 0 j 1, 2, ,n 3
CT CT
p j Y j Y1 , Y2 , , Yn pj Y j Y j p j Y j Y1 ,Y2 , , Yn 0
Y j Y j
On en déduit que :
CT
p j Y j Y1 , Y2 , , Yn
Y j pj Y j Y j
p j Y j 1 p j Y j
CT
Avec Cm j
Y j
Y1 , Y2 , , Yn qui désigne le coût marginal du bien j évalué à l’optimum de
p j Y j
Et j , l’élasticité-prix directe de la demande du bien i .
pj Y j Y j
On obtient finalement :
44
p j Y j Cm j 1
j 1, 2, ,n
p j Y j 1 j
On déduit de cette dernière relation qu’à l’optimum de second rang, les écarts relatifs entre prix
et coûts marginaux sont inversement proportionnels aux élasticités-prix de la demande. Cette
règle est appelée règle de Ramsey-Boiteux.
Une interprétation de cette règle permet de dire que le monopole public soucieux de l’intérêt
général (c’est-à-dire maximisant le surplus collectif) mais astreint à une contrainte d’équilibre
budgétaire doit également fixer des écarts entre prix et coûts marginaux qui sont d’autant plus
grands que la demande est peu élastique. Dans cette optique, le monopole applique la vérité des
prix.
Cette règle découle du fait que l’Etat ne peut pas toujours subventionner à coûts fiscaux
croissants le monopole. Les libéraux préconisent aussi, pour retrouver un optimum proche d’un
optimum du second rang, de démanteler les barrières à l’entrée, ou d’aider les firmes
potentiellement candidates à l’insertion dans la branche d’industrie considérée grâce à des lois
anti-trust. Dans cette optique, l’Etat combat alors les positions dominantes. En appliquant cette
règle à lui-même, l’Etat a toute la légitimité pour rendre tous les marchés privés contestables
conformément à son souci de se rapprocher d’un optimum parétien. En sus, l’Etat ne doit en
aucune manière appliquer la discrimination par les prix ou subventions interclientèles de nature
durable ; les contrats étatiques doivent être des contrats réversibles et négociables. Ces
propositions signifient tout simplement une déréglementation au sens de Panzar, Willig et
Baumol. C’est ainsi que le monopole naturel se comportera de façon optimale pour le bénéfice
de la société dans son ensemble, dès qu’il est soumis en permanence à la menace crédible
d’entrants potentiels : c’est le fameux théorème de la main invisible faible. Trois conditions
minimales doivent être remplies : l’entrée libre ; la sortie libre avec récupération des coûts fixes ;
l’absence de subvention ou de discrimination par les prix, et la mise en place de procédures
publiques transparentes.
Une faiblesse de cette règle est que le fait que la tarification optimale de second rang
conduise à des écarts entre prix et coûts marginaux qui sont plus grand que la demande est peu
élastique au prix rapproche cette tarification de la pratique commerciale d’un monopole qui
maximise son profit mais peut avoir des conséquences dommageables sur le plan de l’équité
(puisque le critère de surplus collectif tel que nous l’avons formulé précédemment, ignore les
45
préoccupations d’équité ; le surplus total des consommateurs était défini comme la somme des
surplus de tous les consommateurs sans que le avantages particuliers de chacun d’eux (ou de
chaque groupe de consommateurs) soient individualisés) . En effet, les biens dont la demande est
peu élastique sont souvent des biens ayant un certain caractère de priorité dans les choix du
consommateur ; élever le prix de ces biens peut conduire à pénaliser exagérément les ménages
les moins fortunés pour qui ces biens de première nécessité représentent une fraction importante
des dépenses. La prise de l’équité peut permettre d’améliorer les tarifs optimaux de second rang.
On affecte alors à chaque consommateur i un coefficient de pondération positif i (on l’appellera
la valeur sociale du surplus global du consommateur i ) qui mesure l’importance plus ou moins
grande accordée par le monopole public (ou par son autorité de tutelle) au surplus global de ce
consommateur. Un coefficient i proche de 0 signifie que le monopole n’accorde que peu
d’importance au consommateur i par contre lorsque i est proche de 1, la satisfaction du
consommateur sera largement pris en compte.
Soit une économie comprenant m consommateurs (ou groupes de consommateurs)
indicés i allant de 1 à m et n biens indicés j allant de 1 à n . Si on désigne par xij p j la
n
Soit Sˆ i S ij le surplus global du consommateur i constituant une évaluation monétaire du gain
j 1
m m n n
Wˆ i Sˆ i i S ij p jY j CT Y1 , Y2 , , Yn . Finalement,
i 1 i 1 j 1 j 1
n n
Wˆ i xij p j D j p j CT D1 p1 , D2 p2 ,
m
, Dn pn c’est-à-dire :
j 1 j j 1
p
i 1
Wˆ i x ij t dt p j D j p j CT D1 p1 , D 2 p2 ,
n m n
, D n pn
pj
j 1 i 1 j 1
46
pour deux raisons :
- Les quantités produites Y j sont égales aux quantités demandées ;
Max Wˆ p1 , p2 , , pn
s.t p1 , p2 , , pn 0
et on a la formule suivante :
p j Y j Cm j Aj 1
1 j 1, 2, ,n *
p j Y j 1 j
n x ij p j
Avec Aj i : la valeur sociale moyenne des surplus globaux des acheteurs du bien
i 1 Dj p j
j . Elle est obtenue en pondérant les valeurs sociales individuelles i par la part des individus i
xij p j
dans la demande totale sur le marché j c’est-à-dire .
Dj p j
La formule * montre que les écarts relatifs entre prix et coûts marginaux seront d’autant plus
En somme, la tarification optimale réalise ici un compromis entre les impératifs commerciaux
(selon lesquels les écarts relatifs entre prix et coûts marginaux sont déterminés par la valeur plus
ou moins grande de l’élasticité-prix) et le souci d’équité. Ainsi, à élasticité constante, un tarif
sera d’autant plus bas qu’il est surtout consommé par des ménages dont la valeur sociale du
surplus global est élevée.
47
Chapitre III : L’INTERVENTION DE L’ETAT DANS L’ECONOMIE
L’économie peut se dérégler pour diverses raisons. Les responsables économiques peuvent,
quant à eux, y remédier de plusieurs façons, selon la nature des problèmes.
Lorsque, par exemple, les prix grimpent trop vite et que les consommateurs et les entreprises
dépensent à un rythme supérieur à la capacité de production de biens et services du pays.
Autrement dit, lorsque la demande globale augmente trop rapidement, les gouvernants peuvent
entreprendre de freiner la demande.
Depuis les débuts de la science économique, la question du rôle de l’Etat occupe une place
relativement importante. Mais c’est au XXè siècle, que son rôle est devenu primordial dans
l’analyse économique. D’un point de vue doctrinal, il s’agit du passage de l’Etat - gendarme à
l’Etat- providence via l’Etat planificateur du marxisme. Cependant, une telle vision pourrait
être qualifiée d’assez réductrice de la réalité.
- L’Etat-gendarme repose sur une conception libérale du rôle de l’Etat dans l’économie.
L’intervention de l’Etat est jugée indésirable et doit être minimale ; le marché est le meilleur
régulateur. Il incombe seulement à l’Etat d’assurer ses fonctions régaliennes : justice, police,
défense, diplomatie, émission de la monnaie et la surveillance du respect des règles du marché
(la concurrence).
- L’Etat-planificateur repose sur une conception marxiste du rôle de l’Etat dans l’économie ; il
est caractérisé par l’omniprésence de l’Etat qui détient les moyens de production et régule
l’activité économique grâce à la planification.
- L’Etat-providence (Welfare state) Il s’agit de la conception Keynésienne du rôle de l’Etat dans
l’activité économique apparue dans la seconde moitié du XXe siècle. L’Etat doit intervenir dans
l’activité économique pour corriger les imperfections du marché et lutter contre les inégalités.
Pour cela, l’Etat doit assurer : (i) la régulation et la règlementation de l’économie, (ii) la
production de biens et services, et (iii) la redistribution des revenus. (Voir Chapitre IV)
49
Le contrôle des prix conduit à une mauvaise affectation des ressources de la société. Si on
le supprimait, les prix monteraient et couvriraient les coûts, ce qui serait bon pour la
concurrence et l’efficience.
- Gestion des finances publiques
Même si, en période de récession, l’État doit parfois dépenser plus qu’il n’engrange — ou,
en période de boom économique, percevoir plus d’impôts que nécessaire pour ralentir les
dépenses —, sur le long terme, les dépenses et les rentrées fiscales doivent s’équilibrer. Or,
il peut être difficile, à cause de la complexité de la réglementation ou de l’inefficacité de
l’administration fiscale, de percevoir suffisamment de recettes publiques, ce qui cause
souvent de gros déficits budgétaires et l’accumulation de dettes, aux effets déstabilisants. Du
coup, l’État peut avoir du mal à financer les dépenses nécessaires au développement dans la
santé, l’éducation et les infrastructures. Les réformes fiscales peuvent promouvoir le civisme
fiscal et accroître les recettes en supprimant les exonérations, en exigeant des versements
anticipés ou en simplifiant le barème des impôts. Une meilleure administration fiscale peut
aussi accroître les recettes.
Par exemple, des percepteurs mieux formés et mieux rémunérés peuvent réduire la
corruption, et dans ces conditions, il est plus aisé de conserver du personnel compétent. Avec
des finances publiques mieux gérées, les fonds publics sont employés de façon plus
productive.
- Entreprises publiques
Dans nombre de pays, les entreprises publiques représentent une part considérable de
l’économie. Certaines fonctionnent efficacement et dans l’intérêt des consommateurs. Mais,
souvent, elles n’ont guère ou pas de concurrents et elles produisent des biens et services de
piètre qualité. Celles qui sont en concurrence avec des entreprises privées produisent souvent
à perte en raison d’interférences politiques ou de coûts de fonctionnement élevés (par
exemple du fait d’effectifs en surnombre), et l’État doit compenser les pertes. Des problèmes
de stabilisation peuvent surgir si ces entreprises publiques doivent s’adresser à des banques
commerciales pour couvrir leurs pertes. Leurs emprunts sont généralement garantis par
l’État, ce qui grève le budget de passifs conditionnels, puisque c’est l’État qui devra les
rembourser en cas de défaut. Les pays ayant de grosses entreprises publiques peuvent les
céder à des particuliers ou à des entreprises privées.
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Ils peuvent aussi en conserver le contrôle, mais fermer celles qui sont inefficaces ou
produisent à perte, remanier les équipes de direction ou adapter les effectifs aux besoins —
avec un accompagnement social approprié des travailleurs licenciés.
- Secteur financier
Le secteur financier a pour fonction de prêter l’argent des épargnants aux emprunteurs. Son
bon fonctionnement garantit que cet argent est employé de la façon la plus productive, dans
l’intérêt de la croissance et du développement économiques. En revanche, les systèmes
financiers sous-développés ou mal réglementés de certains pays en développement peuvent
freiner la croissance économique et compliquer la mise en œuvre des mesures de
stabilisation. À titre d’exemple, la politique monétaire des banques centrales consiste
souvent à acheter et vendre sur le marché libre des titres d’État vendus au public.
Mais s’il n’existe pas de marché secondaire des titres publics, ou s’il est peu développé,
l’efficacité de la politique monétaire peut en souffrir et la banque centrale peut recourir à des
outils inefficaces (ou injustes), tels que le rationnement du crédit ou le contrôle des taux
d’intérêt. Si les banques sont mal réglementées, elles tendront à adopter des comportements
à risque qui entraînent des crises bancaires, par exemple une panique des déposants qui
s’empressent de retirer leurs avoirs ou une faillite, qui résulte en général de mauvaises
pratiques de crédit. Mais même les banques solides peuvent sombrer si elles sont prises dans
une ruée générale qui siphonne les liquidités dont elles ont besoin pour rémunérer les
déposants. Les crises bancaires peuvent interrompre l’approvisionnement des emprunteurs,
décourager l’épargne et gonfler les déficits publics si l’État se porte garant des dépôts ou
recapitalise les banques. Il est possible de remédier au sous-développement du système
financier en créant des marchés secondaires, en développant les places boursières ou en
privatisant les banques publiques. Pour atténuer l’effet des crises, les autorités doivent
affermir le système financier à l’aide d’un dispositif efficace de réglementation et de
supervision.
- Protection sociale
L’État s’efforce le plus souvent de garantir un niveau de vie minimum aux pauvres et aux
autres groupes défavorisés. Mais, dans beaucoup de pays en développement, il existe des
systèmes coûteux — de subventionnement des produits pétroliers et alimentaires par
exemple — et mal ciblés, qui profitent plus aux riches qu’aux démunis. Dans les pays
développés, il y a des régimes de retraite par répartition qui ont d’énormes engagements non
capitalisés, car il y a plus de départs en retraite que d’entrées dans la population active.
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De plus, les prestations généreuses aux sans-emploi sont souvent une des causes du chômage
élevé, car les employeurs, qui ont à verser les primes d’assurance-chômage, rechignent à
embaucher. Les gouvernements peuvent réformer la protection sociale afin de cibler les plus
défavorisés et de réduire considérablement les coûts. Pour venir en aide aux démunis, les
autorités peuvent délivrer aux ménages à faible revenu des coupons alimentaires pour les
denrées de première nécessité ou distribuer de la nourriture dans les zones pauvres. Elles
peuvent aussi remplacer les subventions des produits alimentaires et pétroliers par des
transferts monétaires.
Il est possible de réformer les régimes de retraite de façon à aligner les prestations sur les
recettes prévisionnelles en relevant l’âge de la retraite ou en instituant des régimes financés
par capitalisation.
- Marché du travail
Le chômage sévit dans de nombreux pays pour diverses raisons et il augmente en général
lorsque l’économie va mal. Mais sa cause est parfois plus profonde que les effets du cycle
conjoncturel. Par exemple, les cotisations sociales excessives ou le niveau relativement élevé
du salaire minimum peuvent enfler le coût d’embauche à tel point que la demande de main-
d’œuvre se contracte et le chômage augmente. La demande peut aussi baisser si les
travailleurs n’ont pas les compétences requises par manque de formation ou d’instruction.
La réforme de l’éducation et l’amélioration de la formation sur le tas peuvent aider à
redynamiser la demande de main-d’œuvre.
- Institutions publiques
Le fonctionnement des institutions publiques peut avoir une incidence considérable sur le
climat économique. Une faible rémunération des fonctionnaires, de l’administration fiscale,
par exemple, peut encourager la corruption. De même, l’inefficacité du système juridique et
le manque de tribunaux et de magistrats compliquent le règlement des différends pour les
entreprises, ce qui accroît le coût des activités commerciales et dissuade les investisseurs,
surtout les investisseurs directs étrangers — au détriment de la croissance économique. Il est
possible d’améliorer la gouvernance et les institutions en simplifiant la réglementation
commerciale et les procédures d’agrément, en améliorant le système juridique national, en
rationalisant l’administration fiscale et en rehaussant les salaires des employés de l’État
chargés de services cruciaux, tout en limitant l’emploi dans la fonction publique en fonction
des besoins du service.
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Chapitre IV : POLITIQUE PUBLIQUE
La politique économique peut être définie comme l’ensemble des interventions des pouvoirs
publics en vue de corriger des déséquilibres économiques jugés dommageables pour la société.
On parle alors de politique publique, et l’intervention de l’Etat.
L’intervention de l’Etat indique sa participation, son rôle dans la redistribution des revenus, les
activités économiques. L’Etat comble les lacunes du marché. L’objectif de cette intervention
est la satisfaction des besoins collectifs qui sont de plus en plus importants : enseignement,
santé publique, structure de communication, équipements sportifs, culturels…
La répartition des revenus s’opère entre les agents économiques ayant participé à a production
(par apports de capitaux ou par leur travail). Les autres sont exclus et même, seuls ceux qui
apportent le capital (la minorité) sont privilégiés par le marché. D’où la nécessité de corriger
ces inégalités et d’offrir des garanties sociales indépendamment de la rentabilité des individus.
Pour cela, l’Etat utilise deux systèmes :
La fiscalité : C’est l’ensemble des textes et règlements organisant la définition et la
perception des impôts et taxes par une collectivité publique. Les revenus les plus élevés seront
donc lourdement frappés d’impôts alors que les plus faibles seront partiellement frappés ou
exonérés. Les ressources ainsi prélevées seront reparties pour corriger les inégalités.
Les prestations sociales ou les transferts sociaux : les transferts de revenus effectués de
certains agents économiques vers d’autres (les plus démunis) sous forme d’allocations
familiales, de chômage, ou de maladie, de bourses d’étude, de pensions de retraite…
IV.2. Evaluation des Politiques de soutien à l’activité économique
L’Etat crée des biens et services collectifs (hôpitaux, routes, écoles…) pour améliorer le bien-
être de la population ; ces biens et services sont qualifiés de non marchands car soit, ils ne sont
pas vendus, soit leurs prix de vente sont inférieurs à leurs coûts de production. La production
est réalisée à travers des entreprises qui sont :
Des entreprises publiques : L’Etat est l’unique propriétaire de ces entreprises ; le capital
social lui appartient totalement. Exemple : la SODEFOR ;
Des entreprises para-publiques ou semi-publiques : Ce sont des entreprises dont le capital
social appartient pour partie à l’Etat et pour partie à des particuliers (privés). La responsabilité
de la gestion est également partagée. Exemple : la SOTRA.
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IV.3. Analyse des politiques d’investissement publique
La décision d’investissement est actée, une fois que le financement est mobilisé. Pour répondre
à la question : « Quels financements sied aux politiques investissement publique », nous à
mesure de dire que les Etats ont recours à sources de financement afin de financer
l’investissement, en l’occurrence : le financement interne (autofinancement) et le financement
externe.
- L’autofinancement est le financement des investissements par les moyens propres et
librement utilisables de l’entreprise ; ces ressources proviennent : des réserves, des dotations
aux amortissements et des provisions nettes des reprises.
Avantages Inconvénients
- Son coût de collecte est nul ;
- C’est un financement gratuit car l’entreprise n’a - Moyen de financement lent ;
pas d’intérêt à payer ; la rémunération est - L’insuffisance des ressources peut
facultative ; retarder le développement de
- C’est une ressource périodique régulière ; il se l’entreprise ;
renouvelle annuellement ; - Il peut entraîner le mécontentement
- Renforce les capitaux propres (fonds propres) ; des associés (dividendes insuffisants)
- Augmente la capacité d’emprunt de l’entreprise ; ou des salariés ;
- Maintient l’indépendance financière. - Il peut être un facteur de hausse des
prix.
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Avantages Inconvénients
-Elle n’entraîne pas de remboursement des -Elle entraîne des risques de non
fonds collectés ; souscription ;
-Elle maintient intacte la capacité -Elle entraîne le risque de perte de
d’endettement de l’entreprise ; contrôle du capital par les actionnaires
-La rémunération des fonds est variable car actuels ;
les dividendes dépendent des bénéfices -C’est un moyen de financement
réalisés. réservé presque exclusivement aux
grandes entreprises
(cotation en bourse difficile voire
impossible pour certaines entreprises).
Emprunt à moyen ou long terme : L’emprunt est un contrat par lequel un ou plusieurs
prêteur (s) met (tent) à la disposition d’une entreprise des capitaux, pour une durée
déterminée, moyennant paiement d’intérêt ; le remboursement du capital emprunté est
effectué à une ou plusieurs dates (échéances) convenues dans le contrat. Un emprunt se
caractérise par : le montant, le taux d’intérêt, la durée et les modalités de remboursement.
Nous avons l’emprunt obligataire et l’emprunt bancaire.
●L’emprunt obligataire : c’est un emprunt à, moyen ou long terme contracté auprès de
plusieurs prêteurs (obligataires) par une entreprise, dont le montant est divisé en fractions
égales représentées par des titres de créances appelés obligations ; le plus souvent
l’entreprise verse aux détenteurs du titre une rente annuelle et rembourse le capital à
échéance.
Exemple : l’opération d’emprunt obligataire de la SOTRA ou du Trésor Public
●Les emprunts bancaires : ce sont des emprunts contractés auprès d’un seul prêteur
(banque ou établissement financier) remboursable à une échéance fixée d’avance.
Avantages Inconvénients
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Chapitre V : LES FINANCES PUBLIQUES
Les finances publiques déterminent l’ensemble des ressources et des charges qui se rapportent
à l’activité des personnes publiques : l’Etat, collectivités territoriales, EPN, organisations
internationales telles que l’ONU, les établissements publics internationaux tels que le FMI, la
banque mondiale, l’UEMOA etc…
Les finances publiques peuvent se définir comme la science qui étudie les moyens d’action
financiers permettant aux personnes morales de droit public d’intervenir dans la vie économique
et sociale. Ayant pour objet les deniers publics, les finances publiques s’opposent aux finances
privées qui elles ont pour objet l’étude de la richesse dont dispose les particuliers ou les
collectivités privées ou plus généralement de la richesse utilisée suivant les procédures de droit
privé.
En tant que ressources publiques prévues par le budget, les finances publiques permettent à
tout Etat de financer ses dépenses notamment : les dépenses de fonctionnement, les dépenses
d’investissement et éventuellement d’honorer ses engagements (dettes) en interne comme à
l’extérieur.
Au titre des dépenses de fonctionnement, nous avons : les salaires, les primes, les allocations
familiales, et….
S’agissant des dépenses d’investissement, se sont entre autres : les infrastructures routières,
les Hôpitaux, les Ecoles, les Universités, etc…
Et enfin, pour ce qui est de la dette, on le remboursement auprès des Partenaires Techniques
et Financiers (PTF). Ce qui consacre, la dette intérieure et la dette extérieure, laquelle est
souvent assortie de conditionnalités (dette avec restrictions).
La politique budgétaire est l’ensemble des actions visant à agir sur la situation économique par
l’intermédiaire du budget de l’Etat ; le budget de l’Etat est un document comptable qui retrace,
pour une année civile, l’ensemble des recettes (ressources) et des dépenses (charges
permanentes) de l’Etat.
A l’origine, l’élaboration du budget devait obligatoirement répondre à quatre (4) grands
principes d’orthodoxie budgétaires.
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Ce sont : - L’annualité - L’unité - L’universalité - La spécialité
L’équilibre budgétaire plus qu’un principe, représente plutôt la règle d’or à laquelle les
financiers classiques étaient le plus rattachés ; en d’autres termes, la maxime universelle de
toute saine gestion. Ces principes avaient une double mission :
Cependant, les crises économiques et financières vont faire battre en brèches ces principes avec
l’intervention de l’Etat. Bien que ces principes soient émaillés d’entorse et d’aménagement, ils
doivent être maintenus pour une sobre gestion de nos ressources.
Le principe de l’équilibre budgétaire repose sur une certaine conception de la neutralité des
finances publiques qui implique une limitation des dépenses publiques aux dépenses de
fonctionnement et une modération de la charge fiscale. Dans cette optique. L'équilibre est avant
tout comptable, le meilleur budget étant celui qui frôle le déficit en dégageant un excédent
symbolique.
En côte d'ivoire, le principe est consacré par l'article 80 de la constitution qui dispose que : le
projet de loi de finances doit prévoir les recettes nécessaires à la couverture intégrale des
dépenses. L'assemblée nationale vote le budget en équilibre. Lorsque le budget n'est pas en
équilibre, cela conduit à 2 hypothèses :
Excédent budgétaire : cela signifie que les ressources dépassent les charges. Cette
situation n'est pas heureuse politiquement car cela veut vouloir dire qu'on a prélevé trop d'argent
qu'il ne fallait sur les contribuables.
Déficit budgétaire : ici les ressources n’arrivent pas à couvrir les charges. Cette hypothèse est
la plus fréquente dans les pays en développement.
Elle n'est pas politiquement plus favorable parce que cela signifie que les dirigeants ont conduit
l'Etat à vivre au-dessus de ses moyens.
Il est certain que l'équilibre budgétaire, analysé sous l'angle strictement comptable, garde dans
l'opinion publique une signification symbolique : c'est le signe patent d'une vie financière saine,
d'une gestion rigoureuse.
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Mais avec l'éclatement des horizons des finances publiques modernes et leur insertion dans le
contexte de la politique économique, le dogme libéral de l'équilibre budgétaire s'est trouvé
ébranlé ; il s'y est substitué un équilibre macroéconomique.
L’Etat dans son rôle régalien est en charge de la politique budgétaire, fiscale et structurelles.
Ainsi, pour stabiliser l’activité économique et relancer l’appareil productif, l’Etat peut agir sur
la fiscalité (impôts, taxes) ou sur les dépenses publiques.
Des recettes fiscales : les recettes fiscales de l’État se décomposent entre impôts directs et
impôts indirects. Les impôts directs, directement payés par le redevable à l’État, se composent
essentiellement de l’impôt sur le revenu et de l’impôt sur les sociétés. Et les impôts indirects,
payés à l’État par une autre personne que le redevable, sont composés pour l’essentiel de la
TVA, de la TIPP (taxe intérieure sur les produits pétroliers) et des droits d’enregistrement.
L’augmentation de ces recettes entraîne la réduction de la demande et une baisse entraînera
une stimulation de la demande et agira sur la production ;
Des dépenses : les dépenses se divisent en dépenses ordinaires, qui représentent les dépenses
de fonctionnement, et dépenses en capital, c’est-à-dire les investissements de l’État.
L’augmentation des dépenses de l’Etat entraîne une augmentation de la demande par contre
la réduction produira l’effet inverse.
Par exemple, la baisse des impôts conduit à relancer l’offre globale dans un contexte de forte
demande de consommation et par conséquent d’induire les prix à la baisse (déflation).
Toutefois, cela n’est pas sans conséquences sur le niveau du chômage à long terme (CT création
d’emplois et LT perte d’emplois)
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REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUE
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La Découverte
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Grenoble
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