Vous êtes sur la page 1sur 37

Microéconomie

Année universitaire 2022/2023


Pr. ERRASSAFI Mohamed1
Semestre 1
Plan du cours

Introduction : l’approche microéconomique

Chapitre I : Le fonctionnement du marché

Chapitre II : Le choix de la combinaison productive

Chapitre III : l’offre du producteur en CPP

Chapitre IV : la formation de la demande

2
Introduction : l’approche microéconomique

1. La microéconomie : une branche de la science économique

L’économie = une science de choix

La science économique a pour objet l’être humain et son comportement en


société. Elle est donc une science sociale, au même titre que la sociologie, la
psychologie…, etc.

Comme les ressources en travail et les matières premières sont rares, il est
impossible de produire tous les biens nécessaires à la satisfaction des besoins qui
sont, eux, illimités. Il convient donc de faire des choix pour déterminer les biens
qui seront produits, et en quelles quantités, parmi l’ensemble des possibilités de
production.

Elle étudie la production, la répartition et l’utilisation des richesses d’une société


et s’attache notamment à donner des réponses aux questions suivantes: que
produire? Pour qui produire? Comment produire?
1. La microéconomie : une branche de la science économique
L’analyse économique étudie la façon dont les individus ou la société emploient les
ressources rares à des usages alternatifs, en vue de satisfaire leurs besoins.

Les 3 approches de l’analyse économique

La microéconomie La mésoéconomie La macroéconomie

La micro-économie est une Elle désigne une branche La macroéconomie est la branche de
approche de l’analyse intermédiaire de l’économie l'économie dont le but est de
économique qui s’appuie sur les qui se situe entre la micro et la comprendre les phénomènes
comportements des agents économiques dans leur globalité
macro-économie et dont
individuels tels que le ainsi que les effets des politiques
l’analyse touche les secteurs
consommateur et l’entreprise économiques et des réglementations
(producteur) et leurs d’activité tel que l’agriculture mises en œuvre par les
interactions. Le résultat de cette et l’industrie, les branches gouvernements.
analyse, le marché, dépend d’activité comme la santé, Les macroéconomistes s'intéressent
directement des agissements de l’éducation ou le transport, et aux relations théoriques et
chacun de ces agents la région elle-même. empiriques entre les grands agrégats
économiques. économiques.
2. L’objet de la microéconomie

A quoi s’intéresse
la microéconomie ?

MARCHE

DEMANDE OFFRE
3. Les fondements du raisonnement microéconomique

La rationalité économique

L’individualisme méthodologique

La coordination et l’équilibre des marchés

La modélisation mathématique
3. Les fondements du raisonnement microéconomique

La microéconomie part d’une question fondamentale :


comment les individus décident-ils d’employer les ressources
rares dont ils disposent pour satisfaire leurs besoins ou
La rationalité atteindre leurs objectifs ? Le traitement de cette question
repose sur un postulat : l’action humaine est rationnelle.
économique
L’hypothèse de rationalité forte implique que les individus
cherchent et atteignent le maximum de satisfaction : ils
exploitent au mieux toute opportunité d’améliorer leur
situation.

Remarque : Cette hypothèse suppose que les agents


disposent d’une information complète et d’une parfaite
capacité de calcul et de traitement des informations.
3. Les fondements du raisonnement microéconomique
Le repose sur un principe individualiste qui caractérise
les comportements humains .
L’individualisme
L'individualisme méthodologique est une
méthodologique norme des sciences sociales, selon laquelle les
phénomènes collectifs peuvent (et doivent) être
décrits et expliqués à partir des propriétés et des
actions des individus et de leurs interactions
mutuelles.

La science économique, quantitative, a rapidement eu


besoin de modèles afin de représenter de manière
schématique un pan de la réalité. Des modèles ont
ainsi été créés au fur et à mesure que la discipline s'est
La modélisation développée.
mathématique Un modèle est, en économie, une représentation
simplifiée de la réalité économique ou d'une partie
de celle-ci. L'économie se fonde sur les modèles pour
estimer l'évolution d’un phénomène économique.
3. Les fondements du raisonnement microéconomique

Une fois déterminé l’équilibre individuel des


différents agents concernés par un problème
(production, échange, travail, etc.), on s’interroge
La coordination sur la façon dont l’ensemble des décisions
et l’équilibre individuelles et indépendantes seront compatibles
des marchés entre elles.

Quel est le mécanisme de coordination qui fait que


des millions de consommateurs et des centaines de
producteurs qui ne se consultent pas
systématiquement vont finalement prendre des
décisions cohérentes?

Ce problème est celui de l’équilibre des marchés


Chapitre I. Le fonctionnement du marché

I. Qu’est ce qu’un marché ?


Selon l’objet d’échange :
De manière simple,
on peut définir le Le marché des biens et services.
marché comme le Le marché du travail.
lieu de rencontre Le marché des capitaux.
de l’offre et de la Le marché de change
demande d’un
bien. De manière
plus précise, le Selon la structure de l’offre et la demande :
marché est le lieu, Typologie
plus ou moins
concret, de la
confrontation et de
la conciliation de
l’offre et de la
demande d’un bien
où se déterminent
les quantités
échangées et le prix
de cession.
Chapitre I. Le fonctionnement du marché
II. La fonction de la demande

1. Principe

Dans sa présentation simplifiée, elle est la formulation algébrique de la relation Quantité́/Prix.


On note traditionnellement :

QD = QD(P).

Cette fonction de demande exprime l’ensemble du couple Q/P, dès l’instant où il y a une
variation de prix. Ce n’est pas la consommation effective, mais bien davantage les intentions
d’achat qui sont privilégiées. À chaque prix correspond une intention d’achat, une quantité́
demandée qui lui est propre.
La liaison Q/P est négative, c’est ce qu’exprime la fonction de demande. On dira que la fonction
de demande est une fonction inverse du prix.

Soit encore P = P(QD), avec : dP /dQD <0.


Chapitre I. Le fonctionnement du marché
II. La fonction de la demande
1. Principe
Dans le cas général, la fonction de demande est
présentée de façon linéaire, l’équation de la
droite qui est supposée la représenter étant de
type :
P=a−bQD

avec la représentation graphique à droite :

Remarque : La relation Q/P ne signifie pas que


l’économiste ignore les autres déterminants qui
interviennent dans la prise décision de consommation
(revenu, prix des autres biens, goûts, etc.). Cela est
donc valable uniquement lorsqu’on considère que ces
autres éléments sont constants. C’est ce que signifie «
toutes choses égales par ailleurs : Ceteris paribus».
Chapitre I. Le fonctionnement du marché
II. La fonction de la demande
2. Déplacement de la fonction de demande

Il y a déplacement de la fonction de demande si les


éléments supposés constants (comme le revenu, les
goûts, les prix des autres biens, substituables et/ou
complémentaires) se modifient.

3. Exemple
Chapitre I. Le fonctionnement du marché
II. La fonction de de l’offre

1. Principe

La relation existante entre le prix et la quantité offerte est une relation positive. À l’évidence, plus
le prix du marché est élevé, plus il est rentable de produire, donc plus
l’offre augmente.
On écrira donc :
QO= QO(P)

QO = Quantité offerte
P = Prix du bien offert
La fonction est donc P = P(QO)
mais cette fois dPdQO est > 0.

Remarque : Comme pour la fonction de demande, la fonction d’offre est dans sa version
simplifiée linéaire, l’équation de la droite étant supposée la représenter étant de type :
Chapitre I. Le fonctionnement du marché
II. La fonction de l’offre
1. Principe
Dans le cas général, la fonction de l’offre est
présentée de façon linéaire, l’équation de la
droite qui est supposée la représenter étant de
type :
P = a + bQO

avec la représentation graphique à droite :


Chapitre I. Le fonctionnement du marché
II. La fonction de l’offre
2. Déplacement de la fonction de l’offre

Cela pourra être une modification technologique


ou une évolution des coûts de production. Le
déplacement de la fonction d’offre peut être
graphiquement représenté à droite . Elle se
déplace vers la droite (QO1) si les coûts de
production baissent. À l’inverse, elle se déplace
vers la gauche, si les coûts de production
augmentent (QO2)
3. Exemple
Chapitre I. Le fonctionnement du marché
III. L’équilibre du marché

1. La représentation de l’équilibre

Le marché est dit en équilibre lorsque Offre =


Demande. Ce qui signifie qu’au prix d’équilibre,
PE, l’offreur n’a pas intérêt à produire plus car
l’acheteur ne suivra pas. De même, si le prix du
marché était inférieur ou supérieur à ce prix, on se
retrouverait alors dans une situation de sous ou de
surproduction.

On aura alors QD = QO, ce qui peut s’interpréter


de la façon suivante : pour un prix
PE, les quantités offertes sont égales aux quantités
demandées. Pour un prix supérieur à PE, les
débouchés sont insuffisants. Pour un prix inférieur
à PE, la production est insuffisante.
Chapitre I. Le fonctionnement du marché
III. L’équilibre du marché

2. La prise en compte du temps : le cobweb

Dans certains cas, l’offre proposée en période t ne dépend


pas du prix en t, mais du prix en t − 1 . Cela concerne
plus particulièrement l’offre de produits dont le cycle de
production est de quelques mois, voire un an. Entre le
moment où on décide de produire et le moment où le
produit est proposé au marché, les prix peuvent varier.

L’offre est bien Qt mais elle a été décidée par rapport à un


prix en t − 1(Pt−1). Il faut alors comparer le prix en t − 1 à
celui observé sur le marché en t ( Pt).

Le graphique ci-après précise les conditions de


fonctionnement et d’équilibre de ce marché particulier,
qui s’applique par exemple à la production porcine.
Chapitre I. Le fonctionnement du marché
Exercices d’application

Situation 1

Soit une entreprise produisant un bien X.


La fonction d’offre de l’entreprise est : Q(O) = 3P
Et la fonction de demande est : Q(d) = 81− 6P

1. Etablir sur deux graphiques séparés la fonction d’offre et la fonction de demande.


2. Déterminer les conditions d’équilibre de ce marché graphiquement et algébriquement.
3. Le prix de marché augmente d’un tiers. Que se passe-t-il ? Quelles sont les nouvelles
conditions d’équilibre du marché ?
4. On suppose maintenant que les coûts ont baissé, entrainant une augmentation de la
production de 19.
Interpréter les conséquences de cette baisse des coût et déterminer les nouvelles conditions
d’équilibre du marché.
Chapitre I. Le fonctionnement du marché
III. L’équilibre du marché
3. Le surplus du consommateur et du producteur
– le surplus du producteur :

Il a lieu lorsque le prix d’offre est inférieur au prix de marché.


Reprenant le même exemple sur le marché des C3 d’occasion, si un
offreur accepte de vendre à 4 000 et que le marché lui en propose 5
000, il fera un surplus égal à la différence entre le prix de marché et le
prix d’offre, soit ici 5 000 – 4 000 = 1 000 DH. Ces 1 000 DH pourront
être utilisés à d’autres usages. Il y a donc un surplus, réalisé par
l’offreur ;

– le surplus du consommateur :
il a lieu lorsque le prix d’équilibre est inférieur au prix de demande.
Le consommateur est prêt à payer 6 000 DH pour une C3 mais le
marché lui en propose une à 5 000 DH. Il bénéficie donc d’un surplus
égal à la différence entre le prix de demande et le prix d’équilibre, soit
ici 6 000 – 5 000 = 1 000 DH. Ces 1 000 DH ne constituent pas
réellement une rentrée d’argent mais une somme qui aurait pu être
dépensée pour la voiture et qui, du fait du surplus du consommateur,
sera dépensée autrement.
Chapitre I. Le fonctionnement du marché
Exercices d’application

Situation 2
Chapitre II : Le choix de la combinaison productive
I. Technologie et fonction de production

Le terme d’entreprise recouvre en fait une grande variété d’organisations qui diffèrent par leur
taille, et aussi par leur statut juridique, mais qui ont toutes en commun d’« entreprendre » une
activité de transformation de certains biens (les facteurs de production ou inputs) en d’autres
biens produits (les outputs).

1.1. Facteurs de production

Définition:
Un facteur de production (ou input) est un bien ou un service qui est utilisé dans un processus de
production d’un autre bien ou service.
Les facteurs de production sont habituellement classés en trois grandes catégories, comportant
chacune des sous-catégories :
■ Le travail inclut à la fois les travailleurs qualifiés et non qualifiés.
■ Le capital inclut à la fois le capital physique et naturel : immobilier, machines, autre équipement,
terrains agricoles, etc.
■ Les matières premières incluent tous les biens entièrement consommés ou
transformés lors du processus de production : métaux, sources d’énergie, eau, etc.
Chapitre II : Le choix de la combinaison productive
I. Technologie et fonction de production

1.1. Facteurs de production

Remarques importantes

- Il est utile parfois de classer les facteurs de production en fonction de la facilité avec laquelle leur
quantité peut être modifiée par l’entreprise : on parle ainsi de facteurs variables (dont la quantité
peut être facilement modifiée pour s’ajuster à de nouvelles conditions du marché) et de facteurs
fixes (dont la quantité est plus difficile, plus longue et/ou plus coûteuse à modifier);

- La combinaison de facteurs utilisée par une entreprise dépend de son processus de production,
et donc du type de bien produit, mais aussi des prix des différents facteurs

- L’analyse microéconomique des décisions des entreprises présentée ici ne nécessite pas une
connaissance précise des différentes étapes du processus de production des entreprises, ni de leur
organisation interne. Seules comptent les quantités de facteurs de production utilisées et la
quantité de bien final qui leur est associée.
Chapitre II : Le choix de la combinaison productive
I. Technologie et fonction de production
1.2. La fonction de production
Modélisons maintenant la « technologie de production » ou processus par lequel, en combinant un ou
plusieurs inputs, on aboutit à la production d’un certain nombre d’unités d’output.
Cas d’un seul facteur de production : La fonction de
production à CT

Envisageons d’abord le cas où un seul input est nécessaire


pour produire l’output. Le cas le plus courant est celui où
seul l’input travail est utilisé. Par exemple, un chanteur des
rues produit des chansons à l’aide de sa seule voix ou un
cueilleur de mûres sauvages produit une récolte à l’aide de
ses seules mains. Dans les deux cas, l’input unique est bien le
travail, mesuré en heures.
Représentons sur la figure 1, le nombre de kilogrammes de
mûres cueillies en fonction du nombre d’heures consacrées à
la récolte par un cueilleur.
Nous choisissons de désigner par Q le nombre de
kilogrammes de mûres sauvages cueillies et par x1 LE nombre
d’heures de travail consacrées à la cueillette.
Chapitre II : Le choix de la combinaison productive
I. Technologie et fonction de production
1.2. La fonction de production
Cas d’un seul facteur de production : La fonction de production à CT
À partir d’une fonction de production à un seul facteur, nous pouvons
mettre en évidence la productivité totale, la productivité marginale et
la productivité moyenne.

1. La productivité totale : Elle s’identifie à la production Q = f (L) .Elle


peut se définir comme étant l’évolution de Q due à l’évolution de L.
Cette fonction passe nécessairement par l’origine, c’est-à-dire que
pour une valeur 0 de L, Q est égal à zéro.

2. La productivité marginale : Elle se définit comme la variation de la


production Q ramenée à la variation d’une
unité de facteur travail L.
Soit PmL =Accroissement de Q/Accroissement de L
Mais PmL c’est aussi la dérivée première de la fonction Q par rapport
au travail et c’est également la pente de la tangente de la courbe de
productivité totale.

3. La productivité moyenne : Définie comme la production par unité


de facteur, dans le cas présent, le facteur de
production étant le travail, on définira la productivité moyenne du
Chapitre II : Le choix de la combinaison productive
I. Technologie et fonction de production
1.2. La fonction de production La fonction de production à un facteur variable

Cas d’un seul facteur de production : La fonction de


production à CT

Pour déterminer la forme de la fonction de production,


considérons un petit atelier disposant des équipements de
production que l’on suppose constant. La production de cet
atelier variera donc suivant le nombre de travailleurs utilisés.

Soit : T le nombre de travailleurs (le travail).


Le tableau suivant résume les valeurs de production de cet
atelier :
Chapitre II : Le choix de la combinaison productive
I. Technologie et fonction de production
1.2. La fonction de production
Cas d’un seul facteur de production : La fonction de production à CT

Exemple d’application

Calculer et
représenter
graphiquem
ent les PT,
PM et Pm.
Chapitre II : Le choix de la combinaison productive
I. Technologie et fonction de production
1.2. La fonction de production
Cas de deux facteurs de production : L’isoquante
Le principe consiste à modéliser la manière dont il est
possible de produire un certain nombre d’unités d’un bien
ou service (dont les caractéristiques sont parfaitement
définies) appelé output, à partir de la transformation de
deux facteurs de production appelés inputs.

On suppose que l’output est produit à partir de deux


facteurs.
Nous notons Q la quantité de bien produit (output), x1
la quantité utilisée du premier facteur (par exemple le
travail), x2 la quantité utilisée du second facteur (par
exemple le capital). Représentons, sur la figure 3, la
technologie de production.

La relation fonctionnelle Q = f(x1; x2) indique la quantité


maximale d’out-put que l’on peut produire avec une
quantité donnée d’input.
Chapitre II : Le choix de la combinaison productive
I. Technologie et fonction de production
1.2. La fonction de production
Cas de deux facteurs de production : L’isoquante
Représentation graphique sous forme d’isoquants
Une isoquante, associée à une technologie et à un niveau
de produit y0 donné, est l’ensemble de toutes les
combinaisons de facteurs qui permettent de produire
exactement y0. On notera Iy0 cette isoquante.
Formulation mathématique : Soit une technologie à n
facteurs, caractérisée par la fonction de production F(z1, z2,
..., zn) et soit y0 un niveau de produit.
Iy 0 = {(z1, z2, ..., zn): F(z1, z2, ..., zn) = y0}.
Exemple : les combinaisons possibles ainsi que leur niveau
de production

Représentation
graphique pour
un niveau de 50
unités
Chapitre II : Le choix de la combinaison productive
I. Technologie et fonction de production
1.2. La fonction de production
Propriétés d’une isoquante

q Elles sont décroissantes.


q Deux courbes d’indifférence ne se
coupent jamais.
q Les courbes sont convexes (A
l’exception des cas des facteurs
parfaitement substituables ou
complémentaires).
q Plus l’isoquante s’éloigne de l’origine,
plus le niveau de produit est élevé.

A ≡ D
Or B > A
Donc B > D
Chapitre II : Le choix de la combinaison productive
I. Technologie et fonction de production
1.2. La fonction de production

Le taux marginal de substitution technique


(TMST)

Le taux marginal de substitution technique (TMST) du


facteur j (j =1, 2) au facteur i (i = 1, 2 et i ≠ j) est la quantité
minimale de facteur j qui peut compenser une faible
(innitésimale) réduction du facteur i tout en maintenant
inchangé le niveau de production.

On notera ce taux TMSTj/i = - Cette courbe représente l’isoquante associée à la


production de 50 unités. Partons de la situation
initiale B avec 3 travailleurs et 1 machine, et
supposons que le nombre d’agents passe de 3 à 2,
ce qui correspond à une réduction de 1 du facteur
travail, ∆z 1 = – 1. Pour retrouver un niveau de
produit de 50 (et donc revenir sur l’isoquante), il
faut augmenter le nombre de machines de 1, ∆z 2
= +1. Dans ce cas, une unité de capital compense la
réduction d’une unité de travail et le TMST est
égal à 1.
Chapitre II : Le choix de la combinaison productive
I. Technologie et fonction de production
1.2. La fonction de production

Cas particulier : La fonction Cob Douglass Calcul de la PmL et du TMST

La fonction de production Cobb-Douglas q Lorsqu’on calcule la PmL (ce qui revient à dériver la fonction
a été proposée par deux économistes de production du point de vue de L), on obtient :
américains au début du XXème siècle.
∂Q/∂L = β.Lβ-1. Kα = β. Q/L
C’est une fonction de production à
facteurs substituables qui permet de q Lorsqu’on calcule la PmK (ce qui revient à dériver la fonction
maintenir l’hypothèse des rendements de production du point de vue de K), on obtient :
factoriels décroissants tout en étant
compatible avec les trois cas de ∂Q/∂K = α.Kα-1 . Lβ = α. Q/K
rendements d’échelle.
q Le TmST, qui est égal au rapport des productivités
Elle s’écrit : marginales, se traduit par l’égalité suivante :
Q(K,L) = Kα . Lβ
TmST = β/α . K/L
α et β sont deux réels positifs.
Cela signifie que le TmST est d’autant plus élevé́ que le
coefficient d’intensité capitalistique est élevé́.
Chapitre II : Le choix de la combinaison productive
I. Technologie et fonction de production
Le principe :
1.3. Les rendements d’échelle
q Les rendements d’échelle d’une technologie
Une entreprise de prêt-à-porter possède un atelier de sont constants si en multipliant par la même
confection de jeans. constante δ>1 la quantité de tous les facteurs de
production, la quantité produite est multipliée
L’atelier occupe 200 m2, emploie 50 couturières et par δexactement.
possède autant de machines à coudre. Si l’entreprise,
décidant de s’agrandir, achète un autre atelier de même q Les rendements d’échelle d’une technologie
surface et 50 machines à coudre, embauche 50 sont décroissants si en multipliant par la même
couturières de plus et se procure la même quantité de constante δ>1 la quantité de tous les facteurs de
matière première qu’avant (tissu, boutons, etc.), que production, la quantité produite est multipliée
deviendra le nombre de jeans fabriqués ? par moins de δ.

Si N unités sortaient du premier atelier tous les mois, le q Les rendements d’échelle d’une technologie
nombre d’unités sortant des deux ateliers sera-t-il de sont croissants si en multipliant par la même
2N, de moins de 2N ou de plus de 2N ? La réponse à constante δ>1 la quantité de tous les facteurs de
cette question permet de déterminer ce qu’on appelle production, la quantité produite est multipliée
les rendements d’échelle de l’industrie du jean. par plus de δ
.
Chapitre II : Le choix de la combinaison productive
I. Technologie et fonction de production
1.3. La combinaison optimale des facteurs

Contrainte budgétaire : la droite d’isocoût

Le coût total de production C est égal au coût du facteur capital plus


le coût du facteur
travail. Si l’on désigne par «Pl» le coût du travail et par «Pk» le coût
du capital, on a :

C = (Pk.K) + (Pl.L).

On peut transformer cette équation de façon à exprimer K en


fonction de L, comme c’est déjà le cas pour les isoquants. On a:
La droite d’isocoût représente
C = (Pk . K) + (Pl . L) est équivalent à Pk . K = C – (Pl . L), et, en
l’ensemble des combinaisons de
divisant les deux côtés par Pk, on obtient :
capital et de travail qu’il est possible
de se procurer pour un coût total
donné, et pour un prix donné des
facteurs.
Cette équation est de la forme y = ax + b ; elle est donc représentée
par une droite qu’on appelle la «droite d’isocoût», dont la pente
est – Pl / Pk (voir graphique à droite).
Chapitre II : Le choix de la combinaison productive
I. Technologie et fonction de production
1.3. La combinaison optimale des facteurs
Détermination du point d’équilibre

Une fois déterminée la quantité de production qui maximise le profit, La combinaison capital-travail
l’entreprise doit choisir, parmi l’ensemble des combinaisons optimale est telle que les
techniquement possibles décrites par l’isoquant, celle dont le coût est productivités marginales des deux
minimum, c’est-à-dire celle qui permet d’atteindre la droite d’isocoût la facteurs pondérées par leurs prix
plus basse. sont égales.
L’optimum est donc atteint au point de tangence entre l’isoquant et une
droite d’isocoût (point E sur la figure à droite).

Au point d’équilibre E1, par définition de la tangence, la pente de la droite


(– Pl/Pk) et la pente de la courbe (dK/dL = (–)TMST) sont confondues.
On a donc: – Pl/Pk = – TMST, d’où : TMST = Pl/Pk.
On démontre par ailleurs que le TMST est égal au rapport de la
productivité marginale du travail et du capital. En conséquence, au point
d’équilibre E1, on a :

TMST = PmL/PmK = Pl/Pk

ce qui est équivalent à: PmL/Pl = PmK/Pk.


Chapitre II : Le choix de la combinaison productive
I. Technologie et fonction de production
1.3. La combinaison optimale des facteurs

Situation n° 4

La fonction de production de l’entreprise Nicolin pour du


chocolat utilise le facteur travail (facteur demandé en quantité
L) et le facteur capital (facteur demandé en quantité K).

Cette fonction de production qui mélange les facteurs


demandés prend la forme :

1. Quelle serait la décision technique efficiente de l’entreprise ?

2. Dans le cas où la dépense en facteurs serait de 200 et les


prix du marché du capital et du travail sont respectivement de
5 et 2 , quelle serait la décision technique d’efficience de
l’entreprise ?
Chapitre II : Le choix de la combinaison productive
I. Technologie et fonction de production
1.3. La combinaison optimale des facteurs

Situation n° 5
Soit une entreprise dont la technique de production peut être résumée par l’équation suivante :Q = √𝐾+2√𝐿
K représente la quantité du matériel et outillage et L le nombre de travailleurs.
1.1- Analyser les rendements d’échelle de cette fonction.
2.2- Calculer le TMST et exprimer sa valeur au point d’équilibre ?
1.3- Quelle serait la combinaison optimale pour un budget de 2500 DH sachant que chaque matériel coûte 24 et le
coût d’une unité de travail est de 8 (les chiffres sont en milliers).
1.4- Interpréter les résultats
1.5- Combien fait le TMST dans le point d’équilibre ? Interpréter les résultats

Vous aimerez peut-être aussi