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Beaujolais BOFOYA KOMBA, Ph.

Professeur des Universités

Microéconomie
Cours et exercices résolus

L’original publié aux éditions L’HARMATTAN

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L’économie politique traite de la richesse en elle-même. C’est la
science de la richesse (et non de la pauvreté, comme c’est le cas de
la Religion). Elle se demande ce qu'est la richesse, comment nous
pouvons le mieux la consommer quand nous l'avons obtenue,
comment nous pouvons profiter de toutes les autres sciences pour
l'acquérir.
L'idée populaire est que la richesse consiste en monnaie, en espèces,
et que celles-ci sont faites d'or et d'argent ; l'homme riche alors serait
celui qui possède un coffre fort, plein de sacs de billets de banque,
de monnaie d'or et d'argent.
Faux ! La richesse n’est pas seulement l’argent.
Stanley JEVONS, l’un de fondateur de la Microéconomie moderne
(les marginalistes, avec Carl Menger et Leon Walras, tous
économistes mathématiciens) définit la richesse en ces mots : « sous
ce terme nous comprenons toutes les choses et seulement les choses
qui sont transmissibles, limitées en quantité, et qui, directement ou
indirectement, produisent du plaisir ou empêchent de la peine ».
Mon ouvrage est une richesse ; ça réduit de la peine. Au lieu de
souffrir en se masturbant scientifiquement, il vaut mieux lire cet
ouvrage. Il permet de réduire la peine, liée à l’ignorance.

Nous pouvons donc facilement discerner que tout ce qui forme une
partie de la richesse doit être utile, ou avoir de l'utilité, c'est-à-dire
servir à quelque usage, être agréable ou désirable d'une façon ou
d'une autre. Les choses utiles sont celles qui, directement ou
indirectement, produisent du plaisir ou empêchent de la peine.

L’analyse économique moderne se subdivise en deux branches : la


Microéconomie et la Macroéconomie.

0. INTRODUCTION

0.1. Qu'est-ce que la microéconomie : Définissons et objet

La Microéconomie étudie le comportement des agents économiques


individuels, en l’occurrence le consommateur et le producteur, dans
des situations nécessitant des choix sous des contraintes de rareté.

L’analyse des comportements individuels est au centre de la


Microéconomie. Elle permet de dégager des lois permettant de

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comprendre des phénomènes économiques plus généraux, à savoir la
compréhension des comportements collectifs.

Pour cela, la Microéconomie étudie le comportement d’un agent


représentatif de tous les autres agents, puis procède à une agrégation
de façon à expliquer le fonctionnement général de l’économie. Cet
agent représentatif n’est rien d’autre qu’un homo-oeconomicus.
L’homo-oeconomicus est à la fois égoïste et rationnel. Egoïste, car
il recherche son propre intérêt ; et Rationnel, car il cherche à
maximiser sa satisfaction et met en œuvre les moyens nécessaires
pour cela, autrement dit, il adapte de façon efficace les moyens qu’il
engage aux fins qu’il poursuit. Pour le consommateur, maximiser sa
satisfaction revient généralement à maximiser son utilité (accroitre
le plaisir ou réduire la peine) sous contrainte du prix des biens et de
son revenu. Pour le producteur, il s’agit de maximiser son profit sous
les contraintes de la technologie, du prix des facteurs et du prix de
vente du produit.

0.2. Les postulats de l’analyse microéconomique

La Microéconomie est la science des arbitrages. Etant donné les


contraintes de temps et de ressources auxquelles font face les
individus, ils doivent toujours faire des arbitrages et donc renoncer à
d’autres choses : arbitrage entre telle et telle marchandise, entre
l’investissement et le placement, entre le loisir et le travail, entre
acheter une voiture et se procurer une maison, entre dépenser pour
une séance de zizi-pampa ou pour l’achat de l’ouvrage de
microéconomie, … D’où l’importance pour les économistes de la
notion de coût d’opportunité, que l’on peut définir comme le gain
maximum auquel un agent économique renonce lorsqu’il prend une
décision.
Tous les biens et tous les moyens de production sont, dans une
certaine mesure, substituables : la consommation de vin peut être
remplacée par la consommation de jus de fruits ; se taper une jolie
métissée peut être remplacée par une jolie bois noir recherché. Ainsi,
les choix des individus résultent d’une comparaison de ce que coûte
et apporte chacune des possibilités. L’agent étudié est un homo-
oeconomicus : un individu qui connaît toutes les possibilités
d’emploi de son revenu pour satisfaire ses besoins et que son
objectif est la maximisation de son utilité.

Nous partons de la supposition que l’individu utilise le plus


efficacement possible les moyens dont il dispose pour atteindre ses

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fins et l’économiste ne porte pas de jugement de valeur sur ces fins
(la sexualité, la bière, la drogue, …, la moralité, ce n’est pas le
problème de l’économiste). Ainsi, le criminel est parfaitement
rationnel pour les économistes, à partir du moment où il achète une
arme ; la prostituée est parfaitement rationnelle à partir du moment
où il se tape une chambre d’hôtel et, de ce fait, elle donne du travail
aux chômeurs (les travailleurs de l’hôtel). L’Economiste n’est pas le
philosophe ou l’anthropologue.

L’utilité attendue des biens et des actions sont subjectifs à chaque


individu. A ce sujet, L. Walras affirme « qu’une substance soit
recherché par un médecin pour guérir un malade, ou par un assassin
pour empoisonner sa famille, c’est une question […] tout à fait
indifférente » pour l’économiste. Toutes les personnes n’utilisent pas
un bien ou n’optent pas pour un comportement pour un même
service rendu.

La rationalité économique suppose simplement que l’individu adapte


ses actions aux fins qu’il s’est fixé.

0.3. Les origines de la microéconomie : l’unité marginale

Les origines de la microéconomie se situent dans le dernier tiers du


XIXème siècle. Trois économistes néoclassiques (Carl Menger,
Stanley JEVONS et Leon Walras), en rupture avec certaines
analyses des économistes classiques, créent le « marginalisme ».
L'École néoclassique naît donc de la « révolution marginaliste »
dans les années 1870, en raison de l’usage intensif qu’elle fait des
mathématiques. Leur mérite est la capacité à « mathématiser » et à «
scientifiser » l'économie ainsi qu'à fournir des indications
susceptibles de nous éclairer sur les conduites à suivre. L’économie
politique doit sa version mathématique au marginalisme. Et, c’est ça
la Microéconomie.

Les marginalistes ne raisonnent pas sur des quantités globales, mais


sur des unités marginales, c’est-à-dire additionnelles. L’unité
marginale représente donc l’instrument nécessaire pour transformer
l’économie en mathématique appliquée.
Selon les marginalistes, le consommateur ne se demande jamais
combien il souhaite posséder de vêtements, mais il se demande à un
moment donné s’il a intérêt à acheter un vêtement supplémentaire.
Le producteur ne se demande jamais combien il doit embaucher en

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tout de salariés, mais si à un moment donné il a intérêt à embaucher
un salarié supplémentaire.
L’utilisation du calcul à la marge permet le recours à la
formalisation mathématique, au calcul intégral et différentiel. Une
fois déterminée une fonction d’utilité, il est possible de dériver cette
fonction pour exprimer l’utilité marginale ; une fois déterminée une
fonction de coût, il est possible de dériver cette fonction pour
exprimer le coût marginale.

Le raisonnement à la marge permet de comprendre pourquoi la


demande est une fonction décroissante du prix et l’offre une fonction
croissante du prix. En effet, le consommateur achète une unité
supplémentaire d’un bien tant que l’utilité procurée par cette
dernière unité consommée (utilité marginale) est supérieure à sa
désutilité (ou dépense) ; c’est-à-dire à son prix. Plus il consomme de
ce bien, plus l’utilité marginale diminue. L’utilité totale est
maximum quand la quantité consommée est telle que l’utilité
marginale est égale au prix. Si le prix augmente, le consommateur
devra réduire les quantités consommées (la demande). Pour le
producteur, le raisonnement fait intervenir le coût marginal, c’est-à-
dire le coût de la dernière unité produite. Tant que ce coût marginal
est inférieur au prix de vente, le producteur aura intérêt à accroître sa
production car le profit marginal (différence entre le prix de vente et
le coût marginal) est positif, ce qui augmente le profit total. Le profit
est maximum quand la production est telle que le coût marginal est
égal au prix de vente. Une hausse du prix entraîne donc une hausse
de la production.
Pour qu’il y ait échange, il faut que chaque partenaire le souhaite et
donc considère que cet échange induira une amélioration de sa
situation. L’échange librement consenti est donc toujours bénéfique
aux deux parties (il s’oppose en cela au vol). Lorsque l’une des
parties n’a pas intérêt à échanger, il n’y a pas échange.
La célèbre « loi de l’offre et de la demande » demeure un
instrument privilégié de ces échanges. Elle montre comment le
comportement égoïste et rationnel des consommateurs et des
producteurs conduisent à une situation d’équilibre.

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CHAPITRE 1. QUELQUES CONCEPTS FONDAMENTAUX : les actes
économiques et l’allocation des ressources

La multiplicité et le caractère quasi insatiable des besoins


humains, d’une part, la limitation ou la rareté des ressources
disponibles, d’autre part, donnent naissance aux problèmes
économiques.
Avant d’en étudier les solutions possibles, la première tâche de
l’économiste est de préciser le problème, en analysant d’abord ses
composantes principales et leurs diverses caractéristiques.

1.1. Notion de rareté et besoins économiques

L’activité humaine présente un aspect économique lorsqu’il y a


lutte contre la rareté. En effet, tout homme a des besoins ; c’est-à-dire
des désirs de disposer des moyens capables de faire cesser des
sensations de peine ou d’insatisfaction. De ce fait, le besoin peut être
défini comme toute sensation d’insatisfaction qui ne peut être effacée
qu’au prix d’une consommation. C’est le manque d’une chose utile,
nécessaire et agréable.

Il y a plusieurs sortes de besoins. D’une manière générale, on


distingue :

- Les besoins physiologiques ou vitaux (ceux dont la satisfaction


est capitale pour survivre) : besoin de manger, besoin de se vêtir,
besoin de se loger, …
- Les besoins semi-vitaux : besoin de boire l’alcool, besoin de boire
un sucré, …
- Les besoins intellectuels et culturels : besoin de s’instruire, besoin
de voyager, besoin de lire, …
- Les besoins moraux et religieux : besoin de prier, besoin de se
dévouer à une divinité, …

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- Les besoins psychologiques : besoin d’affection, besoin d’estime,

Plusieurs facteurs stimulent les besoins auprès des consommateurs,


et cela de diverses manières. Cependant, la représentation de la pyramide
d’Abraham MASLOW demeure la plus connue et la plus utilisée pour
ressortir les différents besoins d’un consommateur.
Cette pyramide montre l’échelle des besoins qu’un individu
peut vouloir satisfaire par ordre de priorité, à savoir :
- besoins physiologiques (besoins vitaux et semi-vitaux) ;
- besoins de sécurité (besoins religieux et moraux) ;
- besoins d’appartenance et d’amour (besoins d’affection) ;
- besoins d’estime (de soi et des autres) ;
- besoins de réalisation ou d’accomplissement personnel
(besoins intellectuels et culturels).

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Figure 2. La pyramide des besoins de Maslow1 

Parmi les différents besoins que le consommateur peut


éprouver, l’analyse microéconomique ne s’intéresse qu’aux besoins
économiques. Le besoin économique est un besoin qui peut être
satisfait par une opération économique. Avoir envie de voyager dans
le temps n’est pas un besoin économique car il s’agit d’un désir qui ne
peut être assouvi. En revanche, avoir envie d’un pain est un besoin
économique car il peut être assouvi par la consommation de ce pain.
Avoir besoin de faire l’amour n’est pas un besoin économique, car il
ne peut être satisfait par une opération économique.

L’analyse microéconomique suppose que la satisfaction de tout


besoin économique exprimé par un consommateur se réalise par la
consommation d’un bien dont le seul mode d’acquisition est l’achat
libre et volontaire sur un marché.

Source : http://www.bloc.com/article/travail/pratique/pyramide-de-
1

maslow-2009-03-23.html

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De tous les besoins, ce sont surtout les besoins physiques et
matériels (vitaux et semi-vitaux) qui sont considérés comme besoins
économiques.

Les besoins économiques sont :


- Illimités : on n’en aura jamais suffisamment ;
- Changeables : les besoins dépendent de la personne (enfant,
adulte, femme, vieillard…), du lieu (ville, village) et du temps ;
- Subjectifs : les besoins d’un citadin diffèrent de ceux d’un
villageois ;
- Satiables : leur intensité diminue au fur et à mesure qu’ils sont
satisfaits ;
- Hiérarchisables : c'est-à-dire ordonnés selon les préférences d’un
chacun et/ou d’après l’intensité avec laquelle chacun d’eux
s’exerce sur nous.

1.2. Les Biens économiques

Les désirs ressentis comme des besoins constituent la raison et le but de


l’activité économique. Les besoins sont multiples. Pour les satisfaire, on doit
opérer un choix entre plusieurs biens et retenir ceux qui satisfont le mieux
nos besoins.

Le pain est un bien car il satisfait notre besoin de manger. L’air est un
bien, il satisfait notre besoin de respirer. Est considéré comme bien, toute
chose apte à satisfaire un ou des besoins, ou toute chose ayant une utilité
reconnue par l’homme. Cependant, tout bien n’est pas un bien économique.
Les biens qui intéressent l’économie sont des biens économiques.

Un bien économique peut se définir comme « tout bien rare parfaitement


apte à satisfaire un besoin humain  et dont l’acquisition entraîne des
dépenses ».

Les biens économiques sont ceux qui satisfont les quatre conditions ci-
après :

- Ils sont aptes à satisfaire un ou des besoins ;

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- Ils sont rares ;
- Ils sont en quantités limitées par rapport aux besoins ;
- Leur acquisition entraîne un coût (des dépenses).

Toute activité économique est orientée vers la production des biens et des
services (biens non matériels) économiques. Il faut travailler ou faire une
activité pour produire des biens économiques. C’est ainsi que la définition
suivante d’un bien économique est retenue en microéconomie : un bien
économique est un bien qui peut faire l’objet d’une production en série.
Cette définition (qui n’est pas la seule) a le mérite d’exclure à la fois les
biens libres et les biens non reproductibles.

Les biens libres sont les biens disponibles en quantité illimitée et à un prix
nul et dont la jouissance procure une satisfaction qui n’est pas négligeable.
L’air, l’eau d’une rivière, le sable sur une plage sont des biens libres. Ces
biens ne font pas l’objet de transactions. Les biens non reproductibles,
comme les œuvres d’art font eux aussi l’objet d’analyses spécifiques, dans la
mesure où le rationnement de leur offre entre dans la définition même de ces
biens.

On peut classer les biens économiques selon leur utilisation ou usage.


Aussi avons-nous, d’une part, les biens (économiques) de consommation
(1.2.1) et les biens (économiques) de production (1.2.2) et, d’autre part, les
biens substituables et les biens complémentaires (1.2.3).

1.2.1. Biens de consommation

Les biens de consommation sont des biens qui permettent la satisfaction


immédiate du besoin d’un consommateur (comme un bien alimentaire ou un
meuble). Ils ne satisfont qu’un seul usage, la consommation. Ils peuvent être
non durables ou durables. Un bien non durable est un bien qui est
complètement consommé après un seul usage (aliments, boissons, cigarettes,
…). Les biens durables sont ceux qui servent plusieurs fois la satisfaction du
besoin correspondant (maison d’habitation, voiture, montre, vélo, vêtements,
…).

1.2.2. Biens de production

Les biens de production sont ceux qui servent à la production des biens de
consommation et ne satisfont les besoins du consommateur que de façon
indirecte. Ils peuvent être non durables, comme c’est le cas de bois de
chauffage (pour produire la nourriture), levure (pour la production du pain),

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huile de palme (pour produire du savon),… ou non durable, comme c’est le
cas d’une machine à coudre, d’une scie, d’une pirogue, …).

Un bien est un output s’il est le résultat d’une production, quels que soient
son état (fini, semi-fini, brut, élaboré, …). Lorsqu’un bien sert à la
production d’autres biens, quelque soit son état et son origine, le terme input
est économiquement consacré.

Notons qu’un bien peut être à la fois un bien de consommation et un bien


de production. C’est le cas d’une voiture qui peut servir à la consommation
finale ou dans le processus de production. C’est aussi le cas du courant
électrique qui peut servir à la consommation domestique ou dans le
processus de production (pour faire tourner une usine agro-alimentaire, par
exemple).

1.2.3. Biens substituables et biens complémentaires

Deux biens sont dits « substituables » s’ils peuvent satisfaire le même


besoin, comme c’est le cas du beurre et de la margarine. Par conséquent, si le
prix de l’un augmente, la quantité demandée de l’autre augmente aussi.

Deux biens sont dits « complémentaires » si c’est la combinaison des


deux biens qui satisfait un besoin, comme c’est le cas du pneu et de la
chambre-à-air. Dans ce cas, l’augmentation du prix de l’un entraîne la
diminution de la quantité demandée de l’autre bien.

1.3. L’utilité 

Nous venons de voir qu’un bien, c’est toute chose ayant une utilité
reconnue par l’homme. L’utilité est d’après C. MENGER, « la capacité que
possède une chose de servir à la satisfaction des besoins humains ».

Dans le cadre de ce cours, nous retenons la définition suivante : l’utilité


d’un bien est l’importance qu’un individu accorde à ce bien à un moment
précis de sa vie, à cause de la jouissance qu’il en attend. Et, c’est le besoin
de l’homme qui donne à une chose son utilité et qui lui confère la qualité de
bien.

L’utilité d’un bien est un concept qui est subjectif, car l’appréciation d’un
bien varie selon les individus. Par ailleurs, l’utilité d’un bien dépend de la
quantité de ce bien et de l’intensité du besoin à satisfaire. Le besoin étant
satiable, son intensité diminue quand la satisfaction augmente. Ainsi, dans le

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même temps décroit l’intensité du besoin, décroît aussi l’importance du bien
qui permet de le satisfaire.

Comme on le verra dans l’étude du comportement du consommateur, le


concept de l’utilité s’analyse au travers de deux approches : l’approche
cardinale qui prétend que l’utilité est un concept mesurable et l’approche
ordinal qui indique que l’utilité n’est pas un concept mesurable.

1.4. La valeur

D’après C. MENGER, la valeur est « l’importance que des biens


particuliers ou des quantités de bien revêtent pour nous, parce que nous
sommes conscient de dépendre de la disposition que nous en avons pour la
satisfaction de nos besoins ».

En se référant à l’utilité des biens dans un contexte de rareté, les néo-


classiques ont pu réaliser l’unification des deux éléments de la valeur chez
les classiques, à savoir : la valeur d’usage et la valeur d’échange.

D’après A. SMITH, père fondateur de l’économie politique, la valeur se


rapporte à la valeur d’usage quand elle signifie l’utilité d’un objet, c’est-à-
dire la faculté de satisfaire un besoin ou un désir : elle est particulière à un
objet et dépend de l’appréciation individuelle ; elle est donc essentiellement
variable (concept subjectif). A l’opposé, la valeur se rapporte à la valeur
d’échange quand elle signifie la faculté que donne la possession d’un objet
d’acheter d’autres marchandises : cette valeur est identique pour tous et est
déterminée par l’offre et la demande (concept objectif).

Le lien entre l’utilité et la valeur d’un bien est bien traduit par Robinson J.
quand il écrit : « l’utilité est la caractéristique des biens qui fait que des
individus veulent les acheter, et les individus les achètent pour jouir de
l’utilité procurée par leur consommation ».

La référence à l’utilité comme fondement de la valeur permet aux agents


économiques d’effectuer des calculs économiques rationnels.

1.5. Les grandes phases de l’activité économique

Il y a d’abord la « production ». Des biens et des services sont produits


dans des cellules appelées « entreprises ». Doit être considéré comme
production, non seulement la fabrication des biens matériels (voitures, frigo,
…) mais également les services rendus par le médecin, l’avocat, le banquier,
le professeur.

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La production est mise à la disposition des « consommateurs ». Ce type
d’activité dépend de la « distribution ». Celle-ci constitue un acte de
production puisqu’elle doit être analysée comme un service rendu.

Les activités de production permettent la distribution des « revenus » à


tous ceux qui ont participé à la production. Au niveau de l’économie, la
valeur de la production est égale à la somme des revenus distribués.

Si tous les revenus distribués sont dépensés sous forme d’achats de biens
et des services, on a alors une égalité entre la production totale (Y), les
revenus (R) et la consommation (C). De ce fait : Y = R = C.

Cependant, cette représentation de l’économie est trop simplifiée. En


effet, les entreprises réalisent des produits et investissent, de leur côté, les
ménages ne dépensent pas tout ce qu’ils gagnent, une partie de leurs revenus
est destinée à l’épargne (S). Dans une économie fermée, sans intervention de
l’Etat, on a l’égalité :

Y = R = C + S. (1)

Selon l’optique du produit, la production totale (Y) est dissociée en


production de biens de consommation(C) et en production de biens
d’investissement (I). L’équation fondamentale de l’équilibre est donc :

Y = C+I (2)

De ces deux équations, on tire l’égalité entre l’épargne (S) et


l’investissement (I).

L’analyse approfondie de la notion du circuit économique intègre


l’Epargne (S) et l’investissement (I). De plus, elle peut être étendue aux
Pouvoirs publics et au Reste du monde. Ce qui permet de faire une analyse
macroéconomique complète, permettant de déterminer l’équilibre.

Dans une économie fermée, avec intervention de l’Etat, il y a trois


utilisations possibles des biens et des services qu’elle produit. L’identité du
revenu national exprime ces trois composantes du PIB :

Y=C+I+G

Les ménages consomment une partie de la production de l’économie et


utilisent, conjointement aux entreprises, une autre partie pour
l’investissement, le solde étant acquis par l’Etat.

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Pour simplifier l’analyse, nous avons supposé qu’il n’y a pas d’échanges
extérieurs.

1.6. Les grands pôles d’économie

En considérant une économie, on peut distinguer dans celle-ci les pôles


principaux entre lesquels se nouent les relations économiques. Ces pôles
permettent d’identifier les agents économiques. Il s’agit des Ménages (1.6.1),
des Entreprises (1.6.2), de l’Etat (1.6.3), et du Reste du monde (1.6.4).

1.6.1. Les ménages

Le secteur des ménages (particuliers) regroupe tous les individus résidant


dans le pays et considérés dans leur fonction de consommation, abstraction
faite de leur participation à une activité productive quelconque (dans le cadre
d’une entreprise individuelle). Ils offrent aux entreprises des facteurs de
production (le travail) moyennant un revenu qui leur permet de consommer.
En macroéconomie, ils sont saisis par l’agrégat « Consommation » ou
consommation finale (C). Ce dernier représente la valeur des biens et des
services utilisés pour la satisfaction directe des besoins humains, individuels
ou collectifs. Notons à cet effet que l’épargne (S) est la part des ressources
(revenus) courants qui reste disponible pour accumuler des actifs physiques
ou financiers.

1.6.2. Les Entreprises

Celles-ci sont des cellules qui produisent des biens et des services en vue
de leur vente à un prix qui couvre approximativement leurs coûts. Elles sont
saisies en macro-économie par l’agrégat « Investissement » (I). .

On distingue les entreprises privées (Entreprises individuelles et sociétés


commerciales et industrielles) dont la fonction principale est la production
des biens et des services à but lucratif ; des entreprises publiques placées
sous l’autorité de l’Etat et qui produisent des biens et des services publics.

1.6.3. Les administrations

Elles sont souvent appelées « Etat » en macroéconomie. La fonction


principale des administrations est la fourniture des services à but non
lucratif. On distingue les Administrations publiques (Pouvoir public) et les
Administrations privées (Partis politiques, syndicats, ONG, Associations
sportives, Croix rouge, …). Les administrations publiques regroupent les
unités institutionnelles dont la fonction est de mettre à la disposition du

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public des biens et des services gratuitement ou à un prix sans relation avec
le coût de production. Les administrations privées sont des unités
institutionnelles dont la fonction économique principale est la production de
services non marchands destinés à des groupes particuliers de ménages. Elles
peuvent également produire sans but lucratif des services marchands
réservés aux ménages. Les dépenses publiques ne sont pas mesurées en tant
qu’agrégat distinct. Elles sont évaluées à partir des comptes des
administrations publiques fournis par la comptabilité nationale. D’une part, il
y a les dépenses publiques (G) et, d’autre part, les recettes publiques (T).

1.6.4. Le reste du monde (ou l’extérieur)

Il regroupe l’ensemble des agents résidant à l’étranger ou l’ensemble des


pays autre que le pays considéré avec lequel le pays entretient des relations
commerciales. Il est saisi par les importations (M) et les exportations (X).

D’une manière générale, les agents économiques effectuent entre eux des
transactions sur quatre grands marchés :

- Le marché des biens et des services, où se déterminent la production


nationale, la demande (par exemple la demande des biens de
consommation) et le niveau de prix.
- Le marché des facteurs de production, dont le marché du travail est le
plus important. Il permet de déterminer le niveau des salaires, l’emploi
et, par différence, le chômage.
- Le marché des capitaux, où s’établit le niveau des taux d’intérêt.
- Le marché des changes, qui permet l’échange de la monnaie nationale
contre l’ensemble des devises et la détermination du taux de change. Ce
dernier peut être déterminé à l’incertain (c’est-à-dire le nombre d’unités
de monnaie nationale par unité de monnaie étrangère) ou au certain
(c’est-à-dire le nombre d’unités de monnaie étrangère que l’on peut
obtenir pour une unité de monnaie nationale.

1.7. La politique économique

La politique économique est perçue comme un ensemble de décisions


cohérentes, prises par les Pouvoirs publics et visant à atteindre des objectifs
conduisant à l’amélioration du bien-être collectif.

Le principal acteur de la politique économique demeure l’Etat. Celui-ci


est composé de plusieurs organes, notamment le gouvernement, le
parlement, l’administration publique, les cours et tribunaux.

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Les actions initiées par l’Etat sont, en réalité, les instruments (politique
monétaire, politique de change, politique budgétaire, politique d’éducation,
politique de transfert, politique de l’environnement, politique de recherche et
développement, …) utilisés pour atteindre les buts qui sont les objectifs de la
politique économique. De ce fait, la politique économique devient un
ensemble des politiques ci-dessus ou un ensemble de mesures prises par
l’Etat en vue d’atteindre les objectifs concourant à l’amélioration du bien-
être collectif. Ces objectifs sont au nombre de quatre, à savoir : la croissance
économique, le plein-emploi, la stabilité des prix et l’équilibre extérieur.

D’une manière générale, il se dégage qu’une bonne politique économique


est d’abord un choix d’objectifs. En ce qui concerne les pays en
développement, il s’agit de poursuivre les objectifs finals clairement et
durablement ancrés dans la recherche des niveaux élevés de l’emploi et de la
croissance économique qui sont des objectifs qui, non seulement reflètent le
point de vue de la majorité des économistes modernes, mais aussi parce que
leur réalisation se traduit directement par l’augmentation du bien-être des
citoyens.

Il sied de noter que, en matière de politique économique, le temps joue un


rôle important. En effet, les objectifs poursuivis par les acteurs politiques
requièrent du temps pour leur réalisation. Certaines politiques permettent
d’atteindre rapidement les objectifs fixés ; dans ce cas on parle des politiques
conjoncturelles. D’autres politiques, par contre, nécessitent plusieurs années
pour produire les effets escomptés ; dans ce cas, on parle des politiques
structurelles.

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CHAPITRE 2. THEORIE DU COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR

Tout agent économique est confronté au problème du choix et de décision.


En effet, tout homme éprouve des besoins : besoin de se nourrir, besoin de se
vêtir, besoin de se soigner, besoin de s’instruire, besoin de voyager, etc. Ces
besoins sont multiples. Pour les satisfaire, l’homme doit choisir entre
plusieurs biens, ceux pouvant mieux satisfaire ses besoins. Une fois ce choix
réalisé, il doit donc décider d’allouer des ressources, à sa disposition, pour
acquérir ces biens.

En d’autres termes, la décision d’acheter une certaine quantité d’un bien à


un certain prix, découle d’un double choix : choix d’un bien pour satisfaire
un besoin parmi tous les besoins à satisfaire et choix de consacrer une partie
de ses ressources à la satisfaction de ces besoins.

Cette analyse du processus de choix part de la présupposition que l’agent


prend des décisions rationnelles. En effet, la théorie néo-classique, selon le
principe de l’individualisme méthodologique, considère l’individu comme
fondamentalement rationnel, c’est-à-dire un homo-oeconomicus, un individu
qui connaît toutes les possibilités d’emploi de son revenu pour satisfaire ses
besoins et que son objectif est la maximisation de son utilité (ou de sa
satisfaction). Ce dernier n’est rien d’autre que l’importance qu’un individu
accorde à un bien, à un moment précis de sa vie, à cause de la jouissance
qu’il en attend. Et, c’est le besoin de l’homme qui donne à une chose son
utilité et qui lui confère la qualité de bien.

En d’autres termes, la théorie du comportement du consommateur analyse


le comportement de l’individu à partir de la maximisation sous contrainte de
sa fonction d’utilité.

2.1. L’approche cardinale de l’utilité

L’utilité étant la capacité que possède une chose de servir à la satisfaction


des besoins humains ou c’est la satisfaction que l’on tire de la consommation
d’un bien ou d’un service ; certains auteurs estiment qu’elle est mesurable
(S.Jevons, C.Menger et L.Walras), c’est-à-dire quantifiable. Elle est
mesurée en nombre d’utils ou utilons. Il s’agit d’une unité de mesure
imaginaire calculant l’utilité cardinale.

17
Cette hypothèse de mesurabilité implique que l’on doive établir une
hiérarchie entre les différents niveaux d’utilité : si l’utilité de la
consommation d’une quantité qa du bien A est de 10 utils et si celle obtenue
avec qb du bien B est de 5 utils, cela signifie que l’utilité de qa est deux fois
supérieure à celle de qb.

Il est à noter que l’utilité d’un bien est un concept subjectif, car
l’appréciation d’un bien varie selon les individus. Par ailleurs, l’utilité d’un
bien dépend de la quantité de ce bien et de l’intensité du besoin à satisfaire.
Le besoin étant satiable (saturation), son intensité diminue quand la
satisfaction augmente. Ainsi, au moment où décroît l’intensité du besoin,
décroît aussi l’importance du bien qui permet de le satisfaire.

La réalité d’une telle mesure est naturellement incertaine, mais cette


approche a permis de mettre en évidence deux principes (ou lois): le principe
de l’utilité marginale décroissante (2.2.1) et le principe d’égalisation des
utilités marginales pondérées (2.2.2).

2.1.1. Le principe de l’utilité marginale décroissante

Deux composantes de l’utilité doivent être distinguées avant d’énoncer le


principe de l’utilité marginale décroissante. Il s’agit de l’utilité totale et de
l’utilité marginale.

- L’utilité totale (UT) : elle correspond au niveau de la satisfaction


procurée par la consommation d’une quantité donnée d’un bien. C’est donc
la somme des utilités marginales.

Mathématiquement :

- L’utilité marginale (Um) : c’est le niveau de la satisfaction procurée par


la consommation d’une unité supplémentaire d’un bien. C’est donc
l’accroissement de l’utilité totale générée par la consommation d’une dose
supplémentaire d’un bien. En d’autres termes, on appelle Um d’un bien,
pour un consommateur, l’utilité procurée par chaque dose ou unité
supplémentaire de ce bien.

18
Mathématiquement :
Pour illustrer ces deux notions, supposons qu’un consommateur chiffre
l’utilité que lui procure la consommation du bien X (voir le tableau 2.1).

Tableau 2.1.  Utilité totale et utilité marginale

Qtés de X UTX UmX

0 0 -

1 20 20

2 35 15

3 45 10

4 50 5

5 52 2

6 52 0

7 49 -3

Graphique 2.1.  Utilité totale et utilité marginale

19
De ces deux graphiques, nous constatons que, lorsque la quantité du bien
X augmente, l’utilité totale augmente aussi, mais d’une manière non
proportionnelle, c’est-à-dire à un taux décroissant. En plus, lorsque la
quantité consommée est de 5, l’utilité totale atteint le maximum de 52 utils ;
au-delà de ce point, tout nouvel accroissement de la consommation réduit
l’utilité totale. Par contre, l’utilité marginale de X définie comme
l’accroissement d’utilité résultant de l’augmentation d’une unité de la
consommation de X (c’est-à-dire la différence entre deux niveaux successifs
d’utilité totale) diminue à mesure que la quantité de X augmente et qu’au
niveau où la quantité est de 5, correspondant au maximum de l’utilité totale,
l’utilité marginale procurée par la quantité suivante est nulle. Au-delà de

20
cette quantité, l’utilité marginale devient négative, traduisant ce qu’il
convient d’appeler « la désutilité ».
De cette constatation, nous pouvons énoncer le principe de l’utilité
marginale décroissante de la manière suivante : l’utilité marginale procurée
par chaque dose supplémentaire d’un bien consommé va en diminuant et
devient nulle à partir d’un certain seuil appelé « point de satiété » ou « point
de saturation ». Au-delà de ce point, l’utilité marginale de doses
supplémentaires peut devenir négative et se transformer en désutilité.
Ce principe découle de la loi psychologique de l’allemand Heinrich
GOSSEN (1854) qui stipule que l’intensité d’un plaisir qui se prolonge
diminue et finit par disparaître quand l’individu parvient à la satiété. Au-delà
du point de satiété, le plaisir peut se transformer en peine.

2.1.2. Le principe d’égalisation des utilités marginales pondérées

La maximisation de l’utilité du consommateur doit tenir chaque fois


compte, d’une part de la réalité du marché (c’est-à-dire du prix de chaque
bien) et, d’autre part, de son revenu. Donc, le consommateur doit confronter
ses volontés à ses possibilités de manière à rendre sa satisfaction la plus
grande possible, c’est-à-dire que le consommateur se forcera, compte tenu de
ses préférences, de son revenu et du prix des biens désirés, de maximiser
l’utilité totale que lui procure la consommation de ces biens.
Ce processus de choix conduit à la mise en pratique du principe
d’égalisation des utilités marginales pondérées. Ce principe stipule que
l’équilibre du consommateur est obtenu lorsque la dernière unité monétaire
investie dans chacun des différents biens donne au consommateur une
satisfaction identique. En d’autres termes, le consommateur maximise sa
satisfaction s’il sélectionne une quantité de chaque bien telle que les utilités
marginales de différents biens soient égales.
Mathématiquement, l’équilibre est obtenu au point où :

Si les prix sont identiques, cette formule s’écrira de la manière suivante :

Si les prix des biens sont différents, le consommateur va comparer, non


plus les utilités marginales de chaque bien, mais les utilités marginales

21
pondérées. La recherche des quantités X et Y qui maximisent la satisfaction
du consommateur passe par la table de MENGER (voir au point III).
2.2. L’approche ordinale de l’utilité

L’approche cardinale a été critiquée par plusieurs auteurs parce qu’il est
impossible de mesurer l’utilité. C’est ainsi que certains auteurs, comme V.
PARETO, SLUTSKY, J.HICKS, SAMUELSON ont démontré que la
classification de l’utilité est préférable à la quantification. C’est l’approche
ordinale de l’utilité.
Cette approche part du constat que si un consommateur ne peut pas
mesurer l’utilité, il peut néanmoins la classer en ordonnant ses préférences.
C’est-à-dire que le consommateur sait classer les biens par ordre de
préférence sans recourir à une mesure d’utilité absolue. D’où les notions de
courbe d’indifférence (2.2.1) et du taux marginal de substitution (2.2.2).

2.2.1. Les courbes d’indifférence

Une courbe d’indifférence n’est rien d’autre qu’un lien des points
représentant les combinaisons de deux biens ( et ) qui procure au
consommateur un même niveau de satisfaction.
Une famille de courbes d’indifférences constitue « la carte
d’indifférence ».La courbe d’indifférence n’est pas construite de n’importe
quelle manière. Sa construction obéit à un certain nombre de postulats
connus sous l’appellation d’« axiomes de comportements ».
Après avoir défini la courbe d’indifférence, nous allons maintenant
examiner les axiomes de comportement et la manière dont la courbe
d’indifférence est construite (2.2.1.1), ses caractéristiques (2.2.1.2), les
quelques cas particuliers des courbes d’indifférences (2.2.1.3) et la manière
dont les fonctions d’utilités se construisent (2.2.1.4).
2.2.1.1. Les axiomes de comportement et construction de courbes
d’indifférence
Ces axiomes sont au nombre de quatre :

1°/ Axiome de préférence : il stipule que, face à un panier de deux biens,


et , tout individu est capable d’émettre l’un de trois jugements ci-après :
- : est strictement préféré à  ;
- : est strictement non préféré à ;
- : est équivalent à  .
La préférence indique une utilité supérieure, tandis que l’équivalence
traduit l’indifférence entre les deux biens.

22
2°/ Axiome de transitivité: il stipule que, face à un panier de trois biens, x,
y et z :
- si : si le bien est préféré à
- et  : et est préféré à
- alors : alors est préféré à .

3°/ Axiome de dominance : il stipule que, pour toute paire de paniers de


biens A=(qb, qv) et B=(q’b, q’v) telle que qb=q’b et qv>q’v ou qb>q’b et qv=q’v,
ou encore qb>q’b et qv>q’v, alors A B. Cet axiome dit, en d’autres termes,
que « plus » est préféré à « moins » ;mais ceci reste vrai dans le domaine des
biens utiles, c’est-à-dire les biens désirés par l’homme.

4°/ Axiome de substituabilité : pour toute paire de paniers A=(qb, qv) et


B=(q’b, q’v) telle que A B, il existe une quantité dq’ b (ou dq’v) qui, ajoutée
à B, constitue un nouveau panier (B’) tel que B’ A.
L’ensemble de ces postulats fait donc qu’une courbe d’indifférence ne
peut donc qu’être comme ci-dessous.

Figure 2.1. Courbe d’indifférence


y

A
Courbe d’indifférence
B
C

x
Cette courbe reflète les différentes combinaisons des biens x et y qui
confèrent au consommateur une utilité totale identique. Comme les couples
A, B et C procurent au consommateur une utilité identique, le consommateur
est supposé, par hypothèse, indifférent : d’où le terme de courbe
d’indifférence.

23
2.2.1.2. Caractéristiques de courbes d’indifférence

a) Une courbe d’indifférence située à droite (ou au-dessus) d’une autre


correspond obligatoirement à des combinaisons préférées. (Et cela en vertu
de l’axiome de dominance).

Figure 2.2. La carte d’indifférence

CI3
CI2
CI1

Ainsi, lorsqu’on se déplace le long d’une courbe d’indifférence, le niveau


de satisfaction ne change pas. Tandis qu’en se déplaçant d’une courbe
d’indifférence à une autre, en partant de l’origine des axes, on accède à des
niveaux de satisfaction de plus en plus supérieurs (c’est-à-dire que CI 1< CI2<
CI3) représenté par la direction de la flèche. L’ensemble de ces courbes
constitue la carte d’indifférence.

b) Les courbes d’indifférence ne peuvent jamais se croiser. Cela résulte


même de la rationalité du consommateur.

Soit deux courbes d’indifférence CI1 et CI2 qui se coupent au point B.

 D’après l’axiome de dominance, la combinaison C, se trouvant à


droite de la combinaison A, est préférée par rapport à A. En effet, A et
C contiennent les mêmes unités du bien y. Mais la combinaison C
contenant plus de x que A, est donc préférée par rapport à cette
dernière.

24
 Par définition, une courbe d’indifférence est une courbe
représentative de tous les points qui procurent au consommateur un
même niveau de satisfaction. Les points A et B, se trouvant sur la
courbe d’indifférence CI1, représentent donc pour le consommateur un
même niveau de satisfaction. Nous disons donc que le consommateur
est indifférent entre les combinaisons A et B, parce que se trouvant sur
la même courbe d’indifférence. De même, les combinaisons B et C, se
trouvant sur la courbe d’indifférence CI 2, représentent pour le
consommateur, le même niveau de satisfaction. Nous disons donc que
le consommateur est indifférent entre les points B et C.
 D’après l’axiome de transitivité : A B et B C ; alors A C.
Ce qui est absurde, car une même combinaison C ne peut pas être à la fois
supérieure et identique à un autre (c’est-à-dire A)
D’où il est inconcevable que deux courbes d’indifférence se croisent. En
effet, si deux courbes d’indifférence se croisaient, un même niveau de
satisfaction serait à la fois supérieur et identique à un autre.

Figure 2.3. Croisement de deux courbes


d’indifférence

C
A

CI
1

CI
2
x

25
c) Une courbe d’indifférence a toujours une pente négative. Cela implique
qu’une courbe d’indifférence est toujours décroissante. En effet, si la courbe
d’indifférence était croissante, il y aurait violation de l’axiome de dominance
qui stipule que plus est préféré à moins.

d) La courbe d’indifférence est convexe par rapport à l’origine des axes.


Cela est la conséquence du principe de décroissance du TMS. En effet, le

rapport diminue au fur et à mesure que la substitution de x à y


s’opère. Et cela parce qu’en renonçant au bien y, son utilité marginale
augmente ; et en acquérant de plus en plus de x, l’utilité marginale de x
diminue. Ainsi un consommateur rationnel exigera donc un peu plus de x
(dont l’Um diminue) pour le sacrifice d’une unité supplémentaire de y (dont
l’Um augmente).

2.2.1.3. Quelques cas particuliers de courbes d’indifférence

Deux cas particuliers de courbes d’indifférence qui ne respectent pas les


caractéristiques ci-dessus sont indispensables dans le développement de la
théorie micro-économique. Il s’agit des courbes d’indifférence
représentatives des substituts parfaits et des compléments parfaits.

a) Les substituts parfaits

Deux biens sont des substituts parfaits si le consommateur est disposé à


substituer un bien à l’autre à un taux constant. Le cas le plus simple est celui
où le consommateur est prêt à substituer les biens à un taux de 1 pour 1.

Considérons, par exemple, le choix entre des fardes bleues et des


fardes jaunes. Le consommateur désire des fardes mais ne se préoccupe
pas de leur couleur. Prenons un panier particulier (10,10) contenant 20
fardes. Pour ce consommateur, n’importe quel panier contenant 20
fardes sera aussi mieux estimé que le panier (10,10) comportant 10
fardes bleues et 10 fardes jaunes. En termes mathématiques, tout panier
(x1, x2) tel que x1 + x2 = 20 sera sur la même courbe d’indifférence que le
panier (10,10). Par conséquent, les courbes seront des droites parallèles
ayant la même pente (-1). Les paniers contenant un nombre total de
fardes supérieur à 20 sont estimés de telle sorte que le niveau de
satisfaction s’accroît au fur et à mesure que l’on se déplace vers le haut
et vers la droite, comme indiqué à la figure ci-dessus.

26
Figure 2.5.  Courbes d’indifférence des substituts parfaits

Fardes
bleues

Fardes
rouges
b) Les compléments parfaits

Les compléments parfaits sont des biens qui sont toujours consommés
ensemble dans des proportions fixes. Un exemple typique est celui des
souliers droits et des souliers gauches. Le consommateur « désire » les
souliers mais porte toujours simultanément un soulier droit et un soulier
gauche. La possession d’un seul soulier n’influence pas du tout la
satisfaction du consommateur.

Prenons un panier particulier (10,10) contenant 10 souliers droits et 10


souliers gauches. Par hypothèse, toute augmentation de souliers gauches sans
augmentation de souliers droits, comme c’est le cas des paniers (11,10),

27
(12,10) et (20,10) laisse le consommateur indifférent par rapport au panier
initial. Il en est de même de toute augmentation de souliers droits sans
augmentation de souliers gauches. Une augmentation simultanée du nombre
de souliers gauches et de souliers droits, comme c’est le cas des paniers
(11,11), (12,12) et (20,20), accroît la satisfaction du consommateur, et de ce
fait, les courbes se déplacent vers le haut et vers la droite. Les courbes
d’indifférence sont, par conséquent, en forme de L.
La caractéristique fondamentale des compléments parfaits réside dans le
fait que l’individu préfère consommer des biens dans des proportions fixes,
mais pas nécessairement dans la proportion de 1 pour 1. Si le consommateur
met toujours cinq verres de manioc dans un verre de maïs dans son fufu, les
courbes d’indifférence seront également en forme de L. Dans ce cas, l’angle
est situé aux points coordonnés (5,1), (10,2), …, au lieu de (1,1), (2,2),…

Figure  2.6. Courbes d’indifférence de compléments parfaits

Souliers
gauches

Souliers droits

28
2.2.2. Le taux marginal de substitution (TMS)

Ce point s’articule autour de la définition et de la présentation du TMS


(2.2.2.1) et les propriétés du TMS (2.2.2.2).

2.2.2.1. Présentation et définition

On appelle taux marginal de substitution de x à y (TMSxy) la quantité du


bien y à laquelle on doit renoncer (-∆y) par unité supplémentaire du bien x
(∆x), tout en gardant le même niveau de satisfaction (cf. axiome de
substituabilité), c’est-à-dire l’utilité ou la satisfaction ne change pas (∆U=0).

Figure 2.11.  Taux marginal de substitution


Y

∆y
B

∆x C

Chaque point sur une courbe d’indifférence représente une combinaison


de bien x et du bien y. Lorsqu’on passe d’un point à un autre (exemple de A
à B, et de B à C) sur une courbe d’indifférence, on augmente la quantité d’un
bien (ici, le bien x) et on diminue la quantité d’un autre (ici, le bien y) tout
en gardant le même niveau de satisfaction.

Le taux auquel se fait cet échange dépend de l’endroit où l’on se situe sur
la courbe d’indifférence. Il apparaît, en effet, que pour obtenir une unité
supplémentaire du bien x, le consommateur sera de moins à moins disposé à
céder de grandes quantités du bien y devenant « petit », et donc rare, son
utilité marginale augmentant ; alors que c’est le contraire pour le bien x. Il
existe donc différents taux d’échange entre x et y. Ces taux d’échange sont
mesurés par le taux marginal de substitution (TMS).

29
Mathématiquement, l’expression d’une courbe d’indifférence est donnée
par U=U(x,y). Etant donné que l’utilité est constante le long d’une courbe
d’indifférence, il en découle que :

L’expression s’appelle TMS. En temps discret, on note

Le TMS est toujours négatif, mais dans la pratique, on le présente en


valeur absolue pour mieux montrer sa décroissance au fur et à mesure que la
substitution continue (cf. le passage de A à B, et de B à C dans le graphique).
Ainsi :

Par analogie, le taux marginal de substitution de y à x (TMSyx) mesure la


quantité du bien x à laquelle on doit renoncer par unité supplémentaire du
bien y, tout en gardant le même niveau de satisfaction.

30
Notons à ce sujet qu’à l’équilibre du consommateur (à l’optimum) le taux
marginal de substitution est égal au rapport des utilités marginales des deux
biens qui est égal au rapport des prix 

En effet, la pente de la courbe d’indifférence est donnée par

, alors que celle de la droite du budget est donnée par

. A l’équilibre, les deux pentes sont identiques.

2.2.2.2. Propriétés du TMS

a) Le TMS est une notion ponctuelle, ce qui signifie que la valeur change
continuellement lorsqu’on se déplace sur une courbe d’indifférence. En
d’autres termes, à chaque point sur cette courbe correspond une valeur
donnée du TMS.

b) Le TMS est négatif, ce qui signifie que l’accroissement de la quantité


d’un des biens devra s’accompagner de la diminution de la quantité de
l’autre si on veut garder le même niveau de satisfaction.

c) La valeur absolue du TMSxy est décroissante, ce qui signifie que sa valeur


diminue quand on se déplace le long d’une courbe d’indifférence, puisque
l’Umx diminue (car devenant de plus en plus abondant) et que l’U my augmente
(parce que le bien y devient de plus en plus petit et donc rare).

2.3. L’équilibre du consommateur

31
Dans cette section, l’équilibre du consommateur est analysé d’après les
deux approches de l’utilité : l’approche cardinale (2.3.1) et l’approche
ordinale (2.3.2).

2.3.1. Equilibre du consommateur dans l’approche cardinale de l’utilité

D’après cette approche, le consommateur obtient le maximum d’utilité


lorsque la dernière unité de la monnaie (ou revenu) employée pour
consommer les différents biens lui apporte la même utilité. La condition de
l’équilibre pour obtenir ce maximum d’utilité s’écrit :

Pour plusieurs biens (n biens), cette condition d’utilité devient :

La recherche de cet équilibre, en appliquant le principe d’égalisation des


utilités marginales pondérées, passe par la table de Menger.

Exercice : Soit un consommateur qui dispose d’un revenu de 24 francs et


décide de l’affecter pour l’acquisition de trois biens A, B et C dont les
utilités marginales sont données dans le tableau suivant :

Doses Um du bien A Um du bien B Um du bien C


1 12 9 6
2 11 8 5
3 10 7 4
4 9 6 3
5 8 5 2
6 7 4 1
7 6 3 0

32
8 5 2
9 4 1
10 3 0
11 2
12 1
13 0
Si les prix unitaires de ces biens sont respectivement : PA=3, PB=2 et
PC=1 :

a) Etablir le plan de consommation de ce consommateur en supposant


qu’il est rationnel.

b) Quel est le niveau total de satisfaction obtenu par ce consommateur


après avoir épuisé tout son revenu ?

c) A quel niveau s’établit l’équilibre de ce consommateur ?

Réponse :
Pour répondre à cette question, il faut d’abord élaborer la table de Menger
(table des utilités marginales pondérées ci-dessous).

Doses
1 4 4,5 6
2 3,67 4 5
3 3,33 3,5 4
4 3 3 3
5 2,67 2,5 2
6 2,33 2 1
7 2 1,5 0
8 1,67 1
9 1,33 0,5
10 1 0
11 0,67
12 0,33
13 0

33
a) Le plan de consommation de notre consommateur rationnel est donc la
suivante :

Nbre Plan de Um procurée Dépense totale


d’achat consommation
1 1ère dose de C 6 1
2 2ème dose de C 5 1
3 1ère dose de B 9 2
4 1ère dose de A 12 3
5 2ème dose de B 8 2
6 3ème dose de C 4 1
7 2ème dose de A 11 3
8 3ème dose de B 7 2
9 3ème dose de A 10 3
10 4ère dose de A 9 3
11 4ère dose de B 6 2
12 4ère dose de C 3 1
TOTAL 90 24

Avec un revenu de 24 Francs, notre consommateur ne pourra acquérir que


4 doses de chaque bien.
b) Le niveau total de satisfaction est de 90 utils ;
c) L’équilibre s’établit au point où les différentes utilités marginales
pondérées par les prix sont égales. L’équilibre correspond donc à 3.

2.3.2. Equilibre du consommateur dans l’approche ordinale de l’utilité 


L’équilibre du consommateur s’établit, dans cette approche, au point de
tangence entre la droite du budget et la courbe d’indifférence. Il s’agit d’un
problème d’optimisation liée où le consommateur maximise son utilité
représentée par la courbe d’indifférence sous contrainte budgétaire
représentée par la droite du budget (ou encore ligne de budget).

Nous présentons la droite du budget, qui constitue la contrainte budgétaire


du consommateur (2.3.2.1), le déplacement de cette droite (2.3.2.2), la
détermination de l’équilibre proprement dit (2.3.2.3) et le déplacement de la
position d’équilibre (2.3.2.4).

2.3.2.1. La droite du budget ou la contrainte budgétaire

La théorie du comportement du consommateur repose sur l’hypothèse


selon laquelle le consommateur cherche à répartir son revenu monétaire (son

34
budget) limité entre les biens et services fournis afin d’obtenir un maximum
de satisfaction. Donc la contrainte budgétaire est représentée par le revenu.
Si nous supposons que le consommateur ne dispose que de deux biens X
et Y ; et qu’il doit acheter en quantité x et y avec son revenu monétaire R, et
si le prix de ces deux biens sont respectivement PX et PY ; alors la contrainte
budgétaire s’écrit :

Cette équation stipule que le montant consacré à l’achat du bien X(x


Px)ajouté au montant consacré à l’achat du bien Y(y Py)ne doit pas dépasser
le revenu monétaire disponible (c’est-à-dire le budget du consommateur). En
d’autres termes, le revenu monétaire du consommateur ne peut pas être
inférieur aux coûts occasionnés par l’achat de ses biens.
Pour besoin d’analyse, on considère le cas où le consommateur épuise son
budget à l’achat de deux biens ; c’est-à-dire :
. Cette équation est connue sous le concept de l’équation
du budget.
A partir de cette équation, on peut faire ressortir l’équation de la droite du
budget, qui n’est rien d’autre que le lien des points représentant toutes les
combinaisons des biens x et y qui occasionnent la même dépense totale pour
le consommateur (c’est-à-dire qui épuise le revenu du consommateur).
Cette équation de la droite du budget s’obtient en exprimant y comme
fonction de x ; c’est-à-dire :

La dérivée de cette équation par rapport à x donne :


qui représente la pente de la droite du budget. Le signe négatif veut dire que
nous avons à faire à une droite décroissante.
Graphiquement, l’équation de la droite de budget est représentée comme
suit :

Figure 2.12. Droite du budget

35

X
Cette droite indique que si la totalité du revenu de notre consommateur est
dépensée à l’achat du bien y, la quantité totale à acheter ne peut être que de
R/Py (ordonné à l’origine). Et si le consommateur décide d’affecter tout son
revenu à l’achat du bien x, la quantité totale à acheter ne pourra être que de
R/Px (abscisse à l’origine).
Les différents points se trouvant sur la droite du budget représentent des
plans de consommation qui épuise le revenu du consommateur.
A gauche de la droite du budget, on a affaire à des plans de consommation
accessibles, mais non désirables. Et à droite de cette droite, on a affaire à des plans
de consommation désirables, mais inaccessibles. Le plan de consommation
accessible constitue ce qu’on appelle ensemble budgétaire (c’est la partie hachurée
du graphique).

2.3.2.2. Le déplacement de la droite du budget

La droite du budget peut être déplacée à la suite de la variation du prix ou


de celle du revenu. Dans le premier cas, il y aura modification de la pente de
la droite du budget à la suite du pivotement de cette droite autour d’un
point ; et dans le second cas, il y aura modification de l’ordonné à l’origine
(R/Py) et de l’abscisse à l’origine (R/Px) tout en laissant inchangée la pente.
a) Variation de prix d’un des deux biens (prix de l’autre bien et revenu
inchangés).
Toutes choses égales par ailleurs, une diminution de prix est indiquée,
d’une part, s’il s’agit du prix du bien X, par le pivotement (rotation) de la
droite autour du point A (R/Py) vers la droite, et d’autre part, s’il s’agissait du
bien Y, par le pivotement de la droite autour du point B (R/Px).

Par contre, une hausse de prix est indiquée, d’une part, pour le bien X, par
la rotation vers la gauche de la droite du budget autour du point A, et, d’autre
part, pour le bien Y, par la rotation vers la gauche de la droite du budget
autour du point B.

Figure 2.13. Déplacement de la droite du budget causé par une diminution


de prix
36
Y
Y
A’
Diminution du prix du bien Diminution du prix du bien
A X A Y

OA<OA’
OB<OB’
B B’ X B
X

b) Variation du revenu (prix inchangés)

Une baisse de revenu (resp. augmentation du revenu), le prix des biens


restant constant, est indiquée par un déplacement parallèle vers le bas (resp.
vers le haut) de la droite du budget.

Figure 2.15. Déplacement de la droite du budget causé par une


variation de revenu
Y
Y
A’

Baisse de revenu Augmentation de revenu


A
A

A’

37

B B’
X
B’ X B
2.3.2.3. L’équilibre du consommateur

L’équilibre du consommateur découle de la rencontre de deux plans de


consommation. Le premier est le plan de consommation désirable reflété par
la courbe d’indifférence et le deuxième plan, c’est le plan de consommation
accessible au consommateur reflété par la droite du budget.
En d’autres termes, le problème du consommateur consiste à préciser le
niveau d’utilité le plus élevé qu’il peut atteindre avec un certain niveau de
revenu. Pour un consommateur rationnel, ce problème consistera à accroître
au maximum sa satisfaction en consommant le plus possible les deux biens,
tout en respectant sa contrainte budgétaire.
Graphiquement, le plan qui sera choisi est celui qui est réalisé au point de
tangence entre la droite du budget et la courbe d’indifférence. A ce point, la
pente de la droite du budget est égale à la pente de la courbe d’indifférence.
La pente de la courbe d’indifférence est représentée par le TMS et celle de la
droite du budget est représentée par le rapport des prix. Le rapport des prix
indique le taux auquel il peut substituer un bien à un autre sur le marché.
L’égalité entre les deux pentes est la condition nécessaire pour atteindre une

satisfaction maximale. Donc à l’équilibre : .


Figure 2.16.  Equilibre du consommateur

K
M
CI
N 38 3

CI
2
L CI
1
x
B
Le point M représente la combinaison optimale qui assure l’optimum du
consommateur, c’est-à-dire l’équilibre du consommateur. Il est situé au point
de tangence de la droite du budget avec la courbe d’indifférence (CI 2). Tout
mouvement en dehors de ce point sur la droite du budget placera le
consommateur sur un niveau de satisfaction inférieur (cas de points K et
L qui sont accessibles, mais non désirables). De même, tout déplacement en
dehors de ce point le long de la courbe d’indifférence placera le
consommateur dans la zone des plans de consommation désirables mais
inaccessibles à son revenu (cas du point N).
En résumé, le point d’équilibre possède deux caractéristiques
importantes :
- Ce point est unique. Il indique les quantités de chaque bien susceptible
de maximiser l’utilité du consommateur compte tenu de ses préférences et de
son budget initial.
- A ce point, le TMS est égal au rapport des prix des deux biens.
Mathématiquement, on est amené à maximiser la fonction d’utilité sous la
contrainte budgétaire de la manière suivante :

La méthode connue pour résoudre ce genre de problème est celle du


multiplicateur de Lagrange. Cette méthode consiste d’abord à former le
Lagrangien (L) :

est le multiplicateur de Lagrange. Il mesure l’utilité marginale du

revenu. A l’optimum, correspond à .


 La condition du premier ordre (CPO), consiste en l’annulation des
dérivées premières du Lagrangien. Ce qui conduit à :

39
On obtient un système de 3 équations à 3 inconnues dont la résolution
nous donnera d’équilibre.
Les solutions en (x, y) nous donnent les points stationnaires (c'est-à-dire
les points susceptibles d’être des extremums).
A l’optimum, c’est-à-dire à l’équilibre du consommateur, on a la relation :


∂U
avec = utilité marginale de X ( ∂ x ) et = utilité
∂U
marginale de y ( ∂ y ).
 La condition du second ordre (C2O) pour maximiser l’utilité
consiste à tester la positivité du déterminant de la matrice hessienne
bornée :

La matrice est hessienne parce qu’elle est formée des dérivées partielles
secondes. Elle est bornée parce que les coefficients de la contrainte
apparaissent en bordure du déterminant.
Exemple :

Réponse :

(1)

40
(2)

(3)

De (1) et (2), on a :


(4)

(4) dans (3) donne :

(5)
(5) dans (4) donne :

N.B : Une méthode alternative consiste à réduire le problème de


l’optimisation liée à un problème d’optimisation libre (ou sans contrainte).
Pour ce faire, on part de la contrainte pour revenir à la fonction à
optimiser.

De la contrainte, on tire :

10 y + 5 y = 1200
y = 240 – 2 x (1)

(1) dans la fonction d’utilité donne :

U(x,y) = x y = x (240 – 2x)


maximiser)

CPO :  
(2)
(2) dans (1) donne :

41
C2O :

A partir de ce résultat, il y a lieu de dériver mathématiquement la fonction


de demande rationnelle de ces deux biens.
La fonction de demande s’obtient en représentant la quantité demandée
d’un bien comme uniquement fonction du prix de ce bien, toutes choses
égales par ailleurs.
Pour la fonction de demande du bien x, on procède comme suit :

L = xy – λ (x Px + 5 y – 1200)
'
L x = y – λ Px = 0
L'y = x – 5 λ = 0
'
L λ = x Px + 5 y – 1200 = 0
En résolvant ce système, pour x, on trouve :

qui est la fonction de demande du


bien x
De même, pour y, on aura :

L = xy – λ (10 Px + y Py – 1200)
'
L x = y – 10 λ = 0
'
L y = x – λ Py = 0
'
L λ = x Px + 5 y – 1200 = 0
En résolvant ce système, pour y, on trouve :

2.3.2.4. Déplacement de la position d’équilibre : courbe de revenu-


consommation et courbe de prix-consommation

Nous savons qu’à chaque position de la droite du budget correspond un


point d’équilibre : point correspondant à la tangence d’une courbe
d’indifférence et d’une droite du budget.
Cet équilibre peut se déplacer soit à la suite de la variation du revenu, soit
à la suite de la variation des prix. Le déplacement du point d’équilibre à la
suite de la variation du revenu, les prix des deux biens restant constants,
engendre la « courbe de revenu-consommation » et le déplacement du point

42
d’équilibre à la suite de la variation du prix d’un bien, le prix de l’autre bien
et le revenu restant fixes, engendre la « courbe de prix-consommation ».

a) Courbe de revenu-consommation

Si le revenu du consommateur varie, cette variation va modifier


l’ordonnée à l’origine (R/Py), mais pas la pente. La droite du budget qui
symbolise son pouvoir d’achat va se déplacer vers la droite (le haut) ou vers
la gauche (le bas) selon que son revenu augmente ou diminue. Comme la
pente de cette droite est donnée par le rapport des prix des deux biens x et y,
la nouvelle droite du budget sera parallèle à l’ancienne. La conséquence est
que l’équilibre du consommateur se déplace également. Et, sur une droite de
budget donnée, cet équilibre correspondra au point de tangence entre une
courbe d’indifférence et cette droite. Si les variations du revenu sont
continues, le déplacement du point d’équilibre engendrera une courbe
appelée « courbe de consommation en fonction du revenu » ou « courbe de
revenu-consommation ».
C’est à partir de cette courbe que dérive la courbe d’Engel. La courbe de
revenu-consommation est le lien des points représentatifs des combinaisons
optimales de deux biens x et y, lorsque les prix sont constants et que seul le
revenu change.

La courbe d’Engel est celle qui montre comment les quantités demandées
d’un bien varient à la suite de la variation du revenu, toutes choses égales par
ailleurs.
Figure 2.17. Courbe de revenu-consommation

43
X
0
La courbe de revenu-consommation ou de niveau de vie ci-dessous 0K est
issue de la jonction du point 0 et les différents points d’équilibre lorsque le
revenu change, ceteris paribus.

b) Courbe de prix-consommation

Si le prix de l’un des biens varie, toutes choses égales par ailleurs, la pente
de la droite du budget va changer puisqu’elle est égale au rapport des prix,
mais par l’ordonnée à l’origine (s’il s’agit du bien x) ou l’abscisse à l’origine
(s’il s’agit du bien y).
En supposant que le prix du bien x augmente, le consommateur va réduire
la consommation de ce bien et la droite du budget va se déplacer vers la
gauche (de AB à AB’). Par contre, si le prix baisse, le consommateur va
augmenter la quantité consommée de ce bien et la droite du budget se
déplacera vers la droite (de AB à AB’’). En d’autres termes, il y aura
pivotement de la droite du budget autour de l’ordonnée à l’origine (le point
A=R/Py. Par conséquent, l’équilibre du consommateur se déplacera
également. Et sur une droite du budget donné, cet équilibre sera toujours
unique. Si les variations de sont continues, le déplacement du point
d’équilibre engendrera une courbe appelée « courbe de prix-
consommation ». C’est à partir de cette courbe que dérive la courbe de la
demande d’un bien.
La courbe de prix-consommation (AN) traduit la manière dont la
consommation des biens x et y varie lorsque le prix de l’un des biens varie,
toutes choses restant égales par ailleurs. Cette courbe est obtenue en
joignant le point A aux différents points de tangence des différentes droites
du budget aux courbes d’indifférence correspondantes. En d’autres termes, la
courbe de prix-consommation est le lien des points représentatifs des
combinaisons optimales de x et y lorsque, pour un budget donné, on fait
varier le prix de l’un des biens, l’autre restant constant. La courbe de
demande montre comment les quantités demandées d’un bien varient lorsque
son prix change, toutes choses égales par ailleurs.

Figure 2.18. : Courbe de Prix-consommation

A
44 N

X
0
2.4. Dérivation de la fonction de la demande et de la courbe d’Engel

Nous savons que la fonction d’utilité permet de déterminer les quantités


des biens que le consommateur pourra acquérir compte tenu de son revenu et
des prix de ces différents biens.

2.4.1. Dérivation de la courbe de la demande individuelle

La courbe de la demande individuelle est dérivée à partir de la courbe de


prix-consommation. En effet, la courbe de prix-consommation indique les
quantités qui seront demandées à chaque variation de prix de l’un des biens,
le revenu et le prix de l’autre bien restant constants. En reportant sur un autre
graphique les données de la courbe de prix-consommation, il apparaît que la
quantité demandée du bien x décroît au fur et à mesure que son prix croît.
Or, nous savons que la demande d’un bien dépend de plusieurs
déterminants individuels et collectifs, tels que : le prix de ce bien, les prix
des autres biens, le revenu du consommateur, les goûts du consommateur,
les anticipations du consommateur, les mouvements de la population, etc.
Pour le besoin d’analyse, nous considérons que les autres déterminants ne
sont pas modifiés. Ce qui se traduit par l’expression « toutes choses égales
par ailleurs » ou « ceteris paribus ».

La courbe de demande collective s’obtient par la sommation des quantités


demandées individuellement à chaque niveau de prix.
Sur base de ces considérations, nous formulons la loi de la demande de la
manière suivante : « Toutes choses égales par ailleurs, la quantité demandée
d’un bien varie en raison inverse de son prix ».

45
Figure 2.19.: Dérivation de la courbe de demande individuelle

0 x1 X3
X2 B’ B B’’

P
x

P1
Courbe de la demande
46
P2
P3

X
x1 X2 X3
Mais cette loi enregistre quatre exceptions :
- Il y a des biens qui sont demandés pour leur valeur élevée. Par exemple :
les bijoux en or ou en diamant, … Il s’agit de l’effet de snobisme ou de
Veblen, le consommateur acquiert les biens pour leur valeur élevée pour se
distinguer des autres. Si le prix de ces biens diminue, le snob diminuer sa
demande pour ne pas être confondu avec la masse.
- L’effet de Giffen : la demande des biens varie en raison directe du prix.
Cet effet concerne les biens qui occupent une grande place dans le budget du
consommateur lorsque ce dernier est peu élevé et que le consommateur
aurait tendance à abandonner lorsqu’il accède à des tranches supérieures de
revenu.
- Pendant les périodes de hausse généralisée de prix, on assiste à un
comportement de la part des consommateurs qui est contraire à la loi de la
demande. Etant donné qu’ils s’attendent à ce que le prix augmente sans
cesse, ils ont tendance à augmenter les quantités demandées pour pouvoir
préserver le pouvoir d’achat de la monnaie.
- Effet d’imitation : il existe sur certains marchés des consommateurs
pour qui la quantité demandée d’un bien dépend directement de la quantité
de ce bien demandé à l’instant même par d’autres consommateurs. Le
marché de vêtements féminins fonctionne souvent de la sorte : le
consommateur achète un type « particulier » d’habit puisque celui-ci est à la
mode (et donc largement demandé par d’autres consommateurs). Dans ce
cas, l’augmentation du prix s’accompagne d’une augmentation de la quantité
demandée.

2.4.2. Dérivation de la courbe d’Engel

La courbe d’Engel montre comment les quantités demandées d’un bien


changent lorsque le revenu change, toutes choses égales par ailleurs.
En règle générale, la courbe d’Engel est une courbe croissante ; les
quantités demandées augmentent quand le revenu augmente.

47
Figure 2.20. Dérivation de la courbe d’Engel

X1 X4 X5 X
0 X2 X3

P
4
P
3
P
2
P
1
0 X
X1 X2 X3 X4 X5
48
On mesure la sensibilité de la demande par rapport au revenu à partir de la
notion d’élasticité. Ainsi, la courbe d’Engel peut présenter trois formes
distinctes selon la sensibilité de la demande par rapport au revenu. Engel
distingue trois comportements à la suite de la variation du revenu :
- La consommation d’un bien peut augmenter plus que
proportionnellement à l’accroissement du revenu, ce bien sera catégorisé
parmi les biens de luxe ou biens supérieurs. Dans ce cas, la courbe croît à
un taux décroissant (la pente est faible).
- La consommation d’un bien peut augmenter moins que
proportionnellement à l’accroissement du revenu, ce bien est considéré
comme un bien normal. Dans ce cas, la courbe croît à un taux croissant (la
pente est forte).
- La consommation d’un bien peut augmenter proportionnellement à
l’augmentation du revenu, ce bien sera considéré comme un bien à
élasticité-revenu unitaire. C’est le cas d’un bien normal.

Toutefois, lorsque la pente de la courbe d’Engel est négative, on dira qu’il


s’agit d’un bien inférieur.

2.4.5. L’élasticité de la demande

Ce point développe la notion d’élasticité de la demande d’un bien par


rapport à son prix (2.4.5.1), l’élasticité partielle de la demande (2.4.5.2),
ainsi que les facteurs déterminants de l’élasticité (2.4.5.3).

2.4.5.1. L’élasticité de la demande par rapport au prix

L’élasticité de la demande d’un bien par rapport à son prix est le rapport
entre la variation relative de la quantité demandée et la variation relative du
prix. Elle mesure la sensibilité de la demande aux variations des prix.

Mathématiquement, on obtient l’élasticité par la formule :

49
On interprète l’élasticité de la demande comme suit : « de combien varie,
en pourcentage, la quantité demandée d’un bien lorsque son prix est modifié
d’un certain pourcentage ? ».

Lorsque nous calculons l’élasticité en un point de la courbe de demande,


c’est-à-dire pour un accroissement « très petit » du prix, on obtient une
formule qui fait intervenir des différentielles « dp » et « dq » à la place des

accroissements «   » et  «   ».

On peut aussi obtenir l’élasticité en recourant à la formule suivante :

Enfin, lorsque q est une fonction puissance de p (c’est-à-dire

), on peut exprimer l’élasticité à l’aide des logarithmes :

Selon la loi de la demande, lorsque le prix d’un bien augmente, ce bien est
moins demandé ; ce qui veut dire que l’élasticité est une quantité négative.
Mais, on préfère l’exprimer en valeur absolue.

On distingue généralement cinq types d’élasticité de la demande par


rapport au prix :

 Si , les prix ont beau varié, mais la demande ne


varie pas. Un tel bien est dit parfaitement inélastique, c’est-à-dire

50
qu’on est prêt à payer n’importe quel prix pour obtenir une quantité
donnée de ce bien. Ex : les produits pharmaceutiques.

 Si , l’augmentation du prix s’accompagne


d’une diminution moins que proportionnelle de la quantité demandée.
Un tel bien est dit inélastique.

 , les variations relatives des prix s’accompagnent


des variations proportionnelles de la quantité demandée, en
pourcentage. Un tel bien est dit à élasticité unitaire.

 , les variations relatives des prix s’accompagnent


des variations relatives plus que proportionnelles de la quantité
demandée. Un tel bien est dit élastique.

 , une variation infime de prix du bien entraine


une variation gigantesque de la quantité. Cela veut dire qu’à un prix
donné, le demandeur accepte n’importe quelle quantité. Un tel bien est
dit parfaitement élastique.

2.4.5.2. L’élasticité partielle de la demande

Lorsque, pour une fonction de demande à plusieurs variables, on peut


calculer plus d’une élasticité, les différentes élasticités sont appelées
élasticités partielles.

 L’élasticité partielle croisée de la demande mesure la variation


relative de la quantité demandée d’un bien par rapport à la variation
relative du prix d’un autre bien.

- Si , les deux biens sont dits substituables : c’est-à-


dire que la quantité du bien 1 s’accroît lorsque le prix du bien 2
s’accroît et vice-versa.

51
- Si , les deux biens sont complémentaires : c’est-à-
dire que la quantité du bien 1 s’accroit lorsque le prix du bien 2
décroît, et elle décroît lorsque le prix du bien 2 s’accroît.

- Si , les deux biens sont neutres : c’est-à-dire que


les deux biens sont indépendants l’un de l’autre. Dans ce cas, la
quantité demandée du bien 1 n’est sensible ni à l’augmentation,
ni à la diminution du prix du bien 2.

 L’élasticité partielle de la demande par rapport au revenu


mesure la variation relative de la quantité demandée d’un bien par
rapport à la variation relative du revenu.

- Si , le bien est dit supérieur ou de luxe. En effet,


la part des dépenses consacrées aux biens de luxe tend à croître
avec l’augmentation du revenu. Mais le pourcentage
d’accroissement de la consommation est supérieur à celui du
revenu.

- Si , le bien est dit normal. Les biens


normaux sont des biens dont le pourcentage d’accroissement de
la consommation est inférieur à celui du revenu.
- Si R  1, le bien est dit « de nécessité ». En effet, la part des
dépenses consacrées aux produits de première nécessité tend à
décroître avec l’augmentation du revenu.

- Si , le bien est dit inférieur. Les biens inférieurs


ont une élasticité-revenu de la demande négative. Il s’agit des
biens dont la consommation diminue lorsque le revenu augmente.
Exemple : lefufu chez les Lokelés.
- Les biens de GIFFENconstituent une catégorie spéciale des
biens inférieurs. Il s’agit des biens qui n’obéissent pas à la loi de
la demande (c’est-à-dire des biens dont les prix et les quantités
demandées varient dans le même sens). Ce sont des biens qui
occupent une large part du revenu individuel lorsque ce dernier
est fort peu élevé et que les consommateurs ont tendance à

52
abandonner dès qu’ils accèdent à des tranches supérieures du
revenu.

2.4.5.3. Les facteurs déterminants de l’élasticité

Les facteurs suivants peuvent expliquer l’élasticité :

- La disponibilité des substituts, un bien qui possède plusieurs substituts


tend à avoir une demande élastique.

- La multiplicité des usages auxquels un bien peut être affecté : la


demande d’un bien qui possède plusieurs usages tend à être élastique, tandis
qu’un bien qui possède très peu d’usages aura une demande qui tend à être
inélastique.

- L’importance d’un bien dans le budget du consommateur : un bien qui


occupe une place importante dans le budget du consommateur tendra à avoir
une demande élastique. Par contre, un bien qui occupe une place négligeable
dans le budget du consommateur tendra à avoir une demande inélastique.
Ex : le sel, les allumettes,…

2.5. Conclusion

Le calcul économique du consommateur analyse le comportement de


l’individu à partir de la maximisation sous contrainte de sa fonction
d’utilité.Elle nous propose deux approches d’analyse de l’utilité.

La première qui est cardinale repose sur l’hypothèse de la mesurabilité de


l’utilité à partir d’une unité de mesure imaginaire, l’util ou l’utilon. L’utilité
étant subjective, cette approche met en évidence deux principes
fondamentaux, celui de l’utilité marginale décroissante et celui de
l’égalisation des utilités marginales pondérées.

La deuxième est ordinale et elle s’inscrit en faux contre la quantification


de l’utilité ; elle fondeson analyse à partir de la notion de courbe
d’indifférence. Cherchant à garder le même niveau de satisfaction, le
consommateur peut renoncer à une quantité d’un bien par unité
supplémentaire del’autre, c’est la notion du taux marginal de substitution qui
guide la démarche vers la réalisation de l’équilibre.

Dans les deux approches, l’équilibre du consommateur est réalisé au point


d’égalisation des utilités marginales pondérées. A ce point, le taux marginal
de substitution est égal au rapport des prix.

53
54
CHAPITRE 3 
3 : COMPORTEMENT ÉCONOMIQUE DU PRODUCTEUR

Le rôle des entreprises dans l’économie est fondamental. Ce sont elles qui
embauchent des travailleurs et utilisent du capital afin de produire les biens
et les services qui seront consommés par les ménages. La compréhension du
comportement des entreprises permet donc de progresser dans celle du
système économique.

Naturellement, le fonctionnement des entreprises est extrêmement


complexe : il comporte de nombreux aspects et il est vain de vouloir
pleinement en rendre compte ici. Des simplifications sont nécessaires et la
théorie microéconomique traditionnelle ne considère qu’un aspect du
comportement de l’entreprise, à savoir la production des biens et les
services.

De ce fait, l’entreprise ne sera représentée que par sa seule fonction de


production, et c’est à partir de cette fonction de production que l’on pourra
décrire le comportement optimal du producteur.

3.1. Théorie de la production

Le comportement de l’entreprise peut d’abord être étudié sur base des


considérations d’ordre technique. En effet, la fonction de production résume,
sous une forme mathématique, les informations technologiques concernant
l’entreprise. Elle exprime la relation existant entre les quantités des facteurs
que cette entreprise utilise et la quantité des produits qu’elle fabrique. De ce
fait, la fonction de production traduit la façon dont le processus de
production s’effectue à partir d’une technologie fixe. On peut donc voir la
fonction de production comme une boîte noire qui permet de convertir une
quantité de facteurs en un volume de production.

Dans la plupart des cas, plusieurs facteurs sont nécessaires pour obtenir un
produit. Toutefois, la quantité employée de chacun de ces facteurs est plus
ou moins étroitement liée à l’importance de la production : cette remarque
introduit une distinction entre les facteurs fixes et les facteurs variables qui
permettent de définir la notion de période de production.

3.1.1. Considérations générales

Le comportement du producteur est économique lorsqu'il s'efforce de


réduire, à un minimum incompressible, le coût de sa production en évitant
tout gaspillage de facteurs (matières, énergie, main-d'œuvre,...). En agissant

55
ainsi, il recherche le plus grand profit. La maximisation du profit par le
producteur est la première hypothèse émise au départ de cette théorie.

Cette recherche de profit maximum peut prendre trois formes différentes


selon le type de contrainte qui s'impose à lui (calcul économique du
producteur) :

- le coût de la production peut être déterminé d'avance: dans


ce cas l'entrepreneur doit maximiser la quantité à produire ;
- la quantité à produire peut être fixée d'avance : il revient alors à
l'entrepreneur de minimiser le coût de cette production ;
- le coût et la production peuvent varier librement : l'entrepreneur
maximise son profit sans contrainte interne à la firme.

Or, pour produire, on doit combiner en proportions variables les facteurs


de production qu’on appelle aussi « inputs ». Ces facteurs de production
peuvent être fixes ou variables.

- Un facteur fixe est un facteur qui ne varie pas avec le volume de


production ; c’est-à-dire que la quantité de ce facteur qui est
nécessaire à l’entreprise pour produire est indépendante du volume de
la production. Exemple : les bâtiments d’une entreprise, la terre pour
une exploitation agricole, etc.
- Un facteur variable est celui qui varie avec le volume de production ;
c’est-à-dire la quantité nécessaire de ce facteur à l’activité de
l’entreprise dépend de l’importance de la production. Exemple : les
matières premières, la main d’œuvre,…

Cette distinction est nécessaire à court terme car, à long terme, tous les
facteurs de production deviennent variables.

3.1.2. Les facteurs de production

Les facteurs de production, que l’on appelle également inputs, sont les
biens ou les services utilisés par le producteur dans l’objectif de fabriquer le
produit. Les quantités de facteurs vont donc être les déterminants de la
quantité produite, appelée output.

De nombreux facteurs participent à l’activité productive : les matières


premières, les machines, le travail, … Qu’il s’agisse des biens ou des

56
services, des consommations intermédiaires2 ou des facteurs primaires3,
dans la mesure où la production est réalisée sur une période de temps
donnée, on sépare généralement ces facteurs en deux catégories distinctes :
les facteurs fixes et les facteurs variables.

Les facteurs fixes sont les facteurs dont le producteur ne peut modifier les
quantités durant la période sur laquelle est réalisée la production. Par
opposition, les facteurs variables sont les facteurs dont le producteur peut
modifier les quantités afin de changer son niveau de production s’il estime
que cela est nécessaire. En d’autres termes, les facteurs variables sont les
facteurs de production sur lesquels le producteur exerce un contrôle sur la
période déterminée.

Certains facteurs, fixes sur une courte période, peuvent devenir variables
si l’horizon temporel augmente. Ainsi, une entreprise ne peut ajuster sa
production à court terme qu’en modulant le nombre d’heures de travail et en
adaptant le volume de ses consommations intermédiaires. A moyen terme, la
firme peut également agir sur le nombre de ses machines-outils, le capital
devient donc un facteur variable. A court et moyen termes, les infrastructures
(bâtiments, …) – taille des bureaux et des ateliers –restent fixes. En
revanche, sur une longue période, l’entreprise peut ajuster la taille de ses
infrastructures en fonction de ses intérêts. L’horizon temporel considéré
modifie donc le cadre d’analyse de la firme.

3.1.3. La production avec un seul facteur variable

La fonction de production fait dépendre la quantité produite d’un bien (Q)


des quantités utilisées des facteurs variables (x 1, x2, …, xn). Rien n’est
spécifié quant à la façon dont sont organisés les différents facteurs entre
eux. On suppose, cependant, que l’organisation productive à l’intérieur de la
firme est optimale, chaque input étant utilisé de la façon la plus efficace
possible ; il n’existe pas de facteurs sous-employés.

La fonction de production est définie sur une période de temps donnée.


Cette période doit être suffisante pour que les processus techniques puissent
être accomplis. En revanche, elle est définie sur un intervalle suffisamment
court pour refléter un niveau technologique donné (si la technologie venait à

2
Les consommations intermédiaires sont des biens ou des services produits par d’autres
entreprises (papier pour un éditeur, par exemple) et dont l’entreprise considérée se sert
comme inputs.
3
Les facteurs primaires sont des biens disponibles à l’état brut dans la nature (la terre pour un
agriculteur, mais aussi le travail).

57
évoluer, à la suite d’une découverte scientifique, par exemple, la fonction de
production devrait changer).

Enfin, chaque intervalle de temps permettant de considérer un nombre


plus ou moins grand de facteurs variables, nous considérerons dans ce
paragraphe une période d’analyse telle que le producteur ne peut agir que
sur le travail, dont la quantité mise en œuvre par le producteur sera notée L.
Bien entendu, la fonction de production n’est définie que pour des valeurs
non négatives de xi, une production négative ou une utilisation négative de
facteurs n’ayant aucune signification économique.

Notons que la représentation de la fonction de production est simple


lorsqu’elle ne dépend que d’un seul facteur. Par exemple, si l’on considère
l’entreprise sur le court terme4 (par exemple, un mois), le stock du capital à
la disposition du producteur peut être considéré comme une donnée exogène
et la production ne dépend plus que de la quantité utilisé du travail, comme
c’est le cas dans ce paragraphe.

3.1.3.1. Hypothèses de base

 Il n’existe qu’un seul facteur de production qui est variable. Par


convention, on retient le travail (L) ;

 Le facteur variable peut être combiné à différentes proportions avec le


facteur fixe pour produire des quantités variées d’output. Le facteur
fixe souvent retenu, c’est la terre (T), de telle sorte qu’on peut écrire
Q= f ( L,T )
la fonction ci- dessus comme : ); où la barre sur T
indique que le facteur est fixe ;

 La discussion tourne autour d’une production spécifique, la


production agricole (ex. production du blé, du riz, de pomme de
terre) ;

 On retient une fonction de production continue. Cela suppose que les


facteurs de production sont divisibles et adaptables.

4
Les notions de très court terme et de court terme se réfèrent ici au nombre des facteurs dont
le producteur contrôle la quantité. A très court terme, le producteur ne peut modifier aucune
quantité de facteurs, le niveau de production est fixé. A cout terme, il peut contrôler la
quantité d’un facteur.

58
 On dit qu’il y a divisibilité d’un facteur de production quand
ce dernier peut être obtenu et /ou utilisé en unités aussi petites
que l’on souhaiterait.

 L’adaptabilité se définit comme la faculté d’associer à une


unité d’un facteur de production donné un nombre de plus en
plus grand d’unités d’autres facteurs.

Exemple : La terre est un facteur adaptable, parce que sur une superficie de
10 hectares, par exemple, on peut associer 1, 2, 3, … travailleurs.

3.1.3.2. Productivité physique des facteurs de production

Les trois notions de productivité totale, de productivité moyenne et de


productivité marginale des facteurs de production, notions utilisées par
l’analyse économique, peuvent s’exprimer à l’aide de la fonction de
production.

La productivité physique totale du facteur L se définit par la quantité du


bien Q qui peut être obtenue en combinant une quantité variable de L avec
une quantité fixe du facteur T.

La productivité physique moyenne du facteur L est le rapport de sa


productivité totale à sa quantité, soit :

Q f ( L, T )
=
L L
PML =

Quant à la productivité physique marginale du facteur L, on peut la


définir en première approximation comme la variation de la productivité
totale résultant d’une variation de sa quantité. On l’exprime par la dérivée
partielle de x par rapport à L.

∂Q '
= f (L,T )
∂L L
PmL =

Pour illustrer ces définitions, supposons qu’en combinant des quantités de


plus en plus importantes du facteur L avec une quantité fixe du facteur T, on
obtienne les quantités du produit Q inscrite dans le tableau suivant. Sur ce

59
tableau, les valeurs de la productivité marginale de L correspondent aux
différences entre les valeurs successives de la production totale (Q).

Facteur variable L en quantité PT de L PM de L Pm de L


0 0 - -
1 8 8 8
2 24 12 16
3 34 11,33 10
4 40 10 6
5 44 8,8 4
6 46 7,67 2
7 47 6,71 1
8 47 5,88 0

Sur ce tableau, on admet que l’augmentation de la quantité utilisée du


facteur L se traduit, d’abord, par un accroissement plus que proportionnel de
la production et donc par une productivité marginale physique de L
croissant ; ensuite après un optimum très rapidement atteint par la
productivité marginale, l’augmentation de la quantité de L donne lieu à un
accroissement moins que proportionnel de la production et une productivité
marginale de L décroissante. Cette hypothèse exprime un phénomène connu
sous l’appellation de loi de rendement non proportionnel ou loi de
productivité marginale décroissante5 (bien que la productivité marginale
puisse être d’abord croissante…).

Cette loi s'énonce comme suit : « toutes choses égales par ailleurs, lorsque
l'on ajoute graduellement (continuellement) des unités de plus en plus
nombreuses d'un facteur variable à un facteur fixe,la production totale (ou
rendement total) augmente d'abord plus que proportionnellement, ensuite
moins que proportionnellement, atteint un maximum, puis commence à
décroître ».

Les résultats peuvent être exprimés graphiquement (Fig. 3.1, ci-dessous)


par un système de coordonnées rectangulaires, les quantités du facteur
variable étant portées en abscisses et les valeurs prises par la productivité
physique totale, moyenne et marginale en ordonnées. Puisque l’on suppose
la fonction de production continue, on n’a qu’à joindre les points ayant pour
coordonnées les quantités du facteur variable et les valeurs correspondantes

5
Cette expression est considérée comme préférable à celle de « loi des rendements
décroissants » qui est susceptible de plusieurs interprétations différentes.

60
des différentes productivités : on obtient ainsi la relation entre les différentes
courbes.
Graphique 3.1. Les courbes de PT, PM et Pm

K L M

PM
Pm

PM
q
Pm

I II III

61
Exercice :

Déterminez les fonctions de rendement (ou productivité) total (PT), de


rendement moyen (PM) et de rendement marginal (Pm) pour la fonction de
production suivante :

Représentez graphiquement ces différentes fonctions et établissez les


différentes relations qui existent entre ces courbes.

Solution

a) La fonction donnée ci-dessus correspond à la productivité totale :

b) Représentation graphique :
Pour représenter graphiquement les différentes courbes, il convient d'abord de
rechercher le maximum de chaque courbe, ainsi que le point d'inflexion pour
la courbe de PT. Les autres points figurant sur chaque courbe s'obtiendront en
donnant à x des valeurs non négatives.
En optimisant chaque fonction, on obtient ;
- La PT atteint le maximum au point x = 5,25. Le point d'inflexion
correspond à x = 2,5.
- La Pm atteint le maximum au point x = 2,5.
- La PM atteint le maximum au point x = 3.75.
On obtient ainsi les différents points suivants qui nous permettront de
ressortir la relation entre ces différentes courbes.
A partir de ces différents points, on peut faire le graphique pour bien voir
la relation entre ces courbes (cf. graphique 2.1).

62
Les courbes de Pm et PM peuvent être aisément dérivées, dans leurs grandes
lignes, à partir de la courbe de PT étant donné les points caractéristiques de
la courbe de PT. Il suffit de projeter ces points sur un graphique des
productivités unitaires dont l'axe des abscisses correspond à celui du
graphique de productivité totale et mesure l'input total.

Quantité de
Productivité Productivité Productivité
facteurs
totale (PT) marginale (Pm) moyenne (PM)
variables (x)
0 0 63 63
1 187 255 167
2.5 657.5 363 263
3.75 1080 288 288
5.25 1323 0 252
6 1242 207 -225
Du graphique ci-dessous, les constats suivants peuvent être révélés :
1° La courbe de Pm et celle de PM commencent au même point. La courbe de
Pm augmente plus vite que celle de PM et atteint aussi plus vite son
point maximum. A sa phase descendante, elle coupe celle de PM à son
maximum.
2° Le point d'inflexion de la courbe de PT, où la pente de la tangente à cette
courbe est la plus forte, correspond au point maximum de la courbe de
Pm. Lorsque la courbe de PT atteint son maximum, celle de Pm est nulle. Et
lorsque la courbe PT décroît, celle de Pm devient négative.
3° La pente la plus élevée que l'on puisse rencontrer, lorsqu'on relie les
points de la courbe de PT à l'origine des axes, correspond au point où
la courbe de PM atteint son maximum. Et, c'est à ce point que la courbe
de Pm coupe celle de PM en son maximum.
Q
En effet, la productivité moyenne x est maximale lorsque la dérivée par
rapport à x (dérivée d’un quotient) est nulle, soit :
'
x f x (x ) − f ( x )
2
=0
x

x f 'x (x ) f (x )
2
=
x x2
D’où, l’on tire :

63
f (x)
= f 'x
x
et, en simplifiant :

f (x)
'
f
Comme x représente la productivité marginale de x et x la
productivité moyenne, ces deux valeurs sont bien égales lorsque la
productivité moyenne est maximum.
Graphique 3.2. Relations entre les courbes de PT, PM et Pm
PT

1323

1080

657,5

I I II III
0
2,5 3,75 5,25 X

Pm et
PM

363

288

PM
63
Pm
0
2,5 643,75 5,25 X

I II III
Pour obtenir une signification économique des relations techniques
entre ces différentes courbes; il convient de distinguer 3 zones de production
à partir de la forme de PT.
 Zone I : comprise entre l'origine des axes et le point où la PM atteint
le maximum. Ici, la PM est inférieure à la Pm et accroît avec
l'augmentation du facteur variable.
 Zone II : comprise entre le point maximum de Ia PM et le point où
la Pm est nulle. Dans cette zone, la PM et la Pm décroissent tout
en demeurant positives.
 Zone III : c’est celle où la Pm est négative, traduisant le fait que
l'emploi d'une unité supplémentaire de facteur variable diminue la
productivité totale.
Ce qui distingue réellement ces trois zones, c'est l'intensité de l'utilisation
des facteurs (fixe et variable).
En effet, dans la Zone I, il y a plus d'unités de facteurs fixes relativement
aux facteurs variables. Concrètement, un ouvrier produit une quantité trop sur
une terre d'une telle grande superficie. Aussi, deux ouvriers produisent-ils
ensemble plus du double de ce que peut produire un seul; trois ouvriers
produisent plus du triple et ainsi de suite. On dit alors qu'on est dans la phase des
rendements croissants. Dès lors, l'augmentation du facteur variable aura ,comme
conséquence, l'augmentation plus que proportionnelle de la productivité
totale.

Dans la Zone III, il y a trop d'unités de facteurs variables par unité de


facteur fixe. Ce qui fait que la productivité marginale du facteur variable
devient négative. En d'autres termes, les ouvriers sont trop nombreux et ils
se nuisent mutuellement dans leur travail. Dès lors, la réduction du facteur
variable (nombre d'ouvriers) aura comme conséquence l'augmentation de la
production.

Dans la Zone II, la Pm et la PM sont positives, mais décroissantes. La


quantité du travail n'est pas excessive par rapport à la terre, puisque la
production augmente lorsqu’on augmente la quantité du travail. Cette zone se
caractérise par une meilleure combinaison qui soit entre le facteur fixe et le
facteur variable. C'est la raison pour laquelle cette zone est appelée «Zone
économiquement efficiente».

C’est une zone de rendements décroissants, c'est-à-dire que la productivité


totale continue d’augmenter, mais à un rythme décroissant. Cela
s'explique par le fait que l'on continue à accroître le nombre d'hommes au
delà du point où la terre est suffisamment cultivée.

65
Voici ce qui est intéressant de retenir de cette analyse: « tant que le facteur
variable rapporte plus que ce qu’il coûte, une firme aura intérêt à accroître
l’emploi de ce facteur pour augmenter son profit ».

3.1.4. La production avec deux facteurs variables

A court terme, le producteur ne peut ajuster la production qu’en


employant des heures de travail supplémentaires. Pour chaque heure de
travail en plus, la production s’accroît. La fonction de production est donc
bien croissante.

A moyen terme6, il est possible pour un producteur désireux d’augmenter


sa production d’arbitrer entre une augmentation de la quantité du travail
utilisé et un accroissement du stock de capital.

3.1.4.1. Hypothèses de base

 Il existe deux facteurs de production qui sont variables. Par convention,


on retient le capital (K) et le travail (L) ;

 Les facteurs variables peuvent être combinés à différentes proportions


avec le facteur fixe pour produire des quantités variées d’output. Le
facteur fixe souvent retenu, c’est la terre (T) ; c’est pour cela qu’on
Q= f ( K , L,T )
peut écrire la fonction ci- dessus comme : , où la barre
sur T indique que le facteur est fixe ;

 On retient une fonction de production continue. Cela suppose que les


facteurs de production sont divisibles, substituables et adaptables.

 La substituabilité est définie comme la possibilité de remplacer un


facteur de production par un autre dans la production d’un bien sans
toutefois changer le volume global de la production.

Ces hypothèses permettent de définir les courbes d’indifférence du


producteur appelées aussi courbes d’iso-produits ou Isoquants.

6
Le moyen terme correspond à un horizon temporel suffisamment long pour que le
producteur puisse modifier les quantités du nombre donné des facteurs (ici deux). A long
terme, le producteur contrôle l’ensemble des facteurs.

66
3.1.4.2. Courbes d’iso-produits ou Isoquants

Puisque la représentation en deux dimensions d’une surface définie sur un


espace en trois dimensions est difficile à gérer, on travaille le plus souvent
sur la projection des courbes de niveaux précédentes dans le repère (K,L).
On obtient alors ce que l’on appelle les isoquants.

Parmi toutes les combinaisons possibles des facteurs K et L, nous


considérons celles qui permettent de fabriquer la même quantité du bien Q.
La fonction de production peut s’écrire :

La figure 3.3. Fonctions de production spécifique

K K
(b)
(a)

Q3
K3

K2 Q2

K1 Q1

L L
L1 L2 L3

Comme nous le verrons, l’analyse microéconomique utilise de


nombreuses spécifications de fonction de production à facteurs substituables

67
(Fig.3.3a) ou complémentaires (Fig.3.3b), les deux plus connues sont
respectivement la fonction Cobb-Douglas, du nom des deux auteurs
américains COBB et DOUGLAS, et la fonction de Leontieff, dont les
spécifications générales sont les suivantes :

Fonction Cobb-Douglas (facteurs substituables) :

Q(K,L) = AKα Lβ

où A, α et β sont des paramètres positifs donnés.

Fonction Leontieff (facteurs complémentaires) :

{ }
K L
,
a b
Q(K,L) = Min

où a et b sont des paramètres donnés.

La substituabilité des facteurs est illustrée par la figure 3.3a : il est


possible d’obtenir le même niveau de production avec la combinaison (K1,
L1) ou avec la combinaison (K2, L2), c’est-à-dire en utilisant moins de travail
et plus de capital : capital et travail sont des facteurs substituables.

Notons que lorsque les facteurs sont parfaitement substituables, les


courbes sont remplacées par des droites à pentes négatives. Dans ce cas, un
volume donné de production peut être obtenu en utilisant uniquement le
facteur L, uniquement le facteur K, ou un nombre infini de combinaisons de
L et de K.

La figure 3.3b présente les isoquants d’une fonction à facteurs


complémentaires. La complémentarité des facteurs est facile à reconnaître :
pour obtenir le niveau de production Q1, il faut mettre en œuvre K1unités de
capital et L1 unités de travail. A partir de ce point, augmenter l’une ou l’autre
de ces quantités n’accroît pas le niveau de production. Ainsi, la combinaison
productive (K1, L2) conduit à la production Q1également réalisable à partir
de la combinaison (K1, L1). Par conséquent, pour augmenter le niveau de
production, il faut accroître simultanément et dans un rapport fixé les
quantités du capital et du travail.

68
3.1.5. Fonction de production en longue période

Nous avons défini plus haut la productivité physique d’un facteur de


production comme étant la quantité du bien Q qui peut être obtenue en
faisant varier les quantités utilisées de ce facteur, les quantités employées
des autres facteurs étant supposées inchangées.

Nous devons maintenant envisager ce qui se passe lorsque les quantités


utilisées de tous les facteurs varient simultanément et dans la même
proportion, c’est-à-dire lorsque l’échelle de production se modifie. Cela
suppose, bien entendu, que l’on raisonne sur une période suffisamment
longue pour que les quantités de tous les facteurs puissent effectivement
varier et qu’il n’y ait plus de facteurs fixes.

Ce point va s’articuler sur les mesures de productivité (3.1.5.1), les


fonctions de productions homogènes et leurs propriétés (3.1.5.2), le
problème du rendement d’échelle (3.1.5.3), les productivités marginales
décroissantes et la loi de rendements décroissants (3.1.5.4) et, enfin, sur la
fonction de production Cobb-Douglas (3.1.5.5).

3.1.5.1. Les mesures de productivité

La productivité d’un facteur indique l’influence de ce facteur sur la


production quand les quantités des autres facteurs restent à un niveau
constant. On s’intéresse généralement à la productivité moyenne et à la
productivité marginale.

La productivité moyenne d’un facteur est la production par unité de ce


facteur, toutes choses égales par ailleurs. Les productivités moyennes du
capital (PMK) et du travail (PML) s’écrivent mathématiquement comme
suit :

Q( K , L) Q( K , L)
K L
PMK = et PML=

La productivité marginale (PmK) d’un facteur K indique la quantité


supplémentaire du produit obtenue à partir d’une unité supplémentaire de ce
facteur, toutes choses égales par ailleurs. Mathématiquement, si l’unité de

69
compte retenue est suffisamment petite (infinitésimale), on peut identifier la
productivité marginale à la dérivée partielle première de la fonction de
production par rapport au facteur considéré. Ainsi :

∂ Q( K , L) ∂ Q( K , L)
∂K ∂L
PmK = et PmL =

L’élasticité factorielle mesure la sensibilité de la production aux


variations de la quantité d’un facteur. Formellement, elle correspond au
rapport entre la variation relative de la quantité produite et la variation
relative de la quantité de l’input. L’élasticité factorielle du capital (εQ/K) et du
travail (εQ/L) sont données respectivement par :

∂ Q K Pm K
. =
∂ K Q PM K
εQ/K = et

∂ Q L Pm L
. =
∂ L Q PM L
εQ/L =

On remarque que, toutes choses égales par ailleurs, l’élasticité factorielle


d’un facteur est le rapport entre la productivité marginale et la productivité
moyenne.

3.6. Théorie de coûts

Le problème des coûts de production se pose différemment selon la


longueur de la période envisagée. En courte période, certains facteurs de
production sont employés en quantité fixe : la capacité de production
installée (machines, outillages) est donnée et les coûts fixes correspondants
doivent être supportés, quel que soit le niveau de production réalisé. En
longue période, au contraire, la capacité de production peut être modifiée
grâce à l’investissement, si bien qu’il n’y a plus que des coûts variables.

La théorie des coûts s’analysera à partir des fonctions de coût de courte


période (3.6.1) et des courbes de coûts de longue période (3.6.2).

3.6.1. Les fonctions de coût

70
Le point de tangence entre l’isoquant et l’isocoût ne représente pas
l’équilibre final du producteur, son objectif étant de maximiser le profit
plutôt que la production.

C’est ainsi que le raisonnement consiste à analyser directement les


recettes et les coûts exprimés comme des fonctions de la production. En
d’autres termes, les prix des facteurs de production et des produits sont
introduits dans l’analyse en considérant que le problème de combinaison
optimale des facteurs est résolu. D’où le problème revient à déterminer le
niveau de production qui permet de maximiser le profit.

La fonction de coût total donne le coût minimum que le producteur doit


supporter pour réaliser chaque volume de production.

Après avoir défini les coûts de production (3.6.1.1), nous dériverons les
différentes fonctions de coût de courte période (3.6.1.2). L’analyse des
relations entre les différentes courbes permettra de dériver la courbe d’offre
(3.6.1.3).

3.6.1.1. Définitions de coûts

Le coût total (CT) est l’ensemble des dépenses effectuées par le


producteur pour acquérir et combiner les facteurs de production afin de
réaliser une production donnée.
Le coût total englobe les coûts explicites et les coûts implicites.
Les coûts explicites sont ceux qui donnent effectivement lieu à un paiement,
c’est-à-dire que le coût explicite d’un facteur est le montant payé au moment
de l’achat de ce facteur ; il implique une sortie de fonds. Les coûts implicites
sont ceux qui existent sans donner lieu à un paiement, ce sont les coûts
alternatifs des ressources propres à l’entreprise.
Le coût total se subdivise en coûts fixes et en coûts variables. Ainsi la
formule du coût total est donnée par :

CT = CV + CF
⇒ CT = f(q)
Les coûts fixes (CF) sont des dépenses liées aux facteurs considérés
comme fixes dans l’entreprise.
Exemple : les frais d’assurance, les frais de surveillance des installations
de l’entreprise, les loyers, les intérêts bancaires, etc.
Les coûts variables (CV) sont des dépenses liées aux facteurs variables,
c’est-à-dire que des dépenses liées au volume de production. Exemple : la
rémunération des ouvriers, les dépenses liées aux matières premières, etc.

71
Le coût moyen (CM) est la mesure du coût total par nombre d’unités du
bien produit. Ce coût peut être décomposé en coût fixe moyen (CFM) et
coût variable moyen (CVM). En d’autres termes, c’est le quotient du coût
total par la quantité produite. On a donc :

avec et

Le coût marginal (Cm) est l’accroissement de coût total engendré par un


accroissement supplémentaire de la production. C’est le coût engendré par la
dernière unité produite.

Exercice :

Soit la fonction de coût total (CT) d’une entreprise en concurrence pure et


parfaite donnée par :

Trouvez les fonctions de coût variable, de coût fixe, de coût moyen, de


coût marginal, de coût variable moyen et de coût fixe moyen.

Solution 
La fonction donnée ci-dessus correspond au coût total. Ainsi :
- Le coût variable correspond au montant encouru par le producteur
pour acquérir les facteurs qui varient avec le volume de la production.
Ce qui implique que :

.
- Le coût fixe est le montant encouru par le producteur quelque soit le
niveau de la production. Si q = 0 alors CT = 576; donc CF = 576.
- Le coût moyen est le coût par unité produite. Ainsi :

72
- Le coût marginal correspond à une variation « infinitésimale » du coût
total engendrée par la production d’une unité supplémentaire de
l’output. Ce qui implique que :

Cm = 2 q2 – 24 q + 82
- Le coût variable moyen est le coût variable par unité produite :

- le coût fixe moyen est le coût fixe par unité produite.

3.6.1.2. Fonction de coût de courte période et relations entre les


différentes courbes

Nous savons que les coûts fixes ne varient pas avec le volume de la
production. Graphiquement, on peut les représenter par une droite
parfaitement horizontale.
Les coûts variables tirent leur forme de la courbe de production totale. On
distingue le coût variable en nature et le coût variable en monnaie.
Le coût variable en nature représente le nombre des unités x du facteur
variable X nécessaire pour produire une certaine quantité d’output q.
Soit la fonction de production de courte période q = f(x). La fonction de
coût variable en nature est la fonction inverse x = f(q).
A partir d’un certain coût variable en nature, on obtient le coût variable en
monnaie (CV) correspondant en multipliant par le prix le coût variable en
nature :
CV = x.px = f(q).px = h(q)

Il découle de ces définissons le constat ci-après :


 La fonction de coût variable en nature est l’inverse de la fonction de
production de courte période. Les deux courbes représentatives (fig.
3.13a) sont donc symétriques à la bissectrice q0x.
 Si l’on suppose que la courbe de production de courte période a la
forme habituelle de S, la courbe de coût en nature a une forme en S
renversé.
 La courbe de coût variable en monnaie (Fig. 3.14b) se déduit de la
courbe de coût variable en nature d’après la relation :

CV = x.px, où px détermine la pente

73
En effet, si on multiplie la quantité du facteur variable par le prix, on
obtient le coût total d’acquisition de ce facteur variable. Comme px
détermine la pente, il en résulte que la pente de coût variable en monnaie est
supérieure à celle de coût variable en nature.

Sur le graphique, les points B et B’ représentent les points d’inflexion. A


ces points, la courbe de coût marginal est à son minimum. Les points A et A’
correspondent au point où la courbe de coût variable moyen atteint le
minimum.

Figure 3.14. Coût variable en nature et coût variable en monnaie

CV en monnaie

q C.V en
ou nature Coû t
x
A
CV en
nature
B
A’
*
Fonction de
production B’

0
0 q
x ou q

Différentes catégories de coûts et leurs relations

74
Le coût total est la somme des coûts variables et des coûts fixes. Sa
courbe à la même forme que celle des coûts variables à partir du niveau des
coûts fixes.
Le coût moyen est mesuré par la pente de la sécante qui relie l’origine des
axes à un point donné de la courbe de coût total. Il est égal au quotient de
coût total par le nombre d’unités du bien produit et représente, de ce fait, le
coût ou le prix de revient d’une unité du bien q.
Le coût marginal est mesuré par la pente de la tangente menée à un point
donné de la courbe de coût total. Il est égal au quotient de l’accroissement du
coût total, pour une augmentation donnée de la production, par
l’augmentation de cette production.
Plus précisément, il correspond à la limite du rapport :

, lorsque
l’augmentation de la production tend vers zéro. Il est donc égal à la dérivée
du coût total par rapport à la production.

avec = pente de CM =

Si alors
Si alors
Si alors
Le coût variable moyen est le quotient du coût variable par le nombre
d’unités du bien produit, soit :

Le coût fixe moyen est le quotient du coût fixe par le nombre d’unités du
bien produit.
Il résulte de ces définitions que le coût moyen (ou coût total moyen) est la
somme de coût variable moyen et de coût fixe moyen.

75
Les relations entre les différentes courbes de coûts peuvent être résumées
comme suit :

1° La courbe de Cm commence au même point que celle de CVM. Elle


descend plus vite que celles de CVM et de CM et atteint son point
minimum A’ (figure 3.14) plus tôt que les deux autres courbes ; et à sa
phase ascendante, elle coupe chacune de ces deux courbes à leur point
minimum (B’ et C’). A l’origine des axes (q = 0), le CVT est nul pendant
que le CT est égal au CF. Par conséquent, la courbe de CM est supérieure
à celle de CVM.

2° Au fur et à mesure que la production s’accroît, l’inclinaison de la courbe


de CT devient de plus en plus faible et passe par un point d’inflexion au-
delà duquel elle croît à nouveau. Le point d’inflexion, où l’inclinaison est
la plus faible, est celui où la courbe de CT change de concavité. A ce
point, la courbe de Cm atteint son minimum. Cette courbe est en forme
deU.

3° L’inclinaison la plus faible que l’on puisse rencontrer lorsqu’on relie les
points de la courbe de CV à l’origine des axes correspond au point où la
courbe de CVM atteint son minimum (B’). Il en est de même du
minimum de la courbe de CM (C’) qui correspond à l’inclinaison la plus
faible que l’on puisse rencontrer lorsqu’on relie les points de la courbe de
CT à l’origine des axes.
4° La courbe de CM est d’abord descendante, ensuite, elle atteint un point
minimum, et, enfin, elle devient ascendante. C’est une courbe en forme
de U. la courbe de CVM ressemble à celle de CM ; mais, elle se situe en
tout point en dessous de la courbe de CM ; la différence entre les deux
courbes étant constituée de coût fixe moyen. Il en est de même de la
courbe de CVT qui est identique à celle de CT ; la différence étant
constituée par les coûts fixes.

5° Quant au CFM, cette courbe est descendante et asymptotique à l’axe des


abscisses, traduisant le fait que le CFM diminue toujours avec
l’augmentation de la production sans jamais être nul.

La courbe de Cm coupe la courbe de coût variable moyen à son point


minimum (B’) appelé seuil de fermeture. C’est le point où le prix et la
quantité permettent à l’entreprise de couvrir seulement le coût fixe.
L’entreprise est indifférente entre continuer à produire et cesser toute
production. C’est le point en deçà duquel l’entreprise doit fermer ses usines ;

76
parce que, dans ce cas, la perte subie en produisant sera supérieure à la perte
subie en ne produisant pas. C’est ainsi que la courbe d’offre du producteur
commence au niveau du seuil de fermeture, si l’entreprise cherche à
préserver sa clientèle.

Le point où la courbe de Cm coupe la courbe de CM (C’) est le seuil de


rentabilité. A ce point, l’entreprise couvre tous les coûts (fixes et variables).
C’est le point au-dessus duquel l’entreprise commence à réaliser le profit.
Ainsi, la distinction entre les coûts fixes et les coûts variables est
importante pour une entreprise, car elle permet d’apprécier sa chance de
viabilité : aussi longtemps que le prix du marché sera supérieur au CVM, il
est conseillé à l’entreprise de continuer à produire afin de préserver sa
clientèle, du moins à court terme.

Figure 3.15.  Les courbes de coûts


ts
Coû

Cm
CVM
CM

77
3.6.1.3. Dérivation de la courbe d’offre

Partant des relations entre les différentes courbes, la courbe d’offre du


producteur se confond avec la partie croissante de la courbe de Cm à partir
du point minimum de la courbe de CVM. Connaissant le seuil de fermeture
et le seuil de rentabilité, on n’a qu’à joindre ces deux points pour ressortir la
courbe d’offre de l’entreprise. Il s’agit de la courbe d’offre individuelle. En
faisant la sommation des courbes d’offre pour tous les producteurs, on
obtient ainsi la courbe d’offre du marché.
La courbe de l’offre est une courbe croissante, les quantités offertes
évoluant en raison directe du prix. D’où, la loi de l’offre stipule que :
« toutes choses égales par ailleurs, la quantité offerte d’un bien varie en
raison directe de son prix». Si le prix d’un bien augmente, la quantité offerte
de ce bien augmente aussi et si le prix diminue, la quantité offerte diminue
de même.
L’expression « toutes choses égales par ailleurs » signifie qu’il n’y a pas
de variations au niveau des autres facteurs pouvant exercer une certaine
influence sur la quantité offerte. C’est le cas du prix des biens apparentés,
des conditions climatiques (ex. les intempéries), des coûts de production,…
La sensibilité de la quantité offerte d’un bien par rapport au prix est
mesurée au moyen de l’élasticité-prix de l’offre. Elle est le rapport entre la
variation relative des quantités offertes et la variation relative de leur prix .

78
L’élasticité de l’offre par rapport au prix est toujours positive, le prix et
les quantités évoluant toujours dans le même sens, en vertu de la loi de
l’offre.
C’est ainsi que l’élasticité de l’offre sera :
- élastique, si ,
- inélastique (ou rigide), si 0 < ,
- à élasticité unitaire, si
- parfaitement inélastique (ou rigide) si,
- parfaitement élastique si

Figure 3.16. Les formes de droite de l’offre par rapport aux élasticités

79
Les facteurs qui peuvent déterminer l’élasticité de l’offre sont les
suivants :
La nature du bien considéré. Un bien qui peut être conservé facilement,
aura une offre plus élastique qu’un bien qui ne peut pas être conservé
facilement.
Les biens qui peuvent être produits et mis facilement au marché, leur offre
tendra à être plus élastique que celle des biens difficiles à produire et à
mettre facilement sur le marché.

80
CHAPITRE 4. EQUILIBRE DU MARCHÉ 
MARCHÉ :
CONCURRENCE PURE ET PARFAITE

L’objet principal de l’analyse de l’offre et de la demande est de


déterminer le niveau de prix qui égalise l’offre et la demande.

En concurrence pure et parfaite, aucun acheteur ni vendeur individuel ne


peut exercer une influence sur le prix. Cela suppose une indépendance
absolue des décisions de tous ceux qui se présentent sur le marché.

Pour que chaque vendeur soit indépendant des autres vendeurs et que
chaque acheteur soit indépendant des autres acheteurs, il faut qu’il y ait un
grand nombre de vendeurs et d’acheteurs, de telle sorte que chacun d’eux
représente une très faible partie de l’offre totale et de la demande totale du
produit considéré. Cette petitesse des offreurs et des demandeurs est
indispensable pour que personne ne puisse avoir une action suffisamment
déterminante sur le marché afin d’influencer le prix de vente du produit par
une action individuelle. C’est l’hypothèse de l’« atomicité du marché ».

Par ailleurs, pour que les vendeurs soient indépendants des acheteurs et
les acheteurs des vendeurs, il faut que l’offre et la demande soient
parfaitement « fluide ». Cela suppose que les offres et les demandes soient
mobiles, c’est-à-dire que tout vendeur puisse entrer en contact avec
n’importe quel acheteur et vice versa ; tout obstacle à cette mobilité rend les
acheteurs dépendants de certains vendeurs et les vendeurs dépendants de
certains acheteurs. De ce fait, il y a libre entrée dans le marché et absence
des barrières à l’entrée. C’est l’hypothèse de « fluidité du marché ».

Le marché de concurrence pure et parfaite suppose également que chaque


participant au marché soit parfaitement renseigné sur les prétentions des
autres, autrement dit, que la connaissance des conditions du marché soit
parfaite. C’est l’hypothèse de la « transparence du marché ».

Cela suppose, enfin, que les biens offerts soient absolument homogènes
(et non hétérogènes ou différents), sinon certains acheteurs pourraient
s’attacher à un vendeur qui offre un produit présentant une caractéristique
particulière ; l’unité du marché serait alors brisée et la perfection de la
concurrence réduite. C’est l’hypothèse de l’« homogénéité du produit ».

Ces conditions étant supposées réunies, il est question, dans ce chapitre,


de se poser successivement les trois questions suivantes : Comment se

81
détermine le niveau d’équilibre ? L’équilibre est-il stable ? Tous les
échanges se font-ils uniquement à l’équilibre ?

Pour répondre à ces questions, nous analyserons successivement les


fonctions de demande linéaire (4.1), les fonctions d’offre linéaire (4.2),
l’équilibre du marché (4.3), la taxation et subvention (4.4).

4.1. Fonctions de demande linéaire

Les fonctions de la demande globale ou fonction de la demande sur le


marché peuvent être construites en faisant la somme des fonctions de
demande individuelle pour tous les individus sur le marché. On ajoute les
quantités demandées par tous les individus pour un prix donné.

Exemple :

Nous pouvons commenter cette notion de fonction de demande dans le cas


d’un marché constitué par 5 individus appelés A, B, C, D et E.

Prix P Quantité demandée par Demande sur

(en milliers A B C D E le marché : Q


de Fc)

1 6 10 20 5 12 53

2 5 6 15 4 11 41

2 4 2 10 3 10 29

Les fonctions de demande des individus A, B, C, D et E peuvent être


déduites de leurs fonction d’utilité (ou de satisfaction) ou de leurs surfaces
d’indifférence. Ceci a déjà fait l’objet d’une analyse au deuxième chapitre.
Retenons seulement que la fonction de demande est dérivée à partir de la
courbe de prix-consommation et nécessite un certain nombre d’équations et
d’astuces mathématiques.

La table ci-dessus nous indique que pour le prix de 1, l’individu A


demandera 6 unités du bien concerné. Pour le même prix, la demande de B
sera de 10 unités, la demande de C de 20 unités, etc. Il n’y a, par hypothèse,

82
que ces 5 individus sur le marché. En additionnant toutes les quantités
demandées, pour le prix de 1, nous obtenons une demande globale ou
demande sur le marché de Q = 53 unités. De même, pour le prix de 2, nous
obtenons Q = 41 unités et pour un prix de 3, Q = 29 unités.

Pour des raisons de simplicité, nous nous sommes donné ici, par
hypothèse, des chiffres correspondant à des fonctions de demande
individuelle linéaire. Autrement dit, nous nous sommes arrangés pour
obtenir des courbes représentatives de ces diverses fonctions qui soient des
droites. Ceci n’est jamais strictement réalisé pour des courbes de demande
observées.

Ainsi, des fonctions de demandes linéaires peuvent être considérées


comme des approximations des fonctions de demandes réelles, qui peuvent
être beaucoup plus compliquées.

D’une manière générale, la pente d’une courbe de demande est négative,


ce qui traduit le fait que la quantité demandée d’un bien varie en raison
inverse de son prix. Dans certaines circonstances, la pente de la courbe de
demande peut être égale à zéro (lorsque, à un prix donné, le consommateur
est disposé à acheter n’importe quelle quantité) ou à l’infini (lorsque la
quantité demandée d’un bien ne change pas, quelles que soient les variations
des prix). On peut représenter la fonction de demande linéaire par une des
fonctions suivantes :

P = a – bQ (d’après l’analyse traditionnelle de la demande)

ou Q = c – dP (de par l’application des mathématiques en économie).

4.2. Fonctions d’offre linéaire

La fonction d’offre individuelle d’une firme, ou d’un individu, donne la


quantité d’un bien qui est offerte sur le marché pour un prix donné. La
fonction d’offre globale, ou fonction d’offre du marché, est la somme des
quantités offertes par des firmes ou des individus variés pour un prix donné.
Pour dériver la courbe d’offre d’une firme, on fait recourt à la règle de
maximisation de profit qui stipule que le volume optimal de production est
déterminé le long de la courbe de coût marginal (Cm).

Ainsi la courbe d’offre du producteur se confond avec la partie ascendante


de la courbe Cm à partir du point minimum de la courbe de coût variable
moyen. Toutefois, si le prix est inférieur au coût moyen, l’entreprise n’est
pas rentable car il y a une perte. Dans ce cas, l’entreprise doit se poser la

83
question de savoir s’il faut décider d’arrêter ou de continuer de produire.
Cette question sera examinée plus loin (cf. 4.3.4).

D’une manière générale, la pente d’une courbe d’offre est positive, ce qui
traduit le fait que la quantité offerte d’un bien varie en raison directe de son
prix, toute chose restant égale par ailleurs (c’est la loi de l’offre). Toutefois,
comme pour le cas de la demande, la pente de la courbe de l’offre peut être
aussi négative ou zéro.

4.3. Equilibre du marché

Dans le régime de concurrence pure et parfaite (CPP), aucun individu ni


aucune firme n’a d’influence propre sur le prix du marché. Le mouvement
des biens et des services en provenance des firmes ou des individus divers
vers des firmes ou des individus divers est entièrement libre.

L’équilibre du marché est réalisé, dans le cas de libre concurrence, si la


quantité demandée d’un bien est égale à la quantité offerte de ce bien. Cette
condition détermine à la fois le prix d’équilibre et la quantité échangée.

Exemple :

Soient Qs = - 5 + 3P et Qd = 10 – 2P

En équilibre : Qs = Qd


- 5 + 3P = 10 – 2P


= 3, c’est le prix d’équilibre.

P̄=3 Q̄
En remplaçant dans l’une des équations ci-dessus, on obtient :
= 4 qui est la quantité d’équilibre.

Lorsque les conditions de concurrence pure et parfaite sont réunies, aucun


vendeur ni acheteur individuellement considéré, n’est en mesure d’exercer
une quelconque influence sur le prix du marché ; le prix est une donnée et
résulte de l’action conjointe de tous les vendeurs et de tous les acheteurs. Ici,
le vendeur est « price taker », pour dire qu’il considère comme tel le prix du
marché.

84
Or, l’objectif du producteur est la maximisation du profit. Le profit ( )

est l’excédent de recette totale ( sur le coût total ( ).

Après avoir analysé les recettes totale, moyenne et marginale (4.3.1), nous
examinerons successivement l’équilibre du marché à court terme (4.3.2), le
déplacement de l’équilibre (4.3.3), la maximisation du profit à court terme
(4.3.4) et l’équilibre du marché à long terme (4.3.5).

4.3.1. Recette totale, recette moyenne et recette marginale


La recette totale est la quantité vendue au prix du marché. Elle est obtenue
par le produit de la quantité vendue et du prix, soit :

, avec P une constante.

La représentation graphique sera une droite croissante issue de l’origine

des axes et de pente P ( ). A chaque niveau de prix (chaque


pente) correspondra une droite différente représentant la recette totale.
La recette moyenne (RM) qui est le rapport de la recette totale par la
quantité produite est donnée par :

Etant donné que P est une constante, la représentation graphique de la


recette moyenne est une droite horizontale.
La recette marginale (Rm) est l’accroissement de la recette totale attribué
à la vente d’une unité additionnelle produite et vendue. Elle est donnée par :

Nous constatons que les recettes moyenne et marginale sont égales au prix
du marché. Ce qui nous fait dire qu’en concurrence pure et parfaire RM =
Rm = P.

4.3.2. L’équilibre du marché à court terme

85
En régime de concurrence parfaite, l’équilibre d’un marché particulier ou
équilibre partiel est réalisé si la quantité demandée par les acheteurs du
produit considéré est égale à la quantité offerte par les vendeurs de ce même
produit :
S(px) = D(px)

Cette condition détermine à la fois le prix d’équilibre (Pe) et la quantité


échangée (Qe).

Exemple : Soient Qs = 3P et Qd = 10 – 2P
En équilibre Qs = Qd ⇒ 3P = 10 – 2P
⇒ P = 2 (prix d’équilibre) et Q = 6 (quantité d’équilibre)

Graphique 4.2. Equilibre du marché à court terme


P

5 demande

2 offre

0 6 10

Graphiquement, l’équilibre est réalisé au point (p = 2 et q = 6). Cet


équilibre est stable. Autrement dit, si le marché se trouvait initialement en
déséquilibre, le prix d’équilibre finirait par se rétablir.

En effet, si le prix actuel était plus élevé (soit P = 3) que le prix


d’équilibre, pour lequel la demande globale et l’offre globale sont égales, la
quantité demandée (Qd = 4) serait alors inférieure à la quantité offerte (Qs =

86
9). Il y a excès de l’offre et, par conséquent, quelques-uns des vendeurs ne
pourraient pas vendre leurs produits au prix pratiqué, mais ils seraient
disposés à vendre à un prix inférieur plutôt que de ne rien vendre du tout. La
concurrence entre les vendeurs va ainsi réduire le prix jusqu’à ce qu’il
s’établisse au niveau où lequel la demande globale est égale à l’offre globale.
De même, lorsque le prix actuel est plus faible (soit P = 1) que le prix
d’équilibre, la quantité demandée (Qd = 8) va être supérieure à la quantité
offerte (Qs = 3). Il y aura excès de la demande. Ceci signifie que quelques-
uns des acheteurs ne pourront pas satisfaire leurs demandes pour le prix
pratiqué. Par conséquent, ils accepteront de payer un prix plus élevé plutôt
que de renoncer à satisfaire leurs demandes. La concurrence entre les
acheteurs va faire hausser le prix jusqu’au prix d’équilibre, pour lequel la
demande globale est égale à l’offre globale.
Il ressort de tout ce qui précède que le prix d’équilibre est unique. Tous
les acheteurs qui voulaient acheter à ce prix sont satisfaits ; et tous les
vendeurs peuvent vendre les quantités qu’ils souhaitaient vendre à ce prix.

4.3.3. Déplacement de l’équilibre du marché


Les courbes d’offre et de demande globales ont été tracées en fonction de
la variation d’un seul facteur : le prix, les autres facteurs étant supposés
constants.
Lorsque le prix d’un bien change, toutes choses égales par ailleurs, cela se
traduit par un déplacement le long de la courbe de la demande ou de l’offre.
Cette sensibilité de la demande ou de l’offre aux variations des prix est
mesurée à travers la notion d’élasticité vue ci-haut.
Dans ce paragraphe, nous étudierons les effets sur l’équilibre du marché
d’une variation de la demande (4.3.3.1) et/ou de l’offre (4.3.3.2). Le
déplacement de l’équilibre à la suite d’une variation conjointe de l’offre et
de la demande sera examinée par la suite (4.3.3.3).

4.3.3.1. Variation de la demande


Si les revenus des familles (appelées ménages) augmentent, chacune
d’elles désirerait davantage des biens. Dans ce cas, pour chaque prix
inchangé, la quantité q d’un bien demandé sera plus considérable. Par
conséquent, la courbe de demande (DD) se déplacera vers la droite en D’D’.
Il en résulte aussi un déplacement du point d’équilibre le long de la courbe
d’offre, de E à E’. En cas de réduction des revenus des ménages, c’est
l’action contraire qui se produira (déplacement vers la gauche de DD à
D’’D’’).
Lorsqu’il s’agit des biens apparentés, la courbe de la demande se déplace
vers la droite en cas d’augmentation des prix des biens substituables et elle
se déplace vers la gauche en cas de diminution des prix des biens

87
substituables. Pour les biens complémentaires, c’est le contraire qui se
produit.
En définitive, on peut retenir que toute augmentation de la demande est
représentée graphiquement par un déplacement de la courbe de la demande
vers la droite ; et toute diminution de la demande se traduit par un
déplacement de la courbe de la demande vers la gauche.
Une augmentation de la demande signifie, de la part des acheteurs, une
volonté d’acheter davantage au même prix ou d’acheter autant qu’auparavant
à un prix supérieur.

Figure 4.2. Déplacement de l’équilibre suite à une variation


de la demande D’

P
D

D’’

Pe

D’

D’’

qe

4.3.3.2. Variation de l’offre

Les coûts de production, les conditions climatiques (ex : les intempéries)


ont, pour effet, de déplacer le point d’équilibre, toutes choses égales par
ailleurs (c’est-à-dire, la demande ne change pas, les prix restent inchangés,
…).
L’augmentation des coûts de production (ex : imposition d’une taxe
spécifique par unité vendue) a comme effet de déplacer la courbe d’offre

88
vers la gauche (de OO à O’O’). Il en résulte aussi un déplacement du point
d’équilibre le long de la courbe de demande, de E à E’. En cas de réduction
des coûts de production (ex : institution d’une subvention par l’Etat), c’est
l’action contraire qui se produira (déplacement vers la droite, de OO à
O’’O’’).

En définitive, on peut retenir que toute augmentation de l’offre se traduit,


graphiquement, par un déplacement de la courbe de l’offre vers la droite et
toute diminution de l’offre se traduit par un déplacement de la courbe de
l’offre vers la gauche.
Une augmentation d’offre implique, dans le chef des producteurs, le désir
d’offrir davantage au même prix ou d’offrir une même quantité à un prix
inférieur.

Figure 4.3.  Déplacement de l’équilibre suite à une variation de l’offre

O’
O
O’’

Pe

O’ O

O’’
q

qe

a) Variation conjointe de l’offre et de la demande

89
Une augmentation ou une diminution de la demande accompagnée
d’une augmentation ou d’une diminution identique de l’offre
n’influence nullement le niveau de prix.

Une variation conjointe de l’offre et de la demande n’a de répercussion


sur le prix que si :

- les variations vont en sens contraire (I) ;


- tout en étant de même nature, elles ne sont pas du même ordre
d’importance (II).
Figure 4.4.  Variation identique de l’offre et de la demande
D’
P O
D

O’

Pe

D’

O’
q

qe

Figure 4.5. Déplacement de l’équilibre suite à une variation


conjointe de l’offre et de la demande
D
P I O
P ’
I O
D D
I
O O
D ’ ’
P

D’ P
e e
P’
P’ e
e
D
O O D
D
O’ ’ q O’
q
q q q
e e '
e

90
La figure I montre comment une augmentation de l’offre accompagnée
d’une diminution de la demande provoque une diminution de prix. Par
contre, la figure II montre comment une augmentation de l’offre
accompagnée d’une augmentation moins que proportionnelle de la demande
provoque une diminution de prix.

4.3.4. Maximisation du profit à court terme


En régime de concurrence parfaite, nous savons que l’entrepreneur n’est
pas en mesure d’exercer une influence sur le prix de vente de son produit et
sur les prix d’achat des facteurs de production.
Ce qui implique que les recettes et les coûts de l’entreprise sont fonction
de la production.
Le profit total (π) est la différence entre la recette totale et le coût total. De
ce fait, il varie en fonction des quantités:
π = f(q) = RT – CT
Avec RT = p.q et CT = CV + CF = f(q) + CF, on trouve
π = p.q – [f(q) + CF]

La condition de premier ordre d’un maximum de profit consiste à


l’annulation de la dérivée première du profit par rapport à la quantité. On a :

Cette égalité signifie que l’entrepreneur qui cherche à maximiser son


profit doit produire une quantité de bien telle que le coût marginal
correspondant soit égal à la recette marginale. En d’autres termes, la pente
de la courbe de RT est identique à celle de CT.
La condition du second ordre d’un maximum de profit exige que la

dérivée seconde soit négative : ⇒

>0
Ceci signifie que la pente de Cm est positive, c’est-à-dire croissante : la
fonction de Cm est donc dans sa phase ascendante (Fig. 4.6).

Figure 4.6.Équilibre du producteur en CPP


CM
Cm 91
A

B
E D Cm CM
RM=Rm=P
F
C

0 q1 q
Graphiquement, l’entrepreneur maximise son profit au point D, car à ce
point il y a, d’une part, rencontre entre les courbes de Cm et de Rm
(condition du premier ordre), et d’autre part, la courbe de Cm est dans sa
phase ascendante.
A ce point, la recette totale correspond à la surface 0ADq1 et le coût total à
la surface 0BCq1. La différence entre la recette totale et le coût total
correspond au profit total, soit la surface (hachurée) ABDC.
En dehors du point D, si l’entrepreneur produit et vend une quantité
inférieure à q1, l’unité supplémentaire occasionne un manque à gagner ; et si
par contre, l’entrepreneur vend une quantité supérieure à q1, il va subir une
réduction de profit.
Ce profit maximum peut être visualisé par le graphique 4.7 ci-dessous.
Sur ce graphique, les points correspondants à l’égalité entre la recette totale
et le coût total correspondent aux points morts.
Sur la figure 4.7, le CT et la RT sont identiques en deux points (Q- et Q+).
A ces points, le profit est nul. Ces points sont connus sous le nom de points
morts. Sur la figure 4.6, ils sont représentés par les points E et F, où il y a
égalité entre la RM et le CM.
Toute livraison (production) entre les deux points morts procurera à
l’entreprise des profits. Toutefois, la quantité Q = Q* correspondant à
l’égalité entre la pente de la courbe de RT et celle de CT procure à
l’entreprise le profit maximum, conformément à la règle de maximisation de
profit.

Figure 4.7. Dérivation du profit du producteur en CPP

92
Q*

Nous savons que, à chaque niveau de prix, correspond une droite


différente, issue de l’origine des axes, représentant la recette totale. Il existe
un prix Pr (donc une pente) pour lequel la droite de recette totale est tangente
à la courbe de CT que viendra couper la courbe de Cm. Ce prix est le seuil
de rentabilité (il correspond au CM minimum). De même, il existe un prix Pf
(donc une pente) pour lequel la droite de recette totale est tangente à la
courbe de CVT que viendra couper la courbe de Cm. Ce prix est le seuil de
fermeture et correspond au minimum de CVM.

Exemple :

La fonction de coût total (CT) d’une entreprise en concurrence pure et

parfaite est donnée par : CT = – 12 x2 + 82 x + 576


a) Trouver les courbes du coût marginal (Cm), des coûts variables
totaux (CVT), du coût variable moyen (CVM), du coût moyen
(CM) et du coût fixe moyen (CFM) ;
b) Si le prix du marché est P = 172USD, évaluer le bénéfice total
maximum ;
c) Evaluer les chances de viabilité de cette entreprise si le prix du
marché arrivait à changer.

Solution :

a) La fonction donnée ci-dessus correspond au coût total. Ainsi :


 Cm = 2 x2– 24 x + 82

93
 CVT = – 12 x2 + 82 x

 CVM = – 12 x + 82

 CM = – 12 x + 82 +
 CF = 576

 CFM =
b) Lorsque le prix du marché est 172, on aura :

RT = 172 x et CT = – + 12 x2 + 90 x – 576

π = RT – CT = – 12 x2 + 82 x + 576
Pour maximiser le profit, on aura :

C.P.O :

La quantité x = - 3 est à rejeter, car une quantité négative n’a aucun


sens en Economie.

C.2.O :

Pour x = 15, on a

0
D’où, la quantité x = 15 maximise le profit.
Le profit maximum est :
π = 2580 – 1356 = 1224
N.B : On peut trouver le seuil de fermeture qui n’est rien d’autre que le
minimum duCVM :

Min CVM = – 12 x + 82 x

C.P.O :

C.2.O :
D’où, x = 9 minimise le coût variable moyen. Le coût variable minimum

est donc égal à : CVMmin = – 12(9) + 82 = 28.

94
Ainsi, un prix du marché équivalent à 28 correspond au seuil de
fermeture.
En procédant de la même manière pour la courbe de CM, on obtient le
minimum au point x = 12. A ce point, CM = Cm = 82. Ainsi, un prix p = 82
correspond au seuil de rentabilité.
Le Cm atteint le minimum au point x = 6 ; ce point correspond au
point d’inflexion de la courbe de CT.
On peut représenter les différents points sur le tableau suivant afin de
ressortir les relations entre les différentes courbes.

Qté (x) C CM CV CF CT CV RT R
m M M T M
=
Rm
0 82 – 82 – 576 0 0 172
3 28 244 52 192 732 156 516 172
6 10 130 34 96 780 204 103 172
2
9 28 92 28 64 828 252 154 172
8
12 82 82 34 48 984 408 206 172
4
15 172 90. 52 38.4 135 780 258 172
4 6 0
22.314 172 383 383
7 8 8
P.S. Nous demandons aux lecteurs de construire les différents graphiques
afin de mieux visualiser les relations entre différentes courbes.
c) Les chances de viabilité d’une entreprise dépendent de la distinction
entre les coûts fixes et les coûts variables.

 Si P = CM = Cm, l’entreprise est à mesure de supporter tous les


coûts de production (les coûts fixes et les coûts variables). Dans ce
cas, l’entreprise ne réalise ni perte ni bénéfice. Il est donc conseillé à
l’entreprise de produire. En effet, si l’entreprise arrêtait sa
production, elle serait obligée de supporter une perte dont le montant
est égal au coût fixe. Ce point est connu sous le nom de seuil de
rentabilité. Si P > CM, alors l’entreprise commence à réaliser le
bénéfice. En rapport avec notre exercice, le seuil de rentabilité est P
= 82. Si le prix du marché s’établissait à 82 USD, la rationalité du

95
producteur le conduirait à produire la quantité q = 12 (point
équivalent à l’égalité Cm et Rm). Le profit espéré par le producteur
sera donc de 984 (RT) – 984 (CT) = 0.

 Si P = CVM = Cm, l’entreprise n’est capable que de supporter les


coûts variables. En produisant à ce prix, l’entreprise devra supporter
une perte égale au CF. Si l’entreprise ne produit pas, elle sera
toujours contrainte à supporter une perte égale au CF. Dans ce cas,
l’entreprise sera indifférente entre produire et ne pas produire. Ce
point est le seuil de fermeture. En effet, si P < CVM, l’entreprise
doit fermer ses usines, car la perte subie en produisant sera
supérieure à la perte enregistrée en ne produisant pas (c’est-à-dire au
coût fixe). En rapport avec notre exercice, le seuil de fermeture c’est
p = 28. Si le prix du marché s’établissait à 28 USD, la rationalité du
producteur le conduirait à produire la quantité q = 9. ). Le profit
espéré par le producteur sera donc de 252 (RT) – 828 (CT) = -576
(perte égale au CF).

 En concurrence pure et parfaite, la condition nécessaire et suffisante


pour maximiser le profit est de produire au point où la recette
marginale est égale au coût marginal dans la phase ascendante de la
courbe de Cm. Pour notre exercice, le profit est maximum au point x
= 15.

De ce qui précède, nous pouvons déduire que la courbe d’offre d’une


firme correspond à la courbe de Cm, à partir du point où celle-ci coupe celle
de CVM à son minimum. Et cela, parce que toutes les quantités offertes pour
les différents prix représentent des points successifs de la courbe de Cm.
L’origine de cette courbe d’offre se situe donc au niveau du seuil de
fermeture.
Ainsi, on peut approximer la courbe d’offre par une droite linéaire dès lors
qu’on peut déterminer deux points de cette courbe, à savoir le seuil de
fermeture et le seuil de rentabilité.
Notons que lorsque RT =CT, on a affaire au point mort. Pour notre
exercice, au prix du marché p = 172, il y a deux points morts (4.4285et
22.3147). Ces points correspondent au croisement de RM et CM.
4.3.5. L’équilibre du marché à long terme

A court terme, l’offre des produits ne peut augmenter que jusqu’à la limite
fixée par la capacité de production des entreprises puisque cette capacité de
production constitue une donnée. A long terme, cette capacité de production
peut varier. Un prix est fourni par l’intersection de la courbe d’offre de

96
longue période des entreprises existantes et de la courbe de demande. Ce
prix doit bien entendu être suffisant pour couvrir les coûts de production des
entreprises, faute de quoi certaines d’entre-elles disparaîtront. L’offre
deviendra insuffisante et le prix montera.

Mais, si le prix du marché permet à toutes les entreprises existantes de


réaliser des profits et comme, en concurrence parfaite, rien ne s’oppose à
l’apparition de nouvelles entreprises, à long terme le profit va disparaître. En
effet, l’entrée de nouvelles entreprises aura, pour conséquence,
l’augmentation de l’offre de biens sur le marché, ce qui entrainera une baisse
du prix et le processus se poursuivra tant que des perspectives de profit
subsisteront.

Autrement dit, l’équilibre du marché à long terme suppose non seulement


que l’offre globale et la demande globale soient égales, mais aussi que les
profits soient nuls. En longue période, les forces de la concurrence
déterminent, non seulement le prix du produit et la quantité échangée, mais
aussi le nombre des entreprises dans la branche de la production.

Dans la réalité, si le prix du marché est le même pour tous, les coûts de
production ne le sont pas nécessairement : tout dépend de la manière dont
chaque entreprise est gérée, de la taille de sa main d’œuvre et de son
outillage, de son éloignement des sources de matières premières, etc. Dans
ce cas, seul le profit de l’entreprise marginale sera nul, les autres entreprises
dont les coûts sont faibles réaliseront des profits appelés rentes.

En définitive, lorsque les entreprises n’ont pas, toutes, les mêmes coûts de
production, l’équilibre du marché en longue période, ou équilibre de la
branche, exige seulement que l’offre et la demande totales soient égales et
que le profit de l’entreprise marginale soit nul.

4.4. Taxation et subvention

Supposons qu’une taxe spécifique soit imposée sur les ventes. Pour
chaque unité vendue d’un certain bien, un montant déterminé d’argent doit
être payé au gouvernement. Ceci est équivalent à une augmentation du prix
du montant de la taxe dans la fonction d’offre. Ce qui revient à remplacer
dans la fonction d’offre, le prix P par le prix diminué du montant de la taxe
(t). Le montant total de la taxe perçue par le gouvernement sera donc de
T = tQ.

Considérons maintenant une subvention. Le gouvernement paye au


vendeur d’un bien une somme déterminée par unité de ce bien. Le

97
consommateur n’aura donc à payer que la différence entre le prix que le
vendeur aurait dû fixer et la subvention que paie le gouvernement. Ceci
revient à remplacer, dans la fonction d’offre, le prix normal par le prix
augmenté du montant de la subvention (s). Le montant total de la subvention
versée par le gouvernement sera : S = sQ.

Exemple :

On donne la fonction de demande d’un certain bien : Qd = 10 – P et la


fonction d’offre, avant taxation : Qs = - 2 + 2P.

En posant l’égalité de l’offre et de la demande, nous obtenons :

- 2 + 2P = 10 – P

P̄=4 et { Q̄=6¿

Supposons qu’il soit imposé une taxe de 2F par unité vendue. La nouvelle
fonction d’offre devient : Qs = - 2 + 2(P – 2) = - 6 + 2P. En conséquence, on
aura donc la situation suivante :

Qs = Qd

- 6 + 2P = 10 - P

16 14
P̄= et { Q̄= ¿
3 3

Le montant total de la taxe perçue est :

T =2 (143 )=283
C’est ce que rapporte la taxe au gouvernement. Le prix touché par le
16 10
−2=
3 3
vendeur est en fait seulement de .

98
Supposons maintenant que le gouvernement institue une subvention de 1F
par unité. La nouvelle fonction d’offre devient : Qs = - 2 + 2(P + 1) = 2P.

En équilibre, on aura la situation suivante :

Qs = Qd

2P = 10 - P

10 20
P̄= et { Q̄= ¿
3 3

Le montant total de la subvention versée par le gouvernement est :


S=1
20
( )
3
=
20
3

10 13
+1=
3 3
Le prix touché par le vendeur est de :

Exercice :

On donne pour un certain bien la fonction de demande Qd = 10 – 2P et


celle d’offre Qs = 4P. Quel montant de taxe ou de subvention faudrait-il
instituer pour obtenir :
1
8
a) Un accroissement de de la quantité échangée à l’équilibre par
rapport à la quantité initiale ;

b) Une diminution de moitié de cette quantité ;

c) Pour annuler toutes les transactions ?

Solution :

A l’équilibre : Qs = Qd

99

4P = 10 – 2P

P = 10/6 et Q = 20/3
(1)

a) Si le gouvernement veut accroître la quantité d’équilibre, il doit


accorder une subvention aux producteurs. On aura :
4(p + s) = 10 – 2p
6p = 10 – 4s
5−2 s
P̄=
3

Q̄=10−2 ( 5−23 s )
20+4 s
Q̄=
3
(2)

Pour que la quantité d’équilibre augmente de 1/8, la différence entre la


nouvelle quantité d’équilibre et la quantité d’équilibre initiale doit être de
1/8.

Ainsi :

20+4 s 20 1
− =
3 3 8

4s 1
=
3 8

⇒ s = 3/32

Une subvention de 3/32 par unité vendue aura donc, pour effet, d’accroître
la quantité d’équilibre de 1/8.

b) Si l’Etat veut réduire la quantité d’équilibre, il doit imposer une taxe


à chaque unité vendue. On aura donc :

100
4(p – t) = 10 – 2p
6p = 10 + 4t

5+2 t 20−4 t
⇒ P= et Q=
3 3

Une subvention de moitié de la quantité initiale veut dire que la nouvelle


quantité d’équilibre sera égale à la moitié de l’ancienne. D’où :

20−4 t 20
Q= =
3 6
4 t 20 20
⇒ = −
3 3 6

t = 2,5

Ainsi, une taxe par unité de 2,5 aura pour effet de réduire la quantité
d’équilibre de 20/6 (la moitié).

c) Pour que toutes les transactions soient annulées, il faut que la


quantité échangée soit nulle :

20−4 t
Q= =0
3
4t = 20
t=5

Une taxe de 5 par unité vendue aura donc, pour effet, d’annuler toutes les
transactions (c'est-à-dire rendre la quantité échangée égale à 0).

Notons que si le gouvernement veut maximiser les recettes fiscales, il doit


2
20 t−4t
3
optimiser la fonction T = tQ = par rapport à t.

101
CHAPITRE 5. 
5.  EQUILIBRE DU MARCHÉ DANS LES RÉGIMES
DE CONCURRENCE IMPARFAITE

Les marchés de concurrence imparfaite comprennent une diversité de cas


où le prix de la marchandise, considéré sur un marché particulier, n’est plus
fixé en dehors de l’entreprise ; c’est-à-dire qu’il n’est plus exogène, mais
endogène.

La disparition de l’atomicité du côté de l’offre donne naissance aux


régimes de monopole (un seul vendeur au côté de plusieurs acheteurs), de
duopole (deux vendeurs au côté de plusieurs acheteurs) ou d’oligopole
(quelques vendeurs au côté de plusieurs acheteurs).

La disparition de l’atomicité du côté de la demande donne naissance aux


régimes de monopsone (un seul acheteur au côté de plusieurs vendeurs), de
duopsone (deux acheteurs au côté de plusieurs vendeurs) ou d’oligopsone
(quelques acheteurs au côté de plusieurs vendeurs).

La disparition simultanée de l’atomicité du côté de l’offre et de la


demande engendre, à la limite, une situation de monopole bilatéral (un seul
vendeur et un seul acheteur).

Tous ces régimes présentent un caractère commun : les vendeurs ou les


acheteurs ont, dans une mesure plus ou moins importante, la possibilité
d’exercer individuellement une action sur le prix, notamment en faisant
varier le volume de leur offre ou de leur demande.

La concurrence monopolistique représente une situation intermédiaire


entre la concurrence pure et parfaite et le monopole. Son intérêt est de
définir un cadre d’analyse plus proche de la réalité économique. Le cas le
plus répandu est celui où le produit est offert par une pluralité de
producteurs, mais il n’est pas homogène ; c’est-à-dire qu’il y a
différentiation de produits à côté du maintien de l’hypothèse de l’atomicité.
Chaque entrepreneur peut donc augmenter son prix sans perdre toute sa
clientèle et l’abaisser sans attirer toute la clientèle de ses concurrents.
Chacun se trouve ainsi en présence d’une demande particulière qui est une
fonction décroissante du prix et, comme tout monopoleur, il maximise son
profit en produisant une quantité de produits telle que sa recette marginale
soit égale à son coût marginal.

En régime de concurrence pure et parfaite, aucun agent (acheteur et


vendeur) pris individuellement ne peut modifier le prix du produit ou des

102
facteurs de production. Une telle situation implique une indépendance
absolue des décisions de tous les agents ; en fait, l’indépendance pose
l’hypothèse de l’atomicité et de la fluidité de l’offre et de la demande. En
réalité, cette indépendance n’existe pas.

Dans ce chapitre, nous présentons les conséquences des violations de ces


hypothèses. Les violations portées à chacune des hypothèses mettent le
marché en régime de concurrence imparfaite, constituée de plusieurs cas
selon que la violation porte sur l’hypothèse de l’atomicité ou sur l’hypothèse
de fluidité.

Dans cette section, nous analyserons les aspects relatifs à la violation des
hypothèses. La violation de l’hypothèse de l’atomicité amène à la situation
du monopole (5.1), du monopole bilatéral (5.2), du duopole et de l’oligopole
(5.3) avec, en plus, la violation de l’hypothèse d’homogénéité dans le cas de
l’oligopole. Il peut aussi y avoir différenciation de produits avec le maintien
de l’hypothèse de l’atomicité, c’est le cas de la concurrence monopolistique
(5.4). Le monopole discriminant (5.5) est un cas particulier où, en plus de la
violation de l’hypothèse de l’atomicité, le vendeur arrive à pratiquer une
politique de discrimination de prix.

5.1. Le monopole

Quand il n’y a qu’une seule entreprise sur le marché, il est fort probable
que celle-ci ait en principe conscience de son influence sur le prix du marché
et choisisse le prix et l’output qui maximise son profit.

Après avoir défini le monopole (5.1.1), cette section examinera


successivement les recettes totale, moyenne et marginale du monopoleur
(5.1.2), la relation entre la recette marginale du monopoleur et l’élasticité
(5.1.3), l’équilibre du marché de monopole (5.1.4).

5.1.1. Définition 
Le monopole est un régime caractérisé par l’existence d’une seule
entreprise qui fabrique un produit absolument différent de tout autre produit,
c’est-à-dire un produit pour lequel il n’y a pas de substitut.
En régime de monopole, le monopoleur forme, à lui seul, l’industrie.
L’offre de la firme (du monopoleur) correspond à l’offre du marché, car
aucune autre entreprise n’a la possibilité de pénétrer le marché du produit
considéré.
Cette situation place le monopoleur dans une position de force à l’égard
des acheteurs, puisque son offre d’entrepreneur est en même temps l’offre du

103
marché. Ainsi, en situation du monopole, la demande globale est confondue
avec la demande à la firme.
L’élément essentiel dans la fixation du prix en monopole réside dans la
liberté dont jouit le monopoleur de choisir son prix de vente ; le monopoleur
(ou la firme) est un « price maker ».
D’où, le monopoleur est libre de fixer le prix en fonction des quantités
qu’il décide de produire et de vendre en vue de maximiser le profit. Par
contre, il n’est pas maître des quantités qui seront achetées à ce prix ; ces
quantités demandées dépendent des dispositions des acheteurs qui sont
matérialisées par leur courbe de demande. Or, la demande est une fonction
décroissante du prix, si le monopoleur fixe un prix élevé, les quantités
demandées seront moins importantes.
C’est ainsi que le monopoleur, pour maximiser le profit, aura donc le
choix entre une politique de prix et une politique de quantités.
- Si le monopoleur décide du prix, il vendra la quantité que les
acheteurs seront disposés à acheter à ce prix ;
- S’il décide de la quantité, il vendra au prix que les acheteurs
seront disposés à acquérir cette quantité proposée.

Figure 5.1 : Politique du monopoleur

S’il décide du prix P1, le monopoleur ne pourra vendre


que la quantité q1 ;
S’il décide de la quantité q2, le monopoleur ne pourra
vendre qu’au prix P2.

104
5.1.2. Recette totale, recette moyenne et recette marginale
La recette totale est égale au produit de la quantité vendue par le prix.
Etant donné que les quantités d’un bien que le monopoleur peut écouler à un
certain prix sont limitées, il doit baisser son prix pour écouler les quantités
les plus importantes. La courbe de la demande sera donc décroissante ; c’est-
à-dire que la demande est une fonction inverse du prix [q=f(P)] ; mais dans
l’étude des recettes, la quantité devient la variable explicative du prix
[P=f(q)]. On remarque donc qu’en situation de monopole, la demande à la
firme se confond avec la recette moyenne.
Si l’on suppose que la demande est une droite décroissante [p = f(q)], la
recette moyenne du monopoleur sera aussi une droite décroissante. Dans ces
conditions, la recette marginale est également une droite décroissante, mais
ayant une pente double de celle de la recette moyenne avec une même
ordonnée à l’origine.
Pour illustrer cela, supposons que la demande à la firme soit une droite de
la forme générale :
p = a + bq

La recette moyenne étant équivalente à la demande à la firme, on peut


écrire :
RM = p = a + bp
avec : b < 0 : la pente de la courbe de demande
a > 0 : l’ordonnée à l’origine

La recette totale sera :


RT = RM.q = (a+bq)q = aq + bq2

C’est l’expression algébrique d’une parabole qui admet un maximum.


La recette totale est nulle si la quantité achetée et vendue est nulle ou si le
prix est nul. La courbe de la recette totale a donc une ordonnée nulle, elle est
maximisée lorsque :
q = -a/2b et p = a/2
La recette marginale est la dérivée de la recette totale par rapport à la
quantité produite et vendue :
dRT
Rm = = a + 2bq
dq

Comme b est négatif, la courbe de recette marginale est une droite


décroissante. La représentation graphique de la recette marginale sera une

105
droite ayant la même ordonnée à l’origine (a), avec une pente double de
celle de la recette moyenne. En d’autres termes, la recette marginale sera
toujours inférieure au prix de vente (RM) ; et la pente de Rm est la moitié de
celle de RM.

Graphiquement, les courbes se présentent comme suit :

Figure 5.2. Les courbes des recettes du monopoleur

Considérons une firme qui vend la quantité Q* au prix p*. Sur le


graphique ci-dessous, le point A représente l’image d’un couple prix-quantité
(Q*, P*). Ainsi, pour une quantité Q*, le prix est de P* (égal au segment
AQ*) et la recette marginale est représentée par le segment BQ*.

Par définition, la recette marginale (Rm) est la dérivée de la recette totale


(RT). D’où la recette totale est la primitive de la recette marginale. Ainsi, la
surface comprise sur la Rm mesure la recette totale. Cette dernière est
représentée par la sommation des recettes marginales, soit la surface
hachurée (0D’BQ*).

La recette totale étant aussi le produit de quantités par la recette moyenne,


sur le graphique, on obtient la surface 0P*AQ*, égale à la surface 0D’BQ*
parce que le triangle CD’P* est égal au triangle CBA. En effet, la droite de la
Rm ayant une pente double de la recette moyenne, le point C se trouvera
toujours au milieu du segment P*A.

106
Figure 5.2. Relation Rm, RT et RM
RM
Rm

D’

A
P*
C

0 Q* D Q

Figure 5.3. Relation entre la recette marginale du monopoleur et


l’élasticité

D’

C RM
P*

0 b/2a b/a Q

107
La recette marginale coupant l’axe des abscisses au milieu du segment
0D, est donc nulle pour une quantité telle que l’élasticité-prix en valeur
absolue est égale à 1. Ainsi, la recette totale est maximisée pour le vendeur
(ou le producteur) quand l’élasticité-prix de la demande à la firme est en
valeur absolue égale à l’unité.

La recette marginale est positive quand ∣εp∣>1. Elle est négative


quand∣εp∣<1.

Mathématiquement, la relation entre la recette marginale du monopoleur


et l’élasticité de la demande de son produit se présente de la manière
suivante :

RT = p.q avec P = f(q)

En multipliant le deuxième terme par p/p, on obtient :

Or ⇒

La recette marginale est alors :

, avec .

Ainsi, la recette marginale est égale au produit du prix par la somme de


l’unité et de l’inverse de l’élasticité de la demande. Comme εp< 0, la relation

108
montre que la recette marginale est positive si la valeur absolue de
l’élasticité est supérieure à l’unité, négative, si cette valeur absolue est
inférieure à l’unité et nulle, si la valeur absolue de l’élasticité est l’unité.

Ces résultats sont intéressants dans la mesure où ils permettent de voir les
conséquences sur la recette totale d’un vendeur lorsque le prix ou les
quantités varient en fonction de l’élasticité-prix de la demande.

 Si ∣εp∣> 1 et ∆P > 0, alors ∆RT < 0 et Si ∣εp∣> 1 et ∆P < 0, alors ∆RT >
0. Dans cette zone, l’augmentation de prix (baisse de prix)
s’accompagne d’une diminution (augmentation) plus que
proportionnelle de la quantité demandée. Par conséquent, il s’observe
une réduction (augmentation) de la recette totale. Le bien est élastique.
 Si ∣εp∣< 1 et ∆P > 0, alors ∆RT > 0 et Si ∣εp∣< 1 et ∆P < 0, alors ∆RT <
0. Dans cette zone, l’augmentation de prix (baisse de prix)
s’accompagne d’une augmentation (diminution) moins que
proportionnelle de la quantité demandée. Par conséquent, il s’observe
une réduction (augmentation) de la recette totale. Le bien est
inélastique.
 Si ∣εp∣= 1 et ∆P > 0, alors ∆RT = 0 et Si ∣εp∣= 1 et ∆P < 0, alors ∆RT =
0. Dans cette zone, l’augmentation de prix (baisse de prix)
s’accompagne d’une diminution (augmentation) proportionnelle de la
quantité demandée. Par conséquent la recette totale ne change pas. Le
bien est à élasticité unitaire.

Ces résultats permettent aussi de comprendre une réflexion courante chez


les agriculteurs : « plus les récoltes annuelles sont bonnes et abondantes, plus
les revenus sont moins bons ; mais si les récoltes sont assez médiocres, les
revenus seront bons ».

Ceci s’explique par le fait que ∣εp∣< 1 en règle générale pour les produits
agricoles. Ainsi, une bonne récolte se traduira par un accroissement des
quantités sur le marché (∆Q > 0), donc une diminution plus que
proportionnelle des prix de vente (∆P < 0) et, par conséquent, une réduction
de la recette totale (∆RT < 0).

A l’inverse, une mauvaise récolte se traduira par une diminution des


quantités sur le marché (∆Q < 0), donc une augmentation plus que
proportionnelle des prix de vente (∆P > 0) et, par conséquent, un
accroissement de la recette totale (∆RT > 0).

109
Enfin, ces résultats permettent aussi de saisir combien l’impact d’un
changement de prix sur le revenu d’un vendeur peut être différent selon que
l’élasticité-prix de la demande est supérieure, inférieure ou égale à l’unité.

5.1.3. Equilibre du marché

Le marché se trouvera en équilibre lorsque le profit du monopoleur est


maximisé. C’est-à-dire que le monopoleur opte pour une politique de prix ou
une politique de quantité, il s’arrangera toujours à maximiser son profit.

Comme en concurrence parfaite, cet équilibre est réalisé lorsque la recette


marginale est égale au coût marginal dans la partie ascendante de la courbe
du Cm.

Figure 5.4. Équilibre du marché à court terme du monopoleur

A la différence du marché concurrentiel (où Rm=RM=P), la recette


moyenne (RM), dans le régime du monopole, ne se confond plus à la recette
marginale (Rm).

Graphiquement, le monopoleur est en équilibre lorsqu’il produit la


quantité OE. Pour cette quantité produite, le prix de vente est OB (RM) et le
coût moyen de production est OA. Le profit du monopoleur est donc égal à
ABCD.

π = RT – CT = (RM * q) – (CM * q)

110
= OBCE – OADE

= ABCD (partie hachurée ci-dessus)

Par un raisonnement similaire, on peut dégager le profit du monopoleur en


se servant de lafigure 5.5 ci-dessous.

Sur cette figure, le profit est donné par l’écart entre la courbe de la recette
totale et celle du coût total ; soit la partie hachurée. Il est maximal au point Q
= Q* qui correspond à l’éclatement maximal entre la courbe de RT et la
courbe de CT. Les points Q = QA et Q = QB correspondent aux points morts.

Figure5.5. Le profit du monopoleur

111
Exercice :

La fonction de la demande pour un bien particulier et donnée par :

et le coût moyen du monopoleur est de CM = 2.


Si une taxe t par unité vendue est imposée au monopoleur, déterminez le
profit total maximum et la valeur de t pour laquelle le revenu total résultant
de cette taxe est maximisé.

Solution :

P = 20 – 4q et CM = 2

et

Si une taxe de t est imposée à chaque unité vendue, alors le revenu total
perçu par l’Etat est de T = t.q (ce qui correspond à un élément de coût pour
le monopoleur).

Le coût total après taxation est donc : CT* = 2q + tq

Le profit total est :

C.P.O :

112
C.2.O :

D’où, la quantité maximise le profit.

Le profit total maximum est :

Le revenu total résultant de cette taxe est :

C.P.O :

C.2.O :  ; d’où maximum au


point t = 9.

Ainsi, t = 9 maximise le revenu total perçu par le gouvernement.


En instituant une taxe de t = 9 par unité vendue, le profit total maximum
attendu par le monopoleur sera :

Et le revenu maximum perçu par le gouvernement sera :

5.2. Le monopole bilatéral

Le monopole bilatéral est un marché caractérisé par la présence d’un seul


acheteur face à un seul vendeur. Cette situation concerne aussi le marché où

113
une seule entreprise achète un produit à plusieurs producteurs et le revend à
plusieurs consommateurs.
Le prix d’achat est déterminé par la courbe de l’offre, qui constitue la
courbe du coût moyen de l’entreprise. Le profit est maximisé à la rencontre
de la courbe de Cm et de Rm, qui permet la détermination du prix d’achat et
de vente du produit.

Pour le cas où l’entreprise est le seul acheteur et le seul vendeur, son prix
d’achat sera le plus le bas possible et son prix de vente le plus élevé possible.

Exemple :

Soient une fonction de demande et une fonction de coût total du


monopoleur suivantes : et
. Déterminez le profit total maximum et démontrez-le
graphiquement.

 Le profit est maximisé lorsque la Rm=Cm. On a :

Rm = Cm ⇒ 10 – 6q = 2q + 2

⇒ q = 1 est la quantité qui maximise le profit. A cette quantité, le


profit maximum est de 4.

 Graphiquement, on chechera à tracer les courbes de CM, Cm, RM et


Rm.
Si q=1, CM=3, Cm=4, RM=7 et Rm=4
Si q=0, CM=2, Cm=2, RM=10 et Rm=10

Nous constatons, d’une part, que les courbes de CM et de Cm sont


croissantes, qu’elles ont une même ordonnée à l’origine, mais que la pente
de la courbe de Cm est deux fois plus raide que celle de CM et, d’autre part,
que la Rm est inférieure à la RM mais ont une même ordonnée à l’origine.

C
B 114
S

E
Le point d’intersection S de la courbe de Cm et de Rm correspond à la
quantité produite et vendue (q = 1) qui maximise le profit du monopoleur au
prix de 7 francs (0B = EC = 7 francs).

Le profit du monopoleur est de 4 francs (la surface ABCD) :

5.3. Le duopole et l’oligopole


Le régime de duopole est une situation où l’offre d’un produit sur le
marché est assurée par deux vendeurs à plusieurs acheteurs. Par contre,
l’oligopole est une situation de marché composé d’un nombre de vendeurs
suffisamment faible, ayant un produit homogène légèrement différencié face
à plusieurs acheteurs.
Ces deux régimes se caractérisent par les trois éléments ci-après :
- Les barrières (financière, technologique, matérielle, réglementaire, etc.) à
l’entrée du marché sont considérables et limitent le nombre des
vendeurs ;
- Etant donné que le produit est légèrement différencié, chaque entreprise
tient compte de sa demande et de ses coûts de production ;
- Le prix est fixé de commun accord. Si, en effet, l’un des vendeurs baisse
son prix dans le but d’attirer la clientèle de ses concurrents, la réaction
des autres ne sera qu’une baisse de même ordre pour conserver la
clientèle et tous seront dans une situation moins favorable qu’auparavant.
Dans ces deux régimes, la politique adoptée par chacun des vendeurs
exerce une influence sur le marché, c’est-à-dire le prix et le profit des autres
vendeurs. D’où, chaque vendeur doit tenir compte de la réaction des

115
acheteurs (la courbe de la demande) et de la réaction imprévisible de ses
concurrents.
En outre, lorsque les vendeurs mettent sur le marché un produit
homogène, l’adoption d’une politique de prix, comme dans le cas du
monopoleur, crée une situation instable qui peut conduire à la disparition de
certains concurrents. Si, en effet l’un des producteurs baisse son prix pour
conquérir la clientèle des autres, cette diminution du prix contraindra les
autres producteurs à une baisse semblable s’ils veulent conserver leur
clientèle : chacun se retrouvera donc dans une situation moins favorable
qu’auparavant. Si la lutte des prix se poursuit néanmoins, les concurrents
disposant de la moins forte capacité financière feront faillite et l’on aboutira
à long terme à une situation de monopole.
Si la politique de prix est difficile, sinon impossible à pratiquer, ils
devront se rallier à une politique de quantité. Mais, comme chacun d’eux
représente une fraction substantielle de l’offre du marché, il peut influencer
le marché par ses décisions et agir indirectement sur le prix. Chacun doit
tenir compte des décisions des autres pour arrêter sa propre politique et
prendre en considération les effets de cette politique sur les réactions des
autres.
Cette indépendance peut se traduire, soit par une collusion qui suppose
des accords entre producteurs concernant le prix du produit, le volume de la
production ou le partage du marché, auquel cas on aboutirait à une situation
très proche du monopole, soit par une coordination spontanée, chaque
vendeur supputant les réactions des autres avant d’adopter sa propre ligne de
conduite. Dans cette dernière hypothèse, chacun s’efforce d’obtenir le
bénéfice maximum en décidant la quantité du produit qu’il offrira sur le
marché : ce faisant, il peut adopter une attitude de « satellite » en
considérant comme intangible la position de ses rivaux et en s’y adaptant
pour en tirer le plus grand profit possible. Il peut également adopter une
attitude de « maître » considérant que, quoi qu’il fasse, ce sont les
concurrents qui s’aligneront sur la décision qu’il aura prise.
Selon les attitudes adoptées par les différents producteurs, on aboutit à
toute une gamme des situations que l’analyse économique s’efforce de
systématiser.

5.4. La concurrence monopolistique


La concurrence monopolistique est une situation qui combine à la fois les
caractéristiques de la concurrence parfaite et celles du monopole.
Dans ce régime, on trouve, d’une part, un nombre important de
producteurs pour qu’aucun d’entre eux ne soit en mesure d’exercer une
influence sur les autres, ce qui relève de la concurrence parfaire ; et, d’autre
part, chaque producteur s’adresse à une demande particulière puisque son
produit n’est pas absolument semblable à celui de ses concurrents.

116
Autrement dit, les producteurs sont suffisamment nombreux et leurs
produits sont différenciés (cette différenciation peut-être objective ou
subjective). Ce qui fait que chaque producteur dispose d’une part
relativement faible du marché pour lequel il fixe le prix indépendamment des
autres.
C’est ainsi que le producteur peut réduire son prix sans attirer toute la
clientèle de ses concurrents et l’augmenter sans perdre toute sa clientèle.
D’où, chaque producteur a une demande propre qui est une fonction
décroissante du prix et, comme tout monopoleur, il maximise, à court terme,
son profit en produisant une quantité telle que son coût marginal soit égal à
sa recette marginale.
A long terme, comme dans le cadre de la concurrence parfaite, la liberté
d’entrée existe. L’existence du profit va attirer d’autres producteurs, ces
derniers vont diminuer la part des marchés des entreprises existantes, c’est-à-
dire leur demande, entraînant la réduction des recettes et l’augmentation des
prix des facteurs par l’augmentation de la demande de ces facteurs. D’où, à
long terme, le profit sera nul.

5.5. Le monopole discriminant


Le monopole discriminant est une situation dans laquelle le monopoleur
accroît son profit en vendant son produit sur plusieurs marchés (au moins
deux marchés) à des prix différents.
La discrimination n’est possible que lorsque le monopoleur est capable
d’identifier clairement ses marchés, c’est-à-dire qu’il doit les tenir séparés.
Si tel n’est pas le cas, les demandeurs n’achèteraient le produit que sur le
marché qui a le prix le plus bas, ce qui entraînerait une hausse de prix sur ce
marché et pour le revendre sur l’autre marché entraînant, éventuellement,
une baisse de prix jusqu’à l’égalisation du prix sur ces deux marchés.

Exemple :

- La SNEL et la REGIDESO appliquent des tarifs différents pour les


particuliers et les industriels.
- A l’Université de Kinshasa, on applique les frais académiques
différents pour les étudiants nationaux et les étudiants étrangers.
- Les universités de la RDC appliquent les frais académiques
différents pour les nouveaux inscrits et les anciens étudiants.

Pour maximiser le profit total, le discriminateur doit égaliser le coût


marginal à la recette marginale de l’ensemble des marchés. Supposons le cas
de deux marchés, on a :

117
or
et

En dérivant le profit par rapport à q1,on obtient :

En dérivant le profit par rapport à q2, on obtient :

Donc, , ce qui implique que


l’allocation sera optimale lorsque les recettes marginales sur les deux
marchés auront été égales.
Or, pour une fonction de demande quelconque, il existe une relation entre
la recette marginale, le prix et l’élasticité de la demande par rapport au prix :

Lorsque , on a :

Pour que et que la discrimination par les prix soit


possible, il faut que c’est-à-dire que les courbes de
demande sur les marchés partiels aient des élasticités différentes.
Si e1 > e2, alors p1 < p2 à l’optimum ; et, si, par contre, e1 < e2, alors p1 > p2.
On observe donc que le prix pratiqué sera plus faible sur le marché où la
demande est la plus élastique.
Graphiquement, comment déterminer le volume de production optimale,
c’est-à-dire le volume de production qui permet de réaliser le profit total
maximum et comment répartir, de façon optimale, pour obtenir la recette
totale maximum, la vente de la quantité q0 entre les deux marchés ?

118
Figure 5.6. Détermination du volume optimal

p P
p ou
c Marché
Marché
Marché I global
II
C
m
B2
P2

CM
B1 c
p 0 D
1
c
0

A A
1 2 A Rm
D Rm2 D2
Rm 1
1

O q1 q O q2 q O q0
1 2 q

Soient deux marchés (I et II).

- Marché I : courbe de demande D1 et la courbe de recette marginale Rm1,


- Marché II : courbe de demande D2 et la courbe de recette marginale Rm2.

Le volume de la production maximale (0q0) sera obtenu si la recette


marginale de l’ensemble des marchés est égale au coût marginal.

Sur le graphique :

- Le coût moyen : 0c0


- La quantité vendue 01q1 sur le marché I au prix 01p1, la recette totale sur
le marché I est représentée par le rectangle 01q1B1p1.
- La quantité vendue 02q2 sur le marché II au prix 02p2, la recette totale sur
le marché II est représentée par le rectangle 02q2B2p2.

119
- Le Profit total : 01q1B1p1+ 02q2B2p2 – 0q0c0D.
En effet, lorsque les recettes marginales sur les deux marchés sont égales,
si on déplace une unité d’un marché vers l’autre, l’unité déplacée procure
alors une recette marginale plus petite et la recette totale diminue.
Inversement, si les ventes sont réparties de façon telle que la recette
marginale soit plus élevée sur un marché que sur l’autre, on peut augmenter
la recette totale en transférant des unités du marché qui a la recette marginale
la plus petite sur l’autre marché.
La courbe de la recette marginale du marché global est obtenue par la
sommation horizontale de Rm1 et Rm2, ceci implique, pour chaque niveau de
production, une allocation optimale des ventes entre les deux marchés.
D’une manière générale, la politique de prix discriminatoire est celle qui
consiste, pour le monopoleur, de vendre le même produit à différents prix
sur des marchés différents. Deux conditions doivent être réalisées pour
rendre efficace cette politique :
1. le monopoleur doit être capable de contrôler l’offre de son produit en
identifiant clairement ses différents clients
2. le monopoleur doit être capable de séparer effectivement les différents
marchés afin d’empêcher la revente de son produit d’un marché à
l’autre, laquelle finirait par conduire à l’égalisation des prix sur tous les
marchés qu’il dessert.

120
CONCLUSION

Dans son acceptation la plus large, l’économie politique est l’étude du


bien-être matériel : elle se préoccupe de la manière dont les richesses sont
produites et employées.

Les lignes qui précédent montrent la complexité des problèmes


économiques, exigeant des choix sévères. L’analyse microéconomique nous
a montré que chaque agent économique, en poursuivant ses propres intérêts,
agit dans un sens favorable à la reproduction sociale. Il y a, en quelque sorte,
une sorte de main invisible qui fait que chacun obtienne exactement ce qu’il
veut, en fonction de ses calculs rationnels.

Cependant, cet équilibre n’est pas soutenable parce qu’il s’accompagne de


rationnement, dans un monde où la concurrence pure et parfaite est hypothétique.
D’où la nécessité pour l’Etat d’intervenir, par la politique économique, afin de
corriger les inégalités et protéger les citoyens contre le chômage. C’est l’objectif du
bien-être collectif qui est donc poursuivi par l’Etat.

L’étude de la macroéconomie a permis de voir que, grâce à la politique


économique, l’Etat peut rendre excellent la vie en société, à condition qu’il se
comporte comme un planificateur à la fois bénévole, bienveillant et omniscient.

Bien que les agrégats soient la somme des quantités individuelles, le


passage d’un type d’analyse à l’autre soulève d’importantes difficultés :
beaucoup de propositions qui sont vraies au niveau microéconomique (des
individus ou des petits groupes) ne sont pas vérifiées lorsque l’on considère
le système dans son ensemble (la macroéconomie). Par exemple, si chacun
d’entre nous peut « faire des économies » en ne dépensant pas la totalité de
son revenu, cela n’est pas possible pour l’ensemble de la collectivité et donc
pour l’Etat.

En effet, les dépenses des uns étant les recettes des autres, une
augmentation générale de l’épargne se traduirait par une réduction des achats
et donc des ventes, des revenus et finalement des possibilités d’épargner. En
d’autres termes, un excédent budgétaire signifie un excès de perception
d’impôts qui restent inutilisés, alors que les privés pouvaient utiliser cet
excédent de perception pour produire davantage des biens et des services.

Par ailleurs, si au niveau individuel l’inflation est mal perçue à cause de la


réduction du pouvoir d’achat des citoyens, au niveau macroéconomique, cela
est une bonne chose parce que l’Etat obtient des moyens supplémentaires,

121
appelés recettes du seigneuriage, pour financer son programme de relance
(routes, ports, éducation, …). De plus, si l’économie est dans la phase de
récession (sous-emploi), grâce à l’inflation, on peut diminuer les salaires
réels des travailleurs et cela permettra de les embaucher.

122
EXERCICES RÉSOLUS
Chapitre 1.

Ex. 1. Parmi les exemples suivants, identifiez, d’une part, les besoins et,
d’autre part, les biens (biens et/ou services), au sens où ces concepts ont été
définis :
a) voir un film, b) nager, c) dormir, d) apprendre la statistique, e)
crème, f) se faire embrasser, g) examen médical, h) maison, i) livre
d’économie politique, j) musique de Koffi , k) musique traditionnelle, l)
écrire, m) respirer, n) journal télévisé, o) piscine, q) baptême, r) Faire
une randonnée dans le lac, s) la plaidoirie d’un avocat.

Ex. 2. Cochez la (les) bonne(s) réponse(s) :


a) Le bien s’achète alors que le service est gratuit ;
b) Le bien sert à satisfaire les besoins alors que les services satisfont ce
qui n’est pas vraiment un besoin ;
c) Le bien et matériel et le service immatériel, mais ils servent tous
deux à satisfaire des besoins ;
d) Le bien satisfait un besoin économique mais le service satisfait le
besoin non économique ;
e) L’air est plus important que le pain, mais le consommateur accorde
plus de valeur au pain.
f) La micro-économie est une partie de la macro-économie ;
g) La macro-économie est une partie de l’économie politique ;
h) La micro-économie et la macro-économie constituent ce qu’on
appelle l’économie politique ;
i) La politique économique est une composante des politiques
économiques
j) La politique économique fait partie de la politique budgétaire ;
k) La politique monétaire et la politique budgétaire font partie
intégrante de la politique économique.

Ex. 3. Pourquoi ne doit-on pas acheter l’air que l’on respire ? Dans
quelle condition l’air peut être considéré comme un bien
économique ?

Ex. 4. Parmi les exemples suivants, identifier les biens de consommation,


les biens de production, les biens durables et les biens non durables :
a) beurre, b) le lapin, c) farine de manioc, d) cuisse de poulet, e) table,
f) raquette de tennis, g) camion, g) Voiture de service h) Jeep d’un baron
i) chien domestique c) chien de chasse d) lapin e) pompe à incendie f)

123
barrage sur une rivière g) braise g) bois h) Energie électrique i) Appareil
de communication.

Ex. 5. Quelle est la différence entre une entreprise publique et une


entreprise privée ?

Chapitre 2.

Ex. 1. Trouvez l’élasticité prix de la demande des fonctions ci-après, au


point p = 10
a) Q = 650 – 5p – p2
b) Q = 75 – 5p
c) P = 20 – 0,2q

Ex. 2. Trouvez l’élasticité prix de la demande des fonctions ci après en


utilisant le rapport fonction marginale / fonction moyenne, puis déterminez
le niveau de prix pour lequel la valeur absolue de l’élasticité est supérieure

e
| |
ou égale à l’unité : p ≥ 1.
a) Q = 120 – 4p
b) Q = 84 – 7p

Ex.3. La fonction de la demande Q1 = 50 – P1, coupe une autre fonction de


demande linéaire Q2 au point P = 10. L’élasticité prix de la demande de
Q2est six fois supérieure à celle du bien Q1 à ce point. Trouvez la fonction de
la demande du bien Q2

Ex. 4. La fonction de la demande du bien 1 est donnée par : 


Q1 = 100 – P1 + 0,75P2 – 0,25P3 + 0,007R. Au point P1 = 10, P2 =
20, P3 = 40 et R = 10000 ; Q1 = 170.
Trouvez les différentes élasticités partielles de la demande.

Ex. 11. La fonction d’utilité d’un consommateur rationnel est donnée par
U = xy. Sachant que Px = 10 Fc, Py = 5 Fc et R = 1200 Fc
a) Trouvez les quantités de x et y qui maximisent l’utilité
b) dérivez les fonctions de demande rationnelle des biens x et y
c) Supposons que le prix du bien x seulement varie, passant de Px1 = 10
àPx2 =20 et Px3 = 5. Montrez graphiquement comment s’opère le
déplacement du point d’équilibre et dérivez la courbe de demande
du bien x à partir de la courbe de « prix – consommation ».

124
Ex. 12. En rapport avec l’exercice précédent, supposons, cette fois ci, que
toutes choses restant égalent par ailleurs, le revenu du consommateur varie,
passant de R1 = 1200 Fc à R2 = 2400 Fc et R3 = 600 Fc. Montrez
graphiquement comment s’opère le déplacement du point d’équilibre et
dérivez la courbe d’Engel à partir de la courbe de « revenu–consommation ».

Solutions

Ex. 1. (a)Q = 650 – 5p – p2

p
2

e dQ P
p = dp .
P
=(−5−2 p ). =
−5 p−2
Q Q
p
2
650−5 p−

Si p = 10, alors :

(10 )
2
−5( 10 )−2
e= =−0,5
650−5( 10 )−( 10 )
p 2

|e |=0,5p
, il s’agit d’un bien inélastique : si le prix augmente de 10%, la
quantité demande va baisser de 5%.

(b) Q = 75 – 5p

e = dQ P P −5 p
dP . Q =−5 . Q −75−5 p
p

e =−50
p 25 =−2
Si p = 10, alors

| e |=2
p
, il s’agit d’un bien élastique : si le prix augmente de 10%, la
quantité demandée va baisser de 20%.

125
(c) p = 20 – 0,2q

e =dqdp . qp =1dp
p
p
.q
dq

dp
=−0,2
dq

⇒q=50
Si p = 10, alors 10 = 20 – 0,2q

e =−0,2
p
1 10
( 50 )=−1

Ainsi,

|ep| = 1, il s’agit d’un bien à élasticité unitaire : si le prix augmente de 10 %,

la quantité demandée va baisser de 10 %.

dQ

e= p Q
dp fonction marginale
=fonction moyenne
p
Ex. 2.

(a) Q = 120 – 4p

dQ Q 120−4 p
=−4 =
dp p p
et

126
e = 120−4
−4
p p =−4 (120−4 p ) 30− p
p
=
−p

e
| p|
Pour que ≥ 1, il faut que p ≥ 30 – p. Cela revient à ce que p ≥ 15

(b) Q = 84 – 7p

dQ Q 84−7 p
=−7 =
dp p p
et

e =−7(84−7p p )=12−
p
−p
p

e
| p|
Pour que ≥ 1, il faut que p ≥ 6

Ex. 3. Q1 = 50 – p1 ; Q2 = ?

Pour le bien Q1, on a :

∂Q p −p
e= . =
1 1 1

∂ p Q 50− p
1
1 1 1

e =50−10
1
−10
=−0 ,25
Au point p = 10, on a :

Pour le bien Q2, on a :

127
∂ Q p
e= .
2 2

∂p Q
2
2 2

Au point p = 10, l’élasticité du bien Q 2 est 6 fois supérieure à celle du bien


Q1. On aura donc, à ce point : e1 = 6 e1 = 6(-0.25) = -1.5

Comme les deux droites de la demande se coupent au point p = 10, on aura


donc à ce point Q1 = Q2 = Q. Si p = 10, alors Q1 = 50 – 10 = 40, d’où Q2 = 40
à ce point.

On aura donc, à ce point :

∂Q p
e= .
2 2

∂p Q
2
2 2

−1,5
∂Q . 10 2

dQ =−6
2

∂p dp
40
2 2

(la pente)

D’où Q2 = a – 6p2. Comme Q2 = 40 lorsque p = 10, alors 40 = a – 6(10)⇒a


= 100

La fonction de la demande du bien Q2est donc : Q2 = 100 – 6p2

Ex. 4. Q1 = 100 – P1 + 0,75P2 – 0,25P3 + 0,007R

P1 =10, P2 =20, P3 =40, R = 10000 et Q1 = 170

a) L’élasticité partielle directe de la demande est donnée par :

e 11 =
∂ Q p
.
∂p Q
1

1
1

1
=−1
( )
p
Q
1

128
P1 = 10 et Q1 = 170 ⇒e11 = –0.059

|e| 11

0 1, il s’agit d’un bien inélastique.

b) L’élasticité partielle croisée de la demande du bien Q1 par rapport au


prix P2 est donnée par :

∂Q p
e 12 = .
∂p Q
1 2
( )
20
=0 ,75 170
2 1

⇒ e11 = 0.088

e12 0, les biens Q1 et Q2 sont deux biens substituables.

c) L’élasticité partielle croisée de la demande du bien Q1 par rapport au


prix du bien Q3 est donnée par :

∂Q p
e = − 0 ,25 ( 170 )
1 403
13 = .
∂p Q 3 1

⇒ e13 = –0.059

e13 0, les biens Q1 et Q3 sont deux biens complémentaires.

d) L’élasticité partielle de la demande du bien Q1 par rapport au revenu


R est donnée par :

∂ Q
e 1R= ∂R .
1 R
( 10000
=0 , 0075 170 )
Q 1

129
⇒ e1R = 0.44

0 e1R 1, le bien Q1 est un bien normal.

Ex. 11. Max. U = xy


S/c 10x + 5y = 1200

a) L = x y – λ (10 Px + 5 Py – 1200)
L’x = y – 10 λ = 0 λ = y/10 (1)
L’y = x – 5 λ = 0 λ = x/5 (2)
L’λ = 1200 – x Px + y Py = 0 (3)

de (1) et (2), on a :


λ=λ ⇒ y=2x (4)

(4) dans (3) donne : 1200 – 10x – 10x = 0

⇒ x = 60 (5)
(5) dans (4) donne : y = 120

a) Il s’agit de représenter la quantité demandée d’un bien comme


uniquement fonction du prix de ce bien. Pour ce faire, on aura :

L = x y – λ (x Px + y Py – 1200)
L’x = y – λ Px = 0
L’y = x – λ Py = 0
L’λ = 1200 – x Px + y Py = 0

En résolvant ce système, on trouve :

x = 600/Px , quiest la fonction de demande du bien x


y = 600/Py , qui est la fonction de demande du bien y

b) Représentation graphique de l’équilibre du consommateur

Graphiquement, l’équilibre du consommateur est réalisé au point de


tangence entre la droite de budget et une courbe d’indifférence.
La courbe de budget La courbe d’indifférence
10x + 5y = 1200U = x y
y = U/x
y = 240 – 2x

130
La droite du budget passe par les points (0, 240) et (120, 0)

Quant à la courbe d’indifférence, on sait qu’en équilibre :

U = x y = 60 (120) = 7200

Comme l’utilité est constante, U sera donc égale à 7200 le long d’une
courbe d’indifférence. D’où y = 7200/x est l’équation de la courbe
d’indifférence.

Si x = 60 alors y = 120
x = 180 alors y = 40
x = 120 alors y = 60
x = 30 alors y = 240

Graphique 1
y

240
(60,
120)
120

60 x
0
120

c)

La droite de La courbe Point

131
budget d’indifférence d’équilibre

Si Px = 10,alors Si Px = 10, alors (60,120)


y = 240 – 2x 7200 ⇒ U = 7200
d1 passe par (0, 240) y=
et (120, 0) x
= CI1

Si Px = 20, alors Si Px = 20, alors (30,120)


y = 240 – 4x 3600 ⇒ U = 3600
d1 passe par (0, 240) y=
et (60, 0) x
= CI2

Si Px = 5, alors Si Px = 5, alors (120,120)


y = 240 – x 14400 ⇒ U = 14400
d1 passe par (0, 240) y=
et (240, 0) x
=CI3

Graphique 2.a

240
Courbe de prix consommation CI1< CI2< CI3

132

120

CI3

CI2
CI1
30 60 90 180 240 x
120

Graphique 2b

P
x  600 

 Qx  

 Px 

0 30 60 180
0
x

Explications
 Lorsque le prix de l’un des biens varies (Px pour notre exercice), le prix
de l’autre bien (Py = 5) ainsi que le revenu nominal (R = 1200) restant
fixe, cette variation entraînera un déplacement du point d’équilibre du
consommateur comme le montre le graphique 2.a ci-dessus. Et lorsque
les variations des prix sont continues, le déplacement du point

133
d’équilibre engendrera une courbe appelée« courbe de prix
consommation ». cette courbe indique comment les quantités de chaque
bien varient lorsque le prix d’un seul bien varie. C’est à partir de cette
courbe de prix consommation qu’on dérive, comme le montre le
graphique 2.b, la courbe de demande d’un bien. La courbe de demande
montre comment les quantités demandées d’un bien varient lorsque son
prix change, toutes choses restant égales par ailleurs.
 Si le revenu du consommateur varie, l’équilibre varie, l’équilibre du
consommateur se déplace également. Et sur une droite de budget
donnée, cet équilibre sera toujours unique et correspondra au point de
tangence entre cette droite et la courbe d’indifférence. Les
déplacements du point d’équilibre à la suite des variations continues du
revenu du consommateur, toutes choses restant égales par ailleurs,
engendrera une courbe appelée « courbe de revenu consommation ».
(graphique 3. b). Cette courbe indique comment les quantités
demandées d’un bien varient lorsque le revenu varie. C’est à partir de
cette courbe qu’on dérive la courbe d’Engel, comme le montre le
graphique 3.b ci-dessous. La courbe d’Engel montre comment les
quantités demandées d’un bien varient lorsque le revenu change, toutes
choses restant égales par ailleurs.

Ex. 12.

La droite de budget La courbe Point d’équilibre

134
d’indifférence

Si R = 1 200, alors Si R = 1 200, alors (60,120)


y = 240 – 2x 7200 ⇒ U = 7 200
d1 passe par (0, 240) et y=
(120, 0) x
=CI1

Si R = 2 400, alors Si R = 2 400, alors (120,240)


y = 480 – 2x 28800 ⇒ U = 28800
d1 passe par (0, 480) et y=
(240, 0) x
=
CI2

Si R = 600, alors Si R = 600,, alors (30, 60)


y = 120 – 2x 1800 ⇒ U = 1 800
d1 passe par (0, 120) et y=
(60, 0) x
=CI3

Graphique 3.a
y
480
Courbe de consommateur
CI1< CI2< CI3

135
240

120

60
x
Graphique 3.b
R

2400

1200
Courbe d’Engel

600

Chapitre 3.
0 30 60 120 x

q q
2 3
1
31+24 q−5,5 +3
Ex. 1. Soit la fonction de coût total : CT =

a) Trouvez la valeur de q qui maximise ou minimise cette fonction.


b) Trouvez le coût total maximum et le coût total minimum.

136
c) Tracez le graphique de CT, CVT et CF

Ex. 2. La fonction de demande d’une firme est donnée par : Q – 90 + 2P = 0.


Si la fonction de coût moyenne est donnée par : CM = Q2 – 8Q + 57
2
Q
+ , trouvez le niveau de la production qui :

a) maximise la recette totale,


b) minimise le coût marginal,
c) maximise le profit.

Solutions

q
3
1
3
Ex. 1.CT = 31 + 24q – 5,5q2 +

a)
 condition du premier ordre

q
2
dCT
=24+11 q +
dq

⇒ (q – 8) (q – 3) = 0

Les valeurs critiques sont : q1 = 8 et q2 = 3

 condition du second ordre


d CT =−11+2 q
2

dq
2

d CT =−11+2( 8 )=5
2

dq
2

Pour q = 8, on a >0

137
d CT =−11+2( 3 )=−5
2

dq
2

Pour q = 3, on a  <0

D’où si q = 8, la courbe de coût total (CT) atteint son minimum et si q = 3,


elle atteint son maximum.

b)
 le coût total maximum est :
1
3
CT = 31 + 24(3) – 5,5(3)2 + (3)3 = 62,8
 le coût total minimum est :

1
3
CT = 31 + 24(8) – 5,5(8)2 + (8)3 = 41,67

c) Graphique
1
3
CT = 31 + 24q – 5,5q2 + q3


Si q = 0 CT = 31. Au point q = 0, la fonction de CT se confond avec
celle de coût fixe (CF). D’où CF = 31. Ce qui nous permet de dériver la
fonction de coût variable (CV), par la différence entre CT et CF.

1
3
CV = 31 + 24q – 5,5q2 + q3

Ainsi, si q = 0, alors : CT = 0, CF = 31 et CV = 0

siq = 3, alors : CT = 62,8, CF = 31 et CV = 31,8

si q = 8, alors : CT = 41,67, CF = 31 et CV = 10,67

138
CT, CF,
CVT

62,
CT
8

41,67

31 CVT

CF

10,6
7

0 3 8
Q

Ex. 2. a) Si la fonction de demande est Q – 90 + 2P = 0, alors :

P = 45 – 0,5Q, et

RT = PQ = 45Q – 0,5Q2.

Pour maximiser RT, on procède comme précédemment.

dRT
=45−Q=0
dQ
 ⇒Q = 45 (condition de 1er ordre)

139
d RT =−1
2

dQ
2

 < 0 (condition du second ordre pour un


minimum)
D’où Q = 45 maximise la recette totale

2
Q
b) CM = Q2 – 8Q + 57 +

Q −8 Q +57 Q+2
3 2
⇒CT =CM . Q=

( dCTdq )
Cm = = 3Q2 – 16Q + 57

Pour minimiser Cm, on procède comme suit :

dCm 8
=6 Q−16=0 ⇒ Q=
dQ 3
 (condition de 1er ordre)
d Cm =6> 0
2

dQ
2

 (condition du second ordre pour un


minimum)
D’où au pointQ = 8/3,la courbe de Cm atteint son minimum.

c) la fonction de profit est donnée par : π = RT – CT

π = (45Q – 0,5Q2) – (Q3 – 8Q2 + 57Q + 2)

π = - Q3 + 7,5Q2 – 12Q – 2

Pour maximiser le profit, on a :

140
 condition de 1er ordre

Q +15 Q−12=0
2

=−3
dQ

⇒ Q1 = 1 et Q2 = 4

 condition du second ordre


dπ =−6 Q+ 15
2

dQ
2

dπ =−6( 1)+15=9>0
2

dQ
2

 Pour Q = 1, on a :
La quantité Q = 1 minimise le profit
dπ =−6( 4 )+15=−9< 0
2

dQ
2

 Pour Q = 4, on a :
D’où la quantité Q = 4 maximise le profit

Le profit total maximum est donc : π = - (4)3 + 7,5(4)2 – 12(4) = 6

141
Chapitre 4 et 5.

Ex. 1. Une entreprise a la possibilité de pratiquer une politique


discriminatoire, entre le marché local et le marché international, pour
un produit dont les fonctions de demande sont données par :
Q1 = 21 – 0,1P1  pour le marché local, et
Q2 = 50 – 0,4P2  pour le marché international.
La fonction de coût total étant CT = 2000 + 10Q où Q = Q1 +Q2,
trouvez le prix que le producteur pourra pratiquer dans le but de
maximiser le profit :
a) avec discrimination entre les marchés ;
b) sans discrimination ;
c) comparez le profit total obtenu avec discrimination des prix à celui
obtenu sans discrimination des prix

Ex. 2. Les fonctions de demande et d’offre d’un bien particulier sont


données par 
2 p + q = 14 pour la demande, et
P = 3/4 + q/3pour l’offre.
Trouvez le revenu total maximum résultant de l’institution par l’Etat d’une
taxe de t sur chaque unité vendue ainsi que le taux de taxation
correspondant.

Ex. 3. La fonction de demande pour un bien particulier est donnée par p =28
– 5q. Si le coût total du monopoleur pour la production et le
marketing de ce bien est donné par CT = q2 + 4q, déterminez le
profit total maximum attendu par le monopoleur.

Ex. 4. La fonction de demande pour un bien particulier est donnée par p = 20


– 4q et le coût moyen du monopoleur est deCM = 2. Si une taxe de t
par unité vendue est imposée au monopoleur, déterminez le profit
total maximum et la valeur de t pour laquelle le revenu total résultant
de cette taxe est maximisé.

Ex. 1. Q1 = 21 – 0,1P1

Q2 = 50 – 0,4P2

CT = 2000 + 10Q

a) Pour maximiser le profit dans le régime de discrimination des prix,


le producteur doit fixer le prix de telle sorte que Rm = Cm.

142
Avec CT = 2000 + 10Q, on a :
dCm
Cm= =10
dQ
Ainsi, le Cm devra être le même à tous les niveaux de la production.

 Sur le marché local, on a :



Q1 = 21 – 0,1P1 P1 = 210 – 10Q1
RT1 = P1Q1 = (210 – 10Q1) Q1 = 210Q1 – 10Q12
d RT 1
=210−20 Q 1

dQ 1

Rm1=
Lorsque Rm1 = Cm, on aura

210 – 20Q1 = 10 Q1 = 10
Avec Q1 = 10, on a : P1 = 210 – 10(10) = 110

 Sur le marché international, on a :



Q2 = 50 – 0.4P2 P2 = 125 – 2,5Q2
RT2 = P2Q2 = (125 – 2,5Q2).Q2 = 125Q2 - 2,5Q22
d RT 2
=125− 5 Q
2

dQ 2

Rm1 =
Lorsque Rm2 = Cm, on a :

125 – 2,5Q2 = 10 Q2 = 23
Avec Q2 = 23, on a : P2 = 125 – 2,5(23) = 67,5

En adoptant la politique de discrimination des prix, le producteur sera


amené à fixer un prix bas (67,5 Fc) sur le marché international, dans lequel
(|e |=1,2)
p

la demande est relativement plus élastique , et un prix élevé

143
(110 Fc) sur le marché local où la demande est relativement mois élastique
(|e |=1,1)
p

b) si le producteur n’opte pas pour une politique de discrimination des


prix, alors P1 = P2 = P, les deux fonctions de demande ci-dessus
peuvent être agrégées.


D’où Q = Q1 + Q2 = (21 – 0,1P) + (50 – 0,4P) = 71- 0,5P
P = 142 -2Q
RT = PQ = (142 – 2Q).Q = 142Q – 2Q2
dRT
dQ
Rm = = 142 – 4Q
Lorsque Rm = Cm, on aura :

142 – 4Q = 10 Q = 33
Si Q = 33, alors P = 142 – 2(33) = 76

Lorsqu’on applique une politique non discriminatoire, le prix baisse sur le


marché domestique (76 Fc < 110 Fc) et il augmente sur le marché
international (76 Fc > 67,5 Fc). Notons que les quantités vendues demeurent
toujours inchangées : Q1 = 10 et Q2= 23. D’où Q = 33. Toutefois, avec cette
deuxième politique, la quantité totale vendue sur le premier marché
augmente (de Q = 10 à Q = 13,4) et elle diminue sur le second marché (de Q
= 23 à Q = 19,6).

Remarque : Cette méthode étant longue, nous recommandons aux


lecteurs de se familiariser avec la méthode utilisée pour la résolution de
l’exercice 8.

c) Avec discrimination
RT = RT1 + RT2 = P1Q1 + P2Q2 = 110(10) + 67,5(23) = 2652,50
CT = 2000 + 10(Q1 + Q2) = 2000 + 10(33) = 2330
Ainsi, π = RT – CT = 2652,50 – 2330 = 322,50

d) sans discrimination
RT = PQ = 76(33) = 2508

144
CT = 2000 + 10Q = 2000 + 10(33) = 2330 (en effet, le coût de
production ne change pas quelle que soit la politique suivie).

Ainsi, π = RT – CT = 2508 -02330 = 178.

Le profit étant très élevé dans une politique de discrimination des prix
(322,50 Fc) comparativement à celle de non-discrimination des prix (178
Fc), la conclusion suivante s’impose : « en situation de monopole, le profit
du monopoleur est maximisé lorsque celui-ci pratique une politique de
discrimination des prix ».

Ex. 2. Avant taxation :

2p + q = 14 pour la demande

3 q
+
4 3
p= pour l’offre

Après taxation, on aura la situation suivante :

2p + q = 14 pour la demande (1)

3 q
+
4 3
(p – t) = pour l’offre (2)

Le revenu total résultant de l’imposition d’une taxe de t sur chaque


unité vendue est donnée par :

T = t.q (3)

q
2
De (1) : p = 7 –

3 q
+ +t
4 3
de (2) : p =

145
En égalisant l’offre et la demande, on a :

q 3 q
+ +t
2 4 3
7– =

25 5
⇒ t= − q (4)
4 6

(4) dans (3) donne :

q
2
25 5
q−
4 6

T= t.q =

Maximisons T afin de déterminer le revenu total maximum :

 condition du 1er ordre


dT 25 5 15
=0 ⇒ − q=0 ⇒q=
dq 4 3 4
 condition du second ordre
d T =−5 < 0
2

3
dq
2

D’où la quantité q = 15/4 maximise la taxe.

Si q = 15/4, alors t = 25/8 et T = 375/32. Le revenu total maximum


résultant de l’institution d’une taxe t = 25/8 sur chaque unité vendue est
de Tmax = 375/32.

Autre méthode

Elle consiste à maximiser T par rapport au taux de taxation t.

A l’équilibre, on a : O = D

146
q 3 q
+ +t
⇒ 2 4 3
7- =

15 6
⇒q= − t
2 5

t
2
15 6
t−
2 5
T= t.q =

dT 15 12
= − t=0
dt 2 5

⇒ t = 25/8

t = 25/8 ⇒ q = 15/4 et T = 375/32.

Ex. 3. p = 28 – 5q

CT = q2 + 4q

RT = p.q = 28q – 5q2

π = RT – CT = 24q – 6q2

 condition de 1er ordre



=24−12 q=0 ⇒q=2 et p=18
dq
 condition du second ordre

147
d π =−12<0
2

dq
2

D’où la quantité q = 2 maximise le profit

Le profit total maximum attendu par le monopoleur est de πmax = 24.


Le prix du marché est p = 28 – 5(2) = 18.

P.S Si l’entreprise se trouvait dans une situation de concurrence pure et


parfaite, on aurait : p =RM = Cm (condition d’équilibre dans un
environnement concurrentiel).

⇒ 28 – 5 q = 2 q + 4

7 q = 24
D’où q = 3,43 et p = 10,85
On remarque donc que le prix du monopoleur est toujours supérieur
au prix qui s’établit en situation de concurrence pure et parfaite.

Ex. 4. p =20 – 4q
CM = 2
RT = pq = 20q – 5q2
CT = CM(q) = 2q
Si une taxe de t est imposée à chaque unité vendue, alors le revenu total
perçu par l’Etat est : T = t.q (ce qui correspond à un élément de coût pour le
monopoleur).

Le coût total après taxation est donc :

CT* = 2q + tq

Le profit total est :

π = RT – CT* =20q -4q2 – (2q + tq)

π = (18 – t)q – 4q2

 condition de 1er ordre

148
dπ 18-t 22+t
=18−t−8 q=0 ⇒q= et p=
dq 8 2

 condition du second ordre

d π =−8<0
2

dq
2

18−t
q=
8
D’où la quantité maximise le profit. Le profit total
maximum est :

(18−t ) −4 18−t
( )
2 2

π∗¿
8
8
(18−t )
2

π∗¿
16

Le revenu total résultant de cette taxe est :

t
2
18 t −
T =t . q=
8

dT 9−t
= =0 ⇒ t=9
dt 4

d T =−1 <0
2

dt 42

 , d’où maximum au point t = 9

149
Ainsi, t = 9 maximise le revenu total perçu par le gouvernement. En
instituant une taxe de t= 9 par unité vendue, le profit total maximum attendu
par le monopoleur sera :

π =
81
max 16

150
Table des matières
PRÉFACE..................................................................................................................4
INTRODUCTION.....................................................................................................6
PARTIE 1. ANALYSE MICROÉCONOMIQUE......ERREUR ! SIGNET NON
DÉFINI.
CHAPITRE 1. QUELQUES CONCEPTS FONDAMENTAUX...........................8
1.1. Notion de rareté et besoins économiques....................................................8
1.2. Les Biens économiques................................................................................9
1.2.1. Biens de consommation...........................................................................10
1.2.2. Biens de production................................................................................11
1.2.3. Biens substituables et biens complémentaires........................................11
1.3. L’utilité.......................................................................................................11
1.4. La valeur....................................................................................................12
1.5. Les grandes phases de l’activité économique............................................12
1.6. Les grands pôles d’économie.....................................................................14
1.6.1. Les ménages............................................................................................14
1.6.2. Les Entreprises........................................................................................14
1.6.3. Les administrations.................................................................................15
1.6.4. Le reste du monde (ou l’extérieur)..........................................................15
1.7. La politique économique............................................................................16
1.8. Conclusion.................................................................................................16

CHAPITRE 2. THEORIE DU COMPORTEMENT DU CONSOMMATEUR...19


2.1. L’approche cardinale de l’utilité...............................................................19
2.1.1. Le principe de l’utilité marginale décroissante......................................20
2.1.2. Le principe d’égalisation des utilités marginales pondérées.................23
2.2. L’approche ordinale de l’utilité.................................................................24
2.2.1. Les courbes d’indifférence......................................................................24
2.2.1.1. Les axiomes de comportement et construction de courbes
d’indifférence....................................................................................................24
2.2.1.2. Caractéristiques de courbes d’indifférence.........................................26
2.2.1.3. Quelques cas particuliers de courbes d’indifférence...........................28
a) Les substituts parfaits...................................................................................28
b) Les compléments parfaits.............................................................................29
2.2.1.4. Construction de fonctions d’utilité.......................................................31
a) Approche graphique.....................................................................................31
b) Approche mathématique...............................................................................32
2.2.2. Le taux marginal de substitution (TMS).................................................35
2.2.2.1. Présentation et définition.....................................................................35
2.2.2.2. Propriétés du TMS...............................................................................37
2.3. L’équilibre du consommateur....................................................................37
2.3.1. Equilibre du consommateur dans l’approche cardinale de l’utilité.......37
2.3.2. Equilibre du consommateur dans l’approche ordinale de l’utilité.........40
2.3.2.1. La droite du budget ou la contrainte budgétaire.................................40

151
2.3.2.2. Le déplacement de la droite du budget................................................41
a) Variation de prix d’un de sdeux biens (prix de l’autre bien et revenu
inchangés).........................................................................................................42
b) Variation du revenu (prix inchangés)...........................................................42
2.3.2.3. L’équilibre du consommateur..............................................................43
2.3.2.4. Déplacement de la position d’équilibre : courbe de revenu-
consommation et courbe de prix-consommation..............................................47
a) Courbe de revenu-consommation.................................................................47
b) Courbe de prix-consommation.....................................................................48
2.4. Dérivation de la fonction de la demande et de la courbe d’Engel............50
2.4.1. Dérivation de la courbe de la demande individuelle..............................50
2.4.2. Dérivation de la courbe d’Engel.............................................................52
2.4.3. Effet de substitution et effet de revenu............Erreur ! Signet non défini.
2.4.4. L’équation de Slutsky......................................Erreur ! Signet non défini.
2.4.5. L’élasticité de la demande......................................................................53
2.4.5.1. L’élasticité de la demande par rapport au prix...................................53
2.4.5.2. L’élasticité partielle de la demande.....................................................55
2.4.5.3. Les facteurs déterminants de l’élasticité..............................................56
2.5. Conclusion.................................................................................................56

CHAPITRE 3 : COMPORTEMENT ÉCONOMIQUE DU PRODUCTEUR...........................58


3.1. Théorie de la production............................................................................58
3.1.1. Considérations générales........................................................................59
3.1.2. Les facteurs de production......................................................................60
3.1.3. La production avec un seul facteur variable..........................................61
3.1.3.1. Hypothèses de base..............................................................................61
3.1.3.2. Productivité physique des facteurs de production...............................62
3.1.4. La production avec deux facteurs variables...........................................70
3.1.4.1. Hypothèses de base..............................................................................71
3.1.4.2. Courbes d’iso-produits ou Isoquants...................................................71
3.1.4.3. Fonctions de production à facteurs substituables et à facteurs
complémentaires.......................................................Erreur ! Signet non défini.
3.1.4.4. Taux marginal de substitution technique
et Elasticité de substitution.......................................Erreur ! Signet non défini.
3.1.5. Fonction de production en longue période.............................................73
3.1.5.1. Les mesures de productivité.................................................................74
3.1.5.2. Les fonctions de production homogènes et leurs propriétés................75
3.1.5.3. Le problème de rendement d’échelle...................................................78
3.1.5.4. Productivités marginales décroissants et loi des rendements
décroissants.......................................................................................................80
3.1.5.5. La fonction de production Cobb-Douglas...Erreur ! Signet non défini.
3.2. Développement récent de la théorie de la production. Erreur ! Signet non
défini.
3.3. Coût de production total et ligne d’isocoût.......Erreur ! Signet non défini.
3.4. Combinaison optimale des facteurs de production......Erreur ! Signet non
défini.
3.4.1. Producteur contraint par son Budget.............Erreur ! Signet non défini.

152
3.4.2. Producteur contraint par son marché............Erreur ! Signet non défini.
3.4.3. Maximisation du profit sans contrainte interne à la firme.....................81
3.5. Sentier d’expansion de l’entreprise...................Erreur ! Signet non défini.
3.6. Théorie de coûts.........................................................................................83
3.6.1. Les fonctions de coût...............................................................................84
3.6.1.1. Définitions de coûts..............................................................................84
3.6.1.2. Fonction de coût de courte période et relations
entre les différentes courbes.............................................................................86
3.6.1.3. Dérivation de la courbe d’offre...........................................................90
3.6.2. Les courbes de coûts de longue période.................................................91
3.7. Conclusion.................................................................................................94

CHAPITRE 4. EQUILIBRE DU MARCHÉ : CONCURRENCE PURE................................96


ET PARFAITE...........................................................................................................96
4.1. Fonctions de demande linéaire..................................................................97
4.2. Fonctions d’offre linéaire..........................................................................98
4.3. Equilibre du marché..................................................................................99
4.3.1. Recette totale, recette moyenne et recette marginale...........................100
4.3.2. L’équilibre du marché à court terme....................................................100
4.3.3. Déplacement de l’équilibre du marché.................................................102
4.3.3.1. Variation de la demande....................................................................102
4.3.3.2. Variation de l’offre............................................................................103
4.3.4. Maximisation du profit à court terme..................................................105
4.3.5. L’équilibre du marché à long terme.....................................................111
4.4. Taxation et subvention.............................................................................112
4.5. Conclusion.........................................................Erreur ! Signet non défini.

CHAPITRE 5.  EQUILIBRE DU MARCHÉ DANS LES RÉGIMES DE CONCURRENCE


IMPARFAITE..........................................................................................................116
5.1. Le monopole.............................................................................................117
5.1.1. Définition..............................................................................................117
5.1.2. Recette totale, recette moyenne et recette marginale...........................119
5.1.3. Equilibre du marché.............................................................................123
5.2. Le monopole bilatéral..............................................................................127
5.3. Le duopole et l’oligopole.........................................................................128
5.4. La concurrence monopolistique...............................................................129
5.5. Le monopole discriminant.......................................................................130
5.6. Quelques cas particuliers de duopole...............Erreur ! Signet non défini.
5.6.1. Le duopole symétrique de double satelitisme :
hypothèse de Cournot...............................................Erreur ! Signet non défini.
5.6.2. Le duopole asymétrique de maîtrise simple :
hypothèse de Stackelberg..........................................Erreur ! Signet non défini.
5.6.3. Le duopole de double maîtrise : hypothèse de Bowley
et le passage du duopole instable au monopole.......Erreur ! Signet non défini.
5.7. Conclusion.........................................................Erreur ! Signet non défini.

EXERCICES RÉSOLUS..........................................................................................137

153
154

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