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D’ÉCONOMIE PUBLIQUE
1 MODULES
EQUIPE PÉDAGOGIQUE : Microéconomie
Responsable : Professeur Issa SACKO
Animateur du cours : Dr Dramane Lassana TRAORÉ
OCTOBRE 2022
INTRODUCTION
2 La puissance publique est divisée en deux niveaux : (1) les
autorités de la règlementation (le réglementeur) (2) et les
institutions politiques (le décideur politique).
MODULE I :
JUSTIFICATION DE L’INTERVENTION
DE
L’ETAT
6
Plan
I.Résultats de l’économie
concurrentielle
II.Raisons de l’intervention publique
III.Modélisation de l’Etat
L'État présente 3 grandes caractéristiques :
7 1- L'Etat utilise la contrainte de façon légitime.
2- L'Etat a le monopole de cette contrainte légitime
3- L'Etat a des devoirs (fonction régalienne et plus).
Du point de vue du Droit, l'Etat, par le biais
d'un arsenal législatif, dicte des règles qui
régissent notre vie en société.
8
Définition
L'économie publique consiste en
l'analyse de la formation des décisions
publiques et de l'intervention de l'Etat
justifiée par :
d'une part l'éthique et la justice ;
et d'autre part les défaillances du marché (biens collectifs,
monopole naturel, externalités, asymétrie d’information).
I. RÉSULTATS DE L’ECONOMIE CONCURRENCIELLE
Conclusion : seules des institutions fortes déterminent la qualité de l’Etat à longue terme
C- Théorie normative et théorie positive
22
L'approche normative de l'État cherche à dire ce qu'il
devrait être. c'est-à-dire la théorie qui spécifie l'État
idéal et les actions qu'il devrait mener.
Ces actions reposent sur la norme d'efficacité – au
sens de Pareto.
L'approche positive de l'état cherche à dire ce qui est.
A ce titre, la théorie de la domination permet par
exemple d'expliquer certain traits du comportement
des gouvernements.
23
MODULE II :
DEFAILLANCES DES MARCHES :
EXTERNALITÉS ET BIENS PUBLICS
24
Sous-module 1 : Effets
externes ou externalités
25 PLAN
I. Typologie des externalités
II. Solutions aux externalités :
compensation
III. Effets externes et optimum de Pareto
I. TYPOLOGIE DES
26
EXTERNALITÉS
A. Types d’externalités
1. Globalement, on distingue deux types d’externalités : les
externalités positives et les externalités négatives.
2. On parle d’externalité négative lorsqu’une firme impose des
coûts sur d'autres entreprises sans subir de pénalités (sans leur
fournir une compensation).
3. Une externalité positive désigne le fait que l'activité d'une
firme comporte des avantages pour d'autres firmes sans en
obtenir un bénéfice (rémunération).
Aussi, on distingue :
27 4.Les externalités pécuniaires qui se traduisent par une
augmentation du taux de profit : cas où les profits d'une firme
dépendent du montant des intrants et des extrants produits par
une autre firme;
5.Les externalités technologiques, à savoir les interférences
entre producteurs;
6.Les externalités économiques prennent souvent une
signification très vague, par exemple l'idée « d’externalités de
développement » ;
7.Les externalités politiques émises par l'Etat,
28 un groupe, ou une majorité contre d'autres
agents (Buchanan, 1965). Pour ce dernier
auteur, certaines externalités peuvent être
compatibles avec la réalisation d'un optimum
de Pareto.
8.Les effets externes unilatéraux ou
réciproques, divisibles ou non, réversibles
ou irréversibles.
Les externalités sont classées suivant des critères précis.
29 1. critère de l’origine : on parlera d’effets externes ou externalités de
production s’ils ont pour origine l’action de producteurs et d’effets
externes ou externalités de consommation si les responsables en sont des
consommateurs ;
2. critère des conséquences : on parlera d’économie externe ou externalité
positive pour désigner un effet externe qui a pour conséquence de
déséconomie externe ou externalité négative ou nuisance ou pollution
pour désigner un effet externe qui a les conséquences inverses.
3. Critère de la nature de l’effet : certains types d’effets
30 externes peuvent porter des noms spécifiques, souvent liés
à leur appellation dans leur discipline d’origine.
4. Ainsi un effet de débordement désignera une externalité
d’ordre spatial (quand, par exemple, les politiques mises en
œuvre par une commune sont sources de bénéfices ou de
coûts pour les individus situés en dehors de son territoire de
compétence).
B. Analyses graphiques
31 1. Effets externes négatifs (coûts)
a. L’analyse porte sur les cas de coûts externes ou
externalités négatives.
Source : https://baripedia.org/wiki/Les_externalit%C3%A9s_et_le_r%C3%B4le_de_l%27%C3%89tat
Bénéfices sociaux et externalités positives
42
Bénéfice social = bénéfice privé de production
(offre) ou profit privé + bénéfice externe
BS(Q) = Bpriv(Q) + Bext(Q)
Bpriv : Bénéfice du producteur
Bext : Bénéfice lié à l’externalité (exemples :
l’éducation, la formation)
Education et externalités
43
III. SOLUTIONS AUX EXTERNALITÉS :
44 COMPENSATION
1. Pour remédier aux externalités négatives, la théorie
économique a imaginé depuis très longtemps de
nombreux mécanismes de compensation.
2. Deux débats existent comme illustrations dans la plupart
des ouvrages en économie publique.
3. Le premier porte sur le "chemin de fer" (Pigou/ Coase).
4. Le second concerne les « corn laws».
A. Débat sur le chemin de fer
45
a. Le débat le plus célèbre sur les externalités
négatives du chemin de fer oppose Pigou et
l'économie du bien-être (welfare).
b. La compensation repose sur la taxation et
justifie l'intervention de l'Etat (Pigou)
c. Pour les néolibéraux, il faut négocier. Coase par
exemple avance son principe de marchandage.
1. Solution de Pigou – Taxer et réguler
46
et U2=U2(x2, z2),
y1=px.x1+pz.z1
et y2=px.x2+pz.z2
Un optimum parétien peut être obtenu en maximisant U1
65 pour U2 donnée (U2= Ū2) sous la contrainte générale de
ressources y1 + y2 = px.(x1+x2) + pz.(z1 +z2).
L= U1(x1, z1, x2) + α . [ y1 + y2 - px . (x1 + x2) - pz . (z1 +
z2)] + ß . [U2(x2, z2) -Ū2]
CPO
δL/δx1=δU1/δx1 - α.px = 0
δL/δz1=δU1/δz1 - α.pz = 0
δL/δx2=δU1/δx2 - α.px + ß.δU2/δx2=0
δL/δz2= - α.pz + ß.δU2/δz2=0
Soit
66
(δU1/δx1)/(δU1/δz1) = px/pz
et
(δU2/δx2)/(δU2/δz2) + δU1/δx2)/(δU1/δz1)= px/pz
Dans le cas de l’individu 1, le rapport des
67
prix doit être égal, comme dans le cas
habituel, au TMS entre le bien x et le bien
z.
I. Définitions
72
communauté internationale."
"Une paix plus solide, une prospérité mieux partagée, un
environnement épargné : rien de ceci n'est hors de portée
si l'on en a la volonté politique.
Mais ni les marchés, ni les gouvernements ne peuvent,
livrés à eux-mêmes, réaliser ces biens publics mondiaux.
L'économiste américain Joseph Stiglitz et l’ancien
secrétaire général des Nations unies Koffi Annan, sont
des défenseurs de ces biens publics globaux.
Le terme de « bien public mondial » n'est
81
devenu d'usage courant dans les milieux
académiques que dans les années 1990.
Charles Kindleberger, l'un des auteurs
pionniers en la matière, définit les biens
publics mondiaux comme « l'ensemble des
biens accessibles à tous les États qui n'ont
pas nécessairement un intérêt individuel à les
produire » ou a les prendre en charge.
Comme exemples de biens publics mondiaux :
82 l'existence d'un système monétaire stable,
un régime commercial ouvert,
des changes fixes, une monnaie d'échanges internationale,
ou encore l'existence d'un prêteur international en dernier
ressort.
On pourrait ajouter, dans le domaine de l'environnement :
la préservation de la couche d'ozone,
la réduction des gaz à effet de serre,
le problème du réchauffement climatique,
la pollution des océans ou les pluies acides par exemple,
voire le maintien de la paix dans le monde.
Selon l’école des « choix publics », les « biens
83 publics mondiaux » sont définis à partir de trois
critères :
la non-exclusivité : l’impossibilité d’empêcher
quiconque d’y accéder, par exemple l’air ;
la non-rivalité : la possibilité d’étendre sa
consommation sans qu’elle se raréfie, par exemple le
savoir ;
la non-divisibilité, à savoir l’obligation de l’utiliser de
manière conjointe, par exemple un barrage ou une route.
Les Biens publics régionaux sont considérées comme étant des
84
biens non rivaux, non exclusifs et déterminés par le type de
fourniture globale, ce qui permet d’établir une taxonomie des
biens publics régionaux répartis en 24 catégories.
La catégorie de fourniture est particulièrement importante pour
comprendre le pronostic d’approvisionnement puisque chaque
modèle de fourniture contient une série d’incitations différentes
pour la contribution des pays à l’offre globale, alors que le type
de Biens Publics Régionaux (BPR), à savoir biens impurs ou
biens purs, est plus pertinent pour comprendre les diverses
options de financement.
85
La sommation : le niveau global du bien public fourni est égal à la somme des
contributions des pays. Chaque unité contribuée par un pays a un impact identique
86 aux contributions des autres pays. Les contributions individuelles sont par
conséquent des substituts parfaits.
Une technologie de sommation, lorsqu’elle est associée aux avantages non rivaux et
non exclusifs, entraîne des difficultés de financement pour les BPR et le besoin
d’une coordination transnationale du secteur public. Le nettoyage d’un lac pollué,
par exemple, requiert les actions cumulées de divers agents et le niveau total du
nettoyage consiste en la somme des efforts individuels.
La somme pondérée : le niveau global du bien public est égal à la somme pondérée
différenciée des contributions des pays participants. Cet arrangement en matière
d’approvisionnement a pour résultat une distribution différenciée des biens. Les
pays qui bénéficient le plus du bien seront les plus motivés pour contribuer à la
fourniture du bien. La lutte contre la propagation d’une maladie infectieuse tombe
dans cette catégorie parce que les efforts d’un pays auront un impact plus ou moins
important selon la prévalence de la maladie dans la population de ce pays, par
rapport à ses voisins.
Le maillon le plus faible : la contribution la plus faible détermine le niveau global du
bien. Dans le cas d’une infrastructure de réseau, par exemple, la section la moins fiable
87 du réseau déterminera la fiabilité de l’ensemble du réseau. L’agrégateur (regroupeur) du
maillon le plus faible incite les autres pays/institutions à fournir le bien public afin
d’éviter les répercussions nuisibles à l’ensemble de la région ou du réseau. Les nations
plus riches sont plus enclines à ajouter à la contribution de la nation la plus faible afin de
limiter les externalités négatives.
Le maillon plus faible : la plus faible contribution a la plus grande influence sur le niveau
global du bien, suivi de près par la contribution tout juste un peu plus importante, et ainsi
de suite. Dans cette catégorie, les pays sont motivés à contribuer davantage que la plus
faible contribution dans la mesure où des avantages supplémentaires se cumulent lorsque
les autres participants augmentent le niveau de leur contribution. Cependant, il est
difficile de coordonner le niveau de contribution de chaque pays. La distribution de
médicaments contre le paludisme est un exemple de maillon plus faible, puisque les
actions supplémentaires qui dépassent le niveau d’effort minimum peuvent engendrer des
avantages supplémentaires (jusqu’à une certaine limite).
Le meilleur tir : la plus grande contribution détermine à elle seule le niveau global
d’un bien public régional. Une fois qu’un pays a trouvé la solution à un problème
88 donné, tous les autres pays bénéficient du BPR ainsi créé, et les efforts
supplémentaires n’y ajoutent aucune valeur. Les percées dans les domaines de la
santé et de la recherche scientifique tombent dans cette catégorie. Le défi principal
consiste à faire des efforts de coordination entre les pays afin d’éviter la
redondance puisqu’il est plus judicieux d’appuyer les efforts d’un pays doté de
ressources suffisantes, que de risquer la répétition inutile des efforts.
Un meilleur tir : ceci est une forme moins extrême de l’agrégateur du meilleur tir.
Des contributions inférieures à la contribution la plus importante peuvent tout de
même ajouter à la valeur totale du bien. Même des efforts de second rang peuvent
contribuer au niveau global fourni.
À la différence du BPR du meilleur tir, où un fournisseur unique rend les autres
fournisseurs inutiles, les BPR d’un tir meilleur, peuvent être engendrés par de
nombreux fournisseurs. La découverte d’un vaccin efficace est un bon exemple de
ce type de bien, puisqu’un vaccin moins efficace pourrait tout de même jouer un
rôle dans la lutte contre la maladie (à cause de différences dans le prix par
exemple).
V. Fourniture optimale d’un bien public
89
1. Soit un bien public produit en quantité z. Puisqu’il
est non rival, tous les consommateurs peuvent
bénéficier de la consommation du bien en quantité z.
2. Puisqu’il est sans exclusion d’usage, il est
impossible de les en empêcher.
MODULE III :
FINANCEMENT DES BIENS PUBLICS :
INCIDENCE FISCALE ET FISCALITÉ
OPTIMALE
PLAN
99
INTRODUCTION
I.CRITÈRES DU SYSTÈME FISCAL
II.EFFETS ÉCONOMIQUES DE LA FISCALITÉ
III.INCIDENCE FISCALE
IV.DISTORSIONS FISCALES ET LES PERTES SOCIALE
V.THÉORIE DE L’INCIDENCE FISCALE ET EQUILIBRE GÉNÉRAL
VI.THÉORIE DE L’IMPÔT OPTIMAL
INTRODUCTION
100
Origine de l’impôt
1.L’impôt est né avec les rois, les empereurs et les grands
prêtres et qu’il a longtemps servi à éponger les déficits issus
des guerres, des palais et des privilèges que s’offraient ces
grands et leur cour.
2.Pourtant, en 1789, à l’aube des démocraties modernes,
lorsque la Déclaration des droits de l’Homme et du Citoyen
fut proclamée afin d’abolir les privilèges de la noblesse et du
clergé, l’impôt a été maintenu à titre de devoir de citoyen.
L’article 13 de la Déclaration stipule que :
101
1.Pour l’entretien de la force publique, et pour les
dépenses d’administration, une contribution
commune est indispensable : elle doit être
également répartie entre tous les citoyens, en
raison de leurs facultés.
2.L’État devenant démocratique, l’impôt qui lui
procure sa capacité d’action s’imposait donc
comme un outil central du pouvoir populaire
I. CRITÈRES DU SYSTÈME FISCAL
102
1. Dans cette vie des humains, deux certitudes sont à retenir : mourir et
payer de l’impôt.
3.Il ne faut pas que les acteurs cessent d’agir de manière qui
serait profitable à l’économie et à la société dans le seul but
d’éviter de payer de l’impôt.
C. La simplicité
109
1. Un régime fiscal simple est un régime que les citoyens peuvent comprendre
aisément et qui est facile et économique à administrer.
2. Cet objectif permet d’assurer que le moins possible de temps et d’argent est
perdu dans le calcul et la perception des impôts, à la fois pour les citoyens
qui remplissent leur déclaration que pour les employeurs et le gouvernement
qui l’administre.
114
IV. DISTORSIONS FISCALES ET LES PERTES
115 SOCIALES
116
117
118
119
V. Théorie de l’incidence fiscale et Equilibre général
120
A. Introduction
1.La théorie de la taxation optimale étudie le système de taxation qui
minimise les distorsions et les inefficacités économiques.
2.Les taxes générèrent des distorsions économiques car les agents
économiques réagissent et modifient leur comportement.
3.Par exemple, une taxe sur le travail peut inciter les individus à
travailler moins qu'ils ne le désireraient, ou même de renoncer à un
emploi.
4.La taxation d'un bien spécifique modifierait le comportement des
consommateurs, qui se reporteraient vers d'autres produits moins
désirés, diminuant ainsi leur satisfaction.
1. Les taxes sur les biens et services entrainent également ce
que les économistes appellent une perte sèche.
125
128 1. Les résultats sont largement dépendants de la spécification du modèle et de la nature des hypothèses
simplificatrices prises.
2. Quelques résultats classiques peuvent cependant être soulignés:
3. Taxation indirecte optimale (lorsque l’impôt sur les facteurs de production est à taux proportionnel)
MODULE IV : INTRODUCTION A LA
THEORIE DES CHOIX COLLECTIFS
PLAN
132
133
A. Définition
1.La théorie des choix publics est un courant
économique qui décrit le rôle de l'État et le
comportement des électeurs, des hommes politiques et
des fonctionnaires.
2.Il s’agit d’une application de la théorie économique
à la science politique.
3.«The Calculus of Consent», James M. Buchanan (« Prix
Nobel » d'économie 1986) et Gordon Tullock, publié en 1962 .
B. Fondements
134
1. La politique y est expliquée à l'aide des outils développés par la
microéconomie.
2. Les hommes politiques et les fonctionnaires se conduisent comme
le feraient les consommateurs et producteurs de la théorie
économique, dans un contexte institutionnel différent.
3. La motivation du personnel politique est de maximiser son propre
intérêt, ce qui inclut l'intérêt collectif (du moins, tel qu'ils peuvent
le concevoir), mais pas seulement.
Bataille des sexes : une fille et garçon veulent aller au cinéma, n’ont
pas la même préférence de film (garçon : film d’action, fille : film
d’art) ; paiements plus élevés des actions à cause de la coordination ;
mise en place d’un gouvernement d’union nationale entre la mouvance
présidentielle et l’opposition !
Jeux de l’assurance : course à l’armement ( cas Etats Unies, Russie);
stratégies: construire ou ne pas construire un missile - meilleure
stratégie de coordination ne pas construire un missile ou des missiles
Dilemme du prisonnier : stratégies, nier et
139
ne pas nier ; meilleure stratégie de
coordination : nier : stratégie dominante :
avouer
Poule mouillée : jeu automobile popularisé
par le cinéma ; stratégies : faire un écart ou
droit devant ; stratégie de coordination : faire
un écart
II. VISION LIBÉRALE DU RÔLE DE L'ÉTAT
140
A. Principe de base :
1.Les hommes politiques et les fonctionnaires
sont motivés par la même recherche de l'intérêt
personnel qui fonde l'analyse néoclassique.
2.L'enjeu théorique a trait à la coordination des
intérêts particuliers et au bien-être collectif.
B. Choix des politiques efficaces
141 1.La théorie des choix publics traite la question de savoir
quelles décisions ont le plus de chances d'être prises étant
donné le contexte politique ?
2.À partir de là, et dans un second temps, elle traite la question
de comment faire en sorte que les politiques les plus
efficaces gagnent les meilleures chances d'être mises en
œuvre ?
3.Comment bien choisir les politiciens et les fonctionnaires,
quel système de sanction et récompenses prévoir, ...).
III. DÉFAILLANCE DE L'ÉTAT
142 A. Sous-optimalité de la démocratie
1.Une des conclusions de la théorie des choix publics est que
les démocraties produisent moins de « bonnes » décisions
que l'optimum, en raison de l'ignorance et de l'indifférence
rationnelles des électeurs.
2.En effet, aucun électeur singulier ne peut s'attendre à ce que
sa voix ait un poids sensible sur le résultat des élections,
tandis que l'effort nécessaire pour s'informer afin de voter
en toute connaissance est, lui, considérable.
3.Ainsi, le choix rationnel de l'électeur est de rester dans
l'ignorance, voire de s'abstenir (irrationalité du vote).
B. Défaillances des intermédiaires
143 Les choix publics sont dépendants du comportement des
intermédiaires (politiciens et fonctionnaires). Leurs intérêts diffèrent
de celui des citoyens (intérêt général)
La défaillance de l’Etat provient de l’incapacité à satisfaire les
préférences individuels (inefficacité de l’Etat).
Les intermédiaires étant incapables d’assurer la compatibilité entre
leurs intérêts personnels et l’intérêt général.
Pour le cas des politiciens, on se rend compte qu’ils sont plus
préoccupés par leurs carrières politiques.
C. Défaillance de la majorité
144
La majorité politique impose sa décision aux autres
intermédiaires politiques.
Ceci ne répond pas très souvent à la logique de la
satisfaction des préférences individuelles.
La défaillance vient du fait que la majorité est
incohérente, instable, changeante et cyclique.
Les règles mises en œuvre posent de nombreux
problèmes.
D. Les décisions politiques comme un bien public
145
1.La théorie explique ainsi l'ignorance massive du corps
électoral, a fortiori le taux d'abstention généralement
constaté.
A) Règle de la majorité
a) Principe
1. Chaque électeur vote pour un candidat, un programme,
une issue, etc.
2. Celui ou celle recueillant le plus grand nombre de
suffrages est élu.
b) Majorité optimale
150 1.Soit un vote sur la fourniture et le financement
d’un bien public.
2.Un programme définit la quantité produite du bien
public et la contribution des électeurs au
financement du coût de production de cette quantité.
3.Les votants, au nombre de n, négocient le
programme avant de le mettre au vote.
1. Délibération : le projet est mis au vote et élu s’il remporte au
minimum k suffrages (1≤ k ≤ n), définissant la majorité
151
qualifiée.
155
1. la majorité qualifiée optimale dépend de la forme de C et D,
donc des caractéristiques de la décision à prendre ;
2. a priori, k* augmente quand : (i) les préférences pour le bien
public sont très hétérogènes (ce qui augmente C), (ii) le coût du
temps diminue (ce qui diminue D) ;
3. l’effet d’une augmentation de n est ambigu : si n augmente, k/n
restant le même, D augmente sous l’effet taille (négociation plus
longue, coûtant à un plus grand nombre), mais C diminue, du
fait qu’une population plus nombreuse doit avoir a priori des
préférences plus homogènes.
156
1. La majorité qualifiée optimale
devient alors n/2, dans un grand
nombre de cas.
2. Le coût de la décision est
discontinue.
157
Propriétés de la majorité simple : 2 candidats
158
1.A = {x, y} = ensemble des candidats ; n = nombre des
votants ;
2.Di ϵ {– 1, 0, 1} = préférence de l’électeur i, avec la
convention :
a. Di = 1 = i préfère x à y,
b. Di = – 1 = i préfère y à x,
c. Di = 0 = i est indifférent.
3.D ϵ {– 1, 0, 1} = préférence sociale, avec la convention :
a. D = 1 = le groupe élit x ; D = – 1 = le groupe élit y,
b. D = 0 = le groupe est indifférent
Définition :
159 1. De façon générale, une règle de choix collectif (pour le groupe des
n électeurs) est une fonction f qui, aux nombres D1, …, Dn
(définissant un profil d’opinions), associe un nombre D, avec la
convention ci-dessus :
2. f : {– 1, 0, 1}n → {– 1, 0, 1}
3. D1, …, Dn → D
4. Dans le cas de la règle de vote à la majorité simple, la fonction f
associée est définie par :
Propriétés :
160 La règle à la majorité simple vérifie les
propriétés :
1.Propriété de Bentham : elle est définie pour
n’importe quel profil d’opinions D1, …, Dn ;
(i.e., f(D1, …, Dn) est définie sur le produit
cartésien {– 1, 0, 1}n) ;
2.Elle est anonyme : si l’on permute les valeurs
des nombres D1, …, Dn, la valeur f(D1, …, Dn)
n’est pas affectée (i.e., f(D1, …, Dn) est
symétrique) ;
1. Elle est neutre : si chacun des nombres D1, …, Dn
161 est remplacé par son opposé, le nombre D
résultant est, lui aussi, remplacé par son opposé
(i.e., f(D1, …, Dn) est impaire) ;
2. Elle est monotone : si, pour un profil d’opinions
D1, …, Dn, la valeur de f est 0 ou 1, et si l’un des
nombres D1, …, Dn augmente strictement (i.e.,
passe de – 1 à 0 ou 1, ou de 0 à 1), alors la
nouvelle valeur de f (pour le nouveau profil
d’opinions) est 1.
Définition :
162
Définition :
1. On dit qu’une règle de choix collectif est décisive s’il existe toujours (pour tout profil d’opinions) un
candidat qui remplit les conditions d’éligibilité fixées par la règle.
2. Le vote majoritaire à deux tours est décisif :
6. On a finalement le cycle a → b → c → a.
7. Deux cycles sont possibles. Dans les deux cas, il est évident qu’il n’y a
pas de vainqueur de Condorcet
175
B) Procédure à la Borda
176
1. Elle concerne une élection à plusieurs tours avec plusieurs
candidats face à n votants.
2. Admettons 4 candidats ( x, y, z, w) classés par 3 votants de
1 à 4.
Candidats x y z w
Votant 1 4 3 2 1
Votant 2 4 3 2 1
Votant 3 2 1 4 3
----------------------------------------------------
Somme 10 7 8 5
184
1. Arrow introduit cette condition pour deux raisons (procédure
ordonnale) : un premier motif est que la règle choisie désigne une
(meilleure) issue pour tout état de l’opinion (c’est-à-dire évite des
configurations du type du paradoxe de Condorcet) ; un second
motif est que la règle de choix collectif doit être telle que le choix
final ne dépende pas du cheminement qui y conduit (appelé
l’agenda électoral).
2. Ces deux justifications sont en fait très différentes. Concernant la
première justification, les conditions posées par Arrow sont plus
strictes que nécessaires. Il impose que la relation de préférence
faible définisse un (pré-) ordre complet et transitif.
4. Abandon de la propriété de Bentham (appelée aussi domaine universel) :
185 1. La justification de cette condition est : la liberté d’opinion et d’expression ; la
nécessité du choix.
2. On sait qu’il existe des théorèmes d’existence si cette condition n’est pas vérifiée :
Cf. le théorème de l’électeur médian (Black, 1948).
5. Abandon de l’i.i.e.
1. Arrow avance deux justifications de cet axiome : l’économie de la collecte
d’information ; la non-manipulabilité du choix collectif.
2. Cette hypothèse revient à interdire que la règle de choix collectif soit construite sur
une information cardinale (Sen). Ceci était précisément dans les intentions de Arrow,
qui affirme que la mesure de l’utilité est difficile et arbitraire, manipulable aussi bien
par le sondeur que par le sondé
6. Théorème d’impossibilité de Arrow (1951)
186
a) Fondements
1.Les normes éthiques de la théorie économique des
choix collectifs sont formalisées au moyen de la
logique déductive.
2.Le point de départ de cette théorie consiste à formaliser
les relations de choix existant entre des individus ou la
collectivité d'une part, et des états sociaux alternatifs
d'autre part.
b) Enoncé
187
Arrow pose les conditions suivantes sur la règle de
choix social :
1. elle est ordonnante (elle associe à tout profil de
préférences individuelles un (pré-) ordre de
préférence social transitif) ;
2. elle vérifie la propriété de Bentham (elle est
définie pour tout profil d’opinions) (parfois
appelée condition de domaine universelle) ;
3. Elle respecte le critère de Pareto : si tous les individus classent une option
x devant y, alors le groupe doit classer x devant y ;
188
4. Elle vérifie l’indépendance par rapport aux informations extérieures ;
5. Elle n’est pas dictatoriale : il n’existe pas d’individu tel que la méthode
de choix collectif classe toute paire d’issues x devant y quelconque dans
le même sens que lui, quelles que soient les opinions des autres.
TRAVAUX DIRIGÉS
200 PLAN
I- questions de réflexions
II- Questions à Choix Multiples (QCM) –
Affirmations
III- Exercices -
IV- Analyse de Quelques indicateurs liés à
l’intervention de l’Etat
201
I- QCM – AFFIRMATIONS
Vraie ou fausse
Justification
1.Un optimum économique n’est jamais
remis en cause dans le cas d’une
205
défaillance du marché.
2.L’économie publique étudie les activités
relatives aux secteurs privé et public.
3.Seul l’Etat dispose du monopole de la
violence au nom de l’intérêt général.
4. Trois raisons principales justifient l’intervention de
206 l’Etat, à savoir ses missions régaliennes, les
défaillances du marché et la stabilisation
macroéconomique.
5. Selon Tullock (1974), le gouvernement est une
entreprise de coopération entre citoyens qui veulent
réduire les effets négatifs de leurs interactions
économiques et sociales.
6. Pour une externalité négative donnée, on distingue un
agent émetteur, un agent récepteur et un agent
remediateur.
7. L’existence de l’état de nature (absence de l’Etat)
207 dans certaines régions du monde est la principale
caractéristique des Etats faibles ou fragiles.
8. Pour Max WEBER, l’Etat se retrouve par contrat,
celui qui a le monopole de la violence, de la
coercition sur un territoire donné.
9. Douglass North (1981) définit l’Etat comme une
organisation qui a un avantage comparatif dans les
activités violentes sur un territoire donné, dont les
limites dépendent de sa capacité à taxer ses
populations.
10.Le modèle d’Etat démocratique du Mali ressemble
208 à celui d’un groupe qui a le pouvoir d’exploiter les
autres afin d’en tirer le maximum de bénéfices.
11.Les externalités économiques sont des facteurs
essentiels que l’on retrouve dans les théories de la
croissance endogène et dans plusieurs autres
théories économiques.
12.Lorsqu’un pays est en guerre, les externalités
deviennent irréversibles et leurs conséquences sont
pluridimensionnelles.
13.Pour les Keynésiens (Pigou notamment), les
209 solutions aux externalités négatives passent par la
compensation et la taxation.
14.Les néoclassiques privilégient des solutions
privées pour remédier aux externalités négatives.
15.Si la solution d’internalisation des externalités
négatives était efficace, aucun pays, comme le
Mali, ne serait confronté à des problèmes
d’assainissement en termes de gestion des
déchets.
16.Une des solutions au développement
durable au Mali est l’application du
210
principe du pollueur-payeur.
17.La non application de la loi d’interdiction
des déchets au Mali pose le problème de la
régulation en terme de dilemme de l’Etat.
18.Les biens publics purs sont indivisibles,
non rivales et non exclusifs.
211
19.Le fleuve Djoliba à Bamako est un
bien public pur.
20.Le stade du 26 mars 1991 est un
bien commun.
21.La fourniture optimale d’un bien
privé et public est expliquée par
l’optimum de Pareto.
22.Selon la condition de Bauwel Lindahl et
212 Samuelson (BLS), toute production d’un bien
public indivisible aboutie à un optimum de Pareto.
23.Les coûts de production d’un bien public sont les
mêmes pour tous les citoyens quelques soit leur
localisation et leur participation à son financement.
24.L'Etat est une entreprise spécialisée dans la
fourniture de biens privés et publics en tenant
compte de la demande des populations.
25.Lorsque les citoyens font confiance à l’Etat,
213
chacun contribue volontairement via le paiement
de l'impôt au financement de la production
étatique, en fonction de leurs niveaux de
satisfaction de leurs demandes en biens publics.
26.Un bon système fiscal est équitable, simple et
efficace.
27.L’équité fiscale horizontale fait la différence
entre les classes sociales dans un pays.
28.L’équité verticale indique qu’il faut définir un
214 système fiscal adapté à chaque catégorie sociale,
chaque secteur, voire chaque domaine d’activité.
29.Selon Buchanan, la théorie des choix collectifs est un
courant de pensée économique décrivant le rôle de
l'État, les comportements des électeurs, des hommes
politiques et des fonctionnaires, en appliquant le
calcul microéconomique.
30.La théorie des choix collectif indique que les
hommes politiques font un arbitrage entre choix
individuels et choix collectifs.
31.La courbe de Laffer permet de voir la relation entre
215 d’une part la charge fiscale et le niveau des recettes
fiscales, et d’autres part entre les recettes fiscales et le
niveau du taux d’imposition.
32.L’acceptabilité sociale, la transparence, la cohérence
ne sont pas des principes aussi importants d’un bon
système fiscal.
33.Franck Ramsey (1927) préconise de taxer uniquement
les biens et services dont la demande est fortement
élastique.
34.L'imposition optimale est un système de
216 prélèvements obligatoires qui maximise les recettes
fiscales, tout maximisant les incitations à l'effort chez
les contribuables, quels que soit leurs rangs sociaux.
35.James Mirrlees (1971) pense que la fiscalité
optimale est un système d’imposition obligatoire qui
maximise les recettes fiscales de l’Etat, tout en
encourageant le patriotisme et le civisme chez les
citoyens.
36.La théorie des choix collectifs préconise les
stratégies de coordination de la part de l’Etat.
37.La bataille des sexes n’est pas un jeu de
217 coordination applicable dans le cadre de la mise
en place d’un gouvernement d’union nationale.
38.La vision libérale de l’Etat met l’accent sur la
nécessité de faire un arbitrage entre les intérêts
particuliers des intermédiaires et le bien-être
collectif des citoyens.
39.La sous-optimalité de la démocratie est une
défaillance essentielle de l’Etat, à cause des
décisions prises à la minorité électorale.
40.En présence de défaillance de l’Etat, il y a une
218 capacité à satisfaire les préférences individuelles des
citoyens.
41.Au Mali la majorité politique est défaillante à cause
du fait qu’elle est incohérente, instable, changeante
et cyclique.
42.Dans un contexte de crise (cas actuel du Mali), les
bonnes décisions politiques peuvent être considérées
comme des biens publics pour les citoyens-électeurs;
du fait d’une absence d’exclusion forte.
43. Le principe de la majorité optimale indique qu’un
219 programme définit la quantité produite du bien
public et la contribution des citoyens au
financement du coût de production de cette
quantité.
44. Lorsque la règle de la majorité est dite sous-
optimale, le programme élu décentralise toujours un
état optimal au sens de Pareto.
45. La règle à la majorité simple vérifie la propriété de
Bentham, car elle est définie pour n’importe quel
profil d’opinions des citoyens-électeurs.
46.La règle de choix collectif est dite non
220
manipulable si chaque citoyen-électeur a intérêt
à voter conformément à son opinion, quel que
soit l’état de l’opinion.
47.Au Mali, la règle de choix collectif est non
manipulable, car chaque citoyen vote selon son
opinion.
48.Le vainqueur de Condorcet est un candidat élu
qui bat dans un duel par paires tous les autres à
la majorité simple.
49.Une règle de choix collectif est décisive s’il
221
existe toujours un candidat qui remplit les
conditions d’éligibilité fixées par ladite règle.
50.La règle de la majorité absolue à deux tour
permet d’élire le président de la république, au
Sénégal, au Mali et au Gabon.
51.Quel que soit le nombre de candidat, le vote
majoritaire à deux tours est décisif et peut
offrir un vainqueur de Condorcet.
52.Le paradoxe de Condorcet, repris par Borda, indique
222
clairement la non transitivité de la relation de
préférence des citoyens-électeurs en terme de vote.
53.Le théorème d’impossibilité de Arrow (1951)
indique la nécessité de prendre en compte les normes
éthiques de la théorie économique des choix
collectifs.
54.Selon Arrow la règle de choix social doit être :
ordonnale, universelle, optimale au sens de Pareto,
indépendante par rapport au information venant de
l’extérieur et dictatoriale.
55.Pour Sen, la règle de choix social doit vérifier les
223
conditions suivantes : universalité (règle de Bentham),
préférences sociales acycliques, non libérale et Pareto-
optimale.
56.Selon le Théorème de Gibbard (1973) et
Satterthwaite (1975), une règle de choix social est dite
non manipulable en stratégie dominante, si elle n’incite
pas les votants à déclarer honnêtement leurs opinions,
quel que soit le profil d’opinions des autres.
57.La concurrence sur le marché politique rend l’Etat
incontrôlable et produit des enchainements incontrôlés
de politiques publiques.
58.La concurrence sur les marchés ordinaires
224 aboutit à une non satisfaction des préférences
individuelles.
59.La concurrence sur les marchés politiques
aboutit une satisfaction des demandes
individuelles.
60.Au sens de la satisfaction effective des
préférences individuelles, un dictateur
clairvoyant vaut mieux qu’un démocrate éternel.
61.La démocratie est un bon système
225 d’alternance des gouvernants, mais un
système inefficace pour satisfaire tous les
citoyens.
62.La meilleure règle de choix social est celle
convenue par les parties prenantes (citoyens,
partis politiques, gouvernements).
63.Tout comme les choix individuels, les choix
publics aboutissent à une meilleure
satisfaction des préférences individuelles.
64.Les défaillances de l'État sont moins graves que
226 les défaillances présumées du marché.
65.L’importance de la corruption financière est une
des causes de la défaillance des intermédiaires.
66.Lorsque les hommes politiques échouent dans la
réalisation des bons programmes en faveur des
citoyens et s’éternisent au pouvoir, les meilleures
alternatives de choix social proviennent des
citoyens et des groupes de pression.
227
II- EXERCICCES
Énonces
Exercice 1 : externalités et optimum
Enoncé
228
Source : Paul Krugman, Microéconomie, 1ère éd. De Boeck université. 2009. Bruxelles.
237
1) Pourquoi le coût sociétal de la consommation d’un paquet de cigarettes est-il
cigarette ?
2) Pourquoi la mise en place d’une taxe plus élevée sur la consommation est-elle une
solution économique efficace afin que le coût sociétal soit effectivement pris en
compte ?
Quantité de Coût marginal de Coût marginal de Coût social par tonne de peinture
peinture (tonnes) production de A (€) dépollution de B (€)
1 50 20
2 60 40
3 100 120
4 120 150
On définit le coût social (Cs) comme étant la somme des coûts marginaux de production et des coûts
marginaux de dépollution pour tous les agents économiques. Ici nous n'avons que deux entreprises, A et B,
donc le coût marginal d'une tonne de peinture est : Cs = Cm A + Cm B.
1) Dans cette situation de pollution, pourquoi peut-on parler d'externalité négative ?
2) Rappelez ce qu'est le coût marginal et mettez les chiffres entourés dans une
239
phrase.
3) Reproduisez et complétez le tableau.
4) Sachant que le prix de marché d'une tonne de peinture est de 100 euros, quelle
quantité de peinture l'entreprise a-t-elle produire à l'équilibre sur le marché ?
5) Pour cette quantité produite, l'usine A pourrait-elle compenser les dommages
qu'elle fait subir à B ? Qu'en est-il pour des productions plus élevées ?
6) Quel est le niveau de production qui permet à l'entreprise A de faire le plus de
profits tout en indemnisant l'entreprise B (niveau socialement optimal) » ?
Exercice 8 :Apiculteur et verger : externalités positives
240 Un apiculteur vit à côté d’un verger de pommes. Le propriétaire du verger
bénéficie d’externalités positives des abeilles parce qu’une ruche pollinise à peu
près 1 acre de pommiers. Le propriétaire du verger ne paie cependant rien en
contrepartie pour ce service parce que les abeilles viennent dans le verger sans
qu’il n’y ait rien à faire. Parce qu’il n’y a pas assez d’abeilles pour polliniser le
verger en entier, le propriétaire du verger doit compléter la pollinisation par des
moyens artificiels, à un coût de 10 € par acre d’arbres.
L’apiculteur a un coût marginal Cm = 10 + 5 Q, avec Q le nombre de ruches.
Chaque ruche lui rapporte un miel d’une valeur de 40 €.
a. Combien de ruches l’apiculteur va t’il conserver ?
b. Est-ce le nombre économiquement efficace de ruches ?
c. Si le propriétaire du verger subventionne l’apiculteur, quels changements vont
conduire à un fonctionnement plus efficace ?
Exercice 9 : Financement de la production des biens collectifs
241
Exercice 9.1 : Trois citoyens consommateurs (A, B, C) valorisent tous différemment les services de police. La
demande d’A pour ce bien public est Q = 40 - 5P, celle de B est Q = 80 – 12P, et celle de C Q = 100 – 10P. Le
coût marginal des services de police est de 12$. Quel est le niveau socialement optimal de ces services ?
Exercice 9.2 : On considère une économie comprenant deux consommateurs dont les préférences sont
représentées par les fonctions d’utilités suivantes : ( ) , ( ) , x désigne la quantité de bien collectif produit dans
l’économie et M1, M2 représentent la valeur des consommations de biens privés de chaque individu, avec x>0,
M1>0, M2>0. La production de x unités de bien collectif entraîne un coût total CT=x. Chaque consommateur
dispose d’un revenu égal à 15 qu’il répartit entre sa contribution au financement de la production du bien
collectif, notée ti, et sa consommation de biens privés Mi. On a donc 15=Mi + ti pour i=1,2. Un vecteur
(x,M1,M2) définit une allocation, c’est-à-dire une manière de répartir les richesses de l’économie entre la
production de bien collectif et la consommation de biens privés. a. Définissez l’ensemble des allocations
réalisables. On précise qu’une allocation est dite réalisable si elle compatible avec le financement de la
production de bien collectif et si elle vérifie les conditions de signe x>0, M1>0, M2>0. b. Définissez l’ensemble
des optima de Pareto. c. Déterminez l’optimum de Pareto associé à des prélèvements identiques t1=t2. d.
Caractérisez l’équilibre de Lindahl, c’est-à-dire l’équilibre avec prix personnalisés. Montrez que c’est un
optimum de Pareto.
242
Gr
2. Niveau des régulations étatiques
De 0 à 10 : 0 signifiant un État interventionniste, qui régule l'ensemble de
245
l'activité économique et 10, un État qui intervient très peu. Cet indicateur
synthétise plusieurs aspects : 1) le contrôle du crédit; 2) le contrôle du marché du
travail; et 3) le contrôle des entreprises par des pouvoirs de contrôle,
bureaucratiques ou autres, incluant des formes d'extorsions illégales qui viennent
limiter la liberté du marché. Plus les contrôles extérieurs au marché sont
importants, plus l'indicateur s'approche de 0. Inversement, plus le marché est libre
et sans entrave, plus la valeur de cet indicateur s'approche de 10. Cette
information est construite par le CATO Institute situé à Washington. Il s'agit d'un
organisme voué à la défense de la libre entreprise créé au milieu des années 1970.
Source: Cato Institute/
https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?codeThem
e=9&codeStat=GOUV.CATO5&codePays=MLI&optionsPeriodes=Aucune&code
Theme2=9&codeStat2=GOUV.CATO5&codePays2=MLI&optionsDetPeriodes=a
vecNomP&langue=fr
246
3. Taille de l'État
247
De 0 à 10 : 0 signifiant un État très lourd et 10 une intervention
minimale de l'État. Cet indicateur synthétise plusieurs aspects relatifs
à la taille de l'État : 1) la consommation des administrations publiques
en pourcentage de la consommation totale; 2) l'importance des
transferts et des subsides en pourcentage du PIB; 3) l'utilisation des
investissements publics plutôt que les investissements privés; et 4) le
niveau d'imposition marginal. Cette information est construite par le
CATO Institute situé à Washington. Il s'agit d'un organisme voué à la
défense de la libre entreprise créé au milieu des années 1970.
Source: Cato Institute/
https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?codeTheme=9&codeStat=
GOUV.CATO1&codePays=MLI&optionsPeriodes=Aucune&codeTheme2=9&codeStat2=GOUV.
CATO1&codePays2=MLI&optionsDetPeriodes=avecNomP
248
4. Degré de liberté face à la corruption
Un degré proche de 100 signifie que la corruption est faible ou qu'elle n'exerce pas
249 une limitation sur la liberté individuelle. Les pays les plus souvent au sommet
sont : le Danemark, la Nouvelle-Zélande, la Finlande et les Pays-Bas. Inversement,
un degré proche de 0 signifie que la corruption est grande et qu'elle limite
fortement la liberté des individus. Au cours des dernières années ce fut le cas du
Turkménistan et de l'Angola. Cet indice est basé sur plusieurs sources; la première
est le Transparency International, Corruption Perceptions Index. Cet indicateur est
utilisé par Héritage Foundation, en partenariat avec le Wall Street Journal, pour
évaluer l'évolution des libertés. The Heritage Foundation est un institut de
recherche et d'éducation fondé en 1973 dont la mission consiste à formuler et à
promouvoir des politiques conservatrices basées sur les principes de la libre
entreprise.
Source: Heritage Foundation/
https://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMTendanceStatPays?codeTheme=9&codeStat=HF
I.CORRUPTION&codePays=MLI&optionsPeriodes=Aucune&codeTheme2=9&codeStat2=HFI.C
ORRUPTION&codePays2=MLI&optionsDetPeriodes=avecNomP
250
5. Démocratie: efficacité et responsabilité
251 gouvernementale.