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PSYCHOLOGIE

SOCIALE
Dr Bokary DIALLO
Tél: 77 87 14 79
FSEG 1
EQUIPE PEDAGOGIQUE
• Prof Zakari Yaou KAKA, Maître de Conférences
Agrégé en Sciences de Gestion;
• Dr Bokary DIALLO; Maître –Assistant en Sciences de
Gestion;
• M. Seydou K. DAO, Assistant en Sciences de Gestion;
• M. Ousmane NIAMALY, Assistant en Sciences de
Gestion;
2
EQUIPE PEDAGOGIQUE

• M. Bourama DEMBELE
• M. Koniba COULIBALY
• M. Youssouf SOUMARE
• M. Sory SAMASSEKOU
• M. Ibrahima KEITA
3
JUSTIFICATION ET INTERÊT DU
COURS DE P.S.

La connaissance de ce cours « Psychologie Sociale » permettra à


l’apprenante ou à l’apprenant dans la vie pratique de savoir se
comporter vis-à-vis des autres, de comprendre le comportement
d’autrui, de connaître la conduite à tenir devant une foule, etc.

4
Objectifs pédagogiques du cours
A la fin du cours, l’apprenante ou l’apprenant sera en
mesure de:
1. définir la psychologie sociale;
2. expliquer ses domaines d’application, ses
méthodes, son objet…
3. expliquer les théories en psychologie sociale;
4. expliquer la psychologie des foules; 5
Objectifs pédagogiques du cours

5. expliquer la dynamique de groupes;


6. expliquer les notions de personnalité, de la parole,
de l’émotion et des réseaux sociaux;
7. de faire des exercices pratiques pour chaque partie.

6
RESUME DU COURS

Ce cours traite des théories en psychologie sociale,


la personnalité, la parole, l’émotion, la dynamique
de groupes, les représentations sociales et la
conduite à tenir dans les réseaux sociaux.

7
PLAN DU COURS
INTRODUCTION GENERALE
Chapitre 1 : Psychologie sociale: Généralités
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Chapitre 4 : Dynamique de groupes
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Emotion
Chapitre 6: Représentations sociales – Analyse des réseaux
sociaux
CONCLUSION 8
INTRODUCTION GENERALE

La psychologie (du grec psukhê = âme, et logos =, parole) est


l'étude des faits psychiques, des comportements et des processus
mentaux.
La psychologie est la connaissance empirique ou intuitive des
sentiments, des idées, des comportements d'une personne et des
manières de penser, de sentir, d'agir qui caractérisent un individu ou
un groupe.
Il est commun de définir aussi la psychologie comme l'étude
scientifique des comportements.
9
INTRODUCTION GENERALE

La psychologie est une discipline qui appartient à la catégorie


des sciences humaines.
Divisée en de nombreuses branches d’étude dont les théories
et les méthodes de recherche varient grandement, la
psychologie a des applications également nombreuses.

10
INTRODUCTION GENERALE

Étymologiquement, le mot psychologie dérive du latin psychologia,


terme lui-même formé à partir du grec ancien ψυχή (psukhē : le
souffle, l'esprit, l'âme) et -λογία (-logia, la science, l'étude, la
recherche) par le savant humaniste croate Marko Marulić (1450-
1524)
et qui semble apparaître pour la 1ère fois dans le titre de Psichiologia
de ratione animae humanae (fin XVe - début XVIe) dont la trace a
été perdue, si bien que la première occurrence attestée se trouve
chez le juriste et philosophe allemand Johann Thomas Freig (lat.
Freigius, 1543-1583).
11
INTRODUCTION GENERALE

Toutefois, le mot est véritablement popularisé par la Réforme


protestante en Allemagne, à travers les écrits de Philippe
Melanchthon qui reprend le terme dans ses études bibliques et
ses commentaires de la philosophie aristotélicienne.
La lettre grecque Ψ (psi) est souvent utilisée comme une
abréviation du terme psychologie.

12
INTRODUCTION GENERALE

Objet d'étude et objectifs:


L’objet de la psychologie est le comportement et sa genèse,
les processus de la pensée, les émotions et le caractère ou
encore la personnalité et les relations humaines, etc.

13
INTRODUCTION GENERALE

Branches de la psychologie:
1. méthode utilisée (clinique ou expérimentale),
2. activité humaine considérée (travail, mémoire, perception,
apprentissage, soin, comportement en groupe, etc.),
3. domaine d'investigation (psychologie cognitive,
psychopathologie, psychologie sociale, psychologie de l'enfant
et du développement, psychophysiologie, psychologie animale).
14
DIVISION DU TEMPS
Deux temps :
1. PRÉHISTOIRE: : âge de la pierre taillée + pierre poilée +âge des métaux.
2. HISTOIRE:
1. Antiquité: - 500 ans avant J.C. ;
2. Moyen âge: de l’an 1 à l’an 1500.
3. Renaissance: temps entre moyen âge et temps moderne.
4. Temps moderne: du 16ème siècle au 19ème siècle.
5. Epoque contemporaine: du 19ème siècle à nos jours
15
DIVISION DU TEMPS
Naissance de la psychologie: dans l’antiquité.
Les savants étaient à la recherche de l’origine du monde:
D’où venons-nous?
Où allons-nous? Est-ce que vivre et mourir a un sens?
Ils ont conclu que les souvenirs sont dans la tête, puis dans l’âme.
Pourquoi ne pas voyager dans l’âme = la méthode introspective.

16
DIVISION DU TEMPS
• A partir de là est née « la psychologie ».
• 1ers savants: Alcméon de CROTON et AMPEDOCLE (italiens)
ont atteint le point zéro (démarrage) de l’humanité.
• Objet: âme: méthode introspective.
• Visible: l’esprit ==méthode d’observation remplace
l’introspection == étude du comportement.
• ÂME == ESPRIT == COMPORTEMENT.
17
INTRODUCTION GENERALE
I. APPROCHES THEORIQUES

1) Behaviorisme ou Comportementalisme
2) Cognitivisme
3) Psychanalyse
4) Psychologie analytique
5) Psychologie dynamique
6) Psychologie humaniste
7) Psychologie de la forme ou Gestalt.
18
INTRODUCTION GENERALE

II. OBJETS D’INVESTIGATION


1. Psychologie animale (cf. éthologie cognitive)
2. Psychologie cognitive
3. Psychologie comparée
4. Psychologie de l'éducation
5. Psychologie de l'apprentissage
6. Psychologie du comportement
19
INTRODUCTION GENERALE

7. Psychologie du développement
8. Psychologie du genre
9. Psychologie évolutionniste
10. Psychologie générale
11. Psychologie sociale (Cognition sociale)
12. Psychopathologie
13. Psychophysiologie.
20
INTRODUCTION GENERALE

III. METHODES D’ETUDES


1. Psychologie clinique
2. Psychologie différentielle
3. Psychologie expérimentale
4. Psychométrie.

21
INTRODUCTION GENERALE
IV. APPLICATIONS
1. Économie comportementale (psychologie des comportements
économiques)
2. Psycho-gérontologie (vieillissement)
3. Psycho-oncologie (cancer)
4. Psychologie criminologique
5. Psychologie de l'art
6. Psychologie de la santé du travail
7. Psychologie de la santé publique (ou psychologie sociale de la santé)
8. Psychologie de l'enfant et de l'adolescent
22
INTRODUCTION GENERALE

9. Psychologie des marchés dite Finance


comportementale
10. Psychologie du conseil et de l'orientation
11. Psychologie du travail et des organisations
12. Psychologie du sport
13. Psychologie environnementale
23
INTRODUCTION GENERALE

14. Psychologie légale


15. Psychologie politique
16. Psychologie scolaire
17. Psychothérapie
18. Suicidologie (psychologie et sociologie du
suicide).
24
INTRODUCTION GENERALE

LIENS AVEC D’AUTRES DISCIPLINES


1. Neurosciences (cognitives, affectives,
sociales, du développement cognitif, etc.)
2. Neurolinguistique
3. Neuropsychologie
4. Psychoéducation

25
INTRODUCTION GENERALE
LIENS AVEC D’AUTRES DISCIPLINES
5. Psycholinguistique
6. Psychopédagogie
7. Psychophysiologie
8. Psychosociologie
9. Sciences cognitives
10. Théorie de l'information.
26
INTRODUCTION GENERALE

L'affirmation selon laquelle la présence d'autrui peut-être imaginée ou


implicite suggère que nous sommes enclins à l'influence sociale, même
lorsque nous sommes seuls, comme lorsqu'on regarde la télévision ou par
l’intermédiaire de normes culturelles intériorisées.
Les psychologues sociaux expliquent généralement les comportements
humains par l'interaction entre les états mentaux et les situations sociales
immédiates.

27
INTRODUCTION GENERALE

Les psychologues sociaux (Kurt Lewin, Harold J. Leavitt, Jean


Maisonneuve, Serge Moscovici, etc. ) traitent donc les facteurs qui
nous amènent à nous comporter d'une manière donnée en fonction
d'autrui, et d'examiner les conditions dans lesquelles certains
comportements se produisent.

28
INTRODUCTION GENERALE

La psychologie sociale est un domaine interdisciplinaire qui comble le


fossé entre la psychologie et la sociologie.
Pendant les années qui suivirent immédiatement la Seconde Guerre
mondiale, la collaboration entre psychologues et sociologues était
fréquente dans le milieu anglo-saxon.
De façon générale, les chercheurs américains se sont davantage penchés
sur les phénomènes ayant trait à l'individu, alors que les Européens ont
accordé plus d'attention aux phénomènes de groupe.
29
INTRODUCTION GENERALE
HISTOIRE
La discipline de la psychologie sociale a commencé aux États-Unis
à l'aube du XXe siècle.
La première étude publiée dans ce domaine fut l'expérience de
Norman Triplett en 1897 portant sur le phénomène de facilitation
sociale.
Pendant les années 1930, de nombreux psychologues de la Gestalt,
notamment Kurt Lewin, ont fui vers les États-Unis à partir de
l'Allemagne nazie.
30
INTRODUCTION GENERALE
HISTOIRE
Ils ont joué un rôle dans le développement de ce
champ d'études en le séparant des courants
behavioristes et psychanalytiques qui étaient
dominants à cette époque.
Les attitudes et les petits phénomènes de groupe
étaient les sujets les plus fréquemment étudiés dans
ce domaine.
31
INTRODUCTION GENERALE
HISTOIRE
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les psychologues
sociaux ont étudié les effets de la persuasion et de la propagande
au profit de l'armée américaine.
Après la guerre, les chercheurs se sont intéressés à une variété de
problèmes sociaux, y compris les questions de sexe et des
préjugés raciaux.

32
INTRODUCTION GENERALE
HISTOIRE
Les plus remarquables, révélatrices, et controversées de ces études
ont été les expériences choquantes de Stanley Milgram sur
l'obéissance à l'autorité.
Dans les années soixante, il y a eu un intérêt pour la dissonance
cognitive, l'effet du témoin (Bystander effect), et l'agression.
Dans les années 1970, la psychologie sociale a vécu une crise en
Amérique: l'éthique de l'expérimentation en laboratoire.

33
INTRODUCTION GENERALE
HISTOIRE

Ce fut aussi le moment où l'approche situationniste


radicale contestait la pertinence du soi et de la
personnalité en psychologie.
La psychologie sociale atteindra un niveau plus
mature dans les théories et les méthodes dans les
années 1980 et 1990.
34
INTRODUCTION GENERALE
HISTOIRE
Les chercheurs modernes s'intéressent actuellement à de
nombreux phénomènes, mais l'attribution, la cognition sociale, et
le concept de soi sont sans doute les plus grands domaines de
croissance au cours des dernières années.
Les psychologues sociaux ont également maintenu leurs intérêts
appliqués aux contributions en matière de santé, de psychologie
environnementale et juridique.

35
CHAPITRE 1: PSYCHOLOGIE
SOCIALE: GÉNÉRALITÉS

36
Chapitre 1 : Psychologie sociale: Généralités
QUELQUES QUESTIONS DE BASE:

1. COMMENT UN INDIVIDU DANS UN GROUPE LE JUGE-T-IL ?


L’EVALUE-T-IL? REAGIT-T-IL FACE A LUI?
2. COMMENT LE GROUPE AGIT-T-IL VIS-A-VIS DE LUI?
3. COMMENT SON EMOTION CHANGE-T-ELLE SON
COMPORTEMENT ET COMMENT L’EMOTION DES AUTRES
AGIT-T-ELLE SUR LUI.

37
Chapitre 1 : Psychologie sociale: Généralités
DEFINITONS DE CONCEPTS

• La psychologie est l'étude des faits psychiques,


des comportements et des processus mentaux.
• La psychologie est une
connaissance empirique ou intuitive des sentiments, des idées,
des comportements d'une personne et des manières de penser, de
sentir, d'agir qui caractérisent un individu ou un groupe (Reuchlin
1985).
• La psychologie est encore définie comme l'étude scientifique des
comportements.
38
Chapitre 1 : Psychologie sociale: Généralités

L'objet de la psychologie est:


1. le comportement et sa genèse,
2. les processus de la pensée,
3. les émotions,
4. le caractère,
5. la personnalité,
6. les relations humaines, etc.
39
Chapitre 1 : Psychologie sociale: Généralités
Différentes branches de la psychologie:
1.Psychologie clinique,
2.P. Expérimentale,
3.Psychologie cognitive,
4.Psychopathologie,
5.Psychologie sociale,
6.Psychophysiologie,
7.Psychologie de l'enfant…
INTRODUCTION GENERALE
Le développement de la psychologie a été influencé par des courants
de pensée ou « écoles ».
Dans l'ordre chronologique de leur apparition, les principales
approches de la psychologie sont:
1. l'approche physiologique: médecine et biologie;
2. l'approche psychodynamique: psychanalyse avec Sigmund Freud
dans les années 1890),
3. le béhaviorisme ou comportementalisme (de John Watson, Ivan Pavlov et
Burrhus Frederic Skinner après 1912),
4. l'humanisme (avec Carl Rogers et Abraham Maslow dans les années 1950)
5. la psychologie cognitive (avec Donald Broadbent, Ulric Neisser, 1950).
Chapitre 1 : Psychologie sociale: Généralités

4. Domaines d'application
Finance comportementale - Psychologie de l'enfant -
Psychologie de l'adolescent - Psychologie de l'éducation -
Psychologie du conseil - Psychologie du travail -
Psychologie de l'art - Psychologie de la santé au travail -
Psychologie du Sport - Psychologie environnementale -
Psychologie interculturelle - Psychologie légale -
Psychologie scolaire -Psycho-oncologiePsychothérapie
42
Chapitre 1 : Psychologie sociale: Généralités
5. Principaux concepts:
Aptitudes – Attention - Attitudes Personnalité – Valeurs –
Intérêts - Cognition Compétences – Comportement -
Connaissance de soi - Estime de soi - Sentiment de
compétence – Conscient – Émotion – Identité – Inconscient -
Intelligence humaine – Intuition – Jugement – Mémoire –
Motivation – Perception – Sensation – Soi Stress –
Tempérament – Théorisation – Volition – Volonté.
__________________________/________________________
JE VOUS REMERCIE DE VOTRE
AIMABLE ATTENTION

44
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

LES THEORIES EN PSYCHOLOGIE


SOCIALE

1) LES THEORIES BEHAVIORISTES


2) LES THEORIES COGNITIVES
3) LES THEORIES DE
L’INTERACTION SYMBOLIQUE
4) LA THEORIE DE L’INFLUENCE
SOCIALE
45
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

LES THEORIES EN PSYCHOLOGIE


SOCIALE

1) LES THEORIES BEHAVIORISTES

46
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

« Béhaviorisme », francisation du terme anglais « behaviorism », provient


du mot « behavior » (orthographe américaine) ou « behaviour »
(orthographe britannique) qui signifie « comportement ».
Le béhaviorisme, behaviorisme ou comportementalisme
est un paradigme de la psychologie scientifique selon lequel
le comportement observable est essentiellement conditionné
soit par les mécanismes de réponse réflexe à un stimulus
donné, soit par l'histoire des interactions de l'individu avec
son environnement, notamment les punitions et
renforcements par le passé.
47
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

L'approche béhavioriste vise à mettre au jour des


relations statistiquement significatives entre les
variables de l'environnement et les mesures du
comportement étudié sans faire appel au psychisme
comme mécanisme explicatif.
Le béhaviorisme a en effet émergé à la fin du XIXe
siècle et au début du XXe s. en réaction à la difficulté
des courants mentalistes, subjectives et introspectifs,
48
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

à produire des énoncés scientifiques empiriquement


testables.
Après avoir exercé une influence très forte sur la
recherche en psychologie en Amérique du Nord et en
Europe, le béhaviorisme, en particulier dans sa forme
« radicale » défendue par des chercheurs comme B. F.
Skinner qui cherchait à rendre compte aussi des
processus mentaux selon les mêmes lois, régressa au
profit des approches cognitivistes.
49
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Applications du béhaviorisme:
 Psychothérapies cognitivo-comportementales (TCC):
 Troubles mentaux
 Troubles envahissants du développement (TED), dont
l'autisme;
 Sécurité industrielle;
 Addictions;
 Dressage animal
 Management, etc. 50
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale
Le béhaviorisme Stimulus-Réponse de Watson
La psychologie telle que le behavioriste la voit est une
branche purement objective de la science naturelle. Son
but théorique est la prédiction et le contrôle du
comportement.
L'introspection constitue une partie non essentielle de
ses méthodes, pas plus que la validité scientifique de ses
données n'est dépendante de la facilité avec laquelle
elles se prêtent à l'interprétation à la conscience.
51
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Watson considérait que la psychologie devait faire des


comportements son sujet d'étude et non pas les états mentaux. Si la
psychologie veut être perçue comme une science naturelle, elle doit
se limiter aux événements observables et mesurables en se
débarrassant, sur le plan théorique, de toutes les interprétations qui
font appel à des notions telles que la conscience et en condamnant,
sur le plan méthodologique, l'usage de l’introspection « aussi peu
utile à la psychologie qu'elle l'est à la chimie ou la physique ».
52
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

L'objectif de la science du comportement est


pour Watson d'étudier les relations entre les
stimuli (S) de l'environnement et les
comportements réponses (R) qu'ils provoquent.
Cette position de principe défendue par Watson
correspond à ce qu'on a appelé par la suite le
« béhaviorisme méthodologique » pour le
différencier des autres courants auxquels il
donnera naissance.
53
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Il fait de l'apprentissage un objet central


pour l'étude du comportement, qui doit être
approché uniquement sous l'angle des
comportements mesurables produits en
réponse à des stimuli de l'environnement.
Watson était persuadé que son nouveau
béhaviorisme permettrait à terme la
prédiction et le contrôle du comportement.
54
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale
• La branche expérimentale du behaviorisme naît formellement en 1938
avec la publication de l'ouvrage de Burrhus F. Skinner : « The behavior
of organisms » (Le comportement des organismes).
• L'ouvrage résume les travaux menés en laboratoire entre 1930 et 1937. Il
met en perspective deux types de comportements :
1. le comportement répondant
2. le comportement opérant ou conditionnement opérant
sur la base des observations qu'il effectue sur les animaux placés dans des
dispositifs expérimentaux appelés boîtes de Skinner,
au cours desquels ils apprennent par essai-erreur les actions à effectuer
pour obtenir le résultat souhaité.
55
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Le premier ensemble de données présentées par


Skinner dans « Le comportement des organismes »
était un graphe qui présentait la mesure d'un
changement de comportement lorsque de la
nourriture était donnée à un rat lorsqu'il pressait un
levier.

56
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Skinner nota que les trois premières fois que la


nourriture arrivait en lien avec le comportement,
aucun effet ne fut observé, mais que la quatrième
fut suivie d'une augmentation appréciable du taux
d'actionnement du levier jusqu'à atteindre un
maximum.

57
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Ivan Pavlov avait mis en évidence les comportements répondants


qui sont suscités par le stimulus qui les précède immédiatement.
• Le stimulus antécédent (la lumière vive par exemple) et le
comportement qu'il suscite (la contraction de la pupille) forment
une unité fonctionnelle appelée réflexe.
• Les comportements répondants sont essentiellement involontaires et
apparaissent dès que le stimulus de déclenchement est présenté.

58
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Comme beaucoup d'autres psychologues de l'époque, Skinner


considérait que ni le comportement répondant de Pavlov, ni le
paradigme S-R de Watson ne permettaient d'expliquer la majorité
des comportements, en particulier les comportements pour lesquels
il n'y avait pas de causes antérieures apparentes dans
l'environnement.
En comparaison du comportement réflexe, la plupart des
comportements des organismes apparaissaient spontanés ou
volontaires. Skinner chercha dans l'environnement plus large les
déterminants de comportements qui n'avaient pas de causes
antérieures apparentes.
59
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Au travers d'expériences avec des animaux, il accumula la


preuve, contre-intuitive, que le comportement est moins
changé par ce qui le précède que par ce qui le suit. La
formulation de ce modèle est S-R-C (Stimulus - Réponse -
Conséquence), aujourd'hui plus connu sous le terme de
comportement opérant tandis que le modèle S-R de Pavlov
et Watson est généralement appelé comportement
répondant.

60
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Contrairement à Watson qui la rejetait, Skinner s'appuie


sur la loi de l'effet de Thorndike qui établit que le
comportement est fonction de ses conséquences, pour
développer les notions de renforcement, de
façonnement, d’apprentissage programmé.
• Ces principes marquent une divergence profonde avec
le béhaviorisme méthodologique de Watson en
acceptant l'idée que des variables internes à l'individu
puissent intervenir dans l'analyse du comportement.

61
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Ce modèle de comportement opérant ne


remplace pas le modèle du comportement
répondant puisque le réflexe est une réalité
physiologique.
• Il permet de mieux rendre compte de la façon
dont l'environnement influe sur le
comportement.
62
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

En incorporant les processus internes, comme les


pensées ou les émotions, sous la qualification
d'« événements privés », Skinner fait trois hypothèses
concernant les événements privés :
1. les pensées et sentiments sont des comportements
2. le comportement qui a lieu sous la peau d'un
organisme se distingue d'un événement public
uniquement par son inaccessibilité
3. l'événement privé est influencé par les mêmes types
de variables que les événements publics.
63
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Dans cette conception du behaviorisme, les


principes de la psychologie opérante peuvent
s'appliquer à tout ce qui concerne l'humain,
ce qui revient à dire « tout est du
comportement », y compris les événements
mentaux, d'où le terme de « béhaviorisme
radical ».
64
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Behaviorisme verbal ou Comportement verbal:


• En 1957 Skinner publia « Verbal Behavior », dans
lequel il analyse le langage comme un
comportement.
• Celui-ci obéit selon lui aux mêmes règles que les
autres comportements, mais s'en distingue
cependant par le fait qu'il ne peut être renforcé par
l'environnement physique, mais seulement
indirectement par le comportement des autres
personnes.
• Le langage est un comportement social. Il peut être
renforcé ou éteint par les interlocuteurs comme 65tout
autre comportement.
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Le comportement verbal est mis en forme et


conservé par un environnement verbal - par des
personnes qui répondent au comportement de
certaines manières en raison des pratiques du groupe
dont ils font partie.
Ces pratiques et l'interaction qui en résulte, entre
celui qui parle et celui qui écoute, génèrent les
phénomènes qui sont considérés ici sous la rubrique
du comportement verbal.
66
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• La linguistique et la psycholinguistique s'intéressent


à la structure du langage, son vocabulaire, sa grammaire
et ses liens avec la structure du psychisme.
• Dans l'approche du comportement verbal au contraire,
le langage est considéré comme un moyen d'obtenir ou
d'éviter une conséquence à l'instar des autres
comportements et également de modifier
l'environnement.
• Le langage soigne les Troubles Envahissant du
Développement (TED).
67
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• L’Analyse Appliquée du Comportement


(ABA) a relancé l'intérêt et la recherche dans le
domaine du behaviorisme.
• Les travaux de Skinner sont parfois qualifiés de
EBA pour « Experimental Behavioral analysis »
(Analyse expérimentales du comportement) pour
les distinguer de ceux de l'ABA.

68
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Durant les années 1950, et au début des années


1960 les chercheurs béhavioristes appliquèrent à
des humains leurs méthodes d'analyse et
modification expérimentale du comportement,
jusque-là uniquement testées en laboratoire sur des
animaux (essentiellement des pigeons et des
rongeurs).

69
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• L'objectif était de déterminer si les principes du


béhaviorisme s'appliquaient également aux êtres
humains et s'il était possible de modifier des
comportements problématiques de manière
durable en dehors du cadre du laboratoire.
• Sid Bijou étudia les renforcements chez des
jeunes enfants et Ogden Lindsley chez des
patients d’hôpitaux psychiatriques.

70
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Dans une large mesure, la méthode ABA fut créée en tant


qu'alternative à la psychanalyse alors méthode psycho-
thérapeutique prédominante dans le monde médical, y
compris aux États-Unis.
• La méthode ABA se définit comme la science dans
laquelle les techniques dérivées des principes du
comportement sont appliquées systématiquement afin
d'améliorer des comportements socialement
significatifs, et dans laquelle l'expérimentation est
utilisée pour identifier les variables explicatives du
comportement.
71
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale
Indications du béhaviorisme:
1. l'éducation des enfants atteints de troubles
envahissants du développement (TED),
2. l'autisme
3. la prévention du SIDA,
4. l'éducation et l'acquisition du langage,
5. la gestion des salles de classe,
6. l'implication scolaire des élèves. 72
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

En octobre 2015, la Société américaine de pédiatrie


(American Academy of Pediatrics, AAP) a
recommandé des approches dont l'efficacité a été
démontrée pour les interventions précoces dans
les TED des enfants de moins de 3 ans.
Ces recommandations mettent l'accent à la fois
sur la nécessaire implication de l'entourage dans
le développement et sur l'importance des
méthodes béhavioristes à mettre en œuvre.

73
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Thérapies cognitives et comportementales


(TCC):
Des auteurs comme Albert Ellis, Martin E.P.
Selignan, E.P. Seligiman, Joseph Wolpe ou
Steven Beck ont développé les thérapies
cognitives et comportementales (ou TCC) en
psychothérapie qui repose essentiellement sur les
théories cognitivistes mais utilisent les techniques
behavioristes.

74
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale
INDICATIONS COMBINAISON BEHAVIORISME ET COGNITIVISME:

• Traitement des patients qui croient « qu’ils sont


nuls et qu’ils n’intéressent personne »;
exemple: une femme qui pense que personne ne
l’aime;
• Traitement de l’anxiété;
• Diagnostic d’une croyance irrationnelle;
• Confrontation de la croyance d’un patient à la
réalité en rencontrant d’autres personnes;
75
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

INDICATIONS COMBINAISON BEHAVIORISME ET


COGNITIVISME ou TCC (suite):

• Troubles anxieux;
• Troubles obsessionnels compulsifs;
• Stress post-traumatiques;
• Dépression.
76
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Les Thérapies Cognitives Comportementales (TCC)


sont d'une certaine façon la synthèse du cognitivisme et
du béhaviorisme en psychothérapie.
• Les TCC ne sont plus considérées aujourd'hui comme du
béhaviorisme strict.

77
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

COMPORTEMENT RÉPONDANT :

La théorie behavioriste distingue trois phases


dans le processus qui met en œuvre le
comportement :
1. l'environnement qui stimule (S),
2. l'individu qui est stimulé (I)
3. le comportement ou la réponse de l'individu
par suite de la stimulation ( R).
78
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale
COMPORTEMENT RÉPONDANT
Le schéma classique est donc :
• S = le stimulus provenant de l'environnement
(des stimuli)
• I = l'individu
• R = le comportement ou réponse de
l'individu par suite de la stimulation.

79
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• L’objectif des behavioristes est de spécifier les


conditions et les processus par lesquels
l'environnement (S) contrôle le comportement
(R), sans faire référence à des variables internes
considérées comme non observables et
hypothétiques.
• Le schéma selon lequel ils travaillent met ainsi
entre parenthèses l'individu (I) qu'ils considèrent
comme une « boîte noire ». Toutes les questions
relatives à la conscience sont ainsi écartées de
leurs champs d'étude. 80
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

D'où le schéma : pouvant être assimilé au schéma


du conditionnement classique pavlovien, a été
modifié par B.F. Skinner, car le conditionnement
pavlovien n'explique que les apprentissages liés à
des stimuli dits inconditionnels c'est-à-dire des
stimuli provoquant des réponses
inconditionnelles liées à la phylogénèse de
l'espèce.
81
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Comportement opérant:
• Le terme « comportement opérant » est aujourd'hui de plus en plus
préféré à celui de « conditionnement opérant » dans la littérature
scientifique.
• Ce schéma introduit une nouvelle étape dans le processus : les
conséquences sur l'organisme pouvant être positives ou négatives.
D'où le schéma :
• S = le stimulus provenant de l'environnement (des stimuli)
• R = la réponse de l'individu au stimulus
• C= les conséquences pour l'individu de son comportement. 82
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale
Ce schéma est souvent appelé ABC pour Antécédent-Behaviour-Consequence:
• Le stimulus est antérieur au comportement, mais il ne le contrôle
pas, à la différence de la conséquence qui est postérieure au
comportement.
• Ce schéma n'est plus uni-directionnel, car ce n'est pas un stimulus
qui déclenche une réponse, c'est un stimulus qui l'évoque.
• La réponse ou comportement étant sélectionné par les
conséquences sur l'organisme et sur l'environnement, conséquences
qui sont propres à chaque organisme, c'est pour cela que l'étude et la
classification des stimuli et des réponses ne peut s'effectuer qu'a
posteriori. 83
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

La différence fondamentale entre le conditionnement


répondant et le conditionnement opérant est que le
conditionnement opérant présuppose un être actif dans
son environnement.
L'individu anticipe les conséquences de son
comportement suite au stimulus. L'individu peut
modifier son comportement et l'adapter afin d'obtenir
ou d'éviter les conséquences à son comportement.
84
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Il y a une boucle de rétro action, dans laquelle la


réponse de l'individu va se modifier à mesure qu'il
identifie, même inconsciemment, le processus S-R-C.
Pour cette raison, le conditionnement opérant est à la
base des apprentissages et explique les comportements
appris lors de l'ontogénèse de l'organisme.

85
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale
Par ailleurs, les conséquences peuvent être:
1. positives s'il y a un ajout ou augmentation d'intensité d'un stimulus
2. ou négative s'il y a retrait ou diminution d'intensité d'un stimulus
l'environnement.
Ainsi par exemple :
Renforcement positif :
Stimulus (antécédent) « donne le nom d'une encyclopédie gratuite en ligne »
Réponse (comportement) « Wikipedia»
Renforcement positif (conséquence) : « Bonne réponse ! Bravo ! "
Augmentation de la probabilité d'apparition du comportement : "répondre à la
question"
86
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Renforcement négatif :
Stimulus (antécédent) « La poubelle dégage une mauvaise
odeur dans la cuisine."
Réponse (comportement) « La poubelle est mise à
l'extérieur»
Renforcement négatif (conséquence) « Il n'y a plus de
mauvaise odeur dans la cuisine » (= retrait)
Augmentation de la probabilité d'apparition du comportement :
"sortir la poubelle"
87
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale
Punition positive :
Stimulus (antécédent) « La route est verglacée»
Réponse (comportement) « Le conducteur
roule à vitesse normale »
Punition positive (conséquence) « la voiture
percute celle qui la précède» (= ajout)
• Diminution de la probabilité d'apparition
du comportement : "conduire à vitesse
normale lorsque la route est verglacée."
88
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale
Punition négative :
Stimulus (antécédent) « Aller aux toilettes du café en
laissant son portefeuille sur la table sans surveillance »
Réponse (comportement) « Un passant vole le
portefeuille »
Punition négative (conséquence) « Ne plus avoir son
portefeuille » (= retrait)
• Diminution de la probabilité d'apparition du
comportement : "laisser son portefeuille sur la table
d'un café sans surveillance" 89
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

CRITIQUES DU BEHAVIORISME:
Les punitions corporelles ou souffrances physiques
infligées étaient initialement considérées comme
acceptables comme punitions ou renforcements pour
modifier des comportements d'automutilation ou de
troubles autistiques lourds notamment.
Au début des années 1980, la communauté des
psychologues a pris position sur un plan éthique afin de
donner des indications et un cadre d'intervention, et ont
finalement proscrit tout recours à une méthode violente
physiquement ou utilisant la souffrance physique (fessée,
chocs électriques, etc.).
90
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

À la fin des années 1980, l'approche ABA des


TED a été critiquée par le Mouvement pour les
droits des personnes autistes principalement aux
États-Unis qui revendiquent que l'autisme soit
reconnu comme une différence et non comme
une maladie.
Les problèmes médicaux et sociaux lourds posés
par les formes sévères d'autisme peuvent être
occultés ou minimisés par ce mouvement.
91
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Les théoriciens behavioristes:

Ivan Pavlov (1849-1936) Clark Hull (1884-1952)

John Watson (1878-1958) Edward Tolman (1886-1959)

Burrhus F. Skinner (1904-1990 Ivar Lovaas (1927-2010)

Sidney Bijou (1908-2009) Albert Bandura (1925- )


92
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale
LES THEORIES EN PSYCHOLOGIE
SOCIALE

2) LES THEORIES COGNITIVES

93
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale
Théorie sociale cognitive (TSC, ou SCT en anglais), ou
théorie sociocognitive:
• utilisée en psychologie, éducation et communication,
pose qu'en partie l'acquisition de connaissances d'un
individu peut être directement liée à l'observation
d'autrui dans le cadre des interactions sociales, des
expériences, et en dehors de l'influence des médias.
• Cette théorie a été formalisée par le psychologue
canadien Albert Bandura. Originellement, Bandura a
appelé ce champ théorique la théorie de l’apprentissage
social.
• Ex.: l’apprenti mécanicien.

94
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Il s’est intéresser aux aspects cognitifs influencés par


l'environnement : la motivation, la régulation de soi et de
ses comportements, et la création de systèmes sociaux pour
organiser et structurer leur vie.

95
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

La théorie de l'apprentissage social (« Social


Learning Theory », abrégée SLT) de Albert
Bandura décrit comment l'enfant peut
apprendre de nouveaux comportements en
observant d'autres personnes : il imite les
modèles de comportement qui font l'objet de
récompenses et non de punitions (notion
d'observational learning »).
96
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Ex.: ne pas frapper l’enfant, mais lui proposer


des récompenses s’il étudie bien.

97
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Trois procédures d’apprentissage social:


1. Apprentissage vicariant: imitation par l’observation d’un
pair qui exécute le comportement à acquérir;
2. Facilitation sociale désigne l’amélioration de la
performance de l’individu sous l’effet de la présence d’un
ou de plusieurs observateurs ce qui conduit à privilégier
dans de nombreux cas les formations en groupe;
3. Anticipation cognitive est l’intégration d’une réponse par
raisonnement à partir de situations similaires – ce qui
conduira aux méthodes de l’éducabilité cognitive –
essentiellement mise en place à l’intention des adultes.
98
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Cette théorie a connu de nombreuses


applications dans des domaines comme:
éducation,
sociologie,
criminologie;
santé publique.
99
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale
Théorie de Lev Vygotsky:
• Vygotsky considère que l’apprentissage se réalise dans un
premier temps dans une activité collective soutenue par le
formateur et le groupe social ; puis dans un deuxième
temps lors d’une activité individuelle et elle devient alors
une propriété intériorisée.
• Bruner y ajoute un élément supplémentaire : le rôle joué par
« l’ambiance culturelle » de l’individu. Son apprentissage et
la réussite de celui-ci dépendent aussi de la culture – ethos
habitus.
100
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale
Théories de la planification de Friedmann:
• Il a diffusé la théorie de l'apprentissage social
dans les théories de la planification. Cette
approche préconise l'apprentissage par
l'expérience et la pratique de groupes
impliqués dans des actions de planification de
leur environnement
• Cette théorie est prise en compte et prolongée
dans le domaine de la criminologie.
101
2) LES THEORIES COGNITIVES
Exemples:
Qqu’un qui a le Bac et celui qui n’a que le
CEP.
Qqu’un qui a beaucoup voyagé en dehors
de l’Afrique et celui qui n’est jamais sorti.

102
Exemples
• La théorie du champ de Lewin (1951). L’idée de champ
repose sur le principe d’interdépendance existant entre la
personne et son environnement psychologique (perçu).
• Cette théorie attire l’attention sur le fait que ce qui détermine
d’abord le comportement , c’est la façon dont l’individu se
représente le monde environnant.

103
Exemples
• L’AEEM de la FSJP.
• L’AEEM de la FMOS.

104
L’approche phénoménologique.
Il s’agit d’une approche qui observe et décrit les caractéristiques
essentielles des évènements tels qu’ils se présentent à nous.

Une 3ème orientation, plus récente, repose sur l’idée que les
processus cognitifs constituent des mécanismes de traitement
de l’information .

105
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale
LES THEORIES EN PSYCHOLOGIE
SOCIALE

3) LES THEORIES DE
L’INTERACTION SYMBOLIQUE

106
LES THEORIES DE L’INTERACTION
SYMBOLIQUE

Elles ont retenu l’idée qu’une situation donnée en relation


avec la personnalité des individus concernés exerçait une
influence sur les comportements sociaux adoptés.
Elles peuvent être définies comme une étude de la
dynamique des systèmes culturels. Elles montrent
comment, à travers les normes, les traditions et les valeurs,
ces systèmes sont utilisés ou interviennent comme facteurs
d’influence des comportements

107
Exemples:
Si qqu’un te fait qq chose, cherche d’abord à savoir:
- Quelle son éducation familiale?
- Quel est son niveau d’études?
- A-t-il voyagé en dehors du Mali?
- A-t-il un sentiment d’amour à ton endroit?
- Quels sont les gens qui étaient à côté au moment des faits?
- Est-il trop pauvre ou très riche ou bien adossé ?
- Quelle est son histoire, sa biographie?

108
Exemple n°2: (Baggio 2006)
• 2 automobilistes: l’un fait une queue de poisson (chauffard)
• Réaction de l’autre en fonction de :
• - La situation antérieure (1)
• - Ses émotions : calme, nerveux (2)
• - Conditions du milieu : pluie, vent, soleil (3)
• - Normes de la société : seuil de tolérance envers les
chauffards (4)

109
4 NIVEAUX D’ANALYSE EN PSYCHOLOGIE
SOCIALE :

1. Niveau intra-individuel :
2. Niveau inter-individuel :
3. Niveau intragroupe;
4. Niveau intergroupes.

110
COMPARAISON DES 4 NIVEAUX D’ANALYSE EN
PSYCHOLOGIE SOCIALE ET EN SOCIOLOGIE:
N° PSYCHOLOGIE SOCIALE EXEMPLES SOCIOLOGIE EXEMPLES

1. intra-individueL Relation DE INDIVIDUEL Analyse de


parenté l’attitude d’un
iindividu
2. inter-individuel L’amitié MICROSOCIALE D’un village

3. intragroupe Qui commande qui MESOSOCIALE D’une région


dans votre grin?

4. intergroupes Le racisme des MACROSOCIALE D’un pays /


blancs envers les monde
noirs.
111
ECHELLES D’OBSERVATIONS :

Il existe 4 échelles d’observation :


• micro-individuelle : un individu seul décide sur le lieu d’achat un
jambon à la coupe à un jambon emballé, car le 1er est moins cher que le
2ème ; Exemple : moi seul.
• microsociale : si ce sont les enfants de cet individu qui lui ont
demandé de ce type de jambon ; exemple : mon service.
• méso sociale : s’il fait partie d’un réseau de consommateur qui exige ce
type de jambon ; exemple : mon ministère.
• macrosociale : si l’on la considère comme étant une femme de classe
moyenne ; exemple : mon pays.
112
Niveau intra-individuel :
Etude des mécanismes cognitifs et affectifs individuels
dans l’environnement social :
• Les attitudes :
Prise de position par rapport à un objet, (interactions
cognition- affectivité)
acquise (influence d’expériences passées)
évaluative (positions négative, positive)
Non perceptible (expression à travers l’opinion).
113
Niveau inter-individuel :
Situations d’interactions entre les individus.
• Exemples : La popularité : Qui sont les personnes que tout
le monde aime ?
• Sociogramme : mesurer les relations entre les individus
Rejet/attirance entre individus. Exemples de questions :
Toute votre classe doit faire une excursion : Avec quelles
personnes aimeriez-vous le plus faire le trajet en bus ? Avec
quelles personnes aimeriez-vous le moins, faire le trajet en
bus ?
114
Le niveau intragroupe :
• Situations d’interactions entre les individus au sein d’un
groupe.
• • l’influence sociale : conformisme, innovation…
• • Le leadership : Individu……… groupe
• Enseignant
Autoritaire
Libéral
Laisser-faire
• Climat du groupe / classe
115
Le niveau intergroupes :
Situations d’interactions entre groupes.
• Le préjugé : jugement prématuré, attitudes souvent négatives
envers un groupe social
• La discrimination : Comportements négatifs à l’égard des
membres d’un autre groupe social
Exemple: les obèses
• Préjugé : ce sont des gens qui n’ont pas de force de caractère
• Discrimination : accès au travail inéquitable, salaires
inférieurs, invisible pour l’institution
116
4. LA THEORIE DE L’INFLUENCE
SOCIALE

117
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

L’interactionnisme symbolique est une


approche issue de la sociologie américaine
qui est apparue vers la fin des années 1930.

118
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Les principes à l'origine de la discipline:


• 1. Les humains agissent à l’égard des choses en
fonction du sens qu'ils attribuent à ces choses.
• 2. Ce sens est dérivé ou provient de l’interaction
sociale que chacun a avec autrui.
• 3. Ces sens sont manipulés dans, et modifiés
via, un processus interprétatif utilisé par la
personne pour interagir avec les choses
rencontrées (traduction d'Herbert Blumer, 1969).
119
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Premier temps:
Sa thèse est que, premièrement, l'accès cognitif au sens
des phénomènes, tant subjectifs qu'objectifs, découle
inévitablement d'une interprétation et, deuxièmement,
que la formation du cadre interprétatif découle des
processus dynamiques d'interaction inter-individuelle.
L'interaction symbolique (communication verbale et non
verbale) entre les individus humains ou animaux
détermine le sens que ces derniers accordent au monde et
à leurs propres états mentaux.

120
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Second temps:
Le fonctionnalisme et le culturalisme: la
caractéristique commune de ce double
mouvement est, en plus d’une évidente
position oppositionnelle et polémique, le
refus fondamental d’un déterminisme
biologique et social de l’individu.

121
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale
• Au niveau épistémologique, l’interactionnisme symbolique fut
fortement influencé par la tradition compréhensive.
• Il n'est par conséquent pas possible de déterminer les
comportements de manière causale : ils ne sont ni prévisibles, ni
réplicables comme n'importe quel objet d'expérience.
• D'où l'intérêt de prendre en compte les interprétations des acteurs
individuels et leur représentation.) , en opposition avec l’approche
explicative (l'exact opposé : postulat d'un positivisme en science
sociale), permettant le développement d’un nouveau réalisme ne
tombant pas dans l’erreur objectiviste. 122
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

C’est la capacité réflexive qui constitue, pour


le sujet, la base de la construction
interactionniste : l’individu contrôle ses
actions en agissant sur lui-même et le tout
selon les circonstances et le contexte.

123
3) LES THEORIES DE L’INTERACTION
SYMBOLIQUE

• Elles ont retenu l’idée qu’une situation donnée en


relation avec la personnalité des individus concernés
exerçait une influence sur les comportements sociaux
adoptés.

• Elles peuvent être définies comme une étude de la


dynamique des systèmes culturels. Elles montrent
comment, à travers les normes, les traditions et les
valeurs, ces systèmes sont utilisés ou interviennent
comme facteurs d’influence des comportements
124
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• L’influence sociale se définit comme une pression du groupe


et de la société en général sur l’individu et qui a pour
conséquence de modifier, de modeler peu à peu ses attitudes
et ses comportements dans la direction des patterns qui
prévalent dans une culture ou une sous-culture donnée.
• Elle crée donc un conflit entre le désir d’être similaire à
autrui et le désir de garder sa spécificité.
• On a longtemps pensé que l’uniformité était le résultat d’un
processus d’imitation que l’individu active de façon
instinctive.
125
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Aujourd’hui, on pense qu’elle est due à plusieurs facteurs


sociaux portant 2 fonctions essentielles :
1. La facilitation des relations inter-individuelles, c’est-
à-dire l’adoption de règles communes
2. Le fonctionnement économique du système cognitif :
grâce à des patterns de conduite, l’individu ne
s’interroge pas toujours sur la conduite à tenir.

126
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• L’uniformité se définit comme une forme de similarité


qui repose sur le fait que l’individu accepte d’être comme
les autres pour ne pas être rejeté.
• Il est ainsi socialement désirable de modeler son
comportement à celui des autres.

127
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

La facilitation sociale renvoie au fait que nos


performances lors de l’effectuation d’une
tâche, sont modifiées par la simple présence
d’autres individus.
Le processus a été mis en évidence par Triplett
en 1897 qui montra qu’un individu développait
des performances motrices plus importantes
lorsqu’une autre personne effectuait la même
tâche avec lui.

128
Première expérience en psychologie sociale :
Norman Triplett (1897), la facilitation sociale.
• La présence d’autrui permet d’améliorer la performance :
• Expérience : Analyse de performances de 2000 cyclistes de
haut niveau (40 km); relevés dans des archives.
• • C1 : course contre la montre, seul (39 km/h)
• • C2 : Course avec un homme-trainer (50 km/h)
• • C3 : course en compétition avec d’autres concurrents (52
km/h)

129
EXEMPLES:
PAS DE CLASSE D’UNE SEULE PERSONNE.
TRAVAUX DE GROUPE

130
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Triplett a mis en évidence deux effets


spécifiques de la facilitation sociale :
1. l’effet d’audience
2. l’effet de coaction.
L’effet d’audience renvoie au fait que la simple
présence d’observateurs passifs a une
influence sur la performance de l’individu
observé.
131
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Sous l’effet de groupe, un individu


pouvait trouver une stimulation
l’amenant à dépasser ses
performances individuelles.
Exemple: le match de football:
supporteurs.
132
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

L’effet de coaction:
• La présence d’autrui aurait ainsi une influence positive
sur la performance individuelle.
• C’est un phénomène social selon lequel la présence
d’autrui, en situation de coaction, a un effet bénéfice
sur les performances des individus.
• Il a fait l’expérience sur les cyclistes: le résultat est
toujours meilleur en groupe que lorsqu’on est seul.
• « la présence de compétiteurs produirait un effet
dynamogène sur les performances des cyclistes ».
133
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Floyd Allport: la facilitation sociale est l’influence


positive que la présence active (effet de co-action)
ou passive (effet d’audience) d’autrui peut avoir sur
les performances d’autrui.

134
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Expérience de Bergum et Lehr 1969:


Les sujets de l’expérience sont des recrues de
la garde nationale. Leur tâche est de travailler
individuellement pour savoir si une série de 20
lampes s’allument bien dans l’ordre établi.
L’ensemble de l’expérience dure 2h15.

135
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• La variable indépendante correspond à l’effet


d’audience : l’un des groupes reçoit la visite
du lieutenant-colonel, l’autre non. La variable
dépendante est la performance des sujets.
• Les résultats montrent :
Une diminution progressive des
performances au cours du temps, résultat
normal;
136
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• L’effet de coaction renvoie au phénomène


décrit par Triplett : la présence d’autres
personnes effectuant la même tâche que le
sujet a une influence directe sur la
performance de ce dernier.
• Expérience de Allport 1924:
Les tâches consistent en la réalisation de
multiplication, d’associations de mots en
chaîne etc.
137
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

La variable indépendante est la présence d’un rival (effet de


coaction) ou son absence (groupe contrôle).
La variable dépendante est la performance globale du sujet.
Les résultats montrent de meilleures performances dans la
situation de coaction.
Deux facteurs interviennent :
- La vue des mouvements d’autrui augmente la production des
mouvements du sujet par imitation
- Autrui est source de rivalité, ce qui augmente donc la
performance. 138
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Attention : Dashiell en 1930 montra que


les individus en état de coaction
répondent plus vite mais font également
davantage d’erreurs.
• Conclusion : la présence d’autrui
(actif ou passif) a des effets positifs
ou négatifs. On ne peut donc pas
toujours parler de facilitation sociale.
139
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

EXPLICATIONS THEORIQUES
• Zajonc et Cottrell rendront compte des
facteurs qui facilitent les performances ou
qui constituent un frein.
• Il fit appel au concept de motivation et aux lois
d’apprentissage définies par Hull et Spence. Selon
lui, le fait d’être en compétition entraîne une série
de conséquences psychologiques qui se
retrouvent au niveau physiologique. 140
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Les premières concernent l’augmentation de


l’attention, de la vigilance et de la motivation, les
secondes concernent l’augmentation de l’activité
corticosurrénale.
• D’après l’une des lois de l’apprentissage,
l’augmentation de l’attention et de l’activité
physiologique a pour effet d’augmenter la
probabilité d’apparition de la réponse
dominante. 141
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• La qualité de la réponse dominante dépend de la


maîtrise de la tâche par le sujet.
• En cas de bonne maîtrise, la réponse dominante est la
bonne réponse, il y a donc un effet facilitateur.
• Lorsque le sujet maîtrise mal, la réponse dominante
est la mauvaise réponse, il y a donc un effet inhibiteur.
• Zajonc mit donc l’accent sur les caractéristiques
individuelles et traita le phénomène comme inné et
déclenché automatiquement par autrui.

142
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Cottrell mit l’accent sur les caractéristiques de la


personne qui assiste à l’action du sujet.
• Dans des situations d’audience, ce qui importe est
le jugement que l’individu pourra porter. Si
l’observateur n’a pas de possibilité de jugement,
Cottrell estime qu’on ne doit pas observer d’effet
d’audience.
• Dans les situations de coaction, il y a
augmentation des performances uniquement
lorsqu’il y a rivalité entre les sujets.
143
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale
Expérience de Henchy et Glass 1968:

144
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

I : le sujet pense que l’expérimentateur ne connaîtra pas leurs performances


II : les observateurs observent le déroulement d’une étude de psychologie
III : les observateurs sont compétents par rapport à la tâche
IV : les sujets sont seuls mais pensent que leurs performances sont enregistrées et qu’elles seront
jugées par des experts
Les résultats : condition 3 > condition 4 > condition 2 > condition 1
Ils confirment donc la théorie de Cottrell mais pas celle de Zajonc (condition 1 = condition 4,
condition 2 = condition 3)
Conclusion : pour déclencher un phénomène de facilitation, il faut
que l’audience soit compétente.
145
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Dans l’effet d’audience, la motivation du sujet dépend de sa perception de


l’audience.
• S’il est jugé, la performance va augmenter, s’il n’est pas jugé ou si
l’audience est incompétente, les performances seront stables.
• Concernant l’effet de coaction, la compétition augmente la performance.
Cependant, une bonne performance est la conséquence de la maîtrise
de la tâche par le sujet.

146
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Exemple:
Lorsque je soutiens mon mémoire devant un jury et que je suis
convaincu que je maîtrise mon sujet, ma performance augmente.

147
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

. LES COMPORTEMENTS TENDANT A RESISTER A L’INFLUENCE


SOCIALE
3 COMPORTEMENTS:
1. RESISTANCE ,
2. ANOMIE,
3. DEVIANCE.

148
LA RESISTANCE INDIVIDUELLE : LA REACTANCE
• Dans une situation où des individus se sentent menacés dans
leur indépendance, ils réagissent par un comportement appelé
« réactance ».
• Wicklund et Brehm, en 1976, ont montré que dans certains cas,
les individus peuvent résister à la pression sociale exercée sur
eux, car elle déclenche des motivations en sens inverse de l’effet
recherché.
• Exemple: une fille trop pressée par ses parents à ne pas sortir à
tendance à escalader le mur lorsqu’ils dorment.
• Un Peuple vivant sous dictature et dans la misère a tendance à 149

se révolter
D’autres études (Brehm et Mann, 1975) ont montré que la
probabilité d’un comportement de réactance était liée à plusieurs
facteurs :
1. elle augmente d’autant plus que le sentiment de liberté
diminue;
2. la conformité diminue lorsque le besoin de se distinguer ou de
s’affirmer augmente.

150
L’ ANOMIE SOCIALE
Durkeim, en 1960 constate une perte d’impact, de puissance,
d’efficacité, des règles sociales qui guident les conduites.
Il y a ainsi anomie, lorsque la conduite des individus n’est plus
régie par des normes claires.
Exemple: La désobéissance civile selon les jeunes du M5-RFP les
10, 11, 12, et 13 juillet 2020.

151
LA DEVIANCE
Elle peut être définie comme un type de conduite qui place les
individus en dehors d’un système social de règles établies, où leur
comportement ne paraît plus régi par elles.
Exemple: Des étudiants de la FSEG qui se blessent avec des coupe-
coupe (béssé) lors de la mise en place de leur Comité AEEM.
C’est du désordre, de la pagaille.

152
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale
La comparaison sociale
La comparaison sociale est le processus par lequel un individu évalue ses
opinions et ses aptitudes en se référant à autrui.
Plus exactement, dans les situations où l’individu n’est pas sûr de la
justesse de ses opinions ou de la qualité de ses aptitudes, il opère une
comparaison afin d’obtenir une estimation mais également dans
l’éventualité de s’ajuster aux normes ambiantes.
Le processus de comparaison sociale est déclenché par un état
d’incertitude et vise à rétablir cette certitude et ainsi à aboutir à un état
d’équilibre.

153
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

La comparaison sociale
La théorie de la comparaison sociale de Festinger (1954):
• Festinger affirme que l’homme n’a pas toujours les bases objectives pour
évaluer ses opinions ou certaines de ses capacités. Dans ce cas, il n’a pour
seul moyen de comparaison que la ‘réalité sociale’, c’est-à-dire le consensus.
Si son opinion est partagée, il conclura qu’elle est valide, de même si ses
capacités sont appréciées par autrui, il conclura qu’elles sont satisfaisantes.

154
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

La comparaison sociale
Lorsque le sujet perçoit des différences entre son groupe de référence et lui-
même, il a trois solutions :
1. Se rapprocher des autres, c’est-à-dire réduire ses différences avec les
autres
2. Approcher les autres, c’est-à-dire faire en sorte que les autres aient moins
de différences avec lui
3. Réduire son champ de comparaison et augmenter les critères.

155
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale
La comparaison sociale
Ces trois solutions débouchent toutes sur une uniformisation.
S’agissant des compétences intellectuelles, le sujet tente de s’ajuster à
autrui.
Concernant les différences physiques, l’ajustement n’est pas possible, ce
qui explique que l’on tente de dépasser autrui.
L’ajustement est donc différent lorsqu’il s’agit d’opinions ou d’aptitudes.
Ces dernières entrainent une compétition et donc un dépassement de
l’autre, alors que les opinions s’homogénéisent.
156
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale
Développement et critique par Codol de la comparaison sociale:
• Codol, en 1975, remit en cause l’idée selon laquelle le sujet tente avant tout
de s’ajuster aux autres. Selon lui, il est pris entre deux logiques : celle de se
conformer et donc de s’ajuster, et celle de se différencier.

157
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale
Développement et critique par Codol de la comparaison sociale:
• L’individu parviendrait à concilier ces deux désirs en montrant qu’il est
davantage conforme aux normes sociales que les autres : il s’agit du concept
de conformité supérieure de soi.
• Elle remplit la première fonction puisqu’elle permet de coller aux normes
sociales, mais elle remplit également la seconde puisque l’individu s’y
différencie en surpassant autrui. C’est l’effet PIP : Primer Inter Pares.
(Amorce inter coupe).

158
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale
Développement et critique par Lemaine de la comparaison sociale:

• Lemaine remit en cause l’idée selon laquelle l’individu se compare


uniquement et systématiquement à l’ensemble des individus
proches de lui.
• Il affirme que dans certains cas de figure, l’individu est amené à se
comparer à des individus éloignés, soit par les opinions, soit par
les attitudes.

159
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale
Développement et critique par Lemaine de la comparaison sociale:

• Lorsque l’écart est faible, la théorie de Festinger s’appliquerait, mais lorsque


l’écart est grand, le sujet peut abandonner en se justifiant.
• Il tente alors d’introduire une nouvelle dimension de comparaison sur un
critère pour lequel il possède des aptitudes. Il essaie également de faire en
sorte que ce critère devienne décisif parmi les critères de comparaison
initialement appliqués.

160
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale
Développement et critique par Lemaine de la comparaison sociale:

Exemple:
Un footballeur de la FSEG qui se compare à MESSI F.C. Barcelone. Un
moment donné, il abandonne la comparaison technique de footballeur et se
contente de celle du niveau intellectuel.

161
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

La comparaison sociale
• Expérience de Lemaine 1966
• Les sujets sont des enfants de 11 à 13 ans en centre de vacances. Ils sont répartis en
deux groupes de 5 enfants. Leur tâche est de construire une cabane. Un groupe
reçoit une ficelle par tirage au sort. La variable indépendante est donc la distance
entre les deux groupes : le groupe favorisé par la ficelle, le groupe défavorisé. Pour
éviter l’abandon, l’expérimentateur donna un enjeu, c’est-à-dire une récompense
pour la meilleure cabane. L’hypothèse est que le groupe défavorisé introduira de
nouveaux critères.

162
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

La comparaison sociale
Résultats : dans un premier temps, le groupe défavorisé développe une
mauvaise ambiance, l’organisation du travail est également mauvaise. Puis il
donna une solution, à savoir la construction d’un jardin. Dans un troisième
temps, le groupe tenta de convaincre l’expérimentateur que le jardin est
essentiel pour la cabane. La variable dépendante était l’ambiance du groupe,
l’organisation du travail ainsi que la différence entre le but fixé et la tâche
accomplie (en tâche supplémentaire et en tâche réalisée en moins).

163
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Expérience de Malaton 1966


• Les sujets sont des étudiants en psychologie. Ils sont placés dans un jeu de rôle qui correspond à une situation de candidature à un emploi.
Leur tâche est d’écrire une lettre de motivation.
Phase 1 : réalisation de la lettre
Phase 2 : les sujets sont contactés, on leur dit qu’ils ont été sélectionnés parmi n candidats et qu’ils doivent donc écrire une seconde lettre.
• Variable indépendante : distance sociale entre deux candidats
- Candidat rival au même profil: distance faible
- Candidat rival au même profil mais avec des expériences professionnelles en plus : distance moyenne
- Candidat rival sortant de polytechnique : distance élevée
• Variable dépendante : les différences entre les lettres
• Résultats : dans le cas de la distance faible, on ne note pas de différence significative entre les lettres. Dans les cas de distance moyenne et
élevée, le sujet met en avant l’une des dimensions dans lesquelles il excelle, notamment la dimension clinique dans ce cas (ce sont des étudiants
en psychologie).

164
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• La normalisation
• Définition
• Lorsqu’il n’y a pas de norme établie, les sujets exercent les uns sur
les autres, une influence réciproque et convergent vers une norme
commune. Ce phénomène est courant lorsqu’un groupe se
constitue : rapidement ce collectif va élaborer en commun un
système de normes et de valeurs qui lui permettra de se donner une
forte cohésion et de se différencier des autres groupes sociaux.
165
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• La normalisation
• Formation des normes
• Expérience de Sherif 1935
• Le sujet est placé dans une pièce plongée dans le noir total. Face à lui
se trouve un pupitre avec un bouton. On lui explique qu’il va voir un
point lumineux à 5 mètres de lui. Sa tâche est d’appuyer sur un bouton
dès qu’il l’aperçoit. La lumière est présentée durant deux secondes. Le
sujet doit évaluer
166
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• La normalisation
• le déplacement subjectif du point lumineux. L’expérience présente 100 essais, elle se déroule donc sur plusieurs jours.
• La variable indépendante est l’ordre de passation : soit le sujet passe seul, soit il passe en groupe (1-2 ou 2-1). La seconde
variable indépendante est la taille du groupe (de deux à trois sujets). La variable dépendante correspond aux estimations du
sujet. L’expérience se déroule avec 40 sujets : 8 groupes de 3 : 4 (1-2) ; 4 (2-1) et 8 groupes de 2 : 4 (1-2) ; 4 (2-1).
• Résultats : Sherif ne constata aucun effet de la variable taille du groupe. En revanche, concernant la variable ordre de
passation : lorsque les sujets passent d’abord seuls puis en groupe, on constate que les estimations sont disparates puis
s’homogénéisent, il y a donc formation d’une norme. Une fois en groupe, la norme collective émerge lentement car il y a
préexistence d’une norme individuelle. Dans la condition où les sujets débutent l’expérience par le groupe, la norme
collective émerge vite et se trouve conserver lorsque les sujets se retrouvent seuls.
• Dans les situations où les schèmes habituels de conduite ne sont pas applicables car il n’y a pas de normes établie, et en
l’absence de point de référence, l’individu se crée une norme individuelle. Cependant, s’il a la possibilité de se référer aux
conduites d’autres individus, il ajuste son comportement aux leurs. Il s’agit cependant dans ce cas d’une influence
réciproque.

167
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• La normalisation
• Expérience de G. de Montmollin 1966
• Elle porte sur une variante de l’effet autocinétique de l’expérience de Sherif. Il estime qu’il s’agit d’une situation
particulière car il y a influence réciproque et dans certains cas, une influence dominante par élection d’un leader. Par
ailleurs l’expérience durant plusieurs jours, il estime que des relations amicales se sont nouées entre certains
membres du groupe.

•.

168
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• La normalisation
• Dans la variante de l’expérience de Montmollin, les sujets ne se voient pas, la réponse de l’autre sujet est communiquée par
l’expérimentateur à l’écrit. La tâche est d’évaluer le nombre de pastilles de couleur figurant sur un carton. Celui-ci est
présenté durant 4 secondes et contient 80 pastilles, l’évaluation est donc subjective. Dans une première phase, le sujet donne
sa réponse à l’expérimentateur, puis ce dernier collecte les réponses et les communique, enfin, le sujet fait une seconde
évaluation.
• Résultats : lorsque le sujet donne sa réponse, il évalue la vraisemblance des réponses des autres sujets et ne s’ajuste qu’aux
sujets les plus proches de sa réponse.
• Conclusion : les normes ont deux fonctions principales :
• Elles permettent au groupe de se donner une cohésion forte : par l’adoption de normes communes, le groupe cherche à
éviter les conflitscherche à se démarquer
• On y retrouve donc les processus de la cohésion sociale, à savoir l’assimilation ou le contraste.

169
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Le conformisme
• Définition
• Le conformisme se caractérise par le fait qu’en la présence d’une norme dominante,
il existe une pression vers la conformité qui pousse l’individu à accepter le système
de comportement privilégié et donc à modifier ses opinions, attitudes et
comportement qui en découlent.
• Le conformisme se distingue donc de l’uniformité car celle-ci n’engendre pas de
pression du groupe sur l’individu. Celui-ci adopte les normes groupales parce qu’il
estime que c’est préférable d’être comme autrui.

170
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Le conformisme
• Expérience de Asch 1951
• Asch créa une situation dans laquelle le sujet sera conduit à renier son expérience visuelle
pour se conformer ou à conserver son jugement alors que cela le conduit à devenir déviant.
• L’expérience se déroule avec des groupes de 8 sujets dont 7 compères et un sujet naïf. Leur
tâche est de comparer une ligne étalon à 3 stimuli visuels en disant quel est celui qui
correspond à l’étalon. Il y a 18 essais.
• Dans le groupe expérimental, les 7 sujets compères donnent 12 réponses fausses à l’oral.
Dans le groupe contrôle, ils font de même mais à l’écrit.

171
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Le conformisme
• Résultats :
• - 26% des sujets naïfs restent indépendants
• - 30% des sujets se conforment moins d’une fois sur deux
• - 44% des sujets se conforment plus d’une fois sur deux
• - Pratiquement aucune erreur n’est observée dans le groupe contrôle
• Lors d’entretiens post-expérimentaux, les sujets qui se sont conformés expliquent l’avoir fait par peur du rejet du
groupe, mais la plupart avance l’idée qu’ils se sont conformés car la majorité avait forcément raison. Les sujets
étaient alors en état de dissonance cognitive et ont trouvé une solution en déduisant qu’ils avaient forcément un
problème de vision.

172
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Le conformisme
Expérience de Deutsch et Gerard 1955
Deutsch et Gerard voient un double conflit dans l’expérience de Asch. Ils estiment que les sujets ont tendance à se fier à leurs perceptions, mais aussi qu’ils hésitent car ayant
l’information de la majorité, ils craignent d’être jugés négativement.
Les auteurs mettent donc en évidence deux types d’influence :
• L’influence normative qui existe pour ne pas ternir son image auprès d’autrui ou envers soi-même
• L’influence informationnelle qui dit que la majorité a raison
Au cours de leurs expériences, ils mirent en avant différents processus :
• L’effet de l’influence normative régresse lorsque le sujet comprend que ses réponses ne sont pas connues d’autrui, car la pression au conformisme est moindre
• L’influence normative individuelle diminue l’impact de l’influence normative d’autrui
• Moins le sujet est certain de l’estimation du groupe, moins il sera sensible à l’influence sociale informationnelle
• Moins le sujet est certain de sa propre perception, plus il sera sensible à l’influence sociale normative et informationnelle

173
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Le conformisme
L’expérience de Milgram 1956
Les travaux de Milgram, entrepris à la suite des exactions commises par les Nazis durant la seconde guerre mondiale, sont
aujourd’hui célèbres. Leurs objectifs étaient de comprendre les mécanismes de l’obéissance, c'est-à-dire les processus à l’œuvre
dans le fait de se soumettre aux ordres directs d’une autorité.
600 sujets étaient invités à se présenter au sein de l’université de Yales. Le cadre prestigieux de cette faculté est extrêmement
important dans la mesure où il assoit encore davantage l’autorité des chercheurs face aux sujets de l’expérience.
On explique aux sujets que l’on cherche à tester l’effet des punitions sur les processus d’apprentissage. Les sujets sont placés
par deux, un sujet naïf et un sujet compère. On réalise un tirage au sort, truqué, destiné à choisir lequel des deux individus
jouera le rôle de l’apprenant. Bien sûr, cette place est toujours attribuée au compère. On demande donc au sujet naïf de faire
apprendre des paires de mots aux compères (table – ardoise par exemple). Puis le sujet naïf est placé devant un tableau de
commandes sur lequel sont installés des leviers allant 15 à 450 volts, le dernier étant marqué ‘Danger’.

174
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

•Le conformisme
• La consigne est la suivante : à chaque erreur de l’apprenant, le sujet doit lui envoyer un choc électrique en
augmentant le voltage progressivement. Un chercheur se trouve aux côtés du sujet tout au long de l’expérience, afin
de « l’accompagner ». Il est autorisé à formuler les phrases suivantes : « vous devez continuer » ou « il faut continuer
» ou « continuez » ou « l’expérience veut que vous poursuiviez ».

175
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Résultats :
% de sujets allant jusqu’à Moyennes des chocs
450V électriques
Situation 1 : l’apprenant et 65% 405 V
le sujet ne sont pas dans
la même pièce, à 300V le
compère tape sur la
cloison pour protester
puis ne donne plus
aucune réponse jusqu’à
450V
Situation 2 : idem, sauf 62.5% 370 V
que des cris de douleur
sont entendus
Situation 3 : apprenant et 40% 310 V
sujet dans la même pièce,
il est donc vu et entendu
Situation 4 : le sujet naïf 30% 265 V
doit contraindre
l’apprenant à poser les
mains sur les plaques
délivrant le choc

176
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Cette expérience a été reproduite dans diverses conditions afin d’en vérifier
les résultats. Ce fut notamment le cas dans la situation d’absence de l’autorité
(représentée par le chercheur dans la première condition). Les résultats furent
tout à fait différents :

177
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

% de sujets allant jusqu’à Moyennes des chocs


450V électriques
La victime demande les 0% 150 V
chocs, l’autorité s’y
oppose
Pas d’autorité, l’ordre est 20% 245 V
donné par un sujet ayant
le même statut que le sujet
envoyant la décharge
2 sujets s’opposent : l’un 0% 150 V
disant de continuer, l’autre
d’arrêter

178
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Ils montrent que la hiérarchie est indispensable aux processus d’obéissance, mais également qu’elle doit représenter une
autorité légitime aux yeux du sujet pour qu’il y ait soumission. Dans ce cas, l’individu n’agit plus comme acteur autonome
mais comme un agent exécutif des volontés d’autrui : il en attribue la responsabilité à l’autorité qu’il reconnaît.
• Conclusion :
• Nos conduites individuelles peuvent dépendre de la pression du groupe. Certains auteurs se sont donc intéressés aux
caractéristiques des individus qui se conforment et de ceux qui restent indépendants : existe-t-il des individus qui se
conforment au groupe quelques soient les circonstances ? La réponse fut donnée, elle est négative : les individus ne se
conforment que pour une seule raison, celle de satisfaire des besoins psychologiques.
• Un autre axe de recherche fut développé autour des questions des processus qui sous-tendent le phénomène de
conformisme. Kelman en différencia trois :
• 1. Le processus d’acquiescement,
• 2. Le processus d’intériorisation,
• 3. Le processus d’identification.

179
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Les processus d’influence majoritaire et minoritaire


• Définitions
• On parle de déviance lorsqu’un individu ou un groupe d’individus minoritaire ne se
conforme pas aux normes ou règles sociales en vigueur dans un système social donné. Il
s’agit donc d’un comportement qui remet en cause à la fois les normes sociales et la
cohésion ou l’unité du système.
• L’innovation se manifeste lorsqu’un individu ou un groupe d’individus minoritaire s’efforce
d’introduire ou de créer des idées, des comportements ou des modes de pensée nouveaux,
ou encore de modifier les idées reçues et attitudes traditionnelles d’anciens modes de pensée
ou de comportements.

180
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Les processus d’influence majoritaire et minoritaire


• Parler de déviance, c’est concevoir un système social statique caractérisé par des
règles et des normes sociales immuables. Dans ce cas, la déviance est analysée
comme un dysfonctionnement de certains individus ou groupes sociaux minoritaires
incapables de s’adapter à la société et d’en intégrer les normes. Les recherches qui
furent établies à partir de ce raisonnement portèrent sur les caractéristiques
psychologiques des déviants ou sur les réactions de la majorité face aux déviances.

181
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Les processus d’influence majoritaire et minoritaire


• Cette conception s’oppose à une autre qui pense le système social comme
fondamentalement évolutif, cette évolution se faisant grâce aux individus déviants à
l’origine de réponses adaptatives plus efficaces. La déviance est créée par la société
car elle crée des marges de comportements acceptables et rejettent ceux qui sont en
dehors des normes. Dans ce schéma, les groupes minoritaires sont influencés par le
système social mais la réciproque est également vraie. Les recherches entreprises
furent donc réalisées pour déterminer les facteurs qui permettent à une minorité
d’introduire une innovation et de faire basculer les normes en vigueur.

182
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• La conception classique de la déviance


• Le rejet
• Expérience de Schachter 1951
• Son hypothèse de base est que les réactions du groupe face aux déviants se traduiront par une poussée vers l’uniformité des
attitudes. Cette pression dépendrait de deux facteurs qui sont la cohésion du groupe (ensemble des forces qui poussent les membres
à rester à l’intérieur du groupe, plus la cohésion est forte, plus la pression sera grande) et la pertinence des activités pour le groupe.
• Il y a pertinence lorsque les activités sont liées à un objectif du groupe ou si les membres estiment que leurs activités sont
indispensables à leurs propres intérêts ou à leurs besoins.
• VI 1 : la cohésion (forte / faible)
VI 2 : la pertinence (pertinence / non pertinence)
VI 3 : la déviance (non déviant / déviant stable / déviant flottant)
VD 1 : la popularité des déviants au sein du groupe
VD 2 : le nombre de communications dirigées vers les déviants

183
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• La conception classique de la déviance


• Les sujets sont 198 étudiants en sciences économiques. Dans une 1ère phase,
l’expérimentateur annonce la création de clubs à l’initiative d’instances diverses : un club
d’étude de cas sur le traitement et les dispositifs existants concernant les délinquants, un club
de journalisme (conseil sur divers choix), un club de cinéma (prévision du succès des films
d’après leur affiche) et un club de radio portant sur des études de marché pour la station
radio. Ensuite, l’expérimentateur demande aux étudiants intéressés de remplir un
questionnaire et d’indiquer :
• - A quel club ils souhaitent s’inscrire
- Le degré d’intérêt pour chaque club grâce à une échelle d’attitude en 4 points de ‘pas du
tout intéressé’ à ‘extrêmement intéressé’
184
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• La conception classique de la déviance


• Dans la seconde phase, les étudiants sont invités à la première réunion dans laquelle sont présentes 8 à 10 personnes dont 3 sujets compères.
• VI 1 :
- clubs ‘étude de cas’ et ‘ciné’ : on y place les étudiants fortement intéressés, la cohésion est donc forte
- clubs ‘journalisme’ et ‘radio’ : on y place les étudiants peu intéressés, la cohésion est donc faible
• VI 2 : l’activité proposée lors de la première réunion
- clubs ‘étude de cas’ et ‘journalisme’ : l’activité est cohérente avec le thème du club
- clubs ‘radio’ et ‘cinéma’ : l’activité n’est pas pertinente
• Les conditions expérimentales se résument donc ainsi :
- club ‘étude de cas’ : forte cohésion / pertinence
- club ‘cinéma’ : forte cohésion / non pertinence
- club ‘journalisme’ : faible cohésion / pertinence
- club ‘radio’ : faible cohésion / non pertinence

185
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• La conception classique de la déviance


• Dans le groupe ‘étude de cas’, les étudiants sont invités à donner leur avis sur un délinquant
en préconisant une mesure parmi 7 propositions posées sur une échelle d’attitude allant de
douce à sévère.
• VI 3 :
• - deux des trois sujets déviants doivent réclamer un châtiment sévère
• - les 3 compères réclament un châtiment sévère, leur avis devient alors conforme au groupe
• Le 1er compère a un comportement stable : il exige un châtiment sévère sans changer d’avis.

186
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• La conception classique de la déviance


• Le 2nd compère a un comportement flottant : il exige un châtiment sévère puis se conforme
à l’avis du groupe.
• Le 3ème compère adopte un comportement non déviant : il se conforme à l’opinion du
groupe.
• VD 1 : chaque sujet reçoit un questionnaire demandant quel membre du groupe il
souhaiterait voir rester dans le club ou non, dans le cas où il faudrait réduire les effectifs et
quels membres il élierait à la tête de 3 comités chargés d’organiser les réunions.
• VD 2 : nombre de communications dirigées vers les déviants

187
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• La conception classique de la déviance


• Résultats :
• VD 2 : les sujets s’adressent de plus en plus au compère déviant stable puis au bout de 30 min de
discussion, on remarque une différence entre les deux groupes :
- club ‘étude de cas’ : communication au déviant stable et au membre impopulaire puis baisse subite
correspondant à un rejet
- autres clubs : les communications sont stables et continues mais les déviants sont impopulaires
• - Concernant les déviants, les communications augmentent tant qu’ils ne se rallient pas, une fois que
cela est fait, les communications diminuent, ils sont également bien plus populaires.
- Concernant les non-déviants, les communications sont constantes, ils sont ceux dont la popularité est
la plus forte.

188
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• La conception classique de la déviance


• Conclusion :
Le groupe n’est pas passif face à la déviance, la pression est d’autant plus forte que le déviant est rigide
et résistant. Plus le groupe est cohésif et pertinent, moins il tolère les déviants convertis ou éliminés.
Un groupe peu cohésif et peu pertinent accepte mieux l’hétérogénéité des conceptions et des
comportements.
• La naturalisation
• Il y a naturalisation lorsque le groupe ou le système social cherche à s’immuniser contre les déviants,
non pas en se heurtant de front à leurs conceptions, mais en ruinant leur crédibilité. Dans ce cas, on
constate que le groupe ne cherche pas à contre-argumenter, il tend à expliquer les raisons de la prise de
position des déviants en se référant à des propriétés stables naturelled inhérentes aux déviants.

189
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• La conception classique de la déviance Cette


naturalisation prend trois formes :
• Biologisation : le groupe invoque la race ou le sexe du
déviant pour expliquer sa conduite déviante
• Psychologisation : le groupe fait référence aux
caractéristiques psychologiques
190
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Sociologisation : le groupe invoque l’appartenance sociale


• Les caractéristiques psychologiques des déviants
• Les auteurs se sont intéressés aux facteurs pouvant
pousser un individu à manifester une divergence dans ses
opinions ou ses comportements et donc à s’opposer à la
majorité. Deux besoins psychologiques majeurs ont été
identifiés : 191
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Le besoin de se sentir libre : les individus veulent


maintenir leur liberté de choix. Dès qu’ils sentent cette
liberté menacée, ils réagissent en déclenchant une
réactante. Brehm en 1966 décrit un état émotionnel mis
en place par l’individu afin de recouvrir sa liberté
menacée en changeant son attitude dans la direction
inverse de celle qui est attendue ou encore à extrémiser
192
plus encore son attitude initiale.
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Le besoin d’être différent, encore appelé besoin d’unicité.


La majorité des sociétés valorisent les individus qui
présentent des qualités rares. De plus l’identité de
l’individu se définit non pas en termes de ressemblances
avec autrui mais en termes de différences.

193
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Une conception récente de la déviance : l’innovation


• Les recherches de Faucheux et Moscovici 1967
• Ils furent les premiers à réaliser des expériences sur
l’innovation. Ils cherchèrent à renverser les paradigmes
expérimentaux utilisés classiquement. Leurs recherches
partent du postulat que la majorité exerce une pression
194
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• sur les minorités mais que ce résultat est essentiellement


dû aux différences de taille entre les groupes concernés.
• Ce qui leur semble déterminant est la consistance du
groupe : elle est synchronique, c’est à dire qu’il y a
consensus au sein de la majorité, elle peut également être
diachronique,
195
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• c’est-à-dire que le consensus perdure dans le temps. Leur


conclusion est donc qu’une minorité peut tout à fait
influencer une majorité à partir du moment où elle est
consistante.

196
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Expérience :
• Leur prétexte est de réaliser une expérience sur le mode
de présentation des informations sur un écran en vue du
développement de la transmission dans la navigation
aérienne et spatiale. Les sujets sont des étudiants
américains de 19 à 22 ans suivant tous un cours de
perfectionnement en français à Paris. 197
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Leur tâche est de tester les signaux sous forme de figures


présentant 4 caractéristiques :
- La taille (grand – petit)
- La couleur (rouge – vert)
- Les contours (pointillés – traits continus)
- La forme (arrondie – anguleuse)
198
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Leur tâche est de donner à haute voix, la caractéristique la


plus appropriée à chaque signal. On leur présente 64
stimulations, dans le groupe expérimental se trouvent 4
ou 5 sujets naïfs dont un sujet compère, dans le groupe
contrôle, 4 ou 5 sujets naïfs.

199
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Le compère donne toujours comme réponse le caractère


couleur (il adopte donc un comportement consistant
diachronique).
• Résultats : le sujet minoritaire a une influence sur les
sujets naïfs car le nombre de réponse ‘couleur’ dans le
groupe expérimental est très largement supérieur à celui
donné dans le groupe contrôle. 200
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Expérience de Moscovici, Lage et Naffrechoux 1969


• La tâche des sujets est de juger de la couleur et de
l’intensité lumineuse de diapositives en mentionnant le
nom d’une couleur et une intensité sur une échelle
graduée de 0 à 5. 36 diapositives sont présentées à des
groupes de 6 sujets dont 2 compères. Ces-derniers
répondent toujours la couleur verte 201
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• (attitude consistante synchronique et diachronique) alors


que toutes les diapositives étaient bleu.
• Avant l’épreuve, les sujets passent un test visuel, seuls
ceux ne présentant aucune anomalie sont autorisés à
passer l’épreuve.

202
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

• Résultats :
Groupe contrôle : 0.25 % de réponses ‘verte’
Groupe expérimental : 8.42% de réponses ‘verte’
La minorité peut donc influencer la majorité même si, ici,
seuls un tiers des sujets a subi l’influence.

203
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Conclusion
• Lorsqu’il y a dissidence, la majorité exerce une pression pour ne
pas que la minorité n’entrave son fonctionnement. L’influence
augmente si le groupe est cohésif et la situation pertinente en
utilisant les communications et la naturalisation.

204
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Conclusion
• Si la minorité résiste, elle peut introduire des innovations. Pour
cela, elle doit rester indépendante, consistante, ne doit pas être
rigide mais objective afin que ses nouvelles normes aillent dans le
sens d’une évolution. Le soutien d’un leader peut augmenter la
probabilité d’une influence.

205
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Conclusion
La facilitation sociale, la comparaison sociale, la normalisation,
le conformisme, la soumission à l’autorité et les processus
d’influence majoritaire et minoritaire sont des formes
d’influence.

206
Chapitre 2 : Théories en Psychologie sociale

Conclusion
Les cinq premiers sont des pressions exercées de la part de la
société vers le groupe et l’individu.
L’influence minoritaire et l’innovation montrent la dynamique
du système social. L’influence est donc bilatérale.

207
Chapitre 3 : Psychologie des
foules

208
Chapitre 3 : Psychologie des foules

La psychologie des foules, est une branche de


la psychologie sociale.
Les psychologues sociaux ont développé
plusieurs théories afin expliquer la façon dont
la psychologie d'une foule diffère et interagit
avec celle des individus en son sein.
Les principaux théoriciens de la psychologie
des foules comprennent Gustave Le Bon,
Gabriel Tarde, Sigmund Freud et Steve
Reicher. 209
Chapitre 3 : Psychologie des foules

Ce champ concerne les comportements et les


processus de pensée des membres individuels
de la foule, et de la foule comme une entité.
Le comportement des foules est fortement
influencée par la perte de responsabilité de
l'individu, et l'impression de l'universalité du
comportement.
Ces deux facteurs augmentent en fonction de
la taille de la foule. 210
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Origines :

De même, le concept abstrait de « la


Foule » s'est développé comme un
phénomène nouveau dans un même
temps à Paris, en France, et à Milan,
la plus grande ville du Royaume
d'Italie.

211
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Origines :

Les réformateurs juridiques motivés par la


théorie évolutionniste de Darwin, en particulier
dans le royaume d'Italie, ont fait valoir que les
systèmes sociaux et juridiques d'Europe
avaient été fondées sur des notions archaïques
de la raison naturelle, ou la morale chrétienne,
et ignoré les lois irrévocables de la biologie de
la nature humaine.
Leur but était d'apporter des lois sociales en
harmonie avec les lois biologiques. 212
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Origines
La littérature sur les foules et le comportement
des foules est apparue dès 1841, avec la
publication du livre Extraordinary Popular
Delusions and the Madness of Crowds de
Charles Mackay.
L'attitude à l'égard des foules a subi un
ajustement avec la publication de six volumes
d'Hippolyte Taine de The Origins of
Contemporary France (1875).
213
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Origines
Le travail de Taine a, en particulier, contribué à
modifier les opinions de ses contemporains sur
les mesures prises par la foule lors de la
Révolution de 1789.
Beaucoup d'Européens le tenaient en grande
estime. Bien qu'il soit difficile de lier
directement ses œuvres au comportement
d'une foule, on peut dire que ses pensées ont
stimulé une étude plus approfondie du
comportement des foules.
214
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Origines
Cependant, il a fallu attendre la seconde moitié
du XIXe siècle pour que l'intérêt scientifique
dans ce domaine prenne de l'ampleur.
Le médecin et anthropologue français Gustave
Le Bon est devenu le théoricien le plus
influent1,

215
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Types de foules
Deux universitaires récents, Momboisse (1967) et Berlonghi
(1995) se sont penchés sur le but de l'existence afin
d'identifier différents types de foules. Momboisse a
développé un système de quatre types :
1. décontractée,
2. conventionnelle,
3. expressive
4. et agressive.
216
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Types de foules
Berlonghi a classé les foules comme:
1. spectateur,
2. manifestant,
3. ou échappant,
4. en corrélation avec le but du
rassemblement.
217
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Types de foules:
Une autre approche de classification des types de foules est le système
d'intensité émotionnelle du sociologue Herbert Blumer. Il distingue
quatre types de foules :

1. décontractée,
2. conventionnelle,
3. expressive,
4. et agissante.
218
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Types de foules:
Son système est de nature dynamique. Autrement
dit, une foule change son niveau d'intensité
émotionnelle au fil du temps et, par conséquent,
peut être classée dans l'un des quatre types.
Un exemple plus moderne implique les sit-in
pendant le mouvement des droits civiques.
Les foules peuvent réfléchir et remettre en question
les idéologies provenant de leur environnement
socio-culture.
219
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Types de foules
Les foules peuvent être actives ou passives.
Les foules actives peuvent être divisées en:
1. masses agressives,
2. échappantes,
3. avides
4. ou expressives.
Les foules agressives sont souvent violentes et concentrées vers
l'extérieur. Les émeutes des 10, 11, 12, 13 par les jeunes du M5-RFP.
220
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Types de foules
Les foules échappantes sont caractérisées par
un grand nombre de personnes paniquées
essayant de se retirer d'une situation
dangereuse.
Ces types de foules sont la raison pour laquelle
il est illégal de crier « Au feu! » dans un théâtre
rempli.

221
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Types de foules
Les foules avides se produisent quand un
grand nombre de personnes se battent pour
des ressources limitées, comme les foules qui
allaient pillées, après l'ouragan Katrina en
2005.
Une foule expressive est un autre groupe
important de personnes rassemblées dans un
but actif: la désobéissance civile du M5-RFP,
les concerts de rock et les réveils religieux sont
compris dans cette catégorie. 222
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Perspectives théoriques:
Gustave Le Bon a soutenu que les foules existe
en trois étapes:
1. la submersion,
2. la contagion,
3. la suggestion.

223
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Perspectives théoriques:
Durant la submersion, les individus dans la
foule perdent leur sens de soi individuel et leur
responsabilité personnelle. Ceci est assez
fortement induite par l'anonymat de la foule.
La contagion fait référence à la propension des
individus dans une foule de suivre
aveuglément les idées et les émotions
prédominantes de la foule.
224
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Perspectives théoriques:
Selon Le Bon, cet effet est capable de se
propager entre les individus « submergés » un
peu comme une maladie.
La suggestion se réfère à la période dans
laquelle les idées et les émotions de la foule
sont principalement tirées d'un inconscient
racial partagé.
225
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Perspectives théoriques:
Ce comportement provient d'une inconscience
archaïque partagée et est donc non civilisée de
nature.
Elle est limitée par les capacités morales et
cognitives des membres les moins capables. Le
Bon croyait que les foules pouvaient être une
force efficace que pour la destruction.
226
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Perspectives théoriques:
De plus, Le Bon et d'autres ont indiqué que les
membres d'une foule ressentent un sentiment
de culpabilité juridique moindre, en raison de
la difficulté à poursuivre tous les membres
d'une foule.

227
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Perspectives théoriques:
Clark McPhail souligne des études montrant que « la
foule énervée » ne tient pas sur une seule vie, mais les
pensées et les intentions des membres.
Norris Johnson, après avoir étudié une panique de
1979 à un concert de The Who, a conclu que la foule
était composée de nombreux petits groupes de
personnes, qui la plupart du temps essayaient de
s'aider les uns les autres.
228
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Perspectives théoriques:
R. Brown conteste l'hypothèse que les foules
sont homogènes, suggérant plutôt que les
participants existent sur un continuum, qui
diffèrent dans leur capacité à s'écarter des
normes sociales.

229
Chapitre 3 : Psychologie des foules
THÉORIE FREUDIENNE:
La théorie du comportement des foules de
Sigmund Freud est principalement composée de
l'idée que de devenir membre d'une foule sert à
déverrouiller l'inconscient.
Cela se produit parce que le super-ego, ou le centre
de la morale, est déplacé par la foule pour être
remplacé par un leader charismatique de la foule.
230
Chapitre 3 : Psychologie des foules
THÉORIE FREUDIENNE:
McDougall argumente son point de vue de manière
similaire à Freud, en affirmant que les émotions
simplistes sont très répandues, et que les émotions
complexes sont plus rares.
Dans une foule, l'expérience émotionnelle globale
partagée revient au plus petit dénominateur commun
(PPDC), conduisant l'expression émotionnelle à des
niveaux primitifs (comme les animaux). 231
Chapitre 3 : Psychologie des foules
THÉORIE FREUDIENNE:
Cette structure organisationnelle est celle de la « horde
primitive » - la société pré-civilisée - et Freud affirme
que l'un doit se rebeller contre le chef (rétablir la
moralité individuelle) afin d'y échapper.
Moscovici a élargi cette idée, discutant sur la façon
dont des dictateurs tels que Mao Zedong et Joseph
Staline ont utilisé la psychologie de masse pour se
placer dans cette position de « chef de horde». 232
Chapitre 3 : Psychologie des foules
THÉORIE FREUDIENNE:
La théorie du comportement des foules de
Sigmund Freud est principalement composée
de l'idée que de devenir membre d'une foule
sert à déverrouiller l'inconscient.
Cela se produit parce que le super-ego, ou le
centre de la morale, est déplacé par la foule
pour être remplacé par un leader
charismatique de la foule.
233
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Théorie de désindividualisation:
La théorie de désindividualisation fait valoir que dans
des situations de foule typiques, des facteurs tels que
l'anonymat, l'unité du groupe, et l'excitation peuvent
affaiblir les contrôles personnels (par exemple la
culpabilité, la honte, l'auto-évaluation) en éloignant les
gens de leur identité personnelle et ainsi réduire leur
préoccupation pour l'évaluation sociale.
Ce manque de retenue augmente la sensibilité
individuelle à l'environnement et diminue la prévoyance
rationnelle, ce qui peut conduire à des comportements
234
anti-sociaux.
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Théorie de désindividualisation:
Des théories plus récentes ont indiqué que la
désindividualisation d'une personne incapable,
en raison de la situation, d'avoir une
conscience forte de soi-même comme un objet
d'attention.
Ce manque d'attention libère l'individu de la
nécessité d'un comportement social normal.

235
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Théorie de désindividualisation:
Le psychologue social américain Leon
Festinger et ses collègues ont élaboré le
concept de désindividualisation en 1952.
Celui-ci a également été affiné par le
psychologue américain Philip Zimbardo, qui
détailla pourquoi les entrées et sorties
mentales se brouillent par des facteurs tels que
l'anonymat, le manque de contraintes sociales,
et la surcharge sensorielle.
236
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Théorie de désindividualisation:
Une autre distinction a été proposée entre la
désindividualisation publique et privée.
Lorsque des aspects particuliers de soi-même
sont affaiblis, on devient plus soumis aux
impulsions de la foule, mais pas
nécessairement d'une manière négative.

237
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Théorie de désindividualisation:
La célèbre expérience de Stanford est un
argument fort pour la preuve de la puissance
de désindividualisation.
D'autres expériences ont eu des résultats
divergents en ce qui concerne les
comportements agressifs, et ont plutôt montré
que les attentes normatives entourant les
situations de désindividualisation influencent
le comportement.
238
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Théorie de la convergence:
La théorie de la convergence soutient que le
comportement de la foule n'est pas un produit
de la foule, mais la foule est un produit de la
rencontre des individus semblables.
Floyd Allport a fait valoir qu'« un individu
dans une foule se comporte comme il se
comporterait seul, mais encore plus».

239
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Théorie de la convergence:
La théorie de la convergence estime que les
foules se forment à partir des personnes de
dispositions semblables, dont les actions sont
ensuite renforcé et intensifié par la foule.
La théorie de la convergence déclare que le
comportement de foule n'est pas irrationnelle;
plutôt, les gens dans la foule expriment leurs
croyances et valeurs existantes de telle sorte
que la réaction de la foule est le produit
rationnel généralisé de sentiment populaire.
240
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Théorie de la norme émergente:
Ralph Turner et Lewis Killian ont mis en avant
l'idée que des normes émergent au sein d'une
foule.
La théorie de la norme émergente soutient que
les foules ont peu d'unité à leur début, mais
après une certaine période, les membres clés
suggèrent des actions appropriées, et les autres
membres, en suivant cette direction, forment la
base des normes de cette foule.
241
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Théorie de la norme émergente:
Les membres clés sont identifiés grâce à des
personnalités ou des comportements
distinctifs.
Ces personnes qui attirent l'attention, et
l'absence de réponse négative de l'ensemble de
la foule fait qu'il obtiennent implicitement
légitimité.

242
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Théorie de la norme émergente:
Les suiveurs forment la majorité de la foule,
puisque les gens ont par nature tendance à être
des êtres de conformité qui sont fortement
influencés par les opinions des autres.
Cela a été démontré dans les études de
conformité menées par Sherif et Asch.

243
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Théorie de la norme émergente:
Les membres d'une foule sont
d'avantage convaincus par le
phénomène d'universalité, décrit par
Allport, selon lequel l'idée que « si
tout le monde dans la foule agit de
telle et telle manière, elle ne pourra
pas se tromper ».
244
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Théorie de l'identité sociale:
La théorie de l'identité sociale postule que le soi est un système
complexe composé principalement de la notion d'appartenance ou de
non-appartenance à divers groupes sociaux.
Ces groupes ont différentes valeurs, normes morales et
comportementales, et les actions individuelles dépendent de
l'appartenance au groupe (ou à la non-appartenance) au moment de
l'action.
Cette influence devient évidente en trouvant que lorsque le but et les
valeurs d'un groupe change, les valeurs et les motivations de ses
membres changent également.
245
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Théorie de l'identité sociale:
Les foules sont un amalgame d'individus, qui tous appartiennent
à différents groupes en conflit. Toutefois, si la foule est
principalement liée à un groupe identifiable, les valeurs de ce
groupe dictera l'action de la foule. EX. CMAS dans M5-RFP.
Dans les foules qui sont plus ambigus, les individus prendront
une nouvelle identité sociale en tant que membre de la foule.
Cette appartenance à un groupe est rendu notable par la
confrontation avec d'autres groupes.

246
Chapitre 3 : Psychologie des foules
Théorie de l'identité sociale:
L'identité de groupe sert à créer un ensemble de normes
comportementales; pour certains groupes, la violence est
légitime, pour d'autres elle est inacceptable. Ex. M5-RFP et
Imam Mahmoud DICKO
Cette norme est formée à partir des valeurs existantes, mais aussi
des actions des autres dans la foule, et parfois de quelques-uns
dans des positions de type leader.
Une préoccupation de cette théorie est que si elle explique
comment les foules reflètent les idées sociales et les attitudes
prévalentes, elle n'a pas à expliquer les mécanismes par lesquels
les foules adoptent le changement social.

247
CHAPITRE 4: LA DYNAMIQUE DE
GROUPE

248
Chapitre 4 : Dynamique de groupes
DEFINITIONS:
La dynamique de groupe est l'ensemble des phénomènes,
mécanismes et processus psychiques et sociologiques qui
émergent et se développent dans les petits groupes sociaux
appelés aussi groupes restreints, de 4 à 20 individus durant leur
activité en commun. Ex.: un grin.
Les pratiques suivantes :
1. l'étude (description et analyse) des mécanismes et processus
spécifiques aux groupes restreints.
2. l'intervention au sein de groupes dans le but de faciliter la
compréhension des processus qui s'y développent, et ce afin
de générer un changement qui aura des effets sur le groupe
ou ses membres.
249
Chapitre 4 : Dynamique de groupes

DEFINITIONS:
3. la formation spécifique en groupes
permettant de découvrir et de comprendre ce
qui se passe dans les relations
interpersonnelles au sein d'un groupe ou
d'une assemblée de personnes.
Différente de la « psychanalyse de groupe »
et des « psychothérapies de groupe ».
250
Chapitre 4 : Dynamique de groupes
5 catégories fondamentales de groupes humains:
1. La foule
2. La bande
3. Le groupement
4. Le groupe primaire ou petit groupe ou
groupe restreint
5. Le groupe secondaire ou organisation.
251
Chapitre 4 : Dynamique de groupes
Caractéristiques et applications de la dynamique de groupe:
La dynamique de groupe est, à l'intérieur des sciences
sociales, le domaine qui s'intéresse à la nature, au
fonctionnement des petits groupes et aux effets qui en
résultent.
Dans cette perspective, on considère par exemple que
l'appartenance ou la référence à un groupe peuvent
favoriser certaines attitudes, croyances ou opinions.
Cette influence du groupe peut devenir significative,
influençant les représentations et actions individuelles
(Voir les travaux de Kurt Lewin ou Leon Festinger).
252
Chapitre 4 : Dynamique de groupes
Caractéristiques et applications de la dynamique de groupe:
La « dynamique d'un groupe » peut donc faciliter
des changements dans les comportements et/ou les
attitudes d'une personne ou d'un groupe
(Cf. les expériences de Kurt Lewin - après la
Seconde guerre mondiale - visant à faire évoluer les
attitudes des ménagères américaines à l'égard de
certains aliments réputés peu appétissants).
La dynamique de groupe constitue un des outils de
la thérapie de groupe.

253
Chapitre 4 : Dynamique de groupes
Caractéristiques et applications de la dynamique de groupe:
Les hommes politiques et les entreprises peuvent
utiliser les acquis de la dynamique de groupe pour des
objectifs personnels.
La dynamique de groupe provoque un regain d'intérêt
actuel du fait de l'amplification de relations inter-
personnelles voire groupales induites par l'utilisation
massive des nouvelles technologies (internet et
internet mobile avec leurs applications de types SMS,
MMS, emails, chat, visiophonie, blogs, wiki, réseaux
sociaux...).
254
Chapitre 4 : Dynamique de groupes
Caractéristiques et applications de la dynamique de groupe:
Ces techniques de communication, très
utilisées aujourd'hui, permettent d'accélérer et
d'amplifier les phénomènes de groupe, de
regroupement, de diffusion d'informations ou
de rumeurs...
Cependant, on ne peut parler de « dynamique
de groupe », au sens scientifique et «
historique » de cette expression, que s'il y a
réellement présence d'une assemblée de
personnes « ici et maintenant » avec activité,
intérêts et/ou objectifs communs. 255
Chapitre 4 : Dynamique de groupes
Le travail scolaire en groupe et ses bénéfices:
De très nombreuses études scientifiques ont démontré que pour un élève
moyen, l'apprentissage est meilleur lorsqu'il s'opère en groupe.
Les gains du travail en groupe par rapport au travail individuel sont les
suivants:
1. amélioration légère de l'apprentissage disciplinaire
2. meilleure mémorisation à long terme
3. motivation intrinsèque
4. attitude plus positive envers la matière étudiée
5. développement d'objectifs de haut niveau de la taxonomie de Bloom
256
Chapitre 4 : Dynamique de groupes
Exemples d'applications pratiques:
Le modèle à 4 étages, proposé par Bruce Tuckman
(1965), appelé Tuckman's Stages (en), affirme que le
processus de décision idéal d'un petit groupe se
produit en 4 étapes :
1. Formation : aller vers les autres ;
2. Lancement : abaissement des barrières de la
politesse et tentative d'aller dans le vif du sujet,
même si cela engendre quelques altercations ;
257
Chapitre 4 : Dynamique de groupes
Exemples d'applications pratiques:
3. Régularisation : s'habituer à chacun, et
développer la confiance et la productivité ;
4. Exécution : travailler dans un groupe avec un but
commun sur une base hautement efficace et
coopérative.
Si la méfiance persiste, un groupe peut ne jamais
arriver au stade de régularisation.

258
Chapitre 4 : Dynamique de groupes
Exemples d'applications pratiques:
D'une façon plus prosaïque (simple, moins élégante), dans les
milieux professionnels, il est possible de faciliter la vie d'un
groupe et l'expression de sa "dynamique" en développant la
convivialité nécessaire aux échanges : secrétariat, machine à café,
salle de réunion. On parle d'espace de travail partagé.
(Wilfred Bion Paris, PUF, 1965).

259
Chapitre 4 : Dynamique de groupes
Exemples d'applications pratiques:
L'étude de la dynamique de groupe permet par exemple de
comprendre le rôle des meneurs ou celui des boucs émissaires.

260
Chapitre 4 : Dynamique de groupes
Exemples d'applications pratiques:
 Les phénomènes de blocage et de découragement,
 ou au contraire les sentiments d'euphorie et de toute-puissance,
 les difficultés à se centrer sur le problème à traiter,
 les expressions de rejet ou d'agressivité
 ou au contraire de sympathie voire d'attachement,
 l'émergence de sous-groupes
 ou de couples au sein d'un groupe,
 pour la pratique des professionnels de l'éducation, des acteurs sociaux en général....
261
Chapitre 4 : Dynamique de groupes
Exemples d'applications pratiques:
car si, par définition, le groupe n'existe que
parce qu'il y a plusieurs personnes,
inversement la personne (l'individu) n'existe et
ne se développe que grâce aux différents «
groupes » de son histoire : l'homme n'existe
que dans une interdépendance, précisément
parce qu'il vit, qu'il le veuille ou non, dans des
groupes, en société.
262
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation
DEFINITIONS
La personnalité est une combinaison de caractéristiques
émotionnelles, d'attitude et de comportement d'un individu.
Elle a suivi tout un parcours déterminé par les idées des
siècles qu'elle traversait et encore aujourd'hui il serait difficile
de trouver un concept plus solidaire des écoles et des
attitudes des auteurs qui en font usage.
Deux approches différentes de la personnalité :
1. les théories des types
2. les théories des traits. 263
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation

Les Théories implicites de la personnalité


Asch en 1946, a créé le concept des Théories
Implicites dans son étude sur « la formation
des impressions ».
Rosenberg (1977) donne une définition sur les
théories implicites :
« Les théories implicites de la personnalité font
référence aux croyances quotidiennes des
personnes sur la personnalité.
264
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation
Les Théories implicites de la personnalité
Ce système de croyances inclut les traits qu’il
perçoit comme caractéristiques de lui-même et
des autres – traits se rapportant à l’intelligence,
l’intégrité, la sociabilité, l’attractivité, la
maturité... et ses croyances sur les interactions
entre ces traits. »
« La théorie est caractérisée d’implicite parce
qu’elle est inférée des descriptions et expectations
que fait la personne sur les gens plus qu’une
théorie formelle établie par lui-même. » 265
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation

Beauvois en 1981, reprend cette définition


pour la préciser et dire que c’est un « système
de représentations personnologiques ».
Afin de mieux les définir on va se référer sur
leur organisation qui est basée sur un
vocabulaire ou répertoire, une structuration
et le moment de leur utilisation.

266
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation

1. Un répertoire
La description faite par l’individu des autres
ou de lui-même est faite à partir de son
répertoire de traits de personnalité.
L’étude de ce vocabulaire a été le premier
moyen pour comprendre les théories
implicites.

267
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation
2. Une structure
Formation des impressions selon Asch (1946):
- On s’efforce de forger une impression sur la
personne totale (cela même si on possède peu
d’informations).
- Cela veut dire que l’on se forge ainsi un premier
jugement de valeur qui commandera ou induira
tous les autres.
- NB: Il faut toujours donner la meilleure
impression à la 1ère rencontre. 268
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation
-

Une impression n’est pas une somme


d’éléments indépendants mais ces éléments
sont en interactions.
Dès le début l’impression est structurée.
Toutes les caractéristiques n’ont pas le même
poids, certaines sont centrales, d’autres sont
périphériques.

269
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation

Nous cherchons à tout prix à préserver l’unité


de l’impression. On cherche avant tout à
corroborer la première impression.
Dans les informations que nous recevons, nous
trions les caractéristiques cohérentes avec cette
première impression en ignorant s’il le faut les
autres.

270
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation
3. A quel moment interviennent ces théories
implicites ?
Asch dit que c’est une activité quotidienne des gens
« jugeant autrui ».
L’activité des théories implicites n’est pas basée sur
une volonté formelle d’évaluation, mais plutôt
continue lors de discussions entre amis ou par le fait
de l’acte de l’individu celui-ci nous rappelle un lien
avec une autre personne qui avait fait le même acte,
on va se projeter l’opinion de l’autre sur ce nouvel
individu...

271
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation
Erreur fondamentale:
C’est Lee Ross (1977) qui parla le premier d’erreur
fondamentale.
On définit celle-ci par le fait qu’on va privilégier dans nos
explications l’aspect interne de l’individu à travers le regard
qu’on a sur sa personnalité et sous-estimer les causes
externes, les circonstances de la situation.
Heider avait déjà en 1958, crée l’expression : « le
comportement engloutit le champ », dans l’idée que seul le
comportement de l’individu est mis en relief, pour laisser de
côté tout son environnement.
272
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation

Pour bien comprendre mon propos, je vais


vous reprendre un exemple sur le
comportement d’assistance. Cet exemple
se basait sur l’agression mortelle d’une
new-yorkaise, Mme Kitty Genovese, qui
avait été observé par 38 témoins depuis
leur maison respective.
Latan et Darley (1970), ont mené une série
d’étude pour comprendre ce phénomène.273
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation

Les résultats de ces études démontrent que plus il y a


de témoins, moins on a de chances de voir un
comportement d’assistance.
Ceci est expliqué par l’adhésion de ces témoins où de
nous-même à la théorie implicite selon laquelle
l’homme est profondément bon et raisonnable. Et
donc plus, il y a de témoins, plus il y a de chances que
la victime soit secourue.
De là, on comprend mieux le concept d’erreur
fondamentale qui va venir renforcer la théorie implicite
de la personnalité. 274
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation

L’erreur fondamentale a aussi été étudiée sur l’analyse


professionnelle des psychologues, afin de savoir si des
spécialistes étaient enclins à l’erreur fondamentale ?
On reprendra celle de Snyder (1977) qui a jugé le
comportement de deux catégories de psychologues les
Béhavioristes et les non-Béhavioristes. Ceux-ci devaient se
positionner sur l’état d’un sujet qu’on étiquetait dans
l’interview comme un « candidat au travail » ou comme «
un patient » sans rien changé au texte de l’interview de
chaque sujet.

275
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation

Les résultats ont montré que les non-


Béhavioristes se basaient beaucoup plus sur
l’étiquetage que la situation ; tandis que les
Béhavioristes ont pris surtout en compte la
situation.
On voit là que même des experts, les non-
Béhavioristes sont tombés dans l’erreur
fondamentale quand ils ont jugé le sujet
«patient».
276
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation

« Beaucoup d’études ont comparé l’efficacité


thérapeutique de professionnels (psychologiques
et psychiatre) et de non-professionnels (aides
psychiatriques, étudiants, médecins généralistes,
bénévoles, etc.).
Il en ressort très nettement qu’en cas de
supériorité d’un groupe sur l’autre, elle se
manifeste chez les para-professionnels (Durlak,
1979) !
277
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation

De multiples raisons sont indubitablement à


l’origine de cette différence d’efficacité. Je
n’en suggérerai qu’une seule.
Dans quelle mesure l’erreur fondamentale,
reposant sur l’omnipotence des théories
implicites de personnalité, n’est-elle pas
responsable ?
278
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation

Dans qu’elle mesure les thérapeutes


professionnels n’enferment-ils pas leurs clients
dans des catégories a priori abusives ?
Ce faisant, ne déterminent-ils pas eux-mêmes
quels sont les vrais problèmes, les souffrances
réelles, de leurs clients ?
Imposant leur prisme personnel de vision, ils
deviennent aveugles à la spécificité de leur
interlocuteur et ne peuvent donc être d’une
grande aide.» Jacques-Philipe LEYENS p. 128.
279
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation

Sens général contemporain:


Aujourd'hui l'idée générale qui ressort des
différentes visions de la personnalité est qu'elle
est l'ensemble des comportements qui
constituent l'individualité d'une personne.
Elle rend compte de ce qui qualifie l'individu :
permanence et continuité des modes d'action et
de réaction, originalité et spécificité de sa
manière d'être.
280
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation
Sens général contemporain:
C'est le noyau relativement stable de l'individu, sorte de
synthèse complexe et évolutive des données innées (gènes)
et des éléments disponibles dans le milieu social et
l'environnement en général.
Judith Rich Harris énonce que d'après les études, la
personnalité provient:
 à 50 % de la génétique (comportement inné),
 10 % de l'environnement partagé avec les parents
(comportement acquis) dont les parents eux-mêmes et
 40 % de facteurs inexpliqués.
281
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation
Sens général contemporain:
La connaissance de la personnalité est souvent un
enjeu important qui regroupent des valeurs et des
normes en se figurant dans des codes notamment
dans une organisation qui permet de prévoir avec
une marge d'erreur limitée le comportement de la
personne dans des situations ordinaires, par exemple
professionnelles.
Elle est aussi l'objectif de la connaissance de soi.

282
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation
Sens général contemporain:
Les techniques modernes d'évaluation
personnelle en ligne permettent maintenant
des analyses plus globales qu'autrefois.
La théorie sous-jacente est celle de
l'interprétation intelligente et immédiate.

283
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation
Tempérament, caractère et personnalité:
Le tempérament est une sorte de la
personnalité, considéré souvent comme
héréditaire.
La façon innée avec laquelle une personne
interagit et répond à son environnement
(Olson, 1999).

284
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation
Tempérament, caractère et personnalité:
Types de tempérament (Hippocate 460-370 av
J.C):
1. T. nerveux (sec et froid),
2. T. bilieux (sec et chaud),
3. T. sanguin (humide et chaud),
4. T. lymphatique (humide et froid).

285
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation
Tempérament, caractère et personnalité:
9 caractéristiques du tempérament (Chess, 1997):
1. Niveau d’activité (tps act/inactivités),
2. Adaptabilité (facilité à s’adapter à son env.),
3. Approche/retrait (réponse à 1 nouvel env.),
4. Durée et persistance de l’attention (tps de concentration et effet des distractions),
5. Distractibilité (degré d’affectation des stimuli sur le comportement),
6. Intensité des réactions émotionnelles (niveau d’énergie de la réponse positive ou négative ),
7. Qualité de l’humeur (qtité de comportements agréables /désagréalables),
8. Rythmicité (régularité de l’appétit, du sommeil et de l’excrétion),
9. Seuil de réceptivité (intensité des stimuli pour susciter une réponse).
286
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation
Tempérament, caractère et personnalité:
Tableau: Profil des 3 types de tempérament selon Thomas et Chess
(Davidson, 2005):

287
CARACTÉRISTIQUES FACILE LENT À DÉMARRER DIFFICILE
Niveau d’activité Varie Bas à modéré Varie
Adaptabilité S’adapte très
facilement
-
S’adapte lentement S’adapte lentement

-
Approche/retrait Approche positive Se retire initialement Retrait

Durée et persistance Élevé ou faible Élevé ou faible Élevé ou faible

Distractibilité Varie Varie Varie


Intensité des Faible ou modérée Faible Intense
réactions
Humeur Positive Plutôt négative Négative
Rythmicité Très régulier Varie Irrégulier
Seuil de réceptivité Haut ou faible Haut ou faible Haut ou faible 288
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation

Tempérament, caractère et personnalité:


Il peut être utile de distinguer tempérament,
caractère et personnalité.
La notion délicate de personnalité est parfois
mise en rapport avec celle de caractère.
Caractère = façons d'agir et attitudes qui sont
propres à un individu et qui permettent de le
distinguer des autres.

289
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation

Tempérament, caractère et personnalité:


Cette distinction est particulièrement utilisée
par la caractérologie. Longtemps synonyme de
personnalité, le terme de caractère n'est plus
guère utilisé en psychologie et par les auteurs
car il est associé à des connotations morales, et
fait référence à un jugement de valeur souvent
négatif : « mauvais caractère », « caractère de
cochon ».

290
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation

Tempérament, caractère et personnalité:


Il faut tout de même signaler que, dans son
modèle de la personnalité, Cloninger intègre la
dimension de caractère.
Alors opposé au tempérament, le caractère
correspondrait aux « dimensions de la
personnalité déterminées par l'apprentissage
social et l'apprentissage cognitif » : il ne serait
donc pas influencé par des facteurs
héréditaires.
291
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation
Tempérament, caractère et personnalité:
Le tempérament fait référence aux
correspondances physiologiques du
caractère plus directement lié à la
tradition morphopsychologique
antique (théorie des humeurs) ou
constitutionnelle moderne.

292
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation
Tempérament, caractère et personnalité:
Le tempérament fait référence aux
correspondances physiologiques du
caractère plus directement lié à la
tradition morphopsychologique
antique (théorie des humeurs) ou
constitutionnelle moderne.

293
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation
Théorie du type:
La typologie jungienne propose un modèle
intéressant de la personnalité basé sur 2 modes
d'investissement de l'énergie (introversion et
extraversion) et sur 4 fonctions de base de
l'appareil psychique:
1. intuitif / factuel,
2. intellectuel / affectif.

294
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation

Théorie du type:
La théorie du type: elle est intuitive.
Ex.:
1. horoscopes,
2. numérologie,
3. ennéagramme, etc.

295
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation

Théorie du trait:
La plupart des tests de personnalités utilisés se fondent
sur la théorie du trait.
Ainsi dans la théorie dite des 2D (Osgood, 1962), les
traits de personnalité sont répartis en deux groupes :
1. les traits appartenant à la notion de la sociabilité
(exemples: Sympathique; malhonnêtes…),
2. les traits appartenant à la notion d'évaluation des
compétences (exemples: compétent; dynamique…).
296
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation
Théorie du trait:
Dans la théorie dite des 5D (ou Big Five), les
traits de personnalités sont regroupés en cinq
groupes :
1. l’extraversion,
2. l’amabilité,
3. l’application,
4. la stabilité émotionnelle
5. l’ouverture à l’expérience. 297
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation
La parole:
Définitions:
La parole est le langage incarné de l’Homme.
La parole est singulière et opère un acte de langage
qui s’adresse à un interlocuteur, éventuellement soi-
même, mentalement, ou à un support par l’écrit par
exemple.
Elle permet d’exprimer les besoins, pensées,
sentiments, souffrances, aspirations, du locuteur.
298
Chapitre 5: Personnalité – Parole – Motivation
La parole:
Pouvoir de la parole:
C’est bien penser ce que « peut », au sens le plus plein
du verbe, la parole. Or, elle est une faculté dont chaque
qualité a son revers, et qui a d’abord à voir avec l’usage
particulier qui est fait de la langue et du langage.

299
Chapitre 6: Représentation
sociale – Analyse des
réseaux sociaux
300
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux

La théorie des représentations sociales est


une des théories majeures en psychologie
sociale européenne.
Elle a été introduite par Serge Moscovici
dans son travail princeps sur les
représentations sociales de la psychanalyse
(Moscovici, 1961).
301
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux

Emile Durkheim introduit en 1898 l'idée de


représentation collective et fixe à la
psychologie sociale la tâche d'étudier les
représentations sociales.
Selon l’auteur « la société est une réalité sui generis, elle a ses
caractères propres qu’on ne retrouve pas, ou qu’on ne retrouve pas sous
la même forme, dans le reste de l’univers. Les représentations qui
l’exprime ont donc un tout autre contenu que les représentations
purement individuelles et l’on peut être assuré par avance que les
premières ajoutent quelque chose aux secondes ».
302
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux

• Par ailleurs, les travaux analysant les conditions


de la compréhension et de l'échange linguistique
(John Searle) postulent un arrière fond culturel,
un savoir tacite, des conventions, c'est-à-dire ce
qui dans la représentation est social.
• Dans une perspective clinique inspirée de la
psychanalyse R. Kaes articule, quant à lui, dans
ses travaux les processus cognitifs, les
représentations à l'ordre des désirs et des affects.
303
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux

Les apports récents de l'histoire (Georges


Duby), de la sociologie (Pierre Bourdieu),
de l'anthropologie (Marc Augé)
reconnaissent et explicitent la fonction de
la représentation dans la constitution des
ordres et des rapports sociaux, l'orientation
des comportements collectifs et la
transformation du monde social.
304
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux

Par exemple Georges Duby à propos de


l'imaginaire du féodalisme parle de la
représentation comme « membrure », « structure
latente », « image simple » de l'organisation
sociale assurant le passage vers différents
systèmes symboliques.

305
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux

• Ces différentes approches permettent que


psychologie cognitive et sciences sociales se
retrouvent par le biais de la psychologie sociale.
• En France, Serge Moscovici pose les bornes d'un
vaste champ de recherche articulé autour des
représentations sociales.
• Il montre également que les représentations
sociales peuvent être étudiées globalement.

306
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux

• comme des contenus dont les dimensions


(informations, valeurs, opinions…) sont
coordonnées par un principe organisateur
(attitude, normes…) ou de manière focalisée
comme structures de savoir organisant
l'ensemble des significations relatives à l'objet
concerné.
• Cette deuxième approche est à mettre en parallèle
au concept d'organisateur central élaboré par
Solomon Asch en 1954 lors de ses recherches sur
la formation des impressions. 307
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux

• Jean-Claude Abric16 a été un des


premiers à s'interroger sur la structure
des représentations sociales.
• Il pose l'existence d'un noyau central,
élément stable et partagé, et
d'éléments périphériques susceptibles
de variations.
308
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux

Denise Jodelet en 198517 et en 199118, et ensuite


Michel-Louis Rouquette en 199619 Doise en 2002
précisent la spécificité des phénomènes
représentatifs eu égard à l'idéologie : la
représentation sociale a un objet (par exemple la
maladie mentale) alors que l'idéologie porte sur une
classe d'objets dont les frontières demeurent en
permanence ouvertes. Par exemple l'idéologie
communiste pouvait inspirer des jugements sur la
religion mais aussi la psychanalyse, etc.
309
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux

• L'idéologie interprète et ne distingue pas ce qui


est interprétable de ce qui ne l'est pas. L'idéologie
apparaît comme un ensemble de conditions et de
contraintes cognitives présidant à l'élaboration
d'une famille de représentation sociale, elle se
situe à un niveau de généralité plus grand.
• Ce sont les mêmes conditions et contraintes
cognitives qui d'une part lient ensemble certaines
représentations et d'autre part rejettent les
représentations différentes ou antagonistes. 310
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux

Ce même mécanisme explique en partie


comment les membres d'un groupe
réflexif s'identifient sans se connaître.
Michel-Louis Rouquette écrit « Derrière
la diversité apparente des préférences et
des engagements se situent des règles
configurantes d'origine sociale ».
311
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux

D'après Denise Jodelet:


Définition : Les représentations sociales sont
«une forme de connaissances socialement
élaborée et partagée ayant une visée pratique
et concourant à la construction d’une réalité
commune à un ensemble social ».

312
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux

• « Le concept de représentation sociale désigne


une forme de connaissance spécifique, le savoir
de sens commun, dont les contenus manifestent
l'opération de processus génératifs et
fonctionnels socialement marqués.
• Plus largement, il désigne une forme de pensée
sociale.

313
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux

• Les représentations sociales sont des modalités


de pensée pratique orientées vers la
communication, la compréhension et la maîtrise
de l'environnement social, matériel et idéal.
• En tant que telles, elles présentent des caractères
spécifiques sur le plan de l'organisation des
contenus, des opérations mentales et de la
logique.

314
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux

Le marquage social des contenus ou des


processus de représentation est à référer
aux conditions et aux contextes dans
lesquels émergent les représentations,
aux communications par lesquelles elles
circulent, aux fonctions qu'elles servent
dans l'interaction avec le monde et les
autres».
315
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux

D'après Gustave Nicolas Fischer:


« La représentation sociale est un processus,
un statut cognitif, permettant d'appréhender
les aspects de la vie ordinaire par un
recadrage de nos propres conduites à
l'intérieur des interactions sociales ».
316
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux
Structure d'une représentation sociale:
Selon Jean-Claude Abric, la représentation sociale se structure en éléments
organisateurs, stables et non négociables (formant le noyau de la
représentation) autour duquel des éléments périphériques instables et
négociables exercent le rôle de tampon à la réalité.

317
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux

LES 5 ELEMENTS NUCLEAIRES DE LA R.S. selon


ABRIC:
1. « travailleur manuel »,
2. « amour du métier »,
3. « travail personnalisé »,
4. « travail de qualité »
5. « apprenti ». 318
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux

…sont dits non négociables du fait qu'ils constituent les éléments


indispensables qu'un objet social doit comporter pour appartenir
à cette représentation.

319
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux

Processus de formation des représentations


sociales:
Deux processus:
1. Objectivation,
2. Activation.

320
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux
Processus de formation des représentations sociales:
1. Objectivation:
Elle est l’élaboration des connaissances relatives à l’objet
social.
C’est un processus où l’individu sélectionne les
informations (déconstruction sélective), sorties de leurs
contextes. Il s’en approprie, ensuite, en fonction de son
environnement propre (cultures, normes).
Ces informations sont alors ensuite « schématisées » pour
former le noyau figuratif de la représentation sociale.
321
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux
Processus de formation des représentations sociales:
2. Ancrage:
L'ancrage est une incorporation de ces éléments
naturalisés, dans le système de connaissances et de valeurs
du sujet.
Il intervient en amont, en inscrivant l’objet de la
représentation dans un réseau de significations afin que
l’ensemble soit cohérent.
En aval, l'ancrage a une valeur fonctionnelle. La
représentation est donc utile pour interpréter et maîtriser
son environnement.
322
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux
Processus de formation des représentations sociales:
2. Ancrage:
« La dynamique d’une représentation fonctionne comme
un tout : les processus d'objectivation et d'ancrage se
combinent dans le mouvement de l’appropriation au réel,
mais ils participent également à toute évolution ou
transformation des représentations. » (Moscovici, 1976).

323
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux
Critères de Moliner pour étudier une représentation sociale:
LES 5 CRITERES DE R.S. (MOLINER, 1996):
1. Polymorphe – complexe – subjectif;
2. « partagé par les membres d'un groupe »;
3. Vecteur d'enjeux, individuels et collectifs: pour la survie du
groupe, il faut renforcer l'adéquation entre l'identité
individuelle et celle du groupe, pour que le groupe existe en
tant qu’entité sociale.
4. Avoir une valeur utilitaire (être utile) au groupe social.
5. Être absent de toute orthodoxie: il ne doit pas servir une
idéologie, ou des systèmes scientifiques.
324
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux
Représentations sociales : une clé d’interprétation du réel minimisant les couts
cognitifs:

L’être humain est-il un être rationnel privilégiant


la voie de la réflexion pour prendre en
considération de manière pragmatique et holistique
les différents stimuli auxquels il est confronté dans
son environnement ou aurait il tendance à faire
appel à ses représentations pour minimiser les
efforts cognitifs?

325
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux
Représentations sociales : une clé d’interprétation du réel minimisant les couts
cognitifs:

• L’esprit humain a recours à un système de


fonctionnement psychologique basé sur le mode
intuitif et empirique, plus efficient sur le plan
affectivo-cognitif, pour constituer la
connaissance naïve.
• L’appel des représentations engendre une
économie cognitive privilégiant la congruence
psychologique loin des exigences de
rationalité et de cohérence logique nécessitant
un effort cognitif plus important. 326
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux
Représentations sociales : une clé d’interprétation du réel minimisant les couts
cognitifs:

• Aussi une représentation sociale n’est pas la


réalité, elle est une clé d’interprétation de la
réalité.
• A ce titre Abric estime qu’une représentation
sociale est à la fois le produit et le processus
d’une activité mentale par laquelle un individu ou
un groupe reconstitue le réel auquel il est
confronté et lui attribue une signification
spécifique. (Abric, 1987 p. 64).
327
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux
Représentations sociales : une clé d’interprétation du réel minimisant les couts
cognitifs:

• Dans la droite ligne des points évoqués


précédemment nous proposons de considérer les
représentations sociales comme étant à la fois
une grille de lecture et d’interprétation de la
réalité et un processus mental permettant au sujet
de minimiser ses efforts cognitifs pour l’aider à
se représenter plus facilement le monde
environnant.

328
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux
ANALYSE DES RESEAUX SOCIAUX
L'analyse de réseaux se rapporte aux théories relationnelles qui
permettent de formaliser les interactions sociales en termes de
nœuds et de liens (notions issues de la Théorie des graphes).
Quelques types de réseaux sociaux:
1. la famille,
2. la communauté,
3. un couple
4. plusieurs autres formations sociales, etc.

329
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux
ANALYSE DES RESEAUX SOCIAUX
Un réseau plus petit, avec des liens serrés, peut être moins utile pour
ses membres qu'un réseau ayant plusieurs liens plutôt lâches (liens
faibles) pour les individus hors du réseau principal.
Un réseau « ouvert », avec plusieurs liens faibles, est plus susceptible de
donner accès à une quantité élevée d'information.
Il est plus rentable pour le succès individuel d'être connecté à une
variété de réseaux que d'avoir plusieurs connexions avec un seul
réseau social.
Les individus peuvent faire un pont entre deux réseaux qui ne sont pas
directement liés. 330
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux
ANALYSE DES RESEAUX SOCIAUX
L'analyse de réseaux se démarque des méthodes d'analyses
sociologiques traditionnelles par le fait qu'elle ne considère pas
la réalité observée en termes de catégories prédéfinies.
Ce qui pousse Degenne et Forsé à préciser que
« Pourtant, au lieu de penser la réalité en termes de relations
entre les acteurs, beaucoup de ceux qui traitent les données
empiriques se limitent à la penser en termes de catégories (par
exemple, les jeunes, les femmes, les cadres, les pays en voie
de développement, etc.).
331
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux
ANALYSE DES RESEAUX SOCIAUX
La théorie des réseaux sociaux considère moins
importants les attributs individuels que les relations
et les liens que les entités sociales ont avec les
autres acteurs sociaux dans leurs réseaux.
Cette approche s'avère utile pour comprendre et
expliquer des phénomènes réels, mais peut sembler
contraignante et déterminante, puisqu'elle laisse
peu de place à la volonté individuelle ;
332
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux
ANALYSE DES RESEAUX SOCIAUX
la capacité des individus à influencer leur réussite, car cette
possibilité est intimement liée à la structure de leur réseau.
Cependant la structure d'un réseau social est dynamique et
peut se modifier indéfiniment.
Il est d'ailleurs possible d'utiliser cette approche à des fins
stratégiques en rentabilisant les sources d'information fournies
par son réseau et se positionnant autrement au sein de ses
réseaux sociaux. 333
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux
ANALYSE DES RESEAUX SOCIAUX

La priorité est donnée aux relations entre acteurs,


avant les attributs ou attitudes de ceux-ci.
Elle peut aussi se pencher sur des formes de
relations en particulier comme par exemple les
relations à trois.

334
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux
ANALYSE DES RESEAUX SOCIAUX
« L'analyse de réseau se concentre ainsi sur les dyades
(deux acteurs et leurs liens), les triades (trois acteurs et
leurs liens), ou des systèmes plus larges. »
L'analyse de réseaux se distingue aussi des approches
plus traditionnelles en sciences sociales parce qu'elle
permet l'expérimentation, comme c'est entre autres le
cas dans l'« étude du petit monde » et qu'elle permet
de ne pas catégoriser a priori les entités sociales ;

335
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux
ANALYSE DES RESEAUX SOCIAUX
ce qui signifie qu'en analyse de réseau les classes
sociales ou équivalences sont non pas découpées par le
chercheur, celui-ci ne catégorise rien, il applique un
traitement mathématique spécifique des données qu'il
possède.
Un exemple de traitement mathématique des
équivalences a été proposé par Harrison White et ses
étudiants à travers la technique dite des matrices
découpées en blocs.

336
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux
ANALYSE DES RESEAUX SOCIAUX
Les réseaux sociaux sont aussi employés pour étudier
par exemple, comment les entreprises interagissent
entre elles, caractérisant de nombreuses connexions
informelles qui relient les dirigeants ensemble, ainsi
que les associations et les connexions entre les
employés de différentes compagnies.
Ces réseaux fournissent la façon dont les compagnies
obtiennent l'information, découragent la concurrence,
et s'entendent même pour ajuster de concert, les prix
et les politiques.
337
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux
ANALYSE DES RESEAUX SOCIAUX
Calculs en analyse de réseaux sociaux:
1. Degré de Centralité;
2. Centralité d'intermédiarité;
3. Centralité de proximité;
4. Centralité de prestige;
5. Coefficient de clustering;
6. Degré de cohésion.
338
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux
Calculs en analyse de réseaux sociaux:
1. Degré de Centralité:
Cette mesure nous permet d'obtenir l'activité du
nœud étudié. En effet il constitue le rapport entre
le nombre de liens sortant du nœud et le degré
maximal possible. On obtient ainsi, pour un nœud
appelé i et un nombre total de nœuds n dans le
réseau :
Dc(i) = ds(i) / (n-1). 339
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux
Calculs en analyse de réseaux sociaux:
2. Centralité d'intermédiarité:
Le degré auquel est lié un individu aux autres individus
du réseau social ; la force avec laquelle un nœud est
directement connecté aux autres nœuds qui ne sont pas
nécessairement directement connectés les uns avec les
autres ; une intermédiarité ; une liaison ; un pont.
En somme, c'est le nombre de gens auxquels une
personne est connectée de façon indirecte, via ses liens
directs.
340
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux
Calculs en analyse de réseaux sociaux:
4. Centralité de prestige:
On introduit pour chaque nœud le nombre de liens pour
chaque nœud divisé par le nombre maximum possible de liens
(6 liens).
Puis on étudie la variance de cette variable aléatoire pour tous
les nœuds du réseau. La différence entre le nombre de liens
pour chaque nœud divisé par le nombre maximum possible de
liens.
Un réseau centralisé offrira davantage de ces liens dispersés
autour d'un ou de quelques nœuds, tandis qu'un réseau
décentralisé est celui qui offrira une légère variation entre le
nombre de liens que chaque nœud possède. 341
Chapitre 6: Représentation sociale – Analyse des
réseaux sociaux
Calculs en analyse de réseaux sociaux:
5. Coefficient de clustering:
Le degré auquel les acteurs sont connectés directement les
uns aux autres par des liens cohésifs.
Les groupes sont identifiés en tant que cliques si chacun des
acteurs est directement relié à tous les autres acteurs du
groupe, ou en tant que cercle social si les liens sont moins
endurcis via les contacts directs, ceux-ci sont imprécis, ou
représentent structurellement des blocs cohésifS, si une
précision est exigée.
342
Chapitre 7: Stéréotypes et
préjugés

343
Chapitre 7: Stéréotypes et préjugés

Dans notre société multiculturelle il existe beaucoup de


stéréotypes et de préjugés.
Il s’agit de concepts très proches de sorte qu’il est difficile
de les distinguer.
Pour cette raison, ils sont souvent considérés comme
synonymes dans la langue courante.
Mais quelle est la différence entre les deux, d’où viennent-
ils, peut-on lutter contre les stéréotypes et est-il possible de
dépasser les préjugés? 344
Stéréotypes

345
Chapitre 7: Stéréotypes et préjugés
Plusieurs définitions:
1. Leyens et al.: les stéréotypes sont des « croyances
partagées concernant les caractéristiques personnelles,
généralement des traits de personnalité, mais souvent
aussi des comportements, d’un groupe de personnes ».
2. « Le stéréotype est l’image que nous avons des autres,
un ensemble de croyances qui présente une image
simplifiée des caractéristiques d’un groupe ».

346
Chapitre 7: Stéréotypes et préjugés

Les stéréotypes sont donc des images figées et


simplifiées qui sont créées en généralisant le
comportement de quelques individus à propos
d’un groupe entier.
Cela implique qu’on attribue des
caractéristiques spécifiques à une personne,
seulement parce qu’elle fait partie d’une culture
particulière.
347
Chapitre 7: Stéréotypes et préjugés

• L’individu, par contre, n’est pas important. Ou autrement


dit: un stéréotype est une idée caricaturale qu’on se fait
d’une personne ou d’une culture en généralisant des traits
de caractères réels ou supposés.
• Même si la notion de stéréotype est tout d’abord connotée
négativement, le message d’une telle généralisation peut
aussi être favorable. Tandis que l’image de l’Américain
superficiel est par exemple péjorative, l’Allemand ponctuel ou
le Français romantique sont des généralisations positives.
348
Préjugés

349
Chapitre 7: Stéréotypes et les préjugés

• Les préjugés sont par contre des « attitude[s]


comportant une dimension évaluative à l’égard d’un
groupe social donné ».
• En exprimant globalement J’aime et Je n’aime pas,
ils peuvent être, comme les stéréotypes, négatifs
ou positifs.
• Le verbe préjuger (préfixe : pré- = à l’avance)
indique déjà que ce terme fait référence à une
évaluation irréfléchie, une idée préconçue.
350
Chapitre 7: Stéréotypes et les préjugés

Une personne, qui a des préjugés, juge une autre


culture même si elle ne la connaît pas. Au lieu
d’utiliser des expériences personnelles ou des
informations objectives et approfondies, elle se sert
des stéréotypes disponibles pour se faire une
opinion sans les remettre en question.

351
Chapitre 7: Stéréotypes et les préjugés

• Par conséquent, les préjugés se


nourrissent des stéréotypes.
• Un exemple pour un préjugé raciste
qui a donc pour conséquence une
discrimination est la phrase suivante: «
Je n’aime pas les Mexicains parce qu’ils sont
paresseux et criminels ».
352
Chapitre 7: Stéréotypes et les préjugés

Les origines
Pour comprendre l’origine des stéréotypes et des préjugés, il
faut examiner le mécanisme du cerveau humain.
Chaque jour il doit traiter un grand nombre d’informations.
Pour les maîtriser, le « cerveau utilise des ‘stratégies’, […]
qui, si elles permettent une simplification des informations
entrantes, ont également pour conséquences de créer des
stéréotypes » ainsi que des préjugés.
En conséquence, il en résulte notre besoin de catégoriser et
de simplifier le monde, car notre cerveau ne réussit pas à
traiter la totalité des informations complexes en peu de
temps.
353
Chapitre 7: Stéréotypes et les préjugés

Les origines
Comme les clichés donnent l’impression de déjà connaître
quelques particularités d’une culture étrangère, ils peuvent
aussi réduire l’anxiété de l’inconnu.
Enfin, les stéréotypes ainsi que les préjugés ne sont pas sans
utilité parce qu’ils aident à donner du sens au monde et à
montrer les relations différentes qui existent entre les
groupes sociaux avec ce « processus adaptif très automatisé
[…]».

354
Chapitre 7: Stéréotypes et les préjugés

Les origines
Néanmoins ils n’offrent que des
connaissances très simplifiées et dénaturent la
vérité. C’est surtout dangereux dans le cas des
stéréotypes ou des préjugés négatifs parce
qu’ils peuvent rapidement mener à une
hostilité radicale de sorte que les deux
concepts représentent un risque considérable.

355
Chapitre 7: Stéréotypes et les préjugés

En plus de leur origine cognitive, les


stéréotypes et les préjugés reposent aussi sur
une dimension sociale: les stéréotypes et les
préjugés reflètent les relations existantes
entre différents groupes sociaux et sont
structurants dans une société: « quand ça va,
c’est positif, quand ça ne va pas, c’est
négatif ».
356
Chapitre 7: Stéréotypes et les préjugés
Comme Charlotte Duperray le précise :
« Les individus ont besoin de développer un sentiment
d’appartenance à un ou plusieurs groupes. Le phénomène est à
double sens: d’une part, nous avons tendance à accentuer notre
identification à un groupe de référence, par souci de repères, de
structures et d’identité; d’autre part, le regard que nous portons
sur les autres groupes est marqué par les différences qui nous
éloignent.
Exagérer les similitudes à l’intérieur d’un groupe accentue les
différences entre les groupes». 357
Chapitre 7: Stéréotypes et les préjugés

L’ EFFET PYGMALION
La perception qu’on a d’autrui induit des attentes et des attitudes
plus ou moins positives à son égard.
Ex : une expérience controversée a montré que les attitudes
positives des instituteurs à l’égard de certains écoliers entraînaient
de leur part des évaluations et des notes élevées.

358
Chapitre 7: Stéréotypes et les préjugés

Processus d’apprentissage:
La plupart des gens savent souvent que ces affirmations ne
sont pas vraies, mais seulement exagérées et simplifiées.
Néanmoins les stéréotypes existent et exercent une
influence sur les images qu’on se fait d’une culture
étrangère.
Ils se basent sur des observations qui ne viennent presque
jamais de notre propre vie ou de notre propre expérience,
mais de notre culture et de notre entourage.
359
Chapitre 7: Stéréotypes et les préjugés
Processus d’apprentissage:
C’est un phénomène socioculturel, ce qui veut dire que
l’éducation, les médias et d’autres groupes de référence
nous influencent.
Cet héritage culturel nous transmet des normes, des
habitudes et donc aussi des stéréotypes et des préjugés:
« Les stéréotypes et les préjugés font partie de notre
héritage culturel; ils sont transmis par notre culture au même
titre que les normes, les habitudes et de façons de faire que l’on
partage avec les autres ».

360
Chapitre 7: Stéréotypes et les préjugés

Finalement, tout le monde a des stéréotypes et des préjugés, mais


ceux-ci ne sont pas permanents ou immuables : ils peuvent se
modifier et se développer dans le temps.
En prenant compte de l’histoire, il existe par exemple depuis
longtemps des stéréotypes entre les Français et les Allemands. Les
uns considéraient les autres comme arrogants ou comme
l’ennemi. Mais après avoir engagé le dialogue,
l’image a changé et les stéréotypes se sont
modifiés ou sont morts/ont disparu.
361
Chapitre 7: Stéréotypes et les préjugés
Comment traiter ou surmonter les stéréotypes et les préjugés:
Peut-on lutter contre ces deux phénomènes culturels ? La réponse doit être
oui. Pour ne pas avoir de préjugés fixes qui sont souvent liés à l’idée de
discrimination:
1. sans cesse multiplier les contacts, les rencontres;
2. réduire les préjugés en étant conscient de leur existence. En apprenant
à connaître les autres, en vivant avec eux et en parlant avec des
personnes étrangères, on modifie ses stéréotypes, renforce la
compréhension réciproque et les barrières tombent. Cependant, comme
il s’agit d’idées profondément enracinées, le simple contact ne suffit
souvent pas à les rejeter.

362
Chapitre 7: Stéréotypes et les préjugés

Comment traiter ou surmonter les stéréotypes et les préjugés:


3. La décatégorisation signifie voir une personne comme individu et pas
comme membre d’un groupe. De cette manière, les généralisations
existantes ne peuvent pas influencer la perception. Exemple: voir son voisin
Pèrè Guindo ou Hamady Diallo comme un individu et non comme un
Dogon ou un Peulh.
4. La re-catégorisation, les différentes cultures sont rassemblées en créant
un groupe englobant. Exemple: au lieu de voir quelqu’un comme Dogon
ou Peulh, de le voir comme un Malien tout court.

363
CHAPITRE 8: LA PAROLE
– L’EMOTION

364
LA PAROLE

365
Chapitre 8: La parole – L’émotion
La parole est le langage articulé humain destiné à communiquer la pensée, et est
à distinguer des communications orales diverses, comme les cris, les alertes ou
les gémissements. « Articuler la parole » consiste à former des signes audibles,
les syllabes, formant les mots qui constituent des symboles. Métaphoriquement,
la parole est devenue toute communication s'adressant à l'esprit (parler avec le
regard, la gestuelle, le silence). L'étymologie du mot parole est la même que
celle du mot parabole, en grec le mot παραϐολή signifie « rapprochement,
comparaison ».

366
Chapitre 8: La parole – L’émotion
La parole est le langage incarné de l'Homme. La parole est singulière et opère
un acte de langage qui s'adresse à un interlocuteur, éventuellement soi-même,
mentalement, ou à un support par l'écrit par exemple. La parole permet
d'exprimer des besoins, pensées, sentiments, souffrances, aspirations, du
locuteur. La parole peut aussi constituer une observation plus ou moins
subjective des faits, ou encore être la formulation d'une demande. Elle permet
de témoigner d'un changement de conception du monde (épistémè). Dans ce
sens, une vérité est la tentative de description de la réalité à l'aide de la parole.

367
Chapitre 8: La parole – L’émotion
L'usage social de la parole a déterminé des langages particuliers nommés
idiomes, langues, dialectes, parlers. L'utilisation d'une langue ou le choix des
mots n'est pas neutre parce que le langage structure la pensée. Les querelles
linguistiques ou atteintes aux langues peuvent être des tentatives de sujétion de
l'Homme en imposant des paradigmes, comme dans le cas de la langue ou des
expressions d'un groupe dominant.

368
Chapitre 8: La parole – L’émotion
La parole permet de communiquer l'abstraction et permet sa mémorisation.
Une abstraction peut permettre la création de concepts nouveaux distincts de la
réalité. La parole est depuis longtemps physiquement mémorisée sur des
supports divers, d’abord par les images comme avec l’art rupestre il y a plus de
30 000 ans1. Puis par l'écriture, dont la date d'apparition marque le début de
l’histoire (en Mésopotamie en 3500 av. J.-C.). Et enfin, de nouveau les images
reprennent l'ascendant sur l'écriture avec le développement des supports audio-
visuels dans les sociétés contemporaines.

369
Chapitre 8: La parole
• Une autre hypothèse, déjà portée par Darwin est que les autres hominidés
n'ont pas un cerveau permettant de produire la parole via le larynx.
• Cette seconde théorie pourrait être validée par des travaux récents montrant
que le larynx des grands singes pourrait physiologiquement articuler des
voyelles telles que A, E, I, O, U mais que ces animaux ne disposent pas du
câblage nerveux permettant au cerveau de commander le larynx pour ce
faire.

370
Chapitre 8: La parole
• Tecumseh Fitch et ses collègues en déduisent que les recherches paléoanthropologiques
basées sur les formes fossile de larynx sont inutiles car tous les ancêtres humains avaient en
réalité des anatomies vocales permettant potentiellement la parole.
• Selon eux, la recherche devrait se concentrer sur les facteurs génétiques, dont sur l'origine et
la date d'apparition du gène FOXP reconnu comme indispensable chez l'homme au bon
développement de la parole et du langage.
• Dan Dediu (psycholinguiste à l'Institut Max Planck de Nimègue) ajoute que les légères
différences fines d'anatomie de la vocalisation chez les humains actuels pourraient expliquer
les propriétés phoniques et phonétiques propres à certaines langues et apporter des
informations sur l'histoire de l'humanité et de l'acquisition du langage articulé6.

371
Chapitre 8: La parole
• La parole fait l'autre.
• L'exercice de la Parole n'est pas neutre. Pour l'humain — défini comme un «
animal social » — c'est un acte de création et de relation par excellence :
• Ma Parole crée l'Autre, c'est mon pouvoir et ma blessure.
• Je peux faire l'Autre comme on fait des garnisons, des disciples ou des
fidèles, tous bien alignés dans mes systèmes.
• Je peux faire l'Autre comme on fait des exclus, des marginaux, des murs et
des cloisons, contre qui j'appellerai les flics et les prisons. 372
Chapitre 8: La parole
• Ma Parole peut aussi faire l'Autre comme un Homme.
• Mais alors, dès que je l'ai reconnu, il se lève debout de ma Parole et marche
libre comme si ma Parole risquait de lui devenir son tombeau.
• Je crée l'Autre, mais c'est lui qui me fait exister, car la relation est toujours
une Parole dépossédée.
• Croirai-je jamais assez que la parole de l'Autre puisse me construire ?

373
Chapitre 8: La parole
• Dans la parole, nous sommes toujours trois.
• Toi qui me parles, moi qui t'écoute et la Parole qui est aussi Quelqu'un.
• — Jean Debruynne, Parole, p. 68, Paris 1992, Desclée éditeur

374
Chapitre 8: La parole – L’émotion
Parole et neurosciences:
La communication par la parole est essentiellement prise en charge par deux
aires différentes du cerveau. L'aire de Broca permet la production des mots
parlés et l'aire de Wernicke permet la compréhension de ces mots. Dans une
étude publiée en 2014 dans la revue Brain, le neurochirurgien et
neuroscientifique Hugues Duffau montrent que « l'aire de Broca n'est pas l'aire
de la parole » et que les fonctions langagières ne sont pas tant localisées dans
une aire précise que dépendantes de connexions neuronales en reconfiguration
constante.
375
Chapitre 8: La parole – L’émotion
Dans la religion chrétienne:
• Dans la Bible, le mot grec de logos, λόγος, désigne la parole de Dieu en
même temps qu'il en vient également à désigner Dieu lui-même, comme
l'illustre l'évangile de Jean dans lequel il est écrit:
• Au commencement était le Verbe et le Verbe était avec Dieu et le Verbe était
Dieu. (Jean 1:1)

376
Chapitre 8: La parole – L’émotion
• Cet évangile est composé plusieurs siècles après les œuvres d'Anaxagore qui
évoquaient le Noûs (νοῦς), l'esprit, et qui prétendaient que l'univers (perçu)
est le fruit de l'intelligence, ainsi que de celles de Platon selon lesquelles
Socrate voyait (dit-on) un univers créé par soi-même, c'est-à-dire par l'esprit.
• Aussi, le christianisme considère le logos divin comme le commencent dont
tout procède, c'est-à-dire comme l'origine de toute chose. Ainsi, la Genèse,
récit de la Création, est le lieu d'un déploiement de la parole de Dieu d'où va
naître la réalité.
377
Chapitre 8: La parole – L’émotion
• Par exemple, au verset 3, chapitre 1, la parole de Dieu apparaît, en effet,
comme l'origine de la lumière quand il est écrit Dieu dit : Que la lumière soit
et la lumière et il semble alors que l’extériorisation de la volonté de Dieu soit
l'acte de fondation du réel.
• Enfin, selon la tradition chrétienne héritée de l'évangile de Jean, le Verbe s'est
doté d'une matérialité en se faisant chair, c'est-à-dire en s'incarnant dans la
personne de Jésus-Christ, fils de Dieu. La parole revèle aussi des écritures
bibliques. Ces écritures constituent la Parole écrite.
378
L’EMOTION

379
Chapitre 8: La parole – L’émotion
EMOTION
Définitions: 1. Trouble subit, agitation passagère causée par
un sentiment vif de peur, de surprise, de joie, etc.
2. Réaction affective transitoire d’assez grande intensité,
habituellement provoquée par stimulation venue de
l’environnement.
Les émotions, telles que la joie, la peur, etc. sont également
d'importantes sources de motivations. 380
Chapitre 8: La parole – L’émotion
EMOTION
Exemple de petit jeu pédagogique (artisanal) pour les enfants où la motivation
se marie avec le renforcement (drill) des connaissances.
Une question (épeler un mot, réciter ses tables de multiplications, traduire un
mot dans une autre langue, etc.) est posée à un élève qui appuie sur le bouton
vert ou rouge en fonction de la réponse, bonne ou incorrecte.
Chaque impulsion allume une diode.

381
Chapitre 8: La parole – L’émotion
EMOTION
À la fin de la série, un smiley spécifique s'affiche en fonction du score.
Ce jeu constitue un très bon renforcement positif et donne l'envie de se
dépasser sans se sentir jugé.

382
Chapitre 8: La parole – L’émotion
EMOTION
« Cela peut arriver à tout le monde de subir une dérégulation
quand une émotion est très forte, constate Nader PERROUD.
Par exemple, quand on divorce, on dit et fait des choses
aberrantes.
C’est pour cela que l’on fait appel à un avocat, cela permet de
mettre de la distance ».
383
Chapitre 8: La parole – L’émotion
EMOTION
En effet, un des conseils principaux pour une meilleure gestion des
émotions est de s’éloigner du stimulus.
Si l’on se fâche avec qqu’un dans un échange de SMS, et que l’autre
ne répond plus, rien ne sert de continuer à écrire.
La dérégulation va s’activer et empirer les choses, au risque de nous
faire regretter ce que l’on a dit.
384
Chapitre 8: La parole – L’émotion
EMOTION
Mieux vaut faire une autre activité pour se calmer, ce qui
permet de dévier l’attention du stimulus.
« Un moyen que l’on peut mettre en place pour prévenir la
dérégulation est la méditation de pleine conscience. En
diminuant notre sensibilité aux stimuli, elle permet de réduire
l’intensité des émotions à venir ».
385
Chapitre 8: La parole – L’émotion
EMOTION
Une autre technique est la mentalisation:
Elle consiste à imaginer les états mentaux dans lesquels se
trouve la personne ou soi-même (intentions, émotions,
besoins) pour donner du sens à ses comportements et éviter
de réagir trop vite.

386
Chapitre 8: La parole – L’émotion
EMOTION
Ex.: un ami devient soudainement silencieux et cela vous
énerve. Le risque est de lui attribuer trop vite une émotion (il
est fâché). Par contre, en mentalisant, vous imaginez dans
quel état il se trouve ( déçu, triste, fatigué) et quel est l’impact
sur vous.

387
Chapitre 8: La parole – L’émotion
EMOTION
Plus nous sommes proches de qqu’un, plus les émotions sont
fortes et donc sujettes à la dérégulation.
Etre attentif aux émotions des autres comme aux siennes
permet donc de mieux se comprendre et de gérer son état
émotionnel.

388
Chapitre 8: La parole – L’émotion
EMOTION
Les mauvais rêves peuvent améliorer notre capacité à gérer
nos émotions.
« Eviter d’étiqueter votre enfant en fonction de ses sentiments;
en lui disant: « tu es colérique »; « tu es timide »: il risque de
s’y conformer.

389
Chapitre 8: La parole – L’émotion
EMOTION
L’évaluation de la pertinence d’un évènement d’un vis-à-vis
des intérêts du sujet constitue l’aspect probablement le plus
central de l’émotion (Frijda, 2007).
Chaque évènement peut avoir des répercussions pour la
satisfaction ou l’entrave de quelque intérêt.
L’évaluation de cette pertinence est automatique.
390
Chapitre 8: La parole – L’émotion
EMOTION
Sas pertinence vis-à-vis d’un intérêt, il n’y aura pas d’émotion,
c-à-d qu’aucun des composants qui forment une réponse
multi-componentielle ne sera activé.
Ainsi, la signification de l’évènement est directement liée aux
intérêts.
Un intérêt représente une sensibilité pour une classe d’objets,
problèmes, évènements, conceptions de soi-même ou du
monde (Scheler, 1990). 391
Chapitre 8: La parole – L’émotion
EMOTION
Si un évènement relève d’une telle sensibilité, il évoque de
l’appétence, attire l’attention, comme quand on entend son
mentionné dans une conversation qui se tient à côté.
Les émotions ont 2 conditions:
1. L’occurrence d’un évènement;
2. L’existence d’un intérêt vis-à-vis duquel l’évènement est
pertinent, c-à-d dont la satisfaction ou l’entrave pourrait
être affectée par l’évènement. 392
Chapitre 8: La parole – L’émotion
EMOTION
Les intérêts sont des variables latentes, silencieuses.
Ce n’est que lorsqu’un évènement excite la sensibilité, faisant
surgir l’émotion, que l’intérêt se dévoile.
La notion d’intérêt inclut: les différents types besoins: faim,
soif, chaleur, valeurs, amitié, amours, etc.

393
Chapitre 8: La parole – L’émotion
EMOTION
Il y a émotion quand il y a un changement de la préparation à
l’action, quand il y a rupture de continuité, une modification
soudaine de l’interaction sujet-objet (organisme-
environnement) (Rime, 2005)

394
Chapitre 8: La parole – L’émotion
EMOTION

L’émotion incite à s’approcher, ou à s’en aller, ou à s’interrompre:


La compassion incite à apporter de l’aide, la honte incite à se cacher,
à disparaître de la vue des autres.

395
EMOTION
Coercition:
• La plus évidente forme de motivation externe est la
coercition, quand l’évitement de la douleur ou d’autres
conséquences négatives a un effet immédiat.
• Quand une telle coercition est permanente, elle est
considérée comme un esclavage. Bien que la coercition
soit considérée du point de vue éthique comme
répréhensible par beaucoup de philosophies, 396
EMOTION
Coercition:
elle est largement pratiquée sur les prisonniers et aussi sous
la forme de la conscription.
Les critiques du capitalisme moderne déclarent que sans
réseaux de protection sociale, l’esclavage des salariés serait
inévitable.

397
EMOTION
Contrôle de la motivation:
• Le contrôle de la motivation n’est compris que d’une manière partielle. Il y a
de nombreuses approches de l’« entraînement à la motivation », mais
beaucoup sont considérées comme de la pseudoscience par les critiques.
• Pour comprendre comment contrôler la motivation il est d’abord nécessaire
de comprendre pourquoi tant de gens manquent de motivation.

398
EMOTION
• Dans les années récentes, des activités non rémunérées comme le surf sur
l’Internet sont devenues des préoccupations croissantes pour les employeurs,
notamment ceux des nations dites riches.
• Certaines entreprises ont utilisé des tactiques contraignantes pour contrer ce
qui est perçu comme une menace, d’autres essayent de définir certaines
limites et la plupart appliquent des représailles dans les cas extrêmes. Même
pour les utilisateurs « à domicile », la dépendance à Internet, aux jeux vidéo
ou à la télévision pose un problème de désir.
399
EMOTION
• Leur utilisation peut être expliquée par une boucle de renforcement positif
rapide par fourniture d’endorphine, une famille ersatz et l'alimentation de la
curiosité.
• On sait que les connexions neuronales sont augmentées par la répétition de
l’activité, ce qui signifie qu’il est plus facile de recommencer une action
(l’habitude) que de faire quelque chose de nouveau.

400
EMOTION
• La question clé pour la motivation est alors : quelles activités engendrent une
réponse émotionnelle positive, et lesquelles ne le font pas ? Les réponses à
cette question sont explorées de plus en plus par la neuropsychologie.
• « [Parmi] les principaux thèmes des neurosciences cognitives [on trouve la]
neurobiologie des états de vigilance et de motivation mis en jeu par les
comportements orientés vers un but. »
• On sait que pour la plupart des gens, les activités qui comprennent de fortes
impressions audiovisuelles ont un effet émotionnel plus important.
401
EMOTION
• Des informations seulement issues d'un texte, à l’inverse, sont habituellement
peu motivantes. Cela semble intuitif vu que lire est une capacité entraînée à
un haut niveau cortical alors que de grandes parties du cerveau sont affectées
au traitement de l’audiovisuel.
• Comme les humains sont des animaux sociaux, il apparaît aussi naturel que
les connexions sociales jouent un rôle crucial dans la motivation.

402
EMOTION
• On connaît peu de choses sur la manière dont le cerveau humain traite de
telles relations, mais on peut assurer qu’elles sont puissantes.
• Comme des raisons personnelles peuvent gêner les programmes de contrôle
des motivations, on essaye d’apprendre aux enseignants et dirigeants à
trouver des relations pour leurs sentiments personnels ailleurs qu’avec leurs
étudiants et employés.

403
EMOTION
Les 6 catégories d’émotions humaines universelles (Paul EKMAN ):

1. Joie 4. Surprise

2. Tristesse 5. Peur

3. Colère 6. Dégoût.
404
EMOTION
27 émotions distinctes résumeraient l’émotivité:
1. Admiration,
2. Adoration,
3. Appréciation esthétique,
4. Amusement,
5. Colère,

405
EMOTION
6. Anxiété,
7. Emerveillement,
8. Malaise,
9. Ennui,
10. Calme (sérénité),

406
EMOTION
11. Confusion,
12. Envie (craving),
13. Dégoût,
14. Douleur empathique,
15. Intérêt étonné, intrigué,

407
EMOTION
16. Excitation (montée d’adrénaline),
17. Peur,
18. Horreur,
19. Intérêt,
20. Joie,

408
EMOTION
21. Nostalgie,
22. Soulagement,
23. Romance,
24. Tristesse,
25. Satisfaction,
26. Désir sexuel,
27. Surprise.
409
EMOTION
Autocontrôle :

• L’autocontrôle de la motivation est de plus en plus


compris comme un sous-ensemble de l’intelligence
émotionnelle.
• Une personne peut être très intelligente selon une
définition conservatrice (mesurée par de nombreux tests
d’intelligence), mais non motivée pour dédier son
intelligence à l'accomplissement de certaines tâches. 410
EMOTION
Autocontrôle :

• La théorie de l'expectation (ou des attentes, ou encore de


l'espérance) de Victor Vroom fournit une valeur (la
valence — cf. théorie de Vroom) qui montre cette idée
d’autocontrôle, c'est-à-dire cette envie de poursuivre un
but particulier.
• L’autocontrôle est souvent en contraste avec le processus
automatique de stimulus-réponse, comme dans le
paradigme du comportement de B.F. Skinner.
411
COMPARAISON DES 4 NIVEAUX D’ANALYSE EN
PSYCHOLOGIE SOCIALE ET EN SOCIOLOGIE:
N° PSYCHOLOGIE SOCIALE EXEMPLES SOCIOLOGIE EXEMPLES

1. intra-individuel Relation DE parenté INDIVIDUEL Analyse de l’attitude


d’un iindividu

2. inter-individuel L’amitié MICROSOCIALE D’un village

3. intragroupe Qui commande qui MESOSOCIALE D’une région


dans votre grin?

4. intergroupes Le racisme des MACROSOCIALE D’un pays / monde


blancs envers les
noirs
412
CONCLUSION

• La psychologie sociale affirme que l’homme est par nature un être


social.
• Elle développe une conception spécifique de l’homme dans la société.
• Elle considère la situation de l’homme à travers deux aspects qui
structurent sa vie et ses activités : l’individuel et le collectif.
• La tâche de la psychologie sociale est de les prendre en compte dans
l’étude des phénomènes sociaux qui résultent de leur relation.

413
CONCLUSION

Pour conclure, il faut souligner que les recherches réalisées par des chercheurs
en psychologie sociale centrées sur des populations spécifiques (comme les
cadres des banques, ou sur des notions économiques, comme le crédit ou
l'épargne, voire l'introduction de l'Euro),
ont non seulement permis quelques avancées sur le plan théorique (cf. l'étude
sur le changement de représentations sociales avec l'exemple du chômage),
mais qu'elles ont aussi mis en évidence un certain nombre de nouveautés (sur
les comportements financiers des ménages par exemple).

414
CONCLUSION

• Les chercheurs ont mis l'accent sur un point central :


• le client attend un service, alors que le banquier a tendance à le voir
comme assujetti, surtout quand il lui demande du crédit.
• Les psychosociologues nous ont montré que c'est bien dans la tête du
client que ce comportement se trouve et non pas dans une sorte de
mélange informe entre l'intérêt de l'entreprise et un certain discours
sur le client que l'on retrouve dans la littérature managériale et
marketing".

415
CONCLUSION
• Insistons enfin sur l'utilisation de la psychologie sociale en entreprise avec trois
exemples d'ouvrages récents centrés sur les liens et les apports de la psychologie
sociale au monde du travail et à celui de l'économie :
 le premier concerne la formation des futurs managers par la psychologie sociale(cf.
Alexandre-Bailly et al., 2003), alors que le
 Les deux autres concernent des exemples d'applications et d'utilisation de la
psychologie sociale en entreprise (cf. Bonardi et al., 2004, Psychologie sociale
appliquée : Psychologie du travail et des ressources humaines) et ou dans le contexte
économique (cf. Bonardi et al., 2003, Psychologie sociale appliquée : Economie,
Médias, Nouvelles technologies).
____________________________________/_______________________________

416
BIBLIOGRAPHIE
• ALBOU P. (1974) La psychologie économique, Paris : PUF.
• ALBOU P. (1980) Motivation et besoins économiques, Paris : PUF.
• ALEXANDRE-BAILLY F., BOURGEOIS D. GRUÈRE J.-P. RAULET-CROSET N., ROLAND-LEVY C. (2003)
(col.) Comportements humains et management, Paris : Pearson Education.
BAGGIO S. (2006), Psychologie sociale, Bruxelles : De Boeck
• BONARDI C. et al. (2004) (Eds.) Psychologie sociale appliquée : Psychologie du travail et des ressources
humaines, vol. 4, Paris : InPress.
• BRÉE J. (1993) Les Enfants, la consommation et le marketing, Paris : PUF.
• FISCHER G-N. (2010) Concepts fondamentaux de la psychologie sociale. Paris : Dunod
• MOSCOVICI S et al. (1984) Psychologie sociale, Paris : PUF
• VALLERAND R. J. et al. (1994), Les fondements de la psychologie sociale , Québec : Gaëtan Morin.

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