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CM PSYCHOPATHOLOGIE COMPLET

SÉMIOLOGIE ET PSYCHOPATHOLOGIE

Objectif de cette U.E.

A l’issu de ce cours  :

- Vous maîtriserez la sémiologie de base en psychiatrie, la différence entre névrose et


psychose et les principales entités psychopathologiques chez l’adulte…
- Et contextualiserez cette maîtrise au regard de l’histoire de la psychiatrie
- Vous saurez analyser un cas clinique à l’aide de vos connaissances sémiologiques
- Vous pourrez élaborer des hypothèses diagnostiques basés sur les symptômes
visibles et une analyse psychopathologique sommaire du patient

Modalités d’évaluation :

- QCM pour le cours magistral


- Commentaire écrit d’un article en mi- semestre + compte-rendu de cas clinique
Programme

LA NOTION DE NORME ET CELLE DE LA PATHOLOGIE

En regardant les résultats :

1) « Si j’entends des voix = je suis folle »


2) « voler » n’est pas une pathologie à la base, mais à un acte de déviance (à l’encontre
des lois sociales) mais pourquoi il ne peut pas s’empêcher ?
3) Cliché. Addiction au jeux vidéo
4) Trait socialement favorable
5)
6) Une grande timide (inconfort social), c’est peut-être un autisme

Il existe plusieurs types de normes, ce que nous devons faire attention. On doit être à l’écoute du
patient.
I. Normal/patho chez Canguilhem

«  Il y a une polarité dynamique de la vie. Pour autant que les variations morphologiques ou
fonctionnelles sur le type spécifique ne contrarient pas ou n’invertissent pas cette polarité, l’anomalie
est un fait toléré  ; dabs le cas contraire, l’anomalie est ressentie comme ayant valeur vitale négative
et elle se traduit extérieurement comme telle. (…) De son point de vue objectif, le savant ne veut voir
dans l’anomalie que l’écart statistique, en méconnaissant que l’intérêt scientifique du biologiste a été
suscité par l’écart normatif. En bref, toute anomalie n’est pas pathologique, mais seule l’existence
d’anomalies pathologiques a suscité une science spéciale des anomalies (…) Les écarts statistiques
que sont les simples variétés ne sont pas ce à quoi on pense quand on parle d’anomalies, mais les
difformités nuisibles ou même incompatibles avec la vie sont ce à quoi on pense, en se référant à la
forme vivante ou au comportement du vivant non pas comme à un fait statistique, mais comme à un
type normatif de vie  » Canguilhem, 1966

Ce qui comptait chez Canguilhem :

Le pathologiques c’est que ce qui empêche le patient d’aimer, de vivre de la façon dont il souhaite
vivre avec satisfaction et sans souffrance

Si ces symptômes fait obstacle

II. De multiples définitions de la norme

Ce qui est dit « normal » l’est par rapport à un cadre de référence (rège ou état habituel). La norme
est-elle alors :

- Un « juste » milieu ?
- Une moyenne statistique ?
- Ce qui est socialement habituel/acceptable ?
- L’absence de pathologie ?
- Ce qui est moral ?
- Ce qui est légal ?

Il y a plusieurs types de norme et non une seule

III. Le normal comme souplesse

- Si certains symptômes ou modes d’être (entente de voix, neurodiversité) peuvent


être considérées comme des variétés du normal
- S’il appartient au sujet de pouvoir définir ce qui est normal ou pas pour lui
- Et si la souffrance dépend souvent de la capacité d’adaptation du sujet

Alors le normal se qualifie avant tout par sa capacité de souplesse, de plasticité et d’adaptation

IV. Le pathologique comme structure rigide et fissurée

On retrouve une métaphore du cristal inspirée de la physique chez Freud :

«  Si nous jetons un cristal par terre, il se brise, mais pas arbitrairement, il se casse alors suivant ses
plans de clivage en des morceaux dont la délimitation, bien qu’invisible, était cependant déterminé à
l’avance par la structure du cristal  ; De telles structures fissurées et éclatées, c’est aussi ce que sont
les malades mentaux  »

 notion de psychique, de clivage, de la structure du moi instable, « fissurée » touché très


profondément

 le type de pathologie visible lorsque le patient « décompense » dépend de sa structure psychique


préalable.

La notion de « décompensé » = quand on rencontre des adversités nous arrivons à compenser les
difficultés, nous trouvons des moyens de « faire avec ». Quand quelqu’un est saturé, il laisse
apercevoir de la pathologie. Moment où le sujet fait montre de comportements pathologiques.
V. Qu’appelle-t-on pathologique ?

On parlera de « pathologique » à partir du moment où le sujet fait montre de comportements, de


modes d’être-au-monde et d’être-avec-les-autres rigides, répétitifs, sources de souffrance, altérant
ses activités et ses relations (capacité à aimer et à travailler notamment)

VI. La centralité de l’adaptation

L’idée du normal comme souplesse et capacité d’adaptation permet la rencontre entre :

- L’approche psychodynamique,
- Approche TCC,
- La notion de résilience,
- Le courant du rétablissement ….

Mais l’humain doit-il nécessairement toujours s’adapter ? N’est-ce pas à la société de s’adapter
aussi ?

« on juge du degré de civilisation d’une société à la manière dont elle traite ses marges... »

LE SAVOIR PSYCHATRIQUE

I. Plusieurs spécificités

- Méthode clinique et savoir sémiologique objectif (action : voir ; Objet : le signe)


- Relation clinique et savoir subjectif (action : écouter ; objet : le symptôme)
- Nosographies et classifications (mais toute nosographie n’est pas une nosologie)
Attention : Signe = ce que l’observateur repère. Symptôme = ce dont le sujet se plaint

II. La différence nosographie / nosologie

III. Si l’on voulait refaire l’histoire

- L’histoire des classifications des maladies mentales remonte à Hippocrate puis Galien
et à la théorie des humeurs. L’origine des maladies mentales est alors à chercher
dans le fonctionnement du corps.
- Cette théorie ne bougera que peu jusqu’au Traité médico-philosophique sur
l’aliénation mental de Philippe Pinel (1801). C’est à la même époque qu’apparaît, en
français, le terme de psychiatre, mais on nomme encore ces professionnels des
aliénistes
- Plusieurs noms à retenir : Philippe Pinel, Jean-Etienne Esquirol chez les français ; Emil
Kraepelin en Allemagne, Eugen Bleure

IV. Philippe Pinel (1745-1826°

- Médecin aliéniste français, auteur du Traité médico-philosophique


- Secondé par Jean-Baptiste Pussin, surveillant à Bicêtre puis à la Salpêtrière, véritable
instigateur et artisan du ..
- « Traitement moral » : idée de dialogue avec le malade (au motif d’un « reste de
raison chez l’aliéné »

« L’usage des chaînes de fer pour conteneur un grand nombre d’aliénés était encore dans toute sa
vigueur (…) et comment distinguer alors l’exapération qui en était la suite, des symptômes propres à
la maladie  » Pinel, 1809,P.XXXI
V. Jean-Etienne Esquirol (1772-1840)

- Élève de Pinel
- On lui doit un grand effort nosogroagique dans Des maadies mentales (1838)
- Propose des regroupements syndromiques : lypémanie (forme de dépression),
monomanie, manie, démence aigu ou chronique et idiotie
 Classes syndromiques imposent d’observer pour classifier. Fun fact « Esquirol n’utilise pas plus
dans ses observations médicales la classification des maladies mentales qu’il à lui-même établie »
Mesmin d’Estienne, 2010

«  une maison d’aliénés esr un instrument de guérison  ; entre les mains d’un médecin habile, c’est
l’agent thérapeutique le plus puissant contre les maladies mentales  »  loi de 1838 créée sur ses
conseils

VI. Emil Kraepelin (1856-1926)

- Kraepelin avance une nosologie dans on grand ouvrage : son Traité de psychiatrie.
- Les troubles mentaux ont pour étiologie un substratum organique,
anatomopathologie, qui attend d’être trouvé
- Utilise la notion de « dégénérescence » dans la lignée de Krafft-Ebing, puis de
démence : dementia praecos

 classification par étiologie des troubles mentaux basée sur une approche clinico-evolutive des
troubles mentaux : apparition/evolution/terminaison

L’apport majeur de Kraepelin

La distinction entre le symptôme observable et le processys sous-jacent

«  Le changement d’axe de la nosologie opéré par Kraepelin peut en effet se résumer par cet énoncé
majeur, qui met en perpective le décalage entre «  l’essance du processus morbide  » et l’aspect
trompeur de ses «  manifestations  »  : «  Certains tableaux morbides, très différents les uns des autres
dans leur essence peuvent parfois présenter la plus grande ressemblance extérieur, et, inversement,
certains états semblant de primer abord parfaitement incompatibles, parce que présentant les
contrastes les plus marqués peuve,t être légitment tenus, aujourd’hui, pour l’expression d’un seul et
même processus morbide.  » Kraepelin, cité par Lepoutre,2014

VII. Actuellement

«  la question de l’usage des classifications est bien celle du service rendu au malade, servie qui
dépend de la tâche à laquelle se consacre le clinicien  » Gimenez, Pedinielli, Bretagne, 1999
Il existe plusieurs classifications. Chacune à son utilité selon le contexte et le résultat que l’on
souhaite obtenir

- DSM (version V actuellement, très critiquée). Voir le livre de cas cliniques de la


version IV-TR + annexe sur les mécanismes de défense
- CIM (version II actuellement) : gratuite et disponible en ligne en anglais.
https://icd.who.int/en
- Deux classifications françaises : CFTM-R 2015 et CFTMEA

CM2
26 janvier 2021

Recueil sémiologique :

 Recueil de signe nécessite une contextualisation (comprendre dans quel contexte le


patient arrive vers moi : observateur)
 Tenir compte des infos suivantes :
- Examen physique au préalable ? (Toxicologie ? trouble neuro ?)
- Un moment de récit de vie par le patient (en tant que personne et malade)
- D’une anamnèse aussi complète que possible des troubles

1ère chose à vérifier :

- Motif de la consulte
- Histoire de vie
- Antécédents familiaux ? (Environnement dans lequel le patient a grandi)
- Anamnèse = histoire de la maladie : début des troubles, ancienneté, traitement
2ème chose :

- Recueil des symptômes antérieures et actuels


3ème chose :

- Personnalité : repérage des traits


- Dev psychosexuel dans l’histoire du sujet au sens des investissement (personnes,
idée, choses, objets,…) façon dont le sujet s’est développé face aux objets du monde
qui nous permettent de croitre =investissement des objets/énergie psychique.
Schéma relationnel appris : crée notre perso

4ème chose :

- Eléments psychodynamiques
- Angoisse, méca de def, relations d’objet
5ème chose :

- Conclusion
- Diag et Diag différenciel (pourquoi ce n’est pas ça)
- De quoi souffre le patient ?
- A quoi aurait-on aussi pu penser ? (Pourquoi ce n’est pas ça ?)
Eléments de contextualisation

 Cadre de l’entretien : Où le patient est-il rencontré ? Est-il demandeur ? Si non, qui


est à l’origine de la demande ? (Contexte peut jouer de façon positive ou non sur les
symptômes montrés par le patient) (HP ou salle de consulte ?)
 Eléments biographiques notables : si pertinent, contexte de la naissance et étapes du
dev psychomoteur. Scolarité et formation. Parcours pro. Vie privée et affective
(entourage/sociabilisé/partenaire ?). Traumatismes ou remaniements existentiels
profonds ? question de l’enfance car troubles latents ?
 Antécédents perso et familiaux : C’est le patient qui détient la connaissance de sa
maladie. Evaluer l’ancienneté des troubles. Présence et évolution des troubles, soins
ou non ? TT ? Retentissement fonctionnel de la maladie sur la vie (pro/sociale) (effets
de la maladie sur le fonctionnement quotidien : capacité perdue ou intolérance vis-à-
vis des symptômes). Réinsertion du patient = rôle du thérapeute.
 Anamnèse Histoire de la maladie. Mode d’apparition.
(A connaître par cœur)

 Importance de la perso car peut-être patho


Nombreux noms de signes étymologiquement construits pour signifier la perturbation d’une fonction
normale (variation quantitative et qualitative) :

- A- : Apathique par exemple : incapacité à ressentir


- Hyper- : fonctionnement en trop
- Dys/Para- : fonctionnement en moins ou altération qualitative du fonctionnement
- Brady- : trop lent
- Tachy : trop rapide

I) Présentation :
Ce que l’on constate lorsque le patient entre dans la pièce + 1 ers échanges

 Morphologie : traits saillants. Corpulence, particularités physiques désignant des


comportements (traces d’automutilation, d’injections en iv, maigreur = maîtrise de la
forme et du corps, peut être dû à différentes causes : délire empoisonnement par
ex). A noter mais pas à interpréter.
 Tenue vestimentaire et soins corporels : on cherche des inadaptations remarquables.
Tenue débraillée (manque d’investissement/négligence = phéno d’incurie = ne pas
faire, ne pas s’occuper de). = Véritable indicateur. Socialement adaptée ? (sexe, âge,
météo) ? on regarde si ça rendre dans une logique clinique. Discordance ?
 Mimiques et expressions du visage : discordance (sourires immotivés) ? Hypo- /
Hyper- / dys- = discordance au niveau faciale (dire qqch d’horrible en souriant par ex)
/a-mimie
 Qualité du contact et attention portée au clinicien : de coopération ++ à réticence ++.
Passif, distant, froid, méfiance, familiarité (voire ludisme = état maniaque), bizzarerie

II) Conscience et fonctions mnésiques  : nécessaire de l’évaluer avant de poursuivre


l’entretien
 Continuum conscience : claire  coma
 Trouble de la vigilance = état d’éveil : hypo- ou hyper (signe transnosographique).
Continuum aussi. Dans la plupart des troubles mentaux, les états de conscience sont
préservés (éventuellement somnolence).
 Troubles de l’attention : différent de la vigilance = se focaliser sur l’environnement
(ex : maniaque est hypervigilant mais pas attentif). Hypoprosexie (capacité
amoindrie), hyperprosexie, distractibilité.
 Orientation temporo-spatiale : Si cette faculté est altérée = altération de l’état de
conscience. Jour ? Heure ? Lieu ? Recherche systématique de confusion mentale /
état de démence
 Trouble qualis. Du Champ de la conscience : rétrécissement du champ de CS, états
seconds, états oniroïdes
 Eval des fonctions mnésiques : hypermnésie, amnésie (globale ou lacunaire,
rétrograde/antérograde), confabulations. (ex patient alcoolique)

Focus : Les troubles de la CS de soi : rapport entre le sujet /son corps / le monde

 Dépersonnalisation : sentiment d’étrangeté à lui-même, de n’être plus lui-même (le


sentiment d’irréalité touche le sujet).
 Déréalisation : perte du caractère familier de l’environnement. C’est le monde qui
semble irréel.
https://www.youtube.com/watch?v=hZm8-
Q000TU&t=199s&ab_channel=HogrefeFrance
2 troubles sont caractéristiques de la dissociation

 Dysmorphophobie : préoccupation obsédante concernant l’apparence corporelle,


concernant un défaut imaginaire ou un léger défaut de l’apparence.
CM3

2 févr. 21

3°) TROUBLES DE LA PERCEPTION

 Altérations quantitatives : sensations éprouvées avec intensité accrue ou


anormalement atténuée : hyper ou hypoesthésie.

 Altérations qualitatives : illusions et hallucinations sensorielles et/ou psychiques

Illusions : Il s’agit d’une mésinterprétation d'un objet réellement perçu (dont la forme est mal
identifiée). La plupart des phénomènes d'illusion n’ont pas de caractère véritablement
pathologique.

Hallucination = « perception sans objet à percevoir » (Henri Ey, 1973).

FOCUS : LES HALLUCINATIONS


La plupart du temps, elles sont à caractère désagréable. On distingue 2 grands types :

Sensorielles : caractérisées par leur sensorialité, spatialité et conviction que cela vient de l’extérieur.
Elles touchent les 5 sens et peuvent être :

-  Auditives (les + fréquentes),

-  Visuelles (rares),

-  Tactiles (surface cutanée),

-  Cénesthéstiques (intérieur du corps),

-  Olfactives et gustatives (souvent interprétées de façon persécutive).

Psychiques : Typiques de troubles psychotiques, il s’agit également de perceptions hallucinatoires,


concernant non le monde extérieur mais l’activité motrice ainsi que l’activité mentale du sujet.

Cette activité est perçue comme étrangère (vécu xénopathique), il n’en a pas plus l’initiative ni le
contrôle (trouble de l’agentivité), et il pâtit de cette expérience qui s’impose à lui (sentiment
d’intrusion de l’autre dans sa vie psychique).

Principales manifestations : pensées imposées, devancement de la pensée, vol de la pensée,


divulgation de la pensée, commentaire des actes.

Deux syndromes principaux : syndrome d’influence (moteur), syndrome d’automatisme mental


décrit par de Clérambault (en trois stades).

4°) TROUBLES DE LA PENSÉE

Troubles du rythme :
Tachypsychie (accélération du rythme de la pensée, jusqu’à la fuite des idées, signature de l’état
maniaque) / Bradypsychie (ralentissement + appauvrissement du discours).

Troubles du cours : discontinuités idéiques/relâchement des associations. Caractéristique de la


désorganisation dissociative (not. Barrages et diffluence).

Troubles du raisonnement : illogismes, càd inférences logiquement incorrectes.

Troubles du jugement : Les troubles du raisonnement entraînent toujours du troubles du jugement,


mais l’inverse n’est pas vrai. Ex de raisonnement paranoïaque. On trouve not. : fausseté de jugement,
interprétation pathologique, rationalisme morbide.

Troubles du contenu (pensée déréelle, idées fixes, idées obsédantes, idées délirantes).

FOCUS : LES TROUBLES DU CONTENU


On peut distinguer des troubles de nature plutôt névrotique, et d’autres de nature plus
psychotique.

Côté névrose :

 Phobies
 Obsessions (phobiques, idéatives, impulsives)
 Idées fixes

Côté psychose : les idées délirantes. Critères de description :

 Les thèmes
 Les mécanismes sous-jacents (hallucinations, interprétations, intuition, imagination)
 Le degré de systématisation (= cohérence interne)
 L’évolution (en secteur, en réseau) ?
 La participation thymique
 Les troubles comportementaux associés

FOCUS 2 : LES IDÉES DÉLIRANTES

E
CES ÉLÉMENTS SERONT DÉVELOPPÉS DANS LA 2 MOITIÉ DU CM.

Définition du délire : Conviction inébranlable à laquelle le sujet adhère totalement, cette


pensée est inaccessible à la critique et aux démentis apportés par la réalité. Il s’agit de plus
d’une pensée qui bouleverse le système de croyances du sujet et de ce fait, entraîne un
bouleversement des rapports que le sujet a avec le monde et la réalité. Cette conviction
n’est pas habituellement partagée par le groupe ou sous-groupe culturel auquel appartient le
sujet.

Principaux thèmes (peuvent se combiner) :

- Idées de persécution

- Idées de grandeur

- Idées d’influence

- Idées de référence

- Idées mystiques

- Délire de jalousie / érotomaniaque

- Idées d’indignité ou de négation (caractéristiques de la mélancolie)

- Idées délirantes de filiation

5°) TROUBLES DU LANGAGE


- Refus ou réticence à communiquer : quelle spontanéité de l’échange ? Mutisme (lié à
réticence) ? A distinguer d’une aphasie.
- Altérations du rythme / du débit : fluence verbale et prosodie. Accélération (tachyphémie
voire logorrhée) ou ralentissement (bradyphémie), bégaiement
- Comportements verbaux pathologiques : stéréotypies verbales, écholalies, soliloques,
impulsions verbales not.
- Styles d’expression : maniérisme, puérilisme
- Altérations sémantiques + troubles syntaxiques : néologismes ou paralogismes (mots),
altérations de structure grammaticale
- Trouble de réalisation motrice des mots : bégaiement, dysarthrie.

/!\ distinguer les troubles du langage liés à patho mentale / cause neuro ➔ aphasies

6°) TROUBLES DE L’AFFECTIVITÉ

« Il est question de faire la différence, à l’examen, entre l’état d’humeur du patient et ses affects,
c’est-à-dire les manifestations de ses états émotionnels. L’humeur est définie comme l’état
émotionnel ou le sentiment vital dans lequel se trouve subjectivement le patient à un moment donné
pendant une période qui dépasse l’instant et qui dure au minimum quelques heures, et en général
quelques jours ou semaines. L’affect ou les affects sont les manifestations externes des états
émotionnels qui varient en type et en intensité en fonction des pensées et des thèmes abordés dans
l’entretien, et qui s’expriment par des comportements ou des expressions affectives. En principe, on
considère l’humeur à partir d’une description subjective du patient et les affects à partir d’une
observation, l’autre différence entre humeur et affects se situant dans le temps, la première étant par
définition moins variable que les deuxièmes. Il est important de faire la différence entre ces deux
niveaux de description parce qu’on aurait tendance à les confondre et parce qu’il n’y a pas forcément
correspondance entre eux ». (Weyeneth, 2004).

Plusieurs éléments de cette catégorie sont transnosographiques.

• Affects / émotions : hyperémotivité, froideur affective, discordance (inadéquation entre les


discours et les émotions ressenties), athymie (émoussement affectif), anhédonie.
Alexithymie ? Quelle mobilité affective ?

 Troubles de l’humeur : humeur dépressive ou expansive ? Dysthymie (peu utilisé,


signifie tristesse pathologique), euphorie, apathie, colère (irritabilité jusqu’à hostilité).
Si humeur dépressive, voir risque de TS. Si manie, cause organique ou fonctionnelle ?

 Anxiété : Cause organique ou fonctionnelle ? Co-morbidité ? Voir symptômes


psychiques et somatiques de l’anxiété.

7°) TROUBLES PSYCHOMOTEURS

 • Déficits : ralentissement psychomoteur (bradykinésie) jusqu’à inhibition ; stupeur,


apragmatisme (absence d’initiative/d’intention de faire), aboulie (intention présente
mais absence de volonté).
 • Agitation : Peut prendre plusieurs formes, de l’hypermimie aux mouvements
d’anxiété, de l’impossibilité à tenir en place (manie) à l’agitation colérique de la
paranoïa... ou encore motricité désordonné du confus, déambulations du schizophrène.
 • Impulsions ou raptus ? Impulsion = tendance irrésistible à l’accomplissement d’un
geste ou acte à caractère dangereux ou incongru et dont l’exécution échappe au
contrôle de la volonté. Raptus = transport soudain des humeurs (Littré), acte à la limite
entre réflexe et la volonté, réponse à vécu émotionnel intense (raptus anxieux, risque
suicidaire +).
 • Troubles moteurs spécifiques : stéréotypies, tics, dyskinésies liées aux traitements
neuroleptiques (les « impatiences »), maniérisme.

8°) TROUBLES DES CONDUITES INSTINCTUELLES

 • Alimentation : restrictions alimentaires. Préciser à quoi elles sont liées (car


transnosographiques). Syndrome anorexique. Refus alimentaire.
 Excès alimentaires : syndrome boulimique (ingestion impulsive et incoercible d’une
quantité importante de nourriture souvent hypercalorique. Culpabilité ++, parfois
vomissements). Hyperphagie. Syndromes particuliers : mérycisme, pica (ingestion
de substances impropres à l’alimentation), potomanie.
 • Sommeil : très fréquents, dans toutes les pathologies. Insomnie, hypersomnie.
Asthénie (fatigue non-améliorée par le repos). Cause organique ?
 • Excrétion : Énurésie / encoprésie, constipation...
 • Fonctions sexuelles : très fréquents, dans toutes les pathologies (parfois en lien avec
médicaments). Impuissance, frigidité, pratiques masturbatoires particulières,
perversions diverses (paraphilies).

9°) TROUBLES DES CONDUITES SOCIALES

Comportements transgressifs (/!\ : que définit-on comme déviant ?). Le caractère pathologique de
ces conduites ne peut s’affirmer que si les actes transgressifs sont associés à des troubles mentaux.

On retrouvera dans cette catégorie la notion de « passage à l’acte » : action ou geste brutal, à
caractère plus ou moins impulsif, obéissant à un besoin interne échappant au contrôle du sujet et vécu
dans un climat de tension qui cède aussitôt après son accmplissement. Il est relativement en rupture
avec les motivations habituelles du sujet.

Pêle-mêle : conduites à risques (jusqu’au suicide) et ordaliques, fugues/errances, voyage pathologique,


vol compulsif (kleptomanie), auto-mutilations, homicide, toxicomanie...

10°) TRAITS/TROUBLES DE LA PERSONNALITÉ*

Dans le CR psychopathologique, catégorie à part entière.

On retrouve là des traits caractéristiques, jusqu’aux troubles caractérisés. Dans la névrose :

-  Personnalité obsessionnelle (dite « anankastique » dans la CIM)


-  Personnalité hystérique (aussi dite « histrionique »)

Dans la psychose :
-  Personnalité schizoïde ou schizotypique
-  Personnalité paranoïaque
Et aussi :
-  Personnalité borderline (DSM et CIM)
-  Personnalité narcissique
-  Personnalité évitante/anxieuse (➔ phobique)
-  Personnalité dépendante
-  Personnalité dyssociale, antisociale, aussi dite psychopathique

11°) TROUBLES SOMATIQUES ET « SOMATOFORMES »

L’état psychique du patient peut aggraver des troubles préexistants : céphalées liées au stress,
ulcères, eczéma, zona, irritations intestinales...
Cela ne signifie pas pour autant que le mal-être est la cause de ces symptômes. Il s’agit d’un
trouble dit « psychosomatique » : trouble médical non psychiatrique, objectivable, dont la
dimension psychologique est déterminante dans la survenue et l’évolution.

 Les troubles « somatoformes » désignent des atteintes fonctionnelles sans lésions, que
l’on retrouve dans certaines névroses (conversions hystériques, voir plus loin).
 Les somatisations (dans le paradigme psychodynamique) sont l’expression de
phénomènes mentaux sous la forme de symptômes somatiques. Ils correspondent au
passage dans le corps d’éprouvés non-élaborés par le sujet, qui semble bien fonctionner
psychiquement et s’étonne de ses symptômes.

CM5

23 février 21

L’HYSTÉRIE

« L’affection hystérique imite presque toutes les maladies qui arrivent au genre humain » (sydenham,
1859)

« la définition de l’hystérie n’a jamais été donnée et ne le sera jamais. Les symptômes ne sont ni assez
constants ni assez conformes, ni assez égaux en durée et en intensité pour qu’un type même
descriptif puisse comprendre toutes les variétés » (lasègue, 1878)

Dès l’antiquité on savait que cela ne touchait pas que les femmes.

GÉNÉRALITÉS
- Le terme hystérie vient du grec ancien (hysteria) dérivant de hystera, signifiant
utérus. On a donc longtemps pensé, depuis les travaux d’Hippocrate, que cette
maladie était uniquement féminine.
- L’utérus, « animal sensible », devait être traité par fumigations de bonnes odeurs
vers la matrice.
- On suppose que bien des femmes brûlées au nom de la sorcellerie faisaient état de
manifestations hystériques (Liermier, 2012).
- La principale caractéristique de l’hystérie est de présenter des symptômes « de
conversion », « lésions typiques de la névrose » (Gauchet et Swain, 1997), sans
fondement anatomique mais avec des effets objectivement repérables.

- Cette névrose a été longtemps négativement connotée voire jugée comme de la


simulation...
- Et le terme « hystérie », jugé trop sexiste du fait de son histoire, a disparu des
classifications internationales. Il se repère à 3 endroits de la CIM-10 : les « troubles
dissociatifs », les « troubles somatoformes », et la « personnalité histrionique ».
- L’hystérie de l’homme, moins fréquente, avait été repérée par Galien (Antiquité), et
reconnue au 19e siècle par Pierre Briquet. Jean-Martin Charcot recevait des hommes
à sa consultation de la Salpêtrière.

Conclusion : « L’hystérie existe toujours, même si ce terme stigmatisant a été abandonné au profit
de termes plus descriptifs (troubles dissociatifs, troubles de conversion, troubles fonctionnels) et
représente une pathologie fréquente et invalidante » (Aybek et al., Revue Médicale Suisse, 2008)

L’HYSTÉRIE ET LA « SUGGESTION »
Ce tableau représente une consultation de cette patiente Blanche. Il résume le contexte stigmatisant
(femme = patiente, homme = médecin). Jean Martin Charcault pense que l’hypnose est une solution
de démonstration (et non de traitement) pour l’hystérie afin de montrer que cela vient du psychisme
et non de la simulation.

A Nancy, Hyppolyte Bernheim s’intéresse à l’hypnose mais il en revient car il pense que dernière
l’hypnose il y a un autre mécanisme qui fonctionne qu’il appelle la « suggestion ».

Ce qui est fondamental, la voix du médecin qui donne les ordres et les consignes et les consignes
sont hypnotiquement appliqué sa serait donc la suggestion et non l’hypnose qui marcherait.

Il dénonce que Charcot ignore cette relation de suggestion.

ÉPIDÉMOLOGIE ACTUELLE

• L’hystérie est sortie des grandes classifications au profit de son éclatement en :

- troubles somatoformes,
- Personnalité histrionique
- Troubles dissociatifs

➔ Difficile de faire une épidémiologie de la névrose hystérique mais :

-  prév.Personnalitéhistrionique=2à3%PG.10%enpsychiatrieavecfemmes+concernéesque

les hommes (7 cas sur 10).

-  5 à 25% des consultations à l’HG concernent un trouble de conversion. Sex ratio : 5 femmes pour
un homme.
SÉMIOLOGIE DE L’HYSTÉRIE

1°) Présentation 6°) Troubles de l’affectivité

➔ séduction, contact aisé, parfois enfantin ➔ Hyperémotivité / Hypersensibilité, labilité,


(mimiques, voix, relation avec interlocuteur) dépression...

2°) Conscience et Fctions mnésiques 7°) Troubles psychomoteurs

➔Amnésies psychogènes, troubles de la ➔ Si conversion de type paralytique, diverses


vigilance difficultés dans la motricité, abasies...

3°) Troubles de la perception 8°) Troubles des conduites instinctuelles

➔Anesthésies, cécités psychogènes possibles ➔ Difficultés sexuelles (frigidité, éjac. précoce...)

4°) Troubles de la pensée 9°) Troubles des conduites sociales

➔Inhibition intellectuelle ➔Tendances mythomanes + complications

(10°) Traits de personnalité*)


5°) Troubles du langage
Théâtralisme, infantilisme, suggestibilité,
➔Bégaiements psychogènes possibles
dépendance...

11°) Tr. somatiques (« somatoformes »)

➔ Somatisations, conversions, algies...

L’HYSTÉRIE EN TROIS GROUPES DE SYMPTÔMES


FOCUS SUR LA CONVERSION
« L’hystérie se comporte dans ses paralysies et autres manifestations comme si l’anatomie

n’existait pas, ou comme si elle n’en avait nulle connaissance » (Freud, 1893)

« De nos jours, trois principes gouvernent la notion d’hystérie de conversion :

- Les symptômes sont similaires à ceux rencontrés dans une maladie organique, mais
ne découlent d’aucune origine biologique connue. Ils peuvent affecter la perception,
la mémoire, la motricité, la douleur. . .
- Les patients ont l’impression de n’avoir aucun contrôle volontaire sur leurs
symptômes et les ressentent comme réels. Cependant, ils n’ont pas une réaction
appropriée vis-à-vis de la gravité de leur état et éprouvent ce que Janet a qualifié de
« belle indifférence ».
- Comme les symptômes n’ont pas d’explication organique, ils doivent être provoqués
par des facteurs psychologiques. Ainsi, ils résulteraient de la « conversion » de
perturbations psychologiques en symptômes physiques. » (De Vignemont, 2006)

FOCUS SUR LA PERSONNALITÉ

La « personnalité histrionique » se démarque par son caractère théâtral (dramatisation). L’hystérique


« donne à voir » (Lempérière, 1968), ce qui inclut une hyperréactivité émotionnelle et une dimension
de séduction de l’autre, comprise :

- Au sens large (s’attirer l’affection de l’autre➔dépendance affective)

- Au sens restreint (érotisation des rapports sociaux)

La suggestibilité est également essentielle. En effet, seuls des symptômes hystériques peuvent être
reproduits par suggestion et/ou auto-suggestion (Babinski).

FOCUS SUR LA SPHÈRE PSYCHIQUE : LA « DISSOCIATION »

Il existe deux acceptions différentes du terme « dissociation ». L’une provient


directement des travaux de Pierre Janet, l’autre est caractéristique de la psychiatrie
française classique.
Dissociation en psychiatrie : Spaltung chez Bleuler (qui l’emprunte à Freud qui l’empruntait
à Janet) = la désintégration de nombreuses fonctions habituellement gérées par le Moi
(désorganisation). En psychiatrie classique française, la dissociation est le mécanisme
sous-jacent typique de la schizophrénie. Les contenus mentaux ou les actions ne forment
pas une personnalité différente unifiée.

« l’hystérie est une forme de la désagrégation mentale, caractérisée par la tendance au


dédoublement permanent et complet de la personnalité » (Janet, cité par Brémaud, 2015)

Dissociation chez Janet = abaissement de la puissance psychologique qui amène, face au


traumatisme, à la compartimentalisation de la conscience et des phénomènes mentaux. Les
phénomènes hors-conscience se regroupent pour former une personnalité différente.

Etiologie traumatique : l’expérience traumatique détachée du moi devient un fragment de


personnalité détaché de l’ensemble➔dédoublement de la conscience.

Se rapproche de ce qu’on appelle aujourd’hui les troubles de la personnalité multiple. *Une


expérience intéressante : chercher meet my alters sur Youtube, par ex : https: //www. youtube.
com/watch?v=L3lm2HXD1 T8.

MANIFESTATIONS DISSOCIATIVES

• Des symptômes de nature dissociative (au sens de Janet) peuvent toucher la sphère mentale (➔
difficulté de synthèse de fonctions normalement intégrées) :

-  États crépusculaires (état second transitoire)


-  Troubles de la mémoire
-  Fugues amnésiques (rares)
-  Inhibition intellectuelle
-  Dépersonnalisation
-  Pseudo-démence (désorientation T-S, réponses absurdes)

DIAGNOSTIC DIFFÉRENTIEL

1°) Face à un trouble d’apparence somatique, des examens physiques sont nécessaires pour
éliminer :

- Épilepsie
- Pathologies neurologiques (not. en cas de paralysies, aphasies...)

2°) On cherchera aussi à distinguer l’hystérie de l’hypocondrie et des affections


psychosomatiques.

3°) /!\ La personnalité ne fait pas à elle seule névrose. On ne parlera de névrose clinique
que si « les symptômes en viennent à « rétrécir l’existence » du sujet, soit par une inhibition
freinant ses actions et ses entreprises, soit au contraire par une absence d’inhibition

qui favorise les passages à l’acte » (Liermier, 2012).


COMORBIDITÉS ET COMPLICATIONS

 Chronicisation not. des symptômes dépressifs (effets des antidéps inconstant ou passager).
L’évolution dépend de l’attitude de l’entourage.
 Handicaps (liés aux troubles fonctionnels)➔retentissements professionnels et social
 Conduites à risque :

-  Suicide (TS fréquentes, impulsives, non préméditées, sous forme d’appel à l’aide)
-  Toxicomanie ou abus de médicaments
-  Alcoolisme

CM6

3 mars 2021

La NEVROSE PHOBIQUEsuite cm psychopatho l2

Félix Kossi baoutou

Kossi.baoutou@u-bourgpgne.fr

2020-2021

généralités

Petit historique

Phobie vient du terme grec « phobos » qui veut dire « crainte soudaine », « effroi ». Freud a
individualisé la névrose phobique ou hystérie d’angoisse. Dans l’hystérie d’angoisse, l’angoisse est
libre puis liée à (projetée sur) un objet ou une situation alors que dans l’hystérie de conversion, elle
est convertie. L’« angoisse » (Angst) n’est pas équivalente à la « peur » (Furcht) : la première est une
sensation déplaisante sans objet sur lequel se projeter puis elle devient peur lorsqu’elle trouve
l’objet sur lequel elle se fixe : on a peur de quelque chose.

généralités

Cette crainte est irrationnelle en ce qu’elle n’est pas justifiée par la réalité d’un danger, dont le sujet
aurait connaissance par expérience personnelle.

Cette crainte est incontrôlable  car, le patient ne peut maîtriser sa peur, qui soit source de crise
d’angoisse, soit donne lieu à une fuite immédiate de l’objet effrayant, quelle que soit la volonté d’y
faire face.

Parfois, un certain contrôle est possible, mais c’est au prix de procédés qu’on appelle
contraphobiques, le fait d’être accompagné ou d’être rassuré par une personne qu’on appelle
traditionnellement objet contraphobique.
généralités

Clinique des phobies

Phobie de situation

Phobie d’objet

Phobie d’animaux (normal chez les enfants car c’est évolutive, mais plus grave si persistance)

Phobie archaïque ( peur du noir et de l’orage: normale chez l’enfant, chronique chez l’adulte)

L’éreutophobie qui est une phobie sociale ( peur de rougir) mais en fait c’est un pseudo phobie
comme l’hypocondrie

généralités

La névrose phobique est un syndrome avec angoisse. C’est contre cette angoisse que se
développent de façon privilégiée les mécanismes de défenses et évitements phobiques

La phobie est une peur liée à la menace de surgissement d'un Objet ou d'une situation, chargés
électivement (tel Objet et non tel autre) d'actualiser une expérience d'angoisse. C'est une
mesure défensive. La phobie est élective, irrationnelle et tenace.

N.B. La névrose phobique (syndrome) est à différencier de la phobie (symptôme).

La phobie est une peur spécifique intense dont le stimulus est projeté à l’extérieur, et fixé à certaines
situations, à certains êtres bien déterminés. L’angoisse ou la peur sont déclenchées par un objet
ou une situation n’ayant pas en elle-même un caractère dangereux. Elles disparaissent lorsque
l’objet ou la situation phobogène n’est plus présent, ce qui entraîne des conduites d’évitement.
Le patient est conscient de l’aspect absurde et pathologique de ses troubles.

La névrose phobique se caractérise par :

une personnalité particulière, proche de celle de l’hystérie : la personnalité phobique;

– un traitement particulier de l’angoisse qui constitue le symptôme phobique :

– projection : l’angoisse est projetée sur un objet extérieur au sujet,

– déplacement : l’objet de l’angoisse est déplacé sur l’objet extérieur.

Le lieu d’aboutissement de la projection et du déplacement est le monde extérieur, ce qui permet


l’isolement de la situation phobogène et divers comportements spécifiques.

La névrose phobique peut ainsi être définie comme une affection caractérisée par la projection de
l’angoisse sur des êtres vivants ou non, des situations, des actes qui deviennent l’objet d’une
terreur paralysante.
Le symptôme phobique est caractérisé par :

q le stimulus ou plutôt un facteur déclenchant spécifique bien défini, bien connu


et redouté du patient ;

q la réaction du patient, lorsqu’il se trouve en présence de cette situation, de ce facteur


déclenchant, est une grande crise d’angoisse. Elle est vécue en tant qu’affect désagréable, pénible,
attente d’un danger avec des manifestations somatiques sous des

formes aiguës. Il faut signaler la fréquence, sinon la constance, de vertiges, de la gêne respiratoire,
de tendances lipothymiques. Cette crise d’angoisse est souvent vécue avec l’impression d’une mort
possible sinon prochaine ;

q le corollaire de l’angoisse phobique se situe dans les comportements spécifiques.

Dans les nouvelles classifications de la DSM , les troubles phobiques font partie des troubles anxieux
et ont été séparés en trois groupes :

o L'agoraphobie
o La phobie sociale
o Les phobies simples

AGORAPHOBIE

Epidémiologie

q Prévalence comprise entre 8 et 20% dans la population générale.


q 80% des agoraphobes sont des femmes.
q Elle survient entre 18 et 35 ans et est souvent associée à une symptomatologie complexe
incluant des éléments anxieux, dépressifs, obsessionnels, hypochondriaques, hystériques.
Des problèmes de couples sont également souvent présents

Aspects sémiologique et définitions

Dans l'agoraphobie, l'angoisse est déclenchée par un endroit ou une situation d'où il serait difficile de
s'échapper ou dans lequel aucun secours ne pourrait être dispensé en cas de crise d'angoisse ou
de symptômes apparentés.

Ces situations sont variées (ponts et tunnels, ascenseurs, grands magasins, endroits clos, avion,
métro, automobile, hauteurs, foule ou espaces vides).

L'agoraphobie peut être associée ou non à un trouble panique.

Evolution
L'agoraphobie se complique souvent d'une extension progressive des situations phobogènes ce qui
restreint considérablement l'activité sociale, d'une anxiété généralisée, d'un abus d'alcool à but
désinhibiteur et anxiolytique ou de décompensations dépressives.

Diagnostic différentiel

Il est parfois difficile de faire la distinction avec l'anxiété généralisée ou l'anxiété anticipatoire du
trouble panique. Mais, dans l'agoraphobie, l'interrogatoire retrouve toujours une situation
phobogène. On doit distinguer les réactions de découragements, conséquence du handicap lié à
l'agoraphobie, et d'authentiques syndromes dépressifs fréquemment associés à ce trouble.

LES PHOBIES SOCIALES

Epidémiologie

q Prévalence entre 2 et 16% en fonction du seuil retenu.


q Age moyen de début : 15 ans.
q Contrairement aux autres troubles anxieux, le sexe ratio est égal à un.
Aspects sémiologiques et définitions

Dans les phobies sociales, l'angoisse est liée au regard d'autrui, qu'il s'agisse d'un individu ou d'un
groupe. Cette peur repose sur l'impression d'être jugé ou évalué de façon négative.

L’angoisse s'accompagne de la crainte de se conduire de manière embarrassante voire humiliante


aux yeux des autres.

L'exposition à ce type de situations déclenche quasiment systématiquement une réaction anxieuse


plus ou moins intense, qui peut aller parfois jusqu'à une véritable attaque de panique.

La peur que celle-ci soit remarquée par les autres est caractéristique des phobies sociales : peur de
rougir, de trembler, de perdre le contrôle de ses urines ou de ses intestins ou encore de bégayer,
d'avoir des trous de mémoire.

Une anxiété anticipatoire peut apparaître avant la confrontation à la situation redoutée (parler en
public, jouer sur scène, tirer un penalty, passer un examen, aborder un inconnu, etc.). Celle-ci peut
s'accompagner de symptômes physiques et d'une perturbation des fonctions cognitives.

L'intensité de l'anxiété ressentie au moment de l'exposition et/ou avant celle-ci et les conduites
d'évitement qui vont s'organiser progressivement autour de celle-ci font la gravité de cette
pathologie dont le retentissement sur la vie sociale, affective ou professionnelle peut être majeur.

Les stimulus phobogènes peuvent être :

- la prise de parole en public (réunion, discours, examen),

- l'exécution de tâche sous le regard d'autrui (écrire, manger, travailler, utilisation des toilettes
publiques),
- l'initiation de conversations avec des personnes connues ou étrangères,

- le simple fait d'attirer l'attention d'autrui (arriver en retard à une réunion, marcher devant une
terrasse de café ou une file d'attente, se montrer en maillot de bain, etc.)

Troubles frontière :

- Les situations impliquant une tâche à effectuer en public sont à l'origine d'une anxiété de
performance définie par la crainte de ne pas être à la hauteur de la tâche demandée.
- L'eurotophobie est une forme particulière et répandue de phobie sociale qui se définit comme la
peur de rougir en public.

- Les limites entre phobies sociales et timidité ou personnalité évitante ne sont pas
parfaitement définies.

La timidité peut être définie comme un style comportemental marqué par une certaine inhibition
face aux inconnus et une insuffisance d'affirmation de soi en situation d'interaction sociale. Le
retentissement fonctionnel de la timidité est faible et des facteurs de réassurance ou d'apprentissage
permettent de la faire quasiment disparaître. En revanche, la personnalité évitante, définie en tant
que personnalité pathologique, est marquée par un renoncement plus ou moins conscient mais
précoce et durable à la plupart des situations de vie impliquant des interactions sociales

Evolution

- Il s'agit d'un trouble chronique dont l'évolution est variable et fluctuante mais habituellement sans
rémission en l'absence de traitement.

- 60% des sujets ayant une phobie sociale souffrent ou ont souffert de dépression.

- On retrouve fréquemment d'autres troubles anxieux associés comme des phobies, une anxiété
généralisée mais aussi des problèmes d'abus ou de dépendance à l'alcool (notamment à visée
anxiolytique et désinhibitrice lors des situations phobogènes).

Diagnostic différentiel

Le trac n'est pas une réaction pathologique. Dans ce cas, l'anxiété est surmontable, elle s'estompe
avec la répétition des expositions aux situations redoutées sans altérer la performance et elle
n'entraîne pas d'évitement.

Il peut être parfois difficile de différencier une phobie sociale de l'agoraphobie. Si l'agoraphobe
redoute la foule, un sujet présentant des phobies sociales peut se sentir rassurer par elle s'il n'attire
pas l'attention. Mais les deux pathologies peuvent être associées.

Certaines phobies sociales généralisées et sévères chez des personnalités évitantes peuvent être
difficiles à distinguer de comportements de retraits psychotiques, même si théoriquement les sujets
phobiques souffrent de leur isolement alors que cela n'est pas le cas des personnalités schizoïdes par
exemple.
LES PHOBIES SIMPLES

Epidémiologie

q La prévalence est difficile à estimer en population générale mais atteindrait environ 8%.
q Elles apparaissent en général précocement, durant l'enfance.

Aspects sémiologiques et définitions

o Dans les phobies, l'angoisse se fixe sur un objet. Cet objet dit "phobogène" peut être un
animal, un environnement naturel (orages, eau) ou encore un objet potentiellement
dangereux (aiguilles, couteaux).
o La phobie du sang et des injections est considérée à part, car associée à des signes
d'hyperstimulation vagale et serait favorisée par une vulnérabilité familiale.
o Le stimulus phobogène conduit à des comportements d'évitements plus ou moins
invalidants.

Evolution

Les phobies simples ont un pronostic généralement favorable mais peuvent aussi s'étendre à
plusieurs situations et devenir de plus en plus invalidantes.

Diagnostic différentiel

Les phobies simples doivent être distinguées des phobies et pseudo-phobies symptomatiques
d'autres états psychopathologiques :

- Les obsessions phobiques ou les phobies d'impulsion ne sont pas des phobies mais bien des
obsessions. L'angoisse concerne la peur non pas d'un objet ou d'une situation mais de
commettre un acte irréparable à cause de cet objet ou dans cette situation. Le
comportement d'évitement est inefficace pour calmer l'angoisse car la crainte existe en
dehors de la présence de l'objet (par exemple, obsessions phobiques des microbes).
- - Les pseudo-phobies de la schizophrénie, souvent en rapport avec des hallucinations, un
syndrome d'influence, des idées de référence à l'origine de conduites d'évitement, qui ne
contrôlent d'ailleurs que très imparfaitement l'angoisse. Le stimulus phobogène est bizarre
ou délirant. L'angoisse est massive et peut sensible à la réassurance. Elles peuvent constituer
un mode d'entré dans la schizophrénie.

Les "faux amis" : sont des termes trompeurs qui se distinguent des phobies simples. Ce sont des
symptômes que l'on peut rencontrer dans des pathologies psychiatriques autres que les troubles
anxieux :

- la dysmorphophobie : conviction d'être laid ou disgracieux, se rencontre surtout dans la


schizophrénie

- l'auto-dysosmophobie est la peur de dégager de mauvaises odeurs


- la nosophobie est la peur des maladies dont les limites avec l'obsession et l'hypochondrie sont
floues

- l'éreutophobie est la peur de rougir en public. Banale à l'adolescence, elle peut prendre un
caractère invalidant.

Complications

§ Dépression ;
§ conduites addictives : alcooliques, toxicomaniaques (haschisch) ou médicamenteuse
(anxiolytique) pour faire baisser l’angoisse ;

§ restriction de la vie sociale : limitation des sorties, des rencontres ;


§ les difficultés augmentent dans la vie quotidienne.

HYPOTHESES ETIOPATHOLOGIQUES DE LA NEVROSE PHOBIQUE

On distingue deux théories explicatives principales

- La théorie psychanalytique : l'objet ou la situation qui devient, sans raison apparente, source
d'angoisse remplace en fait un autre objet dont la représentation a été refoulée.

- La théorie de l'apprentissage ou comportementale : l'objet phobogène résulterait d'un


conditionnement.

Freud situe la similitude structurale entre hystérie de conversion et hystérie d’angoisse(phobie) dans
« l’action du refoulement qui tend essentiellement à séparer l’affect de la représentation ». Ce qui
caractérise la névrose phobique par rapport à l’hystérie va être la « gestion »(subjective) de
l’angoisse. C’est en 1909 que Freud avec le petit Hans, propose le terme d’hystérie d’angoisse pour la
phobie, soulignant la proximité avec l’hystérie de conversion. L’angoisse chez le petit Hans est
projetée sur un objet extérieur, le cheval, plutôt que convertie. L’animal représente symboliquement
(après déplacement) l’objet du conflit œdipien sur lequel sont projetés les désirs parricides et les
craintes de punition (angoisse decastration). (Pirlot, G. et Cupa, D., 2019).

Dans ce contexte la phobie n’est pas forcément un symptôme à éliminer : c’est aussi une manière
d’organiser une angoisse flottante comme celle présente dans la névrose d’angoisse. La phobie
permettrait de centrer une angoisse qui, si elle restait flottante, ne permettrait pas un
développement harmonieux de la personnalité : c’est le cas des angoisses dites « archaïques ».

Freud dans « les psychonévroses de défenses  » (1894): Désir (interdit) → refoulement →angoisse →
déplacement sur un objet ou situation (phobie).

Dans les états phobiques d’origine névrotique, la situation angoissante aurait pour le patient une
signification inconsciente : elle symboliserait à la fois la tentation d’un désir et l’interdit et la punition
envers cette pulsion/ce
désir que le surmoi, instance morale, réprouve : la « rue » de l’agoraphobe peut représenter le désir
d’une aventure sexuelle, d’exhibition devant des spectateurs, que la morale réprouve et les défenses
refoulent.

La phobie, issue de la projection sur un objet externe, ne le fait que parce que le danger est d’abord
interne, pulsionnel refoulé avant d’être déplacé et projeté. L’advenue du complexe d’Oedipe et de la
formation d’un surmoi œdipien assurent une complexité névrotique à l’appareil psychique au point
d’entraîner ces modalités défensives.

Pour M. Klein, le danger interne projeté dans la phobie provient de la crainte en termes de
destructivité que contiennent les motions pulsionnelles primitives envers les imagos parentales.

– Pour Fenichel (1944), la phobie relève d’une substitution de l’angoisse à l’excitation, opération qui
entraîne l’évitement de la scène excitante.

– Pour Greenson (1959) les événements rencontrés provoquent l’éveil de désirs spécifiques dans le
ça, ce qui aboutit à une intensification des conflits et un affaiblissement des capacités défensives, de
là le recours privilégié et toujours actuel de la projection phobique.

– Pour Birraux il existe des angoisses primitives entraînant une défaillance narcissique
(effondrement) par incapacité de représentation, ceci du fait des pulsions, de la séduction ou du
trauma. En ce sens la phobie mérite d’être comprise comme un mode de défense permettant au moi
de trouver un objet, certes phobogène, là où le moi

– En ce sens encore, la projection conduit à la constitution d’un objet phobique extérieur qui fournit
une représentation et rend possible la mise en place de mécanismes de défense.

– Toujours dans cette même compréhension du trouble, on peut penser que la phobie peut servir à
défendre le moi contre une réelle angoisse narcissique de perte d’identité. Raison de la déraison, elle
donne à l’angoisse un objet et la circonscrit dans l’espace et dans le temps ; il s’agit d’une mesure qui
recréée les conditions de la peur, c’ est-a-dire d’une désubjectivation et qui, en même temps, se
donne les moyens (le temps) d’être élaborée subjectivement.

Traitements

q Psychothérapie, psychanalyse.
q Chimiothérapie, uniquement dans les cas sévères et de manière transitoire pour éviter la
dépendance médicamenteuse et la possibilité à un recours psychothérapique.
q Thérapie comportementale

La névrose obsessionnelle
Généralités :

Historique :

- Le terme obsession vient du latin « obsessio » qui signifie siège, action d’assiéger
- Obsession : la pensée est « assiégée » par des idées (les idées obsédantes) et va
tenter de s’en défendre par des actions (les rituels)
- 20ème siècle : Esquirol (1838) « monomanie raisonnante ». Falret (1866) « folie du
doute ». Legrand du Saulle (1875) « délire du toucher »
Janet (03) « obsessions et psychasthénie ».

Psychasthénie : baisse de tension psychologique.

Obsession : trouble profond du fonctionnement mental.

Blocage des activités supérieures, retour à un mode archaïque de fonctionnement, gaspillage de


l’énergie dans des activités automatiques.

Freud : 1895-26 : élaboration d’une clinique et d’une théorie de la névrose obsessionnelle.

L’homme aux rats : journal d’une analyse (09).

DSM-IV : disparition du terme névrose obsessionnelle pour trouble obsessionnel compulsif (TOC) et
personnalité obsessionnelle-compulsive.

Définition de névrose obsessionnelle : association d’une personnalité obsessionnelle à des


symptômes obsessionnels qui peuvent être de 2 types : les pensées obsédantes (obsessions
proprement dites) et les rituels, les compulsions.

Green (65) en a donné une définition très complète qui reste d’actualité : « l’état obsessionnel est
une forme de vie de l’esprit au cours de la quelle le sujet dont la volonté est subjuguée, voit sa
conscience claire et sa raison intacte débordées, envahies par une idée ou n groupe d’idées, une
représentation ou un groupe de représentations. Ces manifestations sont accompagnées ou non
d’affects et d’incitation à l’action qui, lorsqu’ils sont présents, ont un caractère désagréable et sont
ressenties dans un climat de tension. Quoi qu’il en soit, le moi qui subit ces manifestations refuse d’y
adhérer, les déclare étrangères à lui et les tient pour morbides. Il se révèle impuissant contre leur
coercition qui supprime la disponibilité de sa pensée et ressent, surtout dans les périodes qui suivent
l’apparition de ces manifestations, de l’angoisse […]. La lutte contre ces phénomènes est entreprise
au moyen de défenses de plus en plus élaborées, qui ont pour but de combattre les manifestations
obsédantes.

Epidémiologie :

TOC : 2%/3% de la population générale.

40% des formes débutent avant 20ans.

Egalité homme/femme.

Moyenne du début du traitement : 8ans après le début des troubles (vers 30ans).

Sémiologie :

Les symptômes de la névrose obsessionnelle touchent 2 domaines :


- Domaine de la pensée : les obsessions
- Domaine des actes : compulsions et rituels

1. Domaine de la pensée 
Pensées, images surgissant de manière involontaire et répétitive dans la pensée du sujet.

3 types d’obsessions :

- Obsessions idéatives : le patient est assiégé par la pensée de l’objet


- Obsessions phobiques : le patient est assiégé par une situation qu’il craint
- Obsessions impulsives : le patient est assiégé pour faire une situation qu’il craint

2. Domaine des actes


Le patient est conscient mais c’est une compulsion, ce n’est pas une obsession. Il ne peut s’émpecher
d’accomplir l’acte.

La névrose obsessionnelle en 3 groupes de symptômes :

Focus sur la personnalité :

1. L’élément psychasthénique : la personnalité obsessionnelle résulte


2. Le système compulsif : TIC
3. La fixation et la régression sadique-anale :
Diagnostic différentiel :

- La névrose phobique
- La schizophrénie
- La mélancolie

Questions exam : pour la névrose obsessionnelle :

DSM s’est écarté de la névrose obsessionnelle depuis la version :

1 : faux

2 : faux

3 : vrai

4 : faux

Une obsession :

Une obsession peut désigner un acte stéréotype : faux

Une obsession peut être facilement chassée : faux

Une obsession peut s’accompagner de rituel : vrai

Une obsession n’est jamais jugé comme excessive : faux

La compulsion est différente de l’obsession, car ici  :

La compulsion se définit par un comportement pathologique frontière, ponctuelle : faux

Il s’agit d’un trouble uniquement présent dans la névrose : faux

Il ne peut s’empêcher d’effectuer un acte donné : vrai

Le sujet ne lutte pas : faux

Névrose phobique : exam :


Un patient souffrant de névrose phobique :

Pas atteint le complexe d’Œdipe : faux

A conscience du caractère excessif de ses peurs : vrai

Pas de comportement de rituels : faux

LE MONDE DES PSYCHOSES

GÉNÉRALITÉS

• Historique
Ø Introduit en 1845 par Ernest von Feuchtersleben ( 1806-1849),
Ø Psychose = perte de contact avec la réalité,
Ø Tantôt structure de personnalité, tantôt un état psychopathologique (trouble aigu ou
chronique)
Ø Psychoses ont donné lieu à de nombreuses nosographies.

Ex. l’approche longitudinale d’ Emil Kraepelin qui décrivait la démence précoce qui
deviendra la schizophrénie ( 1856-1926)

1. Structure psychotique
Ø Mode d’organisation stable de la personnalité constituant un terrain propice à
l’éclosion de troubles psychotiques
Ø En psychanalyse, cette structure est marquée, par un arrêt du développement
libidinal à un stade précoce, ne plaçant pas ces structures dans la lignée génitale,
œdipienne

2. HALLUCINATION

Perception sans objet et fait partie des fausses perceptions avec les illusions ( déformation
dans la perception d’un objet réel).
Psychiques = intrusion du monde extérieur sur la vie psychique du sujet
Psychosensorielles = hallucinations visuelles, auditives…

3.DELIRE

Ø Croyance en une idée erronée, qui s’oppose à la réalité ou à l’évidence. Cette idée
s’impose comme une évidence et fait l’objet d’une conviction inébranlable. Enfin, elle
n’est pas partagée par le groupe socioculturel auquel appartient le sujet
Ø Délire: défense contre l’angoisse vécue face à la réalité extérieure

Bioy, A. et Fouques, D. Psychologie Clinique et Psychopathologie, 4e édition, Paris,


Dunod, 2008, 2012, 2020.

COMMENT DIAGNOSTIQUER UN DELIRE ?


•Idée délirante:
 Croyance en une idée erronée, en totale opposition avec la réalité ou l’évidence.
 croyance irrationnelle, opinion fausse, erreur de perception ou de jugement,
 conviction inébranlable, inaccessible à la démonstration ou à la preuve.
 s’impose comme une évidence interne /en général pas partagée par le groupe
socioculturel du sujet

Un syndrome délirant se caractérise par:


•L'ancienneté: aiguë ou chronique
•Le mécanisme: simple ou polymorphe
•Le thème: simple ou poly-thématique
•La structure: systématisée ou non systématisée
•La réaction affective : avec risque de passage à l'acte, réaction thymique

Thèmes:
•de persécution
•de revendication
•d'hypocondrie
•de mégalomanie, d'altruisme
•d'influence
•de jalousie
•érotomanie
•les idées de références

La structure du délire:
q Systématisé
* en secteur
* en réseau
q Non systématisé

Réaction affective accompagnant le délire


Si forte participation affective
q réactions auto ou hétéro-agressives
q Eléments dépressifs
Si absence totale de charge affective
dissociation affective (Schizophrénie)

LES SCHIZOPHRENIES
DEFINITION
«schizein» : couper, scinder
«phren»: le cerveau.
Il évoque la faille, la dislocation qui affecte l’ensemble de la vie psychique du sujet et qui va
constituer ce qu’on appelle le syndrome de dissociation

Focus def automatisme mental


L’automatisme mental consiste en une effraction interne de la pensée. De Clérembault
(1872-1934) en a décrit deux:
- Le petit automatisme mental caractérisé essentiellement par des phénomènes
comme écho de la pensée, un devinement de celle-ci ( la sienne ou celle des autres)
de lecture, un sentiment de prise de pensée, ou de pensée devancée. Les actes sont
dénoncés, commentés. Certaines pensées ou actes sont imposés au sujet;
- Le grand automatisme mental, quant à lui, se décompose en trois dimensions: au
plan idéo-verbal, on retrouve en plus des éléments de petit automatisme mental,
des hallucinations auditives et psychiques; au plan moteur, de hallucinations
motrices et kinesthésiques (sensation de mouvement) et au plan sensoriel, des
hallucinations psychosensorielles non auditives.

HISTORIQUE
• E. Kraepelin: 1899: démence précoce
•E. Bleuler: 1911: introduit le terme de schizophrénie/dissociation

EPIDEMIOLOGIE
•0,60 à 0,90% de la population générale
•Début entre 15 et 30 ans
•Même fréquence pour les deux sexes

LA SCHIZOPHRENIE PARANOIDE
•Deux versants:
q Versants négatif: perturbation de la personnalité = SYNDROME DE
DISSOCIATION
q Versants positif: reconstruction délirante

A. Syndrome de dissociation (ou discordance)


–Ambivalence: disposition de l’esprit à réaliser simultanément des états psychiques
opposés.
–Bizarrerie: idées, comportements étranges, baroques, paradoxaux, pour l’observateur.
–Impénétrabilité: tonalité énigmatique, hermétisme.
–Détachement: retrait du sujet à l’intérieur de lui-même, perte du contact avec la réalité.
 Philippe Chaslin (1912)

Dissociation Intellectuelle
q Opérations intellectuelles de base : attention, mémoire, raisonnement
•Troubles des associations
•Troubles du cours de la pensée: barrages…
•Troubles du système verbal: fading mental…
•Système logique perturbé

Dissociation affective
•Athymhormie: froideur…
•Négativisme: Détachement affectif
•Parathymie : rire immotivé…
•Troubles de la sexualité

Dissociation comportementale
•Ambivalence: conduites contradictoires, sourire discordant
•Bizarrerie: Maniérisme, exhibitionnisme
•Impénétrabilité: Violence, auto-mutilations vécues dans un détachement affectif
•Détachement: repli sur soi corporel
•Syndrome catatonique : stéréotypie, gesticulation, grimace, écholalie, échopraxie
•Catalepsie: suspension complète du mouvement des muscles dans une position.

B. Le délire paranoïde
q Délire CHRONIQUE
a. Mécanismes du délire
Tous les mécanismes du délire peuvent être observés.
q hallucinations acoustico-vebales, visuelles, olfactives ou cénesthésiques.
q hallucinations psychiques: voix intérieures.
q Automatisme mental.

b. Thèmes du délire:
-Catastrophe
-Devination
-Érotomanie
-Toute-puissance
Ø Les thèmes du délire sont intriqués à des idées de persécution, de menace,
d’influence
Ø Délire non systématisé
(Mme Héloïse)

c. Vécu affectif du délire:


Ø Pas de distance critique
Ø Bouleversement intense
Ø Délire+ dissociation: délire imprécis, variable, sans cohérence, abstrait…
Paranoïde : absence de structure/non systématisé ≠
Paranoïaque: structuré, systématisé, organisé
Quand aggravation du délire: DÉLIRE AUTISTIQUE

•L’autisme : le repli autistique


Ø Evasion de la réalité extérieure
Ø Prédominance de la vie intérieure
Ø Vécu intemporel
Ø Mort psychique apparente/ mais vigilance intellectuelle et affective
Ø Sentiment de désagrégation

Les différentes schizophrénies


q Schizophrénie simple
q Hébéphrénie
q Hébéphréno-catatonie
q Schizophrénie paranoïde

DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL
•BDA
•Confusion mentale
•Paraphrénie

Modes d’entrée dans la schizophrénie


•Episodes aigus:
Ø BDA
Ø Etats thymiques atypiques:
* Etats dépressifs
* Manie Atypique
Adolescence

Les troubles pseudo-névrotiques :


Ø Les formes pseudo-phobiques
Ø Les manifestations de type obsessionnelles
Ø Les pseudo hypocondries

ELEMENTS PSYCHODYNAMIQUES
•Absence de limites: carence dans le processus de différenciation: Confusion Moi/Non Moi
•Clivage du Moi
•Clivage de l’objet: Bon objet /mauvais objet

MOYEN MNÉMOTECHNIQUE : LES TROIS « DIS »

1. Au cœur de la schizophrénie se trouve le processus de dissociation Ce processus, défini


comme une désorganisation des fonctions mentales, émotionnelles et comportementales,
explique le sentiment de xénopathie ou désappartenance de ces patients, qui peuvent dire
que certains de leurs contenus psychiques/comportements ne viennent pas d’eux

2. Au niveau cognitif, la dissociation a pour conséquence un relâchement des associations


et donc une discontinuité de la pensée
3. Au niveau émotionnel et dans le contact du patient, la dissociation crée une discordance
autrement dit une désharmonie constatable entre discours et expression affective (rires
immotivés ou froideur affective). Cette discordance donne souvent des impressions de
bizarrerie ou d’étrangeté

SYMPTÔMES POSITIFS ET NÉGATIFS


On peut classiquement distinguer des symptômes positifs et des symptômes négatifs dans la
période d’état de la schizophrénie. Les trois «dis»: dissociation, discontinuité, discordance,
qui sont toujours présents dans la période d’état, s’expriment ainsi différemment :

CM9

23 mars 21

PSYCHOSE NON-DISSOCIATIVES

Généralités

q Psychoses non dissociatives = Délires chroniques


q Psychoses caractérisées par des idées délirantes permanentes qui font l’essentiel du
tableau clinique
q Délire dit systématisé;
q Pas d’évolution déficitaire;
q Pas de dissociation de la pensée
q Les capacités intellectuelles sont intactes;
q Trois entités nosographiques :
1. La paranoïa;
2. La paraphrénie;
3. La psychose hallucinatoire chronique (PHC).

Rappels sur les délires

Caractérisation d’un délire :

ü Ancienneté : aigu ou chronique(< ou > à 6 mois); Mécanisme : simple ou polymorphe;


ü Thème : simple ou polymorphe;
ü Structure : systématisée ou non systématisée;
ü Adhésion : partielle ou totale;
ü Réaction affective : participation émotionnelle et thymique, risque de passage à l’acte;
ü Symptômes associés.
Le(s) thème(s) du délire :

§ Objet du discours;
§ Aucun thème n’est spécifique d’un délire particulier +++

Thèmes principaux :

Persécution (# délire paranoïaque); Revendication (processifs et quérulents, invention, idéaliste,


sinistrose); Hypocondrie (nosophobie, persécuteurs, transformations et métamorphoses, possession
démoniaque ou zoopathique, négation d’organes, d’identité, de la pensée voire du Monde et
syndrome de Cotard); Mégalomanie; Syndrome d’influence (voir SCHZ et automatisme mental);
Jalousie; Érotomanie; Idées de référence.

ü Structure d’un délire


q Systématisé : Ordonné, compréhensible, logique interne cohérente; Peut entraîner
l’adhésion d’autrui; Thématique souvent unique; Degré d’extension : (en secteur : centré
sur une seule idée; en réseau : élargi à plusieurs champs d’activités).
q Non systématisé : Hermétique, incohérent, flou, sans cohésion interne; Sentiment de
bizarrerie et d’étrangeté; Multiplicité des thèmes (et des mécanismes) avec absence
d’enchaînement logique.
DIAGNOSTIC DE DÉLIRE CHRONIQUE NON DISSOCIATIF

q Idées délirantes > 6 mois


q Pas de dissociation de la pensée et pas de signe déficitaire
q Pas de trouble thymique et pas d’organicité Classiquement, âge > 35 ans

q Délire systématisé avec un mécanisme prépondérant :

1. LA PARANOÏA
Délires paranoïaques Caractérisés par:

q un âge de survenue tardif (en général après 35 ans)


q une personnalité pré morbide de type paranoïaque
q un délire chronique :
*de mécanisme interprétatif (le sujet perçoit bien ce qui lui arrive, mais il attribue à son expérience
un sens différent de la réalité)

*avec des thèmes de persécution, de préjudice, de jalousie ou de complots...


Systématisé avec un haut degré de cohérence interne ce qui associé à la conviction absolue et
inébranlable du patient, peut entraîner l'adhésion de tiers.

*en secteur (limité à un domaine de la vie du patient) ou en réseau (concerne peu à peu tout le
fonctionnement psychique du sujet et tous les secteurs de sa vie).

q une évolution chronique par poussées sans traitement qui contraste parfois avec un
maintien prolongé de l'intégration sociale.

Il existe 3 sortes:

Ø LES DELIRES PASSIONNELS


Ø LE DELIRE D’INTERPRETATION DE SERIEUX ET CAPGRAS
Ø LE DELIRE DE RELATION DES SENSITIFS DE KRETSCHMER

1°/ Les délires passionnels

• Éléments affectifs et sthéniques +++


• Développement en secteur autour d’une idée prévalente;
• Interprétations délirantes secondaires.
2°/Les délires d’interprétation

• Interprétations délirantes primaires et nombreuses;


• Développement en un réseau diffus;
• Idée directrice secondaire.
3°/ Les délires sensitifs

• Personnalité sensitive;
• Délire en secteur;
• Passivité, hyposthénie, dépressivité.
Délires paranoïaques

a) Délires passionnels

• Délires affectifs;
• Postulat de base : préjudice, perte, dommage ... Participation émotionnelle, affective et
thymique +++
• Comportements pathologiques secondaires à la croyance délirante et à la forte participation
affective : lettres, procès, menaces, chantages, actes hétéroagressifs ... )
• Délires de revendication;
• Délire érotomaniaque;
• Délire de jalousie.

Délires de revendication

Quérulent processif : demande de réparation judiciaire d’un grief léger, réel ou non;

Invention méconnue : revendication de découvertes mineures, inutiles ou fausses;

Idéaliste passionné : revendication d’une idéologie politique, religieuse, philosophique ou


scientifique;

Sinistrose (Brissaud) : revendication d’un préjudice corporel après un traumatisme;


Filiation : revendication d’une appartenance à une famille prestigieuse;

Hypocondriaque persécuteur : revendication d’une faute médicale.

Délire érotomaniaque (De Clérambault): conviction délirante d’être aimé (postulat de base); Rare;
Femmes de 40 à 55 ans +++; Interprétations multiples secondaires;

3 stades :

Espoir : attente, lettres, cadeaux;

Dépit;

Rancune : injures, menaces, actes hétéroagressifs. Développement en secteur avec conservation d’un
bon fonctionnement socioprofessionnel.

Délire de jalousie;

Hommes > femmes; Alcool : facteur déclenchant et/ou aggravant; Début insidieux; Idée fixe et
obsédante confortée par des interprétations multiples secondaires; Doute permanent; Inadéquation
de la réaction jalouse : enquêtes, filatures, complots, recherche de preuves ...

Évolution par poussées; Risque de passages à l’acte hétéroagressifs et auto agressifs.

b) délires d’interprétation (Sérieux et Capgras)

q = “Folies raisonnantes” = “paranoïa”;


q Interprétations primaires et multiples : tout ce que le sujet perçoit prend une signification
pour sa personne (“délire centripète”);
q 1er temps : élaboration délirante :
Sensation floue d’être concerné; “On me regarde”, “on parle de moi”, “ce n’est pas comme
d’habitude” ...

q 2ème temps : interprétations délirantes, Organisation en un système cohérent; Idée


directrice secondaire.
q Thèmes : Persécution +++ (sur les biens, la santé voire la vie); Mégalomanie : “on m’en veut
car je suis important, j’en sais trop ...” (filiation, rôle politique, mission); Idées de référence.
q Thématique délirante cohérente pouvant entraîner l’adhésion d’autrui (délire induit, délire à
deux).
q Structure :
En réseau : patient au centre d’un vaste complot ! ; Envahissement de tous les champs d’activité du
sujet; Chaque fait nouveau est interprété dans le sens du délire, tout a une signification se
rapportant au sujet; Absence de doute.

q Conviction absolue avec possibilité d’actes médico-légaux (plaintes, agressions voire


meurtres).
q Retentissement socioprofessionnel variable.
q Évolution par poussées :
ü Moments féconds/accalmies;
ü Excitation/dépression.
c) Délire de relation des sensitifs (Kreitshmer)

q Personnalité prémorbide de type sensitif;


q Délire secondaire à une situation de conflit social pathogène : Répétition d’échecs, de
conflits, d’humiliations; Événements pénibles, frustrations; Isolement, rejet.
q Exagération des traits de personnalité sensitive
q Thèmes
Idées de persécution : impression d’hostilité, de brimades, d’allusions péjoratives par les collègues
de travail ou la famille;

q Idées de référence : “on parle de moi”, “on se moque de moi”.


q Cette malveillance intentionnelle donne une interprétation secondaire aux réels difficultés
et échecs.
q Pas de revendication, mais résignation passive.
q Participation affective forte avec: Tonalité dépressive; Asthénie; Sentiments d’échec, honte,
infériorité, culpabilité, incapacité; Anxiété; +/- Alcoolisations; Préoccupations
hypocondriaques.
q Organisation en secteur (familial ou professionnel).
q Évolution récurrente avec réactivations itératives du délire et de la dépression à chaque
nouvel événement pathogène.

ÉVOLUTION DES DÉLIRES PARANOÏAQUES

q Exacerbations délirantes / phases de rémissions : de qlq mois à années, partiellement ou


pas;
q Possibilité d’épisodes dépressifs avec risque de passage à l’acte auto et hétéro-agressif;
q +/- Conduites pathologiques : Actes médico-légaux; Conduites addictives (OH); Fuites
(voyages pathologiques); Moyens de défense : claustration, refus alimentaire, démarches
procédurières ...
q Souvent appauvrissement du délire et de la réaction affective avec l’âge.

Traitement de la Paranoïa

q Attitude : neutre, distance adaptée, écoute attentive sans critique directe.


q Hospitalisation psychiatrique si : Risque hétéroagressif (HO); Dépression secondaire .
q Psychothérapies + psychotropes

PERSONNALITÉS PATHOLOGIQUES ET DÉLIRES PARANOÏAQUES

q Personnalités paranoïaque et sensitive sont prédisposées à des décompensations délirantes


de type délire chronique non dissociatif;
q Mais, théoriquement peut survenir chez un sujet avec une personnalité non pathologique
(rarement);
q Cependant, certains états délirants non dissociatifs (passionnel, paranoïaque) existent dans
d’autres pathologies psy sous forme syndromique : schizophrénie, pharmacopsychose,
alcoolisme chronique, troubles de l’humeur, troubles de personnalité (schizotypie, borderline
...), démence ...

Personnalité paranoïaque

q Hypertrophie du moi = surestimation de soi (orgueil, vanité); Psychorigidité, obstination,


intolérance, mépris d’autrui voire fanatisme.
q Méfiance : Sentiment d’hostilité, de malveillance, d’envie de l’environnement; Susceptibilité,
réticence, hypervigilance
q Fausseté du jugement : Interprétations fausses, pensée paralogique; Persécution; Idées de
grandeur; Pas de doute, pas d’auto-critique; Autoritarisme, intolérance tyrannique.
q Inadaptation sociale :Tendance à l’isolement; Égocentrisme.
q Attitude globale : Exaltation; Rigidité; Comportement revendicatif, rancunier, quérulent;
Souvent bon niveau intellectuel, autodidacte voire réussite sociale.

FORMES CLINIQUES

q PERSONNALITE PARANOIAQUE DE COMBAT : pôle querelleur++


q PERSONNALITE PARANOIAQUE DE SOUHAIT : Dominance de l’isolement, de la fausseté du
jugement, du sentiment de supériorité.

Personnalité sensitive de Kreitshmer

q Traits paranoïaques : fragilité du moi (#hypertrophie); méfiance; susceptibilité extrême.


q Psychasthénie : Scrupulosité extrême; Insatisfaction globale; Introspection douloureuse;
Rétention des affects.
q Dépressivité: Asthénie > révolte; Culpabilité; Plaintes hypocondriaques.
q Sensitivité: Hyperesthésie des contacts sociaux; Impressionnable; Hyperémotivité sans
décharge émotionnelle; Souffrance silencieuse; Sentiment d’échec social

Conclusion

Délire # schizophrénie.

Persécution # paranoïaque.

Personnalité paranoïaque  délire paranoïaque.

Personnalité sensitive  délire de relation.

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