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Sciences humaines / Psychologie générale /AKOUL MUSTAPHA / LSL / S1 /2018-2019

Université Hassan II - Casablanca


Ecole Normale Supérieure - Casablanca route d’El Jadida
Département d’éducation physique et sportive
Licence Sport et Loisir (L.S.L)

Introduction à la psychologie

1- Définition de la psychologie.

Etymologie : connaissance, étude de l’esprit humain.


Définition actuelle : étude « SCIENTIFIQUE du COMPORTEMENT » humain et de ses pro cessus menta ux ,
que co ndition nent les cara ctéris tiques de l’environnement ainsi que l’état physique et mental du
sujet. L’objet est le « Comportement » : tout ce que nous faisons (visible, explicite, invisible, implicite, privé,
intérieur).
Ses méthodes Scientifiques : quatre critères de scientificité quant aux attitudes et méthodes des chercheurs
 Le scepticisme : toujours insérer le doute à des choses annexées comme étant vraies, faire preuve de prudence
à l’égard de toute conclusion.
 La précision : il s’agit d’établir, après un questionnement, une hypothèse qu’on confirme ou invalide à
l’aide des données recueillies lors de manipulations expérimentales ou déduite d’une théorie (ensemble
de postulats fondés sur des données empiriques qui rendent compte d’un ensemble de phénomènes
inter-reliés). Cette hypothèse permet d’établir des prédictions quant aux comportements. Le problème
est que beaucoup de pseudosciences utilisent un vocabulaire scientifique alors qu’elles ne font preuve
d’aucune précision : leurs prédictions ne peuvent être vérifiées.
 Le recours à l’empirisme, aux faits et à l’observation, et ce qu’elle que soit la problématique, si attrayante
qu’elle soit. Cela amène une critique visant la psychanalyse : la théorie des pulsions n’est pas vérifiable.
 La systématisation, la collection d’information de manière systématique qui amène l’élaboration d’une
théorie ou une à une approche.

2- Objectifs de la psychologie :

 Décrire le comportement, en faire une photographie à l’aide d’appellations et de classifications ;


 Comprendre le comportement, expliquer pourquoi il se produit (ex : expérience de l’apathie des
spectateurs due à la diffusion des responsabilités)
 Prédire le comportement pour anticiper des actions à entreprendre ;
 Modifier le comportement, changer les conditions qui influencent celui-ci de manière prévisible (ex :
diminuer la souffrance, augmenter la performance dans un domaine donné et les conditions de la
production de celle-ci...)

3- Les domaines d’application de la psychologie :

Les psychologues expérimentalistes (chercheurs). Ils sont les sources de la production du savoir structuré dans
ce domaine. Les résultats de leurs recherches permettent de faire avancer le camp de la connaissance

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académique.
Les neuropsychologues (explication du fonctionnement humain par le fonctionnement du système nerveux) et
psycho-physiologistes (expliquer le fonctionnement humain par l’impact des sécrétions organiques)
Les psychologues du développement (étude des changements physiques affectifs, cognitifs et sociaux à tous les
stades du développement)
Les psychothérapeutes (ex : la psychanalyse, la psychologie systémique, ... qui s’occupent des souffrances d’ordre
psycho-pathologique)
Les psychologues-conseils (qui s’occupent des souffrances qui ne sont pas d’ordre psycho-pathologique)
Les psychologues scolaires intervention auprès des élèves, parents et professeurs) et psychopédagogues
(amélioration des processus d’apprentissage)
Les psychologues sociaux (influence d’autrui sur notre comportement + relations inter-groupes)
Les psychologues industriels et organisationnels (étude de l’environnement de travail pour augmenter la
productivité et diminuer l’absentéisme)
Les psychométriciens (mise au point, administration et analyse de tests psychologiques pour mesurer
le fonctionnement humain).

4 - Les outils d’observation de la psychologie.


 Objectif: mesurer avec rationnalité la réalité; Passage de la réalité conceptuelle à la réalité extérieure:
passage, par exemple, du concept « stress » aux manifestations concrètes du stress. Ce passage est délicat: il
faut être certain que la réalité conceptuelle sur laquelle on va raisonner est bien l’image de la réalité
extérieure que l’on veut étudier.
 Qualités d’une bonne mesure : la Validité : un instrument doit mesurer ce qu’il est censé mesurer.
Fidélité : quel que soit le chercheur, ou le moment de l’expérience, le résultat obtenu pour un individu doit
toujours être identique. Précision : établir des distinctions fines entre les individus

5- Types d’observation de la psychologie :


 Méthodes directes : grâce à l’électroencéphalogramme, la photo, le film, le passage de la réalité
conceptuelle à la réalité extérieure est facile car l’instrument colle de près au phénomène qu’il doit traduire
 Tests et échelles objectives : lors de tests d’intelligence, d’aptitudes ou de personnalité, la standardisation des
conditions expérimentales, l’étalonnage et les normes (auxquels on compare les résultats obtenus) sont
importants. Il s’agit d’aborder par une technique concrète un concept donné en soumettant l’individu à des
stimuli.
 Questionnaire et interview standardisés : par le biais de questions orales, écrites, ouvertes ou fermées, le
sujet indique ce qu’il fait, pense ou resent dans des situations. Il faut faire attention à la désirabilité
sociale, au fait que les gens ont envie de donner une bonne impression d’eux-mêmes en cachant
certaines de leurs caractéristiques que la société ne valorisent pas.
 Matériel verbal ou écrit non structuré : dans des journaux intimes, correspondances, conversations, ...
on analyse le contenu, c’est-à-dire les aspects formels, la sémantique et la structure.
 Observation directe : observation de ce que fait (et pas dit ou écrit) le sujet dans une situation, et analyse à
partir d’une grille d’observation (c’est typiquement ce que font les anthropologues). Problème : un individu
ne se comporte pas de la même manière lorsqu’il est observé.
 Information par voie de jugement : on demande à une personne (les pairs, supérieurs ou praticiens) des
informations concernant une autre personne.

6- Les grands courants de la psychologie :

La psychologie fait partie de notre paysage au point qu’il est difficile de s’imaginer qu’elle est le fruit d’un
long processus de confrontation d’idées, d’exploration scientifique, de maturation théorique et
d’expérimentation contextuelle.
De ce fait, dresser un panorama d’histoire des grands courants de la psychologie, c’est permettre de mieux
comprendre les différentes écoles, tendances et débats qui ont animé la discipline autour d’une ambition
commune : « comprendre l’humain à travers ses comportements ».

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FREUD théorisant l’inconscient, PIAGET découvrant les stades de l’intelligence de l’enfant, BINET ET SIMON
s’efforçant de tester l’intelligence, DEVEREUX fondant l’ethnopsychiatrie, ANTONIO DAMASIO introduisant les
émotions dans le champ des neurosciences… mais aussi FECHNER, DARWIN, MILGRAM, SKINNER, DOLTO, CYRULNIK
et bien d’autres encore…
Tous ont contribué à faire de la psychologie ce qu’elle est aujourd’hui : un vaste continent de pratiques et de
savoirs (voir document de synthèse des grands courants de la psychologie : Annexe 1), sans cesse arpenté
par de nouveaux chercheurs en quête de chantiers à explorer.

 Courant gestalt théorie :

Théorie psychologique et philosophique de Köhler qui refuse d'isoler les phénomènes les uns des autres pour
les expliquer et qui les considère comme des ensembles indissociables structurés. Le gestaltisme a dominé la
psychologie expérimentale jusqu'à la seconde guerre mondiale. Son influence a été profonde dans l'étude du
comportement animal.
Ce courant est caractérisé par le primat de la forme. Dans l'étude de la perception, c'est la conscience et plus
particulièrement les états de conscience, qui sont les éléments les plus importants. Le principe essentiel est
celui de la structuration phénoménale selon lequel tout champ perceptif se différencie en un fond et une
forme.
Dans la perception d'un objet, il faut distinguer le fond qui correspond au produit d'associations cérébrales
de la forme qui serait la résultante de l'activité du sujet ; la forme est structurante et non pas structurée.
Avec la Gestalt théorie, c'est un premier mode de fonctionnement conscient (intellectuel) qui est mis en
évidence : les mécanismes perceptifs et les traitements d'information effectués par le cerveau montrent que
nous cherchons à donner une cohérence aux phénomènes perçus.
Si le béhaviorisme a montré que l'environnement extérieur pouvait émettre des stimuli à l'égard de l'individu,
la Gestalt théorie a cherché à décrire la façon dont l'information était traitée par la conscience. Avec ce
courant de pensée, l'objectivité a perdu un peu de sa prégnance, et la subjectivité a commencé à intéresser
les chercheurs.
Deux branches : Expérimentale (Wundt), Phénoménologie (Brentano et Husser)

 Courant Phénoménologique :

Ce courant a été étudié par Husserl, par le biais de la primauté à l’intentionnalité. La phénoménologie,
science de l’apparaître, est l’étude descriptive des phénomènes dans le temps et dans l’espace, sans
référence aux lois explicatives du phénomène en lui-même. Il existe une interaction permanente et réciproque
entre la conscience du sujet et le monde. En effet, la conscience permet une compréhension et une
explication du monde ; le monde enrichit et construit la conscience. Le résultat de cette interaction
correspond à l’intentionnalité (mouvement double de transcendance et d’immanence qui permet une
meilleure compréhension de la conscience qui reste dans le monde sans toutefois s’y confondre).
Trois branches : Philosophiques (Husserl), Psychologique (Brentano), Existentialiste (Heidegger)

 Courant Psychanalytique :

La psychanalyse est issue du courant clinique tout en posant la question du psychisme en de nouveaux termes.
C’est à Freud que l’on doit la découverte d’un point central dans l’étude du psychisme humain : l’inconscient.
Les refoulements inconscients seraient à l’origine des symptômes rencontrés dans les pathologies
mentales. L’inconscient dépasse la raison puisqu’il est à l’origine de symptômes de pathologies mentales.
Deux branches : Ecole de la Salpêtrière (Charcot), Ecole Viennoise (Freud et Breuer)

 Courant Clinique :

A l’origine, la psychologie clinique a son action au chevet du lit du malade où le médecin recueille
par l’observation directe les manifestations de la maladie en vue de poser un diagnostic. Cela signifie que le
psychoclinicien écoute mais ne donne pas de médicaments comme le psychiatre. Cette méthode a pour

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répercussion la compréhension de la maladie mentale mais du point de vue du vécu du malade (analyse la vie
affective), et non du point de vue de la maladie. Cette approche fondée sur la notion de subjectivité, a ouvert
la voie à l’étude de l’inconscient.

 Courant Cognitive (pensées) :

La Psychologie cognitiviste vise la cognition : la connaissance des perceptions, apprentissages, processus


attentionnels, mémorisations, raisonnements qui permettent la prise de décision, la résolution des problèmes,
la programmation des pensées et des actes. Elle vise donc à développer des schémas de pensée
positifs (positivisme). Dans cette théorie, il y a une liaison importante entre notre cerveau (nos pensées) et
notre comportement (fonctionnement neuronal). La notion d’intelligence n’est plus le monopole de l’être
humain. Des signes sont donc exprimés par notre pensée, notre langage, et notre culture.
Deux branches : Formalisatrice (caractère abstrait et formel du signe), Expérimentale-neuroscientifique
(ensemble « cerveau-ordinateur-signe »)

 Courant « Béhaviorisme » :

La psychologie est la science du comportement et non l’étude de la conscience par l’introspection. C’est une
branche objective (et purement expérimentale) des sciences de la nature. La Psychologie doit négliger tous les
aspects « mentalistes » et s’appuyer exclusivement sur des entités comportementales visibles telles que le
stimulus et la réponse. Le but de la psychologie est la prédiction et le contrôle du comportement. La
proposition fondamentale du béhaviorisme est que tout comportement est le résultat d’un apprentissage
(acquis). Cette conception cherche à agir sur les comportements jugés pathologiques, à partir d’un nouvel
apprentissage constitué de processus de conditionnements.
Deux branches : Psycho-réflexologie (Pavlov), Béhavioriste (Watson) (SKINNER)

 Courant « cognitivisme » (conduite) :

La psychologie cognitive est une discipline à la fois récente (développement à la fin de la 2de guerre mondiale)
et ancienne. Elle concerne la cognition (acquisition, traitement, conservation, récupération, utilisation des
connaissances). Les questions qu'elle se pose sont anciennes, elles concernent les activités mentales. C'est la
manière de les aborder qui est nouvelle : on recourt principalement à l'expérimentation pour apporter des
preuves.

Le courant cognitiviste est issu des travaux sur la logique et les mathématiques, et surtout du développement
de l'informatique. Capacité virtuellement de raisonner comme un cerveau humain. L'idée est émise d'une
représentation mécanique du cerveau. Le cerveau est similaire à un ordinateur et fonctionne en traitant de
l'information à l'aide de systèmes ouverts qui peuvent communiquer avec l'environnement, en manipulant des
symboles. Ainsi, la pensée est un système de représentations de l'état du monde, représentations qui sont des
significations sur lesquelles la pensée s'exerce. Et l'humain recueille, modifie, encode, interprète, emmagasine
l'information provenant de l'environnement et en tient compte pour prendre des décisions et orienter sa
conduite.

Référence :

1. JEAN-FRANÇOIS RICHARD (1998). «Cours de psychologie : origine et base » (Tome 1) Edition DUNOD
2. GODEFROID (1993). « Les chemin de la psychologie », édition MARGADA
3. WEIL-BARAIS.A, CUPA.D (2000). « 100 fiches pour connaître la psychologie ». Ed.
4. « Histoire de la psychologie » (2012) sous la direction de Jean-François Marmion
5. « La psychologie aujourd'hui » / Décembre 1997/Janvier 1998 Hors-série N° 19 -
6. « La grande histoire de la psychologie » / septembre-octobre / 2008 N° Spécial N° 7.

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ANNEX : I

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