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Syndrome frontal

Les lobes frontaux (situés en avant des scissures de Rolando et au-dessus des
scissures de Sylvius) représentent environ un tiers de la masse des hémisphères
cérébraux. Ils sont les lobes les plus volumineux, les plus antérieurs et les plus
fonctionnels du cerveau. Chaque lobe frontal peut être divisé en trois zones
anatomo-fonctionnelles distinctes. L’aire motrice primaire est impliquée dans la
commande de la motricité élémentaire de l’hémicorps controlatéral. L’aire
prémotrice sous-tend l’organisation et le contrôle des mouvements fins et
séquentiel. La troisième grande région des lobes frontaux est le cortex préfrontal,
partie la plus antérieure. Ce cortex préfrontal gouverne les aspects les plus élaborés
du comportement. Il présente surtout des connexions importantes avec les autres
structures corticales et les structures sous-corticales comme le thalamus.

L’importance du lobe frontal apparaît au XIXème siècle avec les phrénologistes, en


1868 observation anatomoclinique de Harlow inaugure la question du rôle
fonctionnel des lobes frontaux. En 1977, la neuropsychologue soviétique Alexandre
Luria a fait une observation de patients avec des tumeurs et avait localisé les
différents symptômes.

Le syndrome frontal désigne l'ensemble des troubles observés suite à une lésion
des régions frontales du cerveau, à l’exception de la circonvolution frontale
ascendante (aire motrice primaire, aire 4 de Brodmann), dont l’atteinte fait partie des
syndromes rolandiques.

Le syndrome frontal peut résulter d'une atteinte des régions du lobe frontal ou de ses
connexions. La nature des troubles dépend de la région atteinte. La mise en
évidence d'une lésion des lobes frontaux se fait au moyen de l'imagerie comme le
scanner ou l'IRM.

Symptômes du syndrome frontal

Le diagnostic de syndrome frontal est difficile à faire car on peut le confondre avec
une confusion mentale ou des troubles psychiatriques.

Les troubles observés peuvent être cognitifs et comportementaux, neurologiques,


ou encore toucher le langage.

Les troubles cognitifs, dits dysexécutifs comportent :


 Les troubles de la mémoire immédiate (mémoire de fixation et
d'apprentissage) et de l'attention. Difficultés à la mémorisation et à la
planification (troubles d'encodage, de récupération de l'information, de rappel
des intentions et de rappel du contexte).

 Les troubles intellectuels : difficulté de programmation des tâches et des


stratégies, difficultés de raisonnement, trouble de l'abstraction et du calcul.

Les troubles psycho-comportementaux donnent l'impression d'une  modification de


la personnalité.

 Syndrome frontal de type inhibé : Ralentissement psychomoteur, restriction


des champs d'intérêt, perte des initiatives et des actions nécessaires à la vie
quotidienne…

 Syndrome frontal de type désinhibé : au contraire : excitation psychomotrice,


hypersexualité, jovialité…

 Anosognosie (absence de conscience de sa pathologie)

 Syndrome de dépendance à l'environnement : comportements d'imitation.

 Perte de certaines contraintes sociales : désinhibition, comportements puérils


et asociaux, négligence vestimentaire et corporelle, comportement
d'urination…

Les troubles neurologiques sont essentiellement moteurs  :

 Troubles de la marche et de l'équilibre.


 Résurgence de réflexes dits archaïques : le réflexe du grasping (prise
involontaire de tout objet mis en contact avec la paume de la main), le réflexe
de succion ou sucking (sucer tout ce qui touche les lèvres), le réflexe
d'aimantation (la main est attirée par tout objet présent dans le champ visuel)  ;
 Parfois le patient « néglige » tout ce qui se trouve dans l'espace d'un côté de
son corps (héminégligence motrice).

Les troubles du langage se caractérisent par :

 Une réduction de la communication verbale (mutisme) ou de la fluidité du


langage, manque du mot. (Le malade n'initie jamais une conversation)
 Des persévérations (le mot est répété et parasite la phrase
suivante), écholalie (la personne répète ce qu'elle entend).
Syndrome frontal : causes et traitements

Les causes du syndrome frontal sont multiples : Maladies dégénératives, accident


vasculaire cérébral, traumatisme crânien, tumeur, infarctus…

Le traitement est, si possible, celui de la cause du syndrome frontal. Des mesures


d'accompagnement et de rééducation sont par ailleurs primordiales. Certains
comportements peuvent être améliorés par des médicaments.

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