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I- Définitions et objectifs de l’entretien clinique

- Le Petit Robert définit ainsi le terme entretien : « Action d’échanger des paroles avec une ou
plusieurs personnes ».
- Il désigne une pratique d’acquisition et de trasmission d’informations verbales qui peut se réferer
à des différents modèles (systémiques, cognitifs, psychanalytiques, existentiels) façonnés par
différents courants de pensée.

- L’entretien clinique renvoie à la présence physique de deux individus installés dans


une interaction où vont s’échanger des signaux verbaux et non verbaux.

- Dans ce cas le matériel non verbal a une grande importance. Le clinicien est face à un discours,
il doit rester attentif à un ensemble de signes tels : les mimiques, les gestes, les intonations …qui
constituent un matériel riche et déterminant dans la connaissance d’un individu.

- L’objectif est de comprendre le fonctionnement psychique en se centrant sur le discours, le vécu


et la relation.

- C’est une technique qui n’utilise pas d’outils particuliers "à mains nues". Aussi c’est une
méthode très complexe, selon Perron, qui affirme que ce n’est que par sa pratique qu’on
l’apprend. Cette méthode exige d'excellentes capacités d'analyse.

- C’est un acte de communication qui supose une transmission symbolique et englobe le


non verbal.

- Il ne se réduit ni à la conversation ni à la relation psychothérapique, il possède plusieurs buts et


effets : permettre de dire, s’informer, faire dire, écouter, restituer quelque chose au locuteur
- L’entretien psychologique construit une nouvelle réalité (ce qui est dit n’est pas
forcément ce qui est) Pedinelli et Rouan(2003).

- Savoir écouter pour permettre de dire, la capacité du clinicien à accueillir une parole de telle
sorte que le patient se sente compris et encouragé dans l’expression de cette parole. L’écoute n’est
pas l’absence de réaction.

- Le clinicien est un interlocuteur vivant au cours de l’entretien, il participe à ce qui est dit, est
bienveillant et neutre (aucun jugement). Son rôle est de répondre à des demandes faites par des
personnes précises à propos de difficultés qui les concernent directement.

- C’est à partir de l’entretien clinique que se construisent les hypothèses de diagnostics


psychologiques, les prises en charges à venir, ou tout simplement la suite d’une consultation.
L’entretien clinique en géneral est le premier outil dont nous disposons. Au travers duquel le
clinicien cherche à comprendre le pourquoi de la venue du patient, qu’est-ce qui peut lui poser
problème ? Quelle est l’étendue de ce problème ? Comment cela se manifeste ? Comment le
patient en est arrivé là etc…

- Au cours d’un entretien, la nature de la relation qui s’installe entre le psychologue et le sujet est
basée sur la confiance, le respect et l’empathie.

1
- La relation de confiance peut être instaurée en établissant les objectifs, et en expliquant ce que
l’on va faire, avec la personne. Le sujet doit être à l’aise, savoir que l’entretien est un moment
privilégié, pour qu’il puisse exprimer sa souffrance, ses problèmes et ses différences. Il doit savoir
que le psychologue est là pour l’écouter. La mise en confiance s'accompagne d'un code
déontologique et du fait que le psychologue est tenu au secret professionnel.

- Le respect de la personne qui vient consulter est de rigueur : le psychologue n’est pas là pour
juger, il doit respecter le contenu du discours, ce qui peut par ailleurs aider à créer un climat de
confiance.

- L’empathie, selon la définition qu'en donne Rogers, est la capacité d’un individu à se mettre à la
place de l’autre, essayer de comprendre la situation, du point de vue de l’autre. Il faut essayer de
comprendre l’attitude, les comportements ou les émotions d’autres personnes : le clinicien essaie
de se mettre dans l’état d’esprit de l’interlocuteur, pour mieux cerner ses émotions et son vécu.
Cette capacité est largement sollicitée dans l’entretien clinique puisqu’il faut comprendre ce qui
est dit et le sens que cela a pour le sujet.

- Il ne s’agit donc pas d’un échange « gratuit » comme celui de deux personnes qui font une
converstaion, mais d’un échange orienté vers un but, que l’entretien a pour premier objectif de
définir. Il ne s’agit pas non plus d’un échange où chacun pourrait prendre la place de l’autre, mais
d’une situation dans laquelle les places sont définies
au préalable.
- la force du psychologue réside dans son absence de pouvoir. D’autres spécialistes dans d’autres
professions mènent des entretiens : éducateurs, assistants sociaux, juges, avocats, médecins, et
même des entretiens « cliniques » (au sens psychologique du terme) quand il s’agit de psychiatres
ou d’infirmiers psychiatriques par exemple. Ce qui les distingue du psychologue est qu’ils
pourront, ou même devront, décider quelque chose concernant leur interlocuteur. Le patient qui
parle au psychiatre sait qu’il pourra modifier son traitement, ou la date de sa sortie, ou de sa
permission, à la suite de cet entretien ; le justiciable sait qu’il peut modifier l’attitude du juge à son
égard ; le « cas social » sait qu’il peut obtenir quelque chose de l’assistante s’il parvient à
l’apitoyer convenablement, etc. Le patient du psychologue sait en revanche qu’il est écouté sans
avoir à craindre ou à espérer un bénéfice concret de cet entretien1.

- C’est d’ailleurs un reproche souvent adressé au psychologue : celui de ne rien apporter de


tangible. C’est précisément parce qu’il est sans pouvoir réel que le psychologue peut redonner le
pouvoir au sujet : pouvoir de penser par lui-même, pouvoir de trouver des solutions qui
correspondent à son problème et à ses capacités.Etant donné que le psychologue n’agira pas à la
place de la personne.

Le cadre de l’entretien

- Il doit être pensé, afin de répondre au mieux aux attentes du clinicien et de son interlocuteur. Un
cadre implique à la fois des caractéristiques liées à l’organisation de l’espace, comme la
disposition des tables, des chaises et autres meubles, et des caractéristiques liées au temps,
concernant la durée et éventuellement la fréquence des entretiens.
- Dans le cadre particulier de l’entretien clinique, l’échange est demandé par une personne qui
s’adresse au psychologue dans l’attente de l’évaluation d’une difficulté qu’il présuppose de nature
psycholgique.
2
- Se préparer à un entretien signifie être au clair avec son objectif, savoir ce que l’on veut obtenir et
apporter, pourquoi et comment, afin de servir au mieux le sujet. Cette préparation implique
également une interrogation éthique et déontologique sur ce qui peut être fait et la façon de le
faire.

- L’entretien est une séquence verbale dans laquelle un sujet fournit à quelqu’un d’autre sa représentationn et sa
position à l’égard des faits dont parle le discours.

- Les niveaux de l’écoute :

 Le premier niveau d’observation est celui du signe de la souffrance du patient.


 Le second niveau : comment la souffrance est accueillie et traitée.
 Le troisième niveau : sa propre observation en portant attention à ce que l’on ressent

-Le rôle du clinicien dans l’entretien clinique est d’aider la personne à exprimer sa souffrance .

-Etre disponible à recevoir les propos du sujet afin de comprendre la complexité de ses processus
psychiques

- Le discours est porteur des indices cliniques, il ne se réduit pas à une simple transmission
d’informations

La compréhension : Le fait de saisir par l’esprit, de se représenter quelque chose.Il s’agit de


comprendre ce que dit quelqu’un pour ne pas oublier le sujet souffrant,et qu’il ait le sentiment d’être
compris. Cependant, pour pouvoir comprendre autrui nous devons nous comprendre nous-même,
puisque nous sommes en position d’echo avec la personne.

- La plupart des fois nous sommes tentés de ne pas comprendre le sujet, mais de l’étiqueter et de
faire appel à ce que l’on croit.

- Il faut écouter la singularité de la personne et comprendre pourquoi elle réagit de telle manère dans
telle situation.

- La compréhension dans le cadre de l’entretien clinique repose sur une logique, des concepts , des
savoirs en tenant de les relier de façon cohérente.

- le psychologue doit utiliser ses connaissances et ses ressentis afin de comprendre les difficultés et le
fonctionnement psychologique du sujet car la vie psychique n’est pas facilement accessible.

- Il peut faire appel à son intuition, à son sens clinique afin de saisir des élements psychiques
masqués par les défenses.

- Une théorie n’est pas la réalité, c’est un cadre particulier permettant le débat.

- Ce qui fait souffrir l’être humain c’est ce qui est resté en dehors des capacités du psychisme et tout
le travail de soin va être de relancer une dynamique qui était probablement immobilisée et figée.

- La particularité de EC réside dans le fait que le psychologue vise à favoriser une modification de la
vie psychique du sujet en s’appuiyant sur des moyens purement psychologiques (sans médicaments).

3
- Le symptôme est un message énigmatique pouvant être construit, alors il va falloir trouver le
sens .La construction du sens s’établit dans le cadre de la relation entre le sujet et le clinicien.

- L’aide à travers l’entretien clinique passe par des techniques d’entretien mais aussi, pour l’essentiel, par
la qualité de la relation entre le clinicien et la personne demandeuse.

- La manière de conduire un entretien dépend d’un certains nombre de facteurs :

 La nature de la demande (vient-t-elle du sujet, d’un professionnel, de la famille, d’une


institution).
 L’objectif de l’entretien (recherche, diagnostic, psychothérapie…)
 L’orientation théorique du clinicien et sa formation.
 Du profil du sujet (âge, sexe, niveau intellectuel…).
 De la qualité de l’interaction entre le sujet et clinicien.

- L’intervention consiste à encourager la production d’un discours, à stimuler l’émission d’une parole
tout en laissant à l’interlocuteur l’initiative concernant le choix du thème, de contenu et de sa forme.

- La présence du clinicien dans l’enretien constitue un aspect important de l’intervention.Une


présence qui n’a pas besoin d’être brruyante pour être reconnue, il ne s’agit pas de s’affirmer mais
plutôt d’être là ,de signifier sa disponibilité sans insistance.1

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IX -L’entretien clinique à l’issue de la psychanalyse:
Pour Freud le sujet est animé par des pulsions (processus dynamique consistant dans une poussée qui fait
tendre l’organisme vers un but).

Une pulsion a sa source dans une excitation corporelle (tension) son but est de supprimer l’état de tension
qui régne à la source pulsionelle.

Les pulsions tendent à s’exprimer et désorganisent ainsi l’équilibre psychique, le Moi tend au contraire à
restreindre l’expression pulsionnelle pour répondre au principe d’homéostasie /la réalié.

Dans l’entretien psychanalytique, l’objectif est de rendre au Moi sa fonction d’organisation de l’appareil
psychique.

L’homme est caractérisé par le manque que symbolise le drame oedipien, le processus de la cure ne doit
pas chercher à ce que le manque soit comblé mais à ce qu’il soit reconnu et élaboré psychiquement.

Le sujet doit pouvoir aborder les complexes fondamentaux qui ont jalonné son histoire, donc il doit
retourner jusqu’aux origines de la névrose infantile.

Ce retour est combattu par les défenses de l’Inconscient qui seront au cœur du travail réalisé par le sujet
avec l’assistance des mécanismes de défense du psychanalyste.

L’une des principales ruses de l’Inconscient est le « transfert ».

Dans un texte intitulé Observation sur l’amour de transfert freud écrit : « rien ne nous permet de dénier à
l’état amoureux qui apparaît au cours de l’analyse le caractère d’un amour "véritable", tout amour étant
"une réédition de faits anciens, une répétition de réactions infantiles". Il n’en existe pas, qui n’ait son
prototype dans l’enfance et c’est précisément "le facteur déterminant infantile" qui confère justement à
l’amour son caractère compulsionnel et frisant le pathologique »1.

Le transfert un phénomène universel.

Selon Laplache et Pontalis, le transfert désigne en psychanalyse le processus par lequel les désirs
Inconscients s’actualisent sur certains objets dans le cadre d’un certain type de relation établie avec eux et
éminemment dans le cadre de la relation analytique.

Ce qui particularise alors la cure analytique ce n’est pas en soi le phénomène de transfert mais le fait de le
rendre analysable grâce au dispositif spécifique de la cure.

Dans le cas de la cure, le transfert est objet de travail

L’analyse de transfert est un outil priviligié de compréhension du sujet, il vise à redonner sens à ce qui a
été refoulé puis réactualisé dans le contexte de la cure.

Puisque le sujet est unique, seul le transfert (dans le cadre de l’analyse) permettera au psychanalyste de
travailler.

Ce n’est pas une conaissance théorique de l’analyste mais une expérience personnelle liée à sa propre
analyse

Dans le cas de l’entretien clinique, le transfert sert à l’instauration d’une relation positive mais qui reste
inaccessible.
 Le contre- transfert

Le contre-transfert représente les processus inconscients que le transfert de l’analysé induit chez
l’analyste, il peut même perturber la cure.

C’est un résultat de l’influence du sujet sur l’inconscient de l’analyste, il a aussi son origine dans les
projections et les identifications inconscientes de ce dernier.

Freud écrit à ce sujet « aucun analyste ne va plus loin que ses propres complexes et résistances internes
ne le lui permettent ». C'est pourquoi il convient que l'analyste reconnaisse ces complexes et résistances
a priori inconscients.

Le contre-transfert peut désorienter la cure si l’analyste ne s’y rend pas compte, une raison pour laquelle
les psychanalystes doivent se faire analyser avant de pratiquer ce métier.
III- L’entretien clinique à l’issue des théories psychanalytique (suite) :

 Le transfert

Si le transfert est positif, c’est selon freud, le sujet a eu à un moment un ou à un autre un désir charnel de
l’enfant envers le parent, à l’époque du complexe d’oedipe notamment.

Ce désir serait réactualisé et reporté sur l’analyste. Il est remis à jour et cherche de la satisfaction.

L’analyste en prend compte. « Des relations sexuelles réelles entre le patient et l’analyste sont exclues,
même les modes plus subtils de satisfaction comme la préference, l’intimité etc ;…ne sont autorisées par
l’analyste qu’avec parcimonie ». 1

Freud note que ce sentiment est en contradiction avec l’attitude réservée de l’analyste. « On trouve
toujours dans la situation analytique cet amour compulsionnel sans qu’on puisse trouver une explication
rationnelle ».2

Le danger du transfert est que le sujet peut croire que ce qui est actualisé est en fait nouveau, que les
sentiments sont réels envers l’analyste.Dans le cas où l’analyste rejette ou néglige ces sentiments,
l’analysé se sentira frustré et pourra le hair.

De ce fait le transfert deviendra négatif et viendra balayer tout le travail analytique précédemment
accompli.

Dans ce cas, la tâche de l’analyste est de ramener le sujet à la réalité, de rappeler le mécanisme de
transfert en cours (en sachant qu’il est déjà mentionné et discuté).

Si cette affaire s’avère impossible, l’analyse doit s’arrêter.

Freud précise que le fait d’amener le sujet à comrendre le mécanisme de transfert, comme d’autres
concepts analytiques, aide à obtenir sa plus complète collaboration.

La communication et la compréhension vont aider le sujet à abandonner aussi bien ses illusions que ses
résistences.

Freud appelle à une construction de ce qu’il va être restituer au sujet ?c’est à dire de l’ensemble de ce qui
est deviné /inetrprété.

L’analyste doit attendre le moment qui lui semble le plus approprié.Ce qui est deviné du patient doit être
mûrement réfléchi et mis en perspective avec un ensemble d’autres interprétations.

Si l’analyste énnoncait ses interprétations, il se confrenterait à une vive résistence de la part du sujet qui
pourrait même vouloir mettre terme à l’analyse.

Si la construction est suffisement étayée, son énonciation fait place à la remémoration de l’événement
interne ou externe chez le sujet 3

1
L’analyste n’est pas un simple confesseur qui ne demande qu’à entendre ce que le patient cache ;
(c'est-à-dire n’est pas passif comme l’on pense souvent)

L’analyste désire aussi entendre ce que le sujet ne sait pas.

Le sujet doit dire tout ce qui lui passe par l’esprit même si cela est pénible,lui apparait sans importance
ou insensé.

Il doit mettre hors circuit toute autocritique.C’est la méthode de la libre association. Elle fait appel

aux élements qui proviennent de l’inconscient.

Le psychanalyste ne doit priviligier aucun élément du discours du patient. En se mettant

dans une position d’écoute particulière, soit l’écoute flottante. L’écoute flottante est

symétrique à la libre association.

L’analyste doit suspendre sa conscience et écouter avec son inconscient, c'est-à-dire qu’il doit se
débarasser de ses préjugés, de ses propres résistances et des théories auxquelles il croit. Ainsi il pourra
décrypter l’inconscient de l’analysé à travers son discours.

En conclusion la thérapie analytique mobilise des processus psychiques chez l’analysant et l’analysé et
tout se joue dans l’entretien clinique.

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V- L’entretien clinique à l’issue des thérapies cognitives et comportementales

1- Origines

La thérapie cognitive et comportementale est une association de deux courants théoriques : le


comportemetalisme et le cognitivisme.

Le comportementalisme considère la psychologie comme une étude expérimentale des


comportements observables. Cette considération rentre dans le cadre de la scientificité.C’est à
dire rendre la psychologie scientifique.

Les lois de l’apprentissage on été mises en évidence : L’expérience de Pavlov en 1903 sur le
conditionnement des chiens va illustrer comment on peut transformer un stimulus neutre (SN) en un
Stimulus Conditionnel (SC) par association répétée avec un stimulus inconditionnel (SI) soit le
conditionnement classique.

Après la démonstration de ces phénomènes chez l’animal. En 1920 John Watson a étendu
l’expérience sur l’être humain.Ainsi il induit une phobie chez un enfant à partir des principes de la
théorie du conditionnement. Pour Watson les troubles psychiques sont le résultat d’un
conditionnement inapproprié qui n’aide pas la personne à s’adapter à son environnement.

Les lois de l’apprentissage mises en évidence de façon expérimentales sont restées longtemps confinées au
laboratoire.

En 1952 Joseph WOLPE fait des éxperimentations sur les chats. Il applique le conditionnement classique
à l’instar des expériences de Pavlov. L’objectif est de produire des névroses chez des chats.
L’expérience consiste à administrer un bruit + un choc électrique ce qui va donner lieu à des réactions
anxieuses accompagnées d’un refus de s’alimenter. De là apparaissent les premières preuves cliniques.

Ensuite l'intérêt pour l'approche cognitiviste va se développer dans les années 1970 notamment grâce aux
travaux d'Ellis et de Beck.

(A.T.Beck, 1979) pense que certaines pathologies psychiques d’apparence réactionnelle ne sont pas des
réactions à des événements et à des situations mais aux idées erronées et aux interprétations négatives que
nous faisons de ces événements ou de ces situations.

La psychologie cognitive apparait comme une réaction au réductionnisme comportementaliste basé sur le
modèle « Stimulus-réponse ».
Le comportementalisme ne s’intéresse qu’à ce qui est observable ; le cognitivisme conserve les
observations du bahaviorisme mais ajoute une nouvelle variable relative au sujet notamment : le
raisonnement, la mémoire, la parception…

Jusqu’aux années 1990, on trouve une opposition marquée entre les comportementalistes qui pensent que
la cognition suit systématiquement les comportements et les cognitivistes qui sont persuadés que le fait de
changer la cognition mène forcèment à changer le comportement. Les deux approches vont se fusionner
dans une apporche globale : La TCC.

3
2-L’objectif des thérapies cognitives et comportementales

Elles visent à changer le comportement et les systèmes de croyance conscients et


« inconscients » (à ne pas confondre avec l’inconscient freudien).

Les TCC représentent l’application de la psychologie scientfique à la psychothérapie.

Elles adoptent la méthodologie expérimentale dans le but de comprendre et de modifier les troubles
psychologiques qui perturbent la vie du patient.

Elles se basent sur les théories de l’apprentissage pour modifier le comportement.

Elles se basent aussi sur les modèles cognitifs fondés sur l’étude du traitement de l’information :
processus de pensées conscients et inconscients qui filtrent et organisent la perception des événements qui
se déroulent dans l’environnement du sujet.

Elles s’intéressent aussi aux émotions : reflet physiologique et affectif des expériences de plaisir et de
déplaisir.

En géneral les techniques de TCC interviennent sur ces trois niveaux : comportemental, cognitif et
émotionnel.

3- Le déroulémént de l’entretien

La communication suppose l’existence d’un emetteur (psychologue dans notre cas), un message transmis
véhiculé par un ensemble de signes (via un code de communication) et un récepteur (le patient) qui
devient à son tour emetteur.
Le corps de l’entretien est consacré à l’analyse d’une situation problème que le patient a choisi d’en
parler, ou en fonction du contrat, de la priorité, d’une urgence...
L’entretien aide à mettre la main sur les stratégies cognitives qui amènent le patient à s’arrêter sur une
situation émotionnelle difficile.
En prenant conscience de ces stratégies ,le patient pourra les analyser en suivant une méthode bien
définie.
Le thérapeute mène l’entretien et conceptualise les informations que lui apporte le patient.
L’interaction se fait d’une manière collaborative entre le thérapeute et le patient : empathie,
compréhension .L’objectif est de créer une alliance thérapeutique.
Le thérapeute opte pour un questionnement inductif : forme de questionnement ouvert qui vise à
recueillir des informations sur l’histoire de la maldie et sur le mode de vie du patient.
Exp :
Le patient : Je n’ai plus envie de rien
Le thérapeute : Qu'est-ce que vous entendez par là ?
Le patient : je ne fais plus mes activités habituelles Le
thérapeute : lesquelles ? Expliquez moi svp.
Le patient : Je n’ai plus envie de travailler, je deviens fainéant.
Le thérapeute : Parler moi des difficultés que vous rencontrez dans votre travail Et ainsi de suite….
Dans l’ entretien , le thérapeute aide le patient à verbaliser ses idées, ses croyances et ses émotions.

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IV- L’entretien clinique à l’issue des thérapies cognitives et comportementales (suite)
:

Le thérapeute questionnera le patient sur ses croyances, ses pensées automatiques et ses
shèmas cognitifs en utilisant des techniques cognitives telles que le questionnement
inductif : le patient précise un problème global abstrait en terme plus spécifique et concret
en revenant à la source de la pensée ou la croyance.
Exp :
Le thérapeute : Vous dites que vous ne pouvez plus réaliser les tâches de travail.A combien de
pourcentage à peu près ?
Le patient : à 100%
Le thérapeute : A ma conaissance vous vous rendez chaque jour au lieu de votre travail.Qu’est ce
que vous faites alors ?
Le patient : Je reçois et je traite les commandes des clients. Le thérapeute :

Ce n’est pas rien…non ?

Le patient : oué…disant que mon activité a baissé de 50%.

Le thérapeute intervient en posant des questions qui orientent le patient vers une réflexion
critique sur son opinion.En répondant à ce type de questions, le patient précise un
problème global, abstrait en termes plus spécifiques et concrets.

Il revient à la source de la pensée ou de la croyance.Ainsi le patient examinera et corrigera


ses réponses qui sont basées sur des idées érronées.

Le questionnement socratique permet de mettre l’accent sur les notions de fréquence


utilisées par le patient (à chaque fois, toujours, jamais…) qui conditionnent ses prédictions
automatiques.

Le thérapeute va discuter l’évidence : Il adhère d’abord à l’hypothèse du patient puis il va


chercher les arguments en défaveur de cette hypothèse. L’entretien va aboutir à trouver des
pensées alternatives.

En partant de l’idée « je ne peux rien faire», le patient pourrait arriver à l’idée


« Je rencontre actuellement des difficultés, mais cela ne m’empêche pas de travailler ».

Dans les thérapies cognitives et comportementales, le thérapeute doit souvent avoir


recours aux reformulations ou des feedbacks afin de permettre au patient de prendre
conscience de ses dires et de l’évolution de ses propres pensées.
Le thérapeute est engagé dans une relation d’aide basé sur une attitude chaleureuse et
empathique.

La relation thérapeutique suppose une collaboration active entre le thérapeute et le patient


5
: L’alliance thérapeutique.

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V- L’entretien clinique dans la relation d’aide

1- L’entretien d’aide

- Un mouvement psychologique moderne très important s’est produit autour de la notion «


d’entretien d’aide ». On entend plusieurs descriptions de cet entretien telles : « l’entretien
non directif », « entretien centré sur le client », « counsling ».
- Les entretiens d’aide sont appliqués dans plusieurs thérapies1 : la psychothérapie humaniste,
le conseil conjugal, la formation des parents, la guidance …etc
- Ce mouvement est inspiré des travaux de Rogers, fondateur de l’Approche Centrée sur la
Personne ou sur le client (Person-centred Approach). Son parcours de vie atypique laisse des
traces sur son approche.
- Carl Rogers est né en 1902 à Chicago au sein d’une famille conservatrice protestante.A l’âge de
12 ans, sa famille s’installa à la compagne. D’où son orientation vers l’agronomie au début de ses
études universitaires, ensuite il chercha sa voie dans la théologie pour devenir pasteur.
- Au cours de son voyage en chine il remit en question ses doctrines religieuses.En 1931 il
décida d'intégrer le Teacher's College de l'université de Columbia afin de préparer un
doctorat en psychologie clinique.

2- L’approche centrée sur la personne (ACP)


- Rogers a voulu se différencier de la psychanalyse (axée sur l’inconscience de l’homme)
et de la psychologie comportementale (axée sur les comportements observables).
- L’ACP ne se base pas uniquement sur une approche psychologique mais aussi une
philosophie de la vie et une vision fondamentalement positive de l’humain.
- (ACP) était connue au départ comme approche « non-directive ».
- Rogers insiste en priorité sur la qualité relationnelle (client-thérapeute) qui se développe
à travers des attitudes facilitatrices.
- L’Approche Centrée sur la Personne se fonde sur le principe que tout être humain a en lui les
potentialités pour s’accroitre et se réaliser.
- Le thérapeute favorise chez l'autre la croissance, la maturité et une capacité à affronter la vie, en
mobilisant ses propres ressources.
- A la base de théorie humaniste, l’humain est vu comme un être fondamentalement bon se
dirigeant vers son plein épanouissement ; c’est ce que l’on appelle l’actualisation.L’actualisation
ne peut se faire que dans un environnement favorable, qui répond aux besoins de la personne.
- Le but recherché par le thérapeute est donc de permettre à la personne de se connecter à ses
émotions et ses perceptions afin de se réaliser pleinement, c'est-à-dire atteindre l’actualisation de
soi.
- Cette approche humaniste insiste sur l’importance de la « conscience de soi ».

- Le thérapeute doit fournir à la personne les moyens afin de trouver ses propres réponses
en développant sa capacité d’autoévaluation et en s’appropriant son existence.

- Le but d'une thérapie sera de relancer ce processus spontané.


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VI- L’entretien clinique dans la relation d’aide (suite) :

 L’entretien d’aide n’est pas une conversation

Dans une conversation on échange des opinions sur des situations ou autrui. Il y a un échange des
informations détenues par l’un ou l’autre. Généralement rien de positif ne sort d’une simple
conversation.Pourtant, il se peut que que dans la première phase d’un entretien d’aide soit du
genre « conversation » pour assurer la confiance et faire connaissance.

 L’entretien d’aide n’est pas une discussion

Dans une discussion on cherche à avancer des arguments, à répondre à des objections, à parer des
attaques ou des réfutations, de la part de l’autre.Les partenaires sont « face à face » dans le sens de
l’affrontation, de la rivalité. Il y a une relation de domination- soumission. La compréhension de
l’interlocuteur est entravée par les positions personnelles à priori.

 L’entretien d’aide n’est pas une interview journalistique

Dans ce genre d’entretien le journaliste est centré sur la personne de l’interviewé pour lui faire
parler sur lui-même ou sur un problème donné (thème de l’interview). L’entretien est centré sur la
personne de l’interviewé, le journaliste fournit un effort afin de comprendre les opinions personnelles de
son « client ». L’entretien de face à face est une illusion puisqu’il existe un troisième partenaire énorme et
pesant : le public.

 L’entretien d’aide n’est pas un interrogatoire

Dans un interrogatoire, l’interrogé est forcément est en situation d’inferiorité, et les questions sont des
sondages de vérification exerçant une pression plus au moins hostile.Une telle situation crée
nécessairement chez l’interviewé le trac ou la défensive, et le rend avant tout anxieux de trouver « la
bonne réponse » celle qui le déliverera de la situation ce qui ne facilitera plus le dialogue.

 L’entretien d’aide n’est pas un discours de l’interviewer

Il arrive très souvent que l’entretien soit, pour celui qui doit en principe accueillir l’autre et l’écouter, une
occasion de discourir seul. On peut entendre la phrase « il n’y a que lui qui a parlé, je n’ai pas pu placer
un mot ». C’est comme un discours monologue devant autrui.

Le discours peut avoir plusieurs objectifs conscients (Faire admettre quelque chose à l’autre ou le faire
changer d’opinion, informations à donner à sens unique…) et inconscients (plaisir narcissique à s’écouter
parler, besoin de manifester une puissance, peur de ce que l’autre aurait à dire, etc). Cela met en échec la
compréhension de l’autre.
 L’entretien d’aide n’est pas la recherche d’un diagnostic

Dans l’interrogatoire à visé diagnostique, le médecin, le psychologue ou le thérapeute a en tête


un ensemble de « tableaux cliniques » ou des types de trouble, son but est de savoir dans quelle
« case » se range son client.L’interviewer est content et rassuré quand il tient son diagnostic.
Dans ce cas il est loin d’avoir compris la personne singulière dans l’unicité de son existence. Il
peut passer à côté de l’essentiel : le vécu du client.

VI- L’entretien clinique dans la relation d’aide (suite)


 Les principes de la relation d’aide :
La centration sur le client pour comprendre le problème tel que celui-ci l’éprouve suppose l’existence des
principes suivants :
- La considération positive inconditionnelle

C’est le fait que le client doit ressentir qu’il n’est jamais jugé par le thérapeute quoi qu’il dise, cela tient aussi
à la constation qu’il existe chez tout individu une orientation positive même chez les plus perturbés ou les plus
antisociaux.La découverte de ses tendances positives ne peut que le faire progresser et cette découverte ne peut
se survenir que si le thérapeute a la conviction que ces tendances positives existent.

- La compréhension empathique

On appelle empathie l’acte par lequel un sujet sort de lui-même pour comprendre quelqu’un d’autre sans
éprouver pour autant les mêmes émotions que l’autre. C’est donc une sorte de sympathie froide, capacité de
pénétrer dans l’univers subjectif de l’autre tout en gardant son sang- froid et possibilité d’être objectif.

L’univers personnel du client avec ses significations singulières, parfois bizarres, représente le contexte vécu
par rapport auquel se situe et se comprend son problème particulier.

Dans ce contexte, la compréhension empathique est la capacité du thérapeute à deviner les sentiments éprouvés
par le client. Pourquoi cela marche selon Rogers ? Il constate que le client est éloigné de son expérience
immédiate.Il ne le dit pas explicitement mais il est clair que ce constat implique la cause des difficultés du
client : il développe telle ou telle difficulté parcequ’il est coupé de lui-même.Il réagit à la situation en
l’assimilant à une expérience du passé. La communication interne entre le Moi interne et l’expérience
immédiate est bloquée.

L’attitude du thérapeute va donc permettre au client d’évoluer.Il passe à un stade où il va décrire les sentiments
les plus intenses.
- La congruence :

C’est une valeur ajoutée à la thérapie de la relation d'aide. La congruence implique une authenticité
relationnelle de l'aidant durant toute la relation. Pour lui : "l'authenticité signifie que l'aidant (thérapeute)
manifeste ouvertement, dans ses attitudes, les sentiments qui l'animent à un moment donné". Plus l'aidant est
lui-même dans la relation, sans masque professionnel, ni façade personnelle, plus il est probable que le client
changera et grandira de manière constructive.

C’est l’authenticité du thérapeute c'est-à-dire sa capacité à être correctement en contact avec ce qui se passe en
lui (sentiments, idées, sensations) et en même temps pouvoir suivre ce qui se passe chez son client.
VII- Les variables de l’entretien
Il y a plusieurs facteurs qui déterminent l’ambiance de l’entretien :
1- Variables « extérieures » d’espace-temps et de cadre social

 Le temps :
Il intervient selon deux aspects : le moment choisi pour l’entretien et le laps de temps
consacré ou à consacrer à l’interviewé.A préciser selon la nature de la thérapie.

 Les conditions spatiales :


Interviennent égaement selon deux aspects : le lieu(le local) et les positions spatiales
respectives des interlocuteurs.
Le lieu doit être favorable à l’écoute sans aucun dérangement (télephone, messages,
ruptures brusques…).
Des réactions peuvent être engendrées chez les sujets par le dispositif spatial adopté.

 Le cadre :
-Le cadre comme environnement et comme « décor » s’apparente aux conditions
spatiales.Une pièce trop exigue, trop meublée ou trop chargée (multipluant la distraction ou
gênant les mouvements), ou au contraire trop vaste (impressionnante) ou trop vide est
défavorable.

-Le cadre socio-institutionnel de l’entretien, c'est-à-dire l’institution sociale à laquelle


appartient le psychologue ou l’interviewer. Il est important que l’interviewé sache à qui il
s’adresse et qu’il situe son interwiewer dans ses références institutionnelles exactes.

 Variables d’âge et de sexe :

Quoiqu’elles se présentent comme des variables latentes, l’âge et le sexe de l’interviewer


peuvent intervenir dans la compréhension de ce qui se passe à l’entretien.
L’exemple d’une jeune fille psychologue qui reçoit un couple de personne âgées dont elle
pourraît être la fille, on conçoit que sa jeunesse, son statut de célibataire, son sexe
constituent des facteurs défavorables aussi bien à l’écoute compréhensive (du côté de
l’interviewer) qu’à l’expression spontanée et coopérente (de la part de l’interviewvé)1.
Pourtant ces paramètres restent gérables par le thérapeute car ils peuvent se dissiper dans le
cadre d’une relation de respect et de confiance.

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