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APPROCHE CONCEPTUELLE 1 UE 02

PSYCHOLOGIE

BESAPE D’HAINAUT I.
MINISTERE DE LA COMMUNAUTE FRANCAISE

DOSSIER PEDAGOGIQUE
D’HAINAUT - PSYCHOLOGIE - EDU02 – INTRODUCTION - 1
BACHELIER EN EDUCATION SPECIALISEE EN ACCOMPAGNEMENT PSYCHO - EDUCATIF :

APPROCHE CONCEPTUELLE 1
ENSEIGNEMENT SUPERIEUR PEDAGOGIQUE DE TYPE COURT

1. FINALITES DE L’UNITE D’ENSEIGNEMENT

1.1. Finalités générales

Conformément à l’article 7 du décret de la Communauté française du 16 avril 1991, cette unité de


formation doit :

 concourir à l’épanouissement individuel en promouvant une meilleure insertion


professionnelle, sociale, culturelle et scolaire;
 répondre aux besoins et demandes en formation émanant des entreprises, des administrations,
de l’enseignement et d’une manière générale des milieux socio-économiques et culturels.
1.2. Finalités particulières

Cette unité de formation vise à permettre à l’étudiant d’acquérir des notions théoriques de base
relatives au travail socio-éducatif.

En outre, cette unité de formation vise à initier l’étudiant à l’approche pluridisciplinaire et à une
réflexion critique fondée sur l’articulation entre les fondements théoriques et le champ professionnel.

2. PROGRAMME
2.1.Psychologie

L’étudiant sera capable :


 de définir la psychologie, ses buts, ses champs d’intervention ;
 de décrire les différents courants de la psychologie :
 caractériser leurs spécificités et leurs limites ;
 identifier leur application dans la vie courante et dans le champ éducatif ;
 d’identifier les pratiques éducatives relevant de la psychologie ;
 de distinguer interventions thérapeutiques et démarches éducatives ;
 d’expliciter les concepts psychologiques utiles à la pratique professionnelle de l’éducateur spécialisé  :
personnalité, comportement social, motivation, émotions, perceptions, apprentissage, intelligence, mémoire,
…;
 de maîtriser et illustrer les concepts de base de la psychologie utiles au travail éducatif :
- le développement psychologique d’un individu de la naissance à la mort,
- les déterminants des comportements et de la personnalité d’un être humain,
- les changements qui se produisent tout au long de la vie et leur importance ;
 de citer et d’analyser des applications éducatives concrètes découlant de la connaissance du développement
psychologique d’un individu ;
 d’illustrer par des exemples comment la maîtrise des concepts psychologiques de base permet une prise de
recul par rapport aux perceptions.
3. CAPACITES TERMINALES

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Pour atteindre le seuil de réussite, l’étudiant sera capable, tout en respectant les consignes relatives à
l’utilisation de la langue française :

 de définir, d’utiliser et d’illustrer, les concepts et processus relatifs, à la philosophie  à la psychologie,


à la sociologie et à la théorie de la communication qui fondent le travail socio-éducatif ;
 d’analyser une situation professionnelle relevant de l’éducation spécialisée en utilisant ces concepts et
processus ;
 de réaliser un écrit professionnel et d’en justifier la pertinence en fonction du contexte et de la finalité.

Pour déterminer le degré de maîtrise, il sera tenu compte des critères suivants :

 du degré d’intégration des concepts,


 de la précision de l’analyse,
 de sa capacité à faire des liens entre les différentes activités d’enseignement,
 de la qualité de ses argumentations.

Cahier des matières:

Méthodologie du cours : Appel au vécu des étudiants, mises en situation, vidéos, analyse de documents,
préparation de TP, méthode interrogative et magistrale.

Méthodologie d’évaluation : * Questions ouvertes de connaissance et de réflexion

* Questionnaires à choix multiples ( et justifications)

* Participation active et pertinente en classe

Grille d’évaluation :

Définir et illustrer, les concepts et processus relatifs, à la psychologie qui fondent le travail socio-éducatif ;

Analyser une situation professionnelle relevant de l’éducation spécialisée en utilisant ces concepts et processus

Appropriation du contenu de documents, synthèse et présentation ; analyse de cas

Réaliser un écrit professionnel et d’en justifier la pertinence en fonction du contexte et de la finalité.

Analyser et argumenter de l’importance de la psychologie dans le travail de l’éducateur

Bibliographie :
Les Âges De La Vie – Psychologie Du Développement Humain ; Denise BOYD et Helen BEE ; Pearson-ERPI Sciences
humaines ; 2017

Plan de l’introduction :

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1. La psychologie est une science « récente »
2. Définition
3. Ses classifications
4. Les courants psychologiques
5. Lien entre psychologie et pratiques éducatives
6. Distinction entre intervention thérapeutique et démarche éducative
7. Les grandes théories du développement humain

Les êtres humains auxquels vous êtes confrontés durant votre activité professionnelle (et
privée) ne sont pas seulement des mécaniques de précision lubrifiées par divers fluides
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physiologiques et réglées par une biochimie subtile que la moindre variation peut venir
enrayer.
Non, ce sont aussi des êtres animés par des processus psychiques (conscients ou
inconscients).
Quand je parle des personnes auxquelles vous êtes quotidiennement confrontés, il peut
s’agir de vos collègues, de vos supérieurs/subalternes, de l’Organisation dans laquelle
vous êtes impliqués, de la Société, …mais aussi, bien évidemment, de vos bénéficiaires,
leurs familles, …et vous-mêmes ! Sans oublier toutes les combinaisons relationnelles
possibles entre ces différents intervenants.
Voyons un peu ce que nous pouvons apprendre sur ces processus psychiques qui nous
permettent de se découvrir, se comprendre, d’apprendre comment vivre en harmonie
avec soi-même et son entourage.

1. La psychologie est une science « récente »

Le terme ne date que du début du 19èS.


Ceci ne signifie pas que nos ancêtres aient négligé d’étudier l’homme et son
psychisme. Depuis toujours, on observe les gens et on s’interroge à leur sujet, mais
la psychologie était, jusque-là, non autonome mais bien incorporée à la philosophie
ou à la médecine (physiologie). Son histoire en tant que discipline indépendante
officielle commencerait avec la fondation à l’université de Leipzig (Allemagne) du
premier laboratoire de psychologie par Wilhelm WUNDT (1876). Son but était
d’étudier et comprendre les phénomènes conscients, sa méthode était
l’introspection qu’il définissait comme le retour sur soi pour l’examen de sa propre
conscience et des processus qui nous habitent. Il a commencé par des travaux sur
la perception et s'intéressa à la mesure de la complexité des processus
psychologiques par la méthode des temps de réaction.

Quelques réflexions inspirantes de la philo pour la psycho :


*Le questionnement de l’inné Vs l’acquis, déjà présent chez Platon qui se demandait si les compétences
mentales de l’individu étaient présentes à la naissance ou acquise par l’apprentissage.
*Comment corps et esprit interagissent chez l’individu ? Les adeptes du « dualisme » comme Descartes
et Platon estiment que ce sont 2 choses différentes alors que les adeptes du « monisme » comme
Aristote, pensent que ce sont les 2 aspects d’une même entité générale non scindée.

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*L’approche qualitative de la psycho trouve son origine dans le rationalisme qui aborde les phénomènes
par la pure réflexion théorique (Freud, Erikson) alors que l’approche quantitative se fonde davantage sur
la méthode expérimentale, la voie des faits (l’empirisme) (Aristote, Piaget, Skinner)

2. Définition

Comment définir la psychologie ?


Elle n’est pas seulement une science théorique, elle est également un ensemble de
techniques appliquées. La définir devient donc très difficile dès lors que ses limites
sont fixées à la fois par son objet et les méthodes qu’elle emploie !
En effet, la psychologie humaine étudie l’être humain en ce qui concerne ses
comportements (conduites, attitudes), ses processus mentaux et ses états de
conscience. Elle vise à formuler les lois de ces phénomènes, à en trouver et
expliquer l’origine afin d’éventuellement les modifier ..… pas simple !

Le mot vient du grec « psukhê » = âme, esprit et « logos » = science

L’ensemble des processus qui, indépendamment de la spiritualité et/ou de la


biologie, relèvent de l’esprit, l’intelligence, les affects (émotions), la volonté, le
jugement, qu’ils soient conscients ou inconscients, constitue le psychisme, et donc,
l’objet de la psychologie.

3. Ses classifications
La psychologie est, comme vu plus haut, une science très large, diversifiée. On peut
donc établir des classifications « des psychologies » en fonction de divers critères :

3.1. Selon leur objet d’étude :


3.1.1. La psychologie animale

L’étude des comportements animaux apporte des données


fondamentales pour la compréhension de la psychologie humaine car,
dans bon nombre de domaines, il est possible de trouver chez l’animal
des modèles « simplifiés » du comportement humain. En labo pour la
psycho animale classique ou l’éthologie pour l’observation du
comportement global de l’animal dans son milieu naturel ou aussi
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proche que possible de celui-ci. Ces 2 approches sont
complémentaires.

3.1.2. La psychologie humaine

3.1.2.1. La psychologie clinique 

Etude la plus exhaustive possible des processus psychiques de


l’individu, dans la totalité de son évolution ou sa situation. Cette
étude permet de déboucher sur l’évaluation et le traitement de la
personne troublée (psychopathologie). Le psychologue clinicien est
donc un psy capable de détecter des psychopathologies et d’en
déterminer les modes de prise en charge les plus appropriés. Elle
envisage presque l’homme indépendamment de son milieu social.

3.1.2.2. La psychologie sociale

Celle-ci, au contraire, traite de la dépendance et l’interdépendance


des conduites humaines, de l’inter influence entre la société (milieu
environnant) et l’Homme. (ex : burnout, conformisme, réactions à
l’incarcération, altruisme,…)
« La psychologie sociale tend à comprendre et à expliquer
comment les pensées, les sentiments, les comportements moteurs
des êtres humains sont influencés par un autrui réel, imaginaire et
implicite » (Allport)…on peut y ajouter …et comment ils peuvent
également influencer cet autrui ! ( imaginaire = médias, héros
(wonderwoman)/ implicite = influence du milieu socio culturel dans lequel
évolue l’individu avec un rôle, une position déterminée (une « bonne mère ») )
(Participation, affiliation, appartenance, autorité, cohésion,
conformité, agressivité, attachement, altruisme, pression de
conformité, dynamique de groupe, jeu de rôles, théories de
l’attribution, incarcération, toxicomanie, …autant de sujets d’étude
possibles ! )

3.1.2.3. La psychologie développementale

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(Anciennement appelée psycho génétique quand elle se contentait
d’envisager le dvlpt de l’individu comme une succession immuable
de stades)
Etude scientifique des phénomènes de changement et de
continuité qui marquent la vie d’un individu de sa conception à sa
mort ainsi que des facteurs qui influent sur ces phénomènes. (voir
doc sur les âges de la vie)
Au cours de la vie, les capacités, processus mentaux, performances,
comportements,…changent, il s’agit donc de comprendre comment
et pourquoi ces changement s’opèrent.

3.1.2.4. La psychologie comportementale (behavioriste)

Postule que tout comportement observable est


essentiellement conditionné soit par les mécanismes de
réponse réflexe à un stimulus donné, soit par l'histoire des
interactions de l'individu avec son environnement, notamment
les punitions et renforcements par le passé. Et que cette relation
entre les variables de l'environnement et les mesures du
comportement étudié ne font principalement pas appel
au psychisme comme mécanisme explicatif. Elle ne se centre que
sur ce qui est observable et objectivable.
La psychologie comportementale suggère que tout symptôme (anxiété,
phobie, etc.) est la marque d'un comportement inadapté, qui s'est implanté
chez le patient au fil des années, renforcé par l'expérience quotidienne.
Une thérapie comportementale permettra ainsi au patient de se débarrasser
de ces comportements problématiques, inadéquats, répétitifs, grâce à la mise
en place de stratégies plus adaptées.

Sous branches de la psychologie clinique, la psychologie comportementale est


apparue en parallèle de la psychologie cognitive . Si un clivage a longtemps
existé entre ces deux branches, il tend aujourd'hui à disparaître, à tel point
qu'on les regroupe sous l'appellation TCC (thérapies cognitivo-
comportementales dans le champ des thérapies brèves).

3.1.2.5. La psychologie cognitive

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Qui envisage les capacités / troubles d’un individu comme étant liés
au fonctionnement /réactions du cerveau. Elle est plus
qu’étroitement liée aux neurosciences qui ont pour objet d’étudier
le système nerveux, autant sa composition/structure que son
fonctionnement, de la molécule à l’organe, jusque dans la globalité
du tout en interaction.
Quelques notions de neurosciences :
Il existe plusieurs neurosciences :
Neurobiologie, Neurochimie, Neuroanatomie, Neuropharmacologie, Neurophysiologie …..

…et les sciences cognitives (neurosciences comportementales = psychobiologie) analysant


l’influence de la biologie sur les processus mentaux et les comportements humains.

Exemple Orientation : gauche/droite/dessus/dessous/devant/derrière …..

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3.2. Selon leur but – vise-t-elle la connaissance ou l’action ? :

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3.2.1. La psycho générale – psychologie théorique
Qui vise la connaissance de faits et l’établissement de lois générales du
fonctionnement de l’esprit humain (ex : les connaissances sur la
mémoire, la motivation, les formes d’intelligence, …)

3.2.2. La psycho expérimentale


Utilise ces mêmes faits et lois pour agir de façon pertinente et efficace
dans des domaines particuliers. Il y a autant de psychologies
appliquées qu’il y a de domaines de l’activité humaine
Ex : psycho industrielle => sélection, conditions de travail,…
«  scolaire => motivation, apprentissage, …
«  commerciale =>mécanisme d’achat, pub,…
«  politique => propagande…
.etc…

3.2.3. La psycho différentielle


Qui tente de mettre en évidence à quel point le fonctionnement de
l’esprit humain diffère de celui des autres (ex : la personnalité,
l’intelligence, …)

3.2.4. La psycho comparée


Étudie spécifiquement des variations inter groupales (ex : les
différences en fonction de l’âge, du sexe, du milieu social, de la
culture, la race, …)

3.3. Selon leur méthode :

3.3.1. La psycho comportementale 


(De l’observation du comportement)
3.3.2. La psychologie introspective
(Approche du fonctionnement interne conscient )
3.3.3. La psychologie psycho-dynamique (psychanalyse)
Etude des phénomènes inconscients et de leur impact sur les attitudes
et comportements. Nous agissons à l’insu de nous-mêmes. Ses

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méthodes sont l’introspection vers un passé lointain générateur de
troubles, les associations libres, lapsus, rêves,…
3.3.4. La psychologie expérimentale
Les psychologues expérimentaux usent de diverses méthodes :
descriptives (comme les observations systématiques, les observations
des corrélations entre variables, …) ou encore la méthode
expérimentale pure, scientifique.
3.3.5. La psychophysiologie
Étudie le comportement et les processus physiologiques qui
l’organisent. La psychologie cognitive, qui étudie les troubles liés à la réaction
du cerveau, est une branche des NEUROSCIENCES
3.3.6. La psychologie systémique
Elle cherche à aborder les gens non seulement au niveau individuel,
mais dans sa globalité, son contexte social et environnemental, pour
une compréhension globale portant sur les interactions de groupes et
les caractéristiques du milieu dans lequel ils vivent. En effet, elle
postule que l'individu fait partie d'un système, voire de plusieurs
systèmes. Que les interactions sont complexes et que l’individu est
influencé dans sa façon d'être, aussi bien par lui-même que par les
autres et son environnement. Un symptôme est donc à envisager
comme une adaptation personnelle à un contexte particulier.
Par ailleurs, agir sur le contexte seul ne pourra suffire, il s’agira donc
d’inclure, au moins, l’Humanisme dans l’accompagnement des aidés !
Un point de vue de la répartition des choses 😉

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4. Les courants psychologiques
https://www.youtube.com/watch?v=35ciWAvzx_o

4.1. Psychanalytique (devenu psycho dynamique)


La première topique freudienne divise les états de conscience en 3 entités :
le Conscient (Cs) – l’inconscient (ICs) – Préconscient ( PCs).
La seconde topique divise la personnalité en 3 instances : le Ça – le Surmoi –
le Moi.
Pour Freud, tous nos soucis viennent du refoulement dans l’inconscient de
problèmes vécus dans notre enfance. Les faire revenir à la surface serait
thérapeutique. L’introspection est l’observation des états de conscience de
l’individu par lui-même. Cela reste relativement subjectif puisque l’individu
est rarement impartial face à lui-même. Des questionnaires
d’autoévaluation et des entretiens d’aide peuvent le soutenir dans sa
démarche.
L’ICs étant conditionné par le fonctionnement intrapsychique,
l’introspection ne suffit pas, il faut des outils d’accès à cet ICs, comme les
associations libres, les rêves, …..
A cause du copain Freud :
Le principe initial freudien est que la pulsion est LE moteur d’action de l’individu, c’est la motivation à agir pour
éliminer les tensions.
Il faut mettre ça en rapport avec les BESOINS, en effet, tout « obstacle » génère un conflit qui, lui-même,
devient source de besoins. Ces derniers nécessitent d’activer l’énergie (pulsion [libido]) nécessaire pour
résoudre le conflit.
 Des besoins non satisfaits peuvent déboucher sur des pulsions de mort. Pouvoir de désorganisation, de
déliaison psychique (agressivité, autodestruction, compulsion de répétition ,…). C’est tout l’opposé
 de l’adaptation !
 Une satisfaction acquise débouche sur des pulsions de vie. S’inscrit dans l’amour de soi et des autres, la
créativité, les relations à nouer. C’est le fondement de l’envie d’avancer, de construire.
Le point de vue psychanalytique peut se décomposer selon 3 angles complémentaires :
 1. Dynamique = ce que sont ces pulsions, la manière dont elles évoluent. La manière dont cette
énergie psychique évolue.

On y retrouve :
- l’orientation de la pulsion (libido)
*objectale
*ou narcissique [narcissisme primaire=fusion ; secondaire=détachement objectal et
retour vers soi ; tertiaire= production perso, créativité artistique]
Au début de la vie, elle est très peu contrôlée et orientée vers soi ; par la suite, elle se

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maitrise davantage et se tourne instinctivement vers l’autre ; pour finalement revenir à un
recentrage sur soi.
- Le type de libido =
les intérêts sont particulièrement orientés vers un domaine spécifique :
* libido érotique : dominée par la crainte de perte d’amour, aimer et être aimé est la chose
la plus importante. Dominante du Ça.
* libido obsessionnelle : dominée par les drames de conscience, l’individu est
indépendant et autonome mais angoissé ++ par les problèmes qu’il gère dans sa vie, il a
besoin de penser énormément et aussi de dire/exprimer son ressenti et ses pensées. Leur
dépendance est donc bien interne, c’est une dépendance à leurs propres tourments
(Surmoi).
* ou libido narcissique : dominée par l’instinct de conservation, l’indépendance, le
leadership. Ces personnes ont confiance en elles, sont difficiles à intimider, souvent
sociables et même recherchées pour leur soutien, leader de groupe, voire même
révolutionnaires, elles initient et gèrent facilement le développement de leurs initiatives,
mais sont parfois un peu agressives, ne se préoccupent pas d’amour/amitié mais plutôt de
volonté, ce qu’elles aiment vraiment, ce sont elles-mêmes ! C’est le Moi qui domine.

* Et, comme l’humain est loin d’être simple, il y toutes les combinaisons :
Erotique-obsessif : dépendant d’un conjoint, prof, père…mais pour qui la morale passe
avant les instincts
Erotique-narcissique : estime de soi++mais dépendance actif-agressif
Narcissique-obsessif : indépendant, fixé sur ses objectifs qu’il considère comme étant les
meilleurs, mais, tient compte de sa morale, sa conscience.
- Les stades du développement.
En parallèle avec les processus de maturation biologique, l’homme doit
psychologiquement passer par plusieurs étapes pour résoudre les divers conflits qu’il
vivra lorsqu’il sera confronté à la frustration. Puisqu’on part de l’idée que c’est à partir
de zones de sensibilité exacerbée (érogène) que nous avons des contacts, des relations
avec l’extérieur, et que ces relations peuvent générer de la frustration, de l’angoisse ou
de la satisfaction, alors, ce passage au travers des stades d’évolution va influencer notre
personnalité, nos processus de pensée et nos processus pulsionnels !
*paradis perdus, amnésie = défense
*oral, (0-18m) dépendance ++anxiété possibilité de pessimisme, d’envie
*anal, (18m-2½ ) plaisir/réalité, interdits, contrôle, prise de Cs de Soi (« Je »)  possibilité de
maniaquerie, d’agressivité.
* phallique œdipien , (2½-5) augmentation des relations familiales (et autres)  possibilité
d’orgueil, d’assurance, d’exhibition.
*latence, (5-11) socialisation
Génital (puberté) orientation vers le partenaire sexuel.

 2. Economique = la quantité de ces pulsions et la manière de les gérer.

- On y trouve la confrontation du principe de plaisir (satisfaction) au principe de réalité (où le


MOI rationnel devra orienter l’individu vers des solutions de satisfaction socialement
D’HAINAUT - PSYCHOLOGIE - EDU02 – INTRODUCTION - 14
acceptables)
- La perception des angoisses : Il y a celles qui sont reconnues comme légitimement
« normales » puisque la menace d’un objet réel est bien là. Et celles qui sont dites névrotiques
car c’est la pulsion elle-même qui est ressentie comme dangereuse.
- Face à ces angoisses, 2 réactions sont possibles :
*Celle du Moi rationnel, qui va tenter de faire son office
*La mise en place de la batterie des mécanismes de défense permettant à l’individu de « se
maintenir à la surface »…selon son propre point de vue

!! Il est à noter qu’une certaine dose d’angoisse/tension est aussi importante pour la
motivation dont l’individu a besoin pour agir !!

 2. Topique = comment ces pulsions composent-elles, organisent-elles, structurent-elles la


personnalité ?

Dans la théorie psychanalytique, la première topique, s’occupant plus de la nature des


composantes de notre psychisme, a défini trois systèmes :

L’Inconscient, le Préconscient et le Conscient, chacun ayant sa fonction propre et son


type de processus particulier.

Les symptômes, qui sont une manifestation déguisée du mal être, se trouvent dans l’ICs.
Le Cs se trouve dans la réalité et est logique.
L’ICs n’a jamais été Cs ou renferme ce qui y a été refoulé.
On dit aussi que l’ICs est dynamique car il nous pousse à agir, il est en « effervescence ».
Certaines choses se trouvant dans le PCs veulent émerger à la Cs, ce qui donne parfois une
illusion de perte de cohérence du Cs (lapsus, actes manqués,…). Tout élément s’y trouvant
est significatif, même si les lois qui le gouvernent s’apparentent à celle du raisonnement
magique (ex. : le rêve )

Sigmund Freud abordera dans une deuxième topique les rapports dynamiques qui relient 3
instances psychiques, on parle plus du jeu de force entre les composantes :
Le ça = pôle, réservoir pulsionnel impulsivité, principe de plaisir

Le Moi = la conscience d’être et la conscience des répercussions que


peuvent avoir nos actions  c’est un médiateur. Il porte intérêt à la totalité
de la personne, raison + narcissisme)

Et le Surmoi = agent critique, ensemble des interdictions et des exigences


intériorisées/introjetées.

D’HAINAUT - PSYCHOLOGIE - EDU02 – INTRODUCTION - 15


Pour expliquer l'ensemble des processus mentaux, Sigmund Freud en viendra à rajouter
l'Idéal du Moi, modèle de référence très investi narcissiquement, et que l'individu espère
égaler.

4.2. Comportementalisme (behaviorisme)


Voir supra
4.3. Humanisme
Qui postule que tout individu peut sortir de sa situation problématique car il
dispose incontestablement de ses propres ressources. Ce qu’il est, par
contre, nécessaire de faire, c’est de modifier la relation aidant/aidé, afin
d’offrir, enfin, à ce dernier, tout son libre arbitre et d’en reconnaitre toute
l’importance.
4.4. Cognitivisme
Se centre essentiellement sur le traitement de l’information et va s’allier au
comportementalisme pour les actions concrètes.
1) Récolter l’information par nos sens.
2) Traiter cette information par notre cerveau.
 Si ce traitement est « défectueux », il y aura des troubles !
Le cognitivisme se penche sur les éventuelles possibilités de corriger ces
modes de traitement «défectueux » de l’information.

4.5. Evolutionnisme ( neurosciences)


Certains comportements innés (dans ma génétique), vont avoir leur
importance dans le processus de sélection (=> voir aussi les neurosciences)
4.6. Social / interculturel
D’HAINAUT - PSYCHOLOGIE - EDU02 – INTRODUCTION - 16
Voir supra
4.7. Systémique
Voir supra

5. Lien entre psychologie et pratiques éducatives


La psychologie tente d’apporter des outils et des connaissances conceptuelles dans
les domaines cliniques, de l’éducation spécialisée, de la psychologie scolaire et de
l’évaluation, ….
Sans la connaissance et la maîtrise des concepts qu’elle énonce, l’éducateur ne
pourrait se fier qu’à son intuition et son bon sens, ce qui, étant très subjectif et très
relatif, reste peu fiable à priori et nécessite la vérification /validation/ confrontation
à des modèles établis et reconnus valides.
Maintenant, comme vous avez déjà pu le remarquer et le verrez au fur et à mesure
de votre cursus, il est impensable d’imaginer qu’un quelconque modèle pur puisse
suffire, à lui seul, à faire le tour d’une problématique. La seule bonne approche
sera composite !

6. Distinction entre intervention thérapeutique et démarche éducative

Dans le cas de la démarche éducative, il s’agit d’offrir une qualité éducative qui aidera le
bénéficiaire à avoir un développement global harmonieux. Une des façons de s’assurer de
la qualité éducative est d’appliquer le processus de l’intervention éducative qui se
déroulent en boucle composée de 4 étapes : 

Étape 1 – Le diagnostic éducatif pour lequel l’observation qui est primordiale, consiste à
observer chacun des bénéficiaires pour cerner leurs champs d’intérêt, leurs besoins et
leur potentiel. L’observation donne donc à l’éducateur des pistes qui lui permettront de
soutenir et de stimuler les personnes de son groupe. L’éducateur utilise donc un outil

D’HAINAUT - PSYCHOLOGIE - EDU02 – INTRODUCTION - 17


d’observation où il consigne des faits qu’il doit ensuite analyser et interpréter afin de
planifier des expériences appropriées pour optimiser le développement de chacun.

Étape 2 – La planification et l’organisation se déroulent en amont de la présence des


bénéficiaires. Il s’agit de négocier les objectifs, planifier et organiser les actions éducatives
à partir des observations réalisées précédemment, et qui sont en lien avec un programme
éducatif. Les éducateurs doivent ensuite prendre des décisions concernant
l’aménagement des lieux, le matériel et les stratégies d’interventions anticipées. Ils
doivent également prévoir les expériences d’apprentissage de chacun en tenant compte
de l’apprentissage actif. En effet, lors des activités, l’individu doit être en mesure de
réaliser des choix et d’agir directement sur son environnement. La planification sert donc
à guider les interventions qui doivent toutefois demeurer souples afin de suivre les
initiatives de chacun des bénéficiaires lors des activités.

Étape 3 – L’action/intervention éducative, qui s’appuie sur les préparatifs antérieurs,


consiste à soutenir l’individu dans ses découvertes et actions en gardant à l’esprit les
intentions éducatives. L’approche éducative du « jeu guidé » est donc à privilégier
puisqu’elle tient compte de la motivation intrinsèque de l’individu (acteur principal de son
jeu), et permet de favoriser un contexte d’apprentissage significatif objectif de la
préparation de l’étape 2) et augmente la capacité d’apprentissage de l’individu.

Étape 4 – La réflexion-rétroaction, dernière étape qui permet de faire un retour sur


l’ensemble du processus, la pertinence des observations, et la concordance de la
planification et de l’action éducative. C’est l’évaluation des résultats par la réflexion qui
entraine une amélioration de la qualité éducative. L’éducateur est alors amené à
s’interroger sur ses interventions auprès des bénéficiaires, ses réactions et son soutien à
l’apprentissage. À partir de ces réflexions, il peut recommencer le processus avec de
nouvelles pistes d’observation en tête.

Un exemple d’intervention éducative

D’HAINAUT - PSYCHOLOGIE - EDU02 – INTRODUCTION - 18


Rosalie est l’éducatrice d’un groupe de 10 enfants de 4 ans. Pendant la collation, Alex raconte que
son chien Roxy est mort, et que sa maman lui a annoncé qu’il aura bientôt un nouveau chiot. Les
enfants sont intrigués par l’histoire d’Alex et chacun parle de son expérience avec un animal.

Étape 1 – Au moment des jeux libres, certains enfants entreprennent un jeu symbolique : ils
jouent au « chien». Rosalie décide donc d’en profiter pour observer son groupe et constate l’effet
de la discussion qui a précédé sur les enfants. Elle prend son cahier de notes et y consigne ce
qu’elle voit et entend. Comme elle favorise l’apprentissage actif, elle décide de se référer aux
expériences clés puisque celles-ci impliquent toujours la participation active de l’enfant avec le
matériel et avec les personnes.

Étape 2 – À partir de ses observations, Rosalie élabore ses intentions éducatives. Elle décide de
créer un environnement plus propice aux jeux de rôle puisqu’elle a noté que les enfants du groupe
ont un grand intérêt pour le jeu symbolique et la sphère sociale. Ainsi, elle planifie et organise
l’aménagement des lieux et pense à fournir du matériel aux enfants. Vu leur dernière
conversation, elle se dit que leur créativité sera éveillée par des animaux en peluche, des plats afin
de les nourrir, et un panier pour leur sieste. Elle envisage tout de suite d’utiliser les peluches pour
parler des notions spatiales avec l’enfant de son groupe qui éprouve des difficultés de
compréhension du langage.

Étape 3 – À cette étape, Rosalie présente le matériel aux enfants. Son rôle est de demeurer
disponible afin de soutenir leurs apprentissages, en gardant en tête ses intentions éducatives et
en suivant leurs initiatives. Elle favorise ainsi le jeu guidé. Elle propose une peluche de chien à
l’enfant qui vient d’avoir un nouveau chiot. Elle fait aussi un jeu de cache-cache avec la peluche
pour l’enfant qui présente des difficultés. Elle enrichit le jeu en suggérant aux enfants une visite
chez le vétérinaire.

Étape 4 – Au terme de l’activité, Rosalie réfléchit au processus. Elle revient sur ses observations et
se questionne : a-t-elle observé chacun des enfants du groupe ? Sa planification était-elle assez en
lien avec ses observations ? Le matériel permettait-il aux enfants de faire des choix ? Son
accompagnement était-il approprié ? Cette étape permet à Rosalie d’évaluer son travail et de
s’ajuster. De là, elle peut recommencer le processus de l’intervention éducative.
D’HAINAUT - PSYCHOLOGIE - EDU02 – INTRODUCTION - 19
Quant à l’intervention thérapeutique, elle nous renvoie à un modèle d’aide, de
relation d’aide, face à un « patient » ayant des difficultés qui l'empêchent de
répondre adéquatement et seul à ses propres besoins et de vivre en harmonie avec
lui-même et avec son environnement. Elle requiert de l’intervenant d’être en
mesure d'utiliser les stratégies d'intervention de façon sélective, en fonction de la
demande du patient et du contexte de la pratique. Il s’agit ici de tenter de guérir
ou restaurer quelque chose qui ne va pas ou plus.

7. Les grandes théories du développement humain


(livre pages 35-59)

D’HAINAUT - PSYCHOLOGIE - EDU02 – INTRODUCTION - 20


Les experts en Psychologie considèrent que le développement humain survient suite au changement systématique à caractère
psychologique qui a lieu tout au long de l’existence de l’individu. Au cours de ce processus, la personne accède à des états de
plus en plus complexes. La branche de la psychologie qui s’intéresse à cette évolution est la psychologie du développement.
Autrement dit, la psychologie du développement se charge d’expliquer les transformations que les personnes subissent au fil du
temps. De tels changements peuvent s’expliquer au moyen des facteurs auxquels ont fait face par opposition:
continuité/discontinuité, héritage/environnement, etc.
Dans ce contexte, le psychologue s’efforce d’amener le patient à mieux comprendre son évolution et le contexte dans lequel il
se développe. Le développement doit être considéré comme un processus continu, global et souple.
Certains spécialistes soutiennent que la société et la culture obligent et imposent de nombreuses tâches implicites dans le
développement de l’être humain. Moyennant le processus de socialisation, l’accomplissement de ces activités finit par devenir
une aspiration de la personne-même.
Le psychologue nord-américain d’origine allemande Erik Erikson contemple huit étapes basiques au cours du développement de
l’être humain: l’étape incorporatrice, soit la phase sensorielle et orale qui commence au moment de la naissance et qui se
prolonge jusqu’à l’âge d’un an, pendant laquelle l’enfant dépend complètement de son milieu; l’étape enfance précoce, entre 1
an et 3 ans. Il s’agit de la phase musculaire anale qui est déterminée par le contrôle des sphincters et des muscles; la période
de latence ou scolaire, entre six et dix ans; l’étape de l’adolescence, qui s’étend entre douze et vingt ans, lorsque l’identité se
consolide; l’étape adulte jeune, entre vingt et quarante ans, soit lorsque la personne constitue sa propre famille; la période
adulte moyenne ou mûre, de quarante à soixante ans, lorsque l’on facilite le progrès des générations plus jeunes; et l’étape
adulte tardive ou vieillesse, lorsque l’intégrité tourne autour de l’acceptation de la finitude naturelle de la vie humaine.

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