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Introduction
Pourquoi et comment évaluer les enfants ?
Le premier test a été mis en place par Binet en 1906, et son objectif était de repérer
les enfants nécessitant un enseignement spécial et la mise en place de classes de
perfectionnement.
Les tests sont souvent simples à administrer. Utilise des choses du quotidien.
Pourquoi ?
Les limites : Certains disent qu’effectuer ces tests c’est mettre les enfants dans des cases… Réponse ->
maintenant les psychologues ont une approche pluridimensionnelle.
Les raisons :
Demande du personnel social ou médical (pédiatre ou médecin). À partir du moment
où l’école arrive, la demande vient plus de parents, mais avant la demande vient plus
du personnel soignant.
Difficultés initiales de l’enfant
Troubles spécifiques ou associés à d’autres troubles (ex : problème de vue…)
La consultation :
Dans un cadre institutionnel : hôpital ou clinique, maternité, centre de consultation
PMI, Centre d’Action Médico-Sociale Précoce (CAMSP), Service d’Éduction et de Soins
Spécialisés à Domicile (SESSAD), crèche…
En libéral
Comment ?
I. Le Développement Socio-émotionnel
Être capable de comprendre les émotions est une habilité essentielle pour échanger avec les
autres et se comprendre soi-même (ex : injection liquide amer dans le liquide amniotique = dégout…)
Il s’agit d’identifier les émotions et attribuer un sens à celles-ci, pour soi et pour autrui pour
comprendre le monde et anticiper les réactions d’autrui.
Durant l’âge préscolaire, l’enfant développe sa compréhension émotionnelle ce qui lui
permet de prendre de la distance par rapport à ses émotions, et de mieux contrôler ses
réactions émotionnelles (Fonagy, 2008).
- Darwin (1877) a été le premier à s’intéresser aux émotions du nourrisson, en observant les
expressions faciales de son fils
- Le répertoire émotionnel s’élargie ensuite avec des références aux émotions dans le
discours des enfants (Dunn, Bretherton et Munn, 1987). Importance du vocabulaire et
comment définir ses émotions.
À partir de 2 ans, les enfants se réfèrent aux émotions à valence positive (être heureux, rire
aimer ou se sentir aimé) et à valence négative (fâché, apeuré ou triste) dans leurs
conversations, schéma très binaire.
Le lexique émotionnel connait une véritable explosion développementale (Maillochon,
2008).
Prise de conscience progressive de l’association entre les expressions faciales,
comportementales et verbales des émotions.
2) La compréhension émotionnelle
A partir de 3-4 ans, les représentations des émotions deviennent conscientes et explicites.
- On parle alors de compréhension émotionnelle (Pons, Harris et Doudin 2002)
- La référenciation sociale (voir TD) est une ébauche, une représentation rudimentaire et
implicite des émotions
- La compréhension émotionnelle est une capacité sociocognitive de base (Sharp, Fonagy
et Goodyer, 2008). Nécessité d’interaction avec autrui, de contact réel.
Elle est définie comme la capacité d’identifier, de prédire et d’expliquer ses propres
émotions ainsi que celles des autres (Harris et al., 1989).
L’émotion est définie ici comme une source de savoir, cela permet de comprendre
l’environnement social, ainsi que les réactions des individus.
On parle de mentalisation de ses propres émotions et de celles des autres (Ensink, et al.,
2015) : - Identification des émotions
- Modulation des émotions
- Expression des émotions
3) La théorie de l’esprit
C’est la capacité d’attribuer des états mentaux à soi-même et à autrui, et même de comprendre que
les états mentaux d’autrui diffèrent des siens (Premack et Woodruff, 1978)
La compréhension émotionnelle est englobée dans la théorie de l’esprit
La compréhension émotionnelle représente l’aspect affectif de la théorie de l’esprit
La théorie de l’esprit concerne plutôt les états mentaux cognitifs, tels que les pensées, les
souvenirs et les croyances.
4) L’empathie
C’est un état émotionnel déclenché chez quelqu’un part l’émotion ou la situation d’autrui,
provoquant les mêmes émotions chez cette personne (Hoofman, 2008) on appelle aussi cela
la contagion émotionnelle.
Elle est généralement associée à la perception de la détresse d’autrui et au comportement
d’aide associée ou l’intention de porter assistance (Hoffman, 2000).
L’empathie est donc aussi composée d’une partie cognitive (prise de perspective) et d’une
réaction affective (Decety, 2004).
En résumé
Ces compétences sociocognitives vont permettre à l’enfant de fonctionner adéquatement
dans le monde en l’aide à négocier avec succès au cours de ses interactions, et lui permettre
d’atteindre des buts sociaux.
La compréhension émotionnelle est donc déterminante lors de l’âge préscolaire (Denham et
al., 2002)
La perspective développementale est la suivante :
- 3 ans reconnaissances des expressions faciales
- 4 ans capacité à donner une explication des émotions ressentie par autrui (élaboration
de théories des causes des émotions)
- Mais jusqu’à 5 ans, si les émotions à valence positive sont bien repérées, celles a
valence négatives restent plus difficiles à comprendre.
Il existe aujourd’hui de nombreuses recherches montrant que les compétences des enfants dans le
domaine de la compréhension émotionnelle dépendent de la mentalisation parentale et des habilités
langagières des enfants.
Et…
- L’influence est durable dans la mise en place de relation de qualité… jusqu’à l’âge
adulte (Landsford et al., 2014).
- Il existe des études montrant un lien entre le déficit en compréhension émotionnelle et
l’agressivité
- Le modèle du traitement de l’information sociale de Crick et Dodge (1994) en est un
exemple intéressant.
Pour la plupart des enfants, ces capacités se développent rapidement, sans besoin d’une
aide psychologique
Mais dans des situations difficiles, tels que les cas d’abus ou de négligence, les
opportunités de développer ses compétences sont moindre et risquent d’entrainer des
difficultés supplémentaires, notamment dans les relations interpersonnelles.