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EP 312 Psychologie du Développement

CM Psychologie du développement : Enfance


1.Les outils d’évaluation des enfants x2
3.Développement de la fonction symbolique
4.Développement exécutif
5.Développement de la catégorisation

Introduction
Pourquoi et comment évaluer les enfants ?

 Histoire liée à l’éducation et l’évolution de l’éducation dans l’histoire.


Dès le début de la psychologie du développement, les tests ont eu une importance
pour décrire les étapes développementales, évaluer et dépister les troubles afin de
mettre en place soutien et aide adaptés pour les enfants qui en ont besoin.

 Le premier test a été mis en place par Binet en 1906, et son objectif était de repérer
les enfants nécessitant un enseignement spécial et la mise en place de classes de
perfectionnement.

 Utiliser un test, c’est placer l’enfant dans une situation particulière/standardisée,


pour provoquer une réponse de sa part et la comparer à une norme.

 Les tests sont souvent simples à administrer. Utilise des choses du quotidien.

 On code les réponses et on établit des scores, de manière à appréhender


quantitativement le profil de l’enfant. En interprétant et comparant.

 La passation est toujours standardisée. (On demande combien de fois un


psychologue a fait le test, en dessous de 100 tests on est encore considéré comme
débutant. C’est pour cela qu’on ne peut pas maîtriser 50 tests, d’où la spécialisation
selon le milieu dans lequel on travaille.)

Pourquoi ?

Les limites : Certains disent qu’effectuer ces tests c’est mettre les enfants dans des cases… Réponse ->
maintenant les psychologues ont une approche pluridimensionnelle.

Les raisons :
 Demande du personnel social ou médical (pédiatre ou médecin). À partir du moment
où l’école arrive, la demande vient plus de parents, mais avant la demande vient plus
du personnel soignant.
 Difficultés initiales de l’enfant
 Troubles spécifiques ou associés à d’autres troubles (ex : problème de vue…)
La consultation :
 Dans un cadre institutionnel : hôpital ou clinique, maternité, centre de consultation
PMI, Centre d’Action Médico-Sociale Précoce (CAMSP), Service d’Éduction et de Soins
Spécialisés à Domicile (SESSAD), crèche…
 En libéral

Comment ?

 Évaluation quantitative du développement à l’aide d’une échelle.


 Observation (directe ou indirecte) du comportement (posture du bébé, posture
familiale, intérêt du bébé, positionnement des frères et sœurs, évolution de la
grossesse, inquiétudes, déroulement de l’accouchement, discussion entre les
parents…)

- Ces deux aspects sont indissociables


- L’examen psychologique suit le bilan médical et commence par un entretien avec les
parents.
Le travail de l’annonce est essentiel. Car le patient ne retient que 60% de l’information.

I. Le Développement Socio-émotionnel

 Être capable de comprendre les émotions est une habilité essentielle pour échanger avec les
autres et se comprendre soi-même (ex : injection liquide amer dans le liquide amniotique = dégout…)
 Il s’agit d’identifier les émotions et attribuer un sens à celles-ci, pour soi et pour autrui pour
comprendre le monde et anticiper les réactions d’autrui.
 Durant l’âge préscolaire, l’enfant développe sa compréhension émotionnelle ce qui lui
permet de prendre de la distance par rapport à ses émotions, et de mieux contrôler ses
réactions émotionnelles (Fonagy, 2008).

1) L’évolution des compétences émotionnelles dans les premières années de la vie

- Darwin (1877) a été le premier à s’intéresser aux émotions du nourrisson, en observant les
expressions faciales de son fils

- On connait depuis la séquence développementale des émotions :


À 3 mois les premières expressions faciales sont la joie, la tristesse, la colère et le dégout.
Après un an, la gamme d’émotions s’élargie grâce au développement cognitif et langagier.
Avec la conscience de soi (reconnaissance dans le miroir) les émotions s’enrichissent encore,
l’embarras, l’envie, la fierté, la honte et la culpabilité apparaissent (Lewis, 1992 ; Lewis,
2011).

- Le répertoire émotionnel s’élargie ensuite avec des références aux émotions dans le
discours des enfants (Dunn, Bretherton et Munn, 1987). Importance du vocabulaire et
comment définir ses émotions.
À partir de 2 ans, les enfants se réfèrent aux émotions à valence positive (être heureux, rire
aimer ou se sentir aimé) et à valence négative (fâché, apeuré ou triste) dans leurs
conversations, schéma très binaire.
Le lexique émotionnel connait une véritable explosion développementale (Maillochon,
2008).
Prise de conscience progressive de l’association entre les expressions faciales,
comportementales et verbales des émotions.

2) La compréhension émotionnelle

A partir de 3-4 ans, les représentations des émotions deviennent conscientes et explicites.
- On parle alors de compréhension émotionnelle (Pons, Harris et Doudin 2002)
- La référenciation sociale (voir TD) est une ébauche, une représentation rudimentaire et
implicite des émotions
- La compréhension émotionnelle est une capacité sociocognitive de base (Sharp, Fonagy
et Goodyer, 2008). Nécessité d’interaction avec autrui, de contact réel.
Elle est définie comme la capacité d’identifier, de prédire et d’expliquer ses propres
émotions ainsi que celles des autres (Harris et al., 1989).
L’émotion est définie ici comme une source de savoir, cela permet de comprendre
l’environnement social, ainsi que les réactions des individus.
On parle de mentalisation de ses propres émotions et de celles des autres (Ensink, et al.,
2015) : - Identification des émotions
- Modulation des émotions
- Expression des émotions

3) La théorie de l’esprit

C’est la capacité d’attribuer des états mentaux à soi-même et à autrui, et même de comprendre que
les états mentaux d’autrui diffèrent des siens (Premack et Woodruff, 1978)
 La compréhension émotionnelle est englobée dans la théorie de l’esprit
 La compréhension émotionnelle représente l’aspect affectif de la théorie de l’esprit
 La théorie de l’esprit concerne plutôt les états mentaux cognitifs, tels que les pensées, les
souvenirs et les croyances.

4) L’empathie

 C’est un état émotionnel déclenché chez quelqu’un part l’émotion ou la situation d’autrui,
provoquant les mêmes émotions chez cette personne (Hoofman, 2008) on appelle aussi cela
la contagion émotionnelle.
 Elle est généralement associée à la perception de la détresse d’autrui et au comportement
d’aide associée ou l’intention de porter assistance (Hoffman, 2000).
 L’empathie est donc aussi composée d’une partie cognitive (prise de perspective) et d’une
réaction affective (Decety, 2004).
En résumé
 Ces compétences sociocognitives vont permettre à l’enfant de fonctionner adéquatement
dans le monde en l’aide à négocier avec succès au cours de ses interactions, et lui permettre
d’atteindre des buts sociaux.
 La compréhension émotionnelle est donc déterminante lors de l’âge préscolaire (Denham et
al., 2002)
 La perspective développementale est la suivante :
- 3 ans reconnaissances des expressions faciales
- 4 ans capacité à donner une explication des émotions ressentie par autrui (élaboration
de théories des causes des émotions)
- Mais jusqu’à 5 ans, si les émotions à valence positive sont bien repérées, celles a
valence négatives restent plus difficiles à comprendre.

Il existe aujourd’hui de nombreuses recherches montrant que les compétences des enfants dans le
domaine de la compréhension émotionnelle dépendent de la mentalisation parentale et des habilités
langagières des enfants.

- La mentalisation parentale se traduit par différentes attitudes et comportements


parentaux présents dès les premiers mois de la vie qui signifient à l’enfant qu’il possède
des états mentaux.
- La théorie de l’attachement peut également ici permettre de mieux comprendre le
développement de la compréhension émotionnelle de l’enfant.
- Enfin, le langage permet de mettre en mots les émotions dans une forme concrète, de
les rendre réelles, mais aussi, au cours des échanges, de mieux les comprendre.

 S’intéresser à la compréhension émotionnelle des enfants est essentielle pour les


psychologues, car elle est en lien avec :
- La qualité des relations avec les pairs
- Les comportements prosociaux
- La résolution des conflits (Denham, 1995, Liao et al., 2013)

 Et…
- L’influence est durable dans la mise en place de relation de qualité… jusqu’à l’âge
adulte (Landsford et al., 2014).
- Il existe des études montrant un lien entre le déficit en compréhension émotionnelle et
l’agressivité
- Le modèle du traitement de l’information sociale de Crick et Dodge (1994) en est un
exemple intéressant.

 Pour la plupart des enfants, ces capacités se développent rapidement, sans besoin d’une
aide psychologique

 Mais dans des situations difficiles, tels que les cas d’abus ou de négligence, les
opportunités de développer ses compétences sont moindre et risquent d’entrainer des
difficultés supplémentaires, notamment dans les relations interpersonnelles.

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