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PSYCHOPATHOLOGIE DE

L’ENFANT

EL ACHHAB Amèle (elachhab.amele@gmail.com ; elachhab.amele@chaalet-jonas.com)


INTRODUCTION

 I/ Théories liées à la psychopathologie de l’enfant


1) Théories de l’attachement
Travaux de John BOWLBY (Psychiatre) : Un enfant pour avoir un développement sain doit
développer une relation d’attachement avec une personne prenant soin de lui de façon
cohérente et continue.
Expérience : OMS, 1949 : étude sur les orphelins après la seconde guerre mondiale (un
problème majeur en Europe). Impact considérable au sein de la communauté et a
constitué le fondement de sa théorie.
 La carence de soin maternelle peut engendrer des relations affectives superficielles, une
absence de concentration intellectuelle, une inaccessibilité à l’autre, au vol sans réel motif
ainsi qu’à l’absence de réaction émotionnelle.
THÉORIES LIÉES À LA PSYCHOPATHOLOGIE DE
L’ENFANT ( THÉORIE DE L’ATTACHEMENT)

 Travaux de Mary AINSWORTH : protocole de la situation étrange pour évaluer les différents styles d’attachement, qui peuvent
exister entre l’enfant et la figure d’attachement ( toute personne s’occupant de l’enfant, imago maternel) : Attachement sécure,
Attachement insécure évitant, attachement sécure ambivalent. ( voir styles éducatifs parentales)
 Expérience de la situation étrange ( 3 styles d’attachement- voir Youtube)
 Attachement sécurise : Figure d’attachement réceptive sensible aux besoins de l’enfant qui va être la base de la sécurité de
l’enfant pour explorer son environnement. Détresse au moment de la séparation avec la figure d’attachement mais l’enfant
se calmera dès son retour et pourra reprendre ses comportements d’exploration.
 Attachement insécure évitant : s’observe lorsque la figure de l’attachement semble peu disponible aux besoins de l’enfant ,
et l’enfant ne peut pas développer une base de sécurité avec elle. Dans la situation étrange, l’enfant ne réagit pas au départ
de la figure d’attachement et tente de masque sa détresse émotionnelle. Il va continuer à explorer son environnement. Au
retour de la figure d’attachement , l’enfant feint un comportement d’indifférente ou évite le comportement avec elle.
 Attachement insécure ambivalent : va réagir à la séparation et ne va arriver à s’en remettre à son retour et à reprendre
l’exploration de son environnement. Il est accaparé par son besoin d’attachement et n’arrive pas à se réguler
émotionnellement. Rencontre précoce d’une figure d’attachement ambivalente dont les réactions sont imprévisibles et
incohérentes : peut se montrer autant ignorante que réceptive aux besoins de son enfant.
 Ces travaux confirment le fait qu’un enfant pour avoir un développement sain doit pouvoir créer une relation d’attachement
stable avec une personne qui s’occupe de lui.
THÉORIES LIÉES À LA PSYCHOPATHOLOGIE DE
L’ENFANT ( THÉORIE NEURO-
CONSTRUCTIVISTE)
 2) Le Neuro-constructivisme
o Théorie récente du développement cognitif reposant sur une perspective piagétienne selon
laquelle le développement d’ enfant est conçu comme reposant sur les expériences qu’il peut
faire qui ont l’amener à complexifier ses représentations mentales ainsi que les données
récentes sur le développement des fonctions cognitives.
o Postulat d’un impact des facteurs biologiques et environnementaux sur l’émergence des
différentes trajectoires développementales que ce soit dans le développement typique ou
atypique.
o Théorie née de 2 facteurs :
- Volonté de réconcilier les approches innéistes ( les structures mentales sont présentes dès la
naissance) et empiriques ( les capacités sont le fruit de notre expérience) pour préciser de
quelle façon les déterminants biologiques et environnementaux interagissent.
- Répondre aux arguments de modularité : existence d’une spécialisation fonctionnelle au niveau
cérébral, observés à l’âge adulte et supposer en l’état chez l’enfant.
THÉORIES LIÉES À LA PSYCHOPATHOLOGIE DE
L’ENFANT ( THÉORIE NEURO-
CONSTRUCTIVISTE)
 Cette théorie postule plutôt une « modularité émergente » chez l’enfant selon
laquelle al spécialisation cognitive et cérébrale émerge pour un domaine.
Selon cette théorie, les différentes contraintes biologiques et environnementales sont
donner lieu à des différentes trajectoires développementales.
Les TND peuvent donc illustrer les différentes façons dont opèrent ces différentes
contraintes particulièrement lorsqu’il existe un décalage dans l’acquisition de
différentes capacités cognitives ( ex. compétences verbales et no verbales).
Lorsque l’influence environnementale semble normale, se questionner sur l’influence
biologique pour influence ce décalage.
Les études des profils cognitifs d’enfants souffrant de troubles génétique ( ex.
Syndrome de William ou Syndrome de DOWN), il a été observé un profil cognitif
différent de celui observé à l’âge adulte : Les spécificités d’un profil cognitif est
dépendant de l’âge auquel il est étudié.
THÉORIES LIÉES À LA PSYCHOPATHOLOGIE DE
L’ENFANT (PSYCHOPATHOLOGIE
DEVELOPPEMENTALE)
3) Psychopthologie développementale
Ce n’est pas une théorie mais plutôt un courant de pensée pouvant se définir comme
« l’étude des origines et de la progression des patterns individuels de comportements
inadaptés, quel que soit l’âge de leur apparition , quelles qu’en soient les causes, quelles
que soient les variations comportementales, et aussi complexe que soit le cours de leur
développement » (Perret & Fauré, 2006).
La psychopathologie développementale repose sur la théorie de l’attachement et la
théorie neuro-constructiviste.
Postulat de psychopathologie développementale : Tout trouble psychique est une
ontogénèse spécifique. La compréhension de ce trouble repose sur la compréhension des
différentes étapes de développement ainsi que ces mécanismes.
Selon cette approche : le trouble est le résultat de l’interaction dynamique entre l’enfant
et son environnement.
DÉVELOPPEMENT TYPIQUE ET
CONCEPTUALISATION DU DEVELOPPEMENT
ATYPIQUE
« Le développement lui-même est la clé pour comprendre les troubles du développement »
( Karmiloff-Smith, 1998).
 Les principaux TND impliquent un dysfonctionnement dans différentes fonctions
cognitives particulières ( fonctions exécutives, cognition sociale et langage oral et écrit)
il est très important de connaitre comment se développe ces capacités chez
l’enfant typiques.
 Melher : l’enfant quand il naît, il n’est pas une ardoise vierge ( conception ancienne) mais il
nait humain. Le bébé nait avec un grand éventail de capacités, de boites à outils
spécialisées dans le développement de telle ou telle fonction.
Steven Pinker (1999), l’intinct du langage : « Tout n’est pas inné. Grand nombre d’aptitudes
humaines résultent d’apprentissages et sont évidemment des aptitudes acquises.
Simplement, ces apprentissages ne seraient pas possibles sans un outillage mental de
base qui lui est universel, inné et propre à l’espèce humaine ».
Sur ce socle de compétences innées, universelles s’inscrit peu à peu une évolution
individuelle, fonctions des interactions avec l’environnement.
DÉVELOPPEMENT TYPIQUE ET
CONCEPTUALISATION DU DEVELOPPEMENT
ATYPIQUE
 Plusieurs auteurs ont proposé une modélisation de la dynamique développementale. Les plus anciens comme par exemple
PIAGET, WALLON, ont proposé un développement par stade, où chaque stade est un passage obligé avant de passer au suivant.

Ces modèles mis en défaut par ces enfants qui sautent un stade et se développe autrement.
 SIEGLER : Conception d’un développement par vague. Une même activité cognitive mobilise différentes stratégies, plusieurs
modes de pensées concurrents et non synchrone.
- Ces différentes stratégies apparaissent à des moments différents du développement, chacune voit sa fréquence d’utilisation
croître lentement, atteindre un maximum, puis décroître.
- Chaque nouvelle stratégie apparaît bien avant que les stratégies précédentes aient disparu ou aient même atteint leur maximum.
- Cette conception du développement par vague permet de mieux appréhender le développement atypique. Si les enfants avec un
TDN ont une stratégie ( un mode pensée ou un outil cognitif)défaillante, d’autres stratégies pourront être mises en place par
l’enfant afin de pallier ce déficit.
 Le développement cérébral sous-tend également le développement cognitif de l’enfant.
 L’élagage neuronal : l’enfant naît avec une multitude de connexions (synapses) entre les neurones et cette prolifération des
synapses durent jusqu’à 1 an. A partir de ce moment là s’opère l’élagage neuronal : les connexions non utilisées vont disparaître et
celles utilisées vont se renforcer. Jusqu’à nos 18 ans nous perdons 60% de nos connexions neuronales. Les expériences précoces
sont donc fondamentales et vont de facto avoir des conséquences sur le développement neuronal de l’enfant.
LES TROUBLES CHEZ L’ENFANT EN
PSYCHOPATHOLOGIE DÉVELOPPEMENTALE
 II/ Les troubles chez l’enfant en psychopathologie développementale

 Les classifications permettent d’identifier des troubles et de proposer les accompagnements thérapeutiques
nécessaires. « L’absence de traitement adéquat, l’évolution des troubles est souvent négative, marquée par leur
persistance et leur aggravation et leur retentissement sur le développement, avec le risque d’amputer le sujet d’une
partie de ses potentialités et d’infléchir l’organisation de la personnalité vers une pathologie chronique, difficilement
mobilisable à l’âge adulte » (Rogé, Chabrol.2003).

 Il est important de tenir compte des caractéristiques propres des troubles psychologiques de l’enfant et de l’adolescent :
 Leur symptomatologie varie avec l’âge
 Leur comorbidité est élevé et fréquente
 Leur déterminisme est complexe et non-spécifique ; implication de facteurs biologiques, psychologiques et sociaux
 L’évolution dépend souvent plus de déterminisme en cause et de la comorbidité
 Les traitement sont non spécifiques
LES TROUBLES CHEZ L’ENFANT EN
PSYCHOPATHOLOGIE DÉVELOPPEMENTALE
Ces troubles sont répertoriés dans le DSM-V et la CIM-11.

Les plus fréquemment rencontrés sont les troubles anxieux qui peuvent prendre
différentes formes et les troubles neurodéveloppementaux.
Les troubles anxieux :
- Regroupe un ensemble de catégories dont la prévalence globale, e, population générale,
est l’une des pus élevée chez l’enfant ( entre 8 et 22% tous troubles confondus).
- Ces troubles varient en fonction de l’âge et du sexe.
- L’âge moyen des troubles est compris entre 7 et 12 ans
- Les études rétrospective montrent qu’au moins 80% des adultes présentant des troubles
anxieux avaient développé des symptômes anxieux avant l’âge de 18 ans.
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PSYCHOPATHOLOGIE DÉVELOPPEMENTALE
 Angoisse
Vécu pénible impliquant une insécurité, une menace liée à un danger indéterminé ( « peur
sans objet »), à des évènements impliquant un danger potentiel physique ou psychologique,
mais disproportionné et inadéquate.
Prend la forme de manifestations somatiques :
- de craintes sur la santé,
- la mort,
- les catastrophes naturelles…
- des troubles du coucher et du sommeil : rêves d’angoisse, terreurs nocturnes, insomnies,
- troubles du comportement : colère, instabilité, opposition, agitation, ou inhibition
LES TROUBLES CHEZ L’ENFANT EN
PSYCHOPATHOLOGIE DÉVELOPPEMENTALE
 Angoisse de séparation
Trouble anxieux la plus fréquent chez l’enfant.
La prévalence varie entre 3,5% et 5,4% et le sexe ration entre 0,4 et 1 garçon pour 1 fille.
 Trouble panique
Répétition d’attaques de panique successives qui sont des crises d’anxiété de survenue
brutale et d’évolution brève.
Il prend la forme de :
- Craintes négatives : peur de mourir, de perdre le contrôle de soi même
- Sensations physiques : palpitations, tremblements, sueurs, douleurs, nausées
- Comportements : recherche de sécurité, évitement
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PSYCHOPATHOLOGIE DÉVELOPPEMENTALE

 Phobies
Peurs irrationnelles d’un objet, d’une situation dépourvus de danger
Elles s’accompagnement de conduites d’évitement et de réassurance avec
utilisation d’un objet ou d’une personne contrephobique
Le caractère pathologique de ces manifestations tient à leur intensité, à leur
persistance, à l’angoisse intense qui les accompagne, à la difficulté à se réassurer.
Elles impliques les phobies sociales, scolaires et les phobies spécifiques.
LES TROUBLES CHEZ L’ENFANT EN
PSYCHOPATHOLOGIE DÉVELOPPEMENTALE
 Les troubles Neurodéveloppementaux
 Troubles du Spectre de l’Autisme :
- des anomalies qualitatives de la communication et des interactions sociales réciproques et
- par la présence de comportements et d’intérêts restreints,
- répétitifs et stéréotypés.
 Le Trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité :
- Prévalence française entre 3% et 5% chez l’enfant d’âge scolaire ( Lecendreux, Konofal &
Faraone, 2011).
- Constitué de Trois types de symptômes : Le dysfonctionnement attentionnel ;
l’impulsivité : cognitive ou comportementale; agitation motrice et /ou psychique.
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PSYCHOPATHOLOGIE DÉVELOPPEMENTALE
 Le handicap Intellectuel (Déficience intellectuelle)
Critères diagnostiques :
- Déficit des fonctions intellectuelles comme le raisonnement, la résolution de
problème, la planification, l’abstraction, le jugement, l’apprentissage scolaire et
l’apprentissage par l’expérience.
- Déficit des fonctions adaptatives qui se traduit par un échec dans l’accession aux
normes habituelles du développement socioculturel permettant l’autonomie et la
responsabilité sociale.
- Début du déficit intellectuel et adaptatif pendant la période du développement
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PSYCHOPATHOLOGIE DÉVELOPPEMENTALE :
EVALUATIONS CHEZ L’ENFANT
III/ Evaluation chez l’enfant
 Intérêts et limites
Les évaluations sont nécessaires :
- Permet de dresser un profil cognitif de l’enfant
- Préciser le diagnostic
- Repérer les compétences spécifiques à chaque trouble et à chaque enfant.
- Permet de mettre en place des objectif de remédiation cognitive
- prise en charge adaptée
- Suivre l’évolution et l’impact de la PEC au nveau cognitif, comportemental et
émotionnel
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EVALUATIONS CHEZ L’ENFANT
 Limites
- Evaluation des enfants atypiques difficile, notamment du fait de la nature de la tâche (
troubles du langage oral, difficultés de compréhensions de consigne, rigidité cognitive)
- Aménagement de la tâche, impacte sur la comparaison des normes : une évaluation ne
respectant pas les critères de passation et de cotation, peut amener à suré-évaluer ou
sous-évaluer les compétences de l’enfant
- Nature des fonctions psychologiques ( troubles psychiatriques, médications Troubles du
comportement, Pairing/Alliance thérapeutique…
- Les tests s’appuient sur le concept de la modularité des fonctions cognitives observé chez
l’adulte : c’est-à-dire que chaque fonction est distincte d’une autre selon cette conception
- Etalonnage de référence ( ex. WESCHLER et TSA)qui peut être différent selon le critère
choisi ( âge chronologique, âge mental, niveau dans une fonction donnée)
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PSYCHOPATHOLOGIE DÉVELOPPEMENTALE :
EVALUATIONS CHEZ L’ENFANT
Importance de considérer plus le profil général de l’enfant que les scores spécifiques
Être attentif aux stratégies utilisées ainsi que les compétences émergentes pour s’appuyer
sur ces capacités dans le cadre d’une prise en charge
Nécessaire de prendre en compte lors de l’évaluation le moment d’apparition du trouble
et son évolution
L’évaluation des enfants au développement atypique pose la question de la distinction
entre le normal et le pathologique.
Le pathologique peut être définit comme une excès ou une insuffisance ( fréquence et/ou
intensité diffère significativement du comportement attendu)
Une enfreinte aux normes : comportement ne répondant pas aux attentes familiales,
sociales et culturelles.
Comportement normal/pathologique repose beaucoup sur le décalage développemental
et entrave le fonctionnement adaptatif (affectif, social, cognitif).Ce qui entraine une
souffrance évidente pour le jeune et son entourage.
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MODÈLES D’INTERVENTION
 V/ Différents modèles d’intervention
Les thérapies cognitives et comportementales chez l’enfant et l’analyse fonctionnelle
La remédiation cognitive et la rééducation cognitive se basent sur l’apprentissage qui est
une techniques visant :
- à améliorer le fonctionnement des fonctions cognitives telles que l’attention, la mémoire,
le langage, les capacités visuo-spatiales et les fonctions exécutives qui sont altérées dans
certaines pathologies
- Soutenir les capacités cognitives spécifiques
- Apprendre les stratégies de compensation ( EX. CQQCOQP/Regroupement des chiffres)
 Programmes de remédiation, programmes comportementaux pour les parents,
programmes d’intervention précoces.
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