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Modèle de Barlow 1988

•  Vulnérabilité biologique au stress


TCC des Attaques de panique et •  Déclenchement d une attaque de panique par
de l Agoraphobie un phénomène de Fausse alarme
•  Les sensations physiologiques sont associées
Dominique Servant par conditionnement à la fausse alarme et
Unité stress et anxiété CHU de Lille provoquent elle-même une attaque de panique.

Modèle cognitif de la Panique Spirale de la panique


(modèle de Clark, 1986)
•  Hypersensibilité à certaines perceptions corporelles Agent
normales ou pathologiques, qu ils ressentent de façon (interne
excessivement angoissante : des distorsions cognitives ou
les conduisent à interpréter ces perceptions de façon externe) Perception
catastrophique d une Appréhension
menace
•  La conjugaison de cette hypersensibilité à un stimulus
corporel banal peut déclencher une attaque de panique.
Cette hypersensibilité contribue par ailleurs à amplifier la Interprétations de Sensations corporelles :
Accélération du
spirale de la panique dès l apparition des premiers ces sensations rythme cardiaque
signes spécifiques d une attaque de panique comme catastrophiques : et de la respiration
distorsions cognitives
•  Clarck 1986
2 processus Les comportements

•  Hypervigilance et attention aux sensations •  L’évitement


corporelles, ↑ focus attentionnel interne •  La fuite
•  Les comportements de sécurité
•  Comportements de sécurité vont maintenir -  intention d’activement prévenir la
l interprétation négative catastrophe redoutée
-  ont pour conséquence de maintenir la
Salkovkis 1988, 1991
croyance

Comportements de sécurité

•  Eviter exercice pour ne pas faire une crise Les TCC du Trouble panique
cardiaque
•  Se tenir à la rampe pour ne pas tomber
•  Hyperventilation …
Le module TCC L information du patient a 3 objectifs

•  Information sur le trouble et son traitement, planification


du programme thérapeutique (2 consultations)
•  Apprentissage de la maîtrise des attaques de panique •  Diminuer la détresse du patient
par les techniques de contrôle respiratoire associée plus
ou moins à de la relaxation (3 à 5 consultations) •  Augmenter l alliance thérapeutique
•  Thérapie cognitive (2 à 5 consultations) •  Augmenter l implication du patient dans la
•  Exposition (5 à 8 consultations) thérapie
•  Au total dans les formes non compliquées le programme
s étend sur 12 à 20 séances (de 45 minutes).

•  D.Servant. Gestion du stress et de l anxiété 2012.

Le contrôle respiratoire et la relaxation :


Bases physiologiques de la respiration
rationnel

•  Fréquence respiratoire repos chez l adulte 12 à


•  En situation anxiogène , il est fréquent que 16 cycle/mn
le patient paniqueur :
•  Equilibre O2/CO2
- Ne sache pas comment contrôler ses
manifestations anxieuses •  Hyperventilation → ↓ CO2 → Alcalose
- Aggrave ces dernières en se crispant en respiratoire
s agitant et donc en hyperventilant
•  Vasoconscriction et ↑ affinité de O2 pour
l hémoglogine → moins bien libérée
Les signes de l hyperventilation Le contrôle respiratoire

•  1. Symptômes centraux, qui traduisent une diminution de


l approvisionnement en oxygène de certaines régions
du cerveau : vertiges, étourdissements, sensation de
tête vide, sensation d étrangeté, vision brouillée, •  Régulière et lente
impression d avoir le souffle coupé, confusion… •  Profonde
•  Abdominale
•  2. Symptômes périphériques, qui traduisent une légère
réduction de l oxygène au niveau de certaines parties •  Prolongation du temps expiratoire
du corps : palpitations, coeur qui s accélère
(tachycardie), sensations d engourdissement et de
picotement dans les extrémités, mains moites, raideurs
musculaires…

Le contrôle respiratoire et la relaxation : Remarques sur l usage de la


exercices entre les séances relaxation dans le trouble panique

•  Deux granges techniques :


•  Demander au patient de pratiquer les exercices - Schultz (training autogène)
- Jacobson (relaxation musculaire progressive)
- dans des situations non anxiogènes
•  Attention, certains patients paniqueurs
- puis , dans des situations peu anxiogènes redoutent la sensation de perte de contrôle
- enfin, dans des situations anxiogènes induite par la méthode de Schultz, et ont donc
du mal à se laisser aller. Ils peuvent aussi
craindre de se concentrer sur leurs sensations
corporelles.
Principe de la relaxation par contraction
La relaxation musculaire
décontraction
•  Centrer l attention sur le groupe musculaire suivi
•  La théorie de Jacobson 1938 est basée sur de la mise en tension lors du signal du
l existence d un état d hypertension thérapeute
neuromusculaire qui serait à la base des état •  Maintenir la contraction pendant 5 secondes
de mal être psychique et émotionnel et de
problèmes psychosomatique. •  Relâcher le groupe musculaire plus longtemps
•  La tension musculaire et les pensées et les 15 à 30 secondes
émotions sont liées et en inhibant la tension on •  Se fixer sur la sensation de relaxation du groupe
va induire un état mental de relaxation. musculaire concerné
•  Passer à un autre groupe musculaire

La relaxation appliquée de Öst Relaxation musculaire : exercice

Elle propose six étapes :


- la contraction - décontraction . Savoir faire pratiquer des mini relaxations
- la décontraction seule applicables en situation
- la relaxation conditionnée ou contrôlée par signal (position confortable, relâcher les épaules, les
- la relaxation différentielle mâchoires, la nuque…)
- la relaxation rapide
- l’entraînement à l’application
Ost et al 1988
La thérapie cognitive : rationnel

•  Les interprétations catastrophiques du patient à


La thérapie cognitive propos de ses sensations corporelles participent
à la spirale de la panique

•  En prendre conscience et les discuter permet


peu à peu un meilleur contrôle de l angoisse

Thérapie cognitive L identification des déclencheurs

•  Identifier le déclenchement des attaques de panique •  Perturbation émotionnelle (excitation, colère,


dégout)
•  Processus cognitifs •  Mouvement oculaire rapide (mouvement de
foule)
•  Expériences comportementales •  Exercice (dyspnée, palpitation)
•  Se lever rapidement après station assise
(vertiges)
•  Café (palpitations)
•  Clarck , Salkowskis, Hackmann, Wells et al
Les processus cognitifs La spirale de la panique : exercice
•  Décrire la spirale de la panique
•  Décrire les pensées automatiques et les
scénarios catastrophes associés à la panique
•  Questionnement socratique pour les tester les •  Faire remémorer au patient la dernière et
•  probabilités et les risques liés à ces scénarios plus forte attaque de panique
•  Elaborer d autres pensées à partir d un tableau
à colonnes (situations –pensées automatiques – •  Lui faire décrire étape par étape comment
pensées alternatives) elles s est développée à partir du modèle
•  Modifier les croyances anxieuses concernant la
survenue d une attaque de panique de la spirale de la panique
Clarck 1990

La spirale de la panique
Le questionnement
•  Quelles sont les sensations physiques que vous avez
ressenties lors de cette attaque de panique ?
•  Quand vous avez senti votre cœur battre très fort quelle
pensées avez-vous eu ?
•  A ce moment qu elle est la pire des choses que vous
vous êtres dit ?
•  Quand vous vous êtes dit je fais une crise cardiaque,
comment vous sentiez vous ?
•  Quand vous vous êtes senti anxieux de faire une attaque
de panique, quelles sont les sensations que vous avez
ressenties ?
Les procédures cognitives Flèche descendante

•  C est la technique du « pire du pire » ou du « et


•  La restructuration cognitive consiste, tout alors ? »
d abord, à mettre en évidence les pensées
dysfonctionnelles à partir des monologues
intérieurs, des interprétations catastrophiques et •  On travaille sur l effet amplificateur et la menace
des images mentales, principalement à propos accrue à chaque étape
des sensations corporelles qui participent à la
spirale de la panique. •  On peut ainsi relativiser l effet « cause-
•  Elle fait appel à différentes techniques à partir conséquence » entre le déclencheur et la pensée
du questionnement du patient (flèche ultime en questionnant.
descendante, Colonnes de Beck )

2ème temps = le travail sur les cognitions


Flèche descendante
•  Se demander si les pensées :
J ai peur de faire une crise sont adaptées ou non à la situation
sont réalistes ou exagérées
Je ne pourrais pas rentrer chez moi correspondent vraiment à ce que l on pense
au fond de soi
Il faudra appeler des secours

On m amènera aux urgences •  Se poser les bonnes questions :


Quelles sont les preuves en faveur de ce que je pense ?
Je vais peut être rester à l hôpital
N y a-t-il pas d autres manières d expliquer les faits ?
Tout
Tout le monde pensera que je suis folle Si c est exact, est-ce grave ?

•  Être amené à modifier ses cognitions


Modifier les pensées automatiques
Postulat
Le dialogue socratique

= aider le patient à remettre en


question ses croyances
–  Arguments pour/contre •  « Si je fais une crise à l extérieur de chez
–  Probabilité de la catastrophe
–  Pourcentage de croyance moi e pourrai être hospitalisée et devenir
–  Autres interprétations possibles folle »
–  Décentrage
•  Degré de croyance dans le postulat : 50%
•  Après questionnement 25 %

Questionnement Le carnet à colonne : exercice


En faveur de la possibilité de Contre l idée de devenir folle
devenir folle
•  Demander au patient de noter ses
1 Je ne sais pas comment ça peut 1 Je vis normalement sensation et pensées automatiques sur le
évoluer
carnet à colonnes quand il fait une crise
2 Je ne ressemble pas à de gens
2 On peut péter les plombs à tout qui ont des problèmes mentaux •  Lui demander de réfléchir à des pensées
moment
3 On ne m a jamais dit que j étais
alternatives réalistes et de les noter sur le
3 Je n arrive pas à me contrôler et folle carnet
ça m inquiète beaucoup
Utilisation des colonnes de Beck Deuxième étape : l erreur de jugement
(Aaron Beck, psychiatre américain concepteur de la théorie des schéma cognitifs)
ou d interprétation
SITUATION SENSATIONS PENSEES

« J ai pris ma voiture pour me Je me sentais «si je ne voyais plus rien


rendre à mon travail » faible, j avais perdais le contrôle de la •  À partir de la mise en évidence des pensées
l impression voiture je pourrai avoir un
de mal voir la très grave accident » automatiques, il est suggéré au patient si son
route interprétation ne résulterait pas d une erreur liée
à l anxiété. La méthode consiste à amener le
« Je suis sorti(e) faire les courses J avais très « je pourrais m évanouir et patient à examiner les preuves concrètes et les
de Noel avec mon conjoint » chaud aller à l hôpital»
probabilités que ses prédictions se réalisent.
« J étais tranquillement au J ai senti un « je vais faire une crise
cinéma » pincement au cardiaque pendant le film et
niveau du personne ne s en rendre
coeur compte »

Dédramatiser (et alors)


Restructuration cognitive

•  Il faut permettre au patient d élaborer un •  Après une explication de l erreur logique avec le
discours alternatif acceptable et plausible, par patient, l inviter à réinterpréter la situation en
l identification du type d erreur logique dédramatisant. Expliquer l erreur de jugement et
(surestimation des probabilités et pensée inviter le patient, lorsqu il est confronté à la
catastrophique). La 1ère règle est de ne pas situation en réalité, à imaginer d autres
énoncer au patient la possibilité d une erreur possibilités ou à se demander si réellement cela
logique, mais de l amener à évaluer lui même la peut arriver comme il l imagine.
valeur de son interprétation.
Restructuration cognitive
Alternatives
PENSEES ANXIEUSES PENSEES ALTERNATIVES

•  Tester une nouvelle hypothèse. Dans cette « je vais faire une crise cardiaque je vais attendre que cela passe
technique, le patient est encouragé à repérer les pendant le film et personne ne s en j ai déjà fait des petites crise comme
rendra compte » cela
cognitions négatives et à envisager une Je vais faire mon exercice de respiration
comme on m a appris pour que mon
éventualité plus réaliste au sujet de cet cœur ne s emballe pas
événement. un pincement comme cela est nerveux
et cela ne ressemble pas à un malaise
cardiaque
quand je fais des attaques de panique
j ai souvent des pincement dans la
poitrine qui finissent par passer

L exposition aux sensations


Les expériences comportementales
redoutées : apprentissage
1 Rappeler le pourquoi de l exposition et ses principes
•  Induire des sensations redoutées dans le but de
montrer la cause possible des symptômes 2 Pratiquer les exercices :
(Focalisation attention sur le corps, lecture de - Avant l exposition, faire prédire au patient les
conséquences redoutées, et vérifier ses prédictions
liste de mots anxiogénes, hyperventilation
- Pendant l exposition, lui faire décrire ses sensations et
exercice physique) ses pensées automatiques. Le patient doit se concentrer
sur son anxiété et ne pas chercher à penser à autre
•  Stopper les comportement de sécurité dans le chose. Laisser des temps de silence, ne pas parler tout
le temps.
but d infirmer les croyances négatives du patient
au sujet des sensations
L exposition aux sensations
L exposition intéroceptive
redoutées : exemples d exercices
•  Son objectif est d exposer le patient aux •  secouer la tête (environ 30 secondes) ;
manifestations physiques des attaques de •  relever la tête (pendant 30 secondes) ;
panique, en les déclenchant au cabinet, en •  monter et descendre rapidement ( marche d escalier ou
sur un tabouret), courir sur place pendant une minute ;
dehors de toute confrontation à des situations
•  retenir sa respiration pendant 30 secondes ;
extérieures. Ainsi, en plus de l effet de •  tendre son corps, faire une pompe ;
l exposition sur l anxiété, le patient poursuit la •  tourner sur soi chaise de bureau une minute ;
mise en place des stratégies de contrôle •  hyperventilation (respirer rapidement et profondément,
physique et de la restructuration cognitive. comme pour gonfler un ballon.
•  respirer à l aide d une paille en pinçant le nez ( 1 mn)

Hyperventilation : exercice Évaluation par le patient


Epreuve de Noter les Intensité des Degré de
déclenchement sensations sensations de 0 similitude avec
ressenties lors à8 les crises (0 à
de l épreuve 8)
•  Exercice d hyperventilation Hyper ventiler Palpitation, 6 7
resserrement
•  Contrôle respiratoire dans la poitrine,
•  Objectivation au moyen du biofeedback de essoufflement…
variabilité cardiaque
L exposition : rationnel

•  Comme tout trouble anxio phobique, le


TCC de l Agoraphobie trouble panique est aggravé par les
évitements, et amélioré par les
expositions, à condition que ces dernières
aient lieu selon certaines règles strictes.

L exposition : les règles à respecter L exposition dans l agoraphobie

•  Les exercices d exposition doivent être


suffisamment prolongés (anxiété diminue de
50 %) •  L exposition situationnelle
•  Il faut répéter les exercices - par évocation ou suggestion
•  Graduels, de la situation la moins anxiogène à -  par visualisation
la situation la plus anxiogène (hiérarchisation)
•  Les exercices doivent être complets (attention -  in vivo
aux évitements subtils comme la distraction) . par prescription de tâches
•  Les exercices doivent être librement consentis . accompagnée du thérapeute
(l exposition forcée ne serait pas efficace)
Exposition Hiérarchisation des situations
Hiérarchie des situations Evolution du niveau d'angoisse L exposition : apprentissage en séance
phobogènes au cours d'une séance
100 - Aller seule sur l’autoroute pour un trajet de plusieurs heures (ex :vacances) d'exposition
90 - S’éloigner de chez elle d’environ 20 à 30 kilomètres ;

80 - Conduire sur un pont très long ou un tunnel


•  Rédaction détaillée (pensée, sensations) du récit
8
de la première (ou de la plus forte) attaque de
70 - Etre prise dans des embouteillages sur l’autoroute
7
ANGOISSE
panique et de la situation agoraphobique, et
60 - Conduire en ville en situation d’embouteillage
6 relecture du scénario
50 - Conduire sur un périphérique ou une voie rapide 5

40 - Aller dans une grande surface à la sortie de la ville 4


•  Lecture d une liste de mots anxiogènes en
30 - Conduire en ville
3 rapport avec les situations redoutées
2
20 - Aller en centre-ville
1
10 - Aller chercher ses enfants à l’école 0
0 5 10 15 20 25 30 Minutes

Le sujet est exposé à la situation la moins anxiogène jusqu à ce que son angoisse
diminue. Une fois qu il est capable de l affronter sans angoisse, on l expose à la
suivante.

L exposition en imagination : exercices


Exposition par visualisation
entre les séances

•  Relectures de la liste de mots anxiogènes •  Entrainement à des exercices de visualisation


simple
•  Relectures régulières du récit de la
première (ou de la plus forte attaque de
•  Scénarisation de la situation agoraphobique
panique)
•  Eventuellement, écoute d un
•  Exercice de visualisation mentale
enregistrement audio de ce récit
Servant D. La relaxation. Nouvelles approches, nouvelles pratiques. 2009
L exposition situationnelles : exercices
Exposition in vivo
entre les séances

•  Par taches assignées •  Construire un planning précis des


exercices
•  Accompagné par le thérapeute •  Privilégier la faisabilité avant tout (mieux
vaut des exercices faciles et réguliers
qu un exploit non renouvelé)

Références

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