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ISBN : 9782100803255
www.dunod.com
Dunod Editeur
11 rue Paul Bert, 92240 Malakoff
PARTIE 1
LE PSYCHOLOGUE ET LE DROIT
L’élément moral 52
L’élément matériel 53
6 Les magistrats 75
PARTIE 2
LE PSYCHOLOGUE : SON STATUT, SES
OBLIGATIONS ET SES DEVOIRS
PARTIE 3
LE PSYCHOLOGUE ET L’USAGER
PARTIE 4
LE PSYCHOLOGUE ET SA RESPONSABILITÉ
PARTIE 5
LE PSYCHOLOGUE ET LE RESPECT
DE LA VIE PRIVÉE
La vulnérabilité 214
PARTIE 6
LE PSYCHOLOGUE ET SES ÉCRITS
La diffamation 274
PARTIE 7
LE PSYCHOLOGUE ET LE NUMÉRIQUE
PARTIE 8
LE PSYCHOLOGUE ET LA RECHERCHE
PARTIE 9
LE PSYCHOLOGUE ET LA FAMILLE
PARTIE 10
LE PSYCHOLOGUE ET LA PROTECTION
DE L’ENFANCE
PARTIE 11
LE PSYCHOLOGUE ET LES VIOLENCES
AU SEIN DU COUPLE
Bibliographie 503
Présentation des auteurs
Mélanie DUPONT
Psychologue, docteure en psychologie, Mélanie Dupont
exerce auprès d’enfants et d’adolescents victimes de
violences physiques, psychologiques, sexuelles à l’Unité
Médico-Judiciaire de l’Hôtel-Dieu à Paris. Elle enseigne à
l’École des Psychologues Praticiens et à l’Université Paris
Ouest-Nanterre La Défense. Elle préside l’association Centre
de Victimologie pour Mineurs (CVM) qui a pour mission
d’informer sur les maltraitances faites aux enfants et
adolescents, et de former les professionnels de l’enfance sur
ce thème (www.cvm-mineurs.org).
Pierre-Brice LEBRUN
Ancien éducateur, Pierre-Brice Lebrun enseigne le droit dans
le secteur social et médico-social. Il donne régulièrement
des conférences partout en France et intervient en intra
dans différentes structures (profdedroit.net). Il a coordonné
aux éditions Dunod le Grand dictionnaire de la petite
enfance (2018), dont il a rédigé les entrées juridiques, il est
l’auteur du Maxifiches Le droit en action sociale (2016) et de
l’Aide-mémoire La protection de l’enfance (nouvelle édition
à paraître, février 2020). Il publie régulièrement des
analyses juridiques dans plusieurs revues professionnelles,
comme La Gazette Santé Social, dont il fait partie du comité
de rédaction.
Introduction
Le psychologue et la loi
Le psychologue
et le droit
LA LOI et le psychologue ne sont pas toujours bons copains. Ils ne se lient pas
volontiers d’amitié. L’univers de l’un semble à mille lieues de l’univers de
l’autre. Leurs logiques respectives ne paraissent pas compatibles. L’idée de
base de cet ouvrage est de raconter le droit aux psychologues, de
l’expliquer de manière simple et concrète.
Nous allons commencer par poser ici – pour que chacun arrive à s’y
retrouver – des repères quasi géographiques qui vont transformer cette
inaccessible « jungle juridique » en un parc paysager où il fera bon se
promener.
Le droit n’est pas compliqué : il est subtil. La réponse juridique à une
question en apparence simple est souvent le résultat d’une équation. Elle
nécessite que soient mis en perspective un certain nombre d’articles issus
de différents codes, de jurisprudences et de principes juridiques. Cette
réponse, on ne la trouve que rarement dans un seul code. On ne devient pas
juriste en feuilletant le Dalloz, pas plus qu’on ne devient médecin en
feuilletant le Vidal : consulter un code n’est souvent pour un profane que
source de confusions et d’amalgames. C’est pourquoi il existe des livres de
droit.
Chapitre 1
Le droit et l’arborescence
du droit
LE DROIT civil et le droit pénal font partie du droit privé, par opposition au
droit public.
Le droit public organise le fonctionnement des personnes publiques (l'État,
ses institutions et ses administrations, les collectivités territoriales, les
établissements publics, etc.) : le droit constitutionnel, le droit fiscal, le droit
administratif, font partie du droit public.
Le droit privé concerne les personnes privées : les personnes physiques et
les personnes morales (les entreprises, les associations).
Le droit civil
Le droit pénal
LE DROIT pénal est un droit répressif : il définit les infractions et fixe, pour
chacune, la peine encourue, c’est-à-dire la peine théorique maximale,
appelée aussi « peine principale », à laquelle peut être ajoutée une « peine
complémentaire » (retrait de permis, inéligibilité, interdiction d’exercer tel
ou tel métier, etc.). La peine encourue peut être, par le tribunal, remplacée
par une « peine de substitution » (travail d’intérêt général, bracelet
électronique, jours-amendes, etc.).
▶ La contravention
C’est l’infraction la moins grave. Elle est commise par un
contrevenant qui contrevient à un règlement. On ne paye
pas une contravention : on la commet ; constatée, elle
entraîne le paiement d’une amende (code pénal, art. 131-
12).
Les contraventions de cinquième classe, les plus graves,
peuvent être sanctionnées de peines privatives ou
restrictives de droits (code pénal, art. 131-14), comme la
suspension du permis de conduire, le retrait du permis de
chasse ou l’immobilisation du véhicule.
La moitié des infractions est constituée en France de
contraventions (environ 6 millions par an). Les plus connues
relèvent du code de la route, mais la diffamation et l’injure
non publiques sont, par exemple, des contraventions (code
pénal, art. R621-1, R621-2)
Les contraventions sont classées en cinq niveaux de gravité,
de la première classe (la moins grave) à la cinquième classe
(la plus grave), les amendes s’échelonnent de 38 euros au
plus à 1 500 euros au plus, 3 000 en cas de récidive (code
pénal, art. 131-13).
Les contraventions des quatre premières classes ont été
pour la plupart forfaitisées (code de procédure pénale,
art. 529) : en payant moins, volontairement (sans être jugé)
et tout de suite, le contrevenant évite l’audience devant le
tribunal de police. L’amende forfaitaire est minorée si le
contrevenant la règle dans des délais plus courts, majorée
s’il la règle avec retard.
La contravention peut se contester, d’abord de manière
gracieuse en écrivant à l’officier près le ministère public,
puis, si nécessaire, de manière contentieuse, en demandant
à être convoqué devant le tribunal de police, où la peine
encourue n’est plus l’amende forfaitaire, mais l’amende
majorée.
Les contraventions relèvent du tribunal de police (code de
procédure pénale, art. 521), souvent installé physiquement
dans les locaux du tribunal d’instance. Il siège à juge
unique.
Il statue en premier et dernier ressort pour les
contraventions des quatre premières classes : il n’est
possible d’interjeter appel que pour les contraventions de la
5e classe (on ne dit pas « faire appel », mais « interjeter
appel » : le droit est une discipline littéraire qui possède son
propre vocabulaire). L’assistance d’un avocat n’est jamais
obligatoire au tribunal de police.
Le ministère public (le parquet) est représenté, pour les
contraventions des quatre premières classes, par l’officier
près le ministère public (un commissaire ou un commandant
de police) ou, en théorie, à la demande du juge, par le maire
ou l’un de ses adjoints (code de procédure pénale, art. 46).
Il est représenté, pour les contraventions de la 5e classe, par
le procureur de la République ou l’un de ses substituts.
Les contraventions des quatre premières classes commises
par des mineurs sont de la compétence du tribunal de
police, les contraventions de la 5e classe commises par des
mineurs sont de la compétence du tribunal pour enfants.
▶ Le délit
C’est l’infraction la plus médiatisée. La plupart des vols,
l’agression sexuelle, les violences volontaires et les
homicides involontaires sont des délits. Le viol et les
homicides volontaires sont des crimes, comme le vol
commis avec l’usage ou sous la menace d'une arme, ou en
bande organisée (c’est-à-dire : sous la direction d’un chef).
Les délits, commis par un délinquant, sont punis d’une
peine d'emprisonnement de dix ans au plus et d'amende
(code pénal, art. 131-3).
Les délits commis par des majeurs relèvent du tribunal
correctionnel.
Les délits commis par des mineurs, du tribunal pour enfants.
Le tribunal correctionnel est composé d’un président et de
deux assesseurs, mais il peut siéger « à juge unique » (code
de procédure pénale, art. 398) pour juger un certain nombre
de délits, précisément énumérés (code de procédure
pénale, art. 398-1), qui encourent une peine
d’emprisonnement inférieure à cinq ans.
L’assistance d’un avocat n’est jamais obligatoire au tribunal
correctionnel (mais fortement conseillée), même en
« comparution immédiate » (immédiatement après la garde
à vue).
▶ Le crime
C’est l’infraction la plus grave. Il est puni d’une peine
d’amende et d’une peine de réclusion ou de détention
criminelles (code pénal, art. 131-1). La peine maximale est
la réclusion criminelle ou la détention criminelle à
perpétuité assortie d’une période de sûreté de 22 ans (code
pénal, art. 132-23).
La détention criminelle sanctionne les crimes politiques, la
réclusion, les crimes de droit commun (la détention
criminelle n’est plus prononcée en France depuis fort
longtemps).
Les crimes ne causent pas tous la mort : le viol, la
séquestration, la mutilation (etc.) sont des crimes sans être
des homicides.
Les homicides volontaires sont des crimes : on les appelle
des meurtres.
Les meurtres prémédités sont des assassinats (code pénal,
art. 221-3).
Les crimes commis par des majeurs relèvent de la Cour
d’assises.
Les crimes commis par des mineurs, du tribunal pour
enfants (mineurs de moins de 16 ans) ou de la Cour
d’assises des mineurs (mineurs de plus de 16 ans).
La Cour d’assises est composée d’un président et de deux
assesseurs, assistés de six jurés tirés au sort sur les listes
électorales des élections nationales (les ressortissants d’un
État membre de l’Europe peuvent voter aux élections
locales, mais ne peuvent pas être jurés).
L’avocat est toujours obligatoire en Cour d’assises.
LES INFRACTIONS SEXUELLES
L’agression sexuelle est un délit. Le viol est un crime. Le viol est une
atteinte sexuelle avec pénétration, quelle qu’elle soit (buccale, vaginale,
anale). L’attouchement n’existe pas (il faut éviter d’utiliser ce terme qui
semble minorer la gravité des faits). Toute atteinte sexuelle sans
pénétration est une agression. Il convient d’éviter également l’utilisation du
terme « abus sexuel » : un abus est un usage excessif, ce qui peut laisser
supposer qu’il existerait un « usage » sexuel qui ne soit pas excessif. On
remplace avantageusement « abus sexuel » par « atteinte sexuelle ». On
évitera enfin d’invoquer le « détournement de mineur », d’abord parce qu’il
a disparu du code pénal le 1er mars 1994, ensuite, parce qu’il n’avait rien
de sexuel. Il punissait le fait d’enlever ou de détourner un mineur (code
pénal, ancien art. 356), de le « détourner du droit chemin », comme dans la
parabole de Pinocchio (il faut relire la version originelle de Carlo Collodi,
c’est une fable éducative assez jubilatoire). Le détournement de mineur a
d’ailleurs été principalement remplacé par les délits de provocation (code
pénal, art. 227-18 et suivants) et de corruption de mineur (code pénal,
art. 227-22), qui ne sont pas sexuels.
La mauvaise interprétation provient probablement du deuxième alinéa de
l’article 356 de l’ancien code pénal : « lorsqu’une mineure ainsi enlevée ou
détournée aura épousé son ravisseur, celui-ci ne pourra être poursuivi que
sur la plainte des personnes qui ont qualité pour demander l'annulation du
mariage et ne pourra être condamné qu'après que cette annulation aura été
prononcée ». L’idée était de lutter contre les mariages « achetés » et les
mineures « corrompues » par des cadeaux, des présents, des promesses :
épouser sa victime était considéré (jusqu’en 1994 !) comme une
circonstance atténuante.
Nous aborderons plus tard la notion de « majorité sexuelle », bien qu’elle
n’existe pas réellement, et qu’elle se retrouve moins claire qu’auparavant,
alors même que la réforme devait la simplifier.
▶ L’élément légal
L’infraction est prévue et réprimée par la loi ou par le
règlement, parce qu’il n’y a pas de crime, pas de peine sans
loi : c’est l’élément légal.
Cette règle a été théorisée par Cesare Beccaria pour lutter
contre l’arbitraire. Il n’y a pas d’infraction s’il n’y a pas de
texte qui la prévoit et la réprime (code pénal, art. 111-1 à
111-4).
Il n’existe par exemple pas de texte en droit français
réprimant l’anthropophagie, et la zoophilie n’est
sanctionnée que depuis l’adoption de la loi 2004-204 du
9 mars 2004 portant adaptation de la justice aux évolutions
de la criminalité (code pénal, art. 521-1) : il fallait avant que
l’animal souffre.
▶ L’élément moral
L'auteur de l'infraction doit avoir agi avec discernement,
sans contrainte, en pleine possession de ses facultés
mentales, parce qu’il « n'y a point de crime ou de délit sans
intention de le commettre » (code pénal, art. 121-3). C'est
l'élément moral, parfois appelé « élément intentionnel ». La
personne qui était « atteinte, au moment des faits, d’un
trouble psychique ou neuropsychique ayant aboli son
discernement ou le contrôle de ses actes » (code pénal,
art. 122-1), peut être considérée comme pénalement
irresponsable, comme « la personne qui a agi sous l’empire
d’une force ou d’une contrainte à laquelle elle n’a pas pu
résister » (code pénal, art. 122-2), qui bénéficiera tout au
moins de circonstances atténuantes (un automobiliste dont
le véhicule glisse sur une plaque de verglas ou fait de
l’aquaplaning, un banquier qui ouvre le coffre parce que sa
femme et son fils sont retenus en otage, etc.).
SOUS L'EMPIRE OU SOUS L'EMPRISE ?
▶ L’élément matériel
L'infraction doit être matérialisée par un début d’exécution,
parce que la simple intention coupable n'est pas
punissable : c'est l'élément matériel de l'infraction.
La tentative « est constituée dès lors que, manifestée par
un commencement d'exécution, elle n'a été suspendue ou
n'a manqué son effet qu'en raison de circonstances
indépendantes de la volonté de son auteur » (code pénal,
art. 121-5).
La tentative est punissable dès lors que l’auteur des faits a
commencé (par exemple, à forcer la porte : c’est un
élément matériel) et qu’il ne s’est pas arrêté de lui-même (il
a été dérangé par le déclenchement d’une alarme, par le
propriétaire ou par une ronde de la police municipale).
En conséquence, l’auteur de l'infraction est « la personne
qui commet les faits incriminés » (code pénal, art. 121-4),
mais aussi celle « qui tente de commettre un crime ou, dans
les cas prévus par la loi, un délit » (idem). La tentative est
toujours punissable pour les crimes.
Elle l’est parfois pour les délits. Elle ne l’est jamais pour les
contraventions.
Le complice d'un crime ou d'un délit est « la personne qui
sciemment, par aide ou assistance, en a facilité la
préparation ou la consommation » (code pénal, art. 121-7),
ainsi que « la personne qui par don, promesse, menace,
ordre, abus d'autorité ou de pouvoir aura provoqué à une
infraction ou donné des instructions pour la commettre »
(idem).
Le complice est donc actif, il ne peut pas être passif : la non-
dénonciation d’un crime par un psychologue, ou le non-
signalement d’une personne vulnérable mise en danger par
autrui ne permettent pas que le psychologue en question
soit considéré comme complice.
Il n’a pas assisté l’auteur, et il n’a pas provoqué l’infraction.
Il pourra par contre être poursuivi pour non-dénonciation
d’un crime (code pénal, art. 434-1), ou non-signalement
d’une personne vulnérable mise en danger par autrui (code
pénal, art. 434-1), infractions correctionnelles punies de
trois ans d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.
Bien évidemment, nous y reviendrons.
Les pénalistes s’accordent désormais à ajouter à cette
trinité juridique un quatrième élément constitutif : l'élément
juste (celui qui justifie l’infraction) ou injuste (celui qui ne la
justifie pas). L'infraction qui peut se justifier, par exemple en
cas de légitime défense (code pénal, art.122-5 et 122-6) ou
par l’ordre de la loi (code pénal, art. 122-4 CP), n’est pas
constituée (sous certaines conditions, la responsabilité
pénale de l’auteur n’est pas engagée, ou atténuée).
Les officiers de police judiciaire (OPJ) ne sont pas – contrairement à une idée
fortement répandue – obligés de recevoir les plaintes : ils sont, nuance,
tenus de les recevoir (code de procédure pénale, art. 15-3), c’est-à-dire
qu’ils en ont le devoir, et non l’obligation.
Un devoir, c’est subjectif. Une obligation, c’est impératif, et le non-respect
d’une obligation peut entraîner une sanction. Il n’existe aucune sanction
légale qui permettrait de condamner un OPJ qui aurait refusé d’enregistrer
une plainte. On lui demande, sans le dire ouvertement, d’effectuer un
premier tri, de ne prendre que les plaintes susceptibles d’aboutir.
Les autres, il les transforme en main courante, ou en procès-verbal
d’audition.
Le droit est une discipline littéraire. Les mots ont une grande importance :
être tenu est « plus fort » que pouvoir, « moins fort » que devoir.
Nous retrouverons ce « est tenu » dans le second alinéa (le second
paragraphe) de l’article 40 du code de procédure pénale : « (…) tout
fonctionnaire qui, dans l'exercice de ses fonctions, acquiert la connaissance
d'un crime ou d'un délit est tenu d'en donner avis sans délai au procureur
de la République ». Il n’y est heureusement pas obligé, ce serait, pour
certaines professions, intenable. En son âme et conscience, selon son
propre curseur subjectif, il portera à la connaissance du procureur de la
République ce qu’il estimera qu’il est de son devoir de porter à la
connaissance du procureur de la République. L’article 40 du code de
procédure pénale peut autant permettre à un fonctionnaire de ne pas
respecter la voie hiérarchique pour signaler un enfant victime de
maltraitance (on peut alors lui trouver des vertus positives), qu’être utilisé
par un autre pour communiquer au parquet, parce qu’il estime que c’est son
devoir, les coordonnées d’étrangers en situation irrégulière, afin qu’ils
soient plus facilement arrêtés, et expulsés. Un devoir, c’est subjectif.
L'aide juridictionnelle (AJ) est une aide financière accordée – sous conditions
de ressources (sauf aux mineurs : elle est de droit) – à qui ne peut assumer
le coût d’une procédure judiciaire, civile ou pénale (qu’il soit mis-en-
examen, prévenu, demandeur, défendeur, partie civile, etc.). L'aide
juridictionnelle est financée par l’État. Elle se demande – avant ou pendant
la procédure – au Bureau d’aide juridictionnel (BAJ) du tribunal concerné
(juridiction civile ou pénale, prud’hommes, tribunal administratif, etc.). Les
sommes engagées avant la demande d'aide ne sont pas remboursées. Il
existe évidemment un CERFA 15626*01, qui se télécharge en ligne). L’aide
juridictionnelle permet de choisir son avocat, qui peut la refuser. Il ne faut
pas confondre l’aide juridictionnelle avec l’avocat commis d’office : l’avocat
commis d’office est désigné par le bâtonnier, il doit être payé lorsque son
client ne relève pas de l’aide juridictionnelle, ou ne la demande pas. Celui
qui bénéficie de l’AJ peut choisir son avocat, ou demander au bâtonnier (le
« chef local » des avocats, élu par eux) de lui en désigner un d’office : la
saisine du bâtonnier et la demande d’AJ sont deux démarches différentes. Il
est possible de changer d'avocat en cours de procédure : il suffit de le
signaler au bureau d'aide juridictionnelle qui a accordé l'aide.
La protection juridique
La protection juridique est un contrat spécifique qui permet que la
compagnie d’assurance prenne en charge tout ou partie des frais de
procédure, ou fournisse les services nécessaires pour assurer la défense ou
la représentation de l'assuré dans une procédure civile, pénale,
administrative ou autre (code des assurances, art. L. 127-1). Les dommages
et intérêts obtenus sont versés en priorité à l'assuré (qui ne peut pas
solliciter l'aide juridictionnelle), puis à l'assureur, pour le couvrir des
dépenses engagées.
Les professionnels, que nous encourageons fortement à souscrire un contrat
de responsabilité civile professionnelle (RCP), veilleront à ne pas se
contenter d’un contrat de protection juridique, qui ne verse pas aux
victimes de dommages et intérêts (et à choisir une RCP qui inclut une
protection juridique).
Les barèmes
Le niveau d’AJ dépend de la situation financière (revenus, patrimoine) et du
nombre de personnes à charge. Les personnes suivantes sont considérées à
charge si elles vivent habituellement au foyer : la personne qui vit en couple
avec le demandeur (PACS, mariage, concubinage) si elle n'a pas de
ressources, ses enfants mineurs au 1er janvier de l'année en cours (de
moins de 25 ans, s'ils sont étudiants ou invalides), ses ascendants (parents,
grands-parents, etc.) dont les ressources ne dépassent pas l’allocation de
soutien aux personnes âgées (ASPA). Les ressources prises en compte sont
celles du demandeur, de la personne avec qui elle vit en couple (on ne
dénoncera jamais assez cet amalgame entre concubinage non déclaré – qui
ne crée pas de communauté d’intérêt – et mariage, facteur de précarité), et
des autres personnes vivant au foyer (salaire d’un enfant, retraite d'un
parent, etc.). Il s’agit toujours des ressources nettes, perçues avant
d’éventuels abattements fiscaux.
Si la procédure oppose plusieurs personnes d’un foyer, seules les ressources
du demandeur sont prises en compte. Les ressources prises en compte sont
celles de l’année précédente, si elles ont changé (séparation, etc.), les
ressources actuelles sont prises en compte.
Le montant retenu correspond à la moyenne des ressources perçues au
cours de la période considérée.
Certaines ressources sont exclues (prestations familiales, prestation de
compensation du handicap, aide personnalisée de retour à l'emploi,
allocation supplémentaire du Fonds national de solidarité, aide
personnalisée au logement, allocation de logement sociale et prime
d'activité), mais certains éléments du patrimoine (comme des biens
immobiliers) peuvent être pris en compte.
LA MAIN COURANTE
Les magistrats
LES JURIDICTIONS de premier ressort (ou de première instance) sont celles qui
jugent en premier lieu, avant un éventuel appel ou un hypothétique pourvoi.
La Cour européenne
des droits de l’Homme
Le psychologue :
son statut, ses
obligations
et ses devoirs
Le titre de psychologue
et son usage
Le psychothérapeute :
une réglementation spécifi
que
CE N’EST qu’en 2004, soit vingt ans après la législation autour du titre de
psychologue, que le titre de psychothérapeute est réglementé. Jusqu’alors,
toute personne souhaitant déposer sa plaque de psychothérapeute pouvait
le faire, laissant une ouverture aux personnes malveillantes de profiter
d’une population fragilisée. La lutte contre l’emprise sectaire était un des
principaux enjeux de cette réglementation. L’article 52 de la loi n° 2004-806
du 9 août 2004 indique, dès son introduction, que pour user du titre de
psychothérapeute, les professionnels doivent s’inscrire au registre national
des psychothérapeutes auprès de l’agence régionale de Santé (ARS). Cette
inscription est obligatoire avant toute utilisation du titre de
psychothérapeute. Une liste est constituée et disponible pour le public et
mentionne les formations que le psychothérapeute a suivies. Seuls les
médecins, les psychologues et les psychanalystes peuvent s’inscrire sur le
registre. Exception a été faite pour les psychanalystes qui n’ont pas besoin
de justifier d’un doctorat de médecine ou d’un master en psychologie pour
user du titre de psychothérapeute, du moment qu’ils sont régulièrement
enregistrés dans les annuaires de leurs associations.
Le psychologue
et ses statuts
L’ÉDUCATION NATIONALE
SECRET PROFESSIONNEL ET STATUTS DU
PSYCHOLOGUE
Les obligations
du psychologue
Le psychologue
et ses devoirs
Le psychologue
et l’usager
LES DROITS des usagers (et non « le droit des usagers ») ont été officiellement
consacrés par la loi 2002-2 du 2 janvier 2002 rénovant l'action sociale et
médico-sociale, que connaissent bien les psychologues qui interviennent
dans un établissement ou un service social ou médico-social (ESSMS). Le
dictionnaire définit l’usager – terme controversé popularisé par cette loi –
comme le client d’un service financé par des fonds publics, celui qui utilise
un service public dans lequel il ne lui est pas possible de s’impliquer (un
usager de la SNCF, par exemple). Yann Le Pennec définit l’usager comme la
« forme dégradée du citoyen » (Lien social 533, 25 mai 2000).
L’usager d’un ESSMS est pourtant un citoyen avant tout, principal financeur
de l’action sociale, par l’intermédiaire de son travail et de l’impôt.
La loi 2002-2 précise même qu’il est « au cœur du dispositif », acteur de sa
prise en charge.
Les psychologues utilisent très rarement ce terme d’usager, privilégiant les
notions de patient, ou de client, selon leur approche thérapeutique : une
personne bénéficiant de la prise en charge d’un psychologue sera un usager
s’il consulte dans un ESSMS, un client s’il consulte en libéral.
Le terme patient désigne une personne prise en charge par un soignant,
dont les psychologues ne font pas partie. Tout psychologue devra en tout
cas – quel que soit le statut de celui qu’il accompagne – respecter ses droits
fondamentaux, garantis par la Constitution : ils sont inaliénables.
Chapitre 14
L’établissement
ou service social
ou médico-social (ESSMS)
LES PSYCHOLOGUES sont nombreux à travailler pour un établissement ou
service social ou médico-social, à y effectuer des interventions, des
vacations, ponctuelles ou régulières : ceux-là seront probablement
intéressés par ce chapitre, qui détaille le statut de ces structures, alors
qu’aux autres, il pourra sembler abstrait.
SURNOMMÉE « loi des 7 » (ou « des 5 à 7 »), la loi du 2 janvier 2002 rappelle,
en se basant sur 5 orientations prioritaires, les 7 droits fondamentaux de
l’usager. Elle impose aux structures de réfléchir à la mise en place de 7
outils, et de se soumettre tous les 7 ans à une évaluation externe (à une
évaluation interne tous les 5 ans). Elle a pour objectif affiché d’interroger les
pratiques, pour permettre à chaque professionnel, chaque structure, de se
remettre en question, mais elle est trop souvent considérée comme une fin
en soi. Les structures – et surtout leurs directions – se soucient de moins en
moins de respecter la loi (en général), elles se contentent souvent de
respecter celle-là à la lettre, parfois jusqu’à la caricature, comme si elle était
la seule, l’Unique. Certains la considèrent comme une sorte de texte sacré
qui détient la Vérité, mais il y a plusieurs manières de lire, d’interpréter et
de comprendre un texte sacré : la lecture tolérante est inspirante, la lecture
intégriste laisse peu de place à la réflexion.
LE DROIT À L’IMAGE
Le psychologue
et sa responsabilité
La responsabilité
est personnelle
LA RESPONSABILITÉ DES RESPONSABLES
LA RESPONSABILITÉ COLLECTIVE
Les responsabilités
juridiques
LA RESPONSABILITÉ CIVILE
LA RESPONSABILITÉ PÉNALE
La responsabilité pénale est également personnelle :
« Nul n'est responsable pénalement que de son propre fait » (code pénal,
art. 121-1).
LA RESPONSABILITÉ PROFESSIONNELLE
▶ L’obligation de moyens
L’obligation de moyens est l’obligation faite à chacun de
déployer, à son niveau, tous les moyens possibles pour
éviter la catastrophe (moyens matériels, humains,
pédagogiques, etc.).
L’obligation de moyens est l’obligation de faire son travail le
mieux possible, en fonction des moyens dont on dispose
(mieux un animateur de restauration scolaire va surveiller
d’enfants, moins il sera en mesure d’empêcher de sortir,
avec ceux qui rentrent déjeuner à la maison, celui qui devait
« manger à la cantine »). Le mieux possible : cette subtilité
est empruntée à Aldous Huxley, dont Le meilleur des
mondes était en fait « le meilleur des mondes possibles »
cher à Voltaire et Candide. L’obligation de faire son travail le
mieux possible ne suffit pas : il faut pouvoir en justifier.
C’est la fameuse traçabilité des actions.
Une récente jurisprudence vient confirmer son importance :
« (…) attendu que le club nautique était tenu d'une obligation de sécurité
de moyens et non de résultat, de sorte que le seul fait, survenu, selon
l'arrêt, dans des circonstances indéterminées, que l'enfant de sept ans ait
chuté en revenant du cours de voile ne saurait impliquer qu'il aurait
manqué à son obligation de sécurité ; que le moyen ne peut être
accueilli » (1re chambre civile, Cour de Cassation, 9 mai 2019).
L’employeur, public ou privé, ne peut pas assurer ses salariés pour les
fautes « détachables du service » qui leur seraient reprochées.
Le contrat d’assurance – aussi complet soit-il – de l’employeur n’assure pas
ses agents ou employés, il l’assure, lui, contre les « fautes de service »
causées pour son compte par ses préposés dans les fonctions auxquelles il
les emploie (souvenez-vous de l’article 1242 du code civil).
Il peut donc s’avérer utile, ou prudent, de s’assurer soi-même (les
psychologues pensent souvent qu’ils sont protégés dans leur activité
salariée), c’est-à-dire de souscrire un contrat spécifique « responsabilité
civile professionnelle » (RCP) qui assurera les conséquences des fautes
détachables du service (parfois possible par la signature d’un avenant au
contrat « multirisques habitation »).
Le contrat « multirisques habitation » est un contrat « vie privée » : il cesse
de produire ses effets lorsque l’assuré commence à travailler, même
bénévolement.
Ce contrat ne doit pas être confondu avec celui qui assure la voiture du
psychologue dont le travail impose des déplacements. Pour les libéraux,
cette assurance de responsabilité professionnelle est plus que conseillée.
Elle ne doit pas être confondue avec le contrat qui assure le local où se
déroulent les séances. La fédération française de football a souscrit un
contrat collectif qui assure tous les footballeurs par l’intermédiaire de la
licence : les organismes représentatifs ou fédérateurs des psychologues ne
pourraient-ils pas en faire autant ? Certaines associations professionnelles le
font, et le contrat inclus dans l’adhésion leur amène beaucoup d’adhérents.
L’école (par exemple d’éducateurs) ne peut pas assurer l’étudiant pendant
son stage par le biais d’une convention : la convention n’assure que les
fautes de service, jamais les fautes détachables du service (il est donc
prudent d’exiger que les stagiaires souscrivent une RCP, ce qui aura aussi
pour effet de leur rappeler qu’ils sont responsables).
Il ne faut pas confondre « responsabilité civile professionnelle » et
protection juridique (code des assurances, art. L. 127-1 à L. 127-8, loi
n° 2007-210 du 21 février 2007).
La protection juridique est un contrat spécifique qui permet seulement que
la compagnie d’assurance prenne en charge tout ou partie des frais de
procédure, ou fournisse les services nécessaires pour assurer la défense ou
la représentation de l'assuré dans une procédure civile, pénale,
administrative ou autre (code des assurances, art. L. 127-1).
Les dommages et intérêts obtenus sont versés en priorité à l'assuré (qui ne
peut pas solliciter l'aide juridictionnelle), puis à l'assureur, pour le couvrir
des dépenses engagées.
LA RESPONSABILITÉ DISCIPLINAIRE
Le psychologue
et le respect
de la vie privée
LE DROIT au respect de la vie privée (code civil, art. 9) est – aux côtés de la
liberté, la propriété, la sûreté et la résistance à l’oppression – un droit
naturel, imprescriptible de l’Homme. Le Conseil Constitutionnel considère
que la liberté implique le respect de la vie privée (Décision 99-416, 23 juillet
1999). Il en a fait une composante de l’article 2 de la Déclaration de 1789,
qui rappelle que « le but de toute association politique est la conservation
des droits naturels et imprescriptibles de l'homme ». Le droit au respect de
la vie privée comprend essentiellement trois attributs : les choix personnels
et le « droit à l’image » doivent être respectés, la confidentialité des
informations doit être garantie.
Nous allons ici nous intéresser principalement à la confidentialité, et donc,
au secret professionnel, mais le droit au respect de la vie privée peut aussi
être invoqué pour, par exemple, poursuivre devant la justice civile des
voisins trop bruyants.
La solution aux troubles du voisinage n’est pas pénale, la loi n’interdit pas
de faire du bruit, on en fait tous, et « trop » de bruit est éminemment
subjectif. Quand le bruit cause un dommage, la solution est civile : il ne faut
pas appeler la police, mais saisir le tribunal d’instance pour obtenir
réparation (précisons que lutter contre le tapage, nocturne et diurne, est
une responsabilité du maire, qui entre dans l’exercice de ses pouvoirs de
police administrative spéciale).
Chapitre 19
Le cadre légal
du secret professionnel
IL EST donc possible d’être soumis au secret par état, par profession, par
fonction ou mission temporaire.
C’est le cadre légal du secret professionnel, posé par l’article 226-13 du
code pénal :
Un raisonnement simple
et quelques légendes
LE BIAIS DE CONFIRMATION
L’accès à l’information
à caractère secret
LA RÉUNION DE SYNTHÈSE
Le partage de
l’information
La révélation de
l’information
▶ La vulnérabilité
La personne vulnérable est définie comme « un mineur ou
une personne qui n'est pas en mesure de se protéger en
raison de son âge, d'une maladie, d'une infirmité, d'une
déficience physique ou psychique ou d'un état de
grossesse » (code pénal, art. 434-3) : l’âge, la maladie,
l’infirmité, la déficience physique ou psychique et l’état de
grossesse sont des causes de vulnérabilité quand ils limitent
la possibilité que chacun a de se protéger.
Ces deux critères doivent se cumuler : la cause et
l’impossibilité de se protéger.
En clair : toutes les victimes ne peuvent pas être
considérées comme vulnérables.
La vulnérabilité peut être physique, ou psychique, ou les
deux, et ses conséquences ne sont pas forcément
identiques. Il n’existe pas de reconnaissance de
vulnérabilité comme il existe une reconnaissance du
handicap : la vulnérabilité est une notion subjective laissée,
d’abord, à l’appréciation du professionnel qui rédige le
signalement, qui doit en convaincre le procureur de la
République, ensuite au parquet, et aux juges,
éventuellement aidés par des experts (médecins,
psychologues, psychiatres).
La vulnérabilité a essentiellement quatre conséquences :
1. elle est une circonstance aggravante lorsque la personne
vulnérable est victime d’une atteinte physique,
psychologique, économique (on parle alors d’abus de
faiblesse), sexuelle, etc. Il faut pour cela que sa
« particulière vulnérabilité » soit « apparente ou connue »
de l’auteur des faits : cette précision importante apparaît
dans différents articles du code pénal (code pénal,
art. 222-29 par exemple) ;
2. elle peut être une circonstance atténuante lorsque la
personne vulnérable est auteur d’une infraction. Les
mineurs sont vulnérables, et l’excuse de minorité prévue
par l’ordonnance du 2 février 1945 est une circonstance
atténuante (qui atténue la responsabilité). Le code pénal
prévoit également que « n'est pas pénalement
responsable la personne qui était atteinte, au moment
des faits, d'un trouble psychique ou neuropsychique
ayant aboli son discernement ou le contrôle de ses
actes » (art. 122-1) : on parle ici d’irresponsabilité pénale.
Un lien entre la cause de vulnérabilité et l’acte doit
exister (difficile, par exemple, pour une femme enceinte
d’utiliser sa grossesse pour justifier un vol ou un
stationnement gênant, mais, comme disent les avocats,
« cela se plaide ») ;
3. elle peut déboucher sur une mesure de protection : toutes
les personnes vulnérables n’ont pas vocation à se
retrouver sous curatelle, mais toutes les personnes
placées sous mesure de protection sont de facto
vulnérables. Le mineur est placé sous une mesure de
protection appelée minorité, qui le protège autant de lui-
même que d’autrui, et qui peut être renforcée par une
mesure d’assistance éducative. Les majeurs en curatelle
et en tutelle ont été placés sous mesure de protection
parce qu’ils étaient « dans l’impossibilité de pourvoir seul
à [leurs] intérêts en raison d’une altération,
médicalement constatée, soit de [leurs] facultés
mentales, soit de [leurs] facultés corporelles de nature à
empêcher l’expression de [leur] volonté » (code civil,
art. 425) ;
4. elle permet que le procureur de la République engage des
poursuites (en droit, on préférera l’expression « engage
l’action publique ») sans plainte : c’est la base légale du
signalement. Si des éléments objectifs viennent confirmer
la vulnérabilité, il est conseillé de les utiliser pour
convaincre le procureur ou le substitut qui lira le
signalement (mise sous protection d’un majeur,
sauvegarde médicale, soins psychiatriques sans
consentement, etc.). Le signalement est donc une
alternative à la plainte quand une personne vulnérable
est mise en danger par autrui.
LA PROTECTION DES MAJEURS
Le psychologue
et ses écrits
LES EXPERTISES
Un mineur peut être entendu par un juge (juge aux affaires familiales, juge
des enfants, juge d’instruction, etc.) ou par une personne désignée par lui
dans toute procédure civile ou pénale le concernant.
La procédure pénale obéit aux règles du code de procédure pénale
(rappelons que le mineur est pénalement responsable dès sa naissance, à
condition d’avoir agi avec discernement).
S’il est suspecté, le mineur peut être entendu seul par un officier de police
judiciaire. Son audition est filmée. Il est systématiquement assisté d’un
avocat, obligatoire pour les mineurs à toutes les étapes de la procédure.
S’il est victime, il peut être entendu seul, assisté d’un avocat, ou d’une
personne de son choix dont un psychologue (code de procédure pénale,
art. 706-51-1 et 706-53) : « les auditions ou confrontations d’un mineur
victime sont réalisées sur décision du procureur de la République ou du juge
d’instruction, le cas échéant à la demande du mineur ou de son
représentant légal, en présence d’un psychologue ou d’un médecin
spécialistes de l’enfance ou d’un membre de la famille du mineur ou de
l’administrateur ad hoc. »
Au civil, aucun âge minimum n’est fixé, seule la capacité de discernement
de l’enfant constitue le critère d’appréciation à la tenue de son audition
(code civil, art. 388-1).
Cette notion de discernement permet de ne pas rigidifier la procédure, tout
en ouvrant une grande disparité des pratiques selon le niveau de
connaissance des juges sur la psychologie de l’enfant.
Le mineur peut en faire lui-même la demande auprès du juge, par simple
courrier, à tout moment de la procédure (code de procédure civile, art. 338-
2). Il doit être informé de ce droit par le ou les titulaires de l’autorité
parentale ou par toute autre personne. Il a la possibilité d’être assisté par un
avocat, ou accompagné par la personne de son choix (code civil, art. 388-1).
Si le mineur choisit d'être assisté d’un avocat, ou si le juge lui en désigne un
d’office, le mineur bénéficie de droit de l'aide juridictionnelle (article 9-1 de
la loi 91-647 du 10 juillet 1991 relative à l'aide juridique, complété par la loi
93-22 du 8 janvier 1993). La plupart des Barreaux (regroupements
d’avocats par tribunal de grande instance, ou par département) tient à
disposition une liste des « avocats d’enfants » (qui acceptent les clients
mineurs en aide juridictionnelle) et organise des permanences dédiées.
L’avocat de l’enfant ne sera pas l’avocat de son ou de ses parent(s), il ne
portera que la parole de l’enfant et n’aura pas de compte à leur rendre.
Dans le cadre d’un divorce par consentement mutuel, qui peut désormais se
régler devant notaire, si l’enfant veut s’exprimer (il doit être informé de
cette possibilité par le notaire), le divorce est renvoyé devant le tribunal de
grande instance (le notaire est alors incompétent).
Le juge peut refuser d’auditionner le mineur seulement dans le cas d’une
absence de discernement de ce dernier (il faudra néanmoins l’évaluer) ou
sur le fait que la procédure ne le concerne pas (code de procédure civile,
art. 338-4). Il peut mandater une personne pour procéder à l’audition. Elle
doit exercer ou avoir exercé une activité dans le domaine social,
psychologique ou médico-psychologique, et n’avoir aucun lien avec les
parties (code de procédure civile, art. 338-9). Cette audition peut donc en
théorie être réalisée par un psychologue. Le juge ou toute personne
désignée par lui, « fait un compte rendu de cette audition dans le respect de
l’intérêt de l’enfant » (code de procédure civile, art. 338-12).
Dans la procédure civile, le compte rendu est soumis au principe du
contradictoire, il est donc accessible à toutes les parties, dont les parents
dans le cadre d’une procédure JAF (le JE peut retirer par ordonnance
motivée des documents au dossier).
Les structures de santé et médico-sociales ont opté depuis la loi n° 2004-
810 du 13 août 2004 pour un déploiement généralisé de systèmes
d’information patient créant le dossier médical personnel (DMP). Ces
systèmes sont des outils permettant de centraliser toutes les informations
concernant un usager/patient au sein d’un dossier unique. L’usager
bénéficie d’un identifiant unique et dispose d’un seul dossier reprenant
différents volets (administratif, médical, de soins, social, etc.). La volonté
affichée est de favoriser la coordination, la qualité et la continuité des soins
et de faciliter le travail des professionnels de santé. Cette informatisation
doit suivre les mêmes réglementations quant à la confidentialité, au secret
professionnel et à l’accès à la personne aux informations la concernant que
le dossier papier. Les institutions doivent veiller à sécuriser et réserver
l’accès au dossier, avec des codes d’identification personnels permettant
une traçabilité parfaite de celui qui consulte, de celui qui écrit. Les
professionnels doivent de leur côté se résoudre à ne pas accéder à tout, et
faire attention à ce qu’ils écrivent. Des inquiétudes surviennent lorsque, par
exemple, un étudiant stagiaire psychologue rapporte avoir eu accès au
dossier gynécologique d’une patiente. Plusieurs structures réfléchissent à
l’heure actuelle pour savoir quelle forme prendrait le dossier psychologique.
LES NOTES PERSONNELLES
LA CORRESPONDANCE
Les responsabilités
du psychologue
face à ses écrits
▶ Le faux
Le faux est défini comme :
« Toute altération frauduleuse de la vérité, de nature à causer un préjudice
et accomplie par quelque moyen que ce soit, dans un écrit, ou tout autre
support d’expression de la pensée qui a pour objet ou qui peut avoir pour
effet d’établir la preuve d’un droit ou d’un fait ayant des conséquences
juridiques » (code pénal, art. 441-1).
▶ La diffamation
La diffamation est traitée différemment selon qu’elle soit
publique ou non publique. Dans le premier cas, elle
constitue un délit de presse avec de lourdes amendes, alors
que, dans le second cas, elle est une contravention punie
d’une amende de 1re classe, comme l’injure non publique.
Le montant maximal est alors de 38 euros (code pénal,
art. R 621-1 et R 621-2).
La diffamation publique est définie comme « toute
allégation ou imputation d'un fait qui porte atteinte à
l'honneur ou à la considération de la personne ou du corps
auquel le fait est imputé » (loi du 29 juillet 1881 sur la
liberté de la presse). Le fait de publier ou reproduire
l’allégation est punissable même si elle est faite sous forme
dubitative, ou si elle vise une personne ou un corps non
expressément nommés, du moment que l’identification est
possible.
La peine concernant la diffamation publique commise
envers des particuliers peut atteindre 120 000 euros
d’amende (art. 32 de la loi précitée), voire 450 000 euros
d’amende et un an d’emprisonnement selon les
circonstances aggravantes constituées par l’origine de la
personne, son appartenance ou sa non-appartenance, vraie
ou supposée, à une ethnie, une nation, une race ou une
religion déterminée, ou son sexe, son orientation sexuelle
ou identité de genre ou son handicap. La prescription des
délits de presse est de trois mois.
Les quatre éléments constitutifs de la diffamation sont
(Hurson, CNCDP, 2011) :
la précision et la qualification des faits incriminés (les
propos évoqués sont susceptibles de porter une réelle
atteinte à l’honneur ou à la réputation de la personne,
celui qui invoque la diffamation doit mentionner la
qualification exacte de l’infraction reprochée) ;
la nécessaire existence d’une preuve (la vérité des faits
diffamatoires doit être établie) ;
une personne identifiable (la diffamation doit viser une
personne identifiable, physique ou morale, qui est la
seule à pouvoir agir en justice) ;
la mauvaise foi de l’auteur de la diffamation (l’intention
coupable est nécessaire).
Si l’écrit du psychologue contient une allégation et qu’il
devient public (journal, presse, blog, affichage, etc.), il peut
être qualifié de diffamatoire et constituer un délit.
Si l’écrit du psychologue contient une allégation ou injure
mais n’est pas diffusé publiquement, il ne peut être qualifié
de diffamatoire et constituera seulement une contravention.
LES RÉSEAUX SOCIAUX : ESPACE PUBLIC, OU PRIVÉ ?
Le psychologue
et le numérique
L’enregistrement vidéo
et audio des personnes
La télépsychologie
Le droit à l’image
Chaque personne a un droit exclusif sur son image et l’utilisation qui en est
faite. Il est nécessaire d’obtenir le consentement écrit de la personne pour
la captation, l’enregistrement, la conservation et/ou la diffusion publique de
son image, qu’elle soit sous forme de photographie ou de vidéo. L’accord
pour une consultation est tacite, et une autorisation de captation n’est pas
une autorisation de diffusion.
Le psychologue
et la recherche
Les principes
fondamentaux
à toute recherche
impliquant l’être humain
L’HISTOIRE a malheureusement connu des événements dramatiques au cours
desquels les dérives de la recherche médicale ont montré à quel point
l’éthique est indispensable à toute expérimentation sur l’homme.
Notes
1. Traduction française de P. Amiel, 2011.
Chapitre 31
La recherche impliquant
la personne humaine
et les comités de protectio
n des personnes
EN 2004, la loi relative à la politique de la santé publique instaure les
comités de protection des personnes qui viennent encadrer la recherche
biomédicale, qui deviendra, avec la loi 2012-300 du 5 mars 2012, dite loi
Jardé, la « recherche impliquant la personne humaine ».
Les spécificités
de la recherche
en psychologie
LA PSYCHOLOGIE regroupe différents domaines allant de la psychologie
expérimentale à la psychanalyse. La réflexion éthique doit être permanente,
tant en clinique qu’en recherche, d’autant plus lorsque l’objet de recherche
est un être humain rendu vulnérable par son fonctionnement psychique. On
ne peut que déplorer le peu de publications en psychologie rapportant le
cadre éthique de leurs recherches, et l’absence, souvent, observée de ce
cadre dans les mémoires de recherche des étudiants en psychologie.
Les responsabilités
du psychologue-chercheur
Le psychologue
et la famille
Le droit de la famille
LE DROIT civil est constitué du droit des personnes, du droit des obligations
et du droit des biens. Il est compilé dans le code civil, la manière de
l’appliquer, dans le code de procédure civile. Il fixe les règles de la vie en
société, arbitre les litiges et impose la réparation des dommages. Il est de la
compétence des juridictions civiles, tribunal d’instance (TI) et tribunal de
grande instance (TGI).
L’autorité parentale
▶ L’obligation d’instruction
Si la scolarité est un droit pour les enfants, c’est une
obligation pour leurs parents, « entre six ans et seize ans »
(code de l’éducation, art. L. 131-1).
Les règles relatives à l'âge de l'instruction obligatoire sont
susceptibles d'être modifiées à la rentrée 2019
(abaissement à trois ans), mais elles n’apparaissent pas
encore dans le code.
L’instruction peut être donnée dans des établissements
scolaires, publics ou privés, ou « dans les familles, par les
parents, ou l'un d'entre eux, ou toute personne de leur
choix » (code de l’éducation, art. L. 131-2). Le non-respect
de l’obligation d’instruction est un délit qui peut être
sanctionné de « deux ans d'emprisonnement et de
30 000 euros d'amende » (code pénal, art. 227-17).
LA LUTTE CONTRE L’ABSENTÉISME ET LE
DÉCROCHAGE SCOLAIRES
Quelques chiffres
Les élèves perdent en moyenne, du fait de leurs absences, 5,9 % du temps
d’enseignement (et autant du fait des absences des enseignants du second
degré). Les absences non justifiées d’au moins quatre demi-journées par
mois concernent en moyenne 4,4 % des élèves, mais ce taux varie d’un
établissement à l’autre : 10 % des établissements concentrent la moitié des
élèves absentéistes. La proportion d’élèves absents de façon non justifiée
quatre demi-journées ou plus dans le mois atteint 2,8 % des collégiens
(moyenne annuelle, stable depuis cinq ans), 5,2 % des élèves de lycée
d’enseignement général et technologique et 13,1 % des élèves de lycée
professionnel. Les élèves absents plus de dix demi-journées par mois de
manière non justifiée représentent 1 % sur l’ensemble des établissements,
mais les lycées professionnels connaissent trois fois plus d’absentéisme
lourd que les lycées d’enseignement général et technologique, et sept fois
plus que les collèges.
Textes de référence
Loi 2013-108 du 31 janvier 2013 (modifie les dispositions légales de lutte
contre l'absentéisme scolaire)
Décret n° 2014-1376 du 18 novembre 2014 relatif à la prévention de
l'absentéisme scolaire
Circulaire interministérielle n° 2014-159 du 24 décembre 2014 relative à la
prévention de l'absentéisme scolaire.
▶ L’obligation alimentaire
Elle dépasse la simple alimentation, et recouvre « le
minimum vital » (nourriture, vêture, couchage, etc.). Elle
prend parfois la forme d’une « contribution à l'entretien et à
l'éducation de l’enfant » (appelée couramment « pension
alimentaire ») versée par un parent à celui chez qui l’enfant
a sa « résidence habituelle ». Le non-respect de l’obligation
alimentaire décidée par un tribunal est un délit qualifié
d’abandon de famille puni de « deux ans d'emprisonnement
et de 15 000 euros d'amende » (code civil, art. 227-3 CP). Il
est fortement conseillé aux parents qui en déterminent « à
l’amiable » le montant de rédiger une convention et de la
faire homologuer par le juge aux affaires familiales (code
civil, art. 373-2-7, code de procédure civile, art. 1143). Un
simple courrier suffit, et la convention acquiert force
exécutoire. Elle est opposable aux tiers. Elle est applicable
même en cas de désaccord. L’obligation alimentaire « ne
cesse pas de plein droit lorsque l'enfant est majeur » (code
civil, art. 371-2) : la jurisprudence (qui permet de
comprendre comment la justice applique concrètement le
droit) suggère qu’elle perdure surtout si l’enfant est
étudiant, qu’elle cesse vers 24/26 ans, et que son montant
mensuel moyen est de 250 euros.
L’obligation alimentaire naît du mariage (elle s’applique
entre époux, entre époux et beaux-parents) ou de la filiation
(entre ascendants et descendants). Elle est toujours
réciproque, proportionnelle (« dans la proportion du besoin
de celui qui les réclame, et de la fortune de celui qui les
doit », code civil, art. 208), et révisable.
Lorsqu’elle n’a pas été réciproque, elle disparaît : s’ils n’en
ont pas bénéficié lorsqu’ils étaient enfants, ils ne devront
probablement pas, devenus adultes, la respecter pour leurs
parents vieillissants. La loi prévoit un seul cas dérogatoire. Il
concerne les enfants « retirés de leur milieu familial par
décision judiciaire durant une période d'au moins trente-six
mois cumulés au cours des douze premières années de leur
vie » (code de l’action sociale et des familles, art. L132-6) :
ces enfants sont « dispensés de droit de fournir cette aide »
sauf « décision contraire du juge aux affaires familiales ».
Seul le juge aux affaires familiales peut imposer le montant
d’une « pension » ou d’une contribution, par exemple à la
prise en charge d’une personne âgée placée en institution
(le conseil départemental n’a que la possibilité de proposer
un montant qu’il calcule selon des barèmes qui changent
d’un département à l’autre).
L’AIDE AU RECOUVREMENT DES PENSIONS
ALIMENTAIRES (ARPA)
▶ L’obligation de soins
« Le fait, par un ascendant légitime, naturel ou adoptif ou toute autre
personne exerçant à son égard l'autorité parentale ou ayant autorité sur
un mineur de quinze ans, de priver celui-ci d'aliments ou de soins au point
de compromettre sa santé est puni de sept ans d'emprisonnement et de
100 000 euros d'amende » (code pénal, art. 227-15).
On évoque souvent les actes usuels et les actes non-usuels, bien que les
actes non-usuels n’existent pas dans la loi, qui prévoit par contre deux
types d’actes usuels : les actes usuels de l’autorité parentale (code civil,
art. 372-2) et les actes usuels relatifs à la surveillance et à l’éducation de
l’enfant (code civil, art. 373-4).
Comme les actes non usuels n’existent pas, chacun s’autorise à les définir
comme bon lui semble (de nombreux services de l’ASE ont publié des
guides sur la question, dont le contenu et les préconisations sont souvent
extrêmement discutables), mais un acte non-usuel ne peut réellement être
compris que comme un acte important de l’autorité parentale qui nécessite
la signature des deux parents, s’ils exercent conjointement l’autorité
parentale.
Il ne concerne pas les tiers, cantonnés aux actes usuels relatifs à la
surveillance et à l’éducation de l’enfant. L’ASE gagnerait donc à ne pas s’en
mêler, et à ne pas piétiner les plates-bandes parentales, ou à le faire
légalement, en saisissant le juge aux affaires familiales au titre de l’article
377 du code civil pour solliciter une délégation d’exercice.
Les actes usuels de l’autorité parentale sont réservés à ceux qui exercent
l’autorité parentale. Celui qui n'a pas l'exercice, mais qui s'occupe de
l'enfant (tiers, tuteur, beau-père, foyer dans lequel l'enfant est placé,
assistant familial, etc.) ne peut accomplir que les actes usuels relatifs à sa
surveillance et à son éducation.
Chaque parent peut faire seul un acte usuel de l’autorité parentale relatif à
la personne de l’enfant, et la double signature – de plus en plus souvent
exigée – n’est pas obligatoire dans ces situations, qui sont les plus
fréquentes : « à l'égard des tiers de bonne foi, chacun des parents est
réputé agir avec l'accord de l'autre ».
Cette présomption cesse si l’autre parent a préalablement manifesté par
écrit son désaccord. S’il le manifeste après, à défaut d’accord entre parents,
il ne lui restera que la solution de saisir le juge aux affaires familiales, qui
tranchera dans l’intérêt de l’enfant.
Notes
1. Source : www.endcorporalpunishment.org
Chapitre 36
L’acquisition de l’autorité
parentale
et de son exercice
L’AUTORITÉ parentale et son exercice s’acquièrent lors de l’établissement de
la filiation, qui est le lien juridique qui relie l'enfant à ses parents.
L’exercice peut également s’obtenir par délégation, mais pas l’autorité, qui
ne se délègue pas (même si, dans les structures sociales et médico-sociales,
on évoque volontiers la DAP, délégation d’autorité parentale : ce n’est qu’un
raccourci lexical).
L’autorité parentale
et l’exercice de l’autorité
parentale
L'AUTORITÉ parentale n’appartient qu’aux parents (code civil, art. 371-1),
personne d'autre ne peut en être titulaire, même provisoirement, même si
les parents en sont privés ou s’ils sont décédés, sauf – nous venons de le
voir – dans le cas d'une adoption.
Le tiers digne de confiance (TDC) n’est pas défini par le code civil, qui
précise juste que, « si la protection de l'enfant l'exige, le juge des enfants
peut décider de le confier (…) à un autre membre de la famille ou à un tiers
digne de confiance » (code civil, art. 375-3).
Le tiers arrive en troisième position, après « l’autre parent » et « un membre
de la famille », juste avant le service départemental de l'aide sociale à
l'enfance, un « service ou à un établissement habilité pour l'accueil de
mineurs » (…) et « un service ou à un établissement sanitaire ou
d'éducation, ordinaire ou spécialisé » (ce qui permet au juge des enfants de
placer le mineur en hôpital psychiatrique : le dispositif de soins
psychiatriques sans consentement ne s’applique qu’aux personnes
majeures).
L’article 375-3 du code civil nous confirme que, « lorsque l'enfant a été
confié à un tiers, l'autorité parentale continue d'être exercée par les père et
mère » (code civil, art. 375-3), et que ce tiers « accomplit tous les actes
usuels relatifs à sa surveillance et à son éducation ». Le tiers est « la
personne à qui l'enfant a été confié », par le juge ou par les parents. Le tiers
peut être n’importe qui, membre de la famille ou professionnel (tonton est
un tiers, l’assistant familial est un tiers, papy est un tiers, le beau-père est
un tiers, etc.). L’ASE est un tiers. Seuls les parents qui exercent l’autorité
parentale ne sont pas considérés comme des tiers. Le tiers n’a aucun statut
particulier (même le tiers digne de confiance, et espérons qu’ils le sont
tous), il ne peut prétendre à des aides particulières s’il héberge l’enfant.
Celui qui souhaite exercer l’autorité parentale (personne physique ou
morale, comme l’aide sociale à l’enfance) doit saisir le juge aux affaires
familiales (qui en a la compétence exclusive) pour obtenir une délégation
d’exercice (code civil, art. 377), que le juge est libre de lui accorder, ou non.
Chapitre 38
L’autorité parentale
et son exercice
après un divorce
LE DIVORCE et la séparation n’ont aucune incidence sur l’autorité parentale et
sur son exercice (code civil, art. 373-2). Rappelons la petite phrase extraite
de l’exposé des motifs de la loi du 22 juillet 1987 sur l'exercice de l'autorité
parentale dite « loi Malhuret » : « il faut substituer le couple parental au
couple conjugal. » En clair : les parents sont aussi bien parents mariés que
célibataires ou séparés, divorcés, etc. Leur situation matrimoniale n’a
aucune incidence sur leur statut de parent. La loi du 8 janvier 1993
modifiant le code civil relative à l'état civil, à la famille et aux droits de
l'enfant et instituant le juge aux affaires familiales a remplacé la notion de
« garde » par celle de « résidence principale », puis la loi du 4 mars
2002 relative à l'autorité parentale a remplacé « résidence principale » par
« résidence habituelle », pour se rapprocher de l’idée d’égalité (un parent
qui « a la garde » semble avoir plus de droits que celui qui n’a que « un droit
de visite et d’hébergement »).
L’autorité parentale
des parents mineurs
LES PARENTS mineurs peuvent déclarer la naissance de leur enfant, ils
peuvent choisir ses noms et prénoms et le père peut reconnaître sa
paternité pour établir la filiation. Ils seront ainsi titulaires de l’autorité
parentale, mais la minorité est une incapacité d’exercice, ils ne pourront
donc l’exercer qu’une fois majeurs.
L’autorité parentale
et son exercice
en cas de placement
L'EXERCICE de l'autorité parentale – nous l’avons vu – ne peut être suspendu
que par le juge aux affaires familiales (code civil, art. 373) : le juge des
enfants n’a aucune compétence en la matière. L'autorité parentale continue
donc à être exercée par les parents (code civil, art. 373-4), même en cas de
placement, ce qui est logique : les mesures d’assistance éducative,
administrative ou judiciaire, viennent assister les parents dans leur rôle
éducatif, elles n’ont pas vocation à se substituer à eux, mais à « les
remettre en selle ».
Le délaissement d’enfant
L’autorité parentale
et la santé de l’enfant
LA MAJORITÉ SEXUELLE
LA CONTRACEPTION
La loi 2001-588 du 4 juillet 2001 relative à l’interruption de grossesse et à la
contraception a prolongé de dix à douze semaines le délai légal pour que
soit pratiquée l’interruption volontaire de grossesse (IVG). Elle a également
supprimé l’autorisation parentale pour qu’une mineure utilise une méthode
de contraception : « le consentement des titulaires de l'autorité parentale
ou, le cas échéant, du représentant légal n'est pas requis pour la
prescription, la délivrance ou l'administration de contraceptifs aux
personnes mineures » (CSP, art. L. 5134-1). La délivrance de contraceptifs,
la réalisation d'examens de biologie médicale en vue d'une prescription
contraceptive, la prescription de ces examens ou d'un contraceptif, ainsi
que leur prise en charge, sont protégées par le secret pour les personnes
mineures (ce qui signifie que leurs parents n’ont pas à en être informés).
Le médecin ou la sage-femme « peut se dispenser d'obtenir le
consentement du ou des titulaires de l'autorité parentale sur les décisions
médicales à prendre lorsque l'action de prévention, le dépistage, le
diagnostic, le traitement ou l'intervention s'impose pour sauvegarder la
santé d'une personne mineure, dans le cas où cette dernière s'oppose
expressément à la consultation du ou des titulaires de l'autorité parentale
afin de garder le secret sur son état de santé » (CSP, art. L1111-5). Il en va
de même pour l'infirmier, qui « peut se dispenser d'obtenir le consentement
du ou des titulaires de l'autorité parentale sur les décisions à prendre
lorsque l'action de prévention, le dépistage ou le traitement s'impose pour
sauvegarder la santé sexuelle et reproductive d'une personne mineure »
(CSP, art. L1111-5-1). Ils doivent s'efforcer d'obtenir le consentement du
mineur à cette consultation, mais, s’il maintient son opposition, « le
médecin ou la sage-femme peut mettre en œuvre l'action de prévention, le
dépistage, le diagnostic, le traitement ou l'intervention » : dans ce cas, « le
mineur se fait accompagner d'une personne majeure de son choix ». On
retrouve cette « personne majeure » dans les situations d’interruption
volontaire de grossesse, mais également dans les modalités d’expression du
mineur en justice (code civil, art. 388-1).
Rappelons – on ne le fera jamais assez – que, de toute façon, « le médecin
doit être le défenseur de l’enfant lorsqu’il estime que l’intérêt de sa santé
est mal compris ou mal préservé par son entourage » (CSP, art. R4127, code
de déontologie, art. 43°.
On peut donc – par analogie – estimer que rien n’interdit à un ou une
mineur(e) de consulter un médecin, un dentiste, ou un psychologue (la loi
ne l’interdit pas).
Le seul consentement de la personne mineure est requis lorsque ses liens
de famille sont rompus, et qu’elle « bénéficie à titre personnel du
remboursement des prestations en nature de l'assurance maladie et
maternité et de la couverture complémentaire (…) ».
Les centres de planification ou d'éducation familiale « sont autorisés à
délivrer, à titre gratuit, des médicaments, produits ou objets contraceptifs,
aux mineurs désirant garder le secret » (CSP, art. L. 2311-4). Les frais
d'examens de biologie médicale ordonnés en vue de prescriptions
contraceptives sont supportés par les centres de planification ou
d'éducation familiale. Le décret n° 2013-248 du 25 mars 2013 instaure la
délivrance gratuite, en pharmacie, sur prescription médicale, « pour les
mineures âgées d'au moins quinze ans (…), des spécialités
pharmaceutiques à visée contraceptive inscrites sur la liste des spécialités
remboursables (…) ainsi que des dispositifs médicaux à visée contraceptive
inscrits sur la liste des produits et prestations remboursables (…) » (CSP,
art. R322-9). Elles n’ont bien évidemment pas à présenter une pièce
d’identité pour prouver leur âge : c’est au médecin prescripteur à inscrire
sur l’ordonnance « mineure de plus de 15 ans », le pharmacien – qui pourra
ainsi se faire rembourser le produit par la CPAM – devra s’en contenter (tout
refus doit être immédiatement signalé au parquet, et au conseil de l’Ordre
des pharmaciens).
La loi 2000-1209 du 13 décembre 2000 relative à la contraception d'urgence
institue le principe de la délivrance de produits de contraception d'urgence
pour les mineures en difficulté. La « délivrance aux mineures des
médicaments ayant pour but la contraception d'urgence et qui ne sont pas
soumis à prescription médicale obligatoire s'effectue à titre gratuit dans les
pharmacies » (CSP, art. L. 5134-1). Dans les établissements d'enseignement
du second degré, « les infirmiers peuvent (…), dans les cas d'urgence,
administrer aux élèves mineures et majeures une contraception
d'urgence ». Ils « s'assurent de l'accompagnement psychologique de l'élève
et veillent à la mise en œuvre d'un suivi médical, notamment en orientant
l'élève vers un centre de planification ou d'éducation familiale ».
L’autorité parentale
et les biens de l’enfant
Le psychologue
et la protection
de l’enfance
L’autorité parentale
offre une grande
liberté éducative
LE CHAPITRE sur l’autorité parentale a bien défini les contours de son exercice
et surtout de ses limites. L’intérêt de l’enfant est la finalité des droits et
devoirs des détenteurs de l’autorité parentale. Ils doivent « le protéger dans
sa sécurité, sa santé et sa moralité », assurer « son éducation et permettre
son développement, dans le respect dû à sa personne » (code civil, art. 371-
1). Les parents ont donc une grande liberté éducative et pédagogique dans
ce qu’ils souhaitent transmettre à leur(s) enfant(s). Les croyances, les
valeurs, les principes, les règles, sont autant d’éléments d’éducation que
chaque parent devra personnellement définir, dans une liberté de choix
(imposer ou non une religion, l’inscrire au football plutôt qu’au théâtre, lui
acheter un téléphone portable à 7 ans ou à 18, etc.).
Le schéma
de la protection de l’enfan
ce
en France
LA PROTECTION de l'enfance « vise à garantir la prise en compte des besoins
fondamentaux de l'enfant, à soutenir son développement physique, affectif,
intellectuel et social et à préserver sa santé, sa sécurité, sa moralité et son
éducation, dans le respect de ses droits » (CASF, art. L112-3).
Elle comprend :
des actions de prévention en faveur de l'enfant et de ses
parents : prévenir les difficultés auxquelles les parents
peuvent être confrontés dans l’exercice de leurs fonctions
éducatives ;
l'organisation du repérage et du traitement des situations
de danger ou de risque de danger pour l'enfant, ainsi que
les décisions administratives et judiciaires prises pour sa
protection.
Le service de l’aide sociale à l’enfance a pour mission
d’accompagner les familles, de les soutenir, et de mettre en
œuvre des actions adaptées, pouvant aller jusqu’à une prise
en charge partielle ou totale de l’enfant. L’enfant est
associé aux décisions qui le concernent « selon son âge et
son degré de maturité » (code civil, art. 371-1). Les
interventions sont également en faveur des jeunes majeurs
de moins de 21 ans « connaissant des difficultés
susceptibles de compromettre gravement leur équilibre ».
La France dispose d’un système de protection de l’enfance à
double entrée : administratif et judiciaire. L’intervention de
l’un ou de l’autre dépend du niveau de gravité du danger
encouru par le mineur, et des éventuelles infractions dont il
serait victime.
La définition de la mise en danger étant volontairement
floue, rappelons la définition de la maltraitance, qui pourrait
préciser quelques éléments : la maltraitance à enfant
désigne les violences et la négligence envers toute
personne de moins de 18 ans. Elle s’entend de toutes les
formes de mauvais traitements physiques et/ou affectifs, de
sévices sexuels, de négligence ou de traitement négligent,
d’exploitation commerciale ou autre, entraînant un
préjudice réel ou potentiel pour la santé de l’enfant, sa
survie, son développement ou sa dignité, dans le contexte
d’une relation de responsabilité, de confiance ou de pouvoir
(OMS). Outre les violences physiques, psychologiques,
sexuelles, et les négligences lourdes (volontaires ou par
omission), les violences au sein du couple, la maltraitance
fœtale, les « bébés secoués » ou encore le syndrome de
Münchhausen par procuration sont autant de formes que
peut prendre la maltraitance.
LES INSTANCES GOUVERNEMENTALES DE LA
PROTECTION DE L’ENFANCE
« Le mineur est l'individu de l'un ou l'autre sexe qui n'a point encore l'âge
de dix-huit ans accomplis » (code civil, art. 388). La réforme de la protection
de l’enfance de 2016 a ajouté des précisions quant à l’évaluation de la
minorité « en l’absence de documents d’identité valables et lorsque l’âge
allégué n’est pas vraisemblable ». Dans ces situations, des examens
radiologiques osseux aux fins de détermination de l’âge peuvent être
demandés uniquement sur décision de l’autorité judiciaire et avec l’accord
de l’intéressé. Il ne peut être procédé à une évaluation de son âge à partir
d'un examen du développement pubertaire des caractères sexuels primaires
et secondaires. Il est bien stipulé qu’une marge d’erreur existe (aucun
consensus n’est à l’heure actuelle trouvé par les médecins), que ces
examens ne peuvent, à eux seuls, permettre de déterminer si l’intéressé est
mineur et surtout, que « le doute profite à l’intéressé ».
Lorsqu’une situation de mineur privé temporairement ou définitivement de
la protection de sa famille est signalée aux autorités, un échange réciproque
(!) doit alors avoir lieu entre les instances : lorsque l’ASE signale un mineur
non accompagné au procureur de la République ou au juge des enfants, ces
derniers demandent au ministre de la justice de lui communiquer les
informations pour chaque département permettant l’orientation du mineur
concerné (code civil, art. 375-5). Il serait plus logique de saisir le JAF – ou le
juge des tutelles – mais les procédures institutionnalisées ne le prévoient
pas, ce qui est regrettable.
De son côté, le président du conseil départemental qui, rappelons-le, dirige
les services de l’aide sociale à l’enfance, doit transmettre au ministre de la
justice « les informations dont il dispose sur le nombre de mineurs privés
temporairement ou définitivement de la protection de leur famille dans le
département » (CASF, art. L221-2-2).
C’est le ministre de la justice qui fixe les « objectifs de répartition
proportionnée des accueils de ces mineurs entre les départements, en
fonction de critères démographiques et d'éloignement géographique »
(CASF, art. L221-2-2), alors que c’est le président du conseil départemental
qui « met en place un accueil provisoire d’urgence d’une durée de cinq
jours, à compter de sa prise en charge » (CASF, art. R221-11) pour la
personne se déclarant mineure et privée temporairement ou définitivement
de la protection de sa famille.
Durant cette période d’accueil, les investigations nécessaires doivent être
menées afin d’évaluer la situation de la personne. Si la minorité est actée,
l’intéressé est confié à l’aide sociale à l’enfance sur décision de justice.
L’ASE ne devient pas le représentant légal de l’enfant, contrairement à ce
qu’elle aime affirmer : seuls les titulaires ou délégataires de l’autorité
parentale le sont, et l’ASE ne saisit jamais, ou presque jamais, le JAF, aux
fins de se le voir déléguer.
C’est au bout de trois années après son arrivée qu’un enfant recueilli sur
décision de justice et élevé par une personne de nationalité française ou
confié au service de l’ASE peut réclamer la nationalité française (code civil,
art. 21-12).
L’ADMINISTRATEUR AD HOC
L’obligation de signaler
Information préoccupante
ou signalement ?
LE SIGNALEMENT
Le 17 mars 1964, une jeune femme, Kitty Genovese, a été violée (et
poignardée) durant plus d'une demi-heure dans une rue de New York.
L'enquête a identifié sans difficulté 37 témoins : aucun n’a appelé les
secours, tous ont pensé que les secours étaient forcément déjà prévenus,
puisqu’ils n’étaient pas les seuls sur les lieux. Le « syndrome Genovese »
(appelé aussi « effet du témoin » ou « effet spectateur » est très présent
dans des situations d’enfant en danger, et en cas d’accident sur
l’autoroute). Il consiste à s'en remettre à autrui lors d'une situation
d'urgence : plus le nombre de personnes informées d’une situation exigeant
une réaction est important, plus les chances que l’un d’entre eux se décide
à réagir sont faibles. La probabilité d’aide est inversement proportionnelle
au nombre de personnes informées. De là à imaginer que vouloir
absolument traiter cette problématique en équipe permet à chacun de ne
rien faire, il n’y a qu’un pas que – bien évidemment – nous ne franchirons
pas, mais le « syndrome Genovese » (théorisé en 1968 par Bibb Latané et
John Darley, dont les recherches ont été publiées en 1970) plaide lui aussi
pour une réaction et une intervention personnelles…
Le psychologue
et les violences
au sein du couple
Contexte juridique
historique
date pas du XXIe siècle, mais du XIXe siècle, et les positionnements actuels
en font de plus en plus une violence genrée, faisant disparaître le fait que
les hommes en sont également victimes : ils représentent 11 % des victimes
de violences intrafamiliales, selon l'Observatoire national de la délinquance
et des réponses pénales (ONDRP).
▶ L’ordonnance de protection
En parallèle de la procédure pénale, une procédure civile
peut être enclenchée : le code civil prévoit les mesures de
protection spécifiques aux victimes de violences conjugales,
par l’intermédiaire du juge aux affaires familiales (JAF). Une
demande auprès d’un JAF peut se faire sans avoir déposé
plainte, ou après avoir déposé plainte. Elle se mettra en
place plus rapidement et prendra fin lorsque la procédure
pénale – plus contraignante – prendra le relais. Elle se
réalise sous la forme d’une requête, c’est-à-dire d’une lettre
rédigée sur papier libre dans laquelle sont exposés les
motifs de la demande, avec toutes les pièces justificatives.
La saisie en urgence – on dit : en référé – d’un JAF dans le
cas de violences exercées au sein du couple ou par un
ancien conjoint, concubin ou partenaire lié par un PACS qui
mettent en danger la victime et des enfants, peut permettre
la délivrance d’une ordonnance de protection (code civil,
art. 515-9). Cette saisie se fait soit par la personne elle-
même, soir par le procureur de la République, dans le cas où
une procédure pénale engagée, si la personne en est
d’accord.
Cette ordonnance, délivrée après appréciation du JAF de la
dangerosité pour la victime et les enfants, permet (code
civil, art. 515-11) :
d’interdire au conjoint violent de recevoir ou de
rencontrer certaines personnes spécialement désignées
par le juge aux affaires familiales, dont la victime et les
enfants, ainsi que d'entrer en relation avec elles, de
quelque façon que ce soit (mais cela n’a aucune portée
réelle si le parent violent conserve l’exercice de l’autorité
parentale) ;
de se prononcer sur les modalités d'exercice de l'autorité
parentale (pour que le JAF le suspende, il faut le lui
demander : un juge, pour rester impartial, ne peut
répondre qu’aux questions qu’on lui pose, sans se les
poser lui-même) ;
d’interdire au conjoint violent de détenir ou de porter une
arme (s’il détient une arme, ou a manifesté son intention
d’en acquérir une, il faut le signaler au préfet, comme le
prévoit l’article 226-14 du code pénal, qui autorise le
psychologue à le faire lui-même) ;
de statuer sur la résidence des conjoints en précisant
lequel des deux continuera à résider dans le logement
commun et sur les modalités de prise en charge des frais
afférents à ce logement. Sauf circonstances particulières,
la jouissance de ce logement est attribuée au conjoint qui
n'est pas l'auteur des violences, même s'il a bénéficié
d'un hébergement d'urgence ;
d’autoriser la victime à dissimuler son domicile ou sa
résidence et à élire domicile chez l'avocat qui l'assiste ou
la représente ou auprès du procureur de la République
près le tribunal de grande instance pour toutes les
instances civiles dans lesquelles elle est également
partie ; elle peut également élire domicile chez une
personne morale qualifiée (une association) ;
de prononcer l'admission provisoire à l'aide
juridictionnelle de la victime.
Ces mesures sont prises pour une durée maximale de six
mois, avec possibilité de prolongation à la condition qu’une
requête en divorce ou séparation de corps soit déposée
(code civil, art.515-12). Elles peuvent également être prises
dans les cas de menaces de mariage forcé (code civil,
art.515-13), avec interdiction de sortie du territoire pour la
personne menacée, même majeure. En 2015, 1 737
ordonnances de protection ont été prononcées (5e plan de
mobilisation et de lutte contre toutes les violences faites
aux femmes).
Les biens matériels et immatériels du couple peuvent être
protégés par le JAF, qui prescrit « toutes les mesures
urgentes », « si l’un des époux manque gravement à ses
devoirs et met en péril les intérêts de la famille » (code civil,
art.220-1). Il peut par exemple interdire à un conjoint de
vendre la maison familiale, sans le consentement de l’autre
(ce qui est de toute manière impossible, sauf si elle lui
appartient en propre), de vendre les meubles, la voiture, de
résilier le bail, de déménager le mobilier, etc.
Le non-respect des obligations et interdictions de
l’ordonnance de protection « est puni de deux ans
d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende » (code
pénal, art. 227-4-2).
Le rôle du psychologue
A
abandon de famille, 40, 323, 339
abandon du domicile conjugal, 17, 64, 64, 472, 472
absentéisme scolaire, 336, 338, 338, 338
accès aux origines personnelles, 359, 361, 361
accompagnement en économie sociale et familiale, 425, 426
accouchement anonyme, 360, 360, 361, 365
accouchement secret, 361, 362
accouchement sous X, 343, 359
acte de naissance, 348, 358, 358, 359, 359, 360, 361, 361, 365
acte non usuel, 351
acte usuel de l’autorité parentale, 286, 350, 351, 351, 351, 351, 352, 352, 352,
353, 353, 374, 379, 390, 403
acte usuel relatif à la surveillance et à l’éducation, 351, 351, 352, 374
action à fins de subsides, 363, 363, 363
administrateur ad hoc, 64, 230, 404, 435, 435, 435, 435, 435, 435, 436, 436,
436, 436, 436, 483
administration légale, 322, 403, 404, 405
admonestation, 71
adoption plénière, 361, 364, 365, 365, 366, 366
adoption simple, 76, 364, 365, 365, 365, 365, 367, 385
agence nationale de la sécurité des systèmes d’information, 269, 292
agence régionale de santé, 99, 181
aide au recouvrement des pensions alimentaires, 340
aide éducative à domicile, 424
aide éducative budgétaire, 424
aide juridictionnelle, 55, 59, 59, 60, 60, 61, 61, 61, 61, 62, 152, 230, 479
aide sociale à l’enfance, 93, 93, 97, 129, 141, 163, 163, 169, 170, 174, 208,
232, 253, 328, 336, 374, 375, 395, 413, 415, 418, 422, 422, 423, 423, 424,
424, 427, 429, 429, 431, 442, 445, 470
allocation, 60, 61, 193, 195, 336, 338, 340, 340, 363, 426
anonymat, 261, 269, 308, 360, 362, 440, 440
assistance éducative, 70, 229, 234, 235, 235, 322, 335, 352, 384, 401, 404,
418, 424, 427, 432, 435
assistant familial, 351, 375, 385, 395, 420
assistant maternel, 328, 420, 420
atteinte à la vie privée, 92, 267, 269, 283, 313
autorité paternelle, 344
B
beau-parent, 153, 339, 348, 349, 349, 352, 395
biais de confirmation, 175, 175, 175
C
capacité de jouissance, 344
carnet de santé, 179, 412
cellule de recueil des informations préoccupantes, 253, 421, 438, 445
centres médico-psycho-pédagogiques, 111, 236
charte des droits et libertés de la personne, 116, 216, 245
chef de famille, 135, 153, 343, 344, 459
circonstance atténuante, 46, 51, 52, 70, 71, 143, 214, 216
citoyen, 18, 21, 21, 81, 82, 107, 107, 114, 119, 172, 271, 322, 409, 416, 437
code de déontologie des psychologues, 101, 103, 103, 173, 227, 253, 260, 269,
288, 305, 354, 394, 394, 394, 395, 395
code de déontologie médicale, 179
code de la santé publique, 47, 99, 103, 109, 171, 191, 240, 242, 268, 302, 304,
379, 389
comité consultatif national d’éthique, 300, 307
comité de protection des personnes, 302, 313
commission d’accès aux documents administratifs, 242
commission d’indemnisation des victimes d’infractions, 229, 436
commission nationale consultative de déontologie des psychologues, 102
conciliation, 43, 43
concubin, 30, 321, 342, 477, 478, 480
concubinage, 30, 60, 359, 363, 459
confidentialité, 103, 115, 121, 152, 157, 157, 160, 160, 160, 162, 173, 189, 246,
251, 252, 256, 266, 276, 290, 291, 291, 291
conseil de vie sociale, 116, 116
conseil national d’accès aux origines personnelles, 360
conseillère en économie sociale et familiale, 425
consentement éclairé, 115, 178, 312, 394
contentieux administratif, 28, 38, 47
contestation de paternité, 358
contraception, 391, 399, 399, 400, 401
contrat jeune majeur, 429, 429, 429
contravention, 47, 48, 48, 48, 48, 48, 48, 48, 49, 49, 49, 49, 49, 49, 53, 54, 65,
180, 233, 267, 271, 274, 275, 312, 330, 337
contribution à l’entretien et à l’éducation de l’enfant, 374
contribution aux charges du mariage, 374
contrôle judiciaire, 40, 404, 466, 477
convention internationale des droits de l’enfant, 360
coparentalité, 142, 348
correction paternelle, 333, 334, 335
cour administrative d’appel, 79
cour européenne des droits de l'homme, 34, 81, 332
coutume, 34, 35, 35, 153, 169, 330, 331, 332
crime, 48, 50, 51, 52, 52, 54, 54, 54, 54, 65, 65, 137, 204, 205, 205, 207, 207,
207, 210, 233, 234, 396, 440, 443, 444
culpabilité, 56, 62, 63, 128, 213, 228, 470, 472
curatelle, 41, 123, 208, 215, 216, 217, 217, 217, 218, 218, 244, 286
cyberpsychologie, 281
D
déclaration de naissance, 179, 358, 359, 359
décrochage scolaire, 336, 336, 338
défenseur des enfants, 416
délais de conservation des dossiers, 270, 270
délégation d’autorité parentale, 357
délit, 40, 48, 49, 51, 52, 54, 54, 65, 65, 87, 93, 129, 137, 201, 207, 207, 210,
233, 255, 274, 275, 275, 291, 314, 323, 335, 337, 339, 345, 396, 445, 446,
446
dénonciation calomnieuse, 202, 211, 251, 272, 272, 276, 277
dénonciation mensongère, 443
déontologie, 21, 101, 102, 102, 102, 102, 103, 103, 103, 160, 192, 227, 257,
271, 389, 393, 393, 400
détournement de mineur, 51, 396
devoir de réserve, 34, 91, 92, 92, 93, 94, 95, 97, 98, 165, 261, 261
diffamation, 48, 66, 144, 272, 272, 274, 274, 274, 274, 275, 275, 275, 275, 276
dignité, 22, 92, 115, 261, 307, 416
discernement, 46, 52, 55, 62, 69, 69, 70, 70, 70, 70, 71, 90, 128, 143, 178, 215,
216, 230, 230, 230, 231, 244, 334, 390, 396, 483
discrétion professionnelle, 92, 162
divorce, 36, 38, 39, 43, 61, 231, 322, 344, 344, 345, 359, 360, 373, 377, 377,
378, 379, 392, 461, 461, 461, 463, 472, 479
doctrine, 34, 35
dommages et intérêts, 60, 60, 64, 128, 131, 140, 140, 140, 142, 144, 146, 147,
152, 211, 271, 284, 292, 314, 330, 483
dossier de l’usager, 187, 223, 226, 240, 240, 241, 246
dossier médical personnel, 246, 246
droit à l’enfant, 349
droit à l’image, 34, 38, 121, 122, 122, 122, 124, 157, 283, 290, 291
droit coutumier de correction, 31, 35, 152, 153, 328, 330, 330, 332, 412, 461
droit de l’enfant, 349, 368, 416
droit de retrait, 149, 149, 149, 149, 149, 149, 150, 150, 150
droit de visite et d’hébergement, 73, 319, 323, 345, 346, 346, 377, 378
droit et obligation des fonctionnaires, 92, 153, 162, 165
droit inaliénable, 182, 196
droit naturel, 119, 120, 157, 341
droit paternel d’incarcération, 333, 335
E
éducateur, 69, 103, 132, 151, 163, 169, 174, 182, 193, 235, 272, 327, 332, 334,
391
élément légal, 52, 52, 52, 161, 161, 162, 162, 163, 163, 166, 167, 168, 170,
171, 173, 210
émancipation, 42, 132, 322, 326, 326, 354, 403, 404
enfant en danger ou en risque de l’être, 418, 421, 421
entrave à la saisine de la justice, 210, 263, 272, 445, 446, 446
état civil, 38, 76, 181, 321, 348, 358, 358, 360, 361, 365, 377, 412
excuse de minorité, 71, 214, 396, 409
exequatur, 368, 368, 369
expertise psychologique, 231
expression de l’enfant en justice, 354
F
famille d’accueil, 237, 385, 418, 420
faute de service, 146, 146, 147
faux témoignage, 251
filiation, 38, 82, 322, 339, 343, 357, 357, 357, 357, 359, 359, 361, 362, 363,
364, 366, 367, 367, 369, 381
formation des professionnels, 453, 453
G
garde alternée, 32, 32, 347
garde de l’enfant, 319, 345
géniteur, 358, 361, 362, 362, 363, 365
grands-parents, 60, 332, 349, 381
H
haute autorité de santé, 233, 241
homosexualité, 396
I
inceste, 342, 342, 343, 397
information à caractère secret, 95, 159, 170, 183, 183, 184, 184, 194, 194, 195,
195, 197, 197, 240
information préoccupante, 129, 201, 208, 209, 209, 253, 258, 259, 328, 372,
395, 409, 413, 417, 419, 421, 422, 441, 441, 442, 444, 444, 446, 447, 450,
451, 470, 470
instruction civique, 18, 19, 37
intégrité, 92, 102, 115, 149, 206, 266, 291, 305, 342, 414, 443, 445
interdiction de sortie du territoire, 432, 432, 432, 432, 479
intérêt de l’enfant, 259, 319, 325, 326, 349, 351, 372, 373, 378, 379, 380, 385,
411, 424, 428, 435
intérêt supérieur, 349, 416, 419
interruption temporaire de travail, 330
interruption volontaire de grossesse, 172, 399, 399, 401, 401, 401, 401, 440
intime conviction, 20, 210
intimité, 115, 180, 184, 185, 189, 285, 291, 291, 414, 463
irresponsabilité pénale, 70, 128, 215
J
jugement, 32, 43, 79, 79, 80, 347, 368, 369, 378
jurisprudence, 28, 28, 29, 30, 31, 31, 31, 32, 34, 80, 146, 166, 169, 213, 329,
331, 339, 347, 352, 394
juriste, 18, 25, 171, 440
L
laïcité, 92, 120, 168
liberté, 20, 20, 20, 21, 21, 21, 119, 119, 120, 120, 120, 121, 121, 127, 127, 157,
207, 212, 254, 308, 325, 327, 414
liberté d’autrui, 20, 21, 21
liberté d’expression, 92, 120, 121
lieu public, 124, 124, 145, 285
loi 2002-2 du 2 janvier 2002, 107, 110, 111, 117
M
main courante, 17, 18, 57, 58, 62, 62, 62, 62, 63, 63, 63, 64, 64, 374, 467, 471,
472
mainlevée, 326, 373
maison d’enfant à caractère social, 111, 111, 174
majorité pénale, 69, 69, 70
majorité sexuelle, 51, 342, 395, 395, 396, 397, 439
maltraitance, 57, 118, 185, 202, 211, 212, 409, 414, 414, 414, 416, 421, 422,
431, 437, 437, 438, 442, 445, 447, 460, 481
mandataire judiciaire à la protection des majeurs, 244
mariage, 31, 38, 39, 39, 60, 322, 326, 358, 364, 366, 367, 463, 479
médiation familiale, 481
médiation pénale, 472, 481
mesure d’assistance éducative, 215, 325, 325, 373, 383, 385, 409, 412, 421,
424, 424, 432, 470
mesure d’assistance éducative en milieu ouvert, 432
mesure éducative, 69
mesure judiciaire d’aide à la gestion du budget familial, 425, 426
mesure judiciaire d’investigation éducative, 234, 235, 432
mineur non accompagné, 423, 423, 436
ministère public, 28, 49, 49, 56, 75, 76, 76, 213, 366, 378, 401, 404, 413
minorité, 46, 70, 71, 139, 140, 215, 325, 326, 343, 363, 364, 381, 409, 423,
423, 438, 483
N
nom de famille, 43, 343, 347, 348, 360, 364, 365, 412
nom patronymique, 343, 347
non-assistance à personne en danger, 177, 206, 208
non-assistance à personne en péril, 47, 206, 206, 392, 442
non-représentation d’enfant, 323, 345, 378
O
obligation alimentaire, 31, 43, 339, 339, 339, 363, 372, 374, 481
obligation de dénoncer les crimes et les criminels, 443
obligation de discrétion professionnelle, 34, 91, 92, 93, 94, 95, 103, 160, 161,
165
obligation de moyens, 129, 133, 144, 147, 147, 147, 148, 148, 199, 212, 291
obligation de signaler, 204, 437
obligation de soins, 340, 340
obligation d’instruction, 335, 335
obligation vaccinale, 340
officier de police judiciaire, 54, 55, 186, 210, 230, 271
opposition à la sortie du territoire, 432, 432
ordonnance de non-conciliation, 32
ordonnance d’éloignement, 40
ordonnance du 2 février 1945, 70, 214, 235, 409
origines personnelles, 360
P
pacte civil de solidarité, 218, 342, 359, 363, 477, 480
parquet, 28, 49, 55, 55, 56, 56, 64, 75, 75, 76, 76, 76, 129, 208, 208, 214, 400,
413
partage de l’information, 189, 189, 190, 193, 194, 196, 199
partie civile, 40, 56, 56, 59, 64, 64, 64, 64, 64, 65, 146, 160, 171, 226, 435, 436,
447, 467, 469, 483
peine complémentaire, 45, 439
peine de substitution, 45
peine principale, 45
pension alimentaire, 40, 47, 323, 339, 340
père de naissance, 358
personne de confiance, 389, 390
personne vulnérable, 47, 54, 54, 55, 129, 133, 145, 204, 209, 210, 214, 214,
214, 215, 215, 308, 331
placement, 211, 217, 335, 350, 365, 373, 383, 383, 383, 385, 421, 424, 425,
426, 426, 429, 432, 445
placement provisoire, 481
plainte, 17, 28, 40, 40, 40, 41, 41, 55, 55, 55, 55, 56, 56, 56, 57, 57, 57, 57, 58,
58, 58, 59, 62, 62, 63, 63, 63, 63, 64, 65, 145, 146, 150, 159, 171, 209, 209,
314, 374, 438, 438, 439, 447, 462, 465, 466, 466, 466, 466, 467, 467, 467,
468, 468, 468, 471, 471, 472, 478, 482, 483
préjudice, 37, 38, 38, 38, 64, 64, 77, 122, 137, 153, 159, 160, 234, 263, 271,
273, 286, 314, 416, 483, 483
prescription de l’action publique, 65, 65
présomption de paternité, 36, 358, 358
procédure civile, 28, 38, 38, 47, 60, 226, 229, 230, 231, 292, 321, 435, 478
procédure pénale, 28, 28, 38, 40, 46, 54, 55, 63, 71, 169, 209, 226, 229, 230,
440, 441, 446, 478, 478
propriété intellectuelle, 122, 313, 313, 313, 314, 315
protection de l’enfance, 39, 170, 193, 194, 407, 409, 409, 409, 412, 412, 413,
413, 415, 416, 416, 416, 417, 417, 417, 418, 418, 421, 423, 481
protection des majeurs, 76, 112, 193, 215, 216, 322, 470
protection des majeurs dits « vulnérables », 39
protection fonctionnelle, 147
protection jeune majeur, 429, 429, 430
protection judiciaire de la jeunesse, 94, 94, 94, 96, 112, 164, 232, 235, 240
protection maternelle et infantile, 93, 93, 97, 163, 236, 420, 420, 421
psychothérapeute, 89, 89, 89, 90, 91, 100, 192, 304
puissance paternelle, 36, 343, 344, 462
Q
quiconque, 205, 208, 211, 211, 430
R
rapport d’expertise psychologique, 227
recherche de maternité, 362
recherche de paternité, 362
recherche impliquant la personne humaine, 301, 301, 302, 302, 302, 302, 303,
303, 304
récidive, 46, 46, 48, 100, 233, 329
référé, 374, 472, 478
règlement général de la protection des données, 223, 240, 286
réitération, 46, 46, 46, 180
réparation, 36, 37, 38, 39, 43, 64, 77, 110, 122, 124, 138, 140, 157, 159, 211,
211, 321, 322, 472
représentant légal, 131, 132, 195, 195, 286, 345, 404, 423, 426, 435, 435, 435,
436, 436
résidence alternée, 32, 347, 378
résidence habituelle, 72, 73, 141, 319, 339, 347, 377, 386
résidence principale, 345, 346, 347, 377
respect d’autrui, 19
respect de la vie privée, 38, 43, 93, 98, 121, 121, 152, 155, 157, 157, 182, 198,
227, 229, 244, 246, 263, 283, 290, 291, 342, 378
responsabilité civile, 37, 38, 60, 73, 93, 122, 131, 132, 134, 137, 137, 137, 138,
138, 140, 141, 142, 142, 142, 143, 146, 146, 152, 198
responsabilité civile professionnelle, 60, 134, 139, 140, 143, 151, 151
responsabilité contractuelle, 38, 127
responsabilité disciplinaire, 92, 93, 93, 103, 137, 137, 152, 152, 152, 152, 153,
153, 153, 160, 161, 168, 209, 254
responsabilité éducative, 342
responsabilité pénale, 47, 54, 70, 72, 93, 132, 137, 140, 142, 143, 143, 143,
144, 145, 145, 145, 146, 152, 160, 211, 227, 263, 285, 292, 295, 311
retrait de l’autorité parentale, 372
révélation de l’information, 189, 201
S
sanction éducative, 71
sanction pénale, 71, 100, 335, 336, 337, 437
sauvegarde de justice, 41, 217, 217, 217, 244
sauvegarde médicale, 215, 217
secret médical, 179, 179, 179, 256
secret partagé, 115, 160, 170, 180, 185, 197, 200
secret professionnel, 92, 92, 92, 93, 94, 95, 97, 98, 152, 157, 159, 161, 161,
162, 162, 162, 163, 163, 163, 163, 164, 164, 164, 164, 165, 165, 167, 167,
168, 169, 170, 171, 171, 172, 172, 173, 173, 174, 174, 178, 179, 179, 181,
181, 183, 183, 184, 184, 184, 185, 187, 194, 195, 197, 198, 199, 200, 201,
207, 207, 210, 223, 236, 236, 240, 244, 246, 256, 256, 258, 261, 261, 263,
271, 271, 272, 290, 409, 417, 419, 421
séparation de corps, 358, 479
seuil d’intolérabilité, 22, 63, 63
signalement, 55, 55, 56, 63, 76, 129, 129, 145, 202, 202, 202, 202, 203, 208,
208, 208, 208, 209, 209, 209, 209, 209, 210, 211, 211, 211, 212, 258, 259,
372, 395, 409, 414, 421, 430, 437, 438, 438, 439, 440, 441, 441, 441, 441,
442, 442, 443, 443, 445, 445, 445, 445, 445, 446, 446, 446, 447, 447, 447,
448, 448, 450, 450, 451, 470, 470, 470, 470, 470, 470, 470, 483, 487
soins psychiatriques sans consentement, 215, 244, 375
subsidiarité, 413, 413, 413, 414
T
télépsychothérapie, 281
témoin, 65, 75, 75, 254, 442, 446
tiers digne de confiance, 369, 375, 375, 375, 432
titularisation, 96
travail d’intérêt général, 45, 71, 72
tutelle, 41, 41, 55, 76, 112, 118, 121, 123, 141, 208, 215, 216, 217, 217, 218,
218, 244, 286, 364, 367, 368, 426
U
unité médico-judiciaire, 58, 58, 232, 233, 468
usager, 19, 105, 107, 107, 107, 107, 113, 114, 114, 114, 253, 254, 264, 266,
266, 266, 266, 441
V
violence au sein du couple, 40, 56, 326, 416, 455, 457, 459, 459, 460, 465, 465,
467, 472, 480, 481, 485, 485, 487
violence éducative ordinaire, 328, 328, 329, 332
visioconsultation, 287, 290, 291
vulnérabilité, 63, 196, 209, 214, 214, 214, 214, 214, 215, 215, 409, 409
Bibliographie