1 ER O C T O B R E 2 0 1 9   139e ANNÉE . NO 33 . HEBDOMADAIRE .

À la une Actualité
Formation initiale : le big bang des écoles d’avocats « On ne peut pas continuer
de nous imposer de travailler
Les écoles d’avocats traînent derrière elle la réputation de n’être gratuitement »
que des redites de l’université. Une critique répétée à l’envi mais qui entretien avec Alain COCKENPOT
n’est plus justifiée au regard des efforts qu’elles fournissent pour
rendre leur pédagogie professionnalisante et pratique. Passage en
revue des atouts des 11 écoles assurant la formation initiale. Jurisprudence
Gestation pour autrui et effet
collectif de l’acquisition
de la nationalité française
par naturalisation
note par Patrice LE MAIGAT
sous CE, 2e-7e ch. réunies, 31 juill. 2019
Chronique de jurisprudence
du droit du surendettement
par Eva MOUIAL-BASSILANA
et Jérôme LASSERRE CAPDEVILLE
© L. Garnerie

Gazette Spécialisée
DROIT DE LA FAMILLE
SOUS LA RESPONSABILITÉ SCIENTIFIQUE DE
• Élodie MULON
Avocate au barreau de Paris, associée, Mulon Associés
• Béatrice WEISS-GOUT
Avocate honoraire, BWG Associés

AVEC LA PARTICIPATION DE
Camille ANGER, Noémie ASSUIED, Arnaud BAUTRAIT-LOTELLIER, Béatrice BLOQUEL, Mathilde BOISNARD, Alice BOUISSOU, Coline LE CAM-
MAYOU, Anne-Laure CASADO, Flora CASSOUDESALLE, Aurélia CORDEIRO, Mélanie COURMONT-JAMET, Laura DALIBERT, Valentine DARMOIS,
Alice DEPRET, Cyrielle DUFLOUX, Gaëtan ESCUDEY, Soussan FATHI, Julie FLAMENT, Marion GALVEZ, Pauline GOURDON, Emmanuelle HUBY,
Antoine LAÎNÉ DELACOUR, Arnaud LEICK, Romane LEMAITRE, Sophie MALBAUT-MANAS, Héloïse MALHERBE, Alice MUNCK-BARRAUD,
Rahima NATO-KALFANE, Niamh NÍ GHAIRBHIA, Helen O’NEIL, Julie PIERROT-BLONDEAU, Olga PÉNY-PELTIER, Isabelle REIN-LESCASTÉREYRES,
Charlotte ROBBE, Anne-Laure SARDABY, Clara SCHLEMMER-BÉGUÉ, Stéphanie TRAVADE-LANNOY et Agathe WEHBE

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 S o m m air e

Actualité
■■Pénitentiaire,
numérique et justice pénale des mineurs : le tiercé
gagnant du budget 2020 5
Édité par Lextenso-éditions
70, rue du Gouverneur Général Éboué ■■Formation initiale : le big bang des écoles d’avocats 8
92131 Issy-les-Moulineaux Cedex

P-DG, Directeur de la publication : Bruno Vergé ; ■■« On ne peut pas continuer de nous imposer de travailler
Directrice générale déléguée : Emmanuelle Filiberti ; gratuitement »
Présidente du Conseil scientifique :
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entretien avec Alain COCKENPOT 13
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Rédactrice en chef adjointe : Laurence Garnerie
Coordinatrice de la Gazette spécialisée : Marie Rajchenbach
libres propos par Laurence ROQUES 14
Rédacteurs : Catherine Berlaud, Philippe Graveleau

Jurisprudence
Assistante d’édition : Elsa Boulinguez
Assistante de direction : Evelyne Chelza

Rédaction : ■■Gestation pour autrui et effet collectif de l’acquisition

Tél. : 01 40 93 40 00 de la nationalité française par naturalisation
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Tél. : 01 40 93 40 40
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d’aéroport constitue une circonstance extraordinaire
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Journal seul : 474,77 € TTC ■■Panorama de jurisprudence de la Cour de cassation
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ISSN 0242-6331
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Imprimé par Jouve 1, rue du Docteur Sauvé 53100 Mayenne
sur des papiers produits aux Pays-Bas et en Italie, Gazette Spécialisée
issus de forêts gérées durablement ;
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pour un exemplaire : 216 g éq. CO2 DROIT DE LA FAMILLE 43
Sous la responsabilité scientifique de
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Gaz. Pal. 3 janv. 2019, no 257k3, p. 27

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 Actualité
AVOCATS
360e7
Formation initiale : le big bang des écoles d’avocats
L’essentiel
Les écoles d’avocats traînent derrière elle la réputation de n’être que des redites de l’université. Une critique
répétée à l’envi mais qui n’est plus justifiée au regard des efforts qu’elles fournissent pour rendre leur
pédagogie professionnalisante et pratique. Passage en revue des atouts des 11 écoles assurant la formation
initiale.
Par
Laurence GARNERIE
L
’enseignement dans les
écoles d’avocats a déci-
dément du mal à se défaire
de sa mauvaise réputation :
trop théorique, redondant par rapport à l’université,
inadapté à la profession d’avocat, de qualité inégale en
fonction des établissements et des intervenants… Que ce
soit dans le cadre d’enquêtes syndicales, du rapport Haeri
ou des récents états généraux sur l’avenir de la profes-
sion d’avocat, les anciens élèves ne manquent jamais une
occasion de dire tout le mal qu’ils pensent de leur passage
dans les centres régionaux
de formation professionnelle
© Philippe Cluzeau
d’avocats (CRFPA). Sauf que,
pour la plupart, ils en ont
fréquenté les bancs avant la
réforme de 2015. Leurs re-
marques ne prennent donc
pas en compte les efforts
fournis par les écoles depuis
la rentrée 2018.
Pratique professionnelle.
Dans sa décision du 7 janvier
Les élèves-avocats prêtent serment de conserver le secret
2015 définissant les principes de tous les faits et actes dont ils auront connaissance en cours
d’organisation et harmo- de formation et de stages, ici lors de la rentrée solennelle
nisant les programmes de
formation des élèves-avocats,
publiée au Journal officiel du 18 janvier 2015 et désormais
en vigueur, le Conseil national des barreaux (CNB) a pour-
tant tenté de répondre aux critiques. La formation se divise
toujours en trois semestres dédiés respectivement aux
enseignements, au projet pédagogique individuel (PPI) et
au stage. Mais la scolarité se veut davantage profession-
nalisante. Dès l’article 1er, le ton est d’ailleurs donné : « le
contenu pédagogique de la formation commune de base (…)
est exclusivement consacré à la pratique professionnelle de
l’avocat. Cette formation est dispensée aux élèves-avocats
sur le principe de mises en situation pratique ». Terminés
les cours universitaires. Tous les directeurs de la pédagogie
et de la formation initiale le répètent : dans les écoles d’avo-
cats (EDA), les élèves ne font pas de droit ; ils apprennent à
s’en servir et à développer les compétences comportemen-
tales indispensables à leur futur métier (soft skills). Pour ce
faire, les centres de formation sont invités à privilégier le
travail en petits groupes et à pratiquer la pédagogie inver-
sée. Et si les élèves traînent des lacunes dans certaines
matières juridiques, à eux de les combler sur leur temps
de travail personnel. Une responsabilisation déroutante de
l’aveu de certains d’entre eux qui, après s’être spécialisés
en droit des affaires ou en fiscal en M1 et M2, ont bien du
8 G A Z E T T E D U PA L A I S - M A R D I 1 ER O C T O B R E 2 0 1 9 - N O 3 3
360e7
mal à retrouver les bases nécessaires en pénal ou en pro-
cédure. Mais après avoir tant critiqué les CRFPA pour leurs
enseignements trop théoriques, comment leur reprocher
aujourd’hui de devenir des écoles d’application ? Preuve
que les élèves-avocats font leurs premiers pas dans la pro-
fession en en franchissant la porte : ils prêtent serment de
conserver le secret de tous les faits et actes dont ils auront
connaissance en cours de formation et de stages.
Tronc commun. Afin de mettre fin aux disparités entre les
établissements, le CNB impose désormais un tronc com-
mun strictement encadré.
Tout d’abord, 50 heures sont
consacrées à l’environnement
professionnel de l’avocat et à
la déontologie, et se répar-
tissent comme suit : histoire
de la profession d’avocat
(3 heures) ; les interlocuteurs
de l’avocat (3 heures) ; l’avo-
cat « connecté » (6 heures) ;
et initiation à l’acte d’avocat
(3  heures). Vient ensuite la
formation en déontologie,
d’une durée de 35  heures,
composée d’un enseigne-
de l’EFB le 10 janvier 2019. ment magistral de 20 heures
et d’un enseignement de pra-
tiques de 15 heures. 167 heures sont par ailleurs dédiées
à l’expression et à la pratique du métier de l’avocat. Elles
se divisent comme suit  : 3  heures pour les techniques
de rédaction, 3  heures pour la psychologie des clients,
confrères, etc., 15 heures pour l’expression orale, tech-
niques de plaidoirie, expression et audience, 6 heures pour
la tenue de réunion et travail en équipe, environ 40 heures
pour le conseil, 50  heures pour la rédaction d’actes et
50 heures pour le contentieux. Enfin, 36 heures sont af-
fectées au management et au développement du cabinet
d’avocats.
Au-delà du tronc commun, les écoles peuvent prévoir
d’autres formations, à condition qu’elles soient consa-
crées à la pratique professionnelle de l’avocat et que
leur volume horaire total ne dépasse pas 320 heures en
présentiel –  sans compter l’enseignement de langues
étrangères dont l’organisation dépend également du
centre de formation –, auquel peut s’ajouter du e-learning.
L’EFB, victime de son succès. Si toutes les écoles sont
évidemment tenues de respecter le tronc commun à la
lettre, la façon dont elles le mettent en œuvre et déclinent
les possibilités de formation complémentaires diffère.
Ce, en raison de multiples facteurs : taille, géographie,

partenariats, proximité de grandes écoles, situation
économique de leur ressort… La plus célèbre, l’École
de formation des barreaux (EFB) –  située à Issy-les-
Moulineaux mais qui couvre l’ensemble du ressort de la
cour d’appel de Paris – est pour sa part victime de son
succès. En raison du passage à l’examen d’entrée natio-
nal en 2017, la promotion Jean-Michel Darrois de 2018 ne
comptait « que » 1 600 élèves-avocats. Une accalmie qui a
été bien accueillie par la direction après les 2 000 élèves de
la promotion Laurent Fabius de l’année précédente, mais
qui a été de courte durée. La promotion Jacques Toubon,
qui a fait sa rentrée en janvier 2019, a en effet renoué avec
des effectifs à la hausse en comptabilisant 1830 élèves-
avocats, soit 55  % du nombre total d’élèves-avocats
en France. Dans ces conditions, difficile de privilégier
l’enseignement par atelier. « Le CNB nous demande de
travailler en petits groupes de 20 à 25 élèves, mais cela
représente 76 groupes ! » note Aliénor Kamara-Cavarroc
qui dirige la pédagogie de l’EFB. Certes, l’école permet
aux élèves de choisir l’ordre de leur PPI, stage et scola-
rité, ce qui évite que toute la
promotion suive les cours
© Scriblr/GazetteduPalais
en même temps. Mais cela
ne suffit pas à assurer aux
élèves-avocats la qualité des
enseignements visée par le
CNB. La question de la satu-
ration de l’EFB est d’ailleurs
un sujet qui revient à chaque
élection au bâtonnat. Lors
de leur dernière campagne,
Olivier Cousi et Nathalie
Roret, aujourd’hui bâtonnier
et vice-bâtonnière désignés
de Paris, ont ainsi pointé le
fait que « les moyens actuels
ne permettaient pas une for-
mation de qualité pour plus
de 1 000 élèves ». Le nume-
rus clausus étant exclu, il
conviendrait donc de répartir
le surplus dans les autres
EDA en incitant les élèves-
avocats à comparer les projets et à ne pas hésiter à
demander leur transfert dans une autre école que celle du
ressort de leur IEJ. Mais difficile pour eux de ne pas céder
à l’appel des sirènes de la capitale. « Beaucoup d’élèves-
avocats viennent à l’EFB dans l’espoir de s’assurer un
stage dans un cabinet parisien, observe Aliénor Kamara-
Cavarroc. Or, on peut tout à fait faire son stage à Paris
quand on vient d’une école de province ». Un avis partagé
par Christophe Toulza, directeur de la formation initiale
à l’École des avocats de Centre-sud. « Les élève-avocats
vont en stage partout. Ils ont compris qu’il fallait être mo-
bile. La plupart de ceux qui sont passés par le DJCE de
l’université de Montpellier par exemple vont dans les cabi-
nets anglo-saxons à Paris. Nous avons d’ailleurs sur notre
site un espace recrutement sur toute la France ». « Les
raisons pour lesquelles les élèves viennent à Paris ne
sont pas les bonnes, poursuit Aliénor Kamara-Cavarroc.
L’élève ne doit pas prendre en compte son souhait de stage
mais son besoin personnel ». Cependant, cette démarche
nécessite d’avoir bien défini son projet professionnel en
amont, ce qui n’est pas forcément le cas pour nombre
Actual ité
d’élèves qui attendent de l’école qu’elles leur donnent les
cartouches pour orienter leur carrière. Or, « l’EFB, c’est
ce qu’on en fait. Il faut avoir un projet et construire des-
sus », estime Christophe Delaisement, élève-avocat dans
la promotion Jean-Michel Darrois. 
Proximité. Ce besoin d’orientation, c’est davantage dans
les anciens centres de formation régionaux que les élèves
pourraient le combler. Car face au mastodonte parisien, ces
derniers jouent la carte de la légèreté et de la proximité. Les
promotions voient leurs effectifs varier de 100 à 170 dans
la plupart d’entre eux, pour dépasser les 200 à l’École des
avocats Rhône-Alpes (EDARA) ou Sud-est, voire atteindre
les 300 à la Haute école des avocats conseils (HEDAC)
de Versailles. Ici, pas de problème de place. Le travail en
petits groupes (20 à 30 élèves), en atelier (15 à 20) ou en
équipe (2 à 5) est privilégié. À l’HEDAC, le directeur de la
formation initiale, Benoît Dumontet, s’enorgueillit ainsi de
pouvoir offrir quasiment du sur-mesure à ses élèves-avo-
cats. Au début de l’année, il reçoit d’ailleurs chacun d’entre
eux avec leur CV pour discuter de leur projet. Ces effectifs
raisonnables permettent aux
élèves de mieux se connaître
et de constituer un réseau.
Certaines écoles comme
celles du Sud-ouest Pyrénées,
du Centre-sud ou l’EDARA
organisent avant le début de
la période d’enseignements
fondamentaux une semaine
d’intégration qui passe par
des cours de théâtre et se clô-
ture par une représentation.
Expérimentée l’an dernier
pour la première fois, cette
initiative s’est révélée posi-
tive pour Marianne Charbon,
directrice de l’EDARA, en
permettant de développer un
«  esprit de promo  ». «  Cela
permet de créer une véritable
cohésion et de faire sauter
beaucoup de verrous  », ren-
chérit Christophe Toulza.
Débuter par les cours ou le PPI  ? L’ordre dans lequel
s’organisent les trois périodes (cours fondamentaux, PPI
et stage final) peut également être un critère de choix pour
les futurs élèves-avocats. Si pour gérer les flux, l’EFB
laisse ses élèves-avocats se déterminer en fonction des
opportunités qui se présentent à eux, les EDA du Sud-ouest
Pyrénées, du Nord-ouest (IXAD), du Grand Est (ERAGE),
de Bordeaux (EDA Aliénor), du Sud-est ou Centre-ouest
(ECOA) imposent de commencer par les cours fonda-
mentaux. Un choix que justifie la directrice de l’ERAGE,
Enke Kebede  : «  On veut leur présenter la profession
avant qu’ils soient envoyés dans des cabinets ». Beaucoup
de ces écoles débutent néanmoins cette période par un
stage d’observation dont la durée peut varier de quelques
jours à plusieurs semaines. « Sinon, ils ne savent pas de
quoi on leur parle  », estime Étienne Durand-Raucher,
directeur pédagogique de la formation initiale à l’EDA du
Sud-ouest Pyrénées. D’autres écoles préfèrent commen-
cer la scolarité par le PPI, généralement pour permettre
aux étudiants de valider une formation qualifiante (LLM,
G A Z E T T E D U PA L A I S - M A R D I 1 ER O C T O B R E 2 0 1 9 - N O 3 3 9
 A ct u al i t é
grande école, master…). C’est le cas à l’EDA Centre-
sud qui a noué des liens très forts avec l’université de
Montpellier. Les élèves-avocats peuvent ainsi valider leur
master 2 lors de leur PPI. Pour ce faire, ils doivent s’ins-
crire à l’IEJ en même temps que leur master 1 puis passer
l’examen d’entrée en début de master  2. «  Ils gagnent
ainsi une année », relève Christophe Toulza. À l’EDAGO,
les promotions de 110 à 170 élèves sont réparties en trois
groupes, les deux premiers intégrant directement l’école
pour y suivre les enseignements fondamentaux, le troi-
sième débutant par le PPI. Même organisation à l’HEDAC.
Les élèves sont divisés en trois groupes : les groupes 1 et
2 débutent par les enseignements fondamentaux (à temps
plein pour le groupe 1 et en alternance pour le groupe 2)
et le groupe 3 commence par le PPI. Une souplesse ap-
préciée par Andréa Rizk, élève-avocate de la promotion
sortante, qui a pu ajouter une belle expérience à son CV :
« J’ai fait mon PPI à l’OCDE, ce qui n’aurait pas été pos-
sible si je n’avais pas pu commencer par cette période ».
Alternance. Séparer la promotion peut aussi être un
moyen pour les écoles de mettre en place un système
d’alternance. L’EDA Aliénor divise ainsi sa promotion,
d’environ 130  élèves-avocats, en deux groupes, eux-
mêmes subdivisés en classe de 30, ayant cours 2 jours
et demi par semaine. Cet emploi du temps leur permet
de multiplier les stages en cabinet. «  Nous l’avons ex-
périmenté l’an dernier et nous avons constaté que cela
suscitait davantage de questions pendant les cours », se
félicite Carole Fayet, directrice de l’école. Le mécanisme
de l’alternance est également proposé par l’EDARA et
l’ECOA. Cette organisation donne la possibilité à ceux qui
le souhaitent de travailler ou de poursuivre leurs stages.
Le système séduit d’ailleurs IXAD à Lille, qui devrait le
proposer à la rentrée prochaine sous la forme suivante :
2 jours de cours par semaine et 3 jours durant lesquels les
élèves-avocats pourront soit occuper un emploi, soit faire
un stage en cabinet ou un stage ayant une finalité profes-
sionnelle, soit suivre d’autres cours indépendamment de
l’école. À noter que dans le même esprit, l’EFB propose
un parcours salarié qui permet aux élèves-avocats qui tra-
vaillent de suivre des cours du soir.
Parcours. S’agissant des cours optionnels, les écoles
offrent des possibilités diverses, que les futurs élèves-
avocats devraient mieux étudier. L’EFB possède ainsi
des atouts qui justifieraient que les élèves choisissent d’y
suivre spécifiquement leur formation, lesquels seraient
mieux mis en valeur si les conditions matérielles le per-
mettaient. En témoignent la richesse de ses « parcours »,
des blocs thématiques en social, public, pénal, famille,
droit des affaires, procédures collectives, concurrence, fu-
sions-acquisitions, IP-IT, immobilier, droit fiscal, droit des
étrangers, et voies d’exécution. Les élèves doivent choi-
sir l’une des 22 combinaisons de deux matières. Chaque
parcours est introduit par une conférence portant sur
l’introduction au conseil de 3 heures, dispensée par des
professionnels qualifiés, ou par la visite d’une institution,
puis est subdivisé en 6 cours de 2 heures de contentieux,
dispensés en amphi par un binôme avocat et magistrat, et
de 6 cours de 2 heures de conseil dispensés par un binôme
adapté. Preuve de leur aspect professionnel : « certains
d’entre eux ont été ouverts aux avocats déjà installés. Cela
dynamise le cours », se félicite Aliénor Kamara-Cavarroc.
À cela s’ajoutent les foisonnements (rédaction d’acte et
10 G A Z E T T E D U PA L A I S - M A R D I 1 ER O C T O B R E 2 0 1 9 - N O 3 3
plaidoirie pour se familiariser avec les principales juri-
dictions) et les simulations d’audience. Le mécanisme
des parcours devrait également intégrer IXAD, en pleine
refonte de son programme pour 2020. Parmi eux : quatre
parcours classiques portant sur l’oralité, les actes ju-
diciaires, les actes juridiques et les MARD, et quatre
parcours davantage tournés vers l’entreprise portant sur
chiffres et droit, entrepreneuriat, RGPD/Compliance et
numérique/digital. Celui-ci aura notamment pour objectif
de permettre aux élèves-avocats de passer le certificat de
DPO de la CNIL. Le parcours sur les MARD débouchera,
lui, sur un diplôme universitaire (DU). « Si les élèves font
40 heures de formation, je souhaiterais qu’elles puissent
être intégrées dans les 200 heures obligatoires pour être
inscrits au centre national de médiation des avocats  »,
commente Karine Losfeld.
“ 
S’agissant des cours optionnels,
les écoles offrent des possibilités diverses,
que les futurs élèves-avocats devraient
”
mieux étudier
À Versailles, l’HEDAC propose un large éventail de « mo-
dules approfondis de pratique professionnelle » (MAPP).
Au nombre de 49, ces derniers vont du contentieux admi-
nistratif en passant par la réparation du préjudice corporel,
la restructuration d’entreprise, la défense pénale d’ur-
gence, le droit de la famille ou encore l’avocat lobbyiste
auprès des institutions européennes. La proximité avec le
barreau des Hauts-de-Seine, premier barreau d’affaires,
incite aussi l’école à affiner son offre en fonction des be-
soins de son ressort. L’an prochain, les MAPP devraient
ainsi se renforcer, entre autres, en droit des affaires avec
de nouveaux modules sur le secrétariat juridique des so-
ciétés, le droit boursier ou encore les fusions-acquisitions.
Chaque élève-avocat doit suivre trois MAPP en cohérence
avec son projet professionnel qui lui permettent ensuite de
se voir délivrer une majeure lui conférant une pré-spécia-
lisation dans les domaines suivants : conseils juridiques
aux entreprises, fiscalité des entreprises, droit du travail,
droit des personnes, contentieux privé et public, droit
pénal général et des affaires, droit public et public des
affaires, droit de l’immobilier, de la construction et de
l’urbanisme, droit des nouvelles technologies appliqué,
et droit de la consommation, de la distribution et de la
concurrence appliquée. Dans le cadre de chaque MAPP,
des cabinets virtuels de 4 ou 5  élèves-avocats traitent
des dossiers réels ou fictifs. Sur le campus de Ker Lann à
Bruz, l’EDAGO, pour sa part, après la dispense d’enseigne-
ments généraux, propose aux élèves de choisir l’un des
parcours suivants : social / affaires, civil / pénal ou public.
Ces parcours, qui débutent après le stage découverte de
15 jours, sont conçus de façon transverse et intègre des
exercices de simulation de rendez-vous client, calibrage
de la mission et détermination des honoraires, stratégie
incluant le réflexe « européen/communautaire » et la QPC,
analyse et choix des pièces, consultation, négociation et
rédaction de clauses ou d’actes entiers, mise en œuvre de
l’acte d’avocat et des modes alternatifs de règlement des
différends, rédaction d’actes de procédure et plaidoirie.
Adeline Levrel, qui dirige l’EDAGO depuis 2011, témoigne

du mouvement de professionnalisation de l’enseignement
ces dernières années : « Il faut arrêter de dire que les
écoles d’avocats ne servent à rien. Elles permettent d’ac-
quérir les savoirs-faire et savoirs-être indispensables à
la profession ». D’ailleurs, afin de mettre les élèves dans
le bain de leur future vie professionnelle, l’apprentissage
se réalise à partir de vrais dossiers, évidemment soumis
au secret. «  C’est un vrai ruban pédagogique que nous
utilisons dans toutes les matières, y compris en pénal.
Les élèves-avocats suivent les dossiers de bout en bout.
Nous leur apprenons la technique juridique et à utiliser
le droit dans l’intérêt du client ». À Montpellier, les élèves
peuvent choisir plus classiquement entre le droit public,
la pratique judiciaire ou la pratique du droit de l’entre-
prise, tandis qu’à Marseille, trois modules optionnels leur
sont proposés : module juridique (droit de l’entreprise,
conseil...), module judiciaire (contentieux civil, pénal,
social...) et module public (fonction publique, urbanisme,
marchés publics...). L’EDA Sud-ouest Pyrénées impose,
de son côté, de choisir un module spécialisé comprenant
30 heures de formation (droit pénal, droit social, droit de
l’entreprise et conseil fiscal, droit administratif et conten-
tieux fiscal, droit de la construction et droit immobilier et
droit de la famille). Quant à
l’ECOA, elle propose en op-
tion aux élèves ne sachant
© ERAGE
pas lire un bilan comptable
6 heures de formation, ainsi
qu’un cours magistral sur la
réforme de la cour d’appel.
Partenariats. À côté de ces
options, les écoles déve-
loppent de véritables spéci-
ficités grâce aux partena-
riats qu’elles nouent. Ainsi
l’EFB s’enorgueillit de pou-
voir notamment envoyer ses
élèves-avocats à l’étran- À l’ERAGE, le programme innovation comprend plus
ger dans le cadre de leur
PPI, voire de leur stage final. À l’HEDAC, ce sont les for-
mations complémentaires qui font la différence : l’école
versaillaise a d’ailleurs créé un DU Avocat Conseil des
entreprises innovantes avec la faculté Jean Monnet, et
un DU Avocat / juriste Conseil Fiscal des entreprises avec
l’université Paris Est Créteil et EY Société d’avocats. Trois
autres habilitations vont suivre en droit des sociétés, en
droit social et en contentieux. «  55 à 60  élèves-avocats
viennent d’autres IEJ que ceux du ressort, et cela est dû
aux formations complémentaires que nous proposons »,
constate Benoît Dumontet. L’école des avocats de Bordeaux
bénéficie, elle, de sa proximité géographique avec l’École
nationale de la magistrature, avec laquelle elle organise
des séances pédagogiques communes, notamment sur
les questions déontologiques et éthiques. Dans le cadre
du PPI, les élèves-avocats peuvent également suivre une
formation à l’ENM. L’EDA Aliénor a par ailleurs noué un
partenariat avec l’école de commerce et de management
Kedge, permettant aux élèves-avocats d’y effectuer leur
PPI afin d’obtenir une certification, voire d’y poursuivre leur
parcours pour obtenir un double diplôme. Une Job fair est
également organisée par les deux écoles. L’EDA Aliénor
étant labellisée Erasmus+, les élèves-avocats qui le souhai-
tant peuvent effectuer leur stage ou leur PPI dans l’un des
Actual ité
pays de l’Union européenne en bénéficiant d’une bourse.
L’ERAGE travaille, elle, avec toutes les grandes écoles de
la région : l’ENA, l’école de management de Strasbourg,
Epitech… « Nous échangeons et mutualisons les interve-
nants », explique Enke Kebede. À Lyon, l’EDARA a noué
un partenariat avec l’EM Lyon qui permet aux élèves-
avocats qui le souhaitent d’intégrer le mastère spécialisé
juriste manager international. Spécificité lilloise oblige, les
élèves-avocats d’IXAD peuvent bénéficier, quant à eux, d’un
partenariat avec l’EDHEC, à l’issue duquel ils se voient déli-
vrer un certificat de management juridique.
Innovation. Dans le cadre du parcours entrepreneuriat, les
élèves-avocats de l’école lilloise peuvent également tirer
profit du partenariat avec l’incubateur EuraTechnologies,
ce dernier ayant créé une structure interprofessionnelle
spécialement dédiée aux innovations « Fintech, Assurtech,
Legaltech – Cybersécurité » (FALC). L’école poursuit ainsi
sur sa lancée en matière d’innovation. Outre le Forum
numérique organisé pour la première fois l’an dernier,
les élèves participent en effet à un challenge de création
de cabinet. « L’été dernier, 21 équipes ont concouru. À
la fin, plusieurs membres du jury ont vu qu’il y avait déjà
des pépites ! », se félicite Karine Losfeld. Le numérique,
l’innovation, les legaltechs…
c’est évidemment l’un des
grands sujets des écoles
d’avocate aujourd’hui. Chacun
assure préparer les élèves-
avocats à ce défi inconnu de
leurs aînés, en les faisant
notamment travailler sur des
cabinets virtuels ou en les
formant au RGPD. Mais en la
matière, l’ERAGE se distingue
nettement du lot avec son
école de l’innovation. « Nous
les obligeons à avoir un projet
innovant, à voir la profession
de 100 heures.
de façon différente, à créer
une nouvelle profession qui n’existe pas encore  », ex-
plique Enke Kebede. Le programme innovation comprend
ainsi plus de 100 heures. Les élèves sont sensibilisés à
la legaltech, au legal design, aux stratégies innovantes,
aux nouveaux besoins des clients, à la remise en cause
du business model… L’an dernier, l’ERAGE a même orga-
nisé son premier « Legal Hackaton ». Pendant 5 mois, les
élèves-avocats ont travaillé sur des projets qui ont pris
forme, pour 10 équipes, lors des 48 heures du hackaton,
en collaboration avec les élèves de l’école d’informatique
Epitech. Si les élèves-avocats sont au départ déconcer-
tés par l’approche de l’ERAGE, très différente de l’image
qu’ils se font de leur futur métier, ils trouvent tous en
revanche des stages et des collaborations à la sortie. « Ils
sont de plus en plus recrutés pour faire autre chose que
du droit : travailler sur le développement économique du
cabinet, revoir le business plan, faire du legal design… les
cabinets recrutent à l’ERAGE pour ces compétences », se
félicite Enke Kebede. « Le fait d’avoir fait l’ERAGE est une
plus-value du fait du parcours particulier qu’offre l’école,
reconnaît Dehlia de Faria, élève-avocate à l’école stras-
bourgeoise. Tous les partenariats ne peuvent qu’aider à
trouver des stages  ». C’est ainsi que Kristina Lazatian,
élève-avocate à l’ERAGE dans la promotion précédente,
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 A ct u al i t é
réalise des infographies en droit social pour le cabinet
Sagan Avocats. Ce, après avoir cofondé la Law Box, un
site de conseils et fiches juridiques à destination des étu-
diants en droit. « J’ai été étonnée qu’on ne nous ait parlé
à la fac de cet écosystème qui est essentiel aujourd’hui »,
témoigne-t-elle. Du côté de l’EDA Centre-sud, le volet
numérique (stratégie digitale du cabinet, utilisation des
réseaux sociaux à des fins professionnelles, legal design,
RGPD…) est d’autant plus important que l’école noue des
relations de plus en plus étroites avec la french tech de
Montpellier. Dans le cadre d’un parcours « Talent & inno-
vation », le Lab EFB offre également des possibilités de
développement pour les projets innovants des élèves ten-
tés par le numérique, lesquels peuvent ensuite candidater
pour l’incubateur du barreau de Paris. Une ouverture vers
un monde nouveau qui a séduit Christophe Delaisement.
Ce dernier, devenu membre de Young Avotech, estime
d’ailleurs que le Lab constitue la véritable valeur ajoutée
de l’EFB : « C’est génial car les legaltechs sont une part
importante de ce que sera la profession demain. En arri-
vant à l’EFB, nous n’avons pas de culture technologique
donc l’acquérir à l’école est vraiment intéressant ».
“ 
Aux côtés des compétences
purement techniques, les écoles
veulent pousser les élèves-avocats
”
à révéler d’autres aptitudes
Soft skills. Les écoles invitent également leurs élèves à
se frotter à la réalité de leurs futurs métiers dans le cadre
d’activités annexes à la scolarité. Elles les incitent ainsi à
participer aux cliniques juridiques qui se développent de
plus en plus dans le giron des universités. Ces dernières
permettent aux élèves-avocats de pratiquer le droit en
conseillant le grand public sous la supervision d’un avocat
ou d’un professeur. Aide aux différents concours de plai-
doirie ou thématiques organisés par les cabinets d’avocats
et participation aux opérations pros bono leur sont égale-
ment proposées. À l’EFB, certains élèves-avocats peuvent
même participer aux séances du conseil de l’ordre ou à
ses commissions. À l’HEDAC, les élèves doivent suivre un
projet d’engagement professionnel spécifique (PEEPS) en
participant à de multiples manifestations de la profession
(avocat dans la Cité, consultations gratuites, concours,
conférence des mercredis de l’HEDAC…). À IXAD, une
plateforme devrait être mise à disposition des avocats
à la rentrée pour leur proposer un pôle d’élèves-avo-
cats pour une aide ponctuelle (pour faire de la recherche
par exemple). Les élèves seront indemnisés par le biais
d’une convention de stage. «  Cela peut permettre à un
élève-avocat qui n’a pas de réseau de se faire remarquer
et aux barreaux de moindre importance qui ne trouvent
pas de collaborateurs d’avoir des ressources et de se
faire connaître  », explique Karine Losfeld. À Bordeaux,
12 G A Z E T T E D U PA L A I S - M A R D I 1 ER O C T O B R E 2 0 1 9 - N O 3 3
les élèves-avocats se font aussi les ambassadeurs de
la profession grâce aux partenariats de l’école avec les
maisons de justice, en participant à la reconstitution d’un
procès fictif aux journées du patrimoine ou en se ren-
dant dans des collèges et des lycées. «  Nous essayons
de multiplier les projets et de communiquer sur l’offre de
droit », explique Carole Fayet. À l’EDAGO, durant l’année,
les élèves-avocats se penchent également sur les grands
sujets d’actualité et organisent un colloque qui a lieu le
même jour que le gala en juin. Dans le même esprit, les
élèves-avocats de l’EDA Sud-ouest Pyrénées ont parti-
cipé avec l’ordre des avocats de Toulouse à l’organisation
du procès de la femme. Car aux côtés des compétences
purent techniques, les écoles veulent désormais pousser
les élèves-avocats à révéler d’autres aptitudes. À IXAD, un
passeport de compétences mettant en avant les soft skills
devrait ainsi être créé. Même démarche à l’EDA Centre-
sud qui veut développer le learning contract. « Nous allons
créer un module d’intelligence émotionnelle s’appuyant
sur les soft skills », explique Christophe Toulza. Et de pré-
ciser : « Nous voulons que les élèves-avocats prennent
conscience qu’au-delà des qualités juridiques, il existe des
qualités humaines tout aussi importantes s’ils veulent se
démarquer ».
Vers 12 mois de scolarité ?
Alors que la mise en œuvre de la dernière réforme de
la formation initiale commence tout juste à porter ses
fruits, les écoles d’avocats vont-elles devoir revoir leur
copie sous la pression du CNB ? Lors de son assem-
blée générale des 16 et 17  novembre 2018, l’institu-
tion représentative des avocats a en effet adopté une
résolution visant à réformer profondément le contenu
de la formation initiale des avocats. Elle recommande
notamment de diminuer sa durée de 18 à 12 mois qui
seraient répartis comme suit : 4 mois d’enseignements
pratiques à l’école ; 2 mois de stage en juridiction, en
entreprise, dans une administration, auprès d’autres
professionnels du droit, ou à défaut, en cabinet d’avo-
cats (ancien PPI) ; et 6 mois de stage en cabinet d’avo-
cats. Si la plupart des élèves-avocats interrogés saluent
cette réduction du temps de scolarité pour entrer plus
vite dans la profession, les directeurs de la formation
initiale et de la pédagogie, en revanche, ne cache pas
leurs réticences. « Former des avocats en 6 mois, c’est
déjà compliqué ; en 4 mois, c’est de la magie en raison
des nouvelles compétences à acquérir », estime Enke
Kebede, directrice de l’ERAGE. Un avis partagé par
Adeline Levrel, directrice de l’EDAGO, qui regrette de
voir le PPI sacrifié : « Nos élèves-avocats suivent des
PPI de grande qualité, en juridiction, en banque ou en
assurance, etc. Un stage en juridiction permet d’appré-
hender avec efficacité le fonctionnement du tribunal et
les attentes des magistrats ; l’avocat en devenir devient
ainsi plus performant et percutant ».
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