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Cours 

DROIT
FINANCIE
R
Niveau d’étude : 3ème Année Finance

Année universitaire
2022-2023
Droit Financier Page 2 sur 41

Introduction :
I- La notion de droit financier est une notion nouvelle dans notre droit positif. Le droit
financier est une composante du droit des affaires qui traite la sphère financière, avec la
finance d’entreprise et la finance du marché. Le droit financier relève du droit des marchés.
Il correspond au droit des marchés financiers. Cette appellation est dominante chez les
professionnels de la finance.

La raison de cela tient sans doute à la place centrale occupée par les marchés financiers dans
nos économies modernes.

La notion de marché financier : Il est défini comme étant le lieu où s’effectuent les
transactions et où se rencontrent les acheteurs et les vendeurs1.

II- L’évolution de la matière : La réglementation du marché financier en droit tunisien est


de date relativement récente. En effet, la loi portant création d’une bourse des valeurs
mobilières est la loi n°69-13 du 28-02-19692.Lorsque la bourse des valeurs mobilières de
Tunis a été créé en 1969, très peu de personnes avaient relevé l’importance de cette création.
Elle prenait suite de « l’office tunisien de cotation des valeurs mobilières », (OTCVM) crée
en 1945, qui lui-même, avait mis fin aux chambres de compensation crées après le
lancement en 1937, par la caisse foncière, d’une émission importante d’obligations en
Tunisie.

En 1987, 18 ans après sa création, force de constater que la bourse de l969 n’a joué qu’un
rôle mineur dans la collecte et l’affectation de l’épargne dans les entreprises tunisiennes, le
volume de transactions en bourse ne dépassait pas, en 1987, les 30 millions de dinars3.

L’évolution du marché financier s’inscrit dans un cadre de trois phénomènes connus sous
l’appellation « règles de trois D » : La dérèglementation, la désintermédiation, et le
décloisonnement.

-La dérèglementation : fait corps avec le rythme accéléré de la réalité financière sur le plan
mondial et suite à l’échec de l’expérience du dirigisme. Le système de marché financier ne
1 Crozet (Y.), Belletante (B.), Gomez (P.), Laurent (B.), Dictionnaire de banque et de la bourse, Alain Colin,
1993, V° marché.
2 Loi publiée au JORT n° 8 du 04/08/1969 p 240.
3 Source : www.bvmt.com.tn.
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peut pas être perçu que dans un cadre libéral4, c'est-à-dire l’effacement du rôle de l’Etat
pour laisser la place aux organes de marché financier. La meilleure solution consiste à
donner à chaque secteur économique le soin de s’autoréguler avec les organes indépendants
par rapport à l’Etat qui établit la règlementation.

-La désintermédiation : autrefois, l’économie classique nécessitait l’intermédiation des


banques (crédit, récolte du dépôt etc…), mais aujourd’hui, et surtout avec la loi du 14-11-
1994, le législateur encourage les entreprises qui émettent directement sur les marchés des
capitaux, plutôt que d’emprunter auprès de leurs banquiers.

-Le décloisonnement : il signifie l’élimination ou la suppression des frontières entre les


marchés séparés. L’intérêt de décloisonnement est la globalisation c'est-à-dire l’ouverture du
marché sur le plan international et non pas seulement sur le plan interne (désintermédiation
et dérèglementation).

III- L ’objet de la matière : Les valeurs mobilières :

Sont considérés comme valeurs mobilières, les actions, les actions à dividende prioritaire
sans droit de vote, les certificats d’investissement, les titres participatifs, les obligations, les
obligations convertibles en actions, les parts des fonds communs de placement en valeurs
mobilières, les droits rattachés aux valeurs mobilières précitées et les autres instruments
financiers négociables sur des marchés organisés 5.

Les valeurs mobilières sont dématérialisées et sont représentées par une inscription au
compte de leur propriétaire auprès de la personne morale émettrice ou d’un intermédiaire
agréé. Elles se transmettront par transfert d’un compte à un autre.

Ces titres représentent un outil efficace de collecte des capitaux en vue de les utiliser au
profit des projets économiques permettant aux entreprises de diversifier leurs sources de
financement.
Les deux principales valeurs mobilières négociées sur le marché financier tunisien sont les
titres de capital et les titres de créance.

1. Les titres de capital : Sont considérés comme titres de capital, les actions ordinaires ou
privilégiées, les actions à dividende prioritaire sans droit de vote et les certificats
4 Le marché financier est le libre jeu de l’offre et la demande, la volonté des parties est l’élément principal
du marché.
5 ARTICLE 1ER DE LA LOI N°2000-35 DU 21 MARS 2000, RELATIVE A LA DEMATERIALISATION DES TITRES.
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d'investissement. Pour les actions ordinaires, elles sont des titres de propriété d'une société6.
Chaque action représente une fraction du capital d’une société par action. Elle a une valeur
nominale qui ne peut être inférieure à un dinar7. Les actions ordinaires confèrent à leurs
titulaires des droits de nature différente il s’agit principalement du :

Droit aux dividendes : La possession d'actions ouvre un droit sur les bénéfices de l'entreprise
proportionnellement à la part du capital ainsi détenue. Il s'agit du droit au dividende. Ce droit est
variable d'une année à l'autre, découlant directement des résultats annuels de l'entreprise. Il est
distribué à la fin de chaque exercice comptable.  La mise en paiement des dividendes décidée par
l'assemblée générale ordinaire d'une société faisant appel public à l'épargne, doit avoir lieu dans un
délai maximum de trois mois à partir de la décision de l'assemblée générale8. Également, la
possession d’action confère un droit pécuniaire sur l'actif net. Ce droit intervient en cas de
liquidation de la société. C’est un droit au remboursement de l'apport lors de la liquidation de la
société. Le boni de liquidation est réparti entre les associés proportionnellement à leur participation
dans le capital social (article 47 du CSC). Lorsque la liquidation résulte de la dissolution de la
société, les associés peuvent, après le paiement de tous les créanciers, reprendre les biens meubles
ou immeubles objet de leurs apports, sauf stipulation contraire des statuts (article 46 du CSC)9.

Droit de participer et voter aux assemblées générales

L’actionnaire a un droit de participation aux assemblées générales afin de voter les décisions
relatives à la vie de la société. Ce droit est proportionnel à la fraction du capital dont
l’actionnaire est propriétaire.

Tout actionnaire peut voter par correspondance ou se faire représenter par toute personne
munie d'un mandat spécial.

Droit à l’information :

6 RETAIL(L), Les titres de sociétés et leurs évaluations, collection de l’expertise judiciaire, Sirey, 1961.D’après l’article
316 du CSC : « Sont réputées actions de numéraire : - Celles dont le montant est libéré en espèces ou par compensation
ou celles qui sont émises par suite d'une incorporation de réserves, bénéfices ou primes d'émission au capital. - Celles
dont le montant résulte pour partie d'une incorporation de réserves, bénéfices ou primes d'émission et pour partie
d'une libération en espèces. A l'exception des actions libérées en espèces les actions de numéraires doivent être
intégralement libérées lors de la souscription. Toutes autres actions sont des actions d'apport ».Cet article établi une
distinction entre les actions de numéraire et les actions d’apport dont le critère de distinction est tiré de la nature de
la contrepartie justifiant l’émission de l’action. Les actions de numéraire sont celles dont le montant est libéré en
espèces ou par compensation d’une créance a l’occasion d’une augmentation de capital ou encore celles qui sont
émises par suite à l’occasion d’une augmentation de capital ou encore celles qui sont émises par suite à une
incorporation de réserves, bénéfices ou primes d'émission et pour partie d'une libération en espèces. Les actions
d’apport sont celles émises pour rémunérer un apport en nature. V. Mellouli (S) et Frikha (S), op.cit., p.294 et s.
7 Article 161 al.2 du CSC.
8 Article 17 de la loi n° 94-117 du 14 novembre 1994 portant réorganisation du marché financier.
9 Mellouli (S) et Frikha (S), op.cit., p.296.
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Le droit d’information que la loi garantit à l’actionnaire lui permet de se faire une opinion
personnelle sur la gestion de la société en se faisant communiquer un ensemble de
documents soit d’une manière permanente soit préalablement aux assemblées générales.
Pour les sociétés faisant appel public à l'épargne, l'exercice du droit d'information est
renforcé par le contrôle du Conseil du Marché Financier.

2. Les titres de créances : Sont considérés comme titres de créances :  les obligations, les
obligations convertibles en actions, les titres participatifs, les bons de trésor
assimilables « BTA » et les SUKUK.

L’obligation représente pour celui qui la détient un titre de créance à l’encontre d’une
société anonyme. Souscrire à une obligation revient donc à consentir un prêt à un certain
taux sur une durée précise (généralement 5 ans, 10 ans, 20 ans…) et connue dès le départ.10.

Quelles sont les droits d’un obligataire ?

 Droits pécuniaires :

Ces droits se composent essentiellement du droit au paiement des intérêts (le coupon) et au
remboursement à l’échéance des obligations (vous récupérez votre mise de départ).

 Droits extra- pécuniaires

Les obligataires peuvent se réunir en assemblée spéciale, laquelle assemblée peut émettre un
avis préalable sur les questions inscrites à la délibération de l’assemblée générale ordinaire
des actionnaires. Cet avis est consigné au procès-verbal de l’assemblée générale des
actionnaires.

IV : Les textes règlementaires de la matière :

1- LOI N° 94-117 DU 14 NOVEMBRE 1994, Portant Réorganisation Du Marché


Financier, telle que modifiée par la loi n° 99-92 du 17 août 1999 relative à la
relance du Marché Financier,

2- Loi N°2005-96 du 18 octobre 2005 relative au renforcement de la sécurité des


relations financières

10 Article 327 du CSC.


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3- La loi n°2009-64 du 12 août 2009 portant promulgation du code de prestations


des services financiers aux non-résidents

4- Code des organismes de placement collectif

5- Loi n°2000-35 du 21 mars 2000, relative à la dématérialisation des titres.

6- Code des sociétés commerciales

7- Décret n°99-2478 du 1er Novembre 1999 portant statut des intermédiaires en


Bourse tel que modifié et complété par le décret n°2007-1678 du 5 Juillet
2007.

En effet, on étudiera donc, les acteurs du marché financiers sont les émetteurs ou
cédants de titres par appel public à l’épargne (Chapitre I), les prestataires de services
au sein du marché financier (Chapitre II) et le régulateur de ce marché : le CMF
(Chapitre III).

CHAPITRE I : LES SOCIETES ET LES


ORGANISMES FAISANT APPEL PUBLIC A
L’EPARGNE

L’article premier de la loi du 14 novembre 1994 dispose que sont réputés sociétés ou
organismes faisant appel public à l'épargne les sociétés ou organismes qui répondent
à certains critères posés par ledit article. Il ne s’agit pas à proprement parler d’une
présomption légale mais d’une définition ou d’une règle de fond11. Après un exposé

11 La détermination des sociétés faisant appel public à l’épargne emporte plusieurs conséquences juridiques que l’on
verra plus loin.
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des critères posés par la loi (S1) on examinera d’une manière plus approfondie le cas
des sociétés dont les titres sont cotés en bourse (S2).

SECTION 1 : LES CRITERES LEGAUX DE L’APPEL


PUBLIC A L’EPARGNE
L’article 1er de la loi pose six critères de l’appel public à l’épargne. Il retient ainsi un
critère formel tiré des statuts mêmes de la société la qualifiant expressément comme
société faisant appel public à l’épargne. Il retient également un critère matériel tiré de
l’activité exercée par la société (banque et assurance). Il retient, enfin, le critère
quantitatif de diffusion des titres (société dont le nombre des actionnaires est égal ou
supérieur à 100) et de procédés de diffusion (admission à la cote de la bourse12,
placement des titres par recours soit à des intermédiaires, soit à des procédés de
publicité quelconques, soit au démarchage13).

Paragraphe 1 : Le critère formel


Ce sont les sociétés qui ont reçu cette appellation dans les statuts (A) et celles qui
sont cotées en bourse (B).

A/ « Les sociétés qui sont déclarées comme telles par leurs statuts »

Il s’agit à la fois d’un critère formel et subjectif. L’énonciation formelle dans les
statuts qu’il s’agit d’une société faisant appel public à l’épargne suffit pour sa
qualification comme société faisant appel public à l’épargne (c’est comme si on disait
que la société est une SARL, société anonyme, etc.). Il est évident que ce critère

12 Le critère tiré de l’admission à la cote est dépourvu d’effet lorsque la société anonyme est au stade de la création. En
effet, pour l’admission de ses actions à la cote de la bourse, une société par actions doit justifier d’une existence au
moins égale à trois ans (art. 35 du règlement général de la bourse des valeurs mobilières de Tunis, visé par arrêté du
ministre des finances du 13 février 1997).
13 Le démarchage s’entend l’activité de la personne qui se rend habituellement à la résidence de personnes, sur leurs
lieux de travail ou dans les lieux publics, en vue de leur proposer la souscription ou l’acquisition de titres. Est également
considéré comme démarchage, l’envoi de lettres, dépliants ou tous autres documents lorsqu’ils sont utilisés, de façon
habituelle, pour proposer la souscription ou l’acquisition de titres (art. 1 de la loi n°94-117 du 14 novembre 1994,
portant réorganisation du marché financier ; décision C.M.F. n°7 du 1 juin 2001, relative au démarchage financier).
Selon la doctrine du conseil du marché financier, une société faisant appel public à l’épargne peut augmenter son capital
par émission en numéraires, sans appel public à l’épargne. Il s’agit en fait d’opérations d’augmentation de capital
réservées ou destinées à une population dont le nombre est inférieur à cent, sans recours à des intermédiaires, ni à des
procédés de publicité ou de démarchage. Ce genre d’opérations ne nécessite pas la production de prospectus au sens de
la réglementation relative à l’appel public à l’épargne. Conseil du marché financier, Rapport annuel 2004, p. 19.
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formel traduit une volonté des actionnaires et en cela il est un critère subjectif, mais il
reste à savoir si la modification des statuts emportant suppression de cette mention est
de nature à faire sortir la société de cette catégorie des sociétés faisant appel public à
l’épargne. On trouve dans cette question la problématique générale de la
détermination de l’époque à partir de laquelle une société perd la qualité de société
faisant appel public à l’épargne.

B/ « Les sociétés dont les titres sont admis à la cote de la Bourse »

L’admission à la cote obéit à des règles édictées par le conseil du marché financier.
L’admission à la cote d’un marché boursier est un critère classique par lequel une
société est dite comme faisant appel public à l’épargne. Mais il faudra se rappeler que
toute société faisant appel public à l’épargne n’est pas nécessairement une société
cotée. La radiation de la cote peut être prononcée emportant par-là perte de la qualité
de société faisant appel public à l’épargne.

Paragraphe 2 : Le critère matériel

Ce sont les banques (A) et les sociétés d'assurances (B) quel que soit le nombre de
leurs actionnaires. Il s’agit d’un critère tiré de l’objet social. Le nombre des
actionnaires est indifférent.

A/ Les banques

Les banques sont des établissements de crédit prenant la forme d’une société
anonyme. L’expression banque désigne à la fois l’activité et la société qui exerce
cette activité. On doit toutefois noter tout établissement de crédit n’est pas
nécessairement une banque. Les établissements financiers ne sont pas ainsi
considérés comme des sociétés faisant appel public à l’épargne en raison de leur
objet non bancaire. Les banques sont divisées en deux catégories : Les banques
universelles et les banques d’affaires. La définition donnée par la loi 1994 permet
d’englober les deux catégories mais l’on peut douter de la pertinence de l’inclusion
des banques d’affaires dans la catégorie des sociétés faisant appel public à l’épargne
surtout lorsqu’elles ne reçoivent pas des dépôts de fonds du public. Le législateur a
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certainement voulu tenir compte de la possibilité qu’ont les banques d’affaires de


recevoir des fonds pour les englober dans les sociétés faisant appel public à
l’épargne.

B/ Les assurances

Les activités d’assurance peuvent être exercées soit par des sociétés anonymes soit
par des sociétés à forme mutuelle (MAE), soit par des caisses mutuelles agricoles
(CTAMA) constituées selon les textes particuliers les régissant. La question est de
savoir si loi de 1994 les vise toutes. Il ne fait pas de doute, cependant, que les sociétés
spécialisées en réassurance sont exclues de la catégorie des sociétés faisant appel
public à l’épargne puisque loi distingue entre l’assurance et la réassurance.

Paragraphe 3 : Le critère quantitatif :

Ce sont les sociétés dont le nombre d'actionnaires est égal ou supérieur à cent. Il


s’agit d’un critère quantitatif tiré du nombre des actionnaires qui doit être égal ou
supérieur à cent. Il peut s’agir d’une société anonyme ou d’une société en
commandite par actions. Une société à responsabilité limitée dont le nombre
d’associés est égal ou supérieur à 50 doit se transformer en société anonyme.

Paragraphe 4 : Le critère tiré des procédés de diffusion :

Ce sont les organismes de placement collectif (A) et les sociétés qui utilisent des
procédés spécifiques pour le placement de leurs titres (B).

A/  Les organismes de placement collectif : OPC

Ces organismes sont régis par un texte spécial, en l’occurrence la loi n° 2001-83 du
24 juillet 2001, portant promulgation du code des organismes de placement collectif.
Sont considérés comme organismes de placement collectif les organismes de
placement collectif en valeurs mobilières (a) et les fonds communs de créances (b).

a) Les organismes de placement collectif en valeurs mobilières

Ils comprennent les sociétés d'investissement à capital variable (SICAV)14, les fonds
14 La SICAV doit être distinguée de la SICAF. Celle-ci a un objet large qui consiste selon la loi du 24 juillet 2001 qui
consiste à promouvoir les investissements et le développement du marché financier. En revanche, l’art 2 du COPC
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communs de placement en valeurs mobilières et les fonds commun de placement à


risque.

1- Les SICAV :

-Elles sont régies par les articles 2 à 9 du Code des OPC. Elles ont pour objet unique
la gestion d’un portefeuille de valeurs mobilières. Cette gestion consiste en
l’acquisition des actions de sociétés cotées en bourse et la souscription aux emprunts
obligataires. Elles sont soumises à l’agrément du CMF et à son contrôle et régies par
le Code des sociétés commerciales tant qu’il n’y est pas dérogé par le Code des OPC.
Son actif est composé de valeurs mobilières émises et cotées en bourse, de titres émis
ou garantis par l’Etat et de fonds en dépôt. Ainsi, il existe des SICAV obligataires et
des SICAV mixtes. Elles sont exonérées de l’impôt sur les sociétés (art 46.9 du Code
de l’IRPP et de l’IS).

-Son capital ne peut être, à la constitution, inférieur à un million de dinars. Les


actions de ces sociétés sont émises sans droit préférentiel de souscription. Elles ne
deviennent négociables qu’après la constitution définitive de la société. Selon l’art 5
dudit Code, les statuts des SICAV doivent spécifier expressément que le capital est
susceptible d’augmentation résultant de l’émission d’actions nouvelles et de
réductions consécutives au rachat par cette même société d’actions reprises aux
détenteurs qui en font la demande. Ils doivent également mentionner que tout
actionnaire peut, à tout moment, obtenir le rachat de ses actions par la société à un
prix fixé (à leur valeur liquidative art 25) sauf lorsque le capital atteint 500 000
dinars. Contrairement aux règles du droit des sociétés commerciales, la variation du
capital ne donne pas lieu ici, ni à la modification des statuts, ni à la réunion d’une
AGE, ni à une publicité imposée par la législation en vigueur pour les autres sociétés.

-Concernant leur fonctionnement, elles peuvent assurer par elles-mêmes leur propre
gestion et décider de l’orientation de leur placement (comité de gestion composé de
trois personnes au moins reconnues pour leur expérience et leur compétence), soit par
l’intermédiaire d’une société de gestion en vertu d’un contrat de mandat soumis à

limite l’objet de la SICAV «à la gestion d’un portefeuille de valeurs mobilières ». Son capital minimum est de un million
de dinars
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approbation du CMF.

2- Les fonds communs de placement en valeurs mobilières (FCP/VM) 


Ils sont régis par les articles 10 à 22 du Code des OPC. Ils ont pour objet la gestion
d’un portefeuille de valeurs mobilières.
* Nature juridique : Ce sont des organismes sans personnalité morale, donc ils ne sont
pas des sociétés et même les règles de la société en participation ne leur sont pas
applicables. En effet, ces fonds ne sont pas des organismes occultes et les porteurs de
parts ne risquent pas de voir leur responsabilité personnelle et indéfinie engagée. Ils
ne sont tenus que dans la limite de leurs parts.
Mais ce sont des copropriétés de nature particulière puisque selon l’art 17 « les
porteurs de parts et leurs héritiers, les ayants droit et leurs créanciers ne peuvent
provoquer le partage en cours d’existence d’un fonds commun de placement en
valeurs mobilières ». Les investisseurs sont des porteurs de parts et non des
actionnaires. Leurs droits portent sur leurs parts respectives et non sur l’ensemble des
actifs composant le fonds.
Bien qu’ils soient dépourvus de personnalité morale, ces fonds sont dotés de
patrimoine propre distinct de celui des porteurs, de celui de la société de gestion et de
celui du dépositaire. En outre, ils sont titulaires de noms car leurs désignations se
substituent, selon l’art 11, à celles de leurs copropriétaires.
* Fonctionnement : Leur structure de fonctionnement est très souple (pas de conseil,
ni assemblée, ni personnel).
-La gestion du fonds est confié à un gérant qui est soit une banque soit un
intermédiaire en bourse ayant la forme d’une SA soit une société de gestion. On en
déduit qu’une personne physique ne peut plus gérer un FCP. Le recours à ce
prestataire de service est obligatoire car le FCP/VM n’a pas de personnalité morale. Il
doit garder secrètes les informations à caractère confidentiel. Il doit promouvoir les
intérêts des porteurs de parts et veiller à leur égalité de traitement. A cet effet, il doit
exercer ses activités dans le respect de l’intégrité, de la transparence et la sécurité du
marché15. Bref, il doit être diligent et loyal.
-La conservation des fonds et des titres revenant aux copropriétaires du fonds est
15 Ch. et H. Dahdouh, Entreprises sociétaires et groupements privés, IHE Editions, ,2007
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confiée à un dépositaire. Celui-ci peut être une banque ou l’une des personnes
morales ayant leur siège social en Tunisie et figurant sur une liste fixée par arrêté du
ministre des finances. Les fonctions de gestionnaire et du dépositaire ne peuvent être
cumulées au titre d’un même OPC/VM. Selon l’art 14 du Code des OPC, le
dépositaire établit le règlement intérieur du fonds en collaboration avec le
gestionnaire. Le dépositaire est chargé d’une mission de contrôle de la gestion des
fonds. Il doit se conduire avec la diligence d’un entrepreneur avisé et d’un
mandataire loyal.

3- Les fonds communs de placement à risque (FCPR)


Considérés parmi les organismes de placement en valeurs mobilières (OPCVM), les
FCPR sont des fonds communs de placement en valeurs mobilières16. Ils sont régis
par la loi n°2005-105 du 19/12/2005 relative à la création des fonds commun de
placement à risque, et le décret d´application n°2006-381 du 3/2/2006, modifiant et
complétant les dispositions du code des OPC tel que promulgué par la loi n° 2001-83
du 24 juillet 2001.

-Le fonds commun de placement à risque est constitué à l'initiative conjointe du


gestionnaire et du dépositaire visé à l'article 28 du code des OPC17, qui sont chargés
de l’établissement du règlement intérieur. En effet, un FCPR doit prévoir un
règlement intérieur qui fixe les modalités de gestion du fonds notamment les
conditions de rachat de ses parts. Ainsi, la souscription aux parts d'un FCPR présume
une acceptation de son règlement intérieur après en avoir pris connaissance.

Notons qu’un FCPR doit impérativement réunir un montant minimum de cent mille
dinars, lors de sa constitution18. Ces fonds représentent en fait des copropriétés de

16 Article 1 du code des OPC.


17 Les actifs d'un organisme de placement collectif en valeurs mobilières doivent être conservés par un dépositaire
unique qui peut être une banque au sens de la loi relative aux établissements de crédit ou l'une des personnes
morales ayant leur siège social en Tunisie et figurant sur une liste fixée par arrêté du ministre des finances.
Le dépositaire est désigné dans les statuts ou le règlement intérieur.
18 Article 12 du code des OPC. L’article 14 du même code prévoit que cette constitution est soumise à l’agrément du
conseil du marché financier.
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valeurs mobilières dépourvues de la personnalité morale19 et qui sont gérées par des
sociétés de gestion.

Cependant, aux termes de l’article 13 du code des OPC : « Les droits des


copropriétaires sont exprimés en parts ; chaque part correspond à une même fraction
de l'actif du fonds... Les parts du fonds sont des valeurs mobilières. La propriété des
parts résulte de l'inscription sur une liste tenue par le gestionnaire du fonds... Cette
inscription donne lieu à la délivrance d'une attestation nominative au souscripteur.»

-A ce titre, le gestionnaire du fonds peut être soit une banque, soit un intermédiaire en
bourse ayant la forme de société anonyme, ou encore la société de gestion visée à
l'article 31 du code des OPC20. Ce gestionnaire est tenu, entre autres, d’assurer la
gestion du fonds pour le compte de porteurs des parts, en conformité avec les
dispositions du code des OPC ainsi qu’à ce que prévoit le règlement intérieur du
fonds. Dans ce cadre, le gestionnaire du fonds représente les porteurs de parts dans
toute action en justice, ainsi que pour tous les actes intéressant leurs droits et
obligations. Cependant, il exerce, en particulier, les droits attachés aux valeurs
mobilières comprises dans le fonds.

-Les FCPR bénéficient de plusieurs avantages qui les distinguent des autres FCP/VM.
En effet, selon l’art 23 (nouveau) du Code des OPC précise que la libération des parts
des FCPR peut être faite en fonction des besoins des projets dans lesquels ces fonds
participent. De plus, aux termes de l’article 1er du décret n°2006-381 cité ci-dessus,
« le FCPR peut accorder des avances en compte courant associés au profit des
entreprises prévues par l’article 21 de la 88-92 du 2 août 1988 susvisée, et dans
lesquelles le fonds détient au moins 5% du capital à condition que le total de ces
avances ne dépasse 15% des actifs du fond. » En effet, les FCPR ne peuvent
employer plus de 15% de leurs actifs (en participation et avances en compte courants

19 Article 10 du code des OPC : « Les dispositions du code des droits réels relatives à l'indivision ainsi que les
dispositions régissant les sociétés en participation ne lui sont pas applicables. »
20 « Les sociétés de gestion sont des sociétés anonymes ayant pour objet unique la gestion des portefeuilles des
organismes de placement collectif en valeurs mobilières. Le capital des sociétés de gestion ne peut, à la constitution,
être inférieur à cent mille dinars. Les sociétés de gestion sont tenues de justifier, à tout moment, que leur capital est au
moins égal à 0,5% de l'ensemble des actifs qu'elles gèrent. Cette proportion n'est plus exigée lorsque le capital atteint
cinq cent mille dinars ».
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associés) au titre d´un même émetteur sauf pour les valeurs mobilières émises ou
garanties par l´Etat et les collectivités locales21.

A cela il faut ajouter les avantages fiscaux accordés à ces FCPR et leurs
souscripteurs. En effet, il est évident, de part le risque qu’ils acceptent de courir, de
prévoir en faveur de ce genre d’organismes ainsi qu’aux investisseurs qui y placent
leurs argents, un ensemble d’avantages fiscaux, qui seraient de nature à les
encourager davantage à aider les entreprises qui ne présentent pas forcément une
bonne situation économique et qui ne pourront pas, par conséquent, recourir
facilement à d’autres moyens de financement22. Il s’agit des entreprises qui réalisent
des investissements dans les zones de développement ; ou dans les secteurs de la
technologie de la communication et de l’information et des nouvelles technologies ;
ou des investissements promus par les nouveaux promoteurs ; ou de nouveaux
investissements réalisés par les PME.

b) Les fonds communs de créances (FCC) :

C’est une OPC. Son objet n’est pas la gestion d’un portefeuille de valeurs mobilières,
mais l’acquisition de créances notamment d’origine bancaire. C’est pourquoi il est
l’un des supports juridiques de la titrisation. Celle-ci est un procédé destiné à abaisser
le coût du crédit en élargissant les moyens de financement des banques. En effet, les
banques qui consentent des crédits à moyen ou long terme, notamment dans le
secteur immobilier ont besoin de mobiliser leur créance hypothécaire. Ils peuvent
transformer leurs créances sur les emprunteurs, en titres pour les céder à des fonds
communs dont les parts seront souscrites par le public.
Le FCC ressemble par ses caractéristiques d’organisation au FCP puisqu’il est une
copropriété sans personnalité morale qui fait appel pour son fonctionnement à un
gestionnaire d’une part et à un dépositaire d’autre part. Mais c’est une copropriété de
créances et non de valeurs mobilières. En outre, ils se séparent par le fait que le FCC
doit être constitué préalablement à toute ouverture au public, par l’impossibilité aux
21 Article 1 et 2 du Décret n°2006-381 du 3 février 2006, portant application des dispositions de l’article 22 bis du code
des organismes de placement collectif, promulgué par la loi n°2001-83 du 24 juillet 2001, tel que complété par la loi
n°2005-105 du 19 décembre 2005, relative à la création des fonds communs de placement à risque.
22 Y. Ben Hammadi et I. Rebaï, Les aspects juridiques et fiscaux des modes de financement des investissements de
l’entreprise en Tunisie, Mémoire de fin d’étude, IHEC 2008-2009, p.46 et s.
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porteurs de parts de réclamer le rachat de leurs parts sur les actifs du fonds, par
l’existence de droits différents attachés à diverses catégories de parts de fonds
commun de créances.
Le fond doit être spécialisé, il ne peut acquérir que des créances résultant
d’opérations de crédit et dont la durée restante est supérieure à trois ans et les
créances acquises ne doivent être ni immobilisées ni douteuses ni litigieuses. La
spécialisation du fond est marquée aussi par l’interdiction de faire des emprunts. Il a
l’obligation de conserver les créances et de ne pas les nantir.

B/ Les sociétés et organismes utilisant des procédés spécifiques pour le


placement de leurs titres

« Les sociétés et les organismes autres que les organismes de placement collectif en
valeurs mobilières qui, pour le placement de leurs titres, recourent soit à des
intermédiaires, soit à des procédés de publicité quelconques, soit au démarchage ».
« Le démarchage s'entend l'activité de la personne qui se rend habituellement à la
résidence de personnes, sur leurs lieux de travail ou dans les lieux publics, en vue de
leur proposer la souscription ou l'acquisition de titres ». « Est également considéré
comme démarchage, l'envoi de lettres, dépliants ou tous autres documents lorsqu'il
est utilisé, de façon habituelle, pour proposer la souscription ou l'acquisition de
titres ».

Ce critère vise les modalités de la diffusion des titres dans le public. Il peut s’agir soit
de recourir à des intermédiaires, soit de faire de la publicité ou du démarchage. La
notion de démarchage est définie à la fois dans son sens habituel et dans le fait
d’envoyer toute sorte de documents pour proposer la souscription de titres. Le
démarchage doit être habituel. Deux fois font l’habitude.
Droit Financier Page 16 sur 41

SECTION II : LES SOCIETES DONT LES TITRES SONT COTES EN


BOURSE – LA COTE DE LA BOURSE

Les valeurs mobilières sont admises à la cote de la Bourse dans les marchés de titres
de capital (qui comprennent le marché principal et le marché alternatif) ou dans le
marché obligataire ou dans le marché des fonds communs de créances.23 Il existe des
règles communes à l’admission de toutes les valeurs mobilières à la cote qu’il faut
examiner (§1), avant d’étudier les règles particulières à chaque catégorie de valeurs
mobilières (§2).
Paragraphe 1 : Les règles communes à l’admission des valeurs mobilières à la
cote
Ces règles seront appréciées à propos de la demande d’introduction (A), puis de la
décision de la bourse (B)
A/ La demande d’introduction
Toute autre valeur mobilière doit faire l'objet d'une demande d'admission à la cote par
l'entremise d'un intermédiaire en Bourse.24
L'admission est demandée pour tous les titres d'une même catégorie déjà émis25.
-Le dossier d'admission à la cote : Il comporte les documents juridiques,
économiques, financiers, et comptables de la société ou du fonds commun de
créances qui requiert l'admission26. La liste et la teneur de ces documents sont fixés
par la Bourse27. Celle-ci est habilitée à demander, à la collectivité émettrice, la
production de toute information complémentaire.
- Engagements : Outre les obligations découlant de la réglementation en vigueur, la
collectivité qui demande l'admission de ses titres à la cote, prend les engagements
suivants28 :
23 Article 22 (nouveau) (Arrêté du Ministre des Finances du 24 septembre 2007, art.1er.
24 Article 26. A l'exception des titres de créance émis par l'Etat et les collectivités publiques Locales, qui
sont admis à la cote selon la procédure définie à l'article 75 alinéa 3 de la loi n° 94-117 du 14 novembre
1994.
25 Article 27
26 Article 28(Arrêté du Ministre des Finances du 15 avril 2008 art.1er)
27 Voir……
28 Article 29
Droit Financier Page 17 sur 41

- préalablement à l'introduction de ses titres à la négociation, justifier du dépôt


des titres à la Société tunisienne interprofessionnelle pour la compensation et le
dépôt des valeurs mobilières (STICODEVAM) et la prise en charge des
opérations de règlement-livraison par cette dernière29.
- prendre l'accord du CMF en vue de fixer le calendrier d'émission et de
souscription, pour toute opération financière comportant droit de préférence ou
droit de priorité ;
- transmettre au CMF et à la Bourse tous les communiqués et avis à caractère
financier et publications à diffuser par la collectivité, ainsi que tout document
d'information économique ou financière que la collectivité serait amenée à
éditer et obtenir l'approbation du CMF pour leur diffusion ;
- proposer, le cas échéant, aux autorités du marché, un contrat de liquidité de
ses titres à la cote, signé par un ou plusieurs intermédiaires en bourse30 ;
- assurer, sans frais, par elle-même, ou par un organisme, par elle habilité, pour
les porteurs, le service des titres et le paiement des dividendes ou intérêts, et
aviser le CMF, la STICODEVAM et la Bourse de toute modification dans la
désignation des caisses chargées du service financier ;
- si les titres de la collectivité font l'objet d'une cotation à l'étranger, assurer au
CMF et à la Bourse une information au moins aussi complète que celle
destinée aux autorités des marchés concernés ;
- désigner, en son sein, une structure chargée des affaires des actionnaires et
des relations avec le CMF, la Bourse et la STICODEVAM.
Dans l'intérêt du marché et des épargnants, la Bourse peut subordonner l'admission
d'une valeur à toute condition particulière communiquée à la collectivité requérante31.

B/ La décision de la bourse sur l’admission

29 La STICODEVAM….
30 Voir pour le contrat de liquidité.
31 Article 30
Droit Financier Page 18 sur 41

- Délai de notification : La Bourse notifie sa décision à la collectivité requérante ou à


son intermédiaire en bourse, au plus tard, dans un délai de trois mois à compter de la
réception de la demande ou, si la Bourse requiert dans ce délai des renseignements
complémentaires, dans un délai d'un mois suivant leur réception32.
- La teneur de la décision : Sans préjudice des prérogatives du CMF, la Bourse peut
rejeter la demande d'admission d'un titre à la cote, si elle estime qu'elle est contraire à
l'intérêt du marché et des épargnants33.
L'admission d'une valeur mobilière est annoncée par un avis publié par la Bourse sur
son bulletin, précisant les conditions de négociation, la date de la première cotation et
la procédure d'introduction34. La Bourse fixe les conditions de négociation et de
cotation des titres nouvellement admis35.
-La durée de validité d'une décision d'admission est de quatre mois. A la demande de
la collectivité, la Bourse peut proroger la validité de sa décision, de deux mois
supplémentaires.

Paragraphe 2 : Les règles spécifiques à l’admission de chaque catégorie de


valeurs mobilières

Les marchés de titres de capital sont ouverts aux sociétés anonymes qui répondent à
des critères d’ouverture au public, de taille, de performance, de liquidité et de
transparence tels que prévus par le règlement général de la bourse36 (A). Le marché
obligataire est ouvert aux titres de créance émis par l'Etat, ou les collectivités
publiques locales, ainsi qu'à tous autres titres de créance émis par les organismes de
droit privé admis à la négociation sur ce marché37 (B). Le marché des fonds communs
de créances est ouvert aux titres émis par les fonds communs de créances38(C).
A/ L’admission des titres de capital

32 Article 32
33 Article 31
34 Article 34 (nouveau) (Arrêté du Ministre des Finances du 24 septembre 2005, art.2)
35 Article 33
36 Article 23 (nouveau) (Arrêté du Ministre des Finances du 24 septembre 2007, art1er)
37 Article 25
38 Article 25 bis (Arrêté du Ministre des Finances du 15 avril 2008, art.2)
Droit Financier Page 19 sur 41

Sont considérés comme titres de capital, les actions ordinaires ou privilégiées, les
actions à dividende prioritaire sans droit de vote et les certificats d'investissement39.
Les titres de capital peuvent être admis au marché principal (a) ou au marché
alternatif (b).
a) Admission au marché principal
Les conditions de l’admission sont les suivantes :
1- Capital minimum et diffusion des titres : La société doit justifier d’un capital
minimum de trois millions de dinars le jour de l’introduction. Les titres des
sociétés détenus par le public et dont l'admission au marché est demandée,
doivent être répartis entre deux cents actionnaires au moins, au plus tard le jour
de l'introduction. Par public, on entend les actionnaires détenant
individuellement au plus 0,5 % du capital et les institutionnels détenant
individuellement au plus 5 % du capital. Par institutionnel, on entend les
Organismes de Placement Collectifs, les établissements de crédit, les
Assurances, les Sociétés d’Investissement à Capital Fixe, les Sociétés
d’Investissement à Capital Risque et les caisses de retraite. L'admission au
marché implique la diffusion dans le public d'un nombre de titres représentant
10 % au moins du capital social au plus tard le jour de l'introduction. Une
dérogation peut être accordée par la Bourse lorsque la collectivité émettrice
diffuse dans le public un minimum de 1 million de dinars40.
2- Durée d’ancienneté : La société doit avoir publié les états financiers certifiés
des deux exercices précédant la demande d'admission. Toutefois, la Bourse
peut accorder une dérogation pour les sociétés dont l'entrée en activité est
inférieure à 2 ans.41
3- Informations financière et informations prévisionnelles : La société doit
présenter des informations prévisionnelles sur cinq (5) années assorties des
hypothèses sous-jacentes. Ces informations établies par le conseil
d’administration ou le directoire selon le cas et sous sa responsabilité, doivent
39 Article 35
40 Article 40 (nouveau) (Arrêté du Ministre des Finances du 24 septembre 2005, art.2)
41 Article 36 (nouveau) (Arrêté du Ministre des Finances du 24 septembre 2005, art.2)
Droit Financier Page 20 sur 41

être accompagnées de l’avis du commissaire aux comptes. Cet avis est émis sur
la base de l’accomplissement des diligences conformément aux normes
professionnelles en vigueur en matière de vérification d’informations
prévisionnelles. Si, à la date de la décision d'admission, le dernier exercice a
été clôturé depuis plus de huit mois, le conseil d'administration ou le directoire
de la société doit établir et publier, sous sa responsabilité, les comptes du
premier semestre. Ces comptes doivent être accompagnés de l'avis du
commissaire aux comptes. La société dont les titres font l'objet d'une décision
d'admission doit tenir la Bourse informée des cessions ou abandons d'éléments
d'actifs intervenus avant son introduction42.
4- Les exercices bénéficiaires : Les deux derniers exercices doivent être
bénéficiaires. La condition de réalisation des bénéfices n’est pas exigée pour la
société qui demande l’admission de ses titres au marché par la procédure
d’inscription directe suite à une augmentation du capital dans le public.
5- Evaluation de la société : La société dont les titres font l'objet d'une demande
d'admission doit présenter un rapport d'évaluation de ses actifs effectué par un
expert membre de l'ordre des experts comptables de Tunisie, autre que le
commissaire aux comptes de la société ou par tout autre expert dont
l'évaluation est reconnue par le conseil du marché financier43.
6- Organisation de la société44 : La société dont les titres font l'objet d'une
demande d'admission au marché, doit justifier de l'existence :
- d'un manuel de procédure d'organisation, de gestion et de divulgation des
informations financières
- d'une structure d'audit interne qui doit faire l'objet d'une appréciation du
Commissaire aux Comptes dans son rapport sur le système du contrôle interne
de la société ;
- d'une structure de contrôle de gestion ;
b) Admission des titres de capital au marché alternatif

42 Article 41
43 Article 37
44 Article 38 (nouveau)
Droit Financier Page 21 sur 41

Les dispositions relatives à l’admission au marché principal sont en principe


applicables aux titres de capital admis au marché alternatif45. Toutefois, il leur est
apporté les dérogations suivantes46 :
-Suppression des conditions relatives aux bénéfices, au capital minimum et à
l’ancienneté : Les conditions de bénéfices et de capital minimum ne sont pas exigées
pour la société qui demande l’admission au marché alternatif. L’admission au marché
alternatif peut être demandée par une société en cours de constitution par appel public
à l’épargne, et ce, après visa du prospectus d'émission par le Conseil du Marché
Financier. Dans ce cas, l’admission est prononcée par le Conseil du Marché Financier
après examen de la demande.

-Répartition du capital : Les titres de la société détenus par le public et dont


l'admission au marché alternatif est demandée, doivent être répartis entre, au moins,
cent actionnaires ou cinq actionnaires institutionnels au plus tard le jour de
l'introduction.
-Evaluation de la société : La société dont les titres font l’objet d’une demande
d’admission au marché alternatif doit présenter un rapport d’évaluation de ses actifs
effectué par un expert-comptable inscrit à l’ordre des experts comptables de Tunisie
ou par tout autre expert dont l’évaluation est reconnue par le Conseil du marché
financier, à condition qu’il ne soit ni son commissaire aux comptes ni le listing
sponsor prévu par l’article 36 bis du statut des intermédiaires en bourse47.

-La désignation d’un listing sponsor : La société doit désigner, durant toute la période
de séjour de ses titres au marché alternatif, un listing sponsor. La durée du mandat
conférée au listing sponsor ne doit être inférieure à deux ans.

45 Une société admise au marché alternatif peut demander le transfert de ses titres au marché principal dès
lors qu’elle réunit les conditions d’admission à ce marché. Dans ce cas, la société n’est pas tenue de fournir
l’évaluation prévue pour l’admission au marché principal.
46 Article 42 (nouveau)
47 Listing sponsor
Droit Financier Page 22 sur 41

En cas de résiliation du mandat, pour quelque motif que ce soit, la société doit sans
délai désigner un nouveau listing sponsor. Le conseil du marché financier doit être
informé de toute désignation48.

B/ L’admission au marché obligataire des titres de créance émis par des


collectivités tunisiennes de droit privé
-La demande d'admission porte sur tous les titres de créance appartenant à une même
émission49. Sont considérés comme titres de créance les obligations, les obligations
convertibles en titres de capital, les titres participatifs, ou tout autre bon donnant droit
à des titres de créance50.
-L'encours de l'emprunt obligataire : Il doit être au moins égal à un million de dinars
le jour de l'introduction51.
-La garantie de l’émission : La Bourse peut demander, à l'appui de toute demande
d'admission au marché obligataire, la production d'une notation reconnue par le CMF,
concernant l'émission. A défaut, elle peut demander la production d'une garantie en
intérêts et capital52.
-L’admission des obligations convertibles en actions : Sauf dérogation de la Bourse,
les valeurs donnant accès au capital53 d'une société ne peuvent être admises au
marché obligataire de la cote que si les titres de capital auxquels elles se réfèrent sont
eux-mêmes admis à la cote. Lorsque la dérogation est accordée, l'émetteur s'engage à
présenter une demande d'admission à la cote, des titres de capital concernés, dans un
délai suffisant avant la prise d'effet du droit d'accès au capital de la société54.

C/ L’admission au marché des fonds communs de créances

48 Article 43(nouveau)
49 Article 48
50 Article 47
51 Article 50
52 Article 49
53 Obligations convertibles en actions.
54 Article 52
Droit Financier Page 23 sur 41

La demande d’admission aux négociations au marché des fonds communs de


créances, porte sur toutes les parts d’un fonds commun de créances. Elle est présentée
par la société de gestion.
Le jour de la demande d’admission aux négociations, la durée de vie restante à courir
du fonds commun de créances dont l’admission est demandée est au moins égale à un
an.
La Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis vérifie que le montant des parts dont
l’admission est demandée et leurs nombres sont suffisants pour assurer la liquidité du
marché55.
La société de gestion qui demande l'admission aux négociations des parts d’un fonds
commun de créances dépose auprès de la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis un
dossier comprenant les documents suivants :
-une demande d’admission à la Bourse,
-un exemplaire du prospectus définitif mentionnant le numéro de visa accordé par le
Conseil du Marché Financier et un exemplaire du règlement intérieur du fonds.
Si la société de gestion présente pour la première fois un dossier d’admission aux
négociations des parts d’un fonds commun de créances, ce dossier comprend en outre
les actes constitutifs de la société56.
La société de gestion est tenue d’informer la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis
de toute modification apportée aux actes, documents et données d'information visés à
l’article précédent.
Cet engagement est formalisé dans la demande d’admission aux négociations des
parts du fonds commun de créances57.
La société de gestion qui a demandé l’admission des parts du fonds commun de
créances est tenue58:
- de communiquer à la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis le calendrier de
remboursement du capital et de paiement des coupons d'intérêt du fonds ;

55 Article 52 bis.
56 Article 52 ter
57 Article 52 quater:
58 Article 52 quinter
Droit Financier Page 24 sur 41

- d’informer la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis préalablement à


chaque échéance :
- du montant du coupon d'intérêt payé à chaque part,
- du montant du remboursement effectué à chaque part,
- le cas échéant, des nouvelles valeurs nominales des parts après chaque
remboursement,
- si nécessaire du nouveau calendrier des remboursements attachés aux
parts du fonds admises aux négociations.
En cas de liquidation du fonds, la société de gestion établit le calendrier et les
modalités de l'amortissement anticipé et de la radiation des parts du fonds de la liste
des titres admis aux négociations sur le marché et en informe la Bourse des Valeurs
Mobilières de Tunis59.

CHAPITRE DEUXIEME : LES PRESTATAIRES DE


SERVICES

SECTION I : LES INTERMEDIAIRES EN BOURSE

Les intermédiaires en bourse sont les agents chargés, à l'exclusion de toute autre
personne, de la négociation et de l'enregistrement des valeurs mobilières à la Bourse
des Valeurs Mobilières de Tunis, droits s'y rapportant et des produits financiers. Ils
peuvent accomplir en outre, les opérations qui sont en relation avec ces missions.
L'activité d'intermédiaire en bourse doit être exercée à titre permanent. Elle est
incompatible avec toute autre activité exercée à titre professionnel60.

§ 1 : Les conditions d’exercice


59 Article 52 sexis
60 Article 55
Droit Financier Page 25 sur 41

Les intermédiaires en bourse sont agréés par le Conseil du marché financier après
avis de l'Association des Intermédiaires en bourse61.

Le retrait de l'agrément ou sa suspension sont prononcés par le Conseil du marché


financier après avis de l'Association des intermédiaires en bourse.

Les intermédiaires en bourse doivent être de nationalité tunisienne. Ils peuvent être
soit des personnes physiques soit des sociétés spécialisées62 de bourse ayant la forme
de société anonyme63.

Les intermédiaires en bourse doivent présenter les garanties suffisantes notamment en


ce qui concerne leur organisation, leurs moyens techniques et financiers,
l'honorabilité et l'expérience de leurs dirigeants ainsi que les dispositions propres à
assurer la sécurité des intérêts de leur clientèle. La nature et l'étendue de chaque
garantie, les règles applicables à l'agrément des intermédiaires, au retrait ou à la
suspension de l'agrément ainsi que les règles nécessaires au contrôle de leurs activités
sont fixées par le décret du 1er novembre 1999 portant statut des intermédiaires en
bourse64. Ce décret distingue les conditions applicables aux personnes physiques et
celles applicables aux personnes morales. Il organise une procédure d’agrément en
deux temps.

a) Les personnes physiques

Les personnes physiques désirant exercer l'activité d'intermédiaire en bourse doivent :


1 - avoir la nationalité tunisienne,
2 - avoir leur résidence en Tunisie,
3 - jouir de leurs droits civiques et politiques,
4 - être aptes physiquement et mentalement à accomplir leurs activités,
5 - avoir une maîtrise ou un diplôme équivalent,

61 L’association …..
62 La société ne peut exercer aucune autre activité.
63 Article 57
64 Article 58. Décret n°99-2478 du 1er novembre 1999, portant statut des intermédiaires en bourse.
Droit Financier Page 26 sur 41

6 - avoir une expérience professionnelle de 5 ans, au moins, dans le domaine


de l'intermédiaire en bourse,
7 - subir avec succès, un test d'aptitude professionnelle organisé par un
organisme choisi par le Conseil du Marché
Financier et sous le contrôle de ce dernier,
8 - s'engager à s'adonner, indépendamment des activités spécifiées à l'article 56
de la loi n° 94-117 du 14 novembre 1994, à l'activité de négociation et
d'enregistrement en bourse de valeurs mobilières et produits financiers,
9 - justifier de l'existence de moyens humains et matériels nécessaires à
l'exercice de l'activité d'intermédiaire en bourse et dont la teneur est déterminée
par une décision générale du Conseil du Marché Financier

b) Les personnes morales


Les sociétés anonymes désirant exercer l'activité d'intermédiaire en bourse doivent :
1 - avoir la nationalité tunisienne,
2 - avoir obligatoirement pour objet, indépendamment des activités prévues à l'article
56 de la loi n°94-117 du 14 novembre 1994, la négociation et l'enregistrement en
bourse de valeurs mobilières et produits financiers65,
3 - justifier de l'existence de moyens humains et matériels nécessaires à l'exercice de
l'activité d'intermédiaire en bourse et dont la teneur est déterminée par une décision
générale du Conseil du Marché Financier,
4 - avoir un capital minimum libéré de :
- 1.000.000 D, si la société demande à être agréée pour l'exercice des activités de
négociation et d'enregistrement en bourse de valeurs mobilières et produits financiers,
de conseil financier, de démarchage financier, de gestion de portefeuille de valeurs
mobilières et de portage d'actions,
- 3.000.000 D, si la société demande à être agréée outre les activités ci-dessus citées,
pour l'exercice des activités de contrepartie, de tenue de marché de garantie de bonne
fin d'émissions ou de l'une de ces activités.
65 Tel que modifié et complété par le décret n° 2007-1678 du 05 juillet 2007
Droit Financier Page 27 sur 41

En outre, le président-directeur général, le directeur général ou le président du


directoire d’une société anonyme d’intermédiation en bourse, doit jouir de ses droits
civiques et politiques, avoir une maîtrise dans un domaine économique ou financier
ou un diplôme équivalent et justifier d'une expérience professionnelle de cinq ans au
moins dans le domaine d'intermédiation financière66.

c) Limites de cumul, incompatibilité et interdictions


Aucun intermédiaire en bourse ne peut participer directement ou indirectement au
capital d'une société anonyme intermédiaire en bourse pour plus de 30 % du capital.
Est considérée participation indirecte, la participation revenant à une filiale, au
conjoint et aux enfants mineurs.
Le président-directeur général, le directeur général, le directeur général adjoint, le
président ou un membre du directoire d'un intermédiaire en bourse ne peut exercer au
même temps aucune fonction dans une autre société d’intermédiation en bourse, dans
une société cotée ou dans un établissement de crédit régi par la loi n° 2001-65 du 10
juillet 2001, relative aux établissements de crédit telle que modifiée et complétée par
la loi n° 2006-19 du 2 mai 2006.
Nul ne peut être salarié, simultanément d'un intermédiaire en bourse et d’un autre
intermédiaire en bourse, d’une société cotée ou d’un établissement de crédit.
Nul ne peut être intermédiaire en bourse personne physique ou dirigeant, à quelque
titre que ce soit, d'une société anonyme intermédiaire en bourse :
- s'il a fait l'objet d'une condamnation pour faux en écriture, pour vol, pour abus de
confiance, pour escroquerie, pour extorsion de fonds ou valeurs, pour soustraction
commise par dépositaire public, pour émission de chèque sans provision, pour recel
de choses obtenues à l'aide de ces infractions et pour infraction à la réglementation
des changes, ou pour infraction aux textes législatifs et réglementaires relatifs à la
répression du blanchiment d’argent
- s'il a fait l'objet d'une condamnation pour un délit intentionnel et pour laquelle il n'a
pas été réhabilité ;
- s'il tombe sous le coup d'un jugement définitif de faillite.
66 Décret n° 2007-1678 du 5 juillet 2007, art.1er
Droit Financier Page 28 sur 41

- s'il a été administrateur ou gérant de sociétés déclarées en faillite et que cette faillite
lui a été étendue personnellement ou s'il a été condamné en vertu des articles 288 et
289 du code pénal relatifs à la banqueroute.

d) La procédure d’agrément
L'agrément des intermédiaires en bourse comporte un agrément de principe et un
agrément définitif délivrés par le conseil du marché financier. Toutefois, le
démarrage effectif des opérations de négociation et d'enregistrement en bourse de
valeurs mobilières et produits financiers demeure subordonné à des autorisations
d'accès à leur système accordé, respectivement, par la banque des valeurs mobilières
de Tunis et la société interprofessionnelle de dépôt, de compensation et de règlement.
En cas de refus, le conseil du marché financier notifie au requérant une décision
motivée. Le conseil du marché financier peut limiter l'agrément de principe à
certaines des activités demandées par le requérant, notamment en raison de ses
moyens financiers et techniques et des garanties présentées. Une telle décision doit
être également motivée.
Tout projet d'extension ou de restriction des activités objet de l'agrément délivré
donne lieu à une demande de modification de l'agrément.

Paragraphe 2 : Les activités de l’intermédiaire en bourse

Les intermédiaires en bourse peuvent, dans les conditions qui sont fixées par décret,
se livrer aux activités suivantes :

 Le conseil financier ;

 Le démarchage financier ;

 La gestion individuelle de portefeuilles ;

 La gestion de portefeuilles au profit d'organismes de placement collectif en


valeurs mobilières ;

 Le placement de valeurs mobilières et de produits financiers ;


Droit Financier Page 29 sur 41

 La garantie de bonne fin d'émissions pour les entreprises publiques ou privées ;

 La contrepartie ;

 La tenue de marché ;

 Le portage d'actions.

Paragraphe 3  : Les obligations collectives des intermédiaires en bourse

A- L’adhésion à l’association professionnelle des intermédiaires en bourse

Les intermédiaires en bourse sont tenus de constituer une association chargée de les
représenter collectivement pour faire valoir leurs droits et intérêts communs et de
donner son avis sur les questions intéressant la profession et de faire toute proposition
concernant le développement du marché financier. Ses statuts sont préalablement
agréés par le ministre des finances après avis du Conseil du marché financier. Cette
association est dénommée "Association des intermédiaires en bourse". Chaque
intermédiaire doit y adhérer67.

B- Les fonds de garantie :

1) Le fonds de garantie de la clientèle du marché des valeurs mobilières et


des produits financiers

Les intermédiaires en bourse doivent constituer un fonds de garantie destiné à


intervenir au bénéfice de la clientèle du marché des valeurs mobilières et des produits
financiers afin de couvrir les risques non commerciaux68. Les conditions de
67 Article 61
68 Article 62 Sont considérés des risques non commerciaux, les défaillances d'un intermédiaire en bourse d'honorer ses
engagements concernant :
- la restitution des fonds déposés ou virés auprès de lui au profit de ses clients à quelque titre que ce soit,
- le paiement des sommes d’argent suite à une négociation de valeurs mobilières ayant fait l’objet d’un ordre transmis
conformément à la réglementation en vigueur,
- le paiement de sommes d’argent suite à une transaction soumise à enregistrement à la bourse des valeurs mobilières de
Tunis qui lui ont été versées ou virées par son co-contractant,
Droit Financier Page 30 sur 41

constitution, d'organisation, de fonctionnement et de contribution des intermédiaires


et des intervenants ainsi que les conditions et limites d'intervention dudit fonds sont
précisées par arrêté du ministre des finances69.

Article 4 :
Les ressources du « fonds de garantie de la clientèle du marché des valeurs
mobilières et des produits financiers » proviennent de :
- 5% du montant des commissions perçues par la bourse des valeurs mobilières de
Tunis sur les transactions boursières sur le marché,
- une contribution annuelle d’un montant de 1000 dinars versée par chaque
intermédiaire en bourse avant la fin du mois de janvier de chaque année. Pour l’année
2009, cette contribution est versée dans un délai ne dépassant pas un mois à compter
de la date de la création du fonds,
- les produits de placement des ressources du fonds.

Le fonds de garantie de la clientèle du marché des valeurs mobilières et des produits


financiers » intervient suite à un avis du collège du conseil du marché financier
constatant la défaillance d’un intermédiaire en bourse d’honorer ses engagements.
La garantie du « fonds de garantie de la clientèle du marché des valeurs mobilières et
des produits financiers » ne peut dépasser un montant équivalent aux 2/3 de ses
ressources disponibles. Le montant à servir est réparti entre les clients que la bourse
des valeurs mobilières de Tunis a décidé d’indemniser au prorata des droits de chaque
client dans la masse des créances éligibles à l’indemnisation, et ce, dans la limite de
30 mille dinars pour chaque client quel que soit le nombre de ses comptes sans que le
total des montants versés ne puisse dépasser 90% du montant concerné par
l’indemnisation pour chaque client.
Ne peuvent bénéficier de la garantie du « fonds de garantie de la clientèle du marché
des valeurs mobilières et des produits financiers » :
- la livraison de valeurs mobilières à la suite de négociation,
- la livraison de valeurs mobilières à la suite d’une transaction soumise à enregistrement à la bourse des valeurs
mobilières de Tunis qui lui ont été livrées par son co-contractant,
- la restitution de valeurs mobilières émises par appel public à l’épargne et inscrites dans les comptes de ses clients. Le
fonds intervient par avis du conseil du marché financier conformément aux dispositions fixées à l’article 5 du présent
arrêté.
69 Arrêté du ministre des finances du 1er avril 2009, fixant les conditions de constitution, d’organisation et de
fonctionnement du fonds de garantie de la clientèle du marché des valeurs mobilières et des produits financiers.
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- les intermédiaires en bourse pour leurs droits propres,


- les dirigeants de l’intermédiaire en bourse défaillant ainsi que les actionnaires
détenant au moins
10% de son capital,
- les filiales de l’intermédiaire en bourse défaillant,
- les conjoints, ascendants et descendants des :
• dirigeants de l’intermédiaire en bourse défaillant,
• actionnaires détenant au moins 10% de son capital.

2) Le fonds de garantie de marché

Les intermédiaires en bourse doivent constituer un Fonds de garantie de marché


destiné exclusivement à garantir entre eux, la bonne fin des opérations négociées sur
le marché, en cas de défaillance de règlement ou de livraison, et ce, après épuisement
des autres voies et moyens prévus par la réglementation boursière. L'administration
du Fonds est assurée par l'Association des Intermédiaires en Bourse.
Le règlement du Fonds est établi par l'Association des Intermédiaires en Bourse et
approuvé par le conseil du marché financier.
Par délégation, la gestion financière du Fonds de garantie de marché est assurée par la
Bourse. Les ressources et les emplois du Fonds sont enregistrés dans une comptabilité
distincte. Les sommes du Fonds peuvent faire l'objet d'un placement à vue.
Les intermédiaires en bourse qui cessent leurs activités à titre définitif, pour quelque
motif que ce soit, ont droit au remboursement de leurs contributions, selon les
modalités fixées par l'administration du Fonds, après extinction de tous leurs
engagements contractés.
Les contributions financières au Fonds de garantie de marché mises à la charge des
intermédiaires en bourse sont :
- la contribution initiale70

70 La contribution initiale est le premier versement effectué par chaque intermédiaire en bourse et dont le montant est
fixé par l'administration du Fonds. Cette contribution est réajustée, périodiquement, selon les modalités fixées par
l’administration du fonds ou l’institution qui en a la délégation.
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- la provision régulière71
- la contribution exceptionnelle72.
Dans le cas où la défaillance d'un intermédiaire en bourse nécessiterait l'intervention
du Fonds de garantie de marché, les sommes utilisées pour couvrir les défauts
constatés sont, par ordre de priorité :
1) - la provision régulière de l'intermédiaire défaillant ;
2) - la contribution initiale de l'intermédiaire défaillant ;
3) - les provisions régulières de tous les intermédiaires en exercice ;
4) - les contributions initiales de tous les intermédiaires en exercice ;
5) - l'appel de contribution exceptionnelle à destination de tous les intermédiaires
pour combler la différence.
L'intervention du Fonds de garantie de marché est subordonnée à la constatation par
l'organe chargé de la compensation, de la défaillance de l'intermédiaire en bourse,
quelle qu'en soit la cause. Les modalités de la mise en œuvre de la procédure
d'intervention du Fonds, sont fixées par le règlement du Fonds.

Section II : La Bourse des valeurs mobilières de Tunis

§ 1 : La constitution de la bourse des valeurs mobilière de Tunis

71 La provision régulière est la contribution proportionnelle que doit verser chaque intermédiaire en bourse, en fonction
du risque qu’il fait encourir au marché. Le taux et les modalités de calcul et de versement de cette contribution sont
fixés par l’administration du fonds. Cette provision est calculée à l’issue de chaque séance de bourse par
l’administration du fonds ou l’institution qui en a la délégation
72 La contribution exceptionnelle est celle que doivent verser tous les intermédiaires en bourse, et dont le montant et la
date sont déterminés par l'administration du Fonds, lorsque le solde de celui-ci n'arrive pas à couvrir la totalité du
montant dû.
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Les intermédiaires en bourse doivent constituer une société anonyme, ayant pour
mission la gestion du marché des valeurs mobilières. Son siège est à Tunis. Elle est
dénommée "Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis".

Elle est régie par les règlements du conseil du marché financier et par les dispositions
du code de commerce dans la mesure où il n'y est pas dérogé par la présente loi.

Son capital dont le minimum est fixé par arrêté du Ministre des Finances, est
exclusivement souscrit par les intermédiaires en bourse intégralement libéré en
numéraire et détenu en permanence à égalité par eux sauf dérogation spéciale
accordée par le Ministre des Finances, aux intermédiaires en bourse personnes
physiques.

En cas de sortie de l'un des intermédiaires de la Bourse des Valeurs Mobilières de


Tunis, pour quelques motifs que ce soit, sa part dans le capital est obligatoirement
rachetée par les intermédiaires restants, à égalité, sous réserve des dérogations
prévues au troisième alinéa du présent article.

En cas d'agrément d'un nouvel intermédiaire, le capital de la société est augmenté à


concurrence de sa participation, sous réserve des dérogations73.

Les prix de souscription et de rachat des actions de la société sont approuvés par
décision du Conseil du Marché Financier sur rapport d'experts qu'il désigne à cette
fin74.

Le projet des statuts de la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis, ainsi que les
modifications qui y sont apportées ultérieurement, doivent être approuvés par le
Ministre des Finances après avis du Conseil du Marché Financier75.

La désignation des administrateurs de la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis est


soumise à l'approbation du Ministre des Finances qui peut les démettre sur rapport

73 Prévues au troisième alinéa du présent article


74 Article. 63
75 Article. 64
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motivé du commissaire du gouvernement et pourvoir à leur remplacement, parmi les


actionnaires, jusqu'à élection de nouveaux administrateurs76.

Un commissaire du gouvernement nommé par le Ministre des Finances est placé


auprès de la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis avec pour mission de veiller au
respect des dispositions légales, réglementaires ainsi que celles prévues par les statuts
de la Bourse.

Il est convoqué à toutes les réunions des organes de délibération et de gestion de la


Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis. Il reçoit communication de toutes les
décisions prises avant leur mise en application.

Il peut suspendre l'exécution de toute décision ou mesure qui lui paraîtrait contraire à
la loi ou aux règlements et en réfère à l'autorité compétente dans un délai ne
dépassant pas trois jours ouvrables.

Passé le délai de trois jours ouvrables, et à défaut pour cette dernière de se prononcer
sur la levée ou le maintien de la suspension pour une nouvelle période, la décision ou
mesure suspendue devient exécutoire.

Le commissaire du Gouvernement informe l'autorité compétente de toute carence ou


manquement des intervenants sur le marché, dans l'accomplissement de leurs
missions.

Le commissaire du gouvernement exerce ses fonctions auprès de la Bourse des


Valeurs Mobilières de Tunis de façon permanente à plein temps77.

Les intermédiaires en bourse acquittent à la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis,


au titre de l'utilisation des services communs, une redevance annuelle proportionnelle
au volume des transactions réalisées par chacun d'entre eux et dont le taux et les
modalités de paiement sont décidés par le conseil d'administration de la Bourse78.

76 Article. 65
77 Article. 66
78 Article. 67
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Les opérations négociées par l'entremise des intermédiaires en bourse au profit de la


clientèle donnent lieu au paiement de commissions par le vendeur et l'acheteur au
profit de la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis. Le niveau de ces commissions
ne peut dépasser un plafond fixé par arrêté du Ministre des Finances.

Les opérations de contrepartie et les opérations de tenue de marché donnent lieu, en


ce qui concerne la commission due par l'intermédiaire en bourse, au paiement, au
profit de la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis, d'une commission
proportionnelle au spread dont le taux et les modalités de paiement sont fixés par
arrêté du Ministre des Finances.

Les opérations qui ne donnent pas lieu à négociation sur le marché et qui sont
enregistrées par la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis donnent lieu au paiement,
au profit de celle-ci d'une commission par le vendeur et l'acheteur dont le barème est
fixé par arrêté du Ministre des Finances.

La Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis perçoit sur les valeurs mobilières et
produits financiers admis à la cote de la bourse une commission d'admission et une
commission annuelle de séjour acquittées par les organismes émetteurs et dont les
taux et les modalités de paiement sont fixés par arrêté du Ministre des Finances.

§ 2 : Les missions de la bourse

Outre les missions qui lui sont confiées par les lois, les règlements et par ses statuts,
la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis est essentiellement chargée de :

- mettre en place les structures techniques et administratives nécessaires à


l'installation du marché et qui sont de nature à assurer la sécurité matérielle et
juridique des opérations dans les conditions requises de célérité ;

- se prononcer sur l'admission et l'introduction des valeurs mobilières et produits


financiers à la cote de la bourse et leur radiation ainsi que sur la négociabilité des
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produits financiers sur ses marchés, sauf opposition du Conseil du Marché Financier79
;

- enregistrer les opérations effectuées et les cours établis sur ses marchés ;

- suspendre l'ensemble de la cotation ou la cotation d'une valeur mobilière ou d'un


produit financier chaque fois qu'il y a un risque technique ou un risque en relation
avec l'information financière ou la variation inhabituelle des cours et en informer sans
délai le Conseil du Marché Financier ;

- publier les informations relatives aux opérations, les cours, les avis et communiqués
dont la publicité est exigée par les lois et règlements :

- veiller à la conformité des opérations effectuées sur le marché, à la réglementation


et aux procédures en vigueur ;

- dénoncer dès qu'elle en a connaissance au Conseil du Marché Financier les


opérations, agissements, pratiques, documents et faits contraires à la loi ;

- établir les règlements de parquet et les soumettre à l'approbation du Conseil du


Marché Financier ;

- gérer le fonds de garantie visé à l'article 62 de la présente loi ;

- formuler, au Conseil du Marché Financier, les propositions et avis sur les questions
rentrant dans son objet et relatives au développement du marché.

Les décisions prises par la Bourse des Valeurs Mobilières de Tunis, ci-après
dénommée "la Bourse", dans son domaine de compétence, sont publiées sous forme
de Règlements de parquet lorsqu'elles concernent les règles de négociation80. Elles
peuvent prendre la forme de mesures d'ordre intérieur lorsqu'elles concernent les
intermédiaires en Bourse ou les collectivités émettrices. Elles sont prises sous forme
d'avis lorsqu'elles intéressent le public.
79 Toutefois, le Ministre des finances et le Conseil du Marché Financier peuvent ordonner à la Bourse des Valeurs
Mobilières de Tunis de déclarer un produit financier négociable sur ses marchés.

80 Délibération du conseil d’administration de la bourse en date du 30 octobre 2007


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Les décisions et les avis de la Bourse sont publiés au Bulletin de la Bourse81

§ 3 : Règles de déontologie professionnelle applicables aux dirigeants et


personnel de la Bourse

La Bourse s'assure que les personnes placées sous sa propre autorité ou agissant pour
son compte, respectent leurs obligations professionnelles.
La fonction de surveillance du marché au niveau de la Bourse requiert la détention
d’une carte professionnelle. Les conditions d’attribution de ladite carte sont fixées par
décision générale du Conseil du Marché Financier.
Les personnes chargées d'une fonction de surveillance du marché ne peuvent opérer
pour leur compte propre ni pour le compte de leurs enfants mineurs sur les valeurs
dont elles ont la responsabilité.
La Bourse établit un règlement intérieur, incluant les règles de déontologie
applicables à son personnel. Ce règlement fixe les conditions du respect des principes
posés dans les articles 5 à 10 et de toute autre règle arrêtée en la matière par la
Bourse. La Bourse peut fixer des restrictions complémentaires aux opérations
réalisées, pour leur propre compte, par les membres de son personnel.

81 La Bourse publie un bulletin quotidien dénommé "Bulletin Officiel de la Bourse". Ce bulletin doit comporter
notamment les informations visées au paragraphe 5 de l'article 68 de la loi n° 94-117 du 14 novembre 1994 portant
réorganisation du marché financier.
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Section III : La Tunisie Clearing : le dépositaire central des


titres

§ 1 : Présentation de la Tunisie clearing 


La Société Tunisienne Interprofessionnelle pour la Compensation et le Dépôt des
Valeurs Mobilières a changé, le vendredi 14 novembre 2014, sa dénomination pour
devenir « Tunisie Clearing ». Le dépositaire central des Titres en Tunisie, a été
créée, juridiquement, le 28 décembre 1993. La loi n°94/117 du 14 novembre
199482réorganisant le marché financier Tunisien est venu confirmer l’existence légale
de la STICODEVAM et définir son champ d’action. Ses actionnaires sont les
intermédiaires en bourse et sept banques de la place.

Les intermédiaires en Bourse sont tenus de constituer, sous la forme d’une société
anonyme, une société interprofessionnelle de dépôt, de compensation et de règlement
de titres, son capital peut être ouvert aux organismes dont la participation est agréée

82 Les articles 77,78,79 et 80 de la loi 1994.


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par le Ministre des Finances. Les statuts de la société de dépôt, de compensation et de


règlement de titres sont approuvés par le Ministre des Finances83.

§ 2 : Missions du dépositaire Central des Titres

Le Dépositaire Central des titres est un organisme de dépôt, de compensation et de


règlement des titres².

A- Le dépositaire Central des Titres est un organisme de dépôt


En tant qu’organisme de dépôt, le dépositaire central des titres a la possibilité de
recevoir des dépôts des valeurs mobilières, en vertu d’un contrat.
Ce dépôt donne lieu à la tenue de comptes par la société de dépôt, de compensation et
de règlement, au profit de la société émettrice, du propriétaire des valeurs mobilières
et des intermédiaires en bourse, chacun en ce qui le concerne. Ces comptes retracent
le nombre de valeurs mobilières déposées auprès de ladite sociétés et nombres de
valeurs matériellement portées par leurs propriétaires.
Dans le cadre de sa mission, la société de dépôt, de compensation et de règlement de
titres, se charge également de l’inscription des nantissements et des oppositions et de
toute autre charge pesant sur les valeurs mobilières et les droits y attachés, déposés
chez elle. La Tunisie clearing est le dépositaire matériel des titres admissibles en
compensation, il entretient des comptes courants au nom de ses déposants.
-La loi prévoit deux types de dépôt, le dépôt obligatoire et le dépôt facultatif.

1-Le dépôt obligatoire :


Il s’agit du dépôt obligatoire d’un titre collectif par les sociétés cotées et du dépôt par
les intermédiaires en bourse des valeurs qui font l’objet des transactions.

83 Article 77 loi 1994.


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Le dépôt des titres par les sociétés cotées  : autre que les titres délivrés à leurs
propriétaires par les sociétés émettrices, celle-ci doivent obligatoirement déposer
auprès de la société de dépôt, de compensation et de règlement les valeurs mobilières
admises à la cote de la bourse sous forme d’un titre collectif est unique représentant
le nombre de titres admis. Cette obligation ne pèse que sur les sociétés cotées (dont
ses titres sont admis à la cote de la bourse), pour les autres le dépôt n’est pas
obligatoire.
Le dépôt par les intermédiaires en bourse  : l’intermédiaire en bourse vendeur doit
déposer les valeurs mobilières qu’il offre sur les marchés de négociation ou alimenter
son compte ouvert auprès de la société de dépôt, de compensation et de règlement de
titres, en titres similaires et droit s’y rapportant, et ce, avant l’exécution de l’ordre de
vente sur le marché.

2-Le dépôt facultatif des valeurs mobilières par les propriétaires : les
propriétaires des titres admis ou non à la cote de la bourse, peuvent déposer
matériellement auprès de la société de dépôt, de compensation et de règlement de
titres ou permettre à celle-ci de les recevoir de la société ou l’organisme émetteur ou
demander en remplacement, tout autre document en vue de le déposer chez elle au
profit de leurs propriétaires.
Le dépôt des titres dématérialisés s’effectuera par une inscription en compte à la
Tunisie Clearing.

B- Le dépositaire Central des Titres est un organisme de compensation et de


règlement :
La Tunisie clearing se charge également des opérations de compensation et de
règlement des transactions effectuées en bourse. En tant que telle, elle se substitue
aux opérations et séances de compensation qui étaient traditionnellement organisées
par la BVMT. Pour les titres qui ont fait l’objet d’un dépôt au niveau de la Tunisie
clearing, la compensation a lieu à la banque centrale de Tunisie.
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Elle est chargée d’assurer la circulation des valeurs mobilières entre les teneurs de
comptes, leurs compensations et de veiller à la concomitance des règlements et des
livraisons tout en garantissant la sécurité des opérations et de contrôle des
inscriptions en compte. Elle régule également dans une certaine mesure l’activité des
intermédiaires en bourse puisque le démarrage effectif des opérations de négociations
et d’enregistrement par un intermédiaire en bourse est subordonné à une autorisation
d’accès par la Tunisie Clearing (Art.7 du décret de 1999 portant statut des
intermédiaires)

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