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INTRODUCTION
Les procédures collectives quant à elles peuvent être définies comme des procédures
faisant intervenir l’institution judiciaire lorsque certaines personnes physiques ou morales
déterminées par la loi, ne sont plus en mesure de payer leurs dettes, de faire face à leur passif,
soit parce qu’elles sont en cessation de paiements, soit parce qu’elles connaissent de sérieuses
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difficultés financières. Ainsi que relevé supra, les procédures collectives étaient jusqu’alors
régies par l’A.U.P.C. du 10 avril 1998, mais depuis la révision de ce texte le 10 septembre 2015,
quatre nouvelles procédures sont intervenues :
- La procédure de conciliation ;
- Le règlement préventif simplifié ;
- Le redressement judiciaire simplifié et ;
- La liquidation des biens simplifiés.
En ce qui concerne ses objectifs, le droit des entreprises en difficulté poursuit trois (3)
objectifs principaux :
Ainsi entendu, c’est ici le lieu d’observer que la détermination de la notion d’entreprise
en difficulté, nécessaire pour connaître le domaine d’application des procédures collectives
d’apurement du passif, s’avère difficile en raison de la diversité des modes d’analyse des
défaillances, des stades différents de gravité de la situation, de la rareté des critères permettant
de les déceler et de l’hétérogénéité de leurs causes. L’approche de la défaillance d’une
entreprise peut être opérée en examinant ses aspects économiques ou financiers, ou en recourant
aux procédures collectives après une analyse a posteriori des conséquences, essentiellement
financières, de ses difficultés.
Si les professionnels mettent davantage l’accent sur telle ou telle de ces approches pour
comprendre l’entreprise en difficulté, le juriste quant à lui a plutôt tendance à l’observer au
travers de la notion de cessation de paiements. A la réalité, en raison de leur caractère
fragmentaire et des objectifs parfois différents qu’elles poursuivent, aucune de ces approches
de considération de l’entreprise n’est à même de fournir à elle seule un apport décisif à
l’élaboration du concept d’entreprise en difficulté. En fait, ce concept est éminemment évolutif ;
On ne peut figer une situation par nature changeante et fluctuante comme l’est celle d’une
entreprise. A la limite, une entreprise d’apparence prospère se trouve toujours sous la menace
de sérieuses difficultés. Il apparaît de la sorte difficile de donner une définition de l’entreprise
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en difficulté, concept davantage économique que juridique. Le législateur O.H.A.D.A. s’est
d’ailleurs abstenu de régler clairement la question, ses progrès actuels se limitant tout
simplement à la définition de la notion de cessation des paiements. Contrairement aux articles
437 du Code de Commerce de 1807 et 1 er de la loi de 1889 qui renvoyaient à la notion de
cessation des paiements sans la définir, l’Acte Uniforme, tout en conservant cette notion, a
également procédé à sa définition. Son article 25 dispose ainsi que :
« Le débiteur qui est dans l’impossibilité de faire face à son passif exigé avec son actif
disponible est en état de cessation des paiements ».
En somme, un critère nouveau a été introduit par l’Acte Uniforme portant organisation
des procédures collectives d’apurement du passif pour l’application de laquelle l’entreprise doit
être en état de pré-cessation des paiements, c’est à dire dans une situation financière difficile
mais non irrémédiable. L’introduction de ce nouveau critère traduit sans conteste un
renouvellement de la notion juridique d’entreprise en difficulté et une intervention judiciaire
bien en amont d’une situation sans issue. De la sorte, le droit des entreprises en difficulté est
constitué de l’ensemble des règles juridiques dont l’office est de prévenir ou de réagir face à
ces difficultés, telles que sus compris, auxquelles l’entreprise ferait face ou fait.
- L’étude des règles juridiques prévus par le droit O.H.A.D.A. qui permettent de prévenir
les difficultés auxquelles l’entreprise ferait face ;
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- L’étude des règles juridiques prévu par le droit OHADA qui permettent de réagir aux
difficultés auxquelles l’entreprise fait face dans l’hypothèse d’une cessation de
paiement.
En tout état de cause, si le dirigeant ne réagit pas rapidement, son incurie est susceptible
de compromettre la continuité de l’exploitation.
Aussi, afin que le chef d’entreprise ne se retrouve pas dans cette situation, le législateur
est intervenu à plusieurs reprises pour instaurer des mécanismes de prévention des difficultés
des entreprises.
CHAPITRE I : LA CONCILIATION
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de conciliation négocié entre le débiteur et ses créanciers ou, au moins ses principaux
créanciers, grâce à l’appui d’un tiers neutre, impartial et indépendant dit conciliateur ».
En ce qui concerne les conditions subjectives, la conciliation peut être initiée par toute
personne physique exerçant une activité professionnelle indépendante, civile, commerciale,
artisanale ou agricole, par toute personne morale de droit privé ainsi que par toute entreprise
publique ayant la forme d’une personne morale de droit privé.
En effet, désormais même les membres de la profession libérale n’échapperont plus aux
procédures collectives. Le critère ne tient plus à la commercialité du débiteur comme par le
passé, mais tient à l’exercice indépendant d’une activité professionnelle.
Pour ce qui est de la condition objective la conciliation est ouverte lorsque ces personnes
visées connaissent des difficultés avérées ou prévisibles mais qui ne sont pas encore en état de
cessation des paiements.
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Le Président de la juridiction compétente est saisi par une requête du débiteur ou par
une requête conjointe de ce dernier avec un ou plusieurs de ses créanciers. Cette demande
expose ses difficultés ainsi que les moyens d’y faire face. La requête est accompagnée des
documents suivants, datant de moins de trente jours :
- Un état de la trésorerie et un état chiffré des créances et des dettes avec indication des
dates d’échéance ;
- Une attestation émanant du débiteur par laquelle il déclare sur l’honneur ne pas être en
état de cessation de paiements et précise, en outre, qu’il n’est pas soumis à une procédure de
règlement préventif, de redressement judiciaire ou de liquidation des biens qui ne serait pas
clôturée ;
- Le cas échéant, un document indiquant les noms, prénoms et domicile des créanciers
qui se joignent à la demande du débiteur et le montant de leurs créances et des éventuelles
sûretés dont elles sont assorties. Ces documents sont datés, signés et certifiés conformes et
sincères par le requérant. Dans le cas où l’un des documents visés ci‐dessus ne peut être fourni,
ou ne peut l’être qu’incomplètement, la requête doit contenir l’indication des motifs de cet
empêchement.
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La procédure de conciliation est ouverte par le Président de la juridiction compétente,
statuant à huis clos, pour une durée n’excédant pas trois mois mais qu’il peut, par une décision
spécialement motivée, proroger d’un mois au plus à la demande du débiteur, après avis écrit du
conciliateur. A l’expiration de ces délais, la conciliation prend fin de plein droit et il ne peut
être ouvert une nouvelle procédure de conciliation avant expiration d’un délai de trois mois. La
décision ouvrant la conciliation ou rejetant la demande d’ouverture ne fait l’objet d’aucune
publicité.
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Le déroulement de la procédure de conciliation comprend l’accord de conciliation
(Paragraphe I) et ses effets (Paragraphe II).
Etant donné que l’accord de conciliation est une convention, il produit ces effets de la
même façon qu’un contrat ; Il est la loi des parties et doit être exécuté de bonne foi. En cas
d’inexécution, la résolution de celui-ci peut être prononcée par la juridiction compétente ou
l’autorité ayant connu la conciliation.
Sur les créanciers signataires, l’accord a pour effet d’interdire ou d’interrompre toute
poursuite individuelle dans le but d’obtenir les paiements des créanciers qui en font l’objet. Les
créanciers peuvent demander la résolution de l’accord en cas de non-respect.
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CHAPITRE II : LE REGLEMENT PREVENTIF
Le règlement préventif est prévu pour être appliqué aux petites entreprises qui sont
définies par l’article 1-3 de l’Acte Uniforme comme entreprises individuelles, sociétés ou
autres personnes morales de droit privé dont le nombre de travailleurs est inférieur ou
égal à vingt (20), et dont le chiffre d’affaires n’excède pas cinquante millions, hors taxes,
au cours des douze mois précèdent la saisine de la juridiction compétente. Le régime du
règlement préventif simplifié concerne les conditions d’ouverture et la réduction de certains
délais
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par le débiteur au moment de la demande d’ouverture, il est établi par ce dernier avec le
concours de l’expert au règlement préventif.
Cependant si le projet de concordat n’est pas exigé lors de la demande d’ouverture tel
n’est pas le cas pour ce qui concerne la déclaration sur l’honneur. L’exigence d’une déclaration
sur l’honneur est prévue par l’article 24 alinéa 3 de l’AUPC qui dispose que le débiteur qui
remplit les conditions d’application du règlement préventif simplifié produit une déclaration
sur l’honneur qui l’atteste.
L’article 24 de l’Acte Uniforme dispose que les délais de trois mois et d’un mois, fixés
par les articles 9 alinéa premier et 13 alinéa 2 pour le règlement préventif ordinaire sont
respectivement réduits à deux mois et à 15 jours pour le règlement préventif simplifié. Il s’agit
d’une part de la durée de suspension des poursuites individuelles qui ne peut dépasser trois
mois, avec possibilité d’une prorogation d’une durée d’un mois et, d’autre part, du délai imparti
à l’expert au règlement préventif pour établir son rapport. Ce dernier délai est de trois mois en
cas de règlement préventif ordinaire à compter de la décision d’ouverture du règlement
préventif et peut être prorogé à titre exceptionnel une seule fois pour une durée d’un mois. Ce
délai est ramené à quinze jours pour le règlement préventif simplifié.
L’ouverture du règlement préventif se fait sous réserve du respect des conditions qui sont
de fond (1) et de forme (2).
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S'agissant du bénéficiaire, il y a lieu d'indiquer que ne pouvaient bénéficier du règlement
préventif que les personnes physiques ou morales commerçantes, les personnes physiques ou
morales non commerçantes et toute entreprise publique soumise au régime de droit privé.
S'agissant de la situation financière du bénéficiaire, elle devait être difficile, mais non
irrémédiablement compromise. Autrement dit, la situation financière du bénéficiaire devait être
telle qu'elle pouvait être redressée, donc viable. Cette situation devait être telle que si rien n'était
fait le bénéficiaire déboucherait sur une cessation des paiements. En clair, le règlement
préventif ne pouvait s’ouvrir que si la situation du débiteur restait viable
La requête du débiteur est accompagnée des documents suivants, datant de moins de trente
jours :
3° un état de la trésorerie et un état chiffré des créances et des dettes avec indication des
noms, qualités et adresses des créanciers et des dates d’échéance ou, à défaut, tout autre
document de nature à établir la capacité du débiteur de faire face à son passif exigible avec son
actif disponible si la requête est introduite par un débiteur répondant à la définition de la petite
entreprise conformément à l’article 1‐3 ci‐ dessus ;
6° l’état détaillé, actif et passif, des sûretés personnelles et réelles données ou reçues par
l’entreprise et ses dirigeants ;
7° une attestation du débiteur indiquant qu’il ne bénéficie pas d’un accord de conciliation
en cours d’exécution et, en tout état de cause, qu’il n’est pas soumis à une procédure de
règlement préventif, de redressement judiciaire ou de liquidation des biens, qui ne serait pas
clôturée et qu’il remplit les conditions du dernier alinéa de l’article 6 ci‐dessus ;
8° l’inventaire des biens du débiteur avec indication des biens mobiliers soumis à
revendication par leurs propriétaires et de ceux affectés d’une clause de réserve de propriété ou,
à défaut, un inventaire provisoire si la requête est introduite par un débiteur répondant à la
définition de la petite entreprise conformément à l’article 1‐ 3 ci‐dessus ;
9° un document indiquant les noms, prénoms et adresses des représentants du personnel qui
vient pour le compte des salariés ;
10° s’il s’agit d’une personne morale, la liste des membres solidairement responsables des
dettes de celle‐ci, avec indication de leurs noms, prénoms et domiciles, ainsi que des noms et
adresses de ses dirigeants ;
12° le cas échéant, un document indiquant les noms, prénoms, qualités et domiciles des
personnes qui envisagent de consentir un nouvel apport en trésorerie ou de fournir un nouveau
bien ou service dans les conditions de l’article 11‐1 ci‐dessous, avec l’indication du montant de
l’apport ou de la valeur du bien ou du service ;
14° le cas échéant, un document indiquant les noms, prénoms et domiciles des créanciers
qui se joignent à la demande du débiteur, et le montant de leurs créances et des éventuelles
sûretés dont elles sont assorties.
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B. Le déroulement du règlement préventif
Il s’agit ici de présenter le projet de concordat qui peut être accompagné d’une décision
d’homologation pouvant produire des effets.
Les noms, prénoms, qualités et adresses des personnes tenues d’exécuter le concordat
préventif et l’ensemble des engagements souscrits par elles et nécessaires au redressement de
l’entreprise ;
Le niveau et les perspectives d’emploi, ainsi que les licenciements pour motif
économique (licenciement sans faute du travailleur) qui doivent intervenir dans les conditions
prévues par les dispositions du droit du travail ;
Le remplacement de dirigeants.
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La juridiction compétente statue en audience non publique.
1) Si elle constate la cessation des paiements, elle statue, d’office, sur le redressement judiciaire
ou la liquidation des bi ens sans préjudice des dispositions des articles 29 et 33 ci‐dessous.
Les délais consentis n’excèdent pas trois ans pour l’ensemble des créanciers et un an
pour les créanciers de salaires. Si des personnes bénéficient du privilège de l’article 11‐1 ci‐
dessus, la juridiction qui homologue le concordat préventif vérifie qu’il répond aux conditions
prévues audit article et que l’octroi de ce privilège ne porte pas atteinte aux intérêts des
créanciers. Elle mentionne dans sa décision ledit privilège et les montants garantis. Au cas où
des créanciers auraient refusé de consentir des délais ou remises au débiteur, le président de la
juridiction compétente fait ses bons offices entre ces créanciers et le débiteur. Il entend ces
derniers sur les motifs de leur refus et provoque une négociation entre les parties en vue de leur
permettre de parvenir à un accord. Si malgré les bons offices du président, les parties ne
parviennent pas à trouver un accord et dans le cas où le concordat préventif comporte seulement
une demande de délai n’excédant pas deux ans, la juridiction compétente peut rendre ce délai
opposable aux créanciers qui ont refusé tout délai et toute remise sauf si ce délai met en péril
l’entreprise de ces créanciers. Les créanciers de salaires et ceux d’aliments ne peuvent consentir
aucune remise, ni se voir imposer un délai qu’ils n’ont pas consenti eux‐mêmes.
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L’homologation du concordat préventif rend celui‐ci obligatoire pour tous les créanciers
antérieurs à la décision d’ouverture du règlement préventif, que leurs créances soient
chirographaires ou garanties par une sûreté dans les conditions de délais et de remises qu’ils
ont consenties au débiteur sans préjudice des dispositions de l’article 15 ci‐dessus.
L’homologation du concordat rend celui‐ci également obligatoire pour les personnes coobligées
ou qui ont consenti une sûreté personnelle ou affecté ou cédé un bien en garantie lorsqu’elles
ont acquitté des dettes du débiteur nées antérieurement à cette décision. Les créanciers munis
d’un privilège général, d’un privilège mobilier spécial, d’un gage, d’un nantissement ou d’une
hypothèque ne perdent pas leurs garanties. Toutefois, ils ne peuvent les réaliser qu’en cas
d’annulation ou de résolution du concordat préventif auquel ils ont consenti ou qui leur a été
imposé. A l’exception des personnes physiques, les coobligés ou les personnes ayant consenti
une sûreté personnelle ou affecté ou cédé un bien en garantie ne peuvent se prévaloir des délais
et remises du concordat préventif. La prescription demeure suspendue à l’égard de tous les
créanciers qui, par l’effet du concordat préventif, ne peuvent exercer leurs droits ou actions, y
compris toute mesure d’exécution extrajudiciaire. Le concordat préventif suspend également,
pour la même durée, les délais impartis aux créanciers parties audit concordat, à peine de
déchéance ou de résolution des droits afférents aux créances mentionnées par ledit concordat.
Dès que la décision homologuant le concordat préventif est passée en force de chose jugée, le
débiteur recouvre la liberté d’administration et de disposition de ses biens.
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DEUXIEME PARTIE : LE TRAITEMENT DE LA CESSATION DE PAIEMENT : LE
REDRESSEMENT JUDICIAIRE ET LA LIQUIDATION DES BIENS
Il s’agit ici pour nous de nous attarder sur le cas de la situation véritable de cessation
effective de paiement de la part du débiteur. Dans cette hypothèse il est procéder à la liquidation
judiciaire et à la liquidation de biens. Aussi il s’agit ici pour nous de nous intéresser aux
conditions et déterminantes de la décision d’ouverture du redressement judiciaire et de la
liquidation des biens du débiteur défaillant (Chapitre I), ainsi qu’à ces effets (Chapitre II).
S’agissant des conditions de fond nous avons d’une part les conditions subjectives
(paragraphe I) et de l’autre les conditions subjectives (paragraphe II).
Elles sont liées à la qualité du débiteur. Selon les dispositions de l’article 1er du nouvel
Acte Uniforme :
« Le présent Acte Uniforme est applicable à toute personne physique exerçant une
activité professionnelle indépendante, civile, commerciale, artisanale ou agricole, à toute
personne morale de droit privé ainsi qu’à toute entreprise publique ayant la forme d’une
personne morale de droit privé. Les procédures de conciliation, de règlement préventif, de
redressement judiciaire et de liquidation des biens sont applicables aux personnes morales de
droit privé qui exercent une activité soumise à un régime particulier lorsqu’il n’en est pas
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disposé autrement dans la réglementation spécifique régissant ladite activité. Les activités
soumises à un régime particulier au sens du présent Acte uniforme et des textes les régissant
sont, notamment, celles des établissements de crédit au sens de la loi bancaire, des
établissements de micro finance et des acteurs des marchés financiers ainsi que celles des
sociétés d’assurance et de réassurance des États parties au Traité de l’O.H.A.D.A. »
Sous l’empire de l’ancien Acte Uniforme, en ce qui concerne les personnes physiques,
seules celles commerçantes étaient assujetties aux procédures collectives. Etaient donc exclus,
les artisans, les agriculteurs et les professionnels libéraux individuels.
Il est important d’analyser les éléments qui entourent la cessation de paiement à savoir,
l’actif disponible (1) le passif exigible (2) et l’impossibilité de payer (3).
1) L’actif disponible
Il s’agit des éléments composants l’actif du bilan qui sont suffisamment liquides pour
permettre de faire face aux dettes exigibles. C’est en quelque sorte l’actif qui peut être réalisable
immédiatement. Cet actif est constitué de l’ensemble des sommes en caisse, des effets de
commerce échus ou susceptibles d’être escomptés, des titres de placement négociables, du solde
créditeur des comptes bancaires et des valeurs mobilières susceptibles d’une conversion
immédiate ou à court terme.
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collectives depuis la nouvelle réforme de 2015 comprend aussi des éléments ne figurants pas
au bilan tels que la réserve de crédit dont dispose le débiteur à l’égard de ses partenaires. Le
critère retenu pour la cessation des paiements ne se contente pas du seul fait de l’arrêt matériel
des paiements, mais suppose la réunion de deux éléments à savoir un élément formel consistant
en l’arrêt des paiements et un élément purement juridique résultant de la perte de son crédit par
le débiteur.
2) Le passif exigible
3) L’impossibilité de payer
L’impossibilité de payer peut résulter soit de l’absence d’actif, soit de son insuffisance,
soit enfin de l’utilisation de moyens anormaux pour payer le passif exigible soit en cas d’arrêt
du service de la caisse, des chèques émis sans provision, d’effets de commerce non payés à
l’échéance, soit en cas d’utilisation par le débiteur de moyens anormaux, frauduleux ou ruineux
pour se procurer des liquidités.
En cas de cessation des paiements, la juridiction compétente peut être saisie soit par le
débiteur lui même, soit par ses créanciers. La saisine de la juridiction compétente par
déclaration du débiteur est consacrée par l’article 25 de l’AUPC dont l’alinea 1er dispose :
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Le débiteur qui est en cessation des paiements doit faire une déclaration aux fins
d’obtenir l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire ou de liquidation des biens
quelle que soit la nature de ses dettes. Cette déclaration doit être faite au plus tard dans les trente
jours qui suivent la cessation de paiements et déposée au greffe de la juridiction compétente
contre récépissé. La saisine de la juridiction compétente par les créanciers en cas de cessation
des paiements du débiteur est prévue par l’article 28. La procédure de redressement judiciaire
ou de liquidation des biens peut être ouverte à la demande d’un créancier, quelle que soit la
nature de sa créance, à condition qu’elle soit certaine, liquide et exigible.
En dehors du débiteur et ses créanciers, la juridiction compétente peut encore être saisie
d’office et par le ministère public. La juridiction compétente peut se saisir d’office, notamment
sur la base des informations fournies par le représentant du ministère public, les commissaires
aux comptes des personnes morales de droit privé, les membres de ces personnes morales ou
les institutions représentatives du personnel qui lui indiquent les faits de nature à motiver cette
saisine.
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CHAPITRE II : LES EFFETS DE LA DECISION D’OUVERTURE DE
REDRESSEMENT JUDICIAIRE ET DE LA LIQUIDATION DES BIENS
En principe tous les créanciers sont traités de la même façon quelque soit la forme de
procédure que ce soit dans le cadre de la liquidation des biens ou alors du redressement
judiciaire. Cependant on peut distinguer les effets généraux à l’égard des créanciers antérieurs
(Paragraphe I) et les effets spécifiques appliqués à certains créanciers (Paragraphe II)
A. La constitution de la masse
1) La notion de masse
Selon les dispositions de l’article 72 alinéa 3, la masse est constituée par tous les créanciers
dont la créance est antérieure à la décision d’ouverture, même si l’exigibilité de cette créance
était fixée à une date postérieure à cette décision que cette créance ne soit pas inopposable en
vertu des articles 68 et 69 (inopposabilité de la période suspecte). La masse constitue une
personne morale ; en effet, le syndic ou les syndics et le débiteur représentent la masse. Or seule
une personne est représentée. La masse peut avoir un intérêt distinct de celui des créanciers qui
la composent. Elle peut en effet poursuivre un créancier faisant partie de la masse pour avoir
accru le passif ou diminué l’actif. Ainsi, au terme de l’article 118 :
« les tiers créanciers ou non, qui par leurs agissements fautifs, ont contribué à retarder la
cessation des paiements ou à diminuer l’actif ou à aggraver le passif du débiteur peuvent être
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condamnés à réparer le préjudice par la masse sur action du syndic agissant dans l’intérêt
collectif des créanciers »
Cependant la décision d’ouverture ne rend exigible les dettes échues qu’en cas de
liquidation des biens à l’égard du débiteur seulement. Ce qui signifie en d’autres termes que
l’absence de déchéance du terme devient la règle et l’exigibilité immédiate l’exception.
L’abandon de la règle de la déchéance du terme ou de l’exigibilité immédiate des dettes non
échues vaut seulement pour le redressement judiciaire qui visent le sauvetage de l’entreprise
ainsi que l’apurement de son passif au moyen d’un concordat de redressement. Or, l’expérience
a montré que l’exigibilité immédiate des créances à terme est défavorable à l’atteinte d’un tel
objectif. Selon les dispositions de l’article 77 :
Les procédures collectives ont une étape très importante, celle de la production des
créances. La production des créances est une déclaration faite par les créanciers au syndic,
indiquant le montant de leurs créances accompagné de la preuve de leurs prétentions. Il s’agit
des pièces qui justifient l’existence de la créance et son montant. Les créanciers remettent au
syndic, par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre recommandé avec demande d’avis de
réception ou par tout moyen laissant trace écrite, une déclaration indiquant le montant de la
créance due au jour de la décision d’ouverture, les sommes à échoir et les dates de leurs
échéances. Cette déclaration précise la nature de la sureté dont la créance est éventuellement
assortie. Le créancier doit, en outre fournir tous les éléments de nature à prouver l’existence et
le montant de la créance si elle ne résulte pas d’un titre, évaluer la créance si elle n’est pas
liquide, et mentionner la juridiction saisie si la créance fait l’objet d’un litige (article 80). A
cette déclaration sont joints, sous bordereau, les documents justificatifs qui peuvent être
produits en copie, documents qui sont restitués, sur demande des créanciers, après l’assemblée
concordataire. Cependant la production des créances se déroule pendant un délai précis, qui va
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de l’ouverture par le jugement et se poursuit jusqu’à l’expiration d’un délai de 60 jours suivant
la deuxième insertion du jugement d’ouverture dans un journal d’annonces légales de l’état
partie concerné. Ce délai est de 90 jours pour les créanciers domiciliés hors du territoire national
ou la procédure a été ouverte. Le délai de production des créances ne commence à courir à
l’égard des créanciers bénéficiant d’une sureté ayant fait l’objet d’une publicité ou des créances
liés au débiteur par un contrat publié qu’à compter de la notification de l’avertissement qui doit
leur être personnellement donné par le syndic d’avoir à produire leur créance par lettre au
porteur contre récépissé ou par lettre recommandé avec demande d’avis de réception ou par tout
moyen laissant trace écrite, adressé, s’il y a lieu, à domicile élu (article 79 alinéa 1 AUPC).
« Il n’est pas procédé à la vérification des créances chirographaires s’il apparait que
le produit de la réalisation de l’actif sera entièrement absorbé par les créances privilégiées au
sens des articles 5-11, 11-1 ou 33-1, ainsi que par les frais de la justice et les créances super
privilégiées, à moins que, s’agissant d’une personne morale, il ya lieu de mettre à la charge
des dirigeants sociaux de droit ou de fait tout ou partie du passif dans les conditions des articles
183 et suivant ci-dessous ».
A l’issue de la procédure de vérification, le syndic dresse, sans délai, un état des créances
contenant ses propositions d’admission définitive ou provisoire ou de rejet, avec indication pour
chacune des créances de sa nature chirographaire ou garantie par une sureté, provisoirement, à
titre chirographaire.
La vérification des créances faite par le syndic est sanctionnée par le Juge Commissaire.
L’intervention de ce dernier est destinée à vérifier la fiabilité du travail fait par le syndic,
éventuellement à y apporter des modifications et conférer à la décision finalement prise un
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caractère juridictionnel ou quasi juridictionnel. Le Juge Commissaire vérifie et signe l’état des
créances et mentionne, face à chaque créance : le montant et le caractère définitif ou provisoire
de l’admission ; sa nature chirographaire ou garantie par une sureté en précisant laquelle ; si
une instance est en cours ou si la contestation ne relève pas de sa compétence. Le juge
commissaire a le choix, pour chaque créance, entre trois solutions :
Il s’agit des inopposabilités de la période suspecte, nous analyserons ici les conditions
d’exercice de l’action en déclaration d’inopposabilité, les cas d’inopposabilité, et l’étendue de
la période suspecte.
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La période suspecte commence à compter de la date de la cessation des paiements et
prend fin à la date de la décision d’ouverture du redressement judiciaire ou de la liquidation des
biens. L’acte uniforme distingue deux catégories d’inopposabilité, les inopposabilités de droit
(a) et les inopposabilités facultatives (b).
« Sont inopposables de droit à la masse des créanciers s’ils sont faits pendant la période
suspecte.
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Pour qu’on puisse évoquer les inopposabilités facultatives trois conditions doivent être
réunies.
- Premièrement, l’acte doit être accompli pendant la période suspecte. Cette condition
est également évoquée en ce qui concerne les inopposabilités de droit la spécificité étant
ici que, pour les actes gratuits, l’inopposabilité facultative permet d’atteindre même des
actes qui ont été accomplis six mois avant la cessation des paiements, c’est-à-dire six
mois avant le début de la période suspecte.
- Deuxièmement, celui qui a traité avec le débiteur doit avoir eu connaissance de la
cessation des paiements au moment où l’acte a été passé. On peut rapprocher cette
condition de la connaissance de l’état d’insolvabilité exigée pour l’action paulienne, qui
est appelée la mauvaise foi du tiers. C’est le syndic qui doit rapporter par tout moyen
la preuve de la mauvaise foi du tiers.
- Enfin troisièmement, l’acte du débiteur doit avoir causé un préjudice à la masse des
créanciers. Cette condition résulte expressément de l’article 69 de l’Acte Uniforme. Elle
est une application de la règle générale : pas d’intérêt pas d’action. Par exemple il n’y a
pas d’intérêt de remettre en cause un paiement fait par le débiteur à un créancier
privilégié qui de toute façon aurait été intégralement payé avant les autres dans la
liquidation. Il en est de même si le débiteur a vendu un bien à un prix avantageux et si
le prix encore du peut être aisément encaissé par le syndic.
Il y a deux catégories d’actes. D’une part les actes qui échappent aux inopposabilités de
droit et d’autre part, l’action en rapport qui peut être exercée en cas de paiement d’effets de
commerce.
Pour les actes qui échappent aux inopposabilités de droit, ils sont prévus par l’article 69
selon lequel peuvent être déclaré inopposables à la masse des créanciers, s’ils lui ont causé un
préjudice :
- Les actes à titre gratuits translatifs de propriété mobilière immobilière faits dans les six
mois précédents la période suspecte ;
- Les actes à titre onéreux si ceux qui ont traité avec le débiteur ont eu connaissance de la
cessation des paiements du débiteur au moment de leur conclusion ;
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- Les paiements volontaires de dettes échues si ceux qui les ont perçus ont eu
connaissance de la cessation des paiements du débiteur au moment des paiements.
Cependant le paiement fait au porteur diligent d’une lettre de change, d’un billet à ordre ou
d’un chèque est opposable à la masse, sauf dans les cas suivants ou une action en rapport est
possible contre :
-le tireur d’un chèque qui a eu connaissance de la cessation des paiements du tiré au
moment de l’émission du chèque ;
-le bénéficiaire d’un chèque qui a eu connaissance de la cessation des paiements du tiré
soit au moment de l’émission, soit au moment du paiement du chèque.
- L’acte à titre gratuit déclaré inopposable est privé d’effet s’il n’a pas été exécuté. Dans
le cas contraire, le bénéficiaire de la libéralité doit rapporter le bien dont la propriété
a été transféré gratuitement.
- En cas de sous aliénation à titre gratuit, le sous acquéreur, même de bonne foi, est
soumis à l’inopposabilité et au rapport du bien ou au paiement de sa valeur, à moins
que le bien ait disparu de son patrimoine par suite d’un cas de force majeure.
- En cas de sous aliénation à titre onéreux, le sous-acquéreur n’est soumis au rapport ou
au paiement de sa valeur que si, au moment de l’acquisition du bien par lui, il avait
connaissance de la cessation des paiements du débiteur
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- En tout état de cause, le bénéficiaire principal de l’acte à titre gratuit reste tenu du
paiement de la valeur du bien si le sous acquéreur ne peut ou ne doit rapporter le bien
- Le paiement déclaré inopposable doit être rapporté par le créancier qui doit produire
au passif du débiteur
- Si le contrat commutatif déséquilibré déclaré inopposable n’a pas été exécuté, il ne peut
plus l’être.
- S’il a été exécuté, le créancier peut seulement produire au passif du débiteur pour la
juste valeur de prestation qu’il a fournie.
- Les actes à titre onéreux déclarés inopposables sont privés d’effets s’ils n’ont pas été
exécutés.
- S’il s’agit d’une aliénation exécutée, l’acquéreur doit rapporter le bien et produire sa
créance au passif du débiteur ; s’il y a eu sous-aliénation à titre gratuit, le sous-
acquéreur est tenu de restituer le bien sans recours contre la masse ; s’il y a eu sous-
aliénation à titre onéreux, le sous-acquéreur est tenu de rapporter le bien et de produire
sa créance au passif du débiteur si, au moment de l’acquisition du bien par lui, il avait
connaissance du caractère inopposable de l’acte de son auteur
- Si le débiteur a reçu tout ou partie de la prestation du cocontractant qui ne peut être
restituée en nature, le créancier doit produire sa créance pour la valeur de la prestation
fournie ».
Lorsqu’une entreprise fait l’objet d’une procédure collective elle est dessaisie de
l’administration et de la disposition de ses biens. Seront analysés ici le domaine du
dessaisissement, les limites du dessaisissement et ses effets.
A) Le domaine du dessaisissement
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Avant le prononcé du jugement d’ouverture, il n’y a pas encore dessaisissement. Les actes
que le débiteur pose sont valables. Sauf inopposabilité de la période suspecte, la période où le
dessaisissement joue c’est celle qui se situe entre le jugement d’ouverture et la clôture des
procédures collectives. Le dessaisissement concerne les biens du débiteur qu’ils soient présents
ou à venir. L’activité juridique du débiteur menée seule va demeurer étrangère à la masse. Il en
sera ainsi des actes juridiques, des actions en justice, et même des conséquences des faits
juridiques.
En ce qui concerne les actes juridiques, il s’agit par exemple des paiements des libéralités
des contrats, et des sanctions qui peuvent être prononcées en cas d’accomplissement de ces
actes, telles leur inopposabilité de plein droit en matière civile et l’incrimination de la
banqueroute frauduleuse au pénal.
En ce qui concerne les actions judiciaires, le débiteur doit être représenté par le syndic en
cas de liquidation des biens et être assisté en cas de redressement judiciaire.
Pour ce qui est des faits juridiques le dessaisissement a pour effet de bloquer le patrimoine
du débiteur dans sa consistance au jour du jugement d’ouverture. C’est pourquoi, les créances
liées à la réparation des délits et quasi-délits commis par le débiteur après le jugement
d’ouverture, sont inopposables à la masse.
L’Acte Uniforme prévoit que le débiteur pourra obtenir pour lui et sa famille, sur l’actif
de sa faillite, des secours alimentaires, qui seront fixés par le juge-commissaire sur
proposition du syndic. Cependant, la jurisprudence admet que le débiteur puisse accomplir
des actes conservateurs, actes interruptifs de prescription. Exemple : Renouvellement d’une
inscription hypothécaire.
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Les effets du dessaisissement consistent pour l’essentiel en l’inopposabilité.
L’inopposabilité implique que celui qui a payé au débiteur doit payer une nouvelle fois entre
les mains du syndic ; celui qui a acheté un bien au débiteur et en a pris livraison doit le rendre
au syndic ; celui qui a été payé par le débiteur doit restituer la somme perçue au syndic.
Les organes qui interviennent dans le redressement judiciaire et la liquidation des biens
sont de deux ordres : judicaire et non judiciaire. Nous nous attardons ici spécialement sur ces
deux catégories d’organes.
Au titre des organes non judiciaires, nous avons le syndic, l’assemblée des créanciers et
les contrôleurs.
Paragraphe I : Le syndic
Le syndic intervient aussi bien dans le redressement judiciaire (A) que dans la
liquidation des biens (B).
Il s’agit donc d’une mission d’assistance du syndic. Le débiteur et le syndic sont donc
appelés à agir ensemble en cas de prise de décision. Mais si le débiteur manifeste de la mauvaise
volonté, le syndic peut se faire autoriser par le juge commissaire d’agir seul.
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Cependant le syndic doit remplir les conditions des articles 4-4 et 4-5 de l’A.U.P.C.
Selon l’article 4-4, ne peuvent être désignés syndic dans une procédure collective, les personnes
physiques suivantes :
Le syndic remet au juge commissaire dans le mois de son entrée en fonction, sauf
prorogation exceptionnelle, un rapport sommaire de la situation apparente du débiteur, lequel
précise les causes et caractères de cette situation en faisant apparaitre un bilan économique et
social de l’entreprise et les perspectives de redressement. Le syndic fait également un rapport à
l’assemblée concordataire sur l’état du redressement judiciaire, les formalités qui ont été
remplies, les opérations qui ont eu lieu ainsi que les résultats obtenus pendant la durée de la
continuation de l’activité.
Dans la liquidation des biens, les actes, droits et actions du débiteur concernant son
patrimoine sont accomplis ou exercés pendant toute la durée de la liquidation des biens, par le
syndic, agissant seul en représentation du débiteur. A la différence du redressement judiciaire
le syndic remplace le débiteur il ne s’agit plus de l’assistance, le législateur oblige le syndic à
accomplir ses fonctions. C’est ainsi que l’article 53-4 dispose que
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Paragraphe II : L’assemblée des créanciers et les contrôleurs
L’Acte Uniforme prévoit l’assemblée des créanciers dans son article 122. Il s’agit de celle
compétente pour voter le concordat de redressement. Cependant, la doctrine avait déjà identifiée
d’autres formes d’assemblées des créanciers, à savoir :
B. Les contrôleurs
Les contrôleurs sont désignés parmi les créanciers, ils peuvent être personnes physiques ou
morales. Leur nombre varie entre un à cinq. Ce sont les détenteurs de grosses sommes de
créances. Si leur nomination incombe au juge commissaire, leur révocation relève de la
compétence de la juridiction compétente qui se prononce sur proposition du juge commissaire.
Les contrôleurs n’ont pas de rémunération, mais leur responsabilité peut être engagé en cas de
faute. Ils assistent à la vérification des créances et donnent leur avis sur les propositions
concordataires, sur les actions à entreprendre. Ils sont obligatoirement consultés pour la
continuation de l’entreprise.
Les organes judiciaires sont entre autres, la juridiction compétente (paragraphe I), le
ministère public (paragraphe II) et le juge commissaire (paragraphe III).
La juridiction compétente a pour rôle de prendre une décision d’ouverture des procédures
collectives. Mais ses fonctions ne se limitent pas à cette décision, la juridiction compétente
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désigne et révoque les autres organes, comme le syndic et le juge commissaire. Elle autorise
des opérations les plus importante ou les plus dangereuses comme l’apposition des scellés.
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Le concordat de redressement judiciaire est défini comme une convention conclue entre
le débiteur et ses créanciers, chirographaires et privilégiés, avec homologation de justice
destinée à garantir son sérieux et sa viabilité, convention par laquelle le débiteur présente un
plan de règlement du passif et de redressement de l’entreprise qu’il exécutera une fois remis à
la tête de son entreprise. Le débiteur doit déposer un projet de concordat sérieux. Dès le dépôt
de ce projet le greffier communique au syndic qui recueille l’avis des contrôleurs. Le greffier
avertit immédiatement les créanciers munis d’une sureté réelle spéciale d’avoir à faire
connaitre, au plus tard à l’expiration du délai de 15 jours prévus par l’article 88. Le syndic met
à profit les délais de production et de vérification des créances pour rapprocher les positions du
débiteur et des créanciers sur l’élaboration du projet de concordat et pour établir le bilan
économique et social visé à l’article 119-1 dans les 15 jours qui suivent l’expiration du délai de
15 jours à dater de l’insertion dans un journal d’annonces légales de l’Etat partie concerné ou
de la réception de l’avis informant les créanciers du rejet, en tout ou partie, de leur créance.
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Il s’agit de la réalisation de l’actif et de l’apurement du passif ainsi que de la clôture de
l’union.
« Les deniers provenant de la réalisation des immeubles sont distribués dans l’ordre
suivant :
- Aux créanciers bénéficiant du privilège prévu par les articles 5-11, 11-1 et 33-1 de cet
acte uniforme
- Aux créanciers des frais de justice engagés pour parvenir à la réalisation du bien vendu
et à la distribution du prix
- Aux créanciers de salaire super privilégiés en proportion de la valeur de l’immeuble
par rapport à l’ensemble de l’actif
- Aux créanciers titulaires d’une hypothèque conventionnelle ou forcée et aux créanciers
séparatistes inscrits dans le délai légal, chacun selon le rang de son inscription au livre
foncier
- Aux créanciers de la masse tels que définis par l’article 117
- Aux créanciers munis d’un privilège général selon l’ordre établi par l’acte uniforme
portant organisation des suretés, à savoir aux créanciers munis d’un privilège général
soumis à publicité, chacun selon le rang de son inscription au registre du commerce et
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du crédit mobilier et aux créanciers munis de privilège général non soumis à publicité
selon l’ordre établi par l’article 180 de l’acte uniforme
- Aux créanciers chirographaires munis d’un titre exécutoire
- Aux créanciers chirographaires non munis d’un titre exécutoire.
En cas d’insuffisance des deniers pour désintéresser totalement les créanciers de l’une des
catégories désignées aux différents tirets précédents du présent article venant à rang égal,
ceux-ci concourent aux réparations dans leurs créances totales, au marc le franc ».
L’article 170 de l’Acte Uniforme dispose que lorsque les opérations de liquidations des
biens sont terminées, et en tout cas à l’expiration du délai de l’article 33 c’est-à-dire au
maximum 18 mois, même si les actifs n’ont pas été entièrement réalisés, le syndic, le débiteur
présent ou dûment appelé par le greffier par lettre au porteur contre récépissé ou par lettre
recommandé avec demande d’avis de réception ou par tout moyen laissant trace écrite, rend ses
comptes au Juge Commissaire qui, par procès-verbal, constate la fin des opérations de
liquidation. La clôture de l’union peut être faite pour extinction du passif, ou pour insuffisance
d’actif.
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