Vous êtes sur la page 1sur 30

Master Sciences de Gestion.

Matière : diagnostic financier


approfondi
2008-2009

Diagnostic financier
&
difficultés des entreprises

1
PLAN

Introduction
Chapitre I : Analyse du concept de difficultés des entreprises
Section1 : Difficultés d’entreprises notion et typologie
Section2 : Origines et symptômes des entreprises en
difficultés.

Chapitre II : L’apport de l’analyse statique du risque de


faillite
Section1 : L’approche patrimoniale
Section2 : L’analyse statique de l’équilibre financier
Section3 : L’approche fonctionnelle Pool de fonds
Chapitre III : Analyse du risque de faillite par les flux financier
Section 1 : L’excédent brut de trésorerie d’exploitation
Section 2 : L’apport du Tableau de Flux de Trésorerie
de la Banque de France dans la prévention des difficultés des
entreprises :
Chapitre VI : La méthode des scores et prédiction de difficultés
d’entreprises
Section1 : La construction de la fonction score discriminante
Section2 : l’utilisation de la fonction score
Section3 : Apport et limites de la méthode des scores

Conclusion

Bibliographie

2
Introduction

Les entreprises au cours de leur cycle de vie se trouvent inévitablement


soumises à des périodes de difficultés. Ces difficultés sont plus ou moins graves et
plus ou moins récurrentes. Il semblerait évident de relever que les entreprises se
portent mieux et augmentent leur chances d’existence dans un milieu concurrentiel,
mais nombreuses d’entre elles ne peuvent ou ne savent limiter leurs risques et
redresser leur activité à temps.
Dans notre contexte national, les difficultés des entreprises demeure un
phénomène très mal perçus, Le champ d’investigation sur les entreprises en
difficultés, leur prévention est relativement vierge au Maroc, le pays est confronté à
des exigences de développement économiques et toutes l’attention des responsables
est focalisé sur la création d’entreprises.
Pourtant, il ne suffit pas de crée une entreprise. Encore faut-il qu’elle continue
à vivre et à prospérer. On peut estimer que, dans bien des cas, le coût de prévention
ou celui de sauvetage d’une entreprise en difficulté peut s’avérer moins élevés que
ceux nécessités par la création d’une nouvelle entité.
Il devient urgent le développement des études sur la gestion des entreprises et
sur la prédiction et la prévention de leurs difficultés car le Maroc et un pays jeune,
dans les ressources financières sont limitées et doivent être allouées avec sagesse et
sans gaspillage.
Le premier chapitre concernant ce travail fera l’objet d’une étude du concept
d’entreprises en difficultés dont on a apprécié les différents symptômes et origines
de ces difficultés. Le second chapitre de cette étude aura pour objectif d’expliquer
l’apport De l’approche statique comme technique pointue dédiée à la détection
précoce, de surveillance et de prévention des difficultés des entreprises et du risque
de défaillance. Le troisième chapitre met l’accent sur l’analyse de la situation de
l’entreprise à travers la méthode des flux financier. Et dans un dernier chapitre nous
traitons les techniques susceptibles de surveiller et prévoir le risque de défaillance de
l'entreprise à savoir la méthode des scores.

3
Chapitre I : Analyse du concept de difficultés
des entreprises
Section I : Difficultés des entreprises notion
& typologie
De la situation financière difficile à la faillite, la notion d’entreprise en difficulté est
vaste. Ce concept est avant tout économique, cependant, son caractère juridique est
incontournable et ne peut être défini sans se référer à la législation qui le régit.
Le droit de l’entreprise en difficulté, a une double vocation. Il vise en premier lieu, à
prévenir les difficultés avant qu’elles ne conduisent irrémédiablement à la crise financière, et,
dans un deuxième temps, à organiser le sauvetage de la firme défaillante. En dernier ressort il
planifie la liquidation des actifs si l’activité est totalement compromise.

Depuis la situation économique difficile à la constation juridique de la défaillance, la


notion d’entreprise en difficulté est assez large car le processus de défaillance est progressif et
comporte, le plus souvent, trois niveaux : la défaillance économique, la défaillance financière
et la défaillance juridique. La faillite juridique n’est que l’aboutissement des deux premières.
Elle sanctionne l’incapacité de l’entreprise à générer un excédent de ressources monétaires
rémunérant tous les agents impliqués dans la création de la richesse à honorer ces
engagements.

 La défaillance économique
Elle peut être définie par des pertes structurelles ou chroniques. Elle signifie que l’entité
n’est plus rentable et génère des charges que de produits. Le résultat de l’activité n’enrichit
plus l’entreprise et celle-ci ne contribue positivement à l’économie. La meilleure façon de
détecter la non profitabilité d’un projet est d’utiliser un indicateur proche de l’exploitation qui
ne tient pas compte des politiques financières et fiscales choisies par les dirigeants, et de
calculer le solde des recettes et des dépenses liées à l’activité industrielle et commerciale,
c'est-à-dire l’EBE
EBE= VA + subventions d’exploitation
- impôts, taxes et versement assimilés
- charges de personnel
Ou VA est la valeur ajoutée, soit
VA= (ventes de marchandises – cout d’achat des marchandises vendues)
+ Production vendue
+ Production stockée
+ Production immobilisée
- consommation de l’exercice en provenance des tiers
Le stade ultime de la défaillance économique est une VA négative. L’entreprise consomme
alors des ressources au lieu d’en produire.

 La défaillance financière
Dans ce cas, l’entreprise ne peut structurellement pas faire face à ses décaissements, et son
passif à court terme est nettement supérieur à son actif réalisable. Elle ne trouve plus de
solution pour gérer sa dette, ce qui se traduit par des incidences de paiements. Cette illiquidité
aboutit rapidement à l’impossibilité de payer les créanciers. L’insolvabilité se constate alors
grâce aux ratios qui comparent les actifs et les passifs de même échéance.

4
 La défaillance juridique
C’est la sanction légale de la défaillance financière et la constatation juridique de
l’insolvabilité de l’entreprise qui la soumet au contrôle de la justice. Elle signifie, dans la
disparition dans le cours terme de l’entité économique.
Deux situations peuvent conduire à la constation juridique des difficultés de l’entreprise. La
plus critique est la cessation de paiements. Elle matérialise la défaillance juridique et
déclenche l’ouverture d’une procédure de redressement judiciaire qui aboutira soit à la
restructuration, soit à la liquidation de l’entreprise. Le second cas possible est la situation
financière difficile sans cessation de paiement avérée, mais suffisamment tendue pour justifier
l’ouverture d’une procédure de règlement aimable dont l’objet est d’organiser une négociation
entre l’entreprise et ses créanciers.

La notion de cessation des paiements est définie par la loi comme l’impossibilité pour
l’entreprise de faire face à son passif exigible avec son actif disponible. L’actif disponible
correspond ici aux liquidités en caisse ou en banque, ou encore aux éléments immédiatement
convertibles en monnaie, c'est-à-dire aux titres négociables à vue. Par passif exigible, il faut
entendre passif échu, et non à échoir, Cela implique que la cessation des paiements n’est pas
une notion comptable, comme pourrait le laisser croire la définition législative, mais bel et
bien une notion de trésorerie. En d’autres termes, constitutif d’une cessation de paiements est
une interruption effective des décaissements de l’entreprise. Les dettes impayées doivent être
certaines, liquides et exigibles. Leur nature n’importe pas, mais le montant constaté doit être
d’une certaine importance pour que la cessation de paiement soit reconnue. Le manquement
avéré de l’entreprise à ses engagements financiers donne alors lieu à l’ouverture d’une
procédure de redressement judiciaire.
Ce qui nous intéresse le plus c’est la difficulté financière puisque nous nous
intéressons à la situation financière de l’entreprise qui est toujours en exercice de son activité.
Ce cas (celui de la situation financière difficile) exclut l’interruption des paiements. Il
concerne les entreprises ayant une situation financière tendue, principalement due à des
difficultés de trésorerie et à un non respect des grands équilibres du bilan, et présentant un
risque non négligeable de cessation de paiement. En fonction de la gravité des difficultés, un
représentant de l’entreprise peut prendre l’initiative de faire ouvrir un règlement amiable pour
favoriser le redressement de situation

Section II : Origines et symptômes des entreprises en


difficulté
Pour les entreprises en difficulté, le diagnostic financier détermine essentiellement
l’intérêt de la continuation de l’activité. Il peut prendre différentes formes, mais se doit d’être
rapide et de déterminer les origines des difficultés, mais avant il doit permettre de déceler les
difficultés à travers les symptômes apparents tout en adaptant l’analyse aux symptômes
identifiés.
1- Symptômes et analyses des difficultés d’entreprise
Une phase de pré diagnostic détermine le degré d’urgence de la situation, et l’origine
des difficultés. Pour avoir la meilleure démarche possible, il faut partir des symptômes et les
analyser, en se posant les questions adéquates. Pour cela le tableau suivant -sans prétendre
être exhaustif- peut donner des indications utiles pour cerner les problèmes présents dans
l’entreprise objet du diagnostic.

5
Il faut tenir compte de la segmentation interne des activités et se donner les moyens
(comptes de résultat analytique, études sectorielle…) de faire un diagnostique différentié par
activité et d’évaluer le profil de maturité de chaque activité.
Le diagnostic interne doit permettre d’identifier les caractéristiques propres à
l’entreprise, telle que la compétitivité des gammes de produits et la marge dégagée par chaque
produit, la qualité de l’outil de production et des technologies utilisées, ainsi que la
compétence des Hommes dans l’entreprise.
L’analyse interne doit aboutir à une connaissance de l’environnement de l’entreprise,
et en particulier de ses marchés. Il est nécessaire de procéder à des études de marché,
permettant de déterminer leurs perspectives et d’examiner le potentiel commercial de
l’entreprise, activité par activité. La principale source d’information pour effectuer le
diagnostic est le personnel même de l’entreprise. Toute série d’entretiens sera faite avec le ou
les dirigeant(s),- dont il faut savoir qu’ils sont toujours optimistes par rapport à la réalité- avec
le directeur de la production, le directeur financier ou le comptable qui fournira les documents
comptables et financiers, le directeur commercial et les commerciaux, enfin les délégués du
personnel ou le comité d’entreprise. Dans le cas des entreprises en redressement judiciaire, il
est évidement indispensable de s’entretenir avec l’administrateur judiciaire dont la gestion
pendant la période d’observation est déterminante.
Les partenaires de l’entreprise (fournisseurs, clients, banquiers…) peuvent parfois
donner des indications. Cependant, une des contraintes essentielles du diagnostic des
entreprises en difficulté est le manque de temps. Bien souvent, à la recherche d’informations
ne peut aller loin car il faut aller vite.
Tableau récapitulatif de l’analyse des difficultés

Symptômes Analyse

- Le chiffre d’affaire a-t-il progressé plus vite que le


FRF ?
Crise de trésorerie sans
Analyser l’équilibre BFR/FRF
Baisse de la rentabilité - La logique fonctionnelle, en matière de crédit
CT/LGT a t elle été respectée ?
- L’entreprise n’est elle pas sous capitalisée et donc
très endettée avec des frais financiers top lourds
- Les prix de revient sont ils bien connus des
dirigeants ?
Baisse de la rentabilité
- Le niveau des prix est il convenable ?
sans baisse du CA - L’entreprise n’est elle pas en sureffectif ?
- Les frais de fabrication sont ils bien maitrisés ?
- L’outil de production est il compétitif ?
- Le mode de gestion est il adapté ?
- Reconstruire l’évolution du CA
- Définir le(s) activité(s) ou produit(s) sont
responsable de la baisse d’activité générale.
- Cette baisse d’activité affecte t elle l’entreprise
seulement ou est elle généralisée sur l’ensemble du
Baisse du CA secteur ?
- Si la baissa d’activité est sectorielle est elle
conjoncturelle ou structurelle ?
- N’y a t il pas eu un changement dans les règles de
concurrence sur le marché

6
(nouveaux concurrents, importation à prix bas…)
- La commercialisation et la distribution sont elles
adaptés ?
- Y a t il une perte d’un client important ?
- Dans le cas d’entreprise sans nouveau produit ; le
produit n’est il pas obsolète ? Existe-t-il une
demande pour ce produit ?

Cas de produit, - La capacité à manager des dirigeants ?


technologie, mode de - Qui détient le savoir faire de l’entreprise ?
gestion obsolète
Source : Carole GRESSE ; « Les entreprises en difficulté » ;2° édition ; Economica 2003 P : 43

Les symptômes de difficultés d’entreprises sont très divers et il est presque impossible
de dresser une liste susceptible d’être généralisée et applicable à toutes situations.
Par ailleurs, il est souvent difficile d’affirmer si tel symptôme constitue l’effet ou la cause de
la difficulté d’entreprise. Le premier est généralement reflété par les états financiers, la
recherche de la seconde exige un diagnostic complet est approfondi.

2 - Origines des difficultés d’entreprise.

Dans les entreprises en difficulté, le FR est le plus souvent insuffisant, ce qui conduit
à la cessation de paiements. Les origines possibles de l’insuffisance du FR sont diverses : les
capitaux propres ont été absorbée par les pertes, le crédit fournisseur s’est raccourci ou le
délai des paiements des clients s’est allongé, ou encore la politique d’investissement a été trop
ambitieuse

Le plus souvent, pour les entreprises en difficulté, la situation financière est en


dégradation et caractérisée par l’embarras de la trésorerie. Il peut avoir cinq origines
possibles, en plus d’origines accidentelles :

 La crise de la croissance
C’est le cas de nombreuses PME qui, entrainées par un assez bon produit sur le marché,
sont amenées à croitre plus vite que ne leur permettent leurs profit et fonds propres initiaux.
En effet, dans ce cas, si le BFR n’est pas structurellement négatif, il croit très rapidement
proportionnellement au CA, alors que parallèlement, les fonds propres et donc les FR
n’augmentent que du montant des bénéfices accumulés. Le FR de peut être augmenté par les
emprunts à long et moyen termes, mais il faut également financer de nouvelles
immobilisations, et payer les intérêts financiers et des annuités de remboursement. Par
conséquent, une forte croissance nécessite un niveau élevé de profit.
Quand le CA et le BFR croissent très vite, si la rentabilité nette de l’activité n’est pas
très élevée, la trésorerie devient vite fortement négative, les augmentations de capital et les
crédits à CT ne faisant que retarder la difficulté des faire face aux échéances.

 L’alourdissement des actifs circulant


Dans ce cas, la croissance du CA est faible. Ce peut être le cas d’une entreprise, qui
malgré une conjoncture moins favorable, continue à produire au même rythme et donc,
accumule des stocks. Pour faire augmenter ses ventes, elle accorde des délais de paiement
plus longs à ses clients, ce qui se traduit par une augmentation du BFR plus rapide que celle

7
du CA et du FR. Ainsi la trésorerie se dégrade inévitablement, et si l’entreprise contracte des
crédits supplémentaires pour y faire face, sa marge est laminée par les frais financiers. Une
situation analogue peut se produire si les fournisseurs réclament d’être payer au plus vite.

 L’erreur de politique financière


Les investissements ne sont pas financés par une augmentation des capitaux
permanents, ou, tout au moins, ces derniers n’ont pas été suffisamment augmentés. La
conséquence immédiate en est que le FR, même si il été auparavant bien supérieur au BFR,
devient insuffisant. La TN devient rapidement négative.
L’inadaptation de la structure financière est diagnostiquée par l’observation des trois

derniers exercices FR
du ratio= ----------
CA (HT)
 Des fonds propres laminés par les pertes
Si les pertes sont liées à une dégradation de la marge nette, la TN commence à se
tendre lorsque les pertes ont été épongées par l’écart qui existait auparavant entre le FR et le
BFR. Plus l’entreprise aura accumulé des résultats par le passé et plus les difficultés tarderont
à apparaitre.
Au contraire, si les pertes sont engendrées par la baisse de l’activité, celle-ci
commence par provoquer une augmentation trompeuse de la trésorerie due à la diminution du
BFR. Ce phénomène peut cacher l’urgence de la situation.
Mais passé cette étape, la situation se dégrade assez vite.
Ce facteur de difficulté est relativement facile à identifier par comparaison de l’évolution du
CA à celle des charges d’exploitation hors dotation.

Charges d’exploitation hors (DAP)


Si le ratio = -------------------------------------------- Augmente, cela signifie que
CA (HT)

l’entreprise, confrontée à une baisse d’activité, n’a pas adapté en conséquence, la structure de
ses couts fixes. La défaillance est alors, provoquée par la présence de charges incompressibles
face à la diminution des recettes.

 L’erreur de gestion :
Elle se traduit par l’augmentation de certains postes de charge dans le CPC, non justifiable
par l’augmentation du CA. Le dérapage de gestion génère des pertes alors même que le CA
stagne voire progresse. L’évolution sur les trois derniers exercices des ratios suivants : R1;
R2 ; R2 et R4 permet sa détection.

∆ Stocks de m/ses + Achats MP + ∆


Stocks de MP
R1 = ----------------------------------------------------
----------
CA (HT) + Production stockée

Autres achats + Charges externes


R2 = -------------------------------------------
CA (HT) + Production stockée

Frais du personnel
R3= -------------------------------------- 8
CA (HT) + Production stockée
 Des origines accidentelles :
L’embarras de trésorerie peut il aussi avoir des origines accidentelles ? La réponse à cette
question se trouve dans les rubriques « autres charges », « charges exceptionnelles sur
opérations de gestion » « dotations aux amortissements et provisions de charges non
courantes » du CPC. Aussi faut-il observer leur évolution en pourcentage du CA HT.

Chapitre II : L’apport de l’analyse statique du risque de faillite


L’analyse statique du risque de faillite peut être réalisée pour le compte des créanciers
financiers de l’entreprise.
Dans cette optique, on va étudier ce risque sur la base de deux concepts :
. La solvabilité de l’entreprise (capacité de l’entreprise à faire face durablement aux
échéances),
. La liquidité de l’entreprise (capacité à faire face aux échéances à court terme c’est à
dire à moins d’un an).

C’est ce que l’on appelle l’approche patrimoniale ou financière.

L’analyse statique du risque de faillite peut être réalisée pour le compte des
gestionnaires financiers de l’entreprise.
Dans cette optique on va étudier ce risque sur la base du concept de l’équilibre financier
(capacité de l’entreprise à faire face à ses besoins d’investissements stables c’est à dire les
besoins de financement des investissements, le besoin de financement de l’activité par des
ressources stables).

C’est ce que l’on appelle l’approche fonctionnelle classique ou économique.

Cette approche est fortement remise en cause dans la perspective d’optimiser la gestion
financière de l’entreprise.

On considère en effet qu’il peut être très coûteux pour une entreprise de mobiliser des
ressources stables pour financer des besoins de financement stables.

On considère que certaines entreprises peuvent avoir intérêt, du point de vue du coût de
leurs ressources, d’opter pour des ressources financières précaires pour financer des besoins
stables.

C’est particulièrement vrai en période de diminution des taux d’intérêt.


Cette conception a donc conduit à remettre en cause la règle de l’équilibre financier
comme bonne gestion financière de l’entreprise.

Dans cette logique, on considère qu’il est préférable d’évaluer la situation financière de
l’entreprise sur la base de la rentabilité et du risque.

Cette conception a donc donné naissance à une nouvelle approche appelée l’approche
fonctionnelle Pool de fonds.

Nous allons voir donc dans ce chapitre les différentes méthodes utilisées dans l’approche
patrimoniale, l’analyse statique, et l’approche Pool de fonds ainsi que leurs apports dans
l’appréciation des difficultés de l’entreprise.

9
Section1 :L’approche patrimoniale
L’analyse est généralement une analyse de grande masse.
Cette analyse va se faire sur la base d’indicateurs de risques qui pour l’essentiel sont
des ratios de structure financière :
. Ratio du risque d’insolvabilité,
. Ratio du risque d’illiquidité (risque de cessation de paiement à court terme).

Ces ratios de type bancaire sont nombreux et souvent différents d’un établissement
bancaire à un autre.

A- Analyse de la solvabilité

1- Ratio de solvabilité générale

Dans l’hypothèse où on serait obligé de liquider les actifs de l’entreprise, pourrait-on


rembourser la totalité des créanciers de l’entreprise.

Total Actif/ (Dettes à long terme + Dettes à court terme)>= 1

Si l’entreprise a un ratio égal à 0, l’entreprise est juste solvable.


Si l’entreprise a un ratio égal à 15, l’entreprise pourra rembourser jusqu’à 15 fois les dettes.
Si l’entreprise a un ratio égal à 0,95, l’entreprise est insolvable.
Si l’entreprise a un ratio égal à 0,25, l’entreprise ne pourra rembourser que le quart de ces
dettes.

2- Ratio de structure financière

Le ratio de structure financière permet d’apprécier l’équilibre des financements de


l’entreprise et plus précisément le ratio par lequel on va chercher à valoriser qu’elle est la part
du financement des capitaux propres au regard de la totalité des ressources utilisées.

Capitaux propres/Total Passif>= 1/3

Les établissements financiers considèrent que les capitaux propres doivent représenter
au moins un tiers des ressources employées.

C’est pour eux la garantie qu’ils imposent aux entreprises pour se prémunir contre les
risques d’insolvabilité.
Ce ratio va conditionner l’octroi de financements bancaires complémentaires.
Si les capitaux propres sont inférieurs à un tiers des ressources employées, les
établissements bancaires demandent une restructuration des fonds propres :
. Par une augmentation de capital,
. Par la consolidation des capitaux propres par l’autofinancement.

10
3- Ratio de capacité de remboursement

Le ratio de capacité de remboursement permet de mesurer le nombre d’années


nécessaires au remboursement des dettes à long terme et à court terme si l’entreprise y
consacrait la totalité de sa capacité d’autofinancement.

Dettes à long terme/Capacité d’autofinancement<= 3 ans

Si le ratio de capacité de remboursement est supérieur à 3 ans, les banques considèrent


qu’elles prennent un risque.

Ce ratio conditionne l’octroi de financement de la part des banques.


Ce ratio suppose que la capacité d’autofinancement sera stable dans le temps.
C’est pourquoi les banques vont calculer ce ratio sur la capacité d’autofinancement
prévisionnelle.

B- Analyse de la liquidité

Extrêmement discutable, elle peut s’avérer contradictoire avec l’analyse fonctionnelle.


Pour qu’une entreprise soit considérée comme liquide, il faut au minimum que les
actifs circulants couvrent les dettes les plus exigibles c’est à dire les dettes à court terme.

1-Fonds de roulement patrimonial de l’entreprise

C’est la garantie que représente l’entreprise pour se prémunir du risque d’illiquidité.


Plus la garantie sera importante, plus le risque d’illiquidité sera faible.

Actif circulant - Dettes à court terme > 0 (entreprise liquide)

Pour maximiser le fonds de roulement patrimonial, il faut :


. Augmenter les stocks et les créances clients,
. Diminuer les dettes à court terme.

2-Ratio de liquidité générale

Actif circulant/Dettes à court terme>1

Si l’entreprise a un ratio égal à 1, l’entreprise est juste liquide.


Si l’entreprise a un ratio égal à 15, l’entreprise pourra largement se prémunir contre les
risques d’illiquidité.
Dès que le fonds de roulement patrimonial est négatif ou si le ratio de liquidité
générale est inférieur à 1, l’entreprise est virtuellement en cessation de paiement.

Ces ratios peuvent être un argument pour renégocier la structure de la dette c’est à dire
transformer les dettes à court terme en dettes à moyen terme.

11
3- Ratio de liquidité relative

(Actif circulant - stocks) * 100 >= 70%

Les banques demandent d’avoir une liquidité relative voisine de 70%.

4-Ratio de liquidité immédiate

(Actif circulant - Stocks - Créances)/Dettes à court terme>= 50%

Les banques demandent d’avoir une liquidité immédiate voisine de 50%.

Section 2 : L’analyse statique de l’équilibre financier


La prévision des difficultés est primordiale pour l'entreprise et ses partenaires. Elle
permet d'agir avant qu'il ne soit trop tard. Pour cela, l’analyse financière dispose des éléments
qui permettent de juger de la santé de l'entreprise à partir des documents comptables.

L'analyse de l'équilibre financier permet d'apprécier la solvabilité de l'entreprise et


l'analyse par la méthode des ratios permet de mesurer la rentabilité et d'apprécier la structure
financière de l'entreprise. Cette analyse est basée sur une analyse des grandes masses du bilan,
nous présenterons les différentes méthodes utilisées ainsi que leurs apports dans l’appréciation
de la situation des entreprises en difficultés.

La définition de l’équilibre financier d’une entreprise peut être cernée par référence à
des normes elles-mêmes déterminées par le contexte et les objectifs de l’analyse financière.
La conception patrimoniale de l’équilibre financier est la plus ancienne et a constitué
l’approche dominante de l’analyse financière.

L’équilibre financier de l’analyse patrimoniale est défini par la contrainte de solvabilité


qui s’impose à toute entreprise. Son appréciation repose sur la confrontation entre la liquidité
des actifs et l’exigibilité des engagements mises en évidence par la structure à terme du bilan
financier.

Progressivement, la solvabilité courante a été évaluée à travers la capacité de


l’entreprise à faire face à ses dettes exigibles à partir de ses actifs les plus liquides. Déterminé
par le point de vue des créanciers, l’équilibre financier de la conception patrimoniale met
l’accent sur l’adéquation entre la liquidité des actifs et l’exigibilité des passifs.

La liquidité d’un actif dépend de la possibilité de le transformer rapidement et sans perte


de valeur en monnaie. L’exigibilité dépend de son échéance et de la capacité du créancier à en
demander l’exécution immédiate. La structure du bilan patrimonial repose sur la maturité des
actifs et des dettes. Il considère comme actifs réalisables à court terme les actifs dont le délai
de transformation en monnaie est inférieur à une année et comme dettes exigibles les dettes à
moins d’un an.

La couverture des engagements exigibles par les actifs liquides est appréciée à travers le
fonds de roulement net, calculé par différence entre les actifs réalisables à court terme et les
dettes à court terme. Pendant de nombreuses années, cet indicateur a constitué le principal

12
critère financier de décision d’octroi des crédits bancaires à court terme et de jugement de la
santé financière d’une entreprise.

2-1- L’équilibre financier : FDR/BFR

L'analyse statique de l'équilibre financier privilégie la notion de fonds de roulement. Le


fonds de roulement doit être positif et il représente une marge de sécurité devant permettre à
l'entreprise d'honorer ses engagements envers les tiers, c'est à dire qu'il doit permettre de
préserver la solvabilité.

L’entreprise dispose de deux grandes catégories de ressources au passif de son bilan : les
capitaux dits permanents, composés des fonds propres et des dettes à plus d’un an, et les
dettes à court terme c'est-à-dire à moins d’un an. Ces capitaux financent l’actif immobilisé ou
encore les emplois stables et l’actif circulant.

Selon l’orthodoxie financière, les capitaux permanents doivent couvrir l’actif immobilisé et le
besoin de financement généré par l’exploitation c'est-à-dire le besoin en fonds de roulement
(BFR) qui égal à l’excèdent de l’actif circulant sur les dettes à court terme.

FR = Capitaux permanents - Actifs immobilisés

BFRE = Stocks + créances – dettes d’exploitation

BFRE = Stocks + créances – dettes d’exploitation

Il est important que ce décalage dans le temps entre le paiement des dépenses et
l’encaissement des recettes soit supporté par des capitaux permanents.

De plus, étant donné que le besoin en fonds de roulement ne produit pas de liquidités
(contrairement aux actifs immobilisés), il est préférable qu’il ne soit pas financé par des
ressources exigeant la sortie régulière de liquidité mais plutôt qu’il soit financé par des
capitaux propres.

Le BFRE est très fortement lié au niveau d’activité et peut lui être proportionnel. Le
BFRE mesure le fonds de roulement exigé par l’activité. Un FDR inférieur au BFRE
provoque des tensions de trésorerie et se caractérise par l’augmentation des découverts
bancaires. A l’inverse, un FDR supérieur signifie que les ressources de l’entreprise sont sous-
exploitées et que la rentabilité du capital n’atteint pas son niveau optimal. Cette situation se
caractérise par la rareté des découverts bancaires et un volume de disponibilités important.

Une telle analyse du FDR permet de vérifier les grands équilibres du bilan et d’identifier
les déséquilibres à corriger dans la politique de financement.

13
Il y a deux notions de fonds de roulement qui permettent de réaliser deux approches
différentes de l'équilibre financier :

 L'analyse liquidité
 L'analyse fonctionnelle

a- L'analyse liquidité

Cette analyse repose sur une conception patrimoniale de l'entreprise et sur des critères
de classement des postes du bilan. L'analyse liquidité repose sur un bilan financier (ou bilan
liquidité).

FR = capitaux propres + dettes à long terme - actif immobilisé

FR = actif circulant - dettes à court terme

A ce niveau l’entreprise peut faire différentes analyses par le biais des ratios, comme
l'analyse de la solvabilité. On utilise des ratios de liquidité. En effet ces ratios reflètent la
solvabilité de l'entreprise à court terme, c'est à dire sa capacité de remboursement des dettes à
court terme au moyen d'actifs à moins d'un an.

La solvabilité de l'entreprise correspond à sa capacité à faire face à ses engagements,


non seulement à court terme, mais aussi à terme. L'analyse liquidité l'examine par rapport à la
"règle de l'équilibre financier minimum " qui prévoit que le fonds de roulement doit être
positif.

Enfin, un fonds de roulement positif serait une présomption de trésorerie aisée dans la
mesure où il permettrait d'absorber les retards dans les encaissements des créances à court
terme et/ou l'accélération des dettes à court terme.

b- L'analyse fonctionnelle

L'approche fonctionnelle trouve son origine dans la théorie des cycles, un cycle étant
une séquence d'opérations ayant une certaine régularité et correspondant à une fonction
d'entreprise.

On peut ainsi distinguer le cycle d'exploitation d'investissement, le cycle des opérations


courantes et le cycle des opérations de trésorerie. L'analyse fonctionnelle s'appuie sur un bilan
fonctionnel.

FRNG = ressources durables - emplois durables

BFRE = actif circulant d'exploitation - passif d'exploitation

BFRHE = actif circulant hors exploitation - passif circulant hors exploitation

14
Pour que l'équilibre financier soit respecté, il faut que l'actif immobilisé brut et le BFRE
soient financés par des ressources durables sans quoi l’entreprise aura des problèmes de
trésorerie. On peut alors calculer la marge de sécurité (ou de déséquilibre) qui est égale à :
Ressources stables – Emplois stables.

L’équilibre FDR/BFR est donc à surveiller car c’est l’insuffisance du FDR par rapport
au BFR qui provoque la crise de trésorerie.

Il existe 6 cas courants d'équilibre financier suivant l'approche fonctionnelle, leur


surveillance et leur utilisation permettent rapidement de trouver et de corriger les
déséquilibres du bilan.

 Cas où le BFR est positif

1. FR > 0 ; TN > 0 Le BFR est entièrement financés par des ressources permanentes
dont l'importance permet de dégager des disponibilités dont il convient de rechercher si elles
ne recouvrent pas un sous emplois des capitaux.

2. FR > 0 ; TN < 0 .Le BFR est financé partie par des ressources permanentes et en
partie par un excédent des concours bancaires courants sur les disponibilités. Il convient
d'apprécier l'importance du risque bancaire courant.

3. FR < 0 ; TN <0 Les concours bancaires courants couvrent une partie des actifs fixes,
le BFR, les disponibilités. Cette situation est mauvaise si elle n'est pas occasionnelle et exige
de reconsidérer les structures de financement

 Cas où le BFR est négatif (ressources en fonds de roulement)

4. FR > 0 ; TN >0 Les ressources induites par le cycle d'exploitation s'ajoutent à un


excédent de ressources permanentes pour dégager un excédent de liquidités important dont il
est utile de juger s'il ne recouvre pas un sous emploi des capitaux.

5. FR < 0 ; TN >0 Les ressources issues du cycle d'exploitation couvrent un excédent de


liquidités, éventuellement excessives, mais encore une partie de l'actif immobilisé. Les
fournisseurs et les avances de la clientèle financent le cycle mais aussi une partie des
immobilisations. Un renforcement des ressources stables est à examiner.

6. FR < 0 ; TN <0 Les ressources permanentes ne couvrent qu'une partie de l'actif


immobilisé et leur insuffisance est compensée par les fournisseurs, les avances de la clientèle
et les concours bancaires courants. La dépendance financière externe de l'entreprise est grande
et la structure des financements est à revoir.

2.2- Apports des outils de l’analyse statique

Apres avoir exposés les éléments utilisés dans l’analyse statique pour prévenir les
difficultés, nous allons maintenant essayer de dégager les apports de cette approche dans
l’appréciation des difficultés des entreprises.

15
Tout d’abord par l’analyse des grands équilibres du bilan, l’analyse patrimoniale met à
la disposition des entreprises en difficultés des clignotants qui permettent de détecter ou de
signaler un risque de faillite.

Comme nous l’avons déjà vu l’une des caractéristiques majeures des entreprises en
difficultés est l’embarras de trésorerie, à ce niveau l’analyse de l’équilibre financier permet
une prévision des déséquilibres en surveillant l’équilibre FDR/BFR, car c’est souvent
l’insuffisance du FDR par rapport au BFR qui provoque les tensions de trésorerie.

D’autre part, l’analyse causale de la défaillance n’est cependant pas chose facile. Les
causes et les conséquences sont parfois confondues et les erreurs de gestion sont loin de tout
expliquer. Le déclin de la demande, le poids de forces concurrentielles sur la rentabilité ou
l’accès difficiles au système de financement reste les facteurs fondamentaux de la
détérioration de la position économique de l’entreprise.

Dans la plupart des cas, le gestionnaire n’a pas la capacité d’empêcher ces phénomènes
extérieurs de se produire mais étant donné que leur réalisation se traduit dans les données
financières de l’entreprise, une analyse financière des documents comptables lui permet d’être
vigilant quant à certaines variables qui peuvent l’alerter et l’amener à mettre en place une
stratégie de réplique face à l’évolution de l’environnement, avant la crise de trésorerie.

L’analyse financière à partir documents comptables, par l’intermédiaire de l’analyse par


les ratios, met au porté de la trésorerie de l’entreprise une sonnette d’alarme pour le prévenir
de la dégradation de la trésorerie.

D’une manière générale, les méthodes de prévision et de détection de la dégradation


économique et financière basées sur les documents comptables des entreprises en difficultés
fournissent des clignotants qui doivent déclencher non seulement des précautions quant à la
gestion de la trésorerie mais surtout la recherche des causes profondes des difficultés et la
mise en place d’une véritable stratégie de retour à la rentabilité et à l’équilibre financier.

Le tableau suivant relate en détails l’apport des outils utilisés dans l’analyse statique et
dynamique pour apprécier les difficultés des entreprises ainsi que leurs conséquences:

Apport Conséquences

 Alerter le dirigeant en cas de crise de trésorerie, baisse ou


diminution de la CAF, déséquilibre financier, frais de
- Vigilance
personnel, défaut de paiement des clients, déficit des
- Prudence
ressources propres, coût d’exploitation très élevé…

 Surveiller l’équilibre FDR/BFR


 Agir en cas de défaillance et risque d’illiquidité
- Contrôle de la liquidité  Prendre des mesures adéquates en matière de gestion de
trésorerie

 Contrôler et surveiller l’évolution des ressources stables et


- Contrôle de ressources des emplois stables, les emplois d’exploitation et
et d’emplois ressources d’exploitation

16
 Améliorer en de dégradation du chiffre d’affaire, de la
production, de la VA, de l’EBE;
- Contrôle de  Apprécier la rentabilité rentabilité économique,
performance financière ;
 Revoir et ajuster la productivité ;

 Identifier les différents niveaux à restructurer ;


 Prendre les précautions et les mesures nécessaires pour
- Précaution éviter les erreurs de gestion ;
- Assainissement  Assainir la situation de l’entreprise après détection des
difficultés ;

 Meilleure prise en compte des causes de difficultés ;


- Intelligence  Maîtrise des erreurs de gestion, de politique financière ;
- Expertise

L'analyse de l'équilibre financier permet d'apprécier la solvabilité de l'entreprise.


Néanmoins, un déséquilibre financier n'est pas catastrophique en soi car nombre d'entreprises
sont en situation de déséquilibre et ont une trésorerie négative mais ça ne compromet pas leur
pérennité.

Section III- L’approche fonctionnelle Pool de fonds

A- Présentation générale

C’est une approche qui remet en question le principe de l’équilibre financier.


Cette approche repose sur le principe de la non affectation des ressources financières à des
besoins de financement particuliers.
Il n’y a donc aucune règle de bonne gestion qui va garantir une gestion efficace c’est à dire
qu’il n’y a aucune règle à priori et que tout dépend du contexte.

La situation financière peut être schématisée ainsi :

Pool des emplois Pool des ressources

Le financement du Pool de ressources se fera en fonction :


. De la rentabilité attendue,
. Du risque.

C’est une approche plus globale qui suppose un diagnostic stratégique c’est à dire :
. Une étude des choix stratégiques économiques et financiers,
. Une étude de la rentabilité de ces choix,
. Une étude du risque de ces choix.

17
B- Les objectifs de l’analyse financière Pool de fonds

1- Analyse du type de stratégie économique privilégiée

C’est une approche par laquelle on va essayer d’analyser le type de stratégie


économique mis en place par l’entreprise.
On distingue deux types de stratégies :
* Le développement stratégique de type industriel (croissance interne) qui est plus risqué,
*Le développement stratégique de type financier (croissance externe) qui est moins risqué.
Les choix de croissance industrielle sont souvent considérés plus risqués
économiquement car moins réversibles que les choix de croissance financier.

2- Analyse des choix de politique financière

On distingue deux types de politique de financement :


. Le financement par fonds propres qui est moins risqué,
. Le financement par dettes financières qui est plus risqué.

Le financement par dettes financières est plus risqué car il y a des contraintes structurelles :
. Le remboursement du capital emprunté,
. Le paiement des charges d’intérêt.
Cependant, ce financement est moins coûteux.

Le financement par fonds propres est moins risqué car ces fonds sont acquis
définitivement par l’entreprise mais il a un coût plus élevé.

3- Etude de l’équilibre financier de l’entreprise

L’étude de l’équilibre financier de l’entreprise se fait sur la base de deux arbitrages :


. Arbitrage entre la rentabilité économique et le risque économique de ces choix,
. Arbitrage entre le coût de financement et leur impact sur la rentabilité, et le risque qu’il
représente.
C- Les outils de l’analyse financière Pool de fonds

1- Bilan Pool de fonds

Le bilan Pool de fonds se fait sur la base des documents comptables suivants :
. Le bilan,
. Les annexes,
. Les informations extra comptables.

a) Présentation du bilan Pool de fonds générique

*Le bilan Pool de fonds :

Pool de stocks des emplois :


* Emplois de type industriel et commercial :
. Immobilisations :
Incorporelles (à caractère industriel et commercial),
Corporelles (à caractère industriel et commercial).
. BFRE

18
. BFRHE (décalages sur acquisitions ou cessions d’immobilisations, décalages d’impôt).
* Emplois financiers :
. Immobilisations financières
. Valeurs mobilières de placement
. Disponibilités
. BFRHE (décalages sur acquisitions ou cessions d’immobilisations financières, décalages sur
acquisitions ou cessions d’autres immobilisations financières).

Pool de stocks des ressources :


* Financement des fonds propres :
. Fonds propres d’origine interne
. Fonds propres d’origine externe
. BFRHE (décalages sur opérations sur fonds propres)
* Endettement financier :
. Endettement financier stable (dettes financières stables)
. Concours bancaires courants
. BFRHE (décalages sur opérations d’endettement financier c’est à dire les intérêts courus).

*Les indicateurs :

♦Types de stratégie économiques :


Total emplois industriels et commercial/Total emplois financiers>1
Plus le ratio est supérieur à 1, plus l’entreprise est risquée économiquement.

Si le ratio est supérieur à 1, l’entreprise privilégie l’activité industrielle et commerciale que les
emplois financiers.

♦Type de stratégie financière :


Total financement propre (fonds propres)/Total endettement financier>1
Si le ratio est supérieur à 1, l’entreprise privilégie le financement par fonds propres plutôt que
le financement par des dettes financières.
Si le ratio est supérieur à 1, l’entreprise est moins risquée.

♦Stabilité du Pool des dettes :


Total concours bancaires courants/Total endettement stable
Plus le ratio est grand, plus l’entreprise est risquée.

Chapitre III : Analyse du risque de faillite par les flux financier


L’approche fondée sur les flux de trésorerie est une analyse plus récente
qui repose sur l’idée selon laquelle la trésorerie est une variable stratégique fondamentale
dans la mesure où :
● Les difficultés de trésorerie peuvent avoir des conséquences graves
(cessation de paiement),
.● Une politique de placement dynamique peut améliorer la rentabilité d’une
entreprise.

19
Section1 : L’excédent brut de trésorerie d’exploitation
Il a été précisé que l’E.B.E ; est composé par la différence entre les produits
d’exploitation encaissables et les charges d’exploitation décaissables. Mais les produits
d’exploitation non encaissés et les charges d’exploitation non décaissées génèrent des
variations du besoin en fonds de roulement d’exploitation ( B.F.R.E.).

La différence entre les deux constitue la trésorerie réellement dégagée par


l’exploitation au cours d’un exercice.

L’E.T.E. est donc l’expression de la trésorerie générée par l’exploitation ; il représente


la différence entre les recettes et les dépenses d’exploitation.

En effet l’ETE est un indicateur synthétique de la variation de la trésorerie lié strictement à


l’exploitation pour apprécier la capacité théorique de l’entreprise à rembourser ses dettes.

Financement dégagé par l’exploitation (E.B.E.) -


Décalages liés à l’exploitation (▲ B.F.R.E.)

=Trésorerie d’exploitation (E.T.E.)


Ce qui peut ce résumer comme suit :

E.T.E. = E.B.E.± ▲ B.F.R.E.

Normalement, l’E.T.E. devrait être positif car si l’entreprise ne dégage pas de


trésorerie, elle se retrouvera dans une situation plutôt difficile : impossibilité de s’acquitter
des frais financiers ou de l’impôt, sans même parler des dividendes.

L’entreprise qui ne dégage pas un E.T.E. positif est alors contrainte de s’endetter pour
faire face à ses décaissements .Elle va solliciter une nouvelle ligne de crédit afin d’assurer la
poursuite de son activité. Les charges financières qui vont en découler détérioreront
davantage les résultats d’entreprise. Elle entre alors dans un cercle infernal qui ne peut
conduire qu’à la cessation des paiements comme le montre le schéma suivant ;

20
La spirale des difficultés financières de L’entreprise en difficulté

Difficultés commerciales et
techniques frais fixes importants

EBE faible ou négative


Blocage progressif

Cessation des paiements


Insuffisance
de trésorerie

Recours à un endettement
supplémentaires
augmentations des charges
financières

Schéma issu de l’ouvrage de MM F. CRUCIFIX et A.DERNI,

21
Section2 : L’apport du Tableau de Flux de Trésorerie de la Banque
de France dans la prévention des difficultés des entreprises :
L’analyse des Flux de Trésorerie retenue par la Banque de France (Centrale de Bilans)
s’inspire d’une logique financière et permet de vérifier la cohérence des choix stratégiques de
l’entreprise. Elle met en œuvre une méthode directe d’obtention des flux de trésorerie selon
une présentation fonctionnelle.

1) la logique financière :
La contrainte de liquidité constitue une donnée primordiale car la trésorerie est un
facteur clé de la flexibilité financière de l’entreprise. Dans ce cadre, l’objectif de l’entreprise
consiste à récupérer dans les meilleurs délais les capitaux investis.
Le tableau mesure, tout d’abord, l'aptitude d'une entreprise à générer de la trésorerie
du seul fait de son exploitation cyclique. Après prise en compte des flux liés aux opérations
hors exploitation, il essence les flux inhérents aux opérations de répartition. Il permet ainsi de
juger du degré de maîtrise des dirigeants sur les flux de trésorerie. Les flux liés aux
investissements et cessions réalisés au cours de l'exercice sont représentatifs des choix
stratégiques de l'entreprise dans ce domaine.
Enfin, le tableau des flux expose des arbitrages financiers auxquels il a été procédé
pour assurer la couverture des besoins résiduels ou, au contraire, placer les excédants
éventuels.
L'approche met ainsi en évidence le degré de liberté dont jouissent les entreprises dans
la gestion de leurs liquidités, selon leurs potentialités et le niveau des prélèvements qu'elles
supportent. Cet examen permet d'évaluer la flexibilité de trésorerie et d'apporter de ce point de
vu, des indications sur la vulnérabilité de la firme.

2)- La logique stratégique:


L'analyse de flux par la centrale de bilans conduit à une appréciation
de la cohérence des choix stratégiques effectués par les dirigeants au regard, notamment, des
critères suivant:
*Aptitude de l'entreprise à secréter des liquidités à partir des opérations réalisées au cours
de l'exercice ;
*Capacité à conserver, après couverture des charges de répartition, un flux de trésorerie
en rapport avec les investissements. C'est, en effet, le flux résultant de l'activité qui, sur
plusieurs exercices, fournit à l'entreprise les moyens d'autofinancer sa politique
d'investissement ;
*Composition des flux financiers qui assurent la couverture des besoins résiduels quand cela
s'avère nécessaire, et adéquation de ces flux au caractère plus ou moins permanents des
besoins ;
*Destination des flux excédentaires pour le désendettement de la société ou la constitution
d'un "trésor de guerre".

22
Chapitre VI : Méthode des scores et prédiction des
entreprises en difficulté
La préoccupation de l'analyste financier, des actionnaires, des créanciers et des salariés
est de pouvoir prédire la défaillance éventuelle de l'entreprise afin de pouvoir réagir à temps
et tenter son redressement. Peut-on élaborer un processus de prévention des difficultés
d'entreprise, un processus d'alerte, suffisamment finale pour autoriser des actions correctives.
Ce processus a fait l'objet, en France de la loi de Mars 1984, relative à la prévention et au
règlement amiable des difficultés d'entreprise. Cette loi est appliquée depuis, avec plus au
moins de bonheur selon les cas. Les méthodes de prévention de difficultés d'entreprise sont
toutes fondées sur des approches statistiques qui partent d'une observation historique
pour tenter d'élaborer un outil de pronostic de l'avenir (score). Différents travaux universitaires
et professionnels ont été menés pour élaborer des fonctions discriminantes entre entreprises
saines et entrepris en difficultés (1)1. Ces fonctions, plus au moins pertinentes, sont
synthétisées par des scores qui permettent le classement d'entreprise nouvellement
"scorées" parmi les saines ou les "en difficulté" avec une certitude relative.
La banque de France, grâce à la qualité de la stabilité' des échantillons
d'entreprise de la centrale des bilans BF à élaborer une fonction score discriminante "Z" de
qualité sur la base de laquelle nous déclinons les développements qui suivant qui suivent de la
méthode des scores (1)
La méthode des scores peut être présentée en deux étapes:
- La construction de la fonction score discriminante.
- L'utilisation prévisionnelle de cette fonction score.

Section1 : La construction de la fonction score discriminante :


Appelée par la banque de France la fonction 'Z'
La méthode des scores a pour objectif de synthétiser par un score (une note) le
comportement et la situation passée de l'entreprise en égard au risque de défaillance à
travers une combinaison linéaire de ratios discriminante. Cette combinaison linéaire de ratios
définit la fonction discriminante "Z" celle-ci est construite comme suit:
a- Les échantillons d'entreprises .
A partir de deux échantillons d'entreprises distincts, l'un composé d'entreprises saines,
normales, l'autre d'entreprises défaillantes, on construit la combinaison linéaire de ratios qui
reflète au maximum le contraste de comportement des deux échantillons.

L'analyste discriminante permet l'élaboration de cette fonction Z qui peut être définie
comme la meilleure combinaison linéaire de ratios pour distinguer les deux groupes
d'entreprises.

1
Altman: USA 1968
Conan et Holder : France 197S
Banque de France: La détection procède des difficultés d'entreprise par la méth ode des scores - Note d information n° 65 -
1985.

23
La fonction score Z est une combinaison linéaire de ratios de la forme suivante:
Z= a1 R1+ a2 R2+... an Rn+B
- a1, a2 ... an sont les coefficients de pondération résultant de l'analyse discriminante des
deux échantillons d'entreprises;
- R1, R2 ... Rn sont les ratios introduits dans l'analyse et retenus comme les plus
discriminants entre les comportements types d'entreprises saines et d'entreprises en
difficultés.
- B est une constante résultant de l'analyse discriminante.

b- Les ratios de la fonction Z définie en 1985 :


La fonction Z résultant du modèle de la banque de France est définie sous la forme d'une
combinaison linéaire de 8 ratios:
Z= a l R1+ a, R2+...anRn+B

Telle que:
Coefficients Ratios discriminants
al = -1,255 RI: Frais financiers / résultat économique brut = FF/REB
a2 = +2,003 R2: Couverture des capitaux investis = Ress. stables/ capitaux investis.
a3 = -0,824 R3: Cap. de remboursement = CAF / Endettement global.
a4 =+5,211 R4: Taux de marge brute d'exploit. = REB / CAHT

a5 =-0,689 R5 : Délai Crédit fournisseur = dettes commerciales / Achats TTC

a6 =-1,164 R6: Taux croissance valeurs Ajoutée = VarVA / Van-1

a7 = +0,706 R7: Délai découvert clients Stocks EC + Créances – Avances/ Production

a8 =+1,408 R8: Taux d'investissement physiques: Invts. physique / YA (moyenne sur 3 ans)

c-le calcul des scores


Pour chaque entreprise des deux échantillons ,on calcul le score z resultant de l’application de
la fonction discriminante Z cela permet de construire la distribution des scores pour chaque
échantillon. les scores des entreprises défaillantes sont plus faibles que ceux des entreprises
saines

24
Section 2 : l’utilisation de la fonction score
L’utilité de la démarche des scores est de permettre le classement d’entreprise
nouvellement évaluées par un score ,dans la catégorie des entreprises dites saine ou normales
,dans tous les cas , ce classement est probable et non certain et se caractérise dons par un
risque d’erreur .
Ce risque d’erreur dépend de la qualité de la fonction discriminante z ,de son
actualisation dans le temps , de sa representativité pour son application à des activités
divers etc..
Une entreprises E dont on souhaite évaluer le risque de défaillance ,on lui applique la
fonction Z pour determiner son score ,en fonction du score qui la caracterise on pourra la
classer dans l’une des 3 zones précédemment distinguées :
Notons ZE=le score obtenu par l’entreprise E

1er cas ZE<Z1OU ZE<Z2(BF) :


On conclura que l’entreprise est en situation risquée est positionnée dans la zone des
entreprises à difficultés ; sans pour autant , pouvoir prédire sa défaillance future .

2 ème cas :ZE>Z2


<+0 ,125(BF)
On conclura que l’entreprie présente le score des entreprises saines et devrait en faire partie
avec une forte probabilité

3ème cas : ZE<Ze<Z2


La situation de l’entreprise est incertaine son classement n’est guère possible des
investigations plus approfondies doivent être entreprises
Les probabilités de bon classement peuvent etre illustrés par les probabilités d’être en
difficulté selon les valeurs de score Z.Pour la fonction Z de la banque de France , les

25
probabilités sont les suivantes2

-1,875 -0,875 -025 -0,25 -0,125 +0,625 +0,125


-Probabilité
d’être en 100% 73. 3% 32,5% 19,4% 19,4% 16,3% 14,1% 20%
difficulté
(défaillance ou
vulnérable)
-Probabilité
d’être normale 0 26,7% 67,5% 80,6% 80,6% 83,4% 85,9% 80%

source :Banque de France-Note note n 65-op.Citée

2
Source note d’information BF N° 65 Sept. 1985. N° 65 BF
26
27
La banque de France propose le calcul de deux fonctions discriminantes
complémentaire Y1 et Y2 pour approfondir ses investigations .
Dans cette analyse complémentaire ,le ration FFJREB semble jouer un rôle capital
soulignant l’importance de l’endettement et de son coût et celle de la rentabilité économique
de l’entreprise dans la detection des difficultés .
On doit conclure ,en soulignant l’apport certain de la méthode des scores dans le
diagnostic financier.il ne faut pas non plus attribuer à cette méthode ce qu’elle ne peut donner
.
-Elle n’est pas une methode d’analyse financiere mais de typologie sur la base d’approche
statique multi-dimensinnelles ;
-Sa perspicacité dépend de la qualité de la fonction discriminante ,comme soulignée , ci-
dessus .
la fonction Z de la banque de France a été remplacée plus recemment par une fonction
nouvelle définissant le score BDFI brièvement presenté par J.Barreau et Delatiaye(1)
le score BDFI est le resultat de la combinaison de set ratios et se presente comme suit
a1R1+a2R2+…….+a7R7+B ou a1,a2 ….sont les coefficients et B la constante.

Ratios Thème du score BDFI


R1 Rentabilité 1
R2 Rentabilité 2
R3 Importance des dettes fiscales et sociales
R4 Delai credit fournisseur
R5 Importance de l’endettement financier
R6 Structure de l’endettement financier
R7 Coût de l’endettement financier

Il n’est pas possible de donner plus de précision sur ces ratios en raison du secret qui
entoure la formule .
Le score BDFI donne une première indication rapide sur le degré apparent
de la vulnérabilité de l’entreprise ,sa valeur se situe entre -8 et +5 .une valeur positive laisse
présumer que l’entreprise est saine ; elle l’est d’autant plus que le score est élevé.une valeur
négative signifie que l’entreprise est en difficulté.
le jugement précédent est approfondi grâce à la probabilité de défaillance au
cours des trois prochaines années.Ces probabilités de défaillance ont permis de définir sept
classes de risque :

28
Classes Niveau du score Probabilité de défaillance
1 9<-2,3 41.3%
2 -2,3≤9<-0.9 31%
3 -0.9≤9<-0.3 20.1%
4 -0.3≤9<0.3 11.6%
5 0.3≤9<0.9 5.6%
6 0.9≤9<1.6 2.3%
7 9≥1.6 1%

Une comparaison de la situation de l’entreprise avec celle de son secteur d’activité


peut être réalisée sur plusieures années pour le score globale pour un ratio particulier

Section3 : Apports et limites de la méthode des scores:


1- Intérêts du scoring:
 La méthode des scores contribue à la mise en place d’indicateurs synthétiques de la
situation financière de l’entreprise.
 Les fonctions discriminantes reposent sur une démarche objective pour le choix des
ratios et des coefficients de prédiction; ce qui permet d’aboutir à un bon pouvoir de
discrimination.
 Les fonctions retenues sont couramment utilisées par les études empiriques, ce qui
permet de conférer une certaine fiabilité à ces modèles.

2- Limites du scoring:
 Le score doit être utilisé avec prudence: seule la dimension financière est prise en
compte. Or, d’autres éléments affectent la vie des entreprises.
 Les fonctions discriminantes ne sont pas applicables à certaines entreprises.
 Les modèles retenus ont été élaborés dans un contexte économique déterminé. Il est
donc évident que si les conditions économiques se modifient, les modèles appellent
des modifications des ratios utilisés et / ou des coefficients de pondération.
 Le score n’est pas un moyen de gestion, il offre une indication sur le degré de
vulnérabilité de l’entreprise.
 Le calcul du score ne se substitue pas à l’analyse traditionnelle par la méthode
classique; en effet, un score défavorable ou favorable doit être expliqué par un
diagnostic commercial, financier...

29
Conclusion

Les outils de l’analyse financière ont un apport important dans la prévention des
difficultés de d’entreprise, ils occupent une place primordiale dans l’analyse des
risques de faillite.
En effet, lorsque la performance économique se dégrade et que les difficultés
commencent à se faire sentir, les dirigeants ont tout intérêt à en prendre conscience, le
plus tôt, afin d’être en mesure de réagir avant qu’il ne soit trop tard.
Nous avons essayé de montrer à travers ce travail, que l’analyse financière dispose de
nombreux outils, basés sur l’étude des documents comptable, selon différentes
approches, qui permettent de détecter rapidement les difficultés de l’entreprise.
L’apport de ces outils est surtout préventif, car il permet d’abord aux dirigeants
de connaitre les phénomènes les plus générateurs d’échec, au sein leurs entreprises, et
d’éviter certains pièges, tout en prenant les dispositions nécessaires évitant de
s’exposer aux risques. Enfin, ces outils permettent la surveillance de certaines valeurs
comptables et financières, particulièrement révélatrices de fragilité, ainsi dès
l’apparition de ces derniers, les responsables peuvent mettre en place des mesures de
consolidation ou de nouvelles stratégies.
Néanmoins, ces outils doivent être utilisés avec précision et tact, et de manière
complémentaire pour un diagnostic à temps permettant une réaction rapide et efficace.
Nous pouvons donc conclure que l’analyse financière constitue irréfutablement, un
système de veille pour la prévision des difficultés de l’entreprise.

30

Vous aimerez peut-être aussi