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L’HYPOTHÈQUE
CONCLUSION
Partie I : Notions et dispositions générales
de l'hypothèque
L’hypothèque est un droit réel sur un bien immeuble, affecté à
l’exécution d’une obligation ; elle confère au créancier le droit de suivre
le bien en quelques mains qu’il soit, de le prendre en possession ou en
paiement, de le vendre ou de le faire vendre et d’être alors préféré sur le
produit de cette vente suivant son rang.
Cependant cette hypothèque est composée de plusieurs caractères
généraux et est sujette à des conditions de fonds fixées par le droit
commun et réglementées par les dispositions de la loi 39-08 que nous
allons voir dans les lignes qui vont suivre.
Chapitre I : Les caracteres generaux
Le contrat d'hypothèque repose lui aussi sur les conditions énoncées par le
droit commun, ainsi que certaines conditions qui lui sont propres.
- A Conditions de forme
Le contrat d’hypothèque doit être constitué par écrit, authentique ou sous seing
privé. C'est comme un acte formel par excellence, car on ne peut concevoir un
acte d'hypothèque établi sans support écrit.
Quant à son inscription, l’hypothèque étant un droit réel immobilier, doit, pour sa
validité entre les parties et son opposabilité aux tiers, être inscrite sur le titre foncier
de l’immeuble hypothéqué. Une fois inscrite, elle conserve son rang, sans formalité
nouvelle, jusqu‘à la mention de l’acte libératoire de la dette, c'est-à-dire, la radiation
de son inscription. Aussi, aucun délai n’existe pour cette inscription.
- Les conditions de fond
Le constituant, la personne qui accorde une hypothèque sur son bien, doit
avoir la capacité de le faire, c'est-à-dire qu'il doit être propriétaire des droits
qu'il hypothèque ou titulaire d'un droit réel immobilier susceptible
d'hypothèque. Selon l'article 176 du code des droits réels " le constituant de
l'hypothèque doit obligatoirement être propriétaire de l'immeuble mis en
hypothèque, et ainsi être capable d'en disposer".
L'hypothèque conventionnelle :
L’hypothèque forcée est celle qui est conférée par une décision de
justice, sans le consentement du débiteur, les principales créances qui
peuvent donner lieu à une hypothèque forcée sont les suivantes :
1° Les créances publiques définies par l’article 2 de la loi 15-97 formant le
code de recouvrement des créances publiques.
2° La créance du syndicat des copropriétaires pour le paiement des
charges communes.
3° Les créances qui résultent d’un jugement.
Le vendeur, l’échangiste ou le copartageant ayant garanti par une
hypothèque conventionnelle le paiement total du prix, ou de la soulte
de l’échange peuvent obtenir l’hypothèque forcée sur les immeubles
vendus, échangés ou partagés, en vertu d’une décision de justice.
En cas d’hypothèque forcée, le Président du Tribunal peut, en cas
d’urgence, ordonner sur requête, une inscription conservatoire laquelle
n’aura d’effet que jusqu’au jugement définitif à inscrire. Le jugement
définitif portant hypothèque prend rang à la date de l’inscription
conservatoire.
Le législateur a énoncé dans l'article 340 du DOC La novation est également considéré comme
que : " L'obligation est éteinte par la remise une cause d'extinction de la dette, comme
volontaire qu'en fait le créancier capable de faire mentionné précédemment, en créant une
une libéralité". La remise de l'obligation a effet tant nouvelle dette en remplacement de la dette
qu'elle n'a pas été ́ refusée expressément par le
ancienne, qui diffère de celle-ci dans l'un des
débiteur. Le créancier a une liberté totale pour
éléments essentiels, et avec l'extinction de la
acquitter le débiteur hypothéqué de l'obligation
dette ancienne, l’hypothèque garantissant
qui pèse sur lui, à condition d'avoir la capacité de
faire une donation contrairement à un mineur, car les dettes est également éteint et passe à la
il ne lui est pas permis d'acquitter le débiteur, et nouvelle dette
cet acquittement ne peut produire ses effets
même si le débiteur l'accepte expressément. La
remise volontaire doit être inclue dans un accord,
un document ou une transmission explicite ou
implicite, si le créancier effectue un acte qui
indique la remise volontaire du débiteur de la
dette garantie, comme la radiation automatique
de l'enregistrement lié au contrat de l’hypothèque
dans le registre foncier pour le bien hypothéqué.
La novation ne peut être effectuée que par un
contrat ou un jugement définitif qui prouve la
résiliation de l’hypothèque
La Compensation
La compensation intervient lorsque les deux parties sont créancières l'une envers
l'autre et débitrices l'une envers l'autre à titre personnel, et elle n'a pas lieu entre les
musulmans si elle implique une violation de ce que prévoit la charia islamique.
Cependant, si un tiers acquiert un droit sur le bien hypothéqué de bonne foi pendant la
période qui sépare la réalisation de ce qui est mentionné dans le paiement, la
compensation ou la remise volontaire et la constatation de leur nullité, ce droit de ce
tiers n'est pas affecté par cela et reste acquis pour ce droit sur le bien qui était
hypothéqué (Article 1239 du DOC). Par exemple, supposons que le débiteur
hypothécaire a remboursé sa dette au créancier hypothécaire et a obtenu la libération
de l’hypothèque (ou l'a radié de l'hypothèque officielle), puis une autre personne a
acheté ce bien qui était hypothéqué, puis il s'est avéré que ce remboursement n'était
pas valide, car l'argent n'est pas affecté par cela, et ce qu'il a acheté ne devient pas
hypothéqué car il a acquis la propriété de bonne foi.
Cependant, si l'acheteur est de mauvaise foi, c'est-à-dire s'il savait que ce
remboursement n'était pas valide, alors l’hypothèque reprend ses effets et cet acheteur
ne peut pas se prévaloir du droit qu'il a acquis sur le bien hypothéqué en raison de sa
mauvaise foi
La Fusion
est également considérée comme une cause d'extinction des obligations si le créancier néglige de
réclamer ses droits dans un délai déterminé par la loi. La dette garantie par une hypothèque ne peut
pas être prescrite, conformément à ce que prévoit l'article 377 du DOC en disposant : " La prescription
n'a pas lieu, lorsque l'obligation est garantie par un gage ou une hypothèque."
Par conséquent, l'hypothèque est affectée de manière subordonnée à toutes les causes entraînant
l'extinction de la dette, telles que le paiement de la dette, la compensation, la remise de dette, la
confusion des dettes, la résiliation ou l'annulation de l'obligation principale, à l'exception de la
prescription, comme le prévoit l'article 377 du DOC : "La prescription ne s'applique pas lorsque
l'obligation est garantie par une hypothèque mobilière ou une hypothèque".
Puisque le bien hypothéqué est lié à la dette garantie, si cette dette est déclarée nulle, comme si elle
était basée sur une cause illicite, le contrat d'hypothèque est annulé en conséquence. L'hypothèque
est également annulée si la dette est susceptible d'être annulée, comme dans le cas d'une
hypothèque forcée établie en faveur du vendeur sur la vente, puis si l'acheteur découvre que le
vendeur lui a menti à ce sujet et que l'annulation de cette vente est décidée. De même, l'hypothèque
expire en raison de certaines causes de prescription, comme lorsque le débiteur hypothéqué remplit
sa dette envers le créancier hypothécaire, ou dépose le montant de la dette auprès de la caisse du
tribunal après que le créancier hypothécaire a refusé de le recevoir après l'avoir présenté à lui à
l'échéance, ou en cas de compensation entre l'hypothèque et le créancier hypothécaire, ou si le
créancier hypothécaire déclare qu'il est débiteur du débiteur hypothéqué dans l'affaire qui a engendré
la dette garantie ou qu'il en a été libéré
De même, le débiteur hypothécaire peut invoquer tous les motifs entraînant
l'annulation de la dette garantie ou sa prescription à l'égard du créancier
hypothécaire, et de même, le propriétaire de la chose hypothéquée - s'il n'est pas
lui-même le débiteur de la dette garantie - peut invoquer tous les moyens de défense
que le débiteur peut utiliser, même si le débiteur y a renoncé, même s'il s'y oppose, à
l'exception des moyens de défense liés à la personne du débiteur
Si la dette garantie est éteinte par le paiement, la compensation, la décharge ou la
prescription, puis qu’il est établi que cette dette est invalide et qu’elle incombe au
débiteur, l’hypothèque retrouve ses effets et il est nécessaire pour le détenteur de
l’hypothèque, qui le détient physiquement, de permettre au créancier hypothéqué de
récupérer la chose gagée si celle-ci lui a été restituée
Chapitre 2: l’extinction de l’hypothèque à travers la
vente aux enchères
La saisie immobilière est considérée comme une mesure d’exécution forcée qui
aboutit à la vente aux enchères d’un bien immobilier dont le débiteur est
propriétaire, afin que le prix de cette vente soit distribué entre le créancier
poursuivant et éventuellement les différents créanciers ayant pris la précaution
d’inscrire une hypothèque sur le bien saisi. Par contre, avant toute saisie, elle doit
être précédée d'un commandement de payer.
Le commandement du bien immobilier
Si la saisie est pratiquée dans la présence du poursuivi, elle est notifiée dans les
conditions prévues à l’alinéa 2 de l’article 469 du code de procédure civile. Ce texte
de loi précise que la notification doit se faire en personne du poursuivi.
Dans le cas où il se trouve absent, ça nous renvoie aux dispositions de l’article 39 du
même code. Or, on y trouve des modalités concernant la remise de la convocation.
Celle-ci est accompagnée d’un certificat indiquant à qui elle a été remise et doit être
signée par son récepteur. Dans le cas où ce dernier refuse de signer cette
notification, cela ne peut entraîner un grand changement pour la simple raison
qu’elle vaut réception à partir du dixième jour du refus. De même, si le lieu
d’habitation est inconnu, il est nécessaire de nommer un curateur parmi les agents
d’exécution où il reçoit toutes les notifications adressées au poursuivi dont le lieu ou
le pays de résidence est inconnu. Ce curateur a l’obligation de poursuivre une
recherche afin de retrouver la personne par le biais du ministère public et toutes les
autorités administratives, en présentant ainsi toutes les informations concernant le
poursuivi et dès que possible informer l’agent d'exécution ainsi que le juge le
désignant une fois le poursuivi retrouvé.
Concernant la notification au conservateur foncier et l’inscription au
livre foncier, celle- ci est d’un grand intérêt. A savoir, donner la possibilité
au public d’être informé sur le titre foncier et d’éviter, dans le but d’un
meilleur suivi de la procédure, toute autre inscription, en facilitant la
préparation de la vente du bien aux enchères publiques.