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Résultats de l’entreprise
INTRODUCTION
Attention différence résultats comptables et résultats fiscaux !
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Bibliographie
Livres actualisés chaque année
Précis de fiscalité des entreprises, Mme Deboisi, Lexis Nexis
Ouvrage des impôts de France, Francis Lefèvre (nouvelle édition début octobre)
Ouvrages pratiques avec exercices
Lexis Nexis, M. Chadefau ( ?)
Cas pratiques de fiscalité française, Francis Lefèvre
+ Voir Bibliographie polycopié
Ouvrages classiques
Jurisclasseur fiscal
Revue de jurisprudence fiscale
Avant-propos
Distinction droit fiscal et droit fiscal des affaires ?
Définition droit fiscal des affaires
Intérêts
Droit fiscal général = ensemble des règles juridiques qui régissent les relations entre la puissance
publique qui lève l’impôt et le contribuable (personne physique ou morale) qui paie l’impôt.
*Règles qui définissent le champ d’application de chaque catégorie d’impôt, autrement dit ce sont les
règles qui permettent de définir l’assiette de l’impôt, cad que c’est la partie du droit fiscal qui
définit les opérations qui permettent de rechercher/ constater l’existence d’une matière imposable et de
l’évaluer.
Il donne aussi les critères qui permettent de définir le fait générateur de l’imposition/ qu’est ce
qui déclenche l’impôt que doit payer le contribuable ?
*Règles relatives à la liquidation de l’impôt, cad qui permettent de calculer l’impôt, qu’il s’agisse de
l’ensemble des règles qui permettent de définir les modalités de paiement spontané de l’impôt, mais
aussi l’ensemble des règles qui décrit les procédures par lesquelles l’impôt est recouvré de manière
forcée contre ceux qui sont garants du paiement de cette contribution.
*Règles qui ont trait au contrôle par l’administration du respect des règles fiscales par les
contribuables et l’ensemble des règles qui définissent le fonctionnement du contentieux fiscal (en cas
de contrôle il peut y avoir des rehaussements et ceux-ci peuvent être contestés).
Droit fiscal des affaires
La notion de droit fiscal des affaires fait référence à une notion propre aux affaires = la notion
d’entreprise.
La définition d’entreprise vise l’ensemble des structures permettant d’organiser juridiquement,
financièrement, économiquement une activité de production de biens ou de services ainsi que les
règles qui permettent d’assurer le développement de ces activités.
Les entreprises sont des contribuables particulièrement importants et qui fournissent la majeure
partie des recettes fiscales au profit de l’Etat et des CT. Cela explique que les entreprises soient aussi
les principaux bénéficiaires des aides d’Etats. Ces aides excèdent les aides dont bénéficient les
particuliers.
Comme l’entreprise a pour but de développer une activité de production/ distribution, elle va se
voir imposer sur différents aspects :
Imposition sur ces résultats – on parle d’une imposition au titre des BIC (bénéfices
industriels et commerciaux), des bénéfices non commerciaux, agricoles, de l’IS. Il s’agit
d’imposer les résultats d’une entreprise qui fait des bénéfices.
Imposition sur son CA – même négatif. Il s’agit de la TVA taxe sur la valeur ajoutée, la
cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises CVAE.
Exemples :
Le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi CICE : l’idée c’est d’offrir aux
entreprises qui emploient certains salariés un crédit d’impôt pour compenser le coût que
représentent pour elles les charges sociales sur la masse salariale avec laquelle elle
rémunère ses salariés. On va alors déduire le CICE pour avoir un taux d’imposition plus bas.
Pour y avoir droit il faut embaucher des salariés. On ne s’intéresse qu’aux salariés dont le
salaire brut mensuel ne dépasse pas 2,5 fois le SMIC. On veut favoriser un certain type
d’embauche (smic brut : 3 666 euros brut mensuel).
Le CIR crédit impôt recherche – aide qui est destiné à encourager les entreprises à faire de
la R&D – mesure de soutien aux activités de R&D menées par les entreprises. Pas de
restriction de taille ou d’activité, s’applique à toutes les entreprises. Pour en bénéficier, les
entreprises doivent s’inscrivent dans certain module d’imposition (BIC ou IS). Selon le
code, cela concerne : dépenses relatives à la recherche de chercheurs, la dotation aux
amortissements portant sur des immeubles où l’entreprise fait de la R&D, frais de brevets…
L’idée est que les entreprise vont pouvoir bénéficier d’un crédit d’impôt, on va évaluer les
dépenses éligibles au crédit, cela va donner un montant du crédit d’impôt qui va se déduire
de l’impôt que devra payer l’entreprise.
On comprend à travers ces exemples qu’il s’agit de favoriser l’emploi et respectivement la R&D. Il
s’agit donc bien d’un instrument d’orientation de l’économie.
III- Soumission du droit fiscal des affaires au droit fiscal général
Le fait générateur
Le fait générateur de l’impôt est définit par les textes, il est très variable suivant l’imposition.
Ex : fait générateur de l’imposition du résultat de l’entreprise = date de clôture de l’exercice fiscal
(pas forcément 31/12, dépend des entreprises).
La date du fait générateur est très importante parce que c’est la date à laquelle il faudra se placer
pour déterminer la loi applicable à l’exercice fiscal (puisqu’elle change dans le temps)
La détermination de l’assiette
Lorsque le fait générateur est intervenu et à rendu imposable l’opération, se pose alors la question de
la détermination de l’assiette de l’imposition.
En matière d’imposition du résultat de l’entreprise, l’assiette va être constituée de l’ensemble des
produits imposables réalisés par l’entreprise (produits d’exploitation, plus ou moins values lors de
la cession d’actif).
De ces produits imposables on va déduire un certain nombre de charges, les charges déductibles qui
sont constituées par les achats que l’entreprise a pu faire, et les frais généraux de l’entreprise
(frais dont elle a besoin pour fonctionner). Cela peut venir en déduction des produits imposables, on
va diminuer l’imposition.
L’entreprise va aussi pouvoir pratiquer des amortissements sur ses produits, ce qui va diminuer le
produit imposable.
Les biens peuvent faire l’objet d’un amortissement qui peut aboutir à ce que la valeur résiduelle du
véhicule soit très faible voire nulle. Si l’entreprise vend le véhicule alors elle va faire une plus value
puisque du fait de l’amortissement le véhicule ne vaut plus rien en matière fiscale.
Concernant les plus values, on a la même chose. Il y a plus value si l’entreprise vend un bien plus cher
qu’elle ne l’a acheté et inversement alors il y a moins value. C’est beaucoup plus compliqué que cela.
L’idée c’est de dire qu’on a une assiette et ensuite il faut lui appliquer le taux de l’impôt pour
pouvoir liquider/ chiffrer le montant de l’impôt à payer.
Mais l’impôt peut être progressif, ex : IR. Alors c’est plus compliqué. Tout ce qui ne relève pas de
l’IS mais donc de l’IR (BIC, BNC, BA bénéfice agricole…) cela va permettre d’imposer
l’entreprise et cela repose sur un système de tranche progressif.
Enfin on a des impositions qui peuvent être fixes, ex : enregistrements. Il faut appliquer le taux qui
concerne l’assiette de l’imposition.
On vise les règles par lesquelles l’impôt doit être payé par le contribuable.
Cela repose en général sur la distinction suivante : il y a une première date à laquelle l’impôt est
mis en recouvrement/ exigible mais on laisse un délai au contribuable pour s’acquitter de la
dette.
Dans ce délai définit par les textes, le contribuable paie quand il veut sans pénalités. Une fois la date
limite dépassée, les pénalités commencent à tomber (pénalités, intérêts de retard).
On retrouve le fait que le droit fiscal des affaires se voit imposer des règles du droit fiscal général
au niveau des sources : sources constitutionnelles, internationales et européennes, internes.
Sources constitutionnelles
Il existe plusieurs principes constitutionnels dont la sanction du non respect s’est trouvée
renforcée par la QPC.
Nécessité de l’impôt au fonctionnement de l’Etat et des CT
Egalité des contribuables devant l’impôt/ les charges publiques
Légalité de l’impôt
Ex : en 2010, le législateur a voulu instituer une taxe carbone, l’idée était de créer une imposition dont
l’assiette était les produits industriels utilisés. Lorsque le texte est passé devant les deux assemblées,
des amendements très nombreux ont été retenus, résultat = 93% des émissions d’origine industrielles
se trouvaient exonérées car avaient été considérés comme exceptions. Donc le CC qui a examiné la
loi en 2010 l’a censuré car les exceptions étaient tellement nombreuses que l’intérêt général que la
loi visait à défendre n’existait plus – décision CC, 30 décembre 2009.
Autre ex : pour donner suite à une proposition de F. Hollande lors des présidentielles de 2012 –
proposition des taxations des plus hauts revenus, l’idée était de dire que lorsque des salariés
reçoivent des salaires > 1 million d’euros alors il y a une taxation qui s’applique. Le CC a censuré cela
en considérant que la loi méconnaissait le principe d’égalité devant les charges publiques car la
disposition fiscale était applicable en fonction de la rémunération du salarié alors que l’IR est imposé
dans le cadre d’un foyer fiscal, donc la notion de foyer fiscal était ignorée. Le gouvernement a
contourné l’obstacle, il est revenu sur la notion de foyer fiscal et l’impôt a été mis à la charge des
entreprises et non plus des salariés. On pénalise les entreprises qui paient très bien leurs salariés dans
le but de recruter des leaders.
Leur but est d’éviter une double imposition des mêmes activités/ des mêmes biens dans les
différents Etats et également d’assurer une égalité des traitements entre les deux pays quand les
contribuables travaillent dans le pays étranger signataire de la convention.
Ces dispositions la France en a ratifié plus d’une centaine, elles prévalent sur la loi interne en
France selon la hiérarchie des normes, elles peuvent par un contrôle de conventionalité écarter la
loi française contraire. Cela a eu une incidence en droit fiscal des affaires.
*Droit de l’UE
Il bute sur un obstacle : le principe de l’autonomie fiscale des pays membres de l’UE, cela rend
très difficile l’adoption de lois nouvelles qui suppose l’unanimité, donc elle est d’application
limitée à la matière fiscale, alors que l’uniformatisation ferait du bien à l’économie européenne.
Contrairement, on a les droits de douane et les taxes à effet équivalent qui visent à éviter les
traitements discriminatoires entre les différents pays.
Sinon il y a surtout une coopération administrative pour exercer par exemple des contrôles
simultanés des entreprises européennes.
*Sources internes :
Pouvoir normatif dérivé de l’administration : depuis 2008 il n’y a plus qu’une administration
fiscal, elle produit une norme dérivée puisqu’elle édicte une doctrine administrative qui a
principalement pour but de fournir une interprétation de la loi fiscale ou du règlement pour
harmoniser les pratiques de l’administration. C’est une source importante du droit fiscal. Cette
doctrine est publiée à la DGFIP.
Pour le reste, il existe un bulletin officiel impôt qui contient l’ensemble de la doctrine
administrative et qui est opposable à l’administration une fois publié.
Enfin, il est possible de demander à l’administration fiscale de prendre position sur un éventuel
problème qui pourrait se poser, l’administration si elle accepte de donner son avis est tenue par
celui-ci – il lui est imposable.
C’est ce que l’on appelle le rescrit fiscal, il peut être individuel ou général. La solution dégagée par
l’administration même si elle est à la base individuelle, si elle intéresse beaucoup de monde, est
publiée et devient générale.
La jurisprudence fiscale a également son importance, elle est éclaté entre les deux ordres :
administratif et civil.
Les juridictions administratives sont compétentes pour les grands impôts d’Etat : IS, IR,
TVA, taxe foncière, taxe d’habitation…
Les juridictions judiciaires sont compétentes pour les grands impôts afférents au
patrimoine : les droits d’enregistrement, impôt de solidarité sur la fortune…
Concernant le contentieux de l’annulation, si le contribuable a intérêt à faire annuler un acte pris par
l’administration alors c’est de la compétence des juridictions judiciaires, même chose pour le
contentieux du recouvrement de l’impôt, ou également lorsqu’il y a responsabilité de l’Etat (si une
disposition légale est contraire à une norme supérieure).
Il arrive que les résultats de la gestion d’un patrimoine privé ou d’une activité privée non
professionnelle soient taxés par le droit fiscal comme s’il s’agissait une activité d’entreprise.
Le droit fiscal peut considérer que certains actes, qui se rattachent à la gestion du patrimoine qui n’est
pas professionnel, peuvent être qualifiés non plus en acte de gestion d’un patrimoine privé mais
comme des actes accomplis par une entreprise.
Ici l’entreprise ne fait pas référence à un statut juridique mais l’habitude, la répétition,
l’importance des actes, les revenus que l’on en tire vont conduire l’administration a penser que l’on
a une activité d’entreprise et alors on va nous appliquer le droit fiscal des affaires. On a une notion
d’entreprise que le droit fiscal des affaires peut appliquer de manière autonome.
Sauf que le droit fiscal va faire son tri dans les entreprises sociétaires et il va considérer certaines
entreprises sociétaires comme étant transparentes.
Fiscalement la société n’existe pas, le droit fiscal va imposer non pas la société mais ses associés. Il
s’agit d’une forme d’autonomie (ex : cas des sociétés civiles immobilières SCI – chaque associé est
imposé sur sa tête des résultats de l’entreprise – les loyers que la société va affecter en trésorerie pour
rembourser son emprunt ce seront les sommes que le Trésor Public va imposer sur la tête des associés
– la solution c’est le démembrement du droit de propriété, on parle de translucidité de la société ou
d’opacité à l’inverse par exemple pour une société de capitaux).
LIVRE 1 – L’IMPOSITION DES RESULTATS DE
L’ENTREPRISE
Titre 1 – Détermination du résultat imposable de
l’entreprise
Il faut partir du résultat comptable de l’entreprise. En réalité, il ne s’agit pas que de cela, le
résultat de l’entreprise ne se réduit pas à son seul résultat comptable.
Chapitre 1
Introduction sur la notion de résultat imposable
Qu’il s’agisse d’entreprise individuelle ou sociétaire, le résultat imposable va reposer sur la
comptabilité de l’entreprise, mais en réalité il est revu et corrigé.
Pour passer du résultat comptable au résultat fiscal, il faudra pratiquer un certain nombre de
rectifications extracomptables.
Art 120-1 PCG : la comptabilité est une norme d’organisation de l’information financière
permettant de saisir, classer, enregistrer des données de base chiffrées et ainsi de présenter des états
comptables qui sont de nature à refléter fidèlement le patrimoine de l’entreprise, sa situation
financière et son résultat à la clôture de l’exercice social.
La comptabilité est donc un ensemble de règles techniques dont de but est de décrire et d’informer le
chef de l’entreprise mais aussi les tiers, c’est à la fois un outil de gestion interne et des tiers
(notamment l’administration fiscale).
Les obligations fiscales résident dans le Code de commerce et le PCG (il fixe les règles et principes
qui permettent de définir l’élaboration et la tenue des documents comptables).
Ils sont complétés par des règlements édictés par l’autorité des normes comptables, ils sont
homologués par arrêté ministériel (vraie valeur normative) et destinés à compléter les prescriptions
comptables et à émettre des avis.
Le droit comptable permet de dégager un résultat qui va constituer le bénéfice ou les pertes de
l’entreprise.
Dans le PCG se trouve l’ensemble des règles de manière à avoir une information fidèle et une
connaissance des règles obligatoires à l’élaboration des documents comptables.
Il faut alors distinguer un résultat fiscal.
Si le principe de départ c’est que le résultat imposable doit normalement être déterminé par
l’application des règles qui permettent de déterminer le résultat comptable/ la concordance entre
les deux résultats, malheureusement le droit fiscal contient de très nombreuses corrections.
L’article 38 poitère (4e) de l’annexe 3 du CGI dispose que les entreprises doivent respecter pour
définir leur résultat les définitions édictées par le PCG sous réserve que les dispositions et les
définitions du PCG ne soient pas incompatibles avec les règles applicables pour l’assiette de
l’impôt/ = avec les règles de droit fiscal.
Il faudra alors appliquer la règle de droit fiscal à la place de la règle de droit comptable.
On va venir modifier le résultat comptable pour obtenir le résultat fiscal.
On va alors avoir un retraitement extracomptable.
Différence entre résultat fiscal et comptable :
Le droit comptable dans les règles qu’il définit a pour but de donner tant au chef
d’entreprise qu’à ses associés une image sincère et fidèle de l’entreprise. C’est d’avoir qch
qui reflète parfaitement le patrimoine de l’entreprise.
Le but du droit fiscal n’est pas le même, c’est de permettre à l’Etat de préserver l’assiette
de l’impôt. L’Etat a fonction de collecter l’impôt et la règle fiscale doit mettre en œuvre des
mécanismes destinés à obtenir une assiette de l’impôt la plus large possible.
Cela permet d’avoir un résultat fiscal plus important.
Le droit fiscal est un outil d’incitation économique donc il peut prendre des droits
dérogatoires pour faire bénéficier l’entreprise de bénéfices supplémentaires pour payer
moins d’impôts et avoir un résultat fiscal supérieur au résultat comptable.
Cela explique les divergences entre les règles du droit comptable et du droit fiscal.
Définir pour l’entreprise son résultat comptable par application des dispositions du droit
comptable.
Retraiter ensuite hors comptabilité un certain nombre de mécanismes. Il existe un
imprimé 2058-A sur lesquelles ces rectifications se font soit en plus (réintégration
extracomptables) mais également en moins (déductions extracomptables).
Statistiquement le résultat imposable/ fiscal est généralement plus élevé que le résultat comptable.
Ceci est du au fait que dans les déductions qui s’opèrent à partir de la somme des produits imposables,
le droit fiscal va exclure ou limiter dans leur montant un certain nombre de déductions que d’un
point de vue comptable on pratique.
Ex : comptablement des sanctions pécuniaires sont déduites par l’entreprise mais pas forcément
fiscalement.
Il arrive que le résultat fiscal soit plus faible que le résultat comptable car parfois le droit fiscal
décide d’imposer moins un certain nombre de produits imposables de sorte qu’ils vont être
comptés comme des valeurs moindres.
Le droit fiscal va ainsi permettre de minorer la somme de certains produits imposables, on diminue
leur montant. Alors on aura un résultat imposable (fiscal) plus faible que le résultat comptable.
TD : dans un exercice donné il faudra présenter deux compartiments dans le tableau. Il y aura deux
colonnes à faire.
Chapitre 2
Etude des produits imposables
Les produits imposables sont constitués de plusieurs catégories de produits :
Produits d’exploitation : l’entreprise produit des biens ou des services et de cette activité
résulte un produit d’exploitation
Produits accessoires à l’exploitation
Plus-values professionnelles que l’entreprise peut réaliser
Ils sont dégagés par l’exploitation de l’entreprise qui a vocation à produire des biens ou des
prestations de services.
Autrement dit comptablement, ils permettent de définir la marge commerciale, le bénéfice brut,
c’est le montant des ventes de l’exercice d’où on va déduire le montant des achats de l’exercice.
On va également tenir compte de la variation des stocks parce que l’entreprise fonctionne
généralement avec des stocks et ils ne sont jamais constants, ils varient avec l’exercice.
On s’intéressera aussi aux produits en cours. A la clôture de l’exercice l’entreprise n’a pas forcément
fini le bien ou la prestation mais parfois elle a commencé à réaliser le bien et ce qu’elle a fait cela a
une valeur.
Cela résulte de l’exploitation normale de l’entreprise.
Pour définir le résultat imposable, on va partir d’une unité de temps qui est celle d’un exercice
social (la clôture de l’exercice n’étant pas forcément au 31 décembre, cela dépend des entreprises, un
premier exercice social de plus peut durer jusqu’à 18 mois).
Cela n’empêche pas après, dans un souci de bonne information du chef d’entreprise, de réaliser des
situations intermédiaires pour lesquelles on va calculer un résultat intermédiaire. Mais pour le
résultat fiscal on se base sur la clôture de l’exercice.
On va raisonner sur la comptabilité aux engagements, car c’est le système le plus fréquemment
utilisé.
Par 1 – Prise en compte des créances et des dettes de l’entreprise
Cette prise en compte des créances et des dettes suppose deux démarches :
Rattacher chacune de ces créances et de ces dettes à un exercice social déterminé puisque
les résultat comptable et imposable se définissent à la clôture de l’exercice social.
Définir le montant de chaque créance et de chaque dette.
Cette date résulte des dispositions du droit comptable et, si on raisonne sur le système de la
comptabilité aux engagements, comptablement la créance et la dette vont donc être
comptabilisées à la date où elles deviennent certaines parce que le fait générateur de la créance
ou de la dette est accompli.
Alors le résultat comptable est déterminé à partir des seules créances et dettes qui sont devenues
certaines au cours de l’exercice fiscal considéré.
Même principe en droit fiscal – 38-2 code général des impôts
JP CE : donne une précision – on va prendre en considération les créances et les dettes qui sont
devenues certaines au cours de l’exercice fiscal de référence dans leur principe mais également
devenues déterminées dans leur montant.
Application de la règle
Il n’y a pas de difficulté lorsque les trois étapes sont dans le même exercice social.
Le problème va commencer à se poser lorsque ces trois étapes ne sont pas situées dans le
temps dans le même exercice social de référence.
On peut avoir un début d’exécution dans un exercice social et les étapes 2 et 3 dans deux autres
exercices sociaux par exemple, pour faire au plus compliqué.
L’entreprise quand elle va comptabiliser elle devra définir la date à laquelle le montant et le
principe de la créance ou de la dette sont devenus certains.
Il y a parfois des contestations car en cas de contrôle l’administration peut parfois ne pas être
d’accord sur le calcul qui a été fait dans l’hypothèse où l’entreprise n’a pas pris en compte certaines
créances au moment du calcul. Il a des entreprises qui parfois ont une appréciation qui ne sera pas
partagée par un contrôleur de l’administration fiscale.
Le contrat de vente est exécuté lorsque l’entreprise a délivré les biens vendus à l’acheteur, le fait
générateur c’est la délivrance des biens vendus.
La vente est certaine dans son principe et déterminée dans son montant, on se place donc
souvent à cette date.
C’est aussi à cette date que la facture va être émise et la TVA qui n’est que facturée par le vendeur est
exigible et que l’entreprise doit la reverser au Trésor Public.
En réalité, l’acheteur verse souvent un acompte ou paie la totalité de la facture.
En cas d’acomptes, ils ne sont pas pris en considération au titre des produits d’exploitation de
l’exercice au cours duquel les acomptes ont été versés, ils sont simplement enregistrés dans un
compte d’attente.
Il est très fréquent dans des ventes dans des entreprises de se retrouver face à des clauses de réserve
de propriété – permet au vendeur de rester propriétaire de la chose vendue alors même qu’il l’a
livré, cad de rester propriétaire tant qu’il n’y a pas eu paiement du prix. Le vendeur ne peut pas
revendiquer la chose qui a été revendue à un tiers, toutefois si le prix de revente n’a pas été payé alors
il y a une subrogation réelle.
La réserve de propriété, lorsqu’elle est stipulée dans cette vente, n’a aucune incidence sur la
détermination de la date à laquelle la dette doit être comptabilisée et prise en considération
pour définir le résultat imposable.
2. Prestation de services
Prestations instantanées
Elles sont très nombreuses (ex : prendre le tram -> contrat de transport urbain – cela s’exécute en une
fois sur un court terme).
Lorsque la prestation est exécutée, elle répond aux critères de l’exécution du fait générateur
(montant et principe certains).
Prestations continues
Il peut y avoir des difficultés pour déterminer le quantum (le montant) de la créance qui doit être
déterminée pour chacun des exercices lorsque le contrat continue de s’exécuter.
Le montant de la créance, de plus, n’est pas forcément constant dans le temps.
Pour un loyer c’est constant mais ce n’est pas le cas de tous les contrats, ex : locations financières
pour les entreprises, crédit-baux – le premier loyer est plus important que les suivants. Bail
commercial -> s’il y a des travaux à faire on peut avoir une franchise de loyer sur 6 mois (négociation
permettant à l’acheteur d’effectuer les travaux), et ensuite les loyers commenceront à courir.
Ce sont les échéances qui sont successives, il y a certains contrats qui visent à couvrir une longue
période, ils vont s’appliquer sur plusieurs exercices et vont donner lieu à des prestations qui ne
seront pas les mêmes d’un exercice à l’autre.
Ex : contrat d’entretien de chaudière. Le contrat d’entretien va donner lieu à des prestations qui
s’étalent sur plusieurs exercices mais qui ne sont pas constants.
Même si les prestations se rattachent à un même contrat qui s’exécute sur plusieurs exercices, la
question s’est comment rattacher la créance ou la dette au contrat ?
Si le contrat donne lieu à la naissance de créance au fur et à mesure de l’accomplissement des
prestations, on va rattacher chaque créance née de ce contrat à l’exercice au cours duquel le fait
générateur a été exécuté.
Question : savoir si le prestataire bénéficie d’une rémunération qui est versée en une seule fois, est
ce que l’on doit prendre en considération cette particularité du contrat pour considérer que la créance
et la dette doivent être attachées à l’exercice où la rémunération est versée ou si on doit étaler
l’imposition sur les années.
Idée : le prestataire doit étaler l’imposition de cette prestation sur les années sur lesquelles il
effectue la prestation.
Ex : constructions d’immeuble…
Le fait générateur de la créance ou de la dette survient au cours de l’exercice où les travaux sont
achevés.
C’est généralement assez compliqué parce que très souvent la délivrance de la chose (la réception) se
fait en plusieurs fois car souvent on fait une réception provisoire (il y a aura examination pour
vérifier si la chose est conforme et alors dans le contrat il est prévu que l’ouvrage doit être mis en
conformité pour réception définitive).
Le problème que posent ces marchés à long terme c’est que c’est très ennuyeux de considérer que la
créance ou la dette sera examinée sur un seul exercice alors que les marchés se sont déroulés sur
plusieurs exercices successifs. Pendant des années où la construction va avoir lieu, l’entreprise ne va
pas pouvoir comptabiliser de créance sur son client mais elle va comptabiliser des dettes puisqu’elle
paie les matières premières…
C’est pourquoi l’administration fiscale admet dans ces marchés exécutés sur plusieurs exercices qu’il
est possible de comptabiliser un produit pour l’entreprise créancière et une dette pour
l’entreprise bénéficiaire du marché au cours des différents exercices.
L123-21 code de commerce : « seuls les bénéfices réalisés à la clôture d’un exercice peuvent être
inscrits dans les comptes annuels mais peut être inscrit après inventaire le bénéfice réalisé sur une
opération partiellement exécutée au cours d’un exercice si cette prestation a été acceptée par le
cocontractant et si la réalisation de cette prestation partielle au cours de l’exercice est certaine ce qui
suppose au moyen de documents comptables prévisionnels on peut évaluer avec une sécurité
suffisante la valeur de cette prestation partielle exécuté au cours de l’exercice clos ».
Il est possible de comptabiliser pour chaque exercice ce qui a été exécuté au cours de cet exercice.
Il y a des conditions posées, il faut que :
la prestation exécutée soit acceptée par le cocontractant,
dans ce marché lorsque les parties ont contractées elles aient établi un budget prévisionnel
(il faut des documents comptables qui soient fiables, qui contiennent suffisamment de
garanties).
Il convient de distinguer entre les créances et les dettes libérées en euros et les créances et les
dettes libérées en monnaie étrangères.
Il faudra s’intéresser aux notions qui sont induites par l’opération de change que l’on va devoir faire
si la créance et la dette sont libérées en monnaie étrangère.
Le problème c’est que le cours d’une monnaie peut changer : on peut alors avoir des pertes ou
des gains de change.
Ex : une entreprise qui paie ses salariés en euros mais est payée par ses clients en dollars. Si le dollar
perd de la valeur alors l’entreprise fait un gain de change mais à l’inverse une perte de change.
Libération en euros
Dans le cas où la créance ou la dette est libérée en euros : principe du nominalisme monétaire.
Donc les créances et les dettes libérées en euros doivent être comptabilisées pour leur valeur
nominale même si la monnaie perdait de la valeur dans le temps.
Le code civil l’énonce et c’est admis par le droit fiscal et le droit comptable. Ce qui veut dire que l’on
n’admettra pas qu’une entreprise prétende par exemple constituer des provisions, pratiquer des
dépréciations au motif que l’euro baisse à nouveau.
L123-2 code de commerce : les documents comptables d’une entreprise étrangère en France
sont établis en euros.
Cela va imposer de procéder à une opération de change, il faudra convertir en euros. On réalise cette
conversion de change en prenant le dernier cours du jour à la date à laquelle l’opération est
comptabilisée
Gain de change
En droit comptable, le principe de prudence interdit de comptabiliser les gains de change comme
des produits d’exercice.
Perte de change
Concernant les pertes de change, elles donnent lieu à une double écriture (droit comptable et droit
fiscal). On va avoir là aussi une différence de traitement.
D’un point de vue comptable, on va inscrire une perte de change mais cela n’a pas vocation à être
pris en considération.
Mais au vu du principe de prudence, on peut enregistrer une provision pour risque si l’entreprise
estime qu’il pourra avoir une perte pour risque de change.
D’un point de vue fiscal, on va au contraire prendre en compte la perte de change qui existe au
jour où l’on comptabilise la créance libellée en monnaie étrangère.
Fiscalement,
on ajoute les gains de change
on enlève les pertes de change
Comptablement,
on interdit de comptabiliser les gains de change,
on inscrit les pertes de change mais on ne les comptabilise pas – on peut enregistrer une
provision pour risque
D’un point de vue comptable, les stocks regroupent l’ensemble des biens et des services qui
interviennent dans un cycle d’exploitation pour soit être vendu en l’état après transformation,
soit être consommé après leur premier usage.
La définition est identique en droit fiscal sauf que la formulation du CGI en son annexe 3 – article
38tère : les stocks regroupent l’ensemble des marchandises, matières premières, matières et fournitures
consommables, productions en cours, produits finis et les produits résiduels ou les emballages non
récupérables qui sont la propriété de l’entreprise à la date de réalisation de l’inventaire : la vente de
ces éléments de stocks est destinée à permettre la réalisation d’un produit d’exploitation (ex :
bénéfice d’exploitation).
Cette définition montre que pour définir le résultat imposable il va falloir tenir compte de la
variation des stocks dans tous ses éléments entre la date d’ouverture et de clôture de l’exercice
social de l’entreprise.
On va raisonner sur une variation de stocks.
Il faut effectuer un inventaire des stocks à la clôture de l’exercice, et il faudra ensuite les évaluer.
Le résultat est en partie influencé par la différence entre les ventes et les achats de stocks, cad que l’on
va s’intéresser au montant des achats réalisés par l’entreprise mais également aux éléments de
stocks qui ont été vendus ou revendus lors de l’exercice.
A la clôture de l’exercice, il faut prendre en compte les biens achetés, les biens revendus et les
biens stockés.
L’entreprise peut avoir destocké : les stocks peuvent avoir baissés. L’entreprise peut également avoir
stocké : avoir vendus moins que stocké.
Si le stock augmente, le résultat lié à cette variation de stocks c’est le montant des ventes
d’éléments que l’entreprise a pu écouler dans le cadre de son activité d’où on va déduire le montant
de ses achats au cours de l’exercice mais d’où on va déduire la variation de stocks observée.
Résultat = montant des ventes – montant des achats – variation des stocks
Si le stock diminue en cours d’exercice, on va le définir par le montant des ventes moins le
montant des achats auquel on va rajouter la variation des stocks (on a utilisé du stock).
Résultat = montant des ventes – montant des achats + variation des stocks
Il faut ainsi procéder à un inventaire des stocks qui permet une évaluation des éléments en stocks.
Cette évaluation est nécessaire à chaque arrêté de compte sinon on fausserait le résultat de
l’entreprise.
On a des entreprises qui jouent sur les stocks pour les minorer mais c’est dangereux.
Le code impose un inventaire physique des stocks pour pouvoir ensuite procéder à l’évaluation.
Coût de revient des produits achetés = prix d’achat + des frais accessoires
(tels que des frais de transport, des frais d’assurance, frais de douane, frais que représentent les
commissions versées aux intermédiaires qui en ont négocié l’achat).
Il peut arriver qu’une entreprise obtienne un stock gratuitement : en cas de négociation avec un
fournisseur. Ils ne sont cependant pas évalués à zéro. Ils sont évalués pour leur valeur vénale à la
date de leur acquisition (valeur sur le marché !).
En réalité on a un problème, particulièrement quand c’est un stock tout à fait banal. Les éléments de
stocks sont par nature fongibles. Il est difficile de savoir quelle pièce a été achetée à quel
moment.
En raison de cette fongibilité, le droit comptable et le droit fiscal s’articule sur des systèmes de
présomptions. Il y a deux systèmes possibles :
Méthode du coup moyen pondéré de ses éléments de stocks sur la période de rotation du
stock. On va faire un prix d’achat moyen pondéré.
Méthode FIFO first in first out – on va considérer que ce qui est vendu au cours de
l’exercice a porté sur les éléments qui sont rentrés en premier chronologiquement dans
l’entreprise. On considère que l’entreprise va vendre en premier les éléments rentrés en
premier dans son stock.
Méthode qui consiste à considérer l’inverse – non admis !
On va trouver des biens fabriqués par l’entreprise : produits finis et semi finis.
Les produits fabriqués doivent être évalué à leur coût de revient qui comprend :
Le coût des matières premières utilisées pour produire ses éléments de stock
Charges directes et indirectes de production : charges salariales, amortissements techniques
liées uniquement à l’outil de production, provisions se rapportant au facteur de production
(CGI annexe 3 article 38 9°).
A titre d’exception tant pour les produits achetés que pour les produits fabriqués, il arrive qu’il faille
pratiquer une dépréciation par rapport au coup de revient ou au prix d’achat d’un élément de
stock.
Ceci apparait à chaque fois que le prix d’achat ou de revient de l’élément est supérieur à la
valeur vénale de l’élément.
Cela arrive quand les produits ont subi un fait d’obsolescence. On a alors une dépréciation des
éléments de stocks (article 38 10° CGI).
Par 3 – La prise en compte des travaux en cours
Il est tout à fait banal dans la vie de l’entreprise que l’on constate à la clôture de l’exercice qu’ un bien
ou un service qui ne sera livré qu’à l’exercice suivant ait une valeur parce qu’il est déjà en partie
réalisé.
Il faut s’intéresser à la valeur de ces travaux en cours. Il faut alors savoir de quoi on parle pour les
comptabiliser et ensuite en évaluer les montants.
Lorsqu’à la clôture de l’exercice, la production d’un bien ou d’un service destiné à la revente
n’est pas entièrement réalisée à la fin de l’exercice on ne peut pas enregistrer une créance du
montant du bien ou de la prestation de service mais pour autant la production partielle du bien ou
l‘exécution partielle de la prestation de service a entrainé pour l’entreprise au cours de l’exercice
l’engagement de charges.
Et donc en droit comptable et en droit fiscal on va neutraliser ces charges par la comptabilisation
d’un produit d’exploitation correspondant aux travaux en cours. On veut équilibrer les charges
utilisées pour la fabrication partielle en faisant figurer de l’autre côté les travaux en cours.
Le droit fiscal reprend la même logique – article 38 ter du CGI dispose que les productions en cours
doivent être intégrées au produits d’exploitation et ces produits en cours sont définis de la manière
suivante : ce sont les biens ou les services en cours de formation au travers d’un processus de
production.
Le CGI dans son art 38-3 et 38 nonise (9) de l’annexe 3 CGI nous dit que les travaux en cours sont
évalués au prix de revient. On n’intègre pas une quotepart de la marge prévisible mais on tient
compte seulement des couts de productions ou de fabrication.
S’il apparaissait à la clôture de l’exercice que le prix de revient de ce produit en cours, qu’il s’agisse
de la production d’un bien ou fourniture d’un service, sont supérieurs au prix de vente du bien en
question ou au prix de fourniture de la prestation de service correspondante, pour corriger les choses il
faut pratiquer sur ces produits en cours une dépréciation.
Lorsque ces sociétés perçoivent des intérêts sur les créances qu’elles détiennent sur des tiers
(société soumise à l’IS qui perçoit des dividendes d’autres sociétés, provenant ou bien de titres de
placement, dividendes versées par des filiales qu’elle détient), cela va rentrer dans la catégorie des
produits imposables et rentrer dans l’assiette de la masse imposable après comptabilisation.
On va les rattacher à l’exercice où l’exercice et le montant est parfaitement déterminé, et non
pas celui ou les sont versées.
Exception :
On a un texte qui prévoit des règles différentes et il fait le lien avec un mécanisme commercial :
article 237 (6) CGI qui dispose que les produits correspondant aux pénalités de retard
mentionnées aux articles L441-3 et 1 de l’article L441-6 Code de commerce sont respectivement
rattachées pour la détermination du résultat imposable à l’IR ou à l’IS à l’exercice au cours
duquel ces pénalités ont été encaissées par l’entreprise créancière et non pas à l’exercice au cours
duquel le droit à la perception de ses pénalités devient certain dans son principe et son montant.
Le premier de ces textes visent les mentions obligatoires que doit contenir une facture : conditions de
paiement et notamment la date d’exigibilité et les pénalités exigibles si le débiteur facturé ne paie pas
dans le délai imparti. On veut que les crédits interentreprises soient respectés.
Le second parle des conditions générales de l’exercice qui doivent contenir les modalités de
règlement des sommes dues et les pénalités exigibles s’il ne respecte pas la date limite de règlement.
L’article 237 parle de la créance que détient l’entreprise qui a vendu/ fourni une prestation de
service à une autre, qui l’a facturé et n’est pas payé du montant de sa créance, alors de plein droit des
pénalités de retard courent. Cela constitue un produit financier. Ce texte vient poser la règle : pour
comptabiliser ce produit financier (les pénalités) on ne va pas le rattacher à l’exercice au cours
duquel la créance est certaine dans son montant et son exercice mais au titre de l’exercice où la
pénalité aura été payée (comptabilité dépenses recettes).
Raison du législateur : ces pénalités une fois exigibles il n’est pas rare que l’entreprise créancière
décide d’en faire cadeau à son client pour des raisons purement commerciales. Si elle n’est pas
payée alors elle ne sera jamais comptabilisée dans les résultats d’exploitation.
Une entreprise a consenti une avance qui peut être rémunérée par le versement d’un intérêt, un
placement. Les intérêts ainsi produits sont acquis conformément au droit civil au jour le jour.
A la clôture il va falloir enregistrer en produits financiers les intérêts qui auront courus pendant
la durée de cette avance ou de ce placement au cours de l’exercice social clôturé. Cela définit le
résultat comptable.
Pour le résultat imposable, il faut distinguer deux cas :
Soit la créance ne se rattache pas à l’exploitation , alors les intérêts ne seront pas pris ne
considération pour définir le résultat fiscal et donc cela va imposer un retraitement
extracomptable.
On va les enlever pour obtenir le résultat imposable.
Ces produits vont être imposés dans la catégorie des revenus de capitaux mobiliers de
l’entrepreneur ou de l’associé.
2. Les dividendes
L’entrepreneur ou l’associé peut avoir droit à des dividendes, des revenus qui lui sont distribués par
la société car il y détient des actions ou des parts. Il faut distinguer à quel titre ces parts ou actions
sont détenues.
Si souscrites et affectées et utiles à l’exploitation de l’entreprise : alors les revenus que constituent
ces dividendes seront inclus dans le résultat imposable de l’entreprise : on aura une identité entre
le résultat comptable et le résultat fiscal.
Si souscrites sans quelles ne soient affectées et utiles à l’exploitation de l’entreprise : les revenus
que constituent ces dividendes distribuées vont être retirées du résultat imposable de l’entreprise
(retraitement extracomptable). En revanche ces revenus d’actions ou de parts sociales vont être
imposés dans la catégorie des revenus mobiliers sur la tête de l’entrepreneur ou de l’associé.
Evolution du droit fiscal : autrefois il suffisait que les parts ou les actions soient inscrites au bilan.
Aujourd’hui pour que les revenus des actions soient des revenus accessoires il faut que la
détention de ces actions soit nécessaire à l’exploitation.
Lorsqu’on est en présence d’une société soumise à l’IS, les immeubles peuvent produire des
revenus, elle va percevoir des loyers commerciaux. Les loyers perçus vont contribuer à former le
résultat comptable et fiscal de l’entreprise.
En revanche, pour les entrepreneurs individuels ou les sociétés non soumises à l’IS, la situation
est plus compliqué : il faut distinguer plusieurs hypothèses.
A) Hypothèse où l’immeuble qui produit des revenus locatifs est inscrit au bilan de
l’entreprise
Aujourd’hui cette inscription ne suffit plus depuis l’abandon de la théorie du bilan, il faut que
l’immeuble soit affecté à l’exploitation, cad qu’il serve, pour que l’entreprise puisse produire.
Si ce n’est pas le cas les revenus de l’immeuble n’entreront pas dans la définition du résultat
fiscal et ils seront imposés dans la catégorie des revenus fonciers sur la tête de l’exploitant.
B) Hypothèse de l’immeuble non inscrit au bilan mais affecté à l’entreprise
Affecté mais pas dans patrimoine de l’entreprise – reste dans patrimoine privé de l’exploitant
Hypothèse assez fréquente – l’abandon de la théorie du bilan a changé la donne sur les solutions
fiscales applicables jusqu’à une réforme de 2012.
Ce n’est pas embêtant parce qu’il peut laisser les biens dans le patrimoine personnel et alors il n’est
pas imposé pour le loyer virtuel.
On est dans un pays où beaucoup de subventions sont accordées aux entreprises par l’Etat ou les CT.
Article 38-2 CGI : ces subventions constituent un élément imposable.
Cad qu’elles vont être rattachées au résultat imposable de l’exercice au cours duquel la
subvention est devenue certaine dans son principe et déterminée dans son montant.
B) Subventions d’équipement
Elles visent à encourager l’entreprise à réaliser des investissements déterminés, à acquérir des biens
qui seront des immobilisations et qu’elle utilisera dans la durée pour les besoins de sa production. Le
droit fiscal est un instrument incitatif.
Mais en plus il va donner un autre avantage à ce type de subventions : permettre à l’entreprise de
faire un choix :
Elle ne fait rien : elle perçoit la subvention mais ne fait rien, alors on va appliquer la
règle normale -> cette subvention va se rattacher à l’exercice au cours duquel elle est
devenue certaine dans son montant et son principe. Cela va accroitre le bénéfice imposable :
ce n’est pas forcément une bonne chose.
Article 44 (7) CGI : l’entreprise peut opter pour un étalement dans le temps de l’imposition
de cette subvention. Cela diminue l’impact sur le résultat imposable de la subvention.
Il faut distinguer entre les subventions qui ont servi à financer une immobilisation imposable ou
non :
Amortissement = mécanisme qui va permettre de déduire tous les ans au titre des charges une
somme.
o Immobilisations amortissables
On tient compte de la dépréciation des biens et cela permet de déduire des charges du produit
imposable.
L’étalement de la subvention doit être fait sur les différents exercices et proportionnellement aux
amortissements pratiqués (par forcément linéaire).
La subvention va être étalée en fractions égales sur le nombre d’années pendant lesquelles les
biens acquis ne peuvent être aliénés. Pendant ces années on ne peut pas céder l’immobilisation.
S’il n’y a pas de clause d’inaliénabilité, l’entreprise peut céder le bien : il faut rapporter le
montant des subventions non encore imposées dans le résultat de l’exercice au cours duquel la
subvention intervient.
Les indemnités de toute nature sont des produits qui constituent par principe des produits
imposables à comptabiliser : cela enrichi l’actif de la société.
Principe : les indemnités sont à rattacher à l’exercice social au cours duquel elles sont devenues
certaines dans leur principe et déterminée dans leur montant. Alors l’indemnité doit rentrer dans
les produits imposables.
Exemples :
C’est le cas d’une indemnisation qui serait versée en cas de sinistre/ de dommage aux biens de
l’entreprise.
Indemnisations liées à une rupture de relation d’affaire suivie et ancienne : alors l’une ou l’autre des
parties pour résilier cette relation contractuelle doit respecter un préavis dont la durée est fonction de
la durée de la relation et de l’incidence que la rupture va avoir sur le cocontractant -> notification
écrite. Ces indemnisations sont des produits imposables.
Un bailleur qui ne voudrait pas renouveler un bail, s’expose à devoir indemniser le preneur du fait
que celui-ci devra quitter le local et en trouver un autre.
On a toutes les indemnisations liées au droit de la concurrence : indemnisation pour concurrence
déloyale. Tout cela est imposable.
Taxation au titre du régime des plus ou moins values : l’indemnisation compense la perte d’un
élément d’actif immobilisé (ex machine endommagée par un tiers).
Par 5 – Les abandons de créance ou autres diminutions de passif
Lorsque l’on a un abandon de créance ou une remise de dette consentie à un non professionnel,
le gain en capital qui va en résulter pour le débiteur n’est pas taxable. On peut voir ici autrement
une donation indirecte qui elle est imposable.
Mais lorsqu’il y a un abandon de créance ou une remise de dette consentie à une entreprise, alors cet
abandon de créance est évidemment taxable.
Ces abandons de créance sont très fréquents, cela existe dans les groupes de sociétés : il est
fréquent qu’une société holding ait apporté des fonds à la filiale, souvent la holding va abandonner sa
créance sur sa filiale – elle a intérêt à ce que sa filiale aille bien, ait une bonne situation financière.
Ex : relations de sociétés qui ont une relation contractuelle établie, par exemple avec un fournisseur
et un client qui doit beaucoup d’argent. Soit le fournisseur réclame l’argent (mais si l’entreprise n’a
pas de quoi payer, cela risque de finir en liquidation judiciaire et le fournisseur va perdre un client
important), sinon il peut aider le client en lui faisant une remise de dette et le client pourra se relever
et continuer à commander chez lui.
Ex : assurance crédit -> une entreprise emprunte pour faire des investissements. Le banquier exige
en général que le prêt soit assuré : que l’emprunteur souscrive à ses frais une assurance crédit, qui
prend en charge le remboursement du prêt en cas de sinistre (invalidité, décès…). En cas de décès,
c’est l’assureur qui va prendre le relai pour solver le crédit. Au décès, l’entreprise voit une partie de
son passif disparaitre (on n’a plus d’emprunt au passif du bilan de l’entreprise). L’assurance prend le
relai et la société est libérée d’une dette. Le gain que cela représente est imposable.
En cours d’activité, c’est très banal de voir une entreprise céder certaines de ces immobilisations
(corporelles : véhicule, incorporelles : droit au bail, brevet), certains entreprises placent leur trésorerie
excédentaire.
Lorsqu’elles cèdent ces éléments d’actif, elles peuvent soit enregistrer une plus value soit
constater une moins value. On parle de plus ou moins values professionnelles, il existe aussi des
plus ou moins values réalisées par des particuliers.
On ne va s’intéresser aux plus ou moins values professionnelles. On va simplifier les choses dans les
développements suivants : le dispositif est émaillé de dispositions dérogatoires qui fluctuent selon la
nature du bien cédé.
Lorsque la valeur vénale du bien > valeur comptable. On est en présence d’une plus value latente
car tant que le bien n’est pas vendu on est dans le potentiel.
Le droit comptable va dire une plus value latente, le principe de prudence interdit de la prendre en
considération dans le résultat comptable.
Pour le droit fiscal, on s’intéressera à la plus value le jour où le bien aura été cédé (exercice du
jour où le bien est cédé).
Il en va autrement si l’entreprise décidait de procéder à une réévaluation de certains éléments qui sont
à son bilan. Parfois l’entreprise décide de réévaluer certains éléments d’actif, cela va
transformer la plus value latente en une plus value qui est constatée comptablement.
Il est possible qu’en cours de vie de l’entreprise on constate que la valeur vénale < valeur comptable.
Cette immobilisation fait l’objet d’une moins value latente -> pas constatée parce que le bien n’est pas
encore cédé.
Droit comptable :
Le principe de prudence consiste à tenir compte de la moins value latente pour la traduire dans la
comptabilité immédiatement, il faut que l’élément fasse l’objet d’une dépréciation pour réajuster
la valeur à ce qui est sa valeur effective.
Droit fiscal : on ne tient pas compte de la moins value latente par contre on aura l’incidence de la
dépréciation sur la définition du résultat fiscal. Les dépréciations sont des éléments qui viennent en
diminution du résultat imposable.
On va voir les conditions relatives aux biens et les conditions relatives à la cession.
Les biens concernés sont les immobilisations exclusivement et non pas les stocks, puisque la
variation des stocks entre dans la définition des produits d’exploitation.
En revanche, les biens durables qui constituent les immobilisations suivent le régime
d’application des plus ou moins values.
Ceci a une conséquence : en cas de cession de ces biens, il n’est pas question d’appliquer le système
des plus ou moins values professionnelles, en revanche il peut y avoir application du dispositif relatif
aux plus ou moins values des particuliers.
Plus ou moins values constatées, condition relative aux biens :
Cela peut poser un problème pour l’entrepreneur individuel qui affecte les biens qu’il veut à son
patrimoine professionnel ou privé. Si on s’apercevait que l’entreprise utilise des biens qui sont restés
dans le patrimoine privé de l’entrepreneur, alors pas question d’appliquer le dispositif des plus ou
moins values professionnels mais dispositif des plus ou moins values particuliers.
Une cession de l’immobilisation quelque soit la nature du contrat va être un fait générateur à
l’application des plus ou moins values professionnelles.
Mais cela concerne plus largement toutes les opérations qui vont se traduire par la sortie comptable
du bien/ sortie du bien du bilan de l’entreprise : elle va s’appliquer à chaque fois que
l’immobilisation cesse d’être affectée à l’exploitation.
Première catégorie : la cession du droit des plus ou moins values professionnelles recouvre d’abord
toutes les opérations qui vont techniquement se traduire par un transfert de propriété.
Seconde catégorie : recouvre d’autres hypothèses -> pas rare qu’une entreprise soit conduite à mettre
au rebus un bien qui constitue pour elle une immobilisation. Le bien n’a plus d’utilité pour
l’entreprise, elle va le rebuter et l’immobilisation sort du compte de bilan. Ca peut déclencher une
plus ou moins value.
Troisième catégorie : l’entrepreneur individuel qui décide de cesser d’affecter le bien immobilisé à
son entreprise pour le fait intégrer dans son patrimoine privé. Il va sortir du compte de bilan de
l’entreprise.
Quatrième catégorie : il arrive que des biens sortent du compte de bilan de l’entreprise parce qu’ils
sont détruits. La encore il y aura matière à appliquer les plus ou moins values.
Cas du transfert de propriété : la question de la date du fait générateur est très simple à résoudre. Le
fait générateur de la plus ou moins value est situé à la date de transfert de la propriété que l’on
détermine selon les règles du code civil, du droit commercial et plus généralement à la convention des
parties.
Pour le reste, en cas d’apport la date du transfert de propriété c’est la date de réalisation de l’apport
(au profit d’entreprises existantes) mais la date de l’apport peut être différente (prévue dans traité
d’apport) + particularité pour les sociétés en formation (date de l’apport = date d’immatriculation de
la société bénéficiaire de l’apport).
Si pas de transfert de propriété, le fait générateur de la plus ou moins value constatée c’est la date
à laquelle l’immobilisation sort du bilan de l’entreprise.
Ex : lorsqu’un entrepreneur individuel a un bien qui constitue une immobilisation pour son entreprise
et que ce bien l’intéresse moins dans l’exploitation et que sa fille monte une entreprise ayant les
mêmes activités, il fait une donation à sa fille du bien en question.
Fiscalement, on va y voir deux choses :
Une condition 1ère avant la donation : la sortie du bilan de l’entreprise de cette
immobilisation que l’entrepreneur fait réintégrer dans son patrimoine privé (l’entreprise ne
peut pas faire de donation à la fille de l’entrepreneur), on considère qu’il y a transfert du
patrimoine de l’entreprise au patrimoine de l’entrepreneur.
Donation à la fille
Alors on aura une double imposition :
Imposition possible au titre de la plus value pour l’entreprise : sortir du patrimoine de
l’entreprise et entrée dans patrimoine privé de l’entrepreneur.
Donation : après application des abattements, taxation des droits d’enregistrement
Principe : la plus value est égale à la différence entre la valeur du bien au jour du fait générateur
et la valeur nette comptable du bien en cause.
La sortie de l’immobilisation du compte de bilan se fait à titre onéreux, il faut prendre en compte la
valeur du bien.
Difficulté : facteur purement chronologique -> on peut avoir un fait générateur situé au cours de
l’exercice écoulé mais le montant de la contrepartie peut n’être déterminé en totalité que plus
tardivement au cours d’un exercice suivant. Cad que la contrepartie peut être chiffrée partiellement
au cours de l’exercice où l’immobilisation est cédée ou au cours de l’exercice suivant.
Ex : entreprise qui a des bâtiments dont elle est propriétaire. Entreprise considère qu’avec le progrès
technique elle a besoin de moins de locaux, elle veut vendre un de ses bâtiments : vente immobilière –
fait générateur d’une plus ou moins value.
Bâtiment à usage industriel et l’industriel qui l’achète veut y implanter une activité règlementée –
suppose d’avoir un accord de l’administration (dril) qui donne une autorisation d’exploiter. Si
autorisation donnée : super. Si pas accordée : catastrophe mais peut être accordée avec des conditions
restrictives. Alors quand le bâtiment est vendu, le prix se décompose en plusieurs propositions :
premier prix dû immédiatement, deuxième fraction du prix conditionnelle (obtention de
l’autorisation d’exploiter par l’administration). Alors il peut arriver qu’au cours de l’exercice ou
cours duquel le fait générateur se situe (vente immeuble) – prix exigible immédiatement. Au cours de
l’exercice suivant peut devenir exigible un complément de prix qui a vocation à rentrer dans le
calcul de la plus value.
Solution : premier calcul de la plus ou moins value à partir du prix exigible et déterminé au jour
de la vente
Puis on redéclarera une plus value sur le prix est liquidé au cours d’un exercice suivant se
rapportant à un fait générateur qui est situé à N-1.
1er terme de comparaison : il va falloir prendre en compte la valeur du bien soit pour zéro, soit en
cas de sortie au profit d’un patrimoine privé alors la valeur vénale du bien au jour où cette sortie
du compte de bilan se fait.
2e terme de comparaison : valeur nette comptable. Tout dépend de savoir si le bien est une
immobilisation amortissable ou non.
Bien amortissable : la valeur nette comptable du bien cédée va être définie exercice après
exercice après que soit pratiqué l’amortissement, cela diminue la durée prévisible de
l’amortissement du bien. Si on va jusqu’au bout de la durée d’amortissement prévue, la
valeur nette du bien c’est zéro et alors on a plus de chance de faire une plus value (bien
totalement amorti que l’on revend, on fait une plus value). La valeur nette comptable de
l’immobilisation au jour de l’acquisition sera < à son coût initial.
Bien non amortissable : valeur nette comptable c’est la valeur au jour de son acquisition.
On va intégrer au montant comptable le montant de la plus value qui est constatée. Le montant
du prix de cession va être comptabilisé comme un produit comptablement et on va déduire au titre des
charges la valeur nette des biens que l’on cède, on peut prendre ainsi en considération dans le
résultat comptable la plus value (même chose en cas de moins value).
Comptablement la plus ou moins value est intégré sans difficulté dans le résultat comptable.
Fiscalement, plus compliqué, le CGI art 39 duodécise distingue deux types de plus ou moins
value :
A court terme
A long terme
Les entreprises qui réalisent des plus ou moins values doivent renseigner l’imprimé 2059 ABCD
pour faire figurer tous les éléments qui résultent du régime fiscal qui leurs est applicable.
La définition des plus ou moins values à court ou à long terme est différente selon que la cession/
fait générateur porte sur une immobilisation amortissable ou non amortissable.
1. Plus value
La situation est très simple : la plus ou moins value va être qualifiée de plus ou moins value à court
terme dès lors que cette immobilisation qui sort du compte bilan de l’entreprise y était inscrite
depuis moins de deux ans.
Immobilisation amortissable :
Si le bien est inscrit au bilan depuis moins de deux ans, la plus value est nécessairement à court
terme.
Si le bien est inscrit au bilan depuis plus de deux ans, la qualification de plus value à court ou à
long terme n’est pas la même :
La plus value sera à court terme dans la limite du montant des amortissements qui auront
été pratiqués pendant ce délai où le bien a été inscrit au bilan de l’entreprise.
Pour le différentiel, la plus value sera considéré comme étant à long terme. C’est très
particulier. Ici on part de l’hypothèse où le bien est au bilan depuis plus de deux ans.
Le législateur tient compte des amortissements pratiqués. Il va considérer que la plus value est en
partie à court terme et en partie à long terme. -> elle sera à court terme, dans la limite du montant
des amortissements qui auront été pratiqués.
Les amortissements qui sont pratiqués tous les ans à chaque exercice viennent en déduction
immédiate des produits imposables, cela permet à l’entreprise de diminuer l’imposition dont elle
fait l’objet les années où elle a pratiqué des amortissements. On va rendre imposables les
amortissements comme s’il s’agissait de plus value à court terme.
S’il y a un excédent du montant de la plus value alors celui-ci sera traité comme une plus value à
long terme.
2. Moins value
Immobilisations amortissables :
On va considérer, pour les moins values, qu’il n’y a en principe pas à distinguer entre les cas où le
bien est inscrit au bilan depuis plus ou moins de deux ans.
Si le bien qui a été cédé figure au bilan depuis moins de deux ans, la moins value est
nécessairement qualifiée de moins value à court terme (elle sera déductible immédiatement).
Si le bien fait l’objet lors de la cession d’une moins value alors qu’il est inscrit depuis plus de deux
ans au bilan, on va considérer que la moins value doit toujours être qualifiée comme étant à court
terme parce que le code pose une présomption selon laquelle ce bien a fait l’objet d’un
amortissement insuffisant pendant sa durée de détention par l’entreprise.
Dans les deux cas, si le bien est resté plus ou moins de deux ans au bilan, la moins value va être
considérée comme à court terme et donc déductible immédiatement.
Il y a toute une série de règles spéciales qui vont rentrer en ligne de jeu lorsque les amortissements
ne sont pas déductibles fiscalement : amortissements somptuaire, amortissement de véhicules de
tourisme…
Lorsqu’il s’agit d’immobilisations non amortissables la plus value est réputée être à long terme que
dans la mesure où elle excède le montant des amortissements pratiqués alors que le bien serait
détenu depuis plus de deux ans.
Le régime d’imposition est un principe mais ce principe peut être écarté au profit d’une autre règle sur
une option du contribuable (de l’entreprise).
Principe :
la déduction immédiate des moins values à court terme
l’imposition immédiate des plus values à court terme.
Il faut pour chaque exercice social commercer par compenser entre elles les plus values à court
terme et les moins values à court terme qui ont été réalisées au court de l’exercice.
Si on constate que le solde est négatif, alors on est en présence d’une moins value nette à court terme,
elle va venir en déduction du résultat imposable. Il n’y a à cet égard aucune rectification à opérer
au traitement comptable de la situation.
Si le solde est positif, on est en présence d’une plus value nette à court terme et elle sera imposable
au taux normal.
Option : elle peut être exercée selon l’article 39 (quaterdécide) CGI – cette option consiste à étaler
l’imposition de la plus value sur plusieurs exercices (en présence d’une plus value nette). Cette
compensation consiste en un étalement de l’imposition de la plus value nette sur l’année en court et sur
les deux années suivantes. Cela revient à imposer la plus value nette sur trois exercices.
Il va y avoir un retraitement extracomptable à faire.
Il va falloir faire un retraitement pour venir éclater cette plus value sur les trois exercices sociaux.
S’il y avait une moins value nette à court terme, elle est déductible immédiatement.
La plus value nette à court terme qui apparait après compensation constitue un profit imposable à
taux normal. Il n’existe pas de possibilité d’étendre sur trois exercices l’imposition de la plus
value.
2. Traitement fiscal des plus ou moins values à long terme
On retrouve un point de départ commun : à la clôture de l’exercice il va falloir compenser entre elles
les plus values à long terme et les moins values à long terme pour dégager l’existence d’une plus
ou d’une moins value nette à long terme.
Le traitement fiscal suppose de distinguer entre les entreprises non assujetties à l’IS et celles qui sont
assujetties à l’IS.
Lorsqu’il y a une moins value nette à long terme, elle n’est pas déductible du résultat imposable. Par
contre, cette moins value nette à long terme pourra seulement être imputée sur les plus values
nettes que l’entreprise réaliserait au court des exercices suivants et ceci dans la limite de 10 années.
C’est une réserve pour effacer une plus value nette à long terme ultérieure.
Comme la moins value nette à long terme se trouve intégrée dans le résultat comptable, il va falloir
procéder à sa réintégration extracomptable.
La plus value nette à long terme fait l’objet d’un traitement en trois étapes (art 39 quindécise CGI).
Cette plus value nette à long terme doit être neutralisée par l’affectation des moins values
nettes à long terme constatées au court de l’un ou l’autre des 10 exercices précédents.
Ensuite, si les résultats de l’exercice, pour lequel la plus value nette à long terme est constatée,
étaient déficitaires, alors il est possible d’imputer la plus value nette à long terme sur le déficit
de l’exercice, cela va réduire le montant imposable de cette plus value nette à long terme.
Alors, s’il reste quelque chose, cette plus value nette à long terme est imposable à un taux de
16% auquel s’ajoute les prélèvements sociaux (15,50%) soit environ 31,50% d’imposition.
Il existe de très nombreux aménagements ou exceptions : pour tous les immeubles affectés à
l’exploitation il y a un système dérogatoire à ces règles parce qu’il existe s’agissant des plus value à
long terme un abattement pratiqué par année de détention d’immeuble qui est de 10% par an
(article 151 septise CGI).
On a vu que pour les entreprises soumises à l’IS, on a une prise en considération des moins values à
long terme qui sont déduites immédiatement du résultat de l’exercice.
Pour les plus values à long terme, elles sont imposées au taux normal.
Pour toutes les entreprises quelque soit leur régime d’imposition, il existe un texte qui dispose que le
bénéfice net de l’entreprise doit être établi après déduction de toutes les charges qui sont
déductibles comptablement et fiscalement.
Ces charges déductibles sont assez variées. Il y a en a qui sont déductibles comptablement et on en a
qui sont plus ou moins déductible fiscalement.
Les frais généraux correspondent à des dépenses engagées par l’entreprise au cours de l’exercice
social qui vont entrainer une diminution de l’actif net.
Ces dépenses vont pouvoir constituer autant de charges immédiatement déductibles du résultat de
l’exercice au cours duquel elles ont été engagées.
Il existe d’importantes limites tant légales que jurisprudentielle à la déductibilité fiscale des frais
généraux.
La distinction entre immobilisations et frais généraux est très importante, elle va définir le régime
fiscal de la dépense. Si la dépense sert à financer un frais général elle est déductible immédiatement. Si
elle sert à financer une immobilisation elle n’est déductible qu’au travers des amortissements.
Par 1 – Le contenu de la notion de frais généraux
Il n’y a pas de liste exhaustive dans le code : ils ne sont pas les mêmes d’une entreprise à l’autre. On
va voir les frais généraux les plus fréquents.
Il faut distinguer les règles applicables à l’ensemble du personnel salarié aux règles spéciales qui
concernent l’exploitant et son conjoint.
Toutes les rémunérations qui sont versées au personnel salarié quelque soit la modalité de
versement, les qualifications en droit du travail (salaires, primes, toutes les rémunérations, charges
sociales dont ces rémunérations constituent l’assiette) constituent des frais de personnel. Pour le
calcul, on prend en considération les rémunérations brutes versées au salarié.
Il existe cependant une difficulté concernant une modalité de rémunération d’un salarié qui est
constitué pour la notion d’avantage en nature (ex : usage privé partiel d’un véhicule de fonction).
L’avantage en nature que représente cette mise à disposition d’un bien appartenant à l’entreprise pour
une utilisation privée doit être évaluée parce que les avantages en nature donnent lieu à la perception
de cotisations sociales comme les rémunérations elles mêmes. Il existe toute une série de règles pour
évaluer ces avantages en nature. Ils doivent également être pris en considération comme une charge
au titre des frais personnels.
Seulement le droit fiscal se méfie de ces avantages en nature : il y a un risque de dérive. C’est
pourquoi les avantages en nature doivent être en vertu de l’article 54 bis CGI inscrits de manière
spécifique en comptabilité. Le plan comptable ne l’a pas prévu. L’administration fiscale impose de
tenir une annexe qui récapitule les avantages en nature alloués à chaque salarié au cours de
l’exercice clôturé.
Si l’entreprise, en cas de contrôle, ne tenait pas ce document ou avec des omissions, il n’y a pas de
sanction prévue par le code mais le contrôleur peut contester la déductibilité des avantages en
nature déduits par l’entreprise.
Pour les entreprises soumises à l’IS, ces avantages en nature contestés peuvent être traités comme
des distributions occultes non déductibles : il n’y a plus de déductibilité mais en plus l’associé va
être imposé dans la catégorie des revenus mobiliers.
L’exploitant ne se verse pas de salaire et il ne peut donc pas prétendre intégrer la rémunération qu’il
se sert aux frais de personnel étrangers à cette catégorie de frais généraux.
On va considérer que la rémunération qu’il se sert c’est un prélèvement de l’exploitant sur les
bénéfices que l’entreprise devrait dégager au cours de l’exercice. Cad qu’on impose le résultat
bénéficiaire de l’entreprise au titre d’IR dans la catégorie BIC, BNC sur la tête de
l’entrepreneur.
Les prélèvements de l’exploitant ne sont pas forcément réalisés en espèce ou par monnaie
scripturale, ils peuvent être constitués par des prélèvements en nature ou en prélèvements en
jouissance.
Prélèvement en espèce : Il n’y aura aucune déduction possible au titre de ces prélèvements.
Prélèvement en nature : consiste pour l’entrepreneur à prélever sur le stock de l’entreprise pour sa
consommation personnelle. C’est un prélèvement de l’exploitant, il faut le comptabiliser. Mais à
partir de quel critère ? On a le choix entre plusieurs possibilités. Soit on comptabilise l’élément de
stock pour sa valeur de vente à la clientèle ou alors pour son prix d’acquisition. Le droit fiscal
retient que le prélèvement en nature doit être comptabilisé pour son prix d’acquisition (soit sans
marge bénéficiaire, l’opération sera blanche d’un point de vue fiscal).
Le prélèvement en nature sur le stock est considéré comme une livraison à soi même assujetti à la
TVA.
Ex : entrepreneur individuel qui décide de faire sortir une immobilisation de son patrimoine
professionnel pour la faire entrer dans son patrimoine privé : on considère qu’il y a eu une cession qui
déclenche une plus value. L’immobilisation sera taxée au titre des revenus personnels.
Prélèvement en jouissance : fait pour l’exploitant individuel d’utiliser à titre personnel un bien qui
constitue une immobilisation figurant à l’actif du bilan.
Le prélèvement lui-même n’est pas déductible du résultat imposable, peu importe sa nature.
En revanche, les cotisations sociales que l’entrepreneur peut être amené à payer vont être
déductibles du résultat imposable.
Ex1 : l’exploitant va installer sa résidence principale dans l’immeuble qui est à l’actif du bilan de
l’entreprise. Ce n’est pas un prélèvement en nature : la jouissance ne consomme pas le bien. Mais c’est
bien un prélèvement en jouissance et l’exploitant devra rattacher à ses résultats d’exploitation la valeur
correspondant à l’avantage en nature. Virtuellement c’est comme s’il payait un loyer.
Ex2 : c’est fréquent concernant l’exploitant d’un hôtel – en général il loge dans l’hôtel.
Dans les petites entreprises, il y a très fréquemment une entraide. Le conjoint vient participer à
l’exploitation.
Depuis 2005, il n’y a plus que trois statuts qui existent, on a ainsi supprimé l’aide bénévole.
Statut du coexploitant
Statut du conjoint collaborateur
Statut du conjoint salarié
Conjoint coexploitant
Ca veut dire que les deux époux sont tous deux professionnels coexploitants de l’entreprise. On en
revient alors au régime relatif aux prélèvements de l’exploitant déjà vu.
La rémunération qui leur sera octroyée n’est en rien déductible.
Conjoint collaborateur
Il est inscrit au RCS mais son statut prévoit qu’il n’est pas rémunéré, en revanche il lui octroie une
protection sociale. Cela entraine pour l’entreprise l’obligation de payer des cotisations sociales, elles
sont déductibles des produits imposables.
Conjoint salarié
*Principe : statut le plus protecteur : cotisations, rupture du contrat de travail… Le salaire du conjoint
salarié à vocation à être déductible et les cotisations sociales payées ont également vocation à être
déductible.
*Limitation de la loi du 29 décembre 2015 : vient limiter la déduction du salaire versé au conjoint
salarié.
Actuellement la déductibilité est limitée à 17 500 euros de salaire par an
sauf si deux conditions sont remplies :
L’entreprise a adhéré à un centre de gestion agrée.
Le versement du salaire s’est accompagné tout au long de l’exercice au
paiement des cotisations qui y sont afférentes.
= alors la déduction du salaire du conjoint est entièrement admise – mais il faut
demander à bénéficier de la déductibilité.
B) Charges financières
Le législateur a introduit depuis 2012 une limitation de la déductibilité des charges financières
supportées par la société en définissant un plafonnement de la déduction (article 212 bis CGI).
Les dispositions sont différentes selon si les sociétés sont prises isolément ou dans un groupe de
société. On ne prend en compte que les sociétés seules.
Cad que 25% des frais financiers exposées par les sociétés soumises à l’IS doivent être réintégrés
dans le résultat imposable : comptablement les frais financiers sont totalement déduits. On voit qu’il
va y avoir un retraitement extracomptable pour rajouter les 25% quand on a déduit les 100% au
titre du résultat comptable.
Il faut savoir ce que l’on entend par frais financiers, il ne s’agit pas simplement des intérêts
d’emprunts, des agios payées au titre d’un découvert finançant l’exploitation, frais financiers
dépensées pour certaines opérations… Il s’agit plus généralement de l’ensemble des loyers payés par
l’entreprise au cours de l’exercice lorsque ces loyers sont payés au titre d’une location de biens
mobiliers avec option d’achat in fine (on parle de locations financières), cela concerne aussi tous
les loyers qui peuvent être payés au titre d’un contrat de crédit bail mobilier ou immobilier par
l’entreprise utilisatrice du crédit bailler.
En premier lieu, l’exploitant individuel ne peut pas fiscalement se verser à lui-même des intérêts
déductibles de son résultat au titre des sommes qu’il laisse à disposition de son entreprise. Ce n’est
pas déductible.
Ensuite, si l’entrepreneur individuel a un compte qui est débiteur, il va avoir des difficultés de
trésorerie. Alors, il peut être tenté de recourir à un crédit d’exploitation auprès d’une banque. La
banque va lui faire un découvert pour qu’il puisse faire fonctionner l’entreprise. Attention, les frais
financiers que représentent les intérêts versés à la banque (agios) vont cesser d’être déductibles
parce que dans le même temps on s’aperçoit que le compte de l’exploitant est débiteur.
Le crédit ne doit pas être destiné à financer le compte personnel de l’exploitant. Si le compte de
l’exploitant est débiteur, alors les charges ne sont plus déductibles.
Vont alors être déductibles : les intérêts d’emprunt inscrits au passif du bilan à condition qu’ils
aient :
été contractés auprès de tierces personnes
et pour les besoins de l’exploitation.
Le plus souvent le tiers auprès duquel l’entrepreneur va souscrire un prêt est une banque ou assimilé,
mais ça peut être aussi un prêt souscrit auprès d’un fournisseur. Ce type de prêt va donner lieu au
versement d’intérêts qui sont déductibles. On peut faire un prêt également auprès de quelqu’un qui est
totalement en dehors du monde de l’entreprise, ce sera également déductible.
Reste à définir le taux d’intérêt qui peut donner lieu à une déduction de ces frais financiers. Les
intérêts doivent être définis par rapport au marché. C’est important car dans les sociétés il n’est pas
rare que les associés apportent de l’argent à la société de personnes et les intérêts qui peuvent donner
lieu à une déductibilité sont limités par le CGI :
il s’agit des intérêts qui sont calculés dans la limite du taux effectif moyen pratiqué par les
établissements de crédit et les sociétés de financement s’agissant des prêts à taux variable
pour une durée supérieure à deux ans (article 39 1°-3 CGI).
On voit qu’il y a un certain nombre de règles qui viennent limiter les déductions.
C) Frais fiscaux
Ce sont les différentes impositions qui peuvent être dues par l’entreprise/ l’entrepreneur.
Les impôts et taxes qui se rapportent à l’exploitation sont en principe des charges déductibles,
mais il n’en est pas ainsi des impôts qui ont un caractère personnel pour le chef d’entreprise/
associé et qui ne serait venir en déductions des charges déductibles.
D) Frais de location
L’entreprise peut être amenée à payer des loyers, notamment des loyers au titre d’un bail commercial,
professionnel en contrepartie de la mise à disposition d’un immeuble qui appartient au bailleur,
location de matériel/ outils/ machines, location d’un parc automobile…
Principe : l’ensemble de ces loyers payés sont des charges déductibles au titre des frais généraux.
On a vu à propos des frais financiers que les loyers de crédit bail font l’objet tout d’abord d’une phase
de location, puis elle prend fin et le crédit preneur a une option : choix entre décider d’acquérir ce
matériel pour un prix résiduel (c’est une opération de crédit/ le moyen de financer une acquisition de
matériel). On a la même approche avec des loyers financiers dans toutes les opérations financières qui
ne sont pas des crédits baux.
Pour les entreprises soumises à l’IS, il y a un plafonnement de déductibilité. Les loyers de crédit
bail ne sont pas des frais généraux au titre des frais de location, ils sont inscrits dans l’assiette
du plafonnement.
E) Frais d’assurance
Une entreprise conclue des contrats d’assurance, il y a des activités pour lesquels c’est même
obligatoire, notamment assurance au titre de la mise en jeu de la garantie décennale.
Toutes les professions règlementées ont une obligation d’assurance en responsabilité civile
professionnelle. De plus, le devoir de prudence conduit beaucoup d’entreprises à assurer leurs
activités.
Assurance décès
Il y a plusieurs préoccupations qui puissent pousser une entreprise à souscrire ce type de contrat : cela
peut avoir une finalité purement indemnitaire, tel est le cas des assurances crédit très fréquentes en
matière de crédit aux entreprises (à moyen ou long terme), généralement la banque qui va prêter va
vouloir que l’entreprise souscrive une assurance décès ou invalidité sur la tête du/ des homme(s) clé(s)
de l’entreprise. Si cette/ ces personne(s) décède(nt), le bénéficiaire de la garantie (le banquier) sait que
c’est la compagnie d’assurance qui va rembourser l’emprunt.
Ainsi, comme ce contrat est destiné à couvrir un risque qui pèse aussi sur l’entreprise et à
indemniser l’entreprise en cas de survenance de ce risque, les primes d’assurance sont des frais
déductibles.
Par contre, les sommes versées par l’assurance constitue un produit imposable indirectement
(cela efface une dette et donc cela va accroitre le bénéfice imposable de l’entreprise).
Assurance vie utilisée comme support d’un placement
Les contrats d’assurance sur la vie ou assurance décès sont des contrats d’assurance gérés par
capitalisation -> dans les primes payées une partie va servir à réaliser des placements pour la
compagnie d’assurance.
But : déterminer les garanties à souscrire en créant un rendement et aider à assurer le paiement des
garanties dues par l’assureur.
Pour ces raisons, on a des particuliers qui souscrivent ce type de contrat uniquement pour faire un
placement, elles vont souscrire une assurance vie.
Dans ces conditions, cela pose un problème du point de vue de la déductibilité des primes
d’assurance, elles ne peuvent pas constituer des charges déductibles fiscalement. Ce sont bien
des charges mais pas déductibles.
Ce sont des dépenses engagées par l’entreprise pour maintenir des éléments d’actif en bon état
d’utilisation. Cela peut être très varié comme dépenses : refaire les façades, les bureaux, maintenance
d’une machine outil…
Ces dépenses d’entretien ont vocation à constituer des charges déductibles au titre des frais
généraux.
Mais si les dépenses entrainaient une augmentation de la valeur des biens ou une augmentation de
la durée d’immobilisation de l’actif qui fait l’objet de cet entretien, au moins pour partie la dépense
ce n’est plus de l’entretien,
Cela pourra être déduit mais seulement au titre d’amortissement pratiqué sur le bien qui est
concerné. Il s’agit d’une déductibilité au titre des amortissements qui seront pratiqués sur les
éléments d’actifs.
Ex : ajout d’une mezzanine qui double la surface des bureaux, changement de pièce sur des machines
outils pour accroitre la durée de vie de la machine par rapport à la durée de vie qui est prédéfinie par
rapport au phénomène d’obsolescence technique…
Ce ne sont pas des dons et subventions reçues par l’entreprise (produits), on parle des dons et
subventions pratiquées par les entreprises (charges).
Il ne s’agit pas de pures libéralités. Les entreprises doivent dans leur intérêt propre pouvoir attirer à
elles une clientèle, soigner leur image de marque… Le droit fiscal est bien obligé de tenir compte que
pour des considérations commerciales ou marketing, les entreprises font faire des dons et des
subventions au profit de tiers.
Les cadeaux ne sont pas exclus de la déductibilité fiscale au titre des frais généraux.
Art 39-5 CGI : les cadeaux de toute nature sont déductibles mais à deux conditions :
Par leur montant, ils ne doivent pas être excessifs
Ces cadeaux doivent avoir été faits dans l’intérêt de l’entreprise
Si ces deux conditions ne sont pas réunies, l’administration fiscale va pouvoir à l’occasion d’un
contrôle réintégrer ces éléments pour exclure de la déductibilité pratiquée le montant du cadeau
(théorie de l’acte anormal de gestion).
L’entreprise doit démontrer en cas de contrôle que le cadeau a été fait dans l’intérêt de l’entreprise.
Mais l’administration fiscale peut démontrer que le montant est excessif.
Les entreprises peuvent faire des cadeaux à leurs salariés. Mais les dépenses ne doivent pas être
excessives – cadeaux d’usage parfaitement acceptés.
Ce n’est pas rare que les entreprises fassent des cadeaux d’échantillons : c’est un geste commercial
dans l’intérêt de l’entreprise. C’est dans les usages et le montant reste raisonnable.
***
L’administration fiscale essaie d’éviter les dérives. Quand elle craint une dérive, elle va opérer une
traçabilité parfaite des cadeaux effectués.
Les entreprises doivent établir un relevé spécial des cadeaux où sont répertoriés tous les cadeaux
faits, sauf :
pour les cadeaux TVA inclus < 69 euros.
si le montant total des cadeaux < 3000 euros.
Ce relevé des cadeaux facilite les contrôles de l’administration fiscale => article 54 poitère CGI qui
renvoie à l’annexe 4 J 4ème CGI.
Les cadeaux d’usage reçus par les salariés sont sujets à une discussion par rapport à l’IS des salariés.
Lorsque ces cadeaux offerts aux salariés par leur employeur sont d’une valeur inférieure à 161 euros,
le cadeau d’usage n’est pas imposable au titre de l’IR.
Les dépenses de parrainage se définissent comme des frais engagés dans le cadre d’opérations à
caractère philanthropique, éducatif, scientifique, sociologique, humanitaire, sportif, culturel…
Cette opération recourt à une mise en valeur d’élément du patrimoine artistique…
Ces dépenses représentent le fait de reverser à ces causes une fraction du prix de vente afin de
permettre aux associations d’organiser des manifestations parrainées. Cela permet de faire du
marketing, d’avoir une meilleure image de marque…
Ces dépenses sont conformes a priori à l’intérêt de l’entreprise, c’est ce que pose en principe l’article
39-1 (7e) CGI mais en posant une double condition à la déductibilité de ces dépenses au titre des
frais généraux :
Qu’elles soient engagées conformément à l’intérêt de l’entreprise
Que le montant de la dépense de parrainage de soit pas excessif.
Ex : entreprise de vente par correspondance qui s’était engagée à reverser 5% du prix des achats à des
associations humanitaires pour financer les projets sélectionnés par l’association. On avait des
activités en lien avec l’activité de l’entreprise et parfaitement déterminées et dont le montant
n’était pas disproportionné -> arrêt CE février 2012.
3. Le mécénat d’entreprise
Cela consiste pour l’entreprise a consentir des dons à des bénéficiaires limitativement définis, soit
au profit d’un organisme d’intérêt général, soit au profit d’un établissement d’enseignement
supérieur, soit au profit de sociétés ou d’organismes de recherche agrées, soit au profit
d’organismes public ou privé dont la gestion est désintéressée et qui ont pour but de présenter
au public des œuvres (théâtre, musée/ art, cinéma…), au profit de fondations du patrimoine, au
profit d’associations agrées qui ont pour objet la restauration de monuments historiques privés,
au profit de fondations d’entreprise…
Le droit fiscal s’intéresse à ces frais de plusieurs manières. Il existe en France, et c’est
particulièrement développé, les crédits d’impôt liés à la recherche :
Le crédit d’impôt recherche : article 199 B ter et 244 quater CGI
Le crédit d’impôt innovation : uniquement pour les PME, prévu à l’article 244 quater B-1
CGI.
Ce n’est pas ce dont on va parler.
Il s’agit des dépenses engagées par l’entreprise et qui vont déboucher sur la reconnaissance d’un
droit de propriété industrielle (ex : brevet) et l’utilisation par l’entreprise des fruits de cette
recherche.
Traitement comptable de la dépense : art 311-3 CGI distingue deux phases dans l’engagement
de ces dépenses :
La phase de recherche : toute la période pendant laquelle l’entreprise réalise des dépenses pour faire
des recherches, concevoir un produit, etc. Toutes ces dépenses faites alors qu’on est encore dans une
phase de recherche (pas sur de trouver) sont immédiatement déductibles au titre de l’exercice de
rattachement.
Traitement fiscal : ce sont les solutions comptables qui vont dicter le traitement fiscal.
Pour les frais de la phase de recherche ce seront fiscalement des frais généraux déductibles
immédiatement.
Pour les frais de la phase de développement,
o si l’entreprise n’a pas opté pour une autre solution, les frais de dépenses vont être traitées par
une comptabilisation en tant qu’immobilisation,
o soit si l’entreprise à fait le choix de déduire immédiatement les dépenses au titre des frais
généraux, alors il en sera de même sur le plan fiscal.
Les dépenses ainsi engagées dans chacune des deux phases seront nécessairement comptabilisées en
charges déductibles au titre des frais généraux de l’exercice fiscal de rattachement.
Comptablement
->possibilité de passer en charges ses frais déductibles
->peut décider d’immobiliser le coût de ces dépenses à condition que :
le logiciel élaboré ait des chances d’être utilisée de manière suffisante (être à
disposition de l’entreprise sur la durée).
Fiscalement
On va avoir le même choix mais il y aura une exclusion de la possibilité d’amortissement des
immobilisations. Si l’entreprise décide comptablement d’immobiliser les dépenses utilisées, sur le
plan fiscal elle va pouvoir dans tous les cas quand bien même l’entreprise aurait comptablement
immobilisé les dépenses, fiscalement le déduire au titre des frais généraux (on a ainsi un
changement de choix entre comptable et fiscal : amortissement comptable mais fiscalement on fait
une déduction immédiate au titre des frais généraux -> retraitement extracomptable).
Les marques
Elles sont très utiles à l’entreprise. Le droit fiscal impose de distinguer deux cas de figures : on va
définir les classes de produit choisis, il faut déposer la marque dans la classe de produit dans laquelle
on se situe mais être plus large pour éviter que quelqu’un ne puisse déposer une marque similaire dans
une catégorie voisine.
Elle va générer des frais. Elles sont considérées comme ne pouvant jamais être immobilisées : on
considère qu’une marque nouvelle n’a pas encore été exploitée -> on n’est pas certain que cette
marque nouvelle va procurer un avantage à l’entreprise (il y a des marques qui n’ont aucun
succès).
Pour ce motif, comme on ne peut pas se représenter l’avantage de la marque dans la durée, on ne peut
pas faire d’immobilisation et donc les marques crées par l’entreprise seront comptabilisées dans les
frais généraux et donc déductibles immédiatement.
C’est une marque préexistante qui bien souvent aura été utilisé (déchéance si pas d’utilisation
pendant 5 ans). On a une présomption -> ces marques ont fait leur preuve et procurent à
l’entreprise une utilité certaine dans le temps (si on achète une marque c’est qu’elle a un intérêt
pour l’exploitation de l’entreprise).
Les dépenses qui ont permis l’achat de la marque ne sont pas déductibles au titre des frais
généraux mais doivent être immobilisées.
Cette immobilisation n’est pas amortissable : on considère qu’une marque normalement exploitée
ne perd pas de valeur – elle garde la même valeur ou alors peut augmenter. Comptablement et donc
fiscalement, si cette marque se dépréciait il faudrait comptabiliser une dépréciation de cet élément
d’actif.
Par 2 – Délimitation des frais généraux
Le contrôleur peut exclure du résultat fiscal la déduction qui avait été pratiqué.
Si l’entreprise a choisi de déduire immédiatement la dépense au titre des frais généraux et qu’en cas
de contrôle l’administration fiscale n’est pas d’accord, l’entreprise ne peut pas ensuite choisir
d’immobiliser, c’est trop tard.
Pour le droit comptable, l’idée du critère c’est celle d’une affectation durable à l’exploitation du
bien ou non (bien qui est acquis), c’est l’idée que sur une période relativement longue l’entreprise va
tirer un profit de cette dépense.
A vocation à constituer une immobilisation toute dépense qui va apporter une utilité à l’entreprise
pour une durée supérieure à 12 mois.
Il convient de distinguer entre les dépenses qui permettent l’acquisition d’un bien corporel et les
dépenses qui permettent l’acquisition de biens incorporels.
a/ Biens corporels
Biens tels que des terrains, des constructions, du matériel/ de l’outillage/ machines, du
mobilier, des agencements, des installations
Ces biens sont acquis pour être affectés durablement au fonctionnement de l’entreprise – bien
plus que la durée qu’un exercice social
Les dépenses engagées parce qu’elles financent un avantage pour l’entreprise ne peuvent pas donner
lieu à une déduction au titre des frais généraux. Elles doivent être immobilisées comptablement.
Q°: on va ensuite se demander si elles peuvent être amortissables fiscalement (oui : déduction, non :
pas de déduction).
Le PCG prévoit qu’ils peuvent ne pas être inscrits en qualité d’immobilisations au bilan, pour ne
pas avoir à immobilier une grande quantité de petit logiciel.
Le droit fiscal admet également cette simplification et prévoit que les entreprises au lieu
d’immobiliser les petits logiciels d’une valeur qui ne dépasse pas 500 euros, peuvent faire l’objet
d’une déduction au titre des frais généraux -> on va déduire les dépenses au titre des frais généraux
au titre de l’exercice auquel se rattache les dépenses.
Attention, cela ne s’applique pas à tous les petits logiciels. Il y a des entreprises qui pour fonctionner
achètent du matériel d’un montant réduit et les affecte à l’activité parce qu’ils sont indispensable à son
activité.
Dépenses qui ont trait à l’entretien, la mise aux normes d’un bien qui est immobilisé
Il y a eu d’un point de vue comptable l’introduction des normes IFRS qui ont conduit à des
distinctions concernant l’immobilisation et l’amortissement d’un certain nombre de dépenses.
Dépenses faites sur un bien immobilisé :
- Dépenses d’entretien, de réparation et de mise aux normes
- Dépenses de remplacement d’un composant du bien immobilisé
- Dépenses de modification de la structure d’un bien immobilisé
Catégorie de dépense la plus courante. Les dépenses engagées n’apportent aucun changement au
bien – il s’agit de la conservation du bien dans son ensemble -> maintenir au bien sa valeur.
Ces dépenses ne seront jamais immobilisées bien qu’elles portent sur un bien qui lui est
immobilisé. Elles seront déductibles au titre des frais généraux.
Certains biens immobilisés ont une structure qui elle a vocation à durer dans le temps. La structure
de ce bien fait l’objet d’une immobilisation Il peut y avoir des composants dans la structure qui eux-
mêmes ont une durée dans le temps mais la durée d’utilisation par l’entreprise de ces composants
est moindre que la durée d’utilisation de la structure.
Ex : une flotte d’autocars -> composant (moteur) de l’autocar qui n’ont pas la même durée de vie que
l’autocar en lui-même. On va considérer que changer un moteur sur un autocar c’est plus qu’une
dépense d’entretien courant.
Il n’est pas question de passer ces dépenses en frais généraux. Donc on va immobiliser la dépense
qui consiste dans le remplacement d’un composant.
On devine que, s’agissant d’amortir ces composants, les durées d’amortissements ne seront pas les
mêmes.
Dépenses de modification de la structure du bien
Ce type de transformation qui se traduit par une amélioration du bien va donner lieu à une
immobilisation et non pas à une déduction au titre des frais généraux.
b/ Biens incorporels
Toute dépense finançant l’acquisition d’un bien incorporel doit être inscrite à l’actif du bilan (ex :
acquisition d’un fond de commerce).
Lorsque cette dépense a pour effet d’augmenter la valeur d’une immobilisation portant sur un
élément incorporel inscrite au bilan, la dépense ne peut pas être déduite au titre des frais généraux, il
s’agit du financement d’une immobilisation qui doit donner lieu à une inscription au bilan.
Arrêt CE : entreprise qui exploitait une activité en utilisant un signe distinctif, elle a voulu exporter ses
produits dans un pays où une entreprise avait déjà déposé un brevet pour la marque en question pour
les mêmes produits.
Cela va donner lieu à un procès en contrefaçon de marque. Les entreprises concurrentes tombent
alors d’accord pour conclure une transaction : le titulaire de la marque ne l’utilisait pas dans ce pays.
Moyennant versement d’une indemnité, l’entreprise étrangère a autorisé l’entreprise qui venait de
s’implanter à utiliser le signe distinctif. Cette indemnité que l’entreprise va verser pour acquérir le
droit d’utiliser la marque augmente la valeur de son fond de commerce (avant elle ne pouvait pas
commercialiser dans ce pays là) – cette indemnité le droit fiscal considère qu’elle doit être
immobilisée parce que le versement de l’indemnité valorise le fond de commerce de l’entreprise
qui verse l’indemnité. -> arrêt CE 1er mars 2001, revue de JP fiscale juin 2002 n°610.
Frais de location
En principe, les frais de location ne peuvent pas être immobilisés, ce sont des frais généraux
déductibles de l’exercice auquel ils se rattachent.
Exception :
Attention, il y a un certain type de frais de location qui confère au preneur des droits
incorporels. En matière de baux commerciaux : propriété commerciale. On a le droit au
renouvellement du bail et on ne peut pas l’évincer du local sans devoir l’indemniser de tous les
préjudices. Cela conduit à considérer qu’il y a bien un droit incorporel qui, lorsqu’il est acquis par un
achat, la dépense que va représenter cette acquisition du droit au bail doit être immobilisée.
Même chose concernant des droits des contrats de concession qui peuvent être acquis : dépense pour
l’entreprise. Ils vont pouvoir être immobilisés si plusieurs conditions sont réunies :
- Que les droits retirés par l’entreprise du contrat de concession lui procurent une source
régulière de revenu/ une utilité
- Qu’il y ait une durée suffisante/ pérennité suffisante
- Que ce droit soit cessible/ susceptible de faire l’objet d’une cession
Alors, les coûts d’acquisition de ce droit sur une concession seront immobilisés.
Dépenses engagées pour l’acquisition d’une immobilisation
Pour acquérir une immobilisation, il y a des frais accessoires qui doivent être engagés (frais de
transport, mise en route de la machine, formation du personnel, frais de montage, frais d’assurance…).
Fiscalement, ces frais d’acquisition ne constituent pas des charges déductibles mais devraient
être immobilisés tout comme la dépense qui a permis l’acquisition elle-même de l’immobilisation.
Il existe quand même des règles particulières concernant les titres de portefeuille ou de
participation parce qu’il existe des régimes dérogatoires et notamment pour les sociétés soumises à
l’IS (attention voir s’il existe des régimes dérogatoires pour les cas pratiques !! Réflexe !).
Il y en a plusieurs types. On vise des hypothèses où, parce qu’il existe un texte, la dépense qui se
rattache à l’exercice et qui devrait être déductible va, en vertu du texte, cesser de l’être.
Article 39-4 CGI : interdit de déduire fiscalement un certain nombre de dépenses limitativement
énumérées qui d’un point de vue fiscal ne sont pas à classer dans les frais généraux car ce sont des
dépenses somptuaires. Mais pourtant il s’agit bien de dépenses engagées dans l’intérêt de
l’entreprise.
Cette exclusion de toute déduction résulte de l’article 39-2 CGI qui dispose que les sanctions
pécuniaires et pénalités de toute nature mises à la charge des entreprises contrevenant à des
obligations légales ne sont pas admises en déduction du résultat imposable.
Peu importe la loi qui a été violée, peu importe si la pénalité a été prononcée par un tribunal ou
imposée par une autorité administrative ou indépendante, il n’y a pas de distinction à faire.
Mais le texte ne vise pas les sanctions pécuniaires qui peuvent être liquidées par un tribunal dans
un litige. Il ne s’agit pas de pénalités au sens du texte, sauf si au titre de la théorie de l’abus de droit
ces D&I venaient sanctionner un comportement illégitime des dirigeants. En revanche, les amendes et
les pénalités en tout genre ne sont pas déductibles fiscalement.
Ce sont des aides qui n’ont pas de caractère commercial et qui sont procurées à une autre
entreprise ne seront pas déductibles.
On vise une aide consentie par une entreprise à une autre entreprise. Les aides qui ont un caractère
commercial : qui mettent en présence un fournisseur et un fourni et qui visent à entretenir la
relation commerciale entre les parties constituent des aides qui sont déductibles fiscalement.
En revanche, il existe une autre catégorie d’aide : aides à caractère financier – l’aide qui est fournie
par une entreprise à une autre n’est pas destinée à soutenir un flux d’affaires mais par exemple à
soutenir une participation dont on ne veut pas avoir à déprécier les titres. Ces aides purement
financières ne sont pas déductibles du résultat imposable de l’entreprise qui les dispense.
La théorie de l’acte anormal de gestion est née d’une interprétation du CE de l’article 38-1 CGI qui
dispose que le bénéfice imposable est le bénéfice déterminé d’après les résultats d’ensemble des
opérations de toute nature effectuées par l’entreprise au cours de l’exercice. Le CE a rajouté un
petit nombre de phrase : la théorie complète le texte en disant des opérations de toute nature oui mais
qui en raison de leur objet ou de leur modalité sont conformes à une gestion normale de
l’entreprise.
Cad qu’il y a des opérations de l’entreprise mais qui apparaissent comme anormales.
Si le comportement de l’entreprise est anormal au regard de ces modalités de fonctionnement, la
déductibilité qui devra être acquise d’un point de vue fiscal peut être remise en cause sur le
fondement de la théorie de l’acte anormal de gestion.
Ex : chef d’entreprise qui se fait octroyer une rémunération – il peut être anormal de prélever cette
rémunération autorisée si la société va financièrement très mal et si elle ne peut pas financer la
dépense que cela représente.
Ex : cas où la dépense n’est pas autorisée.
Section 2 – Les amortissements
Les amortissements sont là pour permettre à l’entreprise d’opérer des déductions fiscales au titre
de ces dépenses considérées comme des immobilisations.
L’amortissement est une notion comptable qui consiste pour certaines immobilisations inscrites au
compte de bilan à prendre en considération la dépréciation de ces biens au fil du temps. Le bien
considéré perd de la valeur d’une manière irréversible. L’idée c’est de permettre l’amortissement de
l’immobilisation.
Cette immobilisation est comptabilisée pour le coût historique du bien (la dépense d’origine).
L’idée de pratiquer des amortissements c’est au lieu de maintenir exercice après exercice cette même
valeur du coût historique, on va tous les ans la diminuer en pratiquant un amortissement, cela doit
représenter la perte de valeur de ce bien par rapport à la durée prévisible de l’utilisation du bien
par l’entreprise.
Exercice après exercice en pratiquant cette dotation aux amortissements, on va venir diminuer le
résultat comptable.
Pendant très longtemps les définitions comptables et fiscales des amortissements étaient identiques, le
montant des amortissements pratiqués était déduit fiscalement, identité entre les résultats comptables
et fiscaux.
Modification depuis 2005, les normes qui ont influencé le droit comptable ont eu pour effet d’être
moins favorable pour les entreprises du point de vue des amortissements à pratiquer. Le droit fiscal lui
a voulu maintenir les avantages qui existaient. Alors aujourd’hui on va avoir un retraitement
extracomptable et des amortissements dérogatoires.
Pb : le droit fiscal, pour des raisons d’opportunités, peut vouloir restreindre les possibilités
d’amortissement.
Ex : véhicules de tourisme (limite du montant qui peut être amorti – pas de lien avec le coût
historique).
Selon le PCG, un actif amortissable est celui dont l’utilisation par l’entreprise est déterminable
dans sa durée.
Utilisation = consommation des avantages économiques, techniques qui s’attachent à cet élément
d’actif.
- Que l’actif soit un bien ou un droit identifiable/ parfaitement déterminé et que ce bien ait
une valeur économique
- Que l’entreprise ait le contrôle avec une fiabilité suffisante de cet élément d’actif : cela
suppose la plupart du temps que le bien ou le droit l’entreprise en soit le propriétaire ou le
titulaire (droit réel sur la chose).
Atténuations à cette règle :
On a une difficulté lorsque l’entreprise n’a qu’un droit de jouissance.
Ex : crédit bail – le preneur ne peut pas immobiliser le bien et pratiquer des amortissements dessus, il
n’en a que la jouissance. L’entreprise utilisatrice du bien elle va pouvoir déduire les dépenses qu’elle
engage soit au titre des frais financiers ou au titre des frais de location dans la catégorie des frais
généraux.
Immobilisations incorporelles : on trouve les droits de PI, les droits de propriété commerciale, les
titres de participation dont l’entreprise est titulaire dans une autre société.
Quand bien même des biens rempliraient ces conditions d’immobilisation, il n’en demeure pas moins
que la dépense engagée peut très bien être passée en frais généraux (ex : petits matériels qui ne
dépassent pas 500 euros).
L’entreprise peut alors faire un choix entre immobilisation et déduction immédiate au titre des
frais généraux.
Une immobilisation est amortissable ou non amortissable selon que la durée prévisible de
consommation de ses avantages économiques est limitée ou non limitée dans le temps.
Utilisation dans le temps des avantages économiques de l’élément d’actif pas limitée dans le temps
-> pas à pratiquer d’amortissement.
Utilisation dans le temps des avantages économiques de l’élément d’actif limitée dans le temps
-> on peut pratiquer un amortissement.
Pour le reste, la perte d’utilité économique du bien dans le temps peut être due à plusieurs facteurs :
cela peut être l’usure d’un bien, ou être dû à l’évolution technologique (plus intéressant par rapport au
progrès)… La vision du droit fiscal/ comptable est indépendante de ce qu’il peut se passer d’un
point de vue économique. On a des immobilisations qui peuvent très bien prendre de la valeur dans le
temps (ex : une voiture qui deviendrait de collection).
Exceptions au fait que tout élément d’actif immobilisé soit amortissable : ne sont pas amortissables
- un terrain nu ne perd pas d’utilité dans le temps, en revanche s’il y a des constructions
alors l’immeuble sera parfaitement amortissable.
- les œuvres d’art ne sont pas amortissables.
Et si ce bien qui n’est pas amortissable perd de la valeur ? On a d’autres mécanismes qui entrent en
ligne de compte -> on va pratiquer une dépréciation. Cela va permettre de réduire la valeur du bien
par rapport à son coût historique.
C’est vrai aussi pour les biens amortissables -> on peut compléter l’amortissement du bien par une
dépréciation.
Lorsqu’on a une immobilisation qui est amortissable, il faut répartir le coût historique du bien sur
sa durée probable d’amortissement.
- Base de l’amortissement
- Techniques d’amortissement
A) Base d’amortissement
La base d’amortissement est un peu complexe : depuis 2005 en matière comptable il apparait de très
nombreuses hypothèses dans lesquelles la base de l’amortissement n’est pas unique, il va falloir
éclater l’amortissement pratiqué entre la structure de l’immobilisation et le(s) composant(s) que l’on
distingue de la structure. On aura donc plusieurs bases d’amortissement.
Avant 2005, les biens étaient amortis sur une base unique.
Aujourd’hui comptablement il faut ventiler le coût de certaines immobilisations entre la valeur de
la structure du bien et celle du ou des composants distincts de la structure qu’on est amené à faire
apparaitre.
Critères ?
- Nature du bien
- Durée d’utilité du bien
Ex : entreprise qui achète un immeuble (amortissement sur 30 ans pas de problème) mais toiture en
mauvais état (et on sait qu’elle ne durera pas plus de 15 ans) – le composant que constitue la toiture on
va le distinguer de l’immeuble et l’amortir sur 15 ans et non pas 30.
Cas où on la distinction
- Il faut que la valeur du composant soit significative par rapport à la valeur de la structure
o Distinction si valeur composant > 500
o Distinction si valeur composant < 500 mais > 15% de la valeur de
l’immobilisation
- Il faut que la différence de durée de vie des composants par rapport à celle de la structure
soit significative –> la durée d’utilisation du composant < 80% de la durée de la
structure.
Attention : si le composant a une utilité pour l’entreprise d’une durée < 12 mois, il ne doit pas être
immobilisé. La dépense que représente son acquisition est directement déduite au titre des frais
généraux de l’exercice de rattachement de la dépense.
2. La prise en compte de la valeur d’origine de l’immobilisation pour définir la
base de l’amortissement
Plusieurs hypothèses :
L’amortissement va se faire sur une base d’amortissement qui est la valeur d’origine du bien – le coût
d’acquisition du bien.
Coût d’acquisition = prix d’acquisition + frais accessoires (frais de transport, frais d’assurance,
droits de douane, frais d’installation et de mise en route…).
Certains de ces frais accessoires peuvent sur option de l’entreprise être directement passés en
charges
et non pas entrer dans la base d’amortissement :
- Droits de mutation
- Honoraires et frais d’acte
Les frais financiers qui pourraient être engagés à l’occasion de l’acquisition ou de la production de
l’immobilisation,
Choix :
- doivent être comptabilisés en tant que charges.
- autorisées si elles le souhaitent à incorporer ses frais financiers dans le coût
d’acquisition lorsqu’ils sont engagés sur une durée supérieure à un exercice
(> 12 mois).
Cette immobilisation d’un bien acquis à titre gratuit augmente l’actif de l’entreprise, cette valeur
vénale constituera un produit exceptionnel imposable au titre des résultats de l’entreprise.
Lorsqu’un bien est apporté en nature, la base d’amortissement va être définie par rapport à la valeur
d’apport qui est retenue dans l’acte d’apport (article 38 quinquise 1 c) annexe 3 CGI).
La base d’amortissement est définie par rapport au coût d’acquisition des matières premières +
charges directes ou indirectes de production. Tout cela doit permettre d’évaluer la base
d’amortissement.
C’est le coût de revient (article 38 quinquise 1 d) annexe 3 CGI).
On va ensuite pratiquer sur la base et la durée retenues l’une des techniques d’amortissement. Mais
d’autres facteurs peuvent interférer sur la base d’amortissement.
Pour l’exercice N+1 -> base d’amortissement = valeur égale à son prix d’acquisition diminué de
l’amortissement.
On a un autre phénomène indépendant des amortissements pratiqués, il arrive que l’on constate
qu’une immobilisation a perdu de sa valeur indépendamment de tout amortissement pratiqué :
obsolescence technique.
Quand il y a un écart significatif entre valeur vénale et valeur comptable (après amortissements), il
faut pratiquer une dépréciation sur l’élément d’actif.
Cette dépréciation vient en déduction de la valeur nette comptable du bien. -> perte significative de
valeur du bien
Cela va venir impacter la base de l’amortissement pour les exercices suivants.
On a certains biens pour lesquels on va avoir une modification de la base d’amortissement parce
qu’on est certain que celui-ci à la fin de son amortissement aura une valeur résiduelle qui est
parfaitement définissable au moment où on acquière le bien et où on l’immobilise.
Il ne peut pas être à zéro en fin d’immobilisation.
Il va être considéré que la base d’amortissement c’est le prix d’acquisition diminué de la valeur
de revente qui est certaine et parfaitement connue, cela réduit la valeur d’amortissement. On va
amortir sur une valeur moindre.
Ex : entreprises qui acquièrent des flottes de véhicules -> vente avec rachat de véhicule. L’entreprise
achète par exemple le bien pour 5 ans et l’entreprise sait qu’elle va revendre ce véhicule au
constructeur pour un prix qui est connu d’avance (par rapport au kilométrage… attention les
stipulations du contrat peuvent faire que le prix va changer, si on dépasse de nombre de kilométrage
prévu…).
Si cette règle s’impose comptablement, elle ne sera pas obligatoire fiscalement. Cela permet à
l’entreprise d’amortir plus et de déduire plus exercice après exercice. Il va falloir faire un
retraitement extracomptable de ce surcroit d’amortissement que l’on pratique comptablement
mais que l’on ne peut pas faire fiscalement -> on parle de la technique de l’amortissement
dérogatoire.
B) Techniques d’amortissement
Les normes comptables n’imposent pas de méthode particulière pour le calcul de l’amortissement.
Les entreprises doivent choisir les techniques d’amortissement qui traduisent le mieux la
consommation des avantages économiques qu’elles attendent de cette immobilisation.
- Amortissement linéaire : la dotation aux amortissements se fait avec un taux constant sur
toute la durée d’amortissement du bien
- Amortissement dégressif : on amorti plus au début et moins à la fin de la période
d’amortissement
Article 39 B CGI : à la clôture de chaque exercice lorsque l’on va procéder à la dotation aux
amortissements, la somme des amortissements effectivement pratiqués depuis l’acquisition du
bien, la création de l’immobilisation ne peut être inférieure au montant des amortissements
calculés sur la période suivant le mode linéaire.
A défaut, l’entreprise perd définitivement le droit de déduire la fraction des amortissements qui
ont ainsi été différés (pas été pratiqués) au moins à hauteur de ce qu’aurait donné un
amortissement linéaire.
Donc d’un point de vue fiscal, une seule obligation : il faut que la dotation pratiquée à chaque
exercice soit au moins égale aux amortissements qui seraient pratiqués selon la technique des
amortissements linéaires.
Le CGI n’est pas en train de dire que la seule technique fiscalement admissible pour amortir une
immobilisation ce serait l’amortissement linéaire. Le CGI traite des amortissements dégressifs, ils
existent fiscalement.
Les textes traitent aussi des amortissements différés mais qui sont réguliers et déductibles par
opposition aux amortissements différés non réguliers et non déductibles (non conformes à la loi donc
non déductibles).
On a enfin la notion d’amortissement exceptionnel. Dans certains cas l’administration fiscal veut
aider les entreprises en trésorerie. Elle va leur permettre de s’écarter complètement de l’amortissement
comptable pour accélérer l’amortissement sur le bien.
1. L’amortissement linéaire
Annuité
C’est l’amortissement de droit commun. Cela veut dire que l’annuité est constante et calculée sur
toute la durée de l’amortissement du bien. On va déduire toujours la même valeur.
Ex : machine outil de durée d’utilité de 5 ans – amortie sur 5 ans -> taux d’amortissement = 1/5eme
donc 20%.
Durée d’amortissement
Sur le plan comptable, c’est à l’entreprise d’apprécier la durée totale d’amortissement en tant
compte de différents facteurs :
- Politique de renouvellement des matériaux de l’entreprise
- Dégrée d’obsolescence prévisible du bien
- Conditions d’utilisation du bien
Sur le plan fiscal, on a le critère des usages professionnels. Le CGI à l’article 39-1 2e dispose que
les amortissements réellement effectués par l’entreprise sont ceux qui correspondent aux
amortissements généralement pratiqués d’après les usages de chaque nature d’exploitation/ de
commerce.
Donc il est possible de choisir une durée d’amortissement qui est liée à l’amortissement
habituellement pratiquée dans tel métier, exploitation…
Ces usages ont toujours été favorables : les durées d’amortissement prévues par ces usages sont
généralement nettement plus courtes que ce qu’aujourd’hui on pratique comptablement, donc on va
amortir sur une durée plus faible d’un point de vue fiscal. Le droit fiscal admet que l’entreprise
amortisse selon un usage professionnel et retienne fiscalement une durée d’amortissement plus
courte que celle qui sera pratiquée comptable. On va donc amortir plus vite, on va déduire plus
chaque année fiscalement que comptablement.
En pratique, l’administration fiscale ne remet pas en question ces amortissements par usages
professionnels si l’écart entre comptable et fiscal < 20%.
Attention, cela peut porter sur des immobilisations où on aura distingué la structure par rapport
à un ou plusieurs composants. Il va falloir pour la structure d’un côté et pour chaque composant
définir la durée d’amortissement (qui ne sera pas la même) et le pourcentage qui sera pratiqué pour
l’amortissement.
C’est normalement la date de mise en service du bien : on amortie sur une durée réelle d’utilisation.
Théoriquement, la première annuité devrait être réfractée au prorata temporis (nombre de jours où
on va utiliser le bien à partir de sa mise en service).
On simplifie en amortissant sur la durée de l’exercice de 12 mois.
2. L’amortissement dégressif
Le système de l’amortissement dégressif a été introduit pour des raisons économiques : permettre à
une entreprise d’amortir le bien plus sur les premières années.
Cela permet de déduire plus au début et de dégager plus de trésorerie -> gain de trésorerie (paie
moins d’impôt car moins de produits taxables). Si l’entreprise a pu rapidement constituer une
trésorerie peut être qu’elle va réaliser plus d’amortissements.
L’amortissement dégressif ce n’est jamais une obligation, c’est une opportunité laissée à
l’entreprise. Rien n’interdit à une entreprise qui a mis en œuvre un amortissement dégressif de
revenir à un amortissement linéaire pour la fin de l’exercice.
Seuls certains biens peuvent donner lieu à un amortissement dégressif.
L’annuité d’amortissement
Article 39 A 1 CGI : annuité = valeur nette comptable * taux d’amortissement pour chaque
annuité d’amortissement.
On va pour chaque annuité multiplier le coefficient par l’amortissement linéaire et on obtiendra
l’amortissement dégressif.
Taux d’amortissement dégressif = taux d’amortissement linéaire * coef
Pour le point de départ de l’amortissement dégressif, on prend en compte pour calculer la première
annuité le 1er jour du mois de la mise en service.
Donc chaque année d’amortissement, il faut retrancher la valeur amortie lors de l’exercice
précédent à la valeur d’acquisition.
La base d’amortissement est diminuée de manière plus forte qu’en cas d’amortissement linéaire.
Ces coefficients de temps en temps le législateur les change. Lorsqu’il veut modifier les taux/ coef, il
rajoute un texte qui dit que « les immobilisations amorties à partir de X date… seront amortis à un
taux… ». Mais on ne change pas les taux pour les amortissements qui sont en cours lors du
changement.
Cette notion est destinée à traiter du différent d’amortissement entre les amortissements
comptables et fiscaux réalisés pour le même exercice.
Ex1 : comptablement, cas où la durée effective d’utilisation du bien < durée normale d’utilisation
(prévisible comptablement). Il faut tenir compte de cette correction apportée à la base
d’amortissement.
En matière fiscale, l’entreprise a le choix de ne pas prendre en considération la valeur résiduelle .
L’entreprise peut décider qu’elle va fiscalement amortir en prenant comme base d’amortissement
uniquement la valeur d’acquisition et sans prendre en compte la valeur résiduelle (de revente).
Il faut donc effectuer un retraitement extracomptable.
C’est le cas où la valeur d’utilisation est certaine. On va déduire du coût d’acquisition la valeur de
revente du bien (la valeur résiduelle). La base d’amortissement est réduite.
L’administration fiscale admet que l’entreprise lorsqu’elle va définir la base d’amortissement fiscal ne
prenne pas en compte la valeur résiduelle du bien et donc la base d’amortissement a une valeur
supérieure. On va amortir plus fiscalement que comptablement.
Ex2 : sur le plan comptable, les entreprises doivent amortir sur la durée réelle de la machine ou du
bien immobilisé.
Mais sur le plan fiscal, les entreprises peuvent retenir une durée normale (comptable prévisible) <
durée effective d’utilisation s’il existe un usage professionnel.
Si on amorti sur une durée plus courte fiscalement que comptablement, on va amortir plus chaque
année fiscalement que comptablement. Il faudra donc pratiquer un retraitement extracomptable.
On a un supplément d’amortissement fiscal par rapport à l’amortissement comptable.
Cette dotation comptable est comptabilisée au titre des charges de chacun des exercices. Pour le
compte de bilan, cela vient impacter la valeur nette comptable du bien qui va être diminuée par
rapport au coût d’acquisition année après année.
Il va y avoir une dotation fiscale qui va être comptabilisée comme une charge exceptionnelle -> on
met le différentiel d’amortissement dans un compte de provision pour comptabiliser
l’amortissement dérogatoire.
Alors il va y avoir un moment où la dotation fiscale < dotation aux amortissements (comptable). Cette
différence va être prélevée sur le compte de provisions. On va inscrire le supplément
d’amortissement sur un compte de provision (différence entre dotation fiscale et dotation
comptable).
On est en train de donner un simple avantage en trésorerie à l’entreprise, on va lui permettre d’amortir
fiscalement plus vite que comptable, mais à la fin de la période d’amortissement on sera revenu à
zéro.
L’amortissement dérogatoire permet de retraiter le différentiel entre l’amortissement comptable
et fiscal.
4. L’amortissement exceptionnel
L’amortissement exceptionnel est une notion purement fiscale. Cela consiste pour le législateur à
conférer aux entreprises, qui investissent dans certaines immobilisations dans une période de temps
limitée par la loi, l’équivalent d’une subvention fiscale.
On va leur permettre parce qu’elles ont investi dans telle immobilisation de pratiquer un
amortissement considérable sur la dépense de l’immobilisation sur une très courte période.
Ex1 : robots industriels acquis ou fabriqués par des PME avant le 31 décembre 2015. Cela permet
d’amortir le robot sur une durée allant jusqu’à 24 mois. Article 39 AH CGI
Ex2 : imprimantes 3D acquises ou fabriquées par des PME à compter du 1er octobre 2015 et jusqu’au
31 décembre 2017. Elles peuvent faire l’objet d’un amortissement exceptionnel jusqu’à 24 mois.
Article 39 A1 CGI.
5. L’amortissement différé
L’amortissement différé est une notion qui ne correspond pas à une technique particulière
d’amortissement mais à une possibilité qui peut être utilisée par une entreprise pour différer la
dotation aux amortissements qui doit être normalement pratiquée.
La dotation des amortissements, qui doivent être fiscalement réalisés, doit être au minimum égale
dans son montant à ce que l’on obtient en appliquant la technique de l’amortissement linéaire.
Cette règle n’empêche pas l’entreprise de pratiquer des amortissements dégressifs bien sur. C’est
pour cela que l’on peut voir apparaitre les amortissements différés.
Le cas visé est celui où l’entreprise (si autorisée) a retenu l’amortissement dégressif. Par l’application
du coefficient par lequel on multiplie l’amortissement linéaire, on a un amortissement dégressif.
Il peut alors arriver que l’entreprise, à un moment donné, décide de différer au cours d’un exercice
l’amortissement qu’elle devrait pratiquer au titre de cet exercice sans pour autant se mettre en
infraction avec les dispositions du droit fiscal ou du droit comptable.
Il suffit que l’entreprise ait pris de l’avance par la technique de l’amortissement dégressif.
Ainsi, l’entreprise a déjà procédé à des amortissements pour un montant supérieur de ce qui
aurait été obtenu avec l’amortissement linéaire.
Alors l’entreprise peut légitimement décider de ne pas procéder à la dotation aux
amortissements qu’elle devrait appliquer sur ces amortissements.
Cela peut s’expliquer afin de diminuer la dotation aux amortissements pour ne pas aggraver une
perte qui va apparaitre à la clôture de l’exercice. A amortir trop, on risque de faire des pertes.
Cela a un intérêt et c’est légal ! Comme on déduit moins, on va faire une perte moindre.
On peut faire cela jusqu’au premier exercice bénéficiaire, il faudra alors rattraper les
amortissements qui auraient du être pratiqués.
Il s’agit de l’amortissement qu’une entreprise décide de ne pas pratiquer alors qu’elle n’a pas
déjà pratiqué une dotation aux amortissements = au montant des amortissements obtenus avec
la méthode des amortissements linéaires.
Ce refus de pratiquer ces amortissements, légalement requis, constitue une faute comptable. On
fausse le résultat comptable que l’on obtient, et c’est une faute fiscale, pour certaines sociétés c’est le
délit de présentation de bilan inexact.
Sanctions fiscales :
- L’entreprise va perdre définitivement le droit à déduire la fraction des amortissements
différés, qu’elle n’a pas pratiqué, de son résultat ou de ses résultats futurs.
- On va comptabiliser une plus value nette comptable : du point de vue de la plus value, on va
considérer que l’entreprise a bien pratiqué les amortissements alors que ce n’est pas le cas.
Alors le but du législateur est que la valeur comptable du bien lors de la revente soit la plus
faible possible. On aura une plus valeur à court terme à comptabiliser.
Par 3 – La déductibilité des amortissements
L’administration fiscale veut pouvoir pratiquer des contrôles de la déduction des amortissements.
On peut avoir des entreprises qui commettent des erreurs dans la comptabilisation de certaines
dépenses (c’est important comme on prend le résultat comptable pour définir le résultat fiscal).
Ex : entreprise qui va prendre en compte une dépense qui ne ressorti pas à la catégorie des frais
généraux et mais comme une immobilisation et donc pratiquer une dotation aux amortissements sur
cette dépense qui va donner lui à une déduction sur plusieurs exercices. On ne déduit donc pas une
seule fois mais plusieurs fois sur plusieurs exercices. L’administration va rejeter la déduction au titre
des frais généraux mais l’entreprise ne pourra pas non plus alors comptabiliser au titre d’une
immobilisation et donc il ne peut pas y avoir de déduction fiscal de cette immobilisation, l’entreprise à
tout perdu.
Il faut renseigner un imprimé pour faire apparaitre toutes les dotations aux amortissements.
Le défaut de cette formalité n’a pas pour effet d’éliminer la possibilité de déduire mais elle va
encourager l’administration à contrôler et il y a une amende qui est exigible par infraction constatée.
Ex1 : les dépenses somptuaires relatives à certains biens ne peuvent pas donner lieu fiscalement à
une déduction d’un quelconque amortissement comptablement pratiqué.
Ex2 : les véhicules de tourisme -> les entreprises peuvent utiliser plusieurs types de véhicules
(véhicules de société, véhicules utilitaires -> la TVA peut être récupérée et on peut déduire les
amortissements comptablement ET fiscalement). Les véhicules de tourisme ne sont pas bien vus d’un
point de vue fiscal. On limite ainsi les amortissements qui peuvent être pratiqués sur les véhicules de
tourisme ainsi acquis, on plafonne la base de l’amortissement pour limiter les amortissements
déductibles.
La loi utilise un critère qui est celui de l’émission de CO2 auquel les véhicules donnent lieu :
- Soit 18 300 euros TTC si moins de 200g CO2/km
- Soit 9 900 euros TTC si égal ou plus de 200g CO2/km
On aura alors un traitement fiscal différent du traitement comptable.
Ex3 : le CGI va plus loin (le CGI pense à tout !) : le CGI impose aux sociétés de crédit bail ou aux
sociétés financières de mentionner le maximum des amortissements pouvant être pratiqués sur les
véhicules de tourisme si l’entreprise l’achetait. Les loyers ne sont déductibles que dans la limite de ce
plafond de déduction (ce montant maximum).
Ex type de limitation de la déductibilité : bien mis à la disposition des dirigeants de l’entreprise ->
montant des loyers.
La notion de dépréciation est plus récente que celle de provision -> année 2000. On utilise la notion de
dépréciation pour ce que l’on appelait avant provision.
La dépréciation c’est un actif qui perd de la valeur.
La méthode utilisée pour enregistrer la valeur d’un actif c’est celle du coût historique. Cela
correspond entre autres au coût d’acquisition. Si cette valeur ne se modifie pas, on conserve le coût
historique.
Amortissements : pour certains biens pour lesquels il y a une utilité limitée dans le temps et une
consommation de cette utilité, on corrigeait la valeur du bien au moyen d’amortissements qui
viennent en déduction de la valeur d’origine exercice après exercice. A la fin de l’amortissement la
valeur nette comptable = 0.
Ici on traite d’une perte de valeur de l’élément d’actif indépendamment de toute notion de
consommation des utilités du bien. On fait apparaitre que le bien a perdu significativement de sa
valeur pour des raisons qui peuvent être totalement externes à l’entreprise (obsolescence du bien sur
le marché…). Il y a l’idée de donner de l’entreprise une image fidèle et il va alors falloir pratiquer
une dépréciation.
Cette notion peut s’appliquer d’abord sur les immobilisations non amortissables dont l’utilité
économique ne s’amoindri pas avec le temps -> méthode pour diminuer la valeur d’origine du
bien (de la valeur de la dépréciation). La valeur nette comptable chute du montant de la dépréciation
pratiquée.
Ce phénomène de dépréciation peut aussi devoir être mis en œuvre sur une immobilisation en cours
d’amortissement. Indépendamment de la consommation des utilités/ des amortissements
pratiqués, le bien peut perdre beaucoup de sa valeur.
L’entreprise a l’obligation à chaque clôture de vérifier grâce à des tests de dépréciation si la valeur
nette comptable n’est pas devenue nettement supérieure à sa valeur vénale.
La dépréciation va s’imputer sur la valeur nette comptable et restaurer la valeur effectivement
constatée. Cela va permettre une déduction au titre des charges.
La dépréciation ce n’est pas une diminution de la valeur nette du bien qui est définitive.
Au cours d’un exercice ultérieur on peut découvrir que la valeur vénale du bien va remonter.
Il faudra alors reprendre la dépréciation pour en revenir à la valeur nette comptable précédente ou
une valeur nette comptable supérieure.
On peut s’apercevoir que le bien a encore vu sa valeur vénale chuter, il faudra alors pratiquer une
deuxième dépréciation pour diminuer encore la valeur nette comptable du bien.
Il faut faire attention -> article 39 I 5e CGI : les dépréciations constituent une charge déductible des
résultats imposables comme des résultats comptables.
Certaines entreprises pour ne pas afficher des pertes peuvent vouloir minorer des dépréciations
qu’elles devraient pratiquer. Cela peut constituer un délit.
Ces dépréciations peuvent concerner des immobilisations, des stocks, des travaux en cours, des
créances, des titres en portefeuilles.
Il se peut que cet élément acquière une valeur significativement inférieure à sa valeur nette comptable
après son amortissement. Une dépréciation doit être pratiquée pour revenir à une valeur
comptable correspondante à la valeur d’usage ou à la valeur vénale du bien.
La dépréciation pratiquée au titre de l’exercice clôt va venir modifier la base d’amortissements
pour les exercices suivants.
La dépréciation est le seul moyen qui existe pour diminuer la valeur nette comptable de cet
élément d’actif et lorsque la dépréciation est pratiquée, elle vient en déduction du résultat
imposable au taux normal.
A la clôture de l’exercice et donc date de l’inventaire, l’entreprise doit contrôler le prix auquel elle
peut normalement espérer revendre ses stocks.
Sur le plan comptable, on prend en considération la valeur de l’élément de stock mais aussi des
frais accessoires. Sur le plan fiscal, les frais de commercialisation sont exclus (39 I 5e CGI).
Si le prix actuel du stock < cout revient, l’entreprise doit constater une dépréciation sur ses
éléments de stock, de manière à ramener la valeur comptable du stock à la valeur constatée.
Cette évaluation se fait par catégorie d’élément de stocks. On ne veut pas pratiquer une
dépréciation globale mais sur chaque catégorie pour que les montants des dépréciations soient bien
précisés. Cela rend nécessaire l’inventaire pour savoir ce que l’on a en stock et savoir quelle
dépréciation pratiquer. Ce sont des charges déductibles des résultats comptables et fiscaux.
Dépréciation des travaux en cours
A la date de l’inventaire, les productions en cours doivent être évalués à leur cout de revient.
Sauf que si l’on constate à la clôture que ses produits en cours ont une valeur > valeur qu’on pourra
en tirer en les livrant au client (perte pour l’entreprise), il va falloir pratiquer une dépréciation sur
ces produits en cours pour en diminuer la valeur comptable.
C’est une charge qui vient en déduction du résultat.
Créance = espérance de recevoir un paiement mais soumise à beaucoup d’aléa -> facteurs
d’insolvabilité du débiteur, contestation dans les contrats synallagmatiques du montant de la créance
en raison d’inexécutions contractuelles…
Ces facteurs permettent de constater que la créance doit faire l’objet d’une dépréciation.
Autrefois on parlait de provisions sur des créances douteuses, attention on a changé de notion !
A) Conditions de fond
Elles résultent des dispositions de l’article 39 I 5e CGI qui prévoit que les dépréciations « ne sont
déductibles que si elles sont constituées en vue de faire face à des pertes nettement précisées, que les
évènements en cours rendent probables ».
L’entreprise ne peut pratiquer une dépréciation sur une créance qu’elle a sur un tiers qui si le tiers est
dans une situation qui rend certaine ou probable la perte de valeur de la créance que l’entreprise
détient sur lui. Ex : procédures collectives – la perte de valeur est certaine -> l’entreprise ne peut plus
payer.
- Il faut qu’il y ait une évaluation fiable de la perte de valeur de l’élément d’actif à
déprécier
Autrement dit, il faut une évaluation fiable du montant de la dépréciation. Il faut que le fait
générateur de la dépréciation trouve son origine dans l’exercice en cours.
Il y a en a deux :
- Il faut que cette dépréciation ait été comptabilisée
- Que cela soit mentionné sur un relevé spécial : imprimé 2056 N
Inscription en comptabilité
En matière de dépréciation, il est interdit de déduire du résultat imposable des dépréciations qui
n’auraient pas été inscrites en comptabilité. Elle ne pourra alors pas la déduire fiscalement si
l’inscription comptable n’a pas été faite, c’est perdu totalement. On ne pourra pas déduire à N+1.
Alors le droit comptable impose dans un souci de sincérité des comptes de constituer la provision
pour tenir compte de cette sortie de ressources future.
L’entreprise ne peut constituer une provision d’un point de vue comptable que si elle s’estime
juridiquement tenue envers une tierce personne d’une obligation :
- obligation contractuelle
- obligation légale
Il faut que l’entreprise puisse rattacher le fait générateur de l’obligation à l’exercice clos.
La particularité c’est qu’il est tout à fait possible que l’entreprise n’ait eu connaissance de ce fait
générateur qu’après la clôture de l’exercice au cours duquel le fait générateur est survenu. Cela
importe peu. -> Code de commerce – article L123-20.
Pour établir la comptabilité de l’entreprise, il faut prendre en considération des risques survenus au
cours de l’exercice clôturé même si l’entreprise n’en a eu connaissance qu’après.
Mais attention, il ne faut pas constituer de provision si le fait générateur est postérieur à la
clôture de l’exercice. Cette provision serait critiquable.
B) La provision suppose une sortie de ressources
Il faut que l’obligation de l’entreprise envers les tiers soit de nature à entrainer une sortie de
ressource certaine ou probable à la date de sortie des comptes.
Les entreprises parfois constituent des provisions importantes, cela va leur permettre de diminuer leur
résultat comptable et donc fiscal si les provisions sont déductibles fiscalement.
Cette sortie de ressources soit certaine soit probable doit ne pas avoir de contrepartie au moins
équivalente. Il faut que l’entreprise parce qu’elle n’a pas de contrepartie puisse comptablement
prendre en compte cette sortie par le mécanisme de la provision. Cela donne lieu à des discussions.
Ex : entreprise qui veut résilier de manière anticiper un bail – elle va devoir prendre en considération
les frais que cela peut entrainer voir les indemnités de résiliation. La résiliation du bail ne
s’accompagne d’aucun avantage pour l’entreprise, il n’y a donc pas de contrepartie réelle, on est dans
le domaine de la provision.
Ex : entreprise qui fait des travaux dans un local, on ne fait pas de provision même si on a un doute
sur la date d’exigibilité car on a un avantage pour l’entreprise.
- Provision règlementée : cela n’a de provision que le nom – ce ne sont pas des provisions ->
pas destinées à faire face à des pertes ou charges à venir mais ce sont des aides fiscales
Il en existe plusieurs : les frais de personnel ce sont des charges déductibles – il peut y avoir des
obligations qui vont donner lieu à la constitution d’une provision.
Complément de salaire dû à un salarié sous conditions qui ne sont pas aujourd’hui certaines (ex :
intéressement sur le chiffre d’affaire).
Provisions pour indemnités de licenciement – il faut que la décision de licencier soit prise
formellement avant la clôture de l’exercice. Sinon cela ne pourra pas se rattacher à l’exercice de
référence de l’exercice clos.
Attention, il peut y avoir des divergences entre le droit fiscal et comptable : en matière d’indemnités
de licenciement, depuis 1997, les provisions constituées pour couvrir les risques en matière de
licenciement économique ne sont plus fiscalement déductibles -> retraitement extracomptable – il
faudra la réintégrer dans le résultat fiscal (art 39-1-5 al 32 CGI).
Indemnités pour départ en retraite – les salariés dans beaucoup de conventions collectives lorsqu’ils
partent en retraite ont droit à une indemnité de départ à la retraite. Et donc lorsque l’âge de la retraite
approche, l’entreprise peut constituer une provision. Elle sait qu’elle devra l’argent mais ne sait
pas exactement quand. Cette provision est déductible comptablement mais pas fiscalement ->
retraitement extracomptable (art 39-1-5 al 32 CGI).
Article 39-1-4e CGI : une entreprise ne peut déduire au titre des charges de l’exercice que les seuls
impôts déductibles et mis en recouvrement au cours de l’exercice.
Situation : c’est quand le fait générateur de l’impôt intervient au cours de l’exercice N (que l’on
clôture) mais que sa mise en recouvrement interviendra au cours de l’exercice suivant.
Si l’impôt fait partie des impôts déductibles fiscalement, il y a lieu de constituer une provision et
elle sera déductible fiscalement. Sinon il n’y aura aucune déductibilité de cette provision du point
de vue fiscal même si elle est constituée du point de vue comptable.
Une entreprise doit constater une provision lorsqu’un évènement survient au cours de l’exercice
clôturé et rend probable une condamnation de l’entreprise.
Il faut que les sommes que l’entreprise s’expose à devoir régler au demandeur constituent des
charges déductibles. Cela sera alors fiscalement déductible.
L’introduction du litige permet de constituer une provision. Cela concerne les contentieux devant les
juridictions d’Etat mais aussi les organismes d’arbitrage…
- Sont déductibles : les faits délictueux à l’égard de clients
- Ne sont pas déductibles : les condamnations au pénal
Pour qu’il puisse y avoir déductibilité d’une provision d’un point de vue fiscal, il convient de
respecter :
- Des conditions de fond
- Des conditions de forme
Il faut que l’évaluation de cette obligation/ du risque soit faite de manière fiable et
non de manière arbitraire
Il faut que l’on évalue l’obligation à l’aide de données objectives, savoir comment on a chiffré la
provision.
Il faut que la provision corresponde à une dépense à l’égard d’un tiers qui
constitue une charge fiscalement déductible
- Inscription en comptabilité
Il existe une différence en matière de provision : si une entreprise n’a pas constitué
comptablement une provision qui eu été possible voire obligatoire, elle peut néanmoins
prétendre la constituer après coup et la déduire de son résultat imposable si la dépense correspond
à une charge déductible.
Ex : entreprise qui a commercialisé des produits défectueux et fait l’objet de contentieux. Garantie
légale des vices cachés -> l’entreprise sait qu’il y aura à un moment mise en cause de sa responsabilité.
Elle ne comptabilise cependant pas cette provision lors de l’exercice N. C’est fautif d’un point de vue
comptable mais ce n’est pas une faute fiscale. L’entreprise à la clôture de l’exercice N+1 va
constituer une provision, elle pourra parfaitement déduire cette provision fiscalement (alors qu’en
matière de dépréciation on ne peut pas le faire).
Attention on ne peut pas constituer de provision lors de l’exercice N+1 si le fait générateur à eu
lieu lors de l’exercice N et que l’on en avait eu connaissance avant la clôture de l’exercice N.
- Inscription sur l’imprimé 2056N -> Annexe III – 38-2 et 38-3 CGI
La sanction est une amende (pas une perte de déductibilité) de 5% de la provision constituée mais
pas mentionnée sur l’imprimé.
Peut être déduite à 1% lorsque la provision est déductible fiscalement (article 1763 CGI)
B) La notion de reprise de provision
Une provision c’est qch qui a vocation à cesser d’exister dans le temps. Si le risque pour lequel on
a constitué la provision se réalise, on va constituer au titre des charges cette dépense liée à la
concrétisation du risque. Il faudra reprendre la provision.
Lorsque cette provision régulièrement constituée devient sans objet, elle doit disparaitre fiscalement
et être reprise dans les résultats comptables de l’entreprise et dans le résultat imposable.
Quelque soit l’hypothèse, le résultat comptable et le résultat fiscal vont correspondre pour peu
que la provision était déductible.
En revanche, si la provision n’est pas déductible fiscalement, alors on va avoir un retraitement
extracomptable parce qu’on va soustraire du produit imposable la reprise de provision.
Si à la clôture d’un exercice, on constate que les risques provisionnés ne se réaliseront pas, on doit
constater un produit égal au montant de la provision. Cette reprise va augmenter le résultat
comptable.
La constitution de la provision est remise en cause par l’administration fiscale. Si elle estime que la
provision a été constituée irrégulièrement, l’administration peut procéder à la reprise de cette
provision.
Cela va accroitre le résultat comptable de l’exercice comptable au cours duquel la reprise a lieu.
D’un point de vue fiscale, cela dépend si la provision était déductible fiscalement ou non :
- Déductible : alors la reprise par l’administration va impacter aussi le résultat fiscal
- Pas déductible : il n’est pas question d’intégrer le montant de cette reprise dans le
résultat imposable. Il n’y a pas eu de déduction donc on ne réintègre pas.
Titre 2 – Imposition d’une entreprise individuelle
Donc au titre des BIC
Chapitre 1
Le champ d’application de ces
bénéfices industriels et commerciaux
L’imposition des entreprises au titre des BIC correspond à une imposition faite pour cette activité
d’entreprise au titre de l’impôt sur le revenu de l’entrepreneur ou de l’associé dans la société qui
structure juridiquement l’entreprise.
C’est une cédule qui permet de compléter les revenus qui rentrent dans l’imposition de l’impôt sur le
revenu.
- Les exploitants individuels
- Les associés dans les sociétés ayant une personnalité fiscale mais considéré fiscalement
comme étant translucides : elles ne sont pas imposées directement, elles vont devoir
déterminer le résultat imposable mais il sera imposé sur la tête des associés au titre des BIC
(sur la quotepart de résultat imposable réalisé par l’associé peu importe qu’il l’ai prélevé ou
non)
Principe : l’entreprise individuelle n’a pas de personnalité juridique distincte de celle de/des
exploitant(s). Alors même qu’en droit fiscal elle a une petite personnalité : tenir une comptabilité et
déterminer son résultat imposable. Mais elle n’est pas imposée en tant que telle.
L’entrepreneur individuel va adjoindre dans son bénéfice global les BIC qu’il va inclure à son
revenu imposable.
Le même principe s’applique pour les auto-entrepreneurs (créé en 2008 – loi de modernisation
économique) – statut plus simple pour des personnes voulant compléter leurs revenus en ayant une
activité indépendante.
Ils sont aussi soumis à l’imposition au titre des BIC
mais vont pouvoir sous certaines conditions opter pour un prélèvement dérogatoire
des revenus et des cotisations sociales assis sur le CA.
- Exploitation individuelle avec un prête nom et un maitre de l’affaire -> qn qui exploite
mais n’apparait pas officiellement.
Le prête nom va faire toutes les démarches mais ne va pas apparaitre officiellement. L’administration
fiscale si elle découvre a le choix :
o Vouloir imposer le contribuable apparent (ce qu’elle aura fait certainement au
début)
o Vouloir imposer le maitre de l’affaire (véritable entrepreneur + souvent plus
solvable)
A) Principe
Ces sociétés de personnes sont translucides : pas plus que la ste individuelle, la ste n’a pas de
personnalité fiscale mais elle en a une au sens que si la ste n’est pas personnellement soumise à
l’impôt sur ses résultats, elle a quand même l‘obligation d’arrêter ses comptes et dégager le
résultat comptable et imposable. Elles vont devoir satisfaire à des obligations déclaratives.
Mais au lieu que la société soit imposé sur ce résultat imposable, ce sont chaque associé qui sera
imposé au regard de la quotepart qui lui incombe (imposition au titre des BIC).
Il y a le cas des stes qui ont un unique associé : EURL, EARL (activités agricoles), SASU (ste par
action mais unipersonnelle).
L’associé va être imposé au titre des BIC sur la totalité du résultat imposable.
C’est plus compliqué quand il y a plusieurs associés : il faut réaliser une répartition entre les
associés selon plusieurs critères :
- En fonction de la répartition du capital entre les associés
- Ou par une décision d’assemblée générale qui répartira les parts (on peut les répartir
différemment de la répartition du capital).
Dans tous les cas, cette imposition à travers les associés est une répartition qui porte sur la totalité
du résultat imposable, il n’y a pas à distinguer entre le cas où les bénéfices réalisés par la société
sont effectivement prélevés par les associés et le cas où il ne le serait pas en totalité.
Ex : résultat bénéficiaire de 1 000 dans une SNC (deux associés) – imaginons que chaque associé est à
égalité -> 500 chacun. Mais il est possible qu’ils n’aient perçus chacun que 250, et que la société ait
gardé le reste pour effectuer des investissements. Peu importe ils seront imposés chacun sur 500 (la
totalité du résultat).
Chaque associé devra déclarer dans ses bénéfices imposables la quotepart qui lui revient.
B) Mise en œuvre du principe
*SNC stes en nom collectif : imposition sur la tête des associés selon une quotepart au titre des BIC.
Ces stes peuvent opter sur option pour être soumises à l’IS, cad au régime fiscal des stes de
capitaux (206 3° CGI)
*Stes en commandite simple : BIC sauf option pour l’IS, ce sont les associés commandités qui sont
imposés sur leur tête sur la quotepart qui leur est attribué au titre des BIC.
/!\ Mais les associés commanditaires ne sont pas imposés, c’est la société qui est imposée pour la
quotepart de bénéfice qui leurs est attribué.
*Stes civiles (stes civiles immobilières, stes civiles immobilières qui servent à la promotion
immobilière, stes civiles professionnelles (SCP) – possibles pour certaines professions règlementées –
SCP d’avocats, etc., stes civiles de moyens (mise en commun de moyens) : Les associés sont imposés
sur leur tête au titre des BIC.
*Certaines SARL lorsqu’elles sont à caractère familial : sur option (article 239 bis AAA) elles
peuvent opter pour se soustraire à l’IS et qu’être imposés sur la tête des associés au titre des BIC :
parents en ligne directe, en ligne collatéral, conjoint ou personnes pacsées et qui exercent une activité
industrielle ou commerciale
*Stes en participation/ stes créées de fait lorsque l’identité des associés a été communiquée à
l’administration fiscale (ostensibles =/= occultes) => BIC
*Associé unique dans les EURL et EARL : à partir du moment où ces stes ont pour associés
uniquement des personnes physiques, elles sont imposées sur la tête de leur associé au titre des BIC.
*Article 239 bis AB CGI : SA et ste et commandites par actions, et SARL : peuvent opter pour
une imposition au titre des BIC -> régime dérogatoire conçu en 2008 : soustraction au domaine
d’application de l’IS pour permettre aux associés de stes nouvellement créés de pouvoir imputer les
bénéfices sur le revenu personnel de chaque associé pour diminuer les revenus imposables de chaque
associé.
Conditions précises pour exercer l’option pour une imposition au titre des BIC pour ces sociétés :
- Il ne doit pas s’agir d’une ste quotée
- Exercer à titre principal une activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou
libérale : on ne veut pas de stes qui ont pour activité la gestion d’un patrimoine immobilier
- Créée depuis mois de 5 ans
- Moins de 50 salariés et CA annuel < 1 million d’euros et total bilan < 10 millions
d’euros
- Il faut qu’au capital de ces sociétés il y ait au moins 50% de personnes physiques
- Il faut qu’au moins 34% de ce capital soit détenu par un ou plusieurs dirigeants ou les
membres de son foyer fiscal
Cette option est exercée pour une durée de 5 ans mais il est possible d’y renoncer à tout moment
et donc rebasculer dans un assujettissement à l’IS.
Section 2 – Les activités imposables au titre des BIC
La définition de ces activités qui ressortissent aux BIC résulte des articles 34 et 35 CGI. Le code
distingue entre :
- les activités commerciales par nature
- et les activités commerciales par assimilation
Article 34 CGI : sont considérées comme des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) pour
l’application de l’IS les bénéfices réalisés par des personnes physiques et qui proviennent de
l’exercice d’une profession commerciale, industrielle ou artisanale.
Toutes les activités définies à l’article L110-1 code de commerce rentrent dans la définition fiscale de
l’article 34 CGI, cad dès lors que qn exerce des activités d’actes de commerce, industrielles, …
La définition de l’article 34 CGI est plus large : il intègre tous les bénéfices provenant d’une
activité qui serait purement artisanale.
Activité artisanale (article 1649 CGI) : activités manuelles exercées par le chef d’entreprise qui
travaille pour son propre compte et tire le principal de ses profits de la rémunération de son travail
manuel.
Article 35 CGI : va d’un point de vue purement fiscal assimiler un certain nb d’activités à des
activités commerciales alors qu’au regard du droit civil/ commercial elles n’en sont pas.
Activités non commerciales juridiquement mais assimilées comme telles par le CGI :
Les activités de marchand de bien consistent pour des professionnels à acquérir des immeubles ou
parts de stes immobilières en vue de les revendre.
D’un point de vue du droit civil ce ne sont pas des activités commerciales mais civiles, cependant
fiscalement elles sont assimilées à des activités commerciales.
On ne parle que des activités de marchand de bien effectuées à titre professionnel (on ne prend pas
en compte les activités des particuliers). Mais il y a toujours un risque que l’administration fiscale
essaie de requalifier la situation : si le comportement du particulier est trop habituel, il y a un risque
que l’administration considère qu’il s’agit d’activités commerciales.
B) Activités de location
De nombreuses activités de location sont rattachées fiscalement à des activités commerciales alors
même qu’elles ne sont pas exercées par des professionnels.
Lorsque l’on est en présence d’un particulier qui loue de manière habituelle des biens, on est en
présence de qn qui n’est pas commerçant mais dans certaines hypothèses il faudrait rattacher cette
activité de location à l’imposition au titre des BIC.
Sont soumis au régime des BIC
En plus de cela, il y a des dispositions spécifiques pour les loueurs de meublé non professionnels qui
ont une activité très restreinte :
deux régimes dérogatoires à cette imposition au titre des BIC.
- Bailleurs qui louent ou sous louent une ou plusieurs pièces dans leur résidence principale
sans entrée séparée et que le locataire à sa résidence dans ses pièces louées ou sous
louées et loyer modeste.
Ex : location de chambres à des étudiants
Cela permet à des loueurs de meublé d’échapper à l’imposition de ses revenus dans le cadre
des BIC.
- Location de chambres d’hôtes à condition que le montant annuel des loyers n’excèdent
pas 760 euros.
C) Activités diverses
Article 35 CGI : sont activités diverses (commerciales par assimilations) les activités de vente, de
concession ou de location de droits (dans les places, foires, marchés) et les locations réalisés par
les copropriétaires de navires.
Il est possible de qualifier de diverses les activités exercées par un contribuable assujetti aux BIC
mais s’agissant d’une branche d’activité qui ne ressortie pas au cadre des BIC. On va les intégrer
aux BIC selon l’article 155 CGI.
Ex : personne qui exploite un restaurant et qui a une petite exploitation agricole dont elle se sert
pour le restaurant. Il faudrait que la personne sépare les activités : évaluer ce qu’elle réalise au titre
de l’activité agricole et qu’elle déclare un revenu global dans la cédule BIC (restaurant) et BA
(agricole).
L’article 155 CGI permet de considérer que l’activité agricole si elle est secondaire est une activité
diverse que l’on va rattacher à l’activité commerciale et imposée au titre des BIC.
Conditions :
- Que l’activité commerciale soit prépondérante en CA et en bénéfices
commerciaux par rapport à l’activité secondaire
- Qu’il existe un lien étroit entre l’activité principale (relevant des BIC) et l’activité
secondaire (BNC ou BA bénéfice agricole).
Ex : l’activité agricole n’est exercée que pour alimenter le restaurant -> ok lien étroit,
mais si exercée que pour aller vendre sur un marché -> non pas lien étroit.
Pas de difficultés quand l’entreprise exerce ces activités sur le territoire franco français : totalité
imposée en France sur les BIC.
Difficultés quand l’entreprise exerce ses activités en France mais aussi à l’étranger : imposition
des produits imposables ?
Va s’imposer un régime d’imposition fiscale qui repose sur le critère du domicile fiscal (article 4 A
et 4 B CGI).
Il est déterminé comme étant le lieu où le contribuable à son foyer, là où il habite normalement, où
il a le centre de ses intérêts familiaux, à défaut on utilise le critère du lieu de séjour principal ou
du lieu de ses activités professionnelles ou intérêts économiques.
Les entreprises individuelles ou les entreprises en stes de personnes qui ont leur domicile fiscal en
France vont voir imposé la totalité de leurs produits imposables dans l’Etat français, cad les
produits imposables générés par les activités exercées en France mais aussi les produits
imposables réalisés dans un autre pays que la France.
Csq : si l’entreprise française s’était déjà acquittée d’un impôt sur le bénéfice dans le pays étranger où
elle génère une partie de ses produits imposables, elle ne pourra pas imputer en déduction cet
impôt payé dans le pays en question pour diminuer le montant de son impôt en France.
Cette entreprise exerce une partie de ses activités sur le territoire français.
Les produits imposables réalisés par cette entreprise étrangère sur le sol français seront
imposables en France (critère de la source), en revanche les produits imposables générés sur son
territoire national ne seront pas imposés en France.
Pb : si ça se trouve elle ne pourra pas déduire les produits imposables payés en France de ses
impositions payés dans son pays national.
C’est très fréquent : la France a signé beaucoup de conventions fiscales bilatérales. Le régime
conventionnel est donc plus appliqué en France que le régime légal.
La plupart de ces conventions ont pour but de n’imposer en France que les produits imposables qui
sont réalisés sur le territoire national au titre d’un établissement qualifié de stable. Cela ne joue
que pour les produits d’exploitation. Il y a des règles spécifiques en matière de revenus de capitaux
mobiliers et de redevances.
Dans l’hypothèse où pour certaines catégories de revenus que l’entreprise réalise en France elle ferait
l’objet d’une double imposition (en France et dans son pays), les conventions internationales
prévoient la possibilité d’imputer l’imposition payée dans un pays étranger pour diminuer
l’impôt que l’entreprise doit payer dans le pays où elle est installée.
Chapitre 2
Règles relatives au paiement de l’impôt au titre des BIC
On va voir les différents régimes d’évaluation des BIC qui existe dans notre système fiscal puis
quelques règles très générales de l’imposition globale au titre de l’imposition des revenus relevant de
la cédule BIC.
- Régimes réels
- Régimes spécifiques
C’est un régime qui en réalité permet d’avoir une évaluation la plus précise du CA entreprise et
donc du résultat imposable.
Attention, ces seuils sont réévalués tous les 3 ans (on est en 2016, en 2017 les seuils vont changer !).
Lorsque ces seuils sont atteints, l’entreprise qui est soumise au régime réel normal doit déposer un
certain nombre de documents : déclaration 2031, déclaration 2048 A compte de bilan, compte de
résultat, tableau relatif aux amortissements, relatif aux immobilisations…
Régime réel simplifié : créé dans les années 1977 pour alléger les obligations comptables et
déclaratives des petites entreprises.
L’entreprise ne doit fournir que 2031 et compte de bilan et compte de résultat simplifié + relevé du
tableau des amortissements et des immobilisations.
Régime réel super simplifié : cela concerne uniquement certaines entreprises individuelles ou stes de
personnes qui ont réalisé :
- un CA annuel HT < 157 000 euros pour les entreprises de vente, d’hôtellerie
restauration et location en meublé équipé
- et un CA < 55 000 euros pour les entreprises prestataires de services.
Allège encore le système : tenues que d’enregistrer les opérations sous forme d’encaissement
décaissement sur un livre journal.
Contreparties : manque de fiabilité, pas autorisées à pratiquer des provisions.
Le législateur a voulu tenir compte des contraintes et des faibles moyens de la petite entreprise et
du régime des autoentrepreneurs.
Mis dans les textes en 1999 – pas une création. On avait le régime du forfait : négociation d’un forfait
d’imposition avec l’administration fiscale (beaucoup d’abus – disparait).
Caractéristique de ce régime : la seule obligation comptable c’est d’avoir un livre journal des
achats et des recettes.
Créé en 2008 : offrir un cadre juridique et fiscal à des personnes qui voulaient par une activité
indépendante accroitre leurs revenus (avaient déjà une profession).
Il est réservé aux entrepreneurs individuels personnes physiques soumis au régime de la micro
entreprise.
Le seuil est définit par rapport au montant des revenus nets du foyer fiscal perçu au titre de
l’exercice N-2 qui doit être < ou = pour une part du QF à la limite supérieure de la 2 e tranche du
barème de l’IR de l’année N-1 (2016 -> 26 791 euros).
Simplification apportée : ils vont bénéficier d’un prélèvement forfaitaire libératoire qui intègre à la
fois l’IR sur les BIC mais aussi le paiement des cotisations sociales de l’exploitant.
->1% CA pour activités de vente, hôtellerie, etc.
->1,7% CA pour prestataires de services
Cela libère de toute contribution sociale et de toute imposition au titre des BIC.
Taux d’imposition spécifiques pour certaines activités : 2,2% CA pour activités imposées au titre
des BNC (avocat auto entrepreneur).
Le prélèvement forfaitaire est versé à l’URSSAF (et non pas au Trésor Public).
Section 2 – Imposition des BIC au titre de l’IR
Les personnes physiques sont redevables de l’IR, pour celles qui n’en sont pas libérées par les lois de
finances, elles doivent déclarer l’ensemble de leurs revenus de l’année précédente (février).
Le calcul de l’IR est assez complexe : en réalité cela consiste pour l’administration fiscale qui
reçoit la déclaration des revenus à nominer l’ensemble des catégories de revenus déclarer et à
calculer l’IR à partir d’un montant de revenu net global par foyer fiscal.
Le CGI permet la déduction d’un certain nombre de charges (pensions alimentaires, frais d’accueil
de personnes âgées, emploi de personnel à domicile…). Et il faut calculer le QF : revenu net global/
nb de parts du foyer fiscal.
Nombre de part du QF
1 part pour un célibataire
2 parts si on vit à deux, puis 0,5 par enfant puis 0,25 à partir d’un certain nombre d’enfants.
Revenu imposable < 9 700 euros -> pas imposable (avis de non imposition).
…
Revenu imposable > 252 108 euros -> tranche à 45%
Chapitre 1
Le champ d’application de l’IS
Article 206 CGI : personnes du secteur commercial soumises à l’IS, secteur coopérative, associatif,
secteur public.
Vont se trouver soumises à l’IS toutes les personnes morales considérées par le droit fiscal comme
étant un contribuable imposables en tant que telles :
Sociétés opaques
Soit : SA, ste en commandite par action (ste soumise à l’IS y compris pour la part des bénéfices des
commandités), SARL, EURL, ste d’exercice libéral, ste en commandite simple pour la part
revenant au commanditaire (soumises partiellement à l’IS), ste en participation/ ste de fait
s’agissant de la part des bénéfices sociaux attribués à des associés dont l’identité et l’adresse
n’est pas communiqué à l’administration fiscale.
Il ne faut pas perdre de vue que cette opacité fiscale n’épuise pas le sujet.
Sont assujetties à l’IS un certain nb de sociétés qui ont une activité civile mais un objet commercial
à au sens du droit fiscal (34 et 35 CGI).
Art 206-2 CGI : ces stes civiles parce qu’elles ont un objet commercial au sens du droit fiscal
sont assujetties à l’IS.
Ex : ste civiles qui se livreraient à des achats et revente d’immeubles, locations de meublés…
Sont soumises à l’IS les stes civiles qui ont une activité qui n’est pas commerciale au sens des
articles 34 et 35 CGI effectuent parfois un certain nb d’actes de commerce et elles sont alors
soumises à l’IS.
Ex : agriculteurs qui en plus de leur production vont acheter des céréales à d’autres agriculteurs pour
les revendre (notamment quand la production interne ne suffit pas/ si la récolte est mauvaise…) –
achat pour revendre.
Ex : prise en pension d’animaux (activité commerciale et non agricole).
L’imposition à l’IS de personnes morales qui devraient être parfaitement translucides fiscalement et
donner lieu à une imposition sur la tête des associés mais parce que la personne morale va opter
pour l’IS, elle va être soumise à l’IS : article 206-3 CGI.
/!\ Quand l’option est exercée, elle est irrévocable.
Dans ces stes de coopérative, la responsabilité des coopérateurs est limitée à leurs apports.
Ainsi les stes coopératives se trouvent soumises à l’IS sur le résultat fiscal de leur activité
déduction faite des ristournes accordées aux coopérateurs.
Organismes à but en principe non lucratif : assoc, syndicats professionnels, congrégations religieuses,
comités d’entreprise…Mais elles ont des activités économiques.
Le CGI fait une distinction entre les vrais organismes à but non intéressé : art 206-5 CGI et les
autres qui sont de faux organismes à but non intéressé – ils servent à des activités professionnelles
sous la vêture d’un organisme à but non lucratif.
Pour les vrais organismes à but réellement non lucratif, cela ne veut pas dire qu’ils échappent
totalement à l’IS : certains de leurs revenus peuvent relever de l’IS (revenus fonciers de
l’organisme, revenus d’exploitation d’un fond de commerce/ d’une propriété agricole ou forestière,
revenus de valeur mobilière).
Pour les faux organismes qui se livrent à des activités commerciales, ils sont soumis à l’IS dès
qu’ils exercent une activité économique dans des conditions similaires à celles d’une entreprise
(au taux de droit commun – 33,1/3%).
Exonération : pour les toutes petites activités si ces faux organismes ont un résultat d’exploitation
qui ne dépasse par pour 2016 : CA < 61 145 euros. Cette personne morale ne sera alors pas
assujettie à l’IS.
EP qui sont traités comme des organismes sans aucun but lucratif (office nationale des forêts)
et donc non soumis à l’IS.
Article 209 CGI : application du principe suivant que la France est liée ou non par une convention
bilatérale avec un pays tiers dans lequel la personne exerce aussi une activité.
La ste, qu’elle soit française ou étrangère, sera imposée à l’IS sur l’ensemble des bénéfices qu’elle
peut réaliser sur le territoire français. Cela permet à l’Etat français d’imposer au titre de l’IS des
bénéfices qui sont réalisées par des stes étrangères en France.
Une ste française ne sera pas imposable à l’IS sur la partie de son résultat réalisé à l’étranger.
Cette exonération d’IS français pour le résultat acquis à l’étranger présente un inconvénient : les
résultats réalisés à l’étranger ne pourront pas être imputés sur les résultats bénéficiaires faits en
France.
Lorsqu’il y a une convention bilatérale entre les Etats, il est recherché un critère de rattachement
qui est celui de l’installation ou du centre fixe d’affaire autonome dont dispose cette entreprise.
Ne seront pas imposables à l’IS français les résultats fiscaux des établissements stables de la société
dans le territoire où cette ste à son critère de rattachement.
Seront imposables les stes dont le critère de rattachement est situé en France.
But : pénaliser les stes qui se sont implantées dans des paradis fiscaux (localiser le centre d’affaire
dans un pays où l’imposition est moins importante).
Article 209 B CGI : a pris des dispositions pour éviter ce type d’éludassions fiscale notamment dans
le cadre des relations entre ste mère et filiale lorsqu’une ste implantée en France ouvre dans un
pays dont l’imposition est faible une filiale de manière à y localiser des activités qui rapportent des
produits qui ne seront pas beaucoup ou pas imposés.
Ex : ste qui va localiser ses brevets dans un pays très favorable.
Pour éviter cela, le droit fiscal français prévoit que lorsqu’il y a ce transfert de résultat dans une filiale
l’article 209 B vient déroger au principe de territorialité pour prévoir l’imposition des résultats
enregistrés par l’entreprise française dans ce pays à fiscalité privilégiée dans la proportion des
droits sociaux détenus par la personne morale dans le résultat de la filiale -> imposé par le droit fiscal
français (même si elle a son rattachement à l’étranger).
Pour que le texte soit applicable, encore faut-il que dans le pays étranger il y ait un régime fiscal
privilégié au sens de l’article 238 A CGI.
Chapitre 2
Le paiement de l’IS
Sanction de l’article 4 J 4 annexe IV CGI : amende de 5% du montant des frais non mentionnés,
ramenée à 1% si ce sont des charges déductibles.
C’est à la ste de calculer elle-même l’IS dont elle est redevable dans le but d’en payer le montant.
Elle va auto-liquider l’impôt.
Différence avec une entreprise individuelles ou ste de personnes : elle va arrêter son résultat fiscal qui
est ensuite réparti entre les associés qui vont déclarer dans leur déclaration de revenus cette quotepart
et c’est l’Etat qui calcul l’IR global.
Mais indépendamment il existe un taux de faveur qui s’applique pour certains types de revenus :
- droits de PI – taux de faveur de 15%
Conditions
- PME
- dont CA annuel HT < 7 630 000 euros abstraction faite du CA que représentent
les produits exceptionnels (plus values de cession), produits financiers. On ne
prend en compte que les vrais produits d’exploitation.
- Capital entièrement libéré
- 75% capital détenu par des personnes physiques ou une société répondant aux
mêmes conditions (75% de personnes physiques)
Les grandes stes sont soumises à plusieurs contributions additionnelles qui ne sont pas des charges
déductibles du résultat imposable.
Article 235 ter ZC CGI : la contribution sociale de 3,3% est due par un nombre de sociétés limitées
La contribution sociale est calculée sur l’IS au taux normal ou réduit selon de quel taux elle relève.
Donc 3,3% du montant calculé de l’IS !!!
Condition : la contribution additionnelle est due par les entreprises qui réalisent un CA annuel HT >
250 000 000 euros.
Elle est acquittée lors du paiement du solde de l’IS avec possibilité de faire des paiements
anticipés.
Due par les personnes morales passibles de l’IS même si ce ne sont pas des stes.
Elle ne portera pas sur les distributions de dividendes à l’intérieur d’un groupe de sociétés.
Depuis 2014, l’imposition forfaitaire annuelle a été supprimée. Si pas de résultat bénéficiaire alors
on ne paie rien au titre de l’IS depuis 2014.
Particularité : l’IS se paie sous la forme d’acompte avec régularisation annuelle. La ste a la
possibilité de reporter les déficits sur les exercices bénéficiaires.
Paiement à effectuer par voie électronique par toutes les stes assujetties à l’IS à peine de pénalité
de 0,2% du montant de l’IS.
Le résultat de référence ne prend pas en considération l’imposition des plus ou moins values à
long terme.
Ce mode de calcul est satisfaisant si la ste a des résultats constants : ce n’est pas tout le temps le cas.
Pour les très grandes entreprises dont CA > 250 000 000 euros HT, elles doivent calculer le dernier
acompte (4e) en fonction du résultat prévisionnel de l’exercice en cours.
Elles doivent verser en même temps un acompte anticipé sur la contribution annuelle de 10,7%.
Simplification pour le chiffrage des acomptes s’agissant des PME imposées au seul taux de 15% :
versement en guise d’acomptes d’un ¼ de l’IS payé à l’exercice précédent.
Si une entreprise estime que son résultat va s’effondrer, et qu’il sera donc < celui de l’exercice N-
1, l’entreprise a la possibilité sous sa responsabilité de minorer le montant des acomptes qu’elle
verse.
Mais il faut des éléments objectifs. A défaut correction de l’administration fiscale.
Une ste peut avoir calculée l’IS dont elle s’estime redevable au cours de l’exercice et à la clôture avoir
calculé le solde et n’avoir rien à régler au Trésor Public.
Il y a une opération qui peut conduire une ste débitrice de l’IS à ne rien avoir à régler au service
public : caractère reportable des déficits antérieurs.
2 types de report :
- Report en avant des déficits
- Report en arrière des déficits (carry back)
Les stes soumises à l’IS peuvent imputer le déficit constaté à l’occasion d’un exercice antérieur
sur les bénéfices constatés au titre de l’exercice suivant (que l’on vient d’arrêter). C’est ce que l’on
appelle le report en avant d’un déficit antérieur.
On impute la perte de N-1 sur le bénéfice de N.
Plus favorable que les stes imposés au titre des BIC sur la tête des associés pour lesquelles on a une
limitation dans le temps.
Cette imputation est soumise à une condition fondamentale : il faut que la ste n’ait pas changé
d’activité. Il faut que l’activité soit la même au cours de l’exercice déficitaire et l’exercice
bénéficiaire sur lequel on veut imputer la perte. Si l’entreprise a changé d’activité, elle perd le
bénéfice de ce report, elle ne pourra plus imputer le résultat déficitaire sur le résultat bénéficiaire
suivant.
Plafonnement : le déficit déductible est plafonné à 1 million d’euros majoré de 50% de la fraction du
bénéfice de l’exercice qui excèderait 1 million d’euros.
Déficit de max 1 million d’euros + 50% quotepart bénéfice > 1 million d’euros
Le surplus doit être imputé sur les exercices bénéficiaires suivants sans limitation de durée.
Faveur pour les entreprises en difficulté (= qui font l’objet d’une procédure collective : sauvegarde
collective ou redressement judiciaire).
B) Le report en arrière des déficits constatés et que l’on peut reporter sur les
exercices bénéficiaires
On a un résultat déficitaire alors que l’entreprise avait réalisé un résultat bénéficiaire au cours des
exercices antérieurs. Le CGI permet d’imputer le déficit sur le résultat réalisé au cours des
exercices antérieurs : carry back.
Le régime français est beaucoup moins favorable que le système anglo américain où la rétro-
imputation peut se faire sur plusieurs exercices antérieurs.
Art 220 quinquise CGI : ce régime est dérogatoire et facultatif - l’entreprise ne peut en bénéficier
que si elle en fait expressément la demande.
- Que sur le bénéfice constaté lors l’exercice précédent (qui par hypothèse était bénéficiaire) –
article 220 quinquise 2° CGI.
- Que sur les bénéfices qui ont été imposables au taux normal (voire pour les PME sur une
première tranche au taux réduit de 15%) peuvent en bénéficier. Sinon c’est exclu.
- Il faut que le bénéfice réalisé au cours de l’exercice antérieur ait donné lieu au paiement
effectif de l’IS. Il n’est pas question de prendre en considération une fraction de bénéfice
exonéré en vertu d’un texte spécial ou la fraction des bénéfices effacés par l’imputation au cours
de l’exercice précédent d’un crédit d’impôt.
- L’affectation donnée à ce bénéfice est indifférent sauf : le report en arrière ne peut pas être
fait sur la fraction du bénéfice de l’exercice antérieur qui a donné lieu à une mise en
distribution (décision d’AG).
Plafonnement: le report en arrière n’est possible que dans la limite d’un plafond constitué entre la
plus faible des deux sommes : le bénéfice déclaré OU une somme d’1 million d’euros.
Ce système de report en arrière aboutit à faire constater au profit de la société une créance sur l’Etat
qui est égale au montant du déficit qui a pu effectivement être imputé auquel on applique le taux
de l’IS appliqué sur le résultat de l’exercice précédent sur lequel on réalise ce report. Cela nous
donne une somme qui est le montant de la créance au titre de ce report contre l’Etat. Cette créance doit
permettre d’éviter à la société de payer l’IS au cours des exercices suivants : cela servira à payer les
acomptes au titre de l’IS et le dernier versement de régularisation au titre de l’IS.
Dérogation à cette règle pour les entreprises qui connaissent des difficultés, lorsqu’une entreprise fait
l’objet d’une procédure collective, il est possible dès le jugement d’ouverture de demander à
l’administration fiscale le paiement de la créance dont la société resterait titulaire au Trésor Public
mais le Trésor Public va décompter un intérêt sur les sommes qu’il avance avant les 5 ans.
Régime juridique
Sur le plan comptable, cette créance est un produit d’exercice déficitaire. Le résultat comptable est
augmenté d’autant. Mais d’un point de vue fiscal, ce produit n’est pas imposable : déduction
extracomptable sur l’imprimé 2058 A.
Si la société qui est titulaire de cette créance venait à être absorbée dans une fusion ou transmission de
patrimoine, cette créance peut être transférée, elle n’est pas perdue.
Cette créance est cessible à un établissement de crédit.
Livre II – Imposition du CA
On ne traitera que de la TVA
Introduction
Par 1 – L’historique du mécanisme
Invention française datant de 1954. Beaucoup d’autres pays utilisent ce mécanisme. L’idée c’est
d’avoir un impôt qui est neutre pour les agents économiques tout au long des circuits économiques
sachant que c’est le consommateur final du bien ou service qui supportera l’impôt au final.
Pour l’entreprise la TVA est un impôt qui est donc normalement neutre.
La TVA consiste à imposer les entreprises à chaque étape du processus de production d’un bien
ou d’un service.
Chaque agent économique est assujetti à la TVA et va collecter cet impôt à l’occasion de la
facturation du bien ou service à ses clients, il va facturer de la TVA à ses clients et va pouvoir au
moment de reverser cette TVA au Trésor Public déduire le montant des TVA que lui a payé en
amont de la chaine de production. Ce n’est que le différentiel entre TVA déductible et collectée
qui va être reversé au Trésor Public.
Cela donne une certaine neutralité de l’impôt pour les entreprises.
Mais pour celui qui est en bout de la chaine de production ou distribution, s’il ne peut pas récupérer la
TVA (consommateur) alors il va supporter l’impôt en définitive.
Avantage de ce système : cela rend la fraude difficile : à chaque étape de la chaine de production, il
y a des facteurs établis qui font apparaitre la TVA. Il n’y a aucun intérêt à ne pas faire apparaitre la
TVA : il y a un intérêt à collecter la TVA pour pouvoir la déduire par la suite.
Polémique :
Argument contre la TVA : Elle est relativement indolore : la TVA collectée est au même taux que la
TVA déductible, il n’y a pas de problème. Mais on considère que le système est injuste. On trouve
que la TVA est un impôt qui pèse plus lourdement sur le consommateur qui a de faibles revenus
que sur celui qui a des revenus plus importants (entreprise).
Contre-argument :
o Il y a des taux réduits : l’impact de ce côté inégalitaire est réduit notamment sur les produits
de première nécessité du fait de la réduction de TVA.
o Le riche et le pauvre ne consomment pas de la même manière.
La critique est donc beaucoup moins valable.
La TVA a posé un problème à l’Union européenne. Dans les différents Etats de l’UE, les taux de
TVA ne sont pas les mêmes.
Taux normal :
- France : 20%
- Luxembourg : 17%
- Suède : 25%
- Allemagne : 21%
Le problème c’est de savoir quelle personne va payer la TVA :
- Celui qui importe le bien dans un autre pays ?
A quel taux ? Taux de quel pays ?
- Celui qui expédie le bien ?
A quel taux ? Taux de quel pays ?
L’UE voulait que le système évolue pour que ce soit à terme le pays qui vend le bien qui facture et
donc collecte la TVA. Cela n’a pas fonctionné du fait du différents taux de TVA dans les différents
pays.
Pour les pays qui ne font pas partie du marché unique, on ne parle pas d’échange mais
d’importations et d’exportations, la TVA est liquidée avec les droits de douane.
Titre 1 – Le champ d’application de la TVA
Chapitre 1
Opérations économiques assujetties à la TVA
Article 256-1 CGI : dispose que sont soumises à la TVA les livraisons de biens et les prestations de
services effectuées à titre onéreux par un assujetti agissant en tant que tel.
Dans cette définition, on voit apparaitre la nature des opérations imposables et le cadre dans lequel
elles deviennent imposables.
L’article 256-1 est complété par l’article 256-2 CGI qui nous donne plus de détail de la notion de
livraison des biens : il s’agit de la livraison de biens corporels – cad la livraison d’un bien qui
emporte transfert du pouvoir de disposer du bien corporel à la manière d’un propriétaire.
Deux notions :
- Biens corporels
- Transfert de pouvoir
/!\ Attention :
Cela recouvre les transferts de propriété : transfert juridique d’un bien corporel (échange, apport en
société, dation en paiement…) mais il peut s’agit du transfert d’un bien alors que la propriété
n’est pas transférée (réserve de propriété, location financière avec option d’achat ou crédit bail).
Il s’agit d’abord des meubles corporels mais aussi depuis 2010 de la livraison d’un immeuble, et
également fait plus surprenant la livraison de fluides qui vont être considérés comme des biens
(électricité, gaz, chaleur, froid ou de biens similaires).
Les opérations de prestations de services sont définies à l’article 256-4 CGI a contrario : ce sont les
opérations autres que celles définies à l’article 256-2 CGI qui concerne la livraison de biens
corporels meubles ou immeubles. Il s’agit donc de toute obligation de faire ou de ne pas faire, de
prestations sur des meubles ou des immeubles, mais aussi d’engagements de non concurrence
non rémunéré, opérations de location, prestations effectuées par les activités libérales…
L’assiette est donc large.
Par 2 – Le cadre de ces opérations
Le CGI donne plusieurs critères : l’article 256 A CGI prévoit que ces opérations de livraison
de biens et prestations de services doivent être organisées dans le cadre d’une activité
économique.
L’article 256-1 CGI ajoute qu’elles doivent être effectuées à titre onéreux.
A) Activité économique
Article 256 B CGI : ajoute à cette liste des activités exercées dans le secteur public :
- Transports de personnes
- Télécommunications
- Transports de biens excepté La Poste
L’assujettissement à la TVA est donc couplé à une préoccupation de non concurrence. On reverra
cela plus tard.
On entend par là que l’opération doit avoir une contrepartie pour celui qui la réalise.
Ex : versement d’une somme d’argent/ prix, rémunération pour une prestation de service… Peu
importe qu’il y ait une opération bénéficiaire ou déficitaire. S’il y a une contrepartie, alors
l’opération sera assujettie de droit à TVA.
En revanche, les opérations qui n’ont aucune contrepartie directe ou indirecte (dons, certaines
subventions…) sont considérées comme n’étant pas à titre onéreux et donc elles ne sont pas assujetties
à la TVA.
Cela pose problème pour certaines indemnités données à un agent économique.
Ex : indemnité d’assurance – pas forcément versée à titre purement indemnitaire. Il arrive que
certaines garanties versées à l’assureur viennent compenser un manque de CA, les pertes
intemporelles/ d’exploitation, toute perte de CA… Alors l’indemnité d’assurance sera assujettie à
TVA. Si ce n’est pas purement indemnitaire, il y a donc une contrepartie et c’est donc assujettie
à TVA.
Section 2 – Les opérations imposables par déclaration de la loi
Article 257 8° CGI : opération par laquelle une entreprise de manière purement interne va
obtenir un bien ou une prestation de services à partir de biens ou de moyens qui lui
appartiennent en faisant appel ou non à des tiers pour tout ou partie de l’opération.
Cela va concerner les biens que l’entreprise se procure par ses propres moyens : stocks, personnel…
Mais il en sera de même quand elle fait appel à un tiers.
Il n’y a pas de contrepartie ou alors une contrepartie tout à fait partielle : l’entreprise ne va pas se
facturer quoi que ce soit. Mais cette opération sera assujettie à TVA, mais sur quelle base ?
1- L’autoconsommation
L’entreprise peut prélever sur ses stocks de production ou sur ses immobilisations des biens ou
des marchandises et ce à destination de l’usage privé de son personnel, de ces dirigeants ou de
tiers.
Il s’agit de biens qui sont consommés pour des besoins autres que ceux de l’entreprise/ de sa
production normale.
L’entreprise peut prélever également sur ses moyens pour effectuer des prestations de services.
Ces hypothèses sont très fréquentes. Ex : l’entreprise peut prélever sur ses stocks pour distribuer en
fin d’année des cadeaux d’usage à son personnel.
En pareil cas, il va falloir considérer que cette opération va donner lieu à un assujettissement à TVA
au titre de livraison à soi même à une condition :
Si en amont le bien consommé a donné lieu à déduction de la TVA (pb pour les immobilisations :
parfois TVA non récupérable – véhicules de tourisme ; pour le stock bien sur que la TVA est
récupérable).
Assiette de cette TVA ? Pas la contrepartie du bien. C’est le prix de revient de ce qui a été
autoconsommé.
2- Autofabrication
L’entreprise peut fabriquer pour elle-même un bien ou effectuer pour elle-même une prestation
de service. Elle ne va rien se facturer.
Ex1 : société qui fabrique des outils numériques, elle peut avoir besoin pour fabriquer ses produits de
s’équiper d’une machine, elle va fabriquer la machine, qu’elle va ensuite immobiliser et utiliser pour
sa production.
Ex2 : société de peinture/ prestations de services. L’entreprise va en profiter pour refaire sa propre
façade.
Il y aura assujettissement à TVA. C’est le prix de revient du bien ou de la prestation qui sera
l’assiette de la TVA.
Par 2 – Les autres opérations déterminées que la loi assujettie à la TVA
Il faut parcourir diverses opérations qui n’entrent pas de droit ou par définition de la loi dans la liste
des opérations assujetties à la TVA.
Le contribuable peut choisir de payer la TVA : cela va lui permettre de récupérer la TVA
collectée en amont.
On les trouve aux articles 262 à 263 CGI. Ces opérations sont essentiellement :
- Opérations d’assurance
- Ventes d’immeubles anciens
- Achats de terrains à bâtir par des particuliers
- Cessions de fond de commerce
- Gains de jeux de hasard
- Opérations de bourse
En réalité le législateur pour des raisons d’opportunité vient faire échapper un certain nombre
d’activité de l’assujettissement à la TVA.
A) Le cas des activités libérales
Certaines activités libérales sont libérées de TVA sans aucune possibilité d’option.
- Les professions médicales, paramédicales règlementées : médecins, infirmiers, kiné,
psy, ambulanciers, labo d’analyse, prothésistes dentaires… Elles sont exonérées de TVA
sans possibilité d’y revenir par option.
- Les établissements d’enseignement privé : exonération générale de la TVA sans option
Le professionnel qui est exonéré en vertu de ces dispositions spéciales peut opter pour
l’assujettissement à TVA. Il peut ainsi récupérer la TVA qu’il paie ou on peut avoir des clients qui se
fichent de payer la TVA parce qu’ils la récupèrent.
B) Activités immobilières
Livraisons de terrains à bâtir : terrains constructibles en vertu d’un document d’urbanisme, même
si pas encore construits (257 CGI).
Fait générateur : la TVA devient exigible lorsque le terrain est livré. Redevable par le cédant (et
non pas l’acquéreur).
Assiette de la TVA :
- Soit le redevable a acquis cet immeuble qu’il va livrer sans avoir bénéficié d’une
déduction de la TVA (ne récupérait pas la TVA)
-> base imposable = prix de vente – prix d’acquisition. C’est donc la plus value qui est
l’assiette de la TVA.
- Soit le redevable a acquis cet immeuble en ayant la possibilité de récupérer la TVA en
amont
-> base imposable = totalité du prix de vente.
Livraisons d’immeubles neufs : immeubles qui sont en construction et immeubles achevés
depuis moins de 5 ans.
Cela concerne soit des immeubles qui ont fait l’objet d’une construction en totalité ou des immeubles
anciens qui ont été substantiellement rénovés par des constructions nouvelles.
b/ Livraisons d’immeubles qui vont être exonérées mais que l’on peut
réintégrer
Livraisons de terrains non à bâtir : immeubles vendus par un assujetti à la TVA mais pas
constructibles.
Entrent dans le champ d’application de la TVA sauf qu’ils bénéficient (261-5 1° CGI) d’une
exonération de la TVA : ils peuvent échapper à tout paiement de TVA.
Exonérés de TVA mais il est possible d’opter pour l’assujettissement à TVA.
Locations immobilières
CCL : dispositif complexe mais recherche d’équilibre entre intérêt pour la personne qui accomplie
l’opération d’être exonérée ou assujetti.
Exception : sauf les pour cessions d’immeubles assujetties à TVA du côté du vendeur (mais pas
de l’acheteur particulier).
Par 2 – L’exercice de l’option
A) Intérêts de l’option
L’option pour assujettir à la TVA une activité normalement exonérée présente trois intérêts :
- Le professionnel qui exerce l’action va pouvoir déduire de la TVA qu’il doit reverser au
Trésor Public la TVA qu’il a payé en amont sur les livraisons de biens ou prestations de
service qui lui ont permis d’exercer sa propre prestation soumise à TVA.
- Le professionnel sait qu’il va établir un prix comportant de la TVA et que ses clients
assujettis à TVA (professionnels) vont pouvoir récupérer la TVA ainsi payée : la TVA est
neutre entre professionnels.
- Lorsqu’il y a une exonération de TVA en vertu d’une disposition spéciale, fiscalement il y
a une contrepartie : il faut payer la taxe sur les salaires (système de tranches progressif, qui
commence à 4,25% mais va jusqu’à 20%) alors que si option pour la TVA : plus à payer
la taxe sur les salaires.
Les considérations peuvent être liées au process qui permet au professionnel de produire ce qu’il
vend. Ex : si frais généraux importants : beaucoup de TVA à récupérer, sinon peu.
B) Bénéficiaires de l’option
La loi ne donne pas la possibilité d’opter à tout le monde. Elle réserve la faculté d’opter :
- aux micro-entreprises (franchise de TVA en dessous de seuils déterminés par le code)
- à certaines personnes donnant à bail
C) Modalités de l’option
Durée de l’option
Durée limitée :
- Micro-entreprises : 5 années renouvelables, et si elles ont fait l’objet d’un
remboursement de TVA : durée de 10 ans
- Bailleurs d’immeuble : option définitive
Certaines options se font uniquement par courrier adressé aux Impôts et d’autres supposent de
compléter un imprimé.
Chapitre 2
Les personnes assujetties
Article 256 A 1° CGI : sont assujetties à la TVA les personnes qui effectuent à titre indépendant
une activité économique mentionnée dans le 5e alinéa quelque soit le statut juridique de ces
personnes à condition qu’elles exercent leurs activités en tant que telles.
Assujettissement personnel à la TVA.
Cette disposition fait apparaitre trois critères de l’assujettissement quant aux personnes.
Il faut que la personne agisse pour son propre compte. Cela exclu les personnes qui
travaillent pour autrui (salariés, travailleurs subordonnés, mandataires sociaux…).
Le texte dit peu importe ce statut. Dès qu’une personne exerce l’une des activités
économiques visées par la loi et qu’elle agit à titre indépendant, elle est assujettie à la TVA,
qu’elle soit commerçante ou non, profession libérale, etc. et quelque soit le régime
d’imposition de son résultat.
Le professionnel doit agir pour exercer son activité indépendante. Ne seront pas soumises à
TVA les opérations accomplies pour la gestion de patrimoines privés.
Il arrive qu’une entreprise réalise des opérations qui correspondent à des placements effectués
par l’entreprise, et en cas de revente il n’y a pas d’assujettissement à TVA -> placement
pour le compte de l’entreprise.
Chapitre 3
Critère de rattachement territorial
Se pose la question de savoir si on raisonne ainsi pour tout le territoire français : métropole ?
DOM-TOM ?
La livraison de biens va devoir être rattachée soit à la loi française soit à une autre loi. Pb du critère
de rattachement dès lors que l’opération n’est pas franco-française : élément d’extranéité.
Situation où le bien est produit et livré en dehors du territoire français alors même qu’il va peut
être transité par le territoire français.
Comme le bien n’est ni produit ni livré en France : pas de TVA française possible.
Il en est de même pour les prestations de services.
Problème :
- Situation où le bien ou service est produit en France et livré dans un autre pays
- Situation où le bien ou service est produit en dehors du territoire français mais donne
lieu à une livraison sur le territoire français.
A) Opérations extracommunautaires
1- Exportations
En cas d’exportation directe d’un bien à destination de l’étranger à partir de la France, il n’y a pas
lieu d’appliquer sur le bien ou service la TVA française. -> Pas d’imposition à la TVA française.
On prouve l’exportation par les documents douaniers.
Pour le reste c’est plus compliqué : il existe un type d’exportation particulier réservé aux personnes
qui voyagent et obéit au régime de la franchise de TVA et de droit : duty free.
Exception : Régime de la franchise de TVA - « Duty free » -> lorsqu’un bien est exporté par un
particulier qu’il emporte avec lui-même, lorsqu’il est acquis concernant le transport aérien,
maritime, voyageurs qui ont acquis des biens pour une valeur modique (valeur unitaire < 430 euros).
Ces acheteurs ne sont pas inquiétés : il y a une franchise de droits de douane et de TVA : on ne
paie rien.
2- Importations
Le principe est celui de l’imposition à la TVA des importations de biens provenant d’un pays autre
que l’UE. L’opération d’importation est soumise aux règles suivantes :
Taxation à la TVA française dès qu’une marchandise provenant d’un Etat tiers à l’UE franchit la
frontière (que ce soit le fait d’une entreprise ou pas et que cela entraine un transfert de propriété ou
pas).
Imposition des importations : ce n’est pas au moment de la livraison du bien que la TVA devient
exigible mais au moment du franchissement de la frontière (en même temps que les éventuels droits
de douane).
L’assiette de la TVA c’est : prix du bien + frais ou prélèvements liés à l’importation.
B) Opérations intracommunautaires
Traité de Rome, etc. : marché unique européen qui abolit tout droit de douane ou de frais
équivalent. Mais n’élimine pas le pb de la TVA.
Difficulté : les taux de TVA ne sont pas identiques dans l’UE. A quel droit rattacher le paiement de
la TVA ?
Article 256 bis CGI : la TVA est exigible dans le pays qui exporte. On va avoir une exigibilité de la
TVA au moment où le bien est reçu par le destinataire et on a reversement de la TVA.
/!\ Mais le vendeur pour être exonéré du paiement de la TVA exigible sur l’entreprise qui reçoit le
bien doit émettre une facture avec mentions obligatoires :
- Identifiants de TVA de l’entreprise importatrice
- Identifiants de TVA de l’entreprise exportatrice
Alors, la TVA est acquitté par l’entreprise qui reçoit le bien mais pas payée par l’entreprise qui
exporte.
Article 259 CGI : les prestations de services sont imposables en France à la TVA lorsque le
prestataire a en France le siège de son activité.
Cette règle résulte d’une directive communautaire : l’application du principe conduit au paiement de
la TVA si l’entreprise a le siège de son activité en France. Sinon la TVA ne relève pas du droit
français et est payée dans le pays où l’entreprise qui exerce la prestation a son siège.
Dispositions spéciales : alors même que l’entreprise prestataire aurait son activité en France, il est
possible que le critère de rattachement ne soit pas la France pour les opérations de transport de
marchandises, prestations de convoyage, prestations de gardiennage, de manutention ou de
chargement et déchargement.
Titre 2 – Règles d’imposition de la TVA
Plusieurs problèmes :
- Liquidation de la TVA exigible
- Paiement de la TVA
Chapitre 1
La liquidation de la TVA
(1) Il faut d’abord liquider la TVA brute qui doit être facturée.
(2) Il faut ensuite voir comment l’entreprise va déterminer la TVA qu’elle va pouvoir déduire.
Détermination :
TVA Brute à facturer = prix HT * taux de TVA applicable
= prix TTC qui englobe le prix HT qui revient à l’entreprise et la TVA qui revient au Trésor Public.
Règles qui permettent de situer dans le temps les opérations qui supporteront la TVA :
lorsqu’il y a des variations de taux, il faut se référer au fait générateur pour déterminer le taux
applicable.
Le fait générateur de la TVA est le moment où le bien ou le service fait l’objet d’une livraison ou
d’une exécution.
Article 269 CGI : le fait générateur c’est le moment de la livraison du bien. La livraison est
l’évènement qui caractérise le fait générateur et l’exigibilité de la TVA.
Il arrive que le transfert de propriété intervienne avant la remise de la chose, ou lui soit postérieur, ce
qui compte c’est le transfert réel du bien = remise matérielle du bien. Le paiement du prix n’est
pas le critère d’exigibilité de la TVA !
Aménagements :
Livraisons de biens corporels qui interviennent très tardivement dans le processus contractuel.
Ex : travaux immobiliers – ils durent longtemps – la remise effective de la chose c’est la remise de
l’immeuble (contrat de louage d’ouvrage). Le locataire d’ouvrage va recevoir le bâtiment au moment
de la réception de l’ouvrage/ une fois qu’il est totalement effectué. Les entreprises qui construisent
l’ouvrage prennent l’habitude de remettre des factures en cours des travaux. Si la TVA n’est pas
exigible cela pose un problème.
Aménagement : pour les travaux immobiliers il est admis que la TVA puisse être exigible au fur
et à mesure de la facturation de situation par l’entreprise qui construit du moment où ces
situations correspondent à des travaux identifiés et vérifiables. Cela déclenchera l’exigibilité de la
TVA.
Le fait générateur de la TVA c’est ce qui va déclencher la TVA. On a une deuxième notion :
l’exigibilité de la TVA.
Ce fait générateur est multiple,
- concernant la livraison des biens corporels = livraisons
- Prestations de service = accomplissement
B) La prestation de services
Le code y assimile les travaux immobiliers (art 269 CGI). On a une dissociation entre moment du
fait générateur et de l’exigibilité de la TVA => Principe.
On a des règles dérogatoires.
Principe :
Fait générateur de la TVA = exécution de la prestation de service.
Mais date d’exigibilité de la TVA = date de paiement du prix et si acomptes => date
de paiement des acomptes.
Cela consiste à ce que la TVA devienne exigible au moment ou le compte client du bénéficiaire se
trouve débité par l’entreprise qui fournit la prestation de services.
Critère simple pour l’entreprise : souvent on a un débit du compte client en même temps que
l’entreprise fait la facture.
Art 269-2 et 78 à 84 annexe 3 CGI : Cela concerne les activités de travaux immobiliers
Cette option peut être exercée tacitement ou expressément suivant les cas.
Alors si ces conditions sont remplies, l’entreprise peut opter pour payer la TVA qu’au moment de
la réception de l’ouvrage.
Article 266-1 CGI : la base d’imposition à la TVA pour les prestations de services ou livraison des
biens est constituée par toutes les sommes, valeurs, biens ou services reçus ou à recevoir par le
fournisseur en contrepartie des opérations qu’il passe avec son client.
Autrement dit on comprend qu’on va trouver dans l’assiette de la TVA à facturer bien d’autres choses
que simplement livraison ou prestation.
Article 266-1 CGI : l’assiette va porter sur le prix du bien ou de la prestation mais aussi sur
d’autres éléments, tels que :
- Frais fiscaux : article 267-1 CGI – tous les impôts, taxes, droits et prélèvements de
toute nature à l’exception de la TVA rentrent dans l’assiette de la TVA qui devra
être payée par l’entreprise qui fournit le bien ou exécute la prestation de service.
- Frais annexes : frais de transport, frais de préparation, de montage, de
commissionnement/ de courtage, d’emballage… il y a un certain nombre de postes qui
vont être rajouté au prix de vente pour constituer l’assiette de la TVA.
Pour le reste, le CGI exclu certains frais accessoires qui ne rentreront pas dans l’assiette.
- Réductions de prix : rabais accordés… Si cette remise est décomptée du prix lors
de la vente, il n’est pas question d’assoir la TVA sur ce montant déduction faite de la
remise = on prend le montant hors remise. Lorsque les remises prennent d’autres
formes c’est plus compliqué.
Ex : contrats cadres -> remise sur le CA global qui est pratiquée non pas au moment de
la facture mais dans un second temps. Cela va imposer à l’entreprise qui est obligée de
consentir après coup cette remise à son donneur d’ordre d’émettre un nouveau
document permettant à l’entreprise de récupérer la TVA sur les biens livrés ou les
prestations exécutées pour elle.
- Frais financiers : l’entreprise qui fournit le bien ou la prestation est parfois amenée à
faire un crédit vendeur. On peut faire financer le bien ou l’acquisition de la
prestation par un établissement financier = crédit bail, mais il existe aussi le
crédit vendeur. Il est normal que l’entreprise facture un intérêt. C’est totalement
toléré dans le monopole bancaire. Il n’est pas question d’assoir la TVA sur le montant
d’intérêt payé par le donneur d’ordre, de même concernant les indemnités de retard et
les pénalités. Les intérêts fiannciers n’entrent pas dans l’assiette de la TVA
(généralement c’est le cas de toutes les indemnités).
- Débours : remboursement de frais engagés par des mandataires qui interviennent
dans la vente ou prestation de service. Ces choses payées par le donneur d’ordre ne
vont pas donner lieu à assujettissement à la TVA.
A) Taux normal
C’est celui qui va s’appliquer à chaque fois qu’il n’existe pas de disposition spéciale instaurant
pour des opérations déterminées à des conditions précises un autre taux de TVA qui constituerait
un taux soit réduit soit super-réduit.
B) Taux réduit
2- Taux de 10%
A) Conditions de fond
Il faut envisager les biens ou services acquis par l’entreprise à l’occasion desquelles elle a payé une
TVA qu’elle entend déduire à l’occasion du paiement de la TVA de laquelle elle est redevable.
Cela concerne les biens et services que l’entreprise s’est procurée et sur lesquels elle a payé de la
TVA.
Critère : il faut que le bien/ service acquis en amont soit utile à l’exploitation de cette entreprise/
soit utile à l’activité de l’entreprise.
Cette condition d’utilité est destinée à exclure la déductibilité d’une TVA payée pour des dépenses
somptuaires.
En revanche, il importe peu que l’entreprise soit propriétaire du bien ou titulaire du produit du
service.
Il faut seulement que le bien/ service soit utilisé par l’entreprise dans le cadre de son activité .
Alors, la TVA ne pourra pas être déduite sur un bien qui n’est pas affecté à l’exploitation, quand bien
même la dépense aurait été inscrite au bilan.
Il y a des textes spéciaux qui limitent voire qui éliminent la possibilité de déduire de la TVA payée
en amont sur certains types de biens.
Texte spécial : il y a soit une élimination de la possibilité de déduire soit une limitation de la
déductibilité de la TVA payée en amont.
- Les dépenses de logement réglées par l’entreprise dans l’intérêt de son dirigeant ou de ses
salariés
TVA non récupérable (article 206 IV – 2 2° annexe 2 CGI).
- De même pour les frais de restauration, réception, spectacles
TVA non récupérable selon le même texte.
- les dépenses de transport de personnes : frais d’acquisition, location, réparation portant sur
des véhicules de transport de personnes automobiles.
Réduction de la déductibilité de la TVA
Exception des véhicules de sociétés : pas de récupération de la TVA (article 206 IV-2 6e
annexe 2 CGI)
En revanche, lorsque l’entreprise acquiert des véhicules types autocars ou mini bus destinés
au transport du personnel de l’entreprise, alors là il est possible de récupérer la TVA.
- Cadeaux ou libéralités effectuées par l’entreprise de faible valeur
TVA non récupérable
- huiles utilisés dans les véhicules de l’entreprise, sur les carburants à essence (quelque soit le
type d’essence).
TVA non récupérable
Mais possibilité de récupérer la TVA payée sur les carburants pour moteur diesel mais
plafonné à 80% (sur véhicules de tourisme uniquement ??)
B) Conditions de forme
Il est nécessaire pour l’entreprise qui va auto-liquider la TVA d’être en mesure de fournir à
l’administration fiscale tout justificatif, documents sur lesquels apparait la mention de la TVA
payée en amont.
Cette difficulté peut révéler des problèmes ponctuels auxquels le code apporte des solutions.
- Erreurs dans la facturation : dans les taux, montants, … (de plus le législateur peut modifier
les taux de TVA).
Il est possible pour l’entreprise de récupérer la TVA qu’elle aurait payée indument ou
qu’elle n’aurait pas déduite. Cette régularisation se fait de manière annuelle.
- Utilisation de factures fictives ou frauduleuse pour gonfler le montant d’une TVA déductible :
lorsque l’administration fiscale à l’occasion d’un contrôle découvre cela, on perd les montants
déduits irrégulièrement mais on a aussi des amendes à hauteur de 80% de la TVA éludée ,
c’est également un délit qui peut donner lieu à poursuite pénale.
Par 2 – Les modalités d’exercice du droit à la déduction
Il y a un facteur de complexité : on pense à l’entreprise qui est assujettie à la TVA sur la totalité de
ses activités. Mais il y a des entreprises qui ne sont assujetties que partiellement à la TVA sur leurs
activités.
Plusieurs possibilités :
- TVA déd > TVA coll/ exigible = l’entreprise ne reverse rien au Trésor Public et elle va
bénéficier d’un crédit de TVA qu’elle pourra imputer sur les mois suivants jusqu’à
épuisement complet du crédit de TVA, il n’y a pas de délai à respecter.
- TVA déd < TVA coll/ exigible = l’entreprise devra reverser le différentiel au Trésor
- Même montant : quasi irréel – rien à reverser et pas de crédit de TVA
Exception :
Article 242 OA à 242 OK CGI prévoient deux exceptions qui vont avoir pour résultat de permettre à
l’entreprise d’obtenir remboursement de la TVA déductible qui n’a pas pu être imputée sur la
TVA collectée/ exigible.
Hypothèse d’un assujettissement partiel à la TVA : une entreprise se trouve assujettie pour une
partie à la TVA sur son CA et une partie de son activité soit ne constitue pas des opérations assujettie,
soit sont normalement assujetties mais font l’objet en vertu d’une disposition spéciale d’une
exonération de la TVA.
Ainsi l’entreprise va être pour partie assujettie à la TVA et pour partie non. Pb : lien entre la
TVA facturée et la TVA que l’on peut déduire s’agissant de la TVA payée en amont sur les biens ou
services que l’entreprise s’est procurée et qu’elle vent à sa clientèle.
Difficulté : on sait que l’entreprise ne facture que sur partie de son CA de la TVA.
Qu’est ce que l’on fait de la TVA payée en amont ? Qu’est ce qui va être déductible ?
Deux solutions :
(1) Article 209 annexe II CGI : l’entreprise distingue d’un point de vue comptable différents
secteurs d’activités.
On a alors les secteurs assujettis et les secteurs non assujettis ou qui donnent lieu à exonération.
Seule la TVA payée en amont pour produire les biens ou les services qui s’inscrivent dans le
secteur d’activité assujetti à TVA sera déductible.
S’agissant de la TVA payée en amont pour acquérir des biens ou services qui permettent de produire
les biens ou activités non assujetties à TVA, alors la TVA payée en amont ne sera pas déductible.
Cela ne résout pas tout, cela peut être plus compliqué : un bien ou un service acquis par l’entreprise
pour produire peut être utilisé à la fois pour produire des biens et des services qui vont entrer
dans le secteur d’activité assujetti et dans le secteur non assujetti à TVA ou ne donne pas lieu à
facturation de TVA si c’est exonéré.
On a alors un problème : que fait-on concernant la déductibilité de la TVA ?
(2) On va procéder en calculant des coefficients qui vont permettre de définir la TVA qui
pourra être déduite.
Ce coefficient d’un bien acquis par l’entreprise correspond à la proportion d’affectation du bien ou
du service acquis par l’entreprise à la réalisation de production imposable à la TVA.
Si le bien ou service acquis est totalement affecté/ utilisé pour une production assujettie à TVA, le
coefficient est de 1 (100% CA HT).
Si le bien ou service n’est absolument pas utilisé pour produire des biens ou des services qui donnent
lieu à facturation de TVA, le coefficient est de 0 (0% CA HT).
Ainsi, si un bien ou service est utilisé à 70% pour produire des biens ou services assujettis à TVA, le
coefficient sera de 70%.
Le coefficient est calculé à partir de données objectives sur la totalité de la durée de l’exercice
clôturé.
C’est destiné à ventiler l’utilisation faite d’un bien ou d’un service qui est utilisé à la fois pour une
activité qui donne lieu à TVA et une activité qui ne donne pas lieu à TVA.
- Coefficient de taxation
Cela consiste à déterminer parmi les opérations faites par l’entreprise dans sa production les opérations
qui vont donner lieu à facturation de TVA et donc déterminer les opérations qui donnent lieu à
récupération de la TVA payée en amont et celles qui ne donnent pas lieu à facturation de TVA et
donc ne vont pas donner lieu à récupération de la TVA.
Le coefficient doit être déterminé par l’entreprise, souvent il a un caractère forfaitaire et donne
lieu à la fin de l’exercice à régularisation. La TVA est payable au Trésor à la fin de l’année.
- Coefficient d’admission
Il s’agit de cas où il y a sur des produits, biens ou services que l’entreprise a acquis pour pouvoir
produire elle-même et le CGI décide de limiter la déductibilité de la TVA. Sur la TVA payée en
amont, on ne peut pas déduire 100% quand bien même le bien ou service utilisé serait assujetti à TVA.
Ex : carburant Gasoil, déductible à 80% de la TVA payée en amont. Le coefficient d’admission va
permettre de calculer le pourcentage de déduction de la TVA du bien ou service utilisé.
Le coefficient pour le Gasoil c’est 0,80 => 80% de déductibilité. Donc seulement 20% de TVA à
reverser au Trésor.
Chapitre 2
Les modalités de paiement au Trésor Public
De la TVA qui lui est due
Par exception aux règles normales, il y a des régimes dans lesquels le législateur a voulu simplifier les
choses pour l’entreprise.
L’entreprise doit émettre une facture pour chq bien/ service qu’elle vend : art 289 CGI, elle doit
comporter des mentions obligatoires
dont certaines concernent la TVA :
- Identifier le client
- Indiquer le prix des biens ou services HT
- Indiquer le taux de TVA à appliquer (taux normal, taux réduits, taux super-
réduit)
- Chiffre le montant de la TVA par application du taux
Comptablement, il va falloir saisir l’ensemble de ses factures et il faut regrouper les factures
cohérentes.
Il faut :
- différencier le CA qui donne lieu à facturation de TVA de celui qui ne donne pas
lieu à facturation
- et pour le CA qui donne lieu à facturation, il faut ventiler entre les différents taux
de TVA qui peuvent s’appliquer aux activités de l’entreprise.
Une fois cette TVA comptabilisée, il faut faire la déclaration du CA de l’entreprise afin d’informer
l’administration fiscale sous peine de sanctions fiscales et pénales.
Il faut le faire au moyen de la souscription d’une déclaration qui en principe en termes de TVA est
mensuelle et sur lequel on va regrouper toutes les opérations ayant données lieu à facturation de TVA.
On veut permettre le reversement au Trésor de la TVA exigible : TVA collectée – TVA déductible.
Si la TVA n’est pas déclarée cela va donner lieu à des sanctions fiscales et pénales : la TVA
n’appartient pas à l’entreprise, elle est collectée par l’entreprise mais elle appartient à l’Etat.
Par 4 – Les règles du paiement de la TVA
Le principe c’est le paiement comptant de la TVA : il doit être effectué immédiatement avant le
25 du mois suivant le dépôt de la déclaration. Sinon intérêt de retard de 5%.
Possibilité offerte à certaines entreprise qui en raison de la caractéristique de leurs activités et du fait
qu’elles n’ont pas d’activité régulière : possibilité de demander de payer des acomptes mensuels
mais il faut qu’ils couvrent au moins 80% de la TVA due au Trésor.
Il faut ensuite opérer une régularisation : complément si acomptes < TVA exigible ou crédit de TVA
pour l’entreprise si acomptes > TVA exigible.
Les règles normales concernent les entreprises qui sont dans le régime réel normal. Mais il existe des
régimes simplifiés pour les entreprises qui relèvent soit du régime réel simplifié soit du régime réel
super-simplifié : déclenchement des régimes liés au niveau du CA réalisé par l’entreprise.
Deux plafonds suivant que l’entreprise vend des biens ou réalise des prestations de services.
Restauration assimilé à une prestation de service (même si on vend des biens).
- Règles particulières pour les entreprises relevant du réel simplifié ou super simplifiée.
- Règle différentes aussi pour les entreprise en franchisse de TVA
Ces acomptes trimestriels sont de 55%, 45% sur la TVA payée l’année précédente : c’est totalement
forfaitaire, on aura des régularisations à faire.
Alors on va peut être devoir verser un complément, ou à l’inverse on aura un crédit d’impôt.
Cela concerne des petites entreprise (293 B CGI) qui ont un CA < aux seuils des régimes réels : on
a alors une dispense de paiement de la TVA. Ce sont de toutes petites entreprises.
Si elle le souhaite cette entreprise peut opter pour rentrer dans le système de la TVA.
Si elle paie beaucoup de TVA, elle aura intérêt à opter pour déduire de la TVA sur la TVA qu’elle
paie.
Examen
TD : épreuve à nature pratique
Cela ouvre tout ce qui est cas pratique mais aussi commentaire d’arrêt ou note de synthèse.
Examen : un ou plusieurs cas pratiques mais pas que.
Question qui n’est pas une question de connaissances mais qui supposera une réflexion à partir
des connaissances.
CGI autorisé, PCG, calculatrice basique.