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RESVANI Eleni

DROIT DU COMMERCE INTERNATIONAL


SEANCE 7 : PRESENTATION DES ARBITRAGES (CONVENTION ET PROCEDURE)

CAS PRATIQUE

A) La qualification des faits et l’élément d’extranéité du contrat

Un contrat est considéré comme international quand il concerne toute


transaction commerciale impliquant un mouvement de biens, de service ou un
paiement par-dessus les frontières d’au moins deux pays. Selon la décision de la
Cour de cassation (chambre commerciale, 23 septembre 2014, 12-26585) le
contrat est international dès lors que les parties sont domiciliées sur le territoire
d’Etats différents.

De plus, la Cour de justice a jugé que « le caractère international d’un rapport


juridique peut découler de la circonstance que la situation en cause dans un litige
est de nature à soulever des questions relatives à la détermination de la
compétence des juridictions dans l’ordre international ».

Le contrat international doit contenir l’élément d'extranéité, c'est à dire un


élément qui implique le contact avec un ordre juridique étranger (la nationalité
des parties, le domicile de l'une des parties, le lieu d'exécution du contrat et le
lieu de situation de l’objet du litige).

Dans le cas examiné une société européenne a conclu un contrat avec une société
américaine. Le contrat comporte une clause compromissoire qui dit qu’en cas de
litige les parties suivront le procès prévu par le Règlement d’arbitrage de la
Chambre de commerce internationale.

Le contrat est bien un contrat international vu qu’il implique une transaction


entre deux entreprises de nationalité différente qui sont domiciliées au sol des
pays différents. En plus, la clause prévue dans le contrat et qui implique des
Règlements du Commerce international en cas de différend démontre la volonté
des parties d’agir dans le cadre d'un contrat international.
B) Le juge compètent

En droit, selon l’article 1465 du code de procédure civile « le tribunal arbitral est
seul compétent pour statuer sur les contestations relatives à son pouvoir
juridictionnel ».

Cependant, les dispositions de l’article 1448 du code de procédure civile


prévoient que « lorsqu'un litige relevant d'une convention d'arbitrage est porté
devant une juridiction de l'Etat, celle-ci se déclare incompétente sauf si le
tribunal arbitral n'est pas encore saisi et si la convention d'arbitrage est
manifestement nulle ou manifestement inapplicable ».

En l’espèce, suite à l’inexécution des obligations contractuelles de la part de la


société américaine, la société européenne a saisi le juge français. On peut
supposer du contexte que le tribunal arbitral n’est pas saisi par les parties.

En conclusion, la juridiction française saisie par la société européenne est


compétente.

C) Sur l’impartialité de l’arbitre

En droit, l’article 1456 du code de procédure civile prévoit que « il appartient à


l'arbitre, avant d'accepter sa mission, de révéler toute circonstance susceptible
d'affecter son indépendance ou son impartialité. Il lui est également fait
obligation de révéler sans délai toute circonstance de même nature qui pourrait
naître après l'acceptation de sa mission ».

Par son arrêt du 18 décembre 2014 (1ère ch. Civ., 18 déc. 2014, 14-11.085) la
Cour de cassation a jugé que les liens étroits d’un arbitre avec une des parties du
litige créent des doutes sur l’impartialité et l’indépendance de l’arbitre.

De plus, l’article 7 de l’Acte uniforme relatif à l’arbitrage dit que « l'arbitre doit
avoir le plein exercice de ses droits civils et demeurer indépendant et impartial
vis-à -vis des parties » et que « tout arbitre pressenti informe les parties de toute
circonstance de nature à créer dans leur esprit un doute légitime sur son
indépendance et son impartialité et ne peut accepter sa mission qu'avec leur
accord unanime et écrit ». 

En l’espèce, la société américaine souhaite designer comme arbitre un avocat qui


travaille en Europe et fait partie d’un cabinet d’avocats. Ce dernier exerce dans
plusieurs pays du monde, parmi eux les Etats-Unis et la société américaine est
une de ses clients.

De son part, la société européenne souhaiterait choisir une personne qui a été
désignée plusieurs fois comme arbitre, mais qui, au passé, a coopéré avec le
dirigeant de la société.

En conclusion, les arbitres désignés sont obligés d’informer les parties des
circonstances qui pourraient créer un doute sur leurs impartialité et il ne peut
accepter sa mission que moyennant l’accord unanime et écrit des parties. Si les
parties ne peuvent pas s’assurer que les conditions pour juger sont remplies par
un arbitre, elles réservent le droit de refuser sa nomination.

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