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CAS PRATIQUE
Dans le cas examiné une société européenne a conclu un contrat avec une société
américaine. Le contrat comporte une clause compromissoire qui dit qu’en cas de
litige les parties suivront le procès prévu par le Règlement d’arbitrage de la
Chambre de commerce internationale.
En droit, selon l’article 1465 du code de procédure civile « le tribunal arbitral est
seul compétent pour statuer sur les contestations relatives à son pouvoir
juridictionnel ».
Par son arrêt du 18 décembre 2014 (1ère ch. Civ., 18 déc. 2014, 14-11.085) la
Cour de cassation a jugé que les liens étroits d’un arbitre avec une des parties du
litige créent des doutes sur l’impartialité et l’indépendance de l’arbitre.
De plus, l’article 7 de l’Acte uniforme relatif à l’arbitrage dit que « l'arbitre doit
avoir le plein exercice de ses droits civils et demeurer indépendant et impartial
vis-à -vis des parties » et que « tout arbitre pressenti informe les parties de toute
circonstance de nature à créer dans leur esprit un doute légitime sur son
indépendance et son impartialité et ne peut accepter sa mission qu'avec leur
accord unanime et écrit ».
De son part, la société européenne souhaiterait choisir une personne qui a été
désignée plusieurs fois comme arbitre, mais qui, au passé, a coopéré avec le
dirigeant de la société.
En conclusion, les arbitres désignés sont obligés d’informer les parties des
circonstances qui pourraient créer un doute sur leurs impartialité et il ne peut
accepter sa mission que moyennant l’accord unanime et écrit des parties. Si les
parties ne peuvent pas s’assurer que les conditions pour juger sont remplies par
un arbitre, elles réservent le droit de refuser sa nomination.