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Séminaire du mastére en droit bancaire et

financier

Sujet :
Les pactes d’actionnaires

Présenté par  :
Ben sassi dorsaf
Hedhli zaineb
Bouazizi ines

Année universitaire
2021-2022

1
Sommaire  :
I ) specifité des conditions de
validité

A ) une soumission aux conditions générales :


B )une subordination aux statuts :

II ) spécifité des effets

A) en cas d’exécution
B) en cas d’inexécution

2
Introduction

L’ingénierie financiére parle d’un ensemble de méthodes


utilisées pour assurer l’activité d’une entreprise par des moyens
financiers autres que ses mutations. Les technique utilisées
visent à conserver la solidité du bilan, la cohésion de ses
actions et la complémentarité entre finance et capital.
L’ingenierie financiére se résume comme étant l’art de gérer
différentes domaines et compétances , afin de satisfaire les
besoins des actionnaires, des associés, des investisseures, de
entreprises et des dirigeants1.l’une de ces opérations sur le
capital est le pacte d’actionnaires. Le pacte d'actionnaires est
un document extrastatutaire (complémentaire aux statuts d'une
société). Ce document juridique et technique est indispensable
pour régir les relations entre les différents actionnaires d'une
société anonyme 2
.Il garantit et crée des droits pour les
actionnaires . Elle ne recouvre pas une figure contractuelle
définie, mais une grande variété d'accords et de clauses
conclus entre les actionnaires en ce qui concerne les rapports
1
https://www.gagner-economiser.com/developpement-dentreprise/quest-ce-que-lingenierie-financiere
2
https://www.journaldunet.fr/management/guide-du-management/1201275-le-pacte-d-actionnaires/
#:~:text=Le%20pacte%20d'actionnaires%20est,des%20droits%20pour%20les%20actionnaires

3
entre eux. Le mot « pacte », qui est souvent utilisé de
préférence à celui de « convention », « contrat » ou « accord »,
n'a pas de signification technique précise ; il sert à désigner une
convention solennelle, complexe et destinée à établir des
relations durables entre nombreuses parties. Sur le plan
terminologique, le terme pacte désigne toute « espèce de
convention, terme surtout employé dans les expressions
consacrées désignant des opérations d'une certaine solennité
qui, en général, établissent un ordre durable (paix des familles,
charte, traité des nations) ou engagent gravement l'avenir3.En
effet, les pactes d'actionnaires permettent aux actionnaires qui
le souhaitent de s'unir dans la défense de leurs intérêts et dans
la réalisation de leurs besoins particuliers. Les pactes
d'actionnaires sont en outre extérieurs aux statuts et ont pour
objet de régir diverses situations pouvant intervenir au cours de
la vie sociale. Il s'agit ainsi de simples contrats inopposables
aux tiers notamment à la société et (aux associés non
signataires, conformément au droit commun des obligations4.

Historiquement ,les pactes d’actionnaires ayant une origine


anglo-saxonne,qui depuis le XVIIIéme siécle concluaient des«
shareholders agreements », les actionnaires tunisiens
emploient de plus en plus ces outils contractuels propices au
renforcement de leur position de minoritaires.

3
(G) CORNU, Vocabulaire juridique. Association H. Capitant, Coll. PUF Quadrige, 3ème éd., 2002.
4
(A) mahdi, les pactes d’actionnaires, thèse pour le doctorat en droit privé, faculté de droit de Sfax, 2015-2016
p265,

4
Pratiquement, en droit tunisien,le pacte d’actionnaire consacré
par l’article 3 de code de sociétes commerciales depuis la
modification en 2009: « … les pactes conclus entre associés en
raison de la société sont valables et obligent leurs parties
lorsqu’ils se limitent à régir des droits qui sont les propres à
ceux-ci et qu’ils ne sont pas contraires aux dispositions des
statuts… Les pactes comprenant des conditions préférentielles
pour la vente ou l’achat des titres représentant une participation
au capital ou conférant le droit de participer au capital émis par
les sociétés faisant appel public à l’épargne doivent être
transmis à la société concernée ainsi qu’au conseil du marché
financier et ce, dans un délai ne dépassant pas cinq journées
de bourse, à compter de la date de leur signature. A défaut,
leurs effets sont suspendus de plein droit et leurs parties en
sont déliées en période d’offre publique de vente. La date de
la fin de validité du pacte doit également être notifiée à la
société et au conseil du marché financier. un règlement du
conseil du marché financier détermine les conditions et
modalités de l’information du public des termes des pactes… »

Théoriquement, Le principal objectif du pacte est la gestion des


relations entre les actionnaires que ce soit pour prévenir les
conflits ou répartir les pouvoirs entre eux. Il peut également
prévoir des règles de gestion particulières pour la société ou
limiter les pouvoirs des dirigeants 5.le pacte d’actionnaire est un

5
https://www.village-justice.com/articles/pacte-actionnaires-interets-limites-pieges-eviter,35982.html

5
contrat a pour objet de renforcer les liens entre tous ou partie
des asssociés au- delà du contrat de sociétes. il permet
d’organiser la répartition des droits entre associés et stabilité de
l’actionnariat. Lorsque le pacte d’actionnaire est un contrat dans
ce sense on va poser la problématique suivante :

Quel est la spécificité de pacte d’actionnaire ?

Pour répondre à cette problématique , en peut se permettre


d’appréhender dans une premiére approche la spécificité des
conditions de validité (I) et dans deuxiéme approche la
spécificité des effets.

6
I) La spécificité des conditions de validité :
Le pacte d'actionnaires est l'exemple parfait de l'interférence
entre le droit commun des obligations et le droit des sociétés, il
soumis aux conditions générales des contrats prévus par
l'article 2 du COC (A), aussi les dispositions extra-statutaires ne
peuvent être prises en contradiction avec les statuts (B).

A) la soumission aux conditions générales :

Le pacte doit remplir les conditions relatives aux personnes


contractantes, dites subjectives sont la capacité, la volonté, le
consentement, et les conditions relatives à l'objet, au contrat lui-
même, dites objectives sont le cause et l’objet.

Avant de rédiger un pacte, les rédacteurs ainsi que les parties


concernées, doivent vérifier la capacité des contractants. Il faut
analyser la capacité du côté du bénéficiaire et du côté du
promettant, Lors de l'exercice de pacte, la capacité de disposer
sera une condition existentielle de pacte.

Le consentement d’un pacte d'actionnaires suppose comme


toute autre convention une déclaration de volonté portant sur
les éléments essentiels de l'obligation. Le code des obligations
et des contrats exige pour qu'un contrat soit valablement formé
qu'un consentement existe et qu'il soit donné en parfaite

7
connaissance de cause. Pour que le pacte entre actionnaires
soit un contrat valable, existence d'un consentement claire est
insuffisante. Le consentement doit être libre et non vicié, ni par
erreur, ni par dol, ni par violence.

Pour Les conditions relatives à l'objet un pacte d'actionnaires


doit avoir, comme toute convention valable, un objet et une
cause.

L’objet des pactes d'actionnaires les règles relatives à l'objet


des pactes d'actionnaires, Le législateur tunisien exige, en ce
qui concerne l'objet du contrat, trois conditions. Il doit être
existant, licite et déterminé. L'existence de l'objet est une
condition existentielle, L'existence de l'objet trouve son
fondement juridique dans les articles 2 du COC et 'article 574
du même Code .ne sont, en fait, qu'un appel aux règles
générales relatives à l'objet de contrat en droit civil. Bien qu'il
varie selon la volonté des parties, il se ramène toujours à l'une
des trois catégories : donner, faire ou ne pas faire. Cet objet
doit être possible, licite et être déterminé.

La cause en matière des pactes d'actionnaires, la cause est


constituée par les motifs qui ont amené les actionnaires à
contracter. De ce fait, la notion de la cause permet de
sanctionner les pactes qui visent à réaliser une fraude à la loi.
S'il a pour but de satisfaire l'intérêt social il sera valable Si, par
contre, il a pour finalité d'indemniser le dirigeant évincé, il ne

8
sera pas validé. On admet, donc, avec un auteur que « la seule
raison d'être du pacte, sa cause, tient à ce que les parties au
pacte sont ensemble des actionnaires d'une société et
souhaitent aménager leurs relations d'actionnaires de cette
société »6.

B) subordination aux statuts :

Les dispositions du pacte d’actionnaires ne peuvent régir que le


domaine résiduel ne relevant pas de l’appréhension exclusive
par le contrat d’autre part, ces dispositions ne peuvent
contredire celles du de contrat de société lequel constitue une
norme hiérarchiquement supérieure au Pacte.

Si l’existence d’un bloc de dispositions réservées aux statuts,


ne pouvant pas, être appréhendées par les pactes
d’actionnaires, ne fait aucun doute, la délimitation de ce
domaine réservé aux statuts Les pactes d’actionnaires sont
valables à conditions qu’une primauté soit accordée aux statuts.
Pour être valable, le pacte d'actionnaires doit être conforme aux
statuts. Ce qui veut dire que les actionnaires ne peuvent
invoquer l'application d'un pacte d'actionnaires dont le contenu
serait contraire aux statuts. La soumission du pacte
d'actionnaires aux statuts limite la liberté contractuelle des
associés, l’alinéa 3 de paragraphe 3 de CSC énonce que « …et
qu’ils ne sont pas contraires aux disposition des statuts... »

6
B. DONDERO, note sous Cass. Com.6 novembre 2007, D. 2008. P 1024.

9
En effet, dans un arrêt en date du 15 février 1994, la chambre
commerciale de la Cour de Cassation française a considéré
que, les statuts étant l'accord suprême entre les actionnaires,
tout accord extra-statutaire y contrevenant revêtait une
inapplicabilité de principe.7 l'existence d'un pacte d'actionnaires
contraire aux statuts risque d'engendrer « le théâtre des
apparences, c'est- dire les statuts et une réalité plus ou moins
occulte découlant de l'application du pacte »8 La prééminence
des statuts importe également une autre conséquence
fondamentale qui s'impose au pacte d'actionnaires : les règles
qui limitent les stipulations statutaires lui sont applicables. En
effet, le législateur, dans bien des cas, prohibe certaines
clauses dans les statuts et par conséquent il serait
inconcevable que ces mêmes clauses puissent trouver place
dans une convention extra-statutaire.

7
Cass Com, 15 février 1994, Buil. Joly 1994, p.508, note Velardocchio Mestre (), Obs. sous Cass Com. 20 mai
1986, RTD civ 1987, p 744 Le Cannu (P), Le règlement intérieur des sociétés, Bull Joly 1986, p 721, cité par
Storck OP ep cit. p.269. 38
8
(Y) Guyon, traité des contrats : les sociétés, Dalloz, 1989, p 276.

10
II- la spécificité des effets :
A-En cas d’exécution
•L’effets relatifs du contrat et la force obligataire

Les pactes d’actionnaires sont soumis au droit des contrats,


leurs efficacités se manifeste lors de leur bonne exécution ou
domine le principe de l’effet relatif des contrats. Ce principe
signifie que les parties à un contrat ne puissent pas faire naitre
d’obligations à la charge d’un tiers et d’une manière réciproque,
un tiers ne puisse pas invoquer des droits nés d’un contrat
auquel il est étranger. Ainsi transposé en matière des pactes
d’actionnaires.

Ce principe essentiel du droit des contrats a pour conséquence


que les parties à un pacte d’actionnaires qui a pour objet une
cession des titres par exemple ne peuvent pas réclamer son
exécution au cessionnaire des actions et ce dernier ne peut pas
revendiquer des droits nés d’un pacte auquel il est étranger
dont cette condition constitue assurément une faiblesse
traditionnelle des pactes 9.et par voie contractuelle dans les
domaines non investies par l’ordre public sociétaire, les pactes
d’actionnaires constituent pour les associés signataires un
9
(M)AYADI, les pactes d’actionnaires, thèse pour le doctorat en droit privé, faculté de droit de sfax, 2015-2016
p265,

11
corps de règles conventionnelles s’ajoutant aux règles
statutaires qui les obligent de telle façon les parties puissent
dans la liberté contractuelle la possibilité de compléter leurs
relation pour organiser la stabilité d’actionnariat et plus
exactement les rapports d’associés.

Et en principe, les pactes d’actionnaire n’ont effet obligataire


qu’à l’égard des parties et ne crée ni droit ni obligation de
nature contractuelle à l’égard des tiers.

• L’effet de l’opposabilité des pactes entre les parties


contractantes

Un pacte est un contrat, il est soumis à l’article 240 10 et


suivants de coc11 .aux termes de l’article 242 du coc « les
obligations contractuelles valablement formées tiennent lieu de
la loi à ceux qui les ont faites, et ne peuvent être révoquées que
de leur consentement mutuel ou dans les cas prévus par la loi.
»

Avant d’examiner l’effet de l’opposabilité, il faut identifier les


qualités d’une partie au pacte parmi celle doivent êtres des
associés eux même et leurs représentants et les ayant causé 12
ce qui exclut les pactes dont la société est partie en effet,

10
Au terme de l’article 240 coc : « les obligations n’engage que ceux qui ont été parties à l’acte : elles ne
nuisent point aux tiers et elles ne leur profitent que dans les cas exprimés par la loi ».
11
(A) Mahdi, op. cit. Page267
12
Aux termes de l’article241 du coc les obligations ont effet non seulement entre les parties elles-mêmes mais
aussi entre leurs héritiers ou ayants cause, à moins que le contraire ne soit exprimé ou ne résulte de la nature
de l’obligation, ou de la loi ».

12
chaque partenaire contracte en sa qualité d’actionnaire dont le
pacte est conclu societatis causa13 .

Un partenaire signataire du pacte est nécessairement un


actionnaire ayant pleinement et exclusivement la propriété des
titres, et avoir ces qualités permet d’exclure les accords et les
conventions conclues par un actionnaire avec une personne à
laquelle la qualité d’actionnaire n’est pas reconnue.

De même le pacte ne survit pas à l’égard du partenaire ayant


perdu sa qualité d’actionnaire. En effet dès lors que le pacte
d’actionnaire est placé dans une dépendance au contrat de
société, non seulement le contrat de société ainsi que les
actions sur les quelles porte le pacte doivent exister, mais il faut
encore que les partenaires conservent leurs qualité
d’actionnaire dans la société.

Ainsi la mise en œuvre du pacte exige nécessairement la


détermination de l’objet de l’exécution dont la plupart des
actionnaires entre eux créent des obligations de faire, de ne
pas faire ou de donner. L’obligation peut être définie comme un
lien de droit entre deux personne, en vertu duquel l’une d’elle
appelée créancier peut astreindre l’autre le débiteur à accomplir
à son profil telle prestation.

13
J-J, DAIGRE et M. SENTILLES-DUPONT, les pactes d’actionnaire », GLN Joly, Coll. Pratique des affaires,1995,
no34.

13
Pour qu’il y ait une obligation de quelque nature que ce soit, il
existe un lien de droit entre deux personnes permettant à l’une
d’exiger de l’autre service ou une prestation.

Les obligations peuvent être très variées mais dans le domaine


des pactes d’actionnaires exige la déréférence à la distinction
des obligations selon qu’elles soient des obligations de donner,
de faire et de ne pas faire.

•L’inopposabilité des pactes à l’égard des tiers :

Le principe de l’effet relatif des pactes d’actionnaires conduit à


considérer que ces accords sont inopposables aux tiers,
contrairement à la plupart de la clause statutaire qui ont le
privilège d’être opposables à tous les associés présents et
futurs.

Par suite, elles demeurent inefficaces vis-à-vis des actionnaires


non signataires des pactes mais également vis-à vis des
nouveaux actionnaires. Ainsi la clause insérée dans un pacte
selon laquelle la convention liera les parties contractantes que
les futurs actionnaires demeurent inefficace à l’égard des tiers.
En effet, il est in concevable de lier des parties dont la
déclaration de volonté n’a concouru nullement à la formation du
pacte.

Les pactes d’actionnaires sont également inopposables aux


tiers non actionnaires comme le cas ou l’acquéreur de bonne foi
qui a bénéficié de la violation d’une clause extra-statutaire de
14
préférence. En cette hypothèse le tiers ne peut voir sa
responsabilité engagé et ce par opposition à l’acquéreur de
mauvaise foi qui a agi en concert frauduleux avec le cédant14 .

La société est également considérée comme un tiers, en effet,


la société même si elle est directement intéressée à l’exécution
du pacte, n’en demeure pas moins un tiers, en ce qu’elle n’a
nullement consenti à l’engagement.

Pour mieux assurer la mise en œuvre de ces accords, il est


primordial que des sanctions rigoureuses soient subordonnées
à leurs inexécution

B-En cas d’inexécution : l’inadaptation des sanctions légale

L’inexécution peut être définie comme étant toute exécution


non conforme au contrat ; cette inexécution peut être définitive
ou tardive, incomplète ou défectueuse15

La violation d’un pacte d’actionnaires par l’un de ses signataires


peut donner lieu à sanction. Cependant, cette sanction n’est
souvent que très relative et ne répond pas toujours aux attentes
que les signataires placent dans cet accord. La violation
consiste, en effet, la plupart du temps en l’inobservation d’une
obligation de faire ou de ne pas faire, la sanction de principe
étant l’octroi de dommages et intérêts, selon les dispositions de

14
Kallel (N), les pactes d’actionnaires mémoire de l’obtention du mastère de recherche en droit des affaire,
faculté des sciences juridiques et social de tunis,2008-2009, p87
15
MESSI CARLA, L’EXECUTION FORCEE DES PACTES D’ACTIONNAIRES, DEA DE DROIT DES AFFAIRES, UNIVERSITE
ROBERT SCHUMAN FACULTE DE DROIT, DE SCIENCES POLITIQUES ET DE GESTION,2004, P18

15
l’article 1142 16
du Code civil français. Ce sont donc
particulièrement les dispositions des pactes d’actionnaires
contenant des obligations de faire et de ne pas faire qui
suscitent le plus de difficultés. Les parties au pacte
d’actionnaires peuvent prévoir dans le contrat, un certain
nombre de sanctions qui s’appliqueront en cas d’inexécution.
Ces clauses instituent des contraintes financières ou non, ayant
pour objet de dissuader l’autre partie de violer l’accord. Ces
clauses peuvent être des clauses pénales, des clauses
résolutoires, des astreintes conventionnelles ou des clauses de
sortie de la société17.

Contrairement au droit français l’inexécution des pactes


d’actionnaires est régie par l’article 275 coc qui dispose
l’obligation de faire une chose se résout en dommages- intérêt
en cas d’inexécution. Ainsi l’article 276 de même code
précédent dispose que lorsque l’obligation consiste en une
chose à ne pas faire ; le débiteur est tenue des dommages
intérêts par le seul fait de la contravention »

En effet d’après ces articles ; il est de l’essence de toute


obligation de faire ou de ne pas faire d’être susceptible
d’exécution forcée en cas ou le débiteur ne respecte pas les
engagements qu’il a pris en adhérant au pacte d’actionnaires

16
Article 1142 du Code civil « Toute obligation de faire ou de ne pas faire se résout en dommages et intérêts,
en cas d’inexécution de la part du débiteur ».
17
MESSI (C), op, cit, P9.

16
L’exécution en nature doit être poursuivie chaque fois qu’elle
est possible car elle donne pleine efficacité au contrat. Cette
affirmation ne doit bien évidemment pas nous laisser penser
que l’on peut recourir à la violence sur la personne du débiteur
afin de parvenir à l’exécution en nature de ces obligations.

Certains auteurs ont souligné l’inefficacité de la sanction


relative au non-respect d’un pacte d’actionnaire, en effet cette
mesure qu’est l’allocation des dommages et intérêts n’est ni
une sanction efficace à l’encontre des parties ni une solution
satisfaisante pour les créanciers d’une part.

L’allocation de dommage et intérêts est incontestablement une


sanction peu efficace à l’encontre des parties qui ont refusé
d’exécuter le pacte d’actionnaire auquel elles ont souscrit.

D’autre part, une telle sanction n’est nullement une sanction


satisfaisante pour les créanciers de l’obligation contractuelle qui
referont obtenir l’exécution forcée de la convention.

L’exécution forcée en nature est la sanction le plus efficace


contre l’inexécution des obligations mais elle trouve des
obstacles liés à l’application de ce principe et cela nous
permettent d’affirmer que cette sanction est marquée d’une
importance incertitude.

Puisque l’inexécution des obligations est sanctionné la pratique


à inspirer des techniques de préventions des inexécutions dont

17
les actionnaires parties au pacte recourent le plus souvent
parmi celle la clause pénale et la cession forcé des actions.

•La clause pénale : est la clause par laquelle les parties


évaluent forfaitairement les dommages et l’intérêt qui seront
dus par le débiteur en cas d’inexécution d’une ou plusieurs de
son obligation contractuelle.

L’avantage des clauses résident dans le fait d’une part que le


montant mentionné est fixé de façon forfaitaire et que par la
même il évite toute difficulté quant à l’évaluation du préjudice,
et d’autre part que la clause figurant au contrat avant la
survenance de toute litige informe l’autre parties des dangers
afférent à l’inexécution de ses obligations. Ainsi la clause
pénale a une double fonction : la première indemnitaire et la
deuxième comminatoire.

Pour la fonction indemnitaire son avantage réside dans le fait


de dispenser le créancier de la preuve du dommage, pour la
fonction comminatoire elle tend à prévenir l’inexécution
contractuelle par le fait que le débiteur connait parfaitement les
conséquences d’une telle inexécution quant au montant des
dommages et intérêts qu’il devra verser à ce titre au créancier.

•La cession forcée des actions :

La cession forcée des action consiste en une clause du pacte


contenant promesse de vente à l’autre partie valable pendant la

18
durée du pacte consentie sous la condition suspensive de
l’inexécution du pacte18 .

-si l’un des actionnaires signataires du pacte ne respecte pas


l’une de ses obligations découlant des termes et conditions du
pacte, l’actionnaire lésé pourra demander à l’actionnaire
défaillant de lui vendre toutes ses actions ou une partie de ses
actions, de telle sorte qu’à l’issue de ladite vente, sa
participation dans le capital social devienne plus important,
ainsi l’actionnaire défaillant sera obligé de vendre à l’actionnaire
lésé ses actions.

18
KALLEL(N), op, cit, p79

19
Bibliographie

Les ouvrages :

 MESSI CARLA, l’exécution forcée des pactes d’actionnaires,


DEA de droit des affaires, université robert Schuman faculté de
droit, de sciences politiques et de gestion,2004.

 J-J, DAIGRE et M. sentilles-dupont, les pactes


d’actionnaire », GLN Joly, coll. pratique des
affaires,1995.
 (G) CORNU, vocabulaire juridique. Association h.
capitant, coll. puf quadrige, 3ème éd., 2002.
 (Y) Guyon, traité des contrats : les sociétés, Dalloz,
1989.

Les mémoires :

20
 Kallel (N), les pactes d’actionnaires mémoire de
l’obtention du mastère de recherche en droit des
affaire, faculté des sciences juridiques et social de
tunis,2008-2009
 (M)AYADI, les pactes d’actionnaires, thèse pour le
doctorat en droit privé, faculté de droit de Sfax,
2015-2016.

Les codes :

 Codes des sociétés commerciales


 Codes des obligations et des contrats

Les sites web :

 https://www.gagner-economiser.com
 https://www.journaldunet.fr/management
 https://www.village-justice.com

21
Tables des matières :

Introduction ……………………………………………3

I : La spécificité des conditions de validité ………......7

A) La soumission aux conditions générales…….…....7

B) subordination aux statuts…………………………...9

II : la spécificité des effets…………………………......11

A) En cas d’exécution.......................................................11

B) En cas d’inexécution………………………………….....15

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