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CONCLUSION
1
Bibliographie
INTRODUCTION
Le contrat inonde la vie des hommes en société. Les individus passent
quotidiennement des contrats : pour se nourrir, se loger, se déplacer, se distraire, etc.
L’économie repose sur les échanges et ceux-ci sont organisés par des contrats, c’est la
manière de régler certains échanges entre les parties.
En effet, le contrat sert de socle au monde des affaires, c’est un accord entre deux ou
plusieurs parties qui s’engagent envers deux ou plusieurs parties à donner, à faire ou à
ne pas faire quelque chose. En conséquence, le contrat est le fruit de la volonté des
parties, lesquelles sont libres d’y inclure les arrangements contractuels, qui répondent au
mieux à leurs besoins respectifs. Cependant, cette liberté contractuelle telle que
présentée, n’est pas absolue, puisque ces accords de volontés restent soumis au Droit et
à l’appréciation des juges.
Le contrat étant donc un acte courant de la vie des affaires, il est essentiellement un
instrument de compromis entre des intérêts opposés et dans lequel chacun cherche son
avantage personnel. Les contractants utilisent alors, pour concilier ces intérêts éparses et
variés, des instruments élaborés par les différentes sources du droit et qui sont
aujourd’hui indispensables au monde des affaires, à savoir les clauses contractuelles
Une « clause » est une phrase ou un ensemble de phrases contenues dans le texte
d'un acte juridique tel un contrat. Elle définit les droits et les obligations des personnes
concernées par cet acte. Le mot vient du verbe latin « claudere » (fermer), ce qui laisse à
penser que pour la compréhension des dispositions qu'elle contient, la clause doit se
suffire à elle-même.
Ainsi, les clauses constituent donc les piliers du temple contractuel. Articulées les
unes aux autres dans le dessein de faire produire au contrat, les effets procédant de la
volonté des parties, les clauses méritent une attention particulière. La diversité des rôles
qu’elles sont amenées à jouer et la singularité de leurs conditions d’existence et de
validité en font un terrain d’étude fertile et propice à la découverte d’un cadre juridique
adapté.
2
Comme présentée ci-dessus, la « clause » peut être définie de plusieurs manières.
Elle est «une disposition particulière de l’acte juridique ». Elle est également identifiée à
une stipulation d’un contrat ou un article, c'est-à-dire « un élément expressément prévu
dans une convention et en général formellement énoncé par écrit1 ».
Quelles sont clauses qui devront figurer au contrat d’affaires ? Ainsi, inventoriées,
quelle est la portée juridique de l’insertion de telle ou telle clause dans le contrat
d’affaire ? Autrement dit, quel est le rôle du juge dans l’appréciation du contenu
contractuel ? Quelles sont les incidences de ce renouveau de la liberté contractuelle sur
le contrat et sur l’équilibre contractuel entre les parties ?
1 G.Cornu , vocabulaire juridique, association Henri Capitant, Quadrige PUF 2013 , 10eme édition
3
Toutefois ce travail n’a pas pour objet de répertorié ou de dénombré, clause par
clause, à la manière d’un catalogue les innombrables clauses foisonnant le monde des
affaires ; cela sera parcellaires et descriptifs.
4
Première partie : Typologie des clauses dans les
contrats d’affaires.
Au cours de cette première partie on va traiter les fondamentales clauses insérées
dans les contrats d’affaires ; dans un premier chapitre, alors que le second chapitre se
focalisera sur l’impact des clauses dans la sécurisation des contrats d’affaires.
Toutefois, il est fréquent que le vendeur prévoie une clause de réserve de propriété en
vertu de laquelle l’acheteur ne devient propriétaire du bien vendu qu’après le paiement
intégral du prix et ce, même si le paiement intervient après la livraison.
Elle peut être rédigée de la façon suivante : « Le vendeur reste propriétaire du bien
jusqu'au parfait paiement du prix ». Cette clause lui permet donc de revendiquer le bien
au cas où il demeurerait impayé.
La clause de réserve de propriété peut porter sur tout type de biens, meubles et
immeubles, corporels ou incorporels, voire même fongibles dès lors qu'ils se trouvent en
nature dans le patrimoine du débiteur, c'est-à-dire qu'ils sont disponibles et identifiables.
(Article 478 et suivants)
En revanche, ne peut plus être revendiqué le bien qui a fait l'objet :
- D'une transformation par le client qui fait obstacle à son identification
- D'une incorporation à un immeuble qui lui fait perdre son individualité.
5
Pour produire son effet juridique, une clause de réserve de propriété doit toujours
être constatée par écrit au plus tard, au moment de la livraison du bien, à savoir lors de
la remise matérielle des marchandises2.
Généralement, elle figure dans les documents commerciaux à destination des tiers tels
que les conditions générales de vente, les devis, les factures, les bons de commande ou
de livraison. Elle peut également faire l'objet d'une mention particulière dans un acte
régissant un ensemble d'opérations commerciales convenues entre les parties.
Pour être opposable à l'acheteur, la clause de réserve de propriété doit avoir été
acceptée par celui-ci au plus tard au moment de la réception des marchandises 3.
A ce titre, le Code de Commerce n'impose aucune forme particulière : l'acceptation
peut donc être expresse ou tacite. Dans ce dernier cas, elle doit être certaine et
incontestable. Il appartient donc au vendeur qui se prévaut de cette clause de rapporter
la preuve de l'accord de son débiteur.
Le créancier doit alors prouver que la clause de réserve de propriété a été présentée
et acceptée par l'acheteur et que le prix du bien n'a pas été payé dans les délais.
Pour pouvoir être récupéré, le bien vendu doit se retrouver sous la même forme
qu’au moment de la vente initiale entre les mains de l'acheteur. Lorsque ce bien a été
détruit ou volé, l'action s'exerce, selon les termes du contrat, sur l'indemnité d'assurance
reçue par l'acheteur.4
Si l'acheteur a vendu le bien alors qu'il n'était pas propriétaire, le vendeur ne peut le
récupérer qu'à condition que le sous-acquéreur soit de bonne foi, c'est-à-dire qu'il ait
pensé que l'acheteur en était effectivement propriétaire.
2 Code des obligations et des contrats, promulgué par Dahir du 12 août 1913, tel que modifié par la loi N° 53-05 relative à
l’échange électronique de données juridiques.
5 https://aurelienbamde.com
7
contrat de durée indéterminée, et dont les autres éléments ne sont pas nécessairement
identiques (Civ. 1re, 15 nov. 2005, n° 02-21.366).
En pratique ce mécanisme connait ces propres effets à l’égard des parties (1) et des
tiers (2) qu’on va analyser :
De plus dès lors que la clause est rédigée de telle manière que la prorogation a
vocation d’opérer de manière automatique, sans aucune manifestation de volonté, elle
6 Arret n0 76-11561 cour de cassation Française ,26 octobre 1977.Arrêt n0 358,21 novembre 1978.Arrêt n0 77-12764 :
Bull.civ.1978, n0347
7 https://www.uggc.com
8 Clausier : dictionnaire des clauses ordinaires et extraordinaires du contrat de droit privé interne, William Dross, page 559,
Edition Paris-Litec 2011.
8
ne nécessite aucune capacité spécifique des parties au jour où elle produit ses effets,
c’est-à-dire à l’échéance du terme du contrat initial.
Les tiers intéressés par la prorogation sont principalement les cautions ayant garanti
la bonne fin du contrat initial. Dès lors que le contrat initial est seulement prorogé, les
cautions restent en principe tenues de leur obligation de couverture et de règlement. 9
Ainsi le preneur commerçant qui s’est porté garant du paiement par le cessionnaire
du bail du paiement des loyers reste tenu jusqu’à l’expiration du bail prorogé.
Evidemment, la solution ne joue qu’en absence de volonté contraire ; les cautions
peuvent ainsi interdire au créancier de consentir toute prorogation du contrat.
9Clausier : dictionnaire des clauses ordinaires et extraordinaires du contrat de droit privé interne, William Dross,
page 559, Edition Paris-Litec 2011.
9
contrat d’assistance et de fourniture.
De même le législateur français dispose que : « Le contrat peut contenir une clause
de non-concurrence après la cessation du contrat… »11
Pour être valable devant des tribunaux, une clause de non-concurrence doit être
déterminée géographiquement et temporellement, conformément aux intérêts légitimes
de la société et proportionnée.
La clause de non-concurrence qui n'est pas conforme à ces conditions est susceptible
d'être annulée par un tribunal.
Il faut souligner qu’une clause limitée dans le temps et l’espace dans un contrat de
franchise peut ne pas être proportionnée par rapport à l’objet du contrat
Elle doit être conforme voir nécessaire aux intérêts légitimes de l’entreprise, par
exemple, protéger des informations confidentielles.
Elle ne peut que restreindre cette liberté mais pas la supprimer c’est pourquoi, serait
nulle la clause qui déposséderait un commerçant franchisé, propriétaire de son fonds de
commerce, de toute sa clientèle et qui l'empêcherait d'exercer sa profession.
A titre d’exemple, la disproportion peut tenir au fait que la clause est stipulée pour
une durée trop longue ou s’étendre à un territoire trop important.
Elle peut être disproportionnée par rapport à l’objet du contrat car elle va au-delà de
ce qui est nécessaire.
C’est ainsi que l’article 6 de la loi 104-12 relative à la liberté des prix et de la
concurrence dispose que : « Sont prohibées, lorsqu’elles ont pour objet ou peuvent avoir
pour effet d’empêcher, de restreindre ou de fausser le jeu de la concurrence 12 sur un
marché, les actions concertées, conventions, ententes ou coalitions expresses ou tacites,
sous quelque forme et pour quelque cause que ce soit, notamment lorsqu’elles tendent à:
2. faire obstacle à la formation des prix par le libre jeu du marché en favorisant
artificiellement leur hausse ou leur baisse ;
12
3. limiter ou contrôler la production, les débouchés, les investissements ou le progrès
technique ;
A- Clause de confidentialité
13 Nicolas Gras. Essai sur les clauses contractuelles. Droit. Université d'Auvergne - Clermont- Ferrand I, 2014.
Français. P.75
13
européens ou internationaux disent qu’il est objet de droit seulement si son titulaire a
veillé à en assurer la confidentialité.14
Cependant, il existe bien dans le monde des affaires des clauses de confidentialité visant
non seulement à protéger les termes du contrats mais aussi le contrat lui-même, cette
démarche s’explique par le fait que les parties trouvent généralement un intérêt à une
confidentialité couvrant l'ensemble du contrat.
Il en est ainsi par exemple du cas d’une entreprise commerciale qui souhaite rester
libre de définir les conditions financières de ses négociations futures, ce qui suppose que
les prochains clients ne puissent pas invoquer le précédent constitué par telle ou telle
transaction, dont peut-être les conditions économiques inhabituelle étaient justifiées par
un contexte particulier.
B- Clause pénale
La clause pénale est celle qui fixe de façon contractuelle et à l’avance le montant des
dommages intérêts en cas d’inexécution ou en cas de retard dans l’exécution 15, art.
264 :«Les parties contractantes peuvent convenir des dommages-intérêts dus au titre du
préjudice que subirait le créancier en raison de l'inexécution totale ou partielle de
l'obligation initiale ou en raison du retard apporté à son exécution ». Il s’agit en effet
d’un forfait prévu par les parties d’où la somme peut être inferieur, égale ou supérieur
au montant effectif du préjudice subi par le créancier en cas de défaillance du débiteur.
Certes, la clause pénale insérée dans le contrat a pour objet de réparer le dommage
subi, mais aussi d’exercer une contrainte sur le débiteur qui refuse d’exécuter sa part du
contrat en lui imposant une « peine privée ». Autrement dit, cette clause, bien qu’elle
constitue une mesure de sanction, elle présente un caractère dissuasif, et c’est ce qui fait
son intérêt et sa particularité. Elle agit comme moyen de pression destiné à encourager
le débiteur à exécuté ses obligations et ce, sous la menace de devoir payer une
importante somme d’argent en cas de défaillance.
14 Art. 39 de l'ADPIC -art 1e du Règlement no 772/2004 concernant l'application de l'article 81 § 3, du traité à des
catégories d'accords, de transfert de technologie (v s n° 55.03).
Cette clause a pour effet de paralyser la réalisation des risques propres à l’exécution
du contrat, sans pour autant modifier le contenu des obligations des parties.
Généralement liée à la notion de force majeure, il est préférable que la clause liste de
façon détaillée les évènements possibles en vue d’éviter tout conflit quant aux
hypothèses de sa mise en œuvre 19. Par principe, tous les contrats qui s'inscrivent dans la
durée sont susceptibles de contenir une clause de suspension.
Une fois la durée de suspension écoulée, les parties pourront décider de reprendre la
relation contractuelle ou de procéder à sa révision, si les faits générateurs de sa mise en
16 B. Oppetit, Développement économique et développement juridique, in Mélanges A.
Sayag, Litec 1997 p.74 et s.; M. Mekki, L’intérêt général et le contrat : contribution à
l’étude d’une hiérarchie des intérêts en droit privé, Thèse Paris I, LGDJ 2004 n°7 et s. ; H.
Barbier, La liberté de prendre des risques, Thèse Aix en-Provence, PUAM 2011 p.87 et s.
p.113 et s.
18 Mestre J., Les principales clauses des contrats d'affaires, juill. 2011, Lextenso.
B- Clauses de responsabilité
21 J. Pellerin, Les clauses relatives à la répartition des risques financiers entre contractants, Thèse dactyl. Paris
II 1979.
17
Le contrat est un instrument d’excellence pour l’économie en ce qu’il permet de
concrétiser un engagement mais reste cependant d’une complexité qui peut rebuter les
profanes ; Cette dernière peut trouver sa source dans les clauses qui forment les
dispositions particulières d’un acte.
C’est dans cet esprit que la loi 31/08 définit tout d’abord la clause abusive comme
étant toute clause ayant pour objet ou pour effet de créer, au détriment du
consommateur, un déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties
18
au contrat23. Elle présente ensuite une liste indicative, non exhaustive, des clauses
pouvant être regardées comme abusives :
En effet, les clauses abusives ont été initialement conçues pour protéger les
consommateurs24, à l’exclusion des professionnels25. Aussi, le Professeur Denis
Mazeaud avait-il pu affirmer que « les clauses abusives sont valables et ont force
obligatoire à l’égard des contractants professionnels »26, à propos d’un commentaire sur
une décision de la Cour de cassation Française 27qui avait refusé d’appliquer le régime
protecteur des clauses abusives issu de la loi du 10 janvier 1978 dans un contrat conclu
entre deux professionnels. Concernant les clauses abusives entre professionnels, l’article
L.132-1 du Code de la consommation doit effectivement être écarté.
24 La clause abusive est celle « figurant dans un contrat conclu entre un professionnel et un non-professionnel ou
consommateur qui a pour objet ou pour effet de créer au détriment du non-professionnel ou consommateur un
déséquilibre significatif entre les droits et obligations des parties au contrat. Une telle clause est réputée non
écrite ». S. Guinchard et Th. Debard, Lexique des termes juridiques 2014/2015, N° d'édition : 22, DALLOZ,
Lexiques, Juin 2014
25 Le professionnel est entendu comme toute « personne physique ou morale qui, dans le cadre de sa profession,
exerce une activité de fabrication, de distribution ou de prestation de services ». S. Guinchard et Th. Debard,
Lexique des termes juridiques 2014/2015, N° d'édition : 22, DALLOZ, Lexiques, Juin 2014.
26 D. Mazeaud, « Validité des clauses abusives entre professionnels », D., 1995, p. 95.
Dans cette perspective, les obligations issues d’un contrat de vente sont nombreuses.
Parmi ces obligations à la charge du vendeur, le code des obligations et contrat énonce
dans son article 549 l’obligation de garantie contre les vices cachés.
En effet, Le vendeur doit garantir à l’acheteur que la chose est exempte de vices
cachés qui la rendent impropre à l’usage auquel elle est destinée. Quant à la loi
française, le régime de cette garantie présente certaines particularités. Elle est régie par
les articles 1641 et suivants du code civil français. Bien souvent le vendeur cherche à
limiter, voir écarter cette garantie par des clauses. Mais, la validité des clauses de non
garantie ou limitatives de garantie, varie en fonction de la qualité des parties. La
garantie ne peut être écartée dans les contrats entre professionnels et consommateurs qui
nécessitent une protection particulière. En revanche, entre deux professionnels de même
spécialité, ces clauses peuvent être admis par la jurisprudence, pour la simple raison que
les juges estiment que les deux possèdent des compétences techniques suffisantes leurs
offrants une réelle capacité de contrôle de la chose vendue. Dans ce cas, la protection
particulière n’est plus justifiée.
28 V. par ex., Cass. civ. 1re, 24 novembre 1954, pourvoi n° 54-07171, Bull. I n° 338, JCP G 1955, II, 8565, note H.
B., GAJCiv., T. II, n° 266 ; civ. 1re, 19 janvier 1965, pourvoi n° 61-10952 Bull. I n° 52.
29 Cass. com. 8 octobre 1973, pourvoi n° 71-14322, Bull. IV n° 272, JCP G 1975, II, 17927, note J. Ghestin, RTD civ.
1975, p. 128, obs. G. Cornu, com. 23 juin 1992, pourvoi n° 90-15045, CCC 1992, comm. 120, note L. Leveneur.
20
au contrat tandis que l’autre se retrouve lésée, créant ainsi un déséquilibre dans la
relation contractuelle.
En effet, le caractère léonin peut être présent dans trois types de situation à savoir :
L’avantage excessif – est accordé par le contrat à une des parties : cette partie
tire tous les avantages du contrat.
La répartition inégale des pertes ou l’élimination des risques pour une des
parties – les risques sont supportés par une seule des parties, l’autre ne subit
aucune perte.
A- L’avantage excessif
Tout d’abord, le caractère léonin peut se trouver dans une ou plusieurs clauses d’un
contrat imposant un partage inégal des bénéfices. Une clause léonine se définit dans ce
cas comme « la clause contractuelle qui comporte un avantage excessif injustifié tiré par
un seul contractant30. L’avantage excessif signifie la situation d’une forte inégalité entre
les droits des parties aux bénéfices, notamment :
La clause qui attribuerait la totalité des bénéfices à une seule partie du contrat.
Comme le terme « excessif » le dénote, la disparité entre les droits des parties ou des
associés réglant leur participation aux bénéfices doit être si grande dans les
circonstances données qu’elle choque la conscience d’une personne raisonnable.
La clause qui ferait porter la charge de toutes les pertes sur une seule partie ;
30 https://www.legavox.fr/blog/ekaterina-tikhonova/clauses-leonines-dans-contrats-francais-9595.htm.
Consultation du site web, le 04/11/2018.
21
La clause qui dispenserait un contractant de supporter toutes les pertes.
Il est nécessaire de rappeler que ce n’est pas l’inégalité qui est condamnée, mais
la disparité entre les droits et les obligations des parties du contrat ou des différents
associés qui aboutirait à nier l’existence d’une ou plusieurs clauses du contrat.
Par ailleurs, les clauses exonératoires de responsabilité s’entendent comme celle qui
stipule que le débiteur d’une obligation ne sera pas responsable en cas d’inexécution,
totale ou partielle, de l’obligation qu’il avait contractée, lui permettant ainsi d’échapper
aux conséquences de cette inexécution31. Cette clause a donc pour objectif de supprimer
toute responsabilité ou toute obligation de garantie à la charge du débiteur.
Cette clause se distingue notamment de la clause pénale qui fixe par avance et
forfaitairement le montant des dommages et intérêts dus en cas d’inexécution. La
question qui se pose reste ouverte, est-ce que le Maroc est en mesure d’arriver à
construire une structure juridique qui renforce la sécurité des relations entre
professionnels ?
33 B. STARCK, Ibidem, p. 32, n° 7; J. LEHRER, « Des clauses d’irresponsabilité », RGAR, 1962, n° 68001 -68009 , n°
68001 ; S. KORTMANN, “Derden” - werking van aansprakelijkheidsbedingen, Anvers, Kluwer, 1977, p. 18.
23
Si le contrat constitue la loi des parties, le juge a un vrai rôle à jouer. Selon la
conception classique le juge a pour mission de faire respecter la loi contractuelle ce qui
explique son devoir de qualification et d’interprétation.
La qualification du contrat d’affaire :
La qualification est l’opération par laquelle on classe une convention particulière
parmi les types déjà existants afin de déterminer l’ensemble des règles qui, de ce fait,
lui sont applicables. Le contrôle de qualification permet au juge d’unifier les
interprétations de contrats et de poser des normes générales et impersonnelles.
« Le juge tranche le litige conformément aux règles de droit qui lui sont applicables.
Il doit donner ou restituer leur exacte qualification aux faits et actes litigieux sans
s'arrêter à la dénomination que les parties en auraient proposée.
A titre d’exemple dans un contrat de location d’un bien immeuble, avant de qualifier
le contrat il faut chercher la volonté exact des parties au moment de la formation du
contrat ; est ce que il s’agit dune location d'habitation ou une location d’exploitation
d’un fond de commerce afin de catégoriser convenablement le contrat et poser le
fondement juridique adéquate.
34 Loi 1804-03-06 promulguée le 16 mars 1804 relative au droit civil français.
24
A- Interprétation du contrat
L’interprétation d’un contrat peut être l’œuvre commune des parties, C’est une
question de fait, la règle de principe de la volonté des parties est posée par l’article 462
du Dahir des Obligations et des Contrats dans son alinéa 3; «Lorsqu'il y a lieu à
interprétation, on doit rechercher quelle a été la volonté des parties, sans s'arrêter au
sens littéral des termes ou à la Construction des phrases.» cette règle est en parfaite
corrélation avec le principe de l’autonomie de la volonté. Interprétation soit nécessaire
alors, lorsque le texte se révèle obscur, ambigu, incomplet ou entaché de contradictions,
le juge cherche avant tout à dégager la commune volonté des parties.
L’article précité énonce que le juge doit rechercher dans le contrat la commune
intention des parties plutôt que de s’arrêter au sens littéral des thermes autrement dit
c’est la volonté interne et non la volonté déclarée.
25
des parties il peut se retrouver face à des parties qui n’ont peut être jamais eu la même
vision du contrat.
C- Les éléments d’interprétation
Dans ce sens, Article 466 du Dahir des Obligations et des Contrats stipule : «Les
termes employés doivent être entendus selon leur sens propre et leur acception usuelle
dans le lieu où l'acte a été fait, à moins qu'il ne soit justifié qu'on a voulu les employer
dans une acception particulière. Lorsqu'un mot a une acception technique usuelle, c'est
dans cette signification qu'on est censé l'avoir employé» tandis que l’article 463 du
même code prévoit que l’on doit suppléer dans le contrat des clauses qui sont d'usage
dans le lieu où l'acte a été fait ou qui résultent de sa nature.
L’idée étant de compléter le contrat par les clauses qui sont d’usage, ou par ce qui est
admis généralement dans le pays où le contrat a été passé. Le juge s’en tient
essentiellement à la recherche de la volonté des parties. Cela le conduit par exemple à
privilégier une clause manuscrite par rapport à une clause de style dès lors que ces
clauses sont en contradiction.
On retrouve dans le cadre de cette interprétation, certaines des limites qui ont été
invoquées. Le juge peut compléter le contrat ou l’interpréter à travers la notion de bonne
foi, d’usage ou d’équité.
B- La dénaturation
Le juge dispose d'un pouvoir souverain pour interpréter les clauses d'un contrat ou
les dispositions légales lorsqu'elles sont rédigées de telle manière qu'on peut leur donner
plusieurs sens incompatibles entre elles. La "dénaturation" c'est le fait par ce juge, de
modifier, sous prétexte de l'interpréter, le sens clair et précis d'une clause d'un contrat ou
d'une disposition légale ; La dénaturation est un moyen de cassation ; Donc La cour
de cassation exerce un contrôle de la dénaturation qui est une limite au pouvoir
d’interprétation des juges du fond. Elle censure les juges lorsqu’ils changent le sens ou
le contenu d’un contrat qui était en réalité démuni ambiguïté ; un juge n’a le droit
d’interpréter que les clauses ambiguës ou obscures.
Les juges du fond ont le pouvoir d’interpréter le contrat, mais ils ne peuvent
dénaturer les termes clairs et précis d’une convention. Ils ne sauraient retenir une
interprétation conduisant à donner un sens au contrat qui n’a pas été voulu par les
contractants ; en d’autres termes le juge de fond ne peut sous couleur d’interprétation,
aller à l’encontre d’une volonté des parties qui a été clairement exprimée.
C- Forçage du contrat
Le "forçage" du contrat est une adjonction par le juge d'une obligation dans le contrat,
non stipulée par les parties ; Les parties peuvent parfois garder le silence sur un élément
nécessaire à l'exécution de la convention : En réalité le juge a admis des obligations en
considérant que ces obligations résultaient de la nature du contrat et des obligations
entre les parties.
L’obligation de sécurité.
27
L’obligation d’information et de conseil.
Lorsque le contrat présent un objet et une cause illicite ; contraire à la loi ; l’ordre
public et aux bonnes mœurs.
Les clauses abusives : Le juge ne peut pas annuler un contrat mais il peut
déclarer une clause abusive et la réputer non-écrite ; lorsque le juge saisi d’un
litige entre un consommateur et un fournisseur, il pourra relever que l’une de ses
clauses s’avère abusive et refuser de la faire appliquer par les parties, en le
déclarant non écrit.
L’article 264 du dahir des obligations et du contrat : «le tribunal peut réduire le
montant des dommages-intérêt convenu s’il est excessif ou augmenter sa valeur
s’il est minoré comme il peut réduire le montant des dommages-intérêts convenu,
compte tenu du profit que le créancier en aurait retiré du fait de l’exécution
partielle de l’obligation. Toute clause contraire est réputée nulle»37.
36 CA, Casablanca, 13/06/1997, Juridiction : 4909, Date de décision : 13/06/1997 Type de décision : Arrêt.
37 Code des obligations et des contrats (promulguée par le Dahir du 9 Ramadan 1331 (12 aout 1913) tel que modifie par la loi
N° 53_05 relative a l’échange électronique de données juridiques)
28
Conclusion
Le contrat d’affaires et ses annexes forment un tout dont il conviendra d'assurer une
cohérence entre les stipulations contractuelles.
Il n'est donc pas possible d'affirmer que certains articles ont été étudiés et d'autres ne
l’ont pas été.
29
stipulations contractuelles, plus simples et où les intérêts des parties ne sont pas
antagonistes.
En revanche, certaines autres stipulations mériteront une attention plus soutenue des
parties. Il pourra s'agir d'articles généraux ou d'articles plus spécifiques à l’opération
d’affaires envisagée, surtout celles qui ont incidences sur les données pécuniaires.
BIBLIOGRAPHIE
I. OUVRAGE:
1. Ouvrages généraux :
30
B. STARCK, Ibidem, p. 32, n° 7; J. LEHRER, « Des clauses d’irresponsabilité
», RGAR, 1962, n° 68001 -68009 , n° 68001 ; S. KORTMANN, “Derden” -
werking van aansprakelijkheidsbedingen, Anvers, Kluwer, 1977, p. 18.
2. Ouvrages spéciaux :
Henri Barbier, La liberté de prendre des risques, Thèse Aix en-Provence, PUAM
2011
31
J. DEWEZ, « Garantie d’éviction et garantie des vices cachés : dans quelle
mesure le vendeur et le bailleur peuvent-ils s’exonérer de leurs obligations ? »,
J.T., 2011, pp. 765-772, p. 765; S. MAUCQ, op. cit., p. 55.
32
SCHMIDT –SZLEWSKI Joanna, « Portée de l’Accord de principe figurant dans
un accord d’entreprise renvoyant à une négociation ultérieure », In Recueil
Dalloz, Editions DALLOZ, Paris, 1991, p. 62.
TEXTES DE LOIS :
Jurisprudence
V. par ex., Cass. civ. 1re, 24 novembre 1954, pourvoi n° 54-07171, Bull. I n°
338, JCP G 1955, II, 8565, note H. B., GAJCiv., T. II, n° 266 ; civ. 1re, 19
janvier 1965, pourvoi n° 61-10952 Bull. I n° 52.
III. DIVERS :
1. Dictionnaire :
CORNU Gérard, « Vocabulaire juridique », Association Henri
CAPITANT, QUADRIGE Dicos Poche, 8ème édition, avril 2007, 3ème
tirage. Juin 2009, 986 p.
33
Clausier : dictionnaire des clauses ordinaires et extraordinaires du
contrat de droit privé interne, William Dross, page 559, Edition Paris-
Litec 2011.
Le Dictionnaire Le Larousse de poche.
https://aurelienbamde.com
https://www.jurisprudence.ma
https://www.legavox.fr/blog/ekaterina-tikhonova/clauses-leonines-dans-contrats-francais-
9595.htm.
https://www.uggc.com
Sommaire
34
INTRODUCTION……………………………………………………
……………………………….3
Première partie : Typologie des clauses dans les contrats d’affaires.6
Chapitre I : Les fondamentales clauses insérées dans les contrats
d’affaires…………………………………………………………………6
Section 1 : La clause de réserve de propriété………………………. ….. …6
A- Conditions de validité de la clause de réserve de propriété…………………..6
A- Clause de confidentialité……………………………………………………….14
B- Clause pénale……………………………………………………………………15
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