Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Robert COLLIN
Avocat honoraire à la Cour de Paris
Ancien membre du Conseil de l'Ordre
Professeur à la Faculté libre de droit, d'économie et de gestion de Paris
Président d'honneur de l'Association française d'étude de la concurrence
Président d'honneur de la Ligue internationale du droit de la concurrence
Malka MARCINKOWSKI
Avocat à la Cour de Paris
Rapporteur du Comité des jeunes de l'Association française d'étude de la
concurrence
Nizar LAJNEF
Avocat à la Cour de Paris
Vice-président du Comité des jeunes de l'Association française d'étude de la
concurrence
septembre 2009
Sect. 1 - Principes 1 - 42
Bibliographie
re
Section 1 - Principes
1. La Commission des Communautés européennes est, par les pouvoirs qui lui
sont dévolus dans les différents traités instituant les Communautés européennes
et les textes les ayant modifiés ou complétés, l'organe de proposition et
d'exécution des Communautés. Elle dispose de prérogatives extrêmement variées
et de compétences très étendues. L'article 3, g, du Traité CE lui donne pour
mission d'établir un régime assurant que la concurrence n'est pas faussée dans le
Marché commun. C'est donc dans cette perspective que le Traité CE a institué les
articles 81 et suivants, dispositions d'application du principe général contenu à
l'article 3, g.
ACTUALISATION
4. Réparation du préjudice en droit de la concurrence. - Une nouvelle
directive a été mise en place afin que toute personne ayant subi un préjudice
lié à une infraction au droit de la concurrence puisse obtenir réparation. Cette
directive institue également des règles permettant une concurrence non
faussée sur le marché intérieur et garantissant une protection à toute
o
personne ayant subi un préjudice (Direct. n 2014/104 du Parlement
o
européen et du Conseil, 26 nov. 2014, JOUE, n L 349, 5 déc.).
ACTUALISATION
5, 125, 199, 399. Le 3 août 2015, la Commission a adopté un nouveau
o
règlement modifiant le règlement n 773/2004 relatif aux règles de la
concurrence dans ses articles 81 et 82 dans le cadre des enquêtes et de
o
l'accès au dossier (Règl. (UE) n 2015/1348 de la Commission, 3 août 2015,
o
JOUE, n L 208, 5 août).
7. D'autres communications ont été adoptées, mais n'entrent pas dans le cadre
de cette étude : Lignes directrices relatives à la notion d'affectation du commerce
o
figurant aux articles 81 et 82 du Traité CE (2004/C 101/07, JOUE, n C 101,
27 avr. 2004) ; Lignes directrices concernant l'application de l'article 81,
o
paragraphe 3, du Traité CE (2004/C 101/08, JOUE, n C 101, 27 avr. 2004). Il
o
fallait mettre un terme au régime centralisé posé par le règlement n 17.
er
Art. 1 - Absence d'attestations négatives
12. Le mécanisme qui nécessitait que les entreprises notifient leurs accords à la
Commission pour obtenir le bénéfice de l'article 81, paragraphe 3, n'existe plus.
o er
Depuis l'entrée en vigueur du règlement n 1/2003, le 1 mai 2004, toutes les
notifications qui avaient été adressées à la Commission et pour lesquelles aucune
initiative de cette administration n'est intervenue, sont caduques.
o
13. Le règlement n 1/2003 confère une plus grande portée aux articles 81 et 82
du Traité CE puisque la disposition selon laquelle les accords, décisions et
er
pratiques concertées visés à l'article 81, paragraphe 1 , sont interdits sans
qu'une décision préalable soit nécessaire à cet effet, est étendue à l'article 82,
ainsi qu'à l'article 81, paragraphe 3.
o
15. L'article 2 du règlement n 1/2003 prévoit que la charge de la preuve
incombe à la partie ou à l'autorité qui allègue une violation des articles 81,
er
paragraphe 1 , et 82 du Traité CE, dans toutes les procédures nationales et
communautaires.
er o
18. En vertu de l'article 3, paragraphe 1 , du règlement n 1/2003, les autorités
nationales de concurrence et les juridictions nationales ont l'obligation d'appliquer
les articles 81 et 82 du Traité CE aux accords ou pratiques qui affectent le
commerce entre États membres.
19. La solution n'est pas réellement nouvelle pour les juridictions nationales
(CJCE, 14 déc. 1995, Van Schijndel et Van Veen, aff. jointes C-430/93 et C-
431/93, Rec. I. 4705), mais constitue une véritable révolution pour les autorités
nationales des États membres. Toutes les autorités nationales de concurrence ont
le pouvoir d'appliquer le droit communautaire, mais elles doivent s'interroger sur
l'applicabilité éventuelle du droit communautaire (J.-B. BLAISE et L. IDOT,
er
Concurrence [1 janv. 2002 - 31 mars 2003], Règlement 1/2003 du 16 décembre
2002, RTD eur. 2003. 287 ).
20. Le paragraphe 2 prévoit que pour que le droit national interdise un accord,
une décision d'association d'entreprises ou une pratique concertée, ces pratiques
ou accords doivent être susceptibles d'affecter le commerce entre États et d'avoir
pour effet de restreindre la concurrence. De même, le droit national ne peut
interdire des accords ou pratiques qui satisfont à l'article 81, paragraphe 3, ou qui
sont couverts par un règlement d'exemption.
23. Le droit français prévoit des sanctions pénales, sous certaines conditions, à
l'égard des personnes physiques en matière de concurrence selon le considérant
o
8 du règlement n 1/2003 qui dispose que « le présent règlement ne s'applique
pas aux lois nationales qui imposent des sanctions pénales aux personnes
physiques, sauf si lesdites sanctions constituent un moyen d'assurer l'application
des règles de concurrence applicables aux entreprises ». De telles dispositions
sont applicables même si elles sont plus sévères que le droit communautaire (J.-
B. BLAISE et L. IDOT, article préc.).
o
24. Enfin l'article 3, paragraphe 3, du règlement n 1/2003 vise l'application des
o
autres législations nationales. À ce titre, il est précisé que le règlement n 1/2003
ne s'applique pas dans les rapports avec les droits nationaux des concentrations,
ni pour l'application de dispositions nationales qui visent principalement un
objectif différent de celui des articles 81 et 82 du Traité CE.
Art. 4 - Compétence
er
§ 1 - Compétence de la Commission
26. De plus, compte tenu de la mise en place du réseau avec les autorités
nationales de concurrence des États membres, la Commission entend se réserver
le contrôle des affaires les plus importantes (V. Concurrence : mise en œuvre par
les autorités et les juridictions nationales [Eur.]).
o
27. La Commission reste maîtresse de la procédure dans deux cas : 1
l'ouverture d'une procédure par la Commission dessaisit les autorités nationales
o
de concurrence en vertu de l'article 11, paragraphe 6, du règlement n 1/2003 :
« L'ouverture par la Commission d'une procédure en vue de l'adoption d'une
décision en application du chapitre III dessaisit les autorités de concurrence des
États membres de leur compétence pour appliquer les articles 81 et 82 du Traité
CE. Si une autorité de concurrence d'un État membre traite déjà une affaire, la
Commission n'intente la procédure qu'après avoir consulté cette autorité
o
nationale de concurrence » ; 2 Lorsqu'une affaire a fait l'objet d'une décision de
la Commission, les autorités nationales de concurrence et les juridictions
nationales ne peuvent prendre une décision contraire, selon l'article 16 du
o
règlement n 1/2003.
o
29. Le considérant 6 du règlement n 1/2003 prévoit que « pour assurer
l'application efficace des règles communautaires de concurrence, il y a lieu d'y
associer davantage les autorités de concurrence nationales. À cette fin, celles-ci
doivent être habilitées à appliquer le droit communautaire ».
o
30. L'article 5 du règlement n 1/2003 précise que les autorités de concurrence
des États membres – en France, l'Autorité de la concurrence – sont compétentes
pour appliquer les articles 81 et 82 du Traité CE. À cet effet, elles peuvent
ordonner la cessation d'une infraction, ordonner des mesures provisoires,
accepter des engagements, infliger des amendes, astreintes ou toute autre
sanction prévue par le droit national. Enfin, les autorités nationales de
concurrence peuvent décider qu'il n'y a pas lieu de poursuivre.
31. La Commission perd donc l'exclusivité qu'elle détenait pour appliquer l'article
81, paragraphe 3. La décentralisation est ainsi mise en place.
39. Ainsi, les juridictions nationales peuvent appliquer les dispositions des articles
81 et 82 du Traité CE dans des procédures civiles, pénales ou administratives et
peuvent donner effet aux articles 81 ou 82 du Traité CE en déclarant la nullité de
contrats ou en accordant des dommages et intérêts. Elles ne peuvent toutefois
pas prononcer des sanctions à l'égard des entreprises, contrairement à la
Commission ou aux autorités nationales de concurrence. Elles peuvent, par
contre, prononcer des astreintes.
41. Par ailleurs, les juridictions nationales ont compétence pour appliquer les
actes adoptés par des institutions européennes. Ainsi, une juridiction peut faire
respecter un règlement ou une décision communautaire. L'application des règles
de concurrence par les juridictions nationales implique que ces dernières
respectent les principes généraux du droit communautaire (Communication de la
Commission sur la coopération entre la Commission et les juridictions nationales
pour l'application des articles 81 et 82 du Traité CE, considérant 7, JOUE,
o
n C 101, 27 avr. 2004).
§ 4 - Cas particuliers des juridictions arbitrales
er
Art. 1 - Coopération avec les autorités de concurrence
o
43. Le règlement n 17/62 prévoyait, à l'article 10, une coopération – mais
essentiellement verticale – entre les autorités de concurrence des États membres
et la Commission, et n'envisageait pas les rapports entre les autorités de
concurrence des États membres.
er
§ 1 - Échanges d'informations
o
45. L'article 11 du règlement n 1/2003 prévoit une étroite collaboration de la
Commission et des autorités de concurrence des États membres, lorsqu'elles
appliquent le droit communautaire de la concurrence.
46. Dès que la Commission envisage de prendre une décision relative à une
pratique, elle transmet aux autorités de concurrence des États membres une
copie des pièces les plus importantes. Les autres documents peuvent être
demandés par l'autorité nationale.
49. La Commission est aussi informée par les autorités de concurrence des États
membres, dans un délai maximum de trente jours avant l'adoption d'une décision
de cessation d'infraction, d'engagement ou de retrait d'exemption. Cette
information, laissée à la disposition des autorités de concurrence des autres États
membres, contient les éléments suivants : un résumé de l'affaire, la décision
envisagée ou tout document exposant l'orientation envisagée. Tout comme la
Commission, l'autorité nationale de concurrence tient à sa disposition, ainsi qu'à
celle des autres autorités nationales, tout autre document nécessaire pour
apprécier l'affaire.
50. Les autorités de concurrence des États membres peuvent aussi échanger des
informations entre elles ainsi que la mise à jour des informations en fonction des
modifications de l'affaire. Les autorités de concurrence des États membres
utilisent un formulaire type comportant diverses informations sur l'affaire,
notamment : le nom de l'autorité traitant l'affaire, le produit, les territoires et les
parties concernés, l'infraction alléguée, la durée supposée de l'infraction et
l'origine de l'affaire (Communication de la Commission relative à la coopération
au sein du réseau des autorités de concurrence, point 17).
52. Enfin, une affaire réattribuée doit être traitée par l'autorité de concurrence
(ou les autorités) jusqu'à la fin de la procédure (Communication de la
Commission relative à la coopération au sein du réseau des autorités de
concurrence, point 19).
o
53. Aux termes de l'article 12 du règlement n 1/2003, la Commission et les
autorités nationales de concurrence peuvent se communiquer et utiliser comme
moyen de preuve tout élément de fait ou de droit, en ce compris les informations
confidentielles, pour l'application des articles 81 et 82 du Traité CE.
54. Les échanges peuvent donc avoir lieu entre les autorités nationales de
concurrence et la Commission et/ou entre les autorités nationales de
concurrence.
o
59. L'article 13 du règlement n 1/2003 prévoit que lorsqu'une même pratique,
décision ou accord est traité par plusieurs autorités nationales de concurrence, le
traitement par une seule autorité suffit pour que les autres autorités suspendent
la procédure ou rejettent une plainte. Il en est de même pour la Commission,
pour le rejet d'une plainte.
61. De même, une plainte peut être rejetée, par une autorité nationale ou la
Commission, lorsqu'une affaire a déjà été traitée par une autorité nationale de
concurrence. Dans ce cas, l'autorité nationale peut transmettre à cette dernière
les informations reçues du plaignant (Communication, point 23).
63. De plus, cette faculté peut s'appliquer à une partie d'une plainte ou à une
partie d'une procédure (Communication de la Commission relative à la
coopération au sein du réseau des autorités de concurrence, point 24). C'est le
cas du chevauchement d'une seule partie d'une plainte ou d'une seule partie
d'une procédure et d'une affaire en cours de traitement ou déjà traitée par une
autorité nationale de concurrence. Ce principe vaut en matière de clôture.
o
65. Le règlement n 17 avait institué un Comité consultatif dont le
fonctionnement s'est avéré très satisfaisant. Pour mettre en conformité le
fonctionnement du Comité consultatif avec le nouveau système décentralisé posé
o
par le règlement n 1/2003, il fallait, sur la base des règles établies par le
o
règlement n 17, améliorer l'efficacité de l'organisation des travaux (Règl.
o
n 1/2003, considérant 19).
er
§ 1 - Décisions de la Commission et des autorités nationales de
concurrence
o
67. Les articles 10-3, 10-4, 10-5 et 10-6 du règlement n 17 avaient institué un
Comité consultatif en matière d'entente et de position dominante composé des
représentants des gouvernements des États membres auprès de la Commission à
raison d'un fonctionnaire par État membre.
72. Dans ce cas, les États membres disposent d'un délai de 14 jours pour
formuler des observations, 7 jours en cas de mesures provisoires. Ces délais
peuvent être inférieurs dès lors que les États membres ne s'y opposent pas (Règl.
o
n 1/2003, art. 14-4).
74. Cependant, le Comité consultatif n'émettra pas d'avis sur les affaires qui sont
traitées par les autorités de concurrence des États membres.
o
76. L'article 33 du règlement n 1/2003 prévoit que la Commission peut arrêter
toute disposition utile en vue de l'application du règlement (telle que des
règlements, des lignes directrices ou encore, des communications).
er
§ 1 - Assistance de la Commission
86. Il est prévu que la Commission publie un résumé de sa coopération avec les
juridictions nationales dans son rapport annuel sur la politique de concurrence
(Communication sur la coopération, point 20). Ainsi, le rapport sur la politique de
concurrence 2007 (préc.) indique qu'en application de l'article 15-1 du règlement
o
n 1/2003, la Commission a rendu trois avis en 2007, deux en réponse aux
requêtes formulées par des juridictions suédoises et une à une juridiction
espagnole (Rapport sur la politique de concurrence 2007, COM [2008] 368 final,
paragraphe 90).
90. Ne s'agissant pas de décisions, les avis ne lient pas juridiquement les
juridictions nationales conformément à l'article 249 du Traité CE, alinéas 4 et 5 :
« La décision est obligatoire dans tous ses éléments pour les destinataires qu'elle
désigne. Les recommandations et les avis ne lient pas » (V. Avis [Eur.],
Recommandation [Eur.]).
91. Enfin, les avis demandés par les juridictions nationales à la Commission ont le
même effet que les lettres d'orientation demandées à la Commission par les
entreprises, en ce sens qu'elles ne lient pas les entreprises. Ces avis ne lient pas
les juridictions nationales. Toutefois, alors que les avis sont systématiquement
donnés par la Commission, cette dernière se réserve le droit de traiter ou de ne
pas traiter la demande des entreprises pour obtenir une lettre d'orientation
os
(V. infra, n 104 et s.).
93. Dans les procédures diligentées par les juridictions nationales, les autorités
de concurrence de l'État membre concerné peuvent soumettre d'office des
observations écrites auxdites juridictions (Règl., art. 15-3).
95. Dans les mêmes conditions, les autorités de concurrence des autres États
membres pourront présenter des observations orales (Règl., art. 15-3).
102. Il est donc nécessaire de suivre les textes à la lettre lorsqu'on doit traiter
une affaire portant sur les articles 81 et 82 du Traité CE instituant la
Communauté européenne en ce qui concerne tout particulièrement la procédure
proprement dite.
Section 3 - Coopération entre la Commission et les entreprises : les
lettres d'orientation
o
103. La Commission a adopté, en complément du règlement n 1/2003, une
communication relative à des orientations informelles sur des questions nouvelles
qui se posent dans des affaires individuelles au regard des articles 81 et 82 du
o
Traité CE (JOUE, n C 101, 27 avr. 2004). Cette possibilité, pour les entreprises,
de demander à la Commission des orientations informelles lorsqu'une situation
crée une incertitude réelle en raison de questions nouvelles, est prévue par le
o
règlement n 1/2003 (considérant 38).
er
Art. 1 - Opportunité d'envoyer une lettre d'orientation
o
104. Si, en dépit du règlement n 1/2003, des communications et des lignes
directrices, les entreprises se trouvent confrontées à des questions nouvelles
d'interprétation des articles 81 ou 82 du Traité CE, elles peuvent demander à la
Commission des orientations informelles.
106. Ce n'est que lorsque les conditions suivantes sont réunies que la
Commission pourra envisager l'envoi d'une lettre d'orientation (Communication
de la Commission relative à des orientations informelles sur des questions
nouvelles qui se posent dans des affaires individuelles au regard des articles 81 et
82 du Traité CE, point 8) :
109. Il est possible d'envoyer une lettre d'orientation sur la base des
renseignements fournis, c'est-à-dire qu'aucune enquête supplémentaire n'est
nécessaire.
110. En résumé, trois conditions doivent être cumulativement remplies pour que
la demande des entreprises soit recevable : la nouveauté du problème juridique,
l'utilité économique de sa résolution et l'absence de nécessité de procéder à une
enquête supplémentaire (L. VOGEL et J. VOGEL, Réforme des règles d'application
des articles 81 et 82 du Traité CE : les conséquences pratiques du « paquet
modernisation », question F, JCP E 2004. 1389, p. 1474).
115. Compte tenu des changements très importants des règles de procédure qui
o
résultent du contenu du règlement n 1/2003, on conçoit parfaitement que de
telles lettres d'orientation constituent une exception à la règle selon laquelle les
notifications des accords ou des pratiques concertées adressées à la Commission
disparaissent.
122. Les lettres d'orientation qui peuvent être soit limitées à une partie des
questions, soit étendues, seront publiées sur le site internet de la Commission,
tout en respectant le secret des affaires par la mise au point, avec les
entreprises, d'une version publique (Communication, points 20 et 21).
er
Art. 1 - Autosaisine
o
125. Le règlement n 773/2004 de la Commission du 7 avril 2004 relatif aux
procédures mises en œuvre par la Commission en application des articles 81 et
o
82 du Traité CE (Règl. n 773/2004 de la Commission, 7 avr. 2004, JOUE,
o o
n L 123, 27 avr. mod. par Règl. n 622/2008 de la Commission, 30 juin 2008,
o er
JOUE, n L 171, 1 juill., pour l'aspect concernant les procédures de transaction),
prévoit, à l'article 2, l'ouverture de la procédure par la Commission : « La
Commission peut décider d'ouvrir la procédure en vue d'adopter une décision en
o
application du chapitre III du règlement (CE) n 1/2003 à tout moment, mais au
plus tard à la date à laquelle elle rend une évaluation préliminaire au sens de
l'article 9, paragraphe 1, dudit règlement, émet une communication des griefs ou
adresse aux parties une demande de manifestation d'intérêt à prendre part à des
discussions en vue de parvenir à une transaction, ou bien à la date de publication
d'une communication en application de l'article 27, paragraphe 4, dudit
règlement, selon celle de ces dates qui vient en premier ».
ACTUALISATION
5, 125, 199, 399. Le 3 août 2015, la Commission a adopté un nouveau
o
règlement modifiant le règlement n 773/2004 relatif aux règles de la
concurrence dans ses articles 81 et 82 dans le cadre des enquêtes et de
o
l'accès au dossier (Règl. (UE) n 2015/1348 de la Commission, 3 août 2015,
o
JOUE, n L 208, 5 août).
126. Le délai pour une telle ouverture peut intervenir à tout moment et au plus
tard lorsque la Commission fait connaître son évaluation préliminaire aux parties
o
(Règl. n 1/2003, art. 9-1 : « Lorsque la Commission envisage d'adopter une
décision exigeant la cessation d'une infraction et que les entreprises concernées
offrent des engagements de nature à répondre aux préoccupations dont la
Commission les a informées dans son évaluation préliminaire, la Commission
peut, par voie de décision, rendre ces engagements obligatoires pour les
entreprises. La décision peut être adoptée pour une durée déterminée et conclut
qu'il n'y a plus lieu que la Commission agisse ») ou lorsqu'une communication est
o
publiée (Règl. n 1/2003, art. 27-4 : « Lorsque la Commission envisage d'adopter
une décision en application de l'article 9 ou 10 [engagements ou constatation
d'inapplication], elle publie un résumé succinct de l'affaire et le principal contenu
des engagements ou de l'orientation proposée. Les tierces parties intéressées
peuvent présenter leurs observations dans un délai qui est fixé par la Commission
dans sa publication et qui ne peut pas être inférieur à un mois. La publication
tient compte de l'intérêt légitime des entreprises à la protection de leurs secrets
d'affaires »).
127. Une fois la procédure ouverte, étant précisé que la Commission peut ouvrir
une enquête antérieurement ou rejeter une plainte sans ouvrir de procédure, les
parties concernées sont informées par la Commission qui peut, en outre, rendre
o
cette ouverture publique (Règl. n 773/2004, art. 2-4).
Art. 2 - Plaintes
128. Seules peuvent déposer une plainte, dans l'une des langues officielles de la
Communauté, les personnes physiques ou morales qui ont un intérêt légitime et
o o
les États membres (Règl. n 1/2003, art. 7, point 2, et Règl. n 773/2004, art. 5).
ACTUALISATION
5, 128, 168, 499. Absence de pratiques déloyales de France Télécom.
- Le Tribunal de l'Union européenne a confirmé la décision de la Commission
saisie par la société Vivendi dans le cadre d'une plainte pour violation des
règles de concurrence par France Télécom. La Commission avait rejeté la
plainte de Vivendi sur les pratiques tarifaires de France Télécom pour
certaines prestations de gros de télécommunication car ces pratiques
n'avaient eu que des effets limités sur le fonctionnement des marchés de
détail (Trib. UE, 16 oct. 2013, Vivendi c/ Commission, aff. T-432/10).
131. Ainsi, toute entreprise, toute personne qui fait valoir qu'elle subit un
préjudice en raison d'une restriction de concurrence, dispose d'un intérêt légitime
à dénoncer la pratique et à demander à la Commission d'y mettre fin.
er
§ 1 - Différents types de saisine
132. Le plaignant peut saisir soit une autorité nationale, soit une juridiction
nationale.
134. Il convient de rappeler que les juridictions nationales sont compétentes pour
prononcer la nullité des clauses ou des contrats illicites et des dommages et
intérêts.
135. Contrairement aux juridictions nationales, qui statuent sur toutes les
affaires dont elles sont saisies, les autorités nationales de concurrence, qui
agissent dans l'intérêt public, doivent fixer des priorités dans le traitement des
affaires. La Cour de justice considère que la Commission doit définir et mettre en
œuvre l'orientation de la politique communautaire de la concurrence et peut
accorder des priorités aux plaintes dont elle est saisie (CJCE, 14 déc. 2000,
Masterfoods et HB, aff. C-344/98 , Rec. I. 11369, point 46 ; CJCE, 4 mars 1999,
UFEX E.A. c/ Commission, aff. C-119/97 P, Rec. I. 1341, point 88 ; TPI,
18 sept. 1992, Automec c/ Commission [Automec II], aff. T-24/90, Rec. II. 2223,
points 73 à 77).
A - Formulaire de dépôt
140. À l'appui des informations, les plaignants peuvent fournir des pièces et,
dans la mesure du possible, indiquer à la Commission où elle peut se procurer les
éléments et documents pertinents dont ils ne disposent pas.
B - Intérêt légitime
142. Seules sont recevables les plaintes des personnes physiques ou morales qui
font valoir un intérêt légitime (Communication, point 33).
A - Intérêt communautaire
152. La Commission peut rejeter une plainte au motif que le plaignant peut
introduire des actions pour faire valoir ses droits devant les juridictions
nationales.
156. La Commission peut décider qu'il n'est pas opportun de donner suite à une
plainte dénonçant des pratiques qui ont ultérieurement cessé. Mais, à cet effet,
elle devra vérifier si certains effets anticoncurrentiels persistent et si la gravité
des infractions ou la persistance de leurs effets ne confère pas à la plainte un
intérêt communautaire.
157. La Commission peut aussi décider qu'il n'est pas opportun de donner suite à
une plainte si les entreprises concernées acceptent de modifier leur
comportement de telle sorte qu'elle peut considérer qu'il n'y a plus un intérêt
communautaire suffisant pour intervenir.
158. Une plainte est examinée sous deux aspects : d'une part, les faits, et
d'autre part, l'appréciation juridique (Projet de communication, points 46 et s.).
165. La Commission doit se prononcer sur les plaintes dans un délai raisonnable
(CJCE, 18 mars 1997, Guérin automobiles c/ Commission, aff. C-282/95 P,
Rec. I. 1503, point 37) qui s'apprécie en raison des circonstances de l'affaire, du
contexte, des étapes de la procédure, de la complexité, de l'enjeu pour les parties
(Projet de communication de la Commission relative au traitement par la
Commission des plaintes déposées au titre des articles 81 et 82 du Traité CE,
point 60).
A - Cas de rejet
o
168. En vertu de l'article 7 du règlement n 773/2004, la Commission peut ne
pas donner suite à une plainte en raison de l'absence de motifs suffisants. Dans
ce cas, elle en informe les plaignants, qui disposent d'un délai pour faire valoir
leurs observations par écrit. La Commission peut ne pas suivre ces observations
et rejeter la plainte. Il en sera de même si les plaignants ne font aucune
observation. Dans ce dernier cas, la plainte est considérée avoir été retirée.
ACTUALISATION
5, 128, 168, 499. Absence de pratiques déloyales de France Télécom.
- Le Tribunal de l'Union européenne a confirmé la décision de la Commission
saisie par la société Vivendi dans le cadre d'une plainte pour violation des
règles de concurrence par France Télécom. La Commission avait rejeté la
plainte de Vivendi sur les pratiques tarifaires de France Télécom pour
certaines prestations de gros de télécommunication car ces pratiques
n'avaient eu que des effets limités sur le fonctionnement des marchés de
détail (Trib. UE, 16 oct. 2013, Vivendi c/ Commission, aff. T-432/10).
169. Toute décision rejetant une plainte doit être motivée, c'est-à-dire exposer
de manière claire et nette le raisonnement suivi par la Commission, pour
permettre au plaignant de vérifier les motifs de la décision, et au juge d'exercer
son contrôle (Projet de communication, point 75).
171. La Commission peut également rejeter une plainte lorsque l'affaire est
traitée ou a été traitée par une autorité nationale de concurrence, en vertu de
er o o
l'article 13, paragraphe 1 , du règlement n 1/2003 (Règl. n 773/2004, art. 9).
172. Enfin, la Commission peut rejeter une plainte dans une affaire donnant lieu
à une décision en vertu des articles 9 (engagements) ou 10 (constatation
o
d'inapplicabilité) du règlement n 1/2003. La décision de rejet de la plainte peut
mentionner la décision de constatation d'inapplication ou rendant les
engagements des entreprises obligatoires (Projet de communication, point 76).
173. Les appréciations portées par la Commission sur une plainte ne sont pas de
nature à empêcher le juge national ou l'autorité de concurrence d'un État
membre d'appliquer les articles 81 et 82 aux pratiques qui sont soumises à leur
propre appréciation (Projet de communication, point 79).
174. Toute décision de rejet peut faire l'objet d'un recours en annulation devant
les juridictions communautaires (Projet de communication, point 77) (V. infra,
os
n 499 et s.).
Section 5 - Procédure
er
Art. 1 - Enquêtes par la Commission
er
§ 1 - Enquêtes par secteur économique et par type d'accord
ACTUALISATION
177 s. Procédure. - La Commission a adopté une communication
concernant les bonnes pratiques relatives aux procédures d'application des
articles 101 et 102 du TFUE publiée le 20 octobre 2011 (Communication
o o
n 2011/C 308/06 de la Commission, 20 oct. 2011, JOUE, n C 308, 20 oct.).
Ce texte vise à améliorer la compréhension du déroulement des enquêtes de
la Commission et ainsi à accroître l'efficacité de ces enquêtes en garantissant
un haut degré de transparence et de prévisibilité dans leur déroulement. Elle
porte sur les principales procédures concernant les infractions présumées aux
articles 101 et 102 du TFUE.
181. Enfin, dans le cadre des enquêtes par secteur économique et par type
d'accord, la Commission doit consulter le comité consultatif en matière d'ententes
o
et de positions dominantes (Règl. n 1/2003, art. 14) ; elle a le pouvoir de
demander des renseignements (art. 18), de recueillir des déclarations (art. 19),
d'effectuer des inspections (art. 20) ; elle peut demander à une autorité nationale
de concurrence d'exécuter l'enquête en son nom et pour son compte (art. 22) ;
elle a le pouvoir d'infliger des amendes (art. 23) et des astreintes (art. 24).
B - Déclarations
o
196. Depuis le règlement n 1/2003 et dans le cadre de ses enquêtes, la
o
Commission a le pouvoir de recueillir des déclarations (Règl. n 1/2003, art. 19).
Elle peut ainsi interroger toute personne morale ou physique. La personne que la
Commission souhaite interroger est libre de faire suite à la demande de la
Commission ou non. Dans le cadre de ses enquêtes, la Commission peut
interroger toute personne qui l'accepte.
ACTUALISATION
5, 125, 199, 399. Le 3 août 2015, la Commission a adopté un nouveau
o
règlement modifiant le règlement n 773/2004 relatif aux règles de la
concurrence dans ses articles 81 et 82 dans le cadre des enquêtes et de
o
l'accès au dossier (Règl. (UE) n 2015/1348 de la Commission, 3 août 2015,
o
JOUE, n L 208, 5 août).
200. L'entretien peut être réalisé par tout moyen de communication, y compris
o
par téléphone ou par voie électronique (Règl. n 773/2004, art. 3-2) (ce qui
signifie que l'agent de la Commission n'a pas l'obligation d'être dans les locaux de
l'entreprise), et l'enregistrement peut prendre n'importe quelle forme. Une copie
de tout enregistrement est mise à la disposition de la personne interrogée, pour
o
approbation (Règl. n 773/2004, art. 3-3).
§ 3 - Inspections
o
202. L'article 20 du règlement n 1/2003 octroie à la Commission le pouvoir
o
d'effectuer des inspections. Le pouvoir d'inspection du règlement n 1/2003 se
o
substitue au pouvoir de vérification du règlement n 17. Comme pour les
demandes de renseignements, on distingue les inspections sur mandat écrit, des
inspections ordonnées par voie de décision.
206. La question de savoir jusqu'où la Commission peut aller lorsqu'elle pose des
questions dans le cadre d'une inspection avait donné lieu à de nombreux débats
en doctrine (A. RILEY, article préc., European Competition Law Review 2003,
o
issue 11, p. 604). Sous l'empire de l'article 14 du règlement n 17/62, la
jurisprudence a considéré que la Commission, en effectuant une vérification telle
que prévue à l'article 14 du règlement 17 (devenue inspection de l'art. 20 du
o
règlement n 1/2003), a le pouvoir de demander des renseignements sur les
questions concrètes spécifiques découlant des livres et documents professionnels
qu'elle examine (CJCE, 26 juin 1980, National Panasonic c/ Commission, aff.
o
136/79, Rec. 2033). L'article 20, paragraphe 2, e, du règlement n 1/2003 va
toutefois plus loin, puisqu'il prévoit expressément que la Commission peut
demander à tout représentant ou membre du personnel de l'entreprise en cause
des explications sur les faits ou documents en rapport avec l'objet et le but de
l'inspection.
208. Le caractère professionnel d'un document ne peut pas être déterminé par
avance. Toutefois, les agents de la Commission peuvent raisonnablement
présumer qu'un document qui se trouve sur le lieu de travail constitue un
document professionnel. Ce n'est qu'après sa consultation que la Commission
peut constater qu'il s'agit d'un document privé, auquel cas, elle ne peut le retenir,
o
ni en prendre copie (Lamy droit économique, 2005, n 2191).
o
209. L'article 4 du règlement n 773/2004 (préc.) précise que les explications
fournies par les représentants ou membres du personnel de l'entreprise en cause
peuvent être enregistrées sous toute forme.
211. Pour mettre en œuvre son pouvoir d'inspection, les agents mandatés par la
Commission doivent produire un mandat écrit qui précise l'objet et le but de
o
l'inspection, ainsi que l'amende prévue à l'article 23 du règlement n 1/2003 en
cas de présentation de documents professionnels incomplets et de réponses
o
inexactes ou dénaturées (Règl. n 1/2003, art. 20-3).
230. En outre, la Cour de justice juge que la Commission n'outrepasse pas ses
pouvoirs lorsqu'elle procède à une vérification dans des locaux appartenant à une
société autre que la société destinataire de la décision de vérification (CJCE ord.,
17 nov. 2005, Minoan Lines c/ Commission, aff. C-121/04 P, non publiée). La
Cour considère en effet que les agents de la Commission ont la possibilité de
mener une vérification dans les locaux d'une société non visée formellement dans
la décision de vérification, si, « aux yeux du public », la société mentionnée dans
la décision de vérification avait une activité commerciale à l'adresse des locaux de
la société non visée et si, « au regard de l'activité économique concernée », les
deux sociétés pouvaient être assimilées (CJCE ord., 30 mars 2006, Strintzis Lines
Shipping c/ Commission, aff. C-110/04 P, Rec. I. 44*).
o
231. Depuis l'entrée en vigueur du règlement n 1/2003, la Commission a le
pouvoir de procéder à des inspections dans les locaux autres que professionnels,
o
terrains ou moyens de transport (Règl. n 1/2003, art. 21). En effet, l'expérience
a montré qu'il arrive que des documents professionnels soient conservés au
o
domicile des dirigeants et des collaborateurs des entreprises (Règl. n 1/2003,
considérant 26).
232. Le texte vise notamment : « [le] domicile des chefs d'entreprises, des
dirigeants et des autres membres du personnel des entreprises et associations
o
d'entreprises concernées » (Règl. n 1/2003, art. 21-1).
234. Une telle inspection est prise par voie de décision, après consultation de
l'autorité de concurrence de l'État membre sur le territoire duquel l'inspection doit
o
être effectuée (Règl. n 1/2003, art. 21-2).
247. Dès lors, les questions ne visant qu'à obtenir des précisions factuelles sur
l'objet et les modalités des pratiques ne sont pas sujettes à critiques. Le droit au
silence, restrictivement entendu, permet seulement de ne pas répondre aux
questions qui portent sur la finalité de l'action entreprise et l'objectif poursuivi par
ces initiatives (G. CANIVET, L. IDOT, R. KOVAR et D. SIMON, Lamy procédures
communautaires, janv. 2005).
o
248. L'article 22 du règlement n 1/2003 prévoit la possibilité, pour une autorité
de concurrence d'un État membre, de mettre en œuvre des mesures d'enquête
sur son territoire au nom et pour le compte de l'autorité de concurrence d'un
autre État membre. Dans cette hypothèse, les mesures d'enquête sont effectuées
en respectant le droit national du territoire sur lequel elles sont exécutées et les
pouvoirs d'enquête de l'autorité qui met en œuvre les mesures d'enquête.
249. Ces enquêtes visent à établir une infraction aux dispositions des articles 81
et 82 du Traité. Les informations ainsi recueillies peuvent ensuite être transmises
o
à l'autorité demanderesse, en vertu de l'article 12 du règlement n 1/2003.
252. La Cour de justice, dans l'arrêt Roquette Frères, est venue préciser
l'étendue des relations entre les autorités nationales de concurrence et la
Commission lorsque cette dernière s'adresse à une autorité nationale pour lui
demander d'enquêter sur son territoire en son nom et pour son compte (CJCE,
22 oct. 2002, Roquette Frères, aff. C-94/00 , Rec. I. 9011). Le règlement
o
n 1/2003 consacre cette jurisprudence, aussi bien s'agissant de l'exercice de ses
o
pouvoirs d'inspection par la Commission (Règl. n 1/2003, art. 20-8 ; V. supra,
os
n 221 et s.), que s'agissant d'une décision d'inspection des locaux, terrains et
o
moyens de transport non professionnels (Règl. n 1/2003, art. 21-3 ; V. supra,
o
n 229).
Section 6 - Décisions
er
Art. 1 - Constatation/Cessation
o
255. L'article 7 du règlement n 1/2003 attribue à la Commission le pouvoir
d'obliger les entreprises à mettre fin à l'infraction, si elle constate l'existence
d'une pratique anticoncurrentielle. À cet effet, la Commission adopte une décision
de constatation et de cessation d'infraction. Elle peut ainsi imposer toute mesure
corrective, structurelle ou comportementale, proportionnée à l'infraction commise
et nécessaire pour faire cesser cette infraction. La mesure structurelle ne peut
être imposée qu'à défaut de mesure comportementale aussi efficace, ou si, à
efficacité égale, la mesure structurelle est moins contraignante pour l'entreprise
en cause.
ACTUALISATION
255 s. Procédure aboutissant à une décision d'interdiction. - Voir les
points 77 à 114 de la communication du 20 octobre 2011 précitée (V. supra,
os
Mise à jour, n 177 s.).
o
262. Il ressort du considérant 11 du règlement n 1/2003 que les mesures
provisoires ont connu un régime exclusivement jurisprudentiel, jusqu'à l'entrée en
o
vigueur du règlement n 1/2003.
o
263. Ainsi, l'article 8 du règlement n 1/2003 prévoit qu'en cas d'urgence, c'est-
à-dire lorsqu'un préjudice grave et irréparable risque d'être causé à la
concurrence, la Commission a le pouvoir d'ordonner des mesures provisoires.
264. Il peut s'agir de cas dans lesquels l'action des entreprises mises en cause
pendant la procédure risque de rendre inefficace, voire illusoire la décision à
intervenir. Les mesures conservatoires doivent être indispensables à la garantie
de l'effet utile de la décision à intervenir (CJCE ord., 17 janv. 1980, Camera Care
c/ Commission, aff. 792/79 R, Rec. 119).
265. Ces mesures sont prises d'office, par voie de décision, et sur la base d'un
o
constat prima facie d'infraction (Règl. n 1/2003, art. 8-1).
Art. 3 - Engagements
ACTUALISATION
272 s. Procédure d'engagement. - Voir les points 115 à 133 de la
communication du 20 octobre 2011 précitée (V. supra, Mise à jour,
os
n 177 s.).
o
273. Depuis le règlement n 1/2003, la Commission a le pouvoir d'accepter les
engagements pris par les entreprises en cause. Ainsi, l'article 9 prévoit que
lorsque, à l'issue de l'évaluation préliminaire effectuée par la Commission et dans
laquelle celle-ci a informé les entreprises en cause de ses préoccupations et de
son intention de prendre une décision exigeant la cessation de l'infraction, une
entreprise propose des engagements de nature à répondre aux préoccupations de
la Commission, cette dernière peut prendre une décision rendant ces
engagements obligatoires.
274. La Commission prend alors une décision qui clôt la procédure, et dans
laquelle elle reconnaît qu'il n'y a plus lieu d'agir, sans établir s'il y a eu ou s'il y a
toujours infraction. La décision peut en outre être adoptée pour une durée
o
déterminée (Règl. n 1/2003, art. 9-1 et considérant 13).
ACTUALISATION
275. Engagements. - Par un arrêt du 29 juin 2010 (CJUE, 29 juin 2010,
Commission c/ Alrosa, aff. C-441/07 P, Europe oct. 2010. Comm. 322, obs.
Idot), la Cour de justice a annulé l'arrêt du tribunal de première instance du
11 juillet 2007 (Alrosa c/ Commission, aff. T-170/06).
276. De telles décisions ne sont pas opportunes dans les cas où la Commission
o
entend imposer une amende (Règl. n 1/2003, considérant 13).
o
277. Rappelons que selon le considérant 13 du règlement n 1/2003, « les
décisions relatives aux engagements devraient constater qu'il n'y a plus lieu que
la Commission agisse, sans établir s'il y a eu ou s'il y a toujours une infraction ».
Dès lors, il semble que même après que la Commission aura rendu obligatoires
des engagements, les infractions pourraient perdurer. A contrario,il semble
qu'une entreprise pourrait proposer des engagements alors qu'il n'y a pas
d'infraction. En outre, proposer des engagements ne met pas l'entreprise à l'abri
des amendes puisque le considérant 13 précise que les décisions relatives aux
engagements ne sont pas opportunes dans les cas où la décision entend imposer
une amende. Cette hypothèse soulève par ailleurs la question de savoir à quel
moment l'entreprise est informée de ce que la Commission entend infliger une
amende. Enfin, même munie de la décision d'engagements, l'entreprise n'est pas
à l'abri des poursuites par les autorités de concurrence des États membres.
Proposer des engagements présente donc un certain risque pour les entreprises
o
(P. RINCAZAUX et E. DIENY, Règlement CE n 1/2003 : quels changements ?,
o
RLDA juin 2003, n 61, p. 11).
o
283. L'article 10 du règlement n 1/2003 attribue à la Commission le nouveau
pouvoir de déclarer d'office, par voie de décision, que les articles 81 et/ou 82 du
Traité CE ne sont pas applicables dans l'un des cas suivants : – lorsque l'intérêt
public communautaire concernant l'application des articles 81 et 82 du Traité CE
er
l'exige ; – lorsque les conditions d'application de l'article 81, paragraphe 1 , ne
sont pas remplies ; ou lorsque les conditions de l'article 81, paragraphe 3, sont
remplies. Il en est de même pour l'article 82.
284. Les tiers qui ont un intérêt à agir pourront exercer un recours en nullité
d'une telle décision rendue par la Commission. La jurisprudence reconnaît un tel
intérêt aux personnes qui sont intervenues dans la procédure devant la
Commission. Ces personnes, qui ont participé à la procédure administrative, sont
en effet considérées comme individuellement et directement concernées par la
décision de la Commission (V. not., TPI, 12 déc. 1996, Leclerc c/ Commission, aff.
T-19/92, Rec. II. 1851 ; TPI, 12 déc. 1996, Leclerc c/ Commission, aff. T-88/92,
Rec. II. 1961).
Section 7 - Sanctions
er
Art. 1 - Amendes
286. La Commission peut infliger par voie de décision deux types d'amendes aux
entreprises : d'une part, les amendes pouvant atteindre 1 % du chiffre d'affaires
(amendes sanctionnant un comportement au cours de la procédure d'enquête) ;
d'autre part, les amendes pouvant atteindre 10 % du chiffre d'affaires (amendes
prononcées à l'issue de la procédure).
ACTUALISATION
286 s. Responsabilité solidaire pour le paiement de l'amende. - Dans
un arrêt du 13 septembre 2010 le Tribunal a donné des précisions sur les
règles applicables à la responsabilité solidaire des sociétés mères successives
pour le paiement de l'amende imposée à leur filiale (TPI, 13 sept. 2010,
Trioplast Wittenheim SA c/ Commission et Trioplast Industrier AB c/
Commission, aff. T-26/06 et T-40/06, Europe nov. 2010. Comm. 374, obs.
Idot)
Une erreur sur l'existence d'une infraction, due à un avis juridique ou à une
décision d'une autorité nationale, n'exonère pas l'entreprise de l'infliction
d'une amende pour violation de l'article 101 TFUE (CJUE, 18 juin 2013,
Schenker e.a., aff. C-681/11 , Europe août-sept. 2013. Comm. 364, obs.
Idot).
er
§ 1 - Amendes pouvant atteindre 1 % du chiffre d'affaires
o
287. Sur le fondement de l'article 23 du règlement n 1/2003, la Commission
peut infliger, par décision, des amendes aux entreprises, dont le montant peut
atteindre 1 % du chiffre d'affaires total de l'entreprise en cause, réalisé au cours
de l'exercice social précédent.
290. En outre, la Commission peut imposer une amende lorsqu'en réponse à une
question posée aux représentants ou membres du personnel de l'entreprise dans
o
le cadre d'une inspection (Règl. n 1/2003, art. 20-2) : – les personnes
interrogées fournissent une réponse incorrecte ou dénaturée ; – l'entreprise omet
de rectifier, dans le délai fixé par la Commission, une réponse incorrecte,
incomplète ou dénaturée donnée par un membre du personnel ; – les personnes
interrogées omettent ou refusent de fournir une réponse complète sur des faits
en rapport avec l'objet et le but d'une inspection ordonnée par décision (art. 20-
4).
§ 2 - Amendes pouvant atteindre 10 % du chiffre d'affaires
291. La Commission peut infliger aux entreprises en cause une amende dont le
montant peut atteindre 10 % de son chiffre d'affaires total réalisé au cours de
l'exercice social précédent, dans les hypothèses suivantes : – l'entreprise a
commis une infraction aux dispositions de l'article 81 ou 82 du Traité CE ; –
l'entreprise ne respecte pas une décision ayant prononcé des mesures provisoires
o
prises sur le fondement de l'article 8 du règlement n 1/2003 ; – l'entreprise ne
respecte pas un engagement pourtant rendu obligatoire par décision prise par la
o o
Commission en vertu de l'article 9 du règlement n 1/2003 (Règl. n 1/2003,
art. 23, point 2).
o
292. Le règlement n 1/2003 apporte une innovation s'agissant des amendes
infligées à l'encontre des associations d'entreprises.
ACTUALISATION
297 s. Lignes directrices pour le calcul des amendes. - Dans un arrêt du
16 juin 2011, le Tribunal a réduit des amendes infligées à des entreprises de
déménagement internationaux en s'appuyant sur un contrôle de l'application
des Lignes directrices en matière d'amendes de 2006 (Trib. UE, 16 juin 2011,
Ziegler c/ Commission, aff. T-199/08 e.a., Europe août-sept. 2011.
Comm. 311, obs. Idot).
304. En tout état de cause, les entreprises ne peuvent être amenées à payer un
montant qui représente plus de 10 % de celui de leur chiffre d'affaires total
réalisé au cours de l'exercice social précédent.
o
305. Le règlement n 1/2003 rappelle que les décisions par lesquelles la
o
Commission inflige une amende n'ont pas un caractère pénal (Règl. n 1/2003,
art. 23-5).
Art. 2 - Astreintes
310. La Commission peut infliger des astreintes par voie de décision aux
entreprises et associations d'entreprises. Le montant de l'astreinte peut atteindre
5 % du chiffre d'affaires journalier moyen réalisé au cours de l'exercice social
précédent.
311. L'astreinte est infligée par jour de retard à compter de la date fixée dans la
décision qui l'inflige (art. 24-1).
312. Elle a pour objet d'inciter les entreprises à respecter une décision prise par
la Commission, dans les hypothèses suivantes : – l'entreprise en cause ne
respecte pas une décision de constatation et de cessation d'infraction prononcée
o
en application de l'article 7 du règlement n 1/2003 (constatation et cessation
d'une infraction) ; – l'entreprise en cause ne respecte pas une décision ordonnant
des mesures provisoires prises en application de l'article 8 du règlement
o
n 1/2003 (mesures provisoires) ; – l'entreprise en cause ne respecte pas un
engagement rendu obligatoire par décision en vertu de l'article 9 du règlement
o
n 1/2003 (engagements) ; – l'entreprise ne fournit pas de manière complète et
exacte une réponse aux demandes de renseignement effectuées par voie de
décision dans le cadre d'une enquête par secteur économique ou type d'accord
o
(Règl. n 1/2003, art. 17), ou dans le cadre d'une autre enquête (art. 18-3) ; –
l'entreprise refuse de se soumettre à une inspection ordonnée par la Commission
par voie de décision prise en application de l'article 20, paragraphe 4.
ACTUALISATION
313. Réduction des astreintes. - Dans un arrêt du 27 juin 2012, le
Tribunal a confirmé pour l'essentiel la décision de la Commission imposant
une astreinte à Microsoft pour ne pas avoir permis à ses concurrents
d'accéder aux informations relatives à l'interopérabilité à des conditions
raisonnables mais a réduit le montant de ladite astreinte (Trib. UE, 27 juin
2012, Microsoft c/ Commission, aff. T-167/08 , Europe août-sept. 2012.
Comm. 333, obs. Idot ; JDI 2013. 591, note Lousberg et Petit).
315. Si le délai fixé par la Commission n'est pas respecté par les membres de
l'association pour verser leur contribution à l'association, la Commission peut
exiger le paiement de l'astreinte directement par toute entreprise dont les
représentants étaient membres des organes décisionnels de l'association.
o
322. Ce principe n'est pas prévu par le règlement n 1/2003 mais découle
notamment de la Convention européenne de sauvegarde des droits de l'homme et
des libertés fondamentales. Il est un principe fondamental du droit
communautaire.
ACTUALISATION
322 s. Incidence de la récidive. - Dans un arrêt du 17 juin 2010 la Cour
de justice a donné des précisions sur les conditions de mise en jeu de la
récidive (CJUE, 17 juin 2010, Lafarge, aff. C-413/08 P, Europe août-sept.
2010. 280).
323. La question du respect du principe non bis in idem peut se poser dans deux
situations : soit l'entreprise en cause invoque ce principe parce qu'elle a déjà fait
l'objet d'une condamnation ou d'un acquittement en droit communautaire
os
(V. infra, n 324 et s.) ; soit elle a déjà fait l'objet d'une condamnation ou d'un
os
acquittement en droit interne de la concurrence (V. infra, n 326 et s.).
er
§ 1 - Principe « non bis in idem » en droit strictement communautaire
de la concurrence
324. La jurisprudence considère que le principe non bis in idem, en tant que
principe fondamental du droit communautaire, interdit, en matière de
concurrence, qu'une entreprise soit condamnée ou poursuivie une nouvelle fois du
fait d'un comportement anticoncurrentiel du chef duquel elle a été sanctionnée ou
dont elle a été déclarée non responsable par une décision antérieure qui n'est
plus susceptible de recours. Il faut donc qu'il ait été statué sur la matérialité de
l'infraction, ou que la légalité de l'appréciation portée ait été contrôlée (CJCE,
15 oct. 2002, Limburgse Vinyl Maatschappij E.A. c/ Commission, aff. jointes C-
238/99 P et autres, Rec. I. 8375).
325. Le principe non bis in idem est invocable uniquement si la même entreprise
est en cause. Ainsi, s'agissant de la condamnation d'une association, la
jurisprudence a estimé qu'au vu du rôle distinct joué par des associations et des
entreprises membres de ces associations dans la conclusion et la mise en œuvre
d'ententes, la Commission était en droit d'imputer cette infraction à la fois aux
associations et aux membres de ces associations. Dès lors, il ne pouvait être
question de la violation du principe non bis in idem (TPI, 15 mars 2000,
Cimenteries CBR E.A. c/ Commission, aff. jointes T-25/95 et autres, Rec. II. 491).
326. Là encore, une distinction peut être établie selon que l'autorité nationale a
déjà condamné, ou acquitté, l'entreprise en cause en application de son droit
os
interne (V. infra, n 327 et s.) ou du droit communautaire de la concurrence
os
(V. infra, n 329 et s.)
330. La jurisprudence n'en respecte pas moins le principe non bis in idem. En
effet, selon la Cour de justice, l'application de ce principe est soumise à une triple
condition d'identité des faits, d'unité de contrevenant et d'unité de l'intérêt
juridique protégé. Il est donc interdit de sanctionner une même personne plus
d'une fois pour un même comportement illicite afin de protéger le même bien
juridique. Une même situation peut dès lors donner lieu à plusieurs
condamnations si les faits condamnés par l'autorité nationale de concurrence et
ceux condamnés par le Tribunal de première instance ne sont pas les mêmes
(CJCE, 7 janv. 2004, Aalborg Portland E.A. c/ Commission, aff. jointes C-204/00 P
et autres, Rec. I. 123).
ACTUALISATION
335 s. Procédure de clémence. - Dans un arrêt du 9 septembre 2011, le
Tribunal a jugé que la Commission n'avait pas commis d'erreur en
n'octroyant pas à une société incriminée l'immunité définitive en raison du
fait que celle-ci avait violé son obligation de coopération (Trib. UE, 9 sept.
2011, Deltafina c/ Commission, aff. T-12/06 ; Trib. UE, 9 sept. 2011, Alliance
One International c/ Commission, aff. T-25/06).
er
§ 1 - Immunité d'amendes
341. Une entreprise qui a pris des mesures pour contraindre d'autres entreprises
à se joindre à l'entente ou à y rester ne peut pas prétendre à une immunité
totale, mais pourra obtenir une immunité partielle (Communication, point 13)
os
(V. infra, n 350 et s.).
343. Le marqueur protège la place d'une entreprise dans l'ordre d'arrivée des
demandes pendant un délai qui sera déterminé au cas par cas afin de leur
permettre de rassembler les renseignements et éléments de preuve nécessaires.
La communication précise quelles informations doivent être apportées pour
pouvoir obtenir un marqueur et que l'entreprise doit informer la Commission de
toute demande de clémence déjà présentée ou qui serait présentée à d'autres
autorités (Communication, point 15).
344. Lorsqu'elle accorde un marqueur, la Commission fixe le délai dans lequel
l'entreprise doit compléter sa demande en fournissant les renseignements et
éléments de preuve nécessaires pour atteindre le niveau de preuve requis pour
l'immunité. Si l'entreprise s'exécute dans le délais imparti, les renseignements et
éléments de preuve seront considérés comme ayant été communiqués à la date
d'octroi du marqueur (Communication, point 15).
348. Si les conditions permettant d'obtenir une immunité ne sont pas remplies,
l'entreprise peut retirer les éléments de preuve ou demander à la Commission de
les examiner conformément à la demande d'immunité partielle (réduction
d'amendes), et ce, sans préjudice du droit, pour la Commission, de faire usage de
ses pouvoirs d'enquête normaux pour obtenir lesdites informations
(Communication, point 20).
356. Si une entreprise qui sollicite une réduction d'amende est la première à
fournir des preuves déterminantes, que la Commission utilise pour établir des
éléments de faits supplémentaires qui renforcent la gravité ou la durée de
l'infraction, la Commission ne tiendra pas compte de ces faits pour fixer le
montant de l'amende infligée à l'entreprise qui les a fournis (Communication,
point 26).
er
§ 1 - Ouverture de la procédure
371. La Commission peut informer les parties prenant part aux discussions en
vue d'une transaction des griefs qu'elle envisage de soulever à leur encontre, des
preuves utilisées pour formuler les griefs envisagés, des versions non
confidentielles de tout document accessible figurant dans le dossier de l'affaire à
ce moment-là, sur demande des parties, pour autant que la demande de la partie
en cause se justifie pour lui permettre de préciser sa position concernant une
période donnée ou tout autre aspect de l'entente, et, de la fourchette des
o o
amendes probables (Règl. n 773/2004, mod. par Règl. n 622/2008, art. 10 bis-
2 et Communication, point 16).
375. Le délai imparti par la Commission est d'au moins quinze jours ouvrables
(Communication, point 17). À l'inverse, si les discussions n'aboutissent pas, la
procédure classique sera appliquée (Communication, point 19).
Section 8 - Prescription
o
386. Avec le règlement n 1/2003, les règles relatives à la prescription qui ont
été établies par le règlement du 26 novembre 1974 relatif à la prescription en
matière de poursuites et d'exécution dans les domaines du droit des transports et
o
de la concurrence de la Communauté économique européenne (Règl. n 2988/74
o
du Conseil, 26 nov. 1974, JOCE, n L 319, 29 nov.) et qui concernent le domaine
o
couvert par le règlement n 1/2003, ont été directement intégrées.
er
Art. 1 - Imposition des sanctions
391. Le délai de prescription peut être interrompu par tout acte de la Commission
ou d'une autorité de concurrence relatif à l'instruction ou à la poursuite de
l'infraction, à compter du jour où l'acte a été notifié à une des entreprises ayant
participé à l'infraction (art. 25-3).
392. L'interruption de la prescription vaut à l'égard de toutes les entreprises ou
associations d'entreprises qui ont participé à l'infraction (art. 25-4).
o
395. L'article 26 du règlement n 1/2003 prévoit que le pouvoir de la Commission
d'exécuter les décisions prises, amendes ou astreintes, est soumis à un délai de
cinq ans (art. 26-1), à compter du jour où la décision est devenue définitive
(art. 26-2).
er
Art. 1 - Communication des griefs
o o
399. Au titre de l'article 10 du règlement n 773/2004 (Règl. n 773/2004 de la
o
Commission, 7 avr. 2004, JOUE, n L 123, 27 avr., relatif aux procédures mises
en œuvre par la Commission en application des articles 81 et 82 du Traité CE),
o
modifié par le règlement n 622/2008, en ce qui concerne les procédures de
o
transaction engagées dans les affaires d'entente (Règl. n 622/2008 de la
o er
Commission, 30 juin 2008, JOUE, n L 171, 1 juill.), la Commission informe les
parties en cause des griefs soulevés à leur encontre. La communication des griefs
est notifiée par écrit à chacune des parties contre lesquelles des griefs sont
soulevés.
ACTUALISATION
5, 125, 199, 399. Le 3 août 2015, la Commission a adopté un nouveau
o
règlement modifiant le règlement n 773/2004 relatif aux règles de la
concurrence dans ses articles 81 et 82 dans le cadre des enquêtes et de
o
l'accès au dossier (Règl. (UE) n 2015/1348 de la Commission, 3 août 2015,
o
JOUE, n L 208, 5 août).
405. L'original des observations et les annexes sont adressés sur papier ainsi que
par la voie électronique. À défaut de copie électronique, les parties adressent 28
exemplaires papier. Ces dernières peuvent aussi proposer à la Commission qu'elle
entende des personnes susceptibles de corroborer les faits exposés dans leurs
o
observations (Règl. n 773/2004, art. 10-3).
407. La décision fixant le délai pour répondre à une communication des griefs
complémentaires et celle rejetant une demande de production forcée de pièces
sont des actes préparatoires à une décision constatant une pratique
anticoncurrentielle, insusceptibles de faire l'objet d'un recours en annulation,
même s'ils sont constitutifs d'une violation des droits de la défense (TPI ord.,
27 janv. 2009, Intel c/ Commission, aff. T-457/08 R ).
Art. 2 - Auditions
er
§ 1 - Personnes pouvant être entendues
o
408. L'article 27 du règlement n 1/2003 impose à la Commission de donner aux
entreprises et associations d'entreprises en cause l'occasion de faire connaître
leur point de vue au sujet des griefs retenus par la Commission, avant de prendre
o
une décision de constatation et cessation d'infraction (Règl. n 1/2003, art. 7),
une décision rendant des engagements proposés par une entreprise obligatoires
(art. 8), une décision infligeant une amende (art. 23) ou prononçant une astreinte
(art. 24-2).
o
409. Au titre de l'article 11 du règlement n 773/2004, tel que modifié par le
o
règlement n 622/2008, la Commission donne aux parties auxquelles elle adresse
une communication des griefs la possibilité d'être entendues, avant de consulter
er
le Comité consultatif en application de l'article 14, paragraphe 1 , du règlement
o
n 1/2003.
o
410. En outre, selon l'article 12 du règlement n 773/2004, tel que modifié par le
o
règlement n 622/2008, la Commission donne aux parties auxquelles elle adresse
une communication des griefs la possibilité de développer leurs arguments lors
d'une audition, si elles en font la demande dans leurs observations écrites.
Toutefois, lorsqu'elles présentent des propositions de transaction, les parties
confirment à la Commission qu'elles ne demanderont à développer leurs
arguments lors d'une audition que si la communication des griefs ne reflète pas la
teneur de leurs propositions de transaction. Les demandes sont adressées au
conseiller-auditeur, compétent pour statuer en la matière (Décis.
o o
n 2001/462/CE-CECA de la Commission, 23 mai 2001, JOCE, n L 162, 19 juin,
art. 7, relative au mandat des conseillers-auditeurs dans certaines procédures de
concurrence).
ACTUALISATION
410, 466 s. Fonction et mandat du conseiller-auditeur. - Le président
de la Commission a adopté le 13 octobre 2011 une décision relative à la
fonction et au mandat du conseiller-auditeur dans certaines procédures de
o
concurrence (Décis. n 2011/695 du président de la Commission, 13 oct.
o o
2011, JOUE, n L 275, 20 oct.). La décision n 2011/462/CE-CECA est
abrogée. Aux termes de la nouvelle décision, le conseiller-auditeur est
notamment chargé de garantir l'exercice effectif des droits procéduraux dans
le cadre des pouvoirs d'enquête de la Commission et à l'occasion des
amendes infligées par la Commission. L'accent est mis sur les droits de la
défense et la confidentialité.
411. La Commission ne peut fonder ses décisions que sur les griefs au sujet
desquels les parties concernées ont pu faire valoir leurs observations. Les
plaignants sont étroitement associés à la procédure, et les droits de la défense
o
des parties sont pleinement assurés durant ladite procédure (Règl. n 1/2003,
art. 27-1 et 2).
418. Si les tiers font part de leur souhait de participer aux auditions dans leurs
observations écrites, la Commission peut les inviter à développer leurs arguments
lors de l'audition des parties auxquelles une communication des griefs a été
o
adressée (Règl. n 773/2004, art. 13-2).
o
419. L'article 13, paragraphe 3, du règlement n 773/2004, permet enfin à la
Commission d'inviter toutes autres personnes à faire part de leurs observations, à
assister aux auditions des parties et à exprimer leur point de vue lors de ces
auditions.
os
420. Le conseiller-auditeur joue un rôle important à cet égard (V. infra, n 425
et s.).
421. La Commission fixe la date des auditions, et invite les personnes qui doivent
être entendues à y assister (art. 14-2). Elle invite aussi les autorités de
concurrence des États membres à y prendre part. Elle peut inviter les
fonctionnaires et agents d'autres autorités des États membres (Règl.
o
n 773/2004, art. 14-3).
424. L'article 14, paragraphe 6, précise que l'audition n'est pas publique, et que
les personnes qui ont un intérêt légitime à ce que leurs secrets d'affaires et
autres informations confidentielles ne soient pas divulguées peuvent être
entendues séparément.
426. Les auditions sont enregistrées. Les personnes qui y ont assisté peuvent
demander et obtenir l'enregistrement de l'audition, dans la limite du respect de
l'intérêt légitime des parties à ce que leurs secrets d'affaires et autres
o
informations confidentielles ne soient pas divulgués (Règl. n 773/2004, art. 14-
os os
8) (V. supra, n 182 et s., et n 202 et s.).
429. À ce titre, les personnes suivantes sont tenues de ne pas divulguer lesdites
o
informations (Règl. n 1/2003, art. 28-2) : – la Commission ; – les autorités de
concurrence des États membres ; – les fonctionnaires de ces entités ; – les
agents et autres personnes travaillant sous la supervision de ces autorités ; – les
agents et fonctionnaires d'autres autorités des États membres ; – les
représentants et experts des États membres assistant aux réunions du comité
o
consultatif visé à l'article 14 du règlement n 1/2003.
o
433. Avant l'entrée en vigueur du règlement n 1/2003, seule la jurisprudence
garantissait l'accès des entreprises poursuivies au dossier de la Commission
(V., not., TPI, 17 déc. 1991, Hercules Chemicals c/ Commission, aff. T-7/89,
Rec. II. 1711). Aujourd'hui, le droit d'accès au dossier est consacré par l'article
o
27, paragraphe 2, du règlement n 1/2003, dont les dispositions sont reprises
o o
dans le règlement n 773/2004, modifié par le règlement n 622/2008 (préc.). La
Commission avait par ailleurs adopté une communication relative aux règles de
procédure interne pour le traitement des demandes d'accès au dossier dans les
cas d'application des articles 85 et 86 du Traité CE, des articles 65 et 66 du Traité
o o
CECA et du règlement n 4064/89 du Conseil (JOCE, n C 23, 23 janv. 1997).
os
Suite à la modernisation du droit des ententes (V. supra, n 4 et s.), la
Commission a adopté une nouvelle communication relative à l'accès au dossier,
qui remplace la précédente (Communication de la Commission du 13 déc. 2005
relative aux règles d'accès au dossier de la Commission dans les affaires relevant
des articles 81 et 82 du Traité CE, des articles 53, 54 et 57 de l'Accord EEE et du
o o
règlement n 139/2004 du Conseil, JOUE, n C 325, 22 déc. 2005).
o o
434. L'article 15 du règlement n 773/2004 (mod. par Règl. n 622/2008) prévoit
que les parties qui se sont vu adresser la communication des griefs par la
Commission peuvent demander et obtenir l'accès au dossier de cette dernière.
Les parties n'ont donc pas le droit d'accéder au dossier avant la notification de la
communication des griefs de la Commission (Communication sur l'accès au
dossier, point 26).
o
435. L'article 15, paragraphe 1 bis, du règlement n 773/2004, tel que modifié
o
par le règlement n 622/2008, prévoit qu'après l'ouverture de la procédure et afin
de permettre aux parties désireuses de présenter des propositions de transaction
de le faire, la Commission communique, sur demande et sous réserve du respect
des conditions fixées dans les alinéas applicables, les éléments de preuve et les
o
documents visés à l'article 10 bis, paragraphe 2, du règlement n 773/2004, tel
o
que modifié par le règlement n 622/2008. À cet effet, lorsqu'elles présentent ces
propositions, les parties confirment à la Commission qu'elles ne demanderont
l'accès au dossier, après réception de la communication des griefs, que si celle-ci
ne reflète pas la teneur de leurs propositions de transaction.
438. Les parties ne peuvent pas avoir accès : aux secrets d'affaires, aux autres
informations confidentielles, aux documents internes de la Commission et des
autorités de concurrence des États membres, aux correspondances entre la
Commission et les autorités de concurrence des États membres, aux
correspondances entre autorités de concurrence qui se trouveraient dans le
o o
dossier de la Commission (Règl. n 773/2004, modifié par Règl. n 622/2008,
art. 15-2).
439. Les parties ne peuvent pas avoir accès aux documents établis dans le cadre
de la coopération entre la Commission et les autorités nationales de concurrence
ou aux documents établis dans le cadre de la consultation, par la Commission, du
o
comité consultatif (Règl. n 1/2003, art. 27-2).
ACTUALISATION
451. Confidentialité des communications entre clients et avocats. -
Par arrêt du 14 septembre 2010, la Cour de justice a indiqué que, dans le
domaine du droit de la concurrence, les échanges au sein d'une entreprise
avec un avocat interne ne bénéficient pas de la confidentialité des
communications entre clients et avocats (CJUE, 14 sept. 2010, Akzo Nobel
Chemicals Ltd c/ Commission, aff. C-550/07 P, Europe nov. 2010.
Comm. 370, obs. Idot).
o
452. La jurisprudence Akzo a été confirmée par le règlement n 773/2004. Ainsi,
er
l'article 16, paragraphe 1 , dudit règlement prévoit que la Commission ne
communique pas et ne rend pas accessibles les informations et documents qui
contiennent des secrets d'affaires ou d'autres informations confidentielles
appartenant à une personne quelconque.
455. Les personnes en cause doivent indiquer les raisons, et fournir une version
non confidentielle des informations en cause, de manière séparée, dans le délai
o
imparti par la Commission (Règl. n 773/2004, art. 16-2).
460. Le défaut, pour les entreprises en cause, de signaler, le cas échéant, dans le
délai imparti par la Commission, les documents qu'elles considèrent comme
confidentiels en application des paragraphes 2 et 3 de l'article 16 du règlement
o
n 773/2004, a pour conséquence que la Commission peut supposer que les
documents ou les déclarations concernés ne contiennent pas d'informations
o
confidentielles (Règl. n 773/2004, art. 16-4).
ACTUALISATION
462 s. Respect des droits de la défense et accès au dossier. - Dans un
arrêt du 25 octobre 2011, la Cour de justice a examiné l'hypothèse de la
perte par la Commission d'une partie importante d'un dossier (CJUE, 25 oct.
2011, Solvay c/ Commission, aff. C-109/10 P et C-110/10 P, Europe déc.
2011. Comm. 472, obs. Idot).
o
463. En outre, l'article 15, paragraphe 3, du règlement n 773/2004 précise
o
qu'aucune des dispositions du règlement n 773/2004 ne doit empêcher la
Commission de divulguer et d'utiliser des informations nécessaires à
l'établissement de la preuve d'une infraction aux articles 81 et 82 du Traité. Cette
disposition s'applique notamment aux documents comportant un secret d'affaires.
Par ailleurs, il appartient à la Commission d'apprécier si la nécessité de préserver
les droits de la défense des parties par l'accès le plus large possible au dossier de
la Commission peut l'emporter sur le souci de protéger les informations
confidentielles d'autres parties. La Commission tient ainsi notamment compte de
la pertinence des informations pour déterminer l'existence ou non d'une infraction
et leur force probante, leur caractère indispensable, leur niveau de sensibilité, la
conclusion provisoire sur la gravité de l'infraction alléguée (Communication sur
l'accès au dossier, point 24).
o
465. L'article 14 du règlement n 773/2004 prévoit que les auditions sont
conduites par un conseiller-auditeur. Le conseiller-auditeur est un organe
indépendant de la DG concurrence, responsable uniquement devant le
commissaire en charge de la concurrence.
ACTUALISATION
465 s. Rôle, nomination et fonctions du conseiller-auditeur. - Voir
o os
désormais la décision n 2011/695 précitée (V. supra, n 410 et 466 s.,
er
art. 1 à 3).
466. Sa mission est de veiller à l'exercice du droit d'être entendu dans le cadre
o
des procédures de concurrence devant la Commission (Décis. n 2001/462/CE-
o er
CECA de la Commission, 23 mai 2001, JOCE, n L 162, 19 juin, art. 1 , relative
au mandat des conseillers-auditeurs dans certaines procédures de concurrence).
ACTUALISATION
410, 466 s. Fonction et mandat du conseiller-auditeur. - Le président
de la Commission a adopté le 13 octobre 2011 une décision relative à la
fonction et au mandat du conseiller-auditeur dans certaines procédures de
o
concurrence (Décis. n 2011/695 du président de la Commission, 13 oct.
o o
2011, JOUE, n L 275, 20 oct.). La décision n 2011/462/CE-CECA est
abrogée. Aux termes de la nouvelle décision, le conseiller-auditeur est
notamment chargé de garantir l'exercice effectif des droits procéduraux dans
le cadre des pouvoirs d'enquête de la Commission et à l'occasion des
amendes infligées par la Commission. L'accent est mis sur les droits de la
défense et la confidentialité.
er
§ 1 - Conduite des auditions
ACTUALISATION
o
467 s. Conduite des auditions. - Voir désormais la décision n 2011/695
os
précitée (V. supra, n 410 et 466 s., art. 4 à 6).
469. Le conseiller-auditeur peut adresser aux parties une liste des questions qu'il
souhaite voir abordées lors de l'audience, organiser des réunions préparatoires
avec les parties et les services de la Commission, et demander que l'essentiel des
déclarations envisagées par les personnes que les parties proposent de faire
o
entendre lui soit préalablement soumis par écrit (Décis. n 2001/462/CE-CECA,
art. 11).
471. Le conseiller-auditeur est par ailleurs compétent pour statuer sur les
demandes motivées de prorogation de délai adressées par les entreprises en
cause. Il adresse sa réponse par écrit à l'entreprise qui demande la prorogation
o
(Décis. n 2001/462/CE-CECA, art. 10).
o
472. Selon l'article 8 de la décision n 2001/462/CE-CECA, lorsqu'une entreprise
impliquée dans la procédure estime que l'accès à certains documents détenus par
la Commission est nécessaire pour exercer son droit d'être entendue, elle adresse
une demande motivée au conseiller-auditeur en charge du dossier.
ACTUALISATION
472 s. Accès au dossier. Confidentialité et secret d'affaires. - Voir
o os
désormais la décision n 2011/695 précitée (V. supra, n 410 et 466 s.,
art. 7 à 8).
ACTUALISATION
476 s. Rapports du conseiller-auditeur. - Voir désormais la décision
o os
n 2011/695 précitée (V. supra, n 410 et 466 s., art. 14 à 17).
479. Le rapport final est joint au projet de décision soumis à la Commission (le
collège des commissaires). Il peut être modifié par le conseiller-auditeur au
regard des éventuelles modifications du projet de décision de la Commission. La
décision et le rapport final sont communiqués aux destinataires et publiés au
Journal officiel de l'Union européenne en même temps en tenant compte de
l'intérêt légitime des entreprises à ce que leurs secrets d'affaires ne soient pas
o
divulgués (Décis. n 2001/462/CE-CECA, art. 16).
ACTUALISATION
484 s. Adoption, notification et publication des décisions. - Voir les
points 145 à 150 de la communication du 20 octobre 2011 précitée (V. supra,
os
n 177 s.).
o
485. En vertu de l'article 27 du règlement n 1/2003, lorsque la Commission
envisage d'adopter une décision en application de l'article 9 ou 10 (engagements
et constatation d'inapplication), elle publie un résumé succinct de l'affaire et le
principal contenu des engagements ou de l'orientation proposée, pour que les
tiers parties intéressées présentent leurs observations dans un délai fixé par la
Commission ne pouvant être inférieur à un mois, tout en respectant le secret des
affaires.
er o
488. L'article 29, paragraphe 1 , du règlement n 1/2003 prévoit que la
Commission, soit d'office, soit sur plainte, peut retirer le bénéfice de l'application
d'un règlement d'exemption à un accord ou une pratique qui produit néanmoins
des effets incompatibles avec l'article 81, paragraphe 3, du Traité CE.
489. De plus, lorsqu'un accord ou une pratique entre dans le champ d'application
d'un règlement d'exemption, mais produit des effets incompatibles avec l'article
81, paragraphe 3, sur le territoire d'un État membre ou sur une partie de ce
territoire, l'autorité de concurrence de cet État membre peut retirer le bénéfice
o
d'une telle exemption (Règl. n 1/2003, art. 29-2).
Section 12 - Dispositions transitoires
o
490. Au titre de l'article 34 du règlement n 1/2003, les demandes présentées à
o
la Commission en vertu de l'article 2 du règlement n 17 et les notifications faites
en application des articles 4 et 5 ainsi que les mêmes demandes au titre des
o
règlements n 1017/68 du Conseil, du 19 juillet 1968, portant application de
règles de concurrence aux secteurs des transports par chemin de fer, par route et
o o
par voie navigable (Règl. n 1017/68 du Conseil, 19 juill. 1968, JOCE, n L 175,
o
23 juill.), n 4056/86 du Conseil, du 22 décembre 1986, déterminant les
modalités d'application des articles 85 et 86 du Traité aux transports maritimes
o o
(Règl. n 4056/86 du Conseil, 22 déc. 1986, JOCE, n L 378, 31 déc.), et
o
n 3975/87 du Conseil, du 14 décembre 1987, déterminant les modalités
d'application des règles de concurrence applicables aux entreprises de transports
o o
aériens (Règl. n 3975/87 du Conseil, 14 déc. 1987, JOCE, n L 374, 31 déc.),
er
sont caduques depuis le 1 mai 2004. Les actes de procédure accomplis en vertu
o o o o
des règlements n 17, n 1017/68, n 4056/86 et n 3975/87 conservent leurs
o o
effets pour l'application du règlement n 1/2003 (sur le règlement n 4056/86,
o
V. infra, n 493).
o
491. À la suite de l'adoption du règlement n 1/2003, de nombreuses
modifications ont été apportées à des règlements existants.
o
492. Ainsi, les règlements suivants ont été modifiés : – le règlement n 1017/68,
o o
précité (V. Règl. n 1/2003, art. 36) ; – le règlement n 2988/74 du Conseil, du
26 novembre 1974, relatif à la prescription en matière de poursuites et
d'exécution dans les domaines du droit des transports et de la concurrence de la
o
Communauté économique européenne (Règl. n 2988/74 du Conseil, 26 nov.
o o
1974, JOCE, n L 319, 29 nov.) (V. Règl. n 1/2003, art. 37) ; – le règlement
o o o
n 4056/86, précité (V. Règl. n 1/2003, art. 38) ; – le règlement n 3975/87
o o
précité (V. Règl. n 1/2003, art. 39) ; – les règlements n 19/65 du Conseil, du
2 mars 1965, concernant l'application de l'article 85, paragraphe 3, du Traité à
o
des catégories d'accords et de pratiques concertées (Règl. n 19/65 du Conseil,
o o
2 mars 1965, JOCE, n 36, 6 mars), n 2821/71 du Conseil, du 20 décembre
1971, concernant l'application de l'article 85, paragraphe 3, du Traité à des
o
catégories d'accords, de décisions et de pratiques concertées (Règl. n 2821/71
o o
du Conseil, 20 déc. 1971, JOCE, n L 285, 29 déc.), n 1534/91 du Conseil, du
31 mai 1991, concernant l'application de l'article 85, paragraphe 3, du Traité à
certaines catégories d'accords, de décisions et de pratiques concertées dans le
o
domaine des assurances (Règl. n 1534/91 du Conseil, 31 mai 1991, JOCE,
o o o
n L 143, 7 juin) (V. Règl. n 1/2003, art. 40) ; – le règlement n 3976/87 du
Conseil, du 14 décembre 1987, concernant l'application de l'article 85,
paragraphe 3, du Traité à des catégories d'accords et de pratiques concertées
o
dans le domaine des transports aériens (Règl. n 3976/87 du Conseil, 14 déc.
o o
1987, JOCE, n L 374, 31 déc.) (V. Règl. n 1/2003, art. 41) ; – le règlement
o
n 479/92 du Conseil, du 25 février 1992, concernant l'application de l'article 85,
paragraphe 3, du Traité à certaines catégories d'accords, de décisions et de
pratiques concertées entre compagnies maritimes de ligne (« consortia ») (Règl.
o o o
n 479/92 du Conseil, 25 févr. 1992, JOCE, n L 55, 29 févr.) (V. Règl. n 1/2003,
art. 42).
Section 13 - Recours
o
499. Selon le considérant 33 du règlement n 1/2003, toutes les décisions prises
par la Commission étant soumises au contrôle du Tribunal de première instance
(et de la Cour de justice en cas de pourvoi) dans les conditions définies par le
Traité, il convient de prévoir, en application de l'article 229 du Traité, l'attribution
à celle-ci de la compétence de pleine juridiction en ce qui concerne les décisions
par lesquelles la Commission inflige des amendes ou des astreintes (V. infra,
os
n 517et s.).
ACTUALISATION
5, 128, 168, 499. Absence de pratiques déloyales de France Télécom.
- Le Tribunal de l'Union européenne a confirmé la décision de la Commission
saisie par la société Vivendi dans le cadre d'une plainte pour violation des
règles de concurrence par France Télécom. La Commission avait rejeté la
plainte de Vivendi sur les pratiques tarifaires de France Télécom pour
certaines prestations de gros de télécommunication car ces pratiques
n'avaient eu que des effets limités sur le fonctionnement des marchés de
détail (Trib. UE, 16 oct. 2013, Vivendi c/ Commission, aff. T-432/10).
501. Le recours en annulation peut être formé contre une décision constatant
une infraction aux règles de concurrence. Les décisions formelles de la
Commission susceptibles d'être annulées sont variées, autant que le sont les
décisions que prend la Commission (décisions avec engagements, décisions
imposant des amendes ou des astreintes…, la liste est non exhaustive ; V. supra,
os
n 255 et s.). En vertu de la jurisprudence, les parties peuvent former un recours
contre une décision ordonnant une communication de certains renseignements ou
obligeant une partie à se soumettre à une vérification (TPI, 9 nov. 1994, Scottish
o
Football c/ Commission, aff. T-46/92, Rec. II. 1039). Le règlement n 1/2003 a
confirmé le droit de recours des entreprises visées par une demande de
o
renseignements par voie de décision (Règl. n 1/2003, art. 18-3).
509. La Cour de justice a donc jugé qu'il est de l'intérêt à la fois d'une bonne
administration de la justice et d'une exacte application des articles 81 et 82 que
des personnes physiques qui sont habilitées à faire constater une infraction à ces
articles puissent, s'il ne leur est pas fait droit en tout ou partie, disposer d'une
voie de recours destinée à protéger leurs intérêts légitimes.
512. Le Tribunal de première instance est également compétent pour statuer sur
des recours en carence formés par toutes institutions communautaires, toutes
personnes physiques ou morales (V. Recours en carence [Eur.]). C'est un recours
direct qui peut être formé contre la Commission lorsqu'elle s'abstient de statuer,
en violation du Traité CE (Traité CE, art. 232). Le Tribunal a constaté que la
Commission se trouvait en état de carence, suite à l'absence de réponse à une
plainte, au cours d'une procédure, à l'expiration d'un délai de deux mois (TPI,
9 sept. 1999, UPS Europe SA, aff. T-127/98, Rec. II. 2633). La Commission
n'avait pas rempli son obligation de répondre au requérant dans un délai
raisonnable, sachant que la troisième phase d'inspection de l'affaire avait été
déclenchée. Le Tribunal reste néanmoins incompétent pour adresser des
injonctions aux institutions communautaires en état de carence (TPI, 9 sept.
1999, préc.).
514. Ce recours peut être formé par des personnes physiques ou morales. Selon
une jurisprudence bien établie, « pour être recevable en son recours, le requérant
doit être en mesure d'établir soit qu'il est destinataire d'un acte de la Commission
ayant à son égard des effets juridiques déterminés, susceptible comme tel
d'annulation, soit que la Commission, dûment mise en demeure conformément à
l'article 175, alinéa 2, a manqué de prendre à son égard un acte auquel il pouvait
légalement prétendre en vertu des règles du droit communautaire » (CJCE,
10 juin 1982, Lord Bethell c/ Commission, aff. 246/81, Rec. 2277, point 13).
522. Si la Cour de justice estime que le pourvoi est fondé, elle annule la décision
du Tribunal. Elle peut alors statuer définitivement sur le litige s'il est en état
d'être jugé, ou renvoyer l'affaire devant le Tribunal. Dans cette hypothèse, le
Tribunal de première instance est lié par les points de droit tranchés par la
décision de la Cour de justice.
523. Les recours formés devant la Cour de justice n'ayant pas d'effet suspensif, il
appartient aux requérants de présenter à la Cour, par acte séparé, une demande
visant à obtenir un sursis à l'exécution ou l'adoption de mesures provisoires.
Cette demande doit en outre préciser les circonstances établissant l'urgence. En
pratique, la Commission attend l'issue du recours avant de procéder à la
perception des amendes contre caution, mais ce n'est pas une obligation.
o
524. L'entrée en vigueur du règlement n 1/2003 marque l'application directe des
articles 81 et 82 du Traité CE par les autorités nationales de concurrence et les
o
juridictions nationales (Règl. n 1/2003, art. 3 et 5 et 6) (V. Concurrence : mise
en œuvre par les autorités et les juridictions nationales [Eur.]). Les recours
contre des décisions internes devront ainsi être formés devant les
juridictions/autorités internes compétentes, qui appliqueront les règles
communautaires du droit de la concurrence.
Index alphabétique
■Amicus curiae 84
■Arbitrage 42
■Association d'entreprises
⚪
amende 292 s.
⚪
astreintes 314 s.
■Attestation négative
⚪
absence 10 s.
■Auditions 408 s.
⚪
assistance 423 s.
⚪
conduite 420 s., 467 s.
⚪
date, fixation 421
⚪
enregistrement 426
⚪
non publiques 424
⚪
personnes pouvant être entendues 408 s
⚪
représentation 422 s.
V. Conseiller auditeur
■Auto-incrimination 188
■Autorités nationales
⚪
application des articles 81 et 82 18 s., 524 s.
⚪
compétence 29 s.
⚪
coopération avec la Commission 45 s
⚪
enquêtes 248 s.
■Avis
⚪
comité consultatif 66 s.
⚪
demandé par les juridictions nationales 81 s.
■Clémence
V. Procédure de clémence
■Commission 1 s.
⚪
comité consultatif, rapports 67 s
⚪
compétence 25 s.
⚪
coopération 43 s.
⚪
avec les autorités de concurrence 45 s.
⚪
avec les entreprises 103 s.
V. Lettres d'orientation
⚪
avec les juridictions nationales 78 s.
⚪
enquête 177 s.
⚪
pouvoirs 1 s.
⚪
saisine 125 s.
⚪
autosaisine 125 s.
⚪
plainte 128 s.
V. ce mot
V. Déclaration, Inspections
■Communications 6 s.
■Compétence 25 s.
⚪
des autorités nationales de concurrence 29 s.
⚪
de la Commission 25 s.
⚪
juridictions arbitrales 42
⚪
des juridictions nationales 37 s.
■Contrats
⚪
nullité 39, 258
■Coopération
⚪
entre la Commission et les autorités de concurrence 45 s.
⚪
entre la Commission et les entreprises 103 s
⚪
entre la Commission et les juridictions nationales 78 s.
■Décision 255 s.
⚪
cessation 255 s.
⚪
constatation 255 s.
⚪
constatation d'inapplication 283 s.
⚪
demande de renseignements 183 s.
⚪
engagements 272 s.
⚪
inspections 214 s.
⚪
mesures provisoires 262 s.
⚪
notion 501 s.
■Décisions informelles 11
■Déclarations 196 s.
⚪
délai pour revenir sur la déclaration 201
⚪
modalités de l'entretien 197
⚪
personnes concernées 196
■Demande
V. Renseignements (demande)
■Dommages-intérêts 134
■Engagements 272 s.
⚪
cas 272 s.
⚪
durée 274
⚪
non-respect, sanctions 280
⚪
portée 277
⚪
réouverture de la procédure 279
■Enquête
⚪
droit au silence 244 s.
⚪
par les autorités nationales de concurrence 248 s.
⚪
par la Commission 177 s.
⚪
par secteur économique et par type d'accord 177 s.
V. Déclarations, Inspections, Renseignements
■Ententes 3 s.
■Entreprise
⚪
coopération avec la Commission 103 s
V. Lettres d'orientation
■Infraction
⚪
constat 339 s.
⚪
constatation, cessation 255 s.
■Juridictions nationales
⚪
application des articles 81 et 82 18 s., 524 s.
⚪
assistance 92 s.
⚪
compétence 37 s.
⚪
coopération avec la Commission 78 s
⚪
demande d'avis 81 s.
■Langue
⚪
plainte 128
■Lettre de confort 11
■Lignes directrices
⚪
amendes 297 s.
■Locaux non professionnels
⚪
inspections 231 s.
■Mandat
⚪
d'inspection 211 s.
■Marqueur 342 s.
■Notification 12
■Nullité
⚪
contrats 39, 258
■Ordre public 42
■Plainte 128 s.
⚪
délai de décision 165 s.
⚪
dépôt 137 s.
⚪
différents types de saisine 132 s
⚪
examen 147 s.
⚪
appréciation au regard des articles 81 et 82 158 s.
⚪
intérêt communautaire 147 s.
⚪
formulaire 137 s.
⚪
intérêt légitime 131, 141 s
⚪
rejet 59 s., 152, 168 s.
⚪
cas 168 s.
⚪
traitement par la Commission 161 s.
⚪
effets 174 s.
■Prescription 386 s.
⚪
exécution des sanctions 395 s.
⚪
imposition des sanctions 389 s.
■Preuve 337, 340 s., 440 s.
⚪
charge 15 s.
⚪
informations, utilisation 53 s.
■Procédure 177 s.
⚪
enquêtes par les autorités nationales de concurrence 248 s.
⚪
enquêtes par la Commission 177 s
■Rapports 496
⚪
conseiller-auditeur 476 s.
■Recours 497 s.
⚪
en annulation 499 s.
⚪
application directe des articles 81 et 82 par les autorités et les juridictions nationales
524 s.
⚪
en carence 512 s.
⚪
devant la Cour de justice 519 s.
⚪
de pleine juridiction 517 s.
■Référé 14
■Règlement 3 s.
⚪
champ d'application 5 s.
■Sanctions 286 s.
⚪
amendes 286 s.
V. ce mot
⚪
astreintes 310 s.
V. ce mot
⚪
disciplinaires 373
⚪
non bis in idem 322 s.
⚪
pénales 23
⚪
prescription 386 s.
⚪
procédure de clémence 333 s
V. ce mot
⚪
procédure de transaction 363 s.
V. ce mot
■Terrains
⚪
inspections 231 s.
■Traité
⚪
CE 1 s.
■Traitement 59 s.
■Transaction
V. Procédure de transaction
■Urgence 263
■Vérifications
V. Inspections
Une erreur sur l'existence d'une infraction, due à un avis juridique ou à une
décision d'une autorité nationale, n'exonère pas l'entreprise de l'infliction d'une
amende pour violation de l'article 101 TFUE (CJUE, 18 juin 2013, Schenker e.a.,
aff. C-681/11 , Europe août-sept. 2013. Comm. 364, obs. Idot).