Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
1
14 La Constitution : articles 8, 12 et 25 ; le code du travail : articles L5, L6, L80 et L92.
2
La convention n°98 de l’OIT.
3
Elle concerne toutes les entreprises situées dans une autre branche : les transports aériens, les banques, le
bâtiment, le textile
4
Traite des sujets qui concernent toutes les professions telles que les conditions générales de travail.
Lorsque la négociation aboutit, les parties peuvent conclure une convention
collective si elle aborde tous les points ou un seul point. L’accord obtenu marque
l’objet et le dénouement de la négociation.
La convention collective aborde un grand nombre de questions. Après l’examen
du régime juridique général, (CHAPITRE I) il convient de présenter les règles
particulières à certaines catégories de conventions collectives (CHAPITRE II)
5
C. travail, art.L80
A- Les parties à la négociation collective
La capacité de négocier revêt une grande importance particulière. La
détermination des parties contractantes, tout comme les parties aptes à
négocier et à conclure la convention. Il ne suffit pas de les déterminer encore
faut-il qu’elles soient aptes à conclure une convention collective.
1- La détermination des parties contractantes
Aux termes de l’article 80 al. 1er du code de travail, la convention collective est
un accord relatif aux conditions de travail conclu entre d’une part les
représentants d’un ou de plusieurs syndicats ou groupements professionnels de
travailleurs et d’autre part une ou plusieurs organisations syndicales
d’employeurs ou un ou plusieurs employeurs pris individuellement
Au sens de l’article précité, la représentation des salariés ne peut être
assurée que par des syndicats ou des groupements professionnels de
travailleurs. Ils sont les mieux placés pour exprimer les intérêts collectifs de tous
les salariés. En conséquence les salariés ne peuvent conclurent individuellement
des conventions collectives. Dans le cas contraire, ils n’engageraient qu’eux-
mêmes et non la collectivité des salariés. Ainsi pour conclure une convention
collective, les salariés doivent être représentés par un groupement seul capable
de défendre et de les engager valablement et collectivement.
Les groupements capables de défendre les intérêts collectifs doivent être dotés
de personnalité juridique. Que faut-il entendre par groupement professionnel
de travailleurs ? Cette expression permet d’englober les unions des syndicats ou
d’autres groupements ? Les textes ne disent rien sur la personnalité de ces
groupements. Si la question reste sans réponse en ce qui concerne les
groupements, les associations professionnels pour être assimilées doivent être
reconnues par décret
La convention peut être signée par une ou plusieurs organisations syndicales
d’employeurs ou tout autre groupement d’employeurs ou un ou plusieurs
employeurs pris individuellement. Une telle possibilité est importante. Les
organismes patronaux qui ont écarté la forme syndicale pour se constituer sous
la forme de droit commun peuvent bénéficier de la législation sur les
conventions collectives
La seule hypothèse qui peut poser problème, est celle de la négociation de
groupe. La participation de chacun des employeurs est un principe nécessaire,
sauf à recourir aux formules de droit commun de la représentation
conventionnelle afin de donner à la société un pouvoir de négocier par groupe,
qu’elle n’a pas de plein droit.
Il faut signaler que la constitution régulière des syndicats ou de groupements
professionnels ne suffit pas à donner à leurs représentants la qualité pour la
signature des conventions collectives. Encore faut-il qu’ils soient spécialement
habilités à cet effet.
2- L’habilitation des parties contractantes
Représenter fidèlement les aspirations est l’attribution essentielle des syndicats.
Dès lors le droit à la convention collective est le reflet de la liberté syndicale.
Au sens des dispositions de l’article 81 al. du code de travail, les organisations
syndicales ou tout autre groupement professionnel peuvent contracter au nom
de l’organisation qu’il représente en vertu
• Soit des stipulations statutaires de cette organisation
• D’une délibération spéciale de cette organisation
• Soit par mandats spéciaux écrits qui leur sont donnés individuellement par
tous les adhérents de cette organisation
A défaut d’une habilitation, la convention collective encourt la nullité sauf elle
est ratifiée par une délibération spéciale du groupement ou par une ratification
individuelle de tous les membres ou adhérents du groupement. La nullité peut
être prononcée si l’acte est entaché d’un vice
B- L’objet des conventions collectives
Même si le contenu de la convention collective est laissé à la libre négociation
des parties, encore faut-il qu’il soit gouverné par le principe de l’ordre public qui
connait quelques exceptions
1- Le principe de l’ordre public social
Un principe majeur gouverne le droit des conventions collectives : celui de
l’ordre public social qui est à l’œuvre dans les rapports entre l’employeur et
l’employé et qui encadre le contrat de travail. Il est avant tout un ordre public
social car il constitue le minimum social forgé par les normes étatiques.
Aux termes de l’article L. 80 du code de travail, la convention peut mentionner
les dispositions plus favorables aux travailleurs que celles des lois et des
règlements en vigueur. Elle ne peut déroger aux dispositions d’ordre public social
définies par les lois et règlements. Pour cerner la notion il faut se référer au
principe de la hiérarchie des normes.
Il faut noter que le principe de l’ordre public social remet en cause le principe de
la hiérarchie des normes puisqu’il est admis que la convention collective source
privée du droit du travail peut contredire la loi dès l’instant qu’il apporte une
amélioration au statut des travailleurs. C’est la dérogation au sens favorable.
Les règles légales et règlementaires constituent un minimum auquel la
convention collective peut déroger dans un sens favorable aux travailleurs.
2- Les exceptions au principe de l’ordre public
La dérogation de la convention collective en faveur des salariés connait des
exceptions. Certaines dispositions ne peuvent jamais être écartées qu’elles
soient plus ou moins favorables pour le salarié
Ces dispositions sont dites « d’ordre public absolu » car elles sont absolument
intangibles. Cela signifie qu’une convention ne peut y déroger, ni en plus
favorable, ni en moins. IL s’agit des dispositions qui présentent des caractères
impératifs (compétence des tribunaux du travail par exemple). C’est le cas des
principes fondamentaux énoncés dans la constitution (non-discrimination
syndicale.
Les normes contenues dans la convention collective peuvent prendre diverses
formes sous réserve de respecter les dispositions impératives.
Le contenu peut porter sur les conditions d’accès à la vie professionnelle, les
conditions d’emploi, les éléments de rémunération, les modalités de cessation
de travail…….
6
Article 84 code de travail « les conventions collectives obligent toutes les personnes qui les ont signées ou qui
sont membres des organisations ou groupements signataires »
1- Les conventions collectives à durée déterminée
Ces conventions, rares, ne peuvent être conclues que pour une durée qui ne peut
excéder cinq ans7. A l’issue de ce délai et sauf clause contraire, elle continue de
produire ses effets comme une convention collective à durée indéterminée. En
l’absence de clause, elle sera transformée en convention à durée indéterminée.
2- Les conventions collectives à durée indéterminée
Une convention collective à durée indéterminée peut prendre fin si elle a été
dénoncée. Il s’agit de la prohibition des engagements perpétuels
Pour y parvenir, il faut au préalable notifier aux signataires et adhérents la prise
de décision de mettre fin à l’accord.
Cette dénonciation produit ses effets immédiatement. Elle n’est effective après
un préavis dont la durée doit être fixée dans la convention. Le législateur
sénégalis n’a fixé une durée contrairement à son homologue français qui prévoit
une durée de 3 mois. La dénonciation aboutit à la cessation de l’application de
la convention collective si elle émane des signataires. La convention nouvelle
doit immédiatement s’appliquer. Le véritable problème qui va se poser est la non
prise en compte par la nouvelle des droits acquis en vertu de l’ancienne
convention. Une clause expresse est nécessaire pour assurer le maintien des
avantages acquis sous l’empire de l’ancienne convention. L’avantage acquiert
une valeur contractuelle et l’employeur ne pourra le modifier sans l’accord de
l’employé.
La convention collective peut faire l’objet de révision.
7
Article 82 code de travail
favorable ». La convention collective a un effet automatique, immédiat et
impératif sur les contrats.
1- L’effet automatique
La convention collective produit un effet automatique. A cet effet si le contrat
de travail contient des clauses moins favorables au salariés, elles sont écartées
automatiquement au profit des clauses de la convention collectives8. Il s’agit tout
simplement d’une application de principe de faveur. La convention ne s’intègre
pas au contrat de travail et ne le modifie pas. Les salariés peuvent toujours se
prévaloir des clauses de leur contrat de travail si elles sont plus favorables.
L’accord du salarié mérite préalablement d’être obtenu lorsque l’application de
la convention collective suppose une modification de son contrat de travail.
2- L’effet immédiat
La convention s’applique aux contrats individuels conclus postérieurement à sa
mise en vigueur voire des contrats en cours d’exécution.
3- L’effet impératif
L’application de la convention collective aux travails est impérative. Les
dispositions de la convention collective s’imposent à l’employeur et aux salariés
comme une loi. Un salarié ne peut refuser son application tant que son contrat
de travail en cours aux dispositions plus favorables à la convention collective.
L’employeur ne peut pas écarter l’effet impératif d’une disposition de la
convention collective. Un salarié ne peut renoncer à des droits qu’il détient en
vertu de son contrat ou à l’issue d’une convention collective. Les droits acquis en
vertu d’une convention collective sont exclus du champ de la modification.
B- La sanction du défaut d’application
En cas de refus des dispositions de la convention collective par l’une des parties,
le litige peut être porté devant les tribunaux. L’action à intenter peut- être civile
ou pénale
1- L’action civile
Les groupements capables d’ester en justice, liés par une convention collective
ou accord d’établissement, peuvent en leur nom propre intenter une action en
dommages-intérêts à tous autres groupements, à leurs propres membres ou à
toutes autres personnes liées par l’accord. Le groupement agit en son nom
8
Cass. Soc. 23 avril 1997, n°52 BA Balla C/ SONACOS, Bulletin des arrêts de la cour de cassation du Sénégal
contre un autre groupement qui ne respecte pas les termes de l’accord. Il s’agit
d’une action collective. L’intervention du groupement est fondée sur l’idée de
mandat implicite. C’est une action réservée aux groupements capable d’agir en
justice. La cause de cette action est la lésion des intérêts individuels et l’action
tend à la réparation de ces intérêts. Cette action vise à protéger l’intérêt collectif
du groupement.
2- L’action pénale
La méconnaissance de la convention collective ne peut être pénalement
sanctionnée que si la loi le prévoit. Le principe de la légalité criminelle doit être
respecté et il ne revient pas aux parties au contrat de créer des sanctions
pénales.
L’action pénale peut être introduite par le dépôt d’une plainte par un syndicat.
La violation de la convention ne constitue pas une infraction sauf certaines
violations sont sanctionnées pénalement. Tout employeur relevant d’une
convention collective ne prévoyant pas de rémunération à la tache ou aux pièces
est sanctionné par une amende de 500 000 à 1000 000 FCFA9
9
Article L.111 du code du travail.
tellement vaste qu’on ne dire que la convention est la charte de la profession.
Pour que la convention produise ses effets, certaines conditions sont exigées.