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LECON INTRODUCTIVE
Le droit du travail, en dépit de sa dénomination, ne régit pas toute forme de travail. C’est
un droit qui se borne à règlementer le rapport de travail subordonné, c'est-à-dire, le
travail liant une personne qui œuvre pour le compte et sous l’autorité d’une autre
personne. Sont donc exclus du champ du droit du travail, le travail indépendant, c'est-à-
dire, le travail de celui qui s’engage pour son propre compte (commerçant, artisan,
agriculteur, médecin libéral, avocat…).
Il faut aussi écarter la relation de travail des fonctionnaires qui sont dans une situation
règlementaire. Leur situation est régie par la fonction publique. En revanche, les agents
temporaires ou journaliers engagés par l’Etat et les collectivités territoriales, les EPN
(EPIC, EPA) sont assujettis au code du travail.
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III. LES SOURCES DU DROIT DU TRAVAIL
Le droit du travail ivoirien a deux grandes sources : les sources internationales et les
sources nationales.
L’OIT joue aussi un rôle important en matière de coopération technique dans le domaine
de la planification de la main d’œuvre, de la formation professionnelle, des
administrations du travail ainsi qu’à des études et des recherches.
Ces conventions, lorsqu’elles sont ratifiées, ont une valeur supérieure à celles des lois
selon l’article 123 de la Constitution du 8 novembre 2016 mais sont primées par celle-ci.
En cas de non-conformité de la convention à la Constitution, sa ratification n’est autorisée
qu’après révision de la constitution.
NB : la ratification est l’approbation d’un traité par les organes internes compétents pour
engager internationalement l’Etat (le plus souvent le Chef de l’Etat avec l’autorisation de
l’Assemblée nationale).
A côté des conventions de l’OIT, il y a des conventions dans le cadre bilatéral ou régional.
a) La constitution
La constitution du 8 novembre 2016 proclame en son préambule son attachement à la
déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 ainsi que la charte africaine des
droits de l’homme et des peuples de 1981, lesquelles déclarations affirment les droits et
principes fondamentaux notamment, le principe d’égalité, la liberté, la reconnaissance à
tout citoyen des droits économiques et sociaux. L’article 14 dispose que « Toute personne
a le droit de choisir librement sa profession ou son emploi. L'accès aux emplois public ou
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privé est égal pour tous. Est prohibée, toute discrimination dans l'accès ou l'exercice des
emplois, fondée sur le sexe, les opinions politiques, religieuses ou philosophiques ».
Quant à l’article 17, il proclame que « le droit syndical et le droit de grève sont reconnus
aux travailleurs des secteurs public et privé qui les exercent dans les limites déterminées
par la loi ».
b) La loi
C’est la source essentielle du droit du travail. Elle détermine les principes fondamentaux
du droit du travail. Ainsi, toutes les règles de base régissant les rapports de travail et
toutes les questions qui en résultent sont édictées par la loi n°2015-532 du 20 juillet 2015
portant code du travail.
c) Les règlements
Ce sont des actes de portée générale et impersonnelle édictés par les autorités
exécutives compétentes. Venant en appoint de la loi, les règlements constitués de décrets
et arrêtés se chargent de fixer les conditions et les modalités d’application des lois
sociales, notamment du code du travail.
d) La jurisprudence sociale
La jurisprudence est constituée par l’ensemble des décisions concordantes rendues par
les tribunaux et les cours (cours d’appel et cours suprême) sur un point de droit
déterminé.
e) La doctrine
La doctrine est l’ensemble des ouvrages et auteurs qui s’intéressent au droit social. Par
leurs écrits et leurs analyses, la doctrine vivifie le droit. Elle contribue à une meilleure
connaissance et à une évolution du droit social.
Elle constitue une véritable source de droit en ce sens qu’elle peut déroger aux
dispositions d’ordre public définies par les lois et règlements du travail lorsqu’elle
contient des dispositions plus favorables.
Il convient de noter que dans les conventions collectives, les accords sont conclus dans
une ou plusieurs branches d’activité. C’est le cas de la convention collective
interprofessionnelle du 19 juillet 1977.
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Par contre, lorsque l’accord est signé au sein d’une entreprise ou d’un établissement ou
plusieurs, on parle dans ce cas d’accords collectifs d’établissements.
b) Le règlement intérieur
Il est défini comme un acte unilatéral que prend le chef d’entreprise pour fixer les règles
d’organisation technique du travail, d’hygiène, de sécurité au sein de l’entreprise ainsi
que les sanctions applicables en cas d’inobservation de ces règles
Il est considéré comme une source du droit du travail quoique ce soit l’œuvre unilatérale
de l’employeur. En effet, c’est ce document qui fixe les horaires de travail, les sanctions
des retards, des absences… Par ailleurs, il faut préciser que ce document doit être
conforme aux lois, règlements et conventions collectives.
c) Les usages
Ce sont des pratiques de longue date limitées à l’entreprise. Le droit coutumier, source
non écrite du droit joue un rôle non négligeable en matière de droit du travail. En effet,
le code du travail fait référence aux usages lorsqu’ils sont favorables aux salariés ainsi
que dans certaines matières. C’est le cas notamment de l’établissement du contrat
d’apprentissage.
Traiter des relations individuelles de travail revient à aborder les questions qui peuvent
être envisagées en droit du travail sans qu’il ne soit nécessaire de faire appel à la notion
de groupe.
CHAPITRE 1 : LE PREEMPLOI
LEÇON 1 : L’APPRENTISSAGE
I. Définition
Le contrat d’apprentissage est un contrat écrit par lequel « un chef d’établissement
industriel, commercial ou agricole, un artisan ou façonnier s’oblige à donner ou à faire
donner une formation professionnelle méthodique et complète à une autre personne et par
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lequel celle-ci s’engage en retour à se conformer aux instructions qu’elle reçoit et à
exécuter les ouvrages qui lui sont confiés en vue de sa formation. »
Pour qu’il y ait formation du contrat d’apprentissage, chaque partie doit remplir un
certain nombre de conditions.
- n’avoir pas été condamné pour crime ou délit contre les mœurs ;
- être titulaire d’une carte de maître d’apprentissage délivrée par le ministre chargé
de la formation professionnelle.
- Il est tenu d’avoir une assurance contre les accidents de travail et les maladies
professionnelles.
2. Conditions de forme
Selon l’article 13.1 CT, c’est un contrat qui doit être passé par écrit en cinq originaux et
soumis à l’Agence national de la formation professionnelle pour être visé. A défaut
d’écrit, le contrat est réputé être un CDI. Le contrat doit comporter les mentions
énumérées par l’article12 du décret précité.
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B. Conditions d’exécution du contrat
1. Durée
La durée de la formation ne peut excéder trois ans sauf cas de force majeure ayant
perturbé la formation complète de l’apprenti. Dans ce cas, l’Agence nationale de la
formation professionnelle peut accorder une dérogation qui en tout état de cause, ne peut
excéder 12 mois.
− Il est tenu de prévenir sans retard les parents de l’apprenti ou leurs représentants en
cas de maladie, d’absence ou de toute autre fait de nature à motiver leur
intervention, et ne doit employer l’apprenti que dans la mesure de ses aptitudes et
de ses forces, qu’aux travaux et services qui se rattachent à l’exercice de la profession.
3. Statut de l’apprenti
- L’apprenti doit à son maître, obéissance et respect. Il doit l’aider par son travail dans
la mesure de ses aptitudes et ses forces.
Modes de rupture
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- D’accord parties
A la fin du contrat, le maître doit délivrer une attestation constatant son exécution. Cette
attestation doit mentionner particulièrement la catégorie professionnelle obtenue. Le
maître en adresse une copie à l’Agence de la formation professionnelle qui délivre à son
tour à l’apprenti un certificat de fin d’apprentissage. L’agence constate la fin de
l’apprentissage et informe en outre l’Agence Emploi Jeunes et l’inspection du travail.
Lorsque l’apprenti subit avec succès l’examen devant l’organisme compétent, celui-
ci doit recevoir un diplôme de fin d’apprentissage déterminant son classement dans la
hiérarchie professionnelle. S’il n’est pas soumis à un examen, il doit recevoir une
attestation de fin d’apprentissage délivrée par le maître en vue de faciliter son embauche.
Au cas où l’apprenti met un terme à son contrat suite à une embauche en qualité
d’ouvrier ou d’employé, l’article 13.10 CT prévoit une indemnité au profit du chef
d’établissement abandonné. On déduit à travers le contrat du travail un débauchage
illicite.
Le code du travail prévoit en effet différents types de stages que nous regrouperons en
deux catégories à savoir les stages pré-emploi et les stages post-emploi.
Le contrat stage- école selon l’article 13.11 CT est la convention par laquelle un élève ou
un étudiant s’engage, en vue de la validation de son diplôme ou de sa formation
professionnelle, à recevoir au sein d’une entreprise une formation pratique.
Selon l’article 3 du décret n° 2018-383 du 04 avril 2018, relatif aux modalités du contrat
stage-école « le quota de stagiaires devant être accueillis par une entreprise est :
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2. Régime juridique
Cette convention qui est soit bipartite soit tripartite doit être constatée par écrit. A défaut,
elle est réputée être un contrat à durée indéterminée. Autrement dit, une convention de
stage non constatée par un écrit est sanctionnée par un CDI, contrat de travail de droit
commun, cette sanction favorable au stagiaire.
Conformément à l’article 2.al 2 décret n° 2018-383 du 04 avril 2018, relatif aux modalités
du contrat stage-école. « Le stagiaire se voit confier des activités ou des tâches conformes au
projet pédagogique défini par son établissement d’enseignement et approuvé par l’établissement
ou l’entreprise d’accueil. » Il est par conséquent interdit de confier au stagiaire des tâches
dangereuses pour sa santé et sa sécurité pendant l’exécution du contrat stage-école.
Les stagiaires ont droit aux autorisations d’absences et bénéficient des droits et
protections dans les mêmes conditions que les salariés en matière de santé et de sécurité
au travail.
Généralement et en pratique, dans ses rapports avec l’entreprise, le stagiaire a les mêmes
horaires que les salariés et est soumis au règlement intérieur de l’entreprise. En revanche,
le nouveau code du travail n’impose pas une rémunération au patron. Il a la faculté de
lui allouer une indemnité dont il détermine librement le montant aux termes de l’article
13.12 CT.
La durée du stage est prévue dans la convention, objet du stage. Elle varie en fonction
des cycles de formation. Elle est limitée aux durées suivantes dans le même établissement
ou entreprise d’accueil par année d’enseignement :
- Six (6) mois pour les étudiants du deuxième et du troisième cycle universitaire.
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B. Le contrat stage de qualification ou d’expérience professionnelle
1. Définition
2. Régime juridique
Le contrat de stage de qualification professionnelle doit être constaté par écrit sinon il est
réputé être un contrat à durée indéterminé.
Le stagiaire n’est pas un salarié, à cet effet, il ne peut pas réclamer un salaire Toutefois,
l’article 13.17 CT oblige l’entreprise à lui verser une indemnité forfaitaire. Mais le montant
de cette indemnité est laissé à l’appréciation de l’employeur. L’article 13.20 CT prévoit la
prise de règlements pour les modalités pratiques de mise en œuvre de ce type de stage.
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C. Le chantier école
Le chantier école est toute action collective qui, à partir d’une situation de mise au
travail sur une production grandeur nature, a pour objectif la professionnalisation et la
qualification dans un métier d’une personne ou d’un groupe de personnes.
- L’Etat à travers les Ministères techniques : donne les agréments aux collectivités
territoriales et les associations, les entreprises pour la réalisation de chantiers
• accueillir, recruter et mettre au travail les stagiaires sur les chantiers écoles,
Les périodes de mise en situations en milieu professionnel sur un chantier école font
l’objet d’une convention tripartite entre :
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- Structures d’accueil (entreprise ou association, etc.),
- Le bénéficiaire
Cette convention doit préciser notamment les éléments énumérés à l’article 7 du décret
suscité.
c) La durée de la formation
La durée de la formation sur le chantier école ne peut être inférieure à 4 mois ou excéder
12 mois.
- La structure d’accueil :
• créer les mêmes conditions de travail aux stagiaires que les travailleurs de la
structure (durées quotidiennes et hebdomadaire de présence, présence de nuit,
repos quotidien, hebdomadaire et les jours fériés, santé et sécurité au travail),
Au terme de la convention du chantier école, l’organisme d’accueil, quel que soit son
statut juridique, peut conclure avec les stagiaires des contrats à durée déterminée ou des
contrats à durée indéterminée.
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II. LES STAGES POST-EMPLOI
Il arrive durant la carrière d’un salarié, qu’il soit nécessaire que celui-ci puisse se
perfectionner en vue d’une promotion sociale et d’adaptation à l’évolution technologique
et économique.
Le code du travail de 2015 énumère trois catégories de stage post emploi à savoir la
formation professionnelle continue, le congé de formation et le congé de formation
syndicale.
En réalité, ce type de stage ou formation existe bel et bien dans les entreprises et est même
prévu par la Convention collective de 1977 aux termes de l’article 43, 3e.
Ce droit accordé au salarié peut devenir une obligation pour lui lorsque c’est le patron
qui y trouve la nécessité.
Le cout de la formation est à la charge de l’employeur qui doit en outre assurer le salaire
intégral et les indemnités afférents du salarié pendant la période de formation.
Autrement dit, malgré la suspension du contrat de travail, le salarié continue de percevoir
son salaire.
Le salarié est aussi protégé contre les éventuels échecs et le double stage dans le cadre de
ces formations.
En ce qui concerne les échecs, l’article 13.24 alinéa in fine du code du travail dispose que
si le cours de formation ou de perfectionnement comporte un échec, l’échec du travailleur
à cet examen ne peut être la cause d’un licenciement, le travailleur est réintégré dans son
emploi précédent et bénéficie de tous les avantages qui s’y rattachent.
Le législateur institue par ailleurs l’interdiction du double stage d’un salarié. En effet, aux
termes de l’article 13.25 du code du travail, si un travailleur a déjà effectué un stage
concluant dans un établissement qu’il quitte par la suite, il ne peut être astreint à un
nouveau stage lorsqu’il est engagé dans un autre établissement, relevant du même
secteur d’activité, en vue d’assurer les mêmes fonctions. Il sera confirmé dans son nouvel
emploi après avoir accompli la période d’essai.
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B- Congé de formation
1. Définition
Le congé de formation aux termes de l’article 13.26 du code du travail, est une période
du contrat de travail qui a pour objet de permettre à tout travailleur, au cours de sa vie
professionnelle, de suivre à son initiative, et à titre individuel, des actions de formation,
indépendamment de sa participation aux stages compris dans le plan de formation de
l’entreprise dans laquelle il exerce son activité.
Ce congé peut aussi être accordé à un salarié pour préparer et passer un examen pour
l’obtention d’un titre ou d’un diplôme.
2. Régime juridique
L’article 13.30 du code du travail dispose que le bénéfice du congé de formation est de
droit, c'est-à-dire qu’une fois les conditions requises sont réunies, l’employeur ne peut
valablement s’y opposer sauf bien entendu à démontrer que cette absence peut avoir des
conséquences préjudiciables à la production et à la bonne marche de l’entreprise. En cas
de différend, le législateur renvoie les deux parties devant l’inspecteur du travail et des
lois sociales pour une médiation. En cas de désaccord devant l’inspecteur, la rupture du
contrat qui en résulte est un licenciement légitime.
Selon l’article 13.27 CT, le travailleur doit justifier d’une ancienneté de trente-six mois,
soit trois ans dans l’entreprise ou d’un retour de congé de formation depuis au moins
trente-six mois.
Il ne faudrait pas avoir déjà obtenu deux fois un congé formation sur une période de dix
ans continue dans l’entreprise sauf accord de celle-ci.
b) Procédure à suivre
Sauf accords contraires, le congé ne doit pas dépasser un an s’il s’agit d’une formation
continue à temps plein ou 1200 heures s’il s’agit de formations constituant un cycle
pédagogique comportant des enseignements discontinues ou à temps partiels.
d) Effets de la suspension
Le code du travail reste muet sur les effets de la suspension, c’est à dire que le code ne dit
pas si cette période n’est pas prise en compte dans le calcul de l’ancienneté et si le salarié
continue de percevoir son salaire. Dans le silence de la loi, on peut supposer qu’il faut
tirer les conséquences des effets normaux d’une suspension d’un contrat de travail à
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savoir la suspension du salaire et la non prise en compte de ce temps dans le calcul de
l’ancienneté.
En revanche, l’article 13.31 CT dit clairement que la formation est pris en charge par le
travailleur.
La durée de ce congé qui ne peut excéder trois semaines dans l’année est fixée d’accord
parties entre les syndicats des travailleurs et l’employeur. Il ne vient pas en déduction de
la durée normale du congé payé. Les parties contractantes doivent veiller à ce que ces
absences n’apportent pas de gêne à la marche normale du travail.
Le temps non travaillé est rémunéré par l’employeur comme temps de travail effectif. Il
n’est pas récupérable et est considéré comme temps de service pour la détermination des
droits du travailleur au congé payé.
Les candidats à l’emploi, qu’ils aient fait l’apprentissage ou non, un stage ou non,
qualifiés ou non sont soumis à un même marché : Le marché de l’emploi.
Les employeurs et les demandeurs d’emploi sont soumis à un marché de l’emploi qui est
fondé sur le principe de la liberté. Cela suppose que l’employeur ou le demandeur
d’emploi est libre de choisir le cocontractant qu’il veut (I). Toutefois, dans un souci
d’égalité, d’équité et de respect de la dignité humaine, ce principe connaît des
atténuations qu’il convient de relever. (II)
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II. LES LIMITES A LA LIBERTE CONTRACTUELLE
A. L'interdiction de la discrimination.
L'interdiction de la discrimination est une atteinte à la liberté de recrutement qui pèse sur
l'employeur.
Elle est relayée par des dispositions pénales : l’art. 228 du code pénal prévoient des
sanctions pour ces types de discrimination. En effet selon cet article, « Quiconque se rend
coupable de racisme, de xénophobie, de tribalisme ou de discrimination raciale ou religieuse, est
puni d'un emprisonnement de cinq à dix ans et d'une amende de 500.000 à 5.000.000 de francs.»
La priorité d’embauche joue aussi en faveur des nationaux par rapports aux travailleurs
étrangers. Ainsi, selon l’article 11.1 du code du travail, « toute vacance de poste de travail
doit faire l’objet de déclaration auprès de l’organisme public de placement, de
publications dans un quotidien national à grand tirage. Si au terme de cette période d’un
mois à compter de la première publication, aucun national n’a satisfait au profil requis,
l’employeur est autorisé à recruter tout autre candidat. »
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Aussi, préalablement à son engagement dans une entreprise établie en Côte d’Ivoire, tout
travailleur d’une autre nationalité doit être titulaire d’un contrat de travail ou d’une lettre
d’embauche visée par le Ministre chargé de l’emploi sur un formulaire établi à cet effet.
(Article 7 du décret n°96-287 du 3 avril 1996 relatif au contrat de travail).
Avant toute embauche l’employeur devra donc vérifier que ce droit de priorité n’existe
pas pour certains salariés.
Cette différence juridique de traitement est créée à titre temporaire afin de favoriser une
catégorie donnée de personnes physiques ou morales au détriment d’une autre afin de
compenser une inégalité préexistante entre elles.
Ainsi, selon l’article 12.2 du nouveau code du travail, « l’employeur doit réserver un quota
d’emplois aux personnes en situation de handicap possédant la qualification
professionnelle requise. »
« Est considérée comme personne en situation de handicap toute personne physique dont
l’intégrité physique ou mentale est passagèrement ou définitivement diminuée soit
congénitalement, soit sous l’effet d’une maladie ou d’un accident, en sorte que son
autonomie, son aptitude à fréquenter l’école ou à occuper un emploi, s’en trouvent
compromises. » (Article 12.1).
Ce quota est déterminé par l’article 8 du décret n°2018-456 du 9 mai 2018 relatif à
l’emploi des personnes en situation de handicap dans le secteur privé. Le quota est
déterminé comme suit :
A défaut, l’employeur est tenu de verser une contribution au fonds d’insertion des
personnes en situation des personnes en situation de handicap dans les conditions prévus
par décret.
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D. Les interdictions d’embauche
- Les enfants ne peuvent être employés dans aucune entreprise avant l’âge de 16 ans et
comme apprentis avant l’âge de 14 ans, sauf dérogation édictée par voie
réglementaire. (art. 23.2 code du travail)
- Les jeunes de plus de quatorze ans et de moins de dix-huit d'ans ne peuvent être
occupés à un travail, pendant une période minimale de douze heures consécutives,
dans l'intervalle allant de 8 heures à six heures (art. 4 décret n° 96-204 du 7 Mars 1996
relatif au travail de nuit). Ce décret est renforcé par la loi n°2010-272 du 30 septembre
2010 portant interdiction de la traite et des pires formes de travail des enfants et son
décret d’application.
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B. Les éléments constitutifs du contrat de travail
Il s’agit de la prestation de travail, la rémunération et du lien de subordination.
1. La prestation de travail
C’est l’activité à fournir. Elle constitue l’obligation essentielle du travailleur qui s’est
engagé à fournir une activité professionnelle à l’employeur. Celle-ci peut être une activité
manuelle, physique, intellectuelle et artistique. La prestation de travail a deux traits
principaux. Il s’agit du caractère successif de son exécution et du caractère personnel en
ce qu’il est conclu en considération de la personne.
2. La rémunération
C’est la contrepartie de la prestation de travail. Elle est appelée salaire. Son paiement
relève de l’obligation de l’employeur. Cette rémunération peut être calculée au temps ou
à la tâche ou bien combiner ces deux modes. Elle peut consister au versement d’une
somme d’argent ou être fournie en nature (logement, nourriture…).
3. Le lien de subordination
La subordination dans le contrat de travail place le travailleur sous l’autorité de son
employeur qui lui donne des ordres concernant l’exécution du travail. L’employeur
contrôle l’accomplissement du travail, vérifie les résultats en vertu de ce lien. Ce critère
permet de distinguer le salarié du travailleur indépendant.
Comment apprécie-t-on le lien de subordination ?
Pour vérifier si un lien de subordination existe entre deux parties, le juge se réfère à un
certain nombre de circonstances. Il examine le comportement et la situation des parties,
les conditions de travail, pour rechercher finalement la personne qui contrôle
effectivement le travail fournit et qui le dirige.
Pour atteindre cet objectif, le juge utilise plusieurs critères dont les principaux sont
:
- Le lieu et l'horaire de travail imposés par l'employeur
- L'utilisation de matériels et de matières premières fournis par l'employeur
- L'absence d'auxiliaire rémunéré par le travailleur (parce que le contrat de travail est
conclu intuitu personae)
Si ces prescriptions sont observées, la preuve du lien de subordination ne pose plus
problème et le contrat est qualifié de contrat de travail.
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En effet, il est indépendant dans l’organisation de son travail, dans le choix des moyens
et matériels de travail ainsi que dans les horaires de travail.
En outre, il faut noter l’indépendance du mandataire en ce sens que ce dernier n’est point
subordonné au mandant au nom et pour le compte duquel il accomplit les actes
juridiques.
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travail, il n’est pas question d’échange d’avantages purement gratuits. Sinon on serait
alors dans le cadre du bénévolat ou de l’entraide.
C. contrat à exécution successive
Le contrat de travail est aussi un contrat à exécution successive car les obligations
s’exécutent dans le temps et non de façon instantanée. Ainsi la résiliation ou l’annulation
du contrat de travail ne produit d’effet que pour l’avenir. On ne procède pas à la
restitution des prestations déjà accomplies. Les salaires correspondant aux périodes de
travail accomplies sont dus.
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moins 14 ans) et les mineurs de 16 ans (respectivement représentés et assistés de leur
représentant légal) et ceux de 18 ans (sans représentation ni assistance) peuvent s’engager
dans les liens d’un contrat de travail.
C. La cause et l’objet
L'objet du contrat de travail doit être certain et licite. En tant que contrat synallagmatique,
le contrat de travail repose sur un double objet : la fourniture d'une prestation de travail
moyennant rémunération.
L’objet doit être déterminée ou déterminable et licite, c'est-à-dire conforme aux bonnes
mœurs, et il doit être exercé par une personne en toute légalité.
La cause, au sens subjectif, c'est le mobile déterminant des parties. Elle ne doit pas être
contraire à l'ordre public, ni aux bonnes mœurs.
Si ces conditions de formation ne sont pas respectées, le contrat pourra être annulé.
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LEÇON 3 : LES DIFFERENTS TYPES DE CONTRATS DE TRAVAIL
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Sont assimilés aux contrats à durée déterminée à terme imprécis, les contrats des
travailleurs journaliers engagés à l’heure ou à la journée pour une occupation de courte
durée et payés à la fin de la journée, de la semaine ou de la quinzaine.
Le terme du CDD à terme imprécis sera constitué par la fin de l’événement qui justifie
son recours.
Le CDD à terme imprécis peut dépasser la période de deux (2) ans sans pour autant
changer de nature pour devenir un contrat à durée indéterminée (CDI).
✓ Les interdictions de recours aux contrats à durée déterminée
− Dans une entreprise où il a été réalisé un licenciement pour motif économique et
dans les trois mois suivant cet événement, l’employeur ne peut pourvoir les postes
concernés au moyen d’un contrat à durée déterminée, sauf si la durée de ces
contrats, non susceptibles de renouvellement, n’excède pas trois mois » (Article
15.5 code du travail)
− Remplacer des salariés grévistes
✓ Les incidences financières en cas de rupture de CDD
Lorsqu’un contrat à durée déterminée prend fin sans que ne soit conclu un contrat à durée
indéterminée entre les parties, le travailleur a droit à une indemnité de fin de contrat
comme complément de salaire.
Le taux applicable pour la détermination de cette indemnité de fin de contrat est de 3%
qui s’applique sur la somme des salaires bruts perçus par le travailleur pendant la durée
de son contrat de travail.
L’indemnité de fin de contrat n’est pas due :
- Lorsque le salarié refuse la conclusion d’un contrat de travail à durée indéterminée
pour le même emploi ou pour un emploi similaire comportant une rémunération au
moins équivalente ;
- Lorsqu’une rupture anticipée du contrat est le fait du salarié ou lorsqu’elle est
consécutive à une faute lourde du travailleur.
NB : Le non-respect des règles particulières aux CDD entraîne leur disqualification en
CDI.
2. Nature juridique
Les textes en vigueur parlent de période d’essai et non d’engagement à l’essai notamment
le code du travail en son article 14.5 et la convention collective en son article 14. Ainsi, les
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parties au contrat concluent en principe dès le début, un contrat de travail unique qui
comporte une première phase d’essai. Les relations de travail se nouent immédiatement
entre employeur et travailleur : exécution de la prestation de travail moyennant salaire,
respect de la règlementation en vigueur, bénéfice de la prévoyance sociale. Le contrat de
travail ne prendra fin que lorsque l’essai ne serait pas concluant. L’essai n’est donc qu’une
condition résolutoire du contrat de travail.
3. Forme et durée
Le code du travail exige que ce contrat soit constaté par écrit ou par une lettre
d’embauche. Cette exigence est aussi de mise en ce qui concerne le renouvellement du
contrat à l’essai.
Quant à la durée, elle est prévue par le décret n°96-195 du 7 mars 1996 relatif à
l’engagement à l’essai et à la durée de la période d’essai.
Il prévoit plusieurs durées renouvelables une seule fois (notamment pour les travailleurs
débutant dans l’entreprise ou qui n’ont jamais travaillé) en fonction de la catégorie
professionnelle ou le type d’embauche :
- 8 jours pour les travailleurs payés à l’heure ou à la journée
- 1 mois pour les travailleurs payés au mois
- 2 mois pour les agents de maîtrise, techniciens et assimilés
- 3 mois pour les ingénieurs, cadres, techniciens supérieurs et assimilés.
- 6 mois pour les cadres supérieurs (article 14 de la convention collective)
Il est précisé par ailleurs que les parties au contrat peuvent décider de réduire les délais
lorsqu’il s’agit de travailleurs à temps partiel ou des travailleurs temporaires.
En ce qui concerne le renouvellement, l’article 4 du décret précité dispose qu’il doit être
notifié par écrit au travailleur selon les délais suivants sauf dispositions plus favorables
des conventions collectives, accord d’établissement ou par contrat de travail :
- 2 jours avant la fin de la période d’essai lorsqu’elle est de 8 jours
- 8 jours avant la fin de la période d’essai lorsqu’elle est de un mois
- 15 jours avant la fin de la période d’essai lorsqu’elle est de 2 ou 3 mois
- 1 mois avant la fin de la période d’essai lorsqu’elle est de 6 mois (article 14 de la
convention collective)
A défaut de notification au travailleur du renouvellement dans les délais prescrits par la
loi, la période d’essai est réputée prendre fin à la date initialement prévue.
Toutefois, le droit de rompre étant susceptible d’abus, le salarié peut obtenir des
dommages-intérêts s’il rapporte la preuve que l’employeur a agi avec malveillance à son
égard ou avec une légèreté blâmable.
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UP DROIT GROUPE CEFIAT DROIT DES AFFAIRES ET DU TRAVAIL
Il peut même arriver qu’un employeur obtienne la condamnation d’un salarié pour
rupture abusive en cours d’essai.
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UP DROIT GROUPE CEFIAT DROIT DES AFFAIRES ET DU TRAVAIL
c. Obligations de l’entreprise utilisatrice
L’entreprise utilisatrice doit payer à l’entrepreneur le coût de la mission. En cas de
défaillance de l’entrepreneur pour la rémunération qu’il doit au salarié, l’entreprise
utilisatrice lui est substituée, pour le paiement du salaire et des accessoires du salaire
pour la durée de la mission. De même elle est substituée à l’entrepreneur en cas de
défaillance de celui-ci pour les cotisations et les impôts concernant la durée de la mission.
L’utilisateur peut recourir à l’entreprise de travail temporaire notamment :
- pendant la durée d’absence d’un salarié pour lourde suspension de son contrat de
travail, sauf en cas de conflits collectifs ;
- pour répondre à un surcroît occasionnel d’activité ou à la création d’activités
nouvelles ;
- pour des travaux urgents.
2. La durée du travail temporaire
La durée du travail temporaire est limitée à trois mois, renouvelable trois fois par période
d’un mois au maximum. Lorsque le travail temporaire excède la durée maximum, il est
censé être un contrat de travail à durée indéterminée ; dans ce cas, l’employé est
censé être embauché par l’entreprise utilisatrice.
3. Les limites du travail temporaire
Ce travail est interdit lorsque les travaux peuvent s’avérer dangereux pour la sécurité et
la santé du travailleur notamment les travaux souterrains, les chantiers de carrières par
galerie souterraine, les chantiers de travaux dans l’air comprimé, l’emploi des explosifs,
la surveillance et l’entretien des installations électriques, et la manipulation d’appareils
exposant aux rayons X.
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UP DROIT GROUPE CEFIAT DROIT DES AFFAIRES ET DU TRAVAIL
3. La durée du contrat à temps partiel
Dans le cadre de l’entreprise en difficultés économiques, la durée est de 3 mois
éventuellement renouvelable une (1) seule fois au cours d’une même période de 12
mois. Quant à l’entreprise non en difficultés économiques, la durée est de 2 ans
maximum.
4. L’heure complémentaire
Constitue une heure complémentaire toute heure de travail effectuée par le travailleur à
temps partiel, au-delà de la limite hebdomadaire (≤ 30 H/semaine), ou mensuelle fixée
par le contrat, et inférieure à la durée légale du travail (40 H/semaine). Ces heures sont
rémunérées, sauf accord spécial des parties, comme des heures normales de travail. En
outre, le refus d’effectuer des heures complémentaires ne constitue pas une faute, ni un
motif de licenciement du travailleur.
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UP DROIT GROUPE CEFIAT DROIT DES AFFAIRES ET DU TRAVAIL
LEÇON 4 : EFFETS DU CONTRAT DE TRAVAIL
Contrat synallagmatique, le contrat de travail fait naitre des obligations aussi bien à la
charge du salarié qu’à la charge de l’employeur.
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UP DROIT GROUPE CEFIAT DROIT DES AFFAIRES ET DU TRAVAIL
- La sanction disciplinaire infligée par l’employeur ;
- La responsabilité contractuelle du travailleur (paiement de dommages-intérêts au profit
de l’employeur).
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UP DROIT GROUPE CEFIAT DROIT DES AFFAIRES ET DU TRAVAIL
2. Les obligations relatives au travail de nuit des enfants
- Le travail de nuit :
Est considérée comme période de travail de nuit, tout travail effectué dans la période de
8 heures consécutives comprises entre 21 h et 05 h.
Cependant, il est formellement interdit de recourir aux enfants de moins de 18 ans pour
l’exécution du travail de nuit, même en qualité d’apprenti.
Par ailleurs, Le travailleur occupé à un travail de nuit bénéficie d’une prime de panier
égale à trois fois le salaire horaire minimum résultant du SMIG ou du SMAG, lorsqu’il a
accompli six heures consécutives de travail.
Le travailleur régulièrement employé à un travail de nuit doit bénéficier d’un contrôle de
son état de santé au moins deux fois/an, en vue d’apprécier son aptitude au poste de
travail occupé.
En cas d’inaptitude à continuer son activité justifiée par un rapport médical spécial, le
travailleur devra être transféré à un autre poste.
Tout établissement occupant des travailleurs de nuit doit être doté de tous les moyens
adéquats pour les secours et les soins immédiats qui sont nécessaires en cas de sinistre
ou d’accident.
- Le travail des enfants
S’agissant du travail des enfants, la constitution ivoirienne proclame la protection des
enfants.
Quant au code du travail, il interdit formellement l’embauche des enfants de moins de 16
ans, même en qualité d’apprentis.
Cependant, les apprentis d’au moins 14 ans et les mineurs de 16 ans assistés de leur
représentant légal peuvent signer un contrat de travail. A 18 ans, le mineur signe seul son
contrat de travail.
Remarque :
L’enfant ne peut être maintenu dans un emploi reconnu au-dessus de ses forces et doit
être affecté à un emploi convenable.
Toutefois, si cela n’est pas possible, le contrat doit être résilié avec paiement des
indemnités de préavis et de licenciement, s’il y a lieu.
Cette procédure se fait sous la supervision de l’inspecteur du travail.
3. Les obligations relatives à l’hygiène, la sécurité et la santé au travail
Pour protéger la vie et la santé des salariés, l’employeur est tenu de prendre toutes les
mesures utiles qui sont adaptées aux conditions d’exploitation de l’entreprise.
Il convient dès lors d’étudier la question du comité de santé et celle des services de santé
au travail.
a) Le Comité de Santé et Sécurité au Travail
Il est obligatoire pour les entreprises de plus de cinquante (50) salariés.
Quelle est sa composition, ses attributions et comment fonctionne-t-il ?
En ce qui concerne sa composition, Le Comité de Santé et Sécurité au Travail et des
conditions de travail comprend :
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UP DROIT GROUPE CEFIAT DROIT DES AFFAIRES ET DU TRAVAIL
- le chef d’entreprise ou son représentant : président
- le chef de service de la sécurité ou tout autre agent chargé de la sécurité
- le ou les médecins de l’entreprise
- l’assistant social de l’entreprise
- le responsable de la formation
- les représentants du personnel
- le secrétaire désigné par le chef d’entreprise parmi les représentants du personnel ;
lesquels sont élus ou désignés par les travailleurs compte tenu de leurs
connaissances techniques ou de leurs aptitudes en la matière.
Le nombre de représentants du personnel varie en fonction de la taille de l’entreprise :
- de 50 à 100 travailleurs = 2 représentants
- de 101 à 300 = 3 représentants
- de 301 à 750 = 5 représentants
- de 751 et plus = 7 représentants
La liste nominative des membres du comité doit être affichée dans les ateliers et
communiquée à l’inspecteur du travail territorialement compétent
En ce qui concerne ses attributions, le comité d’hygiène, de sécurité a pour mission entre
autres de :
- contribuer à la protection de la santé et de la sécurité de tous les travailleurs ainsi
qu’à l’amélioration des conditions de travail ;
- procéder à l’analyse des risques professionnels… ;
- procéder ou participer à des inspections de l’entreprise dans l’exercice de sa
mission ;
- susciter toute initiative relative à la promotion de la prévention des risques
professionnels
- veiller et concourir à l’information des nouveaux embauchés et des travailleurs
affectés à de nouvelles tâches…au sujet des risques auxquels ils peuvent être
exposés et les moyens de s’en protéger
- veiller à ce que toutes mesures utiles soient prises pour assurer l’instruction, la
formation et le perfectionnement du personnel, dans le domaine de la santé, de la
sécurité et des conditions de travail.
Il participe au choix des équipements de protection individuelle et collective.
En ce qui concerne son fonctionnement, la durée du mandat des membres du comité est
de deux ans, renouvelables.
Le comité se réunit, aux heures de travail, au moins une fois/trimestre, à l’initiative de
son président.
Le comité se réunit également à la suite de tout accident grave ou qui aurait pu l’être, ou
à la demande motivée de deux de ses membres représentants du personnel.
Les procès-verbaux établis par le secrétaire sont transmis à l’inspection médicale du
travail, à l’inspection du travail et à la CNPS.
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UP DROIT GROUPE CEFIAT DROIT DES AFFAIRES ET DU TRAVAIL
NB : Les membres du comité, en même temps qu’ils sont tenus à une obligation de
discrétion et au secret professionnel sur les procédés de fabrication, bénéficient de la
même protection que les délégués du personnel et les délégués syndicaux.
Malgré ces obligations auxquelles l’employeur est soumis, il détient tout de même des
pouvoirs au sein de l’entreprise.
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UP DROIT GROUPE CEFIAT DROIT DES AFFAIRES ET DU TRAVAIL
LEÇON 5 : LA MODIFICATION ET LA SUSPENSION DU CONTRAT DE TRAVAIL
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UP DROIT GROUPE CEFIAT DROIT DES AFFAIRES ET DU TRAVAIL
Remarque : Les travailleuses en état de grossesse mutées à un autre poste en raison de
leur état, conservent le bénéfice de leur salaire pendant toute la durée de leur mutation
même si le poste tenu est inférieur à l’emploi occupé habituellement. En cas d’inaptitude
du travailleur médicalement constatée à la suite d’un accident du travail ou d’une
maladie professionnelle, un déclassement peut être proposé par l’employeur au
travailleur. Si ce dernier s’y refuse, le contrat est réputé rompu du fait de l’employeur.
34
UP DROIT GROUPE CEFIAT DROIT DES AFFAIRES ET DU TRAVAIL
et doivent être portées à la connaissance de l’employeur au plus tard dans les 4 jours de
l’évènement.
c. La mise en disponibilité
Elle une demande formulée par le salarié à l’endroit de son employeur emportant
suspension de son contrat de travail sans rémunération pour lui permettre de faire face
à des activités à caractère personnel, notamment pour :
- l’allaitement à l’issue d’un congé de maternité ;
- l’assistance à un enfant physiquement diminué ;
- l’exercice d’un mandat public ;
- le congé de formation ;
- élever son enfant.
Elle suspend le contrat et n’entre pas en ligne de compte pour le calcul de l’ancienneté.
Sa durée est de 5 ans renouvelables une fois. Mais, avec l’accord écrit de l’employeur
elle pourra dépasser la limite légale.
Pour la reprise du service, le salarié informera l’employeur par écrit et celui-ci dispose
de 2 mois à partir de la date de réception de la demande pour procéder à la réintégration.
(Article 27 Convention collective)
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UP DROIT GROUPE CEFIAT DROIT DES AFFAIRES ET DU TRAVAIL
être remplacé provisoirement. Il reçoit de l’employeur une allocation dont le montant
varie en fonction de son ancienneté et de sa catégorie professionnelle. Le salarié doit au
préalable accomplir des formalités.
Ainsi, il doit avertir l’employeur de son état dans un délai maximum de 3 jours suivant
la date de l’évènement. De plus, il doit fournir un certificat médical dans un délai
maximum de 8 jours francs à compter du premier jour de l’indisponibilité. Il en sera
dispensé s’il fait constater son état par le service médical de l’entreprise dans un délai de
48 heures. (Article 28 de la convention collective)
Selon le code du travail, pendant la durée de l’absence du travailleur, en cas de maladie
dûment constatée par un médecin agréé dans des conditions déterminées par décret, la
durée de la suspension est limitée à six mois ; en cas de maladie de longue durée, le délai
est porté à douze mois. Ce délai peut être prorogé jusqu’au remplacement du travailleur.
(Article 16.7 du code du travail)
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UP DROIT GROUPE CEFIAT DROIT DES AFFAIRES ET DU TRAVAIL
e) La garde à vue et la détention préventive
Le contrat de travail est suspendu pendant la période de garde à vue et de détention
préventive du travailleur motivée par des raisons étrangères au service et lorsqu’elle est
connue de l’employeur, dans la limite de six mois. Ce qui suppose qu’une condamnation
n’a pas encore été prononcée. Dans ce cas, le contrat de travail est simplement suspendu.
Aussi en cas de non-lieu, le salarié sera réintégré. Mais, il peut être licencié pour perte de
confiance selon la jurisprudence.
NB : la garde à vue est une mesure de détention provisoire (généralement d’une durée
de 3 jours ou plus quand l’infraction constitue un acte de terrorisme) prise par un officier
de police judiciaire à l’endroit d’une personne suspecte pour des nécessités d’enquête.
f) La grève du salarié
C’est un droit proclamé et protégé par la constitution. Etant l’exercice d’un droit, le fait
de grève ne rompt pas le contrat lorsqu’il est licite. Cependant, il n’y a pas de payement
de salaire puisqu’il n’y a pas eu de travail.
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UP DROIT GROUPE CEFIAT DROIT DES AFFAIRES ET DU TRAVAIL
b. Le chômage technique
Pour des raisons de difficultés économiques graves ou pour des évènements imprévus
relevant de la force majeure, l’employeur peut décider de mettre tout ou partie du
personnel en chômage technique. La décision indique la durée de la mise en chômage
technique ainsi que les compensations salariales éventuellement proposés aux salariés.
Quand elle concerne tout le personnel, il y a fermeture provisoire. En tout état de cause,
il y a suspension des contrats. La mise en chômage prononcée pour une durée
déterminée peut être renouvelée.
En outre, elle ne peut être imposée au travailleur, en une ou plusieurs fois, pendant plus
de 2 mois au cours d’une même période de 12 mois. Passé le délai de 2 mois, le salarié a
la faculté de se considérer comme licencié. Avant ce délai, il conserve le droit de
démissionner.
Toutefois, les parties peuvent convenir d’une prorogation du délai de deux mois pour
une période supplémentaire n’excédant pas quatre mois. Dans ce cas, l’employeur a
l’obligation de verser au salarié au moins le tiers du salaire brut.
Après ces deux mois, le refus du salarié d’accepter une nouvelle période de
renouvellement du chômage technique équivaut à un licenciement légitime, sauf pour le
travailleur à rapporter la preuve d’une intention de nuire susceptible d’ouvrir droit à
réparation
NB : L’inspecteur du travail est informé sans délai de toute décision de mise en
chômage technique ou de son renouvellement.
c. La fermeture provisoire de l’entreprise pour d’autres raisons
Il s’agit de la fermeture pour des raisons décidées par l’employeur. Les évènements
susceptibles de susciter une telle décision sont le lock-out (fermeture totale ou partielle
de l’entreprise), la force majeure (incendie, cataclysme naturel, fait de guerre…).
NB : la force majeure étant un évènement imprévisible, irrésistible, insurmontable
extérieur aux parties et qui rend impossible l’exécution d’une obligation.
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UP DROIT GROUPE CEFIAT DROIT DES AFFAIRES ET DU TRAVAIL
LEÇON 6 : LA RUPTURE DU CONTRAT DE TRAVAIL
Sont considérées comme causes communes de rupture la force majeure, la faute lourde
du salarié, la résolution judiciaire pour inexécution, l’accord amiable des parties et le
décès de l’une des parties.
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UP DROIT GROUPE CEFIAT DROIT DES AFFAIRES ET DU TRAVAIL
II LES CAUSES DE RUPTURE DE LA RELATION DE TRAVAIL DANS LE CAS
DU CDI
Il faut faire une distinction selon qu’il s’agit d’une rupture négociée ou d’une rupture
imposée par l’une des parties.
Dans le cas de la rupture négociée, c’est la volonté des parties qui est la cause. En ce qui
concerne les ruptures imposées, deux causes principales :
- Le licenciement effectué par l’employeur
- La démission du salarié
40
UP DROIT GROUPE CEFIAT DROIT DES AFFAIRES ET DU TRAVAIL
Ensuite, une notification du licenciement du travailleur par écrit avec les motifs du
licenciement. Cette notification peut être remise directement au travailleur contre reçu
devant témoin ou alors par lettre recommandée avec accusé de réception, étant entendu
que le délai commence à courir à compter de cette notification.
Le non-respect de cette procédure entraîne comme conséquence que la rupture est
imputable à l’employeur avec pour conséquence les droits du travailleur à payer.
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UP DROIT GROUPE CEFIAT DROIT DES AFFAIRES ET DU TRAVAIL
Comment calcule-t-on l'indemnité compensatrice de préavis?
Exemple 1 : Les travailleurs dont la rémunération est fixée à l'heure, à la journée, à la
semaine ou à la quinzaine.
Cette indemnité se calcule sur la base de la moyenne de la rémunération globale
effectivement perçue à l'occasion des deux dernières paies divisées par le nombre de
jours de travail correspondant.
Le quotient ainsi obtenu est du autant de fois qu'il y a de jours dans le délai de préavis.
Exercice d'application : Un travailleur au salaire horaire de 500f et payé à la semaine
travaille du lundi au samedi inclus.
Il est licencié après 5 mois de service effectif avec dispense d'exécuter le préavis. Il a perçu
au titre des deux dernières paies 20.000f et 17.500f.
A quelle indemnité compensatrice de préavis (ICP) peut-il prétendre ?
Solution :
2 derniers salaires : 2 semaines de 6jours x durée du préavis (8j)
(17.500+20.000 : 2x6) x 8 = 37.500 : 12 x 8 = 25.000f
Exemple 2 : Travailleur dont la rémunération est fixée au mois
Cette indemnité se calcule sur la base de la moyenne de la rémunération globale
effectivement perçue à l'occasion des deux dernières paies.
Le quotient ainsi obtenu est du autant de fois qu'il y a de mois dans le délai de préavis.
Exercice d'application : Un employé de la 5ème catégorie est licencié après 11 ans et 6 mois
de service avec dispense d'exécuter le préavis. Ses deux derniers bulletins de paie
indiquent qu'il a perçu 89.560f et 97.600f.Quelle est son indemnité compensatrice de
préavis (ICP) ?
Solution :
** Durée du préavis (de 11 ans à 16 ans d'ancienneté) = 3 mois
** Salaire moyen mensuel (SMM) = 89.560 + 97.600 : 2 = 93.580 F
** Indemnité compensatrice de préavis = 93.580 x 3 = 280.740 F
NB : On observera que selon le code du travail et la convention collective, le préavis est
exclu en cas de faute lourde commise par le salarié et en cas de force majeure.
Pour certains cas de licenciement, l’indemnité compensatrice de préavis se trouve
aggravée. C'est l'hypothèse en cas de licenciement pendant la période du congé annuel
ou dans les quinze jours qui précèdent le départ en congé ou qui suivent le retour de
congé. Cette aggravation va se concrétiser par le fait qu'en plus de l’indemnité de
préavis, l’employeur doit payer une indemnité supplémentaire égale à deux mois de
salaire pour les travailleurs payés au mois et à un mois de salaire pour ceux payés à
l’heure. Le travailleur ayant commis une faute lourde peut être licencié sans préavis sous
réserve de l’appréciation de la faute par le Tribunal.
➢ L’indemnité de licenciement
Elle est due à tout travailleur licencié qui a une ancienneté d’au moins un an.
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UP DROIT GROUPE CEFIAT DROIT DES AFFAIRES ET DU TRAVAIL
Cette indemnité est représentée pour chaque année de présence dans l’entreprise par un
pourcentage déterminé du salaire global mensuel moyen des 12 mois d’activité précédant
la date du licenciement.
On entend par salaire global, toutes prestations constituant une contrepartie du travail à
l’exclusion de celles présentant le caractère d’un remboursement de frais.
Le pourcentage est fixé comme suit:
✓ 30% pour les 5 premières années ; soit (SMM x 30%) x 1ou 2 ou 3 ou 4 ou 5 au
maximum (l’intervalle d’année est de 5 ans)
✓ 35% pour la période allant de la 6e à la 10e année incluse ; soit (SMM x 35) x 1 ou 2
ou 3 ou 4 ou 5 au maximum (l’intervalle d’année est de 5 ans)
✓ 40% pour la période se situant au-delà de la 10e année ; soit (SMM x 40) x par le
reste du temps après 10 ans d’ancienneté.
On tient compte des fractions d’années dans le calcul.
Exercice d’application : quelle est le montant de l’indemnité de licenciement d’un
travailleur qui, pendant les 12 mois qui ont précédé son licenciement a perçu
mensuellement 120.000 F CFA. Son licenciement étant intervenu à sa 12ème année de
service.
Résolution :
30% pour les 5 premières années = (120.000 x 30 /100)x 5 = 180.000 F
35% de la 6ème à la 10ème année = (120.000 x 35/100) x 5 = 210.000 F
40% de la 11éme à la 12ème année= (120.000 x 40/100) x 2 = 96.000 F
Le montant de son indemnité sera = 180.000 F + 210.000 F + 96.000 F = 486.000
En revanche, il y a la perte du droit à l’indemnité de licenciement en cas de licenciement
pour faute lourde ou en cas de départ à la retraite. Mais dans ce cas, le retraité a droit à
une indemnité de départ à la retraite qui est calculée sur les mêmes bases et suivant les
mêmes normes que l’indemnité de licenciement.
➢ Les documents à remettre au salarié
Il s’agit du bulletin de paie qui va constater le salaire et toutes les indemnités dues au
travailleur. Il y a aussi le certificat de travail qui doit indiquer seulement les dates
d’entrée et de sortie du travailleur dans l’entreprise, la nature et les dates des emplois
successivement occupés et éventuellement la mention libre de tout engagement. A
défaut, l’employeur s’expose à payer des dommages-intérêts (le travailleur doit ici en
apporter la preuve). Il y a enfin le reçu pour solde de tout compte
➢ L’obligation de non concurrence qui pèse sur le travailleur licencié
Le travailleur licencié est tenu de ne pas faire une concurrence déloyale à son ancien
employeur notamment en divulguant les renseignements ou procédés de fabrication
acquis au service de celui-ci ou en détournant ses clients. Mais d’un autre côté, cette
obligation ne doit pas faire obstacle à l’engagement du travailleur dans une entreprise
concurrente.
Si le contrat de travail comportait une clause de non concurrence, cette clause ne serait
pas applicable si elle porte atteinte à la liberté de travail ou d’entreprise de la personne
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UP DROIT GROUPE CEFIAT DROIT DES AFFAIRES ET DU TRAVAIL
concernée en raison de son étendue dans le temps et dans l’espace et de la nature de
l’activité en cause.
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UP DROIT GROUPE CEFIAT DROIT DES AFFAIRES ET DU TRAVAIL
c. Les conséquences attachées au licenciement pour motif économique
La principale conséquence, c’est que le licenciement est légitime. Ce licenciement entraîne
le paiement de l’indemnité de préavis et de l’indemnité de licenciement. Toutefois, pas
de dommages-intérêts en principe sauf faux motif ou non-respect de la procédure.
NB : Le travailleur victime d’un licenciement pour motif économique bénéficie d’une
priorité de réembauche pendant deux ans.
B. La démission
C’est la rupture du contrat de travail à l’initiative du salarié. Elle constitue un droit qui
peut être exercé à tout moment par le travailleur.
1. Les conditions de la démission
La démission doit respecter deux conditions de forme qui sont la notification de la
démission à l’employeur c’est-à-dire informer par écrit l’employeur de sa décision (dans
le but d’éviter qu’elle soit équivoque) et donner un préavis à ce dernier.
NB : La démission peut être donnée verbalement en présence d’un témoin notamment le
délégué du personnel.
A défaut de respecter la procédure, le salarié s’expose à des dommages-intérêts en faveur
de l’employeur, sous forme d’indemnité de préavis. Par ailleurs, le démissionnaire peut
être dispensé de respecter le préavis.
2. Les effets de la démission
Elle entraîne la rupture du contrat de travail. Ce qui rend nécessaire l’accomplissement
des formalités de départ de l’entreprise. Le salarié percevra alors au prorata temporis
(c’est –à-dire proportionnellement au temps passé dans l’entreprise avant la rupture de
son contrat), sa gratification, son indemnité compensatrice de congé et son salaire de
présence.
LEÇON 1 : LE SALAIRE
Son montant est déterminé d’un commun accord entre l’employeur et le travailleur.
Cependant, cette liberté est doublement limitée par le montant minimum du salaire fixé
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UP DROIT GROUPE CEFIAT DROIT DES AFFAIRES ET DU TRAVAIL
en fonction de la catégorie professionnelle et par l’interdiction de l’inégalité de
traitement salarial en fonction du sexe, de l’âge ou de l’appartenance religieuse.
A. La prescription salariale
L’action en paiement du salaire et de ses accessoires se prescrit par 12 mois pour tous les
travailleurs. Cette prescription commence à courir à la date à laquelle les salaires sont
dus.
La prescription a lieu quoi qu’il y ait une continuation du travail. Elle n’est interrompue
que par :
- une reconnaissance écrite de l’employeur mentionnant le montant du salaire dû
- une réclamation du travailleur lésé adressée à son employeur par lettre
recommandée avec accusé de réception.
- Une requête adressée à l’inspecteur du travail et des lois sociales avec accusé de
réception.
- Une requête déposée au tribunal du travail et enregistrée au greffe.
Les trois causes d’interruption sont également ouvertes aux ayants droits du travailleur
lésé.
B. L’insolvabilité de l’employeur
En cas d’insolvabilité de l’employeur. Tout salarié dispose donc d’un privilège et d’un
super privilège.
Privilège : L’article 33.1 alinéa 2 dispose que les créances salariales dues aux travailleurs
sont payées de préférence aux sommes dues aux fournisseurs.
Super privilège : En plus des privilèges auxquels bénéficie la créance salariale, celle-ci
bénéficie encore d’une plus grande protection. Il s’agit des super privilèges. En effet, aux
termes de l’article 33.3 CT « les créances de salaire, primes, commissions, prestations
diverses indemnités de toute nature notamment celle pour inobservation du préavis ainsi que
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UP DROIT GROUPE CEFIAT DROIT DES AFFAIRES ET DU TRAVAIL
l’indemnité de licenciement ou des dommages et intérêts pour rupture abusive du contrat de travail
prime toutes créances privilégiées, y compris celle du trésor public ».
L’article 33.4 alinéa 2 CT quant à lui dispose qu’en cas de liquidation judiciaire, les
rémunérations de toute nature dues aux salariés (et apprentis) pour les 60 derniers jours
de travail ou d’apprentissage doivent être payés dans les 10 jours suivant le jugement
déclaratif, nonobstant l’existence de toute autre créance privilégiée.
C. Dette du salarié
On peut envisager deux hypothèses lorsque le salarié ne s’acquitte pas de ses dettes. Des
règles sont établies pour régir le paiement des dettes du salarié vis à vis de son employeur
et vis-à-vis de ses autres créanciers. Il s’agit de la compensation et de la saisie- arrêt.
1. La Compensation
Il arrive que le salarié contracte des dettes à l’égard de l’employeur. Or, compte tenu du
fait que celui-ci est débiteur du salarié, la compensation que prévoit le code civil pourrait
constituer un mode normal d’extinction de la dette. Mais du fait de la finalité alimentaire
du salaire, la compensation a été admise en droit du travail sous certaines réserves.
Tout d’abord, l’article 34.1 CT interdit toute compensation en ce qui concerne les
avances d’argent avec le salaire. En dehors des avances, toutes les autres créances
notamment les acomptes sur un travail en cours, les sommes ou indemnités dues par le
travailleur, essentiellement au titre de la réparation d’un préjudice peuvent être
compensés avec les appointements ou salaires. Il est bon de souligner que ces
compensations ne peuvent être effectuées que dans la limite de la partie saisissable, c'est-
à-dire 1/3 du salaire sur les seules sommes immobilisées au greffe du tribunal de travail.
Il ne faut pas confondre la compensation avec les prélèvements obligatoires opérés par
l’employeur au profit des organismes sociaux notamment la CNPS, mais aussi à l’Etat. A
défaut de compensation entre la dette du salarié et le salaire, il peut y avoir une cession
volontaire du salarié ou une saisie arrêt.
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UP DROIT GROUPE CEFIAT DROIT DES AFFAIRES ET DU TRAVAIL
En ce qui concerne les créanciers du salarié, personnes extérieures au contrat du travail,
ils ne peuvent se faire payer sur le salaire de l’employé que par la voie de saisie-arrêt sur
la quotité saisissable, c’est à dire le 1/3 du salaire. Le salaire ayant une fonction
alimentaire, il serait dangereux de le laisser à la merci des créanciers.
Le temps de travail du salarié est différent selon que l'on se trouve dans les entreprises
agricoles ou non agricoles.
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B. Les heures de récupération des heures perdues
La récupération des heures de travail collectivement perdues pour cause de force
majeure, pénurie de matière, manque de moyens de transport, intempéries, chômage des
jours fériés, sinistres… peut être décidée par l’employeur. Ainsi, le chef d’entreprise,
après avoir informé l’inspecteur du travail, peut faire travailler son personnel au-delà de
la durée légale hebdomadaire dans le but de rattraper les heures perdues.
Cependant, les heures de travail collectives perdues pour une mesure de fermeture de
l’entreprise décidée par l’employeur pour prévenir une grève annoncée par les salariés
ne sont pas susceptibles de récupération.
La rémunération se fait au taux normal et non comme des heures supplémentaires.
C. Les heures supplémentaires
Elles sont envisagées dans le but d'accroître la productivité de l'entreprise. On entend par
heures supplémentaires, les heures accomplies au-delà de la durée normale de travail.
Aussi, le maximum d'heures supplémentaires autorisées est de 15 heures par semaine.
Ce qui implique que la durée hebdomadaire de travail y compris les heures
supplémentaires ne doit pas dépasser 55 heures. Par ailleurs, le nombre d'heures
supplémentaires ne peut excéder 75 heures par travailleur et par an. Cependant, le
travailleur est libre d'effectuer ou de ne pas effectuer des heures supplémentaires; ce qui
entraîne pour conséquence qu'aucun travailleur ne peut être licencié pour refus
d'effectuer des heures supplémentaires. De ce fait, tout licenciement de travailleur fondé
sur ce seul motif est nul et de nul effet. Par ailleurs, les heures supplémentaires donnent
lieu à une majoration du taux du salaire horaire dans les conditions suivantes :
Heures de travail Majoration Taux
De 0 à 40 heures Pas de majoration Taux horaire normal = TH
41 h à la 46 h
e e 15% HS 15% = TH + (15 % TH) x NHS
47eh à la 55e h 50% HS 50% = TH + (50 % TH) x NHS
Heures de jour des
dimanches et jours fériés
75% HS 75% = TH + (75 % TH) x NHS
Heures de nuit (21h à 05h du
matin)
Heures de nuit des
100% HS 100% = TH + (100 % TH) x NHS
dimanches et jours fériés
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On entend par entreprise agricole, toute entreprise qui a pour objet l'exploitation des
produits du sol (agriculture, pêche, élevage etc.). La durée normale de travail du
personnel des entreprises agricoles est fixée à 2400 heures par an et à 48 heures par
semaine. Ce qui implique que les heures de travail qui interviennent au-delà des 48
heures sont considérées comme heures supplémentaires et donc affectées d'une
majoration de même type que dans les entreprises non agricoles (voir le tableau
précédent).
Ce temps est constitué par le repos hebdomadaire, les jours fériés et les congés payés.
I. LE REPOS HEBDOMADAIRE
Ce repos est obligatoire. Il est au minimum de 24 heures consécutives et a lieu en principe
le dimanche. Cependant, le principe du repos dominical n'est pas absolu. C'est ainsi que
dans certaines professions, le repos hebdomadaire peut être donné collectivement ou par
roulement d'autres jours que le dimanche.
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Le lendemain de la fête de fin de Tabaski, chaque fois que ladite fête tombe un dimanche.
NB: Les jours fériés, chômés et payés sont le 1er mai et le jour de la fête nationale.
Le régime varie suivant que ces jours sont effectivement chômés ou non.
S’ils sont chômés, les travailleurs payés à l’heure ou à la journée n’ont droit à aucun
salaire. Ceux payés au mois ont droit à leur salaire normal.
En revanche, s’ils ne sont pas chômés, les salariés ayant travaillé et qui sont payés à
l’heure ou à la journée ont droit au salaire correspondant à l’horaire de travail.
Les femmes salariées bénéficient d’un congé supplémentaire par enfant à charge sur la
base suivante :
- 2 jours si elles ont moins de 21 ans au dernier jour de la période de référence
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- 2 jours à compter du 4ème enfant, si elles ont plus de 21 ans au dernier jour de la
période de référence
Est réputé enfant à charge, l’enfant de la femme salariée enregistré à l’état civil et qui n’a
pas atteint l’âge de quinze (15) ans à l’expiration de la période de référence.
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1- Calculer le salaire moyen mensuel (SMM) des 12 derniers mois en tenant compte
des modifications de salaires, soit le total des salaires perçus les 12 derniers mois
divisés par 12.
2- Déterminer la durée des congés en jours calendaires (DCJC) soit :
PR x 2,2 x 1,25 + jours supplémentaires éventuellement
NB: Les jours calendaires sont les jours du calendrier sans distinction entre jours
ouvrables et jours non ouvrables. En droit ivoirien, il y a en moyenne 30 jours calendaires
et 24 jours ouvrables. C'est le rapport 30 jours calendaires: 24 jours ouvrables = 1,25
3- Enfin, calculer l'allocation proprement dite qui équivaut à :
Allocation Congé (AC) = SMM x DCJC : 30
Exercice d’application : Calculez l'allocation congé d'un travailleur qui a un salaire de
100.000f et qui part un congé après 19 mois de travail effectif. Il perçoit en outre un mois
avant son départ une gratification de 75.000f.
NB : La gratification équivaut au 3/4 du salaire minimum catégoriel ou salaire de base
Solution :
Salaire = 100.000f
Gratification = (100.000 x ¾) = 75.000f
Période de référence = 19 mois
*** SMM = (100.000 x 11) + ( 100.000 + 75.000) x1 : 12 = 106.250
*** DCJC = 2, 2 x P.R x 1,25 = 2, 2 x 19 = 52,25
*** AC = SMM x DCJC: 30 = (106.250 x 52, 25)/30 = 185.052,08
Par ailleurs, lorsque le travailleur n'a pas eu droit au congé avant la rupture de son contrat
de travail ou lorsque son contrat est rompu avant qu'il n'ait eu droit au congé annuel, ou
lorsque le contrat est rompu après son retour des congés, l'employeur lui doit une
indemnité compensatrice de congé payé.
Pour déterminer le montant de cette indemnité, il suffit d'établir le salaire moyen
journalier (SMJ) en divisant par 30 le salaire moyen mensuel (SMM) de la période de
référence. Ensuite, multiplier le salaire moyen journalier (SMJ) par le nombre de jours
calendaires de congé dont le travailleur bénéficie.
Exemple : Mory engagé le 1er octobre 1984 quitte son emploi le 31 mai 1985. A la date de
son départ, il a droit à une indemnité compensatrice de congé payé correspondant à 17,6
jours pour les 8 mois de travail effectif qu'il a accompli dans l'entreprise.
Pour obtenir le nombre de jours calendaires, on pose : 2,2 x 8 x 1,25 = 22 jrs calendaires
Supposons que son salaire moyen mensuel (SMM) sur cette période soit de 250.000f, son
indemnité sera :
SMJ = 250.000: 30 = 8333,33
ICCP = 8333,33 x 22 = 183 333,26
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TITRE 2 : LES RELATIONS COLLECTIVES DU TRAVAIL
CHAPITRE 1 : ORGANISATIONS ADMINISTRATIVE ET PROFESSIONNELLE DU
TRAVAIL
Pour assurer la protection des salariés les textes abondent. Mais la question qui se pose
est celle de savoir si ces textes ne risquent pas d’être inappliqués si on laisse le salarié seul
face à son employeur.
Plus qu’ailleurs en matière de droit du travail l’adage « l’union fait la force » revêt tout
son intérêt.
C’est ainsi qu’il existe pour la défense des intérêts des travailleurs, des institutions
représentatives du personnel, des institutions syndicales
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C. La fonction de conseil
L’inspecteur du travail joue un rôle de conseiller auprès des employeurs et des
travailleurs. Notons que son rôle de conseil peut aussi s’étendre au gouvernement qui lui
demander des enquêtes, des avis sur des problèmes sociaux.
D. La fonction de conciliation et d’arbitrage
Dans sa fonction de conciliation, l’inspecteur du travail est considéré comme un arbitre
qui intervient dans les conflits individuels ou collectifs du travail pour la recherche d’une
solution amiable ou consensuelle. Il le fait lorsqu’il est sollicité par les parties. Quand, il
est sollicité il dresse un procès-verbal de conciliation, de conciliation partielle ou de non
conciliation en fonction des résultats de son arbitrage.
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LEÇON 2 : LES DELEGUES DU PERSONNEL
B. La durée du mandat
Les délégués du personnel sont élus pour une durée de deux ans. Ils sont rééligibles.
C. L’élection
L’initiative des élections incombe à l’employeur. En cas de renouvellement, de
l’institution, les élections doivent être organisées dans le mois qui précède la fin des
mandats. En cas de carence de l’employeur, l’inspecteur du travail et des lois sociales
peut ordonner l’organisation d’élections ou de nouvelles élections.
• Quelles sont Les conditions pour être électeur et être éligible ?
Sont électeurs, les travailleurs des deux sexes âgés de 18 ans accomplis, ayant travaillé
six mois au moins dans l’entreprise, et jouissant de leurs droits civiques.
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Sont éligibles au poste de délégué du personnel, les électeurs âgés de 21 ans accomplis,
citoyens ivoiriens, sachant s’exprimer en français et ayant travaillé dans l’entreprise sans
interruption pendant douze mois au moins.
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2) Le local et l’affichage
L’employeur doit mettre à la disposition des délégués un local aménagé pour leur
permettre de remplir leur mission. Il doit aussi leur fournir des emplacements réservés à
l’affichage, la communication et l’information des salariés. Ces emplacements doivent
être apparents et de préférence sur les lieux de passage du personnel. Il doit aussi leur
fournir des emplacements réservés à l’affichage, la communication et l’information des
salariés.
3) La liberté de circulation
Les délégués doivent exercer librement leurs activités pendant les horaires qui leur sont
reconnus par la loi. En effet, l’exercice de leurs fonctions sociales exige qu’ils puissent se
déplacer à l’intérieur comme à l’extérieur de l’entreprise tout en respectant la discipline
car ils restent soumis au pouvoir disciplinaire de l’employeur.
4) La protection des délégués du personnel
Pour assurer leur protection et leur indépendance vis-à-vis de la direction de
l’entreprise, les délégués du personnel jouissent d’un statut spécial notamment en
matière d’emploi.
a) La protection contre la mutation
Les délégués du personnel ne peuvent être mutés contre leur gré durant leur mandat,
il faut nécessairement soumettre la mutation à l’appréciation de l’inspecteur du travail.
b) La protection spéciale contre le licenciement
Une procédure spéciale a été instituée quant au licenciement des délégués. En effet, la
loi requiert l’autorisation de l’inspecteur du travail. Cependant, en cas de faute lourde du
délégué, l’employeur peut procéder immédiatement à une mise à pied provisoire en
attendant la décision définitive de l’inspecteur du travail. Le licenciement d’un délégué
sans autorisation de l’inspecteur du travail ou avec un avis défavorable de l’inspecteur
entraîne la réintégration du délégué dans son emploi. Cette réintégration doit intervenir
dans les huit jours qui suivent la demande qui en est faite par l’inspecteur du travail.
S’il arrive que malgré tout, l’employeur licencie le délégué en cause, l’indemnité de ce
dernier se calcule spécialement de la manière suivante :
- 12 mois au moins de salaire brut en cas d’ancienneté comprise entre 1 et 5 ans ;
- 20 mois de salaire brut lorsque l’ancienneté est comprise entre 5 et 10 ans ;
- 36 mois au-delà de 10 ans.
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LEÇON 3 : LES SYNDICATS PROFESSIONNELS
L’organisation syndicale est un moyen jugé efficace par les travailleurs pour défendre
leurs intérêts.
I. DEFINITION ET COMPOSITION DES SYNDICATS
A. Définition
Les syndicats sont des associations ou groupements libres ayant pour but l’étude et la
défense des droits ainsi que des intérêts matériels et moraux tant collectifs qu’individuels
des personnes, professions ou entreprises visées par leurs statuts. Les syndicats sont
composés de personnes ayant la même profession (exemple : Syndicat des employés de
banque) ou exerçant des professions voisines (exemple : Syndicat des menuisiers et
ébénistes) ou des professions complémentaires, c’est-à-dire celles qui concourent à la
production d’objet déterminé (exemple : Syndicat des métiers du bâtiment).
B. Le principe de la liberté syndicale et la constitution des syndicats
En vertu du principe de la liberté syndicale, les travailleurs ont le droit de s’associer et
d’agir librement pour la défense collective de leurs intérêts professionnels. La liberté
syndicale implique alors qu’un employeur n’a pas le droit de considérer le fait pour le
travailleur d’appartenir à un syndicat, d’exercer ou non des fonctions syndicales pour
arrêter sa décision concernant l’embauche, l’avancement ou la renvoi de ce travailleur.
En outre, l’employeur ne doit exercer aucune pression ni contrainte quelconque en faveur
ou à l’encontre des membres d’une organisation syndicale.
Le législateur renforce cette liberté syndicale en instituant dans le nouveau code du
travail le congé de formation syndicale, période au cours de laquelle les représentants
des travailleurs participent à une formation syndicale. La durée de ce congé, qui ne
peut excéder trois semaines dans l’année, est fixée d’accord partie entre les syndicats
de travailleurs et l’employeur. Il ne viendra pas en déduction de la durée normale du
congé annuel.
Le temps non travaillé sera rémunéré par l’employeur comme temps de travail effectif
; il ne sera pas récupérable et sera considéré comme temps de service pour la
détermination des droits du travailleur au congé payé.
Les travailleurs en retour s’engagent à exercer leur droit syndical en respectant les lois en
vigueur ainsi que les usages de la profession. La liberté syndicale implique aussi que
toute personne est libre de se syndiquer (de choisir le syndicat de son choix) ou de
n’adhérer à aucun syndicat. Enfin, tout membre adhérent d’un syndicat peut s’en retirer
à tout moment.
Remarque : Les femmes mariées sont libres d’exercer leur droit syndical sans
l’autorisation de leur mari. Cependant, les mineurs âgés de 16 ans ne peuvent adhérer
à un syndicat qu’en l’absence d’opposition de leur père et mère, ou tuteur.
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II. LA CONSTITUTION DES SYNDICATS
Les syndicats se constituent librement. Par ailleurs, les fondateurs doivent déposer les
statuts et les noms de ceux qui sont chargés de l’administration du syndicat à la mairie
ou au siège de la circonscription administrative où le syndicat est établi. Une copie des
statuts est ensuite adressée à l’inspecteur du travail et une autre au Procureur de la
République.
Les membres chargés de l’administration ou de la direction d’un syndicat
professionnel doivent être de préférence des nationaux (Ivoiriens). Cependant, il est
reconnu aux étrangers séjournant légitimement sur le territoire de la Côte d’Ivoire
depuis 3 ans au moins, la possibilité d’accéder aux fonctions d’administration et de
direction des syndicats.
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IV. LES DELEGUES SYNDICAUX
Un délégué syndical peut être désigné dans une entreprise par toute organisation
syndicale régulièrement constituée dès lors qu’elle compte au moins 100 travailleurs. Il
sera désigné un délégué syndical complémentaire par tranche de 300 travailleurs sans
toutefois dépasser le nombre de 3 délégués syndicaux quel que soit l’effectif de
l’entreprise. L’organisation syndicale informe l’employeur et l’inspecteur du travail du
ressort.
Le délégué syndical est désigné avec l’approbation de la majorité des travailleurs
membres dudit syndicat. Il peut être révoqué par le syndicat ou par une pétition écrite
de la majorité des travailleurs. Le mandat du délégué dure aussi longtemps que le
syndicat reste représentatif
Le cumul du mandat de délégué syndical et de celui de délégué du personnel est
interdit.
Pour l’exercice de son mandat, il jouit aussi du crédit horaire comme les délégués du
personnel. Enfin, le délégué syndical bénéficie des mêmes règles de protection que les
délégués du personnel.
Les comités d'entreprise constituent, avec les délégués du personnel, les deux instances
essentielles permettant aux salariés d'intervenir dans le fonctionnement de l'entreprise.
C’est une innovation de la nouvelle loi portant code du travail.
Les comités d’entreprise sont constitués dans toutes les entreprises employant
habituellement trois cents salariés permanents.
III. ATTRIBUTIONS
Le comité d’entreprise a pour objet d’assurer l’expression collective des salariés.
A cet effet :
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- Il gère les œuvres sociales de l’entreprise notamment les mutuelles des travailleurs
et cantines ;
- Il s’assure régulièrement du respect par l’employeur de ses obligations en matière
sociale, notamment l’immatriculation du personnel auprès de l’institution de
prévoyance sociale et la déclaration individuelle des salaires auprès de cette même
institution ;
- Le comité d’entreprise formule toutes propositions de nature à améliorer les
conditions d’emploi et de production. Il est régulièrement informé par l’employeur
des recrutements opérés et émet des avis en cas de promotion interne ;
Le comité d’entreprise peut connaître en dernier ressort des réclamations et des
revendications des travailleurs ainsi que des problèmes en rapport avec les activités du
comité de santé et sécurité au travail de l’entreprise.
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maîtres. Il en résulte que sont exclus de la compétence des tribunaux du travail, les
conflits collectifs du travail.
Ainsi, si le conflit est collectif, le tribunal du travail saisi doit se déclarer d’office
incompétent. En cas de conflit, le tribunal à saisir est celui situé près du lieu du travail.
Toutefois, pour les litiges nés de la résiliation du contrat de travail, le travailleur a le
choix entre le tribunal de sa résidence et celui du lieu du travail.
2) La conciliation judiciaire
La conciliation judiciaire est la tentative de conciliation faite par le tribunal du travail
avant de procéder au jugement. Cette conciliation a un caractère obligatoire. Il s’ensuit
qu’en cas d’inobservation de cette formalité, le jugement intervenu est entaché
d’irrégularité et est nul. Si la tentative de conciliation devant le tribunal aboutit, un
procès-verbal constate alors le règlement à l’amiable du litige. Mais si la tentative
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conciliante échoue totalement ou partiellement, il faut passer à la phase du règlement du
conflit.
B. La phase contentieuse
La phase contentieuse du règlement du conflit intervient après le constat de la non-
conciliation totale ou partielle des parties au litige. L’affaire est jugée le plus rapidement
possible, car le tribunal procède immédiatement à son examen. Le renvoi de cette affaire
à une prochaine audience ne peut être prononcé que pour un juste motif. Le tribunal peut
prescrire toutes les enquêtes, descentes sur les lieux et toutes les mesures d’information
qu’il estime opportunes. Le tribunal du travail statue en premier et dernier ressort,
lorsque le chiffre de la demande n’excède pas 10 fois le SMIG mensuel.
Au-delà de cette somme, le jugement du tribunal est susceptible d’appel devant la cour
d’appel dans un délai de 15 jours à compter du prononcé du jugement. La cour
suprême peut être saisie en cassation des jugements et arrêts rendus.
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B. L’arbitrage
Les parties en conflit doivent préciser si elles entendent recourir à la désignation d’un
arbitre ou d’un comité arbitral composé d’un magistrat et de deux arbitres. En principe,
l’arbitre unique ou les membres du comité arbitral sont désignés par les parties en conflit.
Cependant, en cas de désaccord entre elles pendant 5 jours ouvrables à compter de la
soumission du confit à l’arbitre, l’arbitre unique ou les membres du comité arbitral sont
désignés parmi les personnes susceptibles de remplir les fonctions d’arbitre dont la liste
est établie par arrêté du ministre chargé du travail sur proposition des organisations
syndicales d’employeurs et de travailleurs.
Dans le cas où les parties ne s’accorderaient pas sur le choix de la procédure d’arbitrage,
la procédure de la médiation peut être engagée.
C. La médiation
La procédure de la médiation peut être engagée par la partie la plus diligente. Elle saisit
à cette fin le préfet qui invite les deux parties à désigner un médiateur dans un délai
maximum de six jours. Si les parties ne s’accordent pas sur le médiateur à choisir, le préfet
choisit d’office sur la liste des personnes désignées à cet effet le médiateur.
Le médiateur ainsi choisi, convoque les parties par lettre recommandée avec accusé de
réception et dans un délai de 12 jours ouvrables susceptibles d’être prorogés d’une égale
durée avec l’accord des parties.
D. L’arbitrage obligatoire
Le Président de la République peut, s’il estime que la grève ou le lock-out qui s’ensuit
risque d’être préjudiciable à l’intérêt général, décider de soumettre le différend au comité
arbitral composé d’un magistrat et de deux arbitres. L’arbitrage obligatoire peut être
ouvert :
- Si la grève affecte un service essentiel dont l’interruption risque de mettre en danger,
la vie, la santé ou la sécurité des personnes ;
- En cas de crise nationale aiguë.
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- dans les services qui ne sont pas essentiels au sens strict du terme mais où les grèves
d’une certaine ampleur et durée pourraient provoquer une crise nationale aiguë
menaçant les conditions normales d’existence de la population ;
- dans les services où l’entretien des machines devra être assuré pour éviter leur
détérioration consécutive à un arrêt total.
La grève ne rompt pas le contrat de travail, sauf faute lourde imputable aux travailleurs.
Pour qu’elle soit licite, la grève doit être précédée d’un préavis de six jours ouvrables
durant lesquels peut intervenir une négociation entre les parties en conflit. La condition
de forme exigée pour le préavis de grève est l’écrit. Cependant la grève peut connaître
plusieurs variations (grève perlée, grève politique, grève de solidarité, grève sauvage,
grève surprise, grève sur le tas, grève thrombose ou bouchon, grève mixte ou grève
tournante).
B. Le lock-out
Le lock-out est la mesure prise par l’employeur pour interdire l’entrée de son
établissement à l’ensemble des salariés pour imposer certaines conditions de travail. En
principe, le lock-out est interdit. Mais, il devient licite lorsqu’il est justifié par un impératif
de sécurité ou lorsque la procédure de déclenchement de grève n’a pas été respectée.
Lorsque le lock-out est licite, il entraîne une suspension du contrat de travail et dispense
l’employeur de verser aux salariés la rémunération due pour la période concernée.
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