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D’un autre côté, les risques sociaux, c’est-à-dire résultant de la vie en société sont
perçus comme menaçant de plus en plus tous les citoyens et non plus les seuls salariés.
Les textes qui régissent ces risques forment le droit de la sécurité et de la prévoyance
sociale. La fusion du droit du travail et du droit de la sécurité et de la prévoyance
sociale forme le droit social.
L’objet de notre cours portera sur le droit du travail qui ne s’applique qu’aux relations
de travail salarié et employeur, à l’exclusion d’une part des personnes travaillant pour
leur propre compte et appelés travailleurs indépendants et d’autre part les travailleurs
du secteur public assujettit au droit de la fonction publique.
Après la conclusion du contrat de travail, son exécution implique pour chacune des
parties l’accomplissement de ses obligations légales consacrées par leur accord.
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Le droit du travail en Côte d’Ivoire est l’héritage du droit du travail français.
Postérieurement à l’adoption en 1944 d’une série de convention et recommandations
internationales en faveur des travailleurs des territoires colonisés, sous les auspices de
l’Organisation internationale du travail (OIT), le parlement français a formalisé pour
la première fois le droit du travail africain dans la loi n°52-1322 du 15 Décembre 1952
portant code des territoires d’outre-mer. Ce code a été modifié plusieurs fois et aboutit
à la loi n° 64-290 du 1 Août 1964 portant code du travail de Côte d'Ivoire. Le second
code de travail a vu le jour en remplacement de celui de 1964 avec l’adoption de la loi
n°95-15 du 12 Janvier 1995. Le dernier code en vigueur a été adopté avec la LOI n°
2015-532 du 20 juillet 2015 portant Code du travail.
A- DEFINITION
Face au vide définitionnel laissé par le législateur, la doctrine s'est chargée de définir
le droit du travail.
Ainsi, le droit du travail se définit comme celui qui réglemente les rapports de travail
subordonnés entre le salarié et l’employeur d'une part, les conflits collectifs et
individuels qui résultent de ces rapports de travail d’autre part.
En d’autres termes, le droit du travail est l’ensemble des règles juridiques applicables
aux rapports individuels et collectifs entre employeurs et employés du secteur privé.
1- Caractère inégalitaire
Il est marqué par l’inégalité qui existe entre l’employeur et l’employé. C’est
essentiellement un rapport de subordination du salarié par rapport à l’employeur sous
l’autorité duquel il travaille.
2-Caractère mixte
Il présente un caractère mixte en ce sens qu’il relève à la fois du droit privé et du droit
public. En effet, le droit du travail est à l’origine une branche du droit privé en ce sens
qu’il règle les rapports de travail entre les personnes privées mais il est influencé
actuellement par des mesures d’ordre étatique notamment par l’intermédiaire de
l’administration du travail.
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3- Caractère réaliste
Ce caractère signifie que les règles de droit du travail s’adaptent aux situations réelles
prévalant à un moment donné. L’aspect social du droit du travail impliquant
l’amélioration constante des conditions de vie et de travail.
Le droit du travail tend à l’amélioration des conditions de travail et de vie des salariés
en s’enrichissant de nouveaux textes pour s’adapter à l’évolution du milieu du travail.
Les textes font l’objet de modifications, de réformes constantes, pour la nécessaire et
indispensable adaptation de ses règles au nouveau contexte socioéconomique et
technologique.
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b- La loi.
Elle demeure la source du droit du travail par excellence. Ainsi, les règles de base
régissant les rapports de travail et toutes les questions résultant et formant le droit du
travail sont édictées par le code du travail. Celui actuellement en vigueur est issu de
la loi n° 2015-532 du 20 juillet 2015 qui a remplacé la loi du 12 janvier 1995 .
c- Les règlements
Les règlements sont les décrets et arrêtés en matière de travail qui ont pour mission
d’assurer les conditions et modalités d’application des lois relatives au travail.
d- La jurisprudence
La jurisprudence est une source du droit du travail parce qu’il s’agit des solutions
données par les juridictions ivoiriennes saisies des litiges de travail. C’est un ensemble
d’interprétations de textes, de qualifications, de règles écrites et appliquées ou
implicitement consacrées par des décisions régulièrement prises. Ces solutions ne sont
pas toujours prévues par les textes en vigueur.
e- La doctrine
La doctrine est l’ensemble des ouvrages et auteurs qui s’intéressent au droit social. Par
leurs écrits et leurs analyses la doctrine vivifie le droit. Elle contribue à une meilleure
connaissance et à une évolution du droit du travail.
• Les usages ;
a- Les usages
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b- Les conventions collectives ( art 71.1 CT)
La convention collective est un accord conclu entre les syndicats des employeurs et
ceux des salariés concernant les conditions de travail. Elles constituent les règles
fondamentales de la profession et prévoient d’une manière générale, des règles plus
favorables aux travailleurs que celles des lois.
Une fois signée, elles restent ouvertes à l’adhésion des autres syndicats. La convention
collective interprofessionnelle a été signée le 20 Juillet 1977 par l’association
interprofessionnelle des employeurs de Côte d’Ivoire (AICI) et l’UGTCI (Union
Générale des Travailleurs de Côte d’ivoire).
C’est un document rédigé par l’employeur qui précise l’organisation interne du travail,
fixe les règles de discipline, de sécurité et d’hygiène dans l’entreprise. Il tient lieu de
loi interne.
Ils peuvent aussi être adoptés entre plusieurs Etats qui souhaitent dans le domaine du
travail, harmoniser leurs règles.
Points à retenir :
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C’est un droit inégalitaire, mixte, concret, évolutif et protecteur.
Il provient de sources nationales et internationales. Cependant la loi demeure
la source essentielle
Exercices :
1- Donner la définition du droit du travail
2- Pourquoi dit-on que le droit du travail est un droit concret ?
3- Quelle différence existe-t-il entre la loi portant code du travail et la convention
collective ?
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TITRE I : LE PREEMPLOI
CHAPITRE I- L’APPRENTISSAGE
Le contrat d’apprentissage est le mode traditionnel de formation des jeunes par une
pratique soit dans l’entreprise, soit dans un centre de formation d’apprentis. Il permet
d’acquérir une formation initiale et il est défini par l’art 13.1 du CT comme «le contrat
par lequel un chef d'établissement industriel, commercial ou agricole, un artisan ou un
façonnier s'oblige à donner ou à faire donner une formation professionnelle
méthodique et complète à une autre personne et par lequel celle-ci s'engage, en retour,
à se conformer aux instructions qu'elle reçoit et à exécuter les ouvrages qui lui sont
confiés en vue de sa formation » .C’est à la fois un contrat d’éducation et un contrat de
formation professionnelle.
Selon l’article 3 du décret n°96-286 du 03 Avril 1996, ne peut recevoir d’apprenti donc
conclure un contrat d’apprentissage, que celui qui est titulaire de la carte de « maître
d’apprentissage » délivrée par le ministre chargé de la formation professionnelle. Il
doit être âgé de 21 ans au moins et ne doit pas avoir été condamné pour crime ou pour
délit contre les mœurs.
L’apprenti doit être âgé d’au moins 14 ans minimum requis pour l’embauche des
enfants dans les entreprises comme apprentis.
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III- L’EXECUTION ET LA CESSATION DU CONTRAT
D’APPRENTISSAGE
En outre, le maître doit traiter l’apprenti en bon père de famille. Si celui- ci ne sait pas
lire et écrire, le maître doit lui accorder le temps et la liberté nécessaire pour son
instruction. Ce temps ne peut excéder une durée de deux heures par jour.
Enfin, le maître doit prévenir sans retard les parents de l’apprenti en cas de maladie,
d'absence ou de tout autre fait qui peut les faire intervenir. Il doit aussi payer une
rémunération à l’apprenti dont le montant ne peut être inférieur à 30% du SMIG:
60000frs CFA. En plus, il doit donner une carte de transport à l’apprenti à l’instar des
élèves et étudiants.
À la fin de l’apprentissage, l’apprenti qui a subi avec succès son examen de fin
d’apprentissage devant un organisme désigné à cet effet, se voit délivrer un certificat
d’aptitude professionnelle. On note cependant que la durée du contrat d’apprentissage
ne peut excéder trois (3) ans.
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2- LA CESSATION DU CONTRAT D’APPRENTISSAGE
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CHAPITRE II- LES CONTRATS STAGES
Les contrats de stages ont fait l’objet d’une règlementation spécifique dans le code du
travail de 2015.
Si le bénéficiaire est apte à occuper un emploi, il a une priorité d’embauche sur le poste
pendant une période de 6 mois.
Cette convention doit être constatée par écrit. A défaut elle est réputée être un contrat
de travail à durée indéterminée. Toute entreprise a l’obligation de recevoir des élèves
ou étudiants en vue de valider leur diplôme. Le contrat stage-école n'est pas rémunéré
.Toutefois, l'entreprise peut allouer au stagiaire une indemnité dont elle détermine
librement le montant,
La durée du stage varie en fonction des cycles de formation des cycles de formation et
est limitée aux durées suivantes (decret 2018-383 du 4 Avril 2018) :
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- 3mois pour les élèves de l’enseignement technique et professionnel
- 3mois pour les étudiants du premier cycle universitaire
- 6mois pour les étudiants du second et troisième cycle universitaire
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TITRE II- LA NAISSANCE DU CONTRAT DE TRAVAIL
Le contrat de travail était appelé autrefois contrat de louage de service. L’article 14.1
du code du travail le définit comme un accord de volontés par lequel une personne
physique s'engage à mettre son activité professionnelle sous la direction et l'autorité
d'une autre personne physique ou d'une personne morale, moyennant rémunération.
Le contrat de travail est composé de trois éléments que sont la prestation de travail, la
rémunération et le lien de subordination.
1- LA PRESTATION DE TRAVAIL
C’est l’activité par laquelle le salarié s'engage à fournir une tâche à son employeur.
Cette tâche peut porter sur des actes de nature physique, intellectuelle ou artistique.
Elle peut être exécutée par un ouvrier, un cadre etc. La prestation doit être accomplie
volontairement, même si l’employeur est en droit de donner des ordres pour son
exécution.
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Il faut également remarquer que la prestation de travail est successive. C’est pourquoi
le législateur a prévu une procédure pour la révision du contrat de travail. Elle a un
caractère personnel (intuitu personae).
2- LA REMUNERATION
La rémunération est aussi un élément nécessaire du contrat de travail qui est un contrat
à titre onéreux c’est-à-dire procurant à chacune des parties un avantage. Sa
dénomination importe peu (salaire, commission, traitement,). Mais elle ne doit pas être
exclusivement constituée d'indemnité ou de pourcentage du chiffre d'affaires réalisé
par l’intéressé. Elle se retrouve aussi dans d’autres contrats. La jurisprudence
considère en ce sens que, sans rémunération, il n’y a pas contrat de travail. Mais elle
est insuffisante pour qualifier un contrat de travail.
3- LE LIEN DE SUBORDINATION
Pour vérifier si un lien de subordination existe entre deux personnes, le juge se fonde
sur certains critères tels que : le lieu et l’horaire de travail imposés par l'employeur,
l’utilisation de matériels et matières premières fournies par l’employeur etc.
Le contrat d’entreprise est une convention par laquelle une personne, s’engage à
exécuter pour une autre (maître d’ouvrage) moyennant rémunération, une prestation
de travail à titre indépendant.
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Au contraire, dans le contrat de travail, les ordres portent directement sur l’exécution
du travail, dont les méthodes et les moyens ne sont pas abandonnés par l’employeur
à l’initiative du salarié.
Le mandat est une convention par laquelle une personne (le mandant) donne l’ordre à
une autre (le mandataire) d’accomplir des actes juridiques en son nom et pour son
compte. Mais le mandataire est libre dans l’exécution de son activité.
Ici, le mandataire n’est pas le subordonné du mandant alors que le salarié est lié à
l’employeur par un lien de subordination.
Le contrat de société est défini par l’article 4 du code OHADA relatif aux sociétés
commerciales comme le contrat par lequel deux ou plusieurs personnes conviennent
d’affecter à une activité des biens , en numéraires ou en nature , dans le but de partager
le bénéfice ou de profiter de l’économie qui pourra en résulter .
Dans le contrat de société, tous les associés sont égaux et participent aux bénéfices et
aux pertes alors que le contrat de travail se caractérise par l’inégalité entre employé, et
employeur.
Exercices d’application
Exercice n°l
Mlle Awa est au service de Mme Koffi. Elle arrive au domicile de madame Koffi à
8H00mn du matin et rentre chez elle à 18h chaque jour. Elle doit se conformer aux
instructions de madame Koffi pour ce qu’elle doit faire. Elle perçoit 15 .000f / mois.
Quel est la nature du contrat qui lie Awa à Koffi? Justifier votre réponse
Exercice n°2:
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Le prix des travaux de la construction de la maison est fixé à 3 millions.
Deux mois après le début des travaux. M. BILE estime avoir remarqué de nombreuses
anomalies dans la construction de la maison. Il décide alors de mettre fin aux
prestations de M. Zago. Or en réalité, M. Zago découvre après des enquêtes que M.
BILE l’a écarté pour confier l’exécution des travaux à l'une de ses connaissances.
M. Zago décide de poursuivre M. BILE pour rupture abusive de son contrat de travail;
En a-t-il le droit ? pourquoi ?
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CHAPITRE II- LA FORMATION DU CONTRAT DE TRAVAIL
La formation du contrat du travail est soumise à des conditions dont l’irrespect est
sanctionné.
Elles sont constituées d’une part des conditions de fond et d’autre part des conditions
de forme.
Le contrat de travail est soumis aux règles de fond du droit commun des contrats à
savoir la capacité et le consentement libre des parties, l'objet, la cause et la durée du
contrat. Ces règles présentent néanmoins des particularités en matière de contrat de
travail.
La capacité de signer un contrat de travail est celle de droit commun (18ans), ; mais
l’âge minimum d’accès à l’emploi est de 16ans. La femme mariée peut exercer une
profession séparée de celle de son mari, à moins qu’il ne soit judiciairement prouver
que la profession envisagée est contraire aux intérêts de la famille. Toute personne
majeure peut être soit salariée, soit employeur. Les enfants ne peuvent être employés
dans aucune entreprise avant l'âge de 16 ans et apprentis avant l'âge de 14 ans, sauf
dérogation édictée par voie réglementaire (art.23.2).
Les parties au contrat de travail doivent manifester leur consentement, leur volonté.
Mais dans la pratique, le contrat de travail émane de l’employeur et le salarié ne fait
qu’adhérer au contrat. Il n’y a pas de négociation. Le salarié entre dans une entreprise
et y sera soumis au règlement intérieur.
1- Le principe
Le code du travail n’impose pas une forme déterminé pour constater le contrat de
travail puisque son article 14.2 dispose que le contrat de travail peut prendre la forme
qu’il convient aux parties d’adopter. On en déduit que le contrat peut être écrit ou
verbal.
2- Les exceptions
Dans un certain nombre de contrats de travail un écrit est exigé par les textes en
vigueur, sans que soit précisé avec la clarté désirée le rôle assigné à l’écrit. Il s’agit
notamment du contrat de travail à durée déterminé à terme précis et à terme imprécis ;
les contrats de travail comportant une période d’essai ; les contrats d’apprentissage;
les contrats de travail temporaire ; les contrats de travail à temps partiel. Les textes qui
les réglementent ont pris soin de préciser la forme et le contenu de l’écrit.
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III- LA SANCTION DE LA FORMATION DU CONTRAT DE
TRAVAIL
Un contrat déclaré nul cesse de produire ses effets. Cependant, cette nullité n’entraîne
pas l’anéantissement rétroactif du contrat. Le salarié conserve la rémunération qu’il a
reçue, et peut réclamer les salaires qui ne lui ont pas été payés et l’indemnité de
rupture. L'annulation d’un contrat de travail n'est rien d'autre qu'une résiliation.
Le salarié est affecté par la précarité injustifiée de son contrat, c’est donc à sa demande
que le contrat sera réputé à durée indéterminée.
I- L’ENGAGEMENT A L’ESSAI
Le contrat de travail définitif peut être précédé d’une période d’essai au cours de
laquelle le travailleur doit faire ses preuves. Le contrat ou engagement à l’essai
présente des intérêts aussi bien pour l’employeur que pour le salarié.
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A- L'INTERET DE L'ENGAGEMENT A L'ESSAI
L'engagement à l'essai présente un intérêt pour les deux parties au contrat. En effet,
l'employeur pourra porter un jugement mieux éclairé et plus objectif sur la compétence
et l'aptitude professionnelle du candidat à l'emploi proposé.
Quant au salarié, il pourra vérifier si la tâche à lui confiée lui convient. Si les parties
sont satisfaites durant l'essai, elles peuvent décider de conclure le contrat. Dans le cas
contraire, chacune des deux parties reprendra sa liberté particulière.
B- LA NATURE JURIDIQUE DE L'ESSAI
Dans l’hypothèse où l’essai est prévu par une clause du contrat définitif, et c’est la
pratique la plus répandue, il y a à l’évidence unité de contrat, c’est-à-dire un contrat
unique.
Le contrat à l’essai a une issue incertaine, parce que l’essai peut être concluant ou non
concluant. C’est un rapport juridique conditionnel du fait que les relations de travail
prennent fin lorsque l’essai n’est pas concluant. L’engagement à l’essai est considéré
comme affecté d’une condition résolutoire et non suspensive. Il s’ensuit que le contrat
de travail prend naissance dès la conclusion de l’essai, que celui-ci ait été convenu dans
le contrat définitif ou dans l’avant-contrat. Par voie de conséquence, chacune des
parties est tenue d’exécuter ses obligations.
L’engagement à l’essai doit être constaté par écrit selon l’Art 14.5 al 2 ou constaté par
une lettre d’embauche .Cette exigence est aussi valable pour le renouvellement du
contrat à l’essai.
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D- LA DUREE DU CONTRAT A L’ESSAI
Que le contrat soit à durée déterminée ou indéterminée, les parties peuvent convenir
d’un essai dont la durée totale maximale est fixée par l’article 2 du décret n° 96-195 du
7 Mars 1996 relatif à l’engagement à l’essai. Il ressort que la période de l’essai est fixé
à:
Ces différents délais sont renouvelables une seule fois pour les salariés qui n’ont jamais
travaillé ou débutant dans l’entreprise.
Le renouvellement de la période d’essai est possible à raison d’une fois pour la même
période. Il doit alors intervenir par écrit au moins :
3) 15 jours avant son terme lorsqu’elle est de 2 ou 3 mois (D. n° 96-195, art. 4). En cas
de non-respect de ces délais de prévenance, l’employeur ne peut renouveler la période
d’essai sauf à obtenir l’accord du travailleur ou à lui verser une indemnité égale à :
F- RUPTURE DE L’ESSAI.
- Pendant la période d’essai fixée, le contrat de travail peut être rompu librement sans
préavis et sans que l’une ou l’autre des parties puisse prétendre à une indemnité (art.
18.1).
G- MAINTIEN DANS L’EMPLOI APRES L’ESSAI.
1°) Maintien aux mêmes conditions.
– Lorsque le travailleur est maintenu dans son emploi à l’expiration de la période
d’essai, le contrat est à durée indéterminée. La durée de l’essai, renouvellement
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compris le cas échéant, est comptabilisée pour la détermination des droits et avantages
évalués en fonction de la durée de service effectif dans l’entreprise (D. n° 96-195, art.
7).
2°) Maintien à de nouvelles conditions.
Malgré leur diversité, les contrats de travail à durée déterminée et indéterminée sont
soumis à un ensemble de règles communes empruntées au droit commun des contrats.
Ces règles concernent les conditions de validité des contrats (conditions de fond et de
forme) et les sanctions à l’inobservation de ces conditions (théories de la nullité du
contrat).
Selon l’article 15.1 du code du travail, le CDD est un contrat qui prend fin à l’arrivée
d’un terme fixé par les parties au moment de sa conclusion. L’employeur doit veiller
à ce que l’effectif des salariés occupant un emploi à durée déterminée ne dépasse pas
le tiers de l’effectif total de l’entreprise.
Le CDD a fait l’objet d’une règlementation stricte dans le code du travail de 2015. Le
CCD peut être à terme précis ou à terme imprécis
a- La forme
Le contrat doit être passé par écrit. L’absence d’écrit transforme le contrat en un contrat
à durée indéterminée.
b- La durée du contrat
Elle est de deux ans maximum. Selon l’article 14.5 le CDD peut être renouvelé sans
limitation. Toute fois les renouvellements ne peuvent avoir pour effet de dépasser la
durée maximale de deux ans.
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c- La rupture du contrat
Le contrat à durée déterminée à terme précis ne peut être rompu que suite à l’arrivée
du terme précis, sauf en cas de force majeure, de faute lourde commise par le
travailleur ou suite à une résolution judiciaire enfin suite à un accord des parties au
contrat.
Lorsqu'un contrat à durée déterminée prend fin sans que ne soit conclu un contrat à
durée indéterminée entre les parties, le travailleur a droit à une indemnité de fin de
contrat comme complément de salaire. Le taux applicable pour la détermination de
l'indemnité de fin de contrat est de 3% . Il s'applique sur la somme des salaires bruts
perçus par le travailleur pendant la durée de son contrat de travail. L'indemnité dont
le taux est assis sur la rémunération totale brute due au travailleur pendant la durée
du contrat, est payée à celui-ci lors du règlement du dernier salaire. ( ART 15.8 CT).
Le contrat est à terme imprécis quel que soit son motif, ne peut avoir pour objet ni
pour effet de pourvoir durablement un emploi lié à "l’activité normale et permanente
de l'entreprise’’.
Il ne peut être conclu que pour l'exécution d'une tâche précise et temporaire et
seulement dans les cas ci-après :
- emplois dans certains secteurs d'activité définis par décret ou par voie
conventionnelle et pour lesquels il est d'usage constant de ne pas recourir au contrat à
durée indéterminée ;
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- La durée d’une saison
Exemple : La saison de la récolte du café, le tournage d’un film qui dure quelques mois.
Le contrat à durée déterminée à terme imprécis doit revêtir une certaine forme, avoir
une durée, peut être renouvelé et prendre fin à certaines conditions.
Il doit être constaté par écrit et le terme du contrat est constitué par le retour du salarié
remplacé ou la rupture de son contrat, la fin de la saison ou la fin du surcroît
occasionnel etc...
Lorsqu'un contrat à durée déterminée prend fin sans que ne soit conclu un contrat à
durée indéterminée entre les parties, le travailleur a droit à une indemnité de fin de
contrat comme complément de salaire (innovation du code de 2015.Art 15.8).
NB : Il existe des CDD de types particuliers que sont les contrats de travail temporaire,
les contrats à temps partiel, les contrats de travail occasionnels.(TAF :les conditions de
formation et d’exécution des CTP,CTT,CTO).
EXERCICES D’APPLICATION
1- M. Yao est embauché par la SARL KODJO en remplacement d’un salarié en
congé maladie. Quel type de contrat lie-t-il les deux parties ?
Réponse : Le contrat liant M.Yao à la SARL KODJO est un contrat à durée déterminée
à terme imprécis, car le contrat prendra fin lorsque le salarié sera rétabli mais la date
exacte de rupture n’est pas connue lors de la signature du contrat.
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B- LES CDD DE TYPES PARTICULIERS
Il se définit comme un contrat par lequel une entreprise dite « de travail temporaire »
embauche provisoirement moyennant rémunération, un salarié appelé travailleur
temporaire ou intérimaire ou missionnaire et le met au service d’une entreprise
utilisatrice dont il n’est pas l’employé.
Suspension du contrat de travail d’un salarié permanent qui sera alors remplacé par
un travailleur temporaire, sauf cas de grève
Pour faire face à des travaux urgents dont l’exécution immédiate est nécessaire
pour prévenir des accidents imminents, organiser des mesures de sauvetage ou
réparer des insuffisances du matériel
Travaux souterrains
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Les chantiers de carrières par galerie
L’entreprise utilisatrice fixe les conditions de travail donc doit fournir au travailleur
temporaire les outils de travail et les matériels de sécurité
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En cas de dépassement le placement du travailleur temporaire auprès de l’entreprise
utilisatrice est indéterminé.
Le CTT prend fin avec l’arrivée du terme conventionnel, sauf cas de force majeure ,
licenciement pour faute du salarié, démission du salarié ou fermeture de l’entreprise
de travail temporaire.
La faculté de consentir des emplois à temps partiels est ouverte à toutes les entreprises
qui doivent publier la liste des emplois à temps partiels disponibles dans l’entreprise.
Le CTP doit être constaté par écrit ou par lettre d’embauche. La sanction du défaut
d’écrit est la requalification du contrat en CDI.
La durée :
3 mois renouvelables une seule fois sur une même période de 12 mois pour les
entreprises en difficultés.
En l’absence de difficulté, c’est un CDD dont la durée est fixée à 2 ans maximum.
Le salarié peut exécuter des heures complémentaires dont le nombre ne peut excéder
la durée légale de 40 heures par semaine.
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Le travailleur à temps partiel bénéficie des mêmes droits sociaux que les travailleurs
en CDI., et participe aux élections des délégués du personnel.
c- La rupture du CTP
Arrivée à terme
Exigence de l’écrit.
La prime de fin d’année au prorata du temps de service effectué, calculée dans les
mêmes conditions que pour les travailleurs permanents.
Licenciement. Dans ce cas celui qui justifie de plus de 3 mois dans l’entreprise perçoit
une indemnité de cessation des relations de travail appelée indemnité de précarité.
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Le contrat à durée indéterminée est le type de contrat le plus utilisé dans le milieu du
travail à cause de sa souplesse en ce qui concerne la faculté de rupture conférée aux
parties.
En effet, puisqu’il n’y a pas de terme fixé au contrat, les parties peuvent résilier
unilatéralement et à tout moment le contrat de travail.
Ce qui rend le contrat à durée indéterminé très instable, et partant, met le travailleur
dans une situation d’insécurité notoire au regard de son emploi dans l’entreprise. D’où
les nombreuses mesures tant légales, conventionnelles, que jurisprudentielles prises
pour protéger le salarié contre l’exercice abusif de ce droit de résiliation unilatérale du
contrat de travail par l’employeur, dans le cadre du licenciement. L’employeur
bénéficie aussi d’une protection dans le cadre de la démission du salarié intervenant
sans observation du délai de préavis.
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TITRE III- L’EXECUTION DU CONTRAT DE TRAVAIL
CHAPITRE I- L’EMPLOYEUR
L’employeur peut être une personne physique ou une personne morale. Il exerce son
pouvoir au sein de l’entreprise .L’entreprise constitue une institution de première
importance en droit social. C’est au sein de l’entreprise que prennent naissance les
relations de travail salariés.
Le chef d’entreprise a une triple prérogative dont l’exercice doit lui permettre d’assurer
le bon fonctionnement de l’entreprise. Il s’agit du pouvoir de direction avec ses
compléments nécessaires que sont le pouvoir d’élaboration du règlement intérieur et
le droit de sanctionner grâce au pouvoir disciplinaire, les manquements aux ordres du
chef d’entreprise.
I- LE POUVOIR DE DIRECTION
Le chef d’entreprise a un pouvoir de direction générale de l’entreprise dont il faut
préciser le contenu
1- La gestion de l’entreprise
L’employeur, ayant décidé de la création de l’entreprise et l’ayant effectivement créée,
a le pouvoir de prendre toutes les décisions qui concernent la marche surtout le bon
fonctionnement général de l’entreprise. En principe, ce pouvoir est illimité et touche
tous les domaines, particulièrement économique, financier et des ressources humaines.
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Ainsi, le chef d’entreprise demeure maître du choix des locaux, du matériel et des
méthodes de travail, maître de l’organisation du travail et de la politique économique .
C’est également le chef d’entreprise qui décide de la modification de la cession totale
ou partielle ou de la fermeture de l’entreprise.
2- La gestion du personnel
Le chef d’entreprise embauche à son gré les travailleurs, décide de l’affectation au sein
de l’établissement principal et le cas échéant dans les autres établissements. Le pouvoir
de direction tel que conçu permet au chef d’entreprise de proposer les révisions du
contrat de travail , de rompre à tout moment le contrat de travail.
Il apprécie souverainement l’aptitude professionnelle. Mais comme en droit commun
ce droit de résiliation unilatéral est assorti d’une réserve.
Le pouvoir de direction est limité en ce qui concerne les décisions générales relatives
à la marche de l’entreprise ensuite au regard de la gestion du personnel.
Par ailleurs, son pouvoir de direction est limité par le respect des salaires minimums
et les heures de travail maximum.
Le règlement intérieur est l’œuvre du chef d’entreprise qui y fixe les conditions de
travail (horaire, lieu), les mesures d’hygiène et de sécurité à respecter sur le lieu de
travail, et les sanctions applicables en cas de leur violation. Le règlement intérieur ne
doit pas traiter des salaires( art 15-1 al 3 CT).
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Le règlement intérieur doit être conforme aux lois et règlement en vigueur et à la
convention collective.
A- LA SANCTION
La sanction disciplinaire est définie par l’article 17.2 du CT comme toute mesure autre
que les observations verbales, prise dans le cadre disciplinaire par l’employeur, à la
suite d’un agissement du salarié jugé fautif que cette mesure soit de nature à affecter
immédiatement ou non la présence, la fonction ou la carrière du salarié dans
l’entreprise
- L’avertissement écrit
- La mise à pied temporaire sans salaire d’un à trois jours
- La mise à pied temporaire sans salaire de quatre à huit jours
- Le licenciement
Cette disposition est reprise par l’article 17.3 CT.
La doctrine propose l’échelle suivante des fautes et leur sanction
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B- L’ETENDUE DES SANCTIONS
Elles donnent lieu assez souvent à des peines professionnelles qui atteignent le
travailleur et sa carrière.
- Le retard dans l’avancement prononcé lorsque la faute du salarié n’est pas assez
grave.
- La rétrogradation, en cas de faute grave
- La mise à pied
La mise à pied est la sanction qui interdit pendant un certain temps l’accès au lieu de
travail et prive le travailleur concerné de son salaire.
- Le licenciement ou renvoi qui peut intervenir à la suite soit d’une faute légère
, soit d’une faute lourde, soit même de l’absence de faute du salarié
Il est formellement interdit à l’employeur d’infliger des amendes aux salariés (art 17.1
CT).
Il est interdit en pratique à l’employeur de faire des retenues sur le salaire lorsqu’il
s’estime victime d’un préjudice occasionné par le salarié. Cependant il peut avoir des
répercussions sur la retenue sur salaire. C’est –à dire la retenue qui relève de
l’exception d’inexécution (des retenues pour fait de grève par exemple).
31
souvent pour la raison précitée, qu’en cas de licenciement, de sorte que ce pouvoir
disciplinaire n’est pratiquement contrôlé.
Les droits et libertés du salarié ont une intensité plus forte que les droits qu’il tire de
son contrat ou d’un accord collectif. Ils ne sont pas négociables et s’imposent à ses
obligations contractuelles.
1- Définitions
Le harcèlement peut être l’œuvre du patron comme du salarié mais la victime est
toujours un salarié. Les agissements peuvent consister à des conduites vexatoires et
graves, hostiles, c’est-à-dire agressif, menaçant, à un manque de respect, à la
manifestation à la volonté de nuire, de détruire, aux insinuations tendancieuses.
Il est interdit de prendre en considération le fait que la personne intéressée ait refusée
de subir les agissements de harcèlement ou qu’une personne témoin les ait relatés pour
32
, décider, notamment en matière d’embauche , de rémunération, de formation,
d’affectation, de qualification, de classification, de promotion professionnelle, de
mutation, de résiliation, de renouvellement de contrat de travail ou de sanctions
disciplinaire.
Selon l’art 5 CT, aucun salarié, aucune personne en formation ou en stage ne peut être
sanctionné ni licencié pour avoir refusé de subir ou pour avoir témoigné des
agissements de harcèlement moral ou sexuel d’un employeur, de son représentant ou
de toute personne qui abusant de l’autorité que lui confèrent ses fonctions, a donné
des ordres, proféré des menaces, imposé des contraintes ou exercé des pressions de
toutes natures sur ce salarié.
Le droit reconnaît au travailleur des droits en tant que travailleur mais également en
sa qualité de personne.
1- Droits du travailleur
- Liberté du travail
- Droit à la sauvegarde de sa santé et à l’amélioration de ses conditions de travail
- Droit de participer
2- Droits de la personne
- Liberté d’expression
- Droit de mener une vie familiale normale
- Liberté vestimentaire
- Liberté religieuse
C- PROTECTION DE LA PERSONNE
Le salarié , grâce aux droits fondamentaux protégeant la personne doit être défendu
contre les abus de pouvoirs de l’employeur
33
1- Droit disciplinaire
L’employeur ne doit pas recherché les informations sur la vie privée de la personne .
En cours d’emploi, l’employeur ne doit pas communiquer d’informations sur l’état de
santé de salariés.
En dehors de ses heures de travail, le fait pour un salarié de ne pas pouvoir être joint
sur son téléphone portable ne peut justifier un licenciement , le salarié a « droit à la
déconnexion ».
De manière générale, les éléments de preuve obtenus à l’insu du salarié sont jugés
déloyaux et ne sont pas retenus.
34
5- Restriction des codes d’éthiques et d’alerte
Ces codes doivent être approuvés par l’inspecteur du travail avant leur mise en œuvre
et après avis des institutions représentatives du personnel. Il s’agira de vérifier la
conformité de ses codes avec le respect des droits et libertés des salariés.
La violation d’une liberté ou droit fondamental est sanctionné par la nullité de l’acte
interdit et la remise en état.
Ainsi, le licenciement d’un salarié qui n’a fait qu’user de sa liberté d’expression est
déclaré nul par la cour de cassation et le salarié bénéficie de la poursuite de son contrat
de travail dans l’entreprise.
Cette obligation est prévue par l’article 92.2 du CT qui dispose que toute personne qui
se propose d’ouvrir une entreprise de quelque nature que ce soit doit au préalable en
faire la déclaration à l’inspecteur du travail et des lois sociales du ressort sous peine
d’amende . Après l’ouverture de l’entreprise, l’employeur doit faire une déclaration
annuelle de la situation de la main d’œuvre avant le 31 Janvier, pour la période allant
du 1er Janvier au 31 Décembre de l’année précédente.
2- La déclaration à la CNPS
Tout employeur est tenu de déclarer dans les délais prescrits ses salariés aux
institutions de prévoyance sociale en charge des régimes de prévoyance sociale
obligatoires, sous peine de dommages-intérêts.
L’employeur qui viole l’obligation est puni d’une amende de 500000 à 1000000
(art102.2 CT).
35
3- La tenue du registre
Selon l’article 92.3 CT , l’employeur doit tenir à jour au lieu d’exploitation , un registre
d’employeur.
L’employeur est dispensé de la production des deux premiers fascicules s’il dispose
d’un fichier électronique à jour et fiable.
En raison de son importance pour le travailleur, le salaire est soumis à des règles
multiples qui ont trait à sa définition et à sa détermination.
A- LA DEFINITION DU SALAIRE
36
Toutes les prestations en argent que perçoit le travailleur ne présentent pas forcement
la nature juridique de salaire.
B- LE CONTENU DU SALAIRE
1- Les formes de salaire
a- Le salaire au temps
b- Le salaire au rendement
C’est le cas du salaire au pourcentage. Dans ce cas, une rémunération constante est
versée à laquelle s’ajoute une partie variable proportionnelle au chiffre d’affaire.
Le salaire au pourboire. Ce sont des sommes recueillies par l’employeur et doivent être
intégralement reversées aux travailleurs en contact avec la clientèle. Les pourboires se
distinguent des sur pourboires qui constituent des libéralités et qui sont perçus
directement par le salarié.
Le salaire est composé de deux éléments : L’élément principal qui est le salaire de base
et les compléments du salaire qui sont les accessoires et qui font varier en hausse le
salaire. Il s’agit des avantages en nature, les gratifications, les primes, les indemnités
et les pourboires.
37
a- Le salaire de base
b- Les accessoires
- Les avantages en nature
Ce sont des avantages qui offrent au salarié de quoi se nourrir, se loger. Offrir au
salarié l’eau, l’électricité, un véhicule.
- Les gratifications
Ce sont des sommes d’argent que l’employeur verse généralement aux salariés pour
marquer sa satisfaction au personnel pour le travail accompli et pour la prospérité de
l’entreprise ou quelques rares fois, à l’occasion d’évènements familiaux intéressant
individuellement les travailleurs comme le mariage, la naissance. Elle prend plusieurs
dénominations : 13ème mois, étrenne, prime de bilan, prime de fin d’année, prime
exceptionnelle.
Pour que la gratification soit qualifiée de complément du salaire, elle doit remplir trois
Conditions cumulative : générale constante (à partir du 3ème paiement), et fixe (le mode
de calcul doit être le même).
38
- Les primes
La prime de salissure est versée dans les entreprises ou les établissements utilisant des
travailleurs à des tâches salissantes. (13 fois le SMIG horaire)
La prime de pénibilité qui est octroyée aux salariés exposés à des conditions de travail
très pénibles, dures.
La prime de panier est une indemnité payée au salarié ayant accompli 6 heures
consécutives de travail de nuit ou une séance ininterrompue de travail de 10 heures
dans la journée (montant = 4 fois le SMIG horaire).
La prime de transport est versée à tout travailleur. Son montant est de 30000 à Abidjan,
24000 à Bouaké et 20000 dans les autres villes.
- Les indemnités.
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Dans d’autres situations, les indemnités constituent de véritables dommages- intérêts
réparant le préjudice subi par le travailleur : Indemnité de licenciement, indemnité de
départ à la retraite, indemnité d’expatriation.
- Les pourboires
Les pourboires sont des sommes d’argent versées par les clients avec lesquels les
salariés entrent en contact. Il est interdit à tout employeur notamment hôteliers
restaurateurs entrepreneurs de spectacles d’imposer aux salariés des versements des
pourboires reçus ou d’opérer des retenues sur leur pourboires .
Il s’agit ici de la fixation du salaire et du régime juridique auquel est soumis le salaire.
1- La fixation du salaire
L’employeur n’est pas totalement libre de fixer les salaires comme il l’entend, il est
tenu de respecter les minima légaux et conventionnels.
La loi fixe le montant du salaire minimum interprofessionnel (SMIG) qui est 60000Fcfa
pour le secteur non agricole et le salaire minimum agricole pour le secteur
agricole(SMAG) qui est de 333F/jour.
Conformément à ces règles le contrat individuel peut fixer un salaire supérieur aux
salaires minimas règlementaires et conventionnels. Chaque employé doit négocier son
contrat de travail dans ce sens. L’employeur doit aussi respecter le principe de non-
discrimination et le principe d’égalité.
2- Le paiement du salaire
Il concerne les modalités de paiement du salaire et aux garanties édictées par la loi
pour assurer au travailleur le versement de sa rémunération.
40
- Le lieu et le jour du paiement
Le salaire doit être versé à l’employé sur le lieu du travail ou au bureau du chef
d’entreprise lorsqu’il est proche du lieu de travail. A titre dérogatoire, le paiement peut
être effectué en un autre lieu en cas de force majeure. Il est interdit de payer les salaires
dans les débits de boissons et les magasins de vente. Une exception légale autorise le
versement des salaires en ces mêmes lieux aux travailleurs qui y sont employés. Le
salaire ne peut être payé le jour où le travailleur a droit au repos.(art 32.2)
Le salaire doit être versé à des intervalles réguliers ne pouvant excéder quinze jours
pour les travailleurs engagés à la journée ou à la semaine et un mois pour les
travailleurs engagés à la quinzaine ou au mois,
Les paiements mensuels doivent être effectués au plus tard huit jours après la fin du
mois de travail qui donne droit au salaire.(art 32.3 CT)
Pour tout travail aux pièces ou au rendement dont l'exécution doit durer plus d'une
quinzaine, les dates de paiement peuvent être fixées de gré à gré, mais le travailleur
doit recevoir chaque quinzaine des acomptes correspondant au moins à 90 % du salaire
minimum et être intégralement payé dans la quinzaine qui suit la livraison de
l'ouvrage.
- Mode de paiement
Le salaire doit être payé en monnaie ayant cours légale en Côte d’Ivoire à l’exception
des salariés travaillant dans les organisations internationales et ayant le statut de
fonctionnaires internationaux.
- Contrôle du paiement
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b- Les privilèges, garanties et prescription du salaire
En raison de son caractère alimentaire, la rémunération fait l’objet de toute une série
de protections. La créance de salaire est ainsi protégée contre l’employeur et ses
créanciers mais aussi contre les créanciers du salarié.
Les salaires font l’objet d’une protection dans le temps puisque leur action en paiement
se prescrit par deux ans pour tous les travailleurs.
Concernant le remboursement des avances, à l’exception des acomptes qui sont versés
sur un travail en cours, les avances effectuées en espèce par l’employeur ne peuvent
être remboursées que par des retenues successives qui ne dépassent pas le 1/3 du
montant du salaire exigible.
La protection du salaire contre les créanciers de l’employeur
S'il s'agit d'allocations de congés payés, le privilège ci-dessus porte sur l'année suivant
la date ou le droit à ces congés a été acquis. Ce qui veut dire que le privilège est perdu
au bout d’un an.
Le salarié peut être dans l’impossibilité de payer ses dettes à ses créanciers autres que
l’employeur. Ceux-ci peuvent procéder à la saisie-attribution de son salaire entre les
mains de son employeur.
42
Toutefois, la protection de la rémunération du salarié est renforcée par l’existence
d’une fraction insaisissable qui est destinée à lui assurer le minimum vital.
43
CHAPITRE II- LE SALARIE
I- LA PRESTATION DE TRAVAIL
Il ne doit pas abuser de ses fonctions. En effet, le salarié qui se met au service d’un
employeur lui réserve nécessairement le monopole de ses activités professionnelles.
Ainsi, il ne saurait, sans commettre une faute lourde, travailler parallèlement au profit
d’un autre employeur.
44
II- - LA DUREE DU TRAVAIL
L’article 1er du décret n°96-203 du 7 Mars 1996 fixe la durée du travail à 48 heures, la
durée hebdomadaire du travail dans les entreprises agricoles.
Dans le cadre du travail à temps partiel dont le principe est posé à l’art21.2 al 3 du CT,
une durée de travail inférieure à la durée normale hebdomadaire de 40 heures peut
être stipulée.
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B- LES MODALITES D’APPLICATION
Trois modes de répartition des 40 heures hebdomadaire du travail, prévus par l’article
5 du décret n°96-203 sont laissés au choix de chaque entreprise, qui ne peut adopter
qu’un seul.
Le chef d’entreprise peut opter pour la répartition des 40 heures hebdomadaires sur 5
jours ouvrables à raison de 8 heures de travail effectif maximum par jour. Ce mode de
répartition donne deux jours de repos hebdomadaires consécutifs, soit samedi et
dimanche, soit dimanche et lundi à la préférence des travailleurs.
Les 40 heures de travail sont repartis sur 6 jours ouvrables à raison de 6h 40 min de
travail effectif par jour, avec un seul jour de travail hebdomadaire.
3- La répartition inégale
Les 40 h sont réparties de manière inégale entre les jours ouvrables, avec un maximum
de 8 h de travail effectif par jour.
La durée légale de travail peut être dépassée par application des règles relatives aux
équivalences, aux heures supplémentaires, à la récupération des heures de travail
perdues et à la modulation.
Il est de principe que seul le travail effectif compte pour déterminer la durée du
travail. Mais la loi autorise l’augmentation de la durée journalière de travail pour tenir
compte de la nature des travaux (des travaux préparatoires complémentaires ou des
travaux dont il est difficile de limiter la durée, des heures creuses ou d’inactivité).
46
Au niveau de la personne domestique et de gardiennage, il est admis en équivalence
à 56 heures par semaine.
2- Les heures de récupération
La récupération des heures de travail collectives pour cause de force majeure, pénurie
de matière, manque de moyens de transport, intempéries, chômage des jours fériés,
peut être décidée par l’employeur.
Ainsi le chef d’entreprise peut faire travailler son personnel au-délà de la durée légale
hebdomadaire dans le but de rattraper les heures perdues. Cependant les heures de
travail collectives perdues pour une mesure de fermeture de l’entreprise décidée par
l’employeur pour prévenir une grève annoncée par les salariés ne sont pas susceptibles
de récupération.
Des travaux urgents pour procéder à des mesures de sauvetage ou prévenir les
accidents de travail et des maladies professionnelles
47
La durée légale de travail en Côte d’Ivoire est de 40 heures soit 173.33 heures par mois.
Au-delà de la 40ème heure de travail dans la semaine, les autres heures de la semaine
sont considérées comme supplémentaires et majorées des pourcentages suivants
Pour les travailleurs assignés à des services par roulement ou de quart de nuit sont
considérées comme des heures normales
Exemple 2
Calculer le salaire hebdomadaire d’un ouvrier qui est payé à 750 F par heure et a
effectué la semaine écoulée 55 h dont 6 h le dimanche de 18 h à 24 heures.
1ère 55 40 15
Semaine
Dimanche
Majorés à 75 % : de 18 h à 24 h = 3 heures jour et 3heures nuit
Majorées à 100 % : de 21 à 24 h = 3heures
Heures ouvrables
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Heures normales : de 0 à 40 heures
De 47 à 49 heures = 50 % : 3h
Calcul de salaire
Salaire Normal : 40 x 750 = 30.000
Salaire H.S à 15 % : 6 x (750 + 750 x 0,15) = 5175 F
Salaire H.S à 50 % : 3 x (750 + 750 x0,5) = 3375 F
Salaire H.S à 75 % : 3 x (750 + 750 x 0,75) = 3937,5 F
Exercice 2
Calculez le salaire hebdomadaire d’un ouvrier qui gagne 300 F/ heure et qui a effectué
la semaine écoulée 55 heures dont 2 heures le dimanche matin.
Le temps de repos est constitué par plusieurs éléments dont trois principaux : le repos
hebdomadaire, les jours fériés et les congés annuels.
A- LE REPOS HEBDOMADAIRE
1- Le principe
Le principe est que tout travailleur a droit à un repos de 24 heures consécutives par
semaine, pris généralement le Dimanche. Mais il existe des dérogations à ce principe.
49
2- Exception
Par ailleurs, lorsque tout le personnel est obligé d'être présent le dimanche (entreprises
de spectacles, loisirs ...) le repos est donné un autre jour de la semaine.
Le deuxième type de repos concerne les jours fériés et chômés. Ils sont payés pour les
entreprises signataires de la convention collective et non payés pour les autres. On
distingue deux types :
Ce sont la fête du 1er Mai , le 7 Août ,jour de la fête nationale . Pendant ces jours le
chômage est obligatoire pour l’ensemble des travailleurs de toute nature, c’est-à-dire
agricoles, industriels et commerciaux. Cependant, dans les établissements ou services
qui en raison de la nature de leur activité, ne peuvent interrompre le travail, il n’y a
pas de chômage.
Exemple : La SOTRA, l’aéroport, le port etc.
Pour les salariés ayant travaillé un jour férié chômé et payé, ils ont droit en plus du
salaire perçu du travail effectué, une indemnité égale au montant du salaire.
2- Les jours fériés chômés non payés
En dehors du 1er mai et du 7 août, les autres jours fériés qui sont chômés ne sont pas
payés. Si le jour férié a été effectivement chômé, les travailleurs qui sont payés à l’heure
et à la journée n'auront droit à aucune rémunération pendant le jour férié.
Les travailleurs payés au mois auront droit à leur salaire mensuel sans aucune
réduction. Si le jour férié n’a pas été chômé, les salariés ayant travaillé et qui sont payés
à l’heure ou à la journée ont droit au salaire correspondant aux heures effectuées. Ceux
qui sont payés au mois ont droit à leur salaire mensuel sans aucune augmentation.
En Côte d’Ivoire, ces jours fériés sont au nombre de 12. Ce sont :
50
le 1er janvier ;
le lundi de pâques ;
le jour de l’Ascension ;
le lundi de pentecôte ;
la fête de tabaski ;
C- LE CONGE ANNUEL
Le congé est accordé à tout travailleur ayant effectué un service effectif d’au moins un
an (12 mois) et signataire d’un contrat de travail le liant à l’entreprise.
Chaque employé doit être informé au moins 15 jours à l’avance de ses dates de congés.
La durée du congé est de 2.2 jours réglementaire pour 30 jours de travail. Mais cette
durée tient compte aussi de l’ancienneté du travailleur qui lui permet d’avoir des jours
supplémentaires dans les proportions suivantes :
51
Cinq jours ouvrables supplémentaires après 20 ans d’ancienneté.
Les salariés titulaires de la médaille d’honneur du travail ont droit à 1 jour de congé
supplémentaire par an en plus du congé légal.
Durée du congé annuel en jours calendaires= Période de référence ×2.2×1.25+Njos
Njos : nombre de jours ouvrables supplémentaires
Durée de jours ouvrables : période de réference ×2.2 jours
Exercice 1
Mlle Kouadio est employée à l’entreprise CODIVOR depuis 3 ans. Elle est âgée de 20
ans et à 3 enfants.
2x3 = 6 jours
52
Réponse :
12 x2,2×1,25=33 jours
– Pour le calcul de l’allocation, il convient, après avoir établi le salaire mensuel moyen
(salaire de base et accessoires) des 12 derniers mois de :
S’agissant des jours supplémentaires accordés par la loi et les conventions collectives,
le calcul de l’indemnité s’effectue sur les mêmes bases.
3°) Date de versement de l’allocation. – L’allocation est versée au travailleur dès son
départ en congé.
53
𝑠𝑎𝑙𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑑𝑒 𝑏𝑎𝑠𝑒 + 𝑎𝑐𝑐𝑒𝑠𝑠𝑜𝑖𝑟𝑒
𝑆𝑎𝑙𝑎𝑖𝑟𝑒 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛 𝑚𝑒𝑛𝑠𝑢𝑒𝑙 =
12
Exemple 1 : Cas où le salarié a perçu pendant la période des salaires différents
Calculez l’allocation de congé d’un travailleur qui gagnait 120000f par mois. Sa prime
d’ancienneté est de 40000F et sa prime de rendement est de 15000F. Mais 3 mois avant
son départ en congé après 12 mois de service effectif, il bénéficie d’une augmentation
de 15% sur le salaire de base. La prime de rendement et d’ancienneté restant
inchangées
Durée de congé
PR×2,2
(120000+120000×15%)+40000+15000=
SMM :2154000/12=179500
Calculez l’indemnité de congé d’un salarié qui part en congé après 15 mois de service
et 25 ans d’ancienneté. Son salaire est de 120000 , prime d’ancienneté 40000, prime de
rendement 150000
Nbre de jour calendaire : 2.2x12 x1.25+7=40
(120000+40000+150000 )×12
Salaire moyen mensuel= =310000
12
310000×40
Allocation de congé: = =413333.33
30
54
CHAPITRE III- LES PERTURBATIONS DU CONTRAT DE TRAVAIL
Le contrat de travail peut être affecté au cours de son exécution. Ces perturbations sont
relatives au changement provoquant la suspension du contrat de travail, la révision
du contrat de travail et d’autres concernent le changement dans la situation juridique
de l’employeur.
Il existe plusieurs cas de suspension de contrat du travail et ces causes peuvent être
soit le fait du salarié, soit le fait de l’employeur.
Elle sera portée à 8 mois pour les travailleurs comptant de 5 à 20 ans l’ancienneté et à
10 mois au-delà.
Toutefois, le licenciement avant le délai de 6 mois est légitimé pour les causes
suivantes :
55
Refus du travailleur de se soumettre à la visite médicale
Pendant sa maladie, le salarié perçoit une allocation particulière dont le montant est
déterminé en fonction de son ancienneté et de sa catégorie socio professionnelles.
1- L’accident de travail
Sont considérés comme accident de travail, les accidents survenus quelle qu’en soit la
cause, aux travailleurs par le fait ou à l’occasion du travail.
Exemple 1: Mr Koffi a été grièvement blessé par l’explosion provoquée par un court
circuit, de la photocopieuse qu’il utilisait pour reproduire les documents de service.
Exemple 2 : Mlle Aya en allant livrer le Courier a été renversée par une voiture.
Exemple 1 : Mlle Awa est blessée dans l’accident de taxi qui la conduisait d’Adjamé
où elle réside, à la Sir où elle travail.
Exemple 2 : La même Mlle Awa au passage de Yopougon est victime d'un accident de
la circulation.
Dans l’exemple n°1, l'accident est un accident de travail. Par contre, dans l’exemple
n°2 , cet accident ne sera pas considéré comme un accident de travail.
L’accident survenu pendant les voyages effectués pour le compte de l’entreprise dont
les frais sont la charge de l’employeur (missions).
56
2- La maladie professionnelle
Constitue une maladie professionnelle, toute maladie provenant ou ayant un lien avec
le travail du salarié. C’est une maladie qui a un rapport avec le travail.
Exemple : Le chimiste de l’entreprise s’est livré dans l’exercice de ses fonctions à des
manipulations à la suite desquelles, il a contracté une maladie liée à virus.
D’une manière générale toutes les maladies graves ou moins graves contractées à
l’occasion ou dans l’exercice des fonctions, sont des maladies professionnelles
- Eviter que la femme salariée perde son emploi par licenciement en raison des
absences que peut entrainer soit la grossesse, soit l’accouchement
Selon les dispositions légales la femme salariée en état de grossesse bénéficie d’un
congé de maternité d’une durée de 14 semaines
Pendant ces congés de maternité, la femme a droit à la totalité de son salaire qui est
versé par la CNPS. Elle ne peut être en outre licenciée pendant ses congés.
57
Il s’agit d’appel obligatoire sous les drapeaux et non d’engagement volontaire du
salarié. A l’occasion du service militaire, l’employeur est tenu de verser au travailleur,
avant son départ une indemnité compensatrice de préavis dont la durée est fixée à
l’article 34 de la convention collective.
Dès qu’il connaît la date présumée de sa libération des obligations militaires et au plus
tard dans le mois suivant celle-ci, le moment de son départ sous les drapeaux, il doit
en avertir son ancien employeur par lettre recommandé.
Le travailleur peut bénéficier, sur sa demande d'une mise en disponibilité sans aucune
rémunération, pour faire face à certaines obligations à caractère personnel. Cette
absence exceptionnelle n’est accordée par l’employeur que dans les cas particuliers ci-
après:
La mise en disponibilité suspend le contrat mais ne le rompt pas. Elle n’entre pas en
ligne de compte pour le calcul de l’ancienneté.
Dans tous les cas, sauf accord écrit de l’employeur, la mise en disponibilité ne peut
excéder une période de 5 ans renouvelable une fois.
58
- décès d’un beau- père ou d’une belle-mère : 2 jours
- déménagement : 1 jour.
Une telle permission doit faire l’objet d’une autorisation préalable de l’employeur soit
par écrit soit en présence d’un délégué du personnel. Si pour un cas de force majeure
le travailleur n'a pas pu obtenir l’autorisation, il est tenu de présenter des pièces
justifiant son absence dans les plus brefs délais et au plus tard dans les quinze jours
suivant l'événement.
En ce qui concerne les autres membres de la famille non cités une permission de 2 jours
pourra être accordée en cas de décès et 1 jour en cas de mariage mais ces absences ne
seront pas payées.
L’emploi n’est pas aussi tenu de verser une rémunération. L’employé étant protégé
pendant une période de six mois peut normalement réintégrer l’entreprise lorsque son
innocence est établie.
8- La grève
La grève est un droit fondamental reconnu aux salariés et qui a une valeur
constitutionnelle ( art 17 de la constitution du 08 Novembre 2016). L’article 82.2 CT
définit la grève comme un arrêt de travail concerté et collectif décidé par les salariés
pour faire aboutir des revendications professionnelles.
La période de suspension des relations de travail pour fait de grève est prise en compte
dans l’ancienneté et le calcul de la période ouvrant droit aux congés-payés.
L’accident dont est victime le salarié gréviste n’est pas considéré comme un accident
de travail
59
9- Régime juridique (Article 31 convention collective)
La suspension n’est pas automatique, elle ne peut intervenir que lorsque l’employeur
ferme son entreprise pendant le service militaire.
Dans ce cas l’employeur, est tenu de verser au travailleur dans la limite normal du
préavis, une indemnité égale au montant de sa rémunération pendant la durée de
l’absence.
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2- La force majeure
Elle suspend le contrat de travail, lorsqu’elle remplit les conditions suivantes qui sont
appréciées par le juge en cas de conflit.
elle doit être inévitable : le fait doit être indépendant de toute erreur commise
par l’employeur.
a- Le lock out.
Le lock out est défini par l’art 82.5 du CT comme la fermeture de tout ou partie d’une
entreprise ou d’un établissement décidé par l’employeur à l’occasion d’une grève des
salariés de son entreprise. Il est en principe interdit et n’est autorisé que de façon
exceptionnelle. IL suspend le contrat lorsqu’il est licite c’est-à-dire justifié. Selon l’art
82.5 CT, le lock out est licite lorsqu’il est justifié par un impératif de sécurité ou lorsque
la procédure de déclenchement de la grève n’a pas été respectée.
L’employeur qui a des difficultés économiques peut fermer son entreprise plusieurs
jours ou plusieurs semaines dans l’année pour la relancer.
Du fait de cette décision, le personnel est en chômage technique. Pendant ce temps, les
contrats de travail sont suspendus et les parties fixent les modalités de la suspension
(compensations salariales).
61
III- LES EFFETS DE LA SUSPENSION
Les effets seront examinés pendant et à la fin de la période de suspension des relations
de travail
L’employeur est dispensé de verser un salaire au travailleur. Mais dans certains cas la
loi fait obligation de verser le salaire : maladie, accidents de travail, congé de maternité,
permissions préalablement autorisées pour des évènements familiaux (art25 CCI).
b- Le maintien du lien contractuel
b- Le calcul de l’ancienneté
Pour les autres cas, la période de suspension ne doit pas être prise en compte.
62
c- Le calcul des congés-payés
63
SECTION II- LA MODIFICATION OU LA REVISION DU CONTRAT DE
TRAVAIL
Il peut arriver aussi qu’il y ait modification dans la situation juridique de l’employeur
En cas de refus et si le contrat est résilié, il est considéré comme rompu du fait de
l’employeur.
Si le travailleur accepte, il est rémunéré dans les conditions correspondant à son nouvel
emploi. Toutefois cette acceptation doit être expressément stipulée par écrit.
Toute modification de la durée du travail doit requérir l’accord du salarié. Son refus
ne constitue pas une faute. C’est le cas des heures supplémentaires et de la diminution
de la durée de travail qui va entrainer la diminution du salaire. C’est une modification
substantielle.
64
Mais il ne faut pas confondre la modification substantielle ne doit pas être confondre
avec le changement des conditions de travail.
La modification des conditions de travail n’entre pas dans le champ contractuel mais
c’est plutôt la manifestation du pouvoir de direction du chef d’entreprise. L’employeur
peut donc modifier les conditions d’exécution du travail. Il peut organiser le travail
dans l’entreprise comme il l’entend ; il peut modifier les horaires, l’organisation du
travail, les modes de fabrication, le lieu de travail du salarié. Le salarié est tenu de
respecter les instructions qui lui sont données, sinon il commet un acte
d’insubordination et peut être sanctionné.
Le salarié qui refuse la modification et qui ne veut pas prendre l’initiative d’une
rupture peut donc continuer à travailler comme il le faisait antérieurement.
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IV- LA MODIFICATION DANS LA SITUATION JURIDIQUE DE
L’EMPLOYEUR
1- Le changement d’employeur
Les actes pour lesquels le changement d’employeur peut survenir peuvent porter sur
la succession, la vente , la fusion, la transformation de fonds mise en société.
La notion de la continuité est précisée par l’article 11.8 CT. Lorsque l’activité de
l’entreprise est interrompue pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois l’art11.8
continue de s’appliquer.
Donc la modification même partielle de l’activité rend inapplicable l’article 11.8 CT.
selon la jurisprudence.
L’une des conditions pour que les contrats de travail soient maintenus est l’absence de
rupture des contrats de travail avant que l’ancien employeur ne cède l’activité.
66
Donc le nouvel employeur n’est lié que par les contrats de travail en cours au moment
du transfert d’entreprise.
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CHAPITRE IV- LA RUPTURE DU CONTRAT DE TRAVAIL
Elle est de plus en plus fréquente de nos jours et a un double avantage. C’est la rupture
du contrat par un accord entre l’employeur et l’employé.
Pour l’employeur, elle lui permet d’éviter les recours à la procédure de licenciement
qui aboutit souvent à un litige avec le salarié.
B- LA FORCE MAJEURE
Les parties à un contrat de travail peuvent être dans l’impossibilité d’exécuter ledit
contrat à la suite d’un cas de force majeure. EXPLE : incendie, guerre, inondation.
Dans ce cas le contrat est rompu de plein droit sans que la partie qui est dans
l’impossibilité de l’exécuter, soit responsable de la rupture. Lorsque la force majeure
est prouvée, elle dispense de l’obligation de payer des dommages-intérêts.
68
C- LA FAUTE LOURDE
Le code de travail n’a pas défini la faute lourde. Par conséquent, c’est le juge qui peut
qualifier une faute lourde lorsqu’elle est invoquée par les parties. Si l’une des parties
estime que l’autre a commis une faute lourde, elle doit faire la preuve devant le juge.
La faute lourde se caractérise par trois éléments : elle doit être grave, rendre impossible
le maintien des relations de travail, entrainer l’interruption immédiate des relations de
travail.
Elle doit être invoquée dès qu’elle est constatée. Ainsi, l’employeur qui ne rompt pas
le contrat dès que la faute a été commise, reconnaît par là que cette faute n’était pas
très grave ou qu’il a pardonné.
De façon générale le salarié commet une faute lourde dans les cas suivants :
L’employeur commet une faute lourde lorsqu’il ne verse pas les salaires du travailleur.
D- LE DECES
Les effets attachés au décès de l’une des parties au contrat de travail sont différents
selon qu’il s’agit de l’employeur ou du salarié.
La rupture des relations de travail, pour cause de décès du salarié, crée au bénéfice de
ses ayants- droits le droit de recevoir son salaire de présence, l’indemnité
compensatrice de congés-payés et les indemnités de toute nature acquis à la date du
décès.
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L’employeur est tenu également de participer aux frais funéraires en fonction de
l’ancienneté du travailleur décédé.
E- LE DEPART A LA RETRAITE
L’exercice d’un travail subordonné est soumis à une limite d’âge. Ainsi le travailleur
frappé par cette limite d’âge ou celui qui choisit librement de se retirer avant cette
limite est admis au départ à la retraite . Le travailleur n’est plus sous l’autorité de son
employeur et n’exécute plus de prestation pour le compte de ce dernier.
1- Le certificat de travail
A la fin du contrat de travail, l’employeur doit remettre au travailleur sous peine de
lui verser des dommages et intérêts, un certificat de travail qui doit indiquer la date de
son entrée et de sortie , ainsi que les différents postes qu’il a occupés.
2- Le reçu pour solde de tout compte
C’est le document rédigé par l’employeur et signé par lui et le salarié. Par ce
document, le salarié reconnaît avoir perçu tous ses droits et qu’il ne peut plus
revendiquer désormais.
A- LE LICENCIEMENT INDIVIDUEL
70
1- La demande d’explication
Le licenciement doit être notifié par écrit au salarié, soit par la remise directe de la lettre
au destinataire contre reçu, en présence du délégué du personnel ou devant témoins,
soit par lettre recommandée avec accusé de réception.
Si la notification est rendue impossible par le fait du salarié, elle doit être adressée au
délégué du personnel avec transmission d’une copie de la lettre à l’inspecteur du
travail.
3- Le délai de préavis
Le préavis est un délai de prévenance que doit respecter la partie qui prend l’initiative
de la rupture du contrat de travail à durée indéterminée. Par conséquent, la rupture
du contrat de travail devient effective à l’expiration du délai.
- Cette durée du préavis est réciproque, c’est-à-dire elle est la même en cas de
licenciement que de démission et est déterminée comme suite : (art 34 CCI)
71
Catégories Ancienneté requise dans Durée du préavis
l’établissement
L’inaptitude travailleur
5- L’indemnisation du travailleur
Le travailleur licencié peut prétendre sauf cas de faute de sa part et sous réserve de
l’appréciation du tribunal du travail aux droits suivants :
L’indemnité compensatrice de congé payé :
Elle est versée au travailleur au moment de la rupture du contrat, pour tenir compte
des jours de congé auxquels le travailleur avait droit mais qu’il n’a pas pu prendre à
cause du licenciement . C’est le salarié qui est licencié avant 1 an qui la perçoit
72
(ICCP) = SMM x durée de congé
30
Elle est due en cas de brusque rupture du contrat à durée indéterminée par
l’employeur sans l’observation du délai de préavis.
ICP= Salaire moyen mensuel x durée du préavis
Les dommages-intérêts
Ils sont dus quand le licenciement du salarié est abusif. Le juge peut accorder jusqu’à
douze mois de salaire. Le maximum prévu par la loi est de 18 mois de salaire.
La gratification
Elle est égale à 75% ou au 3/4du salaire minimum conventionnel. Cependant, elle est
ramenée au prorata temporis (en fonction du temps de service effectué en cours
d’année) pour ceux qui sont :
Elle est due dans tous les cas où la rupture n’est pas imputable au travailleur, et en cas
de force majeure.
Le montant de cette indemnité est représenté pour chaque année de présence dans
l’entreprise, par un pourcentage déterminé du salaire moyen mensuel (SMM) des
douze mois d’activité qui ont précédé la date du licenciement.
Le salaire global comprend toutes les prestations qui constituent une contrepartie du
travail à l’exclusion de celles qui représentent un remboursement de frais. Par
conséquent, la rémunération globale à prendre en compte comprend :
73
- le salaire de base
les commissions
Par contre, les éléments ci-dessous ne doivent pas être pris en compte car,
ils constituent un remboursement de frais par l’employeur au salarié. Ce
sont :
L’indemnité de déplacement
Mr Kouadio est employé de la société MAM depuis 12 ans. Il est licencié pour cause
d’insubordination non établie. Son salaire global mensuel moyen de l’année ayant
précédée son renvoi est de 250000F. Quel est le montant de l’indemnité de licenciement
qui lui est due ?
Réponse :
250000x30/100= 75000
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Pour les 5ans on a 87500x5=437500
250000x40/100=100000
Total : 375000+437500+200000=1012500F
Il y a aggravation du préavis lorsque le CDI est rompu par l’une des parties pendant
le congé du travailleur ou dans les 15 jours qui précèdent son départ en congé ou qui
suivent son retour de congé. Elle donne droit à une indemnité compensatrice de
préavis supplémentaire qui est égale à :
2 mois de salaire pour les travailleurs payés sur une base mensuelle
B- LE LICENCIEMENT COLLECTIF
1- Définition
Le licenciement collectif est celui opéré par l’employeur en raison d’une suppression
ou d’une transformation d’emploi, consécutives notamment à des mutations
technologiques, à une restructuration ou à des difficultés économiques de nature à
compromettre l’activité et l’équilibre financier de l’entreprise.
En d’autres termes, c’est le licenciement d’au moins deux salariés fondé sur un même
motif économique, sans appréciation de leur comportement par employeur .
Le licenciement de plusieurs salariés ayant commis des fautes lourdes lors d’une grève
n’est pas considéré comme un licenciement collectif, mais comme des licenciements
individuels simultanés pour cause personnelle.
75
licenciement envisagé, les critères retenus par l’employeur, la liste du
personnel à licencier et la date du licenciement.
Tous les licenciements faits sans le respect de cette procédure sont abusifs et donnent
droit au paiement de dommages-intérêts.
76
CHAPITRE III- LE CONTROLE DE L’APPLICATION DU DROIT DU
TRAVAIL
Dès lors que l’Etat intervient pour règlementer, assez souvent de façon impérative, les
relations entre employeurs et travailleurs, il devient nécessaire, voire indispensable de
créer des services administratifs spécialisés, chargés de préparer les textes et d’en
suivre l’application.
77
- Produire et tenir à jour des données statistiques relatives aux conditions
d’emploi, de travail et de sécurité. Elle est aussi chargée de l’étude et de
l’information, ou des enquêtes ayant trait aux différents problèmes sociaux.
- Suivre les relations avec les autres Etats et les organisations internationales en
ce qui concerne les questions relevant de sa compétence . Elle doit ainsi veiller
à la ratification des traités et conventions auxquelles la côte d’Ivoire est
signataire mais aussi signer et ratifier ceux qui ne l’ont pas encore été.
Pour bien assurer cette fonction, la loi lui octroie un véritable pouvoir de police et un
droit de communication.
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1- Le pouvoir de police
Lors des contrôles, les inspecteurs peuvent constater par un procès verbal , les
infractions constatées. A ce titre, ils ont compétence pour faire citer tout contrevenant
devant le tribunal du travail du ressort. Il peut aussi fixer des amendes.
Il peut demander les avis et les consultations des médecins en ce qui concerne
l’hygiène et la sécurité s’il le désire.
2- Le droit de communication
Le premier fournit les renseignements sur les salariés et le contenu de leur contrat de
travail
Le second donne des informations sur le travail effectué, le salaire et les congés
Le dernier porte les visas, mises en demeure et observations apposés par l’inspecteur
du travail ou son délégué à la suite de son contrôle.
L’employeur peut être dispensé de la production des deux premiers fascicules s’il
dispose d’un fichier électronique fiable à jour.
B- LA FONCTION ADMINISTRATIVE
79
Ils reçoivent également les déclarations des personnes qui décident d’ouvrir une
entreprises (art 92.1 CT).
Dans le cadre de cette fonction, l’inspecteur peut être sollicité par le gouvernement
qui peut lui demander des enquêtes et des avis sur les problèmes sociaux.
L’inspecteur du travail est souvent médiateur en cas de conflit entre les partenaires
sociaux. Son rôle est de trouver autant que possible une solution à l’amiable entre
employeurs et salariés afin de maintenir une bonne ambiance au sein de l’entreprise.
En plus l’article 82.18 interdit toutes les grèves avant l’épuisement de la procédure de
conciliation et du délais de 6 jours ouvrables suivant la notification aux parties en
conflit du procès-verbal de non conciliation ou avant épuisement de la procédure
d’arbitrage facultative ou obligatoire déclenché.
Des sanctions sont prévues en cas de non respect de cette procédure( perte du droit à
l’indemnité de préavis, aux dommages et intérêts pour rupture de leur contrat de
travail.
80
d’appel et le pourvoi contre les arrêts desdites cours, devant la chambre judiciaire de
la cour suprême statuant en matière sociale.
Le tribunal du travail présente des particularités qui font de lui une sorte de juridiction
d’exception compte tenu de sa composition, ses règles de compétences et de
procédure.
I- LE TRIBUNAL DU TRAVAIL
Au terme d l’article 81.12 du code du travail, le tribunal du travail est une chambre
spéciale du tribunal de première ou exceptionnellement auprès d’une section détachée
lorsque l’importance du marché du travail l’exige. Autrement dit il n’y a pas de
tribunal du travail auprès des sections détachées des tribunaux de première instance.
Exceptionnellement l’article 81-9 al2 du CT indique qu’il peut être crée auprès desdites
sections détachées des tribunaux détachés des tribunaux du travail, lorsque
l’importance du marché de l’emploi l’exige.
1- LA COMPETENCE D’ATTRIBUTION
Elle s’étend à tous les différends individuels nés du contrat individuel de travail quelle
que soit la profession
Selon l’article 81.7 du CT, les tribunaux du travail sont compétents pour les différends
individuels pouvant naître à l’occasion du contrat de travail ou d’apprentissage entre
employeurs et salariés ou maître et apprentis. Il en est de même des différends
individuels relatifs aux accidents de travail et aux maladies professionnelles. Ils
peuvent aussi agir pour juger les litiges individuels ayant trait aux maladies non
professionnelles dont souffrent les salariés.
81
Sont donc exclus des conflits de la compétence des tribunaux du travail les conflits
collectifs qui sont légalement justiciables des procédures spéciales de conciliation de
médiation et d’arbitrage.
Deux critères sont retenus pour faire la différence entre les conflits individuels et les
conflits collectifs : les parties et l’objet du différend.
Le différend individuel met en jeu un intérêt personnel propre à chaque salarié tandis
que le différend collectif porte sur des intérêts collectifs à tous les travailleurs
concernés par le litige.
Il faut en déduire qu’en cas d’absence d’intérêts communs, le litige reste individuel
même si plusieurs employés se plaignent simultanément de mesures qui les lèsent
personnellement.
En plus de ces deux critères la jurisprudence ivoirienne impose que soit respectée la
procédure légale et obligatoire de règlement amiable des conflits collectifs.
L’inobservation de ladite procédure fait du différend un conflit individuel.
2- LA COMPETENCE TERRITORIALE
La compétence territoriale est régie par l’article 81.10 CT. Aux termes de cette
disposition, le tribunal compétent est celui du lieu du travail. Toutefois si le contrat du
82
travail n’est pas exécuté en un lieu fixe,(cas des représentants commerciaux ), le
tribunal du domicile du salarié sera compétent . Ce dernier a également la faculté de
porter son litige devant le tribunal du travail du lieu où le contrat de travail a été conclu
ou celui du siège de l’entreprise.
La saisine devant le tribunal est gratuite. Pour l’exécution des jugements rendus à leur
profit, les travailleurs bénéficient de plein droit d’assistance judiciaire. Ainsi, les
expéditions ou les grosses délivrées par le greffe sont dispensés des droits
d’enregistrement.
L’idée dominant la procédure de règlement des différends individuels de travail
rentrant dans la compétence du tribunal du travail, est la recherche de la conciliation
des parties, afin de leur éviter autant que possible l’affrontement contentieux devant
les juges.
b- La suite à donner
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2- La phase judiciaire
Dès lors que l’échec de la conciliation administrative est constaté, l’action est
introduite au greffe du tribunal du travail.
L’action est introduite par une déclaration écrite ou orale faite au greffe à l’initiative
du salarié ou de l’employeur .La demande est accompagnée du procès-verbal d’échec
de la conciliation.
L’article 81.23 exige que le tribunal est tenu de tenter de concilier les parties au litige
avant de procéder au jugement. La conciliation judiciaire est obligatoire. Il en découle
que l’inobservation de cette formalité entraîne l’irrégularité du jugement rendu par la
suite.
L’extrait dudit procès-verbal signé par le président du tribunal et le greffier vaut titre
exécutoire et rend irrecevables toutes les demandes ayant pour objet des points déjà
réglés.
b- Le jugement de l’affaire
En cas de non conciliation, le tribunal du travail doit retenir l’affaire séance tenante,
c'est-à-dire procéder immédiatement à l’examen. Le renvoi de l’affaire à une prochaine
audience ne peut être prononcé que pour un juste motif souverainement appréciée par
le tribunal.
A- LA COUR D’APPEL
Lorsque le jugement est prononcé, qu’il soit par défaut ou pas, les parties disposent de
15 jours pour interjeter appel à compter du prononcé du jugement en ce qui concerne
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le jugement ordinaire et à compter de la signification à personne ou à domicile en ce
qui concerne le jugement par défaut.
L’appel est jugé dans le mois suivant la réception du dossier. La cour d’appel n’est
compétente que pour les jugements dont la demande excède 10 fois le SMIG mensuel.
B- LA COUR DE CASSATION
Selon les dispositions de l’article 81.32 CT, la cour Suprême connait des recours en
cassation contre les jugements et arrêts rendus en dernier ressort. La loi
constitutionnelle n°2020-348 du 19 Mars 2020, la compétence en matière judiciaire est
du ressort de la cour de cassation.
85
-
Le droit syndical est un droit fondamental qui est reconnu par l’article 17 de la
constitution.
I- LA CREATION DU SYNDICAT
Selon l’art 51.2 CT , sont admis à créer librement un syndicat professionnel, les
travailleurs ainsi que les employeurs, les professions libérales ou les exploitants
indépendants n’employant pas du personnel.
Les syndicats ont exclusivement pour objet l’étude et la défense des droits ainsi que
des intérêts matériels et moraux, tant collectifs qu’individuels des personnes,
professions ou entreprises visées par leurs statuts.
86
Le syndicat a donc un champ d’action préalablement défini par la loi. Il s’agit de
défendre les intérêts économiques et professionnels exclusivement professionnels .
Toutefois, il est possible lorsque les statuts le prévoient, d’acheter pour prêter, louer
ou repartir entre les membres du syndicat, ce qui est nécessaire à l’exerce de leur
profession notamment les matières, outils, instruments, machines, engrais, semences,
plantes, animaux et matières alimentaires pour le bétail.
Un syndicat de base est un syndicat créé par les travailleurs au sein de l’entreprise ou
d’une corporation. Lorsque le syndicat de base dispose de plusieurs établissements, ce
syndicat peut être représenté par des sections syndicales. Les syndicats nationaux
peuvent aussi être représentés par des sections dans des entreprises. Toutefois aucun
syndicat de base ou syndicat national relevant d’une fédération ou d’une
confédération syndicale ne peut constituer plus d’une section syndicale dans
l’établissement ou dans l’entreprise.
2- Fédération syndicale
Une fédération syndicale est une union syndicale horizontale, c’est-à-dire regroupant
au moins cinq syndicats de base d’un même secteur ou d’une même branche.
87
B- PROTECTION ET INTERDICTION DES SYNDICATS
1- Protection
Le secrétaire général ainsi que les cinq premiers sécretaires généraux adjoints des
organisations syndicales d’entreprise et des sections syndicales employés d’une
entreprise ne peuvent être mutés contre leur gré, pendant la durée de leur mandat sans
autorisation préalable de l’inspecteur.
2- Interdiction
1- Le droit de se syndiquer
La participation à la vie syndicale est libre et donc facultative. Un salarié est dans son
droit de n’appartenir à aucun syndicat et de n’exercer aucune activité syndicale même
88
si l’on sait que le syndicat négocie pour tout le personnel puisque les avantages
obtenus avec l’employeur ne sont pas réservés aux seuls syndiqués , seuls adhérents.
D- LA REPRESENTATIVITE DU SYNDICAT
La création d’un syndicat est fondée sur le principe de liberté. Ce qui peut aboutir à
un bon nombre de syndicat sans base représentative. Le droit du travail a donc crée le
concept de représentativité. Pour avoir une influence auprès des pouvoirs publics et
même des employeurs, le syndicat se doit d’être représentatif.
1- Critère de représentativité
L’art 54.1 CT dispose : « pour être réprésentative, une organisation syndicale doit avoir
une audience suffisante dans le secteur d’activité et le secteur géographique qui est le
sien ». La représentativité d’un syndicat s’apprécie essentiellement à partir du score
obtenu lors des dernières élections des délégués du personnel. L’audience du syndicat
est considérée comme suffisante, lorsque ce syndicat a obtenu lors des dernières
élections des délégués du personnel, au 1er ou au second tour, au moins 30% des
suffrages valablement exprimés, représentant au moins 15% des électeurs.
Il doit être ivoirien ou citoyen de tout autre Etat avec lequel des accords stipulant la
réciprocité en matière de droit syndical et de défense professionnelle ont été passées
avec la Côte d’Ivoire.
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b- La durée du mandat du délégué syndical
C’est un mandat à durée indéterminé qu’il exerce aussi longtemps que son
organisation demeure représentative des travailleurs de l’entreprise d’une part et qu’il
n’a pas été révoqué de ses fonctions d’autre part.
Il peut être révoqué par la majorité des travailleurs au scrutin secret. Il peut aussi être
destitué sur une pétition écrite signé par la majorité des salariés de son organisation
syndicale.
Pour cette raison, le délégué syndical doit être convoqué aux réunions que le chef
d’entreprise organise mensuellement avec les délégués du personnel.
90
CHAPITRE II- LA REPRESENTATION DU PERSONNEL DANS
L’ENTREPRISE
L’élection des délégués du personnel n’est possible et obligatoire que dans les
établissements ou entreprises de plus de 10 salariés.
Sont électeurs selon l’article 15 du décret n°96-207 du 7 mars 1996 relatif aux délégués
du personnel et aux délégués syndicaux, les salariés des deux sexes âgés d’au moins
18ans révolus et ayant travaillé 6 mois au moins au sein de l’entreprise et jouissant de
leurs droits civiques.
Sont éligibles, les électeurs âgés de 21 ans accomplis, citoyens ivoiriens, sachant
s’exprimer en français et ayant travaillé dans l’entreprise sans interruption pendant
douze mois au moins.
Les délégués du personnel sont élus pour deux ans et sont rééligibles.
C’est l’employeur qui doit faire organiser les élections. Il y a en général deux collèges
électoraux distincts. L’un élit le délégué des employés et ouvriers, l’autre le délégué
des agents de maîtrise, cadres et ingénieurs.
Les listes des candidats sont établies par les syndicats et l’élection a lieu dans le mois
qui précède l’expiration des fonctions du ou des délégués.
Le personnel qui doit participer au vote est constitué de tous les travailleurs de
l’entreprise, les apprentis, les travailleurs engagés à l’essai, les journaliers engagés de
façon régulière qui totalisent au cours d’une année, l’équivalent de six mois de travail
au service de l’établissement et y effectuant des périodes de travail régulières
atteignant six mois au cours d’une année et les gérants ou représentants liés par un
contrat de travail.
Au-delà de 1000 salariés, il faut le titulaire et un suppléant par tranche de 500 salariés
supplémentaires.
Le délégué suppléant est élu dans les mêmes conditions que le titulaire, qu’il remplace
en cas d’absence motivée, de décès, de démission, de révocation, changement de
catégorie professionnelle.
NB : Si ces 15 heures n’ont pas été utilisées au cours du mois, elles ne peuvent pas
être récupérées au mois suivant par le délégué du personnel. L’employeur est tenu
de recevoir les délégués une fois par mois. Un local doit être mis à leur disposition
ainsi que des panneaux pour l’information des salariés (affichage) par l’employeur.
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A- LE CHAMP D’APPLICATION DE LA PROTECTION
La protection légale est formellement étendue aux candidats aux élections du délégué
du personnel et ce pendant une durée de 3 mois à compter de la date de publication
des candidatures.
La protection légale doit jouer quel que soit le motif invoqué par l’employeur, pour
faute du délégué du personnel ou non.
B- LA PROCEDURE DE PROTECTION
La décision de l’inspecteur doit intervenir dans un délai d’un mois maximum après
enquête contradictoire. Elle doit être notifiée au salarié et à l’entreprise.
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CHAPITRE III- LE COMITE D’ENTREPRISE
I- MISSION SOCIALE
La mission sociale a une double dimension à savoir la gestion des œuvres sociales et
le contrôle de déclaration sociale.
Les œuvres sociales gérées par le comité d’entreprise sont : les mutuelles des
travailleurs et les cantines. Et aussi les activités dont la finalité est d’améliorer les
conditions d’emploi et de vie du personnel , à l’exclusion de toute prestation à
caractère rémunératoire.
L’une des obligations incombant au patron est la déclaration de ses salariés à la CNPS
afin qu’ils puissent bénéficier des prestations sociales notamment en cas d’accident de
travail, de maladie professionnelle, retraite… Le comité est charger de veiller à ce que
le patron s’acquitte de son obligation.
Le comité peut donner son avis pour aider au développement de l’entreprise à travers
des propositions qu’il peut formuler de nature à améliorer les conditions de l’emploi
et de production .Les propositions peuvent être initiées par le comité lui-même ou à la
demande de l’employeur sur certaines mesures à prendre.
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Les représentants du personnel c’est-à-dire les délégués du personnel et les délégués
syndicaux ont essentiellement pour fonction de revendiquer de meilleures conditions
de travail et de vie des salariés dans l’entreprise.
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