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DROIT DU TRAVAIL
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Or, l’objectif de notre cours est de permettre aux auditeurs d’acquérir des
connaissances relatives à la gestion des ressources humaines de l’entreprise.
Cet objectif nous amène à étudier l’environnement juridique de l’entreprise sous le
regard des ressources humaines. Autrement dit, il s’agit d’analyser les règles
juridiques dont le gestionnaire des ressources humaines a besoin pour l’exécution de
sa mission.
Comprises ainsi, les relations de travail en entreprise reviennent à étudier les règles
de :
-Droit du travail, c’est-à-dire les règles applicables aux relations établies entre
employeur et salarié du travail ;
-Droit de la prévoyance sociale car l’entreprise est soumise à certaines cotisations
institutionnelles (étatiques) ou au droit de la sécurité sociale (exemple : la garantie
des salariés contre les risques sociaux tels que les accidents du travail, la maladie, la
vieillesse).
Nous nous efforcerons de faire découvrir l’environnement juridique de l’entreprise
afin de mieux vous préparer à envisager le monde du travail avec moins
d’appréhensions, étant entendu que vous êtes appelés, au sortir de cette licence, à
l’employabilité.
Notre approche va donc s’inscrire dans une logique chronologique. En effet, elle va
consister à aller directement aux préoccupations que soulève l’environnement
juridique de l’entreprise et de n’étudier que de façon incidente, les questions
théoriques que soulèvent certains problèmes juridiques.
Il est bien évident que nous ne pouvons pas épuiser toutes les matières, le volume
horaire ne nous le permettant pas. Toutefois, nous verrons l’essentiel des outils ou
techniques juridiques de recrutement afin de tenir dans le temps.
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TITRE I – DROIT DU TRAVAIL
CHAPITRE 0 : INTRODUCTION
1. Définition
Le droit du travail est le droit régissant les rapports de travail subordonné entre le
salarié et l’employeur d’une part, les conflits nés de ces rapports d’autre part.
2. Domaine d’application
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l’article 9 du décret n° 2000-396 du 24 mai 2000 fixant les modalités d’engagement
des contractuels au Code du travail et donc au droit du travail.
Comme toutes les branches du Droit, le Droit du travail est tributaire de la division
entre le droit international et le droit national. Toutefois, l’influence du droit
international est difficilement perceptible car les organisations internationales
n’interviennent pas directement dans la réglementation du travail. En effet, l’OIT et
le BIT (le secrétariat permanent de l’OIT) forment et encadrent les organisations
syndicales ; et leurs recommandations sont soumises à la procédure de réciprocité
fixée par l’article 56 de la Constitution ivoirienne du 08 novembre 2016.
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Il en résulte que les sources usuelles du Droit du travail ivoirien sont pour les sources
étatiques : le Code du travail institué par la loi n° 2015-532 du 20 juillet 2015 et ses
décrets et arrêtés d’application ainsi que la jurisprudence.
Pour les sources conventionnelles, il faut noter la Convention collective
interprofessionnelle du 19 Juillet 1977 et ses annexes, le règlement intérieur, le
contrat de travail et les notes de services de la hiérarchie.
Pour rappel, la Convention collective est un accord sur les conditions minimales
d’emploi et de travail entre les organisations syndicales représentant des travailleurs
(UGTCI : Union Générale des Travailleurs de Côte d’Ivoire) et les organisations
syndicales représentant des employeurs (AICI : Association Interprofessionnelle des
employeurs de Côte d’Ivoire, c’est-à-dire le patronat), mais pris individuellement.
Les conditions de formation et les effets des conventions sont réglés par les articles
71 à 74 du Code du travail.
L’intérêt de l’étude des sources du droit réside dans le règlement des conflits de lois.
En effet, en cas d’application d’une disposition du Code du travail, d’une stipulation
de la Convention collective ou d’une clause du contrat de travail concomitamment à
une même situation et au même moment donné, il se pose le problème de la règle
applicable. En effet, quelle est la règle applicable ?
Pour résoudre la question, le Code du travail dispose que lorsqu’une stipulation de
la Convention collective ou une clause du contrat de travail est contraire à une
disposition d’ordre public du Code, elle est nulle de plein droit.
En revanche, si la stipulation ou la clause est conforme à la loi mais qu’elle est plus
ou moins avantageuse que la loi, le Code décide que le salarié bénéficiera de la règle
la plus avantageuse. Par conséquent, si c’est la loi qui est plus avantageuse, c’est elle
qui s’appliquera ; mais si c’est la Convention, c’est elle qui s’applique alors.
De même dans l’hypothèse d’un conflit entre la Convention et le contrat, c’est la
règle la plus favorable de l’une ou l’autre qui s’applique.
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EXERCICE
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3- Classement du travail dans une catégorie professionnelle et définition du profil
d’occupation du poste ;
Une fois le profil trouvé, c’est-à-dire les tests de contrôle d’aptitude, les
pourparlers, les salaire et avantages, les conditions particulières du contrat achevés,
la formalisation des relations de travail s’impose. L’on tombe alors dans la formation
du contrat de travail. C’est en ce moment que l’on peut parler de la naissance du
contrat de travail.
Par définition, le contrat de travail est une convention par laquelle le travailleur (une
personne physique) s’engage en contrepartie d’un salaire à exercer une activité ou
une prestation (la prestation est physique ou intellectuelle) au profit et sous la
subordination d’une autre personne physique ou une personne morale (Société,
Association, État, EPN, Commune) appelée employeur.
Il faut noter que le contrat de travail se caractérise essentiellement par le lien de
subordination et la rémunération.
Ce lien de subordination signifie que le travailleur exerce sous la direction et
l’autorité de son employeur. C’est l’employeur qui fixe donc les tâches, détermine
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les moyens pour les exécuter et donne les instructions. Cela suppose que l’employeur
connaît techniquement le travail.
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Section II : LA FORMATION DU CONTRAT DE TRAVAIL
Le contrat de travail en tant que contrat doit d’abord respecter les règles générales
de formation inhérentes à tout contrat, ensuite il doit respecter les règles de formation
qui forgent sa nature et sa spécificité parmi les contrats.
Le contrat est une convention entre au moins deux personnes. Le Code civil qui régit
les conventions en donne les conditions de validité aux termes de ses articles 1108
et suivants.
A. Le consentement
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B. L’objet et cause
Le contrat doit porter sur une prestation conforme à la loi et être motivé par de saines
intentions. Par exemple, on ne peut pas conclure un contrat de travail où la prestation
consiste à être un commercial de vente de drogue ou d’organes humains. Mais, il
faut reconnaître que l’annulation des contrats de travail pour une cause illicite est
presque inexistante. Les contrats de travail ayant une cause ou un objet illicite sont
traditionnellement des travaux au noir.
C. La capacité
L’âge minimum pour travailler varie selon qu’il s’agit d’un contrat de travail ou d’un
contrat d’apprentissage. En effet, le Code dispose que « Les enfants ne peuvent être
employés dans aucune entreprise avant l’âge de 16 ans et apprentis avant l’âge de
14 ans... » (Art. 23.2 CT).
C’est dire que pour le contrat de travail, l’âge minimum est de 16 ans pour l’homme
et la femme, vérifiable à partir de l’extrait de naissance ou du jugement supplétif en
tenant lieu.
Pour le contrat d’apprentissage, il est de 14 ans quel que soit le sexe de l’apprenti.
La fourniture de fausses informations pour se faire recruter entraîne l’annulation du
contrat de travail conformément aux règles de droit des obligations ou le
licenciement pour perte de confiance si l’employeur est indulgent.
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Paragraphe II : LES RÈGLES SPÉCIALES À CHAQUE TYPE DE
CONTRAT OU LES TECHNIQUES JURIDIQUES DE
RECRUTEMENT
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-Le contrat des agents de l’État et des EPN.
A. Le contrat d’apprentissage
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Il doit être âgé d’au moins 18 ans si l’apprenti est mineur (Art. 13.3 CT). Le maître
ne doit pas avoir été condamné pour crime ou délit contre les mœurs (Art. 13.5 CT).
Il doit être titulaire d’une carte de « maître d’apprentissage » délivrée par le ministère
chargé de la formation professionnelle. À défaut de cette carte, il est considéré
comme étant un employeur.
.L’apprenti
Il doit être âgé d’au moins 14 ans (Art. 23.2 CT). Par ailleurs, plusieurs obligations
lui incombent. En effet, le candidat à l’apprentissage doit subir un examen médical.
Il peut être soumis à un test mais cela reste facultatif. Il doit être surtout couvert par
une assurance contre les accidents du travail et maladie professionnelle.
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1-c. Les conditions de forme du contrat de travail
Le contrat doit être constaté par écrit sous peine de nullité. Mais, la
jurisprudence considère que l’absence d’écrit transforme le contrat d’apprentissage
en un contrat à durée indéterminée.
Il doit être rédigé en langue française et en 5 originaux.
Il doit être enfin soumis par le maître d’apprentissage à l’agence nationale de la
formation professionnelle (AGEFOP) pour être visé. Après donc le visa :
-Un exemplaire du contrat est remis à l’agence d’étude et de la promotion de
l’emploi (AGEPE) ;
-Un exemplaire à l’inspecteur du travail du lieu du contrat de travail ;
-Un au maître d’apprentissage ;
-Un à l’apprenti ou son représentant ;
-Un exemplaire reste à l’agence pour les besoins d’archivage.
Les effets résident essentiellement dans les obligations respectives des parties.
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-Il doit employer l’apprenti dans la mesure de ses forces ;
-Il ne doit pas, s’il ne vit pas en famille ou dans une communauté, loger en son
domicile personnel ou dans son atelier, les jeunes filles mineures ;
-Il doit délivrer à l’apprenti, à la fin de l’apprentissage, une attestation constatant
l’exécution du travail (une copie de cette attestation mentionnant la catégorie
professionnelle obtenue est remise à l’AGEFOP qui, à son tour, délivre à l’apprenti
un certificat de fin d’apprentissage) ;
-Le maître doit verser une pré-rémunération supérieure à 30 % SMIG à l’apprenti, à
partir du 13ème mois (3 ans de formation en principe).
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4. Le contrôle du contrat d’apprentissage
L’inspecteur du travail exerce un contrôle dans la formation du contrat. Ainsi, il peut
exiger la modification ou la suppression de toute clause contraire à la législation du
travail et aux intérêts de l’État. Au cours de l’exécution du contrat, le maître dont
l’apprenti ou 50 % des apprentis ont échoué deux fois successivement à un examen
professionnel, peut être interdit de recevoir des apprentis.
1. La forme
Le contrat de travail comportant une période d’essai doit être constaté par écrit ou
par une lettre d’embauche. La convention doit être conclue dès l’engagement. Si elle
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intervient après, elle est sans valeur. Le contrat non constaté par écrit est réputé
contrat à durée indéterminé (T. T. d’Abidjan 13 Janvier 1976, TPOM n°440 du 2
Mai 1977, P.177).
2. La durée
La durée de l’essai varie selon la catégorie professionnelle :
-Catégorie / Ouvriers et employés
8 jours pour les travailleurs payés à l’heure ou à la journée ;
1 mois pour les travailleurs payés au mois.
-Catégorie / Agent de maîtrise, techniciennes et assimilés : 2 mois
-Catégorie / Ingénieurs, cadres, techniciens et assimilés : 3 mois.
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Pour le calcul du délai, ne sont pas pris en compte le temps nécessaire à la conclusion
du contrat et le temps mis pour se déplacer jusqu’au lieu de travail.
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Cependant, la partie qui a pris l’initiative peut être poursuivie pour abus de droit.
Toutefois, si le travailleur est maintenu en service à l’expiration de l’engagement à
l’essai ou de son renouvellement, les parties sont définitivement liées par un contrat
de travail à durée indéterminée (CAA 20 Janvier 1994, revue TPOM n°839, Mars
1996). Dans ces conditions, la durée de la période d’essai et de son renouvellement
entre en compte pour le calcul de l’ancienneté du salarié, des droits et avantages qui
s’y attachent.
L’employeur peut aussi décider d’engager le travailleur.
Si le travailleur est d’accord, il signe le document. Mais ces conditions ne doivent
pas être moins avantageuses que celles prévues pour la période d’essai.
En principe, la durée du travail est fixée par la loi à 40 heures par semaine.
C’est la durée maximum tenant compte des heures de repos auxquelles le travailleur
a droit.
Sa modification ne peut être qu’exceptionnelle, mais prévue par la loi.
Toutefois, on peut la réduire dans le cadre du travail à temps partiel.
En effet, le contrat à temps partiel est le contrat effectué de façon régulière et
volontaire dont la durée est inférieure ou égale à 30 heures par semaine ou 120 heures
par mois.
La technique du travail à temps partiel peut être utilisée dans plusieurs cas.
Ainsi, le salarié peut l’utiliser lorsqu’il veut mettre sa compétence au service de
plusieurs entreprises ou avoir des activités accessoires.
Elle peut être utilisée aussi par toute entreprise pour s’assurer de la compétence
de plusieurs personnes sans que cela entraîne une augmentation de ses charges
(location de nouveaux locaux non prévus).
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La loi permet ainsi aux entreprises qui ont des difficultés économiques ou qui
opèrent des restructurations, de proposer du travail à temps partiel à tout ou
partie de leurs salariés.
Mais dans cette hypothèse, le travail à temps partiel ne peut excéder 3 mois et est
renouvelable une seule fois au cours d’une même période de 12 mois.
Lorsqu’on est dans l’un des cas de travail à temps partiel, la formation du contrat
obéit à une procédure précise, produit des effets et peut être rompu.
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1-b-1. Les règles de fond
Le contrat de travail doit contenir certaines informations. Ce sont :
.La durée de la période d’essai éventuellement convenue par les parties. Cette durée
ne peut être supérieure à la période d’essai d’un travail à plein temps appartenant à
la même catégorie professionnelle ;
.La qualification du travail ;
.Les différents éléments de la rémunération ;
.La durée hebdomadaire ou mensuelle de travail ;
.Éventuellement, la répartition de la durée du travail entre les jours de la semaine ou
les semaines du mois ;
.Les conditions de modification de cette répartition ;
.Les limites éventuelles dans lesquelles des heures complémentaires (différentes des
heures supplémentaires) peuvent être effectuées par le travailleur à temps partiel au-
delà de la durée hebdomadaire ou mensuelle de travail.
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2. L’exécution du contrat de travail à temps partiel
La conciliation de l’intérêt de l’entreprise et des travailleurs à temps partiel conduit
à réglementer strictement l’accomplissement des heures complémentaires par les
travailleurs et à leur reconnaître les mêmes droits qu’au travailleur à plein temps.
La durée du travail à temps partiel est fixée à 30 heures / semaine équivalant à 120
heures / mois.
Toute heure effectuée par le travailleur à temps partiel au-delà de cette limite
constitue une heure complémentaire. Mais au préalable, les parties doivent se mettre
d’accord. Toutefois, le travailleur peut aussi refuser.
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2-b. Les droits des travailleurs à temps partiel
Les droits sont la priorité d'embauche, le bénéfice des prestations de la CNPS et des
droits syndicaux.
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Ainsi, pour l'appréciation de l'effectif de l'entreprise, les travailleurs à temps partiel
sont pris en compte en divisant la somme totale des horaires inscrits dans leur contrat
de travail à l'exclusion des heures complémentaires par la durée du travail.
Exemple : Une entreprise dispose de 20 salariées dont 12 à plein temps et 8 à temps
partiel effectuant 30 heures / semaines.
L’effectif sera évalué de la façon suivante :
8 x 30 = 240 (nombre total d’heures de travail hebdomadaire des employés à temps
partiel)
240 / 40 = 6 (40 représente le temps de travail)
Effectif de l’entreprise = 12 + 6 = 18 travailleurs.
Par ailleurs, le travailleur ayant au moins 25 heures d’emploi par semaine ou 100
heures par mois peut être électeur au scrutin désignant les délégués du personnel.
Mais seuls ceux dont le contrat prévoit 30 heures de travail par semaine ou 120
heures / mois sont éligibles à la fonction sous réserve de satisfaire les autres
conditions pour être délégué.
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Au contraire, la durée de ce préavis peut être inférieure à celle prévue par la loi.
1. Définition
Le CCD un contrat utilisé pour embaucher un travailleur permanent pour une période
supérieure à trois (3) mois sans qu’on veuille aller au-delà de deux (2) ans, c’est-à-
dire sans qu’on veuille le garder définitivement.
2. La durée
Le CDD doit comporter un terme précis, c’est-à-dire une date de son achèvement
soit par la durée pour laquelle il est conclu. Exemple : « Le contrat prendra fin le 19
octobre 2013 » ou « Les parties conviennent que le contrat prendra fin huit (08) mois
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à compter de la date de signature des présentes ». Il faut remarquer que le Code du
travail (2015) permet qu’on puisse conclure des CDD de petites durées
renouvelables, mais la durée totale de ces petites durées ne doit pas excéder 24 mois
sinon le CDD se transforme en CDI automatiquement. Par ailleurs, l’employeur
n’est pas obligé de déclarer à la CNPS un CDD d’une durée inférieure à 18
mois.
3. La forme
Le CDD doit être toujours écrit. S’il n’est pas écrit, il se transforme de plein droit en
un CDI. En effet, le Code du travail indique que seul le CDI peut être verbal. On en
déduit que tous les contrats non écrits sont des CDI.
4. La fin du CDD
Le CDD prend fin au terme fixé par l’employeur. Mais il peut arriver que quelques
jours soient nécessaires pour achever le travail. Pour éviter que le travailleur en
prenne prétexte pour soutenir une reconduction automatique du contrat, il est
conseillé de préciser que toute prolongation de courte durée n’entraîne pas novation
(transformation) du contrat en CDI.
Cela dit, les parties ne peuvent mettre fin au contrat avant la date fixée. Cependant,
si l’employeur prend une telle initiative, il doit payer le salaire correspondant aux
mois restant à courir. Si au contraire l’initiative vient du travailleur, il sera condamné
à payer le même montant à l’employeur. Pour éviter ce désagrément, les parties
utilisent une astuce : la clause d’essai qui permet de rompre le contrat sans avoir à
payer une quelconque indemnité.
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qu’elles veulent établir leur conviendra. L’essai est stipulé (constaté, mentionné) par
écrit dans le contrat de travail à durée déterminée ou dans la lettre d’embauche. Il
est précisé que c’est bien avant le commencement du contrat de travail que la clause
d’essai (règle) article, du CDD est inscrite dans le contrat; si elle intervient après,
elle est sans valeur. Un contrat comportant une clause d’essai non écrite (et qui n’est
pas écrit) devient un CDI automatiquement. Toutefois, il peut arriver que des
conventions collectives écartent la nécessité d’un écrit en cas d’engagement à l’essai.
Dans cette hypothèse, la validité du contrat à l’essai n’est pas subordonnée à l’état
d’un écrit. Dès lors, le CDD comportant une stipulation d’essai serait valable et ne
se transformerait pas en CDI.
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Pendant l’essai, tout se déroule normalement comme le contrat le prévoit. Toutefois,
le travailleur est payé au taux de la catégorie professionnelle à laquelle il est engagé
sans avantage ni indemnité.
La fin de l’essai se caractérise par la liberté qu’on les parties pour rompre le contrat
d’essai avant la date fixée à tout moment sans préavis.
Si le travailleur est maintenu au poste après la date d’essai sans renouvellement, le
contrat est conclu et considéré comme tel depuis la date d’essai.
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- L’objet du contrat ;
- La nature de la tache ou l’ouvrage ;
- La périodicité du payement.
Si le travailleur journalier est payé à la fin de la journée ou à la fin de la semaine,
voire de la quinzaine et même s’il a été embauché à l’heure ou à la journée dans les
activités où les employés bénéficient des revenus mensuels, au moment du
payement, un bulletin individuel de salaire doit lui être remis pour justifier de son
payement.
2. Le changement de statut
Le contrat de travailleur journalier ne doit pas excéder 12 mois. Au terme de cette
période, il y a un CDD et donc un emploi qualifié susceptible de se muer en CDI.
Le CDI est une convention par laquelle un travailleur est embauché pour accomplir
une tache permanente nécessitant un salaire mensuel. Le CDI n’est pas distinct du
CDD si ce n’est par leur forme. En effet, le CDI peut être non écrit alors que le
CDD est toujours écrit. Toutefois, il peut contenir certaines clauses et prendre
également fin en dépit de son caractère permanent.
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.Clause d’exclusivité. C’est un article du contrat par lequel le travailleur s’engage à
ne fournir ses prestations qu’à son employeur.
2. La fin du CDI
Le CDI prend fin généralement par une démission ou un licenciement précédé d’un
préavis.
1. Définition
Le contrat de travail temporaire est une convention par laquelle une personne
physique ou morale, qui a préalablement recruté des salariés d’une certaine
qualification, les met à la disposition de l’entreprise utilisatrice.
Quant au tâcheronnat, c’est une convention liant une sous entreprise à l’entreprise
en vue d’exécuter un travail ou de fournir une prestation.
Les deux techniques ont pour objectif de satisfaire le prêt de main d’œuvre. C’est
pourquoi la loi interdit d’y recourir en cas de grève des travailleurs de l’entreprise.
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2. Le régime juridique
Le travailleur temporaire est un travailleur qui travaille pour l’entreprise de travail
temporaire. Celle-ci le rémunère et l’inscrit à la CNPS. Mais suite à la demande
d’une tierce entreprise, ce travailleur est prêté à l’entreprise emprunteuse qu’on
appelle alors l’entreprise utilisatrice. Le travailleur effectue alors sa prestation de
travail chez l’entreprise. On dit qu’elle effectue une mission.
Au cours de la mission, le travailleur est soumis à toutes les obligations du contrat
de travail à l’égard de l’entreprise utilisatrice, mais ses droits salariaux sont payés
par son employeur d’origine, c’est-à-dire l’entreprise prêteuse.
La durée de la mission ne doit pas excéder 24 mois car tout contrat temporaire qui
s’étend au-delà d’une telle durée se transforme en CDI. En effet, une telle durée
laisserait entendre que le préteur se passe des services de son employé ; ce qui
consacre une rupture de fait amiable.
À l’issue de la mission, le travailleur reçoit son allocation de congé payé au prorata
temporis. S’il fait 12 mois, son employeur d’origine doit lui payer la totalité de son
congé annuel.
Toutefois, contrairement au tâcheron qui bénéficie d’une action directe en cas de
non payement de son salaire contre l’entreprise utilisatrice, le travailleur temporaire
n’a aucun moyen spécial de contrainte à l’égard de l’entreprise utilisatrice.
En dépit des apparences, ce contrat est très répandu. C’est le cas du contrat avec les
services de gardiennage ; le contrat avec les sociétés d’entretien ; les contrats pour
l’audit des sociétés …
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utilisés par l’Administration publique ou ses démembrements, institue un CDD pour
les ressources humaines dont les compétences ne se trouvent pas ou sont
insuffisamment représentées dans l’administration.
Exercice
Dans un exercice, les étudiants sont appelés à rechercher le décret sus indiqué et à
établir un rapport sur les conditions de formation et d’exécution dudit contrat.
NB : Il faut bien noter que ces techniques peuvent se combiner en fonction des
objectifs poursuivis par l’entreprise. Ainsi, on peut avoir un contrat à durée
déterminée, à temps partiel comportant une clause d’essai.
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CHAPITRE II : LA VIE DU CONTRAT
La vie du contrat, c’est l’exécution par chaque partie de ses obligations. Autrement
dit, c’est analyser les droits et devoirs des travailleurs et les droits et devoirs de
l’employeur. Ces prérogatives et sujétions s’exercent normalement, mais elles
peuvent être émaillées d’incidents.
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1-a. L’interdiction de l’utilisation abusive du travail à des fins personnelles
C’est le fait d’utiliser l’outillage, le matériel de travail, les locaux professionnels et
les matières premières à des fins personnelles pendant les heures de service (Art. 23
al. 1 CCI).
1-d. Le débauchage
Il y a débauchage quand le travailleur démissionne d’une entreprise pour une autre
avec la complicité de l’entreprise bénéficiaire.
Les cas de débauchage et les conditions de sanction de cette pratique considérée
comme une concurrence déloyale sont clairement et intelligiblement définis par les
articles 13.6 du Code du travail et 23 al. 3 de la Convention Collective
Interprofessionnelle.
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B. Les droits du travailleur
Ces droits sont relatifs à la durée légale de travail, aux heures supplémentaires et aux
congés payés.
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- La répartition sur 6 jours de sorte qu’on ait 6 heures 40 minutes par jour avec un
seul jour de repos.
- La répartition sur les jours ouvrables de la semaine avec des durées journalières de
travail inégales ne pouvant toutefois dépasser 8 heures.
Il est de principe que seul le travail effectif compte pour déterminer la durée du
travail. Mais, la loi autorise l’augmentation de la durée journalière de travail pour
tenir compte de la nature des travaux ou des travaux préparatoires complémentaires,
ou pour tenir compte des travaux dont il est difficile de limiter la durée.
La loi admet donc des équivalences à la durée normale hebdomadaire de 40 heures
du secteur non agricole. Ainsi, sont admises en équivalence dans ce secteur 40 à 44
heures.
Dans le secteur agricole, sont admises en équivalence 48 à 52 heures.
Au niveau du personnel domestique et du personnel de gardiennage, il est admis
en équivalence 56 heures par semaine.
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1-a-2-b. La récupération des heures de travail perdues
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1-a-3-a. Le repos hebdomadaire
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C’est le cas des gardiens et concierges d’immeuble. Ce repos compensateur peut être
ajouté à la durée des congés payés.
Les jours fériés sont les jours de fêtes religieuses ou civiles qui peuvent donner lieu
à un repos pour les travailleurs. On distingue 2 types de jours fériés qui sont :
.les jours fériés chômés et payés ;
.les jours fériés chômés non payés.
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payés à l’heure ou à la journée ont droit au salaire correspondant aux heures
effectuées. Ceux qui sont payés au mois ont droit à leur salaire mensuel sans aucune
augmentation.
Selon le décret n° 96-205 du 07 mars 1996 déterminant la liste et le régime des jours
fériés, sauf dispositions conventionnelles plus favorables, sont fériés et chômés les
jours de fêtes civiles ou religieuses dont la liste est établie comme suit :
* le 1er janvier
* le lundi de pâques
* le jour de l’Ascension
* Le lundi de pentecôte
* La fête de fin de ramadan (Aïd-el-fitr)
* La fête de la Tabaski (Aïd-el-Kébir)
* Le 15 août, fête de l’Assomption
* Le 1ernovembre, fête de la Toussaint
* Le 15 novembre, journée nationale de la paix
* Le 25 décembre, fête de Noël
* Le lendemain de la nuit du destin (Lailatou-Kadr)
* Le lendemain de l’anniversaire de la naissance du prophète Mahomet (Maouloud)
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* Le lendemain de la fête Nationale ou de la fête du travail chaque fois que ladite
fête tombe un dimanche.
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2. Les heures supplémentaires
Les heures supplémentaires sont définies par le Code du travail et des taux de
majoration du salaire sont prévus à cet effet. En effet, les heures supplémentaires
sont celles effectuées au-delà de la durée normale applicable à l’entreprise en cas de
surcroît extraordinaire de travail en vue de maintenir ou d’augmenter la production.
Les cadres organisant librement leur travail n’ont pas droit en principe aux heures
supplémentaires encore moins les travailleurs payés au rendement. Chaque
entreprise peut faire effectuer des heures supplémentaires à son personnel. Mais les
travailleurs sont libres de les accepter ou de les refuser. Cela signifie que le refus du
salarié d’effectuer des heures supplémentaires ne peut être un motif valable de son
licenciement. Ledit licenciement sera qualifié d’abusif.
Les heures supplémentaires donnent lieu à une majoration du taux de salaire dans
les conditions suivantes : Heures de travail | Majorations | Taux
0 à 40h- HN- TNX
41 à 46 h (6)- Maj. 15%- T = X+15%X
47 à 55 h (9)- Maj. 50%- T = X+50%X
Heures de nuit (les jours ouvrables : 21 h à 5 h)- Maj. 75%- T= X+75%X
Dimanche et jours fériés (heures de jour)- Maj. 75%- T= X+75%X
Dimanche et jours fériés (heures de nuit)- Maj. 100%- T= X+100% X
Remarques :
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- Le travailleur ne peut effectuer que 15 H supplémentaires par semaine (et 75 heures
par an).
- Les heures d’absence non justifiées sont imputées en cas d’heures supplémentaires
sur les heures rémunérées aux taux le plus fort.
- Le salaire réel comprend : le salaire de base, le sursalaire, la prime de rendement,
la prime de technicité, la prime de fonction, la prime de représentation.
Exercice d’application
Calculer le salaire hebdomadaire d’un ouvrier qui gagne 300f l’heure et a effectué
la semaine écoulée, 55 h dont 2 heures le dimanche matin.
Solution
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Ou encore, le salaire horaire ou taux horaire = salaire hebdomadaire / 40
Dans le souci de protéger les travailleurs, le Code du travail prévoit une durée de
congés payés et une indemnité accordée aux salariés partant en congé.
Les congés payés sont accordés à tout salarié ayant un contrat de travail ou
d’apprentissage. Le but est de préserver la santé physique et la détente intellectuelle
et morale des travailleurs.
Aussi, pour bénéficier de cette période de congés, le salarié doit avoir travaillé
pendant un an dans l’entreprise. Cependant, cette condition exigée par le Code du
travail est tempérée par le décret de 1998 (relatif aux congés payés) qui accorde le
droit aux congés payés à tout salarié qui a travaillé au cours de l’année de référence
dans la même entreprise pendant au moins un (1) mois de travail effectif.
La notion de « travail effectif » ouvrant droit aux congés payés a été précisée par le
Code du travail. On assimile donc à la durée de travail effectif, les périodes
d’absences pour maladie professionnelle, pour accident de travail, pour cause de
maternité et pour toute autre maladie dont les absences, dans la limite de six (6) mois
sont dûment constatées par un médecin agréé.
44
3-b. La durée des congés payés
Aux termes des dispositions législatives, il est attribué à chaque salarié 2 jours
ouvrables de congé par mois de service effectif. Cela revient donc à : 2 jours x 12
mois = 24 jours ouvrables.
Quant à la Convention collective, elle prévoit pour tout travailleur une durée de 2,2
jours ouvrables par mois de travail effectif. Au terme de ladite convention, on
constate que pour une période de référence de 12 mois, la durée du congé est de :
2,2 jours x 12 mois = 26,4 jours, ce qui donne 27 jours ouvrables.
45
qui sont âgées de 21 ans et plus ont droit à 02 jours supplémentaires par enfant à
charge à compter du 4e enfant.
Est réputé enfant à charge, l’enfant de la femme salariée, enregistré au service d’état
civil et qui n’a pas atteint l’âge de 15 ans à l’expiration de la période de référence.
La période de référence, c’est elle qui est située entre la date d’embauche et le 1er
congé annuel pour les nouveaux salariés. Pour les anciens salariés, la période de
référence est celle qui est située entre deux congés.
NB : En droit du travail, les jours ouvrables sont les jours autres que le dimanche et
les jours fériés (le samedi est donc un jour ouvrable).
C’est le substitut de salaire touché par le salarié pendant son congé annuel. Cette
indemnité a la nature juridique du salaire. Les éléments à prendre en compte pour
déterminer l’indemnité de congés payés sont d’abord le salaire proprement dit,
ensuite les éléments ayant la nature juridique de salaire tels que les heures
46
supplémentaires, la prime de rendement, la prime d’ancienneté et les gratifications
permanentes.
Il ne faut pas tenir compte des accessoires qui n’ont pas la nature juridique de salaire
et qui correspondent à un remboursement de frais. C’est le cas de l’indemnité de
transport, de la prime de panier, de la prime de salissure.
L’indemnité de congés payés se calcule selon deux méthodes : le calcul selon la
période de référence et le calcul selon la méthode des 12 derniers mois.
Ex2. Le calcul selon la méthode des 12 derniers mois : Dans ce cas, le salaire
moyen mensuel (SMM) = 1/12 du total des salaires perçus sur les 12 derniers mois.
Donc ICP ou APC = SMM x durée de congé / 30 ;
Ou ACP = SMJ (SMM / 30) x DC.
Exercice d’application
Corrigé
- La durée de son congé en jours ordinaires = 2,2 x 12 = 26,4 jours.
En raison de son ancienneté, il a 5 jours supplémentaires ( 26,4 + 5) = 31,4 jours
ordinaires.
47
La durée de son congé en jours calendaires = 31,4 x 1,25 = 39,25 donc 40
jours
4. La prime d’ancienneté
C’est une prime octroyée au salarié en fonction de son ancienneté dans l’entreprise.
Le montant est fixé à :
48
Paragraphe II : LA PART CONTRACTUELLE DE L’EMPLOYEUR
1. Le paiement de salaire
1-a. Définition
C’est le prix que l’employeur paye à l’employé pour le travail fourni. Il peut être
envisagé d’un point de vue économique (le salaire est dû en échange du travail
fourni : salaire revenu du travail) et social (le salaire est le revenu unique du
travailleur mais cette conception est révisable).
1-b. Fixation
Le salaire se compose du salaire catégoriel ou salaire de base et de ses accessoires.
49
Enfin, les contrats individuels de travail fixent le salaire de chaque travailleur en se
conformant au salaire minimum institué par l’État et les Conventions collectives. Il
est permis que les contrats de travail fixent des salaires plus élevés. Le sursalaire
ainsi accordé par l’employeur constitue un droit acquis au travailleur et fait partie
intégrante du salaire. Selon la jurisprudence ivoirienne, en cas d’augmentation du
SMIG ou du SMAG, les travailleurs ayant un salaire au SMIG ou au SMAG n’ont
pas droit à une augmentation automatique de leurs rémunérations.
NB : Le SMIG : Salaire Minimum Interprofessionnel Garanti. C’est le salaire
minimum légal en dessous duquel aucun employeur ne peut payer un travailleur. Il
constitue le premier échelon de la hiérarchie professionnelle. Il est établi sur une
base horaire. C’est le gouvernement qui décide seul de son évolution. Le SMIG
s’applique à tous les secteurs d’activités sauf les entreprises agricoles et forestières.
Le SMIG est périodiquement révisé pour résoudre l’érosion monétaire.
Instauré en France (le SMIG est remplacé par le SMIC : Salaire Minimum
Interprofessionnel de Croissance. Le SMIC prend en compte les évolutions de la
croissance économique) par une loi du 11 février 1950 et repris dans le droit du
travail ivoirien de 1964, c’est le décret n° 82-103 du 20 janvier 1982 qui a fixé le
montant du SMIG à 33.279 fcfa. Suite à la dévaluation du franc CFA de janvier
1994, il a subi une hausse de 10% après un accord conclu entre le patronat et les
syndicats des travailleurs ; il est passé à 36607 fcfa. Mais depuis le Conseil des
Ministres du 21 novembre 2013, le SMIG est de 60.000 fcfa net / mois
soit 60.000/173,33 = 211,20F / heure.
50
Dans le domaine de l’assurance, le SMIG est de 47.769 fcfa.
Il faut ajouter que les partenaires sociaux notamment les organisations
professionnelles d’employeurs et des travailleurs peuvent fixer par convention
collective les SMIG par catégorie professionnelle qui ne doivent pas être inférieurs
au SMIG général. D’ailleurs l’art 31.8 CT oblige désormais les partenaires sociaux
à négocier tous les trois ans, les montants du SMIG et du SMAG, au sein de la
Commission Consultative du Travail.
Les salaires minima sont fixés par arrêté du Ministre de l’emploi et de la Fonction
Publique sauf accord (Art. 31-4 du CT).
1-b-2. Le sursalaire
C’est la partie du salaire brut (salaire réel) payée en supplément du salaire minimum
de la catégorie, c’est-à-dire l’excédent de la rémunération brute versée par
l’employeur sur le salaire catégoriel. Il est en principe fixé librement par
l’employeur.
&: Les accessoires de salaire ayant la même nature juridique que le salaire
La prime d’ancienneté
C’est la prime destinée à récompenser la stabilité et l’expérience du travail dans
l’entreprise. La prime d’ancienneté est calculée sur le salaire minimum catégoriel.
Elle est calculée à partir de la date d’embauche du salarié. Elle est versée à tout
salarié qui totalise 24 mois de travail effectif dans l’entreprise. Le taux est de 2 % à
partir du 25ème mois jusqu’au 36ème mois. Ce taux est majoré de 1 % par année
supplémentaire jusqu’à la 25ième année incluse. Le taux de ladite prime est plafonné
à 25 %.
51
La prime de gratification ou prime de fin d’année
La prime de fin d’année ou gratification constitue une rémunération additionnelle
due en fin d’année au salarié. Elle ne devient obligatoire que lorsque l’entreprise a
commencé à la verser. Le montant de cette rémunération ne peut être inférieur au
3/4 du salaire minimum conventionnel de la catégorie. Bien sûr, l’employeur peut
payer une prime de 100 % et même plus si les résultats de l’entreprise le permettent.
Le travailleur engagé dans le courant de l’année, démissionnaire ou licencié a droit
à une part de cette allocation au prorata du temps de travail effectué au cours de
ladite année. Ces allocations sont imposables au même titre que les salaires et sont
passibles de charges sociales.
Les pourboires
Ils sont obligatoires et sont reversés à la caisse de la société pour être redistribués à
tout le personnel au même taux. Ils constituent un accessoire du salaire.
Prime de rendement
C’est une prime donnée pour intéresser le travailleur à la productivité ou à
l’économie des matières premières (utilisation rationnelle des matières).
Prime de technicité
Elle est donnée pour l’expertise (sociétés diamantifères par exemple).
52
L’indemnité du travailleur maladie
Le décret n°96-198 du 07/03/1996 donne les conditions pour que le travailleur
malade voit son contrat de travail suspendu et bénéficie d’une indemnité de maladie
(Article 29 de CCI).
Prime d’assiduité
Elle est allouée pour encourager les travailleurs de leur fidélité.
53
Nombre de pièces principales Logement Mobilier Électricité ( a ) Eau ( b )
1 60000 10000 10000 10000
2 80000 20000 20000 15000
3 160000 40000 30000 20000
4 300000 60000 40000 30000
5 480000 80000 50000 40000
6 600000 100000 60000 50000
7 et plus 800000 150000 70000 60000
Tableau n°2 : Domesticité ( personnel de maison )
ÉLÉMENTS MONTANT
Gardien, Jardinier 50000
Gens de maison 60000
Cuisinier 90000
Les avantages qui ne sont pas mentionnés sur le barème susvisé doivent être intégrés
dans l’assiette des impôts à leur montant réel. Il s’agit notamment de : nourriture
fournie par l’employeur, billet d’avion pour congé et les frais de déménagement des
travailleurs autres que le personnel bénéficiant du contrat de travail d’expatrié,
remboursement de frais de scolarité, frais de télécommunications, etc...
Remarque 1 :
L’utilisation personnelle d’une voiture de fonction n’est pas prise en compte pour la
détermination des avantages en nature.
Ces montants sont comptés pour moitié lorsque les avantages sont consentis à des
travailleurs du secteur agricole. Ces montants sont applicables à Abidjan.
54
Pour les autres régions, l’on retiendra l’évaluation des avantages à leur valeur réelle.
Ils ne peuvent pas bénéficier du régime de l’évaluation forfaitaire et sont
intégralement imposables.
Remarque 4 :
Le barème d’évaluation des avantages en nature sur le plan social est abrogé et
remplacé par le barème des impôts. Cependant, dans ce cas (au plan social) si le
montant réel des avantages dépasse celui du barème, on prend le montant réel même
si l’avantage en nature en question figure dans les avantages en nature de référence.
En un mot, c’est le montant le plus grand d’entre les deux qu’on prend.
55
& : Les accessoires de salaire n’ayant pas la nature juridique de salaire (les
frais inhérents à la fonction)
L’indemnité de transport
Cette indemnité constitue une participation de l’employeur aux frais engagés par le
travailleur pour son déplacement de sa résidence à son lieu de travail. Elle n’est pas
due si le travailleur habite à proximité de son lieu de travail ou si le travailleur est
transporté par l’entreprise (service de ramassage ou véhicule de fonction).
La prime de salissure
Lorsque l’entreprise utilise des travailleurs à des travaux salissants (article 95 du
code du travail), une prime de salissure égale à 13 fois le SMIG horaire (60.000 /
173,33) leur est versée mensuellement.
La prime d’outillage
Lorsque le travailleur fournit l’outillage nécessaire à l’accomplissement du travail,
il perçoit une prime d’outillage dont le montant mensuel est égal à 10 fois le SMIG
horaire.
56
La prime de panier
La prime de panier trouve son origine dans le fait que les horaires de travail et la
distance de son lieu d’habitation à son lieu de travail amène le travailleur à se
restaurer sur place. Cette prime est compensatrice de la sujétion imposée au
travailleur. Le montant de cette prime est égal à 3 fois le SMIG horaire.
(Lorsqu’il accomplit :
06 heures consécutives de travail de nuit ;
10 heures de travail ou plus de jours, prolongées d’au moins d’une heure après le
début de la période réglementer de travail.
Une séance ininterrompue de travail de 10 heures dans la journée).
L’indemnité de logement
C’est une indemnité qui est destinée à couvrir les frais de logement du travailleur.
Cette indemnité n’est obligatoire que dans le cas où le travailleur est déplacé pour
exécuter un contrat de travail hors de sa résidence habituelle.
57
Indemnité représentative de frais de déplacement (CCI art. 76)
C’est une indemnité forfaitaire compensatrice des frais de nourriture et
d’hébergement engagés par le travailleur appelé occasionnellement à exercer sa
profession hors du lieu de travail habituel (mission ponctuelle, tournées, etc…)
Les charges fiscales et charges sociales ont pour assiettes respectivement le salaire
brut imposable et l’assiette sociale.
58
Le sursalaire ;
La prime d’ancienneté ;
Les heures supplémentaires ;
La prime de fin d’année ou gratification ;
L’avantage en nature ;
L’indemnité d’expatriation ;
L’avantage en argent ;
La prime d’assistance technique ;
L’indemnité de logement ;
Les pourboires.
La prime est donnée pour encourager le travailleur des efforts effectués dans le
cadre de son travail. Tandis que l’indemnité donnée constitue un remboursement
de frais inhérents à la fonction. Le plus souvent, on confond prime et indemnité
(exemple : indemnité de transport et prime de transport). En réalité, les primes sont
intégralement imposables à condition que celles-ci soient utilisées conformément à
leur objet à l’exclusion de la prime de transport qui est exonérée à hauteur de 25000f
/ bénéficiaire / mois. On a plusieurs primes dont :
La prime de panier ;
La participation au bénéfice de l’entreprise ;
La prime d’assiduité ;
L’indemnité du travailleur malade ;
La prime de tenue de travail ;
La prime d’outillage ;
La prime de salissure.
Si les primes précédentes sont intégralement imposables, ce n’est pas le cas des
indemnités suivantes. En effet, il y en a qui sont soit totalement exonérées, soit
partiellement exonérées.
59
1-b-3-a-2. Éléments de salaires exonérés totalement ou partiellement
60
peuvent être réalisées au moyen de cotisations ou de subventions versées à
des organisations spécialisées ou des associations reconnues d’utilité publique
et ayant exclusivement pour objet le financement de la prise en charge
médicale et paramédicale des salariés, à condition que ces organisations ou
associations emploient au moins 85% des cotisations ou subventions au
financement de ces actions.
61
Ces indemnités sont exonérées à concurrence de 10 % de la rémunération totale en
espèce (indemnité comprise) perçue par le contribuable. Cette limite est impérative
et elle ne doit pas être dépassée sous aucun prétexte sauf si le salarié est remboursé
de ses débours sur présentation des justifications de frais préalablement engagés par
lui. Il convient en pratique de réintégrer dans le traitement imposable, la part des
indemnités qui excèdent 10 % de la rémunération totale, c’est-à-dire :
1-c-1. Principe
En principe, le salaire est payé en monnaie (la loi impose de payer en monnaie
locale) ou en chèque. Mais dans la pratique, il est souvent accompagné d’avantages
62
en nature. Le paiement en marchandises ou par boissons est interdit. Le salaire peut
être calculé au temps ou au rendement.
. SALAIRE AU TEMPS
Le salaire au temps est établi à l’heure, à la journée, à la semaine, voire au mois.
. SALAIRE AU RENDEMENT
Le salaire est fixé en fonction de la tâche accomplie aux pièces. Il existe aussi le
salaire collectif. En effet, le salaire individuel engendre un climat de rivalité entre
travailleurs et de détérioration du travail. Pour y faire face, il est institué une
rémunération en fonction de l’équipe.
1-c-2-a. Le paiement
En principe, le paiement s’effectue sur le lieu du travail. Il est donc interdit de payer
dans un débit de boissons.
Le paiement doit se faire à intervalle régulier sauf en cas de mensualisation.
Dans ces conditions, les ouvriers engagés à l’heure, à la journée ou à la semaine
doivent être payés chaque quinzaine.
Les employés engagés, à la quinzaine ou au moins, perçoivent leurs rémunérations
de façon mensuelle.
Le paiement doit intervenir au plus tard 08 jours après la fin du mois du travail.
Le bulletin de paie
63
Il est individuel et sert de preuve au paiement. Il est obligatoire et doit contenir un
certain nombre d’énumérations (l’emploi occupé par le salarié, sa catégorie
professionnelle, le montant du salaire).
L’absence du bulletin de paie fait présumer que le paiement n’a pas eu lieu et il
appartient alors à l’employeur de prouver par tout moyen qu’il a effectué le
paiement.
La fiche individuelle du salarié
C’est un document servant à établir la déclaration annuelle des salaires destiné à
l’Administration fiscale.
Le livre de paie ou registre de paie
C’est un document servant à contrôler le respect de la législation du travail et de la
sécurité sociale de l’employeur.
Le salaire ayant un caractère alimentaire, il doit être protégé contre les créanciers de
l’employeur et contre les créanciers du salarié.
64
1-d-2. Protection du salaire contre les créanciers du salarié
Lorsque le travailleur ne paye pas ses dettes, ses créanciers peuvent vouloir saisir
tout le salaire pour se faire payer.
Pour éviter cette situation, une partie du salaire est déclarée insaisissable. Ainsi, plus
du 1/3 du salaire ne peut être saisi.
En cas de saisie, l’opération doit être précédée d’une tentative de conciliation.
1. Le pourvoir disciplinaire
65
- Pour protéger l’entreprise (survie de l’entreprise) ;
- pour protéger l’autorité du chef d’entreprise parce que cette autorité contribue à la
paix, à la stabilité morale et technique, tous ces éléments participant à la production.
La sanction demande in fine un esprit de discernement et tient compte des nécessités
de l’entreprise.
1-a-2-b. Le blâme
C’est une sanction inspirée de la Fonction Publique. Elle n’est pas classée dans la
Convention collective. Il marque le passage de la sanction verbale à la sanction
écrite. Il n’est pas non plus communiqué à l’inspecteur de travail.
66
Le travailleur ne peut refuser de recevoir l’avertissement sous peine d’être licencié.
Une copie peut être adressée à l’inspection de travail. En cas de récidive (répétition)
des faits, l’employeur peut s’appuyer sur l’avertissement donné depuis moins de 6
mois pour appliquer une sanction plus lourde.
1-a-2-f. Le licenciement
Le licenciement est la sanction finale qui obéit à des conditions dont une demande
d’explication.
67
2. Le pourvoir de direction et d’organisation
-PO
L’employeur a le pouvoir d’organisation de l’entreprise, mais ce pouvoir n’est
visible que dans les notes de service et surtout dans le règlement intérieur.
Selon l’article 15.1 du Code de travail, le règlement intérieur est établi sous la
réserve de la communication à l’inspecteur de travail.
La procédure d’élaboration du règlement intérieur est définie à l’article 15.1 et 15.2
du Code du travail.
-RI
Le règlement intérieur est l’ensemble des règles relatives à l’organisation du travail,
aux prestations des travailleurs et à la sécurité.
Le règlement intérieur est obligatoire dans les entreprises industrielles commerciales
ou agricoles employant plus de 11 travailleurs à l’exception des travailleurs
journaliers.
Toutefois dès son affichage, l’ensemble du personnel (journaliers, permanents) y est
soumis.
68
Section II : LES INCIDENTS DANS L’EXÉCUTION DU CONTRAT
L’exécution du contrat peut être émaillée par certaines difficultés telles : maladies,
accident ou encore de révision des clauses contractuelles par suite de certaines
circonstances.
Ces événements entraînent une suspension du contrat ou sa modification.
69
B. La maladie
Par maladie du travailleur, il faut entendre l’inaptitude de celui-ci à assurer les
obligations nées de son contrat de travail pour motif de santé ne résultant ni d’un
accident du travail, ni d’une maladie professionnelle. Le travailleur a l’obligation
d’informer son employeur immédiatement ou dans un délai de 48 heures, à compter
du début de son absence pour motif de santé. Cette obligation subsiste même si la
maladie est constatée par le médecin de l’entreprise. Toute maladie, qui n’est pas
justifiée par un certificat médical délivré par un médecin agréé et produit à
l’employeur dans le délai prescrit, ne peut être retenue comme motif de suspension
de contrat du travail au bénéfice du travailleur qui l’invoque.
L’employeur est tenu de verser au travailleur, pendant la période de suspension de
son contrat pour maladie, en lieu et place de la rémunération, une allocation
équivalente à l’indemnité compensatrice de préavis. Cette allocation est valable pour
toute la période de suspension. Mais, cette allocation peut être écartée au profit d’une
allocation plus substantielle instaurée par des clauses conventionnelles.
L’employeur a l’obligation de recevoir le travailleur dont le contrat a été suspendu
pour cause de maladie dès qu’il se présente pour reprendre son service.
Sauf dispositions contractuelles ou conventionnelles plus favorables, l’employeur
n’est pas tenu de réintégrer dans son emploi, le travailleur précédemment malade,
lorsqu’il a dû procéder à son remplacement après l’expiration du délai et la
prorogation éventuelle de ce délai.
Lorsque le travailleur a été remplacé dans les conditions prévues à l’alinéa
précédent, l’employeur est en droit de le licencier.
La durée de l’absence pour maladie du travailleur est prise en compte pour la
détermination de tous les droits qui lui sont dus au titre de l’ancienneté, des congés
payés et le cas échéant, de l’indemnité de licenciement.
70
NB : Lorsque l’accident ou la maladie ne sont pas professionnels, le contrat de travail
est suspendu pour 6 mois. Après ce délai, le travailleur peut être licencié.
D. La maternité
Selon l’article 23.5 (CT), la femme a le droit de suspendre son contrat de travail
pendant 14 semaines consécutives dont 8 postérieures à l’accouchement.
En cas de maladie médicalement constatée résultant de l’accouchement ou de la
grossesse, cette période de 14 semaines peut être prolongée de 3 semaines.
Les congés de maternité ne peuvent constituer une cause de rupture du contrat.
Dès le 3eme mois de la grossesse, la femme a droit, dans la limite des tarifs des
formations sanitaires administratives, au remboursement des soins médicaux en
rapport avec la grossesse ou les couches.
Pendant la période des 14 semaines, elle a droit à une allocation de maternité égale
au salaire perçu au moment de la suspension du contrat. Pendant une période de 15
mois à compter de la naissance de l’enfant, la travailleuse a droit à des repos pour
allaitement dont la durée ne peut excéder une heure de travail par jour. En pratique,
les heures sont cumulées et donnent droit en fin de semaine à un jour de repos.
71
E. La mise en disponibilité (Art. 27 CCI)
72
Paragraphe II : LA MODIFICATION DU CONTRAT DE TRAVAIL
Le contrat de travail peut être modifié à la suite d’une révision, d’un changement de
catégorie professionnelle, dans la situation professionnelle du travailleur, dans la
situation juridique de l’employeur.
A. La révision du contrat
73
2. Les mutations de poste, intérim d’emploi
2-a. Emploi inférieur (Art. 18 CCI)
Le fait pour un travailleur d’assurer provisoirement des fonctions relevant d’une
catégorie inférieure à celle de son emploi habituel n’entraîne pas une réduction de
son salaire, ni un changement de sa catégorie. Le salarié aura son ancien salaire mais
cette mutation ne doit pas excéder une durée de 3 mois.
Lorsqu’il est demandé définitivement au travailleur d’accepter un emploi inférieur,
il a le droit de refuser. Dans ce cas, la rupture est imputable à l’employeur. S’il
accepte, il est rémunéré dans les conditions correspondant à son nouvel emploi. Mais
cette acceptation doit être faite par écrit.
74
L’interruption temporaire de l’activité de l’entreprise ne fait pas, par elle-même
obstacle à l’application des dispositions précédentes.
C. Le licenciement collectif
C’est le licenciement pour motif économique ou de restauration de l’entreprise. Il
est fait en collaboration avec l’inspection du travail. Aucune indemnité n’est payée
bien que le travailleur soit licencié.
75
Paragraphe II : LES EFFETS DU DÉPART À LA RETRAITE
A. La démission
La démission est l’initiative que prend le travailleur de mettre fin au contrat. La
démission ne se présume (suppose) pas. C’est pourquoi le travailleur qui
démissionne, doit adresser une lettre écrite. En effet, le démissionnaire doit donner
un préavis sinon il doit payer l’indemnité du préavis à l’employeur. Lorsque le
travailleur a respecté les procédures de la démission, les droits sont liquidés en
matière de licenciement.
B. Le licenciement
76
1. Les causes et légitimité du licenciement
En ce qui concerne la légitimité, le licenciement doit être fondé sur un motif légitime.
Autrement dit, le licenciement doit être fondé sur des causes valables. Ce motif
s’identifie donc à l’intérêt de l’entreprise.
Ainsi, lorsque le motif invoqué par l’employeur est inexact, le juge doit rechercher
le véritable motif. Le licenciement dans ce cas n’est pas nul mais abusif et donne
droit à des dommages-intérêts. Le licenciement commence toujours par des faits que
l’employeur qualifie de faute après avoir reçu la réponse du travailleur. La
progression d’une situation de licenciement est la suivante :
-Constat des faits ;
-Demande d’explication ;
-Réponse à la demande d’explication ;
-Procédure de licenciement ;
-Effet du licenciement.
77
Le licenciement fondé sur des causes non légitimes est le licenciement appelé abusif.
Les faits qui donnent lieu au licenciement illégitime sont nombreux :
La légitimité de la cause de licenciement s’apprécie au regard de l’intérêt de
l’entreprise.
Les faits suivants donnent lieu à un licenciement légitime pour faute lourde :
1- Le travailleur doit défendre l’intérêt de son employeur. En plus, les règles de
subordination hiérarchique lui imposent de respecter son employeur ou sa hiérarchie.
Il commet une faute s’il ne respecte pas les impératifs donnés par son chef.
2- Le fait qu’un travailleur insulte son supérieur devant un client est une faute lourde.
3- Le fait d’injurier son supérieur même à huis clos est une faute lourde.
4- Le fait pour un travailleur de proférer des menaces à l’égard de son chef de service
est une faute lourde.
5- La mauvaise manière de servir et les voies de faits exercées par le travailleur sur
son chef est une faute lourde.
6- Le fait pour un travailleur d’administrer des coups de façon volontaire à son chef
est une faute lourde.
7- La pratique de la sorcellerie contre son chef ou un collègue est une faute lourde.
78
9- Le fait de se livrer à une rixe (bagarre) sur les lieux du travail même en dehors
des heures de travail est une faute lourde.
10- Le travailleur qui dort pendant son travail peut être licencié s’il est démontré
qu’il a été averti auparavant.
11- Le fait pour le travailleur de profiter d’une fraude portant sur le décompte des
heures de travail tout en sachant que le pointeur a commis des falsifications constitue
une faute lourde.
12- Le fait pour le travailleur d’utiliser le matériel de son employeur à ses fins
personnelles.
. Un chef d’équipe qui n’a pas contrôlé le travail effectué par les manœuvres placés
sous ses ordres par négligence et qui a provoqué ainsi des conséquences graves à
l’employeur.
. Le fait d’abandonner la caisse d’un employeur sur une table sans la remettre à une
tierce personne pour en assurer la garde est une grave négligence constituant la plus
grande faute ou vol connu.
79
14- Les indélicatesses
Ce sont les vols, les actes de malhonnêteté :
80
1-c. Procédure de licenciement
81
2. Les effets du licenciement
Il y a 2 hypothèses.
En cas de licenciement, l’employeur devra verser au salarié certaines indemnités
telles que l’indemnité de licenciement, l’indemnité de préavis et des dommages-
intérêts, si le salarié n’en a pas été informé.
82
2-b-2. L’indemnité de licenciement
Elle est payée en cas de licenciement abusif ou de rupture des relations de travail
non imputable au salarié telle que la force majeure. Le salarié n’a pas droit à cette
indemnité lorsque la rupture est fondée sur une faute lourde de sa part.
Quant au montant de l’indemnité de licenciement, il est égal à un certain pourcentage
du salaire global mensuel moyen des 12 derniers mois d’activités pour chaque année
de présence dans l’entreprise.
L’article 2 du décret n°96-201 du 07 mars 1996 fixe ce pourcentage à :
. 30 % de la 1er année à la 5ème année ;
. 35 % de la 6ème année à la 10ème année ;
. 40 % au-delà de la 10ème année.
Exercice :
Objectif : Apprendre à l’auditeur à rédiger une lettre de demande d’explication, une
lettre de licenciement et calculer l’indemnité de licenciement.
83
Cas pratique : Ali Baba embauché le 22 Juin 1998 a été surpris en train d’apporter
une cartouche usagée d’imprimante à la maison le 02 Mai 2013. Au moment des
faits, il avait un salaire brut de 350.000 FCFA et classé dans la catégorie A4.
Le directeur de la société vous demande d’accomplir toutes diligences nécessaires à
un licenciement.
Le décès
Par rapport à l’employeur, le décès n’entraîne pas la rupture du contrat. On est tout
simplement dans le cas d’une modification dans la situation de l’employeur.
En revanche, le décès du travailleur entraîne la rupture du contrat de travail.
Les héritiers reçoivent l’indemnité compensatrice de congé payé et les indemnités
de toutes natures acquises à la date du décès.
Les héritiers reçoivent, en outre, une indemnité équivalente à l’indemnité de
licenciement à condition qu’il compte au jour du décès une année de travail dans
l’entreprise (Art. 42 al. 3 CCI).
L’employeur doit participer également aux frais funéraires dont les frais de transport
du corps au lieu de résidence. Cette indemnité de participation aux frais funéraires
est égale au salaire catégoriel de celui qui est le chef dans la catégorie professionnelle
du défunt.
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CHAPITRE IV : L’ORGANISATION DE LA PROTECTION DES
TRAVAILLEURS
Elle s’apprécie à travers les institutions spécifiques au domaine du travail qui sont :
. L’inspecteur du travail ;
. Les délégués du personnel ;
. Les syndicats.
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A. La fonction de contrôle
Les inspecteurs du travail, à travers cette fonction, jouent un rôle important au niveau
du Ministère du travail. En effet, ils sont chargés de préparer les projets de loi, les
règlements et décisions ministérielles et d’établir les instructions nécessaires à leur
exécution. Ils ont aussi un véritable pouvoir de décision parce qu’ils doivent
autoriser préalablement le licenciement des délégués du personnel et des délégués
syndicaux.
C. La fonction de conseil
D. La fonction de conciliation
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Paragraphe II : LES POUVOIRS DE L’INSPECTEUR DU TRAVAIL
Ce droit se traduit par le fait que l’inspecteur du travail peut accéder librement sans
avertissement préalable et à toute heure du jour comme de la nuit dans tout
établissement assujetti au contrôle.
Ce pouvoir reconnu à l’inspecteur du travail incite les partenaires sociaux, plus
exactement les employeurs, à appliquer la législation en vigueur. Pendant la visite,
l’inspecteur a le droit de se faire accompagner par les délégués du personnel de
l’entreprise, par des médecins, des techniciens, voire des agents de la force publique
si l’accès à ladite société lui est refusé.
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C. Le droit de constatation et de poursuites
Les salariés ayant des revendications à faire, auprès de leur employeur, ont compris
que leur démarche ne pourra aboutir que s’ils sont représentés. Cette représentation
est légale et donc obligatoire, car c’est la loi qui prévoit la représentation du
personnel auprès de la direction de l’entreprise à travers l’institution des délégués
du personnel (Art. 61 et suiv. CT ; Art. 84 à 90 CCI).
Pour qu’un établissement puisse avoir droit à un délégué du personnel, il doit être
assujetti au Code du travail et avoir au moins 1 salarié. Les délégués du personnel
sont élus pour 2 ans et sont rééligibles.
C’est le chef d’entreprise qui organise cette élection dans le mois qui précède la fin
des mandats précédents. Par ailleurs, il est prévu deux collèges électoraux distincts :
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*L’un élit les délégués des ouvriers et des employés ;
*L’autre élit ceux des ingénieurs et cadres.
Chaque délégué a un suppléant élu dans les mêmes conditions que les délégués
titulaires.
A. Contenu
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Présenter aux employeurs, toutes les réclamations individuelles ou collectives
qui n’auraient pas été satisfaites concernant les conditions de travail et la
protection des travailleurs, y compris les taux de salaires, etc...;
Saisir l’inspection de travail s’il y a violation des lois relatives au travail afin
qu’elle assure son contrôle ;
Veiller à l’application effective des prescriptions relatives à l’hygiène et la
sécurité des travailleurs (s’il n’existe pas de comité d’hygiène, de sécurité et
des conditions de travail dans l’entreprise concernée), à l’application de la
législation relative au travail ainsi qu’à l’application des conventions et
accords collectifs de travail ;
Communiquer à l’employeur, toutes suggestions qui peuvent améliorer
l’organisation et le rendement de l’entreprise ;
Malgré toutes ces missions incombant au délégué du personnel, il n’est pas
exclu qu’un travailleur puisse lui-même s’adresser directement à l’employeur
pour revendiquer une situation le concernant.
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Des panneaux d’affichage doivent être mis à la disposition des délégués pour
mieux véhiculer les informations aux autres salariés.
A. Le contenu de la protection
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B. La limite à la protection des délégués du personnel
Si les délégués du personnel sont auteurs des fautes graves, il serait intolérable de
maintenir des relations de travail entre eux et l’employeur. Dans cette hypothèse,
l’employeur peut lui infliger une mise à pied spéciale et prendre des mesures
immédiates avant que la décision de l’inspecteur du travail intervienne, afin de
sauvegarder son autorité dans l’entreprise.
Cette mise à pied spéciale suppose que le délégué a commis une faute lourde et
qu’une demande de licenciement est adressée à l’inspecteur du travail. Car cette mise
à pied spéciale a pour effet de suspendre le contrat de travail et le salaire du délégué
du personnel et de l’empêcher d’accéder à l’entreprise.
L’organisation syndicale est un moyen jugé efficace par les travailleurs pour la
défense de leurs intérêts.
Le syndicat étant un élément indispensable dans toute entreprise, il est alors utile de
cerner sa notion avant de rechercher sa composition.
A. Définition
Les syndicats sont des associations ou groupements libres ayant pour but l’étude et
la défense des droits ainsi que des intérêts matériels et moraux, tant collectif
qu’individuel des personnes, professions ou entreprises visées par leurs statuts.
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B- La composition
Les syndicats sont composés de personnes ayant la même profession (ex : syndicat
des employés de banque) ou exerçant des professions voisines (ex : syndicat des
menuisiers et des ébénistes) ou des professions complémentaires, c’est-à-dire celles
qui concourent à la production d’objet déterminé (ex : syndicat des métiers du
bâtiment).
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B. Les implications du principe pour les syndicats : les missions des
syndicats
Les syndicats ont une double mission, la défense des intérêts professionnels et la
représentation des travailleurs.
Elle signifie que les syndicats doivent défendre des intérêts de leurs membres, qu’ils
soient au niveau des rapports collectifs ou individuels au sein de l’entreprise. Les
domaines visés sont : l’organisation du travail (horaire, sécurité, hygiène, etc…) ; la
rémunération du travailleur ; les différents individuels ou collectifs du travail
(possibilité de déclencher une grève).
Il est reconnu aux syndicats le droit de représenter leurs membres au sein des
organismes officiels (la commission consultative du travail, le comité d’hygiène de
sécurité et des conditions de travail, au conseil d’administration de la CNPS, etc...).
Les syndicats peuvent aussi représenter ou assister un de leurs membres auprès du
Tribunal de travail. En plus, les syndicats peuvent diffuser dans l’entreprise des
circulaires syndicales par voie d’affichage sur des panneaux prévus à cet effet.
Les syndicats peuvent disparaître par la volonté de leurs membres, par une
disposition statutaire ou par une décision judiciaire.
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Quelle que soit la cause, en cas de dissolution, les biens de syndicat sont dévolus
conformément aux règles déterminées par l’assemblée générale. En aucun cas, ils ne
peuvent être répartis entre les membres adhérents.
Les conflits individuels font intervenir les juridictions du travail. La procédure peut
être amiable ou judiciaire. Il est donc nécessaire de déterminer l’organisation et les
compétences des tribunaux du travail avant d’énoncer les règles relatives à la
procédure de règlement de ces conflits.
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Paragraphe I : L’ORGANISATION ET LA COMPÉTENCE DES
TRIBUNAUX DU TRAVAIL
Les tribunaux du travail ont une compétence spéciale et cette compétence est relative
à un domaine bien précis.
Les tribunaux du travail sont constitués par une chambre spéciale des tribunaux de
première instance. Cette chambre spéciale est composée de la façon suivante :
- Le président du Tribunal de première instance ou de la section détachée ou d’un
magistrat désigné par lui. Ce magistrat ainsi désigné exerce les fonctions du
président du Tribunal du travail.
- Un assesseur représentant les employeurs et un assesseur représentant les
travailleurs.
Ces assesseurs sont choisis sur les listes présentées par les organisations syndicales
représentatives ou par l’inspecteur du travail et des lois sociales. Ils sont remplacés
en cas d’empêchement par des suppléants dont le nombre est égal à celui des
tribunaux.
Les assesseurs titulaires et leurs suppléants ont un mandat d’une durée de 2 ans
renouvelables. Ces assesseurs doivent n’avoir subi aucune condamnation à une peine
d’emprisonnement ferme pour escroquerie, faux et usage de faux, abus de confiance.
Dans le cas contraire, ils seront déchus de leur mandat.
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B. La compétence des tribunaux du travail
A. La phase de conciliation
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- Une phase de conciliation avant que le Tribunal ne soit saisi ; c’est la phase de
conciliation administrative.
- Une phase de conciliation au début de la procédure devant le Tribunal, c’est la
conciliation judiciaire.
1. La conciliation administrative
2. La conciliation judiciaire
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Il s’ensuit qu’en cas d’inobservation de cette formalité, le jugement intervenu est
entaché d’irrégularité et donc nul. Si la tentative de conciliation devant le Tribunal
abouti, un procès-verbal constate alors le règlement à l’amiable du litige.
B. La phase contentieuse
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Section II : LES CONFLITS COLLECTIFS
A. La conciliation
Tout différend collectif du travail doit être notifié par la partie la plus diligente au
Préfet qui informe immédiatement, par tous les moyens, le Ministre chargé du travail
déclenchant ainsi la procédure de conciliation. En effet, dès qu’il est saisi, le Préfet
charge l’inspecteur du travail d’entreprendre une tentative de conciliation des parties
pour le règlement du différend. Cette tentative de conciliation devant l’inspecteur du
travail ne peut excéder 5 jours ouvrables à compter de la date de notification du
différend collectif au Préfet et de la saisine par celui-ci de l’inspecteur du travail.
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Si l’une des parties aux conflits ne répond pas à la convocation de l’inspecteur du
travail à la date indiquée, une seconde convocation doit lui être adressée
immédiatement.
Si après cette seconde convocation, la partie concernée ne donne toujours pas de
suite, l’inspecteur du travail dresse alors un procès-verbal de carence. Ce procès-
verbal a la valeur d’un procès-verbal de non-conciliation. Un procès-verbal d’échec
total ou partiel peut aussi être dressé si la tentative de conciliation n’a pas abouti
totalement ou partiellement.
Le procès-verbal de carence ou le procès-verbal d’échec total ou partiel est adressé
ensuite, par tout moyen, au plus tard le jour suivant le délai des 5 jours, à chacune
des parties en conflit et au Ministre chargé du travail.
En aucun cas la durée totale de la procédure de conciliation ne peut excéder 10 jours
ouvrables à compter de la date de notification du différend au Préfet et du
commencement de la première tentative de conciliation des parties.
En cas d’échec de la conciliation, le différend est soumis à la procédure d’arbitrage
ou de médiation.
B. L’arbitrage
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d’arbitre dont la liste est établie chaque année par arrêté du Ministre chargé du travail
sur proposition des organisations syndicales d’employeurs et de travailleurs. Cette
liste comprend des personnalités choisies en fonction de leur autorité morale et de
leur compétence en matière économique et sociale. Dans le cas où les parties ne
s’accorderaient pas sur le choix de la procédure d’arbitrage, la procédure de la
médiation peut être engagée.
C. La médiation
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Le rapport des investigations du médiateur et ses recommandations sont
immédiatement communiqués à l’inspecteur du travail qui les transmet aux parties
dans les 48 heures ainsi qu’au Préfet.
Si aucune des parties ne manifeste une opposition au rapport, aux recommandations
dans un délai de 4 jours francs, ils acquièrent une force exécutoire. Par contre, si une
partie désire s’y opposer, elle doit le faire dans le délai de 4 jours francs en adressant
une lettre de recommandation à l’inspecteur du travail.
D. L’arbitrage obligatoire
Les conflits collectifs qui n’ont pu être réglés pendant les phases de conciliation
peuvent aboutir à une grève ou à un lock-out.
En effet, face à une grève et devant la menace de son entreprise, le patron bénéficie
d’un lock-out qui lui permet de préserver le patrimoine.
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A. La grève
La grève est un arrêt concerté du travail décidé par les salariés pour faire aboutir des
revendications professionnelles. En d’autres termes, c’est la cessation du travail pour
un temps plus ou moins long par la totalité ou une partie des salariés d’une ou
plusieurs entreprises pour faire triompher certaines revendications.
La grève ne rompt pas le contrat de travail, sauf faute lourde imputable aux
travailleurs.
Pour qu’elle soit licite, la grève doit être précédée d’un préavis de 6 jours ouvrables
durant lesquels peut intervenir une négociation entre les parties en conflit. La
condition de forme exigée pour le préavis de grève est l’écrit.
B. Le lock-out
Le lock-out est la mesure prise par l’employeur de fermer tout ou partie de son
établissement à l’occasion d’une grève des salariés afin de leur interdire l’entrée de
son établissement et imposer certaines conditions de travail.
En principe, le lock-out est interdit (Art. 82.3 al. 2 CT). Mais il devient licite lorsqu’il
est justifié par un impératif de sécurité ou lorsque la procédure de déclenchement de
grève n’a pas été respectée.
Lorsque le lock-out est licite, il entraîne une suspension du contrat de travail et
dispense l’employeur de verser aux salariés la rémunération habituelle due pour la
période concernée.
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TITRE II : LE DROIT DE LA SÉCURITÉ SOCIALE
Il faut noter ici que l’objectif visé est la protection du travailleur contre les risques
liés au travail. En effet, il faut mettre le travailleur à l’abri des risques inhérents à
son activité. Du moins, il faut prévenir de tels risques par des mesures et moyens de
protection tendant à prévenir la réalisation de ceux-ci. C’est le sens du droit de la
sécurité sociale, c’est-à-dire l’ensemble des règles relatives à l’Institution ou
l’ensemble d’institutions qui ont pour fonction de protéger les salariés.
On peut affirmer que cet élément constitutif d’enseignement (ECE) ou élément
constitutif d’unité d’enseignement (ÉCUE) est très important pour la compréhension
de l’unité d’enseignement (UE) de droit social (voir Introduction générale).
Cependant, il n’est pas indispensable au vu de ce qui est demandé (UE= Droit : EC1
= Droit Privé ; EC2 = Droit du Travail). Par ailleurs, au sortir de cette licence III
actuariat, les étudiants vont aller sur le marché du travail. Mais leurs premiers pas
seront dirigés vers les salariés et non vers les employeurs. Ils auront donc le temps
de s’y mettre quant à l’apprentissage du droit de la sécurité sociale. Aussi allons-
nous nous limiter à quelques définitions, question de donner un aperçu de la matière.
En effet, la sécurité du travail c’est la protection préventive du salarié contre les
risques d’accident du travail ou de maladie professionnelle.
La sécurité sociale c’est l’institution ou l’ensemble d’institutions qui ont pour
fonction de protéger les individus des conséquences de divers risques sociaux.
Autrement dit, la sécurité sociale est conceptuellement parlant « la garantie de
l’individu contre le besoin, c’est la garantie d’un minimum social, etc...). Au plan
organique, elle désigne l’ensemble des institutions tendant, par une redistribution
économique, à garantir à l’individu les soins médicaux, à le protéger contre les
risques de diminution ou de perte de son revenu dus à la maladie, la maternité,
l’invalidité, la vieillesse, le décès et à l’aider à assumer ses charges familiales ».
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La sécurité sociale fait partie de la protection sociale qui, elle-même, fait partie de
la politique sociale (CNPS).
L’Assurance sociale c’est le système légal de garantie contre les risques : maladie,
invalidité, vieillesse, décès, et les charges de la maternité applicable au salarié.
Le risque c’est l’événement éventuel dont la réalisation ne dépend pas de la volonté
de l’homme et qui peut entraîner un dommage.
Le risque social est en principe indépendant de la volonté : ex. de l’accident. Mais,
il peut arriver que le risque social dépende de la volonté humaine. En effet,
l’événement dépendant de la volonté humaine est assimilé à un risque parce qu’il
augmente les charges ou diminue les ressources : ex. de la maternité.
L’assuré social est toute personne affiliée à un régime de sécurité sociale.
Voici quelques définitions à retenir.
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